Trouver en Israel Janvier

édito

Par Sarah Ben Abramowicz

« Je commence demain »

(Jean-jacques GOLDMAN)

Est-ce qu’il vous est arrivé de monter dans les « montagnes russes » d’une fête foraine ? Toutes sortes d’émotions nous assaillent, parfois à très peu de temps d’intervalle : l’espoir (de passer un bon moment), la peur (maîtrisée ou pas), le rire (partagé ?), l’envie de relever le défi (et surpasser ses appréhensions), la satisfaction, la déception aussi quelquefois (je n’ai pas été à la hauteur), la contrariété (c’était ça ? c’est déjà fini ?), la découverte (de soi également…), le découragement (je n’y arriverai jamais), l’enthousiasme (quel moment magnifique !), etc. A chacun de décliner ses sensations et son comportement - positif ou pas - selon sa personnalité. Il est probable, si nous renouvelons cette expérience plusieurs fois, que nous nous maîtriserons mieux. Nous pouvons apprendre à « apprivoiser » nos réactions et à nous comporter de façon plus adéquate. Je compare souvent la vie aux montagnes russes. Des hauts et des bas, des montées et des descentes.

A l’aube de cette nouvelle année civile, c’est le moment (pourquoi pas ?) de faire un point. Si en 2022, les joies et les bonnes surprises étaient au rendez-vous, les épreuves n’ont pas manqué non plus pour chacun d’entre nous, ni sur le plan collectif ni au niveau personnel. Difficulté avec les enfants ? Problème de couple ? La parnassa n’est pas évidente ? Une question se pose : est-ce que ça vaut le coup de nous rendre malade, de nous mettre en colère, de prendre les choses trop à cœur, de perdre espoir ? Au final, tout passe… De toute façon, on ne peut pas revenir en arrière... Par contre, nous pouvons apprendre de nos expériences. Relativiser. Essayer de ne pas répéter nos erreurs. Nous parfaire. Devenir meilleur. Et si nous utilisions le passé pour puiser des forces pour l’avenir ? Le Rav Yossef Haïm Sitruk Zatsal disait « dans la vie, on ne choisit pas les événements, mais on choisit la façon dont on les vit ». Un beau programme à mettre en œuvre dès aujourd’hui… pour une vie meilleure ! Am Israël Hai

E Sarah Ben ºsarah.bensimon3@gmail.com

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Michael JONES

Dix ans après l’énorme succès de l’album « Génération Goldman », c’est « L’Héritage Goldman » qui fait revivre tous les plus grands tubes de Jean-Jacques Goldman, avec Michael Jones, le Chœur Gospel de Paris et les plus belles voix de la nouvelle scène française. Après deux dates à Paris, ils se produiront dès mars prochain en tournée partout en France, en Belgique et en Suisse afin de rendre hommage à celui qui a vendu 30 millions d’albums et qui reste la personnalité préférée des Français bien qu’il ait arrêté sa carrière depuis presque vingt ans ! Pour l’occasion, nous avons rencontré son complice depuis toujours et co-auteur du célèbre duo « Je te donne » : Michael Jones ! Le chanteur franco gallois de 70 ans qui a plus de 50 ans de carrière et qui a collaboré avec de nombreuses stars telles que Johnny Hallyday, Joe Cocker, Florent Pagny, Ray Charles… se livre sur ses liens avec le maître incontesté de la chanson française. Interview inédite.

Vanessa Attali : Il y a pile dix ans sortait l’album « Génération Goldman » et aujourd’hui on parle de « l’Héritage Goldman ». Comment est né ce projet ? Michael Jones : C’est une idée d’Erick Benzy, l’arrangeur qui a réalisé tous les albums de Jean-Jacques y compris ceux de Céline Dion et du trio « Frederic Goldman Jones ». Il voulait faire un album de reprises couleur gospel. Il est venu dans mon studio pour enregistrer une nouvelle version de « Sache que » avec ma femme Marie Cooper. Nous sommes ensuite allés faire une partie de golf et il m’a proposé de rejoindre l’aventure. Sur le premier volume, j’ai chanté « Je te donne » en version gospel et sur le second, « Né en 17 à Leidenstadt » et « A nos actes manqués ». Nous sommes entourés des musiciens et de l’équipe artistique originelle de GOLDMAN dont Jacky Mascarel, le clavier de Jean-Jacques. Au niveau des chanteurs, nous avons de très belles voix issues notamment de télé-crochets. C’est une super équipe de jeunes dont la moyenne d’âge est de 30 ans, soit quarante ans de moins que moi [rires] ! Ils ont envie d’interpréter les chansons à leur façon mais sans les trahir.

V.A. : Il y a eu deux albums de reprises ?

M.J. : Oui, un premier volume est sorti en janvier

« Si Jean-Jacques Goldman me demandait de le suivre en tournée en Israël, ce serait un énorme oui ! »

PAR VANESSA ATTALI

une version très blues rock de « Quand la musique est bonne ».

V.A. : Vous avez fait l’Olympia et le Dôme de Paris en septembre. Comment ça s’est passé ?

M.J. : C’était génial ! Tout le monde a adoré. L’Olympia était « Sold out » en quelques jours. On craignait un peu car les fans de Jean-Jacques n’aiment pas trop les reprises et là, on a eu un accueil extraordinaire. En mars prochain, on démarre une grande tournée en France, en Belgique et en Suisse qui se poursuivra en septembre et octobre. Les places se vendent bien donc on est très content.

V.A. : Justement, le 19 mars, vous chanterez à Marseille où habite Jean Jacques Goldman. Sera-t-il présent ?

M.J. : Là est toute la question [rires] ! Est-ce qu’il sera à Marseille à cette date et s’il est là, est-ce qu’il se montrera ? En général, il ne dit rien à personne, achète lui-même son billet et se faufile au milieu de la foule avec des lunettes et une casquette ! Pour peu qu’il porte aussi le masque, il est clair que personne ne le reconnaitra ! Même pas moi [rires] !

V.A. : Comment a-t-il reçu cet album-hommage ?

M.J. : Jean-Jacques aime bien que les chansons vivent et donc qu’elles soient reprises par d’autres ! Mais la seule chose qu’il m’a dite, c’est que selon lui, les artistes ont bien compris les textes et cela est capital. Beaucoup de « Tribute » tournent en France et bien souvent, on ressent que les chanteurs n’ont pas compris les textes. En ce qui nous concerne, on estime que Jean-Jacques nous a légué une musique et c’est pour cela que ça

s’appelle « Héritage Goldman » ! Ses chansons sont devenues des classiques, des standards et donc en réinterprète les standards dans d’autres styles sans les déformer et c’est ça qui est génial ! Le nouvel album est beaucoup plus celte car on sait que Jean-Jacques adore cela. Le titre « On n’y peut rien » était déjà celte. Comme on a uillean pipe et une violoniste extraordinaire dans le groupe, on donne aux morceaux une réelle consonance celtique y compris sur « Envole-moi » qui se prête beaucoup à ces rythmes-là.

V.A. : Vous avez aujourd’hui plus de 50 ans de carrière derrière vous mais tout a commencé pour vous en 1978 lorsque vous intégrez « Taï Phong » le premier groupe de Jean-Jacques. Racontez-nous votre toute première rencontre avec lui.

M.J. : En fait, je n’ai pas rencontré Jean-Jacques quand j’ai démarré avec Taï Phong mais à Sceaux avec Jean-Maresca, le producteur du groupe, au moment où il fallait choisir des chansons pour le troisième album et cela a été immédiatement un « coup de foudre musical ». On s’est tout de suite super bien entendus. On a fini la journée à faire un bœuf musical et à chanter du blues. C’est là qu’on a compris qu’on avait les mêmes influences, les mêmes goûts musicaux et la même énergie !

V.A. : En 1985, vous coécrivez avec lui « Je te donne » qui reste huit semaines numéro

2022 avec le Chœur Gospel de Paris, Marina Kaye, Camille & Julie Berthollet, Marghe, Mentissa, Lilian Renaud, Cyprien, Tomislav Matosin, Marie Cooper, Nérac… Et un second volume est sorti en novembre avec la participation de Céline Dion, Patricia Kaas et Carla Bruni, ainsi que Céphaz ou encore Mister Matt qui chante

« JeanJacques Goldman est le frère que j’ai choisi ! »

le groupe « Trois Cafés Gourmands » ou encore pour les personnels soignants en France lorsqu’il a revisité le titre « Changer la vie » en plein Covid. J’avais reçu à l’époque une lettre désespérée d’un professeur de Strasbourg et je l’ai envoyée à Jean-Jacques sans rien lui demander et il a fait cela spontanément. Voilà c’est cela Jean-Jacques !

V.A. : Il représente quoi pour vous ? M.J. : C’est le frère que j’ai choisi ! C’est exactement ce que dit la chanson. Je le revois toujours avec autant de plaisir que la première fois ! Il a accepté de signer la préface de mon livre « Mes plus belles chances » sorti en novembre 2021 et je trouve très beau et exact ce qu’il a écrit. Il a su me décrire parfaitement.

V.A. : Est-ce que cela vous agace d’être toujours associé à Jean-Jacques Goldman et de répondre à des questions à son sujet ? M.J. : J’estime que c’est un privilège ! Beaucoup d’artistes auraient rêvé de vivre ce que j’ai vécu. Si je n’avais pas fait « Je te donne » avec lui, jamais, je n’aurai eu la reconnaissance du public que j’ai actuellement. Jean Jacques est un des plus grands compositeurs de sa génération et donc pouvoir le côtoyer et partager la musique avec lui, ce n’était que du pur bonheur. C’est comme si j’avais passé ma vie avec Paul McCartney !

JeanJacques me manque ! »

1 du Top 50. Comment expliquez-vous ce succès ?

M.J. : S’il y avait une explication, j’en aurais fait d’autres [rires] ! Je pense que c’est la chance. Cette chanson raconte notre histoire avec Jean-Jacques : comment deux personnes de pays et de culture totalement différents peuvent s’unir pour avancer dans la même direction ! Et il se trouve que ce texte a parlé à plein de gens et ça leur parle encore ! C’est une chanson qui m’a porté, qui m’a bercé et auquel je crois toujours ! D’ailleurs, je la chante à chacun de mes concerts… Même si j’aurai préféré continuer la chanter avec Jean-Jacques !

V.A. : Il vous manque sur scène ?

M.J. : Jean-Jacques me manque tout court ! On s’envoie régulièrement des messages par SMS ou par mail mais j’aurais aimé le voir plus souvent ! La dernière fois que je l’ai vu, c’était il y a un mois. Il va très très bien !

V.A. : Quel est selon vous la véritable raison pour laquelle Jean-Jacques a décidé de stopper sa carrière ?

M.J. : Il a pris sa retraite tout simplement ! Plein de gens la prennent à 50 ans… Je ne sais pas pourquoi précisément il a pris cette décision mais ce que je sais, c’est que Jean Jacques a toujours été passionné par la création, les arrangements, le travail en studio. Il faisait de la scène parce qu’il fallait en faire mais il a toujours adoré la création. C’est pourquoi, de temps en temps, il nous en ressort une : que ce soit pour Patrick Fiori,

V.A. : Et pourtant en 2004, il est sorti de scène sans faire d’adieu. Ses fans espèrent toujours son retour je dirais presque comme un messie… Qu’en pensez-vous ? M.J. : Je pense qu’aujourd’hui, la plupart des gens respectent sa décision et se sont faits une raison. Il s’est retiré de la scène depuis plus de 20 ans à présent mais il est toujours présent dans le cœur des gens et c’est cela qui est extraordinaire !

V.A. : Quelle est la chose qui pourrait le faire changer d’avis selon vous ? M.J. : C’est lui-même ! Son envie ! Il n’y a que lui qui peut prendre cette décision. Ce n’est pas à nous de lui demander de revenir.

V.A. : Et si demain, il vous demandait de le suivre en Israël ? M.J. : S’il me demandait de repartir en tournée avec lui, ça sera un énorme oui ! Et ce sera un double oui s’il me demandait de le suivre à Tel Aviv ! Je ne connais pas du tout Israël mais j’ai beaucoup d’amis qui y vivent et qui me disent que c’est fantastique. Cela fait partie des pays que j’ai vraiment hâte de découvrir !

Vanessa Attali, journaliste et rédactrice en chef de 2 Gather TV

«

© Valérie Baeriswil/Agence 2 Gather Prod

BIBI est de retour !

PAR JONATHAN SERERO

Après 354 jours passés dans les rangs de l’opposition, Benyamin Netanyahou retrouve officiellement son poste Premier Ministre de l’Etat d’Israël fort d’une majorité parlementaire de 64 députés. Un gouvernement composé de représentants du camp de droite nationale. De prime abord, cette coalition au regard de sa composition est partie pour durer. Pourtant, l’étape préalable des négociations a révélé un manque de confiance entre les partenaires de la coalition et des fractures au sein même du Likoud. Récit d’un retour semé d’embuches pour Benyamin Netanyahou.

Jeudi 29 décembre. C’est le grand jour pour le gouvernement Netanyahou sixième du nom. Vote de confiance du Parlement. La Knesset se pare de ses plus beaux habits. Il règne l’ambiance des grands journées historiques. Les familles des futurs ministres se déplacent pour l’occasion. Miri Regev, ministre des Transports aide son père à se retrouver dans les couloirs du Pouvoir. Amir Ohana, président de la Knesset, prononce un discours poignant et rend hommage à ses parents Shimon et Esther, originaires du Maroc, arrivés en Israël dans les années 60 dans des caravanes en bois, vivants quasiment à même le sol. Les télévisions du pays, elles, ont déplacé leurs studios pour couvrir l’événement. Un instant de fête rendu tout de même assez banal. Puisque sur les 4 dernières années, trois gouvernements ont obtenu l’approbation d’une majorité de députés de la Knesset.

Une instabilité politique justifiée par des coalitions composées de partis aux lignes politiques bien trop disparates ou aux intérêts divergents. Or, cette fois, le

gouvernement compte dans ses rangs des représentants de la droite sioniste religieuse et du monde orthodoxe. Tous membres du bloc de droite nationale crée par Binyamin Netanyahou au lendemain des élections du mois d’Avril 2019. Tout laisse ainsi présager d’une longue espérance de vie à la tête du pays pour l’actuelle coalition.

Et c’est au regard de la fidélité affichée par l’ensemble des composantes de ce bloc durant ces trois dernières années ans que Benyamin Netanyahou émet l’espoir à l’aube des négociations de parvenir rapidement à un accord de gouvernement. « Rapide et allégé » déclare en petit comité le chef du Likoud au sujet du rythme des discussions et sur le contenu des accords de coalition.

« Pas question » rétorque de concert Aryé Dery, chef du Shaas, Moshé Gafni, chef du parti orthodoxe ashkénaze du Judaïsme de la Torah, Itamar Ben Gvir, chef du parti Force Juive, et Betsalel Smotrich, chef du parti Sioniste Religieux.

Le message en filigrane est le suivant : « Nous soutenons Binyamin Netanyahou mais nous l’avons soutenu contre vents et marées durant les trois dernières années, nous réclamons rétribution pour notre fidélité ».

Et donc les discussions s’éternisent. Elles laissent apparaitre un manque de confiance entre les partenaires de cette coalition et des fractures profondes

entre les représentants du Likoud notamment avec David Bitan, Doudi Amselem et Danny Bitton. Ces trois « frondeurs » du grand parti de droite critiquent « les cadeaux accordés par Binyamin Netanyahou aux autres partis de la coalition ». Ainsi au terme d’1 mois et 29 jours de négociations, le Likoud et ses partenaires de la coalition s’engagent à réformer en profondeur l’appareil judiciaire du pays. A voter la loi d’enjambement de la Cour Suprême et ainsi renforcer le pouvoir de la Knesset. Les directeurs des bureaux des ministères nommeront désormais directement leurs conseillers juridiques.

Itamar Ben Gvir, chef du Parti Force Juive, apparait comme l’un des grands bénéficiaires de ces discussions. Benyamin Netanyahou le nomme ministre de la Sécurité Intérieure aux prérogatives élargies. C’est lui désormais qui aura à charge de fixer la politique générale de la police israélienne jusqu’ici délégué au chef des forces de l’ordre. Les accords de coalition prévoient aussi d’imposer la peine de mort aux terroristes et d’infliger une peine de prison aux personnes impliquées dans des actions de « vandalisme agricole ».

Parti sioniste

obtient aussi l’assurance de voir les tribunaux rabbiniques débattre de dossiers civils et non plus seulement religieux. Un office des affaires juives doit voir le jour dans les prochains mois et va bénéficier d’un budget de 950 millions de shekels étalés jusqu’en 2025. La formation du ministre des Finances promet le repeuplement juif de la localité de Homesh en Samarie et l’abrogation du paragraphe du petit-fils dans la grande loi de retour.

Le parti du Judaïsme de la Torah s’entend aussi avec le Likoud sur le vote de la loi de conscription des élèves établissements talmudiques dans les rangs de Tsahal qui doit cette fois privilégier l’étude de la Torah. L’appareil scolaire orthodoxe obtiendra aussi un budget quasi égal à celui accordé aux établissements gouvernementaux soit 2 milliards de shekels environ. Réduction des tarifs des transports en commun pour les élèves des Yechivots. Pas d’entrée de produits Hametz dans les hôpitaux du pays durant la période de Pessah, la Pâque Juive.

Aryé Dery, chef du Shaas, devient ministre de l’Intérieur et de la Santé mais aussi vice-Premier Ministre. Le parti orthodoxe séfarade programme de voter des hausses de budgets conséquences en direction des établissements talmudiques. Des rallonges budgétaires à hauteur de 6 milliards de shekels seront aussi accordés à l’appareil de santé du pays.

Pour son premier conseil des ministres, le chef du gouvernement fixe déjà le cap. « Nos priorités sont les suivantes. Normaliser nos relations avec l’Arabie Saoudite et avec d’autres pays musulmans. Mettre fin à la hausse du coût de la vie. Réformer le marché immobilier et l’appareil judiciaire et remettre Israël sur le chemin de la croissance et de la prospérité, alors messieurs la fête est finie, on se retrousse les manches et au travail ».

Jonathan Serero, journaliste politique indépendant

Le

de Betsalel Smotrich

Professeur Cyril Cohen

Pourquoi portez-vous une kippa ?

PAR AVRAHAM AZOULAY

Lors d’une tournée en France dans le cadre de la recherche et des avancées médicales en Israël en collaboration avec de nombreuses organisations juives et sionistes, le Professeur Cyril Cohen, chercheur israélien de l’Université de Bar Ilan, est invité à une banale interview sur une chaîne de télévision française. Soudain, sur le plateau, une question insolite lui est posée : « pourquoi portez-vous une kippa ? ». Une question qui a aussitôt éveillé une vague de réactions antisémites. Lors d’une interview sur la recrudescence des contaminations liées au Covid-19 en France, on se serait attendu à ce que la discussion fasse appel au professionnalisme du professeur Cohen, et se cantonne à la science ou la médecine. Cependant, le présentateur s’est permis une question sur un tout autre sujet, sans rapport avec la médecine. Il semble que beaucoup de spectateurs s’étaient posés cette question : pourquoi le professeur porte-t-il un insigne religieux sur le plateau ?

CYRIL COHEN A FAIT SON ALYAH il y a trente ans. Il est expert du système immunitaire et intervient souvent en Israël et en France, en particulier sur le sujet du Covid-19. Jamais auparavant il ne s’était vu poser de question, en direct, à propos de la kippa qu’il porte sur la tête. « J’ai été très étonné. Je suis intervenu plus de 2000 fois sur 700 plateaux de télévision dans une vingtaine de pays, et jamais le sujet n’a été évoqué. Cette question n’est pas pertinente du tout ». La journaliste Elisabeth Levy, assise à côté du professeur, a affirmé que les Français considèrent la religion comme une affaire personnelle. « La laïcité, c’est une forme de discrétion. Ce n’est pas du tout

anti-religieux. On garde sa religion pour soi », a-t-elle souligné. Ce à quoi le professeur a répondu qu’il pouvait difficilement préserver son identité personnelle avec un nom comme Cohen. Le ton est monté. Entre la surprise, l’émotion et peut-être aussi un peu de colère, voici que Cohen a répondu à Levy : « Je m’appelle Cohen, je viens d’Israël. Pourquoi devrais-je garder ma religion pour moi ? » Pendant de longs moments, les intervenants ont débattu devant les téléspectateurs sur la question de la légitimité de porter une kippa sur un plateau de télévision en France. L’argument que cette question était posée au nom de la laïcité ne semble pas convaincre le professeur Cohen non plus. « Si vous recevez un curé ou un pape ici, lui demanderiez-vous de retirer sa croix et sa calotte ? ».

Cyril Cohen

« Je m’appelle Cohen, je viens d’Israël. Pourquoi devrais-je garder ma religion pour moi ? »

nous confie : « je précise que je connais très bien le présentateur. Nous sommes en contact et il m’a appelé pour me dire qu’il regrettait ce qui s’était passé sur le plateau. Lui-même n’est pas du tout antisémite ». Mais les dommages ont déjà été causés : des centaines de commentaires antisémites se sont propagés sur le net à la suite de l’interview. Des remarques du genre « les Juifs contrôlent le monde », et « pourquoi avons-nous besoin d’un

professeur d’Israël pour nous expliquer comment fonctionne le Covid-19, et pourquoi porte-t-il une kippa ? ».

C’est un point qui fait débat depuis plusieurs années déjà. Marine le Pen en 2016 traitait déjà le sujet : l’interdiction d’afficher des signes religieux dans les endroits publics : « je réclame effectivement l’interdiction du voile et de fait l’interdiction de la kippa dans l’espace public ». Depuis, l’idée s’est développée et aujourd’hui la question de la kippa devient de plus en plus légitime et se pose au sein-même de la communauté.

« Certains responsables communautaires et religieux ont conseillé de ne plus porter la kippa dans la rue par crainte pour la sécurité personnelle du porteur ».

Le Professeur Cohen nous a indiqué que l’incident n’avait fait que renforcer chez lui le fait que sa décision de monter en Israël était juste et justifiée. Il nous a fait part de son inquiétude sur l’avenir des Juifs de France et d’Europe dans un contexte de montée du nationalisme. Cependant, il n’a aucun doute sur la façon dont il se présentera au prochain interview : « comme ça a été le cas jusqu’à présent, la kippa demeurera. S’il n’y a pas de kippa, il n’y a pas de Professeur Cohen dans l’interview. C’est comme ça que ça marche ».

À bon entendeur…

CORONA, LE RETOUR ?

Le professeur Cyril Cohen se veut rassurant et prudent à la fois. De manière générale, pour l’instant, le Covid est assez stable. Les estimations ne sont pas basées sur le nombre de contamination car les gens ne se font pas tester. Par contre, dans les hôpitaux, on comptabilise le nombre de malades. Pas de sonnette d’alarme à moins de deux cents malades graves, en Israël nous en sommes à 150. L’Omicron est tout de même très contagieux, moins dangereux que ne l’étaient l’Alfa ou le Delta - ce qui ne veut pas dire qu’il ne peut être fatal. Pour exemple malheureusement, une des dernières victimes, le Rav Drukman zal, a succombé dix jours après avoir attrapé le virus. Particulièrement pour les personnes âgées, il faut se préserver, et les protéger. Il y a d’autres virus cet hiver : infections respiratoires, maux de gorge, grippes et virus en tout genre. Une vraie panoplie. Si l’on peut rappeler un conseil à nos personnes âgées ou fragiles : bien se laver les mains et ne pas se mêler au monde pour prévenir les infections. Espérons que l’hiver se déroulera sans trop de dégâts, et qu’on ne verra pas se réinstaller la folie qu’on a connue avec le Covid-19.

Avraham Azoulay , journaliste et coach en développement personnel

© Paul zerah

DEUX ÉCRIVAINS ISRAÉLIENS À DÉCOUVRIR ABSOLUMENT !

NATHALIE HIRSCHSPRUNG

YONATAN BERG BENNY MER

Né à Jérusalem en 1981 dans une famille pratiquante, Yonatan Berg a grandi dans le village de Psagot, à moins de deux kilomètres à vol d’oiseau de Ramallah. Il est titulaire d’une licence de création littéraire, d’un master de bibliothérapie et est également poète. Donne-moi encore cinq minutes a été son premier roman. Publié à Tel-Aviv en 2015, il a obtenu le prix littéraire du Ministère israélien de la culture. Il a été traduit en français aux Editions de l’Antilope début 2018. Quitter Psagot, son deuxième roman, a été traduit en français aux Editions de l’Antilope début 2021. Pas toujours à l’aise dans le milieu religieux et nationaliste de Psagot, Yonatan Berg va s’en nourrir pour écrire. Dans Quitter Psagot, il nous y entraîne en même temps qu’il y revient, avec son histoire et avec les sensations qui l’ont traversé. Il nous fait pénétrer dans ce lieu peu visité, à la fois bucolique et violent, ouvert sur de lointaines collines et refermé sur un enseignement religieux, pas toujours adapté aux interrogations d’un adolescent. Il s’y est senti à la fois protégé, comme dans un cocon, et oppressé, par des peurs réelles et fantasmées. Après le service militaire et la découverte de terres lointaines, Yonatan Berg prend la décision de quitter Psagot. Ce ne sera pas sans déchirement. Ce roman est un témoignage formidable sur la façon dont un jeune homme tente de se libérer d’un destin décidé par d’autres, qui ne lui correspondait pas. C’est aussi un appel au respect de l’autre. Magnifiquement écrit, subtilement construit, voici un livre très puissant.

Longtemps journaliste au quotidien israélien Ha’aretz, Benny Mer (pseudonyme de Benjamin Majersdorf) est né à Tel-Aviv en 1971. Titulaire d’un master d’études yiddish de l’Université hébraïque de Jérusalem, il est l’un des meilleurs connaisseurs de Sholem-Aleikhem et Avrom Sutzkever. Depuis 2016, il est directeur éditorial des éditions Magnes Press. Son livre Smotshè, biographie d’une rue juive de Varsovie, a été traduit en français en octobre 2021 aux Editions de l’Antilope. C’est l’histoire d’une rue morte. Benny Mer l’a découverte en écoutant un poème chanté et l’a retrouvée en lisant des journaux parus il y a bien longtemps, en yiddish, à Varsovie. Où est-elle ? Sur les plans de la ville d’aujourd’hui, une rue porte son nom polonais, suit son tracé parmi des parcs et des blocs d’habitation. Mais est-ce la même ? Non. Elle a été détruite en 1943. L’écrivain et journaliste israélien a décidé de la reconstituer, avec nostalgie. Il recrée un monde oublié, et conduit ses lecteurs dans une rue juive engloutie parmi les ruines du ghetto, une rue aussi merveilleuse qu’effrayante. Entre les deux guerres, les Juifs représentaient environ un tiers de la population de Varsovie. Benny Mer choisit de les faire revivre à travers la visite guidée de la rue Smotshè. Il tente de retrouver ce qu’ils sont devenus après 1939 et parvient parfois à retracer qui a été enfermé dans le ghetto, qui y est mort, qui y a combattu durant l’insurrection. Un livre enthousiasmant, nécessaire et émouvant.

SAMY GOZ

Basé à Jérusalem « La Ville Lumière », son répertoire se situe entre celui de Franck Sinatra et de Tom Jones. Comparable aux grands chanteurs américains des années cinquante, ses capacités vocales lui permettent d’interpréter des genres musicaux très variés. Aidé de ses origines méditerranéennes, il jongle avec la même aisance entre l’italien, l’espagnol, l’anglais et le français.

Un orchestre composé de la fine fleur des musiciens israéliens l’accompagne dans la plupart de ses soirées, mais il peut également se produire en duo avec un pianiste et un DJ. Il conserve une même formation de base partout ailleurs et peut l’agrémenter d’une section de cuivres pour de grands événements.

Ainsi, en jouant de l’esprit d’improvisation et du précieux feeling propre aux aficionados de la musique, Samy compose à sa clientèle huppée des univers musicaux mémorables.

Et c’est sur scène qu’il exprime le mieux sa passion débordante pour le chant et la musique. Il se produit régulièrement à Jérusalem au « Kikar Hamusica » et fidélise déjà quelques inconditionnels qui reprennent en chœur ses chansons ! La reconnaissance du Grand Public Israélien : voici dorénavant une issue logique au parcours déjà confirmé d’un Crooner, « chanteur pour chanteur » qui ne va pas cesser de faire parler de lui.

Prochain concerts de Samy Goz au Kikar Hamusica à Jérusalem : les 5 et 26 Janvier 2023 et le 2 Février 2023 à 20h.

ça

l’amour

Samy Goz, un Crooner à Jérusalem ! Crooner un Jour ! Crooner Toujours !

Jerusalem, Jerusalem (Yerushala’im Shel Zahav)

Moonlight Serenade (Vocal Version)

A quoi

sert

(Duo avec Jeane Manson) B.O du Film « Un Petit Miracle

For me…Formidable

L’hospitalisation à domicile, des perspectives de santé rassurantes

PAR YAACOV BEN DENOUN

ans véritablement parler de révolution, il convient de se réjouir de cette évolution dans le système de santé israélien, qui va accorder une place devenue indispensable, à l’hospitalisation à domicile, l’HAD, c’est à dire une hospitalisation à temps complet au cours de laquelle les soins sont effectués au domicile de la personne.

Les charges importantes dans les services d’hospitalisation, l’épidémie de corona, l’appréhension que connaissent certains patients à être admis dans les hôpitaux, en particulier les personnes âgées, en raison de risques d’infections, de maladies nosocomiales, ont considérablement fait avancer la tendance à l’hospitalisation à domicile, qui a commencé en Israël il y a plusieurs années.

LES TRAITEMENTS COURANTS ont souvent été abandonnés ou repoussés, et les conséquences sur la santé en Israël ont été considérables. Les responsables du ministère de la Santé, des caisses d’assurance maladie et des hôpitaux, ont décidé alors d’instituer la possibilité pour les patients nécessitant une hospitalisation (en raison d’un certain nombre de maladies souvent invalidantes, allant de la pneumonie aux maladies graves, voire incurables), d’être éligibles à recevoir des soins médicaux de qualité, entièrement financés par l’État, à leur domicile, dans toutes les régions du pays, qui peuvent nécessiter l’intervention de plusieurs professionnels de santé.

Le Dr Itamar Ofer, président-directeur général de Zabar Medi-

Les prises en charge à domicile seront adaptées à chaque patient, à ses choix, à son mode de vie et à sa vie de famille.

Scine, qui fournit des services d’hospitalisation à domicile aux assurés de toutes les caisses d’assurance maladie, note que « Aujourd’hui, nos équipes traitent environ 2 200 patients atteints de diverses pathologies médicales dans tout le pays. Il s’agit d’une alternative complète à l’hospitalisation institutionnelle. Au lieu que le patient soit hospitalisé dans un établissement médical et y reste pour recevoir le traitement, le traitement vient à lui, sans qu’il ait à quitter sa maison ».

Le Dr Ofer a souligné que cette HAD n’est pas caractérisée par le simple séjour à domicile, avec fourniture de soins, médicaments et traitements, mais aussi par une responsabilité médicale endossée 24 heures sur 24. Il a précisé aussi que cette mise en place de structure était réalisée sans attente, et que la première visite au domicile du patient était effectuée dans les 24 heures suivant l’admission au service, et même dans certains cas dans les 3-4 heures. Les prises en charge à domicile seront adaptées à chaque patient, à ses choix, à son mode de vie et à sa vie de famille.

LE MÉDECIN TRAITANT peut luimême proposer aux patients et à leurs familles, cette hospitalisation à domicile, prise en charge par les caisses d’assurance maladie, mais la demande peut aussi émaner directement du patient et de sa famille. Une évaluation sera faite, quant à l’aptitude du patient à une hospitalisation à domicile selon des critères cliniques.

Il y a environ trois ans, Zabar Medicine a aussi ouvert un service interne d’hospitalisation psychiatrique, qui apporte une réponse complète aux personnes aux prises avec une maladie mentale. Et cette HAD permet d’intégrer aussi, en cas de nécessité, les soins palliatifs, de fin de vie, réalisés à domicile, pour les patients atteints de cancer, mais également dans le cadre de toute autre maladie incurable comme la maladie d’Alzheimer, la SLA (la maladie de Charcot), les maladies cardiaques…

L’hospitalisation à domicile est réalisée par une équipe chargée d’intégrer des médecins, des infirmiers, et des assistantes sociales, qui accompagnent le patient et sa famille pendant toute la durée de l’hospitalisation, en apportant une réponse médicale,

mais aussi un soutien psychologique et émotionnel à la famille, qui sera ainsi mieux préparée à un avenir possiblement pénible.

Les patients après un AVC, pourront aussi bénéficier d’une arthroplastie ou d’une hospitalisation prolongée

LES PATIENTS APRÈS UN AVC, pourront aussi bénéficier d’une arthroplastie ou d’une hospitalisation prolongée, puisque le service de rééducation intensive à domicile assure la rééducation neurologique, orthopédique des assurés des trois principales caisses de santé (Maccabi, Leumit et Clalait), mettant en œuvre des médecins de réadaptation, des infirmières, des avocats, des kinésithérapeutes, des orthophonistes, des ergothérapeutes et des nutritionnistes.

L’Hospitalisation à domicile (HAD) permet donc d’éviter ou de raccourcir une hospitalisation avec hébergement. Elle assure, au domicile du malade, des soins médicaux et paramédicaux, continus et coordonnés. Le patient maintenu dans son environnement, entouré par les siens, ne connaitra pas de rupture dans ses habitudes, et pourra se soumettre avec efficacité aux soins et traitements exigés.

Qu’à Dieu ne plaise personne ne soit en situation de bénéficier d’une telle structure, mais il est rassurant de savoir que la chose est possible, bien gérée, remboursée, et que toutes les garanties médicales et humaines seront accordées aux malades.

Yaacov Ben Denou

Un succès grandissant pour l’Alya dans le Shomron

Les olim de France, anciens et nouveaux, choisissent aussi de s’installer dans des lieux moins connus. Le Shomron fait figure d’endroit idéal pour poser ses valises et ses cartons. Trouver en Israël a interviewé des olim de divers horizons et profils qui s’épanouissent parfaitement dans cette région. La question qui leur a été posée ? Qu’évoquent pour vous les mots suivants ? A chacun sa réponse !

Audrey Yishouv Yakir

ORIGINE

Sud-Ouest de la France.

ALYA Superbe, très entourés. D’une part grâce à l’aide reçue par l’ADG (l’Alya De Groupe), mais aussi par l’entraide qu’il y a dans le Ychouv. Les habitants avaient tout organisé pour intégrer les familles d’olim. Deux familles d’accueil nous ont aidés tout au long de l’année. Nous nous adressons à elles lorsque nous avons des questions ou besoin d’aide complémentaire.

SHOMRON

5 ans après notre Alya, notre quotidien est toujours aussi merveilleux. Un rêve pour nos enfants qui vont à l’école à côté de la maison. Les activités également sont proches de chez nous. Et nombreux sont leurs copains à habiter dans la même rue. Ils évoluent un peu comme dans un grand « Club Med » avec tout sur place. Ils sont autonomes plus vite qu’en France et très épanouis.

AVENIR

De plus en plus de construction de Yishouvim, Le développement de centres commerciaux, La légalisation de plus de terrains et surtout des voisins arabes en moins.

POLITIQUE

Religieux sioniste - Droite. Rak Bibi !

Shlomi Yishouv Pédouel

ORIGINE Marseille.

ALYA Nous avons été accueillis par les gens du Yishouv puis ensuite par les coordinateurs de l’ADG qui ont mis en place tous les rendez- vous nécessaires (sal klita, inscription dans les écoles, inscription à la koupat holim, etc...).

SHOMRON

Le cadre de vie, Vivre dans un endroit religieux, Ne pas être avec trop de Français afin de pouvoir avoir une meilleure intégration, Et évidemment un idéal politique.

AVENIR

Notre avenir est dans le Shomron car nous y avons acheté une maison. Et… nos enfants y sont heureux !

POLITIQUE

Beaucoup d’espoir. Je souhaite vraiment que Ben Gvir et Smotrich tiennent leur engagement.

Arié Yishouv Yakir

ORIGINE

Après Casablanca, Paris, Londres, San Francisco, Montréal et Bordeaux, enfin dans le Shomron !

ALYA Avec des drapeaux, des sourires, des larmes, des joies, des chansons israéliennes, des fous rires, un brin d’inconscience et des tas de mots en hébreu incompréhensibles mais qui sonnaient bien.

SHOMRON

La curiosité d’une région que je n’avais jamais pensé visiter malgré plusieurs dizaines de voyages en Israël.

AVENIR

Malheureusement, avant de découvrir cette région, nous étions intoxiqués par la désinformation scandaleuse que les médias internationaux essayent de répandre et entretenir.

Avant de parler de l’avenir du Shomron, j’aimerai déjà que la plus grande majorité des Juifs dans le monde puissent se rendre compte de la réalité sur place. C’est un coup de cœur assuré !

POLITIQUE

Droite - Sioniste religieux détente. Un regain pour la Terre Promise...

ORIGINE Paris 9ème.

ALYA

Le sentiment de prendre part à la construction du pays.

SHOMRON

Très très bien. La communauté qui nous a accueillis nous a énormément aidés et continue à nous aider.

AVENIR Je souhaite construire ma maison et travailler dans le Shomron.

POLITIQUE

Religieux sioniste.

Amram Yishouv Brouhim

Alex Lellouche - Fondateur et directeur d’Oulpan Sheli, le plus grand Oulpan privé d’Israël et President du CNEF.

Avi Katz - Fondateur de COFIX et homme d’affaire

André Dan - Expert international en digital et son épouse

De gauche à droite Natalie procho - Bénévole à l’UDI et practienne en neurofeedback . Valerie Temim - cadeaux pour réceptions / Valerie Hassoun - Verydelys Sarah Ben - fondatrice du magazine trouver en Israël et de l’association de l’UDI en Israël

Etty Hassidian Cohen - Bénévole et beauté des mains / Corine Amar - Artisan chocolatier Cho’co Lev

Chantal Knafo - Agent immobilier et décoration d’événements

Galit Samama - Olim assistance

Frederic Azoulay - Présentateur de la soirée, DJ et chanteur Ilan

Deborah Fitoussi - Ad Olim

De gauche à droite Jonathan, Dan et Eric - Bénévoles à l’UDI

Johanna Sultan - Décoratrice d’événement et Yaël Cohen

Hillel Ouaknin - Fondateur et directeur de l’école de medecine alternative Serenity, responsable à Chaaré Tsedek dans le service de medecine complementaire acupuncture, directeur et co-fondateur de la clinique Anaya

Patricia Cohen - Fée Maison et son époux

Rony Akrich et son épouse

Samy Goz - Chanteur professionnel

Yafa Nisefeld - Home Styling et Myriam Bensimhon - Psychologue

Maxime Seligman - Fondateur de WebSchool, centre de formations professionnelles en Israël pour les métiers du High Tech et Digital.

La rabbanit Simha Brami - Coach et thérapeute et son époux

Géraldine Soussan - Prêt-à-porter

Lyora Création et son époux

Le député Yossi Taieb et son épouse

Elie Benchimol - Courtier en assurance

Rav Shmouel Marciano, adjoint du maire de Jérusalem et Avi Amram, chef du cabinet du député Yossi Taieb

Mazal et Raphaël Benitah - Raphaël limousine Veronique Dahan et Tamar Abessira

Raphaël Abergel - Clinique Dental Harmonia (Tel Aviv)

Sophie Rachel et Elie Attal

Sophie Rachel est auteure, professeure de théâtre et comédienne Elie est producteur de spectacles vivants francophones «Made in Israël»

Un ange nous a quitté N

Le rabbin Haïm Drukman z’l, leader spirituel du sionisme religieux

Le rabbin Haim Druckman, l’aîné des rabbins religieux sionistes et le rabbin le plus influent de la communauté religieuse nationale, est décédé à l’âge de 90 ans.

PAR MICKAËL BELASSEN

é en 1932 en Pologne, pendant la Shoah, il a été contraint de se cacher avec ses parents avant d’être confié à un couple juif sans enfant, qui a pu partir avec lui en Israël en 1944. A la fin de la guerre, ses véritables parents l’ont rejoint.

Il a ensuite étudié à la yeshiva Kfar Haroé du Bné Akiva et s’est enrôlé dans Tsahal en 1949. Entre 1955 et 1956, le Rav est parti aux Etats-Unis en tant qu’émissaire du Bné Akiva. A son retour, il a intégré la yeshiva du Rav Kook, le Merkaz Harav.

Militant du mouvement « Goush Emounim », il a décidé de s’installer à Yamit afin de lutter contre l’évacuation du Sinaï qui se précisait.

En 1963, le Rav Tsvi Yehouda Kook, le nomme à la tête du lycée yeshiva d’Or Etsion et en 1977, il fonde la yeshiva supérieure (pour les étudiants après le bac) d’Or Etsion. Plusieurs politiciens et personnalités publiques ont étudié au lycée yeshiva d’Or Etsion, sous la direction du Rav Druckman, parmi eux : Benny Gantz, Israël Katz, Dudi Amsellem ou Yossi Cohen.

Le 7 novembre 1993, le Rav Druckman est victime d’un attentat alors qu’il circule en voiture près de Kiryat Arba. Son chauffeur, Effi Ayoubi, sera assassiné. Le Rav sera blessé.

DÉPUTÉ DU MAFDAL mais aussi d’autres partis sionistes religieux entre 1977 et 1988 puis entre 1999 et 2003, le Rav Haïm Druckman a ensuite pris la tête en 2004, du système national de conversion au sein du

bureau du Premier ministre. Il quittera ce poste en 2012. Pendant son mandat, il a signé plus de 50000 certificats de conversion.

Par-dessus tout, le Rav Haïm Druckman, z’l, était un homme d’éducation. C’est d’ailleurs cette qualité qu’a récompensé le prix d’Israël qu’il a reçu en 2012.

Le Rav était le directeur de la yeshiva Or Etsion et le président de ses institutions, le Rav du yishouv Merkaz Shapira, le président du syndicat des yeshivot hesder, le président du centre des yeshivot et oulpenot du Bné Akiva et membre de la direction nationale du mouvement Bné Akiva.

LORS DU DÉSENGAGEMENT

DU GOUSH KATIF, le Rav Druckman avait, dans un premier temps appelé à la désobéissance avant de tenir une position moins tranchée mais il encourageait les soldats à tout faire pour éviter de participer à cette expulsion. Il comparait cela à une personne qui aurait un bras cassé : « Si, par exemple, j’ai un bras cassé, on ne me demanderait pas de porter des objets, n’est-ce pas? Alors, il en va de même lorsque j’ai le coeur brisé. Je ne suis pas capable de le faire. Je pense que l’on devrait prendre cela en considération ».

Il était marié à Sarah, médecin. Ils ont eu neuf enfants et plus de 200 petits-enfants et arrière-petits-enfants. Rav Druckman s’es éteint à l’hôpital Hadassah Ein Kerem, à Jérusalem ou il était hospitalisé depuis 10 jours après que son état de santé s’est dégradé suite à une contamination au Covid.

Que son souvenir soit béni.

Le «JE» joue le «JEU»

Coaching de Développement personnel & de couple

PAR ILANITH AOUIZERAT

L’

estime de soi et la confiance en soi jouent un rôle fondamental dans la construction de soi pour trouver son équilibre afin de se sentir heureux. Ceci permettra par la suite la pérennité d’une relation amoureuse. En effet, en travaillant sur chacun de ses traits de caractère de façon à ne jamais être par exemple en excès de gentillesse ou en excès de colère, on trouve ainsi son équilibre intérieur. Encore faut-il savoir de quelle façon et dans quel ordre le faire.

Ainsi on travaille la maitrise de soi, les conséquences et impacts de nos actions et réactions. On devient acteur et non plus spectateur de sa vie dans ce monde dit d’action. Nous préparons de fait, une structure saine à recevoir et donner avec discernement .

« Nous savons mieux qu’il n’y paraît et nous nous gardons de reprocher à autrui les défauts que nous sommes sûrs d’avoir » - Jules Renard.

« Le concret c’est ce qu’on crée pas ce qu’on croit » - Rav Benchetrit.

TRAVAIL SUR SOI : « Se connaître soi, c’est passer de l’obscurité à la lumière » .

TRAVAIL DE COUPLE : « On devient un couple, on ne l’est pas ! » - Ilanith

POUR FAIRE FACE AUX CHALLENGES DE LA VIE, que ce soit au travers de votre vie de couple, ou au travers de votre vie professionnelle, il est important d’avoir confiance en soi.

Il arrive très souvent que des personnes soient bloquées par leurs croyances limitantes à propos d’elles-mêmes. Elles ont ainsi une incapacité à croire en soi, ce qui posera des difficultés dans leur parcours de vie.

Avoir confiance en soi et croire en soi ne signifie pas rejeter toutes opinions différentes, mais mettre sa propre opinion en avant et chercher la complémentarité. Il s’agit aussi d’éviter de prendre à cœur les mauvaises influences de personnes nocives

qui ne vous aiment pas. La confiance en soi passe par l’amour et l’estime de soi en priorité, pour y parvenir il faudra travailler l’acceptation de soi, de ses valeurs et ses défauts.

Nos sages nous enseignent qu’être en voie de « téchouva » se définit globalement par revenir au judaïsme, se repentir, mais plus profondément par trouver notre centre. La techouva c’est donc commencer par se connaître soi-même et travailler nos « midot » c’est-à-dire nos traits de caractère pour trouver notre centre, notre équilibre intérieur afin d’être heureux avec soi-même puis enfin à deux.

L’obscurité de l’épreuve nous permettra donc de chercher nos lumières, nous obligeant ainsi à se recentrer pour trouver cet équilibre. Merci Hashem de nous avoir donné la Torah. Cherchons nos lumières !

Et vous ? Croyez-vous en vous ? Faites le test quizz répondant à cette question sur www.kissressemble.fr - rubrique quizz et jeux.

Ilanith Aouizerat, coach de couple, allie la méthode chalom baït du Rav Benchetrit à son expertise de couple. Elle propose des exercices issus d’outils psychologiques. 06 99 63 33 88 (uniquement sur WhatsApp) Sur Radio J tous les premiers jeudi du mois. Radioj.fr

Nouvelle année, nouveaux horizons…

PAR TAMAR ABESSIRA

D.merci, après cette année de turbulences, nous démarrons l’année 2023 avec le Gouvernement que nous attendions tous, depuis déjà trop longtemps ! Un gouvernement légitime et naturel qui répond aux attentes de tout citoyen israélien sioniste et fier de vivre sur la Terre de ses ancêtres. La nouvelle constellation politique redonne de l’espoir à tout le peuple d’Israël ! Une administration dont l’idéologie est de préserver la nature démocratique d’Israël. Une entité sioniste qui saura célébrer la centralité juive de l’Etat, des Juifs du monde. Un gouvernement de droite décomplexé qui rétablira notre souveraineté et corrigera toutes les erreurs commises par l’infâme coalition judéo-arabe qui aura duré dix-huit mois, dans une tourmente de trois années de déchirements, de campagnes électorales vaines et d’instabilité.

L’IGNOBLE CAMPAGNE JURIDICO-MÉDIATIQUE contre la personne de Benjamin Netanyahu prend fin par son éclatante victoire du 1er novembre dernier et sa nomination pour la 6e fois, au poste de Premier ministre de l’Etat d’Israël !

Le putsch politique orchestré par le duo Bennett-Lapid n’aura eu comme effet, que le renforcement des liens entre tous les différents partis de droite nationale, centriste et modérée. Ils auront réveillé toutes celles et ceux qui, naïvement, pensaient que leurs bulletins de votes n’allaient rien changer au résultat et que l’abstention était aussi une démonstration de la démocratie ! Alors merci à vous messieurs. Sans l’avoir voulu, vous avez prêté main forte à la renaissance d’un gouvernement fort et légitime pour un Etat juif !

ALORS QUE VA-T-IL SE PASSER, SE DEMANDE-TON ? Eh bien, nous allons œuvrer dans tous les domaines.

AU NIVEAU DIPLOMATIQUE, en essayant de rétablir les relations grossièrement écorchées par notre Premier ministre intérimaire avec certains pays.

AU NIVEAU JURIDIQUE, le ministre s’attèlera à l’objectif premier que s’est fixé ce nouveau gouvernement et agira pour séparer les pouvoirs et limiter ceux de la Cour Suprême.

AU NIVEAU SÉCURITAIRE, en faisant tout ce qui sera dans notre pouvoir pour bloquer l’enrichissement en uranium de l’Iran qui reste une menace majeure.

Il faudra également tout mettre en œuvre pour que nos soldats n’aient plus à craindre d’être pénalisés s’ils utilisent leurs armes contre un terroriste armé ou menaçant.

AU NIVEAU ÉDUCATIF, on veillera à ce que les cours de Tanah, histoire du peuple juif, restent dans les programmes scolaires mais, a contrario, on pénalisera les écoles qui enseignent aux jeunes enfants jordano-palestiniens par le biais de manuels scolaires imprimés à Gaza et parfois même dans des villages de Judée-Samarie, que le Juif est un « yéhoud » et qu’il doit mourir ! Au niveau de l’Alya et de la klita, je voudrais informer les Juifs de la Diaspora qu’ils peuvent commencer à préparer leurs bagages, des budgets conséquents vont être débloqués pour faciliter leurs venues et leur intégration en Eretz Israël. Welcome Home !

ET, BIEN ÉVIDEMENT, AU NIVEAU ÉCONOMIQUE, avec à sa tête un ministre de l’économie tel que Monsieur Nir Barkat, nul doute que notre pays va très rapidement briller à l’échelle internationale et se placer parmi les plus grandes puissances mondiales.

Le ministre Nir Barkat s’est fixé comme objectifs prioritaires de faire baisser le coût de la vie et de faire évoluer le pouvoir d’achat de façon significative. Fort de ses réussites, tant au niveau professionnel dans le monde de la High Tech, que municipal, il a toute la confiance des Israéliens.

Nous avons beaucoup de chance. Monsieur Nir Barkat est la bonne personne, au bon moment, et au bon endroit.

Alors, je vous souhaite à tous, en attendant tous ces changements, une excellente année civile, qui nous fera vite oublier toutes celles passées en conflits et en doutes.

Une année de paix et de santé pour tous.

Une année où Israël va briller dans le monde et sera, comme destiné, un exemple pour les nations qui ont les yeux rivés sur nous.

Am Israël Haï

Tel haï

Tamar Abessira, représentante francophone du Likoud

L’inflation en Israël, une invitation à réussir

PAR YAACOV BEN DENOUN

Les consommateurs israéliens sont inquiets de l’évolution de la situation économique dans leur pays. Le pouvoir d’achat érodé, la crise immobilière, les prix en augmentation, le taux directeur de la banque d’Israël sans cesse relevé pour amoindrir la portée de ces hausses, ne sont que des symptômes attachés à un mal répandu sur la planète, l’inflation.

L’

inflation est un taux chiffré qui décrit l’augmentation des prix dans l’économie. Elle est mesurée à l’aide de l’indice des prix à la consommation (qui examine la variation du prix d’un panier de produits et des services associés, pour établir une consommation moyenne).

LA BANQUE D’ISRAËL, consciente de l’incidence des prix sur le bien-être des israéliens, vise à maintenir

Entre 2014 et 2016, ce taux d’inflation était inférieur à 1%, et il atteignait en 2019 les 0.6%

l’inflation dans une zone de stabilité constante, qui correspond à une fourchette comprise entre 1% et 3%. Lorsque ce taux d’inflation est dépassé, le décalage est augmenté de façon significative entre prix constatés et salaires.

Israël dans le passé, a connu des périodes de très forte inflation, selon un processus amorcé dans les années 60, qui s’est renforcé après la guerre du Yom Kippour en 1973, pour franchir la barre des 100% par an en 1979, avec un pic constaté en 1984, avec une inflation de 444,9%. (Le taux le plus élevé d’augmentation de l’indice mensuel a été enregistré en juillet 1985, et il s’élevait à 27,49 %).

DANS LA FOULÉE, pour limiter cette progression, réduire la dette extérieure, et rediriger l’activité économique alignée en permanence sur le dollar devenu monnaie de transaction, une politique de déflation et de dévaluation a été définie, et une nouvelle monnaie a été mise en circulation, le nouveau shekel, en 1985 (1 NIS équivalait à 1 000 anciens shekels). Depuis 2000, l’inflation en Israël est de quelques pour cent, et toujours inférieure à 4%.

LE TAUX D’INFLATION a commencé à augmenter en 2021-2022, dans le cadre de l’augmentation de l’inflation mondiale après l’épidémie de Corona, et l’inflation en Israël a alors atteint un taux annuel de 5,2 %, ce qui constituait un record depuis 14 ans. Cette inflation a induit de nombreux désagréments pour les consommateurs israéliens, dont une augmentation jusque-là inconnue du prix des appartements (+17,8 % par an). En réponse à cela, la Banque d’Israël a relevé plusieurs fois son taux d’intérêt qui était récemment de 2,75 % au mois d’octobre 2022.

UNE ENQUÊTE de la société d’information économique Bloomberg prévoit que le taux d’inflation atteindra bientôt un nouveau record, qui devrait être fixé entre 5,2% et 5,3%, pour atteindre peutêtre les 5.5%.

Selon les économistes de l’organisation monétaire internationale, le FMI, le taux d’inflation mondial va atteindre lui une moyenne de 8,8 % en 2022, avant de diminuer à 6,5 % en 2023, puis à 4,1 % en 2024. (6% en France en 2022, 7.1 % aux États-Unis au mois de novembre 2022, et en Iran, au Yémen et au Sri Lanka, l’inflation devrait être supérieure à 40 %).

5,2% et 5,3%

investisseurs, agents de change, courtiers, banquiers, et responsables politiques d’Israël, qui ont peur que la machine ne vienne à se gripper, entrainant avec elle des crises dont nous ne pouvons supposer encore l’ampleur.

Le taux d’inflation mondial, en 2023, va diminuer à 6,5 %

CE TAUX D’INFLATION N’A JAMAIS ÉTÉ AUSSI FORT EN ISRAËL DEPUIS 2008, et s’il semble plus modéré que dans d’autres parties du monde, ses fluctuations inquiètent les responsables économiques du pays,

APRÈS L’ÉPIDÉMIE DU CORONA, les équilibres ont été rompus, l’indice à la consommation est en augmentation (+0.6%) et de nombreux israéliens vivent en-dessous du seuil de pauvreté, ont de plus en plus de mal à faire leurs courses, à s’habiller, se loger, se chauffer, à trouver ou à conserver un emploi.

DES AUGMENTATIONS CONCERNANT L’ÉLECTRICITÉ (+8.2%), certaines denrées alimentaires, sont attendues en janvier 2023, et si le contexte mondial est défavorisant, si l’apathie sociale de nos concitoyens pourrait disparaitre pour se transformer en colère, le nouveau gouvernement aura bien du mal à endiguer cette crise, et devra prendre de vraies mesures. Il ne saurait être trop dispendieux et répondre aux exigences déplacées de certains membres de la coalition, afin de lutter et de se focaliser contre la pauvreté et les difficultés salariales, en mettant sur pied une authentique politique de l’emploi, qui devra intégrer toutes les composantes de la nation.

Le taux d’inflation pourrait bientôt atteindre entre...

Yaacov Ben Denou

IRAN

Le désenchantement d’un régime solitaire

PAR MEIR MASRI

La politique traditionnelle du régime théocratique en place en Iran depuis 1979 a toujours consisté à instrumentaliser les mouvements chiites – tant en Irak qu’au Liban, en Arabie saoudite, à Bahreïn, au Koweït, en Afghanistan ou au Pakistan. Loin de créer une internationale islamiste, cette politique a figé le clivage millénaire entre sunnites et chiites. Il s’agit d’un échec fondamental de la Révolution islamique.

arrivée au pouvoir des islamistes en Iran en 1979 a créé un état d’agitation endémique au Moyen-Orient avec l’instauration d’un État islamique chiite dans un pays très riche en pétrole et, de surcroît, jouissant d’une situation stratégique importante. En outre, aux yeux des Arabes, le chiisme apparaît comme la seule forme d’islam qui a réussi à instituer un régime révolutionnaire conforme à la jurisprudence islamique, l’Arabie saoudite qui applique rigoureusement la charia constituant plus un régime traditionaliste qu’un véritable système idéologique. L’activisme chiite en Irak et au Liban ainsi que les déclarations de Khomeyni concernant l’exportation de la Révolution dans le monde de l’Is-

lam ne pouvait susciter que de la crainte chez les dirigeants des pays musulmans voisins. Cette crainte semble justifiée car l’Iran post-1979 a nettement privilégié la carte panchiite par rapport à la carte paniranienne, préférant s’appuyer sur des communautés chiites non iraniennes au sens ethnique – comme les chiites arabes d’Irak et du Liban – que sur des populations ethniquement iraniennes – comme

Au MoyenOrient, l’identité religieuse ne passe pas avant l’appartenance à la nation

les Kurdes et les Tadjiks. Ce panchiisme est l’expression fondamentale du mouvement révolutionnaire que l’Iran des ayatollahs rêve d’étendre à l’ensemble du monde musulman. Dans le même temps, si les communautés chiites ne sont pas toutes suffisamment organisées en liaison avec Téhéran, la sanctuarisation du chiisme dans l’État-nation iranien doit, aux yeux des ayatollahs, dépasser l’Iran et concerner le monde chiite dans son ensemble.

CETTE DIALECTIQUE est cependant contredite dans les faits qui démontrent la prédominance de la stratégie étatique sur celle du communautarisme transnational. L’exemple le plus pertinent est celui de la guerre Iran-Irak (1980-1988) où l’Iran, envahi par l’armée de Saddam Hussein, a eu des réflexes nationaux pour assurer sa défense et repousser l’envahisseur. Puis dans un deuxième temps, l’Iran espérait que les chiites d’Irak se soulèveraient contre le ré-

gime nationaliste du parti Baas et que cette agression pourrait se transformer en une avancée majeure du chiisme politique au Moyen-Orient. Il n’en a rien été. Aujourd’hui encore, on peut illustrer l’impossibilité pour l’Iran d’exporter son modèle de révolution islamique, même par le biais de milieux chiites, en reprenant le cas de l’Irak. En effet, l’attitude des Irakiens vis-à-vis de l’Iran, après le renversement de la dictature par la coalition internationale conduite par les États-Unis, en avril 2003, confirme cette constatation. Dès le mois de janvier 2005, les élections en Irak montraient que les chiites irakiens pouvaient désormais choisir leurs candidats sans recevoir de consignes et c’est plus que jamais le cas aujourd’hui, ce qui constitue un exemple troublant pour un Iran engagé depuis plusieurs années dans une reprise en main autoritaire.

AU MOYEN-ORIENT, l’identité religieuse ne passe pas avant l’appartenance à la nation. Il semblerait bien qu’il n’y ait qu’en Iran qu’elles se soient entremêlées. En réalité, les clivages ethniques, religieux et nationaux du monde musulman se révèlent plus forts que tous les appels à la solidarité islamique. Il ne s’agit pas tant d’une opposition théologique sunnite-chiite que d’une concurrence politique des mouvements islamistes des deux camps. L’islamisme, aussi bien chiite que sunnite (à l’exception du wahhabisme saoudien), met habituellement de côté les différences théologiques et doctrinales qui opposent les deux grandes écoles de l’islam. En revanche, l’opposition sur le plan politique demeure.

SI L’ISLAM CHIITE ne doit pas pouvoir influencer de manière décisive les destinées d’un monde musulman très majoritairement sunnite (85-90%), il fait l’objet d’une grande méfiance au Moyen-Orient arabe (essentiellement sunnite). Cette méfiance se manifeste au sein des monarchies conservatrices, avec à leur tête l’Arabie saoudite où le wahhabisme orthodoxe gardien du sunnisme et des Lieux saints a toujours craint la renaissance conquérante et subversive du chiisme comme une menace politique pour son hégémonie. Mais elle se manifeste également dans des républiques plus ou moins séculières craignant tout simplement que la propagation de la Révolution islamique ne fasse éclater leurs régimes. N’ayant pas été en mesure d’exporter leur idéologie, les ayatollahs et leurs miliciens qui prennent en otage le peuple iranien depuis 1979 ont isolé l’Iran, tant sur le plan international que régional.

Meir Masri est docteur en géopolitique, maître de conférences à l’Université hébraïque de Jérusalem et spécialiste du Moyen-Orient.

Janvier 2023 | www.trouverenisrael.co.il

N’ayant pas été en mesure d’exporter leur idéologie, les ayatollahs et leurs miliciens qui prennent en otage le peuple iranien depuis 1979 ont isolé l’Iran

QATAR OU QATA-STROPHE ?

PAR GÉRARD CHLOMO ALIMI

La Coupe du monde 2022 au Qatar. Que de beaux stades climatisés, construits avec des ouvriers immigrés Indiens, Pakistanais, Sri-Lankais, Philippins souvent exploités, 500 ouvriers seraient morts dans l’indifférence totale, Football oblige, bakchich oblige. Un ministre Qatari dit pour se justifier « la mort fait partie de la vie ».

QUI VA GAGNER LE TROPHÉE TANT CONVOITÉ ?

J’aimé voir jouer des tribunes, le Ghana, Le Cameroun, Le Sénégal, le Japon, la Corée du sud, le Costa Rica, le Mexique c’est exotique, c’est coloré, ça tambourine. C’est joyeux et bon enfant.

J’ai moins aimé voir jouer des tribunes, les supporters de L’Arabie Saoudite, du Maroc, de la Tunisie, de l’Iran, qui brandissent des drapeaux palestiniens. Même pendant le mondial de football, Israël leur reste en travers de la gorge. La FIFA dit : « La politique et le sport ne font pas bon ménage ». Pour le monde Arabe tout est prétexte à véhiculer un antisionisme viscéral seul catalyseur de leur frustration permanente. Même les fans Franco-Marocains sur les Champs Elysées se côtoyaient des drapeaux Marocains et Palestiniens en clamant la victoire du monde arabe.

A la limite du sport et de la politique, lors du troisième match de l’équipe Qatari, nous avons entendu dans les tribunes des supporters scander : « Par le glaive nous défendrons la Palestine ».

Pendant ce temps en Iran la rue gronde, on exécute à tout va, on juge des sportifs, des chanteurs et des étudiants qui manifestent, Pendant cette coupe du monde, la guerre Russie Ukraine est passée aux oubliettes, les milliers de morts de ce conflit sont passés par pertes et profits exceptionnels. En Iran on applique à la lettre la devise Olympique de Pierre de Coubertin «l’essentiel c’est de participer» mais au prix de sa vie.

ET LE BILAN FOOTBALLISTIQUE DU QATAR CE FUT : premier pays hôte à perdre son premier match, premier pays hôte à être éliminé après deux matchs, premier pays hôte à terminer dernier de son groupe,

premier pays hôte à finir la phase de groupe avec zéro point, et enfin premier pays hôte à encaisser sept buts en phase de groupe.

L’ÉQUIPE

QATARI A COMPLÈTEMENT RATÉ SA COUPE DU MONDE, le retentissement de la « FIFA World Cup Qatar 2022 » n’aura pas racheté le Qatar, bien que cette épreuve fût à la hauteur de l’évènement et très bien organisée, Cette coupe du monde restera une formidable tribune politique pour les Palestiniens. Le Qatar à réussit aussi un exploit celui d’avoir acheté des Eurodéputés avec des valises d’espèces pour promouvoir ce petit émirat pétrolier. Décidément l’argent n’a pas d’odeur.

LE 18 DÉCEMBRE 2022 ce fut l’allumage de la première bougie de la fête de Hanoukka. À la même heure cette finale folle France-Argentine. Malgré la formidable remontada du seul Mbappé, ça n’a pas suffi à la France de remporter sa troisième étoile. Le Messi Argentin est récompensé grâce aux tirs au buts. Maintenant laissons place à cette Ménorah à huit branches avec les composantes diverses du peuple Juif, ces fioles lumineuses expriment les défis de l’état d’Israël, qui certes n’a pas d’iles en forme de palmiers, ni de voitures en argent ou en or massif, mais notre fierté et que bientôt toutes nos technologies pourront être utilisées par toute l’humanité.

« Les foules arabes aboient au stade et nos caravanes Juives passent ».

Gérard Chlomo Alimi

Un espace qui vous ressemble

Daniella Brand est une architecte d’intérieur ave une philosophie : cette professionnelle focalise son intention sur ses clients afin qu’ils se sentent bien chez eux, dans un espace qui leur ressemble !

VOS CARACTÉRISTIQUES ?

Je suis connectée à tous les styles et très au fait des différentes tendances du design à travers le monde. J’aime susciter la curiosité et l’intérêt pour mes projets en utilisant des matériaux, textures et couleurs qui se fondent harmonieusement dans une création unique qui raconte l’histoire du client.

VOTRE EXPÉRIENCE PROFESSIONNELLE

Planification d’appartements, maisons de luxe, entreprises (salles d’exposition pour les cuisines et l’éclairage…) ainsi que d’espaces publics (synagogues, jardins d’enfants et autres).

DOMAINE D’ACTIVITÉS

J’accompagne de projets dans toutes les phases de leur réalisation.

- Conception, - Formulation des spécifications techniques et quantitatives, - Planification du mobilier et des détails d’aménagement personnalisé, - Sélection des matériaux de finition, - Accompagnement et supervision des travaux.

EN QUOI CONSISTE VOTRE PROCESSUS DE TRAVAIL ?

• Elaboration d’un programme pour comprendre les

besoins et formuler un concept de réalisation du projet.

• Préparation d’un certain nombre de croquis préliminaires à soumettre au client.

• Création de simulation de l’esquisse sélectionnée par le client.

• Soumission de plans de travail détaillés, comprenant les plans de construction, l’électricité et l’éclairage, la plomberie, la climatisation, le gypse, les aménagements et les détails de menuiserie.

• Préparation des devis quantitatifs.

• Réalisation de l’appel d’offres pour les devis.

• Accompagnement dans la sélection des matériaux.

• Supervision sur le terrain.

• Accompagnement dans la sélection du mobilier et de l’éclairage, jusqu’aux accessoires pour l’habillage parfait du projet.

QUELLES SONT VOS PRINCIPALES PRIORITÉS ?

Je travaille avec soin à chaque phase de votre projet : de la planification en passant par l’exécution jusqu’à l’image de marque. Spécialisée dans la planification et la conception de maisons privées, d’appartements de luxe, d’espaces commerciaux et publics.

Contact : 054-5534854

Maroc-Israël

« Se hâter lentement »

La défiance géopolitique pourrait-elle céder à des identités mémorielles judéo-musulmanes ? Où se pourrait-il qu’une alchimie humaine particulière entre marocains et israéliens puisse dérouter les contempteurs des relations entre Israël et le monde arabo-musulman ?

Invité à l’antenne par TANDEM TV*, son Excellence Saïd Benryane, ancien ambassadeur et actuel président de la Chambre Économique Maroc-Israël a rappelé l’histoire multiséculaire de la coexistence judéo-marocaine qui a accompagné les Accords d’Abraham signés en décembre 2020. Un retour à la lumière de contacts officieux permanents désormais rendus officiels entre Israël et le Maroc. Un coup d’envoi qui a facilité l’engouement des marocains et des israéliens pour nouer des contacts depuis l’élite universitaire et des milieux du Hi-Tech jusqu’aux industries textiles et des travaux publics. Selon le Bureau central israélien des statistiques et l’Abraham Accords Peace Institute, le volume des échanges commerciaux entre le Maroc et Israël a atteint les 45 millions de dollars environ en seulement 10 mois de l’année 2022, soit une augmentation de 25%. Rien que pour ce mois d’octobre, le volume atteint les 12,3 millions de dollars, en hausse de +925% en glissement annuel (source « Le360 », par Hajar Kharroubi).

MAIS QU’EN EST IL VRAIMENT AUJOURD’HUI DE CETTE HISTOIRE JUDÉO-MAROCAINE ?

Pour Saïd Benryane, il n’y aucun doute. « Incarné par

la monarchie, nous avons au Maroc un ciment d’unité nationale qui transcende les racines ethniques, idéologiques ou religieuses, d’où une singularité particulière de l’identité judéo-marocaine ».

En 2011, elle a d’ailleurs été consacrée par la lettre du Préambule de la nouvelle Constitution marocaine où l’ascendant hébraïque est reconnu officiellement en tant que composante de la définition de l’identité marocaine. Et la jeunesse musulmane marocaine n’est pas ignorée dans les manuels scolaires qui indiquent l’identité juive sous ses divers aspects culturels, cultuels et patrimoniaux. Encore plus audacieux, la promulgation d’un Décret décidé par le roi Mohamed VI qui organise la représentation des juifs citoyens du royaume ou même d’origine marocaine dans l’histoire du pays.

« Une décision royale qui constitue un lien indéfectible pour tous les marocains en Israël ou dans le monde » précise Saïd Benryane

EN TOUS CAS, POUR L’INVITÉ DE TANDEM TV, nul doute que cela explique pour l’essentiel l’engouement extraordinaire des échanges de biens et des personnes depuis la signature des Accords d’Abraham. De là, l’idée d’une Chambre de commerce entre les deux pays, un projet déjà initié lors de la Conférence Middle-East de Casablanca en 1994 et remise au goût du jour par Saïd Benryane, président de la Chambre économique Maroc-Israel avec son homologue israélien, l’ancien Ambassadeur d’israel en France et aux Nations Unies, son excellence Yehuda Lancry. Une dynamique qui coïncide avec cette autre signature prise en août dernier qui concerne la construction d’une ambassade permanente d’Israel à Rabat, au Maroc. Rien qui ne semble entraver la coopération fraternelle entre ces deux sas économiques initiées par ces deux anciens diplomates de haut rang.

Chacun des deux hommes n’ont de cesse de vouloir canaliser le flux croissant d’échanges entre le Maroc et Israël avec un souci de multiplier les passerelles destinées à devenir pérennes. Pour cela, ils disposent d’une recette bien connue dans cette région du monde, à savoir « se hâter lentement » tout en s’inspirant d’une culture commune et… néanmoins différente.

PAR AVI VANWETTER : CHRONIQUEUR TANDEM TV

PAR DAVID ANTONELLI

La Torah comme pierre angulaire de notre nation L’

arrivée au pouvoir du camp national et des partis religieux en israël n’aura pas tardé à provoquer colère de la gauche et de ceux qui aiment se faire appeler « libéraux ».

En effet, ces tendances politiques, complémentaires, se rejoignent sur l’essentiel et s’insurgent à l’idée de refaire de l’étude de la Torah une priorité de l’Etat d’Israël.

AVANT D’Y RÉPONDRE, il faut comprendre de quoi cette colère est le nom. Que cela soit en Europe de l’Ouest, en Amérique ou en Israël, une élite politique déracinée et idéologiquement homogène poursuit le même but : détruire l’identité des peuples, les arracher aux valeurs qui les ont façonné depuis des milliers d’années afin d’en faire des citoyens du monde dans une post-humanité régie par des intérêts financiers. Pour cela, éliminer radicalement le sacré est une nécessité.

Ce plan ne peut se poursuivre sans créer des résistances. Dans nombre de pays, en Italie par exemple avec Giorgia Meloni, les formations politiques patriotes se lèvent et ne cessent de gagner en importance.

En Israël, cette prise de conscience du peuple juif sur sa terre a porté d’authentiques forces patriotiques et sionistes à la victoire dans l’espoir d’avoir enfin quatre années de stabilité mais aussi d’action.

La plus importante sera de refaire de la Torah un point de repère qui guidera l’action politique de notre Etat.

La gauche laïcarde dans l’âme et les libéraux résolument globalistes hurlent donc à l’avènement de la théocratie.

L’IGNORANCE EST BIEN MÈRE DE TOUTES LES BÊTISES. Savent-ils simplement que la Torah, écrite et orale, nous incite non à la contemplation mais à l’action dans la Cité résolument séculière ?

Savent-ils que le Roi David était un souverain politique, guerrier le jour, mais étudiant aussi la Torah la nuit en composant les plus belles louanges adressées à l’Éternel, les Tehilim (Psaumes).

La théocratie postule l’intolérance et la persécution, la Torah, elle, interdit le prosélytisme assurant de facto la paix avec les citoyens israéliens de confession chrétienne et musulmane qui vivent librement leur culte en Israël, seul pays du Moyen-Orient où les minorités ne sont pas persécutées.

Est-il besoin encore de rappeler que la Torah n’a pas pour vocation de s’adresser au seul peuple juif, mais bien à l’ensemble de l’humanité ?

Le peuple juif a pourtant une responsabilité supplémentaire, celle d’être la lumière des Nations.

Les périodes troubles sont aussi des périodes de vérités. Dans de suprêmes moments, où des forces tentent d’obscurcir le jugement de l’humanité, nous nous devons d’être à la hauteur de notre responsabilité, et montrer que c’est seulement en étant fort et fier de sa terre, de ses valeurs et de son histoire que l’on peut avancer dans un vaste monde, de plus en plus incertain.

Cette réaction sera salutaire pour nos enfants, notamment en étant un frein puissant à l’expansion du wokisme financé à dessein par les puissances financières afin de détruire la structuration traditionnelle des sociétés.

La Torah, enfin, pour peu qu’elle soit étudiée, dévoile une incroyable modernité, ou plutôt, une incroyable avance sur son temps.

Les ignorants pensent qu’ils s’agit d’un vieux grimoire destiné à revenir 3000 ans en arrière, les hébreux instruits et éclairés, eux, savent qu’il s’agit en réalité du véritable modèle avec lequel nous pourrons construire l’avenir d’un Israël s’inscrivant dans une modernité conservatrice.

David Antolleni, écrivain, président de l’association CorseIsraël et intervenant régulier sur I24NEWS.

Des mots sur des maux

PAR MYRIAM BENSIMHON

QUESTION COUPLE

Je suis mariée depuis quelques années. La vie se passe avec des hauts et des bas, mais profondément, je ne me sens pas comprise / soulagée quand je commu nique avec mon mari. Par exemple : à chaque fois qu’on veut décider d’une chose comme meubler la maison ou aller en vacances, il n’y a pas d’échange pour arriver à une vision com mune. Cela finit par me frustrer. Je me sens incom prise et notre foyer est désorganisé. Mon mari dit que je suis incapable de prendre des décisions rapidement et que s’il décide tout seul, les choses seraient faites depuis longtemps...

Quand je dis à mon mari que je me sens incomprise il me répond qu’on est très différents et qu’on a une manière d’aborder la vie différente. Cela me dérange beaucoup. Pour lui c’est : « Ou tu décides toi, ou je décide moi ! » Il n’y a pas de discussion pour arriver à une vision / décision commune.

QUE FAIRE DANS CETTE SITUATION ?

Cette question est très importante. Elle soulève une problématique courante dans le mariage : l’homme et la femme n’ont pas la même façon de fonctionner. Bien sûr, vous le savez déjà. Mais pour vous, cela va se dévoiler à certains moments importants comme lorsque vous devez décider des prochaines vacances ou choisir des meubles pour la maison. Ce qui semble devoir se faire ensemble de façon naturelle et spontanée va révéler certains soucis de communication car ce sont des moments où on va construire ensemble, où on va apprendre à se connaître.

Effectivement, très souvent l’homme a du mal à décider avec quelqu’un. Dans l’esprit de l’homme, c’est : « Ou bien c’est moi qui ai le contrôle, ou bien ce n’est pas moi », c’est-à-dire qu’il y a forcément un décideur et un exécutant. Par conséquent, si vous lui dites : « J’aimerais bien qu’on voie ensemble pour telle ou telle chose », il ne comprend même pas ce que vous voulez de lui.

Si on veut prendre une image, pour l’homme, la prise de décision serait représentée par une flèche : il faut aller droit au but, celui qui décide doit informer de sa décision et l’exécutant exécute immédiatement. C’est pragmatique et c’est surtout basé sur le résultat. Chez la femme, l’image serait plutôt un rond avec un point au milieu : elle arrive finalement au point, mais après avoir cherché, réfléchi, analysé jusqu’à prendre sa décision. Chez la femme, il n’y a pas de schéma «décideur et exécutant». C’est plutôt : « on décide ensemble puis on le fait ensemble ».

De façon générale, l’homme est beaucoup plus centré sur l’action tandis que la femme est plus centrée sur la réflexion et sur l’émotion

Attention, ceci est vrai en général. Il arrive que ce soit l’homme qui ait cette mentalité-ci et la femme cette mentalité-là. Mais de façon générale, l’homme est beaucoup plus centré sur l’action tandis que la femme est plus centrée sur la réflexion et sur l’émotion.

Il faut savoir qu’il n’est pas rare de retrouver ce genre de situation dans les couples parce que cela provient d’une des nombreuses différences entre l’homme et la femme.

il fonctionne. Cela va diminuer votre sentiment de frustration. Quand, par exemple, il vous dit que vous mettez longtemps à prendre une décision, ce n’est pas par méchanceté. C’est simplement parce qu’il ne comprend pas que cela puisse prendre du temps. Ce n’est ni conscient ni volontairement méchant. C’est qu’il ne connaît qu’une seule façon de fonctionner dans laquelle une décision doit être prise rapidement afin de mener à une action.

L’IDÉAL SERAIT

QUE LUI AUSSI

COMPRENNE

parler de sa façon de penser, expliquer qui il est, etc… pour arriver à se comprendre, à faire des compromis afin de prendre des décisions. Mais ce n’est pas toujours ainsi que cela se passe car à cause de cette mentalité-là, justement, l’homme ne voit pas l’intérêt de chercher à comprendre celle de sa femme (sauf s’il est en grande souffrance à cause de difficultés dans le couple, auquel cas il se sentirait obligé d’agir. Si ce n’est pas le cas, il aurait tendance à penser que le problème vient d’elle et pas de lui… ce qui peut devenir un problème, d’ailleurs !)

Il faudrait lui dire par exemple, au sujet des Je sais que ce que tu voudrais, c’est que l’un de nous deux prenne une décision. Et comme la femme est censée avoir plus de goût pour la décoration de la maison que le mari, tu penses que c’est moi qui devrais décider. Eh bien, non, moi j’ai besoin de toi, de ton point de vue, pour choisir. Je me vois mal acheter des meubles sans avoir ton avis. Mais attention, je ne veux pas que ton avis, je veux aussi le mien. Je voudrais qu’ensemble on parle de nos goûts et qu’ensemble, on choisisse ce qui nous plaît à tous les deux. Tant que cela ne sera pas fait, il n’y aura pas d’action ». De cette façon, vous allez « sur son terrain », vous lui montrez qu’avant l’action (ce qu’il veut), il lui faudra donner son avis, discuter, échanger avec vous. C’est une démarche simple mais elle va mettre en relief quelque chose qu’il ne cerne pas encore. Cela va lui montrer où il en est et où vous en êtes. Et peut-être que béézrat Hachem, vous pourrez avancer... Ceci n’est qu’une astuce, mais il y a beaucoup à apprendre sur la communication. Il y a beaucoup de cours, de livres… Tant qu’on peut s’enrichir, il faut le faire. Cela peut aider à mieux se comprendre, à moins se blesser se vexer ou se braquer et donc à mieux construire.

*Extrait du groupe whatsapp (silencieux )

VOTRE

MENTALITÉ, et que cela vienne de lui, c’est-à-dire, sans que vous le lui expliquiez. Ainsi, chacun pourra

Myriam Bensimhon, psychothérapeute et thérapeute de couple

Comment dit-on crise en chinois?

PAR ELIE KLING

ommençons donc par répondre à cette question qui, j’en suis persuadé, vous passionne tous : 危机, c’est le terme chinois pour dire crise (prononcez wui-ti). Or, s’il faut en croire le Rav Zaks, c’est le même sinogramme que les chinois utilisent pour représenter l’opportunité, l’occasion. Etonnant, non ? Aurait dit le regretté Desproges. Pour un Juif, pas tant que ça….

EN EFFET, si nous restons encore un instant dans le domaine sémantique, nous constatons que l’hébreu va encore plus loin que le chinois. Le terme « mashbèr » qui signifie crise désigne également le siège de la sage-femme, soulignant ainsi le lien entre les difficultés dues à la crise et les douleurs de l’accouchement dont l’aboutissement sera l’apparition d’un nouveau-né, donc d’un nouvel espoir. Autre indice allant dans le même sens: il suffit de déplacer de droite à gauche le point se trouvant sur la première lettre (le shin) de la racine Shévèr ( shinbeth-resh), qui signifie brisure ou déchirure, pour le transformer en Sin et obtenir Sévèr, qui désigne l’espoir. L’hébreu écrit donc de la même façon la Brisure et l’Espoir et dans un texte non ponctué, on pourrait facilement prendre l’un pour l’autre. Enfin, le « mashbèr », la crise, est aussi l’anagramme du fameux « mevassèr », sensé annoncer les bonnes nouvelles en général et

l’ère messianique en particulier ! En entamant ces jours-ci le deuxième livre de la Torah, nous assistons à la toute première crise à laquelle le peuple juif, tout juste naissant, va être confronté. Le livre de Bereshit se terminait dans un climat de réconciliation et nous renvoyait l’image d’une grande famille dont l’un des membres dirigeait la grande puissance de l’époque, installée dans la région la plus fertile d’Egypte avec la bénédiction de Pharaon. Mais très rapidement, tout va basculer: « un

CRISE

Entouré d’ennemis, Israël est devenu leader dans des domaines aussi variés que l’agriculture, la cyber-sécurité, l’industrie pharmaceutique ou les drones…

nouveau roi se lève sur l’Egypte et qui n’a pas connu Yossef ». Les évènements vont se précipiter : travaux forcés, esclavage et même pogroms organisés. Au milieu de la tourmente, il y a ce verset qui restera gravé dans la conscience d’Israël: « Et plus on le persécutait, plus il se développait » (1,12).

« L’histoire juive n’est pas uniquement le récit d’un peuple dont les malheurs seraient depuis longtemps venus à bout de nations moins résistantes que lui, c’est aussi celui d’un peuple qui a su renaitre plus fort encore après chacun d’entre eux », écrit Rav Zaks. Et l’Histoire lui donne raison. la littérature talmudique voit le jour après la destruction de second temple, l’expulsion des juifs d’Espagne provoquera l’éclosion de l’école cabalistique du Ari à Safed, les persécutions d’Europe de l’Est donneront naissance au Hassidisme et notre peuple parviendra même a trouver en lui des sources insoupçonnées d’énergie au lendemain de la Shoah, jusqu’à recréer l’état juif, 19 siècles après sa disparition ! Jacob se souviendra longtemps de cette longue nuit passée à combattre son agresseur. A l’aube, blessé mais toujours vivant, le patriarche ne relâchera pas son assaillant avant de lui soutirer… une bénédiction ! Tant il est vrai que de chaque épreuve, de chaque combat, Israël peut sortir plus riche encore, transformant la douloureuse blessure en formi-

dable espoir et le shévèr en sévèr ! D’AILLEURS, L’INCROYABLE HISTOIRE D’ISRAËL, dont nous sommes en train d’écrire les pages depuis 7 décennies, en est une nouvelle et éclatante illustration. Entouré d’ennemis qui choisirent de l’attaquer dès le jour de sa création (et même avant), Israël est devenu leader dans des domaines aussi variés que l’agriculture, la cyber-sécurité, l’industrie pharmaceutique ou les drones…

COMME SI UNE PETITE VOIX NOUS DISAIT : ce n’est pas pour rien que tu te retrouves dans une situation si dramatique. Il y a surement une nouveauté qui attend d’être découverte, une leçon à tirer, une bénédiction à révéler. Car si Je t’ai choisi, c’est d’abord pour que tu enseignes à l’humanité que de chaque malheur on peut sortir grandi pour peu qu’on sache l’affronter avec suffisamment de courage, de foi et d’espérance en l’avenir. Arrêtez-moi si je dis des bêtises...

Elie Kling, Rav et Directeur de la méhina francophone à Hemdat Hadarom

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