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Mille et une couronnes

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Futur du SAV

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Horopedia, glossaire visuel titanesque

Des videos qui cumulent le million de vue et bien plus encore! Voici plus de dix ans que Marc André Deschoux alias MAD, nous balance ses «Viva Watchmaking» sur sa chaîne WATCHESTV. Cette figure incontournable et particulièrement généreuse du streaming mondial enclenche à l’EPHJ 2022 une vitesse supplémentaire. Riche d’archives composées de centaines de téraoctets d’images vidéos, il entraîne son équipe dans un glossaire vidéo et lance la fondation Horopedia. Une structure qui, sous le signe de la «transmission des savoirs», chapeautera l’oeuvre d’une vie. Et qui permettra au savoir universel d’avoir accès à des définitions visuelles. Des mots, des gestes, du talent et des expertises montrées et expliquées à l’image. Bref, un dico video de tout ce que l’humanité doit retenir de l’histoire horlogère. Bon vent! _Patrick Wehrli & JAG n

www.watchestv.com

L’hybride et le débridé

HybriDeCo, une collection de traitements sélectifs de Positive Coating, combine les techniques pour que les aspects obtenus soient bicolores et multicolores. Cette récente famille ajoute de nouveaux champs de possibles, de personnalisations. La société de La Chaux-de-Fonds, qui maîtrise les arts de l’épargne, de l’ablation ou des dépôts de couleurs, parvient ainsi à stimuler les créativités du secteur. Car elle introduit dans le décor la rayure large, fine, horizontale ou verticale. Des rayures qui jouent de leurs épaisseurs, de leurs rythmes et de leurs couleurs. Omniprésentes chez les grands créateurs, elles sont marinières chez Jean-Paul Gauthier, colorées chez Paul Smith, zigzags chez Missoni. Elles soulignent l’élégance distinguée du blazer anglais, elles traversent décontractée le polo marin. En plus des rayures, HybriDeCo, c’est aussi la possibilité de pouvoir mixer les techniques pour enfanter une infinité de décors géométriques: grâce aux jeux des contrastes entre couleurs et rendus du substrat ou du revêtement, le design horloger peut, même à l’intérieur d’un garde-temps, exprimer des motifs hypnotiques, des vertiges cinétiques issus d’illusions optiques. _AJdBLC/TàG n

www.positivecoating.ch

Moteur Le règne de la couronne

Usinées chez Dornier SA au Locle, quelques couronnes de la prochaine AstroLUNA de Vincenterra.

Définition et histoire

La couronne est à l’horlogerie ce que la baguette du chef d’orchestre est à la musique classique! On la considère comme un acquis. En réalité, elle est relativement récente. Selon le glossaire FHH, «la couronne de remontoir est un bouton de formes variées, moletée ou cannelée que l’on saisit entre le pouce et l’index pour remonter la montre. Certaines couronnes incluent un poussoir mobile pour déclencher le mécanisme du chronographe, ou le couvercle d’une boîte savonnette. Sa première application avec remontage et mise à l’heure a été trouvée sur une montre de John Arnold en 1820. Elle fut perfectionnée par la maison Breguet pour des montres miniatures vers 1832, et en 1838 fut brevetée par la maison Louis Audemars du Brassus. En 1844, Adrien Philippe perfectionna et breveta la variante qui allait être la plus utilisée de la couronne, sans mécanisme de décliquetage du remontoir et du pignon coulant. En 1847, Charles-Antoine LeCoultre invente son système de remontage par couronne avec mise à l’heure par poussoir latéral et bascule.»

En 1863, Adrien Philippe, l’associé de Norbert de Patek considéré comme l’inventeur du système de remontage moderne le plus utilisé encore aujourd’hui, publia à Genève et Paris un ouvrage fondamental intitulé «Les Montres sans Clef, se montant et se mettant à l’Heure sans Clef».

Un dossier signé Marton Radkai, rédacteur en chef de l’ouvrage américain référence Wristwatch Annual, fidèle contributeur du Journal Suisse d’Horlogerie. Ce journaliste pur jus, indépendant jusqu’au bout de la plume, cultive également en anglais et allemand des talents de traducteur spécialisé ou de voix radiophonique

Joël A. Grandjean

Couronne gravée délicieusement vintage. Détail de la Level One, le premier gardetemps signé Nicolas Commergnat. Les collectionneurs sont déjà dans les starting-blocks.

Couronne,

la fonction aux mille visages

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Les couronnes que nous connaissons aujourd’hui sont le résultat de plus d’un siècle d’améliorations minutieuses. Parcours historique ponctué d’un florilège d’interprétations…

De l’apparition à démocratisation

Utilisée sur les montres de plongée «BuShipsS» (en référence au bureau étasunien de la marine, l’United States Navy’s Bureau of Ships, BuShips) des années 1940, la couronne de style «canteen» apparait pour la première fois sur les montres de poche «Voyageurs » dans la seconde moitié du XIXe siècle. Ce système comportait une sorte de bouchon à vis fixé au boîtier par une petite chaîne.

Les premiers modèles de couronne étaient loin de ressembler à ce que l’on connaît aujourd’hui. Héritées des montres de poche, les couronnes n’ont rien perdu de leur mission : protéger le mouvement, augmenter sa longévité.

Système de protège-couronne breveté par Panerai en 1956. Il fait partie du code identitaire de la marque

Sur cette Anonima vintage, la couronne, posée à 12h, se voit dissimulée par le bracelet

Cette fois, les cannelures de la couronne servent de décor à la lunette de cette Tutima

C’est à la même époque que la couronne vissée a été mise au point et utilisée sur un certain nombre de montres de poche, avec un certain succès commercial. En fin de compte, c’est une jeune marque dynamique appelée Rolex qui l’a popularisée dans le cadre de l’emblématique Rolex Oyster en 1926. L’Oyster était une montre à remontage manuel avec une couronne vissée, ce qui soumettait ce petit composant à une usure rapide. Mais Rolex a poursuivi ses travaux de recherche et développement et a rapidement résolu le problème en développant le mouvement à remontage automatique Rolex Perpetual en 1931.

D’autres horlogers étaient peu enclins à l’idée d’abandonner la montre à remontage manuel. Panerai a été le premier à relever le défi avec son protège-couronne à levier à came, breveté en 1956.

Deux types de couronnes

Il existe deux types fondamentaux de couronnes: la couronne étanche à la poussière ou à l’eau et la couronne vissée. La couronne étanche à la poussière est généralement utilisée sur les montres à remontage manuel et sur les montres dont les exigences en matière d’étanchéité sont minimales. Ce type de couronne est principalement identifiable par le fait qu’elle est poussée dans sa position étanche. En d’autres termes, elle ne s’attache pas mécaniquement au boîtier.

Un mot sur l’entretien

La couronne est l’une des pièces les plus sollicitées de votre montre. Toute la maintenance dépend de la fréquence d’utilisation des couronnes ou des environnements auxquels elles se frottent au cours de leur vie. On peut supposer que les joints devraient être contrôlés chaque année. Pour les couronnes vissées en particulier, il est important de vérifier qu’elles restent ouvertes à faible pression et fermées à la profondeur nominale de la montre. L’un des paradoxes de la couronne est qu’elle est étanche à une pression élevée tout en demeurant vulnérable à une humidité dans vos tâches quotidiennes. La résistance à basse pression des couronnes vissées protège la montre des agressions normales des environnements à forte humidité.

Assemblage d’une couronne et de sa tige chez A. Lange & Söhne. Collection Saxonia

Délicate opération de vissage de la roue de la couronne

Cela dit, la couronne étanche à la poussière peut se targuer d’une étanchéité respectable lorsqu’elle est combinée à une série de joints. En général, ces couronnes ne conviennent pas aux montres de plongée, car la couronne n’est pas verrouillée dans une position fixe. Parmi les montres les plus connues dotées d’une couronne étanche à la poussière sont l’Omega Speedmaster Moonwatch, la Piaget Altiplano ultra-mince à remontage manuel et la série 5 de Seiko.

Outre la couronne à levier à came mentionnée ci-dessus, la couronne vissée ou vissée vers le bas est la norme pour les montres de plongée certifiées. Elle tire son nom du fait que la couronne se visse sur le corps du boîtier pour former un joint solide contre les éléments. Ces couronnes offrent un niveau d’étanchéité respectable, entre trente et cinquante mètres, même lorsqu’elles sont déverrouillées. Une exception remarquable (à surtout ne passer pas tenter tout seul) est la couronne Rolex Triplock, une construction qui a été testée à 200 mètres avec la couronne en position ouverte. Avec la couronne en position verrouillée, cette montre peut résister à des profondeurs qui dépassent de très loin l’endurance humaine.

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