Bruxelles, le hotspot pour les Belges fortunés PAGE 4
Private banking
© PIETER VAN EENOGE
Supplément de L’Écho l jeudi 22 octobre 2020
Comment les banquiers privés ciblent les millennials Pour pouvoir “suivre” en tant que banquier privé, il faut parler le langage des jeunes. C’est pourquoi les banquiers privés offrent des services digitaux pour les millennials et les nouveaux investisseurs de la génération ‘Robinhood’. Mais “la finalité, c’est de gérer le patrimoine, ce qui est très différent de ce que proposent une multitude d’applications de trading.”
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Private banking
Les «nouveaux investisseurs» bienvenus dans les banques privées mais «pas n’importe comment» Des jeunes férus de nouvelles technologies s’intéressent de plus en plus à l’investissement, comme en témoigne le succès des applications de trading. Les banques privées ont également une offre pour eux, basée sur la formation, la planification et des objectifs à long terme.
PHILIPPE GALLOY
L
ors du krach boursier du mois de mars, de nombreux particuliers ont estimé que les prix bradés des actions représentaient une opportunité d’investissement unique. Parmi eux, de jeunes investisseurs qui n’avaient jamais placé un euro en bourse. La rapide remontée des cours des actions semble avoir accéléré l’engouement pour des applications de trading comme l’américain Robinhood, le britannique Freetrade ou encore le néerlandais Bux. Cette frénésie des «nouveaux investisseurs» ne désarçonne pas les banques privées belges qui assurent pouvoir fournir à la jeune génération des services tout aussi performants mais en y ajoutant leur savoir-faire en matière de planification et de construction d’une relation durable pour répondre aux
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objectifs à long terme de ces clients au profil atypique. Mais les banquiers privés ne sont pas prêts à tout pour capter ces nouveaux clients. «Ce que nous ne voulons pas faire, c’est les aider à ‘réussir un bon coup’ en bourse», explique Amaury de Laet, Chief Commercial Officer de la banque Puilaetco. «On entend parfois certains dire qu’ils ont ‘joué’ telle ou telle action. Mais cette façon d’investir, en ‘jouant’, c’est à très court terme. Si l’on veut cela, il vaut mieux aller au casino. Nous sommes tout à fait prêts à les aider mais pas n’importe comment.»
Ces jeunes «ont soif d’apprendre» «Les nouveaux outils digitaux sont un moyen et non la finalité », souligne David Schmidt, Managing Director de la Banque de Luxembourg Belgium. «La
finalité, c’est de gérer le patrimoine, ce qui est très différent de ce que proposent une multitude d’applications telles que, par exemple, Robinhood dont on a récemment beaucoup parlé aux EtatsUnis. Des millennials (ndlr, personnes nées un peu avant les années 2000 qui ont grandi avec les nouvelles technologies) pourraient se méprendre en se laissant séduire uniquement par la convivialité et l’instantanéité d’une plateforme, sans avoir à l’esprit la finalité. Ça nous gêne car investir, ce n’est ni jouer ni spéculer, c’est quelque chose de sérieux et ça ne s’improvise pas.» Les banques privées se rassurent néanmoins en constatant que beaucoup des nouveaux venus dans le monde de l’investissement cherchent d’abord à être bien informés. «Nous voyons, parmi les millennials, des gens qui ont déjà obtenu un succès professionnel, qui sont multibancarisés et ont déjà expérimenté des solutions fintech», explique Yves Dumon, Managing director de Lombard Odier Belgique. «Ils cherchent un conseil indépendant tout en étant acteurs de leur capital. Ils ne veulent pas seulement un rendement, ils s’intéressent à la manière dont le portefeuille est investi.» «Ces nouveaux investisseurs sont tournés vers l’avenir et ils ont soif d’apprendre», renchérit Pieter De Bisschop, Head of Business Development Private Banking chez Degroof Petercam. «Ces jeunes sont en recherche de formation», confirme Amaury de Laet. «Ils ont déjà acquis des connaissances durant leurs études, ils comprennent un certain nombre de ratios. Mais comment les utiliser dans la vie réelle? Là, nous pouvons les aider.» «Nous devons avoir une démarche pédagogique vis-à-vis des plus jeunes générations», ajoute David Schmidt. «Il faut attirer leur attention sur les pièges dans lesquels tombent beaucoup d’investisseurs. Ils sont notamment liés aux biais cognitifs et de comportement, tels que, par exemple, l’altération de la perception du risque, l’excès de confiance ou, à l’inverse, la peur de perdre.» À cet égard, les banquiers privés organisent régulièrement des formations qui se déroulent, de nos jours, principalement via des webinaires, crise sanitaire oblige. «Nous réalisons des webinaires très interactifs, durant lesquels notre chef économiste, notre CIO et des spécialistes par classes d’actifs échangent avec les clients», confie Yves Dumon.
«Ce que nous ne voulons pas faire, c’est les aider à ‘réussir un bon coup’ en bourse.» Amaury de Laet Chief Commercial Officer chez Puilaetco
«Pas vocation à devenir une banque digitale» «Nous avons développé un cycle court de formation appelé ‘The art of finance’», explique Pieter De Bisschop. «On y aborde plusieurs thématiques complexes, toujours en lien avec la gestion de patrimoine et les sujets qui touchent à la fiscalité, aux successions, à la planification patrimoniale. L’objectif est de répondre aux projets d’avenir des clients.» L’avantage des webinaires est que les banques privées peuvent les multiplier et laisser les clients choisir ceux qu’ils suivront en fonction des thématiques qui les intéressent. Par exemple, «nous venons de réaliser un webinaire sur les mandats extra-judiciaires», explique Amaury de Laet. «Nous en aurons une dizaine d’autres dans les mois qui viennent.» Les nouveaux outils numériques sont désormais aussi régulièrement utilisés dans la relation directe avec les clients. «Au-delà de notre application mobile très performante, nous avons développé une interface digitale pour nos entretiens», indique David Schmidt. «Nos
«Nous devons avoir une démarche pédagogique vis-à-vis des jeunes générations.» David Schimdt Managing Director de la Banque du Luxembourg Belgium
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Private banking Plus de six mois après la période de confinement, les clients des banquiers privés semblent surtout s’inquiéter de l’impact de la pandémie sur leur portefeuille. "La reprise des bourses les a quelque peu rassurés, mais il n’y a pas grand-chose à faire face aux taux ultra-bas et aux projets du nouveau gouvernement." collaborateurs sont tous équipés d’une tablette qui apporte une énorme plus-value lors de leurs rendez-vous et leur permet notamment de rendre le volet administratif plus agréable, que ce soit, par exemple, pour remplir un questionnaire Mifid ou procéder à la signature électronique de documents.» Jusqu’où ira cette digitalisation de la relation avec les clients en private banking? Les fintechs vont-elles pousser les banques privées traditionnelles à devenir quasiment des banques en ligne? Elles s’en défendent. «Nous n’avons pas vocation à devenir une banque digitale pure», assure Steve De Meester, Head of Private Banking chez Degroof Petercam. «Mais à chaque moment de la relation, il existe des canaux appropriés.»
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«Enfants des clients et jeunes entrepreneurs» «Nous avons plus de 600 collaborateurs dans notre répartement Technology & Operations (technologies de l’information, ndlr), ce qui nous a permis de développer notre propre plateforme bancaire, pensée par les banquiers puis mise en œuvre par les informaticiens », détaille Yves Dumon. «Mais en gestion de fortune, la relation humaine reste un facteur important», nuance-t-il. Et dans cette relation, les banques privées assurent être bien au courant des besoins et des attentes de la nouvelle génération d’investisseurs. Ces derniers sont en effet déjà bien représentés parmi les enfants de leurs clients. Et comme la relation bancaire s’étale souvent sur plusieurs générations, les banquiers privés entrent rapidement en contact avec cette jeune clientèle. Parmi cette nouvelle génération, on recense aussi beaucoup de jeunes entrepreneurs. «Ils sont nombreux parmi nos nouveaux clients», constate David Schmidt. «Il s’agit typiquement de jeunes de la génération Y, la petite trentaine, qui ont fondé leur entreprise. Il existe un réel dynamisme entrepreneurial chez eux. Ils vont constituer rapidement un patrimoine, plus vite que leurs parents. Ils sont très mobiles, parcourent le monde et sont très peu disponibles. D’où l’importance des outils digitaux qui facilitent la relation avec eux, même si le contact humain reste évidemment essentiel.» Autre particularité de ces nouveaux investisseurs: ils sont à la recherche de placements durables. «Il y a, plus en Europe qu’ailleurs, un autre rapport à l’argent qu’il y a vingt ans», souligne Steve De Meester. «Le rendement reste important mais pas au détriment de l’écologie et des aspects sociétaux.» «Les jeunes investisseurs sont friands de solutions durables, à juste titre», confirme Amaury de Laet. «On le sait, nous devons évoluer vers une société de plus en plus durable. Nous avons mis en place des solutions d’investissement de ce type depuis 17 ans et elles génèrent d’excellentes performances.» «La jeune génération est très sensibles à l’investissement durable», constate aussi Yves Dumon. «Nos fortes convictions en matière d’investissement durable et l’intégration de la durabilité dans nos processus d’investissement sont des atouts.» Les nouvelles technologies déployées par les banques privées contribuent aussi à répondre aux attentes de ces nouveaux investisseurs en matière de finance responsable.
"Ce n’est bien entendu pas amusant d’être taxé sur son compte-titres. Mais on n’en meurt pas" Pieter suy Il aura fallu 494 jours de négociations pour que notre pays soit enfin doté d’un nouveau gouvernement fédéral. Mais l’équipe d’Alexander De Croo était à peine installée que la coalition Vivaldi a décidé de faire appel "aux épaules les plus larges", pour reprendre les termes de l’accord de gouvernement. Personne ne peut cependant dire aujourd’hui à quoi ressemblera cette contribution. On a d’abord entendu parler d’une "taxe des millionnaires" sur les transactions importantes, mais il est ensuite apparu qu’il s’agirait en réalité d’une taxe sur les comptes-titres dont le montant serait supérieur à 1 million d’euros. Une raison suffisante pour que nos riches concitoyens contactent leur banquier privé ou gestionnaire de patrimoine pour faire le point? Curieusement, une enquête dans le secteur a montré que les centrales téléphoniques étaient loin d’être en surchauffe. Les taux bas, principale préoccupation "Nos clients ne semblent pas très inquiets", constate René Havaux, administrateur délégué de la banque privée anversoise Delen Private Bank. "Avec la précédente taxe sur les comptes-titres, le gouvernement comptait sur des rentrées entre 250 et 300 millions d’euros par an. Ce n’est bien entendu pas amusant d’être taxé, mais on n’en meurt pas. À l’heure actuelle, le plus grand risque que court un portefeuille,
nombreux sont les investisseurs qui ne veulent pas rater le train.
c’est la différence entre l’inflation et les intérêts perçus sur les produits financiers. À cause des taux bas, les clients sont quasiment obligés de prendre davantage de risques pour maintenir leur pouvoir d’achat."
les sujets sur lesquels nos clients nous interpellent principalement restent les taux d’intérêt, ou plutôt le fait qu’ils soient pratiquement à zéro partout dans le monde", explique "En effet,
Erik Joly, stratège en chef chez ABN Amro. "Les obligations ne rapportent quasiment rien et, parallèlement, nous nous attendons à quelques mois tendus sur les marchés financiers, car de nombreuses entreprises devront probablement revoir à la baisse leurs estimations de résultats maintenant que l’on connaît mieux l’impact de la deuxième vague de contamination sur la reprise économique. Les élections présidentielles aux États-Unis devraient aussi augmenter la volatilité. De nombreux clients ont l’impression qu’il n’y a aucune échappatoire."
cela ne signifie pas que les clients aient peur d’investir en bourse, soulignent les Même si
banquiers privés. Il est vrai qu’au niveau mondial, les marchés d’actions ont plongé il y a six mois au moment de l’éclatement de la crise sanitaire. Mais cette chute a été immédiatement suivie par une impressionnante reprise boursière et
«Depuis la reprise des bourses, la plupart des clients sont beaucoup moins nerveux.» YVES VAN LAECKE BANQUE NAGELMACKERS
"Au pire moment de la crise, nous avons reçu des questions de clients qui voulaient effectuer des dépôts supplémentaires", explique Maarten Rooijakkers de Capital@Work. "Et nous nous attendons à ce que les flux entrants de capitaux frais soient plus élevés cette année qu’en 2019. Nos clients sont donc restés patients pendant la crise. Notre philosophie a toujours été claire: investir dans des entreprises en bonne santé dont les produits et services seront toujours nécessaires au fonctionnement de la société, crise du coronavirus ou non. Et nous avons remarqué que nos clients avaient confiance en cette stratégie." "Depuis la reprise des bourses, la plupart des clients sont beaucoup moins nerveux", confirme Yves Van Laecke, membre de la direction de la Banque Nagelmackers. "La plupart d’entre eux sont aujourd’hui modérément positifs. C’est d’ailleurs étonnant si l’on songe aux mois que nous venons de traverser. Par contre, ils parlent beaucoup des élections présidentielles américaines. Ils nous demandent comment nous comptons orienter la gestion discrétionnaire étant donné l’incertitude quant au résultat des urnes. Ou quelle position ils doivent prendre après la hausse impressionnante des grandes actions technologiques américaines." Planification successorale En dehors des conseils en investissements, les clients contactent aussi
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Private banking Il y a toujours un banquier privé près de chez vous
Campine
10
Bruges - Côte
10
Anvers Saint-Nicolas
5
Gand
20
32
Malines
4
Alost
5
Sud de la Flandre occidentale
Hasselt Est du Brabant flamand
Bruxelles
43
20
11
13
Brabant wallon
13
Tournai
Localisation des agences de banque privée ouvertes aux clients en Belgique
9
Seules les agences spécifiquement dédiées au private banking sont prises en compte. Les communes des banlieues sont comptabilisées dans les grandes villes.
Liège
13
Namur
Mons
4
Charleroi
6
Source : Mediafin, sur base de données d’entreprises
9
Autres
13
Bruxelles, capitale de la banque privée Avec plus de 40 centres de banque privée, la région bruxelloise est un véritable paradis pour les Belges fortunés. Anvers, Gand et le triangle Courtrai-RoulersHarelbeke sont les autres points chauds pour les banquiers qui se disputent les faveurs des riches familles. DAVID ADRIAEN
O
ù se cachent les plus grands patrimoines du pays? Personne ne peut répondre à cette question, mais les implantations des centres de banque privée, des maisons de bourse et autres gestionnaires de patrimoine donnent un aperçu de l’endroit où se situent les étangs dans lesquels les banquiers peuvent pêcher les plus gros poissons. Nous avons cartographié les agences et centres de banque privée d’une quarantaine d’acteurs. Cette carte montre d’emblée que Bruxelles – y compris sa banlieue – bénéficie de la plus forte concentration de banques privées – soit près de 20% du total – avec un mélange d’acteurs belges et étrangers les plus connus et de plus petites maisons. Anvers arrive en deuxième place du classement avec trente implantations. La métropole est le port d’attache historique de la Banque Delen, Leo Stevens & Cie,
Dierickx Leys, Merit Capital, Econopolis et Mercier Vanderlinden, sans oublier les banques néerlandaises ABN Amro et Van Lanschot Kempen qui y ont établi leur base belge.
Knokke
Avec leurs nombreuses riches familles industrielles, Gand et la région de Courtrai-Roulers n’ont rien à envier à Anvers. Le sud de la Flandre-Occidentale se démarque clairement du nord. Knokke est bien entendu le lieu de résidence préféré du «beau monde», mais les questions d’argent semblent être discutées très loin de la Place «m’as-tu vu». Comme Bruges, la station balnéaire ne compte que quatre centres de banque privée.
Liège et Brabant wallon
En Wallonie, la plupart des banques privées ont choisi de s’installer à Liège et dans le Brabant wallon. Chacune de ces régions accueille 12 implantations. La Cité Ardente comprend un mélange d’anciens patrimoines et de nouveaux entrepreneurs, tandis que le « Triangle d’or » du
APERÇU DU MARCHÉ BELGE DE LA BANQUE PRIVÉE ET DE LA GESTION DE PATRIMOINE
Nombre de collaborateurs
Grandes banques * BNP Paribas Fortis, KBC, Belfius et ING Belgique
Grandes banques privées
Actifs sous gestion en milliards d’euros (assets under management)
2.356
294,5
2.356
294,5
1.843
103,7
Degroof Petercam
887
37,0
Delen Private Bank
360
30,3
Deutsche Bank
117
15,0
ABN AMRO Private Banking Belgium
279
11,3
Puilaetco
200
10,0
Banques de taille moyenne et acteurs de niche 808
40,1
Banque de Luxembourg Belgium Van Lanschot Kempen Wealth Management
28
4,9
122
4,7
Edmond de Rothschild
44
3,7
Indosuez Wealth Management in Belgique
41
3,6
Banque Translatlantique Belgium
52
3,6
Mercier Vanderlinden
37
3,0
CapitalatWork
60
2,5
Econopolis / Twain
26
2,0
Nagelmackers Private Banking
32
1,8
Merit Capital
44
1,5
Quaestor Vermogensbeheer
24
1,5
Architas, via AXA Bank Belgium
27
1,4
Leo Stevens & Cie
29
1,2
Dierickx Leys Private Bank
19
1,1
Compagnie de Banque Privée Quilvest Belgium
16
1,0
Accuro
10
0,6
Wealtheon
18
0,6
135
0,6
15
0,5
Createrra
7
0,3
DDEL Portfolio Solution
5
0,3
Pire Asset Management
17
0,2
Leleux Associated Brokers Value Square
5.007 438 collaborateurs
milliards d’euros d’actifs sous gestion
Les actifs sous gestion sont les «assets under management» au 30 juin 2020 (sauf Degroof Petercam: 30/12/2019) * Les chiffres comprennent les clients private banking et des clients sélectionnés sur base d’un patrimoine d’au moins 250.000 euros qui bénéficient d’une offre de services personnalisée. Les acteurs du marché qui ne sont pas mentionnés n’ont pas donné suite à notre demande d’informations ou ont fourni des informations insuffisantes. Source : Mediafin, sur base des données communiquées par les entreprises
Brabant wallon, avec des villes comme Wavre et Waterloo, compte de nombreuses grandes entreprises et des spin-offs universitaires des secteurs pharmaceutique et technologique. Les banquiers privés rencontrent principalement leurs autres clients wallons dans quatre villes: Namur, Tournai, Charleroi et Mons. En Flandre également, on trouve d’autres concentrations autour de Louvain, Hasselt et Turnhout. Les villes du centre comme Malines, Alost et SaintNicolas sont moins bien desservies. Il existe un lien direct entre les montants gérés et le nombre de centres de banque privée d’une banque. Les régions où les patrimoines sont plus restreints accueillent peu de centres, tandis que les régions les plus riches en comptent une dizaine. Les grandes banques BNP Paribas Fortis, KBC et ING Belgique comptent de 20 à 30 centres spécifiques de Private Banking. Belfius n’a pas été prise en compte parce qu’elle ne dispose pas de centres de banque privée spécifiques. On peut s’étonner que les banques privées n’ouvrent de nouveaux bureaux qu’au compte-gouttes. Ces dernières années, elles semblent fuir les grandes villes à cause des problèmes de mobilité. Delen vient d’ouvrir son centre de banque privée Anvers-Nord à Brasschaat pour éviter à ses clients de passer du temps dans les embouteillages en direction d’Anvers. Degroof Petercam a récemment complété son centre de Bruxelles par une agence à Wemmel, au nord-ouest de la capitale. Les applications digitales réduisent le besoin de (nouveaux) centres. «Nous n’avons qu’un seul centre à Bruxelles, mais nous nous déplaçons pour rencontrer nos clients à leur domicile. Avec un iPad et des connexions sécurisées, nous pouvons réaliser toutes les opérations à distance», explique Patrice de Laminne, Business Development Manager de la Banque Transatlantique.
Milliards
Sur base de notre enquête annuelle auprès d’une trentaine d’acteurs, les Belges les plus riches détiennent au total 438 milliards d’euros sur des comptes bancaires. Deux tiers de ce montant, soit près de 300 milliards d’euros, sont
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Private banking BANQUES
VENTE AUX ENCHÈRES
PATRIMOINE
Barclays prévoit d’étendre le private banking en Europe
La gestion de fortune en plein boom en Inde
Barclays se prépare à étendre ses activités de private banking en Europe, selon une source au sein de la banque britannique, citée par l’agence Reuters. L’institution financière compte développer ses services de banque privée en France, en Italie, en Espagne et en Allemagne l’année prochaine. Cette expansion sera réalisée sous la houlette de l’unité irlandaise de Barclays, basée à Dublin, qui travaillera en étroite collaboration avec les équipes locales des branches investissement et entreprises de la banque. Grâce à l’ancrage local de celles-ci, Barclays voit des opportunités dans ces pays.
La demande pour des services de gestion de patrimoine est en forte hausse en Inde, selon Crédit Suisse, qui y constitue une filiale. À cette fin, la banque n’a pas hésité à débaucher neuf banquiers privés de BNP Paribas. “Le marché indien présente des opportunités significatives qui peuvent être saisies à la fois par notre banque d’investissement et nos unités de gestion de patrimoine”, explique Benjamin Cavalli, responsable de la banque en Asie du sud. La fortune financière totale des Indiens a quadruplé depuis 2000 et atteint 12.600 milliards de dollars (10.700 milliards d’euros).
Le “Spectre de la rose”, un diamant russe extrêmement rare de couleur rose, pourrait atteindre jusqu'à 38 millions de dollars (32 millions d’euros) lors de sa mise aux enchères le 11 novembre, selon la maison de ventes Sotheby's. © REUTERS
RÉSULTATS
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mds CHF La banque Julius Baer a annoncé lundi détenir 413 milliards de francs suisses (385 milliards d’euros) d’actifs sous gestion, selon les chiffres arrêtés fin septembre, soit plus que les 409 milliards de francs attendus par le marché, ce qui a soutenu le cours de bourse de la banque, 3e plus grand gestionnaire de fortune en Suisse.
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confiés aux quatre grandes banques. À noter que ces chiffres comprennent également le «Personal Banking», l’étape intermédiaire entre la banque de détail traditionnelle et les services exclusifs de banque privée, accessibles à partir de 1 million d’euros. Les chiffres des banques privées sont difficilement comparables parce que certaines institutions placent la barre moins haut: le leader du marché – BNP Paribas Fortis – a placé son seuil d’entrée à «seulement » 250.000 euros. Pour obtenir une image représentative du secteur, nous avons donc inclus tous les clients des grandes banques détenant plus de 250.000 euros et bénéficiant d’un service personnalisé. Un peu plus de 100 milliards d’euros, soit 25% du marché, sont détenus par une poignée de grands acteurs. Il s’agit de nos deux groupes belges qui offrent exclusivement des services de banque privée, à savoir Degroof Petercam et Delen Private Bank, ainsi que les filiales belges de Deutsche Bank (Allemagne), ABN Amro Private Banking (Pays-Bas) et Puilaetco (Quintet de Luxembourg, l’ancienne KBL). Mais en plus de ces banques, les riches Belges ont le luxe de pouvoir choisir parmi des dizaines d’acteurs de niche et banques privées de taille moyenne. Les plus importants font partie de grands groupes, tandis que les plus petits sont surtout des spécialistes locaux. Ils représentent ensemble plus de 40 milliards d’euros, soit 10% du marché. Dans ce segment, les spécialistes parlent depuis des années de la nécessité de s’agrandir pour bénéficier d’économies d’échelle. Cette année, Dierickx Leys a repris la société Lawaisse (Courtrai) et Leleux a racheté la maison de bourse Bocklandt. L’an dernier, Merit Capital s’est offert Weghsteen. Malgré tout, de nombreux petits acteurs tiennent à leur indépendance. «À cause de la consolidation du marché, les clients n’ont plus accès aux services sur mesure. En tant qu’acteur indépendant, nous pouvons continuer à offrir ces services personnalisés», explique Jean-Paul Adam, CEO d’Accuro.
Estate Planning :
aussi unique que votre famille Votre patrimoine ne se limite pas à votre épargne et à vos actifs immobiliers : il est aussi unique que l’histoire de votre famille et mérite une attention toute particulière. C’est pourquoi chez Deutsche Bank, les experts de notre équipe Estate Planning vous proposent des conseils sur mesure, adaptés à votre situation familiale. Que vous souhaitiez protéger vos proches ou effectuer une donation à vos enfants, nous nous concentrons entièrement sur l’aspect financier… et sur vous. Dans son “Guide pour votre patrimoine”, Deutsche Bank réunit toute son expertise en matière de planification patrimoniale dans un ouvrage clair et pratique qui regorge d’exemples concrets.
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Private banking
Bienvenue à la table de la famille Rothschild Rothschild est la marque la plus connue du secteur bancaire, mais peu d’entre nous savent que la famille gère une banque privée dans notre pays. Elle compte organiser des évènements exclusifs pour séduire les grands patrimoines. DAVID ADRIAEN
P
asser le week-end en compagnie de votre banquier? La plupart d’entre vous hausseront probablement les épaules, mais pour Edmond de Rothschild, c’est un véritable fer de lance pour se démarquer de la concurrence. Une dégustation de vin en Espagne dans la zone viticole de Rioja ou au pied des Andes ? Un week-end de ski dans un hôtel de luxe dans la pittoresque station de Megève dans les Alpes ? C’est possible si vous faites partie du club Rothschild. Dans une brochure spéciale « Héritage », d’autres possibilités sont énumérées: sortie en mer à bord du trimaran Gitana 17 de 32 mètres de long ou dégustation de Brie de Meaux aux truffes dans un château en France. Les clients et prospects d’Edmond de Rothschild (EDR) peuvent être invités à de nombreuses petites sorties dans les propriétés de la célèbre famille. «Car devenir client chez EDR signifie également avoir accès à l’univers et au réseau de la famille qui, en plus de l’entrepreneuriat, porte également très haut l’étendard de
«Nos clients sont des entrepreneurs et des familles aisées qui souhaitent investir à long terme aux côtés de la famille Rothschild.» Stéphane Wathier CEO d’EDR en Belgique
l’épicurisme», explique Stéphane Wathier, CEO d’EDR en Belgique. L’accès à ce club sélect est réservé à ceux qui disposent d’un patrimoine à sept, ou mieux, à huit chiffres. «Le seuil d’accès à la banque privée est d’environ 1 million d’euros, même si certains de nos clients disposent d’un montant inférieur, mais nous misons surtout sur les familles dont le patrimoine se situe entre 3 et 20 millions d’euros», poursuit Wathier. « La Belgique est un petit pays, mais peuplé de gens riches. Nous ne sommes pas encore un acteur important, mais nous avons de l’ambition.» Le Français n’a que tout récemment pris la direction d’EDR en Belgique. Il a travaillé pendant 25 ans pour la division banque privée de la Société Générale, dont les cinq dernières années comme deputy-CEO et directeur commercial du siège belge à Gand. A souligner que la banque EDR est présente à Bruxelles, Anvers et Liège, mais pas à Gand. Même si les choses pourraient changer. «Nous souhaitons augmenter notre présence en Flandre. Nous n’avons pas encore suffisamment travaillé dans les régions les plus prospères. » Si le nom Rothschild est bien connu chez nous, la banque privée est jusqu’à
présent restée sous le radar. Wathier souhaite changer les choses. «C’est un atout de pouvoir s’appuyer sur une marque aussi connue: il faut généralement des dizaines d’années pour se faire un nom dans le monde bancaire». Il souhaite devenir plus visible auprès des grandes fortunes en attirant de nouveaux talents, en ayant une présence locale et en collaborant avec des partenaires, des avocats et des consultants. En plus de son épicurisme, EDR souhaite également proposer une offre alternative au niveau professionnel. La «conviction» se trouve au centre de sa stratégie: conviction dans les investissements dans différentes stratégies, allant de l’Afrique à la transition énergétique, en passant par l’assainissement des sols. Et pas uniquement via des fonds d’actions ou d’obligations, mais aussi via l’immobilier et le Private Equity. «Ces investissements sont moins liquides, mais ils offrent une protection contre les caprices des marchés financiers et permettent d’espérer de beaux résultats. En fait, si vous investissez uniquement sur les marchés financiers, vous jouez avec les mêmes cartes que les autres. Vous ne pouvez jamais structurellement faire
PUBL
Les grands défis d’aujourd’hui sont les opportunités de demain. Cette conviction est celle qui guide Degroof Petercam depuis 150 ans. Pour contribuer à construire l’avenir des générations actuelles et futures, nous investissons dans des services patrimoniaux robustes et durables.
Imagine Tomorrow since 1871 www.imaginetomorrow.be
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Private banking Edmond de Rothschild >
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Banque suisse, propriété du couple Benjamin et Ariane de Rothschild. Active en banque privée, gestion d’actifs, Private Equity, immobilier et corporate finance. En Belgique: 44 collaborateurs, 2.000 clients et plus de 3,7 milliards d’euros d’actifs sous gestion.
mieux que le marché si vous adoptez une méthode traditionnelle de gestion d’actifs.» Cette «conviction» implique que les clients investissent. «Nous ne sommes pas une banque dans laquelle l’on place simplement son argent. Cela n’a pas de sens et ce n’est pas non plus rentable pour nous», poursuit Wathier. «Nos clients sont des entrepreneurs et des familles aisées qui souhaitent investir à long terme aux côtés de la famille Rothschild.»
Ne pas confondre Rothschild et Rothschild
Les membres du club Rothschild ont accès à des évènements exclusifs, comme une sortie en mer à bord du trimaran Gitana 17. © AFP
La famille propriétaire est aujourd’hui un couple: Benjamin de Rothschild, le fils unique du fondateur Edmond, et son épouse Ariane, présidente de la banque. Il y a deux ans, Ariane a déclenché une bataille juridique qui n’est pas passée inaperçue à propos du nom de la famille, qui s’est dispersée dans toute l’Europe il y a deux siècles. Il existe en effet une autre banque Rothschild: la grande institution Rothschild & Co, issue d’une branche parisienne et londonienne. Dans un accord signé en 2018, il a été convenu que
le nom Rothschild ne pouvait être utilisé à titre exclusif par aucune des deux banques. Depuis lors, le site internet Rothschild.com renvoie à Rothschild & Co et Edmond de Rothschild. Les deux banques utilisent le bleu foncé pour leur style maison et un logo avec un faisceau de cinq flèches qui se réfèrent aux cinq branches de la famille. Ces cinq flèches sont également subtilement tissées dans le tapis bleu qui habille le 16e étage de la tour IT avenue Louise à Bruxelles, où Edmond de Rothschild est installé. Ne vous trompez pas de numéro si vous souhaitez vous rendre chez les épicuriens suisses. Car un peu plus loin sur l’avenue se trouve Rothschild & Co Wealth Management Belgium, le concurrent presque homonyme, encore moins connu dans notre pays. Pour les produits Rothschild, vous n’avez par ailleurs pas à vous déplacer. Le webshop EDR-Heritage vous livrera à domicile de l’huile d’olive, du miel, de la confiture, du Brie, des terrines ainsi qu’une collection de dizaines de vins provenant de huit domaines.
LICITÉ
Banque privée, intérêts communs.
Éditeur responsable : Steve De Meester. Septembre 2020 I Adresse légale : Banque Degroof Petercam SA, rue de l’Industrie 44, 1040 Bruxelles I TVA : BE 0403.212.172 (RPM Bruxelles) - FSMA 040460 A.
À ceux qui pensent qu’on n’attend plus la pension pour vivre ses passions.
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L’ECHO JEUDI 22 OCTOBRE 2020
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Private banking
Les Belges ont placé un montant record au 2e trimestre Plus de 19 milliards d’euros ont atterri sur les comptes des Belges entre avril et juin 2020, un record lié à la crise sanitaire. L’endettement des ménages a quant à lui atteint un plafond inédit. PHILIPPE GALLOY
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amais les Belges n’avaient investi autant d’argent en un seul trimestre. D’après les dernières statistiques de la Banque nationale de Belgique (BNB), les ménages belges ont mis de côté plus de 19 milliards d’euros au deuxième trimestre de cette année. Ce vaste mouvement de capitaux s’explique par la crise du coronavirus: les gens ont beaucoup moins dépensé durant le confinement, ce qui les a conduit à épargner bien davantage qu’en temps normal.
«Les particuliers ont investi un record de 19,1 milliards d'euros dans des actifs financiers; cela s’explique par l’épargne forcée pendant le confinement dû au Covid-19», explique la BNB dans un communiqué publié la semaine dernière. «Ils ont principalement investi dans les dépôts d’épargne réglementés (les comptes d'épargne, NDLR, qui ont gonflé de 7,9 milliards d'euros) et les dépôts à vue», dont l'encours a grimpé de 7 milliards. Mais ce n’est pas tout. Le patrimoine financier des belges a aussi enregistré une augmentation grâce au rétablissement des cours boursiers qui a provoqué une nette appréciation des valorisations de plusieurs produits financiers détenus par les Belges. Parmi ceux-ci, les fonds d'investissement ont vu leur valeur augmenter de 17,8
milliards d'euros, les assurances-vie ont grimpé de 11,8 milliards d'euros et les actions ont progressé de 7,2 milliards d'euros.
Hausse de 54 milliards d’euros
«Cela s’explique par l’épargne forcée pendant le confinement.» La Banque nationale de Belgique
«La reprise des cours boursiers au cours de cette période a conduit à des variations de prix positives des actifs financiers de 37 milliards d'euros, qui ont compensé partiellement la baisse importante du premier trimestre», note la BNB. En combinant la hausse des investissements des Belges et l’augmentation des valorisations de leurs avoirs, on constate que le patrimoine financier net des particuliers a augmenté de 54 milliards d'euros au deuxième trimestre, pour atteindre un total de 1.094 milliards d'euros.
Au premier trimestre, le krach boursier dû à la crise sanitaire avait fait fondre la cagnotte des ménages de 62 milliards d'euros. Le portefeuille des Belges n’a donc pas (encore?) retrouvé son embonpoint d'avant la crise. Le patrimoine financier net des ménages avait atteint un record de 1.102 milliards d'euros à la fin de l'année dernière. Les 19 milliards d'euros investis ne sont pas le seul record du deuxième trimestre. Durant cette période, les Belges ont aussi continué à s'endetter, ce qui a porté le total de leurs dettes à un montant historiquement élevé de 311,7 milliards d'euros, soit 2,2 milliards d'euros de plus qu'au terme des trois premiers mois de l'année. «Cette hausse a surtout été attribuable aux crédits hypothécaires» qui ont augmenté de 1,3 milliard d'euros, souligne la BNB.
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BANQUES
JUSTICE
81 mios $ L'ex-directeur général de la société publique russe Rosneft, Sergei Bogdanchikov, attaque la banque Edmond de Rothschild devant la justice aux Etats-Unis. Il accuse une filiale de l'établissement financier genevois de lui avoir fait perdre, de façon illicite, 81 millions de dollars sur un portefeuilles de 150 millions.
BANQUES
Un ancien de BofA arrive chez Crédit Suisse Crédit Suisse a engagé Christian Meissner, ex-responsable “corporate and investment bank” chez Bank of America Merrill Lynch. Au sein du groupe suisse, il sera chargé d’une nouvelle entité qui doit mettre en liaison les entrepreneurs clients de l’unité de gestion de patrimoine avec les services offerts par la banque d’investissement. Christian Meissner sera basé en Europe et travaillera sous la direction du patron de la branche banque d’investissement mais aussi sous les ordres du responsable de la branche gestion de patrimoine. L’objectif de Crédit Suisse est de développer davantage d’activités avec ses clients fortunés. UBS a aussi opté pour cette stratégie combinant banque d’investissement et gestion de fortune.
deux actes indissociables” Bien structurer et planifier son patrimoine est aussi important qu’investir judicieusement, estime-t-on chez ING Private Banking : “Nous voulons être un partenaire stratégique pour nos clients.”
Investir judicieusement et bien structurer son patrimoine sont 2 choses auxquelles les clients d’ING Private Banking doivent prêter attention, selon Jeroen Bruls, Responsable Wealth Analysis & Planning. “À quoi sert un bon portefeuille d’investissement si on ne peut le transmettre correctement à ses héritiers ? La structuration du patrimoine et la préparation de sa transmission sont des actes, des décisions qui peuvent faire naître une multitude d’émotions ou quelques frictions. Nous avons donc souvent tendance à les reporter. C’est pourquoi nous voulons aider nos clients dans cette démarche et devenir un partenaire privilégié qui les accompagnera tout au long de leur vie”, déclare Kristof Kustermans, Responsable ING Private Banking Belgium.
Sur mesure
Si l’on en croit Kristof Kustermans, structurer un patrimoine se fait entièrement en fonction du client. “Un chef d’entreprise et un médecin peuvent avoir le même profil d’investissement, ou presque. Mais la structuration de leur patrimoine se fait de façon totalement différente selon leur situation.” C’est pourquoi ING Private Banking attache une grande importance à connaître personnellement ses clients. “Nous prenons le temps d’identifier les besoins et les objectifs de chaque client, puis de leur composer un plan financier personnalisé”, éclaire Jeroen Bruls. “Mais notre travail ne s’arrête pas là. Nous participons également à la mise en œuvre concrète et au suivi de ce plan. C’est crucial pour nous ! Et si les besoins, les objectifs ou les règlementations changent, nous l’adapterons alors en conséquence.”
Un pays complexe
En effet, selon Jeroen Bruls, nous vivons dans un pays très complexe sur le plan fiscal et juridique. “Pour une personne qui ne maîtrise pas ces matières, c’est difficile d’être à jour !” Raison pour laquelle ING Private Banking dispose d’une équipe d’experts prête à aider
©A2pix Frédéric Blaise
Goldman Sachs a demandé à un peu plus de 100 membres de son personnel de déménager de Londres vers d’autres villes européennes en prévision du Brexit, selon une source au sein de la banque citée par l’agence Bloomberg. Des employés travaillant dans plusieurs domaines, dont la vente et le trading, les opérations de marché et la gestion de fortune se sont vus demander de signer de nouveaux contrats et de se préparer à déménager à temps pour le 1er janvier. Ces personnes s’installeront dans des villes telles que Paris, Francfort, Milan et Madrid. La banque d’affaires met en oeuvre ce déménagement alors que les négociations relatives au Brexit patinent. Une semaine plus tôt, une autre banque américaine, JPMorgan, avait prévu de délocaliser quelque 200 travailleurs en Europe.
“Structurer et transmettre son patrimoine:
Kristof Kustermans, Head of ING Private Banking Belgium
“Nous voulons être un partenaire stratégique qui aide ses clients à atteindre leurs objectifs tout au long de leur vie.”
©ING
Goldman déplace 100 employés pour cause de Brexit
Jeroen Bruls, Head Wealth Analysis & Planning ING Private Banking Belgium
“La structuration du patrimoine et la préparation de sa transmission sont des actes, des décisions qui peuvent faire naître une multitude d’émotions. Voilà pourquoi nous avons tendance à les reporter alors qu’une réflexion précoce est indispensable.”
ses clients. “Ces derniers maîtrisent tous les rouages de la gestion de patrimoine, suivent de très près toutes les réformes fiscales et juridiques mises en œuvre, et assistent même votre conseiller bancaire privé”, pointe encore Kristof Kustermans. “Notre approche est donc globale. À travers les générations, nous examinons à la fois le patrimoine commercial, privé, et les actifs mobiliers et immobiliers.” Comme en matière d’investissements, ING Private Banking utilise ce qu’on appelle une “architecture ouverte” pour structurer le patrimoine du client. “Cela veut dire que l’on peut demander l’avis ou l’intervention d’experts extérieurs. Notre seul but est de fournir à nos clients les meilleurs conseils qui soient.”
Attention portée à l’entrepreneur et à son entreprise
“Une part importante du patrimoine d’un entrepreneur se concentre dans son entreprise”, affirme Jeroen Bruls. “La manière dont il peut extraire ce patrimoine de son entreprise est importante pour nous. Tout comme les besoins de l’entreprise ellemême, d’autant plus si elle doit perdurer, même sur plusieurs générations ! Ces aspects ne peuvent donc être considérés indépendamment les uns des autres.” Bon nombre de chefs d’entreprises familiales ont passé le cap de la cinquantaine, ajoute Kristof Kustermans. “À ce moment-clé de leur vie, ils doivent commencer à s’interroger sur la continuité de leur activité. “En tant que banque privée, nous voulons être présents bien avant la vente de l’entreprise, si elle doit avoir lieu, et accompagner le chef d’entreprise avant la cessation de l’activité.” “Il existe en effet une différence entre la stratégie de l’un et celle l’autre”, conclut Kristof Kustermans. “Nous aidons nos clients à les aligner toutes les 2. Par exemple, nous pouvons rendre les aspects de la succession intéressants pour l’entrepreneur tout en plaçant les intérêts de l’entreprise au premier plan.”
Une initiative d’
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Private banking
Les riches clients ont trouvé le chemin des fonds de tiers L’accès aux fonds de tiers est aujourd’hui monnaie courante chez les clients des banques privées. Même si l’accessibilité à ces fonds varie fortement d’une banque à l’autre. PETER VAN MALDEGEM
© PIETER VAN EENOGE
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ucun gestionnaire de fonds ne peut être le meilleur dans toutes les classes d’actifs. C’est le principe qui sous-tend le concept d’architecture ouverte, où les banques ne se contentent pas de proposer leurs fonds maison, mais offrent aussi des produits d’autres gestionnaires. L’architecture ouverte n’est pas encore largement diffusée en Belgique. Les particuliers qui souhaitent placer leurs économies dans un fonds via une grande banque n’auront souvent accès qu’aux fonds maison. Ceux qui s’adressent à un supermarché de fonds comme MeDirect, Binck, Keytrade ou Deutsche Bank pourront cependant accéder à une large gamme de gestionnaires belges et étrangers. Idem pour ceux qui investissent via leur assureur dans des fonds appelés «Branche 23».
«Nous ne proposons des fonds de tiers que s’ils sont complémentaires à notre offre de fonds maison.» KBC Private Banking
DAVID SCHMIDT DIRECTEUR, BANQUE DE LUXEMBOURG BELGIUM
“ Vos proches, votre histoire, votre patrimoine. Ce qui compte pour vous, compte pour nous.” Nous vous accompagnons dans la gestion et la préservation de votre patrimoine. Nous portons attention à tout ce qui compte pour vous et ceux qui vous sont chers. Depuis 100 ans au Luxembourg et 10 ans en Belgique, c’est une autre vision du patrimoine que nous faisons prospérer. Prenez contact avec nos spécialistes. Chaussée de La Hulpe, 120 – 1000 Bruxelles Tél.: 02 663 45 68 • www.banquedeluxembourg.be
Banque de Luxembourg, société anonyme – Succursale de Belgique. Chaussée de La Hulpe 120, B-1000 Bruxelles. RCS Luxembourg B5310. TVA BE 0830.227.057 – RPM Bruxelles.
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En banque privée, l’accès aux fonds de tiers reste encore un privilège réservé à certains clients. KBC Private Banking propose par exemple à ses clients liés par un contrat de conseil une cinquantaine de fonds de 13 gestionnaires différents. «Le critère pour être repris sur notre liste ‘conseil’, c’est la complémentarité par rapport à nos produits. Certaines régions, classes d’actifs ou certains styles de gestion qui ne sont pas représentés dans nos fonds maison sont analysés et éventuellement ajoutés à notre offre de fonds. En gestion discrétionnaire également, nous appliquons le principe de complémentarité. Récemment, nous avons par exemple repris plusieurs fonds alternatifs de partenaires externes», expliquet-on chez KBC. Chez Degroof Petercam Asset Management (DPAM) – qui possède une large gamme de fonds maison – l’architecture ouverte est également pratiquée en complément de l’offre maison. «Nous utilisons surtout les fonds de tiers dans des domaines pour lesquels nous ne disposons pas des ressources ou de l’expertise pour mener une stratégie active en interne. Cette offre est donc complémentaire par rapport à notre propre gamme de stratégies», entend-on. A l’heure actuelle, la liste de DPAM comprend 80 fonds de tiers. «Nous collaborons avec de grands et de petits acteurs », indique la banque. Belfius Private Banking privilégie sa collaboration avec le gestionnaire de patrimoine Candriam, mais la banque propose également des fonds d’autres acteurs. «Nos gestionnaires reprennent parfois des fonds de tiers dans leurs mandats discrétionnaires ou dans des fonds de fonds. Par ailleurs, pour nos clients ‘conseil’, nous proposons également différentes solutions développées spécifiquement pour Belfius par BlackRock et JPMorgan», précise-t-on chez Belfius PB. Chez ING Private Banking, la carte de l’architecture ouverte est présentée comme un atout. «Nous la considérons même comme l’un de nos principaux arguments de vente», indique un porte-parole. «Que ce soit en gestion discrétionnaire ou pour les mandats de conseil, nous proposons de manière proactive 150 fonds de près de 50 maisons de fonds – des très grandes aux très petites. Par ailleurs, nous proposons une large gamme de solutions passives ou ‘trackers’. Pour cette offre, nos spécialistes en fonds collaborent avec une équipe de recherche indépendante », précise-t-on chez ING.
Architecture ouverte 2.0
Dans le secteur de la banque privée, ABN Amro Private Banking pratique depuis des années l’architecture ouverte. Sur l’ensemble des fonds investis via la banque néerlandaise, seuls 15% le sont dans des fonds maison. «Notre division ABN Amro Investment Solutions passe au crible l’offre mondiale de fonds afin de sélectionner les meilleures stratégies et les meilleurs gestionnaires. L’équipe compte aujourd’hui près de 25 ans d’expérience. Sa sélection sert de base pour nos conseils en investissement et nos services de
gestion discrétionnaire. Pour l’instant, nous suivons 446 fonds répartis sur 50 gestionnaires», explique-t-on à la banque néerlandaise. ABN Amro utilise également ce qu’elle appelle «l’architecture ouverte 2.0» au sein de la gestion discrétionnaire. «Nous ouvrons notre plate-forme de fonds à des gestionnaires externes, ce qui donne à nos clients un accès exclusif à des fonds qui autrement ne seraient pas disponibles en Belgique. Cette façon de faire est économique et transparente. Elle nous permet de proposer des fonds multi ou single manager, où la gestion du portefeuille se trouve aux mains de gestionnaires externes. Le nom du gestionnaire est repris dans le nom du fonds», explique le spécialiste en fonds Peter Bossaer.
Plus d’informations
L’architecture ouverte est donc une tendance bien établie au sein de la banque privée, même si la directive européenne MiFID II a eu des conséquences importantes pour les maisons proposant des fonds de tiers. La directive oblige en effet les banques à documenter plus clairement et à disposer de plus d’informations concernant les fonds. «Malgré tout, cette directive n’a eu aucun impact sur notre offre», indiquent les banques.
«Notre division ABN Amro Investment Solutions passe au crible l’offre mondiale de fonds afin de sélectionner les meilleures stratégies et les meilleurs gestionnaires.» ABN Amro Private Banking
« Nous avons conclu un partenariat avec un fournisseur de données qui nous procure toutes les informations légales nécessaires pour vendre un fonds. Cette collaboration nous permet de continuer à proposer à nos clients une sélection de fonds de tiers très étoffée», indique-t-on chez KBC. La crise du coronavirus semble n’avoir eu qu’un impact limité sur la demande de fonds de tiers. La plupart des banques parlent de stagnation de la demande, qui n’est par ailleurs pas un phénomène nouveau. «Les fonds de tiers représentent de 3 à 5% du volume total investi dans les fonds. Ce pourcentage reste stable depuis plusieurs années, et nous n’avons donc pas noté d’augmentation de la demande», confirme-t-on chez Belfius. Chez Degroof Petercam AM, ce sont les fonds durables qui sont le plus demandés depuis quelque temps. «Vu que DPAM dispose d’une offre très large dans ce domaine, il est logique que nous nous concentrions sur nos propres stratégies pour répondre à cette demande croissante», conclut-on chez DPAM.
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Private banking
Les banques privées européennes devront relever un défi quasi impossible au cours des prochaines années: augmenter leur rentabilité et réduire leurs coûts. Mais les acteurs belges sont bien positionnés pour relever ce challenge, estime Frédéric Vandenberghe du consultant McKinsey.
«Les banques privées belges sont bien positionnées pour se réinventer» PIETER SUY
I
l n’empêche qu’il est difficile de qualifier d’encourageante la dernière édition de l’étude que McKinsey publie chaque année sur le secteur européen de la banque privée. Selon cette étude, les principaux acteurs européens du secteur ont affiché ensemble l’an dernier des bénéfices nets de 13,3 millions d’euros. Ce résultat n’est que de 1,4% inférieur à celui de l’année précédente, qui avait cependant déjà cédé 8% par rapport à 2017. De plus, 2019 fut tout sauf une mauvaise année boursière: l’indice Stoxx600, qui comprend les 600 plus importantes actions européennes, et l’indice américain Dow Jones ont augmenté respectivement de 23 et 24%. Dans le même temps, le secteur n’a pas réussi à maîtriser ses coûts. Au contraire: pour chaque tranche de 100 euros de revenus enregistrés par une banque privée européenne en 2019, cette même banque a dû débourser 71 euros de frais, soit le plus haut niveau depuis 2012, selon l’étude.
Les Belges gèrent mieux les coûts
La bonne nouvelle ? Les banques privées belges s’en sortent nettement mieux que leurs consœurs européennes. «Sur base des actifs gérés, nous constatons qu’en Belgique les marges bénéficiaires sont
supérieures à la moyenne européenne», explique Frédéric Vandenberghe, associé senior chez McKinsey, qui a participé à la rédaction du rapport. «Convertie en points de base, la marge bénéficiaire était de 33 en Belgique contre 21 pour le reste de l’Europe. Le ratio coûts/bénéfices est également beaucoup plus bas en Belgique qu’ailleurs. Pour chaque tranche de 100 euros de revenus enregistrés l’an dernier par les banques privées belges, elles ont dépensé 60 euros.» Vandenberghe voit deux raisons principales pour expliquer ces bonnes performances. «Les montants moyens que les clients confient aux banques privées belges sont beaucoup plus modestes qu’ailleurs en Europe. Près de la moitié des clients des banques privées européennes confient un patrimoine de 10 millions d’euros, voire plus, à leur banquier. En Belgique, cette catégorie de clients ne représente que 24%. Elles comptent donc davantage de clients disposant d’avoirs moins élevés, mais qui paient proportionnellement davantage que les grands patrimoines pour les services de leur banquier privé. » La deuxième raison, c’est que les clients belges placent des montants beaucoup plus importants en gestion discrétionnaire, c’est-à-dire qu’ils délèguent à la banque la gestion de leurs avoirs, après bien entendu s’être mis d’accord sur les modalités de
cette délégation. «Le fait qu’une partie importante des actifs soit gérée par des professionnels a bien entendu également un impact sur les revenus », poursuit Vandenberghe. L’excellente performance des banquiers privés belges – en particulier si on les compare avec leurs homologues européens – ne signifie pas pour autant qu’ils soient à l’abri des problèmes auxquels sont confrontées de nombreuses institutions financières.
«De nombreux banquiers constatent que les taux bas poussent de plus en plus de clients à investir en immobilier. Cet argent échappe donc aux banquiers privés.» Frédéric Vandenberghe Associé senior chez McKinsey
Concurrence de l’immobilier
Tout d’abord, la croissance du secteur de la banque privée belge se retrouve également sous pression. «L’an dernier, nous avons enregistré des flux entrants nets de la part des clients», explique Vandenberghe. «Mais la croissance s’est ralentie au cours des cinq à dix dernières années. Les rapatriements de fonds en provenance de l’étranger ont beaucoup diminué. Et de nombreux banquiers constatent que les taux bas poussent de plus en plus de clients à investir une partie importante de leurs avoirs dans l’immobilier. Cet argent échappe donc aux banquiers privés. Et à cause de la persistance des taux bas, cette tendance devrait perdurer.» Alors que la croissance des revenus ralentit, les frais augmentent parce que les banques et les gestionnaires de patrimoine doivent investir dans la digitalisation et prendre les mesures nécessaires pour répondre au renforcement des règlementations. «Cela ne signifie pas que les banques privées vont disparaître. Mais nous constatons que celles qui gèrent moins de 10 milliards d’euros d’actifs par pays ou qui ne sont actives que dans un seul pays n’enregistrent en moyenne aucun bénéfice et ont des difficultés à réaliser les investissements nécessaires.»
Recherche d’équilibre
Cette tendance n’est pas près de s’arrêter, prédit Vandenberghe. «Les banques devront continuer à chercher un juste équilibre entre les nouveaux services digitaux et la mise en place des systèmes de contrôle nécessaires, tout en maintenant leur rentabilité.» Parallèlement, elles ont aussi du pain sur la planche au niveau stratégique, car le secteur doit se réinventer pour garantir sa valeur ajoutée à long terme. «Traditionnellement, les banques privées pouvaient faire valoir leur palmarès d’investisseur pour séduire de nouveaux clients», poursuit le consultant. «Aujourd’hui, elles doivent davantage miser sur des services supplémentaires, par exemple la fourniture de services digitaux ou de conseils en matière de transmission de patrimoine à la génération suivante. À cause des fortes fluctuations boursières, les clients ont bien compris que les résultats du passé n’étaient pas une garantie de succès pour le futur.» © SASKIA VANDERSTICHELE
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Private banking
© PIETER VAN EENOGE
«Les banquiers privés demandent davantage de cours à distance» La Private Bankers Association permet aux banquiers privés d’améliorer leurs connaissances en planification patrimoniale et en stratégies d’investissement. Les banquiers sont particulièrement demandeurs de formules d’e-learning.
PIETER SUY
C
ette année, cela fait tout juste 20 ans que les quatre grandes banques belges (BNP Paribas Fortis, KBC, Belfius et ING Belgique) ainsi que Degroof Petercam ont fondé la Private Bankers Association (PBA). «L’objectif premier de l’association était d’organiser des formations dépassant les frontières du monde bancaire», explique Peter Van der Smissen, secrétaire général de la PBA. «En plus des membres fondateurs, près de 24 institutions se sont jointes à l’association, ce qui signifie que 95% du monde belge de la banque privée sont représentés au sein de la PBA.» Dans les formations, l’accent est mis sur les deux principales disciplines du métier: la gestion des investissements et la gestion patrimoniale. «Le groupe cible est constitué des personnes qui sont en première ligne avec les clients», précise Van der Smissen, «c’est-à-dire les banquiers privés et gestionnaires patrimoniaux. Par exemple, nous ne nous adressons ni aux fiscalistes, ni aux juristes. Pour les formations, nous collaborons avec la Febelfin Academy, une initiative de la fédération belge des banques, Febelfin. » La Private Bankers Association a également commencé à organiser des cours d’une journée sur des sujets comme les investissements immobiliers ou la directive européenne MiFID. «Nos membres
bénéficient ainsi en quelques heures d’une immersion dans certains thèmes qui intéressent actuellement leurs clients», poursuit Van der Smissen. Au fil des années, près de 680 personnes ont suivi des cours sous l’une ou l’autre forme à la PBA, explique Van der Smissen. «Parmi eux, près de 600 participants sont finalement devenus membres de notre association.» La PBA se défend d’être un groupe de lobby pour banquiers privés. «Vous devez plutôt nous voir comme un outil de réseautage, un moyen pour les professionnels du secteur de mieux se connaître.» À terme, la PBA devrait continuer à jouer la carte du digital. «Pour nos deux plus grands modules de formation, nos participants passent une journée complète dans nos locaux de Bruxelles et ce, pendant 9 à 15 semaines. Mais la crise du coronavirus nous a fait comprendre que nos membres ne souhaitaient pas que tous les cours soient donnés en live. Nous pouvons résoudre cette question en misant encore davantage sur l’e-learning. Nous comptons développer des modules de cours digitaux pour permettre aux banquiers privés de suivre ces formations au moment qui leur convient le mieux. Nous collaborons d’ailleurs avec la Febelfin Academy. L’avantage, c’est que les cours sont donnés par des personnes qui parlent de leur expérience, et qui ont elles-mêmes appris le métier sur le terrain. »
«Les cours sont donnés par des personnes qui ont elles-mêmes appris le métier sur le terrain.» Peter Van der Smissen Secrétaire général de la Private Bankers Association
Grandir ensemble. Nous prenons soin de vos investissements personnels et professionnels.
Une seule banque où investir votre patrimoine personnel et celui de votre entreprise ? L’interaction entre les deux revêt une importance capitale. Et c’est précisément pour cette raison qu’ABN AMRO Private Banking envisage votre patrimoine dans son ensemble : d’un point de vue personnel, professionnel et familial. Notre approche vise à vous décharger. Vous évoquez votre patrimoine privé et celui de votre entreprise avec votre private banker dans le cadre d’un seul et même entretien. En toute confiance et en tout confort.
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