TROUVER EN ISRAEL JUILLET

Magazine n°34 Juillet 2021

édito Par Sarah Ben Abramowicz DIRECTRICE DES RÉDACTIONS

QUE FAUT-IL FAIRE APRÈS L’INCENDIE? Nous sommes un peuple dont la maison a brûlé deux fois, un peuple qui a été exilé de son pays depuis près de deux mille ans et s’est dispersé partout dans le monde, un peuple qu’on n’a jamais cessé de tenter d’anéantir et d’expulser.

Malgré tout, ce peuple a réussi à survivre et à prospérer. Quel est donc le secret de la pérennité du peuple juif ? La spiritualité. Quand il existe une spiritualité positive de construction et de vision commune, il est possible de se relever, y compris de la Shoah, même après l’anéantissement de six millions de nos frères. Cependant, lorsqu’un tel esprit fait défaut, même un budget annuel ou bisannuel semble être une difficulté existentielle. Pour nos Sages, le jeûne du 9 av est un rappel annuel : ce n’est pas l’empire babylonien qui a détruit Jérusalem. Nous nous sommes autodétruits de l’intérieur. C’est pour des raisons internes au peuple juif que la destruction a pu se faire. Ce n’est pas Titus le Romain qui a détruit le Deuxième Temple, mais nous-mêmes, en nous démolissant de l’intérieur et en lui permettant ainsi d’y parvenir. Alors, quel est notre rôle face à tout ce désordre ? Que devons-nous faire face à toute cette situation politique instable, face au Coronavirus qui est peut-être de retour, D. préserve ? Comment devons-nous nous comporter face à l’année scolaire qui a commencé péniblement et est déjà terminée, face aux congés non rémunérés qui prennent fin ou encore face aux dissensions internes ? Que fait-on ? Broyer du noir toute la journée est inutile. Devons-nous nous occuper constamment de la lutte contre les extrémistes, qui existeront toujours ? Le Rav Kook, Zatsal, nous a demandé de ne pas laisser les extrémistes prendre le dessus ni s’imposer à l’ordre du jour. Nous ne devons pas laisser de place dans notre âme ni dans le fil de notre actualité à ce qui est abîmé. Voici ce qu’il a écrit : « Les justes qui sont purs ne se plaignent pas de l’impiété mais ajoutent de la justice. Ils ne se plaignent pas de l’hérésie mais ajoutent de la foi.

Ils ne se plaignent pas de l’ignorance, mais ajoutent de la sagesse ». En termes simples, il faut s’attacher à « ce qu’il faut » et non pas déplorer « ce qu’il ne faut pas ». Le minimum que nous devons mettre en œuvre consiste à bâtir ici et ensemble quelque chose de grandiose et de positif, quelque chose qui éveille l’inspiration. Nous jeûnons car nous avons échoué là-dessus dans le passé.

Réussirons-nous cette fois-ci ?

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Directrice de la publication Sarah Ben Sarah.bensimon3@gmail.com Rédacteur en Chef Dan Abramowicz Jonathan Doukhan 077 2038227 Directeur stratégique et commercial Dan Abramowicz 054 6457211 Création & Design 058 6305530 / 055 9742085 Traducteur Yéochoua Sultan 054 2628237 • La rédaction de Trouver en Israël magazine décline toute responsabilité quant au contenu des publicités • Ce magazine contient des enseignements de Torah, ne pas jeter dans une poubelle • Pour toute remarque ou conseil : Tsarfatimweb@gmail.com

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© Yeonatan Shaoul

L’INVITÉ DU MOIS

INTERVIEW EXCLUSIVE

AMI’HAÏ

CHIKLI « Le gouvernement actuel est un mélange de laine et de lin post-sioniste »

Ami’haï Chikli est né à Jérusalem où il a grandi. Après des études préparatoires à l’armée, il s’est engagé dans l’infanterie, au sein de la brigade Golani. Aujourd’hui encore, il effectue des périodes de réserve, en tant que commandant.

Ses parents sont nés à Tunis et ont émigré vers la France. Plus tard, ils sont montés en Israël.

Ami’haï Chikli comprend et parle le français et est très intéressé par la culture française.

A l’approche des quatrièmes élections, il a été placé en cinquième position du parti Yamina.

Notre entretien s’est déroulé dans les bureaux de la Knesset.

Au cours de notre rencontre le forum de familles endeuillées par la perte d’un enfant dû à un attentat terroriste, « Choisir la vie » lui a rendu visite. Nous avons pu constater combien son travail était apprécié. Ces familles l’ont en effet chaleureusement félicité pour ses actions.

Certaines ont souligné qu’à chacune de leurs visites à la Knesset, elles tenaient à le rencontrer car cela leur procurait beaucoup de forces. En substance, le message que de nombreuses familles endeuillées ont transmis à Ami’haï Chikli est : « Contentez-vous de rester fidèle à vous-même ».

Les valeurs qui animent proPAR

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SARAH BEN ABRAMOWICZ

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fondément Ami’haï Chikli sont l’identité juive, le sionisme et l’héritage spirituel que lui a transmis sa famille. « Tout ce que je sais, je l’ai appris principalement de ma famille et en particulier de mon père », déclaret-il avec émotion.

Lorsqu’il était enfant, il a demandé à sa grand-mère pourquoi elle pleurait devant la télévision lorsque des mauvaises nouvelles étaient rapportées sur les soldats d’Israël. Elle lui a répondu : « Les soldats de Tsahal sont comme mes enfants ».

Son père avait adopté tous les Juifs et il les appelait tous « mes frères ».

l’affirmation qui fait de Bennett un homme de droite. A première vue, si deux dirigeants ont la même opinion ou des opinions proches, ils peuvent assurer la direction d’une mission. Cependant, lorsque les dirigeants ont des opinions divergentes, la mise en œuvre des objectifs est vouée à l’échec.

Forum des familles endeuillées « Choisir la vie »

Trouver en Israël : Qu’est-ce qui vous a poussé à rejoindre le parti Yamina ?

Amihaï Chikli : J’ai toujours perçu Yamina comme le parti « Méretz » de la droite. C’est un parti idéaliste qui se tient à la droite du Likoud et qui le remet à sa place s’il penche à gauche. La lutte contre le terrorisme, le problème de la souveraineté dans le Néguev et en Galilée, les jeunes implantations, la protection des zones C, les implantations en Israël, l’avenir de la vallée du Jourdain sont des sujets pour lesquels nous avons toujours dit que le Likoud n’avait pas fait assez. A mon sens, le parti Yamina représentait tout cela.

L’ADN de ce parti était également de se préoccuper des questions économiques, de la sécurité, du système judiciaire, de la politique et de l’identité juive. Ainsi était Yamina.

T.E.I : Comment définiriez-vous le gouvernement, et plus particulièrement le parti Yamina aujourd’hui ?

A.C. : Le gouvernement actuel est un mélange de laine et de lin post-sioniste. Je veux dire qu’on trouve dans ce mélange presque toutes les extrémités du prisme politique et qu’il n’opte pour aucune direction. C’est un parti sans ancrage et sans vision pour l’avenir. Il est impossible de mettre en place un solide programme prévisionnel futur en étant coupé de l’idéologie natio-

nale. Et c’est précisément le cas du gouvernement actuel.

Je pense que Naftali Bennett a surtout renoncé à son ADN idéologique pour obtenir le poste de Premier Ministre.

Le plus approprié est de parler de Premiers Ministres, au pluriel, car c’est un gouvernement à plusieurs têtes. On nous fait croire, et surtout Naftali Bennett, qu’il est possible de mettre les questions nationales de côté, et de chercher à gagner le calme, c’est-à-dire d’obtenir la paix et la sécurité, en s’occupant des affaires administratives locales. Ce gouvernement agit comme si nous étions une municipalité, alors qu’un Etat, est… un Etat. Naftali Bennett dispose d’un soutien public qui équivaut plus ou moins à celui de la municipalité de Métoula ! En outre, il n’est pas juste qu’un Etat soit géré par plusieurs acteurs.

Bennett allègue qu’il ne peut siéger avec Yaïr Lapid qui est un homme de gauche alors que luimême est un homme de droite. Je suis d’accord avec lui : Lapide est de gauche. Cependant, je ne suis pas certain d’être d’accord avec

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T.E.I : Alors quel est le moteur d’un tel gouvernement ?

A.C. : Le pouvoir. Ce gouvernement est constitué de dirigeants politiques qui veulent tenir les rênes du pouvoir. Pour cela, ils sont prêts à tout, y compris introduire la Liste commune et lui accorder deux sièges à la commission des budgets. Ils sont prêts également à donner les rênes de l’administration des affaires bédouines et la commission des affaires intérieures au parti Ra’am !

Ce qui se passe aujourd’hui est simplement inconcevable si on pense à toute la campagne électorale de Yamina, notamment pour le Néguev. En à peine un mois, on assiste à des compromis tragiques sur la loi de la citoyenneté, la commission des affaires intérieures ou encore l’autorité de la gestion des affaires bédouines dans le Néguev qui est placée sous l’égide des Affaires sociales afin de passer sous le contrôle de Ra’am.

T.E.I : A quel prix ?

A.C. : Je pense que Naftali Bennett a surtout renoncé à son ADN idéologique pour obtenir le poste de Premier Ministre.

T.E.I : Comment comprendre de quelle façon un parti qui s’est toujours présenté comme plus à droite que la droite a changé de parcours. Est-ce que tout était planifié à l’avance ?

A.C. : Tout d’abord, la journaliste Ayala Hassoun a parlé avec une

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certaine précision de la répartition des Ministères avant même la formation du gouvernement. Elle soutient que tout était convenu d’avance. Je n’étais au courant de rien. Je n’avais aucun indice qui m’aurait laissé comprendre qu’ils en arriveraient à de telles extrémités. Je suis très étonné.

T.E.I : Quoi qu’il en soit, les députés de Yamina continuent d’affirmer dans les médias que ce gouvernement est plus à droite que la droite. Comment expliquer cette différence entre eux et vous ?

A.C. : Je crois que ceux qui affirment de telles choses sont personnellement terriblement redevables à Naftali Bennett. Je pense d’ailleurs que les membres du parti ont suivi Naftali Bennett en raison des liens émotionnels qu’ils entretenaient avec lui depuis longtemps.

Pour ma part, je n’ai pas entretenu de sentiment personnel à son égard, pas même un engagement contraignant. Mon adhésion était motivée uniquement par mon idéologie. J’ai cru à ce qu’il disait. Mais il s’avère que Bennett lui-même n’était pas convaincu par ses propres paroles. La preuve est qu’il a violé cinq engagements énoncés explicitement : - Ne jamais siéger avec Méretz, - Ne pas engager de pourparlers avec Ra’am (il a été très catégorique sur ce point), - Ne jamais mettre Lapid au pouvoir, - Etre Premier Ministre avec dix mandats n’est ni démocratique ni moral, - Œuvrer uniquement pour mettre en place un gouvernement de droite.

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T.E.I : Comment le parti Yamina dirige aujourd’hui le parlement d’Israël ?

A.C. : Tout d’abord, ce gouvernement agit actuellement en coordination avec Ra’am et la Liste commune. Il est obligé d’entretenir des relations avec Méretz. Il est envoûté par Méretz et le parti Travailliste.

Le type de fonctionnement de Yamina est une philosophie connue. Ils n’ont rien inventé de nouveau, c’est l’idée du « bien commun ». Je vais vous donner un exemple surprenant qui date d’aujourd’hui même.

Aujourd’hui, le secrétaire du gouvernement, Chalom Shlomo, a en effet déclaré : « Les Arabes, ce sont nos orthodoxes et nous devons les prendre en considération ».

Cette déclaration coïncide avec le « discours des tribus » de Ruby Rivlin qui a réparti la société israélienne comme si elle était composée de tribus. Il a parlé d’une tribu laïque, d’une tribu sioniste religieuse, d’une tribu

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arabe et d’une tribu orthodoxe.

Il n’a pas parlé des traditionnalistes. Il a dû les oublier en route.

Il a placé toutes ces tribus sur un pied d’égalité dans la société israélienne.

Ruby Rivlin a, en fait, dans son discours, renoncé à la notion du « peuple d’Israël ». Il a parlé d’un « peuple israélien », ce qui est diamétralement opposé. La perception d’un peuple israélien est la base de ce qu’on appelle « le pays de tous ses citoyens ».

Quand le secrétaire du gouvernement dit littéralement que les « Arabes sont nos orthodoxes », il insinue qu’il a fait entièrement sienne la doctrine de Rivlin et qu’il les place sur un même plan.

Pour ma part, je lui pose la question : « Dites, vous êtes tombés sur la tête ? ». Aiman Oudé appelle à une intifada, Mazen Ghunaim rend visite à des terroristes même après qu’il ait intégré le gouvernement. Quant à Walid Tahar, c’est un personnage particulièrement extrémiste. En quoi

sont-ils comparables aux orthodoxes ? Ils ne font absolument pas partie du peuple d’Israël !

Que les Arabes prennent part au jeu démocratique, cela peut encore passer, mais alors, qu’ils le fassent conformément à ce que stipule la loi fondamentale de la Knesset : uniquement s’ils reconnaissent Israël comme Etat juif démocratique. Ce n’est pas ce qui est en train de se passer à la Knesset aujourd’hui.

T.E.I : Où vous situez-vous, aujourd’hui, sur le plan politique ?

A.C. : Je me situe exactement là où je me trouvais il y a trois mois et il y a trois ans. Je suis un homme dévoué à la nation avec une vision patriotique. Je suis attaché aux principes de la sécurité, de l’identité juive et de l’économie.

T.E.I : Pouvez-vous expliquer à nos lecteurs quelle a été l’essence de la loi de la citoyenneté ?

A.C. : En 1952, la loi de la citoyenneté a déterminé qui peut obtenir la nationalité israélienne et qui en est empêché.

Cette loi comporte trois conditions : La première est la loi du retour.

La deuxième est celle de la naissance (être né en Israël ou pas).

La troisième est celle du mariage. C’est suite à cette condition qu’est intervenue l’affaire de la loi de la citoyenneté.

En 2003, une limitation est entrée en vigueur. Si le candidat à la nationalité israélienne est originaire d’un Etat ou d’une Autorité ennemis, comme par exemple le Liban, la Syrie, l’Iran ou l’Autorité Palestinienne, la loi ne s’applique pas. Il lui faudra une dérogation spéciale pour obtenir la nationalité israélienne. Cette mesure d’urgence a été prorogée d’année en année par un vote.

T.E.I : Pouvez-vous nous expliquer la décision que vous avez prise au dernier moment de ne pas soutenir la loi de la citoyenneté en ne votant pas en sa faveur ?

A.C. : Au début de la soirée, j’étais convaincu que je voterais pour. Je l’ai aussi affirmé dans les médias. Mais, dans le courant de la nuit, j’ai constaté que Ra’am et Meretz disaient qu’ils allaient s’y opposer, ce qui a exercé une pression sur le gouvernement. Il a été décidé de modifier ce qui avait été prévu au départ.

T.E.I : Qu’est-ce qui a été modifié ?

A.C. : Il faut savoir que jusqu’à présent, la loi prévoyait un quota de 1500 autorisations par an, pour l’obtention de la nationalité israélienne par mariage avec un membre d’une famille habitant déjà en Israël. Il a été décidé d’augmenter ce quota à 3100 autorisations par an !

Par ailleurs, le gouvernement, avec Ra’am, a décidé au courant de la nuit, de modifier la loi de la citoyenneté dans un délai de 90 jours. J’ai alors demandé ce qui allait être modifié. La réponse du gouvernement a été qu’ils allaient créer une sous-commission à la commission des affaires intérieures et qu’ils allaient créer également une commission humanitaire chargée d’accélérer les procédures. Ainsi, tous les trente jours, un rapport serait fourni à Saïd Alharoumi du parti Ra’am

Sarah Ben Abramowicz et Ami’haï Chikli

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sur les avancées de la loi. Je leur ai dit « Vous battez en retraite, ce sujet n’est pas à l’ordre du jour de la séance ! ».

Par ailleurs, je tiens à ajouter que ce vote était aussi un vote de confiance pour le gouvernement.

J’ai voté contre car me suis senti redevable vis-à-vis des électeurs qui m’ont soutenu.

T.E.I : Avez-vous demandé conseil pendant la nuit avant de prendre votre décision ?

A.C. : Absolument. Je me suis entretenu avec Avi Dichter, l’ancien chef du Shin Beth, avec Aryé Dery, anciennement Ministre de l’Intérieur, Ayeleth Shaked, Yoav Quiche, Yariv Lévin.

T.E.I : Avez-vous subi des pressions quant à votre vote ? Si oui, de qui ?

A.C. : Bien sûr ! Tous ont été de véritables rouleaux compresseurs, y compris Naftali Bennett.

Le lendemain, Ayeleth Shaked a été interviewée par le journal « Israël Hayom ». Elle a dit que si elle avait su que je voterais contre, elle aurait fait appel à quelqu’un du parti Ra’am. Et ceci après qu’elle a juré de ne pas siéger avec eux au gouvernement !

T.E.I : Qu’est-ce qui vous a le plus tracassé ces jours-ci ?

A.C. : Chaque jour, de nouveaux précédents historiques voient le jour. La force qu’ont aujourd’hui des partis antisionistes (qui, en vertu de la loi fondamentale, ne

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devraient même pas exister), avec à leur tête la Liste commune, est inimaginable. Cela va entraîner un vote beaucoup plus important des Arabes aux prochaines élections. Je peux vous le certifier dès maintenant. De plus, nous assistons à une braderie du Néguev pour que les listes arabes entrent dans la coalition. L’Etat d’Israël est en train d’abandonner le Néguev en contrepartie de la présence de la liste arabe dans le gouvernement.

en train de vivre une expérience grisante. Je me retrouve dans une situation où j’ai renoncé à des postes ministériels, renoncé à diriger une commission ou à prendre part à des pourparlers afin de rester fidèle aux électeurs qui m’ont désigné et pour agir en vertu de nos engagements.

T.E.I : Vous êtes devenu une personnalité très controversée. Vous êtes une étoile montante pour la droite, tandis qu’à gauche, vous subissez des attaques. Et les médias ne sont pas tendres avec vous. Que répondez-vous à ceux qui soutiennent que vous êtes grisé par les « Likes » et l’amour que l’on vous porte à droite ?

A.C. : Tout d’abord, ce n’est pas moi qui suis grisé par les véhicules Audi et ébloui par toutes sortes de choses.

Les dirigeants de Yamina ont fait une grave erreur. Ils ont agi totalement à l’opposé de leurs engagements.

Le public m’apprécie parce qu’il comprend très bien que je n’ai pas été aveuglé. Je ne suis pas

T.E.I : Naftali Bennett vous a-t-il demandé de démissionner ?

A.C. : Oui. Bennett m’a conseillé d’agir en dehors de la Knesset. Il m’a proposé des postes afin que je puisse démissionner. Il m’a dit : « Ici, tu perds ton temps pour rien ». Je lui ai répondu que je me sentais justement parfaitement bien.

Non, je n’ai pas l’intention de démissionner.

T.E.I : Comment sont aujourd’hui vos relations avec Naphtali Bénett ?

A.C. : Complexes.

T.E.I : Selon vous, est-ce que l’Etat d’Israël est en danger ?

A.C. : Oui. Il donne des forces à des intervenants non sionistes.

C’est une force folle.

T.E.I : Qu’adviendra-t-il de vous par la suite ? Les portes vontelles s’ouvrir ou se fermer ? © Yeonatan Shaoul

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Avez-vous des craintes ?

A.C. : Elles ne feront que s’ouvrir.

Je n’ai aucune crainte. « Le monde entier est un pont très étroit et le principal est de ne pas avoir peur ».

S.B.A. : Quel lien entretenez-vous avec le judaïsme ?

Quels sont pour vous ses fondements ?

A.C. : Premier fondement : ce que vous détestez, ne le faites pas subir à votre prochain. « Tu aimeras ton prochain comme toi-même ». C’est le fondement des traits de caractères. A mes yeux, ce n’est pas lié au fait d’être religieux ou non.

Deuxième fondement : le Chabbat : la sublimité de l’esprit. C’est ce qui nous a toujours soudés en tant que peuple. Et c’est le principal motif des révoltes contre Rome, les Grecs ou encore les Egyptiens, qui prétendaient que la matière était dominante par rapport à la spiritualité.

Ces civilisations ont disparu car elles n’ont pas compris que le Chabat est le plus grand secret du judaïsme.

Troisième fondement : la terre d’Israël. C’est l’axe du temps des événements historiques.

Le judaïsme est dans son essence une religion-nation. Le peuple d’Israël est relié à la terre d’Israël.

Quatrième fondement : l’étude de la Torah. « L’étude de la Torah équivaut à toutes les autres Mitsvot réunies ». Ce principe de l’étude de la Torah est selon le judaïsme un élément qu’il faut entretenir afin que cette étude ait une influence sur votre âme et vous donne des forces, sans quoi la matière vous balaiera.

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INTERVIEW

STEVE SUISSA « Devenir étudiant dati d’une Yechiva ? Oui, pourquoi pas ! »

Il était destiné à être boucher comme son grand-père et son père… il est devenu acteur, metteur en scène, producteur, réalisateur, distributeur et même présentateur sur France Télévisions ! Après 70 pièces de théâtres et 6 millions d’entrées, des millions de téléspectateurs qui ont suivi son émission du dimanche « A l’Origine » dont il vient d’assurer la 100ème, Steve Suissa est resté humble et amoureux de son pays. Le 25 juillet, il sera sur scène du Centre Suzanne Dellal de TelAviv aux côtés de Cécile Bens dans Le Temps d’un Violon, un spectacle émouvant qui retrace l’histoire du peuple juif. En attendant, il a accepté de répondre à nos questions et de se livrer en toute intimité. Interview inédite.

Le 25 Juillet aura lieu la seconde représentation de « Le Temps d’un Violon » au Centre Suzanne Dellal de Tel-Aviv. Parlez-nous de ce spectacle.

Ce spectacle, qui est éducatif et rempli d’espoirs, nous permet de montrer de façon très originale une partie de l’histoire du peuple

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juif. Toutes les épreuves ont été transformées par ce peuple avec énormément d’art et de culture. A Auschwitz, il était interdit de dessiner, de composer de la musique, de chanter, d’écrire sinon c’était une mise à mort sur le champ et pourtant, de nombreux déportés se sont laisser cette possibilité au risque de leur vie. On a retrouvé des milliers de peintures du papa de Catherine Ringer, des partitions de musique, des écrits…

Donc avec Cécile Bens, on s’est dit qu’il serait extraordinaire de raconter l’histoire du peuple juif à travers des poèmes, des musiques, des prières, des chants, l’art, la culture et de montrer que la puissance de ce peuple a été de transformer toutes les épreuves en lumière et en force. On y redécouvre la déclaration de Balfour, les poèmes de Bialik… Evenou Shalom Alerhem et toutes ces prières que l’on adore et qui sont collées à notre inconscient.

Comment s’est passée la première représentation le 21 juin ?

Sublimement bien ! Après cette année de Covid, je trouvais ça fort d’organiser nos retrouvailles

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ATTALI

le soir de la Fête de la Musique, dans un musée, pour que l’art, la culture et l’histoire soient rassemblées dans un même lieu.

C’était très émouvant. Depuis des années, je cherche à avoir des francophones et des Israéliens dans une même salle de spectacle car c’est le seul endroit où le dénominateur commun est juste le plaisir, l’émotion et le rire. Et ma plus grande fierté a été que la moitié de la salle soit réservée par un public totalement israélien. Pour cela, nous travaillons avec la plus grande traductrice de pièces et de textes. Et comme à l’Opéra, nous avons des lasers qui marchent à la lèvre : à chaque fois que nous parlons, cela s’affiche à l’écran en hébreu. Il faut savoir qu’ici, 80 % de la population va au moins trois fois au théâtre par an.

© Pascal Ito

PAR VANESSA

L’autre actualité, c’est le lancement du quatrième Festival de théâtre français en Israël du 27 octobre au 3 novembre. A quoi doit-on s’attendre ?

A du rire ! Avec un nouveau spectacle de Michel Boujenah qui s’appelle les Adieux des magnifiques. Il y aura aussi Intouchables, en version israélienne et théâtrale. La pièce sera jouée par des acteurs israéliens au Cameri et traduite en français. Enfin, vous aurez droit à un concert d’un chanteur israélien et à une création inédite que je prépare.

Francis Huster ne sera pas là cette année car je ne voudrais pas lasser le public mais il viendra donner une masterclass cet hiver dans mes écoles de théâtre.

Alors justement, parlez-nous de ces écoles.

En 2019, j’ai ouvert une école de théâtre en Israël, nommée M ; d’abord à Netanya et Ashdod et ensuite à Tel Aviv. Ces écoles sont destinées aux francophones de tous âges. C’était important pour moi d’amener une nouvelle vision du théâtre. C’est devenu un art thérapeutique, tout à coup, les gens se lâchent, improvisent, ont le courage d’être eux-mêmes, d’accepter leurs défauts... Le travail que fait Cécile Bens auprès de nos élèves m’a transporté ; j’ai donc décidé l’an prochain de monter un spectacle qui s’appellera « M » comme l’école, comme Mémé et comme Molière ! Et on fera les plus belles scènes d’Israël avec les plus belles pièces d’amour de Molière jouées par tous nos élèves âgés de 15 à 90 ans !

Comment avez-vous vécu cette année de Covid et de confinement ?

Elle m’a permis de m’occuper des écoles de théâtre avec Cécile. Comme tout le monde, je me suis aussi posé beaucoup de questions sur mes priorités,

mon parcours. Et je me suis rendu logie, de mélanges de cultures compte que tout ce que je fais est au sein d’un grand lieu… je suis complémentaire ! Mes émissions bouleversé et j’ai envie de la par« A l’Origine », mon documentaire tager avec mon invité et avec le « Le chemin des anges » qui ra- public. Chaque semaine, je reçois conte l’histoire des plus grandes une centaine de témoignages marcheuses françaises avec des de prêtres, de déportés, de non origines kabyles qui découvrent juifs, de musulmans... Et cela me et tombent amoureuses d’Israël, transperce ! mon festival de théâtre en Israël, mes écoles, mes spectacles, le Vous le dites vous-même, vous fait de diriger et faire éclore des êtes un ancien voyou de la rue, acteurs comme Isabelle Carré, est-ce que produire cette émisClément Sibony, Lorànt Deutsch, sion vous donne finalement Bérénice Bejo, l’impression d’être Marion Cotillard, passé de Bad boy à Michel Sardou, ange ?

Francis Huster, Ingrid Je ne suis pas un ange ! chauvin... Finalement, Mais cette émission je me dis que je fais la m’a apporté un apaiJe lis des même chose que mon sement, une volonPsaumes et grand-père avec sa té de me poser. On boucherie, je tente de n’a pas voulu de moi mets mes servir ma communauen tant qu’acteur, je tephillin tous suis devenu metteur té et mes origines ! les matins ! en scène, on n’a pas voulu de moi comme Parlez-nous de votre metteur en scène, je émission « A l’Origine » sur France 2. Que vous apporte- suis devenu réalisateur, on n’a pas voulu de moi en tant que t-elle personnellement ?

Elle m’a permis d’être plus ouvert, producteur, je suis devenu disd’aiguiser ma façon de penser... tributeur... En 35 ans de carrière, J’ai découvert que l’on pouvait cé- cette émission est la seule chose lébrer une fête et interpréter un qu’on est venu me proposer ! Le texte de vingt façons différentes. président du Consistoire de PaJ’ai toujours cru en Dieu, je lis des ris Joël Mergui, le Grand Rabbin Psaumes et mets mes tephillin de France Haïm Korsia, la prétous les matins. Mais à chaque sidente de France télévisions fois que je découvre l’histoire de Delphine Ernotte, le ministre de Massada, de Qumrân, d’une sy- l’Intérieur Gérard Collomb denagogue particulière, d’archéo- vaient donner un nom et cela a été le mien à l’unanimité ! Je me suis demandé pourquoi car je suis très traditionaliste et loin d’être un rabbin mais au final, j’ai ouvert cette émission pour des juifs libéraux et des non juifs et en trois ans, elle a triplé d’audimat ! De là, on m’a demandé de m’occuper de la Cérémonie du Souvenir à la mémoire des Déportés. J’ai fait une cérémonie de cœur en mélangeant des artistes, des enfants et on est passé de 100 000 téléspectateurs à un million ! Donc je suis obligé d’interpréter cela comme mon chemin… Et pour répondre à votre question, oui, quelque part, vous © Pascal Ito

Israël est le pays au moyen Orient où l’on va le plus au théâtre !

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avez raison car grâce à cette émission, je me sens utile. Plein de gens m’arrêtent dans les rues pour me remercier de maintenir leur mémoire animée, de prendre soin d’eux... Et forcément, cela m’apporte dans mon quotidien.

Peut-on imaginer Steve Suissa devenir étudiant dati d’une yeshiva ?

Franchement, pourquoi pas ! Je passe des shabbat entiers avec des personnes religieuses et leurs familles et lorsque je vois à quel point elles sont heureuses, je me dis que cela n’est pas impossible ! Ce travail, cette aspiration profonde à aller vers la joie, je trouve cela sublime !

D’où vient votre quête spirituelle ?

J’ai perdu énormément de proches en étant jeune et j’ai eu du mal à vivre sans eux. Je pense notamment à mon grand-père et à mes amis d’enfance. Et en découvrant des textes et certaines personnes, cela m’a procuré le sentiment qu’ils étaient au-dessus de moi et la force de continuer pour qu’ils soient fiers de moi. Au début, cette quête spirituelle m’a aidé puis elle m’a passionné. Aujourd’hui, je ne sors pas de chez moi sans avoir fait ma prière et je ne le fais pas de manière mécanique ! Au niveau professionnel, ma croyance m’a amené à foncer dans certains projets même si personne n’y croyait. Et à en refuser d’autres si ce n’était pas lié à qui je suis. Même si c’était très commercial.

Pourquoi l’histoire d’Israël et du peuple juif vous fascine autant ?

Je pense qu’en vieillissant, forcément, on se pose des questions sur d’où l’on vient et où l’on va. Et quand, en 2014, j’ai eu la chance de ramener la projection filmée du journal d’Anne Frank en Israël, j’ai redécouvert le pays, en tant qu’artiste et non plus en tant que touriste. Et tout à coup, j’ai aimé

l’énergie de ce pays, cette faculté à vivre le moment présent, ce besoin d’inventer, ce mélange de cultures, cette démocratie, cette liberté de ne pas juger les gens, et même ce tempérament parfois agressif et arrogant des israéliens, tout cela me plait et me fascine. Cela ressemble à celui des siciliens ou des corses qui sont ni dans la politesse ni la sympathie mais dans une vraie vérité. Ce peuple me touche même dans sa maladresse. Aussi, j’espère avoir la force de faire l’année prochaine un festival de théâtre encore plus grand : un festival d’Abraham avec pour escales Tel Aviv, Jérusalem, Dubaï, Casablanca... Et que les artistes ne se posent même plus la question si c’est dangereux ou pas de venir jouer en Israël.

Alors justement, recevez-vous toujours des menaces du BDS* ?

Oui, beaucoup de menaces de mort. Je reçois des lettres écrites à la main envoyées chez moi, à mon bureau... L’autre jour, on m’en a glissé une sous mon paillasson alors que mon fils était à la maison ! Mais d’un autre côté, je reçois des tas d’emails de bonnes sœurs et d’imams qui ont envie de visiter notre pays, des messages de Gérard Depardieu ou de François Xavier Demaison qui me félicitent pour l’image de paix que je véhicule... Lorsque je diffuse une interview d’une druze, d’un palestinien, d’une yéménite, d’un gars qui a fait la guerre... Tout cela est une déclaration d’amour à l’humain et non de la propagande. On ne doit pas se laisser enflammer le cerveau

*BDS : Boycott, désinvestissement et sanctions, campagne qui vise au boycott d’Israël.

14 Juillet 2021

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par des gens qui vénèrent la mort.

La culture véhicule un message de paix et d’amour. Les gens qui veulent devenir artistes sont des gens qui ont une carence affective et qui ont besoin qu’on les regarde.

D’autres montent des pièces parce qu’ils ont besoin de montrer le monde plus beau qu’il ne l’est, parce qu’ils ont plus besoin d’amour que les autres et c’est en aucun cas de la propagande.

Est-ce votre cas ?

Bien sûr ! Quand j’étais jeune, je faisais 30 kilos de plus, je n’avais pas envie de devenir boucher comme mon grand-père même si c’était mon héros ! Et j’avais envie de sortir de mon quartier car je voulais être le héros de ma famille.

Est-ce qu’aujourd’hui, votre famille est fière de votre réussite ?

J’espère que mes parents sont fiers de moi. Ils ne le disent pas clairement. C’est très pudique chez moi. Mais je sens qu’ils le sont et qu’ils ont un amour inconditionnel et très protecteur. Moi aussi je suis très protecteur avec ma famille.

Est-il vrai que votre maman vous a appelé Steve car elle était fan de Steve Mac Queen ?

En effet ! Ma mère a rencontré mon père à un bal et s’est mariée le lendemain ! Elle m’a mis au monde alors qu’elle n’avait que 15 ans et 9 mois ! Elle était en train de regarder « Au nom de la loi » avec Steve Mac Queen lorsqu’elle

s’est évanouie et m’a accou- c’est plus qu’une passion ! ché dans le salon ! Dix-sept ans après, je me suis retrouvé chez Un jour, vous m’aviez dit en inun psy qui m’a dit « elle attendait terview « Je déteste la séduction ». un film, ça fera 80 euEst-ce qu’aujourd’hui, Steve Suissa a trouvé ros » ! Cela a duré deux l’âme sœur ? minutes et j’ai comJe ne répondrai pas pris que j’avais intérêt [rires] ! Et oui en effet, à faire quelque chose de grand dans ma Je ne dors que pour moi, la séduction est éphémère. J’aime vie [rires] ! Steve Mac Queen est sans au- quatre heures l’amour, la conviction...

En vieillissant, je me cun doute un de mes par nuit ! dis que peu importe la acteurs préférés. Il reforme d’amour, il n’y a présente l’élégance, le que ça qui compte, que charisme... un homme ordinaire qui a voulu avoir une vie ce soit l’amour avec ses enfants, extraordinaire ! Ce personnage sa famille, ses amis… et avec soim’a inspiré. Je me suis dit que si même ! lui était arrivé, je le pouvais aussi.

Vous avez un fils de 18 ans auEntre le Festival, vos spectacles, jourd’hui. Quel genre de papa les émissions sur France 2 et êtes-vous ? i24news, le documentaire, les Je suis ultra protecteur et en écoles, vous avez le temps de même temps j’accepte que cette dormir ? nouvelle génération soit ultra inAhaha ! C’est vrai que je ne dors pas dépendante. Je le « textote » trois beaucoup, peut-être quatre heures quatre fois par jour, je l’appelle par nuit ! Mes journées durent 20 sans être trop lourd et je suis disheures mais je ne me plains pas car ponible à n’importe quel moment

Juillet 2021

parce que c’est ma priorité. S’il y a bien une chose dont j’ai la conviction d’avoir réussi dans ma vie, c’est bien ça !

Quel est le dernier message que vous aimeriez adresser à nos lecteurs ?

Ma grande plus force est que le public me suive. Je suis un des seuls metteurs en scène à avoir fait plus de six millions d’entrées au théâtre et c’est toujours grâce au public. Donc je voudrais simplement dire merci de nous suivre.

Merci de nous accompagner.

Le Temps d’un Violon, le 25 Juillet 2021 au Théâtre Suzanne Dellal (Tel Aviv). Réservations par tél au 03 915 56 32 ou via le site internet www.culturaccess.com

www.trouverenisrael.co.il 15

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16 Juillet 2021

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STATISTIQUES

CRISE ÉCONOMIQUE ET DÉFIS, ISRAËL MONTE AU CRÉNEAU PAR YAACOV

M

algré le rebond de contaminations lié au variant Delta, et en raison malgré tout de la levée de bon nombre de restrictions et de l’amélioration générale de la situation sanitaire, les perspectives économique d’évolution semblent être favorables.

En effet, en considérant tous les

BEN DENOUN

chiffres publiés et les indications de tendances, il apparait que le taux de reprise économique mondiale est plus élevé que prévu.

Après le début du Corona, selon les estimations de l’OCDE de septembre 2020, la croissance du PIB (le produit intérieur brut) mondial cette même année était inférieure à 4,5%, tandis que les

prévisions de croissance évaluées pour 2021 sont de 5%.

Mais au mois de décembre suivant, les nouveaux vaccins anti-corona ayant été validés par l’administration américaine de santé, le niveau fiscal déjà en expansion, dans le monde entier, a déjà connu une amélioration au mois de mai 2020.

En 2019, avant la crise sanitaire :

2,6 %

augmentation de l’économie mondiale

2,2 %

croissance du PIB aux États-Unis

1,3 %

croissance du PIB dans la zone euro

Au mois de septembre 2020 :

4,5 %

estimation de la croissance du PIB mondial pour cette année

3,4 %

progression de l’économie israélienne

Au mois de décembre 2020 : après l’approbation des nouveaux vaccins Pfizer et Moderna aux États-Unis

5%

prévision de croissance du PIB pour 2021

3,5 %

croissance mondiale (1% de moins que prévu)

5,8 %

prévision de croissance pour 2021

En Israël :

-2,6 %

L’impact de la crise corona a provoqué une contraction du PIB en 2020 qui a diminué par rapport aux prévisions précédentes pessimistes (qui prévoyaient un taux de récession deux fois supérieur)

+44 %

La technologie, le High Tech, ont permis de minorer cette récession, et l’indice NASDAQ, a augmenté l’an dernier.

+1,5 %

Le taux de l’inflation a connu une augmentation significative au mois de mai dernier, par rapport au mois mai de l’année précédente, lié à l’amorce de reprise, et à des augmentations du prix du pétrole,

d’autres biens, des prix du transport maritime…

Cette augmentation de l’inflation, selon les experts, sera temporaire, et le taux devrait être réduit dans les années à venir, pour atteindre des valeurs annuelles de l’ordre de 1 à 5%.

- Les taux de chômage soient tombés à 8 % en mai 2021 (contre 20 % en mai 2020).

18 Juillet 2021

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La reprise économique semble bien être à l’ordre du jour, tous les indicateurs l’indiquent, et la situation politique chaotique, tout en augmentant l’inquiétude de certains investisseurs, peu rassurés par l’absence de budget depuis presque deux ans, et le manque de lisibilité, n’a cependant pas découragé le marché qui continue à progresser.

Mais l’État d’Israël devrait suivre les recommandations faites à son égard par l’OCDE pour lui permettre de sortir au mieux de la crise, et tirer avantage de la situation.

Ces recommandations reposent sur cinq points : • Amélioration des compétences, par l’amélioration des systèmes éducatifs, afin de réduire la pauvreté, en particulier parmi les ultra-orthodoxes et les arabes israéliens, la favorisation des reconversions professionnelles….

• Renforcement des politiques du marché du travail • Amélioration de l’éducation et des formations professionnelles pour renforcer la cohésion sociale.

• Établissement de régies métropolitaines de transport pour une infrastructure de transport améliorée.

• Réforme des infrastructures des municipalités locales pour améliorer l’efficacité, renforcer les mesures de facilitation des échanges, et réduire les restrictions de protection du marché (baisse des barrières commerciales).

Ces recommandations définissent des objectifs, qui, réalisés, permettront à Israël de surmonter la crise, d’utiliser au mieux tous ses atouts, afin de doper l’économie, le tissu social, l’entraide et l’intégration de tous.

Juillet 2021

www.trouverenisrael.co.il 19

TECHNOLOGIE

LES TÉLÉPHONES CASHER ET LA FIBRE EN JUDÉE-SAMARIE Si le monde avance, va-t-il dans le bon sens ?

PAR YAACOV

P

Peut-on considérer que lorsqu’un système s’effondre, une alternative ne puisse être proposée pour pallier les désagréments causés par cet état de fait. Probablement que oui.

Dans cette perspective, le ministère des Communications israélien a annoncé que dans six mois, l’importation dans un premier temps d’appareils de deuxième et troisième génération, les « téléphones stupides », sera complètement arrêtée, et que dans un deuxième temps, la réception cellulaire cessera pour les appareils en 2025, en raison d’une mise à jour technologique.

Mais n’est-ce que cela ? Sous la plume de Jean Horvat on peut lire : « Où que vous alliez, les gens utilisent leurs « smartphones ».

Dans les aéroports, les restaurants ou dans la rue, les gens sont collés à leurs appareils de manière qua-

20 Juillet 2021

BEN DENOUN

si permanente, obsédés par l’idée qu’ils ne peuvent exister sans être connectés au cyber-monde. Ainsi, ils textent (envoie des textos) et tweetent, envoient des courriels et consultent Google, « suivent » et mettent « j’aime », dans un effort d’être constamment présents en ligne. Cela fait maintenant partie d’une existence « normale » dans le monde postmoderne d’aujourd’hui.

Cependant, tout le monde n’est pas connecté. Un nombre croissant d’opposants aux smartphones négocient leur passeport au monde numérique. Ils achètent des téléphones « stupides » qui ne font en réalité que ce qu’ils faisaient auparavant : prendre et passer des appels.

Ces rebelles ne sont ni des luddites postmodernes ni des personnes aux prises avec des problèmes de technologie. Ce sont des gens intelligents qui utilisent des téléphones stupides. Ils voient dans leur décision de se déconnecter comme une expérience libératrice leur permet-

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tant de vivre leur vie sans la médiation d’appareils électroniques. » Mais en l’occurrence, en évoquant les téléphones « stupides », on est conduits à parler aussi de téléphones casher, certifiés conformes, et sans valeur profane ajoutée, qui sont utilisés par le public ultra-orthodoxe, ainsi que par une petite partie de la population âgée.

Mais apparemment, d’ici 2025, les appareils casher, dont la plupart fonctionnent sur des fréquences de 3e génération, ne pourront pas évoluer dans leur format actuel.

Alors que nous utilisons pour la plupart des téléphones de cinquième génération, iPhone ou Android, d’ici quatre ans, la réception des appareils de deuxième et troisième génération sera arrêtée en raison de la fermeture des fréquences de ces réseaux.

Le ministre des Communications Yoaz Handel a déclaré : « Nous menons l’État d’Israël dans une

nouvelle ère dans le domaine des infrastructures de communication.

Israël a pris trop de retard en raison d’un manque de prise de décision.

Cette étape est essentielle pour devenir un État leader… Partout dans le monde, les anciennes technologies ont été fermées pour faire avancer et libérer des fréquences - qui sont une ressource limitée - au profit de technologies de pointe… ».

La directrice générale du ministère des Communications, Liran Avishar Ben Horin, a également commenté que « la révolution de l’Internet haut débit en Israël bat son plein.

La technologie de 5e génération devrait améliorer l’emploi à distance, permettre le développement et la croissance des petites industries et entreprises, des villes intelligentes, des machines autonomes, etc. « La fermeture des anciens réseaux libérera des fréquences et permettra un bond en avant technologique, améliorant la qualité des services

cellulaires et promouvant l’industrie et l’économie israélienne. » Pour preuve, le ministre des Communications et le président du Conseil de Binyamin, Israël Gantz, ont inauguré la fibre optique dans la localité de Neria. La fibre optique déployée dans ce Yishouv, permettra un accès Internet rapide jusqu’à dix fois supérieur aux débits disponibles aujourd’hui, ce qui facilitera la navigation, le télétravail, l’enseignement à distance de haute qualité et la fourniture de services aux entreprises.

L’entreprise qui distribue la fibre optique propose aux habitants deux trajectoires de débit : 200 Mo et 1 000 Mo, selon leur choix.

Les patriarches, qui se sont déplacés tout près de cette région dans les temps bibliques, doivent bien regretter de ne pas eu accès à ces possibilités technologiques. La face de notre monde en eut été probablement changée.

Juillet 2021

Haendel a noté : « L’Internet haut débit n’est pas qu’un indice de confort et d’amélioration des conditions de vie, c’est surtout un moteur de croissance qui permet une augmentation du marché de l’emploi, une réduction des embouteillages dus au télétravail, une augmentation du PIB de 1,1%... ».

Le problème de la technologie, est que dans bon nombre de cas, au lieu de faciliter la vie des utilisateurs, elle crée des dépendances souvent fâcheuses.

Les utilisateurs de téléphones dits stupides auront probablement l’intelligence de trouver des parades, en bloquant certaines applications ou l’accès à internet, mais nul doute que le positionnement de la fibre en Judée-Samarie, permettra son désenclavement et son intégration à la nation israélienne dans son ensemble.

Ce n’est pas le Messie, mais c’est une bonne nouvelle.

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HISTOIRES VÉCUES

HANAN BEN ARI ET CÉSARÉE ÉTAIT EN PLEURS PAR YAACOV

BEN DENOUN

Q

ue serions-nous sans nos émotions, sans notre capacité à ressentir des éléments de vie, à les transfigurer pour s’en enrichir ?

Lorsque le journaliste Almog Boker a publié sur sa page Facebook une vidéo de quelques minutes, il ne savait pas quel retentissement auraient les images diffusées.

On y voyait un enfant portant casquette et sac à dos, entrainé par sa mère vers une salle de classe où l’attendaient des élèves, qui se tenaient debout derrière des tables placées en fer à cheval. Au centre était dressée une autre table chargée de douceurs, de sucreries et de boissons.

L’enfant s’appellait Shalev Amar, élève de troisième à l’école Netivot Yoram de Be’er Sheva.

Il revenait après plus d’une année d’absence, en raison d’une grave maladie, reprendre sa place parmi ses amis. Il fut accueilli par des applaudissements et par les mots d’une chanson, Alouf Haolam, champion du monde de Hanan Ben Ari, repris en chœur, qui témoignaient d’une affection non dissimulée.

Les paroles de la chanson ‫אלוף העולם אני‬, portent la marque de celui qui se bat pour survivre et trouve sa force en lui et dans les autres :

22 Juillet 2021

« Je suis le champion du monde à supprimer tout ce qui me fait peur… Je suis le champion du monde à m’aimer d’abord…

Mais je choisis chaque jour de continuer à vivre. Je suis le champion du monde en voulant au moins essayer de regarder…

Je suis le champion du monde, capable de tomber et de me relever … J’ai choisi de continuer à vivre chaque jour… Je suis un champion du monde » Puis le spectacle a eu lieu. Mais les choses ne se sont pas passées comme elles auraient dû.

Ce que Hanan Ben Ari ne savait pas, c’est que Shalev Harel était en phase terminale de sa maladie. Il lui avait promis de chanter pour lui, avec lui, sur cette scène israélienne mythique. Mais Harel s’est éteint quelques jours avant le concert. Son frère Aviram et sa sœur sont montés sur scène à sa place… « Nous n’avons pas pu nous rete-

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nir, nous étions mille personnes qui assistaient au concert, tout le monde pleurait », raconte Liat, la mère de l’enfant, qui se trouvait dans la salle. A la veille de sa Bar Mitsva, depuis sa chambre d’hôpital, son fils avait émis un seul souhait, rencontrer son chanteur préféré. Hanan Ben Ari avait immédiatement accédé à sa demande. Au cours de leur rencontre, le chanteur s’était engagé, signant un pacte avec le jeune garçon, à chanter avec lui sa chanson : « champion du monde » (Alouf Haolam).

Lors du spectacle, Hanan Ben Ari, en larmes, a annoncé qu’il ne pourra pas tenir sa promesse. « Harel a quitté ce monde il y a quelques jours… Il se faisait une telle joie de monter sur scène avec moi. Tout avait été préparé à l’hôpital pour cette soirée exceptionnelle.

Malheureusement, Harel n’est plus parmi nous ».

Que son souvenir soit source de bénédictions.

JURIDIQUE

LA PENSION ALIMENTAIRE POUR LES ENFANTS, EN ISRAËL PAR MAITRE

L

orsqu’un couple marié, ayant un ou plusieurs enfant(s), décide de dissoudre son mariage et qu’il a été décidé qu’une des deux parties (généralement le père) devra s’acquitter de la pension alimentaire, le règlement devra se faire directement auprès de la mère, selon le montant indiqué par la décision de justice.

Le montant de cette pension alimentaire - appelée en hébreu « Mézonot Yéladim » - est fixée, soit par un arrangement entre le couple et approuvé ensuite par un juge aux affaires familiales, soit - une fois le dossier arrivé à terme - après une décision de justice prononcée par le juge aux affaires familiale, Au final, les deux chemins mènent à faire naître un titre exécutoire en Israël qu’il vaudra mieux respecter.

Comment s’acquitter juridiquement de la pension alimentaire ?

Est-ce que le débiteur peut choisir de prendre à sa charge

JORDAN ZAGHDOUN

des frais communs envers des tierces personnes et de les déduire par la suite de la pension alimentaire ?

Par exemple, si le couple rembourse un crédit immobilier et qu’après le divorce, le bien n’est toujours pas vendu et que le débiteur paie l’intégralité des mensualités du crédit, -t-il le droit de déduire ce montant de la pension ?

Dans le cadre de l’affaire « Chohat contre Chohat », en 1976, le tribunal rend une décision venant clarifier la manière dont un débiteur se doit de régler la pension alimentaire.

Le couple Chohat (avec un enfant) décide de mettre un terme à son mariage et se met d’accord, entre autres, sur le montant de la pension alimentaire. Le couple fait approuver l’accord par un juge et chacun entame une nouvelle vie.

Peu de temps après, le couple décide de donner une seconde chance à leur mariage Le débiteur décide d’emmener en

voyage son épouse (divorcée sur le papier) et de subvenir à tous les besoins de sa famille.

Malgré cette période d’essai, le couple conclut que la séparation serait la meilleure décision.

Cependant, la mère de l’enfant réclame au père l’intégralité de la pension non réglée durant les mois passés Suite au refus du débiteur, elle fait valoir le titre exécutoire auprès de la chambre de recouvrement (otsaa lapoal).

Le tribunal a rejeté la demande du père / débiteur et en a profité pour donner des directives claires à ce sujet. « Une décision de justice ordonnant un paiement mensuel ne s’annule pas tant qu’il n’a pas été prouvé formellement, que l’achat de produits et matériel d’un montant égal au montant fixé dans la décision de justice a été consenti entre les deux parties ».

Le tribunal a donc ordonné au père (le débiteur) de rembourser rétroactivement toutes les mensualités non payées lors de leur période d’essai.

Le résultat aurait été différent si le débiteur avait passé un accord avec la mère / créancière autorisant ainsi la déduction de la pension alimentaire par les frais et dépenses durant la période d’essai.

Vous l’aurez compris, une obligation de payer la pension alimentaire n’a pas la même valeur juridique qu’une autre obligation financière.

Juillet 2021

www.trouverenisrael.co.il 23

Voici quelques informations concernant la supériorité de la pension alimentaire : C’est une obligation envers des mineurs et non envers la mère.

La pension alimentaire versée à la mère n’est pas saisissable par aucun créancier.

Une dette provenant d’un non-paiement de la pension alimentaire n’est pas effaçable.

Le cabinet « Zaghdoun Avocats » est spécialisé dans le droit civil en Israël Droit des contrats et de l’immobilier - Droit de la Famille - Droit du recouvrement de créances - Droit des faillites et de l’effacement de dettes - Droit des dommages corporels.

Le montant inscrit sur la décision de justice sera utilisable auprès des banques comme étant une recette, même si s’il n’est pas honoré.

La dette de la pension alimentaire reste une des rares dettes pouvant entraîner l’emprisonnement du débiteur.

Si la décision de justice n’est pas respectée par le débiteur, le Bitouah Léumi prendra en charge le règlement de la pension, selon le plafond autorisé et selon le statut de la mère, et il réclamera au débiteur tous les montants versés (parfois plus).

La dette de la pension alimentaire peut entraîner une interdiction de sortie de territoire même si le débiteur n’est plus résident israélien.

24 Juillet 2021

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Maître Jordan Zagdoun 2 Rue Hassoreg, Jérusalem 3ème étage Tel/Fax: 077-3231-770 Depuis la France : 01 77 38 24 85 www.zaghdounlaw.com

Juillet 2021

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POLITIQUE

LA COUR SUPRÊME ISRAÉLIENNE REFUSE D’ABROGER LA LOI ÉTAT NATION

QUE FAUT-IL COMPRENDRE DE CETTE DÉCISION ?

PAR YAACOV

C

ontre toute attente, la Cour Suprême de l’État d’Israël, fondée à ne juger que de l’aspect juridique des lois, a refusé d’abroger la « loi État-nation ».

Elle répondait ainsi à la demande exercée par des groupes de défense des droits arabes (qui avaient déposé 15 pétitions), et d’autres acteurs de la société civile, proches des organisations de gauche et d’extrême-gauche

26 Juillet 2021

BEN DENOUN

(jugeant que la loi était discriminatoire à l’égard des minorités), qui visaient à faire invalider la loi. « C’est la première fois dans l’histoire du droit israélien que la Cour suprême doit traiter du statut juridique de la minorité palestinienne en Israël », a déclaré, avant l’audience, Hassan Jabareen, fondateur d’Adalah, un groupe de défense des droits de la minorité arabe qui a saisi la Cour.

La loi État-Nation est une loi fon-

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damentale de l’État d’Israël (les lois fondamentales constituent un socle législatif en Israël, et pour l’heure servent de constitution). Elle a été conçue pour figer des notions évoquées par David Ben Gourion dans le texte de la déclaration d’Indépendance de l’état, et consacre l’identité de l’État d’Israël en tant qu’État-nation du peuple juif.

Elle a été approuvée à la Knesset le 19 juillet 2018 par une majori-

té de 62 voix pour, 55 contre, et 2 abstentions. Elle résulte d’une mise en commun de plusieurs projets de loi déposés par les députés Elkin, Dichter, Shaked, par le parti Yamina et Benjamin Netanyahu.

Cette loi confirme la prédominance des symboles de l’État d’Israël, son drapeau, son hymne, la Tikva, le calendrier juif, mais aussi consacre les fêtes juives et les fêtes israéliennes, précise que la langue officielle du pays est la langue hébraïque, et affirme les liens du peuple juif avec sa Terre. La loi stipule également que l’État encouragera le développement des localités juives, l’immigration juive, que Jérusalem unifiée et juive est la capitale de l’état Israël, et que l’arabe ne sera pas considéré comme une langue officielle, mais une langue à statut particulier.

Le libellé de la loi qui a été adoptée a suscité une controverse, principalement parce qu’elle ne mentionne pas Israël comme étant un État démocratique accordant l’égalité à tous ses citoyens, ce qui apparait déjà dans la déclaration d’indépendance proclamée le 14 mai 1948, et qu’il n’était pas utile de le préciser à nouveau.

L’adoption de la loi a suscité une vive opposition de la part de la minorité arabe du pays, en particulier parmi les Israéliens d’origine druze, qui servent dans l’armée et se voient, selon les détracteurs, rétrogradés au rang de citoyens de seconde zone.

Cette loi représente l’État et fait partie de sa future Constitution sexe, assurera la liberté de religion, de conscience, de langue, d’éducation et de culture, et préservera les lieux Saints de toutes les religions.

Par contre elle veut réaffirmer que dans le premier des 11 articles de la loi il est écrit : « L’État d’Israël est l’État-nation du peuple juif, dans lequel il exerce son droit naturel, culturel, religieux et historique à l’autodétermination ».

La Cour Suprême a donc entériné les attendus de la loi, considérant qu’elle ne contrevenait pas aux principes de droit. 10 Juges ont voté pour sur un panel de 11 juges désignés.

Elle a considéré : « que cette loi représente l’État et fait partie de sa

future Constitution » Il s’agit de la troisième tentative d’utilisation de la Cour Suprême à des fins partisanes. Le rejet des plaintes ne peut que confirmer l’État d’Israël dans ses convictions, dans la concrétisation de ses projets, et dans l’application de principes intangibles définis par une loi fondamentale.

Il s’agit d’une victoire pour la démocratie israélienne. Mais cette décision laisse cependant sous-entendre que la Cour Suprême s’est arrogé la possibilité de mettre en cause une loi Fondamentale, de pouvoir discuter de son statut juridique, d’en contrôler la constitutionnalité, alors qu’elle aurait dû affirmer d’emblée son incompétence en la matière.

La vigilance s’impose. Les juges ont-ils toute liberté pour définir le cadre démocratique de l’État et imposer aux citoyens un mode de vie sans concertation préalable, sans que cette capacité ne lui ait été attribuée par la loi ?

Nous devons apporter une réponse à ces questions.

Mais toutes ces attaques n’ont jamais eu qu’un but, discréditer l’État d’Israël dans son droit à l’autodétermination. La loi maintiendra donc l’égalité complète des droits sociaux et politiques pour tous ses citoyens, sans distinction de religion, de race ou de

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CONSEILS PRATIQUES

COMMENT ÉVITER LES ÉCUEILS LORS DE L’ACQUISITION DE VOTRE BIEN IMMOBILIER ?

PAR YASMINE

TAICHER, INSPECTRICE DES TRAVAUX

L

a construction d’une maison individuelle, d’un bâtiment public, d’un projet d’habitation, ou encore la mise à jour d’une construction préexistante, représentent un processus complexe, aussi bien au niveau de la planification que de l’obtention des autorisations exigées à chaque nouvelle étape, mais également au niveau financier. C’est un processus long, jalonné de démarches bureaucratiques, et qui nous place souvent dans des situations délicates. C’est la maison dont nous rêvions toute notre vie durant.

Malheureusement, chaque année, ce sont des dizaines de plaintes qui sont adressées aux tribunaux pour des vices de construction, suite à la négligence des maîtres d’œuvre, qui ne font pas correctement leur travail et qui ne suivent pas à la lettre les directives des plans architecturaux et d’ingénierie.

Si vous êtes sur le point de vous lancer dans un processus de travaux, ou si vous les avez déjà entamés, il serait bon que vous sachiez ce qui est nécessaire en matière de gestion et de contrôle des travaux. Il s’agit du projet de votre vie, pour lequel vous investissez de fortes sommes tout en assumant une lourde responsabilité.

Pourquoi est-il si primordial d’engager un inspecteur des travaux ?

Un bon inspecteur des travaux sait s’y prendre pour connaître toute innovation. Il sait être créatif, anticiper et apporter des conseils afin que notre maison

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soit attractive et qu’elle le reste tout au long de la prochaine décennie.

Qui engage un inspecteur des travaux ?

Il existe plusieurs sortes d’inspecteurs des travaux. Certains travaillent avec des particuliers, c’està-dire qu’ils sont en contact avec des gens qui décident de construire une maison individuelle, dans un mochav, une bourgade, une ville, un village ou un kibboutz.

La finalité du processus est de vous permettre de vous installer confortablement dans votre salon et de savourer votre bonheur.

Pour toute question, vous êtes invité à nous contacter : Yasmine : 054-977-3821 En français, Ingrid : 052-85812-72 E ‫יסמין טייכר‬ Q yasmine_taicher

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SANTÉ

PATIENCE QUALITÉ - RAPIDITÉ UN TRIO PARFOIS DIFFICILE À TENIR PAR DR

RAPHAËL ABERGEL, CHIRURGIEN DENTISTE

A

De nos jours, le patient souhaite, encore plus que de coutume, la rapidité dans son plan de traitement.

Qui n’aimerait pas retrouver son sourire, son confort quotidien, et le plus rapidement possible ?

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la malocclusion qui provoque vertiges, acouphènes, douleurs cervicales, blocage de la mâchoire, contraction des muscles de la face... Symptômes résolus par l’éuilibration interdentaire et le port d’une gouttière nocturne. Cette gouttière plastique de rééducation est transparente, peu encombrante et très bien tolérée. Elle permet d’envisager sereinement le retour à l’équilibre articulo-dentaire et au confort qui en découle.

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peut être pratiqué de deux façons différentes : • Un produit activité par une lampe pendant une heure • Un produit activé au laser pendant environ trente minutes

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CULTURE

LES SPECTACLES DE L’ÉTÉ !

LA VIE EST BELLE !

PAR YAEL

SITBON

« Le temps d’un violon » : nouvelle date !

Un peuple se raconte en musiques et en chansons à travers un violon oublié qui se confie à une musicienne.

Steve Suissa et Cecile Bens’ accompagnent ce voyage dans le temps et dans le monde. Place au talent et à l’émotion ! Dimanche 25/07/2021 au Théâtre Suzanne Dellal, Neve Tsedek, Tel Aviv Vibrez pour « Le temps d’un violon » !

Ecrit par Cecile Bens’, Mise en scène : Steve Suissa.

Acteurs : Steve Suissa et Cecile Bens’. Scénographie : Gad Bensimon. Piano : Arnon Friedman.

Infos / Résa : www.culturaccess.com

Pour la première fois en Israël, nous vous proposons un spectacle qui allie magie et standup le 03/08/2021 à Tel-Aviv ! « 2 retours sur scène » est le nouveau spectacle de Sébastien Goëta l’humoriste et de Dan Bell le magicien !

1H30 d’humour, de personnages, de magie et de mentalisme.

Infos / Résa : www.culturaccess.com

Orly Solomon et ses musiciens vous invitent le 28/07/2021 à Tel Aviv à un voyage musical entre la France, Cuba, le Brésil, Israël et bien d’autres surprises.

La Vie est Belle ! Infos / Résa : www.suzannedellal.org.il

30 Juillet 2021

Une comédie musicale à succès de la dramaturge britannique Catherine Johnson, basée sur les chansons du groupe ABBA, composée par Benny Anderson et Bjorn Olbaus, anciens membres du groupe, c’est Mamma Mia ! La comédie musicale sera sur la scène de Tel Aviv le 14/08/21 !

Les acteurs et danseurs seront accompagnés d’un orchestre Live.

Infos / Résa : www.culturaccess.com

Le groupe légendaire Alphaville revient en Israël pour la troisième fois. Ils seront le 29/07/2021 à Tel-Aviv !

Infos / Résa : www.culturaccess.com

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Un spectacle musical haut en couleurs, produit par Yaacov Trabelsi, pour se remémorer en musique la vie et les sons de Tunisie : Tunisia Ya Hasra le 11/08/2021 à Netanya Infos / Résa : www.culturaccess.com

L’Union des Indépendants en Israël remercie ses partenaires cités dans la liste, pour leur implication à nos côtés. Ils s’investissent pour aider ceux qui souffrent. Merci pour leur Hessed, aidons-les à notre tour en consommant chez eux.

TRAITEUR Ashdod - Poulette Restaurant : 08-9414150

Jérusalem et centre - Fees Maison : 052-7714653 - Avi Réception : 058-6284751

Netanya et centre - Emmanuel Chef Tellier : 058-4050372 - Le délice : 058-7553255

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Jérusalem - Halav Oudvach, Shaoul Avigour 3 : 054-2377293 RESTAURANT

Netanya - Le Murano, Smilansky 28 : 077-4507200 PARTENAIRE OFFICIEL MÉDIAS

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Jérusalem - L'institut pour la Santé et la Beauté de la Peau, Miriam, Nataf-Viterbo : 052-2242582

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Tout Israël - Allo Mizoug : 054-7973362 PEINTURE, PLOMBERIE, CARRELAGE, ÉLECTRICITÉ

- Jean Gilles Bensaid : 050-5795034 - Dan Nahmani : 054-5740682 BOX D'ENDIVES

Tout Israël - Sophie & Yoss : 052-2876870 POISSONNERIE

Raanana - La criée : 054-8121734

Ashdod - I Love Eat : 058-7070724 - Ougatine : 054-4320561 Netanya - Rouah Amato, Smilansky 24 : 052-5333094 Ashkelon - Madame est servie : 058-5850980 Jérusalem - Davids : 058-7819457 - La parisienne by Johanna Nakache : 054-4593817

MAQUILLEUSE PROFFESIONNEL/ MANUCURE Tout Israël - Jen Serraf, maquilleuse pro/ manucure : 058-5555049 PLOMBERIE, DÉPANNAGE NETTOYAGE

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- Shmouel Benaroch : 052-4879404 PSYCHOLOGUES ET THERAPEUTES Pour un secours émotionnel d'urgence

- Myriam Eisenfeld, Psychothérapeute : 055-6602625 - Deborah Medioni, Thérapeute PNL : 054-5216069 - Cynthia Nabet, Hypnothérapeute, Coach Émotionnel, Traumatismes, anxiété, phobies : +33 1 86 96 92 98 ou 058-4020214 OSTÉOPATHES

Jérusalem - Yael Benchetrit : 058-4682626 - Johanna Chiche : 052-6370671 - Talia Behar : 058-5498200 Jérusalem / Tel Aviv - Léa H. Bouaniche : 058-5220894

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