Capital Edition 117

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TNT : UN QUART DE SIÈCLE À MAURICE

Plusieurs Senior Executives de la compagnie ont fait le déplacement des Pays-Bas et du Royaume-Uni pour ce premier quart de siècle d'activités de TNT à Maurice. Le vice-Premier ministre et ministre des Finances, Xavier-Luc Duval, s'est aussi joint à la fête, lundi, à la salle de conférences de la Cyber Tower 1, à Ebène

LA DIFFÉRENCE, C’EST LE CONTENU

Edition 117 – Mercredi 20 février 2013

ENERGIES RENOUVELABLES : A QUAND LA LIBÉRALISATION ?

Aujourd'hui, la fourniture d'électricité incombe à un opérateur en situation de monopole. La consommation électrique étant appelée à augmenter, que se passera-t-il si le Central Electricity Board (CEB), qui n'a mis sur pied aucun projet d'exploitation d'énergies renouvelables, se retrouve dans l'incapacité de répondre à la demande sans avoir un impact important sur l'environnement ? Deux experts suggèrent une libéralisation du marché

Votre hebdomadaire à Rs 15

PROFESSOR NIKOS SALINGAROS, URBANIST & ARCHITECTURAL THEORIST

« ENERGY COMPANIES ARE SABOTAGING NEW SOURCES OF ENERGY » The burning issue of energy plants in Mauritius is still the talk of the town. Professor Nikos Salingaros from the University of Texas offers his perspective on the issue of coal powered plants. Another coal powered plant would not be viable in Mauritius when fossil fuel is becoming scarce, he said to Capital

Le CEO Herbert Couacaud

Hector Espitalier-Noël, le Chairman

L’actionnaire Feroze Bundhun

NEW MAURITIUS HOTELS LTD

TEMPÊTE À L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE Herbert Coucaud ne devrait-il pas se retirer suite à la dégringolade du groupe en Bourse ? L'auditeur Ernst and Young et le directeur Sunil Banymandhub n’ont-ils pas fait leur temps ? Quelle est la vraie histoire derrière le départ de Jean-Marc Lagesse ? L’assemblée générale du groupe hôtelier, vendredi dernier, a été houleuse. Comme nous l’avions prévu

KNOWLEDGE HUB

MAGGIE GORSE, MANAGING DIRECTOR OF GORSE ANALYSTS, FRANCE

LE RÊVE MAURICIEN CONFRONTÉ AUX RÉALITÉS PRATIQUES

“THE OLD ECONOMIC MODEL IS REACHING ITS END”


FINAL REPORT

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NEW MAURITIUS HOTELS LTD

TEMPÊTE À L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE

Herbert Coucaud ne devrait-il pas se retirer suite à la dégringolade du groupe en Bourse ? L'auditeur Ernst and Young et le directeur Sunil Banymandhub n'ont-il pas fait leur temps ? Quelle est la vraie histoire derrière le départ de Jean-Marc Lagesse ? L'assemblée générale du groupe hôtelier, vendredi dernier, a été houleuse. Comme nous l'avions prévu ▼ RUDY VEERAMUNDAR

D

ans son édition de la semaine dernière, Capital avait donné, comme plat d'entrée, un avant goût de l’ambiance qui allait prévaloir lors de l’assemblée générale de New Mauritius Hotels Limited, qui s’est tenue vendredi dernier à l’hôtel Le Labourdonnais. Passons cette semaine au plat principal. Une AGM épicée et pimentée par un actionnaire de taille en provenance de Londres. Herbert Couacaud, Sunil Banymandhub et Collin Taylor sur le gril de la bonne gouvernance ; Pour le dessert, le dossier Jean-Marc Lagesse fondu dans des explications pas claires. Fait inhabituel selon les ...habitués de l'assemblée générale annuelle de NMH ; la présence des conseillers légaux, Mes Maxime Sauzier et Michael King Fat. Mais le clou de cette mémorable journée du vendredi 15 février, lendemain de la St-Valentin, n'a été autre que l’intervention de l'actionnaire Feroze Bundhun, homme d’affaires mauricien basé à Londres. Ainsi, après la présentation du rapport du président, c'est une véritable pluie de questions qui attendait le conseil d'administration. Et alors que certains s'attendaient à voir Bissoon Mungroo mener le bal, c'est un actionnaire qui, quittant le froid de Londres pour un week-end, rapport de la bonne gouvernance en main, est venu mettre le feu à l'assemblée générale 2013 de NMH. Feroze Bundhun devait débuter son intervention en saluant le bon travail accompli par le Chief Executive Officer, Herbert Couacaud, pendant de nombreuses années. Mais ce n'était qu'une

Investissement étranger estimé à Rs 12,3 milliards

Hector Espitalier-Noël, le Chairman

Herbert Couacaud, le CEO

entrée en matière en douceur avant de passer à l'attaque. Le share price de NMH Ltd a lourdement chuté, passant de plus de Rs 200 pour osciller entre Rs 59 et Rs 70 ces dernières années. Une telle situation, dans des compagnies qui se respectent, avance l'actionnaire, conduit inévitablement à un changement de CEO. Il devait même citer un cas concret pour illustrer ses propos. Avant de demander : « Le CEO de NMH LTD est en place depuis environ 40 ans. Le conseil d'administration a-t-il pensé à mettre en place un 'Succession Plan' dans le cas de Monsieur Herbert Couacaud ? ». Réponse du président du conseil d'administration, Hector Espitalier Noël : « Pas pour le moment. Nous allons prendre les décisions appropriées au moment voulu ». L'actionnaire Bundhun s'est ensuite intéressé au cas de Sunil Banymandhub, membre du conseil d'administration. Brandissant un document qu'il dit être le Code of Corporate Governance, il a déclaré :« Selon ce Code, il est recommandé qu'un directeur ne fasse pas plus de six ans au sein d'un conseil d'administration, mais

Feroze Bundhun, l’actionnaire

je constate que Monsieur Sunil Banymandhub est sur ce board depuis bien plus de six ans. Comment expliquez-vous cela ? ». Explication : Sunil Banymandhub siège en effet depuis neuf ans sur le board. Le conseil d'administration prend note des remarques faites. Le code de bonne gouvernance ne fait que des recommandations, il faut s'ajuster à la réalité. Dans le cas de Sunil Banymandhub, il faut surtout tenir compte de son expérience. ‘ACCORD À L’AMIABLE’ Des questions, Feroze Bundhun en avait dans son sac : « Qu'en est-il du choix de l'auditeur ? Il est recommandé qu'on change d'auditeur chaque six ans. Pourquoi Ernst and Young n'a-t-il jamais été remplacé après toutes ces années ? ». Cette pratique de changer d'auditeurs n'est pas dans les plans de NMH, devait faire comprendre Hector Espitalier Noël, ajoutant que « nous sommes satisfaits de Ernst and Young ». Et Collin Taylor, a-t-il une quelconque expérience en matière de tourisme et de l'hôtellerie pour siéger sur le

L'INVESTISSEMENT ÉTRANGER pour 2012 tournera autour de Rs 12,3 milliards. C'est ce que nous à déclaré le ministre des Finances, Xavier-Luc Duval, ce lundi. « La majeure partie des investissements étrangers pour l'année dernière est concentrée dans le service financier et l'immobilier. Les chiffres vont tourner autour de

board ? Il n'est pas nécessaire que les directeurs soient des experts dans le domaine du tourisme, retorqua sèchement le président. Le départ de Jean-Marc Lagesse, ancien directeur des hôtels Dinarobin et Paradis, évoqué récemment dans la presse, allait inévitablement faire l'objet d'une question. Encore que les comentaires et interprétations allaient bon train avant le début de l'assemblée. Selon les explications officielles, c'est dans le cadre d'un exercice de redynamisation du groupe qu'il fut décidé d'un 'swap' entre Jean Pismont et Jean-Marc Lagesse. Ce dernier aurait ainsi perçu cette décision comme étant une 'demotion' et les deux parties ont préféré trouver « un accord à l'amiable » au lieu d'aller régler l'affaire devant les tribunaux. Explication qui n'allait nullement satisfaire l'actionnaire venu de Londres. « Selon les journaux, le départ de Jean-Marc Lagesse serait dû à un conflit avec Olivier Couacaud. Quelle était la position de ce dernier au sein de NMH ? », a demandé Feroze Bundhun. « Il n'avait aucune position dans le groupe », a répondu Hector Espitalier Noël. Mais c'est un « accord qui a coûté ». Le conseil d'administration a fait ressortir qu'il n'était pas en mesure de révéler le montant remis par NMH Ltd à JeanMarc Lagesse. Raison officielle ; « c'est un accord confidentiel entre les deux parties ». Une réponse qui a étonné et choqué plus d'un. « Comment ça, confidentiel ? Il s'agit bien d'une compagnie listée. Sous quel item vont-ils passer cela dans les comptes ? », ont questionné des actionnaires, en s'adressant à Capital. Réponse l'année prochaine, à la même période. Dans ces mêmes colonnes.

Rs 12,3 milliards, nous espérons rendre les chiffres publics jusqu'à la fin du mois », a dit le ministre. Ces chiffres démontrent la confiance des investisseurs étrangers dans la politique macroéconomique du pays, devait faire ressortir le ministe. « Personne n'investit autant d'argent dans une année difficile. Cela vient ré-

conforter la politique macroéconomique du gouvernement et démontre la confiance que les étrangers ont sur l'île Maurice », a déclaré Xavier-Luc Duval. Ajoutant que le pays a un faible déficit budgétaire, des dettes en baisse et l'inflation et le chômage qui sont sous contrôle.


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FEU ROUGE

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Aujourd'hui, la fourniture d'électricité incombe à un opérateur en situation de monopole. La consommation électrique étant appelée à augmenter, que se passera-t-il si le Central Electricity Board (CEB), qui n'a mis sur pied aucun projet d'exploitation d'énergies renouvelables, se retrouve dans l'incapacité de répondre à la demande sans avoir un impact important sur l'environnement ? Deux experts suggèrent une libéralisation du marché

ENERGIES RENOUVELABLES

A quand la libéralisation ? ▼ HERRSHA LUTCHMAN-

BOODHUN

«T

he day when we shall know exactly what 'electricity' is, will chronicle an event probably greater, more important than any other recorded in the history of the human race. The time will come when the comfort, the very existence, perhaps, of man will depend upon that wonderful agent. » Le temps s'est chargé de confirmer les paroles prononcées, en 1893, par Nikola Tesla, inventeur et ingénieur américain

ayant œuvré dans le domaine de l’électricité. Aujourd'hui, en effet, l'accès à l'électricité est une chose prise pour acquise, puisque la satisfaction de nos besoins de base, le niveau de vie dont nous profitons actuellement, et la croissance économique ne sont possibles que grâce à l'énergie électrique. Peu de gens, en fait, se posent la question de savoir ce qu'il y a derrière la prise. S'ils le faisaient, ils se rendraient compte qu'il s'agit d'un système complexe en grande partie régi par le fait que l'électricité est l'un des rares biens à ne pouvoir être stocké. Pour cette raison, l'offre doit, en

Ce qui manque à Maurice, c'est un grand marché intérieur de l'énergie, qui puisse assurer une sécurité d'approvisionnement à un prix abordable pour tous les consommateurs, dans le respect de la protection de l'environnement et de la promotion d'une concurrence saine

permanence, être en équilibre avec la demande. D'où, également, la nécessité d'un réseau pour permettre de desservir ses consommateurs, même si les soucis techniques rendent impossible un flux illimité du courant. Le caractère indispensable de l'électricité, ainsi que ses contraintes de gestion, ont incité les États à prendre en charge la responsabilité de son approvisionnement. Ainsi, en Europe, après la Seconde Guerre mondiale, les entreprises étatiques ont monopolisé l'approvisionnement en électricité. Elles se sont chargées de la générer et de la


FEU ROUGE

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transmettre pour garantir le même niveau de sécurité d'approvisionnement à tout le monde. Mais le monopole a engendré une inefficacité présente à tous les niveaux de gestion, jusqu'aux réserves de capacités de production, rarement utilisées. Pour pallier à cela, le marché a fini par être libéralisé. VERS LA LIBÉRALISATION A Maurice, les choses ont bougé beaucoup plus lentement. Malgré les projets de développement majeurs métro-léger, ville intégrée de Highlands, Cybercité, Jinfei, Integrated Resort Schemes, Real Estate Schemes, morcellements, hypermarchés et autres – l'approvisionnement en énergie électrique n'a pas évolué en conséquence. Parler d'énergies renouvelables est une chose, mais assurer la fourniture d'énergie électrique tout en assurant un équilibre avec le souci de préserver l'environnement en est une autre. Ce qui manque à Maurice, c'est un grand marché intérieur de l'énergie, qui puisse assurer une sécurité d'approvisionnement à un prix abordable pour tous les consommateurs, dans le respect de la protection de l'environnement et de la promotion d'une concurrence saine. C'est le constat de deux experts en la matière, pour qui Maurice doit, inévitablement, libéraliser son marché énergétique. « Il nous faut probablement un partenaire stratégique, comme on l'a fait pour Mauritius Telecom. On doit songer à libéraliser complètement le marché. Le partenaire ou les partenaires apporteront leurs technologies, mais aussi leurs connaissances. Mais il revient au gouvernement de décider d'une libéralisation ou s'il souhaite poursuivre avec les Power Purchase Agreements (PPA) actuels », explique Samad Soliman, qui vient de terminer son Msc en Energy & Environmental Technology and Economics. Toutefois, prévient-il, la libéralisation entraînera une hausse du prix de l'électricité. Ce qui donne lieu à un autre débat sur la capacité du consommateur à payer. Pour que la note soit moins salée, on doit ainsi pouvoir négocier avec plusieurs partenaires étrangers et les encourager à s'installer à Maurice. De ce fait, poursuit Samad Soliman, la compétition sera plus importante et le prix demeurera à un niveau raisonnable. Quant au Central Electricity

LE CHARBON, C'EST BON... Le dossier de la sécurité énergétique prime sur toute autre considération, y compris climatique. C'est la conclusion de notre expert qui a souhaité garder l'anonymat. Ce dernier s'appuie sur les prévisions du Central Electricity Board, qui laissent conclure qu'on doit d'ores et déjà trouver une solution à la hausse de la consommation électrique dans les 10 ans à venir. Dans ce contexte, ce dernier réfute certains arguments avancés par les détracteurs du projet CT Power, qui demeure d'actualité. « Il n'y a aucune raison de ne pas aller de l'avant avec ce projet si l'investisseur est déjà prêt et qu'il peut contribuer à la grille nationale pour répondre aux besoins de la population », lance-t-il. « Si nous avons réellement besoin de ces 100 mégawatts, pourquoi attendre ? » L'expert s'attarde également sur le prix de l'électricité qui découlera du projet. Il existe un faux débat làdessus, assure-t-il. Si certains ont avancé que l'électricité de CT Power coûtera plus cher (Rs 5) que celle d'un Independent Power Producer (IPP) (Rs 3), il juge que la centrale à charbon est moins polluante que les IPP, et qu'on doit pouvoir mettre un prix sur le carbone pour rendre les nouvelles sources d'énergies plus compétitives. « It's unfair that a very polluting technology, even if it's producing electricity at a cheaper rate, is more acceptable than a less polluting one, which produces electricity at a higher rate », argue-t-il. Si les IPP doivent payer pour l'émission de carbone, ajoute-t-il, leurs prix s'aligneront plus ou moins avec celui de la centrale à charbon : « Il n'empêche que le

Board (CEB), l'unique distributeur d'énergie électrique actuel de l'île, il aura toujours un rôle majeur à jouer en tant que corps régulateur. « Rien n'empêchera le CEB de décider s'il veut investir seul ou établir un partenariat avec un des investisseurs », ajoute par ailleurs notre interlocuteur. Une opinion que ne partage qu'en partie notre deuxième expert. Ce dernier, qui a souhaité garder l'anonymat, est pour un marché libéral, certes, mais il est d'avis que le Main Transmission Line devra toujours être régularisée par le gouvernement afin

prix de l'électricité ne baissera pas. Le gouvernement doit pouvoir intervenir, à travers une législation, pour limiter la hausse de prix que les producteurs d'électricité feront passer aux consommateurs. » L'expert s'en prend également à ceux qui avancent que les pays industrialisés ne se tournent plus vers le charbon, citant l'Inde, qui envisage de construire 450 centrales à charbon, comme contre-exemple : « Ce pays investit dans l'énergie renouvelable, mais cela ne veut pas forcément impliquer l'élimination du charbon. A Maurice, on fait tout un débat sur 200 MW ! » Les Etats-Unis, qui misent, comme d'autres pays industrialisés, sur les 'low carbon technologies', iront quant à elles de l'avant avec 36 centrales. Même la Grande-Bretagne, qui envisage de réduire petit à petit sa dépendance sur le charbon, ne pourra le faire du jour au lendemain. Qui plus est, selon le World Coal Institute, les réserves prouvées de charbon sont estimées à 861 milliards de tonnes, ce qui signifie qu'elles peuvent subvenir, selon le rythme de consommation et les prix actuels, à nos besoins pendant approximativement 150 ans. « Si à Maurice, on ne se tourne pas vers le charbon, qu'est-ce qu'on fait ? On doit d'abord se préparer aux nouvelles technologies. Il faudra s'y habituer. Si on investit directement et que demain, il y a un problème dans une centrale, que fait-on ? » demande notre expert. Et s'il est un fait que le prix du charbon continue de prendre l'ascenseur, entraînant avec lui celui de l'électricité, comparé au gaz, le charbon demeure moins volatile.

d'assurer une distribution équitable de l'électricité. Ce dernier évoque aussi la possibilité pour les fournisseurs autres que l'Etat de mettre différents packages à la disposition des consommateurs, et ce à des prix abordables. SOURCE D’ÉNERGIE STABLE Reste la problématique des énergies renouvelables. « On n'est pas encore libéralisé à Maurice. La question qui se pose est la suivante : comment permettre aux sources d'énergies renouvelables d'être présentes dans le pays. Que toutes les parties prenantes se met-

Il nous faut probablement un partenaire stratégique, comme on l'a fait pour Mauritius Telecom. On doit songer à libéraliser complètement le marché. Le partenaire ou les partenaires apporteront leurs technologies, mais aussi leurs connaissances Samad Soliman

tent ensemble pour trouver des solutions », demande l'expert. Cela risque, néanmoins, d'être un véritable casse-tête, sachant qu'aucune source n'a encore totalement fait ses preuves ailleurs Faut-il se concentrer uniquement sur le photovoltaïque (PV) ou l'éolienne, ou alors diversifier les sources ? Comment assurer la fourniture électrique pendant la nuit, sachant que le PV est plus efficace pendant la journée, et que le vent n'a pas la même vigueur toute l'année ? Quand faut-il commencer à implémenter ces projets, alors que les décideurs iront de l'avant avec des projets majeurs tels que le métro-léger ou une ville intégrée ? « On dit de l'énergie renouvelable qu'elle est intermittente et variable. La grille nationale devra s'adapter aux fluctuations de ces différentes sources et trouver l'équilibre. C'est un énième débat entourant ces projets. Par exemple, si les sources ne peuvent fournir suffisamment d'électricité à la grille, on pourrait faire face à un black-out », lance Samad Soliman. Pour déterminer lequel du PV, de l'éolien ou du géothermique est la solution, on devra évaluer l'apport de ces sources d'énergie. « On ne peut pas, par exemple, tout simplement annoncer qu'on installera une ferme solaire de 50 MW, sans savoir ce qu'elle contribuera », affirme l'expert. Pour alimenter la grille na-

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tionale, il faudra une source d'énergie stable, ajoute notre second expert, qui a fait ses études en énergies renouvelables. Sans oublier qu'il existe tout un apprentissage à faire à propos des nouvelles technologies, c'est-à-dire comment elles fonctionnent et comment les intégrer à la grille nationale. Ce dernier parle d'ailleurs de la possibilité de construire des « Demonstration Plants », soit des centrales pilotes, à l'exemple de ce qui se fait dans certains pays européens : « Si on en fait une à Maurice, elle devra être d'une capacité de 10 à 15 mégawatts. Ensuite, on devra assurer un suivi pendant un mois, une année, voire plus, pour avoir une meilleure idée de l'apport de cette technologie, en tenant compte des caprices de Dame Nature. » Pour ce dernier, la sécurité énergétique prime avant tout. A son avis, il serait irresponsable de dire qu'on pourra dépendre uniquement des sources d'énergie renouvelables à l'avenir, ou encore qu'on pourra aller de l'avant avec des projets comme le métro-léger en se fiant uniquement à ces sources, alors même qu'à en croire les prévisions du CEB, qui s'étalent sur dix ans, la demande en électricité ne fera qu'augmenter. L'organisme affirme en effet qu'il faudra s'attendre à une augmentation annuelle de14,4 mégawatts de la consommation électrique d'ici 2022. CLEAN DEVELOPMENT MECHANISM Depuis le temps qu'on parle du projet Maurice Ile Durable (2008), le pays aurait pu, selon l'expert, aller de l'avant avec un Demonstration Plant. « Mais pourquoi attendre que le gouvernement, seul, le fasse ? Les Independent Power Producers (IPPs) sont là. Pourquoi n'ont-ils pas songé à le faire ? » se demande-t-il. D'autant plus que Maurice peut bénéficier du Clean Development Mechanism (CDM), qui prévoit, sous le Protocole de Kyoto, un transfert de fonds, de technologies et de connaissances « C'est l'occasion pour le privé de se tourner vers le CDM, qui ne concerne pas que le gouvernement. Les investisseurs privés peuvent y avoir accès. Il leur suffit d'obtenir l'aval du gouvernement pour un projet », explique l'expert. Pour Samad Soliman et son homologue, il ne faut pas attendre 2022 pour se décider sur la question énergétique. Tout se joue maintenant. Il existe des opportunités qu'il faudra les saisir...


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ACTA PUBLICA

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KNOWLEDGE HUB

Le rêve mauricien confronté aux réalités pratiques ▼ JESSEN SOOPRAMANIEN

L

e « Mauritius International Knowledge Investment Forum (MIKIF) » en est à sa deuxième édition. Le Board of Investment (BoI) avait donné rendez-vous à une trentaine d'investisseurs potentiels et de hauts cadres d'institutions éducatives étrangères, lundi et mardi à l’hôtel Hennesy Park, Ebène. L'objectif de ce forum annuel est de discuter des opportunités d'investissement dans le secteur de l'éducation à Maurice. Les participants venus des quatre coins du monde ont pu évaluer les possibilités offertes par Maurice dans le domaine de l’éducation, de même que les dernières tendances et les évolutions enregistrées à ce niveau au cours de ces dernières années. Au-delà des discours officiels – notamment ceux du ministre de l'Education tertiaire, Rajesh Jeetah et du directeur du BoI, Ken Poonoosamy c'est la session d'interaction qui s'est révélée être plus intéressante. Capital a choisi de s'intéresser de plus près à l'une de ces sessions. Avec Amédée Darga - président d'Enterprise Mauritius - comme modérateur, la session ayant pour thème 'Developing the right ecosystem to encourage investment in education' réunissait quatre intervenants : Professor Dr. Raj Gill, Pro Vice-Chancellor de l'Université de Middlesex au Royaume Uni ; Thierry Sauzier, Managing Director du Groupe Médine ; Bhagwansing Dabeesing, Chief Executive Officer du State Land Development Company Ltd et Professor Robin Baker, directeur et Chief Executive de Ravensbourne au Royaume-Uni. D'entrée de jeu, Amédée Darga devait donner le ton en déclarant que « nous ne

Maurice ambitionne de se positionner comme un Knowledge Hub. Mais il ne suffit pas de se gargariser de discours pour que le rêve se réalise. Le Professeur Dr. Raj Gill, Pro Vice-Chancellor de l'Université de Middlesex, invite les rêveurs mauriciens à descendre sur terre LE HUB PREND FORME Le Médine Education Village (MEV) est une belle illustration des ambitions mauriciennes en matière d'enseignement supérieur. Le projet a été présenté par Thierry Sauzier, Managing Director du groupe Médine. Situé à l'entrée de Flic-EnFlac, le MEV sera un complexe intégré, comprenant des batiments éducatifs selon les besoins des prestataires, des appartements pour les étudiants, un amphithéâtre, des infrastructures sportives et des parcs récréatifs. La State Land Development Company Ltd qui a été chargée par le gouvernement pour développer trois nouveaux campus universitaires à Réduit, MontagneBlanche, et Pamplemousses pour accueillir quelque 6 000 étudiants, a aussi présenté son projet aux participants du Mauritius International Knowledge Investment Forum. Il est à noter, toutefois, que la SLDC n'entreprendra que des projets d'infrastructure. Ce qui fait dire à Ken Poonoosamy, directeur du Board of Investment, que le Knowledge Hub, comme conçu par le gouvernement central, peut devenir un pilier économique.

sommes pas ici pour chanter les louanges du gouvernement. Bien sûr, nous allons parler de ce qui a été réalisé par les autorités, mais il faut aussi parler de ce qui doit être fait ou à être corrigé ». Le Professeur Dr. Raj Gill, Pro Vice-Chancellor, de l'Université de Middlesex dont une branche est implantée à Maurice, allait saisir la balle au bond.

« Beaucoup de promesses ont été faites. Biensûr, tous les politiciens voudront être réélus, ce qui est tout à fait normal », observe le Professeur en guise d'introduction. Il est important, selon lui, d'étudier les changements dans le 'paradigm shift'. Si le Dr Raj Gill reconnaît que beaucoup a été accompli jusqu'ici ici, il estime qu'il doit transmettre les doléances des étudiants étrangers qui ont choisi de venir étudier à Maurice et de ce qu'ils attendent de Maurice et des Mauriciens. Exercice sobre et objectif qui s'est déroulé en présence du ministre mauricien de l'Enseignement supérieur. « En 2009, il fallait attendre 9 semaines pour obtenir un visa. Aujourd'hui, la stituation s'est améliorée, l'attente est désormais de 2 semaines. Je dois dire que, normalement, à Maurice, les procédures sont assez lourdes. Mais bon, il faut reconnaître que les étudiants aiment la qualité de la vie ici qui n'est pas si chère par rapport à d'autres pays », a fait observer le Pro Vice-Chancellor de l'Université de Middlesex. L'accès aérien est un véritable obstacle pour les étrangers, surtout Africains, qui veulent venir à Maurice. Le Dr Gill parle d'expérience. « Un grand nombre de nos étudiants dans notre branche mauricienne viennent d'Afrique, principalement du Nigeria et du Kenya. Ils doivent prendre plus d'un vol pour venir à Maurice », constate-t-il. Une fois les études universitaires en-

tamées à Maurice, tout ne va pas sur les roulettes, devait poursuivre le Pro ViceChancellor de l'Université de Middlesex : « Les étudiants nous ont fait part de leurs difficultés à trouver un stage dans une entreprise mauricienne ou même de travailler. Une expérience de travail, pour un temps limité, au moins, est très importante dans le processus de l'éducation tertiaire ». Se posent aussi, selon l'intervenant, des problèmes pratiques auxquels il faut remédier si on veut attirer davantage d'étudiants étrangers au pays. Les conditions d'hébergement demeurent, à ce niveau, un gros souci, de même que les frais. À l'heure des questions, Rama Sithanen, président de l'International Financial Services a été le premier à se mettre debout. « C'est un eye opener de ce que les étudiants attendent de nous. Certains sont peut-être un peu tricky. Je ne suis pas un profesionnel pour interpréter le body language, mais en vous écoutant, je me demande : n'êtes-vous pas trop pessimiste? », demande-t-il au Dr Gill que Amédée Darga avait remercié pour son franc-parler. « Je ne suis pas pessimiste, je ne fais qu'exprimer les préoccupations des étudiants. Je suis positif, mais je dis également la vérité », devait répondre le Pro ViceChancellor de l'Université de Middlesex. Préoccupations que Amédée Darga a sans doute bien saisi quand il conclut par la nécessité d'un écosystème pour permettre le projet de Knowledge de réussir. Il entend, par là, tout un environnement, des infrastrucrures appropriées, des services et des activités annexes. Car un Knowledge Hub ne se résume pas à des salles de classe, même si l'enseignement dispensé est de niveau international. Débat fort intéressant auquel il manquait, peut-être, la présence des principaus intéressés : les étudiants.


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INVESTIR EN AFRIQUE

SKC Surat tente l’aventure mozambicaine La compagnie mauricienne s'alliera avec deux compagnies de la région pour un projet de culture de légumes et de fruits au Mozambique. Rs 300 millions y seront injectées ▼ JAMIROUDDIN YEADALLY

«L

e marché africain représente un potentiel de croissance extraordinaire », s'enthousiasme Suren Surat, Managing Director de SKC Surat. Le montage du projet est en phase de finalisation. La partie sud-africaine s'attelle actuellement à des études du sol et du climat, mais aussi du logistique et des facilités d'irrigation pour déterminer le type de plantations à entreprendre. Le groupe a en vue la culture de la pomme de terre, d'oignons, d’ail, d'agrumes, notamment des oranges, des mandarines et des citrons sur un terrain de 350 hectares. Un investissement initial de Rs 100 millions sera nécessaire pour le démarrage du projet. Au cas où les résultats des tests ne s'avèrent pas concluants, la compagnie a déjà pensé à un plan B. Il s'agira alors de cultiver l'ail et l'oignon pour en-

suite ravitailler l'île Maurice, la Réunion et les pays avoisinants. « C'est le gouvernement, à travers le ministre de l'agro-industrie, qui nous a approché quelque temps de cela pour nous faire part des opportunités à saisir en Afrique, notamment au Mozambique, dans le cadre d'un accord de coopération signé en 2009, entre les deux pays », nous confie Suren Surat. Selon ledit accord, le Mozambique mettait à la disposition des entrepreneurs mauriciens une superficie de 23 500 hectares de terre, sur un bail de vingt ans, pour des activités agricoles ou agroalimentaires. La compagnie VitaGrain y a déjà réservé un espace de 5 000 hectares pour la culture de riz dont les semences sont produites à Maurice. Mais il faut dire que SKC Surat a toujours montré de l'intérêt à la région. Une tentative d'implanter une unité à Madagascar n'avait pas eu de retombées positives en raison de l'instabilité politique et sociale dans la Grande île : « Nous avions

DIVERSIFICATION SKC. Surat a toujours cru dans l'ouverture régionale

même signé un accord de principe avec un groupe malgache pour commencer la plantation des fruits et légumes à Antsirabe mais on n'est pas allé plus loin ». UNE GAMME DE 250 PRODUITS SKC Surat Ltd brasse un chiffre d'affaires de 395 millions de roupies par an avec un portefeuille de 850 clients à travers Maurice et la région. Sa gamme de

LUX* ISLAND RESORTS

Paul Jones pour une MTPA stable ACCÈS AÉRIEN qui ne s'améliore pas, une hausse au niveau de la fourniture des chambres, un 'price war' perpétuel, la condition économique non-favorable dans l'Europe... Autant de facteurs qui affectent la scène touristique, selon le Chief Executive Officer de LUX* Island Resorts. Mais, rassure Paul Jones, cela n'a pas empêché le groupe de réaliser une performance satisfaisante pour les six derniers mois de 2012. LUX* réalise un profit de l'ordre de Rs 36 millions avant l'item « exceptionnel » par rapport à une perte de Rs 12 millions pour la période correspondante. Il enregistre, pour le trimestre, des revenus similaires à ceux de la période correspondante lors du précédent exercice financier, soit Rs 1,2 milliard, tandis que les profits opérationnels ont connu une hausse de 21%, soit Rs 280 millions. Ses dettes ont aussi baissé, passant de Rs 5,403 millions (juin

2012) à Rs 5,336 millions en décembre de l'année dernière. Pour limiter les pertes face à la zone euro, le groupe a converti Rs 800 millions d'emprunts en euro pour bénéficier d'un meilleur taux d'intérêt. Il est en train d'encourager ses actionnaires d'en convertir davantage. Concernant la révocation de Robert Desvaux de la Mauritius Tourism Promotion Authority (MTPA), Paul Jones avoue que cela a été « une surprise ». Il avance que le pays a besoin d'une MTPA forte et solide, et non sujette à des changements aussi brutaux. « Je sais que les décideurs sont conscients que l'industrie passe par un moment difficile. Ils prendront les décisions qui s'imposent. Toutefois, il faut un plan stratégique et un plan d'avenir qui durent. On ne peut pas changer une stratégie chaque cinq minutes. Que tous les acteurs se mettent ensemble pour une solution!», a-t-il répondu à une question de la presse.

250 produits provient de fournisseurs locaux ainsi que de l'étranger. Le groupe exporte déjà des fruits et légumes vers Dubayy, l’Asie, l’Europe et d’autres pays de la région à partir de Cape Town où il a installé un bureau vingt ans de cela. En ce qui concerne la section offshore de la compagnie, elle s'est engagée dans le commerce des fruits en provenance de la Chine destinés à l'Afrique du Sud.

100 % Challenge : c'est parti pour la saison 4 ON N'ARRÊTE pas une émission qui marche. La Mauritius Chamber of Commerce and Industry (MCCI) entame fièrement la quatrième saison de 100 % Challenge. Diffusé à 20H30, chaque mardi sur MBC 1, et ce depuis hier, le magazine de l'entreprise mauricienne est également présent dans la région. Pour la première édition de cette quatrième saison, la présentatrice, Virginie Talbotier, était au Hennessy Park Hotel, au cœur de la Cybercité d’Ebène d'où elle a lancé le reportage sur la compagnie Moroil qui combine fiabilité, qualité et bon goût mauricien depuis 1968, année de l'accession du pays à l'indépendance. Reprise le dimanche sur MBC 1 après le journal de midi, 100 % Challenge est aussi présente à la Réunion (sur NOOTV et sur Télé Kréole), à Madagascar et à Mayotte. l'émission bénéficie d'une notoriété, d'une audience et d'un niveau de satisfaction remarquable, indique le baromètre de DCDM Research. Cette quatrième saison, de février à décembre, fera la part belle à l'internationalisation de l'économie mauricienne et les implantations d'entreprises mauriciennes à Madagascar, en Afrique de l'Est et en Inde. Rodrigues ne sera pas oublié non plus, pas moins de quatre reportages y seront consacrés aux nouvelles productions, aux efforts de diversification et à l'offre touristique. 100 % Challenge bénéficie du patronage de plusieurs entreprises, dont entre autres : Food & Allied, UBP, IBL, Taylor-Smith, le BOI, La Sentinelle, la SBM, SOTRAVIC, l'AMM, l'AHRIM, Natec Medical.


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ENTRETIEN

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PROFESSOR NIKOS SALINGAROS, URBANIST & ARCHITECTURAL THEORIST

« ENERGY COMPANIES ARE SABOTAGING

NEW SOURCES OF ENERGY »

The burning issue of energy plant in Mauritius is still the talk of the town. Professor Nikos Salingaros from the University of Texas offers his perspective on the issue of coal powered plants. Another coal powered plant would not be viable in Mauritius when fossil fuel is becoming scarce, he said to Capital ▼ JESSEN SOOPRAMANIEN ❚ Would coal be the right choice for

a developing economy in relation with the energy sector? No. Coal is a short-term solution with a large number of inherent problems. We have the example of China, which has severely damaged herself by basing its economic and industrial activities on coal-generated energy. Not only is the air now unbreathable, but also the model itself is wrong in a geopolitical sense. China’s economy has been aligned to consume, and there is not enough energy on Earth to sustain that. The energy generated from coal is spent in producing unsustainable urban construction, high rises and glass skyscrapers, a gasolineguzzling vehicular economy, and the destruction of a millennial sustainable way of life. Tragically, the newlygenerated energy has been used to destroy what was a perfectly sustainable low-energy civilization. Of course, both politicians and powerful commercial interests have driven this change, and many individuals have made personal fortunes out of it. Well-meaning politicians have rea-

11 AMONG TOP 100TH URBAN THINKERS OF ALL TIME Professor Nikos Salingaros is a Professor of Mathematics, Physics & Architecture at the University of Texas San Antonio, USA. He published substantive research on Algebras, Mathematical Physics, Electromagnetic Fields, and Thermonuclear Fusion and revolutionized the Architectural world as an Urbanist & Architectural theorist. Ranked 11th among "The top 100th urban thinkers of all times" and ranked as "One of the 50 visionaries who are changing our world" and holder of numerous awards, he is a member of a network of practitioners who build a more human world. His books "Principles of Urban Structure" and "A Theory of Architecture" provide the foundation for a completely new approach to the built environment. For his contributions to architecture, Professor Nikos Salingaros was elected member of the International College of Traditional Practitioners, whose patron is His Royal Highness Charles, The Prince of Wales.


ENTRETIEN

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lized their goal of catching up with the West: but the West was on the wrong road to begin with. Catching up with the West means making the same disastrous mistakes. ❚ Renewable energy is the trend but

yet so expensive in practice. How can we expect a coal and oil free energy sector for emerging economies if implementing renewable assets are unaffordable? Perhaps you are looking at the wrong perspective, which gives a skewed balance for the costs. If you continue to conceive of energy as centraly-controlled, and requiring massive capital investment, then yes, alternative sources are too expensive today. But I’m recommending instead local alternative energy sources that can be implemented using a peer-topeer model. The capital outlays are significantly less. More important, the technology is not dependent upon any monopoly and foreign control of know-how and materials. Such innovative solutions exist today but are not featured in the global media, which likes to promote whoever pays the advertisements that keep a newspaper or magazine afloat. So, please be extremely cautious with top-down solutions, whether they are for coal generation or renewable energy sources, and instead dig deeper in the self-help category of energy innovations. Those are to be found if one looks for them. Time is going by and the population of the world is on a swift increasing trend. What is your analysis on the pace of implementing the renewable energy sector? Are we lagging behind? Those parts of the world whose population outgrows resources are in for serious problems. I’m hoping that increased education will level off population growth, as we have seen in many parts of the world. Now the renewable energy sector is progressing slowly, partly due to inertia of the current energy industry to innovate, and a misunderstanding of what energy is for. We know of energy companies sabotaging new sources of energy because those compete with what they are now selling. An even greater problem is that the presentday energy sector demands centralized control, and is fighting against any innovation that promises to produce energy with local resources that go around centralized control. Yet this is precisely where the sustainable solution for humanity lies. Keeping the same top-down control of energy and merely substituting giant centralized solar power plants for coal-burning

The energy sector must maintain adaptability, variability, and flexibility on the shortest possible turnaround cycle. This is of course the opposite of efficiency. Efficiency in energy production requires streamlining, hence introduces an inherent instability and lack of resilience to unexpected change

plants will make only a marginal improvement, but will not change the real source of the problem in the long term. ❚ Electricity being now a basic

necessity for the modern world, will renewable energy be able to meet up with the demand around the globe? I hope so, although I cannot guarantee it. There will of course have to be a transition period where all sorts of different energy sources will coexist for a while. What should not be done is to take a unilateral decision on energy sources straight away, and invest vast amounts into one single source. Or to commit a country to a single technology, in case something much better comes along in a few years. The energy sector must maintain adaptability, variability, and flexibility on the shortest possible turnaround cycle. This is of course the opposite of efficiency. Efficiency in energy production requires streamlining, hence introduces an inherent instability and lack of resilience to unexpected change. All of us expect major

changes in the energy equation, sooner or later, so it’s essential to build in resilience into the system and sacrifice short-term efficiency. Here, we can learn from other disciplines such as the constant innovation of the computer industry (although there are negative lessons of outdated standards and giant corporations blocking progress for years). ❚ Will the world be ready in the

next five decades for petrol-free economies and our economic activity at large? I doubt it. And this will probably mark the beginning of the long catastrophe. But at least forward-looking countries can minimize the future damage to their economies and population by preparing now for a range of distinct eventualities. Nothing is certain, so we have to plan for alternatives, and be extremely flexible. Small countries that are taking energy decisions today can jump ahead of those countries that have invested in antiquated technologies but are now stuck with them. ❚ Do you share the popular view

that coal ash is more radioactive than nuclear waste? Being a scientist, I would defer comment on this question to other experts. I have not researched it, so I have no opinion. It is however very easy to measure the radioactivity of coal ash to either verify or dispute this claim. ❚ You support a sustainable future.

How does a coal-powered plant fit in a small island like Mauritius? It doesn’t fit at all. Mauritius is a tourist destination and you don’t want to ruin that industry by generating smoke like we see today in Chinese cities. Sure, you can clean the smoke by using technology, but that

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isn’t cheap, and then you become dependent upon imported high technology. Neither is coal energy sustainable. Where do you mine it? How expensive is transport to the island? Do you have guaranteed sources at an affordable price for the next several decades? Suppose China doesn’t have enough coal for its own power plants… can you compete on price with China? Will your source sell coal to you or to China? Questions that are embarrassing, because they reveal an underlying uncertainty and fundamental unsustainability. The militarily powerful countries can afford to support this extremely expensive city model, but it damages the lives of ordinary human beings. Developing countries cannot maintain it, simply because the stronger countries will grab the fossil energy sources when those eventually become scarce. Note that the scarcity will be determined by political and military might, and will not occur as the fossil fuel runs out, but when it seems certain that it will. Weak countries will be thrown out of the game altogether. Here is a chance for a small country to be more advanced than larger ones, by re-defining what “modernity” really means within the context of sustainability, and not tied to catastrophic consumerism. ❚ You are for Biourbanism. Please

explain what is this term. Biourbanism uses human physiological and psychological responses to design the built environment. Everything we build must make us healthy and not damage our physiology. The earth’s biosystem has priorities for biological life; our activities (which include all our construction, energy generation, and use) should respect human sensibilities as long as those don’t damage the ecosystem; and only lastly prioritize our technology and its physical manifestations. During the past several decades, those priorities have been reversed to promote industrial consumption instead of biourbanism. A living city should allow the maximum number of people to lead healthy lives. The image and geometry of this healthy city designed by my friends is very traditional, and it definitely does not consist of glass skyscrapers amid superhighways: that is an unsustainable model that leads directly to ecological and societal disaster. A sustainable society builds innovation out of its own heritage and traditions, local evolved solutions and practices, etc. It does not throw away everything to replace it with an external model just because other countries are doing this.


INSIDE

Maggie Gorse's coaching qualities is sought worldwide and she was invited by the Essec Business School to lecture on "Innovations in Business Design”to members of the Mauritius Institute of Directors (MIOD). In an exclusive interview to Capital, the international expert expressed her views on the economic transformation and the new business model the world has adopted

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PHOTOS : JAMIROUDDIN YEADALLY

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MAGGIE GORSE, MANAGING DIRECTOR OF GORSE ANALYSTS, FRANCE

“THE OLD ECONOMIC MODEL IS REACHING ITS END”

▼ JAMIROUDDIN YEADALLY

“I

am convinced that economic transformation is a necessity. The reason why I say this is simply because I have travelled a lot, in many countries of the world and during these travels, I have seen countries that have not been able to keep pace with economic development. I noticed that airports, infrastructures, streets and young children are severely disadvantaged in these countries. Young children do not have proper education and cannot even have basic health care as we would like every child to get. It concerned even adults with health problems who do not receive proper treatment” said the researcher. Maggie Gorse strongly believes that economic development is the key to success for a country and cannot be seen as a trend. Neither an option.“Only economic development will allow us to have a life of dignity for all people. So it is not a trend to encourage the country to move forward economically. You cannot share what you do not have. You must create the economic development to improve the situation for all of the people”, observes the guest speaker of the MIoD.

The programme of lectures to businessmen and CEO's in the financial field has been designed bu the MIoD together with the Board of Investment of Mauritius (BOI). Maggie Gorse who runs an international consulting and executive training company located in France is of opinion that we should unearth new ways of implementing the economic development

that we need, and for this to take place, we must imagine ways of creating value for partners in businesses so that we can move forward with them with less risks and capital investment in our portfolio. “Old business models are quite easy for us to understand today. In the old business model, you make a product which the customers need and you buy the machinery and the inventory using the cap-

WHO IS MAGGIE GORSE? She is the Managing Director of Gorse Analysts, an international consulting and executive training company located in France. Her research & consulting projects focus on two areas of business expertise: Value Creation for Stakeholders and New Business Models. With 30 years of practical business experience in a wide range of industries, Maggie Gorse provides consulting advice to top management of international companies as well as entrepreneurs, helping them assess the impact of economic shifts on their business, and analyzing new Business Models needed for the launch of new products or activities. She also works with companies to assess their current business performance to identify areas for improving sustainable value creation. In addition to consulting services, Maggie Gorse delivers executive training designed to help top managers enhance their skills with up to date professional business practices and the latest economic trends. Some of the clients for whom she has realized consulting projects or executive training programs are: Groupama, Vodafone, Accenture, Deutsche Telekom, Airbus, Universal Studios, EADS, TechniColor, Vivendi, France Télécom, and Canal +. Maggie Gorse keeps pace with intellectual developments in business through her role as visiting professor in several MBA programs around the world, notably for the Executive MBA of ESSEC Business School in France where she was elected « Best Professor of the Executive MBA ». She also teaches in the Entrepreneurship Diploma of the University of Geneva, Switzerland, and the Executive MBA of Mannheim Business School, Germany. She has also taught at Fudan University and TongJi University in Shanghai. She began her career with international loan syndication at Manufacturers Hanover Trust, New York, then pursued in Paris at IBM Europe with several positions of responsibility at European headquarters level in Finance and Pricing over 15 years. Maggie Gorse received her MBA from Columbia University, New-York, with majors in Finance, International Business and Marketing, graduating Beta Gamma Sigma.

If you look at China for example, people will no longer want to go to this country. The Chinese people themselves are fighting the government against further development because the approach is killing the people quite literally. And because of this, people have stopped the economic development


INSIDE

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ital. You produce the product and sell it. The customers come to you because they have a need that is not satisfied. But nowadays, it is very difficult and risky to invest, and also very hard to raise capital in a business. We also tend to invest in machines rather than in ideas or processes. Capital is afraid that the ideas may not produce an output or the process may not produce a result. This is a very different world from the old industrial economy,” she affirms. Hence the importance to create value for partners in businesses.“In fact, instead of just thinking value for the customers, now we have to think of value for the ecosystem. We must enable an economic activity for other parties that are working with us and we must think of what value we can bring them in order to have a sustainable and long term relationship as the benefit to multiple parties simultaneously create a strong dynamic,” observes the lecturer. Evolution in the business world has also made that the green side in a business has become really unavoidable in some countries and the ecological side has to be smart and sustainable. We need to find better ways to be green. “ If you look at China for example, people will no longer want to go to this country. The Chinese people themselves are fighting the government against further development because the approach is killing the people quite literally. As per a statistic, a horrific number of people die every year from pollution in Beijing. And because of this, people have stopped the economic development. Green is necessary but it has to be a smart green which means, not only doing something in the hope that it is ethical, but doing something that is sustainable. Just as profits needs to be sustainable, green and ecological action should be the same. Some alternate energies are not sustainable policies because they are economically unproductive. We have to find better ways to be green and we do have to be green, urges the Managing Director of Gorse Analysts. Answering a question pertaining to the review of the business model, Maggie Gorse stated: “we have nothing to forget or to build. It is already done. The old model is pretty much reaching its end. The crisis that we have witnessed are signs of this end and a new model has already massively entered our world. The old model was industrial capitalism where you use capital to buy machines. The countries that have used it for more than 250 years and even developing countries which used to rely on this type of business model are quickly moving out of it. They are quickly realising that it does not produce enough wealth at this stage. Consequently, we have already moved into a new model which is based on services, information, creativity and risk management. Even Mauritius has adopted this type of business model. Most western countries derive at least 70% or more of their Gross Domestic Products (GDP) from non industrial activity. It means we have nothing to do. The change has already occurred. No one

But what was more interesting, comments the guest speaker of the MIoD, is the speed with which the emerging economies have jumped to the next level. They have saved themselves 150 years. Mauritius is a good example of this transition

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came to you and said that we must change. It just came naturally. People go where profits, opportunities and needs exist”. From her perspectives, many things has driven this change.“In the old industrial countries, I think they just exhausted the productive capacity of industrialisation and they reached a point where they had really produced until the market was saturated. So, on one side, there was a saturation of the market and on the other side, there was a huge competition and over-supply, thus reaching its natural end. It could no longer be profitable and create jobs. Even the employees were far too expensive compared to the value of what was produced. But what was more interesting, comments the guest speaker of the MioD, is the speed with which the emerging economies have jumped to the next level. They have saved themselves 150 years. Mauritius is a good example. A short period of industrialisation and then a very rapid transition to high value services in financial services, scientific services, education, high value tourism and so on. What is really amazing is not the end of industrial capitalism in the countries who practised it for more than 200 years but the rapid transition to the new economy which emerging markets have adopted”, said an enthusiast Maggie Gorse. “I take the example of Mauritius because I am here and can see the developments which the public and private sectors have initiated. We also see a very fast transition almost like a fast forward speedy trip into the services economy in Asia and western Africa. I can say that it is quite beautiful to watch. And this is the reason why I would want to come back to Mauritius again”, she added. Does it mean that the old business model will wipe out ? Far from it,“ as we will still need to manufacture but we will probably see a behaviour which is similar to the behaviour of governments in regards to agriculture in the western economies. The transition from feudal agriculture to industrial economy has already occurred”, she analyses. “The wealth was in industrialisation and not in the farm. With time, the farm became a very small part of the economy and was subsidised by the wealth that was created in the industrial economy. Today we would see industry shrink and we will see subsidies for strategic industrial activity due to the wealth that is created from services. So, from my point of view, the old business model won't die but I think that it will always be on life support”, highlighted the finance expert. On a concluding note Maggie Gorse adds that business concepts are to solve business issues: “If I teach or consult with a company and that I haven't brought any solutions to my client, it means that I haven't done my job. The concepts are to solve problems. It would be like a map, if it doesn't tell people where they are going to be if they turn left, it's useless. If business concepts don't teach people what is going to happen if you have an exclusive contract or you don't use such a strategic approach, then it is totally useless”.


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GROS PLAN

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BILAN FINANCIER

MK : LE 7-STEP PLAN PORTE SES FRUITS L a direction de la compagnie nationale d'aviation retrouve le sourire. Après deux bilans financiers négatifs, elle a annoncé, la semaine dernière, un positif de 6,1 millions d’euros pour le troisième trimestre (octobre- décembre) de l’exercice financier 2012-2013. Ce qui représente une amélioration de 400% comparé aux 1,2 million d’euros de profits du deuxième trimestre. MK attribue cette performance au plan de redressement, le « 7-Step Plan », qui a été lancé début 2012. Ce « 7-Step Plan » concerne le réseau de dessertes, la stratégie commerciale, la qualité de service au sol et à bord, la flotte, ainsi que l’optimisation des ressources, des actifs et des coûts d'opération de la compagnie. CHERCHE PARTENAIRE ? La politique de nouvelles destinations commence à porter ses fruits, indique le dernier rapport financier de la compagnie. Une augmentation de 15% a été notée du côté de l'Asie et de l'Afrique pendant cette période, alors que les arrivées touristiques d'Europe, notre principal marché, ont connu une baisse de 8%. Tout en

RÉSULTATS FINANCIERS

SBM : Bénéfices de plus de Rs 1 milliard LES RÉSULTATS intérimaires de la State Bank of Mauritius Ltd (SBM) pour la période se terminant au 31 décembre 2012, rendus publics jeudi dernier, indiquent des bénéfices après impôt de Rs 1 705 millions, comparés à Rs 1 355 millions pour la même période de l’année précédente. Le revenu d’intérêt net a crû de 29%, alors que l'interest income a augmenté de 6% et l'interest expense baissé par 17,8%. Le non interest income, excluant le dividende exceptionnel, a diminué par 8,49% en raison d’une baisse des revenus générés à travers les transactions transfrontalières au niveau des cartes (cross border card income) et de l'exchange income. Le ratio de coût par rapport au revenu a baissé, passant de 33,4% pour la période se terminant au 31 décembre 2011 à 31,2% pour la période se terminant au 31 décembre 2012. La direction de la SBM est d'avis que le climat d'investissement est susceptible de rester morose et affectera la demande de crédit, en particulier concernant les projets majeurs du secteur privé. Dans ce contexte, la SBM a renforcé ses efforts pour une meilleure gestion des coûts et pour améliorer les revenus grâce à une gestion efficace du bilan et une gestion proactive de la relation client. L’implémentation de nouvelles capacités technologiques est en cours afin de permettre au groupe d’améliorer le service client et l’efficience, générant ainsi de la valeur d’une manière significative pour ses stakeholders dans le moyen et long terme. Dans le court terme, la banque indique que les coûts du système devraient augmenter par rapport aux niveaux actuels. Par ailleurs, de nouvelles avancées sont attendues en ce qui concerne la stratégie de la SBM pour sa diversification en Afrique et en Asie au cours de l’année financière en cours.

OFFRIR L'OPPORTUNITÉ aux Mauriciens de promouvoir leurs talents. Tel est l'objectif de l'événement TEDx, organisé par TED (Technology, Entertainment, Design). Ce forum, autour du thème « Going Beyond », a été lancé pour la première fois à Maurice, le mois dernier. De l'utilisation de la musique pour lutter contre la pauvreté, à l'art de transformer l'ordinaire en quelque chose d'extraordinaire, TEDx avait réuni Chad Le Clos, nageur sud-africain d’origine mauricienne, Graham Hill, entraîneur de l’équipe nationale de nation d’Afrique du Sud, le publicitaire sri-lankais Santosh Menon, le musicien mauricien José Thérèse et Mark Israel, expert américain en Leadership. COMBAT CONTRE L’EXCLUSION Les participants à ce forum étaient nombreux. Ce qui pousse Viti Kothari, organisatrice de l’évènement, à considérer une tenue annuelle de TEDx. José Thérèse, musicien mauricien et fondateur de l’atelier Mo’Zar et l’un des intervenants à la conférence, a relaté son parcours. En vacances à Maurice après avoir quitté le pays pendant dix ans, il constate que sa banlieue de Roche-Bois se trouve toujours dans une ex-

misant sur la refonte de son modèle économique, MK mise toujours, par ailleurs, sur l'arrivée d’un partenaire stratégique. « Des discussions sont en cours avec des transporteurs européens, asiatiques et du Moyen-Orient de renom. Le partenariat envisagé peut prendre différentes formes et doit apporter à la compagnie aérienne nationale, directement ou indirectement, une meilleure assise financière, une flotte plus efficiente ainsi que la flexibilité et l’échelle d’un réseau plus vaste et diversifié », explique la direction d'Air Mauritius. Selon nos renseignements, Emirates serait bien placée pour cette opération. Malgré cette performance honorable, André Viljoen, Chief Executive Officer d'Air Mauritius, demande qu'il ne faut pas se reposer sur ses lauriers. « Ces résultats sont la conséquence des mesures décisives prises dans le cadre de notre plan de redressement, le 7-Step Plan. Air Mauritius est sur la bonne voie pour améliorer sa situation financière. Cependant, nous avons encore du chemin à parcourir. Il faut poursuivre nos efforts afin d’assurer l’avenir de la compagnie », précise l'homme fort du Paille-en-Queue Building.

UNE PREMIÈRE À MAURICE

TED encourage les talents mauriciens

GOING BEYOND. Talents mauriciens et étrangers réunis pour une bonne cause

clusion et décide d’apporter un changement à cette communauté. Il lance alors une école de musique pour les enfants de rue. « En 1995, l’échec scolaire à Roche-Bois s’élevait à 85%. J’ai voulu créer un lieu où les jeunes pouvaient s’exprimer à travers la

musique. Aujourd’hui, je compte 150 élèves. Certains ont eu un parcours brillant dans la musique et se trouvent dans des écoles à Paris ou travaillent à Dubaï. Nous avons participé dans plusieurs festivals dont le festival de jazz à la Réunion ».


GROS PLAN

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La Mauritius Union récompense ses meilleurs agents Rendez-vous annuel très attendu des agents de la Mauritius Union, la soirée des récompenses des meilleures performances de l'année 2012 s'est tenue vendredi dernier à Le Méridien

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econnaître et récompenser les meilleures performances en termes de ventes, c'est renforcer la relation privilégiée que la compagnie entretient avec ses représentants commerciaux. Par ailleurs, la compagnie d’assurance qui fêtera bientôt ses 65 ans d’existence, tient à placer l’année 2013 sous le signe de la formation des agents afin de leur permettre d’atteindre le meilleur d’euxmêmes Dans son discours de circonstance, le CEO Kris Lutchmenarraidoo, n’a pas caché sa satisfaction et celle de toute la direction quant à la performance de l’ensemble des équipes. « Au début de l’année dernière, nous avions placé la barre très haut malgré le climat économique difficile, car nous avions confiance en nos équipes et nous étions persuadés que les solutions d’assurance de Mauritius Union continueraient à répondre aux besoins des Mauriciens. Les performances

de 2012 démontrent que nous ne nous sommes pas trompés. Malgré la compétition intense dans le secteur, nous demeurons la compagnie d’assurance la plus profitable de l’île », a-t-il soutenu. « Mauritius Union se veut être une compagnie moderne, qui vit avec son temps et qui s’adapte aux changements technologiques. En ce

Malgré la compétition intense dans le secteur, nous demeurons la compagnie d’assurance la plus profitable de l’île Kris Lutchmenarraidoo, CEO de Mauritius Union

MÉTRO LÉGER : GRANT THORNTON ENQUÊTE

GRANT THORNTON, cabinet d'audit et de conseil, a débuté le 11 fevrier dernier une enquête sur la fluidité de la circulation routière pour le compte du ministère des Infrastructures publiques. S'étalant sur une période de cinq mois, cette enquête s'inscrit dans le cadre du projet de métro léger (Mauritius Light Rail Transit System) dont les travaux de construction devraient commencer en octobre 2014. Cet exercice fait partie d'un protocole signé en septembre 2012 entre le gouvernement singapourien, via Singapore Corporation Enterprise (SCE), et le gouvernement mauricien. Il se décline en trois étapes : i) un sondage auprès des ménages pour la récolte d'informations démographiques ; ii) une compilation d'informations sur le nombre et le type de voyages ; iii) un sondage sur les préférences des voyageurs. Les informations ainsi recueillies permettront à l’équipe de la Mass Transit Unit du ministère des Infrastructures publiques de comprendre les habitudes des voyageurs, de quantifier le flux du trafic en vue de réaliser des simulations informatiques pour mieux comprendre les exigences du trafic actuel sur ce parcours. Le projet MLRT a été mis en œuvre avec le soutien du gouvernement de Singapour. La compagnie singapourienne fournira une analyse économique et financière du projet.

sens, nous sommes la première compagnie d’assurance à proposer des services de souscription en ligne : I-Go pour l’assurance voyage et Click & Go pour l’assurance automobile », devait-il ajouter. Et d'indiquer ce sera aussi bientôt le cas pour ce qui est des polices d'assurance vie à travers le net grâce au Click For Life. Se voulant une compagnie éco-consciente, la Mauritius Union caresse également un projet de E-Renewal Notice ; en lieu des lettres habituelles, les clients recevront des e-mails pour les informer de leur renouvellement d’assurance. Au niveau des récompenses, pour la deuxième année consécutive, c'est l’agence Four Sights Financial Planning Ltd, représentée par Ricky Roussety, qui remporte le titre dans la catégorie Meilleure Agence de La Prudence. Du côté de la Mauritius Union, la palme est revenue à l’agence Good Harvest, représentée par James Lim.

Kris Lutchmenarraidoo, CEO de Mauritius Union, remettant un trophée à Gérard Leung de Good Harvest

Microsoft mise sur la jeunesse africaine 2013 S'OUVRE sur une note très caritative pour Microsoft. Les programmes YouthSpark et Initiative 4Afrika visent à enrichir la compétitivité du continent sur les marchés mondiaux et à créer des opportunités économiques pour la jeunesse africaine. Initiative 4Afrika s'adresse à l'entreprise africaine dans le cadre de sa contribution à l'essor économique du continent. Les points saillants du projet consistent à accélérer l'adoption des appareils intelligents, à donner plus de pouvoir aux Petites et moyennes entreprises (PME) et enfin, à amplifier les compétences pour générer l'innovation en Afrique. Le projet s'étalant sur une durée de trois ans, d'ici 2016 Microsoft 4Afrika devrait en ligne 1 million de PME, améliorer les compétences de 100 000 membres de la population active, aider 100 000 jeunes diplômés à développer leurs

compétences pour favoriser leur insertion professionnelle. Sans oublier la mise en service de plusieurs millions d'appareils intelligents. Dans la mise en oeuvre du programme Initiative 4Afrika, Microsoft, en partenariat avec Huawei, lancera le téléphone Huawei 4Afrika, un dispositif à la pointe des dernières technologies. Les premiers pays bénéficiaires seront le Maroc, le Nigeria et l'Angola. Tandis que le Kenya sera le premier pays du continent à expérimenter le nouveau réseau de service internet à prix abordable baptisé 'Mawingu'. Les PME africaines se verront aussi offrir la possibilité d'une présence professionnelle gratuite sur le Web. Cette offre débutera en avril au Maroc et en Afrique du Sud. En outre, Afrika Academy, une filiale d'Initiative 4Afrika, offrira des formations gratuites au début du mois de mars pour renforcer les capacités

et développer les compétences des jeunes Africains. Le deuxième programme, YouthSpark, s'inscrit dans le cadre du Corporate Social Investment de Microsoft et vise davantage à remédier au déséquilibre sur le marché du travail en Afrique. En effet, il y a un fossé entre le marché du travail et la main-d'œuvre qualifiée et compétente. Près de 300 millions de jeunes Africains seront touchés par ce projet au cours des trois prochaines années. Lancé le 12 février 2013, Microsoft YouthSpark est une initiative présente dans plus d'une centaine de pays, dont l'île Maurice. En effet, Maurice a été l'un des premiers pays à avoir bénéficier des projets dérivant du programme Microsoft YouthSpark, à savoir : 'Partners in Learning Network', 'Microsoft IT Academy' et 'DreamSpark'. VRISHNI VALAYDON


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FIL CONDUCTEUR

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JOB FAIR DU ROTARY. Un événement incontournable pour les étudiants

Décrocher un diplôme universitaire est devenu indispensable pour les jeunes, à un moment où le chômage affecte de plus en plus ceux qui rejoignent le marché du travail. S’il s’agit d’une priorité majeure, elle ne l’est pas à n'importe quel prix. Pour répondre aux besoins des étudiants qui ne peuvent se rendre à l’étranger, des institutions tertiaires proposent, en collaboration avec des universités réputées, des formations de qualité à des prix abordables

EDUCATION TERTIAIRE

DIPLÔME INTERNATIONAL À PRIX LOCAL ▼ DOROTHY BONNEFEMME

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elisa Arayo, étudiante en Form VI, aspire à une carrière en Business Management. Pour cela, cette étudiante d'Ebène SSS doit, au préalable, obtenir un diplôme dans le domaine. L'idéal serait qu'il soit émis par une université internationale, qui soit reconnue mondialement. Or, étudier à l’étranger coûte très cher. C’est pourquoi vendredi dernier, la jeune fille s’est rendue au Centre Swami Vivekananda pour visiter le Mauritius International University Career and Job Expo 2013, organisé par le Rotary Club de Grand-Baie. Lorsque nous l'avons rencontrée, Melisa affichait le sourire. Elle avait obtenu des informations en abondance et avait décidé, ou presque qu’EIILM University (Mauritius Branch Campus), répondait à ses attentes, avec un degré décerné par la maison-mère, en Inde. Comme EILIM, elles étaient nombreuses les universités présentes à ce salon annuel, qui accueille environ 9 000 visiteurs chaque année. L’ASPECT FINANCIER Leur argument majeur concerne les coûts. En effet, si un étudiant se rend en Inde pour une licence en ingénierie, il dépensera plus de Rs 500 000. A Maurice, pour moins de Rs 300 000, il peut obtenir le même diplôme, en suivant le

Ici, nous transmettons surtout les informations. J’ai mobilisé une équipe de 20 personnes environ. Ce sont des élèves qui étudient le marketing au Centre. L’occasion leur est offerte de tout mettre en pratique Sunil Jeetah, directeur d’EIILM University

même syllabus, en utilisant les même laboratoires et en étant encadrés par des professeurs qualifiés. C’est le cas à la JSS Academy of Technical Education, qui a particulièrement intéressé Pravesh, un étudiant du Collège Royal de Port-Louis, qui est venu à ce Salon d'orientation professionnelle accompagné de ses amis. Etudiant en sciences, il veut embrasser une carrière d’ingénieur civil. « Je ne connaissais pas l'existence de ce Centre. Grâce à ce salon, j'ai eu beaucoup d'informations. Je pense qu’après mes résultats, l’année prochaine, j’irai faire un tour sur ce campus avec mes parents », nous confie-t-il. Pourquoi la JSS Academy ? Pravesh nous répond que c’est la seule université

SATISFACTION. Ces trois étudiantes de Ebène SSS savent désormais où elles entameront leurs études tertiaires

privée à Maurice qui dispense des cours en ingénierie, que le diplôme est délivré en Inde et que certains instructeurs viennent de la Grande péninsule… Il y a aussi l'aspect financier : « Ici, cela coûte moins. Mon frère aîné étudie en Angleterre et mes parents dépensent des

sommes exorbitantes. Alors, je dois rester à Maurice ». Le fait que l’institution tertiaire dispose d’un campus est un atout supplémentaire. « Vu que j'habite à Port-Louis, je pourrai loger sur place. Ce mode de vie m'apportera plus d'indépendance et


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FIL CONDUCTEUR

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m'aidera à sortir du cocon familial, tout en n’étant qu’à quelques kilomètres de la famille », ajoute-t-il. La JSS Academy a en effet consenti à des investissements importants pour offrir le meilleur à ses étudiants. « Environ un million de roupies a été injecté dans chacun des laboratoires, et nous possédons une bibliothèque spacieuse, un service wifi, un gymnase, un service de ‘catering’… Question logement, nous pouvons accueillir 48 garçons et 24 filles. En ce moment, nous avons même des Mauriciens qui habitent sur le campus. Ils ont alors l'opportunité de connaître la vie dans les zones universitaires », explique Avishka Ferag-Laloo, la chargée de Marketing et de Communication. Sophia, étudiante à l'Ecole du Nord, ne regrette pas non plus d'être allée au Salon d'orientation professionnelle. Vêtue d'une paire de jeans, les cheveux blonds lâchés, elle était accompagnée d'un ami venu s'enquérir, comme elle, des différentes possibilités de formation. D’autant que cette jeune habitante de Trou-aux-Biches n’a pas encore fait son choix de carrière. LES AVANTAGES D’UN JOB FAIR Après avoir visité les différents stands, elle nous a expliqué avoir surtout retenu les propositions du Centre d'Etudes Supérieures de la Chambre de Commerce et d'Industrie de Maurice. Sise à Ebène, cette institut propose, entre autres, un BTS Gestion PME-PMI, un DU de Comptabilité, une Licence de Gestion, le Master Management International et le Master Administration des Entreprises. Sophia, elle, est surtout attirée par des cours de Sciences Po. Ce qui tombe bien. Ashraf Joomun, le directeur du Centre d'Etudes Supérieures, fait ressortir que depuis peu, Sciences Po Aix, à travers son institution, permet aux Mauriciens d'acquérir des diplômes accrédités par des universités françaises, et ce sans quitter le pays. Question coûts, Ashraf Joomun avance Rs 250 000 pour un BTS, 6 000 euros pour un Master et 3 700 euros pour une Licence de l'Université de Poitiers, et 8 500 euros par an pour les cours de Sciences Po. Les exposants du Salon n’ont pas fait les choses à moitié. Dépliants, brochures, plumes et cartes de visite étaient mis à la disposition des intéressés. D’ailleurs, lorsque nous avons rencontré Melisa Arayo, elle tenait à la main un sac en toile noir portant le logo d'EIILM University. Le directeur, Sunil Jeetah, avait même pris le soin d'y faire inscrire « Register now for any degree and get free ACCA tuition », sans oublier les coordonnées de l’université. Face à la concurrence, il fallait en effet trouver tous les moyens pour attirer les futurs élèves. Sunil Jeetah, évoque, à ce sujet, la Foundation Course, qui est gratuite pour tout élève n’ayant qu’un A Level. « Il a droit à huit mois de cours sans dépenser un sou. Ensuite, il pourra entamer ses études pour l'obtention d'un degré. A ceux qui ont obtenu 3 A, nous offrons aussi une bourse de trois ans », ajoute-t-il. Pour informer le public de ces offres,

Les exposants du Salon n’ont pas fait les choses à moitié. Dépliants, brochures, plumes et cartes de visite étaient mis à la disposition des intéressés quoi de mieux que le Mauritius International University Career and Job Expo. C’est d’ailleurs la quatrième participation d’EIILM University à cet événement. « Ici, nous transmettons surtout les informations. J'ai mobilisé une équipe de 20 personnes environ. Ce sont des élèves qui étudient le marketing au Centre. L’occasion leur est offerte de tout mettre en pratique », explique notre interlocuteur. C'est sous l'œil attentif de Sunil Jeetah que les stagiaires, papier et plume à la main, notent les coordonnés des visiteurs qui affichent de l'intérêt pour les cours dispensés par EIILM University. « Ce Salon nous permet d'obtenir légalement des infos sur les élèves potentiels. Après le salon, nous allons les contacter. L'an dernier, cent

de nos nouvelles recrues nous avaient approchés lors de ce Job Fair », nous confiet-il. MÉTHODE GAGNANTE Même son de cloche du côté de JSS Academy. Avishka Ferag-Laloo, toute souriante, explique que participer à ce salon d'orientation professionnelle est une tradition. Les étudiants potentiels sont invités à inscrire leur nom, leur adresse, et leur combinaison de matières, et vers la fin de l'année, JSS Academy les contacte. « S’ils sont toujours intéressés, nous leur donnons davantage de renseignements et de conseils. Ainsi, ils pourront faire leur application », ajoute-t-elle. Une méthode gagnante, puisque suite à l'édition 2012, JSS avait recruté environ 80 étudiants. Ce qui, finalement, n’est pas autant que cela, vu le nombre de visiteurs du Salon. Ainsi, dès 10h30, le Centre Swami Vivekananda était en effervescence. Voitures, bus, motocyclettes et autres véhicules étaient garés dans la cour. Sur l'esplanade, c’était la grosse foule. En uniforme ou en civil, accompagnés de leurs enseignants, d’amis ou encore de leurs parents, les étudiants attendaient leur tour. C’était le cas de Melisa Arayo, Shameen Takun et Smakshi Cowlassur. Ces étudiantes du SSS d'Ebène s’étaient mises en tête de trouver un établissement où effectuer des études tertiaires. Idem pour Ashfaaq Carimbaccus, un habitant de Flacq, qui venait d’obtenir ses résultats de HSC et qui souhaite suivre des cours en ingénierie. « J'aurais voulu partir à l'étranger, mais c'est trop onéreux », nous confie-t-il d’emblée. Ainsi, lorsqu'il a entendu parler du Salon, il a fait le déplacement en com-

pagnie de ses parents. « Je peux prendre une meilleure décision lorsqu'ils sont avec moi », avoue le jeune homme. « Le choix final lui revient », intervient alors sa mère, Farizah, en riant. Ce choix, il l’a fait le jour même, puisqu’il devait nous confier, une quinzaine de minutes plus tard, qu’il entamerait des études au MITD. PANOPLIE DE CHOIX Etudier à l'étranger continue toutefois d’être le choix de nombreux jeunes. Sarah Yeung, de chez OVEC, qui représente plusieurs universités, précise que les pays qui ont la cote sont l'Australie, le Canada et la Malaisie. « Le pays des kangourous attire, parce qu'après deux ans, l'étudiant peut faire une demande pour un permis de résidence. Il peut, dès lors, y vivre et travailler. Idem pour le Canada, qui offre la possibilité aux étudiants d'émigrer dans le pays. Pour la Malaisie, c’est surtout par rapport aux coûts », explique-t-elle. La Chine est également de plus en plus convoitée. Pour preuve, la pétillante Zhang Lu est venue spécialement à Maurice dans le cadre du Job Fair. Cette dernière est la Chief Consultant of Study in China pour le compte de la compagnie SICAS (Study in China Admission System), qui regroupe 300 universités et propose 35 000 programmes, dont 4 000 sont en anglais. Les prix sont abordables et un site est même mis à la disposition des intéressés. En outre, il y a un représentant local, en la personne du Dr Prakash Rambarun, pour aider ceux qui le souhaitent. Preuve qu’en matière d’éducation tertiaire, le Mauricien dispose maintenant d’une panoplie de choix répondant à ses besoins, ses désirs, ainsi qu’à sa bourse…


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GROS PLAN

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Pour profiter des opportunités qu'offre l'offshore africain, le cabinet mauricien BLC Chambers, et Harney Westwood & Riegels, son homologue des Iles Vierges Britanniques, ont conclu, la semaine dernière, un accord qui devrait leur permettre de se positionner en leader des services juridiques sur le continent

OFFSHORE

BLC CHAMBERS RENFORCE SA POSITION ▼ JESSEN SOOPRAMANIEN

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e positionnement de Maurice comme plateforme d'investissement en Afrique se poursuit. La semaine dernière, Harney Westwood & Riegels, cabinet spécialisé dans l'offshore des Iles Vierges Britanniques, a paraphé un accord avec BLC Chambers, de Maurice, afin d'accroître sa présence sur le continent noir. Ce partenariat permettra aux clients des deux cabinets d'avoir accès à une plus grande gamme de services juridiques et sociaux. Harney Westwood & Riegels porte un intêret particulier à l'Afrique depuis quelque temps, étant donné l'importance que prend le continent dans le secteur offshore. Pour preuve, en 2011, le cabinet s'é-

tait attaché les services de l'avocat Patrick Colegrave aux dépens de son concurent, Walkers. L'avocat d'affaires se spécialise en effet dans la région de l'Afrique australe, et utilise le Zimbabwe comme base d'opération. De son côté, BLC Chambers est membre de l'Africa Legal Network (ALN), un réseau présent dans quelque 14 pays, dont le Botswana, le Burundi, l'Ethiopie, le Kenya, le Malawi, le Mozambique, la Tanzanie, l'Ouganda, le Rwanda, le Soudan et la Zambie. « Au cours des 18 derniers mois, Harneys a travaillé systématiquement sur le développement de nos activités en Afrique, et cette nouvelle association avec BLC Chambers est tout à fait conforme à notre objectif d'être le leader incontesté dans le secteur offshore du continent », a déclaré Peter Tarn, Global Managing Partner de Harney

Westwood & Riegels. Iqbal Rajahbalee, Managing Partner chez BLC Chambers, a quant à lui parlé d'une plate-forme unique pour la promotion et le développement des affaires sur le continent noir. « La synergie développée avec une entreprise aussi respectée que Harneys élargira la portée mondiale de BLC, ainsi que la gamme de services que nous pouvons offrir à nos clients. Nous croyons qu'ensemble, Harneys et BLC seront le premier choix pour les activités offshore en Afrique et en Asie », at-il affirmé. « L'île Maurice est une juridiction importante pour l'Afrique dans un contexte offshore. Elle nous positionne, selon nous, pour devenir un chef de file des services juridiques sur le territoire africain », a pour sa part ajouté Patrick Colegrave, conseiller de Harneys Westwood & Riegels

COI

Jean-Claude de L’Estrac en mission en Afrique LE SECRÉTAIRE général de la Commission de l’océan Indien (COI), Jean-Claude de L'Estrac, participe actuellement à la 23e réunion des organisations régionales de la région de l’Afrique orientale et australe (AfOA), qui se tient du 18 au 21 février, à Arusha, en Tanzanie, pour préparer le 11e Fonds européen de développement (FED). Il participera également, du 22 au 28 février, à Livingstone, en Zambie, à une réunion de haut niveau sur la mise en place de la zone de libre échange par la Tripartite composée du Marché commun de l’Afrique orientale et australe (COMESA), la Communauté de développement d’Afrique australe (SADC) et la Communauté de l’Afrique de l’Est (EAC) Les travaux de l'AfOA portent sur le suivi des projets communs des organisations régionales et sur la programmation du 11e FED. Parmi les thèmes principaux abordés figurent l’amélioration de la coordination et des modalités de coopération entre les organisations régionales de la région AfOA, l’efficacité de l’aide, les mécanismes financiers, l’amélioration de l’impact des programmes régionaux, le dialogue politique et la transposition des engagements régionaux aux niveaux nationaux.


ENTREPRENDRE

< 17 PHOTOS : NICHOLAS LARCHÉ

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FAROUK HOSSEN OPTICIANS

DITES ADIEU AUX REFLETS !

Ceux qui ont déjà porté des lunettes le savent : il n’y a rien de plus pénible que les reflets qui viennent parasiter votre vue. Afin d’offrir un meilleur service à ses clients, Farouk Hossen Opticians a investi dans des équipements de pointe afin de réaliser elle-même le revêtement antireflet de ses verres optiques ▼ JAMIROUDDIN YEADALLY

UNE FABRICATION EN PLUSIEURS ÉTAPES

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es Mauriciens désirant acheter des lunettes avec des verres antireflets n’auront plus à acheter des verres fabriqués à l’étranger. Cela fait en effet deux semaines que Farouk Hossen Opticians s’est dotée d’appareils allemands derniercri permettant de faire de l’« anti-reflective coating ». Un tout nouveau département a d’ailleurs été créé, au sein de la compagnie, pour s’en occuper. Les travaux de polissage, de surfaçage et antireflet effectués sur les verres ont pour objectif de garantir une meilleure vision. « L'antireflet, aussi appelé revêtement antireflet, améliore à la fois votre vision à travers vos lentilles, ainsi que l'apparence de vos lunettes. La technique antireflet sur les verres aide à avoir une vision plus nette, avec moins d'éblouissement, surtout en conduite nocturne, et un meilleur confort d'utilisation prolongée de l'ordinateur, relativement au port de verres sans revêtement antireflet. L’objectif de cette technique est d’éliminer la réflexion de la lumière à partir des verres, permettant à au moins 99,5% de lumière de passer à travers les lentilles », souligne l’optométriste Reihaz Ismail. Ce dernier, le neveu de Farouk Hossen, ajoute que la technique antireflet a pour

avantage additionnel l'élimination des réflexions de lumière provenant des surfaces avant et arrière des verres. En plus de leurs vertus physiologiques, les verres antireflets ont aussi des atouts esthétiques. « Ils sont cosmétiquement plus attrayants. C’est pourquoi on note une grande demande pour ce genre de verres dans plusieurs pays industrialisés, y compris à Maurice », observe le Dr Ismail. INVESTISSEMENT DE PLUS D’UNE DIZAINE DE MILLIONS Pour répondre à cette demande, Farouk Hossen Opticians devra maintenir un rythme de fabrication élevé. « On fabrique jusqu'à 70 paires de verres en plastique et en verre

quotidiennement. Par contre, les verres antireflets demandent un minimum de trois heures et demie de travail », nous confie notre interlocuteur. Question prix, l'optométriste précise que tout dépend de la qualité des verres. « Les coûts varient normalement entre Rs 200 et Rs 900, selon la qualité des verres. Il y a ceux faits en plastique et ceux en verre, et cela dépend aussi du nombre de couches antireflets ajoutés », nous dit-il, tout en précisant que de nos jours, une grande majorité de gens préfèrent le port de verres antireflets. C’est Farouk Hossen Optical Manufacture Ltd (FHOML), une filiale spécialisée dans le surfaçage des

verres semi-finis et le polissage, qui se chargera d’ajouter le revêtement antireflet. Installée à la rue Saint Georges, à Port-Louis, elle compte une dizaine d'employés. Quatre d'entre eux sont responsables de la fabrication des verres antireflets. La mise en place de ce nouveau département, ainsi que l'achat des appareils, a nécessité un investissement de l'ordre de plus d'une dizaine de millions de roupies. Le groupe Farouk Hossen Opticians a, en ce sens, bénéficié de l’assistance technique du Mauritius Business Growth Scheme du ministère du Commerce et de l'Industrie.

Sous une température constante, les verres sont d’abord soumis à une session de pré-lavage. Ceux-ci sont nettoyés dans un appareil appelé l’Ultrasonic Cleaner afin d’enlever toutes les matières chimiques présentes dans les verres. Puis c’est au tour des chimistes d’entrer en action. Ils ont pour tâche de placer un ‘hand coat’ sur les verres en plastique, chose que ne nécessitent pas ceux faits en verre. Vient ensuite le lavage général des verres. La quatrième étape consiste à placer les verres dans un four, pendant une heure, afin de leur enlever toute humidité. Enfin, la cinquième étape, qui est la plus importante, consiste à appliquer les couches anti-reflets sur les quatre surfaces des verres. L'étape finale est très simple, car celle-ci comprend l'application du ‘water repellent’ sur les verres, dans le but de les protéger contre l'humidité. Les verres sont ensuite envoyés dans l'atelier d'assemblage, où des professionnels en montage de verres exécutent la délicate mission de les assembler soigneusement. Le produit fini est ensuite envoyé dans les magasins respectifs, pour être livrés aux clients.

40 ANS D’INNOVATIONS Le groupe Farouk Hossen Opticians a ouvert un premier cabinet en 1972, avec trois employés. Aujourd'hui, la compagnie, experte dans les montures et les verres optiques, compte 15 succursales à travers l'île, et plus d'une cinquantaine d'employés. Elle est d’ailleurs en pleine expansion, puisqu’une nouvelle branche ouvrira ses portes, à Rodrigues, dans les semaines à venir. La compagnie, qui travaille avec les grandes entreprises optiques du monde, telles que Hoya, d’Afrique du Sud, Essilor, de France et Indo, d’Espagne, a également pour objectif, durant les mois à venir, l’informatisation de ses activités.


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GREEN BUSINESS

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VANILLE ET DÉCOUVERTE LTD

L’ÉPICE AUX MILLE PRODUITS PHOTOS : NICHOLAS LARCHÉ

Créée en 2008, avec pour but de promouvoir la vanille mauricienne, Vanille et Découverte Ltd a à sa tête un artisan du goût. Passionné avant tout par son métier, Jean-Christophe Chauvet a ouvert à Capital les coulisses de son entreprise

▼ VRISHNI VALAYDON

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ne incursion dans un nouveau créneau de l’agroalimentaire naturelle. C’est ce que vous fait découvrir Capital, cette semaine, grâce à Vanille et Découverte Ltd, qui commercialise et exporte, depuis 2008, de la vanille sous la marque Culture Vanille. En sus d’être 100% mauricien, le produit est 100% naturel. Rencontré jeudi dernier, le directeur de cette entreprise nous a parlé des problèmes administratifs

découlant de la certification ‘FLO-CERT’ ou ‘Agriculture Biologique’, mais aussi de l’avenir de la vanille mauricienne. Vanilla Planifolia. Tel est le nom scientifique de la vanille cultivée à Maurice. Il s’agit de la variété de vanille qui détient le plus important taux de vanilline naturelle avec des concentrations aromatiques prononcées. Bref : un produit idéal pour la transformation. Jean-Christophe Chauvet l’a vite compris, lui qui a eu l’idée de commercialiser des produits de qualité dérivés de la vanille. Ainsi, sa compagnie produit, à ce jour, une panoplie de

65 différents sucres vanillés, 12 variétés de sucres colorés naturels, ainsi que plus de 35 différentes saveurs de thé. DU RHUM À LA VANILLE En ce qu’il s’agit de ces derniers, Jean-Christophe Chauvet teint à préciser que les thés vanillés, qui sont vendus en vrac pour ne pas affecter le processus de maturation, sont des thés noirs ou verts qui passent six semaines « en immersion » avec les gousses de vanille. S’enchaînent ensuite six semaines d’immersion, mais cette fois dans de la poudre entière de vanille. Cette

méthode d’imprégnation permet, entre autres, d’assurer un résultat parfait en bouche, tout en étant sublime pour le nez. Vanille et Découverte cultive aussi des épices telle la cannelle, fabrique de la poudre de curry selon une recette venue du Pendjab et commercialise déjà du café-vanille, Jean-Christophe Chauvet nous confie qu’il est en pourparlers avec Oxenham pour la fabrication d’un rhum à la vanille authentique. Plusieurs autres projets l’intéressent, comme la création d’un bonbon à la vanille, ou l’« encapsulage » textile à la vanille.

Vanille et Découverte produit, à ce jour, une panoplie de 65 différents sucres vanillés, 12 variétés de sucres colorés naturels, ainsi que plus de 35 différentes saveurs de thé


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La compagnie utilise un procédé totalement naturel qui respecte le produit et le consommateur. Elle fait ainsi « vivre quelques familles mauriciennes », puisqu’elle rachète la production brute de petits planteurs à travers l’île à un prix plus cher que celui du marché. Ce qui n’est pas le cas ailleurs, par exemple à Madagascar ou en Indonésie, où le coût de la main-d’œuvre est beaucoup plus faible. Comme nous l’explique notre interlocuteur, cela contribue à rendre la vanille mauricienne moins compétitive. La société distribue d’ailleurs de la vanille de Madagascar et de Papouasie Nouvelle-Guinée, entre autres, à petite échelle, et sur demande. Cependant, force est de constater que Culture Vanille ne détient pas la certification ‘FLO-CERT’, qui garantit que la production est issue du commerce équitable. JeanChristophe Chauvet nous explique que pour la recevoir, tous les planteurs avec qui il travaille doivent signer un document les engageant en ce sens. Or, ces derniers refusent catégoriquement de le faire. Notre interlocuteur explique ainsi qu’il a déjà enclenché les démarches, mais que cela fait deux ans et demi que les procédures stagnent à cause des signatures qui font défaut. FORMATION PARTICIPATIVE L’entreprise, qui s’engage aussi à produire de la vanille 100% naturelle, se heurte encore une fois à l’absence de certification pour le prouver, car il est exigé, par exemple, que les sols soient purgés de pesticides pendant au moins 3 ans. De plus, le problème de la certification biologique est qu’elle ne garantit pas la qualité gustative, car les produits sont certifiés par exclusion. En d’autres mots, le produit n’est pas évalué par rapport à ce qu’il a, mais plutôt à ce qu’il n’a pas. Toutefois, loin d’être abattu, Jean-Christophe Chauvet nous explique qu’il se doit de bien faire son travail en bon artisan du goût qu’il est. Ainsi, pour avoir un meilleur rendement et une équipe très soudée, il fait de la formation participative ou de « l’école réciproque » avec ses

BUSINESS. Jean-Christophe Chauvet avance que sa compagnie fait vivre quelques familles mauriciennes

LÀ OÙ TOUT A COMMENCÉ L’aventure Vanille et Découverte débute quelques années de cela, lors d'un voyage de Jean-Christophe Chauvet à Maurice. Alors simple touriste, le Français cherche à ramener de son séjour chez nous un souvenir typiquement mauricien. Malheureusement, il se rend bien vite compte que Maurice est dépourvu d'artisanat local, car tous les souvenirs qu’il trouve sont « Made In China ». C’est de là que vient le déclic. Notre interlocuteur s'installe à Maurice avec, en tête, l’idée d'investir dans l'artisanat local. De 2007 à 2008, il se lance dans la maroquinerie de luxe et la joaillerie. Il dessine, entre autres, une collection de bijoux en argent. Touché de plein fouet par la crise financière, il décide, en 2008, de se lancer dans un nouveau créneau : la vanille mauricienne, qu’il qualifie de « produit superbe », puisqu’elle est idéale pour la transformation grâce à ses exhalaisons fortes et son degré de vanilline élevée. C'est ainsi que naît Culture Vanille, la marque de vanille de Vanille et Découverte Ltd.

D’ÉLIXIR DE JEUNESSE À ANTIDÉPRESSEUR La vanille est désormais omniprésente dans la gastronomie mauricienne, mais aussi dans les produits de beauté ou de parfumerie. Outre son arôme sucré, ses diverses propriétés, découvertes au fil des siècles, sont aussi largement exploitées. La vanille est ainsi un excellent rempart contre le vieillissement et les méfaits du temps. En effet, sa richesse en phénols en fait un élixir de jeunesse naturel. Elle aurait également des propriétés restructurantes, purifiantes, hydratantes, nourrissantes et adoucissantes, d’où sa régulière utilisation en cosmétologie. D'ailleurs, la vanille de Madagascar est au cœur de la formule anti-âge de Chanel. Les propriétés aphrodisiaques de la vanille, dues à ses essences volatiles stimulantes pour les sens, sont tout aussi reconnues à travers le monde. L’extrait de vanille est également un antiseptique naturel. Selon un remède de grand-mère, un morceau de coton imbibé d’extrait de vanille aurait le pouvoir de calmer les douleurs consécutives à l’extraction d’une dent. Également réputée pour ses propriétés stimulantes, la vanille permettrait, par ailleurs, d’améliorer la mémoire et la concentration en agissant sur la fatigue intellectuelle. Au même titre que le chocolat, elle serait, par ailleurs, un antidépresseur et un antistress naturel. Sachez aussi que la vanille est un allié pour les intestins délicats. Elle facilite notamment la digestion et permet de réguler l'appétit. Par ailleurs, reconnue pour stimuler le système nerveux, l'huile essentielle de vanille serait antispasmodique, et est préconisée en cas de dépression ou d'hystérie. Elle aurait également des vertus permettant de lutter contre les rhumatismes et la mélancolie. Les Aztèques l’utilisaient également comme diurétique et comme dépuratif, alors qu’en Côte d’Ivoire, elle guérit les otites et qu’en Malaisie, elle fait tomber la fièvre.

planteurs. Les cours de formation bénéficient ainsi à tout le monde, car chacun partage son expérience professionnelle. Par exemple, notre interlocuteur explique aux cultivateurs comment maîtriser l’apport à la terre. Il faut, en effet, qu’il n’y ait pas trop de nitrates et qu’on supprime les intrants chimiques, autant que possible, pour obtenir une production qualitative. Jean-Christophe Chauvet insiste aussi pour qu’aucune fleur ou plante aromatique ne soit planté sur le même terrain que ses vanilliers. En effet, les arômes de la vanille pourraient se mélanger aux arômes des autres plantes, enlevant ainsi sa noblesse à la vanille. De plus, les plantes aromatiques sont friandes des nutriments dont le vanillier a besoin pour bien pousser. D’autant plus qu’une fois plantée, ce n’est qu’après quatre ans que le vanillier produira ses premières gousses. PRODUIT DE LUXE Que de peine, en effet, pour récolter, au final, une orchidée qui fleurira pendant un jour seulement, donc une seule production de vanille par an (avril à juin). Et encore ! Après la cueillette, le travail est loin d’être fini. S’ensuit encore neuf mois pour que la vanille soit commercialisable. « La nature prend son temps, donc Culture Vanille prend le temps de la nature », ajoute notre interlocuteur. En revanche, la vanille chimique ou de synthèse, qu’on trouve sur tous les marchés, demande bien moins de soin, d’attention et de patience. En effet, alors que l’arôme de vanille naturelle compte 200 composées chimiques, ainsi que de nombreux nutriments, la vanille de synthèse est fabriquée à partir d’un composé chimique très simple et facile à dupliquer. En outre, la vanille de synthèse peut être faite à partir de champignons, ou même de pâte de papier. Ainsi, alors que la vanille de synthèse est très peu cher, les gousses de vanille gourmet coûtent de 100 à 150 le kg, alors que dix gousses reviennent à Rs 400. Le coût est l’une des principales raisons pour lesquelles

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l’entreprise a, prioritairement, un marché export. Cependant, comme nous l’explique JeanChristophe Chauvet, il y a aussi, à Maurice, un marché de niche composée d’épicuriens, et d’amateurs de goûts. S’ajoute à cela les chefs pâtissiers, mais aussi tous ceux qui ont un lien direct ou indirect avec la convivialité de la table. Alors que l’entreprise écoule principalement ses produits en Europe et en Amérique du Sud, elle est aussi tentée par les marchés émergents, comme l’Afrique. Si le succès n’y est pas encore au rendez-vous, c’est surtout parce que le marché africain a deux problèmes. Il y a d’abord un problème de mœurs culinaire et de mœurs de consommation : la vanille vient du Mexique et elle est très peu connue et utilisée dans la cuisine africaine. D’autre part, la vanille est un produit de luxe. Elle a, en effet, un certain coût et très peu d’apport nutritif. Or, dans une situation vivrière comme en Afrique, la vanille naturelle n’est pas un produit à acheter, d’autant plus que l’on peut se procurer l’arôme synthétique à bien moins cher, c’est-à-dire à 4 le litre. Notre interlocuteur ne cache pas, malgré sa bonne humeur, que son commerce a été touché de plein fouet par la crise économique. « A l’époque, nous avions 80 hôtels dépositaires et aujourd’hui, nous n’en avons que 5 », nous explique-t-il. A ce jour, beaucoup d’hôtels font de la consignation, et comme la compagnie n’utilise pas ce procédé, elle a perdu énormément de clients. Peut-être est-ce le bon moment de diversifier ses activités. Ainsi, outre les produits alimentaires, Vanille et Découverte lancera, fin 2013, des produits pour le bien-être, principalement des produits pour les spa. Ainsi, une gamme bien-être complète, faite d’exfoliants et d’huiles essentielles à la vanille, sera commercialisée, ainsi que des bougies et du savon. En attendant, peut-être, d’exploiter le fait que la vanille mauricienne, comme le juge Jean-Christophe Chauvet, est parfaite pour faire du parfum.


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POST SCRIPTUM

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Despite economic development and remarkable progress in the social field, poverty does exist in Mauritius. Rapid modernization and industrialization has lead to income inequality in the population, leading to an increase in number of pockets of poverty. This is a common phenomenon experienced by most developing countries

SHORT AND MEDIUM CHALLENGES

POVERTY STILL PERSISTENT Y REVIEW BY ECONOMIST VIRENDRA POLODOO

es, the progress has been remarkable. The standard of living has changed over the years in terms of increased life-expectancy, lowered infant mortality, high literacy, high participation rate of children in schools, improved infrastructure, leisure and sports etc; Mauritius has a life expectancy at birth of 72 years in 2011 compared to 69 years in 1990; The adult literacy rate rose from 79.9% in 1990 to 84.3% in 2012; the primary school enrolment is almost 100%; the infant mortality rate (per 1,000 live births) dropped from 20.4 in 1990 to 14.4 in 2012; the unemployment rate, being a major concern for the country presently hovers around 8%; the extreme poverty is almost negligible (less than 1% of the population is found below the poverty line). Due to sustained development in the social sector, Mauritius, second Sub-African country, now stands among high Human Development countries. In 2003, Mauritius shifted from medium development to high with a Human Development Index (HDI) value of 0.800; based on the latest UN Human Development Report, Mauritius has an HDI value of 0.804 and ranked 81 among 182 countries. According to the progress to tract the 8 Millennium Development Goals, Mauritius, through sustained policies and actions, has already achieved almost 6 goals in the eradication of extreme poverty, achievement of primary school enrolment, reduction of child mortality, improvement of maternal health, sustainable environment, and economic development. SOCIAL DEVELOPMENT Despite these remarkable economic performances and sustained social developments, Mauritius still has to respond to many challenges: there are a number of short and medium term challenges; these relate to productivity, erosion of trade preferences, exchange rate fluctuations, budget deficits and unemployment. Consequently, these are impacting on social development thus leading to environmental degradation, poverty issues such as problem of social exclusions etc. An over-

all assessment of the poverty situation in the country is highlighted in the following paragraphs. In Mauritius, government has implemented several social welfare programmes to bridge the gap between poor and nonpoor. This include the distribution of social aid to needy people, subsidies on basic food item, ZEP programme in schools to enhance level of education, micro-financing to small and medium enterprises, female empowerment in labour market .

Mauritius does not have a national poverty line. However, on the basis of relative poverty measurement and data collected at Household Budget Surveys, the poverty situation is assessed by using a poverty line defined as ‘half median monthly household income per adult equivalent’

trast, research has shown that there are people living in severe poverty. The Relative Development Index for administrative regions, Municipal Wards and Village Council Areas identified the least developed regions in the country. The Trust Fund of Social Integration for Vulnerable Groups (set up in 2001) identified 229 pockets of poverty. The qualitative study conducted by DCP pointed out that there were people struggling for basic food. As a matter concern poverty has even been linked to a particular ethnic group that is, poverty perceived as ‘malaise creole’. These perceptions of poverty are evidence that people show their concern and this concern has accentuated the need for good measurement. Poverty is not highly prevalent in Mauritius as compared to the Sub-Saharan African countries where millions of people are struggling to live below a $1 a day, millions people dying due to diseases and hunger, millions of children in labour instead of being at school etc. However, poverty does exist in Mauritius; there exist pockets of poverty across the country.

In the 2008/09 National Budget, the Government provided Rs 395 million for the setting up of the Eradication of Absolute Poverty (EAP) Programme, an integrated development project which targets the households in the 229 pockets of poverty. In 2009, the Government has set up the National Empowerment Fund as an institutional framework to strengthen the role of various policy programmes such as the Empowerment Programme, EAP, Decentralised Cooperation Programme (DCP), etc. But despite the government policies, reforms and actions, poverty is still persistent in Mauritius. Poverty is a complex and multifaceted issue. This has always been of concern for everybody. Many studies and policy programmes have been put forward to assess poverty situation in the country and also to target the poor. It is worth noting that the proportion of people living below $1.25 per day, international poverty line, is almost negligible in the country. In con-

‘MALAISE CREOLE’ According to the latest CSO publications on poverty analysis report, it is noted that extreme poverty is almost negligible in Mauritius; the proportion of population living below the $1.25 (PPP) a day, so called US $ 1 a day, is estimated to be less than 1%. As compared to other Sub-Saharan African countries like Zambia, Nigeria, etc., poverty is relatively very low in Mauritius. According to the Millennium Development Goal 1 – Eradicate extreme poverty and the target being to halve the proportion of poor by 2015 - Mauritius has already achieved this target. However, an analysis on qualitative assessment on poverty conducted by Decentralised Cooperation Programmes relates that there are Mauritian people who are struggling for basic foods. Mauritius does not have a national poverty line. However, on the basis of relative poverty measurement and data collected at Household Budget Surveys, the poverty situation is assessed by using a poverty line defined as ‘half median


POST SCRIPTUM

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monthly household income per adult equivalent’. In 2010, the poverty line was estimated at Rs 3,821, around 8.5% of the population was deemed to be poor. The reports relate that poverty is highly prevalent among single member households (10.3%), female headed households (11.9%), one parent households with unmarried children only (13.5%), households with large number of dependent children; heads of households with educational attainment below Standard VI (13.2%) and being inactive (11.0%) were found most vulnerable. The report also highlighted that the income disparity between poor and households that is, the household income for the poor (Rs 7,055) was three times lower than that of all households (Rs 22,242); poor households were found highly reliant on government social security benefits that is, basic pensions and social aid. It was noted that if government social security benefits are discontinued the poverty incidence would double; poverty rate would increase from 7.9% to 15.9%). The report also sheds light on the household tenure of poor persons. It was found that 82% of the poor households owned a dwelling against 92% for all households. In terms of household goods and durables, poor households were more likely to possess television (85%), refrigerator (63%), fixed telephone (41%), mobile phone (48.5%); it is worth noting that the proportion of poor households with mobile phones in 2001/02 was almost negligible. As regards principal use of cooking fuels, poor households have already switched off to cooking gas. In 2006/07, nearly 90% of the poor households used cooking gas and thus, only 10% of them had recourse to cheaper fuels like wood and kerosene. The share of expenditure on food and non-alcoholic beverages, also a measure of economic well-being, decreased from 42% in 1986/87 to 32% in 2012. This implies that people are better off. The modernization, industrialization and increasing economic growth has lead to the growing income inequality in the population and increasing number of pockets of poverty. Indeed, this phenomenon is quite common in most developing countries. The Gini Coefficient,a measure of income inequality, dropped from 0.445 in 1980/81 to 0.388 in 2012. A Gini nearing to 1 means perfect inequality and 0 no inequality. The unequal distribution of income in the population gives rise to growing number of pockets of poverty. The CSO publication on Relative Development Index based on 2000 Housing and Population Census data shows the administrative regions with least developments. These least developed areas are more concentrated in the island of Rodrigues and the east, west and south part of the island of Mauritius. In 2010, the Trust Fund for Integration of Vulnerable Group has come up with a list of 229 pockets of poverty across the island of Mauritius. In 2011, the Decentralised Cooperation Programme has come up with a report on qualitative study on poverty assessment. In the overall assessment, the author has highlighted the profiles of the

poor and some assessment of policies in the country. The report also presents that poverty is highly correlated with gender, employment, level of income, level of education, geographical areas etc. It has also noted that poverty is also related to ethnicity. The author raised the issue where poverty was characterized as ‘Malaise Creole’. And also that poverty is prevalent among fisherman living in coastal areas. The main assessments of the pilot study are as follows:-people are finding it difficult to enjoy even a basic diet; high degree of indebtedness in poor households; and difficulty in paying utility bills and purchase of basic food items. The eradication of poverty is on the agenda of the government. Government, together with private organisations and assistance of international agencies like the UNDP, IMF, World Bank etc. is making concerted effort to eradicate poverty in the country. Various social welfare programmes and policies have been implemented. Some examples of the social welfare programmes are as follows:●

Distribution of social security benefits – old age pension to ensure proper standard living for elderly people aged 60 years and over, widows pension, invalid pension, social aid for poor households etc, subsidy on flour, ration rice and cooking gas; Free education at primary and secondary education; distribution of books in primary education; distribution of daily bread ‘pain maison’ in primary schools; distribution of food in selected schools under Zone Education Prioritaire programmes; Industrial and vocational training for children having not passed the final stage of primary education; distribution of computers in schools; Free health services in government hospital and area health centres; health services through ‘Caravane de Santé’ in different regions of the country; school and domiciliary visit of health personel; Sensitization campaign on HIV in schools and workplaces;

Free transport facility to elderly, invalids and school going children;

Low interest housing loan for building of houses;

Empowerment Programme set up in 2006 in view of empowering unemployed people and also women having lost their jobs; Financial services such as Micro-credit scheme to empower women entrepreneurs.

According to figures published by the CSO, the Government expenditure on ‘Community and Social Welfare’ worked out around Rs 30 Billion every financial year over a total government expenditure of Rs 50 Billion, thus indicating that Government disburses more than 50% of the government expenditure to social and welfare development. Together with these social welfare programmes, several poverty alleviation programmes were set up which are as follows:●

Trust Fund for the Social Integration of Vulnerable Group (2001) set up in view of addressing the need of the poor people who are excluded from the main stream of socio-economic development;

A Nou Diboute Ensam (1999) aims at promoting subsidies and micro credit schemes to the vulnerable groups.

IFAD Community Development Programme (2000) aims at bringing disadvantaged people within an organizational framework;

Levé Deboute (1999) focuses at income generating activities and community developments in Rodrigues;

Decentralised Cooperation Programmes (2006) funded by European Union to fight against poverty in Mauritius and Rodrigues by improving the delivery of social services and complementing the resources of vulnerable groups;

National Empowerment Fund (2008) aims to fight against poverty.

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Poverty is a complex and multifaceted issue. Many studies and policy programmes have been put forward to assess poverty situation in the country. It is worth noting that the proportion of people living below $1.25 per day, international poverty line, is almost negligible in the country


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CORPORATE

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TRIPLE CONNECTIVITY

The Basics for a better Mauritius!

As a new world emerges and Mauritius expresses more difficulties to sustain its move towards development, new ideas and projects are being exposed to boost economic growth and give our country the means to reach new heights ▼ THIRUTHIRAJ A. PATHER

Figure 1. The Components of Triple Connectivity

TRIPLE CONNECTIVITY

N

ew economic pillars are being developed, new markets are being sought and prospected, new measures are being implemented to transform Mauritius into a worldclass platform where businesses can comfortably be seeded and prosper. Our ties with African neighbours are being strengthened to benefit from the Resurgence of the continent. The “Chindia bloc” is being seduced to the unmatched sexiness of the Mauritian shores. Our quest for a Better “Mauritius” is on. There is no doubt about that! We want our country to be an undisputable hub in the region may it be for education, health, transshipment, business or Information &Communication Technology (ICT). That’s laudable and achievable but our focus remains on the “Greats” while we fail to get the “Basics” right. Brandishing our international rankings, multinationals and foreign investors are being lured to engage into new ventures in Mauritius. The country is ranked 19th worldwide for the Ease of Doing Business, 8thworldwide for economic freedom and 1st in Africa for

the quality of governance. Those rankings are done by reputed international and regional organisations and our country can rightly pride itself of such achievements but what about the “ground realities”? DEVELOPING NEW ECONOMIC PILLARS Economic growth and development are (unfortunately) not determined by rankings published in glossy magazines or reports. Real GDP growth for 2012 is estimated at 3.5% and it is projected to dip to 3.3% in 2013. Over the past decade, the world has dramatically changed, becoming increasingly interconnected, complex and swift. Preferential agreements have waned and “Little Mauritius” must now fight its way out to succeed in a hyper-competitive and volatile environment. In such an environment, em-

INTERNAL

Infrastructure and solutions allowing physical movements within a country. Eg: roads, public transport, public lighting, railways, postal services etc...

EXTERNAL

Infrastructure and solutions allowing physical movements between a given country and the rest of the world. Eg: ports, airports, airlines, shipping lines, international postal services etc...

VIRTUAL

Information and Communication technologies allowing virtual movements of data, information, voice etc... within a country and with the rest of the world. Eg: Internet, phone, computers, undersea optical cables etc...

ABOUT THE AUTHOR Thiruthiraj A. Pather has several years of experience in business analysis and research, working with leading public and private institutions in Mauritius. His core fields of expertise are: Strategic Business Audit, Strategic Business Modelling, Business Plans, Feasibility Studies, Market Studies, Investment Analysis, Private Equity Investment Valuation & Reporting, Hotel Performance Analysis & Reporting. He has developed the concept of echolocation for businesses. He is a former scholar of the French government and holds, Bachelor in Management & Business Administration, a Diplôme Grande Ecole (Master in management) and a Master of Science in European Business from the Edhec Business School, a triple crowned institution (AACSB, EQUIS & AMBA) ranked among the top business schools in Europe. He also sits on the Council of the Mauritian Institute of Management (MIM) since 2009.

barking the country on exciting adventures to develop new economic pillars, building grandiose shopping malls, hotels or IRS villas around the island and writing the most inspiring speeches to attract investors without getting the basics right will reap under-sized results.And one of the most basic for any country to thrive particularly in the case of countries with a limited domestic market- is Triple Connectivity.Indeed, aiming for the doubling of our country’s annual GDP over the next 10 years without addressing the Triple Connectivity constraint is like aiming for the moon with a paper rocket. You must be wondering what Triple Connectivity is all about and assuming - rightly that it is related to connection. Triple Connectivity is what connects a country within and with the rest of the world. Triple

Connectivity is a new concept we have developed in order to refer to all infrastructure and solutions that allow and facilitate the movement of information, knowledge, goods & services, people and capital within a given country and between the latter and the rest of the world. SOCIAL TRANSFORMATION Triple Connectivity, as depicted in Figure 1, is made of three components namely internal connectivity external connectivity and virtual connectivity. Great Britain was the first country to experience Industrial Revolution, a process that transformed the face of the western world some centuries back, and it was no coincidence. Great Britain had the required ingredients for the burgeoning of the Industrial Age. Yes, they had the required institutional framework and entrepreneurial culture to


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bring about disruptive economic changes.But, they also invested in the necessary infrastructure and means to ease physical movements within the country and with the outside world. Roads were built, improved and maintained, notably under the Turnpike Acts. Canals were constructed and enlarged. Railways were deployed. The steam engine was invented and used for transportation. Those advances combined, permitted Great Britain to shift to an industrial economy driven by mass production. They facilitated trade, opened new markets, reduced the cost of transportation and eventually unlocked the previously untapped growth potential. To cut it short, investments and innovations made to enhance the country’s connectivity, both internal and external (virtual connectivity was, of course, yet to be invented at that time), enabled the economic and social transformation of Great Britain. MAJOR BOTTLENECKS Centuries later, connectivity remains a sine-qua-non enabler for economic growth and it now comprises a new component: virtual connectivity. Internal connectivity, external connectivity and virtual connectivity combined, or should we say Triple Connectivity, can be

Table 1. Price Competitiveness of Mauritius

1 2 3 4 5

COUNTRY OF ORIGIN

DESTINATION

PRICE (EUR)

DISTANCE (KM)*

PRICE/KM (EUR)

France France France France France

Indonesia Sri Lanka Seychelles Maldives Mauritius

614 668 687 763 921

23,469 17,013 15,431 16,863 18,531

0.026 0.039 0.045 0.045 0.050

Exercise conducted in January 2012

compared to the human body’s nervous system. Messages from the brain are transmitted to different parts of the human body through the nervous system and vice versa. This continuous process is vital as it allows humans to react, move, breathe, live and grow in their life. Triple Connectivity is the nervous system that allows any economy to function properly and sustain its growth. Mauritius makes no exception. Triple Connectivity is all the more important for Mauritius, a country that is geographically isolated from the world’s economic power centres and that cannot, contrary to giant economies like China and India, rely on its domestic market to fuel economic growth. Mauritius depends on external markets for all its major sectors namely sugarcane, textile, tourism, real estate, finance and BPO. We cannot deny that various actions have been taken over the

*Two-way distance

past years to strengthen the Triple Connectivity of Mauritius. Yet, much has still to be done to allow the “Triple Connectivity Factor” to fully play its role as an enabler for economic growth. The road network, public transport, port and airport facilities, air and maritime access, internet access, among others, remain major bottlenecks. SHOOT FOR THE MOON A quick exercise was conducted to assess the price competitiveness of the Mauritian destination. We visited the website of one of the main airlines flying to Mauritius and searched for the price of a return ticket for a person flying from Paris to Plaisance during the first weeks of February 2013. We did the same with selected competing destinations and chose in all cases the lowest available tariff. For each and every destination, we divided the quoted price by the two-way

distance in kilometres (km) to get the price per km. The results are indicated in Table 1; they are quite revealing! Mauritius is, by far, the most expensive destination among our sample. The price per km for the Paris- Mauritius route is almost 100% higher when compared to the Paris-Indonesia route. We also decided to assess the virtual connectivity of Mauritius and found Ookla. The latter is a leading company in broadband testing and proposes on its website rankings of 180 countries on the basis of criteria related to “Internet connectivity”, a core element of virtual connectivity nowadays. One of the main available indexes measures and ranks the consumer download speed of each and every country.Our curiosity is, in this case, more than revealing! The top-ranked country is Hong-Kong with a speed of 44.18 Mbps. Mauritius, or should we say the Cyber-Island,

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is ranked 171st out of 180 countries with a consumer download speed of 1.56 Mbps i.e. more than 28 times lower than the speed available in Hong-Kong. The stalled performance of our country in terms of virtual connectivity is confirmed by the latest ICT report published by Statistics Mauritius. In 2011, about 37.5% of Mauritian households had a computer, only 27.9% had access to the Internet. Internal connectivity is also a key concern. No Mauritian can elude the traffic jam nightmare during peak hours and the poor quality of our public transport. And, it is having serious negative externalities on our economy, environment and - above all - health of our people. To all decision makers reading this article and whose everyday job is to make a better Mauritius, please do shoot for the moon. Even if we miss, our country will land among the stars but please do not forget to get the basics right first. Triple Connectivity is, without doubt, a sine qua non basic and Mauritius needs, without any further delay, to strengthen its Triple Connectivity to achieve big. Triple Connectivity is the “nervous system” that will allow Mauritius to achieve its ambition of becoming a radiant fivestar country in the region!


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WIDE ANGLE

TNT

UN QUART DE SIÈCLE À MAURICE

▼ JAMIROUDDIN YEADALLY

P

our la petite histoire, on a appris, lundi, que Xavier-Luc Duval a été parmi les premiers directeurs de la compagnie à ses débuts. Le ministre des Finances n'a pas manqué, dans son discours de circonstance, de rendre hommage aux entreprises qui, comme TNT, ont cru dans l'avenir du pays et jeté les bases

de son industrie du BPO. « TNT a grandement contribué à placer Maurice sur la carte du monde grâce à l’excellence de son service clientèle », devait ajouter le ministre. De simple compagnie de saisie de données à ses débuts, TNT a, au fil des ans, diversifié ses services : Data management (Data Capture/Indexing ; Media Services – transcription, press and web monitoring ; Legal Process Outsourcing ;

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Plusieurs Senior Executives de la compagnie ont fait le déplacement des Pays-bas et du Royaume Uni pour ce premier quart de siècle d'activités de TNT à Maurice. Le vice-Premier ministre et ministre des Finances, Xavier-Luc Duval, s'est aussi joint à la fête, lundi, à la salle de conférences de la Cyber Tower 1, à Ebène Company and Financial data management ; Scanning and Image Editing) ; Customer Service ( Back Office Support, Call Centre – Front Line Support qnd Help Desk Support) ; Finance Administration Services ( Accounts payable, Biling, Accounts receivables, Helpdesk and Accounting and Reporting) ; IT Outsourcing (Application Development and Testing, and Systems maintenance). Alistair Cochrane, Managing

Director, TNT Express Services UK & Ireland, s'est félicité du rôle et de la place de la maind'œuvre mauricienne au sein de la compagnie : « C'est une étape fantastique dans l'histoire de l'entreprise et pour les employés qui travaillent ici, dans ce merveilleux pays. L'équipe mauricienne de TNT joue un rôle clé dans le succès de TNT au niveau mondial ». Il s'est dit heureux et fier de rencontrer ses collègues mauriciens et de partager avec eux cette oc-

casion mémorable du jubilé d'argent de la branche mauricienne de TNT. Pour ses 25 ans, TNT Business Solutions Mauritius a voulu témoigner sa solidarité à l'égard d'organisations non-gouvernementales oeuvrant pour le bien-être de la population. Ainsi, un montant de Rs 532 500 a été réparti entre l’APEIM, SAFIRE, Mission Verte, T1Diams et TFES.

Le ministre Xavier-Luc Duval remettant, en compagnie de Guy Mason Managing Director, TNT Express ICS et Alistrair Cochrane, Managing Director, TNT Express Services UK & Ireland, un chèque à un représentant de l'ONG SAFIRE

Les employées de TNT ont admirablement joué aux hôtesses pour la célébration des 25 années de leur compagnie

De gauche à droite : Jenny Chan de TNT, Navini Hazareesingh de Mauritius Telecom, Zëim Auladin-Suhootoorah, IT Infrastructure Manager chez TNT et Yagianath Rosunee, Senior Executive Enterprise Market à Orange

Roland Chung Sam Wan et Diana Bablee des Archives nationales et Dhiren Hulkhoree, Operations Manager à TNT

Des employées d'outsourcing de TNT

Les représentants des ONG bénéficiaires de la solidarité de TNT en compagnie des Senior Executives de la compagnie et du ministre Xavier-Luc Duval


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Le Médine Master Plan 2005-2025 entame son deuxième volet : Une plaque commémorant le démarrage des travaux de relifting complet du Casela Nature & Leisure Park a été dévoilé par le Premier ministre, vendredi dernier

Thierry Sauzier, Daniel Giraud, Deputy CEO et CEO de Médine, le Premier ministre, Navin Ramgoolam et René Leclézio, Chairman de Médine

Rs 1 milliard pour redessiner Bettina Gardenne, Marketing Executive de Médine, l’épouse de Christophe Carlier, Véronique Terisse, Director of Business Development à l'hotel Hilton et Yana Lakizina, Marketing Director de Estate

CASELA ▼ JAMIROUDDIN YEADALLY

Le ministre des Collectivités locales, Hervé Aimée, et son épouse Marie Josianne et le CEO de Médine, Daniel Giraud

C

e réaménagement du premier Nature and Leisure Park à Maurice (ouvert en 1979), réalisé par le cabinet de consultants australien Sanderson Group, s'étalera sur trois phases pour un investissement total de plus de Rs 1 milliard.

Le Médine Masterplan 20052025, devait rappeler Daniel Giraud, CEO de Médine, qui a été élaboré par des urbanistes, architectes et sociologues, répond parfaitement aux réalités économiques, environnementales et sociales du pays ainsi qu'à la vision gouvernementale en matière de développement durable. Le Deputy CEO du groupe, Thierry Sauzier, a fait un survol des

projets d'envergure actuellement dans le pipeline de Médine Property : The Bayside Village, à Flic-en-Flac et le Médine Education Village, entre autres. « L’ensemble de ces projets nécessitera un investissement de plus de Rs 16 milliards. Ils contribueront à transformer la région pour offrir aux familles mauriciennes un nouveau cadre de vie urbain de grande qualité », devait-il souligner.

Des employées du Groupe Médine ne sont pas passées inaperçues lors de la soirée

De gauche à droite : Karl Mootoosamy, directeur de la Mauritius Tourism Promotion Authority, Jacques Li Wan Po, CEO de Food Canners Group et Jeffrey Zarnow, Chairman et CEO de la compagnie Starr

Thierry Sauzier, Depuy CEO de Médine en compagnie de Nitin Pandea, Director of Emerging Sectors and Markets de la BOI et Jocelyn Kwok, CEO de l'AHRIM


MARKET

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BANK OF MAURITIUS EXCHANGE RATES TUESDAY, FEBRUARY 19, 2013

This report has been prepared by Vanee Seeneevassen of Island Premier Traders FX Ltd. (FOR MORE INFORMATION, PLEASE VISIT OUR WEBSITE: HTTP://WWW.ISLANDPREMIERTRADERS.COM)

EXCHANGE RATES

MARKET OVERVIEW

BUYING

EUR/USD Euro moved between a tight range of $1.3306 - $1.3520 last week while I forecasted $1.3332 $1.3711. The focus was mainly G7 and G20 meetings. The European leaders reached agreement on the first ever cut in their common budget seeking to placate million at home struggling through government cutbacks and recession. Bundesbank President Jens Weidmann said the European Central Bank (ECB) would not use the EUR’s impact on inflation alone as grounds for taking monetary policy and added that he feared a politicization of exchange rates. ECB President Mario Draghi said he considered loose talk on currencies to be inappropriate, fruitless and self-defeating and added that the EUR’s exchange rates was in line with long-term averages in nominal and real terms. For the current week my forecast for the shared currency is within the range of $1.3286 - $1.3618.

STERLING Cable was traded within the range of $1.5462 - $1.5810 as compared to my forecast of $ 1.5490 – 1.5827 for last week. GBP/USD had fallen heavily since the Bank of England (BOE) quarterly inflation report forecast higher inflation and weaker growth outlook. Senior Bank of England (BOE) Monetary Policy Committee (MPC) member Martin Weale said GBP might need to weaken further to rebalance Britain’s economy and recent poor data which had kept alive worries of a recession. For the current week, I would forecast cable to be traded within the range of $ 1.5321 – $1.5605.

GOLD Gold has been trading between $1597.20 and $ 1669.56 last week. Gold rose for a second straight session on Tuesday, buoyed by strong physical buying in Asia after traders in China returned from a week-long break, but the lack of interest from Western investors and a firm dollar kept a lid on gains. Gold dropped by a steep 3 percent last week the biggest drop in nine months and Chinese traders rushed to pick up bargains when they resumed business this week, sending volumes on Shanghai Gold Exchange to record highs on Monday. Speculators cut their net long positions in U.S. gold to 70,250 contracts in the week to Feb. 12, the lowest level since December 2008, down more than 30 percent from the end of 2012, data from the U.S. Commodity Futures Trading Commission shows. Investors will scour the minutes from the latest policy meeting of the U.S. Federal Reserve, due Wednesday, for hints on the central bank's attitude to monetary stimulus, which has been a key driver behind gold's rally in recent years. Labour tensions in South Africa's platinum sector may support prices of the metal that is mainly used in catalyst converters and jewellery.

BASE METAL Copper hit a three week low on Tuesday depressed by unease over top consumer China's limp return to the market, though losses were limited by better than expected German investor sentiment data. Copper prices have built a base above $8,000 this year but have failed to find traction above $8,346 a tonne, a fourmonth peak hit early this month. Volumes were expected to pick up Tuesday

as U.S. traders return from the Presidents' Day holiday. Weighing on the metal, Chinese traders reported low overall post-holiday interest, though some purchases had been completed, pushing the price gap between Shanghai and London cash copper down to $80 from about $200 pre-holiday. China consumes about 40 percent of the world's copper. Limiting falls in copper however was data showing better-than-expected ZEW economic sentiment in Germany, Europe's biggest economy.

AIR MTIUS LTD ALTEO LIMITED BRAMER BANKING ENL LAND LTD GAMMA CIVIC H.MALLAC IRELAND BLYTH LTD LUX ISLAND MCB MAURITIUS UNION ASSURANCE NMH OMNICANE ROGERS SBM SUN RESORTS TERRA CIM FINANCIAL DEM CIEL INVESTMENT CIEL TEXTILE CONSTANCE HOTEL DEEP RIVER INVESTMENT ENL INVESTMENT UNION FLACQ LTD UNION SUGAR ESTATE UNITED INVESTMENT

NOMINAL

CHANGE

SELLING

Country

Currency

TT

DD

Notes

AUSTRALIA CANADA EMU JAPAN NEW ZEALAND SINGAPORE SOUTH AFRICA SWITZERLAND U.K. U.S.A.

AUD 1 CAD 1 EUR 1 JPY 100 NZD 1 SGD 1 ZAR 1 CHF 1 GBP 1 USD 1

30.6795 29.3762 40.044 31.7672 25.0532 23.9781 3.3511 32.1362 46.4116 30.0078

30.5182 29.2003 39.8816 31.4647 24.9051 23.8451 3.3061 31.96 46.2332 29.9135

30.2174 28.9779 39.6603 31.0586 24.6311 23.7512 3.2507 31.7683 45.9886 29.7862

Weight(gm)

Diameter(mm)

Price (Rs)

100 250 500 1000

3.41 8.51 17.03 34.05

16.5 22 27 32.69

6810 16550 32910 65440

MARKET ACTIVITY TUESDAY, FEBRUARY 19, 2013 Market Capitalization

188,477,694,370.30 942,541

OIL

44,234,924.39

Oil was traded within the range of $ 94.97 - $ 98.10 per barrel last week. Palm oil advanced for a second day on speculation that shipments from Malaysia, the second-largest producer, may increase this month as exporters boost sales before a tax increase in March. The contract for delivery in May climbed as much as 1.3 percent to 2,568 ringgit ($825) a metric ton on the Malaysia Derivatives Exchange, before trading at 2,556 ringgit at 11:24 a.m. in Kuala Lumpur. “Exports have improved in the first half and there has been some encouragement to push for more exports before March,” Josephine Goh, a trader at OSK Investment Bank Bhd., said by phone from Kuala Lumpur. “Some element of sentiment play will keep prices supported ahead of the general elections.” Prime Minister Najib Razak must dissolve parliament by April 28 for an election to be held within 60 days. Palm oil inventories in Malaysia slid 1.9 percent to 2.58 million tons last month from an all-time high of 2.63 million tons in December, the nation’s palm oil board said Feb. 13.

TOP 5 – OFFICIAL MARKET Symbol CAUDAN POLICY MEI BRAMER BANKING INNODIS LTD

LATEST

% CHANGE

VOLUME

VALUE

10.00 10.00 10.00 10.00 10.00 10.00 10.00 7.50 10.00 1.00 10.00 -

14.60 34.80 7.00 41.00 29.40 130.00 85.00 18.00 180.00 126.00 74.00 76.50 195.00 99.00 29.00 38.90 5.55

14.60 34.60 7.10 41.00 29.30 130.00 85.00 18.00 181.00 125.00 72.50 76.50 195.00 100.00 29.00 39.00 5.60

-0.20 0.10 -0.10 1.00 -1.00 -1.50 1.00 0.10 0.05

-0.57 1.43 -0.34 0.56 -0.79 -2.03 1.01 0.26 0.90

61,828.00 2,651.00 11,256.00 12,000.00 2,590.00 108,158.00 134,084.00 19,628.00 76,202.00 619.00 5,070.00 40,946.00 28.00 7,400.00 178,000.00

903,486.00 91,719.50 79,919.10 351,600.00 220,110.00 1,958,115.60 24,136,470.00 2,464,400.00 5,554,749.00 47,363.00 995,100.00 4,077,495.00 817.00 288,600.00 988,475.00

10.00 10.00 1.00 1.00

2.85 23.50 21.70 42.00 47.00 6.20 47.30 8.75

2.85 23.70 21.70 43.00 43.10 6.10 47.30 8.75

0.20 1.00 -3.90 -0.10 -

0.85 2.38 -8.30 -1.61 -

1,001,500.00 1,200.00 1,000.00 1,500.00 5,600.00 -

2,804,275.00 28,440.00 43,000.00 64,960.00 34,395.00 -

32.0815 30.7464 41.2576 33.2093 26.1749 25.1264 3.5265 33.5578 47.8114 30.9166

Denomination

Total Value Traded

LAST CLOSING PRICE

TT/DD/Notes

GOLD COINS TUESDAY, FEBRUARY 19, 2013

Total Volume Traded

MARKET SHARES – TUESDAY, FEBRUARY 19, 2013 COMPANY

< 27

Open 1.20 5.15 83.50 7.00 47.50

MOST ACTIVE – OFFICIAL MARKET Symbol POLICY CIM FINANCIAL MCB LUX ISLAND NMH TOP GAINERS - DEM Symbol DEEP RIVER INV EUDCOS CIEL TEXTILE LTD MOST ACTIVE – DEM Symbol CIEL INVESTMENT LIVESTOCK (O) UNION FLACQ LTD MEDINE (O) SODIA

Open 42.00 12.30 23.50

Latest 1.25 5.25 85.00 7.10 48.00

% Change 4.17 1.94 1.80 1.43 1.05

Volume 208,000 178,000 134,084 108,158 76,202

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Volume 1,001,500 18,700 5,600 5,529 3,500

DISCLAIMER: Publication of the above figures has been done with reasonable care and diligence. However, Capital makes no representations, gives no warranty and disclaims all liability in respect thereof and shall not be held liable for any damage, loss or costs incurred resulting from any error in the information or any use of the said information. Appropriate independent advice should be obtained before making any investment decision.

Une publication de Channel13 8, rue Mère Barthelemy, Port-Louis Tel : 213 1555 - Fax : 213 1552 Email : info@channel13.mu Imprimé par Yukondale Ltd - Plaine Lauzun

RÉDACTEUR EN CHEF Rudy Veeramundar DIRECTEUR EXÉCUTIF Rajen Valayden CHEF D’ÉDITION Clency Lajoie RÉDACTION Herrsha Lutchman-Boodhun, Dorothy Bonnefemme, Jamirouddin Yeadally, Jessen Soopramanien PHOTOGRAPHE Nicholas Larché COLLABORATEUR Jean-Luc Balancy CONCEPTION GRAPHIQUE Knivel Goonmeter, Ibrahim Atchia CHEF DE PRODUCTION Roland Nicolas Cheneya ADMINISTRATION Nishta Salandy, Essane Auleear, Vishesh Koonjobeeharry


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RENDEZ-VOUS

MERCREDI 20 FÉVRIER 2013 CAPITAL | EDITION 117

Dormir. Si pour certains, ce mot est le plus fantastique du dictionnaire français, d’autres aimeraient bien l’enrayer pour de bon. Au-delà des troubles du sommeil qui affectent 60% des gens, l’insomnie marque profondément la vie de ceux qui en souffrent. Pourtant, ils sont peu nombreux à chercher l’avis d’un médecin

INSOMNIE

LES CAPRICES DE MORPHÉE ▼ DOROTHY BONNEFEMME

I

ls ont un point commun dont ils voudraient bien se débarrasser. Andy Serviable, 28 ans, employé au centre d'appels d'Outremer Telecom, Shan, 34 ans, un homme d'affaires indien, Alexandre, le DJ, et Nakshi, qui bosse dans la communication, sont tous victimes de troubles du sommeil. A l’exception de Shan, ils n'ont pas jugé nécessaire de consulter un médecin, et chacun, à sa façon, essaie de tirer avantage, si possible, de ce déficit de sommeil. Deux heures. C’est le nombre d’heures que dort Shan, chaque nuit, depuis 15 ans. Conscient qu’il souffre d’insomnie, cet homme d’affaires indien vivant à Maurice a consulté un docteur. Mais comme après trois mois de traitement, il n’y avait toujours aucun résultat, il a fini par abandonner. Cet habitant de Port-Louis essaie alors les boisons alcoolisées comme remède, ce qui est loin d’être la solution. RYTHME DE VIE Au fil des années, ce père d'une fillette a fini par accepter que le sommeil, ce n’était pas pour lui. C’est ainsi que maintenant, chaque nuit, Shan passe des heures à regarder la télévision, à jouer aux jeux vidéo et à trouver des solutions pour son entreprise, car il est le directeur d’une boîte d’import/export faisant des affaires avec plusieurs pays du monde et brassant, chaque année, des sommes importantes. Ainsi, lorsqu’il a des soucis au travail, il fait travailler ses méninges la nuit et le lendemain matin, il a déjà les solutions. De plus, malgré les nuits

TROUBLES DU SOMMEIL. Environ 60% de personnes en souffrent, selon le psychiatre Geeaneswar Gaya

CONSEILS POUR BIEN DORMIR ■

On ne doit pas se forcer à aller se coucher, car cela ne marche pas, bien au contraire. En revanche, on doit aller se coucher dès qu’on ressent la fatigue, afin de ne pas rater le premier cycle de sommeil, les cycles se renouvelant toutes les 90 à 120 minutes en moyenne. La chambre à coucher doit si possible être utilisée uniquement à des fins destinées au sommeil. On ne devrait pas dîner, regarder la télévision, ni travailler dans une chambre à coucher. La chambre à coucher devrait avoir un environnement calme. Les murs blancs ou d’une couleur unie sont idéaux. Favorisez l’obscurité la nuit et permettez à la lumière de pénétrer dans la pièce le matin. Essayez de dîner tôt. Évitez l’excitation avant d’aller vous coucher (télévision, musique forte, sport intensif, repas lourd, nicotine, alcool, thé, café…). En revanche, privilégiez les activités calmes (un bain chaud, un bon livre sur le canapé, une tisane…). Même si on se couche ou qu’on s’endort tard, il faut toujours veiller à se lever à des heures régulières.

40%... OFFICIELLEMENT 10 à 20% des enfants et 15 à 20% des adolescents souffriraient d’insomnie. Chez les adultes, selon une étude réalisée récemment dans le service hospitalier public, le chiffre s'élève à 40%. Cependant, pour le Dr Geeaneswar Gaya, ces chiffres sont loin de refléter la vérité, puisqu’il y a ceux qui se font soigner dans les services de santé privés, ainsi que ceux qui ne consultent pas. Ainsi, selon lui, environ 60% des adultes sont sujets aux troubles du sommeil. Chez les enfants, c'est surtout les études ou des soucis dans leur entourage qui les empêchent de dormir, alors même que les enfants de moins de 12 ans ont besoin d'une nuit de sommeil allant de 8 à 10 heures. Pour les adultes, ce chiffre est moindre, puisqu’il varie entre 6 et 8 heures.

blanches, il n’a pas de cernes au visage qui trahiraient son état de fatigue. « Je tire le meilleur de cette situation au lieu de me morfondre sur mon sort », nous confie-t-il d’ailleurs. Idem pour Alexandre. Lui aussi ne dort qu’environ trois heures par nuit. Alors il en profite pour chercher les derniers tubes sur internet et les télécharger. Non pas pour le loisir, mais pour le travail, puisqu’il est DJ. Si Shan dit ne pas vraiment être au courant de la cause de son insomnie, Alexandre est sûr et certain que c'est en raison de son rythme de vie. « Depuis que je suis jeune, je passe des nuits blanches, car c'est surtout le soir que je travaille. Alors, mon corps s'est habitué à ce rythme », explique-t-il. Bosser le soir et dormir pendant la journée, devient de plus

Les somnifères peuvent aider à gérer l’insomnie à court terme, car ce mal est souvent le symptôme d’un problème cognitif ou/et comportemental non résolu Xavier Béchard, psychologue

en plus commun à Maurice, notamment avec l'émergence des centres d'appels. Comme le dit le Dr Geeaneswar Gaya, le style de vie des Mauriciens a changé, et c’est souvent l'une des causes des troubles du sommeil. PENSÉES NÉGATIVES Ce n'est pas Andy Serviable qui nous dira le contraire. Agé de 28 ans, cet habitant de RoseHill travaille chez Outremer Telecom depuis plus de cinq ans. C’est en raison de son métier, dit-il, qu’il est devenu insomniaque. En général, ce dernier va se coucher vers les deux heures du matin et à peine quelques heures après, il est déjà debout. « Parfois, c'est parce que j'ai des cours, qui commencent à 9 heures du matin, ou alors c'est que je n'arrive pas à fermer les yeux, tout simplement », ajoute-t-il.


RENDEZ-VOUS

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Si les bras de Morphée se refusent à lui, c’est surtout en raison du stress : « Je me prends la tête par rapport aux responsabilités que j'ai au boulot ou encore pour mes études. Je veux être journaliste. Je vise tout le temps l'excellence. Alors, le soir, je réfléchis à mes objectifs pour cette année, à ceux des prochaines années… Je suis de nature inquiet ». L’anxiété est en effet un des facteurs communs chez la majorité des personnes ayant des troubles du sommeil. Le psychologue, Xavier Béchard, fait d’ailleurs ressortir que ceux qui ont tendance à ne pas partager leurs soucis avec d'autres personnes de confiance, ceux qui ont tendance à ruminer des pensées négatives, ceux qui sont pessimistes, qui ont un manque de motivation personnelle, qui ont des soucis médicales ou qui consomment des drogues... sont les plus souvent touchés par le manque de sommeil. LA SIESTE NE REMPLACE PAS LE SOMMEIL L’inquiétude empêche donc les gens de dormir. De plus un sommeil troublé, associé à des problèmes psychologiques, à de l’anxiété, de la nervosité et des pensées négatives, peut être signe de dépression. Ce phénomène et les troubles du sommeil sont même étroitement liés, puisque si la dépression conduit parfois aux troubles du sommeil, le contraire est également vraie. Tout cela fait-il de l'insomnie une maladie grave ? Le psychologue Xavier Béchard nous répond : « Non, si elle est traitée ». Comme traitement, ce dernier cite la psychothérapie et la pharmacothérapie à court terme. « Les somnifères peuvent aider à gérer l'insomnie à court terme, car ce mal est souvent le symptôme d'un problème cognitif ou/et comportemental non résolu », indique-t-il. Un avis partagé par le Dr Gaya, pour qui les troubles du sommeil peuvent être guéris. Selon lui, certains ont des idées erronées lorsqu’ils affirment que les médicaments pris pour combattre l’insomnie agissent comme des drogues. Comme pour ceux souffrant de diabète ou d'hypertension, le malade doit suivre un traitement, et au fur et à mesure, la prise de médicaments est diminuée, avant d’être éliminée. Comment, alors, expliquer que les gens ne consultent pas plus souvent lorsqu’ils sont victimes de troubles du sommeil ?

DR GEEANESWAR GAYA, PSYCHIATRE

« N’IMPORTE QUI PEUT EN SOUFFRIR » ❚

Est-ce que l'insomnie affecte plus les ouvriers, les cadres ou encore les hommes d'affaires ? Le trouble du sommeil concerne tout le monde. Les hommes d'affaires ont plus de responsabilités et sont plus sous les feux des projecteurs. C'est pour cela que nous pensons que cela les affecte plus. Et puis, il faut reconnaître que plus on a de responsabilités, plus on a des soucis. On est ainsi plus à risque. Il faut aussi noter que si vous êtes né riche et que vous êtes habitué à gérer des sous, vous n'aurez aucun stress. Mais si du jour au lendemain, vous vous retrouvez avec des millions de roupies, vous n'allez pas pouvoir dormir.

L'insomnie est-elle héréditaire ? Oui. Tous les problèmes psychiatriques, ou encore les troubles du comportement, sont génétiques.

Peut-on en guérir ? Oui. La personne doit premièrement revoir son style de vie. Si besoin est, le médecin lui prescrira des médicaments. Beaucoup de gens ne parviennent pas à dormir pour la simple raison qu’ils ont une mauvaise hygiène du sommeil. Dès que j'ai un patient, je lui pose des questions, et à partir de là, je comprends ce qui se passe dans sa tête et j’essaie d'apporter des solutions. Rien qu'en l'écoutant et en le conseillant, le traitement a débuté. Cependant, dans certains cas, il faut aussi prescrire des anxiolytiques, des anti-stressants… Si le patient souffre de dépression biologique, je lui prodigue les soins appropriés. Lorsqu'il se sent mieux, les médicaments sont diminués au fur et à mesure.

Le Dr Gaya pense que c'est souvent parce que ces personnes croient qu'ils peuvent s'en sortir par leurs propres moyens. Andy Serviable confirme ses dires : « Je suis fort dans ma tête. Je suis persuadé que je pourrai m'en sortir tout seul. D'ailleurs, quand je suis crevé, j'arrive à dormir pendant de longues heures ». En effet après plusieurs nuits d'insomnie, ajoutées à la fatigue liée à sa pratique du handball, ce dernier parvient à faire une pe-

tite sieste. Le Dr Gaya est toutefois catégorique : la sieste ne remplace aucunement une nuit de sommeil. Elle donne, certes, au corps un peu de sommeil, mais elle ne peut tout compenser. On doit d’ailleurs garder en tête qu’une sieste dure généralement une heure, et que beaucoup de gens éprouvent, après une sieste, de grandes difficultés à se relever, car leur circulation sanguine et leur rythme thermique,

notamment, s’alignent au mode du sommeil. On reste ensuite tout « mou » le reste de la journée, et on n’arrive pas à être vraiment productif. D'autre part, lorsqu'on est insomniaque, on ne peut pas se donner à 100% dans ses activités. « Parfois, les gens viennent travailler uniquement parce qu'ils n'ont pas le choix. Leur état d'esprit ne leur permet pas de produire un travail de qualité et en un laps de temps nécessaire », précise le Dr Gaya. ‘SHORT SLEEPERS’ Tel n'est, toutefois, pas l'avis de Shan, ou encore d'Andy Serviable ou d’Alexandre. Lorsque nous avons rencontré Shan, il n’avait dormi que deux heures la veille. Il n'avait guère, pour autant, l'aspect d'un zombie. L’homme d'affaires nous a d’ailleurs souligné qu'il ne se sentait pas épuisé, et que ce matin-là, comme à l'accoutumée, il avait pris le temps de faire de l'exercice. Il était, nous a-t-il confié « fit for duty ». Pour lui, ne pas dormir, c'est presque une aubaine : « Vu que je voyage beaucoup, à ma descente d'avion, je ne souffre pas de décalage horaire et je peux commencer à travailler dès que je pose les pieds dans un pays ». Même constat pour Alexandre, qui passe parfois trois nuits blanches d'affilées, le vendredi, le samedi et le dimanche, tout en animant ses fêtes avec la même ardeur et la même passion. Ont-ils, pour ce faire, recours à des boissons énergisantes ou

autres astuces ? A l'exception d'Alexandre, qui en prend de temps à autre, les autres estiment ne pas en avoir besoin. Pour le Dr Gaya, il existe bel et bien des ‘short sleepers’, ces personnes qui ne nécessitent que trois ou quatre heures de sommeil par nuit. Mais ces derniers ne sont pas nombreux. Par contre, ajoute-t-il, on répertorie différentes formes d'insomnies. Il y a d’abord les ‘initial insomnia’, c'est-à-dire des personnes qui ont des difficultés à trouver le sommeil, mais qui, lorsqu'ils tombent dans les bras de Morphée, sont parties pour une belle nuit. Les médecins diagnostiquent également les ‘fitful cases’, qui concernent les personnes qui n'arrivent pas à dormir d'un seul trait et qui se réveillent plusieurs fois par nuit. D’autres, qui souffrent de ‘early morning insomnia’, ont pour habitude de se réveiller aux aurores. C’est peut-être le cas de Shan. Ce dernier n'a pas besoin de brancher son alarme, car dès 5 heures, il est debout. « C’est comme un automatisme », souligne-t-il. « L'insomnie affecte-il votre vie conjugale ? » nous permettonsnous de lui demander. Au début, avoue Shan, c'était difficile. Son épouse n'arrivait pas à s'adapter. Mais au fil du temps, elle s'est fait une raison, et souvent, elle reste à côté de son époux à regarder la télévision. Comme quoi, l’insomnie, ça a parfois du bon…


GROS PLAN

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MPCB STUDY ACCESS

Vous étudiez, la banque paie... Passé le cap des examens, c'est maintenant la ruée vers les universités. Si le choix est vaste, les cours sont presque toujours coûteux, voire prohibitifs. C'est là qu'intervient la Mauritius Post and Cooperative Bank. Avec Study Access, elle vous propose un prêt rapide et avantageux couvrant la totalité de vos dépenses ▼ DOROTHY BONNEFEMME

U

n service rapide et irréprochable. C'est la particularité du prêt Study Access de la Mauritius Post and Cooperative Bank (MPCB). La banque propose ainsi aux parents une solution efficace pour financer les études de leurs enfants, à plein temps ou à temps partiel, dans les universités et centres de formation locaux et étrangers. Ceux qui travaillent et qui souhaitent étudier à temps partiel y sont aussi éligibles. La totalité du coût des études est prise en charge par la banque grâce à des prêts à des taux préférentiels qui couvrent les frais d'études, les frais de séjour et les dépenses de la vie quotidienne. « Les parents savent que le coût de la formation peut s'élever à Rs 250 000. Mais lorsqu'on prend en considération le logement, les dépenses quotidiennes, le billet d'avion… le budget peut revenir à deux ou même trois fois plus cher. C'est pourquoi nous proposons un financement à 100% », fait ressortir Kervin Magdelaine, Marketing Manager de la MPCB. De plus, si les frais de scolarité doivent être payés en tranches selon les exigences de l'établissement tertiaire, la

Les parents savent que le coût de la formation peut s’élever à Rs 250 000. Mais lorsqu’on prend en considération le logement, les dépenses quotidiennes, le billet d’avion… le budget peut revenir à deux ou même trois fois plus cher. C’est pourquoi nous proposons un financement à 100% Kervin Magdelaine, Marketing Manager de la MPCB banque peut s'en occuper à la requête du client. Pour ce qui est des autres dépenses, le compte du client sera crédité directement. Autre avantage : la rapidité avec laquelle le dossier est traité. « En 48 heures, nous informons la personne si elle est éligible ou pas », affirme notre interlocuteur. « Il n'est pas nécessaire de détenir un compte chez nous pour soumettre une demande. Toutefois, si le prêt est accordé, il est logique que le demandeur fasse partie de notre clientèle. » L'emprunteur bénéficie par ailleurs d'un moratoire sur le

remboursement du capital durant la période des études et le repaiement s'effectue sur 10 ans à partir de la fin de celles-ci. « C'est-à-dire que si la banque a prêté Rs 200 000 aux parents, ces derniers ont le choix de ne rembourser que l'intérêt pendant les études des enfants. Ce n'est que trois mois après que l'enfant ait terminé sa formation que le capital et les intérêts sont dûs. Néanmoins, si le client opte pour le repaiement aussitôt le prêt accordé, il n'y a aucun souci », explique Kervin Magdelaine Les autres conditions sont également attirantes. En pre-

mier, il n'y a pas de limite aux sommes qu'on peut emprunter, puisque certaines études, notamment les spécialisations en médecine, coûtent des millions. L'emprunteur doit être âgé entre 18 et 55 ans, alors que l'établissement où l'étudiant suivra ses études doit être une institution reconnue. Les preuves documentaires relatives aux dépenses à être encourues doivent également être soumises à la banque. Au-delà de Study Access, la MPCB, qui fête cette année ses dix ans d'existence, offre toute une gamme de services utiles pour les étudiants. La banque propose ainsi à ceux qui doivent se rendre à l'étranger une assurance voyage, ainsi qu'un taux de change préférentiel sur certaines devises. Elle a également lancé des cartes prépayées pour permettre aux étudiants d'effectuer des paiements en ligne. « Certains bouquins ne peuvent être achetés que sur internet, alors nous leur offrons ces facilités », explique le Marketing Manager. La MPCB joue aussi la carte de la proximité. « Nous sommes présents sur Twitter, Facebook, Skype… Ainsi, si vous avez un souci et que vous êtes sur l'ordinateur, vous n'avez qu'à nous contacter et nous répondrons immédiatement à vos interrogations », soutient Kervin Magdelaine.

DIX ANS D’ASCENSION 2003-2013. Cela fait maintenant dix ans que la MPCB fait partie du paysage banquier mauricien. Régulièrement, de nouveaux services sont proposés par la banque. A titre d'exemple, on retrouve les trois cartes prépayées MasterCard introduites par la MPCB. Les détenteurs de ces cartes peuvent les alimenter afin de pouvoir les utiliser en lieu et place de l'argent liquide. Ces cartes peuvent en outre être utilisées dans un très grand nombre de points de vente, à travers le monde, où la MasterCard est acceptée. La Travel Card permet quant à elle aux voyageurs d'établir un budget avant de partir pour l'étranger et de se servir d'une carte pré-alimentée au lieu de s’exposer aux risques que comporte le fait de voyager avec de l’argent liquide ou des 'traveller's cheques'. En ce qu'il s'agit de la MPCB Shopping Card, elle permet aux détenteurs d’acheter des produits et services par le biais de l'électronique même s’ils n’ont pas de compte en banque. Prochainement, d'autres services seront par ailleurs proposés pour marquer les dix ans d'existence de la banque. Dix ans de progrès également. « Les Mauriciens sont satisfaits de nos services. Pour preuve, à la fin de notre première année, notre profit était de Rs 5 millions, alors que fin 2013, il s'élevait à environ Rs 200 millions, avant la taxe. Le nombre d'employés est aussi passé de 15 à plus de 350. Nous comptons ainsi 16 branches dans l'île, ainsi que 21 guichets automatiques. Le tout dernier est entré en opération la semaine dernière, à Ebène », explique Kervin Magdelaine, Marketing Manager de la MPCB.


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