8 minute read
Cluster
A Saint-Imier,
l’acier du groupe Froidevaux
Par Joël A. Grandjean
Son acier CDH20.20 relargue si peu de Nickel qu’il ne peut être allergène. Quand il s’agit de partager son savoir de sidérurgiste, Henri Machwirth mélange à ses compétences pointues une sacrée dose de passion. Rencontre.
Au pays du fer, chaque sidérurgiste y va de son dosage et dépose un nom d’alliage. Comme pour marquer son territoire, faire la différence. Seulement voilà, à force d’analyser leurs compositions, celui qui fit ses classes à Ugine Savoie, berceau aciériste européen, s’est mis en tête qu’il restait à inventer des génériques. Un peu comme le fait un groupe pharmaceutique, détenteur d’un blockbuster, pour rendre plus accessible une molécule éprouvée.
Étampage et découpage, deux aciers génériques
Ainsi sont nés deux aciers, le SP360 et le SP390D, respectivement dédiés à l’étampage et au découpage. L’étampeur, fort de ses frappes répétées sur des plaques reconnaissables qu’il faut impérativement plier et auxquelles il faut imposer par la force la forme désirée, a besoin d’un acier particulier. Un matériau qui, après polissage, sera tantôt boîte, carrure, lunette voire composant de calibre. Bref, une matière de base qui réponde aux exigences de la frappe. Le SP360 s’adresse donc à lui, spécifiquement.
Quant à ceux qui pratiquent le découpage, ils réclament une composition d’acier disposant d’une aptitude optimale à être emboutie, donc pouvant durcir au trempage afin d’offrir une résistance mécanique plus grande. C’est donc aussi chez FCDH Aciers SA, une société du groupe Froidevaux active dans la vente et le développement d’aciers fins, que la solution se trouve, via le SP390D.
Le sans-Nickel homologué par les grandes marques
Voici pour l’entrée en matière. La suite est quasi nulle en Nickel, ce fameux métal toxique traqué par les normes REACH ou les ordonnances fédérales en raison de ses risques allergiques. Il se nomme le CDH20.20. Protégé comme marque déposée, il va plus loin que les tolérances normatées qui distinguent l’acier en permanence en contact avec la peau humaine (le fond d’un garde-temps par exemple), et celui qui l’est plus occasionnellement (comme la boîte et ses déclinaisons d’habillage). Car cette trouvaille d’équilibre est issue de ferrailles sélectionnées pour leur pureté. Jouissant d’une polissabilité maximale, ce «20 sur 20» de la science métallurgique joue les héros en matière de résistance à la corrosion. En effet, plus l’acier est «propre», moins la corrosion peut s’y développer puisque celle-ci utilise les imperfections de la matière pour gagner du terrain.
L’ère du sans plomb
Henri Machwirth vous parle, simplement. Il sait rendre accessible au béotien que je suis des notions pourtant pointues. On a l’impression de toucher du doigt la complexité de son domaine. Il s’épanche aussi, lorsqu’il évoque sa quête du moment, à savoir l’éradication ©Photos TheNakedWatchmaker (Peter Speake)
Laboratoire d’expertises pour toute la Suisse
Nouvelle prestation au sein de FCDH Aciers, ce laboratoire d’analyses métallurgiques met à disposition un métallographe. En parallèle, les duromètres renseignent sur l’indice de dureté de toute forme de matériau, quel que soit son traitement thermique. Enfin, sous la forme d’un «petit pistolet», un spectromètre portable permet d’analyser immédiatement la nature d’un produit, quelle que soit sa nuance. En y projetant des rayons X, pour simplifier, l’appareil puise dans sa base de données de plus de 12’000 références et indique avec précision toute composition métallique. Des données qui englobent notamment ces cinq familles les plus utilisées, le fer, le cuivre, l’aluminium, le titane ou le maillechort... _JAG
du plomb. Un plomb dangereux, désormais mondialement interdit. Un plomb pourtant si prisé en horlogerie pour tous les services rendus. Car l’ajouter à de l’acier, parfois mêlé avec du souffre, favorise la fragmentation des copeaux. Et lorsque les copeaux sont moins «collants», lorsqu’ils ne s’agglutinent pas autours des outils, les cadences d’usinage sont plus rapides et donc les rendements meilleurs.
Trouvera-t-il la formule que tout son secteur est en train de chercher? L’espoir est permis. Nul doute qu’au salon EPHJ 2022, les professionnels de passage tenteront de lui tirer les vers du nez. Alors, pour les détourner des secrets bien gardés, il les invitera à faire usage de son tout nouveau laboratoire d’analyses. Pourquoi pas en leur offrant, à même les allées de l’exposition, une petite démonstration de son spectromètre portable... n
www.fcdhaciers.ch
GROH + RIPP OHG
Gelsight, la capture des surfaces en mode portable
Issu directement du MIT, aujourd’hui utilisé dans les industries de pointe comme la balistique et les polices scientifiques américaines, le scanner de surfaces Gelsight risque fort, avec sa valise portable et ses rendus 3D, de booster tous les créatifs de l’horlogerie.
Par xxxxxxx / TàG Press +41
Surtout, cet indispensable équipement déjà implanté en aéronautique, permet de gagner un temps précieux dans la prise de décision. Facilement utilisable pour positionner la membrane sur n’importe quelle surface, le gel permet de transmettre à l’écran, et donc à l’ordinateur qui y est relié, toutes les informations permettant une modélisation. Par exemple, au dos d’un garde-temps, un relief, une armoirie, une gravure.
C’est précis au point que même une texture de tissu peut être calculée, voire une empreinte digitale! On peut donc s’en servir pour valider la qualité de surface d’objets imprimés en 3D, voire évaluer la porosité et la densité des grains, enfin, pour obtenir une ébauche en pré-gravure avant que la patte humaine n’y exerce son talent.
Du coup, deux solutions. La première, on se déplace ou on déplace Emeric Lignier et Paul-Henri Tinguely d’Altair-Consulting pour, après quelques dizaines de minutes, obtenir une acquisition permettant de réaliser une sortie d’une imprimante 3D maison. En un éclair, la modélisation d’un décor, sa traduction en langage STL est possible. L’autre solution consiste à acquérir cette technologie, histoire de l’avoir sous le coude. Une mallette que la société de Plan-Les-Ouates est la seule à distribuer en Suisse. n
www.altair-consulting.com
Metalizz, rendre conductible la matière 3D
Les pièces qui s’impriment en 3D ont parfois un inconvénient: la non-conductibilité du matériau et donc, son besoin de n’être qu’une étape avant un prototypage en laiton par exemple. Qui, après une poignée de semaines, peut s’avérer ne pas correspondre aux attentes. Alors, tout repart au point de départ, c’est à dire là où se fabriquent les outillages. Et si, grâce à cette technologie qui consiste à précipiter de l’argent sur les surfaces de la pièce fraîchement imprimée, jusqu’à l’imprégnation, on gagnait en agilité? Si on faisait non seulement l’économie de trois jours de galvano à faible courant, mais on s’offrait en plus une première approche de la métallisation? La pré-galvano est née. Elle s’ajoute aux compétences d’Altair tout en rassasiant l’impatience légitime des créateurs, tout en leur permettant même de s’offrir avant l’heure, le sacré shooting qui fait craquer les décideurs...
A gauche, la bague modélisée en 3D, à droite, sa réalisation finale. De plus en plus de précision dans les détails…
La formation, sur des machines toujours plus performantes
Au cœur des branches horlogère et joaillière, Altair Consulting s’est fait une réputation non seulement en réalisant sur demande d’incroyables impressions 3D, mais aussi en équipant en machines le marché des créatifs. Les avoir dans un atelier, à portée de décision, c’est un gain assuré d’efficience. Désormais, ces machines P4K, dont la dernière génération vient de débarquer, viennent aussi de simplifier leur nom. Elles s’appellent ETEC (et non plus EnvisionTEC), elles sont toujours plus performantes, plus ouvertes à l’évolution des résines... Sans rien perdre de leur solidité toute germanique et de leur légendaire fiabilité. Et puisque ces incontournables outils se généralisent, Altair Consulting propose aujourd’hui des sessions de formation. Qui, soit dans leur environnement spacieux soit sur les lieux de leur future utilisation, vont encore plus loin que l’accompagnement normal offert à toute nouvelle installation.
Métiers
La relève
watch_it_with_amandine (Instagram)
Parce qu’elle est connue de la rédaction depuis toute petite, parce que son élan a l’avantage d’être contagieux, le magazine horloger bilingue Swiss Watch Passport (by
JSH) lui ouvre ses colonnes. Sous le titre de «Tekitoi», elle y publiera ses interviews. Tout en continuant de construire son rêve et... de faire assidument ses devoirs!
Amandine, l’après génération Z débarque
Phénomène! Elle a 11 ans, elle fait le buzz mondialement sur le web horloger. Amandine incarne avec fraîcheur et enthousiasme tout ce que les marques rêvent d’avoir comme saine incarnation de leurs images. Depuis l’âge de 8 ans, elle répond «horlogère-designer chez Bulgari» à la question de savoir quel sera son métier. De la détermination, un charisme désarmant, elle incarne malgré elle la relève des métiers de l’horlogerie. Sur sa page Instagram (protégée bien sûr par les yeux parentaux), elle commente ses expériences horlogères avec une scotchante maturité. C’est savoureux, naïvement touchant, surtout d’une déconcertante justesse. Simplement, elle dit ce qu’elle en pense, ce qu’elle aime. Bourreau de travail, connu du secteur pour son omniprésence bonhomme et efficace dans les médias horlogers depuis plus de 20 ans, son papa est avant tout un passionné-partageur de virus. Il l’entraîne dans les événements du secteur. Comme leur passage aux Geneva Watch Days 2021, le jour d’un panel regroupant quelques femmesfigures-en-vue: Amandine désire recevoir les meilleurs conseils pour pouvoir exaucer son vœu, son père ose la question. Médusée, la modératrice l’embarque sur scène, lui tend le micro... Soudain, elle est repérée par la star des ventes aux enchères, Aurel Bacs. Le temps d’une vidéo balancée sur les circuits de Philipps, il lui cède son siège de Commissaire Priseur, la laisse commenter les pièces les plus rarissimes et médiatiques de la saison. Premier buzz. Puis, entre sa première interview et son énième post sur Insta, elle est surprise par la caméra des Australiens de Time & Tide en train de négocier sa Moonswatch. Le phénomène Amandine est né, il dépasse les frontières.
Joël A. Grandjean
Sous l’œil détecteur de pépites d’Aurel Bacs, de Phillips, Amandine affirme sur sur son profil: «J’aime les montres depuis que j’ai 5 ans et j’aimerais devenir horlogère-designer… je ne suis pas X, Y ou Z… je suis la NEXT Gen’ ��⌚️��»