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Dix choses à savoir sur

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L’œil de Glez

L’œil de Glez

Cheikh Fall

«Nos dirigeants doivent nous écouter »

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Critiqué pour avoir accepté de donner la réplique à Emmanuel Macron lors du sommet Afrique-France, l’activiste sénégalais répond àses détracteurs.

JeuneAfrique:N’avez-vouspas craintd’êtreotagedel’agenda d’EmmanuelMacronenvuedela présidentiellefrançaise?

Cheikh Fall : Nous n’étions pas venus en France pour fairedela politique française,mais pour nous faireentendre. Il fallaitprofiter de cettetribune très médiatiséepour porterunmessage radical.Paris s’estengagéànousécouteretl’a fait. Ma préoccupationporte maintenant sur la réaction desresponsablespolitiquesafricains. J’espère qu’à leurtour ils sauront écouterce que les Africains ontàleurdire.

Craignez-vous une fracture générationnelle en Afrique?

Il existe un véritablefosséentre lesexigencesdedémocratie et de transparence expriméespar la jeunesseafricaine et lesréponses apportées par sesdirigeants.

Qualifieriez-vous le sommet de Montpellier de rupture?

Sonformat en adéjàlaforme. Lesactes qui en découleront, les engagements pris, confirmeront ou nonqu’il yavraiment rupture. Les annoncesdelaFrance sont encore bienéloignées de nosexigences. Elle doit changerdeposture,se montrer moins condescendante, moinspaternaliste. Le Fonds pour la démocratie,par exemple, estune bonneidée, mais elle ne doit pas le financer à100 %. Il yasuffisamment de mécènessur le continent quipeuvent participer.C’est une question de respectmutuel, àl’imagedece que doit êtrela relation de l’AfriqueaveclaFrance.

Quellesconséquencesasur cette relation l’arrivéed’autresacteurs (chinois, russes,turcs…)?

LaFrance perd beaucoup de terrain.Pourlecontinent, c’estun moment important, il s’agit de ne pas répéterles erreurspassées.La définition de nouvellesrelations avec de nouveaux payspartenaires doit mettreenavant lesintérêtsde l’Afrique, en écoutant ses populations. Pour l’instant, nous voyons lesChinois s’emparerdes terres,les Russes interférer dans nosprocessus démocratiques, sans que les Africains aient leurmot àdire. C’est intolérable.Le continent doit s’ouvrir pour se développer,mais dans le respectdeses valeurs, en faisant preuve d’un vrai couragepolitique et d’une vision àlong terme,fondée sur la transparence et la planification en matière de coopération.

Ne craignez-vous pas un décalage entreles activistesafricains «2.0 », quevous symbolisez, et la jeunesse?

Nous sommes la partie dela population qui accepte de parler, de s’engager,endehorsde sonsalon. Celle quiseconfronte àl’exercice citoyen de la parole libre.Il n’existe aucundécalage, aucunefriction. L’activiste estaujourd’hui le mieux indiqué pour porter la voix d’une population dontilpartageles mêmesdifficultés au quotidien.

Olivier Caslin

Sport en Commun, la plateforme panafricaine du sport comme levier de développement économique et social

LaplateformeSportenCommunapartagésonbilanlorsduSommetAfrique-Franceunanaprèssonlancement. Véritable trait d’union entre fnancements et porteurs de projets, elle s’impose comme un acteur incontournable de l’écosystème sport & développement en Afrique.

Entretien avec Nelson Camara, Directeur Exécutif de Sport Impact, structure basée au Sénégal en charge de la gestion de cette plateforme, initiée par l’AFD.

Dans quelle mesure le sport devient un pilier indispensable de la politique de développement des pays en Afrique ? Encore plus dans le contexte actuel, le sport constitue un levier important de cohésion sociale. Vecteur d’éducation desjeunes,d’émancipationdesfemmes, de réduction des inégalités et de développement économique et d’emplois, il est bien plus qu’un simple loisir-passion, il s’agit d’un des axes clés de réponse à l’après Covid. comme levier de développement ? Notre ambition est d’amplifer le développement économique et social par le sport en Afrique. Concrètement, nous nous positionnons en guichet unique à travers trois principales missions : 1/ Favoriser le fnancement des projets à travers le déploiement de programmes sur-mesure et d’appels à projets confés par les banques publiques de développement, structures privées et organisations sportives locales et internationales. 2/ Accompagner les porteurs de projets référencés sur la plateforme car aujourd’hui 60% ont des diffcultés pour identifer les fnancements disponibles, 40% ont des problèmes pour structurer leur dossier et très peu disposent des outils adaptés pour mesurer effcacement les impacts de leurs actions. 3/ Fluidifer les interactions entre les acteurs pour favoriser les synergies et le partage d’expérience et accélérer la réplique de projets à impact fort.

Parmi les porteurs de projets que vous soutenez, il y a des sportifs engagés ? Nous avons créé une communauté de Sport Impact Leaders qui regroupe aujourd’hui 29 athlètes de haut niveau tels que Idrissa Gana Gueye, Estelle Mossely, Ian Mahinmi, Serge Betsen, Arnaud Assoumani, Diandra Tchatouchang ou Géraldine Robert. Sources d’inspiration pour de nombreux jeunes, ils ont le point commun d’être tous engagés en dehors des terrains. Nous les accompagnons dans la réalisation et le développement de leurs actions en Afrique.

Quelles sont les prochaines étapes pour Sport en Commun ? Tout d’abord, améliorer l’accompagnement des acteurs sur le terrain en lançant une application mobile. Également, mieux les valoriser en organisant les Trophées annuels Sport en Commun dont la 1ère édition aura lieu à Dakar. Bien sûr, concrétiser notre récent partenariat avec la Fédération Internationale du Sport Scolaire (ISF). Enfn, lancer de nouveaux programmes de fnancement en partenariat avec acteurs publics et privés dans le prolongement des 4 programmes déjà lancés aux côtés de l’AFD, de la FIFA, de la JICA et de la GIZ.

CHIFFRES CLÉS • 1 500 membres • 150 projets accompagnés • 120 experts locaux • 65 structures d’appui

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