Tremblant Express novembre 2020

Page 1

Édition spéciale | Collector's issue

11 2020 Mont-Tremblant Québec — Canada

L'intégrale 2020 de la série historique de Peter Duncan The entire 2020 series of Peter Duncan's historical narratives Lucile Wheeler La Tremblantoise qui inspira des générations de skieuses The lady who inspired generations of women skiers Ski | Conseil du coach | Coach's Tips

Ski à Tremblant Back on the slopes tremblantexpress.com



Volume 27 no 11 NOVEMBRE | NOVEMBER 2020 PROCHAINE ÉDITION : 2 DÉCEMBRE Réservation publicité : 13 novembre • Matériel final : 20 novembre

NEXT ISSUE: DECEMBER 2 Ad reservation: November 13 • Final ad supplied: November 20

Direction

David Coderre

Guillaume Vincent

DIRECTEUR COMMERCIAL | GENERAL MANAGER, SALES & BUSINESS : David Coderre – david@tremblantexpress.com DIRECTEUR DE LA PUBLICATION | EDITOR : Guillaume Vincent – guillaume@tremblantexpress.com DIRECTRICE ADMINISTRATIVE | ADMINISTRATIVE DIRECTOR : Myriam Delage – info@tremblantexpress.com

Notre équipe | Our team JOURNALISTES | JOURNALISTS : Guillaume Vincent & Geneviève Huchette TRADUCTION | TRANSLATION : Anne Johnston & Lysanne Éthier DIRECTION ARTISTIQUE | ART DIRECTION : Martin Plouffe – atelierempreintenumerique.com CONSULTANT VENTES & MARKETING | SALES & MARKETING CONSULTANT : JClaude Caron – jclaude@tremblantexpress.com DOCTEUR ORDI | DR. COMPUTER : Pierre Goyette

Collaborateurs | Contributors Par ordre alphabétique | In alphabetical order

Peter Duncan, Jocelyn Huot

Production GRAPHISME & INFOGRAPHIE | GRAPHIC DEPARTMENT Empreinte numérique | atelier créatif & Isabelle David IMPRESSION | PRINTING TC Imprimeries Transcontinental TIRAGE LIMITÉ | LIMITED PRINT RUN 20 000 exemplaires | 20,000 copies POINTS DE CHUTE | DROP-OFF POINTS Mont-Tremblant, Saint-Sauveur, Montréal, Laval, Boisbriand, Blainville, Mont-Laurier, Gatineau, Ottawa, Toronto DISTRIBUTION Messageries Dynamiques SITE INTERNET | WEB SITE Octantis

TREMBLANT EXPRESS 2046-2, chemin du Village, Mont-Tremblant, QC J8E 1K4

819 425-7875 • tremblantexpress.com Publié par | published by Éditions Infomedia. Tous droits réservés. Le contenu du journal ne peut être reproduit sans l’autorisation écrite des Éditions Infomedia. Nous ne sommes pas responsables des erreurs dans les textes et publicités fournis. | We are not responsible for errors in texts and advertisements provided. Convention de la poste publication : 40696502. Dépôt légal : Bibliothèque nationale du Québec 1709-2388, Bibliothèque nationale du Canada 1492-4544.

Recyclez SVP Please recycle


Sommaire | Content

8

40 © TREMBLANT

Ski à Tremblant Tremblant will have a ski season

Bien s’équiper Preparing for an unpredictable winter

Série historique « Les oubliés » 2020

© ADOBE STOCK

42

Historical series "The Forgotten" Par / by Peter Duncan

NOVEMBRE | NOVEMBER 2020 Dans ce numéro | In this issue 6

Éditorial | Editorial

Actualité | News 40 Aperçu de la saison de ski à Tremblant Tremblant will have a ski season Art de vivre | Lifestyle 42 S’équiper pour un hiver imprévisible Preparing for an unpredictable winter Chroniques | Columns 44 Ski – Conseils du coach / Coach’s tips 46 Flash Express 48 Flash Express 50 Petites annonces | Classified Ads

Série historique « Les oubliés » 2020 2020 Historical series “The Forgotten” 8 10 12 14 18 20 22 32 34 36 38

La famille Saint-Louis | The Saint-Louis family Lucile Wheeler La famille Dubois – partie 1 | The Dubois family (Part one) La famille Dubois – partie 2 | The Dubois family (Part two) L’histoire du Pinoteau | The history of Pinoteau La famille Forget | The Forget family Les frères Letendre |The Letendre brothers Peter Kirby Gaston Gervais – partie 1 / First part Gaston Gervais – partie 2 / Second part Roger Brunette


NOVEMBRE | NOVEMBER 2020 — TREMBLANT EXPRESS.COM

En couverture | On the cover

© COURTOISIE

© COURTOISIE

Nous retrouvons, sur la page couverture de cette édition spéciale, Lucile Wheeler. Selon son souvenir, cette photo fut prise par Bud Salmon sur les pentes de Gray Rocks, en mars 1958. Lucile est une véritable légende du ski. En 1956, elle devint la première médaillée olympique nord-américaine en descente. En 1957, Lucile Wheeler fut reconnue par la Fédération internationale de ski (FIS) comme l'une des trois meilleures skieuses alpines au monde, ayant remporté à la fois la descente et le combiné à Kitzbühel, en Autriche. The photo on the cover of this special issue is of Lucile Wheeler. As she remembers it, the picture was taken by Bud Salmon on the slopes of Gray Rocks in March 1958. Lucile is a real legend among skiers. In 1956, she became the first North American Olympic medallist in the downhill. In 1957, Wheeler was recognized by the Fédération Internationale de Ski (FIS) as one of the three top women alpine skiers in the world, having won both the downhill and combined in Kitzbühel, Austria.

Suivez nous ! | Follow us! Restez informé des sujets de l'heure à Mont-Tremblant. What's cool and new at Mont-Tremblant.


Éditorial

GUILLAUME VINCENT

L

L’heure du thé avec Peter Duncan

orsque Peter passe en coup de vent, que ce soit pour me présenter des notes, une idée de texte ou me soumettre des photos, on finit toujours par discuter des heures. Enfin, quand je dis « discuter », cela impliquerait que deux personnes échangent sur un même sujet. Tandis que moi, je me plais à l’écouter sans l’interrompre. Il faut dire que Peter est un narrateur exceptionnel. Lorsqu’il partage une anecdote, une petite lueur espiègle scintille dans ses yeux, tel un enfant passionné par son sujet. Il ne s’arrêtera que lorsqu’il aura su conquérir son auditeur, à moins que l’émotion provoquée par de lointains souvenirs n’ait eu raison de son élan. Cette passion pour l’histoire de notre région s’est traduite par une série de textes signés de sa main intitulée « Les oubliés », que nous vous présentons depuis décembre 2018.

W

Tea time with Peter Duncan

hen Peter drops by the house, whether to give me some notes, an idea for a text or some photos, we always end up talking for hours. And frankly, when I say “talking”, that implies that two people exchange ideas on the same subject. Whereas I tend to enjoy listening without interrupting. I must say, Peter is an exceptional narrator. When he shares an anecdote, there’s a mischievous gleam in his eyes, like a child who’s passionate about something. He only stops when he has won over his listener, unless the emotion triggered by the long-ago memories arrests his headlong storytelling. That passion for the history of our region has translated itself into a series of texts he has written called “The forgotten”, which we have been including in our issues since December 2018.

© TREMBLANT EXPRESS

Suite au succès rencontré en novembre dernier avec la première mouture de cette publication bien spéciale, nous avons pensé qu’il serait intéressant de renouveler l’expérience en vous offrant cette deuxième édition de collection. Vous savez donc ce qu’il vous reste à faire; vous préparer une bonne tasse de thé et dévorer l’intégrale 2020 de cette série à caractère historique signée par Peter Duncan. Cette dernière inclut deux exclusivités en pages 8 & 9 et en pages 10 & 11 avec, respectivement, un texte sur la famille Saint-Louis et un autre sur Lucile Wheeler (que l’on retrouve en page couverture). Notez que l’article sur Roger Brunette, paru en décembre 2019, se retrouve également dans cette parution. Bonne lecture !

Following the success of the November 2019 issue with the first reprinting of his texts in a special publication, we thought that it would be interesting to repeat the experience by providing a second collector’s publication. So you know what to do now: make yourself a good cup of tea and devour the entire 2020 issue of this historic series written by Peter Duncan. This issue also has two exclusive stories on pages 8 and 9 and pages 10 and 11 with, respectively, a text about the Saint-Louis family and another about Lucile Wheeler (who is featured on the cover). Note that the article about Roger Brunettte, which appeared in December 2019, is also in this issue. Enjoy your reading!

NOVEMBRE | NOVEMBER 2020 — TREMBLANT EXPRESS.COM

Peter Duncan



Les oubliés | The Forgotten

L'intégrale 2020 de la série

« Les oubliés »

Au Gray Rocks, où Charles SaintLouis a travaillé comme barman, serveur et réparateur de skis. Gray Rocks, where Charles Saint-Louis worked as barman, server and ski repairer.

Une année de chroniques historiques signées Peter Duncan

The entire 2020 series

"The forgotten" La famille Saint-Louis | Saint-Louis family Page 8

© COURTOISIE

A year of historical narratives by Peter Duncan

Lucile Wheeler Page 10

La famille Dubois | The Dubois family (Partie 1 | First part) Page 12

La famille Dubois | The Dubois family (Partie 2 | Second part) Page 14

L’histoire du Pinoteau | The history of Pinoteau Page 18

La famille Forget | The Forget family Page 20

Les frères Letendre | The Letendre brothers Page 22

Peter Kirby Page 32

Gaston Gervais (Partie 1 | First part) Page 34

Gaston Gervais (Partie 2 | Second part) Page 36

Roger Brunette Page 38

Peter Duncan Peter Duncan fut l’un des meilleurs skieurs du Canada dans les années 1960 et a participé aux Jeux olympiques d’Innsbruck, en 1964, ainsi qu’à ceux de Grenoble, en 1968. Peter Duncan is a Canadian former top-notch alpine skier who competed in the 1964 and the 1968 Winter Olympics.

La famille Saint-Louis PETER DUNCAN

L

'ancêtre de la famille Saint-Louis connue dans notre région était natif de Sorel. Après avoir terminé ses études classiques dans les années 1850, Albert, de son prénom, se rendit dans l'Ouest canadien, à Port Albert, pour le travail. Il y rencontra Kate McLaughlin, qu'il épousa, et le jeune couple vint s'établir à SaintJovite. La terre d’Albert, qui était fermier, se trouvait sur le rang 8 et leur maison fut érigée sur ce qui est devenu la piste d'atterrissage du Gray Rocks. En plus d'exploiter la ferme, Albert était secrétaire et maître-chantre à l'église paroissiale. La famille s'agrandit et le couple eut dix enfants. Alors qu'un de leur fils Charles, né en 1894, décède à l'âge de trois ans, Albert et Kate décident de nommer ainsi un de leurs autres enfants né le 19 mai 1903. Celui-ci sera connu au sein de la famille comme « Charles le deuxième ». Ce dernier épousera Dorina Tassé le 26 mai 1928. La famille qu'ils formeront jouera un rôle important dans ma jeunesse. Charles et Dorina prirent la relève sur la ferme paternelle. Charles fut aussi bûcheron, homme à tout faire pour la famille Wheeler et manœuvre pour Joseph Ryan. Il sera également barman avant de se lancer en restauration. En 20 ans, Dorina donnera naissance à 11 enfants. Marcel (1928), Raymond (1930), Claude (1931), Guy (1932), Marielle (1933), Denise (1937), Jacques (1940), Lise (1942), Huguette (1943), Monique (1946) et Ginette (1948). En 1946, Charles et Dorina Saint-Louis achetèrent à leur beau-frère le restaurant le Snack Bar, situé sur le bord du lac Mercier, devant ce qui était à l’époque l'hôtel Chalet du lac. Ils quittèrent la ferme en 1948 avec leurs enfants pour s'installer au lac Mercier. Au moment où je commençais à fréquenter l'école, au couvent des sœurs Sainte-Croix, nous habitions le Versant Nord du mont Tremblant. Le chemin Duplessis était construit, mais il était en terre et le trajet était de 18 km pour se rendre à l'école. Je devais donc prendre le lunch à l'école. Mes parents considéraient qu'un sandwich ne serait pas suffisant pour me garder alerte durant les longues heures de classe. Ils cherchèrent donc une solution. Ma mère s'entendit avec Mme Saint-Louis et je me joignis à sa famille sur l'heure du dîner pour

partager le repas avec eux. Ma mère avisa Mme Saint Louis que j’étais quelque peu capricieux à table et de ne pas s’étonner si je ne mangeais pas beaucoup. Voilà que pour la première fois de ma vie, je me retrouvai assis à une table où l’on comptait plus d'enfants que d'adultes. Une table où la sélection du jour, et bien… c’était ce qu'il y avait dans l'assiette. Tout le monde parlait, mais avec politesse et discipline, et en 30 minutes, c'était terminé. J'étais au paradis en tant que fils unique d’être accepté ainsi dans cette grande famille. Quelle ne fut pas la surprise de ma mère d'apprendre de Mme Saint-Louis que je mangeais de tout et en redemandais. Et ce fut ainsi jusqu'à ce que je fréquente le High school de Sainte-Agathe-des-Monts. Charles Saint-Louis continua à développer son commerce. Des chambres s'ajoutèrent au restaurant et l'hôtel de la Porte Rouge naquit. La famille, qui exploitait et entretenait la plage devant l'hôtel, fit l'acquisition de maisons qu'elle mit en location. Elle acheta même le presbytère pour le transformer en un restaurant qui fut appelé L'abbé du Nord. En 1960, Claude et Raymond développèrent le mont Plaisant, en plein cœur du Village. Je fréquentais ce centre de ski à mon retour de compétitions pour m’y entrainer au slalom. En 1968, l'hôtel La Porte Rouge fut repris en copropriété par leur fils Raymond, leur fille Huguette et son mari Guy Dubois. En 1978, Marc et Christine, les enfants de Raymond, prirent les rênes, et ce, jusqu'à ce que la Ville de Mont-Tremblant en fasse l’acquisition. Gilles, le fils de Guy, exploita les entreprises GLC, maintenant reprises par son fils Frédéric, formant ainsi la cinquième génération d’entrepreneurs de cette famille. Fait notable, la famille Saint Louis s'est toujours impliquée dans la communauté. Charles (père) et Claude (fils) ont été commissaires d'école et marguilliers. Jacques (fils) fut secrétaire-trésorier de la municipalité de Mont-Tremblant et conseiller municipal. Claude et Raymond ont également servi comme conseillers municipaux. De nos jours, la famille Saint-Louis continue d’évoluer à Mont-Tremblant. L’histoire n’est donc pas terminée et continue de s’écrire.

NOVEMBRE | NOVEMBER 2020 — TREMBLANT EXPRESS.COM


The Saint-Louis family PETER DUNCAN

T

Dorina Tassé-Saint-Louis et/and Charles Saint-Louis

asked for more. This arrangement continued until I left for high school in SainteAgathe-des-Monts. Charles Saint-Louis continued to develop his business. The family, which operated and maintained the beach in front of the hotel, acquired nearby houses, which they rented out. They even bought the presbytery to transform it into a restaurant called L'abbé du Nord. In 1960, Claude and Raymond developed Mont Plaisant, a ski area, right in the middle of the Village. I skied Mont Plaisant to do slalom training when I returned from competitions. In 1968, the hotel La Porte Rouge was taken over in joint ownership by their son Raymond, their daughter Huguette and her husband Guy Dubois. In 1978, Marc and Christine, Raymond’s children, took over

the reins and retained that role until the property was bought by the Ville de MontTremblant. Gilles, Guy’s son, operated “les entreprises GLC”, now taken over by his son Frédéric, thus forming the fifth generation of entrepreneurs in that family. It should be noted, as well, that the Saint-Louis family is still involved in the community. Charles (father) and Claude (son) have been school board commissaires d'école and church wardens. Jacques (son) was the secretary treasurer of the municipality of Mont-Tremblant and municipal councillor. Claude and Raymond have also served as municipal councillors. Nowadays, the Saint-Louis family continues to evolve in Mont-Tremblant: the story is not over and continues to be written.

NOVEMBRE | NOVEMBER 2020 — TREMBLANT EXPRESS.COM

© COURTOISIE

The family grew and the couple had 10 children. When one of their sons, Charles, born in 1894, died at the age of three, Albert and Kate decided to give the name to one of their later children, born on May 19, 1903. He was known by the family as “Charles the second”. He married Dorina Tassé on May 26, 1928. The family that they created played an important role in my youth. Charles and Dorina took over the family farm. Charles was also a logger, the Wheeler family’s handyman, and a labourer for Joseph Ryan. He was also a barkeep before launching himself into the restaurant business. In 20 years, Donna would give birth to 11 children: Marcel (1928), Raymond (1930), Claude (1931), Guy (1932), Marielle (1933), Denise (1937), Jacques (1940), Lise (1942), Huguette (1943), Monique (1946) and Ginette (1948). In 1946, Charles and Dorina Saint-Louis bought the restaurant called the Snack Bar from their brother-in-law; it was located on the shore of Lac Mercier, in front of the hotel which at the time was called the Chalet du lac. When I started school, at the sisters of Sainte-Croix convent, we were living on Mont Tremblant’s North Side. The road called Chemin Duplessis existed, but it was a dirt road and an 18-km trip to get to school. As a result, I had to have lunch at school. My parents didn’t consider a sandwich adequate to keep me alert during the long afternoon at school, so they looked for a solution. My mother arranged with Mme Saint-Louis that I would join their family at lunchtime to share their meal with them. My mother warned Mme Saint-Louis that I was a bit fussy about eating and not to be surprised if I didn’t eat much. So for the first time in my life I found myself at a table where there were more children than adults. A table where the selection that day was… whatever was on your plate. Everybody talked, although politely and in a disciplined manner, and it was over in 30 minutes. As an only child, I was in heaven to be accepted into this big family. And to my mother’s great surprise, she learned from Mme Saint-Louis that I ate everything and

© COURTOISIE

he ancestor of the Saint-Louis family, so well known in our region, was born in Sorel. After completing his classical studies in the 1850s, Albert – for that was his name – went to Port Albert, in Western Canada, for work. There he met Kate McLaughlin, whom he married, and the young couple came to settle in Saint-Jovite. Albert was a farmer, and his land was on Rang 8; their home was built on what became the Gray Rocks landing strip. In addition to working the farm, Albert was the secretary and mastercantor of the parish church.

9


Les oubliés | The Forgotten

Lucile Wheeler, 1958

portera ses fruits, puisqu'en 1956, elle deviendra la première nord-américaine à remporter une médaille olympique (bronze) en sports d'hiver.

10

Lucile Wheeler

© COURTOISIE

NOVEMBRE | NOVEMBER 2020 — TREMBLANT EXPRESS.COM

À son retour des Jeux, elle vint visiter l'école que je fréquentais à Mont-Tremblant. Bien entendu, elle nous montra sa médaille et nous adressa la parole. Je faisais déjà de la compétition à ce moment-là et elle confirma par sa réussite que mon rêve olympique n'était pas si farfelu.

La Tremblantoise qui inspira des générations de skieuses PETER DUNCAN

N

ée le 14 janvier 1935 à Saint-Jovite, Lucile Wheeler commence à skier dès l'âge de deux ans. Il n'y a là rien d'étonnant. Son père, Harry, est le propriétaire du centre de ski Gray Rocks. Rapidement, son talent de glisseuse est remarqué et à l'âge de dix ans elle commence sa carrière de compétitrice.

Le père de Lucile engage successivement deux célèbres skieurs autrichiens comme entraîneurs  ; Herman Gadner et Hans Falkner. En 1946, Lucile participe à sa première compétition internationale à Lake Placid ; la Kate Smith Invitational. Suivront notamment, à Stowe, au Vermont, la North American Championships et à Mont-Tremblant, la Taschereau, où mon père, Charlie Duncan, sera son entraîneur en 1948, m’a confié Lucile. À cet effet, au fil des ans, elle sera entraînée par Bob Richardson (ancien coureur), Johnny Fripp (directeur de l'école de ski du mont Tremblant) et Ernie McCulloch (ancien coureur et directeur de l'école de ski du mont Tremblant). Son père encouragera et soutiendra la passion de Lucile. Il faut dire qu'il a lui-même participé aux Jeux de Lake Placid en 1932 dans la compétition de course de traineaux à chiens (sport de démonstration). En 1948, Lucile et son père traversent le pays en train et se rendent à Banff, en Alberta, pour les championnats canadiens. Ils sont accompagnés de l’entraîneur de Lucile ; Ernie McCulloch. Parmi les autres compétitrices présentes, nommons Rhoda Wurtele, Joanne Hewson et Rosemarie Schutz. En 1949, Lucile se rend en voiture à Sun Valley, en Idaho pour la Harriman Cup et à la Roch Cup d'Aspen, au Colorado. Cette fois, son père, Bob Richardson, John Clifford et Ernie McCulloch l’accompagneront. La jeune fille, alors adolescente, en profitera pour développer sa technique et trouver sa place parmi les grands skieurs du moment.

En route vers les Jeux En 1952, alors que j'étais un petit garçon de huit ans, j’avais vu à la télévision Tony Sailer ; un futur grand champion. Je me dis que plus tard, je ferai la même chose. J’ignorais qu'à quelques kilomètres de chez moi, Lucile Wheeler s’apprêtait à devenir une grande championne. En effet, en 1952, alors qu'elle avait 17 ans, Lucile devint membre de l'Équipe olympique canadienne pour les Jeux d'Oslo, en Norvège. Après cette première expérience olympique, les parents de Lucile lui demanderont de faire une pause pour terminer ses études secondaires au High School de Sainte-Agathe. Évidemment, cela représentera un sacrifice pour elle, mais elle saura reconnaître rapidement qu'ils ont raison. Une première médaille olympique Lorsqu'elle retourne sur ses skis en 1954-55, Lucile s’installe à Kitzbühel, en Autriche, et Pepe Salvenmoser devient son entraîneur. Fait intéressant, à cette époque, les femmes compétitionnent à Kitzbühel et Lucile, ainsi que sa coéquipière Joanne Hewson, y participeront. Après la Deuxième Guerre mondiale, les courses de ski de haut niveau sont organisées par les clubs des centres les plus huppés des pays alpins. Ces courses attirent les meilleurs talents des équipes nationales. Lucile fait la tournée des grandes courses classiques : l'Arlberg Kandahar, Kitzbühel, Grindelwald et Parsenn Derby. S'y ajouteront les championnats nationaux des pays alpins  ; l'Italie, la Suisse, la France, l'Autriche et l'Allemagne. Alors qu’elle se prépare pour les Jeux olympiques à Cortina D'Ampezzo, elle obtient d'excellents résultats. Elle se taille une bonne réputation et parvient à obtenir un pointage FIS de coureur qualifié pour les compé-titions de calibre international. Le travail

Des succès marquants En hiver 1957-58, dernière année où les femmes compétitionneront à Kitzbühel, Lucile remporte la course. Cette même année, aux championnats mondiaux à Bad Gastein, elle rafle deux médailles d'or, soit en descente et en géant ainsi qu’une médaille d'argent au combiné. Avec ses succès, elle marquera le ski féminin au Canada. Grâce à son exemple, une dynastie se créera. Anne Heggtveit, Nancy Green, Betsy Clifford, Kathy Kreiner, Gerry Sorensen, Karen Percy, Mélanie Turgeon... chacune de ces championnes a été influencée par le succès de sa prédécesseure, et le tout a commencé avec Lucile Wheeler. À la fin de cette saison, Lucile décidera de prendre sa retraite de la compétition. Il faut savoir qu'à l’époque, les options des coureurs étaient limitées. Il s’agissait littéralement de sport amateur et le support commercial était interdit. À son retour des championnats mondiaux, le village de Saint-Jovite voulut lui faire cadeau d'une voiture. Elle dû refuser parce qu'elle aurait été disqualifiée et sa médaille d'or serait passée à l'Américaine médaillée d'argent. Dénuées de revenus, les carrières étaient donc plus courtes et les coureurs devaient éventuellement réintégrer « la vraie vie ». Lors d’un gala en 1958, où elle sera proclamée athlète canadienne par excellence et recevra le trophée Lou Marsh, elle rencontrera Kaye Vaughan, un joueur de football de la ligue canadienne. Kaye est natif de Tulsa, en Oklahoma et tient la position de joueur de ligne offensif pour les Rough Riders d’Ottawa. Gagnant de la Coupe Grey et membre des Temples de la renommée du sport d'Ottawa, du football canadien et du sport de Tulsa Oklahoma, Kaye est lui-même un joueur vedette. De grands honneurs pour une grande dame Lucile et Kaye sont mariés en janvier 1960, au LacMercier, par le curé Deslauriers et ils s’installent à Ottawa. Ils ont deux enfants : Myrle (1961) et Jake (1963). En 1967, la petite famille déménage dans les Cantons-de-l'Est où Kaye sera engagé comme directeur des sports au Massey Vanier High School. Tout au long de sa vie, Lucile recevra de nombreux honneurs. Elle sera notamment intronisée au Temple de la renommée du sport canadien en 1958, du ski canadien en 1982, au Panthéon des sports olympiques en 1976 et elle est également Membre de l'Ordre du Canada depuis 1976. Toujours impliquée et présente lors des différents évènements relatifs au ski, Lucile demeure un modèle pour la nouvelle génération. Au fil des ans, une solide amitié s'est développée entre nous, car nous faisons partie de la même grande famille du ski. Peut-être la rencontrerezvous cet hiver sur les pistes de Owl's Head dans les Cantons-de-l'Est. Elle est facile à reconnaître, c'est la skieuse qui valse sur la neige.


Lucile Wheeler The Mont-Tremblant sparkplug who inspired generations of women skiers PETER DUNCAN

B

En route to the Games In 1952, when I was a young boy of eight, I had seen Tony Sailer on television; he was a future great champion. I told myself that later, I would do the same. I didn’t know that just a few kilometres away, Lucile Wheeler was preparing to become a great champion. And so in 1952, at the age of 17, Lucile won a place on the Canadian Olympic Team for the Oslo Games in Norway. After this first Olympic experience, Lucile’s parents asked her to take a break to complete her secondary school studies at the Sainte-Agathe high school. Obviously, this represented a sacrifice for her, but she soon realized that they were right. A first Olympic medal When she got back on her skis in 1954-55, Lucile stayed in Kitzbühel, Austria, and Pepe Salvenmoser became her coach. It’s interesting to note that at the time, the women competed at Kitzbühel and Lucile, along with her teammate Joanne Hewson, participated there. After the Second World War, high-level ski competitions were organized by the clubs in the trendiest resorts in the Alpine countries. Lucile made the tour of the major classic races: the Arlberg Kandahar, Kitzbühel, Grindelwald and Parsenn Derby. Add to these the national championships of the Alpine countries: Italy, Switzerland, France, Austria and Germany. When she was preparing for the Olympic Games of Cortina d’Ampezzo, she had excellent results. She built a good reputation and managed to obtain an FIS point total as a racer qualified for international-level competitions. The work bore fruit, because in 1956, she became the first North American woman to win an Olympic medal (bronze) in winter sports. When she returned from the Games, she came to visit the school I attended in Mont-Tremblant. She showed us her medal, of course, and spoke to us. I was already competing at the time and her success confirmed for me that my Olympic dream was not so farfetched.

Lucile Wheeler, médaillée d'or aux Championnats du monde 1958, Badgastein, Autriche Lucile Wheeler, Gold medal World Championships 1958, Badgastein, Austria.

Notable successes In winter 1957-58, the last winter in which women competed at Kitzbühel, Lucile won the race. In that same year, at the World Championships in Bad Gastein, she won two gold medals, in downhill and giant slalom, and a silver medal in the combined. Her success made an impression on women’s skiing in Canada. Thanks to her example, a dynasty followed. Anne Heggtveit, Nancy Green, Betsy Clifford, Kathy Kreiner, Gerry Sorensen, Karen Percy, Mélanie Turgeon...each of these champions was influenced by her predecessor, and it had all started with Lucile Wheeler. At the end of that season, Lucile decided to retire from competition. It’s important to realize that at the time, options for racers were limited. It was, quite literally, an amateur sport and commercial support was not permitted. When she returned from the World Championships, the village of SaintJovite wanted to give Lucile a car. She had to refuse because she would have been disqualified and her gold medal given to the American who had won silver. Without revenues, the careers were shorter and the racers eventually had to reintegrate into “real life”. At a gala in 1958, where she was made Canadian Athlete of the Year par excellence and received the Lou Marsh trophy, she met Kaye Vaughan, a football

player in the Canadian Football League. Kaye was a native of Tulsa, Oklahoma, and played on the offensive line for the Ottawa Rough Riders. A Grey Cup winner and member of the Sports Hall of Fame of Ottawa, of Canadian football and of Tulsa Oklahoma sports, Kaye was himself a star player. Great honours for a great lady Lucile and Kaye were married in January 1960, at Lac Mercier, by Curé Deslauriers, and went to settle in Ottawa. They have two children: Myrle (1961) and Jake (1963). In 1967, the family moved to the Eastern Townships of Québec where Kaye was hired as sports director for Massey Vanier High School. Throughout her life to date, Lucile has received many awards and honours. She was inducted into the Canadian Sports Hall of Fame in 1958, of Canadian skiing in 1982, into the Pantheon of Olympic Sports in 1976 and has also been a member of the Order of Canada since 1976. Always involved and present for events related to skiing, Lucile remains a model for the new generation. Over the years, a solid friendship has developed between us, because we are both part of the same big ski family. Perhaps you’ll meet her this winter on the Owl’s Head runs in the Eastern Townships. She’s easy to recognize: she’s the skier who dances on the snow.

NOVEMBRE | NOVEMBER 2020 — TREMBLANT EXPRESS.COM

Lucile’s father hired two famous Austrian skiers as her coaches, one after the other: Herman Gadner and Hans Falkner. In 1946, Lucile participated in her first international competition, at Lake Placid: the Kate Smith Invitational. The North American Championships in Stowe, Vermont, was next, and then the Taschereau at Mont-Tremblant, where Lucile tells me that my father, Charlie Duncan, was her coach in 1948. Other coaches followed over the years: Bob Richardson (former racer), Johnny Fripp (director of the Mont Tremblant ski school), and Ernie McCulloch (former racer and director of the Mont Tremblant ski school). Lucile’s father encouraged and supported her passion. It should be mentioned that he had participated in the Lake Placid Olympic Games in 1932 in the dogsled team race (a demonstration sport). In 1948, Lucile and her father crossed the country by train and got to Banff, Alberta, for the Canadian Championships. Ernie McCulloch, Lucile’s coach, was with them. Other competitors included Rhoda Wurtele, Joanne Hewson and Rosemarie Schutz. In 1949, Lucile went by car to Sun Valley, Idaho, for the Harriman Cup and Aspen, Colorado’s Roch Cup. This time she was accompanied by her father, Bob Richardson, John Clifford and Ernie McCulloch. The young adolescent girl took advantage of the situation to develop her technique and carve out a place among the great skiers of the time.

© COURTOISIE

orn on January 14, 1935, in Saint-Jovite, Lucile Wheeler started to ski at the age of two. Not surprising, as her father, Harry, owned Gray Rocks ski resort. It was not long before her talent for the sport was noted and at the age of ten she started her career as a competitor.

11


Les oubliés | The Forgotten

The Dubois family (Part one) PETER DUNCAN

A

© COURTOISIE SERGE DUBOIS

t the end of the 1800s, the Upper Laurentians provided job opportunities in the forest industry and in the trades attached to it. Thus it was that the family of patriarch Alfred Dubois, from the Sainte-Thérèse area, decided to come try his luck in the north. One of his sons was called Euclide, a born entrepreneur who worked a farm located at the place where the golf club Le Diable is now.

NOVEMBRE | NOVEMBER 2020 — TREMBLANT EXPRESS.COM

La famille Dubois

12

(Première partie) PETER DUNCAN

À

la fin des années 1800, pour bien des familles, les Hautes-Laurentides offraient des opportunités d'emplois dans l'exploitation forestière et dans les métiers s'y rattachant. C'est ainsi que la famille du patriarche Alfred Dubois, natif de la région de Sainte-Thérèse, décida de venir tenter sa chance dans le nord. Parmi ses fils, on retrouvait Euclide, un entrepreneur né qui exploita une ferme située à l’endroit où se trouve de nos jours le terrain de golf Le Diable.

Pour vous situer, imaginez la route originale qui se rendait du lac Ouimet au lac Tremblant en longeant la colline à l'est de la montée Ryan. Vers l'ouest, le terrain d'Euclide longeait ce qui est maintenant le trou numéro 5 du golf Le Diable. Son moulin à scie était situé sur la route qui menait au lac Mercier (devenu le Village). Il est intéressant de noter que les terres, au début du 20e siècle, étaient en majorité la propriété de trois familles : les Ryans, les Wheeler et les Dubois. Leurs territoires s'étendaient en grande partie de la gare de Saint Jovite jusqu'au lac Tremblant. Ces trois familles se sont également illustrées comme des entrepreneurs et promoteurs chevronnés. Euclide aura cinq fils et trois filles. Deux de ses fils se sont particulièrement distingués. Entrepreneur et politicien, Léon devint maire du lac Mercier et représentant du parti de l'Union nationale sous Maurice Duplessis. René, le cadet, devint propriétaire de la Villa Bellevue. Changement de cap Connu sous le nom de « pension Audet », l'hôtel était à l’origine tenu par la famille Carrière. Cette pension répondait aux besoins d'une clientèle de travailleurs de l'industrie forestière. Euclide en avait fait l'acquisition en 1930. Après certaines modifications, dont le changement de nom pour « Villa Bellevue », il la vendit à son fils René en 1943. Comme l'industrie forestière était en déclin, il fallait trouver une nouvelle vocation à l’établissement. La pension subit de grandes transformations. Le site enchanteur, campé sur les rives du lac Ouimet, permit de développer l'endroit pour offrir à une nouvelle

clientèle touristique un lieu accueillant en toutes saisons. Un lieu estimé de tous René Dubois entreprit la construction du nouvel hôtel Villa Bellevue. Il engagea les services de deux entrepreneurs menuisiers: Arthur Matte et Albert Lauzon. Villa Bellevue comprenait dès lors 110 chambres, une superbe salle à manger et une somptueuse salle de spectacles pouvant accueillir près de 300 personnes. Le dynamisme de René Dubois ne tarda pas à transformer cette salle en un endroit prisé. Il n’était pas rare d’y retrouver à l'affiche les grands noms de l'époque dont le duo humoristique québécois Les Jérolas, qui menaient une carrière au Canada et aux États-Unis ainsi que Michel Louvain, René Angélil et les Baronets, Pierre Lalonde et le groupe américain The Four Aces. Les spectateurs ne provenaient pas uniquement des Laurentides, mais également de l'Outaouais, de Montréal et même de l'est des États-Unis. Le tour du chapeau M. Dubois était aussi un grand amateur de hockey et la saison terminée, de nombreux joueurs du Canadien de Montréal venaient séjourner au Villa Bellevue. Le hockeyeur Bernard « Boom Boom » Geoffrion s’y est même produit en spectacle. En fait, il s’agissait des trois seules chansons qu'il connaissait et qu'il reprenait chaque été. Mais tout de même, chaque fois, il faisait salle comble. René décida également d'organiser des régates comme à Valleyfield pendant lesquelles se déroulaient des courses de canoés. Des milliers de personnes venaient y assister sur les rives du lac Ouimet. Plus tard, il organisa des combats de luttes avec les plus grands noms de l’époque. Ces matchs étaient arbitrés par nul autre que Maurice « Rocket » Richard. Toute une époque…

To understand where you are, imagine the original road that ran from lac Ouimet to lac Tremblant beside the hill east of the montée Ryan. To the west, Euclide’s land bordered what is now number five hole of Le Diable golf course. His sawmill was located on the road that went to lac Mercier (now the Village). It’s interesting to note that land, at the beginning of the 20th century, belonged mainly to three families: the Ryans, the Wheelers and the Dubois. Their land extended largely from Saint-Jovite Station to lac Tremblant. The three families also proved themselves to be accomplished entrepreneurs and promoters. Euclide was to have five sons and three daughters. Two of his sons particularly distinguished themselves. Entrepreneur and politician, Léon became mayor of lac Mercier and representative of the Union nationale party under Maurice Duplessis. René, the youngest, became the owner of the Villa Bellevue. Change of direction Originally, the hotel, owned by the Carrière family, was known as the “pension Audet”. This pension, or rooming house, met the needs of a clientele composed of forest industry workers. Euclide had bought it in 1930. After some modifications, including a name change to the “Villa Bellevue”, he sold it to his son René in 1943. As the forest industry was in decline, a new role had to be found for the establishment. The pension underwent major transformations. The delightful site, on the shores of lac Ouimet, allowed the place to be developed to provide a new tourist clientele with a hospitable inn that welcomed visitors in all seasons. A place esteemed by all René Dubois undertook construction of the new Villa Bellevue hotel. He engaged the services of two contractor-carpenters: Arthur Matte and Albert Lauzon. The Villa Bellevue had 110 rooms, a superb dining room and a sumptuous auditorium that could accommodate close to 300 people. The dynamic René Dubois soon transformed this room into a highly valued locale. It was not unusual to find on the bill the great names of the era, including the Québec comedy team Les Jérolas, whose career encompassed both Canada and the United States, as well as Michel Louvain, René Angélil and the Baronets, Pierre Lalonde and the American group The Four Aces. The audience members were not only from the Laurentians, but also from the Ottawa region, Montreal, and even the Eastern United States. Hat trick Mr. Dubois was also a big hockey fan and when the season ended, many players from the Montreal Canadiens came to stay at the Villa Bellevue. Hockey player Bernard – Bernie – “Boom Boom” Geoffrion even put on a show there. It actually consisted of the only three songs he knew and which he repeated every summer. But nonetheless, every time, he filled the room to bursting. René also decided to organize regattas like at Valleyfield, during which there were canoe races. Thousands of people came to watch from the shores of lac Ouimet. Later, he organized boxing matches featuring the biggest names of the time. The matches were refereed by none other than Maurice “Rocket” Richard. It was quite the era….



© COURTOISIE SERGE DUBOIS

Les oubliés | The Forgotten

La famille Dubois (Deuxième partie) PETER DUNCAN

NOVEMBRE | NOVEMBER 2020 — TREMBLANT EXPRESS.COM

P

14

endant quelques étés, mon père et ma mère ont travaillé comme tenanciers du bar et du restaurant où l’on pouvait finir la soirée après les spectacles présentés au Villa Bellevue. À l’époque, les heures d'ouverture étaient bien moins réglementées que de nos jours et mes parents fermaient souvent le bar au lever du soleil. Nous habitions au Devil's River Lodge sur le versant Nord du mont Tremblant. Alors, pour nous accommoder, nous étions logés chez Antoinette Dubois, la belle-sœur de René. La maison se situait de l'autre côté de la rue sur une partie de ce qui est devenu le stationnement du Grand Lodge. Pour moi, à cette époque, tous les amis de mes parents étaient des oncles ou des tantes. Je demeurais donc chez « ma tante Antoinette » pendant que mes parents travaillaient. Tous trois natifs d'ici, Léon, René et mon père entretenaient une relation d'amitié qui se transmit à la génération suivante entre Serge, Luc et moi.

Serge proposa que notre groupe d'amis présente un spectacle de ski nautique pour les clients de l'hôtel. Il faut dire que nous raffolions de ce sport. Nous étions influencés par la famille Cloutier de Sainte-Agathe-des-Monts qui comptait d’excellents sportifs, dont Marc, l'un des frères, qui se produisait en ski nautique à Cypress Garden, en Floride. Donc, avec l'approbation de René, notre groupe se forma. Serge, qui était le plus sage, devint notre chef. S'ajoutèrent Gerry Simon (qu'il épousera), Ken Simon, Ronnie Simon, Van Forbell (pilote du bateau), John McDonald, Janie Forbell, Eva Kuchar, Judy Claggett, Frankie Légaré ainsi que Luc, Serge et moi. Ils sont encore nombreux ceux que vous pouvez croiser dans le coin. Nous utilisions le bateau hors-bord de la famille Simon, mais notre groupe n'avait pas les moyens d'assumer les dépenses reliées à l'essence. Avec la permission de M. Dubois, nous passions le chapeau après chaque spectacle. Nous n'avons jamais fait de profits, mais nous n'avons jamais manqué d'essence.

La jeunesse à l’œuvre L'hôtel Villa Bellevue était une plaque tournante où les jeunes étaient les bienvenus. Un été,

L'école de ski, une des clés du succès L'école de ski du Villa Bellevue jouissait d’une excellente réputation et représentait un attrait

important pour la clientèle de l'hôtel. D'ailleurs, fait peu connu, le célèbre Ernie McCulloch fut directeur de l'école de ski du Villa Bellevue. En 1950, au tout début de sa carrière de coureur de ski alpin et de sauteur, Ernie était venu à Mont-Tremblant en quête de travail. À ce moment, John Fripp était directeur de l'école de ski du mont Tremblant et René Dubois lui confia la responsabilité de son école du Villa Bellevue. Ernie était encore attiré par la compétition et sans en parler à M Dubois, il quitta en train vers l’Idaho, à Sun Valley, pour participer à la Harriman Cup. Cette course était très importante et toutes les grandes équipes de l’époque comme celle de la Suisse, de l'Autriche, de l'Italie et de la France y participaient. Ernie avait demandé à un grand ami, Bob Richardson, de le remplacer pour aller skier avec les clients de l'hôtel en tant que directeur adjoint de l'école, sous prétexte qu'il souffrait d'une forte fièvre. Quelle ne fut pas la surprise de M. Dubois de voir Ernie revenir au travail avec le trophée de la Harriman Cup. Même si M. Dubois était un peu déçu de la supercherie, la bonne nouvelle était que les clients de l'hôtel pouvaient désormais skier avec un champion de calibre international. La relève En 1963, Serge, le fils aîné de la famille, commença à travailler officiellement à l'hôtel. Il était responsable de faire la promotion du Villa Bellevue en faisant valoir la qualité de l'hébergement, de la cuisine, du service, mais surtout, de l'excellence de l'école de ski qui pouvait compter sur le directeur Bernard Trottier et sur des moniteurs très compétents. Il partit dès lors en tournée dans les grands salons, les clubs ainsi que les boutiques de ski. Après avoir été directeur des programmes et entraîneur-chef de l'Équipe canadienne de ski alpin, Luc, le frère de Serge, se joignit à l'équipe. Par la suite, leur jeune frère Robert rejoignit les ventes puis les sœurs Suzanne, Nicole et Danielle s’ajoutèrent respectivement à la comptabilité, à la réception et à l'école de ski, complétant ainsi l'implication familiale. La période de représentation commençait au début du mois de septembre et se terminait au Thanksgiving américain. Le territoire à couvrir allait de l'est des États-Unis, de Burlington au Vermont, jusqu'à Miami en Floride. Ce fut une grande réussite. L'hôtel afficha complet, en grande partie grâce à la notoriété de l'école de ski. La clientèle du Villa Bellevue était attirée par le charme de l'endroit et l'affabilité de la famille Dubois. Cette dernière demeure encore à ce jour en mémoire. À n’en pas douter, René et ses enfants ont grandement contribué au succès et au mythe des belles années de notre joli coin de pays.


(Part two) PETER DUNCAN

F

or several summers, my father and mother worked as keepers of the bar and restaurant where people could wind up their evenings after the shows presented at the Villa Bellevue. At the time, business hours were much less regulated than they are now and my parents often closed the bar at sunup. We lived at the Devil’s River Lodge on Mont Tremblant’s north side. As a result, for accommodation, we stayed with Antoinette Dubois, René’s sister-in-law. The house was located on the other side of street from Villa Bellevue on part of what is now the Grand Lodge parking area. From my perspective at the time, all my parents’ friends were uncles or aunts. So I stayed with my “Aunt Antoinette” while my parents worked. All three men – Léon, René and my dad – were born here and had a relationship of friendship that was transmitted to the following generation: Serge, Luc and me. Youth at work The Villa Bellevue was a hub of activity where young people were welcome. Serge suggested that our group of friends should provide a water skiing show for the hotel guests. I might mention at this point that we were crazy about the sport. We were influenced by the Cloutier family of Sainte-Agathe-des-Monts, which included excellent athletes. One of these was Marc, one of the brothers, who was in the water skiing show at Florida’s Cypress Gardens. So with René’s approval, our group was formed. Serge, who was the most sensible, became our leader. Add next Gerry Simon (whom he later married), Ken Simon, Ronnie Simon, Van Forbell (who drove the boat), John McDonald, Janie Forbell, Eva Kuchar, Judy Claggett, Frankie Légaré as well as Luc, Serge and me. You can run into a number of these people here to this day. We used the Simon family’s outboard motorboat, but our group didn’t have the money we needed for gas, With Mr. Dubois’s permission, we passed the hat after every show. We never made a profit, but we never ran out of gas, either. The ski school, a key to success The Villa Bellevue ski school had an excellent reputation and represented an important part of the hotel’s attraction for its clients. What’s more – and this is not well known – the famous Ernie McCulloch was director of the Villa Bellevue ski school. In 1950, at the very beginning of his career

as an alpine ski racer and ski jumper, Ernie came to Mont Tremblant looking for work. At the time, John Fripp was director of the Mont Tremblant ski school and René Dubois charged him with the responsibility for his Villa Bellevue ski school Ernie was still attracted to competition and, without telling Mr. Dubois, took off by train for Sun Valley, Idaho, to take part in the Harriman Cup. That was a major race and all the big teams of the time, such those of Switzerland, Austria, Italy and France, participated. Ernie asked a close friend of his, Bob Richardson, to replace him and ski with the hotel guests as the school’s assistant director, giving the excuse that Ernie was in bed with a high fever. To Mr. Dubois’ great surprise, Ernie came back to work with the Harriman Cup trophy. Even though Mr. Dubois was disappointed by the deceitfulness, the good news was that hotel customers could from then on ski with an international-level champion The next generation In 1963, Serge, the family’s oldest son, officially started work at the hotel. He was responsible for the promotion of Villa Bellevue and it was his job to make known the quality of its accommodation, cuisine, service… and above all, the excellence of its ski school, led by director Bernard Trottier and boasting highly competent teachers. He embarked on a tour of the major ski shows, clubs and shops. After having been program director and head coach of the Canadian Alpine Ski Team, Luc, Serge’s brother, joined the family team. Then young brother Robert got into sales, and then sisters Suzanne, Nicole and Danielle became involved respectively in accounting, reception and the ski school, thus completing the family involvement. The representation period started in early September and ended at American Thanksgiving. The territory to be covered was the eastern United States from Burlington, Vermont, to Miami, Florida. It was a great success. The hotel was full, due largely to the fame of its ski school. Villa Bellevue guests were attracted by the charm of the place and the friendliness of the Dubois family. That warmth and friendliness is still remembered to this day. There’s no doubt that René and his children contributed greatly to the success and the enduring legend of those wonderful years here in our beautiful part of the country.

NOVEMBRE | NOVEMBER 2020 — TREMBLANT EXPRESS.COM

© COURTOISIE SERGE DUBOIS

The Dubois family


Restos bistros Restaurants



© COURTOISIE

Les oubliés | The Forgotten

L'aventure Pinoteau PETER DUNCAN

NOVEMBRE | NOVEMBER 2020 — TREMBLANT EXPRESS.COM

D

18

e nombreux établissements hôteliers de notre région ont vu le jour grâce à de jeunes couples d’aventuriers qui furent attirés par l'industrie forestière ou eurent un coup de foudre pour la région. Cette fois-ci, nous nous attarderons sur l'histoire du Manoir Pinoteau. Le Manoir doit son existence à la chance qu'a connu un jeune homme du nom de Lucien Pinoteau au début des années 20. Lors d'une partie de cartes (barbotte) à Montréal, celui-ci rafla la mise alors que des joueurs aguerris avaient parié de grosses sommes. Lucien Pinoteau devint tout à coup un homme riche. Il est aisé d'imaginer que les perdants n’étaient pas très heureux de ce dénouement. Des amis de Lucien lui recommandèrent donc de s'éloigner pour un certain temps et c'est ainsi qu'il découvrit la région de Mont-Tremblant. À l’époque, Gray Rocks connaissait un franc succès en tant que pourvoirie. Lucien décida donc d'utiliser ses gains pour créer, lui aussi, une pourvoirie sur le bord du lac Tremblant. Il redéfinit le concept et érigea un établissement luxueux doté de chambres confortables et proposa une nourriture raffinée, attirant ainsi une clientèle plus exigeante. Il baptisa son

établissement le Manoir Pinoteau. Un des points d'attrait était l'isolement de l'endroit et l'anonymat des clients. Pendant une dizaine d'années, le Manoir Pinoteau fonctionna sous le principe suivant : « Ce qui se passe au Manoir Pinoteau reste au Manoir Pinoteau ». À l’hiver 39-40, Joe Ryan ouvrit Station Mont Tremblant. La région fut dès lors considérée comme une destination quatre saisons et, conséquemment, le Manoir Pinoteau prit de l'essor. Graduellement, la pourvoirie s'orienta vers un tourisme plus large et une clientèle avertie recherchant des activités plein air. On y offrait tout un éventail d'activités : l'accès au lac Tremblant pour la natation et la pêche, le tennis, les randonnées en forêt et, bien sûr, la proximité du mont Tremblant. L’arrivée des Gratton En 1942, Gilles Gratton, petit neveu de Lucien Pinoteau, partit à la recherche de travail et cogna à la porte de son grand-oncle. Comme ce dernier à ses débuts, Gilles n'avait aucune connaissance en hôtellerie, mais Lucien lui donna sa chance. Travaillant et motivé, Gilles gravit tous les échelons sous la direction de Lucien. Quoique très différent de son grand-

Le manoir Pinoteau

oncle, Gilles devint rapidement un atout au bon fonctionnement du Manoir. C'est en 1949 que Gilles rencontra sa future épouse, Andrée Compot, et cette rencontre provoquera un virage important dans la destinée du Manoir Pinoteau. Lorsque Gilles et Andrée se marièrent, ils habitaient le Compot Guest House, devenu l’Auberge Sauvignon. L’endroit appartenait alors aux parents d’Andrée; Léon et Jeanne Compot. Les deux premiers enfants du couple Gratton, Jacques et Robert, y naîtront respectivement en 1950 et en 1951. Le couple prit par la suite sous son aile le bon fonctionnement du Manoir Pinoteau. La clientèle y était fidèle et le restaurant jouissait d’une excellente réputation. Le grand responsable de la maintenance et homme de confiance de Gilles, Roméo Richer, y travailla toute sa vie. La clientèle locale et touristique était attirée par le pianiste Gerry Souderman et le barman René Moreau. Tous deux suffisaient à remplir l'endroit. Le Manoir connut un franc succès et à la fin des années 50, Lucien proposa à son petit neveu d'en devenir propriétaire. La petite famille s'installa au Manoir pour s'agrandir et se compléter en 1961 avec la naissance de Thomas et celle de Pierre en 1962. Gilles y établit une école de ski menée par des directeurs d'expérience qualifiés; mentionnons Bob Crook, Tommy Campeau, Mike Murphy, Guy Baervoets, Conrad Guay et, finalement, son fils, « Jacquot » Gratton. Quatre fils, quatre destinées Les Gratton sont devenus des amis de ma famille. Nous avions accès au terrain de jeux du Manoir et à tout ce que l'endroit avait à offrir. J’ai donc vu grandir les garçons. Jacquot, grand amoureux des animaux, se promenait avec trois ratons laveurs qui le suivaient à la queue leu leu, à l'extérieur comme à l'intérieur de l'hôtel. Il deviendra un entraîneur reconnu du Club de ski Mont-Tremblant et un aventurier grand ami de la faune. Robert, très doué en compétition de ski alpin, se rendit jusqu’à l'équipe du Québec puis s'orienta vers l'administration pour aider Gilles au Manoir Pinoteau. Thomas, l'artiste de la famille, fit carrière comme comédien pour se diriger ensuite vers la représentation d'artistes. Pierre, un sportif talentueux et d'une personnalité attachante devint entrepreneur local. En 1987, Gilles vendit le Manoir Pinoteau au groupe Claude et Éric Lefebvre. Toujours amoureux de sa région adoptive, Gilles en profita pleinement. Je n'ai que de bons souvenirs de Gilles et Andrée et leurs fils me rappellent tout ce qu'il y avait de bon et remarquable en eux.


The Pinoteau adventure

© COURTOISIE

Gilles Gratton, 1942

PETER DUNCAN

M

any of our local hotel establishments were created by young, adventurous couples who were attracted by the forest industry or fell in love with the region itself. Today we’ll take a long, lingering look at the history of Manoir Pinoteau. The Manoir owes its existence to the luck of a young man named Lucien Pinoteau. In the early 1920s, during a card party (playing “barbotte”) in Montreal, he won the pot when seasoned players had bet large amounts. In one fell swoop, Lucien Pinoteau became a rich man. As you can imagine, the losers were not particularly happy with the outcome. Lucien’s friends suggested that he get out of town for a while, and that’s how he discovered the Mont-Tremblant area. At the time, Gray Rocks was experiencing great success as an outfitter. Lucien decided, therefore, to use his wins to create an outfitter operation on the shore of Lac Tremblant. He redefined the concept and built a luxurious establishment with comfortable rooms, and he offered refined food, thus attracting a more demanding clientele. He named his place the Manoir Pinoteau. One of its attractions was the isolation of the place and the anonymity of its customers. For ten years or so, the Manoir Pinoteau functioned under the principle that, “What happens at Manoir Pinoteau, stays at Manoir Pinoteau”. In the winter of ’39-’40, Joe Ryan opened Station Mont Tremblant. The region was from then on considered to be a four-season destination and, as a result, Manoir Pinoteau gathered momentum. Gradually, the outfitter turned towards a broader tourist audience and more sophisticated customers seeking outdoor activities. It provided a long list of possible activities: access to Lac Tremblant for swimming and fishing; tennis; forest hiking and, of course, proximity to Mont Tremblant. Arrival of the Grattons In 1942, Gilles Gratton, great-nephew of Lucien Pinoteau, started looking for work and showed up at his great-uncle’s door. Just like Lucien in his early days, Gilles knew nothing about the hotel industry, but Lucien gave him a chance. A hard worker and motivated, Gilles moved up through the ranks quickly under Lucien’s direction. While very different from his greatuncle, Gilles rapidly became an asset to the smooth running of the Manoir. Then in 1949, Gilles met his future wife, Andrée Compot, and

that meeting caused a significant change of direction in the destiny of Manoir Pinoteau. When Gilles and Andrée got married, they lived in the Compot Guest House, which is now the Auberge Sauvignon. The place belonged at the time to Andrée’s parents, Léon and Jeanne Compot. The young couple’s first children, Jacques and Robert, were born there in 1950 and 1951 respectively. The young Gratton couple then took the Manoir PInoteau under its wing, to see to the smooth running of the place. The clientele was loyal and the restaurant had an excellent reputation. The man in charge of maintenance, in whom Gilles had great confidence, was Roméo Richer, who worked there all his life. Both local and tourist customers were attracted by pianist Gerry Souderman and barman René Moreau. Between the two of them, they kept the place full. The Manoir was an unqualified success and at the end of the ‘50s, Lucien suggested to his greatnephew that the latter become its new owner. The little family settled in the Manoir to grow, becoming complete in 1961 and 1962 with the births of Thomas and then Pierre, respectively. Gilles established its ski school, led by qualified, experienced directors including Bob Crook, Tommy Campeau, Mike Murphy, Guy Baervoets, Conrad Guay and finally, his son “Jacquot” Gratton. Four sons, four destinies The Grattons became friends of my family. We had access to the Manoir’s “playground” and everything it had to offer. As a result, I saw the boys grow up. Jacquot, who loved animals, walked around with three raccoons trailing him like a parade, outside and inside the hotel. He became a well-known coach with the Club de ski Mont-Tremblant and an adventurer with a love of wildlife. Robert, very gifted in alpine skiing, went as far as the Québec ski team, then got into administration to help Gilles at the Manoir Pinoteau. Thomas, the artist of the family, had a career as an actor before becoming an artists’ representative. Pierre, a talented athlete with a charming personality, became a local contractor. In 1987, Gilles sold the Manoir Pinoteau to the group Claude et Éric Lefebvre. Still enamoured of his adoptive region, Gilles took full advantage of it. I have only good memories of Gilles and Andrée, and their sons remind me of all that was good and remarkable about them.

NOVEMBRE | NOVEMBER 2020 — TREMBLANT EXPRESS.COM


Les oubliés | The Forgotten

© COURTOISIE

Quenouille. Quant à Simone, elle administrera le magasin 5-1015, l’ancêtre du Dollarama, situé au même endroit que ce dernier. Les planches produites au moulin excédent les besoins des fermiers, et comme elles sont d'une longueur de six pieds, Alcide décide d'en faire des tables à pique-nique qu'il vendra dans un petit local tout près du moulin à scie. Alcide est un homme fier, toujours bien vêtu et se tient bien droit. Il reflète le succès qu’il connait au village et inspire le respect. En 1948, le moulin est ravagé par un incendie. Rapidement, on en construit un nouveau, toujours le long du ruisseau Noir.

La famille Forget : tissée serrée depuis 110 ans PETER DUNCAN

NOVEMBRE | NOVEMBER 2020 — TREMBLANT EXPRESS.COM

E

20

n affaires depuis cinq générations, la famille Forget voue un grand respect aux réalisations de ses doyens qui sont parvenus à léguer un patrimoine exceptionnel à la relève. Alcide Forget, qui est à l’origine de toute cette aventure entrepreneuriale, vient au monde en 1885, à Saint-Sauveur. Il s'installe à SaintJovite en 1905. Fromager de métier, Alcide réalise rapidement que le marché du bois est l'avenir dans la région. La Canadian International Paper Company (CIP) y connait déjà beaucoup de succès, mais une niche semble négligée. À la fin du 19e siècle, des colons s'installent sur des terres devant être défrichées afin d'être cultivées. Le bois qu'ils coupent sert à construire leurs maisons et leurs granges, mais il en reste. Et s'ils veulent des planches, où aller ? Voyant là une opportunité d'affaires, Alcide se procure une turbine de la compagnie Furano de Plessisville et construit son premier moulin à scie le long du ruisseau Noir, appelé Black Creek à l'époque. L’histoire raconte que cette machine générait suffisamment d'énergie pour alimenter

en électricité la maison de la famille Forget et celle de leurs voisins, devenant ainsi les premiers citoyens du village de Saint-Jovite à en bénéficier. Soulignons que le châssis de cette machine à vapeur est resté sur place, sur la rue Coupal, à l'angle de la rue du Ruisseau. La deuxième génération Alcide et son épouse, Euphémie Renaud, auront quatre enfants; Claude, Conrad, Hervé et Simone. Le commerce bénéficie de la proximité du chemin de fer bien qu'alors, le transport des matériaux se fasse par charrette tirée par des chevaux, et ce, jusqu'à la venue des véhicules motorisés. Rapidement, Alcide prépare la relève. Il sait qu'il y a place à expansion et que ses enfants pourront vivre de ce qu'il a bâti. Son fils aîné, Claude, épousera Bernadette Dubois, sœur de René Dubois (Villa Bellevue). Il prendra en main le commerce et le premier magasin Claude Forget matériaux de construction sera érigé en 1956. Conrad deviendra entrepreneur. Celui-ci aura des mandats un peu partout au Québec. Localement, on peut notamment penser au Club Tremblant. Hervé exploitera pour sa part le moulin à scie au lac

La troisième génération Au cœur de cette famille tissée serrée, on s'épaule, on se soutient et on travaille à la croissance du commerce. La troisième génération, Claudette, Gilles, Jean, Normand et Denis assureront la direction de l'entreprise. En 1979, la décision est prise de se joindre au groupe Dismat. La stratégie est de continuer à promouvoir les produits maison tout en agrandissant leur marché avec de nouveaux articles. Alcide sera témoin de cet accomplissement et il pourra s’éteindre en 1980 avec la satisfaction du devoir accompli. « Alcide prévoyait nos rôles, m’a confié Gilles. Il nous voyait dans les postes que l’on a finalement occupés. C’était un visionnaire. » Avec le développement du tourisme, les décennies qui suivirent amèneront une nouvelle clientèle. Celle-ci a des besoins qui demanderont à l'entreprise de se rapprocher de l'offre des grandes surfaces. Cela se traduira en une plus grande sélection et des objets derniers cris. En 2001, la compagnie compte 13 actionnaires. En 2003, une nouvelle énergie motivera le jumelage avec le groupe Rona. Tourné vers l’avenir Le commerce garde encore de nos jours sa griffe familiale. Aujourd'hui s'ajoutent la quatrième et la cinquième génération avec France, Julie, Benoit, Caroline et Valérie. Ils assurent la pérennité et continuent d’innover en répondant à la demande de leur clientèle. Les connaissances et les compétences de chacun des membres de l’organisation sont valorisées et la notion de confiance est omniprésente, comme ce fut le cas tout au long de cette aventure générationnelle. Selon moi, leur engagement dans la communauté, qui fait partie de leur mission, est une des clés de leur succès. J'imagine aisément le patriarche Alcide, tel que je le voyais à l'époque; impeccable au volant de sa Cadillac se garer devant cet imposant édifice, en descendre et constater avec fierté que sa vision était juste.


© COURTOISIE

The Forget family: tight-knit for 110 years PETER DUNCAN

T

he Forget family, in business for five generations, is highly respectful of the achievements of its forebears, who managed to pass on an exceptional heritage to succeeding generations. Alcide Forget, the family member who began this entrepreneurial adventure, was born in 1885 in Saint-Sauveur. He moved to Saint-Jovite in 1905. Originally a cheesemaker by trade, Alcide soon realized that wood was the industry of the future in the region. The Canadian International Paper Company (CIP) had already achieved much success, but one niche appeared to be neglected. At the end of the 19th century, the colonists were settling on lands that had to be logged before they could be farmed. The wood they cut was used to build their homes and barns, but there was some left over. And if they wanted boards, where could they go? Seeing a business opportunity, Alcide obtained a turbine from the Furano company of Plessisville and built his first sawmill along the Ruisseau Noir, called Black Creek at the time. The story tells us that the machine generated enough energy to provide electric power to the Forget family home and those of their neighbours, making them the first citizens of the village of Saint-Jovite to have it. We should note that the chassis of this steam machine remains in place on rue Coupal at the corner of rue du Ruisseau. The second generation Alcide and his wife, Euphémie Renaud, would have four children, Claude, Conrad, Hervé and Simone. The business benefited from the proximity of the railway even though at the time, transportation of materials was done by horse-drawn wagons, and this continued until the advent of motorized vehicles. Rapidly, Alcide prepared the next generation. He knew there was room for expansion and that his children could live from what he had built. His eldest son, Claude, married Bernadette Dubois, sister of René Dubois (Villa Bellevue). Claude took the business in hand and the first Claude Forget matériaux de construction store was built in 1956. Conrad became a contractor, with jobs pretty much throughout Québec. Locally, one standout was the Club Tremblant. Hervé operated the sawmill at lac Quenouille. Simone ran the 5 – 10 – 15 store, the precursor of Dollarama, in the same location as the latter.

The boards produced at the mill exceeded the number needed by the farmers, and as they were six feet long, Alcide decided to make picnic tables from them which he then sold in a small place close to the sawmill. Alcide was a proud man, always well dressed and standing very straight. He reflected the success he experienced in the village and inspired respect. In 1948, the mill was destroyed by fire. A new one was quickly built, still beside the Ruisseau Noir. The third generation Within this close-knit family, people help each other, support each other, and work to grow the business. The third generation, Claudette, Gilles, Jean, Normand and Denis, would provide the company’s next management team. In 1979, the decision was made to join the Dismat group. The strategy was to continue to promote their own products while growing their market with new items. Alcide witnessed this achievement and was able to die in 1980 with the satisfaction of having done his duty. “Alcide anticipated our roles,” Gilles told me. “He saw us in the positions that we held in the end. He was a visionary.” With the development of the tourist industry, the following decades brought a new customer group. They needed things that required the company to offer goods like those in the big-box stores and DIY centres. In 2001, the company had 13 shareholders. In 2003, a new energy motivated them to join the Rona group. Looking to the future The business keeps, to this day, its family label. Now the fourth and fifth generations have joined: France, Julie, Benoit, Caroline and Valérie. They ensure the continuity and still innovate in response to the demands of their customer group. The knowledge and skills of each of the members of the organization are put to good use and the notion of confidence is pervasive, as it has been all through this generational adventure. From my perspective, their engagement in the community, which is part of their mission, is one of the keys to their success. I can easily imagine the patriarch, Alcide, as I saw him back in the day: impeccable at the wheel of his Cadillac, parking before the imposing building, getting out of his car and observing with pride that his vision was sound.

NOVEMBRE | NOVEMBER 2020 — TREMBLANT EXPRESS.COM


Les oubliés | The Forgotten

© COURTOISIE

marmaille. C'est à ce moment que Paul Letendre, à l’aide d’un petit camion Mercedes, devint notre chauffeur d'autobus scolaire. Ma mère me conduisait à la petite chapelle Saint-Bernard et j'étais le premier à monter dans l'autobus. Paul Letendre fumait la pipe, rien d'original pour l'époque, tous les travailleurs fumaient au travail. Sauf que Paul fumait en conduisant l'autobus. Lorsque j'arrivais à la maison, à l'auberge Devil's River Lodge, ma mère s’empressait de me faire prendre un bain et s’assurait que je change de vêtements de crainte que les clients dans la salle à manger ne pensent que le fils de Charlie et Lucille fumait la pipe.

Le magasin général des frères Letendre NOVEMBRE | NOVEMBER 2020 — TREMBLANT EXPRESS.COM

PETER DUNCAN

22

L

a famille Letendre a longtemps maintenu une présence importante au village de Mont-Tremblant (lac Mercier). Originalement natif de Saint-Bonaventure dans le comté de Nicolet, Louis Letendre, en quête de travail, s'établit tout d'abord au Rhode Island où il prit en mariage Éléonore Rochon, le 22 juin 1900. Rapidement, celle-ci tomba malade et ils décidèrent de revenir au Québec, plus précisément à Saint-Jovite. Leurs trois fils; Alexandre (1904-1990), Paul (1906-1995) et René (19081999) s'associèrent en 1936 pour ouvrir, au lac Mercier, un magasin général. Le magasin général était situé à l’endroit où se trouve la Sandwicherie, et la maison familiale des Letendre était voisine au restaurant Milly's. Ce magasin, une version miniature des grandes surfaces actuelles, était d'une importance capitale pour le village. Rappelons qu'à cette époque, les chemins de terre étaient difficilement carrossables lorsqu’il pleuvait ou qu’il neigeait et peu d'habitants du village possédaient un véhicule automobile. Donc, s'il manquait quelque chose à

la maison, on se rendait au magasin à pied. On y trouvait de tout; de l'huile à lampe aux légumes en conserve sans oublier les pâtes sèches et le bois de foyer. On y retrouvait aussi tous les outils de base. René, le plus jeune des trois frères, exploitait le commerce quotidiennement. Au bout du local, sa belle-sœur Annette – la femme de Paul – tenait un petit restaurant de style snackbar. J'ai connu les frères Letendre à la fin des années 40 et au début des années 50 alors que j'entrais à l'école chez les Sœurs de SainteCroix, au lac Mercier, plus précisément sur la rue du couvent. Ma mère me conduisait au village en voiture et comme nous habitions au versant Nord du mont Tremblant, elle devait faire le tour de la montagne. L'autobus scolaire de Paul Letendre Au fil des mois, des parents lui demandaient s'il lui était possible de cueillir leurs enfants pour les déposer à l'école avec moi. Arriva un moment où il y avait plus d'enfants que de places dans l'auto, sans oublier que la responsabilité incombait à ma mère de transporter toute cette

Les ventres-de-bœuf À l’époque, la route entre la montagne et le village n'était pas pavée. Au printemps, lorsque les rivières et les ruisseaux gonflaient et que l'eau submergeait le chemin, il se formait d'immenses trous de boue que l'on appelait « ventres-de-bœuf ». Lorsque le camion s'enlisait dans la boue, les jeunes passagers – c’est-à-dire nous – devaient sortir de l'autobus pour pousser et dégager celui-ci. Souvent, Paul demandait à ma mère de suivre l'autobus en cas de pépins. Il faut dire que ma mère avait la réputation d'avoir une détermination sans borne et que rien au grand jamais ne m'empêcherait de me rendre à l'école. L’un des pionniers des restaurants sportifs Paul étendit son champ d'action et devint le chauffeur de taxi du village. Il n'était pas rare qu'il conduise les jeunes du lac Mercier vers d'autres villages pour aller au cinéma. Annette, pendant ce temps-là, installa un téléviseur dans son restaurant; le seul du village. Les villageois veillaient ainsi au restaurant pour regarder la télévision. Les Belles Histoires des Pays d'en Haut, La Famille Plouffe, et bien sûr, le hockey attiraient une belle clientèle. Annette saisit l'opportunité. Chacun devait débourser 25 cents pour bénéficier de ce privilège et en cas de période supplémentaire, on devait ajouter un autre 25 cents. Mon dernier souvenir personnel de Paul Letendre remonte au jour de mon mariage, en août 1989. Il se joignit spontanément à la réception qui se tenait au restaurant Abbé du Nord (ancienne résidence du curé Deslauriers). Comme plusieurs citoyens, il était venu trinquer à la santé de notre nouveau couple. Il existait un sentiment de communauté très fort et si nous étions tous du même petit village, il était tout à fait naturel que nous fêtions tous ensemble. Je me sens privilégié d'avoir grandi dans un petit village où les adultes connaissaient les enfants… et où les enfants se sentaient en confiance et protégés.



Les oubliés | The Forgotten

NOVEMBRE | NOVEMBER 2020 — TREMBLANT EXPRESS.COM

© COURTOISIE

with me. Eventually, she had more kids to take than she had room in the car, not to mention that my mother was saddled with the responsibility of transporting this gang. It was at that point that Paul Letendre, with the help of a small Mercedes truck, became our school bus driver. My mother took me as far as the little Saint-Bernard chapel and I was first on the bus. Paul Letendre smoked a pipe, which was nothing unusual at the time; all the workers smoked at work. When I got home to the Devil’s River Lodge, my mother rushed me to take a bath and made sure I changed my clothes for fear that the customers in the dining room might think that Charlie and Lucille’s son smoked a pipe.

24

The Letendre brothers’ general store PETER DUNCAN

T

he Letendre family was an important presence in Mont-Tremblant village (on lac Mercier). Originally a native of SaintBonaventure in Nicolet county, Louis Letendre, seeking work, first settled in Rhode Island where he married Éléonore Rochon on June 22, 1900. Quite soon, she fell ill and they decided to return to Québec, specifically, to Saint-Jovite. Their three sons – Alexandre (1904-1990), Paul (1906-1995) and René (1908-1999) – got together in 1936 to open, at lac Mercier, a general store. The general store was located where the Sandwicherie is now, and the Letendre family home was beside Milly’s restaurant. The store, a miniature version of today’s supermarkets or big box stores, was highly important to the village. At the time, the dirt roads were almost impassable by horse-drawn vehicle when it rained or snowed, and very few of the villagers

had automobiles. So if something was needed in a home, you went to the store on foot. It carried everything, from lamp oil to canned vegetables via dried pasta and firewood. It also carried basic tools. René, the youngest of the three brothers, ran the store on a daily basis. At one end of the premises, his sister-in-law Annette – Paul’s wife – ran a small snack-bar-type restaurant. I knew the Letendre brothers at the end of the ‘40s and the beginning of the ‘50s when I started school at the Sœurs de Sainte-Croix, at lac Mercier – more specifically, on the rue du Couvent. My mother drove me to the village by car and, because we lived at mont Tremblant’s north side, she had to go around the mountain. Paul Letendre’s school bus Over the months, parents asked her if she could pick up their children to take them to school

Ox bellies At that time, the road that connected mountain and village was not paved. In springtime, when rivers and creeks overflowed their banks and water poured over the road, huge mud holes called “ox bellies” – ventres-de-bœuf – formed. When the truck got stuck in the mud, the young passengers – namely, us – had to get out of the bus to push it out of the mud. Paul often asked my mother to follow the bus in case there was a problem. I should mention that my mother was said to have limitless determination and that as a rule, nothing prevented me from getting to school. A pioneer of sports restaurants Paul extended his field of business and became the driver of the village taxi. He also sometimes drove young people from lac Mercier to other villages to go to the movies. Annette, at the same time, put a television in her restaurant; it was the only one in the village. As a result, the villagers came to the restaurant to watch TV. Programs such as Les Belles Histoires des Pays d'en Haut, La Famille Plouffe, and of course, hockey, attracted a good crowd. Annette grasped the opportunity and started charging each person 25 cents for the privilege of watching hockey, and another 25 cents if the game went into overtime. My last personal memory of Paul Letendre was on my wedding day, in August 1989. He showed up spontaneously at the reception being held at the restaurant Abbé du Nord (former residence of Curé Deslauriers). Like several other residents, he came to toast the health of the new couple. There was a strong feeling of community and as we were all from the same little village, it was completely natural that we would celebrate together. I feel privileged to have grown up in a small village where the adults knew the children…and where the children felt safe and protected.





Magasinage Shopping





© COURTOISIE

Les oubliés | The Forgotten

Peter Kirby

Un héros très discret PETER DUNCAN

L

orsque j'ai commencé l’écriture de cette série de chroniques intitulée « Les oubliés », je désirais mettre en valeur les familles et les individus de Mont-Tremblant qui avaient joué un rôle important dans ma jeunesse. La persévérance, l'amour de la région, la fierté et la passion sont des traits de caractère qui influencent et guident le développement d'une jeune personne vers la maturité. Aujourd'hui, je vous parlerai d’un homme qui n'a jamais cherché la notoriété ni la reconnaissance publique et pourtant, il est médaillé d'or olympique et champion du monde de bobsleigh. Peter Kirby est né à Montréal en 1931. C’est avec sa famille, en 1938, qu’il découvrira MontTremblant. Il débuta sa carrière athlétique en ski alpin et devint, en 1953, champion canadien junior. En 1954, il rejoignit l'équipe canadienne de ski alpin avec laquelle il participa aux courses FIS en Europe. Lors de ses études en géologie, à Dartmouth, il intégra l'équipe de ski de son établissement scolaire qui, à l'époque, était considérée comme une puissance sur le circuit universitaire. Il devint cocapitaine de cette équipe redoutée. Soulignons que deux de ses coéquipiers ont participé aux Jeux olympiques de 1960, à Squaw Valley : Tommy Corcoran pour l'équipe américaine et le japonais médaillé d'argent Chiharu Igaya. À la découverte du bob Une fois son diplôme en poche, Peter s'inscrivit à la maitrise en géologie à l'Université McGill. Il fut employé par les mines de Wabush comme prospecteur dans le Grand Nord. En 1962, son bon ami Victor Emery l'approcha pour lui proposer un nouveau sport; le bobsleigh. Emery avait été séduit par ce sport. Il avait assisté à la compétition de bob aux Jeux olympiques de 1956, à Cortina d'Ampezzo, et avait rencontré possiblement le plus grand bobeur de l'époque; Eugenio Monti. Peter Kirby fit une pause dans sa carrière de prospecteur et se mit sérieusement à l'entraînement. Il se joignit à l’équipe canadienne et prit part à des compétitions à travers l'Amérique et l'Europe. À cette époque, les Canadiens qui s'adonnaient au bobsleigh le faisaient à leurs frais. L'équipement était loué ou emprunté et leurs résultats étaient pitoyables. Une première reconnaissance En 1962, le Canadian Bobsleigh Club fut créé et ses membres participèrent aux championnats du monde à Garmisch-Partenkirchen, où ils terminèrent neuvièmes sur 16 équipes. Le week-end suivant, lors de la grande finale de bobsleigh à quatre, ils terminèrent quatrièmes. À leur retour, la presse les accueillit très chaleureusement.

Dès lors, ils mirent le cap vers une représentation canadienne officielle aux Jeux olympiques de 1964, à Innsbruck. La médaille d’or La vie fera en sorte que Peter Kirby et moi nous nous rencontrions à Innsbruck où nous vivions tous les deux nos premiers Jeux olympiques. L'équipe canadienne de bob était logée dans le même édifice que l'équipe canadienne de ski. Comme d'habitude, les compétitions de bobsleigh se déroulaient très tôt le matin et rapidement, nous avons appris que les Canadiens – le pilote Victor Emery, John Emery, Doug Anakin et le freineur Peter Kirby – avaient remporté l'or. Une fraternité qui se moque des frontières À notre retour de l'entraînement, la fête avait commencé et les bobeurs avaient pris d'assaut le village olympique. Il était impossible de circuler, tout le monde partageait leur succès. Inutile de dire que c'était l'euphorie. Même les équipes adverses se joignaient aux célébrations. Pendant deux jours, Innsbruck connut le plus gros party de son histoire. Peter Kirby, qui a été témoin de cette camaraderie entre les Russes, les Allemands, les Italiens et les Japonais lors des Jeux, estime que les grands évènements sportifs réunissent les peuples beaucoup plus que les politiciens. Pour affirmer leur supériorité, les membres de l'équipe retournèrent l'année suivante aux championnats mondiaux à Saint-Moritz et, de nouveau, ils remportèrent l'or. De médaillé olympique à chef d’entreprise De retour au Canada, Peter Kirby, nouvellement marié, abandonna la géologie et se lança en affaires. Il créa Northsport, une compagnie d'équipement de ski. Peter prit sa retraite du sport de compétition et, avec sa famille, s'adonna au ski au mont Tremblant. Ils vivaient alors dans la maison paternelle du lac Ouimet. En hiver 1971-1972, alors que j’intégrai le circuit professionnel, Northsport devint mon premier commanditaire. En 1982, Peter vendit son entreprise pour poursuivre une autre passion : la photographie. Du haut des airs, dans son avion, il prenait des photos de territoires pour des compagnies. On peut même voir certains de ses clichés à l'hôtel de ville de Mont-Tremblant. Aujourd'hui, Peter Kirby et moi partageons une amitié où les bons souvenirs sont nombreux. Fait à noter, la famille de Peter Kirby était les voisins immédiats de la famille de Lucile Wheeler, sur les rives du lac Ouimet. Deux voisins, tous deux médaillés d'or... serait-ce en partie dû à l’eau du lac Ouimet ?

NOVEMBRE | NOVEMBER 2020 — TREMBLANT EXPRESS.COM


Doug Anakin, Vic Emery, John Emery et Peter Kirby après avoir remporté l'épreuve olympique de bobsleigh à quatre en 1964. | Doug Anakin, Vic Emery, John Emery and Peter Kirby after winning the four-man Olympic bobsled event in 1964.

Peter Kirby

© COURTOISIE

A very reserved hero

W

hen I started writing this series of columns called “The forgotten”, I wanted to shine a bit of a spotlight on the individuals and families of Mont-Tremblant who played an important role in my childhood. Perseverance, love for this area, pride and passion are the character traits that influenced and guided the development of a young person in his journey to maturity. Today, I will write of a man who never sought fame or recognition and yet, he is an Olympic gold medalist and a world champion in bobsledding. Peter Kirby was born in Montreal in 1931. It was with his family, in 1938, that he discovered Mont-Tremblant. He began his athletic career in alpine skiing and became, in 1953, Canadian Junior Champion. In 1954, he joined the Canadian alpine ski team, with which he participated in FIS races in Europe. When he was studying geology, at Dartmouth, he became a member of the school’s ski team which was, at the time, considered quite a force on the university circuit. He became co-captain of that remarkable team. It’s worth noting that two of his teammates participated in the 1960 Olympic Games in Squaw Valley: Tommy Corcoran for the American team, and the silver medalist, Chiharu Igaya (Japan). His discovery of the bobsleigh Degree in pocket, Peter went after a master’s degree in geology at McGill University. He was employed as a prospector by the Wabush mines in the Far North. In 1962, his good friend Victor Emery approached him to suggest he try a new sport: bobsleigh. Emery had been totally seduced by the sport. He had taken part in the bobsleigh competition at the 1956 Olympic Games in Cortina d’Ampezzo (Italy) and had met the man who was arguably the greatest bobsledder of the era, Eugenio Monti. Peter Kirby took time out from his career as a prospector and started to train seriously. He joined the Canadian team and participated in competitions across North America and Europe. At the time, Canadians competing in bobsledding paid their own way.

The equipment was rented or borrowed and their results were pretty pathetic. Initial recognition In 1962, the Canadian Bobsleigh Club was founded and its members participated in the world championships in Garmisch-Partenkirchen, where they came in ninth out of 16 teams. The following weekend, in the grand finale of the four-man bobsled, they came fourth. On their return, the press gave them a very warm welcome. Subsequently, they started aiming for official Canadian representation in the 1964 Olympic Games in Innsbruck, Austria. The gold medal As it happened, Peter Kirby and I met at Innsbruck where both of us were participating in our first Olympic Games. The Canadian bobsleigh team and the Canadian ski team were housed in the same building. As usual, the bobsleigh competitions ran very early in the morning and we quickly found out that the Canadians – pilot Victor Emery, John Emery, Doug Anakin and brakeman Peter Kirby – had won gold. A brotherhood that transcends borders When we returned from training that day, the party had started and the bobsledders had taken the Olympic village by storm. You couldn’t move in the village. Everyone shared their success. That it was pure euphoria goes without saying.

For two days, Innsbruck experienced the biggest party in its history. Peter Kirby, who witnessed the camaraderie between the Russians, Germans, Italians and Japanese during the Games, thinks that major sporting events bring people together much more than do politicians. To underline their superiority, the members of the Canadian team returned the following year to the world championships in Saint-Moritz and again, took home gold. From Olympic medalist to business leader Back in Canada, Peter Kirby, newly married, left geology and launched into the world of business. He created Northsport, a ski equipment company. Peter retired from competitive sports and, with his family, turned to skiing at Mont Tremblant. At the time they lived in the family home by Lac Ouimet. In the winter of 1971-1972, when I was joining the professional circuit, Northsport became my first sponsor. In 1982, Peter sold his business to take up another passion: photography. From his plane, high in the sky, he photographed land for companies. You can even see some his shots in the Mont-Tremblant city hall. To this day, Peter Kirby and I share a friendship that holds many good memories. Here’s something to think about. Peter Kirby’s family were neighbours of Lucile Wheeler’s family, on the shores of Lac Ouimet. Two neighbours, two gold medals. Do you think it’s something in the water?

NOVEMBRE | NOVEMBER 2020 — TREMBLANT EXPRESS.COM

PETER DUNCAN

33


NOVEMBRE | NOVEMBER 2020 — TREMBLANT EXPRESS.COM

© COURTOISIE

Les oubliés | The Forgotten

34

À la manière de Gaston Gervais (Première partie) PETER DUNCAN

J

’ai l'impression d’avoir toujours connu Gaston Gervais. Il s’est gravé dans les pages de ma vie et surtout, dans celles de mon père. Il faut dire que le père de Gaston a accouché ma grand-mère; la mère de mon père, en 1918. Mais revenons à nos moutons. Le docteur Eugène Gervais (18691919), natif de Saint-Roch-de-l'Achigan et fils de cultivateur, s'installa à Saint-Jovite en 1894 après des études en médecine. Comme le disait si bien son fils Gaston; « Eugène est arrivé avec les gros chars ». En 1898, il épousa Anna Archambault, née à l'Assomption, fille d'un entrepreneur et bâtisseur d'églises. De cette union naîtront six enfants; Gaston 1899, Yvette 1900, Cécile 1901, Antoinette 1904, Paul 1907 et Henri 1911. Le couple est influent. Anna, musicienne, contribue au développement de la culture de chez nous et c'est en son honneur que sera nommé l'auditorium de la Polyvalente Curé Mercure en 1983. Eugène, en plus de sa pratique médicale, exploite une ferme, un moulin à bois et un barrage générateur d'électricité sur le « Black Creek », le ruisseau Noir.

Gaston le mesureur Pendant ce temps, Gaston faisait ses études classiques au collège L'Assomption (éléments français, éléments latins, syntaxe et méthode). En 1916-1917, il poursuivit ses études au Collège Rigaud. Lorsqu'Eugène mourut en 1919, Gaston, l'aîné, devint le chef de la famille. Il administrait les entreprises familiales pendant quelques années. En 1924, il parvint à décrocher un diplôme de mesureur et put ainsi exploiter sa passion du grand air. Le métier de mesureur consistait à explorer de vastes territoires forestiers pour de grandes entreprises comme la CIP (Canadian International Paper), les scieries Roland et McLaren. Ce travail revêtait une grande importance puisque le mesureur, en parcourant le territoire, évaluait le bois des arbres alors que ces derniers se tenaient dans leur état originel; droit, fier, bref; debout. À la belle étoile Leurs évaluations permettaient aux compagnies forestières de déterminer quelles seraient les installations nécessaires comme les camps pour loger les bûcherons, les routes pour sortir le bois coupé et de planifier la drave. Le territoire cédé à ces compagnies était immense et une section de celui-ci se retrouvait sous la responsabilité de Gaston. Ce territoire s'étendait en grande partie dans le parc national du Mont-Tremblant et les forêts entourant le lac Monroe jusqu'aux limites de Saint-Donat. Vers le nord, ce territoire s’étendait jusqu’au village de l'Annonciation, devenu aujourd'hui RivièreRouge et au nord de l'Ascension, incluant la région du lac de la Maison de Pierre. Le travail de Gaston s’effectuait presque toujours à pied… et en solo. Il transportait un minimum de victuailles dans un sac qui contenait également les outils du métier. Gaston se nourrissait du fruit de la pêche et de la chasse au petit gibier et les nuits se passaient souvent à la belle étoile. La vie du mesureur

se déroulait en forêt 12 mois par année dans des conditions parfois très difficiles. Une belle descendance En 1926, Gaston épousa Armande Meilleur, fille de l'hôtelier Joe Meilleur et d’Aspasis Moranville. Pour vous situer, l'hôtel Meilleur était situé au bout de la montée Ryan à gauche, là où se trouvent aujourd'hui les tennis du Club Intrawest (Iroc). Gaston et Armande auront trois enfants; Marc et Luc – qui feront tous deux partis de la GRC – et Francine, mère de famille. Ceux-ci leur donnèrent 13 petitsenfants et 15 arrières petits-enfants. Seize lacs, seize amis Les territoires que parcourait Gaston étaient également des paradis pour les chasseurs et les pêcheurs. Gaston connaissait tous les lacs, les poissons qui y frayaient et y mordaient. À son retour d'une longue sortie en forêt d'une durée de quelques semaines, Gaston contacta mon père et l'informa de sa découverte d'une série de petits lacs situés non loin de la rivière Rouge, au sud du lac de la Maison de Pierre. La CIP y avait construit un important camp de bûcherons et une route pour s'y rendre. Quelques jours plus tard, Gaston et mon père s'y rendirent à pied et en revinrent tous deux enchantés. Ils rassemblèrent un groupe d'amis et se mirent à l'œuvre pour incorporer un territoire qui comprenait 16 lacs (16 amis). C'est ainsi que le club de chasse et pêche de la Sauteuse vit le jour. Avant que vous ne sautiez aux conclusions, je vous assure qu’il ne s'agissait pas d’un club de danseuses exotiques, mais plutôt d’un endroit où les poissons, lorsqu'ils se nourrissaient de mouches et d'insectes, sautaient et provoquaient de gros bouillons à la surface de l'eau. Découvrez la suite de l’histoire de Gaston Gervais, ce grand homme qui grava ma mémoire à jamais, à la page 36.


Gaston Gervais: he did it his way (Part one) PETER DUNCAN

But I digress. Doctor Eugène Gervais (1869-1919), from Saint-Roch-de-l’Achigan and the son of a farmer, settled in Saint-Jovite after graduating in medicine. As his son Gaston used to say, most aptly: “Eugène showed up with the big cars”. In 1898, he married Anna Archambault, born in Assomption, the daughter of a contractor and church builder. Six children were born of this union: Gaston 1899, Yvette 1900, Cécile 1901, Antoinette 1904, Paul 1907 and Henri 1911. The couple was influential. Anna, a musician, contributed to the development of our culture and it was in her honour that the auditorium of the Polyvalente Curé Mercure was named in 1983. Eugène, in addition to his medical practice, operated a farm, a sawmill and an electricity-generating dam on Black Creek – the ruisseau Noir. Gaston the measurer During this period, Gaston was doing his classical studies at L’Assomption college: (elements of French, elements of Latin, syntax and method). In 1916-1917, he continued his studies at Collège Rigaud. When Eugène died in 1919, Gaston, the eldest, became the head of the family. He ran the family businesses for several years. In 1924, he landed a diploma as a measurer and could then make good use of his passion for the outdoors. The trade of measurer consisted of exploring vast forested territories for big companies like CIP (Canadian International Paper), and the Roland and McLaren mills. The work was important because the measurer, in travelling around

the territory, evaluated the wood of the trees when they were in their original state: straight, proud and standing upright. Under the open sky These evaluations allowed forest industry companies to determine what facilities and activities would be needed, such as camps to lodge the loggers, roads for bringing out the cut wood, and planning of the wood drive. The area of the land ceded to these companies was immense and a section of it was Gaston’s responsibility. The territory extended largely in the Parc national du Mont-Tremblant and the forests surrounding Lac Monroe up to the borders of Saint-Donat. To the north, the territory extended up to the village of Annonciation – now Rivière-Rouge – and north of Ascension, including the region of Lac de la Maison de Pierre. Gaston’s work was mostly done on foot and alone. He carried a minimum of food in a bag that also held the tools of his trade. Gaston ate the fish he caught and the small game he hunted, and his nights were usually spent under the starry skies. The life of a measurer was spent in the forest 12 months a year in conditions that were sometimes very harsh. A number of descendants In 1926, Gaston married Armande Meilleur, daughter of hotelier Joe Meilleur and Aspasis Moranville. To give you your bearings, the Meilleur hotel was located at the end of what is now Montée Ryan, on the left, where today you’ll see the tennis courts of Club Intrawest (IROC). Gaston and Armande had three children: Marc and Luke – both joined the RCMP – and Francine, mother at home. Among them they produced 13 grandchildren and 15 great-grandchildren.

© COURTOISIE

feel like I’ve always known Gaston Gervais. He is imprinted on the pages of my life and in particular, on the life of my father. It’s important to mention that Gaston’s father delivered my grandmother – my father’s mother – in 1918.

Sixteen lakes, sixteen friends The land Gaston travelled was also a paradise for hunters and fishers. Gaston knew all the lakes, the fish that lived in them and where they were biting. When he returned from one long, several-week stretch in the forest, Gaston contacted my father and told him of his discovery of a series of small lakes located not far from the Riviere Rouge, south of Lac de la Maison de Pierre. The CIP had built a big logging camp and a road leading to it. A few days later, Gaston and my father went in on foot and both returned enchanted. They gathered a group of friends and got busy incorporating a territory on which there were 16 lakes (16 friends). It was thus that the fish and game club called the Sauteuse – the jumper (female) – was formed. Before you jump to conclusions, I assure you that this was not a club of exotic dancers but rather a place where the fish, when feeding on flies and insects, jumped and caused splashes and ripples on the surface of the water. Read more of the story of Gaston Gervais, a man who still stands tall in my memory, on page 37.

NOVEMBRE | NOVEMBER 2020 — TREMBLANT EXPRESS.COM

I

35


© COURTOISIE

Les oubliés | The Forgotten

À la manière de Gaston Gervais (Deuxième partie) PETER DUNCAN

A

près avoir partagé avec mon père sa découverte d’une série de petits lacs situés non loin de la rivière Rouge, Gaston et Charlie formèrent un groupe d'amis et se mirent à l'œuvre pour incorporer un territoire comprenant 16 lacs. Chaque lac portait le nom d'un membre de l’équipe; le lac Eddie, le lac Gaby, le lac Charlie, le lac Ludger, etc. Le maître camp était situé sur le lac Gervais, et le chef et patron incontesté du territoire était Gaston. Les lacs étaient ensemencés en rotation pour permettre la croissance du poisson et chaque famille avait le droit de ramener 15 truites. Pendant le séjour au club, nous pouvions manger de la truite à volonté. Imaginez une bonne petite rouge cuite sur un feu de camp sur les rives d'un lac à l'eau claire... Le paradis ! Soulignons toutefois la présence de mouches noires souvent plus grosses que les canots. La chasse à l'orignal était aussi très populaire et se divisait en deux saisons. La première était réservée aux pères et à leurs fils (eh oui, à cette époque, il s’agissait d’un sport d'hommes). Lors de la deuxième saison, les adultes s'y rendaient seuls. Ce séjour en forêt était bien sûr largement alimenté par une diète liquide; il ne fallait pas avoir froid pendant les longues heures d'attente en forêt. Le p'tit blanc était donc à l'honneur. Sans faux-semblants Gaston prit sa retraite en 1964. Avec le recul, je réalise que lorsque je l’ai rencontré, celui dont la vie s'est étendue sur trois siècles approchait de la cinquantaine. C'était un homme sans âge, toujours présent, actif et pertinent. À 98 ans, Gaston se fit arrêter pour excès de vitesse. Le policier lui mentionna qu'il devait y avoir une erreur sur son permis de conduire puisque la date de naissance indiquait 1899. Gaston répondit qu'il n'y avait pas d'erreur et que s'il pouvait lui donner sa contravention au plus vite, il pourrait vaquer à ses occupations. Du vrai Gaston. Les 100 ans de Gaston Le 9 mars 1999, la ville de Saint-Jovite célébra les 100 ans de Gaston avec une messe et une réception. Ce jour-là, nous étions assis à la première rangée directement devant le curé Marc Richer. L'église était bondée de paroissiens et je sentais Gaston inconfortable devant tant d'attention. Au moment de l'homélie, alors que le curé mentionnait qu'en 100 ans beaucoup d'eau avait coulé sous les ponts, Gaston me glissa à l'oreille : « Surtout beaucoup de p'tit blanc ! » Gaston était un peu sourd et parlait

assez fort, la moitié de l'assemblée avait donc entendu son commentaire et un rire général s'en suivit. Un peu plus tard, il se pencha à nouveau vers moi et me dit : « Je suis tanné ! » Je tentai de le dissuader de quitter l'église, mais rien à faire... Il avait 100 ans après tout. S’il voulait partir, que pouvais-je y faire ? Je l'accompagnai donc et montai avec lui l'allée centrale de l'église. Je récupérai son manteau sachant très bien que toute l'assemblée se demandait ce qui se passait. Une fois chez lui, le téléphone sonna; sa fille Francine était inquiète. Lorsque je lui dis qu'il était en train de se servir un p'tit blanc, elle me dit : « C'est bien lui ça ! » Quatre générations sur le lac Cette même année, en compagnie de mon ami Jean-Guy Brunet, je me rendis au ZEC Maisonde-Pierre. Alors que je m'enregistrais à la barrière, on me dit que Gaston pêchait sur le lac Eddie où nous avions toujours notre camp de pêche. À notre arrivée au lac, une belle scène nous attendait. Gaston, 100 ans, pêchait en chaloupe avec sa fille Francine, 76 ans. Dans une autre embarcation se trouvait Louise, la fille de Francine en compagnie d’une amie et dans une troisième chaloupe, le fils de Louise et un copain. Quatre générations sur le lac pratiquant la même activité. Un bel héritage Gaston est décédé à l'âge de 103 ans et nous laissa comme héritage la notion de respect et de conservation de la nature. Une histoire de chasse l’illustre assez bien. Mon père avait aperçu un loup en train de manger une carcasse de chevreuil. Il téléphona à Gaston pour lui proposer l'occasion de se prévaloir d’un rare trophée de chasse. Nous nous rendîmes sur place tous les trois pour couvrir le territoire. Le loup fit son apparition et Gaston était le mieux placé pour tirer... Aucun coup de feu ! L'animal, repu, quitta la carcasse sans être inquiété. Nous rejoignîmes Gaston et mon père lui demanda pourquoi il n'avait pas tiré. « Il était trop beau, il fallait qu'il vive », répondit-il. Ça aussi, c'était du vrai Gaston. Il a vécu et réussi sa vie comme l’a fait Frank Sinatra; c’est-à-dire à sa manière. Il aurait pu être chef d’entreprise ou tenir toute autre grande responsabilité, mais il a plutôt choisi de marcher dans les bois, sans stress, sans horaire avec pour seul réveil matin le chant des oiseaux. Bref, Gaston Gervais a choisi la liberté.

NOVEMBRE | NOVEMBER 2020 — TREMBLANT EXPRESS.COM


© COURTOISIE

Gaston Gervais: he did it his way (Part two) PETER DUNCAN

A

fter sharing with my father his discovery of a series of small lakes located not far from the Rouge River, Gaston and Charlie (my father) put together a group of friends and set about incorporating the territory on which the 16 lakes were located. Each lake was given the name of a member of the team: Lac Eddie, Lac Gaby, Lac Charlie, Lac Ludger, and so on. The main camp was located on Lac Gervais, and the uncontested leader and boss of the territory was Gaston. The lakes were stocked in rotation to allow the fish to grow, and each family had the right to take 15 trout. When staying at the club, we could eat our fill of trout. Imagine a tasty little fish cooked on an open fire beside a clear lake…. Heaven! I should, however, mention the presence of black flies that were often bigger than the canoes. Moose hunting was also very popular and was divided into two seasons. The first was reserved for fathers and sons (and yes, at that time it was a man’s sport). The second season the adults went alone. The forest stay was largely fueled by a liquid diet: you didn’t want to get cold during the long hours spent waiting in the forest. Some p'tit blanc – straight gin – was the libation of choice. Nothing phony about him Gaston retired in 1964. Looking back, I realise that when I first met him this man, whose life spanned three centuries, was approaching fifty. He was an ageless man, always present, active, relevant and to the point. At the age of 98, Gaston was stopped for speeding. The officer mentioned to him that there must be a mistake on his licence because it said he was born in 1899. Gaston responded that there was no mistake and asked him to make out the ticket quickly so he could get on with his duties. Authentic Gaston. Gaston’s 100th On March 9, 1999, the town of Saint-Jovite celebrated Gaston’s 100th birthday with a mass and reception. That day we were seated in the first row directly in front of the parish priest, Marc Richer. The church was crowded with parishioners and I could feel that Gaston was uncomfortable with all the attention. When it was time for the homily, as the priest mentioned that in 100 years a lot of water had flowed under the bridges, Gaston whispered in my ear:

“particularly lots of p’tit blanc.” Gaston was a bit deaf and spoke fairly loudly, so half of those in the church heard his comment and general laughter ensued. A little later, he again leaned over to me and said, “I’m tired of this!” I tried to persuade him not to leave the church, but nothing doing…after all he was 100 years old; if he wanted to leave, what could I do? So I went with him, walking down the centre aisle of the church. I fetched his coat knowing full well that everyone there was wondering what was going on. Once we got to his home, the phone rang: his daughter Francine was worried. When I told her he was busy serving himself un p’tit blanc, she said: “That’s him, for sure!” Four generations on the lake That same year, along with my friend Jean-Guy Brunet, I went to the ZEC Maison-de-Pierre. When I registered at the gate, I was told that Gaston was fishing on Lac Eddie where we had always had our fishing camp. When we arrived at the lake a special scene awaited us. Gaston, age 100, was fishing in a rowboat with his daughter Francine, age 76. In another boat there was Louise, Francine’s daughter, along with a lady friend, and in a third boat, Louise’s son and his buddy. Four generations on the lake enjoying the same activity. A good legacy Gaston died at the age of 103 and left us a special legacy: the concept of respect for and conservation of nature. A hunting story provides a good illustration. My father had seen a wolf eating a deer carcass. He telephoned Gaston to suggest an opportunity to obtain a rare hunting trophy. All three of us went out to check the territory. The wolf appeared and Gaston was in position for the best shot…. Not a shot was heard! The animal, having eaten its fill, left the carcass without being disturbed. We met up with Gaston and my father asked him why he hadn’t fired. “He was too beautiful; he had to live,” he responded. That too was authentic Gaston. He lived and succeeded in life in the way Frank Sinatra described: he did it his way. He could have been a CEO or have held some other big responsibility, but instead he chose to walk in the woods, free of stress, without a schedule and with only the songs of birds to awaken him in the mornings. In short, Gaston chose freedom.

NOVEMBRE | NOVEMBER 2020 — TREMBLANT EXPRESS.COM


© COURTOISIE

Les oubliés | The Forgotten

Roger Brunette

Le magicien du versant Nord PETER DUNCAN

I

l est difficile pour moi de ne pas réaliser à quel point le temps file alors que sur la montagne où j’ai grandi, certaines familles en sont à la troisième génération de travailleurs à Station Mont Tremblant. Né en 1922, Roger Brunette, comme bien des hommes de la région, a tout d’abord œuvré dans l’industrie forestière. Il commença comme bûcheron et plus tard, il devint camionneur. Il transportait les billots coupés dans la région du lac Monroe, dans le parc du Mont-Tremblant, pour la drave sur la rivière du Diable et la rivière Rouge. Au début de l’hiver 1956-57, il trouva un emploi à Station Mont Tremblant en qualité d’homme à tout faire. Étant donné qu’il était fiable et débrouillard, il devint rapidement responsable des installations mécaniques et des remonte-pentes sur le versant Nord. À cette époque, les centres de ski étaient équipés de remontées mécaniques de surface (T-bar, rope tows et Poma) et les télésièges étaient plutôt rares. À Tremblant, le versant sud et le versant Nord n’avaient qu’un seul télésiège et à mi-pente, du côté nord, on trouvait deux T-bars qui se rendaient au sommet. Quant au côté sud, un T-bar (l’Alpine) se rendait au sommet de la Nansen. Le télésiège du versant Nord était conçu par une firme d’ingénierie américaine pilotée par M. Constam, ingénieur et ami de M. Ryan. La technologie était américaine, mais la main-d’œuvre était locale. Les plans et les instructions étaient en anglais et Roger ne parlait que français. La traduction se faisait avec l’aide de mon père. La compréhension mécanique de Roger et l’anglais de mon père faisaient en sorte que tout fonctionnait. Les chaises étaient jaunes sur le versant Nord et vertes sur le versant sud, et ce, pour une raison fort simple. Lorsque de nouveaux clients skiaient la montagne et qu’ils n’étaient pas très familiers avec la configuration de celleci, la couleur des chaises leur indiquait sur quel versant ils se trouvaient. En fin de journée, ils pouvaient ainsi se diriger vers leur hôtel avant la fermeture et éviter de faire le tour de la montagne en camion avec les employés.

Roger s’ajusta rapidement à ses nouvelles fonctions. Son dévouement au bon fonctionnement des remontées mécaniques eut comme conséquence qu’il dût travailler de longues heures au grand froid, tard en soirée. Il arrivait fréquemment que Roger doive changer le caoutchouc sur une roue de suspension qui faisait rebondir le câble. Il devait alors s’installer sur le haut d’une tour (pylône) de télésiège alors que la température flirtait avec les -30°C/-40°C. Si le problème n’était pas corrigé rapidement, le câble pouvait sortir de sa niche et causer un déraillement de chaises. Nous habitions à l’hôtel, à 100 mètres du télésiège, et souvent, lorsque Roger et sa petite équipe s’affairaient au travail, mon père et moi montions les rejoindre en motoneige, thermos de café à la main. Nous représentions plus qu’autre chose un soutien moral. Je me souviens d’un soir en particulier où il faisait extrêmement froid; une de ces soirées où le ciel est rempli d’étoiles et l’air est si gelé qu’on a peine à respirer. Roger était en train de défaire une roue et il travaillait les mains nues. Le connaissant bien, mon père ne disait rien. Mais moi, je n’ai pas pu m’empêcher de lui demander : « Roger, où sont tes gants ? » « Comment veuxtu que je répare une @#%^! de roue avec des @#%^! de mitaines », me répondit-il ? Je compris tout de suite l’ampleur de la situation. Roger et sa femme Lilianne (elle aussi travaillait à la montagne) auront cinq enfants. Pierre, France, François et les jumeaux Robert et Raymond. Tous ont suivi les traces de leurs parents et ont travaillé sur le mont Tremblant. Cette famille de chasseurs et de pêcheurs nous a longtemps approvisionnés en gibier et en truites. La relation que mon père entretenait avec Roger se perpétua entre ses fils et moi. Et maintenant, une troisième génération de Brunette se retrouve sur la montagne. La tradition se poursuit avec Marc, Luc et Lisanne. Lorsque je croise un membre de cette famille, on se fait un clin d’œil, celui-là même qui nous rappelle d’où nous venons et la belle histoire de Tremblant. Les plus jeunes sont le tissu qui relie le passé au présent et j’espère que toutes ces belles valeurs se retrouveront dans l’avenir.

NOVEMBRE | NOVEMBER 2020 — TREMBLANT EXPRESS.COM


Roger et Lilianne (Lachapelle) Brunette

Roger Brunette

The magician of the North Side PETER DUNCAN

I

Roger Brunette

hovered at around -30°C/-40°C. If the problem wasn’t fixed quickly, the cable could jump its track and cause the chairs to derail. We lived at the hotel about 100 metres from the chairlift and often, when Roger and his little team were working, my dad and I would go up to visit them by snowmobile, thermos of hot coffee in hand. We represented moral support more than anything else. I remember one night in particular when it was extremely cold: one of those nights when the sky is filled with stars and the air is so cold you have trouble breathing. Roger was taking off the wheel and working with bare hands. My dad, who knew him well, said nothing. But I couldn’t help but ask: “Roger, where are your gloves?” “How do you expect me to repair this @#%^! wheel wearing @#%^! mitts?” he answered. I suddenly understood the full scope of the situation.

Roger and his wife Lilianne (who also worked at the mountain) were to have five children: Pierre, France, François and the twins Robert and Raymond. All followed in the footsteps of their parents and worked on Mont Tremblant. The family of hunters and fishermen kept us supplied in game and trout for a long time. The relationship that my dad had with Roger continued with his son and me. And now, a third generation of the Brunette family is on the mountain The tradition continues with Marc, Luc and Lisianne. When I run across a member of the family we wink at each other, and that reminds us of where we come from and of the lovely history of Tremblant. The youngest are the fabric that joins the past to the present and I hope that all these fine values will continue into the future.

NOVEMBRE | NOVEMBER 2020 — TREMBLANT EXPRESS.COM

Born in 1922, Roger Brunette, like many men in the area, worked first in the forest industry. He started as a logger and later became a truck driver. He transported logs cut near Lac Monroe, in Mont-Tremblant Park, to the log drive on the Devil’s River and the Rouge River. Early in the winter of 1956-57, he found work as a handyman at Mont-Tremblant Resort. Reliable and resourceful, he was soon responsible for the mechanical facilities and lifts on the North Side. Back then, ski areas were mainly equipped with surface mechanical lifts (T-bars, rope tows and Poma lifts) and chairlifts were pretty unusual. At Tremblant, the North and South Sides each had one chairlift and at the half-way mark, on the North Side, there were two T-bars to take skiers on up to the top. On the South Side, one T-bar (the Alpine) ran to the top of the Nansen run. The North Side chairlift was designed by an American engineering firm led by Mr. Constam, an engineer and a friend of Mr. Ryan. The technology was American, but the workforce was local. The plans and instructions were in English and Roger spoke only French. Translation was done with the help of my father. Roger’s mechanical smarts and my father’s English made sure that everything worked. The chairs were yellow on the North Side and green on the South Side for one simple reason. When new customers skied the mountain and were not very familiar with its configuration, the colours of the chairs told them which side they were on. At the end of the day, they could head for their hotel before the chairs closed and avoid having to get to the other side of the mountain in the truck that carried the employees. Roger adjusted rapidly to his new tasks. His dedication to the solid performance of the lifts meant that he had to work long hours in the bitter cold, well into the evening. Quite often, Roger had to change the rubber on a suspension wheel that carried the cable. When that was necessary, he had to get himself up to the top of a chairlift tower (pylon) while the temperature

© COURTOISIE

t’s not hard for me to realize how fast time is flying by when on the mountain where I grew up, some families have a third generation working at Mont Tremblant Resort.

39


Actualité | News

Tremblant will have a ski season TREMBLANT EXPRESS

W

NOVEMBRE | NOVEMBER 2020 — TREMBLANT EXPRESS.COM

© TREMBLANT

inter sports enthusiasts were happy to learn that Tremblant will be open this winter. Skiers and boarders will be able to enjoy the usual skiable terrain and fresh air of the mountains.

40

La saison de ski à Tremblant aura lieu TREMBLANT EXPRESS

L

es amateurs de glisse ont été heureux d’apprendre que Tremblant se vêtira de son manteau blanc cet hiver. Il sera donc possible de profiter du terrain skiable habituel et de l'air frais des montagnes. Tous les efforts ont été déployés et le seront jusqu’à l’ouverture des pistes, prévue le 20 novembre, pour préparer une saison 2020-21 où la santé et la sécurité des skieurs et planchistes – tout comme celle de l’ensemble de la communauté du Centre de villégiature – sont au cœur des priorités. Divers scénarios hivernaux ont été analysés et planifiés afin de permettre le respect de l’ensemble des mesures sanitaires répondant aux exigences de la Santé publique. Tremblant, qui travaille étroitement avec Alterra Mountain Company, souhaite ainsi rendre l’expérience des plus conviviales et favoriser l’accessibilité à la montagne. LES GRANDES LIGNES DES OPÉRATIONS EN ZONES VERTE, JAUNE ET ORANGE Accès au terrain skiable Sans surprise, la fréquentation de la montagne sera contrôlée afin de limiter les contacts. Les détenteurs de passes Tonik et Ikon bénéficieront d’un accès prioritaire et aucune réservation ne sera nécessaire. Les quantités étant limitées, les billets de ski devront quant à eux être achetés à l'avance pour une date précise. Mentionnons que la tarification des billets variera selon la période. Il est recommandé de vérifier le tarif en vigueur et d’acheter ses billets via l’entrepôt de billets sur tremblant.ca ou le centre d’appels. Non-reconductions de la carte Latitude Les produits, permettant notamment de skier aux dates de son choix dont la carte Latitude, ainsi que les billets vendus chez Costco et les billets corporatifs (Ski Max) ne seront pas renouvelés cette saison. Toutefois, les jours de carte Latitude n’ayant pas été utilisés l’hiver dernier pourront l’être

cette saison 2020-21, sauf du 26 décembre 2020 au 2 janvier 2021. Tous les détails sur tremblant.ca/a-propos/faq. Remontées L’utilisation des remontées mécaniques se fera comme de coutume à l’exception de la télécabine dont la capacité sera réduite de 50 %. L’utilisation d’une remontée par les skieurs provenant d’une même maisonnée sera privilégiée tout en demeurant permise pour les autres, s’ils le souhaitent. Espaces communs et location Des modifications s’appliqueront aux espaces intérieurs incluant la distanciation physique de deux mètres. De plus, aucun sac ni effet personnel ne pourra être déposé dans les espaces communs, ils devront demeurer dans les véhicules des skieurs et planchistes. Quant au port du masque ou du couvre-visage, il sera obligatoire dans les espaces publics fermés, la télécabine, les remontées mécaniques et dans les files d'attente. Toutefois, le cachecou ou la cagoule couvrant la bouche et le nez pourra remplacer le couvre-visage lors de la pratique du ski ou dans les remontées. Enfin, la location d’équipements de ski ou de planche à neige demeurera possible. En zone rouge, les éléments suivants remplaceront certains des points ci-dessus Seuls les skieurs provenant d’une même maisonnée pourront prendre une remontée ensemble. Pour ceux ne résidant pas sous le même toit, la règle des deux mètres s'appliquera. L’utilisation des chalets sera réservée uniquement pour se réchauffer avec une période de temps restreinte et les services de restauration seront fermés. Concernant l’École sur Neige, des informations seront communiquées prochainement. Pour rester à l’affut des plus récents développements, consultez tremblant.ca.

Every effort has been made and will be made until the slopes open – November 20 is the scheduled date – to get ready for the 2020-2021 season. The health and safety of skiers and boarders – and that of the entire Resort community – are the top priority. A variety of winter scenarios have been analyzed and planned to ensure that all health measures that meet the requirements of Public Health have been respected. Tremblant, which works closely with Alterra Mountain Company, wishes to make the guest experience as user-friendly as possible and to facilitate access to the mountain THE MAJOR POINTS FOR OPERATIONS IN GREEN, YELLOW AND ORANGE ZONES Access to skiable terrain It’s no surprise that mountain attendance will be controlled in order to limit contacts. Those with Tonik and Ikon passes will have priority access and reservations will not be required. In view of the limited quantities, ski lift tickets will have to be purchased in advance for a specific date. The cost of tickets will vary in accordance with the time of year. Tremblant recommends that you verify the rate in effect and that tickets be purchased via Tremblant.ca or the call centre. Latitude card discontinued this year Products that permit skiing on the date of one’s choosing, including the Latitude card and tickets sold at Costco and corporate tickets (Ski Max), will not be sold this year. However, days on the Latitude card that were not used last winter can be used this 2020-2021 season, except from December 26, 2020, to January 2, 2021. All details are available at Tremblant.ca/a-propos/faq. Lifts Use of the mechanical lifts will be as usual with the exception of the gondola cabins, whose capacity will be reduced by 50 per cent. The use of a lift by skiers from the same household will have priority, while remaining available to others if they so wish. Common areas and rentals There will be modifications to the use of indoor spaces including two-metre physical distancing. In addition, no bags or personal items may be left in the common spaces; they must remain in the skiers’ and boarders’ vehicles. Use of a mask or face covering will be required in closed public spaces, the gondola, mechanical lifts and waiting lines. However, a neck-warmer or balaclava that covers the mouth and nose could replace the face covering when skiing or boarding or on the lifts. Lastly, skiing and boarding equipment will still be available for rent. In a red zone, the following will replace some of the points mentioned previously Only skiers from the same household will be able to take a lift together. For those not living under the same roof, the two-metre rule will apply. The chalets will be reserved for warming up for a limited period, and the restaurant services will be closed. Information related to the Snow School will be available shortly. To remain aware of the most recent developments, check tremblant.ca.



© ADOBESTOCK

Art de vivre | Lifestyle

How to prepare for an unpredictable winter

NOVEMBRE | NOVEMBER 2020 — TREMBLANT EXPRESS.COM

GENEVIÈVE HUCHETTE

42

Comment s’équiper pour un hiver imprévisible ? GENEVIÈVE HUCHETTE

A

lors que pèse la menace d’un reconfinement et que les stations de ski se préparent à rouler à capacité limitée, que nous réserve l’hiver 2020-2021 ? Si l’on se fie à l’été dernier, les sports individuels seront plus populaires que jamais. Or, en écologie comme en économie, la clé de la résilience est la diversité. Voici donc un petit guide d’achat pour vous proposer une variété de sports d’hiver pour petits ou gros budgets. Se payer l’autonomie Tous les commerçants interrogés nous l’ont affirmé : on s’attend à un fort engouement pour la randonnée alpine cet hiver. Les sportifs recherchent l’autonomie loin des foules, sans dépendre des remontées mécaniques. L’équipement de « touring » est assez dispendieux, soit entre 2 000 $ et 3 000 $ pour un ensemble de skis, bottes, fixations et peaux. La location d’équipement à la journée, pour moins de 100 $, reste un excellent moyen d’essayer la rando alpine sans se ruiner. Pour ce qui est des « split boards », on nous conseille de s’y prendre tôt, car leur quantité est limitée et les chaînes d’approvisionnement, incertaines. Tendances et nouveautés Parmi les équipements de randonnée alpine, la catégorie hybride évolue rapidement ces dernières années. Des bottes aux plastiques plus durables, alliées à des fixations plus légères et des skis plus stables améliorent les performances en descente. Un seul équipement hybride peut désormais convenir pour toute la saison de ski alpin et de ski de randonnée. Comme nouveauté en boutique, on nous mentionne de nouveaux modèles « freeride » chez Rossignol, un type de ski qui performe sur une variété de terrains (damé, sous-bois, bosses, glace, parc, etc.). Les matériaux écoresponsables ont également la cote. Plusieurs compagnies

intègrent des matières recyclées dans les vêtements d’hiver, comme les isolants en polyester ou en duvet recyclé. Du côté des fibres naturelles, la laine de mérinos a fait ses preuves pour procurer chaleur et respirabilité. Pour budgets modestes Bien que les sports d’équipe soient temporairement mis sur la glace, le patinage n’a pas dit son dernier mot. Les familles se réjouiront de voir que plusieurs municipalités des Laurentides entretiennent des anneaux de glace extérieurs, éclairés et parfois couverts, qui sont souvent accessibles gratuitement. Il suffit de bien s’habiller et d’enfiler ses patins ! Accéder aux sentiers en montagne demeure abordable grâce à la raquette et aux crampons. Pour une excellente paire de raquettes, on peut mettre jusqu’à 350 $ alors qu’il est facile d’en trouver pour beaucoup moins cher. Les crampons, dont le prix oscille entre 20 et 100 $, sont simples à transporter, s’enfilent aisément par-dessus des bottes d’hiver et donnent accès à un vaste terrain de jeux. L’imprévisible météo En plus de traverser une crise sanitaire, nous affrontons une crise climatique. Pour anticiper les écarts de température, les forts vents et les pluies hivernales, plusieurs optent pour un système de manteau en multicouches qui permet de s’adapter à la météo du jour et à l’intensité de l’activité physique. Les coquilles imper-respirantes sont dispendieuses, certes, mais c’est un investissement qui peut s’amortir sur quatre saisons. Bon hiver en montagne ! Merci aux commerçants qui ont gentiment répondu à nos questions : L’âme du sport, Daniel Lachance Ski Service, Magasin de la Place, Burton Tremblant.

A

s the threat of another lockdown looms and ski resorts are getting ready to function at reduced capacity, what should we expect of winter 2020-2021? If we take our cue from summer 2020, individual sports will be more popular than ever, ecologically as well as economically, however, the key to resilience is diversity. Here, then, is a brief shopping guide that offers for your consideration a variety of winter sports for budgets both limited and unlimited. Treat yourself to autonomy All the retailers we questioned said that they expect huge interest in alpine touring this winter. Sporty types are seeking autonomy far from the crowds, without having to resort to mechanical lifts. Touring equipment is fairly expensive at $2,000 to $3,000 for a full set of skis, boots, bindings and skins. Day rental of the equipment, however, for less than $100, is still an excellent way to try alpine touring without breaking the bank. As far as split boards are concerned, we are advised to get them early, because their quantity is limited and the supply chain iffy. Trendy and new Within the category of alpine touring equipment, the hybrid has been evolving fast in recent years. Longer-lasting plastic boots, combined with lighter bindings and more stable skis, improve the downhill performance. Just one set of hybrid equipment can now provide enjoyment for the entire alpine and touring season. One novel piece of equipment in the shops is the new “freeride” models from Rossignol, a type of ski that performs on a variety of terrains: groomed, glades, ice, parks, etc. Sustainable materials are also popular. Several companies include, in winter clothing, recycled materials such as recycled polyester or down insulation. In natural fibres, merino wool has proved its worth in providing both warmth and breathability. For modest budgets While it’s true that team sports have been put on ice temporarily, skating is still going strong. Families will be happy to learn that several municipalities in the Laurentians maintain outdoor ice rinks, lighted and sometimes roofed, which are often free of charge for their use. You just have to dress warmly and lace on your skates. Access to mountain trails is still affordable thanks to snowshoes and crampons. An excellent pair of snowshoes can set you back as much as $350, but you can easily find them for much less. Crampons, at prices ranging from $20 to $100, are easy to transport, easy to put on over snow boots, and provide access to an immense playground. Unpredictable weather We’re not just living through a health crisis; we’re also facing a climate crisis. To deal with wide-ranging temperature differences, many opt for a multi-layer jacket system which allows the wearer to adapt to the day’s weather and level of physical activity. Breathable waterproof shells are expensive, it’s true, but it’s an investment that can be amortized over four seasons. Happy winter in the mountains! Our thanks to the retailers who answered our questions so pleasantly: L’âme du sport, Daniel Lachance Ski Service, Magasin de la Place, Burton Tremblant.



44

© TREMBLANT

NOVEMBRE | NOVEMBER 2020 — TREMBLANT EXPRESS.COM

Ski — Conseils du coach | Coach’s tips

Le ski alpin de compétition, un service essentiel ?

A

vec le recul des derniers mois, nous pouvons observer que l’arrêt du sport pour les jeunes est très néfaste physiquement et mentalement. Il est connu que notre corps sécrète une quantité importante d’endorphines lors d’activité physique de plus de 30 minutes. L’endorphine a des effets bénéfiques sur le corps. Le fait de produire autant d’endorphine amène notre corps à en redemander. Ceci crée une dépendance. On a donc envie de recommencer à bouger. Lorsque le cycle est engagé, nous ne pouvons qu’avoir des impacts avantageux sur notre santé physique et mentale. Mais quand on cesse tout, on brise le cycle. Au début, on se sent mal de manquer nos entrainements. Tandis que notre corps devient habitué à ne plus sécréter autant d’endorphines, nous tombons dans une espèce de léthargie. Tout est à recommencer. Heureusement, la saison de ski qui s’est arrêté abruptement à la mi-mars redémarre. La santé publique a approuvé le plan de relance de l’ASSQ et de SQA. Ce n’est pas parfait, mais c’est un début. Du côté des sports de glisse organisés (ski alpin de compétition, freestyle, snowboard…), il reste encore plusieurs points à éclaircir. Pourrons-nous opérer en zone rouge ? Pourrons-nous accueillir nos athlètes qui habitent en zone rouge si nous sommes en zone orange ? Est-ce qu’il y aura des compétitions ? Si oui, à quelles fréquences ? Quand ? Comment ? Où ?

Ne pas avoir la réponse à ces questions pour un entraineur est un cauchemar lorsqu’on essaie de programmer sa saison d’entrainement et de compétition. Et ce, à moins de quelques semaines de l’ouverture de la saison ! Toutefois, nous avons quelques éléments sur lesquels nous pouvons nous baser pour démarrer notre planification. Nous devons être créatifs et penser autrement. Normalement, les cibles de planifications seront d’ordre de performance. Par exemple : participer aux championnats X, terminer dans le top 10 du circuit Y. Lorsque l’on planifie pour un club, nos objectifs peuvent être de classer le plus grand nombre de U16 aux provinciaux ou d’envoyer un certain nombre de skieurs aux championnats nationaux, etc. Mais comment planifier lorsqu’il nous manque autant d’information ? On doit prendre un peu de recul et se demander quels sont les besoins de nos athlètes à l’heure actuelle. Skier, retrouver une routine d’entrainement, avoir du plaisir, se regrouper socialement de façon sécuritaire, apprendre, s’améliorer, se comparer (compétitionner). Voici donc la liste des objectifs de performance pour la saison. Parce que nos jeunes ont été restreints dans les derniers mois dans leurs activités physiques, nous devons nous assurer qu’ils vivent une expérience d’entrainement plaisante malgré les restrictions imposées.

L

Is alpine skiing an essential service?

ooking back over recent months, we can see that having young people stop their sports activities is very harmful both physically and mentally. It’s well known that our body secretes a significant quantity of endorphins after more than 30 minutes of physical activity. Endorphin has positive effects on the body. The fact of producing so much endorphin makes our body want more. This creates a dependence and we then feel like moving some more. Once the cycle is started we can have only positive physical and mental effects. But when we stop everything, we break the cycle. Initially, we feel bad about missing our training session. But our body becomes used to not secreting as much endorphin, and we fall into a kind of lethargy. Everything has to be restarted. Happily, the ski season that stopped so abruptly in mid-March is starting up again. Public Health has approved the relaunch plan from the ASSQ and the SQA. It’s not perfect, but it’s a start. In organized winter sports – competitive alpine skiing, freestyle, snowboard – there are still a number of points to clarify. Can we operate in a red zone? Can we welcome athletes who live in a red zone if we’re in an orange zone? Will there be competitions? If so, how often? When? How? Where? Not having the answers to these questions is a nightmare for coaches when we try to lay out the training and competition seasons. And it’s only a few weeks from season opening! Nonetheless, we have a few elements we can use as a base to start our planning. We have to be creative and think differently. Normally, the planning goals have to do with performance. For example: participate in championship X, end up in the top 10 of circuit Y. When you plan for a club, the objectives can be to get the largest number of U16s into the Provincials or to send a certain number of skiers to the National championships, etc. But how do you plan when so much information is missing? You have to take a step back and ask yourself what our athletes need right now. To ski, get back into a training routine, enjoy themselves, get together socially in a safe way, learn, improve, compare themselves to others (compete). So that’s the list of performance goals for the season. Because our young people have been restrained in recent months as to their physical activities, we have to make sure that they have a pleasant training experience in spite of the imposed restrictions. CHRONIQUE | COLUMN par | by Jocelyn Huot

Entraineur Chef du Club de ski Mont-Tremblant, Entraineur Niveau 4 certifié FESC / PNCE, Niveau 3 de l'Alliance des moniteurs de ski du Canada Head coach of the Mont-Tremblant Ski Club, Level 4 FESC/PNCE-certified coach, Level 3 CSIA/AMSC-certified instructor



© TREMBLANT EXPRESS

Flash Express

Une nouvelle étape dans la remise en forme Marking a fitness milestone

NOVEMBRE | NOVEMBER 2020 — TREMBLANT EXPRESS.COM

© TREMBLANT EXPRESS

Robert Roy élargit RobFit Mont-Tremblant avec une formation en ligne

46

Valérie Grenier : un retour en piste réussi ! Successful return to ski competition for Valérie Grenier Valérie a su démontrer qu’elle était de nouveau prête à affronter les meilleures skieuses lors de la première Coupe du monde de la saison qui a eu lieu à Sölden, en Autriche, les 17 et 18 octobre derniers. Tenue à l’écart de la compétition depuis février 2019 en raison d’une blessure à la jambe droite, la skieuse de MontTremblant a sauté 33 places pour terminer 25e, renouant ainsi avec le plaisir de traverser la ligne d’arrivée. À suivre. Valérie was able to show that she was again ready to confront the best female skiers at the first World Cup competition of the season, held at Sölden, Austria, on October 17 and 18. Off the competition circuit since February 2019 due to an injured right leg, the Mont-Tremblant skier jumped 33 places to finish in 25th place, thus renewing her pleasure in crossing the finish line. To be continued….

Bien que 2020 ne nous ait pas donné grand-chose à célébrer, elle marque le 30e anniversaire de Robert Roy dans l'industrie de la remise en forme. Trois décennies dédiées au mouvement, à la forme physique et à l'encadrement pour permettre à toutes et à tous de devenir la meilleure version d’eux-mêmes. C'est quelque chose à célébrer - crise mondiale ou pas. Robert marque cette nouvelle étape avec l'expansion de ses services de conditionnement physique RobFit Mont-Tremblant en lançant Virtually RobFit. Cette plateforme de fitness interactive en direct vous permettra de rester dans votre zone fitness, quelle que soit votre zone Covid. Votre forme physique est littéralement à un clic sur l'application MindBody. www.robfit.ca ou www.mindbody.io Robert Roy expands RobFit Mont-Tremblant with on-line training Although 2020 has not given us a lot to celebrate, it marks Robert Roy’s 30th anniversary in the fitness industry. Three decades dedicated to movement, fitness and coaching others to become the best they can be. This is something to celebrate, global pandemic or not. Robert is marking this milestone with the expansion of his RobFit Mont-Tremblant fitness services via the launch of Virtually RobFit. This live, on-line interactive fitness platform will keep you in the fitness zone, regardless of your COVID zone. Fitness is literally a click away on the MindBody app that powers this virtual world. www.robfit.ca or www.mindbody.io



Flash Express

Souvenir de 1993 Memory from 1993 Vous souvenez-vous ? C’était en décembre 1993, à Tremblant. Mélanie et Sébastien Turgeon furent les premiers et seuls frères et sœurs sacrés champions canadiens séniors le même jour. Mélanie n’avait alors que 16 ans.

Le Chœur Tremblant a l’honneur de présenter son nouveau directeur artistique, Monsieur Louis Babin. Les amateurs de chant choral le connaissent peut-être déjà, car il est le directeur artistique de deux chorales au Québec, dont une dans les Laurentides; la chorale Ô Chœur du Nord de Val David, qui lui reconnait de grandes habiletés pédagogiques et un sens de l’humour qui égaye leurs répétitions. Cette année, Monsieur Babin a entrepris à l’Université de Sherbrooke une maîtrise en direction chorale, ajoutant celle-ci à sa maîtrise en composition et à sa formation au Conservatoire de musique de Montréal en alto et trompette. Compositeur de renommée internationale, Louis Babin est reconnu pour ses œuvres modernes, ludiques, accessibles et cinématographiques. Il a par ailleurs mené une brillante carrière de trompettiste professionnel. Le Chœur Tremblant, qui a reçu le titre de « trésor culturel des Laurentides » en 2016, est une chorale à quatre voix fondée en 1994 soutenue par la Ville de Mont-Tremblant. Les choristes viennent de loin pour y chanter. Les répétitions se font une fois par semaine en soirée à l’Église du Village, dans le Village de Mont-Tremblant. Les concerts sont présentés à Noël et au printemps. De nouveaux choristes sont les bienvenus ! info@choeurtremblant.com | 873 279-2848 | www.louisbabin.com The Chœur Tremblant is pleased to present its new artistic director, Louis Babin. Fans of choral singing may already know him as the artistic director of two choirs in Québec, including one in the Laurentians: Ô Chœur du Nord of Val David, which recognizes that he has excellent teaching skills and a sense of humour that makes practices lively and fun. This year, Mr. Babin is working on a master’s degree in choral direction at the Université de Sherbrooke, adding it to his master’s degree in composition and his training in viola and trumpet at the Conservatoire de musique de Montréal. Louis Babin is also an internationally known composer, recognized for his modern, playful, accessible and cinematographic works. He has also enjoyed a brilliant career as a professional trumpeter. The Chœur Tremblant, backed by the Ville de Mont-Tremblant, is a four-part choir founded in 1994 on which was conferred, in 2016, the title “cultural treasure of the Laurentians”. Its members come from afar – from Sainte-Adele to Mont-Laurier and beyond – to sing. Practices are held one evening a week in the Village Church playhouse in old Mont-Tremblant Village on Lac Mercier. Concerts are presented at Christmas and in the spring. New choristers are also very welcome! info@choeurtremblant.com | 873 279-2848 | www.louisbabin.com

© COURTOISIE

© COURTOISIE

Le 24h Tremblant prend un virage 100 % virtuel The 24h Tremblant becomes 100 per cent virtual Le 24h a dû revoir la formule de son évènement caritatif et propose de relever un défi sportif à distance. Des équipes composées de 2 à 12 participants se relaient à leur guise, dans la discipline sportive de leur choix, pendant le week-end du 4 au 6 décembre 2020. Les fondations bénéficiaires ont perdu jusqu'à 60 % de leurs revenus en dons depuis le début de la crise, selon l’organisation de l’évènement. La cause des enfants est donc plus que jamais d’actualité. Tous les détails sur 24htremblant.com. The 24h has had to review the format of its fundraising event and is this year setting a sports challenge to be met at a distance. Teams of two to 12 participants will relay as they please, in the sports discipline of their choice, during the weekend of December 4 to 6. The foundations that receive the funds have lost up to 60 per cent of their donations revenue since the crisis began, according to the event organization. Help for children is therefore more needed than ever. See the details on 24htremblant.com.

Rectificatif Correction Veuillez prendre note qu’une erreur s’est glissée dans notre édition d’octobre 2020. Dans l’article « En bonne compagnie – La Ferme aux petits oignons », il est écrit que Véronique Bouchard et Vincent Leblanc sont les fondateurs de la ferme. Il aurait fallu lire Véronique Bouchard et François Handfield. © TREMBLANT EXPRESS

48

Louis Babin devient le nouveau directeur du Chœur Tremblant Louis Babin new director of the Chœur Tremblant

© JULIA MAROIS

NOVEMBRE | NOVEMBER 2020 — TREMBLANT EXPRESS.COM

Do you remember? It was in December 1993, at Tremblant, that Mélanie and Sébastien Turgeon became the first and only brother and sister combo crowned Canadian Senior Champions on the same day. Mélanie was only 16 years old at the time.

François Handfield et/and Véronique Bouchard

Please note that there was an error in our October 2020 issue. In the article, "In good company! La Ferme aux petits oignons", it was stated that Véronique Bouchard and Vincent Leblanc founded the farm. It should have read Véronique Bouchard and François Handfield.



Services pro Pro services

Annonces classées Classified ads À VENDRE / FOR SALE TERRAINS / LOTS Superbe terrain résidentiel en montagne. Situé à Mont-Tremblant aux Plateaux Clermont-Dubois. Prêt à construire. 4 100 mètres carrés. 69 000 $ + tx. / Beautiful residential lot in the mountains. Located in Mont-Tremblant at the Plateaux Clermont-Dubois. Ready to build. 4,100 square meters. $69,000 + tx. Tel.: 819 429-1997 www.lesplateauxclermontdubois.com

NOVEMBRE | NOVEMBER 2020 — TREMBLANT EXPRESS.COM

À LOUER / FOR RENT MAISONS ET CHALETS / HOUSES AND CHALETS À Tremblant. Saison été 2021. Accès lac Gélinas. Piste cyclable et golf à 5 min. Tout inclus. Comme résidence secondaire (week-end et vacances). Paisible. NF, pas d'animaux. Libre le 23 avril 2021. Réserver maintenant. 819 429-9027

CONDOMINIUMS / CONDOS Condos à louer à la station, à la saison – ski-in/ ski-out, projets Horizon & Équinoxe : 2 ch. à c. – Nouvelle construction Tremblant-Les-Eaux : 2, 3 et 4 ch. à c. – Versant Soleil : 2 et 3 ch. à c. Cell : 514 502-1949; Tél. : 450 357-1794; bur. : 450 347-9184. CITQ. www.condos-tremblant.com

DIVERS / MISCELLANEOUS Services de lavage de fenêtres, intérieur & extérieur. Estimation gratuite. / Window cleaning service, inside & outside. Free estimate. François : 438 391-6283

RECHERCHE / LOOKING FOR Recherche financement participatif pour projet de livre : « Le Zoocara » (extrait 50 pages disponible sur lezoocara.com). Si intéressé : Nicolas, 514 588-1630

Location saisonnière été/hiver, condos, chalets, 1 à 4 ch. à c./bdrm, câble/Internet inclus, ski-in/ski-out ou en périphérie. / Cottages & condos for winter and summer rental, good selection of properties: Tremblant, Pinoteau, Le Maître, La Bête. Contactez votre agence Les Versants MontTremblant : 819 425-0000; www.lesversants.com

PROCHAINE ÉDITION : 2 DÉCEMBRE Annonces classées : 23 novembre, à midi Veuillez envoyer votre texte ainsi que vos coordonnées et la catégorie qui correspond à votre annonce à l’adresse courriel suivante : info@tremblantexpress.com

NEXT ISSUE: DECEMBER 2 50

Classified ads: November 23, at noon Please send your text, contact information and the category in which your ad should be placed to the following email address: info@tremblantexpress.com




Turn static files into dynamic content formats.

Create a flipbook
Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.