Fonction publique Crise sanitaire, télétravail et après ? Qui aurait pu penser que le télétravail allait connaître un tel essor en France, notamment dans la Fonction publique ? Souvent mal perçu et victime d’idées reçues, les employeurs publics, voire certain·es agent·es, y opposaient des réticences. Mais crise sanitaire oblige, cette forme d'organisation du travail s’est développée durant les confinements. Un vrai défi pour la Fonction publique tellement cette pratique est peu ancrée dans sa culture.
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a crise sanitaire a donc accéléré le développement du télétravail. Mais sa mise en œuvre précipitée a révélé certaines failles. L’expérimentation dictée par l’urgence doit être un vecteur pour recenser, dans le cadre d’un dialogue social, les bonnes pratiques dans une perspective de qualité de vie au travail. Car si, en premier lieu, le télétravail semble avantageux sur de nombreux points (meilleure conciliation vie professionnelle/vie personnelle, gain de temps, respect de l’environnement…), il ne faut pas occulter certains aspects négatifs. Une prise de conscience et une volonté politique sont à noter. Lors du groupe de travail du 2 octobre, le Directeur de la DGAFP a relayé le souhait de la ministre de la Transformation et de la Fonction publique d’entrer dans une négociation sur le télétravail comme l’UNSA l’avait demandé.
Le dialogue social et la négociation doivent permettre de clarifier le cadre règlementaire et les droits et devoirs des employeurs au-delà des textes actuellement publiés, dont la mise en œuvre est très inégale. Le télétravail doit devenir une véritable source d’autonomie pour les agent·es public·ques. Pour l’UNSA éducation, il est indispensable que ce nouvel accord aborde : • l’usage des outils numériques dans un cadre déontologique ; • le temps de travail, le temps de connexion et le droit à la déconnexion ; • les équipements fournis aux agent·es ; • la protection de la vie privée et la sécurisation des données ; • la préservation du collectif ; • l’inscription du télétravail dans le développement professionnel continu ; • les risques associés (posture, risques psycho-sociaux…). Le télétravail doit être un levier en faveur de l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes, en améliorant l’articulation entre vie professionnelle et vie privée. L’UNSA Éducation sera force de proposition pour nourrir cette nouvelle négociation.
Émilie Vandepoel @emilie_vande emilie.vandepoel @unsa-education.org
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l’éduc’mag n° 165 - décembre 2020