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Le dessous des cartes
from JA3108 JANVIER
Construireunavenirénergétique pour l’Afrique
L’Afrique abesoin d’une énergie abordable et fiable pour répondre àlademande de sa population en forte croissance et de son industrialisation croissante.Lecontinent dispose du gaz nécessaire pour alimenter l’énergie requise et GE de la technologie pour aider les producteurs d’électricité àl’exploiter et àledéployer.
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Sur les 840 millions de personnes privées d’électricité dans le monde,650 millions vivent en Afrique subsaharienne. GE, avec sa longue histoire de pionnier du domaine énergétique en Afrique,contribue àlaproduction d’un tiers de l’électricité mondiale et est parfaitement placé pour fournir la technologie et les services nécessaires aux producteurs d’électricité africains afin de construire, exploiter et entretenir leurs centrales électriques àgaz, ainsi que pour accompagner la transition progressive grâce àdes solutions de secours complémentaires.
RÉPONDRE AUXBESOINS DES POPULATIONS ET DE LA PLANÈTE
La demande d’énergie augmente à un moment où le changement climatique est une impérieuse priorité mondiale. GE s’est engagée àêtre neutre en carbone d’ici 2030 et à atteindre un niveau net zéro d’ici 2050,ets’eforce de réduire les émissions de carbone et de rendre l’énergie plus résiliente.Les technologies GE Gas Power ofrent la flexibilité nécessaire pour augmenter ou réduire rapidement la production d’électricité afin de combler les lacunes potentielles de l’approvisionnement en énergie provenant de sources renouvelables diverses. L’une de ses turbines àgaz mobiles modulaires les plus éprouvées, la turbine àgaz mobile dérivé de l’aérodynamique TM2500, peut générer de l’énergie de secours n’importe où en quelques semaines, tandis que sa turbine àgaz 9HA est utilisée dans les centrales àcycle combiné les plus efcaces au monde.
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Elisée Sezan, PDG de GE Gas Power pour l’Afrique SubSaharienne,estime que,pour que les pays puissent améliorer l’accès àl’électricité pour leurs populations croissantes, le gaz est essentiel au mix énergétique du continent. “L’ampleur du défi de l’électrification signifie qu’aucun combustible unique ne peut résoudre le problème.Lemix énergétique va passer de l’hydroélectricité et du charbon traditionnels aux énergies renouvelables et au gaz. Le gaz aunrôle fondamental àjouer dans la mise en place d’un avenir énergétique rapidement décarboné et de technologies de décarbonisation fiables, abordables et durables pour l’ensemble des actifs gaziers de nos clients, tout en faisant progresser les solutions de production d’électricité au gaz flexibles, efcaces et fiables. Nos machines consomment moins de carburant tout en créant plus d’énergie que tout autre fabricant d’équipement d’origine (OEM) dans ce domaine.Ilexiste des voies techniques permettant àl’énergie du gaz d’atteindre une empreinte carbone faible ou quasi nulle en utilisant des combustibles àfaible ou zéro carbone -y compris l’hydrogène -ainsi que des technologies de capture, d’utilisation et de séquestration du carbone (CCUS). Il yaun espoir de parvenir àl’accès universel àl’électricité au XXIe siècle si les pays peuvent diversifier leur mix énergétique et instaurer des politiques qui rendent leurs économies énergétiques attrayantes pour les financiers.”
UNE COMPÉTENCE AVÉRÉE DANS TOUTE LA RÉGION
Grâce àlafiabilité de sa charge de base et àlaflexibilité de son alimentation de secours, GE Power alimente l’Afrique subsaharienne depuis les années 1950 et, aujourd’hui, jusqu’à 12GWdeproduction d’électricité au gaz sur le réseau fonctionnent avec des turbines àgaz GE. En 2018, elle aatteint sa 100e installation de centrale électrique dans la région. Au Sénégal, GE fournit des équipements de production d’électricité àgaz pour le projet de centrale àcycle combiné de 300 MW de West Africa Energy àCap des Biches. Il s’agit de la plus grande centrale électrique du pays, appelée àgénérer près de 25 %del’énergie consommée,soit sufsamment d’électricité pour 500 000 foyers sénégalais. GE fournit également la technologie et les services liés aux turbines àgaz pour la phase IV de la centrale électrique d’Azito en Côte d’Ivoire,dans le district de Yopougon, àAbidjan. L’extension de la centrale électrique produira 253 MW et jouera un rôle important dans le soutien du plan énergétique du pays. Àlacentrale électrique Songas Ubungo de Dar es Salaam, en Tanzanie,GEarécemment efectué avec succès des interruptions de service sur quatre turbines àgaz LM6000 aérodérivatives, exécutant les travaux en toute sécurité malgré la pandémie et assurant la livraison continue de 150 MW d’électricité au réseau national. Ces travaux d’entretien, qui comprenaient une maintenance prédictive avec remplacement de pièces de routine,ont renforcé les performances et la fiabilité et amélioré l’efcacité opérationnelle et la flexibilité de la centrale. Au Nigeria, GE aégalement achevé en toute sécurité les interventions de maintenance sur trois turbines àgaz GE 9E dans les centrales électriques de la Niger Delta Power Holding Company (NDPHC) à Calabar et Sapele. Ces interventions réduisent le risque de défaillance non planifiée de l’équipement de production d’électricité et permettent aux centrales de garantir et de rétablir de manière fiable l’approvisionnement en électricité du réseau national àhauteur de 360 mégawatts (MW), soit l’équivalent de l’électricité nécessaire pour alimenter environ deux millions de foyers nigérians.
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UsinedeFujairah -Tours de refroidissement.
PROGRESSER GRÂCE AUXPARTENARIATS
Elisée Sezan estime que le succès de GE Gas Power repose sur sa main-d’œuvre essentielle et qualifiée,sur ses solutions flexibles et sur sa capacité àétablir des partenariats avec les fournisseurs d’équipements, les EPC,les financiers, les investisseurs et les gouvernements. “Faisant partie de l’histoire énergétique de l’Afrique depuis des décennies, nous avons établi des critères de localisation et de développement des compétences et 95 %denos équipes de direction, d’exploitation et de terrain technique sont africaines. Il yaungrand besoin de trouver des solutions àlasituation énergétique de l’Afrique de manière collaborative àtravers des partenariats entre les parties prenantes et les investisseurs privés et gouvernementaux. GE est honoré de jouer un rôle dans cette évolution et de participer àlaconstruction de l’avenir énergétique du continent.
Joël Té-Léssia Assoko
Rédacteur en chef adjoint à JeuneAfrique En attendant les Barbares
L’Atlantique appelle les pirates comme le rhum lesconfessions. Ceux qui ne peuvent yfaireface devraient rester loin descôtes et de leurs tentations. Ainsi, ce quadragénaireeuropéenqui,unmatin de décembre, sur la plagede Santa Maria, soncinquième verreentamé,baragouine en quatrelangues(français, anglais, flamand et russe)ses grandioses, obscursetinvérifiablesprojets d’investissement dans l’hôtellerie au Cap-Vert,enquoiest-il différent desboucaniersqui s’écharpèrent pour assurer à Londres,àMadrid ou àLisbonne desplacesfortessur cette poussièred’îles battuespar les vents, mais néanmoins cruciales, sur la routedes Caraïbes?
Environ quatresiècleset demi de capitalisme sont passés depuis l’attaque de sir Francis Drake àRibeira Grande (aujourd’hui Cidade Velha, une des«Sept merveillesmondiales d’origine portugaise»). Le corsairemoderne bénéficiera, lui, logiquement, d’une solide armada d’avocatset de l’armaturejuridique fournie par lestraités de commerce et d’investissement signéspar le Cap-Vert.Qu’a-t-il de commun, au demeurant, avec ce jeune investisseur français dans la tech expliquant placidement :«Avec ma copine,nousnous sommes dit qu’on avait ratélavague de croissanceexponentielle en Asie. On doit tout fairepournepas rater celle qui s’annonce en Afrique »?
Accusation de prédation
D’aucuns s’offusqueront –à bonescient sans doute– d’un «amalgame monstrueux »entre razzias historiques,prébendes illégalesetinvestissements créateursd’emplois et de richesses locales. La promotion des investissements étrangersparaît un «acquis constitutionnel » sur le continent. Le recul des IDE netsentrantsenAfrique subsaharienne –de2,65%duPIB en 2015 àseulement 1,75 %en2019 (avant les effetsduCovid-19)–est une source d’inquiétude profonde pour lesdécideurspublics.Les acquisitions àcoups de centaines de millions de dollarsdestart-up africainespar desmastodontes étrangerssont célébrées, àjuste titrepeut-être. Les11milliards de dollarsd’investissements prévus par le géant italien ENI pour développer le potentiel du champ Baleine,enCôte d’Ivoire, attisent déjà tous les portefeuilles. L’accusation de prédation resservie àchaque incursion capitalistique étrangère sur lesterres africainesafini pars’émousser. «S’ilsuffisait de conquérir et de piller pour être développé, l’humanité baignerait dans l’opulence depuis deux bons millénaires », écrivait l’essayiste Jean-François Reveldans sa préfaceà L’Occident et le Tiersmonde (1982), du Vénézuélien Carlos Rangel.
Peut-êtrene s’agit-il que d’un réflexedegrand brûlé face àun cracheur de feu ou d’ex-enfants battus devant une ceinture –mêmenuptiale –, mais il ne fait aucun douteque persiste une profonde angoisse sur le continent (mais pas seulement) vis-à-vis desinvestissements étrangers. La liste estlongue de capitainesd’industrie africains qui émettent desréserves concernant cettedépendance aux capitaux étrangers– d’Aliko DangoteàJeanKacou Diagou, voireOthmanBenjelloun. Encouragés,attendus, accueillis en fanfaremais observés avec la pointed’aversion qui accompagne l’aveu d’une impuissance. Unedoubleanxiétéqui rappelle celle décritepar le poète grec
Constantin Cavafy dans En attendantles barbares (1904), où la fièvreetl’ambivalence de l’attentedeviennent panique à l’annonce du faux bond. «Mais, alors, qu’allons-nous devenir sans lesBarbares?Ces gens étaient en somme une solution », conclut le poème.C’est tout le problème.
En Afrique persiste une profonde angoissevis-à-vis desinvestissements étrangers.
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