Service // L’industrie incarnée // Peter Egger
fessionnel. Il a grandi dans une famille de paysans de montagne, dont les ancêtres étaient déjà installés à Grindelwald au début des années 1800.Après l’école obligatoire, il a appris le métier de mécanicien. Ce n’était pas vraiment de son plein gré. Il aurait préféré travailler dans le tourisme. Mais son père estimait qu’il devait d’abord apprendre un vrai et honorable métier. Il pourrait toujours travailler dans le tourisme par la suite. À la fin de son apprentissage aux Chemins de fer de la Jungfrau, il a débuté dans la gastronomie en tant que débarrasseur de table au restaurant du Männlichen. Il effectuait ainsi un travail peu prestigieux, mais il y a appris l’anglais. Un collègue de travail venait de Thaïlande et possédait d’excellentes connaissances en anglais, qu’il lui a transmises. Egger n’a pas travaillé longtemps dans cette branche, notamment pour des questions de salaire. Il est revenu dans son métier de base et s’est engagé chez le constructeur de télécabines Habegger. Il y a plus de 40 ans, l’entreprise a construit la télécabine du Männlichen et Peter Egger a fait partie de ceux qui y ont contribué. En dehors de ce grand mandat, les carnets de commandes étaient tout sauf remplis. C’est pourquoi l’entreprise envoyait ses jeunes mécaniciens pour six mois en Arabie saoudite afin d’y effectuer du montage. Peter Egger aurait aussi dû y aller. «Je n’irai pas là-bas, ai-je dit à mon chef. Je ne bouffe pas de sable!» Sa «tête de lard» lui a permis de commencer sa carrière dans le commerce d’articles de sport. Dans le journal local, il avait découvert une petite annonce qui disait qu’un cer52
SNOWACTIVE
FÉVRIER 2020
tain René Berthod était à la recherche d’un préparateur de skis pour son magasin à Grindelwald Grund. Et nous voilà au début de cette histoire. L’union fait la force En 1986, Peter Egger a acquis la moitié de la part de l’entreprise de René Berthod, qui acheta un hôtel à Wengen. Après une période de collaboration avec Berthod et à la suite du succès grandissant de son activité, il était pour lui grand temps de commencer quelque chose de nouveau. Les commerçants d’articles de sport de Lauterbrunnen, Interlaken et Grindelwald ont entamé des discussions communes. De ces discussions est né Intersport RentNetwork. Après un premier hiver infructueux, Peter Egger et son magasin dans lequel il faisait de la vente et de la location furent intégrés dans Rent-Network, car les deux sites étaient proches l’un de l’autre. L’ancien magasin a laissé place à un atelier et une location de luges et de skis de fond. Un exemple venant d’un pays voisin l’a poussé à louer du matériel et des articles de sport en utilisant un système similaire. Non seulement les skis ou les snowboards étaient loués aux clients, mais désormais aussi les vêtements et les accessoires de ski (hormis les lunettes de ski) de l’assortiment. Et cela pour une bonne raison: «Les Asiatiques par exemple, ne voyagent pas avec leur équipement, ils veulent louer sur place», assure Peter Egger. «Grâce à Rent-Network, c’est possible depuis 2001 dans
les magasins de sport affiliés. Ils exploitent ensemble la gestion des marchandises, ont le même système de caisses et de cartes de crédit et échangent entre eux de la marchandise. Ils encaissent la moitié. Le client peut décider luimême s’il prend les skis chez le commerçant A, les rend chez le commerçant B et loue encore une luge ou des raquettes à neige chez le commerçant C. Le réseau a pour raison sociale le nom Intersportrent.ch, il est bien organisé et dispose d’un actionnariat solide: les Chemins de fer de la Jungfrau, les remontées mécaniques de Grindelwald-Männlichen, Intersport Suisse et toutes les autres parties prenantes. Les dix magasins emploient aujourd’hui 84 collaborateurs. «Avec RentNetwork, j’atteins aujourd’hui un chiffre
La succession est assurée: son fils Marcel.