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Tribune Afaire Shireen Abou Akleh:Israël, toute honte bue
Pour confirmer leur démarche en faveur d’une gestion souveraine des données de l’État et de leurs concitoyens, les pouvoirs publics créent, dans la foulée, une autorité de protection chapeautée par le régulateur des télécoms. Instituée par une loi adoptée en 2013, qui prévoit notamment l’interdiction de transferts des données personnelles à des États étrangers, celle-ci est par exemple chargée d’autoriser ounon à toute nouvelle entreprise la collecte, la conservation et l’exploitation des donnéespersonnellesdesutilisateurs sur le territoire ivoirien. Enfin, sur le volet sécuritaire, une direction de la police scientifique spécialisée dans les cybercrimes est créée en 2011. Elle est aujourd’hui dirigée par le colonel Guelpétchin Ouattara, ingénieur électronique de formation rompu au code informatique et à l’intelligence artificielle.
Hackeurs reconvertis
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Cet élan politique n’a pas manqué de favoriser l’éclosion d’un écosystème d’acteursdelacybersécuritéconstitué dejeunesentrepreneurs.Cesderniers comptent bien s’imposer comme la référence en matière de prévention des cybercrimes à travers un continent relativement épargné, comparé à l’Amérique ou à l’Asie. Outre DPSE, l’on trouve ainsi à Abidjan le cabinet Diamond Security Consulting, qui rayonne au-delà de la Côte d’Ivoire (Togo, Mali, Niger, Indonésie ou encore Burkina Faso). L’entreprise a été créée en 2012 par Laïcana Coulibaly, un hackeur repenti. « Un jour, je suis allé trop loin, racontet-il. Alors que j’étais au travail, j’ai remarquéunevulnérabilitésurlesite d’une entreprise tierce et ai décidé de le “défacer” [pirater et modifier un site web avec un message précis] », explique-t-il, précisant qu’il a toujours hacké par curiosité et non pour des motivations malveillantes. Pris la main dans le sac par son employeur, qui a fini par le remercier, l’entrepreneuraparlasuitechoisidemettreses compétences au service du renforcement des systèmes de futurs clients. Aujourd’hui, sa société travaille pour de grands noms de la banque, de l’assurance ou des télécoms, et s’ouvre actuellement aux fintech.
À l’instar de plusieurs autres sociétés spécialisées, comme Camenki, d’Ismaël Zaki ou New Digital Africa (ex-NSIA Technologies), d’Ange Kacou Diagou, Diamond Security Consulting propose à la fois de l’audit de vulnérabilité et du conseil, ainsi que de l’accompagnement et de laformationàlacybersécuritéauprès d’institutionsetd’entreprisesprivées. Bien qu’il participe de fait à réduire la dépendance de la Côte d’Ivoire aux acteurs internationaux, cet écosystème – qui compte aussi ses organes de représentation, comme l’Association des correspondants ivoiriens à la protection des données à caractère personnel (AICDP), présidée par Annick Imboua-Niava, avocate au sein du cabinet IKT Law Firm – attire aussi les acteurs extérieurs. « Le dynamisme économique va de pair avec celui du secteur de la cybersécurité,
car chacun a besoin de se protéger », confirme pour sa part Emmanuel Cheriet, directeur général Orange Cyberdefense en Afrique, qui n’exclut pas d’implanter un jour une filiale subsaharienne à Abidjan.
Lors du Cyber Africa Forum, Julien Jean, PDG d’Athena Global Services, distributeur exclusif en France et Afrique francophone des solutions du spécialiste slovaque Eset (526 millions de dollars de chiffre d’affaires), était lui aussi présent pour avancer sur l’implantation à Abidjan d’une future succursale de son groupe. « Nous touchons le Sénégal via notre implantation au Maroc. Abidjan nous permettrait d’aller plus au sud », souffle le dirigeant français.
De son côté, André Biyong veut profiter de la maturité du marché ivoirien pour tester de nouvelles offres. Le vice-président de Cybastion, une société de cybersécurité fondée aux États-Unis par le Camerounais Thierry Wandji, indique vouloir développer l’assurance cybersécurité à Abidjan : « Quand on protège une compagnie, on sait que le risque zéro n’existe pas. Or ce risque résiduel représente des dépenses non préparées que nous pouvons assurer de sorte à couvrir les coûts liés à la gestion et à la sortie de crise ainsi qu’à l’instauration de bonnes pratiques pour le futur », remarque cet ancien spécialiste des fusions-acquisitions, formé en France et aux États-Unis.
Au cours des cinq dernières années, la cybercriminalité a coûté à la Côte d’Ivoire 25 milliards de F CFA.
Harmoniser les législations
Des voix demeurent néanmoins sceptiques quant à la maturité du secteur en Côte d’Ivoire. Premier concerné en tant que victime d’attaques devenues quotidiennes, Tolla Jean Konan, directeur régional d’Ecobank chargé de la gestion de la liquidité pour les entreprises de la zone Uemoa, déplore par exemple un manque d’acteurs locaux. « Beaucoup d’entreprises de la cybersécurité n’ont pas encore compris les enjeux des autres industries. Nous avons besoin de spécialisation », réclame-t-il. Encore faudrait-il que les professionnels reconnaissent eux-mêmes l’importance d’une protection renforcée de leurs systèmes informatiques et de leurs données.
Malgré ces acquis, bien du chemin reste à parcourir tant brouteurs et hackeurs continuent de prospérer, selon l’ex-ministre du Numérique Roger Adom, qui estimait en février que durant ces cinq dernières années la cybercriminalité avait coûté 25 milliards de F CFA (38 millions d’euros) à la Côte d’Ivoire. Par ailleurs, ce pays d’Afrique de l’Ouest ne figure toujours pas sur la – courte – liste des pays africains ayant ratifié la Convention de Malabo sur la cybersécurité et la protection des données à caractère personnel, adoptée en 2014, et qui vise à renforcer et à harmoniser les législations actuelles des États membres de l’Union africaine et des Communautés économiques régionales (CER) dans le domaine du numérique.
15 ANS
AU SERVICE DU PROGRÈS ET DE LA SOLIDARITÉ
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Inauguration du siègesocial de la CNAMGS, le 27 juin 2010, par SonExcellence AliBONGO ONDIMBA,Président de la République, Chef de l’État.
DE LA CRÉATION ÀNOS JOURS.
La Caisse Nationaled’AssuranceMaladie et de GarantieSociale (CNAMGS) est un organisme de prévoyance sociale. Elle s’inscrit dans le cadredelaréformedusystèmeGabonais de protection socialeinitiée parleGouvernement, en vue de répondre au problème de la couverture du risque maladie desGabonais. Elle est créée en 2007, par l’ordonnance n° 002/ PR/2007du4janvier2007instituantunrégime obligatoire d’assurance maladie et de garantie sociale en République Gabonaise. En mettant en place le régime obligatoire d’assurance maladie et de garantie sociale pour accompagner la population Gabonaise dans sesdépenses de santé, le Gabon aréalisé une avancée majeure en matière de couverture maladie universelle. Ainsi,placée sous la tutelle du Ministèredela Santéetdes Affaires Sociales, la CNAMGS a pour missions de : g
Garantir la couverture maladie à l’ensemble de la populationGabonaise; Assurerleservice desprestations familiales aux Gabonais Economiquement Faibles(GEF);
g Distribuer des aides sociales de
toutenature.
Fort de cette ambition et en raison de l’ampleur de la tâche, le Gouvernement a décidé de prendreenchargeprogressivement lespopulationsdanslecalendrierci-dessous: 2009 :prise en chargedes Gabonais économiquement faibles (GEF);
FOCUS 2020-2022
Acôté de cetteévolution, en ce quiconcernele domaine de la couverture maladie, la CNAMGS aréalisé un bond dans la distribution desaidessociales de toutenature auxGabonais Economiquement Faibles. Ainsi, depuis la levée desmesuresdelutte contrelaCovid-19, la CNAMGS vientenappui auxfamillesqui ontété frappées parlaprécarité durant la pandémie.LaCaisse aaussiorienté son action en direction de la scolarisation desenfants vivant avec un handicap, dans le butdefaciliter leur insertion socialeetleur intégrationdanslecursusscolaire traditionnel. Cetteaction aimpacté plusde700 jeunes (dont500 enfants) àLibreville et àl’intérieur du pays. Avec la mise en œuvredes ProjetsPrioritaires, le projet Solidarité CNAMGS aété déployésur le terrain et aapporté uneaide auxpersonnes du troisième âge. De même,cette action a permislamise en placed’uncentred’accueil doté d’unemédiathèque au bénéfice de cette population.Deplus, s’inscrivant dans la vision du Chef de l’Etatqui ainstituélagratuitédela prise en charge des femmes enceintes, la CNAMGS ainitiéles campagnesdepromotion et de sensibilisation de celles-ci. Il convientdesoulignerque leseffortsconsentis parlaCNAMGS sont le fruitdutravailréalisé au quotidien parprèsde730 collaborateurs en poste sur l’ensemble du territoire au service desassurés. Consciente de leur importance, la Direction Générale a initié une politique de valorisationdeleurstatutenmettant en place le Comité de Sécurité et de Santé au Travail (CSST). D’autres avancées significatives ont étéenregistréesaubénéfice dessalariésnotamment, la revalorisationdelarécompenseà la médaille du travail. Dans le butd’offrirlemeilleur service auxassurés, la CNAMGS anouédes partenariats avec lesprestataires de santé pour réduirelenombre d’évacuationssanitaires, favoriseruntransfert de compétences entreles spécialistesetles médecins locaux mais aussi permettre aux patients de bénéficierdes traitements dans leur environnement de vie. Symboledelasolidarité nationale, proclaméeet voulue parles plus hautes autoritésdupays, la CNAMGS s’est vueconfierlagestion du don personnelduPrésident de la République,Chef de l’Etat, de 2,1milliardsdeFrancsCFA,pour venirenaide auxpopulations fragilisées parles mesures de luttecontrelapropagation de la Covid-19 dans le pays.Pendant sixmois,les GEFont été, de ce fait,soignés gratuitement. Ainsi,629.192 GEF ontbénéficié de cettemesurepour un coût de près de3 milliardsde Francs CFA, et la quotepart versée par la CNAMGS aété de l’ordre de 9milliardsde FCFA,soit unesomme totale de 12 milliardsde Francs CFA.
PERSPECTIVES
Il est indéniable que le rôle joué par la CNAMGS dans le volet social et sanitairedes Gabonais est àcejourprimordial.LaCaisse se positionne comme un acteur stratégique du développement du pays. Pour mieuxcadrerson action avec lesorientationsduGouvernement, dans la mise en œuvreduPland’Accélération de la Transformation (PAT), la DirectionGénérale amis en placeles projetsprioritaires. Ainsi, la CNAMGSentendlancerà l’horizon 2023, l’opérationnalisation du Fonds4 pour la couverture du secteur informel et des professions libérales. Ce quilaferaitpasserà 95%dutaux de couverture de la population des assurés contre 74%actuellement, luipermettant ainsi d’atteindre l’objectif de couverture maladie universelle: une CNAMGS plus proche des
populations et au cœur du systèmedesanté du Gabon.
DONNÉESCNAMGS, ANNÉE2021
Date de création 04/01/07
Directeur Général SéverinMaxime ANGUILE
2011 :prise en charge desagents publics ; g 2014 :prise en chargedes salariésdu secteur privé. 15 ansaprès sa création,laCNAMGSest aujourd’huiprésente surl’ensemble du territoire, avec un taux de couverture de la population de 74%. Au lancement, la Caisse était présente dans 4 provinces sur 9, elleest aujourd’huiimplantéedanstoutlepays. Par ailleurs, la CNAMGS est en partenariat avec 451 professionnels de santé agréés,soit 18,5%deplus qu’en 2016. Parmi ces structures agréées on dénombre,165 cliniques et centres médicaux privés ainsi que126 hôpitaux et centres médicaux publics.
TotalAssurés 1577 082
Taux de couverture de la population 74%
Nombre d'assurés évacués 448 Frais de santéRéglés 61 138 644602 FCFA Cotisationsencaissées 70 132560 909FCFA