Panoramiques (2/1 pages) présentations dans Heure Suisse et Heure Schweiz

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L’HOMME DES BOIS ET SA MERVEILLEUSE MACHINE

L’Oscillateur Harmonieux est sans conteste l’une des plus belles montres de l’année 2009. On le doit à Rudis Sylva, une nouvelle marque dont l’âme n’est autre que Jacky Epitaux, un FrancMontagnard soucieux de mettre en valeur les compétences horlogères de sa région. Par Thierry Brandt

L’Oscillateur Harmonieux, dont le double balancier denté représente une innovation technique majeure.

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udis Sylva… Pour ceux qui n’ont pas eu la chance d’apprendre la langue de César, l’appellation est nimbée de mystère. Ceux qui ont quelques notions d’étymologie latine peuvent deviner: Sylva, c’est la forêt, celle qui a donné son nom aux Bois, le village des Franches-Montagnes. Rudis vient de Jean Ruedin, paysan du Landeron qui, dans la dernière moitié du XIVe siècle, arracha au prince-évêque Imier de Ramstein (Saint-Imier) une franchise et fut le premier à venir s’établir sur ce haut plateau jurassien. Intéressant, certes, mais on peut tout de même se demander pourquoi Jacky Epitaux est remonté si loin dans le passé pour donner un nom à sa maque. Simple facétie? Que non point. Si l’homme est bourré d’humour, il est également un passionné d’histoire, et surtout un amoureux de l’histoire horlogère de son coin de pays, celle qui a vu les premiers composants se fabriquer dans les fermes de la région. C’est de tout cela dont Jacky Epitaux est l’héritier, en particulier de ces savoirfaire artisanaux qu’il cherche à réunir

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pour produire les plus beaux gardetemps. Voilà pourquoi cet ancien de Zenith et de Rodolphe a décidé de revenir aux sources, de créer sa propre marque et de travailler avec les copains établis dans le coin. Des copains oui, mais surtout les meilleurs dans leur domaine: Mika Rissanen pour la conception du double balancier à denture, Fabrice Thueler pour le décolletage et la fabrication du mouvement, Georges Brodbeck pour le guillochage, Sophie Cattin Morales pour l’émaillage, Sylvain Bettex et Bertrand Degiorgi pour la gravure. Merci à eux, car l’Oscillateur Harmonieux, la première réalisation de Rudis Sylva, est une des plus belles pièces de l’année 2009. Il s’agit même d’une invention horlogère de premier ordre. Elaborée sur une base conçue par Romain Gillet, la montre n’est ni un tourbillon ni un carrousel. Elle arbore un système de deux balanciers reliés mécaniquement et animés par un seul échappement. L’ensemble n’a pas été facile à mettre au point, comme le raconte Mika Rissanen, qui a dû, notamment, travailler en finesse

sur le profil des dents des balanciers. Mais, au final, leur interconnexion garantit une même amplitude. Résultat, la symétrie et l’énergie des spiraux sont opposées en permanence, assurant une excellente correction des effets de la gravité terrestre en position verticale. Côté finitions et habillage, ce gardetemps à remontage manuel n’est pas en reste. Tous ses composants, ou presque (392 sur 400!), ont été construits, usinés et décorés artisanalement. Tous les anglages et les traits tirés ont été réalisés à la main. Sur la partie haute du cadran, celle qui reçoit les aiguilles des heures et des minutes, on peut admirer le guillochage original en «trapèzes dégressifs». Sur le fond de la montre, en or ou en platine, le cadran solaire est émaillé à la main. Bref, avec l’Oscillateur Harmonieux, Jacky Epitaux et ses partenaires prouvent que l’héritage et le savoir-faire horloger traditionnel de la région, alliés à l’utilisation des technologies contemporaines les plus pointues, sont une source de créativité inépuisable. ■


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UNE MONTRE DE PIRATE POUR PARTIR À L’ABORDAGE DE 2010

Avec la Black Pearl, inspirée du monde de la piraterie, HD3 Complication offre une nouvelle vie à son tourbillon bi-axial. Un pur concept de design comme seul le trio hypercréatif de Luins est capable de les imaginer. Par Thierry Brandt

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e monde foisonnant de l’horlogerie ne manque pas de personnalités originales, enthousiastes et entreprenantes… que nous nous faisons un plaisir de défendre dans ces colonnes. C’est le cas de Jörg Hysek, Valérie Ursenbacher et Fabrice Gonet, les trois mousquetaires de HD3 Complication, dont l’extraordinaire potentiel créatif débouche, à chaque fois, sur de petites merveilles horlogères et stylistiques. Leur travail, qu’il soit individuel ou collectif, ne souffre d’aucune compromission. Tous trois sont des purs et durs qui cheminent sur la voie d’une exigence toujours renouvelée. Un choix courageux, car quand le temps se gâte, comme en 2009, il faut serrer les fesses et tenir avec des moyens réduits. «Heureusement pour nous, on avait vu venir la crise et on a pu mettre les choses à plat à la fin de l’année dernière déjà», commente Jörg Hysek. «Nous avons pris contact en amont avec nos distributeurs et nous leur avons demandé de nous dire franchement ce qu’ils allaient commander en 2009. On a géré les choses comme Brrrrrrr! L’emblème du pirate Jack Rackham figure sur la petite trappe latérale.

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Le saphir de fond est gravé d’une tête de mort.

ça et on a pu annuler, sans trop de casse, certaines commandes auprès de nos fournisseurs», précise-t-il. «Cette année a été beaucoup plus compliquée que les autres, mais nous allons la terminer avec zéro dette. Nous sommes complètement autofinancés», complète Fabrice Gonet. Et si la crise a obligé le trio de choc à laisser provisoirement de côté certains dossiers, elle n’a pas pour autant freiné leur ardeur créatrice. Les tiroirs des bureaux de HD3 Complication regorgent de projets qui, même pour le peu que nous avons aperçu, ont fait véritablement saliver nos papilles. Et pas seulement d’ailleurs en matière de design horloger. Mais il faudra patienter en tout cas jusqu’en 2011 pour voir émerger ces merveilles inédites. Cela dit, pas question pour autant de bouder notre plaisir, par exemple devant cette Black Pearl signée Fabrice Gonet. Une manière originale et réussie de redonner vie au tourbillon biaxial, déjà vu sur la Vulcania, à travers l’univers de la piraterie. L’affichage des heures se fait par le truchement d’une roue, celui des minutes sur un disque, la

réserve de marche sous forme de sextant. Le monde de la marine est également évoqué sur le côté de la montre, à 9 h, grâce à une trappe qui rappelle les bouches à canons des navires anciens. Mieux, une fois ouverte, elle permet de visualiser le profil du tourbillon. Dernier détail truculent: le clapet est frappé du pavillon noir du capitaine Jack Rackham, celui-là même qui inspira Hergé en son temps. De quoi marquer la fin de l’année d’une pierre rouge et noire. Quant à 2010, elle commencera pour HD3 Complication par une participation au très attendu Geneva Time Exhibition, qui regroupera, en janvier, une trentaine d’indépendants dans un salon parallèle au SIHH. «Pour nous, ce salon est très important. En nous regroupant, cela nous donne une plus grande force. Et, bien sûr, cela nous permet de partager les coûts. Il faut qu’il soit une réussite. C’est lui qui va donner le tempo de l’année», conclut Jörg Hysek. ■

Tout dans cette montre rappelle l’univers maritime: la couronne est un cabestan.


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UNE MONTRE COMPLÈTEMENT PLATE QUI NE MANQUE PAS DE CARACTÈRE

Piaget et Vacheron Constantin se sont-elles donné le mot? Toutes deux se sont en tout cas lancées dans une course à l’extraplat. Chez Piaget, le calibre de la nouvelle Altiplano bat des records, tandis que son habillage affiche une sobriété qui confine au puritanisme. Par Thierry Brandt

Le mouvement 1208P: une petite merveille de construction architecturale pour une montre toute de pureté et de finesse.

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dieu les machines de guerre taillées à la serpe (Snyper), les imposantes structures architecturales (Rebellion Timepieces) et les vaisseaux intersidéraux (MB&F)? Non, bien sûr, car il faut de l’horlogerie de toutes les tailles, de toutes les formes, de toutes les couleurs et pour tous les goûts! Mais c’est tout de même ce que tentent de nous dire des marques comme Vacheron Constantin et Piaget, qui arrivent, en 2010, avec des calibres extraplats, habillés avec une sobriété exemplaire. «Piaget, c’est la discrétion ultime. En imaginant cette pièce, nous avons fait le pari d’un retour vers l’élégance», résume un Philippe Léopold-Metzger ravi de présenter le 1208P, «le mouvement automatique le plus plat du monde», qui anime l’Altiplano 43 mm, «la montre automatique la plus plate du monde». Avouons-le, nous n’avons pas vérifié les dires du patron de la manufacture. Mais ce qui est vrai, c’est que le premier mesure 2,35 mm, et la seconde 5,25 mm. «Quand je vois et que je manipule un tel mouvement, je ressens des frissons d’émotion dans tout mon corps», témoigne cet amoureux – transi – de la marque. On peut le comprendre. Car la construc-

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tion de ce calibre représente une pure merveille technique, qui va bien au-delà d’un quelconque record. Un véritable exercice de style s’inscrivant parfaitement dans l’histoire de la marque. En 1957 déjà, Piaget n’étonnait-elle pas son monde avec le 9P (2 mm), puis deux ans plus tard avec le 12P (2,3 mm)? Bien d’autres ont suivi, munis de différentes complications: le tourbillon 600P (3,5 mm), le chronographe flyback 880P (5,65 mm), le quantième perpétuel rétrograde et deuxième fuseau horaire 855P (5,6 mm). Une évolution qui suppose la maîtrise de solutions techniques complexes. A commencer, bien sûr, par l’épaisseur de tous les composants. Ainsi, précise Piaget, «lorsque des rouages de mouvement classique présentent une épaisseur de 0,2 mm, ceux équipant le 1208P ne font que 0,12 mm, soit à peine plus qu’un cheveu (0,08 mm)». Qui plus est, dans un mouvement automatique, il faut bien caser quelque part l’un des éléments clés: la masse oscillante. Contrainte résolue en l’occurrence, comme sur le vieux 12P, par l’utilisation d’un microrotor décentré, en or 22 carats. Ce qui lui donne l’inertie nécessaire au remontage. Et s’il est ultraplat, le 1208P, aux finitions haute horlogerie, est relativement grand, puisqu’il avoue un diamètre de 29,9 mm. Il est logé dans une boîte qui, elle, fait 43 mm. Du coup, visuellement, compte tenu du rapport épaisseur-diamètre, l’Altiplano apparaît comme une montre relativement imposante, même si elle brille avant tout par la simplicité de ses lignes et la sobriété de son cadran. L’expression même du raffinement. Les cornes sont subtilement effilées, la lunette, tout en finesse, donne sa pleine valeur au cadran, souligné par l’alternance des index simples et doubles. Les aiguilles des heures et des minutes participent à la beauté épurée d’un ensemble artistiquement perturbé par le cadran de la petite seconde placé à 4 h. Le fond de la montre est transparent, laissant s’exprimer le mouvement à la vue de son possesseur. Une belle réussite qui ne devrait pas être unique, car chez Piaget, on annonce que ce nouveau calibre donnera naissance à toute une série de modèles. ■


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PANERAI PRÉSENTE LE PLUS BEAU SQUELETTE DE L’ANNÉE

Comme de coutume chez Panerai, tous les détails de la Radiomir Tourbillon GMT Ceramica – 48 mm ont été soignés. Et il y a ce je ne sais quoi de si particulier qui donne à cette montre squelette un zeste de beauté. Par Thierry Brandt

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ennuyeux avec Panerai, en ce début d’année, c’est que la marque ne présente que de très très belles choses. Ennuyeux? Oui, parce qu’on est bien obligé de faire un choix. On aurait pu opter pour la Luminor 1050 Equation du Temps Tourbillon Titane, hommage de la marque florentine au florentin astronome Galilée. Car il s’agit de la pièce la plus compliquée jamais produite par Panerai: un tourbillon avec équation du temps, indication des heures de lever et de coucher du Soleil dans la ville choisie par le client et représentation cartographique, sur le fond de la montre, de la voûte céleste de la ville en question. On aurait pu mettre l’accent sur la Radiomir Composite Marina Militare 8 Giorni – 47 mm, dont le matériau du boîtier est une nouveauté: un aluminium céramisé, obtenu par l’immersion du métal dans un bain électrochimique à très haute température, modifiant en profondeur la structure moléculaire de celui-là et le rendant quasiment insensible aux chocs et aux griffures. Procédé qui, par ailleurs, aboutit à un résultat esthétique et tactile confondant: dans sa livrée marron foncé, associée à un bracelet cuir vintage, la montre est tout simplement belle. Au toucher, on dirait du velours. Et puis, il y a la Radiomir Tourbillon GMT Ceramica – 48 mm. Comment dire?... La montre est à la fois complètement originale au sein des collections de la marque, mais en même temps totalement Panerai. Bref, elle est emblématique d’un style dont la maison s’attache à ne jamais sortir:

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«Nous avons une identité très forte, c’est vrai, une cohérence d’ensemble que nous voulons absolument garder. C’est pour cela que nous ne fabriquons pas de montres pour femmes, que nous ne réalisons pas de formes différentes, que nous ne proposons pas de trucs compliqués avec des ajouts et des poussoirs partout. Tout cela rend l’exercice plus difficile, mais très intéressant aussi», commente Angelo Bonati, le patron de la marque. Ce qui frappe en premier lieu sur le modèle en question, c’est bien sûr la qualité du travail de squelettage constitué, côté cadran, d’une fine résille qui sert de support à plusieurs éléments: d’abord à une sorte de rehaut sur lequel sont fixés de petits chiffres arabes et des index luminescents, écrus; ensuite, aux compteurs secondaires, dans lesquels s’affichent les indications; de la petite seconde, du mouvement

du tourbillon et des heures de jour et de nuit. Tout cela est magnifiquement mis en valeur par le traitement des matières et des couleurs. Le boîtier – en céramique à base d’oxyde de zirconium – affiche un diamètre de 48 mm. Côté moteur, la montre est animée par le calibre P.2005/S, dont le tourbillon tourne autour d’un axe perpendiculaire à celui du balancier, à raison de deux tours par minute. Gage, selon Panerai, d’une régularité de marche plus poussée. A noter que la Radiomir dispose de trois barillets, qui lui garantissent une réserve de marche de six jours. Celle-ci est indiquée par une aiguille que l’on voit se déplacer, à travers le fond, le long d’un arc de cercle. Il s’agit d’une édition limitée à 30 info+ pièces. ■

Original, moderne, esthétiquement magnifique: le travail de squelettage sur la Radiomir Tourbillon GMT Ceramica – 48 mm est une réussite.


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FRANCK MULLER: LA MEGA 4 EN ROUTE POUR L’AETERNITAS

Quel privilège de pouvoir manipuler, ne serait-ce que quelques minutes, l’Aeternitas Mega 4, la montre «la plus compliquée jamais réalisée»! Elle sera réservée à une poignée de riches collectionneurs, seuls capables de débourser plus de deux millions de francs. Par Thierry Brandt

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lle avait été annoncée il y a deux ans. La voilà, terminée et livrable de suite aux clients de Franck Muller. Présentée une première fois à Monaco l’automne dernier, l’Aeternitas Mega 4 a été la reine incontestée de Watchland, à Genthod, en janvier, à l’occasion de la traditionnelle World Presentation of Haute Horlogerie (WPHH). Ah, la montre «la plus compliquée jamais réalisée»! On a vu les spécialistes noircir des feuilles de commentaires pour savoir qui de la Patek Philippe Calibre 99 (montre de poche), de la Jaeger-LeCoultre Hybris Mecanica ou de cette fameuse Aeternitas pouvait légitimement revendiquer le titre. Sans pouvoir trancher définitivement, car il aurait fallu au préalable que tout le monde se mette d’accord sur une définition précise de la complication. Mais qu’importe finalement, puisque c’est le A Watchland, en janvier, Vartan Sirmakes a présenté, pour la deuxième fois, sa pièce maîtresse: l’Aeternitas Mega 4, la montre aux 36 complications.

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degré de perfection et l’émotion dégagée par ces merveilleux objets qui parlent mieux que toute forme de compétition. A cet égard, l’Aeternitas Mega 4 (1483 composants) est l’une de ces pièces maîtresses de l’aventure horlogère qui marquent tant par leur conception technique que par leur esthétique poétique. Si elle s’impose par des dimensions conséquentes (largeur: 42 mm; longueur: 61 mm; épaisseur: 19,1 mm), elle n’a rien d’un mastodonte, enveloppée qu’elle est dans un boîtier tonneau dont la douceur des courbes se révèle apaisante. Le cadran guilloché est une de ces merveilles comme on sait les faire chez Franck Muller. Et, c’est à l’intérieur de cet écrin que l’on mesure le travail exceptionnel effectué par les maîtres horlogers de la maison, les cousins Pierre-Michel et Jean-Pierre Golay. Il faut les écouter parler de cette montre conçue à l’ancienne, selon les règles de l’art du métier. Des purs et durs, fiers d’avoir entièrement dessiné la pièce à partir d’une feuille blanche, sur la base de leur tourbillon automatique. Dans la liste des 36 complications annoncées, citons les plus importantes: carillon Westminster sur quatre timbres, chronographe à rattrapante monopoussoir, quantième perpétuel séculaire, équation du temps, double fuseau horaire, réserve de marche du mouvement et réserve de marche sectorielle. Enfin, on peut dire que l’Aeternitas Mega 4 est aussi une montre «politique», en ce sens qu’elle démontre la vitalité du groupe Franck Muller, que l’on disait en grande difficulté il y a quelques mois encore. Elle permet à un Vartan Sirmakes, croisé en grande forme dans son fief de Watchland, de se défendre avec aplomb: «Depuis que je suis le vilain petit canard de Genève, j’ai compris. Je laisse la presse et les gens à leurs calomnies. Certes, l’année dernière, en raison de la crise, nous avons dû redimensionner l’entreprise et licencier. Cela a été un drame humain. Mais nous avons mandaté une entreprise pour accompagner les salariés en question. Certes aussi, les acheteurs ont été moins nombreux en 2009. Mais quelle est l’entreprise horlogère qui n’a pas vécu cela? Aujourd’hui, ils reviennent. Quant à nous, ici à Watchland, nous investissons dans la recherche, travaillons et livrons les pièces en temps et en heure», conclut-il. ■ info+


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VACHERON CONSTANTIN ÉMERVEILLE AVEC SES CADRANS EN LAQUE JAPONAISE En lançant, au SIHH, La symbolique des laques, qui allie la quintessence d’une tradition japonaise ancestrale au savoir-faire horloger suisse, la manufacture genevoise poursuit sa collection Métiers d’art. Quand les garde-temps se font zen… Par Danièle Chambas

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ans l’un des salons feutrés du SIHH, le maître laqueur Yamamoto travaille, assis en tailleur devant son établi. Sa concentration est extrême, car il est en train de réaliser l’une des phases particulièrement délicates de la technique du maki-e, celle du saupoudrage d’or d’un cadran qui doit orner l’une des créations de la maison genevoise Vacheron Constantin. Face à cet art millénaire requérant virtuosité et précision, et qui s’est perpétué jusqu’à nos jours, on reste muet d’admiration. Au vu de l’immense intérêt suscité en 2007 par la collection Métiers d’art – Les Masques, fruit de la collaboration entre Vacheron Constantin et le Musée Barbier-Mueller, la manufacture genevoise a acquis la conviction qu’il importait plus que jamais de conjuguer les métiers de la culture et des arts à ceux de la haute horlogerie. Des contacts ont donc été pris avec la maison Zôhiko, de Kyoto, spécialiste des arts de la laque depuis 350 ans. Et très rapidement une alliance a été signée avec Vacheron Constantin, qui célèbre ses 255 ans d’existence cette année. La collection La symbolique des laques était, dès lors, en gestation, dans le respect des traditions culturelles, techniques et artistiques des deux partenaires. Restait à passer à la phase de concrétisation, tout en respectant la même exclusivité que pour Les Masques: une collection qui se décline sur trois ans dans une série limitée de vingt coffrets par an. Soit soixante coffrets au total, contenant chacun trois montres. Deux boîtiers sont en

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Le résultat du mariage entre deux métiers d’art séculaires, l’horlogerie suisse et les laques japonaises: une pure merveille.

or rose et le troisième en or gris. Un vrai bonheur, essentiellement réservé aux collectionneurs très fortunés! Du point de vue horloger, Vacheron a choisi d’équiper cette série très limitée du calibre extraplat 1003, dans sa version squelette en or 14 carats. Un traitement ruthénium atténue quelque peu l’éclat de l’or afin que le travail du maki-e se révèle en priorité. Des glaces saphir permettent d’admirer les finitions, notamment le travail d’anglage. MAIS QU’EST-CE AU JUSTE QUE LE MAKI-E? Les arts de la laque se divisent en trois catégories: la gravure, les incrustations et le maki-e, ce dernier étant le plus sophistiqué. La laque est déposée sur le cadran en couches successives de plus en plus fines. La technique décorative du maki-e

consiste à saupoudrer de la poussière d’or ou d’argent sur la laque encore humide, le plus souvent noire, afin de créer un motif. Le premier coffret, qui vient d’être présenté au SIHH, décline le thème ancestral de la longévité avec les «Trois amis de l’hiver», soit le pin, le bambou et le prunier. Ces trois arbres sont liés à trois oiseaux mythiques, respectivement la grue, le moineau et le rossignol. L’une des grandes originalités de la collection consiste à ce que le motif principal de l’arbre, situé sur le dessus de la montre, soit doublé d’un motif d’oiseau sur son revers. Un raffinement qui magnifie cette tradiinfo+ tion japonaise. ■


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THE MARIN 1: UNE MONTRE SIMPLE À COMPOSANTS UNIQUES

Peter Speake-Marin est sans conteste l’un des horlogers indépendants les plus créatifs du moment. Il a présenté à Bâle une montre trois aiguilles au style unique, munie d’un mouvement entièrement manufacturé. Par Thierry Brandt

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ujourd’hui, la mode est au vintage, au néoclassique, au rétrochic, c’est selon. Tout dépend des marques rompues au discours marketing. Une manière, pour ces dernières, de réinterpréter à peu de frais certains modèles phares en fonction des codes esthétiques du moment. Rien de très audacieux dans cette démarche, mais bon, en temps de crise, il faut bien assurer. Peter Speake-Marin, lui, fait mieux, beaucoup mieux. Il réalise la fusion du passé et du présent dans un style qui lui est propre, à l’image de cette magnifique Marin 1, présentée récemment à Bâle. Le passé, on le voit, par exemple, dans le cadran en émail d’une rare finesse, dans les longs chiffres romains et le dessin des aiguilles bleuies à la flamme. On le devine aussi dans ce boîtier à triple godron et dans la découpe de la couronne. Mais le plus intéressant réside dans le traitement de tous ces éléments, qui est, lui, complètement moderne, de même que celui de certains matériaux. A commencer par le polissage, exceptionnel, du boîtier en titane. Opération qui, il y a quelques années encore, ne pouvait pas être réalisée. «Cette montre est simplement la représentation de qui je suis en tant qu’horloger», explique le citoyen de Sa Majesté, établi à Rolle. Pour celui qui a participé à de nombreux projets ces dernières années (Harry Winston, MB&F, Les Maîtres du Temps), c’est en quelque sorte un retour aux fondamentaux horlogers. «Côté mouvement, la construction est vraiment originale, toutes les pièces ont été imaginées à partir de zéro, afin d’optimiser la distribution d’énergie, la précision et la longévité de la montre. C’est une montre simple, à trois aiguilles, mais tous ses composants sont uniques, terminés et anglés à la main», aime-t-il à préciser. Ce calibre automatique, baptisé SM-2, entièrement conçu en interne, a demandé trois bonnes années de travail, beaucoup

La Marin 1 est l’expression la plus achevée de l’horloger britannique. «Elle dit qui je suis», résume Peter Speake-Marin.

d’énergie et d’argent aussi, on s’en doute. «J’ai autour de moi un groupe de six investisseurs qui me permettent d’avancer. Plusieurs d’entre eux sont aussi des collectionneurs. Ils ont compris ma démarche et n’ont pas l’intention d’interférer. Je reste d’ailleurs majoritaire», poursuit un Peter Speake-Marin qui peut donc se projeter plutôt sereinement dans l’avenir avec sa petite équipe. Ce qui ne veut pas dire que la pression n’existe pas. Mais elle n’est pas forcément d’ordre financier: «Dans notre atelier, nous vivons en permanence sous pression, parce que nous sommes toujours à la recherche du beau, de la perfection. Et, à titre personnel, je me dois d’entretenir une relation privilégiée avec mes clients, qui doivent savoir qui je suis et ce que je fais», souligne celui qui, sans fausse modestie, entend créer dans la durée une véritable et authentique œuvre horlogère. C’est tout le mal qu’on lui souhaite. ■

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PÉQUIGNET: LE RENOUVEAU DE LA BELLE HORLOGERIE FRANÇAISE

En 2009, Didier Leibundgut présentait avec fierté le premier mouvement conçu et développé en interne par son entreprise. Cette année à Bâle, il est arrivé avec une magnifique collection basée sur son fameux calibre royal. Par Thierry Brandt

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oilà une histoire horlogère comme on les aime, ambitieuse mais pas tape-à-l’œil, écrite par des gens vrais et sincères, des passionnés amoureux de leur métier. Elle se déroule dans le Jura, côté français, à Morteau, où, depuis 2004, Didier Leibundgut fait revivre la petite manufacture Péquignet. Une véritable aventure, mine de rien, car il s’agit de la dernière entreprise hexagonale du genre. Que faire de ce petit atelier développant certes des collections originales, mais essentiellement tourné vers l’assemblage de mouvements suisses? La question s’est vite posée pour ce patron volubile et chaleureux: «Je me suis dit que pour survivre dans cet environnement très concurrentiel, il fallait absolument parvenir à imaginer notre propre mouvement, un calibre qui ait des caractéristiques différentes des autres, un truc complètement intégré qui réponde aux critères actuels et au diamètre suffisant pour pouvoir accueillir des complications», raconte-t-il avec sa verve coutumière. Mais concevoir, développer, fiabiliser et produire un mouvement, ça prend du temps. Et ça coûte cher. Mais pas au point de décourager Didier Leibundgut, qui a remué ciel et terre pour obtenir des avances de la part des structures d’aide publiques et parapubliques françaises et européennes. Le voilà donc embarqué dans la rédaction d’un business plan, obligé de se soumettre à une batterie d’examens et d’audits de la part d’experts en tout genre. «Tout cela est parfaitement normal, répond l’horloger. Quand on demande beaucoup d’argent, on est obligé de passer à la moulinette. Et d’ailleurs, tout au long du processus, j’ai appris beaucoup de choses auxquelles je n’aurais jamais pensé autrement.» Le résultat, c’est ce fameux calibre royal, «made in France», entièrement conçu, prototypé, contrôlé et assemblé à Morteau. Une petite merveille d’horlogerie, certes traditionnelle mais bourrée de solutions techniques originales. A commencer par le remontage du ressort, qui se fait directement par le tambour du grand barillet central, lequel assure une centaine d’heures de réserve de marche à la montre. En fait, tous les organes et les rouages ont été pensés non seulement dans une optique de fiabilité et de précision (réduction du nombre de pièces et des points de friction), mais aussi pour une visibilité et une accessibilité accrues, afin de faciliter le service après-vente. Quant aux finitions, elles sont parfaitement

Superbe! Le mouvement et l’habillage de la Rue Royale couronnent les efforts consentis par Péquignet depuis plusieurs années.

digne d’un calibre Swiss Made comparable. Mieux: en matière d’esthétisme, le calibre est un modèle du genre. Il équipe désormais trois modèles chez Péquignet, l’«ancienne» Moorea Triomphe et les nouvelles Paris Royal et Rue Royale, deux pièces de facture classique, intemporelles, qui se distinguent par la symétrie et la générosité de leurs complications. Au final donc, un travail de fond remarquable, qui marque le retour au sommet de la belle horlogerie française, qui plus est dans un état d’esprit forçant l’admiration: «Cette manufacture, c’est mon rêve, celui des amis et de mes collaborateurs. Notre objectif est que cette maison demeure indépendante, jolie, heureuse, défendant de belles valeurs et dont les clients seront fiers de porter les produits», conclut un Didier Leibundgut rayonnant et apparemment très content de la manière dont ses nouveaux produits ont été reçus à Bâle. C’est tout le mal qu’on lui souhaite. ■

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ELLICOTT 1788: UNE MONTRE DAME QUI FAIT ENTENDRE LE TEMPS

Pierre-André Finazzi se distingue par au moins deux éléments singuliers. Le premier tient à sa manière particulière de placer, à gauche, les poussoirs de ses chronographes. Le deuxième: il voue une véritable fascination à l’horlogerie anglaise. Par Joël A. Grandjean / TàG Press +41

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ans le petit monde horloger, son affection pour les horlogers anglais est de l’ordre de la récidive. N’a-il pas participé au lancement des marques Graham et British Masters? Avec Montres Ellicott SA, ce Chaux-de-Fonnier, designer devenu CEO, s’applique, depuis 2002, à honorer fidèlement la mémoire de John Ellicott (1706-1772), un génie horloger contemporain du roi George III, natif de l’un des berceaux originels de l’horlogerie, devenu ensuite indissociable du terroir helvétique. John Ellicott s’est fait un nom auprès des monarques de son temps, grâce à sa production élitiste de montres de poche. A travers les collections Majesty, Springfield et Mach One, toutes en éditions limitées, son hommage au maître horloger passe par de viriles explorations des mécaniques complexes et des matières les plus indomptables, comme, par exemple, le bloc de carbone epoxy pour le façonnage d’une boîte. A Baselworld 2010, l’arrivée de la Midnight, dans la collection Lady Tuxedo, lui a valu l’attention des cendrillons modernes, La Midnight, dans sa belle robe de soirée, brille de mille feux. (ci-dessous et ci-contre).

perpétuant leur attente de la sonnerie des fatidiques douze coups de minuit. Parce que, pour lui, la femme mérite mieux qu’un intérêt feint, traduit généralement par moult réductions de modèles masculins ou mille et un garde-temps bijoux vulgairement quartzés, Pierre-André Finazzi renoue avec une tradition insuffisamment rappelée: l’ultracompliqué en horlogerie, dont une kyrielle d’avancées techniques issues de l’art de la miniaturisation et du désir de rendre mystérieuses les lectures du temps. Cette approche doit beaucoup aux femmes. Ainsi a-t-il enfanté cette Midnight, une montre compliquée, particulièrement seyante dans sa forme coussin, habitée par le MID-1, un calibre automatique capable de sonner à l’envi, ou à intervalles correspondants, les heures et les quarts. Rondeurs sonores cerclées, en haut et en bas de la lunette, par un diadème de diams, saupoudrées d’étoiles et d’un croissant de lune sertis. La Midnight dispose d’une réserve de marche de 42 heures, est disponible en or rose ou blanc, ou en titane, chaque fois à 99 exemplaires. ■

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MAX ET SON NOUVEAU MAXIMONSTRE

Avant la sortie de la très attendue Thunderbolt, MB&F présente une variante étonnante de la HM3, baptisée, non sans humour, Frog en raison de ses deux yeux globuleux. Par Thierry Brandt

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ingulière et passionnante aventure décidément que celle de Max Büsser et de ses amis, dont les créations apportent à chaque fois une dimension nouvelle à la haute horlogerie. Les voilà en plus qui se mettent à faire de l’humour et à baptiser leurs montres avec des noms d’animaux! Frog: il est vrai que cette nouvelle version de la HM3 (Horological Machine) ne pouvait en porter un autre, elle qui fait penser à un batracien avec ses gros yeux globuleux, deux dômes pivotant en aluminium, surmontés de verres saphir. En tout cas, ses concepteurs assument complètement ce côté décalé, un peu «destroy», comme aime à le dire Maximilian Büsser: «Clairement, nous ne nous adressons pas à des clients qui sont accrochés à la tradition séculaire. Aujourd’hui, la plus belle raison de s’intéresser à la belle horlogerie mécanique est sa dimension d’œuvre d’art, de même que sa bienfacture. Si la bienfacture, le développement technique et les finitions sont du plus haut niveau, pourquoi ne pas s’aventurer dans une autre dimension artistique?» argumente le trublion, qui poursuit: «Parfois, c’est vrai, nous avons l’impression de parler le klingon (n.d.l.r.: espèce extraterrestre originaire de la planète Kronos, voir Star Trek) et que bien peu de personnes comprennent notre démarche. Mais ceux qui comprennent adorent. Ce sont des clients extrêmement fidèles.» En fait, l’idée de la HM3 Frog est née en même temps que la HM3 originelle, mais

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les contraintes techniques – modification du mouvement, conception des dômes en aluminium et en saphir – ont nécessité plus de dix-huit mois de mise au point. Ce qui n’a l’air de rien représente en fait une différence fondamentale. Et à l’échelle d’un moteur horloger, une différence fondamentale signifie une avalanche de casse-tête à résoudre. Par rapport à sa devancière, la Frog a demandé le développement d’un nouveau mouveAvec ses gros yeux globuleux, la HM3 Frog se donne effectivement des airs de batracien.

ment (conçu par Jean-Marc Wiederrecht, sur une base Girard-Perregaux). Car, d’une part, ce ne sont plus les aiguilles des heures et des minutes qui se déplacent autour d’un cône, mais les dômes eux-mêmes qui tournent. D’autre part, le dôme des heures de la Frog accomplit une révolution complète en douze heures, tandis que l’aiguille de la HM3 faisait de même en vingt-quatre heures. En outre, il a fallu résoudre le problème de l’usinage des demi-sphères en saphir. Autant d’improbables défis… qui sont pourtant à la base de tout le travail de MB&F: «J’ai la chance que mon associé, Serge Kriknoff, qui est beaucoup plus doué que moi au niveau technique, adore repousser les limites de ce qui a été fait dans l’horlogerie. Il va chercher des solutions dans d’autres domaines, comme, par exemple, dans le médical ou l’automobile», souligne Max Büsser. A chaque nouvel épisode de l’aventure MB&F, toujours très attendu, l’horloger est contraint de présenter un truc toujours plus fou, toujours plus compliqué que le précédent. Flippant? «Non, pas vraiment. Les attentes des autres ne seront jamais aussi élevées que celles que j’ai envers moi-même… Nous continuerons de surprendre, mais justement, pas forcément par là où l’on nous attend. La beauté de MB&F est que l’entreprise peut évoluer sans contraintes d’ADN. C’est un laboratoire expérimental qui nous permet de jouer sur tous les registres. Préparez-vous à quelques étonnements!…» conclut-il, hilare. ■


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JEU, SET ET MATCH POUR RICHARD MILLE

Rafael Nadal a porté la RM 027 pendant tout le tournoi de Roland-Garros. Et la montre a tenu! Richard Mille peut désormais se vanter d’avoir inventé le tourbillon non seulement le plus léger mais aussi le plus solide de l’histoire horlogère. Par Thierry Brandt

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oute nue, elle pèse environ 13 g. Avec son bracelet en polycarbonate, elle prend certes un peu de poids mais sans dépasser 18 g. Ce qui doit effectivement faire de la RM 027 l’un des tourbillons les plus légers de l’horlogerie, si ce n’est le plus léger. Mais peu importe le record en l’occurrence. Ce qui compte, c’est, d’une part, le joli coup médiatique réalisé par Richard Mille et, d’autre part, la construction de l’objet qui constitue une prouesse technique remarquable. Et voilà comment une montre partie des Breuleux se balade désormais sur les courts du monde entier au poignet de celui qui est redevenu, début juin, le numéro un mondial du tennis. Et voilà comment naît une légende horlogère, pour laquelle une poignée de collectionneurs sont prêts à débourser un demimillion de francs! Côté design, la RM 027 Rafael Nadal adopte la forme tonneau chère à la marque. Le boîtier a été réalisé dans un matériau composite à base de carbone, histoire d’allier la plus grande résistance à la plus extrême légèreté. Toujours dans la même optique, la carrure et le fond de la montre sont monobloc. Quant au mouvement, il est composé de titane et de Lital, un alliage utilisé dans l’aéronautique contenant lithium, aluminium, cuivre, magnésium et zirconium. On dirait la notice explicative d’un aliment énergétique; il ne manque plus que les vitamines… Quoi qu’il en soit, il fallait bien ça pour que le taureau de Manacor accepte de jouer tous ses matches avec sa

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Richard Mille. Certes, Nadal est gaucher et porte sa montre au poignet droit, mais, attention, ce n’est pas parce que la montre n’aurait pas tenu le choc de l’autre côté, dixit Richard Mille. «Dieu sait si nous l’avons testée, cette montre, rigolet-il! Lors des premiers essais, la couronne a valdingué quelque part dans l’espace et les aiguilles n’ont pas tenu. Mais nous avons poursuivi son développement pendant des mois et, maintenant, je peux vous dire qu’elle tient parfaitement le coup. D’ailleurs, comme Nadal joue ses revers à deux mains, la montre subit le même genre de traitement. Non, s’il ne peut pas la porter à gauche, c’est tout simplement parce qu’elle l’empêcherait de mouvoir normalement son poignet», conclut l’heureux patron de la marque.

Le plus amusant, dans cette histoire, c’est qu’au départ, Richard Mille n’a jamais vraiment cherché à courtiser le tennisman pour en faire son ambassadeur. «Les choses se sont faites un peu par hasard. La rencontre a eu lieu grâce à des amis communs. J’ai tout de suite trouvé que ce type était épatant, charmant, abordable, d’une grande humilité. Et c’est au fil de la discussion, comme ça, que l’idée d’un projet commun est née. D’ailleurs, ce jour-là, il a dû me prendre pour un zozo et se dire que jamais je ne pourrais revenir avec une telle montre», se souvient celui qui s’est fait une solide réputation dans les produits extrêmes. Aujourd’hui, le partenariat s’est consolidé. Et il est d’ores et déjà annonciateur d’évolutions pour l’année prochaine. ■

Avec la RM 027 RN (Rafael Nadal), Richard Mille renforce encore sa position dans le créneau des montres extrêmes.


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ARMAND NICOLET ET SA L08: UNE ACCESSIBLE INTEMPORELLE

Sans être originale, l’histoire de la marque Armand Nicolet reste de celles qui plaisent aux amoureux d’une horlogerie d’épure, vraie, riche en valeurs historiques mais n’hésitant pas à se réclamer de potentiels à venir… Par Joël A. Grandjean / TàG Press +41

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l était une fois un entrepreneur, féru de montres, connaisseur et actif dans la branche deux décennies durant. Il rencontre, en 1987, Willy Nicolet, fils d’Armand Nicolet, un horloger d’entre les deux siècles passés ayant sévi à Tramelan, haut lieu d’une horlogerie historique florissante. L’ancienne manufacture revivra, sera restaurée et restera habitée par les signes distinctifs de son fondateur, tout en s’ouvrant aux marchés actuels. Armand Nicolet, fils d’horloger, entre donc en horlogerie comme on entrait autrefois dans les ordres. Vocation et passion. A la fin du XIXe siècle, au sortir de son apprentissage, il ouvre son premier atelier d’horlogerie. Et, en 1902, s’illustre dans l’univers de

la montre de poche soignée, titillant parfois celui des complications telles que les répétitions minutes, quarts ou heures, les calendriers perpétuels… Encore prisé par les collectionneurs, au détour d’un catalogue de ventes aux enchères ou d’une transmission d’héritage, ce nom est également synonyme, durant les fifties, de la production, à Tramelan, de la presque totalité des calibres Venus. Rappelons que cette ville était, à l’époque, le troisième pôle horloger de Suisse, avec la concentration de 800 horlogers et 105 fabriques. Les montres ont-elle une âme? C’est la question que pose la L08, sur le mode de l’édition limitée en multiples de 150 (50 pour la version sertie). Pour la boîte, ronde et classique, la noblesse d’un acier efficace cède parfois, pour la lunette, à l’or rose ou aux diamants. Le fameux guilloché du cadran en relief, devenu signe reconnaissable du style Armand Nicolet, s’entrouvre sur des détails triés d’un calibre vintage 18 000 alternances par heure, le AN0711A, concentré de nouvelles Des premières montres de poche aux garde-temps d’aujourd’hui, la tradition de la belle horlogerie classique perdure.

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Armand Nicolet, qui ouvrit son premier atelier d’horlogerie à la fin du XIXe siècle.

technologies saupoudré des composants du calibre UT 600 de 1957, retrouvés dans les combles et les tiroirs de la maison originelle. Ce moteur à remontage manuel, dont il ne reste par définition qu’un nombre limité d’exemplaires, se distingue par son épaisseur réduite. Oh, pas celle d’une extraplate, mais déjà avec l’élégance des discrètes qui en jettent sans chercher à s’imposer. Tenu en laisse par un bracelet cuir de crocodile, le temps servi par cette réincarnation des valeurs originelles de l’horlogerie se devait de s’entourer d’attentions subtiles: décorations Côtes de Genève, rhodium perlé, index appliqués à la main, étanchéité à 5 atmosphères et réserve de marche de 36 heures. ■


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UN VOYAGE LUNAIRE RÉGLÉ POUR MILLE ANS

L’autre horloger de Schaffhouse, c’est lui: H. Moser & Cie. Il est même né bien avant IWC, dont il a d’ailleurs facilité l’arrivée sur les bords du Rhin. Et aujourd’hui, après une phase de recapitalisation et de consolidation, l’entreprise s’impose à nouveau avec des produits d’exception. Par Thierry Brandt

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u’est-ce qui permet de dire qu’une montre est belle? Un ensemble indéterminé de critères qui vont du plus subjectif, comme le goût, à des éléments plus tangibles, comme le choix des matériaux, la qualité et la finition du mouvement et de ses différents composants, le design, l’habillage et ce je-nesais-quoi d’indéfinissable qui débouchent, au final, sur un ensemble harmonieux, incontestable. Compte tenu de cela, oui, les montres H. Moser & Cie sont incontestablement belles, dans leur pureté stylistique qui n’a égal que les trésors techniques qu’elles renferment.

Une marque pour laquelle le moindre détail compte. La Perpetual Moon reproduit les phases de lune sans recours à la moindre correction pendant plus de mille ans.

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H. Moser & Cie partage avec IWC un point commun: celui d’être l’horloger le plus oriental de Suisse, installé qu’il est sur les berges du Rhin, à Schaffhouse. Historiquement, il l’a même précédé de plusieurs années. La fondation du premier atelier H. Moser & Cie date, en effet, du tout début du XIXe siècle. L’entreprise a connu par la suite plusieurs vies et déménagements, mais elle est revenue à son port d’attache en 2002, deux siècles après sa naissance. Et c’est en 2005 qu’elle a fait véritablement son retour sur la scène horlogère internationale, pilotée par un groupe d’investisseurs bien décidés à lui redonner son lustre d’antan. Politique ambitieuse et cohérente qui a été rapidement couronnée de succès, saluée dans la foulée par plusieurs récompenses dont, en 2006, le deuxième prix de la Montre de l’année pour la Perpetual 1, suivi du prix de la Montre compliquée au Grand Prix d’horlogerie de Genève pour le même modèle. Cette année, parmi les nouveautés présentées par H. Moser & Cie, une nouvelle pépite: la Perpetual Moon, dont l’affichage des phases lunaires, réglable à la minute près, ne nécessite, à partir de sa mise au point, plus aucune correction pendant mille ans, ou plus exactement 1027 ans et 30 jours! Impressionnant, effectivement, quand on réfléchit à la complexité d’un tel mécanisme. Sur le cadran de la montre, celui-ci est dévoilé par un guichet placé à 6 h. Il est composé du disque des phases de lune, avec les huit quarts astronomiques définis selon les normes

internationales et marqués par des traits verticaux, ainsi que par une subdivision de la journée gravée sur le cadran. La phase définie doit être affichée en positionnant le trait respectif sur le disque de lune exactement entre les deux triangles de la découpe du cadran. Pour obtenir une telle exactitude, le disque est relié, à l’intérieur du calibre, à l’affichage des heures. Il tourne donc sans interruption avec lui. Mais, en même temps, il doit pouvoir être corrigé (avec un bouton poussoir à 9 h), sans que cela ne porte préjudice à l’affichage de l’heure. Pour cela, il a donc fallu imaginer un système «d’accouplement à ressort enroulé». Et oui, rien que ça! Enfin, une information supplémentaire entre le jour et la nuit est fournie grâce à une mini-aiguille centrale qui décrit un tour complet en vingtquatre heures. Toujours côté mouvement (à remontage manuel), un double barillet garantit une réserve de marche de sept jours. Quant à l’échappement, il s’agit du désormais fameux module interchangeable maison (avec ancre et roue d’ancre en or), muni du non moins fameux spiral Straumann, lui aussi in-house! La montre, d’un diamètre de 40,8 mm, est plus que jamais fidèle au style de la marque, avec son cadran fumé bleu foncé, ses appliques et ses aiguilles traitées dans la couleur du boîtier. A tous niveaux, la grande classe! n


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DUBEY & SCHALDENBRAND: UN SUPERBE TRAIT D’UNION

Ancienne apprentie puis fondée de pouvoir de Martel Watch, mythique enseigne disparue des Ponts-de-Martel, Cinette Robert ressuscite l’histoire des horlogers Georges Dubey et René Schaldenbrand. Puis passe la main à Jonatan Gil, le plus jeune CEO de l’horlogerie, nouveau gardien de la marque. Par Joël A. Grandjean / TàG Press +41

A

22 ans, il acquiert la marque Dubey & Schaldenbrand après y avoir séjourné plus d’une année au contact formateur et passionnel de la bien-aimée Cinette Robert. Les Gil sont bien connus du terreau horloger: la famille s’est taillée une réputation dans la maîtrise des arts du sertissage. Jonatan balaie les inévitables sarcasmes liés à son jeune âge. Aux sourires entendus et aux doutes insinués, il sait que, même tombé dedans dès la naissance, il sera finalement, comme n’importe quel autre repreneur, jugé sur des résultats. Né avec un Blackberry à la main, armé de respect, de pugnacité et d’un esprit entrepreneurial déterminé, il est de ceux qui sont motivés par ce type de challenge. Non content d’acquérir une marque – les locaux étant ceux de Madame Robert, il ne peut les inclure dans le deal –, il met également la main sur un trésor patrimonial. Pas pour se garantir quelque éphémère rentrée financière, mais par devoir de veiller sur la richesse historique. Il

L’horloger Georges Dubey, figure historique liée à la disparue Martel Watch, s’associe en 1946 à René Schaldenbrand. Ils signent leurs propres montres, encore prisées par les collectionneurs.

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Jonatan Gil, 23 ans, le plus jeune CEO de l’horlogerie: respect absolu pour l’histoire de la marque Dubey & Schaldenbrand.

possède l’ensemble des modèles N° 1 sortis sous l’ère Cinette Robert, sans compter le rachat de pièces de collection signées des deux maîtres horlogers qui, chez Martel Watch, concevaient et restauraient. C’est fou ce que la restauration de pièces horlogères peut susciter comme vocations éponymes! En 1946, Georges et René associent leurs noms, signant des garde-temps encore prisés chez les collectionneurs. «Réussir le déménagement, rester sur terre, répondre au téléphone, reconstituer une équipe de sept personnes», telles sont les priorités du jeune boss. Qui ne s’interdit pas conjointement de rafraîchir l’identité visuelle de la marque et de proposer, déjà à Baselworld 2010, de nouveaux modèles. Comme la Grand Shar, prolongement iconique du modèle Spiral, entièrement sertie sur acier de baguettes et d’inserts

céramiques, traités comme des pierres précieuses. Des messages forts à ceux qui l’attendent au tournant et surtout à son réseau distributeur: Europe de l’Est, Asie, France (avec trois magasins à Paris) et Suisse. Autre nouveauté, la Superbia chocolat sertie conjugue avec subtilité les codes de la marque. Elle s’avère parfaite dans son rôle de trait d’union entre nouvelle ère et continuité promise. Pêle-mêle, entre deux messages d’alerte sur son Smartphone, Jonatan Gil évoque l’avenir. Revenir aux Ponts-de-Martel? Pourquoi pas, dans quelque antre historique encore chargé du rayonnement de la Martel. Affaire à suivre… n

Ci-contre: Grand Shar, première mondiale, sertie céramique.


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ORIS LA DISCRÈTE ÉTOFFE SES COLLECTIONS AVEC UNE BELLE COHÉRENCE

L’entreprise bâloise, qui a fêté ses cent ans en 2004, n’est pas du genre à en faire des tonnes. On pourrait même dire qu’elle est l’antithèse d’une marque comme Hublot. Mais elle plaît aux collectionneurs avec des lignes fidèles à ses gènes. Par Thierry Brandt

«R

eal Watches for Real People», «Des montres vraies pour des gens vrais»: tel est le slogan de la marque installée à Hölstein, bourgade de 2300 habitants du canton de Bâle-Campagne. Sous-entendu: pas d’esbroufe chez nous, pas de complications hallucinantes ni de vaisseaux intergalactiques, mais de belles montres à porter régulièrement. Il n’y aurait donc que du banal dans cette marque discrète, qui compte une centaine de salariés? Au contraire. Et ce n’est pas parce que notre époque privilégie ceux qui font le plus de tapage qu’Oris vit en léthargie. La marque est très appréciée des collectionneurs, qui saluent, au fil des décennies, la parfaite cohérence de ses collections, uniquement composées de mouvements mécaniques. Erich Gerber, directeur du marché suisse,

se souvient encore des décisions stratégiques qui ont été prises au milieu des années 80: «Nous étions au cœur de la crise du quartz. Et c’est précisément là que nous avons pris le contre-pied de tout le monde. Nous avons fait le pari de relancer les montres mécaniques au Japon alors que le Japon inondait le monde de mouvements quartz…» Il fallait oser. Et ça a marché, non sans certaines sueurs froides sans doute. Et aujourd’hui, Oris poursuit son petit bonhomme de chemin, très bien placée sur le segment moyen, autrement dit entre 1000 et 4000 francs, avec une riche collection toujours inspirée par les quatre mêmes univers: l’automobile, l’aviation, la plongée et la culture. «Notre leitmotiv, c’est d’arriver chaque année avec quelque chose qui complète ces quatre mondes. C’est dans cet esprit que

Le géant Oscar Peterson méritait bien une montre à sa dimension. Celle que la marque Oris lui consacre est superbe.

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nous travaillons», argumente Erich Gerber. Ses marchés principaux? L’Asie (47%), l’Europe (40%), les Etats-Unis (9%) et l’Océanie (3%), selon les chiffres publiés en 2009. Difficile d’en savoir plus, car l’entreprise, indépendante, ne dévoile ni son chiffre d’affaires ni son bénéfice. Parmi les produits du millésime 2010, Oris a présenté, fidèle à ses principes, des nouveautés intéressantes dans ses quatre univers de prédilection. Et comme il faut bien faire un choix, nous avons pris le parti de mettre en avant le modèle Oscar Peterson Limited Edition. Après Frank Sinatra et Bob Dylan, célébrés les années précédentes, c’est une légende du piano jazz qui prête son nom à ce très bel objet. La meilleure des photos ne rend pas justice à cette montre automatique d’une simplicité stylistique biblique, qui se distingue néanmoins par une foule de détails soignés à l’extrême. Le cadran noir laqué rappelle la robe des plus beaux Steinway, la partie centrale de celui-ci est ornée de cercles concentriques évoquant les microsillons d’autrefois et les index appliques sont traités à la manière des touches de piano. Petite subtilité supplémentaire: comme Oscar Peterson aimait les montres à chiffres romains, cette édition limitée affiche un VIII plaqué or rose. Allusion également aux huit Grammy remportés par le jazzman. Un classique horloger comme on les aime. n


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CLAUDE SANZ OFFRE UNE NOUVELLE VIE À ARCADIA

Ceux qui ont la mémoire horlogère longue se souviennent sans doute que la marque Arcadia a été pendant plus d’un siècle le fleuron de la Fleurier Watch Company. Disparue corps et âme dans la crise du quartz, elle renaît aujourd’hui par la volonté de Claude Sanz, le patron de Bunter. Par Thierry Brandt

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laude Sanz, patron de la maison Bunter (spécialisée dans la fabrica-

«Ce rappel aux racines, c’est un clin d’œil et une manière de marquer notre respect

été présenté à la famille horlogère cet automne et baptisé… AC01. Identité qui

tion de grandes complications et

à l’égard de tous les gens qui ont fait vivre

n’est pas forcément très poétique, mais

dans le sertissage haute joaillerie), est non seulement un passionné d’horlogerie mais

cette maison avec leur cœur», explique Claude Sanz, qui poursuit: «Si on rallume

qui sied finalement assez bien à ce chrono de 42 mm de diamètre, aux lignes relati-

encore un féru d’histoire. Pas étonnant donc qu’il se soit penché avec intérêt sur le riche passé d’Arcadia, fleuron d’une entité, elle aussi, emblématique du secteur

la lumière aujourd’hui, que voit-on? Quelque chose de nouveau, un concept complètement moderne. C’est le résultat d’une réflexion personnelle que je mène

vement tendues et agressives. Côté habillage, ce garde-temps a été conçu avec des matériaux issus des dernières avancées technologiques: caisson en titane, cadran

pendant de très longues années: Fleurier Watch Company. Créée en 1858, puis sacrifiée en 1970 sur

depuis quinze ans: la possibilité de faire revivre, peut-être, une série de magnifiques mouvements, de proposer des pro-

à plusieurs niveaux en fibre de carbone, bracelet en tissu spécial anti-allergène. Côté mouvement, il ne s’agit pas d’un

l’autel de la révolution quartzienne, la marque revient donc aujourd’hui d’un long sommeil, telle la Belle au bois dormant ranimée par le baiser du Prince charmant, en l’occurrence par la grâce de l’une des figures de l’horlogerie contem-

duits exclusifs, quelques centaines par année au grand maximum, tout en se faisant plaisir. Mon équipe et moi-même sommes là pour nous amuser, si je puis dire!» Le premier bébé de la moderne Arcadia a

calibre maison qui aurait été miraculeusement déniché dans un tiroir et remis au goût du jour. Ce sera pour une prochaine fois. La base est un ETA 2892 A2 à remontage automatique, muni d’un module Dubois Dépraz, affichant les fonctions sui-

poraine, un vrai de vrai motivé par de belles intentions. Ce qui, avouons-le, est de bon augure pour la suite. Il est d’ailleurs piquant de noter, puisque l’on nage dans des considérations historiques, que le feuilleton Arcadia se poursuit dans la même veine épique. En effet, si le siège de la marque est descendu de Fleurier (Neuchâtel) à Versoix (Genève), c’est pour trouver refuge sous les cimaises de l’une des plus vieilles fermes du canton, construite en 1643, année de la mort de Louis XIII. Quant à la toute première pièce de la nouvelle Aracadia, elle a été acquise par John Dierks, un collectionneur texan, qui lui a fait traverser l’Atlantique. Voilà pour l’anecdote. S’inspirer du passé et des heures glorieuses

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d’une marque, c’est une chose. Mais que faire de tout cela à l’aube du XXIe siècle?

vantes: heures et minutes au centre, petite seconde à 3 h, chronographe (avec seconde au centre, compteur 30 minutes à 9 h, compteur 12 heures à 6 h), quantième à 4 h et fuseau horaire à midi. Editée à 275 exemplaires, cette première collection devrait être suivie, au fil des ans, par des petites sœurs… qui ne lui ressembleront pas forcément. Claude Sanz prévoit plutôt de donner vie, à chaque fois, à un concept original. Un peu – si on comprend bien – comme le font Max Büsser et Harry Winston dans leur genre. «Je me vois comme un rassembleur d’idées, ouvert à toutes sortes de folies. Je rêve, par exemple, de faire des séries très limitées avec des amis comme Daniel Roth et Gérald Genta», conclut un Claude Sanz Quarante ans après sa mort à Fleurier, dans le canton de Neuchâtel, Arcadia renaît de ses cendres à Versoix, dans le canton de Genève.

visiblement ravi de se lancer dans cette nouvelle aventure. ■


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CYRUS ET MOJON: LA LÉGENDE DE BABYLONE S’INVITE EN HORLOGERIE Nouvelle marque fraîchement érigée sur un amas de symboles mésopotamiens, Cyrus fait appel à l’horloger Jean-François Mojon, prince ès complications, pour repousser la frontière des possibles. A découvrir au GTE. Par Lorétan Khipas / TàG Press +41

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uprès des collectionneurs, surtout en Asie, le nom de Jean-François

tionnels. Le Loclois les entraînera, cette fois, sur les traces de Cyrus Le Grand, le

Mojon est de ceux qui engendrent

monarque qui parvint à conquérir la plus

les frémissements. Développeur, pour de Grisogono, de la dG Meccanico, la pre-

imprenable des cités, Babylone.

VOLÉE DE SYMBOLES

mière montre mécanique dotée d’un affichage digital, l’homme a également sévi chez Harry Winston, en s’associant au dixième chapitre de la saga des Opus. Sa

En baptisant CYR598 le calibre de la première pièce d’une collection nommée Klepcys, la marque désigne l’espace tem-

série de garde-temps, dont le prix unitaire avoisinait pourtant les 210 000 francs suisses, s’était envolée en quelques jours...

porel auquel elle voue ses allusions: le conquérant Cyrus naissait en 598 avant Jésus-Christ. Lui qui descendait des

Présente au Geneva Time Exhibition, le salon genevois des indépendants, cette figure d’une horlogerie toujours plus compliquée devrait drainer son flux d’incondi-

montagnes, surnommé le «buveur d’eau» car peu enclin aux raffinements et aux luxes, il succomba à la magie de Babylone au point de la préserver de la destruction. Cette magie, envoûtant encore aujourd’hui l’imaginaire collectif, tant elle rime avec grandeur et décadence, se devait d’être ici suggérée par l’architecture du modèle. Imprenable, fier et proportionné. Imposant ses 48 mm de diamètre, couronnes incluses, la boîte de ce garde-temps s’offre quatre remparts en forme de cornes finement travaillées, biseautées à souhait, enrubannant son corps principal. L’altière attitude se souligne ici par les noces de matériaux nobles, des ors 18 carats rouge et gris, et du titane grade 5 traité DLC, Diamond Like Carbon. Même les vis toisent, par des logos à trois branches, l’inviolabilité légendaire des serrures de la ville. ■

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Laurent Lecamp (à gauche), fondateur de la marque Cyrus, et Jean-François Mojon, horloger développeur. Le secret sera levé au Geneva Time Exhibition, à Genève.

PAR SA TRINITÉ DE FONCTIONS, TOUTES EXCEPTIONNELLES, LE MOUVEMENT INNOVANT DÉCROCHE DEUX BREVETS INTERNATIONAUX. LA LECTURE DU TEMPS SE FAIT PAR UNE AIGUILLE RÉTROGRADE QUI PARCOURT L’UNITÉ DES HEURES, DE 12 À 12, CHANGEANT DE COULEUR HISTOIRE DE DÉPARTAGER SANS AMBIGUÏTÉ LE DIURNE DU NOCTURNE. EN PROLONGEMENT DE SON INDICATION, PARCE QUE LA LECTURE DU TEMPS SE VEUT LINÉAIRE, DEUX DISQUES IMBRIQUÉS ALIGNENT LES MINUTES ET LES SECONDES. SIMPLE COMME CE QUI S’ÉNONCE CLAIREMENT, DÉFI D’HORLOGER OBLIGE. EN HAUT À DROITE SURGIT SOUDAIN LE CROISSANT AJOURÉ D’UNE DATE PARTICULIÈREMENT ASTUCIEUSE, ELLE AUSSI RÉTROGRADE: AUX CHIFFRES STATIQUES DES UNITÉS, S’AJOUTE TANTÔT LE 0, LE 1, LE 2 OU LE 3 DES DÉCIMALES. COMME ISSU D’UN DÉ À FACETTES, QUI, AU GRÉ DE L’AVANCE DU MOIS, AFFICHE SA FACE ADÉQUATE. ENFIN, SUR LE COUP DES 5 H, UNE LUNE INFINIE, CLIN D’ŒIL TANT AUX JARDINS SUSPENDUS AMÉNAGÉS PAR LE ROI NABUCHODONOSOR QU’À SA ZIGGOURAT, CÉLÈBRE L’ÉCLIPSE SOLAIRE QUI PERMIT AU ROI D’ANNEXER LA LYDIE. SES DIFFÉRENTES PHASES S’INDIQUENT PAR UN CACHE NOIR QUI VOILE, PEU À PEU, LA SURFACE DE SON GLOBE SPHÉRIQUE. LORSQUE CELUI-CI EST ENTIÈREMENT RECOUVERT, APPARAISSENT LES TROIS BRANCHES DU LOGO CYRUS. L’ASTRE LUNAIRE VIENT D’ÊTRE CONQUIS, LUI AUSSI… ■

Ci-contre: Cyrus Klepcys.


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CECIL PURNELL: LE CALIBRE CP 3888

ET SES OUVERTURES MAGIQUES

Marque horlogère exclusivement dédiée au tourbillon, Cecil Purnell s’impose comme un architecte indépendant et habile du célèbre mécanisme d’Abraham Louis Breguet. Récents développements, 100% Swiss Made. Par Joël A. Grandjean / TàG Press +41

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iscrètement installée dans une halle annexe, réservée à quelques acteurs indépendants de l’horlo-

gerie de niche, Cecil Purnell ne semblait pas chercher à tout prix les feux de la rampe à Baselworld 2010. Au sortir de la crise et de ses questionnements, la marque entendait surtout valider ses récents développements auprès de ses aficionados et, pourquoi pas, au passage, s’offrir le luxe d’un temps supplémentaire pour bichonner son calibre CP 3888. Un mouvement qui suscite l’adhésion puisque, depuis ce rendez-vous avec les agents du monde, à raison de quelques pièces par mois, sa production ne cesse d’occuper les forces de la micromanufacture genevoise Magma, privant même l’équipe d’en conserver un exemplaire pour son propre usage et pour les curiosités alentours.

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Jonathan Purnell, président de la marque créée en hommage à Cecil Purnell, une figure familiale disparue.

Déclinaison PVD noir dernière génération sur boîte en or gris.

Fruit des recherches effectuées avec

entre deux ponts, ajoutant un effet pro-

l’horloger Cédric Grandperret, le CP 3888 est un concentré d’arts mécaniques plongé dans un bain de black gold, aux reflets métallico-anthracites. Dépourvu de toute intention squelette, ce mouvement tourbillon use d’un anneau de saphir logé en pourtour de lunette, servant de reposoir à des index en suspension. Envolé le cadran, remplacé par des plongées visuelles sur la cage et ses rotations, sur l’entrelacs organisé de rouages mi-dévoilés et sur des ponts aux finitions Côtes de Genève, rajoutés pour soutenir la minuterie. Vissée en transversale, une cartouche rapportée décline en gravure l’appartenance identitaire du modèle, tandis qu’un logo d’initiales de la marque remplace l’indication zénithale. Stylisé et composé

fondeur à ses immuables manèges. Amorcée à Alle, dans le Jura, l’histoire de Cecil Purnell s’est arrimée, dès 2010, à Perly sur Plan-les-Ouates, afin de se rapprocher de Magma Concept, son partenaire développeur en complications. Elle s’est dotée d’un directeur expérimenté, Philippe Thivolet, et se surprend à aborder avec sérénité un parcours nouveautés, dont les balises ont déjà été posées pour 2011 et 2012. La marque sera présente à Baselworld 2011. Elle entend bien ajouter sa voix de maître au concert des acteurs les plus sélectifs de la haute horlogerie. ■

d’ajourages subtils, ce même logo tourne en surface de la cage tourbillon prise

Ci-contre: boîte en or rose, ébauche Magma, garnitures, décolletages et usinages 100% Swiss Made (Genève, Vaud et Jura). 190 composants, cage tourbillon prise entre deux ponts, couple au-dessus de la moyenne. Réserve de marche de 60 h. Diamètre: 30,6 mm (13 ¼ lignes), hauteur: 6,75 mm. Diamètre de sa cage tourbillon: 13,30 mm.


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MANUFACTURE ROYALE: SYDNEY ET SES CAISSES DE RÉSONANCE

Arnaud Faivre et Charles Grosbety n’ont rien voulu faire comme les autres. Leur ovni Opéra, un instrument de mesure, déboule dans le paysage de la haute horlogerie et de la grande sonnerie. Par Lee Warrien / TàG Press +41

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nce de provocation? Le tandem Faivre-Grosbety débarque, un tantinet effronté. D’abord, la nouvelle marque prend ses quartiers à

Un «direct de la fabrique» qui occasionnera quelques frais de déplacements. Mais la dimension ultime et intimiste d’un «Déjeuner chez Voltaire», fût-il consommé

Ferney-Voltaire. Il fut un temps où Voltaire, le maître des lieux, concurrençait sans vergogne l’horlogerie de ce côté-ci de la frontière. Certes, entrepreneur émérite dont on dit que la fortune provenait néanmoins d’une tricherie organisée à la loterie, l’érudit était aussi horloger et… écrivain: «L’univers m’embarrasse, mais je ne puis songer que cette horloge existe et n’ait pas d’horloger.» Mélange des genres, à l’instar des deux protagonistes à l’origine d’Opéra, premier garde-temps de Manufacture Royale: Faivre, l’entrepreneur posé et décidé, déjà fournisseur d’ébauches via sa société de Vallorbe; Grosbety, une espèce de professeur Tournesol au parler truculent et au look des montagnes, créateur

à l’autre bout du monde, mérite bien l’entorse. Quant au SAV, histoire de balayer du revers de la main les craintes d’acheteurs initiés, échaudés par l’éventuelle disparition d’un new comer, garantie à vie! Car en achetant son Opéra, l’élu reçoit un acte notarié certifiant l’existence à double de tous les composants et la possibilité d’accéder aux plans de montage si l’entité disparaissait. Venons-en au fait. L’idée qu’une montre à répétition minutes n’aurait pas besoin d’être portée à l’oreille pour être audible inspire Opéra: repenser les ondes acoustiques, de leur formation à leur transmission. Trois inventions brevetées: un ressort du râteau plus costaud, un de sonnerie plus long – six tours au lieu de trois –, ainsi que des timbres réalisés selon un alliage et un procédé jalousement gardés. Puis, pour couronner le tout, un habillage sur mesure, sculpté comme un soufflet d’orgue. Une carrure articulée, qui se déploie en un doux mélange de courbes de Fibonacci et d’arceaux enchevêtrés. Une structure qui rappelle l’architectural profil de l’Opéra de Sydney. Douze exemplaires d’art horloger pur, élitiste et, somme toute, délicieusement écoutable… ■

319 composants pour ce mouvement de 5,45 mm de hauteur, réserve de marche de 108 heures, fréquence 21 600 alt./h., fait main. Terminaisons soleillage, anglages polis, échappement en silicium.

d’objets et prototypiste horloger depuis vingt-cinq ans. Non, ils ne feront rien comme tout le monde. D’abord, pas de conférence de presse où se mélangent questions et rivalités journalistiques. Juste des entretiens en petit comité, à même les volumes, hélas peu chauffés, du Château. Côté distribution, pas question de se frotter aux intermédiaires.

www.manufacture-royale.ch

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De profil, le déploiement de la structure en soufflet d’orgue rappelle l’architecture de l’Opéra de Sydney, référence inspirante.

Ci-contre: magistral garde-temps Opéra à répétition minutes et tourbillon, en or gris ou rose, trois glaces saphir, fond transparent amovible, 50 mm de diamètre.


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EXCLUSIF: GRÖNEFELD OU L’ÉLOGE DE LA SECONDE MORTE

Deux horlogers hollandais, Tim et Bart Grönefeld. Après avoir étudié en Suisse, puis même signé chez Renaud Papi quelques pages de sa haute horlogerie, ils retournent au pays. Leur marque transcende les arts manufacturiers universels. Par Ollivier Broto & Joël A. Grandjean / TàG Press +41

D’

un grand-père bijoutier ayant d’abord appris l’horlogerie et restauré des montres de poche qu’il emballait dans des boîtes à cigares,

capsules vidéo. Splendide! Pour leur deuxième création, les Grönefeld s’attaquent à un mythe presque oublié, la seconde morte. Partis d’une page entièrement

Tim et Bart héritent de la passion. Chez les Grönefeld, on est joaillier de père en fils. Qu’importe, ils feront leurs quatre années d’école d’horlogerie avant d’arriver au WOSTEP, une école suisse qui forme les horlogers du monde afin d’alimenter en savoir-faire les SAV de nos plus belles enseignes. Chez Renaud Papi, à l’heure des débuts, ils s’exercent aux hautes

blanche, hormis quelques vestiges historiques, Tim et Bart dessinent, inventent, usinent, anglent. La One Hertz 1912, comme la date du diplôme de leur grand-père, voit le jour. Dans le passé, certaines montres de poche disposaient de cette complication et ressemblaient aux régulateurs ou aux pendules. Dans les années 1950, Rolex, avec sa Tru-Beat, offrait au corps médical une montre sautant de seconde en seconde, pour mieux compter les pulsations. Une subtilité mécanique quasiment disparue des assortiments. Les puristes le savent, les Grönefeld ont sublimé cette complication: «On voulait apporter un système indépendant qui évite le remontage d’un ressort chaque seconde. Un problème que François-Paul Journe a résolu avec son remontoir d’égalité.» Ça devient compliqué. Guidés par la «bonne esthétique», ils dessinent d’abord la position des aiguilles. Au final, un garde-temps exclusif, aiguilles des heures et des minutes décentrées, système de remise à l’heure façon chronographe – on pousse la couronne. Cadran inox, particulièrement dur à travailler. ■

Avec ses 285 composants, le calibre G-02 à remontage manuel est doté d’un indicateur de réserve de marche et d’un système de débrayage du mécanisme de remontage. Fréquence 21 600 alt./h., came à 30 dents, grande seconde, aiguilles des heures et des minutes décentrées.

Détail du balancier.

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complications, en apprivoisant même la reine, la répétition minutes. «J’ai appris par moi-même comment limer afin de gagner de la place», explique Bart. Et donc d’en offrir un maximum aux timbres censés marteler les divisions de l’heure. D’ailleurs, GTM-06, leur première pièce

partir de mouvements Claret achetés bruts, leur répétition minutes les fait remarquer des collectionneurs mondiaux. Rencontre fortuite au SIHH. Leur air mystérieux titille les curiosités… D’une poche, précautionneusement, ils extirpent un mouvement en plein état de marche et

éponyme, une fois le retour à Oldensall consommé, est un summum technique: à

complètent leurs explications par une glissade d’images iPad entrecoupées de

www.gronefeld.nl

Ci-contre: Grönefeld One Hertz, deuxième création des Hollandais Tim et Bart: complication de la seconde morte, innovante, 43 mm de diamètre, épaisseur 12,5 mm, étanche à trois atmosphères, couronne à poussoir.


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LAURENT FERRIER: JOUER LA MONTRE, À CACHE-CACHE

Salué en 2010, avec une première pièce qui monta sur le podium du Grand Prix d’horlogerie de Genève, l’horloger Laurent Ferrier renoue avec la tradition des montres à secrets. Classicisme abouti, sobriété du paraître. Par Lorétan Khipas / TàG Press +41

beaucoup trop show off, l’illustre mécanisme à travers une ouverture sur le cadran. La montre est simple, classique à l’envi. Sa conception et son développement,

Laurent Ferrier fut, pendant presque quarante ans, horloger chez Patek Philippe.

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n n’efface pas presque quatre décennies passées chez Patek Philippe, d’abord juste après son diplôme de l’Ecole d’horlogerie de Genève, puis, après quelques incartades automobiles comme pilote, champion et fabricant de composants, comme constructeur et responsable du bureau technique habillement. La mention figure en toutes lettres sur sa bio, laissant entendre que le cordon ombilical a été coupé dans les règles de l’art. Ainsi entame-t-il, dès 2009, sa propre aventure, à dimension confidentielle. Laurent Ferrier, armé de son fils Christian et de deux partenaires privés, également fondateurs de La Fabrique du Temps, les motoristes horlogers Michel Navas et Enrico Barbasini, rejoint les rangs des plus puristes de l’horlogerie moderne. Le premier mouvement issu de leurs références aux valeurs traditionnelles d’artisanat sera le Tourbillon Double Spiral. Pas question d’afficher, c’est

hommage aux pièces des concours de chronométrie d’antan, misent sur la discrétion, la bienfacture et la précision de marche, tout en puisant sans complexe, y compris pour ses éléments d’habillage, dans les technologies modernes. Un garde-temps pétri d’un respect non négociable des codes traditionnels de la haute horlogerie.

auraient manqué ces poétiques rendez-vous au GTE en janvier, la marque sera présente à Baselworld: Hall of Inspirations – ça ne s’invente pas – 4.1, stand E15. ■ www.laurentferrier.ch

GALET MYSTÉRIEUX Cette première percée dans l’univers horloger éponyme lui vaut une belle salve d’honneurs. En deuxième acte, Laurent Ferrier Genève propose, en ce début 2011, Galet Secret, une œuvre destinée aux collectionneurs avertis, parcimonie de la production oblige. Très technique, sous une esthétique particulièrement dissimulatrice de ses complications intérieures, cette montre-bracelet se paie le luxe de toiser le temps. Au contraire de ces fleurs exotiques qui se rétractent lorsqu’on les frôle, ce gardetemps renferme un dispositif ingénieux, cousin atone des mécanismes à répétition minutes: à heures programmées, il s’entrouvre puis se referme sur un spectacle ouvert à toutes les personnalisations. Chaque pièce sera unique. L’instant de la journée durant lequel le spectacle est prévu comme sa durée se programment par un horloger doigt d’or. Un brevet est en cours. A ceux qui

En 2010, la première création Laurent Ferrier remporte le Grand Prix d'horlogerie de Genève dans la catégorie Meilleure montre homme.

Ci-contre: cette montre à secrets renferme un système à came qui, une fois programmé par un horloger, s’entrouvre et se referme à l’envi. Galet mystérieux, ouvert sur la personnalisation, construite sur le mouvement tourbillon Laurent Ferrier à double spiral.


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MANUFACTURE ROYALE: SYDNEY UND SEINE RESONANZKÖRPER

Arnaud Faivre und Charles Grosbety wollen nun einmal nichts machen wie andere. Ihr UFO Opéra, ein Messinstrument, wirkt in den Sphären der Haute Horlogerie und des Grossen Schlagwerks wie eine ausserirdische Erscheinung. Von Lee Warrien / TàG Press +41

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ust an der Provokation? Das Duo Faivre-Grosbety tritt recht forsch auf. Zum Beispiel lässt sich die neue Marke in Ferney-Voltaire nieder. Es gab

sprechenden Leistungen geprellt wurden, beruhigt sein: er ist auf Lebenszeit garantiert! Wer eine Opéra kauft, erhält nämlich eine notariell beglaubigte Urkunde, aus

eine Zeit als Voltaire, die grosse Respektsperson des Orts, unverfroren versuchte, den Uhrmachern auf der Genfer Seite der Grenze das Wasser abzugraben. Der gestandene Unternehmer, von dem es heisst, er habe sein Vermögen durch einen Lotteriebetrug erschwindelt, war tatsächlich auch Uhrmacher und… Schriftsteller: «Das Universum gibt mir Rätsel auf, doch ich kann mir nicht vorstellen, dass diese Uhr ohne Uhrmacher entstanden ist.» Eine ähnliche Mischung verkörpern auch die beiden Väter der Opéra, die als erste Uhr die Königliche Manufaktur verlässt: Faivre, der erfahrene und dezidierte Unternehmer, Lieferant von Rohwerken über seine Firma in Vallorbe; Grosbety, eine Art Professor Bienlein, der kein Blatt vor den Mund nimmt und dem man den Bergmenschen ansieht, seit fünfundzwanzig Jahren mit der Verfertigung von Objekten und Uhrenprototypen beschäftigt.

der hervorgeht, dass alle Bestandteile in zweifacher Ausführung vorhanden sind und der Kunde im Falle des Verschwindens der Firma die Aushändigung der Montagepläne einfordern kann. Doch sehen wir uns die technische Seite an. Die Opéra geht von der Idee aus, dass eine Minutenrepetieruhr nicht unbedingt ans Ohr gehalten werden muss, um hörbare Töne von sich zu geben. Dafür müssen die akustischen Wellen von ihrer Entstehung bis zu ihrer Übertragung auf neue Grundlagen gestellt werden. Drei entsprechende Erfindungen wurden patentiert: eine verstärkte Rechenfeder, eine längere Schlagwerkfeder – mit sechs statt drei Windungen – sowie Tonfedern aus einer Legierung und gefertigt nach einem Verfahren, dessen Geheimnis streng gehütet wird. Gekrönt wird das Gesamtwerk durch eine Ausstattung nach Mass, so plastisch wie ein Orgelbalg aussehend. Das Mittelteil, eine sanfte Komposition von Fibonacci-Kurven und verschlungenen Bügeln, öffnet sich bereitwillig. Die ganze Konfiguration erinnert architektonisch an die Erscheinung des Opernhauses in Sydney. Erhältlich in zwölf Exemplaren reiner, elitärer Uhrmacherkunst… die ihren Erwerber mit Besitzerstolz erfüllt… ■

319 Teile enthält das 5,45 mm hohe Uhrwerk, Gangreserve 108 Stunden, Frequenz 21 600 A/h, handgefertigt. Sonnenfinish, polierte Kanten, Siliziumhemmung.

Natürlich wollen sie nichts wie alle anderen machen. Zunächst gibt es keine Pressekonferenz, wo Fragen und journalistische Eitelkeiten einander ablösen. Statt dessen ein Gespräch im kleinen Kreis, in den grosszügigen, nur leider schlecht geheizten Räumen des Schlosses. Der Verkauf soll ganz ohne Zwischenhändler abgewickelt werden, also «direkt ab Fabrik», deren Besuch freilich mit Anreisekosten verbunden ist. Doch der ultimative Reiz eines «Mittagessens bei Voltaire», auch wenn es am anderen Ende der Welt stattfindet, dürfte gross genug sein, um solche Überlegungen unerheblich erscheinen zu lassen. Was den Kundendienst betrifft, dürfen leidgeprüfte Käufer, die durch das Verschwinden eines new comer vielleicht um die ent-

Im Profil ähnelt die Orgelbalgstruktur der Aussenansicht des Opernhauses in Sydney. Wenn das keine Referenz ist…

www.manufacture-royale.ch

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Gegenüber: Die stolze Opéra, Minutenrepetition und Tourbillon, in Weiss- oder Rotgold, drei Saphirgläser, abnehmbarer Sichtboden, Durchmesser 50 mm.


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EXKLUSIV: GRÖNEFELD ODER DAS LOB DER TOTEN SEKUNDE

Zwei holländische Uhrmacher, Tim und Bart Grönefeld, in der Schweiz ausgebildet und bei Renaud Papi an der Kreation verschiedener Spitzenmodelle massgeblich beteiligt, kehren in ihre Heimat zurück. Ihre Marke ist jenseits traditioneller Manufakturprodukte angesiedelt. Von Ollivier Broto & Joël A. Grandjean / TàG Press +41

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ngesteckt von ihrem Grossvater, einem Goldschmied, der aber auch die Uhrmacherei und die Restaurierung von Taschenuhren beherrschte,

greifen die Gebrüder Grönefeld eine schon fast vergessene Spezialität auf: die tote Sekunde. Aus dem Nichts, abgesehen von historischen Fingerübungen, zaubern

die er in Zigarrenkisten verpackte, erben Tim und Bart die Passion der Familie. Bei den Grönefelds war das schon immer so: Der Sohn löst den Vater in seinem Beruf ab. Die Brüder absolvieren vier Jahre Uhrmacherschule und schreiben sich danach bei WOSTEP ein. Das schweizerische Institut bildet Uhrmacher aus aller Welt aus, um Fachleute auch für den Kundendienst unserer berühmtesten Marken zu schulen. Bei Renaud Papi lernen sie die Komplikationen in ihrer ganzen Breite kennen und

Tim und Bart die One Hertz 1912 hervor, liebevoll verarbeitet und angliert. Die Jahreszahl verweist auf das Datum, an dem ihr Grossvater sein Diplom erhielt. Früher verfügten einige Taschenuhren über diese Komplikation und sahen Regulatoren oder Pendeluhren ähnlich. In den Fünfzigern erschien bei Rolex die Tru-Beat, die der Ärzteschaft eine Uhr an die Hand gab, die von Sekunde zu Sekunde sprang, um den Pulsschlag genauer zählen zu können. Die mechanische Feinheit ist heute aus dem Angebot praktisch verschwunden. Puristen wissen, dass die Gebrüder Grönefeld diese Komplikation sublimiert haben: «Wir wollten ein unabhängiges System, bei dem nicht jede Sekunde eine Feder aufgezogen werden muss. Dieses Problem hat François-Paul Journe mit seinem Gleichmässigkeitsaufzug gelöst.» Jetzt wird es kompliziert. Von ästhetischen Überlegungen geleitet, legen sie zunächst die Anordnung der Zeiger fest. Es entsteht ein exklusiver Zeitmesser mit dezentralen Zeigern und Zeigerstellung nach Chronographenart – durch Drücken der Krone – und einem Zifferblatt in rostfreiem Stahl, der besonders schwer zu verarbeiten ist. ■

Mit seinen 285 Bestandteilen verfügt das Kaliber G-02 mit Handaufzug über eine Gangreservenanzeige und eine Vorrichtung zum Auskuppeln der Aufzugsmechanik. Frequenz 21 600 A/h, Kurvenscheibe mit 30 Zähnen, grosse Sekunde, Stunden- und Minutenzeiger dezentral.

kerbissen: Aufbauend auf Basiswerke von Claret, lässt sein Minutenschlagwerk

Detail der Unruh.

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beherrschen schliesslich auch die Königsdisziplin Minutenrepetition. «Ich habe von selbst gerlernt, wie man durch Feilarbeit Platz gewinnt», erklärt Bart. Entsprechend leichter lassen sich die Tonfedern unterbringen, die mit klingendem Spiel die Stunde unterteilen. Nach ihrer Rük-

die weltweite Sammlergemeinschaft aufhorchen. Am SIHH kommt es zu einer zufälligen Begegnung. Ihre Geheimnistuerei stachelt die Neugierde an… Aus einem Beutel ziehen sie behutsam ein fleissig tickendes Uhrwerk und spulen dazu eine Bilderflut

kkehr in das heimische Oldensall entsteht ihr Erstling GTM-06, ein technischer Lek-

auf iPad ab, unterbrochen von Videoeinlagen. Toll! Mit ihrer zweiten Kreation

www.gronefeld.nl Gegenüber: Die Grönefeld One Hertz, die zweite Kreation der Holländer Tim und Bart: Komplikation eine innovative tote Sekunde, 43 mm Durchmesser, Höhe 12,5 mm. Wasserdicht bis 3 Atmosphären, Krone mit Drücker.


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LAURENT FERRIER: DIE UHR ALS VERSTECKSPIEL

2010 für seine erste Leistungsprobe am Grand Prix d’horlogerie de Genève ausgezeichnet, knüpft der Uhrmacher Laurent Ferrier an die Tradition der geheimnisvollen Uhren an. Im klassisch-zurückhaltenden Stil. Von Lorétan Khipas / TàG Press +41

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Laurent Ferrier arbeitete fast vierzig Jahre als Uhrmacher bei Patek Philippe.

ast vier Jahrzehnte Tätigkeit bei Patek Philippe, zunächst als frisch Diplomierter der Genfer Uhrmacher schule, dann, nach «Seitensprüngen» in den Automobilrennsport als talentierter Fahrer und als Zulieferer von Bestandteilen, wieder im Uhrenfach als Konstrukteur und Chef der Abteilung Ausstattung, hinterlassen unauslöschliche Spuren. So steht es auch in seinem Lebenslauf, der zeigt, dass die Nabelschnur endgültig durchtrennt wurde. Also tritt er 2009 seine selbständige Laufbahn an, mit dem Ziel, eine Marke für exklusive Kenner zu werden. Laurent Ferrier, unterstützt von seinem Sohn Christian und zwei privaten Partnern, die schon an der Gründung der Fabrique du Temps beteiligt waren – die Uhrwerkbauer Michel Navas und Enrico Barbasini – gesellt sich zu den reinsten Verfechtern der aktuellen Uhrmacherei. Ihr erstes Uhrwerk traditionell-handwerklicher Bauart ist das Tourbillon Double Spiral. Eine marktschreierische Ankündi-

gung der durch das Zifferblatt sichtbaren Feinstarbeit kommt nicht in Frage. Die Uhr ist unaufdringlich klassisch, bis zur Selbstverleugnung. Selbst ihre Innereien,

Dauer werden von einem feinfühligen Uhrmacher programmiert. Das entsprechende Patent ist angemeldet. Wer die poetische Begegnung im Januar am GTE

sozusagen eine Hommage an die Wettbewerbsstücke von anno dazumal, die zu den Präzisionskonkurrenzen antraten, setzen auf Unauffälligkeit, Qualität und Ganggenauigkeit, verzichten aber, auch für die A usstattung, nicht auf den neusten Stand der Technik. Kurz, eine Uhr, die nicht ein Jota von den strengsten Normen traditioneller Uhrmacherkunst abweicht.

verpasst hat, kann das Versäumte an der Baselworld nachholen – in der Hall of Inspirations – keine treffendere Bezeichnung ist denkbar – 4.1, Stand E15. ■ www.laurentferrier.ch

EIN GEHEIMNISVOLLER KIESEL Schon dieser erste Vorstoss in die abgehobenen Gefilde der Spitzenuhrmacherei bringt ihm einen wahren Frühlingsregen von ehrenvollen Anerkennungen ein. Als zweiten Streich bietet Laurent Ferrier Anfang 2011 einer Elite von Sammlern das Modell Galet Secret in Kleinstauflage an. Der technische Leckerbissen, dessen äussere Erscheinung äusserst unscheinbar wirkt, erlaubt sich einen wählerischen Umgang mit der Zeit. Im Gegensatz zu exotischen Blüten, die bei Berührung zusammenschrumpfen, enthält er eine pfiffige Vorrichtung, sozusagen das klanglose Gegenstück einer Minutenrepetition: Zur gewünschten Uhrzeit öffnet er sich und gibt den Blick auf eine beliebig personalisierbare Fläche frei, um sich danach alsbald wieder zu schliessen. So ist jedes Stück ein Unikat. Der Zeitpunkt des Blickfangs und seine

2010 gewinnt die erste Kreation von Laurent Ferrier den Grand Prix d'horlogerie de Genève in der Kategorie Beste Männeruhr.

Gegenüber: In dieser geheimnisvollen Uhr steckt ein System mit Kurvenscheibe. Vom Fachmann entsprechend programmiert, steuert es Öffnen und Schliessen nach Belieben. Der «geheimnisvolle Kiesel» lässt sich beliebig personalisieren. Als Uhrwerk dient ein Tourbillon Laurent Ferrier mit doppelter Spiralfeder.


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OFFICINE PANERAI: LUMINOR

SUBMERSIBLE, REMONTÉE DU BRONZE ET DE SAInvité,PATINE en 2009, en Sardaigne, à suivre aux premières loges les exploits régates de la marque,

je remarque au poignet d’Angelo Bonati, le CEO d’Officine Panerai, une montre dont il ne veut rien me dire. Un prototype… Par Ollivier Broto / TàG Press +41

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chiner à même le feutre des couloirs du SIHH 2011, cette nouveauté Officine Panerai rend soudainement

vivaces mes souvenirs véliques. C’était il y a presque deux ans, la course s’appelait le Panerai Classic Yachts Challenge. Pas de doute, cette montre, pétrie dans le bronze, cette virile au boîtier de 47 mm de diamètre, qui vient de rejoindre la famille Luminor Submersible en édition spéciale 1950 3 Days Automatic Bronzo, ressemble à cet objet top secret qu’Angelo

Bonati portait sur les plages sardes. Comme ses sœurs, des montres de plongée

par Officine Panerai pour les plongeurs de la marine militaire égyptienne. Tout en revendiquant le bronze, un des matériaux les plus en phase avec le monde marin… Le bronze choisi par Panerai est le CuSn8, un alliage de cuivre et d’étain à l’état pur, résistant aux corrosions des facteurs atmosphériques comme de l’eau de mer. De forte robustesse structurelle, il conserve, au fil des ans, une chaleureuse tonalité originelle qu’une patine inexorable n’a de cesse d’embellir. Au fil du temps, cet aspect «vieilli», à force d’air, d’humidité ou de chaleur, le rend unique autant que séduisant. Evidemment, ce garde-temps est étanche à 300 m. Sa lunette tournante unidirectionnelle à déclic, parcourue par les indications d’une échelle de calcul graduée selon les temps d’immersion, toise un protège-couronne désormais inimitable avec son levier de bonne tenue. Tous deux sont aussi en bronze, tandis que le titane s’invite en anneau

professionnelles, elle fait revivre un modèle réalisé il y a plus d’un demi-siècle

fixateur du fond saphir, à la face cachée de la carrure. Un vert profond transcende

Nul doute que la nouvelle Luminor Submersible 1950 3 Days Automatic Bronzo s’inspire aussi du fameux Eilean, ce ketch bermudien de 22 m, sauvé du délabrement et de l’oubli par Officine Panerai. Dessiné et construit en 1936, digne d’un passé touffu et prestigieux, il fut ramené d’Antigua. Sur son pont, une plaque éponyme, en bronze patiné.

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Détails de la Luminor Submersible 1950 3 Days Automatic Bronzo, l’actuelle nouveauté inspirée d’un modèle datant de 1950 et réservé aux plongeurs de la marine militaire égyptienne.

l’inspiration sous-marine et fait ressortir l’extrême luminescence d’aiguilles évidées. Côté salle des machines, la Luminor Submersible 1950 3 Days Automatic Bronzo respire les battements du calibre automatique double barillet P 9000, réalisé dans la manufacture Officine Panerai, à Neuchâtel. ■ www.panerai.com Ci-contre: Au fil du temps, le bronze CuSn8 choisi par Officine Panerai conserve sa chaleureuse tonalité originelle tout en arborant une patine embellissante.


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HERMÈS: «Ô TEMPS! SUSPENDS

TON VOL»...

D’où vient cette impression que cette marque fait tout juste? Qu’elle est à la fois globale et spécialiste dans ce qu’elle touche? Cohérence, écrite avec un H symbole d’une quête continue... Par Joël A. Grandjean

Hélas, les rebelles sont partout, ils s’immiscent même au sein des grandes maisons. Hermès a fait appel, pour réaliser cette ineffable complication, au prince de

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www.hermes.com www.agenhor.ch

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Arceau Le Temps Suspendu. Une simple pression sur le bouton-poussoir, les aiguilles des heures et des minutes s’immobilisent et se superposent dans un espace autour de 12 h, et l’aiguille de la date disparaît. Le temps semble suspendu. Tandis que l’heure civile poursuit sa course au cœur du mécanisme. Une nouvelle pression sur le bouton-poussoir, et voici les aiguilles qui reprennent leur place, indiquant l’heure immédiatement, à la seconde près.

plus lente; et l’aurore / Va dissiper la nuit.» Tout est dit. Répondant à un secret mécanisme complexe de triple rétrograde, cette montre automatique décide de se moquer du temps qui passe. Une pression et, hop, l’aiguille du quantième part se cacher en dehors du cadran, tandis que les aiguilles des heures et des minutes se dépossèdent de toute vie. Carrément désarticulées, elles embrayent sur une espèce d’imprécision d’emplacement, aux abords d’un improbable zénith, à rendre fou le plus cartésien des horlogers, et accessoirement le photographe chargé de leur faire indiquer le sourire horloger 10 h 10 de circonstance. Les convenances ont été volontairement mises à mal, est-ce bien raisonnable? Comment une telle once de rébellion a-t-elle pu se glisser en pareille respectabilité? Même au faubourg SaintHonoré, on ne toise pas impunément les lois temporelles...

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e «Ô» exclamatif d’Alphonse de Lamartine (1790-1869) aurait peut-être dû se pourvoir d’un H. Car quelques strophes du poème Le Lac, dont la tirade fort connue suggérée en guide de titre, siéent à ravir au nouveau modèle Arceau de La Montre Hermès, proposé sous embargo quelques semaines avant Baselworld 2011: «Ô temps! Suspends ton vol, et vous, heures propices! / Suspendez votre cours: / Laissez-nous savourer les rapides délices / Des plus beaux de nos jours! / […] / Mais je demande en vain quelques moments encore, / Le temps m’échappe et fuit; / Je dis à cette nuit: Sois

V

Luc Perramond, directeur général de La Montre Hermès (à dr.), et Jean-Marc Wiederrecht d’Agenhor, alias le prince de la rétrograde...

la rétrograde, Jean-Marc Wiederrecht, d’Agenhor. Appelé à mener la mutinerie, ou plutôt à dérégler la minuterie, ce spécialiste ès complications régnait, il y a encore peu, sans partage sur «l’Ordre très ludique de la Rétrograde», protégé par une invention baptisée «Quantième à secteur», inscrite au registre des brevets sous le numéro 666.591. Vingt ans d’un règne qui prit fin perfidement en 2006, par l’inexorable tombée de cette invention dans le domaine public. Il n’empêche, le maître dispose encore en son carquois de quelques aiguilles à décocher. Surtout si elles s’avèrent rétrogradantes... Visionnaire, Luc Perramond, le DG de La Montre Hermès, s’y est converti, l’espace d’une démarche suspensive. Afin de l’accueillir au mieux, selon les codes du classicisme maîtrisé propre à Hermès, il a été prêté à cette singulière mise entre parenthèse du temps, les formes abouties de la montre Arceau, imaginée en 1978 par Henri d’Origny. Ô temps... ■

Ci-contre: Arceau Le Temps Suspendu. Triple rétrograde, dont deux fonctions rétrogrades a 360°, une première mondiale. Ce mouvement mécanique a remontage automatique, protégé par deux brevets, l’un pour son architecture, l’autre pour les dents d’engrenage a rattrapage de jeu, possède une réserve de marche de 42 heures.


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CORUM: GOLDEN BRIDGE

AUTOMATIQUE

Après trente années d’existence, le minuscule mouvement baguette reste en apesanteur et, en version automatique, conforte sa position de calibre historique. Par Joël A. Grandjean

A

MOUVEMENT HISTORIQUE GOLDEN BRIDGE

pparu en 1980, ce calibre s’invite dans l’univers des complications horlogères, tant sa miniaturisation et sa conception originale «en ligne» impliquent une maîtrise aboutie. Et puisqu’il s’autorise à flotter au sein d’une boîte de montre aux transparences assumées, il est un trait d’union entre arts horlogers et esthétique. La célébration de son trentième anniversaire permet à la Chaux-de-Fonnière Corum de se recentrer sur sa dimension

CORUM ET LA VOILE La naissance, en 1991, du modèle Admiral’s Cup sera suivie d’une victoire lors de la célèbre course. Sa forme dodécagonale et ses drapeaux issus du langage nautique en font une icône. Le skipper bardé de records, Ben Ainslie, devient ambassadeur en 2008 – et sera anobli par la reine d’Angleterre –, juste avant Loïck Peyron, en 2009. A l’heure de ces lignes, le célèbre Français sable encore le champagne de sa victoire à la Barcelona World Race.

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Golden Bridge Automatique, fond et côtés transparents.

Antonio Calce, CEO, renforce la stratégie de Corum.

© Marc Ninghetto

manufacture: le C0 313, présenté à Baselworld en version automatique, est un exploit microtechnique, à remontage linéaire et à système de bride glissante. En 2005, Antonio Calce, l’actuel CEO de Corum, est appelé aux commandes stratégiques par feu Severin Wunderman, repreneur de la marque créée en 1955 par René Bannwart, l’un des premiers designers horlogers reconnus comme tels, à qui l’histoire doit quelques volumes mythiques. Antonio Calce n’aura de cesse de recentrer la marque sur trois piliers majeurs: distribution, collections et axe manufacture. Côté distribution, le programme commence à porter ses fruits avec une sélectivité accrue dans le choix des détaillants, la reprise en main de la filiale américaine ainsi que l’ouverture de boutiques éponymes. Tout un réseau désormais connecté par une application iPad orientée formation continue.

Né en 1980, de conception linéaire, d’où son appellation mouvement baguette, il inspire, en 2009, le modèle racé et contemporain Ti-Bridge. En 2010, il se fait tourbillon. En 2011 et en série limitée, dans un boîtier tonneau or rouge ou gris, bordé de transparences faciales et latérales, il se dote d’une masse oscillante linéaire en platine, flottante et aérienne, montée sur rails en acier traité Teflon PTFE, et, pour le point de contact avec le chariot, en cuivre béryllium. La transmission de l’énergie se fait par une crémaillère fixée à la masse, toujours engrenée grâce à son système inverseur doté de billes en céramique. 28 000 alt./h., 40 heures de réserve de marche. Puis, les collections se sont subtilement étoffées autour, notamment, de deux lignes iconiques, Golden Bridges et Admiral’s Cup, dont les trois univers distincts – Extreme, Competition et Heritage – couvrent l’étendue de l’offre. Enfin, après avoir renforcé le capital humain des savoirfaire, comme en témoigne la récente intégration des Artisans Horlogers, Antonio Calce orchestre la sortie du calibre CO 313, rappelant ainsi la dimension manufacture de Corum. ■ www.corum.ch Ci-contre: A travers les quatre faces saphir du boîtier, la Golden Bridge Automatique dévoile en son coeur le nouveau calibre CO 313.


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LOUIS VUITTON: RÉPÉTITION MINUTES EN TAMBOUR

En livrant aux pérégrins la possibilité de dire l’heure selon Louis Vuitton, l’enseigne entraîne ses codes identitaires jusque dans la dimension temporelle. Tambour battant! Comme le nom de son modèle unique qui apprivoise, en 2011, la reine des complications, la répétition minutes… Par Ollivier Broto / TàG Press +41

E

n 2002, face à quelques people franco-français d’avant et d’arrière-

de départ ou de domicile. C’est d’ailleurs cette heure-ci que le mécanisme le plus

garde, la célèbre enseigne de la

complexe des arts horlogers permet

place Vendôme, née en 1854, mettait les petits tambours dans les grands, afin de

d’égrener à l’envi, en sonneries distinctes, sans omettre d’indiquer, au moyen d’une

lancer, à la face de ses aficionados, sa merveille temporelle. Djembés et taikos déchaînés signaient l’arrivée en horlogerie de la Tambour, héritière de l’univers

jauge élégamment lovée autour du centre de gravité, l’indication jour/nuit si utile aux rescapés du jet lag. Bien que la marque joue le mutisme

monogrammé. Depuis, elle échappe à la portée de toutes les bourses, fussent-elles les plus «fashion victims». Elle s’est laissée

quant à ces «meilleurs artisans familiers de l’univers des complications» auxquels son dossier de presse fait allusion,

conjuguer aux temps bénis de complications réinterprétées, comme, en 2006, avec la

quelques puristes consultés désignent l’un des seulement deux à trois ateliers indépendants disposant en Suisse du savoir-faire nécessaire à une telle réalisation. Il se peut donc que le calibre LV178 à remontage manuel, avec sa

Voyage micromécanique, en revers de modèle, au pays des arts horlogers les plus aboutis.

magique Tambour Mystérieuse et son LV115, un mouvement mécanique posé

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L’éclaté du calibre LV178 Répétition Minutes du modèle Tambour 2011, certainement développé dans l’un des trois ateliers suisses capables de telles prouesses mécaniques.

dans une apesanteur, hommage à l’horlogermagicien Jean-Eugène Robert-Houdin, dont les jeux de miroirs et la déviation de la lumière impressionnèrent le XIXe siècle. A Bâle, ce printemps 2011, à fleur de flots du Rhin, une péniche, transformée en écrin réceptacle, baignée d’accueil à la française, tient la dragée haute au Grand Hôtel Les Trois Rois aux pieds duquel elle est amarrée. Dans ce QG improvisé, Louis Vuitton et Hamdi Chatti, directeur montres et joaillerie, présentent la Tambour dernière-née. Une répétition minutes, reine mère des complications, dotée d’une attention digne du plus grand malletier: tandis que le cadran principal indique l’heure où l’on se trouve, évoluant au rythme des grands voyageurs contemporains, un petit guichet se charge d’indiquer la «home time», votre heure

centaine d’heures de réserve de marche, ses 21 000 alternances par heure et ses 34 rubis, son indicateur jour/nuit et sa fonction heure de départ, provienne de la Fabrique du Temps, une micromanufacture située en pourtour genevois. Logé dans une boîte en or blanc de 44 mm de diamètre, étanche à 30 m, ce mouvement d’exception fait sans complexe bomber de fierté la glace saphir traitée antireflets d’un garde-temps Tambour épris de summum horloger.  www.louisvuitton.com

Ci-contre: La Répétition Minutes est la version 2011 du modèle Tambour apparu uniquement dans les boutiques Louis Vuitton en 2002. Présentée à Baselworld ce printemps, avec une touche à séduire les grands voyageurs contemporains, digne du plus grand malletier, elle sonne la «home time», où que vous soyez dans le monde…


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DE BETHUNE: UN QP D’OBÉDIENCE CLASSICO-POÉTIQUE

Fondée, en 2002, par le tandem David Zanetta et Denis Flageollet, horloger, cette nouvelle manufacture pratique les arts traditionnels sur le mode d’un design d’avant-garde. Tout à son esthétique futuriste fortement reconnaissable, la DB25QP joue le classique. Par Lorétan Khipas / TàG Press +41

Suisse – Genève et Lausanne, peut-être bientôt Zurich. Ce quantième perpétuel DB25QP joue la poésie avec sa phase de lune et son ciel étoilé. Inspiré du tambour, son boîtier de forme ronde affiche un diamètre de 44 mm. Le ton est résolument classique, soutenu par les cornes évidées, caractéristiques de la collection. La finesse des

La collection DB25 compte aussi un tourbillon régulateur, la DB25T. De Bethune conçoit un tourbillon silicium-titane dans une cage de 0,18 g, en rotation sur elle-même toutes les trente secondes, et une fréquence de 36 000 alt./h. La cage la plus légère du marché (quatre fois moins lourde) comprend 50 composants, dont le plus léger pèse moins de 0,0001 g et le plus lourd 0,0276 g! Visible au dos.

P

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ierre Jacques, cofondateur du magazine horloger GMT, désormais propriété d’Edipresse, a d’abord rejoint la chaîne de boutiques Les

Zanetta, actionnaire majoritaire, pour que s’épanouisse son talent: en neuf ans de recherche d’excellence, neuf brevets déposés, onze calibres maison et une

Ambassadeurs avant de céder aux sirènes alléchantes d’une nouvelle venue au monde de la haute horlogerie de niche. Certes, l’horloger Denis Flageollet n’est pas un inconnu. Toutefois, il lui faudra croiser la trajectoire de l’entrepreneur David

notoriété de quelque 150 à 300 montres annuelles, selon l’humeur de l’économie. L’enseigne s’impose d’abord dans l’univers des grands collectionneurs, au risque de glisser bientôt vers un public plus large. «Idéalement, la zone de confort de De Bethune se situe dès 300 pièces avec un maximum de 500», confie doucement Pierre Jacques, fraîchement aux commandes, comme pour mieux habiter le défi qui l’attend. Quant à l’assise de la société, elle repose aussi sur une participation de 14% d’un fonds de pension. La production minimaliste, faite de mouvements «in house» parcimonieusement déclinés en quelques séries or et platine, implique surtout des potentiels de marchés à ouvrir. Hong Kong figure au calendrier,

DB 25 QP: la précision des lunes est de un jour sur cent-vingt-deux ans, le quantième se lit dans un sous-cadran à 6 h, les jours de la semaine et le mois se situant respectivement à 9 h et 3 h.

également le Brésil et Tunis, en complément d’une présence triée en France et en

décors ajoute au guilloché main d’un cadran rayonnant en 12 secteurs. Un jeu d’appliques annulaires souligne les contours des sous-cadrans et du tour d’heure, tandis qu’une lune sphérique posée au zénith, en titane et acier bleui, toise un ciel chassé d’étoiles d’or qu’un indicateur d’années bissextiles ramène aux réalités terrestres. La précision des lunes est de un jour sur cent-vingt-deux ans, le quantième se lit dans un souscadran à 6 h, les jours de la semaine et le mois se situant respectivement à 9 h et 3 h. Habitée par le calibre DB2024QP, une construction de 335 composants empierrée de 29 rubis, la DB25QP est à remontage automatique à double barillet autorégulateur, 28 800 alternances par heure. Elle jouit d’un système triple pare-chute et d’un balancier titane-platine, signature incontournable de De Bethune. Au dos, une réserve de marche linéaire.  www.debethune.com Ci-contre: DB25QP, à remontage automatique, platine décorée, perlée et colimaçonnée à la main, acier anglé et poli main, Côtes De Bethune, double barillet autorégulateur, indication tridimensionnelle des phases de lune, 44 mm de diamètre et 10,8 mm d’épaisseur, couronne vissée à 3 h – réglage en deux positions. Au dos, la réserve de marche. Bracelet: cuir alligator extrasouple avec boucle ardillon.


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CHANEL HORLOGERIE: J12 CALIBRE 3125, SIMPLISSIME, MYTHIQUE… ET MICROBILLÉE

«Le goût est un don, disait Jacques Helleu, feu directeur artistique de la marque, un monde de rigueur, où la pureté architecturale des lignes coïncide avec l’appel du désir.» Chanel n’a de cesse d’enfanter des mythes… Par Albert J. de Buttes-LaCôte / TàG Press +41

A

la demande de Pierre Wertheimer,

avec son frère Pierre, du groupe Chanel

qui le charge d’une énigmatique mission, les «problèmes de goûts»,

cofondé par son grand-père et Coco Chanel. Une certitude, concernant ce

Jacques Helleu devient l’œil de Chanel. Il sera le père, en 2000, de la J12 qui fait entrer la marque en horlogerie. L’enseigne au double C enfante alors

matériau injustement perçu comme froid, c’est qu’une montre en céramique est la seule à emmagasiner la température du corps.

d’une icône, une de plus, de couleur noire d’abord, puis blanche en 2003, deux opposés si chers à Gabrielle Bonheur

En 2008, après avoir inévitablement flirté avec l’univers des grandes complications, via sa J12 Tourbillon, Chanel ramène son

Chanel, alias Coco. Comme le célèbre parfum référence N° 5 ou le sac à main si désiré par la gent féminine, ce gardetemps devient emblème. Depuis, sa forme unique se pare au fil des ans d’attributs et de caractéristiques nouveaux. Reste la

mythe à l’essentiel, précédant ainsi une tendance née de l’après-dernière crise. Une simple montre trois aiguilles, équipée d’un moteur issu d’un autre fleuron d’indépendance, la manufacture Audemars Piguet. La céramique noire se zèbre alors d’or

Père du modèle iconique J12, Jacques Helleu fut le directeur artistique de Chanel.

céramique, essence matérielle dont elle est pétrie. Ancrée dans l’univers horloger, plus qu’une simple mode, la céramique, peutêtre parce qu’elle est la deuxième technique du feu maîtrisée par l’homme après le verre, reste un savoir-faire. Sur les hauts de La Chaux-de-Fonds, G&F Vue du revers de la J12 Calibre 3125 microbillée mate, sortie en 2011.

Développé en partenariat avec la manufacture horlogère indépendante Audemars Piguet, le calibre 3125, 60 heures de réserve de marche, habite une J12 trois aiguilles automatique. Ponts finitions Côtes de Genève, rotor noir et or jaune 22 carats rhodié monté sur roulement à billes en… céramique.

Châtelain SA, une fabrique de boîtes et bracelets de montres, s’en réclame. Soit

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dit en passant, elle appartient majoritairement à Gérard Wertheimer, propriétaire,

jaune 18 carats. Lunette unidirectionnelle, glace et fond saphir, étanche à 50 m. Cette J12 «full size» de 42 mm de diamètre se meut grâce au Chanel-AP 3125, un calibre automatique aux ponts décorés Côtes de Genève, d’une soixantaine d’heures de réserve de marche. Son rotor noir et or jaune 22 carats rhodié, monté sur roulement à billes en céramique, transforme les mouvements anodins en sources de remontage et de spectacles mécaniques. En 2011, le modèle J12 Calibre 3125 troque sa brillance caractéristique contre un revêtement mat, obtenu par microbillage.  www.chanel.com Ci-contre: Reflets mats pour la J12 Calibre 3125, un mythe mêlant céramique et horlogerie essentielle.


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LOUIS VUITTON: MINUTENREPETITION TAMBOUR

Jetzt können Weltenbummler die Zeit auch auf einer Louis Vuitton ablesen. Die berühmte Marke prägt mit ihrer Identität auch einen Zeitmesser. Mit einem Trommelwirbel! Das exklusive Modell glänzt 2011 mit einer Minutenrepetition, die als höchste aller Komplikationen gilt… Von Ollivier Broto / TàG Press +41

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002

berühmte,

Kunst verwöhnt. Das Hauptzifferblatt

1854 gegründete Marke an der Place Vendôme in Gegenwart

trieb

die

zeigt die Ortszeit an, auch bei mehreren Zeitwechseln erscheint in einem kleinen

verschiedener kleiner oder grösserer französischer People-Prominenz einen nicht unbeträchtlichen Aufwand, um vor versammelter Bewundererschar das Erscheinen ihres neusten Zeitmesswunders zu feiern. Djembés und Taikos in

Fenster immer die «home time», also die Ausgangs- oder Heimatzeit. Und diese lässt das komplizierteste aller Uhrwerke in verschiedenen Tonlagen erklingen, aber auch unter Angabe der Tag- und Nachtperiode in zentraler Anordnung,

Hochform begrüssten den Antritt der Tambour aus dem Dunstkreis der weltberühmten Marke. Sie entzieht sich allerdings der Finanzkraft der meisten Interessenten, auch der eingefleischten

«fashion victims». Sie greift zurück auf die goldenen Zeiten der neuaufgelegten Komplikationen, zum Beispiel der magischen Tambour Mystérieuse im Jahr 2006, mit ihrem schwerelos gelagerten

die für Opfer des «jet lag» unentbehrlich ist. Zwar verschweigt die Marke, wer die in ihrem Werbematerial angesprochenen «besten Handwerker in Sachen Komplikationen» sind, doch Kenner der Szene tippen unschwer auf zwei oder drei Adressen von unabhängigen Schweizer Betrieben, die solche Leistunge vollbringen können. Gut möglich also, dass das Kaliber LV178 mit Handaufzug, 100 Stunden Gangreserve, 21 000 Halbschwingungen/Std. und 34 Steinen, Tag/Nachtanzeige und

mechanischen Werk LV115 des Zauberers Jean-Eugène Robert-Houdin, dessen Verspiegelungen und Lichtbrechungen das 19. Jahrhundert begeisterten.

Startzeitfunktion aus den Werkstätten der Fabrique du Temps stammt, einer Kleinstmanufaktur in der Umgebung von Genf. In einem weissgoldenen Gehäuse

Diesen Frühling 2011 in Basel, an den Fluten des Rheins, trotzt ein Lastkahn, der nach französischer Manier in einen Empfangsraum verwandelt wurde, dem

mit 44 mm Durchmesser ruhend, wasserdicht bis 30 m, passt das stolze Uhrwerk zu dem selbstbewusst gewölbten entspiegelten Saphirglas der

Grand Hôtel Les Trois Rois, zu dessen Füssen er vertäut ist. In diesem schmukken Provisorium präsentieren Louis Vuitton und Hamdi Chatti, Leiter des

Tambour, die nach höchster Perfektion strebt. ■

Das Modell zeugt von beispielloser Uhrmacherkunst.

Ansicht des zerlegten Kalibers LV178 Répétition Minutes des Modells Tambour 2011. Es stammt mit Sicherheit aus einem der drei Schweizer Betriebe, die solche mechanischen Höchstleistungen vollbringen können.

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Geschäftsbereichs Uhren und Schmuck, die jüngste Tambour: Eine Minutenrepetition, Königinmutter unter den Komplikationen, vom Hersteller edler Gepäckstücke nach allen Regeln der

www.louisvuitton.com

Gegenüber: Die Minutenrepetition ist die Version 2011 des Modells Tambour, das seit 2002 ausschliesslich in den Boutiquen Louis Vuitton erhältlich ist. Diesen Frühling an der Baselworld vorgestellt, verlockt die Uhr moderne Vielreisende. Das Glanzstück der grossen Marke schlägt die «home time», wo immer man sich befindet…


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DE BETHUNE: EIN EWIGER KALENDER DER KLASSISCH-POETISCHEN ART

2002 vom Duo David Zanetta und dem Uhrmacher Denis Flageollet gegründet, pflegt diese neue Manufaktur traditionelle Handwerkskunst im avantgardistischen Design. Mit futuristischer Ästhetik, die nicht zu übersehen ist, setzt die DB25QP auf klassische Werte. Von Lorétan Khipas / TàG Press +41

Genf und Lausanne, bald vielleicht auch Zürich. Der Ewige Kalender DB25QP zeigt sich mit Mondphase und Sternenhimmel von der poetischen Seite. Sein trommelartiges Rundgehäuse weist einen Durchmesser von 44 mm auf. Die Anmutung ist betont klassisch, unterstrichen durch die ausgehöhlten Hörner, die ein Merkmal der Kollektion darstellen. Das feine Dekor ver-

ierre Jacques, Mitgründer des Uhrenmagazins GMT, das inzwischen zur Gruppe Edipresse gehört, trat zunächst in das Filialgeschäft Les Ambassadeurs ein, ehe er den verlockenden Sirenenklängen eines neuen Nischenprodukts der Edeluhrmacherei

Mehrheitsaktionär David Zanetta brachte sein Talent zur vollen Entfaltung: neun Jahre Exzellenzstreben, neun Patentanmeldungen, elf eigene Kaliber und eine Jahresproduktion von 150 bis 300 Stück je nach Konjunkturlage sind sein imposanter Leistungsausweis. Zunächst bedient

leiht der Handguillochierung des in 12 Sektoren unterteilten Zifferblatts zusätzlichen Reiz. Ringförmige Appliken umranden die Unterzifferblätter und den Stundenkreis, während eine Mondkugel im Zenit den mit goldenen Sternen übersäten Himmel beherrscht, aber von einem Schaltjahranzeiger an irdische Realitäten erinnert wird. Die Präzision der Mondphasenanzeige beträgt einen Tag in hundertzweiundzwanzig Jahren, das Datum erscheint in einem Unterzifferblatt

erlag. Der Uhrmacher Denis Flageollet ist sicher kein Unbekannter, doch erst seine Begegnung mit dem Unternehmer und

die Marke die grossen Sammler, öffnet sich aber schon bald einem breiteren Publikum. «Gut bewältigen kann De Bethune zwischen 300 und maximal

bei 6 Uhr, Wochentage und Monat sind bei 9 bzw. 3 Uhr abzulesen. Verwendet wird das Kaliber DB2024QP mit 335 Teilen und 29 Steinen, automatischer

500 Stück im Jahr», erklärt der neue Chef Pierre Jacques, der dieser Herausforderung zuversichtlich entgegensieht. Die Kapitaldecke der Firma besteht zu 14% aus der

Aufzug mit doppeltem selbstregulierenden Federhaus, 28 800 Halbschwingungen/ Stunde. Ausgestattet mit Stossdämpfer und einer Titan-Platin-

Beteiligung eines Pensionsfonds. Die bescheidene Produktion von hauseigenen Uhrwerken, die zurückhaltend bemessen aus wenigen Serien in Gold oder Platin

Unruh wie alle Uhren der Marke. Lineare Gangreservenanzeige auf der Rückseite. ■

Zur Kollektion DB25 gehört auch ein Tourbillonregulator, die DB25T. Silizium-Titan-Tourbillon in Käfig von 0,18 g, eine Umdrehung in 30 Sekunden, Frequenz 36 000 A/h. Der leichteste derzeit erhältliche Käfig (vier Mal weniger schwer) besteht aus 50 Teilen, von denen das leichteste weniger als 0,0001g g und das schwerste 0,0276 g wiegt! Sichtbar auf der Rückseite.

P

besteht, ist geeignet, auch zusätzliche Marktpotentiale zu erschliessen. Dazu gehören Hongkong, Brasilien und

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DB25QP: Abweichung der Mondphasen ein Tag in 122 Jahren, Datum in einem Unterzifferblatt bei 6 Uhr, Wochentage und Monat bei 9 bzw. 3 Uhr.

Tunesien neben einer ausgewählten Präsenz in Frankreich und der Schweiz –

www.debethune.com Gegenüber: DB 25 QP, automatischer Aufzug, verzierte Platine, handgeperlt und -gewendelt, anglierter Stahl handpoliert, De Bethune Streifenmuster, selbstregulierendes doppeltes Federhaus, 3D-Mondphasenanzeige, Durchmesser 44 mm, Höhe 10,8 mm, verschraubte Krone bei 3 Uhr mit zwei Regulierstellungen. Auf der Rückseite Gangreservenanzeige. Armband extrageschmeidiges Alligatorleder mit Dornschnalle.


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CHANEL UHREN: J12 CALIBRE 3125, EINFACH, MYTHISCH… UND KUGELGESTRAHLT

«Geschmack ist eine Gabe», sagte Jacques Helleu, der frühere künstlerische Direktor der Marke. «Die Regeln sind streng, die architektonische Reinheit der Linie muss beim Betrachter Besitzgelüste auslösen.» Unaufhörlich bringt Chanel neue Mythen hervor… Von Albert J. de Buttes-LaCôte / TàG Press +41

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uf Wunsch von Pierre Wertheimer, der ihm die rätselhafte Aufgabe

Wertheimer, der mit seinem Bruder Pierre die von seinem Grossvater und von Coco

anvertraut, die «Geschmacksprobleme» zu erforschen, wird Jacques Helleu das «Auge» von Chanel. Im Jahr 2000 zeichnet er verantwortlich für die J12, mit der die Firma die Uhrenszene betritt. Sie wird eine weitere Ikone für die

Chanel gegründete Chanel-Gruppe besitzt. Das zu Unrecht als kalt empfundene Material ist in Wirklichkeit das einzige, das die Körpertemperatur annimmt. 2008, nach einem obligaten Abstecher in die Gefilde der grossen Komplikationen

Marke mit dem Doppel-C, zunächst in Schwarz, dann 2003 in Weiss, den gegensätzlichen Farben, die Gabrielle Bonheur Chanel alias Coco so teuer waren. Wie das Parfum Nr. 5 oder die Tasche, die alle Frauen besitzen wollen, wird diese Uhr zum Wahrzeichen. Mit den Jahren wurde ihre einzigartige Erscheinung mit neuen Attributen und Merkmalen versehen. Es bleibt die Keramik als unverzichtbarer Werkstoff ihres Gehäuses. In der Uhrenwelt verwurzelt, mehr als

mit seiner J12 Tourbillon, kommt Chanel wieder zurück auf das Wesentliche und stösst damit einen Trend an, der nach der letzten Krise einsetzte: Eine einfache Drei-Zeiger-Uhr mit einem Werk, das aus einem anderen stolzen und unabhängigen Unternehmen, der Manufaktur Audemars Piguet stammt. Die schwarze Keramik ist jetzt von 18K Gelbgold durchzogen. Einseitig drehbare Lünette, Saphirglas und -boden, wasserdicht bis 50 m. Diese J12 «full size» mit 42 mm Durchmesser

Jacques Helleu, der «Vater» des ikonenhaften Modells J12, war künstlerischer Direktor bei Chanel.

eine blosse Mode, bleibt Keramik, vielleicht weil sie die zweite vom Menschen beherrschte Feuertechnik nach dem Glas ist, ein Prüfstein für das Können des

verfügt über das automatische Kaliber Chanel-AP 3125, dessen Brücken mit Genfer Streifen verziert sind, mit sechzig Stunden Gangreserve. Sein Rotor in Schwarz und 22K rhodiniertem Gelbgold, auf Keramikkugeln gelagert, verwandelt die geringste Bewegung in Aufzugsenergie und bietet mit seiner Mechanik

Kehrseite der J12 Calibre 3125, matt kugelgestrahlt, erschienen 2011.

In Partnerschaft mit der selbständigen Uhrenmanufaktur Audemars Piguet entwickelt, ruht das Kaliber 3125 mit 60 Stunden Gangreserve in einer automatischen J12 mit drei Zeigern. Brücken mit Genfer Streifenfinish, Rotor in Schwarz und 22K rhodiniertem Gelbgold, auf Kugellager in… Keramik.

Herstellers. Auf den Anhöhen von La Chaux-de-Fonds ist die G&F Châtelain AG, eine Schalen-und Armbandfabrik,

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stolz auf dieses Know-how. Die Firma gehört übrigens mehrheitlich Gérard

einen reizvollen Anblick. 2011 tauscht das Modell J12 Calibre 3125 seinen bisherigen Hochglanz gegen eine matte Oberfläche, die durch Kugelstrahlen erzielt wird. ■ www.chanel.com Gegenüber: Die J12 Calibre 3125, jetzt mit mattem Schimmer – ein Mythos aus Keramik und essentieller Uhrmacherei.


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PATEK PHILIPPE GENÈVE: UN RÉGULATEUR À QUANTIÈME RÉFÉRENCE

Participer aux présentations de presse de Patek Philippe à Baselworld, c’est chaque fois ressortir d’une opération banale de communication comme lavé des brouhahas alentours. A chaque fois, la barre est placée très, très haut. Coup de cœur. Par Ollivier Broto / TàG Press +41

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raque aux premières oblige, la référence 5235 de Patek Philippe se prête à la capture. Elle est

la comptabilité du temps donne à la

la première montre-bracelet de la marque à arborer un cadran de type «régulateur», reconnaissable à sa grande aiguille centrale des minutes, complété par un cadran

minute de re t ard u n e coupabl e amplification. Autre fait inédit, le calibre 31-260 REG QA, qui habite ce Régulateur à Quantième Annuel à guichets de Patek

auxiliaire des heures à 12 h et petite seconde à 6 h. Dans les fabriques d’antan, réglées comme des horloges, l’horloger en charge d’une équipe se devait, pour que chaque collaborateur puisse disposer d’une heure commune de référence, régler la grande horloge murale dont la particularité était de mettre particulièrement en évidence la comptabilité des minutes. Afin que, même depuis le fond de l’atelier

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pu se retrouver au sein du Patek Philippe Museum. Quoiqu’il en soit, sa vision de

Dans le bureau de Philippe Stern, président d’honneur de Patek Philippe, cette horloge régulateur, datant du début des années 1900, rythme fidèlement es minutes d’une retraite bien méritée. © Imagie – Sébastien Secchi et Benoît Patte

Le calibre 31-260 REG QA, mouvement mécanique extraplat à remontage automatique de 320 composants, avec masse oscillante unidirectionnelle en or 22 carats, quantième annuel à trois guichets, jour, date et mois. Diamètre 33 mm, hauteur 5,08 mm, 60 heures de réserve de marche, 23 040 alternances par heure (soit 3,2 Hz).

et sur un simple coup d’œil, les artisans puissent caler leurs réglages à la minute près sur une heure standard, ce «régulateur» faisait l’objet de soins quotidiens et de vérifications permanentes. Ainsi naît cette complication horlogère si reconnaissable par son aiguille des minutes surdimensionnée et par son compteur d’heures excentré et de taille réduite. D’ailleurs, dans l’histoire de la marque comme dans celle de nombreux observatoires ou autres manufactures, ces horloges ainsi reconnaissables offrent un magnifique parcours historique, avant d’avoir été remplacées par des horloges mères radiocontrôlées ou à quartz. Ainsi, même dans le bureau de Philippe Stern, président d’honneur de la manufacture de Plan-les-Ouates, une telle merveille rythme fidèlement, depuis des années, chaque minute de son emploi du temps. Elle est en bois, date du début du X X e siècle et aurait très bien

Philippe, une de ses complications prisées, est le premier mouvement automatique extraplat à microrotor de la marque af f i chant la pet ite seconde à 6 h. D’une hauteur de 5,08 mm, il est issu du légendaire calibre de base 240, doté d’un microrotor en or 22 carats intégré à sa platine qui, avec ses 2,53 mm, reste l’un des plus plats du marché. C’est aussi le premier calibre de base entièrement nouveau, dont la conception intègre ce qui fait la récente fierté de la manufacture côté matériaux nouveaux aux noms déposés: composants en Silin var, roue d’a n cre e t a n cre d’é chappeme n t Pulsomax avec spiral Spiromax, tous dérivés du silicium. Ces enrichissements d’ordre technique, servis par une révolution esthétique qui érige le fonctionnel en standard du beau, tout en célébrant l’élégance «calatravesque», en font déjà un garde-temps iconique dans la galaxie des collectionneurs. ■ www.patek.com

Ci-contre: Régulateur à Quantième Annuel référence 5235 en or gris 18 carats, la célébration de l’esthétique fonctionnelle, sobre. Un éloge à l’épure, reconnaissable à sa grande aiguille des minutes.


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JEAN DUNAND:

«CARPES» DIEM SUR TOURBILLON ORBITAL

La surface choisie par la marque pour effectuer ses dernières prouesses artisanales est un cadran d’une finesse improbable. Défiant les lois de la physique, deux poissons koï s’y meuvent en une danse réglée par le tournis d’un tourbillon orbital. Par Ollivier Broto / TàG Press +41

dimensions technologiques, d’expressions d’artisanats d’exception et de savoir-faire historiques. Un concentré conceptuel contenu au sein d’une boîte aux lignes épurées, authentiques et fonctionnelles, transcendées par l’utilisation de matériaux et d’ornementations variés, ainsi que par des finitions ultimes.

P

Le nécessaire de l’émailleur, un mini meuble gorgé de secrets.

oissons ornementaux asiatiques, élevés en Chine puis au Japon, les «carpes de brocart» alias les «koi fish», obtenues à partir de savants croise-

virilité. Issues d’un croisement de destinées entre l’horloger Christophe Claret, constructeur de mouvements à grandes complications, et Thierry Oulevay, un

ments, sont prisées des collectionneurs pour leurs couleurs – rouge, blanc, jaune ou noir. Elles sont chargées, dans la culture japonaise, de symboles liant amour et

entrepreneur à qui l’horlogerie doit notamment la splendide renaissance, avec son compère Thierry Guye, de la marque Bovet Fleurier, les pièces uniques Jean Dunand incarnent l’expression suprême d’une horlogerie contemporaine particulièrement respectueuse des savoirfaire séculaires. La science de l’émail en fait partie, la société s’appelle World Première Watchmaking SA. Unis dans leurs esthètes aspirations comme dans une certaine manière d’écrire le temps, Christophe Claret et Thierry Oulevay le sont aussi dans leur commune admiration d’un grand artiste suisse, Jean Dunand (1877-1942), grande incarnation du mouvement Art déco, l’une des expressions artistiques les plus novatrices depuis la Renaissance. En découle une démarche originale, la fabrication de leurs Pièces Uniques, chargées de

JEAN DUNAND, PIÈCES UNIQUES EN TROIS FAMILLES

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Tourbillon Orbital, montres habitées par un tourbillon volant une minute décrivant un tour de cadran en une heure dans un mouvement de révolution, première mondiale brevetée; Shabaka, une première mondiale associant un calendrier perpétuel sur cylindres et une répétition minutes sur des timbres cathédrales; Palace, des chronographes monopoussoir à remontage manuel par chaîne, compteur de 60 minutes, indications linéaires d’un deuxième fuseau horaire et de la réserve de marche, habités par un tourbillon volant. ■

Depuis sa création en 2005, le Tourbillon Orbital de Jean Dunand offre un terrain idéal à la présentation d’artisanats rares. Usant et abusant de designs, de matériaux d’art ou naturels, le champ d’action est infini. La complication n’est plus seulement chronométrique, elle s’aventure sur le terrain du cadran. Ici, d’une minceur inimaginable, – 0,78 mm / 13 g – et doté d’une ouverture circulaire posée sur un filet de défi au décor nid d’abeilles nervuré d’or. A ce degré de finesse, le risque d’effet gondolant en cas de pose d’émail est majeur. La technique de l’émail champlevé mêlée à la maîtrise de la peinture émail miniature font léviter les deux «koi fish» qui, en flottaison surnaturelle, réinterprètent, en ballet, le yin et le yang. Au moins une vingtaine de prises en main pour environ trois mois de travail. Boîte d’un seul tenant, en platine, chargée à fleur de cornes et de lunette de 92 diamants baguette totalisant 6,25 carats. ■ www.jeandunand.com

Ci-contre: Jean Dunand, marque créée par Christophe Claret et Thierry Oulevay. Union fusionnelle entre art, science et ingénierie. Mention «Swiss Pièce Unique» sur le cadran de cette Tourbillon Orbital «Dancing Koi».


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ALPINA: UNE STARTIMER PILOT S’ENVOLE SUR LA TOILE

Déjà modèle mythique chez Alpina, ce garde-temps, apparu en février 2011, s’offre une escapade sur le net, en série limitée de 50 exemplaires. Tout part d’une discussion de forum sur www.horlogerie-suisse.com. Par Ollivier Broto / TàG Press +41

L

es internautes ont des choses à dire. Et même s’ils n’y sont pas invités, ils n’hésitent pas à s’emparer de leur droit à la parole, voire à le vilipender en

une aiguille, colle parfaitement avec l’idée de la série spéciale. Il n’y en aura que 50 exemplaires, on ne pourra l’acheter que via le site internet, pas question de

logorrhées sur des sujets qui leur tiennent à cœur. Pour un tout ou pour un rien, ils s’élancent dans le fil d’une discussion de

concurrencer le fidèle réseau de détail. Ses signes distinctifs? Un subtil triangle «vert» en contrepoids de l’aiguille des secondes

forum comme on s’attablerait, sur le pouce et le temps d’une tirade, au comp-

et une inscription spéciale en fond. ■

toir d’un bistrot animé. Eric Cosandey le sait bien. Ce professeur d’horlogerie, désireux de partager avec ses élèves les plus

www.horlogerie-suisse.com www.alpina-watches.com

volontaires ses trouvailles, ses approfondissements et ses recherches, s’est lancé, il

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Apprécié de nombreux forumeurs, le site horlogerie-suisse.com a été créé par Eric Cosandey, professeur d’horlogerie. Pour son 10e anniversaire, dix montres offertes en dix épisodes durant l’année et un modèle spécial Alpina.

y a dix ans, sur le web didactique. Depuis, son site, www.horlogerie-suisse.com, est devenu un réel média, neutre et indépen-

montre «private label» façon objet publicitaire, sans intérêt. Non, si montre il y a, le sujet l’a souvent effleuré, elle sera suisse, si

dant, particulièrement prisé des forumeurs. Le prof, alias «webmaster», s’est

possible issue d’une marque existante et disposant d’un intérêt «horloger» particulier.

retrouvé «modérateur».

Bref, la candidate se devra d’être bien née, légitime et en symbiose avec l’esprit du site. Alpina, en février 2011, lançait officiellement sa nouvelle collection Startimer Pilot, renouant avec les ingrédients aéronautiques qui gravitent autour de son ADN de marque historique. Une

La Startimer Pilot est déclinée en plusieurs versions, dont un chronographe.

belle horlogerie, particulièrement accessible, un succès commercial en train de s’écrire – ces montres

Dans un coin de sa toile, un foyer de discussion démarre. Il attire son attention: sous forme de suggestion, un habitué propose qu’une montre spéciale «horlogeriesuisse.com» soit créée. Il étaye son idée, les autres s’en mêlent, chacun y saupoudre

sont quasiment en rupture de stock – et, à l’intérieur du modèle trois aiguilles, un mouvement un peu moins commun qu’un ETA 2824 ou 2892. Le AL-710, ce mouvement automatique qui fait battre le cœur de la

son grain de sel, ça part dans toutes les

Startimer Pilot, est la déclinaison Alpina

directions. Certaines pistes font frémir Eric Cosandey, tant elles s’égarent du côté de la

du calibre manufacture Frédérique Constant. Sa date décentrée, indiquée par

ALPINA Marque historique créée en 1883, rachetée en 2002 et relancée sur le registre de l’instrument sportif zesté vintage par Peter C. et Aletta Stas, les deux fondateurs de Frédérique Constant. Environ 12 000 montres sont programmées à fin 2011. En 2009, une troisième marque rejoint le groupe, Les Ateliers de Monaco, pour occuper la niche du haut de gamme.

Ci-dessus: Le calibre automatique AL-700, spécifiquement développé «in house» pour la marque Alpina. Ci-contre: La Startimer Pilot d’horlogerie-suisse.com, 44 mm, modèle Aviation Manufacture, spécifiquement réalisé en série limitée de 50 exemplaires. Calibre automatique AL-710, 28 000 alt./h, 42 heures de réserve de marche, fonction date à aiguille décentrée à 6 h.


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HAUTLENCE: PRISE DE HAUTEUR, RELIEFS ET TRANSPARENCE

Avec HL 2.0, la marque neuchâteloise poursuit sa quête de garde-temps originaux par leurs affichages et leurs animations mécaniques. Pour collectionneurs et passionnés, elle y ajoute la 3D. Par Lorétan Khipas et Ollivier Broto / TàG Press +41

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uf, la marque reste dans le canton de Neuchâtel, même si son Atelier d’horlogerie contemporaine vient de prendre ses quartiers à La Chaux-deFonds. En effet, elle doit son nom à l’anagramme de la ville de Neuchâtel et devra désormais se réclamer du canton plutôt que de changer de nom si elle s’était déplacée ailleurs! La ville du haut,

Hautlence, Atelier d’horlogerie contemporaine, s’installe à La Chaux-de-Fonds, une ville dont la dimension architecturale sied à son ADN.

depuis qu’elle est protégée par l’Unesco, dégage son lot d’ondes architecturales, particulièrement en phase avec les boîtiers

dimensions, grâce à un système de bielles visibles qui lient les deux complications

connu pour ses réalisations de concept cars et de voitures de série chez Renault

des modèles de la marque, dont la dernière venue des collections affiche une protu-

par la même rotation des minutes, voici que la HL 2.0 part du désir de développer

Design. Une forme s’est dégagée, comme une évidence, qui plus est facilement

bérance volumique issue d’un affichage

un mécanisme faisant tourner l’organe de

domptée par les traits d’ADN de la marque. La transparence s’est imposée comme un défi, celui d’accroître la sensation de porter le mouvement à nu. Taillée dans la masse, la glace saphir s’être prêtée à un

de l’heure par une chaîne de 12 maillons. Une chaîne fonctionnelle, dont le rôle de transmission de mouvement de rotation à

régulation chronométrique à chaque heure. Hautlence, sous la conduite de son boss cofondateur, Guillaume Têtu, déve-

étonnant modelage en soulignant les traits d’une ergonomie-prouesse face aux 552 composants d’un mouvement dont les ponts offrent l’économie d’un cadran, laissant la mécanique horlogère parler d’elle-même. Attendue impatiemment par le marché et

l’axe de l’ensemble des ponts et rouages engagés avec l’organe réglant est bien réel. Elle ajoute au spectacle une plus-

loppe donc, avec le constructeur Ph. Ruedin (ASXP-Engineering) assisté de concepteurs et d’usineurs, un nouveau

les membres du Hautlence Owners Club, créé en 2010, cette génératrice de pulsions horlogères a préféré passer méticuleuse-

value ludique lorsque, au fil de sa course semi-traînante, elle s’anime à chaque changement d’heure par le retour à zéro de l’aiguille rétrograde des minutes. De plus, l’ensemble de ce mécanisme fait également changer de position axiale

calibre remonté par un système de rotor décentré, suffisamment costaud pour répondre aux besoins d’énergie réclamés par un affichage complexe mais lisible. D’ailleurs, côté design, la marque a réquisitionné les talents conjoints du jeune

ment la batterie de tests qui atteste de sa fiabilité. C’est chose faite avec trois ans de garantie… ■

l’organe réglant.

designer lausannois Claudio d’Amore

Ainsi, après avoir décliné les heures sautantes et les minutes rétrogrades en deux

(agence Cosanova) et de Bibi Seck (Made in design), un ami basé à New York,

Ce garde-temps original bouscule les codes et repousse quelques limites.

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www.hautlence.com Ci-contre: La HL 2.0 et sa révolution mécanique arrivent. Bourrée de différentiels, d’un système limiteur à un tour, d’un régulateur de vitesse à friction, d’un double barillet, de roulements à billes, de pignons coniques de renvois et autres «hautlenceries» conceptuelles.


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IWC SCHAFFHAUSEN: L’ASTRONOMIQUE PORTUGAISE

Il aura fallu dix ans de recherche et une poignée d’éminences horlogères de haut vol pour parvenir à glisser dans une montre-bracelet, outre un concentré de complications, le temps sidéral et le temps solaire combinés. Par Joël A. Grandjean / TàG Press +41

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ette sidérante montre-bracelet, répondant au nom de Portugaise Sidérale Scafusia, ne sera produite qu’à la demande. Son diamètre atteint 46 mm, même si elle donne l’impression, galbes et classicisme aidant, d’en faire moins. Quel meilleur diamètre que celui de cette ligne iconique pour accueillir, en ses entrailles, autant de complexités, même

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miniaturisées à l’extrême? La collection Portugaise, devenue mythe, fêtait, en 2009, son 70e anniversaire. Elle voit le jour en

IWC Schaffhouse a mis, durant dix ans, ses meilleurs éléments sur le développement de ce garde-temps qui sera produit à la demande, n’hésitant pas à faire appel à des compétences externes. Comme au Locle, le concepteur indépendant Jean-François Mojon.

1939 lorsque deux marchands portugais, des clients exigeants, de passage à

arts horlogers les plus aboutis. A l’interne? Ou, comme la tradition horlogère séculaire

selon la formule, une précision absolue. Un défi pétri d’ambition, dont l’histoire

Schaffhouse, passent commande directement à la manufacture, née en 1868, d’une montre-bracelet ultraprécise, disposant des

l’autorise en matière de quête de l’absolu, en puisant dans le vivier scientifique de haut vol alentours et en s’arrogeant les

méritait largement deux méga events, à Schaffhouse et au Chili, ainsi qu’une pluie d’attentions imprimées ou filmées. ■

mêmes fonctionnalités que celles dont se servaient les grands navigateurs de leur

compétences des plus grands esprits. Ainsi, preuve que le style «and

nation. Elle a ainsi été la première à formaliser le format géant au poignet – devenu ces quinze dernières années un standard communément plébiscité. Avant de s’imposer en légende dans l’univers des aviateurs, elle était aussi la première montre-gousset à être portée en bout de bras.

friends» lancé par Maximilian Büsser fait des émules au pays de la transparence convenue, le professeur Ben Moore et le concepteur indépendant Jean-François Mojon, respectivement directeur de

Il était temps que la manufacture schaffhousoise, embarquée ces derniers temps dans une communication dont on aurait

l’Institute for Theoretical Physics de Zurich et fondateur de Chronode SA, côtoient, sur la

pu retenir, à tort, que le flonflon facile de tapis rouges foulés par les pieds de celebrities, renoue avec son ADN manufacturier et tape un grand coup. A force de feuilleter les pages people, on oublierait presque la profondeur historique de ce grand vaisseau

documentation luxueuse, Stefan Ihnen, Thomas Gäumann et Mario Klein, les plus grandes compétences internes d’IWC en matière de recherche et de mouvements. Sans oublier le maître horloger Stefan Brass.

horloger, disposant à l’interne des capacités pour produire ses propres calibres, comme le 51011, et, surtout, maîtrisant les

De cette jonction d’excellences naît une pièce hors norme, réunissant un panel d’indications astronomiques affichées avec,

www.iwc.com

Ci-dessus: Ici, le module astronomique ajouté au calibre 94900. Dans un espace minuscule sont indiqués la voûte céleste, la ligne d’horizon, les coordonnées géographiques, le temps solaire, le temps sidéral, l’indication du lever et du coucher du soleil, ainsi qu’un affichage des phases diurnes et nocturnes, et du crépuscule. Derrière l’affichage du rang du jour se trouve un quantième perpétuel entièrement intégré. Ci-contre: La face de la Portugaise Sidérale Scafusia concentre les indications d’usage – heures et minutes –, un temps sidéral lisible sur son sous-cadran placé à 12 h, une jauge de réserve de marche, ainsi qu’un tourbillon une minute à force constante. A relever, l’aiguille bleuie des secondes, arrimée à même la cage tournante du tourbillon.


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EXCLUSIVITÉ: UNION HORLOGÈRE, FLEURON RESSUSCITÉ_

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Coup de cœur: en marge des stands et de leurs étalages, une poignée de passionnés fait revivre une page majeure de l’histoire horlogère suisse. Travail à l’ancienne, matériau jamais encore utilisé, retour aux fondamentaux. Par Joël A. Grandjean, rédacteur en chef

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Bâle, entre couloirs encombrés et festivités déclarées, il faudra bien les chercher. N’ayant pas encore franchi le pas de l’incontournable stand

Tout respire la cohérence dans l’histoire de cette aventure, cristallisée autour du lancement de la collection 1901 qui rend hommage à une page majeure de

loué au sein du grand raout annuel, c’est presque sous la contrainte que l’équipe de la marque Union Horlogère accepte de lever le voile sur des travaux pourtant bien aboutis. Héritière de savoirs séculaires,

l’horlogerie qui n’avait jamais encore été ouverte. Gottlieb Hauser fut, dès 1883, un visionnaire. Avant l’heure des fusions, des acquisitions, avant que ne naissent, sous la pression des vicissitu-

entre artisanats et maîtrise de l’industrialisation, disposant de sa propre manufacture et des calibres originaux qui vont avec, elle ne pensait pas devoir déjà faire face à

des économiques, les groupes et leurs appétits, il créa une corporation d’horlogers suisses, fédérant une palette de marques prestigieuses, de fabricants de

ce genre d’intérêt qui transforme le journaliste horloger et le distributeur averti en impitoyables chasseurs de nouveautés. A la lecture de ces lignes, il se pourrait que le phénomène se mue en traque.

composants, de détaillants et de distributeurs. Pour les plus connues, Gruen, Alpina, Hamilton et même Rolex, ou les fabriques Duret & Colonnaz, Aegler, Dugena et Straub & Co... De Glashütte à

siècle, les lettres UH, se De 1883 au milieu du rapportant à la toute première organisation de la branche horlogère, fleurissaient sur les modèles de nombreuses marques, dont Rolex, Gruen, Hamilton ou Alpina… XXe

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Avec sa masse en or rose monodirectionnelle, esthétiquement conforme aux anciennes machines à arrondir, sa bonhomie montre-de-poche et ses aiguilles en rondeur-douceur, la collection UH 1901 existe aussi en or rose et en modèle trois aiguilles, doté d’un calibre manufacture unique sur le marché, le UH 007.

Besançon, en passant par Genève et les USA, le réseau s’organisa en sociétés anonymes, en joint-ventures. Chaque maillon pouvait inscrire sur son cadran les deux lettres UH ou leurs équivalentes germanophones, SUG pour Schweizeri-

pements, à l’aise tant dans les petites séries que dans les volumes industriels. La marque revient aux fondamentaux de la belle horlogerie, travaillée dans le respect des valeurs et de leurs insatiables

sche Uhrmacher-Genossenschaft. Le réseau disposait de ses propres productions de calibres. En 1901, l’incroyable réseau s’étend à Genève. Plus d’un siècle après, les Mürner père et fils, une famille biennoise, aussi discrète que pétrie de culture hor-

curiosités. Tel cet argentium, un alliage d’argent jamais encore utilisé en horlogerie, déniché par Philippe Thivolet. L’ajout de germanium édulcore toute velléité naturelle de l’argent à s’oxyder, le rendant «travailable» comme l’or et d’une patine noble autant que différente. ■

logère, commence par recréer ce pont entre Bienne et Genève. Ils rachètent un joyau industriel, la micromanufacture Magma Concept, fondée par l’un des esprits les plus puristes de la branche, l’horloger constructeur Cédric Grandperret, fournisseur ès complications et dévelop-

www.unionhorlogere.ch www.argentiumsilver.com Ci-contre: Première mondiale, une boîte en argentium – un alliage d’argent et de germanium – pour ce chronographe UH 1901. Calibre manufacture automatique UH 003 de 13¼ lignes, 42 heures de réserve de marche, pelage des ponts ruthénium. Couronne «Louis XV», cadran nacré à lecture 24 heures, bracelet cuir «à l’ancienne».


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MRC – MANUFACTURE RODOLPHE CATTIN: L’ARTISTE

Avant Rodolphe Cattin, le métier de designer horloger n’avait jamais été médiatisé. Il a ouvert la voie. Aujourd’hui, il ajoute un nouvel épisode à la saga de son prénom. Arts horlogers séculaires, pétris de design out of the box. Par Ollivier Broto / TàG Press +41

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Milan, New York, Londres ou en Asie, il a ses adeptes. Lorsqu’on admet que «nul n’est prophète en son pays», on doit y ajouter les effets per-

vers de la formule qui consistent à ne pas considérer, à sa juste valeur, une personne, un artiste ou un créateur, pour la simple raison qu’il fait trop partie du paysage, qu’on le connaît depuis des lustres et que quelques météorites plus à la mode l’éclipsent régulièrement. Rencontrer Rodolphe, c’est pourtant s’approcher d’un monument du design contemporain,

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parcourir un livre ouvert d’histoire horlogère, truffé d’anecdotes et de modèles iconiques que l’omerta qui sévit au monde de la sous-traitance interdit d’énumérer. Un livre d’auteur, écrit par

la condescendance du sobriquet, d’une

Baselworld. S’il s’envoie entre les deux

un esprit si indépendant qu’il vaut la peine de laisser tout a priori au vestiaire de la pensée convenue. A l’époque des débuts en horlogerie de Nicolas Hayek Senior, avant que Longines, via son grand manitou Von

dose de flatterie, on l’imaginait rester à sa place. Seulement voilà, l’Artiste n’est pas resté muet, il a gagné son indépendance sans perdre pour autant le client Longines. Sauf qu’un beau jour, parce qu’il a eu l’outrecuidance de déposer lui-

oreilles, de temps à autre et entre autres éclectismes musicaux, une chanson de Christophe, c’est qu’il le sait plus tendance que vieux briscard. Avant-gardiste? Il revient à la notion de «Manufacture horizontale», cette fabrique mobile qui met

Kaenel, ne choisisse de créer une collection plutôt féminine portant son prénom, Rodolphe sortait de son école d’arts appliqués, le cartable encore en bandoulière. Son «look de l’emploi» et sa façon de rester en dehors du «moule» plaisaient à ces pontes rompus au business pur et

même son prénom comme marque, il s’est fait jeter. Avec, comme conséquence positive de sa liberté retrouvée, l’essor de son bureau de design, pris d’assaut par tous ces nouveaux clients satisfaits de le savoir en pétard avec les puissants. Y aurait-il de la place pour tout le monde?

en résonance les talents épars, au cœur des terroirs originels de l’horlogerie. En ces temps-là, la montre passait de savoirs en savoirs, sans se soucier de son bilan carbone, s’enrichissant du meilleur des meilleurs. ■

dur, rongés par l’esprit de conquête. On l’appelait l’Artiste, bien avant Jean Dujardin à Hollywood ou les caprices de Prince. Les trois collections Rodolphe by Longines marchaient fort – environ

Encouragé par Thomas Meyer, un transfuge du commerce international, amoureux d’horlogerie et connaisseur des marchés et des investisseurs, Rodolphe retrouve le syndrome de la page blanche, la stimula-

www.manufacture-rodolphe-cattin.ch

60 000 exemplaires chacune –, il siégeait dans les étages directoriaux. Au-delà de

tion, l’excitation. Après deux épisodes avortés, il repart en piste et revient à

Depuis deux cents ans, l’horlogerie dompte et embellit l’esthétique fonctionnelle. Fidèle à ces valeurs, Rodolphe Cattin (à g.), premier artiste designer à être sorti du bois, hérite de cette tradition. En alerte, l’œil toujours aiguisé, sa trajectoire croise celle de Thomas Meyer, ami et mentor. La Manufacture Rodolphe Cattin débarque!

Ci-contre: Collection Witness One Tourbillon Squelette, calibre manufacture Rodolphe Cattin MRC800 by Concepto, 21 600 alt./h. Technicité et décors irréprochables, 72 h de réserve de marche, cage tourbillon anglée et traitée poli bloqué, tournant sur elle-même en une minute. Sablages fins des surfaces, biseaux diamantés, mécanisme de remontage visible par le fond transparent, échappement à ancre de côté, ressort pieuvre à trois bras – une particularité – œuvrant tantôt sur la tirette, le cliquet et la bascule, également observable par le fond. Série de dix pièces. Etanchéité jusqu’à 30 m.


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GERGÉ WATCHES: CONCENTRÉ D’URBANISME MANUFACTURIER

En puisant ses savoir-faire dans le terreau de l’arc jurassien, la marque suisse Gergé, de Neuchâtel, assure la pérennité de sa vision contemporaine, pétrie de valeurs architecturales et horlogères. Par Ollivier Broto / TàG Press +41

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etropolis Type 1, 2 ou 3, le nom d’une collection des montres Gergé, s’inspire distinctement de

deux références. La première est cinématographique, avec l’allusion au film culte de

Fritz Lang, sorti en 1927, dont la vision d’interminables ponts érigés en artères surélevées sur fond de métropole futuriste se retrouve dans le profil effilé des cornes qui enserrent la boîte de la montre. La deuxième se rapporte délibérément à la terminologie propre à désigner la ville de La Chaux-de-Fonds, dont le statut de métropole horlogèr e a été unanimement entériné par son entrée, le 27 juin 2009, au Patrimoine mondial de l’Unesco. En effet, c’est principalement dans ce terreau manufacturier, l’arc jurassien dans tous ses étirements – côté littoral, côté montagnes ou côté canton du Jura –, que la marque puise la bienfacture de la plupart de ses composants. Du Swiss Made qui va bien au-delà des quotas requis par la législation fédéral e.

Type M3 Metropolis, en titane et or rose.

L’INFINI REDESSINÉ EN GUISE DE SIGNATURE A la contemporanéité du modèle, à sa conception «à étages» et à l’ultracomplexité de sa boîte s’ajoutent des dimensions intemporelles telles que l’évidence des formes naturelles – le carré, le cercle ou l’ovale –, ou l’élancement de lignes et de courbes d’infini. Ce même «infini», symbolisé en signe éponyme par un logo, un «huit» couché aux courbes sans fin. Ainsi,

et le titane, parfois mêlés en mode bicolore, ou pour la noblesse d’un acier inoxydable et la chaleur d’une céramique, les alternances choisies entre mat et brillant se laissent conjuguer aux savoirfaire du polissage, du brossage, ainsi qu’à l’univers des revêtements PVD noirs. Côté motorisation, la Metropolis Type M3, sous sa sobriété d’allure et son élégance subtile, est habitée par un calibre mécanique Concepto 2021, du nom d’un constructeur

le décor Côtes de Genève, guilloché à la

de mouvements de La Chaux-de-Fonds,

verticale sur le cadran, produit son lot d’élégances indiscutables, à la fois retours aux fondamentaux horlogers et projections

adulé pour ses technicités inventives. Un mouvement automatique chronographe à monopoussoir de 13¼ lignes, doté d’une

hors temps. Un design qui joue l’aborda-

réserve de marche de 46 heures, d’une

bilité, tout en se réclamant des grandes inspirations architecturales et urbanistiques modernes. Du classicisme réinventé

date à 4 h 30 et d’un certificat de chronomètre décerné par le COSC, le Contrôle officiel suisse des chronomètres. ■

façon remède à la montre ordinaire. L’autre promesse véhiculée par les mon-

www.gergeswiss.com

tres Gergé, c’est leur appartenance aux valeurs séculaires de cette horlogerie des terroirs neuchâtelois, pétrie de perfectible, de validations chronométriques et de

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Ultracomplexe, la boîte de montre en éclaté. Une construction d’obédience architecturale.

curiosités récurrentes pour la science des matériaux. Avec une prédilection pour l’or

Ci-contre: Type M3 Metropolis, en céramique et titane. Série spéciale Giovanna (un équipementier automobile), développée pour les USA. 45 mm de diamètre, cadran or noir guilloché Côtes de Genève. Chronographe monopoussoir calibre Concepto 2021 13¼ lignes, 46 heures de réserve de marche, date à 4 h 30, certifié chronomètre COSC.


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DUBEY & SCHALDENBRAND: RENOUVEAU FIDÈLE AUX VALEURS

A 22 ans, Jonatan Gil s’attaque à un mythe, une enseigne chargée d’une histoire qui fait encore saliver les collectionneurs avertis. Tout à son challenge d’en faire une marque bien dans son époque, il veille jalousement sur les trésors hérités. Par Ollivier Broto / TàG Press +41

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vec fierté et au fil de gestes qui témoignent de son profond respect pour l’histoire de sa marque, le jeune entrepreneur plonge dans quelques

La Martel, comme on disait alentour, livrait de prestigieuses enseignes parmi lesquelles Universal Genève. Elle fut rachetée en 1960 par Zenith, qui s’en ser-

cartons rarement exhibés. Un minimusée! S’y alignent, précieusement préservées des altérations du temps, toutes les pièces historiques de cette marque créée par deux horlogers du Val-de-Ruz, Georges

vit pour la renaissance de son El Primero. A l’origine d’un mouvement chronographe à rattrapante, puis de nombreux produits inédits, les deux visionnaires passionnés de recherche et de développe-

Dubey, professeur au Technicum de La Chaux-de-Fonds, et René Schaldenbrand, un doigt d’or expérimenté. Leurs destins s’allièrent en 1946, aux confins du Val-

ments techniques déposent, en 1946, des brevets en France, en Suisse et aux EtatsUnis. Comme cette modification du mécanisme, inventée par Georges Dubey,

de-Ruz, au fil d’une production parcimonieuse de garde-temps porteurs de leurs signatures associées, aujourd’hui encore prisés des amateurs éclairés. Aux Pontsde-Martel, ils sévissaient à la restauration de mouvements, au sein de feu la Martel Watch, une fabrique connue pour ses calibres chronographes et ses complications telles que les phases de lune.

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Ancien visuel publicitaire de la mythique fabrique de mouvements Martel Watch, où travaillèrent Georges Dubey et René Schaldenbrand.

Tombé enfant dans la marmite horlogère, Jonatan Gil rachète la marque en 2009. Détail du mouvement base Valjoux 7751 de la Grand Dôme DT Vintage 1946, rhodié, décoré main et assemblé maison, aux armoiries des Ponts-de-Martel.

qui ajoute un spiral sur le cadran et obtient, au moyen de deux fines aiguilles superposées, un système inédit de rattrapante. L’Index Mobile était né, il fait encore vibrer les horlogers par son ingé-

son père est sertisseur –, Jonatan Gil y travaille une année avant de la racheter en 2009. Relocalisée à La Chaux-de-Fonds, Dubey

niosité. Soudain, une passionnée de montres anciennes entreprend de faire revivre ces deux horlogers. Informé, le directeur du Wostep, Antoine Simonin, collectionneur et historien, s’entiche des quelques polycopiés qu’il découvre. Il les embarque avec quelques pièces à la Foire

& Schaldenbrand dispose, à la rue des Champs, des mètres carrés en phase avec ses visées d’expansion: une taille humaine et une vingtaine de collaborateurs d’ici cinq ans. D’ici là, le logo a été retouché et dynamisé, les collections renommées, rafraîchies. La ligne Grand

de Bâle, les montre à un journaliste allemand qui en fait une saga sur plusieurs pages dans le magazine Chronos. Avant même de disposer d’un catalogue, la marque s’envole pour une quinzaine

Dôme a été créée… ■

d’années d’essor. Enfant tombé dans la marmite horlogère à son plus jeune âge –

www.dubeywatch.com Ci-contre: Grand Dôme DT Vintage 1946, un chronographe automatique. Heures et minutes au centre, guichets jour et mois à 12 h, phase de lune à 6 h, temps intermédiaire via la grande seconde au centre, compteurs à 12 h et 6 h. Cadran ivoire, étanche à 50 m.


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EXKLUSIV: UNION HORLOGÈRE LEBT WIEDER AUF

Abseits der imposanten Stände und Auslagen lässt eine Gruppe leidenschaftlicher Uhrenfans einen glorreichen Abschnitt der schweizerischen Uhrengeschichte wiederaufleben. Arbeit nach den bewährten Regeln der Kunst, neue Werkstoffe und ein Zurück zu den Grundwerten sind angesagt. Von Joël A. Grandjean, Chefredaktor

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m Basler Messetrubel findet man sich nicht leicht zurecht. Das Team des Uhrenverbunds kann sich noch nicht im aufwendigen Rahmen der jährlichen

Die Geschichte der Kollektion 1901, die ein bisher unveröffentlichtes Kapitel der Uhrenindustrie würdigt, ist in sich schlüssig. Gottlieb Hauser war 1883 ein

Prominenz mit einem Luxusstand präsentieren. Fast muss man die Mitglieder der Marke Union Horlogère dazu zwingen, über ihre weitgehend vollendete Vorarbeit Auskunft zu geben. Als Erben

Visionär. Lange vor dem Trubel der Fusionen und Akquisitionen, lange bevor wirtschaftliche Zwänge zur Bildung von gefrässigen Gruppen führte, gründete er einen Verband schweizerischer Uhrenfa-

eines überkommenen Know-hows in Handwerk und Industrie, mit einer eigenen Manufaktur und eigenen Kalibern waren sie nicht darauf gefasst, auf so viel

brikanten mit klangvollen Marken, Zulieferern, Fach- und Grosshändlern. Zu den bekanntesten Namen gehörten Gruen, Alpina, Hamilton, auch Rolex sowie die

Interesse zu stossen, das bei Fachjournalisten und Handel unwiderstehliche Neugierde weckt. Vielleicht steckt sie auch die Leser dieser Zeilen an.

Fabriken Duret & Colonnaz, Aegler, Dugena und Straub & Co… Von Glashütte bis Besançon und USA enstand ein Netzwerk von Aktiengesellschaften und joint ventures. Jedes Mitglied durfte seine Pro-

Von 1883 bis Mitte des 20. Jahrhunderts zeichneten die Lettern UH, Signet der ersten Organisation der Uhrenbranche, die Modelle vieler Marken aus, darunter Rolex, Gruen, Hamilton und Alpina.

dukte auf dem Zifferblatt mit dem Signet UH bzw. im deutschsprachigen Raum SUG (Schweizerische Uhrmacher-Genossenschaft) schmücken. Der Verband produzierte seine eigenen Uhrwerke. 1901 erreicht das Netzwerk Genf. Mehr

Kunst und mit bahnbrechenden Neuheiten, zum Beispiel Argentium, eine bisher

als ein Jahrhundert später baut die Bieler Familie Mürner, Vater und Sohn, zurückhaltend, aber der Uhrmacherei zutiefst verbunden, die Brücke zwischen Biel und Genf wieder auf. Sie übernimmt einen industriellen Paradebetrieb, die Mikromanufaktur Magma Concept, gegründet von

für Uhren noch nie verwendete Legierung, erfunden von Philippe Thivolet. Ein Zusatz von Germanium hemmt die natürliche Oxydationsanfälligkeit des Silbers, das dadurch gleich gut wie Gold zu verarbeiten ist und eine gediegene Patina bildet. ■

einem der reinsten Verfechter der Branche, Cédric Grandperret, Fachmann für Komplikationen und Entwicklungen, mit Kleinserien ebenso vertraut wie mit industriellen Stückzahlen. Die Marke verschreibt sich voll und ganz der hochkarätigen Uhrmacherei, nach allen Regeln der

Mit ihrer einseitig drehenden Schwingmasse in Roségold, wie sie mit früheren Maschinen geformt wurde, ihrer taschenuhrartig gemütlichen Erscheinung und ihren sanft wirkenden Zeigern, gibt es die UH 1901 auch in Roségold und mit drei Zeigern, angetrieben von einem Manufakturkaliber UH 007, das auf dem Markt eine Alleinstellung innehat.

www.unionhorlogere.ch www.argentiumsilver.com Nebenstehend: Das Gehäuse aus Argentium dieses Chronographen UH 1901 ist eine Weltpremiere. Es handelt sich um eine Verbindung von Silber und Germanium. Automatisches Manufakturkaliber UH 003, 13¼ Linien, 42 Stunden Gangreserve, abgezogene Rutheniumbrücken, Krone Louis XV, Perlmuttzifferblatt 24 Stunden, Lederband im antiken Stil.


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MRC – MANUFACTURE RODOLPHE CATTIN: THE ARTIST

Vor Rodolphe Cattin war der Beruf des Uhrendesigners kein Thema für die Medien. Er hat ihren Appetit geweckt. Sein Vorname ist Programm, dem er jetzt ein weiteres Kapitel hinzufügt. Kunstvolles Uhrendesign out of the box. Von Ollivier Broto / TàG Press +41

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n Mailand, New York, London und Asien hat er seine Anhänger. «Der Prophet gilt nichts in seinem Lande» sagt man zu Recht, sollte aber auch die Kehr-

seite der Spruchweisheit bedenken: Es gibt Leute, die unbeachtet bleiben, weil man zu sehr an sie gewöhnt ist, weil man sie seit Jahren kennt und weil sie von wechselnden Moden immer wieder überstrahlt werden. Wer Rodolphe begegnet, sieht sich aber einem Meister des aktuellen Designs gegenüber, einer prägenden Figur der Uhrengeschichte, dem Urheber ikonenhafter Modelle, deren Nennung nur die im Zuliefergewerbe der Uhrmacherei herrschende omertà verbietet. Seine geistige Unabhängigkeit ist so gross, dass man alle überkommenen Vor-

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Seit zweihundert Jahren werden Uhren funktional und ästhetisch laufend verbessert. Auch der Designkünstler Rodolphe Cattin (l.) huldigt dieser Tradition. Gefördert wird er von seinem Freund und Mentor Thomas Meyer. Die Manufaktur Rodolphe Cattin ist im Kommen!

stellungen vergessen muss. Als Nicolas Hayek Senior die Szene der Uhrenindustrie betrat, noch bevor Longines in der Person seines Chefs Von Kaenel beschloss, eine eher feminine Kollektion mit seinem Vornamen zu

seinem bisherigen Erfolg zufriedengeben. Doch The Artist wollte mehr, er machte sich selbständig, ohne Longines als Kunden zu verlieren. Erst als er die Unverfrorenheit hatte, seinen Vornamen selbst als

zu Zeit hört er sich ein Stück von Christophe an, den er nach wie vor als aktuellen Künstler (ein)schätzt. Versteht er sich als Avantgardisten? Er beruft sich auf die «horizontale Manufaktur», eine

schmücken, verliess Rodolphe die Gewerbeschule als frischdiplomiertes Talent. Sein Auftreten, seine unkonventionelle Art gefielen den hartgesottenen Unternehmern, die auf Markteroberung aus waren. Man nannte ihn The Artist, lange vor Jean Dujardin in Hollywood und den

Marke schützen zu lassen, musste er gehen. Die wiedergewonnene Freiheit brachte seinem Designstudio wachsenden Erfolg. Viele neue Kunden freuten sich, dass er sich mit den Mächtigen angelegt hatte. Gibt es nicht für alle einen Platz? Ermutigt durch Thomas Meyer, einen im

experimentierfreudige Fabrik, die vereinzelte Talente im Mutterboden der Uhrmacherei zum Zug kommen lässt. Damals stützte man sich auf althergebrachtes Können; CO2-Bilanz war ein Fremdwort, Vorbilder waren die Allerbesten. ■

Kapriolen von Prince. Die drei Kollektionen Rodolphe by Longines waren ein voller Verkaufserfolg – je 60 000 Stück wurden abgesetzt –; der Designer bewegte sich in der Teppichetage. Trotz seines

internationlen Handel gut vernetzten Uhrenliebhaber und Kenner der Märkte und der Investorenszene, sieht Rodolphe erneut seinen Weizen blühen und gewinnt neuen Schwung. Nach zwei

www.manufacture-rodolphe-cattin.ch

Spitznamens und schmeichelhafter Huldigungen dachte man, er werde sich mit

Fehlstarts rappelt er sich wieder auf und kehrt an die Baseworld zurück. Von Zeit

Nebenstehend: Kollektion Witness One Tourbillon Squelette, Manufakturkaliber MRC800 by Concepto, 21 600 A/h. Raffinierte Technik schön dekoriert, 72 Stunden Gangreserve, Tourbillonkäfig angliert und poliert, Umdrehung in einer Minute. Fein sandgestrahlte Oberflächen, diamantpolierte Abschrägungen, Aufzug durch transparenten Boden sichtbar, Hemmung mit Seitenanker, als Besonderheit eine dreiarmige Feder, die abwechselnd auf den Stellhebel, den Sperrkegel und die Wippe einwirkt, ebenfalls durch den Boden sichtbar. Serie von zehn Stück. Wasserdicht bis 30 m.


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GERGÉ WATCHES: URBANISTIK IN UHRENFORM

Ihr Können verdankt die Schweizer Marke Gergé in Neuenburg ihrem traditionsreichen Standort im Jurabogen. Er liefert den Stoff für ihre entschieden aktuelle Sichtweise, die stark von architektonischen und uhrmacherischen Werten geprägt ist. Von Ollivier Broto / TàG Press +41

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etropolis Type 1, 2 oder 3 heisst eine Kollektion von Gergé, deren Bezeichnung

einen zweifachen Hintergrund hat. Einmal verweist sie auf die Filmkunst,

genauer gesagt auf den Kultfilm von Fritz Lang von 1927, dessen Bilder seelenloser Strassenschluchten einer futuristischen Metropole sich in den schlanken Hörnern wiederfinden, die das Uhrgehäuse umfangen. Ein zweiter Bezug betrifft die Stadt La Chaux-deFonds, die spätestens seit ihrer Aufnahme in das Weltkulturerbe der Unesco, am 27. Juni 2009, allgemein als Uhrenmetropole bezeichnet wird. Aus dieser alten Industrieregion in allen ihren Dimensionen – vom Seeufer zu den Bergen und zum benachbarten Kanton Jura – bezieht die Marke die meisten ihrer hochwertigen Bestandteile. Ein Swiss Made, das alle Mindestnormen der

Zur zukunftsbejahenden Anmutung des Modells, seinem «Stufenkonzept» und seinem hochkomplexen Gehäuse, kommen zeitlose Attribute wie natürliche Formen – Quadrat, Kreis und Oval – und schwungvolle Linien oder Unendlichkeit suggerierende Kurven. Die Dimension «unendlich» kommt auch im Markenlogo, einer liegenden 8, zum Ausdruck.

Titan, manchmal zweifarbig kombiniert, aber auch Edelstahl und warm wirkende Keramik. Matte und glänzende Oberflächen wechseln sich ab, neben poliertem und gebürstetem Finish sind auch die schwarzen PVD-Beschichtungen beliebt. Antriebsmässig verlässt sich die Metropolis Type M3, mit ihrer nüchteren, aber subtil eleganten Erscheinung, auf ein mechanisches Kaliber Concepto 2021, benannt nach einem früheren Uhrwerks-

Bundesgesetzgebung weit übertrifft.

Genfer Streifen, auf dem Zifferblatt

konstrukteur in La Chaux-de-Fonds, der

senkrecht guillochiert, verweisen elegant zugleich auf ästhtetische Grundmuster und zeitlose Stilele mente. Das

für seine erfindungsreichen Kaliber bewundert wurde. Es handelt sich um ein automatisches Ein-Drücker-Chronogra-

Design will anlocken, beruft sich aber

phenwerk mit 46 Stunden Gangreserve,

auch auf grosse Würfe der modernen Architektur und Urbanistik. Klassizismus einmal anders, als Gegenstück

Datum bei 4.30 Uhr und Chronometerzertifikat von der amtlichen schweizerischen Prüfstelle COSC. ■

zur beliebigen Uhrenproduktion. Damit nicht genug: Uhren von Gergé

www.gergeswiss.com

Type M3 Metropolis, Titan und Roségold.

UNENDLICHKEIT ALS MARKENZEICHEN

sind den Jahrhunderte alten Werten der einheimischen Industriekultur verpflichtet, die stets nach noch besseren, noch präziseren Produkten strebt und immer

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Das ultrakomplexe Gehäuse der Uhr, zerlegt. Eine architektonisch inspirierte Bauweise.

wieder mit neuen Werkstoffe n überrascht. Bevorzugt werden Gold und

Nebenstehend: Type M3 Metropolis in Keramik und Titan. Sonderserie Giovanna (ein Automobilausrüster), entwickelt für die USA. 45 mm Durchmesser, Zifferblatt schwarzgolden mit Genfer Streifenguillochierung. Ein-Drücker-Chronograph Kaliber Concepta 2021, 13¼ Linien, 46 Stunden Gangreserve, Datum bei 4.30 Uhr, COSC-zertifiziert.


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DUBEY & SCHALDENBRAND LÄSST SICH NICHT BEIRREN

Mit 22 übernimmt Jonatan Gil ein Erbe, von dem gewiefte Sammler nur schwärmen können. Er will die Marke wieder auf Vordermann bringen und geht mit der ererbten Tradition pfleglich um. Von Ollivier Broto / TàG Press +41

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tolz und markenbewusst stöbert der Jungunternehmer in seltenen Erbstücken. Ein echtes kleines Museum! Es birgt, über die Fährnisse der

von Zenith übernommen, die dort ihr famoses Uhrwerk El Primero wiederauflegte. Die Erfinder eines Chronographenwerks

Zeit erhaben, alle historischen Leistungsproben der Marke, die von zwei Uhrmachern im Val-de-Ruz erschaffen wurden: Georges Dubey, Lehrer am Technikum La Chaux-de-Fonds, und René Schalden-

mit Einholzeiger und verschiedener anderer Neuheiten meldeten 1946 ihre Kreationen in Frankreich, in der Schweiz und in den USA zum Patent an. Zum Beispiel eine Weiterentwicklung des von

brand, dem begnadeten Praktiker. Ab 1946 arbeiteten sie zusammen und produzierten knapp dosiert Zeitmesser, die mit ihrer Signatur versehen waren und

Georges Dubey erfundenden Uhrwerks mit einer Spiralfeder auf dem Zifferblatt und zwei feinen überlagerten Zeigern, was ein ganz neuartiges Flyback-System

die heute noch bei versierten Kennern heiss begehrt sind. In Ponts-de-Martel restaurierten sie antike Uhrwerke bei der damaligen Martel Watch, einem bekannten Hersteller von Chronographenwerken mit Komplikationen wie zum Beispiel Mondphasen. Die Martel, wie man landläufig sagte, belieferte berühmte Marken wie Universal Genève. Sie wurde 1960

Von Kindesbeinen an mit der Uhrmacherei vertraut, übernimmt Jonatan Gil die Marke 2009. ergab. Die Index Mobile war geboren; noch heute bewundern Kenner schöner Uhren das Meisterwerk. Mt einem Mal begeistert sich eine Liebhaberin schöner Uhren für eine Neuauflage des bewährten

Jetzt in La Chaux-de-Fonds angesiedelt, verfügt Dubey & Schaldenbrand an der Rue des Champs über eine Betriebsfläche, die den Expansionserwartungen der

Stücks. Antoine Simonin, Direktor von Wostep, Sammler und Uhrenhistoriker greift die Idee auf und zieht damit mit verschiedenen anderen Stücken zur Basler Weltmesse. Dort zeigt er sie einem deutschen Journalisten, der darüber auf mehreren Seiten im Magazin Chronos

Firma noch lange gerecht werden sollte; in den nächsten fünf Jahren rechnet man mit zwanzig Mitarbeitern. Das neue Logo ist dynamischer geworden, die bewährten Kollektionen wurden aufgefrischt. Die Linie Grand Dôme rechnet mit dem erhofften Erfolg… ■

berichtet. Noch bevor der Katalog fertig ist, startet die Marke zu einer bisher fünfzehn Jahre langen Erfolgsgeschichte. Jonatan Jil, von Kindesbeinen an mit der Uhrmacherei vertraut – sein Vater ist

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Einstige Werbung der historischen Uhrwerksfabrik Martel Watch, wo Georges Dubey und René Schaldenbrand tätig waren.

Detail des Basiswerks Valjoux 7751 der Grand Dôme DT Vintage 1946, rhodiniert, handdekoriert und in eigener Regie zusammengesetzt, mit Wappen von Ponts-de-Martel.

Steinsetzer – arbeitet ein Jahr lang mit, bevor er die Firma 2009 übernimmt.

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Nebenstehend: Grand Dôme DT Vintage 1946, ein automatischer Chronograph. Stunden und Minuten aus der Mitte, Fenster für Wochentag und Monat bei 12 Uhr, Mondphase bei 6 Uhr, Zwischenzeit an der Grossen Sekunde aus der Mitte, Zähler bei 12 und 6 Uhr. Zifferblatt elfenbeinfarben, wasserdicht bis 50 m.


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THE END

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