Capital Edition 146

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WHY DO WE INVEST IN MOBILE PHONES? Your mobile is out of service and you need to make an urgent call. You try to borrow a mobile from someone, but he says those incredible words: “I don’t have a cell phone.” You’re bound to think he’s lying! Today, mobile phones are, for most of us, a necessity. Our own smartphone safely in tow, we went out to investigate why Edition 146 – Mardi 10 septembre 2013

LA DIFFÉRENCE, C’EST LE CONTENU

Votre hebdomadaire à Rs 15

FRANÇOIS PIERROT

JEAN-CLAUDE BÉGA

« JE PRÉFÈRE UN MAUVAIS PREMIER MINISTRE HUMAIN QU’UN PREMIER MINISTRE ROBOT »

« NOUS SOMMES LE PLUS GROS CONTRIBUABLE À MAURICE »

L'homme n'a pas fini de chercher à créer des robots à son image. Le roboticien François Pierrot, invité par l'Université des Mascareignes à l'occasion de son inauguration, la semaine dernière, nous dit ce qui est possible et ce qui l'est moins, ce qui est souhaitable et ce qu'il ne faudrait même pas envisager

Aucune autre entreprise mauricienne ne débourse Rs 1,8 milliard sous forme d'impôts. C'est l'aveu de Jean-Claude Béga, président du conseil d’administration de Phoenix Beverages Limited (PBL). L'alcool, dit-il, est une cible facile et les alibis ne manquent pas pour justifier les hausses des droits d’accises

DIRECTEUR DE RECHERCHE EN ROBOTIQUE AU CNRS

PRÉSIDENT DU CONSEIL D'ADMINISTRATION DE PBL

Quand on parle de non-double imposition, on pense, par réflexe, au traité Maurice-Inde. Alors que les négociations sont en cours pour un amendement de l'accord en question entre les deux pays, les sous-entendus n'arrangent pas les choses. Surtout face à l'appétit grandissant de la Chine qui, elle, a amendé le traité de non-double imposition le liant à Maurice sans grandes négociations...

DIPLOMATIE

MAURICE, UN TANTINET TROP CHINOIS... ZONE ÉCONOMIQUE JIN FEI

WEALTH REPORT 2013

ANTI-CORRUPTION BUSINESS FORUM

CIN GIN AVAIT ANNONCÉ SON PROJET EN FÉVRIER

LES GROSSES FORTUNES SOUS SURVEILLANCE

PRIVATE-TO-PRIVATE CORRUPTION IS A REALITY


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ACTA PUBLICA

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PROCESSING FEE

AUGMENTATION DE 900% EN SIX MOIS Comptez dorénavant 45 000 roupies de plus si vous souhaitez faire appel contre une décision du Public Procurement Office (PPO). Et ne vous faites pas d'illusion: que vous gagnez votre cas ou pas, la somme totale de Rs 50 000 n'est pas remboursable ▼ HERRSHA LUTCHMAN-

BOODHUN

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e dernier amendement au Public Procurement Regulations de 2008, en juillet dernier, passé comme une lettre à la poste, est resté en travers de la gorge de beaucoup. On l'a vu ces dernières années, les soumissionnaires d'offres publiques sont de plus en plus nombreux à se plaindre du PPO, la plupart du temps plaidant un manque de transparence dans le processus d'allocation des contrats et d'une absence de level playing field dans l'élaboration des spécifications des travaux ou produits demandés. Dans lesquels cas ils font souvent appel à l'Independent Review Panel (IRP). Le Public Procurement Regulations de 2008, qui permet de faire appel, a subi plusieurs amendements au fil des années, dont certains ne passent pas inaperçus, surtout s'ils impliquent de grosses sommes. Il en va ainsi du Règlement 51, intitulé 'Secu-

rity Deposit and Processing Fee'. Juxtaposé comme en-dessous, on comprend mieux l'évolution de ce règlement qui a été exécutée en trois phases. Entre 2008 et novembre 2012, les termes 'non-refundable processing fee' n'y figuraient pas dans le Règlement 51. On lisait les conditions suivantes: «(1) The submission of an application for review shall be accompanied by a deposit as follows -

(a) where the application relates to the award of a major contract, an amount equivalent to the bid security; (b) in any other case 10,000 rupees or 50 per cent of the bid security, whichever is the higher.» Les major contracts concernaient des projets au-delà de Rs 50 millions. Or, en décembre de l'année dernière, dans le sillage du Budget, ce règlement voit

l'entrée en vigueur des conditions suivantes : «(a) a security deposit of an amount of – (i) 100,000 rupees, in the case where the application relates to the bid opening process or the award of a major contract; or (ii) 25,000 rupees, in any other case; and (b) a non-refundable processing fee of 5,000 rupees.» Les montants ont augmenté

considérablement, par rapport au Règlement en vigueur entre 2008-2012, pour également inclure un processing fee non remboursable de Rs 5 000. Toutefois, six mois plus tard, soit en juillet de cette année, nouvel amendement. Si les sommes de Rs 100 000 et Rs 25 000 demeurent inchangées, le processing fee non-remboursable de Rs 5 000 est multiplié par dix pour passer à Rs 50 000 : Une augmentation de Rs 45 000 ! A donner le vertige aux habitués des contrats publics, surtout les petites compagnies. « Rs 50 000 comme processing fee pour faire appel ! Il faudra réfléchir à deux fois avant de protester contre une décision du PPO », s'indigne le directeur de projets d'une compagnie privée habituée des contrats publics. Un contracteur de construction va plus loin et s'interroge sur l'absence d'un système de graduation ; « pourquoi ne pas calculer le nonrefundable processing fee en relation au coût global du projet.»

AFRASIA KINGDOM ZIMBABWE

Le fondateur vend ses actions

Du nouveau chez AfrAsia au Zimbabwe. Le fondateur de Kingdom Financial Holdings, Nigel Chanakira, a vendu les 30% actions qu'il détenait dans AfrAsia Kingdom Zimbabwe Ltd (AKZL). S'il ne fera plus partie de la banque, il retiendra cependant le trademark 'Kingdom'. De ce fait, un 'rebranding' est à prévoir, ainsi que des changements au sein du conseil d'administration LA NOUVELLE est tombée la semaine dernière. Nigel Chanakira, fondateur de Kingdom Financial Holdings Ltd dans les années 1990, a disposé des 30% d'actions qu'il détenait, à travers sa société d'investissement Crustmoon Investments, dans AfrAsia Kingdom Zimbabwe Ltd (AKZL). C'est la 'holding company', AfrAsia Kingdom Financial Holdings Ltd, qui en a fait l'acquisition. Le 'swap deal' mis en place stipule qu'en retour, AKZL vendra les 35,7% qu'elle détient au sein de Kingdom Bank Africa (Botswana) à Crustmoon Investments. C'est en janvier 2012, rappelons-le, qu'AfrAsia Bank a fait l'acquisition de 35% de l'actionnariat de Kingdom Financial Holdings Ltd, pour la somme de USD 9,5 millions. Depuis, la banque zimbabwéenne a été rebaptisée AfrAsia Kingdom Zimbabwe Ltd. D'une entité

en difficulté, la banque est maintenant devenue l'un des acteurs les plus importants du pays. Bien que son fondateur ne siègera plus comme directeur des entités appartenant à AfrAsia Kingdom, il retient tout de même le trademark 'Kingdom'. De ce fait, un 'rebranding' est à prévoir. Il est en effet fort probable qu'AfrAsia Kingdom Holdings soit rebaptisée AfrAsia Zimbabwe Holdings ltd, tandis qu'AfrAsia Kingdom Zimbabwe Bank et Kingdom Asset Management seront respectivement connus sous le nom d'AfrAsia Bank Ltd et d'AfrAsia Capital Management. Un remaniement au niveau du conseil d'administration est aussi à l'agenda. A l'issue de ces changements, AfrAsia devra fournir un support de USD 10 millions en terme de liquidités à la holding com-

pany et à la banque, tout en procédant à un lever de capital de USD 20 millions à travers un 'rights issue'. Selon la presse zimbabwéenne, Nigel Chanakira a affirmé que cette décision a été particulièrement difficile pour lui, mais qu'il l'a prise après mûre réflexion quant à ses « obligations in relation to the liquidity and capital requirements of the group as a whole. » La nouvelle de son éventuel départ a commencé à circuler au courant du mois de juillet après qu'AfrAsia Kingdom, selon certains journaux, aurait 'write off' un non-performing loan de USD 21 millions, qui avait été mis à la disposition des firmes de télécommunications locales en difficulté. Suite à cette décision, James Benoit, Chief Executive Officer d'AfrAsia Bank, devait déclarer à la presse que « the re-

structuring and recapitalisation of AKZL is confirmation of our commitment to Zimbabwe and our belief in its recovery potential and the key role it can play in regional development going forward. Kingdom Bank under AKZL already represents one of the best banking franchises in the country and we are committed to further developing it into the top bank in Zimbabwe.» Pour Kamben Padayachy, Deputy Chief Executive Officer de la banque mauricienne, le timing est approprié pour abriter toutes les opérations zimbabwéennes de la banque sous un seul toit. Il se dit également confiant que le brand AfrAsia « will soon come to represent an innovative and highly professional banking franchise in Zimbabwe, as it already does in Mauritius and South Africa.» HERRSHA LUTCHMAN-BOODHUN


FINAL REPORT

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▼ RUDY VEERAMUNDAR

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epuis deux semaines, notre petite île compte un aéroport flambant neuf. Nous sommes ainsi prêts à faire face à la concurrence internationale, l'objectif étant maintenant d'accueillir plus de 4 millions de passagers par année, qui seront tous des « VIP ». Le discours du Premier ministre, Navin Ramgoolam, était clair en ce vendredi 30 août 2013, le jour de l'inauguration officielle de ce bijou construit par les Chinois et géré par les mains expertes des Français. Circonstance s'impose, la langue anglaise avait été délaissée au profit du français dans le discours prononcé par le chef du gouvernement. « Dites-moi, l'ambassadeur indien, Monsieur T.P. Seetaram, comprend-il le français ? » nous a demandé une source. Une question légitime, puisque T.P. Seetaram figurait parmi le parterre d'invités. Si elle n’insinue pas que le VIP indien ne maîtrise pas le français, elle semble mettre les choses en perspective sur les plans géopolitique et économique. « Que devrions-nous conclure de ce discours flatteur à l'intention des gouvernements chinois et français, en cette même période où les unversités indiennes sont quasiment qualifiées de 'fraudeurs' par la classe politique de votre pays ? » s'interroge ainsi une source. Cette perception négative est amplifiée par une attitude semble-t-il cavalière. Il nous revient ainsi qu'une correspondance indienne à l'intention d'un « high ranking officer » serait demeurée sans réponse jusqu'à ce jour, alors qu'il s'agit d'un enjeu important. Par un temps où courent les craintes liées à la modification du traité de non-double imposition entre Maurice et l'Inde, les déductions auxquelles peuvent conduire ces perceptions peuvent s'avérer dangereuses, analyse un spécialiste politicoéconomique. PROJET À USAGE MIXTE Dans ce même sillage, on évoque les modifications apportées, en 2006, au traité de non-double imposition liant Maurice et la Chine, tout en précisant qu'à l'époque, personne n'avait cru bon rouspéter, contrairement au cas MauriceInde. Signée en 1994 et ratifiée en 1995, le traité entre Maurice et la Chine faisait en effet provision pour une exemption totale sur les 'capital gains' d'une compagnie chinoise dont les opérations sont faites à Maurice, à travers une branche offshore. Il est toutefois à noter qu'une restriction y figurait déjà à cette époque, selon laquelle les transactions de la compagnie chinoise en question ne devait impliquer, directement ou indirectement, ses biens immobiliers. Ce qui implique que les Chinois avaient jugé nécessaire de protéger leurs biens immobiliers. Or, il serait intéressant, ici, de souligner que dans l'accord initial entre le gouvernement mauricien et la firme chinoise Jin Fei, pour la construction d'une ville industrielle et économique à RicheTerre , les Chinois avaient été au-

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DIPLOMATIE

MAURICE, UN TANTINET TROP CHINOIS...

Quand on parle de non-double imposition, on pense, par réflexe, au traité Maurice-Inde. Alors que les négociations sont en cours pour un amendement de l'accord en question entre les deux pays, les sous-entendus n'arrangent pas les choses. Surtout face à l'appétit grandissant de la Chine qui, elle, a amendé le traité de non-double imposition le liant à Maurice sans grandes négociations... immobiliers. Ainsi, les 'capital gains' d'une compagnie chinoise basée à Maurice sont imposables par le gouvernement chinois dans le cas où la compagnie offshore possède plus de 25% d''equity interests' dans les 12 mois précédant l'opération de « disposal of equity interests » au sein de la compagnie-mère, qui se trouve en Chine.

torisés à morceller 40 % des 500 arpents destinés au projet. Celui-ci est de nouveau dans l'actualité, le conseil des ministres ayant pris note, vendredi dernier, « du projet du groupe Cin Gin de Chine pour développer la zone de coopération économique et commerciale Jin Fei à Maurice. Cette proposition concerne le développement d’un projet à usage mixte, Eden Square, qui comprend des immeubles de bureaux, un centre d’exposition, deux hôtels d’affaires et un parc national de la culture. » Le point de discorde demeure cependant, pour les observateurs, la perte de 500 arpents de terres mauriciennes au profit des caisses chinoises. D'autant plus qu'il n'est un secret pour personne que tous les projets infrastructurels chinois sont en général alloués à des constructeurs chinois, qui font venir des ouvriers du pays. Pour revenir au traité de non-double imposition Maurice-Chine, les modifications de 2006 imposaient d'autres restrictions que celles ayant trait aux biens

Some would call it ‘misuse’, some would call it ‘taking advantage of’, which is why we commenced negotiations. However, as long as our negotiations are incomplete, we don’t want to do anything unilaterally Pallianappan Chidambaram, ministre indien des Finances

ECHANGE DE CORRESPONDANCES La plus importante modification concernera cependant le chapître des échanges d'informations. Si les provisions à ce sujet étaient relativement flexibles selon l'accord ratifié en 1995, les amendements apportés en 2006 ont fait de sorte que le gouvernement mauricien soit obligé de fournir toutes les information requises par la Chine, dont l'objectif était ainsi de combattre l'évasion fiscale sous toutes ses formes. Une préoccupation qui nous ramène aux intentions actuelles de l'Inde par rapport au traité de non-double imposition la liant à Maurice. Dans un entretien accordé à la chaîne CNBC-TV18, le ministre indien des Finances, Pallianappan Chidambaram, estime que le traité doit définitivement être revu, mais que la décision ne sera pas unilatérale. « Investment comes from over a 100 countries, so I don't think Mauritius can or should be the preferred route for investment. There are other routes for investment, but Mauritius does give a certain advantage to the investor today. If the advantage is enjoyed by genuine Mauritius residents or businessmen, then we have no complaint. However, there are reports that the treaty clauses are being taken advantage of by some people. Some would call it 'misuse', some would call it 'taking advantage of', which is why we commenced negotiations. However, as long as our negotiations are incomplete, we don’t want to do anything unilaterally », avait-il fait comprendre le 2 mars dernier. Selon les dires de Chidambaram dans le même entretien, le gouvernement indien s'attendait à ce que les discussions, qui durent depuis maintenant sept ans, reprennent en avril dernier, avec la visite du grand argentier mauricien en Inde. Pourtant, nous sommes au mois de septembre et les échanges se font toujours sous la forme d'échange de correspondances...


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ARBITRAGE PRIVÉ

LA MCCI VEUT « ALLÉGER LE FARDEAU DE LA JUSTICE »

Les litiges étant chose courante entre partenaires commerciaux, la demande, en termes d'arbitrage et de médiation, est bien réelle. A ce titre, l'arbitrage privé est une alternative intéressante. Barlen Pillay, Manager de la Legal and Business facilitation Division de la Chambre de Commerce et d'Industrie de Maurice (MCCI), nous parle des différents types de résolution de conflits et de leurs perspectives à Maurice et dans l'océan Indien

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ans la plupart des cas, les procès impliquant des partenaires commerciaux sont complexes et très souvent longs et onéreux. Mais aller en cour de justice n'est pas une fatalité. Plusieurs possibilités, en matière de modes alternatifs de règlement de litiges qu'il s'agisse d'arbitrage, de médiation ou de conciliation, existent maintenant à Maurice. « Dans le contexte actuel, marqué par la globalisation et la compétition, l’arbitrage commercial représente une méthode souple et efficace permettant le règlement des litiges entre les différents partenaires commerciaux », estime Barlen Pillay, Manager de la Legal and Business facilitation Division de la Chambre de Commerce et d'Industrie de Maurice (MCCI). Cette institution, pour rappel, a signé, mercredi dernier, un Accord de Partenariat Stratégique avec le Centre de Médiation et d’Arbitrage de Paris (Ndlr : voir horstexte). MÉDIATION CONVENTIONNELLE L'arbitrage est une procédure au cours de laquelle un litige est soumis, par convention entre les parties, à un ou plusieurs arbitres qui rendent une décision contraignante. « L'arbitrage garantit la confidentialité des parties et est rapide et souple », explique Barlen Pillay. De plus, la décision du tribunal arbitral est souvent définitive et facile à exécuter. La médiation conventionnelle, qui est un processus à l'amiable de résolution des conflits, est quant à elle initiée à la demande, soit parce qu’une clause du contrat à l’origine du différend la prévoit, soit parce que les parties choisissent d’y recourir expressément et librement. « La médiation fait intervenir un tiers impartial, qui aide les

LA COUR PERMANENTE D’ARBITRAGE DE LA MCCI

PATRICE BRETTE

▼ JAMIROUDDIN YEADALLY

La MCCI a créé sa Cour Permanente d'Arbitrage en 1996, quand elle a pris conscience de la complexité et de la spécificité des litiges commerciaux de l'époque. La cour est régie par un ensemble de règles rédigées en conformité avec les normes internationales que sont l'ICC et l'UNCITRAL. La cour est gérée par un secrétariat permanent et bénéficie de l'expertise de la MCCI en matière de commerce national et international. Les solutions proposées incluent la conciliation et l'arbitrage, et le panel d'arbitres est constitué d'arbitres nationaux et internationaux.

L'Arbitrage dans l'Océan Indien

FAIRE DE L'ALTERNATIVE DISPUTE RESOLUTION CENTRE UNE RÉFÉRENCE

HARMONISATION. Barlen Pillay plaide pour une collaboration étroite entre les îles de la région

parties à trouver elles-mêmes une solution négociée optimale, dans le respect de leurs intérêts respectifs. Si la médiation aboutit, elle se termine par un accord qui fait l’objet d’un protocole signé par les intéressés, ce qui lui confère l’autorité dite 'de la chose jugée', c’està-dire une autorité semblable à celle d’un jugement s’il s’agit d’une transaction », fait ressortir Barlen Pillay. Pour le Manager de la Legal and Business facilitation Division de la MCCI, l'État peut aussi se tourner vers l'arbitrage privé en insérant une clause d’arbitrage dans un contrat la liant à une compagnie privée, ou à travers un compromis d’arbitrage après que le différend ait

eu lieu. « La clause d’arbitrage dans un tel contrat peut désigner la Cour Permanente d’Arbitrage de la MCCI comme étant l’institution sous l’égide de laquelle le litige sera entendu, à partir du moment que le litige concerne un contrat commercial », explique-til. HARMONISATION Parlant de la création de la MCCI Alternative Dispute Resolution (ADR) Centre (Ndlr : voir hors-texte), Barlen Pillay se dit convaincu qu'il s'agira d'un atout pour Maurice. « Nous voulons alléger le fardeau de la justice. Souvent, les gens nous disent qu'ils ne sont pas pleinement satisfaits des jugements rendus par

« Le mondes des affaires est aujourd'hui globalisé et les entreprises doivent régulièrement relever le défi d'une bonne gestion de litiges commerciaux avec des partenaires basés tant à Maurice qu'à l'étranger. C'est pour cela que la MCCI, à travers sa Cour Permanente d'Arbitrage, et bientôt le MCCI ADR Centre, proposera à la communauté des affaires une approche institutionnelle reconnue, fiable, flexible et adaptée à ses contraintes et besoins spécifiques. » C'est ce qu'a affirmé Ganesh Ramalingum, le président de la MCCI, lors d'un point de presse, mercredi dernier, sur la signature d’un Accord de Partenariat Stratégique entre cet organisme et le Centre de Médiation et d’Arbitrage de Paris (CMAP) par rapport à la création du MCCI Alternative Dispute Resolution (ADR) Centre. L'accord en question avait été signé le 23 juillet 2013, dans la capitale française. Le MCCI Alternative Dispute Resolution (ADR) Centre a pour ambition de se positionner comme le plus grand centre national et régional de gestion et de résolution de conflits commerciaux, notamment à travers les modes Alternatifs de Réglements de Litiges (MARL) tels que l'arbitrage et la médiation. La collaboration MCCI-CMAP verra également une série d’initiatives, début novembre, visant le personnel de la MCCI, la communauté des juristes mauriciens et la communauté des affaires en général. Des sessions de formation portant sur la médiation et l'arbitrage sont ainsi prévues.

le tribunal de l'État par rapport à l'arbitrage et la médiation », explique-t-il. Barlen Pillay, qui dit avoir noté un intérêt de plus en plus prononcé pour l'utilisation de l'arbitrage commercial à Maurice depuis 2008, estime qu'il s'agit d'un outil permettant de

sécuriser l'investissement dans la région. A ce titre, il faudrait qu'il y ait une collaboration en la matière entre les îles de l'océan Indien. Pour atteindre cet objectif, ce dernier préconise plusieurs axes de coopération, dont la formation et l'harmonisation des lois.


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ZONE ÉCONOMIQUE JIN FEI

CIN GIN AVAIT ANNONCÉ SON PROJET EN FÉVRIER

En 2006, les autorités annonçaient en grandes pompes le projet Tianli à Riche-Terre. Sept ans après, la zone économique, rebaptisée Jin Fei, est toujours au point mort. Le salut viendra peut-être d'un autre conglomérat chinois – Cin Gin – dont l'important projet de développement foncier est étudié par le gouvernement ▼ JESSEN SOOPRAMANIEN

XAVIER-LUC DUVAL, MINISTRE DES FINANCES

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013 to 2014 is the Year of Culture and Tourism Real Estate of Holy Lake Group (HLG). Our major investment area is in North and Northeast China, and Mauritius in Africa this year. » C'est ce qu'on peut lire sur la page d'accueil du site web de Cin Gin Group of China, dont fait partie HLG. Ce groupe chinois a en effet transmis une proposition au gouvernement mauricien afin de développer les terres de Jin Fei - anciennement Tianli - à Riche-Terre. Une occasion de redonner des couleurs à l'éléphant blanc que constitue la zone de coopération économique et commerciale annoncée en fanfare, en 2006, par le gouvernement d'alors. Le conseil des ministres, qui s'est réuni vendredi dernier au Bâtiment du Trésor, a pris note de la proposition de Cin Gin Group of China, qui comprend un projet à usage mixte. Baptisé Eden Square, il comprendra des immeubles de bureaux administratifs, un centre d'exposition, deux hôtels d'affaires et un parc national de la culture. EDEN SQUARE : UN AMBITIEUX PROJET Bien que le conseil des ministres ne se soit pas encore prononcé sur le projet, le promoteur chinois en fait déjà état, en détail, sur son site web, et ce depuis le 27 février dernier. Mieux encore : le puissant groupe a déjà annoncé que le premier coup de pioche serait donné, sur le site de construction, en juin 2013, et que la phase de construction était prévue pour prendre fin trois ans plus tard, soit en juin 2016. Toujours selon le site, Eden Square sera divisé en deux parties : la Mauritius Offshore Headquarter Base et le National Culture Park of Mauritius. La première partie abritera des 'villa office buildings', des 'townhouse office buildings', des 'high-rise office buildings', un

« THE PROJECT IS BEHIND SCHEDULE »

AMBITION. Cin Gin a placé la barre très haut avec son projet de développement foncier

'100-meter high office building', ainsi qu' un hôtel 5 étoiles. Quant au deuxième projet, il a surtout trait à la culture. Cin Gin fait ainsi provision, entre autres, d'un théâtre national, d'un musée national, d'une galerie nationale d'art, d'une cité de la culture cinématographique et télévisuelle, d'un centre commercial international, ainsi que d'une 'Entertainment City'.

USD 450 millions Investissements requis par le projet Eden Square Nécessitant des investissements de l'ordre de USD 450 millions, soit environ Rs 18 milliards, Eden Square devrait s'étaler sur une superficie de 450 mille mètres carrés, alors que la couver-

ture totale du projet sera de 71,45 hectares. Incorporé en 2006, Cin Gin est un puissant groupe avec un portefeuille d'investissement diversifié transrégional. Avec un capital social de 100 RMB millions (près de USD 16 millions), le groupe est impliqué dans un certain nombre de projets de développement foncier à travers la Chine et à l'étranger, dont en Nouvelle Zelande, en Australie, en Afrique de l'Est et en Europe. Il a pour principal champ d'activité la promotion immobilière. Tout porte à croire que c'est à travers HLG, societé soeur de Cin Gin Group of China, qu'Eden Square, s'il est approuvé par le gouvernement mauricien, prendra forme. HLG est une societé indépendante d'investissement sous la direction de Cin Gin. Selon les informations glanées sur le portail de Cin Gin, les deux societés seraient dans l'actionnariat de plusieurs projets communs, notamment en Chine du Nord, mais aussi à l'étranger.

Lors de la séance parlementaire du 18 décembre 2012, suite à une question du député Joe Lesgongard, le ministre des Finances, Xavier-Luc Duval, avait donné une indication à l'Assemblée nationale sur l'avancée des développements dans la zone économique de Jin Fei. « There is no doubt that the project is behind schedule. There is no doubt that the project has not taken off as quickly as Government would have hoped », reconnaissait à l'époque le Grand Argentier. Lancé en 2006, le projet Tianli, rebaptisé Jin Fei par la suite, n'a toujours pas atteint sa vitesse de croisière. Pour cause, sur les 172 hectares alloués à Riche-Terre, seuls quatre hectares sont occupés par les promoteurs ou leurs sous-traiteurs, puisque le groupe Jin Fei a sous-loué ces terres à quatre compagnies. Elles sont Mauri-China Freezone Development Limited, de Hong Kong, Goldox Limited et Fujian Shengli, de la République populaire de Chine, ainsi que Business Line, compagine basée au Moyen-Orient. Malgré tout, selon Xavier-Luc Duval, le projt a attiré des investissements directs étrangers de l'ordre de Rs 1,7 milliard jusqu'ici, alors que Jin Fei s'acquitte également d'un loyer annuel de Rs 9 millions auprès du gouvernement mauricien. « The project is not being left by the side. It is being promoted actively. It is going on slower than before, but it is an excellent project. Often, these things take a bit of time... » avait tenu à rassurer le ministre des Finances.


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BILAN FINANCIER

PHOENIX BEVERAGES PLOMBÉE PAR LES DROITS D’ACCISES ▼ HERRSHA LUTCHMAN-

BOODHUN

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a compagnie n'avait pas de choix. Soit Phoenix Beverages Limited (PBL) répercutait l'augmentation des droits d'accises sur les consommateurs au risque d’avoir un impact négatif sur le volume des ventes, soit elle absorbait l’augmentation en comptant dès le départ le manque à gagner. Le dernier bilan financier montre le résultat direct du choix de revoir les prix à la hausse : malgré une légère augmentation des parts du marché, les ventes ont subi une baisse de 3,9% en comparaison à l'année précédente. Le CEO Bernard Theys, en fonction depuis juillet, et Patrick Rivalland, directeur financier et administratif, ont évoqué le contexte économique difficile, surtout que l'année financière 2012-2013 est remplie de défis. Les augmentations successives des droits d’accises ces trois dernières années, arguentils, n'ont pas aidé à améliorer les choses. « Sur ces trois années, les droits d'accises ont augmenté de 80%, soit plus de 50% sur deux ans seulement. En plus, en février de cette année, nous avons vu l'introduction d'une taxe sur le sucre », ont-ils expliqué. DETTES EN BAISSE Alors qu'en 2003-2004, l'excise duty s'élevait à Rs 12,10 par litre de boisson, il est passé à Rs 22,80 en 2010-11, et Rs 34,20 pour l'année 2012-13. Ce qui a entraîné une baisse des volumes de vente de 3,7% au niveau des bières commercialisées par PBL, et de 2,7% en ce qui concerne les boissons gazeuses. Malgré cela, a souligné le CEO, Phoenix Beverages a enregistré une hausse de 4,8% de ses revenus, et un profit net de Rs 194 millions, alors qu’au niveau du groupe, les revenus ont augmenté de 6,5%. Par

PHOTOS : PATRICE BRETTE

Les nouveaux dirigeants de Phoenix Beverages Ltd (PBL) ont rencontré la presse jeudi dernier pour présenter le bilan financier de la compagnie. Baisse de volume, contexte difficile à Madagascar et à La Réunion, et surtout hausse des droits d'accises... Malgré l’augmentation de ses parts de marché, nombreux sont les facteurs ayant eu un impact négatif sur le bilan de PBL

TAXES. Les droits d’accises sont répercutés sur les consommateurs, explique Bernard Theys

Les droits d’accises sont répercutés sur les consommateurs. L’élastique est déjà tendu, et si on tire trop, elle risque de se casser déplorent les dirigeants de Phoenix Beverages Limited contre, les Operating Profits ont accusé une baisse de 30,2% (compagnie) et 15,2% (groupe). La bonne nouvelle, cependant, est que Phoenix Beverages a pu réduire le niveau de ses dettes. Celles de la compagnie ont chuté de 8,4% entre 2012 et 2013, et celles du groupe de 9,2%. Reste que l’item ‘government

taxes' est, de loin, le plus important quand on analyse la distribution de la richesse générée par Phoenix Beverages. Celle-ci s’établit comme suit pour l'année 2013 : Rs 465 millions (le personnel), Rs 158 millions (intérêts et dividendes), Rs 165 millions (somme réinvestie dans la compagnie) et Rs 1,8 milliard (impôts).

Ce dernier chiffre est d’ailleurs en hausse, puisqu’il était de Rs 1,6 milliard en 2012. « Les droits d'accises sont répercutés sur les consommateurs. L'élastique est déjà tendu, et si on tire trop, elle risque de se casser. Si l'Etat augmente à nouveau les droits, il ne bénéficiera pas forcément de plus de taxes, car le volume va diminuer davantage », ont fait ressortir les dirigeants. Ces derniers ont d’ailleurs évoqué le souhait de rencontrer les responsables du ministère des Finances pour discuter du sujet. PAS DE ‘LEVEL PLAYING FIELD’ L’autre facteur ayant plombé le bilan financier du groupe est la mauvaise performance de la Nouvelle Brasserie de Madagascar. Les pertes émanant de cette filiale s'élèvent en effet à Rs 130,1 millions, tandis que celles de Phoenix Réunion ont atteint Rs 25,2 millions. Selon Bernard Theys, La Réunion est un marché comme l'Europe, donc plus avancé en termes de so-

phistication que Maurice. Par contre, le chômage est en progression dans l’île, et les grèves – la plus récente ayant été celle dans le port – ont eu un effet négatif sur les résultats de Phoenix Réunion. De plus, en janvier dernier, un nouveau droit d’accise a été introduit sur l’alcool en France. Si le concurrent direct de la filiale mauricienne a été épargné, étant considéré comme une petite brasserie, Phoenix Beverages n'a pas été aussi chanceuse. « Il n'y a pas de ‘level playing field’ par rapport à notre concurrent à La Réunion », déplore ainsi la direction de PBL. Pour rehausser la performance de ces deux filiales, de nouvelles stratégies seront dégagées : nouveau système de distribution, innovation en termes de portfolio des produits, recherche de solutions plus actives pour mettre le consommateur au cœur des marques de Phoenix Beverages, renforcement de l'accès en termes de prix...


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Aucune autre entreprise mauricienne ne débourse Rs 1,8 milliard sous forme d'impôts. C'est l'aveu de Jean-Claude Béga, président du conseil d’administration de Phoenix Beverages Limited (PBL). Sans fausse retenue, il ajoute que l'alcool et la cigarette sont des cibles faciles pour les gouvernements, et que les alibis ne manquent pas pour justifier les hausses des droits d’accises

JEAN-CLAUDE BÉGA, PRÉSIDENT DU CONSEIL D’ADMINISTRATION DE PHOENIX BEVERAGES LTD

« Nous sommes le plus gros contribuable à Maurice » ▼ H.L-B

ces trois ans. A un moment donné, la limite est atteinte.

❚ Ne pensez-vous pas qu'en im-

posant des augmentations successives des droits d’accises, l'État ne cherche qu’à gonfler ses caisses, sans prendre en considération que si le volume baisse, ses revenus baisseront aussi ? Je crois que le budget de l'Etat s’équilibre par rapport à ces taxes. Au fur et à mesure qu'il a augmenté les taxes, cela a rapporté plus de sous dans ses caisses. Cela a fonctionné à merveille pendant des années. Toutefois, cette année-ci, avant le Budget, nous envisageons une rencontre au niveau du ministère des Finances

Environ 70% de la valeur créée par l’entreprise revient à l’Etat pour tirer la sonnette d'alarme, parce que nous pensons qu'on est arrivé à un point, aujourd'hui, de prix trop élevés. A partir de là, si l’Etat augmente les taxes et fait monter les prix, les volumes vont baisser davantage. Nous espérons que le ministère nous écoutera puisque c'est dans l'intérêt de l'Etat, dans notre intérêt, et dans celui des consommateurs, de stabiliser les prix et de souffler un peu après trois années d'augmentations successives. La taxe a atteint 80% pendant

❚ Avez-vous rencontré le ministre

des Finances, ces dernières années, pour lui faire part de vos doléances? Bien sûr. Tous les ans, on passe le message. On a l'impression d'être écouté et on espère qu'il n'y aura pas de taxe additionnelle. Mais après, on constate qu'elle se matérialise quand même. On est obligé de réagir en répercutant sur les clients. On ne peut pas absorber cela au niveau de la compagnie. Environ 70% de la valeur créée par l'entreprise revient à l'Etat, alors que 6% seulement revient à ceux qui injectent des capitaux, sous forme d’intérêts et de dividendes. C'est un chiffre très parlant. Aujourd'hui, on travaille quinze fois plus pour l'Etat que pour nous-mêmes. Savez-vous que Phoenix Beverages est le plus gros ‘tax-payer’ à Maurice ? Il n'existe aucune autre entreprise qui débourse Rs 1,8 milliard sous forme de taxes payées au gouvernement. ❚ Le gouvernement a donc tout in-

térêt à vous écouter avant le Budget... Nous l’espérons ! ❚ Faites-vous des analyses de marché

par rapport à ce que consomment les gens, et ce qu'ils recherchent ? Nous avons une variété de produits pour les différents types de consommateurs. Celui qui consomme de la bière ne consomme pas forcément des boissons gazeuses. N'oubliez pas que l'eau est aussi un élément important de notre portfolio. A partir de là, nous essayons d'augmenter nos parts de marché, de mettre une gamme de produits plus vaste et intéressante à la

portée des consommateurs, et de faire du ‘market development’. On peut, par exemple, encourager les gens qui ne boivent pas à consommer nos boissons. Pour cela, nous innovons en termes de produits. ❚ Le CEO Bernard Theys a évoqué,

lors de la présentation du dernier bilan financier, une ‘refocalisation’ sur l'ADN de Coca-Cola. Que devons-nous comprendre ? Phoenix Beverages est une entreprise très importante à Maurice, qui met à la portée des Mauriciens des produits auxquels ils s'identifient. Prenons l'exemple de la bière. Quelques années de cela, on avait lancé une campagne ‘Nou phoenix, nou pei', et cela a été une réussite. Nous patronnons aussi la Maiden Cup, qui est l’événement le plus populaire et le plus important au Champ-de-Mars. Cette association est, pour nous, une façon d'affirmer notre appartenance à l'île Maurice et à tout ce qui se fait culturellement ici. Nous essayons, en parlant d'ADN, de nous identifier en tant que groupe mauricien proposant des produits destinés à la consommation par les Mauriciens. ❚ Il semblerait qu'il n'y ait pas de

‘level playing field' à La Réunion par rapport à votre concurrent direct. Pourquoi ?

Notre concurrent est considéré comme une petite brasserie à l'échelle européenne. Qui dit La Réunion, dit la France, donc l'Europe par extension. Il existe des règlements européens qui s'appliquent à La Réunion, et qui font que la brasserie qui fabrique la marque de bière Dodo est épargnée du droit d'alcool. Nous avons un produit importé à La Réunion, et nous payons des taxes beaucoup plus importantes. Ce qui veut dire que nous ne pouvons plus positionner Phoenix au même prix que Dodo. Le concurrent paie moins d'impôts que nous, et la taxe étant un élément important dans notre ‘pricing', nous sommes obligés de vendre notre bière à plus cher. ❚ On a l'impression que là où vous

allez, vous êtes toujours victime des taxes ! Je ne pense pas. Nous sommes dans un business qui est taxé. L'alcool et la cigarette sont des cibles faciles pour les gouvernements. En sus de cela, l'alibi est bon, parce que ce sont deux produits nocifs pour la santé. On peut donc facilement justifier les taxes additionnelles auprès de la population, sous prétexte qu'elles vont réduire la consommation. Est-ce que l'objectif est atteint ? Je n’en suis pas sûr. C'est une question que je me pose.


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FEU ROUGE

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WEALTH REPORT 2013

LES GROSSES FORTUNES SOUS SURVEILLANCE

La crise financière a incité les régulateurs financiers à se remettre en question. Exercice qui a conduit à la mise en place de certaines mesures concernant les grosses fortunes, les « High Net Worth Individuals » qu'on les appelle dans le jargon financier. « The world's wealthy are on high alert », observe le Wealth Report 2013 ▼ HERRSHA LUTCHMAN-BOODHUN

L

e dernier « Financial Stability Report » de la Banque de Maurice fait état d'une certaine vulnérabilité financière en raison de notre compte courant déficitaire. En effet, le déficit, en pourcentage du Produit intérieur brut (PIB), s'est détérioré en l'espace d'une année, atteignant 8,2% au premier trimestre de 2013, comparé à 5,3% en 2012. Ce pourcentage tient en compte les transactions transfrontalières des Global Business Companies 1 (GBC 1). Ainsi, l'offshore se retrouve également au banc des accusés, n'ayant pas contribué à la hauteur des espérances. Il est à noter qu'une bonne majorité de Global Business Companies 2 (GBC 2) préfère depuis quelque temps s'installer aux Seychelles, où elles trouvent les règlements plus intéressants et moins stricts qu'à Maurice, bien que nous sommes une 'low-tax jurisdiction'. Il serait même plus cher d'incorporer une compagnie offshore à Maurice [Voir hors-texte]. D'autre part, le ministère des Finances envisage de modifier le paysage offshore et d'introduire des mesures plus strictes. Ces compagnies seront appelées à ne plus être des 'one-man company'. En d'autres termes, à travers un 'Enhanced Commercial Scheme', les compagnies offshore devraient avoir plus de substance en termes de bureaux, de représentants physiques, de fonds gérés

Un récent rapport intitulé ‘Wealth Report 2013’ de Global Legal Post fait état de la façon dont les fortunes sont gérées et les destinations qui y sont privilégiées. Force est de constater que Maurice, qui aspire à se positionner comme un centre financier de renom, n’y figure pas. Peutêtre y figurons-nous au chapitre ‘Others’...

et d'arbitrage. L'objectif principal derrière ces mesures est d'effacer le labelling de paradis fiscal collé au pays. Il est bon de rappeler que l'origine de notre offshore a pour base et modèle des pays comme Liechtenstein, une petite juridiction située entre la Suisse et l'Autriche. A l'époque, le gouvernement souhaitait évoluer d'une économie agricole et manufacturière vers l'offshore pour avoir une plus grande reconnaissance et visibilité sur la carte mondiale. L'un des buts était également d'attirer les grosses fortunes sur les terres mauriciennes d'où elles pourraient gérer leurs entreprises et leurs ...fortunes. DÉFICIT ARTIFICIEL A titre d'illustration, il est possible de prendre le cas de l'entreprise SABMiller. Cette entreprise, dont le siège social est à Londres, possède aujourd'hui plus de soixante-cinq filiales situées dans des paradis fiscaux. Une filiale implantée au Ghana, dont les bières sont commercialisées dans toute la sous-région, est artificiellement mise en déficit depuis plus de trois ans, de sorte que l'entreprise ne paie pas d'impôt sur les bénéfices réalisés dans ce pays. Le schéma d'optimisation est donc mis en œuvre de la manière suivante : D'abord, la société ghanéenne verse des redevances à une filiale des Pays-Bas qui est propriétaire de la marque, alors même que cette marque a été développée en Afrique du Sud et qu'elle est utilisée seulement en Afrique. En-

MAURICE TRÈS COMPÉTITIVE Maurice se classe premier en Afrique subsaharienne. C'est ce qui ressort de l'Indice global de compétitivité 2013-2014 publié par le Forum économique mondial. Le pays se classe même 45e au niveau mondial dans l’Indice. Le Rapport observe que Maurice bénéficie d’institutions publiques relativement solides et transparentes, avec des droits de propriété bien établis, une solide indépendance judiciaire et un gouvernement efficient. L'indice de compétitivité globale offre une évaluation plus complète de la compétitivité des pays sur le plan mondial, et évalue les paramètres de compétitivité de 148 économies. Il fait aussi le point sur les éléments déterminants pour la productivité et la prospérité dans ces pays. Les initiatives en terme de politiques prises en compte sont, entre autres: les facilités d’accès aux finances, la capacité d’innovation, l'accroissement du taux d’inscription pour l’éducation primaire, et le pourcentage annuel de changement en ce qui concerne l’inflation.

suite, une filiale suisse, apparemment sans réelle activité opérationnelle, facture des services de gestion à la filiale ghanéenne, contribuant ainsi à amoindrir artificiellement ses bénéfices. En outre, une partie des matières premières, qui viennent pourtant d'Afrique du Sud, transitent - sur papier - par une centrale d'achat située à l'île Maurice, où une partie de la valeur ajoutée est ainsi retenue.


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LES MÉGAPOLES ATTIRENT LES GROSSES FORTUNES

MAURICE PLUS CHER

Selon le Wealth Report 2013, on compterait 189,835 Ultra High Net Worth Individuals (UHNWI). Ces données proviennent de la société Wealth-X, dont le siège est à Singapour. Selon un tableau de répartition géographique de ces UHNWI, c’est New York qui arrive en tête avec 7 580 personnes, devant Londres (6 015), Tokyo (5 440) ou encore Paris (8e avec 2 860). Zurich se place au 18e rang (1 805) et Genève au 26e avec 1 360 UHNWI. Si l’on prend toute la Suisse, ce nombre passe à 5 657. Cela la place au 8e rang derrière l’Amérique du Nord, l’Allemagne, le Japon, la Chine, le Royaume-Uni, l’Inde et le Brésil. La Suisse devance par contre la France (4 074) ou encore l’Australie (3 432) et Hongkong (3 206). Quelles sont à l’heure actuelle les villes les plus importantes pour ces clients européens ? Genève se place au 5e rang derrière Londres, New York, Singapour et Hongkong, mais devant Shanghai, Dubai, Miami, Paris et Pékin. Par contre, on remarquera qu'aucune ville européenne (excepté Londres) n’apparaît dans le classement des riches asiatiques. Cette enquête prévoit qu’en 2023 Singapour passera devant New York et que Shanghai, Pékin et Miami devanceront Genève, tandis que Dubaï et Paris reculeront aussi.

Un article publié par 'The Economist' en avril de l'année dernière, et intitulé 'Company Formation: Shells and Shelves», avait évoqué le fait que la création d'une compagnie offshore soit devenue un business lucratif. Des milliers d'entreprises à travers le monde offrent leurs services pour ce faire. Mais, surprise, il coûterait plus cher d'incorporer une compagnie offshore à Maurice qu'ailleurs. Selon The Economist, pour obtenir une licence Global Business Category 1 (GBC-1) afin d'opérer dans l'offshore, cela requiert £ 4,599 pour la première année. Par la suite, l'intéressé devra débourser £ 3,699. Les paperasses se font en 24 heures, et la vitesse de l'incorporation dépend de la juridiction. Une licence Global Business Category 2 (GBC-2) coûterait moins chère, soit £ 1,099 la première année, et £ 899 par la suite. Voir tableau de comparaison ci-contre.

Surtout, la filiale ghanéenne est sous-capitalisée, c'est-à-dire qu'elle est endettée auprès d'une autre filiale du groupe, également sise à l'île Maurice, à laquelle elle verse des intérêts sur des remboursements d'emprunt. Maurice a bénéficié de ce type de schémas pendant longtemps. Or, il semblerait qu'initialement cette ambition de faire de Maurice un 'offshore hub' n'était pas vue d'un bon œil par certaines grandes puissances. Lors de conférences internationales, des organisations telles l'Union européenne, la Banque mondiale ou le Fonds monétaire international, ne rataient aucune occasion pour exhorter, à chaque fois, à plus de transparence, à l'introduction de telle ou telle mesure. Maurice réfutait alors en invitant ces instances internationales à aller voir ce qui se pratiquait en Suisse ou au Liechtenstein avant de venir lui faire la leçon. Toutefois, selon certaines voix, il serait « quelque peu hypocrite de dire que tout est transparent dans l'offshore.» Dans les années 1995-2000, il y a eu cette impression de faire le grand nettoyage, c'està-dire de se plier un peu aux exigences des institutions comme le FMI, la Banque mondiale ou l'UE. Maurice se positionnait alors comme une 'clean jurisdiction' et se disait prêt à fournir toutes les informations. En d'autres

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mots, le pays avait choisi la carte de la transparence totale. Or, certaines décisions n'ont pas forcément joué en faveur de Maurice. D'autres pays ont profité de cette situation, et certains, comme la Suisse et le Liechtenstein «are still going strong» en tant que destination offshore et paradis fiscaux. Tandis qu'à Maurice on mise non sur l'argent sale, mais sur une façon intelligente de gérer sa fortune à travers l'offshore. VAGUE DE CHANGEMENTS Un récent rapport intitulé 'Wealth Report 2013' de Global Legal Post fait état de la façon dont les fortunes sont gérées et les destinations qui y sont privilégiées. Force est de constater que Maurice, qui aspire à se positionner comme un centre financier de renom, n'y figure pas. Peut-être y figurons-nous au chapitre 'Others'... Ce rapport met en exergue la façon dont les conseillers légaux gèrent le portfolio de leurs clients qui possèdent un patrimoine conséquent. «Global wealth is under the spotlight as never before and, understandably, the world's wealthy are on high alert», peut-on y lire. Le nombre et le rythme des changements de réglementation constituent le principal défi auquel sont confrontés les gestionnaires de patrimoine et leurs clients mil-

liardaires ou considérés comme des 'High Net Worth Individuals' (HNWI). Et l'une des questions majeures auxquelles ils doivent répondre concerne le 'tax planning'. Plusieurs conseillers légaux avisent mêmes leurs clients de « délocaliser » leurs comptes bancaires. Réaction : certains gouvernements et organisations internationales, à l'instar de l'Organisation pour la coopération et le développement économique (OCDE), souhaitent réduire le 'secrecy level' qui prévaut dans certains pays considérés comme des 'tax heavens' (paradis fiscaux). Si ces clients sont appelés à changer de juridictions, ils s'intéressent à celles-ci en particulier: 21,8% (Les Cayman, Luxembourg), 20% (British Virgin Islands, Suisse, Others), 18,2% (Singapour, Etats-Unis), 10,9% (Asie – Hong Kong, Royaume Uni) et 9,1% (Liechtenstein). Par contre, une vague de changements est à prévoir dans les mois à venir, car de plus en plus, les clients préfèrent se tourner vers les 'home jurisdictions', c'est-à-dire 'onshore' plutôt que 'offshore'. Ils appréhendent les changements dans les centres offshore, puisque même la Suisse, connue pour son opacité en ce qui concerne les comptes, envisage d'adopter la transparence. «Offshore locations are likely to be particularly considered by families which are themselves

spread around the world. Clients seek skills and expertise offshore that cannot easily be found onshore. At the moment, lawyers are regularly being asked to advise on whether clients should move their assets to different locations. The tenor of comments from tax authorities may be making individuals who have always paid their tax correctly reflect on whether they should continue to use offshore accounts», souligne le 'Wealth Report 2013' de Global Legal Post. Ainsi, les clients considèrent les juridictions suivantes s'il devient impératif de bouger leurs actifs: 29,2% (onshore/home jurisdiction), 27,8% (Luxembourg), 26,4% (Suisse), 25% (Singapour), 16,7% (British Virgin Islands, Etats- Unis), 13,9% (Cayman, Royaume-Uni) et 8,3% (Liechtenstein). «When clients are looking to move assets, they tend to look first at their home jurisdiction and then to Luxembourg», indique le rapport. La France est en tête de liste en ce qu'il s'agit de pays qui introduisent des législations plus strictes, ainsi que les Etats-Unis. A l'autre extrémité on retrouve le Singapour qui «leads the list of territories making the mist strides to attract foreign wealth by adapting their laws, with Netherlands also getting favourable mentions.»


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ENTRETIEN

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L'homme n'a pas fini de chercher à créer des robots à son image. Le roboticien François Pierrot, invité par l'Université des Mascareignes à l'occasion de son inauguration, la semaine dernière, nous dit ce qui est possible et ce qui l'est moins, ce qui est souhaitable et ce qu'il ne faudrait même pas envisager

FRANÇOIS PIERROT, DIRECTEUR DE RECHERCHE EN ROBOTIQUE AU CENTRE NATIONAL DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE, FRANCE

« Je préfère avoir un mauvais Premier ministre humain qu’un Premier ministre robot » ▼ JAMIROUDDIN YEADALLY

PATRICE BRETTE

❚ Daniel Sibony, psychanalyste

français des années 1970 avait écrit : « L'homme a créé la machine mais le dialogue entre les deux doit avoir de la tenue, au cas contraire, on retrouve le mythe du robot qui échappe à l'homme et menace de le dévorer ». L'expert en robotique approuve ? C'est très intéressant, parce qu'effectivement c'est une interrogation assez profonde et ancienne. Personnellement, je dirai qu'elle n'a pas eu, pendant longtemps, beaucoup de sens. Premièrement, les machines étaient très loin d'être assez « intelligentes » pour permettre cela. Je pense que les premiers philosophes ou sociologues qui ont évoqué la question se référaient aux angoisses des grandes usines plus ou moins automatisées comme dans le film de Charlie Chaplin où l'on voit Charlot entraîné dans les engrenages de la machine qui dévore l'être humain. Il se trouve, heureusement dans certains cas et malheureusement dans d'autres, que cette pensée évolue dans le sens d'une intelligence ou d'une autonomie de plus en plus grande des robots aujourd'hui. Et du coup, comme mentionné par Daniel Sibony, cette crainte pourrait redevenir réalité tout doucement. C'était une question décalée autrefois mais qui commence à prendre du sens. ❚ Mais la machine qui se retourne

contre l'homme, ça ne se voit qu'au cinéma... Bon, aujourd'hui la machine ne s'est pas encore retournée contre l'homme parce qu'elle est toujours pilotée par l'homme. Exemple : un pilote de drone basé au Texas peut facilement piloter un drone au-dessus de l'Afghanistan. Mais techniquement, on est aujourd'hui à la frontière du savoir-faire de quelque chose de complètement automatique qui ne requiert aucun télé-pilotage. Et là effectivement, la question qui était au départ un peu philosophique pourrait devenir réalité, si on sait que ces drones militaires pourraient opérer tout seuls. On est à la frontière de savoir le faire quand on voit aujourd'hui que les avions savent décoller, voler et atterrir et font de la recon-

naissance des cibles tout seuls. Si on les laissait décider de tirer ou pas sur une cible, là on arriverait à la question du philosophe ; « est-ce que la machine peut se retourner contre l'homme ? ». Et là, ce ne serait pas du cinéma...

ple, comme assistance aux chirurgiens, pour aider des personnes âgées à se déplacer. C'est plutôt dans cette optique que travaillent les chercheurs. Comment rendre ces engins intelligents pour être capables d'interagir avec l'homme au service de celui-ci.

❚ Est-ce que tous les robots peuvent

avoir des fonctions comme les drones militaires ? Heureusement que non, sinon le monde serait anéanti (rires) en quelques secondes ! Il y a beaucoup de robots qui ont des fonctions semblables à celles des drones militaires, mais à vocation contraire ; par exem-

❚ Sinon, « l'Iron-Men » army c'est

pour quand ? Les États-Unis travaillent beaucoup sur des projets de ce type et je crains qu'un jour on y arrive. Mais ça mettra encore du temps. Peut-être que ce sera pas de mon vivant, mais je ne vois aucun obstacle fondamental à

l'existence de robots qui vont venir remplacer l'humain dans les guerres. On a bien vu des drones volants. ❚ Ce serait une bonne chose d'après

vous ? C'est une question vraiment compliquée ! (sourire). La réponse naïve, serait qu'il n'y ait plus de guerre. Le problème qui se posera c'est, pourrait-on être sûr de pouvoir les maîtriser complètement ? Ce sera toujours un doute ! Je pense qu'il vaut mieux laisser l'être humain responsable de ses actes le plus longtemps possible.


ENTRETIEN

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Un chercheur innovant

❚ Mais les chercheurs, on le sait, ne

sont pas toujours bien intentionnés... Comme, probablement dans tout progrès scientifique, il y a toujours des recherches qui sont menées dans un sens et qui peuvent être détournées dans un autre sens. Comme par exemple créer des insecticides pour détruire des insectes qui ravagent des récoltes et puis avec ces mêmes insecticides fabriquer des armes chimiques. Le progrès a toujours eu fréquemment deux faces. On peut être un chercheur honnête et chercher dans un sens où le résultat sera bénéfique à l'homme ou être chercheur de nouvelles technologies d'armes qui pourraient détruire la race humaine. On doit savoir maîtriser ce qu'on fait des technologies qu'on invente, que ce soit pour la robotique, mais également pour la chimie et la génétique. ❚ Parlons encore fiction : on a vu

des films où l'on voit des pays dirigés par des robots. Un Premier ministre robot, cela sera possible un jour ? Là on est vraiment dans le cas où on serait dirigé par les robots. Il y a des films de science-fiction qui évoquent ce genre de choses. En général, ça se passe mal. Hélas, les choix humains sont rarement complètement irrationnels, mais il n'y a qu'un être humain qui puisse comprendre les désirs et les besoins ainsi que le côté irrationnel des êtres humains. En bref et en clair, seul un être humain peut comprendre un autre être humain. Pour répondre à votre question, je dirai pas que tous nos Premier ministres sont bons, mais je préfère avoir un mauvais Premier ministre humain qu'un Premier ministre robot.

OBJECTIF. Pour François Pierrot, on doit savoir maîtriser ce qu’on fait des technologies

Comme, probablement dans tout progrès scientifique, il y a toujours des recherches qui sont menées dans un sens et qui peuvent être détournées dans un autre sens

❚ Comment s'annonce l'avenir de la

robotique dans le monde ? Il faut savoir qu'historiquement, la robotique a démarré au Japon, en Europe et aux États-Unis. Essentiellement pour faire des machines améliorées et automatiques dans l'industrie automobile. La plus grosse activité dans ce domaine était principalement autour de cette partie de l'industrie. Maintenant qu'on a résolu à peu près les questions du genre : comment piloter des machines compliquées, il y a beaucoup d'espoir dans différents secteurs. Les États-Unis mettent beaucoup de moyens sur le développement des drones militaires afin d'éviter les pertes humaines dans les guerres, tandis que le Japon investit beaucoup dans le développement des technologies en vue d'assister les personnes en cas de catastrophes comme les tremblements de terre, les tsunamis et dans l'assistance des vieilles personnes à se déplacer. Dans les pays européens, c'est la promotion des recherches centrées autour des robots qui pourraient aider les médecins à faire des gestes plus précis.

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Parlez nous un peu de votre travail au sein du Centre national de la recherche scientifique (CNRS)... Le CNRS est le plus grand organisme de recherche en France. En tout, le CNRS compte plus de 35 000 employés. Le CNRS couvre tous les champs de recherche scientifique depuis la littérature jusqu'à l'astronomie. Les gros secteurs sont la chimie, l'ingénierie, les mathématiques et la physique. Parmi les secteur de l'ingénierie, il y a la robotique. Je suis le directeur de recherche robotique au sein de la CNRS dans son laboratoire situé à Montpellier. Ce laboratoire comporte des unités de recherche en robotique médicale, industrielle et également la robotique sous-marine. Je suis plutôt concentré sur le secteur de la robotique industrielle et médicale. Mon travail consiste essentiellement à créer des nouveaux robots, fabriquer des prototypes et montrer qu'ils marchent mieux que les équipements

disponibles sur le marché avant de déposer des brevets et transférer ces résultats vers les entreprises qui vont ensuite vendre ces robots dans le monde entier. ❚ Parlant des robots, vous avez par-

ticipé à la création du robot le plus rapide du monde. Parleznous un peu plus de ce projet... En effet, les robots créés jusque-là étaient de type industriel. Dans l'industrie, on cherche à atteindre la grande vitesse, parce que « Time is money » et dans les chaînes de production automatisée on doit déplacer des objets à longueur des processus. Historiquement, des objets étaient déplacés par des êtres humains. Tâches souvent pénibles et beaucoup trop lents. Donc, on a conçu des nouveaux robots qui concentrent leur efficacité sur les objets qu'ils ont à déplacer sans se déplacer eux-mêmes. Pour vous donner un exemple : la partie mobile d'un robot pèse souvent dix ou vingt fois plus lourd que l'objet qu'il déplace. Ces types de robots rendent le système plus efficace et c'était donc cela qui était l'idée principale de la création de QUATTRO, un robot commercial. Pour la précision, les robots sont créés à partir de fibres de carbone qui fait que le coût de production du robot n'est pas très élevé. En revanche, la partie la plus chère d'un robot reste le moteur et les engrenages. QUATTRO est utilisé dans deux secteurs spécifiques qui sont l'agro-alimentaire et l'électronique. ❚ Rêvons un peu. Des robots qui

feraient notre travail à notre place, ce serait la belle vie, non ? Ahh... qu'est-ce qui nous restera après, vous vous rendez compte ! C'est à la fois un rêve et une angoisse de ne plus travailler. 100% de gens en vacances à 100% de leur vie. C'est le paradis ou l'enfer, je ne sais vraiment pas ! (rires). Remplacer complètement, c'est sans doute pas bon. Imaginez que vous étiez un robot et moi en train de parler avec vous. Ce serait terrible, non ? (rires). L'humain ne peut pas vivre sans interagir avec ses semblables et c'est ce qui nous différencie des machines.

François Pierrot est directeur de recherche en robotique au Laboratoire d'informatique, de robotique et de microélectronique de Montpellier (LIRMM), en France. Après avoir étudié le génie mécanique à l'École normale supérieur de Cachan, François Pierrot a obtenu un doctorat dans le domaine des systèmes automatiques à l'université de Monpellier. Son travail consiste à créer des robots innovants en considérant simultanément leur conception mécanique et les stratégies de commande, depuis les aspects théoriques jusqu’au transfert dans des secteurs variés. D'ailleurs, le roboticien a participé à la création du robot parallèle le plus rapide du monde dont le brevet a été racheté par une entreprise américaine qui s'appelle, Adept, le leader dans le domaine des systèmes robotisés. Il a reçu en 2011 la médaille de l'innovation du Centre nationale de la recherche scientifique. Ses recherches innovantes en robotique médicale, en robotique de loisirs et en robotique industrielle ont été maintes fois récompensées : Prix de l'InnovationRecherche de l'ADER en 2003 et en 2008 ; Prix IST de la commission européenne en 2002 ; et le Prix de l'innovation de la Robotics Society of Japan la même année.

Au secours, ma machine me dévore !

« Les Temps Modernes », (Modern Times) est une comédie dramatique américaine de Charlie Chaplin, sortie en 1936. Ce film est souvent décrit comme l'une des plus grandes réussites cinématographiques du célèbre cinéaste. Il s'agit aussi du dernier film muet de son auteur et le dernier qui présente le personnage de Charlot, joué par Charlie lui-même. Dans le film, Chaplin lutte pour survivre dans le monde industrialisé où la machine domine l'homme. Chaplin incarne son personnage Charlot, ouvrier à la chaîne, soumis à la loi du taylorisme et harcelé par son patron. Devenu fou à cause des machines il sera hospitalisé puis, une fois guéri, sera pris pour un leader syndical et envoyé en prison. Une séquence mémorable du film, mentionnée par notre invité François Pierrot, démontre des gestes répétitifs et pénibles qui sont parodiés par Chaplin. Ce dernier serre des boulons à longueur de journée, à une cadence si infernale qu'il en devient fou et se sert, par la suite, de cobaye à la machine qui n'hésite pas à le dévorer avec ses énormes engrenages.


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INSIDE

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ANTI-CORRUPTION BUSINESS FORUM

PRIVATE-TO-PRIVATE CORRUPTION IS A REALITY

Corruption in the public sector has always been on the forefront. But the private sector is not immune. This sensitive issue was at the centre of a conference last week where Professor Deon Rossouw, Chief Executive Officer of Ethics Institute of South Africa, stressed the need to extend the legs of the law to the private sector ▼ JESSEN SOOPRAMANIEN

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ne has the tendency to think that an act of corruption must inevitably involve at least a public official to be considered as an offense. Think twice, as corrupt practices, in all its forms, is very much present within and between private enterprises: undue influence, fraud, money laundering and collusion, extortion and several forms of financial crime which impact on business and industry. Two kinds of corruption prevail in the private sector : firstly one involving a private entrepreneur or an individual and a public official. Secondly, it involves private-toprivate corruption. While a Public Sector Anti-Corruption Framework has been implemented since last year now, it was time for the private sector to step up and give their all commitment to combat corruption in their midst. The institution of a group comprising of private and public officials have been proposed. We learnt about it all last Wednesday during a one-day Anti-Corruption Business Forum themed “Clean Business is Good Business”. This was an initiative of the Independent Commission Against Corruption (ICAC) in collaboration with the Joint Economic Council (JEC) and the Mauritius Institute of Directors (MIoD). The aim of this interactive session was to strengthen companies’ awareness about the risks of corruption. COLLECTIVE ACTION Private-to-private corruption’s negative effect on the business and investment climate is significant. Corruption impedes economic growth, distorts competition and present serious legal and reputational risks, whilst also being very costly for business. It is noteworthy to point out that, at start, there was not a real interest from the private sector, that is the business community, to be 'partie prenante' of a working coalition with ICAC, the public body against corruption. But with the setting up of the Business Action Group Against Corruption (BAGAC), things turned out differently. But since a Code of Ethics, even if it is highly laudable, is not enough in the private sector to combat corruption, the need for a framework, emulated on the type of the Public Sector Anti-Corruption Framework, was advocated. During the conference, participants agreed on

PHOTOS : PATRICE BRETTE

the setting up of a Collective Action Forum to develop the said framework. This program is about building an anticorruption structure in the business community, while elaborating on aspects as whistleblowing lines, defining guidelines on facilitation money, conflict of interest, reception or giving gifts, inside information against money, influencing bidding and dealing with public officials asking for bribes.

If you look at the number one factor, it is leadership. You can get established countries but with poor leadership that will favour corruption. You may have less developed countries but with very a clear stand on these issues. If that person at the top is corrupt, it sends out a signal that you must be corrupt to get there The majority of participants agreed that the Collective Action Forum should be led by the JEC, while the secretariat should be seated at the ICAC. A sub group to the Forum, named Private Sector Working Group, was also advocated. This subcommittee, the majority of participants decided, would be led by the MIoD, and the secretariat work be handled by the Mauritius Employers' Federation (MEF). To cut short, the participants opted for a collective action between public and private sector for the setting up of the forum, rather than choosing the option of 'Mandatory Initiatives' that is measures imposed by the government or the option 'Voluntary Initiatives', which means private sector led. “That is what you need, because most of your corruption occurs between these two players, public and private. The natural tendency is to defend yourself and blame the other, which is a fruitless game. We must solve the problem by bringing certain actions by both the public and private sector. The basic way to get to that is by talking to each other. For too long, these two have been isolated in their corners, blaming one another. If you are serious about it, the only


INSIDE

MARDI 10 SEPTEMBRE 2013 EDITION 146 | CAPITAL

On 24 June 2004, during the UN Global Compact Leaders Summit it was announced that the UN Global Compact henceforth includes a tenth principle against corruption. This was adopted after extensive consultations and all participants yielded overwhelming expressions of support, sending a strong worldwide signal that the private sector shares responsibility for the challenges of eliminating corruption. It also demonstrated a new willingness in the business community to play its part in the fight against corruption. With the adoption of the United Nations Convention against Corruption in Merida, Mexico in December 2003, an important global tool to fight corruption was introduced. The Convention is the under-

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UNITED NATIONS GLOBAL COMPACT PRINCIPLE 10

"Businesses should work against Corruption in all its Forms" lying legal instrument for the 10th principle against corruption and entered into force on 14 December 2005. The adoption of the tenth principle commits UN Global Compact participants not only to avoid bribery, extortion and other forms of corruption, but also to develop policies and concrete programs to address corruption. Companies are challenged to join governments, UN agencies and civil society to realize a more transparent global economy. HOW TO DEFINE CORRUPTION, EXTORTION AND BRIBERY? Corruption can take many

forms that vary in degree from the minor use of influence to institutionalized bribery. Transparency International's definition of corruption is "the abuse of entrusted power for private gain". This can mean not only financial gain but also non-financial advantages. The OECD Guidelines for Multinational Enterprises define extortion in the following way: "The solicitation of bribes is the act of asking or enticing another to commit bribery. It becomes extortion when this demand is accompanied by threats that endanger the personal integrity or the life of the private actors involved."

COLLABORATION. Anil Kumar Ujoodha, DG of ICAC, Jane Valls, CEO of MIoD, Pr Deon Rossouw and Raj Makoond, director of the JEC

way is to get together, which could create a considerable positive impact”, Professor Deon Rossouw, Chief Executive Officer of Ethics Institute of South Africa commented. On a company level, Professor Deon Rossouw believes there is a competitive advantage of putting anti-bribery and corruption procedures in place. Processes and procedures will not be slowed intentionally just for enterprises to pay. Furthermore, corruption is an additional cost. If found guilty, huge penalties are levelled on corrupt enterprises, with regards to the US Foreign Corrupt Practices Act, the UK Bribery Act and the Prevention of Corruption Act (PoCA) in Mauritius. Ultimately, the directors' personal liability can be held responsible. All that comes with a tainted reputation for the business, according to the South African expert. Regarding regulations frameworks, Professor Deon Rossouw pointed to the UK Bribery Act which came into force in 2010; A “fine piece of legislation” which goes much further than the US

Corrupt Practices Act as it brought facilitation fees amongst businesses into scope making it an offence : “Previously, you had to corrupt someone for it to be an offence. Under the UK Bribery Act, it is an offence if the company does not take the necessary measures, like training communication and procedures to prevent corruption from occurring. The Act also forces the Ministry of Justice in the UK to proactively provide guidance to companies, and not only prosecute them when they go wrong”. “Another area is the fact that uncompetitive pratices like price fixing and collusion is not part of the scope of PoCA. It falls under the Competition Commission Act. These practices also constitute a corrupt offence and should also be within the scope of the PoCA”, the main speaker at the conference proposed. While admitting that one cannot prevent companies from making political contributions, Professor Deon Rossouw is of the opinion that transparency should play a major part in this issue. The base remedy for political contribution is to fully disclose the payment so

Transparency International's Business Principles for Countering Bribery define "bribery" in the following way: "Bribery: An offer or receipt of any gift, loan, fee, reward or other advantage to or from any person as an inducement to do something which is dishonest, illegal or a breach of trust, in the conduct of the enterprise's business." PRACTICAL STEPS TO FIGHT CORRUPTION The UN Global Compact suggests to participants to consider the following three elements when fighting corruption and implementing

that everyone can see what a company has given and to whom. With regards to family business leading firms, the expert stated that the biggest challenge in these types of enterprises is the governance. As the director needs to act in the best interest of the company, not of the family. A difficult transition, according to him. The only way for these types of firms to succeed, according to the expert, is to make that transformation, where the board starts acting in the best interest of the company. Professor Deon Rossouw comments: “Without well-developed norms and institutions, it is difficult for emerging countries to have a corrupt free business community. Mature societies have a very clear set of values, effective institutions, both in promoting ethical behaviour and also dealing with unethical illegal and corrupt practices, that surely makes it easier. But if you look at the number one factor, it is leadership. You can get established countries but with poor leadership that will favour corruption. You may have less developed countries but with very a clear stand on these issues. If that person at the top is corrupt, it sends out a signal that you must be corrupt to get there. They need to pratice ethical procedures. They need to walk the talk, they need to be seen doing this. Heads of organization must also talk about it. It is very important to have regular conversation with the staff and other stakeholders about the standards. They should personally set the examples and the tone, and then only should they encourage others to do so”. “In Mauritius, I have learnt that to fix an issue is to deal with the bad apples. In my book that comes last. We should first have leadership examples and talks and then sending it out to others”, observes Professor Deon Rossouw. Companies have to focus on anti-corruption measures, as their exposure to crime is damaging to their reputations and the interest of their shareholders. Failure to do so will only result in hampering their activities, thus impeding on the economic development.

the 10th principle. i. Internal: As a first and basic step, introduce anticorruption policies and programs within their organizations and their business operations; ii. External: Report on the work against corruption in the annual Communication on Progress; and share experiences and best practices through the submission of examples and case stories; iii. Collective: Join forces with industry peers and with other stakeholders

ANIL KUMAR UJOODHA,

DIRECTOR GENERAL OF INDEPENDENT COMMISSION AGAINST CORRUPTION (ICAC)

“POCA IS BEING REVIEWED”

The Prevention of Corruption Act, in place since 2002, is being updated so as to be in tune to economic and social evolution, Anil Kumar Ujoodha said to the press. The Director General of the Independent Commission Against Corruption (ICAC) stated that certain clauses of the current law are not detailed enough regarding corruption in the private sector. One of them is the fact that corruption in the private sector only concerns bribery. Mauritius, being signatory of the United Nations Convention against Corruption, must abide by these regulations and update its anti-corruption laws, says Anil Kumar Ujoodha. “There are a few shortcomings in the PoCA as it does not take into account corrupt pratices such as economic crime, using office for advantage of somebody else, conflict of interest when bribing in the private to private sector. We must also address the need to review the definitions of the crimes and broaden them. The relevant amendments are still being drafted” Anil Kumar Ujoodha indicated. On the other hand, Raj Makoond, Director of the Joint Economic Council (JEC) stressed the need to move from cash to cheque concerning enterprises’ contribution to political parties, also adding that political parties’ accounts must be audited.


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Donner la chance aux idées novatrices d’émerger et de se concrétiser en petites entreprises performantes. C’est l’objectif du Business Research Incubator Centre (BRIC) mis sur pied par le Mauritius Research Council (MRC). Six projets d’entreprises ont été choisis pour la deuxième phase

START-UPS. Professeur Soodursun Jugessur, chairman du MRC réclame un ‘venture capital’ pour les entrepreneurs

BUSINESS RESEARCH INCUBATOR CENTRE

Entreprenez, vous serez aidé ▼ DOROTHY BONNEFEMME

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es Mauriciens sont connus pour leur débrouillardise. Souvent cependant, et ce pour de multiples raisons, leurs projets entrepreneuriaux ne se concrétisent pas. C’est là qu’intervient le Mauritius Research Council (MRC), avec son Business Research Incubator Centre (BRIC), qui encadre de telles initiatives. Lors de la première phase du projet, six ‘start-ups’ avaient été sélectionnés, et deux ans après, six autres entreprises ont été prises sous les ailes du MRC. Le principal objectif du BRIC, qui est une structure d'accompagnement de projets de création d'entreprises, est d’offrir un environnement stimulant et favorable à la recherche d’idées innovantes, et de donner aux porteurs de projets des conseils personnalisés. Ces conseils sont fournis par des experts venant d’institutions telles que la Small and Medium Enterprise Development Authority (SMEDA) et l’Institut Fran-

cophone de l’Entrepreneuriat. Le centre aide également les concepteurs en transformant leurs idées en ‘start-ups’ ou en entreprises compétitives. Les entrepreneurs derrière les projets choisis ont également l’opportunité de participer à des réunions avec des investisseurs potentiels en capital-risque, ainsi qu’à des rencontres avec des investisseurs providentiels lors des Business Angels Forum qui seront organisés par le MRC. De plus, les porteurs de projets peuvent bénéficier de locaux, de salles de conférence et de réunion, d’un accès à Internet et d’opportunités de mise en réseau. Lors de la cérémonie du lancement de la deuxième phase du projet, mercredi dernier, le Dr Arjoon Sudhoo, Executive Director du MRC a rappelé que c’est le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Rajesh Jeetah, qui les a incités à concrétiser les différents projets de recherches. Si la première phase a été lancée en 2011, la décision a été prise de lancer la deuxième quand une

partie des anciens locaux de la MBC a été mis à la disposition du MRC.

SIX PROJETS SELECTIONNÉS POUR LEURS IDÉES NOVATRICES Pour sa part, le Dr Vickram Bissonauth, Research Officer auprès du MRC, a expliqué le procédé. « Des appels à projet ont été publiés dans les journaux. Nous en avons reçu quinze. Les candidats ont été invités à défendre leurs idées devant un panel de jury composé de Raymond Guillouzo, directeur de l'Institut de la Francophonie pour l'Entrepreneuriat (IFE), des représentants de la SMEDA et du MRC, ainsi que d’un consultant privé. Après consultations, six projets ont été sélectionnés pour leurs idées novatrices, qui ont conquis le jury. A l’exemple de celui d’Adalabs, l’entreprise de David Sauvage, qui opère dans le domaine de l’externalisation. Après avoir vécu pendant plus de dix ans en France, ce dernier est revenu à Maurice avant de lancer Adalabs en août 2010.

« Nos activités n’ont rien à voir avec les centres d’appels. Je fais de l’architecture de logiciel et j’accompagne les clients dans la création de leurs produits. Je fais des recherches et crée des produits de sécurité », explique le jeune patron. D’ailleurs, David Sauvage a signé un contrat avec une société française ayant fait appel à son savoir-faire en matière de sécurité. Adalabs, installée à Riambel, et qui dispose aussi d’un laboratoire, travaille également à réduire les défauts des logiciels, des services qui sont une grande première à Maurice. Si David Sauvage se dit heureux d’avoir été choisi par le MRC, il n’est pas le seul. Eric Permal affiche lui aussi la satisfaction. Avec son partenaire, Pascal Ramen, il a lancé COTSA en avril 2009, avec pour but de faire de l’entreprise la vitrine de l’île Maurice sur le web et booster le shopping en ligne dans notre pays. « Citez-nous un site mauricien où l’on peut faire du shopping ? C’est vrai qu’il en existe quelquesuns, mais ils proposent des pro-

Ces outils nous permettront de concrétiser notre projet et de mener à bien notre mission Eric Permal, d’Adalabs


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A LA RECHERCHE DE ‘VENTURE CAPITAL’ Prenant la parole lors de la cérémonie de lancement de la deuxième phase du projet du BRIC, le Professeur Soodursun Jugessur, Chairman du MRC, a rappelé que l’objectif du centre est de transformer les idées en services ou en entreprises. « Auparavant, l’île Maurice passait son temps à copier les idées et projets des autres pays. Tel n’est plus le cas maintenant. Les Mauriciens ont de brillantes idées qu’ils arrivent tant bien que mal à concrétiser. Notre île deviendra bientôt très compétitive » estime-t-il. Ce dernier a toutefois évoqué les difficultés auxquelles les entrepreneurs doivent faire face. Par exemple, il y a les nombreux produits importés qui inondent le marché mauricien. Il y a aussi, bien évidemment, l’aspect financier. Le Chairman du MRC a d’ailleurs demandé au gouvernement de soutenir financièrement ceux qui veulent se lancer dans l’entrepreneuriat. « Nous avons plusieurs propositions financières pour les entrepreneurs qui se sont déjà lancés. Mais qu’en est-il de ceux qui ont une idée innovante, mais qui n’a pas un sou en poche ? Dans plusieurs pays, il existe déjà le ‘venture capital’. Si nous voulons que notre île progresse, il faudra faire un pas dans cette direction », estime le Professeur Soodursun Jugessur.

duits et services spécifiques à une clientèle ciblée. Nous, nous voulons permettre au public de tout obtenir en un clic », avance Eric Permal. Ce dernier est persuadé que son projet trouvera preneur, car, ajoute-il, en 2006, le pays comptait 143 400 d’abonnements à l’internet, et six ans après, ce nombre a atteint 568 900. De même, alors qu’en 2002, 13% des demeures étaient connectées à la Toile, en 2012, le chiffre avait grimpé à 39%. Si cette progression se confirme, nous pourrions ainsi atteindre les 50% en 2014. LE COMMERCE S’IMPOSE COMME UN MOYEN FACILE « L’internet représente un potentiel énorme et une opportunité que nous voudrions saisir. L’achat en ligne, soit l’e-commerce, s’est imposé comme un moyen facile, direct et rapide d’effectuer des achats », poursuit Eric Permal. C’est pourquoi ce dernier se dit optimiste : « Nombreux sont nos concitoyens qui utilisent cette facilité. Il est cependant évident que la majorité, et même la quasitotalité, de leurs achats se fait sur des sites étrangers. Selon Goldman

ENCADREMENT. BRIC offre plusieurs facilités aux entrepreneurs

Sachs, l’achat en ligne progresse à raison de 19% chaque année. Tout cela pour vous dire que les possibilités de ventes en ligne sont infinies. Notre projet vise à rendre possible à Maurice l’achat en ligne des produits de nos entrepreneurs. Cela requiert un investissement et une logistique qui sont, en 2013, à notre portée. » Grâce au BRIC, COTSA pourra disposer d’une structure lui permettant de peaufiner et de compléter ses services. Cette entreprise aura aussi l’opportunité d’exposer ses idées et d’avoir un ‘feedback’ régulier afin de mieux mettre à l’épreuve leur concept et la faire évoluer. D’autres avantages concernent l’accès à des études de marché déjà entreprises par le passé, de même que, le cas échéant, un avis légal. « Ces outils nous permettront de concrétiser notre projet et de mener à bien notre mission », souligne Eric Permal. Yannick Labonne, quant à lui, propose un concept innovant en matière de chaussures. Il a ainsi lancé El Mariachi Shoes, dont l’objectif est d’embellir les chaussures pour autrement capables disponibles sur le marché. Si l’entreprise n’est pour l’instant qu’à l’étape de projet, en bénéficiant du soutien du BRIC, Yannick Labonne aura l’opportunité de commercialiser prochainement ses créations. Pour sa part, Abhishek Bho-

lah invite ses clients à faire leur promotion autrement. « Mon idée est innovante. Je propose de la publicité sur les tapis caisses des supermarchés, sur les panneaux de projection, sur des bâtiments, ou encore sur les ‘billboards’ mobiles », explique fièrement le jeune directeur d’Athena Advertising Solution. Après des études en Angleterre, ce dernier est retourné à Maurice et a lancé son entreprise il y a quelques mois. « L’innovation ne fait pas partie du vocabulaire des agences de publicité. Je veux y apporter du sang neuf. Déjà, les sociétés adhèrent à mon idée, et bientôt, je démarrerai une campagne KFC au supermarché Winners de Saint-Pierre », ajoute le jeune de 26 ans. Pour cet habitant de QuatreBornes, l’initiative du MRC est à saluer : « Je travaille à la maison et c’est un peu gênant d’y recevoir les clients. Désormais, j’aurai un bureau et je disposerai de plusieurs autres facilités. Je suis sûr que mon entreprise pourra se développer davantage. » Au BRIC de Forest-Side, Abhishek Bholah aura pour voisin Isstiac Gooljar. Ce dernier est passé maître dans le ‘graphic design’, ce qui lui permet de proposer, entre autres, des panneaux décoratifs lumineux en PVC ou en acrylique. Ce jeune habitant d’Eau-Coulée nous confie qu’après ses études au Fashion Design Institute, il

s’est mis à son propre compte. Ce qui n’était pas évident, vu qu’il n’avait pas vraiment de contacts dans le domaine. Cependant, depuis que le MRC l’a pris sous son aile, les choses commencent à bouger pour ce jeune homme de 26 ans, qui espère concrétiser ses nombreux projets. A travers son projet d’incubateur, le MRC aidera aussi Irshaad Goolamally, qui propose un service consultatif aux PME, ainsi qu’à l’entreprise Aeris Mobile Solutions, qui propose un service de marketing via SMS. Après cette deuxième phase du projet BRIC, le MRC ne compte pas dormir sur ses lauriers. Il espère ainsi lancer la troisième phase prochainement. Pour rappel, lors du démarrage du projet en mars 2011, six start-ups ou jeunes entreprises travaillant sur des projets reposant sur les technologies innovantes avaient bénéficié de l’accompagnement du MRC. Les secteurs d’activités dans lesquels ces entreprises ont choisi d’exercer comprennent le marketing en ligne, les applications mobiles, la découpe numérique informatisée, les logiciels de visioconférence, une librairie en ligne et l’hébergement de vacances pour handicapés. L’une d’elles, qui s’est lancée dans le marketing en ligne, est d’ailleurs sur le point de finaliser un accord avec une grande agence de publicité.

Le principal objectif du BRIC, qui est une structure d'accompagnement de projets de création d'entreprises, est d’offrir un environnement stimulant et favorable à la recherche d’idées innovantes, et de donner aux porteurs de projets des conseils personnalisés


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MOBILE PHONES

WHY DO WE INVEST IN MOBILE PHONES?

Imagine you are in a public space. Your mobile is out of service and you need to make an urgent call. You try to borrow a mobile from someone, but he says those incredible words: “I don’t have a cell phone.” You’re bound to think he’s lying! In this day and age, mobile phones are no more a craze; they are, for most of us, a necessity. Our own smartphone safely in tow, we went out to investigate why ▼ LEENA GOORAYA

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et’s take a ride back to the past. 24 years ago, the first mobile phone was introduced in Mauritius on 29th May 1989, by the operator Emtel. The ancestor to today’s communication devices was a huge, brick-like machine more akin to radio frequency equipment than anything else. Still, it was something quite extraordinary. If someone walked with it in the streets, it would receive admiring glance by the public, as most rare and sophisticated products do. As incredible as it may seem for those of us who were around at that time, a quarter of a century later, there are now more mobile phones than people on our island. Indeed, 1.3 million Mauritians manage to use around 1.5 million mobile phones! For many of us, a single phone just isn’t good enough anymore, a fact reflected by the recent shift to 8 digits numbering. The multitude of functions has seen

to that. While the only use of the first mobile phones was to make and receive calls, the sleek and stylish smartphones we carry around with us today are all-inone communication and entertainment devices, as well as mini workstations. On a global scale, the trend is the same. In March of this year, the United Nations offered a sobering statistic: according to a recent study, 6 billion people, out of the world’s total estimated population of 7 billion, have access to mobile phones. In fact, more people on earth have access to cell phones than toilets. India, which accounts for 60% of the global population lacking access to basic sanitation, makes for the perfect case study. About half of its population of 1.2 billion are mobile subscribers, but only 366 million people (about onethird of its population), have access to toilets, noted a 2010 U.N Report. Clearly, nowadays, a mobile phone is considered basic necessity. In Mauritius, even a smartphone is not considered a luxury item. People spend important

THE END OF THE (FIXED) LINE According to the Information and Communication Technologies (ICT) Report published by Statistics Mauritius, the number of fixed telephone lines on the island decreased by 6.8%,going from 374,600 in 2011 to 349,100 in 2012. This is, in part, down to the fact that, since 2011, 99% of the population is covered by mobile cellular telephony.This statistic takes into account the number of inhabitants who live within areas covered by a mobile cellular network, irrespective of whether or not they subscribe to the service. Between 2011 and 2012, it was also noted that the total number of mobile cellular subscriptions rose by 14.8%, from 1,294,100 to 1,485,800. Prepaid subscriptions increased by 12.4% from 1,191,900 to 1,339,200, and postpaid subscriptions by 43.4%, from 102,200 to 146,600. Mobidensity (the number of mobile cellular subscriptions per 100 inhabitants) also increased by 14.4%, from 100.4 to 114.9. Over the period 2003-2012, mobidensity increased continuously, whereas teledensity (fixed telephone lines per 100 inhabitants) remained more or less stable.

sums of money on it, even though it is one of those technological devices that depreciate drastically. You might buy a new smartphone today, and in six months, it will have little or no resale value. Its brand new gadgets and functions will also have been surpassed by more recent models. PARTICULAR NEEDS So why do people invest in mobile phones, especially those of the more expensive variety? Generally, people use cell phones as a convenient mode of communication. With this device, they can easily contact another person, even if that person is across the globe. But with the wealth of features mobiles phones present nowadays, people also buy according to particular needs or desires that go well beyond making a call or sending an SMS. For instance, business people purchase a cell phone with advanced features such as Internet connectivity so that they can conveniently access their email whenever


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OVER THE PHONE… Laying aside our hip-looking smartphone, we picked up the trusty fixed company telephone to conduct an opinion exercise, on the mobile phone subject, with people from different fields. Here’s what they had to say: TASSARAJEN PILLAY CHEDUMBRUM, MINISTER OF INFORMATION AND COMMUNICATION TECHNOLOGY TELEPHONE SUBSCRIBERS IN MAURITIUS (2003-2012)

“I prefer to let statistics talk. Over the past few years, the number of cell phones has climbed at a very rapid pace, reaching approximately 115% more subscribers. This is due to the democratisation of the communication sector. Today, people are able to make mobile payments of different bills. The ICT Ministry is working on reducing the call tariffs of all operators to render communication more accessible.” INDIRA SEEBUN, MANAGING DIRECTOR OF SMEDA “Today, the mobile phone has become an essential tool to carry out our daily activities. Some parents are hesitant to give their children mobile phones because very often, there are cases of misuse. However, I believe that if children are educated at a very early stage, this problem can be avoided to a certain extent. From an SME point of view, I think that without a mobile phone, doing business would have been a big problem. At the SMEDA, we contact entrepreneurs on their mobile phones to inform them about the regular fairs we hold. Personally, I use my mobile phone to make calls and send SMS only. For internet services, I prefer to use my iPad.”

they need to. As an affordable and accessible means of communication, many people have realised that mobile phones are no longer just communication tools, but that they are capable of providing additional integrated functions to perform business transactions. And while a teenager might not need a cell phone to continue breathing, try convincing one to let go of his mobile. The significance teens attach to their phones makes them significant priorities, even emotional needs. Today’s young people hardly make regular calls when using their phones. Rather, they will take pictures, make videos, watch movies, play games, download applications, surf on the internet, and listen to music through their smartphone. Others will use it as a watch, an alarm clock, or to listen to the radio or look at the calendar.

Rs 800 to Rs 30,000 The price range of mobile phones on sale at the 361 shop in Port Louis

Smartphone, indeed, is the order of the day. A mobile which does not cater for internet access is more a relic to be hidden from public view than a phone to young Mauritians. To better understand the sale of this tiny device packed with all sorts of stuff, Capital went to the 361 shop in Port Louis. Jean Luc, the Showroom Supervisor, was on hand to guide us through our ‘shopping’. He highlighted that the latest smartphone, which has been on the market for two weeks, is the dual-sim HTC Desire 600. The Samsung S4 and the LG Opti-

mus, he added, are also trendy. “We find that these smartphones are mostly purchased by young people, due to the different applications for games and internet services. Middle-aged and old people prefer simpler mobiles to make calls. Therefore, they often opt for a simple Nokia 101,” explained Jean Luc.

SRIDHAR NAGARAJAN, CEO OF STANDARD CHARTERED BANK

TECHNOLOGICAL EVOLUTION On average, he estimated that the shop sells around 4 to 5 mobiles phones every day. “Sales are of course very high during festive periods and when there are promotions,” added the Showroom Supervisor. As for the prices on display, they range from Rs800 to Rs 30,000. “The value of mobiles phones depreciates very fast due to new products with more sophisticated features entering the market, often at a more competitive price. Many people, especially youngsters, change their mobile phones every year, despite the discarded ones being in good condition,” he added. If some things point to investing in a highly sophisticated mobile phone being a waste of money, others do the contrary. Somme smartphone applications are really useful. Indeed, buying one might even save you some money. For one, if you have Wi-Fi internet at home, as an increasing number of Mauritians do, and a mobile phone with internet communication applications such as WhatsApp or Viper, you might save on the cost of topping up the credit balance of your mobile phone. Other services, such as internet banking, can also be accessed using your mobile phone. With technology improving all the time, better applications being developed, and the internet being increasingly made use of for a number of transactions, Smartphones look like being around for some time. That is until another technological wonder comes around to take its place. It is, after all, the law of technological evolution…

GIANDEV MOTEEA, CEO OF MAURITIUS POST LIMITED

“I think it would be inappropriate to call my iPhone a mobile phone. I would rather consider it as a hand-held device. All the banking tasks and transactions are carried out through the device. Today, customers can even check transactions just by sending an SMS. Also, using emails is more secured via this little device. It is also easier to use the iPhone in conferences, instead of carrying files. Even a laptop is not necessary.”

“When it comes to postal services, mobile phones have proved to be an essential tool to carry out daily activities. When someone has a parcel or registered document to pick up at the post, we know that the best way to contact him is just by calling. Personally, I use my phone to check documents that require immediate response.” DEVA THANCANAMOOTOO, DEPUTY CEO OF AIRPORT TERMINAL OPERATIONS “As a professional, I use a Blackberry, especially to receive emails instantly and of course to make calls and send SMS. However, I believe that the mobile phone is no longer a phone only. I think that the new features such as camera, Facebook and surfing on the internet are designed for the young generations. The mobile phone has evolved considerably more in terms of visual than audio.”


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ENTREPRENDRE

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POIVRE D’OR

SAVEURS ET SENTEURS À L’ÉTAT PUR

Des fruits et des épices du terroir qui inspirent des femmes artistes à créer de l'authentique. Et quand on y glisse un brin d'histoire, le Made by Moris vaut de l'or PHOTOS : PATRICE BRETTE

▼ DOROTHY BONNEFEMME

P

Poivre d'Or, c'est de l'artisanat à l'état pur, s'exclame fièrement Oleysia Sarzovich. « Tout se fait à la main, nous n'utilisons aucun additif chimique, aucun conservateur ou colorant, nous choisissons nos matières premières avec le plus grand soin, nos fournisseurs savent à quel point nous sommes exigeants. Autre élément que Poivre d'Or maîtrise à merveille : le miel. Ajouté avec de l’ananas, au cinnamone, à la mandarine, à des letchis, aux fruits de la passion, voire à des épices diverses, « cela donne des créations uniques qui construisent le label Poivre d'Or ».

oivre d’Or promet une chose à ceux qui se laissent tenter par ses friandises ; vous faire retrouver votre âme d'enfant. « Nos confitures et autres épices n’ont absolument rien à voir avec celles auxquelles vous êtes habitués, Poive d'or ne fait que dans la nouveauté », clame Oleysia Sarzovich, responsable Marketing. Et de nous présenter sa confiture à base d’orange et de chocolat, son ananas piquant, son miel à la mandarine…. autant de saveurs et de senteurs enivrantes. Et la magie opère. On trouvera la marque UN STAND À L’AÉROPORT Poivre d'Or dans les bouLes produits Poivre d’Or sont très prisés par les tiques de l'hôtel Belle-Mare touristes également. « Chaque jour il y a pas moins Plage, de La Citadelle et de de cinq touristes qui nous téléphonent avant de Grand-Baie La Croisette. quitter l’île et nous disent qu’ils vont acheter nos produits à l’aéroport. Cela me brise le cœur de leur L'entrerpise a aussi sa popre dire que n’y avons pas de boutique », se désole boutique à l’hôtel Prince Oleysia Sarzovich. Cette dernière rêve en effet de Maurice. Hors du pays, voir les produits de Poivre d’Or à l’aéroport. Poivre d'Or se vend en Alle« Maintenant c’est plus spacieux. Je lance un appel au gouvernement pour qu’il crée un espace Made in magne, en Suisse, en Italie et Mauritius avec des produits du terroir de qualité. dans quelques villes des L’aéroport est la vitrine de notre ile, les voyageurs Etats-Unis. peuvent avoir un aperçu du savoir-faire de notre Créativité. Oleysia Sarpays. J’espère que mon appel ne tombera pas dans zovich n'a que ce mot à la l’oreille des sourds. » bouche pour expliquer le succès de son entreprise. « Nous Et comme son nom l'indique, inexistons depuis 15 ans, nous sommes situés à Belle-Mare et nous n'employons utile de préciser que les épices occuque des femmes. Actuellement, elles sont pent une place de choix dans les 27 à participer à notre oeuvre de défense activités de l'entreprise. Le poivre, la et de promotion de l'artisanat local. Ce canelle, le girofle, le piment sont choisis et sélectionnés pour leur fraîcheur, sont de véritables créatrices ». indique Oleysia Sarzovich et sont présentés dans des pots du style la terre IDÉES ET INGÉNIOSITÉS Ces femmes, qui n'ont pas de des sept couleurs. On en trouve une grandes connaissances et de qualifica- quinzaine de saveurs. Grâce à l'originalité et la qualité de tions académiques, précise notre interlocutrice, sont « de véritables artistes ses créations, Poivre d’Or a pu faire quand il s'agit de créer une saveur et son entrée dans quelques établissed'élaborer une recette. Les fruits et les ments hôteliers. Ses confitures, ses épices du terroir n'ont pour elles aucun miels, ses épices en saumure, ses épices secret, elles maîtrisent à la perfection les en grain calibrés et ses pâtes de fruits nuances des goûts et des parfums. Ce sont font d'excellents souvenirs à emporter des passionnées du bon goût et de la du pays qu'on a visité et aimé. L’art de la Table a aussi inspiré les qualité ». Oleysia Sarzovich avoue avoir du mal à énumérer tous les pro- employées de Poivre d’Or. Les clients duits de Poivre d'Or ; « nous en créeons trouveront des sets de tables rebrodés tellement, chaque semaine voit une nou- dans des matériaux d'un autre temps, velle idée qu'on traduit par une nouvelle des couverts en corne, en bois préexpérience et qui devient vite une nou- cieux, en argent, incrustés ou non de velle création. C'est fou que ces femmes nacre. Sans oublier la collection de débordent d'idées et d'ingéniosité ». La bougies aux senteurs déclinées. Idéal confiture à base de papaye au parfum comme idées cadeaux, précise notre de vanille, les marmelades de man- interlocutrice. Et qui dit cadeau dit darine, les bananes flambées au rhum, emballage ! Cette évidence n'a pas échappé aux créatrices de Poivre d'Or. la framboise/marronne …


ENTREPRENDRE

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PASSION. Poivre d'Or le savoir-faire des femmes en exergue

L’homme des épices

Ses coffrets de différentes dimensions et que l'on peut personnaliser sont conçus pour contenir tous ses produits ; pots de confiture ou de miel, barquettes de pâtes de fruits. « Ce sont des présents uniques, proposés dans de merveilleux coffrets réalisés entièrement à la main », poursuit la responsable marketing de Poivre d'Or. FERVEUR ET ENTHOUSIASME = RÉUSSITE Chez Poivre d’Or rien n’est laissé au hasard. Même le packaging, a été minutieusement conçu, avec une référence à Hermès. Oleysia Sarzovich indique qu’en dépit de leur budget limité, les employées font preuve d’ingéniosité. Elles ont mis en commun leurs idées, leurs énergies et créé des étiquettes imprimées en noir et blanc, en filigrane sur du papier de style craft, reprenant en partie les lettres de l'époque. L'effet est sans conteste réussi. Les boîtes pour les pots de confiture, les épices, ou autres trésors, sont aussi élégants que sobres, avec toujours de petit clin d’œil à Hermès. Ces boîtes reprennent les codes en

Tout se fait à la main, nous n’utilisons aucun additif chimique, aucun conservateur ou colorant, nous choisissons nos matières premières avec le plus grand soin, nos fournisseurs savent à quel point nous sommes exigeants

noir et blanc des étiquettes, en y apposant l'emblème du palmier. Tant de ferveur et d’enthousiasme dans le labeur, amène bien sûr de la réussite. Les produits de Poivre d’Or sont bien appréciés à Maurice et dans plusieurs pays. Notre interlocutrice fait ressortir que ces produits répondent aux normes internationales. « Depuis quelques temps déjà, nous nous sommes mises à l’exportation. Nos confitures et nos épices sont bien demandés. De plus, nous participons régulièrement à des foires internationales, nous avons été à Munich, à Hambourg, à New York. Mais c'est à MAITEX 2013 (Mauritius International Trade Exhibition) que nous avons fait connaissance avec Poivre d'Or et ses produits. « C’était notre première sur le plan local. Le but était de montrer aux pays de l’océan Indien, ce que nous fabriquons à partir de leurs matières premières. Nous envisageons également d'établir des contacts avec l'Afrique », confie Oleysia Sarzovich.

« C'est en hommage à Pierre Poivre que nous avons appellé notre entreprise Poivre d'Or », confie Oleysia Sarzovich. Né à Lyon, France, Pierre Poivre est doué pour l'étude des langues. Il se destine à l'évangélisation de l'Extrême-Orient et s'embarque en 1741 pour la Chine. Cependant, son goût de l'aventure le fait changer de vocation. C’est alors qu’il est capturé à Batavia, (Djakarta) qu’il s’intéresse aux épices qui étaient très recherchées en ces temps. Puis à Pondichéry en 1746, Pierre Poivre fait la connaissance de Mahé de Labourdonnais et s’embarque avec lui pour l’île de France (île Maurice). Très vite il trouve que les Mascareignes seraient de bons pays pour y développer la culture des épices. En 1753 il fait apporter cinq muscadiers et quelques girofliers qu'il essaie d'acclimater au jardin de Mont-Plaisir, à Pamplemousses. En 1766, on lui propose le poste d'Intendant des îles de France et de Bourbon. Pierre Poivre qui devait se marier, accepte après longue réflexion. Ce sera son voyage de noces. Il arrive à PortLouis en 1767 avec Françoise, sa jeune femme. Il prend ses fonctions le 14 Juillet 1767 à Port-Louis. De caractère coléreux, il ne s'entendra pas toujours avec ses collaborateurs et même ses supérieurs. Pierre Poivre c’est celui qui a introduit l'imprimerie dans l'île, il a acclimaté les épices: girofle, muscade, poivre, cannelle, et introduit plusieurs espèces végétales et des arbres fruitiers, tels que fruit à pain, letchi, manguier, longane, toujours dans son ancienne propriété de Mont-Plaisir qui deviendra le Jardin botanique de Pamplemousses. Retraité à Lyon en 1772 avec sa femme et ses deux filles, nées à l'île de France, il y meurt le 6 janvier 1786. La Réunion lui a érigé un buste pour honorer sa mémoire en 1826. A Maurice, son buste en bronze a été érigé qu’en 1993 au Jardin botanique des Pamplemousses. Deux institutions portent fièrement son nom ; l'Ecole du Centre Pierre Poivre, à Moka, et l'Atelier Pierre Poivre, une école de théâtre. Les administrations régionales lui ont également témoigné de la reconnaissance : A Port-Louis, la rue Poivre traverse les rues Saint-Louis et Saint-Georges, À Beau-Bassin, la rue Poivre fait angle avec la route Royale et mène tout droit à la rue Pope Henessy. À Quatre-Bornes, située non loin du cimetière de Saint Jean, elle fait angle avec la route Saint-Jean. Et depuis une quinzaine d’années, un petit groupe de femmes lui rendent un hommage quotidien à travers le label Poivre d’Or.


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GREEN BUSINESS

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INTELLIGENT WATER TANK

No good looks, but sound science…

With water levels once again falling alarmingly in our reservoirs, initiatives such as that of five Lower Six students from the Royal College of Curepipe are interesting. With the aim of harvesting rainwater for irrigation purposes, thus freeing up water resources for other uses, they created the Intelligent Water Tank ▼ LEENA GOORAYA

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ollowing a prolonged period of low rainfall, water levels were running so low in our reservoirs in 2011 that the authorities moved to limit domestic water consumption. While many households were affected by the water shortage and many people complained, five students of the Royal College of Curepipe decided to act. This is how the idea of an Intelligent Water Tank came about. The aim of the team made up of Anish Nundloll, Hans Gunnoo, Neelesh Kowlesser, Ritesh Booluck and Geshav Ramsagur was to make maximum use of rainwater for irrigation, so that water from our reservoirs could be used for other domestic purposes. During the course of 2012, under the supervision of their physics teachers, Mr Goodoory and Mr Chintaram, they researched how to best harvest and use rainwater.By midyear, they had all the plans ready, but due to the SC exams, they waited until the beginning of this year to fully engage themselves in the project. OCCASIONAL RAINS The Intelligent Water Tank they came up with consists of two components. First, there is a large tank which main purpose is to collect and store water and then distribute it during dry periods. An upside-down umbrella pierced at the bottom is also used to improve the collection of rain water since it increases the surface area. This is connected to a small tank which contains a ball-cock which rises and falls according to the amount of water collected, thus regulating distribution. Anish Nundloll,the leader of the team, explains that occasional rains during the summer are enough to fill both “MID IS GOOD, BUT…” For the young students behind the Intelligent Water Tank project, the Maurice Ile Durable concept is a very good initiative as it promotes sustainable development through the increased use of green energies. However, they believe that the concept it is not well known among the population. “Most Mauritians are not aware of what they could do for a better environment. Therefore, the projects implementedshould be given more publicity. It is true that the objective set is a difficult one to achieve quickly, but it is feasible with the help of the public. We also note that despite all the researchwhich has been carried out for this project, until now, no new ideas have been put into practice. We think that it is time for the theory to become a reality,” they point out.

PROTOTYPE. With time and resources, the Intelligent Water Tank’s looks and performance will only get better

the large and small tanks. To ensure that the water collected does not evaporate, the larger tank is painted in a shiny, light-reflecting colour. The upside-down umbrella also provides shade for the big tank. “The smaller tank, on the other hand, is painted black to increase the rate of evaporation, which is comparable to the average rate at which water is absorbed in the soil. As water evaporates in the small tank, the ball-cock goes down. This opens up the valve in the connecting pipes between the two tanks, which leads to the distribution of water,” he adds. While the group had a relatively low budget, the financing of the project was not a problem as most the things they used to make the tank were picked up from abandoned stuff. The tank and umbrella, which were damaged and dirty, even had to be repaired. Other accessories and components were either financed by the school or by themselves. Money, in fact was not really an obstacle. These came later. The first problem they encountered was that they didn’t have any idea when the larger tank was full or empty. “After much thought, we came up with the idea of using a simple floater, again made by us. The floater consists of a vacuumed ball connected to a long aluminium tube, which is allowed

to reciprocate through a hole made in the cover of the larger tank,” explains Hans Gunnoo. The idea that once the tank becomes full, the floater will rise, causing the tube to rise in turn, allowing the students to have an idea about the level of water inside. Another problem faced was fixing the umbrella to the tank, so that the system could be easily dismounted when needed. “The solution was using plastic chains, which held the umbrella connected to the larger tank. Afterwards, we hooked the chain to the ground so that the umbrella would not get carried away by strong winds,” adds Neelesh Kowlesser. The time factor was also a hindrance. “It was not always easy for us to get together very often, due to our bulky timetables. Most of the time,we worked on the project during the activity periods,but we also had to sacrifice some of our leisure time to complete it,” says Hans Gunnoo. INCREASE EFFECTIVENESS The ecological aspect of the Intelligent Water Tank is that it does not operate on electricity, nor does it need to be operated manually, as the distribution of water is done automatically. Moreover,

We are confident that the Intelligent Water Tank can be of great help to planters, as well as the common man, especially during periods of drought, which are becoming more and more frequent in Mauritius,” explain the team the intelligent water tank can be easily assembled and repaired, as it is constructed from easily obtained materials. “That is not all: the tank does not require regular maintenance. In case of malfunction, anyone can repair it. We are confident that the Intelligent Water Tank can be of great help to planters, as well as the common man, especially during periods of drought, which are becoming more and more frequent in Mauritius,” explain the team. But before their invention benefits anyone, the next step is to present it to the public. Which is a huge challenge because, as they are all willing to acknowledge, in the actual state of the project, visually, it will definitely not attract anyone. This is why they intend to modify the model for aesthetic reasons, but also to increase its effectiveness. “The umbrella could be replaced by a real funnel. A scale can afterwards be made on the aluminum tube to show the amount of water in the larger tank with more accuracy,” explains Anish Nundloll. “We hope to reach most Mauritians with this product and contribute to reducing the problem of water shortage throughout the island,” conclude his friends.


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After a 12-week campaign during which some 450 bags of recyclable waste were collected and awareness campaigns held across the island, the second phase of the Green Revolution project, which starts next October, is even more ambitious. Capital talked to Project Manager Yogesh Ramdhonee

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ACTIVITIES. The youth were engaged in several cleaning campaigns

YOGESH RAMDHONEE, PROJECT MANAGER OF GREEN REVOLUTION

“The younger Generation is more willing to bring up Change” ▼ LEENA GOORAYA

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o encourage youngsters to develop a greener, cleaner and more eco-friendly environment, to have a better waste management and to use recycling as an essential means of regenerating waste. These are the objectives of the Green Revolution project launched by students of AIESEC University of Technology Mauritius and Charles Telfair Institute (AIESEC UTM*CTI),in collaboration with United Nations Habitat. For the next phase, which is planned to start in October and end in February 2014,a campaign lasting 18 weeks will be dedicated to reaching as many people as possible. About 60 international participants are expected to help the cause, while the group can also count on the support of several Non-Governmental Organisations. The first phase of the project, which started in May and ended in early August, comprised a 12week campaign of awareness and cleaning-up around the country. It saw the participation over 50 Mauritians, as well as 28 international AIESEC delegates, who came to Mauritius specifically to be part of this campaign. The

team, called the Green Revolutionists, did over eight cleaning campaigns in various regions, collecting a total of 450 bags of recyclable waste. “This means that there is still a lot more to do for a cleaner island,” states Project Manager YogeshRamdhonee. LACK OF COMMITMENT Other activities held to increase awareness among the young generation and the public in general included presentations in seven secondary schools and public exhibitions to promote the re-using of recyclable waste for crafting and useful 'Do It Yourself' items as an alternative to throwing away huge amounts of re-usable waste. “The project in itself is a ‘green step’ forward. It shows an alternative to throwing away

waste that can be re-used either as compost or for crafting. Through the cleaning campaigns, we discovered how the island needs a good clean-up, and how, if we all unite, we can bring so much change in the landscape of the island and help preserve many species,” explains Yogesh Ramdhonee. Recalling that the need to put in practice this project was suggested and financed by the United Nations Habitat, he says that together with the organizing team in Mauritius, they brainstormed on how to get the population to be more caring towards the environment and towards their island as a whole. A difficult task, as there still is, today, a lack of commitment on the part of Mauritians. “In fact, the major challenge

Before throwing away an empty bottle of water, we should see how we can use it again. And why burn waste food or leaveswhen we can use them as compost in our own garden? Why throw car tyres everywhere when they can be used for decoration in a garden or simply be recycled? asks Yogesh Ramdhonee is having local people participating. We noticed that Mauritians are somehow not willing to put force together and clean up the streets. I believe it is in the culture that people do not want to be seen cleaning up the streets. But we have noted that the younger generation is more willing to participate and bring up a change,” he adds. In order to move towards a greener environment, he believes that people should be educated about it at home itself, while environmental education must be

boostedin schools and at the workplace. “Before throwing away an empty bottle of water, we should see how we can use it again. And why burn waste food or leaveswhen we can use them as compost in our own garden? Why throw car tyres everywhere when they can be used for decoration in a garden or simply be recycled? I think that if everyone makes an effort, we can have a greener environment, and why not a greener world,” says Yogesh Ramdhonee. GREEN REVOLUTIONISTS WANTED He further states that Mauritians are conscious of the environment, but do not do enough to respect it: “We all know the consequence of having a polluted river or a dirty beach, but what are we doing to stop this? Definitely not enough, otherwise I would not have seen the river we just cleaned last month going back to the same state!” This is why, he believes, the Green Revolutionists are more than ever needed. For its future projects, the team plans to tackle the problem of pollution, especially air pollution, the preservation of our seas, as well as wildlife conservation. “We also have several social projects coming up, such as women empowerment and supporting people with cancers,” concludes Yogesh.


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ENTREPRENDRE

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STUDIO 44

EN VERRE ET CONTRE TOUT… Au départ, les créations artisanales n’étaient que leur passe-temps. Puis Jean-Claude et Barbara Desvaux de Marigny ont pris une importante décision : faire de leur passion leur gagne-pain. Ayant choisi d’exprimer leur savoir-faire sur le verre, pour son caractère « vivant et fragile », ils ont lancé leur entreprise, baptisée Studio 44. Après un an, malgré certaines difficultés, les affaires décollent

PHOTOS : PATRICE BRETTE

▼ DOROTHY BONNEFEMME

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hoisissez un travail que vous aimez et vous n’aurez pas à travailler un seul jour de votre vie. Jean-Claude Desvaux de Marigny adore cette citation de Confucius, car il la vit au quotidien avec son épouse Barbara. Dans leur atelier aménagé dans la maison familiale à Roches-Noires, le couple travaille le verre pour en faire des couverts, des pendules, des tableaux... « L’art m’a toujours passionné. Cependant, lorsque j’ai commencé à travailler, je me suis lancé dans la construction. Mais après 30 ans de carrière, encouragé par mon épouse, j’ai mis fin à cette carrière » raconte Jean-Claude Desvaux de Marigny. Il décide alors faire de l’art, jusqu’ici son passetemps, son nouveau métier. Ayant choisi d’explorer la filière du verre, le couple suit plusieurs formations, avant de lancer, il y a maintenant un an, leur propre entreprise, qu’ils ont baptisée Studio 44. A force de passion et de travail, celle-ci se développe petit à petit, et depuis décembre 2012, les produits

estampillés Studio 44 sont disponibles au Dias Pier du Caudan Waterfront. Sur place, un énorme bol fuchsia, jaune et orange trône au milieu de la table. Un peu plus loin, c’est un bol de fruits de couleur bleue, ou encore un service trois pièces en noir et blanc, avec de belles rayures. Pour toutes ses créations, JeanClaude Desvaux de Marigny utilise du verre de qualité pour la base, qui doit être d’une épaisseur minimale de 4 mm. Chaque article est également décoré d'une peinture célèbre, qui semble fusionner avec le verre. « Nous traitons chaque élément comme une œuvre d'art », ajoute le directeur de Studio 44. EN DIFFÉRENTES FORMES ET COULEURS Difficile d’arguer le contraire, d’autant que les prix reflètent le travail investi dans chaque pièce. Ainsi, il faut compter Rs 2 200 pour un ‘fruit bowl’ de 45 cm de diamètre, alors qu’un plat en verre plat de la même taille, idéal pour un gâteau ou une pizza, est disponible à Rs 950. Chez Studio 44, on fabrique également des couverts d’une rare beauté. Lorsque nous en faisons la remarque

aux directeurs, Jean-Claude Desvaux de Marigny s’empresse de préciser que ce sont de toutes nouvelles pièces. « Les couverts sont créés par mon épouse. Elle importe sa matière première d’Italie et s’exerce ensuite à fabriquer ces magnifiques couverts. Toutes nos créations sont uniques. Nous avons choisi le verre comme support, car il est vivant et fragile. Nous utilisons aussi de l'acier inoxydable de haute qualité pour nos produits, alors que les perles sont faites à la main dans notre atelier », expliquet-il. Dans la gamme d’ustensiles, les clients pourront, entre autres, choisir entre l’ensemble de cuillères et de fourchettes, qui coûte Rs 2 750, ou un ensemble pour gâteau de deux pièces, qui se vend à Rs 1 700. La beauté étant le maître-mot des lieux, il n’est pas étonnant que les visiteurs de Studio 44 y trouvent également de magnifiques tableaux dépeignant la nature, des animaux ou des scènes de la vie de tous les jours. Toujours en verre, ils sont disponibles pour environ Rs 3 000. C’est avec beaucoup de fierté dans la voix que Jean-Claude Desvaux de Marigny nous présente également des

lampes de chevets en mosaïque complet, avec support, globe, prise, interrupteur et cordon « Nous proposons différentes formes et couleurs pour mieux répondre aux demandes des clients », ajoute-t-il. Il vous faudra, pour en posséder un, débourser environ Rs 2 000. Studio 44, c’est aussi des bijoux tels que des colliers, des boucles d’oreilles et des bracelets, des pendules murales, des panneaux pour fenêtres et portes, ainsi que toute une panoplie de cadeaux-souvenirs. Les clients peuvent, entre autres, opter pour un décapsuleur à Rs 575 ou encore un porte-clés à Rs 350, à l’effigie du dodo. Vu la variété de produits disponibles, il est clair qu’en un an depuis sa création, Studio 44 a parcouru du chemin. Les choses, pourtant, ne se sont pas faites sans anicroches. « Après plusieurs années en Afrique du Sud, nous sommes retournés à Maurice. Puis nous avons effectué une visite au Salon de la Maison, à Paris, et nous avons eu le coup de foudre pour les vitraux. Alors nous sommes repartis en Afrique du Sud pour suivre des formations, notamment sur l’art de travailler


ENTREPRENDRE

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Rs 2 750 Prix d’un ensemble de cuillères et fourchettes chez Studio 44

le verre. « Puis avons dû faire face à un problème de matières premières. Importer des verres de couleur nous coûtait les yeux de la tête. Je suis alors reparti en Afrique du Sud pour suivre une formation sur comment fondre le verre. Quelquetemps après, j’y suis retourné pour apprendre comment les colorer », nous confie Jean-Claude Desvaux de Marigny, qui ajoute que maintenant, ce domaine n’a plus de secret pour lui. OPTIMISTE QUANT À L’AVENIR En même temps qu’ils s’évertuent à parfaire leurs connaissances, les directeurs de Studio 44 investissent dans les équipements nécessaires. Pour travailler le verre, il faut en effet avoir beaucoup de dextérité, mais aussi disposer du matériel nécessaire. « Lorsqu’ils arrivent à Maurice, les feuilles de verre sont rondes. Il est donc nécessaire de les découper. Je les décore ensuite avec de la peinture, au pinceau ou au pistolet. Lors de la prochaine étape, le verre est placé dans un moule choisi selon le produit fini désiré. Il est traité, puis mis au four. La cuisson dure 18 heures et se fait à 750 degrés. Lorsque je le retire, il est nettoyé et lavé.

Le produit ne quitte la maison que s’il est parfait, car mon épouse veille au grain », explique Jean-Claude Desvaux de Marigny. Dans leur travail de création, le couple est depuis peu aidé par un employé. A leur magasin situé au Dias Pier du Caudan Waterfront, ils emploient également une autre personne. « Petit à petit notre affaire se développe grâce au bouche à oreille. Ainsi, nous avons tenu à louer un emplacement pour mieux promouvoir nos produits, qui, je peux vous dire, suscitent beaucoup d’intérêt », précise notre interlocuteur. Conforté dans sa décision de se lancer dans le verre, le couple songe maintenant à se tourner vers l’exportation. C’est d’ailleurs dans cette optique que les deux artisans ont participé, tout récemment, au salon MAITEX. Dans un premier temps, ils espèrent surtout pouvoir exporter des bijoux, ou encore des couverts. « Les autres produits sont volumineux et fragiles, alors ce ne sera pas évident », ajoutent-ils. Des obstacles, le couple en rencontre plusieurs en tant qu’entrepreneurs. Au hit-parade de ses soucis,

Jean-Claude Desvaux de Marigny donne la première place à l’importation. « Le gouvernement a retiré la taxe à l’entrée sur plusieurs produits et ils sont souvent vendus à des prix dérisoires. Un entrepreneur doit pour sa part importer de la matière première et payer des taxes énormes. Pour faire face à la concurrence, il doit aussi vendre ses produits à bas prix, et la marge de profit est infime. A Maurice, il existe beaucoup de talents. Malheureusement, ils ne peuvent être promus, et ce toujours pour les mêmes raisons. C’est dommage, car le secteur de l’artisanat aurait pu créer beaucoup d’emplois », déplore le directeur de Studio 44. Vient ensuite l’exposition des produits. « Lorsque nous avons commencé dans le domaine, nous avons dû nous contenter de petites expos ou foires pour écouler nos produits et ce n’était pas évident », lâche notre interlocuteur. Mais n’étant pas du genre à baisser les bras, le couple Desvaux de Marigny a multiplié les efforts pour faire vivre et prospérer Studio 44, et, à travers elle, leurs propres rêves et ambitions. L’avenir, ils le voient maintenant teinté d’optimisme.

D’INGÉNIEUR À MAÎTRE VERRIER A l’école, le domaine artistique a toujours attiré JeanClaude Desvaux de Marigny. Cependant, lorsqu’il se rend en Afrique du Sud pour des études tertiaires, ce dernier décide d’approfondir ses connaissances en Ingénierie civil. S’établissant dans ce pays, il y travaillera, pendant 30 ans, au sein de différentes entreprises. Il y lancera également sa propre société. C’est également au pays de Mandela qu’il rencontrera Barbara, son épouse. « Nous sommes mariés depuis 32 ans et elle s’est bien vite adaptée à notre île », explique notre interlocuteur. Il fallait bien, puisqu’en 2003, Jean-Claude Desvaux de Marigny décide de rentrer à Maurice, et ce en raison du sentiment d’insécurité qui prévalait à l’époque dans son pays d’adoption. Plus tard, lors d’un voyage en France, il a le coup de foudre pour les vitraux et décide de se lancer dans le domaine. Le suivant dans cette nouvelle aventure, Barbara, qui travaille alors comme secrétaire dans l’offshore, met également fin à sa carrière. Ce qui n’était au début qu’une passion va ensuite devenir un véritable métier, bien que Jean-Claude Desvaux de Marigny concède bien volontiers que ce n’est pas une activité qui peut lui rapporter gros. « Heureusement, nous avons nos économies et pouvons mener une vie plutôt aisée », ajoute-t-il. Il espère malgré tout que d’ici un an ou deux, la situation économique s’améliorera, et que son entreprise pourra alors prospérer.


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WIDE ANGLE

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Photo de famille réunissant les premiers élèves du SCLG

FORMATION HÔTELIÈRE

SUN RESORTS S'ACTIVE

Le groupe hôtelier Sun Resorts a procédé, le mardi 3 septembre, à l’inauguration officielle de son école de formation au Centre Duke and Duchess of York, à Quatre-Cocos. Plusieurs personnalités du monde politique et de l’hôtellerie étaient présentes à l’occasion

Le CEO de Sun Resorts, Fabio Piccirillo et le ministre du Tourisme, Michael Sik Yuen

▼ JAMIROUDDIN YEADALLY

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ormer les professionnels de demain aux métiers de la restauration, de la gastronomie et du tourisme. C’est l’objectif que s’est fixé le Sun Continuous Learning Group Hotel School (SCLG). L’établissement de formation de Sun Resorts a été officiellement inauguré mardi dernier, en présence du Vice-Premier ministre Anil Bachoo, du ministre du Tourisme Michael Sik Yuen, ainsi que des principaux représentants du groupe Sun. « La formation du personnel représente un facteur de succès stratégique pour toute entreprise, en particulier lorsqu’elle opère dans le domaine hôtelier », a déclaré à

Le Group HR Manager de Sun Resorts, Yousouf Budullah, remettant un cadeau souvenir au Vice-Premier ministre Anil Bachoo

Dévoilement de la plaque commémorative marquant l’inauguration officielle du SCLG

Depuis l’ouverture du centre en juin 2013, dans le cadre du Youth Employment Programme (YEP) destiné aux jeunes de 16 à 30 ans qui sont au chômage, des étudiants y ont bénéficié de formations de qualité afin de les aider, après cette expérience, à trouver un emploi. Fabio Piccirillo devait d’ailleurs faire ressortir que le gouvernement et les entreprises travailleront de concert pour s’assurer que les jeunes développent une expérience industrielle qui les aidera à satisfaire les critères d’embauche. « Notre réapparition dans ce secteur est avant tout une (De gauche à droite) Sjefke Jansen, General Manager du Touessrok, Vladimir Scanu, General Manager de fierté. L’engagement du groupe Long Beach, Andrew Slome, General Manager du Sugar Beach, Alessandro Schenone, General Manager de Sun Resorts à cette ambition de l'hôtel Ambre, et Clency Romeo, Resort Manager de La Pirogue travail nous permet de contribuer cette occasion le CEO Fabio Pic- être soutenue de manière adéquate qui distinguent le service et l’at- et d’aider, en termes d’emploi, à ascirillo. Ce dernier est d'avis que par une activité de formation tention offerts à chaque client lors surer un avenir meilleur aux jeunes », a souligné le CEO. la réussite du groupe Sun « doit alignée sur les valeurs d’excellence de son passage dans nos hôtels. »


GROS PLAN

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INTEGRATION SOCIALE

La NEF et Gender Links en aide aux femmes battues L a National Empowerment Foundation (NEF) et l’ONG Gender Links s’associent dans un projet de formation d'une centaine de femmes victimes de violence domestique afin de les encourager à l’entrepreneuriat. Ce projet pilote pourrait s'étendre à des audiences plus larges l'année prochaine. La signature du Memorandum of Understanding (MoU) entre les deux partenaires s’est déroulée la semaine dernière au siège de la NEF en présence du ministre de l'Intégration sociale, Surendra Dayal. Les signataires étaient Loga Virahsawmy, directrice de Gender Links et Sanjay Antoo, chef administrateur de la NEF. Le ministre Surendra Dayal a expliqué comment les insultes et les violences verbales, physiques et économiques affectent l’estime de soi et la dignité des victimes. Il a salué l’initiative de Gender Links qu’il a qualifiée de fort louable. « Les cours qui seront dispensés aux femmes victimes de violence, en septembre et octobre de cette année, aideront ces dernières à retrouver leur ‘selfesteem’ et leur dignité », a-t-il dit, ajoutant que « nous avons toutes les

PARTENARIAT . Loga Virahsawmy, directrice de Gender Links et Sanjay Antoo, chef administrateur de la NEF ont signé le MoU au nom de leur organisation respective.

raisons de croire que ce projet sera une réussite. » La directrice de Gender Links, Loga Virahsawmy, se réjouit qu’un tel partenariat puisse voir le jour. « C’est une occasion unique. C‘est une première à

Maurice. La NEF est en train de faire l’histoire », a-t-elle déclaré. « On ne pouvait trouver de meilleur partenaire pour ce projet que la NEF. Avec la signature du MoU, c’est un pas important pour nous au Gender Links, la NEF et le pays », a-t-elle souligné. Elle a parlé sur les recherches faites par son organisation auprès des femmes victimes de violence. Se référant aux statistiques issues de ces recherches, elle a avancé que « 24 % des femmes à Maurice ont été victimes de violence », alors que « 24 % d’hommes à Maurice ont accepté d’avoir violenté leurs conjointes. » Le principal objectif de ce programme de formation est d’apprendre aux participantes comment commencer et opérer leur propre entreprise afin de combattre et d’alléger le fardeau de la pauvreté, de diminuer ou d’éliminer les risques de violence par les hommes et aussi d’encourager l’intégration des femmes vulnérables ou battues dans la société. « L’initiative de responsabiliser les femmes économiquement a été développée afin de leur permettre de découvrir leur propre potentiel dans l’entrepreneuriat », souligne Loga Virahsawmy.

Bhavish Jahaly obtient la bourse MCB BHAVISH JAHALY, 20 ans, ancien étudiant du collège Royal de Curepipe, obtient la bourse d’études 2013 de la MCB Foundation. La présentation officielle a eu lieu jeudi dernier au siège de la Mauritius Commercial Bank (MCB) à Port-Louis. Classé 12e dans la filière économie en 2012, Bhavish Jahaly avait tenté à nouveau sa chance en effectuant une « third year ». Sa persévérance a été récompensée, puisqu’il est devenu le 25e bénéficiaire de la MCB Foundation Scholarship. Cette fondation avait été créée à l’occasion du 150e anniversaire de la MCB en 1988. Depuis, elle octroie une bourse d’études chaque année à l’étudiant ou l’étudiante classé(e) immédiatement après les lauréats de la section économie aux examens du HSC. D’une durée de trois ans, cette bourse d’études permet à l’étudiant de décrocher son « First Degree » à l’université de son choix

et dans un des domaines suivants : économie, comptabilité, informatique ou finance. Bhavish Jahaly, qui effectuera un BA en « Economics, Politics and International Studies » à la prestigieuse université de Warwick en Angleterre, compte embrasser une carrière professionnelle dans le domaine de l’économie ou de la finance. Remerciant la MCB pour cette bourse qui représente une belle récompense de ses efforts et sacrifices, le jeune lauréat a confié n'avoir pas encore fait de choix définitif de carrière ; « Je pense que cela devrait être dans l’économie ou la finance. Je vais étudier les possibilités qui s’offriront à moi et j’en déciderai le moment venu ». Fait rarissime : le jumeau de Bhavish Jahaly, Bhishum, était lauréat du gouvernement de la cuvée 2013. Ce dernier compte, quant à lui, poursuivre ses études dans la même filière mais en Afrique du Sud.

Mauritius to assist Botswana in e-Government SIL BOTSWANA (Pty) Ltd. (SILBOTS), an affiliate of State Informatics Limited (SIL) from Mauritius and Oracle organised on the 2 September last a joint conference on e-Government in Gaborone, Bostwana. Themed “Enabling the future of e-Government”, this one day conference focused on current trends and outlooks as well as the core technologies that will be integral to Government transformation this decade. Delegates got the chance to showcase their vision and products during the conference. SIL from Mauritius presented two key case studies of systems developed and implemented for the Mauritian Government, namely the Crime Occurrence Tracking System (COTS) for the police force and the Companies and Business Registration Information System (CBRIS), both running on Oracle. On the other hand, representatives from Oracle demonstrated how ICT innovation can enhance the public sector services and how financial management as a key function, can benefit from such innovation from Oracle. And also on the need for a secured environment. Dr Ashveen Kissoonah, Chairman of SILBOTS and SIL stated that it is a good thing that governments have realised the benefits to be reaped from early adoption of technology. Specially with the advent of globalisation.

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DHL offre Quinton Fortune à ses clients

UNE APRÈS-MIDI avec Quinton Fortune, l'ancien joueur de la célèbre équipe anglaise Manchester United. C'est le cadeau de DHL à ses fidèles clients, la semaine dernière. DHL est le partenaire logistique officiel de Manchester United. Rahman Bolah, Country Manager pour DHL Express - Maurice, déclare: « La visite de Quinton Fortune à Maurice nous offre une occasion unique de mettre en valeur l'engagement de DHL avec Manchester United. C'était une occasion fantastique pour les gens de se rencontrer et de parler avec Quinton de la popularité et du succès de son club en Afrique et dans le monde. La passion et la ferveur des fans de Manchester United est célèbre dans le monde entier et Maurice n'est pas en reste ». Le samedi 31 août, Quinton Fortune à rejoint les jeunes joueurs de l’ASPL 2000 au stade St François-Xavier, en présence des dirigeants et jeunes footballeurs de l’équipe port-louisienne. Cette rencontre était l’occasion pour la légende de Manchester United de partager son parcours et son expérience avec les jeunes et de participer à une session d’entraînement avec eux.

Preparation for SIDS 2014 Conference on The SIDS (Small Island Developing States) Conference Interregional Preparatory Meeting in view of the SIDS 2014 Conference, was held at Bridgetown, Barbados last week, gathering all three SIDS regions, namely the AIMS (Atlantic, Indian Ocean, Mediterranean, and South China Sea), the Caribbean and the Pacific. Young people representing each of the three SIDS regions also participated in the meeting. Amongst the 15 young people present at the meeting was Karuna Rana, 25-year old Mauritian, who was the Focal Point for the United Nations Commission on Sustainable Development (UN CSD) Major Group for Children and Youth. “If young people are to be the leaders of tomorrow, they need to be involved today and actively participate in policy-making processes such as the SIDS Meeting. After all, it is at meetings like these that important decisions on our future course are made”, explains Karuna Rana, speaking on why it was vital for young people to participate at the SIDS Interregional Preparatory Meeting. “Their energy, passion, innovation, creativity, professionalism, openness and ability to view things from a different perspective make them a key stakeholder in achieving a sustainable future”, adds the young Mauritian.


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GROS PLAN

La Fiat 500 ovationnée à l'ACEEE

L’AMERICAN COUNCIL for an Energy-Efficient Economy (ACEEE) transportation Program a récemment classé la Fiat 500 parmi les véhicules les plus écologiques de sa catégorie pour l’année 2013. Au niveau local, cette consécration place la petite citadine en tête des voitures les plus écologiques de son segment. Ce modèle iconique, lancé en 2007, est aujourd'hui commercialisé dans plus de 100 pays. En Europe, cela fait déjà plus de quatre ans que la marque Fiat est citée chaque année parmi les constructeurs les plus concurrentiels en matière de performances environnementales, et ce grâce à son moteur (1.2 L) qui permet de faibles émissions de CO2. Avec une moyenne de 119 g/km. Ovationné par les experts de l’industrie automobile mondiale, le moteur de la Fiat 500 se positionne comme étant un chef d’œuvre de la technologie mais aussi une révolution écologique. Parfait exemple de « downsizing » (réduction de la cylindrée des moteurs), ses moteurs intègrent une technologie d'avant-garde qui permet une gestion intelligente des soupapes d'admission afin d'assurer de brillantes performances pour des niveaux de consommation et d'émission de CO2 extrêmement contenus. À Maurice, le concessionnaire agréé de Fiat, ABC Motors, commercialise depuis 3 ans déjà les modèles Fiat 500 et 500C cabriolet.

La FSC sévit contre deux compagnies d'investissements LA FINANCIAL Services Commission (FSC) a procédé jeudi dernier à la suspension des permis d'opération de deux compagnies d'investissement, notamment Panchshil Healthcare Ltd et International Youtrade Investments MA Ltd. D'après le Communications Manager de la FSC, Amit Ramjeet, ces compagnies, opérant dans le circuit offshore, ne respecteraient pas les normes d'opération prescrites par le régulateur. Panchshil Healthcare Ltd n'a donné aucune explication quant à son inactivité suite aux « show cause letters » de la FSC. Quant à International Youtrade Investments MA Ltd, le régulateur avance qu'il n'a pas été satisfait de la représentation de ladite compagnie toujours pour délit d'inaction. « Nous sommes là pour veiller à ce que les compagnies licenciées à la FSC affichent leur performance et à ce que les opérations se déroulent dans le cadre prescrit afin de préserver l'intégrité du secteur financier », devait affirmer le chargé de communication de la FSC. Rappelons qu'à ce jour, 10,772 et 15,324 compagnies mauricienne sont enregistrées à la FSC sous les GBL1 et GBL2 respectivement. La FSC compte aussi quelque 169 Management Compagnies et 905 Global Funds enregistrés auprès du régulateur.

MARDI 10 SEPTEMBRE 2013 CAPITAL | EDITION 146

TECHNOLOGIE

LINXIA ET LENOVO EN PARTENARIAT

L

enovo et Linxia, deux géants de la technologie informatique se mettent en partenariat pour attaquer le marché mauricien. Alain AhSue, directeur général de Linxia et Graham Braum, Country General Manager de Lenovo Africa, ont fait l'annonce officielle, la semaine dernière. Alain Ah-Sue, directeur général de Linxia, explique ainsi les raisons de cette association avec Lenovo. Depuis le lancement de Linxia en juillet 2011, sa compagnie a pris le parti de collaborer avec de nouveaux partenaires : « Nous ne pouvons espérer un meilleur partenaire que Lenovo. Nos deux sociétés prônent une innovation constante au niveau de nos produits et un service irréprochable pour le bonheur de nos revendeurs et nos clients. La fiabilité de nos principes commerciaux facilite également nos échanges. Avec Lenovo, nous pouvons offrir un plus large choix de produits adaptés à tous types de clientèle ». Lenovo, reconnu comme étant le plus grand fournisseur PC au monde, a enregistré sa plus grande part de marché trimestrielle la plus élevée avec 16,7% en 2013. Numéro deux en Chine avec un chiffre d'affaires annuel de 34 milliards de dollars et 33 000

employés et des consommateurs dans plus de 160 pays, Lenovo souhaite se positionner dans les marchés émergents, pour satisfaire une nouvelle clientèle, celle optant pour des ordinateurs de moyenne gamme. Graham Braum, Country General Manager de Lenovo Africa souligne d’emblée qu’il est ravi que Lenovo continue son expansion à Maurice à travers Linxia. « Nous sommes confiants que

Wine Connection propose le service SMS LE RESTAURANT Wine Connection Brasserie, situé à Grand-Baie La Croisette, propose dorénavant un service déjà très populaire en Europe mais encore inconnu à Maurice. Le principe est simple : envoyez un SMS et recevez une confirmation de disponibilité en temps réel. Mais surtout, en passant par ce service innovant, vous bénéficierez d’une réduction de 15% sur l’ensemble de votre addition, vins inclus. Francois Guiseppi, Restaurant Manager, explique : «Nous sommes confrontés par la nature de notre métier à recevoir la majorité de nos clients en un tour d’horloge. Or l’art de la table et ses moments de plaisir sont empreints de finesses additionnelles quand nous leur accordons du temps. Ainsi, il nous est apparu judicieux d’encourager nos clients à effectuer une réservation, surtout les week-ends, car si l’heure demandée n’est pas disponible, nous leur suggérons un autre créneau. Nous pensons que de cet effort de réservation doit découler un avantage pour le client, d’où la réduction offerte de 15% sur toute la facture du dîner, vins et alcools compris. » Avec la mise en service de ces réservations par SMS, cette brasserie souhaite se faire connaître comme un wine friendly restaurant, élégant et décontracté.

Lenovo révolutionnera le marché de l’informatique à Maurice », devait-t-il dire. Lenovo, marque phare de la technologie informatique, est le seul à connaître des hausses importantes au niveau de la vente et du chiffre d’affaires. Selon l’International Data Corporation (IDC), Lenovo est passé de 6,5% en 2009 pour atteindre 16% en 2013 sur le marché mondial des ordinateurs.

EXAMENS : APPLICATION ANDROID POUR RÉVISER L'ENTREPRISE KNOWLEDGE Seven et Sarvesh Nundalallee, enseignant en Business Studies au Curepipe College, simplifient la tâche des étudiants de Cambridge A-level en Business Studies. Afin de les aider dans leurs révisions, ils ont lancé Business Studies Volume 1. Cette application Android est composée de réponses aux questionnaires de Alevel des dix dernières années. C'est le flux d'informations, en ligne ou dans les livres, qui a poussé Sarvesh Nundalallee, en collaboration avec Knowledge Seven, de concevoir cette applica-

tion. « Il est difficile de faire le tri pour répondre correctement aux questions d'examen. De plus, beaucoup d'élèves ne sont pas au courant des attentes des examinateurs en ce qui concerne la structure des réponses pour les 'essay type questions'. Malgré le fait que les barèmes de notation soient mis à la disposition des étudiants, ceux-ci ont beaucoup de mal à formuler des réponses adéquates », constate l'enseignant en Business Studies. Le Business Studies Volume 1 est téléchargeable gratuitement sur Google Play Store. Une fois téléchargée, l'application peut être utilisée sans connection Internet. Confiant de l'apport de cette application, Avinash Meetoo, directeur de Knowledge Seven, souhaite mettre cette plate-forme à la disposition de l'ensemble des étudiants mauriciens.


GROS PLAN

MARDI 10 SEPTEMBRE 2013 EDITION 146 | CAPITAL

L

a société kenyane, British American Investment Company Kenya, connu comme Britam, continue d'enregistrer des résultats positifs. L’associé du conglomérat mauricien, British American Investment Co. (Mtius), a affiché des profits avant taxe de Ksh 2,3 milliards, soit Rs 812 millions pour les six premiers mois de l'année en cours. Une augmentation de 25%, comparée aux Rs 635 millions (Ksh 1,8 milliard) de la période correspondante l'année dernière. Pour le Chairman de Britam et également de la British American Investment Co. (Mtius) Ltd, Nicholas Ashford-Hodges, les opérations kenyanes ont démontré « une rentabilité forte et consistante, grâce à la mise en place de stratégies pour soutenir leur croissance. « L’augmentation des profits pour les six premiers mois de l’année a été le résultat d’un accroissement des primes émises, des revenus sur l’investissement et la croissance des affaires », fait-il ressortir. Quant aux bénéfices par action de la société kenyane, elles ont augmenté par 22,6%, pas-

PROFITS

Britam : rentabilité et consistance

INVESTISSEMENT. Stephen Wandera, le CEO & Regional Director, Insurance de Britam au Kenya

sant de 93 cents (32 sous mauriciens) par action en juin 2012 à Ksh 1.14 (40 sous

mauriciens) par action pour la première moitié de 2013. En ce qui concerne les

La SBM reconnaissante envers les personnes du 3ème âge LA STATE Bank of Mauritius Ltd (SBM) a réuni une soixantaine d’associations du 3ème âge dans sa succursale de Vacoas, le samedi 26 août, pour un moment de partage et d'amitié. Une occasion surtout pour la banque d'exprimer sa reconnaissance à cette génération qui l'a accompagné dans ses premiers pas dans le secteur bancaire. « You have all been contributing to the prosperity of the country in one way or another and SBM has grown with you along side. You will surely recall that, in the 1970’s & 1980’s, access to finance was difficult and not available to everyone, especially in the rural areas », devait faire ressortir le Area Leader de la banque, Poorunduth Ramgoolam. En effet, la SBM est l’une des premières banques du pays à démocratiser l’accès aux finances pour les Mauriciens de toutes les couches sociales, à travers son inplantation dans les régions rurales dès les années 70. De plus, la SBM a été la première banque du pays à introduire un compte bancaire

LORS D'UNE mission officielle de deux jours à Rodrigues, le ministre du Commerce, Cader Sayed Hossen et une délégation de cadres de la State Trading Corporation et d'Enterprise Mauritius, se sont évertués à vanter la consommation du pain brun. Cette démarche faisait suite à la réduction, depuis le 1er juillet dernier, du prix du pain complet qui est passé de Rs 5,50 à Rs 2,70 les 100 grammes, soit au même prix que le pain à base de farine blanche. Le manque à gagner des boulangeries est compensé par des subsides gouvernementales. C'est une mesure qui s’inscrit dans le cadre d’une campagne nationale pour la santé.

milliards), soit une augmentation de 33% comparée à la première moitié de 2012. Les revenus de l’assurance ont également augmenté pour atteindre les Ksh 4,4 milliards (Rs 1,55 milliard) comparé à Ksh 3,4 milliards (Rs 1,2 milliard) lors de la même période en 2012. La gestion d’actifs a atteint Ksh 268 (Rs 94,6 millions), soit 68% de plus, alors que le revenu sur l’investissement a atteint Ksh 3,7 milliards (Rs 1,3 milliard), représentant une croissance de 44%. Le revenu sur l’investissement jusqu’au 30 juin 2013 était Ksh 3,744 milliard (Rs 1,3 milliard), comparé à Ksh 2.593 milliards (Rs 900 millions) lors des six premiers mois de 2012. « Grace à une solide stratégie de développement, Britam devrait poursuivre la voie d’une croissance et une rentabilité forte. Nous examinons désormais de nouvelles initiatives stratégiques pour soutenir le développement de Britam, particulièrement ses plans d’expansion régionale », explique Tarun Ghulati, Group President & Chief Executive Officer de Bramer Corporation Limited et directeur de Britam.

Cash for Gold: Les permis d'opération coûteront plus cher

spécialement dédié aux personnes du troisième âge dans les années 90. Ce compte bancaire offrait un meilleur taux d’intérêt sur l’épargne. La SBM a introduit un nouveau produit cette année : le SBM Senior Citizens Scheme qui offre un taux d’intérêt préférentiel à ceux âgés plus de 60 ans. Son taux rémunérateur plus élevé et le paiement des intérêts sur une base mensuelle, permettent d’avoir un meilleur retour sur les épargnes sans avoir à modifier son style de vie.

Le ministre vante les bienfaits de la farine brune

revenus issus des activités principales du groupe, elles ont atteint Ksh 4,7 milliards (Rs 1,6

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LE MINISTÈRE du Commerce, de l'Industrie et de la Protection des Consommateurs veut mettre un frein à la multiplication des points d'achat de bijoux et autres objets en or. A cet effet, le conseil des ministres a avalisé, vendredi dernier, plusieurs mesures proposées en ce sens. Officiellement, ces propositions concernent l'arrêt de toutes les formes de publicité relatives à ce business jugé très lucratif. Il a également été agréé que les opérateurs ne pourront pas sponsoriser d'événements. Le ministère, qui propose de revoir le système de classification de ces commerces, veut également revoir à la hausse leurs frais d’opération. Une source proche du dossier, nous a d'ailleurs confirmé que cette augmentation serait « considérable ». De nombreux Mauriciens préférant vendre leur objets en or à ces commerçants plutôt qu’aux bijoutiers, des amendements seront aussi apportés à la Jewellery Act. Reste maintenant aux propositions du ministère du Commerce à passer sous la loupe du State Law Office.

Eric Ng racontera l'évolution de l'économie mauricienne

RETRACER L'ÉVOLUTION de l'économie et du secteur bancaire mauriciens depuis l'indépendance en 1968. Telle est l'ambition du 'coffee table book' que la Banque de Maurice (BOM) envisage de publier l'an prochain. L'auteur en sera l'économiste de renom Eric Ng Ping Cheun, qui a déjà trois œuvres - A contre-courant, Alice in Dodoland et Robinson sur l'île Durable - à son actif. Le livre d'histoire d'une centaine de pages sera publié, à Singapour, par Marshall Cavendish, société internationale de publication basée en Asie, Selon nos renseignements, une équipe composée de l'auteur, de plusieurs cadres de la banque centrale, ainsi que de photographes, se sont attelés à la tâche il y a environ un mois.


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MARKET

LOCAL

MARDI 10 SEPTEMBRE 2013 CAPITAL | EDITION 146

BANK OF MAURITIUS EXCHANGE RATES MONDAY, SEPTEMBER 9, 2013

INTERNATIONAL

ASCENCIA MAKES NEW ACQUISITIONS

BUYING

THE SUBSIDIARY of Rogers & Co Ltd has announced yesterday that its board has approved the following transactions: all the shares of Kendra Saint Pierre Ltd which owns Kendra Commercial Centre situated at St Pierre, all the shares of Les Allées d'Helvétia Commercial Centre Ltd which owns Les Allées d'Helvetia Commercial Centre at Moka and 50.10% of Bagaprop Limited which owns Bagatelle Mall of Mauritius at Bagatelle. The sellers are therefore MDA Properties Ltd, ENL Property Ltd and Foresite Property Holding Ltd. These transactions are subject to the approval of the shareholders of Ascencia and Rogers. A new class of convertible ordinary shares of Ascencia will be issued pertaining to this. The board of the buying company is of opinion that these transactions “represent a unique growth opportunity for Ascencia, are fair and reasonable and in the best interest of the shareholders of Ascencia. Those high quality assets will offer further critical mass to Ascencia allowing for long term capital gain and attractive yield.” Rogers, Ascencia and the entities mentioned above all form part of ENL Group. A special meeting of shareholders of Rogers will be convened on the 22nd of October to approve the transactions by way of ordinary resolutions. At this meeting, the related parties including Rogers Consolidated Shareholding Ltd and ENL Investment Ltd will not be called upon to vote.

AIR MTIUS LTD ALTEO LIMITED BRAMER BANKING ENL LAND LTD GAMMA CIVIC H.MALLAC IRELAND BLYTH LTD LUX ISLAND MCB MAURITIUS UNION ASSURANCE NMH OMNICANE ROGERS SBM SUN RESORTS TERRA CIM FINANCIAL DEM BLUELIFE LIMITED CIEL INVESTMENT CIEL TEXTILE CONSTANCE HOTEL DEEP RIVER INVESTMENT ENL INVESTMENT UNION FLACQ LTD UNION SUGAR ESTATE UNITED INVESTMENT

Currency

TT

DD

Notes

AUSTRALIA CANADA EMU JAPAN NEW ZEALAND SINGAPORE SOUTH AFRICA SWITZERLAND U.K. U.S.A.

AUD 1 CAD 1 EUR 1 JPY 100 NZD 1 SGD 1 ZAR 1 CHF 1 GBP 1 USD 1

27.764 29.0432 40.165 30.2845 24.077 23.6786 3.0148 32.1219 47.6988 30.5199

27.5896 28.8513 40.002 29.9699 23.9326 23.5581 2.9736 31.9418 47.5064 30.4239

27.3024 28.633 39.8543 29.5546 23.6629 23.4405 2.9191 31.7244 47.3196 30.3884

TT/DD/Notes

29.0008 30.3147 41.3522 31.6834 25.1603 24.7927 3.1669 33.521 49.1095 31.3984

GOLD COINS MONDAY, SEPTEMBER 9, 2013

IMF promises more Action regarding international Taxation CHRISTINE LAGARDE, Managing Director of

the International Monetary Fund (IMF), issued the following statement on the 6th of September after the conclusion of the Group of 20 Leaders’ Summit in St. Petersburg, Russia: “I would like to thank President Vladimir Putin and his team for hosting us in the magnificent historic setting of St. Petersburg. Our discussions advanced the dialogue among G20 Leaders about the significant challenges facing the world economy and the policy actions needed to strengthen the global economic recovery. “As noted by the Leaders, coordinated action has done much to stabilize the world economy and the financial system. Leaders also recognize that much remains to be done to get the world economy working better. Global growth remains subdued, its underlying dynamics are changing, and market volatility and stability risks persist. Just as some advanced economies have begun to gather momentum, many emerging markets are slowing, and policy makers are grappling with challenges arising from domestic and external developments. Unemployment, in particular among young people, also remains high in many countries. “I welcome the St. Petersburg Action Plan

that stresses the importance of cooperation as countries address these challenges of promoting global growth, jobs, and financial stability. The action plan recognizes the need for fiscal consolidation to reflect economic conditions, the need to push forward on financial oversight and regulation, and the importance of comprehensive structural reforms to support growth. “It is also right that monetary policy remain supportive where appropriate. I am pleased that the G-20 recognizes the need to ensure that exit from unconventional monetary policy, when it comes, should be orderly and clearly communicated. Both advanced economies and emerging markets will have to address their domestic challenges in order for spillovers to be effectively managed. The IMF will continue to engage in these areas given their significant implications for the global economy. “Let me also note the discussions on tax evasion and tax avoidance where I want to applaud the progress that was made. International taxation is another area where the Fund will be actively engaged. “I look forward to productive discussions on these vital issues at the October Annual Meetings in Washington.”

MARKET SHARES – MONDAY, SEPTEMBER 9, 2013 COMPANY

SELLING

Country

NOMINAL

LAST CLOSING PRICE

LATEST

CHANGE

% CHANGE

10.00 1.00 10.00 10.00 10.00 10.00 10.00 7.50 10.00 1.00 10.00 -

12.90 34.70 6.30 48.00 28.80 114.00 89.50 27.50 192.00 121.00 68.00 84.00 186.00 1.04 29.50 40.20 8.64

12.90 34.70 6.36 49.00 28.70 113.00 91.00 26.40 192.00 121.00 68.50 84.00 186.00 1.04 29.50 40.30 8.72

0.06 1.00 -0.10 -1.00 1.50 -1.10 0.50 0.10 0.08

0.95 2.08 -0.35 -0.88 1.68 -4.00 0.74 0.25 0.93

10.00 10.00 1.00 1.00

7.10 3.55 25.00 23.10 52.00 44.00 6.84 52.00 9.00

7.22 3.60 24.40 23.10 52.00 44.00 6.84 52.00 9.00

0.12 0.05 -0.60 -

1.69 1.41 -2.40 -

VOLUME

VALUE

"19,470.00" "251,163.00" "1,500.00" "52,050.00" 100.00 636.00 "30,700.00" "1,503,800.00" "1,400.00" "40,215.00" 410.00 "46,330.00" "2,288.00" "208,038.00" "65,250.00" "1,730,445.00" 482.00 "92,576.00" "2,000.00" "136,725.00" "20,387.00" "1,712,529.75" "75,579,000.00" "78,602,450.00" "1,000.00" "29,500.00" "9,300.00" "374,180.00" "53,900.00" "467,710.00" "5,500.00" "125,203.00" "1,000.00" 200.00 "39,000.00" "2,075.00"

"39,682.00" "445,116.56" "24,400.00" "10,400.00" "266,580.00" "18,675.00"

Denomination

Weight(gm)

Diameter(mm)

Price (Rs)

100 250 500 1000

3.41 8.51 17.03 34.05

16.5 22 27 32.69

5980 14535 28905 57470

MARKET ACTIVITY MONDAY, SEPTEMBER 9, 2013 Market Capitalization

196,882,291,812.86

Total Volume Traded

76,174,160

Total Value Traded

93,159,858.74

TOP 5 – OFFICIAL MARKET Symbol Open ENL LAND LTD 48.00 CAUDAN 1.08 IRELAND BLYTH 89.50 SWAN 310.00 BRAMER BANKING 6.30

Latest 49.00 1.10 91.00 315.00 6.36

MOST ACTIVE – OFFICIAL MARKET Symbol SBM MDIT MOROIL LUX ISLAND CIM FINANCIAL

Volume 75,579,000 208,563 77,150 65,250 53,900

TOP GAINERS - DEM Symbol SODIA MED & SURG BYCHEMEX BLUELIFE LIMITED CIEL INVESTMENT MOST ACTIVE – DEM Symbol CIEL INVESTMENT EUDCOS UNION FLACQ LTD ENL LTD (P) BLUELIFE LIMITED

Open 0.18 1.60 8.80 7.10 3.55

Latest 0.20 1.75 9.00 7.22 3.60

% Change 2.08 1.85 1.68 1.61 0.95

% Change 11.11 9.38 2.27 1.69 1.14

Volume 125,203 45,600 39,000 20,000 5,500

DISCLAIMER: Publication of the above figures has been done with reasonable care and diligence. However, Capital makes no representations, gives no warranty and disclaims all liability in respect thereof and shall not be held liable for any damage, loss or costs incurred resulting from any error in the information or any use of the said information. Appropriate independent advice should be obtained before making any investment decision.

Une publication de Channel13 8, rue Mère Barthelemy, Port-Louis Tel : 213 1555 - Fax : 213 1552 Email : info@channel13.mu Imprimé par Yukondale Ltd - Plaine Lauzun

RÉDACTEUR EN CHEF Rudy Veeramundar DIRECTEUR EXÉCUTIF Rajen Valayden CHEF D’ÉDITION Clency Lajoie RÉDACTION Herrsha Lutchman-Boodhun, Dorothy Bonnefemme, Jamirouddin Yeadally, Jessen Soopramanien, Leena Gooraya PHOTOGRAPHE Nicholas Larché COLLABORATEUR Jean-Luc Balancy CONCEPTION GRAPHIQUE Knivel Goonmeter, Ibrahim Atchia CHEF DE PRODUCTION Roland Nicolas Cheneya ADMINISTRATION Nishta Salandy, Essane Auleear RESPONSABLE PUBLICITÉ Steeven Pumbien Mob : 788 5025 Email : steeven.p@channel13.mu


MARDI 10 SEPTEMBRE 2013 EDITION 146 | CAPITAL

POST SCRIPTUM

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EDUCATION

SANSKRIT ET LATIN À L’ÉCOLE, QUELLE BELLE IDÉE !

« S’il y a un diamant dans la poitrine, il brille sur le visage » – Citation sanskrite « Bonum vinum laetificat cor hominum »* – Citation latine

OPINION JEAN-PIERRE LENOIR

J’

ai lu dans la presse, la semaine dernière, que le ministère de l'Education avait décidé d'introduire le sanskrit et le latin comme sujets à l'école. Quelle surprise et quel bonheur ! A l'heure où le concret et le tangible prennent le pas sur le reste dans les motivations des étudiants, à l'heure où la société scientifique et industrielle est en train de l'emporter sur la société artistique et littéraire,modelant le monde à coups de calculs triomphants et de rigueur mathématique, il n'est pas de plus réjouissante nouvelle. Faut-il encore que ces décisions soient expliquées avec intelligence par les autorités compétentes aux parents qui, à leur tour, expliqueront à leurs enfants l'intérêt d'aborder ces matières. Moi, je n'ai pas su, quand j'étais enfant, saisir cette chance,par paresse ou par manque d'intérêts,alors que j'avais autour de moi un environnement culturel propice à ce genre de démarche intellectuelle, et je le regrette aujourd'hui. Je me rends compte que je n'ai pas ouvert une porte extraordinaire et que je suis resté aux « amo, amas, amat, amamus » débités par nos professeurs de façon un peu sèche et sans nous montrer ce qu'il y avait derrière... Il est tout aussi probable que dans la société indo-mauricienne, des centaines de personnes sont passées à côté de cette chance d'approfondir leur culture ancestrale à travers une langue qui leur offrait la possibilité d’y entrer par la grande porte. Le sanskrit est une vieille langue indo-européenne de la famille indo-aryenne autrefois parlée dans le sous-continent indien. Eminemment culturel,le sanskrit est la langue des textes religieux hindous, comme le fut le latin en occident. On dit aussi d’elle que c'est la langue des dieux. La plus ancienne forme de sanskrit est appelée « védique », car c'est dans cette langue que sont rédigées les « vedas », qui sont l'ensemble des textes révélés aux sages. La littérature sanskrite est l'une des plus riches du monde par sa présence dans le temps et la fabuleuse

influence qu’elle a eue sur la culture hindoue. En ce qui concerne le latin,on peut dire que c'est le cousin asiatique du sanskrit. Même parcours,même richesse en occident chrétien. Lingua-latina ou latina-lingua, le latin,comme son nom l'indique, était parlé dans le Latium et la Rome antique. Le latin fait partie,avec les langues celtiques, germaniques et helléniques, d'une sous-famille des langues indo-européennes. Il a accompagné l'expansion territoriale de Rome durant les grandes conquêtes des Césars, laissant ça-et-là des foyers linguistiques et culturels de plus en plus larges, qui ont donné à l'empire romain le rayonnement que l'on sait. Après la chute de l'Empire d'occident au Ve siècle,les envahisseurs germaniques ont conservé et ramené chez eux la langue et le mode de pensée romains.La littérature, l'art,les penseurs,les architectes et les urbanistes de la Rome et de la Grèce antiques,avec le latin et le grec comme véhicules,ont donné à l'occident chrétien les plus belles pages de son histoire. Sanskrit et latin ont ainsi participé, à travers les anciens grammairiens indiens et les érudits occidentaux, à ce pont culturel extraordinaire entre Orient et Occident,évitant scrupuleusement ce métissage linguistique qui, par facilité,donne des langues vernaculaires profondément affaiblies aujourd'hui, parce que trop à la portée du plus grand nombre et dépouillées de leurs subtilités.Apprendre le sanskrit et le latin, aujourd'hui, c'est faire preuve d'esprit aristocratique dans un monde où l'on ne cesse de niveler par le bas parce que c’est plus facile. Le langage n'est pas seulement un véhicule de communication, mais aussi la porte d'entrée culturelle de grands ensembles qui, dans le cas du sanskrit et du latin,sont d'une richesse exceptionnelle. Mais faut-il encore qu'il y ait des gens pour expliquer ce que certains jugeront d'un autre âge et donc désuet ... * Le bon vin réjouit le cœur de l’homme

COMMUNIQUE POSTGRADUATE SCHOLARSHIPS OFFERED BY THE GOVERNMENT OF TURKEY FOR ACADEMIC YEAR 2013-2014 The Turkish Government is inviting applications from suitably qualified Mauritian Nationals for the offer of scholarships at Master's and PhD levels for Academic Year 2013-2014. Details of the scholarships are available on the Scientific and Technological Research Council (TUBITAK) website of Turkey as follows: www.tubitak.gov.tr/bideb/2215 2.

Mode of Application

Applications should be made online on the TUBITAK website by 27 September 2013 at latest. Ministry of Education and Human Resources MITD House, Phoenix 6 September 2013


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Colérique, émotif, stressé, anxieux… nos traits de caractère nous définissent. Ils génèrent des émotions qui peuvent être plus ou moins contraignantes, que ce soit dans la sphère privée ou professionnelle. Apprendre à les gérer, c’est contrôler son image, tout comme son rapport au monde

GÉRER SES ÉMOTIONS FANNY BAUER-MOTTI Directrice de Think&BE Ltd ● Psychologue, psychanalyste ● Spécialiste de l’individu au cœur des fonctionnements d’entreprise ● Coach professionnel et privé ●

Tel : 403 4414 Mob : 478 5778 Email : fannybauermotti@gmail.com

▼ FANNY BAUER-MOTTI

L

a colère, voilà une émotion souvent liée au stress, qui peut s’avérer destructrice pour la relation, tout comme l’anxiété, ou l’émotivité qui inhibe et empêche l’avancée dans un certain type de profession. Si nos émotions constituent notre être, il n’en demeure pas moins que nous avons pouvoir sur elles, et que nous pouvons les gérer. Pour ce faire, il est important de comprendre à quel point nos émotions, mal gérées, peuvent nous handicaper dans notre vie de tous les jours et dans nos relations avec les autres.

Prenons pour exemple l’émotivité. Le fait de se laisser submerger par ses émotions rapidement. Contraignant en tout point, surtout dans le cadre professionnel, car la personne donne à voir de suite ses faiblesses. Ou l’anxiété. Cette émotion qui envahit petit à petit l’individu jusqu'à biaiser son sens du choix. L’individu réagira plus en fonction de cette anxiété que du statut que lui octroie sa fonction. Il cherchera le niveau zéro de stress, quitte à ne plus du tout être efficient. Prenons enfin la colère. Réaction qui, si mal gérée, entraîne grief du côté du relationnel mais aussi réactions trop à chaud. L’aspect décisionnel de l’individu en est donc affecté.

Les émotions sont parfois guides, donnent des indications, dans nos jugements, dans nos prises de décision mais ne doivent en aucun cas être moteur. Le moteur doit toujours être la raison. Gérer ses émotions, c’est donc les contrôler plutôt que de se laisser contrôler par elles. ACCEPTER LE RESSENTI Dans le cadre du travail, l’image de soi est importante. Vous n’êtes pas entouré de votre bande d’amis, et vous n’avancez pas avec toujours une bonne épaule pour se dégager de l’anxiété ou du trop plein d’émotion. Cela, c’est une tâche que vous devez effectuer seul. Que ce soit pour des raisons relationnelles : conflits


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au travail, stress de recevoir de nouveaux clients. Ou intérieures : problèmes familiaux qui se répercutent sur votre moral du jour, le visage que vous devez présenter au monde doit être identique et neutre. Votre moi profond dans ses faiblesses et ses craintes ne regarde que vous, le laisser devenir visible à la face de votre monde professionnel vous rendrait beaucoup plus vulnérable. Pour ce faire vous devez appréhender les émotions avant qu’elles ne vous envahissent. Au moment même où vous sentez que la situation tourne d’une manière qui vous contrarie. Cet instant où vous vous sentez basculer vers un espace peu confortable, verbalisez-le en votre for intérieur. Exprimez : « Cette situation me fâche » ou « cette situation m’attriste », et devenez observateur de vous-même et de l’autre qui vous bouscule dans votre bien-être. Car le secret est là : être à la fois acteur et observateur d’un moment qui vous marque. Raisonner en même temps que vous ressentez vous rend déjà beaucoup plus maître de vos émotions. Prenons le cas d’un rendez-vous avec un gros client. Lors de votre meeting, vous sentez que vos interlocuteurs ne vous suivent pas. Ils vous remettent en question, n’adhèrent pas à vos propositions. Vous vous sentez jugé. C’est précisément là que vous devez vous mettre sur pause. Acceptez que vous êtes en train de vous sentir mal à l’aise et prenez du recul intérieurement. Observez vos interlocuteurs, leurs signes à eux de faiblesse, leur petit bégaiement, cherchez à observer plus qu’à vous débattre avec votre émotion. Petit à petit vous allez voir que l’impression que la situation vous échappe se dissipera pour laisser place à une compréhension de la situation plus objective et plus juste. Celle de la raison et non de l’émotion. « Facile à dire ! Dans l’action, on n’a pas le temps de réfléchir ainsi ! » On n’a pas la possibilité de prendre du recul, pensezvous. Or, justement, lorsque vous prenez l’habitude de créer une distance entre l’émotion que vous ressentez et la siuation que vous vivez, vous allez voir que vous augmentez vôtre capacité à raisonner tout en écoutant, parlant, et en donnant l’impression que vous êtes à 100% dans la discussion. METTEZ-EN PLACE VOS PROPRES STRATÉGIES Et pendant cette fraction de seconde que vous vous accordez, appliquez la stratégie du différé : ayez de manière automatique, libérée de la pensée, des enchaînements tout faits, qui repoussent la vraie prise de parole, du genre « Eh bien voyez-vous, il me semble, si je puis dire etc. ». Cela, c’est si l’émotion surgit au moment où vous devez absolument parler, sinon gardez bien présent à l’esprit que l’on peut toujours choisir de se taire ou de parler. Un temps de silence ça peut même être un signal positif pour ceux qui vous écoutent, témoignant que vous réfléchissez avant de poser vos mots. Cela dit, prenez garde à ne pas avoir l’air hésitant dans vos silences, gardez toujours le regard fixe sur un point, jamais fuyant.

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Prendre conscience de ses émotions, c’est donc avoir une distance avec le ressenti et la situation qui se déroule. C’est prendre conscience de ce qui est à formuler ou non. Et dans le doute mieux vaux retarder toute réaction. Mieux vaut agir à froid qu’à chaud

Nous sommes tous inégaux devant des réactions à forte charge émotionnelle. Certains restent très calmes, d’autres sont constamment submergés par les émotions, ou d’autres encore restent coincés dans un état de colère constant. Cette différence vient de notre conditionnement en tant qu’individus depuis notre plus tendre enfance. Nos expériences, notre rapport aux autres, l’éducation reçue de nos parents et d’autres variables encore : la pratique d’un sport, de méditation etc.… Tous ces facteurs font l’adulte émotionnel que nous sommes aujourd’hui. Pour arriver à contrôler ses émotions, il faut donc déjà déceler ce qui nous rend ainsi. Faire ressortir le comment nous en arrivons là. Quel type de situation nous rend si esclave de nos émotions : le contexte de compétition ? Les rapports aux collègues ? Les problèmes de la vie privée ? Cherchez là où vous sentez le plus envahi et mettez en place une stratégie. Plusieurs techniques sont possibles. L’acteur-observateur, comme nous l’expliquions plus haut. Mais aussi les techniques méditatives liées à la respiration. Lorsque vous vous sentez submergé, que ce soit face à des clients, ou seul face à votre écran, respirez plus lentement, et

concentrez-vous sur vos expirations. Cette technique a deux aspects positifs. Sur le plan psychologique, elle vous aide à focaliser sur autre chose que le ressenti du moment. Sur le plan physiologique, elle régule l’accélération cardiaque qui accompagne une trop vive émotion, et envoie à votre corps un stimulus positif. Enfin, il est possible aussi de dompter ses émotions en analysant les effets que cela produit dans votre corps. Lorsque vous vous sentez bouillir de colère, faites un pas de côté et ressentez l’accélération cardiaque, les modifications faciales que cela peut entraîner. Pareil pour le chagrin. Arrêtez-vous et ressentez l’énergie qui diminue, vos yeux qui s’humectent. Pour le stress, c’est pareil ! Pensez à ce que vous êtes en train de ressentir dans votre ventre. Respirez, faites le calme tout en étant en introspection avec vous-même. En verbalisant tout de suite le ressenti physique, le corps et l’esprit se calment. C’est une autre manière de se distancier avec votre ressenti qui vous ouvrira une porte de sortie. UTILISEZ VOS ÉMOTIONS DE MANIÈRE EFFICACE Identifier ses émotions, c’est les maîtriser de manière efficace. Vous pour-

rez mieux comprendre vos collaborateurs, ceux qui travaillent pour vous, comme ceux avec qui vous souhaitez travailler, puisque le relationnel ne sera plus encombré par vos jugements erronés. Les émotions sont souvent une paire de lunettes qui déforme le monde qui nous entoure. Car fonctionner avec le cœur, c’est aussi fonctionner sans objectivité. Un ressenti ne peut jamais être totalement objectif, il est toujours envahi par la représentation que nous avons de nous-même et des autres. Prendre conscience de ses émotions, c’est donc avoir une distance avec le ressenti et la situation qui se déroule. C’est prendre conscience de ce qui est à formuler ou non. Et dans le doute mieux vaux retarder toute réaction. Mieux vaut agir à froid qu’à chaud. Que ce soit l’écriture d’un mail, ou en face à face, si vous vous savez émotionné par une situation, différez toujours ! Attendez une heure, une journée, un temps, où vous vous sentirez à nouveau maître de vous-même. Si les émotions ne sont jamais les bons indicateurs dans la gestion des conflits, elles ne le sont pas non plus dans la gestion de votre espace professionnel au quotidien.


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POST SCRIPTUM

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HSBC completes Cross-Border, two-way Yuan Lending in China

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SBC said on Friday it had completed a twoway cross-border yuan lending transaction for a Taiwanese company under a pilot program in China, introduced in August, thus becoming the first foreign bank to conduct such a transaction. The city of Kunshan, in Jiangsu province, China - got the go-ahead In August last to allow cross-border, twoway yuan lending for Taiwanese companies, which enables them to utilize their onshore and offshore yuan funds more efficiently with better flexibility. The transaction was completed for Kunshan President Enterprises Food Company Limited (Kunshan President), a subsidiary of Uni-President Group. Helen Wong, Deputy Chairman, President and CEO of HSBC China, said: “The cross-border RMB pilot programmes in Kunshan will further enhance RMB usage offshore and encourage RMB flow between onshore and offshore markets. Two-way cross-border RMB lending enables corporates to utilise their onshore and offshore RMB funds more efficiently with better flexibility, optimise allocation of intra-group RMB funds, reduce external borrowing, and improve returns on capital. Combining our wealth of experience in cross-border RMB business with our extensive network and expert teams in mainland China and Taiwan, HSBC is well-placed to help Taiwan-invested corporates in the pilot zone to conduct this new business and meet their demand for managing RMB funds.” HSBC China has set up a master account for cross-border RMB two-way lending for Kunshan President, a prominent Taiwan-invested company in Kun-

shan, and helped it obtain regulatory approval for an intra-group two-way lending quota totalling RMB 1.49 billion. The first cross-border transaction has been completed, with RMB 10 million transferred to this master account from its related overseas company. Since its entry into mainland China in 1992, Uni-President Group has invested in around 50 companies, predominantly in the food industry. The company posted revenues totaling RMB 21.4 billion in 2012, and has a strong demand for RMB funds. HSBC’s services will enable Kunshan President to more efficiently utilize RMB funds from its member companies in mainland China and overseas. John Li, President and Chief Executive Officer, HSBC Bank (Taiwan) Limited, said: “The pilot measures targeting Taiwanese corporates provide a channel for the repatriation of Taiwan’s fast-growing

RMB funds, while offering new opportunities in RMB treasury business for Taiwanese banks. As a result, Taiwan’s emerging offshore RMB market will receive a boost and the new policy move will make cash management more convenient and efficient for Taiwanese companies.” As part of the pilot zone for industry co-operation between mainland China and Taiwan, a range of pilot projects for cross-border RMB services was approved in August. These include two-way RMB lending to facilitate cross-border RMB lending and borrowing at the inter-company level for the pilot zone’s Taiwanese companies which can now employ surplus funds to support business growth and better meet their expansion needs in the Mainland. This innovative initiative will also make the establishment of crossborder RMB cash pools a feasible proposition. At the same time, HSBC has also

completed its first cross-border RMB remittance for individuals, another pilot initiative that has been approved for the Kunshan Experimental Zone. HSBC helped an overseas resident in the Kunshan Experimental Zone transfer his RMB income to his RMB account in Taiwan. This cross-border RMB remittance service, under the personal current account, provides greater convenience to mainland residents, Hong Kong/Macau and Taiwanese customers, as well as foreigners, in the pilot zone with cross-border remittance needs. HSBC has been a leading international bank in cross-border RMB business and remained at the forefront of market developments. With an RMB service network covering more than 50 countries and territories around the world, HSBC was the first international bank to perform cross-border RMB settlement in six continents.

CSR

HSBC FUNDS DAY CARE CENTRE IN LA VALETTE HSBC'S CSR committee has agreed to fund a day care Centre in La Valette, Bambous to the tune of Rs 2 million. Considered a flagship project under the HSBC Mauritius CSR strategy 2013 to 2015, the Centre d’Eveil et de Développement, administered by NGO Terre de Paix Foundation, will take care of some 30 vulnerable children in the region. Alastair Bryce, CEO of HSBC, presented a cheque to Mrs Mary Coopan, President

of the NGO on Thursday 29 August, 2013, in the presence Ministers Mireille Martin, Suren Dayal and Herve Aimée. In his address, Alastair Bryce commented ; “as responsible corporate citizens, committed to Mauritius and guided by the fundamental rights of the child, as expressed in the United Nations’ convention, we feel that it is our duty to support initiatives that aim to re-establish long-term family units for vulnerable children”. He also elaborated on

HSBC’s primary focus in its corporate sustainability agenda which is education, followed by environment: “We strongly believe that education and development can never start too early, and that children at risk should be at the centre of what we do for the community in which we live and work”. HSBC Group, he added, invested USD 58 million in education projects around the world. These included the provision of 6 000 university scholarships. To conclude he

wished Terre de Paix and the Day Centre every success as they work with the children and their parents to help build a better future. The event was

also attended by the CEO and Chairman of the National Empowerment Fund, Sanjay Antoo and Kadress Pillay.


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