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Les oubliés | The forgotten

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© COURTOISIE

Un héros très discret

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Lorsque j'ai commencé l’écriture de cette série de chroniques intitulée « Les oubliés », je désirais mettre en valeur les familles et les individus de Mont-Tremblant qui avaient joué un rôle important dans ma jeunesse. La persévérance, l'amour de la région, la fierté et la passion sont des traits de caractère qui influencent et guident le développement d'une jeune personne vers la maturité. Ce mois-ci, je vous parlerai d’un homme qui n'a jamais cherché la notoriété ni la reconnaissance publique et pourtant, il est médaillé d'or olympique et champion du monde de bobsleigh.

Peter Kirby est né à Montréal en 1931. C’est avec sa famille, en 1938, qu’il découvrira MontTremblant. Il débuta sa carrière athlétique en ski alpin et devint, en 1953, champion canadien junior. En 1954, il rejoignit l'équipe canadienne de ski alpin avec laquelle il participa aux courses FIS en Europe. Lors de ses études en géologie, à Dartmouth, il intégra l'équipe de ski de son établissement scolaire qui, à l'époque, était considérée comme une puissance sur le circuit universitaire. Il devint cocapitaine de cette équipe redoutée. Soulignons que deux de ses coéquipiers ont participé aux Jeux olympiques de 1960, à Squaw Valley :

Tommy Corcoran pour l'équipe américaine et le japonais médaillé d'argent Chiharu Igaya.

À la découverte du bob

Une fois son diplôme en poche, Peter s'inscrivit à la maitrise en géologie à l'Université McGill. Il fut employé par les mines de Wabush comme prospecteur dans le Grand Nord. En 1962, son bon ami Victor Emery l'approcha pour lui proposer un nouveau sport; le bobsleigh. Emery avait été séduit par ce sport. Il avait assisté à la compétition de bob aux Jeux olympiques de 1956, à Cortina d'Ampezzo, et avait rencontré possiblement le plus grand bobeur de l'époque; Eugenio Monti.

Peter Kirby fit une pause dans sa carrière de prospecteur et se mit sérieusement à l'entraînement. Il se joignit à l’équipe canadienne et prit part à des compétitions à travers l'Amérique et l'Europe. À cette époque, les Canadiens qui s'adonnaient au bobsleigh le faisaient à leurs frais. L'équipement était loué ou emprunté et leurs résultats étaient pitoyables.

Une première reconnaissance

En 1962, le Canadian Bobsleigh Club fut créé et ses membres participèrent aux championnats du monde à Garmisch-Partenkirchen, où ils terminèrent neuvièmes sur 16 équipes. Le week-end suivant, lors de la grande finale de bobsleigh à quatre, ils terminèrent quatrièmes. À leur retour, la presse les accueillit très chaleureusement. Dès lors, ils mirent le cap vers une représentation canadienne officielle aux Jeux olympiques de 1964, à Innsbruck.

La médaille d’or

La vie fera en sorte que Peter Kirby et moi nous nous rencontrions à Innsbruck où nous vivions tous les deux nos premiers Jeux olympiques. L'équipe canadienne de bob était logée dans le même édifice que l'équipe canadienne de ski. Comme d'habitude, les compétitions de bobsleigh se déroulaient très tôt le matin et rapidement, nous avons appris que les Canadiens – le pilote Victor Emery, John Emery, Doug Anakin et le freineur Peter Kirby – avaient remporté l'or.

Une fraternité qui se moque des frontières

À notre retour de l'entraînement, la fête avait commencé et les bobeurs avaient pris d'assaut le village olympique. Il était impossible de circuler, tout le monde partageait leur succès. Inutile de dire que c'était l'euphorie. Même les équipes adverses se joignaient aux célébrations. Pendant deux jours, Innsbruck connut le plus gros party de son histoire. Peter Kirby, qui a été témoin de cette camaraderie entre les Russes, les Allemands, les Italiens et les Japonais lors des Jeux, estime que les grands évènements sportifs réunissent les peuples beaucoup plus que les politiciens. Pour affirmer leur supériorité, les membres de l'équipe retournèrent l'année suivante aux championnats mondiaux à Saint-Moritz et, de nouveau, ils remportèrent l'or.

De médaillé olympique à chef d’entreprise

De retour au Canada, Peter Kirby, nouvellement marié, abandonna la géologie et se lança en affaires. Il créa Northsport, une compagnie d'équipement de ski. Peter prit sa retraite du sport de compétition et, avec sa famille, s'adonna au ski au mont Tremblant. Ils vivaient alors dans la maison paternelle du lac Ouimet.

En hiver 1971-1972, alors que j’intégrai le circuit professionnel, Northsport devint mon premier commanditaire. En 1982, Peter vendit son entreprise pour poursuivre une autre passion : la photographie. Du haut des airs, dans son avion, il prenait des photos de territoires pour des compagnies. On peut même voir certains de ses clichés à l'hôtel de ville de Mont-Tremblant. Aujourd'hui, Peter Kirby et moi partageons une amitié où les bons souvenirs sont nombreux.

Fait à noter, la famille de Peter Kirby était les voisins immédiats de la famille de Lucille Wheeler, sur les rives du lac Ouimet. Deux voisins, tous deux médaillés d'or... serait-ce en partie dû à l’eau du lac Ouimet ?

A very reserved hero

When I started writing this series of columns called “The forgotten”, I wanted to shine a bit of a spotlight on the individuals and families of Mont-Tremblant who played an important role in my childhood. Perseverance, love for this area, pride and passion are the character traits that influenced and guided the development of a young person in his journey to maturity. This month, I will write of a man who never sought fame or recognition and yet, he is an Olympic gold medalist and a world champion in bobsledding. had taken part in the bobsleigh competition at the 1956 Olympic Games in Cortina d’Ampezzo (Italy) and had met the man who was arguably the greatest bobsledder of the era, Eugenio Monti.

Peter Kirby took time out from his career as a prospector and started to train seriously. He joined the Canadian team and participated in competitions across North America and Europe. At the time, Canadians competing in bobsledding paid their own way. The equipment was rented or borrowed and their results were pretty pathetic.

Peter Kirby was born in Montreal in 1931. It was with his family, in 1938, that he discovered Mont-Tremblant. He began his athletic career in alpine skiing and became, in 1953, Canadian Junior Champion. In 1954, he joined the Canadian alpine ski team, with which he participated in FIS races in Europe. When he was studying geology, at Dartmouth, he became a member of the school’s ski team which was, at the time, considered quite a force on the university circuit. He became co-captain of that remarkable team. It’s worth noting that two of his teammates participated in the 1960 Olympic Games in Squaw Valley: Tommy Corcoran for the American team, and the silver medalist, Chiharu Igaya (Japan).

His discovery of the bobsleigh

Degree in pocket, Peter went after a master’s degree in geology at McGill University. He was employed as a prospector by the Wabush mines in the Far North. In 1962, his good friend Victor Emery approached him to suggest he try a new sport: bobsleigh. Emery had been totally seduced by the sport. He

Initial recognition

In 1962, the Canadian Bobsleigh Club was founded and its members participated in the world championships in GarmischPartenkirchen, where they came in ninth out of 16 teams. The following weekend, in the grand finale of the four-man bobsled, they came fourth. On their return, the press gave them a very warm welcome. Subsequently, they started aiming for official Canadian representation in the 1964 Olympic Games in Innsbruck, Austria.

The gold medal

As it happened, Peter Kirby and I met at Innsbruck where both of us were participating in our first Olympic Games. The Canadian bobsleigh team and the Canadian ski team were housed in the same building. As usual, the bobsleigh competitions ran very early in the morning and we quickly found out that the Canadians – pilot Victor Emery, John Emery, Doug Anakin and brakeman Peter Kirby – had won gold.

Doug Anakin, Vic Emery, John Emery et Peter Kirby après avoir remporté l'épreuve olympique de bobsleigh à quatre en 1964. | Doug Anakin, Vic Emery, John Emery and Peter Kirby after winning four-man Olympic bob-sled event in 1964.

A brotherhood that transcends borders

When we returned from training that day, the party had started and the bobsledders had taken the Olympic village by storm. You couldn’t move in the village. Everyone shared their success. That it was pure euphoria goes without saying. For two days, Innsbruck experienced the biggest party in its history. Peter Kirby, who witnessed the camaraderie between the Russians, Germans, Italians and Japanese during the Games, thinks that major sporting events bring people together much more than do politicians. To underline their superiority, the members of the Canadian team returned the following year to the world championships in Saint-Moritz and again, took home gold.

From Olympic medalist to business leader

Back in Canada, Peter Kirby, newly married, left geology and launched into the world of business. He created Northsport, a ski equipment company. Peter retired from competitive sports and, with his family, turned to skiing at Mont Tremblant. At the time they lived in the family home by Lac Ouimet.

In the winter of 1971-1972, when I was joining the professional circuit, Northsport became my first sponsor. In 1982, Peter sold his business to take up another passion: photography. From his plane, high in the sky, he photographed land for companies. You can even see some his shots in the Mont-Tremblant city hall. To this day, Peter Kirby and I share a friendship that holds many good memories.

Here’s something to think about. Peter Kirby’s family were neighbours of Lucille Wheeler’s family, on the shores of Lac Ouimet. Two neighbours, two gold medals. Do you think it’s something in the water?

CHRONIQUE | COLUMN par | by Peter Duncan

Peter Duncan fut l’un des meilleurs skieurs du Canada dans les années 1960 et a participé aux Jeux olympiques d’Innsbruck, en 1964, ainsi qu’à ceux de Grenoble, en 1968. Peter Duncan is a Canadian former top-notch alpine skier who competed in the 1964 and the 1968 Winter Olympics.

La nature dans l’arrière-cour

Bien que cette situation particulière nous oblige au confinement, le printemps, lui, se déploie tranquillement. Les ruisseaux coulent à flots, les bourgeons commencent tout juste à se former et la neige fait place au gazon.

Il n’y a pas si longtemps, je profitais de la route vers le parc pour écouter la radio ou mes morceaux préférés. Le parc étant temporairement fermé, cela m’obligeait à voir ce trajet différemment. Je savoure donc le café du matin sur mon balcon et je tends l’oreille. À ce temps-ci de l’année, il est possible d’entendre le chant d’oiseaux plus communs comme le merle d’Amérique, le carouge à épaulettes ou encore la mésange à tête noire. Ces animaux à plume figurent aussi parmi les 200 espèces d’oiseaux que nous pouvons observer au parc national du Mont-Tremblant.

Mais pour pouvoir les observer, inutile de vous déplacer : la nature est aussi dans votre cour. Avec les enfants, partez à la recherche des trous dans les arbres et regardez bien. En règle générale, ce sont les pics qui forment ces cavités. Avec leur bec aussi aiguisé que des ciseaux, ils vont forer l’écorce à la recherche de nourriture, des insectes principalement. Ils creusent aussi des cavités pour nidifier dans les troncs. Les pics mineurs, chevelus et flamboyants sont les plus couramment observés. Sur les 14 espèces de pics répertoriées au Canada, on en compte sept dans le parc national du Mont-Tremblant. En portant attention sur les signes de présence laissés par ces oiseaux, on peut aussi s’intéresser aux essences des arbres. De quoi occuper les enfants pour un petit bout de temps!

Pour les plus aguerris de l’ornithologie, le parc organise annuellement deux recensements, mais en attendant sa réouverture, il faut être patient et suivre les consignes du gouvernement. L’arrière-cour demeure le meilleur endroit pour établir un contact avec la nature. Et si le huard n’attend que l’été pour chanter, nous, attendons le retour à normale pour en profiter.

Information : 819 688-2281

sepaq.com/tremblant

Nature in your backyard

Even as this unusual situation keeps us housebound, spring is quietly taking shape. The streams are running full, the buds are budding and the snow is giving way to grass.

Not so long ago, I used the trip to the park to listen to the radio or to my favourite pieces. Then the park was temporarily closed, which meant that I had to think of this trip in a different way. So now I enjoy my morning coffee on my balcony and I listen. At this time of year, you can hear the songs of the more common birds, like the American robin, red-winged blackbird and the black-capped chickadee. These feathered animals are just some of the 200 species of birds we can observe in the parc national du MontTremblant.

But to observe them, you really don’t have to travel: nature is in your yard, as well. With the children, take off on a search for holes in the trees and watch carefully. Generally, it’s woodpeckers that make these cavities. With their beak – sharp as scissors – they bore into the bark looking for food: mainly insects. They also bore into trees to make holes for their nests. The downy, hairy and pileated woodpeckers are those you’ll see most often. Of the 14 species of woodpeckers found in Canada, there are seven in Mont-Tremblant National Park. By paying attention to signs of the birds’ presence, you can also develop an interest in different kinds of trees. It’ll keep the children busy for a good while!

For ornithology buffs, the park organizes two censuses annually. While you wait for the park to reopen, you must be patient and follow the government’s rules. For now, the backyard is the best place to establish contact with nature. And while the loon awaits summer to sing its song, we wait for things to return to normal and enjoy what we have in the meantime. Information : 819 688-2281

sepaq.com/tremblant

CHRONIQUE | COLUMN par | by Marie-Ève Boisvenu

Gestionnaire au parc national du Mont-Tremblant Community relations officer

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