SPECIAL DIY
KOSTON EN POSTER
COVOLAN PRÉSIDENT !
ST I CKE RS
L 15375 - 182 - F: 5,50 € - RD OLIVIER « BOUCLE » DUROU, POLEJAM
CHARLEY
STREET TRASH DALAVAS LA CAVERNE COVOBEACH CHEZ CLAUDE LA CAVE BEAULIEU DARWIN Julien Bénoliel · Lucas Puig · Ronnie Sandoval · Bastien Marlin · Seb Daurel · Jo Dezecot
POUR REFAIRE LES MÊMES ENSUITE !
Oui voilà, en pire même ! C’est exactement ce que j’ai fait chez moi, quand je me suis cassé le cou. J’ai tout rehaussé de quatre parpaings et quand j’ai repris le skate je n’arrivais plus à rien. Là, je me suis dit que j’étais vraiment un tocard, mais à force je m’y suis habitué… DÈS LE DÉBUT, TU AVAIS POUR IDÉE DE BÉTONNER TOUT LE JARDIN ?
Oui, j’y pensais… Après la première partie, j’en parlais à ma mère et elle n’était pas vraiment contre. J’ai profité de travaux à la maison avec l’excuse du gros tas de gravas qui ne sert à rien pour négocier avec elle. J’ai continué là où il y avait la mini. Y’avait de la terre partout, c’était bien dégueu, du coup, que je bétonne ou pas, elle s’en foutait un peu, en gros elle m’a dit ‹ Démerde-toi, salut ! ›. ELLE EST PLUTÔT COOL TA MÈRE… C’EST PAS TOUS LES PARENTS QUI LAISSERAIENT LEUR FISTON BÉTONNER LE JARDIN !
Oui, ça doit être plutôt rare je pense, mais à gauche de la maison on a aussi un jardin, plus propre, avec de la pelouse, donc je ne monopolise pas tout l’espace non plus. ÇA T’A PRIS COMBIEN DE TEMPS EN TOUT ?
J’ai commencé il y a 6 ou 7 ans. D’année en année, je casse des trucs, j’en refais d’autres, tout dépend de la thune que j’ai sur le moment en fait. C’EST CE QUE JE VOULAIS TE DEMANDER, TU AS FAIT TOUT ÇA AVEC TON PROPRE ARGENT ?
Non, l’année dernière il y a eu une cagnotte de faite avec Grego, mais après on ne va pas se mentir, on est quand même des bons kleptomanes, donc une bonne partie a été volée sur les chantiers. À un moment, ils refaisaient la maison en face de chez moi. On a commencé par voler quelques sacs au début et au final on a carrément ramené la palette chez moi, c’était plus simple. AU FINAL, Y’EN A POUR UN PAQUET DE THUNE, NON ?
Peut-être 7OOO€, environ... C’est dur d’évaluer parce qu’au début on a dû en gâcher pas mal, vu qu’on n’y connaissait rien et qu’on foutait 100 balles par ci, 100 balles par là. On faisait du béton un peu quand ça nous prenait. À l’époque, on n’avait même pas de bétonnière, donc je te raconte pas la galère… avec mon grand-père en chef de chantier qui me hurlait dessus ! [rires] C’est lui qui m’a tout expliqué, comment faire les mélanges à la main… Il a quasiment 65 ans de chantier derrière lui, c’est une bête ! IL CONNAISSAIT MÊME LA TECHNIQUE POUR FAIRE DES COURBES ?
Ouais il savait à peu près, mais vu que j’avais repris les vieux gabarits de la mini il a capté direct comment faire. IL EST CONTENT DU RÉSULTAT FINAL ?
Ouais, mais vu que je me suis fait un genou, il m’a quand même dit que j’étais un tocard ! [rires] Sinon
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Heelblock
Wallride tirette
Clément LeGall
« C’est un pote skateur qui travaille à la Police Municipale qui m’a conseillé d’aller voir ces anciens cours de tennis abandonnés. Le sol est un peu mou, mais on est tranquille ici, à l’ombre l’été… Du coup, j’ai fabriqué plusieurs petits modules, plutôt faciles à skater, pas seulement pour moi, mais pour les kids aussi. »
Frontside bluntslide
DVL
« Ça doit faire huit ans que je construis des trucs sous ce pont. À chaque fois, le DIY était détruit au bulldozer. Du coup, j’y suis allé pendant l’hiver, soit très tôt le matin, soit très tard le soir, et j’ai rapidement bétonné des grosses parties difficiles à détruire. Le seul problème, c’est que l’endroit est souvent inondé et il n’est pas rare de trouver plusieurs tonnes de sable sur le spot, nécessitant une ou deux journées pour tout déblayer. » 52
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Jeremy Grousset, hurricane
LES VIDÉOS HÉLAS
La médiatisation (montage Mégamix, Dalavas Libre, Hélas, Instagram...) du spot en a fait quelque chose de bien plus important que l'effort fourni à la construction, à l'inverse des DIY contemporains comme le bowl de Chez Claude qui a nécessité 10 fois plus de béton et de main-d’œuvre. Respect à eux ! Ils ont su garder la discrétion que notre quête de célébrité nous a forcés à abandonner. LES GITANS
La cohabitation se passait plutôt bien, hormis les vols d’arêtes en fer (on n’a pas dit que c'était eux) et la fois où l'ambiance était si tendue que l'on a dû déserter le spot pour 6 mois avant de le retrouver bien ravagé. Les feux de camp avaient explosé le béton et la table de pique-nique avait disparu. SAY MY NAME
Lucas a trouvé le nom, en hommage à Palavas, haut lieu de la glisse culture late 90 's, mélangé à la traditionnelle ‹ dalle ›, surnom que l’on donnait aux spots de flat parfaits où l'on ramenait des curbs le dimanche aprem’. MERCI DU SOUTIEN
Lors de la campagne de financement initiée par les shops locaux, à l'époque où Dalavas était bien plus fréquenté que les skateparks locaux, les 3 tirelires, devant lesquelles sont passés les skateurs de la région durant plusieurs mois, ont rapporté en tout et pour tout 83 euros. Pour info le spot a coûté plusieurs milliers d'euros à ses concepteurs et presque uniques actionnaires.
LE MATOS DE PRO
En un après-midi à utiliser du vrai matos de chantier (groupe électrogène, poste à souder...) on a pu construire 3 spots alors que chacun des autres spots nous demandait plusieurs jours de travaux. VICTIME DE SON SUCCÈS
Il nous est déjà arrivé de faire demitour en arrivant à Dalavas, comme on rebrousse chemin devant un skatepark blindé de monde. POUR LES NOVICES
À noter que le feeble sur le Spot T21 (La barre/plan incliné) n'est plus considéré comme un vrai trick depuis 2013.
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Lucas Puig, ollie, 2012
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Des photos de Clément LeGall et un récit de Guillaume Guenee.
On a trouvé le spot le 14 juillet 2015, on se faisait un peu chier, du coup on est allé voir cette piscine désaffectée, entre Fontainebleau et Avon et on a tout de suite imaginé construire des courbes dedans. On a appelé le spot Street Trash en rapport au film du même nom, avec des clodos qui se tapent dessus, dans une casse auto. La piscine est jolie en photo, mais autour, y’a des canettes de bière partout, des seringues… c’est bien ghetto… Enfin, ça va mieux maintenant. Au début, on était une bonne dizaine et puis chacun est retourné à ses occupations, maintenant on n’est plus que deux à s’occuper vraiment du spot. L’idée de base était de faire des courbes façon pool, assez rad. D’ailleurs la première était
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inskatable… Et puis on a continué à faire le tour du bassin en essayant que le spot soit quand même un minimum skatable. Simon, un gars qui squattait
là-bas, nous a aidés pour le ciment, il était maçon de métier. Avec le temps, on est devenu potes et maintenant, il ne vit plus sur le spot, il habite chez une nana… Il a arrêté l’alcool et la drogue, c’est
nickel pour lui, il passe régulièrement nous voir… Un autre pote dort au DIY quand il est en galère, c’est un des piliers du spot, il est en train de monter Loco Skateboard, ça va être la marque officielle de Street Trash ! Le dernier truc qu’on a construit ensemble c’est un téton, en plein milieu, histoire de pouvoir prendre de la vitesse. Là, on aimerait s’attaquer à la grande partie de la piscine. On est bien motivé, mais on n’a pas le permis de conduire, donc on galère pas mal pour ramener les sacs de ciment jusqu’au spot. La mairie n’a pas assez de thunes pour tout raser et envisager d’y construire autre chose, du coup, c’est parti pour durer !
Ben Colen
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Ronnie Sandoval, crooked grind to fakie