Liège Eternelle

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Liège

Liège éternelle

Le Liégeois aime voyager ; il aime découvrir. Il connaît bien Roma, Paris, London. Gent, Brugge et Oostende n’ont plus de secrets pour lui. Et puis, en rentrant chez lui, il est tout surpris de découvrir un coin de sa ville qu’il n’avait pas remarqué… Parce que nous sommes pressés, parce que nous ne levons jamais les yeux et parce que l’habitude nous empêche de vraiment regarder. Le livre d’Albert Cariaux et Robert Ruwet vous propose plus de 200 vues inédites de Liège. Des photos commentées, prises de nos jours, qui vous feront découvrir une ville au passé prestigieux.

mémoire en images

LiÈge Éternelle les traces d’antan dans les rues d’aujourd’hui

Une ville éternelle…

Robert Ru w et et Al bert Cari aux

ISBN 978-90-76684-87-1

The History Press Agence Benelux : Anabel De Vetter www.editionstempus.be

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789076 684871 www.editionstempus.be

Promotion et distribution : Agora www.agorabooks.com

R o b e r t R u w e t e t A l b e r t C ari a u x


Liège éternelle



Liège éternelle Les traces d’antan dans les rues d’aujourd’hui


Première édition 2008 The History Press Cirencester Road, Chalford, Stroud, Gloucestershire GL6 8PE angleterre http ://www.thehistorypress.co.uk © Robert Ruwet et Albert Cariaux, 2008 Tous droits de reproduction, de traduction et d’adaptation, même partielles, sous quelque forme que ce soit, réservés pour tous pays.

Dépôt légal D/2008/8557/007 isbn 978-90-76684-87-1 NUR 693 Imprimé en Grande-Bretagne


Introduction   Si je n’ai pas trop mal compris l’un ou l’autre articles consacrés à la physique des particules élémentaires, il existe encore quelques savants qui se posent des questions (forcément savantes) concernant la fameuse flèche du temps. Ils se demandent si, dans des conditions particulières très précises, cette flèche n’effectuerait pas une sorte de retour sur elle-même.   Remonter le temps ! Un des vieux rêves de l’humanité…   Il ne sera nullement question dans ce livre de se prendre pour H.G. Wells ; aucune machine à explorer le temps (The time machine) ne vous sera proposée. Quoique…    Quoique, car en se promenant dans les rues de Liège, on jongle avec les siècles d’une manière incroyable. On passe de l’an 1000 à la Renaissance et au grand siècle de Louis XIV en effectuant seulement quelques pas. Et nul besoin de machinerie compliquée ou d’un accélérateur de particules que feraient que… Non : simplement en regardant les mille trésors que nous offre notre vieille cité.   Encore faut-il bien regarder… Parfois, il faut lever les yeux, parfois pousser la curiosité jusqu’à découvrir la petite merveille cachée derrière le coin, parfois… Il faut tout simplement redevenir curieux !   Toutes les photos que vous allez découvrir dans ce livre ont été prises maintenant (c’est-à-dire en 2007 et en 2008 ; avec une seule exception : la photo de l’ancienne prison, rue de la Résistance). Mais elles vous montrent ce que nos aïeux pouvaient admirer il y a un ou plusieurs siècles. Ce sont des traces vivantes de notre passé.    La technologie numérique permet de nettoyer les photos. Dans la mesure du possible, et sans rien dénaturer, les « objets parasites » (tels que fils électriques, panneau publicitaire, voiture mal garée…) ont été gommés. De même, afin de mieux restituer un vestige des siècles passés, a-t-on fait disparaître le building disgracieux qui écrase malencontreusement tout le paysage. C’est en cela que nous avons, malgré tout, utilisé… the time machine.   Un photographe, Albert Cariaux, a sillonné la ville pour réaliser les quelque deux cents clichés retenus. Il va sans dire qu’il a effectué des milliers de prises avant de sélectionner celles qui correspondaient le mieux à l’objectif poursuivi : rendre hommage à une ville que l’on aime et servir, modestement, de passeur de mémoire.   Afin de mieux promener le lecteur d’un coin à l’autre de la cité, c’est l’ordre alphabétique des noms de rues, dans sa froide et implacable logique, qui a été retenu pour organiser notre visite. Robert Ruwet 5


Ruelle d’Aix, située au n° 19 de la rue Haute-Sauvenière

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Ce qui fut la ruelle d’Aix ne mérite plus guère que le titre d’impasse, voire de cour. Jadis, un hôtel appartenant aux chanoines de l’église Notre-Dame d’Aix-la-Chapelle se situait à cet endroit. Il était fréquent de voir ainsi des logements permettant d’héberger des religieux de passage. Les « maisons » importantes possédaient des refuges aux quatre coins de l’Europe. C’est actuellement la Maison de la Presse qui occupe ces bâtiments datant du 18ème siècle.

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Rue d’Amercoeur.

L’église Saint-Remacle fut construite au début du 18ème siècle sur les ruines d’un édifice gothique bien plus ancien. La tour date du début du 15ème siècle. Quant au terme « Amercoeur », c’est sans doute celui qui a le plus usé les plumes des toponymistes liégeois ; cela pour vous dire que l’on ne sait pas très bien quelle est l’origine de ce mot et nous en resterons là ! 8


Rue d’Amercoeur, 58, cour des Prébendiers.

Magnifique ensemble de bâtiments construits vers 1650. Les Prébendiers qui vivaient là étaient des personnes qui jouissaient d’une prébende de l’hospice de Cornillon tout proche. Oui mais… qu’est-ce qu’une prébende ? C’est le droit attaché à un titre ecclésiastique ou à certaines places d’un établissement hospitalier. En fait, nos prébendiers étaient souvent des vieillards délaissés, des femmes âgées ou même des jeunes-gens auxquels les autorités s’intéressaient particulièrement. Donc des nécessiteux méritants et… un rien pistonnés. Une vingtaine de personnes étaient logées dans cette cour. C’est actuellement le CPAS qui gère le site qui sert de logement de transit à des personnes en difficulté.

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Rue des Anglais 34 et 36

L’appellation de rue des Anglais date de 1863 et fait référence aux Jésuites Anglais installés depuis 1613, en Favechamps tout proche. L’immeuble portant le n°34 est un bel exemple de l’architecture du début du 18ème siècle. Quant au n°36, son portail est millésimé de 1601 ; il s’agit de l’ancienne entrée du couvent des Capucins ; on peut toujours accéder –quand la porte est ouverte… - à l’impasse des Capucins qui monte vers la colline de SainteWalburge.

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Boulevard d’Avroy, 4. Pour les Liégeois, ce bâtiment restera longtemps encore la Banque de Schaetzen, même si, actuellement, il s’agit de la banque Delen. Mais les banques, vous savez mon bon Monsieur… Bref, c’est à l’architecte verviétois Carlos Thirion que l’on doit ce « pastiche » d’un hôtel de style mosan ; en fait la construction est récente (1922) mais ne manque pas de classe. Le fait qu’elle soit régulièrement bien fleurie ajoute beaucoup à son charme.

Boulevard d’Avroy, 52.

L’abbaye bénédictine de la Paix Notre-Dame fut fondée en 1627. Une des sœurs, Aldegonde DESMOULINS dessina les plans de l’église. Bravo ma très chère Sœur ! La façade est de style « français » mélangeant des colonnes ioniques et corinthiennes. Pendant la révolution (1789) le temple servit de magasin de fourrage pour les troupes. 11


Boulevard d’Avroy, 94.

L’inauguration du Lycée Léonie de Waha eut lieu le 25 septembre 1938. Sur la façade figurent 3 bas-reliefs symbolisant la jeunesse : ils sont l’œuvre de Robert MASSART, Adelin SALLE et Louis DUPONT (ici : « L’Etude » d’Adelin Salle). La baronne Léonie de Waha de Chesteret de Haneffe (18361926) fonda en 1868 un institut supérieur de demoiselles (le premier établissement laïc qui préparait les jeunes filles aux études universitaires) situé, alors, rue Hazinelle avant de migrer vers le boulevard d’Avroy. Je connais quelques profs tout disposés à enseigner à de telles demoiselles, en sachant que dans les écoles communales on déconseille le port du voile…

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Boulevard d’Avroy, 172, Derrière cette porte et ce fronton, hautement symbolique, se déroulent les travaux de la Loge Maçonnique La Parfaite Intelligence et l’Etoile Réunies. La Parfaite Intelligence date de 1775 et a compté parmi ses membres un certain Frère Velbruck, par ailleurs Prince-Evêque. Le bâtiment date de 1874. On n’en dira rien de plus…

Boulevard d’Avroy. Quel est le Liégeois qui ne connaît pas cette statue de l’empereur Charlemagne (né en 747 … on ne sait où – mort en 814 à Aix-la- Chapelle) ? Il semble régler la circulation, bien posté au centre de son terre-plein. L’auteur de cette œuvre est Louis JEHOTTE (1803 – 1884) qui fut d’ailleurs bien furieux de voir son Empereur dressé à cet endroit alors qu’on lui avait promis qu’il trônerait place Saint-Lambert.

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