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Édito Directrice de la publication Sarah Ben Sarah.bensimon3@gmail.com Rédacteur en Chef Dan Abramowicz Jonathan Doukhan 077 203 82 27 Directeur stratégique et commercial Dan Abramowicz 054 645 7211 Création & Design Yaël Graphic Designer 058 630 5530 Traducteur Yéochoua Sultan 054 26 28 237 Impression Flamingo 054 375 81 77 Diffusion Presse Magazine Itzhak Zenouda 054 207 5913 Site :

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David face à Goliath

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our moi, le jour de l’Indépendance, c’est l’histoire de David et Goliath : le petit contre le grand qui, grâce à sa foi, à l’aide de la Providence et à sa relation avec le Maître du Monde, a remporté la victoire face au géant. Notre vie, ici en Israël, mais aussi dans le monde entier, se singularise par des ennemis acharnés dont se lève constamment un nouveau dirigeant qui cherche à nous anéantir. Il n’y a pas un seul Juif qui n’ait entendu parler, vécu ou connu les intentions criminelles de nos ennemis qui cherchent à nous anéantir. Mais, malgré tout, bien que nous soyons le peuple et le pays les plus petits, nous nous maintenons en dépit de toutes les probabilités. Nous nous concentrons sur la construction quand ils poursuivent leur œuvre de destruction. Nous continuons à exister dignement et nous avançons dans la course des générations quand les empires les plus puissants ont

disparu totalement ou qu’il n’en reste, dans les meilleurs des cas, que quelques vestiges, comme une statue ou une muraille. Nous célébrons les 71 ans de l’Etat d’Israël et ce, après la destruction de notre Temple. Le rêve tellement fort de nos pères était : «L’an prochain à Jérusalem», alors que je peux dire aujourd’hui : «Cette année à Jérusalem». Notre attachement au Maître du Monde doit aller continuellement en se renforçant. Notre foi et notre simplicité font partie intégrante de notre statut de peuple élu. Notre peuple est éternel ! Le roi David, paix à son âme, nous a déjà montré ce qu’un petit caillou permet de faire même contre ceux qui ont menacé, effrayé et cherché à nous anéantir. Tout ce qu’il me reste à faire, c’est vous souhaiter une joyeuse fête de l’Indépendance! De victoire et de fierté. Am Israël Haï.

Sarah Ben

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© Moshe Nachumovich

Le Projet Revivo

Raviv : « A chacun de nos spectacles, on chante un titre qui représente l’Alya pour souhaiter une bonne intégration aux olim hadashim ! » PAR

VANESSA ATTALI

Le Projet Revivo, c’est l’histoire de deux frangins et leur ami d’enfance qui, il y a sept ans, décident de s’unir pour donner un second souffle aux vieilles chansons israéliennes des années 80 et propager la joie partout en Israël mais aussi en diaspora. Elu bande de l’année 2012, les Revivo sont l’un des groupes israéliens les plus populaires du pays. Leur chaine Youtube totalise aujourd’hui plus de 197 millions de vues et leurs concerts affichent toujours complets tellement leur joie de vivre est communicative. En attendant de les retrouver sur scène le 28 juin au Hangar 11 de Tel-Aviv pour leur grande « kabbalah shabath », nous avons décidé d’en savoir plus sur ce trio atypique. Rencontre exclusive avec trois artistes sympathiques et chaleureux : Raviv Ben Menachem, son frère Nir et Eliran Tsur. Vanessa : Qui fait quoi au sein du groupe et comment sont nés les Revivo Project ? Raviv : Je m’appelle Raviv. C’est moi qui ai fondé le projet Revivo il y a maintenant sept ans. J’ai créé le groupe Revivo car j’avais la nostalgie des chansons de l’époque. Pour moi, Nir et Eliran sont les chanteurs qui convenaient le mieux au projet. A nous trois, on a formé le trio Revivo. Je m’occupe de toute la musique que vous pouvez entendre sur Youtube, des instruments, de la composition musicale et Nir va avoir l’honneur de continuer… Nir : Je suis le frère de Raviv, plus jeune d’un an, je suis marié, j’ai trois enfants… Le groupe a décollé de manière très soudaine, il y a eu comme un phénomène de magie au départ ! Ils devaient être deux à chanter et un jour, j’ai enregistré deux titres de Raviv en studio. Raviv, Eliran et des amis ont écouté et ils ont vu qu’il y avait une réelle

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symbiose entre nous et un vrai potentiel de réussite. Eliran : Je m’appelle Eliran Tsur, je suis marié avec deux enfants, je chante au sein de ce groupe très particulier depuis déjà sept ans. Je suis un très bon ami de ces deux frères fantastiques qui sont devenus pour moi comme mes grands frères. On fait partie d’une seule et même famille. Entre nous, ça a pris comme un feu de paille ! Ça a déferlé comme une vague… Cela n’a pas été évident de faire face à ce succès soudain… et aujourd’hui, après sept ans, nous sommes ravis de rendre heureux le peuple d’Israël et nous essayons de le faire du mieux que nous pouvons. C’est ça le plus important. Nous nous rendons aussi en diaspora, chez vous en France, aux Etats Unis, en Amérique du Sud et nous nous efforçons de répandre la joie. La joie, c’est nous les Revivo !

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Vanessa : Vous organisez une grande « kabbalah shabath » le 28 juin au Hangar 11 de Tel-Aviv. Qu’est-ce qui nous attend à ce show ? Nir : Tout d’abord, les concerts des Revivo sont reconnus pour être joyeux, pour faire du bien à l’âme, c’est un spectacle familial. Vous pouvez y voir aussi bien des grands-parents avec leurs petits-enfants. Que des parents avec leur enfant soldat ou encore des groupes d’amis… Ils viennent oublier leurs soucis du travail, de la maison, la pression de la semaine… ils viennent se détendre, prendre du plaisir et ils repartent heureux ! Eliran : Les gens viennent boire, manger et après, nous, on arrive, on monte sur scène, on répand la joie, et eux rentrent à la maison complètement déconnectés ! Raviv : Bien entendu, la musique est un mixte de nos albums, de nos compositions. Nous faisons


de la musique israélienne, de tous genres, qui rend joyeux et donne le sourire. Avant tout, le projet Revivo permet de vivre une expérience unique, familiale, pleine d’amour et de tendresse.

© Vanessa Attali

Vanessa : D’où viennent vos incroyables voix ? Où avez-vous appris à chanter ? Nir : Pour devenir chanteur, il faut passer plusieurs étapes dans la vie. Mais avant tout, il faut que tu naisses avec un don, un cadeau dans la voix, quelque chose que ta mère t’a transmis ! Ça vient de l’âme, on ne peut pas acheter une voix, on peut bien entendu se professionnaliser, s’améliorer… Quand nous avons commencé à enregistrer, ça faisait plusieurs années que je n’avais pas chanté et c’était vraiment difficile de gérer toute cette intensité parce que le projet Revivo a explosé de façon très soudaine et petit à petit, j’ai commencé à chanter de plus en plus juste. Raviv est très pointilleux. Quand il veut entendre quelque chose de spécifique, il faut que cela soit exactement comme il veut que ça soit. J’ai appris au fur et à mesure à chanter comme il le voulait. Même si je suis soliste et c’est moi qui chante, Raviv maitrise parfaitement les choses au niveau de la composition donc on passe tout notre temps en studio et au final, on continue d’apprendre tout en travaillant. Eliran : Nous avons beaucoup appris de ces grands chanteurs que nous aimons et que nous écoutions lors de notre enfance. On a appris d’eux comment et quoi manger, quoi boire, comment dormir…. tout plein de choses qui servent pour être performant sur scène. Finalement, nous sommes presque comme des automobiles. Une voiture a besoin d’un entretien tous les 10 000 kms. Et bien un chanteur, c’est la même chose. Celui qui n’est pas chanteur ne peut pas comprendre. On doit prendre soin de notre gorge au quotidien, tout le temps… on doit savoir quoi manger, quand et, très important, savoir bien dormir. Raviv : Vanessa, je vais te dire quel est le secret de notre voix avec Nir et Eliran, comment on a su notamment que ça allait fonctionner dès

le premier jour. Pour Eliran, sa voix nous rappelle Zoar Argov, Nir nous rappelle plutôt l’ambiance de Haim Moshé, et donc Zoar Argov et Haïm Moshé ensemble, on peut imaginer ce que ça donne, c’est toute une ambiance ! Il n’y a pas de concurrence, c’est tout le temps l’un avec l’autre, l’un complète l’autre, c’est comme s’ils s’enlaçaient, c’est ça, le secret de notre succès. C’est vraiment une union entre les deux !

Vanessa : Vos concerts affichent toujours « sold out », vous avez trois albums disques d’or, vous totalisez plus de 197 millions de vues sur Youtube… Comment expliquez-vous ce succès que vous avez auprès des israéliens ? Nir : Nous n’avons pas uniquement trois albums d’or, nous avons également des albums de platine qui correspondent à plus de 60 000 ventes et dieu sait combien il est difficile de vendre des disques aujourd’hui ! Quand on a reçu tous ces prix, on avait du mal à réaliser et effectivement, on a plus de 197 millions de vues sur notre chaine YouTube et on a fait des décomptes pour savoir combien on avait de millions de vues dans le monde occidental, en Amérique du Sud, en Europe… quelle est notre influence dans le monde et on s’est rendu compte que vraiment, il n’y a pas qu’en Israël que nous sommes populaires, notre réussite s’étend au-delà la mer méditerranée… Eliran : Oui, on a chanté en France, à Paris, Toulouse, Marseille, Lyon, Cannes… au Maroc, au Brésil… On a aussi tourné aux Etats-Unis, à Los Angeles, New York, Las Vegas et Miami… et on se rend compte que toutes les communautés juives se reconnaissent dans nos chansons, dans nos racines. Raviv : Je pense que cette réussite s’explique en grande partie par la

nostalgie de ce type de musique. Mais pas que... Pour les générations d’aujourd’hui, on nous assimile plutôt à un groupe de musique du monde. Les jeunes ne pensent pas, en nous écoutant, qu’il s’agit de chansons datant d’il y a 30 ou 40 ans, c’est pour eux une musique moderne. Et comme Nir et Eliran le disent, c’est une très grande réussite parce que même des personnes qui ne sont pas juives, aiment ! Vanessa : Quel est votre secret pour avoir toujours ce sourire aux lèvres et cette joie de vivre ? Eliran : Je vais répondre à cette question. Notre secret, c’est d’être toujours serein et positif à l’intérieur. On sait que tout est pour le bien. Et aussi notre secret, c’est que même si l’un d’entre nous est plus soucieux, il y en a toujours un pour remonter l’autre. Si je suis triste et Nir est joyeux, il va faire en sorte de me transmettre sa joie. Et si c’est Raviv qui est triste alors c’est à nous de le rendre plus joyeux. Finalement, aucun de nous ne peut rester mal quand nous sommes tous les trois. Parfois, c’est vrai que c’est difficile et qu’on arrive sur scène avec un peu de fatigue, mais il y en a toujours un pour relever l’autre en quelques secondes. Raviv : J’ai perdu mon père quand j’avais 9 ans. C’était une très grande tragédie pour moi et ma famille et j’ai décidé que ma ligne de conduite pour gérer ma vie est d’être toujours heureux. Parce que tu sais, nous rencontrons sans cesse des situations difficiles dans la vie et pour y faire face, on doit toujours voir le verre à moitié plein et c’est ce que je réussis à faire avec Nir et Eliran. On parvient à transmettre cette positive attitude à notre public et c’est un très grand honneur pour nous. Nir : Selon moi, la musique est le médicament pour tout. On reçoit énormément de messages de gens qui nous disent à quel point on leur fait du bien quand ils rencontrent des difficultés dans leur vie quotidienne. On va aussi voir des enfants et des familles en difficulté, on leur remonte le moral, on leur apporte de la joie et on est heureux de rendre les enfants

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les larmes qui cou- tacle, on chante un morceau qui laient et à la fin représente l’Alya des juifs en Israël du spectacle, on et on souhaite une bonne intégratremblait ! Quand tion aux olim hadashim, qu’ils se on chante cette sentent bien sur notre Terre Sainte. Nir : C’est très important de rechanson en dehors d’Israël, cela prend cevoir tous ceux qui veulent venir forcément une autre en Israël avec chaleur, leur donner dimension mais la l’impression que nous sommes chanter en France une vraie famille. Notre Etat est était vraiment un petit, nous devons veiller l’un sur l’autre car la plupart des pays dans moment unique ! heureux ! Pour moi, c’est la plus Eliran : Tu sais, Leha Dodi est une le monde ne sont pas fans d’Israël. grande mitsvah [bonne action] chanson célèbre en Israël mais en Eliran : Je prie pour que tous les que l’on puisse faire ! France, c’est vraiment la chanson juifs du monde entier viennent la plus célèbre de la communau- s’installer en Israël ; comme Vanessa : Vous avez joué plusieurs té juive. A tel point que lorsque ça, cela nous permettra d’avoir fois au Casino de Paris, quels sou- les gens nous voyaient dans la moins à voyager et on sera tous venirs vous en gardez ? ensemble ici ! rue, ils disaient « Et ! Nir : Ouaou, cet endroit est très Leha Dodi ! Leha Dodi « On aurait très spécial ! Quand on y est allé ! » Ce n’était plus les Vanessa : Avec quel pour la première fois, c’était Revivo Project… mais chanteur français aimé chanter comme si on rentrait à l’Opéra… Leha Dodi, Leha Dodi vous aimeriez chanavec Mike tout était comme dans un film. On [rires] ! ter ? a vu toute cette foule de plus de Raviv : On aurait aiBrant ! » 2000 personnes qui brandissait Vanessa : Quels mots mer chanter avec Mike des drapeaux israéliens et chan- français vous connaisBrant mais… tait toutes nos chansons… Ils nous sez ? Nir : On connait Enrico Macias, ont rendus fous! On avait l’impresRaviv : Bonjour ! Merci ! Croissant ! quand on était petit, on avait un sion que les spectateurs étaient Eliran : Au revoir ! Le français est album de lui ! Un jour, peut-être, assoiffés, qu’ils avaient besoin de très difficile à apprendre… plus on fera une collaboration avec lui ! cette connexion avec Israël et que que l’hébreu encore ! Pourquoi pas ? nous étions comme des ambasEliran : Si Dieu veut ! Nir : On a fait une chanson en fransadeurs, des envoyés auxquels çais ! Ça donne : « le soleil est enils s’identifiaient ! On avait envie tré dans ma vie, la foudre a réveil- Vanessa : Quel est le lien que vous de leur dire « Tout va bien, nous lé ma folie, pourquoi tu n’es pas avez avec le public ? sommes là ! » L’émoRaviv : C’est une histoire d’amour! là… » [rires] tion était très forte ! On leur donne de l’amour et ils On a compris que les Vanessa : Vous aimez nous en donnent en retour ! On « Les juifs français nous airessent une réelle osmose avec les plats français ? croissants maient vraiment. On Raviv : Je ne suis pas le public, il est en communion français sont le savait déjà mais à ce fan de la nourriture constante avec nous pendant tout moment-là, on en a eu française… à l’excep- le spectacle. Quand on monte sur les meilleurs la certitude absolue. tion des croissants ! scène, c’est le sentiment le plus au monde ! » Raviv : En sept ans, Les croissants français nous avons énormésont les meilleurs au ment de souvenirs mais je crois monde ! Il y a quelque chose dans que notre première fois au Casi- leur pâte à croissant qui est vraino de Paris est l’un des plus beaux ment incroyable ! de notre carrière. On a pourtant Nir : C’est vrai que les pâtisseries chanté à Césarée, à Breh’at Hasul- françaises sont spéciales ! J’aime tan à Jérusalem devant 6000 per- beaucoup le Sabrina, ou le Naposonnes mais au Casino de Paris, léon… c’était exceptionnel, il y avait une Eliran : Moi, je peux dire que énergie différente ! Le summum, lorsque l’on va en France, je fais c’est lorsqu’on a chanté Leha Dodi. trois petits déjeuners! Croissant, fantastique au monde ! A peine on a commencé à dire « croissant et encore croissant !!! Et Nir : Le public aime faire du kaLeha dodi »… wouaou ! Tout le en dessert encore croissant [rires] ! raoké avec nos chansons et le venmonde était debout, criait, chandredi en Israël, tu peux entendre tait. C’était électrique ! On avait Vanessa : Que pensez-vous de notre musique dans tous les male talit sur les épaules, la kippa tous ces français qui viennent gasins, les cafés… Les Revivo sont sur la tête, on a vraiment ressen- s’installer en Israël ? là pour vous donner le sourire et ti une émotion dingue… On avait Raviv : A la fin de chaque spec- vous transmettre de bonnes éner© Vanessa Attali

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gies pour vous faire ressentir l’arrivée du shabath et vous préparer au shabath ! Vanessa : Alors justement, vous qui nous chantez des chants de shabath, comment se passe un shabath chez les Revivo ? Nir : C’est vrai que nous sommes très attachés à la tradition donc nous chantons beaucoup de chansons liées au shabath... On a un album entier qui s’appelle « Emouna », la « foi » qui est entièrement dédié à des chansons saintes. Eliran : On ne travaille pas pendant shabath. Notre shabath est réservé à la famille et on ne peut pas déroger à cela. On oublie le téléphone, les appareils électriques… Moi, j’emmène mon fils à la Bnet Kesseth chanter « Leha Dodi. » On revient à la maison, on fait le kiddoush, on mange. Ma femme cuisine du poisson marocain épicé… mon fils raconte toutes les histoires qu’il a eues au gan... Raviv : Vendredi soir, c’est le seul soir où je peux voir et parler avec mes enfants. Tout le temps, je travaille… Et toutes les deux semaines, je vais chez ma mère, avec mon frère et mes neveux… On parle, on rigole, on chante et on se régale ! Le repas de notre maman pour shabath, c’est… hummm !!! On prend au moins trois kilos et après, on doit se battre toute la semaine pour les reperdre [rires] . Vanessa : Parlez-nous de vos projets. Est-il prévu la sortie d’un nouvel album ou d’autres shows en France ? Raviv : Avec la quantité de morceaux que l’on a enregistrés, on pourrait sortir des tas d’albums mais on ne le fait pas. On sort uniquement des chansons à thèmes, sur les mamans, la famille, des évènements comme Yom Azikaron, Yom Hatsmaout, sur les fêtes, les slihot [des prières avant Kippour]…

Eliran : Ce qui marche très bien en ce moment sur Youtube, ce sont les vidéos diffusées sur nos « kabbala shabath ». Ça fait des millions de vues. D’ailleurs, ça va être le feu à la prochaine que l’on organise le 28 juin au Hangar 11 de Tel-Aviv ! J’espère que vous serez là ! Nir : Pour ce qui est d’un nouveau concert en France, notre manager s’en occupe. Nous avons plusieurs demandes de producteurs. Pour l’instant, on n’a pas de date précise mais c’est prévu. J’espère que cela se fera très bientôt. Vanessa : Pour finir, auriez-vous un message à adresser aux lecteurs du magazine Trouver en Israël ? Nir : On a un message très clair pour les juifs de France et du monde entier. Malheureusement, l’antisémitisme ne fait que grandir partout dans le monde, et si l’on n’est pas fort et unis entre nous, ils vont nous casser. Il faut continuer de montrer que l’on est présent et que personne ne nous cassera. Je pense qu’il y aura la paix. Mon rêve en tant qu’artiste et notre ambition à nous trois est que l’on représente un jour un pont pour la paix. Je ne sais pas de quelle manière mais j’ai le sentiment que l’on sera partie prenante de ce processus. Pas par le biais de la politique mais par celui de la musique… Raviv : Moi, j’ai un message pour les français qui ont fait leur Alya, il faut qu’ils soient tout le temps forts, heureux et souriants, même si c’est difficile... Et pour tous les autres, juifs ou non juifs, kippa ou non, chacun doit s’efforcer d’accepter son voisin, de le respecter tel qu’il est. Il faut s’aimer les uns les autres car avant tout, nous sommes tous des êtres humains. Le Projet Revivo est né de l’amour. Il parle de l’amour sans condition. Alors aimez-vous ! Eliran : L’amour prend le pas sur tout et sort vainqueur de tout ! Réservations pour le concert du 28 juin au Hangar 11 de Tel-Aviv : *2207 Retrouvez toutes les infos sur leur page E The Revivo Project ou Q revivoprojectofficial.

Qui est le grand schtroumpf et le schtroumpf grincheux ? Qui est le chef de la bande ? Eliran : La vérité, c’est qu’il y a trois patrons. Pour tout ce qui est production, musique, choix des instruments, effectivement, c’est Raviv le « boss. » C’est lui qui donne le ton et les directives pour que l’on puisse s’entendre avec les musiciens mais toutes les décisions sont prises en commun. Nir : Il est important d’avoir un leader pour tout ce qui est production et c’est Raviv qui a pris les rênes de cela. Eliran et moi, nous sommes beaucoup plus concentrés sur tout ce qui est voix et chant. Raviv : Ils me font confiance pour tout ce qui touche à la production musicale. Mais par contre, au niveau du chant, c’est sûr qu’ils sont bien meilleurs que moi ! Qui est le plus grincheux ? Nir : Ça dépend sur quoi. Raviv peut être très nerveux sur des choses qui, pour nous, n’ont aucune importance. Moi, je peux m’énerver parce qu’ils ne voient pas ce que je vois et par contre Eliran est très rarement en colère, ou alors il faut vraiment que quelque chose de grave se produise. Raviv : Je pense que le projet Revivo il y a sept ans et le projet aujourd’hui, ce sont deux choses complètement différentes. Aujourd’hui, nous sommes beaucoup plus sereins parce que l’on a derrière nous toute une équipe qui travaille très dur. Lorsque je repense à nos débuts, j’étais pendu au téléphone en permanence ! Les deux premières années, c’était de la folie ! J’étais malade ! Après, c’est ma femme qui répondait au téléphone… puis, on a pris une secrétaire de direction, on s’est entouré d’une vraie équipe et on a appris à mettre en place toute une organisation professionnelle.

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LE PRIX ISRAËL,

LE JUSTE PRIX DE L’INDÉPENDANCE PAR

C

ette année, le 5 Iyar 5779, jeudi 9 mai 2019, l’état d’Israël va célébrer ses 71 années d’existence. Sur cette bande de terre soumise à tous les vents de l’histoire, menacée jour et nuit, jalousée par les uns, détestée par les autres, l’espérance est une donnée fondamentale, pétrie d’éternité et de rêves ininterrompus. Dans ce pays de contrastes, d’élans partagés, d‘amour à conquérir, l’esprit pionner demeure encore, les patriarches déambulent parmi nous, et les collines chantent à tous les vents des psaumes où se bousculent, l’attachement à la terre, la confiance en son peuple. La fête d’indépendance est un temps consacré à la joie des retrouvailles, à la fin des errances pour qui croit en Dieu, en l’ami8

YAACOV BEN DENOUN

tié, à la famille, à l’arrimage dans ce temps, à des quêtes fébriles pour qui croit en l’avenir. C’est ce jour-là qu’est décerné le Prix Israël, le plus important et prestigieux qui soit. Il est remis par l’état d’Israël à des personnalités israéliennes, des associations, des organisations, ayant marqué l’année par leur contribution à la vie du pays, dans des compétences artistiques, culturelles ou scientifiques, à tous ceux qui par leur action leur pensée, ont eu un mérite particulier, ont excellé dans leur domaine, des êtres peu singuliers que l’histoire a distingués, ou des êtres d’exception dont la tête peut être couronnée de gloire. Cette manifestation est empreinte de joie, de fierté, et de nombreux chefs d’état étrangers ou de plénipotentiaires

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sont invités à y participer, en présence du président de l’état, du Premier ministre, du président de la Knesset et d’un haut magistrat de la Cour Suprême. Le Prix Israël a été créé en 1953 par Ben-Zion Dinur, ministre de l’Éducation, et de nombreuses personnalités l’ont obtenu, dans de nombreux domaines, allumant des flambeaux, rendant hommage à leurs parents, à la providence, au doux remuement des lèvres qui ne sont plus là pour les féliciter. En Israël on ne reçoit pas un prix, on en partage le mérite, on devient émissaire de gloires plus anonymes, de héros inconnus, d’héritiers aux veines aussi noueuses que les branches de l’olivier. La gloire est éphémère, seuls les élans demeurent.


Cette année encore de nombreuses personnalités vont devenir les récipiendaires de ce prix incommensurablement illustre. Nous en avons choisi quelques-unes.

Rona Ramon

Elle est l’épouse d’Ilan Ramon, pilote de l’Armée de l’Air israélienne et d’une des navettes spatiales Columbia, mort en mission le 9 mai 2013, lors de la phase de retour dans l’atmosphère, et mère du capitaine Asaf Ramon, pilote de la Force aérienne israélienne, qui s’est tué à l’âge de 21 ans, à bord de son F-16, après un crash lors d’un entraînement, dans le cadre de son service militaire. Elle a su faire de sa douleur, et de l’acharnement d’un destin qui ne l’a pas ménagée, un levier pour promouvoir des projets de société, sociaux et éducatifs, pour se pencher sur le sort des jeunes à risque, proposer des activités à près de 200.000 adolescents, accordant des bourses professionnelles à d’éminents chercheurs, dans le cadre de la Fondation Ramon, une organisation à but non-lucratif dont les actions sont dédiées à l’éducation et à l’action sociale chez les jeunes Israéliens, en collaboration avec le Ministère de la Science et celui de l’Education. Mettant l’accent sur l’aérospatiale et les sciences, elle a donné des conférences dans tout le pays, et officiait en tant que conseillère pour les personnes en deuil. Ce prix lui est décerné, à titre

posthume, sur proposition de l’ancien ministre de l’éducation, Naftali Bennett qui a prononcé quelques mots : « Je suis heureux d’annoncer aujourd’hui aux enfants de Rona Ramon (Tal, Yiftah et Noa), qu’ils pourront remporter le merveilleux prix Israël de leur mère pour l’ensemble sa carrière. Rona est une héroïne en Israël, capable de donner de la lumière et ô combien d’amour, grâce à son sionisme, à son dévouement… malgré la perte de son mari et de son fils, elle a choisi de consacrer sa vie à des actions au nom de la société…Rona, Ilan et Asaf resteront dans la mémoire de la nation comme trois grands héros qui ont donné tout ce qu’ils avaient à l’Etat d’Israël » a-t-il déclaré. . Rona Ramon est née en 1964 à Kiryat Ono, a épousé Ilan en 1986. Ils ont eu quatre enfants, et en 1998, ils ont emménagé à Houston pour qu’Ilan puisse se préparer à sa mission dans l’espace. Après la mort de son mari et de son fils, elle a décroché un master en médecine holistique de l’université Lesley, dans le Massachusetts. Elle a désiré être incinérée, pour ne pas infliger à sa famille un nouvel enterrement.

Adi Kimchi

La professeure Adi Kimchi recevra le prix dans la catégorie recherche en sciences de la vie. Pendant des années, elle a travaillé à la promotion des femmes dans la science, et au

renforcement du statut des universités israéliennes dans le monde. La chercheuse de l’Institut Weizmann à Rehovot, a mené des recherches majeures sur les processus de mort programmée des cellules vivantes. Le comité d’attribution a souligné le travail de Kimchi pour isoler des gènes impliqués dans l’auto-destruction des cellules, un processus qui, entre autres choses, aide l’organisme à limiter le développement du cancer. « La professeure Kimchi est tout ce qu’une lauréate du Prix Israël devrait être – innovante, brillante, novatrice, qui fait voler en éclat les conventions », a tweeté le ministre Bennett. Le travail de Kimchi est très largement cité dans le monde académique, et elle est active dans des organisations, en Israël et à l’étranger.

Dan Yakir

Il a été désigné lauréat du Prix de Université hébraïque d’Israël, dans le domaine de l’étude des sciences de la terre Le Professeur Dan Yakir est spécialisé dans la géologie, l’exploration en sciences de la terre et dans l’étude des sciences atmosphériques. Il étudie les interactions entre la biosphère et l’atmosphère, et surtout les effets de la végétation sur l’environnement et le climat. Il est titulaire d’un doctorat en biochimie sur l’étude de la photosynthèse à l’Université agricole hébraïque de Jérusa-

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lem. Il a poursuivi des études de doctorat en « UCLA » en tant que chercheur à l’Université de « Duke » aux États-Unis. Dan Yakir est revenu en Israël en 1991, et a rejoint le Département des sciences de l’environnement à l’Institut Weizmann. Il est actuellement professeur au Département des sciences de la Terre et les planètes, dirige un groupe de recherche, et est également membre du conseil d’administration de l’Institut Weizmann (Institut Davidson de l’enseignement des sciences) en matière d’éducation, et président du Conseil des professeurs de l’Institut Weizmann.

de la musique électronique, et dansé avec la chorégraphe Noa Eshkol (fille du Premier ministre Levi Eshkol). Elle a commencé sa carrière avec le chanteur Yoram Gaon. Ces dernières années, elle a joué dans le film « Quelqu’un avec qui couri » d’Oded Davidoff, tiré d’un livre de David Grossman. En 2018 elle a reçu un prix spécial du président Reuven Rivlin, et en 2019 c’est tout l’état d’Israël qui va la célébrer.

Aharon Maman

Naomi Polani

Centre pour l’étude des communautés juives. Le comité a noté que « le professeur Aharon Maman est l’un des plus grands spécialistes de l’étude de l’hébreu et des langues juives, et sa connaissance approfondie de la linguistique et ses recherches sur l’hébreu médiéval l’ont conduit à dépasser les limites de l’étude descriptive des langues juives et à les étendre à leurs descriptions historiques et à leur cristallisation ». Aharon Maman est né au Maroc, a immigré en Israël lorsqu’il était adolescent et est devenu un chercheur partout encensé.

Les fondateurs de « Zichron Menachem »

Elle sera lauréate, à 94 ans, du Prix d’Israël dans le domaine du théâtre et de la danse, de la culture et des arts. Elle est connue comme étant la « mère de la Haganah », une personnalité de la musique, de la chanson et des médias, qui a exercé toute sa vie durant une influence sur la musique d’Israël, participant à l’établissement des standards de la musique culturelle dans les premières années de Tsahal. « Une véritable guerre culturelle » à elle toute seule a proclamé le ministre Bennett, « téméraire, créative et sioniste.. ». Elle est née à Tel-Aviv, et était la petite-fille du Dr Haïm Hissin, l’un des fondateurs de la ville. Naomi Polani a joué dans les théâtres Cameri et Habima, a étudié la musique avec Herbert Brün, compositeur et pionnier 10

Il sera lauréat du Prix Israël pour l’étude des langues, la littérature juive, et la recherche sur la culture populaire. C’est l’un des « plus grands savants dans l’étude des langues hébraïque et juive » Il a dirigé et gère divers projets de recherche à l’université hébraïque. Il serait difficile d’évoquer le domaine complexe des langues juives, sans considérer ses recherches approfondies et son travail considérable. En tant que chef du Centre d’étude des traditions des communautés juives de l’Université hébraïque de Jérusalem, il a dirigé et mené à bien les travaux de recherche effectués dans ces domaines. Le professeur Maman a une réputation internationale éprouvée, qui se reflète dans les nombreuses invitations qu’il a reçues des principaux centres de recherche du monde. L’une des réalisations administratives de Maman la plus aboutie, est le projet de numérisation des archives d’enregistrement au

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Les fondateurs de « Zichron Menachem », Haïm et Miri Ehrental, se verront décerner le prix Israël qui récompensera une longue carrière au service des enfants atteints du cancer. Le couple s’est établi en Israël au début des années 90, et a fondé l’association qui porte le nom de leur fils, Menachem Ehrental, qui a lutté durant 14 ans contre cette maladie avant de succomber. Au fil du temps l’association qui se trouve à Jérusalem, près de l’hôpital Chaaré Tsédek, s’est consacrée, avec l’aide de bénévoles, de personnalités publiques, de rabbins, de médecins, de médecins et de soldats, au développement de structures d’accueil, comme la « Maison des rêves », d’un centre d’hébergement, d’ateliers qui


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proposent des activités récréatives… Naftali Bennet, qui les a reçus dans son bureau de Tel-Aviv, s’est ainsi exprimé : « Ils sont des anges… qui ont créé une forme de lumière végétale de la grâce et du don, qui profite à des dizaines de milliers de parents et d’enfants en Israël. » Leur travail consiste à tout faire pour soutenir les patients atteints de cancer et leurs familles, pour éloigner d’eux la douleur, la peur et la souffrance, et leur donner une part de bonheur et d’espoir.

Amnon Ben-Tor

Il sera lauréat du Prix Israël en archéologie. Ben-Tor est un archéologue qui a mené des fouilles sur de nombreux sites, les principaux dans la vallée de Jezréel, à Massada, et Tel Hazor. Dans le parc national de Tel Hazor, Ben-Tor a poursuivi le projet d’excavation de l’ancien vice-premier ministre et professeur d’archéologie Yigal Yadin, de 1990 à nos jours. Le comité du prix a noté que « les fouilles ont mis à jour des preuves impressionnantes de la présence de sites cananéens sur la Terre d’Israël, qui restent à découvrir : un complexe royal qui comprend des temples et une rangée d’excavations magnifiques, une porte fortifiée, de grands et impressionnants bâtiments publics construits par les rois d’Israël. » Ben-Tor est né en 1935 à Jérusalem, a été chargé de cours à 12

l’Université hébraïque jusqu’à sa retraite. Il a été président de la chaire d’archéologie de la Terre d’Israël Yigal Yadin.

Deborah Bernstein

Professeur de sociologie et d’anthropologie à l’Université de Haïfa, Deborah Bernstein a consacré sa carrière aux rôles que les femmes tiennent dans la vie israélienne, et les relations israélo-arabes. Elle recevra le Prix Israël dans le domaine de la sociologie et de l’anthropologie. « Ses recherches ont été fondamentales pour comprendre les femmes et le sexe, la marginalisation sociale, les relations de travail, le droit et les normes sociales de l’époque du mandat [britannique] jusqu’à aujourd’hui. » Née à Chicago en 1944, sa famille a émigré en Israël quand elle avait trois ans. Bernstein a écrit sa thèse de doctorat sur le mouvement des « Panthères noires » en 1970 en

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Israël, des juifs orientaux, pour la plupart originaires du Maroc, qui se sentaient marginalisés et opprimés par une société qu’ils percevaient comme dominée par les Juifs ashkénazes. Au cours de ses études en Grande - Bretagne, elle a voulu vérifier si des liens pouvaient exister entre les idées marxistes de la lutte des classes, et la réalité israélienne. Elle a écrit aussi sur les relations entre juives et arabes sur le marché du travail, ainsi que sur les différents rôles que les femmes ont dans la société israélienne. Elle s’est aussi intéressée à la question de crimes d’honneur dans la société palestinienne. Voici brossé le parcours de quelques personnalités éminentes qui vont être honorées le jour de Yom Haatsmaout. Elles révèlent la diversité de l’âme juive, des itinéraires de vie, de la complexité des réflexions, et nous rend chaque jour plus admiratifs de ceux qui ont consacré leur vie pour faire avancer les sciences, modeler des idées, innover, apporter une couleur plus tendre à ce monde, grâce à des approches de Hessed et de respect de l’autre. Gageons que nous saurons en retirer de belles notions qui nous aideront à mieux vivre.


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BERESHEET

PETIT PAYS, GRANDS RÊVES

C

e n’est que le commencement pour Beresheet. Rien n’arrêtera la société israélienne SpaceIL, pas même le crash de la sonde Beresheet sur la lune le 11 avril dernier. La jeune start up privée envisage déjà un Beresheet 2. Une coopération avec la NASA est d’ailleurs envisagée. La naissance et le lancement de Beresheet. Baptisée Beresheet (Genèse, en hébreu), cette sonde d’un poids de 585 kg ressemblait à une immense araignée à cinq pattes. La sonde a été développée par une organisation privée, en partenariat avec la société aérospatiale Aerospace Industries (IAI), une des plus grandes

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PAR

OLIVIA LASRY

entreprises de défense israélienne. Beresheet est la première sonde spatiale envoyée au delà de l’orbite terrestre. Avec un budget réduit, elle n’a pas bénéficié du support d’une agence spatiale. Le projet israélien, d’un coût de 100 millions de dollars (environ 88 millions d’euros), a été financé par des fonds privés, notamment par l’apport de 40 millions de dollars de l’homme d’affaires et philanthrope Morris Kahn. Ce qui constitue le plus petit budget de l’histoire alloué à un alunissage. Seul face au projet Google. Une équipe d’ingénieurs et techniciens israéliens réunis au sein de la société israélienne

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SpaceIL a tenté de remporter le Google Lunar X Prize avec à la clé une récompense de 20 millions de dollars. Objectif, stimuler les initiatives privées en matière d’exploration spatiale. Les équipes devaient parvenir à envoyer un robot se poser sur la Lune, parcourir au moins 500 mètres et transmettre des vidéos, images et autres données vers la Terre. Mais étant donné qu’aucun candidat n’a atteint l’objectif à la date fixée par le concours, ce dernier a été annulé. Mais pour l’équipe israélienne, il était hors de question de s’arrêter en si bon chemin. Elle décide donc de poursuivre son projet. Le 21 février, le véhicule spatial


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israélien est lancé depuis Cape Canaveral aux Etats-Unis. L’engin, envoyé dans l’espace via une fusée Falcon 9 de la firme américaine SpaceX, doit collecter des données sur la formation de notre satellite. Alunissage raté pour Beresheet. Le 11 avril dernier, la sonde israélienne s’est écrasée sur la surface de la Lune, victime d’une série de défaillances techniques. La machine, la première développée par une organisation privée, a subi une panne de moteur et s’est écrasée sur le satellite. Selon des membres de l’équipe, des moteurs censés ralentir la descente de la sonde et permettre un alunissage en douceur, sont tombés en panne et le contact a été perdu. «Nous n’y sommes pas arrivés, mais nous avons bel et bien essayé», a déclaré par vidéo en direct depuis le centre de contrôle de la mission Morris Kahn, qui a largement financé le développement du projet. « Je pense que c’est vraiment énorme d’être allés jusqu’où nous sommes allés, je pense que nous pouvons être fiers », a-t-il dit.

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Autre déclaration, celle de Benyamin Netanyahou : « Si vous ne réussissez pas la première fois, vous ressaierez », a déclaré le Premier ministre depuis la salle de contrôle. Israël espérait devenir la quatrième puissance à faire alunir un engin spatial après les États-Unis, la Russie et la Chine. Beresheet et la NASA main dans la main ? La Nasa a salué tout le même la première mise en orbite lunaire privée et la fondation Xprize a annoncé la donation d’un million de dollars à SpaceIL pour que l’équipe puisse continuer son travail et parce que “l’espace c’est dur”.

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Beresheet 2 : Nouvelle mission vers la Lune Malgré ce coup dur, le président et sponsor principal de SpaceIL, Morris Kahn, a annoncé son intention de lancer une deuxième sonde grâce à un important support international: il s’agira de Beresheet 2. « C’est parti, et j’espère que cette fois, nous réussirons dans notre entreprise et que nous planterons notre drapeau à la surface de la lune. » C’est dans une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux qu’il a déclare : « Nous allons construire un nouveau vaisseau spatial, nous allons l’envoyer sur la lune et nous allons accomplir la mission. » Échouer, pour mieux se relever. Une mission qui consiste à étudier le champ magnétique de la Lune et à faire d’Israël la quatrième nation à poser un vaisseau sur le satellite de la Terre. À défaut d’atterrir, la sonde a tout de même « permis à Israël de devenir le septième pays à entrer dans l’orbite lunaire. » L’agence israélienne SpaceIL compte donc remettre le couvert pour arriver à ses fins, avec pour seul et même objectif, faire atterrir une sonde spatiale sur le sol de la Lune, et poser le drapeau israelien sur notre satellite.


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LOIS DU TRAVAIL EN ISRAËL CONNAISSEZ VOS DROITS PAR MAÎTRE

L

De l’égalité et de la discrimination au travail – Quand ? Pour qui ? Et qui doit le prouver? L’un des principes les plus importants du code des lois, en ce qui concerne la législation du travail, consiste dans l’égalité des chances au travail.

a discrimination est susceptible de prendre plusieurs formes. Elle peut aussi être indirecte et pas toujours directe. Elle peut s’exprimer par une attitude différente d’un membre de la direction envers un individu en raison de son origine, qu’il s’agisse de son accent, de sa tenue vestimentaire, voire de son patronyme. Des parents peuvent être discriminés quand on leur refuse l’égalité de droits attribués au sexe opposé, comme des pères qui n’obtiennent pas la possibilité d’un emploi souple, ou des mères qui ont été interrogées à ce sujet pendant l’entretien d’embauche, ou encore des femmes enceintes disqualifiées au regard d’un emploi ou ayant ressenti de l’agressivité au travail au moment où elles commençaient une grossesse. Certains travailleurs ont pu être licenciés ou ne pas être embauchés car ils seraient trop «vieux» pour la fonction sollicitée. Tous les cas qui précèdent, et encore bien d’autres, relèvent d’une discrimination illégale. La loi de l’égalité des chances au travail stipule qu’un employeur ne peut établir de distinctions entre ses employés (ou entre des candidats à un poste) pour divers motifs comme le sexe, les penchants sexuels, le statut individuel, la grossesse, le traitement de la stérilité, la paternité ou la maternité, l’âge, la race, la

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HAMOUTAL BANOU

religion, le pays d’origine, le lieu de résidence, l’opinion, le parti, le service militaire de réserve. Il importe de bien comprendre qu’il n’est pas question d’une liste exhaustive de la loi, et qu’il peut exister d’autres formes de discrimination. Par exemple, aux Usa, il existe un alinéa pour les personnes obèses. Je pense que si, en Israël également, une plainte était déposée pour ce motif, elle tomberait sous le coup de la loi de l’égalité. La loi de l’égalité des chances au travail en Israël se rapproche d’une autre loi, qui a obtenu un statut légal en Israël : la loi de la dignité de l’homme et de sa liberté. Ces deux lois attribuent à la personne le droit de porter plainte si sa dignité est atteinte en tant qu’être humain, ou, dans un cadre professionnel, si la dignité d’une personne est bafouée dans le cadre de son emploi, que ce soit au moment de l’embauche, du travail en soi, ou de son achèvement.

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Il y a quelques années, le tribunal du district de Tel-Aviv a rendu le verdict selon lequel le plaignant, Michel Malka, a souffert de discrimination en raison de son origine orientale, ce qui est en contradiction avec la loi de l’égalité au travail. Les circonstances de cette affaire concernaient un professionnel paramédical, qui avait déposé sa candidature pour un poste à l’industrie aéronautique d’Israël qui embauchait alors. Michel Malka n’a pas été convoqué pour un entretien d’embauche bien qu’il ait préalablement envoyé son CV qui prouvait qu’il était apte à cet emploi. Michel Malka a cherché à comprendre pourquoi il n’avait pas été convoqué, mais on lui a répondu que ce n’était plus d’actualité. Deux mois plus tard, Michel Malka a appris que le poste était toujours vacant, et il a alors envoyé une fois encore son CV, en modifiant son nom. Il a choisi un nom d’emprunt : « Meir Malchiël ». Cette fois, on l’a contacté au bout de quelques minutes seulement. Un autre élément important de ce verdict est que le responsable du recrutement a obtenu le CV de Michel Malka par l’intermédiaire de l’un de ses amis qui travaillait pour l’industrie aéronautique. Le tribunal du travail s’est laissé convaincre que le responsable aurait dit en recevant ledit CV : «Quel est ce


primitif que tu me déniches?» Le tribunal du travail a statué que dans le présent cas, il était effectivement question d’une discrimination sur la base de l’origine, et il a décrété que Michel Malka devait toucher cinquante mille ILS d’indemnités ainsi que le remboursement des honoraires. Il convient de préciser que ce verdict n’est pas unique. Dans d’autres cas, des sommes plus importantes ont été imposées, quand des candidats n’ont pas été embauchés ou que des travailleurs ont été licenciés en raison de leur origine, comme dans cet exemple où 95 000 ILS ont été exigés pour une candidate de la communauté éthiopienne, ou cet autre montant de 100 000 pour un poste de serveur convoité par un candidat du secteur arabe. D’après mon expérience en matière de discrimination dans le domaine du travail, il importe de comprendre que la preuve n’incombe pas nécessairement au travailleur. Si vous avez effectué votre tâche d’une manière semblable à ce qu’ont fait d’autres travailleurs, dans un tel cas la preuve doit être apportée par l’employeur, et non pas par vous. Souvent, la discrimination entraîne une attitude agressive ou belliqueuse sans qu’il ne soit parQuels sont les droits attribués aux femmes et aux hommes dans le cadre de la loi du travail des femmes? Il est question d’un panier complet de droits, décrit en condensé ci-après : Femmes enceintes • Après six mois de travail : licenciement autorisé uniquement • 26 semaines de congé de maternité (15 avec salaire) • Obligation de réintégrer la femme au travail dans les mêmes conditions pour une période d’au moins soixante jours • Les hommes peuvent partager le congé de maternité après six semaines (à la place de la femme qui reprend le travail) • Congé sans solde pour un an (le quart de la période de travail)

ticulièrement question de mettre fin à votre travail. Une aggravation des conditions de travail, voire un avancement qui n’intervient pas, peuvent être l’expression d’une discrimination. Il importe de se souvenir que la bonne méthode pour traiter la discrimination, c’est de l’identifier. Comprendre que l’on est confronté à un tel cas est primordial mais ce n’est que le début. Il importe de consulter un avocat spécialiste des affaires professionnelles et du secteur de la discrimination dans le travail plus spécifiquement. Les droits parentaux au travail. Dans le film comique français de la metteuse en scène et actrice Eléonore Pourriat, «Je ne suis pas un homme facile», on présente un exercice de cinématographie divertissant : un misogyne reçoit un coup sur le crâne dans la rue et se réveille dans un monde inversé, où le sexe féminin est dominant, tandis que les hommes sont constamment contraints de lutter pour faire valoir leurs droits. Dans l’une des séquences, on peut voir un homme discuter avec son employeuse suite à l’accouchement de son épouse. Celle-ci, suite à l’accouchement, raconte au héros du film que son conjoint • Le conjoint (conjointe) de l’accouchée peut s’absenter suite à l’accouchement les trois premiers jours sur le compte du congé ou comme congé sans solde, plus deux jours sur le compte des congés-maladie. • Heure de paternité : une heure sans déduction de salaire pendant quatre mois dans le cadre du congé de maternité partageable avec le conjoint (conjointe) de l’accouchée. • Dans certains cas, la femme est autorisée à s’absenter du travail une heure par jour sans retenue sur son salaire, quand le conjoint est en période de service de réserve. Femmes et hommes en traitement de la stérilité • 150 jours après l’absence, li-

a désormais un problème, parce qu’elle a accouché plus tôt que prévu, et qu’il doit immédiatement prendre un congé de maternité avancé. Dans ce même monde à l’envers, c’est à l’homme d’affronter une situation délicate vis-à-vis de l’employeur (ou en l’occurrence l’employeuse), car c’est lui qui doit prendre ce congé de maternité dès après l’accouchement, lui et non pas la femme. Cette scène cocasse, autant que l’ensemble du film, nous enseigne ce qu’est la situation réelle dans la vie quotidienne. La loi du travail des femmes défend ces dernières sur le plan professionnel, mais elle définit dans les faits des dispositions qui accordent des droits également aux pères. La loi attribue à la femme le droit à une « période protégée », au cours de la grossesse et suite à l’accouchement, mais elle accorde des droits également au conjoint. L’auteure est avocate spécialisée dans les lois du travail. Mail : hamutal@ beno-law.com Tél : 054-201-1345 Fax : 09-7496502 Adresse : Rehov Yair Stern 43 Hod HaSharon cenciement autorisé uniquement, par le préposé à la loi du travail des femmes. Cette protection se poursuit jusqu’à une période de deux ans sur un même lieu de travail et se limite à deux naissances uniquement. • Au bout de six mois, interdiction de licencier même sans absence, pendant 150 jours à compter du début des soins. Il importe de comprendre ces droits, car les dossiers de non-respect de la loi du travail des femmes sont nombreux, ainsi que les demandes de licenciements autorisés, déposées auprès du préposé au ministère de l’Industrie et du Commerce, ce qui montre l’importance de la vigilance.

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EN HOMMAGE À TROIS OISEAUX FRAGILES PAR

YAACOV BEN DENOUN

drons toujours ta voix dans nos cœurs. » Les trois jeunes garçons ont été enterrés au cimetière de Modi’in, à la suite d’une cérémonie commémorative au Kibboutz Shaalvim.

N

of Ayalon, Naftali Frenkel et Eyal Yifrach attendaient d’être pris en tramp (auto-stop), dans une station près de leur Yéshiva Mekor Haïm (créée par le Rav Adin Steinsaltz), à Kfar Tsion, près de l’entrée de Neve Daniel, de « Derech HaAvot », l’ancienne route parcourue par nos Patriarches entre Jérusalem et Hébron en Samarie. Ils étaient âgés de 16 à 19 ans. C’est là qu’ils ont été enlevés, le 12 juin 2014, kidnappés par des terroristes du Hamas Leurs corps ont été découverts après une longue recherche, le 30 juin suivant. Naftali était le deuxième de sept

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enfants. Il aimait jouer au basket et chanter en s’accompagnant à la guitare. Il a été décrit comme un jeune garçon responsable et posé, un étudiant doué, doué d’un talent pour l’école et le monde universitaire. « Chaque enfant n’a-t-il pas le droit de rentrer à la maison en toute sécurité? » a dit sa mère Rachel, d’origine américaine, en s’adressant au Conseil des droits de l’homme des Nations unies à Genève le 24 juin. Ses paroles prononcées lors de l’enterrement étaient difficiles à entendre : « Repose en paix, mon enfant. Nous apprendrons à chanter sans toi. Nous enten-

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Les mères des trois garçons enlevés et assassinés, allumeront un flambeau le jour de Yom Haatsmaout sur le Mont Herzl, grâce à une dérogation accordée par la ministre de la culture Miri Regev. Cette dernière s’est exprimée pour annoncer leur participation aux cérémonies de la fête d’indépendance d’Israël : « Ces trois mères symbolisent la puissance de l’esprit israélien qui anime même ceux qui ont perdu ceux qui leur étaient les plus chers et qui ont choisi malgré tout, grâce à la force de leur esprit, d’introduire l’unité dans notre peuple. La force de résilience de ces femmes entraîne derrière elles des myriades d’Israéliens… Elles ont choisi avec courage de ne pas sombrer dans le chaos, le deuil et le découragement. Elles sont les héroïnes de notre esprit, et ont décidé d’ouvrir les portes de l’amour d’Israël en mémoire de leurs êtres chers, de nos êtres chers… »


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B

LA HAINE DU JUIF

oycott, désinvestissement et sanctions - (BDS) est une campagne internationale appelant à exercer un boycottet diverses pressions économiques, académiques, culturelles et politiques sur Israël afin d’aboutir à la réalisation de trois objectifs : la fin de l’occupation et de la colonisation des terres arabes, l’égalité complète pour les citoyens arabo-palestiniens d’Israël, et le respect du droit au retour des réfugiés palestiniens.

Ces militants exercent notamment des pressions importantes sur des artistes et des institutions académiques afin qu’ils rompent leurs liens avec Israël. Selon Israël, le mouvement BDS trouve ses racines dans l’antisémitisme et ne cherche pas à faire changer la politique israélienne, mais à « en finir avec l’État juif ». Autrement dit, soit vous achetez des pommes de terres et des herbes aromatiques israéliennes, soit vous être un nazi qui prépare un « nouvel holocauste »… Les responsables israéliens ont récemment fait pression sur Facebook et son patron Mark Zuckerberg pour supprimer des pages qui, selon eux, incitent à la violence contre les Israéliens. Ratsona expliquait que les géants des réseaux sociaux ont commencé à fermer les comptes d’ « utilisateurs incitant à la haine ». Twitter a déclaré avoir fermé depuis mi-2015, plus de 125.000 comptes « proférant des menaces ou faisant l’éloge des actes terroristes, principalement liés à l’État islamique ». 22

Voici quelques faits saillants de l’impact direct et indirect de BDS :

Campagne BDS France La Saison croisée France Israël devait être un grand événement en l’honneur de la coopération culturelle, scientifique, gastronomique, etc … entre la France et Israël. BDS France est intervenue dès le premier évènement labellisé « Saison France Israël » : à l’Université de Lille 1, le 11 février dernier, et a dénoncé, avec le soutien de nombreux universitaires, l’exposition « Escale israélienne » qui a dû être annulée. 80 artistes dont Jean-Luc Godard ont déclaré qu’ils ne participeraient pas à la Saison France-Israël. Airbnb a décidé de ne plus profiter des « colonies israéliennes tout à fait illégales sur la terre volée aux Palestiniens ». Ceci faisait suite à une campagne internationale menée par le BDS. Des mobilisations à travers le monde ont convaincu l’équipe nationale de football d’Argentine, menée par son capitaine Lionel Messi, à annuler sa rencontre amicale avec Israël. Le Parti Travailliste britannique a récemment voté le gel des ventes d’armes à Israël. En Irlande, un ministre d’État et 50 députés irlandais ont appelé l’Irlande à cesser de fournir des armes à Israël.

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Adidas a cessé de parrainer l’Association de Football d’Israël (IFA), qui comprend des équipes basées dans les colonies illégales construites sur la terre volée aux Palestiniens, à la suite d’appels venus de plus de 130 clubs de sport palestiniens.

Le BDS appelle au boycott de l’Eurovision en Israël devant les locaux de France 3. « Je boycotte, tu boycottes, nous boycottons l’Eurovision en Israël ! », ont chanté les manifestants en chœur. « Pas de service public au service de l’apartheid ! », a indiqué le mouvement de boycott sur son compte Twitter.

BOYCOTT du FESTIVAL INTERNATIONAL DE FILMS LGBT DE TEL AVIV En 2017 et en 2018, plus de 20 cinéastes et artistes ont annulé leur participation ou ont déclaré soutenir le boycott du TLVF par solidarité avec l’appel lancé par les queers palestiniens.


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MIKE BRANT

Une exposition en Israël, sur les rives du passé PAR

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ike Brant, la simple évocation de ce nom suffit à amalgamer nostalgie et douleur. Comment la beauté peut-elle être aussi éphémère, comment certains destins peuvent être contrariés, la vie publique est-elle compatible avec la sincérité des cœurs? Toutes ces questions et bien d’autres, n’en finissent pas de nous rapprocher de ce chanteur, mi Dieu, mi ange, qui promenait sur les plateaux de télévision une certaine élégance meurtrie, une timidité maladive, et un accent israélien délicieux que toutes les femmes et jeunes filles adoraient. Parti si tôt, dans des conditions mystérieuses, auréolé de sa gloire, de sa jeunesse devenue éternelle, Mike Brant n’en finit pas de hanter nos mémoires et d’alimenter nos regrets.

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YAACOV BEN DENOUN

Moshé Brand (‫)משה ברנד‬, dit Mike Brant, est né dans la nuit du 1er au 2 février 1947 à Famagouste (Chypre) de Fishel Brand, juif polonais de Biłgoraj, professeur de danses de salon devenu maquisard au sein de l’armée russe pour combattre le nazisme pendant la Seconde Guerre mondiale, et de Bronia Rosenberg, juive polonaise originaire de Łódź en Pologne, rescapée d’Auschwitz. Tout commence comme dans les chansons par une histoire d’amour. Fishel épouse Bronia à la sortie de la guerre. Ils tentent de rejoindre la Palestine mandataire, mais ils sont séquestrés par les Britanniques dans un camp de réfugiés à Famagouste, sur l’île de Chypre. C’est dans ce camp que naît Moshé Brand. Débarqués enfin à Haïfa, fin septembre 1947, après un séjour dans un Kibboutz en Galilée, ils s’installeront dans une petite maison où nait le frère de Mike, Zvi, le 7 janvier 1950.

Il interprète les hits américains de ses chanteurs préférés : Tom Jones, Elvis Presley, Frank Sinatra, Aretha Franklin, les Platters. Son père meurt d’une crise cardiaque en 1967. A l’âge de 20 ans, il entre comme chanteur dans la célèbre troupe du grand Music-Hall d’Israël, Lakat Karmon, dirigée par Jonathan Karmon, et pendant deux ans il fait connaître en Afrique et aux États-Unis des airs du folklore israélien. Il est ensuite embauché au Baccara, un night-club réputé de Téhéran (Iran), où il est remarqué par Sylvie Vartan et Carlos, qui l’invitent en France. Jean Renard, l’un des compositeurs de Sylvie Vartan et Johnny Hallyday lui écrit « Laisse-moi t’aimer », qu’il chantera en phonétique. Le succès est immédiat. Il connaitra le succès, enchainant les tubes, les prestations sur scène, sur le petit écran. En novembre 1971, Dalida lui propose de faire la première partie de son spectacle à l’Olympia de Paris, puis il part en tournée avec Esther Galil, israélienne aussi. Qui saura, C’est ma prière, Rien

Mike Brant développe des tendances autistiques, il tarde à parler, mais il fait la démonstration d’un don pour le chant, et se produit dans la chorale de son école, dans les fêtes, et à l’âge de 17 ans, il se fait une certaine réputation à la tête de son groupe, « The Mike Brant, sa mère et son frère Skymasters ».

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qu’une larme, Tout donné-tout repris, Viens ce soir, C’est comme ça que je t’aime, Serre les poings et bats-toi, On se retrouve par hasard, Qui pourra te dire ? Mike Brant vit dans la lumière. Mais la gloire n’est qu’une illusion, et le bonheur est si fragile. Épuisé par le rythme de sa carrière, affecté psychologiquement par la guerre dans son pays (il s’est rendu sur place en 1967 pour soutenir les soldats et en est revenu changé et traumatisé), hanté aussi par le spectre de la Shoah, il fait un séjour dans un hôpital de repos en Suisse, et la dépression s’installe, sa part d’ombre et d’obscurité. Trahi par les imprésarios, désabusé, il rumine sa rancœur. Malheureux en amour il se perd dans les méandres d’une vie factice où il se sent pris au piège. Il fait une première tentative de suicide le 22 novembre 1974, en se jetant du cinquième étage de l’hôtel de la Paix, à Genève. Au printemps 1975 il enregistre le titre « Dis-lui », il reprend goût à la vie, il conçoit de nouveaux projets, mais, le vendredi 25 avril 1975, à 11 h 15 du matin, Mike Brant tombe du sixième étage d’un immeuble situé au 6, rue Erlanger, dans le 16e arrondissement de Paris. Il meurt dans l’ambulance qui le transporte à l’hôpital Ambroise-Paré (Boulogne-Billancourt). « Qui saura » ce qui s’est produit, les idées qui ont germé dans sa tête, de nombreuses interprétations ont été données de son suicide. A quoi bon. Mike Brant est enterré dans le cimetière Camp David à Haïfa le 7 mai 1975. 26

Une nouvelle exposition sera consacrée à Mike Brant, son titre : Moshé : Mike Brant Superstar » qui sera inaugurée le 30 mai prochain, à la galerie Hamichkan Meirov de Holon, et racontera l’histoire de sa vie. L’exposition est dirigée par Ilana Carmeli Lanner et Rafi Vazana, et seront exposés des objets usuels de la vie de Mika Brant, des costumes cousus pour lui, des vestes, des accessoires de mode et des chaussures, ses vêtements des années 70, tissus en satin, en velours, T-shirts colorés, imprimés, pantalons à patte d’éléphant, une robe de chambre en satin, des bottes, des costumes. Seront aussi exposés des disques d’or, des prix et des certificats, des photos, des

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vidéos, des figurines, des albums d’art, des témoignages d’admirateurs, des portraits, des couvertures de magazines, des manuscrits originaux, des documents personnels, et divers éléments collectés par son frère Zvika, et sa nièce Yona, depuis 1975. Cette exposition rappellera que Mike Brant est toujours resté fidèle à la terre d’Israël, aux chants de son pays, et que malgré sa disparition précoce, à l’âge 28 ans, il avait su magnétiser son public, grâce à la qualité de sa voix, son charisme, son sourire, son talent, et ses boucles de cheveux. Si vous passez par Holon, allez passer le bonjour à Mike Brant, allez le visiter, il en sera heureux.


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Une expérience israélienne inoubliable

«BE-IVRIT»

Trois questions à Mali Gotthelf, professeur d’hébreu en Israël pour étudiants étrangers.

PAR

MARIE-AIMÉE IDE, JOURNALISTE EN FRANCE

Pourquoi est-il si important pour vous d’enseigner l’hébreu à des étrangers ? Je suis professeur de langues depuis plus de vingt-cinq ans. J’ai un Master en éducation avec une spécialisation dans l’élaboration de programmes scolaires. J’ai, entre autres expérience, enseigné l’hébreu à des Bédouins du Néguev dans le cadre d’une mission que m’avait confiée le Ministère de l’Education nationale. Je me souviens du plaisir que j’ai eu à enseigner à ces élèves. Pendant un an, ces personnes sont venues, de manière assidue sans jamais manquer un cours, c’était extraordinaire. Les élèves faisaient tout ce qu’ils pouvaient pour être là. Quelques années plus tard, j’ai eu l’occasion de rencontrer un public européen formidable, qui aimait Israël et avait une envie débordante d’apprendre l’hébreu. C’était nouveau pour moi, je savais que ce type de public existait, j’en avais entendu parler dans les media, mais je n’avais jamais rencontré personne. Lorsque cette rencontre a eu lieu ce fut un bouleversement profond dans ma vie. En mai 2016, par le jeu du hasard, je suis allée à Strasbourg pour donner des cours d’hébreu. Ce fut une sacrée expérience et j’ai décidé à ce mo28

ment-là que je voulais continuer avec ce type de public. Votre formule originale offre la possibilité à des groupes de quatre personnes, pas plus, de vivre chez vous. Partager la vie d’une famille israélienne fait partie du projet pédagogique ? Je suis convaincue qu’un petit groupe permet une relation directe avec chaque étudiant. Il est important de pouvoir satisfaire les attentes de chacun et de répondre aux besoins de tous. Un grand groupe ne permet pas ce type de relation. Mes cours sont répartis en trois niveaux, débutant, intermédiaire et avancé, selon un calendrier annuel. Avant l’inscription, j’ai une conversation avec l’étudiant par téléphone ou skype, pour voir où il ou elle en est afin de lui offrir la meilleure cession. Je peux aussi être contactée par courriel à missmalimarketing@ gmail.com. Je veux créer des groupes homogènes pour que chacun se sente à l’aise. Un vrai bain linguistique où mes élèves pourront parler avec mes enfants, écouter la radio, regarder la télévision et des films, le tout en hébreu évidemment !

complète en chambre individuelle, les repas pendant deux semaines chez moi et le restaurant quand nous allons en excursion, le linge de maison, les serviettes de toilette, la lessive... Chaque dimanche et mardi, il y a un voyage de 17 à 21 heures, pas trop loin de chez moi. Le jeudi et le jour de shabbat, j’ai prévu des voyages à Haïfa, Tel Aviv, Jérusalem… Le prix comprend aussi le transport depuis l’aéroport, et retour. Je ne veux pas que mes étudiants aient à chercher comment venir jusqu’à chez moi, à porter leurs bagages. Ce sera mon plaisir et un honneur d’attendre mes élèves et de les accueillir à l’aéroport Ben Gourion. Je crois en un apprentissage actif de la langue. Un étudiant progresse plus facilement quand il applique directement ce qu’il apprend en classe dans un environnement précis. Par exemple, si nous étudions une recette de cuisine, après le cours nous passons aux fourneaux. Je crois en l’innovation, c’est pourquoi je n’arrête pas de chercher de nouvelles idées et de mettre à jour mes connaissances. Enseigner est fondamental pour moi. La joie de mes élèves, c’est ma récompense.

Que comprend votre programme ? Le prix comprend la pension

Mali Gotthelf Mobile:+972-50-5366954 Website: www.miss-mali.com

Mai 2019 / www.trouverenisrael.co.il


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CULTURE

JERUSALEM, TEL AVIV, NETANYA, HERZLIYA, RAANANA, KFAR HANOKDIM PAR

YAEL SITBON

Dans toutes les villes : des grands concerts, des feux d’artifice, des spectacles de rues, des soirées dansantes et des barbecues le lendemain… C’est véritablement la plus grande fête du pays ! Le 14 mai 1948, David Ben Gourion proclama l’indépendance de l’Etat d’Israël. La commémoration de cette déclaration est célébrée chaque année par la fête nationale Yom Ha’atzmaout, le 5 Iyar selon le calendrier hébraïque et sera cette année le 8 Mai au soir !

© Ben Palhov

© Ben Palhov

Bon Anniversaire Israël !

Jérusalem Le 58ème festival israélien : le Festival d’Israël est un festival international contemporain qui présente un large éventail de danse, de musique, de théâtre et de performances du 30 Mai au 15 Juin à Jerusalem. Information et Réservation : www.israel-festival.org

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Découvrez pour Kfar Hanokdim !

l’occasion

Entre la ville d’Arad et l’ancienne citadelle de Massada, se trouve Kfar Hanokdim avec un complexe pittoresque. Évadez-vous pendant Yom Ha’atzmaout dans cette oasis magique au milieu du désert israélien. e-Boded Desert Island Festival vous propose du 8 au 9 Mai des concerts, avec deux pistes de danse en plein air et rythmés par MOVE D, YOUNG MARCO, CARISTA POWDER, DJ MASDA, JANA WOODSTOCK, MALKA TUTI SHOWCASE with VLADIMIR IVKOVIC & KHIDJA, ORON K, OFRI GOFFER, TV.OUT, ASAF SAMUEL & KATZELE, AMIR EGOZY, URIAH KLAPTER, AMICHAY MATYAS et ANNA HALETA

TEL AVIV Le cirque sur l’eau est en Israël jusqu’au 25 Mai. Le cirque AQUA, est un cirque avec un bateau ancré sur la scène. Dans ce bateau, vous ne trouverez pas de moteur ou de voile, mais tout ce qu’il faut pour aller dans des endroits lointains, naviguer dans l’imaginaire…

Information et Réservation : www.eventer.co.il

Information et Réservation : www.2207.kupat.co.il

Des dizaines d’acrobates, un capitaine spécial et un marin, descendront de ce grand navire ancré sur la scène… Puis, des eaux entoureront ce même navire et le sol deviendra très instable. Les 40 artistes du monde entier, des acrobates audacieux vous embarqueront dans un voyage plein de surprises et d’aventures.

Tel Aviv Tel Aviv Dans le cadre de sa Layla Lavan ‫לילה לבן‬ tournée internatio2019 aura lieu cette nale, Paul Anka sera année le jeudi 16 mai le 11 Juillet à Tel à Tel Aviv. Aviv. Il interpréDes dizaines d’évétera ses classiques nements auront lieu inoubliables, ainsi dans toute la ville : que les meilleures chansons de Frank les institutions culturelles et artistiques, les Sinatra. Information et Réservation : clubs… seront ouverts au grand public grawww.2207.kupat.co.il tuitement ou à tarif réduit.

Mai 2019 / www.trouverenisrael.co.il


COUP DE Le groupe Groov’in a fêté ses 2 ans le 13 Avril dernier lors d’un magnifique concert à Petah Tikva avec en Guest Star Yohann Raphael (ancien choriste de David d’Or). Ces chanteurs et musiciens franco-israéliens de Guivat Shmuel : Ouriel Benaim (Piano), Emmanuel Bellilty (guitare et voix), Yoram Abehsera (percussions), Jonathan Issan (guitare), Marc Ouziel (basse), Jeremy Allal (batterie), Ruben Zerbib (chant) et leur manager Elie Berdugo partagent la même passion et nous ont transporté sur des musiques Groove, Pop, funky... de George Benson en passant par Stevie Wonder, Toto, Bruno Mars ou des chansons de Fugain en hébreu ! Ils prévoient plusieurs concerts cet été en Juin et Juillet en Israel. Informations : 058-3320046

TEL AVIV Pour la 4ème victoire d’Israël au Concours Eurovision de la Chanson 2018, Tel Aviv a été désignée ville hôte pour cette nouvelle édition. La victoire de Netta Barzilaï permet à Israël d’accueillir le concours pour la 3ème fois de son histoire ( Jérusalem 1979 et 1999).41 pays participeront au Concours Eurovision de la Chanson 2019 en Israël. La présentation à Tel Aviv sera faite par Bar Refaeli, Erez Tal, Assi Azar et Lucy Ayoub. L’Eurovision c’est 9 spectacles du 13 au 18 Mai. Six répétitions et trois spectacles : Répétitions et Demi-finale 1 : les 13 et 14 Mai Répétitions et Demi-finale 2 : les 15 et 16 Mai Répétitions et Finale : les 17 et 18 Mai Et c’est Kobi Merimi, 27 ans qui représentera Israel : on lui souhaite bonne chance et une nouvelle victoire pour Israël !

Netanya Cinco Romantico : la voix veloutée de Mark Devin et la voix puissante d’Adi Cohen, interpréteront des classiques de la musique pop en combinaison avec des influences de la musique latine et jazz le 20 Mai à Netanya : Information et Réservation : www.netanya-culture.co.il

Hertzliya Un voyage magique et mystérieux dans le monde des Beatles avec le groupe MAGICAL MYSTERY TOUR et leurs merveilleuses chansons qui ont changé le visage de la musique des années soixante le 18 Mai à Herzliya. Information et Réservation : www.zappa-club.co.il

Madonna interprétera deux titres dont l’un inédit de son prochain album, lors de la finale du 18 Mai. Information et réservation : https://www.leaan.co.il Pour les fans de la compétition, la municipalité de Tel-Aviv mettra à disposition 50 navettes gratuites les 17 mai et 18 mai. Deux lignes de bus emprunteront les deux routes principales, l’une bleue longeant la côte, et l’autre verte traversera le centre-ville. La municipalité augmentera également les transports électriques : de vélos et de trottinettes, et, les services de taxi seront aussi renforcés.

Raanana David Greilsammer, le très talentueux chef d’orchestre et pianiste, sera en concert avec son frère Michael Greilsammer, violoniste et chanteur le 3 Juin à Raanana. Tous les deux vous transporteront dans un concert moderne et original dans lequel la musique classique se mélange à l’univers moderne du rock, de la pop et du reggae. Information et Réservation : www.culturaccess.com

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