Private banking avril 2022

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Guerre Avez-vous basculé en mode panique?

Supplément de L’ECHO l L’ECHO jeudi 28 avril 2022

Votre banquier privé a-t-il plus de pouvoir qu’un agent de police? Que devez-vous retenir des nouvelles règles européennes qui visent la durabilité de votre portefeuille? Et que cache Delen Private Bank sous son capot? Ce ne sont que quelques ingrédients qui composent ce supplément. © PIETER VAN EENOGE

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L’invasion russe n’entraîne pas une vague de ventes La guerre en Ukraine n’a pas poussé les riches investisseurs à vendre massivement leurs titres. Selon une enquête menée par la rédaction, certains d’entre eux en auraient même profité pour renforcer leurs positions en actions.

WOUTER VERVENNE

BEL20 EN POINTS

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eux ans après l’éclatement de la crise du coronavirus, les investisseurs sont à nouveau confrontés à un choc majeur et inattendu. L’invasion de l’Ukraine par l’armée russe a provoqué beaucoup de volatilité sur les marchés financiers et des matières premières. La guerre a provoqué une nouvelle hausse des prix des matières premières, alimentant les craintes inflationnistes et amenant les banques centrales à resserrer leur politique monétaire plus rapidement que prévu. C'est pourquoi le taux belge à dix ans a fortement augmenté. Au début de la semaine, il était supérieur de près de 70 points de base à son niveau d'avant l'invasion du 24 février (voir graphique). Les marchés boursiers ont d'abord chuté mais se sont rapidement redressés. La Bel20 a même pris 4%.

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«Une forme d’accoutumance»

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«Au moment de l’invasion, les clients ont adopté une attitude plutôt prudente et attentiste», explique-t-on chez BNP Paribas Fortis. «On ne peut pas parler de vague de ventes.» Chez KBC, on remarque que la grande majorité des clients ont appris à vivre avec la volatilité des marchés lors de la pandémie. «Nous constatons une forme d’accoutumance.» Même constat dans d’autres banques. «Nos clients ont gardé la tête froide en mars 2020 et c’est aussi le cas aujourd’hui», commente Belfius. ING fait savoir que seuls quelques rares clients ont vendu une partie importante ou la totalité de leur portefeuille boursier. Même son de cloche chez Degroof Petercam et KBC. Plusieurs banques mentionnent tout de même que certains clients inquiets les ont contactées pour leur poser des questions. CapitalatWork et ING indiquent que le niveau d’inquiétude est comparable à celui du début de la pandémie. Les clients de Van Lanschot et de Nagelmackers se montrent moins inquiets. Les deux banques privées ont remarqué qu’elles avaient reçu beaucoup moins de questions qu’au début de la pandémie de Covid-19.

Communication proactive

De nombreuses banques ont communiqué proactivement avec leurs clients dès le début de la guerre. En règle générale, les clients de la gestion conseil posent davantage de questions que les clients de la gestion discrétionnaire. Comme son nom l’indique, un client de la gestion conseil gère lui-même son portefeuille avec les conseils de la banque. Un client de la gestion discrétionnaire confie à la banque la gestion de son portefeuille. Chez KBC, les actifs des clients sont répartis de manière pratiquement identique entre la gestion conseil et la gestion discrétionnaire. Chez Degroof Petercam, seul un client sur huit opte pour la gestion discrétionnaire. «De nombreux clients ont profité de la chute des cours pour renforcer leurs positions en actions», explique-t-on chez Deutsche Bank. Idem chez BNP Paribas Fortis. La banque a également constaté une hausse «significative» des achats de trackers or. Chez KBC, la plupart des clients n’ont que légèrement modifié leur portefeuille. «La plupart du temps, il s’agit d’une réduction de leur exposition aux marchés boursiers.» En d’autres termes, ils ont réduit le poids des actions et des fonds d’actions. ING, Degroof Petercam et Nagelmackers ont eux-mêmes réduit le poids de l’Europe et augmenté celui des États-Unis dans la partie actions des portefeuilles gérés, l’économie européenne étant un peu plus vulnérable étant donné son statut d’importateur net de pétrole et de gaz.

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principale inquiétude du moment: l’inflation. Nous investissons dans des obligations liées à l’inflation et dans des actions, qui offrent toutes deux une bonne protection contre l’inflation.» La plupart des banques ont encore réduit leurs investissements en obligations, même si le taux à long terme a nettement augmenté ces derniers mois. Elles leur préfèrent des échéances courtes étant donné que ces obligations résisteront mieux en cas de nouvelle hausse des taux. «Les obligations des marchés émergents offrent des opportunités, et la rémunération des obligations ‘high yield’ (spéculatives) a retrouvé un niveau acceptable», explique-t-on chez Belfius. Van Lanschot conserve des obligations souveraines en portefeuille en tant que «matelas de sécurité». Chez CapitalatWork, on souligne l’importance de disposer d’un portefeuille obligataire diversifié. «Nous conseillons à nos clients de bien se diversifier au niveau mondial, en dehors de la zone euro. Des devises comme les dollars américain, néo-zélandais et australien, la couronne norvégienne et le réal brésilien devraient profiter de la situation géopolitique et de la pénurie de matières premières.»

La durabilité a la cote

«Nous conseillons à nos clients de bien se diversifier au niveau mondial, en dehors de la zone euro.» CAPITALATWORK

«Nous avons réduit notre exposition aux actions à bêta élevé ainsi que celle des petites et moyennes capitalisations au profit d’actions dont le bêta est moins élevé», expliquent les experts de BNP Paribas Fortis. Une action dont le bêta est élevé fluctue davantage que la moyenne du marché et inversement. «Nous renforçons aussi légèrement les investissements pouvant être considérés comme des valeurs refuges, comme les bons du Trésor américain.»

Moins d’investissements en obligations

Deutsche Bank a réduit le poids des actions dans les portefeuilles. «Au même moment, nous avons rendu nos portefeuilles plus défensifs en investissant davantage dans des actions de valeur et en réduisant notre exposition aux actions de croissance.» Chez CapitalatWork, on déclare n’avoir pas eu besoin de changer de stratégie. «Nous étions bien préparés à la

La forte augmentation des prix de l’énergie et d’autres matières premières ont attiré l’attention des investisseurs sur la durabilité. «La durabilité a énormément gagné en crédibilité», expliquet-on chez Belfius. Même constat chez CapitalatWork, où les clients se tournent davantage vers des produits de placement durable. Mais l’impact de cette prise de conscience sur la composition des portefeuilles semble rester relativement limité. Deutsche Bank indique n’avoir constaté aucun changement. De même, chez Nagelmackers, où l’attitude des clients envers les produits d’investissement durable n’a pas évolué au cours des derniers mois. «La plupart des clients possédaient déjà des produits durables, mais nous remarquons qu’ils se montrent plus ouverts», indique-t-on chez KBC. «Les investissements durables sont également envisagés sous l’angle d’une plus grande indépendance énergétique de l’Europe via des sources d’énergie renouvelable. En outre, la plupart des groupes gaziers et pétroliers ont connu un beau rallye. Certains clients réduisent leurs positions et optent pour des alternatives plus pérennes.»


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Désormais, vous pouvez décider du niveau de «durabilité» de votre portefeuille Début août entreront en vigueur les nouvelles règles européennes qui obligeront votre banquier à examiner vos souhaits en matière de durabilité et à ajuster votre portefeuille en conséquence.

PETER VAN MALDEGEM

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epuis la mise en œuvre de la directive européenne MiFID (Markets in Financial Instruments Directive) en 2007, votre banque ou intermédiaire financier ne peut plus vous vendre un produit s’il ne connaît pas votre profil de risque et votre niveau de connaissance et d’expérience des marchés financiers. Ce n’est qu’après avoir complété un questionnaire élaboré que vous pouvez acheter un produit d’investissement, pour autant qu’il corresponde à votre profil de risque. Une version plus exigeante de la directive a été introduite le 3 janvier 2018 sous l’appellation MiFID II. Elle impose des règles plus sévères en matière de vente de produits complexes ainsi que des procédures plus strictes sur le plan de l’adéquation entre les produits et leur public cible et sur le plan de la transparence en matière de coûts. Par conséquent, les investisseurs reçoivent chaque année de leur banque un relevé des frais de tous les produits d’investissement détenus en portefeuille. Aujourd’hui, le monde financier se prépare à de nouvelles modifications de MiFID II qui obligeront les banques et les courtiers à examiner les besoins de leurs clients en matière de produits d’investissement durable. Si tout se passe comme prévu, ces nouvelles règles devraient entrer en vigueur le 2 août 2022. Selon la directive, les nouvelles préférences en matière de durabilité devront être fixées lors de la première mise à jour du profil de risque du client ou de la première rencontre entre le banquier et son client après le 2 août. Les banques indiquent qu’il sera très difficile d’interroger tous les clients en si peu de temps sur leurs préférences en matière de durabilité. Elles plaident pour davantage de flexibilité en termes de délais ou pour une période de transition. En outre, les règles sous-jacentes nécessaires pour la définition des produits durables n’entreront en vigueur qu’en février 2023. «Nous plaidons, ainsi que d’autres groupes d’intérêt européens, pour un report de l’entrée en vigueur de cette directive au plus tôt au 1er janvier 2023. Mais il ne semble pas y avoir de volonté politique pour accorder ce report», explique Isabelle Marchand, porte-parole de Febelfin, la fédération belge des banques.

Questionnaire supplémentaire

Une chose est claire: les clients devront compléter un questionnaire supplémentaire. «On leur demandera dans quelle mesure ils souhaitent que leurs investissements correspondent à la taxonomie européenne (une liste d’activités durables établie par les autorités européennes, NDLR). Il leur sera aussi demandé dans quelle mesure ils souhaitent que leurs investissements soient ‘durables’, comme le prévoit la règlementation européenne SFDR. Enfin, les clients seront également interrogés sur la manière dont ils souhaitent que leurs investissements tiennent compte d’un impact potentiellement négatif de leurs produits d’investissement sur l’Homme et l’environnement», explique-t-on chez Febelfin. Ces questions viendront s’ajouter à celles qui portent sur l’adéquation des produits au profil de risque des clients. Tous les clients ne devront pas compléter le questionnaire sur la durabilité. «Les banques devront interroger les clients ayant souscrit un contrat de gestion discrétionnaire ou de gestion conseil. Les clients ‘execution only’ ne seront pas concernés», explique-t-on chez Degroof

© AFP

«Les clients qui recherchent le plus haut degré de durabilité courent le risque de ne pas disposer d’un portefeuille suffisamment diversifié.» BELFIUS

Petercam. Le questionnaire pourra être rempli en ligne ou en présentiel. En fonction des réponses, la banque devra vérifier si le portefeuille de ses clients correspond à leurs préférences en matière de durabilité. C’est ici que se situent les principaux obstacles étant donné que les règles européennes stipulant si un produit est durable ou non ne sont pas encore claires. Depuis mars 2021 par exemple, l’Europe oblige les distributeurs de produits d’investissement à classer leurs produits dans une des trois catégories de produits durables. Les produits gris (article 6 SFDR) n’affichent aucun objectif durable. Les produits vert clair (article 8 SFDR) ont un objectif durable et les produits vert foncé (article 9 SFDR) ont des objectifs en termes d’impact. Même si les distributeurs de produits financiers ont déjà classé leurs produits selon cette répartition, celle-ci s’appuie encore sur des normes incomplètes. «Les informations dont les banques ont besoin pour classer leurs produits seront fournies par la mise en œuvre de normes techniques (RTS) qui n’entreront en vigueur qu’en janvier prochain», souligne-t-on chez Febelfin. La probabilité que ces questionnaires provoquent un séisme au niveau des portefeuilles est plutôt faible, mais des ajustements seront nécessaires dans de nombreux cas. Selon Degroof Petercam, l’entrée en vigueur de la règlementation devrait augmenter le niveau de durabilité des portefeuilles. Et cela ne se limitera peut-être pas à un ajustement ponctuel, mais d’autres ajustements suivront dans les années à venir. «Des solutions durables et

responsables sont disponibles dans l’offre de tous les segments de la banque, mais ce marché est aujourd’hui en plein développement à cause du nouveau cadre règlementaire, où les normes d’hier ne sont pas celles de demain. Nous nous attendons également à ce que les portefeuilles évoluent systématiquement avec ces normes», explique-t-on chez BNP Paribas Fortis. La banque est aussi consciente de l’impact éventuel de ces changements sur les frais de transaction dont les clients devront s’acquitter lors de la vente et de l’achat de produits d’investissement. «Les clients recevront toutes les informations sur l’impact de leurs choix et nous chercherons avec eux la meilleure solution possible», poursuit-on chez BNP Paribas Fortis. Selon Degroof Petercam, les ajustements de portefeuilles ne se feront pas de façon abrupte, mais progressive. «Dans le cadre des mandats de gestion conseil – où nous conseillons les clients mais où ils prennent eux-mêmes leurs décisions –, ces changements se feront en concertation avec les clients. En ce qui concerne nos mandats de gestion discrétionnaire, nous travaillons depuis déjà longtemps avec un ‘all-in fee’, ce qui signifie que tout changement éventuel devrait n’avoir qu’un impact limité pour le client», explique-t-on chez Degroof Petercam. Chez Belfius, on indique que les ajustements de portefeuilles ne sont pas nouveaux. «La plupart des clients sont déjà familiers de changements réguliers au niveau de leurs portefeuilles. Pour les

clients qui optent uniquement pour le niveau de durabilité le plus élevé, le risque que nous ne soyons pas en mesure de garantir une diversification suffisante est réel. C’est ce qui explique l’importance de bien informer le client et de le guider dans ses choix», ajoute-t-on chez Belfius.

Offre durable

En plus des modifications des portefeuilles, les nouvelles règles MiFID devraient également avoir un impact sur l’offre de produits durables des banques privées. «Notre offre évolue avec les nouvelles normes et standards. Par conséquent, nous essayerons toujours de répondre aux normes les plus strictes et ce, de manière responsable», explique-t-on chez BNP Paribas Fortis. Belfius rappelle que cela fait des années qu’elle a entamé un mouvement vers plus de durabilité au sein de sa gamme de produits et qu’elle joue un rôle de pionnier en la matière. «La majorité des fonds que nous proposons correspondent aujourd’hui aux articles 8 et 9 des règles SFDR. Et ces fonds sont ceux qui affichent la plus forte croissance. Nous nous attendons à ce que la nouvelle réglementation renforce encore cette tendance.» Chez Degroof Petercam également, les changements sont suivis de près. «Nous estimons que notre offre est adéquate et nous pouvons également nous appuyer sur toutes les divisions du groupe, dont DPAM. Le principal défi consistera à trouver pour chaque client l’adéquation entre ses besoins et notre offre de produits», conclut-on chez Degroof Petercam.


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Banque privée. Des spécialistes à vos côtés.

Votre banquier privé, confident du patrimoine Le métier de la banque privée est plus que jamais synonyme d’expertise, de confiance et de transmission de valeurs, souligne Remy Dercq, Head of Private Banking Bruxelles & Wallonie chez Degroof Petercam.

Les premières banques privées sont nées en Lombardie au sein de maisons sans enseigne. Une banque comme la nôtre a hérité de cette valeur de confidentialité, unanimement appréciée par nos clients. Une maison, c’est aussi un socle de vie pour une famille. Nous transmettons connaissances et principes de saine gestion à plusieurs générations appelées à vivre avec un patrimoine. Guidés par l’amour du métier, nous créons pour nos clients de la valeur et des valeurs.

Comment cette philosophie se traduit-elle dans vos relations avec eux?

patrimoniaux précis à l’esprit. D’autres font face à une problématique qu’il faut résoudre. D’autres encore veulent anticiper des situations patrimoniales potentiellement compliquées. Dans tous les cas, nous envisageons le développement de leur patrimoine tout au long de leur vie et en fonction de leur parcours et de leurs sensibilités. Pour un entrepreneur, par exemple, cela va de la structuration du patrimoine pendant et après son activité à la mise en relation avec ses pairs ou l’orientation dans de l’investissement en private equity. Nous aidons les familles à anticiper les aléas de l’existence, comme un décès, ou à s’y adapter. Nous les accompagnons dans leurs investissements en art ou leurs choix philanthropiques.

Qu’en est-il des portefeuilles

Afin d’entrer dans l’intimité des familles que nous d’investissement? conseillons, l’écoute est fondamentale. Pour chaque nouveau client, nous partons d’une feuille Là encore, il n’y a pas d’offre standard mais blanche. À eux de nous raconter leur histoire. une écoute très attentive du client. En fonction de l’autonomie de choix qu’il souhaite, nous lui proposerons des services de conseil en Un tel rapport suppose beaucoup investissement – où, encadré par nos conseillers, de confiance… il prendra lui-même les décisions – ou une gestion Des clients peuvent nous confier énormément de discrétionnaire. Dans ce deuxième cas, la gestion choses sur leur histoire familiale et patrimoniale, des avoirs nous est déléguée dans le cadre d’un parfois avec une vraie dimension émotionnelle. La mandat. Pour les deux options, nous définissons compréhension de ces dynamiques spécifiques avec le client un profil de risque très précis et renforce la qualité de notre accompagnement. composons son portefeuille en fonction de ce profil. Lorsqu’un client m’assure que sa sérénité Dans les faits, cependant, beaucoup de nos clients, quotidienne dépend de notre travail, je me dis très conscients de leurs responsabilités financières, que je suis aussi un “réducteur d’angoisse”. passent à un moment du conseil en investissement Cette confiance nous honore… et nous oblige. à la gestion discrétionnaire. Les marchés sont de Nous devons être capables de conserver le recul plus en plus volatils. Être performant nécessite nécessaire aux décisions optimales. Et puis, la aujourd’hui un temps d’analyse considérable, une extraordinaire réactivité et une solide expertise. confiance est affaire de temps.

“Au sein des familles, les discussions autour du patrimoine impliquent de plus en plus les jeunes générations.”

de conscience, en particulier auprès des jeunes générations. Sans oublier le cadre réglementaire, qui va nous amener à inclure les sensibilités de nos clients à la durabilité dans nos activités de conseil et de constitution de portefeuille.

Comment vous adressez-vous aux jeunes générations? Quelle place vos relations numériques avec les clients occupent-elles désormais dans votre travail? Le numérique autorise une interaction plus rapide. Nous avons intégré le digital et travaillons au développement de notre offre dans ce cadre. La plupart de nos sessions d’information combinent dorénavant présence physique et en ligne. Mais cette dernière a ses limites. Si Degroof Petercam ouvre encore de nouvelles agences – comme à Brasschaat, à Uccle et à Kraainem – c’est parce que nous voulons que nos clients et collègues puissent continuer à se rencontrer aisément.

Il ajoute à notre très grande disponibilité. Tout cela correspond à la culture des digital natives. Mais les jeunes adorent aussi se rencontrer. Nous le voyons au travers du succès de nos conférences “You are tomorrow” qui leur sont destinées. Enfin, au sein même des familles, les discussions autour du patrimoine impliquent de plus en plus les jeunes générations. Nos clients demandent souvent à être accompagnés de leur fille ou de leur fils à l’occasion de nos événements.

Quels principes guident votre approche en la matière?

Qu’il s’agisse de secteurs, de régions, de devises, de types d’actions ou d’obligations ou d’échéances, la diversification reste le maître mot quand on bâtit un portefeuille. Nous sommes également animés par cette idée qu’il faut prendre un risque là où on est sûr qu’il sera bien rémunéré et que les effets Remy Dercq, Head of Private Banking Bruxelles négatifs des mauvaises nouvelles ne surpasseront & Wallonie chez Degroof Petercam pas les effets positifs des bonnes nouvelles. Et la prise de risque doit rester focalisée sur le marché des actions. Nous ne nous aventurons pas sur le Ce rapport au temps long est conforté par le terrain des obligations à très haut rendement. caractère familial de notre actionnariat. Ceci étant dit, Degroof Petercam dispose d’autres La question de la durabilité est devenue marqueurs. Nos expertises et centres de décision centrale dans la gestion d’actifs. Qu’en sont rassemblés ici en Belgique. Tout ceci nous est-il chez Degroof Petercam? permet d’être très cohérents, réactifs et fluides dans la façon dont nous délivrons nos services. Cet Cette préoccupation n’est pas neuve. Au sein du esprit “maison” – on y revient – est très important Groupe Degroof Petercam, les premiers fonds pour nos clients comme pour nos collaborateurs. durables datent d’il y a 20 ans. Notre offre patrimoniale classique comporte une part croissante Comment décrire cette offre de services? d’actifs avec intégration des caractéristiques ESG et des thèmes durables. La demande est réelle: Les contextes dans lesquels nos clients nous ces fonds ont fait leurs preuves en termes de consultent varient. Certains ont des objectifs performance et correspondent à une vraie prise

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Cette proximité physique et cette intégration dans l’écosystème quotidien de nos clients restent cruciales à nos yeux pour instaurer la confiance dont nous avons parlé.

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Vous aimez présenter Degroof Petercam comme une “maison” de banque privée. Pourquoi?

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Private banking

Que cache Delen Private Bank sous son capot? Ces dernières années, la banque anversoise Delen Private Bank a affiché une telle croissance que les analystes ne savent plus très bien quelle valeur lui attribuer. Mais quels sont les ingrédients de ce succès et quels sont les éléments qui différencient la banque du reste du secteur?

de banque privée pour lequel ils paient, alors qu’en réalité, ils reçoivent un produit standard. Un investissement classique, mais ils paient pour le ‘look & feel’ d’une banque privée. Mais ne vous méprenez pas: cela ne peut fonctionner que parce que les résultats de ces fonds sont assez bons.»

PIETER SUY

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n Belgique, la nouvelle est quasiment passée inaperçue mais, début février, la presse financière néerlandaise s’est montrée étonnée lorsque le gestionnaire patrimonial Oyens & Van Eeghen a annoncé son intention de troquer son nom contre celui de Delen Private Bank. Ce changement était inscrit dans les astres, car cela faisait quasiment sept ans que la maison amstellodamoise avait été acquise par la banque privée anversoise. Mais aux Pays-Bas, Oyens & Van Eeghen était un véritable concept dans sa branche, avec une histoire remontant au XVIIIe siècle. Aussi étonnant que cela puisse paraître, la demande de changement de nom n’est pas venue du siège anversois de Delen Private Bank, mais du management d’Oyens & Van Eeghen, qui considérait ce «rebranding» comme une façon d’attirer une nouvelle et plus jeune génération de clients. Cette histoire en dit long sur le chemin parcouru par Delen Private Bank au cours des dix dernières années. Ayant fait ses premiers pas dans les années 1930 en tant que bureau de change comptant trois collaborateurs, le groupe anversois s’est hissé à la sixième place sur le marché de la banque privée belge, tout juste derrière les quatre grandes banques et Degroof Petercam. L’an dernier, Delen Private Bank, qui fait partie du holding coté Ackermans & van Haaren, a clôturé l’année sur un record en termes d’actifs sous gestion: 54,4 milliards d’euros, soit plus du double en dix ans. Avec un rendement sur fonds propres («return on equity» – ROE) de 17% en 2021, les analystes considèrent l’institution comme une des banques privées les plus rentables du pays. Comment expliquer ce succès? Que cache la Banque Delen sous son capot? Le groupe est-il si différent de ses concurrents?

«Sticky clients»

Attention aux coûts!

Selon les observateurs qui suivent Delen Private Bank depuis de nombreuses années, le succès de la banque s’explique en grande partie par l’accent mis sur l’efficacité. Selon une étude de McKinsey, les banques privées belges sont pour la plupart plus économes que leurs homologues dans d’autres pays européens. D’après les chiffres de McKinsey, alors que le ratio moyen coûts/bénéfices oscille en Europe aux alentours de 70%, il se situe à 60% en Belgique. Delen Private Bank se montre encore plus sobre, avec un ratio coûts/bénéfices de 50% en 2021, ce qui signifie que pour chaque tranche de 100 euros de revenus, elle débourse 50 euros de frais. «Il est difficile de trouver en Europe des entreprises affichant un ratio comparable», explique Kris Kippers, analyste chez Degroof Petercam. «Chez Julius Bär, ce ratio se situe à 63,8%, chez UBS à 73,98% et chez Van Lanschot Kempen, à 68,9%.» Selon les analystes, cet excellent ratio s’explique en grande partie par la façon dont Delen propose ses investissements et par le fait que le groupe dispose depuis longtemps d’un système informatique performant. «Ce serait manquer de respect de dire que le président, Jacques Delen, a toujours été davantage un informaticien qu’un banquier. Mais il ne fait aucun doute que l’informatique a toujours été son dada. Le groupe continue à cueillir les fruits de ses investissements dans l’automatisation bien plus précoces que la plupart des autres banques.» Le fils, Alexandre Delen, qui dirige les activités informatiques de Delen Private Bank, n’a d’ailleurs rien à envier à son père. L’an dernier, il était aux commandes de l’acquisition de la société de fintech Swanest, avec laquelle la banque ambitionne de développer de nouvelles applications dans le domaine de la gestion patrimoniale et de la planification successorale. En outre, la banque Delen a très tôt mis l’accent sur la gestion patrimoniale

Jacques Delen, président de Delen Private Bank. © SISKA VANDECASTEELE

«Il est difficile de trouver en Europe des entreprises affichant un ratio coûts/ bénéfices comparable à celui de Delen Private Bank.» KRIS KIPPERS ANALYSTE CHEZ DEGROOF PETERCAM

«Je ne m’attends pas à une introduction en bourse de Delen Private Bank. Pourquoi les actionnaires actuels voudraient-ils partager leur richesse avec d’autres?» HANS D’HAESE ANALYSTE CHEZ ING

discrétionnaire, ce qui signifie que les clients autorisent la banque à prendre toutes les décisions d’investissement, bien entendu après que tout a été discuté. C’est un peu le contraire de ce que l’on appelle la «gestion conseil», où les clients restent aux commandes et prennent eux-mêmes leurs décisions en matière d’investissement. Cette gestion conseil exige beaucoup de travail – et coûte donc plus cher à la banque – et, depuis l’introduction des règles MiFID européennes (pour rappel, leur but est de mieux protéger les consommateurs), cette façon de travailler est devenue plus complexe. Ces dernières années, de plus en plus de banques ont donc basculé vers la gestion discrétionnaire. Sur ce plan également, la banque Delen avait une fois de plus une longueur d’avance. À la fin de l’an dernier, 85% des patrimoines confiés à la banque étaient gérés dans le cadre d’un contrat de gestion discrétionnaire. Ces patrimoines sont en grande partie investis dans les différents fonds maison de Delen Private Bank, qui sont gérés par sa filiale Capfi Delen Asset Management (Cadelam). Et même si la banque privée anversoise offre également des services de planification financière et de gestion patrimoniale, ces fonds constituent le cœur de ses activités, expliquent des spécialistes du secteur. «En réalité, l’offre de Delen Private Bank n’est pas aussi étendue que celle de certains autres acteurs», explique un observateur. «Ils réussissent à donner l’impression que leurs clients bénéficient de l’intégralité d’un service

La collaboration étroite avec la Banque Van Breda, une autre filiale d’Ackermans & van Haaren, semble essentielle pour Delen Private Bank. La Banque Van Breda se concentre depuis toujours sur les entrepreneurs et les titulaires de professions libérales. «En s’adressant aux indépendants, aux entrepreneurs, aux médecins et aux pharmaciens, la Banque Van Breda touche en fait le public idéal pour la banque privée», déclare Kris Kippers, analyste chez Degroof Petercam. «Dès que ces clients atteignent un certain patrimoine, la Banque Van Breda les réfère à Delen Private Bank. Tant que la classe moyenne rurale se porte bien, la banque est assurée d’un afflux d’actifs stables. Chez Delen Private Bank, ces ‘sticky clients’ sont un autre atout du groupe, aux côtés de la bonne gestion des coûts et de la gamme de produits.» Sur les près de 15 milliards d’euros d’investissements réalisés l’an dernier par les clients de la Banque Van Breda, 11,5 milliards d’euros étaient gérés par Delen Private Bank. «Je ne connais aucune autre banque privée en Europe qui offre cette combinaison», explique Hans D’Haese, analyste chez ING Belgium. «Les succès engrangés ces dernières années par Delen Private Bank ne sont pas uniquement le fait de cette collaboration. Les bonnes performances des portefeuilles d’investissement via les fonds maison y sont aussi pour quelque chose. Mais la hausse rapide des actifs gérés grâce aux apports de la Banque Van Breda ressemble à un jackpot.» Après son parcours remarquable de ces dernières années, Delen Private Bank est cependant aujourd’hui confrontée à un problème de luxe: les analystes ont beaucoup de mal à évaluer la valeur de cette filiale d’Ackermans & van Haaren. Kris Kippers, analyste chez Degroof Petercam, s’attend à ce que le nombre de patrimoines gérés par Delen Private Bank augmente cette année d’au moins 12% et que la banque engrange un bénéfice net de 261 millions d’euros. Sur la base de ces estimations, il évalue la combinaison Delen Private Bank/Banque Van Breda à 3,9 milliards d’euros. Avec l’introduction en bourse par Ackermans & van Haaren de sa filiale de dragage DEME pour créer davantage de valeur pour les actionnaires, certains spéculent sur le fait que le groupe anversois pourrait également introduire en bourse ses activités bancaires. Kris Kippers considère qu’une éventuelle introduction en bourse ou l’arrivée d’un autre investisseur pourrait être la solution la plus simple pour montrer clairement au marché la valeur réelle de la branche financière du groupe. «J’entends le management répéter qu’Ackermans & van Haaren est sous-évalué en bourse», poursuit Kippers. «Mais dans ce cas, c’est à eux de prendre des mesures pour y remédier. Les sociétés d’investissement comme Ackermans & van Haaren se négocient toujours avec une décote par rapport à la valeur de leur portefeuille.» Hans D’Haese, analyste chez ING, ne s’attend pas à une introduction en bourse. «Le partenariat entre Ackermans & van Haaren et la famille Delen – qui détient encore plus de 20% de Delen Private Bank via son véhicule Promofi – est très solide. Je ne pense pas qu’il sera rompu de sitôt. J’ai l’impression que la jeune génération qui fait son apparition chez Ackermans & van Haaren et Delen Private Bank n’ont aucune envie de changer quoi que ce soit. Il est évident que la croissance va se poursuivre, notamment aux Pays-Bas avec de nouveaux projets d’acquisitions. Mais je ne m’attends pas à une introduction en bourse. Pourquoi les actionnaires actuels voudraient-ils partager leur richesse avec d’autres?»

COMMENT UNE BANQUE PRIVÉE GAGNE-T-ELLE SA VIE? En Europe, de plus en plus de banques privées se sont délibérément concentrées sur la gestion patrimoniale discrétionnaire, un contrat de gestion où le client délègue à sa banque la gestion de son patrimoine. «Ce type de gestion garantit aux banques privées des revenus plus stables», explique Frédéric Vandenberghe, Senior Partner auprès du cabinet de conseil McKinsey. «Pour chaque tranche de 100 euros de bénéfices des banques privées belges, 61 euros sont des revenus récurrents. Il s’agit par exemple des rémunérations perçues par la banque pour les mandats de ses clients ou des commissions perçues sur la gestion des portefeuilles.» Pour les banques privées, ces revenus récurrents sont particulièrement importants étant donné la forte volatilité des autres revenus. «Près de 22% des revenus moyens du secteur de la banque privée proviennent des commissions sur les transactions et la vente d’actions, d’obligations ou de fonds», poursuit Vandenberghe. «Par ailleurs, 13% des revenus sont sensibles aux taux. Nous parlons ici des revenus des dépôts, mais aussi et surtout des crédits.» Selon lui, la grande efficacité des banques privées belges par rapport à bon nombre de leurs consœurs européennes s’explique en grande partie par le fait que plusieurs acteurs se sont lancés très tôt dans la gestion discrétionnaire. «En Belgique, 47% des patrimoines en moyenne sont gérés de cette façon, contre 29% en Europe.» Cette importante différence est largement due au type de clientèle des banques privées belges, plus adaptée à la gestion discrétionnaire. «Les clients des banques privées belges détiennent en moyenne entre 500.000 euros et 10 millions d’euros. À l’étranger, les banques privées comptent davantage de clients dont le patrimoine est supérieur à 10 millions d’euros.»


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Private banking

Les actions offrent la meilleure protection contre l’inflation

devront à nouveau baisser les taux pour relancer l’activité économique.» «Pour le volet actions, les incertitudes quant à la croissance économique se traduisent chez nous par un positionnement prudent dans des secteurs axés sur la consommation, comme l’industrie automobile et le commerce de détail», ajoute Dirk Thiels.

«Les investisseurs qui souhaitent se protéger contre une inflation élevée ont intérêt à privilégier les actions dans le cadre d’un portefeuille diversifié. Aujourd’hui, les obligations ne sont plus une source de rendements stables», expliquent les experts de plusieurs banques privées. DIRK MICHIELSEN

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ausse des prix de l’énergie, des matières premières et des produits alimentaires. Partout autour de nous, l’inflation fait rage comme pratiquement jamais auparavant. Non seulement les épargnants voient leur pouvoir d’achat réel fondre comme neige au soleil, mais les investisseurs ne sont pas davantage immunisés contre la forte hausse des prix, en particulier les investisseurs défensifs. Le marché obligataire américain connaît sa pire année depuis 1994. Depuis janvier, les obligations américaines ont perdu près de 8% de leur valeur, tandis que leurs consœurs européennes les suivent de près avec une perte d’environ 7%. «À court terme, il n’existe pas de solution miracle pour protéger votre portefeuille contre une forte inflation. Mais une bonne diversification, avec suffisamment d’actions, devrait apporter une bonne résistance. Sur le long terme, les bénéfices des entreprises augmentent généralement avec l’inflation, ce qui permet aux actions de bien résister», souligne Olivier Goerens, directeur Marketing & Sales Private Banking & Wealth Management chez Belfius. «Nous protégeons les portefeuilles de nos

Depuis janvier, les obligations américaines ont perdu près de 8% de leur valeur, tandis que leurs consœurs européennes les suivent de près avec une perte d’environ 7%.

clients contre les périodes d’inflation élevée en jouant pleinement la carte des actions», explique-t-on chez Accuro, un gestionnaire patrimonial indépendant spécialisé en gestion conseil. «La création de valeur qui est réalisée à long terme grâce à un portefeuille bien diversifié est impressionnante et en grande partie le résultat du réinvestissement des dividendes et des bénéfices. En revanche, les obligations présentent un risque, mais n’offrent aucun rendement.» «En plus des actions cotées, nous investissons pour le long terme dans l’immobilier, les holdings et les actions non cotées. Nous avons décidé d’opter pour les actions d’entreprises disposant d’un important pouvoir de fixation des prix. Ces entreprises sont relativement bien protégées contre la hausse des coûts de production et sont en mesure de modifier leurs prix de vente.» «Si vous êtes un investisseur en actions axé sur le long terme, vous n’avez pas à vous inquiéter de cette montée soudaine de l’inflation. Elle finira un jour par se calmer. Le facteur temps est beaucoup plus important que le timing», estime-t-on chez Accuro. «Pour protéger nos clients contre l’inflation, nous optons, dans la partie actions, pour des entreprises disposant d’un pouvoir de fixation des prix. Ces entreprises peuvent augmenter leurs prix sans risquer d’impacter la demande.

Les entreprises comme LVMH et Apple peuvent s’appuyer sur l’attractivité de leur marque pour répercuter les hausses de coûts sur leurs clients. Cela leur permet de maintenir leurs marges voire de les augmenter», indique Olivier Goerens de Belfius. «Tant que l’inflation et la réaction des banques centrales ne mettent pas en danger la croissance économique, les actions resteront privilégiées au sein des portefeuilles. Alors que les revenus des entreprises, et donc aussi leurs bénéfices, sont en principe indexés, ce n’est pas le cas de la plupart des obligations. La valeur réelle des coupons est érodée par l’inflation et, lorsque les taux continuent à monter à cause de l’augmentation des attentes en matière d’inflation, les cours baissent», souligne Dirk Thiels, Senior Investment Strategist chez KBC Asset Management. «Il faut cependant rester prudent pour le cas où l’impact de la hausse de l’inflation et le resserrement de la politique monétaire mettraient en danger la croissance économique. Dans ce scénario, la situation serait différente. Les obligations pourraient alors profiter de la demande d’investisseurs à la recherche de produits de placement ‘sûrs’ et anticiper ainsi sur de possibles baisses de taux par les banquiers centraux. Dans un scénario de ralentissement économique, ces derniers

Énergie

«Nous investissons clairement plus que la moyenne dans le secteur énergétique, à la fois dans les énergies ‘classiques’ et alternatives. Les prix de l’énergie sont une source indiscutable d’inflation en ce moment et le risque d’un nouveau ‘choc énergétique’ ne peut être exclu. Ce choc ne manquera pas de se produire si la Russie ferme les robinets du gaz et du pétrole pour quelque raison que ce soit», poursuit Dirk Thiels. ING Belgique considère les investissements dans les matières premières et les entreprises du secteur comme des investissements intéressants pour se prémunir contre l’inflation. «Les énergies renouvelables et l’économie circulaire sont des thèmes importants dans nos portefeuilles. Elles ouvrent la voie à une moindre dépendance envers les carburants fossiles. Au fur et à mesure que cette prise de conscience augmentera, le secteur pourra profiter de la hausse des investissements», estime Olivier Goerens. Ce dernier constate que les obligations ont encore un rôle à jouer dans les portefeuilles en tant que diversification. «Mais elles ont clairement perdu du terrain en tant que source de rendement stable.» «Nous restons en effet sous-pondérés en obligations par rapport à la norme. Nous investissons une partie de notre volet obligataire dans des obligations liées à l’inflation pour le protéger contre l’inflation. Mais nous le faisons de façon limitée. Une partie des attentes en matière d’inflation est bien entendu déjà intégrée dans les cours actuels », ajoute-t-on chez KBC Asset Management. Même son de cloche chez ING Belgique, où l’on a investi dans des obligations liées à l’inflation pour le volet ‘rendement fixe’ des portefeuilles.»

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Quand un client n’est plus le bienvenu L’an dernier, le service de médiation du secteur financier a reçu un nombre record de plaintes émanant de clients dont le compte avait été subitement bloqué ou clôturé par la banque, souvent sans la moindre explication. C’est une des conséquences de la très stricte loi anti-blanchiment. «Les banques doivent de plus en plus souvent jouer le rôle d’agents de police», explique-t-on chez Febelfin, la fédération du secteur bancaire.

public néerlandais, la banque n’avait pas accordé suffisamment d’attention à ses obligations de conformité et avait négligé son rôle de «gardienne» du système financier. ING a accepté une transaction de 755 millions d’euros pour éviter d’autres poursuites. Entre-temps, la loi anti-blanchiment s’est encore renforcée.

© PIETER VAN EENOGE

«Exclusion financière»

EVERT NERINCKX

I

l y a quelques mois, un indépendant mécontent a garé sa camionnette juste devant l’entrée de son agence ING de telle sorte que plus personne ne pouvait entrer ni sortir. Ses comptes étaient bloqués depuis plusieurs mois, sans notification ni explication de la part de la banque. L’homme exigeait une solution et s’est lancé dans la résistance civile. La situation dans laquelle s’est retrouvé le client de la banque ING n’est cependant pas une exception. Dans le rapport annuel d’Ombudsfin (le service de médiation pour les litiges de nature financière), cette problématique est également traitée: le service a ouvert un nombre record de dossiers concernant des comptes bloqués ou clôturés. Il a enregistré près de 200 plaintes de clients s’étant soudain retrouvés avec leurs comptes bloqués ou clôturés, parfois après des années de relation, et apparemment sans aucune raison. Ce phénomène se rencontre aussi dans le segment de la banque privée. Les investisseurs et les entrepreneurs de secteurs «sensibles», comme le secteur diamantaire et celui des sociétés de jeux d’argent, souffrent du blocage ou de la fermeture de leurs comptes et ont parfois des difficultés à trouver une banque. Mais pourquoi les banques ferment-elles de plus en plus souvent les comptes de leurs clients?

Directives européennes

Le blocage du compte d’un client se décide la plupart du temps sur la base du devoir de vigilance des institutions financières. En

Belgique, un volet important de la loi antiblanchiment comprend la transposition des directives anti-blanchiment européennes, devenues de plus en plus nombreuses au fil des années. Cette législation a également pour objectif de mettre en place un système préventif de lutte contre les pratiques de blanchiment et le financement du terrorisme. Sur la base de cette législation, les institutions financières doivent non seulement connaître leurs clients avant d’ouvrir une relation («Know your customer»), mais elles sont aussi tenues d’assurer un suivi permanent et une évaluation individuelle du risque que représentent leurs clients («risk-based approach»). Les banques sont, pour la plupart, très rigoureuses en la matière et ce n’est pas sans raison.

«Certaines institutions financières excluent des particuliers ou des entreprises clientes non pas parce qu’ils représentent un risque intrinsèque, mais parce qu’ils appartiennent à une catégorie professionnelle ou sociologique avec laquelle l’institution ne souhaite plus travailler».

Lourdes sanctions

OMBUDSFIN LE SERVICE DE MÉDIATION POUR LES LITIGES DE NATURE FINANCIÈRE

Isabelle Marchand, porte-parole de la fédération sectorielle Febelfin, souligne que les banques risquent de subir de lourdes sanctions si elles ne respectent pas leurs obligations en matière de conformité («compliance»). «Les amendes pour le non-respect des obligations de vigilance peuvent atteindre 10% du chiffre d’affaires annuel de l’institution financière. La lourdeur des sanctions a poussé la plupart des banques à investir massivement dans leurs départements AML (‘Anti-Money Laundering’), qui passent au crible les éventuelles transactions douteuses réalisées via la banque», explique-t-elle. Ces sanctions financières ne sont pas purement théoriques. En 2018, ING s’est vu infliger une amende de 755 millions d’euros aux Pays-Bas, parce qu’elle n’avait pas réussi à éviter que certains de ses comptes soient utilisés à des fins de blanchiment d’argent. Selon le ministère

Ces lourdes sanctions expliquent pourquoi les banques préfèrent bloquer un compte «suspect» trop rapidement que trop lentement. Le blocage ou la clôture d’un compte est une solution simple pour répondre aux obligations de vigilance. Malgré tout, le service de médiation se montre particulièrement critique envers la façon dont les banques traitent certains clients. Il dit comprendre que les banques souhaitent réduire leurs risques («de-risking») dans le cadre de leurs obligations en matière d’antiblanchiment, mais note qu’elles utilisent aussi cette prétendue «réduction des risques» pour d’autres raisons, par exemple la (non-) rentabilité de certains clients. Le service de médiation constate que «certaines institutions financières excluent des particuliers ou des entreprises clientes non pas parce qu’ils représentent un risque intrinsèque, mais parce qu’ils appartiennent à une catégorie professionnelle ou sociologique avec laquelle l’institution ne souhaite plus travailler». L’ombudsman conclut que si le «de-risking» permet aux banques de répondre à leurs obligations en matière de gestion des risques liés aux pratiques de blanchiment d’argent, la manière dont cela se fait dans certains dossiers mène à des «mesures disproportionnées» et à «l’exclusion financière» de certains groupes. Les clients touchés se tournent régulièrement vers l’ombudsman dans l’espoir qu’il sera en mesure de rétablir la relation client. Cependant, en général, il ne peut pas faire grand-chose pour les aider. Le service peut servir de médiateur, mais il ne peut pas obliger une institution financière à entretenir une relation avec un client bien précis. L’enquête se limite de facto à vérifier si toutes les formalités de résiliation ont été respectées par la banque. Toutefois, le service de médiation peut plaider pour qu’elle prolonge temporairement une relation avec le client (par exemple, jusqu’à ce que ce dernier ait trouvé une nouvelle banque) ou pour qu’elle communique au client les raisons de son exclusion. Il faut ensuite compter sur la bonne volonté de la banque pour accéder à cette demande. Le rapport annuel de l’Ombudsfin montre en effet que les banques refusent souvent de communiquer les raisons de la résiliation.

La banque agent de police

D’après Febelfin, ces mesures exceptionnelles sont la conséquence de la situation de tension dans laquelle se trouvent les banques: d’une part elles sont obligées de jouer autant que possible le rôle de gardiennes et doivent détecter et dénoncer les criminels ou les organisations criminelles qui tentent de les utiliser comme moyen de blanchiment, et d’autre part, la société s’attend à ce que tous les acteurs et participants au système économique puissent disposer d’un compte bancaire, quelle que soit leur activité. «Les banques doivent de plus en plus souvent jouer le rôle d’agents de police», poursuit-on chez Febelfin. «Si elles ne le font pas, elles sont sanctionnées et se voient infliger d’énormes amendes. On leur reproche même d’aider les criminels à transférer des avoirs illégaux.» Le médiateur financier se dit bien conscient de cette tension et souligne dans son rapport annuel que les banques ne doivent pas être «stigmatisées» à cause de leur réticence envers certains clients, au vu des règles strictes en matière de lutte anti-blanchiment. Enfin, Febelfin cite un dernier élément: «On ne tient pas suffisamment compte du fait que les banques sont des sociétés commerciales. Elles sont en principe libres de choisir avec qui elles font des affaires».


Private banking

Certains voient un programmeur. Nous, nous voyons que le secteur de la cybersécurité devrait croître à un rythme de 12,6 % par an jusqu’en 2030. Grâce à nos conseils, certains de nos clients profitent déjà de cette opportunité d’investissement. Et vous ? Investir, c’est voir ce que les autres ne voient pas. Deutsche Bank. La banque de vos investissements.

deutschebank.be/voirplusloin Source : Businesswire: Global Cyber Security Market (2020 to 2030) - by Component, Security Type, Deployment, Enterprise, Use Case and Industry - ResearchAndMarkets.com, November 2020. Deutsche Bank AG, 12, Taunusanlage, 60325 Francfort-sur-le-Main, Allemagne, RC Francfort-sur-le-Main n° HRB 30000. Deutsche Bank AG Succursale de Bruxelles, 13-15 avenue Marnix, 1000 Bruxelles, Belgique, RPM Bruxelles, TVA BE 0418.371.094, IBAN BE03 6102 0085 7284, IHK D-H0AV-L0HOD-14. E.R. : Olivier Delfosse

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Private banking

Value Square mise sur 9 tendances: > Réduction du CO2 > Énergies renouvelables > Voitures électriques > Solutions logistiques > Semi-conducteurs > Emballages durables >N ouvelles tendances pharma

> Monde post-corona > Automatisation

Koen Hoffman et Pascal Cornelis, respectivement CEO et CCO de Value Square. © VALUE SQUARE

«Les gens gardent le réflexe de s’adresser à un gestionnaire proche de chez eux»

collaborateurs de la banque anversoise Corluy, cela revient à investir dans des actions de valeur, à l’image de ce que fait le légendaire investisseur Warren Buffett. En d’autres termes, investir dans des actions fondamentalement sous-évaluées qui, sur la base de leur performance passée, ont amorcé un mouvement de rattrapage et distribuent si possible un beau dividende. Ces dernières années, cette branche de l’investissement n’était pas considérée comme particulièrement sexy. Les investisseurs préféraient les actions de croissance, c’est-à-dire des entreprises à la mode comme Tesla, Netflix ou Amazon, qui devaient davantage leur succès aux estimations de bénéfices futurs qu’à leur flux de trésorerie stable ou à leur faible taux d’endettement. Mais la reprise de l’inflation et la hausse des taux d’intérêt ont changé la donne. Avec la remontée des taux, les actions de croissance sont devenues beaucoup moins intéressantes en raison de la hausse de leurs coûts de financement. C’est ce qui explique que Koen Hoffman et son directeur commercial, Pascal Cornelis, se montrent particulièrement optimistes pour les années à venir. «Le value investing – c’est-à-dire investir dans la valeur – est tout compte fait la seule chose qui résiste à long terme», estime Cornelis. «Nous nous sommes développés dans les années 1990, à l’époque où les idées étaient mieux considérées qu’un cash-flow stable. Mais cela s’est terminé par une crise grave. Avec la hausse des taux, il est plus pertinent d’investir dans des entreprises peu endettées et qui génèrent des flux de trésorerie stables si l’on veut protéger son patrimoine. Ces 15 prochaines années, les investissements ‘value’ devraient à nouveau être sexy.» La guerre en Ukraine n’a pas modifié notre approche, explique Cornelis. «Au contraire. Malgré les circonstances difficiles, nos fonds ont relativement bien résisté. Nous ne sommes par ailleurs pas investis directement dans les secteurs risqués, aujourd’hui fortement touchés par la guerre en Ukraine ou les sanctions contre la Russie.»

Action gratuite

Avec la hausse de l’inflation qui pousse de plus en plus d’épargnants à investir, les petits gestionnaires patrimoniaux indépendants revendiquent de plus en plus leur place aux côtés des grandes maisons, expliquent Koen Hoffman et Pascal Cornelis de la société gantoise Value Square.

PIETER SUY

S

«

i nous comptons fêter cet événement?» Koen Hoffman, CEO de Value Square, nous regarde avec étonnement lorsque nous lui demandons si son entreprise compte fêter son quinzième anniversaire. «Nous ne sommes pas une banque privée où les collaborateurs accueillent les clients avec des gants blancs, ou qui célèbrent ce type d’événement dans un restaurant étoilé comme le Hof van Cleve», réagit Hoffman. «Lorsque nous allons manger en équipe le midi, c’est plutôt au Lunch Garden d’à côté. Nous sommes surtout contents d’avoir réussi à poursuivre sur notre voie et à faire la différence pour nos clients.» «Notre voie.» Dans le cas de Value Square, créée en 2007 par quelques anciens

Pour les prochaines années, Value Square a identifié neuf tendances sur lesquelles elle souhaite fortement miser avec ses fonds maison: le Green Deal européen – qui vise à réduire de moitié les émissions de CO2 d’ici 2030 – et les énergies renouvelables apparaissent comme des choix évidents. Mais Value Square voit aussi des possibilités dans l’électrification du parc automobile, la hausse des besoins de solutions logistiques et de semi-conducteurs, l’importance croissante des emballages durables, les nouvelles tendances au sein du secteur pharmaceutique, le monde d’aprèscovid et l’automatisation. Lors d’une journée d’information dédiée aux investisseurs, Value Square a mis en avant plusieurs entreprises susceptibles de profiter de ces tendances à long terme. LG Corp, par exemple, le holding coréen chapeautant le groupe chimique LG Chemicals. Celui-ci contrôle à son tour la majorité du groupe LG

Energy Solutions, le fabricant de batteries rechargeables pour voitures électriques, qui a fait son entrée en bourse cette année. «La valeur de marché de LG Chemicals est moins élevée que celle de LG Energy Solutions», explique Cornelis. «Par conséquent, vous obtenez en cadeau le reste de la division chimie.» Selon l’équipe de Value Square, le fabricant belge de puces électroniques X-Fab permet de miser sur plusieurs tendances à long terme, alors que l’action se négocie à une valorisation inférieure par rapport à ses concurrents. Quinze ans après sa création, la maison gantoise comptabilise près de 0,6 milliard d’euros d’actifs sous gestion, répartis sur cinq fonds maison gérés activement. Value Square fait ainsi partie des petits acteurs dans un domaine où pratiquement tous les experts prétendent qu’il est essentiel d’atteindre une taille critique si l’on veut être capable de venir à bout des règlementations de plus en plus strictes et de la digitalisation rapide.

Boutique spécialisée vs. supermarché

Koen Hoffman qui, avant de rejoindre Value Square en 2016, était un des principaux acteurs belges du secteur en tant que patron de la maison de bourse KBC Securities, ne connaît que trop bien ces arguments. Avec lesquels il n’est pas d’accord. «Les entrepreneurs sont notre principal public cible et nous remarquons qu’ils sont de plus en plus enclins à confier une partie de leurs avoirs à un gestionnaire patrimonial proche de chez eux,

«Nous ne cherchons pas activement des acquisitions. À terme, nous voulons atteindre 1 milliard d’euros d’actifs sous gestion.» KOEN HOFFMAN CEO DE VALUE SQUARE

capable de se différencier des autres. Si vous êtes un chef amateur, il est probable que vous achèterez vos ingrédients de base dans un supermarché, mais que vous vous rendrez dans un magasin spécialisé de votre région pour acheter les éléments qui feront l’originalité de votre plat.» Et oui, Value Square est une boutique. «Mais cela ne veut pas dire que nous soyons ringards. Nous sommes une boutique moderne», réagit Hoffman. «Nous proposons également à nos clients des outils électroniques qui leur permettent d’avoir un aperçu de leur portefeuille d’investissement et nous misons également sur les nouvelles technologies pour attirer de nouveaux clients.» Il est faux de dire que l’entreprise n’est pas capable de grandir. «Nous ne cherchons pas activement des acquisitions. À terme, nous voulons atteindre 1 milliard d’euros d’actifs sous gestion, même si nous sommes certains de pouvoir y arriver par de la croissance organique. Le plus important pour nous est de rester ’top of mind’ auprès des investisseurs locaux. Et de continuer à tirer beaucoup de plaisir de notre travail.»


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Une initiative d’

“Un guichet unique pour tous les besoins et exigences en matière d’investissement” Fin 2021, la compagnie d’assurance Allianz gérait 1.966 milliards d’euros d’actifs pour ses clients dans le monde entier. Au sein du groupe Allianz, Allianz Global Investors (Allianz GI) s’adjugeait 673 milliards d’euros d’actifs à la même période. Elle dispose d’une large gamme d’instruments d’investissement actif en actions, obligations, stratégies mixtes et actifs non cotés. Une sélection de ces produits est proposée en Belgique par le réseau de courtage d’Allianz Benelux.

U

n tiers de ce qu’Allianz GI investit et gère dans le monde est constitué de fonds d’actions, un tiers de fonds d’obligations et le solde de fonds mixtes. “Nous offrons à nos clients un guichet unique pour tous leurs investissements”, résume Per-Johan Reichert, Head of Allianz New Networks. La gestion active est assurée par une équipe de 706 professionnels, présents dans le monde entier au cœur des marchés où sont réalisés les investissements, “soit 451 employés en Europe, 127 aux États-Unis et 128 en Asie”.

Architecture ouverte

active est “ Ladansgestion notre ADN Paul Bonroy, Head of Technical Life Individual Belgium & Netherlands chez Allianz

La formule d’investissement d’Allianz Benelux repose sur une architecture ouverte. Au centre du dispositif se trouve une solution d’investissement élaborée par Allianz GI et complétée par des propositions d’autres gestionnaires d’actifs. “Cette solution d’architecture ouverte fait ses preuves depuis plusieurs années déjà”, déclare Paul Bonroy, Head of Technical Life Individual Belgium & Netherlands chez Allianz. “Elle forme le socle de nos formules d’investissement. Grâce à l’architecture ouverte, outre nos propres propositions, nous pouvons fournir des solutions d’autres gestionnaires d’actifs, à condition bien sûr qu’elles répondent aux critères d’admission.” Allianz vise en permanence une qualité élevée et des solutions de long terme. “Nous ne sautons pas d’une tendance populaire à une autre sur le marché: nous ciblons des rendements durables”, pointe Paul Bonroy. Grâce à la surveillance continue et à la gestion active, Allianz peut corriger le tir en cas de besoin. Si les fonds ne répondent pas aux attentes ou sont surperformés, par exemple, ils peuvent être retirés du mix et remplacés. “C’est une solution qui vit: elle n’est jamais figée.”

Gestion active

Au cœur de cette solution à architecture ouverte, on retrouve trois fonds à stratégie mixte, “destinés à des profils d’investissement différents”, éclaire Per-Johan Reichert. “Nous modifions leur composition en fonction notamment de la situation du marché. La gestion active permet d’investir une proportion plus ou moins importante en actions, par exemple, dans les limites fixées par le règlement de gestion.” Allianz y voit un moyen commode pour commencer à investir dans un portefeuille diversifié. “La gestion active est dans notre ADN”, souligne Paul Bonroy. “Nous offrons à nos clients la possibilité d’investir dans des catégories d’actifs spécifiques. Nous ne nous limitons pas à suivre aveuglément un indice de référence. Via notre gestion active, nous faisons tout pour surpasser l’indice de référence à long terme.”

diversification “ Notre et nos choix rendent

notre approche unique dans le monde de l’investissement Fabrice Heuts, Commercial Director Life & Health chez Allianz

Impact et durabilité

Allianz propose également une toute nouvelle solution d’investissement axée sur la durabilité, avec un impact mesurable pour un monde meilleur. Chaque investissement vise à avoir un impact positif sur au moins un des dix-sept Objectifs de Développement Durable (ODD) des Nations unies, sans avoir d’incidence négative sur les autres ODD. “Forts de plus de deux décennies d’expérience en tant que pionnier de l’investissement durable, nous sommes l’un des rares opérateurs sur le marché à pouvoir offrir cette expertise étendue, avec des produits spécialisés que nous suivons via notre propre recherche”, avance Paul Bonroy.

Allianz s’adresse à trois profils d’investisseur: défensif, équilibré et dynamique. “Avec ces solutions, nous investissons dans un cocktail diversifié d’actions et d’obligations”, reprend Per-Johan Reichert. “Nous nous tournons vers des entreprises qui s’engagent à lutter contre la crise climatique, à améliorer l’équité au sein de la société, à exploiter correctement les ressources, à mettre en place une technologie d’assainissement de l’eau, etc. Nous sommes très transparents sur les ODD et les entreprises dans lesquels nous investissons, ainsi que sur l’évolution de ces objectifs au fil du temps. Les investisseurs pourront bientôt choisir parmi un nombre encore plus grand de fonds d’impact et concentrer leur investissement sur un ou plusieurs ODD auxquels ils souhaitent contribuer activement.”

Combinable, personnel et accessible © DOC

Allianz a par ailleurs développé une nouvelle solution d’investissement personnel sur cette base: les clients sont activement investis en fonction de leur profil d’investisseur, au sein d’un vaste univers de fonds d’actions et d’obligations dans des segments bien définis. “L’ajout de thèmes particuliers dans ces portefeuilles de fonds autorise une orientation intéressante des investissements, par exemple par le biais d’obligations convertibles et à haut rendement ou de stratégies spécifiques concentrées sur les actions”, détaille Paul Bonroy. “Cette solution est aussi très orientée client. Et la formule s’avère des plus transparentes, car les clients peuvent suivre leurs investissements via un site Web: comment leurs actifs sont gérés et alloués, quelle est l’évolution de la valeur, etc.”

© STUDIO DANN

Solution d’investissement personnel

Nous offrons des solutions de personal/ private banking à l’échelle humaine Per-Johan Reichert, Head of Allianz New Networks (Managing Director)

“Les clients peuvent choisir les trois solutions d’investissement personnel mentionnées ci-dessus séparément ou les combiner”, prolonge Fabrice Heuts, Commercial Director Life & Health chez Allianz. “Cette diversification et ce choix rendent notre approche unique dans le monde de l’investissement.” En outre, ces solutions sont accessibles à un large public-cible. Alors que les services de personal/ private banking ne sont disponibles chez certains prestataires qu’à partir d’un capital très élevé, les clients peuvent en effet profiter des solutions d’investissement d’Allianz dès 6.200 euros. “On peut voir cela comme un service de personal/private banking à l’échelle humaine”, conclut Per-Johan Reichert.


L’ECHO JEUDI 28 AVRIL 2022

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Private banking

Donation d’un compte-titres démembré: scénarios et points d’attention La donation d’un compte-titres avec réserve d’usufruit est un classique de la planification successorale, car elle permet de limiter les droits de succession tout en gardant le contrôle et en continuant à percevoir des revenus. Mais dès lors qu’on multiplie les intervenants et les titulaires d’un compte, on multiplie également les points d’attention et les problèmes potentiels. Quels sont-ils?

restituer une partie, il s’agirait alors d’une ‘donation à l’envers’», met en garde Ariane Joris.

Et si les fruits n’ont pas (toujours) été prélevés…

En principe, les fruits doivent être prélevés. «Si cela n’a pas été le cas, à Bruxelles et en Wallonie, il arrive que l’administration fiscale intègre, dans l’actif de la succession de l’usufruitier, les fruits non prélevés des trois dernières années. En Flandre, Vlabel s’est récemment prononcée sur le sort fiscal des fruits non perçus en les soumettant aux droits de succession au décès de l’usufruitier», met en garde Sophie Slits. «En présence de produits de distribution, nous conseillons de prendre systématiquement les fruits.» Mais rien n’empêche le donateur de favoriser dans un premier temps des produits de capitalisation, quitte à changer pour des produits de distribution le jour où il a besoin de revenus, suggère-t-elle.

«Particularité belge: la base imposable d’une donation avec réserve d’usufruit reste la pleine propriété.» SOPHIE SLITS LEGAL ADVISOR, BANQUE NAGELMACKERS

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ne donation avec réserve d’usufruit implique un passage devant un notaire. Tout acte de donation de biens mobiliers passé devant un notaire, par un donateur résident fiscal belge, doit être enregistré en Belgique. Ce qui implique le paiement de droits de donation fixes de 3% en ligne directe en Flandre et à Bruxelles, et 3,3% en Wallonie (et respectivement de 7% ou 5,5% entre toutes les autres parties). «Particularité belge: la base imposable d’une donation avec réserve d’usufruit reste la pleine propriété», souligne Sophie Slits, Legal Advisor – Estate Planning à la Banque Nagelmackers. En Flandre, la valorisation du portefeuille se fait au premier jour du mois de la donation, tandis qu’à Bruxelles et en Wallonie, c’est au dernier jour du mois qui précède la donation. «En pratique, les notaires demandent généralement la valorisation au jour le plus proche, mais en fonction des aléas boursiers, il peut être intéressant de choisir une autre date.» Se réserver l’usufruit d’un portefeuille donne le droit d’en avoir la jouissance et les fruits. Les fruits, ce sont les dividendes et les intérêts. «Le nouveau droit des biens (septembre 2021) précise que les produits reviennent au nu-propriétaire mais que l’usufruitier a droit aux produits qui sont conformes à l’usage qui était fait par le propriétaire avant l’ouverture d’usufruit», précise Ariane Joris, Head of Estate Planning chez Degroof Petercam. Prenons le cas d’une sicav de capitalisation (qui ne distribue donc rien, NDLR). «Compte tenu de l’accroissement de la valeur au sein de la sicav, le propriétaire procède parfois périodiquement à une vente de titres pour réaliser le bénéfice: il s’agit d’un produit. L’usufruitier pourrait procéder de même à son profit», explique-t-elle.

Un point qui soulève désormais des questions. «Il est donc opportun de définir dans un acte ce qui revient à qui.» Pour pouvoir jouir d’un portefeuille-titres, encore faut-il pouvoir en disposer pour le gérer, l’administrer. «La loi reconnaît désormais que le portefeuille-titres est une universalité de fait, ce qui permet de faire des arbitrages en son sein puisque ainsi, on dispose des titres individuels qui le composent, mais pas du portefeuille en tant que tel», explique Ariane Joris.

Le profil d’investisseur

«La loi précise désormais expressément que l’usufruitier doit user et jouir du bien de manière prudente et raisonnable, conformément à sa destination», précise Ariane Joris. On touche ici notamment à la question du profil d’investissement, qui est susceptible de soulever un conflit d’intérêts en matière de gestion. À qui appartient-il de le déterminer: l’usufruiter ou le nu-propriétaire? L’usufruitier pourrait privilégier une gestion dynamique qui booste ses revenus, alors que le nu-propriétaire serait surtout soucieux de préserver le capital et donc adepte d’une gestion prudente… «Le profil d’investisseur doit être établi pour chaque titulaire. Pour le profil du compte, en cas de divergences d’appréciation au sein de la famille, en général, on retient le profil le plus défensif», explique Sophie Slits. «Tout peut être modalisé. On peut déterminer le profil de risque dans l’acte, mentionner qu’il est déterminé de commun accord ou prévoir expressément que l’usufruitier peut le déterminer seul (par exemple augmenter ou diminuer d’un cran, en fonction des aléas du marché, mais pas au-delà)», ajoute Ariane Joris. «Les décisions que l’usufruitier veut pouvoir prendre seul en ayant l’assurance que ce soit opposable aux banques, devront être stipulées clairement dans l’acte, afin d’éviter toute contestation.» Voilà pourquoi «il vaut parfois

mieux tout simplement donner un portefeuille qui est déjà constitué», conclut Sophie Slits.

Charge financière, soins de santé…

Une bonne discussion préalable et quelques explications sont en tout cas recommandées pour apaiser les esprits et trouver des solutions qui répondent aux besoins de chacun. Sophie Slits insiste ainsi sur la nécessité d’expliquer les différences liées à la nature du portefeuille (distribution ou capitalisation) et les implications qui en découlent. Dans le cas de produits de capitalisation, l’usufruitier ne touchera rien. «Sauf à prévoir une donation avec réserve d’usufruit et charge de rente. Il est même possible d’ajouter une charge supplémentaire pour faire face aux ‘soins de santé’. Au cas où le patrimoine du donateur deviendrait insuffisant pour payer des frais de ce type (dont la maison de repos), l’argent donné pourra être utilisé, mais toujours dans la limite de ce qui a été donné. Une analyse préalable du portefeuille en fonction des besoins est essentielle», souligne-t-elle. «Classiquement, on prévoit, en plus de l’usufruit, une charge de rente qui garantit le paiement d’un montant minimum à l’usufruit», confirme Ariane Joris. C’est particulièrement important dans un contexte de taux zéro, voire négatifs, comme celui que nous avons connu ces dernières années. La rente ne peut jamais porter atteinte à l’objet des biens donnés. En général, la charge est de l’ordre de 4%. «Elle est aussi fonction de l’âge de l’usufruitier et peut être plus élevée à 90 ans, par exemple.» Influencés par des considérations fiscales, certains parents sont tentés de donner le maximum et, du coup, ne se réservent pas nécessairement ce qu’il faut pour maintenir leur train de vie et faire face à leurs besoins. «Mais donné c’est donné. Les parents ne peuvent plus puiser dans un capital qui ne leur appartient plus. Et même si les enfants sont d’accord d’en

Notons encore que «l’usufruitier peut à tout moment décider de renoncer à son usufruit ou de le convertir. Mais cela relève de sa seule décision. Dans le cadre d’une succession, un enfant peut par contre demander la conversion de l’usufruit du partenaire survivant (sauf pour le logement familial)», indique Sophie Slits.

Révocation de la donation

Un parent a toujours la possibilité de révoquer sa donation pour non-respect des charges de donation, par exemple si un enfant ne respecte pas les conditions, disparaît et n’est pas joignable, ou s’est brouillé avec la famille, alors qu’une série d’actes nécessitent son accord. «Il arrive que des parents intentent une action en révocation pour ingratitude et non-respect des charges», indique Ariane Joris.

Qu’advient-il de l’usufruit en cas de décès?

© PIETER VAN EENOGE

MURIEL MICHEL

Renonciation à l’usufruit

«En présence de produits de distribution, nous conseillons de prendre systématiquement les fruits.» SOPHIE SLITS LEGAL ADVISOR, BANQUE NAGELMACKERS

Il convient d’accorder une attention particulière à ce qu’il adviendra de l’usufruit au décès de l’un des parents. Tout dépendra de ce qui a été prévu dans l’acte de donation. «Si rien n’est prévu, en principe, l’usufruit s’éteint. Mais il existe des exceptions et divers mécanismes correctifs», assure Ariane Joris. «Il faut examiner les différentes options en fonction de la Région dans laquelle on réside et de ses desiderata. Différentes solutions garantissent au partenaire survivant de pouvoir poursuivre l’usufruit (contrôle, intérêts et dividendes), à l’exclusion de la charge financière et des soins de santé », prévient Sophie Slits. «Et encore faut-il déterminer quel usufruit primerait. Cela vaut donc la peine de clarifier cela dans l’acte de donation», conseille Ariane Joris. Pour les époux, la loi prévoit un usufruit successif en cas de donation d’un bien propre par l’un des deux, avec réserve d’usufruit. Si cette donation a été faite durant le mariage et que les partenaires étaient toujours mariés au jour du décès, l’usufruit que s’était réservé le défunt va «continuer» sur la tête du conjoint survivant. Cet usufruit étant taxable aux droits de succession en Flandre, il peut être judicieux de le supprimer au profit d’un accroissement contractuel ou légal. «Si un usufruit a été défini contractuellement – par exemple pour étendre les droits de l’usufruitier –, et qu’il n’est pas reporté sur la tête du conjoint en vertu de l’acte, ce dernier n’aura droit qu’à l’usufruit successif. D’où l’intérêt de prévoir des correctifs», souligne Ariane Joris. Des parents qui donnent ensemble peuvent prévoir un accroissement d’usufruit. Au décès du premier, sa part d’usufruit ira automatiquement accroître la part de l’autre, sans aucune taxation. Si un seul époux effectue la donation, à son décès l’usufruit ira sur la tête du conjoint, en vertu de la réversion d’usufruit contractuel. Attention, cette réversion est taxable aux droits de succession à Bruxelles et en Wallonie, et aux droits de donation (selon les cas) en Flandre. Enfin, l’accroissement légal d’usufruit, introduit par la réforme du droit des biens (septembre 2021) est intéressant dans la mesure où il s’applique à tous, et donc pas seulement aux couples mariés. Il n’est en outre pas taxable.


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Private banking

Comment faire une donation tout en gardant le contrôle? Vous souhaitez faire une donation à votre enfant mais vous voulez éviter qu’il utilise cet argent à mauvais escient. En outre, que se passera-t-il si votre relation se détériore? Personne ne souhaite voir son patrimoine dilapidé. Voici trois scénarios. LIEVEN DESMET

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Vous voulez continuer à profiter de vos avoirs

Vous voulez garder le contrôle sur votre patrimoine

Votre enfant divorce

Donner, c’est donner. «Tous les dons, à l’exception de ceux qui sont faits à votre conjoint en dehors du contrat de mariage, sont irrévocables», explique Hannes Casier du cabinet d’avocats Argo Law. «Selon la loi, un don ne peut être annulé unilatéralement par le donateur, mais cela ne signifie pas que vous ne puissiez pas lier votre don à certaines conditions.» Un don avec réserve d’usufruit permet notamment de conserver un certain contrôle. «Par exemple, les parents offrent un appartement à leur enfant, mais ils peuvent continuer à y vivre ou à le louer. Les revenus locatifs reviennent aux parents. Ou encore: ils offrent un portefeuille de titres, mais continuent à en percevoir les rendements», explique-t-il. «Le bénéficiaire devient propriétaire de l’arbre, mais le donateur continue à cueillir les fruits.»

«Le bénéficiaire du don devient propriétaire de l’arbre, mais le donateur continue à cueillir les fruits.» HANNES CASIER ARGO LAW

Tout dépend de ce que vous donnez. S’il s’agit d’un montant en espèces avec réserve d’usufruit, votre enfant ne pourra rien en faire. «Il deviendra propriétaire sur papier mais ne pourra par exemple pas s’acheter une Ferrari ou faire d’autres folies», poursuit Hannes Casier. La situation est différente s’il s’agit d’une donation avec les pleins pouvoirs. Dans ce cas, le bénéficiaire peut en disposer comme il l’entend. Souvenez-vous: donner c’est donner. Vous ne pourrez rien faire. «C’est une situation difficile de voir votre enfant utiliser votre argent pour des choses que vous n’approuvez pas», poursuit l’avocat. Il est possible de stipuler que la donation peut être annulée dans des cas extrêmes. Situation classique: votre enfant décède avant vous. Dans ce cas, la donation peut être revue. Vous pouvez aussi décrire certaines situations telles que «si mon enfant est dépensier» ou «si mon enfant a pris un mauvais chemin». «Tout dépend de la façon dont ces conditions suspensives sont décrites. Car quelle est la définition d’une personne dépensière ou dépendante de l’alcool et de drogues? Ce n’est pas au donateur qu’il revient de le définir.» C’est pourquoi Hannes Casier conseille de prévoir une clause d’arbitrage selon laquelle il peut être demandé à un juge privé de régler le litige à l’amiable. Ce système est souvent utilisé dans les litiges commerciaux, mais il peut être étendu au contexte familial. C’est au donateur qu’il revient de demander l’annulation du don. «Il ne dispose pas d’un temps illimité pour ce faire: il doit demander l’annulation dans le délai fixé dans l’acte de donation – par exemple six mois – après avoir pris connaissance des faits», explique-t-il.

Il est possible de stipuler que la donation peut être annulée dans des cas extrêmes.

Dans la toute grande majorité des cas, il est fait appel à la clause d’exclusion. En d’autres termes, le donateur stipule qu’il fait don d’une partie du patrimoine familial, mais qu’il ne souhaite pas qu’il tombe dans la communauté des biens du bénéficiaire. Le patrimoine reste donc dans la famille. Point important: d’un point de vue légal, un don peut se faire via un acte notarié, mais dans ce cas, vous payez des droits de donation entre 3% et 7% selon la Région et le degré de parenté. Vous pouvez aussi faire un don manuel ou bancaire. «C’est une bonne formule, par exemple lorsque vous souhaitez aider votre enfant à acheter un bien immobilier. Vous pouvez y associer certaines modalités par écrit. En rédigeant ce qui s’appelle un ‘pacte adjoint’, le donateur peut garder un œil sur la manière dont les fonds seront dépensés. Il est possible d’inclure une clause d’exclusion qui prévoit que le don et tous les fruits découlant de ce don restent en dehors de la communauté des biens», poursuit Hannes Casier. «Vous pouvez ainsi vous protéger contre les revendications de la belle-famille en cas de divorce.»

«En rédigeant ce qui s’appelle un ‘pacte adjoint’, le donateur peut garder un œil sur la manière dont les fonds seront dépensés.» HANNES CASIER ARGO LAW

Banque de Luxembourg, société anonyme – Succursale de Belgique. Chaussée de La Hulpe 120, B-1000 Bruxelles. RCS Luxembourg B5310. TVA BE 0830.227.057 – RPM Bruxelles.

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Private banking

Il est possible de planifier sa succession via des fonds d’assurance Les clients des banques privées semblent ne pas être trop friands de fonds branche 23, alors qu’il existe de solides arguments en leur faveur.

PETER VAN MALDEGEM

L

es fonds branche 23 présentent de nombreuses de similitudes avec les fonds de placement traditionnels proposés par les banques (privées). Tout comme les fonds classiques, ils se composent d’un panier d’actions, d’obligations et/ou d’autres produits d’investissement.

1 Planification successorale

2 Fiscalité Il existe également quelques différences importantes au plan fiscal. À chaque versement dans votre fonds, vous devez vous acquitter de la taxe de 2% sur les primes, mais celle-ci vous exonère de toute autre obligation fiscale, contrairement par exemple aux fonds bancaires. Vous ne payez ni la taxe boursière, ni le précompte mobilier, ni la taxe «Reynders» de 30% si vous détenez un fonds qui investit (en partie) en obligations. Les fonds branche 23 ne sont pas non plus pris en compte pour le calcul de la taxe sur les comptes-titres. Cette taxe de 0,15% s’applique aux personnes détenant au moins 1 million d’euros sur un compte-titres. Les fonds bancaires sont repris dans un compte-titres, mais ce n’est généralement pas le cas des fonds branche 23. Cela ne signifie cependant pas que votre fonds branche 23 échappe automatiquement à la taxe, car celle-ci est dans ce cas perçue au niveau de l’assureur. L’assureur peut décider de répercuter cette taxe sur ses clients, mais il peut également la prendre à son compte. Certains assureurs, comme KBC, ne la répercutent pas sur leurs

© SISKA VANDECASTEELE

Mais ils affichent également d’importantes différences, la principale étant qu’un fonds branche 23 est en réalité un contrat d’assurance. Cela signifie qu’il met en scène un assuré, un preneur d’assurance et un bénéficiaire. Cette construction offre des possibilités en matière de planification successorale étant donné que vous pouvez décider du bénéficiaire des capitaux du fonds au moment de votre décès. C’est notamment intéressant dans une société où les familles «classiques» ne sont plus la norme, car les fonds branche 23 permettent de régler une partie de votre succession si vous ne souhaitez pas tout léguer à vos héritiers légaux. Avec les fonds branche 23, vous pouvez par exemple sauter une génération. D’autres instruments d’investissement, comme les fonds bancaires, tombent dans la succession au moment de votre décès et reviennent à vos héritiers légaux. Même si vous pouvez vous en écarter grâce à d’autres techniques de planification. En outre, si vous désignez votre conjoint comme bénéficiaire de votre fonds branche 23, le paiement sera toujours effectué en pleine propriété après votre décès. Il n’y aura donc aucune scission entre l’usufruit et la nuepropriété, comme c’est le cas avec les avoirs bancaires. Un autre avantage réside dans le fait que les contrats branche 23 peuvent toujours être modifiés. Vous pouvez à tout moment changer le nom du bénéficiaire, ce qui vous permet de conserver le contrôle de votre fonds. Attention cependant: les fonds branche 23 ne sont pas exonérés des droits de succession et sont soumis aux mêmes règles que le reste de l’héritage.

assurés. D’autres assureurs, comme Belfius et AG Insurance, en tiennent compte dans les frais qu’ils facturent.

3 Un avantage des contrats branche 23, c’est qu’ils peuvent toujours être modifiés. Vous pouvez à tout moment changer le nom du bénéficiaire.

Architecture ouverte Les distributeurs de fonds branche 23 travaillent en général avec des fonds de prestataires externes qui sont souvent des gestionnaires patrimoniaux internationaux. C’est un atout dans le segment Retail, mais les banques privées peuvent difficilement jouer cette carte. En effet, dans la plupart des banques privées, les clients ont également accès aux fonds bancaires émis par ces gestionnaires internationaux, alors que dans le segment Retail, les grandes banques ne proposent généralement que leurs fonds maison.

point d’attention est leurs coûts. En règle générale, les droits d’entrée pour les fonds branche 23 sont supérieurs à ceux des fonds bancaires traditionnels. Dans des cas exceptionnels, ces coûts (ponctuels) peuvent atteindre 7%. En d’autres termes, ceux qui conservent leur fonds pendant sept ans doivent céder chaque année environ 1% du rendement sous forme de droits d’entrée. Par ailleurs, il convient d’être vigilant pour éviter les doubles frais de gestion. Vu que de nombreux produits branche 23 investissent dans des fonds de gestionnaires externes, l’assureur facture chaque année des frais de gestion pour le produit branche 23 qui viennent s’ajouter aux frais de gestion des fonds sous-jacents. Il est donc vivement conseillé de s’informer sur les coûts.

5 Offre

Même si les fonds branche 23 ont des atouts indéniables, le principal point d’attention est leurs coûts.

4 Coûts Même si les fonds branche 23 ont des atouts indéniables, le principal

La plupart des banques privées disposent de leur propre gamme de fonds branche 23. Belfius propose par exemple des fonds branche 23 via KITE, une assurance financière qui se qualifie ellemême de «durable». L’offre comprend une gamme de 18 fonds durables de gestionnaires de renom. Selon la banque, l’avantage

de ce produit est qu’il peut être utilisé comme une formule de rente. La formule Comfort autorise par exemple des ventes régulières. D’après Belfius, le produit est plus souvent utilisé dans le segment Retail et moins en banque privée. «Nous étudions cependant la possibilité de lancer un produit branche 23 adapté aux besoins des clients de la banque privée et du segment Wealth Management», explique-t-on chez Belfius. BNP Paribas Fortis propose également des produits branche 23 sous l’appellation Smart Fund Plan Private, qui offre aux investisseurs le choix parmi une vingtaine de fonds. La formule offre également la possibilité d’intégrer un mécanisme de protection afin par exemple de limiter les pertes à un niveau prédéterminé. Ici aussi, il est possible de vendre chaque année une partie du fonds. Selon une étude menée auprès des principaux acteurs du marché belge – et malgré les atouts de la branche 23 sur le plan de la planification successorale –, la demande pour ces produits reste relativement limitée dans le segment de la banque privée. Les avocats fiscalistes soulignent le fait que les banquiers privés ne proposent pas toujours ces produits de façon proactive. «En faisant appel à un assureur, la banque privée perd non seulement une partie de la marge bénéficiaire, mais également du contrôle sur le portefeuille du client. Il est possible qu’elles préfèrent éviter un ‘ménage à trois’», conclut DenisEmmanuel Philippe, avocat chez Bloom.


L’ECHO JEUDI 28 AVRIL 2022 15

Private banking

Les banques privées de niche font de la résistance À l’ombre des grandes institutions, les banques privées de niche sont sous pression. Pour se démarquer, ces petites structures dynamiques misent sur la proximité et le conseil. GILLES QUOISTIAUX

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errière les grandes locomotives du marché, les banques privées de niche tentent de résister. Dans un secteur en pleine transformation digitale et soumis à un cadre réglementaire toujours plus strict, leur petite taille les handicape. Mais elles peuvent faire valoir d’autres atouts, comme la proximité et le conseil personnalisé. Le marché belge de la banque privée pèse lourd. D’après une étude réalisée par De Tijd, portant sur des chiffres arrêtés à la mi-2021, les banquiers privés ont 483 milliards d’euros d’actifs sous gestion. Les plus gros acteurs du marché gèrent 90% de ce montant. Dans ce groupe de tête, on retrouve les quatre grandes banques du pays (KBC, Belfius, ING, BNP Paribas Fortis), qui ont chacune développé un département focalisé sur la gestion du patrimoine de leurs clients les plus aisés. S’y ajoutent les grandes banques privées (Degroof Petercam, Delen, Puilaetco) et des filiales de groupes étrangers comme Deutsche Bank ou ABN Amro. Face à ces grosses structures, les banques privées de niche se battent pour se faire une place au soleil. Ces petits acteurs peuvent être des family offices de proximité ou d’anciennes sociétés de bourse désormais actives dans la gestion de fortune. Leur défi est de rester

concurrentiels dans un secteur en pleine mutation. «Le métier de banquier privé s’est complexifié ces dernières années», indique Yannick Grécourt, partner chez EY, en charge du secteur bancaire.

Mises à jour obligatoires

Première difficulté: la régulation. «Comme l’ensemble du secteur bancaire, les petites banques privées ont dû s’adapter aux règles relatives à l’anti-blanchiment, au KYC (Know your customer, c’est-à-dire l’identification des clients, NDLR), etc. Tout cela demande des investissements conséquents», souligne Yannick Grécourt. Les départements juridiques, chargés notamment de la compliance (mise en conformité), ont dû revoir leurs effectifs à la hausse. Chez Pire Asset Management – une petite enseigne connue du côté de Charleroi –, on connaît l’impact de cette mise en conformité. Ce family office a opéré ces dernières années une vraie transformation. Les dirigeants historiques ont ouvert le capital à de nouveaux entrants situés hors du cercle familial. La nouvelle équipe a entamé plusieurs chantiers, notamment du côté des autorités de régulation. «Nous avons enclenché un processus de demandes d’agréments auprès de la Banque nationale. C’est un travail monstrueux, qui a pris un an. Mais cela nous a permis de nous positionner sur le conseil en investissement, que nous pouvions pas proposer auparavant», témoigne Arnaud

Jamar, administrateur délégué de Pire Asset Management. Le secteur du private banking est également traversé par la digitalisation. Les banquiers privés doivent proposer à leurs clients des solutions en ligne performantes et automatiser leurs propres outils. Ce processus exige, lui aussi, des investissements. «Nous remplaçons nos anciens systèmes informatiques. C’est un budget important. Mais c’est un investissement indispensable, qui nous permettra de rationaliser nos coûts et de faire, à terme, des économies», pointe Yves Van Laecke, CCO de Nagelmackers, une banque ancestrale qui opère un repositionnement vers le marché de la banque privée. À ces frais importants s’ajoutent les coûts d’agence. Les petits acteurs de proximité ne peuvent pas se passer du conseil délivré en direct à leurs clients. C’est en partie ce qui fait leur force. Si elles s’engagent dans un processus de rationalisation du nombre d’agences, comme le fait actuellement Nagelmackers, elles doivent veiller à conserver un maillage local suffisant pour ne pas perdre le client traditionnel, habitué aux rencontres personnalisées avec son conseiller.

Prime aux grandes banques

Tous ces éléments mis bout à bout mettent les banques privées de niche sous pression. «Aujourd’hui, il y a une prime aux grandes banques. Elles peuvent se permettre des investissements plus importants en matière de digitalisation. Elles ont les ressources pour s’adapter aux nouvelles régulations. Et elles peuvent proposer des offres de produits plus larges», analyse Yannick Grécourt (EY). Selon ce spécialiste du secteur, les grandes banques ont facilement accès à un large panel de produits d’investissement disponibles auprès des gestionnaires de fonds. Les petites banques, qui

ne disposent pas d’une clientèle pléthorique, intéresseraient moins les gros gestionnaires de fonds. Ces dernières années, des rapprochements ont eu lieu dans le secteur de la banque privée. À la recherche d’économies d’échelle, des petits acteurs se sont associés ou ont intégré de plus grandes structures. Leleux Associated Brokers, une société de bourse qui développe des activités de private banking, participe à ce mouvement de consolidation. «Depuis les années 1990, une trentaine d’agents de change nous ont rejoints. Nous continuons à renforcer notre présence locale. D’autres sociétés de bourse pourraient encore nous rejoindre», évoque Olivier Leleux, président du comité de direction.

Des tickets d’entrée plus accessibles

«Nous continuons à renforcer notre présence locale. D’autres sociétés de bourse pourraient encore nous rejoindre.» OLIVIER LELEUX PRÉSIDENT DU COMITÉ DE DIRECTION DE LELEUX ASSOCIATED BROKERS

Face à des concurrents plus gros, les banques privées de niche font valoir leurs différences. Les acteurs que nous avons contactés insistent sur deux éléments essentiels de leur activité: la proximité avec leur clientèle et le conseil personnalisé. «Contrairement aux grandes banques qui ont des offres très standardisées, nous faisons du sur-mesure», avance Arnaud Jamar. Les petits acteurs se différencient aussi en s’attaquant à des segments de marché qui intéressent moins les grandes banques privées. Leurs offres permettent aux clients de démarrer avec des montants d’investissement relativement bas. Chez Leleux, par exemple, les clients ont accès à un service de conseil général en investissement à partir de 50.000 euros. Chez Nagelmackers, la première offre démarre à 75.000 euros. Chez Pire Asset Management, le gros de la clientèle confie au private banker entre 100.000 euros et un million d’euros. «Dans cette tranche, nous offrons un niveau de service supérieur à celui des banquiers traditionnels», assure Arnaud Jamar.

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