Pourquoi garder des idées pour les gros projets, quand ça peut être sur Instagram dans les 5 minutes ? J Parce que je pense que ça a plus d’impact. P Je pense que quand tu bosses sur une vraie video-part, tu es bien plus refait que quand tu fais un bon clip sur Insta. Mais le fait est que ça prend beaucoup plus de temps à sortir. J Sur Instagram c’est plus simple de devenir célèbre très vite. [rires] Ça prend plus longtemps sur les gros projets, mais ça dure plus longtemps après. Sur Instagram, ça disparaît aussi vite que c’est apparu. P C’est ça le truc. Ça disparaît sur Instagram, alors ça ne vaut pas vraiment le coup. J Parce qu’il y a mille vidéos par minute. Les gros projets… P …seulement 500 par minute ! [rires] J Ouais, seulement la moitié !
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Pour finir, quel est votre duo favori ? J Je ne sais pas. Peut-être Cardiel et Mark
Gonzales, quand ils skatent le carwash 4. C’est le clip en duo le plus connu dont je me rappelle. Tu réponds toujours par un truc de skate ! Dans une récente interview, on te demandait quel était ton film préféré et tu donnais une réponse liée au skate… J C’est vrai, mais je ne voulais pas dire que c’est Amélie Poulain. Pour en revenir au duo, je peux citer les sœurs Olsen ! [rires] P C’est une bonne question en tous cas. Les jumeaux Van Damme, c’est plutôt bon, mais ce n’est pas le meilleur je dirais... Dans Men In Black, c’est quoi le nom de l’autre type ? Tommy Lee Jones. P Ouais, voilà ! Ça c’est une bonne équipe ! Y’en a beaucoup en fait…
Backside tailslide & nosebluntslide Feeblegrind & frontside boardslide
4 – Extrait de la vidéo AntiHero, 1998.
« Sur Instagram, ça disparaît aussi vite que c’est apparu. »
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« Frôler la mort ça change la vie. »
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Frontside pop shove-it Hardflip
Qu’est-ce que tu fais en ce moment ? Je travaille à la Fabrique Givrée depuis le début de ma convalescence, une entreprise de fabrication de glace artisanale. C’est pour les givrés du ciboulot. Ils m’ont pris parce j’avais un petit pet’ au casque. Non, je rigole. Vous savez que l'état français me considère comme handicapé ? C’est bien la France… Pour moi, j’ai deux bras et deux jambes qui fonctionnent en parfaite coordination avec ma tête. C’est largement suffisant. Tu nous racontes ta traversée du désert ? Tout a commencé avec une soirée de sheetos, on va dire, dans mon Ardèche natale, l’histoire banale… Celle d’un bon pote d’enfance, celui qui venait tout le temps chiller chez toi, boire un coup, et qui te met une patate pour une embrouille futile dans laquelle t’as rien à voir. Vous voyez le topo. Figurez-vous qu’en plus, j'avais une malformation sur une artère du cerveau. Pas mal le synopsis, non ? [rires] Ce coup de poing m’a malheureusement, ou heureusement au final, fait exploser cette artère. Hémorragie cérébrale. On ne m’avait jamais diagnostiqué cette malformation de l’artère et ça me serait arrivé de toute façon un jour ou l’autre, peut-être même en skate. Après le coup de poing, mes potes m’ont laissé zoner toute la soirée, j’étais KO. Ils ne pouvaient pas
se douter de ce qu’il se passait dans mon cerveau. Même moi je ne pouvais pas l’imaginer. C’est seulement au petit matin qu’ils ont commencé à angoisser. Convulsions, yeux exorbités, vomissements, ils ont compris qu’il se passait quelque chose de grave. Mes parents ont pris la relève et on m’a transféré d’urgence au CHU de Grenoble, le meilleur service neurologie de France. Une chance, non ? S’en suivent deux semaines de coma, deux mois d’hôpital et six mois de rééducation du cerveau afin de retrouver ma mémoire. Frôler la mort ça change la vie. Je suis plus relax maintenant parce que je me dis que c’est du passé, et je n’ai que quelques séquelles, qui disparaîtront avec le temps. Elle est pas belle la vie ? Ces deux mois d'hospitalisation et d’isolement n’ont pas été trop durs à vivre ? Oui, c’était assez dur. Heureusement que j’avais les potes et la famille. C’est dans ces situations que tu vois qui sont tes vrais amis. Je sais sur qui compter du coup. Pas mal de potes qui étaient à la soirée n’ont même pas pris la peine de demander de mes nouvelles. Du coup notre crew s’est pas mal transformé depuis l’accident. C’est la vie. Après, ceux du skate eux ont tous répondu présent et ça fait chaud au cœur. C’est pas comme mon ex. Elle m’a vraiment calmé sur ce coup-là, mais au final ça ne m’étonne pas.
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Sebi Dorfer, 50-50 ollie over
Fabien Ponsero
Certains gars du team sont plus faciles à filmer que d’autres ? Non, pas vraiment… On forme une bonne équipe, on skate tout le temps tous ensemble et on se soutient les uns les autres donc c’est assez facile et naturel de faire des images. Chacun d’entre nous met beaucoup de cœur dans ces projets vidéo…
Est-ce que l’on doit s’attendre aux désormais classiques ‹ B-Side clips › après la sortie de la vidéo ? Oui, cette fois-ci, on va les sortir en partenariat avec Thrasher, à partir de la mi-octobre.
Une anecdote particulière liée au filming ? Un jour, après une longue session à San Jose, on chillait sur un spot. Jerry [Hsu] se tenait debout sur sa board et mangeait des nuggets avec une sauce miel/moutarde. Il était habillé tout en blanc…
Après le téléchargement, Facebook et Instagram ont considérablement changé la manière dont les gens consomment des vidéos. Que penses-tu de cette évolution ? Les choses changent constamment et chaque évolution amène son lot d’avantages et d’inconvénients. Je ne sais pas trop quoi en penser en fait…
Et un troisième chapitre de la série Made ? Peut-être, mais j’avoue avoir un doute…
Tu penses que les ‹ vraies › vidéos vont se raréfier au profit de formats plus courts ? Ça fait des années que les skateurs se posent la question, mais des longues vidéos sortent toujours…
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Sans raison, il a tout d’un coup perdu l’équilibre et s’est éclaté par terre en se renversant la sauce dessus, il en avait des pieds à la tête. Je ne pense pas avoir souvent autant ri… L’histoire date de la Stay Gold…
Comment appréhendes-tu ton métier de réalisateur dans le futur ? Je ne sais pas trop… Je pense que je serai toujours impliqué dans le milieu du skate, qu’il s’agisse de filmer, réaliser ou juste de donner mon avis à un autre cameraman pour l’aider à finaliser son projet. J’espère avoir la chance de pouvoir continuer à faire tout ça, d’une manière ou d’une autre…
Jerry Hsu, switch nosegrind Andrew Reynolds, kickflip shifty
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