Investissements Le Private Equity n’est plus réservé aux happy fews P14
Private banking Supplément de L’Echo l L’ECHO jeudi 21 octobre 2021
© PIETER VAN EENOGE
Les crédits garantis par des actions de plus en plus prisés De plus en plus de Belges aisés n’hésitent pas à mettre leurs actions en garantie pour pouvoir emprunter davantage. L’investissement dans les actions non-cotées est également populaire. Et maintenant que c’est de nouveau autorisé, les clients et leurs banquiers sont heureux de se retrouver.
Private banking
Certains voient un pont. Nous, nous voyons que l’Europe injectera plus de 800 milliards d’euros dans l’économie, principalement pour moderniser ses infrastructures. Grâce à nos conseils, nos clients profitent déjà de cette opportunité d’investissement. Et vous ? Investir, c’est voir ce que les autres ne voient pas. Deutsche Bank. La banque de vos investissements.
deutschebank.be/voirplusloin Source : Commission européenne - https://ec.europa.eu/info/strategy/recovery-plan-europe_fr. Deutsche Bank AG, 12, Taunusanlage, 60325 Francfort-sur-le-Main, Allemagne, RC Francfort-sur-le-Main n° HRB 30000. Deutsche Bank AG Succursale de Bruxelles, 13-15 avenue Marnix, 1000 Bruxelles, Belgique, RPM Bruxelles, TVA BE 0418.371.094, IBAN BE03 6102 0085 7284, IHK D-H0AV-L0HOD-14. E.R. : Olivier Delfosse
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L’ECHO JEUDI 21 OCTOBRE 2021
Private banking En raison de la flambée des cours de bourse, des taux ultra-bas et de l’aversion des banques pour le cash, de plus en plus de riches particuliers belges mettent leurs titres en garantie pour financer de nouveaux investissements. Cette année, certaines banques privées ont accordé 50% de plus de ces crédits appelés «Lombard».
Les riches Belges mettent leurs actions en gage pour emprunter plus
PIETER SUY
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vec les crédits «Lombard» – dont le nom se réfère aux banquiers du Moyen-Âge en Lombardie italienne – il est possible de mettre votre portefeuille d’investissement au travail en le donnant en garantie pour obtenir un crédit supplémentaire. Les clients utilisent ces crédits alternatifs pour investir dans l’immobilier, une entreprise ou même de l’art. Mais les crédits Lombard sont également conclus dans le cadre d’une planification successorale, et les banques reçoivent aussi de plus en plus de demandes pour des travaux de rénovation ou l’installation d’une piscine. La forme exacte de ces crédits alternatifs et leur fonctionnement varient d’une banque à l’autre. Mais il est clair que ces crédits Lombard ont le vent en poupe dans pratiquement toutes les banques privées et chez les gestionnaires patrimoniaux. Cette année, Degroof Petercam qui, avec 2 milliards d’euros de crédits Lombard, est un acteur très actif dans cette niche, a vu son nombre de dossiers augmenter de 10%. «Ces quatre dernières années, notre croissance nette cumulée est de 26%, ce qui n’est pas rien», ajoute un porte-parole. Chez Puilaetco, on indique avoir enregistré une croissance moyenne de 15% ces dernières années, tandis que chez Van Lanschot Kempen, cette hausse se monte à 50% en cinq ans. La banque anversoise Dierickx Leys Private Bank signale quant à elle une hausse de 50% pour la seule année 2021. Les autres grands acteurs que nous avons contactés – BNP Paribas Fortis, Belfius, KBC, ABN Amro et Deutsche Bank – n’ont pas fourni de pourcentages précis, mais ici aussi, le message est clair: les clients manifestent un grand intérêt pour ces crédits adossés à des titres.
«Ces crédits sont beaucoup utilisés dans le cadre de la planification successorale.» REGINE DE BEUCKELAERE KBC
Pas de notaire
Qu’est-ce qui explique la soudaine popularité de ces crédits auprès des clients fortunés? Une fois de plus, les taux historiquement bas et la hausse régulière des marchés d’actions sont les principales raisons qui expliquent ce succès. Même si, à première vue, l’endettement ne semble pas être la stratégie la plus logique pour agrandir son patrimoine, certains clients peuvent en tirer profit dans les circonstances actuelles des marchés. En donnant en garantie des actions, des obligations, des fonds ou des liquidités, il n’est pas nécessaire de vendre ses actifs pour disposer de moyens pour réaliser de nouveaux investissements. Les emprunteurs ne sont donc pas obligés de se défaire de leurs actions s’ils pensent que les cours peuvent encore augmenter. Cette formule est également avantageuse pour les banques, car elle leur permet de réduire les liquidités inscrites à leur bilan. En raison de la politique d’argent bon marché de la Banque centrale européenne, elles doivent payer des intérêts à Francfort pour la conservation des liquidités qu’elles n’utilisent pas pour leurs crédits. «Grâce aux crédits Lombard, les clients ne doivent pas toucher à leur portefeuille
«Grâce aux crédits Lombard, les clients ne doivent pas toucher à leur portefeuille d’investissements et profitent en même temps de taux d’intérêt attractifs.» OLIVIER GOERENS BELFIUS
d’investissements et profitent en même temps de taux d’intérêt attractifs», confirme Olivier Goerens, directeur du Marketing Private & Wealth chez Belfius. «En période de taux bas et de bourses en hausse, comme c’est le cas actuellement, c’est encore plus intéressant, en particulier lorsque le rendement attendu du portefeuille est potentiellement plus élevé que le taux déboursé pour le crédit.» La crise du coronavirus a également contribué au succès de cette formule. «Les clients disposent de plus de temps pour réfléchir à leurs loisirs et à leurs finances», explique Els Decouttere, spécialiste des crédits commerciaux chez Van Lanschot Kempen. «C’est pourquoi nous recevons beaucoup de questions sur l’achat de secondes résidences ou de biens de rapport.» «Ces crédits sont également utilisés pour des dons aux enfants ou aux petits-enfants au moment de l’achat de leur logement», ajoute ABN Amro. Un crédit Lombard est un instrument de financement flexible pour des investissements dans l’immobilier, car les frais sont moins élevés. Contrairement à un emprunt hypothécaire, l’emprunteur ne doit par exemple pas payer de frais de notaire. «L’inscription d’une hypothèque sur un bien immobilier est un processus administratif long et coûteux qui ne cesse de se complexifier», explique-t-on chez Degroof Petercam. «Lorsque la seconde résidence se situe à l’étranger, les procédures sont encore plus lourdes, étant donné que les banques belges doivent hypothéquer un bien sur un marché immobilier qu’elles ne connaissent pas bien. Les crédits Lombard n’exigent aucun acte notarié, tout en permettant aux banques d’exercer un contrôle optimal sur la transaction.» Dans la plupart des banques privées, les crédits Lombard sont surtout souscrits pour financer l’achat d’un bien immobilier, mais ils peuvent également être utilisés dans de nombreuses autres situations: pour l’achat d’une voiture de collection, d’un yacht ou le paiement des droits de succession.
Racheter les parts des membres de la famille «En effet, ces crédits sont beaucoup utilisés dans le cadre de la planification successorale», explique Régine De Beuckelaere, directrice Private Banking & Wealth chez KBC. Le bancassureur ne propose ces crédits que depuis l’an dernier, mais pas pour l’achat d’un bien immobilier. «Nous remarquons cependant que la demande est très forte. Nous proposons cette formule aux clients fortunés qui disposent d’un patrimoine de minimum 5 millions d’euros. Certains d’entre eux cherchent des moyens d’investir dans des entreprises. Je songe par exemple aux entrepreneurs qui souhaitent racheter les actions de leur entreprise détenues par les autres membres de la famille, mais aussi aux clients qui souhaitent souscrire temporairement un crédit pour investir dans une entreprise en attendant le produit de la vente imminente d’un investissement de leur portefeuille de Private Equity.»
© PIETER VAN EENOGE
Crédit sur mesure Les crédits Lombard sont des formes alternatives de prêts que les clients peuvent obtenir en mettant en nantissement une partie de leur portefeuille d’investissements, en vue de financer un achat immobilier ou de régler une planification successorale. Un client n’a donc pas besoin de vendre ses investissements pour réaliser de nouveaux placements. Comme les crédits Lombard sont considérés comme des crédits à la consommation, leurs durées sont plus courtes que les prêts hypothécaires. Il incombe à chaque banque de fixer une durée maximale à ce type de crédit. Les délais de remboursement sont décidés en concertation avec le client. Ce dernier peut préférer, par exemple, payer en mensualités. Mais d’autres formules sont proposées par les établissements de crédit. Comme un crédit dit « bullet », par lequel le client paie des intérêts à intervalles réguliers et ne remboursera le capital emprunté qu’à l’échéance du crédit. Le montant que les clients peuvent emprunter dépend de la durée du crédit et de la qualité du portefeuille d’investissements. Mais les clients ne pourront jamais mettre en gage la totalité de leurs investissements.
Combien les clients empruntent-ils en moyenne par le biais de ces crédits? D’après les banques, cela a peu de sens de calculer une moyenne, vu que ces crédits sont utilisés pour des projets très différents. Mais la formule semble surtout faire mouche chez les clients les plus riches. «Nous voyons peu de crédits en dessous de 100.000 euros», explique-t-on chez Deutsche Bank Belgique. «Mais ils peuvent atteindre plusieurs, voire des dizaines de millions d’euros.» Les montants sont proportionnels au patrimoine des clients. Les sommes empruntées dépendent de la durée du crédit et des titres qui sont donnés en garantie. «Le montant du crédit que nous accordons dépend de la qualité du portefeuille d’investissement donné en nantissement», explique Filip Decruyenaer, directeur de Dierickx Leys Private Bank. «Un client qui possède un portefeuille bien diversifié pourra emprunter davantage qu’un client dont tous les avoirs sont investis dans un même produit d’investissement. La durée maximale de nos crédits Lombard est de 12 mois. Les clients peuvent demander une prolongation, mais dans ce cas, nous adaptons le taux aux nouvelles conditions du marché.» Les taux dépendent également du montant emprunté, des investissements donnés en garantie et du projet dans lequel l’argent sera investi. Mais ils oscillent en moyenne autour de 1%, peut-on entendre.
Appel de marge Les crédits Lombard doivent donc une grande partie de leur popularité à la bonne conjoncture boursière des dernières années. Mais quid en cas de krach boursier ? Quel est le risque pour les emprunteurs ? En cas de tempête sur les marchés financiers, il est possible que les titres donnés en garantie perdent une partie importante de leur valeur. Dans un tel scénario, la banque peut demander aux clients de verser de l’argent – un «margin call» ou appel de marge – pour réduire le montant du crédit. Les banques et gestionnaires patrimoniaux soulignent cependant que de nombreux mécanismes de protection sont prévus afin d’éviter que cela ne se produise. Par exemple, les clients ne peuvent pas donner la totalité de leur portefeuille en garantie. Les montants accordés sont également calculés en fonction de la qualité du portefeuille d’investissement. Plus les sousjacents sont solides, plus le montant accordé peut être élevé. «En outre, nous contrôlons quotidiennement l’évolution du portefeuille», explique Benoît Frin, directeur de la Gestion patrimoniale et des Crédits au département Private Banking de BNP Paribas Fortis. «Lorsque nous accordons un crédit Lombard, nous ne tenons pas compte de la valeur de marché du portefeuille, mais de la “loanable value”. En d’autres termes, il s’agit de la valeur du portefeuille moins un certain pourcentage qui tient compte du risque de volatilité. Grâce à cette approche, nos clients ont pu résister au recul des marchés en février 2020, au moment de l’éclatement de la crise du coronavirus. Nous n’avons pas dû lancer le moindre appel de marge.»
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Private banking Avec la levée progressive des mesures sanitaires, les banques privées ont pu rencontrer à nouveau en présentiel leur clientèle fortunée. Sans, pour autant, remiser au placard leurs outils numériques.
Les banquiers privés et leurs clients étaient impatients de se retrouver ludiques est une habitude bien ancrée dans le secteur, comme l’illustre David Schmidt (Banque de Luxembourg Belgium): «Nous organisons régulièrement des manifestations touchant à notre cœur de métier comme des conférences sur les dernières actualités marchés, fiscales ou d’autres sujets comme la gestion patrimoniale ou la transmission par exemple. Mais nous organisons aussi des évènements conviviaux favorisant les échanges et discussions avec nos clients: des visites d’expositions artistiques, la participation à des concerts ou encore des évènements au profit de causes qui nous sont chères.» Malgré la possibilité, retrouvée avec bonheur, d’organiser à nouveau ces rencontres en présentiel, les banques privées sont très loin de remiser les outils numériques au placard. Les systèmes mis en place durant le confinement pour rester en contact, mais à distance, avec les clients seront encore utilisés à l’avenir, car les «private bankers» y ont trouvé certains avantages. «Nous nous sommes rendu compte qu’au plus fort de la crise sanitaire, le digital avait été un atout pour rester en contact avec nos clients et que l’on avait pu mutualiser les événements digitaux au niveau du groupe en fonction de la langue», détaille Yves Dumon (Lombard Odier Belgique). «Là où nous ne pouvions rassembler que 200 personnes au maximum par conférence lors de nos premiers webinaires groupe, nous avons maintenant plus de 1.000 participants live, et autant avec le replay que nous envoyons à tous nos invités. Nous allons poursuivre avec cette approche digitale, car cela nous permet d’offrir à nos clients des conférences sur des thèmes plus variés et de manière plus récurrente.»
Les clients sont tellement ravis de participer à nouveau à des évènements qu’ils jouent parfois les prolongations. © KRISTOF VADINO
PHILIPPE GALLOY
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ans les banques privées, l’assouplissement des règles sanitaires depuis la fin du printemps 2021 a changé la donne. Les clients et leurs conseillers ont pu se retrouver lors de réunions physiques après de longs mois d’entrevues en vidéoconférence. Au gré de la levée progressive des restrictions, divers évènements propices aux rencontres plus informelles ont aussi pu être à nouveau organisés. D’après les banquiers privés que nous avons interrogés à ce sujet, ce retour à une certaine normalité était attendu avec impatience. «Après avoir rencontré initialement un engouement important pour nos séminaires et évènements digitaux, nous avons remarqué, au bout de ces longs mois, une certaine lassitude pour les rencontres virtuelles via écrans interposés», confie Bruno Colmant, responsable Private Banking chez Degroof Petercam. «Notre souhait a toujours été de reprendre notre calendrier d’évènements en présentiel dès que la situation le permettrait.» «Les retours de nos Client Advisors font part d’une forme de lassitude des clients à l’égard des évènements strictement virtuels», confirme Teuta Hoxhaj, marketing manager chez Puilaetco. «Ils constatent une demande très forte pour une reprise des contacts physiques, du présentiel et des opportunités de networking, pour autant que celles-ci aient lieu dans des conditions sanitaires sécurisantes.»
Reprise prudente des activités
Les banques privées ont bien perçu ce souhait d’une application stricte des protocoles sanitaires. Elles ont repris les activités sur le terrain de différentes manières, mais toujours dans le respect des règles relatives au nombre maximum de participants. «Nous avons prudemment repris les rendez-vous en présentiel avec les clients», explique Valérie Lecacheux, administratrice déléguée de la Banque Transatlantique Belgium. «Nous avons également invité nos contacts à quelques évènements plus récréatifs, mais en nombre limité et en suivant les protocoles en cours dans la région bruxelloise.» «Depuis la rentrée de septembre 2021, nous
reprenons progressivement quelques évènements en présentiel en petits groupes, en respectant strictement les protocoles en vigueur pour l’horeca et l’évènementiel», indique Teuta Hoxhaj (Puilaetco). «Il s’agit par exemple de rencontres golfiques, de dîners en présence de quelques clients pour la réouverture d’un musée, de conférences exclusives sur des thématiques très ciblées. En août, quelques clients ont également pu participer à un concert VIP du West Eastern Divan Orchestra à Vienne, dont nous sommes partenaires via notre maison-mère Quintet.»
Importance du contact humain
Les évènements en présentiel devraient se multiplier dans les mois à venir, pour autant que l’incidence de la pandémie le permette. «Tenant compte des dernières mesures gouvernementales et de l’évolution de la situation sur le plan sanitaire, nous reprogrammons des évènements en présentiel dans les prochaines semaines», explique David Schmidt, Managing Director de la Banque de Luxembourg Belgium. «Tout récemment, à Genève, nous avons organisé la visite du chantier de notre nouveau siège qui sera un exemple de durabilité», indique Yves Dumon, Managing director de Lombard Odier Belgique. «Cette visite, à laquelle ont participé 80 personnes, était suivie d’un cocktail et d’un repas dans un restaurant. En Belgique, nous étudions également la possibilité d’organiser un évènement clients prochainement, en présentiel.» Pour les banquiers privés, ce retour à une situation plus normale est d’une très grande importance. «Le contact humain est d’une importance capitale dans notre métier, qui est basé sur la confiance et la discrétion», explique Yves Dumon (Lombard Odier Belgique). «Étant donné que nous offrons des services personnalisés à nos clients, il est pour nous essentiel d’être au plus proche de la vie de nos clients. Cela nous permet de mieux les comprendre et de mieux les conseiller.» «Le contact en présentiel est essentiel à notre métier de banquier privé», confirme Bruno Colmant (Degroof Petercam). «Il nous paraît difficile, par exemple, de faire perdurer une relation client qui existe depuis plusieurs générations exclusivement au travers d’écrans interposés. La gestion du patrimoine est éminemment personnelle et requiert du
sur-mesure qui ne peut se concevoir qu’à travers une relation de confiance qui se renforce au gré des rencontres.» «Tout l’émotionnel et le non verbal passent beaucoup mieux dans un environnement présentiel et permettent de créer du lien et une relation de confiance», précise Teuta Hoxhaj (Puilaetco). Cette relation de confiance est un prérequis indispensable quand il s’agit de parler du patrimoine. «Les questions liées à l’argent sont de l’ordre de l’intime et nécessitent une véritable relation de confiance qui ne peut s’établir que lors de rendez-vous où l’on a un contact direct», explique Valérie Lecacheux (Banque Transatlantique Belgium). Mais les «private bankers» ne sont pas les seuls à attacher beaucoup d’importance aux rencontres en présentiel: les clients y voient aussi des avantages. «Si vous questionnez nos clients et nos conseillers, l’écrasante majorité d’entre eux vous dira que les outils digitaux présentent une énorme plus-value, mais qu’ils ne remplacent en aucune manière l’interaction entre les personnes», signale David Schmidt (Banque de Luxembourg Belgium). «La possibilité d’interagir en vrai, autrement que par l’intermédiaire de la froideur d’un écran d’ordinateur, est perçue par la plupart comme tout à fait essentielle.» «Nous sentons une véritable envie de nos clients de reprendre une vie plus sociale», résume Valérie Lecacheux (Banque Transatlantique Belgium). «Ils sont désireux de rencontrer leur banquier et leur gestionnaire et de participer à des évènements. Ils nous sollicitent.»
Canal numérique maintenu
Pour satisfaire ces souhaits de leur clientèle fortunée, les banques privées espèrent pouvoir remplir rapidement le calendrier des évènements qu’elles avaient l’habitude d’organiser. «Nous organisons généralement un tournoi de golf au Royal Zoute Golf Club et nous invitons nos clients à des concerts et expositions notamment au Palais des Beaux-Arts de Bruxelles (Bozar)», signale Yves Dumon (Lombard Odier Belgique). «Nous veillons systématiquement à combiner ces activités avec des présentations de nos experts sur des sujets financiers, fiscaux ou patrimoniaux d’actualité en rapport avec la gestion de fortune.» Associer des enseignements relatifs à la gestion du patrimoine avec des activités plus
«L’année écoulée a montré qu’un modèle hybride faisait sens.» TEUTA HOXHAJ MARKETING MANAGER CHEZ PUILAETCO
L’avenir est au mode hybride
Les banquiers privés s’accordent pour dire que l’avenir sera composé d’un mélange de présentiel et de distanciel. «Notre stratégie est basée sur une approche client multicanal», indique Bruno Colmant (Degroof Petercam). «Certains de nos évènements et rencontres expertise adoptent un format hybride avec la possibilité de s’y joindre par voie digitale ou en présentiel, ou d’avoir accès à un archivage par la suite.» «Nous envisageons désormais nos évènements futurs sous une forme d’organisation plus hybride», confie David Schmidt (Banque de Luxembourg Belgium). «Des conférences pourront être données en présentiel dans un lieu donné, alors que d’autres évènements et thématiques pourront être proposés sous la forme de webinaires. Certains autres de nos évènements pourront quant à eux se dérouler de façon totalement hybride, en mode phygital, pour utiliser un néologisme qui devient un peu à la mode. Ils permettront à nos clients de choisir le mode de participation qui leur convient le mieux.» Pour les banques privées, l’expérience des périodes de confinement a permis de prendre conscience de l’intérêt de la combinaison des deux approches. «Nous allons probablement continuer à utiliser les deux méthodes, car nous nous sommes rendu compte qu’elles pouvaient être complémentaires en fonction des besoins et de situations particulières», signale Valérie Lecacheux (Banque Transatlantique Belgium). «L’expérience de l’année écoulée a montré qu’un modèle hybride faisait sens, notamment en ce qui concerne les rencontres avec les clients pour discuter de leurs portefeuilles», précise Teuta Hoxhaj (Puilaetco). «Le choix entre présentiel ou virtuel est désormais guidé par des considérations sur les objectifs de l’évènement, le public cible et les préférences des clients.» En attendant, les clients fortunés sont tellement ravis de pouvoir participer à nouveau à des rencontres physiques qu’il arrive parfois qu’ils soient… un peu trop présents. «On remarque que l’essentiel des participants ont parfois du mal à se tenir aux horaires annoncés de fin d’évènements», sourit Bruno Colmant (Degroof Petercam). «Disons qu’il y a souvent une grande motivation à vouloir jouer les prolongations au-delà des heures limites, preuve, s’il en est, qu’ils apprécient ces moments de rencontres. Cela fait plaisir à voir.»
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Erwin Schoeters (Van Lanschot Kempen Belgique) et Thomas Vanderlinden (Mercier Vanderlinden)
«Nous sommes d’accord sur tout, sauf sur le football anversois» Six mois après la prise de contrôle de la société anversoise Mercier Vanderlinden par sa consœur néerlandaise Van Lanschot Kempen, le gestionnaire de patrimoine récolte déjà les premiers fruits de ce rapprochement.
contacts dans le secteur de la banque privée belge. Nous sommes bien placés pour nous asseoir autour de la table si une occasion se présente.» «Nous continuons également à chercher des banquiers privés pour renforcer nos équipes. En termes de présence physique, nous nous en sortons plutôt bien. Bruxelles était un gros point blanc sur la carte pour van Lanschot Kempen, mais nous l’avons aujourd’hui comblé grâce à Mercier Vanderlinden. Nous constatons également que beaucoup d’efforts sont déployés à partir de Bruxelles pour servir les clients dans plusieurs provinces wallonnes.»
INTERVIEW PIETER SUY
S
«
aviez-vous qu’une partie de nos racines remontent à Anvers au XVIe siècle?» Erwin Schoeters, nommé CEO de la branche belge de Van Lanschot Kempen il y a tout juste un an, connaît bien l’histoire de la banque privée néerlandaise. En 1737, l’homme d’affaires Cornelis van Lanschot a lancé une entreprise de négoce de produits coloniaux, créant les fondements de ce qui allait devenir la plus ancienne institution financière des Pays-Bas. «Mais van Lanschot était originaire d’une famille d’Anversois expatriés», explique Schoeters. «Un des ancêtres de van Lanschot a par exemple fait construire une église dans la Falconrui à Anvers. Le plus ancien van Lanschot connu est enterré dans l’église Saint-Jacques. À l’époque, on ne parlait pas des Pays-Bas ou de la Belgique, mais simplement du Brabant.» Il n’empêche que cette famille est depuis peu devenue un peu plus anversoise. Il y a six mois, Van Lanschot Kempen a annoncé avoir pris le contrôle de Mercier Vanderlinden. Le groupe néerlandais a acquis une participation de 70% dans la maison anversoise, créée en 1990 lorsque les familles Mercier et Vanderlinden, actionnaires de la banque d’épargne Anhyp, du fabricant de sauces Devos-Lemmens et des bonbons à la menthe Frisk, ont décidé d’unir leurs forces. L’accord prévoit que les Néerlandais prennent le contrôle total de Mercier Vanderlinden d’ici 2025. Ils ont cependant promis à la banque privée qu’elle conserverait sa marque.
«Si vous pouvez démontrer à vos clients que vous investissez et que vous vous engagez à leurs côtés, vous n’avez pas les mêmes relations qu’une banque ordinaire.» THOMAS VANDERLINDEN MERCIER VANDERLINDEN
Vanderlinden: «Nous voyons encore beaucoup de potentiel dans le sud du pays. D’autres groupes y sont peut-être moins présents, mais il ne faut pas sous-estimer le potentiel de la région. Nous aimerions y investir. Il existe encore suffisamment de place pour s’y développer et renforcer notre présence.»
«Nous sommes devenus le challenger par excellence sur le marché belge.» ERWIN SCHOETERS VAN LANSCHOT KEMPEN BELGIQUE
«Ce caractère familial était essentiel pour nous», souligne Thomas Vanderlinden de la banque anversoise. «Lorsque je parle à mes clients d’‘investing together’, je dois pouvoir le matérialiser. L’esprit d’entreprise est inscrit dans notre ADN et nos clients sont aussi des familles d’entrepreneurs. Mais j’ai également remarqué que les équipes s’entendaient aussi très bien au niveau personnel. Fin septembre, nous avons exploré ensemble le parcours de la Coupe du Monde de cyclisme à Louvain. Le football est le seul sujet que nous vous demandons de ne pas aborder, parce que nous ne sommes pas d’accord sur l’équipe que nous devons soutenir à Anvers.» (il rit). Pourquoi Mercier Vanderlinden était-il à la recherche d’un partenaire? Thomas Vanderlinden: «Ces dernières années, l’entreprise a connu une forte croissance, au
Thomas Vanderlinden et Erwin Schoeters (à droite): «Nous voyons encore beaucoup de potentiel dans le sud du pays». © WOUTER VAN VOOREN
point que nos principales valeurs étaient menacées: nous considérons en effet qu’il est essentiel que nous maintenions des contacts étroits avec nos clients. Mais nous avons aussi remarqué que nous devions consacrer de plus en plus de temps au suivi des nombreuses nouvelles règlementations et des changements en matière de contrôle.» «C’est pourquoi nous avons cherché un partenaire capable de nous soutenir dans ces démarches. Le modèle auquel nous avons abouti nous permet d’utiliser au mieux nos ressources et celles de nos clients. Ces dernières années, Van Lanschot Kempen a réalisé un parcours impressionnant. Grâce à ce rapprochement, nous pouvons offrir à nos clients une gamme plus
large de produits et de services tout en conservant notre identité.» Van Lanschot Kempen était depuis longtemps à la recherche d’acquisitions en Belgique… Erwin Schoeters: «Au niveau stratégique, nous souhaitons nous développer en misant à la fois sur la croissance organique et externe. En ce qui concerne cette dernière, nous avons déjà un solide palmarès. Ces cinq dernières années, nous avons réalisé une acquisition par an. Aujourd’hui, nous avons donc finalisé notre premier deal en Belgique. Il devrait y en avoir d’autres. Les opportunités ne manquent pas. Thomas et moi-même avons de nombreux
Entre-temps, cela fait déjà six mois que van Lanschot Kempen a annoncé l’acquisition de Mercier Vanderlinden. Où en est aujourd’hui votre collaboration? Schoeters: «La transaction n’a été officiellement finalisée qu’en juillet dernier, mais nous constatons déjà que nous faisons mieux que prévu. Lorsque nous avons annoncé notre projet de collaboration en avril, van Lanschot Kempen Belgique et Mercier Vanderlinden comptabilisaient ensemble 8,4 milliards d’euros d’actifs sous gestion. Fin août, ce montant était déjà passé à 9,6 milliards d’euros. Cette augmentation n’est qu’en partie le résultat de la hausse des cours de bourse. Les flux nets entrants de nouveaux clients sont plus élevés qu’attendu. Nous sommes devenus le challenger par excellence sur le marché belge et, ensemble, nous sommes très bien positionnés dans le segment des entreprises familiales.» Il existe bien entendu de nombreux autres challengers. De grandes banques comme Belfius et Degroof Petercam, mais aussi des acteurs de niche comme Rothschild ou la société luxembourgeoise CPB Quilvest, qui ne cachent pas leurs ambitions sur le marché de la banque privée. Vanderlinden: «Nous pouvons faire la différence parce que nous ne définissons pas notre public cible sur la base de critères quantitatifs comme “uniquement des clients ultrariches”. Nous suivons une règle simple et qualitative. Nous cherchons des entrepreneurs. Cela peut tout aussi bien être un dentiste, un médecin ou un indépendant dont l’activité s’est fortement développée et qui souhaite investir. Nous réfléchissons concrètement aux investissements de
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Private banking
Harry et Meghan collaborent avec Ethic Meghan Markle et son mari le prince Harry ont noué un nouveau partenariat dans le monde des affaires, cette fois avec la société d’investissement Ethic qui promeut des placements financiers respectant certains critères environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG). En plus d’investir une partie de leurs économies dans l’entreprise, le couple en devient un «partenaire d’impact». Dans une interview au New York Times, le couple a expliqué vouloir démocratiser l’idée d’investir, et de le faire dans des entreprises responsables. (AFP)
PROJETS
«D’ici 2025, nous disposerons de 60 private houses et de 8 wealth houses.» MARC RAISIÈRE CEO DE BELFIUS
Chez Belfius, le concept de «private houses» et de «wealth houses» n’existe pas encore. La banque a récemment dévoilé des plans pour leur construction.
SECTEUR BANCAIRE EUROPÉEN
MOUVEMENT
Quintet, la maison-mère de Puilaetco, se désengage du marché suisse Grosse surprise: Quintet, la banque privée luxembourgeoise, propriétaire de Puilaetco dans notre pays, a annoncé ce mois-ci qu’elle allait se désengager du marché suisse. Quintet, qui est entre les mains du fonds qatari Precision Capital, avait débuté ses activités en Suisse au printemps de l’année dernière suite au rachat de Bank am Bellevue. Mais la pandémie est passée par là et la croissance escomptée n’a pas été au rendez-vous, a expliqué le gestionnaire d’actifs. Selon le site d’informations financières Finews.com, la filiale
suisse de Quintet a enregistré une perte de près de 15 millions d’euros au premier semestre. On ne sait pas encore si Quintet va simplement réduire ses activités en Suisse ou mettre la filiale en vente. Quintet existait jusqu’au début de l’année 2020 sous le nom de KBL Private Banking et ne connaîtra à terme plus que deux branches: une britannique et une luxembourgeoise. En Belgique, Puilaetco évolue sous l’aile du Luxembourg. Les clients de la banque privée tombent sous la garantie des dépôts bancaires luxembourgeois.
© SASKIA VANDERSTICHELE
INVESTISSEMENTS ESG
Stéphanie De Bruyne, la CEO de l’application d’identification Itsme, rejoint le conseil d’administration de la banque privée Delen. L’intéressée revient vers un secteur qu’elle connaît bien puisqu’elle a été aux commandes d’Aion, la nouvelle dénomination de la filiale belge de la plus vieille banque du monde Monte Paschi, après avoir œuvré neuf ans environ du côté de BNP Paribas Fortis.
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qualité que nous pouvons leur proposer à des valorisations correctes. Nous ne suivons donc pas aveuglément les indices. Si vous pouvez démontrer à vos clients que vous investissez et que vous vous engagez à leurs côtés, vous n’avez pas les mêmes relations qu’une banque ordinaire.» Schoeters: «C’est précisément parce que nous accordons tellement d’importance à cette approche personnelle que nous proposons à nos clients à la fois des services de gestion patrimoniale et des conseils en investissement. Nous sommes historiquement forts en conseils en investissement. Nous remarquons cependant que de nombreux clients souhaitent gérer eux-mêmes leur portefeuille. Nous continuons donc à miser sur une large gamme de produits et de services. Mais cela ne signifie pas que nous n’ayons pas besoin de nous spécialiser: nous devons nous assurer de ne pas nous disperser et faire mille choses en même temps.» Vous venez de mentionner la forte hausse de vos actifs sous gestion. Quels sont les produits qui intéressent le plus vos clients? Schoeters: «Les crédits Lombard, par exemple. Il s’agit de crédits pour lesquels les clients donnent en garantie une partie de leur portefeuille. Ils ont beaucoup de succès. L’objectif que nous nous étions fixé pour cette année en termes de croissance nette a déjà été multiplié par deux. Cela s’explique en partie par notre propre production. Mais vous voyons aussi beaucoup de demandes de Mercier Vanderlinden. Nous constatons que les banquiers de Mercier Vanderlinden connaissent très bien les besoins de leurs clients et ont trouvé le chemin vers nos spécialistes en crédit.» «Mais cela ne s’arrête pas là. Un de nos fers de lance, que nous élargissons en permanence, est notre offre de fonds de marchés privés, c’est-à-dire des fonds qui investissent dans des actions et des titres non cotés. Il peut s’agir de fonds 100% Private Equity, d’investissements dans des titres de créance, mais aussi par exemple de fonds liés à l’immobilier et aux infrastructures. Nous sommes en train d’élargir cette offre et nous lancerons bientôt par exemple un fonds qui investira dans des terrains agricoles.» Vanderlinden: «En raison des taux bas, la demande pour ces fonds de marchés privés a beaucoup augmenté. Les clients souhaitent profiter de la hausse des valorisations sur le marché du Private Equity. C’est pourquoi nous avons lancé cet été un nouveau fonds qui mise sur cette tendance. Avec cette initiative, nous visons surtout les petites et moyennes capitalisations en Europe, où l’on ne trouve pas encore les mêmes valorisations que sur le marché mondial du Private Equity. Nous recevons aussi de plus en plus de questions sur ces produits. C’est donc une bonne chose de pouvoir les proposer comme moyen de diversifier un portefeuille d’investissements.»
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L’ECHO JEUDI 21 OCTOBRE 2021
Private banking
Une donation permet d’éviter le «krach boursier» qui accompagne un héritage Certains parents hésitent à faire une donation à leurs enfants en raison de son caractère définitif. Mais elle reste cependant le meilleur moyen d’éviter les droits de succession. D’autant qu’il est possible de prévoir certaines restrictions. DIRK SELLESLAGH
L
a plupart des investisseurs prennent beaucoup de temps et apportent beaucoup de soin à l’élaboration de leur portefeuille d’investissements. Souvent, ils pèsent les risques à l’aide d’une balance de pharmacien afin de protéger leur portefeuille contre tout choc boursier. «Mais les investisseurs ont tendance à se focaliser sur les risques liés au marché et ils oublient l’éventualité qu’ils décèdent prématurément», constate Pieter Haine, Estate Planner à la Banque Nagelmackers. «Au vu des taux progressifs appliqués au montant de l’héritage, on peut comparer un décès à un krach boursier. Une gestion digne de ce nom doit donc aussi prévoir la transmission du patrimoine.»
Un moyen évident d’éviter les droits de succession est la donation entre vifs. Les biens mobiliers, comme les montants placés sur un compte d’épargne et un compte-titres, peuvent être transmis au moyen d’un don bancaire. Dans ce cas, aucun droit de succession n’est dû, à condition que le donateur reste en vie pendant au moins trois ans après la donation. Bon à savoir: le gouvernement wallon a annoncé qu’il prolongerait ce délai de trois à cinq ans à partir du 1er janvier 2022. Si le donateur décède avant cette échéance, le don est comptabilisé dans la succession et soumis aux droits de succession.
Officialiser le don via un acte notarié
L’alternative consiste à officialiser ce don via un acte notarié. Mais dans ce cas, il faut
«La donation avec charge de rente garantit au donateur qu’il percevra un certain montant, quel que soit le rendement du portefeuille.» SOPHIE SLITS ESTATE PLANNER BANQUE NAGELMACKERS
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payer des frais de notaire et les droits d’enregistrement sur les donations. En Flandre et à Bruxelles, ceux-ci se montent à 3% en ligne directe et entre les conjoints et cohabitants légaux. En Flandre, ce taux s’applique également aux cohabitants de fait depuis plus d’un an. Pour les autres dons, c’est le taux de 7% qui s’applique. En Wallonie, les taux se montent respectivement à 3,3 et 5,5%. «Dans le passé, de nombreux Belges faisaient appel à un notaire néerlandais pour éviter de payer les droits de donation», explique Pieter Haine, «mais depuis le 15 décembre 2020, ce n’est plus possible. Désormais, les actes de donation étrangers doivent également être enregistrés en Belgique, ce qui les soumet automatiquement à la taxe sur les donations.» Avant de faire une donation, il est fortement recommandé de prendre en compte différents éléments. Tout don est définitif, ce qui signifie qu’il faut peser le pour et le contre et calculer les montants dont on peut se passer sans devoir réduire son train de vie. Mais les donateurs disposent de différentes possibilités pour assurer leur sécurité financière tout en gardant un certain contrôle sur l’utilisation de l’argent de la donation. «Il est important de bien expliquer au bénéficiaire pourquoi certaines conditions ont été prévues»,
recommande Pieter Haine.
Réserve d’usufruit Ceux qui souhaitent garder le contrôle du don et de ses revenus ont intérêt à faire une donation «avec réserve d’usufruit». Cette formule doit obligatoirement être actée par un notaire. Dans ce cas, vous ne donnez que la nue-propriété des biens mobiliers. En d’autres termes, vous continuez à percevoir les revenus des biens en question et vous en gardez le contrôle. «Les revenus ne comprennent généralement que les intérêts et les dividendes», explique Sophie Slits, Estate Planner à la Banque Nagelmackers. «Mais l’acte notarié peut élargir cette notion de revenus, par exemple aux plus-values réalisées et non réalisées du portefeuille.» «En fonction de la définition des revenus, il est également important de choisir les produits bancaires appropriés», ajoute Pieter Haine. «Si le donateur veut effectivement profiter des fruits de son portefeuille, il a intérêt à choisir des fonds de distribution. Si la donation a un objectif fiscal, il vaut mieux opter pour des fonds de capitalisation.»
Donation avec charge de rente
Étant donné que toutes les années boursières ne se clôturent pas dans le vert, vous pouvez opter pour une donation avec
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L’ECHO JEUDI 21 OCTOBRE 2021
Private banking
© PIETER VAN EENOGE
charge de rente si vous souhaitez malgré tout percevoir des revenus supplémentaires. Cette option peut également être prévue dans un don bancaire. «Cela garantit au donateur qu’il percevra un certain montant, quel que soit le rendement du portefeuille», explique Sophie Slits. «Le donateur peut chaque année, à sa demande, percevoir un pourcentage donné du montant de la donation. À l’heure actuelle, cette charge se limite souvent à 3% du don pour éviter que le capital ne s’épuise.» En outre, il est possible d’intégrer une charge d’entretien, plafonnée au montant du don. Cette clause prévoit que les bénéficiaires couvrent les frais de subsistance du donateur de son vivant si ce dernier n’est plus en mesure de faire face à ses besoins financiers. Il peut aussi être demandé au bénéficiaire de couvrir les frais liés à la détérioration éventuelle de sa santé. En faisant un don avec réserve d’usufruit, le donateur garde une forme de contrôle. Il conserve non seulement les fruits de son patrimoine mobilier, mais aussi sa gestion. L’usufruitier reste également cotitulaire du compte. «Il est essentiel que l’acte de donation décrive clairement ce que comprend la notion de gestion», poursuit Pieter Haine. «L’usufruitier conserve le droit de définir le profil d’investissement du portefeuille de titres, de choisir l’institution
financière et de signer un mandat de gestion discrétionnaire.» En plus de la réserve d’usufruit, d’autres conditions peuvent être prévues, à la fois en cas de donation via un acte notarié ou de don bancaire.
Clause de retour La clause conventionnelle de retour garantit que les biens donnés reviendront au donateur, libres de droits de succession, en cas de décès du bénéficiaire. «Le don peut spécifier si le retour doit systématiquement avoir lieu ou uniquement si le bénéficiaire n’a pas de descendance», précise Sophie Slits. Dans ce sens, il est recommandé de formuler cette clause sous forme d’option. Une clause d’exclusion permet de stipuler si le bien donné peut ou non être apporté dans une communauté de biens ou faire l’objet d’une clause de compensation. «Ce type de clause permet d’éviter qu’une partie des actifs ne se retrouve dans les mains de l’ex-conjoint en cas de séparation», ajoute Pieter Haine. Enfin, les donations peuvent être assorties d’une clause de gestion, notamment si le portefeuille est donné à un mineur d’âge. Dans ce cas, la gestion est temporairement confiée à un tiers. Souvent, cette clause prend fin lorsque le bénéficiaire atteint un âge considéré comme «de raison», par exemple 25 ans.
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L’ECHO JEUDI 21 OCTOBRE 2021
Private banking
Les Belges les plus fortunés ont confié 483 milliards d’euros aux gestionnaires patrimoniaux, ce qui représente une hausse de 10% en un an.
Les banquiers privés voient leurs actifs sous gestion croître de 10% DAVID ADRIAEN
N
otre sondage réalisé auprès des banquiers privés, des sociétés de bourse et des gestionnaires de patrimoine donne une image assez précise du patrimoine des Belges au 30 juin 2021. Notre pays compte de nombreuses institutions de gestion patrimoniale, allant de filiales de grandes banques belges et internationales aux banques privées spécialisées, en passant par de plus petits conseillers régionaux, qui gèrent au total 483 milliards d’euros, en hausse de près de 10% (+45 milliards d’euros) par rapport à l’an dernier. Cette augmentation est aussi bien due à la hausse des bourses qu’à l’argent frais versé par des clients existants ou nouveaux. Après les difficultés rencontrées pour attirer de nouveaux clients pendant la crise du coronavirus, les banques privées ont pu renouer avec l’organisation d’évènements destinés à renforcer leurs liens avec la clientèle. La hausse des patrimoines est aussi une bonne nouvelle pour l’emploi dans le secteur. L’armée de banquiers privés belges a augmenté de 7% et compte désormais plus de 5.300 spécialistes. La majeure partie des actifs est détenue par les quatre grandes banques belges, BNP Paribas Fortis, KBC, Belfius et ING, qui gèrent ensemble 326 milliards d’euros pour de riches clients. Ce chiffre comprend à la fois les clients private banking classiques et ceux de Wealth Management, un service encore plus exclusif réservé aux très riches. Il comprend surtout les patrimoines de millionnaires, car la plupart des acteurs ont fixé un seuil d’accès – officiel ou officieux – à 1 million d’euros. Ici et là, ce seuil est cependant abaissé, par exemple à 500.000 euros. BNP Paribas Fortis, le leader du marché, affiche le seuil d’accès le plus bas, à savoir 250.000 euros. Pour rendre les chiffres comparables, nous avons également pris en compte les données du segment supérieur de la banque de détail, à savoir les clients possédant au minimum 250.000 euros et bénéficiant des conseils d’un spécialiste en «Personal Banking» ou «Premium Banking». On constate des différences importantes entre les services offerts aux clients de la banque de détail et ceux de la banque privée. BNP Paribas Fortis, KBC et ING possèdent des bureaux entièrement dédiés aux clients de la banque privée. Belfius a récemment dévoilé des plans pour la construction de 60 «private houses» et de 8 «wealth houses». Alors que le nombre d’agences ne cesse de se réduire du côté des banques de détail, les bureaux dédiés à la gestion patrimoniale augmentent, en particulier chez les acteurs souhaitant se développer géographiquement.
APERÇU DU MARCHÉ BELGE DU PRIVATE BANKING ET DE LA GESTION DE FORTUNE
Nombre de travailleurs
Patrimoine géré en milliards €
2.550
326,1
2.550
326,1
1.987
110,9
Degroof Petercam
954
38,2
Delen Private Bank Belgique
419
34,1
Grandes banques * BNP Paribas Fortis, KBC, Belfius et ING Belgique
Grandes banques privées ABN AMRO Private Banking Belgium
117
15,0
Puilaetco
322
12,6
Deutsche Bank
175
11,0
804
483,3
Banques de taille moyenne et acteurs de niche Leleux Associated Brokers
135
6,1
Van Lanschot Belgique
123
5,5
64
4,0
CapitalatWork Foyer Group Banque Transatlantique Belgium
50
3,8
Edmond de Rothschild
43
3,5
Indosuez Wealth Management en Belgique
41
3,2
Mercier Vanderlinden
40
3,0
Merit Capital
40
3,0
Leo Stevens & Cie
30
1,9
Banque de Luxembourg Belgium
28
1,7
Architas, via AXA Bank Belgium
28
1,7
Nagelmackers Private Banking
26
1,6
Quaestor Vermogensbeheer
26
1,5
Econopolis Wealth Management / Twain
25
1,5
Dierickx Leys Private Bank
21
1,0
Wealtheon
18
0,8
Pire Asset Management
18
0,7
Value Square
17
0,6
Compagnie de Banque Privée Quilvest Belgium
16
0,6
Accuro
10
0,4
5
0,3
DDEL Portfolio Solution
Total
Le patrimoine géré correspond aux actifs sous gestion le 30/06/21, sauf pour Deutsche Bank, Leleux et Quilvest: chiffres du 30/06/20 * Les chiffres comprennent les clients en private banking et les clients sélectionnés ayant un patrimoine minimum de 250.000 euros qui bénéficient d'un service personnalisé. Les acteurs de marché non mentionnés ne nous ont pas donné (suffisamment) d'informations. Source: Mediafin sur la base des données communiquées par les entreprises
Indépendance Notre pays compte deux grandes banques privées indépendantes spécialisées, de taille comparable, et qui gèrent plus de 30 milliards d’euros: la banque bruxelloise Degroof Petercam et l’anversoise Delen Private Bank. Les familles fortunées peuvent également s’adresser aux filiales de grands groupes étrangers, qui gèrent
5.341 483,3
BNP Paribas Fortis, KBC et ING possèdent des bureaux entièrement dédiés aux clients de la banque privée.
plus de 10 milliards d’euros, à savoir les branches belges de Deutsche Bank, ABN Amro Private Banking Belgium et Puilaetco, la filiale belge de la banque luxembourgeoise Quintet Private Bank. Ces cinq banques privées gèrent au total plus de 110 milliards d’euros. Deux autres acteurs comptent plus de 5 milliards d’euros d’actifs sous gestion: Banque de Luxembourg Belgium et Van Lanschot Belgique. Cette dernière fera bientôt un saut quantique: suite à l’annonce de l’acquisition de la banque anversoise Mercier Vanderlinden, Van Lanschot va bientôt approcher le cap des 10 milliards d’euros d’actifs sous gestion. Suite à cette transaction, Econopolis Wealth Management/Twain – la société qui connaît la plus forte croissance – devient le
plus grand acteur local dans la catégorie des acteurs de taille moyenne, avec 3 milliards d’euros d’actifs sous gestion. On trouve également dans cette catégorie Edmond de Rothschild, CapitalatWork Foyer Group, Banque Transatlantique Belgium et Indosuez Wealth Management.
Encore des acteurs de niche après la consolidation du secteur
Parmi les plus petits acteurs, Dierickx Leys Private Bank se développe de façon remarquable. Après l’acquisition de ses concurrentes Lawaisse (Courtrai) et Van Goolen (Anvers), cette société de bourse a augmenté sa taille de près de 50%. Dierickx Leys dépasse ainsi ses consœurs anversoises Leo Stevens & Cie et Merit Capital. En Flandre occidentale, Quaestor Vermogensbeheer de Roulers s’impose comme un acteur indépendant majeur. Deux banques se profilent dans la banque privée ainsi qu’en «Personal Banking»: la Banque Nagelmackers, qui a renoncé à ses activités de banque de détail, et AXA Banque Belgique, qui offre des services de gestion patrimoniale via sa société sœur Architas et de «Personal Banking» via Delegio, qui comptabilise 600 millions d’euros d’actifs sous gestion un an après son lancement.
L’armée de banquiers privés belges a augmenté de 7% et compte désormais plus de 5.300 spécialistes.
Il faut également tenir à l’œil CBP Quilvest, une banque privée luxembourgeoise qui gère plus de 1 milliard d’euros dans notre pays. L’entreprise vient d’être rachetée par Fideuram, une filiale de la banque italienne Intesa Sanpaolo, un géant de la gestion patrimoniale. D’autres noms connus dans le secteur sont la banque française Rothschild & Co et Lazard Frères Gestion, ainsi que la société suisse Lombard Odier. Toutes trois sont actives en Belgique, mais restent discrètes sur leurs activités. Ces dernières années, suite à un mouvement de consolidation, de nombreuses petites et grandes banques privées et gestionnaires patrimoniaux ont disparu du paysage. Même si les grandes institutions cherchent depuis des années à se développer, le marché compte encore de nombreux acteurs de niche, comme la société de bourse Leleux Associated Brokers, qui dispose d’un vaste réseau d’agences, et la société belgo-néerlandaise Wealtheon. Parmi les acteurs régionaux, on trouve la société anversoise Accuro, la gantoise Value Square, la bruxelloise DDEL Portfolio Solution et la wallonne Pire Asset Management. Tous ces acteurs de niche de taille moyenne comptabilisent ensemble 46 milliards d’euros d’actifs sous gestion.
Les banquiers privés sont davantage gestionnaires que conseillers Ceux qui souhaitent confier la gestion de leur patrimoine à une banque privée ont deux options. La première – appelée «gestion discrétionnaire» consiste à déléguer l’entière gestion de son portefeuille à des experts qui ne doivent pas demander l’autorisation du titulaire lors de chaque transaction d’achat ou de vente. Tout se fait dans le respect d’un cadre prédéterminé et d’un profil d’investisseur bien défini. Dans la plupart des banques, le client peut suivre l’évolution de son portefeuille en temps réel et discute de cette évolution plusieurs fois par an avec son banquier privé. La seconde option est appelée «gestion-conseil». Dans ce cas, le banquier privé se contente de prodiguer des conseils. Le client reste à la barre et chaque proposition d’achat ou de vente de titres doit obtenir son approbation. Vu que la gestion-conseil exige plus de travail, les seuils d’accès à ces services sont souvent plus élevés. Cette formule est moins intéressante pour ceux qui n’ont ni le temps ni les connaissances des marchés financiers pour gérer eux-mêmes leurs avoirs. Les clients belges semblent accorder une grande confiance à l’expertise de leur banquier privé, car la grande majorité d’entre eux optent pour la gestion discrétionnaire. Une enquête menée par la rédaction révèle que la gestion discrétionnaire est 2,5 fois plus courante que la gestion-conseil, avec 72% de mandats de gestion discrétionnaire et 28% de mandats de gestion-conseil. La plupart des banques proposent les deux formules, avec une prédominance de la gestion discrétionnaire dans pratiquement tout le secteur. Chez certains grands acteurs comme Delen Private Bank, elle est d’ailleurs la norme et représente 90% des contrats. De son côté, CapitalatWork Foyer Group propose exclusivement de la gestion discrétionnaire, contrairement à l’acteur de niche Accuro, qui compte 100% de gestion-conseil. La banque privée suisse Lombard Odier compte 60% de contrats de gestion-conseil. Chez Pire Asset Management, un acteur de niche hennuyer, les mandats sont répartis de manière égale entre gestion discrétionnaire et gestion-conseil.
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bnpparibasfortis.be/approchedurable
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On peut avoir un impact positif sur le monde, et sur ses investissements.
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L’ECHO JEUDI 21 OCTOBRE 2021
Private banking
© PIETER VAN EENOGE
ABN Amro. Koen Deferm de la Banque de Luxembourg ajoute: «Même si l’accès s’est démocratisé, il ne faut pas oublier que cette catégorie d’investissement est destinée aux investisseurs très expérimentés qui disposent d’une surface financière suffisante et qui affichent un profil d’investisseur approprié.» En effet, il ne faut pas sous-estimer les risques que représente le Private Equity. Ces investissements ne bénéficient d’aucune garantie du capital ou de rendement, ce qui signifie que dans le pire scénario, vous pouvez perdre la totalité de votre investissement. En outre, il s’agit de produits illiquides. Vous ne pouvez pas vendre quand bon vous semble. En règle générale, l’horizon de placement recommandé est d’au moins dix ans. En revanche, le Private Equity génère souvent des rendements supérieurs à la moyenne, à savoir de 10% ou plus par an. «Les clients qui auraient investi dans tous les fonds “feeder” que nous proposons depuis 1998 auraient réalisé un rendement net de plus de 10% par an», explique Serge Langhendries. Un autre avantage de cette classe d’actifs est leur absence de corrélation avec les actions cotées. Ils représentent ainsi un bon moyen de diversifier un portefeuille.
Intérêt croissant
Le private equity n’est plus réservé aux fortunés Les actions non cotées ne sont plus réservées exclusivement à la riche clientèle des banquiers privés. Ces dernières années, grâce à l’arrivée de véhicules spécialisés, le Private Equity est devenu plus accessible. PETER VAN MALDEGEM
L
es fonds de Private Equity (ou PE) – c’est-à-dire qui investissent dans des actions non cotées – présentent de nombreux avantages. En plus de leur rendement potentiellement attrayant, ces investissements permettent également de mieux diversifier un portefeuille. Le revers de la médaille est leur niveau de risque – plus élevé – et leur manque de liquidité. Ils ne sont donc pas conseillés à tous les investisseurs. Dans certaines banques privées, le Private Equity n’est proposé que dans le segment «Wealth Management», c’est-à-dire aux clients dont le patrimoine se monte à 5 millions d’euros minimum. Une technique très utilisée pour proposer du PE consiste à créer un fonds «feeder». Il s’agit de fonds qui rassemblent les capitaux de nombreux investisseurs pour les transformer en fonds commun de PE. Grâce à ces fonds «feeder», les investisseurs individuels dont les avoirs sont plus limités peuvent également accéder au Private Equity. «Souvent, le seuil d’accès est fixé à 250.000 euros, alors que pour un “masterfund”, il oscille entre 5 et 10 millions d’euros», explique Serge Langhendries, responsable Private Equity chez BNP Paribas Fortis Wealth Management. Pour démocratiser l’offre, la banque utilise depuis peu la structure ELTIF (Euro-
pean Long Term Investment Fund). L’ELTIF est un label européen décerné aux produits d’investissement qui permettent aux particuliers d’accéder à des projets contribuant à rendre l’Europe plus durable. «Grâce à cette structure, nous avons réussi à abaisser le seuil d’accès à 125.000 euros. Avec une limite de maximum 5% du patrimoine, le Private Equity est ainsi accessible aux clients disposant d’un capital de 2,5 millions d’euros», poursuit Langhendries. Chez KBC Private Banking, le seuil se situe encore à 5 millions d’euros. «Nous offrons plusieurs solutions à ces clients. Soit nous leur proposons des fonds maison, soit nous créons des fonds “feeder” qui donnent accès à des fonds de tiers. Plusieurs fonds sont directement accessibles», peut-on entendre. Certains de ces fonds sont structurés comme une pricaf privée. Depuis la loi de relance en mars 2018 visant à donner un coup de pouce au PE, ces véhicules ont le vent en poupe. KBC vient de lancer la pricav privée Private Partners Life Sciences. «Ce fonds investira dans 8 ou 9 fonds de Private Equity, qui investissent dans de jeunes entreprises actives dans le secteur des soins de santé. Cette approche permet aux investisseurs d’être bien diversifiés dans différents types d’entreprises actives dans ce secteur», explique-t-on chez KBC. L’avantage de cette structure est que les seuils d’accès peuvent être abaissés. «La
plupart du temps, le montant minimum est de 250.000 euros, mais il peut arriver qu’il soit plus bas, par exemple 50.000 euros», explique-t-on chez KBC. Quaestor, un spécialiste en solutions de Private Equity, travaille aussi avec des fonds «feeder» et a fixé le seuil d’accès à 100.000 euros. «Notre offre comprend des fonds gérés par des tiers, sur lesquels nous créons un “feeder”, parfois via le statut d’une pricav privée», explique Geert Vastiau de Quaestor. «Notre offre est très variée, allant de fonds généralistes dans des secteurs traditionnels à des fonds axés sur un secteur spécifique, par exemple les logiciels, la fintech, les biotechnologies, etc. Grâce à notre longue présence dans ce secteur, nous avons de très bons contacts et un accès aux meilleurs fonds», affirme Vastiau.
Investisseurs expérimentés
«Même si l’accès s’est démocratisé, il ne faut pas oublier que cette catégorie d’investissement est destinée aux investisseurs très expérimentés.» KOEN DEFERM BANQUE DE LUXEMBOURG
Chez ABN Amro Private Banking et Banque de Luxembourg, le seuil d’entrée a été fixé à 250.000 euros. Les deux banques soulignent les avantages offerts par le Private Equity tout en recommandant la prudence. «Nous conseillons à nos clients ne pas investir plus de 10% de leur capital disponible dans le PE, et de préférence un maximum de 5% dans une même émission. Le client doit également démontrer qu’il dispose de suffisamment de connaissances et d’expérience», explique-t-on chez
Il ne faut donc pas s’étonner de l’intérêt croissant manifesté ces dernières années par les investisseurs. «Cela fait plusieurs années que les investisseurs s’intéressent aux solutions illiquides en général, et pas uniquement au Private Equity. Les taux sont extrêmement bas et les marchés d’actions atteignent des niveaux record. Il est important que les investisseurs disposant de suffisamment de moyens financiers diversifient leurs investissements», expliquet-on chez Belfius, qui propose le Private Equity via des fonds de tiers. La banque souhaite par ailleurs donner accès à tous les actifs illiquides, comme la dette privée et l’immobilier. Quaestor a aussi remarqué l’intérêt croissant pour le Private Equity, surtout de la part des entrepreneurs. «Une partie importante de notre clientèle sont des entrepreneurs ayant beaucoup d’affinités avec le monde de l’entreprise», explique Geert Vastiau. Pour KBC, le Private Equity n’est pas une mode passagère. «L’intérêt pour ce type d’investissement existe depuis longtemps et est loin de faiblir. Nous sommes convaincus qu’il ne s’agit pas d’un “hype”, mais d’une classe d’actifs qui continuera à faire partie intégrante des grands portefeuilles», peut-on entendre. Bien entendu, le Private Equity n’est pas gratuit. La structure de coûts est différente de celle des fonds d’investissement classiques. D’une part, il faut payer des droits d’entrée lors de l’achat du fonds et des frais traditionnels pour la gestion quotidienne, et d’autre part, le fonds retient une commission de performance si le rendement du fonds est supérieur à un pourcentage donné. «Cette classe d’actifs n’est pas réputée être bon marché en raison des coûts élevés inhérents au segment non coté», expliquent les experts de la Banque de Luxembourg. Certains acteurs essaient de se positionner sur ce plan. Top Tier Access (TTA), un véhicule créé par quelques «family offices» belges, a par exemple lancé l’an dernier un fonds de Private Equity qui investit dans d’autres fonds. Ce fonds de fonds facture 45 points de base pour sa gestion, ce qui, selon le groupe, est très concurrentiel. Les coûts ne sont bien entendu pas le seul point à surveiller. Les investissements dans les entreprises non cotées ont beau s’être démocratisés, «ils sont encore très complexes et exigent des connaissances spécifiques», ajoute Koen Deferm. «La différence entre les bons et mauvais gestionnaires se fait encore plus sentir dans cette classe d’actifs. C’est pourquoi nous accordons beaucoup d’importance à la qualité de nos partenaires», conclut-il.
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