L’édito
Ouattara,Bédié,Gbagbo… Rendez-vousen2025 !
LaCôted’Ivoirede2022n’a plus rien àvoir avec cellequi n’a cessédenousinquiéterces deuxdernières années,etc’est tant mieux.Les décèsd’Amadou Gon Coulibaly, puisdeHamedBakayoko, quiontconduitAlassane Ouattara àrevenirsur sonengagementdene pasbrigueruntroisièmemandat ; lacrisepré-etpost-électoralelors delaprésidentielled’octobre2020; lestensionsetquerellespolitiques incessantes ;l’épidémiede Covid-19… Depuiscettesinistre séquence,la raison afiniparprévaloir,etl’heure estàl’apaisement.Ouattara aété réélu, LaurentGbagbo, acquitté par la Cour pénaleinternationale(CPI), estrentréenCôted’Ivoire, et Henri KonanBédié amis del’eaudans son champagne.Le chefdel’Étata même rencontréses deux prédécesseurset adversaires de toujours,etletrio se donne ànouveaudu «monfrère»en s’embrassantcommedu bonpain, dumoinsdevantlesmicrosetles objectifs.Enfin,ledialogue politique, dirigéparlePremierministrePatrick Achi, quivientd’êtrereconduitdans sesfonctions, aété unfrancsuccès, del’avismêmedesdéléguésde l’opposition. Maissi,surlaforme, celachangebeaucoupdechoses et
permetauxIvoiriensdeneplusêtre étreintsparl’anxiété,sur lefond, lesperspectivesn’onten revanche guèreévolué :les regardsdemeurent rivéssurlaprochaineéchéance cruciale,laprésidentiellede2025 Alassane Ouattara,Henri Konan Bédiéet LaurentGbagbo, quiauront respectivement 83 ans,90anset 79ans àcette date, écrasent toujours de toutleur poidslavie politique en terred’Éburnie, et personnene peut affirmer avec certitudequ’ils ne serontplussurla lignededépart danstroisans. Unesituation –cette sarabandequiduredepuistrois décennies –guèreenvisageable sous d’autres latitudes,mais,ici,c’est ainsi…
Du côté d’Alassane Ouattara, tout indique, mêmesil’intéressén’en laisse rienparaître, qu’ilentendcette fois sortir parlagrandeporte etdonc préparersasuccession.Il saitqu’ilne
trouveraplusjamaisdanssoncamp l’alternative idéaleque représentait feu Amadou GonCoulibaly,fidèle parmilesfidèlesdepuisplusde trenteans, compétent,travailleur et respecté.Cetteperte ne peut doncêtre«compensée »àl’identique.PatrickAchi représentepour l’instantl’optionlaplusrassurante àses yeux,àconditionqu’ilfasse ses preuves, séduiseles Ivoirienset s’imposeauseinduRassemblement deshouphouëtistespourla démocratieetlapaix(RHDP). Ce qui ne ressemblepasvraimentàune sinécure. Sans doute, sijamaiscette optionétaitretenue,qu’ADOmettrait enplaceune équipepouraccompagner sonfutursuccesseur,quelqu’il soitd’ailleurs.Parmiles membres lesplusprobablesdesa dream team, sonfrère TénéBirahimaOuattara, à la tête de la Défense, sondirecteurde cabinetFidèleSarassoro,lenouveau vice-président (ex-gouverneurde la BCEAO) Tiemoko MeylietKoné, AbdourahmaneCissé,Kandia Camara etlepatronduRHDPGilbert KonéKafana.ADOa encoredu tempsdevantlui pourmettreen placelepuzzle.Surtout,ilfaudra desrésultatstangiblesenmatière d’améliorationduquotidiendes
La raison afini parprévaloir, et l’heureest à l’apaisement.
Réaliséepar Jeune Afrique et The Africa Report, ladeuxièmeéditiondenotre palmarèsexclusif vousprésente lesprincipalesfigures d’un secteuren pleineexpansion.
JULIENCLÉMENÇOT
Pourladeuxièmeanné e cons éc uti ve, Jeune Afrique (JA) et The Africa Report (TAR), magazine anglophonedugroupe JeuneAfrique, publientenexclusivité unclassement des 50 personnalités aux avant-postes delatransformationnumérique du continent.Afinde donnerplusdelisibilitéà ces champions dela tech,nous avonschoisidefaire évoluer la recette etdedécoupernotre palmarès entroisparties. La première compte 30 noms, mêlant startupers etdirigea nt s degrandsgroup es , extrait s d’unelis te de près de150chefsd’entreprise constituée parnos rédactions. To usontfait à leurmanièr e l’actualit é surle s douz e derniers mois.
Ilsontlevé des fonds,vula valorisation deleur start-up grimper, menéde s projet s detransformationdeleur modèle, investi denouveauxmarchés,financédes projets, avalédes concurrents ou,aucontraire,venduleur société. C’està partirdeces informations, toutes croisées,que JA et TAR ontbâticepalmarès, qui se veutle refletdel’évolution du secteurdela techetdes modes devieetdeconsommationdes Africains.
Un continentoùle s inve st is se ur s sp éc ialis és dansle financementdu secteur numérique sontplusnombreux d’annéeenannée. JA et TARenont sélectionnédix,des capital-investisseurs maisaussides promoteurs defonds d’amorçage actifssurla période2021-2022,enprenanten compte le nombred’opérations,latailledeleurfondset laqualité des projets financés etdes équipes de gestion. Enfin,parce que sans euxrien n’est possible, nous avons établiunclassementdedixlanceurs de tendance, une catégorie vaste qui mêle régulateurs,patronsd’agence publique, d’incubateur, delobby etinfluenceurs.
Au to tal, po urce s troi s sé le ct ions,ce so ntquelque 250 nomsquiontété intégrésà notre bas e dedonnées, avantquechaqueprofilne soitétudié parla rédaction pour constituerleclassement2022des 50championsdunumériquede Jeune Afrique
Start-up, telco, Gafam…
Les 30personnalités qui fontlatransitionnumérique
IlsdirigentChipperCash,OPay, Wave, TradeDepot,AndelamaisaussiMTN, Vodacom,Orange, Google,Amazon, Teraco et Huawei : retrouvezdans ce classementexclusiflestrentepatronsles plusimportantsdela techafricaine.
LARÉDACTION
Le classementdes championsde la tech 2022par Jeune Afrique est marqué par l’effervescence du secteur, boosté parl’évolutiondes mode s deconsommation pendant lacris e sanitaire. Après uneannée record enmatière delevées defonds (plus de 5 milliardsdedollars), le s st ar t- upafricaine s continuent sur leurlanc ée en2022 , encoll ec tant près de 2 milliardsdedollars aucours dupremiertrimestre.
Le s fintech figurentcette anné e encore parmiles jeunes pousses les plusenvue, notammentauNigeria, dontl’immense marchéconstitueun atoutdetaille
Placétrès hautdans le classement 2021,OlugbengaAgboola,cofondateuretCEOdelaplateformedepaiementFlutterwave, auraitpu occuper lapremière placeaprès avoircollecté 25 0 millionsdedollar s enfévrier Sa so ciété es t dé so rmais va loris ée à3 milliardsdedollars. Ma isle s récentes révélationssur sagouvernance, mêmesielles ne proviennent pourl’heure qued’uneenquête journalistique, nous ontincités à laprudence (lire p. 114).
Ceso ntdoncle s traj ec to ir es de Chipper Cashetd’OPay, tousdeux membres duclubfermé des licornes africaines,quenousmettonsen avant.Elles illustrentl’engouement des investisseurs étrangers pources nouveaux services financiers surun continentoù80 % dela population reste nonbancarisée
L’Ou gandaisHam Se runj og i et leGhanéen Maijid Moujaled (classés 1ers),cofondateurs deChipper Cash (lire pp. 118-120), ont entre autres fait affaire avec la société d’investissement
américaine SVB Capitalet Jeff Bezos, tandisque YahuiZhou(2e), à la tête d’OPay, a con va inculejaponais SoftBankdeparticiper àson tourde table. Si Chipper Cash occupe la première placedenotre classement, il ledoit à sa présencedans sept pays quandOPay est toujoursconcentré surlemarchénigérian.
Dansla zo nefrancophone , on retiendra l’ascension éclairde Wave so uslahoulet te de Ca rine Co ura Sene(5e). La Sénégalaise (lire pp. 12212 3) es t l’unede s hui t dirig ea ntes duclassementquimontrentquede plusenplusdefemm esoc cupent des postesà responsabilités dans ce secteur. Après avoir réus si unpremier tourdetablede200millionsde dollars, Wave, désormais valoriséà
avec leurs réseaux, etsurtoutopèrent uneprofondetransformationdeleur modèle, développant denouveaux services qui,demain, pourrontêtre étendusdanslespaysoùilsnedisposentpasdelicence télécoms.
ImplicationdesGafam
RalphMupita(3e),promuPD G du sud-africainMTNen septembre 2020, profite des excellents résultats de son groupe, qui afficheunehausse de son résultatnetdeprès de 25 %, touten ayantinvesti près de 2 milliardsde dollars aucours de l’année. Le chiffre de s service s data deMTNexplose (+30%),enmême te mp s quele groupe continue à étendre son réseau defibre optique, longde100000km.
Clas sé 4 e , leNigéria n Se gun Ogunsanya, nouveaupatrond’Airtel Afrique, bénéficieluiausside résultats exceptionnels(+24 % surles neuf premiers moisde son exercice20212022),etdelacroissancede ses activités dataetmobilemoney (+37,2 %).
1,7 milliard dedollars, va tenterd’exporter son succès sénégalaisen Côte d’Ivoire, au BéninetenGuinée.
De quoidonnerquelque s sueurs froide sà Alioune Nd ia ye , CEO d’Orang e Middl e Eas t andAfric a (Omea),classé 16e, l’opérateur restant le leader historique sur le créneaudu mobilemoneydansla région.S’ils sontparfoisendifficulté face à l’agilité des start-up, les opérateurs restent néanmoinsincontournable s cette année encore: ilscouvrentl’Afrique
S’ils se sontlongtemps contentés d’offrirleur s services surlecontinent sans y faire d’investissements, lesGafamchangent petità petitde politique Jeune Afrique saluel’implicationgrandissante de Googleenclassantledirecteur généralde sa branche Afriquesubsaharienne, l’indienNitin Gajria (7e),danslepremiertiers de son palmarès L’entreprisea annoncél’an dernier avoirplanifiéunmilliard d’investissementsurlecontinent pourles cinqans à venir Cela se traduit parla constructionducâble Equiano, dont on saitqu’il relieral’AfriqueduSudau Portugal,endesservantnotammentle Togo (inauguré enmars)etleNigeria. Et ce n’est sansdoute qu’un début.
S’ilssontparfois en difcultéface à l’agilité des start-up, les opérateurs detélécoms restent incontournables.
RANG GENRE PRÉNOM NOM
FONCTION RAISON SOCIALE SECTEUR
Facebook, dirigé enAfriqueparla Sud-Africaine NunuNtshingila(24e), suitlamême tendance, mêmesi son projetdecâble 2Africa,prévu pour faire le tourducontinent, est moins avancé. Amazon Web Services (AWS), dirigé enAfrique subsaharienne par l’ÉthiopienneAmrote Abdella(19e), ex-directrice régionaledeMicrosoft, poursuitluiaussi son renforcement surlecontinentdepuisl’annonce, en 2020,del’ouverturede ses services pourl’Afrique depuis Cape Town, oùil emploiedéjàplusde 4 000 personnes.
Comme pourles start-up, ceclassementmet aussi en valeur l’intérêt de s inve stis seurs pourle po tentiel de s opérateur s d’infrastructur es africains.Premierl’andernier, Strive Masiyiwa (8e)a poursuivila restructurationde ses activités encréant le holding Cassava Technologies pour y loger ses projets les plusinnovants (lire pp. 126-128).À la tête de Teraco DataEnvironments, leSud-Africain Jan Hnizdo(15e) devrait, lui, voir son entrepris e accélérer sa cro is sa nc e grâce à laprise de contrôledel’américainDigital Re ality. Annoncéau
débutdejanvier, ledeal, qui valorise le leaderafricaindes datacentersà 3,5 milliardsdedollars,devraitêtre entériné d’ici à lafindejuin.
Cette opération suitdequelque s moisl’acquisitionde MainOne, leaderdes services deconnectivité en Afrique del’Ouest,parunautre américain, Equinix,pour320 millionsde dollars. L’acheteur, enconservantla NigérianeFunkeOpeke(17e) au poste de DG de sa nouvelle filiale, confirme la réputationdeladirigeante, qui a profondémentfait évoluer son entreprise créée au départ pour gérer un câble sous-marin
Essordue-commerce
JA a également voulu soulignerla mont ée enpu is sa ncedu e- commerceafricain. Aux côtés des pionnie rs de Ju mia , Jéré my Hodaraet SachaPoignonnec (23es),leNigérian OnyekachiIzukanne(21e),fondateur deTradeDep ot , int èg re le clas sementaprès lerachatenfévrierde son concurrent ghanéenGreen Lion contr e unchèquede 11 0 millions dedollars.
Ledilemme Flutterwave
Dans l’enquêtepubliéele12marssursonmédia West Africa
Weekly, lejournalistenigérian DavidHundeyin, par ailleurs ex-collaborateur de The Africa Report, met en cause,documents à l’appui,lagouvernance de lastart-up Flutterwave.Après avoirlevé250millionsdedollars au début de2022, celle-ciestactuellementlaplusimportante valorisation ducontinent(3milliards dedollars).
Nommée en octobre 2021CEOde Takealot,laSud-Africaine Mamongae Mahlare (22e) bénéficie, elle, dela performance delafilialede Naspers,qui po urraitêtre lepremierac te urdu secteur à atteindre son pointd’équilibr e. Et parcequelaplateforme d’e-commerce égyptienneBrimorea levé 25 millionsdedollars enfévrier, son CEO, Mohamed Abdulaziz,figure aussidansnotr e clas se ment, à la 28e position.
Pourfinir,ilfautaussiattirerl’attentionsurladive rs ité de s je une s pousses quiparviennent à lever des fonds : siles représentants delafintechtrustentlehautdupanier, le s douze derniers moisontvulaconfirmationdel’intérêt porté auspécialiste del’éducationAndela, dontle fondateur occupe le 11e rang , ainsi quela percée de s star t-updansle s secteurs de la santé, dela logistique etmêmede s jeuxvidéo avec, pour lapremièr e fois po urun éd iteur africain,un tourdetablede20millionsdedollarsà mettre aucréditde Lucy Hoffman(29e),cofondatrice de Carry1st.
à ses associésqu’un certain« Greg»,directeur technique delastart-up,devaitrécupérer10 % delasociété. « Après uncertaintemps,on a compriscequ’il s’étaitpassé. À ce moment-là,cela n’avaitplusd’importance.Nous[Aboyejiet letroisièmecofondateurAdelekeAdekoya]avions déjà signé desaccords, etj’ai décidédepasser à autre chose»,a confié IyinowulaAboyejiaumédianigérian.Enparallèle, les jours quiontsuivilapublicationdel’article, « Iyin » Aboyeji, surles réseauxsociaux,n’aeudecesse, dedéfendre fermement sa réputationetcelledesafintechtouten afrmantparailleurs neplusposséderaucune actionde Flutterwave. Ladeuxièmeallégationqui a motivé notredécisionestliée aufaitqu’OlugbengaAgboola auraitpoussécertainsdeses collaborateursetinvestisseursà revendreleursactions à unprixplusbasquelemarché,parfois bienen-dessousde leur véritablevaleurselonl’enquêtejournalistique. Outre lestémoignagesavancésdansl’articledeDavidHundeyin, uninvestisseuruntempsproche de Flutterwavenous a confirméauprès del’existencedecegenre depratiques. Contacté par Jeune Afrique, ledirecteurgénéraldela licornen’apas donnésuite.Dansunmailinternerelayé le20avrilparlesiteaméricain TechCrunch, leprincipal intéressé aafrmé qu’unepartiedesaccusations contenuesdansl’enquêteétaitfausse,toutenadmettant quecertains despointssoulevés avaientdéjàété « signalés, étudiésettraitésparladirection »,sans toutefois préciser lesquels.
queGBavaitbien mentionné
Lesaccusations sontsérieusesetvisentsoncofondateur etdirecteurgénéral Olugbenga Agboola(surnommé GB dansl’universdelatech).L’articledénonceundélitd’initié (lejournaliste utiliseletermed’insider trading),duharcèlementmoraletsexuel à l’égard deplusieurscollaboratrices, ainsiquedespratiquescommercialesfrauduleuses. Sans nous prononcersurlavéracitédesesallégations,plusieurs éléments portésà notreconnaissancenousontpoussé à nepasinclurel’entrepreneurdansnotreclassementcette année.Celanedisqualifieenrienlaqualitédesservices apportésparlasociétéetlerôlede locomotivequ’elle a joué pour latech africaine ces dernières années Lapremière accusation est relative à l’identitéfictiveque GBauraitutiliséeen2016 pours’arroger10 % departicipationsupplémentairedans la sociétécrééeavec Adeleke Adekoya etIyinlowulaAboyeji. Désormais à latêtedela sociétédecapital-risque Future Africa, cedernier a confirmé le16avril auprèsdumedia TechCabal– dont lui-mêmeet Flutterwavesont actionnaires
Quentin VelluetLes 10lanceurs de tendances dela communauté tech
Qu’ilssoientchefs d’autoritésde régulation,lobbyistes, fondateurs d’incubateursouinfluenceurs,ilsœuvrentà l’accélérationdelanumérisationsurle continent.
LA RÉDACTION
Jeune Afrique a choisideplacer enpremière positiondececlassementdes lanceurs de tendance celuiqui pendantlongtempsa été un cauchemar pourles opérateurs.
Apr ès de s anné es d’attent e, GodwinEmefiele, le gouverneurdela BanquecentraleduNigeria a autorisé, début avril,l’attributiond’unelicence demobilemoney à MTN, leaderdu marchédes télécoms, permettant à son paysdefranchiruneétape importante enmatière d’inclusionfinancière. En 2021, Globacom et9Mobile avaientdéjà bénéficié dece précieux sésame.Numéro deuxdumarché, Airtel attend désormaislasienne.
La libéralisationdumarché éthiopien,mêmesielle est incomplète, a été unévénementfort.Artisandela finduderniermonopoleafricain dans cedomaine, Balcha Reba,patrondu
régulateur de s télécoms,prend de ce faitladeuxième placedenotre sélection.
Il est suiviparl’Ivoirien Lacina Koné (3e),qui a renforcél’influencedeSmart Africa, devenuun espacededialogue continental pourl’harmonisationdes politiques africaines, réunissant gouvernement s etac teur s privé s. Son combat pourlamise enplaced’un systèmed’identité numériquepartagée est une étape importante pourle continent
Re sp ec tive mentclas sés 4e et 5 e , leNigérian Bo sunTi j aniet la Camerounaise RebeccaEnonchong sontdevenusles meilleurs ambassadeurs des startupers. Fondateurdu CcHub, présentauNigeria,au Kenya etau Rwanda, le premiervient de lancer unnouveauprogrammed’accompagnementde jeunes pousses,
nomm é Se ed r, au Bo ts wa naeten Namibie. Quantà lapatronne d’AppsTech,elle re ste l’unde s porte-voix le s plus po pulair es dela te chsur Twitter Parcequ’elle joueun rôle fédérateur pourcette communauté, JA a aussiintégré dans son palmarès Anna Ekeledo (7e),présidente d’Afrilabs quifédère aujourd’hui347 tech hubs dans 52 payssurlecontinent.
Rôledelasociétécivile
La sixième pos itionde Ma rc Andr é Lo ko, dir ec te ur gé néralde l’Agence béninoise pourledéveloppe mentdunumériquevientelle récompenserl’ambitieuxprojetde lancementdel’opérateurde télécoms public SBIN, dont il a été l’un des principauxartisans. Jeune Afrique n’a pas vouluoublierle rôledela société civile enincluantl’Éthiopien Dawit Bekele (8e), représentantdel’ONGInternet Society, quicontinued’œuvrer pourle développementdes points d’échange, etla Sud-Africaine Onica Makwakwa (9e),qui se bat pourlabaisse du prix des connexions.
Ancr ée dansl’actualit é, notr e sélectioninclutenfinl’influenceur, auteur, enseignantetentrepreneur nigérianChrisAni(10 e ),leplus célèbre promoteurdela technologie blockchainetde s cryptomonnaies dans son pays. Comme unpie d de nez à Go dw inEmefiele, qui re st e opposé à leur utilisation – une positionquiparticip
s transactions
Les 10investisseurs quiboostentlesstart-up
Leursnomsnesontsouvent connusquedesspécialistes. Jeune Afrique asélectionnédixpatrons pharesde fonds d’investissementetde fonds d’amorçagequiont fait l’actualitéau coursdesdouzederniersmois.
Depuisdeuxans,le s grosses levées defonds sesontmultipliées. Derrière ces deals,des géants commeVisa,des fonds internationauxcomme Séquoia Capitalou des entreprises de laSilicon Valley. Un marchéoùles acteurs africains sont encore rares,tantdansledomainedu capital-investissementquedanscelui del’amorçage.
No tr e sé le ct ion,qui re group e 10investisseurs,illustreà lafoiscette effervescenceetcette carence Déjà classé dansl’édition2021, TLCom a denouveau retenunotre attention. Mais,cette fois, c’est letravaildela Zimbabwéenne AndreataMuforo (1re) quenousmettonsen avant.Après un premierfondsde 71 millionsdedollars, sa société ambitionnedelever 150millionsdedollars,dontlamoitié est déjàacquise.
LeSé négalaisTidjan e Dè me (2e) est aussiun récidiviste Sil’exreprésentantde Go ogleenAfrique francophone avance à pascomptés, les investissements dePartechAfrica fontmouche, commelemontrentles trajectoires de Wave, TradeDepot et RelianceHealth.
Projetenthousiasmant
Concernantle s fondsd’amorçag e, JA a décidéde sa luerletrava ilde l’Indien Zachariah Ge org e, patron de LaunchAfrica Ventures (plusde 60inve st is se ments, se lonlabas e dedonnées surle s levée s defonds Africa : TheBig Deal),du Japonais Ry os uk e Ya ma wa ki, à la tête de KeppleAfrica(35dealsdans8 paysen 2021),duNigérianIyinoluwa Aboyeji, fondateur deFuture Africa (27 deals dans 4 pays)etdel’Américain Peter
Orth,quidirig e 4D X Ve ntur es (18 dealsdans 7 pays).
S’ilsne sontpascentrés sur lecontinent,le s ac teur s nord- américains, commeY Combinator, 500Global et Techstars,fontaussiautorité dans cedo m ain e, etleur s pat ro ns – ou re sponsable s ré gionaux , comme MaremeDieng(8e)– intègrentaussi notre sélection.
Classée endixième positionparce que son fonds, Norrsken22, n’a pas encore annoncéd’inve stissement, laSud-Africaine Na talie Ko lb e, ex d’Actis, est à la tête du projet de capital-inve stis sementconsacréà la techleplus enthousiasmantdece début d’année. Créé par lafondation No rrske n etpar30fondateur s de licornes,il a sécurisé 110 millionsde dollars etcompte doublercemontant cette année.
LeGhanéenMaijid Moujaled(àg.)et
l’Ougandais Ham Serunjogi,lesfondateurs deChipperCash,sesont rencontrésdansl’Iowa, auxÉtats-Unis.
Réseauaméricain, succèsafricain
Avec250millionsdedollarslevésetunnouveaustatut delicorne,lafintech,quidoitenpartiesonsuccèsà lagrandeproximitédeses fondateurs avec laSilicon Valley,a connuune année2021de folie.
Clas sé ep armile ss tar t- up àsuivreen2021s elon les médias Techgist Africa et AfricanVibes et l’influenceurAlexMitchell,Chipper Ca sh atenus es prome ss es.Alors quele monde économique se redresse lentement après unandepandémie,la start-updetransfertd’argentinternational,fondéeen2018parl’Ougandais Ham SerunjogietleGhanéen Maijid Moujaled, n’apascessédesehisseren unedel’actualitéaucours del’année écoulée.
En mai2021, ellelève 100millions dedollarsdansun tourdetablemené par SVBCapital,l’undeceuxquifont «probablement »d’elle «la start-up africainelamieux valorisée », avance sonPDG,Ham Serunjogi, sans pour autant révélerlemontantdecette
valorisation.Sices prop os ontfait quelquessceptiques,l’extensionde série Cde150millionsdedollarsen novembre,cettefoisdirigée parF TX, laplateformed’échangedecryptomonnaiesduplus jeunemilliardaire dumonde,Sam Bankman-Fried, a donnéraison àl’Ougandais,puisque la va lorisationdeChipperatteint alors2 milliardsdedollars.
Nageurprofessionnel
La start-updevient officiellementla quatrièmelicorneafricainedel’annéeetlasixième del’Histoire. «C’est uneétapeimportante, mais je crois quecertains s’attardentunpeutrop surla valorisation», rétorqueHam Serunjogilorsd’unetable rondevirtuelleorganisée parMTN Soudandu Sudennovembre.
Cetanciennageurprofessionnel,quipréfère mesurer sonsuccès «à lalongévité»desastart-upplutôt qu’à sesperformances àcourtterme, anotammentutiliséles fondslevés pour s’implanterauRoyaume-Uni enmai2021etauxÉtat s- Un isen octobredelamêmeannée. Chipper Cash estdésormaisprésentdansneuf pays,dont sept paysafricains(Ghana, Nigeria, Rwanda, Ouganda,Kenya, TanzanieetAfriqueduSud).
le sd euxhomme sserencontrent dansl’Iowa,en2013.Ilsévoquent l’enviedemonterunprojet ensemble pendantun roadtrip en Ca lifornie.Auf ilde sm iles, podcas ts surle sf intec hsetle sc ry pto monnaie senf ond so nor e, ils décidentdelancerune solutionde transfertd’argent, «pas seulement d’envo idef ondsdepui sl es pays oc cidentaux ,c ommece l ae xis te déjà,maisaussientr eÉ tat sa fricains»,préciseHam Serunjogi.
Conquêtedel’Ouest
L’unede sspé cificités de slevée s deChipper Ca sh,qui se mont ent aujourd’hui àplusde302,2 millions dedollars,résidedanslanature de certainsde ses investisseurs. Avant elles, SV BC apital, FT X,De ciens Capital –qui amenéun tourd’amorçag ee n2 01 9etp artici pé àt ro is autr es le vé es depui s–oum ême BezosExpeditions,fonds personnel dufondateuretpropriétaired’Amazo n,quifinanceChipperdepuis 2020,n’avaientjamaismontréd’intérêtpourl’Afrique.C’est grâce àleur réseauaméricainqueHam Serunjogi et Maijid Moujaledont réussi àfinancerlacroissancedeleur start-up.
L’av entur edeC hipper Ca sh démarreloinducontinent,quand
Deuxans plustard,après unepige chez Fa ceb oo kàD ublin,Ham Serunjogirejoint Maijid Moujaled, quitrava illechezImgu r, àS an Francisc o. Ensemble, ilsfondent Chipper Cash,depuisla BayArea californienne,suivantlestracesdu NigérianOlugbengaAgb oola,dit «GB»,dontla fintechFlutterwave es ta ussi ba sé eàS an Fr ancisco «C ett el oc ali sa tionpr oc hede la Silicon Valley ye stsans conte ste pourquelquechose danslacapacité deChipper Cash àleverdesfonds sirapidement,argueDarioGiuliani, ducabinetd’analys ebritannique BriterBridg es .P lusdelamoitié del’argent vers édansle sdixplus grosses levéesdestart-up africaines cestrois dernièresannées provient desÉtats-Unis.»
Danscetteconquêtedel’Ouest,le patron peut s’appuyersurlechante urnigérianBurna Boy, quifait luiaussidumarchéaméricainun obj ec tifmajeuretdontillouele s servicesentantqu’ambassadeur.
Maissi2021 aété l’année desfinancement sp ourChipper Ca sh,2022 seracelledelaconsolidation.Enplus de sa solutiondetransfertinterétatique,qui offre àplusde 4millions d’utilisateur sd es fraisautourde 5%,contre10ou15%aveclessolutionsd’envoidefonds(MoneyGram, We stern Un ion ,Worl d Re mit…)et près de30 %avecles banque straditionnelles,la star t-updévelopp e une poignéedenouveauxproduits, commeChipperCheckout,un servicedepaiement pourlesprofessionnels,descartesVisaoudessolutions pourinvestiren Bourse oudansles cryptomonnaies.
Surcesujet,lePDG resteprudent : «Les cryptosreprésententun potentielénorme pourlafintech africaine, maisnous voulonsles intégrer ànos produitsdemanièresûreet enaccord avec la régulation»,insiste -t-illors delatable rondeorganisée parMTN. C’estlaraisonpourlaquellele service crypto deChipper,limitéaubitcoin, estindisponibleauNigeria,oùil serait horslaloi.
Ré gulièremen tc itéene xe mp l e, Ham SerunjogiveututiliserlesuccèsfinancierdeChipperCash pour contribuer àf air eg randirl’éc osys tè mede ss tar t- upaf ricaine s: «J ’a urai st ellementaimé savo ir, quand j’aicommencémacarrière, qu’ilétaitimportantd’av oi ru n ré se aupuis sa nt. C’es tp ourquoi , avec Chipper,nousallonsinvestirde plusenplusdanslesentrepreneurs africainsqui n’ontpaseulachance d’accéder aucapitalaussifacilement quenous.»
5e
CouraSène,uneDakaroise ausommetdela vague
IngénieureforméeenFrance, ladirectricerégionale de Wave pourlazone Uemoaincarnela réussite duSénégalsurlascène techpanafricaine
À45 ans,elle se décrit commetimidemais gère pourtant sonexp ositio nm éd ia tiq u eave c beaucoupdemaîtrise.CouraCarine Sène,direc trice ré gionalede Wave pourl’Union économiqueetmonétair eo ue st-africaine (Uemoa), es t devenue, malgréelle,l’incarnation d’un Sénégalquigagne,petitàpetit, seslettres denoble ss eaus einde la te chpanafricainedepuisquel’entrepri se qu’e lledirig ed ansquatre pays alevé200 millions dedollar s lo rs d’unpremier tou rdet abl ee n septembre2021.
«J ’a is urmont éceh andicap lorsque je suisarrivéeenFrance pour étudieraprès lebac,e xpliquel’intére ssée à Jeune Afrique.Jen’étais
plusdanslecoconfamilial, j’aidonc dû m’ouvrirauxautr es .» Surle campusdePolytech Lille, lafuture ingénieure en génieinformatiqueet statistiques se donneducourage en s’inspirant de son principalmodèle : HélèneTine, sa mère. Cette ex-militante del’Alliancedes forces deprogr ès (AFP),lepartide Mo ustapha Nias se , etanciennedéput ée a concouruaudébutde2022 pourla mairiedeThiès sousl’étiquette dela coalition Wallu Sénégal.
« C’es t unefemmefor te, fill e de paysan, sé rère , chrétienne , qui a fait son chemindanslemilieumasculindela po litiquejusqu’à devenir porte-parolede son parti, sans jamaiscéder à lafacilité »,confiela manageuse.
Femmeingénieure noire dansun monded’homme s blancs, Co ura Sène est,elle, parvenue à se faire une place dansl’informatiqueen France, malgré unecondition « aucarrefour de be aucoup de minorit és », po ur reprendre les mots prononcés il ya unedizained’années par la scientifique sénégalaise Rose Dieng-Kuntz – uneautre de ses mo dèles,pi onnièr e du we b etdel’intelligence artificielle.
Neufannées passées à participer à ladigitali sa tiondugroup e d’assuranceSMA , entr e 2003et2012, forgent se s connais sa nce s del’entrepris e etdumanagement. Ne uf années durantlesquelles elleobtient lanationalit é français e etdonne nai ssa nce à troi s enfan ts , avec un mari , lu i aussi sé négalais , auparcours académique etprofe ssionnel similaire.
La vie decette lectrice boulimique
bie n qu’e ll e re connai ss e neplu s avoirle temp s de se consacrer réellement à lale ct ur e– se mblealor s installé e surde s railsimmuable s: unefamille , un bo n sa lair e, un domicileauPlessis-Robinson(une banlieuetranquilleauxabords deParis),untra va ildan s le15 e arrondis se ntauquelelle se re nd en vo itur e… Po u rt ant,le s dout es nais sent à mesure que sa progénitur e grandit. Qu e pe ut-e lletransmettr eà se s enfant s de so n pays natal ? Trouveront-ilsvraimentleur placeen France sans avoirvraiment consciencedeleurdoubleculture?
Co mment peut-e lle se rendre plus utile à l’Afrique ?
En2013, elleconvainc sa famille de rentrer àDakar.« Coura est une femmetrès honnête, fiableet dynamique»,indique Sébastien Vetter. Ce Français installé à Dakar a connula dirigeante en2015lorsqu’elletravaillait pour Aviso Consulting, lecabinet deconseil qu’il a créé avantdefonder Wizall,une pla te fo rmedemobile money tournée vers des clients professionnels etinstitutionnels.
Féministerevendiquée
Entantqueconsultante, l’ex-élève ducour s Saint e- Ma riedeHann développ e uneexpertis e surle mobilemoney, activit é enco re
fondée parDrew DurbinetLincoln Qu irk .« Le s Américainsnous donnentcar te blanche En ré alité, ils sont très en retrait del’opérationnelet se concentrentsurleproduit enprenantencomp te no s re co mmandations»,explique Coura Sène. C’es t cet te éc out e etcedésirde comprendr e le s usag es surle te rrain quil’ontd’ailleurs convaincue de rejoindre lamarqueaupingouin surfondbleu.
Av ec Wa ve, ce tt e fémini st e reve ndiqué e bé néficieaussid’une confiancequilui permetdeconstituerautourd’elleune éq uip e tr ès féminine, composée notammentde StéphanieSarr, directriceduproduit et ancienneconsultante d’Avis o. Et lor sq uela st ar t- up es t attaqué e, comme ré cemmentparAlioune Ndiaye, directeur générald’Orange Afriqueet Moyen-Orient,quiaccuse Wave d’avoirdétruit20000emplois au Sé négal,c’es t Co ur a Sè nequi mont e aucréneau po urdéfendr e son bilan.
récenteà cette ép oque. Elle s’initie au secteurenaccompagnantlelancement deWizall au Sénégal.Pour lecomp te d’Or ang e, elleconstitue ensuite le s do ssiers réglementaires permettantl’octroi delicences dans les différents paysdel’Uemoa. Puis elle rejointOmarCissé, qu’elleaide à défini r lepremiermodèled’affair es de l ’a gr ég ateurde so lution depaiementInTouch. « Celanécessitaitd’in té grerde s compétence s financières, d’analys e de s risques, decompréhensionde s produit s et de s activit és opérationnelle s », se souvient Sébastien Vetter, quiprécise queraressontles personnes en Afrique del’Ouestà disposer d’une connaissanceaussicomplète de l’environnementsurplusieurs pays.
Ce tt e aisanceparticulièr e, co uplé eà uneexpérienceopérationnelledeneufmoistr ès in te ns es chez InTo uch sontle s deux atou ts queladirigeante franco -sénégalaise appor te à la st ar t- upaméricaine
« Co ura es t une pe rs onnetr ès honnête, pieus e ettrès impliqué e, insis te OmarCis sé Pilo ter l’opérationneld’InTouchluiprenai t ses samedis, se s dimanche s et sessoirées, carce poste est lourd etnécessite de gérer unegrosse équipe. Nous luien avonsd’ailleurs tropdemandé, cequil’a amené eà partir», re connaîtledirig ea nt, qui g ar den éa nmoinsdetr èsbo nscontac ts av ec son anciennecollaboratrice, quilui a permis,il ya peu de temps,d’inté grer Wave aux solutionsdepaiementqu’il agrège pourlecompte des stations-service Total.
PartiedeInTouch pouréviterun éventuelsurmenag e, ladirig ea nte n’en es t pasmoins oc cup ée chez Wave. Co ura Sè nepas seses rar es moments decalme à jouer à des jeux de société avec ses adolescents et,en bonneintrovertie,à rêver. Comme un fantasme, ledésird’écrire trotte dansla tête de cette admiratricede Fatou Diome.« J’envieles écrivains parcequ’ilsontlaliber té d’êtr e hor s dumond e », ve ut-e llecroir e. Pourl’heur e, cell e qui se ravitde « voirl’océan tousle s jours» assure demeurerancr ée da nslemonde , mêmesila va gue su r laquelleell e surfenecesse degrandir.
Elleapporte à lastart-up américaineson aisanceparticulière, couplée à uneexpérience opérationnelledeneuf moistrèsintenses chezInTouch.
Focussur…
NitinGajria, le « MonsieurAfrique » deGoogle
Nommédirecteurgénéraldelamultinationale justeavantlapandémie, le patron de43ansn’a paspuparcourirlecontinentcommeill’auraitsouhaité.
Enmars,il aefectuéà Lomél’undesestoutpremiersdéplacements ofciels poursigneravecl’Étattogolaisl’arrivéeducâblesous-marinEquiano.
On l’attendait à Lagos,il est arrivé à Lomé. Equiano, lecâble sous-marinde fibre optiquede Google quidoit relier Lisbonneau Cap, a été inauguré au Togo le18mars
« L’atterrissementd’Equiano concrétise l’engagementde Google pour soutenirlatransformation numériquedel’Afrique», s’est enthousiasméNitinGajria,le directeur généralde Google pour l’Afrique subsaharienne.
Lomé
Nommé à ce poste en 2019, Nitin Gajria, 43 ans,dirige depuis Johannesburguntrio chargé dela stratégiedelafirmede Mountain ViewenAfriquecomposé dela Nigériane JulietEhimuan,dela KényaneAgnes Gathaiya et du Sud-AfricainAlistair Mokoena. Lomé est l’unde ses premiers déplacements officiels,hors AfriqueduSud,lapandémiel’ayant empêchéde « voyager autant [qu’ill’aurait] voulu», regrettet-il.Ilattribuecetatterrissement surpriseà laconcordancedes intérêts de Googleetdu Togo, toutenconfirmantquelecâble
Equiano sera « opérationnelau derniertrimestre de2022, comme prévu».
Aumoins 1 milliard dedollars
NitinGajria se consacre principalementaudéploiementdel’investissementde 1 milliard dedollars promispar Google pourl’Afrique dansles cinqans. L’annonce, faite en octobre dernier, répond à trois objectifs. « Apporter internet à plusd’Africains » grâceaucâble sous-marin Equiano, auprojetde transport dedonnées Taara – qui utilise des faisceauxdelumière invisible – et à unecollaboration avec Safaricom pourfinancer des smartphones 4G,« quenous exportonsdésormaisdans toute l’Afrique ». Google veutaussi « aider l’entrepreneuriatafricain » vial’AfricanInvestmentFund, aujourd’huidoté de50millions dedollars,etunaccélérateur, quien està sa septièmecohorte. Enfin, il s’agit pourNitinGajria de « soutenirles ONG » via google.org , quidébloquera 40millionsdedollars surcinq ans pourfavoriserl’inclusiondes femmes etdes jeunes africains.
Novice
« Avantce poste, je n’avaisjamais misles piedsenAfrique»,admet aisémentNitinGajria. Pourtant, lenuméro unde Googlesurle
continent est persuadé quec’est l’endroit où il faut être dans le numérique :« L’Afrique est encore au rez-de-chaussée del’internet, fait-il remarquer. Il ya 700 millions de gensqui n’enontencore aucune expérience. Commentcelui-ci pourraaméliorerleurvieet résoudre leurs problèmes ? Voilàla questionmajeure qui m’habite. »
Formé par P&G
S’il a débarqué en 2019à Johannesburg vierge de toute expérienceafricaine, NitinGajria a apporté dans ses bagages huit années deparcours chez Google. Après plus detreize années dans le secteurdelagrandeconsommation,chezProcter & Gamblepuis chez Mead Johnson Nutrition,il est recruté en2014 parle géant d’internet (où sa femmetravaille) comme responsabledemarque pourl’Indeetl’AsieduSud-Est, à Singapour. Deuxansplus tard, toujours depuis lacité-État,il devientdirecteur pourleVietnam, le Cambodge etle Laos.
Nintendo
Amoureuxdegadgets pas toujours utiles etcollectionneurdemontres mécaniques,NitinGajria est
fascinéparla tech. Un intérêt quidate de son enfanceenInde, lorsque ses grands-parents,qui habitaient à Tokyo, lui rendaient visite pourles vacances:« Mon frère etmoine pouvionspas dormirlanuitprécédantleur arrivée, carmagrand-mère venait toujours avec une valise rouge pleinedecadeaux, notamment des consoles portables Nintendo.» Pour MarcusJilla, unancien collèguedeProcter & Gamble, « Nitin n’est pastrès procédurier, etunefirme techcomme Googleluiconvientprobablement mieuxqu’uneentreprise plus traditionnelle».
Entrepreneurs
S’il a fait toute sa carrière dansde grandes entreprises, NitinGajria est familierdes projets entrepreneuriaux.« Dansmafamille, je suis entouré d’entrepreneurs: monfrère l’est dansl’industrie, mon père a son propre cabinetd’expertise-comptable. C’est commeçade générationen génération, je suisun peu l’exception. »
« Business angel »
S’il n’est paslui-mêmeunentrepreneur, NitinGajria a toutefoisinvesti dansprès de30 start-up, en Asieet enAfrique. Enjuillet2021, il a rejoint
XA Network, un réseaud’anciens salariés de Googledevenus business angels en AsieduSud-Est.
Indian connection
Étudiant, ilfréquente l’Institut indiendemanagement de Calcutta, comme lePDG deBhartiAirtel, Gopal Vittal, ouIndra Nooyi,l’ex-PDG de Pepsi. Il est aussil’undes nombreux Indiens à un poste de responsabilité dansles Big Tech,dontles plus connus sontSatya Nadella, Sundar PichaietParagAgrawal, respectivementPDG deMicrosoft,d’Alphabet (Google)etde Twitter.
Africanisation
Il ya troisans, à son arrivéeà la tête de GoogleenAfrique, Nitin Gajria s’est donné pourmissionde « recruterdes équipes dirigeantes quasi100 % africaines etsurtout issues des écosystèmes locaux.» Pasquestionde tomberdanscette tendancequ’ontcertaines firmes internationalesà« menerleurs activités africaines depuisAbou Dhabiouailleurs ».Pourquoipas une personnalité originaire du continent à la tête de GoogleAfrica ? « C’est vers celaquenousnous dirigeons»,confie-t-il.
Profondément multiculturel
On a peu de peine à imaginer NitinGajria s’installer ailleurs danslemonde.« Il est profondément multiculturel»,assure son ex-collègue MarcusJilla.Et pour cause: néetélevé en Inde, avec des grands-parents paternelshabitant à Tokyo etdes grands-parents maternels à Singapour, Nitin Gajria parlecinqlangues, a vécudans lacité-État, en Australieet réside aujourd’huienAfrique duSud.Sa femme est philippineet ses deux garçons sont indo-philippins,nés à Singapour et vivantaujourd’huià Johannesburg.
Kévin PoireaultHardy Pemhiwa
Cassava Technologies
Fibreoptique,data centers,cybersécurité… Lemilliardaire
zimbabwéenStriveMasiyiwaacrééunholdingpour coifer l’ensembledesesactivités,à l’exception de celles d’Econet.
Jeune Afrique arencontréson directeur général.
Difficiledemettrel’entrepreneurStrive Masiyiwa dan su necas e. De puis troisdécennies,le Zimbabwéen n’acessé defaireévoluer ses entreprisespour accompagnerlatransformation technologique ducontinent.Après avoi rb ris él e monopoled’ÉtatdeHarare dansle secteurde stélécomsaudébutdes années 1990,ilainvestil’univers du mobilemoney,tentéuneincursion dansceluidescontenusetbâtil’un desplusimportantsgestionnaires de fibreoptiqueducontinent.
Un réseaudeplusde100000km, auquel i la conne ct és es pr op re s datacenters.Enparallèle ,l ’e ntrepreneur ai nt ég ré de ss ervice s de cy be rs é curit é, con st rui tu ne plateformedigitaleconsacrée aux services financier setveut maintenantconnecter100millionsd’Africains àunwifinouvelle génération. Pourdonnerplusdelisibilitéàces développemen ts to usaz i mut s, Strive Masiyiwa arevul’andernier l’organisationde songroupeenséparant ses activités télécoms, regroupées au se ind’EconetWirele ss (Burundi, Le so tho ,B ot swana, Zimbabwe),et ses autresentreprises,
placé es dé so rmai saus ei nd uh olding Cassava Technologies.Surle s neufpremiersmoisde2021, celui-ci ag énéréunchiffre d’affaires d’environ800millionsdolla rs .P ou r Jeune Afrique,sondirecteurgénéral, Hardy Pemhiwa,revientsurlesfondementsdecettenouvelleapproche, très inspirée de laChine.
JeuneAfrique :PourquoiStrive Masiyiwaa-t-il vo niser ses entrepris holdingCassava HardyPemhiwa prisconsciencequ neparviendraitpas sa transformationnumérique enmisant to utsurle munications. No décidéde ré unirno d’infrastructur es de service snumérique séparantde nosact té lécommunications (EconetWirele ss Notrevision reste celled’un av enirconne ct éo ù aucunAfricain ne se rala is sé decô té .P our
yp ar ve ni r, nouscomp to nsnous appuyersurleréseaudefibreoptique quenous avonsbâti ces vingt dernières années etsurnosdatacenters (nousen possé donsactuellement neuf). Àcela s’ajoutentlesactivités dansledomainedesénergiesrenouvelablespourfaire face auxdéfisdu continent.
«Noussommeslaseule entreprise technologique véritablementpanafricaine»
Uneéquipe engagéepourvotre transformation
Depuisplusde 6ans, MQash, l’undespionniersdansl’inclusion financièreenAfriquesubsaharienne,off re desservices financiers numériques àdesmillionsd’Af ricains.
Aujourd’hui,etpours’inscrireunenouvelle foisdansleleadership d’un mondequibouge, MQash devient AKILI,pour accompagner lesEntreprisesetles Administrationsdansleurtransformation avec uneapprocheinclusive deboutenbout:
Conseilen technologies
Assistance technique
Conduiteduchangement
Implémentationdessolutions
Parceque notreparcoursestintimementlié àl’évolutionde notre continentetdel’ensembledesorganisationsquien fontsa force, AKILI est àvos côtéspour vousaider àfairefaceaux défisde demain.
Ces troisélément s nous permettentdenous positionner surle champde s services numériques, y comprisla cybersécurité. L’idée est denousconcentrersuruneconnectivité dudernierkilomètre enassociantla technologie FSO (Free Space Optic : lalumière transporte dansl’air des données codées) développée par Googleetnotre réseautrès hautdébit enfibre optique C’est la possibilité de construire le réseauwifiqui permettraaucontinentde réduire lecoûtde l’accèsà internet etd’accélérer ainsi sa transformationnumérique.
Le Covid-19 a-t-ilaccéléré cette transitionnumérique ?
Le Co vi d -1 9a eneffetfavo ris é cegrand bond en avant. Pour vous donneruneidée, surlaplupart de nos marchés,le volumedes données passantparnos réseaux a triplé. Dans certains cas,il a mêmeété multiplié parcinq.
Quand l’idéede restructurer vos activités est-ellenée?
Nous avonscommencé à l’envisager il ya plusd’unan,enexaminant notre stratégie etla trajectoirequ’empruntaitlecontinent. Notre réflexionde départportaitsurlameilleure façon detirerpartidenotre plateforme numérique. L’Afrique n’a jamaisvraimenteud’entreprise technologique pr ése nt eà l’éc hellecontinentale, etnous pensonsquec’est cequilui manque pour répondre aux besoins d’une po pulation je uneenpleine croissance, demillions de petites et moyennes entreprises Cela répond aussi à l’intérêtnaissantdes géants dunumérique
Cassava pourrait-ilêtre racheté pardes intérêts nonafricains, commeonle voit pourcertaines start-up?
No us so mme s la se uleent repris e technologique véritablement panafricaine. Et nous somme s très fiers decequenous avonsconstruit aucours des deuxdernières décennies.Parconséquent, nous sommes moins souspression que les start-up que vo usév oq uez. No us av ons investi plusde 2 milliardsdedollars pourbâtirl’écosystème de Cassava Technologies. Notre réseautrès haut
débitenfibre optique s’étendsurplus de100000km. Du Cap au Caire, de Port-Soudan à Lagos,deDar es-Salaam à Moanda,surlacôte ouest de laRD Congo, 300 villes etcommunes sontcouvertes Nous pouvonsdonc affirmerquenous avons terminéle « gros œuvre ».Par conséquent,nous ne regardons que le s offres departenaires commeIFC(lafilialedela Banquemondialea apporté 90millionsdedollars ennovembre 2021) ouDFC(l’institutionaméricaine a annoncéinve st ir300millionsde dollars pourledéveloppementdes datacenters de Cassava à la finde 2020),quinousdisent :« Votre présence s’appuie sur 9 data centers,or nous avonscrucomprendre que vous aviezl’ambitiond’étendre cette pré-
favorisantlaconsommationdedonnées. Surune journée, nousaccueillons 4 000 à5 000 vidéos générées par des utilisateurs,deKinshasaà Lagos. Cela fonctionneun peu comme YouTube?
Tout à fait.Si vousallezdansl’applicationSasai, vousaurezpresque l’impression d’êtresurun YouTube pour l’Afrique. L’idée est de rediriger laproductionetl’accès surdes contenuslocaux. Mais, contrairement à cequenous avons essayé de réaliser auparavant,l’accent est missurles contenus générés par les utilisateurs. Noustravaillons égalementà faire en sorte que, depuisl’application Sasai, les programmes de YouTube soient directementaccessibles.
Qu’est-ce qui vous a pousséà créer cettesuper-application ?
sence à 10autres villes enAfrique; pouvons-nous vousproposer unpartenariat ?» Les organismes avec lesquelsnous avonschoisidetravailler ontunevision à long terme
Créer des contenus pour stimuler lademandededonnées, est-ce cela qui vous a pousséà essayer de percerdansla télévisionpayante, tentative à laquelle vous avez depuis renoncé ?
Effectivement. La productionetla consommationdecontenus locaux représentent toujours uneopportunité en plein développement. À l’origine, notre bifurcation vers les médias a été plus classique, mais, avec notre super-applicationSasai,nous avons créé un WeChat africain (plateforme chinoise qui regroupe plus de 1 milliard d’utilisateurs),enrassemblant un servicedepaiementetdecontenussurunemêmeplateforme, ce qui permetde valoriseretdemonétiserla créativité del’Afrique touten
Nous avonseu l’idée de créerSasai il ya quatre ans,en regardantdeprès ladominationd’Alipay etde WeChat surlemarchéchinoisde s paiements. L’unde ses atouts est d’être enaccè s ouvert, reliée aujourd’hui à 46banque s et à tousle s ré se aux mobiles. Nousnenousconsidérons pasnéce ssa irementcommede s concurrents des réseauxmobiles,ni commedes concurrents des banques. Nous sommes des intégrateurs etdes facilitateurs defluxfinanciers surces différents supports.
Pouraccélérerlatransition numériqueenChine,Alipaya aidédes villages entiers à revoir leurmodedeproductionagricole. C’estun exemple que vous pourriezsuivre?
Absolument. Notre objectif est de ré soudre le s problème s quotidiens de s Africains.Enmatière de te chnologie s agricoles,nous venons de termineruneétudedefaisabilité au Togo, oùnous avonsmisen relation des agriculteurs etdes propriétaires demilliers detracteurs.Enquelques clics,on peutles loueretsuivre leur livraison. Soutenirlatransformation économiquedecespaysans estune manière de pérennisernos activités Sice s pe rs onne s deviennentplus autonome s financièrement,elle s consommerontdavantag e no s services.
Résoudrelesproblèmes quotidiensdes Africains, soutenirlatransformation économiquedespaysans, voilànos objectifs.
IGNFI, PARTENAIREDE VOS PROJETSDEMODERNISATION FONCIÈRE
Danslemonde,seulement30 %deshabitantsdétiennentun titredepropriétéofficiellement reconnu. Dansdenombreuxpays, le foncierconstituel’undespremiersmotif s delitiges voiredeconflits. Àlacroiséedes enjeuxéconomiques,sociauxetenvironnementaux,lespolitiques foncièresjouentdésormaisun rôlecentraldanslesstratégiesde développement ,notammenten Afrique. La questiondu foncierdevientstratégique.
Spécialiséedansl’informationgéographique, l’aménagementetledéveloppementdurable des territoiresetlessystèmesd’information, IGNFIaccompagnelestransformationsdes acteurspublicsdu foncierpourmoderniser enprofondeurleursméthodesdetravailet leursoutils.
Ainsi,chaquejour,grâce àl’appor tdunumérique,lesservicesdel’Étatpeuventdisposer d’uneinformation foncièrenumérique,centralisée, àjouret fable,quidevientplus facile àconser ver, àmanipuler,àpartageret àtraiter. Lesadministrationsdélivrentainsiplus rapidementdesservicesdigitauxdequalité auxusagers,qu’ilsse rendentsurplaceou depuisleursmartphone.Aubénéfcede tous.
Opérateur reconnu àl’international,IGNFI estunacteurclédanslesprojetsdemodernisationdigitaledansledomainedu foncieret ducadastreenmilieuurbainetrural.
Lessystèmesd’information foncieractuellementenvigueurenOugandaauni veau nationaleten Tanzanieauni veaude DarEs Salaamontétédéveloppéspuisimplémentés parIGNFI.D’autresprojetssontencoursde réalisationnotammentenCôted’Ivoire.
Au cœurdes cercles d’influencede HassaneinHiridjee
Le PDGd’Axian,premiergroupemalgache,a reçuen avrillesautorisations réglementairesluipermettant definaliser l’acquisitiondesfilialesde l’opérateur Millicomen Tanzanie.JAa passéaucribleles réseaux d’unhommeaussipuissantquesecret.
Exitlesactivités dedistributiondematériauxdeconstructionetd’automobiles. Àp arti rd ud éb utde sa nné es 20 00, HassaneinHiridjee,46ans, aréorganiséles intérêtsdesafamilleautourdestélécoms, desservicesfinanciers,du secteurénergétiqueet del’immobilier.Des activitésconsolidées depuis 2015auseinduholdingAxian.
Après l’océanIndienetl’Afriquedel’Ouest, lepatrondupremiergroupe malgachevient d’étendreces activités àl’Afriquedel’Est.Audébut d’avril,ilaobtenul’autorisationdu régulateur pourla reprisedes filialesdel’opérateurMillicom (Tigo)en Tanzanieet àZanzibar.Songroupepèse aujourd’huienviron 1,7milliardd’euros de chiffre d’affaires et emploie 5000 salariés.
La famille avant tout
L’hommed’affairesestattaché àladimension familialeets’est entourédeses prochespourdirigerlegroupeAxian. Sesoncles Bashir (1) et Raza Aly(2) sontcoprésidentsduconseild’administration. Sonfrère,Amin,quifuitlalumière, supervise le pôleénergétique, lui-mêmedirigé parson amiet ex-camarade àl’ESCPBenjamin Memmi.
De discretslienspolitiques
Patrondupremiergroup eprivé de Ma dagascar,Has sa nein Hiridjee figurenaturellement parmiles interlocuteursdulocatairedupalaisd’Iavoloha.Sil’entrepreneurneparlejamaisde ses échanges avec leprésident Andr yRajoelina(3),les deux hommessesont affichésensemble àquelquesoccasionscesdernières années,commelorsdel’inauguration,en2019, del’incubateur Nexta,créé parAxiandanslacapitalemalgache.
Il aaussicompté parmiles invités audînerorganiséàl’occasion delavisiteduchefdel’État enFrance,enaoût2021.Unévénement parisienauquell’ex-présidentfrançais NicolasSarkozy (4), quiappréciedelonguedateAndryRajoelina,était également présent.D epuisquelque sanné es,lefondateurduparti Le s Républicains met àprofit soncarnetd’adresses surlecontinent pouraiderdifférentsgroupes privés.Ilfaitpartiedesconseillers réguliersdupatrond’Axian.En France,HassaneinHiridjee est aussienlien avec Franck Paris(5),leconseillerAfriqueduprésidentEmmanuelMacron.En septembre 2021,l’hommed’affaires aenoutrepus’entretenirdirectement avec lechefdel’Étatlors de la soirée declôturedelasaisonculturelleAfrica2020.Ledéveloppementdesaffaires d’Axian enAfriquedel’Ouestaenfinpoussé l’entrepreneur àydévelopper sonréseau.
Depuisqu’il estactionnaire d’unopérateurde télécomsau Togo etau Sénégal,il estégalementintroduitdansl’entourage desprésidentsFaure EssozimnaGnassingbé(notammentvialaministre togolaisedel’Économienumérique,Cina Lawson)et MackySall.
Unegarde rapprochéefrançaise
Au to urdelui,Has sa neinHiridj ee ac omp os éu ne éq uip ep re sq ue exclusi ve me n tf rançais e. Rémy Hu be r( 6) ,a ncie nd ’EDF, pilote leconsortiumCGHVchargé deconstruirelebarragedeVolobe Romain deVilleneuve, passé parIHS auNigeria, aétérecrutépour développerlesactivités de WeLightAfrica, filialespécialis ée dansl’électrificationrurale,horsdeMadagascar.
La division té lé c om s, premièr e so urcede re ve nusdugroup e, es t dirig ée pa r St ép haneOudi n(7) , polytechnicien,ex-Canal+,enlien
avec la CamerounaiseLinda Kouam, dir ec tricecommerciale,a insiqu e Nicolas Sylvestre-Boncheval, responsabledesfinancements,etPhilippe Prodhomme,directeurfinancier.
Pourmonter ses projetsd’acquisitions,HassaneinHiridjee faitappelau consultant Stephane Benichou(8), rencontréàParis audébutdesannées 1990,lor sque tous deux étaienten clas se préparatoire. Qu an taus ecte urfinancierd’Axian,il es ts ou s le so rdre sduF ranco-Libanais Has sa neMu hi ed di n e, ex -C réditagricole ,l eq ueltr av ailleen
Pléthored’associésetde
conseillers
Afindedévelopper sesaffaires en un temps record,HassaneinHiridjee afaitleparidesassociations.En2004,après avoirenvisagéunpartenariat avec Orange, ilentreaucapitaldesactivités internetdel’opérateurde télécoms Telmaaux côtésdeDistacom,en se rapprochantdeDavid White, l’unde sesactionnaires.Lorsdelavente de la banque malgache BNI par le Crédit agricole en2013,c’est le Mauricien Jean-PierreDalais (12),patrondugroupefamilialCiel,qui estvenu lechercher pourfairepartiedu tourdetable Sonexpansioninternationale est,elle, indissociabledumilliardaire françaisXavierNiel. Au début de2015, ils ontrachetéensembleles activités d’Outremer Telecom àMayotte et àLa Réunionet,quelquesmoisplustard,décroché unelicenceaux Comores
Ce compagnonnages’est ensuite poursuivi en2017,auSénégal,oùlesdeuxhommes,associésauSénégalais Yerim Sow(13),patron du groupeTeyliometprochede MackySall,ont arrachéla reprisedelafilialelocaledeMillicom (Tigo) pourtantpromiseàKabirouMbodje.
Axiana ensuitecontinué se sachats avec l’acquisitionde Togocomenpartenariat avec la sociétéd’investissementECP,cocréée par Vincent Le Guennou(14).C’est enfin avec l’hommed’affaires tanzanien RostamAzizi, ancienactionnair edelaf ili a lelo c al ed e Vodacom,qu’il arachetéMillicomen Tanzanie.
étroiterelation avecMathieu Macé, charg éd es inno va tionset delafintech.
Un eh égé moniebleublanc-roug ec ompl ét ée pa r Vé ro niq u eP er d ig o n( 9) se cr étair eg énéraledugroup e, Je anDe nis Bo udot(10) ,e x- Og ilvy, direc teurdelacommunication,et TeddyHardy (11),directeurcommercialdesactivités immobilières(First Immo). Seuls àdérogeràlarègle :les MalgachesMichaelRatovoson,DRH, et Carole Rakotondrainibe, ex-Microsoft,àlatêtedel’incubateur Nexta.
Des affaires oùil estconseilléparl’avocat Arash Attar-Rezvani,associéau seinducabinetSkadden,etpar QuentinSauzay, directeur delabanqued’affaires Southbridge, cofondée par sonamil’ex-PremierministreduB énin LionelZinsou(15) etparl’ancienprésidentde la Banqueafricainededéveloppement(BAD) DonaldKaberuka.
Liensétroitsauseinde Havas
Cô té communi catio n,ilfaitconfiance à Havas,au seinduquelilentretientnotammentdesliensétroitsavecYfficNouvellonet Stéphane Fouks, respectivementvice-président deHavasParisetprésidentdugroupe.
Financieraverti,HassaneinHiridjee aaussi participéautourdetabledeplusieursfonds d’investissement. Cesopérations, gérées au sein d’AxianparAgnèsBeri,lui permettentd’exercer une veilleactive surl’ensembleducontinent. C’estlecasde ses participationsdansECPou encoredansPartechAfrica,dirigéparTidjane Deme(ex-G oogle)etCyril Collon ;Amethis, copiloté parLucRigouzzoetLaurent Demey; AdeniaPartners,créé parAntoine Delaporte,et Blisce,fondéparl’entrepreneurAlexandreMars.
Dansunautreregistre, il aapporté sonsoutien au fondsMiarakap,dela sociétéI&Pde Jean-Michel Severino(ex-AFD), pourinvestir dansdesPMEmalgaches.
Leschampionsafricains à l’èredela consolidation
En réussissantà réaliserunetroisièmelevéede fonds,une vingtainede jeunes poussesdu continentsontenmesurede concluredesfusions-acquisitions,qui représententuneoptiondechoixpourmaintenirleur rythmedecroissance.
Dopée par les fondsétrangers , la te chafricaine a lev é en2021plusde 5 milliardsdedollars. Sur lecontinent,oncompte désormais unevingtained’entrepris es ayan t déjà réalis é leurtroisièmelevée de fonds(dontdouze aucours des deux dernières anné es),appelé e série C etcapable deconclure de s mouvement s st rat ég ique s detaille, qu’il s’agisse de fusionoud’acquisition. Elles évoluent principalement dans les fintech (Flutterwave, Chipperou Ju mo),le s transpor ts etle s livr aisons(SWVLouElmenus) , la santé (mPharma),l’e- commerce(Copia Global)oulaformation (Andelaet Spark Schools).
«À ceniveau,les entreprises n’ont quedeux solutions pourcréer dela croissance : développer denouveaux produits ououvrirdenouveauxmarché s »,exp ose Jo hanna Mo nthé , av oc at e camer oun ais e au se indu cabinetEpena, spécialis ée dans les fusionsetacquisitionsdansle secteurdela techenAfriquedel’Ouest.
Ap rè s av oir le vé 25 0 millions dedollar s en sé rie D enfévrier, Flutterwave a choiside jouer sur les deuxtableaux .À lafindefévrier, lafintecha annoncéparla voixde so n patron,OlugbengaAgb oo la, l’arrivée denouveaux services etde laplateformedepaiementdansde nouveauxpays,commela Tanzanie, ré put ée po ur sa complexit é ré glementaire. « Consolider permetd’acquérir rapidement de s utilisateur s etdes parts demarché, de récupérer
unebase dedonnées existantetout engagnanten re ntabilit é gr â ce à de s économie s d’échelle», ré sume ChihebGhazouani, avocatetfondateurducabinetCAG, installé à Tunis.
Problèmesderecrutement Mais, pourracheter, encore faut-il trouver l’élu. « Plusquela solution développ ée, quipas seso uventau se condplan,c’es t sur toutl’équip e qui es t sc rut ée endétail,carle recrutement est legrandproblème de s st ar t- up», re connaît Jo hann a Monthé Fin2021,Flutter waves’est ainsi offert les services deDisha, en rachetantlaplacedemarchénigériane pourunmontant à sixchiffres. Au pa ss ag e, lafin te ch, va loris ée à 3 milliards dedollars, a aussi raflé
unebase dedonnées de20000 utilisateurs supplémentaires.
La scène te chafricaine es t donc définitivemententrée dans l’ère des consolidationsetdelaconstitution defutur s champions ré gionaux , largementfinancés par de s mastodont es comme So ftBankouTiger Global,quiinjectentdes ticketsà plusieurs dizaines demillionsdedollars
Pous sées parce s actionnair es géa nts,certain es st ar t- up te ntent l’aventure avant mêmed’avoir atteint la sé rieC, à l’imag e del’ég yptien Ma xAB,sp éc ialis é dansl’e- commerce pourle s profe ssionnels,qui vient d’avaler son concurrentmarocain Waystocap C’est aussilecasdu logisticien Wasoko(ex-Sokowatch), créé pour servirles petits épiciers
Vers une digitalisation de l’identité
Solution sd ’e nrôl ement bio mé trique
Sy stèmesinteropérables degestionde l’ identit é
Ti tresd’identi té ph ys iques etdigitau x
Servicesde vé ri fi cation d’identit éà distan ce
Leader mondial enbiométrieetqui revendique50000clients. Pour sa deuxièmelevée defonds , concluemi-mars 2022,il a presque décuplélemontan t colle cté il ya deux ans,lorsquel’entrepris e bouclaitunpremier to ur det abl e de 14 millions de dollars.
Établi à Kigali, Wa sokodisp ose, cette fois,de 125 millionsdedollars pour se lanceren Côte d’Ivoire etau Sénégal, et profite ainsi de l’engouementcrois sa ntde s in ve st is se ur s étranger s po urla te chafricaine . Va loris ée 62 5 millionsdedollars, l’entreprisea réalisé 300millionsde dollars dechiffre d’affaires l’andernier. Elleenvisageà présentd’entrer, autravers d’acquisitions, surles marchésnigériansetsud-africains, réputés exigeants.
Rachatsprécoces
« Ces projets sontdésormais intégrés très tôt danslamajorité des business plan des star t-upafricaines,même si toute l’Afrique nefonctionne pas aumême rythme», estime Johanna Monthé.« La totalité demes clients
anglophones [en Égypte, enAfrique duSudetauNigeria]che rc hent à faire des acquisitions, à ladifférence des francophones,moins bien financés etqui se placentdoncplutôt dans l’optiquedecroître suffi sa mment afindesusciterl’intérêtde potentiels
Ce tte cou rs e effréné eà lacroiss ance ultrarapide peut-ellemener à unebullesp éculative ? Difficile à dire, estime Johanna Monthé. Une cho sees t sûr e, le s in ve st is se ur s viventdé sormaisdans « la peurde raterl’opportunité» et sont parfois moins regardants quant à la gouvernancedes start-up. La mésaventure del’applicationdepaiementDash illustre biencett e problématiqu e. Deux semaines seulementaprès une levée de f ondsd’amorçag e re cor d de32,8 millionsdedollars,la jeune po us se a dûfermer bo utique à la demandedela Banquecentrale ghanéenneparcequ’elleexerçaitdepuis plusdedeuxans sanslicence.
acquéreur s »,explique-t- elle. « On parle souvent des transactionsdans lalogistique, l’assuranceetlafintech, maisen réalité cela se passe dans tous les domaines », pointe l’experte, qui a notamment conseillé laplateforme d’e- commerceTradeDep ot lors que celle -c ia rachet é Gr ee n Lio n au Ghanaenfévrier
UNCLUBENCORERESTREINT
Douzestart-upafricainesontatteint lasérie C entrejanvier2020etfévrier 2022.
Prince Boakye Boampong, son fondateur multi-entrepreneur, passé par Y Combinator avec une précédente star t- up, avait sé duitde s inve stisse ur s pr es tigieuxcommeInsight Partners,quicompte dans son porte feuilledegrandsnoms c omme Twitter, Tumblrouencore laplateformed’e- commerceShopifyetla licornefrançaiseQonto.
AfricaDealsDatabase,MaximeBayen
Trimble 935StewartDrive Sunnyvale, CA 94085- USA
Latransformationdigitale de l’Af rique :d éfis ,e njeux etperspectives
Qu’entendez-vouspartransformationdigitale etquepeutenattendrel’Afrique?
Latransformationdigitaleest l’intégrationdestechnologie sn umériques danstou slesdomaines,modifiant fondamentalementlafaçondontl’organisationopère C’estaussiunchangementculturelqui obligelesorganisations àremettrecontinuellementenquestionlestatu quo.Celasignifie s’éloignerdesvieuxprocessusauprofit depratiquesnouvelles.
Le so rg anisationsen Af riqueson tc onfrontée sa ux mêmesdéfis .Lestechnologiesnumériquesdevraient leur of friruneplusgrandeconnectivité,unmeilleur partage d’informationsetunimportant accroissement delaproductivité.Ceciestvraipourlesgouvernements etpourle secteurprivé. Nousvivonslaquatrième révolutionindustrielle,touteslesorganisationspeuvent s’améliorer àtravers une véritabletransformationdigitale,qui estunequestiondetransparence,detechnologieetde données.
Quel rôlejoue Trimblecommeacteur delatransformationdigitale?
Latransformationdigitaleestinfluencéepartroisfacteurs:laportée,la gouvernanceet l’intentionstratégique. ATrimble ,noustransformonslafaçondontles organisationsfonctionnent enleur fournissant desproduitsetdesservicesqui connectent lesmondes physiqueetdigital. Notre approche répondauxquestions : «quoi», «qui »et« pourquoi».
Quatres ecteur ss on tp articulièremen ts tr at égiques enmatièredetransformationdigitale :l’agriculture,la construction,lestransportset l ag éolocalis at ion.En agriculture, Trimble,pionnierde l’agriculturedeprécision,proposedestechnologies permettantune réductiondescoûtsetdesimpactsenvironnementauxainsi qu’u neamélior at iondu re ndement.Enconstruction, grâce àunetechnologie avancéedelaconception àla construction, l’exploitationetlamaintenance,nouspermettons la réalisationd’infrastructuresdurablesetamélioronslesdélaisdelivraisondesprojets.Entransport, notretechnologiepermetdecapturerdesdonnéessur toutelachaîneetd’analysercesdonnées induisantde
Laquatrième révolutionindustrielle offre auxafricains l’opportunitédemettreenavant leursavoir-faire,de valoriser l’énormepotentiel ducontinentetdepermettreainsi latransformationdigitalede l’Afrique.
meilleuresprévisionsetdesdécisionsplusintelligentes. Quantà lagéolocalisation,ilestimpossible d’envisager unetransformationdigitalesanslesoutilsdepositionnementetdenavigationdontTrimbleestla référence.
Latransformationdigitalede l’Afriquen’estdoncpas qu’unrêvealors?
Certainementpas.Laquatrième révolutionindustrielle offreauxafricains l’opportunitédemettreenavant leur savoir- faire,devaloriser l’énorm epotentie ld ucontinentetdepermettreainsilatransformationdigitalede l’Afrique. Icietlàsurlecontinentdes «Silicon Valley» se créent,desgouvernementsdéveloppentdesstratégies digitales,desentreprises s’arrime nt auxtechnologies numériques,etdesjeunes font preuved’ingéniosité.Des élémentscomme l’intelligenceartificielle,larobotiqueou l’Internet desobjetsnesontplusdesconceptsétrangers en Afrique. C’est avecplaisirquenousaccompagnons cesacteursencollaborantaveceuxetenleurpermettantd’accéderauxoutilstechnologiqueslespluspointus. Fortdetoutcela,jesuistrèsoptimistequantà une véritabletransformationdigitalede l’Afrique.
LeSénégal,nouveleldorado desdéveloppeurs?
Lepaysa vu lenombredeprogrammeursaugmenter plus vite quepartoutailleurs surle continent.Maisunepartie d’entreeuxchoisit l’exil, faute d’opportunités.
Selon Jo bs No w Af rica Coalition,ilfaudraitcréer 15millionsd’emploispar ansur le continent jusqu’en 2025pour réparer le s dégâts occasionnés parlapandémie Les 40ONG africaine s quecegroup e detravail rassembleinvitent les États à miser surledéveloppementdel’économie numérique.
Pourdeplusenplusde je une s Africains, la programmationinformatiqueapparaîtcommeunmétier d’avenir, etles chiffres leurdonnent raison. Selonlecabinetdeconseil Accenture, dontletravail a été publié par Googleenmars,ondénombrait
716 000développeurs enAfriqueen 2021, unchiffre enaugmentationde 3,8% sur unan.
Un secteursurlequelmisentaussi les investisseurs,commelemontrent les différentes levées defondsopérées pourlaplateformeAndela,devenue une licorne en 2021, et dont le premier modèled’affaires visait à fournirdes développeurs auxentreprises.
Sansgrandesurprise, les bassinsles plusimportants sonten Afrique du Sud(121000 développeurs),en Égypte, auNigeria(89 000chacun),au Kenya (60 000)etau Maroc (50000). Mais c’est au Sénégalquecevivier augmente leplusvite: l’étude recense
10000codeur s profe ss ionnelsau paysdela Teranga en2021, soitun bondde 7, 5% parrappor tà 2020, contre6% auNigeria,au Maroc ouen Éthiopie. À tel pointquel’étudeplace lepaysd’Afrique de l’Ouest parmi les puissances« émergentes » ducodeen Afrique.
Dynamisme
Cette positionnesurprendpas Léger Djiba,initiateur de « La nuitducode», organisée à Dakar tousles ans depuis 2011, etcoordinateurdel’Africa Dotnet Developers Group (A2DG), unecommunauté panafricainedeformation des technologies Microsoft. « Le
Sénégal a toujours bénéficiédela crèmede la crèmede l’enseignement supérieurenAfrique. L’unive rsité Cheikh-Anta-Diopoul’Écolesupérieure polytechnique(ESP)attirent toute l’Afriquefrancophone.»À cela s’ajoutentdes communautés numérique s très dynamique s depuis le s anné es 20 10,« commel’A2D G ou encore leLinuxUserGroup(LUG), piloté par l’influenceurdulogiciel libre Genova, oudes groupes autour delogiciels telsqueDrupal, oude langages deprogrammation telsque Java »,énumère Léger Djiba.
Malgré ce dynamisme, lademande endéveloppeur s profe ss ionnels a commencé à dépas se r l’offre au milieudeladernière décennie La grognedes entreprisessénégalaises a connu son apogée en décembre 2015, auSaloninternationaldes professionnels del’économienumérique(Sipen) deDakar, oùle s chefsd’entrepris e onttapé du poingsurlatable, se plaignantdene pouvoir attirerassez de spécialistes enprogrammation informatique, conditionsinequanon pour restercompétitif.
Initiativesprivées
Le gouvernement a semblé avoircomprislemessage puisqu’il a lancé, en 2016, leplan Sénégalnumérique2025 (SN2025),promettantd’yconsacrer près de 1,7milliardd’euros L’unde ses axes consiste à créer des« filières deformationsurle s te chnol og ie s émergent es [BigData,cloud,IA , IoT]». Depuis,plusieurs initiatives privées ont renforcé l’offre deformationdanslepays.En2017, Sonatel,
filialed’Orang e etpremieropérateurde télécomsdupays, a d’abord lancé SonatelAcademy, une école decodegratuite enpartenariat avec l’organismefrançaisSimplon, « pour appuyer la politiquedel’État sénégalaisdansl’insertiondes jeunes grâce aunumérique»,indique Baye Niass, son responsable.
En2020, danslesillag e de so n entrée aucapitaldel’opérateur sénégalaisTigo, devenue Free, lemilliardaire françaisXavierNielimplantait à Dakarunesuccursaledel’École 42 sur lemodèleducampusinformatique gratuitetouvert à tous,inauguréà Parisen2013.
Une ouverture suivie, unanplus tard,parcelledel’ICTAcademy, sponsorisée, au seindel’Institutsupérieur d’informatique (ISI),parl’équipementierchinoisHuawei qui avaitdéjàcréé en2018Huawei ICT Competition,un concours annuel pourles étudiants eninformatique sénégalais.Enfin, en avrildernier, NicolasPoussielgue, ex-attaché sc ientifiqueduministère françaisdesAffaires étrangères, a inaugur é leDakarInstitut e of Technology, une écolequiformeaux te chnologie s d’intelligenceartificielle. Mêmeles écoles decommerce s’ymettent.Enmars,l’Institutafricaindemanagement a inauguréson Innovation Center, qui va rapidement proposer des initiationsaucode
Ce tt e dy namique ve rt ueus e confor te le s entrepris es te chn ologique s internationales,déjànombreus es – Oran ge , Fr ee , Huawe i, Atos, Google, Microsoft–, à investir localement, etparticipeà l’arrivée de
nouvellespépites comme la start-up américaine Wave. Plusieurs jeune s pousses localesont égalementprofité deces formations,comme Digital Nisa, Sendawal, Yo onbiouencore EDMG, dontles fondateurs sontpassés parla Sonatel Academy.
Fuitedescerveaux
Selon uneétude delaplate -forme panafricainededéveloppeurs Tunga, le Sénégal seraitle 4e pays africain enmatière dedépenses logicielles.
« L’innovation est dans l’ADN sénégalais, etledéveloppementdelaformationaucodeprend beaucoupmieux à Dakar qu’à Abidjan»,analyse Léger Djiba,l’undes quatre ambassadeurs deMicrosoftenAfriquedel’Ouest.
Néanmoins,ces jeunes talentsne parviennentpas toujoursà s’insérer surlemarchélocal.AmadouDaffe, initiateurdefeu Coder s forAfrica au Sénégal, s’est installéenÉthiopie pourlancer Gebeya, unconcurrent à Andela.Etsil’onencroitles chiffres avancés par Tunga,le Sénégal est le paysafricainquiexporte leplusde développeurs.
L’éc ar t tropimportan t entre le s salaires etlecoût delavie explique cette fuite des cer veaux, dueaussi à unmanqued’accompagnement post-formation,argue BounaKane, présidentdeSimplonAfrique.« Les jeune s quenousformonsont tous des projets concrets. Maisquiprend le relais pourles incuber? Pourles financer ? Je peux vouslister aumoins unedizainedeprojets quiontdûêtre abandonnés simplementparcequ’ils n’ont pas trouvé de financement. »
Co nser ve r ses dé ve loppeur s et les aider à faire fructifierleurs idées constitueunnouveaudéfi pourle Sénégaletconditionneragrandement la réussite duStart-upAct,lancé à la finde2019.
« Lesjeunesquenous formons onttousdes projets concrets.Maisqui prendlerelais pourles incuber, lesfinancer?»
Lacybersécurité, uneurgenceafricaine
Ledéploiementdestechnologiesnumériques enAfriquea connuune croissancefulguranteces vingtdernières années. Le tauxde pénétration d’internet, qui était de moinsde 1%delapopulationdans lesannées 2000 selonla Banque mondiale,atteintdésormais 43,2 % dont 25 %d’utilisateursconnectés touslesjours(Internet WorldStats, 2021). Unehausse quinecesse de se confirmerpuisque,entre octobre2018 et avril 2019, plus de 9millionsd’individusontobtenu unaccèsàinternet pourlapremière fois.
Cetteévolution s’estégalement accompagnéed’undéveloppementdesplateformesenligne (phénomèneconnu souslenomde «plateformisationdel’économie»), avec uneimportancecroissante dutraitementdes données numériques. Aujourd’hui,denombreux pansdel’économieafricainesont dépendantsdeces technologies pour s’assurerd’undéveloppementoptimal. Lesgrandes entreprises elles-mêmes,ayant recours au télétravail,utilisentdes chaînes d’approvisionnementet d’infrastructures réseauinternes exposées àdenombreuxrisquesen matièredesécurité.
Cetterévolution exigedoncune maturitéenmatièredecybersécuritéàlahauteurdesmenacesqu’elle
engendre. Malheureusement,les standardsenmatièredesécurité ne sontpasencoregénéralisés enAfrique:90%des entreprises ducontinentnedisposentpas deprotocoles de cybersécurité suffisants, selonl’évaluation2021 descybermenacesenAfrique réalisée parInterpol.Or,dansle casspécifiquedesorganisationset desinfrastructurescritiques,un incident peutprovoquerde sérieux voired’irréversiblesdégâts.
L’absencedemesures concrètes aégalement unimpactfinancier En2016, la cybercriminalitéacoûté
juillet2021,uneattaqueciblant l’AfriqueduSud aconduit àla fermeturedequatredeses principaux ports,alorsquelepays peine encoreàseremettre desconséquencesdelapandémie.Unaperçu dece àquoi nouspourrionsdevoir faireface àl’avenir…
Mobiliserl’intelligence collective Lescyberattaquesn’épargnent personne, etleursauteursnefont aucunedistinctiondetaille,de secteuroudelocalisation géographique.Les cybercriminelsciblent lesservicesles plusexposés dans lesgrandes entreprises etutilisent volontierslavulnérabilitéd’une branche pourprendrelecontrôle del’ensembledu réseau.Par conséquentil estdésormaiscrucial d’adopterune approcheholistique dela cybersécuritéet de fonctionnercollectivement.
36millionsdedollarsàl’économie kényane,573 millions àl’Afriquedu Sudet500millionsauNigeria. Bâtir un écosystème sécuriséàl’ère dela numérisationd’unmonde stratégique,critiqueet sensible estdonc uneprioritémajeurepourlesÉtats africains.
La criseliéeauCovid-19aaccru leproblème,avecunnet regain desactivités cybercriminelles.En
Des comités spécialisés réunissantl’ensembledesdépartements devraientêtreformésdansles entreprises afinde pouvoirdiscuter desquestionsdecybersécurité. Ce,dansunenvironnement confidentieletsousladirection d’une personnesuffisamment qualifiée. C’estdéjàlecasdansde nombreuxconseilsd’administrationenEurope et auxÉtats-Unis, etl’impactpositifsurla relation entreles conseilsd’administration etlesresponsablesdelasécurité
Il fautadopterune approcheholistique duphénomène et fonctionneren réseau.FranckKié Président deCiberobs NathalieKienga Vice -présidente deCiberobs
des systèmes d’information est tangible.À tel pointque, selonle cabinetd’études Gartner, 40 % des conseilsd’administrationdansces régionsaurontuncomité spécialementdévolu à la cybersécurité supervisé parunmembre qualifié duconseild’ici à 2025, contre moinsde10 % aujourd’hui.
Il est surtoutcrucialde poursuivre ledésenclavage de la cybersécurité en renforçantnon seulementla collaborationentre les cœurs de métiers,mais aussilepartage d’informationsparaire d’expertise et par zone géographique. Ainsi,il est pertinentquedes experts évoluant dansdivers contextes géographiques etmaîtrisantdes sujets liés à lafinance, aux télécommunicationsouencore auxinfrastructures puissent se réunir etpartagerleurs problématiques etleurs solutions
vis-à-visdela cybercriminalité. En mobilisantl’intelligencecollective professionnelle etenconfrontant les situationsetles différents points devue, nous seronsenmesure de protéger uneplusgrandeaire de vulnérabilité.
Initiativesmultisectorielles À cetitre, l’existenced’initiatives multisectoriellesportées parles grandes entreprises etles gouvernements est importante, afindefaire progresserla réflexionsurces sujets touten structurantl’écosystème économiqueafricainautourdes questionsde sécurité del’information. C’est l’unedes vocationsdu CyberAfrica Forum2022,qui se tiendrales9 et 10 mai à Abidjan, organisé par Ciberobs– MakeAfrica Safe et JeuneAfrique MediaGroup. Plusde300acteurs etdécideurs de
la cybersécurité et de laconfiance numériqueenAfrique(dont les dirigeants deHuawei,d’Ecobanket d’Orange)débattront des problématiquesliées à la « souveraineté numériqueet à laprotectiondes données » ainsi qu’à l’ensembledes enjeux majeurs, actuelsetfuturs,auxquelsl’Afrique doitfaire face Avec un objectif : favoriserledéveloppement d’une cybersécurité solideau service
d’uneinnovation durable
« Digitaliser sansprotéger, c’est dangereux »,aime à dire leministre ivoiriendel’Économie numérique, Roger Adom.Or, pourprotéger, ilnousfaut dialoguer, réfléchir et agirensemble. C’est ainsiquenous pourronsfaire face à la menacede cybercriminelsqui,eux, n’hésitent pas à collaboreret à s’associer pour parvenirà leurs fins.
Dossier Banques
OthmanBenjelloun, l’indéracinable?
Son goûtdu mystère n’a d’égalquesasoifdedéveloppement.À91ans, lepatriarchedelabanquemarocaine n’envisagepasdeprendresa retraite, maislaquestiondesasuccession revient avec insistance.
BILALMOUSJID, AVEC AURÉLIEM’BIDAI«l oublie son âge. C’est une informationqu’ilnefaut pasluirappeler»,confie d’emblé e unlieutenan t d’Othman Benjelloun. À 91ans,le deuxièmehommeleplusrichedu Maroc, selon Forbes, continuedeprésiderauxdestinées dugroupe Bank ofAfrica(B OA , ex-BMCE BOA),qui adévoilé à lafindemars de solides performances autitre de2021.
Avec un ré sultatnetdequelque 2 milliardsdedirhams(188millions d’euros),encroissancede47 % par rapportà 2020, son groupe se targue mêmed’un « nive au record jamais atteint » s’agissant des résultats hors filiales, qui ont représenté 1,5 milliard en2021.
Le nomde BankofAfrica a récemmentété associé à un scandale : une enquête pourfraudeetfalsification dedocumen ts bancair es da ns le cadre del’affaire Ba bo urSghir, ce député accusé d’escroquerieviades emprunt s etde s facilité s decais se pour30millionsd’euros.
Maislabanqueentendbien poursuivre sur sa lancée. Capa d’ailleurs été missurle développement dans le royaumeetenAfriquesubsaharienne
lors delaprésentationdes résultats. Deuxemprunts obligataires doivent servirces ambitions : l’und’unmontantde 1 milliar d dedirhamspar appelpublicà l’épargne, l’autre par « émission inédite» d’un socialbond pour500millionsdedirhams.
« Othman Benjelloun a toujours été résolument tourné vers le futur.Il se projette en2030, 2050 »,évoq ue l’ancien conseiller royal Mohamed Kabbaj, quisiè ge auconseild’administrationde BOA entant qu’administrateu r indépendant, po ur illustrercequianimelemagnat marocain.
L’année 2022devaitdoncdémarrer sousle s meilleurs auspice s pourle troisièmegroupe bancaire du Maroc et po ur sa figur e tutélair e. C’ét ait comp te r sa nsle s rumeur s, pe rs istantes, autourdelasuccessiondece dernier. Conjugué à l’âge de son PDG, lecaractère stratégiquedelabanque alimente en effet, depuis plusieurs se maines,le s sp éc ulationssurle devenirdu groupe.
Successionpatrimoniale
Des sp éculationsamplifiées parla ré cent e fusiondedeux hol d in gs
familiaux(FinanceCometHBM) pour donnernaissanceàO Capital Group, do té d’un c ap i talde 1 milliar d de dirhamsetqui regroupe, endehors de labanque, les activités delafamille Benjelloundansles secteurs des télécoms, des transports, du tourisme, de l’agriculture etdelacommunication.
Qu e fallait-il vo irderriè re cet te manœuvr e? D’autantquenul n’a jamaisdouté dufaitqueles héritiers dumilliardaire n’étaientpas voués à prendr e le s rê ne s delabanque, navire amiraldel’empire Benjelloun. L’épouse dupatriarche, Leila Mezian Be njelloun,qui es tà la tête de la Fondation BMCE Bank, œuvre dans le s activit és caritati ve s.Safille , Do unia, es t pr od uctricedefilms documentaires etpublicitaires, tandisque son fils, Kamal, est anthropologuedeformationettravailledansle domaine del’environnement.
Maisenplaçant sa femme et ses enfant s commecoactionnai re s duholdingde tête del’empir e Be njellou n– issudelafusiondu Holding Me zian Be njellounetde FinanceCom – enmai2021, lenatifde Fèsa bel etbienachevé sa succession patrimoniale.
Pourcequi est delabanque, aucun projet n’a été annoncé officiellement,nidu côté de BOA nidecelui d’Ot hman Be njellounlui-même . Un sujet jugé« secondaire» parun ancienassociédel’hommed’affaires, l’avenirdel’institutionfinancière étantassuré. « La structure dugroupe est construite de telle sorte qu’en cas dedécè s d’Othman Benjelloun ses héritiers gardentlecontrôlesur BOA, à travers O Capital »,explique-t-il.
Qui piloterait labanqueencasde disparitiondupatriarche?Eneffet, auxcôté s delafamille Benjelloun, qui détient 35,5 % du capital [8,02% direc tement à travers O Ca pitalet 27,47% viala Royalemarocained’assurance (RMA) etla So ciété financièr e decréd itdu Ma ghreb, autr e filialeduholding], plusieurs actionnairespourraient rebattre les cartes.
Nouvellestratégie
Au 31 décembre 2020, ontrouve ainsi au tourdetabledugroupe bancaire marocaindes institutionnelscomme lebritanniqueCD C Group(devenu BritishInternationalInve st men t; 5,38%),la Caisse dedépôt et de gestionmar oc aine(C DG ; 8, 32%),le françai s Ba nquefédérative Créd it Mutuel-CIC(24,56%),legroupe d’assuranceetdeprévoyancemarocain MAMDA- MCM A (5,0 1 %),le so lde étantconstitué duflottant etd’une petite participation du personnel.
Ce n’es t po urtantpas un sc énariodechangementdurappor t de s forces dans l’actionnariatqui semble
privilégié. Benjelloun, qui cultive un certain goût pour le secretautourde sa personneetde sonindissociable « business »,l’a concédé à demi-mot danslapresse localeilyaquelques se maine s: ledévoilementd’une nouvelle stratégie pourl’ancienne Ba nquema ro cainedu commerce extérieur – fondé e en 1959 so usle gouvernementAbdellahIbrahimet qui a rejointen 1995 l’empire d’Othman Benjelloun – està espérer pour septembre.Une stratégieélaborée depuisplusd’unan avec lecabinet deconseil McKinsey.
Enattendant, Othman Benjelloun place ses cavaliers danslabanque. Discrètementinstalléennovembre
Driss Benjelloun – etla gestion des risques,dirigée par Khalid Laabi.
Amine Bo uabid,autr e vis ag e connudugroup e, DG de Ba nkof Africa, a ét é nomm éà la tête du pô leAfriqu e (quicomprend BOA Afrique, ainsique LaCongolaise de Banque etla Banque dedéveloppementdu Ma li).Enfin,Khalid Nasr es t re sponsabledu pô le Ba nque Maro c, que dirige Omar Tazi,etdu pô le re couvrementetautr es missionssp éc iales,dirig é parMfadel ElHalaissi(actuellement endétentiondanslecad re d’une a ffair e d’escro querie etdefalsificationde documentsbancaires). De soncôté, Brahim Benjelloun-Touimiconserve le s fonctionsd’administrateurdir ec te ur gé néra l dansleno uv el organigramme.
Expansionsubsaharienne
La créationdes deux pôle s Afrique et Ba nque Ma ro c corr espo nd à la vo lont é d’Ot hman Be njelloun de st ructurer so n group e dans la course ausudduSaharaface à ses principauxconcurrents marocains etde se renforcerdansle royaume Au jo urd’hui,premierinve st is se ur institutionnelau Maroc, BOA est présentdans 20paysafricains endehors du Maroc mais aussi enEurope, en Asieetau Canada, avec 6,6 millions declients etprès de 2000 agence s physiques.
Et, pourl’un des pionniers del’expansion subsahariennedes banques marocaines, l’Afriquefaitpartiede l’avenir Du moinsdeceluide son groupe. « Je me souviendrai toujours d’uneconve rsa tion av ec Ot hman Benjellounen2007: “En 2030ouen 2040, medisait-il, je voudrais être pr ése ntdans50paysafricains” », raconte un proche du PDG.
dernier, lenou ve l état-majordu group e lais se entrevoirle s grands axes de sa future stratégie. Rattachés auprésidentviaun « comité présidentiel »,trois pôles chapeautés par troisdirec teur s exécutifsdistinc ts ontété créés. L’ancien wali Mounir Chraibi,qui a rejointlabanqueen 2010, devient direc teurde s opérationsetpilote,à cetitre, les activités financières dugroupe– dirigées par
Apr ès av oir je té so n dévoluen 2008surlemalien BOA Group, présentdepuis 1982dans plusieurs pays d’Afrique sub sa harienne, Ot hman Be njelloun a rapidementétendu l’empreintede songroupebancaire enAfriquedel’Ouest (Côte d’Ivoire, Burkina Fa so, Bé nin, Ma li,Niger, Sénégal, Togo etGhana), en Afrique del’Est (Rwanda, Ouganda, Kenya, Tanzanie, Djibouti),enAfriquecentrale(RDC)etenAfriqueau st rale (Madagascar).En2021 , plusde
Lemilliardaireveut laisser sa marquedans l’histoireduroyaume.Il a ainsi associé sa banque à uneusine devaccins.HASSAN OU AZZANI POUR JA
40 % du ré sultatnetdugroup e provenaient ducontinent.
La dynamique devrait s’accélérer. Selonnosinformations,la stratégie encours depréparationvis eà renforcer BOA enAfriquedel’Oues t, enparallèled’un re déploiement à l’E st , vo ireà ciblerdenouve lle s acquisitions
Enattendant, le milliardaire s’atte lle à unautr e de ses mo te ur s: lais se r sa ma rq uedansl’his to ir e du royaume. Othman Benjelloun a ainsi récemment associé sa banque, danslecontex te de lapandémi e, à l’usinedefabricationde va ccins don t laconstruction a ét é lan cé e
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par Mohammed VIaumoisdejanvier à Benslimane, dansla région de Casablanca.
« Il es t attiré parle s grandsdestins,le s grandsprojets,le s grande s idées », remarque Mohamed Kabbaj. Toutefois,lesuccès n’est pas toujours au rendez-vous.En témoigne la cité Mohammed-VI-Tanger Tech,unprojet annoncéen2016 commelafuture Shanghaidu Maro c, devantabriter 200usines pouruninvestissement de10milliardsdedollars etqui n’est toujours pas sorti de terre.
Enconstructionsurlari ve du Bouregregà Salédepuis2018, la tour Mohammed-VI est unautre exemple
deces projets ambitieux portés par Benjelloun. Haute de 250 mètres et de55étages, labâtisse financée par labanque doit finalementêtre achevée cette année, malgré unenchaînementdedéboires.
« Projetcoûteux», « foliedes grandeur s »… Le s critique s négati ve s so ntnombreus es surceprojetde « plus grande tourd’Afrique »,très éloignéducœurdemétier de Bank ofAfrica. Ma isle s proche s del’indé boulonnablefinancierle re connaissent :« La tour Mohammed-VI, qu’on le veuille ounon, re sterade s siècle s apr ès lamor t d’ Ot hman Benjelloun. »
ISS OUF SANOGO/AFP Lesbureauxde BOA àAbidjan.CONCURRENCE
Batailleserrée enAfriquede l’Ouest
BCP, Attijariwafa,BOA… Lanetteprogression desbanquesmarocainesdanslazone Uemoa faitpeser surellesdes contraintes pluslourdes,dansun contexte de compétitionexacerbée.
BankofAfrica(B OA , ex-BMCE BankofAfrica) partagera avec le s inve stisseurs dela Bourse régionaledes valeurs mobilières (BRVM) d’Abidjanle s 66,3millions d’euros dedividendes dégagés par ses filiales locale s (Burkina Faso, Bénin, Côte d’Ivoire, Mali,Nigeret Sénégal), s’est ré jo uiAmine Bo uabid,dir ec te ur généralchargé des filiales africaines dugroupe marocain,audébutd’avril
Cette générosité envers les acteurs boursiers locaux sera-t-elleun rempar t en c asdefutu rs cou ps dur s, quandon sait qu’«être coté en Afrique constitueuneprotection pourles multinationales »,commeaime à lerappeler Edoh Kossi Amenounve, lepatron delaBRVM ? Oupe rm ettra-t-e lle à BOA delever plusfacilement,si besoin,les ressources nécessaires sur unmarchéfinancierlocalbiendisposé à son égard? Mystère.
Quoiqu’ilen soit,cette distribution dedividendes enAfriquedel’Ouest francophone(+21 % parrappor tà 2020)traduitlenet regaindeforme de BOA, dontle bénéficenetpart du groupe tiré de ses 18implantations sub saharienne s (dontunbureauà Addis-Abeba) a crû de60 %, s’établissant à 105,3 millionsd’euros en2021, après avoir reculéde4,6 % l’année précédente enraisondelacrise liéeà la pandémiede Covid-19.
Ou tr e sa for te impl antationen AfriquecentraleetenAfriquede l’Est, BOA marqueainsi sa différence avec ses consœurs Banquecentrale populaire (BCP)et Attijariwafa Bank (A TW ),don t quasimen t aucun e filiale n’es t co té eà Abidjan. Un e exception–la Société ivoiriennede banque(SIB) – confirme cette règle : sa présenceen Bourse a été décidée parle gouvernementduprésident Alassane Ouattara,qui, à lami-2016, avait décidé de céder en Bourse 20 % de s par ts del’État,conser vant 5 % decapitalpublic, contre 75 %pourle groupe Attijariwafa Bank
À l’instardecequ’il s’est passépour BOA, l’activité ausudduSaharade
la BCPetd’ATW aconnuunrebond en2021.Les revenusafricains(hors Maro c)d’AT Wontlégèrementprogressé,s’élevant à8,27milliardsde dirhams (781 millionsd’euros,+2,5 %), pourun résultatnetpartdugroupe (RNPG) de 1,548milliarddedirhams (+24%), portéparle refluxdesprovisionssurcréances.
BC Pavus onchiffr ed ’a ffair es sub sa harienprog re ss erde 1,7% ,à 4,97 milliardsdedirhams. SonRNPG bondit à687 millionsdedirhams.Il avaitchutéà 192millionsen2020.
Importancesystémique
«L es st rat ég ie sp anafrica in es de s banque sm ar oc aine sl euroffrent uneplusgrandediversificationdes reve nus[s es filiale sa fricaine sont contribué pour environlamoitiédes revenusconsolidésdeBOA en 2021] etde so pportunités decrois sa nce plusimportantes »,explique Jamal El Mellali,analyste chezFitch Ratings, quirappellequela rentabilitéd es filiales d’Afriquesubsaharienne aété moins affectéeparlapandémieque celledesétablissementssisau Maroc. «T outefois,le se nv ironnement s
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opérationnelsdespaysd’Afriquesubsaharienneprésententunrisqueplus élevéetpèsentsurlesévaluationsde créditautonomesdeces banques», nuancel’analyste.
La netteprogressiondesbanques marocainesausudduSaharafait peser surellesdes contraintes pluslourdes Dansla zone Uemoa, BCP, BOAetATW sont, avecEcobank,Oragroupet Manzi Finances (NSIA),trois dessixétablissementsbancaires d’importancesystémique(EBIS)identifiésparla BCEAO. Leursfilialesindividuellesontle statut d’EBISdanssixdes huitpaysdela zone,à l’exceptionduBurkinaetdu Togo.Unedéfaillancedecesbanques pouvant« mettreenpérillesystème
financieretl’activité économique», cesétablissementssont soumis àune surchargede1pointsurleratiode solvabilité, ce quimobiliseencoreplusde fondspropres.Enraisondelapandémie,l’applicationdeceratiode solvabilitéminimumde12,5 %aété repoussée de2021 à2023. En2020,les banques concernées affichaientenmoyenneun ratiode 12,7 %…
Parailleurs,le spar ts demarché sontdeplusenplusdisputée s.En 2010,les banquesaujourd’huidans legirondes troisleadersmarocains représentaientenviron27 %des actifs bancaires del’Uemoa.En2020,cette partn’étaitplusquede 23,7 %, selonles chiffresdelaBCEAO. Le totaldebilan del’ensembledesbanquesdel’espace Ue moa ac ependanttriplédurant cettepériode,atteignant72,7milliards d’euros.
Entre-temps,un acteurlocal, Coris Bank ,duBurkinab èIdrissa Nass a, s’es tg lis sé dansle to p5r ég ional, devançant ATW(6e)etprécédant BOA (3e)etBCP (4e). L’entrepreneurouagalaisestégalementcandidatà la reprise d’Oragroup(8e). La dynamiqueauraitellechangé decamp?
FILIALESENAFRIQUEDESTROISGRANDES
AttijariwafaBank(ATW)
Banquecentralepopulaire(BCP)
Bankof AfricaGroup(BOA)
Paysoùles 3banquessontprésentes
Produitnetbancaire2021 (eneuros)
Produitnetbancairegroupe
Produitnetbancaire Afrique(horsMaroc)
Attijariwafa
781,4millions
Banquecentralepopulaire
470millions
Bankof AfricaGroup
604millions
1,38milliard
Sources :Résultats annuels, JeuneAfrique.
2,3milliards
1,9milliard
Résultatdeces stratégies :une diversificationdes revenusetdavantage d’opportunitésde croissance.
Ade Ayeyemi
Ecobank
Àquelquesmoisde céderles rênes d’ungroupeprésentdans33paysdu continent, leNigérian revientsurquatredécennies d’activitéfinancière. Et formuleses prédictionspour l’avenir.
Àpr ès de60ans,Ade Ayeyemi est unhomme apaisé mais toujours bien arrimé à son siège, d’où ilentend « délivrerlemeilleur pour lebiendel’organisation». À lafinde cette année, leNigérianraccrochera les gants d’unelonguecarrière dans labanque, dont plusdes trois quarts passés àCitibank.Entréà Ecobank TransnationalIncor po rat ed (ET I) lor s d’une pé riodemouve mentée, après lacris e de gouvernancequi a occasionnéune vaguededéparts à la tête del’institutionen2015, il a œuvréà l’assainissement dubilandu principal contributeur de revenusdu groupe, Ecobank Nigeria,mais égalementenduré lacrise liée au Covid-19… Pourtant,ledirigeant, réputé pour son styleascétique, qui a les ratios financier s dugroup e pour bous sole, ne résume pas son parcoursà la tête du holdingbancaire panafricain à une succ es siondedifficultés . Bienau contraire
Et c’est fort de résultats solidespour 2021, avec un revenunetde 1,8 milliard dedollars (+ 5 %)etun bénéfice avantimpôts de 478millions dedollars (+174 %),queledirigeant s’attardesurles prochains défis que son « industrie » va devoir affronter pour
avancer vers uncontinentplusindépendant, plusinclusifetquiaurasu prendre levirage numérique
Pour JA , Ade Ayeyemi se pr êt e aussi à l’exercice dela rétrospective. Regardant dansle rétroviseur,à travers les sept années aucours desquelles il a dirigé lepremiergroupe bancaire d’Afriquedel’Ouest et ses trente-cinq années decarrière, il revisite quatre décennies definancesurlecontinent.
JeuneAfrique : Vous venezde présenter vos derniers résultats annuelsentant que directeur général d’Ecobankauxactionnaires. Quel est votre sentiment surletravailaccomplices derniersmois parlegroupe ?
Ade Ayeyemi : Je suistrès fierde notre performance, entantqu’entreprise, en2021. Nous avonsété en mesure desurmonterle s ob stacle s delapandémie, le s défisauxquels no s clien ts etla soc iét é dans so n ensembleontété confrontés
No us avonsenr eg istré le s meilleurs résultats del’histoire récente du groupe: nos revenusontaugmenté (+ 5 %),nos dépenses ont été maîtrisées (leratiocoût/revenu est retombé au-dessousdes 60%),etlaqualité de notre portefeuille s’est améliorée.
Avec la distribution dedividendes (0,16 centdedollarpar action) pourlapremière foisen cinqans, vousterminez votre mandatsurune bonnenote…
Grâce à notr e assis e financièr e etaux pe rformance s quenous
Legroupea besoind’une personne compétente pourlediriger, maisaussi etsurtoutd’un leaderqui comprennelesévolutions technologiques.
anticip on s po url’avenir, Ec obank
Transcorporated International est en mesure decommencer à verserdes dividendes auxactionnaires. Certes, ilne s’agitpasdenotre plusimportant niveaudedividendes, maisc’est unsignal : Ecobankdispose à présent des moyens de redistribuer ses revenusauxactionnaires
Vous évoquezlasituation de votre capital,comment êtes-vous parvenu à le renforcer ?
AURÉLIEM’BIDA ET NICHOLAS NORBROOK« Entantqu’Africains, notre déterminationdoit resterinflexible »
Enfind’année,Ade Ayeyemimettraun termeàtrente-cinq annéesdecarrière danslabanque.
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Le renforcementducapital est passé par deuxchoses : nousdevions d’abord générerde s bénéfices – ce qu’a fait ETI demanière constante lorsdesderniersexercices.Ensuite, nous avonsobtenuducapitalsurle marchéobligatair e dernièrement, cequi nous a aidésà nous renforcer Ma isle s principaux po ur vo ye ur s decapitalontété nos bénéfices non distribués, à lasuite du retourdela rentabilité.
Lorsque vous avez rejoint Ecobank, en2015, legroupe venait toutjustede traverserune période assez difficile,et laconfiance d’unepartiedes actionnaires était ébranlée. Comment avez-vous réussi àla rétablir ?
Dé jà,parcequenous avançons ensemble Nous poursuivonslemême objectifdepuislacréationd’Ecobank : renforcer l’intégration économique etledéveloppementdel’Afrique Etsinousconnaissonsdes difficultés,nous souffronsensemble Mais au-delàdecetétatd’esprit,legroupea prisdes mesurespourenfinir avec ses problème s– notammentuntravail sur la qualité decertainsactifs présents dansnotre portefeuille. Nous avonsassaininotre bilan Parailleurs,entantqu’institution financière, nous sommes gouvernés parune certaineéthique Nousnous devonsd’être transparents pourgarderlaconfiancedenos actionnaires, denos clients etdenotre personnel. Toutes les organisationsconnaissent, à unmomentou à unautr e, de s périodes difficiles,c’est lavied’une entreprise. L’important est de regarder vers l’avenir. Pour Ecobank, avoir les yeuxrivés sur2025, l’année de nos 40ans, est crucial.
Votre mandat n’est pasécoulé – il vous reste encore l’année 2022 à boucler–,mais,si vous regardez dans le rétroviseur, quel est votre meilleur souvenir en tant que dirigeant dugroupe panafricain Ecobank ?
Les meilleurs moments pourmoi sontceuxoùdes personnessontparvenuesà faire aboutir leurprojetalors qu’elles n’en auraientpaseul’opportunité sans Ecobank . Me viennent à l’es pritdenombreuxexemple s
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du monde de s petites et moyenne s entreprises qui, avec notre appui, ont puaccomplirunprojet, réaliserun objectif, se développer…
Maismonmeilleur souvenirvient duGhana, à Accra,lor sq uenous avonslancénotre applicationmobile. Une commerçante qui vendaitde s bananes sousunarbrea pu réaliser sa
personnelà l’idée que les personnes quinepaient pasleurs dettessontun fardeau pour toute la société, rendant difficilelatransformationdelaviedes habitants decette dernière.
Que voulez-vous dire ?
Il es t importan t qu e le s go uvernements prennentconscienceque, lor sq uele s citoyensnepaientpas leurs dettes,cela limite le potentiel dedéveloppementdel’éc onomie. Parricochet,lacapacité decelle-cià créerdes emplois estamoindrie, et, lorsqueles emploismanquent etque les impôts ne sontpaspayés,cela restreintla politique du gouvernement.
transaction sans échange demonnaie pourlapremière fois. Cette femme est entrée dansleXXIe siècle, enunetransaction,grâce à notre produit. C’est un bel exempled’inclusion financière.
À l’inverse, une mauvaise expérience ?
Vous savez,entant qu’Africains, notr e déterminationdoit re st er inflexible, caril ya toujours des défis sur le continent app elé Afrique. Si vous vousattardeztropsurlesdéfis à relever, alors vous perdezl’opportunité de jouirde s petits moments del’existence Le verreà moitiévide ou à moitié plein est une questionde perspective.
Quel est leprincipaldéfi que le secteur bancaire doit relever rapidement ?
Le plus urgent est laque stionde l’inclusion. C’est-à-dire être capable d’effe ct uerde s paiements, d’avoir accè s aufinancement…Pas seulement pourles PME, mais aussi pour le s particuliers etle s ménages, qui doivent pouvoir accéder à des prêts hypothécaires, auxcar te s decrédit et à tousles instruments dela société moderne
No usdevons y tr avai ller avec la société civile, avec les États,notamment pourfaire évoluerle s mentalités sur lecrédit. Nousdevons nous assurerquenousformon s notr e
Le mot « technologie » revient sanscesse dans les entretiens que nous avons aveclesdivers cadres des télécoms oude labanque qui ont quittéleur poste récemment. Quelle est, selon vous,lacompétence primordiale que devra avoir la personne qui vous succédera ?
Pourêtr e to talementclair : un plandesucce ssion se met enplace à Ecobank. Il est entre les mainsdu conseild’administration,quiprendra la bonne décision le moment venu, d’ici à lafindel’année.
Mais pour vous répondre, je pense quetroisqualitésso ntattendue s : avoirduleadership, être passionnéet posséderune bonnecompréhension des évolutions technologiques.Il est toujours facile de trouver des compétences,mais le groupea besoind’un leader, avec unobjectifetunecapacitéà encourager ses équipes à aller del’avant. Une personnequi prétend occuperde telles responsabilités doit comprendre qu’elle est unélémentde passage dansuneorganisation. Une piècedans un jeu infinidont le rôle est depréparerlasuite.
Et pour vous,comment la suite s’écrira-t-elle, à compterde2023 ?
Être avec ma famille, mes enfants et revenir à ma « première loi»,qui est d’apprendre etd’impacter laconnaissance Celainclutlementorat pour defuturs entrepreneurs, retourner à l’université pour m’instruire mais aussi pourtransmettre.Une cho se est certaine, en revanche : je neferai jamaisde politique !
Lescitoyensquinepaient pas leurs detteslimitent lepotentielde développementde l’économie et lapolitique dugouvernement.
ALLEZÀ LA CONQUÊTE
#CRÉATEURSDAVENIR
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CARRIERES.BOAD .O RG
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BNP PARIBAS
Baldesprétendants àAbidjanetàDakar
Lespoidslourdsdelafinanceouest-africainesontsurles rangspour reprendre lesfilialesivoirienneetsénégalaisedugroupefrançais,quise retireencore unpeu plusdu continent,misantsur l’Europeet l’Asie.
AURÉLIE M’BIDA ET BAUDELAIREMIEUE«nAfrique, nous avons adop té une stratégie ciblé e etnouscontinuons à nous re nforcerlàoùle s carac téristique s du marchécorrespo ndentbien à no s forces etauxconditions souhaitées enmatièrededéveloppementet de maîtrise des risques », expliquait-on ausiège deBNP Paribas,en France, à lafindemars Officiellement, le
premiergroup e bancair e français en termes d’actifs, quia réalis é un bénéficenetde plusde 9,5 milliards d’euros en2021etcompte encore sept implantations enAfrique (Afriquedu Sud,Algérie, Côte d’Ivoire, Namibie, Ma ro c, Sé négalet Bo ts wa na), voit to ujour s lecontinen t commeune comp os ant e de so n« disp os itif international». Ma isle s fait s etla dy namiquedece ss ionsentam ée
depuistroisans disentlecontraire. Commele révélait Africa Business+ à lafindefévrier, BNPParibas a engagé uneopérationdecessionde sa filiale détenue à 54,11 % danslePaysdela teranga : labanque française est sur le po intde ve ndr e ses par ts da ns sa filial e Ba nqu e in te rnationale pourlecommerceetl’industriedu Sénégal(Bicis)àun repreneur pour lemomentnon identifié
MISSIONÉCONOMIQUEETCOMMERCIALE BELGEEN RDC
Rawbank ,s ponso re ngagépourl’ac célér ationdela cr oissanc eé conom ique
Mars 2022 |RAWBANK
Du19au25mars,la RépubliqueDémocratique du Congoaaccueilliladélégationdelamission économique belgeà Kinshasa.Plus de120entrepreneursont étéinvités àdécouvrirlesopportunitésd’investissementdupaysetà échanger avec l’écosystèmededécideurspolitiquesetd’afaires local.
Toutaulongdelasemaine,Rawbank s’estmobilisée pour contribuer àl’objectifdes90entreprises belgesenvisite àKinshasa,afnqu’ellespuissent saisirpleinementlesspécifcités du potentield’affairesqu’ofre laRDC.
Cettevisiteestl’initiativedel’Ambassade Belgeet laConseillèreéconomiqueet commercialedes régionsbruxelloise, famandeet Wallonne.Lorsdesa premièrevisiteofcielle àBruxelles,lePrésidentde la République, FélixAntoine Tshisekedi avaitsoutenu ce projet,qui va danslesensd’unrenforcementdelacoopérationentrelaRDC etla Belgique.
M. Rudi Vervoort, Ministre-Présidentencharge du Développementterritorial,dela Rénovation urbaine, du TourismeetlaPromotiondel’image de Bruxelles conduisaitladélégationqui aété accueillieparle Gouverneurdelavillede Kinshasa, GentinyNgobila.
Lundi21mars,lePremier
Ministre Jean-Michel Sama Lukonde, alancéofciellementles travaux. En sa qualitédesponsordela Semaineéconomiqueet commerciale belgeenRDC,Rawbank aparticipéactivementaux échanges.
LeDirecteur commercial, Etienne Mabunda,estnotammentintervenu lundi lors d’un panel de hautniveauaxésurlaproblématiquede fnancementdesprojetsenRDC. Pendantsonintervention,il adétaillé àun publicd’investisseursles atoutsstratégiques du pays etprésentélesactionsmenéespar Rawbank pour contribuer àl’amélioration du cadred’investissementnational.
Dansunsecondtemps,Rawbank areçu mercredi23marsauseindesonsiègesocial Atriumlesentrepreneursbelgespourunéchange B2B avecsa clientèleafndefavoriserlessynergies commerciales.
Desdiscussionsprometteusessesonttenuesentre desacteurséconomiques dediférentssecteurs tels quel’énergieoule transport.Lesinvitésdela missionéconomiqueet commerciale Belge etla clientèledelaBanqueont,tour àtour, adressédes remerciements àl’institutionbancairepour avoir permisd’initierdesdiscussions prometteuses.
Cettemédiationdemeurel’undespiliers adoptésparRawbankquivise àinnoveret adopteruneapproche avant-gardistedesprojets pourdes fns utilesetproftables àlaRDC.
Quatre semaines plustard,les rumeurs d’uneopérationsimilaire, en Côte d’Ivoire cette fois,ont poussé lecol osse tr ic olor eà pr éc iser ses intentionset à confirmer sa volonté de revendre ses parts dans la Banque internationale pourlecommerceet l’industriedela Côte d’Ivoire (Bicici).
« Le group e BNP Paribasa porté à laconnais sanceduconseil avoir reçudes manifestationsd’intérêtde groupes bancaires internationauxqui pourraientconduireà une évolution de sa participationaucapitaldela Bicic i »,indiqu e unecommunicationduconseild’administrationde lafiliale ivoirienne, datée du 1er avril.
Encoulis ses , deuxvisag es bi en connusdupaysag e financieren Afriquedel’Ouest s’apprêtent à s’affronter pourmettre lamainsurles deuxdernie rs actifsdelabanque française dans la région.
PathéDione, fondateurdugroupe d’assurances Sunu,étudie à lafoisles dossierssénégalaiset ivoirien, selon nos confrères d’Africa Business+, lui quicontrôledéjà 19 % ducapitaldela Bicici. Fondé à lafindes années 1990, Sunu Group s’est considérablement développé, avec uneprésencedans quinze paysd’Afriquesubsaharienne.
Au prem i er se me st re de2021 , il me t taitlama insurune se pt ième filialeafricainedel’allemand Allianz, en Républiquedu Congo, deux ans après avoir conclulerachatdesix d’entre elles. Un regain d’appétit pour legroupe, qui avait,en2018, réalisé sa première incursiondanslabanque avec laprisedecontrôlede Banque populaire pourl’épargne etlecrédit (BPEC)du Togo – rebaptisée depuis Sunu Bank Togo
Trouble-fête
L’autr e figur e panafricaine n’es t autre que Bernard Koné Dossongui, à la tête d’Atlantic FinancialGroup. Toujour s selonlamême source, le septuagénaire, qui a signéun retour surprise dans labanque à lami-2020, comp te pos itionner so n enseigne Banque Atlantique pour reprendre laBicici.
Maislapuis sante Banquenationale d’investissement(BNI) pourrait bien jouerle rôledetrouble-fête, en sepositionnant également pourla reprise decetactif. Au début d’avril,
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lapremière banquepubliquede Côte d’Ivoir e était à la re cherched’un conseiller po ur re mettre uneoffre derachatdelafilialequia dégag é unPNBde 70 millionsd’eur os en 2021 , après l’avoir maintenu à près de68millions en 2020, auplusfort delacrise sanitaire
Le raisonnementdeBNP s’es t faitdemanièr e empirique . Se lo n no s informations,labanqueaurait décidéde se dé se ngagerapr ès la décisiondel’État sé négalaisde réduire ses parts dansl’actionnariat : à lafindedécembre 2020, l’Étatdétenaitprès de 25 % ducapitaldelaBicis contre 42 % lors de sa privatisation partielle en 1991.
À noter queleprojetdecessionde lafiliale sénégalais e, discutéà l’occasiond’uncomité exécutifexcep -
dedollars etsignéparlàmême son re traitdumarchéaméricaindela banquededétailaprès plusdequarante années deprésence.
Surlecontinent , BNPPariba s vientdecéderaugroupe Vista Bank, duBurkinab è SimonTiemtoré, ses filiale s burkinab è (Biciab)etguinéenne(Bicigui) enjuilletdernier. Il ya unan,legroup e bancair e avait revendu ses participationsau Gabon,au Maliet dansles Comores à so n par te nair e ivo irien At lantic Financial Groupde Koné Dossongui. En Tunisie, plusdedeuxansont été nécessaires pourfinaliserlacession,entamée en2019, delamajorité decontrôlede sa filiale Unionbancaire pourle commerce etl’industrie (UBCI)autunisien Carte.
MaintienauMaghreb
Au jo urd’hui, po ur labanquede détail(les implantationsenAfrique australeétant ré servée sà l’activité de personalfinance ),le s fo rc es de BNPne sontdoncplusconcentrées qu’en Afriquedu Nord et en Afrique del’Ouest– pourle Sénégaletla Côte d’Ivoire.
tionnel à lafindefévrier, s’inscritpar ailleur s dansla stratégiede re centrage dugroupe.
Sixièmebanquedu Sé négalen to talaubilan,laBicis a enregistré unpr od uitnetbancair e (PNB)de 52millionsd’euros l’année dernière, soit 3,5 fois moindre que celui dela premièrefilialeafricainedugroupe (l’AfriqueduSud). La Bi cis re st e lamoins pe rformant e de s deux dernièr es fili ale s oue st-africaine s deBNPpuisquelaBicici a ré alis é 70 millionsd’euros de PNB en 2021.
« Le s indice s du re centrag e de l’activité dugroup e se multiplient ce s dernier s mois»,confieà JA un cadre africaindelabanque qui souhaite conserver l’anonymat. « Celane concerne pasuniquementl’Afrique, alor s quelegroup e so uhait e se concentrersurl’Europ e etl’Asie», poursuit-il,rappelantla ligne directriceduplan stratégique2020 -2025 delabanquefrançais e. À lafinde décembr e, BNPParibas a eneffet cédé sa banque américaine Bankof the We st pourplusde 16 milliards
Maislacure d’amincissement du portefeuille se précise. « BNPParibas souhaite rappelerque son implantationenAfriquefaitpartiede son dispositifinternationaletqu’ilcontinue à accompagner ses clientsà travers ses ba n qu es dedétailau Ma ro c et enAlgérie , et,pluslargement,la grandeclientèlecorporate etinstitutionnellesurlecontinent», souligne aupr ès de JA leholdin g bancair e français.
« Mê mesila Cô te d’ Ivoir e etle Sé négal so ntrattaché sà la ré gion Europ e Méditerranée deBNP[tout commele Ma ro c etl’Algérie],la banque est plusprochedes établisse ment s d’Af riqu e du No rd , etle s inve st is se ment s ré alis és da nsce s filiale s leprou ve nt , notamment dansledomaine te chnologique», enchaîneuncadre. De fait,en2021, le Maro c pèse lepluslourd dansla balance,avec unPNBde278millionsd’euros, soitun résultatquatre fois supérieur à celuide la première filialeenAfriquedel’Ouest.
Le plan stratégiquedeBNPParibas arrivant à échéanceen2025, il reste du temps pour voir venir.
Deuxfiguresbien connues delafinance s’apprêtent à en découdre : Pathé Dioneet BernardKonéDossongui.
LesOrangeDigitalCenterssontprésentsen Tunisie,auSénégal,au Cameroun,en Ethiopie,auMali, enCôted’Ivoire,enJordanie,auMaroc,enEgypte,enSierraLeone,auBurkina Faso, àMadagascar, enGuinéeConakry,auLibériaetprochainementenRépubliqueDémocratiqueduCongo,au Botswana,enRépubliqueCentrafricaineetenGuinéeBissau.