TROUVER EN ISRAEL MARS

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Pourim : Mercredi 20 Mars 2019 Jeudi 21 Mars 2019

Les miracles existent. A nous de les voir ! Si j’ai appris quelque chose de la vie, c’est que parfois, les moments les plus sombres de la vie peuvent nous mener aux endroits les plus lumineux. J’ai appris que les personnes les plus toxiques peuvent nous apprendre les leçons les plus importantes ; que nos luttes les plus douloureuses peuvent nous donner le plus grand des apprentissages et que les pertes d’amitié et d’amour les plus déchirantes peuvent faire place aux plus merveilleuses des rencontres. J’ai appris que ce… qui semble être une malédiction dans l’instant peut être en réalité une bénédiction et que ce qui semble être la fin du chemin est en réalité la découverte que nous sommes censés emprunter un autre chemin. J’ai appris que même si les choses semblaient difficiles, il y avait toujours de l’espoir. Et j’ai appris que même si nous nous sentons impuissants et que les choses semblent horribles, nous ne pouvons pas abandonner. Nous devons continuer. Même lorsque cela fait peur, même lorsque toutes nos forces semblent épuisées, nous devons

continuer à nous relever et à aller de l’avant, car quoi que nous combattions dans l’instant, cela passera, nous passerons au travers et nous réussirons. Nous avons réussi jusque-là. Nous pouvons survivre à tout ce qui vient ensuite. “Tu n’as pas besoin d’être ce que les autres veulent que tu sois. Tu n’es pas obligé d’être spontané ou sociable. Tu n’es pas obligé d’être mince ou magnifique ou la définition de quelqu’un d’autre d’attrayante. Tu n’es pas obligé d’être quelqu’un d’autre que la personne que tu es authentiquement, et tu n’es certainement pas obligé de passer ton temps et ton énergie à convaincre les autres que tu vaux la peine d’être accepté. Les bonnes personnes reconnaîtront ta valeur. Ils te respecteront, t’apprécieront et t’accepteront, sans te forcer de changer qui tu es. La vie est courte et ton bonheur est bien trop important pour prendre compte des gens qui ne te traitent pas correctement.”

Sarah Ben

POURIM SAMEAH E Trouver en Israël

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« J’ai fait ce métier pour faire rire ma mère ! »

Ary

ABITTAN PAR

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VANESSA ATTALI


L

e 30 janvier sortait en France « Qu’est-ce que l’on a encore fait au bon Dieu », la suite du célèbre film à succès aux 13 millions d’entrées. Rappelez-vous : c’est l’histoire d’un couple bourgeois sous le choc lorsque leurs quatre filles leur présentent leur compagnon : un d’origine asiatique, un autre musulman, un juif, et un noir. Le film avait tellement bien marché en 2014 que toute l’équipe a décidé de rempiler pour un second volet. Parmi les acteurs : le comédien Ary Abittan, de passage à Tel-Aviv il y a un peu plus d’un an avec son spectacle « My Story ». Un show qui évoque à la fois son enfance, ses réussites, ses échecs, son divorce, ses enfants… et qu’il jouera à l’Olympia de Paris à la fin de l’année. A 45 ans, l’humoriste et acteur a choisi de rire de sa vie et surtout de lui-même. Il a accepté de se confier à nous en toute intimité. Interview exclusive.

Le second volet de « Qu’est-ce que l’on a fait au bon Dieu » est dans les salles depuis le 30 janvier. Comment s’est passé le tournage ? C’est vrai qu’avec le premier, on a vécu un véritable miracle. 13 millions d’entrées, ce n’est pas rien ! J’ai pris autant de plaisir à tourner cette suite que le premier ! Ce n’est pas du tout le même film mais par contre, ce sont les mêmes acteurs et notre plus grand bonheur, c’était de nous retrouver avec Medi Sadoun, Frédéric Chau et Noom Diawara. Dans le film, on était des beaux-frères mais aujourd’hui, nous sommes devenus des frères ! On se voit régulièrement hors tournage, on dîne ensemble et on passe même des vacances ensemble ! Parlez-nous un peu de l’histoire de ce second volet… Et bien là, les quatre filles veulent quitter la France avec maris et enfants et les parents vont tout faire pour les en empêcher, en leur faisant visiter tous les châteaux de France… Finalement, le message de ce film est de montrer que la France reste un pays magnifique. Ce film, c’est une ode à la tolérance. Et c’est ça que je trouve formidable ! Moi, c’est ce que j’ai vécu quand j’étais petit. On était en bas de la tour à Sarcelles, on savait que l’on venait de religions différentes mais on en parlait juste pour se marrer ! On se vannait et on riait tous ensemble.

Il n’y avait ni juifs, ni arabes, ni noirs, ni blancs, ni chinois… il y avait juste des copains ! Finalement, je reprends à mon compte le message de ce film ! Je pense qu’il n’y a aucune raison de quitter ou de dénigrer la France, on peut se disputer, se chamailler, avoir des doutes, mais être toujours dans le dialogue. Pour moi, Paris reste la plus belle ville au monde. Je traverse la France entière avec mon spectacle et j’aime la France ! En parlant de votre spectacle, comment avez-vous vécu votre représentation à Tel-Aviv en décembre 2017 ? Formidablement bien ! C’est toujours une appréhension de remonter sur scène, et encore plus en Israël où toute la famille de mon père habite ! A chaque fois que j’ai un nouveau spectacle, je viens me produire à Tel-Aviv et ce, depuis mon tout premier show. C’est pour moi toujours très agréable d’y aller. Quels sont vos liens avec Israël ? Quels souvenirs gardez-vous de vos séjours passés là-bas ? J’y vais beaucoup moins souvent qu’avant, mais j’ai des souvenirs incroyables de mes vacances passées là-bas avec mes parents lorsque j’étais adolescent. Je ne suis pas trop un globe-trottoir donc je n’ai pas trop eu l’occasion de visiter le pays mais je peux vous dire que j’ai bien profité de la plage, des sorties… Depuis, je viens uni-

quement dans le cadre de mes spectacles. Ce qui me donne l’opportunité de voir ma famille qui vit à Ashdod. Vous avez déclaré : « J’ai fait ce métier pour faire rire une seule et unique personne : ma mère »… Oui, c’est vrai, je l’ai dit ! Je crois que dans la vie, on démarre tous un métier pour, au départ, rendre fier un de nos proches. En ce qui me concerne, je voulais faire rire les gens pour faire rire ma mère… Votre premier job, c’était chauffeur de taxi. Comment passe t’on de chauffeur de taxi à comédien ? J’étais chauffeur de taxi pour faire plaisir à mon père qui exerçait ce métier. Cela me permettait de payer mes cours de théâtre mais aussi d’éveiller mon sens de l’observation. Quand des passagers viennent dans votre voiture, ils sont un peu comme chez le coiffeur, ils se confient à vous... Vous avez en moyenne vingt clients par jour, mais, à chaque fois, ce sont des anecdotes et des histoires différentes qui vous permettent d’explorer un peu plus la vie… Alors, certaines choses vous font rire, d’autres vous attendrissent… Et le cerveau, c’est un peu comme un disque dur, il retient des choses sans même en avoir conscience... Moi-même, je ne pourrais pas vraiment expliquer le lien entre

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chauffeur de taxi et comédien. Je sais juste que j’aime faire rire, monter sur scène... En fait, je ne me suis même pas posé la question. Mais, à présent, je vais commencer sérieusement à me la poser [rires] ! Chez un de nos confrères, vous avez dit que, pendant les trajets, vous diffusiez à vos clients vos sketchs en leur faisant croire que c’était « Rire et chansons. » Comment réagissaient-ils ? Oui, je voulais prendre la température en direct mais ils n’entendaient pas bien en fait ! C’était encore l’époque des cassettes audio !!! De plus, il y avait un peu d’huile dessus car lorsque j’enregistrais mes sketchs, ma mère cuisinait en même temps [rires] ! En parlant de cuisine, vous êtes d’origine tunisienne par votre mère et marocaine par votre père. Quel est votre plat préféré ? Ce que je peux vous dire, c’est que chez nous, chaque jour correspondait à un plat en particulier. Et le plat du dimanche, c’était spaghettis aux merguez, à la tunisienne, avec plein de sauce tomate ! Ma mère hurlait car elle passait deux jours à cuisiner et en vingt minutes, on avait tout englouti !

« Je suis un vrai papa gâteau… un gâteau tunisien plein de miel [rires] ! » Vous êtes le père de Léna, Romy et Netty, trois jeunes filles âgées de 13 à 18 ans. Quel genre de papa êtes-vous ? Je suis un papa assez angoissé ! Je peux les appeler quatre cent fois d’affilée si je vois qu’elles ne sont pas encore rentrées à la maison ou chez leur mère ! Ce 6

sont des adolescentes en âge de sortir donc oui, je m’inquiète mais j’essaie évidemment de ne pas leur transmettre mon angoisse et surtout, je leur demande d’être prudentes ! Vous êtes du genre « papa-gâteau » ou plutôt autoritaire ? Non, je suis un vrai papa gâteau… un gâteau tunisien plein de miel [rires] ! Mais c’est à elles qu’il faudrait poser la question en fait. Ce que je peux dire, c’est qu’avec mes filles, nous sommes très liés. Elles se confient à moi, on partage des diners ensemble, on rit et on délire énormément... On a la culture de la « déconne » et ça, c’est très agréable ! Comment, selon vous, vous prendrez la nouvelle lorsqu’elles vous annonceront qu’elles se marient et quelle serait votre réaction si c’est avec un noir ou un arabe comme dans le film « Qu’est-ce que l’on a fait au bon Dieu » ? Franchement, je ne sais pas quoi vous dire… Elles sont encore trop jeunes… je ne me suis jamais posé la question. Je vous suggère de me la reposer dans quelques années… Hors scène, entre nous, comment avez-vous réellement vécu votre divorce avec votre ex-femme Sylvie Journo ? Je le dis sur scène, je ne peux pas vous spolier ! S’il y a eu des blessures ? Oui, bien sûr, on ne peut pas rire qu’avec de bons sentiments, on rit avec des sentiments vrais, forts... J’essaie de tourner mon histoire en dérision pour pouvoir en rire. En fait, je me moque de moi-même dans tout ça ! Et aujourd’hui, avez-vous retrouvé l’amour ? Je parle dans le spectacle de la période après le divorce... Ce que je peux vous dire, c’est que pour l’instant, je suis célibataire !

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Vous repartez en tournée à la fin de l’année avec « My Story » et vous serez notamment à l’Olympia du 13 au 15 décembre 2019. Parlez-nous de ce spectacle. Pour ce spectacle, je n’ai fait que vivre ma vie et la raconter. Je l’ai écrit à l’aube de mes 43 ans: il parle de ma tendre enfance à Sarcelles et Garches-lès-Gonesse, de mon adolescence, de mon mariage, mon divorce, mes enfants, le célibat, les névroses… C’est une sorte de discussion avec le public. Les gens viennent me voir à la fin du spectacle et me parlent de leur propre expérience du divorce… On a le choix d’en rire ou d’en pleurer et moi, j’ai décidé d’en rire avec le public ! Cela me réjouit de voir autant de monde à chacune de mes représentations. Me distraire, rire et faire rire, c’est mon seul objectif ! Vous avez dit dans la presse : « la vie de couple n’est pas pour moi »… J’ai dit cela dans la presse ou c’est la presse qui a dit cela de moi [rires] ? Je crois que le couple a évolué, que c’est un réel travail de vivre à deux mais moi, je n’aspire qu’à une seule chose : retomber amoureux, trouver l’âme sœur, vivre et partager des moments de bonheur… comme tout le monde !


Est-ce qu’en réalité, votre maman et vos filles sont les seules femmes de votre vie ? Non, pas du tout. Depuis que je suis en âge de fréquenter les filles, je peux dire que toutes les femmes avec qui je suis sorti dans ma vie, ont été mes professeurs. Je les ai toutes aimées profondément et je leur ai tout donné. Et pas uniquement à ma mère, ma sœur et mes filles ! Quelle rencontre a le plus marqué votre vie ? Il n’y a pas une rencontre plus qu’une autre. Les femmes en général, je les aime profondément. Elles ont été mes confidentes, toujours présentes pour moi. Vous qui avez grandi à Sarcelles où toutes les religions se mélangeaient, pensez-vous que la paix entre les juifs et les arabes sera un jour possible ? Evidemment que c’est encore possible ! Et il faut y croire sinon ça ne sert à rien d’être dans ce monde ! On est là pour s’aimer

et ne pas attiser la haine. Moi, je crois en l’humanité, en l’amour, en l’apaisement… Lorsque je vois des gens de tous horizons et de toutes religions venir à mon spectacle, je trouve cela formidable. J’adore ça ! Quelle a été votre plus belle rencontre dans le métier ? Il y en a plusieurs, je ne peux pas en faire la liste mais je suis obligé de parler de Gad Elmaleh. Il m’a offert mon premier rôle au cinéma dans « Coco » en 2007 et après on s’est lié d’amitié. Il m’a aussi aidé pour mon premier spectacle. C’est quelqu’un de très important pour moi. Ainsi que sa sœur Judith Elmaleh qui a co-écrit avec moi mon spectacle A la folie.

Un bilan très positif. Depuis, je n’ai eu de cesse de travailler, évoluer, distraire le public… Je me réjouis tous les jours de ce qui m’arrive et de pouvoir partager ce bonheur avec le public. Souhaiteriez-vous adresser un dernier message à nos lecteurs ? Je voudrais juste dire que j’ai vraiment hâte de venir de nouveau à Tel-Aviv et de rencontrer le public francophone. Je voudrais d’ailleurs le remercier grandement d’être venu si nombreux à mon spectacle… Cela m’a énormément touché !

Justement, depuis votre premier rôle dans « Coco » jusqu’à aujourd’hui, quel est le bilan que vous dressez sur votre carrière ?

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YÉRIDA,

RETOUR POUR UN FUTUR PAR

YAACOV BEN DENOUN

nos proches de la pertinence de nos choix, de l’attraction messianique qui nous a poussés à franchir le pas. Puis le grand jour arrive. La nuit a été difficile, la nostalgie est déjà à l’œuvre. Mais on est résolu, espérant, et l’avion est si beau, bleu et blanc, comme le drapeau d’Israël, comme le ciel de Jérusalem, Tel-Aviv, Natanya ou Beth El. On s’installe à sa place, on attache la ceinture, on ferme les yeux, c’est parti, on monte en Israël, et tout devient possible. Les roues quittent le tarmac de l’aéroport Charles de Gaulle ou Saint Exupéry, les lumières scintillent, les bras s’étreignent, les mains s’agrippent, Chalom Léhitraot, l’avion décolle en même temps que nos espérances.

U

n jour on part le cœur content, non sans appréhension, non sans un certain regret de laisser derrière soi une ancienne vie, des parents, des amis, des lieux d’existence, des repères. On dit au revoir aux rues de banlieue, aux grandes artères de la ville, aux façades illuminées, à la synagogue, aux activités com8

munautaires, aux commerçants, aux endroits que l’on aimait. On boucle ses valises, on regarde partir le cadre, ce container qui emporte tous nos meubles, nos colifichets, nos souvenirs, et on se projette vers un avenir radieux en Terre d’Israël. On passe quelques soirées à conjuguer son temps au présent des séparations, à convaincre

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Plusieurs mois plus tard, que s’est-il passé ? Enfuis les rêves prometteurs, ils sont désormais devenus douloureux. Le cœur amer, un peu honteux, de guerre lasse, après bien des hésitations, on remonte dans un avion, direction la France. Il faudra louvoyer, éviter les amis, parler par périphrases, ne pas affronter les regards, les paroles désobligeantes, les Cassandre qui pen-


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saient avoir prédit un tel dénouement. Il faudra expliquer en peu de mots les raisons de ce retour perçu comme un abandon de poste, une lâcheté. Il faudra vivre dans la clandestinité des sentiments, ne rien prétendre d’irréversible, ni annoncer une nouvelle sédentarité, ni avouer un prochain retour en terre d’Israël. L’important est de trouver les modes de la reconstruction, d’affronter le traumatisme, et de trouver dans chaque situation les conditions de la résilience qui redonnera l’élan vital indispensable. De nombreux juifs montent en Israël, mais certains redescendent, se replacent en situation d’exil. L’Alyah fait alors la place à la Yérida, vécue par les uns comme un déclin, et par les autres comme un nouveau tremplin. L’Alyah des juifs dans leur ensemble a décliné quelques peu ces dernières années, et les juifs de France en particulier, ont pu percevoir une certaine décélération. L’histoire s’écrit en pointillés, et il faut s’armer de patience. Passant de 27.908 à 25.977, le nombre d’immigrants en Israël a baissé de 7 % en 2016.

Immigration en Israël dans les années 2013-2016 (données: CBS, Graphics: IDEA) 10

Selon les données CBS, 77% des immigrants sont originaires d’Europe, 57% d’entre eux de l’ex-Union soviétique, la plupart du temps de la Russie et de l’Ukraine, 17% de France et 11% des États-Unis… Malgré la baisse globale du nombre d’immigrants, on n’a une augmentation de 9% du nombre d’immigrants en provenance d’Amérique et de l’Australie, et une légère hausse, + 1,5%, a été enregistrée dans le nombre d’immigrants en provenance de Russie. D’autre part, le nombre d’immigrants issus de France a diminué de 36% et une baisse plus modérée de 12% a été constatée chez les immigrants en provenance d’Ukraine.

Selon le journal The Marker, et malgré la vague du terrorisme en Europe, le nombre d’immigrants venus de France a chuté donc de 36 % (4.239 au lieu de 6.628). Cette baisse significative n’est pas sans poser quelques questions. En ce qui concerne les Yordim, ceux qui sont retournés vivre en France, circulent les chiffres les plus fantaisistes : 8%, 10%, 20%, voire plus ? Ils sont difficiles à établir en raison de la particularité de la Yérida souvent mal vécue, et qui

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n’incite pas au triomphalisme et aux effets d’annonce. L’imprécision des calculs prouve bien que ce retour est sensible, lié à des sentiments exprimés ou refoulés comme l’humiliation, la déception, la révolte. Cette situation d’échec, souvent relatif, est perçue avec douleur, et laisse des traces, des bleus, des ecchymoses, qui affectent l’esprit plus que le corps. Il n’y a pas de cas d’espèce, et toutes les raisons mises en avant sont pertinentes. Certaines causes sont cependant endémiques et reviennent souvent dans la bouche de ceux qui ont pris un aller simple pour un avenir plus sécurisant. Il n’est pas facile de s’intégrer en Israël, de trouver sa place, d’accepter une culture différente, des façons de faire parfois désobligeantes, d’être soumis au comité d’approbation de ceux qui ont relevé le défi, ont appris l’hébreu, se sont insérés dans la vie israélienne, et sont toujours présents à l’appel pour donner des leçons, enseigner la mauvaise conscience, et générer de l’amertume, du désarroi. Répondre à une question c’est avant tout accepter qu’elle soit posée avec justesse, et que le discours soit adapté à l’oreille qui va l’entendre. Parce qu’il faut écouter ces Yordim. Leurs interrogations, leurs dénégations doivent être nôtres. Si l’Alyah se prépare, l’intégration suppose l’entraide, le soutien, et de nombreuses associations s’y emploient, comme Qualita, qui tentent de répondre aux besoins et aux demandes des Olim. Certains magazines comme « Trouver en Israël » se sont donné pour mission de soutenir et d’informer les olim. La parole s’est libérée, et ces Yordim s’expriment de plus en


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plus, dans des revues, sur les réseaux sociaux. L’omerta est en voie d’être brisée. Deux articles parus dans des journaux français, ont abordé, non sans calcul, ce thème porteur, afin de porter des coups incisifs à l’Alyah dans sa globalité. Le premier, « Retour en France après l’ alya », écrit par Faustine Vincent, a été publié dans le Monde en juillet 2016. Le second, sous la plume du sulfureux Nissim Behar : « Une alyah avec retour pour les Français déçus d’Israël » est paru dans le quotidien Libération en Juillet 2017. Malgré les procès d’intention et les caricatures, ce sujet douloureux est explicable, et les causes sont multiples. Elles font appel souvent à des difficultés d’ordre économique, culturel, médical, sécuritaire ou social. Se heurter à la rugosité des israéliens, affronter les affres d’une bureaucratie écrasante, kafkaïenne, trouver des modes de relation pérennes, établir sans cesse des comparaisons entre les systèmes de santé, les modes de fonctionnements universitaires, les lois du travail, les cursus scolaires, mais aussi les aliments, les médicaments, les produits manufacturés, ne facilite pas la tâche. Se remettre en

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question est un challenge permanent. Il faut aussi apprendre l’hébreu (suivre les cours d’un oulpan qui dans la plupart des cas ne permet pas d’atteindre les objectifs annoncés), le pratiquer, s’endurcir à balbutier quelques mots incertains, à faire l’étal de déficiences linguistiques, tenter de lire la presse, d’écouter la radio, de regarder la télévision… en fonction de l’âge cet acharnement opiniâtre sera plus ou moins réalisable. Le nouvel immigrant se trouve souvent démuni face à des situations imposées qu’il ne peut comprendre. Le sentiment oppressant d’être floué, influencé, attiré dans des pièges, sommé de signer des contrats aux contours indistincts, est exacerbé par cette méconnaissance de l’hébreu. Mais l’équation économique est la plus difficile à résoudre. La tardive ou non reconnaissance des diplômes, les innombrables démarches pour que soit acceptée l’équivalence, l’inadaptation de certaines professions à la vie israélienne, fragilisent ceux qui voudraient, sans ambition démesurée, vivre de leur travail, trouver les ressources nécessaires pour répondre aux be-

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soins d’une famille. Les idéaux peuvent se rompre au contact de réalités incontournables. Les petits boulots, les tâches subalternes, ne rebutent cependant pas les olim, mais à la longue ils apportent le doute, qui dans certains cas se transforme en rejet. Les call-center, les emplois de commerciaux, que ce soit pour des maisons de retraite, des assurances ou des agences téléphoniques, sont le lot de ceux qui rongent leur frein en attendant mieux. Mais il arrive que les freins cassent, que l’usure soit programmée, et qu’un ressenti négatif prenne le pas sur toute autre considération. Le coût de la vie, la faible rémunération du travail, la non valorisation des compétences, la chute du taux de l’euro, surtout pour les retraités et ceux qui perçoivent de l’argent de France, accroissent encore ce sentiment de malaise. « L’homme raisonnable s’adapte au monde ; l’homme déraisonnable s’obstine à essayer d’adapter le monde à lui-même. Tout progrès dépend donc de l’homme déraisonnable » disait George Bernard Shaw dans ses Maximes pour révolutionnaires. Il faut beaucoup d’obstination pour trouver les voies de cette


adaptation nécessaire. La détresse objective ou non, fait le lit de cette propension au retour. Ygal Palmor, porte-parole de l’Agence juive à Jérusalem, pense avoir identifié trois profils de yordim : « Ceux qui n’ont pas réussi à trouver du travail », « ceux qui n’ont pas eu le feeling » ; et « ceux qui considèrent que les aides sociales ne sont pas suffisantes. Il y a un véritable problème français là-dessus ». Cette appréciation ne tient pas compte de la solitude du coureur de fond qu’éprouve le olé Hadach, loin de ses amis, de sa famille, de sa vie communautaire qui lui fait défaut. Il peine à demander de l’aide, à se tourner vers les autres, à réclamer de l’attention, une écoute. Les israéliens sont ancrés dans leur propre réalité, et l’Alyah, au-delà de l’envie théorique de voir revenir tous les exilés, ne fait pas partie de leurs préoccupations majeures, et on peut le comprendre.

français, Terre des pérégrinations des patriarches, emplie de la sueur et des larmes des pionniers, du sang de ceux qui sont tombés pour la défendre. Israël, pour bon nombre de juifs est un rêve inaccessible, un piton rocher difficile à gravir, et chaque retour porte en lui la trace d’une déroute, parfois salutaire, parfois indispensable pour retrouver des forces, s’aguerrir, et reprogrammer une Alyah en adaptant quelques paramètres. Certains juifs venus du Maroc, d’Algérie, de Tunisie en savent quelque chose. Arrivés en Israël parqués dans des mahabarot, des préfabriqués montés à la hâte, sans emploi, sans avenir immédiat, ont préféré partir en France et protéger leurs familles. Ce sont aujourd’hui leurs enfants et petits-enfants qui reviennent, les yeux pétillant d’amour pour Israël, parés pour que se concrétise la prophétie et réaliser le rêve de leurs parents.

Ces difficultés sont le lot de tous les immigrants, dans tous les pays du monde, mais en Israël elles prennent une acuité plus grande en raison des espoirs investis, de la Mitsvah attachée à l’Alyah, de l’attachement des juifs à ce lopin de terre, pas plus grand que deux départements

Nous ne pouvons et ne devons pas juger ceux qui s’en retournent. Les causes sont structurelles, personnelles, sensibles, et seules les constatations s’imposent à nous. Une véritable politique d’Alyah doit être mise en place, sans

falbala, sans décorum, avec le désir de favoriser l’intégration de ceux qui monteront, de les inciter dans cette démarche, et de les accompagner, d’établir avec eux des liens de proximité, les conduire, les aiguillonner, les placer face aux réalités qui sont toujours contournables pour peu que l’on soit résolu à ne pas baisser les bras. Les autorités gouvernementales, les habitants d’Israël, les organisations, les associations, doivent être partie prenante dans ce projet qui dépasse tout ce qui a déjà été entrepris jusqu’alors. Les difficultés des olim sont arrivées aux oreilles des candidats à l’immigration. Ils hésitent, ils reculent, malgré la montée de l’antisémitisme, les attentats, la libération de la parole assassine. Ils brisent leurs élans et attendent. Il s’agit de ce que l’on pourrait appeler une « Yerida par anticipation », ne pas monter pour ne pas redescendre. Les responsabilités doivent être prises, les budgets débloqués, et les initiatives prises. « Nous n’avons pas d’autre Terre », l’aimer ne suffit pas, il faut la faire aimer.

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VAINCRE LE CANCER,

LE MIRACLE À L'ISRAÉLIENNE PAR

YAACOV BEN DENOUN

« En Israël, quand on veut être réaliste, on doit croire aux miracles », confiait David Ben Gourion, premier chef de gouvernement de l’Etat d’Israël, dans une interview à CBS au mois d’octobre 19561. Le miracle est une donnée scientifique, quantifiable, et en matière de recherche appliquée, il est moteur dans toute innovation technologique sur la Terre d’Israël.

L

e lundi 4 février de cette année a été célébrée la Journée mondiale du cancer. Lorsque l’on sait que la plus grande cause de décès chez les Israéliens est le cancer (avant les maladies cardio-vasculaires et le diabète), quelques bonnes nouvelles sont venues ces derniers temps apporter du baume au cœur de tous ceux que cette maladie, de près ou de loin, préoccupe. En effet, certains chiffres et résultats de recherches ont été publiés, qui laissent à penser qu’une nouvelle ère est en train de s’ouvrir, porteuses d’espoirs. Il faut cependant tempérer les ardeurs, tant le chemin à parcourir semble long et parsemé de possibles désillusions. 1- Des chiffres encourageants : La publication des résultats de Miri Ziv, le directeur général de

l’Association du cancer en Israël, de l’Association canadienne du cancer, de l’Association israélienne dédiée à la prévention de la maladie et l’assistance auprès des patients (ICA), ainsi que ceux du ministère de la Santé, permettent d’annoncer une baisse significative du taux de cancer chez les hommes (1,7%), et une augmentation de la survie des patients affectés. Cependant, ce taux de cancer est demeuré stable chez les femmes juives (-1,6% depuis 1995), et a augmenté chez les femmes arabes (entre 1990 et 2016.) En 2016, 30,569 nouveaux cas de cancer ont été diagnostiqués en Israël et 11,077 personnes sont décédées des suites de cette maladie. Les principaux cancers responsables des décès en Israël sont ceux du poumon, du côlon et du rectum, ainsi

que du pancréas, de la prostate et le cancer de la vessie. Selon Miri Ziv, « Israël est en 90e place dans le monde de la mortalité par cancer, même si elle a une morbidité relativement élevée, se classant 50e dans le monde… » Le Prof. Lital Keinan Boker, directeur adjoint du Centre d’Israël pour le contrôle des maladies du ministère de la Santé, a déclaré que « l’un des risques les plus importants pour l’apparition du cancer est l’âge, le cancer étant plus fréquent chez les personnes âgées que chez les jeunes adultes ou les enfants. » Le journal Haaretz a rapporté que « les experts ont souligné la nécessité de réduire l’exposition des jeunes à des risques de cancer connus comme le tabagisme, l’obésité et l’exposition au soleil, autant que possible. » Pour l’Association canadienne

La phrase complète : « Mais les règles habituelles n’ont pas prise sur cette Terre que « Dieu ne quitte pas des yeux » (Deutéronome 11:12). En Israël, même les gens réalistes croient aux miracles. »

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du cancer, « plus d’un tiers des cas de cancer pourraient être évités2, tandis qu’un autre tiers aboutirait à une guérison s’ils étaient découverts dans le temps et recevaient un traitement approprié… » 2- MuTaTo : Une équipe de chercheurs israéliens annonce la mise au point d’un traitement du cancer, avec des « résultats cohérents et reproductibles », capable d’induire une guérison complète. Ce traitement a été développé par une unité de recherche dirigée par le Pr Dan Aridor (président du conseil d’évolution accélérée Biotechnologies Ltd. ( Aebi), entreprise fondée en 2000 dans le ITEK incubateur au sein du Kiryat Weizmann Science Park à Ness Ziona, au nord de l’ Institut des sciences Weizmann à Rehovot, une société biopharmaceutique engagée dans la découverte et le développement de peptides thérapeutiques) et grâce aux innovations développées par le Dr Ilan Morad et le Dr Hanan Itzhaki.

Dr Ilan Morad

Les travaux ont été publiés par le journal Jérusalem Post, et paraissent encourageants. « Nous croyons que nous offrirons une guérison complète pour le cancer, le temps d’une année …Notre traitement sera efficace dès le premier jour, sera prolongé quelques se-

maines et aura des effets secondaires minimes ou inexistants, et cela pour un coût beaucoup plus faible que la plupart des autres traitements sur le marché », a déclaré le Pr Aridor. Ce projet est dénommé MuTaTo, du nom d’une toxine multi-cible, et est basé sur la technologie Soap, qui au lieu d’utiliser des anticorps met en jeu des peptides, des composés de deux ou plusieurs acides aminés liés dans une chaîne, qui sont selon le Dr Morad, par rapport aux anticorps, plus petits, moins chers et plus faciles à produire et à réguler. MuTaTo permet, grâce à une combinaison de plusieurs peptides et d’une toxine forte peptidique qui va tuer spécifiquement les cellules cancéreuses, de cibler toutes les cellules cancéreuses dans le même temps. « Nous nous sommes assurés que le traitement ne sera pas affectée par des mutations des cellules cancéreuses » a avancé le Dr Morad. Cette technique combinatoire agit « comme une pieuvre avec 50 tentacules munies chacune de peptides différents, avec des ciblages spécifiques pour chacun d’eux. » Les premiers tests ont été probants. Ils ont été effectués in vitro, puis sur des souris. Selon le Dr Morad, le traitement du cancer MuTaTo, sera finalement conçu spécifiquement pour chaque personne. 3- SIXAC : Une nouvelle molécule est à l’étude, qui devrait permettre la guérison des cancers du cerveau. SIXAC est son nom, et selon le centre médical Sheba, tel que le rapporte le site Times of Israël, « 10% des animaux traités avec SIXAC ont vu

leur « vie prolongée » et ont « été guéris de la maladie ». Ce médicament, découvert en association avec l’hôpital Tel Hashomer, possède « le potentiel de guérir les malades en phase terminale » souffrant de glioblastome (GBM), un cancer du cerveau agressif ». Les neuroscientifiques israéliens, le Dr Efrat Shavit-Stein et le professeur Chapman Yoav, ont travaillé sur ce traitement au Centre de Neurosciences Joseph Sagol du Centre Médical Sheba, et ont publié leurs résultats au mois de décembre dernier. SIXAC est un nouveau composé qui inhibe l’activation de PAR1, un récepteur qui joue un rôle dans la pathologie et de la progression du Glioblastome. « Le médicament a montré des résultats remarquables dans le traitement de la tumeur chez l’animal, et nous espérons pouvoir l’utiliser rapidement chez les sujets humains », a déclaré le professeur Chapman.

En adoptant un mode de vie sain, incluant une activité physique, l’arrêt du tabac, la diminution de l’imprégnation alcoolique, une alimentation saine et équilibrée, et le maintien d’un bon poids corporel », comme l’a déclaré le docteur Ziv.

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4- Le panier du médicament d’Israël Défini en début d’année, il fixe les objectifs en matière de prise en charge des médicaments pas les koupot. Il est sans cesse revu à la hausse en raison du coût des nouvelles molécules attachées au traitement de maladie graves, chroniques ou aigües. Selon le Magazine Globes, plus de la moitié du budget 2019 du panier de médicaments d’Israël sera affecté au cancer (soit 255 millions de shekels), ce qui indique que cette maladie, première cause de mortalité en Israël, nous le rappelons, est l’objet d’une préoccupation grandissante de la part des pouvoirs publics. Tous les médicaments ajoutés, qui ne figuraient pas au précédent panier, représenteront un coût global de 460 millions de Chékels (₪), et seront utilisés par quelques 70.000 patients. 40 millions de shekels supplémentaires seront progressivement injectés dans le budget d’ici 2020. Les membres du comité de l’hôpital Sourasky de Tel Aviv, (CEO Medical Center) dirigé par le directeur général de la santé, le Prof. Ronni Gamzu, ont d’emblée sélectionné une liste de 770 médicaments et technologies qui représentaient un coût de plus de 3 milliards de shekels, mais seulement 107 médicaments ont finalement été choisis.

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Toutes ces études et projets, toutes les recherches entreprises, placent l’état d’Israël dans une position prépondérante dans le landerneau scientifique, et annoncent de beaux jours et des innovations d’importance qui profiteront à tous les malades. Les budgets nécessaires sont conséquents et imposent à la fois des choix judicieux, des synergies d’entreprise, le partage des connaissances, et la mise en place de structures destinées à concentrer les dons, à stimuler les initiatives, à donner vie à ce miracle israélien qui devient chaque jour plus évident et profitable. 5- Le fond de recherche sur le cancer d’Israël (Cancer Research Fund Israël), est la plus grande organisation nationale caritative nationale en Amérique du Nord. Elle a consacré la part la plus grande de son activité, à soutenir la recherche sur le cancer en Israël. Depuis sa création en 1975, le FIRC a fourni plus de 2400 bourses à des chercheurs de haut niveau appartenant à des laboratoires de recherche de premier plan, des universités et des hôpitaux spécialisés en Israël. Le montant des subventions 2018-2019 a été fixé à plus de 68 millions de dollars, ce qui est une somme fabuleuse.

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6- Une nouvelle stratégie de lutte contre le cancer du sein La revue MédiTech a rapporté les conclusions d’une étude menée par les Dr. Yael Raz et Noam Cohen, sous la direction du Prof. Neta Erez de la Faculté de médecine de l’Université de Tel-Aviv, qui indiquent que les tumeurs du cancer du sein « stimulent leur croissance en recrutant des cellules de la moelle osseuse… et le ciblage de ces cellules par de nouveaux traitements pourrait constituer un moyen efficace d’augmenter les chances de survie des patientes atteintes de la maladie ».



LA DESCENTE AUX

PAR

D

ans la vie il y a des évènements qui marquent profondément les esprits, qui vous traumatisent parfois, celui-ci en est un. Nous sommes le 13 février 2019, le vol Transavia numéro 4898 est au départ de Lyon direction Tel Aviv. A bord de l’engin, des couples, des personnes âgées et des familles. De nombreux enfants sont présents, c’est les vacances scolaires en France. Lors du décollage, tout se passe bien, tout comme le début de croisière d’ailleurs. Karen, une habitante de Lyon fait partie des voyageurs, elle est accompagnée de 3 de ses 5 enfants, âges de 7 ans et 12 ans (jumeaux). Elle a décidé de venir prendre du bon temps en Israël chez sa famille. Myriam, elle vit à Raananna, elle revient d’un sé-

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ENFERS !

OLIVIA ABECASSIS LASRY

jour au ski. Son mari et ses 3 enfants sont à bord de cet avion. Karen, n’est pas attachée, l’un de ses enfants non plus, comme la plupart des passagers d’ailleurs. On a souvent tendance à penser que rien ne peut arriver lorsque le signal « attacher votre ceinture » n’est pas déclenché. Après 1h30 de vol, des petites turbulences apparaissent par intermittence. Mais pas de réelle inquiétude pour ces voyageurs, d’autant que le pilote ne fait aucune annonce particulière. Dix minutes plus tard, une seconde turbulence interpelle, et les secousses deviennent de plus en plus intenses. L’avion commence alors à chuter, l’engin aérien dégringole de 700 mètres. Karen tombe au sol, se releve et pense immédiatement à ses enfants. Dans le chaos, elle parvient à les attacher.

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Mais pas seulement, de nombreux témoins diront par la suite qu’elle a été d’une grande aide et d’un vrai soutien pour calmer les plus angoissés. Cette mère de famille ne cesse de prier, à haute voix. Elle ressent à ce moment précis ce besoin d’appeler H., de lui demander de l’aide : « C’est un mélange de crainte et de force que je ressens à cet instant, je n’ai pas cessé de prier tout au long du voyage » Karen prie et observe aussi. Près d’elle, une femme enceinte est éjectée de son siège et se retrouve dans le couloir entre 2 rangées. Beaucoup de voyageurs se cognent sur les parois de l’appareil. Un appareil qui ne cesse de tanguer de droite et gauche, dans une atmosphère d’incompréhension, de crainte et de douleur.


Karen observe et veut comprendre surtout pourquoi, comment cela a-t-il pu arriver ? Elle s’adresse alors aux hôtesses de l’air qui vont et viennent, et tentent de rassurer si tant est que ce soit possible. L’une est blessée à la tête, elle saigne. L’employée lui explique que ces turbulences sont des « turbulences en ciel clair ». « Elles ne sont pas prévisibles. C’est la raison pour laquelle le pilote automatique a été déclenché. » dit-elle. Cette instabilité provient du cisaillement entre 2 masses d’air qui se déplacent à des vitesses différentes. Elles sont quasiment impossibles à détecter à l’aide d’un radar météorologique classique. Ce qui explique donc pourquoi le pilote n’a pu avertir aucun des passagers de cette perturbation, car lui-même n’a été averti à aucun moment. L’émotion demeure donc dans cet avion ou tout semblait calme. Et pourtant, les enfants crient, les parents prient, d’autres sont projetés au sol et basculent dans tous les sens, les sacs volent. Un véritable cauchemar ! Myriam, de son côté, tient sur ses genoux, son fils âgé de 19 mois, il dort. Elle a « juste le temps de le récupérer au vol » nous a-t-elle déclare avant qu’il soit projeté en hauteur de part son poids léger. Les autres enfants âgés de 5 ans, des jumeaux aussi, sont retenus par leur papa. Chacun des parents les retiennent très fort pour éviter qu’ils se prennent des coups. Les coups, ce sont les grands qui se les prennent. Un peu plus grands, les enfants de Karen crient et se rendent compte du danger « Maman on

t’aime, on a peur ! » Karen, très croyante leur répond: « Les enfants, H nous met à l’épreuve, n’ayez aucune crainte ». Cet enfer dure près d’une demi-heure, « c’était interminable » diront tous les voyageurs. Après ce moment de panique extrême, le calme revient peu à peu. Et c’est alors que le pilote intervient pour la première fois. « Veuillez rester attachés s’il vous plait, nous ne sommes pas à l’abri de nouvelles turbulences ». Comment ne pas s’affoler, comment garder son calme et protéger ses progénitures ? Karen a su prendre sur elle car elle a la foi et pour elle H. est le pilote. L’attente de l’atterrissage est si longue, mais elle arrive enfin, en terre d’Israël. Plus qu’un soulagement, une renaissance pour Myriam. « On se voyait mourir nos enfants dans les bras, c’était un choc, un traumatisme, j’ai vu la mort arriver, nous a confié ce petit bout de femme si courageuse et aimante. » Les pneus touchent le sol, quelques-uns applaudissent puis c’est tout l’avion qui applaudi et chante une chanson pour remercier la vie.

Les passagers ont dû patienter encore 2h dans l’engin avant de sortir. Le temps de permettre l’arrivée des secours et ambulanciers de la Maguen David Adom. N’oublions pas que les premiers blessés ont été pris en charge avant même l’atterrissage par 2 médecins à bord, qui ont pu prodiguer les premiers soins. La plupart des passagers ont souhaité mettre en avant le professionnalisme et le dévouement des équipes médicales, une organisation tres bien gérée dans le calme. Myriam et son mari sont choqués et tres éprouvés. Ils devaient encore passer des examens car ils ont pris de nombreux coups (sans doute auront-ils besoin de temps pour retrouver confiance dans un univers aérien que l’on ne contrôle pas). Leurs enfants, examinés aussitôt après le vol, se portent bien. Quant à Karen et ses enfants, ils sont indemnes, et n’oublieront jamais ce voyage interminable et rempli de messages. Une pensée à tous les passagers de ce vol Transavia.

Karen a d’ailleurs souhaité adresser ce message à la rédaction du magazine et à chacun de nous : « Je suis plus que convaincue que nous sommes des pions et que c’est H. qui détient nos vies. Dans ces lieux, comme en avion, où nous n’avons aucune issue, la seule chose à faire est de se remettre entre les mains de D. ieu et des faires des tfilotes. Il faut prendre conscience que la vie peut basculer à tout moment, alors profitez de chacun de vos proches, chaque seconde et intensément. »

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Les clés pour bien gérer son budget. Etes-vous prêt ? PAR

A

ussi loin que remontent mes souvenirs, vers l’âge de cinq ans, je me suis mise à employer ma calculatrice. Tout a commencé à l’époque où mon grand-père s’asseyait pour dresser la liste de toutes les dépenses et des factures de la maison. Il me semble qu’il le faisait une fois par mois. J’ignorais alors que ce serait mon métier, la mission consistant à conseiller, accompagner et soutenir des familles dans leur autogestion économique. A ce jour, j’ai suivi environ deux cents familles dans leur processus économique. Toutes ont vécu un véritable changement. Certaines ont réussi à se tirer de leurs déficits mensuels et de leur découvert, d’autres sont parvenues à réaliser leur potentiel économique d’une manière beaucoup plus efficace, et d’autres encore ont surtout réussi à faire de l’ordre dans leurs habitudes financières et dans leur conception de l’économie. La réussite du processus, dépend beaucoup de la famille elle-même. Je peux les aider, leur fournir des outils concrets. Je peux les écouter et leur donner des conseils avec patience et détermination. Mais si la famille ne les met pas en pratique et si elle n’opère pas de changement, elle ne parviendra pas à réaliser tous les gains et les avantages que j’ai énumérés. C’est pourquoi, lorsque je m’entretiens avec une famille, au téléphone ou lors d’une rencontre, la question centrale que je leur pose est : « Etesvous prêts et mûrs pour effectuer un changement ? » La plupart des gens ont besoin d’un processus 052-9202970

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TSIPI FREUD ZIEGLER

économique. Pourquoi ? Car un tel processus ne pourra qu’améliorer la vision d’ensemble de leur économie. Le processus dont je veux parler comprend en général cinq séances, et c’est là que se trouve ma méthode de travail. Au cours de ces cinq séances, nous partons pour un « voyage » à la découverte de la famille, de la cartographie de son économie, de la compréhension de ses besoins, de ses habitudes de consommation et de ses dépenses, afin de fournir des outils et des méthodes de changements des habitudes, d’élaborer un budget mensuel adéquat qui lui permettra de gérer sa vie, sans se retrouver à découvert, et de mettre au point un programme financier sur les trois à cinq prochaines années, avec des rencontres de contrôle pour s’assurer du bon fonctionnement du projet et du budget. L’un des processus significatifs que j’ai réalisés concernait une famille qui vivait avec un découvert mensuel de 11 000 ILS. En un an, nous avons réussi à combler le découvert et même à atteindre un crédit de 1000 ILS. Quand je leur ai demandé ce qui les avait décidés à entamer le processus, ils m’ont répondu : « Nous n’en pouvions plus. Nous avions l’impression d’étouffer et de baisser les bras. » Ils savaient qu’il fallait que cela change. Mais ils avaient besoin qu’un professionnel leur serve de guide, qu’il les mette sur la voie, les conduise à agir, les encourage et leur donne l’impression qu’ils en sont capables, c’est là que se trouve en fait le coaching économique, qui fait partie inté-

meuzanim.info@gmail.com

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meuzanimplus.com

grante du processus. C’est la grande satisfaction du métier lié à l’économie familiale : l’amélioration qui conduit des familles à réaliser leurs rêves comme l’acquisition d’un logement, la réduction de leur découvert ou la remise de leur compte à zéro, la découverte de la méthode qui permettra d’affronter les dépenses dues à une nouvelle naissance, et d’apporter ainsi la sérénité et d’aider à parvenir à une gestion plus juste et plus efficace. Je vous invite à vivre l’expérience du processus économique familial. La première séance consiste à une rencontre d’orientation économique initiale. Au cours de la rencontre, je ferai votre connaissance, je comprendrai l’ensemble de la situation, vos désirs, la problématique économique centrale dans laquelle vous vous trouvez.

J’ai aujourd’hui quarante-sept ans, je suis une épouse et la mère de trois merveilleux enfants, de formation en comptabilité, et détentrice d’une maîtrise en droit. Il y a trois ans, je me suis lancée dans une carrière de coaching et de conseillère financière familiale. Ce métier représente le trait d’union entre les deux mondes que j’affectionne : la comptabilité et l’environnement humain, le capital financier et le capital humain. meuzanim


Vintage : Préservation de votre intérieur Une méthode unique pour la restauration et la décoration des maisons développée exclusivement par Oded Yéhouda Tlosti. On n’abat pas de murs, on n’achète pas de nouvelle cuisine, on ne démonte pas les carrelages ! D’après la méthode d’Oded, quand une maison vieillit, elle ne s’abîme pas, bien au contraire! Une maison ancienne est une maison particulière qui possède des caractéristiques uniques qui lui sont propres, c’est pourquoi, avant de remplacer et de casser, chez Vintage, on procède à la préservation de l’intérieur. Nous pensons qu’avant d’acheter du neuf, il est toujours utile de tenter de se servir de tout ce qu’il y a déjà. On découpe, on polit et on peint, et on crée un élément pour une maison complètement nouvelle… Nous sommes spécialisés dans l’emploi de produits anciens et, par leur intermédiaire, nous vieillissons, préservons, renouvelons ou restituons en transportant la maison vers un tout nouvel endroit – et tout cela avec tout ce qu’il y a déjà. C’est une économie énorme des dépenses, et une expérience totalement différente de renouveau, de recyclage et de restauration.

Les fenêtres, on les peint des dizaines de fois au cours des années et, sous la peinture, se cache un bois magnifique qui attend de voir le jour. Les fenêtres et les portes façonnées selon la menuiserie d’époque sont de meilleure qualité que les portes fabriquées aujourd’hui. Le traitement de ces portes et de ces fenêtres apporte à l’appartement de la profondeur et du caractère, de la magie historique qu’aucune porte ni aucune fenêtre d’aluminium ne peuvent procurer. Chez Vintage, nous n’abattons pas les murs, nous ne faisons pas de nouvelle cuisine et nous nous efforçons au mieux de restaurer. Et tout cela parce que lorsque l’on se met à casser une cuisine, il faut alors remplacer tous les carrelages, la tuyauterie etc. Tout cela entraîne d’importantes dépenses superflues. C’est pourquoi, chez Vintage, nous travaillons autrement. Notre objectif principal consistera toujours à restaurer la cuisine, car nous savons pertinemment que la base est presque toujours bonne. Oded Yéhouda Tlosti, c’est plus de trente ans dans le domaine de la restauration d’intérieur. Tel : 050-732-2970 odede1000@gmail.com www.wintouch.co.il E ‫ שימור פנים‬- ’‫וינטאצ‬ Mars 2019 / www.trouverenisrael.co.il

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Vous croulez sous les dettes ? Une procédure judiciaire adéquate vous aidera à vous en sortir PAR

M

alheureusement, le phénomène prend de l’ampleur : beaucoup de gens respectables se retrouvent profondément endettés visà-vis de divers organismes : des banques, des sociétés de crédit, l’autorité fiscale, des œuvres de charités, des particuliers etc. Nous recommandons l’action immédiate pour régler les dettes, sans délai. Les dettes gonflent et génèrent des intérêts! Beaucoup de gens endettés perdent espoir, «baissent les bras», et ne voient aucune lumière au bout du tunnel. La réalité quotidienne est très pénible, entre les appels téléphoniques du matin au soir de créanciers qui veulent récupérer leur argent, et les coups frappés sur la porte par ces derniers et par les huissiers. Pourtant, il existe une solution! Il est possible de s’affranchir de l’esclavage économique pour la liberté!

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MAÎTRE JULIE ALLAL

Avantages en faveur de l’endetté

Je vais expliquer ci-dessous dans le détail les principaux avantages de la procédure de faillite: 1. Obtention de quittance finale et d’effacement des dettes – le grand avantage de cette procédure se trouve dans le fait qu’en matière de procédure de mise en faillite, l’endetté obtient une quittance de ses dettes de sorte que la plupart d’entre elles s’en retrouvent effacées. La procédure de mise en faillite permet à l’endetté de reprendre une vie normale. 2. Blocage des poursuites, des procédures de remboursement et des procédures judiciaire contre l’endetté – dans le cadre de la procédure de mise en faillite, il est possible d’obtenir du tribunal une ordonnance qui empêche les créanciers de poursuivre le débiteur et/ou d’engager des poursuites judiciaires à son encontre, de sorte que l’endetté se retrouve à l’abri des plaintes, des procédures de recouvrement et des poursuites judiciaires. 3. Annulation immédiate des scellées et des saisies-exécutions – la liste des scellés est très longue : saisie sur salaire, saisie sur véhicule, saisie immobilière

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ou mobilière, de terrains, saisie de sommes détenues par un tiers, ce qui inclut : le compte bancaire, les caisses d’assurance, de fonds de stages, de retraite, d’indemnités etc. Dans le cadre de la procédure de faillite, il est possible de se faire délivrer une ordonnance qui lève les scellés imposés par les dossiers de saisie du débiteur, sur ses salaires, retraites, allocations qui lui reviennent, sur son compte courant etc. 4. Annulation de la restriction du permis de conduire – dans le cadre de la saisie, le registraire de la saisie est autorisé à agir, de son propre chef ou à la demande du bénéficiaire, pour imposer une restriction au débiteur, ce qui l’empêchera d’obtenir, de détenir ou de renouveler son permis de conduire. Dans le cadre de la procédure de faillite, il est possible d’obtenir une ordonnance du tribunal qui annule la restriction imposée au débiteur de détenir, obtenir ou renouveler son permis de conduire de sorte que le débiteur puisse conduire un véhicule à tête reposée.


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5. Caisse de payement concentrée – l’expérience a montré que des débiteurs qui doivent de l’argent à plusieurs créanciers, perdent leurs moyens pour tout ce qui est en relation avec les échéances : à qui ont-ils payé, combien et quand, et combien doivent-ils encore à chacun? Dans le cadre de la procédure de faillite, le débiteur suspend ses remboursements aux créanciers ! Le débiteur règle à la «caisse de faillite» un montant mensuel fixe, relativement faible, évalué en général sur la base de l’écart entre ses gains et ses dépenses mensuels. Ce payement s’amoncèle dans une «caisse de faillite» et sert au débiteur comme partie du remboursement à ses créanciers dans le cadre de sa quittance finale. 6. Annulation de l’intérêt exagéré de la saisie-exécution – un débiteur contre qui un dossier de saisie a été ouvert doit savoir que l’intérêt de la saisie est exorbitant, et tout particulièrement lorsque le créancier est une banque, qui exige en général un intérêt sur l’intérêt. Dans de nombreux cas, les débiteurs ne parviennent pas à couvrir l’intérêt, de sorte qu’ils ne peuvent de toute façon pas réduire le fonds, ce qui fait qu’ils risquent de rembourser à perpétuité. Un avocat expérimenté qui défend un débiteur dans le cadre d’une procédure de faillite sau-

ra faire intervenir les autorités compétentes, qui permettront à la dette de diminuer conséquemment. En résumé : Après un tour d’horizon sur les principaux avantages que l’on retrouve dans la procédure de faillite, chaque débiteur doit savoir que les dispositions légales à l’heure actuelle et surtout après la réforme récente de la procédure de faillite tendent aux débiteurs une véritable bouée de sauvetage, qui leur permet d’éponger leurs dettes et de tourner la page pour redémarrer sur des bases exemptées de toute dette. Il est vivement recommandé à tout débiteur intéressé par l’exploitation optimale de tous les avantages en matière de procédure de faillite, de s’adresser à un avocat spécialisé dans lesdites procédures, afin que ce dernier obtienne pour lui la quittance finale le plus rapidement possible et le plus professionnellement possible. Le cabinet d’avocats de Maître Julie Allal se spécialise dans divers secteurs du monde juridique, et dispose d’un certain nombre de bureaux qui se spécialisent dans les problèmes des saisies-exécutions, des faillites, dans le domaine civil, la législation foncière, la famille, les contrats entre conjoints, les divorces, les testaments et héritages, le droit routier et le droit pénal.

Maître Julie Allal est née en 1988, et est diplômée en droit depuis 2015. Native de Paris, elle est montée en Israël à l’âge de dix ans avec sa famille. Quand elle a obtenu son diplôme, Julie a compris qu’elle avait pour mission de se mettre au service de la population des nouveaux immigrants de France et elle a mis l’accent sur la ferme intention de les soutenir face aux autorités gouvernementales ou en cas de toute autre nécessité. Maître Allal comprend les préoccupations des nouveaux immigrants qui vivent des difficultés d’adaptation, de langue et de mentalité. Son cabinet se spécialise dans les problèmes économiques de prêts et réduit les dettes de façon conséquente avec une grande réussite dans ce domaine. Le cabinet s’est fixé pour objectif d’ouvrir un dossier «sur-mesure» adapté personnellement à chacun de ses clients et de lui proposer le traitement le plus approprié qu’il soit. Julie Allal - Avocate Ha-barzel 31B, St.,2f. RAD b. Ramat Hahayal Tel-Aviv. 054-4851156 03-3798318 Fax : 07-4448218 julie30128@gmail.com

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AU-DELÀ DE

L’AMOUR « Si j’avais un morceau de jardin d’Eden, une parcelle de terre et de sable, pour défendre cette parcelle, j’aurais tout réalisé. » Il l’a dit, il l’a écrit et il l’a réalisé. TRADUCTION

J

Guéoula Boussidan

e suis Guéoula, mariée à Itzik, mère de trois enfants et grand-mère de quatre petits-enfants. Je suis née à Or-Yéhouda en 1956, de parents montés en Israël de Lybie et rescapés de la Shoah du judaïsme nord-africain. Or-Yéhouda n’était qu’un camp de nouveaux immigrants, où tout le monde vivait d’abord dans des tentes puis dans des baraquements. Je suis née dans un baraquement où j’ai vécu jusqu’à l’âge de 16 ans. J’ai connu les privations et les difficultés économiques, et il

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YÉOCHUA SULTAN

n’y avait bien sûr ni jouets ni distractions. On ne nous permettait pas, à nous les enfants, de rester dehors à partir de la tombée de la nuit, et c’est tout juste s’il y avait de l’éclairage dans la rue. Nous nous contentions de ce que les parents pouvaient nous donner et c’était une éducation juste et valeureuse. A la fin du lycée, j’ai rencontré mon époux Itzik, officier de Tsahal et habitant d’Herzlia. Nous nous sommes mariés quand j’étais étudiante à l’université de Bar-Ilan. J’étais très assidue, j’aimais étudier et lire des livres, et j’avais toujours rêvé de devenir enseignante en Israël. J’ai achevé brillamment mes études et je me suis mise à exercer dans l’enseignement. Nous avons eu grâce à D. des enfants, et nous les avons éduqués dans l’amour du pays et du peuple d’Israël. Notre fils aîné, nous l’avons nommé Amit, dans le sens d’ami. C’était un enfant extraordinaire, doué de beaucoup d’intelligence et d’une grande beauté. Amit aimait très fort sa famille. Il m’aidait toujours avec ses frères, et s’inquiétait beaucoup

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pour le peuple d’Israël. Il a appris le karaté jusqu’à la ceinture marron. Il jouait aussi de la guitare et il a composé trente poèmes d’amour, et tout particulièrement d’amour pour la terre et le peuple d’Israël. Après le lycée, il s’est engagé à Tsahal dans l’unité combattante « Guivati ». Il a servi à Gaza et aussi au Liban, effectué un service complet aussi bien en tant que commandant que combattant. Il aimait ses soldats et se faisait beaucoup de souci pour eux. Après avoir achevé son service avec les félicitations, il s’est inscrit à l’université. Mais avant qu’il n’ait eu le temps de commencer ses études, il y a eu l’attentat de l’hôtel Parc, où de nombreux civils ont été tués. Le gouvernement a décidé de lancer l’opération « Rempart », afin d’éliminer le terrorisme dans la région de la Judée-Sa-

Guéoula Boussidan et son fils Amit


marie, d’où provenaient la plupart des terroristes. Beaucoup de combattants ont été enrôlés d’urgence par « ordre de recrutement n°8 », et mon Amit l’a été aussi. Amit me disait toujours qu’il fallait éliminer les terroristes afin que les civils de notre pays vivent en paix. Quand je lui ai dit : « Amit, tu viens seulement de te libérer de Tsahal d’un service éprouvant en tant que fantassin, qui a besoin d’une guerre aujourd’hui ? » Amit m’a répondu : « Maman, si je sais que des citoyens pourront circuler en toute sécurité dans notre pays, je suis prêt à sacrifier ma vie en tant que combattant de l’Armée de Défense d’Israël. C’est mon rôle à l’armée : défendre les citoyens. » Amit est parti faire la guerre mais il n’en est pas revenu. C’était son premier service de réserviste et aussi son dernier. Il s’est battu contre les terroristes pendant neuf journées. Il a sauvé des amis ; il a été touché au front, mais il a continué à se battre. C’est alors, le 9 avril 2002, qu’Amit est parti combattre pour sauver des amis soldats qui étaient tombés ou avaient été blessés dans une embuscade tendue par des terroristes. Un tireur d’élite terroriste l’a touché de cinq balles. Amit a été tué lors de ce dur combat, et les terroristes l’ont aussi enlevé en l’enfermant dans la maison d’un des leurs. Quant à nous, nous avons été informés qu’Amit était porté disparu, car on ne savait pas encore qu’il avait été enlevé. Nous avons attendu plusieurs heures, jusqu’à ce que l’on nous apprenne que son corps avait été retrouvé, ainsi que ceux de deux autres combattants, dans la maison des terroristes. C’est tout. Notre vie s’est ar-

rêtée. Nous étions en profond état de choc. Amit était aimé de tous ceux qui le connaissaient. Mon époux et moi, nous nous sommes demandé ce que nous allions faire. Continuer à travailler ? Quitter le travail ? Amit pensait à tout le monde, avant de penser à lui-même. Il avait aussi une amie et ils avaient projeté de se marier. Cette période a été très dure, très douloureuse. J’ai cherché Amit partout, j’ai cherché quelque chose d’Amit, qui serait avec moi et à moi. C’est alors que son amie nous a parlé de son cahier de poèmes. Elle a tiré du tiroir de la bibliothèque le cahier d’Amit, et nous avons découvert trente poèmes impressionnants, particuliers, des poèmes d’amour avec beaucoup de sensibilité pour les gens, le peuple d’Israël et la terre d’Israël. Le dernier poème qu’il a composé portait le titre : « Un morceau de jardin d’Eden ». Le dernier couplet est gravé sur la pierre tombale d’Amit : « Si j’avais un morceau de jardin d’Eden, une parcelle de terre et de sable, pour défendre cette parcelle, j’aurais tout réalisé. » Il l’a dit, il l’a écrit et il l’a réalisé. Nous avons organisé à sa mémoire un tournoi de football, pendant des années, avec les soldats qui se sont battus avec lui à Jenin. Nous avons fondé un cercle d’études religieuses « Amit La-Torah », à Bat-Yam, et nous y avons aussi introduit un rouleau de la Torah à sa mémoire. La municipalité de Bat-Yam a construit une place qui porte le nom d’Amit et de deux autres combattants tombés pendant l’opération « Rempart ». Cependant, je sentais qu’Amit aurait voulu que nous poursuivions son chemin, un chemin Mars 2019 / www.trouverenisrael.co.il

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de don et d’amour. C’est alors qu’un Américain m’a adressé un courriel où il me demandait si je pourrais l’aider à chercher des adresses et des numéros de téléphone de soldats tombés au combat, ou blessés, afin de leur venir en aide. Il m’a raconté qu’il avait fondé une association pour les soldats. J’ai accepté de l’aider et je me suis retrouvée en train de travailler jusqu’aux petites heures de la nuit, et ce pendant des années. J’ai réussi avec l’aide de D. à trouver plus de trente combattants blessés pendant la seconde guerre du Liban. Les familles endeuillées, que j’ai mises en contact avec cet Américain, ont pu grâce à son aide sur plusieurs années se « relever ». Je sentais personnellement que j’aurais encore besoin de me renforcer, de surmonter mes peurs, de ne pas m’irriter, de gérer ma vie avec force. J’ai alors décidé de me former dans une matière qui me permettrait d’abord de trouver de l’aide pour moi-même, mais aussi de devenir professionnelle afin d’aider celles qui pensent ou ressentent qu’elles veulent changer, qu’elles veulent gérer leur vie avec force, et avec de bonnes énergies, mais aussi de mettre en place des ateliers de groupe de renforcement. J’étais dans une position de peur, de colères, de manque de confiance en moi, mais, après avoir eu recours aux procédés que j’ai appris, grâce à D. j’ai opéré un changement de cap dans ma pensée. J’ai appris à me renforcer, et j’ai ouvert un studio d’accompagnement et d’entraînement pour renforcer les femmes dans tous les domaines de la vie. Mon diplôme est international et contresigné par le fondateur de la méthode au Usa, le docteur 28

Richard Bandler. Aujourd’hui, je suis au niveau Master NLP de la méthode Bandler. Cette méthode apporte d’excellents outils et en un temps relativement court, il est possible d’atteindre tout objectif dans la vie et de changer toute attitude indésirable. Cette méthode a aidé des milliers de gens en Israël et à travers le monde, et elle vous aidera vous aussi. Guéoula Boussidan, suivi et entraînement individuel et de groupe selon la méthode NLP Téléphone : 054-69237086 Geula.busidan@gmail.com

Guéoula Boussidan et son mari avec le Sefer Torah au nom d’Amit. Sur le Sefer Torah, il y a les motifs de la chanson « Un morceau de jardin d’Eden » écrite par Amit

Le dernier poème qu’il a composé portait le titre : « Un morceau de jardin d’Eden ». Le dernier couplet est gravé sur la pierre tombale d’Amit : « Si j’avais un morceau de jardin d’Eden, une parcelle de terre et de sable, pour défendre cette parcelle, j’aurais tout réalisé. »

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CULTURE

JERUSALEM / TEL AVIV / HAIFA / NETANYA / ASHDOD / RISHON LETZION YAEL SITBON

‫© אורטל לביא‬

Vous ! Oui vous ! Vous êtes Juif ? Et voilà que cette question ouvre les vannes d’une avalanche d’autres questions entre deux voisins, dont l’un est un peu trop curieux du judaïsme de l’autre.

‫© דודי חסון‬

PAR

DANS TOUT ISRAEL

© Frédéric Haguenauer © Frédéric Haguenauer

Dans tout Israel : Cinéma : LA PROMESSE DE L'AUBE: magnifique chef d'oeuvre de Romain Gary avec Charlotte Gainsbourg et Pierre Niney dans toutes les salles de cinémas en Israel depuis le 28 Février.

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Jean-Pierre Benaym au côté de son acolyte Gabriel Villa enchaînent depuis 20 ans les succès sur scène. Et cette complicité permet vraiment de transmettre au public ce ping-pong verbal qui fait tellement rire dans L’ÊTRE OU PAS de Jean-Claude Grumberg !

Avant sa tournée aux USA (New York, Los Angeles et Miami) en avril, Ishay Ribo ce franco-israelien qui électrise les salles de spectacles, sera en concert en Mars à Jerusalem, Tel Aviv, Herzliya, Ashdod, Beer Sheva, Petah Tikva… Ishay est un chanteur attachant doté d’une énergie spirituelle et artistique. Il écrit lui-même toutes ses chansons et compose les musiques. Ishay Ribo a fait plusieurs coopérations avec des artistes d’horizons différents : Gad Elbaz, Dudu Tassa, Shlomo Artzi, Avraham Fried, David d’Or et Amir. Ces concerts sont rapidement « Sold out » alors ne tardez pas pour réserver !

Information et Réservation sur culturaccess.com ou au 07 33 202 400

Retrouvez toutes les informations sur son site internet : www.ishayribo.com

L’ÊTRE OU PAS : cette pièce de théâtre drôle et incisive qui a fait un triomphe à Paris pendant 3 ans arrive en Israël pour une tournée exceptionnelle du 11 au 19 Mars à Tel Aviv, Jérusalem, Netanya, Raanana, Ashdod et Haifa !

Rishon Letsion : Netanya : Orly Solomon nous propose un Spectacle pour enfants Show Latino tous les mercredis : Histoire de la Meguila à 22h, accompagnée par Ilan le 19 Mars à 17H30. Dan. Musique Latine d’hier et auDurée 90 min jourd’hui pour une ambiance chaleureuse et en- Réservation : www.netanya-culture.co.il soleillée. Pub Patricks Haagam – Mitcham Yes Planet – Rishon Letsion. Réservations : 052 948 1170 ou www.orlysolomon.com

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‫© קיסריה קונצרט עם פיל‬

© Dudi Hason

TEL AVIV Chicago, la comédie musicale de Broadway

Jerusalem : La chorale de l’Armée rouge qui célèbre son 90e anniversaire, et revient pour la cinquième fois en Israël sera le 18 Mars à Jerusalem. Elle collabore pour la première fois avec le Gevatron. Réservations : www.tickets.bimot.co.il

TEL AVIV

© OHAD ROMANO

David D’Or le chanteur à la voix d’Or, un contre-ténor avec une gamme vocale de plus de quatre octaves, sera en concert à Tel Aviv le 6 Mars dans le cadre de la sortie de son 20ème album « Quelque chose de bien ». David D’Or est l’un des artistes et compositeurs internationaux les plus réputés avec 17 albums d’or et de platine et qui a un style musical unique. « Quelque chose de bien » est un spectacle multiculturel qui comprend toutes les œuvres originales de David D’Or combinant des instruments, des univers musicaux et des styles du monde entier : traditions ethniques juives authentiques, musique du monde, musique pop et classiques internationaux ! Le 6 mars sera le coup d’envoi d’une nouvelle tournée en Israël et dans le monde pour David D’Or! Il sera aussi le 23 Avril au Centre Suzanne Dellal ! Information / Réservation : www.2207.kupat.co.il ‫© רידינג הטובה‬

Le show le plus iconique de Broadway se jouera pour la première fois en Israël avec Shiri Maimon dans le role principale de Roxie Hart. Chicago a diverti plus de 31 millions de personnes à travers le monde depuis ses débuts en 1975. C’est l’une des comédies musicales restées le plus longtemps à l’affiche. Même si elles datent des années 20, les chansons du spectacle de Chicago sont atemporelles. La corruption, les crimes passionnels et la manipulation de la presse sont encore une réalité de nos jours. Les rebondissements, la musique et les spectaculaires scènes de danse de Chicago à Broadway vous captiveront et vous séduiront. Cette pépite de Broadway se jouera à Tel Aviv du 7 au 13 Mars. www.eventim.co.il

Ashdod : Léa Mimoun en concert le Mardi 26 mars à 20H30 à Ashdod. Un hommage exceptionnel à Charles Aznavour et aux grands noms de la Chanson Française. Réservations : 052 663 47 54 ou 058 456 76 89

Entre Ciel et Mer. Une soirée organisée à la mémoire de Shirly et au profit de Tsahal pour des journées de solidarité aux militaires. Les artistes : Danny Shoushan, The Magic Band Beatles, Orly Solomon, Kfir Tsehiri, Eli Haddad, Moshe Davidson… Le jeudi 28 mars 2019 à 20h. Yad Lebanim – Ashdod. Réservations : 054 48 51 589 ou 08 95 68 111

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