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Gare ferroviaire Tél. +39 049 8752077 - Fax +39 049 8755008
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Montegrotto Terme Viale Stazione, 60 Tél. +39 049 8928311 - Fax +39 049 795276 lun.-sam. 8.30-13.00 / 14.30-19.00 2ème dim. 10.00-13.00 / 15.00-18.00 (Le dimanche ouverture pendant la haute saison)
Montagnana Castel S. Zeno Tél. +39 0429 81320 - Fax +39 0429 81320
Teolo Auprès du Palazzetto dei Vicari Tél. +39 049 9925680 - Fax +39 049 9900264 Ouverture saisonnière AÉROPORT DE TREVISO
PÉAGES
Battaglia Terme
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COLLINES EUGANÉENNES
Comment arriver :
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AUTO ROUTE A4
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En avion : Venise, Aéroport Marco Polo (à 60 km environ de Padoue). En train : gare de Padoue (Padova). En voiture : autoroute A13 Padoue-Bologne (Padova-Bologna) : sortir à Padova Sud-Terme Euganee. Autoroute A4 Venise-Milan (Venezia-Milano) : sortir à Padova Ovest, Padova Est.
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Riviera dei Mugnai, 8 35137 PADOVA Tel. +39.049.8767911 Fax +39.049.650794 www.turismopadova.it info@turismopadova.it
Provincia di Padova
Parco Regionale dei Colli Euganei
© Foto: Archivio Turismo Padova Terme Euganee, Consorzio Pro Loco del Cittadellese, Consorzio Terme Euganee, Consorzio Battellieri Padova, F. e M. Danesin, Gabinetto Fotografico del Comune di Padova, A. Getuli, M. Lasalandra, G. Mattoschi, F. Meneghetti, Messaggero S. Antonio, Museo del Precinema, Museo Diocesano di Padova, Museo Nazionale Atestino, Ottica La Fotografica, Parco Regionale Colli Euganei, F. Rossi, F. Sabbion, L. Tomasin.
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adova.
Juillet 2006
Via del Santuario, 2 Tél. +39 0429 783026 - Fax +39 0429 783026
Abano Terme
À la découverte de Padoue et de ses environs.
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À la découverte de Padoue et de sa Province.
“Anténor qui des Grecs échappa à la furie, parvint aux derniers bords de la mer d’Illyrie, vit des Liburniens le Royaume écarté, la source du Timave, et son cours argenté … Il y fonde Padoue, en paix y tient sa Cour, et voit son peuple heureux dans ce plaisant séjour” Virgilio, L'Enéide, I, 242-249
Terre d'histoire, d'art, de thermes et de nature. Padoue est l'une des villes les plus élégantes et les plus dynamiques d'Italie. On respire au cœur de la cité, riche de magnifiques exemples d'architecture médiévale, Renaissance et moderne, une atmosphère singulière qui conjugue rythmes métropolitains et traditions millénaires. L'histoire ancienne se mêle à la modernité, la tradition à l'avant-garde, dans une alliance constante qui donne à cette ville splendide un charme particulier et unique.
Carte ancienne de Padoue
La Province de Padoue regorge d'attraits : des thermes les plus célèbres d'Europe aux douces Collines euganéennes, havre naturaliste piqué de villas, de châteaux, de monastères, de jardins et de vignobles ou encore des imposants remparts des villes médiévales sans oublier les immenses étendues d'une campagne verdoyante sillonnée de nombreux cours d'eau et jusqu'à une partie de lagune. Le Palais Bo, cour ancienne En bas, Prato della Valle et la basilique Sainte-Justine
Trois mille ans d'histoire.
Le poète Virgile célèbre par ces vers la légende de la fondation mythique de Padoue qui fut l'œuvre du héros troyen Anténor. Historiquement, Padoue a été fondée voici plus de 3.000 ans, à l'époque paléovénète, dans une anse du Brenta. En 45 avant Jésus-Christ, elle devint un municipium romain et grâce à un commerce florissant, à des terres fertiles et à l'abondance de cours d'eau navigables, se hisse au rang des principales villes de l'Empire romain. Détruite par les Lombards en 601, la ville s'est redressée économiquement après l'an mille et n'a dès lors cessé de s'étendre. C'est à partir du onzième siècle que les édifices laïcs et religieux ont commencé à voir le jour : la cathédrale, les palais communaux, les tours nobiliaires et de larges remparts pour protéger les habitations. Le studio Patavino, le palais de la Raison et la basilique Saint-Antoine ont été érigés au treizième siècle. Le quatorzième siècle a été le “siècle d’or” : les suzerains de la lignée Da Carrara ont encouragé le commerce, l'université et le développement artistique et culturel de la cité. Par la suite, après leur chute, Padoue et son territoire sont passés aux mains de la République sérénissime de Venise. La présence vénitienne (1405-1797) s'est avant tout traduite extra-muros où la
noblesse vénitienne a investi ses capitaux en activités agricoles et a érigé des villas éblouissantes. Le déclin de la Sérénissime et l'avancée de l'impérialisme napoléonien mirent fin à l'une des époques historiques, artistiques et culturelles les plus fabuleuses d'Europe. La domination napoléonienne puis autrichienne suivies des deux guerres mondiales ont entraîné une longue période de stagnation économique, culturelle et artistique dont Padoue, à l'instar du reste de la Vénétie, n'a commencé à se relever avec une conscience nouvelle et accrue qu'à partir de la seconde moitié du vingtième siècle. Aujourd'hui, Padoue est l'un des principaux centres économiques de Vénétie et d'Italie, véritable nœud de communication avec le reste de l'Europe et magnifique cité d'art et de science.
La place aux herbes
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L'itinéraire classique.
Le cœur médiéval.
Plus de trois mille ans d'histoire ont légué à la ville une profusion d'édifices et de lieux historiques qui se mêlent aux créations architecturales les plus modernes. L'itinéraire classique s'articule le long d'un parcours qui, à travers différentes étapes, révèle les symboles de l'histoire padouane.
Le centre historique de Padoue est dominé par le palais de la Raison, édifié en 1218 comme siège des tribunaux de la ville et des boutiques commerciales, et par la place aux Herbes, aux Fruits et des Seigneurs sur laquelle se déroule chaque jour depuis huit cents ans, du lundi au samedi, le pittoresque marché de la ville. L'étage supérieur du palais, appelé le salon, est l'une des plus grandes salles décorées de fresques au monde. Depuis la place des Seigneurs, où l'on admire la tour de l'horloge, la façade blanche du palais du Capitaine et les colonnades harmonieuses de la loge du Conseil, on arrive à la cathédrale S. Maria Assunta ou Duomo, qui conserve, dans le baptistère annexe une magnifique série de fresques de Giusto de’ Menabuoi. Le Musée diocésain attenant, aménagé dans les salons du palais épiscopal, conserve quant à lui de précieux trésors d'orfèvrerie, de peinture, de sculpture et du début de l'imprimerie. En déambulant dans les rues caractéristiques de l’ancien ghetto, on revient vers le palais du Podestat datant du seizième siècle, aujourd'hui transformé en mairie, œuvre de l'architecte Andrea Moroni à qui l'on doit également l'agencement du palais Bo, siège historique de l'Université de Padoue. Cet ensemble de monuments historiques serait incomplet sans le Café Pedrocchi, néoclassique, l'un des cafés historiques les plus célèbres d'Italie, voulu par le cafetier et entrepreneur Antonio Pedrocchi en 1831 et réalisé par le fameux architecte vénitien Giuseppe Jappelli.
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La “cittadella museale”. La citadelle museale se concentre autour des arènes romaines (Ier siècle ap. J.-Ch.) et de la place Eremitani. Son point d'orgue est la chapelle des Scrovegni, qui veille jalousement sur une série de fresques réalisées par Giotto au début du quatorzième siècle et qui est considérée comme l'un des plus grands chefs-d'œuvre artistiques de tous les temps. Les Musées civiques Eremitani, tout proches, relatent quant à eux l'histoire de Padoue à travers d'immenses salles archéologiques, une magnifique pinacothèque et les cloîtres qui faisaient autrefois partie du monastère des moines de l'ordre de saint Augustin. L'église des Eremitani abrite des fresques du quatorzième ainsi que les vestiges de la célèbre chapelle Ovetari, décorée par Andrea Mantegna. La "cittadella museale" est complétée par le Musée Bottacin et le Musée des arts appliqués et décoratifs du Palais Zuckermann ainsi que par le Pôle des musées scientifiques de l’Université du Palais Cavalli.
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La “citadelle antonienne” et Prato della Valle.
1 Chapelle des Scrovegni 2 Café Pedrocchi 3 Basilique Sainte-Justine, Vierge à l'enfant
Le troisième ensemble monumental de Padoue s'articule autour de la basilique Saint-Antoine, appelée Il Santo. Outre le grand sanctuaire, véritable écrin d'art et de dévotion, on peut y admirer l'oratoire Saint-Georges, l'école du Saint, avec des fresques de Titien, le Musée antonien et, à courte distance, l'ensemble de la loge et de l'odéon Cornaro du seizième siècle. À quelques pas de la place du Saint s'ouvre l'immense place elliptique de Prato della Valle, ceinte des eaux de l'Alicorno et décorée des statues de personnages liés à l'histoire de Padoue. Au Nord se dresse le palais Angeli, siège du
4 Musée du précinéma et de la lanterne magique. Sur le côté opposé s'élève l'antique basilique Sainte-Justine, qui veille sur la dépouille de la martyre, peinte sur le majestueux retable de Paolo Veronese, de Luc l'évangéliste et de nombreux autres saints. 4 Donatello, Monument équestre au Gattamelata 5 Vue de Padoue, coupoles de la basilique Saint-Antoine 6 Prato della Valle, Petit marché aux antiquaires
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7 Basilique de Saint-Antoine, Autel de Donatello Dessous, vue de Padoue, palais de la Raison
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Padoue, la cité des fresques. Padoue conserve des kilomètres de parois narratives où lumière et couleur se mêlent pour donner vie à des histoires extraordinaires. Giotto, au début du quatorzième siècle, a été le premier à mettre en valeur la décoration “à fresque" et à inaugurer ainsi une saison extraordinaire pour la peinture narrative et monumentale. Sur le cycle des fresques de la chapelle des Scrovegni (1303-1305), chef d'œuvre absolu du maître toscan, l'histoire sacrée s'incarne dans la réalité quotidienne, l'histoire du salut de l'humanité s'articule à travers la vie
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de Marie et de Jésus, la passion et la résurrection jusqu'à la fresque grandiose du jugement dernier. Au cours de la seconde moitié du quatorzième siècle, Guariento, Altichiero da Zevio, Jacopo Avanzi, Giusto de’ Menabuoi et Jacopo da Verona ont développé la technique et le style de Giotto. Leurs œuvres décorent les principaux bâtiments religieux de l'époque médiévale : le baptistère de la cathédrale, la basilique Saint-Antoine, l'oratoire Saint-Georges, l'église des Eremitani, l’oratoire Saint-Michel et l'Académie galiléenne (autrefois appelée chapelle Carrarese). Les plus de 300 scènes qui décorent le vaste salon du palais de la Raison sont autant d'exemples extraordinaires de la décoration “à fresque" qui retracent les théories astrologiques de Pietro d’Abano, ce grand savant qui vécu entre le deuxième et le troisième siècles, sans oublier la centaine de portraits des évêques de Padoue dans le magnifique salon des évêques du palais épiscopal. La ville foisonne par ailleurs de chapelles, d'oratoires et de salons nobiliaires richement décorés.
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5 1 Basilique de saint Antoine, fresques d'Altichiero da Zevio (détail) 2 Chapelle des Scrovegni : fresques de Giotto, présentation de Marie au temple 3 Chapelle des Scrovegni 4 Rencontre à la Porte Dorée 5 Musée diocésain et palais épiscopal, salon des évêques (détail)
6 7 6 Baptistère de la cathédrale, fresques de Giusto de’ Menabuoi (détail) 7 École du Saint, Titien, Le mari jaloux poignarde son épouse 8 Basilique Saint-Antoine, fresques de Giusto de’ Menabuoi (détail) 9 Palais de la Raison, intérieur du Salon (détail)
8 À voir absolument, les fresques de Titien à l'école du Saint, la vie de Marie à l'école de la Charité, œuvre de Dario Varotari, et les brillantes scènes peintes à la scoletta del Carmine, réalisées par Girolamo del Santo, Domenico et Giulio Campagnola et Stefano dell’Arzere, les 44 héros géants qui défilent dans la salle des Géants sans oublier la vie de saint Roch, peinte dans l'oratoire du même nom près de l'église Sainte-Lucie.
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Padoue, ville de la science et du savoir. théâtre anatomique stable du monde, en parfait état, ainsi que différents sites de grande valeur historique comme la salle de médecine du quatorzième siècle, la chaire de Galilée, qui enseigna à Padoue entre 1592 et 1610, l'amphithéâtre, l'ancienne grande école des légistes et le double cloître moronien, décoré des armoiries d'étudiants et de professeurs illustres. Le jardin botanique compte lui aussi parmi les trésors scientifiques. Fondé en 1545 pour l'étude des simples (plantes médicinales), c'est le jardin universitaire le plus ancien au monde à avoir conservé son lieu d'origine.
Padoue est la ville idéale pour remonter le cheminement de l'homme dans le domaine de la science, de la technique et de la créativité. À partir de 1222, année de fondation du studio Patavino, l'évolution scientifique et technologique a franchi des étapes fondamentales grâce à la présence de personnalités éclairées et de génies ainsi qu'à un climat de liberté totale et d'effervescence culturelle. Outre le prestigieux Pôle scientifico-sanitaire, un centre d'importance européenne entièrement consacré aux nanotechnologies vient d'être créé. L’Université de Padoue est l'une des plus anciennes du monde (la deuxième en Italie après Bologne). Son siège historique, le palais Bo, conserve le plus ancien
On y conserve près de 6000 plantes, exotiques, médicinales, vénéneuses et insectivores : son hôte le plus ancien est un palmier de saint Pierre, planté en 1585 et baptisé “palmier de Goethe” après que le poète, l'ayant étudié de près, consigna ses intuitions relatives à l'évolution dans l'essai La Métamorphose des plantes. En 1997 le jardin botanique a été inscrit au patrimoine mondial de l'humanité par l'UNESCO. La tour de l'observatoire, appelée La Specola, fut érigée au cours de la seconde moitié du dix-huitième siècle pour expérimenter des théories astronomiques. Dressée sur la Torlonga, une ancienne tour des fortifications du château, c'est aujourd'hui le siège d'un musée qui accueille notamment un grand cadran solaire ainsi que des instruments d'observation provenant de différents pays. De nombreux musées scientifiques tels que le Musée de géologique et de paléontologie, le Musée d'histoire de la physique, le Musée de minéralogie, les instituts de recherche
4 et d'expérimentation scientifique ainsi que différents centres et laboratoires viennent compléter le complexe universitaire. De plus, le Musée de la médecine et de la santé devrait bientôt ouvrir ses portes (son inauguration est prévue pour 2006). Situé dans l'hôpital Saint-François, datant du quinzième siècle, il illustrera la tradition médicale et scientifique et l'évolution de l'assistance sanitaire à Padoue.
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4 Observatoire astronomique, Musée La Specola 5 Université de Padoue, Palais Bo, salle des Quarante et chaire de Galilée 6 Jardin botanique
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1 Université de Padoue, Palais Bo, Amphithéâtre 2 Musée du précinéma-Collection Minici Zotti 3 Université de Padoue, Palais Bo, théâtre anatomique
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Padoue, une ville dynamique.
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Vivante, créative, effervescente, Padoue allie un charme ancien et des traditions culturelles profondément enracinées à l'énergie et au dynamisme des métropoles les plus modernes. La circulation automobile a été bannie depuis longtemps du centre ville qui s'est transformé en une immense zone piétonnière où l'on trouve les boutiques prestigieuses des grandes griffes de la mode, des traiteurs gastronomiques, de ravissantes boutiques d'artisanat d'art local, des librairies anciennes et modernes, des cafés historiques pleins de cachet ainsi que des lieux raffinés et à la mode. Edifices historiques se mêlent aux créations architecturales contemporaines, comme le monument Mémoire et Lumière, ouvre de Daniel Libeskind. Le génial architecte américain mais d’origine polonaise, et architecte en chef du projet qui comblera Ground Zero à New York, a réalisé à Padoue un monument du souvenir comportant une poutre d’acier tordue du World Trade Centre. La poutre a été donnée à la Municipalité de Padoue par le Département d’Etat des Etats-Unis d’Amérique en mémoire des victimes des attentats aux Twin Towers. L’Ancien Ghetto, avec ses ruelles tortueuses et protégées par des arcades, ses petits palais médiévaux et ses prestigieux monuments historiques est devenu le quartier à la mode où fleurissent boutiques innovantes et antiquaires, restaurants raffinés et vieilles auberges. Les grandes places monumentales
aux Herbes, aux Fruits et des Seigneurs résonnent tous les matins des cris du pittoresque marché quotidien qui est, depuis 800 ans, le lieu de rencontre privilégié des Padouans. Les soirs d'été, les places se transforment en terrasses de café qui proposent souvent de la musique live. La petite rue S. Fermo est devenue le rendez-vous des griffes et vous y trouverez tous les grands noms de la mode jusqu'à la Galerie Borromeo et aux rues qui entourent la place de l'Insurrection. De l'université vers la basilique du Saint, vous pourrez déambuler entre d'innombrables librairies, anciennes et modernes, génériques ou spécialisées, et dévorer du regard les vitrines alléchantes qui exposent les produits du terroir. N'oubliez pas de lever les yeux pour admirer la succession des magnifiques façades des palais historiques, dont le moyenâgeux palais Zabarella, devenu le siège prestigieux de rencontres culturelles et de grandes expositions. La place du Saint et ses abords sont l'endroit idéal pour dénicher quelques souvenirs et immortaliser les monuments emblématiques de la ville, la basilique du Saint, la statue du Gattamelata, le Prato della Valle, le jardin botanique ou découvrir des musées uniques comme le Musée du précinéma et de la lanterne magique aménagé au sein du palais Angeli. Entre une boutique et l'autre, n'hésitez pas à venir vous reposer et vous restaurer dans l'un des nombreux restaurants qui proposent des spécialités gastronomiques locales ou internationales. La cuisine traditionnelle est encore très répandue et les saveurs d'antan sont souvent remises au goût du jour dans le respect de la sensibilité gastronomique actuelle. Les amateurs de cuisine étrangère, exotique ou épicée seront surpris du grand nombre de restaurants et de lieux
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1 Palais de la Raison, détail de la loge 2 Ancien ghetto 3 Palais Moroni et café Pedrocchi
où déguster des spécialités ethniques. La programmation culturelle perpétuelle se reflète dans l'éclosion de nouveaux espaces artistiques - galeries d'art, espaces d'exposition, salles polyvalentes - et dans les nombreux panneaux annonçant expos, concerts, pièces de théâtre ou congrès. L'été, les places et les jardins publics offrent le cadre idéal pour accueillir spectacles, concerts et autres projections en plein air. Sitôt sorti de la ville, on trouve d'immenses espaces pour des méga-concerts de musique pop ou de variétés, des boîtes de nuit et des bars d'été où divertissement rime avec socialisation. Le récent développement touristique de la navigation interne des canaux et des fleuves qui traversent ou enlacent la ville
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s'inscrit dans la redécouverte des cours d'eau padouans. De mars à octobre, les balades fluviales, de jour comme de nuit, déroulent la magnifique panoramique des remparts et des bastions et offrent également de ravissants points de vue sur la vieille ville. Grâce aux activités de l'université et des foires et salons, les congrès se succèdent et un vaste éventail de structures permet de répondre à la demande croissante des professionnels du secteur du tourisme et des congrès. Culture, art, science, spectacle, lèche-vitrines, bonne chère et vie nocturne, que vous vous arrêtiez pour une journée pour de longues vacances, Padoue saura vous séduire grâce à la large gamme des activités qu'elle propose. 4 Place aux Herbes, marché 5 Prato della Valle
6 Monument “Mémoire et Lumière” de Daniel Libeskind
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Les lieux de la foi.
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1 Basilique Sainte-Justine 2 Basilique Saint-Antoine 3 Basilique Sainte-Justine, Corridor des martyres 4 Cathédrale et baptistère 5 Église Saint-Nicolas 6 Église des Eremitani, B. Ammannati, Tombe de M. M. Benavides 7 Musées civiques Eremitani, Guariento, Angeli
4 Les coupoles de la basilique Sainte-Justine font écho à celles, toutes proches, de la basilique Saint-Antoine. Le grand sanctuaire, lieu de pèlerinage de fidèles et de visiteurs du monde entier, fut commencé en 1232, quelques mois seulement après la mort de saint Antoine, pour garder la dépouille du saint et, dès 1310, il dressait ses coupoles, ses minarets et ses chapelles qui furent par la suite enrichies de magnifiques
Itinéraires sacrés. L'immense patrimoine architectural et religieux, composé d'églises, de chapelles, de lieux sacrés, de monastères et d'abbayes disséminés sur l'ensemble du territoire atteste la diffusion importante et immédiate du christianisme dans la région de Padoue. Selon la tradition, en l'an 304, près de Prato della Valle, Justine, une aristocrate romaine fut martyrisée et passée au fil de l'épée. En 530 ap. J.-Ch. une basilique et un sacellum furent érigés sur sa tombe pour célébrer sa mémoire. Aujourd'hui encore, la basilique Sainte-Justine est l'un des témoignages les plus anciens de la foi et de l'architecture chrétiennes sur les terres padouanes. Outre la basilique du sixième siècle, on admire également l'antique sacellum du même siècle, des vestiges de l'ancienne basilique romane (XIIe et XIIIe siècles) ainsi que le puits des martyres. Le monastère bénédictin attenant, avec ses cloîtres décorés de fresques, abrite une riche bibliothèque ainsi que le Centre de restauration des livres anciens.
battus mais très intéressants sur les plans historique et artistique. Les œuvres d'Andrea Mantegna situées dans l'église des Eremitani, bien qu'en grande partie détruites lors des bombardements de 1944, recèlent les secrets de la Renaissance. Plus à l'écart, l'église Sainte-Marie du Carmel conserve quant à elle dans sa petite scoletta une précieuse série de fresques du seizième. La ravissante petite église romane Saint-Nicolas veille de son côté sur les œuvres de Jacopo Montagnana, Stefano dall’Arzere et Giandomenico Tiepolo. On respire dans l'austère église Sainte-Sophie, l'un des bâtiments les plus anciens de la ville, une atmosphère médiévale mystique. L'église Saint-François
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œuvres d'art réalisées entre le treizième siècle et nos jours. la troisième grande basilique de la ville est la cathédrale S. Maria Assunta, datant du seizième siècle, édifiée sur une basilique romane de 1075, elle-même bâtie sur le site d'une très antique domus ecclesiae. Dans le baptistère attenant, on peut admirer la splendide série de fresques de Giusto de’ Menabuoi. La vue du grandiose paradis de la coupole est d'une beauté à couper le souffle : des centaines de saints disposés en cercles concentriques autour du Christ pantocrator et de la Vierge veillent sur les fonts baptismaux qui se trouvent dessous, à l'endroit où figurait autrefois le sarcophage de François le Vieux Da Carrara, seigneur de Padoue entre 1350 et 1388. Deux autres sanctuaires vénérés sont celui de Saint Léopold Mandic près de Prato della Valle et celui de Saint-Antoine d'Arcella, ou le Saint mourut en 1231. Au-delà des grandes basiliques, Padoue compte nombre d'églises, de chapelles et d'oratoires situés hors des sentiers
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Grand se fond dans le vaste portique et conserve un grand retable de Paolo Veronese et Pietro Damini ainsi que des fresques du seizième et le monument en bronze Roccabonella, bel ouvrage sculptural du quinzième signé Bartolomeo Bellano et Andrea Briosco. L'église Saint-Gaétan, conçue par Vincenzo Scamozzi vers la fin du seizième siècle et couverte de marbre et de fresques, l'église Sainte-Marie des Larmes, dite du Torresino en raison de la tour centrale crénelée, sont des ouvrages plus récents. Peu de gens savent que le célèbre musicien du dix-huitième siècle Giuseppe Tartini, connu pour La Trille du diable, est enterré en l'église SainteCatherine. L'église Saint-Maxime, quelque peu en retrait, réserve une surprise de taille : trois magnifiques retables de Giovan Battista Tiepolo et la tombe de l'illustre médecin Giovan Battista Morgagni, à qui fut assignée en 1711 la première chaire de médecine théorique de l'Université de Padoue. Hors de la ville, à Pozzoveggiani, se dresse l’ancienne église Saint-Michel, riche de témoignages remontant à la période antique tardive. La Province de Padoue compte elle aussi de nombreux lieux sacrés qui ont représenté au fil des siècles la foi, la culture et la recherche. Parmi les plus évocateurs, citons les monastères et les ermitages. Dans la verdure des Collines euganéennes se
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1 Monteortone di Abano T., Sanctuaire de Notre-Dame de la Santé 2 Padoue, église Saint-Michel Pozzoveggiani Ci-dessous, abbaye de Praglia
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1 dresse l'abbaye Sainte-Marie de Praglia, fondée au onzième siècle qui fut au Moyen Âge et à la Renaissance, un haut lieu de la colonisation agricole bénédictine sur tout le territoire à l'Ouest de Padoue. En 1448 cette abbaye a été agrandie et réaménagée grâce à la réalisation de l'élégante église sur les plans de Tullio Lombardo et à la reconstruction d'une partie du monastère. L'église conserve différentes fresques et peintures de l'école vénitienne ainsi qu'un crucifix en bois attribué à l'entourage de Giotto. Le monastère recèle de beaux cloîtres, la précieuse salle du chapitre, le réfectoire monumental et la célèbre “divine logette” immortalisée par l'écrivain Antonio Fogazzaro dans son roman Petit monde d'aujourd'hui (1901). L’abbaye est connue dans le monde entier grâce à son importante activité de restauration de livres anciens et de codes miniaturisés effectuée par les moines eux-mêmes. La cime du Mont Rua abrite depuis 1339 un ermitage camaldule de clôture qui ne se visite pas mais, depuis les abords de l'ermitage, on bénéficie d'une magnifique vue panoramique sur les collines et la plaine environnantes. Dans la région d'Este se dresse la très ancienne
Abbaye de Sainte Marie de Carceri : cette immense complexe englobe une église, une abbaye, des cloîtres et une structure d'accueil qui fut partiellement transformée en villa vers la fin du dix-septième siècle. Elle conserve de très anciens vestiges d'époque romane, un cloître Renaissance, un magnifique baptistère, les salles décorées de l'ancienne bibliothèque ainsi qu'un Musée de la civilisation paysanne qui ne manque pas d'intérêt. Non loin de Carceri, à Urbana, se trouve le monastère de S. Salvaro avec son église du onzième siècle et ses fresques du treizième. L'ancien monastère accueille maintenant le Musée des voies antiques dont les cartes, documents et autres pièces reconstituent l'histoire des lieux où se dresse le monastère.
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4 5 L'église abbatiale Saint-Etienne, à Due Carrare, qui comprenait autrefois un important ensemble monastique remontant aux premières années après l'an mille, est un précieux document architectonique de l'art roman en terre vénitienne. L'église recèle un magnifique dallage en mosaïque (onzième et quatorzième siècles) et le sarcophage de marbre de Marsilio da Carrara, seigneur de Padoue, décédé en 1338. Il existe une multitude de lieux liés au culte de la Vierge souvent érigés à la suite d'événements miraculeux. Ainsi, à Monteortone di Abano Terme se dresse le sanctuaire de Sainte-Marie de Monteortone, où, en 1428, suite à une épidémie de peste, la Vierge est apparue à un chevalier malade en l'invitant à entrer dans l'eau où il trouva une image de la Bienheureuse Vierge Marie devenue immédiatement un objet de culte. À l'intérieur du sanctuaire, outre cette image sacrée, figurent des fresques de Jacopo da Montagnana et un retable de Palma Il Giovane. Toujours sur les Collines euganéennes, sur le Monte della Madonna (Teolo), se dresse le sanctuaire de la Vierge du Mont, datant du seizième siècle. Une Madone des Grâces est vénérée dans la basilique d’Este, édifiée en 1717 sur les lieux d'un précédent sanctuaire pour conserver une icône byzantine de la Vierge, estimée miraculeuse. C'est encore à Marie qu'est dédié le sanctuaire du Tresto, à Ospedaletto Euganeo. Érigée
en 1468 après une apparition de la Vierge à un batelier, l'église conserve sa décoration d'origine et des toiles de maîtres vénitiens dont la Vierge miraculeuse attribuée à Jacopo da Montagnana. Un édicule à l'extérieur de l'édifice protège la source qui, selon la légende, a jailli miraculeusement lors de la construction de l'église. À Piove di Sacco, chef-lieu de la verdoyante Saccisica, figurent deux importants bâtiments religieux : la cathédrale Saint-Martin et le sanctuaire de Notre-Dame des Grâces, qui recèle une Vierge à l'enfant de Giovanni Bellini. Le petit mais magnifique sanctuaire du Noyer de Camposampiero est quant à lui dédié à saint Antoine. Selon la légende, cette petite église aurait été bâtie à l'endroit où saint Antoine a tenu un sermon mémorable du haut d'un noyer. À l'intérieur, une série complète de fresques du seizième siècle, signées de la main du peintre Girolamo del Santo, relate des scènes de miracles et de la vie du Saint tandis que le retable qui représente le prêche de saint Antoine depuis le noyer est l'œuvre autographe d'Andrea da Murano (1486).
3 Torreglia, ermitage Mont Rua 4 Camposampiero, sanctuaire antonien du Noyer 5 Piove di Sacco, sanctuaire Madone des Grâces, Vierge à l'enfant de Giovanni Bellini Ci-dessous, abbaye de Carceri
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Une Province sous le signe de l'eau. La première ébauche de la future ville de Padoue se forma autour du douzième siècle dans une anse profonde du Medoacus, l'ancien Brenta. Depuis lors, l'histoire de Padoue et du territoire environnant a toujours été marqué par les eaux. Au premier siècle ap. J.-Ch. déjà, le fameux historien Tite Live rendait hommage aux qualités de navigateurs des anciens Padouans en décrivant leur glorieuse victoire sur la flotte du roi spartiate Cléonyme en 302 av. J.-Ch.. Dès lors, le transport fluvial n'a cessé de s'intensifier jusqu'à la construction du grand port à l'époque romaine.
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Selon Strabon, célèbre géographe grec, Padoue dépassait par son importance toutes les autres villes de la région et la quantité de marchandises qui en partaient à destination des marchés de Rome confirmait la présence d'une population industrieuse et florissante. Après la crise provoquée par les invasions barbares et le déclin général de la région, ce sont les eaux qui, une fois encore, ont permis à la ville de se rétablir. Après l'an mille, les cours d'eau ont en effet assumé une importance stratégique croissante, véritable enjeu des luttes pour la suprématie territoriale. Leur rôle était fondamental non seulement comme source de subsistance de la population mais aussi comme ressource économique et voie de communication. Pendant l'époque des communes ainsi que pendant la seigneurie des Da Carrara et la domination vénitienne, les interventions destinées à contrôler et à exploiter les eaux de la Province ont conduit à la réalisation d'un maillage dense de canaux artificiels navigables. Ce réseau reliait Padoue à la campagne environnante et à toutes les villes vénitiennes pour déboucher dans la lagune de Venise et sur la mer, alors principaux comptoirs d'échanges commerciaux. Pendant les quatre siècles de domination de la République
sérénissime, grains, produits agricoles, bois, marbre, pierre calcaire des Collines de Vicence et la précieuse trachyte des Collines euganéennes étaient convoyés depuis l'intérieur des terres jusqu'à Venise par les eaux. C'est à cette même époque que remontent les magnifiques villas qui ornent aujourd’hui encore le rives des fleuves navigables et les Collines euganéennes. Les riches patriciens vénitiens se rendaient dans leurs demeures grâce aux fleuves et canaux, notamment le long du Brenta et du Piovego, et l'on croisait sur les voies fluviales toute sorte d'embarcations, radeaux de troncs, péottes,
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Cours d'eau padouans Digue le long du canal Battaglia Marécage d'Onara Canoë sur le Bacchiglione Padoue, partie de l'anneau fluvial qui longe les remparts
8 Riviera du Brenta, bateau touristique face à la villa Giovanelli de Noventa Padovana 9 Padoue, porte Ognissanti 10 Battaglia Terme, Musée de la navigation fluviale
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Les chalands pouvaient accoster n'importe où en se posant sur la rive. Dante lui-même les cite dans la Divine Comédie “comme parfois des chalands au rivage à demi sont sur l'eau, à demi sur la terre" (Enfer, chant XVII, vv 19-20).
7 8 barques, gondoles, sandoli et bachots padouans. Le Bacchiglione, antique voie fluviale entre Vicence et Padoue, est aujourd'hui encore la principale source d'eau de la ville qui vivait et vit aujourd'hui encore des eaux qui entrent par le Sud et coulent le long des remparts du seizième jusqu'au château médiéval avant de se diviser en Tronco Maestro et Naviglio Interno pour encercler la partie ancienne de la cité. Un programme de restauration des cours d'eau et de réouverture des anciens bassins de navigation a été lancé
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ces dernières années pour permettre de reprendre la navigation le long des anciennes voies d'eau, comme le parcours fluvial le long des remparts et des bastions ou encore le long de la rivière Euganea au cœur d'un paysage naturel enchanteur. L'histoire des bateliers et les événements liés aux cours d'eau padouans sont largement documentés dans les salles du passionnant Musée de la navigation fluviale à Battaglia Terme, qui recèle non moins de 4.000 pièces entre embarcations fluviales, équipements, photos historiques, cartes de navigation et autres documents.
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Montegrotto Terme, Butterfly Arc, La maison des papillons
Les thermes euganéens : plus de 2.000 ans de bien-être et de santé.
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2 Au cœur du havre de verdure du Parc des Collines euganéennes, les thermes euganéens, dans les deux principales stations d'Abano et Montegrotto et celles, plus petites, de Galzignano, Battaglia et Monteortone di Teolo, renommés dans le monde entier pour la fango-balnéothérapie, sont l'endroit idéal pour retrouver équilibre, bien-être et beauté. Leur secret réside dans une eau d'origine météorique : depuis les bassins vierges des Préalpes à près de 2.000 mètres d'altitude, cette eau suit un long parcours souterrain où elle se gorge de substances minérales (notamment de sodium, potassium, magnésium, iode et silicium) avant de jaillir sur le domaine des thermes euganéens à une température de 87° C. Cette eau, unique au monde, est à la base du processus de maturation, de conservation et de régénération de la boue thermale, aux propriétés salso-bromoiodiques et aux vertus thérapeutiques hors pair. Le bassin thermal euganéen se distingue depuis des siècles par la richesse naturelle de ses eaux, une tradition qui plonge ses racines dans la lointaine protohistoire et qui n'a pas changé jusqu'à nos jours. Les Vénètes du début de notre ère disposaient ici d'un sanctuaire lacustre particulièrement fréquenté entre le septième
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et le troisième siècles av. J.-Ch., tandis qu'à l'époque romaine, entre le premier et le deuxième siècles ap. J.-Ch., la Fons Aponi (source d'Aponus, divinité liée à l'eau) devint l'une des stations thermales les plus importantes et les plus célèbres, utilisée à des fins curatives, et siège du mystérieux culte de l'oracle de Gérion, à qui se serait même adressé le jeune Tibère, futur empereur, pour obtenir le sortes du lancement des dés dans la source sacrée. Au quatorzième siècle, les seigneurs éclairés de la lignée Da Carrara ont lancé d'importantes études sur les boues, études qui furent poursuivies par l'École de médecine de l'Université de Padoue. Au dix-huitième, on a mis au jour d'importants vestiges archéologiques qui témoignent de l'exploitation très ancienne des eaux thermales et de la présence à l'époque romaine de structures équipées pour accueillir la clientèle et pour les thérapies, avec des espaces destinés à régénérer également les différentes facettes de l'esprit: religion, culture et jeux. 1 Abano T., grande entrée au Montirone 2 Montegrotto T., villa Draghi Ci-contre, Thermes Euganéens, fangothérapie 3 Piscine thermale 4 Montegrotto T., musée International du Verre d’Art et des Thermes 5 Golf sur les Collines euganéennes
3 Aujourd'hui, comme il y a deux mille ans, les thermes euganéens sont le lieu idéal pour se ressourcer dans un environnement où tout converge vers l'harmonie millénaire entre l'Homme et la Nature, où l'on oublie le stress de la vie quotidienne pour s'adonner à des activités régénérantes et à une vie plus saine. Tous les hôtels, plus d'une centaine, sont équipés pour dispenser des soins thermaux (fangobalnéothérapie, thérapies inhalatoires, massothérapie) et esthétiques grâce à de magnifiques piscines et à des salles de sport modernes. Les curistes sont accueillis et suivis par un personnel spécialisé, les soins et autres activités se déroulent dans une délicieuse ambiance de détente et de divertissement à la fois cordiale et professionnelle. Les propriétés curatives des boues sont garanties par des études et des monitorages effectués par le Centre d'études thermales Pietro D’Abano avec la collaboration de l'Université de Padoue et les établissements thermaux respectent des critères qualitatifs rigoureux pour assurer aux curistes une sécurité et une qualité maximales. Et après les soins thermaux? Outre les salles de gym, les cours de tennis nichés dans la verdure et les piscines, la nature environnante offre toute une palette de sports et d'activités physiques. Cinq terrains de golf, des manèges et des centres d'équitation, des balades à cheval sur des chemins
panoramiques, des vélos pour découvrir en toute liberté les trésors naturels et architecturaux du Parc des collines, un réseau de sentiers piétonniers qui serpentent dans les collines et les Collines euganéennes proposent jusqu'à un rocher naturel d'entraînement (Rocca Pendice) aux alpinistes et varappeurs. Le patrimoine historique et artistique est lui aussi très riche et très varié : monuments, villas, châteaux, monastères, abbayes et musées se disputent les faveurs des visiteurs. Côté culture, les concerts et les représentations
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théâtrales sont d'envergure nationale et internationale. Le contact avec la tradition populaire locale est assuré par une multitude de kermesses et de fêtes paysannes. L'excellente cuisine locale est en outre un gage de bonne humeur. La nature offre, notamment au printemps et à l'automne, la possibilité de goûter des spécialités à base d'herbes sauvages, de légumes, de champignons et de produits des sous-bois. Le tout arrosé par d'excellents crus des Collines euganéennes, déjà fort appréciés de Tétrarque et Ruzante, et aujourd'hui protégés par le label A.O.C.
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Villas et châteaux. statues et de colonnes blanches. Non loin de là s'étend la villa Marcello, en pur style palladien, avec ses larges portiques, son jardin parfaitement entretenu et ses splendides salons dont les murs décorés retracent des scènes de la vie d'Alexandre le Grand et des dieux de l'Olympe. Les Collines euganéennes, site particulièrement cher aux patriciens vénitiens, se sont peuplées entre le quinzième et le dix-huitième siècles de splendides demeures nobiliaires. La magnifique villa Emo Capodilista, œuvre de Dario Varotari, occupe une position de choix sur les hauteurs de la Montecchia, près de Selvazzano. À Luvigliano, on rencontre l'un des premiers exemples d'architecture inspirée du goût pictural typiquement vénitien avec la belle
Du Moyen Âge à nos jours, la Province de Padoue, depuis toujours au cœur de l'Histoire, n'a cessé de s'enrichir de puissants châteaux et forteresses, d'élégantes villas et de jardins luxuriants, en quête de la symbiose parfaite entre la main de l'Homme et le paysage naturel. Dans la bande au Sud-Ouest de la Province de Padoue se déroule un magnifique itinéraire entre châteaux et villes fortifiées où l'on hume encore l'atmosphère du mystérieux monde médiéval. À brève distance les uns des autres se dressent le château de S. Pelagio - ayant appartenu au quatorzième siècle aux Carraresi avant d'être transformé en prestigieux siège du Musée de l'air par l'architecte Avesani au cours de la seconde moitié du vingtième siècle - le château du Catajo - qui est en réalité une villa privée devant son aspect fortifié à la passion des armes et de la guerre de son célèbre commanditaire Pio Enea Ier degli Obizzi, capitaine de la Sérénissime et inventeur de l'obusier (canon d'assaut) - et enfin le château de Monselice, contenant de nombreux meubles et collections, qui est l'exemple réussi de la transformation en demeure nobiliaire d'un édifice médiéval fortifié. Les Collines euganéennes recèlent l'un des plus anciens châteaux de la région : le château de S. Martino della Vanezza, sur les terres de Cervarese S. Croce, remonte en effet à l'an mille et il accueille aujourd'hui le Musée du fleuve Bacchiglione; le château de Valbona, à l'extrême Ouest des Collines euganéennes, fut quant à lui le bastion des Carraresi et c'est aujourd'hui l'un des plus beaux modèles de fortification médiévale militaire. Il abrite actuellement un restaurant et une exposition photographique permanente sur les châteaux padouans. Les villas nobiliaires sont quant à elle le fleuron de la région de Padoue. Souvent nichées dans de grands jardins
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1 Battaglia Terme, château du Catajo 2 Monselice, château, salle avec cheminée (détail) 3 Lozzo Atestino, château de Valbona 4 Due Carrare, château de S. Pelagio, salle des montgolfières
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1 ou des parcs séculaires, au cœur de sites enchanteurs à flanc de colline ou sur les rives d'un cours d'eau, elles constituent un patrimoine d'une immense valeur historique et artistique. La villa Contarini à Piazzola sul Brenta, agrémentée d'un grand parc avec un petit lac et un îlot, elle est sans nul doute la plus majestueuse et la plus éblouissante de toute la Province. Construite au seizième siècle sur les fondements d'un ancien château, elle a été agrandie lors de la seconde moitié du dix-septième et conserve plusieurs éléments architecturaux du plus grand intérêt et notamment la “salle de la guitare à l'envers”, dont la conformation originale assure une acoustique de premier ordre. À Piombino Dese se trouve la villa Cornaro, dessinée par Andrea Palladio entre 1551 et 1552. Cette villa monumentale dispose d'un harmonieux salon interne décoré de
6 villa dei Vescovi, conçue par Giovanni Maria Falconetto au seizième siècle. Pour ceux qui souhaitent découvrir où Pétrarque a passé les dernières années de sa vie, halte obligatoire à la villa di Arquà, que le célèbre poète habita entre 1370 et 1374, année de sa disparition. La villa Selvatico-Sartori qui se dresse sur la Colline S. Elena, à Battaglia Terme, est quant elle à nimbée d'une aura magique et nichée au cœur d'un parc majestueux dessiné par Jappelli. Il est impossible de citer toutes 5 Piombino Dese, Palladio, villa Cornaro 6 Arquà Petrarca, maison de Pétrarque Ci-dessous, Piazzola sul Brenta, Villa Contarini
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5 les villas bâties entre Monselice, Este et Montagnana, lieux de prédilection des artistes, des poètes, des écrivains italiens et étrangers d'antan et d'aujourd'hui. Toute cette région, avec les Collines euganéennes, est la destination idéale pour redécouvrir les lieux qui accueillirent et inspirèrent des troubadours mais aussi des poètes d'exception tels que Byron et Shelley, Foscolo, Fogazzaro et jusqu'à Bruce Chatwin. La verdoyante et reposante Saccisica veille elle aussi sur des joyaux d'une valeur inattendue, comme la villa Widmann, à Bagnoli di Sopra, construite au seizième siècle par la famille Widmann comme “lieu d'utilité et de délice" et dont le petit théâtre accueillit l'écrivain Carlo Goldoni. C'est aujourd'hui le Consortium pour la protection des vins AOC de Bagnoli et du Stradon del Vin Friularo qui siège dans ses immenses caves. La belle villa Garzoni-Carraretto à Candiana, édifiée entre 1537 et 1540, est probablement le seul chef d'œuvre sur la terre ferme de Jacopo Sansovino. Une autre magnifique demeure de campagne qui a conservé sa structure architecturale d'origine du seizième siècle, est la villa Roberti à Brugine. La décoration “à fresque" des salons est signée en partie Paolo Veronese. Le grand parc autour de la villa accueille tous les premiers dimanches du mois une brocante et un marché aux antiquaires très fréquenté.
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Des parcs séculaires et des jardins raffinés.
1 La meilleure façon de découvrir le patrimoine extraordinaire des richesses naturelles de notre région consiste à se promener dans les allées des parcs séculaires, à déambuler entre les parfums et les couleurs de jardins raffinés et parfaitement entretenus et à observer les maîtres jardiniers à l'œuvre. Le parc dix-septième de la villa Barbarigo à Valsanzibio est sans nul doute l'un des lieux vénitiens les plus emblématiques. Niché dans le magnifique paysage collinaire, riche en essences rares et séculaires, il offre différents points de vue comme le grand labyrinthe de buis, le monumental bain de Diane, l'île aux lapins, les
grands viviers, les lacs ainsi que de nombreuses fontaines et statues. Au printemps et au début de l‘été, la belle villa Emo à Rivella di Monselice se pare des mille couleurs des roseraies en fleurs. Deux longs viviers bordés d'arums et d'iris, ponctués de nymphéas et agrémentés de deux vastes parterres de roses soulignent la géométrie du jardin devant la villa, tandis qu'une longue allée de charmes et de haies de buis en constituent la charpente immuable. La villa Miari de’ Cumani, à S. Elena d’Este se dresse elle aussi au cœur d'un magnifique parc de huit hectares; ses murs crénelés à la gibeline et son imposante tour lui confèrent l'aspect d'une villa-château. Ce vaste ensemble englobe la maison du maître des lieux, les annexes, la serre, l'ermitage, le nymphée, le grand potager avec son vivier, le parc et sa grotte, le lac et les autres éléments architectoniques de décoration.
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La ceinture luxuriante qui entoure la villa Pisani-Scalabrin à Vescovana, articulée en jardin à l'italienne et en parc romantique à l'anglaise, fut citée dans le journal de bord “Holidays spent on a Doge’s farm” de l'écrivaine britannique Margaret Symonds qui y séjourna en 1880. Le parcours de visite du beau parc de Frassanelle se décline quant à lui en immenses platanes et chênes séculaires et il est ponctué d'éléments du jardin idéal anglo-saxon et du jardin romantique
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6 Noventa Padovana, Villa Valmarana 7 Noventa Padovana, Villa Giovannelli 8 Vescovana, Parc de la villa Pisani Scalabrin 9 Rivella di Monselice, Villa Emo 10 Battaglia Terme, Villa Selvatico Sartori
que Giuseppe Jappelli a diffusé en Vénétie. Les grottes où alternent savamment ombres et lumières sont particulièrement évocatrices. La célèbre Riviera du Brenta, avec ses magnifiques villas alignées le long du fleuve, commence à Noventa Padovana. On y découvre la villa Giovannelli - construite en style palladien en 1670 et agrandie en 1738 à l'occasion du séjour d'Amalie de Pologne qui se rendait à Naples pour y épouser Charles de Bourbon - la villa Grimani Valmarana - bâtie au quinzième siècle, qui conserve des fresques dix-huitième d'inspiration paysagère et exotique - ainsi que la villa Giustiniani, vaste ensemble rural remontant à la fin du seizième mais agrandi et restructuré au dix-huitième avec une lumineuse façade rococo. Le magnifique itinéraire de la Riviera du Brenta, qui relie Padoue à Venise à travers les principales villes de Strà, Dolo et Mira, peut être parcouru en bateau, en voiture et même à vélo sur des pistes cyclables.
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Bagnoli di Sopra, villa Widmann Valsanzibio di Galzignano Terme, villa Barbarigo S. Elena d’Este, villa Miari de’ Cumani Selvazzano, villa Emo Capodilista “La Montecchia” Valsanzibio di Galzignano T., villa Barbarigo
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Les villes fortifiées. Les quatre villes fortifiées de Cittadella, Monselice, Este et Montagnana témoignent du rôle stratégique du territoire padouan et constituent, dans leur ensemble, une véritable anthologie de l'art de la fortification. Cittadella est le seul exemple en Europe de bourg fortifié en plaine conçu sur un périmètre elliptique et parfaitement conservé. Le mur d'enceinte, d'une longueur de 1461 mètres, polygonal et ponctué de 32 tours et de 4 portes fortifiées, fut érigé à partir de 1220. Les quatre tours principales étaient destinées à défendre les quatre entrées de la ville: la Porte de Bassano, la Porte de Trévise, la Porte de Vicence et la Porte de Padoue (ou Porte nouvelle, avec l'horloge et les armoiries de la commune de Padoue et des Carraresi). La Porte de Padoue englobe l'église SainteMarie du Torresino (1220) et la prison de la tour de Malte (mentionnée dans la Divine Comédie de Dante, Paradis, IX, 54), qui accueille aujourd'hui des expositions et des manifestations culturelles. On remarquera les fresques de Jacopo da Ponte et les toiles de Palma il Giovane conservées dans la cathédrale dix-huitième qui renferme également l'antique cénobie du quatorzième. À voir également le Musée de la cathédrale, avec ses objets du culte et ses reliquaires, le théâtre social du dix-neuvième, dont la façade fut dessinée par Giuseppe Jappelli, le palais municipal du quatorzième, le palais prétorien (XIVe s.), le palais du podestat et la maison du podestat ainsi que le Musée civique archéologique, situé dans la tour de Malte. Baptisée depuis des temps immémoriaux la “porte" des Euganéennes, passerelle
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Cittadella Cittadella, détail de la porte de Bassano Cittadella, théâtre social Cittadella, façade de la cathédrale
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Ci-dessus, Cittadella, palais prétorien, détail d'une fresque
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1 entre les collines et la plaine jusqu'à la mer, Monselice s'est développée principalement à partir de l'époque romaine lorsque sa forteresse, la fortification dressée sur la colline de Monselice, reçut une vocation défensive avant d'être renforcée par les Lombards au cinquième siècle. En 1239 la ville fut encore consolidée sous les ordres de l'empereur Frédéric II qui fit compléter le mur d'enceinte et ériger le château, le donjon et la tour de Piazza. Enjeu disputée par la maison D'Este, les Carraresi et les Scaligeri, la ville passa définitivement aux
6 parcours qui conduit au sommet des collines où se trouvent le parc archéologique et le donjon de Frédéric dont la terrasse s'ouvre sur un panorama de toute beauté. Dans une conque protégée par les collines et abondamment irriguée, se dresse la ville d'Este qui, voici mille ans, a donné son nom à la Maison d'Este (ou Estensi). Avant l'an 589 Este était traversée par
3 mains des Vénitiens au quinzième siècle qui la gouvernèrent jusqu'à la fin du dix-huitième. La magnifique promenade de la rue du sanctuaire parcourt les principales étapes historiques de Monselice. Annoncée par l'ancienne église Saint-Paul, avec sa crypte du Haut Moyen Âge, la promenade conduit au puissant château, bâtiment doté d'une armurerie, de salles quatorzième décorées à la carrarese, d'une élégante cour vénitienne et d'un antiquarium lombard. Après la villa Nani-Mocenigo du seizième, se trouve l'antique église Sainte-Justine, datant de 1256 avec des éléments rapportés au quinzième et une toiture en chevrons de bois de 1787. Au-delà de la porte romaine s'ouvre la magnifique rue des sept églises avec ses six chapelles attribuées aux basiliques romaines et l'oratoire Saint-Georges conçus par Scamozzi (1605) à la demande la famille noble Duodo, dont la villa domine la montée. Ici commence le
l'Adige sur les berges duquel s'est développé l'un des principaux centres civils, religieux et culturels des Paléovénètes. Ville importante dès l'époque romaine, elle a prospéré après l'an mille grâce à la Maison d'Este qui y a bâti le château et le premier lieu fortifié, refait par les
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5 Monselice, Villa Duodo 6 Monselice, le château 7 Monselice, église Sainte-Justine 8 Monselice, l'Hôtel de ville Ci-dessous, Monselice, Via sacra delle 7 chiese
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Carraresi autour de 1340 et agrandi par les Vénitiens au quinzième. L'histoire revit désormais dans les belles salles du Musée national Atestino, situé dans le palais Mocenigo du seizième. Au milieu du mur d'enceinte se dresse le château dont les restes descendent sur près d'un kilomètre depuis le donjon au sommet de la colline jusqu'aux bâtiments de la vallée. C'est là que, voici près de huit siècles, les ménestrels et troubadours accueillis par Azzo IV d’Este, créèrent l'un des bastions de la poésie troubadouresque du Nord-Est de l'Italie. Parmi les nombreux bâtiments religieux que compte Este, la cathédrale Sainte-Thècle mérite une mention spéciale car elle veille sur la dépouille de Béatrice d'Este la Bienheureuse,
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Este, le château Este, situle Benvenuti Este, le château Este, céramistes Este, Ca’ Pesaro Este, Musée national Atestino, bronzes paléovénètes
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décédée en 1226, et célébrée par les troubadours comme modèle de beauté, de grâce et de vertu. Point d'orgue de la riche décoration de la cathédrale, le magnifique retable de sainte Thècle, signé de la main de Tiepolo (1759). Este continua d'être une source d'inspiration pour les poètes des générations suivantes et l'on assista au seizième siècle à un va-et-vient ininterrompu d'artistes et d'intellectuels invités par Alvise Cornaro, homme de culture aisé d'origine vénitienne.
Au dix-neuvième, la villa Kunkler accueillit les deux grands poètes romantiques anglais, Byron et Shelley, tandis que le vingtième siècle vit passer, notamment, Bruce Chatwin, célèbre auteur de libres de voyage, et Emma Tennant, écrivain et hôtesse de Chatwin à la villa Albrizzi. Este est également renommée pour sa production de céramique d'art. Montagnana dispose quant à elle d'un mur d'enceinte en parfait état de près de deux kilomètres, l'un des ensembles fortifiés les mieux
7 conservés au monde, d'une courtine de briques du quatorzième et de 24 tours mesurant entre 17 et 19 mètres. On accède à la ville à travers deux imposantes fortifications, le château S. Zeno dont le donjon d'Ezzelino remonte à 1242 (qui abrite aujourd'hui le Musée civique) et la forteresse des Alberi, véritable joyau d'architecture militaire, édifiée en 1360 par la volonté de Francesco Primo Il Vecchio Da Carrara. La petite ville est un ravissant dédale de rues, ruelles et arcades qui convergent vers la grand-place Victor Emmanuel où se dresse la cathédrale Sainte-Marie qui recèle des œuvres de Sansovino et de Veronese. Face à la porte de Padoue se trouve la villa Pisani édifiée par le noble vénitien Andrea Pisani sur les plans de Palladio (1553-55). Montagnana se trouve de surcroît au cœur de la zone de production du jambon cru Veneto Berico Euganeo, à la couleur rose pale caractéristique et au fumet incomparable. Ces villes fortifiées retrouvent leurs splendeurs 7 Montagnana, Il Palio dei 10 Comuni 8 Montagnana, mur d'enceinte 9 Montagnana, mur d'enceinte, détail
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8 d'antan le temps de reconstitutions historiques spectaculaires en costume médiéval avec des musiciens, des jongleurs de drapeaux, des jeux et des tournois qui recréèrent l'ambiance des premiers siècles après l'an mille. Au printemps, on assiste au palio des quartiers de Trambaque au château de S. Martino à Cervarese S. Croce ainsi qu'aux journées Estensi dans le magnifique cadre médiéval d'Este. Ces festivités historiques se poursuivent jusqu'en septembre avec le palio des dix communes de Montagnana, le carrousel de la forteresse de Monselice et le spectacle Voci dall’Evo di Mezzo de Cittadella. L'année s'achève avec la fête médiévale de la Saint-Sylvestre à Montagnana.
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Les Collines euganéennes et autres oasis naturelles. Les reliefs en pente douce des Collines euganéennes sont l'un des principaux attraits naturalistes et destinations touristiques de la région de Padoue. Composées d'une centaine d'élévations de formes et de hauteurs différentes, elles sont le fruit d'une éruption sous-marine survenue il y a 35 millions d'années, lorsque l'ensemble de la Plaine du Pô était sous la mer, et se distinguent par leur richesse botanique sans égale et par leur immense patrimoine historique et architectural. Il suffit de contourner l'un de ces cônes volcaniques pour observer la présence extraordinaire et l'alternance d'espèces typiques des zones chaudes et arides (garrigue méditerranéenne) et d'espèces à caractère montagnard ou sub-montagnard. Du haut de ses 601 mètres d'altitude, le Mont Venda marque le centre et le point culminant des Collines. En 1989 cet ensemble collinaire, soit près de 20.000 hectares, a été déclaré Parc régional. Le climat, particulièrement doux, a permis depuis l'Antiquité de cultiver l'olivier et la vigne et le renom de la tradition vinicole vénitienne se maintient grâce à treize cépages A.O.C., dont le Cabernet Franc, le Sauvignon, le Chardonnay, le Serprino et le Moscato Fior d’Arancio qui coulent à l'occasion des nombreuses fêtes locales et notamment de la Fête du raisin de Vo’ Euganeo. Les autres produits du terroir sont les miels, les fromages, les fruits de saison comme les châtaignes et les cerises (dont les fameuses marasques), les petits pois et les jujubes. Le Parc regroupe 15 communes qui, à un cadre naturel enchanteur, allient un patrimoine historique et architectural hors pair, composé de châteaux, de villas, de jardins d'époque, de musées, d'abbayes et de monastères. Parmi les bourgs les plus célèbres, Arquà Petrarca a su conserver l'atmosphère sereine et la beauté poétique qui fascinèrent le grand poète François Pétrarque vers la fin du quatorzième. Le magnifique paysage euganéen n'a en effet cessé d'inspirer
des générations d'écrivains, de poètes et d'artistes: des troubadours provençaux qui, au douzième siècle, se réunissaient à la cour d'Azzo d’Este, aux grands écrivains plus récents tels que Foscolo, Fogazzaro et Bruce Chatwin, on ne compte plus les artistes à qui les Collines euganéennes ont inspiré leurs plus belles pages de littérature et de poésie. Pour découvrir tout le charme et toute la magie de cette nature et de ces paysages, rien ne vaut de parcourir l'un des vingt sentiers balisés et équipés du Parc des collines - à pied, à vélo ou à cheval - qui, avec un peu de chance, vous permettront d'observer, outre une flore richissime et une succession de bois, de vignes, d'oliveraies, de prés et de panoramas éblouissants, les petits habitants du bois et notamment les orvets, salamandres pies, coucous, éperviers et, par endroits, les blaireaux, renards et fouines.
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1 Torreglia, domaine de la villa Tolomei 2 Portrait du poète François Pétrarque Ci-dessous, les Collines euganéennes, Vue avec l'église de Teolo
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En se rendant plus à l'Est, on découvre la verdoyante Saccisica qui, avec le Conselvano tout proche, forme une plaine des plus fertiles, sillonnée par un extraordinaire réseau hydrique. C'était la campagne padouane et l'intérieur des terres tant apprécié par les nobles vénitiens qui les considéraient comme leur “inépuisable grenier". La campagne est ponctuée de fermes, de villas de maîtres et d'anciennes fermes bénédictines. C'est en effet aux moines bénédictins du Moyen Âge que l'on doit l'assainissement des terrains marécageux ainsi rendus à la production agricole grâce à de nouveaux systèmes d'exploitation. Parmi les plus belles fermes bénédictines, la Corte di Correzzola, vaste ensemble bien conservé qui renferme également un hôtel, se visite encore aujourd'hui ainsi que la Corte di Legnaro, transformée en centre polyvalent accueillant des congrès. Il n'est pas rare, lorsque l'on traverse cette région, d'entrevoir entre les vignes et les champs cultivés quelques casoni, cabanes rudimentaires faites de matériaux naturels, argile, roseaux, paille et bois, où logeaient autrefois les ouvriers agricoles sans ressources.
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Certaines de ces habitations ont été restaurées et inscrites au patrimoine du territoire de la Province. Autre élément caractéristique de l'endroit, les pompes de drainage que l'on trouve en grande quantité sur ce territoire baigné par les eaux. Introduites courant dix-neuvième, elles sont aujourd'hui considérées comme autant d'exemples de l'architecture industrielle récente. À l'Est de la Saccisica, le territoire s'ouvre vers la mer avec le bassin de la lagune appelé Vallée Millecampi: sur 1581 hectares de bande côtière, la flore et la faune se différencient selon le mélange d'eau douce et d'eau saumâtre pour créer un milieu unique, du plus grand intérêt naturaliste et anthropologique. Les habitants de ces terres exhibent fièrement
6 leurs traditions anciennes et leurs racines culturelles lors des nombreuses kermesses et fêtes de village qui animent la vie paysanne et permettent de déguster les excellents produits du terroir comme la fameuse patate douce d'Anguillara, la chicorée de Maserà, la grappa produite à Conselve et les vins A.O.C. 3 4 5 6 7
Collines euganéennes, coucher de soleil sur les Collines euganéennes Vallées de Millecampi Verger Saccisica, campagne Cinto Euganeo, four à briques de Cava Bomba, aujourd'hui transformé en musée
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Sur la table, les saveurs d'un terroir généreux. “Partir à la découverte de la gastronomie et des vins en terre padouane est synonyme de surprises et de nostalgie plus que n'importe où ailleurs." Orio Vergani, écrivain et journaliste Alimentée par une grande variété de produits saisonniers et diversifiée par ses origines collinaires, fluviales, de plaine et de lagune, la cuisine padouane conjugue l'excellente qualité des ingrédients à une gastronomie traditionnelle simple. Sa chère raffinée est donc étroitement liée au terroir, aux fruits abondants d'une terre généreuse, et enrichie grâce au professionnalisme de chefs padouans qui ont su préserver les saveurs d'autrefois tout en les adaptant au goût du jour. Parmi les spécialités les plus prisées figurent le pot-au-feu à
puisque la présence d'un moulin à huile est attestée dès le quatrième siècle et que le moulin historique de Valnogaredo remonte au huitième siècle; ce dernier fonctionne toujours à l'heure actuelle et, avec de nombreux autres situés sur les Collines, il permet de produire l'huile euganéenne à la saveur particulièrement fruitée et au léger arrière-goût d'amandes. Le miel, ce nectar des dieux, se décline en plusieurs variétés: mille fleurs, acacia et châtaignier et autres. Parmi les spécialités de pâtes figurent les “bigoli” accommodés avec d'excellentes sauces comme le ragoût de canard ainsi que les risottos aux herbes ou aux champignons des Collines. Torreglia est connue pour ses fameux “torresani” ou pigeons de tour. Différents itinéraires gastronomiques ainsi que la route des vins des Collines euganéennes permettent de partir à la découverte de la tradition gastronomique et œnologique de la région. La cuisine de Montagnana et d’Este, simple mais goûteuse, sait accommoder les produits authentiques du terroir: riz, truffe, gibier et porc. Cette région est en effet la zone d'abattage du porc et donc de charcuteries telles que codesini, bondiola col lengual, soppresse, luganeghe mais surtout du délicieux jambon doux de 1 2 3 4 5 6 7 8
1 2 la padouane, les risi e bisi, les pâtes aux haricots, le risotto de foies de volaille, de nombreux potages maridae mais chaque région propose ses mets typiques, souvent d'origine ancienne et liés à la tradition paysanne locale. Sur les Collines euganéennes, la nature crée un raisin qui fait d'excellents crus, des olives qui donnent une huile à la saveur unique, une grande variété de fruits et de légumes et en toute saison des herbes sauvages et des fruits de sous-bois qui entrent dans la composition de plats savoureux. Les cépages A.O.C. des Collines, dont la qualité est soigneusement contrôlée et certifiée par le Consortium de protection des vins A.O.C. des Collines euganéennes, sont au nombre de treize. La production d'huile d'olive est quant à elle très ancienne 30
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Produits du terroir Pain schissotto Bondiola Cave des Collines euganéennes Produits gastronomiques et œnologiques à base de jujubes Poule polverara (blanche) Poule padouane Préparation du jambon Veneto Berico Euganeo Métiers d'autrefois, fabrication des ballets de sorgho Vendanges sur les Collines euganéennes
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version sucrée appelée polentina. Au gré des saisons, auberges et restaurants proposent d'anciennes recettes telles que polenta e osei, arna rosta, marsoni fritti et le brochet du Brenta. Cette gastronomie est quelque peu influencée par la tradition des villes voisines de Vicence et Trévise qui introduit de nombreux mets à base de gibier, de morue séchée et de chicorée. L'abondance des eaux et les vastes pâturages à l'année font de l'Alta la zone de production par excellence de différents fromages comme l'asiago, le montasio et le grana padano.
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Montagnana, qui doit son succès à sa saveur suave et douce, à sa couleur rose pale et à son fumet. Un des plats les plus anciens de la région, bien qu'il figure rarement sur les tables actuelles, est l’oca in onto, une sorte de confit d'oie conservé dans sa graisse. La tradition pâtissière propose des zaleti, des biscuits de farine de maïs grossièrement moulue et des pazientini, des biscuits aux amandes et aux noisettes. La Saccisica, vaste étendue de cultures, de casoni et d'exploitations agricoles, est le royaume des animaux de basse-cour comme les canards, les oies, les cols-verts mais surtout de la poule de Polverara, considérée comme la meilleure volaille d'Italie avec la “poule padouane”, et du Stradon del Vin Friularo. Cette région subit l'influence de la cuisine de la lagune et il n'est pas rare de déguster des spécialités à base de poisson de mer ou de fleuve (et même de grenouilles) à côté du gibier ou du rôti. Vers la lagune, le mélange de terre et de sable est le terrain idéal pour cultiver asperges et chicorée tandis que l'on peut déguster la patate douce à Stroppare et Anguillara. La terre d'élection de la préparation traditionnelle de la viande de cheval s'étend derrière la Riviera du Brenta. Les plats de la cuisine de l’Alta Padovana sont eux aussi profondément ancrés dans la tradition et bien différenciés selon les saisons. Ici, la polenta est reine et, à Cittadella, elle se décline également dans une
9 10 L'artisanat. L’activité artisanale est tellement répandue dans la région de Padoue que l'on peut parler d'une véritable “Province artisanale". Les principaux usinages, comme celui des métaux, du fer forgé, du cuivre forgé et repoussé, du bronze fondu (la situle paléovénète Benvenuti conservée au Musée national Atestino d'Este est un véritable bijou d'artisanat) ont des origines très lointaines. Sans oublier la décoration à l'émail des compléments d'ameublement, ou encore la production de céramique et notamment celle d'Este, très prisée- l'usinage du bois et en particulier la production de meubles rustiques et de style ou encore la restauration de meubles anciens sont autant d'activités très répandues dans la région de Montagnana. Le travail de l'or et de l'argent y sont également très en vogue. Le textile et l'usinage des peaux, piliers de l'économie padouane au Moyen Âge, continuent de prospérer grâce à une multitude de fabriques de tricots et d'ateliers spécialisés dans l'art du tissage, de la broderie et de la tannerie. L’artisanat typique s'expose à l'occasion de foires et d'expositions consacrées à ce volet ancien de l'économie et il est souvent au cœur des fêtes populaires.
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