TOUT LYON AFFICHES 28-5242-JANVIER 2017

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N° 5242 SAMEDI 28 JANVIER 2017

2,40 €

À LIVRE OUVERT

© Céline Vautey

GUILLAUME DECITRE

DOSSIER

L'innovation territoriale au service des usagers COLLECTIVITÉS

La SERL en pleine réflexion LTA_A_20170128_LTA_000_T_Q_0.indd 1

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Le journal paraît tous les samedis Il est habilité à publier les annonces judiciaires et légales pour le département du Rhône 18, rue Childebert, BP 2613, 69218 Lyon cedex 02 P 8

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Tél. 04 78 28 68 18 - Fax. 04 78 27 99 23 www.le-tout-lyon.fr

REGARDS SUR L'ACTUALITÉ

4 > 10

GRAND TÉMOIN ........................... 4>6

Guillaume Decitre à livre ouvert UNE SEMAINE À L’AFFICHE. . ............. 8

L'UNPI 69 très offensive UNE SEMAINE À L’AFFICHE. . ............. 9

Centre Léon Bérard : 11 000 € pour Info Sarcomes RENDEZ-VOUS DE LA SEMAINE... 10

Journée « portes ouvertes » à l'Afpa

ECONOMIE

11 > 23

HOMME DE LA SEMAINE ............ 12

CULTURE

28 > 31

Césaire en majesté au TNP........................ 28 SPECTACLE VIVANT ...................... 29

La fondation Bullukian donne le la du mécénat ÉCOUTER, VOIR .............................. 30

Cirque : Boutelis par la Cie Lapsus ENCHÈRES ....................................... 31

Peintures à la Fondation Renaud

ART DE VIVRE

32 > 37

STYLE ................................................. 32

Philippe Blanquefort : « Les petites collectivités méritent qu'on s'intéresse à elles »

Tout schuss !

ENTREPRISE DE LA SEMAINE....... 13

Mal de dos : le yoga, oui mais…

Dimotrans renforce sa supply chain

AUTOMOBILE ................................... 35

INDUSTRIE.. ........................................ 15

Bentley Bentayga : rien au-dessus

Enyo Pharma passe le cap de l'industrialisation

GASTRONOMIE ............................... 36

SERVICES........................................... 16

Sirha : morceaux choisis

Mondial des Métiers : les nouveaux enjeux de l'emploi

GASTRONOMIE ............................... 37

BIEN-ÊTRE ........................................ 34

Georgette prend soin de « Georges »

IMMOBILIER....................................... 17

A Lyon, les voyants sont au vert FINANCES.......................................... 18

VIE JURIDIQUE 38 > 41 Cour d'appel : une rentrée et un départ..... 38

Le gros lot pour Capelli

ACTUALITÉS .................................... 39

DOSSIER...................................... 21>23

Un tribunal de commerce en ordre de marche

L'innovation révolutionne les politiques publiques d'aménagement

COLLECTIVITÉS

24 > 27

La SERL en pleine réflexion....................... 24 ACTUALITÉS .................................... 25

Métropole de Lyon : 209,7 M€ d'autofinancement brut pour 2017 TRANSPORTS .. ................................ 27

L'autopartage, une solution de mobilité pour les accros à la liberté

ANALYSE .................................... 40 > 41

Les défis juridiques de la cybersécurité pour la e-santé

ANNONCES JUDICIAIRES ET LÉGALES 42 > 81 PETITES ANNONCES

84 > 86

Président d'honneur : Jacques MATAGRIN Président directeur général : Alain MILLIAT Attachée de direction : Catherine BEROUD Responsable administratif et financier : Raphaël RAPINI REDACTION : redaction@le-tout-lyon.fr Directeur de la publication : Alain MILLIAT Rédacteur en chef régional : Laurent ODOUARD Rédacteurs en chef adjoints : Julien THIBERT, Fabien RIVIER Rédactrice : Charlotte ROBERT Photographie : Michel GODET Fabrication : Mélaine BRUNEL, Anne-Laure GRANGE ANNONCES LEGALES ET FORMALITES : annonceslegales@le-tout-lyon.fr www.expertlegales.fr Nicole RACHEL : nrachel@le-tout-lyon.fr Magali KRASS - Sonia AJBABDI - Hélène CROZIER - Alexia OLIVER Dominique BERNARD-Valérie ECOCHARD Isabelle BERENGUER RELATIONS CLIENTS : Valérie POLLY : vpolly@le-tout-lyon.fr Sandrine BLATRIX : sblatrix@le-tout-lyon.fr Ariane GUIMET : aguimet@le-tout-lyon.fr MARCHÉS PUBLICS ET AVIS ADMINISTRATIFS : Sylvie HEBRARD : shebrard@le-tout-lyon.fr COMPTABILITE : comptabilite@le-tout-lyon.fr Agnès SABBAT Chrystèle LIOCHON - Julien VINSON ABONNEMENT : Nadège CASAS : abonnement@le-tout-lyon.fr Abonnement un an : 60 € - C.C.P. Lyon 1012-33 J PUBLICITE COMMERCIALE ET PETITES ANNONCES Philippe BESSON : pbesson@le-tout-lyon.fr Tél. 04 78 28 88 00 - Portable : 06 63 80 63 72 Marie ABADI : mabadi@lessor.fr Portable : 06 46 33 43 52

Journal d’informations édité par TOUT LYON 18, rue Childebert, BP 2613, 69218 Lyon cedex 02 SAS - Capital : 60 032 € Durée : 99 ans à compter du 1 juin 2011 Principal actionnaire : SEPS er

La reproduction de tous renseignements et informations contenus dans ce journal est réservée.

L’Imprimerie, 79, route de Roissy 93290 Tremblay-en-France Commission paritaire : n° 0919 I 85791 Dépôt légal à parution Diffusion : SAD Vénissieux - ISSN : 2266-6990 Tirage : 12 000 exemplaires Membre du Syndicat National de la Presse Judiciaire (S.N.P.J.)

Paiement par carte bancaire accepté

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Grand témoin

REGARDS SUR L'

ACTU

GUILLAUME DECITRE À LIVRE OUVERT

SES DATES CLÉS

2017

Lancement de la marque TEA © Céline Vautey

2008

Présidence de Decitre

1998

Arrivée dans la Silicon Valley

1966 Naissance

A la tête d’une entreprise centenaire, 110 ans exactement cette année, Guillaume Decitre est à la manoeuvre du groupe éponyme depuis dix ans. Cet entrepreneur aux (presque) mille vies, dont la culture des affaires trouve sa source dans la Silicon Valley, a retraversé l’Atlantique pour redonner au monde du livre un coup de jeune, mâtiné d’innovation technologique et de vision stratégique. Propos recueillis par Julien Thibert

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REGARDS

Grand témoin ACTU SUR L'

Avez-vous entamé 2017 comme les autres années ?

Chaque année est différente, il n’y a pas eu de tonalité particulière lors de mes vœux aux équipes dans le sens où notre cœur de métier reste le même : contribuer au bonheur et à l’éducation des gens par l’accès aux livres et aux loisirs culturels. C’est la raison d’être du groupe. Ce qu’il faut noter en revanche c’est notre 110e anniversaire cette année. Mon arrière grand-père, Henri Decitre, a débuté en 1907, et cela fera dix ans que je dirige l’entreprise. Comment se porte le marché du livre ?

Il s’agit du plus important marché en France au niveau des loisirs culturels devant le cinéma par exemple. C’est un marché qui subit des évolutions importantes car même si la très grande majorité des livres sont encore vendus dans les magasins ils se vendent de plus en plus sur internet. Les gens lisent encore beaucoup du livre papier, grâce aux librairies, soit 97 % des ventes de livre en France. Pour autant la vente de livres numériques est en croissance régulière. Elles ont crû de 20 % en 2016. L’enjeu de Decitre, présent sur Internet depuis 1997, c’est d’accompagner ces changements au service de nos clients. L’année 2016 a vu l’ouverture de deux librairies (Annemasse et Levallois-Perret) pour un total de dix magasins. Quand on a démarré il y a cinq ans la plateforme TEA (NDLR : The Ebook Alternative), un certain nombre de personnes nous ont soutenus mais une très grande majorité nous a pris pour des fous. Nos concurrents sont en effet Amazon, Apple, Google, Rakuten... Il s’agit pour nous d’offrir une solution complète qui permette à un libraire de vendre des livres numériques avec une solution qui intègre l’ensemble du catalogue au même prix que le livre papier. Et une qualité d’expérience qui soit bonne. Aujourd’hui nous avons cette solution, en points de ventes en France, et présente sur 25 sites Internet. Nos clients sont : Cultura, le Furet du Nord, France Loisirs, Système U, Auchan ou encore Eyrolles ou Boulanger. Nous possédons aujourd’hui 5% de parts de marché. Nous restons plus petits que la concurrence mais notre taux de croissance de vente d’ebooks est de 65% le triple de celui du marché . 2017 va être l’année où nous allons lancer TEA en tant que marque grand public. Il reste donc de la place ?

Oui. L’idée c’est d’avoir le même catalogue et les même prix qu’Amazon, avec le plus grand réseau de distribution physique : 1 000 points de vente ! On forme les libraires, on les sensibilise à ces nouvelles technologies. Le Furet du Nord par exemple est passé en production l’été dernier et s’inscrit sur des courbes de croissance très importantes car progressivement leurs libraires comprennent qu’il y a une demande et que ce n’est pas si compliqué à utiliser. En 2017 nous rajoutons les livres anglais ou espagnols car il y a une demande grandissante. Quel accueil vous est fait par vos clients potentiels?

Il est excellent en magasin, en particulier avec la vente de liseuses. Parallèlement nous avons un travail de pédagogie

© Céline Vautey

Comment se diversifier sur un marché du livre numérique trusté par des géants ?

pour expliquer aux clients qu’ils peuvent utiliser leur Smartphone ou leur tablette et continuer à acheter les livres numériques chez leur libraire. On leur explique que nous sommes une entreprise française qui paie ses impôts en France, qui emploie des gens en France, c’est un discours qui porte. Et lorsqu’on leur explique que nous travaillons dans un environnement ouvert versus un environnement propriétaire, c’est un argument décisif. ça explique la croissance de notre plateforme TEA avec un CA de 4,5 M € sur 2016, en augmentation de 45 %. C’était dans vos plans dans vos plans de revenir aux affaires ?

Jusqu’en 2008, ce n’était pas prévu. A l’époque j’étais administrateur. Mon père est tombé gravement malade et je suis revenu donner un coup de main, puis j’ai eu envie de poursuivre l’aventure. J’ai donc repris l’entreprise familiale et rapatrié femme et enfants des Etats-Unis où nous vivions depuis 10 ans.

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REGARDS SUR L'

ACTU

Grand témoin Guillaume Decitre Est-ce facile de quitter un environnement tel que la Silicon Valley ?

J’ai travaillé plusieurs années dans le capital-risque en Silicon Valley, puis co-fondé une start-up à San Francisco nommée Placecast (publicité géolocalisable sur mobile). Ce n’est jamais simple de partir après dix ans dans un tel écosystème, où j’ai beaucoup appris, et gardé de nombreux amis. Mais le défi en France était passionnant. En revanche je n’avais jamais dirigé d’entreprise de cette taille et j’ai du apprendre. Le choc culturel a été brutal. Le fossé entre le livre papier et l’arrivée des nouvelles technologies se creuse-t-il ?

On a tendance à opposer livre papier et livre numérique alors que les deux supports sont complémentaires. Ce ne sont pas les mêmes usages, ni les mêmes expériences d’achat. Le conseil de nos 120 libraires reste primordial, la qualité du fonds aussi. Une librairie moyenne en France possède entre 3000 et 10 000 livres, chez Decitre nous avons entre 50 000 et 90 000 références. Il sort 7000 livres nouveaux par mois en langue française. Et le catalogue existant se monte à 650 000 titres, c’est considérable. Comment appréhendez-vous le marché mondial du livre ? Quid de la croissance dans ce contexte dématérialisé ?

Si des librairies sont nées il y a plusieurs siècles, c’est parce qu’il y avait de bons auteurs et des éditeurs, dans un contexte de propagation des idées, de démocratisation de la culture. Il y a un écosystème qui donne envie de lire. Nous ne sommes jamais qu’un des éléments de cette chaîne de valeur. La France est dans un contexte différent de l’Angleterre, des Etats Unis, ou du Congo. Il n’y a pas de généralités. Nous sommes dans un pays historiquement attaché au livre et à l’écrit. Le niveau d’éducation est fondamental. En France, malheureusement, il baisse. Un nombre grandissant de personnes ont des difficultés à lire. Notre système éducatif, premier budget de l’Etat doit être revu profondément pour permettre comme en Norvège, à chacun de sortir de l’école en sachant lire et écrire correctement et évidemment de permettre de développer son plein potentiel. Votre livre de chevet ?

Je n’ai jamais un seul livre en cours. Je lis actuellement le dernier livre de Michel Serres, Darwin, Bonaparte et le Samaritain et je viens de terminer l’excellent livre de Thierry Frémaux Sélection officielle. J’attends avec impatience le prochain roman de Jean-Christophe Rufin, qui sort en mars et raconte l’histoire d’un Polonais qui a dirigé Madagascar au 18e siècle.

« Dans un contexte où tout change, le numérique nous force à clarifier le sens de notre activité » Comment se mesure l’impact du numérique sur votre activité ?

Nos ventes de livres sur internet et de livres numériques sont en forte croissance, y compris en librairie. Dans un contexte ou tout change, le numérique nous force à clarifier le sens de notre activité, nous pousse à nous remettre en cause, à garder le meilleur de notre service, tout en innovant. En cette année électorale, comment les chefs d’entreprises peuventils faire entendre leur voix ?

© Céline Vautey

Même si nos journées sont très remplies, il me semble important que les chefs d’entreprises fassent entendre leur voix, et celles de leurs collaborateurs, élection ou pas. En France, les dysfonctionnements s’aggravent, et les tensions montent. On a des normes trop nombreuses, trop complexes qui tuent l’activité économique et aggravent le chômage. Nous avons impérativement besoin de retrouver plus de lien social, et aussi plus de souplesse dans le droit du travail, d’encourager l’entrepreneuriat avec une politique économique et une fiscalité cohérentes avec l’Angleterre ou l’Allemagne. J’ai eu la chance de rencontrer beaucoup de Français dans le monde, qui réussissent très bien. C’est à notre tour, nous les Français en France, de nous parler entre adultes, et de régler nos sujets avec pragmatisme. Les solutions existent et rien n’est jamais acquis, ni le pire, ni le meilleur.

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REGARDS

Une semaine à l'affiche ACTU SUR L'

Onze nouvelles Toques Blanches lyonnaises

L’association des Toques Blanches Lyonnaises vient de tenir son assemblée générale annuelle au siège de la région Auvergne-Rhône-Alpes, où ils ont été accueilli par son président Laurent Wauquiez. En présence d’Alain Le Cossec (MOF), désormais directeur de la restauration à l’Institut Paul Bocuse, qui s’est vu décerner la médaille

d’honneur de l’association, onze nouveaux chefs (dont quatre seulement du Grand Lyon) sont entrés au sein de cette « confrérie ». Cette dernière n’acceptant en son sein que des chefs possédant le titre d’Etat de Maître Restaurateur. Avec l’arrivée de ces non-Lyonnais, l’association sera-t-elle obligée de changer bientôt de nom, pour

devenir Toques Blanches d’Auvergne-Rhône-Alpes ? Il s’agit d’Anthony Bonnet (La Cour des loges - Lyon), Laurent Bouvier (Moss - Lyon), Kamel Bellouere (Le Grain de folie - Lyon), Frédéric Ingrassia (Toane - Grézieu-la-Varenne), Christophe Aribert (Les Terrasses d’Uriage - Uriage-lesBains), Michaël Arnoult (Les Morainières - Jongieux), Jean Sulpice (Restaurant Jean Sulpice - Val-Thorens), Edouard Loubet (Domaine de Capelongue - Bonnieux), Serge Viera (Restaurant Serge Viera - Chaudes-Aigues), Emmanuel Renaut (Les Flocons de sel - Megève) et Yoann Conte (Restaurant Yoann Conte Veyrier-du-Lac).

BUSINESS ANGELS AU FÉMININ Femmes Business Angels Lyon vient d’organiser sa première réunion d’investisseurs en visioconférence avec Paris, pour assister à 6 pitchs de projets. Notre photo : l'équipe au complet qui développe l'antenne lyonnaise.

Michel Godet

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REGARDS SUR L'

ACTU

Une semaine à l’affiche LAURENT ODOUARD

EDITO

Dans le mur…

La promesse était emblématique du programme du candidat Trump. Elu, le 45e président des Etats-Unis a ratifié, avec une réelle célérité, le décret donnant officiellement corps au projet de construction d'un mur à la frontière avec le Mexique. Les Mexicains sont vent debout, la communauté internationale idem… Il voulait aller vite. Sur ce point, Donald Trump a tenu parole. L’homme du slogan « American first » poursuit le démantèlement de l’œuvre d’Obama, axant son action autour d’une politique économique à deux têtes - protectionnisme à l’extérieur, mais libéralisme intérieur - et d’une virulente lutte contre l’immigration clandestine, tout en validant des mesures coercitives à l’encontre des réfugiés et des ressortissants de pays musulmans. Le mur ? 1 600 km de long et un coût de l’ouvrage estimé à près de 25 Md$. Si les Américains paieront, Donald Trump l’assure : « Le Mexique remboursera ». Du côté d’Enrique Peña Nieto, président du Mexique, on s’y refuse. Et d’appeler les consuls en poste aux Etats-Unis à entrer en résistance « pour défendre les droits des migrants mexicains » et de montrer les muscles sur la scène internationale en menaçant de se retirer du traité de libre-échange nord-américain. L’armée (diplomatique) mexicaine en ordre de marche… En marche, lui l’est plus que jamais. En pleine primaire citoyenne, Emmanuel Macron - comme Jean-Luc Mélenchon dans une certaine mesure - a occupé le terrain. A l’instar de cette ombre qui glisse le long du mur. Discrète mais omniprésente. Lors du duel Hamon/Valls, chaque protagoniste a exposé ses arguments : l’ex-Premier ministre a clairement fait du travail, de sa défense et de sa promotion, son cheval de bataille ; l’ex-ministre de l’Education a défendu les 32 heures et la baisse du temps de travail, condition sine qua non à l’attribution d’aides aux entreprises. Deux programmes fort éloignés (irréconciliables ?) à en juger par la mesure phare de Benoît Hamon, le revenu universel. Au pied du mur, l’auteur de cette proposition précise son financement : « Par un transfert de richesses et des prélèvements nouveaux ». Manuel Valls fustige le coût exorbitant - 400 Md€ - et caviarde cette mesure sur l’autel de la crédibilité. Feuille de paie contre feuille d’impôt. Le match est lancé entre deux visions divergentes d’une société de l’argent-roi. Dans notre « ploutocratie », les affaires ne s’arrêtent jamais. De celle mettant en cause Penelope Fillon, qui aurait perçu quelque 500 000 € d’argent public en qualité d’attachée parlementaire, un poste qu’elle ne semble pas avoir beaucoup investi. Ou de celle affectant Macron, accusé d’avoir usé d’une partie de l’enveloppe (150 000 €) débloquée pour son ministère de l’Economie pour constituer son mouvement. Toute la lumière n’a pas encore été faite. Mais on sait que les murs ont des oreilles…

TRAITS D’HUMEUR

L'UNPI 69 TRÈS OFFENSIVE Le rendez-vous est toujours attendu par les propriétaires immobiliers. Et le dernier en date, mercredi 25 janvier, n'a point déçu.

Victor-John Vial-Voiron, président de l'UNPI du Rhône

Une fois encore, lors de ses traditionnels vœux, VictorJohn Vial-Voiron, le président de l’Union nationale des propriétaires immobiliers (UNPI) du Rhône, a tapé. Et tapé fort ! S’interrogeant sur la possibilité pour un particulier non professionnel de devenir propriétaire de sa résidence ou des locaux de son entreprise « sans passer pour un nanti », Victor-John Vial-Voiron a aussi rappelé que « choisir son investissement immobilier pour l’occuper ou le louer participe à l’économie locale mais surtout renfloue les caisses de l’Etat. Contrairement aux

grandes entreprises internationales qui préfèrent les paradis fiscaux, nous payons nos impôts, nos charges et nos taxes en France ». Apostrophant les candidats de tous bords aux élections à venir, il a renchéri : « Nous pesons positivement dans la balance économique du pays. En 2017, il faut arrêter l’instabilité réglementaire qui nuit aux bonnes relations bailleur/ locataire ». Nouveauté cette année, la création par l’UNPI d’un groupe de réflexion sur l’impact économique, social et environnemental de l’immobilier dans la société.

INDISCRÉTION Handicap International, l'ONG lyonnaise fondée en 1982 par JeanBaptiste Richardier, Claude Simonnot et Yves Gaumeton, lance une réflexion stratégique au long cours, au vue de la diversification de ses activités et missions développées depuis ces dernières années. Des bouleversements sont attendus : notamment un changement de nom et la création d'une nouvelle plateforme de services dédiée aux personnes handicapées et à leurs proches.

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REGARDS

Une semaine à l'affiche ACTU SUR L'

Lycéens méritants… et récompensés

CENTRE LÉON BÉRARD : 11 000 € POUR INFO SARCOMES

Dans le cadre de la conférence sur le sarcome réunissant d’éminents spécialistes sur la maladie autour du Professeur Jean-Yves Blay, directeur du Centre Léon Bérard, Estelle Lecointe-Artzner a reçu des mains du Dr Maurice Perrot, président de l’association Boogie WooGuillaume, un chèque de 11 000 € pour l’association Info Sarcomes dont la finalité est d’appuyer la recherche sur les sarcomes. Ce chèque provenait du concert donné le 2 juin à l’Espace Ecully, à l’initiative de Boogie WooGuillaume, par le généreux pianiste Fabrice Eulry. La bourse de recherche sur le sarcome Guillaume Perrot, instituée conjointement par le Dr Perrot et par la présidente d’Info Sarcomes pour permettre à un jeune chercheur brillant de financer ses travaux, a été attribuée exceptionnellement à deux doctorants : Elise Lavit, de Marseille, et Louis-Romée Le Nail, de Nantes.

La section du Rhône et de la Métropole de Lyon de la Société des membres de la Légion d’honneur a remis son prix scolaire 2016 dans les salons du cercle de garnison de Lyon, en présence du président de la section Roland Minodier et de nombreuses autorités civiles et militaires. Ce prix, décerné à partir de dossiers transmis par les proviseurs des lycées, récompense des lycéens en raison, non seulement de leurs bons résultats scolaires, mais aussi de leur implication au service des autres dans leur environnement. Les dossiers sont examinés par un jury présidé par l’inspecteur d’académie honoraire Etienne Lefebvre. Six prix, 11 mentions d’honneur et 7 mentions d’encouragement ont été décernés. Pour les lycées d’enseignement général et technologique, 1er prix ex-aequo : Habid Doumi (lycée Aiguerande de Belleville-sur-Saône) et Nourredine Oulid-Azzouz (lycée du Parc, Lyon). Pour les lycées professionnels, 1er prix : Sébastien Olivier (lycée horticole de Dardilly). Concernant l’apprentissage, 1er prix : Richard Voynnet (lycée Hector-Guimard, Lyon).

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REGARDS SUR L'

ACTU

Rendez-vous de la semaine ENTREPRENEURIAT 30 JANVIER

CCI Entrepren’Up La CCI Lyon Métropole Saint-Etienne Roanne organise une réunion d’information dans le cadre de son programme dédié aux nouveaux entrepreneurs, Le principe : 10 à 15 jeunes entreprises (de moins de 18 mois) se retrouvent pour échanger sur « les ficelles du métier » d'entrepreneur et obtenir des réponses à leurs questions de démarrage. Ces rencontres régulières et gratuites ont pour but de partager les expériences et rompre l'isolement du nouveau chef d'entreprise. Sur inscription. De 9 h à 11 h, pépinière d’entreprises de la Vallée du Garon, 108, rue Barthélémy-Thimonnier à Brignais, www.lyon-metropole.cci.fr

Journée « portes ouvertes » à l’Afpa Les centres Afpa (Agence nationale pour la formation professionnelle des adultes) de la région Auvergne-Rhône-Alpes ouvrent leurs portes au public, salariés et demandeurs d’emploi qui sont invités à venir s’informer sur les possibilités de formation, dans le cadre d’une reconversion ou d’une évolution professionnelle. Dans quel secteur trouver les métiers qui ont les meilleurs débouchés ? Peut-on réussir sans diplôme mais avec un métier ? Comment se déroulent les formations Afpa ? Comment bénéficier d’une formation ? Quels sont les financements possibles ? Les équipes Afpa et leurs partenaires (Pôle Emploi, Missions locales, Cap emploi, CIBC, Fongecif, Faf-tt, CIDFF, Ecole de la 2e chance, Espace info jeunes…) seront mobilisés pour répondre aux questions et aider les visiteurs à prendre un nouveau départ. Cette « portes ouvertes » sera l’occasion de présenter la nouvelle offre de formation que l’Afpa propose depuis quelques semaines : des formations courtes, de 4 à 12 semaines, sont ouvertes aux personnes souhaitant élargir leurs compétences et trouver plus facilement un emploi.

Les Thermalies, le salon de l’eau & du bien-être se tient pour la première fois à Lyon. Il s’agit de faire découvrir les bienfaits de l’eau de mer et de source sur le corps, présenter les dernières tendances en matière de santé & bien-être. Le salon réunira les acteurs principaux du thermalisme, de la thalassothérapie, de la balnéothérapie et du spa. Les Thermalies feront la part belle à notre région puisque Auvergne-Rhône-Alpes y développera le plus vaste stand du salon (près de 100 m2), avec pas moins de 15 destinations thermales, deux fédérations thermales : Auvergne Thermale et RhôneAlpes Thermal avec Balineae.

Tout pour s’informer sur de nombreuses offres de cures médicalisées et des séjours synonymes de « mieux-être ». Entretenir son capital jeunesse, traiter son diabète, soigner son surpoids, retrouver confiance en sa séduction après un cancer du sein, se libérer du tabac, travailler sa voix, apprendre à gérer son stress, se détendre de façon optimale lors d'un court-séjour... Les stations thermales entendent être les lieux incontournables pour retrouver la santé et se réconcilier avec son corps. Du 3 au 5 février à la Cité internationale, Lyon 6e, entrée : 5€ ou gratuite en téléchargeant l’invitation sur le site www.thermalies.com

© SFVonderscher Balineae.Evian les Bains

Jeudi 2 février de 9 h à 12 h et de 14 h à 16 h, dans 12 centres Afpa d’Auvergne-Rhône-Alpes dont celui de Vénissieux (35, boulevard Jodino), www.afpa.fr

LES RESSOURCES THERMALES DE NOTRE RÉGION À LA CITÉ INTERNATIONALE

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Le billet

Julien Thibert

PAROLE, PAROLE…

“ Le monde de la finance a vécu une semaine historique avec le franchissement sans précédent du seuil des 20 000 points du plus vieil indice boursier au monde créé en 1884 : le Dow Jones. Il est clairement établi que les promesses de Donald Trump ont donné des ailes à Wall Street, rassérénée par les espoirs d’une déréglementation et d’une hausse des taux annoncées… Les paroles –autant que les tweets– du nouveau président américain font leurs effets c’est certain. Reste à déterminer s’ils seront néfastes ou bénéfiques. Sur ce point, les spécialistes les plus chevronnés se déchirent entre un programme économique illusoire et un remède à la stagnation séculaire des marchés… Beaucoup de bruit pour rien ? Méditons ces quelques paroles chantées par Dalida en 1972 : « Mon seul tourment et mon unique espérance. Rien ne t'arrête quand tu commences. Si tu savais comme j'ai envie d'un peu de silence »

ECO NOMIE

« On n'est pas capables de soutenir toutes ces enseignes (…) on a péché par arrogance parce qu'on a trop de marques, on a acheté trop d'enseignes ». Patrick Puy, PDG du groupe Vivarte

© Vinci/Em2c

LA PHRASE

LES TROIS ÉTOILES POUR L'OL

En bref

Le groupe Gerflor basée à Villeurbanne créé une nouvelle co-entreprise. Le spécialiste dans la fabrication de revêtements de sol, et le groupe Paprec viennent d'en annoncer la création. Son but est de recycler des rebuts de fabrication de sols. 3 M€ sont investis conjointement dans Floor to Floor qui est détenue à parité entre les deux partenaires. Une ligne de recyclage dédiée va être par ailleurs installée sur un site du Maine-et-Loire.

600 000 c'est en euros

le résultat net généré par la SERL en 2016 pour un chiffre d’affaires de 10,3 M€.

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Le Parc OL poursuit sa mue avec la vente en l’état futur d’achèvement d’un hôtel 3* du groupe Lavorel Hôtels. Le futur établissement comprendra 140 chambres et proposera un concept Lifestyle basé sur la convivialité et la connectivité. Les chambres n’excèderont pas 22 m2. L’ouverture est prévue pour le troisième trimestre 2018. Cette opération s’insère dans un ensemble immobilier mixte de 11 000 m2. Ce chantier est réalisé en co-promotion par Vinci immobilier et le Groupe em2C Une opération phare s’il en est pour le groupe hôtelier lyonnais (17 M de CA) dont les perspectives de développement sont assurées avec ce type de réalisation.

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Homme de la semaine

PHILIPPE BLANQUEFORT : « LES PETITES COLLECTIVITÉS MÉRITENT QU'ON S'INTÉRESSE À ELLES » fonctions au ministère de la Défense, à la Chambre régionale des comptes de Lorraine, à la Cour des comptes européenne avant d’intégrer la Communauté urbaine de Marseille-Provence Métropole. « Notre mission est d’accompagner la transition démographique et énergétique de la région en étant un vrai levier d’investissement », résume Philippe Blanquefort. Le nouveau directeur entend apporter un coup de pouce à tous les territoires. « Les petites collectivités ont besoin de notre soutien », affirme-t-il. Le logement social, le numérique, le transport et les énergies figurent en tête de liste des projets pour lesquels les petites collectivités demandent un accompagnement. Séverine Renard

Philippe Blanquefort, nouveau directeur Auvergne Rhône-Alpes de la Caisse des Dépôts

Le nouveau directeur régional Auvergne RhôneAlpes de la Caisse des Dépôts prendra ses fonctions le 1er février. Il ne cache pas sa fierté d'arriver dans une région dynamique où des projets de qualité irriguent l'ensemble du territoire. Le directeur général des services du Territoire Marseille-Provence et directeur général adjoint de la Métropole Aix-Marseille-Provence s’apprête à démarrer une nouvelle aventure professionnelle à la Caisse des Dépôts. Il rejoint l’institution financière publique au poste de directeur régional Auvergne Rhône-Alpes et succède à Gil Vauquelin qui prend la fonction de directeur régional Bretagne. Expert-comptable et commissaire aux comptes, ancien élève de l’Ecole du Commissariat de l’Air, titulaire d’un DEA de droit public et d’un DEA d’histoire, Philippe Blanquefort peut se prévaloir d’une riche carrière. A 51 ans, il a déjà occupé des

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MARTINE DANCER Nommée au poste de directeur général du Musée d’art moderne et contemporain de Saint-Etienne Métropole. Martine Dancer prend en charge, en outre, le pilotage des projets dans le cadre du 30e anniversaire de l’établissement, événement majeur qui débutera en cette fin d’année 2017.

MARION ROUSO Nommée Digital Champion à la Caisse d’Epargne RhôneAlpes. Diplômée de l’Ecole Supérieure de Commerce de Paris (ESCP Europe), elle a effectué toute sa carrière au sein du Groupe BPCE. A travers sa nouvelle fonction de Digital Champion, Marion Rouso est chargée de définir le plan digital de la Caisse d’Epargne Rhône Alpes. Ce plan s’inscrit dans celui du Groupe sur les composants clients, collaborateurs et produits, ainsi que la data.

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Entreprise de la semaine

DIMOTRANS RENFORCE SA SUPPLY CHAIN Le groupe lyonnais a fait l'acquisition du messager national Henri Ducros. Avec cette opération, Dimotrans se positionne l'un des acteurs majeurs français de la supply chain globale.

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SALVATORE ALAIMO, PRÉSIDENT DE DIMOTRANS GROUP : « DOUBLER NOTRE CHIFFRE D’AFFAIRES À 500 M€ D’ICI 2020 »

Présentez-nous le plan stratégique Evolo ?

Le siège social de Dimotrans est basé à Pusignan

Dimotrans réalise souvent des croissances externes. La dernière en date, le rachat de Transports Ducros mi-janvier, a toutefois une saveur particulière puisqu’elle ajoute le chaînon manquant à l’offre de Dimotrans dans l’Hexagone. « Cette intégration nous permet de compléter notre offre de distribution nationale tout en apportant à Ducros une ouverture sur l’international. C’est également un choix de qualité de service et d’agilité pour nos clients respectifs avec la proposition d’une solution complète, du point de production au point de distribution, constituant ainsi une alternative aux grands groupes », confirme Salvatore Alaimo, président de Dimotrans. La société Transports Ducros, originaire de Bruges en région bordelaise, continuera d’exister et d’être dirigée par Jean Ducros. Elle compte 280 collaborateurs répartis dans 10 agences et enregistre 46 M€ de chiffre d’affaires.

Présent aujourd’hui dans 160 pays, Dimotrans, créé en 1980, emploie quelque 1 000 salariés et affiche un chiffre d’affaires de 250 M€. Le commissionnaire de transport structure ses activités autour de la route, de l’aérien, du maritime, des douanes et de la logistique en s’appuyant sur un réseau mondial d’agents. Son offre se déploie dans sept secteurs qui impliquent des contraintes spécifiques : industrie, mode, sport et loisirs, grands projets internationaux, aéronautique, ecommerce, vins et spiritueux. « Fin 2015, nous avons racheté SCP, devenue So EBusiness, pour accélérer notre développement dans la logistique du e-commerce. Nous avons enregistré 30 % de croissance en 2016 », souligne Salvatore Alaimo qui souhaite être un des leaders de ce secteur d’ici trois ans. Mais c’est bien un développement intensif global que Dimotrans mène dans

le cadre de son plan stratégique Evolo (lire ci-dessous). Le groupe de Pusignan, qui dispose de 35 sites en France et d’une quinzaine à l’étranger, renforce ainsi ses positions partout dans le monde. En octobre 2016, il créait une sixième filiale en Asie, plus précisément au Vietnam. Le mois suivant, Dimotrans posait le pied au Maghreb avec le rachat de la société ligérienne Maxitrans, implantée en Tunisie. « Dimotrans s’inscrit dans un objectif de développement sur des zones géographiques telles que le Moyen-Orient, l’Asie ou l’Afrique où les perspectives de croissance pour les 15 prochaines années restent très soutenues », fait savoir Salvatore Alaimo. Dans 3-4 ans, le groupe pourrait également accroître sa présence aux Etats-Unis en passant par la croissance externe. Séverine Renard

Ce plan 2015-2020 correspond à une nouvelle phase de croissance du groupe. Nous voulons doubler notre chiffre d’affaires pour atteindre 500 M€ à l’horizon 2020. Fin 2017, nous serons à 300 M€.

Quels sont les points clés de ce plan ? Nous voulons améliorer notre productivité et la qualité de nos services en misant sur l’humain et en investissant dans des systèmes d’informations. Nous mettons aussi le cap sur l’innovation et la transformation digitale. Nous prévoyons également de poursuivre nos croissances externes avec la volonté d’une internationalisation dans des pays à fort potentiel de croissance. En parallèle, nous accentuons notre développement sur des marchés de niche comme l’aéronautique, le e-commerce, les vins et spiritueux.

Une introduction en bourse est-elle toujours d’actualité ? Nous l’envisageons pour le 1er trimestre 2019. Nous avons besoin d’être en ordre de marche administrativement. Nous espérons ainsi lever 15 à 20 M€ pour finir notre plan de croissance et gagner en notoriété auprès des grands comptes en attirant l’attention.

En 2020, quelle sera votre place sur le marché du transport et de la logistique ? Nous nous positionnons comme un acteur global, ce qu’on appelle une control tower.

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Interview

FRANÇOIS ASSELIN : « LES PATRONS DOIVENT SE CONCENTRER SUR LEUR CŒUR DE MÉTIER » La CGPME perd son G et devient la CPME. Son président national s’en explique et fait le tour des dossiers de ce début d’année électorale.

François Asselin, le sigle de votre syndicat patronal évolue avec la disparition du G pour devenir CPME. Pourquoi ?

Parce que nous, c’est PME ! (rires) Lorsque j’ai été élu à la présidence de la CGPME il y a deux ans, j’ai souhaité que l’on retravaille notre positionnement. Nous avons renforcé notre équipe, nous nous sommes dotés d’une feuille de route jusqu’en 2020. L’idée de changer le nom fait partie de cet ensemble. Pas question d’abandonner notre cible des PME. Nous avons trouvé que l’adjectif « générale » de « confédération générale » était suranné. Nous l’avons donc abandonné, et en profitons pour faire évoluer notre identité graphique. J’ajoute qu’alors que ce type de changement déclenche parfois des débats passionnés, nous avons pu mener ce chantier de façon paisible… et même plutôt enthousiaste. Autoentrepreneurs, travail collaboratif, uberisation… Alors que les manières de produire et de s’organiser évoluent, vous restez fidèle à cette notion de PME ?

Les TPE et les PME représentent 99 % des entreprises

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de ce pays ! On compte 5 000 grandes structures sur 3,2 millions d’entreprises. Les autres sont unipersonnelles (1,5 million) ou des TPE et PME : 1,6 million d’entre elles comptent de 1 à 250 salariés. Soit 47 % de l’emploi salarié. Oui, il faut continuer à défendre les PME. Cela dit, c’est vrai que nous vivons des mutations profondes. Une partie des indépendants a vocation à le rester. Une autre partie envisage désormais leur développement plutôt au sein de réseaux avec d’autres indépendants qu’en créant des emplois. C’est que les contraintes se sont tellement accumulées autour du salariat que beaucoup d’acteurs économiques considèrent ce statut comme compliqué, risqué. Si l’État continue à ajouter des contraintes, l’emploi salarié va finir par être réservé uniquement aux grosses structures ! C’est un vrai problème, parce que si la vague de fond est au développement de ces réseaux d’indépendants, alors il faut se préoccuper de mieux les protéger ! Sinon, nous allons au-devant de problèmes sociaux importants. J’ajoute que ces catégories, « salariat » et « indépendant », sont de plus en plus poreuses.

défis passionnants à relever mais anxiogènes. Et qui nécessitent surtout que les dirigeants s’y consacrent à temps plein. Or, leur temps est de plus en plus pris par les contraintes qu’on leur met sur le dos. La gestion du compte pénibilité les amène à devenir responsables de la santé au travail. Ils vont se transformer en agents collecteurs dans le cadre du prélèvement à la source de l’impôt sur le revenu. Depuis le premier janvier, les voilà même gendarmes avec l’obligation de dénoncer leurs employés qui se font flasher en voiture !

La forme de la PME reste adaptée au monde moderne ?

Soyons clairs : le moral est meilleur qu’il y a un an. La conjoncture s’est globalement améliorée. Certains secteurs se portent bien, dont celui de la construction. Mais d’autres restent en rupture et globalement, les TPE souffrent plus que les PME. Nous voyons par ailleurs se

Elles évoluent dans un environnement de plus en plus sélectif. La numérisation de l’économie vient bousculer les secteurs traditionnels. Les nouvelles formes de consommation, les évolutions normatives sont des

Autant de sujets qui concernent tous les entrepreneurs…

Ils ne se posent pas de la même manière dans les grandes organisations, où des services centraux peuvent les prendre en charge. Dans une PME, c’est bien souvent le patron qui va se retrouver en première ligne. Tout cela fait que pour les entreprises françaises, le seuil des 50 salariés finit par être indépassable. Et en tout cas – nous mettons en garde nos adhérents sur ce point – il amène le dirigeant à changer de métier. Comment se portent les entreprises en ce début 2017 ?

développer une fracture territoriale entre les entreprises situées autour des grandes métropoles, qui accèdent à la mondialisation, et les autres, qui peinent souvent plus. La loi Travail va-t-elle vous simplifier la vie ?

Elle ajoute 238 pages au Code du travail, elle va donc surtout complexifier les choses ! La seule bonne nouvelle, c’est qu’il va être plus simple d’objectiver le motif économique en cas de licenciement : une baisse d’activité avérée ne devrait pas être remise en cause par les prud’hommes. En revanche, la réforme de la médecine du travail n’est pas une bonne nouvelle. Quant à la fameuse inversion de la hiérarchie des normes, elle concerne peu les TPE et PME, puisqu’il nous faut encore en passer par les syndicats, dont le taux de présence est de 4 % dans nos entreprises. Nous aurions préféré pouvoir dialoguer en direct avec les salariés. Comment abordez-vous la période électorale qui s’ouvre ?

Nous resterons neutres, pour mieux porter les préoccupations des entreprises. Nous dialoguerons avec l’ensemble des candidats. Il faut que les sujets des TPE et des PME soient entendus, et les réformes menées à bien ! Regardez la loi Travail : on était plutôt bien partis, puis le débat a quitté le champ pragmatique pour le champ politique… Propos recueillis par Philippe Claret pour ResoHebdoEco

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Industrie

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Enyo Pharma passe le cap de l’industrialisation

La sous-traitance industrielle confortée à Miribel Après avoir pris le contrôle de la société Meca Précis au printemps dernier, Bourgeois SAS a réuni ses activités et celles de sa nouvelle filiale sur un site unique aux portes de Lyon.

Gros plan outillage usinage de précision

Spécialisées toutes deux dans la mécanique de précision, les sociétés Bourgeois SAS et Meca Precis sont regroupées sur un seul site, à Miribel-les-Echets, depuis la fin de l’année 2016. Les deux entreprises ont pris possession d’un bâtiment industriel qui totalise un peu plus de 1 000 m² aux portes de Lyon. « Mais dans le département de l’Ain, précise aussitôt la Mission Economique de l’Ain, qui a favorisé cette installation. Ce regroupement confirme l’attractivité de notre territoire en matière de sous-traitance industrielle en général et de mécanique en particulier. » Pour Jean-François Bourgeois, dirigeant de la société éponyme depuis 1995, cette opération n’est pas anodine. Spécialisée dans la mécanique de précision et l’usinage mécanique, son entreprise travaille pour de grands donneurs d’ordre, notamment des équipementiers de l’aéronautique et de l’automobile. « L’obtention du label ISO 9001, en 2005, nous a permis de franchir un cap et de convaincre de grosses entreprises. A titre d’exemple, nous fabriquons des pièces pour les trains d’atterrissage des avions Airbus. En réunissant nos forces et celles de Meca Précis, que nous avons acquis au printemps dernier, nous sommes désormais à même de répondre avec plus d’efficience à leurs attentes. » En reprenant Meca Précis, Jean-François Bourgeois a intégré une TPE qui possède un savoir-faire reconnu dans le travail des métaux, et l’inox notamment, avec une spécialisation dans la filtration. « L’entreprise dispose déjà d’un solide portefeuille clients dans la pétrochimie, ce qui nous permet d’assurer une diversification de nos secteurs d’intervention. » Le site de Miribel, qui emploie pour le moment six personnes, devrait monter en puissance progressivement et Jean-François Bourgeois programme des investissements machines dès cette année. « Mon ambition est de gagner en compétence et en crédibilité pour séduire de nouveaux clients », conclut-il.

La société biopharmaceutique spécialisée dans le traitement des infections virales a reçu un financement de 2,5 M€ au titre d’un programme européen très sélectif. Ils sont peu d’élus à accéder au programme SME Instrument Phase 2. Avec un taux de réussite moyen de 6 %, Enyo Pharma se distingue avec son projet Mimesis qui a donc reçu les faveurs du jury. Celui-ci a concouru dans la catégorie « Soutien dédié aux PME de biotechnologie pour combler l'écart entre le laboratoire et le marché ». La société lyonnaise, fondée en 2014 par des chercheurs de l’Inserm à Lyon, va percevoir 2,5 M€ sur deux ans, correspondant à 70 % du financement total du projet qui se monte à 3,6 millions d'euros. « Mimesis représente un changement de paradigme dans le développement de médicaments innovants pour des pathologies où les besoins médicaux sont immenses. Ce financement va nous permettre de cribler notre librairie de petites molécules contre une centaine

de cibles humaines intracellulaires jusqu'alors inexploitées par l'industrie pharmaceutique » explique Eric Meldrum, directeur scientifique de Enyo Pharma. Après une phase de faisabilité le programme Mimesis sera déployé à échelle industrielle pour accélérer la découverte de nouvelles cibles thérapeutiques et d'entités chimiques innovantes contre les maladies infectieuses et le cancer. Grâce à ce financement les molécules les plus prometteuses donneront lieu à de nombreux programmes précliniques. J.T.

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Services Mondial des Métiers : les nouveaux enjeux de l'emploi

CEGID ET ESKER ACCOMPAGNENT L'INSEEC SUR LE THÈME RECHERCHE DIGITAL & INNOVATION Symbole du lien étroit qui relie l'INSEEC et le tissu économique lyonnais, l'école vient d'ouvrir une Chaire qui doit permettre d'étudier et d'accompagner la transformation digitale des entreprises.

© Francis Mainard

L'édition 2017 du Mondial des Métiers, qui se tiendra du 2 au 5 février à Eurexpo, devrait réunir plus de 120 000 visiteurs avec l'ambition d'apporter des réponses concrètes aux nouveaux défis de l'emploi et de la formation.

gauche, Yves Flammier, chef du service académique A d'information et à l'orientation

Plus de 600 métiers et fonctions présentés sur 27 000 m2 de surfaces d’exposition, dont 100 métiers en démonstration ou faisant l’objet d’animations, quelque 4 000 personnes mobilisées pour présenter les métiers et les dispositifs de formation adaptés à chacun, dont 1 700 jeunes en formation et 700 formateurs français, européens et internationaux francophones… Les chiffres suffisent à résumer l’importance de la 21e édition du Mondial des Métiers. Un rendez-vous qui devrait fédérer plus de 120 000 visiteurs cette année. Conçu à l’origine, à la suite de l’organisation par l’AROM (Association Régionale pour l’Orientation la promotion des Métiers) des 33es Olympiades des Métiers à Eurexpo, au mois d’octobre 1995, pour répondre aux questions d’un public jeune, le Mondial des Métiers a considérablement élargi sa cible et la palette de ses visiteurs. Au point de devenir, aujourd’hui, le rendezvous incontournable de tous ceux qui sont en quête d’une voie pour aborder le monde du travail, voire pour le réintégrer, quelque soit leur âge. Les organisateurs ne s’y trompent pas, soulignant l’augmentation du nombre d’adultes recensés sur le salon en 2016 (+ 43 %) et rappelant qu’une formation professionnelle revisitée tout au long de la vie est un gage de réussite. « Les nouvelles démonstrations de métiers et les nouveaux outils développés en 2017, comme l’Infolab, le jeu TagTon Métier et le Hackathon des Métiers, favorisent la découverte des métiers et une meilleure compréhension de ce qu’ils seront dans le futur, analyse Jacques Vallerant, président de l’AROM. Dans un monde où plus de 60 % des métiers seront nouveaux ou auront été transformés sous l’influence du numérique d’ici à 2022, les compétences nécessaires pour les exercer vont aussi évoluer. L’enjeu du Mondial des Métiers est d’accompagner concrètement ces mutations. »

Certes, ni Jean-Michel Aulas, ni Jean-Michel Bérard n’étaient présents pour parapher aux côtés de Catherine Lespine, présidente du Groupe INSEEC, le nouveau contrat qui relie désormais leurs entreprises respectives, Cegid et Esker, à l’école lyonnaise. Il n’empêche que l’un comme l’autre entendent marquer par ce geste fort leur attachement à un établissement qui propose pas moins de quatre Masters of Science spécialisés différents sur Lyon dans le domaine du digital. Ce partenariat, centré sur la création d’une Chaire Recherche Digital & Innovation, doit permettre d’étudier l’impact de la transformation digitale sur la stratégie et l’évolution des modèles économiques des organisations. « La digitalisation est deve-

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nue un enjeu majeur de la stratégie de nos entreprises et cela fait longtemps que nous jetons un regard sur ce phénomène », analyse Pierre Dianteill, directeur marketing et international de Cegid. Les deux partenaires se sont engagés pour 5 ans à hauteur de 1 M€, avec l’ambition de délivrer à terme des solutions concrètes à leurs clients et à leurs prospects. « Pour cela, nous allons mettre en place trois niveaux de gouvernance, résume Pascal Montagnon, directeur de la Chaire : un avec les enseignants chercheurs, un deuxième qui sera le Comité de pilotage avec les dirigeants pour valider les travaux, et enfin un troisième constitué autour d’un Comité scentifique. » J. D.

© INSEEC

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Conférence de présentation de la Chaire de recherche & innovation INSEEC / Cegid / Esker

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Immobilier

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A LYON, LES VOYANTS SONT AU VERT Bâtiments industriels, logistique, bureaux, investissements… Présentés lors des vœux de la Fnaim Entreprises du Rhône, les chiffres du marché de l’immobilier d’entreprise s’avèrent positifs dans l’agglomération lyonnaise. dynamique, Karine Mazaud a rappelé le point d’orgue de 2017, à savoir la livraison du Grand Hôtel-Dieu (bureaux et commerces). Vincent Delattre (JLL) a clos les interventions des professionnels du secteur avec les investissements, conséquents à Lyon où 845 M€ ont été injectés. Selon lui, « la métropole peut challenger Düsseldorf ou Manchester ». Si aucun deal de plus de 100 M€ n’a été observé – une première depuis 4 ans –, Vincent Delattre a précisé que « Gerland est le quartier d’affaires plébiscité par les investisseurs (139 M€). Le marché est solide et porté par tous les types d’actifs ».

Benoît de Fougeroux, président de la Fnaim Entreprises du Rhône

L.Odouard

GÉRARD COLLOMB, CHANTRE DU DYNAMISME ÉCONOMIQUE

« Nous avons de bonnes nouvelles à vous annoncer ». Sourire aux lèvres, Benoît de Fougeroux, président de la Fnaim Entreprises du Rhône, a ouvert, enthousiaste, ce premier rendez-vous 2017 des acteurs de l’immobilier d’entreprise destiné à dresser le bilan de l’exercice écoulé et à esquisser les perspectives. « La ville doit être plus innovante et connectée. L’immobilier doit accompagner les défis de cette ville de demain », a renchéri Benoît de Fougeroux, annonçant, dans le même mouvement, la création d’une commission spécialement dédiée au commerce, « élément structurant de la réussite de chaque projet, à l’instar de l’HôtelDieu ». Chargé d’évoquer les locaux industriels, Olivier Malsch (Malsch Properties) a qualifié 2016, d’année « de rupture. Au plan national, on a enregistré plus de créations de sites industriels que de destructions. Sur la métropole de Lyon, on assiste à une pénurie de foncier destiné exclusivement au marché industriel. L’offre disponible à 6 mois n’est que de 650 000 m2. Pour la première fois, la part de la demande placée à la vente (56 %) dépasse celle du marché locatif ». Et de confirmer l’accentuation du mouvement de tertiarisation du marché des locaux d’activité. Côté logistique, Didier Terrier (Arthur Loyd) a défini 2016 comme « un bon cru. Sur les 2,8 millions de mètres carrés placés en France, 382 000 l’ont été à Lyon, qui est devancée par Paris mais aussi par Lille qui performe ». Le Nord-Isère (L’Isle-d’Abeau et Saint-Quentin-Fallavier) cannibalise la demande placée d’un marché qui se développe sur des bâtiments XXL. Soulignant avec satisfaction le lancement en blanc de deux opérations, Didier Terrier a déploré l’offre disponible à 6 mois de seulement 150 000 m2. Une offre « ridicule », selon lui. D’où l’appel aux collectivités pour faire face à une pénurie de foncier, à l’heure où Lille (1,7 million de mètres carrés) et Marseille (1,3 million) affichent du potentiel.

« Il y a un dynamisme exceptionnel de l’agglomération lyonnaise. On est au niveau de Manchester, Milan… » Gérard Collomb use toujours d’analogies avec les eurocités des pays voisins afin d’accréditer le développement économique de la métropole. « Un développe Carrefour va investir le ment, selon ses dires, maîtrisé. La centre commercial du métropole de Lyon ne vampirise pas les autres territoires ». Précisant Carré de Soie qu’il reste encore du foncier sur la métropole, le président de la collectivité se félicite des opérations en cours, « des 17 ha aménagés sur le Nord-Ouest à la reconversion de la Vallée de la chimie ». Sans occulter l’essor de la logistique sur la zone de l’aéroport Saint Exupéry, dans le cadre du pôle métropolitain. Si la Part-Dieu demeure le cœur de l’immobilier d’entreprise, « Gerland est dynamique et Confluence en développement, avec le déclassement de l’A6-A7 et la construction de parkings le long du Rhône. Enfin, sur Carré de Soie, je note l’arrivée de Carrefour, 3 500 m2 dédiés à l’alimentaire ». Fustigeant l’immobilisme de certains édiles, Gérard Collomb a rappelé son premier devoir : « Faire en sorte que la dynamique économique ne s’effondre jamais ».

Bureaux, année record Karine Mazaud (Cushman & Wakefield) a analysé 2016 pour les bureaux, « une année record avec 290 000 m2 placés. Le marché, majoritairement locatif, est tourné vers l’ancien. Les secteurs de Villeurbanne, Part-Dieu et Gerland ont profité de l’embellie ». Record de la décennie aussi en termes de transactions puisque 562 deals ont été enregistrés, dont deux méga deals Orange sur Part-Dieu. Confiante en l’avenir et en un marché économie samedi 28 janvier 2017 | vendredi 3 février 2017

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Finances

LE GROS LOT POUR CAPELLI

7,9 % DE CROISSANCE POUR APRIL

Christophe Capelli

Le Groupe Capelli renforce ses actifs fonciers avec 508 M€ de lots sous compromis d’achat*. Un record pour le promoteur lyonnais. La dernière performance datait de 2014 avec 412 M€. Il a donc été franchi en 2016 par les équipes de Christophe Capelli qui ont généré 508 M€. Un bon résultat qui s’explique à la fois par une stratégie de diversification engagée depuis plusieurs années et par le développement de son expertise en matière de prospection foncière. Tant au travers de négociations en direct avec les propriétaires que par le biais d’appels d’offre. Depuis 1976, date de sa création, Capelli œuvre dans l’aménagement d’espaces de vie, la construction et la commercialisation d’appartements, villas et bureaux. Le groupe multiplie développe ainsi plusieurs métiers : promotion, aménagement, marchand de bien, gestion d’investissement immobilier, habitat social, conseil. Bien que Capelli concentre la majorité de son activité en Île-de-France (avec 40% du volume d’affaires), la région Auvergne-Rhône-Alpes reste un territoire à succès pour Capelli, dont l’activité s’étend en Suisse et au Luxembourg. J.T.

*La signature d’un compromis d’achat fait l’objet d’une étude de faisabilité dont ressort un nombre de logements à vendre. De ce nombre de logements, multiplié par leur prix de vente potentiel, résulte un chiffre d’affaires TTC réalisable sur une période allant de 12 à 36 mois, sous condition d’obtention des autorisations de construire ou de lotir, de commercialisation des logements et de réalisation des chantiers.

Emmanuel Morandini

Coté sur Euronext Paris (Compartiment B), le groupe lyonnais a réalisé un chiffre d’affaires consolidé de 861 M€ en 2016. Soit une croissance de 7,9 % par rapport à l’année précédente. Pour Emmanuel Morandini, directeur général d’April, « les actions engagées depuis quinze mois commencent à porter leurs fruits et ont permis au groupe de renouer dès 2016 avec la croissance de ses activités de courtage, y compris sur la branche Santé-Prévoyance. Ceci est particulièrement satisfaisant au regard d’un environnement réglementaire contraignant et démontre la belle progression de tous les segments de marché hors santé individuelle salariés ». Le groupe bénéficie par ailleurs d’opérations de croissance externe ciblées, comprenant essentiellement le rachat d’Avilog fin 2015, de GlobalHealth début 2016 et de Bamado en juillet 2016. Sur l’exercice, le groupe a enregistré des effets de change défavorables de 3,6 M€, qui ont impacté les commissions de la branche Santé-Prévoyance au Royaume-Uni, ainsi que les commissions de la branche Dommage (notamment au Brésil, au Canada).

SBF120 : LES OPÉRATIONS D’ACTIONNARIAT SALARIÉS BATTENT DES RECORDS Selon les résultats de l’édition 2017 de l’étude sur l’actionnariat salarié, réalisée par Eres, le nombre d’opérations d’actionnariat salarié a atteint un record historique en 2016 dans le SBF120. Soit 32 opérations d’augmentation de capital réservées aux salariés ou de cession d’actions réalisées dans le SBF120 en 2016 contre 23 en 2006. 29 entreprises (soit 24 %) ont réalisé au moins une augmentation de capital réservée à leurs salariés ou une cession d’actions existantes aux salariés en 2016. Ceci représente une hausse en nombre d’entreprise, de 16 % par rapport à 2015. Les entreprises du NEXT80 quand à elles ont été plus nombreuses à avoir réalisé des opérations : 18 % des entreprises de l’indice en 2016 contre 14 % en 2015. Dans le CAC40, ce chiffre est lui aussi en hausse : 38 % des entreprises de l’indice ont réalisé une opération en 2016 contre 35 % en 2015.

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Calendrier fiscal

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OBLIGATIONS DES CONTRIBUABLES FÉVRIER 2017 PAIEMENTS LE 5 FÉVRIER AU PLUS TARD ÜEmployeurs non agricoles occupant au moins 50 salariés − Paiement des cotisations et contributions à l'URSSAF au titre des salaires versés entre les 11 et 20 janvier 2017 inclus lorsque ces salaires sont exclusivement afférents à la période d'emploi de janvier 2017 et, dans tous les autres cas, au titre des salaires versés entre les 21 et 31 janvier 2017 inclus. LE 15 FÉVRIER AU PLUS TARD ÜTous contribuables − Contribuables acquittant l'impôt sur le revenu selon le système des tiers provisionnels : paiement au comptable chargé du recouvrement du premier tiers sous peine de majoration de 10 % (*). (*) Remarque : lorsque le montant du tiers excède 2 000 €, obligation d'utiliser un moyen de paiement dématérialisé, par prélèvements automatiques (mensuels ou à l'échéance) ou par paiement en ligne via l'espace fiscal personnel du contribuable sur le site internet des impôts www.impots.gouv.fr. ÜSociétés et autres personnes morales − Sociétés soumises à l'impôt sur les sociétés ayant clos un exercice le 31 octobre 2016 : versement au comptable chargé du recouvrement, à l'aide du relevé de solde n° 2572, du solde de l'impôt sur les sociétés et, le cas échéant, de la contribution sociale de 3,3 %, de la contribution exceptionnelle de 10,7 % (solde si versement d'un acompte ou en totalité) et de la contribution sur les revenus locatifs afférents audit exercice. − Sociétés étrangères situées hors de l'Espace économique européen ayant un établissement stable en France qui a clôturé son exercice le 31 octobre 2016 : déclaration n°2754 au service des impôts du lieu d'imposition à l'impôt sur les sociétés et, sauf application des conventions in-

ternationales, le cas échéant, versement de la retenue à la source correspondante. − Personnes morales relevant du régime des sociétés de personnes (autres que les SCI) clôturant leur exercice le 28 février 2017 : versement au comptable chargé du recouvrement, à l'aide du relevé d'acompte n°2581, de l'acompte sur la contribution sur les revenus locatifs afférente audit exercice si au moins un de leurs associés est soumis à l'impôt sur les sociétés au taux de droit commun. ÜEtablissements payeurs de revenus mobiliers − Personnes ou établissements établis en France ayant payé en janvier 2017 des produits de placement à revenu fixe ou des revenus distribués soumis à prélèvement forfaitaire ou des revenus de capitaux mobiliers donnant lieu à retenue à la source ou encore ayant procédé, au cours du mois de janvier 2017, à des paiements ou à des inscriptions en compte soumis aux prélèvements sociaux : versement des prélèvements et retenues à la source et dépôt de la déclaration n°2777 au service des impôts des non-résidents (10 rue du Centre, TSA 50014, 93465 Noisy-le-Grand Cedex (*). (*) Remarques : . Les établissements payeurs n'ayant à déclarer et à payer que les prélèvements sociaux sur des revenus distribués et/ou des versements d'intérêts de comptes courants d'associés, ainsi que, sauf dispense, le prélèvement forfaitaire sur ces mêmes produits, déposent ou télétransmettent une déclaration n° 2777-D dite simplifiée et effectuent le paiement correspondant auprès de leur service des impôts des entreprises. . Lorsque le montant des sommes dues au titre de l'ensemble de ces prélèvements excède 1.500 € par échéance, le paiement doit obligatoirement être effectué par virement directement opéré sur le compte du Trésor à la Banque de France.

ÜEmployeurs assujettis à la taxe sur les salaires − Télérèglement de la taxe afférente aux salaires payés en janvier 2017, accompagné d'une déclaration 2501-SD, lorsque l'employeur relève du paiement mensuel. ÜEmployeurs occupant 9 salariés au plus ayant opté pour le paiement mensuel des cotisations − Paiement des cotisations et contributions à l'URSSAF au titre des salaires versés entre le 11 janvier 2017 et le 10 février 2017 inclus. ÜEmployeurs occupant plus de 9 salariés − Paiement des cotisations et contributions à l'URSSAF : . par les employeurs de moins de 50 salariés : au titre des salaires versés entre le 11 janvier 2017 et le 10 février 2017 inclus. . par les employeurs d'au moins 50 salariés : au titre des salaires de janvier versés entre le 1er et le 20 février 2017 inclus.

DÉCLARATIONS LE 5 FÉVRIER AU PLUS TARD ÜEmployeurs occupant au moins 50 salariés (réglant mensuellement leurs cotisations le 5 du mois et ne pratiquant pas le décalage de la paie) − Déclaration sociale nominative (DSN) : déclaration des rémunérations et des mouvements de main-d'œuvre sur le site www. net-entreprises.fr (pour les employeurs du régime général) ou sur le site www.msa.fr (pour les employeurs relevant du régime agricole à l'exception de ceux effectuant eux-mêmes leur déclaration et ayant déclaré un montant de cotisations et contributions sociales inférieur à 3.000 € au titre de 2014) par les employeurs réglant mensuellement leurs cotisations le 5 du mois et ne pratiquant pas le décalage de la paie.

déclaration sociale nominative : envoi à la DARES du relevé des contrats de travail conclus ou résiliés en janvier 2017. LE 11 FÉVRIER AU PLUS TARD ÜAssujettis à la TVA réalisant des opérations intra-communautaires − Dépôt auprès des douanes de la déclaration d'échanges de biens pour les opérations intracommunautaires réalisées en janvier 2017 (*). * Remarque : la DEB doit être obligatoirement souscrite par voie électronique par les redevables ayant réalisé en 2016 des expéditions ou des introductions d'un montant hors taxes supérieur à 2.300.000 € ou ayant déjà atteint ce seuil en 2017. − Souscription auprès des douanes de la déclaration européenne des services pour les opérations intra-communautaires réalisées en janvier 2017.

DÉLAIS VARIABLES REDEVABLES DE LA T.V.A. ÜRedevables relevant du régime réel normal (ou du miniréel) − Régime de droit commun Déclaration CA3 et paiement des taxes afférentes aux opérations de janvier 2017. − Régime des acomptes provisionnels Versement de l'acompte afférent aux opérations de janvier 2017, déclaration et régularisation afférentes aux opérations de décembre 2016.

LE 8 FÉVRIER AU PLUS TARD ÜEmployeurs occupant au moins 50 salariés − A défaut de souscription d'une

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Variation sur 5 jours

Variation depuis le début d’année

A.S.T GROUPE ADTHINK MEDIA ADVENIS AKKA TECHNOLOGIES ALBIOMA • APRIL ARTPRICE.COM ASSYSTEM ATARI • BIOMERIEUX • BOIRON BURELLE CAP GEMINI • CASINO GUICHARD-PERRACHON • CEGID GROUPE CLASQUIN • COMPAGNIE DES ALPES COMPAGNIE DU MONT-BLANC CREDIT AGRICOLE LOIRE HAUTE-LOIRE CREDIT AGRICOLE SUD RHÔNE-ALPES DEVERNOIS DIGIGRAM DOLPHIN INTEGRATION DUC ESKER EUROGERM FONCIERE DES MURS GENOWAY GERARD PERRIER • GL EVENTS GROUPE PARTOUCHE • HAULOTTE GROUPE INSTALLUX INTEXA • LAFUMA • LDLC.COM M.R.M MARIE BRIZARD WINE & SPIRITS MECELEC MEDICREA INTERNATIONAL MEMSCAP MERCIALYS METABOLIC EXPLORER MGI COUTIER • MICHELIN MILLET INNOVATION MONTAGNE ET NEIGE DEVELOPPEMENT • OL GROUPE ORAPI • PISCINES DESJOYAUX PLASTIC OMNIUM PRECIA PRISMAFLEX INTERNATIONAL PSB INDUSTRIES RALLYE • SABETON • SAMSE • SEB SIGNAUX GIROD • SOITEC • SOMFY • SOPRA STERIA GROUPE ST DUPONT SWORD GROUP TESSI THERMADOR GROUPE THERMOCOMPACT TIVOLY TONNELLERIE FRANCOIS FRERES • TOUPARGEL GROUPE U10 VDI GROUPE VILMORIN AND CIE XPO Logistics Europe

4,53 € 2,63 € 1,90 € 35,46 € 16,38 € 12,00 € 11,68 € 27,10 € 0,24 € 142,55 € 86,51 € 960,00 € 80,66 € 46,96 € 61,64 € 28,40 € 18,95 € 132,00 € 67,80 € 165,40 € 142,00 € 0,79 € 3,30 € 1,06 € 44,79 € 25,75 € 26,95 € 1,97 € 40,00 € 17,10 € 39,70 € 14,06 € 370,00 € 2,75 € 20,50 € 36,58 € 1,68 € 17,80 € 1,74 € 5,35 € 1,94 € 19,64 € 2,54 € 28,50 € 106,90 € 23,50 € 1,84 € 2,97 € 9,26 € 11,83 € 30,49 € 165,00 € 16,02 € 51,00 € 19,12 € 17,00 € 146,50 € 129,80 € 17,97 € 1,62 € 392,00 € 109,45 € 0,19 € 29,19 € 159,25 € 83,18 € 33,00 € 23,58 € 100,81 € 4,84 € 3,64 € 5,38 € 60,29 € 194,95 €

3,0% 7,8% 12,4% 4,3% 9,9% 1,5% 1,6% 3,8% 14,3% 0,7% 5,1% 3,2% 0,4% 3,1% 0,4% 4,8% 0,3% -2,2% 3,1% 1,3% 0,0% -4,8% -5,7% -2,8% 1,8% 1,0% 3,9% 8,2% 1,0% 3,8% 4,0% 1,7% 7,9% 0,0% 3,0% 0,1% 0,0% 5,8% 0,6% 0,6% 12,8% 4,2% 5,8% 3,4% 0,4% -1,1% 4,0% -2,0% 0,1% 10,0% 0,3% 1,5% 17,4% 6,7% 4,4% -3,4% 3,9% 2,6% 2,0% 11,0% 1,6% 2,3% 0,0% 2,5% 3,7% -0,5% 0,9% 10,7% 1,8% 3,2% -4,2% 1,5% 0,9% 3,1%

0,7% 2,7% 6,1% 2,4% -1,0% 0,1% 1,6% 2,4% 4,3% 0,5% 2,8% 1,1% 0,6% 3,0% 0,4% 0,0% 0,3% 0,8% 0,9% 0,7% 0,0% -2,5% 0,0% 0,0% 0,0% 0,0% 3,5% 10,1% -0,2% 0,6% 0,3% 0,0% 1,4% 0,0% 0,0% 0,9% 0,0% -0,3% -1,1% -0,9% 11,5% 2,1% 3,3% 0,0% 1,1% 1,6% 0,0% 1,0% -0,4% 1,4% 0,5% 0,0% 6,9% 1,0% 3,8% -3,4% 0,3% 0,8% -0,3% 10,2% 1,1% 1,5% 5,6% 0,5% -1,1% -0,4% 0,2% 3,4% 0,8% 0,8% 1,1% -0,4% 0,8% -4,9%

• Présence dans l’indice 20 A.R.A

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L’avenir de la Chine

L’indice régional progresse de 1,8 % avec la hausse de la valeur Soïtec contribuant pour un point de pourcentage. L’indice CAC 40 a quant à lui enregistré une baisse de 1,24 % sur la même période

La croissance de l’économie chinoise s’est établie à 6,8 % au quatrième trimestre 2016, plus qu’initialement prévu. Sur l’ensemble de l’année, le produit intérieur brut (PIB) de la Chine a progressé de 6,7 %, l’objectif du gouvernement était compris entre 6,5 % et 7 %. Le taux de croissance obtenu en 2016 est faible au regard de ce que la Chine a connu par le passé car le pays fait face à de nombreux défis. Nous en analysons deux ici. Tout d’abord, le montant des dettes publiques et privées prend des proportions inquiétantes avec un ratio de dette sur PIB de 277 % en 2016 alors qu’il n’était « que » de 254 % en 2015. Un montant important de nouveaux crédits serait par ailleurs destiné à assurer le service de la dette. La hausse du dollar américain et un changement de politique monétaire et économique aux Etats-Unis avec la nouvelle administration devraient exercer des pressions baissières sur le renminbi et risque d’accentuer les flux de sorties de capitaux. Pour limiter cet effet et assurer la stabilité économique, la Banque populaire de Chine pourrait être contrainte de resserrer sa politique monétaire générant des tensions sur la stabilité du système financier chinois. Du côté de la démographie, la Chine va connaître dès 2020 un vieillissement brutal de sa population. Préoccupé par l’évolution de la pyramide des âges et les implications économiques, le gouvernement a mis fin à la politique de l’enfant unique. Le nombre croissant de naissances a ainsi permis à la Chine d’enregistrer près de 18 millions de naissances en 2016. Mais le coût de la vie progressant, les familles sont de moins en moins prêtes à augmenter la cellule familiale freinant ainsi les ambitions de Pékin en la matière. Mécaniquement, cette tendance de fond implique un taux de croissance plus modeste vers 4 % pour assurer le plein emploi et un besoin d’investissement hors construction plus faible que par le passé. L’économie de la Chine va donc être bien différente à horizon dix ans de ce que nous connaissons aujourd’hui. Patrick Perret, directeur exécutif de la Caisse d'Epargne Rhône Alpes

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Dossier

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L'innovation révolutionne les politiques publiques d’aménagement Réinventer l’intervention publique, rompre avec la défiance vis-à-vis des institutions, diminuer les dépenses publiques et répondre à des besoins sociaux grandissants… Face à ces enjeux, les collectivités territoriales et les acteurs institutionnels jouent l’atout innovation. Considérée comme un facteur clé de développement, cette innovation, protéiforme, parfois peu lisible, est pourtant bien intégrée aux mécanismes de cet écosystème territorial.  Dossier réalisé par Julien Thibert et Stéphanie Borg

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Dossier LA MÉTROPOLE INNOVANTE ET SOLIDAIRE

« Il est tout a fait possible de vivre dans un territoire attractif et inclusif » confiait récemment David Kimelfeld, vice-président en charge de l’économie à la Métropole de Lyon. Faisant référence à une politique d’attractivité fondée sur les smart grids, autrement dit, la ville intelligente, l’exécutif métropolitain poursuit une politique basée aussi sur les usages liées aux nouvelles technologies au service des habitants, en particuliers des plus démunis. Dans la perspective de la pose massive des nouveaux compteurs Linky, Enedis a mis en place, avec la métropole de Lyon et Pôle Emploi, un processus inédit de recrutement et de formation à ce nouveau métier de technicien d’intervention numérique, précisément à destination des allocataires du RSA. Par ailleurs, la métropole en partenariat avec Véolia teste, à travers le projet Hublot, une application permettant de détecter en temps réel une ou plusieurs fuites sur le réseau d’eau métropolitain. De quoi prévenir une surconsommation, et réduire potentiellement une facture gonflée. De bon augure pour les foyers, notamment les plus précaires. Au niveau des infrastructures, l’exécutif métropolitain expérimente un couloir de bus dynamique avec le Sytral, face aux enjeux de mobilité inhérents au déploiement des réseaux routiers des agglomérations européennes. Cette innovation consiste à passer d’un partage spatial à un partage temporel de la voierie concernée. Pour améliorer la performance du réseau de transport en commun de surface, le couloir de bus dit « dynamique » implique d’affecter, de manière temporaire, une voie de circulation générale aux bus. Cette affectation se fait par allumage de LEDs au sol et de panneaux de rabattement indiquant aux automobilistes l’attitude à adapter lorsqu’un bus est en approche. Ce test se déroule jusqu’en mars sur l’avenue Lacassagne (Lyon 3e).

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RÉGION : LA DIGITALE ATTITUDE Un vent nouveau souffle sur la Région, celui du numérique. L’arrivée de Juliette Jarry à la tête de cette délégation « 2.0 » propulse la collectivité comme chef de file du digital. De bon augure pour l’attractivité d’un territoire, deuxième puissance économique régionale de France. au sein des divers départements du numérique et des autres instances comme les syndicats d’électricité. Avec l’ambition de partager les bonnes pratiques et de former les membres aux nouveaux usages du numérique.

L’innovation comme trait d’union entre formation et emploi

En février prochain, Juliette Jarry présentera officiellement la feuille de route « numérique » de la Région Auvergne-Rhône-Alpes. Une date clé s’il en est pour l’exécutif dont l’ambition est d’intégrer l’innovation de manière transversale à chacune de ses compétences ; pour in fine, intensifier l’attractivité du territoire auralplin dans la nébuleuse du digitale. Placer l’innovation au cœur du fonctionnement et des prérogatives de la Région, voici la mission de Juliette Jarry, la très dynamique vice-présidente en charge du numérique à AuvergneRhône-Alpes. « Les leviers d’excellence sont nombreux et très transversaux lorsqu’on parle d’innovation. En cela le numérique dans son acception la plus large doit être appréhendé comme un outil en tant que tel. » La jeune entrepreneur, s’appuie sur Martial Saddier, Député-maire de Bonneville et vice-président en charge

de l’économie, pour insuffler de nouvelles pratiques dans l’approche stratégique en matière d’aménagement du territoire et de création d’emplois. « C’est bien ça la finalité : rendre attractif notre territoire, pour attirer les entreprises et créer de l’emploi » martelle-t-elle.

Le numérique pèse dans le budget régional Pour cela, la Région augmente l’enveloppe dédiée au numérique sur le volet infrastructures. Soit 56 M€ pour 2017 et 450 M€ sur la durée du mandat. « Nous allons par exemple accompagner le développement du haut débit sur l’ensemble du territoire régional d’ici 2020, afin de rompre l’isolement de certains territoires ruraux et optimiser l’attractivité du territoire ». En interne, Juliette Jarry a initié un club avec l’ensemble des vice-présidents en charge du numérique élus

Côté formation, l’une des compétences phares de la collectivité, la Région lancera en septembre prochain son campus du numérique, à Charbonnières-les-Bains (sur l’ancien site de la Région) qui rassemblera les divers acteurs de la formation : ENE, clusters, pôles de compétitivité, … « Le fil rouge de cette démarche de rapprochement est de reconnecter la formation aux besoins des secteurs d’activité. Une fois encore, la Région n’est pas créateur d’emplois mais à nous de créer les conditions pour les favoriser en identifiant ces métiers en tensions et en l’adaptant à la demande ». Une chose est sûre, Juliette Jarry prône le décloisonnement tant au niveau des acteurs économiques, des instances de formation que du contingent politique local. « Le numérique permet justement d’agir de manière transerversale, même entre les différentes compétences du Département et de la Métropole. Nous avons chacun notre expertise autant les mettre en commun pour le bien de tous ».

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LYON FACILITE LA VILLE Chaque année, la plateforme multicanale de Ville de Lyon, Lyon en direct, enregistre près de 250 000 sollicitations des Lyonnais diverses et variées. Une initiative destinée à faciliter la vie des usagers de la collectivité. Pour rassembler les remarques, les demandes de renseignements et d'interventions de ses administrés, la Ville de Lyon, propose, depuis près de six ans, une plateforme unique de contact, Lyon en direct. Au départ très axée sur les renseignements par téléphone, ce sont désormais les demandes par mail qui regroupent les 2/3 des 250 000 sollicitations annuelles recensées par la Ville de Lyon. « Les demandes touchent toute la vie des Lyonnais, des horaires d'ouverture d'un musée au signalement d'un encombrant en passant par des demandes d'accompagnement de constitution d'un dossier administratif. Il s'agit de rendre service et de faciliter la vie quotidienne des citoyens », explique Guy Corazzol, délégué à la relation et à la qualité de services aux usagers, aux mairies d'arrondissement et à l'administration générale de la Ville de Lyon.

Une réponse sous 48 heures L'ensemble des questions traitées par les 20 agents dédiés à ce service sont compilées, en temps réel, dans une base de données qui permet de suivre toutes les demandes. "Dès que l'on nous interroge, nous accusons réception de la demande. Dans 85 % des cas, nous répondons dans les 48 heures maximum. Le reste concerne des demandes plus complexes, qui nécessitent un peu plus de recherche de la part des services interpellés", poursuit l'élu. Les citoyens peuvent également interpeller la ville via un onglet dédié dans son application, en ajoutant une photo d'un incident.

L’INNOVATION AU CŒUR DE L’ARTISANAT

Guy Corazzol, délégué à la relation et à la qualité de services aux usagers

En septembre 2017, elle mettra en place un point d'accueil dans chaque mairie d'arrondissement qui s'appuiera sur le même niveau de qualité de réponses que Lyon en direct. Dans le même temps, toujours dans la même optique, elle lancera une série de services dématérialisés, comme l'inscription à la bibliothèque municipale, un service d'annulation des repas scolaires en cas d'absence de son enfant ou la facture unique famille (la totalité des actes à payer à la collectivité sur une seule facture avec le coût réel de la prestation), une première dans une collectivité locale française. renforcer l’image d’un artisanat technique, imaginatif et novateur, trop souvent prêtée aux seules entreprises industrielles. « Artinov a pour but de promouvoir l’innovation et le changement technique et/ou technologique dans les entreprises artisanales en récompensant les facultés d’adaptation et l’esprit novateur qui les caractérisent. Il permet de primer quatre entreprises artisanales pour leurs capacités d’innovation et de développement » précise Caroline Monnot.

UNE SENSIBILISATION PAR LES USAGES Pour l’édition 2016, la CMA du Rhône s’est associée à son homologue ligérienne et a présenté 12 projets d’entreprises artisanales du Rhône et de la Loire dans plusieurs catégories : produit, métier, procédé de production et technologie.

Même les petites entreprises ont le droit d’accéder aux outils de l’innovation. C’est de cette réflexion que la Chambre de Métiers à Lyon-Rhône a intégré l’innovation à l’ensemble de ses services. Un pôle idoine a même été créé au sein de la Chambre : « Il y avait une volonté de repositionner l’innovation au cœur de l’artisanat et des opérations comme Artinov portent notre démarche » explique Caroline Monnot du pôle innovation de la CMA lyonnaise. Artinov est un concours sur l’innovation artisanal dont l’objectif est de

L’innovation artisanale est protéiforme : crowdfunding, initiation au design ; créativité dans la texturation des surfaces, réalité virtuelle, intégration du design dans les opérations, … « Nous partons à la fois d’action de sensibilisation, d’accompagnement et de valorisation de l’innovation. C’est un travail de longue haleine de faire prendre conscience que même une petite structure artisanale peut utiliser ces nouveaux outils » poursuit C. Monnot. L’innovation est donc partout même en interne : la CMA Lyon Rhône est la première à lancer (depuis début janvier) un « pass CMA liberté » regroupant l’ensemble des services proposés aux artisans, lesquels peuvent y personnaliser leur bouquet d’offre de services.

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LECTIVITÉS

LA SERL EN PLEINE RÉFLEXION Du haut de ses soixante ans, la Société d’équipement et d’aménagement du Rhône et de Lyon (SERL) n’est plus à présenter. Pourtant cette entreprise publique locale cultive une discrétion retentissante qui la singularise. L’annonce, cette semaine, de son engagement dans une réflexion stratégique, n’a pas dérogé à cette règle… Tout en retenue.

RHÔNEXPRESS À LA HAUSSE La liaison ferroviaire reliant le centre de Lyon à l’aéroport de Lyon-SaintExupéry affiche une fréquentation en croissance pour l’année 2016, avec une hausse de 10,7 % du trafic cumulé. Au total, 1, 2 million de passagers ont emprunté cette liaison rapide. Pour le seul mois de décembre, 116 791 passagers ont circulé à bord du Rhônexpress, soit + 28,6 % sur le mois. Pour rappel, Rhônexpress c’est 139 courses par jour de 4h25 à minuit, un départ toutes les 15 minutes de 6h à 21h, une circulation 365 jours par an, 7 jours sur 7, un temps de trajet inférieur à 30 minutes.

Tout bon communiquant saura apprécier et détecter la pertinence du moins disant en matière de brand content. La SERL en est un exemple probant. Son expertise d’ensemblier urbain s’est progressivement développée depuis 1957, date de sa création, tandis que l’arrivée massive de population et l’expansion industrielle nécessitait alors une planification urbaine nouvelle. Mais que doit-on à la SERL exactement ? Trois fois rien : les ZUP de la Duchère ou des Minguettes, la création du quartier de Saint-Rambert, le Parc Technologique de Saint-Priest ou le Musée des Confluences… C’est aussi comme l’a précisé Jean-Luc da Passano, président du Groupe SERL, des opérations plus modestes mais tout aussi structurantes pour le territoire : le centre bourg de Saint-Laurent-de-Mure ou l’aménagement urbain du quartier Bottet-Verchères à Rillieux-la-Pape. La seule énumération de ces projets sortis de terre depuis 60 ans, suffit à appréhender la pertinence et l’utilité d’une telle structure (Il s’agit d’une société d’économie mixte, mêlant capitaux publics et privés) privilégiant l’intérêt public et les ressources locales. In fine, l’intérêt général.

L’intérêt général comme finalité Le nouveau directeur général de la SERL, Vincent Malfère, en poste depuis octobre dernier, va même plus loin dans cette philosophie en formulant des vœux « d’humanisme, de solidarité et de paix pour 2017 ». Et l’ex-directeur adjoint au Grand Port Maritime du Havre de poursuivre : « La stratégie d’organisation et de développement mise en œuvre depuis 2007 pourrait se résumer en quelques éléments financiers (NDLR : 10,3 M€ de CA pour un résultat net de 600 000 euros), mais ce serait infiniment réducteur tant ce sont des valeurs d’efficacité, de probité, de discrétion et d’intérêt général qui ont été au cœur de l’action ». Mais la SERL, la soixantaine dynamique assumée, ne compte s’arrêter en si bon chemin, puisque son conseil d’administration vient d’acter le lancement d’une réflexion stratégique dans un contexte de réforme territoriale et de problématiques de financement au sein des collectivités… Rendez-vous à l’automne pour la présentation de cette étude. Mais chut… Julien Thibert

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Actualités COL

LECTIVITÉS

MÉTROPOLE DE LYON : 209,7 M€ D'AUTOFINANCEMENT BRUT POUR 2017

© Eric Soudan

Le budget 2017 de la Métropole de Lyon sera soumis au vote lors du Conseil de la Métropole ce lundi 30 janvier. Pas de surprise sur ce budget qui affiche 2 322,4 M€ de dépenses de fonctionnement et 2 532,2 M€ de recettes de fonctionnement.

Richard Brumm, vice-président à la Métropole de Lyon chargé des finances

En hausse de 0,9 % par rapport à 2016, les recettes de fonctionnement proviennent de la fiscalité pour 1 796,1 M€, des dotations de l’Etat pour 474,3 M€ et d’autres recettes de gestion pour 261,8 M€. Côté fiscalité, les entreprises apportent 653,4 M€ et les ménages 404,4 M€, tandis que 738,4 M€ proviennent des droits de mutation à

titre onéreux, de la taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques et autres. Comme attendu, les dotations de l’Etat poursuivent leur baisse et passent de 522 M€ à 474,3 M€. Les dépenses de fonctionnement progressent de 0,4 % à 2 322,4 M€. Les dépenses sociales sont le poste le plus important à 727 M€ (+3,3 %) dont 292,3 M€ pour les fais

UN PLAN D’INVESTISSEMENT AMBITIEUX ET UNE DETTE MAÎTRISÉE La programmation pluriannuelle d’intervention 2015-2020 identifie 1 175 projets pour un montant de 3,5 Md€. A ce jour, 954 projets sont lancés dont 298 projets d’agglomération, 456 projets territorialisés et 200 opérations récurrentes des politiques publiques. Cette année, les autorisations de programmes se chiffrent à 580,7 M€, contre 502,5 M€ en 2016. « Dans un contexte économique encore difficile et malgré la baisse des dotations de l’Etat, nous maintenons un plan de mandat ambitieux en investissements et adoptons une rigueur budgétaire indispensable », affirme Richard Brumm. L’encours de la dette s’élève à 2,1 Md€ dont 55 % à taux fixe et 36 % à taux variable. « 100 % de l'encours est classé A1 et B1, souligne le vice-président chargé des finances. L'annuité 2017 des emprunts atteint 192,6 M€ avec 44,7 M€ de charges d'intérêt.

de séjours et d’hébergement (enfance, handicap, personnes âgées) et 238,2 M€ d’allocations RSA. Les subventions et participations s’élèvent à 423,2 M€ avec notamment 139,8 M€ pour le Sytral et 113,1 M€ pour le SDMIS (sapeur-pompiers). Les charges de personnel représentent 403,2 M€, soit une augmentation de 1,5 %. « Hors impact des mesures réglementaires nationales (point d’indice, cotisations...) et hors impact des besoins nouveaux, principalement la gestion des financements du Fonds Social Européen, l’évolution des dépenses de personnel est nulle », souligne Richard Brumm, vice-président de la Métropole chargé des finances. Les charges générales à 297,2 M€ concernent les grands marchés liés à la réalisation des politiques publiques : collecte des ordures, usine d’incinération, loyer du boulevard périphérique… Elles sont en recul de 0,8 %. Avec des recettes de fonctionnement en hausse de 0,9 % à 2 532,2 M€ et des dépenses de fonctionnement en hausse de 0,3 % à 2 322,4 M€, la Métropole de Lyon parvient donc à dégager 209,7 M€ d’autofinancement brut. « L’autofinancement brut progresse de 7,4 % », se félicite Richard Brumm qui voit là le signe d’une bonne gestion.

UN OUTIL OPÉRATIONNEL POUR LA GESTION DES DÉCHETS La Région a présenté le 23 janvier les grandes lignes de son futur Plan régional de prévention et de gestion des déchets. Dans le cadre de son élaboration, la collectivité sera particulièrement attentive à ce que celui-ci prévoit des installations adaptées aux spécificités des territoires et s’assurera d’en faire un levier pour favoriser un service de qualité aux usagers et créer de la richesse et de l’emploi local. Il s’agit également de bâtir un plan pragmatique, qui tienne compte de l’aspect économique de la gestion des déchets, tant en termes de coûts que de bénéfices attendus. Ce plan s’appuiera sur les atouts du territoire régional et le dynamisme de ses acteurs : intercommunalités, syndicats de collecte et de traitement mais aussi les acteurs économiques et les opérateurs de la gestion des déchets ont commencé à engager, à leur niveau, une transition vers un nouveau mode de gestion des déchets. En transformant une charge économique et environnementale en nouvelle ressource au profit des territoires (projets de méthanisation territoriale en cours de développement, développement de la commande publique responsable,...). La Région peut s’appuyer sur des outils existant comme l’observatoire régional des déchets auquel un grand nombre d’acteurs contribue activement.

Séverine Renard

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COL Actualités

LECTIVITÉS

LES MFR CULTIVENT LES TALENTS DES TERRITOIRES Depuis 80 ans, les maisons familiales rurales (MFR) de la région s'investissent dans la formation des jeunes. Historiquement orientées sur les métiers de l'agriculture, elles proposent désormais des parcours en lien étroit avec son territoire de référence. Tout en misant sur son modèle d'apprentissage spécifique.

a MFR de Charentay (Rhône) fait partie du réseau de L 72 MFR de la région Auvergne-Rhône-Alpes

Philippe Del Papa, actuellement en BTS Systèmes constructifs bois et habitat, a effectué l'ensemble de son parcours scolaire à la MFR de Cormaranche-en-Bugey (Ain). Situé à une trentaine de minutes de son domicile, le centre de formation, spécialisé autour des métiers du bois, lui permet de rentrer chez lui tous les soirs au lieu d'aller étudier à Annecy. Et de se rendre, en alternance, dans une PME locale d'une quarantaine de salariés, spécialisée dans la construction en bois. Comme lui, près de 17 400 apprenants en 2016 ont fait le choix d'une formation en apprentissage, technique et professionnelle, de la 4e au niveau ingénieur, dispensée par les 74 MFR des 12 départements de la région Auvergne Rhône-Alpes. Autonomes financièrement, dotées de leur propre conseil d'administration, ces structures à taille humaine

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de 20 salariés et de 150 à 200 apprenants en moyenne, dispensent des programmes de formation sur-mesure, directement en lien avec les besoins en compétences des entreprises environnantes. « Nous formons à des métiers qui répondent aux projets des jeunes en lien avec la demande du territoire, qui cherche à attirer et garder ses talents. L'agriculture ne représente plus que 20 % de nos formations, nous intervenons davantage dans les services à la personne, le bâtiment, la maçonnerie ou l'électricité. Si le programme d'une maison est déconnecté de la réalité, son conseil d'administration aura vite fait de la rappeler à l'ordre », souligne Simon Bikoi, directeur de la fédération régionale des MFR Auvergne RhôneAlpes. Indépendantes, mais pas seules, les MFR de la région s'inscrivent dans un réseau national, animé par la fédé-

ration régionale. « Notre rôle consiste à représenter nos maisons auprès des instances régionales et d'assurer la formation continue de tous nos intervenants », poursuit Simon Bikoi. Dépendant du ministère de l'Agriculture, sous contrat avec l'État ou la région, ces MFR (2 000 salariés sur la région) s'appuie sur la pédagogie intégrative qu'elle dispense à chaque formateur lors d'un cycle de 2 ans. « Nous leur enseignons la pédagogie spécifique de l'alternance, en reprenant concrètement, ce qu'ils apprennent en entreprise pour en faire une résonnance pédagogique. Cela ne s'improvise pas. Nous ne proposons par des

formations de second rang, mais bien l'excellence », estime le directeur. Un format pédagogique différent, « une façon d'apprendre aux élèves et un accompagnement très personnalisé, presque familial, avec une présence au quotidien auprès d'eux expliquent aussi nos bons résultats », renchérit Denis Sanctus, formateur à la MFR de Charentay (Beaujolais), spécialisée dans les services à la personne. Résultats : les MFR affichent un taux de réussite de 86 % aux examens (toutes filières confondues) et 70 % des jeunes sont en emplois à 7 mois de la sortie du diplôme. Stéphanie Borg

PROJET GRATTE-CIEL CENTRE VILLE : POUSSEZ LA PORTE Cette semaine était officiellement inaugurée la Maison du projet Gratte-Ciel centre ville installée cours Émile-Zola. Un lieu ouvert à tous pour découvrir en détails ce futur projet d'aménagement. Né de la volonté du maire Lazare Goujon au début des années 1930 et conçu par l’architecte Môrice Leroux, le centre-ville de Villeurbanne n'est aujourd'hui plus au

diapason de la deuxième ville métropolitaine. En prolongeant le quartier historique des GratteCiel, l’ambition du projet est de revisiter la vision avant-gardiste de l’époque. En répondant aux exigences d’aujourd’hui de durabilité, de mixité et de qualité de vie. Le projet qui se déploie sur 7 hectares a débuté en 2015 et se terminera à l’horizon 2027.

Perspective des gratte-ciel de Villeurbanne en 2027

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Transport

COL

LECTIVITÉS

L'AUTOPARTAGE, UNE SOLUTION DE MOBILITÉ POUR LES ACCROS À LA LIBERTÉ Service d'autopartage en Métropole de Lyon et à Villefranche-sur-Saône, Citiz LPA renforce son offre avec l'ouverture d'une station, cinq nouveaux véhicules et trois formules d'utilisation.

Maillon fort de la politique de mobilité urbaine durable, l’autopartage permet de réduire le nombre de voitures en ville et de lutter efficacement contre la pollution, sujet au cœur de l’actualité à Lyon. Son accès en libre-service 24 h/24, pour une heure ou plusieurs jours, est également une alternative pratique et économique aux déplacements personnels ou professionnels. « Une voiture partagée Citiz remplace neuf voitures individuelles et aide ainsi à la démotorisation des ménages. Le service permet de réaliser des économies importantes et de répondre à des évolutions de comportement », explique Louis Pelaez, Président de Lyon Parc Auto, la société d’économie mixte qui a repris en 2008 le système d’autopartage à Lyon. Citiz LPA, qui affiche un chiffre d’affaires de 1,35 M €, en hausse de 6 %, avec 21 700 locations en 2016 et 1 700 utilisateurs, accélère ainsi son développement et mettra prochainement en service cinq nouveaux véhicules.

29 gares desservies en région Au total, 107 voitures dont 12 hybrides, deux véhicules de neuf places et un autre adapté aux personnes à mobilité réduite, seront réparties dans les 41 stations, bientôt 42 avec une prochaine ouverture à Oullins. Accessible dans plus de 80 villes de France avec un parc de 1 000 voitures, le système d’autopartage Citiz dessert 29 gares de la région Auvergne-Rhône-Alpes. « En mars, une opération entre la Région et les TER devrait permettre de promouvoir cette offre », précise Louis Pelaez. Citadine, familiale ou polyvalente, la voiture se loue selon plusieurs formules avec ou sans abonnement qui varient en fonction d’un tarif horaire et d’un prix au kilomètre fixé à 0,35 €. Une grille tarifaire nationale sera mise en place, pour simplifier la vie des clients qui utilisent le service dans des villes différentes. L’application Citiz, créée en 2016, offre de nombreux atouts, notamment la géolocalisation des voitures et stations, la réservation et l’état des lieux des véhicules ou leur suivi de consommation. Et pour avancer encore plus vite que le monde urbain dans lequel l’autopartage évolue, LPA étudie la mise en place d’un dispositif permettant de laisser la voiture loin de sa station de départ. Un nouveau défi pour répondre à des besoins d’écomobilité. Agnès Giraud-Passot collectivités samedi 28 janvier 2017 | vendredi 3 février 2017

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CULT

URE

CÉSAIRE EN MAJESTÉ AU TNP Après Une saison au Congo, Christian Schiaretti poursuit sa plongée dans l'oeuvre d'Aimé Césaire, poète magnifique de la langue française et fondateur du concept de « négritude », avec la création de La tragédie du roi Christophe.

IRINA BROOK AUX CÉLESTINS Créée la saison dernière dans le cadre du festival Réveillons-nous !, par la directrice du théâtre national de Nice, Irina Brook, Terre noire est une pièce écrite par l'auteur qui ranime la verve théâtrale italienne, Stefano Massini. Au moins aussi ancrée dans l'actualité que Chapitres de la chute, saga des Lehman brothers, Terre noire raconte l'histoire vraie d'un agriculteur acculé par les dettes qui décide de faire appel à une jeune avocate (Romane Bohringer) pour recouvrer ses biens et sa dignité. Composée comme un puzzle en 31 saynètes interchangeables, cette pièce permet toutes les audaces qu'un metteur en scène peut imaginer, notamment la fin, et donne à voir un sacré duel d'avocats mais aussi d'acteurs. Célestins, du 31 janvier au 4 février, www.celestinslyon.org

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La Tragédie du roi Christophe Pièce écrite trois ans avant Une saison au Congo, en 1963, La Tragédie du roi Christophe est une fable politique, une fresque historique, un poème épique qui délivre une parole à la fois engagée et poétique, intrigante et sophistiquée, crue et imagée. Une langue dont s'emparent brillamment les comédiens de la troupe réunie par le directeur du TNP et constituée, entre autres, de membres du collectif Béneeré. Sur un plateau presque nu, seulement recouvert d'un tissu moiré et bordé en fond de scène d'une boîte dans laquelle ont pris place quatre musicien - une violoncelliste, un pianiste, un percussionniste et un bassiste -, les interprètes font masse, foule compacte des habitants d'Haïti (à l'époque Saint-Domingue) qui se réunissent autour d'un combat de coqs aux noms de présidents ou de rois, au début de la pièce, et vocifèrent. Ou plus tard, quand la tragédie est consommée et qu'il faut enterrer le roi Christophe, figure charismatique et visionnaire portée pendant 3 heures par Marc Zinga, toujours le collectif est là, qui s'élève pour rendre hommage au roi Christophe et au dieu qu'il incarne, Shango, « violent, brutal tyrannique, mais aussi bienfaisant ; le dieu du tonnerre destructeur et en même temps de la pluie fe?condante », selon les mots de Césaire. Le parti pris de Schiaretti d'inclure des didascalies dans le texte permet d'activer l'imagination du spectateur sans s'encombrer de décors, comme quelques accessoires suffisent à évoquer les problématiques d'aujourd'hui. Si le spectacle souffre de quelques longueurs, le souffle du texte d'Aimé Césaire tout comme l'ensemble de la troupe de 32 personnes (dont 14 figurants) emporte le spectateur, à la découverte d'un des plus grands poètes français du XXe siècle. Gallia Valette-Pilenko

TNP, jusqu'au 12 février, www.tnp-villeurbanne.com

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CULT

Spectacle vivant URE

La Fondation philarmonique a été portée sur les fonts baptismaux mercredi dernier 25 janvier, lors d’une soirée inaugurale et musicale parrainée le pianiste lyonnais Roger Muraro. En ouverture à cette soirée, Roger Muraro a interprété Le Concerto pour la main gauche de Ravel, avec l’orchestre national de Lyon placé sous la direction d’Antoine Glattard, lequel enchaîna avec la Septième symphonie de Beethoven. Outre ces instants musicaux dans une salle comblée de bonheur, la soirée avait un but financier. La fondation Bullukian, du nom de l’homme d’affaires lyonnais décédé en 1984, va héberger la Fondation philarmonique, aussi appelée Cercle des mécènes de l’Auditorium-Orchestre national de Lyon. Créé sur l’initiative de l’ancien directeur général Jean-Marc Bador, vite suivi dans cette démarche par la société philarmonique de Lyon, la fondation a pour but de récolter des fonds auprès des entreprises comme des particuliers (régime fiscal très attractif à la clé). La toute nouvelle directrice générale de l’ONL-Auditorium, Aline

Sam-Giao s’est dite ravie de trouver cet outil lors de son arrivée à Lyon il y a moins d’un mois : « Si cela n’avait pas existé, il aurait fallu l’inventer, affirmait elle, avec ce mécénat nous allons inventer dans les mois et les années qui viennent un fonctionnement propre à l’auditorium et à Lyon, qui sera un supplément à l’engagement fondamental et fidèle de la Ville et de l’Etat… » . Le rôle de la fondation est de soutenir et d’encourager les activités de l’auditorium et de l’orchestre sur quatre plans : artistique (commandes à des compositeurs, soutien à des interprètes, accueil de grands orchestres étrangers) ; pédagogique (soutien à des projets en direction des plus jeunes) ; patrimonial (achat d’instruments, publications, enregistrements) ; rayonnement et notoriété (tournées internationales, présence en régions). Eric Séveyrat

Roger Muraro, pendant Le Concerto pour la main gauche de Ravel

UN MERLIN FOU, FOU, FOU Décidément, c'est la saison des créations des jeunes compagnies lyonnaises qui font parler d'elles. Après la Meute et son adaptation diablement réussie du roman fleuve de William Volmann au Célestins début janvier, voici la compagnie Groupe Fantomas qui livre le dernier épisode de son Merlin de Tankred Dorst au TNG.

© Mlle Dou

La fondation Bullukian donne le la du mécénat

Merlin, partie 2

Soit Les aventures des Chevaliers de la Table ronde passés à la moulinette d'un auteur contemporain et d'une compagnie actuelle. Groupe Fantomas, emmené par le comédien Guillaume Bailliart, avait créé les deux premiers épisodes (2 h 45 tout de même) au printemps dernier à Villefranche-surSaône ; le troisième, tout frais, est créé en janvier, toujours à Villefranche tandis que le dernier se crée au TNG - il est d'ailleurs possible de voir l'intégrale dimanche, avec en prime un « banquet médiéval ». Comme l'explique le metteur en scène et comédien Guillaume Bailliart dans sa note d'intention, « ce n'est donc pas un groupe de 12 qui avance au rythme d'une seule personne (le metteur en scène), mais une micro-société qui s'organise et s'articule autour d'un objectif commun, avec des places, des rôles et des « pouvoirs » définis. Nous tentons ainsi d'inventer une économie, et ce projet, avec ces processus de travail particuliers, qui peut sembler massif, divise le temps de travail par rapport à une configuration plus classique. » À partir de peu de choses, l'essentiel des costumes se résume à des accessoires, les décors sont faits de bric et de broc, un peu à la manière Gwénaël Morin avec lequel Bailliart a travaillé, la compagnie fait vivre la galerie de personnages que tous connaissent, Arthur, Lancelot, Guenièvre, Gauvain, Mordred, Vivianne et Merlin bien sûr, dans la langue acérée et drôle du dramaturge allemand. Avec comme ambition « une théâtralité amorale, sans message, populaire et expérimentale » qui nous emporte dans une chanson de geste moderne où les mythes d'hier deviennent les figures tutélaires d'aujourd'hui. À découvrir ! Gallia Valette-Pilenko

TNG, du 1er au 5 février, www.tng-lyon.fr culture samedi 28 janvier 2017 | vendredi 3 février 2017

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CULT

URE Écouter, voir Cirque Boutelis par la Cie Lapsus Dans une esthétique léchée et intrigante, la Cie Lapsus présente sa nouvelle création teintée d'un onirisme captivant. Les sept circassiens investissent un espace intemporel, où le vol léger d'un cerf-volant peut être interrompu par le combat de trois titans ou l'apparition d'un homme animal : un univers dominé par l'étrangeté qui donne à voir un réel distordu et fragile. Comme eux. Boutelis - création novembre 2016. Mise en scène : Johan Lescop. Vendredi 3 février 201 à 20h30 tout public à partir de 10 ans. Le + : bord plateau à l’issue de la représentation. Le Sémaphore – théâtre d’Irigny-www.cielapsus. com - www.irigny.fr

Opéra : l'Arlésienne en poche

La célèbre musique de Georges Bizet pour éclairer la tragédie amoureuse du jeune homme éperdu de cette Arlésienne promise à un autre. Un conte musical d'après la nouvelle d’Alphonse Daudet. Les « spectacles de poche », des programmations particulièrement adaptées aux sorties en famille : une heure pour se laisser conter une grande histoire en musique ou découvrir son premier opéra. Distribution : L'Ensemble Agora ; mise en espace Sébastien Davis ; récitante Anne Girouard. Les 6 et 7 février. A partir de 9 ans, dans la grande salle de l’Opéra. Rappel : Jeanne au bûcher jusqu’au 3 février (www.operalyon.com)

Expo les lavis de Chen Duxi

David Zinman

MALHER À L’AUDITORIUM La Troisième de Mahler est un envoûtant récit de la création, évoquant l’éveil des forces telluriques, la naissance des plantes, des animaux et de l’homme, avant de chanter les anges et l’amour. Mahler a choisi des textes précis : ici un extrait d’Ainsi parlait Zarathoustra de Nietzsche, là un poème populaire du Cor merveilleux de l’enfant. Pour les mettre en musique, il a enrichi son effectif d’une voix soliste de contralto et d’un choeur d’enfants. L’orchestre accueille à sa tête le chef new-yorkais David Zinman, auteur avec le Tonhalle- Orchester de Zurich de l’une des plus belles intégrales des symphonies de Mahler. Interprètes : Orchestre national de Lyon ; Spirito, Chœur Britten ; Jeune Chœur symphonique : Nicole Corti chef de chœur ; Maîtrise de l'Opéra de Lyon, Karine Locatelli chef de chœur ; Jennifer Johnston, mezzo-soprano…

A travers le procédé du lavis, technique ancestrale chinoise consistant à délayer l’encre de Chine dans l’eau pour créer plusieurs niveaux de transparence, Chen Duxi explore la place de l’art traditionnel dans la société chinoise moderne et mondialisée. Dans son processus de création, il réinterprète la culture chinoise de façon personnelle et contemporaine, et instaure un dialogue entre le passé et le présent, le traditionnel et la modernité. Chen Duxi expose 10 grandes oeuvres au Nouvel Institut Franco-Chinois jusqu’au 29 avril prochain.

Nouvel Institut Franco-Chinois, 2 rue Sœur-Bouvier, Lyon 5e, exposition ouverte au public de 10 h à 18 h du lundi au vendredi. www.ifc-lyon.com

Propos d'avant concert : le jeudi à 19h, le samedi à 17h (durée : 30 minutes). Bas-Atrium, entrée libre. www.auditorium-lyon.com

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CULT

Enchères URE Dentelles et costumes au Nouvel hôtel des ventes

PEINTURES À LA FONDATION RENAUD

Pour sa cinquième vente consacrée aux étoffes et costumes anciens, Maître de Baecque & Associés ouvre les armoires et malles du grenier d'un château des environs de Lyon. Soieries d'ameublement, dentelles et autres robes de bal sont au catalogue de cette vente prestigieuse.

Robe du soir à la mode orientale, vers 1925, estimée 500/ 800 €

« A Lyon, l'étoffe et la qualité des broderies d'une robe du soir portée au bal par une jeune femme en âge de se marier seront plus regardées qu'ailleurs, peut-être même plus que la jeune femme elle même.... », aime à souligner Raphaël MaravalHutin, expert lors de cette vente. Et des robes de bal somptueuses, le catalogue en recèle quelques beaux exemplaires depuis ces modèles datant du Second Empire aux conceptions les plus osées des années folles. Compter de 100 à 800 € en prix de départ pour les créations les plus rares. Au chapitre des grandes maisons de soieries, on retient quelques belles signatures comme celle de la maison Staron créée en 1867 et dirigée par la même famille à Saint-Etienne pendant plus d'un siècle. Rubans, mousselines et crêpes imprimés de

cette illustre fabrique seront proposés lors de cette vente sous forme de liasses de grands échantillons estimées entre 400 et 600 € pièce. Plus anecdotiques, on note un couvre-lit vers 1820 sur le thème de « La Chasse au marais » présentant un décor très réaliste pour une estimation annoncée entre 300 et 400 €, mais également un bel ensemble exotique de châles cachemire des Indes, cadeau incontournable de la corbeille de mariée sous le Second Empire, pour lesquels les estimations s'échelonnent de 800 à 1 300 € selon les modèles. De plus en plus recherchés par les collectionneurs du monde entier, les ornements liturgiques devraient facilement atteindre leur estimation établie entre 500 et 800 € en moyenne, tandis qu'une exceptionnelle suite de quatre tentures brodées sur le thème des heures du jour et des saisons, œuvre à l'aiguille de Madame J. Vicart Mayonnade estimée autour de 4 000 €, devrait aiguiser la convoitise des musées mais surtout, on peut l'espérer, d'un musée lyonnais. Philippe Jayet

De Baecque & Associés, Nouvel Hôtel des ventes, mercredi 1er février à 14 h 30, catalogue complet et horaires d'expositions sur www.debaecque.fr

u accoudé N par Thérèse Contestin

Cent-vingt peintures et dessins provenant de trois fonds sont au catalogue d'une belle vente proposée le jeudi 2 février par la Fondation Renaud, dans le cadre de ses locaux du Fort de Vaise. Fondation à but culturel créée en 1995 par Serge et Jean-Jacques Renaud, la Fondation du même nom a pour but de sauvegarder le patrimoine immobilier et mobilier sous toutes ses formes aussi bien historique qu'artistique. Forte d'une belle collection d'œuvres d'art relative en grande partie à la peinture lyonnaise de 1880 à 1960 mais aussi à un fond important de dessins de Tony Garnier, la Fondation Renaud a reçu ces dernières années en legs trois fonds d'atelier de trois artistes femmes. Dans l'idée de faire connaître ces trois artistes : Simone Gambus, Thérèse Contestin et Luc Maize, la Fondation a décidé de mettre en vente le 2 février, 120 lots en provenance de ces trois fonds. La vente aura lieu sous forme

d'enchères sous le marteau, pour l'occasion, de Maître Jean-Baptiste Renart. Dessins et huiles de ces artistes n'ont pas pour le moment de cote à proprement parler, d'où des estimations assez basses autorisant tous les amateurs à une acquisition dans les meilleures conditions. A noter que l'objectif de la vente est d'abord de faire connaître ces trois artistes mais aussi de réinvestir le produit de la vente dans l'acquisition de nouveaux tableaux et/ou dans la restauration de certaines de ces œuvres d'art, précise Sabine Francou, responsable collections et activités culturelles de la Fondation Renaud. P. J.

Fondation Renaud, Fort de Vaise, jeudi 2 février à 18 h ; expositions publiques le 31 janvier de 18 h à 20 h et le 1er février de 10h à 18h ; possibilité d'ordre d'achat et de vente par téléphone ; liste des lots sur demande à sabine.francou@fondationrenaud.com

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Style

ART

TOUT SCHUSS !

DE VIVRE

Ça y est, la neige s’est enfin décidée à tomber. Il est temps de passer son dressing en revue et… Misère : le blouson est tout rapiécé, le pantalon est kaput, le gros pull a plusieurs accrocs… OK pour dévaler les pistes, mais avec style. Heureusement, quand on a la région Auvergne-Rhône-Alpes pour terrain de jeu, il y a de quoi se faire plaisir. Charlotte Robert

© ROSSIGNOL

FLOCON Réputé pour ses soins solaires aux actifs de la montagne, Annecy Cosmetics imagine un stick nouvelle génération en 50+ très pratique à appliquer. Conseillé pour les peaux claires comme pour les autres : on n’est jamais trop prudent.

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ROSSIGNOL S'EXPORTE EN CENTRE-VILLE

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CHAMOIS Freeriders assoiffés de poudreuse ? On ne saurait trop vous recommander d’aller faire un tour du côté de La Fabrique du ski, qui conçoit, développe et manufacture ses skis dans sa propre usine à Saint-Pierre-de-Chartreuse. Et pour les plus patients, le sur-mesure est possible. La Fabrique du ski, 700 €

FLECHETTE La glisse, c’est chic. La preuve avec Skidress qui, sous l’impulsion de l’entrepreneur lyonnais Bruno Martinier, a pris un nouveau départ en 2013 après 30 ans de disette. Esprit vintage garanti avec ce joli pull à col fourrure aussi cocoon que robuste.

Enfin une boutique Rossignol en plein centre ! Pour la première fois en France, la marque grenobloise fait des infidélités aux stations pour se nicher place des Jacobins et proposer ses merveilles hivernales aux Lyonnais sur plus de 120 m2 dédiés. Comment ne pas craquer ?

85 rue du Président Edouard Herriot – 69002 Lyon

8 rue Gasparin – 69002 Lyon

FUSALP

Dès sa création en 1952, Fusalp a révolutionné le vêtement de ski en dessinant le premier fuseau technique porté par l’équipe de France… Aujourd’hui bien ancrée dans son époque, la marque vient d’ouvrir une boutique de 70 m2 en presqu’île, mêlant harmonieusement les univers alpin et citadin.

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FUSALP DÉBARQUE À LYON

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Skidress, 129 €

3 ÉTOILES Au ski, il y a les pistes… et le reste. Pour avoir la classe en terrasse, on opte pour cette veste en nylon dotée d’un rembourrage en thermo-fibre, aussi confortable que le duvet mais plus respectueux de l'environnement. Napapijri, 280 €

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Bien-être SANTÉ

ALIMENTATION

MAL DE DOS : LE YOGA, OUI MAIS…

LES CHOUX, LÉGERS ET GOURMETS !

© Phovoir

Du yoga contre le mal de dos ? Des médecins américains appellent à la prudence : cette approche soulagerait bien à court terme les patients souffrant de lombalgies chroniques. A condition toutefois que les séances soient dirigées par un(e) professeur(e) qualifié(e).

Le Dr Susan Wieland et son équipe de la University of Maryland School of Medicine (Baltimore - Etats-Unis) ont compilé douze études réalisées sur l’intérêt du yoga pour soulager les maux de dos. Soit un total de 1 080 hommes et femmes âgées de 34 à 48 ans, vivant aux Etats-Unis, en Inde ou au Royaume-Uni. Les participants souffraient tous de lombalgies chroniques, sans causes identifiées. D’une manière générale, les résultats font effectivement état d’une légère amélioration de leur condition, en tout cas par rapport à celles et ceux qui ne font pas d’exercices. Ce bénéfice s’étalerait entre 6 et 12 mois. C’est pourquoi les auteurs restent

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réservés et demandent la réalisation d’études sur de plus larges cohortes et sur une durée plus importante. Une réserve d’autant plus compréhensible que 5 % des patients en question ont enregistré une dégradation de leur état, caractérisé par des douleurs plus intenses… « Oui, des exercices de yoga peuvent légèrement améliorer les symptômes de certaines lombalgies chroniques », conclut Susan Wieland. « Mais il faut voir à long terme. Sans compter que les séances doivent être réalisées par des professeurs qualifiés et expérimentés. » A la moindre question, interrogez également votre médecin traitant ou un rhumatologue.

La famille des choux est composée de nombreux frères et cousins : le chou vert, blanc, rouge, le chou de Bruxelles ou encore le chou pommé, le chou Kalé puis le chou frisé... Très faibles en charge calorique (entre 25 kcal et 30 kcal pour 100 g), tous ces crucifères sont de précieux alliés dans le cadre de régimes minceurs. Grâce à leurs propriétés antioxydantes, les choux entrent dans la classe des aliments anti-cancéreux. Ils participent à la prévention des tumeurs pulmonaires et digestives. Autre atout, les choux s’avèrent particulièrement riches en vitamine C, indispensable au maintien du fonctionnement du système immunitaire. Mais aussi en acide folique, efficace pour limiter à la fois l’hypertension artérielle et les risques cardiovasculaires et ralentir le déclin cognitif. Ils sont également bien pourvus en souffre, ce qui leur confère leur goût si spécifique. Simplement braisés, cuits à la vapeur ou hachés, les choux se cuisinent simplement au quotidien, accompagnés d’une noisette de beurre ou d’un peu de crème liquide légère, de sel, de poivre et de muscade. Les gratins de choux fleurs à la béchamel, les purées et soupes de brocolis ou encore les feuilles de choux farcies à la viande sont aussi de la partie. La potée aux choux constitue une recette efficace pour passer l’hiver : des feuilles de choux verts revenues à la poêle, accompagnées de saucisse ou de saumon fumé (selon votre préférence pour la version terre ou mer), et de pommes de terre. Glacées en accompagnement de noix de Saint-Jacques, les feuilles de choux font la joie des assiettes raffinées. Enfin, les brocolis accompagnent parfaitement la cuisine japonaise, notamment s’ils sont associés à du bœuf, de la sauce soja et à du vermicelle dans un wok !

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Automobile

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BENTLEY BENTAYGA : RIEN AU-DESSUS Choisir le coloris de sa Bentley en l’assortissant judicieusement à la décoration intérieure n’a rien d’une sinécure. La décision demande en effet une intense réflexion, l’acheteur potentiel pouvant marier 120 teintes extérieures à 25 nuances de cuir, et encore ne s’agit-il que des propositions de base puisque les combinaisons sont absolument illimitées. Créée en 1919, associée à Rolls-Royce dix ans plus tard puis séparée en 1998 en rejoignant l’univers Audi-VW alors que BMW s’emparait de Rolls, la marque britannique issue de l’aéronautique a lancé avant sa petite sœur le premier SUV de haut luxe. Ce Bentayga ne fait que surfer sur la vague générale favorable à ce genre de véhicule mais n’abandonne rien de ce qui a fait de Bentley l’une des plus somptueuses marques automobiles. Proposer 608 chevaux pour aller crapahuter en tout terrain, avaler un raidillon ou s’extirper d’un bourbier dépasse un peu l’idée qu’on se fait de l’usage d’un 4 x 4 ordinaire. Qui peut le plus peut naturellement le moins, même si le propriétaire d’un tel véhicule préférera généralement engager ses roues de 22 sur le bitume d’une nationale. Mais le Bentayga sait tout faire. Et mieux que bien. Le chuchotement discret de son 12 cylindres change à peine de ton lorsque le pied droit écrase l’accélérateur en libérant la horde de sa cavalerie. Mais la majesté de ce 4x4 de luxe, britannique de surcroit, réprouve toute brutalité inutile. Le couple de 900 Nm disponible à 1 350 t/m, juste après le ralenti, répond en souplesse et en douceur à toute sollicitation, accélé- la marque n’a pas jeté aux oubliettes le savoir-faire de ses rant de 0 à 100 en 4’’1…jusqu’à 301 km/h ! Dans la circulation artisans composant à la main les éléments de sa décoration courante, ce moteur d’origine Audi sait aussi désacoupler six et de son confort. Ajustables en tous sens, les sièges avant de ses 12 cylindres afin de diminuer la consommation (13,1 chauffants et massants, capitonnés en losange ou à coutures litres de super selon les normes) sans que le conducteur ne doubles, proposent 22 réglages. Les plus ardents défenseurs ressente vraiment de complexe. de l’écologie ne pourront protester contre l’emploi de bois Conforme à sa réputation en surfant sur la route comme dans d’essences rares pour le placage du tableau de bord : pour un un nuage, cette Bentley sait aussi se souvenir de son passé arbre abattu, Bentley en fait replanter sept. sportif en maîtrisant parfaitement le roulis de ses 2,5 tonnes Proposé à la base à partir de 217 300 euros, le Bentlayga peut quand les virages s’enchaînent. Elle dispose en effet d’un sys- approcher le million pour certains modèles partant pour les tème de contrôle actif qui rassure bien vite le conducteur Emirats du Golfe. Rien que le choix d’une Breitling centrale de ce luxueux vaisseau en gardant scrupuleusement son à tourbillon augmente déjà la note de l’équivalent d’une diéquilibre sans enchaîner de balancements. Cet équipement zaine de Clio. Le choix des options n’a effectivement pas de s’ajoute naturellement à une multitude d’autres : hauteur de limite, allant de la caisse à chien au coffret de pique-nique caisse variable, dix réglages de transmission moteur, sélec- Mulliner avec flûte à champagne en cristal et couverture en tion du terrain par une simple molette (boue, neige, gravier cachemire, ou même à un assortiment de mouches soigneuou sable) contrôle des angles morts par caméra 360°, détecsement rangées dans un tion des piétons, affichage tiroir adéquat pour un amatête haute, régulateur de UNE GAMME RAFFINÉE teur de pêche sportive. vitesse adaptatif, etc…sans Bentley a écoulé l’an passé 13 000 véhicules aux quatre coins du « Rien au-dessus » pourrait compter naturellement un monde mais tous fabriqués à Crewe, le berceau de la marque en être la devise de ce 4x4 exGrande-Bretagne. La France se contente d’une cinquantaine de ces système audio sophistiqué ceptionnel qui mérite tous véhicules diffusés seulement dans trois concessions : Paris, CannesNaim à 18 HP ainsi qu’une Monaco et Lyon. A côté de ce nouveau Bentayga, la gamme propose les superlatifs et va pourconnexion à tous les réseaux. trois autres modèles disposant tous de multiples variantes : Mulsanne tant bientôt s’offrir aussi le Mais son écran n’égale pas la Speed ou Extended avec le V8 bi turbo historique de 537 ch, Contichoix d’un V8 diesel de 435 taille de celui d’une Tesla. nental berline ou cabriolet V8 ou W12 de 507 à 642 ch et Flying Spur chevaux. Le premier de la offrant également 4 niveaux de puissance. Gonflée à 710 chevaux, Si Bentley survole avec ce une Continental Super Sport sera aussi assemblée cette année à seumarque. mastodonte de 5,14 m la lement 710 exemplaires numérotés. Michel Molame catégorie des SUV de luxe, art de vivre samedi 28 janvier 2017 | vendredi 3 février 2017

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Gastronomie

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SIRHA : MORCEAUX CHOISIS

ette année, la France ne monte pas sur le podium du C Bocuse d’Or, le Graal de la gastronomie mondiale. Les Etats-Unis remportent le titre pour la première fois, devant deux pays nordiques : la Norvège et l’Islande

réée par Gabriel Paillasson (MOF), la Coupe du C monde de la pâtisserie a vu, pour la 8e fois, la France remporter le titre mondial, grâce au candidat « sucre » Etienne Leroy, au candidat « chocolat » Bastien Girard et au candidat « glace » Jean-Thomas Schneider

our la première édition P du Trophée des maîtres d’hôtel, c’est Elsa Jeanvoine (Auberge de la Poutre l’été et restaurant Azimut à Courchevel l’hiver), originaire du Jura, qui décroche le titre devant cinq garçons. Le travail de salle enfin reconnu ! BIG ou bide ? A l’issue de la 2e édition de la Biennale internationale du goût, nombreux étaient les commerçants participant au « Tunnel du Goût » qui faisaient la grimace, tant les affaires ont été mauvaises... Six « box » vendues sur 240 proposées, 10 % de l’investissement réalisé en CA pour les rois de la viande ou encore des kilos de fruits et légumes sur le carreau !

léthore de chefs ! Le P Sirah, c’est aussi le rendezvous mondial des chefs (à gauche, Marc Veyrat ; à droite, Georges Blanc avec Françoise Bernachon) qui ont, cette année encore, honoré Paul Bocuse

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Gastronomie AU PETIT BOUCHON « CHEZ GEORGES » 8, RUE DU GARET LYON 1ER TÉL. 04 78 28 30 46 Fermé samedi et dimanche A midi : menus du jour à 17 et 19 € (2 ou 3 plats), menus lyonnais à 20, 25 et 28 € (2, 3 et 4 plats). A midi et le soir : carte

GEORGETTE PREND SOIN DE « GEORGES »

ému : le rognon de veau à la moutarde cuit entier et accompagné, comme il se doit, d’un gratin à la dauphinoise. A la demande de ses clients, mais aussi selon les arrivages, vous pourrez trouver quelques plats non lyonnais, pour ne citer que la pochouse du bouchon. Fromages et desserts complétant ces agapes, autour, pour l’essentiel, de vins du Beaujolais et des Côtes-du-Rhône, toujours sous le signe d’une gourmandise simple et de bon aloi. A savoir tarte à la praline ou au chocolat, pommes au four, crème caramel, pruneaux au vin ou, en saison, le joli gratin de clémentines, sans oublier le baba au rhum maison, joliment imprégné ! Pour les amateurs, mâchon tous les matins avant 11 h (prudent de réserver). Pour nous, ce Petit Bouchon est un véritable bouchon ! Michel Godet

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Le Petit Bouchon, alias Chez Georges, tient sa place depuis 1960 en chantre de la véritable cuisine lyonnaise. Créé par Georges Drebet, les lieux sont tenus par Marc Georgette qui, depuis 2007, préside à sa destinée gourmande.

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Marc Georgette dans son antre

Un rêve d’enfant pour ce grand gaillard lyonnais pur souche qui, déjà tout petit, dessinait la façade de son restaurant rêvé. Avec ses 30 couverts, sa décoration typée bouchon, sa cuisine qui empiète presque dans la toute petite salle, le ton est donné dès l’entrée. Celui d’une convivialité gourmande qui se joue au coude à coude. Pour Marc, membre des Authentiques Bouchons lyonnais en son temps et désormais non inféodé, accueillir ses clients, c’est avant tout de les servir comme des amis que l’on reçoit à la maison, avec quelques classiques à « s’en faire péter la sous-ventrière » (l’expression d’un Québécois en déplacement lors du Sirha). Serviette autour du cou, il est temps de passer aux choses sérieuses. Bien sûr les charcuteries lyonnaises et autres gratons sont de mise, mais comment passer à côté de l’œuf cocotte au Saint-Marcellin ou du gâteau de foies de volailles ? Les constantes de cette maison étant la générosité, la gourmandise et la simplicité familiale. Point de chichi, mais du bon et du vrai. Marc y veille ! Le défilé des lyonnaiseries militante se poursuit avec le fameux gratin d’andouillette, à nul autre pareil, les quenelles Saint-Jean de brochet aux écrevisses, l’andouillette à la fraise de veau de chez Bobosse, ainsi que le tablier de sapeur - et sans reproche -, sans oublier ce qui nous a véritablement art de vivre samedi 28 janvier 2017 | vendredi 3 février 2017

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VIE JURIDIQUE

L’audience solennelle de rentrée de la cour d’appel de Lyon était cette année empreinte d’une émotion toute particulière, avec le dernier acte juridictionnel lyonnais de son Premier président Bruno Pireyre. Ce dernier étant promu dès le lendemain matin, président de chambre à la Cour de cassation à Paris.

© Michel Godet

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Nombreux étaient les magistrats et collaborateurs de la cour d’appel pour entourer le Premier président Bruno Pireyre, à l’occasion de son départ pour la Cour de cassation à Paris. Arrivé à Lyon en septembre 2014, son passage aux plus hautes fonctions de la justice du ressort aura été bien trop bref à son goût, sans doute le « hasard des carrières et des cursus ! ». C’est avec une émotion contenue qu’il a remercié le personnel de la juridiction, en insistant sur sa collaboration avec la conseillère chargée du secrétariat général du siège, Emmanuelle Cardonna et sur celle avec la procureure générale Sylvie Moisson. Une collaboration toujours « à vues partagées ».

COUR D’APPEL : UNE RENTRÉE ET UN DÉPART

En marge de cette audience, quatre nouveaux magistrats ont été installés au siège et au parquet : Charlotte Million, vice-procureure placée, Agnès Chauve, présidente de chambre, Eric Chalbos, président de chambre et Perrine Chaigne, vice-présidente placée. Pour satisfaire aux prescriptions de la loi, le Premier président a ensuite décrypté l’activité, ainsi que les moyens humains de la cour. Il a ainsi évoqué une activité civile connaissant une situation assez stable depuis 2014, ainsi qu’une activité pénale globalement satisfaisant, avec des délais de traitement des affaires raisonnables et bien maîtrisés. En ce qui concerne les moyens humains, Bruno Pireyre a insisté sur le manque patent de trois magistrats du siège (52 contre 55), soit l’équivalent d’une chambre entière, de 7 fonctionnaires du greffe sur 90 ou encore de 5 emplois au service administratif interrégional. Et le Premier président d’envisager 2017 avec un discret bouleversement nommé Open Data, soit une libre et gratuite diffusion et réutilisation des informations publiques d’arrêts et autres décisions de justice « anonymisées ». Quant à la procureure générale Sylvie Moisson, elle a placé ses propos sous le signe constant de la menace terroriste pour 2017, rappelant que l’année 2016 a été placée sous le sceau d’une violence barbare et aveugle, et de l’état d’urgence en découlant. Au-delà du terrorisme et du crime organisés, la Loi de modernisation de la justice du XXIe siècle a également été abordée dans toutes ses composantes, pour ne citer que la dématérialisation des procédures pénales. Et la patronne du parquet général de conclure à ce propos : « J’ai fait un rêve : j’étais à une audience correctionnelle il n’y avait aucun dossier papier ! ». Michel Godet

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Actualités

VIE JURIDIQUE

UN TRIBUNAL DE COMMERCE EN ORDRE DE MARCHE

Dans ses réquisitions, et après l’installation de dix nouveaux juges consulaires (sur les 12 élus, lire notre encadré), le parquet a bien entendu commenté les statistiques annuelles, mais a également noté que le président Thomas a déjà marqué de son empreinte le tribunal grâce à ses qualités, sa disponibilité et surtout son esprit collectif. « Soyez-en remercié ». Concernant les procédures collectives, si la baisse est avérée, celle, significative, des procédures de sauvegarde (20 en 2016 contre 38 en 2015 et 58 en 2014 !) est loin d’être due à la seule amélioration de l’activité économique locale. Elle semble également s’expliquer par l’hésitation de nombreux chefs d’entreprise à se résoudre à saisir la justice consulaire, le plus en amont possible. Une attitude dommageable alors que la sauvegarde est au contraire protectrice pour les entreprises et permet potentiellement de diminuer les liquidations judiciaires. A ce propos, la juridiction souhaiterait que les banques jouent plus le jeu et évitent de transmettre les dossiers des sociétés en sauvegarde à leurs services contentieux. Concernant les chefs d’entreprise, le parquet, avec l’appui des mandataires judiciaires, poursuit la moralisation de la vie économique locale. Ainsi en 2016, 222 dirigeants ont été assignés pour avoir commis des fautes de gestion. Par ailleurs, le parquet n’a pas manqué d’insister sur son effectif de magistrats, fixé normalement à 37, alors que seulement 29 sont affectés. Ce qui a nécessité pour le procureur de la République Marc Cimamonti, une réorganisation et une réadaptation sur les seules missions juridictionnelles, pour ne citer que la suspension de la présence du ministère public aux audiences de procédures collectives.

« Le tribunal de commerce n’est pas une braderie » Concernant la « reprise d’entreprise à la barre », le procureur a prévenu : « Le tribunal de commerce n’est pas une braderie qui, sous réserve de reprendre quelques salariés, permettrait à

d’éventuels repreneurs de faire main basse sur un savoir-faire, un fichier client et même du matériel à vil prix, parfois aux détriments des créanciers institutionnels ». Pour sa part, le président Michel Thomas, après avoir remercié un greffe à la pointe des nouvelles technologies pour son efficacité, ainsi que les quatre juges quittant leur fonction après 14 années en ayant participé bénévolement à l’œuvre de justice dans l’intérêt général, a accueilli les dix nouveaux juges, en remarquant qu’en trois ans, la moitié aura ainsi été renouvelée, avec toujours à l’esprit disponibilité, formation initiale et continue. Le président a également insisté sur l’évolution des Mard (modes amiables de résolutions des différends), en citant les 273 ouvertures en 2016 contre 185 en 2015, et surtout un taux de réussite de 36 % et un délai moyen de 26 jours à compter du premier entretien. En évoquant la délicate question de l’inter-professionnalité, qu’il qualifie de « grand fourre-tout », Michel Thomas a fait part de son inquiétude quant aux éventuels conflits d’intérêts. Malgré ces remarques, on aura compris que « le tribunal de commerce de Lyon est en ordre de marche pour améliorer le service public de la justice auquel il participe pleinement », et qu’il se plairait a voir une réorganisation dans l’attribution de certaines compétences, envisageant ainsi une juridiction économique. Michel Godet

DOUZE NOUVEAUX JUGES CONSULAIRES Voici la liste des juges élus - promotion 2016 : Florence Hahnlen, Delphine Demichel, Jean-Pierre Fillon, Hubert Poulain, Jean-Michel Renard, Bernard Chevallier, Pierre Galland, Jean-Baptiste Monin, Philippe Daval, Pierre-Jérôme Ancette, Florence Toussaint et Catherine Appriou.

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Présidé depuis janvier 2016 par Michel Thomas, qui a succédé à Yves Chavent, et fort de ses 69 juges, le tribunal de commerce de Lyon, qui n’a pas failli à la tradition des rentrées solennelles, est un réel indicateur de la santé économique d’une région, de ses entreprises. Ainsi les affaires nouvelles en contentieux général ont baissé de 14 %, et l’ouverture de procédures collectives (RJ et LJ) de 25 % en deux ans.

L’installation des juges

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VIE Analyse JURIDIQUE

LES DÉFIS JURIDIQUES DE LA CYBERSÉCURITÉ POUR LA E-SANTÉ Après l’annonce du plan destiné à sécuriser les établissements de santé contre les cyberattaques (http://www.ouest-france.fr/sante/un-plan-pour-securiser-les-etablissements-de-sante-contre-lescyberattaques-4652443) la prise de conscience appelle une gestion rigoureuse de la protection des données de santé sensibles contre les différents types d’intrusions dans les système informatique. 90 % des attaques ransomware (rançon à payer pour la restitution de fichiers et leur non-divulgation) auraient été dirigés contre des établissements de santé (source : étude Lexsi, 2016). Lors de la conférence Cybersécurité et e-santé au GEM Digital Day (6 déc. 2016) au cours de laquelle nous évoquions les aspects juridiques avec Nathalie Devillier (http://rue89.nouvelobs.com/2016/04/05/ piratage-donnees-medicales-france-nest-prete-263632), Fédérico Smith soulignait l’extrême discrétion des établissements victimes ainsi que leur impréparation face aux risques. Parallèlement aux mesures techniques de protection, le management de la cybersécurité est guidé par des aspects juridiques destinées à organiser la prévention des risques et à répartir les responsabilités lorsque les attaques surviennent.

Prévention et management de la sécurité en matière de e-santé La prévention prend pour point de départ l’identification des risques. A partir de cette cartographie, on peut définir un système de management qui, comme le prévoit l’article 32 du règlement européen sur les données personnelles inclut des mesures techniques et des mesures organisationnelles. Ces dernières prennent d’une part la forme d’une gouvernance interne à l’organisme considéré et une contractualisation externe de la répartition des missions et des responsabilités. Cette définition des périmètres respectifs à partir des flux de données fait d’ailleurs trop souvent défaut. C’est notamment dans ce contexte qu’il faut également prendre en compte l’exigence de confidentialité propre à la e-santé qui se traduit dans le partage du secret professionnel et la protection des données de santé.

La protection du secret au sein des communautés de santé Dans un parcours de soins au sein de « communautés de santé », le Code de la santé publique identifie un espace partagé d’informations dont l’aspect majeur à prendre en compte est la certification d’identité et l’habilitation des accès Le niveau élevé de sécurisation suppose de répondre à des référentiels complexes de certification des accès et des identités établis par l’ASIP Santé. Cette complexité est souvent source de difficulté de mise en œuvre. C’est le cas pour la carte professionnelle de santé qui identifie les professionnels inscrits au répertoire partagé des professionnels de santé (RPPS) et qui, seule, doit permettre l’accès aux données. Le niveau d’exigence de ces dispositifs pose le problème récurrent des dispositifs équivalents susceptibles d’être agréés par l’ASIP. Les messageries sécurisées de santé posent le même type de difficulté. Ce degré de protection théorique est parfois à l’origine d’une procéduralisation myope tant les usages peuvent parfois vider de leur substance ces certificats, par exemple lorsque la politique d’habilitation des accès est insuffisamment appliquée ou lorsqu’il existe des délégations d’utilisation des clés d’authentification. Les Plans de sécurité informatique et les contrats doivent en conséquence établir des mécanismes qui organisent efficacement les pra-

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tiques et qui en assurent l’effectivité par des audits réguliers.

La protection spécifique des données de santé Les données de santé sont qualifiées de « donnée sensible » par les articles 9 du règlement européen sur les données personnelles et l’article 8 de la loi de 1978. Il en découle une réglementation importante notamment destinée à garantir les conditions d’hébergement de ces données. Les lois du 4 mars 2002 (relative au droit de malade), du 21 juillet 2009 (Hôpital Patient Santé Territoires) et du 26 janvier 2016 (de modernisation de notre système de santé), ainsi que le décret du 4 janvier 2006, construisent progressivement un régime des tiers de confiance dans ce domaine. La CNIL, à travers sa doctrine d’application de la loi du 6 janvier 1978, puis, à compter de mai 2018, du règlement européen du 26 avril 2016, est également productrice de normes sur les conditions de traitement donc de sécurité des données de santé. L’ASIP santé (l’agence française de la santé numérique) élabore des référentiels de sécurité et d’interopérabilité pour les systèmes d’information de la e-santé. Il faut bien sûr y ajouter les règles de l’art en matière de sécurité informatique, dont les principes sont d’ailleurs repris par le règlement européen sur les données personnelles : assurer la disponibilité, l’intégrité, la confidentialité et la résilience des systèmes. En pratique, le règlement apporte plusieurs innovations dans le domaine de la santé.

L’extension du champ d’application de la protection Désormais, les données sensibles sont celles relatives à la santé (entendues largement comme tout état physiologique), mais aussi toutes celles qui, n’étant pas des données de santé par nature, le sont par leur origine, c’est-à-dire celles qui sont collectées à l’occasion des services de soins. Cette extension est d’autant plus grande que sont concernées les données permettant une identification directe ou indirecte. Or, la Cour de cassation vient de mettre fin à une controverse en jugeant que l’adresse IP est une données personnelle en ce qu’elle permet une identification indirecte (http://www.nextinpact.com/ news/102009-pour-cour-cassation-l-adresse-ip-est-bien-donnee-personnelle.htm). A cet égard, la pseudonymisation ou le chiffrement, pourtant promus par le règlement européen sur les données personnelles comme des moyens de protection, ne constituent pas des moyens absolus pour sortir du champ de la protection, en tous cas dès lors qu’ils sont réversibles. Cela signifie également que de nombreuses informations provenant d’applications de santé ou d’objets connectés de quantified self ont la nature de données personnelles de santé, ce qui implique notamment le respect des obligations propres à la sécurité des hébergeurs et la mise en question d’une certification des applications (L.-M. Augagneur, N. Martin-Teillard, Applications santé : quelle réglementation ? http://www.theconnectedmag.fr/les-applications-santequelle-reglementation-pour-quelle-responsabilite/ P. Desmarais,

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Analyse Quel régime pour la m-health, Communication Commerce électronique, mars 2013, ét. 5). Les politiques de sécurité des systèmes d’information devront nécessairement prendre en compte ces évolutions des périmètres de données à protéger particulièrement et s’intégrer à une réflexion stratégique sur les modes de traitement en fonction des modèles économiques.

La transition d’un principe de déclaration vers un système de conformité (compliance) Ce principe se traduit par la documentation de leur propre conformité par les responsables de traitement, comprenant donc l’exigence de formalisation de l’efficacité des mesures de protection mises en œuvre. Il donne également lieu au Privacy by design, c’est-à-dire à la prise en compte de l’ensemble des impératifs de protection proportionnée des données personnelles dès la conception d’un dispositif. La sécurité informatique ne devra donc pas se concevoir a posteriori, mais comme un élément du cahier des charges.

Gestion de la responsabilité La prise en compte des aspects juridiques de la cybersécurité se traduit dans l’anticipation des mécanismes de responsabilité pour pouvoir la limiter et la répartir efficacement. En pratique les responsabilités sont de différentes natures.

Responsabilité pénale Elle concerne toutes les infractions liées au défaut de protection suffisante. L’article 34 de la loi de 1978 sanctionne en particulier d’une amende pouvant atteindre 300 000 € d’amende et de cinq années d’emprisonnement les manquements aux précautions de sécurité par le responsable du traitement des données lorsque des tiers non autorisés ont pu y accéder. La même sanction est encourue en cas de défaut de notification à la CNIL d’une violation de données à caractère personnel. De nature assimilable à la sanction pénale, la CNIL pourra également prononcer, dès la mise en application du règlement européen, des amendes administratives qui pourront atteindre 4% du chiffre d’affaires hors taxe mondial consolidé

La responsabilité civile Quelle soit contractuelle ou délictuelle, elle couvre la réparation des dommages causés ou rendus possibles par l’insuffisance de protection par la personne qui était en charge de l’assurer. Les dommages sont eux-mêmes de nature variée : Préjudice patrimonial. Une attaque peut engendrer différents coûts de réparation : pour payer la rançon nécessaire à la récupération des données et/ou pour remédier à la faille de sécurité et/ou pour faire face aux sanctions financières (amendes, indemnisation). Le détournement de données peut également affecter leur valeur économique dans le cadre d’une exploitation à des fins de recherche ou statistique Mais il peut également être à l’origine d’une diminution de l’indemnisation de l’organisme qui se trouve à la fois victime de l’intrusion et défaillant dans la préservation de la sécurité dont il a la charge. Les juridictions ont ainsi, à plusieurs reprises, été conduites à réduire le montant des dommages intérêts en raison des failles de sécurité (par ex. TGI Paris, 21 février 2013 https://www. legalis.net/jurisprudences/tribunal-de-grande-instance-de-paris3eme-section-4eme-chambre-jugement-du-21-fevrier-2013/), voire à relaxer l’auteur des faits (T. corr. Créteil, 23 avril 2013 https://www. legalis.net/actualite/pas-dacces-frauduleux-a-un-systeme-non-securise-le-prevenu-est-relaxe/).

JURIDIQUE

Préjudice moral. L’article L. 1110-4 du code de la santé publique protège expressément le droit au respect de la vie privée et au secret des informations concernant chaque patient, y compris pour les données qui ne concernent pas sa santé. Mais on peut également souligner l’enjeu de la réputation des établissements victimes. Préjudice corporel. Une altération des données (y compris lorsqu’elles n’ont pas de caractère personnel) peut avoir un effet sur les soins eux-mêmes et provoquer un dommage corporel. La dispensation des soins, mais également la prévention et le suivi sanitaire, reposent sur les données disponibles dont la croissance est alimentée par les objets connectés de santé ou de bien-être (tension, rythme cardiaque, glycémie, etc). Dans un article récent, nous avions souligné également la diversité des risques et des responsabilités liés aux robots soignants (http://www.theconnectedmag.fr/droitrobots-soignants/). La cybersécurité de ces robots en fait partie de façon significative. Plus le robot est proche de l’acte de soin, voire lorsqu’il est lui-même une prothèse, plus l’intégrité physique est menacée par une compromission de l’information. Dans la mesure où elle est mise en œuvre dans une collaboration, un partage de missions et un échange de données, la responsabilité implique une organisation contractuelle.

Organisation des rapports contractuels La sécurisation juridique et l’allocation des responsabilités en fonction des rôles de chacun des intervenants sur les systèmes d’information et les flux de données se traduisent dans les rapports contractuels. L’utilisation de plateformes, le recours à l’hébergement, la sous-traitance de certaines prestations et plus généralement la circulation d’informations impliquent des rapports contractuels dans lesquels les responsabilités peuvent et doivent être définies. Le principe de la liberté contractuelle permet aux parties de circonscrire le champ des responsabilités. Le risque est évidemment que certaines responsabilités ne soient pas couvertes, qu’elles ne soient pas assurées, ou qu’elles le soient par des parties qui ont été contraintes de les accepter alors qu’elles ne sont ni techniquement en mesure de les assumer ni financièrement capables d’en répondre. En matière d’hébergement de données de santé, le Comité d’agrément des hébergeurs (CAH) délivre un agrément en fonction du modèle de contrat proposé par l’hébergeur aux clients pour le compte desquels il détiendra les données et assurera leur sécurité. Sans dénier aux parties le droit de limiter les responsabilités respectives, le CAH veille à ce que les clauses soient le reflet de la répartition opérationnelle. Le piège de la cybersécurité est de croire que la réponse à la menace est exclusivement technique. Elle est à la fois culturelle et organisationnelle. Dans les deux cas, elle passe par une bonne compréhension des enjeux économiques et juridiques. Luc-Marie Augagneur, avocat associé, Fiducial Legal by Lamy

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ADJUDICATIONS IMMOBILIÈRES AU TRIBUNAL Ce tableau n'a rien de légal, il est conseillé de consulter l'insertion entière

RÉSULTATS DU JEUDI 26 JANVIER 2017 TRIBUNAL DE GRANDE INSTANCE DE LYON Avocats poursuivants

Désignation des biens

Adjugé à

Prix

SELARL BOST-AVRIL 04 78 58 97 41

A Vaulx-en-Velin (Rhône), bât. B4, « La Grapinière », 79, avenue du 8-Mai-1945, cadastré Av n° 401, 402, 403 et 404 pour 77a 80ca : UN APPARTEMENT (lot 110), de 62,91 m2 au 4e étage, UNE CAVE (lot 120). Occupés par les propriétaires. Vente : 16/00161. (TLA 10.12). (33 000 €)

Me Moayed

56 000 €

Me Baroukh

2 501 000 €

A Loire-sur-Rhône (Rhône), 265, rue du Marme, UNE MAISON de 7 pièces, de 143,47 m2. Vente : 16/00032. (TLA 17.12). (150 000 €)

Me Gallapont

204 000 €

A Lyon 5e, 60, quai Pierre Scize, cadastré AB n° 6 et AB n° 32 pour 2a 85ca, UN APPARTEMENT au 4e étage de 54,73 m2 (lot 10). Occupé par le propriétaire. Vente : 16/00167 et 16/00230. (TLA 24.12). (75 000 €)

Me Alloua

170 000 €

A Caluire-et-Cuire (Rhône), 8 Montée du Vernay, une propriété comprenant : UNE

SCP DESSEIGNE-ZOTTA MAISON D’HABITATION, UN PETIT BÂTIMENT séparé à usage d’habitation, UN TERRAIN ATTENANT AVEC PISCINE. Cadastré AK n° 144 pour 69a 60ca. Bien occupé. 04 78 42 17 05 Visite : mardi 17 janvier 2017 de 11 h à 12 h. Vente : 16/00141. (TLA 17.12). (2 500 000 €)

SCP GRAFMEYER BAUDRIER ALLEAUME JOUSSEMET

04 78 28 59 17

ME PLANES 04 78 14 51 01

RÉSULTATS DU MARDI 24 JANVIER 2017 TRIBUNAL DE GRANDE INSTANCE DE VILLEFRANCHE/SAÔNE Avocats poursuivants Désignation des biens A Villefranche-sur-Saône (Rhône), 431, rue de Belleville, et 38-54-82, rue de la Croix-Fleurie, cadastré AC n° 234 pour 28a 31ca ; AC n° 412 pour 00a 27ca ; AC n° 413 pour 06a 16ca ; AC n° 416 pour 00a 04ca ; AC n° 534 pour 00a 15ca ; AC n° 535 pour 10a 20ca : UN APPARTEMENT T3 (lot 73), DEUX PARKINGS COUVERTS (Lots 134 et 135). Vente : 16/00017. (TLA 17.12). (40 000 €)

M FRÉCAUT 04 74 65 30 13 E

Adjugé à

Prix

Me Joly

106 000 €

TRIBUNAL DE GRANDE INSTANCE DE LYON Avocats poursuivants

Désignation des biens

Mise à prix

JEUDI 9 FÉVRIER 2017 A 13 H 30

82

SELARL BRUMM & ASSOCIES 04 78 95 81 20

A Loire-sur-Rhône (Rhône), 66, route Nationale / 774, route de Beaurepaire, cadastré AK n° 428 pour 9a 47ca : UN IMMEUBLE comprenant un local commercial de 221,51 m2 au rez-de-chaussée, un appartement de 94 m2 au 1er étage et un appartement de 97,20 m2 au 2e étage. Inoccupé. Visite : lundi 30 janvier 2017 de 11 h à 12 h. Vente : 16/00147. (TDL 15.12)

190 000 €

SELARL BRUMM & ASSOCIES 04 78 95 81 20

A Lyon 6e, 8, rue Baraban, cadastré AX60 pour 4a 13ca, UN LOCAL de 62,70 m2 et UNE CAVE. Libres. Visite : mardi 31 janvier 2017 de 11 h à 12 h. Vente : 16/00150. (TDL 15.12)

10 000 €

SELARL BRUMM & ASSOCIES 04 78 95 81 20

A Vaulx-en-Velin (Rhône), 48, avenue Pablo-Picasso, cadastré BC 765 à BC 766 section BC 771 à BC 772; UN APPARTEMENT de type 2 de 38,35 m2, UN GARAGE en sous-sol avec la jouissance privative d’une terrasse et d’un jardin. Occupés par les propriétaires. Visite : vendredi 27 janvier 2017 de 11 h à 12 h. Vente : 16/00117. (TDL 15.12)

40 000 €

SELARL DREZET PELET 04 78 71 06 73

A Champagne-au-Mont-d’Or (Rhône), « Les Préludes », 4, rue du Pavé, cadastré BB n° 46 à BB n° 50 pour 96a 30ca, UN APPARTEMENT au 1er étage de 72,10 m2 (lot 75), UNE CAVE au sous-sol (lot 52). Occupé par le propriétaire. Visite : lundi 30 janvier 2017 de 11 h à 12 h. Vente : 15/00203. (TLA 17.12)

40 000 €

B2R & ASSOCIÉS 04 72 77 10 70

A Tassin-la-Demi-Lune (Rhône), « Le Clos de l’Horloger », 42, avenue Victor-Hugo, cadastré AS n° 552 et AS n° 76, comprenant les lots 48, 71 et 99, UN APPARTEMENT, T4 de 82,22 m2 au 2e étage avec balcon, UNE CAVE et PLACE DE PARKING COUVERT. Vendu occupé par un locataire. Visite : lundi 30 janvier 2017 de 11 h à 12 h. Vente : 16/00055. (TLA 24.12)

100 000 €

ADK 04 72 56 78 42

1 350 000 € A Saulce-sur-Rhône (Drôme), 8, route du Pouzin, DES BÂTIMENTS À USAGE INDUSTRIELS, DE baisse de mise à prix 11.490 M2. Bien libre. Visite : mardi 10 janvier 2016 de 14 h 30 à 16 h 30. Vente : 15/00077. (TLA 24.12) à 1 000 000 €

samedi 28 janvier 2017 | vendredi 3 février 2017

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ADJUDICATIONS IMMOBILIÈRES AU TRIBUNAL Ce tableau n'a rien de légal, il est conseillé de consulter l'insertion entière

TRIBUNAL DE GRANDE INSTANCE DE LYON Avocats poursuivants

Désignation des biens

Mise à prix

JEUDI 16 FÉVRIER 2017 A 13 H 30 SELARL BRUMM & ASSOCIES 04 78 95 81 20

A Vénissieux (Rhône), 12, rue Aristide-Bruant, cadastré BZ n° 51 : UN APPARTEMENT de type 5, au 5e étage, de 92,70 m2 (lot 85), UNE CAVE (lot 86) au sous-sol. Occupés par les propriétaires. Visite : vendredi 3 février 2017 de 11 h à 12 h. Vente : 16/00005. (TDL 22.12)

34 000 €

B2R & ASSOCIÉS 04 72 77 10 70

A Lyon 7e, 3, rue Creuzet, cadastré AL n° 81 pour 02a 47ca : UN STUDIO SOUS COMBLES au 2e étage (lot n° 14), DEUX CAVES (Lots n° 4 & 5). Bien vendu en l’état et actuellement squatté. Visite : lundi 6 février 2017 de 11 h à 12 h. Vente : 16/00205. (TLA 14.01)

3 000 €

B2R & ASSOCIÉS 04 72 77 10 70

A Lyon 7e, 3, rue Creuzet, cadastré AL n° 81 pour 02a 47ca : UN STUDIO de 17 m2 environ (lot n° 3). Bien vendu en l’état. Visite : lundi 6 février 2017 de 11 h à 12 h. Vente : 16/00204. (TLA 14.01)

25 000 €

B2R & ASSOCIÉS 04 72 77 10 70

A Lyon 7e, 3, rue Creuzet, cadastré AL n° 81 pour 02a 47ca : UN STUDIO de 18,05 m2 environ (lot n° 8). Bien vendu en l’état et actuellement squatté. Visite : lundi 6 février 2017 de 11 h à 12 h. Vente : 16/00203. (TLA 14.01)

30 000 €

JEUDI 2 MARS 2017 A 13 H 30 ADK 04 72 56 78 42

A Lyon 9e, 216 bis, avenue du 25e-Régiment-des-Tirailleurs-Sénégalais, cadastré AN n° 1 de 0ha 17a 01ca, UNE MAISON D’HABITATION de 113,90 M2. Bien occupé par les propriétaires. Visite : mardi 21 février 2017 de 11 h à 12 h. Vente : 16/00143. (TLA 14.01)

100 000 €

ADK 04 72 56 78 42

A Villeurbanne (Rhône), 18, rue du Tonkin, cadastré BI n° 61 de 0ha 66a 22ca, UN APPARTEMENT de 78,70 m2 au 2e étage (lot n° 108), UNE CAVE (Lot n° 63), UN EMPLACEMENT DE PARKING (lot n° 717). Bien occupé par locataires. Visite : mardi 21 février 2017 de 11 h à 12 h. Vente : 16/00164. (TLA 14.01)

90 000 €

SELARL BRUMM & ASSOCIES 04 78 95 81 20

A Villeurbanne (Rhône), 21, rue Charrin, allée A, cadastré CL 244 et CL 163 pour 5a 20ca. UN APPARTEMENT F4 au 1er étage de 72,80 m2 (lot 36), UNE CAVE au sous-sol (lot 2), UNE PLACE DE STATIONNEMENT extérieur (lot 90). Loué. Visite : lundi 20 février 2017 de 11 h à 12 h. Vente : 16/00154. (TLA 19.01)

15 000 €

SELARL VALÉRIE BERTHOZ 04 72 83 09 83

A Corbas (Rhône), « Le Jardin des Balmes », 8, allée des Aubépines, cadastré BV n° 3 et BW n° 228, UN APPARTEMENT de 64,79 m2 au 1er étage (lot n° 8), UN PARKING (lot n° 844) et UNE CAVE au sous-sol (Lot n° 89). Occupés par le propriétaire. Visite : lundi 20 février 2017 de 11 h à 12 h. Vente : 16/00125. (TLA 21.01)

60 000 €

SCP GRAFMEYER BAUDRIER ALLÉAUME A Lyon 9e, 40, rue Diebold, DEUX LOCAUX À USAGE DE BUREAUX, de 124,10 m2 et 91,68 m2. Biens inoccupés. Visite : lundi 20 février 2017 de 11 h à 12 h. Vente : 15/00217. (TLA 21.01) JOUSSEMET

250 000 €

04 78 28 59 17

JEUDI 9 MARS 2017 A 13 H 30 SELARL BRUMM & ASSOCIÉS 04 78 95 81 20

A Ternay (Rhône), 11, chemin d’Alix, cadastré AS 132 pour 10a 91ca, UNE PARCELLE DE TERRAIN sur laquelle a été édifiée UNE MAISON d’habitation de 272,10 m2. Occupée par les propriétaires.

120 000 €

JUGE FIALAIRE AVOCATS 04 72 812 840

A Lyon 9e, 120, 121, 122 et 123, rue du Château de la Duchère, cadastré AT n° 3, dans le bât. B : 120, rue du Château de la Duchère : UN APPARTEMENT T3 de 57,41 m2 au 1er étage (lot 70), UNE CAVE au sous-sol (lot 101), UN APPARTEMENT T3 de 57,42 m2 au 5e étage (lot 86), UNE CAVE au sous-sol (lot 109), dans le bât. A du 122, rue du Château de la Duchère : UN APPARTEMENT T3 de 57,41 m2 au 3e étage (lot 12), UNE CAVE au sous-sol (lot 48), UN APPARTEMENT T3 de 57,32 m2 au 7e étage (lot 28), UNE CAVE au sous-sol (lot 37), dans le bât. D : 123, rue du Château de la Duchère : UN APPARTEMENT T3 de 57,40 m2 au 7e étage (lot 226), UNE CAVE au soussol (lot 260). Les biens sont occupés. Visite lundi 27 février 2017 de 13 h à 18 h. Vente : 16/00139. (TLA 21.01)

50 000 €

samedi 28 janvier 2017 | vendredi 3 février 2017

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SCP Antoine BÉRARD - François PÉRON - Bénédicte GIRARD-CLAUDON C O M M I S S A I R E S - P R I S E U R S

J U D I C I A I R E S

A S S O C I E S

18, Boulevard des Nations - HOTEL DES VENTES « L’ANNEXE » 69960 CORBAS - Tél. 04 81 13 03 20 w w w. i n t e r e n c h e r e s . c o m / 6 9 0 0 1

Fax 04 81 13 03 20 – judiciaire@lyon-encheres.fr JEUDI 2 FÉVRIER 2017 À 9H30 69330 JONAGE – 253 rue des Biesses Suite à LJ GARNIER AUTOMOBILES / Me REVERDY, Mandataire Judiciaire

VÉHICULES ET MATÉRIEL DE GARAGE Exposition publique : le jour-même de 9h à 9h30 10 véhicules particuliers non roulants dont : Renault Velsatis (2002) - Fiat Stilo (2002) - Renault Super 5 (1987) - Peugeot 807 (2003) - Peugeot 307 SW (2002) - Citroën C3 Exclusive (2006) - Renault Clio 1.9D (1999) BMW série 3 (1992) - Citroën Xsara Picasso (2002) - Opel Vectra (2003) Pour pièces : Ford Fusion - Renault Espace 2.2 DCI Matériel de garage dont pont-élévateur 2 colonnes Fog (années 1990) avec moteur Leroy-Soner ls903 – Vérin de fosse hydraulique Acimex TR4036 – Nettoyeur haute pression Karcher HD6/15C Mobilier et matériel de bureau dont imprimantes Canon, petit électroménager…

Frais en sus : S.C.P. 14,4% TTC Ventes TTC – Vendus en l’état – Enlèvement immédiat Paiement comptant par virement - Chèque + 2 pièces d’identité Espèces limites à 1 000 €TTC/bordereau – CB Le commissaire-priseur judiciaire se réserve la possibilité de réunir ou diviser les lots le jour des ventes Renseignements au 04 81 13 03 20 Listes et photos disponibles sur www.interencheres.com/69001

CREDIT MUNICIPAL DE LYON

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immobilier d’habitation

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samedi 28 janvier 2017 | vendredi 3 février 2017 petites annonces

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