Pulse 01 (22 mars 2017)

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Pulse

01 Supplément de L’Echo du 22 mars 2017

magazine des PME et des entrepreneurs

IT Télécoms «Les PME doivent déjà réfléchir à

la blockchain»

Fleet Véhicules utilitaires électriques 100% belges

NICK CELIS, MANAGER D’ANDRÉ CELIS

Améliorez la mobilité grâce aux voies navigables



SOMMAIRE IT & TÉLÉCOMS

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4 4 informaticiens, 1 cloud et 430 salariés

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RESSOURCES HUMAINES

L’Internet des Objets: en quête de plus-value

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Le nouveau visage du travail flexible

En toute confiance

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Comment faire des économies sur votre facture de télécoms

Le travail devient faisable et maniable

17 Les codes QR, une nouvelle opportunité

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37 INNOVATION

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FINANCES

Le transport fluvial, écologique et rentable

30 Acheter ou louer: le dilemme des entreprises

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FLEET

Comment éviter les factures impayées

18 Une innovation écologique 100 % belge

22 Les nouveaux territoires du carburant GNL

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Ours Idées et conseils aux entrepreneurs Pulse paraît quatre fois par an. Chaque numéro propose des informations concrètes sur l’actualité en matière de télécoms, IT, RH, internationalisation, finances, énergie, administration, immobilier, innovation et technologie.

Pulse est un supplément gratuit de L’Echo du 22 mars 2017 et une initiative d’Echo Connect. L’Echo est édité par Mediafin Product Manager: Helena Wilmet Rédaction: Willem De Bock, Roel Van Espen, William Visterin, Karin Eeckhout, Filip Michiels, Wouter De Broeck, Timothy Vermeir Rédaction finale: Natacha Boulvain Photo et illustration: Pieter Van Eenoge, Studio Dann Lay-out: Christine Dubois, Marise De Maeyer Direction: Dirk Velghe, Frederik Delaplace, Arnaud Delmarcelle Adresse: Tour & Taxis, avenue du Port 86c bte 309, 1000 Bruxelles Abonnements et distribution: Tél. 0800/55 150, E-mail: abo@tijd.be Annonceur Trustmedia: Tél. +32(0)2 422.05.11, E-mail info@trustmedia.be Éditeur Responsable: Dirk Velghe, avenue du Port 86c bte 309, 1000 Bruxelles

Prochain numéro 14 juin 2017 CONNECT

Aucun élément de cette publication ne pourra être reproduit que ce soit électroniquement ou par tout autre moyen sans autorisation préalable introduite par écrit à l’éditeur © Mediafin

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IT & TÉLÉCOMS

4 informaticiens, 1 cloud et 430 salariés Le service externe de la société de contrôles techniques BTV a externalisé à peu près toute sa technologie, réalisant ainsi une économie de 25% sur son budget informatique. «Le cloud nous permet d’accélérer notre innovation parce qu’il libère des ressources et du personnel.» Le passage au cloud de BTV en cinq chiffres.

B

TV est une ASBL qui exécute les contrôles légaux des machines et des installations, pour les particuliers comme les professionnels, comme les contrôles des ascenseurs, des grues de chantier ou des installations domestiques. BTV fait également figure de coordinateur de sécurité sur les chantiers, par exemple. BTV compte 430 salariés répartis entre 12 sites et 2 sièges (un siège administratif et un siège social). Les agents qui effectuent les contrôles constituent le cœur de l’organisation.

40 serveurs au rebut

xxx Dann ©©Studio

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«Grâce à la tablette, nos clients obtiennent des rapports clairs que nous pouvons envoyer directement par mail.»

Si elle revêt une importance cruciale dans toutes ses missions, l’informatique ne relève pas de l’activité principale de l’entreprise. Une analyse approfondie des coûts et un audit informatique ont révélé qu’il était plus intéressant pour BTV d’externaliser à peu près toutes ses applications informatiques dans un cloud privé plutôt que d’investir dans une infrastructure et une gestion informatiques propres. BTV a donc tout transféré chez le pres-

Les points importants d’un contrat cloud La révision des contrats cloud est une priorité majeure pour les entreprises belges en 2017. C’est ce que révèle une enquête de Beltug, l’association des managers ICT. Voici les points à prendre en compte au moment de signer un contrat de services cloud. ✔ En quoi consiste exactement le service (mise à jour d’applications, monitoring, …)? ✔ Quels sont les SLA ou Service Level Agreements en matière de disponibilité? ✔ Qu’en est-il du back-up de données: comment et quand? ✔ Est-ce le prix du marché? ✔ Qu’en est-il de la reprise sur sinistre, comme des dispositions en matière de recovery time objective (temps nécessaire pour que tout soit à nouveau disponible) ou de recovery point objective (à partir de quel point)? ✔ Qu’en est-il de la protection des données, comment se déroule-t-elle? ✔ Un scénario de sortie est-il prévu en cas de changement de fournisseur?

tataire de services informatiques Cheops Technology, qui assurait déjà le suivi de son infrastructure informatique. Le passage au cloud semble surtout induit par des considérations pratiques et pragmatiques. «Comme notre prestataire de services informatiques se chargeait déjà de notre matériel et de nos logiciels internes, nous avons décidé de continuer à collaborer avec eux. Pour l’utilisateur final, rien ne change», explique Yves Lemense, administrateur délégué de BTV. Aujourd’hui, l’ASBL n’a presque plus d’infrastructure informatique dans aucun de ses 12 sites. Cheops Technology a rapatrié les 40 serveurs dans son cloud, hébergé dans son centre de données qui stocke les données et traite les logiciels de gestion. Les solutions liées à Office sont proposées via l’offre Office 365 Microsoft. Seule la téléphonie n’est pas encore dans le cloud, même si BTV envisage également cette option qui entraînera la disparition des centraux téléphoniques locaux que l’entreprise possède encore sur tous ses sites. Le passage au cloud a également eu des conséquences financières: désormais, BTV verse une mensualité fixe pour un package de services informatiques. «Le contrat prévoit plusieurs

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IT & Télécoms

avons dû former 330 agents.» Grâce aux tablettes et au cloud, les agents ne doivent plus se passer par les bureaux. Toutes les données sont stockées dans le cloud et tous les rapports sont établis chez le client même. «Mais nous attendons encore de nos agents qu’ils passent au bureau une fois par semaine pour ne pas rompre le lien avec leur manager et l’entreprise», ajoute Yves Lemense.

garanties en matière de disponibilité des données et de back-up», précise Yves Lemense. «En ce sens, le cloud est comme un contrat d’assurance.»

Des tablettes pour

320

agents

Le cloud permet-il de faire des économies? Chez BTV la réponse est oui, même s’il est difficile de comparer. Dans le scénario initial, l’organisation achetait une grande partie de son informatique; dans le scénario actuel, elle s’acquitte de mensualités pour les services liés au cloud. Malgré cela, BTV affirme avoir réalisé une économie de 25% sur son budget informatique et, plus précisément, sur le budget de gestion de ses serveurs et des services connexes. «Ce qui libère de l’espace pour d’autres projets numériques», souligne Yves Lemense. L’un de ces projets, qui concerne les tablettes, a été lancé il y a un an. Dorénavant, presque tous les agents exécutent les tests et les contrôles sur le site à l’aide d’une tablette avec une application adaptée qu’ils emportent. «Dans les activités de contrôle, la vitesse d’exécution ne cesse de prendre de l’importance. Un particulier qui souhaite vendre sa maison, par exemple, voudra disposer des documents nécessaires dans les meilleurs délais. Aujourd’hui, nous pouvons établir un rapport numérique sur place et l’envoyer directement au client par e-mail», souligne Joris Breugelmans, directeur commercial chez BTV. «La principale différence est que le client dispose d’un rapport plus lisible et plus clair. La diminution du traitement administratif a posteriori est également une façon de faire des économies. D’autant plus que nous voulons, à terme, établir certaines factures automatiquement.»

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Un département informatique de © Studio Dann Yves Lemense (gauche) et Joris Breugelmans, BTV

70

% des contrôles numérisés

Pour moi, le cloud est avant tout un contrat d’assurance. Yves Lemense, BTV

BTV a choisi la tablette Samsung Galaxy pour son rapport qualité-prix. Les tablettes des agents sont fournies avec un abonnement data. «La transition du papier à la tablette n’a pas été facile pour certains de nos collaborateurs même si tous ont bénéficié d’une formation complète et qu’ils ont tous été convaincus», affirme Joris Breugelmans. Aujourd’hui, de nombreux agents travaillent exclusivement sur tablette: ils n’ont donc plus de PC. «Certains ont recours à un ordinateur portable pour certains contrôles spécifiques, mais nous essayons de passer autant que possible à la tablette. Nous avons déjà numérisé 70% de nos contrôles.» Cette numérisation est un projet innovant et une évolution logique. «Je ne pense pas que l’on puisse nous considérer comme des pionniers, même si nous sommes à la pointe», affirme Joris Breugelmans. «Pour une grande structure comme la nôtre, ce n’est pas si évident de basculer au numérique: n’oublions pas que nous

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personnes

BTV n’a jamais eu de grand département informatique et cela n’a pas changé. «Le cloud n’a donc pas apporté d’économies au niveau du personnel», souligne Yves Lemense. En revanche, les tâches des quatre informaticiens ont beaucoup évolué. «Avant le passage au cloud, ils s’occupaient surtout de l’entretien de l’infrastructure et des applications. À présent que toutes ces activités ont été confiées à un fournisseur de services cloud, nos informaticiens peuvent se consacrer à des projets qui apportent une valeur ajoutée à la clientèle ainsi qu’à nos propres processus opérationnels.» Le passage au cloud a-t-il des inconvénients? Oui, mais ils ne font pas le poids face aux avantages. Le scénario du lockin, soit la perte d’indépendance suite à la délégation de toute une série d’activités à un prestataire de services en est un. «C’est vrai, mais nous avons établi contractuellement des scénarios de sortie, par exemple en cas de changement de fournisseur», tempère Yves Lemense.

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Qui et quoi se trouve dans le cloud? Une enquête menée récemment par Computable & Computer Profile dans notre pays relève que 53% des unités d’exploitation belges ont recours à des applications dans le cloud. Cette enquête portait sur les entreprises belges de 50 collaborateurs maximum et sur les applications cloud. Quelques constats marquants. ✔ La Belgique est plutôt hésitante. Étonnant: 53%, c’est le même résultat que celui de la même enquête réalisée par Computable & Computer Profile il y a un an. Aux Pays-Bas, par exemple, plus de la moitié des entreprises font appel à des solutions cloud depuis longtemps. ✔ Surtout pour l’e-banking et les RH. Parmi les solutions cloud, les applications d’e-banking arrivent largement en tête. Environ trois applications cloud sur dix y sont liées. Viennent ensuite les logiciels de ressources humaines, y compris les logiciels de traitement des salaires (27%), Office (21%), le CRM ou la gestion des relations clients (5%) et les applications verticales (4%), comme chez BTV. ✔ Pouvoirs publics et transports à la traîne. On note également d’importants écarts entre les secteurs. Le cloud est très bien représenté dans le retail et l’industrie manufacturière, contrairement aux organismes publics où l’utilisation de solutions cloud est nettement plus réduite que dans les autres segments. Le secteur du transport reste également assez réticent. ✔ Plus en Flandre qu’en Wallonie. Les différences régionales sont tout aussi notables. En Région Bruxelles-Capitale, l’utilisation de solutions cloud atteint 46%, soit légèrement sous la moyenne belge. Par contre, le recours aux solutions cloud est deux fois plus élevé en Flandre qu’en Wallonie avec, respectivement, 61% et 28%.

En passant dans le cloud, nous libérons de l’espace pour d’autres projets numériques. Yves Lemense, BTV

% d’économie

L’aspect psychologique n’est pas négligeable lors du passage au cloud. Chez BTV, le directeur informatique a été remplacé par un profil différent, plus commercial: «D’une personne qui s’occupait de maintenance informatique nous sommes passés à quelqu’un qui se concentre sur les aspects stratégiques qui nous permettent de créer davantage de valeur ajoutée», explique Yves Lemense. L’économie de 25% sur le budget informatique le permet. Ce n’est pas le seul avantage. «Notre département informatique ne nous aurait jamais permis d’obtenir la même fiabilité qu’une société spécialisée. Cet aspect est également intervenu dans notre choix. Nous n’avons tout simplement pas la même spécialité.»

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IT & Télécoms

L’Internet des Objets: en quête de plus-value ment limité. Pour l’instant, nous utilisons surtout l’IoT pour communiquer à distance avec différents appareils et c’est à peu près tout», explique Stefaan Top, COO chez All Things Talk, une société qui développe de nouvelles applications IoT sur mesure pour des entreprises actives dans les secteurs les plus divers. «Ne vous y trompez pas: l’IoT est en plein essor sur le marché B2B et cette technologie est à la veille de faire sa grande percée. Aujourd’hui, nous alimentons les entreprises en connaissances au sujet de la réelle plus-value de ces technologies, tous domaines confondus. Ce n’est qu’ensuite que leur commercialisation au sein du grand public pourra être un succès.»

Valeur économique

Stefaan Top et Peter Leemans, All Things Talk

© Studio Dann

Oubliez les frigos qui parlent ou autres applications farfelues qui n’offrent guère de plus-value. «Cela a pris plus de temps que prévu, mais on y est enfin: l’Internet des Objets ou IoT (Internet of Things) est à la veille de sa grande percée», annonce Peter Leemans (All Things Talk). «Et votre entreprise a intérêt à s’y préparer.»

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otre radio-réveil vous a sorti du lit une heure plus tôt ce matin parce qu’un grave accident s’est produit sur l’E40. L’explication? Il est en liaison avec votre système de naviga-

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tion et votre calendrier Google et il a appris que les embouteillages provoqués par un accident risquaient de vous empêcher d’être à l’heure à votre premier rendez-vous de la journée. Il a donc pris l’initiative de vous réveiller plus tôt. Ce radio-réveil est un parfait exemple des possibilités des appareils connectés, soit des appareils qui communiquent entre eux via l’Internet des Objets et qui intègrent toutes sortes de données. «Soyons honnêtes: le nombre d’applications IoT qui offrent une réelle plus-value pour le marché de la grande consommation reste relative-

La plupart des entreprises n’ont pas encore une idée suffisamment claire des possibilités de l’IoT. Stefaan Top prend l’exemple d’une PME qui a développé un nouveau type de capteurs pour optimiser le fonctionnement des toilettes et des adoucisseurs: «Grâce à ces capteurs qui mesurent la concentration de sel dans l’eau, on peut améliorer l’efficacité de la chasse des toilettes, mais aussi le réglage de l’adoucisseur. Les capteurs fournissent donc des données très intéressantes, mais il faut qu’il y ait d’autres partenaires pour extraire ces données et les enregistrer, mais aussi pour établir des algorithmes pour concevoir un nouveau produit ou un service concret.» «En général, les entreprises ne parviennent pas encore à convertir la technologie en applications et en produits», remarque Stefaan Top. «L’intérêt de l’IoT consiste à combiner des données, des réseaux et des produits. Les entreprises me demandent surtout de réfléchir à des produits innovants

Un kit de lancement IoT pour les entreprises Pour accélérer la percée de l’IoT et illustrer clairement le potentiel des applications IoT, All Things Talk a développé une série de kits avec différents capteurs et un module radio pour les connecter sur le réseau IoT de Proximus. «Les entreprises peuvent ainsi faire des prototypes pour collecter les données de certaines machines et ainsi développer des applications intelligentes. Elles pourront alors constater que l’utilité de l’IoT ne se limite pas à la maintenance: cette technologie peut également permettre d’améliorer la sécurité des produits et des processus, par exemple.»

L’Internet des Objets est en plein essor sur le marché B2B. Stefaan Top, All Things Talk

qui enrichissent l’expérience client. Ce n’est pas neuf car nous avons été confrontés à ce défi pour chaque innovation technologique au cours de ces dernières années: comment lui donner une valeur économique tangible?»

Ajouter des fonctions Peter Leemans, qui a fondé All Things Talk il y a quelques années, a vu l’IoT monter en puissance au sein de l’industrie. «Il s’agit d’optimiser les processus opérationnels. Prenez la maintenance d’un parc de machines. Généralement, elle s’organise sur base du schéma fourni par le constructeur. Dans le pire des cas, les entreprises se contentent d’attendre qu’une machine donnée commence à montrer des signes de faiblesse ou tombe en panne. Grâce à l’IoT, il est possible de collecter suffisamment de données pour estimer très précisément quand une machine a besoin d’un entretien. Les données sont fournies par la machine même, ce qui coûte beaucoup moins cher parce que les processus de production continuent à fonctionner.» «Ce raisonnement est logique et la plupart des entreprises se sont déjà engagées dans cette voie, mais il faut commencer par collecter les données pertinentes via de multiples capteurs et les interpréter à bon escient. Ensuite , grâce à des algorithmes intelligents, on peut ajouter des fonctions à ces machines, par exemple en prévoyant leur comportement. C’est dans cette phase d’apprentissage, qui prend plusieurs années, que se trouvent aujourd’hui beaucoup d’entreprises et de secteurs. Plus on intègre de données dans les algorithmes, plus l’IoT s’affine, y compris dans la vie quotidienne et, donc, plus ce marché prendra de l’importance.»

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Publireportage

Le concept Le concept Industrie Industrie 4.0 4.0 appliqué ppliqué au au bureau bureau a Konica Minolta est le partenaire attitré des entreprises dans la transformation numérique de leurs processus opérationnels Dans une interview accordée à Pulse, Xavier Biermez, Managing Director de Konica Minolta Bussinesss Solutions Belgium & The Netherlands, parle du rôle que peut jouer Konica Minolta en tant fournisssseurr de services IT dans un monde où la transformation numérique prend de pluss en plus d’ampleur.

« Que la transformation numérique occasionne une réorganisation fondamentale de l’économie et de la société n’est pas une nouveauté », déclare Xavier Biermez. « Cette transformation reste d’ailleurs un sujet de conversation privilégié dans le monde des entreprises. La prochaine édition du CeBIT, un des plus importants salons informatiques dans le monde, n’y fera pas exception. » Cette année, le thème phare du CeBIT est ‘d!conomy’ (contraction de ‘digital’ et ‘économie’), flanqué du corollaire ‘no limits’. Xavier Biermez : « Selon les prévisions de l’institut de recherches Gartner, d’ici 2020 non moins de 21 milliards d’appareils seront connectés les uns aux autres via l’Internet des objets. Cela va générer des quantités astronomiques de données, qui devront être stockées et traitées pour apporter de la valeur ajoutée à leurs utilisateurs. Je suis convaincu que Konica Minolta peut contribuer de façon très importante à une partie de ce processus de traitement. » Avec ses solutions innovantes, Konica Minolta se profile comme partenaire compétent des entreprises dans leur stratégie de transformation numérique.

Xavier Biermez : « Le concept Industrie 4.0 a bien entendu toute sa pertinence dans le cadre de la transformation numérique, tout comme les processus d’information internes au sein de chaque entreprise. L’entreprise qui veut sécuriser sa compétitivité pour l’avenir doit certainement envisager une stratégie de numérisation intégrale. » Processus opérationnels optimisés au travers de toute l’organisation En tant qu’IT Services Provider et partenaire attitré, Konica Minolta apporte à ses clients l’aide nécessaire pour formuler et mettre en place une stratégie de transformation numérique axée sur leurs besoins individuels. Xavier Biermez : « Nous fournissons

du sur mesure. Les solutions individuelles que nous développons vont du conseil en matière de processus jusqu’à la proposition de concepts pour la sécurité informatique et la mise en place d’une structure IT fiable, en passant par l’optimisation des processus opérationnels. » Pour concrétiser cela, Konica Minolta a dans son offre toute une série de solutions efficaces en matière d’Enterprise Content Management (ECM). Notamment pour le traitement numérique des factures et du courrier, la gestion des courriels, ou encore la gestion électronique des dossiers des clients et du personnel. Xavier Biermez : « Un système de ge st io n do cum en tai re auto mat is é remplace le processus manuel d’encodage et de traitement, très sensible aux erreurs, et permet de gagner beaucoup de temps. On

peut d’ailleurs dire la même chose de notre solution Enterprise Search qui permet de retrouver des documents rapidement. Offrir un accès en temps réel aux données, quel que soit leur format ou l’endroit où elles se trouvent, c’est une des façons dont nous voulons contribuer à faciliter la transformation numérique. » Recherche continue et globale Le portefeuille de Konica Minolta évolue parallèlement aux exigences de ses clients suite à la généralisation de la transformation numérique. Il y a donc aussi des innovations axées sur le Cloud, comme la traduction automatique de documents, les solutions mobiles ou encore une plate forme de communication qui simplifie la collaboration entre équipes virtuelles. Xavier Biermez : « Des experts actifs dans nos cinq Business Innovation Centers installés aux quatre coins du monde travaillent sur des technologies diverses, par exemple la ‘réalité augmentée’. » Et de conclure : « Avec le développement d’applications productives et rentables, qui sont le fruit de ces recherches, Konica Minolta aide à donner forme concrète au Bureau du Futur. »

Konica Minolta présentera 2017 dernières es ttoutes outes d ernières ssolutions olutions pour pour lles es Konica M inolta p résentera aau u CeBIT CeBIT 2 017 sses pourront notamment es vvisiteurs isiteurs p ourront n otamment fflux lux de de ttravail ravail eett lles es processus processus opérationnels. opérationnels. LLes des démonstrations de d’analyse des processus. e ssécurité écurité eett d ’analyse d es p rocessus. aassister ssister à d es d émonstrations de de ssolutions olutions d d’ECM pour Bureau du présentées. u FFutur utur sseront eront éégalement galement p résentées. LLes es ssolutions olutions d ’ECM eett p our lle eB ureau d

D u2 0a u 24 24 mars mars 2017 2017 à H anovre, Du 20 au Hanovre, rrendez-vous endez-vous ssur ur lle eS tand H17 H17 dans dans lle eH all 3. 3. Stand Hall

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IT & Télécoms

son origine. Le ‘wallet’ ferait office de passeport qui en donnerait l’historique complet sur base des transactions effectuées. Nous saurions ainsi si une pierre est clean.» Idem pour les produits issus du commerce équitable pour en attester l’origine ou à des fins de contrôles sanitaires. Plus encore: le ‘wallet’ peut faire office de preuve d’identité. «Dans ce cas, ce ne serait ni Google, ni Facebook qui conserverait votre identité générale dans un silo de données et pourrait ainsi la revendre, car toutes vos données seraient enfermées dans un coffre-fort auquel vous seul auriez accès.»

Premiers balbutiements La blockchain offre donc de nombreuses possibilités, mais cela ne signifie pas pour autant que les entreprises peuvent déjà y recourir. Il y a quelques années, Jef Cavens a travaillé à la première plateforme de crowdfunding bitcoin Swarm. Il fait aujourd’hui partie des initiateurs de OneUp, une petite entreprise établie à La Haye qui crée des noyaux blockchain, des espèces de start-ups, dans de grandes entreprises. «On peut comparer cette évolution à l’Internet du milieu des années 90, quand les vidéos YouTube n’avaient aucun succès.

Quel est le prix d’une application blockchain? Pour la conception d’une application blockchain, comptez entre 50.000 et 100.000 euros. «Ce n’est pas rien, mais si cinq PME investissent ensemble, l’opération devient accessible», reconnaît Dimitri De Jonghe. «Pour ce montant, vous avez une démo sur laquelle vous pouvez continuer à travailler.» Dans certains secteurs comme l’énergie, les investissements dans la blockchain sont réservés aux grands acteurs. «Une application qui permette de charger votre voiture sur une borne de rechargement tant que vous avez de l’argent dans votre ‘wallet’ me semble envisageable, mais, en raison de l’accès aux données et de la production du hardware, ce sont les entreprises de distribution qui sont les mieux placées pour développer un modèle économique exploitable sur cette base.»

Elles ne l’ont acquis qu’au moment où le haut débit s’est généralisé et que l’on a pu les visionner sur les PC, smartphones et tablettes.» Les grandes entreprises, conscientes que la blockchain est plus qu’une mode passagère, louent les services de consultants comme OneUp pour développer des applications. À leur niveau, le bouleversement est tel qu’elles doivent repartir à zéro. «Nous voulons importer la mentalité des start-ups dans ces entreprises. Le point de départ est toujours la technologie: c’est elle qui détermine à quoi ressemblera le modèle économique. Notre équipe reste au sein de l’entreprise pendant 18 mois en moyenne, pour développer l’application qui sera ensuite la propriété du client», explique Jef Cavens. Tous les secteurs sont possibles: construction, énergie, industrie aéronautique, transport. «Nous trouvons chaque fois une application: la blockchain n’est pas encore assez mûre pour établir un modèle économique.» Pour une compagnie d’assurances, OneUp a créé un système qui assure chaque partie. «C’est une forme d’assurance P2P sans intermédiaires. Pour cette société, le constat a été rude: notre instrument la rendait totalement superflue.»

L’abécédaire de la blockchain BLOCKCHAIN Une plateforme logicielle pour les valeurs numériques ou une base de données de l’historique de toutes les transactions, composée de noeuds qui peuvent exécuter, vérifier et ajouter aux données -après signature- des transactions codées (comme une chaîne, donc).

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BITCOIN Devise électronique -crypto currency- qui porte le nom du logiciel open source qui l’a conçu. C’est la première application de la blockchain, en production depuis 9 ans déjà. Les bitcoins peuvent s’échanger sans intervention des banques ni des services de trafic de paiement.

P2P Une transaction ‘peer-topeer’, autrement dit de pair à pair, soit entre deux parties individuelles sans intermédiaire.

TRUSTLESS EXCHANGE Type de transaction qui caractérise la blockchain: décentralisée, inaliénable et donc sans qu’il ne faille de confiance en contrepartie. Aucun tiers n’est nécessaire (notaire, banque, service public) pour en assurer la validité. La confiance est inscrite dans le système même.

WALLET Les bitcoins (ou devises) sont stockés dans le réseau. Tous les noeuds en ont une copie exacte. Le ‘wallet’ est cette partie des données du réseau auxquelles l’utilisateur a accès avec une clé privée qui lui permet d’ouvrir son ‘wallet’, en extraire un élément et définir une nouvelle transaction programmable.


Comment faire des économies sur votre facture de télécoms Il existe plusieurs manières de faire des économies sur vos factures de téléphonie mobile, de téléphonie fixe et d’Internet. Voici quelques conseils que vous pourrez directement mettre en œuvre au sein de votre entreprise.

✔ Téléphonie mobile

ment votre central à Internet pour avoir une solution VoIP et faire des économies sur le nombre de lignes ISDN et les frais de communication.»

Le monde de la téléphonie mobile évolue sans cesse et c’est pour cela qu’il convient d’analyser régulièrement votre facture. «Les opérateurs sont tenus d’informer au moins une fois par an leurs abonnés qui ont plus de cinq numéros d’appel du plan tarifaire le moins cher», explique Tom Hofman de l’agence de conseil en télécoms 7211. «Mais il faut savoir que ce plan n’est pas forcément le plus intéressant, parce qu’il ne tient pas nécessairement compte des promotions et des remises. Pour les abonnés qui n’ont pas plus de cinq numéros d’appel, la législation est différente. Comme ils sont moins liés à la période contractuelle, les opérateurs télécoms cherchent d’autres manières de les fidéliser, par exemple, grâce à un numéro tout compris gratuit ou une remise en cas d’abonnement multiple -téléphonie mobile et fixe ou Internet.»

✔ Internet «Faire des économies sur l’Internet, c’est un peu comme faire des économies sur une voiture ou un billet d’avion: si le prix est plus bas, il ne faut pas s’attendre à ce que la qualité soit meilleure», souligne Tom Hofman. «Un abonnement moins cher va généralement de pair avec des vitesses moins rapides, moins de stabilité et plus de problèmes. Dans un monde où le trafic de données gagne en importance, il est plus judicieux d’investir dans votre connexion Internet que le contraire.» Dans certaines régions, les opérateurs offrent déjà la possibilité de poser gratuitement un raccordement en fibre optique, ce qui vous permet d’anticiper le passage à l’Internet ultra rapide dans votre entreprise. D’autre part, certains opérateurs de télécoms proposent des vitesses stables et garanties en regroupant différentes lignes.

✔ Téléphonie fixe En matière de téléphonie fixe, le CPS (Carrier Pre Select) et le VoIP (Voice over IP) sont des solutions simples qui permettent de faire des économies significatives. Dans le cas du CPS, un préfixe se place automatiquement avant le numéro à appeler pour dévier la communication via l’opérateur le moins cher. Le système VoIP le plus connu est Skype, une technologie qui permet de réduire le coût des communications. «Vous pouvez même remplacer votre central téléphonique analogique ou ISDN actuel par un central VoIP», explique Tom Hofman (7211). «Dans la plupart des cas, il sera plus intéressant de connecter tout simple-

Dans un monde où le trafic de données gagne en importance, il est plus judicieux d’investir dans votre connexion Internet que le contraire. Tom Hofman, 7211

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IT gadgets Fantaisies pour nerds ou applications indispensables qui rendent la vie professionnelle plus mobile et plus productive? À vous de voir: voici notre sélection des derniers objets numériques.

1|Serrure intelligente. Nuki, une serrure conçue par la start-up Nuki Home Solutions, s’actionne via un smartphone par Bluetooth ou wifi. Compatible avec toutes les serrures à cylindre européennes. 2|Super fin. Le Portégé X20W-D Toshiba est un ordinateur professionnel qui pèse 1,1 kg pour 154 mm d’épaisseur. Ses charnières rotatives à 360° permettent de le transformer en tablette. 1.150 euros (hors TVA). 3|Smartphone avec objectif Leica. Le Huawei P10 est le fruit de la collaboration entre le fabricant chinois Huawei et le constructeur d’objectifs et d’appareils photo allemand Leica. Ce smartphone a un double module photo Leica 2.0 et un scanner d’empreintes digitales à l’avant. Disponible en Belgique à partir de mars 2017. 599 euros. 4|Lampe intelligente. La Philips Hue Go portable avec commande via une application permet de créer des ambiances teintées. Primée à l’iF design award et au Red Dot Award. 79,95 euros. 5|Clavier laser. Le clavier laser de ThumbsUp se matérialise grâce à un effet laser rouge. L’alimentation intégrée permet de le raccorder à un port USB ou par Bluetooth. Léger: moins de 200 grammes.140 euros. 6|Oiseau assoiffé. La fontaine Thirsty Bird Qualy est compacte et dispose d’un réservoir de 3 litres avec réservoir de glace. 57 euros. 7|Char d’assaut. Le CF-20 de Panasonic est un ordinateur portable ultra résistant. Mode ordinateur portable ou tablette. Utilisation professionnelle sur chantier. Anti-choc en cas de chute de 1 à 1,5 mètres. 3.000 euros.

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Les codes QR, une nouvelle opportunité Les codes QR sont omniprésents: magasins,magazines, e-mails, emballages, affiches, etc. Comment pouvez-vous les exploiter?

L

e code QR, successeur du code-barres, se compose de petits carrés que l’on peut scanner avec une application de son smartphone. Les informations qui y sont associées s’affichent alors sur l’écran de l’appareil. Les codes QR offrent des opportunités commerciales et ont donc leur place dans un marketing mix qui s’adresse aux clients mobiles.

Avantages? Si vous intégrez ces codes dans des e-mails, des annonces publicitaires ou des brochures, vos clients pourront aisément enregistrer vos coordonnées sur leur smartphone. Vous pouvez également relier automatiquement un code QR au site Web et à la page Facebook de votre entreprise ou même à une page distincte d’une campagne publicitaire. En plaçant ce code sur leurs sets de table, les exploitants d’établissement horeca peuvent établir un lien vers leur menu ou leur tableau de suggestions. Le code QR peut également être utilisé pour faciliter un paiement via PayPal, afficher l’emplacement de vos points de vente sur Google Maps ou communiquer le code d’accès du réseau Wifi de votre entreprise à vos vi-

Comment créer un code QR? Des outils comme Kaywa (qrcode.kaywa.com), QR Code Generator (www.goqr.me) et QR Stuff (www.qrstuff.com) permettent de générer des codes QR gratuits. Par contre, des possibilités supplémentaires sont payantes comme la couleur et la taille du code, son lancement automatique à un moment spécifique, la possibilité d’interrompre ou d’arrêter une campagne, la configuration des limites du scannage, des options supplémentaires en matière de vie privée, des outils d’analyse et de reporting, etc.

siteurs. Vous pouvez même afficher un SMS, numéro d’appel compris. Si vous organisez un concours par SMS par exemple, les participants n’auront même plus besoin de saisir le numéro.

Inconvénients? Il y a quelques années, certains disaient pis que pendre des codes QR. Ce pessimisme s’est avéré infondé, mais il reste quelques inconvénients à prendre en compte. Pour pouvoir scanner le code QR, vos clients potentiels ou existants ont besoin d’un smartphone avec une connexion Internet . En fonction de votre groupe-cible, notamment s’il s’agit de personnes âgées, il peut y avoir de meilleurs outils marketing. Vos clients devront aussi avoir ou installer un lecteur de code QR sur leur smartphone. Cette application est gratuite. Pour les utilisateurs d’iPhone et d’Android, les plus courantes sont QR Reader et Quick Scan qui peuvent être installées à partir de l’App Store ou de Google Play.

Les codes QR ont un rôle à jouer dans votre marketing mix.

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FLEET

Une innovation écologique 100% belge À Kuurne, Addax Motors produit, vend et met en leasing des véhicules utilitaires électriques sur mesure. Avec cette innovation 100% belge, la jeune entreprise répond aux besoins croissants de mobilité responsable. «Dans quelques années, seules les voitures propres seront encore admises dans les villes.»

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érôme Lefebvre travaille chez Westlease Kuurne. Il y a quatre ans, cette société de leasing familiale, qui gère une flotte de 4.500 voitures, s’est lancée dans le leasing d’une centaine de voitures et de camionnettes électriques. «Le potentiel des voitures électriques en matière de leasing s’est avéré relativement modeste. En raison de l’autonomie limitée des batteries actuelles, ils sont peu appropriées comme véhicule de société.» Il en va autrement pour les camionnettes électriques: «Dans les communes par exemple, la plupart des camionnettes ne parcourent pas plus de 40 km par jour, dans un périmètre restreint. Et si les déplacements prévus pour la journée sont plus nombreux, il y a toujours une pause de deux à trois heures qui suffit pour recharger la batterie. Elles sont également adaptées à la distribution locale de colis et de courrier ainsi qu’au ‘last mile’ des livraisons en ville.» Le potentiel était donc réel, sauf que les camionnettes électriques posaient deux problèmes à la société de leasing. Le premier était le service client, un point important vu que la société de leasing assure aussi l’entretien de ses

© Studio Dann

Grâce au leasing, un véhicule électrique coûte 10% de moins qu’un véhicule au diesel comparable. Jérôme Lefebvre, Addax Motors

véhicules. «Les camionnettes électriques françaises et espagnoles de notre portefeuille ne disposaient pas d’un réseau d’entretien de qualité. Dans le meilleur des cas, le seul importateur du pays devait se rendre sur place et, dans le pire des cas, il fallait faire venir un technicien de l’étranger. Impossible dans ces conditions d’offrir une assistance rapide.» Westlease aurait pu y remédier en développant son propre réseau d’entretien, mais c’était sans compter sur le second problème: les véhicules proprement dits. «Nos clients nous ont fait savoir qu’ils souhaitaient une meilleure qualité sur certains points. Ou ils se sont plaints de l’ergonomie de la cabine ou du volume de chargement. Mais, les constructeurs ne se sont pas montrés très réceptifs à ce feed-back.»

Sans expérience C’est ainsi que Jérôme Lefebvre a eu l’idée de se lancer dans la construction de camionnettes électriques. Pour cela, il a créé Addax Motors, une entreprisesœur de Westlease, avec deux associés: son beau-frère, Jean-Charles Carrette, qui travaille également chez Westlease et son ami, Daniel Kedzierski. «Dans la mesure où aucun de nous n’avait

Jérôme Lefebvre et Jean-Charles Carrette, Addax Motors

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Fleet PAROLES D’EXPERT

d’expérience dans la construction de voitures, nous avons cherché des partenaires. Pour le design, nous nous sommes adressés à un concepteur automobile espagnol qui a réalisé une première esquisse. Flanders Make, le centre flamand de recherche stratégique pour l’industrie, a vérifié si tout était conforme sur le plan technique.» Ce véhicule devait concilier robustesse et design, souligne Jérôme Lefebvre. «L’ergonomie aussi est un point crucial: il faut pouvoir y entrer et en sortir aisément, car c’est ce que nos clients font plusieurs centaines de fois par jour. La cabine doit être confortable, ouverte et offrir une bonne visibilité pour des questions de sécurité.»

En principe, Addax devrait être rentable dans deux ans. Jérôme Lefebvre, Addax Motors

d’attractions, de plus en plus demandeurs selon Jérôme Lefebvre. «Anvers refuse déjà les véhicules diesel âgés, et, à l’avenir, certaines zones urbaines seront réservées aux voitures propres, sobres et silencieuses. C’est la seule manière de préserver la viabilité de nos villes pour nos enfants et petits-enfants. Le fait que nos camionnettes soient produites localement est un argument de vente supplémentaire.» «Nous entrevoyons également un potentiel à l’étranger. Nous avons l’ambition de vendre 150 véhicules au Benelux cette année et nous étudions les opportunités en Espagne. Nous avons également eu des demandes de Suède, où tous les services postaux roulent déjà à l’électricité.»

Sur mesure L’avantage du leasing

Pour la construction, Addax a conclu un partenariat à long terme avec Rhenus SML, un ancien sous-traitant de Ford Genk. Depuis la fermeture de l’usine automobile, cette entreprise s’est spécialisée dans des produits alternatifs. «La construction automobile reste dans leur ADN et ils se sont réjouis de collaborer avec nous.» La production s’effectue sur commande et sur mesure. Le client choisit la finition: volume de chargement ouvert ou fermé, avec ou sans système de tri, avec chambre froide, … La batterie et le moteur électrique sont également adaptés à l’utilisateur. Une camionnette Addax chargée à 100% peut parcourir en moyenne 85 km et on peut la recharger le soir au tarif de nuit. Toutes les camionnettes Addax peuvent transporter 1.000 kg. Grâce à une connexion 3G, le véhicule signale automatiquement s’il a besoin d’un entretien ou d’une réparation et Addax communique le rendez-vous sur place avec un technicien.

Chez Addax, les camionnettes sont proposées dans le cadre d’une formule de leasing auprès d’Addax ou d’autres sociétés de leasing avec lesquelles Addax collabore. «La camionnette électrique est un peu plus chère à l’achat, mais les frais d’exploitation étant nettement plus faibles, le prix de revient

Maîtres à bord Le capital d’Addax a été apporté par les trois associés et leur famille. «Nous avons également reçu une aide à la recherche de l’Agence flamande pour l’innovation d’entreprise et une subvention dans le cadre du projet Clean Power for Transport du Département Environnement, Nature et Énergie du gouvernement flamand. Nous pouvons ainsi financer une série de véhicules que pourront tester des clients potentiels à un tarif avantageux dans le cadre d’un consortium avec Westlease.» «Nous n’avons pas eu besoin de capital externe, même si nous opérons dans une branche à forte intensité capitalistique. Nous voulons rester seuls maîtres à bord le plus longtemps possible», conclut Jérôme Lefebvre. Une camionnette Addax

Ambitions européennes Les deux premières camionnettes seront livrées au mois de mars à une école de gestion bruxelloise. Addax Motors s’adresse surtout aux communes, aux entreprises d’e-commerce, aux services de courrier et aux parcs

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à long terme est inférieur. Le fait de devoir payer un montant important est un obstacle, mais, grâce au leasing, l’utilisateur ne paie qu’une mensualité fixe inférieure de 10% à celle d’un diesel comparable.» Aujourd’hui, l’équipe d’Addax compte huit personnes dont les trois associés. Cinq collaborateurs à temps plein travaillent à la production, mais l’équipe pourrait rapidement s’étoffer. «Selon notre scénario, les volumes devraient augmenter peu à peu et atteindre 800 à 1.000 véhicules par an dans cinq ans.» En principe, Addax devrait dégager des bénéfices dans deux ans, même si de lourds investissements restent nécessaires pour faire évoluer le produit en fonction du feed-back des utilisateurs. L’autonomie de la batterie est déjà satisfaisante. «Dans notre niche, 80 à 100 kilomètres en moyenne par jour suffisent, mais nous voulons investir dans la recherche pour avoir les techniques qui permettent de la recharger plus rapidement pour raccourcir les pauses entre les trajets.»

chargé à 100% peut parcourir en moyenne 85 kilomètres. © Studio Dann

Olivier Opsomer, Sales Manager New Accounts

VUL: PROFITEZ DE NOTRE EXPERTISE En matière de leasing opérationnel, les véhicules utilitaires légers (VUL) demandent une approche différente de celle liée aux voitures traditionnelles. Composition de la flotte, transformation du véhicule, entretien, fin de contrat: un conseil sur mesure est indispensable. La société de leasing Alphabet a toujours proposé du conseil sur mesure, et particulièrement en matière de véhicules utilitaires légers, une catégorie des plus complexes. Souvent, le client sait ce qu’il veut en termes d’aménagement et de capacité de chargement. Mais il ne connaît pas forcément les marques et les modèles qui répondront à ses désirs. Nous l’aidons à les trouver. N’oubliez pas que la plupart des clients sont très occupés et ne veulent pas perdre de temps à éplucher les catalogues de camionnettes. Ils font donc appel à nos connaissances et à notre expérience pour le leasing d’un VUL. En outre, Alphabet établit un classement des VUL les plus courants. Cet outil offre un aperçu schématique de tout ce que recèle le marché. Le tableau tient compte de critères comme la taille du véhicule, la capacité de chargement et – élément non négligeable – le type de carburant. VUL sur mesure Alphabet collabore également avec des entreprises de transformation et de personnalisation de véhicules utilitaires. Nous identifions les souhaits du client, puis nous cherchons pour lui le prestataire de services idéal ou lui laissons le choix entre plusieurs options. Nous pouvons intervenir aussi largement que le client le souhaite, de l’aménagement de rayons et d’armoires jusqu’à la création de postes de travail en passant par le lettrage et la pose d’autocollants. La fin du contrat est tout aussi cruciale pour les VUL. Un véhicule utilitaire léger exige en effet une approche spécifique des dégâts d’usure. C’est avant tout une question de transparence, pour que la fin du contrat ne donne lieu à aucune mauvaise surprise. Son équipe d’experts en VUL est un atout majeur d’Alphabet. Chacun de ses membres maîtrise parfaitement un aspect de la gestion d’une flotte de VUL: services, assurances, fin de contrat, etc. Ces experts se complètent et élaborent ensemble un conseil homogène et complet pour chaque client. Cela exige l’implication de nombreux départements. Car un service attrayant pour les VUL demande une approche spécifique. Nous garantissons ainsi à nos clients une assistance optimale dans la gestion de leur flotte de véhicules utilitaires légers.

Une initiative de Partner Content en collaboration avec


Fleet

Les nouveaux territoires du carburant GNL Sous la marque Romac Fuels, le groupe Mattheeuws a des activités dans le domaine de l’énergie, notamment des stations-service stratégiquement placées sur la route vers la Grande-Bretagne. «Il y a beaucoup de tourisme de carburant dans la région», confirme Eric Mattheeuws, fondateur de l’entreprise. «À Furnes, nous exploitons la station-service qui réalise le chiffre d’affaires le plus élevé de Belgique.» Et parce qu’ils connaissent les besoins des chauffeurs, le groupe a installé, juste à côté de la station, un relais routier avec restaurant, station de lavage, salon-lavoir, etc.

pouvait être viable. Eric Mattheeuws: «Ce que nous ne savions pas à l’époque, c’est que nous serions notre seul client: presque personne ne vient ici faire le plein de gaz. C’est dommage, mais c’est la vie. Cette technologie n’a pas encore percé et la percée d’une nouvelle technologie, c’est toujours le problème de l’œuf et de la poule. Mais nous avons l’avantage de pouvoir travailler sur le long terme pour nous lancer dans ce projet.»

Développement propre

Nouvelle initiative

Eric Mattheeuws et Mathieu Vander Paelt, Mattheeuws

© Studio Dann

«Puisque c’est comme ça, nous le ferons nous-mêmes!», s’est-on exclamé au sein de l’entreprise Mattheeuws face au peu d’enthousiasme suscité par les camions GNL. Étant à la fois transporteur et distributeur de carburant, l’entreprise a facilement résolu le problème du carburant alternatif, bien qu’elle soit la seule à en profiter pour le moment. «Comme nous sommes une entreprise familiale, nous pouvons nous lancer dans ce type de projet.»

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attheeuws est une entreprise familiale de Flandre occidentale qui a une branche logistique et une branche énergie. Les activités dans la logistique sont nombreuses: transport routier (Transport Denecker appartient aussi au groupe), bureau de douane, gestion d’entrepôts sous douane, transport en haute mer, stockage et transbordement.

«Comme nous sommes également actifs dans le domaine de l’énergie, nous nous sommes intéressés aux énergies alternatives émergentes», explique Eric Mattheeuws. «Le gaz naturel liquide ou GNL nous semblait intéressant. Nous voulions assembler nos savoirs-faire de transporteur et de distributeur de carburant pour élaborer, avec d’autres acteurs du secteur, un programme destiné à valoriser ce type de carburant, tant pour nous que pour des tiers.» «Les grands acteurs du secteur voulaient aussi mettre sur pied une station-service au gaz, mais ils ne possédaient pas les camions nécessaires pour garantir son chiffre d’affaires», poursuit Mathieu Vander Paelt, beaufils d’Eric Mattheeuws et responsable de la société de Transport Denecker. «Nous pouvions le faire parce que nous sommes à la fois clients et fournisseurs de ces stations-service.» Comme l’entreprise se fournit dans sa station-service GNL pour alimenter ses 25 camions GNL, cette initiative

Si le GNL est un échec, c’est dommage. Si c’est un succès, c’est un coup de pouce pour l’entreprise. Eric Mattheeuws, Mattheeuws

Mattheeuws joue la carte des camions bi-carburant. Alors que le diesel traditionnel utilise un mélange de diesel et d’air, un moteur bi-carburant utilise un mélange de diesel et de gaz, ce qui accroît le rendement et réduit la consommation de diesel. De plus, un camion au bi-carburant peut être alimenté juste en diesel et continuer à rouler le réservoir vide, un super avantage pour les longues distances. Comme aucun constructeur ne propose ce modèle de camions, Mattheeuws a mis sur pied, en collaboration avec un partenaire et à partir des informations apportées par Volvo Trucks, un projet de R&D pour concevoir des moteurs bi-carburant qui satisfont aux normes Euro6 d’une puissance suffisante. «Au début, nous avons rencontré des problèmes de température et de pression», se souvient Eric Mattheeuws. «Nous avons fait beaucoup de tests du système de gestion du moteur. Dans un moteur normal, le système détermine le rapport air-diesel à injecter; dans nos camions, il calcule le mélange gaz-diesel. Nous avons eu recours à la rétro-ingénierie.» Le développement a commencé en

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Fleet

2015 et le premier moteur d’essai a pu faire ses premiers tours un an plus tard. Aujourd’hui, tous les problèmes initiaux ont été résolus et le moteur a été installé dans 38 véhicules. À l’usage, l’entreprise remarque que les camions GNL lui ont déjà réservé d’excellentes surprises. Ainsi les injecteurs ne doivent plus être remplacés tous les 200.000 km: ce type de camion peut parcourir aisément 700.000 km avec les mêmes injecteurs sans perte de rendement. Les filtres à particules doivent également être remplacés beaucoup moins fréquemment. «Nous découvrons aujourd’hui que certains éléments permettent de réduire les frais d’entretien. Nous avons aussi découvert que les moteurs sont beaucoup plus propres que ceux qui ont parcouru les mêmes distances au seul diesel.»

Aides publiques La rentabilité du GNL dépend du prix du diesel, entre autres. Plus l’écart est important, plus l’investissement dans le GNL est amorti rapidement. Et c’est à ce niveau que le bât blesse, commente Eric Mattheeuws. «Personne n’achète de camions GNL aujourd’hui parce que la différence de prix n’est pas importante. De notre côté, nous devons reconnaître que la baisse du prix du diesel a dopé la rentabilité des transporteurs routiers au cours de ces dernières années. Ces bénéfices ont été investis dans des projets d’extension ou dans le remboursement des dettes. Nous l’avons affecté au financement de notre projet GNL.» Sans aides publiques, la baisse du prix du diesel n’aurait pas été suffisante pour passer au bi-carburant. L’Agence flamande pour les entreprises a apporté un soutien important. «Nous

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Nous découvrons que certains éléments permettent de réduire les frais d’entretien. Mathieu Vander Paelt, Mattheeuws

l’avons installé dans 38 véhicules l’an dernier grâce aux subventions que nous avons obtenues il y a trois ans», explique-t-il. «À présent, nous voulons demander de nouvelles primes pour étendre notre flotte à 100 véhicules. Sachant qu’il faut 25 véhicules pour faire vivre une station-service, cela nous permettrait d’ouvrir jusqu’à quatre stations GNL. De quoi convaincre plus facilement d’autres transporteurs.» Le gouvernement pourrait faire plus, dit-on au siège du groupe: exonérer de taxe kilométrique les camions GNL (en partie ou temporairement), par exemple. «Dans ce cas, il sera possible de convaincre d’autres transporteurs qui possèdent 10, 20 ou 50 camions d’acheter un véhicule GNL. Il faut comparer les avantages à l’investissement aux incertitudes qu’ils impliquent» ajoute Mathieu Vander Paelt.

En Wallonie «Nous voulons continuer à évoluer», poursuit Mathieu Vander Paelt. «L’objectif est d’inaugurer cette année une deuxième station-service en Wallonie. Ce n’est pas une croissance faramineuse, mais nous cherchons des sites intéressants pour nos propres camions, sans aller trop vite en besogne. Nous y croyons, mais, dans ce secteur, plusieurs entreprises ont fait faillite par excès de précipitation. Cela va venir, mais quand? Un an, deux ans?» Eric Mattheeuws complète: «Si c’est un échec, c’est dommage. Si c’est un succès, ce sera un coup de pouce pour l’entreprise. Nous sommes ouverts d’esprit et nous y croyons. J’ai un bon feeling. Il faut croire à ce que l’on fait, tant que l’on garde les pieds sur terre.»


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Volkswagen e-Moby la voiture électrique, sans les contraintes

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Si l’automobile électrique peine encore à prendre son envol sur le marché des voitures de société, c’est principalement à cause des craintes liées à son usage : autonomie problématique pour les longs trajets, difficultés de charge et coût d’acquisition élevé. Avec sa formule de leasing « e-Moby » développée par Volkswagen Financial Services, Volkswagen apporte une solution innovante à toutes ces contraintes.

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référer une voiture de société électrique à une voiture thermique est avantageux pour l’employeur comme pour le conducteur. Le premier profite d’un TCO (Total Cost of Ownership, coût global de détention de la voiture) nettement moins élevé que pour un véhicule thermique et d’une déductibilité fiscale de 120%. Le second bénéficie d’un ATN très avantageux, et ne doit plus se soucier du ravitaillement puisqu’un système de chargement intelligent est fourni d’office avec tous les contrats e-Moby. Il est ainsi possible de charger sa voiture directement à domicile ou sur son lieu de travail; l’entreprise supportant les coûts dans tous les cas.

Chargeurs intelligents Volkswagen laisse aux utilisateurs le choix de la solution de charge entre le «Nexxtender Mobile», un câble de

chargement intelligent qui se branche sur une prise de courant domestique, et le «Wallbox Nexxtender Advance Single», borne murale de charge rapide. Le premier, inclus dans l’offre de base, comprend un cordon électrique muni d’un boîtier intelligent qui comptabilise le nombre de charges effectuées et la quantité de mégawatts

L’avantage pour l’employeur:

120% déductibilité fiscale

consommés. Des données transmises automatiquement à l’employeur, qui se chargera alors de rembourser les montants imputés à la facture électrique de l’utilisateur. La seconde est proposée en option lorsque l’installation électrique le permet, pour assurer des charges rapides jusqu’à 22kW. Dans les deux cas, une plateforme en ligne permet de suivre la consommation électrique en temps réel. Solution longues distances Pour ce loyer, le contrat e-Moby inclut également le service Flex-Moby permettant quatre semaines par an le prêt d’un véhicule thermique de catégorie équivalente, à concurrence de 3.500 kilomètres. Ceux-ci peuvent être utilisés au gré des besoins de l’utilisateur, que ce

soit pour une longue durée lors des départs en vacances ou aux sports d’hiver, ou pour quelques jours le temps d’un citytrip. Ce service est compris dans le loyer et n’exige pas d’immobilisation de la voiture électrique, qui reste donc également utilisable. Orienté pour l’instant autour de l’e-Golf, la Golf 100% électrique disposant de 300 kilomètres d’autonomie (cycle NEDC), e-Moby s’ouvrira ensuite à l’e-Up ainsi qu’aux hybrides rechargeables Golf GTE et Passat GTE.


RESSOURCES HUMAINES

Le nouveau visage du travail flexible Depuis le début de l’année, quatre entreprises de transport testent un pool commun de chauffeurs, pour amortir les fluctuations d’activités, ouvrant ainsi la porte à une flexibilisation innovante du marché du travail.

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Roel Smets, Alders Transport

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e principal avantage de cette initiative? Le contrôle du flux de nouveaux chauffeurs.» Roel Smets, CEO d’Alders Transport, une PME de plus de 300 personnes, n’a pas hésité. «Même pour des missions temporaires, il est essentiel que les nouveaux chauffeurs auxquels nous faisons appel soient formés et au fait des procédures spécifiques en vigueur dans l’entreprise et chez nos clients. Jusqu’il y a peu, nous nous adressions à une agence d’intérim quand nous avions besoin de personnel supplémentaire pour une période donnée, mais nous avons été trop souvent déçus. Nous aurions pu former les chauffeurs, mais cela aurait été une perte de temps et d’argent. Les chauffeurs qui arrivaient via les agences d’intérim s’en allaient en générale après quelques semaines, parce qu’ils étaient réservés pour d’autres clients ou parce qu’ils cherchaient un contrat fixe et qu’il y avait une opportunité ailleurs.» «Ce pool commun est fondé sur une approche nouvelle: nous donnons une formation spécifique d’une à deux semaines aux chauffeurs et nous leur offrons la garantie de pouvoir travailler au moins 18 mois sous contrat fixe. Cette perspective à long terme nous permet aussi de proposer aux nouveaux arrivants un accompagnement de qualité pendant les premiers mois. Nous attirons de nouveaux collabora-

teurs en dehors de notre secteur d’activité, intéressés par la perspective d’une bonne formation et d’un travail fixe. L’agence d’intérim traditionnelle en est incapable: elle voit qui est disponible et nous le propose.»

Enthousiasme

C’est une manière très souple de faire circuler les travailleurs d’une entreprise à l’autre. Frank Hendrickx, KUL

Depuis que le gouvernement fédéral a adapté la législation, ces groupements d’employeurs constituent un nouveau concept de travail flexible. Pour les salariés, pas grand-chose ne change: ils bénéficient d’un contrat ferme, mais doivent, bien entendu, être prêts à plus de flexibilité. «Nous ne travaillons sur ce projet que depuis quelques mois et, pour l’instant, le pool compte une quinzaine de chauffeurs, mais nous notons qu’ils sont enthousiastes», poursuit Roel Smets. «Nous avons au moins 70 CV à analyser. La majorité de ces candidats n’a pas bénéficié d’une formation de chauffeur de poids lourds, mais, pour eux, ce pool est l’opportunité d’avoir accès plus rapidement à la profession. Ils pourraient suivre une formation via le Forem ou Actiris, mais pour en bénéficier, ils doivent d’abord être chômeurs, ensuite passer par un stage d’attente de six à neuf mois. La formation chez nous dure maximum de huit à dix semaines, après quoi ils peuvent immédiatement prendre la route.» «Nous remarquons aussi que ces nouveaux venus voient des avantages

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Ressources humaines

dans le fait de pouvoir travailler pour quatre transporteurs. Leurs tâches sont nettement plus variées et plus attrayantes.» Comme un groupement d’employeurs doit légalement compter un employeur officiel, ces quatre entreprises ont engagé un coordinateur neutre qui assume ce rôle pour l’ASBL. Il surveille l’équilibre entre les quatre entreprises, établit le planning de travail et fait fonction d’interlocuteur pour les chauffeurs du pool. «Les choses se passent très bien», affirme Roel Smets. «En cas de conflit, par exemple parce que la demande d’une entreprise dépasse l’offre de chauffeurs disponibles à un moment donné, c’est le coordinateur qui tranche sur base d’une série de critères fixés à l’avance, comme l’expérience requise ou l’usage antérieur des chauffeurs.»

Nouveaux défis «C’est une étape importante vers une nouvelle flexibilisation de notre marché du travail», confirme Frank Hendrickx, expert en marché du travail à l’Institut du droit du travail de la KUL. «La création de pools, souvent régionaux, d’employeurs et de travailleurs est une tendance qui va sans doute encore se développer. Aux PaysBas, nous voyons que certaines régions essayent d’investir dans le développement de secteurs et d’industries innovants. Permettre à des entreprises de collaborer et d’échanger aisément des travailleurs au sein de clusters stimule ces partenariats régionaux.» Dans notre pays, jusqu’il y a peu il subsistait de nombreuses restrictions légales qui empêchaient de mettre sur pied un système comme celui-ci. «Le groupement d’employeurs est une réponse à une série de défis auxquels est confronté le marché du travail, notamment quand le travail intérimaire ou la mise à disposition de travailleurs sur base occasionnelle n’apporte pas de solution satisfaisante. C’est une manière très souple de faire circuler des travailleurs d’une entreprise à l’autre», estime Frank Hendrickx. «De plus, ces entre-

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prises ne doivent même pas appartenir au même secteur. Et le travailleur dispose d’un contrat fixe, ce qui n’est pas le cas du travail intérimaire.»

Système innovant

La formation chez nous dure maximum huit à dix semaines, après quoi, les chauffeurs peuvent immédiatement prendre la route. Roel Smets, Alders Transport

Revers de la médaille? Ce système demande une certaine flexibilité aux travailleurs. «Pourtant, il présente un réel potentiel pour les secteurs les plus divers», estime Frank Hendrickx. «C’est peut-être une mauvaise nouvelle pour le secteur intérimaire, par exemple, mais rien n’empêche des membres d’un groupement d’employeurs de faire également appel à l’expertise d’une agence d’intérim qui, par exemple, pourra prendre à son compte le volet ressources humaines des entreprises du pool. Même dans ce cas, l’employeur restera la nouvelle personne morale constituée par les différentes entreprises participantes.» «C’est un système innovant qui pourrait profiter à de nombreux secteurs», confirme Roel Smets. «Selon moi, le plus important est que les entreprises participantes soient sur la même longueur d’onde et prennent des dispositions solides. Ce n’est pas sans raison si nous avons investi beaucoup de temps dans l’établissement du règlement d’ordre intérieur.» Faut-il y voir une attaque contre le secteur du travail intérimaire? «Je ne pense pas. Les agences d’intérim continueront à jouer un rôle dans d’autres domaines, par exemple pour le travail à temps partiel. Avec ce pool, nous essayons de placer la barre un peu plus haut sur le plan qualitatif.» Et qu’est-ce que cela coûte? «Dans ce pool, nous établissons une série de nouvelles priorités. Nous investissons beaucoup dans la formation, mais nous faisons également des économies en frais généraux et administratifs. Finalement, ce groupement d’employeurs ne nous coûte pas un euro de plus, ce qui était notre objectif prioritaire.»


Ressources humaines

Le travail devient faisable et maniable La loi sur le travail faisable et maniable est en vigueur depuis le 1er février. Salariés et employeurs peuvent être plus flexibles tout en trouvant un meilleur équilibre entre travail et vie privée. Quatre mesures intéressantes de la nouvelle loi.

Les heures supplémentaires volontaires créent davantage de flexibilité. Il y avait déjà les heures supplémentaires traditionnelles, voici à présent les 100 heures supplémentaires volontaires. La différence? D’abord et avant tout, l’accord préalable du syndicat ou de l’inspection sociale n’est plus nécessaire. Et les heures supplémentaires volontaires ne donnent pas droit à un repos compensatoire: l’employeur est obligé de vous les payer. L’avantage de ce nouveau système? Après une période chargée, marquée par de nombreuses heures supplémentaires volontaires, les entreprises ne sont pas confrontées à des problèmes de planification quand tous les salariés demandent un repos compensatoire en même temps. Horaires flottants: la législation rattrape la réalité. Il existe enfin un cadre légal pour les horaires de travail flottants. Depuis février, les employeurs peuvent déterminer quand le salarié doit être présent (les plages fixes) et les périodes où le salarié peut décider de travailler (les plages mobiles). Ainsi l’employeur peut-il obliger ses travailleurs à être présents de 10 à 16 heures, mais leur laisser la liberté de commencer à 7 heures ou de continuer à travailler jusqu’à 18 heures. Le salarié peut ainsi mieux équilibrer son travail et sa vie privée. Les salariés ne peuvent cependant prester que 9 heures par jour et 45 heures par semaine. Important: un système d’enregistrement du temps de travail est indispensable.

100 Les 100 heures supplémentaires volontaires

mettent fin aux problèmes de planning dans les entreprises suite à une période chargée, quand tous les employés demandent un repos compensatoire en même temps.

Télétravail occasionnel: en cas de force majeure. Travailler un demi-jour de plus chez soi parce que le plombier doit passer? Le nouveau régime du télétravail occasionnel facilite le télétravail en cas de force majeure. Il vient s’ajouter au travail à domicile structurel qui permet de travailler chez soi un ou deux jours par semaine dans certaines entreprises. Le salarié est cependant obligé de faire la demande de télétravail occasionnel et de motiver sa requête. L’employeur peut le lui refuser, par exemple si le télétravail porte atteinte au bon fonctionnement de l’entreprise. Travailler au rythme des saisons grâce à l’annualisation. Grâce à l’annualisation du temps de travail, la nouvelle petite flexibilité, les salariés peuvent augmenter ou réduire temporairement leurs prestations. Ainsi, le salarié peut travailler deux heures de plus ou de moins par jour, cinq heures de plus ou de moins par semaine, du moins tant que chaque salarié respecte le temps de travail moyen sur une période d’un an. L’annualisation répond aux besoins des entreprises qui connaissent d’importantes fluctuations d’activité en cours d’année. Avantage supplémentaire pour les employeurs: si les prestations des travailleurs augmentent ou diminuent temporairement, le salaire normal reste d’application.

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FINANCES

Acheter ou louer: le dilemme des entreprises Faut-il acheter ou louer en cas de déménagement ou d’extension? Vendre ou mettre en location ses locaux précédents? Le choix n’est pas évident et une analyse est indispensable pour éviter de commettre des erreurs.

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aut-il acheter ou louer l’immeuble qui hébergera son activité professionnelle? La réponse dépend d’abord du type d’entreprise. C’est ce que constate Geert Berlamont, administrateur délégué de Turner, société spécialisée dans l’immobilier d’entreprise. «Nous en distinguons quatre: les jeunes entreprises ou starters, les entreprises de croissance, les entreprises établies et les investisseurs. Ceux qui louent le font souvent par nécessité, car la location demande moins de moyens et évite de puiser dans ses fonds propres. Ou peut-être que l’entreprise ne trouve rien d’utilisable ou d’abordable à l’endroit qu’elle vise? Pensez à un commerce qui cherche une emplacement dans un centre commercial ou à une entreprise de services qui veut des bureaux aisément accessibles. Une bonne visibilité prime alors sur le souhait d’acheter.» Pieter Myny, manager de l’entreprise de carrelages Vermystone, témoigne: «Quatre ans après la création de notre société, nous avons acheté un terrain à Torhout sur lequel nous avons construit notre maison et notre showroom. L’affaire tournait bien grâce aux commandes d’architectes et d’entrepreneurs, mais peu de visiteurs passaient par notre show-room. Nous

avions besoin d’une meilleure situation d’un point de vue commercial. C’est pourquoi nous avons vendu et, à présent, nous louons un immeuble commercial à Bruges et un entrepôt à Aartrijke. Après trois mois, nous y avons déjà accueilli plus de visiteurs qu’en trois ans là où nous étions auparavant. L’immobilier d’entreprise et l’immobilier privé sont aussi séparés.»

Option flexible

Une société qui n’a pas bloqué ses ressources dans l’immobilier peut réagir avec plus de souplesse. Geert Berlamont, Turner

Parfois les entreprises décident de louer pour garder une certaine flexibilité. Une starter éprouvera des difficultés à évaluer ses futurs besoins, tant en termes d’espace que d’emplacement. La mobilité non plus n’est pas toujours aisée à évaluer dès le départ. «Cela peut aussi être un choix stratégique: on veut garder de la marge en fonction des évolutions», constate Geert Berlamont. «Une entreprise qui n’a pas bloqué ses ressources dans l’immobilier peut réagir avec plus de souplesse aux opportunités ou aux besoins qui apparaissent sur son marché.» Le facteur fiscal ou financier intervient aussi, surtout pour les plus grandes entreprises. Geert Berlamont ajoute: «Les loyers peuvent être enregistrés hors bilan et figurer uniquement aux comptes annuels. Cela n’affecte pas les fonds propres. Si ceux-ci

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Finances

se réduisent, l’entreprise retombera peut-être sous le seuil fixé par les banques pour les meilleures conditions de crédit. Les entreprises cotées en Bourse sont particulièrement sensibles à cet aspect de la question. Que l’entreprise y soit contrainte par les circonstances ou fasse un choix stratégique, la location reste une option temporaire. Comme les particuliers, les entreprises belges ont une brique dans le ventre», conclut l’expert de Turner. Parfois, elles font de mauvais choix. «En vue de leur croissance, certaines entreprises ont lourdement investi dans l’immobilier trop tôt et leurs prévisions n’étaient pas bonnes. Elles peuvent alors être forcées de vendre à perte. Le choix de faire construire est souvent parfaitement justifiable, mais quasi tous les projets dépassent le budget prévu. Et, souvent, on néglige les frais d’aménagement et les frais d’entretien. De nombreuses entreprises regrettent d’avoir fait construire, car l’immobilier peut freiner le développement d’une activité.»

Aspect fiscal De l’autre côté du spectre des options immobilières, se trouvent les entreprises qui payent un loyer élevé pendant vingt ans. «La plupart auraient dû choisir d’acquérir leurs bâtiments après dix ans. Elles ont payé beaucoup d’impôts sur leurs bénéfices au lieu de les rentabiliser via des emprunts hypothécaires fiscalement déductibles. Il faut toujours prendre en compte l’aspect fiscal d’une décision immobilière.» Ces dernières années, l’immobilier a perdu un peu de son attrait pour les entreprises, précise encore Geert Berlamont: «Une société immobilière n’est plus utile d’un point de vue fiscal et les autres échappatoires sont aussi fermées. Désormais, vous devez uniquement acheter ou faire construire votre immeuble d’entreprise compte tenu de vos activités. Nos clients sont beaucoup plus nombreux à privilégier une approche purement stratégique.»

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La brique dans le ventre repose sur des arguments solides. Geert Berlamont, Turner

L’achat continue d’arriver largement en tête dans les décisions des entreprises belges. «La brique dans le ventre repose sur des arguments solides. Ainsi, l’immobilier apporte une hausse progressive de la valeur. Indirectement, c’est un moyen de se constituer une pension pour les propriétaires de l’entreprise. Les taux bas et l’absence d’investissements alternatifs rentables favorisent également les investissements immobiliers. Les ventes ont beaucoup augmenté en 2016, ce qui révèle un regain de confiance dans l’économie.» Les autres facteurs qui peuvent influencer le choix entre louer et acheter sont les perspectives économiques, la stabilité politique, les possibilités de revente et l’impact des investisseurs immobiliers. «On loue davantage en période d’incertitude économique, mais la tendance est en train de s’inverser. Pour l’éventuelle revente, il est important que le site soit bien intégré à la zone et ne soit pas trop complexe au niveau de sa composition immobilière. Les investisseurs dans l’immobilier d’entreprise sont assez nombreux et cherchent des locataires de qualité et des revenus stables.»

Acheter pour regrouper Récemment, Jimmi Degryse a décidé d’acheter, pour son entreprise Kachels Degryse, un point de vente et un entrepôt. Plus une habitation privée. «Nous voulions absolument rapprocher le point de vente et l’entrepôt. Et acheter.» Il a donc acquis le complexe Vermystone à Torhout. «L’emplacement n’est pas idéal, mais des emplacements de qualité et abordables pour une combinaison point de vente et entrepôt sont très rares, surtout dans les villes», justifie Jimmi Degryse. «Nous sommes à présent installés dans une zone industrielle: à nous de faire connaître notre emplacement. » Les charges financières n’ont guère changé. «Le loyer cumulé de l’entrepôt et du point de vente était légèrement inférieur aux remboursements du cré-

dit actuel, mais nous avons conservé notre ancienne habitation que nous mettons en location. Nous habitons sur le nouveau site. Nous considérons l’achat immobilier comme un investissement rentable. Pour le prêt, c’était un peu plus difficile qu’avant, parce que la banque demandait un apport plus élevé, mais nous disposons aujourd’hui d’une entreprise saine qui emploie trois collaborateurs en plus de mon épouse et moi-même.»

Mise à disposition Geert Berlamont attire l’attention sur une manœuvre à la fois fiscalement avantageuse et parfaitement légale. «Au lieu d’un locataire, un investisseur peut chercher un “utilisateur” de l’entrepôt nouvellement construit et le mettre à sa disposition. Dans ce cas, il peut récupérer la TVA sur la facture, ce qui, sinon, serait impossible. Vous devez cependant suivre certaines règles. C’est également possible pour l’immobilier de bureaux, mais vous devez fournir à l’utilisateur tous les services d’un centre d’entreprise. Pour les bureaux, on portera une plus grande attention à la flexibilité de l’infrastructure, avec des locaux de réunion partagés. Dans ce cas, la mise à disposition peut être utile.» Le prix du terrain redevient un facteur à prendre en compte. «Après plusieurs années de stagnation, ils sont à nouveau en hausse depuis 2016.» Et Geert Berlamont s’attend à ce que cette tendance se poursuive. «Même si les intercommunales gonflent l’offre de terrains. Mais un terrain industriel bien situé continuera à s’apprécier à condition que son utilisation par une entreprise ne soit pas remise en cause par les plans d’aménagement du territoire.» Pour le spécialiste de l’immobilier, le leasing n’est pas une option. «C’est envisageable pour des grandes entreprises, uniquement pour des raisons financières ou fiscales, mais pas pour les autres. Il est difficile de quitter un immeuble en leasing et l’obligation

d’honorer des contrats de leasing en cours a un effet dissuasif sur les acheteurs potentiels.»

Erreur fatale En revanche, la location d’une partie de ses bâtiments est un choix judicieux. Geert Berlamont: «Si la structure du bâtiment le permet, cela vous d’avoir un parc immobilier flexible pour votre entreprise, tout en réduisant les frais. De plus, votre société disposera de possibilités d’expansion.» Enfin, Geert Berlamont met en garde contre une erreur lourde de conséquences: «Évitez de vous faire construire un bâtiment sur mesure. Il n’est pas rare qu’il soit inapproprié pour d’autres occupants. Je connais le cas d’un grand siège d’entreprise qui est devenu totalement inutilisable.»

Pour une meilleure rentabilisation de l’espace Geert Berlamont pointe quelques tendances dans l’immobilier d’entreprise. ✔ L’accent est de plus en plus mis sur la situation, pour des questions de mobilité et parce que les immeubles d’entreprises doivent se trouver dans une zone industrielle. ✔ On construit de plus en plus en hauteur. Traditionnellement, les ateliers et les entrepôts avaient une hauteur de 3 à 4 m; aujourd’hui, c’est généralement 6 à 7 m. ✔ Les terrains sont gérés plus efficacement. Plus question de faire construire un bâtiment de 1.000 m2 sur un terrain de 4.000 m2. Aujourd’hui, on y érigera quatre bâtiments de 750 m2. ✔ Les bureaux flexibles, voire virtuels, sont en plein essor, ce qui réduit également la superficie nécessaire dans les bâtiments. En revanche, le travail à domicile n’est intégré qu’au compte-gouttes, car un espace professionnel reste nécessaire pour collaborer, souvent combiné à une utilisation flexible des locaux de réunion, etc. ✔ Immobilier professionnel et immobilier privé sont strictement séparés. ✔ Il est devenu plus difficile d’extraire l’immobilier de la société de manière fiscalement intéressante.

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Finances

Comment éviter les factures impayées Une bonne gestion des liquidités est essentielle pour les entreprises. Cependant, celles-ci dépendent de leurs clients: s’ils ne paient pas, leur trésorerie peut être mise en péril. Comment se couvrir contre ce risque?

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es factures impayées constituent un problème majeur pour les entreprises. L’étude la plus récente du spécialiste des informations sur les entreprises, Graydon, révèle que près d’un client sur trois paie en retard ou ne paie pas ses factures, ce qui accroît le risque de voir les entreprises incapables de respecter les délais de paiement stricts de leurs fournisseurs. Une situation qui entraîne souvent la fermeture forcée de lignes de crédits, voire des faillites.

Nouveauté: l’injonction de payer par requête unilatérale Depuis peu, vous pouvez forcer à agir les clients qui laissent une facture (non contestée) impayée via une injonction de payer par requête unilatérale. Cette procédure passe par un avocat et non par le tribunal, ce qui permet de réduire à moins de deux mois le délai dans lequel un huissier de justice peut opérer une saisie.

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Que faire? Pour commencer, n’attendez pas trop longtemps pour libeller et envoyer vos factures pour montrer que vous attendez que les délais soient respectés. N’oubliez pas de mentionner la date limite de paiement. Pour des particuliers, le délai de paiement est généralement de 14 jours. Pour des entreprises ou les pouvoirs publics, le délai légal est de 30 jours, mais vous pouvez y déroger de commun accord.

Alternatives Vous pouvez également éviter les factures impayées en proposant une domiciliation à vos clients. Envisagez de remplacer la facture papier par sa version électronique. Vos clients la recevront immédiatement dans leur boîte e-mail, ce qui réduit le risque de perte ou de retard de paiement. Les contestations seront également communiquées et réglées plus rapidement. Vous pouvez également accorder un escompte en cas de paiement rapide. Pour un paiement dans les huit jours après la date de facturation, on accorde généralement un escompte de 2 %. En échange de cette remise, vous augmentez les chances d’être payé plus rapidement. Et vous pourrez peut-être obtenir à votre tour une remise auprès de vos fournisseurs. Et si la facture n’est quand même pas réglée dans les délais? Si vous appliquez un délai de paiement de 14 jours, envoyez un rappel après deux jours de retard. Si le délai prévu est compris entre 15 et 30 jours, faites-le après 7 jours. Le délai de paiement est plus long? Rappelez le client à l’ordre après 14 jours. N’attendez pas trop longtemps pour envoyer un rappel, faute de quoi votre message ratera son objectif. Appelez

Pour obtenir le paiement des factures ✔ Facturez immédiatement et mentionnez la date limite de paiement. ✔ Proposez une domiciliation et envisagez la facturation électronique. ✔ Accordez une remise à vos clients qui paient rapidement. ✔ Envoyez à temps un rappel de paiement. ✔ Faites appel à un bureau de recouvrement, un avocat ou un service de factoring. ✔ Envisagez l’injonction de payer par requête unilatérale pour les clients professionnels.

personnellement un client qui reste en défaut. Demandez-lui quel est le problème et cherchez ensemble une solution. Proposez éventuellement un paiement étalé sur plusieurs échéances, mais n’oubliez pas de confirmer par écrit toutes les dispositions prises oralement.

Faire appel à un tiers Si le paiement se fait toujours attendre, vous pouvez faire appel à un bureau de recouvrement ou à un avocat. Le service de factoring de votre banque prendra en charge la gestion des débiteurs et procédera même à une analyse étendue de ces derniers. Ce service favorise également les relations commerciales entre vos clients et vous, car vous avez délégué ce type de négociation qui peut s’avérer délicat. D’ailleurs, le factoring ne se limite pas à la perception des factures. En effet, votre banque peut vous avancer un pourcentage donné, parfois même 90%, de vos factures impayées. Vous conservez ainsi un fonds de roulement suffisant. Le reste est versé après perception effective. Sachez cependant que le factoring n’est intéressant qu’à partir d’un certain chiffre d’affaires.

Le service de factoring prend en charge la gestion de vos débiteurs et procède à une analyse étendue de vos clients.

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Finances

Les atouts de la facture électronique La facture électronique est de plus en plus utilisée par les entreprises et le grand public. Pourtant, de nombreux points d’interrogation subsistent concernant ses avantages, sa valeur juridique et les formats autorisés. Check-list.

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Quels sont ses avantages? Vous pouvez envoyer vos factures électroniques sous forme numérique à vos clients, pour éviter de les imprimer et de les expédier par courrier. Peut-être pourrez-vous-même les envoyer directement à partir de votre programme de comptabilité ou via votre module d’e-banking. Selon l’Agence pour la simplification administrative, une facture papier coûte en moyenne 4,44 euros. Si vous préférez la version numérique, vous économisez 3,24 euros par facture. Vous pouvez réaliser autant de copies que vous le voulez de votre facture électronique. Et comme elles arrivent dans la boîte de messagerie de votre client, le risque de perte ou de paiement tardif est moindre qu’avec une facture classique. Sans doute votre programme de comptabilité ou votre application d’e-banking assurera-t-il automatiquement le suivi des échéances. À ne pas négliger non plus : les factures électroniques sont plus respectueuses de l’environnement.

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Quelle est sa valeur juridique? L’envoi d’une facture électronique offre au moins autant de sécurité que celle d’une facture par courrier. De plus, vous pouvez demander un accusé de réception ou une preuve de délivrance via l’application utilisée. La valeur juridique d’une facture électronique est équivalente à celle d’une facture papier. La loi stipule que la forme d’une facture n’a aucune

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«Vous ne pouvez pas contraindre vos clients à accepter une facture électronique.»

importance. Le format non plus ne joue aucun rôle. Vous pouvez envoyer vos factures par e-mail sous forme d’un document PDF, mais d’autres formats sont possibles. Tenez juste compte du fait que la facture doit être lisible pour son destinataire. Sachez également qu’une facture, quelque soit sa forme, doit comporter certaines mentions comme la date, un numéro de commande, vos coordonnées et celles de votre client, le montant, la TVA et le tarif appliqué.

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La facturation électronique estelle ou sera-t-elle obligatoire? Le législateur a assimilé les factures électroniques aux factures papier, mais n’oblige personne à utiliser une forme spécifique: vous ne pouvez pas contraindre vos clients à accepter la version électronique, mais expliquez-leur clairement les avantages, comme la réduction du risque d’amendes et d’intérêts de retard. Dans la mesure où vos clients peuvent choisir les factures électroniques ou papier, vous pouvez combiner les deux possibilités. Autrement dit: vous pouvez établir des factures électroniques pour une partie de vos clients et des factures papier pour les autres. Bon à savoir: vous ne pouvez pas envoyer simultanément une version papier et une version électronique de la même facture.


INNOVATION

Le transport fluvial, écologique et rentable Quand l’entreprise de matériaux de construction André Celis a décidé de recourir au transport fluvial, c’était un choix original. Aujourd’hui, même s’il n’a pas encore fait des émules, ses avantages sont déjà évidents. «Si nous ne faisons rien, le Brabant flamand sera complètement congestionné dans dix ans.»

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’entreprise brabançonne André Celis a trois valeurs-clés. «La première est la singularité: nous ne sommes comparables à personne. La deuxième est la sagesse: nous investissons beaucoup dans la formation. Et la troisième est le volontarisme: nous faisons ce qui nous semble logique et bon pour l’entreprise, même si d’autres doutent du bien-fondé de notre stratégie. C’était, par exemple, le cas quand nous avons décidé de recourir au transport fluvial. Au début, cela faisait sourire, mais, aujourd’hui, plusieurs de nos collègues envisagent cette solution. Nous poursuivons dans cette voie, confortés par sa pertinence.» Telle est la conviction de Nick Celis, manager de l’entreprise fondée par son arrière-arrière grand-père, André Celis. Le nom de l’entreprise fait référence à son grand-père qui s’est lancé dans le transport de matériaux de

© Studio Dann Nick Celis, manager de l’entreprise André Celis

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Innovation

construction et d’engrais après la Deuxième guerre mondiale. Aujourd’hui, le groupe André Celis a évolué pour être actif dans le recyclage de déchets, l’exploitation de stations-service, la vente de pierre naturelle et le commerce de matériaux de construction. Cette dernière activité représente plus de la moitié de son chiffre d’affaires qui s’élève à 100 millions d’euros par an. «Nous sommes une entreprise familiale et nous espérons le rester. Ce statut implique également que nous nous mesurions à des multinationales dans chacun de nos secteurs d’activité», explique-t-il depuis ses bureaux de Wilsele, à proximité du canal qui traverse Louvain. «Je n’ai pas connu mon grand-père, André Celis. Il est décédé quand mon père, François Celis, avait une vingtaine d’années, ce qui l’a contraint à diriger l’entreprise avec ma mère. Cela fait 42 ans qu’il le fait.»

Flux logistiques L’activité relative aux matériaux de construction est répartie sur trois sites: Lubbeek, Tirlemont et Wilsele. Un quatrième est en construction à Aarschot. «En matière de mobilité, cette région n’a rien à envier à Bruxelles, hélas», affirme Nick. Pour une entreprise, ces embouteillages permanents représentent un sérieux problème, surtout quand on tient à faire la différence au travers du service, comme la livraison dans les délais convenus. L’entreprise a donc revu sa gestion des flux logistiques. Pour se concentrer pleinement sur la livraison sur chantier, l’entreprise travaillera avec un seul centre de distribution, à Haacht, avec plusieurs points d’enlèvement proches des magasins de bricolage pour professionnels qui pourront être approvisionnés pendant les heures où le trafic est moins important. C’est là que les clients viendront enlever leurs commandes. L’élément crucial de ce projet est la livraison des marchandises par péniche afin que les planificateurs du groupe puissent se consacrer au service à la clientèle finale.

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© RV

André Celis transporte les casiers vides à Liège pour Inbev, ce qui lui permet de rentabiliser le transport fluvial.

Le nouveau centre de distribution de Haacht, où l’entreprise dispose d’un terrain de 8,5 hectares le long du canal Louvain-Dyle aussi accessible par le rail, est toujours en construction, mais les livraisons par péniche ont déjà commencé. «L’an dernier, 24.000 palettes de matériaux de construction y ont été acheminées de cette façon», explique Nick Celis. «Je pense que nous sommes la seule entreprise à procéder ainsi et à cette échelle. Notre objectif est d’amener par voie navigable tous nos gros volumes: blocs de béton, briques, plâtre en sac, ciment en sac, et même sable en sac. Ils arrivent à Wilsele et sont déchargés sur le quai.» Pour charger et décharger la péniche, l’entreprise a développé une plateforme spéciale avec un batelier. Un chariot élévateur se trouve en permanence sur son bateau pour déposer les palettes sur cette plateforme. «Nous croyons qu’il faut toujours s’entourer des partenaires les plus professionnels», poursuit Nick Celis. «Quand on n’y connaît rien en navigation fluviale,



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