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Futur du SAV

Relèves:

les apprenants sortent de l’ombre

Par Joël A. Grandjean

Les CV de João Domingues et de Christophe Racheter n’auraient jamais rêvé mieux. Car si les marques osent de plus en plus citer leurs cotraitants, Ferdinand Berthoud et Tavannes Watch Company ont été plus loin…

Derrière la magie, derrière le rêve, il y a des personnes, en chair et en os. Mais les marques, détentrice de leurs idées et de leurs dépôts en propriété intellectuelle, garantes des emplois de leurs collaborateurs, n’avaient pas besoin ni parfois envie de s’épancher trop longuement sur ce qui se passe dans leurs coulisses. Ainsi, et la coutume perdure, certains contrats de confidentialité donnent le vertige tant ils sont épais.

Florin Niculescu, sans hésiter

Maximilian Büsser, en mettant en avant ses «friends» de la même manière qu’un rappeur s’entoure de featurings, semble avoir ouvert une brèche. Désormais, d’autant qu’elles n’en sortent jamais affaiblies, les marques s’inscrivent de plus en plus dans ce genre de transparence. Après tout, tout se sait aujourd’hui via la non-étanchéité des réseaux. De plus, les marques en ont désormais la certitude: le client final appelle de ses vœux toute connaissance «de l’intérieur». Florin Niculescu, propriétaire de Tavannes Watch Co, réputé accessible et grand partageur de passion, n’a eu aucune hésitation. Il a révélé au grand jour l’intervention de cet élève à l’origine d’une collection, la Buggy. Ainsi, João Domingues, élève a à la Haute-Ecole Arc à Neuchâtel a vu un simple projet scolaire non pas devenir une note mais une réalité. Le pitch était de «moderniser une montre traditionnelle afin d’en faire une montre pour aventuriers». Domicilié au Val-de-Ruz, l’étudiant s’est inspiré de l’armature d’un buggy, genre de véhicules tout-terrain arborant une armature protectrice en guise d’habitable. Et puisqu’il manquait encore trop d’éléments purement

horlogers, l’entreprise lui a proposée d’en faire un travail de Bachelor. Dès lors, la collection vit sur les marchés et s’est même offert récemment un bain de sable du côté du Paris-Dakar.

Sur les traces du Maître Berthoud

Du côté de Ferdinand Berthoud qui, tout se référant à l’une des figures les plus attachantes de l’histoire horlogère de Fleurier, le fondateur Karl-Friedrich Scheufele, par ailleurs co-Président de la maison Chopard, s’impose indiscutablement comme une marque de chronométrie fine. Familier dans son leadership à l’humanisation des projets, il marche dans les traces de Ferdinand Berthoud (1727-1807) reconnu pour avoir consacré sa vie à l’expérimentation et à la transmission de son savoir par la publication de nombreux ouvrages spécialisés ainsi que par la formation d’apprentis.

Ainsi, le Chronomètre FB RSM présenté lors du Watches & Wonder 2022, s’inscrit dans une tradition qui autorise un jeune horloger de l’école supérieure du Canton de Neuchâtel de participer au développement du mouvement dans le cadre de son travail de diplôme. Et pas n’importe quel calibre puisque le FB-T. FC-RSM, régulateur à tourbillon et transmission par fusée-chaîne, intègre pour la première fois deux complications appré-

Ruches de talents et nouvelles collègues

Symboles ‘armoiriques’ de la Ville de La Chaux-de-Fonds, les abeilles ont aussi débarqué du côté de la Gainerie Vaudaux et de son Atelier Genevois qui, à sa manière, est déjà une ruche de talents en pleine effervescence, œuvrant à la réalisation de pièces uniques ou de petites et moyennes séries. Avec, comme assise matérielle, le cuir, les tissus exclusifs, les métaux nobles, les matériaux modernes et innovants ainsi que… les bois précieux. D’ailleurs c’est aussi en bois qu’est construite la ruche qui abrite les protégées de Bee4You, le nouveau voisin de la Gainerie, une structure qui protège ces travailleuses hors pair. A l’horizon de ce rapprochement, du miel Vaudaux. Car les nouvelles collaboratrices, vives et déterminées, ont déjà commencé à butiner avec ardeur les fleurs et les arbres alentours. _Marie Demille

www.vaudaux-ge.com

ciées des collectionneurs avertis: une seconde morte indépendante visible côté cadran ainsi qu’un mécanisme de stop seconde.

Cette complication a donc été élaborée avec le concours de Christophe Racheter qui y a consacré son mémoire de fin d’études. «Il a ainsi réuni dans son travail l’historique des horloges à seconde morte, l’identification des brevets, et le développement de la complication pour le calibre Tourbillon Régulateur à Force Constante qui devait l’accueillir» éclaire le service de presse. Il fallait aussi que cette construction complexe puisse se loger dans des dimensions données, celle d’un calibre qui ne devait rien perdre de ses performances chronométriques suite à son passage obligé au COSC. n

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SEC le cluster suisse de l’électronique

Par Joël A. Grandjean / JSH® Magazine

Appel aux métiers de l’électronique et aux medtech: lancée par trois acteurs majeurs et institutionnels, cette plateforme professe la valorisation des personnels, la mise en réseau des compétences et… l’excellence suisse.

Regroupement d’entreprises en vue! Le Swiss Electronics Cluster (SEC) était attendu, il aura son siège encore en 2022 à Neuchâtel. Y seront aussi bienvenues les entreprises horlogères actives dans la fabrication de montres connectées comme dans celle de composants pour des géants tels qu’Apple.

CAPQUA, FSRM et GESO, les trois initiants

Placé sur le signe de la complémentarité et d’une union qui fait la force, le SEC, «initie un cercle vertueux et une chaîne de valeur entre les acteurs membres» explique Pierre Rogé, l’un des trois co-

fondateurs. «Il réunit leurs compétences et leurs réseaux complémentaires, il initie un cercle vertueux». L’homme, un professionnel des certifications, intègrera à la nouvelle structure le seul centre de certification IPC accrédité en Suisse, la plaçant directement sur la même orbite que les plus de 3’000 entités qui sont affiliées à cette association professionnelle créée en 1957 aux EtatsUnis. Une organisation professionnelle qui normalise (certifie) non pas une société mais des femmes et des hommes dans leurs gestes, leurs performances ainsi que leurs aptitudes à exercer dans ‘les règles de l’art’.

Nul étonnement, dès qu’il s’agit de formation, de transmission des savoirs ou d’encouragements à la perfectibilité continue, de trouver au board initiant du nouveau cluster, la très active Fondation de droit privé FSRM. Fondée en 1978 à l’initiative de la Confédération, de 11 cantons, 3 villes, 12 associations et 24 entreprises, cette structure dispose, hormis de locaux dédiés à la formation continue, d’une réputation d’assise et d’utilité publique: «Nous nous investissons dans toutes formes d’initiatives permettant de valoriser et d’encourager le développement de la microtechnique et des activités économiques qui en découlent» rappelle son directeur Philippe Fischer.

Et d’ajouter, en conformité avec la charte fondatrice: «Nous veillons à rester aux avant-postes de l’actualité scientifique et économique afin d’identifier les thématiques à la pointe de la technique et de les inclure dans nos offres de formation.»

Enfin, en attendant en marge de tous les acteurs impliqués dans l’Assemblée Générale constitutrice, place au troisième initiant du SEC. Olivier de Loriol, président du

GESO (Groupement électronique de Suisse occidentale), implique cette institution fondée en 1975 à Lausanne qui soutient l’entreprise dans la technique-technologique, la productique-logistique ainsi que l’économique-management. Trois pôles porteurs de préoccupation.

Olivier de Loriol: «Nos membres sont actifs dans le développement et l’application de savoir-faire et de produits à partir de métiers comme l’électronique, l’automation

©Ted Byrne, 2018

et l’informatique industrielle, les capteurs, l’instrumentation, la microélectronique et les microsystèmes. Le GESO agit en faveur de l’entreprise, de l’entrepreneur et des personnes actives dans ces branches de notre économie».

L’excellence Swiss made

Outre le fait qu’un référentiel tel qu’une accréditation IPC peut mener à de nouveaux marchés, que des secteurs tels que l’aéronautique l’exige en amont de toute commande et que les medtech s’en réclament, la nécessité de regrouper un maximum d’acteurs de l’électronique correspond à une posture de perfectibilité. Il semble que dans l’univers de la carte-mère, le Swiss made dispose déjà d’une réputation d’excellence. n

www.s-e-c.org

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