l’éduc’mag LE MAGAZINE DE L’UNSA ÉDUCATION
Octobre 2020
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CPPAP N° 0716 S 06569
l’Enseignement Public
4,60 €
La fédération UNSA des métiers de l’Éducation, de la Recherche et de la Culture
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Directeur de la rédaction Frédéric Marchand Directrice de la publication Claire Bordas Rédactrice en Chef Aline Boussaroque ont participé à ce numéro : Denis Adam, Christelle Alan Carine Aoun-Boudot, Claire Bordas Anne Boring, Aline Boussaroque Pascal Briquet, Christian Champendal Franck Chevais, Éric D'Alesandro Véronique De Aguiar, Sébastien Decroix Stéphanie De Vanssay, Anne Galesne, Benoît Kermoal, Béatrice Laurent, Yannick Lavesque, Gilles Leluc, Frédéric Marchand, Yves Paploray, Hawa Sall, Martine Samama Stéphanie Valmaggia-Desmaisons Émilie Vandepoel, Morgane Verviers Conception Voici des fruits des fleurs Illustration couverture Aline Boussaroque Réalisation Yellowstone-design Publicité Anat Régie • 01 43 12 38 15 Impression Imprimerie IPS Pour les personnes souhaitant s’abonner, le prix du numéro est de 4,60 €, l’abonnement annuel de 18,40 €.
C.P.P.A.P. 0716 S 06569 Dépôt légal : octobre 2020 UNSA ÉDUCATION 87BIS, AVENUE GEORGES GOSNAT 94853 IVRY-SUR-SEINE CÉDEX TEL. : 01 56 20 29 50 FAX : 01 56 20 29 89 national@unsa-education.org
unsa-education.com
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Un premier pas vers la reconnaissance ?
es personnels de l'éducation nous l'ont clairement dit : ils et elles souffrent d'un manque de reconnaissance dans leur métier, au quotidien. La situation sanitaire, avec les protocoles, les adaptations de dernière minute, le manque de clarté, des moyens parfois insuffisants pour faire face aux mesures d’isolement, a accentué un sentiment profond et durable d'absence de prise en compte des personnels de l'éducation et de leur investissement. Où en sommes nous ? Pour les personnels Jeunesse et sports, la création d’un pôle éducatif et sportif doit être l’occasion d’une meilleure reconnaissance du sens des missions. C’est pourquoi nous nous battons pour que cette intégration ne soit pas reportée. Pour l’Enseignement supérieur et la Recherche, les discussions sur un protocole d’amélioration des rémunérations et des carrières des personnels sont en cours, nous espérons que nos revendications aboutiront et que nos collègues voient clairement et rapidement cette revalorisation. Au niveau Éducation nationale, l'agenda social, que nous avions réclamé, sera l'occasion pour l'UNSA Éducation et ses syndicats de porter leurs revendications sur des sujets cruciaux pour tous les personnels de l'éducation : • Les revalorisations catégorielles indispensables. Comment reconnaître l’investissement et recréer de l’attractivité en augmentant les rémunérations et en améliorant les carrières ? • L’équipement des personnels. Comment l’employeur participe à la prise en charge de l’équipement professionnel notamment informatique de ses agent·es ? • Les parcours de carrière et la gestion des ressources humaines de proximité. Quels dispositifs pour un meilleur accompagnement des collègues ? Quelle information ? Quelle mise en œuvre ?
• La formation initiale et continue. Comment préparer et équiper les personnels à l'exercice et aux évolutions de leur métier ? À l’accompagnement de leur parcours professionnel ? Au travail en équipe ? • Le bien-être et la santé au travail. Comment exercer son métier dans de meilleures conditions, comment prévenir et tenir compte de la souffrance au travail, de ses causes, quelle prise en compte des questions de santé au travail ? • Le télétravail. Comment prendre en considération l’expérience du confinement pour encadrer et faciliter ce dispositif. • L'action sociale et le logement. Comment faire connaître et développer les aides aux personnels en difficulté ? • La protection sociale complémentaire. À quand une réelle participation de l’employeur à la complémentaire santé ? • L'égalité femmes hommes. Comment faire évoluer les pratiques pour tendre vers une réelle égalité femmes-hommes ? Étant données les attentes, plus élevées que jamais, de nos collègues, ces chantiers se doivent d'aboutir sur des propositions concrètes qui montrent que le ministère a entendu leur demande de reconnaissance et de respect. Nous mettrons toute notre énergie pour que ce premier pas vers la reconnaissance se confirme en une avancée réelle pour l'ensemble des personnels de l'éducation.
Frédéric Marchand Secrétaire général de l’UNSA Éducation @FMarchandfred
Retrouvez les éditoriaux de Frédéric Marchand sur unsa-education.com
l’éduc’mag n° 164 - octobre 2020 Internationale de l’Éducation
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Cent soixante quatre 6-7 • Les Brèves d’actu 10 • Reconnu·es et respecté·es 12-13 • Les enjeux de la LPPR dans l’ESR 14 • La loi de transformation de la Fonction publique, un an déjà !
18 • 19 • 20 •
Jeunesse et sports : un agenda social rythmé avant le 1er janvier 2021
Nouvelle rentrée : toujours autant de chantiers !
Les missions locales en première ligne pour les décrocheurs
24 •
QAnon : une super théorie complotiste au temps du coronavirus
25 • Plans d'action pour l'égalité pro : c'est parti !
Militant·es pour l'écologie : victimes de leur engagement ?
Questions d’Éduc. N°40 Des·orienté·es ? Au printemps 2020, l’École s’est arrêtée en France et dans de nombreux pays, et même plus largement, tous les accueils collectifs d’enfants et de jeunes ont été fermés. Jamais cela ne s’était produit, il y a bien là de quoi désorienter les familles, les enfants, les jeunes, les professionnels de l’Éducation ! Mais dans ce numéro, c’est de l’Éducation à l’orientation que nous voulons vous parler. Elle est encore mal identifiée et conduit trop souvent à douter, à risquer ou pire subir des choix déterminants pour l’avenir, pour la vie adulte. L’orientation est ancrée dans un système complexe, il ne fallait pas moins d’un numéro de Questions d'Éduc pour tenter d’y poser quelques balises pour guider votre réflexion sur ce sujet éducatif.
www.unsa-education.com/Questions-d-Educ
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t! u Canopé en avan é ea és R : es ir a in Web pé a form t, Réseau Cano
but juille Entre mars et dé s. ·es par webinaire nt na ig se en 0 85 00 accomis d’enclencher un rm pe a au s se Ré La force du de par le biais de nalisé sur deman on rs rte pe t pa en dé em ue pagn ns chaq ateliers, situés da est c’ : s ain m hu médiateurs des ts ac naires avec cont rmer ment. Des webi leur efficacité ! Fo et ité lar pu po r huleu it ec fa av a i ais qu m ça ique, oui,... ér m nu le r pa . ue au numériq professionnels aie relation entre manité et une vr
rs pédagogiques Soutien aux Cahiebvention en manque de su es, c'est une revue (fondée en
gogiqu et de nourrir Les Cahiers péda cessé d’évoluer a n’ i qu ) 45 19 e décembr de pratiques et la gique, l’échange go da ssi pé n xio fle la ré niveaux. C'est au seignants de tous enbv su sa r ca formation des en ien i a besoin de sout une association qu est en baisse de nt du ministère, na ve , ale ip inc pr n tio vous ! 30 %. Abonnez-
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... des inégalités 2020 femmes-hommes
ce, 1 homme près une naissan Saviez-vous qu’a temporaireité cesse son activ ou it du ré 10 r su mme sur 2 ? ment contre 1 fe es invité·es e 65% des expert· qu s ou -v ez ini ag Im étaient des le dans les médias à prendre la paro hommes ? ose dans ce rtine Auclert prop Le Centre Hube an ts fra nar les ch iff re s m qu fe m m es liv re t de re ce ns er s té ali ég in ux de s cil ien s et na tio na ou Un til indisus les domaines. hommes dans to de l’ampleur e nc endre conscie pr ur po le ab ns pe é en tre les ag ir po ur l’é ga lit de s in ég ali té s et mmes. femmes et les ho ert.fr/ -hubertine-aucl https://m.centre es-cleses/fichiers/chiffr sites/default/fil 0.pdf inegalites-fh-202
ire classe 100 idées pour famment les autrement ou co pératives pédagogies coo de l’école changent la vie
la réflexion atique qui met Une collection pr bousculer ur po s s. 100 idée théorique en acte ées depuis s pratiques utilis petit à petit de moins frone tier à une class longtemps, s’ini e. tiv éa , plus cr tale, plus vivante naires ou inément révolution rc Des idées pas fo , et du plus es gé rta pa s idées novantes, mais de parcourir el, cien professionn tres, ça jeune au plus an au s de s les idée rmi les fait du bien ! Pa forcéra au en 100, il y qui va ux de ou e un t men … ion nt te retenir votre at
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éducation
Le syndicat UNSA ITRF BIO
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Créé le 23 mai 2014, notre syndicat défend et représente tous les personnels ITRF/ITA, de bibliothèques et ouvriers de l’Enseignement supérieur, de la Recherche, de l’Éducation nationale et de la Culture.
embre de la fédération UNSA Éducation, le poids de l’UNSA confère à notre syndicat une expression et une écoute qui nous permet d’être présent dans toutes les négociations de la Fonction publique. C’est parce que le mot « négociation » a une valeur très forte à l’UNSA que nous choisissons de le faire vivre dans chaque instance où nous siégeons. Le dossier important pour l’année 2020 est bien évidemment celui concernant la Loi de Programmation Pluriannuelle de la Recherche (LPPR). Notre syndicat, avec les
autres syndicats de la fédération présents au Conseil National de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche (CNESER), a choisi de voter favorablement en juin, en présence de la ministre, Frédérique Vidal, car nous souhaitons être présents dans les discussions essentielles pour continuer de défendre nos collègues. Il est question d’une revalorisation indemnitaire (pour les catégories C et B dans un premier temps) et d’un vaste plan de requalification des catégories C vers les catégories B et des catégories B vers le corps des Assistants Ingénieurs. Nous sommes donc désormais partie prenante dans la mise en place d’un protocole d’accord avec le ministère. Encore plus que jamais, la mission éducative des personnels techniques, ouvriers et de bibliothèques doit être clairement mise en avant. Nous accompagnons au quotidien les élèves et les étudiant.es en soutenant les actions pédagogiques des enseignant.es. La notion de « personnels de soutien » prend encore plus de sens dans cette période de crise sanitaire.
Martine Samama Secrétaire générale UNSA ITRF Bio @ItrfbioUnsa martine.samama @unsa-itrf-bio.com
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Saint-laurent du Maroni Cayenne
éducation Maripasoula Camopi
La section régionale de Guyane La Guyane, frontalière avec le Brésil et le Surinam, est la seule région française d’Outre-Mer située en Amérique du Sud.
C’
est une région mono-départementale et mono-académique avec 268 700 habitants pour une superficie de 83 534 km². Composée de 22 communes, sa capitale est Cayenne et Saint-Laurent du Maroni, sa sous-préfecture. Cayenne concentre l’essentiel des services de l’Éducation (Rectorat, Université et INSPE). L’IUT est implanté à Kourou et à Saint-Laurent-du-Maroni, on y retrouve une antenne de l’INSPE ainsi que celle du service commun de formation continue. L’UNSA Éducation Guyane, maintient sa position de première fédération de l’Éducation en Guyane, après avoir totalisé 48,39 % des suffrages aux élections professionnelles de 2018. Cette première place se travaille sans relâche, aussi bien en allant à la renconPages UNSA Éducation tre des collègues sur l’ensemble du coordonnées par : territoire de façon accrue, qu’en étant présent et force de proposition lors des instances. Anne Gaslesne Les réalités de notre territoire @AnneGalesne sont autant de défis que anne.galesne nous nous attelons à relever @unsa-education.org à chaque instant grâce à nos propositions et nos actions Yannick Lavesque
au quotidien (création de l’Observatoire de la Scolarisation et de la Réussite éducative, etc). Dynamisme, réactivité, proximité sont autant de mots qui définissent l’équipe fédérale. Chacune des rencontres que nous avons avec les partenaires (collectivités, grands élus, rectorat) sont l’occasion de réaffirmer nos positions quant au traitement, aussi bien des collègues que de nos élèves, qui sont au cœur de nos métiers. Tout ceci est possible grâce à un réseau militant qui s’étend sur tout le territoire. De Cayenne, en passant par Camopi ou encore Maripasoula - première commune de France en superficie - ce réseau nous permet d’obtenir une expertise de terrain pour l’ensemble de nos syndicats. Cette présence et cette expertise font que la Fédération UNSA Éducation est reconnue et respectée dans les échanges avec l’ensemble des partenaires en Guyane.
Pascal Briquet Secrétaire régional UNSA Éducation Guyane @P_Briquet guyane @unsa-education.org
@Yannick_Lavesk yannick.lavesque @unsa-education.org
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Plus forts ensemble ! Reconnu·es et respecté·es
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Vous nous l'avez dit. Lors de nos visites en établissement et services, lors de l'enquête du Baromètre des métiers. Et la reconnaissance, c'est pour quand ?
a période COVID a accentué une réalité déjà présente. Les incertitudes dues à l'évolution de la maladie et aux protocoles, les ordres et les contre-ordres, le manque de prise en compte des avis des personnels a pesé sur le climat des établissements et services. Nous avions lancé en juin une campagne : « Nous étions au rendez-vous. Et maintenant, reconnu·es et respecté·es ? ». Cette campagne se poursuit en cette rentrée et vous pouvez participer.
Des visites oui, mais masquées ! Les années se suivent mais ne se ressemblent pas pour les équipes en visite dans les établissements scolaires et les services ! Cette année est placée sous le signe du COVID-19 mais cela ne nous privera pas d’aller à la rencontre de l’ensemble des personnels de l’éducation dans leurs établissements. Nous avons en effet fait le choix, même en cette période de doute liée à cette pandémie, de préserver ce lien de proximité avec nos collègues à travers nos habituelles visites mais en respectant les règles de distanciation et de protection individuelle. Continuer d’aller vers nos collègues nous semble primordial afin qu’ils se sachent soutenus et accompagnés même et surtout pendant cette période compliquée et incertaine. Faire perdurer cette proximité est pour nous l’essence même de notre syndicalisme. Éric d'Alesandro Bonnes visites @riconovic à toutes et tous. eric.dalesandro @unsa-education.org
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Participer comment ? • en nous envoyant votre avis à l'adresse suivante > monmetier-monavis@unsa-education.org ou sur nos réseaux sociaux : pour vous, être reconnu·es et respecté·es, au quotidien, dans votre métier, cela correspond à quoi ? • en vous adressant aux militant·es qui viendront à votre rencontre en cette rentrée ; • en signant la pétition « Pour ma carrière, pour ma mutation, je veux des représentant·es du personnel », disponible sous ce lien :
https://lien.unsa-education.com/petition_RP Nous publierons vos contributions sur notre site et sur notre chaîne Youtube. Elles nous serviront également à continuer de porter, auprès du gouvernement, nos revendications pour une gestion des ressources humaines renouvelée, tant en termes de revalorisation que d'évolution de carrière et de qualité de vie au travail.
Claire Bordas @ClaireBordasM claire.bordas @unsa-education.org
Interpro
Stéphanie Valmaggia-Desmaison @SecteurComm stephanie.valmaggia @unsa-education.org
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Éducation ESR
Les enjeux de la LPPR dans l’Ensei L’UNSA Éducation et ses syndicats de l’Enseignement supérieur et de la Recherche (ESR) demandaient depuis plusieurs années une loi de programmation. C’est pourquoi le projet de LPPR, Loi de Programmation Pluriannuelle de Recherche, était attendu.
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L’examen du texte a débuté lors de la séance du CNESER du 18 juin dernier. Aujourd’hui, ce texte est examiné à l’Assemblée nationale puis au Sénat, sous la forme d’un projet de loi de programmation de la Recherche pour les années 2021 à 2030, portant diverses propositions relatives à la recherche et à l’enseignement supérieur.
i l’UNSA Éducation a voté favorablement ce projet lors de la séance du CNESER, c’est parce que la concertation a permis des avancées (cf interview ci-après). L’UNSA Éducation a obtenu par exemple une revalorisation des primes dès 2021 à hauteur de 644 millions d’euros sur sept ans. Cela concernera les enseignant·eschercheur·es mais aussi les personnels ITRF. En ce qui concerne les personnels de l’AENES, ils ne seraient pour le moment pas pris en compte (car dépendants à la fois du MENJS et du MESRI) mais les discussions sont en train d’avancer et l’UNSA Éducation avec notamment A&I Unsa et les autres syndicats UNSA de l’ESR y mettent tous leurs poids. Par ailleurs, d’autres points nous posent encore problème comme le financement de la recherche qui ne se fait que par appels à projet ou bien encore le recrutement de chaires de professeur·es junior·es. Fidèle à son syndicalisme UNSA qui met en avant l’efficacité et la négociation, nous avons obtenu des avancées concrètes pour les collègues et nous continuons d’être force de proposition car il faut encore améliorer ce texte de loi. Faisons maintenant le point avec l’avis de deux secrétaires généraux des syndicats du Supérieur, Jean-Pascal Simon pour Sup’Recherche UNSA et Martine Samama pour UNSA ITRF BiO :
Quels sont selon vous les avancées de la LPPR ? Jean-Pascal Simon, Sup’Recherche UNSA : Il faut rappeler qu'en parité de pouvoir d’achat, le salaire brut d'entrée dans le métier des chercheur·es et enseignant·es-chercheur·es correspond à 63% du salaire moyen en Europe et dans les pays de l’OCDE. Sans combler cette différence, la LPPR prévoit une augmentation des rémunérations des chercheur·es et enseignant·es-chercheur·es. De plus, la concertation LPPR a permis des avancées sur les promotions. Ainsi, suite à nos nombreuses alertes, la ministre Frédérique Vidal nous a annoncé son « engagement [à ce] que tout recrutement d’une chaire de professeur junior puisse s’accompagner de l’augmentation d’au moins une promotion supplémentaire dans le corps des professeurs ou des directeurs de recherche ». Martine Samama, UNSA ITRF BiO : C'est la reconnaissance des équipes de recherche qui s’appuient aussi sur une richesse essentielle : ses personnels ingénieurs et techniciens et administratifs, notamment dans les laboratoires.
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Quels sont en revanche les points de vigilance à avoir ? JPS : Il faut le maintien d'une Fonction Publique d’État renforcée et revalorisée au service de la recherche française, seul garant du principe d’égalité d’accès à des services publics de qualité, se déployant sur l’ensemble du territoire. Or, le recours de plus en plus fréquent à des emplois de contractuel·les risque de l'affaiblir. MS : Nous continuons de défendre la place essentielle et la juste reconnaissance de tous les personnels et cela, quelle que soit la filière d’appartenance. Pouvez-vous nous dire quelles sont les prochaines étapes pour votre syndicat ? JPS : Échanger avec les parlementaires (député·es et sénateur·trices) qui ont commencé à examiner cette loi. Il faut bien se souvenir que ce sont eux et elles qui in fine, la voteront. Nous espérons qu'ils sauront l'améliorer notamment en la ramenant à une durée plus raisonnable, (nous demandons 7 ans) avec un effort budgétaire bien plus significatif pour les deux-trois premières années pour avoir un effet de « boost ».
Éducation ESR
gnement Supérieur et la Recherche
Point important, la LPPR ne permettra pas aux établissements d'enseignement supérieur de combler le manque de moyens pour accueillir dignement les étudiant·es qui sont toujours plus nombreux·ses chaque année. Nous demandons, en complément de la LPPR, une loi pluriannuelle de programmation pour les missions de formation initiale et continue de l'ESR. Cette loi devra notamment permettre aux universités de disposer d'une masse salariale qui leur permette de ne plus geler de postes. MS : À court terme, continuer à faire bouger les lignes du protocole LPPR et à moyen terme, se mettre en ordre de marche pour les élections professionnelles de 2022.
Conclusion Au-delà de la revalorisation des personnels, cette loi de programmation de la recherche contient de nombreux volets avec un investissement cumulé de 25Md€ sur 10 ans. Fallait-il la refuser au prétexte que cette somme ne permettra pas d'atteindre « l’objectif de Visionnez Lisbonne » qui est de consacrer 1 % du la petite animation qui explique pourquoi PIB à la recherche publique et ne rien on a voté pour la LPPR : obtenir ? Ce n'est pas le choix que nous http://sup-recherche.org/ avons fait, nous sommes maintenant actus/la-lppr-notre-position associés à l'élaboration des textes réglementaires ce qui nous permettra d'obtenir de nouvelles avancées. À l’heure où il est impératif de réfléchir et d’agir pour le monde de demain, la recherche, l’innovation et l’enseignement supérieur sont des enjeux fondamentaux. L’UNSA Éducation et ses syndicats y prendront toutes leur part, fidèle à leur syndicalisme réformiste, progressif et pragmatique.
Davantage d’informations sur les sites de la Fédération UNSA Éducation et de ses syndicats Sup Recherche UNSA http://sup-recherche.org
UNSA ITRF BIO www.unsa-itrf-bio.com
A&I UNSA www.aeti-unsa.org
UNSA Éducation www.unsa-education.com
Pierre Château
@p_chateau pierre.chateau @unsa-education.org
Benoît Kermoal @enklask1
benoit.kermoal @unsa-education.org
Martine Samama
@ItrfbioUnsa martine.samama @unsa-itrf-bio.com
Jean-Pascal Simon
jean-pascal.simon @unsa-education.org
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Fonction publique La loi de transformation de la Fonction publique, un an déjà ! La loi de transformation de la Fonction publique, à laquelle l’UNSA était fermement opposée, a fêté le 6 août dernier, son premier anniversaire. Point d’étape sur sa mise en œuvre selon les 5 axes de la loi :
Instances de dialogue social, modification en profondeur de leur architecture Les CAP : Depuis janvier 2020, elles ne sont plus compétentes en matière de mobilité, et à partir de 2021, en matière d’avancement et de promotion. En 2022 (après les élections professionnelles), elles deviendront des CAP par catégorie et non plus par corps. Leur nouveau périmètre devrait être abordé lors du CTMEN du 10 novembre 2020. Elles restent compétentes pour les recours contre les décisions individuelles défavorables et en matière disciplinaire. Les opérations de mutations qui se sont déroulées en 2020 ont montrés des signes d’opacité et certains disfonctionnements que cette transformation a engendré, au détriment des agent·es. Les CT et CHSCT fusionneront en 2022 en une instance unique : les CSA. Le cadre général pour la carrière des agent·es est fixé par les LDG (Lignes directrices de gestion).
Gestion des ressources humaines, transformation et simplification
Gestion des agent·es publics, simplification du cadre
Depuis 2020 : Recours accru aux contractuel·elles de droit public et création du contrat de projet. Le décret instituant l’indemnité de fin de contrat pour les contrats courts (moins d’un an) va être publié prochainement (obtention de l’UNSA).
Redéfinition de certaines des règles déontologiques et celles concernant le cumul d’activité. Les modalités du télétravail ont été clarifiées et assouplies en mai 2020.
Égalité professionnelle Agent·es en situation de handicap : obligation d'emploi, expérimentation sur la titularisation des personnes en contrat d’apprentissage, référent handicap, aménagement des concours, promotions dérogatoires… Femmes / Hommes : Neutralisation du jour de carence en cas de grossesse depuis 2019, dispositif de nominations équilibrées, composition équilibrée et présidence alternée des jurys, obligation d’élaboration de plans d’action sur l’égalité professionnelle F/H, temps partiel annualisé et CET après congé familial (hors professeur·es), dispositif de signalement pour les agent·es victimes de violence, discrimination, harcèlement ou agissements sexistes, maintien des droits à avancement en cas de congé parental ou disponibilité dans la limite de 5 ans, possibilité de prendre un congé parental de 2 mois minimum…
Mobilité et accompagnement des transitions professionnelles des agent·es publics 2020 : Dispositif de rupture conventionnelle dans la FP (expérimentation pour 5 ans) CPF : portabilité et augmentation du volume d’heures depuis 2019.
Émilie Vandepoel @emilie_vande emilie.vandepoel @unsa-education.org
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Personnels Des avancées obtenues par l’UNSA L’UNSA a obtenu un nouveau droit : le congé de proche aidant
Ce congé est d’une durée de trois mois renouvelable, dans la limite d’un an, pour s’occuper d’un proche handicapé ou ayant une perte d’autonomie grave. Il peut être fractionné ou pris sous la forme d’un temps partiel. Pendant ce congé, le fonctionnaire n’est pas rémunéré mais la durée de celui-là est assimilée à une période de service effectif et est prise en compte pour la constitution et la liquidation des droits à pension. Ce congé ne peut être accordé qu’à un fonctionnaire.
Sébastien Decroix sebastien.decroix @unsa-education.org
Une autre avancée : un Congé de Présence Parentale amélioré
Ce congé permet au fonctionnaire de cesser son activité professionnelle pour donner des soins à un enfant à charge handicapé, accidenté ou malade. Il vient d’être amélioré et sera plus facile à prendre, pour l’un des deux parents. Plusieurs possibilités pour les parents : demander un congé pour une période continue, ou pour une période fractionnée d’au moins une journée, ou encore sous la forme d’un temps partiel. Le parent bénéficiaire pourra obtenir l’allocation journalière de présence parentale (AJPP). Une circulaire devrait compléter le décret afin de permettre au second parent de solliciter un congé mais sans pouvoir percevoir une allocation.
Franck Chevais franck.chevais @unsa-education.org
Lutte contre la précarité : enfin une indemnité de fin de contrat ! L’UNSA a obtenu que cette indemnité soit versée à l’issue d’un CDD de moins d’un an. Elle sera une aide pour les agent·es concerné·es. Côté employeurs, elle sera une incitation à limiter le nombre de contrats courts. Sont concernés : les contractuel·elles rémunéré·es moins de 2 « smic horaire ». Ils bénéficieront alors d’une indemnité égale à 10% de leur rémunération brute Hawa Sall globale à l’issue de leur contrat. @sall_hawa hawa.sall Cette réelle avancée sera applicable aux contrats signés dès janvier 2021. @unsa-education.org
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Personnels Préparer les futures vacances avec les chèques-vacances !
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Proposés par le ministère chargé de la Fonction publique au titre de son action sociale, le Chèque-Vacances et l’e-Chèque-Vacances sont des prestations d'aide aux loisirs et aux vacances pour les agent·es de la Fonction publique. Ces titres permettent de financer en douceur son budget vacances et un large éventail d'activités culturelles et de loisirs.
ette prestation est basée sur une épargne mensuelle de l'agent·e, abondée d'une participation de l'État pouvant représenter 10 à 30% du montant épargné (35% pour les moins de 30 ans). La participation de l’État est majorée pour les personnels en situation de handicap. La majoration de 10, 15, 20, 25 ou 30 % est calculée en fonction du revenu fiscal de référence (RFR), adossé au nombre de parts fiscales. Pour tenir compte des délais de traitement, puis d’envoi des chèques vacances et si on souhaite s’en servir dès les prochains congés d’été, septembre est le bon moment pour constituer son dossier.
Forfait mobilité : covoiturer ou pédaler pour se rendre sur son lieu de travail Vous avez été nombreux à nous interroger suite à l’article publié dans notre précédent numéro sur la mise en place du forfait mobilités durables. Force est de constater que ce forfait, issu du décret 2020543 du 9 mai 2020, peine à se mettre en place. Une note de service devrait être publiée dans les prochaines semaines par les DSDEN et Rectorat, précisant les modalités d’application. Pour bénéficier du forfait de 200 €, il faudra attester sur l'honneur que vous utilisez votre cycle ou le covoiturage au moins 100 jours dans l'année pour vous rendre sur votre lieu de travail. Cette déclaration devra être faite avant le 31 décembre 2020 pour vos déplacements sur l’année 2020, et le forfait sera versé sur votre paye en 2021. N’hésitez pas à vous adresser à votre section syndicale ou à votre interlocuteur « ressources humaines » habituel pour demander où en sont les dispositions locales et leur mise en œuvre.
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Toutefois la constitution du dossier peut se faire à n’importe quel moment de l’année. Toute la procédure peut se faire de façon dématérialisée de la création du dossier, à l’envoi des justificatifs puis la signature électronique. Il suffit d’avoir en version numérique : • une copie de l'intégralité de l'avis d'impôt reçu en 2019 pour les revenus de l'année 2018 > impots.gouv.fr ; • un relevé d'identité bancaire à votre nom (ou comptejoint) ; • une copie de votre dernière fiche de paie (datant de moins de 3 mois) > ensap.fr ; • une copie de la carte nationale d'identité en cours de validité (recto/verso). • des justificatifs éventuels en cas de différence entre les parts fiscales et/ou le RFR indiqués sur votre avis d'impôt et ceux déclarés dans le formulaire (Acte de naissance, jugement de divorce, acte de décès). Il ne reste plus qu’à signer numériquement à l’aide d’un téléphone portable. L’épargne par les chèques-vacances est le moyen simple et accessible d’abonder son budget vacances, tout en l’étalant sur plusieurs mois. Faire une simulation chèque vacances :
https://bit.ly/3jHYNe6 Faire sa demande en ligne sur le site FP-chèque vacances
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Christelle Alan @lucioleforever christelle.alan @unsa-education.org
LA PRÉVENTION MAE À L’ÉCOLE AGRÉÉE PAR LE MINISTÈRE DE L’ÉDUCATION NATIONALE, DE LA JEUNESSE ET DES SPORTS
Du 18 au 22 janvier 2021 Accidents de la vie courante et premiers secours. Enseignants, inscrivez-vous pour préparer votre intervention en classe. Support interactif et kit d’animation à télécharger sur .fr CYCLES 1 à 3
Inscrivez-vous sur .fr DU 10 OCTOBRE AU 4 DÉCEMBRE 2020
.fr Pour toute information, contactez la MAE de votre département ou le 02 32 83 60 00.
L’expertise MAE au service de la prévention. AP SNP7 INSCR 09/20 – Fédération MAE SOLIDARITÉ, association à but non lucratif régie par la loi de 1901, sise 14 rue Moncey 75009 Paris – Crédit photo : MAE
Personnels & Éducation Jeunesse et Sports
Jeunesse et sports : un agenda social rythmé avant le 1er janvier 2021
O
Après un report dû à la crise sanitaire, les groupes de travail avec la DGRH du MENJS, prévus dans le protocole d’accord RH des personnels Jeunesse et sports, ont repris à la demande de l’UNSA Éducation dès le mois de juin et se poursuivent à un rythme soutenu.
nt déjà été travaillées les thématiques suivantes : • Le dialogue social : la DGRH a déjà confirmé le maintien d’un CTMJS (Comité Technique Ministériel spécifique Jeunesse et Sports). L’UNSA Éducation milite pour le maintient d’un CHSCT ministériel et des instances spécifiques concernant Jeunesse et sports, au moins au niveau régional. : • Les risques psycho-sociaux et la qualité de vie au travail : la DGRH a rappelé sa volonté d’intégrer les collègues de Jeunesse et sports dans de bonnes conditions tout en conservant leurs spécificités et identité professionnelle. Le réseau des conseillers de prévention est pleinement mobilisé sur le rapprochement du secteur J&S avec l’EN.
• L’action sociale : la DGRH a présenté les mesures d’action sociale du MENJ ainsi que celles des ministères sociaux. L’objectif présenté est de maintenir les prestations actuelles des agents en travaillant sur les dynamiques pour en tirer le meilleur au bénéfice de tous. • Les lignes directrices de gestion sur les mutations et sur les avancements : discussion sur les textes qui seront appliqués dès 2021 pour les personnels Jeunesse et sports. Lors de ces réunions la DGRH et les organisations syndicales ont choisi de mobiliser l’ANACT (Agence nationale pour l'amélioration des conditions de travail) afin de suivre le transfert de Jeunesse et sports en région académique dans une ou deux régions avant 2021. La DGRH n’a pas encore communiqué sur la (les) région(s) académique(s) choisie(s). D’autres thématiques vont faire l’objet de groupes de travail (GT) entre septembre et décembre : Égalité femme-homme, règlements intérieurs (qui doivent être revus dans le cadre du rapprochement avec Jeunesse et sports), carrière et rémunération, accompagnement des agents et leur affectation. L’UNSA Éducation et ses syndicats J&S participent activement à chaque GT pour que la mise en place du pôle éducatif et sportif soit effective au 1er janvier 2021 dans de bonnes conditions pour les agents. Ceux-ci rejoindront alors les DRAJES au niveau régional (rattachées au rectorats) et les missions jeunesse, sports et vie associative au niveau départemental (DSDEN).
Yves Paploray @YvesPaploray yves.paploray @unsa-education.org
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Éducation Nouvelle rentrée : toujours autant de chantiers ! L’année dernière à la même époque, pour la rentrée, on écrivait « Beaucoup de dossiers, beaucoup de changement et il faut le dire beaucoup d’inquiétudes chez nos collègues. Il est temps de ralentir, c’est urgent. » La politique éducative a continué, les dossiers se sont enchaînés, et si une partie du monde a été à l’arrêt, confiné, les professionnels de l’Éducation, eux n’ont pas soufflé ! Fidèle à sa manière d’agir, la politique ministérielle est restée lancée sur son élan Certes, certains sujets ont été ralentis, voire stoppés, mais du jour au lendemain, sans prendre un temps de réflexion collective, il a fallu continuer l’école sans école. Une première, un événement inédit, et forcément beaucoup d’incertitudes, de cafouillages, d’ordres et de contrordres, de personnels malmenés. Et finalement, comme malheureusement de coutume dans le système éducatif français, beaucoup d’inégalités de traitement pour les enfants et les jeunes. Ceux qui vont reprendre l’école comme d’habitude sans aucune difficultés nouvelles vont côtoyer ceux qui ont été entravés dans leurs apprentissages pendant six mois malgré toutes les vacances apprenantes, ou autre continuité pédagogique. Parce que les difficultés sociales sont plus fortes, elles résistent aux dispositifs injonctifs poussés à la va-vite, sans laisser place à l’intelligence collective des acteurs éducatifs.
Et on reprend le cours des changements annoncés, au même rythme, sans tirer parti des événements récents Transformation du lycée général et technologique avec le bac nouvelle formule, rénovation de la voie professionnelle et développement de l’apprentissage, réforme de l’évaluation des établissements scolaires, réforme de la formation initiale
avec des INSPé - Instituts nationaux supérieurs du professorat et de l’Éducation - qui ont été re-nommés, mais sont toujours en attente des contenus des nouveaux concours, impactant les maquettes de formation des masters…. La formation continue doit, elle aussi, évoluer, et l’opérateur Réseau Canopé, après avoir été bien déstabilisé l’an passé, doit recentrer ses missions sur la formation en ligne, mais comment ? Le ministère saura-t-il reconnaître et conserver toute l’originalité des compétences développées par les professionnels de Canopé ? Le nouveau premier ministre a annoncé un nouveau cap, il dit être rodé au dialogue social… Faut-il lui rappeler que dialogue et débat vont ensemble ? Et que les organisations syndicales sont aussi expertes en leurs domaines de représentation ? L’UNSA Éducation porte une ambition éducative, elle est rodée à l’analyse des faits éducatifs, elle est une force de propositions pour contrer toutes les inégalités et agir pour l’émancipation par l’Éducation. Sur tous les dossiers en cours ou à (re)venir, hier comme demain, nous serons actifs !
Béatrice Laurent @Beaunsaeduc beatrice.laurent @unsa-education.org
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Éducation Les missions locales en première ligne pour les décrocheurs
L
À la rentrée 2020, les missions locales sont désormais tenues d’assurer « l’obligation de formation » des mineurs en décrochage scolaire (article 15 de la loi du 26 juillet 2019 pour une École de la confiance).
a problématique des décrocheurs n’est malheureusement pas nouvelle mais le service public d’orientation ne veut désormais plus perdre de vue les mineurs en situation de décrochage scolaire. Après les plate-formes de suivi et d’appui aux décrocheurs (PSAD) qui ont permis depuis 2011 de créer un maillage fin des acteurs publics locaux pour repérer puis proposer des solutions aux jeunes qui ont abandonné le collège, le lycée ou le CFA en cours de scolarité, voici qu’est franchie une étape institutionnelle supplémentaire avec la dévolution aux missions locales de la gestion de l’obligation de formation de ces publics.
Cette obligation inscrite dans la loi pour une École de la confiance vient désormais prolonger celle de l’instruction obligatoire jusqu’à 16 ans, entendu par là que tout jeune mineur de 16-18 ans doit se trouver nécessairement en études, en apprentissage, en emploi, en service civique ou en parcours d’insertion sociale et professionnelle. Et il appartient aux missions locales, dès la rentrée 2020, de s’assurer sur leurs territoires que tout jeune mineur en situation de décrochage est bel et bien accompagné sur la voie d’un raccrochage scolaire, social et/ou professionnel. L’UNSA Éducation se félicite du nouveau rôle confié aux missions locales déjà engagées dans l’accompagnement des jeunes raccrocheurs mais s’interroge sur un texte de loi qui ne fait aucune référence aux réseaux de coopération existants, tel le partenariat avec l’Éducation nationale dont on sait qu’il participe activement à la réussite de cet accompagnement. Par ailleurs, notre union s’interroge sur le volet financier de l’obligation de formation, le Projet de loi de finances 2020 n’ayant apporté aucune précision sinon que l’enveloppe globale dédiée aux missions locales s’élève à 371 M€.
Gilles Leluc gilles.leluc @unsa-education.org
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Éducation
États généraux du numérique pour l’Éducation Les États généraux du numérique pour l’Éducation vont se dérouler en région entre le 7 septembre et le 16 octobre et à Poitiers les 4 et 5 novembre pour faire des propositions d’amélioration suite à la très chaotique gestion par le ministère de la « continuité pédagogique ».
Q
uelles pistes pour permettre un égal accès de tous au numérique, pour construire une culture numérique commune, pour une gouvernance efficiente, pour un numérique responsable, pour apprendre avec le numérique sont les grandes thématiques qui seront abordées ? Ces questions sont certes intéressantes et nécessaires mais on aurait pu espérer aussi des décisions et surtout des financements urgents : pour l’équipement des élèves et des personnels, des outils fonctionnels, le maintien de Canopé, le renforcement des moyens du CNED… Avec la crise sanitaire, on assiste à une focalisation sur le numérique, mais cette période compliquée remet en question notre École bien au delà. Bien sûr, les personnels de l'éducation s’interrogent à propos des outils à utiliser, des stratégies à mettre en oeuvre pour garder ou renouer le contact, sur la façon d’adapter leurs interventions pour que cela puisse fonctionner, au moins un peu, à distance, mais ce qu’ils réinterrogent vraiment c’est l’accompagnement des jeunes, la motivation, l’autonomie, l’évaluation, la co-éducation avec les familles, la gestion des temps et des espaces,
la qualité et l’adaptation des contenus, l’articulation groupeindividu, le travail d'équipe… et aussi le sens de leur métier, les frontières entre vie pro et vie perso, leur formation... Le numérique est une entrée réduite mais aussi tellement transversale et omniprésente que l’on peut y rattacher toutes les questions de fond. Dont acte. Nous invitons chaque collègue qui le souhaite à exprimer son avis et à faire des propositions. Pour contribuer individuellement : https://etats-generaux-du-numerique.education.gouv.fr/ Pour participer à l’élaboration des propositions faites au nom de l’UNSA Éducation : https://questionsdeduc.wordpress.com/category/egne/
Stéphanie de Vanssay @2vanssay stephanie.devanssay @unsa-education.org
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Éducation Intelligence collective pour l’Éducation à échelle planétaire
U
L’Unesco s’est engagée sur un nouveau projet à horizon 2050. Il s’intitule Les futurs de l’Éducation : apprendre à devenir. Il vise à réexaminer et réinventer ce que peut être la contribution de l'Éducation et du savoir au bien commun mondial. Parce que, l'Éducation ne s'adapte pas seulement à un monde changeant , elle est en capacité de le changer. Le savoir et l'apprentissage sont les plus riches ressources renouvelables dont dispose l'humanité pour relever les défis, et frayer des voies nouvelles. ne participation mondialisée
Cette initiative s'appuie sur un processus de consultation vaste et ouvert, auquel sont conviés à participer les jeunes, les professionnels du monde éducatif, la société civile, les gouvernements, le monde de l'entreprise. Les travaux seront guidés par une Commission internationale, composée de figures intellectuelles issues de divers domaines et régions du monde. La Commission publiera en novembre 2021 un rapport conçu pour partager une vision résolument tournée vers l'avenir, portant sur ce que l’éducation et l’apprentissage peuvent devenir, tout en offrant des axes pour de futures politiques. Cette commission a déjà publié en contexte de crise Covid-19, neuf idées pour l’Action publique « L’éducation dans un monde post-Covid ». Plusieurs manières de contribuer à cette réflexion mondiale sont proposées : sondage express sur les objectifs de l’Éducation, écrit réflexif, contribution artistique, débats publics, webinaires.
> https://fr.unesco.org/futuresofeducation
Une inscription dans l’histoire Le rapport « Les futurs de l’éducation : apprendre à devenir » sera le dernier en date d'une série de rapports mondiaux commandés par l'UNESCO.
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Le premier, « Apprendre à être : le monde de l’éducation aujourd’hui et demain », a été élaboré en 1971-1972 par une commission présidée par Edgar Faure, ancien Premier ministre et ministre français de l'Éducation. Il mettait en garde contre les risques de persistance des inégalités, des privations et des souffrances, et soulignait les caractéristiques universelles de l'Éducation. De 1993 à 1996, une seconde commission internationale, dirigée par Jacques Delors, ancien Président de la Commission européenne et ancien ministre français de l'Économie et des finances, a rédigé un rapport paru sous le titre « L'éducation : un trésor est caché dedans ». Ce rapport se penchait davantage sur l'importance d'une approche humaniste de l'éducation, et définissait « quatre piliers » de l'Éducation : apprendre à être, apprendre à connaître, apprendre à faire et apprendre à vivre ensemble. Le dernier publié était le rapport de 2015 intitulé « Repenser l'éducation : vers un bien commun mondial ? » L'UNSA Éducation défend un projet éducatif, écologique et sociétal. Ce projet est voté à chaque congrès tous les quatre ans. Il est notre cap, notre vision pour l'Éducation. Nous avons à le faire connaître dans tous les environnements éducatifs. Participer à la consultation de l'UNESCO en est une voie !
Béatrice Laurent @Beaunsaeduc beatrice.laurent @unsa-education.org
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Société
QAnon : une super théorie complotiste au temps du coronavirus
QAnon est un mouvement conspirationniste d’extrême droite en provenance des États-Unis, qui étend son influence sur tous les continents. Profitant du contexte anxiogène de la crise sanitaire, ses adeptes sont de plus en plus nombreux et nombreuses. Ils sont aujourd’hui les fers de lance de la contestation anti-masque que l’on voit émerger en Europe. Comment cette théorie s’est-elle fait une place dans l’opinion publique avec un tel écho ? L’UNSA Éducation fait le point afin de lutter contre la propagation de telles idées nocives pour la démocratie. ette théorie complotiste est apparue en ligne il y a trois ans sur des forums de l’extrême droite américaine. Le terme est énigmatique : le « Q » désigne à l’origine un niveau de la hiérarchie militaire américaine. Cette lettre est devenue le symbole du mouvement. Anon signifie « anonyme ». Peu à peu des messages se réclamant de QAnon ont constitué une théorie expliquant qu’il existe un complot mondial organisé par un groupe appelé « l’état profond » invisible et agissant dans l’ombre. Leur projet criminel aurait été déjoué, pour le moment, par Donald Trump qui apparaît comme le héros de ce mouvement. Profitant des réseaux sociaux, ce courant agrège d’autres éléments prisés par les conspirationnistes dans un vaste assemblage que l’on pourrait regarder avec ironie et dédain. Ainsi, les dirigeant·es du monde sont accusé.es tour à tour de boire du sang d’enfants, ou bien encore d’être d’origine extra-terrestre. Aujourd’hui, les autorités américaines considèrent que ce mouvement présente un danger terroriste et pourtant Donald Trump a affirmé à leur propos : « je ne sais pas grand-chose sur eux. J’ai compris qu’ils m’aiment beaucoup, ce que j’apprécie. » Le contexte de peur qui est né de la crise sanitaire a rendu visible les adeptes de QAnon : le coronavirus serait une invention destinée à contrôler la population. En conséquence, les masques sont un signe d’asservissement, les vaccins futurs empoissonneront à coup sûr des populations ou contiendront des micro-organismes destinés à les contrôler ! Dans les manifestations anti-masques que l’on voit en Europe depuis quelques semaines, les arguments de QAnon sont dits avec évidence, les signes de ralliement comme le « Q » sur des drapeaux sont arborés avec fierté et connivence par cette minorité agissante et inquiétante. Ce mouvement s’adapte au contexte politique et social de chaque pays, mais on y trouve des constantes comme la haine de la démocratie, l’antisémitisme et l’aspiration à la violence. Partout, ces complotistes attendent ce qu’ils appellent « le grand éveil », le moment où les populations se révolteront contre le gouvernement mondial occulte. Il faut prendre au sérieux cette théorie et en dénoncer les mécanismes qui ne visent qu’à une chose : détruire les principes démocratiques et instaurer un régime de peur dans tous les pays. C’est pourquoi il est indispensable d’informer et de déconstruire les ressorts de cette théorie conspirationniste afin de démasquer les vrais imposteur.es et les adeptes des discours de haine.
Benoit Kermoal @Beaunsaeduc benoit.kermoal @unsa-education.org
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Société Égalité
Plans d’action pour l’égalité pro : c’est parti !
Signé et porté par l’UNSA Fonction Publique il y a presque deux ans, le protocole d’accord égalité professionnelle entre les femmes et les hommes prévoyait la mise en place de plans d’action « égalité professionnelle » à élaborer d’ici le 31 décembre 2020 pour tous les employeurs publics.
I
nscrits dans la loi du 6 août 2019 de transformation de la Fonction publique, ces plans sont prévus pour trois ans et sont renouvelables. Ils doivent comporter au moins des mesures visant à : • évaluer, prévenir et traiter les écarts de rémunération ; • garantir leur égal accès aux corps, cadres d'emplois, grades et emplois ; • favoriser l'articulation entre activité professionnelle et vie personnelle et familiale ; • prévenir et traiter les discriminations, les actes de violence, de harcèlement moral ou sexuel ainsi que les agissements sexistes.
Par ailleurs, depuis le 1er mai 2020, un dispositif de recueil des signalements des agent·es qui s’estiment victimes d’un acte de violence, de discrimination, de harcèlement moral ou sexuel ou d’agissements sexistes est mis en place. La marche vers l’égalité est longue et les stéréotypes de sexe malheureusement encore bien trop d’actualité. C’est pourquoi, l’UNSA Éducation est et sera un partenaire actif dans l’élaboration de ces plans d’action dans les différents ministères jusqu’à la fin de l’année.
Carine Aoun-Boudot @carineaoun1 carine.aoun-boudot @unsa-education.org
Militant·es pour l'écologie : victimes de leur engagement ? En 2005, Dorothy, religieuse américaine, est assassinée pour avoir protégé la forêt et dit que l'élevage intensif détruisait la forêt tropicale. Fait passé et exceptionnel ? Pas vraiment selon une étude récente menée par Global Witness, une ONG se préoccupant de la lutte contre le pillage des ressources naturelles. Le rapport du 29 juillet 2020 révèle que 212 personnes ont été tuées en 2019 pour s’être opposées à la destruction de la nature. Ces violences n'ont pas lieu seulement dans des pays aux régimes autoritaires qui n'assurent pas assez la protection de ces militant·es. Ainsi, en Roumanie, en 2019, deux gardes forestiers ont été tués pour avoir tenté d'éviter l'exploitation illégale d'une forêt. Le constat est là. La violence envers les militant·es de l'écologie ne cesse de s'accroitre, et ce, même devant nos portes.
être militant, c'est s'engager à la fois en tant qu'individu mais aussi collectivement pour une cause, c'est protester contre ce qui peut être perçu comme une injustice, c'est vouloir essayer de faire avancer les choses. Chacun devrait pouvoir militer librement et avec conviction, comme nous le faisons chaque jour à l'UNSA éducation, sans risquer de recevoir une menace. Ainsi, il est de notre devoir de rappeler que chaque état doit garantir les droits de ces défenseur·euses pour qu'ils puissent mener leur militantisme en toute sécurité. À nous de faire prendre conscience à ceux qui nous dirigent, des entreprises aux gouvernements, de ces problèmes, de protéger et assurer la sécurité des militant·es, quelque soit leur cause, en appliquant des lois et des réglementations appropriées car le militantisme comme l'écologie doivent être possibles.
Aline Boussaroque aline.boussaroque @unsa-education.org
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Europe & Monde Malgré la crise, l’actualité dans le monde … Liban : mobilisation collective pour les écoles publiques ! À quelques jours de la rentrée scolaire du 28 septembre, le collectif Solidarité Laïque, dont la Mission laïque française, et plusieurs organisations lancent un appel à dons du 16 septembre au 2 octobre, pour aider les enfants de 6 à 11 ans des écoles publiques de Beyrouth sous-dotées, et acheter des cartables d’une valeur de 20€, avec papeterie, stylos, crayons, et masques en tissu. L'UNSA Éducation s'associe activement ! > www.solidarite-laique.org/je-milite/un-collectif-dorganis tions-appelle-a-soutenir-les-eleves-des-ecoles-publiques/
Haïti Un Appel à solidarité avec les dirigeant·es et militant·es des syndicats de l’Éducation en Haïti, face à la décision des autorités de les transférer d’office arbitrairement. L'UNSA Éducation soutient cet appel ! > www.unsa-education.com/ Appel-a-solidarite-avec-Haiti
Jordanie Des enseignants syndicalistes emprisonnés pour avoir manifesté des inquiétudes concernant la Covid-19. La campagne de l’IE revendique leur libération ainsi que le libre exercice des droits fondamentaux des enseignants et des travailleurs de l’Éducation en Jordanie. L'UNSA Éducation participe ! > www.labourstartcampaigns.net/show_campaign.cgi? c=4467&src=mm
OCDE et l’internationale de l’Éducation
Francophonie
Le 10è sommet international de la profession enseignante, en juin, a mis les ministres de l’éducation, accompagnés de deux syndicats d’enseignants, autour de la table ou devant écrans. L’impact de la pandémie sur les systèmes éducatifs dans les pays de l’OCDE a été examiné. Le ministre de l’éducation français y était, l'UNSA Éducation aussi !
Le XVIIIe Sommet de la Francophonie reporté sine die, la rencontre du comité syndical francophone (CSFEF) prévue à Tunis l’a été aussi. L’activité syndicale s’est poursuivie en direction des jeunes enseignant·es, sur la marchandisation et la privatisation de l’éducation, autour de la mise en œuvre opaque du Programme d’Analyse des Systèmes Éducatifs de la CONFEMEN (PASEC), équivalent de PISA pour l’Afrique. L’UNSA Éducation est membre du CSFEF. > www.francophonie.org/ index.php/report-du-xviiiesommet-de-la-francophonie-1345 > www.csfef.org/?actualites=lactivitesyndicale-temps-de-pandemie
Christian Champendal christian.champendal @unsa-education.org
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– Unicorp.fr – © PHOTO : Shutterstock – Septembre 2020– 14799
Insultes, agressions, accidents… contre les risques du métier, vous avez prévu quoi ?
MÉTIERS DE L’ÉDUCATION www.autonome-solidarite.fr www.maif.fr/offreeducation
Éduc
Égalité professionnelle : et si tout se jouait dès les études secondaires ? Anne Boring est enseignante-chercheuse à l'Université Érasmus de Rotterdam. Elle est également directrice de la Chaire pour l'entrepreneuriat des femmes à Sciences Po qui a vocation à comprendre comment réduire les freins auxquels de nombreuses femmes se retrouvent confrontées au cours de leurs carrières. L’un de ses volets de recherche porte ainsi sur les choix d’études, qui sont déterminants pour la qualité de l’emploi. Vous avez coordonné une récente enquête : « l’égalité à l’épreuve du confinement ». Quels sont les grands enseignements de cette enquête (1) ? Nous avons souhaité étudier l’impact du confinement sur la répartition des tâches domestiques et de temps consacré aux enfants, dans un contexte où il était devenu très difficile, voire impossible, de déléguer ces tâches à des personnes ou services extérieurs au foyer. L’enquête révèle plusieurs résultats intéressants concernant les femmes et les hommes en couple avec des enfants à domicile. Tout d’abord, lorsque les hommes se sont retrouvés confinés au domicile et avec plus de temps disponible que leur conjointe, ils ont significativement augmenté le temps consacré aux activités domestiques dans leur ensemble. Cependant, nous avons trouvé que davantage de femmes ont arrêté de travailler pendant cette période, soit parce que leur activité professionnelle a été suspendue en raison du confinement, soit parce qu’elles ont demandé un congé pour garde d’enfant. Le temps consacré par les femmes aux activités domestiques a donc, dans l’ensemble, significativement augmenté pendant le confinement. (1)
5 minutes pour comprendre : « L’égalité Femmes-hommes et la crise sanitaire » :
(2)
5 minutes pour comprendre : « L’égalité Femmes-hommes et la crise sanitaire » :
https://youtu.be/EYLfrLWDD_8
https://www.lemonde.fr/idees/article/ 2020/07/17/anne-boring-pourquoiles-filles-sont-elles-moins-payees-queles-garcons_6046517_3232.html
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Ensuite, nous trouvons que les femmes se déclarent moins satisfaites de la répartition des tâches domestiques au sein du ménage que les hommes, que ce soit avant ou pendant le confinement. Les hommes, quant à eux, ont l’impression qu’ils consacrent juste à peine moins de temps que leur conjointe à ces activités.
Plus récemment, dans une tribune du Monde (2), vous expliquez comment les stéréotypes de genre conduisent les jeunes femmes à limiter leur orientation vers les filières d’études menant aux professions les mieux rémunérées. En quoi cela intéresse l’économiste que vous êtes ? Nous sommes dans une phase de transformation du marché du travail, décrite par des économistes comme étant « une course entre éducation et technologie ». En effet, de plus en plus d’emplois nécessitent d’avoir fait des études supérieures développant des compétences spécialisées et de plus en plus personnes font des études supérieures, ce qui rend le marché du travail très concurrentiel. Or, on voit que les choix d’études sont fortement liés à la qualité de l’emploi obtenu lors de l’entrée sur le marché du travail. Si davantage de femmes font des études supérieures comparé aux hommes, elles sont aussi plus nombreuses à choisir des filières d’études qui débouchent sur des emplois plus faiblement rémunérés et pour lesquels les chances d’évoluer rapidement vers des postes à responsabilité sont plus faibles.
© Bad taste Productions
Éduc
Cette année, la première génération d’élèves depuis la réforme des lycées entre en terminale. D’après vous et les données dont vous disposez la réforme du bac peut-elle avoir une incidence sur la poursuite d’études supérieures des filles et jeunes femmes ? En effet, ces premières données me semblent être assez préoccupantes. Alors que le marché du travail valorise davantage les filières liées aux sciences et au numérique que les filières liées aux humanités de façon générale, la forte ségrégation sexuée des nouvelles filières au lycée indiquent que les filles risquent fortement d’être pénalisées plus tard sur le marché du travail.
Quelles sont les solutions pour que l’orientation des filles ne se fasse plus au prisme du genre ? Quel rôle l’éducation peut-elle jouer pour réduire ce phénomène ? Il me semble primordial d’informer les élèves le plus tôt possible de l’importance de leurs choix de spécialisation pour l’obtention d’un poste rémunérateur sur le marché du travail. Les choix au lycée s’effectuent très souvent sur la base de croyances telles que « je ne suis pas fait·e pour les maths ».Or de nombreux travaux de recherche montrent clairement que ce type de croyance n’est pas fondé et peut mener à faire des choix prématurés. À ce propos, je conseille vivement la lecture de l’ouvrage de Carol Dweck « Changer d’état d’esprit ». Évidemment, les études n’ont pas uniquement vocation à trouver un emploi sur le marché du travail ; il est également important de développer ses goûts intellectuels. Mais je pense que de nombreuses lycéennes pourraient trouver goût à des disciplines scientifiques en persistant un peu. Il est aussi nécessaire que les enseignant·es et les parents les encouragent dans cette voie.
Entretien réalisé avec Anne Boring
Carine Aoun-Boudot @carineaoun1
carine.aoun-boudot @unsa-education.org
Benoit Kermoal
@Beaunsaeduc
benoit.kermoal @unsa-education.org
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Recherche & Formation Centre Henri Aigueperse
L’École doit rester libératrice, émancipatrice et inclusive
S
Au plus fort de la pandémie, en avril 2020, les fermetures nationales des écoles et établissements scolaires concernaient plus de 1,5 milliard d’élèves, soit plus de 90% des élèves dans le monde, du pré-scolaire à l’Enseignement supérieur dans 200 pays.
i progressivement les reprises scolaires et universitaires sont mises en œuvre, deux constats liés s’imposent. La confirmation tout d’abord que chaque crise dans le monde éducatif touche majoritairement les élèves les plus fragiles et renforce les inégalités. Et, ensuite, le fait que les filles en sont les premières victimes.
L’UNESCO montre que la fermeture des écoles a renforcé le travail de soin non rémunéré des filles et des femmes, limitant le temps disponible pour apprendre à la maison ; de nombreuses filles ont également « été exposées à un risque accru de violences sexistes, notamment d’exploitation sexuelle et de grossesses précoces et non désirées, tout en les éloignant de services essentiels de protection, d’alimentation, de santé et de bien-être ». De plus dans de nombreux pays, les filles ont un accès réduit aux technologies de l’information et de la communication (TIC), ce qui se traduit « aussi par des occasions d’apprentissage restreintes pendant les fermetures d’écoles ». Le risque est que « cette perturbation inédite de l’éducation » fasse reculer les progrès de la scolarisation dans le monde et tout particulièrement celle des filles. Un recul d’autant plus dommageable que durant les deux dernières décennies le nombre de filles déscolarisées avait diminué de 79 millions, mais que 130 millions de filles n’étaient toujours pas intégrées au système scolaire avant la pandémie. La scolarisation est un choix de société, porteur de valeur d’égalité et d’émancipation. C’est pourquoi, afin d’aider à agir pour le retour des filles à l’École, l’UNESCO publie un guide : « cette perturbation inédite de l’éducation » qui peut être téléchargé ici :
> https://unesdoc.unesco.org/ark:/ 48223/pf0000374094_fre
Extrait du manifeste « Oxygène(s) »
Éduquer, c’est émanciper Il ne s’agit pas seulement d’autonomiser, mais de libérer de toute aliénation en permettant l’exercice du libre arbitre. Cette utopie fondatrice est le moteur de toute action éducative. [Page 30]
L’Éducation est inclusive éduquer, c’est aider à s’élever [...] l’éducation porte en elle l’ambition de libérer chacune, chacun des enfermements qui l’oppriment. À ce titre, elle se doit de permettre le développement de la confiance et de l’estime de soi. Son ambition et sa démarche visent à faire progresser. Elle doit donc mettre en évidence et valoriser les réussites, moteur d’autres réussites et tout mettre en œuvre pour éviter l’installation de l’échec plutôt que d’organiser la lutte contre, une fois qu’il est présent. Pour cela, les actions éducatives ne doivent pas être subordonnées à des démarches compétitives, à des classements, à des pratiques dévalorisantes, mais doivent donner à toutes et tous les possibilités de faire constamment des progrès et rompre avec les systèmes d’évaluation-sanction (dont les examens en contrôle terminal) pour adopter des méthodes d’évaluation continue et positive. Elle doit également prendre en compte les différentes formes « d’intelligence » et manières de percevoir, de réfléchir, de s’approprier les savoirs, diversifier les approches afin de ne pas reproduire indéfiniment les mê-mes échecs. En diversifiant ses approches, l’éducation offre la possibilité à toutes et tous de trouver la manière de comprendre, d’apprendre, de savoir. En ce sens, l’éducation est libératrice. [Page 48]
Denis Adam @denisadamunsa denis.adam @unsa-education.org
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l’éduc’mag n° 164 - octobre 2020
QUALITÉ SÉCURITÉ PRÉVENTION
34e campagne na onale d’éduca on à la sécurité et à la citoyenneté dans les transports collec fs de jeunes La rentrée scolaire 2020 a voca on à se dérouler dans des condi ons normales, en tenant compte des mesures sanitaires en vigueur dans les établissements scolaires et le transport. L’ANATEEP a préparé sa campagne na onale de sensibilisa on Transport A tude comme les années précédentes.
Visuels téléchargeables sur www.anateep.fr
Nous recherchons des bénévoles disposés à s’inves r quelques heures dans l’année au sein d’une équipe départementale (Adateep), pour agir au service des enfants. Nous recherchons des bénévoles disposés à s’inves r quelques heures dans l’année au sein d’une équipe départementale (Adateep), pour agir au service des enfants. Association Nationale pour les Transports Educatifs de l’Enseignement Public - 01 43 57 42 86 - courrier@anateep.fr
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www.antigel.agency - septembre 2020 - © Hervé THOUROUDE - Ce document est non contractuel
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