Private Banking (FR)

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Transmission de patrimoine Planifier sa succession suffisamment tôt n’est pas un luxe superflu.

Supplément de L’ÉCHO l jeudi 4 juin 2020

Lorsque les rendez-vous à domicile ne sont plus possibles

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Comment les banquiers privés entretiennent-ils le contact avec leurs clients à l’heure où tout le monde est confiné chez soi? Si les canaux digitaux s’imposent, ils ne sont pas la panacée pour autant. PP. 2-3


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«Un nouveau client veut vous regarder dans les yeux» Tandis que les banquiers privés ne peuvent plus rencontrer leurs clients au restaurant, au club de golf ou à domicile, la vidéoconférence est devenue la norme. Mais tous ont hâte de revoir leurs clients en chair et en os.

Malgré tout, les banquiers passent le plus clair de leur temps à faire en sorte que le patrimoine de leurs clients traverse la tempête sans trop de mal. Chez Lombard Odier, les clients avaient déjà été contactés par téléphone avant le confinement. «La volatilité des marchés et la crise du coronavirus ont démarré bien plus tôt», souligne Yves Dumon. «Dans ces moments-là, vous pouvez faire la différence grâce à une approche personnalisée. Car si certains clients perçoivent le danger et souhaitent réduire les risques, d’autres considèrent la crise comme une opportunité.» Et dans la branche belge du gestionnaire de patrimoine suisse, la plupart des clients ont vu la crise comme une opportunité. Yves Dumon: «De manière générale, nos portefeuilles sont plutôt défensifs. C’est peut-être ce qui explique que nos clients n’aient pas réellement paniqué et vendu massivement leurs actions. De nombreux clients ont vu cette crise comme une occasion de renforcer certaines positions. Nous avons donc cherché pour eux les opportunités à la hausse ou à la baisse.» Chez ING Private Bank, la plupart des clients ont réagi positivement aux efforts de la banque pour les servir à distance, que ce soit par un simple coup de fil, par Skype, par vidéo ou par mail. «Ils ont compris que la situation était exceptionnelle et ont apprécié que nous ayons fait le maximum pour les aider et les conseiller», explique Kristof Kustermans, qui souligne que tous les collaborateurs sont équipés pour travailler à distance. «Les outils nécessaires pour gérer les portefeuilles ou suivre les marchés sont disponibles en télétravail.»

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il y a bien une tâche qui incombe au chargé de relation, c’est de communiquer avec ses clients fortunés pour pouvoir leur offrir le bon service au bon moment. Les rendez-vous avec la clientèle sont une tradition presque aussi vieille que le monde... qui a été bousculée cette année par un minuscule virus. «Avant le confinement, 60% de nos contacts avec nos clients avaient lieu en face à face, mais à cause des mesures de confinement imposées par le gouvernement, toute forme de contact ‘physique’ a dû être abandonnée», explique Kristof Kustermans, responsable de la division Private Banking chez ING Belgique. «Malgré les circonstances, nous avons finalement été plus souvent en contact avec nos clients qu’en temps normal, mais quasi exclusivement à distance. La crise du coronavirus a impacté les portefeuilles d’investissement de nos clients. Résultat: ils avaient beaucoup de questions et d’inquiétudes, ce qui explique que nous ayons dû intensifier les contacts.» Chez KBC Private Banking, ces contacts ont été plutôt proactifs, souligne la directrice, Régine Debeuckelaere. «Au moment du krach boursier, nous avons immédiatement contacté nos clients pour les informer des conséquences de la crise sur l’économie et sur leur portefeuille. Grâce à cette réaction rapide, nous avons pu les rassurer, ce qui semble avoir été très apprécié. Nous n’avons pas constaté de nervosité excessive chez nos clients.»

«Au moment du krach boursier, nous avons immédiatement contacté nos clients. Nous avons ainsi pu les rassurer.» Régine Debeuckelaere directeur KBC Private Banking

Mais les discussions par téléphone lorsque les bourses sont dans le rouge ne fonctionnent que si les banquiers ont déjà construit une relation de confiance avec leurs clients. «Nous avons assuré un suivi régulier par téléphone ou via Skype», explique Régine Debeuckelaere. En période de turbulences, les contacts téléphoniques sont parfois notre seule option. «Même sans le coronavirus, la méthode la plus efficace ne serait pas de rendre visite au client.» Pour tenir les clients informés, les banquiers privés ont largement utilisé les webinaires. «Nous avons aussi proposé à nos clients de participer à des conférences en ligne avec notre macro-économiste, notre CIO et même le directeur général du groupe», explique Yves Dumon, directeur général de la branche belge du banquier privé suisse Lombard Odier. «Cela permet à nos clients d’obtenir les informations à la source et de poser leurs questions en direct. Cette forme de communication a été très appréciée.»

Visite guidée avec Thomas Leysen Les webinaires n’étaient cependant pas toujours axés sur la gestion des portefeuilles, explique-t-on chez KBC Private Banking. «Notre ancien président Thomas Leysen a joué le rôle de guide à l’occasion d’une visite virtuelle de la Snijders&Rockoxhuis à Anvers, qui accueille aujourd’hui la magnifique exposition Blind Date. Et bientôt, nous organiserons un concert de piano auquel nos clients pourront assister via leur ordinateur», poursuit Régine Debeuckelaere.

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Chez Nagelmackers, la crise du coronavirus a signé la percée des rencontres par vidéo. «Microsoft Teams nous permet de discuter avec nos clients en toute sécurité. Cela fonctionne très bien avec certaines catégories de clients. Ils sont parfois eux-mêmes demandeurs», explique Yves Van Laecke, directeur Private Banking. Le préjugé concernant la réticence de certains clients plus âgés est totalement infondé. «Il ne faut pas les sous-estimer. Ces derniers mois, ils étaient nombreux à utiliser la vidéo pour communiquer avec leur famille et leurs amis.» L’avantage des discussions par vidéo, c’est qu’il est possible de répondre rapidement aux questions que les clients se posent. «D’autres collègues peuvent intervenir dans la discussion. Si un client demande conseil en estate planning, un spécialiste peut se joindre au chargé de relation et répondre aux questions», poursuit Yves Van Laecke. Même si pour la moitié des clients de Banque Nagelmackers, les vidéoconférences et les contacts téléphoniques ne sont pas les canaux de communication les plus appréciés. Certains clients préfèrent même attendre la fin de l’été pour programmer une rencontre physique.» «La grande majorité des clients ne sont pas inquiets», explique Yves Van Laecke. «Cela s’explique en grande partie par le fait que presque tous nos clients ont choisi la gestion discrétionnaire. Ils sont contents de ne pas avoir à gérer eux-mêmes leur portefeuille. Cela les rassure de pouvoir se focaliser sur la protection de leur santé.» Ce qui est clair, c’est que tous les banquiers privés ne jurent que par les vrais contacts humains. «Un contact à distance n’est pas comparable à un entretien en face à face», estime Kristof Kustermans. «Le cadre dans lequel la rencontre a lieu joue aussi un rôle. Tout comme le langage corporel, le petit café, etc.» De nombreux clients n’attendent qu’une chose, c’est de revoir leur chargé de relation en chair et en os, souligne Régine Debeuckelaere. «Pour des dossiers un peu plus complexes ou plus personnels, nos clients privilégient toujours une rencontre directe.» Cela fait plusieurs semaines que les clients qui le souhaitent peuvent se rendre sur rendez-vous dans les bureaux de KBC Private Banking. Au début, ils étaient hésitants, mais aujourd’hui, les agendas se remplissent, constate Régine Debeuckelaere. «Dans certains cas, par exemple pour un dossier de succession, nous accueillons plusieurs clients. Ce n’est possible que s’ils vivent sous le même toit ou font partie d’une même bulle. Nous ne mélangeons pas deux bulles. Et un seul conseiller de KBC est présent lors de ces rencontres.» Pendant ces réunions, toutes les mesures de protection mises en place ces dernières semaines sont appliquées: masques, gels hydroalcooliques et plexiglas. C’est possible si les personnes se connaissent

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Rencontres par vidéo

«Il est aujourd’hui difficile de recruter de nouveaux clients. La réouverture des restaurants sera une étape importante.» Yves Van Laecke directeur Private Banking chez Nagelmackers

depuis longtemps. Il est par contre très difficile d’accueillir un nouveau client dans un contexte aussi strict. «Un nouveau client veut vous voir, vous regarder droit dans les yeux et savoir qui vous êtes», confie Régine Debeuckelaere. «Et réciproquement: nous voulons aussi connaître nos clients. C’est beaucoup plus difficile à distance.» Les nouveaux clients qui sont accueillis aujourd’hui avaient pour la plupart déjà entamé des discussions plusieurs mois avant l’éclatement de la crise. «Après l’été, nous reprendrons nos activités de prospection», explique Yves Van Laecke. «Nous percevons des signes positifs. Le golf est à nouveau autorisé, ce qui nous permettra de redémarrer la prospection à ce niveau. La réouverture des restaurants sera bien sûr une étape majeure du déconfinement. Nous espérons qu’elle aura lieu en juin. Lorsque les citoyens comprendront qu’ils peuvent à nouveau avoir des contacts sociaux, nous pourrons relancer le réseautage.» Si les poignées de mains ne sont plus autorisées, les banquiers privés font preuve de créativité. «Nous envoyons à nos clients un petit cadeau à l’occasion de leur anniversaire, d’une communion ou d’un autre événement», explique-t-ton chez KBC.


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La crise du coronavirus a obligé les banquiers privés et leurs clients à se tourner vers les canaux digitaux. «Je pense qu’après la crise, nous continuerons sur cette lancée», confie un banquier.

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a crise du coronavirus a accéléré la digitalisation du secteur de la banque privée. «Les clients qui se montraient hésitants avant la crise ont aujourd’hui franchi le pas vers le digital», explique Régine Debeuckelaere, directrice de KBC Private Banking. «Pas moins de 90% de nos clients utilisent l’appli mobile ou KBC Touch pour ordinateurs et tablettes et 80% les utilisent même activement.» Malgré tout, elle s’attend à ce que la banque privée utilise à l’avenir une combinaison des deux systèmes. «S’il est vrai que les canaux digitaux peuvent faciliter certaines transactions, le contact humain restera central, avec le chargé de relation comme interlocuteur unique de nos clients.» Son homologue d’ING Private Banking, Kristof Kustermans, s’attend à ce que la crise du coronavirus laisse des traces profondes. «Je suis convaincu que les nouveaux canaux continueront à être utilisés, car la crise nous a appris qu’il était possible de tout gérer à distance. Les rencontres périodiques pour faire le point ou ajuster un

portefeuille ne se feront plus systématiquement en face à face, mais les réunions physiques resteront la règle lorsqu’il s’agira de prendre des décisions importantes.»

De plus en plus de digital Chez Banque Nagelmackers, on reste convaincu de l’intérêt des rencontres en face à face, mais on «continuera à utiliser les canaux digitaux pour les clients qui le souhaitent», explique le directeur de la banque, Yves Van Laecke. «Si un client n’a pas envie de venir à la banque un vendredi soir, la discussion pourra toujours se faire par téléphone. Cette tendance devrait s’intensifier.» Il pense que les banques privées ne pourront pas revenir en arrière. «L’utilisation de la technologie persistera et se renforcera. Pas pour les baby-boomers, qui en sont parfois moins friands, mais pour la génération X, les jeunes riches qui utilisent à fond la technologie, y compris pour les contacts avec leur banquier.» «Ces derniers mois, nous avons constaté que de plus en plus de clients utilisaient notre appli pour consulter leur portefeuille. Mais les véritables adeptes des rencontres physiques n’ont pas totalement adopté le

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«La crise nous a appris qu’il était possible de tout gérer à distance.» Kristof Kustermans directeur Private Banking chez ING Belgique

digital. Leurs habitudes ont un peu évolué, mais pas radicalement changé.» Lombard Odier existe depuis 224 ans et a déjà traversé plusieurs crises. Pour faire face à la pandémie de coronavirus, la banque se sert de sa plate-forme digitale sécurisée MyLO, qui n’est pas uniquement utilisée pour informer les clients sur leur portefeuille, mais aussi pour d’autres communications. «Nous sommes passés à la vitesse supérieure pour certains projets. Aujourd’hui, pour devenir client, tout peut se régler via le canal digital», explique Yves Dumon, qui dirige la branche belge. Les investissements dans les services digitaux vont-ils se réduire après la crise? «Nous ne comptons pas relâcher la pression. Le digital est pour nous un choix stratégique», assure Yves Dumon en se référant aux 600 ingénieurs informaticiens employés par le groupe et qui travaillent à de nouveaux projets, notamment autour de la blockchain. La banque privée suisse s’est installée en Belgique en 2004, dans des bureaux situés Avenue Louise à Bruxelles. A la question de savoir s’il est temps d’ouvrir une deuxième implantation en Belgique ou bien si cela n’a plus de sens vu l’accélération des canaux

Appel quotidien Depuis le confinement, l’équipe présente au siège social est restée limitée à quatre personnes. La trentaine d’autres collaborateurs travaille à domicile. «Cela fonctionne parfaitement grâce à nos contacts quotidiens avec nos collègues, tout comme nous le faisions auparavant avec nos collègues basés à l’étranger», explique Yves Dumon. Pour garder les collaborateurs informés de la situation, la banque organise chaque jour une conférence téléphonique avec l’ensemble du personnel. «Cela permet à tout un chacun de garder le fil et cela me donne aussi l’occasion de les féliciter publiquement, par exemple lorsqu’ils réussissent à attirer un nouveau client.» Le canal digital deviendra-t-il pour autant la nouvelle normalité? «Je suis fier de la façon dont nous fonctionnons aujourd’hui, mais les contacts avec les collaborateurs me manquent. Nous apprécions tous les contacts directs. Idem pour nos clients. Notre mission consiste à être à leurs côtés et à communiquer avec eux», conclut Yves Dumon. Même chose chez Banque Nagelmackers, où Yves Van Laecke ne compte pas relâcher l’accélérateur digital. «Nous investissons pour que notre Personal Investment Assistant puisse aussi être utilisé par vidéo. Pour le dire simplement: les conversations avec nos clients peuvent être enregistrées et servir de confirmation en cas de changement de leur situation personnelle. Nous comptons élargir encore le canal digital afin que le client puisse réaliser lui-même davantage d’opérations, avec ou sans les conseils de la banque. Avec la crise, nous allons accélérer la mise en œuvre de ce projet. Rien ne dit que nous ne devrons pas faire face à une nouvelle vague de Covid-19 ou à un Covid-20 l’an prochain.»

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«Les contacts digitaux s’intensifieront»

digitaux, Yves Dumon répond: «Il est trop tôt pour prendre une décision. Nous cherchons en permanence de nouvelles possibilités pour servir nos clients de manière aussi efficace que possible.»

«Nous ne comptons pas relâcher la pression. Le digital est pour nous un choix stratégique.» Yves Dumon Managing Director de Lombard Odier Belgique


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WOUTER VERVENNE

A

près l’excellente année boursière 2019, la plupart des portefeuilles d’investissement ont pris une solide dégelée en 2020. La crise du coronavirus a provoqué une récession mondiale, la chute des bénéfices des sociétés et, en corollaire, celle des cours des actions. Les bourses ont certes rattrapé une partie de leurs pertes depuis leur plus bas à la mi-mars, mais la plupart des actions se négocient encore avec une décote importante par rapport à leur cours de début janvier. Il faudra probablement longtemps avant que les marchés d’actions ne retrouvent leur sommet de février. La reprise de l’économie mondiale s’annonce en effet difficile et très graduelle. De nombreux économistes s’attendent à ce que l’activité économique ait besoin de deux à trois ans pour retrouver son niveau de 2019.

Pas de panique Un sondage de la rédaction auprès des banquiers privés révèle que seule une minorité de clients particuliers ont revendu massivement leurs actions. «Nous avons l’impression que les clients sont moins inquiets que lors de la crise de 2008», indique Johan Gallopyn, analyste chez Degroof Petercam. «La plupart des clients sont convaincus que cette crise n’est que temporaire. Très peu souhaitent revendre une partie et encore moins la totalité de leur portefeuille.» Même constat chez ING Belgique: «Pour la plupart de nos clients, cette crise n’est pas la première et ils restent calmes», explique Rudy Vandorpe, responsable de la gestion de portefeuille chez ING Belgique. «Certains clients décident malgré tout de liquider leur portefeuille.» Chez Belfius, on confirme que très peu d’entre eux ont réagi émotionnellement à la crise. Chez Delen Private Bank, 90% des clients ont opté pour la gestion discrétionnaire, ce qui signifie que leurs avoirs sont gérés par la banque. «Ces clients investissent généralement à long terme. Ils s’attendent à ce que la banque maintienne le cap, y compris en cas de tempête boursière. Notre expérience nous a appris qu’en période de crise, à peine 1% de nos clients décidaient de vendre.» Au lieu de vendre, les investisseurs fortunés ont plutôt acheté ces derniers mois, constatent la plupart des banques privées. «Nos clients ont profité de la correction pour acheter d’importantes quantités d’actions», confirme-t-on chez Puilaetco. Deutsche Bank indique avoir enregistré un nombre record de transactions sur actions au cours du mois de mars. «La plupart de nos clients de la banque privée ont considéré la baisse des cours comme une opportunité pour acheter avec une décote. En mars, nous avons comptabilisé trois fois plus de transactions d’achat que de ventes. En avril, les volumes ont baissé, mais les achats dépassaient encore les ventes.» D’après les banques, les clients n’ont pas changé leur attitude face au risque. Chez KBC, on n’a quasiment pas constaté de changement dans les profils de risque. «Certains clients ont basculé vers des fonds plus défensifs, mais cela reste une minorité.» Erik Joly, économiste en chef d’ABN Amro Belgique, renchérit: «Les clients n’ont pas modifié leur profil de risque». Il estime que cela témoigne de leur constance et de leur bon sens. Ces derniers mois, plusieurs banques ont cependant modifié la stratégie appli-

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La chasse aux bonnes affaires est ouverte Suite à la crise du coronavirus, la valeur des portefeuilles des clients des banques privées a fortement baissé. Cela ne les a pas tenus éloignés de la bourse, bien au contraire: ils se sont dès à présent lancés à la chasse aux bonnes affaires. «Pour la plupart des clients, ce n’est pas la première crise.» «L’impact de la pandémie sur les cours des actions des sociétés immobilières a été très important.»

quée aux portefeuilles dont elles assurent la gestion. En février, au moment de l’éclatement de la crise du coronavirus, elles ont réduit la part des actions. Après la forte baisse des cours pendant la première quinzaine de mars, elles ont renforcé leurs positions en actions. Mais en avril, elles ont à nouveau vendu parce que les bourses avaient sensiblement rebondi.

Sandra Vandersmissen BNP Paribas Fortis

La plupart des banques se montrent en effet relativement prudentes envers la

Revalorisation des soins de santé

bourse. «Après la nette reprise, nous avons à nouveau légèrement souspondéré les actions. Les incertitudes sur les conséquences macroéconomiques de la crise et la possibilité d’une deuxième vague de contamination nous incitent à la prudence», explique-t-on chez Belfius. Même son de cloche chez KBC, ING, Degroof Petercam et ABN Amro, qui investissent aujourd’hui un peu moins en actions qu’en temps normal. Chez BNP Paribas Fortis, les experts se montrent un peu plus optimistes. «Aujourd’hui, nous sommes plutôt

«Sur certains marchés, c’est le principe ‘the winner takes it all’ qui s’applique.» Johan Gallopyn Degroof Petercam

neutres envers les actions», explique le stratégiste en chef Philippe Gijsels. «Nous estimons qu’à long terme, les marchés d’actions recèlent encore un fort potentiel.» Dans de nombreuses banques, les secteurs technologique, pharmaceutique et des télécoms se taillent la part du lion des investissements en actions. «Le secteur des technologies de l’information n’a pas dû arrêter ses lignes de production», souligne Erik Joly. «Cette activité est là pour durer. Il suffit de penser aux réunions par vidéo dans les entreprises et aux achats en ligne.» Pour Johan Gallopyn, de Degroof Petercam, le secteur pharmaceutique devrait bien s’en sortir. «Il est peu probable que les budgets du secteur seront réduits dans les années à venir.» Philippe Gijsels ne dit pas autre chose et ajoute que le secteur des biotechnologies devrait également bien s’en sortir. «La pandémie a encore accru l’intérêt pour les soins de santé.» KBC, ING et Delen considèrent également comme attrayantes les entreprises actives dans les biens de consommation non durables. «Nous privilégions les actions peu sensibles à un ralentissement de la croissance, qui affichent une certaine stabilité en termes de hausse des bénéfices et des flux de trésorerie, un bilan solide et une augmentation stable du chiffre d’affaires», explique Philippe Delfosse, stratégiste spécialisé en actions chez KBC Private Banking. Steven Vandepitte, d’ING, ajoute que le secteur des biens de consommation courants distribue de généreux dividendes.

Grande Dépression Les gestionnaires de patrimoine se montrent moins enthousiastes à l’égard d’autres secteurs. «Nous sommes très prudents envers les actions de secteurs cycliques, le transport et l’aéronautique», confie Puilaetco. Deutsche Bank ajoute le tourisme et l’horeca sur cette liste noire. Ce n’est pas un hasard s’il s’agit précisément de secteurs fortement touchés par la crise du coronavirus. L’économie mondiale fait face à la pire récession depuis la Grande Dépression des années 1930 et le trafic aérien de passagers est quasiment à l’arrêt. Même si les pays rouvrent progressivement leurs frontières, le nombre de touristes devrait cette année être nettement inférieur aux chiffres de 2019. De nombreux citoyens ont encore peur de voyager et préfèrent passer leurs vacances dans leur pays. Philippe Delfosse ajoute qu’il évite les actions des secteurs énergétique, industriel et financier. La récession a fait fortement baisser la demande en pétrole et autres sources d’énergie. Quant aux banques, elles ont dû acter d’importantes provisions pour défauts de paiement, de nombreux ménages et entreprises étant susceptibles d’avoir des difficultés à rembourser leurs emprunts. Chez ING, Steven Vandepitte se montre réservé envers les actions d’entreprises dont le bilan montre des signes de faiblesse. En cas de baisse du chiffre d’affaires, elles sont beaucoup plus vulnérables que celles qui disposent de fonds propres en suffisance. Johan Gallopyn rappelle qu’on trouve des gagnants et des perdants dans tous les secteurs. «Sur certains marchés, c’est le principe ‘the winner takes it all’ qui s’applique. Pensez à Netflix par rapport à


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ses concurrents Pro-Sieben ou Amazon, et Zalando face à H&M et Zara.»

Un bon rating avant tout Pour la partie obligataire des portefeuilles, l’augmentation du différentiel de taux entre les obligations souveraines et les obligations d’entreprises – particulièrement marquée en mars – a relancé l’intérêt de certaines banques pour ces dernières. «Nous avons pris notre bénéfice sur les obligations d’Etat et augmenté nos positions dans des obligations d’entreprises bénéficiant d’un bon rating», explique Steven Vandepitte. Les gestionnaires de patrimoine rappellent en passant que la Banque Centrale européenne (BCE) soutient le marché grâce à des rachats massifs d’obligations. Delen souligne qu’elle privilégiait déjà les obligations de qualité avant la crise du coronavirus. «Le rendement supplémentaire que l’on peut obtenir grâce à des obligations dynamiques – comme des emprunts perpétuels ou des obligations à haut rendement – ne compense plus le risque supplémentaire. Cette stratégie s’est avérée payante pendant la crise. Nous avons clairement constaté un mouvement en faveur du papier de qualité.» Si l’on en croit les gestionnaires de patrimoine, la forte baisse des cours de bourse ne s’est pas traduite par une augmentation de l’intérêt pour les actions immobilières ou l’immobilier physique. «Nos clients ont d’abord été surpris par la chute du secteur», explique Sandra Vandersmissen, analyste spécialisée en immobilier chez BNP Paribas Fortis. «L’impact de la pandémie sur les cours des actions des sociétés immobilières a été très important. C’est étonnant pour un secteur habituellement plutôt défensif.» Les segments les plus touchés sont (logiquement) l’immobilier commercial et les bureaux. Johan Gallopyn voit une autre raison pour laquelle, contrairement à 2008, les investisseurs ne se sont pas rués sur l’immobilier physique. «C’est peut-être parce que les prix sont moins attrayants qu’il y a dix ans et que la fiscalité est moins sûre», explique-t-il. «Certains partis politiques souhaitent taxer plus fortement les contribuables les plus aisés, notamment en taxant les revenus locatifs réels.» Filip De Smet, d’ING, considère la baisse actuelle des actions immobilières comme une opportunité d’acquérir quelques actions intéressantes. Par contre, Delen indique que ses portefeuilles ne comprennent pratiquement pas d’immobilier. «C’est un choix très clair. De nombreux clients possèdent déjà de l’immobilier physique.»’

Pesant d’or Plusieurs acteurs indiquent qu’ils investissent davantage dans l’or, souvent considéré comme valeur refuge. Degroof Petercam par exemple a renforcé les positions en or de ses portefeuilles pendant le mois de février. Johan Gallopyn: «L’or apporte une certaine protection contre la création d’importantes quantités d’argent par les banques centrales et contre l’inflation. Le coût d’opportunité de l’or est très faible, notamment grâce aux taux bas.» ING reconnaît également avoir augmenté le poids de l’or dans ses portefeuilles. Certains clients ont également acheté de l’or de leur propre initiative. «Plusieurs clients nous ont demandé de leur acheter de l’or à titre de protection pour leur portefeuille», souligne Rudy Vandorpe, d’ING. L’inquiétude quant à l’impact de la crise du coronavirus sur l’économie a récemment poussé le cours de l’or – exprimé en euro – à un niveau record.

Planifier sa succession sur fond de Covid-19 Qui gérera mon patrimoine lorsque je n’en serai plus capable ou que je ne serai plus là? La crise du coronavirus a fait prendre conscience à de nombreux Belges qu’y penser suffisamment tôt n’est pas un luxe superflu. NADINE BOLLEN

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ne bonne planification successorale, c’est obligatoirement du «sur mesure», car tous les patrimoines sont différents et il n’existe pas deux familles identiques. Malgré tout, les planifications successorales réussies ont deux points communs: elles sont en permanence ajustées à la réalité du moment et elles garantissent la tranquillité d’esprit. La crise du coronavirus a rappelé l’importance d’être à jour. «Depuis les mesures prises par le gouvernement pour lutter contre la pandémie, nous constatons que nos clients ont davantage pris le temps de réfléchir à leur succession ou de revoir leurs plans», reconnaît Heidi Van den Eede, directrice Wealth Structuring chez Van Lanschot. Un facteur majeur pour atteindre cette tranquillité d’esprit, c’est de pouvoir garder le contrôle sur son patrimoine aussi longtemps que possible. Ce désir de contrôle explique la popularité croissante du mandat extrajudiciaire. A l’inverse, si bien des personne fortunées sont séduites par le pacte familial, elles finissent malgré tout par s’en écarter.

«Lorsqu’on aborde la question du pacte successoral au sein d’une famille, il faut oser mettre sur la table certaines questions sensibles.» Benoît Frin Directeur Estate Planning and Lending chez BNP Paribas Fortis Private Banking & Wealth Management

Le mandat extrajudiciaire de plus en plus populaire Un mandat extrajudiciaire vous permet de déléguer à une ou plusieurs personnes la gestion d’une partie ou de la totalité de votre patrimoine à partir du moment où vous n’en êtes plus capable, par exemple en cas de perte de mémoire, de pathologie liée à l’âge, de maladie ou d’accident. L’avantage d’un mandat extrajudiciaire, c’est qu’il permet d’éviter que vos proches fassent appel à un juge de paix, car si vous n’avez rien réglé, c’est lui qui nommera un gestionnaire provisoire. Au départ, ce mandat ne pouvait porter que sur des décisions relatives à vos biens, comme le paiement de vos factures, les opérations bancaires, de gestion de votre portefeuille de titres, la perception de votre pension ou de loyers, mais aussi des transactions plus importantes comme des donations ou la vente de votre habitation. Depuis mars 2019, le champ d’application de ces mandats a été élargi aux actes relatifs aux personnes. Vous pouvez par exemple indiquer dans quelle maison de repos vous souhaitez résider. Un mandant extrajudiciaire n’est toutefois valable que s’il est enregistré au Registre Central des contrats de mandat, géré par la fédération des notaires. Cet enregistrement peut se faire via votre notaire ou le greffe de la justice de paix. Il doit en outre obligatoirement être établi par un

L’idée qu’un patrimoine important se retrouve aux mains d’un enfant ou petit-enfant immature ou irréfléchi peut effrayer de nombreux parents et grandsparents.

notaire s’il reprend certaines dispositions concernant vos biens immobiliers, des donations ou d’autres transactions nécessitant un acte notarié. Enfin, un mandat judiciaire n’est pas définitif: il est possible de le révoquer à tout moment.

Vos biens après votre décès Après votre décès, votre patrimoine reviendra à vos héritiers, qui pourront l’utiliser comme bon leur semble. L’idée qu’un patrimoine important se retrouve aux mains d’un enfant ou petit-enfant immature ou irréfléchi peut cependant effrayer de nombreux (grands-)parents. Un testament permet de fixer certaines règles en la matière. Vous pouvez par exemple déléguer, au moyen d’un mandat, la gestion de votre patrimoine à un tiers - votre conjoint ou une autre personne de confiance - jusqu’à la majorité d’un héritier. «Un tel mandat permet à un jeune héritier de se familiariser progressivement avec la gestion d’un patrimoine important», explique Benoît Frin, director Estate Planning and Lending chez BNP Paribas Fortis Private Banking & Wealth Management. «Dans ce contexte, et pour aider la jeune génération, nous pouvons, dans le cadre de la transmission de l’entreprise familiale et/ou du patrimoine, proposer aux générations Y et Z des formations complètes sous forme de modules adaptés à leur situation afin qu’elles soient à même de relever les défis qui les attendent.» Assurez-vous toutefois que ce mandat soit limité dans le temps (par exemple jusqu’à ce que votre héritier atteigne l’âge de 25 ou 30 ans) et qu’il soit assorti d’un objectif légitime (protéger la personne contre toute imprudence). «Il est essentiel que ce mandat soit clairement défini», explique Heidi Van den Eede, «car faute d’un cadre légal en Belgique – contrairement par exemple aux Pays-Bas – certaines décisions peuvent facilement faire l’objet de discussions.» Les donateurs peuvent par ailleurs conserver le contrôle total ou partiel de leur patrimoine grâce à diverses clauses. Il est ainsi possible d’éviter que les biens faisant l’objet d’une donation se retrouvent dans de mauvaises mains. Une donation résiduelle permet, pour sa part, de décider à qui reviennent les biens en cas de décès du bénéficiaire du don.

Totale transparence grâce au pacte familial Avec un «pacte familial» – officiellement un pacte successoral global – vous pouvez, avec toute la famille, vous mettre d’accord sur la manière dont les donations ou

autres avantages dont vos enfants ont déjà bénéficié seront traités après votre décès. Imaginons qu’un de vos enfants ait suivi des études onéreuses à l’étranger et que vous ayez offert à votre deuxième enfant un montant de 50.000 euros à titre de compensation. Vous penserez avoir ainsi rétabli une certaine équité entre vos deux enfants. Mais en réalité, ce n’est pas le cas. Le financement des études de vos enfants ne peut être considéré comme une donation. Après votre décès, il pourrait y avoir des discussions vu qu’un seul enfant a reçu une donation. Le pacte successoral global permet de résoudre ce problème et de tirer définitivement un trait sur le passé, ce qui évitera toute contestation par la suite.

2.500 L’établissement d’un pacte familial coûte au minimum 2.500 euros, en fonction de sa complexité.

Dès qu’il est consigné sur papier, le pacte familial devient définitif pour toutes les parties. Dans cette optique, il vous permet de tout contrôler. Malgré tout, les clients des banquiers privés ne sont pas très enthousiastes à l’égard de cette formule. «Cela fait partie des possibilités que nous présentons à nos clients. Et ils sont nombreux à trouver que c’est un instrument utile, mais malgré tout, ils ne sont pas emballés», souligne Heidi Van den Eede, de Van Lanschot. «Ils sont surtout effrayés par la lourdeur des formalités. Les frais jouent aussi un rôle déterminant. Il faut en effet compter au minimum 2.500 euros pour un pacte familial, en fonction de sa complexité.» Mais la principale pierre d’achoppement est la crainte de disputes au sein de la famille au cours des discussions. «La plupart des parents pensent: les relations entre nos enfants sont bonnes et nous aimerions que cela continue quand nous ne serons plus là», rapporte Heidi Van den Eede. Même son de cloche chez BNP Paribas Fortis. Benoît Frin: «Lorsqu’on aborde la question du pacte successoral, il faut oser mettre sur la table certaines questions sensibles. Lorsqu’un accord est conclu, la répartition future des biens se fera sans problème. Mais pour cela, il faut être prêt à avaler certaines pilules amères et oser aborder et régler certains problèmes du passé.»


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«Nous expliquons à nos clients comment le wi-fi fonctionne» C’est chez elle que Ludivine Pilate a fêté son premier anniversaire en tant que CEO de la banque privée Puilaetco. «La crise du coronavirus n’a pas encore eu de réel impact sur la banque, mais notre métier de banquier privé devrait fondamentalement changer.» le segment des investissements durables. Cette formule est populaire et explique en partie nos assez bons résultats au premier trimestre. Mais bien entendu, nous proposons également des services sur mesure. Nous sommes par exemple une des dernières banques privées à aider leurs clients à investir dans l’art. Puilaetco a été la première banque à pénaliser les clients disposant de plus de 5 millions d’euros de liquidités sur un compte. Comptez-vous appliquer ce taux négatif à des montants inférieurs également? Avec la crise du coronavirus, les banques centrales ont ouvert encore plus grand les robinets, ce qui accroît la pression sur les banques. Non, ce plafond n’a pas été abaissé. Le nombre de clients à qui nous avons appliqué ce taux négatif est par ailleurs très restreint. Ils étaient tout au plus vingt. Certains avaient une bonne raison de conserver autant de cash sur leur compte, par exemple pour réaliser un investissement important. Mais la plupart d’entre eux n’avaient pas de raison précise. Pour eux, ce taux négatif a finalement servi d’incitant à s’intéresser à d’autres opportunités d’investissement, plus intéressantes.

Ludivine Pilate, CEO de Puilaetco. © DIETER TELEMANS

Juste à temps, peut-on conclure a posteriori. «Grâce à ces investissements, nous disposions en mars de tous les outils pour pouvoir travailler à distance dès le début du confinement», explique Ludivine Pilate. «Après l’annonce des mesures prises contre le coronavirus, nous nous sommes fixé comme objectif que nos collaborateurs puissent télétravailler dans les 48 heures. Au final, nous étions prêts dans les 24 heures.»

PIETER SUY

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omment les banquiers privés parviennent-ils à garder la tête froide alors que la pandémie ravage l’économie mondiale? Ludivine Pilate, qui dirige l’une des plus grandes banques privées du pays, a récemment commencé à faire du vélo. «J’ai acheté mon vélo juste avant le confinement. J’ai vite compris que j’avais été bien inspirée, car aujourd’hui, je travaille 100% à domicile et mes journées sont souvent plus longues qu’au bureau à Bruxelles. J’ai remarqué aussi que mes collaborateurs travaillaient beaucoup plus pendant cette période de crise. A tel point que j’ai dû mettre en garde certains d’entre contre le dépassement de leurs limites. Les réunions en ligne sont beaucoup plus fatigantes que les réunions traditionnelles.» Ce serait un euphémisme de dire que Ludivine Pilate vient de vivre une année chargée. La CEO, qui fait partie du comité de direction de Puilaetco depuis 2015, a succédé à Amaury de Laet aux commandes de l’entreprise il y a tout juste un an. Dans les mois qui ont suivi sa nomination, la banque a entrepris un «rebranding» – laissant tomber le deuxième nom iconique «Dewaay» – s’inscrivant dans une vaste restructuration au niveau de la maison mère luxembourgeoise. En effet, l’actionnaire luxembourgeois KBL European Private Bankers est devenu Quintet et a également modifié sa gamme de produits. En même temps, il a mis en place une stratégie digitale poussée, beaucoup investi dans une infrastructure informatique unifiée et rafraîchi l’app de la banque.

«Nous n’obligeons personne à passer par nos services digitaux, mais nous les avons surtout déployés pour faciliter la vie de nos clients.»

Les clients se sont-ils habitués rapidement à ces changements? Ne sont-ils pas réticents à l’idée de devoir discuter à distance de sujets parfois sensibles? Nous avons mis en place plusieurs applications pour garantir le fonctionnement en ligne de pratiquement tous les services bancaires, comme la signature électronique, mais aussi les vidéoconférences. Certains clients préfèrent cependant continuer à recevoir leurs documents par la poste. Nous n’obligeons personne à passer par nos services digitaux, mais nous les avons surtout déployés pour faciliter la vie de nos clients. Tout a été testé avec plusieurs profils différents. Et les premières réactions étaient positives. Nous nous sommes aussi montrés très proactifs pendant ce basculement digital. Nous avons envoyé à l’avance des mails à nos clients pour les informer de toutes les possibilités qu’offre le digital et de la manière dont ils pouvaient télécharger notre nouvelle application. Nous recevons tous les jours entre 20 et 50 appels téléphoniques de clients qui demandent des explications complémentaires. Ils n’aboutissent pas dans un call center, mais auprès d’un collaborateur qui les aide personnellement, sur mesure. Si nécessaire, nous prenons le temps de leur expliquer comment le wi-fi fonctionne.

Comment les clients ont-ils réagi au cours des premières semaines de la pandémie? Etaient-ils stressés? En fait, ils ont réagi de manière très contrôlée. Nous n’avons pas constaté de panique. Au contraire. Nous avons remarqué que les clients voulaient surtout savoir comment miser sur la reprise éventuelle des marchés. Bon nombre d’entre eux ont d’ailleurs franchi le pas et recommencé à investir. Parallèlement au rebranding, nous avons élargi notre gamme de produits. En plus de nos fonds patrimoniaux ou flexibles (fonds qui investissent dans des actions, des obligations et en cash, NDLR), nous proposons des investissements dans de l’immobilier coté et non coté. Et grâce à notre partenariat avec Triodos, nous sommes également bien positionnés dans

«Nous devons trouver des solutions digitales pour l’ensemble de nos services, mais il est aussi indispensable de conserver un lien émotionnel avec nos clients.»

Ces dernières années, Puilaetco a beaucoup investi dans la mise au point d’une nouvelle stratégie. Devrez-vous la revoir suite à la crise du coronavirus? Je ne pense pas que la crise aura des conséquences directes sur les services et les produits que nous proposons aujourd’hui. Nous avons entièrement revu notre gamme au cours des dernières années. Et à l’heure actuelle, nous ne recevons quasi aucune demande de services que nous ne pouvons pas encore proposer. Mais cela ne veut pas dire que notre métier de banquier privé ne changera pas fondamentalement. Avant la crise, nous misions bien entendu déjà aussi sur la digitalisation. Mais elle portait sur une partie marginale de notre façon de travailler ou d’attirer de nouveaux clients. Aujourd’hui, nous devons trouver des solutions digitales pour l’ensemble de nos services, ce qui n’est pas toujours évident. Il est aussi indispensable de conserver un lien émotionnel avec nos clients, ce qui n’est pas toujours possible avec des mails strictement administratifs. Nous devrons mettre en place des outils plus interactifs afin de garder intacte notre relation avec nos clients. Dans le passé, les banques privées et les gestionnaires d'actifs misaient sur l’événementiel pour fidéliser leurs clients. Ce temps est-il également révolu? Dans le meilleur des cas, nous pourrons encore organiser quelques petits événements après l'été. Nous sommes en train de préparer des webinaires où nos principaux stratégistes et d'autres experts éclaireront davantage la situation économique. Mais nous constatons aussi que certains clients préfèrent parfois entendre parler de golf ou d'autres sujets life style plutôt que de bourse. Pour ces clients également, nous aimerions prévoir quelque chose en ligne. Avant la crise du coronavirus, le secteur semblait prêt pour une nouvelle vague de consolidation. La pandémie changera-t-elle la donne? La crise devrait encore accélérer le mouvement. Les banques privées et les gestionnaires de patrimoine étaient déjà fortement sous pression à cause des taux bas et des investissements indispensables pour s’adapter aux nouvelles réglementations. Aujourd’hui, vient s’y ajouter le coronavirus… Il ne fait aucun doute que certains acteurs se retrouveront en difficulté. Mais peu de choses devraient changer à très court terme. Pour le moment, tout le monde se démène pour faire tourner les affaires aussi bien que possible.


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Private banking

Parlez-vous la même langue que votre banquier? Gestion discrétionnaire M Avec les bouleversements provoqués par la crise du coronavirus, l’adage «parlez-en à votre banquier» est plus que jamais d’application. Mais même avec la connexion Skype ou Zoom la plus performante, il n’est pas certain que vous compreniez tout ce qu’il vous dit. Petit lexique du jargon de la banque privée.

ême si la philosophie «customer centric» fait un véritable buzz dans le secteur, il est possible que vous perdiez régulièrement le fil de la discussion à cause du jargon utilisé par votre banquier. Une liste des termes les plus couramment utilisés dans le secteur de la banque privée pourrait vous aider à mieux comprendre votre conseiller financier lors de votre prochaine rencontre physique ou virtuelle.

Gestion conseil

PIETER SUY

A l’inverse de la gestion discrétionnaire, la gestion conseil vous permet de rester aux commandes de vos investissements et de prendre vousmême les décisions. Vous bénéficiez malgré tout des conseils de votre banquier privé ou gestionnaire de patrimoine.

La plupart des clients des banques privées et gestionnaires de patrimoine optent pour la gestion discrétionnaire. Un mot compliqué pour dire que vous donnez à votre institution finan-

cière l’autorisation de prendre à votre place toutes les décisions en matière d’investissement. En réalité, tout est convenu au préalable avec le client, qui est informé en permanence.

ESG ESG (Environnement, Société et Gouvernance) est probablement l’acronyme le plus en vogue dans l’univers de la banque privée. De plus en plus souvent, outre le rendement de leur portefeuille, les investisseurs souhaitent que leur argent soit investi de manière la plus «durable» possible et qui réponde aux critères ESG. Les banques et gestionnaires de patrimoine subissent une pression accrue pour

investir de manière responsable. Pour faciliter la prise de décision des investisseurs, la fédération belge du secteur bancaire, Febelfin, a créé un nouveau label de qualité pour les services financiers durables, baptisé «Towards Sustainability». Depuis son lancement en novembre dernier, 410 produits financiers, représentant 175 milliards d’euros d’actifs sous gestion, ont obtenu ce label.

Seuil d’accès Notre pays compte de nombreuses banques privées, qui s’adressent à différents profils de clients. Certaines banques privées et gestionnaires de patrimoine ne proposent un service réellement personnalisé que si le patrimoine à gérer se situe entre 500.000 et 1 million d’euros. Ils offrent une gamme plus large de produits financiers et aident notamment leurs clients à planifier leur succession. Mais le seuil d’accès est parfois moins élevé: chez BNP Paribas Fortis, les clients ont déjà droit à des services de banque privée à partir d’un patrimoine de 250.000 euros. Chez ING Belgique, des services personnalisés sont offerts à partir de 100.000 euros. Certaines banques disposent par ailleurs d’un département spécifique dédié aux clients détenant au minimum 5 millions d’euros. Dans ce cas, on ne parle plus de «private banking», mais de «wealth management».

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KYC Depuis un certain temps, cet acronyme (Know Your Customer, ou Connaissez votre client) revient régulièrement dans les conversations entre clients et banquiers. Depuis l’éclatement des scandales liés à ING et Danske Bank il y a deux ans, la lutte contre le blanchiment d’argent se trouve en tête des priorités des banques et gestionnaires de patrimoine européens, qui sont légalement obligés de contrôler les transactions et clients suspects, potentiellement révélateurs de

Continuons à tracer les sillons ensemble

pratiques de blanchiment ou autre construction frauduleuse. C’est pourquoi les banquiers doivent vérifier l’identité de leurs clients et connaître l’origine de leur patrimoine. Vu l’importance qu’a prise la lutte contre le blanchiment d’argent – en particulier au niveau des autorités de contrôle – les banques se montrent plus exigeantes envers leurs clients à qui elles demandent de fournir des documents parfois anciens avant d’autoriser certaines transactions.

MiFID Vous avez entendu votre banquier privé lâcher le mot MIFID? Respirez un grand coup! Car il est plus que probable qu’il vous demandera de remplir un questionnaire interminable (en ligne) et qu’il vous fournira des tableaux compliqués reprenant les tarifs de la banque. MiFID (Markets in Financial Instruments Directive) est la directive européenne qui oblige depuis 2008 les banquiers et gestionnaires de patrimoine à établir le profil de chacun de leurs clients. Lorsque vous allez frapper à la porte d’une nouvelle institution financière, sa première démarche consistera donc à évaluer si vous

Depuis bientôt 300 ans, la banque Van Lanschot veille sur le patrimoine de ses clients. Nous sommes le partenaire de confiance qui allie savoir-faire et vision stratégique. Le contact personnel est à la base de toute relation. Car pour savoir ce que vous souhaitez récolter demain, il nous faut comprendre vos objectifs et vos projets d’avenir. C’est pourquoi nous vous invitons à découvrir notre approche Private Banking qui protège tout ce qui vous est cher. Aujourd’hui comme demain. www.vanlanschot.be

êtes un investisseur conservateur ou dynamique. La directive MiFID oblige également les banques à fournir à leurs clients un relevé trimestriel détaillé de leur portefeuille. Depuis le renforcement de la directive il y a deux ans (MiFID II), les institutions financières doivent aussi fournir à leurs clients un relevé complet des frais qui leur sont facturés dans le cadre de leurs investissements. Ces frais doivent être exprimés à la fois en pourcentage et en chiffres absolus, ce qui permet aux clients de savoir avec précision ce que leur coûte leur banquier.

Taux de pénalisation Private Banking

Vous devez payer pour que votre banque conserve votre argent? Les banques belges sont légalement tenues de verser un taux d’intérêt minimum de 0,11% sur les comptes d’épargne règlementés. Il est cependant possible que les clients de certaines banques privées doivent payer un taux de pénalité s’ils conservent des sommes d’argent très importantes sur leur compte.

Les montants que les banques ne peuvent transformer en crédits bancaires sont en effet placés auprès de la BCE, qui exige une contrepartie. Le taux négatif appliqué à ce «surplus d’épargne» se monte à 0,50%. En Belgique, Puilaetco applique ainsi un taux de pénalité aux clients détenant plus de 5 millions d’euros de cash sur leur compte.


Votre investissement aujourd’hui ? D’une valeur inestimable pour les acteurs du changement de demain. Un investissement qui a de l’impact ? Investir dans une perspective d’avenir ? Logique ! Et que diriez-vous de rendre, du même coup, cet avenir meilleur ? ABN AMRO Private Banking propose des solutions d’investissement durables en sélectionnant rigoureusement les entreprises qui visent le rendement financier et sociétal. Nous croyons, en effet, que votre capital est précieux. Aussi précieux que la planète. Et vous, qu’en pensez-vous ?

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Private banking

Les milléniaux, le nouveau public cible Les jeunes trentenaires sont de plus en plus nombreux à pousser la porte de leur conseiller ou à le consulter en vidéoconférence. Parce qu’ils prennent en main la gestion du patrimoine familial ou parce qu’ils ont déjà bâti leur fortune. Rompus aux nouvelles technologies, ils veulent surtout investir différemment et avoir un impact sur le monde dans lequel ils vivent. OLIVIER SAMOIS

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n les appelle les milléniaux ou la génération Y. Selon la définition la plus communément admise, elle regroupe les personnes nées entre le début des années 1980 et le milieu des années 1990. Ce sont aujourd’hui de jeunes adultes, dont beaucoup ont fondé une famille, repris l’entreprise familiale ou lancé leur propre activité. Ils constituent actuellement plus d’un quart de la population mondiale et devraient représenter les deux tiers des millionnaires d’ici 2035. Qu’ils soient héritiers d’un patrimoine familial, sportifs professionnels ou fondateurs de start-up, les milléniaux se tournent de plus en plus vers la banque privée. Celle-ci doit en conséquence adapter son approche et ses méthodes à cette génération, qui se démarque de ses testateurs sur plusieurs points. Les milléniaux ne sont pas encore la première cible des banquiers privés. «Dans notre établissement, les clients âgés de 25 à 40 ans représentent environ 10% du total», d’après Steve De Meester, responsable du private banking chez Degroof Petercam. «Il s’agit essentiellement des enfants de familles déjà clientes depuis un moment.» Cette dernière assertion est valable pour toutes les enseignes que nous avons consultées.

fement climatique, la vague d’attentats de 2015-2017 et, évidemment, la crise bancaire et de la dette publique de 2008-2011. Il s’agit d’un élément qui pourrait expliquer qu’elle s’avère plus ouverte à la prise de risques. «Cette génération est née avec des banquiers qui ont été pris en défaut. Aujourd’hui, ceux-ci doivent gagner leur respect», concède Stéphane d’Udekem d’Acoz, senior wealth management chez CBP Quilvest Belgium. Les milléniaux sont ainsi une génération plus proactive et impliquée dans sa gestion de patrimoine que les précédentes. Ses représentants insistent énormément sur la notion de transparence. «Ils vont vérifier l’information et ne pas avaler passivement tout ce que leur conseiller leur raconte», abonde Xavier Rubbens, directeur de CBP Quilvest Belgium. Leurs attentes sont également différentes. «L’investissement n’est pas le but en soi. Ils veulent surtout concrétiser un rêve et des attentes», analyse Sébastien Leclercq. Ils ont souvent une idée person-

nelle qu’ils entendent mettre en œuvre», renchérit Marc Dhondt. «Il y a une recherche sur l’expérience et le vécu, bien plus que sur le crédit luimême», fait remarquer Xavier Bonna, responsable pour la Belgique francophone chez Lombard Odier. «Pour eux, le voyage est plus important que la destination.» Avec la profusion de moyens de communication et les nouvelles méthodes de contact promues pendant la période de confinement, les banquiers ont dû se montrer plus flexibles pour servir leurs clients. «C’est une clientèle qui a un autre rythme de vie, elle nous contacte principalement en soirée et le week-end», fait remarquer Pieter De Bisschop, directeur du private banking chez Deutsche Bank.

rents avec la vision des enfants», explique Didier Debroux. «Si le patrimoine est bien structuré, l’héritier a la vie plus facile», poursuit Stéphane Vermeire.

Importance de l’impact

Héritage familial Deutsche Bank compte déjà parmi ses clients plusieurs millionnaires âgés de 25 à 30 ans, «le plus souvent grâce à un héritage», précise Pieter De Bisschop. Cette clientèle se distingue de ses aînés sur plusieurs points. «Les héritiers se voient beaucoup moins comme des dépositaires de patrimoine que leurs parents», note Didier Debroux. «Ils voient le patrimoine comme un moyen de bien vivre et d’accéder à des biens et à des services.» Dans cette optique, la question du conseil se pose avec d’autant plus d’acuité. «Il faut notamment se demander s’il est opportun de poursuivre avec le même chargé de relation que pour le reste de la famille», pointe Stéphane Vermeire, directeur du private banking et du wealth management chez BNP Paribas Fortis. Ce passage entre générations est un moment critique de la relation avec la banque ou le family office. «Une bonne transmission consiste à concilier la volonté des pa-

«Ces jeunes ne veulent plus que leur argent soit investi dans quelque chose qui ne respecte pas leurs valeurs.» Stéphane Vermeire BNP Paribas Fortis

Un autre élément qui différencie les milléniaux est leur manière d’investir. «Leur approche est très ‘sustainable’: l’aspect social, environnemental, climatique est crucial à leurs yeux», indique Steven De Meester. «Selon nos données, plus de 65% des milléniaux sont sensibles à tous ces éléments», embraie Paul Vercruysse, directeur de la recherche chez CBP Quilvest. Tous les banquiers avec qui nous nous sommes entretenus sont d’accord sur ce point: la génération Y ne veut pas seulement du rendement, elle veut que ses investissements aient une véritable signification. «De plus en plus de clients souhaitent donner du sens à ce qu’ils font», affirme Sébastien Leclercq. «C’est une tendance qui prend de l’ampleur en Belgique et dans le monde. Les jeunes d’aujourd’hui descendent de nouveau dans la rue.» «Ces jeunes ne veulent plus que leur argent soit investi dans quelque chose qui ne respecte pas leurs valeurs», comprend Stéphane Vermeire. «Leur interrogation centrale est de déterminer comment ils auront un impact positif sur le monde dans lequel ils vivent.» Les milléniaux sont clairement plus engagés que leurs aïeux, mais ce trait ne doit pas faire croire qu’ils sacrifient pour autant la performance de leur placement sur l’autel de l’idéalisme. «Ils investissent dans un sens responsable et veulent un impact social, mais la rentabilité doit demeurer au rendez-vous», avance Xavier Bonna. «Aujourd’hui, un investissement performant est un investissement durable.»

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«Digital native»

«Cette génération est née avec des banquiers qui ont été pris en défaut. Aujourd’hui, ceux-ci doivent gagner leur respect.» Stéphane d’Udekem d’Acoz CBP Quilvest Belgium

«Ce n’est pas vraiment notre clientèle actuelle, mais ça le sera dans dix ans», avance Yves Van Laecke, directeur du private banking chez Nagelmackers. «C’est la génération Spotify. Ils veulent que tout soit efficace, rapide et intégré dans une application.» Ayant grandi avec l’émergence d’internet et des technologies mobiles, ils sont habitués à une information disponible directement et n’importe où. «Les milléniaux ne veulent plus attendre la réponse, le temps n’a plus la même valeur à leurs yeux», constate Didier Debroux, branch manager de Lombard International, actif dans les solutions de structuration patrimoniale basées sur l’assurance-vie. La tendance était déjà en train de prendre de l’ampleur, mais avec la pandémie du coronavirus et le confinement qui en a découlé, le recours aux technologies à distance s’est encore accentué, et cette génération n’a évidemment eu aucun mal à s’y adapter. «L’onboarding se fait toujours physiquement, mais je ne suis pas sûr que les jeunes aient encore envie de prendre rendez-vous avec leur banquier, sauf quand cela concerne de gros montants», estime Yves Van Laecke. «Je ne suis pas convaincu non plus qu’ils voudront toujours voir quelqu’un en chair et en os quand les nouveaux systèmes arriveront à maturité.» Une conclusion que ne partage pas la plupart de ses collègues, pour qui la technologie ne remplacera jamais complètement l’approche humaine. «La vidéoconférence ne permet pas vraiment d’établir une relation de confiance», estime Marc Dhondt, senior consultant Belgium de OneLife, spécialiste de l’assurance-placement. Il est rejoint sur ce point par Sébastien Leclercq, directeur du private banking et du wealth management chez Belfius. «Il est essentiel de leur proposer un accès numérique pour tout ce qui peut être utile, mais le contact humain reste important.» «Nous exerçons un métier de confiance et les clients veulent être rassurés», estime Steve De Meester. De ce point de vue, les banquiers ont un effort supplémentaire à fournir depuis plusieurs années. La génération Y a en effet grandi avec les crises: le 11 septembre 2001, le réchauf-

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Private banking

Du sponsoring à la solidarité Fini les «events» et donc aussi les moments où les banquiers privés pouvaient rencontrer leurs clients dans un cadre informel. Mais la crise du coronavirus ne les empêche pas de prendre d’autres initiatives. «Nous sommes encore plus attentifs aux actions de solidarité.» PETER VAN MALDEGEM

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ournois de golf, matchs de hockey, expositions… Les banquiers privés sont traditionnellement sponsors d’événements sportifs et culturels. Ces événements sont également l’occasion de chouchouter leurs clients et d’apprendre à mieux les connaître dans une ambiance décontractée. Coronavirus oblige, ces événements font désormais partie du passé. «Les événements que nous organisons régulièrement pour nos clients, comme des rencontres lors des matchs du Sporting d’Anderlecht, des invitations au concours Reine Elisabeth, à La Monnaie et à Bozar ont été annulés. Seul le tournoi de tennis de Roland Garros – reporté au mois d’octobre – reste au programme de cette année», nous explique-t-on chez BNP Paribas Fortis Private Banking. La banque souligne en même temps que le budget pour les événements reportés sera réaffecté. Même son de cloche chez ABN Amro Private Banking: «Toutes les représentations à l’opéra et au Ballet van Vlaanderen, le Mercedes Golf Trophy et Mise en Plage à Knokke – dont nous sommes partenaires – ont été annulés», explique Véronique Smet. Chez Banque Delen, le planning s’est montré plus favorable. «Les grands événements que nous sponsorisons en 2020 ont eu lieu avant la crise (Brafa) ou sont programmés pour l’automne (Biennale Intérieur à Courtrai). Pour ce dernier, nous dépendons des organisateurs, qui décideront ou non du maintien du salon», explique Stefanie Arts. En ce qui concerne le Brafa, Delen se prépare déjà pour l’édition 2021. «Nous avons une relation de long terme et constructive avec le Brafa et nous n’abandonnons pas facilement. Nous sommes en discussion sur la manière dont nous pouvons organiser l’édition 2021 de manière aussi sûre et agréable que possible», renchérit Anne-Sophie Delen.

«Nous avons développé une relation de longue date avec le secteur des soins de santé. Ces dernières années, nous avons versé plus de 1,2 million d’euros aux hôpitaux belges dans le cadre de l’action Colour your Hospital.» Belfius

© PIETER VAN EENOGE

partager des informations intéressantes avec nos clients, futurs clients et relations d’affaires. Nous réfléchissons à de nouvelles formules de rencontres pour l’automne», poursuit Geoffroy Vermeire. Il ne fait aucun doute que les banques privilégieront les canaux digitaux. «Pour que nos clients continuent à profiter de notre expertise sur certains sujets importants, nous organisons des événements à distance sous la forme d’audio ou de conference calls», explique-t-on chez BNP Paribas Fortis Private Banking. Belfius mise surtout sur des webinaires. Idem chez Banque de Luxembourg. «Nous étudions notamment diverses possibilités via les réseaux sociaux. Ce projet est actuellement en développement et évoluera au fil du temps», explique David Schmidt, de Banque de Luxembourg.

Solidarité Les banques ajoutent que l’annulation de ces événements est accueillie par les clients avec beaucoup de compréhension. «L’essentiel, c’est d’être transparent et de communiquer à temps. C’est très apprécié. Nous avons une responsabilité vis-à-vis de notre clientèle. La santé passe avant tout», insiste Geoffroy Vermeire, de Van Lanschot Belgique.

Voie digitale Pour garder le contact de manière informelle avec leurs clients, les banquiers cherchent des solutions alternatives. «Nous estimons qu’il est important de continuer à

Parallèlement à la digitalisation, la crise du coronavirus a poussé les banques à renforcer leurs initiatives solidaires. Depuis la crise, BNP Paribas Fortis Private Banking a mis sur pied des actions de solidarité pour un montant de 2,3 millions d’euros. Il s’agit entre autres de dons aux banques alimentaires et pour l’aide urgente dans le cadre de la lutte contre la pauvreté et le sans-abrisme. La banque a également versé plus de 1 million d’euros aux hôpitaux. «Nous soutenons sept hôpitaux universitaires belges en cette période de coronavirus. Le mois prochain, la banque affectera 1.050.000 euros à des formations, à la recherche scientifique et au soutien du per-

sonnel sur le plan pratique. Et 150.000 euros seront alloués à l’hôpital universitaire d’Anvers pour faciliter les appels vidéo entre les patients et leur famille», explique-t-on à la banque. Banque de Luxembourg, pour sa part, a aidé les hôpitaux en achetant des masques de protection: «Cela permet au personnel hospitalier de travailler en sécurité. C’est notre façon de remercier le personnel soignant». Chez ABN Amro Private Banking également, on n’est pas en reste sur le plan de la solidarité. «Les contacts personnalisés au quotidien sont inscrits dans l’ADN de la banque. C’est ce qui explique que quelques collègues aient pris l’initiative d’envoyer chaque semaine des lettres et des cartes à des résidents de maisons de repos en Belgique. ABN Amro a également offert des tablettes à l’asbl Close the Gap, afin de permettre aux personnes strictement confi-

«Pour que nos clients continuent à profiter de notre expertise sur certains sujets importants, nous organisons des événements à distance sous la forme d’audio ou de conference calls.» BNP Paribas Fortis

nées de garder le contact avec l’extérieur», explique Véronique Smet. Belfius, quant à elle, mise sur des partenariats à long terme avec des projets d’aide aux plus démunis. Il s’agit notamment de Special Olympics, de Viva for Life et de la Journée des Nez Rouges. «Nous avons également développé une relation de longue date avec le secteur des soins de santé. Ces dernières années, nous avons versé plus de 1,2 million d’euros aux hôpitaux belges dans le cadre de l’action Colour your Hospital», explique-t-on chez Belfius. La banque belge soutient également l’initiative Cheer for Champions, un fonds d’entraide qui apporte aujourd’hui un soutien psychologique aux travailleurs du secteur des soins de santé. «Cette action nationale couvre 775 institutions agréées qui à leur tour emploient plus de 130.000 personnes dans le secteur des soins. Cette action implique à la fois la banque, nos collaborateurs, nos clients et toutes les personnes prêtes à soutenir un projet utile pour nos héros du secteur de la santé», poursuit Belfius. De son côté, Degroof Petercam Foundation, qui a fêté son dixième anniversaire en 2019, a pour objectif de soutenir la croissance des entreprises qui créent les emplois de demain. La fondation identifie les solutions qui créent les emplois du futur, investit dans ces entreprises et les soutient en leur fournissant les moyens nécessaires et en leur permettant de bénéficier de son réseau. Un projet qui, dans le contexte de la crise actuelle, n’a jamais été aussi pertinent», conclut la banque.


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Private banking Nouveau patron à la tête de la banque privée de Degroof Petercam Après une longue carrière chez Deutsche Bank, Steve De Meester a rejoint en mars la banque Degroof Petercam. Il succède à Benoît Daenen à la tête du département Private Banking. Steve De Meester sera également membre du comité de direction de la banque et rendra compte directement au CEO Bruno Colmant. «Après plusieurs années caractérisées par un surcroît de travail résultant de la mise en place de processus administratifs, réglementaires et internes, il est aujourd’hui essentiel que la banque privée trouve un nouvel élan commercial», a déclaré Bruno Colmant. L’an dernier, Degroof Petercam s’est retrouvée sous pression après des critiques virulentes quant à ses lacunes sur le plan du contrôle des transactions suspectes. L’autorité de contrôle – la Banque nationale – a obligé la banque à établir un plan d’action après qu’un audit avait révélé qu’elle avait lourdement manqué à ses obligations en matière de respect des règles anti-blanchiment.

Econopolis lance un gestionnaire de patrimoine digital Le mois dernier, Econopolis – le gestionnaire de patrimoine fondé par l’économiste Geert Noels – a lancé Twain, une plate-forme digitale de banque privée, accessible à partir d’un montant à investir de 200.000 euros. Elle peut être utilisée pour gérer activement un portefeuille d’investissement sur mesure.

200.000 € Le seuil d’accessibilité à Twain, la plate-forme digitale de banque privée lancée par l’économiste Geert Noels, est fixé à 200.000 euros à investir.

La plate-forme ne fonctionne pas à partir du profil de l’investisseur, mais de sa personnalité et de ses besoins. Par exemple, quels sont les valeurs et thématiques d’investissement que vous appréciez et celles que vous réprouvez? Les clients sont accompagnés par un coach financier personnel qui peut répondre à leurs questions. Les coûts se limitent aux frais de transaction. La plateforme sera ne disponible en français qu’à partir de l’automne prochain.

FinFactor attire un ancien directeur de Belfius FinFactor, l’équipe de gestion patrimoniale de Bernard Blanpain, le fils de feu le professeur Roger Blanpain, se renforce grâce à l’arrivée d’un (ancien) membre de la direction de Belfius, Marc Debaveye. Juriste de formation, Marc Debaveye a travaillé dans pratiquement tous les segments de l’industrie financière, en particulier dans le Private Banking & Wealth Management. En tant que membre de la direction de Belfius, Marc Debaveye a contribué à la mise en place de la division Private Banking de la banque. FinFactor, dont le siège est situé à Anvers, affirme se limiter à 50 clients par conseiller, ce qui permet de garantir un suivi optimal des investissements. CDR

Rory Tapner succède à Jan Maarten de Jong à la présidence de Quintet Jan Maarten de Jong, président de Quintet depuis 2015, prend sa retraite après une trentaine d’années passées au conseil d’administration de la banque privée et après avoir exercé plusieurs fonctions importantes chez ABN Amro. Rory Tapner, qui présidait Brown Shipley, la filiale britannique de Quintet, présidera désormais le groupe de banques privées. Rory Tapner, ancien CEO de Coutts et administrateur chez UBS, possède plus de vingt années d’expérience en tant qu’administrateur de sociétés de services financiers. Il a notamment dirigé les activités d’UBS en Asie-Pacifique et a exercé les fonctions de Global head of equity capital markets et investment banking du groupe suisse.

Rory Tapner, président de Quintet. © DOC

Rory Tapner est également très actif hors de la sphère financière : il préside plusieurs organisations, dont l’Université de Buckingham, SPS Technology, GB Snowsport et le London Musical Theatre Orchestra. «Avec une stratégie claire, une excel-

Le gratin du private banking s’est réuni lente gestion et des plans ambitieux pour l’avenir, Quintet est prêt à relever de nouveaux défis», a déclaré Rory Tapner, dans un communiqué de la banque privée publié la semaine dernière. La présidence de Brown Shipley sera, quant à elle, assurée par Michael Cole-Fontayn, qui a passé plus de 35 ans chez BNY Mellon, notamment en tant que président et directeur général de BNY Mellon EMEA. Michael Cole-Fontayn siège également dans plusieurs conseils d'administration du secteur des services bancaires et financiers. Quintet est le nouveau nom du groupe KBC epb, qui a changé de dénomination en janvier dernier. Le groupe basé au Grand-Duché de Luxembourg détient notamment la banque privée belge Puilaetco, anciennement Puitaetco Dewaay.

Depuis un peu plus de cinq ans, le magazine Global Finance, tiré à 50.000 exemplaires et distribué dans 188 pays, attribue chaque année des prix aux meilleures banques privées dans le monde entier. Annoncés en novembre, les Private Banks Awards sont décernés au printemps lors d’un dîner officiel. Début mars, quelque 35 banquiers privés issus d’une douzaine de pays ont pu participer in extremis à la cérémonie officielle de remise de ces prix, qui s’est tenue au prestigieux Harvard Club de New York. Peu de temps après, les mesures de confinement adoptées à l’échelle planétaire empêchaient tout déplacement sur d’aussi longues distances, ainsi que les réunions d’autant de personnes autour d’un dîner… Le Harvard Club, installé dans l’un des dix premiers

immeubles classés de la ville de New York, est aujourd’hui fermé jusqu’à nouvelle ordre à cause de la pandémie de Covid-19. L’Award de la meilleure banque privée au monde a été remis à JPMorgan. A l’échelon européen, BNP Paribas a remporté l’Award de la meilleure banque privée d’Europe occidentale. Au niveau belge, c’est ING qui a été consacrée meilleure banque privée. Les Private Banks Awards sont attribués aux institutions financières qui ont le mieux répondu aux besoins spécifiques des particuliers fortunés en visant à faire fructifier leur patrimoine, à le préserver et à en assurer la transmission. Ce ne sont pas nécessairement les plus grandes banques qui remportent ces trophées, mais bien celles qui offrent un niveau de service prisé par les clients.

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“Nous ne nous limitons pas aux fonds maison” Les gestionnaires de patrimoine d’ING Private Banking connaissent dans les moindres détails les portefeuilles qui leur sont confiés. “Nos analyses sont très poussées”, confirme Rudy Vandorpe, Head of Portfolio Management. “Un processus d’investissement pointu et suivi scrupuleusement et une analyse approfondie des risques sont clairement des points qui nous différencient de nos concurrents.”

“N

otre gestion patrimoniale privilégie les investissements à moyen et long terme”, confie Thierry Masset, Chief Investment Officer chez ING Private Banking. “Nous ne spéculons pas avec le patrimoine de nos clients au gré des fluctuations des marchés. La Bourse a ses bons et ses mauvais jours et notre stratégie en tient compte.” La base de notre stratégie d’investissement est la macroéconomie, que nous suivons en étroite collaboration avec le bureau Economic Research dirigé par notre économiste en chef, Peter Vanden Houte. Toutefois, ING Private Banking ne se limite pas aux chiffres de la croissance, de l’inflation et des taux d’intérêt. “Nos analystes prennent également en compte la valorisation des actions, l’évolution des marges des entreprises, la concurrence dans certains secteurs, etc.”, détaille Thierry Masset. “L’offre et la demande représentent un autre paramètre important, tout comme la psychologie des marchés. Que font les investisseurs? Quels sont les actifs qu’ils achètent ou vendent? Parmi ces flux de capitaux, nous tentons d’identifier le point de basculement. Si tout le monde est négatif envers les marchés émergents et se débarrasse de ces actifs pendant plusieurs mois, nous pouvons anticiper et passer à l’action dès que les informations sur ces marchés redeviennent positives. Nous essayons autant que possible de ‘timer’ le marché, à la fois à l’achat et à la vente.”

“Ceux qui cherchent absolument à acheter au cours le plus bas arrivent (très) souvent trop tard.” Rudy Vandorpe, Head of Portfolio Management chez ING Private Banking

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Gestion des risques “L’analyse de risques très poussée de nos portefeuilles est sans aucun doute l’un des principaux facteurs qui nous différencient de nos concurrents”, poursuit Rudy Vandorpe, Head of Portfolio Management chez ING Private Banking. “L’unique tâche de notre division Portfolio Risk Management consiste à contrôler le respect des règles de gestion internes, par exemple la composition des portefeuilles de nos clients et les transactions au sein de ces portefeuilles. Une autre équipe se concentre sur les paramètres de rendement et de risque tels que la volatilité, le bêta, l’écart de suivi (tracking error) et le ratio d’information (comparaison avec le rendement du marché). Nous connaissons très précisément les risques auxquels chaque portefeuille est exposé.” “Et nous recherchons systématiquement les instruments financiers les mieux adaptés à nos clients, en utilisant donc l’architecture ouverte”, embraie Thierry Masset. “En d’autres termes, nous investissons dans des fonds de tiers et des trackers (fonds passifs), et pas uniquement dans nos fonds maison. Nous sommes très ouverts à toutes les possibilités offertes par le marché.”

Formules de gestion La manière dont ING Private Banking gère les avoirs de ses clients dépend entièrement de leurs attentes. L’éventail des possibilités est très large. “De nombreux clients préfèrent ne pas intervenir”, observe Rudy Vandorpe. “Nous leur proposons alors deux solutions d’investissement dans lesquelles leur portefeuille est totalement géré par nos spécialistes en fonction de leur profil d’investissement. L’une d’elles est axée sur la durabilité.” À ses clients qui préfèrent s’impliquer davantage dans la gestion de leur patrimoine, ING Private Banking présente deux formules personnalisées. “Pour ceux qui nourrissent des attentes spécifiques ou souhaitent discuter de temps à autre avec leur conseiller, la gestion discrétionnaire incarne une piste intéressante. La forme la plus poussée de gestion personnalisée est la gestion-conseil. Dans cette formule, le gestionnaire de portefeuille conseille le client en vue de composer un portefeuille bien équilibré. Il ne peut effectuer aucune transaction sans l’accord du client.”

Fonds de base ING Private Banking articule la gestion personnalisée autour d’un fonds développé exclusivement pour ces portefeuilles. “Ici, en fonction de la taille du portefeuille, c’est le client qui détermine la pondération de ce fonds par rapport à l’ensemble de son portefeuille”, indique Rudy Vandorpe. Le solde du portefeuille est élaboré sur mesure: immobilier, actions, obligations, fonds thématiques, etc. “Nous sommes à l’écoute des souhaits de nos clients. Certains optent clairement pour une gestion prudente et

“Que font les investisseurs? Quels sont les actifs qu’ils achètent ou vendent? Nous tentons de détecter le point de basculement parmi ces flux de capitaux.” Thierry Masset, Chief Investment Officer chez ING Private Banking

la protection du capital. D’autres s’attendent à percevoir un rendement supplémentaire de leur portefeuille. Nous adaptons notre gestion à leurs desiderata.”

Cycle boursier Quelle que soit la qualité de la gestion des risques, certaines situations ne peuvent être anticipées, comme la crise du coronavirus que nous traversons aujourd’hui. “C’est la première fois qu’une pandémie bouleverse ainsi la Bourse, c’est très différent d’une crise financière”, estime Thierry Masset. “Même s’il faut rappeler que nous avions déjà intégré la fin du cycle boursier dans nos portefeuilles”, renchérit Rudy Vandorpe. “À la suite de l’explosion de la pandémie de coronavirus, nous nous sommes retrouvés subitement en fin de cycle, alors que nous en étions simplement proches. À l’heure actuelle, notre mission consiste à bien gérer cette situation et à rentrer dans le marché au meilleur moment.”

Opportunité d’achat Acheter en fin de cycle boursier ne signifie pas que les avoirs augmenteront moins vite, au contraire. “C’est un fait que les Bourses ont reculé, mais à moyen terme – c’est-à-dire d’ici à cinq ans – lorsque les marchés se normaliseront, on peut s’attendre à un beau rendement”, ajoute Rudy Vandorpe. Le spécialiste de la gestion de portefeuille comprend que les investisseurs cherchent toujours à “timer” le marché. “Ceci étant dit, ceux qui cherchent absolument à acheter au cours le plus bas arrivent (très) souvent trop tard. C’est pourquoi il est conseillé d’investir par étapes, de manière régulière.” Nos gestionnaires peuvent parfaitement aider avec cela! Besoin d’accompagnement sur la gestion de votre patrimoine ? Découvrez notre approche personnalisée sur ing.be/privatebanking

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