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Les relèves

Les relèves

Expresso avec André Colard et Olivier Saenger Fondateurs du salon EPHJ, 20 ans

Propos recueillis par Joël A. Grandjean

Discrets, peu enclins à passer sur les devants de la scène, ces deux-là sont pourtant des figures capitales de l’univers des expositions. Il faut parfois les brusquer un peu pour les interviewer.

Sans être du sérail, comprenez qu’ils n’appartenaient ni l’un ni l’autre au secteur de l’événementiel, André Colard et Olivier Saenger ont créé en 20 ans le Salon International de la Haute Précision. Incontournable, le plus grand salon professionnel annuel de Suisse.

En additionnant leurs compétences, en y ajoutant une dose de vision et d’éthique, ils sont parvenus à ériger dans le calendrier annuel, une manifestation qui est à l’horlogerie et aux microtechniques, ce que le salon des tissus est à la mode, haute-couture et prêt-à-porter inclus. L’excellence y est exposée, en mode convivial, non seulement dans ce qu’elle a de rare et de manuel, mais également dans sa dimension industrielle.

Pour deux «serial entrepreneurs», le salon est-il juste un business de plus?

C’est une occupation à part entière depuis le début et qui, de plus, a pris beaucoup d’ampleur. Pour réussir, il faut se donner à fond, penser et vivre Salon. 20 ans après le lancement d’EPHJ, nous continuons sans cesse à chercher comment l’améliorer et donner toujours plus satisfaction aux exposants et aux visiteurs.

On avait prédit votre disparition, sous prétexte de limite d’âge. Après vous le déluge?

Il fut une époque où certains ont voulu nous concurrencer, ont souhaité et prédit notre disparition. C’était très mal connaitre le marché et le positionnement du Salon. Pour l’avenir, nous avons actuellement une équipe, bien rodée qui prépare le Salon et qui, le moment venu, saura continuer sans nous. Mais ce n’est pas demain…

Dès le début, les marques horlogères sont interdites au Salon. Qu’avez-vous contre elles?

Nous n’avons strictement rien contre elles, bien au contraire! Ce n’est ni l’esprit ni l’essence du Salon qui est réservé à l’environnement professionnel, en amont et en aval du produit fini. Les marques ont leurs propres salons, elles sont nos visiteurs, elles viennent à EPHJ rencontrer leurs fournisseurs. Nous avons avec elles d’excellentes relations très conviviales.

De 92 exposants à plus de 800 en 20 ans, quand cela s’arrêtera-t-il?

Cela fait déjà depuis 2015 que nous avons atteint cette taille et qu’ensuite, nous avons délibérément choisi de plafonner le nombre de stands et d’exposants afin de conserver une unité de lieu, sur un seul niveau, et un salon très aéré que chacun apprécie.

Où sont les présidents de la Confédération à l’heure du couper du ruban?

Tout en soutenant par le cœur et l’esprit le Salon qui est totalement représentatif des fleurons de l’industrie suisse, ils sont, la plupart du temps, empêchés de venir, à mi-juin, par la tenue de la session d’été des Chambres fédérales. Mis à part Monsieur Johann Schneider-Ammann qui, en entrepreneur et industriel avisé, a voulu venir inaugurer le Salon, s’y promener en prenant tout son temps et, à l’issue de sa visite, a tweeté qu’il avait été «au paradis».

Pourquoi êtes-vous si discrets, qu’avez-vous à cacher?

Évidemment, rien à cacher. Mais le Salon a été fondé pour mettre en avant nos exposants, et mettre en lumière leurs multiples professions et leurs savoir-faire. Ce sont eux que les visiteurs viennent rencontrer; les organisateurs ne sont là que pour améliorer sans cesse cette mise en valeur...

Il paraît que vous avez un ‘faible’ pour les écoles, la relève?

C’est à travers les élèves, les apprentis, que l’on peut assurer la pérennité des métiers et de toute la profession. Ils représentent l’avenir. Nous leur donnons l’opportunité de rencontrer concrètement les activités pouvant les intéresser ainsi que leurs futurs employeurs. n

www.ephj.ch

Chez Bergeon une certaine Madame Presto

Par Lee Warrien / TàG Press +41

Intimement associée à cette enseigne fondée en 1791, cette petite «pince enleveuse» d’aiguilles, de chaussées ou de roues entraîneuses, ultra résistante et manufacturée à l’interne, se destine aux manipulations fines des montres. Une bien belle pièce, esthétique et fonctionnelle, baptisée «outil presto».

Bergeon, de l’outil iconique à la Manufacture

Comme plus d’une centaine de références jamais copiées ou égalées parmi les 15’000 que produit ou distribue Bergeon, ce presto est synonyme d’une inventivité permanente qui, forte de ses racines ancrées dans l’histoire des horlogers et de leurs besoins en outils, se met aujourd’hui au service des personnalisations: plus de 5000 clients dans un marché de 120 pays, dont 300 partenaires et cotraitants. Surtout, le référent conseil des plus grandes marques, des indépendants, la réponse ultime à la maxime des maximes horlogères, le «faire mieux que nécessaire». Nous sommes en périphérie de La Chauxde-Fonds, dans ce nouvel espace de près de 4’000 mètres carrés qui s’inscrit dans ce complexe sociétal baptisé «Les industriels des Sentiers». En investissant ce lieu dès 2018, mieux en l’initiant, l’entreprise locloise fondée en 1791 est passée de l’ère quincaillière ultra achalandée à celle de la Manufacture Swiss Made.

High-tech et innovation, l’état d’esprit permanent

Faut-il rappeler que tout horloger, dans l’apprentissage de son art, consacre sa première année à fabriquer les outils qui lui permettront de réaliser des garde-temps? Bergeon, qui continue à encourager concrètement les écoles d’horlogerie, est ainsi imprégnée, du haut de ses 230 ans, de toute l’histoire de l’horlogerie. La fabrique à outils tutoie à la fois la high-tech, les rangées de CNC ou de décolleteuses monstres, la science des assembleurs comme celle de la logistique. Sans parler du maintien des savoir-faire ancestraux, ces fondamentaux qui donnent encore du sens et de la rutilance à d’anciennes machines, particulièrement désirables, toujours en état de marche.

A première vue, le show-room est peuplé d’outils iconiques dont les designs réussis démontrent la puissance esthétique de la fonction. Il est aussi une incitation aux imaginations et élans personnalisateurs, une tendance aujourd’hui perceptible au sein des marques. Il ouvre enfin la poursuite de la visite dans des étages où il fait bon vivre. Comprenez qu’on y professe une parité quasi historique, surtout le Fair Pay, l’égalité salariale homme-femme. Également une conscience toujours plus accrue en matière d’environnement.

Durabilité et perspectives

Du côté des outils et de la dizaine de matériaux dont ils sont issus, Bergeon se situe dans une dimension tellement anti «obsolescence programmée» que son expansion relève de l’exploit. Et les perspectives d’essor de l’entreprise, de la marque Bergeon devais-je dire, sont encore légion. D’autant que les canaux online permettent à la «passion outillage» d’atteindre aujourd’hui, par contagion, les particuliers du monde. Sans compter qu’à l’EPHJ, d’autres secteurs de la microtechnique ou du médical pourraient bien regarder avec envie du côté de l’Allée des Défricheurs… n

www.bergeon.swiss

Coffret Bergeon: les marques adorent le personnaliser, les passionnés et collectionneurs se l’arrachent…

A l’interne, parmi les 70 collaborateurs, c’est le nom d’emprunt donné à cette collègue qui, par son habileté et son savoir-faire, donne un petit coup de patte manuel à cet outil Bergeon mythique. La seule en Suisse?

Outil Presto, un must sur tous les établis d’horloger

Prestige: Orkos, la micro-serrure brevetée des fermoirs

EPHJ 2022: espace Start-up. En grec, Orkos signifie ‘serment’. Et la clef qui s’invite aujourd’hui à la table des attentions réservées aux montres, est pleine d’engagements. Pluggée dans sa serrure, au revers d’un fermoir de bracelet Rolex ou de quelque autre marque, elle se transmet à la descendance, tel un acte de transmission. Enclenchable à l’envi, le système se manipule avec désir, plaisir, tant sa conception micromécanique est en phase avec les valeurs qu’il protège. D’ailleurs, son brevet protège et célèbre une ingéniosité qui, grâce aux compétences techniques de Bruno Herbet (HB Créations à la Vallée de Joux) pourrait s’adapter à toute forme existante de fermoir, toute forme de finitions, et emprunter la voie des volumes en matière de production. C’est-à-dire qu’elle ajoute à la fiabilité d’un bracelet réalisé dans les règles de l’art, déjà doté d’un fermoir sécure et éprouvé, un degré supplémentaire de protection. De quoi pouvoir pratiquer en toute tranquillité des sports d’extérieur tels que voile sportive, yachting, jet ski, ski ou alpinisme… Un supplément de protection également fort judicieux lorsque les vigilances naturelles baissent la garde, dans des lieux de loisir et de promiscuité où la ruse et le vol à l’astuce sévissent. A l’origine d’Orkos Safety Watch System, société domiciliée à Marseille, Sébastien Buonomo entouré de la crème du Swiss made. Cette technologie brevetée s’adresse autant aux particuliers qu’aux fabricants de bracelets, qu’aux marques horlogères désireuses d’apporter une plus-value innovante et utile à leurs fermoirs ainsi qu’une option d’actualité à leurs clients._LW/TàG n

https://orkos-watches.com

Palme d’or à Cannes, l’éthique jusqu’au bout des feuilles

Un quart de siècle scelle les liens enviés de Chopard avec le Festival de Cannes. L’occasion d’être, aux bras, doigts, cous et gorges les plus ‘paparizzités’ de la planète star, une vitrine des savoir-faire horlogers et joailliers de la marque. Un véhicule communicationnel de l’excellence du Swiss made, de l’éthique aussi puisque cette palme, comme tout or issu de la fonderie maison, répond aux critères du respect des êtres humains et de la nature. En marge des salles de visionnage, des montés de marches, des suites du Marinez, des modèles de la collection Red Carpet et des soirées mondaines érigées en roof top, les ateliers de haute joaillerie ajoutent à leur actif un sertissage jubilaire de diamants. Le tout fait main et posé non plus sur un coussin de cristal de roche mais sur un socle en quartz rose. _JAG n

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