Capital Edition 114

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ME RAYMOND D’UNIENVILLE Q.C : L’HISTOIRE D’UNE THÈSE

Les robes noires se sont donné rendez-vous, vendredi dernier, pour célébrer, à travers la réédition de « L'évolution du Droit Civil à l'Ile Maurice (1721-1968) », une publication unique en son genre, signée Me Raymond d’Unienville Q.C

LA DIFFÉRENCE, C’EST LE CONTENU

Edition 114 – Mercredi 30 janvier 2013

Votre hebdomadaire à Rs 15

PROFESSEUR ROBERT WTTERWULGHE

VIRGINIE CORNEILLET

« LES RÉACTIONS PROTECTIONNISTES SONT PARADOXALES »

« CUMULER TROP DE MANDATS N’EST PAS UNE BONNE CHOSE »

Il faut dédramatiser tout ce qui entoure les offres publiques d'achat (OPA), plaide le professeur Robert Wtterwulghe. De telles transactions font partie des règles du marché. Quand une compagnie se fait coter en Bourse, elle n'y est pas immunisée

Le monde des affaires mauricien doit encore se débarasser de certaines préconceptions à en croire Virginie Corneillet. Et même si le cadre légal ou encore les divers codes de bonne gouvernance en vigueur sont à saluer, reste que ce sont les hommes et les femmes à la tête des entreprises qui font la différence

AUTEUR DE DEUX OUVRAGES SUR L’OPA

HEAD OF LEGAL & CORPORATE AFFAIRS À ENL LIMITED

SCANDALE IMMOBILIER – BEACHFRONT VILLAS

LES TIMOL REMBOURSERONT

RS 33M AU BUSINESSMAN SUD-AFRICAIN RORY KIRK

CT POWER

BUDGET 2013

MAHESH JAYANARAYAN

LE GUERRIER VÉDIQUE

DUVAL S’ATTAQUE AU CHÔMAGE

“MAURITIUS CAN POSITION ITSELF AS A PLATFORM FOR ISLAMIC INVESTMENTS”


FINAL REPORT

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Les frères Timol veulent, semble-t-il, se racheter. Devant la cour commerciale, vendredi dernier, ils ont pris l'engagement de régler la note salée liée au projet Les Jardins. Pour le plaignant, le Sud-Africain Rory Kirk, ce n'est que le début. Attendons la suite...

SCANDALE IMMOBILIER - BEACHFRONT VILLAS

RS 33 M

PHOTOS : NICHOLAS LARCHÉ

LES TIMOL REMBOURSERONT

PROCÈS. Zoobair Timol et Rory Kirk à la sortie de la cour commerciale vendredi

▼ RUDY VEERAMUNDAR,

HERRSHA BOODHUN ET JAMIROUDDIN YEADALLY

E

nquête criminelle en cours, commission d'enquête annoncée et... terrain d'entente. Un autre chapître s'est ouvert, vendredi dernier, en cour commerciale, dans le procès au civil intenté par l'homme d'affaires sudafricain Rory Kirk aux frères Timol. Ces derniers acceptent en effet de lui rembourser de Rs 33,6 millions. Dans une déclaration au juge Paul Lam Shang Leen, Me Anwar Moollan, l'homme de loi des Timol, a expliqué que ses clients allaient rembourser ladite somme en trois tranches de Rs 11, 2 millions. Mais pour que l'argent soit décaissé, il faudra d'abord attendre que les Timol puissent vendre trois villas du projet d'immobilier de luxe Les Jardins, à Bain-Boeuf. Une proposition qu'a ac-

ceptée Rory Kirk, qui a, lui, retenu les services de Mes Maxime Sauzier et Jaykur Gujadhur. Si l'investisseur Sud-Africain garde son optimisme dans le cas Les Jardins, le bras de fer n'est pas pour autant terminé entre les deux parties. Il espère maintenant récupérer ses investissements dans le projet The Bay, où il réclame plus de Rs 96 millions aux Timol en cour commerciale. Et si un arrangement devait également être trouvé dans cette affaire ? Dans une confidence faite à Capital, Rory Kirk explique que l'urgence, pour lui, est de récupérer les sommes investies. Quid, dans ce cas, de la déposition faite au Central Criminal Investigation Department (CCID) ? Le Sud-Africain naturalisé Mauricien, explique, encore une fois, que les actions entamées au civil, comme au criminel, n'ont pour but que de récupérer ce qu'il a perdu. C'est en avril 2007 que Rory Kirk décide de s'intéresser au projet The Bay, à

The Vale, localité située à proximité de Grand-Baie. Il prend connaissance du projet à travers un agent immobilier – MCL Immobilier – et décide de faire part, aux promoteurs, de son intention d'acquérir dix villas. Six d'entre eux lui seraient livrés dans un premier temps. Cependant, pour les quatre autres, Rory Kirk se voit obligé de faire deux contrats de réservation et de payer davantage. C'est là que le Sud-Africain commence à entretenir des doutes sur les intentions des promoteurs. Ces derniers le rassurent en lui promettant que s'il finance la construction des villas du projet, non seulement il serait propriétaire des villas, mais il recevrait des actions dans l'une de leurs compagnies. C'est ce qu'il fera, comme il l'affirme, entre 2007 et 2009, période durant laquelle il avancera 3 280 000 dollars pour les villas qui coûtent, au total, 4 385 000 dollars. Cependant, lorsqu'il constate l'avancée des travaux des six premiers vil-

las, Rory Kirk devient méfiant. Il refuse de payer le reste de la somme due et évoque comme raison de sérieux défauts de construction. Il parle ainsi de parties non complétées et de délais non respectés. Il n'est pas prêt, non plus, à assumer la responsabilité du remboursement des emprunts contractés auprès de la Barclays, qui commence à se montrer insistante sur les montants dûs. Estimant avoir perdu 3,2 millions de dollars dans ce projet, Rory Kirk réclame alors un ordre empêchant les Timol de disposer des six villas en question et les obligeant à lui accorder 60% des actions dans la compagnie The Bay Holding Limited et un ordre reconnaissant qu'il a bien des droits sur le site. Site qui, par ailleurs, se trouve être sur les pas géométriques. Au cas où les villas en question ne lui sont pas restituées, Rory Kirk demande que les Timol lui remboursent les trois millions de dollars qu'il a investis dans leur projet.


FINAL REPORT

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Chronologie de l’autre « affaire Timol »

BEACHFRONT VILLAS SCAM DE 2010

6 octobre 2012 : Lors de sa conférence de presse hebdomadaire, le leader de l'opposition évoque un nouveau scandale immobilier.

Le scandale immobilier impliquant les frères Timol concerne deux projets en particulier – The Bay, conçu en 2007 et Le Jardin, 2008. The Bay devait comporter une dizaine de villas de luxe à Grand-Baie, et Le Jardin une trentaine d'appartements à Bain Boeuf. Mais The Bay demeure le projet le plus connu des deux. L'affaire est portée à la connaissance du Central CID (CCID) le 29 octobre 2010. Une des victimes, Thomas John Winter, consigne une déposition contre Z&O Properties Ltd, appartenant à Zoobair et Oosman Timol. Cette affaire devrait être connue, plus tard, comme le 'Beachfront Villa Scam'. Le Britannique, résidant en Afrique du Sud, explique que des villas haut de gamme, estimés entre Rs 18 à Rs 20 millions l'unité, devaient être construites sur des Pas Géométriques dans le nord du pays – Le Bay Project.

15 octobre 2012 : Le personnage clé et témoin principal dans cette affaire, Robin Bosomworth, décède en Afrique du Sud, à la suite d'une crise cardiaque. Il était âgé de 73 ans et menait une bataille pour se faire rembourser. 19 octobre 2012 : Oosman et Zoobair Timol, de Zoobair & Oosman Properties Ltd, sont arrêtés sous une charge de complot et de détournement de fonds, au préjudice de ressortissants étrangers. Ils sont convoqués aux casernes centrales, le matin, et comparaissent devant le tribunal de Port-Louis dans l'après midi pour « conspiracy to defraud ». Représentés par Me Robin Ramburn, ils sont libérés sous caution après que la magistrate Reshma Sewpaul-Ramdhur les a sommés de payer une caution de Rs 50 000 chacun et une reconnaissance de dettes de Rs 100 000 chacun. Lors de leur inculpation, les deux frères ont rejeté les accusations formulées par le Sud-Africain Thomas Winter. Ce dernier, s'estimant escroqué, avait consigné une déposition en 2010. Le leader de l'opposition soutient que cette arrestation fait suite à ses dénonciations dans la presse. 13 décembre 2012 : Centre Point, le projet des frères Timol à Trianon, est mis sous administration judiciaire à la demande des créanciers. 16 janvier 2013 : Le projet Centre Point est mis en liquidation avec des dettes à hauteur de Rs 850 millions, à la suite d'une réunion des créanciers. Mushtaq Oosman est nommé liquidateur. Cela fait plus de deux ans que les travaux ont été stoppés par manque de financement. Pendant ce temps, Zoobair et Oosman Timol ont entamé des négociations avec des investisseurs koweïtiens pour reprendre le projet, mais elles n'ont pas abouti. Les investisseurs en question ont même logé une affaire en cour.

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DÉFENSE. Me Anwar Moollan, l’homme de loi des Timol

Robin Bosomworth : décédé sur le champ de bataille Le témoin principal dans le scandale immobilier Beachfront Villas décède le 15 octobre 2012, en Afrique du Sud, soit exactement quatre jours avant l'arrestation des frères Timol. Deux semaines avant son décès, Robin Bosomworth avait accepté de rencontrer une équipe de Capital pour dénoncer toute cette affaire, preuves à l'appui. Il est considéré comme le personnage clé de toute cette histoire.

A 73 ans, Robin Bosomworth menait une lutte sans merci pour que justice soit faite et qu'il recouvre son argent perdu. Dans des courriels échangés avec nos journalistes avant que n'aboutisse cet entretien et pendant la rencontre, le multi-millionnaire britannique devait faire part de ses inquiétudes quant à sa sécurité. Mettant également en exergue l'intimidation dont il était victime, lui ainsi que d'autres acquéreurs dans le même cas que lui.

COMMISSION D’ENQUÊTE ANNONCÉE Le leader de l'opposition avait annoncé, en octobre de l'année dernière, qu'il ferait des révélations sur ce qu'il a qualifié de "scandale immobilier". Lors d'une Private Notice Question (PNQ) adressée au Premier ministre, le 14 novembre, il devait évoquer des détails des différentes enquêtes initiées par les différentes autorités, dont le CCID, l'ICAC ( Independent Commission against Corruption), la Banque de Maurice (BoM) et la Mauritius Revenue Authority (MRA). Le Premier ministre devait ainsi annoncer la mise en place d’une commission d’enquête sous la présidence du juge David Chan, pour faire la lumière sur ce scandale immobilier allégué. Navin Ramgoolam avait aussi informé

que des enquêtes étaient menées à plusieurs niveaux sur cette escroquerie alléguée de plusieurs centaines de millions de roupies. Notamment par la police, la Mauritius Revenue Authority (MRA), la Financial Intelligence Unit (FIU) et la Financial Services Commission (FSC). Le Premier ministre devait également indiquer, sur les informations qui lui avaient été fournies par le commissaire de police, que « Police started enquiry into a case of “conspiracy to defraud” against Mr Mohammad Zoobair Dawood Timol and Mr Ousman Dawood Timol on 29 October 2010. Police enquiry is ongoing. As it is of a very complex nature, involving various sections of

the law such as (i) contract law (ii) company law (iii) trust law, as well as (iv) criminal law, various stakeholders and organisations have been approached to assist the investigation, especially the Ministry of Housing and Lands, the Registrar of Companies, and public notaries. It would not be proper for me, Mr Speaker, Sir, to reveal the names of persons concerned. As regards ICAC, it started investigation on 14 October 2011. The investigation did not disclose possible offences of corruption or money laundering. The possible offence that could be established could be embezzlement or swindling, which does not fall under the remit of ICAC, and the matter was referred to the Police. As regards

the Mauritius Revenue Authority, its enquiry has revealed that the Timol brothers, Messrs Zoobair, Ziyad and Osman Timol, together with their father Mr Dawood Timol, have been involved in various immovable property projects namely - Le Baron, Ocean Drive Waterside, The Bay, Le Jardin du Cap, Centre Point. In regard to part (b) of the question, I am informed by the Ministry of Housing and Lands that there are two plots involved as follows - (i) two adjoining sites of an aggregate extent of approximately 1 Arpent 94 perches at Pas Géométriques the Vale, and (ii) a site of an extent of 1 Arpent 25 perches at Beau Manguier, Grand Baie ».


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OFFRE PUBLIQUE D'ACQUISITION (OPA)

JE VEUX TA COMPAGNIE, JE L’ACHÈTE, VOILÀ L’ARGENT ▼ HERRSHA LUTCHMAN-BOODHUN

N

ous sommes le 5 mars 2012. La firme indienne Global Emerging Markets, dirigée par l’homme d’affaires Harpal Randhawa, lance une Offre publique d’acquisition (OPA) «hostile» sur Deep River Investment Ltd (DRIL), un des pionniers du développement industriel à Maurice. Une OPA n'est pas une « firm intention to offer » rétorquent les dirigeants de la compagnie mauricienne. Au final, l’offre sera rejetée par le conseil d'administration, trois directeurs seront mis à la porte (car ils souhaitaient vendre leurs actions) et DRIL annoncera sa fusion avec Flacq United Estates Ltd (FUEL) pour donner naissance à Alteo Ltd. (Voir hors-texte plus loin pour plus de détails). Ce fut une première à Maurice. Jamais n’avait-on entendu ce terme auparavant, sauf peut-être, dans le cercle très intime des grands pontes du monde des affaires. Y étions-nous préparés ? Apparement pas. Car, au fil de la polémique, ni la Financial Services Commission (FSC), ni le Stock Exchange of Mauritius (SEM) n’ont su se prononcer clairement sur la question, bien qu'il existe un Securities (Takeover) Rule de 2010. EPÉE DE DAMOCLÈS En vacances à Maurice la semaine dernière, le professeur Robert Wtterwulghe, éminent professeur belge et auteur de deux ouvrages sur le sujet, a décrypté pour Capital ce terme encore du latin pour beaucoup, mais auquel il nous faudra désormais nous habituer. C'est quoi une OPA ? Pour le Professeur Robert Wtterwulghe, l’Offre Publique d’Acquisition est une manière de s’adresser directement aux actionnaires pour racheter leurs actions à un prix supérieur à celui du marché en vue de prendre contrôle de l'entreprise. Cela peut se faire sans avoir l’autorisation ou l’accord de celui qui dirige l’entreprise. A travers une OPA, l'acheteur exprime son intention de gérer autrement l'entreprise, de la redynamiser. A partir de ce moment, il est normal qu’il y ait un partage d’un surprix et que les actionnaires en aient plus pour leur argent. Phénomène nouveau à Maurice, l'OPA est très courant à l’étranger. Le cas très médiatisé d’Arcelor Mittal (Voir texte plus loin) vient tout de suite à l'esprit. Comment, du jour au lendemain, une compagnie peut-elle décider de racheter une autre société ? On pense à une OPA le plus souvent lorsque le cours boursier

La sophistication de l'économie et son ouverture vers l'extérieur entraînent inévitablement de nouvelles pratiques. Le vocabulaire s'en trouvera également enrichi. OPA est un mot auquel le monde des affaires mauricien devra désormais s'habituer. Facile à prononcer, certes, mais, dans les faits, c'est loin d'être comme une lettre à la poste

PREMIÈRE. Deep River Investment a été sujet d’une OPA

A travers une OPA, l’acheteur exprime son intention de gérer autrement l'entreprise, de la redynamiser. A partir de ce moment, il est normal qu’il y ait un partage d’un surprix et que les actionnaires en aient plus pour leur argent est inférieur à la valeur réelle de la société. C’est une technique de réallocation des ressources puisqu’on reprend les ressources d’une entreprise et on les réalloue autrement ; ce qui n’est pas toujours possible par d’autres biais. « Souvent une entreprise reste dans le giron de ceux qui la contrôlent. Mais si un management reste

DRIL-GEM : LA LOI A-T-ELLE ÉTÉ RESPECTÉE ? Quelques actionnaires mécontents de la gestion de Deep River Investment Ltd (DRIL) décident, en 2011, de vendre leurs actions - à hauteur de 38% - en bloc. Voulant saisir l'occasion, GEM propose de faire l'acquisition de 100% de la compagnie - à hauteur de Rs 4 milliards - à travers une offre publique, « amicale » au départ, mais qui devient vite « hostile » face à l'opposition de DRIL. La Financial Services Commission (FSC) refuse d'intervenir face à cette OPA, et le Stock Exchange of Mauritius maintient un silence assourdissant. Le conseil d'administration de DRIL juge que l'offre de GEM n'est pas une « firm intention to offer », et que cette offre vient contrecarrer sa fusion – à un stade déjà avancé – avec Flacq United Estates Ltd (FUEL). Quant aux actionnaires, il semble qu'ils n'ont jamais eu l'occasion de se prononcer sur cette option. Mais que dit la loi à ce propos ? LE SECURITIES (TAKEOVER) RULES 2010 STIPULE LES SUIVANTS : 4. Equality of Treatment to Shareholders (2) Information about companies involved in an offer shall be made available to all shareholders at the same time and in the same manner. (3) Shareholders shall be given full, complete and timely information to enable them to make an informed decision concerning the merits or demerits of an offer 5. Duties and responsibilities of directors Directors of an offeree shall, at all times when advising or informing the shareholders about a takeover (a) act only in their capacity as directors without regard to any personal or family interests; (b) have regard only to the interests of the shareholders, employees and creditors; and (c) act in good faith.


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fermé sur lui, vous ne pouvez rien faire pour modifier la politique de gestion de l’entreprise. Cela peut à terme conduire à une liquidation ou une mise en faillite. L’OPA est une technique de marché importante, parce qu’elle permet de contester le management en place », explique le professeur Wtterwulghe. Il convient de dire, ajoute notre interlocuteur, que toute compagnie listée en Bourse s'expose le plus naturellement du monde à une OPA. C'est comme une épée de Damoclès, cela fait partie de la règle du jeu. Si la compagnie a fait appel au public, ceux qui deviennent actionnaires ont des droits. Parmi, le droit de vendre ses actions. Une OPA, dans tous les cas de figure, est une sanction ultime. « S’il y a une distorsion entre l’intérêt des actionnaires et ceux qui contrôlent, la sanction ultime est la possibilité d’avoir une OPA hostile. Mais cette possibilité ne peut exister que si le pouvoir de contrôle n’a pas plus de 50% », explicite notre interlocuteur. L’OPA représente une sanction lorsque la société a une décote boursière spécifique. « Il faut partir du principe que si j’achète le contrôle en achetant des actions, je ne vais pas payer 100 pour en avoir 80 en valeur mais pour faire plus de valeur que 100 », élabore le professeur Wtterwulghe. Ce qui implique que l’OPA, dans l’économie du marché, est une réaction à un problème : sanctionner le management pour le forcer à être performant. C’est un instrument financier important pour réallouer les ressources, mais pour être efficace il doit être régulé comme tout marché. Il y a des règles à respecter pour que le marché ne soit pas détourné par les plus forts. Or, ajoute-t-il, il existe un danger particulier dans les entreprises qui ont fait appel à l’actionnariat public : celui d’être dirigée par une minorité d’actionnaires qui exercent le contrôle de l’entreprise en poursuivant des objectifs qui ne sont pas toujours dans l’intérêt de l’ensemble des actionnaires. HARPAL RANDHAWA Décidément, les Indiens s'infiltrent partout. En Europe, en Afrique. Même la petite île Maurice les intéresse. Enfin, les grosses compagnies de la petite île Maurice. Global Emerging Markets (GEM) , qui voulait mettre le grapin sur Deep River Investment Ltd, a pour grand chef Harpal Randhawa. Petite présentation. L'homme d'affaires a fondé plusieurs sociétés, dont Global Emerging Markets en 1991 et Antfactory, qui a ensuite fusionné avec Seymour Pierce Group. Il a également été un Associé fondateur de Sabre Capital Worldwide, dont les investissements dans des sociétés de services financiers ont une grande influence dans les économies en expansion. Harpal Randhawa est Conseiller senior au sein de Safanad, un grand groupe de cabinets de gestion de fortune privée. Il a obtenu un diplôme de comptable auprès de Touche Ross & Co et a été Senior Director au sein d’American Express Bank. Harpal est titulaire d’un « MBA » de la City University Business School. Il a ainsi été le mécène d'une cinquantaine de start-up en tant que président fondateur de la société d'investissements Global Emerging Markets qui brasse quelque 3.4 milliards de dollars.

S

i une OPA représente une aubaine pour les actionnaires, il n’en est pas de même pour le conseil d’administration de la société sujette à cette offre. Se pose dès lors la question : quel intérêt doit primer - celui des actionnaires ou celui de la direction ? Ni l’un ni l’autre, affirme le Professeur Robert Wtterwulghe. Ce qui doit primer, c’est à la fois l’intérêt général et celui de l’ensemble des actionnaires qui sont en définitive les propriétaires de l’entreprise. L’OPA est un instrument de marché, donc il faut veiller à ce que l’information soit bonne, et que celui qui veut acquérir l’entreprise informe exactement ce qu’il veut en faire. « C’est pourquoi toute la législation européenne a poussé à ce qu’il y ait une information complète et exacte du marché. On a exigé que le public soit informé des intentions de l’acheteur dans un document de synthèse appelé prospectus », fait-il ressortir. CONTRÔLE RÉGULATIORE L’intérêt général nécessite aussi que le marché financier fonctionne efficacement pour assurer son rôle. Or

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L’intérêt général avant tout

l’OPA n’est qu’un instrument de ce marché. Cette technique doit s’inscrire dès lors dans un cadre législatif et un contrôle régulatoire qui veillent à assurer son bon fonctionnement. Il faut éviter que certains intérêts particuliers ne vicient le processus. « Ainsi il faut éviter qu’un conseil d’administration ne parvienne à faire échouer une OPA par diverses mesures sans permettre à tous les actionnaires de s’exprimer. La décision finale doit revenir aux actionnaires », ajoute l'éminent professeur. Toutefois, il est évident, selon notre interlocuteur, que l’actionnaire qui contrôle une entreprise va se défendre et essayer de privilégier ses propres intérêts. Mais il ne doit pas oublier qu’il est nommé au sein du conseil d’administration pour servir l’intérêt de l’entreprise et pas ses intérêts propres. Or, dans certains cas, il existe des déviances qui peuvent conduire une entreprise à être gérée dans l’intérêt, par exemple, de la société mère et pas nécessairement dans celui de la so-

LE CHEVALIER BLANC Une société lance une OPA sur une autre. Le conseil d’administration de cette dernière ne souhaite pas se faire racheter. Il fait alors appel à un « chevalier blanc ». Explications. Si un conseil d’administration envisage de se défendre contre une OPA hostile, il doit accorder aux actionnaires le droit de se se prononcer sur la question. Cela se fait ainsi en principe. Toutefois, il existe une série de moyens pour un conseil d’administration de lutter contre une OPA et de priver les actionnaires de leur droit de décider. « Je constate qu’un des moyens souvent utilisés est de faire appel à un ‘chevalier blanc’. Dans l’histoire des OPA on constate toujours que les chevaliers blancs sont loin d’être blancs et qu’ils ne représentent pas nécessairement la bonne solution. Il aurait été plus intelligent, même face à une OPA hostile, de négocier intelligemment plutôt que de s’opposer pour des raisons psychologiques », précise le professeur belge. Il est frappant de constater dans des OPAs hostiles, poursuit-il, comment l’élément psychologique et émotionnel prend le dessus sur la rationalité. « On a des comportements peu rationnels, avec une absence de stratégie. Les consultants sont souvent des gens qui, au lieu de calmer le jeu, vont dans le sens du comportement psychologique. Ce n’est pas la chose la plus utile, mais c’est rentable pour le consultant ! »

ciété fille. Dans d’autres cas on peut se trouver devant une entreprise gérée par un management peu efficace et peu performant. Entre en jeu un critère financier indicateur d’une faiblesse d’une entreprise : l’existence d’un «Price Earnings Ratio» inférieur à la moyenne sectorielle. « L’expérience montre que souvent elle caractérise les entreprises victimes d’une OPA agressive. Cet élément apparaît aussi dans des études faites à ce propos ». Si une société est très bien cotée en Bourse, il en coûtera cher de l’acheter. Si elle est très bien gérée, cela doit se refléter dans le cours de la Bourse. A ce moment personne ne voudrait la reprendre parce que c’est trop cher. Sauf si ce quelqu’un peut faire beaucoup mieux en créant de la valeur ajoutée. Néanmoins, précise-t-il, le mécanisme de l’OPA hostile se heurte souvent à des réflexes protectionnistes et conservateurs qui voient tant les dirigeants en place que des milieux politiques se

coaliser pour éviter le développement de ce type d’instruments. « Lorsque j’ai participé comme expert de la Commission européenne aux négociations en conseil des ministres à la mise au point de l’avant dernière mouture de la directive OPA, j’ai été frappé par l’influence du lobby des entreprises », témoigne le Professeur. Le texte final (pour être adopté) a dû tenir compte de l’avis de différents experts et de la Commission pour ajouter la possibilité pour les Etats d’inclure dans leur législation des dispositions qui aboutissent à privilégier l’actionnaire de contrôle et le pouvoir de décision du conseil d’administration aux dépens des actionnaires. « C’est regrettable! », souligne notre interlocuteur, qui a été aussi témoin de plusieurs cas d’OPA hostiles en Europe où le management s’appuie sur des milieux politiques pour essayer de la bloquer : « C’est classique dans le genre et cela fait partie de ces rapports incestueux entre celui qui dirige l’entreprise et la politique ».

OPA : LÉGISLATION AU FORCEPS Le Traité de Maastricht représente une étape importante dans cette épopée que constitue la création progressive d’un Etat fédéral européen. Notamment, la création de l’Union monétaire et la confirmation de la libre circulation des capitaux ont permis de réaliser la création d’un marché financier européen. Le marché financier européen a été intégré au moyen d’une série de règles contenues dans diverses directives européennes d’harmonisation qui font de ce marché aujourd'hui le marché le plus intégré au niveau de l’intégration européenne. Dans ce cadre des législations financières européennes une législation en matière d’OPA a été créée et a été appliquée dans tous les pays européens. « Elle a été très difficile à mettre au point parce que c’est un des textes à avoir pris beaucoup de temps pour être approuvé », confie le Professeur Robert Wtterwulghe. Principalement à cause des puissants lobbies des entreprises qui, dans plusieurs pays, se sont opposés viscéralement aux OPA rejoignant les lobbies nationalistes et protectionnistes. Plusieurs Etats avaient des systèmes très fermés et le contrôle des entreprises est verrouillé. De texte en texte on est arrivé à une situation de compromis : « D’autres, comme l’Angleterre, voulaient garder leur système corporatiste et éviter que le recours au judiciaire ne puisse bloquer une OPA ». Quand on est face à une OPA, celui qui achète essaiera de payer le moins cher possible. Il essaiera de ne pas fournir toutes les informations dans son prospectus. Il faut un garde-fou des tribunaux pour s’assurer que la loi est respectée et que notamment les principes d’une bonne et complète information soient respectés. L’expérience en Europe démontre que le système national de contrôle par un régulateur national administratif n’est pas toujours très efficient. Il est soit trop bureaucratique et peu compétent en matière financière, il peut parfois être peu indépendant d’intérêts politiques particuliers. « Mon expérience en Belgique - je fus le premier à y recourir dans des OPA contestées – m'amène à constater que si il n’y avait pas eu de recours au judiciaire, les actionnaires auraient été lésés, l’information n’étant pas claire. L’actionnaire a droit à l’information », souligne-t-il. Il y avait des oppositions contre ce recours car il bloque les OPAs. Toutefois, cela fait partie d’une démocratie. Pour notre invité, le pouvoir judiciaire a son rôle à jouer et doit pouvoir intervenir pour déterminer si la règle est bien respectée. Il est, dans une démocratie, « le gardien du temple » ce qui implique qu’il ne faut pas tout laisser à l’administration.


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PROFESSEUR ROBERT WTTERWULGHE

« Les réactions protectionnistes sont paradoxales » PHOTOS : NICHOLAS LARCHÉ

Il faut dédramatiser tout ce qui entoure les offres publiques d'achat (OPA), plaide le professeur Robert Wtterwulghe. De telles transactions font partie des règles du marché. Quand une compagnie se fait coter en Bourse, elle n'y est pas immunisée

▼ HERRSHA LUTCHMAN-BOODHUN ❚ Le management d'une compag-

nie, confronté à une OPA, brandit un Shareholders’ Agreement. Est-ce une chose normale pour une compagnie listée en Bourse ? Déjà quand il y a un Shareholders’ Agreement, cela signifie que des actionnaires ont signé une convention entre eux. Mais on ne peut imposer cet accord à d’autres actionnaires qui n'en sont pas signataires. Si le Shareholders’ Agreement prévoit qu’un certain nombre vote ensemble, on se retrouve devant une situation d’action de concert. Généralement ce type d’accord prévoit des règles pour la vente des actions, mais en toutes hypothèses, elles ne peuvent s’imposer qu’entre parties prenante à la convention. Les autres actionnaires qui ne sont pas partie à cette convention ne sont pas concernés par les obligations liées à ce pacte. Mais si je

n’ai pas signé un Shareholders’ Agreement, je n'y suis nullement obligé. Mais on peut contrer ce genre de réactions. Je vous parle d'un cas concret. En Belgique, j’ai monté une OPA hostile dans le cas d’une société où il existait un Shareholders’ Agreement entre tous les actionnaires qui prévoyait un droit de préférence en faveur d’un actionnaire. D’autres cabinets d’avocats ont estimé qu'une OPA n'était pas possible à cause de cet accord. Qu’est-ce que j’ai fait ? J’ai lancé une offre publique pour le compte de mon client sur cette société. Rien ne l’en empêchait. Je savais que l’actionnaire de contrôle allait vouloir exercer son droit de préférence, mais il devait le faire publiquement dans le cadre d’une contre-OPA, ce qui nous ouvrait la porte à une surenchère publique par une augmentation de prix de notre OPA. Nous avions de la sorte ouvert

la porte à des surenchères par offre et contre-offre au grand bénéfice des actionnaires, et nous avons finalement eu l’approbation des actionnaires qui nous ont cédé leurs actions Il ne faut pas oublier que lorsque vous faites une offre publique, il y a toujours la possibilité de faire une contre-offre publique sur un marché qui n’est pas fermé. On part sur un système où les offres s’enchaînent et c'est celui qui paiera le prix le plus élevé qui l’emportera. Comme sur un marché normal. Ce qu’on oublie aussi parfois, c’est que l’OPA permet aussi de financer l’acquisition auprès des actionnaires vendeurs en leur proposant une Offre Publique d’Echange. Dans ce cas une société qui souhaite acquérir une autre société proposera aux actionnaires d’échanger leurs titres contre des titres de la société qui lance l’OPA. Ceci permet aux actionnaires de continuer dans le groupe mais au niveau

de la société mère. ❚ Tout ce que vous venez de dire s'applique-t-il aux entreprises dites « familiales » ? Voyez-vous, le problème qui se pose est : soit l’entreprise reste familiale ainsi que l’actionnariat, et les titres s’échangent entre les membres de la famille. C’est la famille qui est propriétaire de l’entreprise et qui gère tout. Mais à partir du moment où vous faites appel aux capitaux extérieurs, votre entreprise est appelée à perdre son caractère familial. Elle devient une entreprise publique, tout en ayant une origine familiale. La gestion doit ainsi tenir compte des autres actionnaires. Les gens ne se rendent pas toujours compte que faire appel au marché des capitaux implique d’autres règles de gestion liée notamment aux exigences de transparence et d’information. Cela implique des modifications dans le fonction-


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ARCELOR-MITTAL : UNE OPA D’ABORD ‘HOSTILE’

nement et la prise décision au sein de l’entreprise. Si je suis propriétaire d’une entreprise, ce que j’y fais ne regarde que les travailleurs et moimême. Si j’ai d’autres actionnaires j’ai des comptes à leur rendre. ❚ Mais comment déterminer

qu'une OPA est une « firm intention to offer » ou pas ? Il y une règle usuelle dans les législations en matière d’OPA qui consiste à exiger que l’offre engage valablement le promoteur de l’offre. Le but de cette exigence est d’éviter de fausser le marché boursier par un effet d’annonce qui n’engagerait pas celui qui fait la soi-disant OPA. Il est évident qu’il faut un engagement ferme. Cette règle existe dans le droit mauricien des OPA. Elle doit être interprétée en fonction de sa finalité. A partir du moment où je dis «j’offre » il y a un engagement. Il peut être soumis à des conditions suspensives, mais celles-ci ne peuvent être purement protestatives, c’est à dire qu’elles ne peuvent dépendre de la seule volonté du seul promoteur de l’offre. Il faut aussi pour assurer le bon fonctionnement du marché que le promoteur aie les moyens de ses ambitions C’est pourquoi on exigera qu’une banque garantisse la disponibilité des fonds nécessaires. Ainsi, une offre ferme peut être soumise à des conditions, par exemple d’obtenir 60% des titres. Si la condition de 60% n’est pas remplie, l’offreur n’est pas lié. Il faut aussi que le régulateur vérifie si les conditions sont respectées. L’OPA a un avantage sur beaucoup d’opérations d’acquisitions dites amicales : elle impose de la transparence dans l’information du marché. ❚ Les actionnaires ont droit à l'in-

formation pour être en mesure de décider si oui ou non ils veulent vendre... Evidemment. Il s'agit de l’intérêt général aussi. Il ne faut pas oublier que le marché a un rôle à ce niveau. L’OPA est une technique qui s’inscrit dans un marché. Si je souhaite acheter en bloc, je peux acheter petit à petit, ce qui est malsain car un jour je peux lever le voile et dire que j’ai pris le contrôle (de manière subreptice). L’actionnaire se retrouve coincé avec une nouvelle direction, une nouvelle orientation politique de gestion. L’OPA permet à tout le monde d’être dûment informé de ce qui se passe. Cela sert beaucoup plus à l’intérêt général en permettant de créer une concurrence réelle au niveau du management des entreprises et de réallouer celles-ci le cas échéant vers une meilleure efficacité. Mais il y a quelque chose de paradoxal dans les réactions à une OPA. Il y a des réactions protectionnistes nationales quand c’est un étranger qui va prendre l’entreprise. Je dis que c’est toujours paradoxal parce qu’on

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UN PIONNIER L'Offre Publique d'Acquisition est un sujet qui passionne le Professeur Robert Wtterwulghe. Il a travaillé sa thèse d'aggrégation sur l'OPA à une époque où c'était encore un terme méconnu en Europe. « J'ai étudié cela comme économiste. Comme juriste par la suite je l'ai étudié en droit. J'ai été le premier à faire des OPA en Belgique puisque j'étais le seul spécialiste », raconte-t-il. Il a assisté aux travaux de la Commission de l'Union européenne qui a élaboré les premiers textes en matière d'OPA. Il a monté de nombreuses OPA, une expérience qui l'a conduit à publier deux ouvrages sur le sujet: 'L'offre Publique d'Acquisition au service d'un marché des sociétés' (1973) et 'OPA, une analyse juridique' (1988). Au titre d'expert financier, le Professeur Robert Wtterwulghe a été chargé par le ministre belge des Finances de participer à la préparation de divers textes de loi et d'arrêtés en matière financière. Il fut aussi désigné à plusieurs reprises comme expert par la Commission européenne, notamment dans les travaux de la XIIIe directive européenne relative aux OPA et de différents dossiers relatifs au droit économique et financier.

s’aperçoit que lorsqu’un étranger reprend l’entreprise de manière amicale, personne n’en parle et personne ne s’inquiète de savoir si elle a été reprise par un groupe sud-africain ou indien. Or, dans le cas d'une OPA, c’est vite médiatisé et cela donne l’impression que l'entreprise est agressée. Cela a toujours été le cas. Voyezvous, quand on lance une OPA agressive – c'est-à-dire sans prévenir ceux qui contrôlent l’entreprise – ils sont toujours frustrés. Ils s’estiment attaqués et vont essayer par tous les moyens de se lancer dans un combat, pour lutter et se présenter comme une victime d’une agression. C’est une vieille technique de lut-

ter contre les OPA. On sollicite l’aide politique, on alerte la presse…Comme ces opérations sont publiques, les médias jouent un rôle important. Il faut donc bien les informer sur les intentions, les performances de chaque entreprise etc. C’est également important vis-à-vis des travailleurs de l’entreprise. Si ces derniers ont peur de perdre leur emploi, l’entreprise acheteur se trouvera face à de solides oppositions. Cela fait partie de la défense et c’est une image fréquente lors des OPA. D’où l’importance d’incorporer, dès qu’on lance une OPA, des informations claires, nettes et précises. Pourquoi le fait-on ? Quels sont les éléments positifs qu’on apportera à l’intérêt général ? Il est important de faire comprendre, en informant bien le public, de l’enjeu réel. Autrement on arrive très vite à des caricatures se résumant à un combat entre le bon et le méchant. ❚ Une OPA implique-t-elle un

changement automatique au niveau du conseil d’administration de l’entreprise ? Si je prends le contrôle d’une entreprise, c’est pour la gérer. Je dois donc avoir des gens qui partagent ma ligne politique et qui vont accomplir le programme que je souhaite. Est-ce que cela implique de changer tout le monde ? On peut garder certains administrateurs, cela dépendra du projet et de l’entente. Il est évident que lorsqu’une OPA est «amicale» il y a des arrangements, des négociations. Dans de tels cas, il faut une bonne information sinon l’actionnaire peut être lui-même le pigeon dans l’affaire. Autrement, le changement de conseil d’administration se réalise, dans la plupart des cas, fort logiquement puisque les gens se sont opposés.

Le 27 janvier 2006, Arcelor fait l'objet d'une offre hostile de la part du géant indien Mittal Steel (sis du reste aux Pays-Bas pour des raisons fiscales), qui le valorise à 18,6 milliards d'euros (4 actions Mittal Steel et 32,25 euros en numéraire pour 5 actions Arcelor). Arcelor (né de la fusion d'Arbed-(Luxembourg)-Usinor (France) et Aceralia (Espagne) en 2001, et Mittal étaient alors les N°1 et N°2 de l’acier. Les marchés financiers accueillent favorablement cette annonce, les titres des deux groupes enregistrant des hausses de leur cotation, le cours de Mittal gagnant 12 % en une semaine et celui d'Arcelor 30 %. Arcelor y fait d’abord échec. Le groupe fait valoir qu’il n’a pratiquement plus de dettes, qu’il a accumulé 17,6 milliards d’euros de capitaux propres en quelques années et qu’il a déjà Usinor, Cockerill, Arbed et Aceralia, repositionnés sur des aciers hauts de gamme. Les réactions politiques sont fortement hostiles à la démarche de Mittal. En France, le ministre de l'Economie et des Finances Thierry Breton monte au créneau. Il dénonce les méthodes de Lakshmi Mittal, qui ne répondraient pas à « la grammaire du monde des affaires » tandis que l'OPA ne correspondrait à aucun projet industriel. Les syndicats de salariés font également part de leur inquiétude. Interrogé au journal de 20 heures de France 2 le 31 janvier, le Premier ministre Dominique de Villepin reprend les critiques formulées par Thierry Breton et relie ce dossier au patriotisme économique, un thème qu'il avait développé quelques mois plus tôt, lorsque couraient les rumeurs d'OPA hostile de Pepsi sur Danone. Les commentateurs commencent à s'étonner de cette défense. Si Lakshmi Mittal est d'origine indienne, il est désormais britannique. Mais surtout, son groupe est basé à Rotterdam et peut, dans ces conditions, être considéré comme un groupe européen. Le Luxembourg ne dispose pas de règlementation des OPA. Le 9 février 2006 le Luxembourg annonce une réforme législative relative aux OPA, qui serait de nature à bloquer l'opération de Mittal. La France, face à l'annonce de ce nouveau projet de loi, renonce à appliquer son droit à l'OPA, considérant que les nouvelles dispositions du droit luxembourgeois seront plus favorables à Arcelor que le droit français. En avril, Arcelor annonce la distribution de dividendes exceptionnels à ses actionnaires, augmentant fortement l'attractivité de l'action. Les dividendes versés seront de 1,85 euro par action, au lieu de 1,20 prévu initialement. Une opération destinée à contraindre Mittal à rehausser le prix de son offre pour que celle-ci reste attractive. Cette manœuvre incite les actionnaires à conserver leurs actions jusqu'au versement de ces dividendes, plutôt que de les céder à Mittal dans le cadre de l'OPA. Mittal accepte de revoir son offre à la hausse, de 44% cinq mois après la première mouture. Arcelor trouve un chevalier, le 26 mai : le russe Severstal accepte d’investir 12 milliards d’euros contre 30% du capital. Le 25 juin 2006, la direction d’Arcelor change d'avis. Elle accepte cette OPA hostile qui représente alors 26,9 milliards d’euros, soit 40.37 euros par action Arcelor. Celui-ci a accepté d'être minoritaire (43 % des droits de vote, contre 50,6 % aux anciens actionnaires d'Arcelor) dans la nouvelle configuration. Mittal ne nommera que 6 des 18 administrateurs et n'aura que 3 postes sur 7 au sein de la direction générale. Plusieurs actifs non rentables seront cédés et les investissements dans la recherche et développement relevés. Arcelor-Mittal aura son siège à Luxembourg.


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ACTA PUBLICA BUDGET 2013

▼ JESSEN SOOPRAMANIEN

L’

objectif principal du YEP est d'accroître l'employabilité des jeunes chômeurs agés entre 16 et 30 ans (diplômés et non-diplômés) en leur offrant une expérience de travail et l'occasion d'acquérir les compétences requises par les différents secteurs de l'économie. Les dernières statistiques parlent de 30 000 chômeurs enregistrés dans cette tranche d'âge. Depuis 2011, le taux de chômage ne cesse de prendre l'ascenseur, a dit le ministre. Le YEP comprend trois niveaux : i) Permettre aux jeunes chômeurs d'obtenir une formation ou un placement pour une période initiale d'un an, avec possibilité d'être embauché dépendant de leur performance ; ii) Garantir une formation appropriée aux jeunes afin de promouvoir le développement des compétences nécessaires à la vie active : iii) Aider les employeurs à obtenir une main-d'œuvre appropriée et qualifiée. PLATE-FORME POUR LES JEUNES DE PRÉCISER LEURS DOMAINES D’INTÉRÊT Ainsi, annonce Xavier-Luc Duval, un Skills Working Group (SWG), fruit d'une collaboration public-privé, a été créé pour la mise en place du YEP. Ce partenariat permettra de financer jusqu'à 50% le revenu mensuel du jeune. Toutefois, cette subvention est

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Duval s’attaque au chômage Le ministère des Finances vient de l'avant avec la concrétisation d'une des mesures phares du budget 2013 pour combattre le chomage chez les jeunes. Les chiffres sont éloquents. Conséquents même, pour reprendre les mots du ministre des Finances. Le Youth Employment Program (YEP) nécessitera un financement de Rs 330 millions PHOTOS : NICHOLAS LARCHÉ

sujette à certaines conditions. La contribution de 50% de SWG pour la subvention ne dépassera pas Rs 7 500 par mois pour les diplômés et Rs 4 000 par mois pour les non-diplômés. Les employeurs sont encouragés à fournir de la formation. Le SWG va subventionner le coût de la formation, qui doit être approuvée par la Mauritius

Qualifications Authority (MQA) jusqu'à 50% (ne dépassant pas Rs 7 500 par personne). Les employeurs inscrits pourront soit recruter directement, ou utiliser la base de données du SWG pour la sélection des jeunes qui répondent à leurs besoins. La base de données sera également une plate-forme pour

les jeunes de préciser leurs domaines d'intérêt. Le site yep.mu est opérationnel depuis hier. Une firme de consultants, annonce Xavier-Luc Duval, sera nommé pour faire le suivi et l'évaluation du programme. Répondant à une question de la presse, Xavier-Luc Duval a critiqué le rapport sur les perspectives économiques de la

Le Carbon Footprint Project passe à la phase II ▼ VRISHNI VALAYDON

LA MAURITIUS Export Association (MEXA), en partenariat avec le Maurice Ile Durable Fund (MIDF) et le ministère de l'Environnement et du Développement durable (MEDD) ont lancé hier, au Domaine Les Pailles, le 'MEXA Carbon Footprint Project Phase II'. Danielle Wong, directrice de MEXA, M. Benoît Schmitt, directeur général de Rexizon Ltd firme consultante - et Mme Natacha André, directrice des services environnementaux à la SGS ont fait un état des lieux de la situation à l'occasion d'un séminaire. Le but de cette opération, qui s'inscrit dans une démarche écologique, est d'aider les entreprises à une meilleure gestion de leur consommation d'énergie et à réduire leurs émissions carboniques. Objectif final : réduire les déchets, accroître la productivité et améliorer

la qualité. Une vingtaine d'organisations, publiques et privées, ont été sélectionnées pour participer au MEXA Carbon Footprint Project Phase II'. De plus, quelques soixante-dix participants seront formés à la gestion d'énergie. Danielle Wong explique cet engouement pour l'entrepreneuriat vert par le fait que la première phase du 'MEXA Carbon Footprint

Project' a eu un effet déclencheur. Les entrepreneurs ont vite compris qu'en consommant mieux et en rejetant moins de dioxyde de carbone, ils économisaient énormément sans investir astronomiquement. A l'instar des secteurs manufacturiers où le carburant représente 20% des dépenses totales. D'où le besoin de revoir la consommation énergétique.

Mauritius Commercial Bank (MCB), le MCB Focus. Dans son premier numéro de l'année, ce rapport signé Gilbert Gnany, Group Chief Strategy Officer and Advisor to the Board de la MCB, prévoit une croissance de 3,5 % pour cette année. Soit moins que celles du ministère des Finances qui est de 4%. Selon l'économiste Gilbert Gnany, la stagnation en Europe, notre principale marché en ce qui concerne nos exportations et la lente reprise des activités mondiales en sont les principales raisons. De plus, Gilbert Gnany estime que l'investissement privé a reculé et que tout porte à croire que sa contribution au Produit intérieur brut (PIB) sera moins des 17%. «Autant que j’ai apprécié le rapport de la MCB sur l’Afrique, celui-ci qui concerne les pespectives économiques n’était pas à la hauteur. J'attendais un meilleur rapport de la Mauritius Commercial Bank. Ce rapport évoque seulement les généralités et n’apportera rien de nouveau », a réagi Xavier-Luc Duval.

Innodis s’associe à un groupe mozambicain LA FILIALE mozambicaine de Innodis Ltd, HWFRL Investments Ltd, a enclenché un partenariat avec le groupe Irvine à travers un transfert de 49,9% des actions de Moçambique Farms Limitada (Innodis) à Irvines Moçambique Limitada. Ce partenariat s'étalera sur les cinq prochaines années, et le groupe Irvine injectera $ 3m pendant les deux prochaines années pour les projets d'expansion de Moçambique Farms Limitada. Dans un communiqué émis hier, le conseil d'administration de Innodis Ltd indique: «This association with the Irvine's Group, together with Innodis Group, represent a combined experience of almost 100 years in the poultry industry. Irvine's shares our belief in the growth potential of the poultry market in Mozambique, where local production is relatively low.» Le groupe Irvine s'est fait une réputation dans le secteur depuis 1954 et est également présent au Zimbabwe, au Botswana et en Afrique du Sud. Il exporte une vaste gamme de produits vers pas moins de 18 pays dans la région subsaharienne.


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BONNE GOUVERNANCE

Chairpersons et CEOs doivent travailler en complémentarité

Chacun son métier, et les vaches seront bien gardées, dit l'adage. Il en va de même de l'entreprise. Les rôles et les responsabilités doivent être bien définies et compris. Les territoires des uns et des autres bien délimités pour que personne n'empiète sur les platebandes de l'autre ▼ JESSEN SOOPRAMANIEN

CHACUN SON MÉTIER

L

a séparation des responsabilités et des fonctions des haut cadres d'une entreprise a fait l'objet d'un atelier de travail, initiative du Mauritius Institute of Directors (MioD), jeudi dernier, au Hennesy Park Hotel. Un élément clé pour la réussite et la pérennité de toute entreprise. Le Chairperson du conseil d'administration, le Chief Executive Officer (CEO) ou encore le secrétaire de compagnie sont parmi les postes clés dans une entreprise. Quel est le rôle de chacun ? Quelles sont leurs attributions et limites ? Les principes de la bonne gouvernance ne tolèrent plus confusion et flou dans les rôles de ceux chargés de réaliser les objectifs de l'entreprise.

et des publics variés. Il doit également possèder le sens de la communication, car il est le lien entre la direction et le conseil d'administration, il est le « mentor du top management ». « S'il n'y a pas d'entente entre actionnaires et management sur un sujet spécifique, alors le Chairperson doit pouvoir trouver le juste milieu », devait dire Pierre Dinan. Le consultant est d'avis qu'il faut un travail préliminaire rigoureux avant de choisir le président d'une compagnie. Car cette sélection concerne un poste très important pour le succès de la viabilité à long terme de l'entreprise.

ment être évalué et ce processus devrait être confié à des administrateurs indépendants. « Mais nous en sommes assez loin à Maurice », reconnaît Pierre Dinan.

PRÉSIDENCE : UN SIÈGE ÉJECTABLE Principale Resource Person à LE RÔLE DU CEO cet atelier de travail, l'éconoLe Chief Executive Officer miste et consultant Pierre (CEO) met en œuvre l'orientaDinan s'est appesanti sur le rôle tion stratégique de la societé. fondamental du Chairperson Tous les membres du top mandans une entreprise. Pour lui, agement sont sous les ordres du un Chairperson doit être un CEO. Ils sont responsables de leader sinon il ne mérite pas ce l'évaluation du travail de chaque titre. C'est à lui que revient la membre de l'équipe, en fatâche de donner une définition vorisant leur développement et claire de la stratégie de l'entrede la formation continue. prise et de s'assurer que le conSelon Pierre Dinan, le CEO seil d'administration soit doit pouvoir se tourner vers le efficace. Chairperson sur des sujets « Le président du conseil sensibles. Les deux d'administration définit les doivent oeuvrer en comstratégies globales de l'entreplémentarité, même s'il y prise à court et à moyen ter- Il existe une perception selon a divergence d'opinion. mes et l'aide à en réaliser les laquelle être président, c’est ‘ad objectifs. Il représente l'im- vitam aeternam’, soit pour la vie. Or, remarque Pierre Dinan, souvent à Mauage de la compagnie dans le Ce n’est pas bien, on doit pourice, une divergence public, vis-à-vis des autorités et des fourniseurs et voir le remplacer ou l’expulser si d'opinion peut être néfaste car l'un d'eux doit clients », devait préciser nécessaire alors abandonner. Pierre Dinan à l'assistance « Ici, à Maurice, c'est le qui comptait une bonne principal actionnaire qui centaine de directeurs et Il existe une perception selon décide qui va être le chef de la dide chefs d'entreprise. Des compétences managéri- laquelle être président, c'est 'ad rection. Il n'y a aucune discussion ales sont indispensables, selon le vitam aeternam', soit pour la au préalable avec les petits actionconsultant, au métier de Chair- vie. Ce n'est pas bien, estime le naires, peu importe le nombre person ainsi qu'une excellente conférencier. On doit pouvoir le d'actions qu'ils peuvent détenir. capacité d'adaptation pour remplacer ou l'expulser si néces- Bien sûr, le principal actionnaire savoir faire face à des situations saire. Le président doit égale- aura toujours le dernier mot, mais

il faudrait un processus avant de choisir quelqu'un pour un poste aussi important », estime Pierre Dinan. Question d'un participant : Est-ce qu'une même personne peut assumer les fonctions de Chairperson et de CEO simultanément ? Selon Pierre Dinan, une telle démarche n'est pas recommandée. Sauf, tient-il à préciser, dans les entreprises dites familiales. Mais le consultant va plus loin dans ses arguments : « Family businesses tend to mix affairs and emotions ». Le problème se pose quand il y a confrontation entre liens familiaux et intérêt de l'entreprise. C'est un sujet très délicat, admet Pierre Dinan, car les familles ne veulent pas que leurs affaires soient connue des étrangers, donc elles ont tendance à tout concentrer entre les membres de la famille. Le chef d'une entreprise familiale doit être une sorte de patriarche respecté par tous. Mais, prévient l'économiste, un patriarche n'est pas éternel, donc la question de succession peut devenir un problème si elle n'a pas été abordée et résolue auparavant. Les entreprises familiales comportent certaines spécificités qu'il faut considérer sérieusement si on tient à sa pérennité.

Jean-Pierre Claris de Florian, simplement dit Florian, est un auteur de la seconde moitié du XVIIIe siècle. Bien qu'il soit mort à 39 ans seulement, il nous a laissé de nombreux écrits, dont de célèbres fables, parmi lesquelles se trouve celle qui nous intéresse ici, Le vacher et le garde-chasse. Dans celleci, nous trouvons le jeune Colin qui garde les vaches de son père. Mais lorsque sa route croise celle d'un garde-chasse fatigué de courir sans succès après un chevreuil, il lui propose de partir à la chasse à sa place après lui avoir confié la garde de son troupeau. Au cours de cette traque, Colin rate le chevreuil, mais blesse le chien du chasseur. Et, lorsqu'il revient dépité vers ses bêtes, il trouve le garde-chasse qui s'est endormi et le troupeau qui a disparu, les bêtes ayant été volées. La morale de l'histoire : Pour que les vaches soient bien gardées, il faut un vacher, pas un garde-chasse. Mais si ce proverbe est généralement attribué à Florian, est-ce bien réellement lui qui en est l'auteur ? Dans des publications antérieures à la naissance de notre poète, on trouve ceci à l'entrée vache : « On dit, quand chacun se mêle de son métier, les vaches sont bien gardées », preuve que la maxime existait déjà avant Florian qui n'a fait que la reprendre. Mais on peut trouver encore un peu mieux. En effet, Cicéron, au Ier siècle avant J.C. écrivait déjà : « Que chacun s'exerce dans l'art qu'il connaît ». Puis, nettement mieux ; on prête à Aristote (IVe siècle avant J.C) la maxime : « Que chacun se mêle de son métier, les vaches seront bien gardées ». Florian, Cicéron ou Aristote, qu'importe. La maxime s'adapte bien à notre propos quant aux rôles et attributions de ceux qui dirigent les entreprises.


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Le monde des affaires mauricien doit encore se débarasser de quelques conceptions préconçues à en croire Virginie Corneillet. Et même si le cadre légal ou encore les divers codes de bonne gouvernance en vigueur sont à saluer, reste que ce sont les hommes et les femmes à la tête des entreprises qui vont faire la différence

VIRGINIE CORNEILLET, HEAD OF LEGAL & CORPORATE AFFAIRS À ENL LIMITED

« Cumuler trop de mandats n’est pas une bonne chose » ▼ JESSEN SOOPRAMANIEN ❚ La fonction de secrétaire de

compagnie est-elle valorisée dans les entreprises mauriciennes ? Globalement, je pense que oui. En tout cas, à Maurice, il existe une longue tradition en ce sens. Le secrétaire de compagnie est responsable de toute la partie administrative du conseil d'administration. Ne serait-ce que par cette fonction, le secrétaire a tout pour réellement participer à l'efficacité et la productivité du conseil d'administration. En revanche, est-ce que le secrétaire de compagnie réussit à contribuer autant qu'il le voudrait ou le pourrait comme le lui permet la loi ? Je n'en suis pas encore sûre. Je ne pense pas que dans toutes les organisations, les secrétaires de compagnie puissent exercer à leur juste valeur. Dans beaucoup de cas, le secrétaire de compagnie est encore vu comme celui qui prend simplement les notes des réunions pour la rédaction des procès-verbaux ou celui qui veille au respect de la loi par rapport au Registrar. Or, le secrétaire de compagnie peut apporter beaucoup plus que ça. ❚ Par rapport à la bonne

gouvernance, par exemple ? Le secrétaire de compagnie a un rôle central, il est définitivement, avec le chairman, un des deux ambassadeurs de bonne gouvernance au sein d'une compagnie. Le secrétaire de compagnie est celui qui maîtrise, connaît, recherche, compare les règles de bonne gouvernance et capable donc de venir aider les conseils d'administration à choisir les règles qui sont les mieux adaptées à leurs organisations. ❚ Mais les secrétaires de compa-

gnies ne sont toujours bien vus, notamment par les Executive Directors qui s'en méfient, vu leur proximité avec les Chairpersons... Toute la question est de savoir comment le secrétaire de compagnie se positionne au sein de l'organisation. Ça varie aussi de pays en pays et


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de compagnie en compagnie. Dans le cas, par exemple, où le secrétaire est employé d'une seule entreprise, il fait partie du Management Team et, forcément, il développe une proximité très forte avec, à la fois le Top Management, donc le Chief Executive Officer (CEO) et, naturellement, avec le Chairperson. Le secrétaire de compagnie, il est bon de le souligner, est celui qui doit apporter son support aux non-executive directors. Puisqu'il est le garant de la circulation et la dissémination de l'information vis-à-vis des non-executive directors qui ne sont pas forcément présents tous les jours dans l'organisation. ❚ Il a été beaucoup question de

conflit d'intêret légal et conflit d'intérêt relevant de l'éthique ces derniers temps. Quelle est la nuance ? C'est la grande question de la morale, de l'éthique et du droit. Ce que fait le droit, c'est fixer un certain nombre de règles, de normes qui régissent la société. L'éthique renvoie plutôt aux valeurs individuelles, aux questions que l’on se pose par rapport à une décision à prendre, qui amènent à réfléchir et à s’interroger en quoi cela heurte ou renforce les valeurs qui nous définissent. ❚ Ethiquement et moralement

parlant, est-ce normal de voir les mêmes personnes siéger sur plusieurs conseils d'administration ? Il se peut qu'il y ait des conflits d'intérêts, l'île Maurice étant une toute petite île. C'est problématique. Chacun est responsable de regarder où ses intérêts ou ceux des différentes organisations sur lesquelles il siège peuvent se télescoper. Certains pays ont règlementé le cumul de mandats, en définissant le nombre maximum de conseils d'administration sur lesquels une personne peut siéger. Il n'y a pas que des possibles risques de conflits d'intérêts qui peuvent surgir quand on siège sur plusieurs conseils d'administration. Comment, par exemple, trouver du temps pour prendre connaissance de toutes les problématiques de chacune des vingt compagnies où l'on est directeur ? Matériellement, ce n'est pas possible. Dans ce cas-là, comment contribuer, utilement, à la performance des compagnies en question ? C'est difficile. Bon, je reconnais bien volontiers la puissance de travail impressionnante de certains directeurs et chairpersons qui sont des professionnels d'expérience. Mais je maintiens également qu'ils ont des limites et cumuler trop de mandats n'est pas forcément une bonne chose. Cela dit, je pense qu'on devrait initier une profonde réflexion sur la question de cumul de mandat avant d'aller vers des lois prescriptives. C’est une approche basée sur l’adhésion qui a été développée par le Na-

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ROLE OF COMPANY SECRETARY’S INCREASING Recently, the All Party Parliamentary Corporate Governance Group, in the House of Commons in the United Kingdom, launched a report which looks into the role a company secretary plays in assuring effective corporate governance. ‘Elevating the Role of the company secretary’ compiled by Lintstock is the result of research including questionnaires and interviews with 252 Board Directors and 166 Company Secretaries. The report revealed that the role of a company secretary is increasing considerably over the last few years. The respondents in the report attributed this to the excess of governance rules, following numerous additions and revisions in the aftermath of the financial crisis. ‘It is a valuable report that delivers a clear message that the Institute needs to take fully on board. There is a lack of a representative body that supports all company secretaries, presenting ICSA with both a challenge and an opportunity’, Simon Osborne, Chief Executive of the Institute of Chartered Secretaries and Administrators (ICSA) said. Moreover, the report also higlighted the fact that the company secretary ought to enjoy a higher position within a business. However, the individual should be able to show and demonstrate the ability to add value beyond administrative efficiency: sufficient commercial expertise will continue to be a benchmark for a company secretary to be considered at a more elevated position.

LA BONNE GOUVERNANCE S’INVITE EN AFRIQUE

tional Committee on Corporate Governance jusqu’à présent et elle a fait ses preuves. Le Mauritius Institute of Directors (MIoD) contribue aussi à faire évoluer les choses dans le bon sens. ❚ Justement, est-ce que notre Code

sur la bonne gouvernance est efficace ? Est-il en ligne avec le développement global sur la Corporate Governance ? Il me semble que le comité continue de travailler sur la question et se tient au courant de ce qui se passe ailleurs. Le Code de gouvernance de Maurice qui date de 2004 n'est pas non plus outdated, il est assez bien adapté à Maurice. Cependant je suis certaine, qu'avec la maturité qu'on a acquise, il y a un certain nombre de choses qui pourrait être rajouté au document. Mais il faut éviter une accumulation de régulations, il faut faire les choses de façon réfléchie et en bonne intelligence. ❚ Les professionnels en

Compliance & Risks sont en grande demande dans le monde. Qu'en est-il à Maurice ? Maurice envisage d'être le hub financier de la région. Donc, clairement, on se doit absolument d'avoir les meilleures procédures en place par rapport à la gestion de risques. Il y va tout simplement de la crédibilité du secteur. Mais vous savez, avoir des bibles de Risks Management ne rend pas une entreprise immunisée contre les risques et autres dangers financiers. On a vu ce qui s'est passé dans les pays les plus évolués et les mieux

équipés en la matière. À la fin du compte, ce sont les hommes et les femmes de la compagnie qui vont faire la différence. ❚ Mais les family-owned businesses

ont une autre spécificité. Le concept de gouvernance s'y pose autrement... D’évidence, une compagnie contrôlée par un actionnaire majoritaire ou une famille n'a aucun intérêt à ne pas s'assurer du succès de l’entreprise. Il est reconnu que les entreprises familiales sont souvent les plus pérennes dans le temps. Parce qu'il y a cette notion de créer et de construire quelque chose qui va se perpétuer dans la famille. La question qui se pose souvent est celle des conflits entre actionnaires majoritaires et minoritaires, ou entre actionnaires dirigeants et actionnaires passifs. On voit aussi les problèmes rencontrés quand la compagnie familiale doit assurer la succession lors des transitions de générations, problèmes qui se corsent au fur et à mesure que le temps passe et que la famille s’agrandit. C'est facile au début. Puis, plus il y a du monde et plus ça devient compliqué. Et c'est là où les règles de gouvernance entrent en jeu et ont toute leur raison d’être. ❚ Est-ce important d'avoir des

évaluations indépendantes des conseils d'administration des compagnies familiales ? Ca m'intéresserait beaucoup de voir ce que donne un tel exercice. L'impartialité d'un évaluateur indépendant permet d'avoir ce recul

L'Institute of Directors in Southern Africa (IoDSA) et le Mauritius Institute of Directors (MIoD) viennent de lancer conjointement un réseau de collaboration entre organisations du privé pour renforcer la Corporate Governance en Afrique. Ce réseau vise à être une plateforme pour les institutions avec des objectifs largement communs, c'est à dire le partage d'informations et d'expériences, et le développement et la mise en œuvre d'initiatives qui répondent aux défis de l'environnement africain. La réunion inaugurale de ce nouveau réseau, les 24 et 25 janvier dernier, à Johannesburg, a bénéficié du sponsorship de la Standard Bank.Pour Ansie Ramalho, directeur général de la IoDSA, l'idée derrière la création de ce réseau est le lien entre le besoin croissant en matière de Corporate Governance les entreprises et la croissance des entreprises. « Africa is emerging as the continent of opportunity with a huge potential for growth. But to make that dream a reality, we need a continent-wide corporate governance framework. We look forward to working with our peers across Africa to build on the solid foundation of the King Reports on corporate governance to create a continent that is truly investor-friendly » déclare Ansie Ramalho. Après la crise financière de 2008, un rapport récent de l'Organisation for Economic Co-operation and Development (OCDE) souligne l'importance des marchés qui ont besoin d'avoir un cadre solide de règles de Corporate Governance, des règlements qui offrent aux investisseurs la confiance dans le système et aux entrepreneurs les incitations à développer leurs entreprises. “Mauritius has already established itself as a business and outsourcing hub, and is a case study of how an African country can identify and then use opportunity effectively and we know that a strong corporate governance framework is a vital to build a solid economy that services global clients,” a déclaré Jane Valls, Chief Executive Officer (CEO) du Mauritius Institute of Directors.

nécessaire pour un rapport le plus objectif possible. Je crois que pour que cela marche, il faut au départ que les personnes ou les organes qui vont être évalués, soient tout à fait d'accord avec cette démarche et en soient même demandeurs. Sinon, à quoi sert de faire ces évaluations si les principaux concernés ne vont pas tirer profit des conclusions et des recommandations du rapport d'évaluation.



ACTA PUBLICA

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BENOIT SCHMITT, DIRECTEUR GÉNÉRAL DE REZICON CONSULTING ENTERPRISE LTD

« CT Power aux antipodes de Maurice Ile Durable »

Une « aberration économique qui sera néfaste pour Maurice, tant sur le plan écologique qu'économique ». Observation de Benoît Schmitt, directeur général de Rezicon Consulting Expertise Ltd, société consultante auprès du 'Carbon Footprint Mitigation Project' pour le projet Maurice l'île Durable (MID) ▼ VRISHNI VALAYDON

Le guerrier védique

A

l’annonce de l’octroi du permis de l’EIA au promoteur du projet CT Power, un jeune citoyen engagé a ressenti une profonde indignation. « Une trahison de l’Etat », estime Jeff Lingaya qui en est à son septième jour de grève dans le kiosque du Jardin de la Compagnie. Si lors des premiers jours, il a dû faire face à l’indifférence du public, il a par la suite attiré l’attention de nombreux citoyens, activistes écolos et syndicalistes. Ce jeune qui avait dans un passé récent entamé une grève de la faim de 21 jours pour attirer l’attention sur le cas des employés d’Infinity, est considéré comme un militant hors-pair par les jeunes qui sont de plus en plus nombreux à le soutenir quotidiennement. A l’entendre, on dirait un moine bouddhiste ou encore un ascète venu des Himalayas. Jeff Lingaya dit puiser sa force dans des valeurs orientales, notamment les Vedas (Ecritures sacrées de l'Inde antique destinées à guider les humains autant dans leur vie de tous les jours que dans la quête de la réalisation de soi). Pour le jeune gréviste de la faim, « on trouve dans les vedas le plus ancien hommage jamais rendu à l'environnement. Les multiples mantras, glorifient la Mère Terre. Ils proclament la Terre comme étant la mère de toutes les créatures et on doit solliciter ses bénédictions. La Mère Terre est ornée de hauteurs, de pentes, de plaines, de collines, de montagnes, de forêts, de fleurs, d'herbes médicinales et d'inestimables trésors ; et elle veille sur toutes les créatures qui respirent et qui bougent. Puisse-t-elle nous apporter la joie, la richesse, la prospérité, le bonheur et la gloire ». Son combat, dit-il, dépasse largement le cadre de CT Power. Son geste est avant tout la conscientisation d’un peuple, la responsabilisation des jeunes et le besoin permanent de se remettre en question. Loin d’être uniquement une quête spirituelle, Jeff Lingaya veut aussi engendrer une révolution politique. Il l’a d’ailleurs fait ressortir à certains membres de l’opposition en leur rendant coupables de complicité avec le régime en place dans la concrétisation des projets qu’il qualifie de « réactionnaires ». Entre autres, CT Power. Jeff Lingaya est aussi d’avis que le pouvoir nous impose une pensée unique et que l’ensemble de nos actions ne sont motivés par le profit. Ce geste du citoyen Lingaya est certainement un phénomène rare dans le paysage mauricien, car sa demande s’adresse à toute une population dont la plupart ne sont pas forcément consciente de l'enjeu. Alors que la classe politique se rallie à la cause de CT Power et des IPP. Mais pour l'instant la balle se trouve dans le camp de celui qui pourra mettre un terme à la grève de faim de Jeff Lingaya en rétablissant les lois de la justice naturelle : le Premier ministre, Navin Ramgoolam.

UNE CENTRALE à charbon est une contradiction flagrante, une anomalie sans précédent pour un pays qui a ratifié le Protocole de Kyoto, avance Benoît Schmitt. « Nous devrions plutôt développer les énergies renouvelables. Autoriser une centrale à charbon, c'est prendre le risque d'une série de conséquences qui seront hors de notre contrôle. Il faut comprendre que CT Power, c'est l'équivalent d'1,2 millions de tonne de dioxyde de carbone (CO2) par jour, une augmentation de 30% d'émissions de gazs et un accroissement de 3% de l'effet de serre », ajoute notre interlocuteur. D'autre part, économiquement parlant, une centrale à charbon n'est pas aussi rentable qu'on voudrait le faire croire, postule Benoît Schmitt. L'enjeu principal, explique-t-il, réside dans l'investissement en capital du projet. Si, au départ, CT Power semble moins exorbitant avec une capacité de production attrayante, tel ne sera pas le cas sur le long terme. Le budget de départ est certes plus faible pour une centrale de combustibles fossiles, mais le retour sur l'investissement est de loin plus profitable pour les 'énergies propres'. De plus, les matières 'propres' sont très accessibles à Maurice, voire gratuites, comme le soleil et l'éolienne. Pour répondre à la demande croissante en énergie, nous devons simplement en consommer moins, suggère Benoît Schmitt. En effet, le Mauricien est beaucoup trop énergivore. Il nous faut impérativement apprendre à mieux conserver l'énergie que nous avons déjà. Il y a également certaines petites choses à savoir,

ajoute le directeur général de Rezicon Consulting Expertise Ltd. Ainsi, explique-t-il, plus une voiture vieillit, elle rejettera davantage de CO2. Toutefois, la pire des erreurs dans cet environnement charbonneux serait d'ignorer l'importance de la sensibilisation à la contribution de la flore et de la faune indigènes à l'équilibre de notre écosystème.

LES SOUS-ENTENDUS DES NOUVELLES CONDITIONS Lors d’une rencontre improvisée, vendredi dernier, l’état major du ministère de l’Environnement a réuni certains contestataires au projet CT Power pour leur remettre une copie des conditions rattachées au Permis EIA, telle qu’elle a été communiquée au promoteur. On note qu’en sus des onze conditions imposées par le tribunal, le ministère en a rajouté 20 paramètres à être respectés. Parmi, les points saillants de ces conditions on observe que l’approvisionnement du charbon se fera par voie maritime tandis qu'aucune mention n’est faite sur le financement du quai de débarquement. Cela, contrairement aux autres conditions (voir plus bas) où le ministère définit clairement la responsabilité financière du promoteur en ce qui concerne certains travaux d’infrastructure ainsi que les études scientifiques à être entreprises par l’Etat. D’où la pertinence de la question suivante : « qui financera la construction du quai de débarquement ? ». Fabiani Balison, porte-parole de la Plate-forme citoyen contestant le projet de Centrale à Charbon est catégorique : « L’Etat fait preuve d’une grande irresponsabilité dans cette prise de décision. Ce projet représente non seulement une catastrophe écologique, mais aussi une escroquerie des biens de l’Etat. C’est maintenant évident que c’est une machination au sommet, pour favoriser la réalisation du projet CT Power. Au sein de la plate-forme nous réclamons

la démission immédiate du ministre de l’Environnement qui a non seulement fait preuve d’une incompétence incroyable dans le traitement de ce dossier, mais voilà qu’il se met à accuser les ONG de n’avoir pas assumé leur rôle. C’est du délire ! » Ci-dessus, quelques extraits du document : 12. The Environment Appeal Tribunal in its judgment of 16 July 2012 held the following: “We therefore amend the decision of the Minister rejecting the EIA licence to grant the appellant an EIA licence to proceed with the setting up of a 2 x 55 MW coalfired power plant at Pointe-auxCaves, Montagne Jacquot including, but not limited to the following conditions together with other conditions to be determined by the Department of Environment” amongst which the condition of transportation of coal to be done strictly off peak hours as from 9:30 hrs up to 14:30 hrs and after 18:00 hrs up to 21:00 hrs at latest” However, by virtue of a letter dated 7th December 2012, addressed to the Deputy Prime Minister and Minister of Renewable Energy and Public Utilities under the signature of the President of

The (Mauritius) CT Power Ltd, the proponent agrees that the transportation of coal which will be supplied by the CEB to the project site shall be by sea-route instead of by road as from the first date of the operation of the power plant. 21. With respect to the traffic associated with the transportation of materials during the construction phase and the eventual transportation of other materials and bricks during the operational phase, any engineering and upgrading works with respect to junctions, visibility splay and turning radii for the safety of the inhabitants and school children, shall be carried out by the proponent in accordance with the requirements of the Traffic Management & Road Safety Unit, the Road Development Authority and the Traffic Branch of the Police Department. All costs shall be borne by the proponent. 28. The proponent shall bear all costs associated with monitoring and supervision of plant to be carried out by Government, which may entail sending samples abroad for analysis.


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GROS PLAN

ACCA Career Fair 2013 : la comptabilité attire

SUCCÈS D’AFFLUENCE pour la seconde édition de l'ACCA Career Fair, qui s'est tenu du 24 au 26 janvier, à la salle de conférences de la Cybertour 1, à Ébène. Plus de 2500 personnes se sont rendues à l’événement organisé par ACCA Mauritius, le bureau mauricien de l’Association of Chartered Certified Accountants (ACCA). La Career Fair visait à promouvoir les perspectives de carrière, de formation et d’embauche dans les domaines de la comptabilité, des finances et du BPO auprès des Mauriciens. L’événement a ainsi réuni des instituts de formation, de grands cabinets de comptabilité, des cabinets de conseil en finance, des banques, ainsi que les branches mauriciennes de grandes multinationales du Business Process Outsourcing (BPO). Dans son discours d’ouverture, le ministre Rajesh Jeetah a souligné l'importance de la formation en comptabilité et en finance, ainsi que liens entre les organismes de formation et les organisations professionnelles comme l'ACCA, afin de favoriser les perspectives d'emploi. Il a aussi rappelé que sous l’Economic and Financial Miscellaneous Act, tous les instituts publics de formation tertiaire doivent créer un comité consultatif incluant des représentants du secteur privé et d'organisations professionnelles.

US Embassy donates books to Council of Religions IN AN effort to promote religious freedom and interfaith dialogue, the Embassy of the United States of America donated fifty books by American authors on tolerance, diversity, peace building and religious freedom to the Council of Religions (CoR). The books which Ambassador Shari Villarosa donated Monday morning include the “Encyclopedia of Native American Tribes” by Carl Waldman, “Global Civil Society: An Answer to War” by Mary Kaldor, “American Sermons: The Pilgrims to Martin Luther King Jr.” by various authors, “How does religion influence politics”, edited by Stefan Kiesbye and “Beyond Tolerance: How People Across America Are Building Bridges Between Faiths” by Shira Tarrant.

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La conférence organisée par la CFA Society Mauritius (CFASM), qui se tiendra le 22 février, mettra en exergue les opportunités d’investissement en Afrique – une région à forte croissance – de même que la pertinence de l’environnement macroéconomique et de l’encadrement politique dans les décisions de l’investisseur

CONFÉRENCE ‘INVESTING IN AFRICA’

Ce que les investisseurs doivent savoir... ▼ JAMIROUDDIN YEADALLY

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e continent africain offre de nombreuses possibilités en termes d’investissements financiers. Les investisseurs doivent cependant prendre la mesure des réalités des économies africaines avant de s’y aventurer. C'est dans cette optique que la CFA Society Mauritius (CFASM) animera une conférence sur les opportunités d’investissement en Afrique (Investing in Africa) le 22 février prochain. Il s’agit d’une ‘Travelling Conference’ qui sera animée par d’éminents conférenciers et qui se tiendra à l’hôtel Hilton Resort & Spa, à Wolmar. « L’Afrique, c’est la terre d’avenir. Il nous faut aller chercher la croissance sur ce continent. A Maurice, il y a une vision stratégique de participer au réveil africain. Il faut être présent au bon moment. Il faut surtout bien s’y prendre car les conditions prévalant sur ces marchés sont complexes et peuvent poser de sérieux défis aux investisseurs. La CFASM entend, à travers cette conférence, participer au développement des connaissances afin de permettre aux investisseurs, opérateurs et financiers mauriciens de mieux appréhender les réalités des pays concernés », a soutenu Randhir Mannick, président de la CFASM, lors d'une conférence de presse, jeudi

CFA INSTITUTE : PLUS DE 100 000 MEMBRES La CFASM est l’une des sociétés membres du vaste réseau mondial que constitue CFA Institute. Elle en assure la représentation locale, notamment pour la gestion des candidats locaux et la délivrance du diplôme CFA, une norme qui a fini par s’imposer dans les métiers de l’investissement dans le sillage de la mondialisation du marché des capitaux. CFA Institute compte plus de 110 000 membres, dont 100 000 détenteurs de la certification CFA, dans 139 pays et territoires, ainsi que 136 sociétés membres.

L’Afrique, c’est la terre d’avenir Randhir Mannick, président de la CFASM

dernier, à Ébène. Cette conférence réunira Trevor Thom, partenaire chez African Alliance Ltd, Clifford D.Mpare, Chairman et CEO de Frontline Capital Advisors, Nick Padgett, Managing Director de Frontaura Capital LLC, Lawrence Speidell, Chief Investment Officer de Frontier Market Asset Management, et Wendy Addison, fondatrice et propriétaire de Speakout Speakup, une société de coaching. Forts de leur expérience sur le terrain, ces derniers exposeront, au moyen de cas d’études, les techniques d’évaluation, de diversification et de gestion de risques les plus pertinentes aux marchés africains. Ils aborderont ainsi les thèmes suivants : Operating in Africa : The practicalities ; Investment Opportunities in African Markets – Potential Winners ; Managing Frontier Market Portfolios ; Frontier Stock Markets : A look back from 2050 ; et No News is Not good news. Les participants à la conférence auront ainsi les outils nécessaires pour mieux comprendre les risques et opportunités d’investissement dans les bourses et compagnies africaines. A noter que les frais de participation à la conférence sont de Rs 5 000 pour les membres de la CFASM et de Rs 6 000 pour les non-membres.

VRS

282 ex-employés de Médine reçoivent leur terrain LA SOCIÉTÉ Médine Agriculture a procédé, jeudi dernier, à la remise de contrats de vente de terrains à 282 de ses ex-employés ayant opté pour leur VRS en 2007. Ces derniers ont pris possession de leur lopin de terre de 7 perches dans la région de Cascavelle/Xavier. La cérémonie officielle s’est déroulée devant un parterre d’invités composé du min-

istre des Collectivités Locales, Hervé Aimé, du Permanent Secretary du ministère de l’Agro-industrie et des cadres dirigeants de Médine. Pour rappel, le Voluntary Retirement Scheme (VRS) et l’Early Retirement Scheme (ERS) sont apparus dans le sillage de la réforme de l’industrie sucrière, avec la baisse de 36% du prix

garanti du sucre sur le marché européen. Afin de réduire ses coûts, l’industrie a permis à ses employés de partir à la retraite, moyennant une indemnisation basée sur leur temps de service et d’une parcelle de terre. « Ene terain, zordi zour, li couma ene tresor ek li important qui zot conne gere li. Ki ou construir ou met li de cote pou ou ban zenfants, sa terain

la simbolise ou letemps passé dans ou travail kot Medine. Certains d’entre ou fine gagne ziska 40 banane service ler zot fine aller en 2007 ek nou touzour reconet zot zefor pou fer de Medine ce qui li ete zordi. Li important qui ou preserve ou acquis », a déclaré à cette occasion Vincent Labat, Managing Director de Médine Agriculture.


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▼ JAMIROUDDIN YEADALLY

“T

he first thing that happens in a new market is that the Americans and Europeans start targeting the banks and brokers as acquisitions. It has already started. Ten years ago, all of them disappeared from Africa when they saw the stakes. They saw that Africa was a giving up case. And now, they are probably feeling very sorry for themselves as the continent is actually heading towards its bright future. That of being a leader and a reference amongst economies in the world.” This opinion is that of Mahesh Jayanarayan, Chief Executive of UMEX Securities Group. He also firmly believes that Africa can take the lead in Islamic Finance, as 30 to 40% of the total population of the continent is Muslim. “The Islamic community in Africa has been largely overlooked by the financial institutions in the African region when it comes to offering Sharia compliant stock broking services that comply with their religious beliefs and regulations, though the people have considerable wealth and spending power. But now, time has come for us to share our experience in ethical investment with the African community, which is growing”, stated Mr Jayanarayan.

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MAHESH JAYANARAYAN, CHIEF EXECUTIVE OF UMEX SECURITIES GROUP

“Mauritius can position itself as a platform for Islamic Investments”

MAURITIUS AS A PLATFORM FOR ISLAMIC FINANCE The Chief Executive of UMEX further believes that stakeholders should shape Mauritius to become a platform for Islamic finance and investment for countries who wish to slingshot them-

After the recent financial crisis caused by conventional banks who overextended lending to people, the economic growth of many countries has been at a standstill. Mahesh Jayanarayan, Chief Executive of UMEX Securities Group, tells us how ethical and Sharia-compliant investment products can be beneficial to fast-growing Africa, with Mauritius as an investment platform

selves in Africa. “You need to have the right partner and mindset for you to be successful”, he said. “We have completed our first step and the next one will be to bring

other stakeholders in the game. And in order to provide a complete holistic approach to the service, you need the stock exchange, the custodians and also the community on your side. They have to believe in us. We have invested close to a million pounds in this project over the last two years. This shows that we are committed to the project”, commented Mr Jayanarayan, whose company, in a joint venture with LCF Securities Ltd, has last week proceeded to the launching of the first Sharia compliant share dealing service for Africa. Even though Islamic banks are not immune from crises, the way they operate shelter them from problems other, traditional banks, might have. “It would be wrong to say that Islamic banks would never be affected by any crisis. Of course,

like any business cycle, they could also come under pressure. But would it be so extreme? I would say no. Purely because you would find Islamic investments are not leveraged. The more leverage you have, the faster you will demise. This explains why the Islamic banks have survived as they do not have too many debts on their books”, explained Mr Jayanarayan. “They are heavily concentrated in property. From a liquidity point of view, they are always liquid compared to conventional banks which are focussed mainly on mortgage loans and on the retail side. Their lending policies are totally different from that of conventional banks. Islamic banks are much more conservative and are focussed on asset based lending. That is why Islamic Banks did not suffer so much from the crisis”, he added.

IMPORTATION DE VOITURES DE SECONDE MAIN

Nouveaux règlements dès le 1er mars

Omnicane lève Rs 2 milliards OMNICANE AVAIT donné un cocktail pour marquer la levée de fonds dans le cadre de son Multi Currency Medium Term Note Programme (MTN), le lundi 21 janvier. Opération qui avait été fort concluante : Rs 2 milliards avaient été recueillis. On voit sur la photo, de gauche à droite : Rundheersing Bheenick,

Gouverneur de la Banque de Maurice, Jacques d'Unienville, Chief Executive d'Omnicane, Lakshman Bheenick et Louis Rivalland, Chief Executive et président du conseil d'administration de la Standard Bank (Mauritius) Limited, respectivement.

DANS DEUX mois, soit à partir du 1er mars, les importateurs de véhicules de seconde main venant du Japon devront afficher les Auction Sheets, ainsi que les Pre-Shipment Certificates, sur les véhicules exposés en showroom. Il faudra également que les voitures aient un ‘rating’ d’au moins 3,5 sur 5 pour pouvoir être importés à Maurice. C’est ce qu’a annoncé Cader Sayed Hossen, ministre du Commerce, de l'Industrie et de la Protection des consommateurs, lors d’une conférence de presse tenue vendredi. Ce dernier a également indiqué que son ministère mettrait en place, à cette date, un registre sur lequel seront référencés les agents ou courtiers qui importent des véhicules pour le compte de particuliers. Cette décision a été prise suite à cinq cas où des particuliers ont perdu l’argent qu’ils avaient remis à des courtiers peu scrupuleux. « This measure will go a long way in protecting the consumers as they will be more informed as to the exact conditions of the vehicles being purchased », a déclaré le ministre.


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WIDE ANGLE

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SBM HOMELOAN DAY

INTÉRÊT GRANDISSANT POUR LES PRÊTS ▼ JAMIROUDDIN YEADALLY

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e SBM Home Loan avait été lancé en octobre de l'année dernière. Décrit alors comme « unique en son genre », ce plan présente divers avantages selon ses concepteurs : un cash back allant jusqu’à Rs 200 000 ; un taux d’intérêt fixe de 4,5% pour la première année suivi d’un taux d’intérêt compétitif pour toute la durée du prêt ; la possibilité d’un financement à hauteur de 100% ; aucun frais d’enregistrement pour le rachat d’un prêt d’une autre institution ; une flexibilité de remboursement allant jusqu’à 30 ans dans certains cas ; et en option, jusqu’à 2 ans de moratoire sur le remboursement du capital et une carte de crédit pré-approuvée entre autres. Cependant l’élément phare de cette offre reste, sans aucun doute, les différents partenaires qui se sont associés à la SBM afin d’offrir des remises et des cadeaux exceptionnels aux clients du Home Loan. Les partenaires de la SBM

accordent ainsi la chance aux clients d’acheter des matériaux de construction, du carrelage, de la peinture, de la tôle pour toiture, des appareils électroménagers, des meubles, des accessoires, entre autres, à des prix très compétitifs. L’offre SBM HOMELOAN est valable jusqu'au 31 décembre 2013 alors que les offres des partenaires seront valables jusqu’au 31 décembre 2014. La banque entend ainsi accompagner, directement et indirectement, ses clients tout au long de leur parcours de construction, de rénovation, de projet d’agrandissement ou d’aménagement de leur maison. A noter que cette offre est accessible aux clients et non-clients de la banque aussi bien qu’à ceux qui travaillent à leur propre compte. Les partenaires de la SBM dans le plan Home Loan avaient été conviés à un cocktail jeudi dernier au Hennessy Park Hotel à Ébène. Une occasion pour la direction de la banque de les remercier d'avoir contribué à la réussite du projet.

PHOTOS : NICHOLAS LARCHÉ

Au-delà des attentes. Le « Home Loan » de la State Bank of Mauritius a intéressé plus de 20 000 personnes, samedi dernier, lors d'une opération marketing dans toutes les succursales de la banque

(De gauche à droite) : Peter Llewellyn, directeur de Pam Golding Properties, Amaresh Ramlugan, Head – Marketing & Communications à la SBM, et Jairaj Sonoo, Chief Executive – Banking (Indian Ocean Islands) de la SBM

(De gauche à droite) : Poorunduth Ramgoolam, Area Leader à la SBM, Moothoosamy Kunthasami, Service Leader de la succursale SBM à Quartier Militaire, Varund Ramchurn et Ramduth Caleechurn, respectivement Marketing Manager et Managing Director de R.P.C Estate Agency

(De gauche à droite) : Pauline Seeyave, Divisional Leader – Corporate Banking Division à la SBM, Percy Philips, responsable de l’équipe de Mobile Sales à la SBM et Jean-Michel Martial, Sales Manager Land & Residences chez Espral

(De gauche à droite): Ritesh Rampadaruth, entrepreneur dans le secteur de l’immobilier, Ashvin Deena, Senior Officer du département Corporate Banking - Sales & Services de la SBM, Jaysen Arunachalam - Business Development Manager chez HV Holdings Limited, Eric Maingard, directeur de Ad Valorem, Sanjaiye Rawoteea, Private Banker à la SBM et Amaresh Ramlugan, Head – Marketing & Communications à la SBM

Jairaj Sonoo, Chief Executive – Banking (Indian Ocean Islands) de la SBM entouré de Navin Bobbychurn, directeur de Soproges et de Shailen Ramkissoon, CEO de Pioneer Property Holdings.


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ME RAYMOND D'UNIENVILLE Q.C

L’HISTOIRE D’UNE THÈSE ▼ HERRSHA LUTCHMAN-BOODHUN

L Il a fallu écrire pendant des heures nocturnes, parce que je consacrais ma journée à mon boulot officiel et à ma famille. A 30 ans, on fait des choses qu’on ne fait pas plus tard

Le juge Bushan Domah

es robes noires se sont donné rendez-vous, vendredi dernier, pour célébrer, à travers la réédition de « L'évolution du Droit Civil à l'Ile Maurice (17211968) », une publication unique en son genre. Cette œuvre de Me Raymond d’Unienville Q.C qui a été publiée pour la première fois en 1994, n’était plus disponible sur le marché. L'initiative de cette réédition revient à Temple Law Books, qui y voit le moyen de signaler le manque cruel d'ouvrages légaux mauriciens. Pour preuve, ils étaient nombreux, les légistes de l’île, après le lancement par le chef-juge Bernard Sik Yuen, à se procurer un exemplaire à Rs 3 000 la copie, peut-être bien parce qu’ils risquaient, dès le lendemain, de devoir rajouter Rs 200 à cette somme déjà substantielle. Ils ont également eu le privilège de se faire dédicacer leur copie par l'auteur en personne. Assis sur un tabouret et arborant un sourire pendant toute la durée de la séance, Me Raymond d'Unienville a dialogué avec ses fu-

turs lecteurs, posé des questions et orné les copies de son ouvrage de bien des lignes. A la base de cet ouvrage de référence se trouve une thèse présentée, pour la première fois, à Aix-enProvence et qui a eu pour point de départ un colloque de droit comparé entre Maurice et La Réunion, auquel Me Raymond d'Unienville a participé en 1965, et où il a présenté un papier sur ‘L'évolution du droit des obligations et l'état actuel à l'île Maurice’. Un représentant de l’Université d'Aix-en-Provence, qui se trouvait dans l'assistance, lui a alors suggéré de développer sa réflexion pour en faire une thèse. Débute alors une histoire d'amour entre l'auteur et sa plume. « Il a fallu écrire pendant des heures nocturnes, parce que je consacrais ma journée à mon boulot officiel et à ma famille. A 30 ans, on fait des choses qu'on ne fait pas plus tard », a lancé Me Raymond d'Unienville à l'assistance. Il s'est alors appliqué à choisir les grands axes de sa thèse, suivi des recherches nécessaires. En 1968, il s’envole pour la France, ac-

Le Deputy Director of Public Prosecution Iqbal Maghooa, et Me Rishi Pursem

HEUREUX. Les futurs lecteurs ont saisi l’occasion pour se faire dédicacer leurs copies

Le DPP, Satyajit boolell

compagnée de son épouse Olga, pour soutenir sa thèse en public, mais ne peut le faire à cause de la révolte étudiante. Il est donc invité dans la petite salle des professeurs, qui étaient, se rappelle-t-il, en grande tenue. « Ils ont essayé de me coincer en posant beaucoup de questions, puis m'ont demandé de sortir comme pour un condamné, avant de me rappeler », explique celui qui brillera finalement à cet exercice. Mais l'histoire ne s'arrête pas là. De Marseille, Me Raymond d'Unienville et son épouse prennent le dernier train pour Paris et assistent aux heures les plus tendues de Mai 68. « Le soir, on entendait les grenades. Quelques personnes nous ont suggéré de quitter la ville subrepticement, parce que rien ne fonctionnait. On devait rejoindre un van qui attendait les sujets britanniques pour aller en Angleterre... où régnait la paix la plus absolue », raconte l'homme de loi.

Le Senior Puisne Judge Keshoe Persad Matadeen et les juges Hajee Abdoula et Benjamin Marie Joseph

Me Antoine Domingue


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FIL CONDUCTEUR

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1ER FÉVRIER 1835

L’ESCLAVAGE SURVIT À L’ABOLITION 178 ans après l'abolition effective de l'esclavage à Maurice, le pays en est toujours à situer les responsabilités des uns face aux demandes de compensation des autres. Le rapport de 2 700 pages soumis par la Commission Vérité et Justice, qui a siégé durant deux ans, est maintenant examiné par un sous-comité présidé par Xavier Duval... En marge des célébrations du 1er février, Capital revient sur cette page toujours ouverte de notre histoire, en s'appuyant sur les mots de Jean-Claude de l'Estrac dans « Mauriciens enfants de Mille Combats »

▼ DOROTHY BONNEFEMME

«U

ne approche trop insulaire, une lecture limitée par des œillères. » C'est, de l'avis du Dr. Vijayalakshmi Teelock, ce qu'on pourrait reprocher aux diverses tentatives passées de comprendre l'histoire de Maurice. Elles auront manqué, pour la plupart, de perspective. Comment, alors, tenter de comprendre, sans a priori, comment la population mauricienne a vécu l'affranchissement des esclaves, le 1er février 1835 ? Jean-Claude de l'Estrac, vers lequel nous nous sommes tournés, nous a conseillé de lire « Mauriciens enfants de Mille Combats », le deuxième tome de l'oeuvre qu'il a consacré à l'histoire de Maurice, et qu'il avait entamé, en 2004, avec « Mauriciens enfants de Mille races ». Dans « Mauriciens enfants de Mille Combats », l'actuel secrétaire général de la Commission de l'océan Indien (COI) parle en effet de la condition des ex-esclaves devenus des apprentis. Ainsi, s'il n'y a plus d'esclavage, la servitude demeure. Au tout début, il n'y a aucun véritable changement dans la condition des ex-esclaves. « En l'absence d'instructions législatives formelles de Londres, le gouverneur Nicolay, toujours très

proche des préoccupations des propriétaires et des négociants, fait promulguer deux ordonnances. L'une réglemente le travail, la discipline et les punitions des nouveaux apprentis; l'autre, la conduite des immigrants, et des laboureurs engagés », écrit Jean-Claude de l'Estrac. Ces ordonnances obligent les apprentis à rester toute la journée sur les établissements, à obtenir une autorisation spécifique pour quitter la propriété, à demander l'autorisation des maîtres pour se marier... Il y a également les lois extrêmement sévères sur le vagabondage. Si les apprentis faisaient preuve de désobéissance, ils étaient sujets à des punitions d'une telle cruauté « qu'elles équivalaient à une réintroduction de l'esclavage sous un autre nom ». LE MOÏSE DES ESCLAVES Ces ordonnances, explique JeanClaude de l'Estrac, vont choquer le Bureau colonial. Le nouveau ministre des Colonies, Lord Glenelg, rejette en effet intégralement l'une des lois et exige que l'on amende profondément la seconde. Son jugement est catégorique : « Le but de la législation pourrait plus précisément être décrit comme une substitution d'une nouvelle coercition pour l'état de l'esclavage qui a été aboli. Son effet est d'établir un système de servilité à peine moins rigide et, par certains aspects, moins

En 1833, alors que l’île compte 66 000 esclaves environ, et à peine 8 000 Blancs et 18 000 hommes de couleur, des troubles éclatent, notamment à Grand-Port

équitable que l'esclavage lui-même ». Le ministre, qui manie l'ironie, va jusqu'à dire que les nouveaux règlements auraient dû prendre le nom d'ordonnances pour le rétablissement de l'esclavage à Maurice. Plus d'une fois, Lord Glenelg rappellera à l'ordre le gouverneur Nicolay. En vain, puisque les actes de cruauté envers les ex-esclaves se poursuivront et que les peines de punition corporelle rendues par les magistrats resteront extrêmement fréquentes jusqu'à leur interdiction formelle en 1838. Ce n'est d'ailleurs pas la première fois que l'autorité de Londres est bafouée. Ainsi, alors que la loi sur l'abolition de l'esclavage est promulguée le 28 aout 1833 et qu'une proclamation royale, le 2 janvier 1834, fixe sa mise en vigueur au 1er octobre, la colonie ne s'y plie pas. On est en effet en pleine récolte sucrière, et l'affranchissement des esclaves serait catastrophique. Ce n'est, en fait, que le 1er février 1835 que les 76 744 esclaves que compte la colonie, pour une population totale de 101 409 âmes, seront affranchis. Déjà, lorsqu'ils avaient su que l'esclavage serait aboli, les grands propriétaires blancs étaient prêts à tout. C'est ainsi qu'ils se sont aussi opposé au projet de loi présenté en novembre 1831, à Londres, par Lord Goderich,


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Le créole : une grande première Le 17 janvier 1835 est une date historique. C'est la première fois que la langue créole est utilisée dans un document officiel. Le gouverneur Nicolay fait en effet rédiger la proclamation intitulée « Pour Noirs esclaves dans Maurice », dans notre langue maternelle. Dans ce document, le gouverneur fait ressortir que le Roi et les Anglais ont racheté la liberté des esclaves : « Ca qui noirs z'habitants dans six bonne-années, ça qui noirs domestiques, zouvriers etc ; dans quatre bonne-années, et dans cé temps là, si zautres bien travaille, zautres tous va libres ».

£ 69 l’esclave OUVRAGE. Dans le deuxième tôme de son trilogie sur l’histoire de Maurice, Jean Claude de l’Estrac consacre quelques chapitres détaillés sur la période pré et post abolition de l’esclavage

qu'on appelait le Moïse des esclaves. Dans ce document il était question des pouvoirs qui seraient confiés au « Protecteur des esclaves » et les conditions de l'exercice de ses responsabilités. Parmi figure le fait que les esclaves n'auraient plus besoin d'autorisation pour aller trouver le Protecteur, « en tout temps, à toute heure, et en quel nombre que ce soit ». Le Protecteur serait même autorisé à faire emprisonner quiconque refuserait de se rendre à son assignation ou qui, s'y étant rendu, refuserait de répondre à ses questions. VIVE CONTROVERSE Pour les propriétaires d'esclaves, ces dispositions dévoilent l'intention du gouvernement anglais d'abolir l'esclavage sans payer d'indemnité. Déterminés à résister « à des lois aussi criminelles » et se disant en « légitime défense », ils signent massivement une lettre de protestation qui doit être envoyée au secrétaire d'Etat. Craignant l'absence d'indemnités, ils lancent également un projet de rachat des esclaves, qui est approuvé le 27 février 1832, à l'issue des délibérations du Comité colonial. Le gouvernement anglais ne donnant aucune suite à leurs propositions, les Blancs s'organisent et cherchent à retarder la promulgation du nouvel ordre. Sentant le changement arriver, les esclaves ne restent pas les bras croisés. En 1833, alors que l'île compte 66 000 esclaves environ, et à peine 8 000 Blancs et 18 000 hommes de couleur, des troubles éclatent, notamment à Grand-Port. Pour faire taire la révolte, une proclamation du gouverneur exhorte les esclaves à obéir à leurs maîtres, fait mention des punitions auxquelles ils seront sujets s'ils n'obéissent pas et dément la nouvelle que le Roi leur accordera la liberté. Celle-ci arrivera finalement le 1er

février 1835, et avec elle, les craintes des propriétaires blancs vont se concrétiser. En effet, l'acte d'abolition prévoit qu'aucun propriétaire ne sera compensé pour des esclaves importés illégalement. Une commission est même nommée, écrit Jean-Claude de l'Estrac, pour s'en occuper : « Les attributions de la Commission consistaient à fixer le terme de la valeur réelle des esclaves à l'île Maurice, entre les années 1821 et 1831, et à déterminer le nombre exact de ceux vivant dans le pays. Ce résultat obtenu, elle devait l'adresser au Comité central de Londres, qui allouerait alors à l'île Maurice la part lui revenant sur les £ 20 millions votés par le Parlement ». Une vive controverse éclate et l'affaire remonte jusqu'à Londres. « Devant la levée de boucliers, le ministre des Colonies, Lord Glenelg, arrête que, faute d'un enregistrement régulier fait en 1832, tous les apprentis de Maurice vont être mis, sur le champ, en liberté », lit-on dans « Mauriciens enfants de Mille Combats

». Les négociants anglais ayant des intérêts dans la colonie montent alors au créneau et font appel directement au Premier ministre, Lord William Lamb Melbourne. Ils expliquent que le nonenregistrement des apprentis est dû au greffier, qui a refusé de remplir son devoir. « Mais les conseillers juridiques du gouvernement anglais estiment que, dans ces conditions, la population Nègre de Maurice a le droit à la liberté immédiate.... puisque la loi a été violée. Le litige est finalement soumis au Conseil privé qui décide, lui, que dans les circonstances établies, le défaut d'enregistrement en 1832 et 1834 ne donne aucun droit aux apprentis de Maurice de réclamer la jouissance immédiate de la liberté », écrit Jean-Claude de l'Estrac. Ce n'est que lorsque la compensation sera finalement versée (voir horstexte), que le calme reviendra dans la colonie de sa majesté le Roi Guillaume (William) IV.

Suite à l'abolition de l'esclavage, une somme totale de £ 2 112 632 a été versée, en termes de compensation, à 6 874 propriétaires pour les 68 613 esclaves libérés. Ce qui correspond à une valeur moyenne de £ 69 par esclave. Cet argent améliore la situation des planteurs, mais vient aussi créer des scandales et fraudes. Jean-Claude de l'Estrac explique que ceux-ci sont liés au marchandage des coupons d'indemnité : « Des propriétaires, des hommes de loi, de connivence avec des maisons de commerce anglaises, sont accusées de trafiquer, au détriment de petits propriétaires, de colons et parfois d'affranchis, détenant quelques esclaves ». Les escrocs, poursuit-il dans son livre, faisaient croire aux propriétaires illettrés que Londres avait décidé de ne pas payer, et achetaient aux propriétaires inquiets les coupons d'indemnité pour la moitié de ce qui leur serait revenu. « Les trente ou quarante mille coupons ainsi extorqués sont devenus la source de fortunes scandaleuses. L'île entière s'est convertie en un vaste marché où l'usure la plus criante, la plus sale, a été légalisée au détriment de la classe pauvre. Il est estimé que les petits propriétaires ont ainsi perdu plus de 800 000 piastres ».

Les revendications des « gens de couleur » Au début du XIXe siècle, aux attentes des esclaves s'ajoutent les revendications des « gens de couleur », qui réclament les même droits que les Blancs. Les relations, entre les deux groupes, demeureront tendues. Dans le chapitre « Les Préjugés qui déchirent... », JeanClaude de l'Estrac évoque les raisons de cettte hostilité : « Les causes de la persistance du préjugé de couleur à Maurice, alors qu'il s'atténuait considérablement dans le même temps à la Réunion, sont à rechercher dans l'existence de deux facteurs particuliers. Le premier tenait au fait que l'abolition du statut d'exception de 1833 avait été inspirée surtout par le désir de gagner les métis à la cause de l'anglicisation. Elle provoqua donc chez les Blancs un réflexe de défense assez compréhensible. Le second facteur était la rivalité entre femmes des deux groupes. »


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POST SCRIPTUM

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The Maurtian economy grew rapidly during the early 1990’s as the country embraced trade liberalisation and became increasingly integrated in the world economy. For most of the 1990’s, annual growth was of the order of 5% to 6%, mainly due to the strong export performance of the textile and clothing industry aided by preferential access to the European Union. Despite this remarkable achievement, Mauritius now faces an economic slowdown due to a number of factors, both internal and external

GLOBALISATION AND THE MAURITIAN TEXTILE INDUSTRY

FACING THE CHALLENGES

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REVIEW BY ECONOMIST VIRENDRA POLODOO

n early 2000, the country was poised to take advantage of the Africa Growth and Opportunity Act (AGOA) but up to now Mauritian manufacturers have been unable to make a significant impact in the huge American market. The textile and apparel quota system may be eliminated anytime. Currently, Mauritian manufacturers are witnessing the adverse effects of competition from low cost producers on the domestic industry with quotas; what will be the outcome without quotas? What are the strategies being implemented to sustain the industry’s competitiveness? Over the past three decades, the textile and clothing industry has been an engine of economic growth, generated thousands of new jobs and pro-

pelled this island-nation towards prosperity. The industry accounted for 12% of gross domestic product (GDP), employs nearly a very high proportion of people out of a workforce of approximately 600,000 and generated about 65% of export earnings (USD 1.1 billion). Employment in this sector increased by about 13% over the past three decades but it has now stabilised mainly through gains in productivity. With trade liberalisation, the Mauritian textile and clothing industry is now faced with a number of short and medium-term challenges, on both the internal and external fronts. These relate mainly to elimination of trade preferences, exchange rate fluctuations, relatively slow pace of restructuration and diversification, increased competition from low-cost manufacturers, rising

costs of air and sea freight, and low penetration of new markets. Faced with growing unemployment, accelerated economic growth to create jobs and improve standard of living is on top of government’s agenda. Textiles and apparel still remains one of Mauritius’s key manufacturing sectors but a new mindset is critical for the renewed health of the industry. The sector has no option but to invest in product and design innovation through research, new technology, highly skilled workers and successful marketing. How we innovate, how we use materials and machines in new ways and anticipate consumer demands will dictate the future of the Mauritian textile and clothing industry. On the regional level, Mauritius has done well with the share of manufacturing value added (MVA) in the GDP


POST SCRIPTUM

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being about 19% while for most African countries MVA remains below the minimum 16% required on an ongoing basis for sustainable development. Mauritius, therefore, urgently needs to translate this competitive advantage into substantial inflow of foreign investment and skilled job creation. In terms of trade, government policy is to defend acquired markets, as well as to vigorously seek new markets. It seeks to capitalise on all opportunities opened to it (such as through the Africa Growth and Opportunity Act), and has been active in pressing for the opening up of regional and sub-regional groups which it sees as providing opportunities for greater trade and investment. In addition, government, through appropriate legislation, has improved Mauritius’s reputation for (homeland) security and institutional fairness among potential investors. Despite the volatility of textiles and clothing, Mauritius has been quite successful in preserving market share. Unfortunately, the removal of preferential access to traditional markets threatens to undermine the industry and thus limit Mauritius’s growth. The restructuring of the industry is high on government agenda and a number of policies including diversification are being pursued. The natural disadvantage facing small island developing states (SIDS) is their small size, small size of their domestic markets, limited natural resources, limited human capital which in turn negatively impact on foreign direct investment (FDI). FDI, following the trend over the last decade, has been little interested in the production of low value-added goods. The thrust of FDI, as in India, China or Mexico, has gone towards the production of high-tech products either for export or domestic consumption, taking advantage of their huge domestic markets, which SIDS will never have. The drought of FDI in the textile and clothing sector in Mauritius may be attributed to two main reasons: small size of the domestic market and low pace of diversification into higher value-added activities within the sector. Though Mauritius is investor-friendly and enjoys a number of competitive advantages (social, cultural, political, environmental), the trickle of FDI has proved difficult to reverse. While the abolition of import restrictions on textile and clothing may benefit consumers in industrialised countries, most developing nations, big or small, harbour strong reservations. They point out that global economic integration

favours the already wealthy and hurt the poor. Ironically, in 1994, when the World Trade Organisation (WTO) was created, almost all member nations assumed that the end of textile quotas, part of rich country trade reform, would create more jobs across the board. In 2004, this enthusiasm is shared only by big, low-cost producers while relatively small producers are being squeezed out. Supporters of globalisation in developing countries argue that it is an economic opportunity as it will usher in more trade and prosperity. However, there are pertinent questions that need to be answered: • How do we ensure a level playing field or fair competition when countries with diametrically opposite profiles are vying for the same markets? • Is it possible to create trading conditions so that emerging economies can compete internationally? • Is globalisation not excluding smaller producers from the international market? • Will industrialised countries not place trade barriers of a different kind?

market share around the world. In addition, there is provision for an export tax rebate. The over-concentration of Mauritian textile and clothing exports towards the European Union (above 60%) has accentuated the vulnerability of the sector in the face of globalisation. During the recent years, textile and clothing exporters incurred serious financial losses resulting from a declining Euro and an appreciating Dollar (most inputs imported by the sector are paid in US dollars, whereas the enterprises are paid for their goods). Though trade with other Indian Ocean and Southern African countries (other than South Africa) is still quite limited, Mauritius is keen to increase levels of trade and investment regionally and regional co-operation is an increasingly important feature of foreign policy. In the wake of globalization, regional cooperation is deemed to be inevitable and irreversible for Mauritius to overcome the constraints of size and lack of resources. Mauritius is an active member of a number of Indian Ocean and Southern African regional organisations, including: COMESA (the Common Market for Eastern and Southern Africa); IOC (Indian Ocean Commission); SADC (Southern African Development Community); IORA (Indian Ocean Rim Association). Exports to SADC and COMESA markets grew by 12% in 2000. The AGOA provides sub-Saharan African garments with duty-free and quota-free access to the US market. Under the AGOA, US imports of African-made garments are expected to grow exponentially. One of the objectives of the act is to boost investment in textile manufacturing. Hence textile and garment manufacturers need to adapt their supply chain very fast to remain competitive, especially after elimination of quotas. The terrorist attacks in the US in September 2001 led to a slight downturn in levels of exports but local experts concur that Mauritius has still not taken full advantage of the trade opportunities under AGOA. The reasons attributed for the ongoing poor performance are firstly lack of AGOA-eligible yarn and fabric for producing garments and secondly Mauritian garment manufacturers have had little success in developing new markets in the US. The ‘private sector’ is keen to pursue the following pro-active strategies: • Develop strategic alliances with sources of yarn and fabric on the African continent, particularly within SADC;

The investments and participation of the Mauritian government and industry in education and training are quite low, particularly relative to the important contribution (65%) of the textile and clothing industry in export earnings Mauritian manufacturers maintain that the future of the sector is threatened by exporting giants like China and India. During the last five years, Chinese clothing exports to the US increased by 27%, with quotas and duties still in place. What will be the growth of Chinese exports without quotas? The WTO has predicted that after abolition of quotas China may capture above 50% of the American clothing market and 29% of the EU’s. Similarly, Vietnam alone can rival the amount of goods exported to North America from all sub-Saharan African countries combined even with duties. To add to the currency advantage, more than half of textile mills and more than a quarter of apparel makers are stateowned. Even though these companies regularly run at a loss, the Chinese government subsidises their output to gain

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Undertake more aggressive targeted marketing to identify US buyers who can benefit from sourcing garments from Mauritius; • Implement two fundamental improvements to current business and production practices, namely quick response and industrial engineering. In the SADC region, there are textile plants that are currently under-utilised and this represents a tremendous opportunity for Mauritian manufacturers to strike strategic alliances to increase availability of AGOA-eligible fabric.In a strategic alliance, partners cooperate on product development, and share information about projected demand and capacity, as well as information on current output, downstream orders and stock levels. Direct investment in these mills would be more effective as they are under-capitalised and need funds to improve technology and build capacity. As investors, Mauritian manufacturers would ensure timely supply of “quality” yarn and fabric and effectively manage the supply chain to shorten the merchandising calendar and reduce inventory levels throughout the garment delivery pipeline. To better exploit the American market and remain competitive the Mauritian industry would have to take advantage of the current low capacity utilization of SADC textile plants. The investments and participation of the Mauritian government and industry in education and training are quite low, particularly relative to the important contribution (65%) of the textile and clothing industry in export earnings. If such a situation continues, the competitiveness of the Mauritian textile and clothing industry will be significantly affected by globalisation. In this global economy, nearly every competitor can potentially have access to technology, equipment and capital to create products. The determining factor will be the availability of skilled labour. Over the past two years, the textile and clothing sector has continuously received a bad press and job seekers are now reluctant to enter the industry. Many enterprises are currently facing recruitment problems. Mauritian textile and clothing manufacturers will inevitably face difficulties as a result of trade liberalisation, especially from sourcing giants like China, Vietnam and India. It is still not clear how sourcing patterns will shift in. It is indeed more difficult to quantify the shift so that proactive measures can be taken. Increasing penetration of global markets will require a lot of effort by individual companies. Each company will have to study what its competitive advantages are and what improvements and changes it will need to make to compete in global markets. The role of government as a legislator and facilitator is crucial to the success of this industry.



GREEN BUSINESS

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PHYTOTHÉRAPIE : VERS LA MÉDECINE MAURICIENNE

SITUÉ EN plein cœur de la ville d'affaires d'Ébène, CEPHYR – Centre de Phytothérapie et de Recherche – est dédié à la recherche et à la phytothérapie, médecine fondée sur les extraits de plantes et les principes actifs naturels. La branche mauricienne de cet institut international basé notamment à Delhi, à Bucarest, et à Rio, et qui s'est implantée chez nous en 2009, est dirigée par l'ancienne universitaire Ameenah GuribFakim, qui se retrouve à la tête d'une équipe pluridisciplinaire La raison d'être du centre est de mener des travaux de recherche sur les plantes et leurs applications potentielles dans les domaines thérapeutiques, cosmétiques, agro-alimentaires et nutritionnels, et de les concrétiser commercialement. Une nouveauté à Maurice, où, selon le Dr. Gurib-Fakim, « il n'y a pas de concept de recherchedéveloppement ». Ce qui est d'autant plus dommage que la phytothérapie, qui répond aux besoins médicaux, pharmaceutiques, cosmétiques et nutritionnels, peut rapporter gros. A lui seul, le domaine médical pèse ainsi $ 60 milliards et le phyto-médicament est en plein essor car il répond parfaitement aux attentes économiques. Le secteur est aussi générateur d'emploi et d'écobénéfices très importants. CEPHYR, qui puise son personnel également parmi les jeunes gradués et offre des stages en entreprise, en est le parfait exemple La phytothérapie, ainsi que la médecine traditionnelle, touche directement 80% de la population mondiale, alors que beaucoup ne peuvent avoir accès à la médecine moderne. De plus, les médicaments de synthèse sont souvent insuffisants et nécessitent de longues années de préparation Alternative rapide et efficace, la phytothérapie complémente ainsi la médecine moderne, comme l'ont prouvé les médecines africaine, chinoise ou ayurvédique. Malheureusement, chez nous, le terme « médecine mauricienne » n'existe pas. Pourtant, Ameenah Gurib-Fakim est d'avis qu'il y a énormément de matière à exploiter, alors que le cachet local de cette médecine jouerait énormément en faveur de l'économie mauricienne, surtout au niveau du secteur touristique. Maurice bénéficie d'ailleurs de son positionnement stratégique où converge les phytothérapies orientale, occidentale et africaine. A nous de l'exploiter, estime le Dr. Gurib-Fakim : « Les Africains doivent devenir des acteurs et non des spectateurs du développement durable ». D’autant plus que le continent peut compter sur une croissance future de 6% – contre -2% en Europe –, une population jeune, une classe moyenne émergente, ainsi que les ressources et compétences nécessaires.

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La MCB vire au vert

Le 25 janvier dernier, la Mauritius Commercial Bank a présenté sa nouvelle acquisition dans son bâtiment écologique de Saint Jean. La Nissan Leaf – voiture verte fonctionnant à l'énergie solaire – s'inscrit dans le cadre du projet Initiative 175. En 2013, celui-ci aura pour chantiers majeurs des stations photovoltaïques et la récupération de l'eau de pluie ▼ VRISHNI VALAYDON

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moustillé. C'est le mot choisi par Philippe Forget, Deputy Chief Executive (Banking) de la Mauritius Commercial Bank (MCB) pour décrire l'état d'excitation dans lequel le mettait la présentation de la Nissan Leaf acquise par la banque. 100% électrique et chargée uniquement à l’énergie solaire, cette voiture écologique cadre avec le projet Initiative 175 de la banque, un plan d’action en faveur de l’environnement, de l’économie d’énergie, ainsi que de la production d’énergies renouvelables. POPULARISER LES VOITURES VERTES À MAURICE Deux autres projets viendront compléter Initiative 175, dont la date butoir est le 1er septembre 2013. Le premier concerne un système de récupération d’eau de pluie. « L’eau que nous utilisons pour nos toilettes, laver nos voitures, arroser nos plantes, est celle qui a été traitée et chlorifiée dans nos réservoirs nationaux. Quand on peut utiliser l’eau de pluie

pour ces travaux, cela devient du gaspillage », explique Philippe Forget. Le second a pour objectif l’implémentation de stations photovoltaïques à travers l’île pour favoriser l’utilisation de cyclomoteurs, de motocyclettes et de bicyclettes motorisées électriques. Un projet qui dépendra, en

LA COMMISSION de l'océan Indien (COI) avait lancé, en 2008, un projet phare dans le domaine du changement climatique. Après quatre ans, le projet, appelé « Acclimate », a tiré à sa fin en décembre de l'année dernière. Pour les responsables, Acclimate a permis de renforcer durablement la coopération entre les pays de l'Indianocéanie (Union des Comores, Madagascar, Maurice, Réunion et Seychelles) pour mieux anticiper et faire face aux effets négatifs du changement climatique. La mise sur pied de ce projet avait pour objectif premier de contribuer au développement d'une stratégie régionale. Pari réussi pour la COI, puisque la stratégie régionale d'adaptation au changement climatique a été adoptée par le 28e Conseil des Ministres de l'organisme le 18 janvier dernier,

grande partie, de la collaboration du Central Electricity Board (CEB). Pour en revenir à la Nissan Leaf, à travers cette acquisition, la MCB contribue, selon Philippe Forget, à populariser les voitures vertes à Maurice. La banque va même plus loin, puisque pour donner l'exemple, sa

nouvelle voiture écologique elle sera uniquement rechargée à partir de la ferme photovoltaïque du bâtiment de la MCB à Saint-Jean. L'automobile, ultra silencieuse et sans pot d’échappement, servira de navette entre le Back Office de Saint Jean et le Head Office de PortLouis.

ACCLIMATE TIRE À SA FIN APRÈS QUATRE ANS

aux Seychelles. Désormais, il s'attend à ce que cette décision aide la région à devenir plus résiliente, à structurer davantage son action dans ce domaine et à se doter d'outils et de moyens à la hauteur des enjeux climatiques. Acclimate a bénéficié du soutien financier, à hauteur de 1,7 million d'euro, de plusieurs institutions, dont le Fonds Français pour l'Environnement Mondial (FFEM), le ministère des Affaires étrangères de la France, l'Agence Française de Développement (AFD) et la Région Réunion. Diverses études ont permis de dresser le profil climatique de la ré-

gion et son évolution depuis 40 ans, tout en analysant les vulnérabilités d'une douzaine de secteurs prioritaires à l'échelle nationale et régionale. A partir des résultats obtenus, un document cadre de stratégie régionale d'adaptation a été ébauché, validé techniquement en juillet 2012 et adopté en janvier de cette année. Destiné à guider les actions de coopération de la COI dans ce domaine jusqu'en 2020, le document retient notamment 4 secteurs d'activités, jugés les plus prioritaires pour la région, à savoir la sécurité alimentaire, l'eau, la santé et l'environnement.


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CORPORATE

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RATAN TATA, TATA FORMER CHAIRMAN

END OF THE ROAD

In a recent tweet, Ratan Tata says that he is enjoying his retirement and the time he spends with his beloved dogs. One month since his retirement, yet 1 billion people fantasise to emulate his success. Ratan Tata is India's best brand ambassador. Ratan Tata made automotive history with his $2,200 Tata Nano, the world's cheapest auto

THE BOSS. Ratan Tata with the nano at launch

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atan Naval Tata (born December 28, 1937), churned India's oldest company into a global conglomerate and made the world's cheapest car. The Tata Group is. Ratan was born to Naval Tata and Soonoo Commisariat in the Tata family, a prominent family belonging to the Parsi community. He was brought up by his grandmother Lady Navajbai, after his parents separated in 1944. He completed his Advanced Management Program form Harvard Business School. With an annual revenue of more than $70 bn, and with 357,000 employees worldwide, the Tata Group's

98 operating companies derive more than 65% of their revenues from overseas. No other Indian family-run conglomerate has looked overseas to fill the top spot. Even though Ratan Tata has said he will look outside India for his successor, speculation is building that his half-brother, 53-year-old Noel Tata, may succeed him. The group, founded in 1868, runs India's top vehicle maker, Tata Motors, top software services company Tata Consultancy Services, top private sector power producer Tata Power and the world's seventhlargest steel maker by output, Tata Steel. In 2007, Tata Steel paid $13 bn for Anglo-Dutch steel maker Corus, the largest

acquisition by an Indian company, which catapulted the unit to the world's sixth-largest steelmaker spot at the time. In 2008, Tata Motors paid $2.3 bn to acquire Jaguar and Land Rover from Ford Motor Co, the first time an Indian automaker bought brands from a US automaker. While those decisions were praised by many, Tata also drew criticism for the pricey deals. The chairman, who is a descendant of the conglomerate's founder, was the driving force behind the Nano, the world's cheapest car at Rs 100,000 ($2165), which it unveiled in 2008. Ratan Tata was ranked No. 59 in the 2009 Forbes list of the world's most powerful people. He has been

In 2008, Tata Motors paid $2.3 bn to acquire Jaguar and Land Rover from Ford Motor Co, the first time an Indian automaker bought brands from a US automaker

the chairman of Tata Sons, the promoter company of the Tata group, since 1991. He is the chairman of two of the largest private-sector-promoted philanthropic trusts in India. The government of India honoured Tata with its secondhighest civilian award, the Padma Vibhushan, in 2008. Ratan Tata appeared before the Parliament's Public Accounts Committee (PAC), which is probing the multi-billion dollar telecom graft scandal that has badly dented the government's credibility and alarmed investors in Asia's third largest economy. Neither Tata, nor his telecoms firm Tata Teleservices, have been charged in the case.


CORPORATE

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Ratan Tata’s last message Dear Colleagues, As 2012 comes to an end, let me wish you and your family all the best for the New Year. I hope that 2013 and the future years bring you good health, peace of mind and great happiness. This is also the last time that I write to you prior to my retirement as the Chairman of the Tata Group and I want to convey to you how privileged I have been to have had the opportunity of leading this great Group over the last two decades through good and bad times. Whatever has been achieved has only been possible because of the amazing spirit, the dedication of each one of you and the enormous support and faith reposed in me, for which I am deeply grateful and appreciative. I feel immensely proud of the manner in which the employees and the companies have come together in facing crises from time to time. These have included adverse market conditions, natural calamities like earthquakes and tsunamis and gruesome acts of terrorism. The memories of personal sacrifices, loyalty and individual acts of heroism will always remain in my memory, to reinforce the great sense of pride I have in having been a member of this team. We today are a $100 billion Group in revenues. Over the past 20 years our revenues have grown about 20 times and today 58% come from overseas operations. Our brand has emerged as the 45th global and the number one Indian brand. Our products and services are present in 85 countries. We therefore have every reason to feel proud and feel confident in facing the challenges ahead.The difficult economic environment that we face in the current year will most likely continue through most of the next year. We will probably see continued constraints in consumer demand, over-capacity and increased competition from imports. There will therefore be great pressure on our companies to reinvent themselves in terms of business processes and to dramatically reduce costs, to be more aggressive in the market place and to widen our product range to better address consumer needs. We will also need to contain our borrowings and work hard to retain our margins. This environment would once again call on you for your support, your commitment and your dedication to achieve success in these somewhat difficult times. This seemingly gloomy picture however will be a passing phase. I feel confident that the robust growth that India has shown over the past several years will be re-established and the strong fundamentals in the country will result in India once again taking its place as one of the economic success stories of the region. The Tata Group will undoubtedly play an important role in the continued development of our country, providing leadership in various industrial segments in which they operate and living by the value systems and ethical standards on which our Group was founded. The future growth of the Group will be led in the coming years by Cyrus Mistry. I am sure that he will receive from you the same support, the same commitment and the same understanding that I have enjoyed over the years. Tatas are a Group where I feel proud to have belonged to and proud to have been associated with through the years. I wish the Group, Cyrus Mistry and each of you great success in the years ahead. I hope the Group grows and shines in the coming years. Yours sincerely, Ratan N Tata, chairman, Tata Sons

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TESTIMONIAL ormer Managing Director of Tata Steel Jamshed Irani writes on Ratan Tata's leadership style : “I hardly knew Ratan Tata when he did an early stint in Jamshedpur. He left within a few months of my reaching Jamshedpur in early 1968. In the 1970s, we interacted while he was in charge of Nelco. His first love was the automobile industry and it is in Tata Motors that he has contributed in great detail - from design to manufacture to acquisitions. But our interactions grew in the late 1970s, when he started taking an interest in TISCO (then known as Tata Iron and Steel Company, now Tata Steel Ltd). Becoming chairman of the company did not change his attitude - he was deputy chairman before the board appointed him chairman of TISCO in 1993. The qualities that I like most about him are his sincerity and total devotion. He is a workaholic. He is also totally devoted to the canines he has had as pets for long years. Even at Bombay House stray dogs are cared for. My best personal memories of him are the after-dinner discus-

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sions on a one-on-one basis (or sometimes in a small group), when all those present could open up and freely express their views on all subjects under the sun. He is normally quite reserved and these moments of free expression were out of the ordinary. The chairmanship did not change him or his manner of arriving at the most appropriate course of action. He evoked support from his team and he still does. Ratan Tata is not the type of boss who is given to thumping the table. He softly mandates, and those to whom the message is addressed get the point very clearly. He thinks big and encourages others to do likewise. He does not discourage those who occasionally fail to deliver. When dealing with a difference of opinion, he will convincingly present his views but at the same time listen attentively to other points of views and arrive at a consensus. He has always listened to all points of view before evolving a decision in his own quiet but firm way. The last decade - when I had retired from Tata Steel but still served on different boards of Tata

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THE NEW DRIVER

n his first message as new Chairman of Tata Sons Ltd, the holding company of over $100 billion salt-to-software conglomerate, Cyrus Mistry insists that the 'core of the Tata group' will remain unchanged despite change in its leadership and asked the group companies to play leadership roles in their respective businesses. Addressing the employees, Mistry said the group has evolved into a global conglomerate with an "incredible" size of over $100 billion under Ratan Tata's leadership. "Handing over of the responsibility of Chairmanship brings with it the winds of change, but the core of the Tata Group must and will remain unchanged," the new chief said. "... without this core DNA that is uniquely Tata, there is nothing to differentiate us from our peers," Mistry said. THE RIGHT MAN In an aim to increase Tata group's global presence, the company's new chief Cyrus P Mistry announced that the Indian multinational conglomerate will invest more than Rs 45,000 crore on various businesses over next two years and look to expand its presence in global markets. Born on July 4, 1968, Cyrus Mistry completed his graduation

companies as well as Tata Sons was aimed at growing outside India, thinking big and not changing track when faced with difficulties. If we were convinced about our goals, we were urged not to give up. Also, another theme was not to give up on our principles of doing business ethically. Ratan Tata had clearly enunciated targets for turnover and profits. All the CEOs accepted these and by and large achieved them. I may also recall the period prior to my becoming CEO and managing director of TISCO. That was a very turbulent period. I was on very good terms with Russi Mody for 20 years, but he was advised poorly in his final two years at TISCO. He smudged the line between professional management and ownership. The Tatas (both J.R.D. Tata and Ratan Tata) handled the situation with firmness and decorum and the board was with them. But that brief period was awkward for both Ratan Tata and myself. I must thank Ratan Tata for his guidance”.

Handing over of the responsibility of Chairmanship brings with it the winds of change, but the core of the Tata Group must and will remain unchanged Cyrus Mistry, Chairman of Tata Sons Ltd

NEW BLOOD. Cyrus Mistry, Chairman of Tata Sons Ltd

in civil engineering from the Imperial College of Science, Technology and Medicine, London. He also holds a Master’s degree in management from the London Business School and is a Fellow at the Institution of Civil Engineers. Besides Tata Sons and Shapoorji Pallonji Group, Cyrus Mistry has also served as a director on board of several other firms, including Forbes Gokak and United Motors (India). He is a Fellow of the Institute of Civil Engineers, UK, and a Trustee of the NICMAR.



MARKET

MERCREDI 30 JANVIER 2013 EDITION 114 | CAPITAL

BANK OF MAURITIUS EXCHANGE RATES TUESDAY, JANUARY 29, 2013

This report has been prepared by Vanee Seeneevassen of Island Premier Traders FX Ltd. (FOR MORE INFORMATION, PLEASE VISIT OUR WEBSITE: HTTP://WWW.ISLANDPREMIERTRADERS.COM)

EXCHANGE RATES

MARKET OVERVIEW

BUYING

EUR/USD Investors were bullish on the shared currency against the greenback last week. The trading range was $ 1.3265 - $ 1.3479 while my forecast was $1.3238 - $ 1.3404. EUR/USD was underpinned by a demand for the Portuguese shortterm bond for which the yield dropped to its lowest level since 2010. Moreover, Composite PMI in Germany grew to 12-month high at 53.6. European Central Bank (ECB) said 278 banks would repay the ECB 137.2 billion euros in 3-year loans next week opting tp hand back early more cash than expected in a sign at least parts of the financial system were returning to health and ECB President Mario Draghi said ECB expected the Euro Zone economy to recover later this year. For the current week my forecast for the shared currency is within the range of $1.3334 - $1.3540.

STERLING Pound moved lower between the range of $ 1.5746 - $ 1.5893 while my forecast was $ 1.5778 – 1.5979 for last week. The Gross Domestic Production (GDP) in United Kingdom (U.K.) shrank more than expected by 0.3% at the end of 2012 leading to expectations that U.K. was edging closer to a triple-dip recession and with prospects of more monetary easing. EUR/GBP buoyed to its highest level in more than one year at 0.8586 on mounting signs of recovering economic confidence in Europe. GBP/USD was also down to 6-months low at 1.5673. For the current week, I would forecast cable to be traded within the range of $ 1.5636 – 1.5827.

AIR MTIUS LTD ALTEO LIMITED BRAMER BANKING ENL LAND LTD GAMMA CIVIC H.MALLAC IRELAND BLYTH LTD LUX ISLAND MCB MAURITIUS UNION ASSURANCE NMH OMNICANE LIMITED ROGERS SBM SUN RESORTS TERRA CIM FINANCIAL DEM CIEL INVESTMENT CIEL TEXTILE CONSTANCE HOTEL DEEP RIVER INVESTMENT ENL INVESTMENT UNION FLACQ LTD UNION SUGAR ESTATE UNITED INVESTMENT

SELLING

Country

Currency

TT

DD

Notes

AUSTRALIA CANADA EMU JAPAN NEW ZEALAND SINGAPORE SOUTH AFRICA SWITZERLAND U.K. U.S.A.

AUD 1 CAD 1 EUR 1 JPY 100 NZD 1 SGD 1 ZAR 1 CHF 1 GBP 1 USD 1

30.9288 29.4564 40.2313 32.6685 24.7933 23.9455 3.263 31.937 46.9951 29.9319

30.7797 29.2917 40.0903 32.3641 24.6459 23.8236 3.2211 31.7558 46.8275 29.8471

30.4758 29.0626 39.866 31.9398 24.3735 23.7279 3.1666 31.559 46.5651 29.7099

TT/DD/Notes

32.3593 30.8235 41.4452 34.14 25.9066 25.097 3.4351 33.3467 48.4108 30.8398

GOLD COINS TUESDAY, JANUARY 29, 2013

GOLD Gold has been trading between $1655.95 and $ 1696.09. Gold began the week on a defensive footing, amid expectations that some improvements in the U.S. economy will lead to a more benign central bank policy stance this week. The Fed has been quite adamant that accommodations will continue even after the economy shows improvements. A drop in the jobless rate to 6.5% is their guidance now and that's not likely to happen before 2015. Expectation for January's unemployment rate, which will be released on Friday, suggest a steady figure at 7.8%.The Fed's balance sheet exceeded $3 trillion last week and is widely expected to approach $4 trillion before they even think about winding down QE4. Historically, the price of gold and the size of the Fed's balance sheet has been correlated. As the balance sheet consolidated throughout 2012, so too did gold. Now that the balance sheet is making new highs, one might expected the long-term uptrend in gold to resume as well once the lingering concerns about the Fed removing accommodations are put to rest.

BASE METAL Copper rose in New York for the first time in four sessions on signs that manufacturing is gaining strength in China and the U.S., the two biggest users of the metal. Copper also climbed after Caterpillar Inc. (CAT) said prices are poised to advance, after reporting fourth-quarter

profit that exceeded estimates by analysts. The metal will average $3.75 a pound this year, according to Caterpillar, the world’s largest maker of construction and mining equipment. Increased economic growth will boost demand for most metals, Peoria, Illinois-based Caterpillar said in its earnings statement on its website

OIL Oil was traded within the range of $ 94.97 -$ 96.92 per barrel last week. Oil advanced to a four-month high in New York as orders for durable goods in the U.S. jumped, adding to economic optimism, and gasoline gained on the announcement that a New Jersey refinery will close. Prices also rose after the Commerce Department said orders increased 4.6 percent in December. Gasoline climbed to a three- month high after Hess Corp. (HES) said it will shut the Port Reading, New Jersey, plant at the end of February. Total petroleum consumption jumped 3.9 percent in the week ended Jan. 18 to 18.6 million barrels a day, the Energy Information Administration, the Energy Department’s statistics arm, said last week. Gasoline demand increased 1.3 percent to 8.43 million barrels a day. Gasoline rallied after Hess said it plans sell its terminal network and leave the refinery business. The 70,000-barrel-a-day Port Reading refinery’s fluid catalytic cracker makes gasoline and components for blending heating oil.

MARKET SHARES – TUESDAY, JANUARY 29, 2013 COMPANY

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NOMINAL

LAST CLOSING PRICE

LATEST

CHANGE

% CHANGE

VOLUME

VALUE

10.00 10.00 10.00 10.00 10.00 10.00 10.00 7.50 10.00 1.00 10.00 -

12.70 32.00 7.40 39.50 280.00 125.00 80.00 16.40 179.00 126.00 68.50 79.00 170.00 92.00 27.50 39.90 5.30

12.80 32.00 7.35 39.50 290.00 126.00 80.00 16.40 179.00 126.00 69.00 79.00 170.00 92.00 27.50 39.50 5.25

0.10 -0.05 10.00 1.00 0.50 -0.40 -0.05

0.79 -0.68 3.57 0.80 0.73 -1.00 -0.94

6,515.00 58,095.00 100.00 1,000.00 716.00 200.00 17,490.00 9,249.00 312,628.00 200.00 4,577.00 110.00 26,906.00 227.00 34,400.00 21,700.00

83,525.00 1,885,080.00 735.00 39,500.00 200,400.00 25,200.00 1,399,300.00 151,736.30 55,960,384.00 25,200.00 315,313.00 18,700.00 2,474,852.00 6,242.50 1,360,560.00 114,075.00

10.00 10.00 1.00 1.00

2.90 24.00 22.90 43.00 39.00 5.00 46.00 8.75

2.90 24.00 21.70 43.00 39.00 5.00 46.00 8.75

-1.20 -

-5.24 -

3,000.00 2,600.00 50.00 700.00 50,000.00 -

8,700.00 57,120.00 2,260.00 27,300.00 250,000.00 -

Denomination

Weight(gm)

Diameter(mm)

Price (Rs)

100 250 500 1000

3.41 8.51 17.03 34.05

16.5 22 27 32.69

6990 16990 33785 67180

MARKET ACTIVITY TUESDAY, JANUARY 29, 2013 Market Capitalization

182,242,079,267.85

Total Volume Traded

753,700

Total Value Traded

66,666,656.80

TOP 5 – OFFICIAL MARKET Symbol UBP GAMMA CIVIC ENL COMMERCIAL INNODIS LTD FINCORP

Open 94.00 280.00 21.50 45.10 17.40

Latest 99.00 290.00 22.00 46.00 17.60

MOST ACTIVE – OFFICIAL MARKET Symbol MCB MDIT ALTEO LIMITED POLICY TERRA

Volume 312,628 179,700 58,095 42,400 34,400

TOP GAINERS - DEM Symbol MORNING LIGHT SODIA COVIFRA

Latest 33.60 0.69 8.40

MOST ACTIVE – DEM Symbol UNION FLACQ LTD TROPICAL PAR (O) COVIFRA SODIA MED & SURG

Open 16.30 0.66 8.30

% Change 5.32 3.57 2.33 2.00 1.15

% Change 106.13 4.55 1.20

Volume 50,000 11,000 9,828 7,100 5,200

DISCLAIMER: Publication of the above figures has been done with reasonable care and diligence. However, Capital makes no representations, gives no warranty and disclaims all liability in respect thereof and shall not be held liable for any damage, loss or costs incurred resulting from any error in the information or any use of the said information. Appropriate independent advice should be obtained before making any investment decision.

Une publication de Channel13 8, rue Mère Barthelemy, Port-Louis Tel : 213 1555 - Fax : 213 1552 Email : info@channel13.mu Imprimé par Yukondale Ltd - Plaine Lauzun

RÉDACTEUR EN CHEF Rudy Veeramundar DIRECTEUR EXÉCUTIF Rajen Valayden CHEF D’ÉDITION Clency Lajoie RÉDACTION Herrsha Lutchman-Boodhun, Dorothy Bonnefemme, Jamirouddin Yeadally, Jessen Soopramanien PHOTOGRAPHE Nicholas Larché COLLABORATEUR Jean-Luc Balancy CONCEPTION GRAPHIQUE Knivel Goonmeter, Ibrahim Atchia CHEF DE PRODUCTION Roland Nicolas Cheneya ADMINISTRATION Nishta Salandy, Essane Auleear, Vishesh Koonjobeeharry


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PLEIN RÉGIME

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AVIATION CIVILE

Turkish Airlines s’étend en Afrique D opée par d'excellents résultats en 2012, la compagnie turque mène un plan d'expansion sans précédent sur le continent. Elle relie déjà 33 destinations africaines à partir d'Istanbul. Après la visite du Premier ministre Recep Tayyip Erdogan au Gabon, au Niger et au Sénégal, du 7 au 10 janvier, la Turquie poursuit son offensive économique en Afrique. Pour capter les marchés du continent, Ankara peut s'appuyer sur l'extension impressionnante du réseau de Turkish Airlines. En une année, la compagnie aérienne, dont l'État détient 49 % du capital, a ouvert neuf lignes en Afrique. Désormais, Turkish Airlines relie son hub d'Istanbul à 33 villes africaines et affiche son intention d'atteindre « rapidement » le chiffre de 40. « C'est du jamais vu, je ne connais aucune grande compagnie européenne ou moyen-orientale aussi rapide dans son expansion », affirme, admiratif, Cheikh Tidiane Camara, associé du cabinet de conseil aérien Ectar. « Comme les autres grandes compagnies, Turkish Airlines veut se positionner sur les marchés continentaux qui bénéficient des meilleures croissances, c'est-à-dire l'Afrique et l'Asie », poursuit-il. En 2011, ces deux zones (hors Moyen-Orient) n'ont représenté que 19,1 % du trafic passagers international de la compagnie, nettement dominé par l'Europe. Mais le

JUGÉ INÉLUCTABLE par les analystes, le mariage de Glencore et Xstrata a donné naissance au quatrième groupe minier mondial. Alors que le groupe vient d'obtenir le feu vert des autorités sud-africaines, le groupe n'attend plus que l'autorisation du Mofcom (ministère du Commerce chinois). Conclu pour 24 milliards d'euros en novembre 2012, le rachat du minier suisse Xstrata par son compatriote Glencore, tous deux cotés à Londres, a donné naissance à une machine de guerre forte d'un chiffre d'affaires de 150 milliards d'euros. Bien que le rapprochement des deux groupes ait nécessité près d'un an de négociations, il était jugé inéluctable par les analystes tant leur histoire est indissociable. Xstrata est né en 2002 du rachat des activités liées au charbon, notamment en Afrique du Sud, de Glencore, qui possédait depuis lors 34 % de son cadet. Surtout, leurs métiers sont complémentaires. Même s'il chapeaute une activité industrielle qui représente environ deux tiers de son résultat d'exploitation, Glencore est passé

transporteur estime que son hub d'Istanbul est idéalement situé, au carrefour de l'Europe, de l'Asie et de l'Afrique, pour prendre une solide position. En Afrique, il a déjà installé 30 directions nationales et y compte plus de 300 salariés. SANS RIVAL MAJEUR Ses revenus sur le continent, qui ont représenté 7,4 % du chiffre d'affaires sur les neuf premiers mois de 2012, ont bondi, par rapport à l'année précédente, de 59,7 %. Ses principaux rivaux en Afrique, Air France-KLM, Royal Air Maroc et même Ethiopian Airlines, qui affichent pourtant de belles ambitions, sont plus fragiles économiquement. « À

la différence de ses concurrents, Turkish Airlines a les moyens de financer ses ambitions et d'aller vite », affirme Cheikh Tidiane Camara. En effet, alors que les temps sont difficiles pour la plupart des compagnies, les résultats du groupe turc laissent rêveur. Sous la houlette de Temel Kotil, un ingénieur de 53 ans aux commandes depuis 2005, Turkish Airlines a augmenté de 30 % son chiffre d'affaires sur les neuf premiers mois de 2012. Il a transporté 21,9 millions de passagers, soit 20 % de plus que sur la même période en 2011. Mieux, son bénéfice net a atteint 868 millions de livres turques (375 millions d'euros), soit 8,6 fois plus

que l'année précédente. Sa trésorerie substantielle, le transporteur la doit à la conjonction de plusieurs facteurs. D'abord, dans sa région, il est sans rival majeur. Avec ses 73,6 millions d'habitants, ses liens économiques avec l'Asie centrale turcophone et le pourtour méditerranéen et un tourisme florissant, la Turquie offre à la compagnie un terreau idéal. Et même si la forte croissance du pays de ces dernières années (9,2 % en 2010, 8,5 % en 2011) s'est un peu tassée en 2012 (elle est estimée à 3 %), l'avenir s'annonce radieux pour Turkish Airlines. Depuis la fin de 2012, une certaine presse spécialisée se fait même l'écho de rumeurs de fusion avec l'allemand Lufthansa, qui opère avec le groupe turc, depuis 1989, la compagnie low cost SunExpress, basée à Antalya, dans le sud de la Turquie. En novembre, une prise de participation croisée paraissait envisageable aux spécialistes, à l'occasion de la diminution de la part de l'État dans Turkish Airlines. En attendant cette éventuelle opération, le groupe turc, qui ambitionne de devenir la troisième compagnie européenne (il est septième actuellement), poursuit son plan d'expansion africaine. Dans les prochains mois, il a d'ores et déjà annoncé que ses appareils se poseraient à Libreville, Luanda, N'Djamena, Juba et Asmara.

SECTEUR MINIER

Le mariage Glencore - Xstrata de Katanga Mining, en RD Congo. Le groupe suisse cultive également les meilleures relations avec les autorités locales : « Glencore fait partie des rares à être capables d'opérer au Katanga [en RD Congo] », relève un professionnel du secteur.

ACCORD. Les représentants de Glencore et de Xsarata

maître dans l'art de négocier les matières premières à travers le monde, tandis que Xstrata a fait de la restructuration de projets miniers risqués sa spécialité. D'après un analyste, son historique en la matière est impressionnant : « À la différence des autres miniers, Xstrata a une approche de terrain, explique-t-il. Le groupe est géré sur place, avec seulement quelques dizaines de personnes [sur 70 000 collaborateurs, NDLR] à son siège de Zoug ».

Selon la même source, il a été décidé que les équipes de Xstrata prendraient la responsabilité des opérations industrielles du nouvel ensemble, tandis que le management de Glencore se concentrerait sur le négoce, un métier qui lui permet d'entrer en contact avec ses fournisseurs et d'identifier des cibles éventuelles grâce à un solide réseau d'informateurs à travers le continent. C'est ainsi qu'il a pu mener des acquisitions opportunistes, à l'image du rachat

L’UNION FAIT LA FORCE Dans l'attente du feu vert des autorités de régulation, qui vient d'être encore retardé au 15 mars, le nouveau géant se refuse à donner des informations sur sa stratégie africaine. Mais un analyste estime qu'il est « évident » que la zone constitue l'une des pièces maîtresses de la stratégie du nouvel ensemble. Xstrata (2,2 milliards d'euros de chiffre d'affaires en Afrique en 2010) exploite des mines de fer en Mauritanie, de nickel en Tanzanie et de charbon et ferrochrome en Afrique du Sud. Glencore possède des gisements de zinc et de cuivre en Zambie et en RD Congo, sans oublier la

production de pétrole en Angola et en Guinée équatoriale. Quelques-unes de ses activités recoupent celles de Xstrata en Afrique du Sud, mais une grande partie de la croissance attendue pour Glencore doit provenir de ses projets en RD Congo, où il est présent à travers ses deux filiales Katanga Mining et Mutanda Mining. Pour s'y développer, le groupe doit non seulement faire face au manque d'infrastructures et aux problèmes d'alimentation en électricité, mais aussi tenir compte des accusations de Global Witness. L'ONG britannique rappelle régulièrement les rapports opaques qu'entretient la société avec l'homme d'affaires controversé Dan Gertler. Signe de ces difficultés, le cours en Bourse de Katanga Mining a été quasiment divisé par deux en 2012. L'expérience combinée des deux entreprises ne sera pas de trop pour retourner la situation


PLEIN RÉGIME

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FUSIONS ET ACQUISITIONS

Ces putsch qui ont marqué 2012 L a richesse du continent en ressources naturelles en a fait une destination clé pour les fusions et acquisitions dans le secteur des industries extractives, mais les secteurs de la finance et des télécoms ont aussi attiré les acheteurs. Les opérations recensées au courant de 2012 représentent un total d'une vingtaine de milliards de dollars d'investissements. Parmi ces transactions, le secteur des ressources naturelles représente la part du lion avec un total de plus de 10 milliards de dollars, suivi par les secteurs financier (2,7 milliards de dolars) et télécom (2,3 milliards). Si les fusions acquisitions en Afrique ont connu une forte progression sur les dix dernières années, il n'en représente pas moins une part quasi-négligeable des transactions au niveau mondial. Selon Mergermarket, une lettre professionnelle, l'Afrique et le Moyen-Orient pesaient pour 2,3% de la valeur totale, à comparer avec 40% pour l'Amérique du Nord et 30% pour l'Europe. Pour comparaison, la seule fusion GlencoreXstrata, plus grosse transaction de 2012, a représenté 45,6 milliards de dollars. La richesse du continent en ressources naturelles en a fait une destination clé pour les

fusions et acquisitions dans le secteur des industries extractives (surtout à un moment où le prix des matières premières se maintient à des niveaux élevés). C'est dans le domaine pétrolier qu'ont eu lieu les opérations les plus significatives. Deux sociétés ont tout particulièrement fait parler d’elles. Il s’agit d’abord de ConocoPhillips qui, en toute fin d’année, a cédé ses actifs en Algérie et au Nigeria. Les deux transactions lui ont permis d’empocher un total de près de 4 milliards de dollars. Mais c'est le groupe français Total qui emporte la palme de la plus grosse opération de l'année avec la cession de sa participation de 20% dans le bloc nigérian OML 138 à une filiale de China Petrochemical Corporation (Sinopec) pour environ 2,5 milliards de dollars. Dans le secteur minier, quelques opérations ont donné lieu à des transactions de taille respectable. Ainsi, le minier ENRC, actif en RD Congo, a scellé début 2012 le rachat des opérations du canadien First Quantum (avec lequel il était en conflit) pour 1,25 milliard de dollars. Il s'est aussi adjugé les parts de l’homme d’affaires israélien Dan Gertler dans Camrose Resources pour 550 millions de dollars. Enfin, l'offensive chinoise sur les minerais africains continue. À

peine trois mois après le rachat d’Anvil en RD Congo, le chinois Minmetals Resources s’est octroyé 15,5% de Sama Resources, un opérateur minier actif en Côte d’Ivoire et en Guinée. Au Cameroun et au CongoBrazzaville, Hanlong Resources a passé la majeure partie de l'année 2012 à négocier le rachat de Sundance Resources, qui détient le permis d'exploitation du gisement de fer géant de Mbalam. Le rachat, qui devrait être conclu au premier trimestre, valorise la cible à 1,4 milliard de dollars.

FINANCE Le secteur financier africain continue également d'agiter le marché des fusions-acquisitions. Ainsi, le marocain Banque populaire a mis la main en 2012 sur Banque Atlantique, banque ivoirienne présente dans 7 pays d’Afrique de l’Ouest, pour 1 milliard de dirhams (90 millions d'euros). Mais la palme de la transaction la plus importante de l'année revient à la QNB, qui a été particulièrement active. En effet, en plus d'acquérir 49% de la banque libyenne Bank of Commerce & Development, elle a racheté NSGB, filiale égyptienne de la Société générale, pour 1,97 milliard de dollars. L'autre grand groupe bancaire français, BNP, a revendu

ses activités dans le pays d’Afrique du Nord à Emirates NBD, une autre banque du Golfe. TÉLÉCOMS France Télécom a finalisé en mai l'acquisition de l'égyptien Mobinil auprès de Orascom Telecom Media and Technology (OTMT), contrôlé par l'homme d'affaires Naguib Sawiris. Il en aura coûté environ 1,5 milliard d'euros au français. AGROALIMENTAIRE L'agroalimentaire est le quatrième domaine d'activité le plus important. Il faut notamment souligner l'opération menée par la multinationale française Danone, qui a porté sa participation dans le marocain Centrale Laitière à 67% en acquérant une partie des actions détenues par le groupe SNI pour 550 millions d'euros. Enfin, le groupe sudafricain Tiger Brands a acquis 63,4 % de Dangote Flour Mills, numéro deux sur le marché nigérian de la farine et des pâtes.

COMMUNIQUE Offer of Scholarship from the London School of Economics and Political Science The London School of Economics and Political Science (LSE) is inviting applications from suitably qualified Mauritian nationals for the offer of one scholarship in anyone of the 36 undergraduate programmes tenable at the London School of Economics and Political Science for Academic Year 2013-2014. 2. Eligibility Criteria: (I) SC/GCE 'O' level with credits in at least five subjects including English Language at one and the same sitting; and (ii) HSC with three subjects at Principal Level obtained at one and the same sitting and a pass in GP. 3. General Information The LSE Mauritius Scholarship provides scholarship for academically gifted Mauritian students but also are financially underresourced. 4. Mode of Application

Banque : contrôle absolue pour les Qataris A L'ISSUE d'un appel d'offres, Qatar National Bank a pris le contrôle de la quasi-totalité des parts de l’État tunisien dans Tunisian Qatari Bank. Mise en vente en octobre dans le cadre d’un appel d’offres international, la part (50%) détenue par l’État tunisien dans Tunisian Qatari Bank (TQB) n’a visiblement pas suscité un grand intérêt chez les investisseurs. En effet, c’est finalement Qatar National Bank (QNB), déjà actionnaire de TQB, qui s’est porté acquéreur de la quasi-totalité des actions, contrôlant dorénavant près de 100% du capital. Créée en 1982 en tant que banque

d’investissement, puis transformée en banque universelle en 2004, TQB peine à trouver sa rentabilité sur le marché tunisien. En 2010, elle a réalisé une perte de près de 1,7 million de dinars. En outre, son potentiel reste bridé par un réseau limité comptant 19 agences pour environ 200 salariés. Le capital de la TQB s'élève actuellement à 60 millions de dinars. Qatar National Bank est en pleine offensive en Afrique. Elle vient notamment de signer avec le groupe bancaire français Société générale le rachat de sa filiale locale, National Société Générale Bank (NSGB) pour un montant de 1,97 milliard de dollars.

Students will have to download and complete an application available at http://www2.lse. ac.uk/intranet/students/moneyMatters/financial Support/ScholarshipsLSE/UGApp/UgAppOverseas/LSEMauritiusScholarship.aspx. Students will be eligible to apply only if they have received an admission offer from the School. 5. The closing date to submit the completed application form directly to the LSE is 19 April 2013. Ministry of Education and Human Resources 21 January 2013

MITD House, Phoenix



GLOBE

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OMC

Neuf candidats à la succession de Pascal Lamy

Six hommes et trois femmes, presque toutes venues de pays émergents, se succéderont cette semaine à Genève, pendant trois jours, pour y défendre leur candidature au poste de directeur général de l'Organisation mondiale du commerce (OMC), en remplacement du Français Pascal Lamy, qui prendra sa retraite à la fin d'août

T

rois candidats (Ghana, CostaRica, Indonésie) ont été auditionnés hier, mardi 29 janvier. ce Mercredi, ce seront quatre candidats (Nouvelle-Zélande, Kenya, Jordanie, Mexique) et jeudi les deux derniers (Corée du Sud et Brésil). Le nouveau directeur général devra être désigné par consensus par le conseil général de l'organisation, au plus tard le 31 mai. Il prendra ses fonctions le 1er septembre. Jamais, depuis la création de l'OMC, autant de candidats ne se sont pressés pour le poste du directeur général (DG). « C'est une grande compétition, il y a neuf personnes qui veulent le job », a déclaré vendredi à Davos, Pascal Lamy, qui a assuré deux mandats successifs de quatre ans. La principale mission du DG est la conduite des négociations commerciales qui ont pour but d'ouvrir le commerce et d'en éliminer toutes les barrières, comme les subventions, ou les taxes et réglementations abusives. Le principal chantier en cours est le cycle de Doha, qui vise à réformer en profondeur le système commercial international. Lancé en novembre 2001, il est en panne, paralysé par les intérêts contradictoires des Etats. Selon des règles tacites, l'usage voudrait que le poste de DG soit désormais occupé par un pays émergent, ce qui explique qu'il n'y ait aucune candidature d'un pays développé. De source diplomatique, les choses se compliqueraient par le fait qu'un autre grand poste convoité dans les instances internationales, celui du directeur général de

DÉJÀ PRIS dans la tourmente sociale en Afrique du Sud, le géant minier Anglo American a été rattrapé par les déboires de Minas-Rio, son projet pharaonique de production de minerai de fer au Brésil, qui l'a obligé à passer mardi une provision de 4 milliards de dollars L'investissement dans ce projet devrait grimper à 8,8 milliards de dollars contre une précédente fourchette haute de 8 milliards, et la première livraison de minerai de fer sera retardée d'un an à fin 2014, indique le groupe coté à Londres et Johannesburg dans un communiqué.

la Conférence des Nations unies pour le commerce et le développement (Cnuced), basée à Genève, se libère aussi cette année. Du coup, la nomination du DG de l'OMC se négocie également avec celle du DG de la Cnuced. Le directeur actuel de la Cnuced, le Thaïlandais Supachai Panitchpakdicela, qui part en retraite cette année, est d'ailleurs le prédécesseur de Pascal Lamy à la tête de l'OMC, ce qui montre bien les passerelles entre les organisations. Le premier à sortir du bois pour le poste de DG de l'OMC a été le Ghanéen Alan John Kwadwo Kyerematen, dont la candidature a été présentée par son pays le 17 décembre. Alan Kyerematen a été

ministre du Commerce et de l'Industrie du Ghana entre 2003 et 2007, ambassadeur de son pays aux Etats-Unis de 2001 à 2003. Il est actuellement coordinateur du centre africain de politique commerciale de la commission économique de l'ONU pour l'Afrique. L'AFRIQUE EN POLE POSITION Comme l'Asie a occupé avant M. Lamy, en la personne du Thaïlandais Supachai Panitchpakdi, le poste de DG, l'Afrique pourrait recueillir le soutien d'une majorité de pays, selon des sources diplomatiques. Entre le 17 et le 28 décembre, huit candidats se sont annoncés : la Costaricienne Anabel Gonzalez, l'Indonésienne

Mari Elka Pangestu, le Néo-Zélandais Tim Groser, la Kenyane Amina Mohamed, le Jordanien Ahmad Thougan Hindawi, le Mexicain Herminio Blanco, le Sud-Coréen Taeho Bark et le Brésilien Roberto Azevedo. Tim Groser (Nouvelle-Zélande) est ministre du Commerce. Ahmad Hindawi (Jordanie) est un ancien ministre du Commerce, et Amina Mohamed (Kenya), une ambassadrice qui a travaillé pour des organisations internationales. Taeho Park (Corée du Sud) est ministre du commerce, tout comme Anabel Gonzalez (Costa-Rica). Mme Mari Elka Pangestu (Indonésie) est ministre du Tourisme, après avoir été ministre du Commerce. Herminio Blanco (Mexique) est un ancien ministre du Commerce. Enfin, Roberto Azevedo (Brésil) a été le dernier candidat à s'annoncer, le 28 décembre. Ce diplomate chevronné est, depuis 2008, le représentant permanent de Brasilia auprès de l'OMC, où il s'occupe notamment du litige avec les Etats-Unis sur le coton. Quelques candidats ont fait campagne au Forum économique de Davos, du 23 au 27 janvier, qui réunit l'élite politique et économique mondiale. Concrètement, ils devront défendre cette semaine à Genève leurs atouts devant le conseil général, l'organe exécutif de l'OMC, qui les auditionnera à tour de rôle, pendant trois jours, selon un ordre de passage déterminé par la date de leur candidature.

SOURCE : INTERNET

NOUVEAU DÉBOIRE POUR LE MINIER ANGLO AMERICAN AU BRÉSIL La charge pour dépréciation de 4 milliards de dollars après impôts sera inscrite dans les comptes du groupe au 31 décembre 2012. L'estimation des coûts comprend une enveloppe de 600 millions de dollars pour faire face aux risques. « Nous sommes clairement déçus que les nombreuses difficultés rencontrées par notre projet Minas-Rio ont contribué à une augmentation significative des investissements, conduisant à cette charge », a déclaré Cynthia Carroll, la directrice générale, qui

doit bientôt laisser sa place à Mark Cutifani. « En dépit de ces difficultés, nous restons confiants dans l'attractivité de Minas-Rio à moyen et long-termes ainsi que dans son positionnement stratégique et nous restons engagés dans le projet », a-t-elle ajouté. Minas-Rio est un vaste gisement de minerai de fer situé dans les Etats de Minas Gerais et Rio de Janeiro, dans le sudest du Brésil. Le minerai y sera extrait puis exporté via Açu, situé à plus de 500 kilomètres,

la mine devant être reliée au port par une immense conduite. Anglo American avait pris le contrôle complet de la mine en 2008, dans le cadre d'une transaction avec le groupe local MMX d'une valeur totale de plus de 5 milliards de dollars. Mais le projet a depuis accumulé les problèmes et les augmentations de coût. Selon ses dernières estimations, Anglo American devra payer plus cher que prévu pour racheter des terres et faire face à l'inflation des coûts de construction, alors que

de nombreuses ressources sont mobilisées au Brésil à l'approche de la coupe du monde de football l'an prochain, et des Jeux olympiques de 2016. Après avoir ouvert en baisse, l'action Anglo American prenait toutefois 2,30% mardi matin vers 09h25 GMT à la Bourse de Londres. Le montant de la dépréciation « semble en ligne avec les attentes » , soulignent en effet les analystes d'Investec dans une note. SOURCE : INTERNET



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