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Édito // Mai 2020 Le Jour du Souvenir que nous venons de vivre est pour nous l’un des plus tristes, tout comme le Jour de la Shoah, car ils marquent les plus terribles catastrophes qui ont frappé notre peuple. Ce sont des jours que j’éprouve avec un regain d’intensité aujourd’hui en raison de la situation terrible dans le monde. Je soutiens et souhaite beaucoup de force à tous ceux qui ont perdu un proche, un ami, un rabbin ou une connaissance, ainsi que, bien sûr, les gens qui ont perdu leurs sources de revenus en un instant. Jamais je n’ai pu comprendre le passage brutal entre le Jour du Souvenir et le Jour de l’Indépendance. Je me suis toujours posé la question : comment une journée si dure où nous nous recueillons avec le souvenir de milliers de victimes peut-elle s’achever si rapidement dès le lancement des festivités si enthousiasmantes de l’Indépendance? Comment est-il possible de passer sans aucune transition de la peine à la joie? J’y ai beaucoup réfléchi et j’ai réussi à comprendre que nous sortons renforcés de chaque épreuve, que même les chutes les plus terrifiantes débouchent sur un élévation significative qui, pour finir, nous rend encore plus forts, plus unis, et nous apporte un regain de croissance. Au cours de ces deux derniers mois, je mène un combat qui a pour objectif de sauver les entreprises israéliennes, les affaires durement frappées par le Covid-19 qui assuraient jusqu’alors la subsistance de nombreux foyers. Ce journal a été édité dans un but non lucratif afin de porter assistance aux entreprises touchées. Je m’adresse à vous du fond du cœur afin que vous contactiez les sociétés israéliennes en les aidant à surmonter cette épreuve dramatique que nous sommes tous en train de traverser. N’hésitez pas à vous adresser à elles, à recourir à leurs services. Elles vous attendent! Merci au Maître du Monde pour les forces que tu m’apportes. Sarah Ben

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Le directeur général de l’Agence de l’emploi : « Environ quatre cent mille chômeurs ne pourront pas reprendre leur travail »

Rami Graur, PDG du service de l’emploi (Photo: Shlomi Amsalem)

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ami Graur estime que le retour au travail se fera graduellement, mais que beaucoup de personnes licenciées changeront de métier. « De nombreux métiers vont disparaître. Nous tiendrons une table ronde avec la participation des employeurs et les représentants des travailleurs afin de trouver des postes de remplacement. » Sa prise de fonction début 2019 avait été plus sereine. Il a mis au point un programme de traitement des chômeurs chroniques, qui perçoivent l’allocation de garantie de revenus. Le projet concrétisé par les « cercles de l’emploi » a fait baisser leur nombre de dizaines de milliers. Graur : « Le nombre de chômeurs chroniques, qui étaient cent vingt mille en 2014, a diminué grâce au fonctionnement efficace du projet pour redescendre à soixante mille

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en 2019. La subvention qu’ils perçoivent varie de 1400 à 2500 shekels par mois, en fonction de leur situation familiale. » « Parmi les bénéficiaires de l’allocation de garantie de revenus, certains ne travaillent plus depuis plus de dix ans pour cause de manque de compétences. Certains ont travaillé dans des métiers simples sans formation professionnelle dans divers secteurs, et la culture du travail ne leur convenait pas. Ils ont perçu l’allocation de garantie de revenus, excepté dans les cas où nous sommes parvenus à leur trouver du travail », déclare le directeur général de l’Agence de l’emploi dans un vaste entretien à l’occasion de la fête. Graur poursuit : « Nous avons examiné les possibilités de l’exercice de leurs droits également auprès de l’Assurance nationale, quand il est question de problèmes de santé, de handicap généralisé, etc. Mal-

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heureusement, nous nous sommes réjouis trop tôt et tout appartient à présent au passé. Après que nous sommes parvenus à ramener des dizaines de milliers d’entre eux dans le circuit du travail, le corona a fait l’effet d’un raz-de-marée et a tout emporté sur son passage. Ils ont été licenciés et leurs chances de retrouver un jour du travail sont très faibles. Les règles du jeu ont changé. J’avoue que jamais je n’avais envisagé un tel scénario. » Le budget va grimper Quelques mots sur l’Agence de l’emploi. Si, pour la plupart d’entre nous, elle n’était connue jusqu’au début 2020 que par les écrans de télévisions, elle représente aujourd’hui une seconde adresse pour plus d’un million de sans-emplois. 12% sont chômeurs et 88% ont été placés en congés non payés.


L’Agence, qui emploie aujourd’hui quatre cents salariés, se charge du traitement des sans-emplois via ses 71 centres répartis sur tout le pays. Le budget de l’Agence s’est élevé pour l’année dernière à 270 millions de shekels, mais, en raison de la crise du corona, il est devenu insignifiant. Il grimpera prochainement de dizaines de millions de shekels, après le feu vert du ministère des Finances. Vous connaissez sans aucun doute personnellement des gens qui ont été placés en congés non payés, ou qui ont été licenciés suite au corona. Comment réagissent-ils à leur nouvelle situation? Du moment qu’un travailleur sur quatre se retrouve dans cette situation, il est évident que je connais des gens. Ça concerne certains de mes proches. Ils me font part de la complexité de ce chômage, ce qui est d’autant plus éprouvant que la crise sanitaire se fond dans la crise économique. Nous devons venir en aide à plus d’un million de personnes avec beaucoup de tact, car il s’agit de la crise de l’emploi la plus grave jamais ressentie. Personne ne l’avait vue venir. Mais nous sommes suffisamment forts pour l’affronter. Un travail de logistique est en cours et nous ne décevrons pas les demandeurs d’emploi ni les employeurs. Je suis persuadé que nous devons apporter un message positif, bien que le défi soit de taille. L’Agence de l’emploi, entre mars et avril, a vu s’inscrire 972 900 nouveaux demandeurs d’emploi, contre 162 200 en février. En mars, malgré la crise, 3268 personnes ont retrouvé du travail, grâce à l’aide des services de l’embauche. La crise a commencé à faire de l’effet au cours de la deuxième semaine de mars, mais la grande vague est intervenue au milieu du mois, puis, chaque jour, des mil-

liers de nouveaux chômeurs sont venus s’inscrire. Y a-t-il une certaine accalmie dans le flot des demandeurs? Ces derniers jours, nous assistons à une baisse de quelques milliers chaque jour, contre 5 500 à 6 000 nouvelles demandes les jours les plus chargés. Le nombre de chômeurs en Israël s’élève aujourd’hui à 1.086 millions. Il y a deux semaines, le taux de ceux qui avaient été mis en congés non payés représentait 80.6% de l’ensemble des chômeurs, les autres ayant été licenciés. Actuellement, la tendance est à l’augmentation du nombre de travailleurs licenciés et à la diminution de ceux mis en congés non payés.

« Le nombre de chômeurs en Israël s’élève aujourd’hui à 1.086 millions »

Quelles sont les conditions permettant de toucher le chômage? L’indemnité du chômage est attribuée sur une période qui varie de 50 à 178 jours. Le montant maximal est de 10 500 Nis par mois, ou de 70% de la moyenne du salaire. Celui qui est arrivé au terme de sa période de congés non payés a un problème, car il n’existe aucune autre source de revenus en dehors de l’allocation de garantie de revenus. Nous initions un amendement des dispositions légales, afin de fournir des solutions aussi pour les travailleurs arrivés au terme de leur période de congés non payés et qui n’ont pas encore retrouvé un travail. Quel est le pourcentage des femmes parmi les chômeurs? Il est en augmentation et représente 60% des demandeurs d’emploi. Avant la crise, les pourcentages s’équilibraient. La raison consiste dans la contrainte du confinement à la maison qui touche davantage les femmes que les hommes. Notamment, dans les écoles, il y a plus de femmes en-

seignantes. Une autre explication consiste dans le fait que dans le commerce détaillant interrompu, le nombre de femmes est relativement élevé. Quelle est la situation dans le secteur orthodoxe ou chez les minorités? L’augmentation des demandeurs d’emploi est très importante, ainsi que celle des demandeurs de l’allocation de garantie minimale de revenus chez ces populations. Une portion importante vivait de cette dernière allocation avant la crise. Ils ont trouvé des postes temporaires, mais ils les ont perdus et je ne vois pas très bien actuellement comment ils pourront réintégrer le marché du travail. Quelle est la répartition des âges? 45.4% des chômeurs en mars étaient des jeunes de 20 à 34 ans. Certains ont terminé leurs études mais n’ont pas d’expérience, d’autres s’affairaient dans des métiers provisoires. Nous travaillons sur la recherche de solutions, afin qu’ils acquièrent d’autres compétences qui leur permettront de reprendre le travail. Les tranches d’âges supérieures qui souffrent de problèmes de santé ou d’autres limitations seront plus difficiles à réintégrer sur le marché du travail. Plus l’âge est avancé, plus le recyclage professionnel prend du temps. De quels secteurs proviennent les demandeurs d’emplois et de quelles régions du pays? La plupart des inscrits proviennent des secteurs de l’enseignement, de l’éducation et de la formation. Une partie importante provient du secteur des ventes ou de la sécurité. On note une forte augmentation de chômeurs dans la restauration, l’hôtellerie, le tourisme et les voyages aériens, ce qui s’explique par la fermeture des lieux de loisirs, des cadres éducatifs et l’arrêt du tourisme, suite aux restrictions du ministère de la Santé. 18.3% des demandeurs d’emploi proviennent de Tel-Aviv,

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et 15.4% de Jérusalem. Les villes où le taux de demandeurs d’emploi est le plus important sont Eilat (63%), Bethar-Ylit (52.1%), et Nazareth (46.6%). A Eilat, la raison est que l’économie de la ville repose sur le tourisme. Il s’agit d’une atteinte portée à la totalité des habitants de la ville méridionale, car le tourisme a reçu un coup fatal. Les hôtels sont fermés et d’autres cercles professionnels en dépendent. A Bethar-Ylit, le principal motif consiste dans le fait que de nombreuses personnes licenciées travaillaient dans l’enseignement du secteur orthodoxe, et les établissements éducatifs y ont été fermés. Etre inventif Malgré l’ampleur de la crise, à l’Agence de l’emploi, on refuse de baisser les bras et on réfléchit à des solutions inventives, et ce, en entretenant des pourparlers avec des milliers d’employeurs en provenance des diverses branches du marché. De nouveaux foyers sont ouverts pour la consultation professionnelle, qui comprennent une préparation individuelle et, en cas de besoin, d’une consultation psychologique. Néanmoins, le corona rend difficile le contact humain, indispensable en situation de crise, et les solutions à ce stade restent incomplètes. Sur l’heure, on se concentre encore sur l’accueil du flot de chômeurs afin qu’ils touchent leurs droits. On travaille aussi sur l’exploitation des données afin de parvenir à des solutions ciblées en faveur de dizaines de milliers de demandeurs. Graur : « En dépit de la crise, certains secteurs de l’économie sont bien plus actifs qu’avant la crise. Nous initions des demandes, notamment auprès des chaînes de distribution alimentaire et d’autres secteurs, afin de contribuer à l’absorption des chômeurs. La demande est forte dans le secteur des maisons de retraite nécessitant des soignants, mais aussi dans l’agriculture. A l’heure actuelle, nous n’entretenons pas de contacts avec les chômeurs à l’in-

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térieur des agences, car elles sont fermées. Nous avons contacté par téléphone la majorité des inscrits sur le site. Ils seront en partie réorientés vers les postes disponibles. Par la suite, il nous faudra mettre au point un programme général à l’intention des personnes en congés non payés.» Quelles sont vos estimations quant au processus de sortie de la crise et quand pensez-vous que l’économie se rétablira totalement? Afin de remettre graduellement l’économie sur pied, il faut un travail étendu et complexe, ce qui prendra plus de temps que ce que prévoit le ministère des Finances. Le cycle du travail reprendra très progressivement et se limitera à certains secteurs seulement, avec des restrictions. Cela nécessite un programme global qui permettra aux employeurs de reprendre la majorité de leurs travailleurs, ce qui prendra des mois. Selon les résultats obtenus par le département des recherches de l’Agence de l’emploie, environ 20% des 1.086 millions de chômeurs ne seront pas réintégrés à l’issue de la crise. Et cette estimation est pour finir optimiste pour les quelque quatre cent mille chômeurs (ce qui inclut ceux qui l’étaient avant la crise), qui représentent 8% de la vie active contre 3.4% à la veille de cette période. Le scénario le moins optimiste envisage qu’à la sortie de la crise, qui devrait prendre beaucoup plus de temps, ce seraient entre 450 000 et un million de personnes qui resteraient au chômage. Traiter leur cas relève d’un défit de taille. La reprise du travail se fera graduellement et ne prendra ni une semaine, ni même un mois.

son métier d’origine, que ferez-vous des autres? Certains chômeurs disposent de vastes connaissances et d’une grande qualité professionnelle. Pour eux, la réintégration se fera plus facilement. Quand le retour au travail des personnes placées en congés non payés aura été accompli, ce qui se fera suite aux allègements au confinement, nous mettrons au point pour chacun une aide spécifique. Nous tiendrons une table ronde, où prendront part les employeurs et les représentants des travailleurs, afin que chacun puisse retrouver du travail le plus adéquatement possible. Nous mettrons à profit leur période de chômage afin de les préparer professionnellement à d’autres métiers, afin de les empêcher de se retrouver dans la masse des chômeurs chroniques.

« Environ 20% des 1.086 millions de chômeurs ne seront pas réintégrés à l’issue de la crise »

Si seule une petite partie reprend

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Quels secteurs seront contraints de suivre une reconversion professionnelle? Principalement les travailleurs dont le métier a cessé d’être actuel, ceux des secteurs de l’industrie dont l’innovation technologie entraînée par la crise les a rendus inutiles. Je suppose qu’un nombre non négligeable de métiers disparaîtra. Le secteur de la vente va changer. La société Super-Pharm a fermé ses magasins et expédie dorénavant les commandes de ses clients à domicile. En revanche, tout métier exigeant de la réflexion et de la créativité persistera. C’est un long processus. Quelles sortes de postes sont-ils encore disponibles actuellement ? Je ne saurais répondre, ne disposant pas des dernières mises à jour. Nous préparons un questionnaire pour les employeurs afin de savoir quels sont ces postes ainsi que leur nombre. Avant la crise, ils étaient


plus de 97 000, principalement dans l’high-tech et les sciences exactes, et aussi dans les secteurs exigeant des compétences particulières. La crise a tout transformé. Je suppose que les futures données publiées feront état d’une profonde modification du caractère des postes vacants. Le travail à distance a pris énormément d’importance, modifiant en profondeur les processus. Il n’y a aucun doute que cette tendance va s’accélérer, le potentiel est énorme. Même les dispensaires privilégient les soins médicaux sans qu’il ne soit besoin de se présenter physiquement chez le docteur.

tente de leur réinsertion, à moins de trouver une autre solution. En principe, ils ont droit à l’allocation de garantie de revenus, s’ils n’ont pas d’autres ressources, mais c’est une somme assez faible.

« Le travail à distance a pris énormément d’importance »

Qu’adviendra-t-il néanmoins des employés en fin de congés non payés qui n’auront pas retrouvé un travail? Continueront-ils à toucher le chômage? La réponse est non. Car ils auront tout de même profité de leurs droits aux indemnités de chômage. Nous allons devoir nous pencher sur la question de la modification des règles et de savoir s’il convient de continuer à leur régler des indemnités de chômage ou une allocation de subsistance, en at-

Par ailleurs, certains ont été mis en congés non payés tout en continuant à occuper leur poste partiellement malgré l’interdiction. On m’a déjà fait part de ce problème, mais j’ignore les proportions du phénomène. Je n’ai pas non plus de preuve qu’il existe. La question est récurrente, à savoir si certains employeurs auraient profité de l’opportunité de placer leurs employés en congés non payés sans que ce ne soit nécessaire. Là non plus, nous n’avons pas de preuves. Je pars du principe que la plupart des employeurs ont été touchés économiquement et ont été contraints de recourir aux congés non payés du fait de leur impossibilité de couvrir les frais. Avez-vous prévu un programme pour le jour d’après le retour au travail, afin d’affronter l’ampleur du chômage? Quelles sont vos prévisions pour la suite de 2020?

Pour les prochains mois, tout dépendra bien entendu de la courbe des malades, dont dépendra la réalité de la reprise partielle du travail soumis aux exigences du corona. Tant que cette courbe n’atteindra pas le zéro, la crise malheureusement se poursuivra. J’espère qu’au lendemain de Pessah, l’économie reprendra graduellement. Mais je ne peux rien promettre. Il faudra plusieurs mois pour cartographier le chômage. Nous avons demandé de nouveaux budgets. En tout état de cause, il faut prévoir un chômage plus élevé que le taux auquel nous avons été habitués ces dernières années. Les spécialistes de l’OCDE prévoient eux aussi que le retour à la routine du travail ne se fera que partiellement pendant plusieurs mois, sans savoir de quoi cette routine sera faite. La stratégie du retour à la vie économique repose sur trois hypothèse : le retour de la majorité des travailleurs en congés non payés sur le marché du travail, la préparation d’une médiation au sein même des entreprises afin d’aider les employeurs en difficulté à embaucher, mais également sur la supposition que la digitalisation va prendre de l’ampleur d’où la nécessité de mettre en place des formations et ateliers spécialisés pour tenter d’apporter de l’aide. Vous avez aujourd’hui soixantecinq ans, avec des dizaines d’années d’expérience derrière vous dans le secteur des ressources humaines. D’où vient votre motivation à relever un si grand défi deux ans avant de partir à la retraite? Il est vrai que je n’étais pas préparé à une crise si profonde. Je n’aurais jamais pensé que cela pourrait arriver. Cependant, je me sens énormément concerné par l’Agence de l’emploi. A mes yeux, continuer à œuvrer dans ce rôle primordial pour la nation relève d’une véritable vocation, vocation dont je parviens également à sensibiliser l’ensemble de mes équipes. Nous agissons dans une période qui défie nos compétences.

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ANI SHULMAN :

« C’est le début de la révolution des travailleurs indépendants »

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près avoir attiré plus de 220 000 adhérents en quelques semaines, le fondateur de la page Facebook nous parle des prochaines démarches et appelle les détenteurs de petites entreprises à le rejoindre : « Nous allons fonder une maison pour les travailleurs indépendants qui rivalisera avec le Syndicat Histadrout, mais sur une base volontaire. » « Nous voulons fonder une organisation pour les travailleurs indépendants en Israël », déclare Abir Kara, l’auteur du groupe Facebook « Ani Schuman ». Cette idée n’est pas nouvelle.

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rassembler l’ensemble des travailleurs indépendants pour émettre un message fort. »

« C’est un processus que j’ai lancé avec un ami du nom de Ytsik Benin, qui tient un restaurant à Jérusalem. Pour ma part, je suis entraîneur de chevaux. Nous sommes partis du principe qu’il fallait changer les choses. Il faut sortir protester, et il nous faut

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Un peu plus d’un mois après son lancement, le groupe « Ani Shulman » compte déjà plus de 220 000 membres, qui se sont rassemblés sous la houlette de « la maison et l’organisme principal des travailleurs indépendants d’Israël ». L’objectif de ce groupe, d’après la publication sur Facebook, consiste à placer sur le devant de la scène les sujets brûlants, et de provoquer un changement dans la position du gouvernement vis-à-vis des pe-


tites et moyennes entreprises. « Les travailleurs indépendants, en Israël, sont confrontés à de multiples entraves, de sorte qu’ils ne peuvent pas progresser. Et on leur impose toujours plus de contraintes, du moment que c’est tout simplement possible », précise Kara. « Nous réglons à l’Assurance Nationale un montant de 19% supérieur à celui de nos employés. Nous payons aussi la part de l’employé pour un taux de 52%, quand ce dernier n’en paye que 48%. Et si, par malheur, il arrive un problème au travail, l’employé aura droit dès le premier jour à une entrée d’argent de la part de la boîte, tandis que la boîte n’obtiendra aucun sou de personne. »

Abir Kara, l’auteur du groupe Facebook « Ani Schuman »

nous sommes dans l’impossibilité d’évoluer. La bureaucratie pèse sur les autorités locales. Nous avons contacté le président de l’Administration locale, Haïm Bibas. Nous exigeons que l’Administration locale, lorsque Shulman s’adresse à elle afin d’obtenir une licence pour une entreprise, pour des choses simples, nous accorde ses services. »

« La régulation ne nous permet pas de progresser »

Cela fait des années qu’on nous informe que les entreprises qui ferment sont de plus en plus nombreuses, que la bureaucratie est un fardeau pour les travailleurs indépendants, et que l’internet influe sur la consommation de sorte que les affaires qui fonctionnent en dehors du réseau en subissent de graves conséquences. La question se pose alors : est-ce que ça vaut la peine d’ouvrir une entreprise indépendante en Israël? « Le défi est très difficile à relever », admet Kara. « Nous manquons personnellement de connaissances, mais la régulation est très dure en Israël, de sorte que

Après être parvenus à sensibiliser l’opinion et à rassembler des dizaines de milliers de travailleurs indépendants sous la houlette de leur groupe sur Facebook, ils cherchent à comprendre et établir les prochaines étapes. « La démarche opérationnelle principale que nous mettons au point consiste

dans la fondation d’une maison pour les travailleurs indépendants en Israël, dont l’ampleur égalera celle de la Histadrout », explique Kara. « Le terme « syndicat » déplaît aux travailleurs indépendants, car il évoque une organisation statutaire, alors que nous aspirons à être une organisation volontaire, où chacun pourra jouer un rôle. Les travailleurs indépendants doivent se rassembler sous un seul toit. » « La situation actuelle présente un véritable défi. Les travailleurs indépendants sont obligés d’être superman, batman, Shulman, de savoir s’occuper de leur entreprise, de la bureaucratie. Ils doivent engager un avocat, uniquement pour servir leurs clients. » Quel est l’élément le plus important que vous devez obtenir pour les freelances, les travailleurs indépendants et les propriétaires de petites et moyennes entreprises en Israël? Benin : Une organisation mère qui rassemblera et unira toutes les familles « Shulman » du pays, qui s’investira tout d’abord en vue de modifier le regard et le ton des autorités à leur égard, tout en entretenant une coopération fructueuse entre l’ensemble des autorités et des intervenants. En parallèle, l’organisation aidera, dirigera, secondera les « Shulman » pour tout problème qui les tracasse.

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entretenir etc. Nous avons beaucoup de travail concernant les pourparlers avec les autorités locales, la régulation etc. Dès qu’il y aura un gouvernement, nous nous présenterons prêts avec des chemins d’action, des demandes, des propositions de changements de règlementation et de lois qui nous lient les mains.

Vous avez choisi de démarrer votre combat dans une période où le système politique se préoccupe surtout de lui-même, et où le gouvernement de transition est relativement statique. Dès que nous franchi la barre des 50 000 inscrits dans le groupe, des organismes ont commencé à nous contacter : des partis politiques, des médias, des autorités locales et autres… Cela veut dire que notre force est dans notre union. Plus

nous grandirons, plus ils rechercheront notre compagnie. Nous n’avons absolument aucune intention de créer une situation d’anarchie. Nous aspirons uniquement à nous asseoir autour d’une table ronde afin de résoudre les problèmes tels qu’ils sont. D’après le rythme des nouvelles adhésions à la contestation, on comprend bien qu’il y a des problèmes. Même en l’absence de gouvernement, nous continuons à travailler, à payer, à

« Notre force est dans notre union »

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Et quel est votre ennemi, dans le pays? Il n’y a pas d’ennemi, je n’aime pas ce mot. Mon pays m’importe plus que tout, tous sont prêts à donner leur vie pour le pays. Mais tous veulent aussi vivre dans la dignité. Si je voulais ouvrir une petite société, dans les conditions actuelles, vous me le conseilleriez? « Je peux vous dire que personne n’est suffisamment doué pour mener à bien un tel processus », ajoute Kara. « C’est faisable uniquement en collaborant, car une fois encore notre force se situe dans notre union. Si nous parvenons à être suffisamment unis, et à présenter un message suffisamment homogène, nous serons capable de provoquer un grand changement. »


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Quel impact sur l’immobilier en Israël ? La recherche d’appartements destinés au logement a diminué de moitié

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ême avant l’entrée en vigueur des restrictions au milieu du mois de mars, le gel a été ressenti sur le terrain. La ville d’Or-Yéhouda a subi une chute de 72% dans la localisation de biens à vendre. Madlan a étudié la situation sur le marché et cherche à évaluer ce qu’il adviendra au retour de l’activité à la normale pour Ynet.

Selon une étude menée par le site Madlan (le site principale de l’immobilier en Israël) , il ressort que l’on ne se met pas à chercher un appartement au beau milieu d’une épidémie. Le corona a porté un coup à la recherche d’appartements proposés à la vente. Le site a vérifié le nombre de consultations d’appartements destinés à l’habitat en mars dernier, point culminant de la crise, en comparaison de mars 2019, et a constaté une baisse d’environ 50% en moyenne des demandes sur tout Israël. La

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baisse s’est fait sentir dès avant les mesures de restriction imposées au milieu du mois, même quand il était encore possible de sortir de chez soi pou visiter des appartements. Concrètement, la crise a porté un coup à la demande immobilière précisément pendant la période où se concluent de nombreuses affaires, c’est-à-dire avant et après la fête de Pessah et à l’approche de la saison estivale. D’après le Bureau central des statistiques, un appartement de quatre pièces coûte en moyenne 1.48 millions de shekels : 3.14 millions à Tel-Aviv, 2.3 millions à Ramat-Gan, 1.57 millions à Haïfa, 2.14 à Jérusalem, 1.77 millions à Petah-Tikva. L’étude concerne cinquante villes prépondérantes, qui représentent 90% des consultations en général sur le site Madlan. Une importante diminution a été remarquée pour les grandes villes : 56% de moins à Jérusalem, 49% à Tel-Aviv, 54% à

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Haïfa et 31% à Béer-Cheva. L’étude a établi que les quartiers qui, en mars 2019, avaient eu moins de 100 consultations ont été neutralisés, tandis que l’activité immobilière s’est réduite au minimum. La ville qui a enregistré la descente la plus spectaculaire, avec 70% de consultations en moins sur le site, est Or-Yéhouda. D’après Ethan Singer, directeur général de Madlan Israël : « L’image rendue par la recherche

Eitan Zinger, PDG du site d’information immobilière MADLAN


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d’appartements reflète la panique du public face à l’épidémie de corona. Sur toute la ligne, on assiste à une baisse de dizaines de pourcentages de la demande. C’est dû au confinement, qui empêche l’accès physique aux biens immobiliers, mais c’est surtout la conséquence de l’incertitude, voire de l’attente d’une baisse des prix qui ne s’est toujours pas manifestée. » La seule ville qui ait connu un regain d’intérêt est Kadima-Tzoren, dans la région du Sharon, qui a enregistré une augmentation de 26% du nombre de consultations sur le site.

na provoque le gel de la vente. La prévision veut que les entrepreneurs seront obligés de baisser les prix des projets, mais il semble bien que même à l’issue de la crise, il faudra du temps pour que l’activité reprenne complètement. « Il sera intéressant de voir comment le marché réagira quand la routine reprendra, et où les prix s’adapteront conséquemment à la demande et à la pression vécue par les vendeurs après une si longue attente », ajoute-t-il. Selon lui : « Comme toujours, l’avenir dépend d’un facteur variable qui échappe à tout contrôle. Si Israël parvient à freiner l’épidémie et à rétablir l’activité économique, une augmentation des contrats est prévisible. Plus le lendemain de la crise interviendra tôt, plus il y aura d’affaires

« Il sera intéressant de voir comment le marché réagira quand la routine reprendra »

Que sera l’après-corona ? A quoi le marché immobilier doitil s’attendre après la crise ? Selon Singer, la crise du coro-

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conclues. Mais ce sera toujours plus faible qu’en 2019, car il ne faut pas oublier que les gens ont perdu de l’argent à la bourse et dans les fonds de formation. L’épargne a été érodée et les risques ont augmenté. L’immobilier est un secteur qui se particularise par son caractère local, et, contrairement au secteur touristique, il ne dépend pas de ce qu’il se passe partout ailleurs dans le monde. Même si, par exemple, l’épidémie continue de sévir en Angleterre, mais pas en Israël, l’immobilier pourra redémarrer », conclut-il. « Si on s’inspire de l’histoire, après les périodes troubles, il y a aussi de nombreuses opportunités. Les biens seront échangés, et des baisses des prix des appartements sont à prévoir de manière ponctuelle, dont certaines seront brutales. Comme toujours, les investisseurs rejoindront les premiers le marché, puis interviendront les acheteurs qui auront attendu avec de l’argent liquide. »


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La ville la plus touchée d’Israël Le corona a terrassé Eilat

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e tuyau d’alimentation en oxygène de la ville touristique est obstrué : hôtels fermés, plages abandonnées, 85% de sans-emplois et un été avec un grand point d’interrogation. « C’est la plus grande crise jamais ressentie ici. Même si nous reprenons le travail en mai, Les hôtels vides à Eilat // Photo: Yehuda Ben Yatach les gens ne se bousculeront pas pour venir. » La ville d’Eilat est devenue en deux ploi, dont certaines ont été placées semaines le plus grand foyer de d’office en congés non payés, les chômage de l’Etat d’Israël, avec autres ayant été licenciées. 70% de sans-emplois. Ce nombre Le tournant s’est produit le 15 mars, déjà élevé ne comprend pas les in- lorsque le gouvernement a pris la dépendants, les employés munici- décision de fermer les hôtels en Ispaux ou d’organismes gouverne- raël. Du point de vue de la ville, ça mentaux mis en congés payés, ni représente l’arrachement du tuyau encore les dirigeants d’entreprises d’arrivée d’oxygène. 50 hôtels ou à l’arrêt. Ce qui fait concrètement auberges de jeunesse ont été ferque le taux de chômage avoisine més et quelque 6000 employés ont les 85%. été priés de rentrer chez eux. PaEnviron soixante mille citoyens rallèlement, toutes les attractions d’Israël sont inscrits comme ha- et autres affaires liées aux prestabitants d’Eilat. 80% du total des tions de services de la sphère touemployés de la ville sont affiliés ristique ont fermé : les restaurants, au tourisme et au trafic aérien, qui fonctionnent principalement directement ou indirectement. Et grâce à la manne touristique intéaucun d’eux ne travaille depuis un rieure et étrangère, les yachts, les mois déjà. Dans les chiffres, cela boutiques de confort, les centres représente environ trente mille commerciaux et diverses entrepersonnes privées de leur em- prises. A titre de comparaison, pendant les vacances de Pessah 2019, un mouvement de près de vingt mille visiteurs par jour a été observé rien qu’au centre commercial Mall Hayam, l’un des plus populaires et des plus rentables économiquement dans La tayelet d’Eilat // Photo: Yehuda Ben Yatach

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le pays. A Pessah 2020, le centre commercial a fermé ses portes et le mouvement s’est arrêté. Le maire d’Eilat, Meir Yts’hak-Lévy, est en contact permanent avec des parlementaires et des ministres pour tenter d’agir sur cette situation déplorable dans la ville. Mais, dans un même souffle (avec son masque), il définit la situation actuelle comme une « méga-catastrophe ». « Nous sommes la ville qui a le plus petit nombre d’habitants contaminés par le corona, mais si on ne nous apporte pas de solutions ou de réponses en avril, je ne sais pas de quoi le moi de mai sera fait. La ville est paralysée. » Le ministère de la Santé Chabbtaï Chaï, directeur général de l’union des hôtels de la ville, emploie des termes bien plus durs. « C’est la crise la plus grande qu’il n’y ait jamais eue ici. » Mais il pondère aussitôt son propos : « Tout dépendra du temps que ça prendra et de la manière à laquelle nous sortirons du confinement. Même si nous reprenons le travail en mai ou en juin, rien ne permet de penser que le public s’empressera de venir passer ses vacances à Eilat. Il est clair que rien ne sera plus comme avant. » Moshé Rebibo, qui tient depuis 35 ans le restaurant du Golfe sur la promenade de la ville, parcourt d’un regard triste les plages désertées. « Toute la ville est fermée, il n’y a plus de travail. Les entreprises sont fermées. On ne voit pas un chien en promenade, et les chats meurent de faim. »


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CONFINEMENT COVID-19 : LES DROITS DES PARENTS SÉPARÉS PAR MAÎTRE NAVA CERF-HERSHCOVITZ, AVOCAT

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a crise du corona, qui s’est abattue sur l’humanité soudainement, a placé de nombreux parents face à un dilemme, et ils se demandent s’ils sont en mesure d’honorer le droit de visite de leurs enfants mineurs. En effet, leurs engagements sont susceptibles de provoquer le non-respect des ordonnances liées au confinement, à l’isolement, avec l’interdiction des réunions familiales en dehors des membres

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vivant sous un même toit. Et que faire si l’un des parents est en isolement? Conséquemment, dès la promulgation par la loi israélienne des mesures d’urgence, le législateur israélien a stipulé qu’il convenait de déroger, concernant le droit de visite et d’hébergement, à l’interdiction généralisée de se déplacer sur les routes. Dans l’objectif de préserver la

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relation entre les parents et les mineurs, il a été décidé que ces derniers seraient en droit de circuler entre les domiciles parentaux, tout en respectant les instructions du ministère de la Santé. Le parent en route pour récupérer son enfant mineur, conformément aux arrangements liés au droit de visite, devra se munir du verdict du tribunal qui régule le droit de visite, de sorte que, s’il est contrôlé ou arrêté par un ins-


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pecteur ou un policier, il soit en mesure de le leur présenter. Si l’un des parents se trouve en situation d’isolement complet, il est clair que le droit de visite ne pourra être applicable, tant que ce dernier y sera astreint. Pendant la période d’isolement dudit parent, la relation devra être maintenue avec le mineur par le biais d’un outil technologique, tel « Zoom » ou Whatsapp. A l’issue de sa période d’isolement, et après un contrôle médical qui confirmera l’absence du coronavirus, le droit de visite pourra être rétabli. Il convient de préciser qu’en dépit de la fermeture des tribunaux et de l’absence de délibérations, il est néanmoins possible de les contacter en cas d’urgence, comme en cas de non-respect du droit de visite. Dans le cadre d’un dossier dont j’ai la charge, le père, mon client, se trouve en ce moment en congé non rémunéré. Il est désireux d’élargir l’étendue de son droit de visite auprès de sa fille en ajoutant une nuit d’hébergement en milieu de semaine. J’ai transmis la demande au tribunal (elle peut être transmise à distance et les juges en débattent puis tranchent). Après l’obtention de la réaction de la partie adverse, qui a malheureusement adressé une fin de non recevoir à la demande, le tribunal l’a toutefois entérinée et a décidé qu’en cette période de crise du corona, la fille séjournerait chez son père une nuit supplémentaire en semaine.

des mineurs qui en tout état de cause se trouvent dans une situation complexe, constitue la voie adéquate en vue de la résolution du problème.

« Il est préférable de privilégier le dialogue, de parvenir à un compromis pour le bien des enfants mineurs »

Des pères sont venus me consulter. Ils payent la pension alimentaire mais ont été licenciés ou placés en période de congés non payés. Ils veulent savoir s’ils sont en droit de réduire le montant de la pension ou de déduire la subvention touchée par la mère en faveur des enfants mineurs – soit 500 ILS par enfant – de la pension. La réponse n’est pas sans équivoque. Cela n’est possible qu’en cas d’accord de la mère, et il convient de conserver les preuves de cet accord par écrit. Le montant de la pension alimentaire est fixé par verdict du tribunal qui prévoit les besoins des enfants jusqu’à leur majorité à 18 ans. Aux fins de réduire le montant de la pension alimentaire, une nouvelle procédure judiciaire doit être engagée. Il faut exiger sa réduction et apporter dans ce cadre les preuves d’un changement circonstanciel essentiel et l’affectation réelle du potentiel de gains sur le long terme.

« Aux fins de réduire le montant de la pension alimentaire, une nouvelle procédure judiciaire doit être engagée »

Le principe du bien-être de l’enfant implique une entente et une relation cordiale entre les parents. En cette période, l’entente entre les parents, soucieux d’amoindrir la tension nerveuse

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subvention accordée au parent qui a la garde de l’enfant en raison du corona, étant donné qu’elle a été attribuée sur la base du fait que les enfants sont à la maison, et qu’il est compréhensible que leurs besoins en nourriture et en frais généraux se sont alourdis.

Malgré toute la douleur provoquée par cette crise, il s’agit d’une situation provisoire, et il est raisonnable de penser que dans quelques mois, elle sera derrière nous. Il n’est pas possible de déduire la

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La subvention est un allègement de la situation financière précaire de nombreuses familles qui se sont retrouvées en difficultés, et plus particulièrement les familles monoparentales.

En cette période, il est préférable de privilégier le dialogue, de parvenir à un compromis et à une meilleure compréhension, pour le bien des enfants mineurs, afin de réduire l’ampleur de la discorde. Nous espérons tous que des jours meilleurs viendront, mais il n’y a aucun doute que le coronavirus s’infiltrera profondément dans les lois de la famille, et lorsque les portes des tribunaux se rouvriront, nous serons appelés à résoudre des affaires différentes qui seront la conséquence de la présente crise. Puissions-nous connaître jours meilleurs.

des

Bureau : 077-5444722 Port : 052-3496177 navadv48@outlook.co.il www.navadv.co.il


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La flambée deS violenceS conjugaleS suite au confinement, et la diminution des places disponibles dans les centres d’accueil pour femmes battues

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es rares endroits où l’on prévoit encore de l’affluence dans les jours prochains restent les centres d’accueil pour femmes battues, en raison de l’enfermement avec des conjoints devenus violents au sein de familles épargnées jusque là. Le ministère des Affaires sociales se prépare à l’ouverture de nouveaux refuges. Le confinement dû à la crise du corona a provoqué une montée en flèche des plaintes pour violence familiale, et les places encore disponibles dans les foyers d’accueil pour femmes battues se font rares. Le ministère envisage l’ouverture de nouveaux centres, pour prévenir la possibilité de fins de non recevoir adressées à de nouvelles demandeuses. Des sources liées à ce problème ont rapporté à « Haaretz » que le problème des places est non seulement conséquent à l’augmentation des cas de violence mais également à l’impossibilité pour les pensionnaires de quitter ces centres, en raison des difficultés à se rendre au travail et à refaire leur vie en cette période. Sur les lignes télé-

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Selon les chiffres du ministère des Affaires sociales, l’occupation des refuges avoisine aujourd’hui

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%, les mais, sur le terrain, ces derniers font état d’une occupation de

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phoniques de la Wizo et de L.A. à la disposition des victimes de violence familiale et des centres d’assistance aux victimes d’atteintes sexuelles, on constate une augmentation des déclarations des cas, et on prévoit une augmentation sans précédent du nombre de femmes susceptibles d’être en proie à la violence domestique. Selon ces organisations, la conjonction entre la contrainte de l’enfermement, la précarité économique et la perte de la vie normale, constitue un ter-

rain fertile à la violence familiale. « Nous ne sommes pas préparés face au razde-marée qui s’apprête à déferler. Il s’agit d’une situation extrême jamais observée auparavant », déclare Rebecca Newman, directrice de la promotion du statut à la Wizo, qui entretient deux refuges pour femmes battues en sus de leur ligne téléphonique. « Nous identifions des familles normatives qui font part pour la première fois de problèmes de violence, pendant que la situation empire dans les familles déjà en proie à ce problème ».


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Danielle (nom d’emprunt), qui est sortie d’un refuge pour femme battues il y a deux ans après un long processus de réadaptation, parle de l’aggravation de la précarité en cette période de crise du corona. « Je me suis reconstruite, j’ai changé de ville et rompu tout contact avec mon ex-conjoint, et je ne l’ai plus revu depuis. Il y quelques mois, j’ai rencontré quelqu’un. Nous sommes confinés suite à notre retour de l’étranger. Mais voilà que, soudain, je découvre un autre homme. Nous avons tous deux été renvoyés de notre travail, et nous sommes enfermés à la maison avec les enfants, et j’ai peur. Il nous crie et nous menace. Il me rappelle de plus en plus mon premier mari. Je suis morte de peur à l’idée que la violence ne devienne physique. Je n’ai pas où aller », rapporte-t-elle.

Selon elle, des femmes qui ont obtenu un soutien à l’insu de leur conjoint dans le passé craignent de poursuivre le traitement via Internet, de peur que le conjoint violent ne l’apprenne puisqu’ils sont enfermés dans la même maison. « Des femmes qui en temps normal sont entourées d’un soutien professionnel se retrouvent seules », ajoute Orit Soletsiano, directrice générale de la fédération des centres d’assistance aux victimes d’agressions sexuelles. « Nous assistons à une augmentation des appels suite au sentiment de chaos et d’impuissance qui s’instaure. La

Sans l’ouverture prochaine de nouveaux refuges, une

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détresse des victimes est à son apogée, et les signes post-traumatiques s’aggravent. » L’aggravation de la violence se manifeste aussi dans les tentatives de meurtre au sein de la famille. Une femme a été assassinée la semaine dernière à Rishon-Le-Sion par son conjoint. Mercredi, c’est une jeune femme qui a été assassinée à Oum-El-Fahem, tandis qu’une autre a échappé à une tentative de meurtre à Lod. Le lobby pour la protection de la femme a adressé la semaine dernière une lettre au Premier ministre, Benyamin Netanyahou, ainsi qu’au ministre des Affaires sociales, Ophir Akonis, pour les appeler à débloquer des fonds pour le logement d’urgence et les refuges des femmes victimes de violence familiale, et également à ouvrir une ligne d’urgence d’information dans toutes les langues. Il a aussi exigé que les autorités locales obtiennent des ressources en faveur de l’initiative de la prise de contact et de l’accord de réponses aux familles touchées par le cycle de la violence.

© Tomer Applebaum

Outre le cas de Danielle, les lignes d’urgence font état d’appels de femmes en confinement agressées physiquement ou verbalement, dans l’impossibilité de partir de chez elles. Selon Dina Hevlin Dahan, directrice générale du foyer d’urgence pour femmes et directrice du forum des associations chargées du fonctionnement des refuges, le confinement est insupportable pour les femmes victimes de violence et leurs enfants. « Les équipes des refuges ont été renforcées, et leur action a été adaptée à la situation particulière sous l’égide du ministère des Affaires sociales. Mais il y a aujourd’hui un besoin urgent de centres supplémentaires pour les femmes victimes de la violence et pour leurs enfants. »

liste d’attente de dizaines de femmes en danger de mort risque de se former. Chaque mois, cinquante nouvelles pensionnaires viennent rejoindre les refuges, et ce nombre risque d’augmenter de manière impressionnante. « En temps normal, deux cent mille familles sont concernées par le cercle de la violence d’après les estimations les plus prudentes. Ce nombre va augmenter considérablement », estime Rébecca Newman de la Wizo.


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ERETZ EN IMAGE

Du Hermon à Eilat :

le photographe au masque photographié sur les routes vides d’Israël Eitan Asraf, photographe et artiste israélien, a profité des dernières heures avant le confinement et s’est mis à photographier les routes israéliennes vides. Afin d’illustrer davantage la situation bizarre, il se tenait au centre de chaque route avec un masque sur son visage. «Je voulais illustrer la force de la fermeture, et comment elle domine toutes les régions du pays.» Regardez la spectaculaire série de photos

Au-dessus du lac de Tibériade

La Mer Morte

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Mitspe Ramon

Les murailles de Jérusalem


La route d’Eilat

Hermon

La VallĂŠe du Jourdain

Point de passage Erez

Ayalon, sud de Tel Aviv

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Gourmandises

Ne les laissons pas fermer leurs portes !

itué au cœur de Jérusalem au kikar de la musique. Digne des plus grands salons de thé Parisiens, Gourmandises offre un service et une atmosphère de véritable excellence. Spécialisés dans la cuisine française, leurs menus et leurs services de restauration comprennent des pâtisseries, des sandwichs, des salades, des pâtes et un menu riche est varié. Gourmandises : « Le monde s’est effondré sur nous depuis le Corona. Les livraisons que nous faisons actuellement s’élèvent à 50 shekels et si cela continue, nous devrons mettre la clé sous la porte. Le propriétaire n’est pas prêt à nous repousser le loyer et nous n’avons aucune indemnité.

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Sarah Ben : Où peut-on vous trou-

Livraison à partir de 100 shekels.

Trevor Glore

« La crise m’a pris au moment le plus critique de mon entreprise »

T

revor Glore, 49 ans, marié et 3 enfants vit à Maale Zivia. Il possède une entreprise de tourisme de charme spécialisée en Italie. Guide touristique il a ouvert une agence de voyage, puis il est tombé amoureux de l’Italie. « J’adore voyager, j’ai apTrevor Glore / Photo: Hon Halpern pris l’italien et étudié l’histoire jusqu’à ce que je sente qu’il il n’y a pas beaucoup d’argent. était temps pour l’indépendance. Donc, il y a deux ans, j’ai décidé J’ai commencé quelque chose d’in- de me concentrer sur les voyages croyable avec le ministère du Tou- d’entreprises. J’ai pris des prêts de risme: Voyages pour les personnes garantie de l’État et j’ai commencé handicapées en Italie. Vous reve- à gérer l’entreprise. » nez de tels voyages avec beaucoup d’énergie. Le problème est qu’il y a Avez-vous reçu une aide par des coûts élevés qui nécessitent un l’État ? équipement spécial, et finalement Je ne reçois pas le signal qu’il y a

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une compréhension de notre situation. Nous sommes l’épine dorsale des affaires, et beaucoup de travailleurs indépendants font faillite. Donc, soit ils ne le comprennent pas, soit ils s’en moquent. Vous vous sentez seul, je n’ai peut-être pas d’autre choix que de déclarer faillite. Comment voyer vous le futur de votre profession ? Dans tous les cas, je ne vois pas de personnes revenir pour voyager aussi rapidement. Je pourrais redevenir un employé, je devrai peut-être changer de métier et déménager en Italie. En ce moment, j’attends de voir où le vent souffle.


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