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PROFESSION
Conférence annuelle ECG
Une crise atypique
Les logisticiens de l’automobile ont le cuir épais, mais toute résilience a ses limites, estimait leur association représentative lors de sa conférence annuelle qui était de retour en mode présentiel. Les entreprises vont en eff et devoir faire face à des investissements gigantesques.
Le secteur automobile est particulièrement touché par la crise des semi-conducteurs alors qu’il se remettait à peine de la crise du Covid. Les ventes n’ont pas encore retrouvé leur niveau de 2019, et le secteur aura perdu 11 millions d’unités en 2021 à cause des diffi cultés d’approvisionnement. Pour les transporteurs de véhicules fi nis, c’est la double peine, même s’il semble que la période la plus compliquée ait culminé au troisième trimestre.
DOUBLE PEINE
Les fermetures d’usines ont été brusques et les logisticiens en ont parfois appris la nouvelle… par la presse. Cela souligne la nécessité d’un meilleur dialogue entre l’industrie et les transporteurs, d’autant plus que, comme l’indique Wolfgang Göbel (Mosolf), « lorsque nous devons mettre un camion à l’arrêt, le risque est grand que le chauff eur aille travailler ailleurs. » En période de pénurie de chauff eurs, la perspective d’une hémorragie supplémentaire est donc bien réelle. Le transport de véhicules fi nis est en outre à la croisée des chemins. Dans les dix prochaines années, il va devoir s’adapter à de tout nouveaux concepts commerciaux de la part des constructeurs. Volvo, par exemple, veut réduire le délai de livraison de ses futures voitures électriques de 45 à moins de 20 jours et vendre davantage sur stock. Cela va fortement augmenter la pression sur les compounds et sur les transporteurs, d’autant plus que Volvo voudra faire livrer ses voitures par des camions ‘zéro-émissions’. Autre tendance forte : le basculement vers les solutions multimodales. Wolfgang Göbel en est persuadé : les transferts sur longue distance ne se feront plus par la route d’ici dix ans. C’est important car cela aura un impact sur le type de camion à zéro-émissions dont le secteur aura besoin. Toyota, par exemple, a déjà annoncé qu’il misera sur le spiles à combustible. Mais à partir de quand et à quel prix ? La question reste ouverte…
Les transporteurs de voitures craignent de voir partir leurs forces vives.
CLAUDE YVENS
Les transporteurs qui n’investissent pas dans les nouvelles technologies seront hors du marché.
Björn Svenningsen, ECG
QUELLE INFRASTRUCTURE DE RECHARGE EN EUROPE ?
Dario Dubolino (DG Mobilité) a détaillé le plan de développement d’infrastructures de recharge pour toutes les énergies alternatives en Europe :
• pour les camions électriques, une station tous les 60 kilomètres le long des axes TEN-T avec de 1400 kW de capacité d’ici 2025 et 3500 kW d’ici 2030 • pour les camions à hydrogène, une station tous les 150 km le long des axes TEN-T avec 2 tonnes de capacité et 700 bar de pression + une station à hydrogène liquide tous les 450 km.