l’éduc’mag LE MAGAZINE DE L’UNSA ÉDUCATION
Mars 2021
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CPPAP N° 0716 S 06569
l’Enseignement Public
4,60 €
La fédération UNSA des métiers de l’Éducation, de la Recherche et de la Culture
CASDEN Banque Populaire – Société Anonyme Coopérative de Banque Populaire à capital variable – Siège social : 1 bis rue Jean Wiener 77420 Champs-sur-Marne – Siren n° 784 275 778 – RCS Meaux – Immatriculation ORIAS n°07 027 138 • BPCE – Société anonyme à directoire et conseil de surveillance au capital de 170 384 630 euros – Siège social : 50, avenue Pierre Mendès France 75201 Paris Cedex 13 – Siren n° 493 455 042 – RCS Paris – Immatriculation ORIAS n° 08 045 100 • Crédit photo : © Roman Jehanno • Conception : Insign 2020 • Merci à Isabelle, directrice de crèche, Ophélie, professeur des écoles, Gilles fonctionnaire civil de la Défense et Fatoumata, aide soignante, d’avoir prêté leur visage à notre campagne de communication.
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Directeur de la rédaction Frédéric Marchand Directrice de la publication Claire Bordas Rédactrice en Chef Aline Boussaroque Ont participé à ce numéro : Denis Adam, Christelle Alan, Carine Aoun-Boudot , Claire Bordas, Aline Boussaroque, Bernard Boutiflat, Christian Champendal, Julien Danglard, Véronique De Aguiar, Sébastien Decroix, Simon Denieul, Rémi Ferrières, Anne Galesne, Benoît Kermoal, Béatrice Laurent, Yannick Lavesque, Gilles Leluc, Frédéric Marchand, Claire Papeghin, Yves Paploray, Hawa Sall, Caroline Sorez, Stéphanie Valmaggia-Desmaisons, Émilie Vandepoel. Conception Voici des fruits des fleurs Illustration couverture Aline Boussaroque Réalisation Yellowstone-design Publicité Anat Régie • 01 43 12 38 15 Impression Imprimerie IPS Pour les personnes souhaitant s’abonner, le prix du numéro est de 4,60 €, l’abonnement annuel de 18,40 €. Feuillet 4 pages spéciales joint avec ce numéro
C.P.P.A.P. 0716 S 06569 Dépôt légal : décembre 2020
Solidarités intergénérationnelle et interprofessionnelle avec l’UNSA
L
a crise sanitaire que nous traversons continue à nous mettre en tension permanente. Pour l’UNSA Éducation, les enjeux autour des solidarités avec la jeunesse et les plus précaires sont immenses et essentiels. En effet, si cette crise est difficile pour tout le monde, elle l’est encore plus pour celles et ceux qui sont le plus en situation de précarité. Depuis des mois on constate la détresse de nombreux·ses étudiant·es qui ont dû faire face à la fermeture des universités, à l’impossibilité d’accès à une activité rémunérée, à des difficultés d’accès à la restauration universitaire. Des premières mesures ont été prises mais il reste beaucoup à faire pour soutenir la jeunesse dès maintenant et il faudra se donner les moyens d’accompagner plus fortement encore au moment de la sortie de crise l’accès à l’emploi des jeunes diplômé·es ou de celles et ceux qui sortiront sans qualification. L’UNSA demande un revenu universel de solidarité accessible aux jeunes dès 18 ans. Cette solidarité nécessaire avec notre jeunesse, elle s’inscrit pleinement dans la culture syndicale de l’UNSA. Nous travaillons au renouvellement du syndicalisme en cherchant à être plus à même de répondre aux besoins de solidarité intergénérationnelle, de solidarité avec les plus précaires et avec toutes celles et tous ceux qui sont éloigné·es du monde syndical. Pour l’UNSA Éducation, cette solidarité avec la jeunesse, cette priorité à prendre en compte les plus précaires est une constante. Au-delà des
discours et des intentions, c’est concrètement que nous agissons pour prendre en compte chaque jeune dans son parcours de formation et lui donner les moyens de construire son parcours professionnel, c’est concrètement que depuis des années nous n’attendons pas que les contractuel·les de l’éducation deviennent titulaires avant de s’occuper d’eux·elles, c’est concrètement que dans nos revendications prioritaires auprès du ministère dans la revalorisation de tous les métiers, nous mettons en avant les personnels aux rémunérations les plus faibles : AESH, AED, agent·es de catégorie B et C, infirmièr·es et assistant·es de service social. C’est ce syndicalisme que l’UNSA déploie en revendiquant des mesures d’urgence pour les plus faibles rémunérations, en proposant une offre syndicale différente aux salarié·es qui étaient souvent hors des radars des syndicats, par exemple en s’adressant aux salarié·es des très petites entreprises. Dans un monde secoué par une crise sanitaire exceptionnelle et auparavant déjà en pleine mutation, nous proposons avec l’ensemble de nos militant·es, l’ensemble de nos adhérent·es une offre syndicale renouvelée, moderne qui s’appuie sur les solidarités intergénérationnelle et interprofessionnelle.
Frédéric Marchand Secrétaire général de l’UNSA Éducation @FMarchandfred
UNSA ÉDUCATION 87BIS, AVENUE GEORGES GOSNAT 94853 IVRY-SUR-SEINE CÉDEX TEL. : 01 56 20 29 50 FAX : 01 56 20 29 89 national@unsa-education.org
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l’éduc’mag n° 166 - mars 2021 Internationale de l’Éducation
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Cent soixante six 6-7 • Les Brèves d’actu 10-11 • Baromètre des métiers
de l'éducation 2021, c'est parti !
14-15 •
18 •
L’UNSA Éducation a signé un protocole du dialogue social qui préserve l’identité Jeunesse et Sports
20-21 • 22 •
Réforme de la Protection sociale complémentaire : OUI mais seulement SI … Confidentialité des données médicales : l’UNSA Fonction Publique agit en justice pour protéger les collègues.
Éducation inclusive, bien être et santé mentale
Empilement de nouveaux dispositifs dans les territoires
23-25 • L’égalité des sexes est aussi une affaire d’homme
31 •
Actualités sur l'international
Comment faire vivre les valeurs de la République ? Notre organisation syndicale porte des valeurs, elle construit son action sur un projet éducatif et sociétal qui, après un processus démocratique d’élaboration, est voté tous les 4 ans en Congrès. C’est par l’éducation que ses valeurs peuvent non seulement être transmises, mais aussi vécues avec les enfants et les jeunes, car rien n’est plus émancipateur que de mettre en action des savoirs, des savoirs-êtres. Des valeurs ne peuvent se transmettre que dans un processus long et dans une complémentarité de temps éducatifs : en famille, dans et hors le système scolaire. C’est tout autant dans un club sportif, lors d’une activité au centre social, lors d’une sortie scolaire au musée, dans une cour de récréation ou une salle de classe que l’on peut faire vivre ces valeurs. Voilà pourquoi ce numéro de propose des rencontres, des réflexions, des retours d’expériences. Demandez votre QDE ici : https://www.unsa-education.com/Questions-d-Educ
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l’éduc’mag n° 166 - mars 2021
es Poètes, Le printemps d t … tô c’est pour bien sir. emblème le dé
21 aura pour tre chose, Le millésime 20 , quel désir d’au de tu ié qu in de vie, Quelle profon moment, qu’une ’un pays, qu’un e… âm Autre chose qu ats d’ -être d’autres ét sQuel désir, peut ouvrir cette se ur po rnando Pessoa ul m Fe de de et rs n, ve s De r Sarah Moo pa ée is al ré s ar he m 29 sion, une affic arent du 13 au ous qui se prép èques, th ia éd m , tiples rendez-v es iri ires, en libra to rri te etc. s s, no ic bl us sur to ments pu aérés, établisse s re nt ce , es ol éc
lidarité cture et la so plaisir de la le le cteurs t le an s en de ut So Prix Poésie le , le el nn io at névoles de cette intergénér propose aux bé » e de lir ire fa et « Lire quatre ouvrages faire découvrir ga or de s n io ce at an ci sé so as lors de unes enfants, i que poésie à de je ts scolaires ains en m se lis ab ét s de ns da es nisé périscolaires. e au sur des temps distribués grâc sont offerts et s EN re G liv M de pe ts ou lo gr Des AIF, le rtenaires : la M ntaines ce s de e, concours de pa né an citre. Chaque rtements et le Fonds De t dans 67 dépa en ilis ob m se s le vo né bé de 0 enfants. auprès de 9 00
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ster Bouger pour re ! en bonne santé
e de ation Mondial ans, l'Organis d'ace ur he e Entre 6 et 17 un de S) recomman de 150 la Santé (OM soutenue, et à ée ér od m , ur jo aine. r m pa se r ité pa tiv les adultes ur po es ut in plus à 300 m s adolescents, ys enfants et de ph ité tiv ac ur S'agissant de ont réduit le x eu le tre el en pp d' ra ement, de 58% premier confin le t pu an s re nd iè pe rn e de siqu s lieux des de at ét S », d AP ar N « Report C publié par l'O et la sédentarité blications sur ctivité Physique l'A National de ire ). to .fr va er ps bs na (O w.o ité : http://ww ir un de la Sédentar que « mainten le el nous rapp ns da os ad s de L’Observatoire enfants et s de re ité nt tiv co ac r de lutte niveau d' nitaire permet sa et e is ss cr re st lle te du une ation ent et l'instaur . » le développem le ta leur santé men l'altération de
anc L’histoire au bn Pologne des accusés e
ing et Jan arbara Engelk Le 9 février, B s à préné am nd t été co leurs Grabowski on de e cuses à caus ation in senter leurs ex m er xt ues sur l’e iq or st hi x au trav logne. des Juifs de Po lit iq ue : il av an t to ut po t es ès oc pr e C e l’histoire de montrer qu s’agit de tenter bres et de s de zones d’om te de la du pays n’a pa lis na tio ém oi re na pr és er ve r la m pe nd s de s se fa it au x dé a el C e. Po lo gn vé rit é de s la ue s et de iq or st hi s ve preu de vo ir de si gn e po ur le fa its . M au va is rope ! mémoire en Eu
: Co n tr e le s cl ic h és la web -s ér ie ré o m eu fs » « stér éo ty p es -s té urtes vidéos
cette série de co La 3è saison de tio n sa nt é AD O SE N- Pr év en él ab or ée s pa r de sortir. nt vie es avec ARTE MGEN et réalisé public ne sensibiliser le jeu Elle a pour but de ale à l’égalité femmesrmin du CM2 à la te situations ise en scène de m la r ressourhommes pa de . Accompagnée x perau tirées du quotidien rie sé bes cette we qu gi go da pé s ab ce id le ocants est une form sonnages attach pects de as ender tous les r tout en casion d’appréh ou m hu ec hommes av l’égalité femmes . schémas établis questionnant les ésident de pr , ut en r : Éric Ch Attention spoile it une appaant mutualiste fa l’ADOSEN, et milit s épisodes ! rition dans un de pe ster eo m eu f.f r > w w w. st er eo ty
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février Le 3 février 2021
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éducation
SNPCE UNSA Syndicat National des Personnels des Communautés Éducatives
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Le S.N.P.C.E. UNSA syndique tous les personnels travaillant dans les établissements du champ sanitaire, social et médico-social à but non lucratif (public et privé).
es champs d'application professionnelle s’adressent à l’accueil : des enfants handicapés (IME) et/ou en difficulté sociale (MECS, foyers) ; des adultes handicapés (foyers) ; des personnes âgées dépendantes (EHPAD) ; des travailleur·euses handicapé·es en ESAT, entreprises adaptées ; dans diverses actions sociales (milieu ouvert, prévention, service tutelle, CMPP, SESSAD, ...) les employeur·euses relèvent essentiellement d’associations à but non lucratif, de la Fonction publique Hospitalière.
Pour un syndicalisme multi-catégoriel de la responsabilité Nos revendications prennent leur sens au plus près de notre action quotidienne pour améliorer nos conditions de travail auprès de nos employeur·euses et des autorités de tutelle afin de : • respecter la spécificité des démarches pédagogiques, éducatives et thérapeutiques ; • tendre à une éducation de qualité en respectant les différences ; • avoir un temps suffisant pour réfléchir et se réunir au projet de l’usager et de la structure ; • réclamer des moyens humains et matériels pour améliorer nos conditions de travail ;
• favoriser l’insertion et l’accompagnement des personnes ; • faciliter le départ en formation ; • pourvoir au remplacement des personnels absents ; • reconnaitre les instances représentatives du personnel. Nous revendiquons le droit à l’emploi, le respect de la réglementation sur l’embauche des personnes en situation de handicap, la prise en compte de l’usure des personnels et de la pénibilité des conditions de travail. Le SNPCE agit sur la Solidarité et l'Emploi qui sont au cœur des préoccupations de l'UNSA.
Action actuelle L’accord « Ségur de la santé » a valorisé les personnels hospitaliers. Le SNPCE UNSA a lancé une pétition nationale pour que tous les personnels du social et du médico-social soient aussi reconnus à travers leur évolution de carrière. Cette reconnaissance est limitée actuellement aux seuls personnels soignants des EHPAD. Cette décision va occasionner une inégalité de traitement au sein des associations. Ce positionnement est discriminant envers les autres salarié·es qui participent et s’engagent avec force et solidarité auprès des personnes en difficulté. Cette reconnaissance doit bénéficier à chaque personnel. L’état doit prendre des dispositions pour que chaque salarié·e de nos secteurs bénéficie du même complément de traitement. Leur investissement dans les valeurs humaines et solidaires serait récompensé.
Bernard Boutiflat Secrétaire général du SNPCE UNSA snpce.unsa@orange.fr
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Gap
éducation Carpentras
Forcalquier
Nice
Marseille Toulon
La section régionale de Provence-AlpesCôte d'Azur La région PACA est une région riche de ses différences. Elle conjugue, zones urbaines et rurales, paysages de montagnes, de plages et une grande diversité de populations.
C Pages UNSA Éducation coordonnées par :
Anne Gaslesne @AnneGalesne
anne.galesne @unsa-education.org
ette diversité, nous la retrouvons dans notre section régionale avec des militant·es de tous âges, issu·es de syndicats différents et ayant des expériences de vie variées. Cette diversité est une de nos forces pour nous développer et affronter les changements à venir, en particulier la loi sur La Transformation de la Fonction Publique. Cette loi nous oblige à faire évoluer nos pratiques. Les instances de dialogue social se concentrant, la fédération voit s’accroitre son obligation de porter la parole de ses syndicats. L’équipe fédérale travaille encore plus étroitement avec l’ensemble de ses syndicats. Par exemple, l’intégration de Jeunesse et Sport au sein du ministère de l’Éducation nationale est un enjeu fort. Elle concerne quatre de nos syndicats
venant d’horizons différents, ne siégeant pas dans toutes les instances et qui doivent parler d’une seule voix. Cette loi fait aussi évoluer le rôle du représentant syndical. La Fédération accompagne ses militant·es dans cette transformation et les arme pour accroître leurs compétences. Ainsi, ils pourront encore mieux aider nos syndicats et les adhérent·es dans leur quotidien. Plus que jamais, dans le contexte de dialogue social dégradé, nous devons « Faire Fédération ». C’est le sens de l’implication et de l’engagement de toute l’équipe régionale PACA.
Simon Denieul Secrétaire régional UNSA Éducation de PACA paca@unsa-education.org
Yannick Lavesque
@Yannick_Lavesk yannick.lavesque @unsa-education.org
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Plus forts ensemble ! Baromètre des métiers de l'Éducation 2021, c'est parti ! Comment vous sentez-vous dans votre métier ? Vous avez la parole Une grande consultation annuelle : l'occasion de donner votre avis sur votre métier Du 8 mars au 9 avril, soyez nombreuses et nombreux à participer au Baromètre des métiers. Depuis 2013, vous êtes chaque année des milliers à répondre à notre sollicitation pour savoir comment vous vous sentez dans votre métier, comment vous percevez vos conditions de travail, le sens de vos missions, les choix politiques de votre ministère. Cette année encore, quel que soit votre ministère, que vous exerciez en établissement scolaire, dans un service, une collectivité, une université, un organisme de recherche, dans une association d'éducation populaire, c’est l'ensemble des personnels de l'éducation qui est concerné : prenez quelques minutes pour donner votre avis.
Une année après le 1er confinement : crise sanitaire, quelles conséquences sur l'exercice de vos missions ? Confinements, protocoles sanitaires, alternance présentiel-distanciel ont rythmé cette année, lui conférant un caractère déstabilisant, parfois anxiogène. Quel est votre état d'esprit dans ce contexte de crise sanitaire ? Comment avez-vous dû adapter vos pratiques professionnelles ? Pour le savoir, nous avons ajouté aux questions récurrentes des questions spécifiques à la situation actuelle. Au-delà de ce contexte, l'actualité qui a marqué ces derniers mois est aussi abordée dans cette 9ème édition, en particulier la laïcité, l'égalité femmes-hommes et la question des inégalités sociales et scolaires.
À vous de vous exprimer ; vous avez la parole et nous sommes à votre écoute :
https://barometre-metiers.unsa-education.com/2021
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Plus forts ensemble !
Retour sur les résultats 2020 En 2020, vous étiez nombreux·ses à nous dire l'attachement que vous aviez à votre métier. Heureux·ses de l'exercer, mais de moins en moins nombreux·ses à le conseiller. Premier élément d'explication de ce malaise grandissant : les réformes se succèdent à un rythme trop élevé. Le manque d'accompagnement a généré stress, voire souffrance et une déconnexion entre les missions exécutées et leur sens. Au-delà du rythme des réformes, les sources de souffrance les plus citées sont les faibles possibilités de reconversion, l'absence d'une réelle politique de santé au travail ainsi que le manque de proximité dans la gestion des ressources humaines, dans un contexte de défiance grandissant vis-à-vis du gouvernement.
Vous avez la parole
Malgré le contexte sanitaire, que ce soit dans les établissements, écoles et services, ou par téléphone, nous venons à votre rencontre pour échanger sur ces questions.
Claire Bordas @ClaireBordasM claire.bordas @unsa-education.org
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Interpro Il n'est pas toujours évident de placer le curseur sur son « niveau » de militantisme. No stress : à l’UNSA, « on milite comme on est ». Adhérent·e, militant·e ou élu·e local·e, membre d’un syndicat national… Chacun·e peut être utile aux salarié·es, chacun·e avec sa personnalité, son temps à y consacrer, ses moyens d’action. Vous êtes toutes et tous les bienvenu·es pour rejoindre les Z’aideurs de l’UNSA afin d’être « Plus forts ensemble ».
S’informer, c’est déjà agir… Nous diffusons régulièrement des éléments à nos différentes fédérations (dont l’UNSA Éducation), via notre newsletter nationale UNSA Infos. Pas encore abonné·e ? RDV sur www.unsa.org, les réseaux sociaux (compte UNSA Officiel), voire encore à travers ce magazine.
… rejoindre les Z’aideurs : c’est mieux ! Être Z’aideur, c’est considérer que le syndicalisme doit retrouver des réflexes de base : solidarité et proximité. Un Z’aideur, c’est un·e référent·e que l’on « équipe » pour aider, répondre à des questions très concrètes, apporter les soutiens attendus et défendre ces femmes et hommes, salarié·es de TPE. Bref, leur montrer que le syndicalisme est aussi là pour eux·elles. Et c’est sûrement déjà, peu ou prou, votre pratique réelle de militantisme… Même si on n’est pas du privé, même si on n’a pas les réponses à tout, ce n’est pas grave ! Venez en apprendre plus sur cette aventure commune et rejoignez le club des Z’aideurs de l’UNSA sur : https://www.unsa.org/Je-veux-etre-Z-aideur.html. Un colis d’accueil vous sera expédié dans la foulée.
Proposer l’abonnement à UNSA TPE (RDV sur tpe.unsa.org) pour bénéficier de tous les services de l’UNSA pour une somme modique : offres/réductions commerciales, foire aux questions, hotline, protection juridique… Faire voter UNSA, du 22 mars au 6 avril prochains. En supplément de ce magazine, découvrez notre 4 pages pour vous expliquer les enjeux et vous inciter à participer concrètement à la campagne de popularisation de l’offre UNSA TPE mais aussi à faire voter UNSA au scrutin TPE imminent.
D’avance merci pour votre engagement !
Concrètement, quelles petites ou grandes actions entreprendre à votre niveau ? Discuter avec les salarié·es TPE qui évoluent dans votre cercle de proximité : l’assistante maternelle qui garde votre enfant, la personne que vous employez quelques heures par semaine à votre domicile, les salarié·es de vos commerçants de proximité, la secrétaire médicale de votre cabinet dentaire, le gardien de votre immeuble…
Stéphanie Valmaggia-Desmaison @SecteurComm stephanie.valmaggia @unsa.org
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RETROUVEZ L’INTÉGRALITÉ DU SPECTACLE RETROUVEZ
DISPONIBLE DISPONIBLE EN DOUBLE DVD EN
DISPONIBLE DISPONIBLE EN DOUBLE CD EN
© Xavier Grosbois
Ary Abittan • Kev Adams • Amir • Julien Arruti • Jean-Louis Aubert • Amel Bent Black M • Tarek Boudali • Patrick Bruel • Carla Bruni • Nicolas Canteloup Claudio Capéo • Sébastien Chabal • Patrick Fiori • Élodie Fontan • Marie-Agnès Gillot • Michael Jones • Claire Keim • Philippe Lacheau • Michèle Laroque Nolwenn Leroy • Christophe Maé • Mimie Mathy • Kad Merad • Isabelle Nanty Florent Pagny • Lorie Pester • Alice Pol • Rébécca • Inès Reg • Slimane • Soprano Alice Taglioni • Vianney • Vitaa • Christophe Willem • Michaël Youn • Zaz • Zazie... PLUS QUE JAMAIS, LES RESTOS DU CŒUR ONT BESOIN DES DONS DE CHACUN !
CHAQUE CD OU DVD VENDU = 17 REPAS OFFERTS CHAQUE L’INTÉGRALITÉ DES BÉNÉFICES DE LA VENTE DES DOUBLES CD ET DVD SERA REVERSÉE AUX RESTAURANTS DU CŒUR POUR LEUR ACTION 2021/2022
Fonction publique Santé : l'UNSA agit Les réseaux PAS : un partenariat solidaire financé par la MGEN 0805 500 005 Un numéro de téléphone gratuit Ce numéro de téléphone permet un entretien anonyme et confidentiel pour les personnels actifs de l’Éducation nationale ou universitaires en situation de fragilité ou de mal-être professionnel. Cette cellule d’écoute financée par la MGEN est très sollicitée depuis le début de la crise sanitaire.
Véronique De Aguiar @v_de_aguiar veronique.deaguiar @unsa-education.org
Réforme de la Protection sociale complémentaire : OUI, mais seulement SI … La ministre de Montchalin a ouvert le dossier de la Protection sociale complémentaire (PSC), appelée « mutuelle » dans notre langage courant. Cette réforme prévoit une participation accrue de l’employeur public à la cotisation des agent·es, avec l’objectif de 50% d’ici 2024. Or aujourd’hui le ministère ENJS ne finance … que quelques centimes par agent·e ! Formidable ? Pas sûr… Car si on décrypte l’ordonnance dans les détails, on s’aperçoit que cette participation sera soumise à des conditions très contraignantes. À partir de 2022 et jusqu’à 2024 (fin des référencements actuels), l’avancée sera réelle avec une participation de l’État forfaitaire de 12 à 15 € sur les contrats individuels souscrits par chacun·e d’entre nous. À partir de 2024, la réforme prévoit de contraindre l’État à financer 50 % d’une complémentaire santé minimale, collective, à adhésion obligatoire. Concrètement, cela signifie que chacun·e d’entre nous devra renoncer à son contrat actuel pour adhérer à une couverture santé minimale. À charge pour nous, si nous souhaitons une meilleure couverture, de cotiser à une surcomplémentaire santé-prévoyance, ce qui nous coûterait finalement plus cher qu’aujourd’hui ! Seule issue : réussir à négocier avec le ministère une couverture santé un peu meilleure ou renoncer à sa participation de 50 % pour conserver une liberté individuelle d’adhérer au contrat que l’on souhaite. Attention donc au miroir aux alouettes d’un affichage gouvernemental de « financer 50 % ». Les vraies questions sont : « 50 % de quoi ? » et « à quelles conditions ? » Le gouvernement opère un glissement favorable aux assurances et organismes à but lucratif, mettant en danger le modèle mutualiste et les valeurs qu’il porte, notamment en matière de solidarité intergénérationnelle (retraités) et de prévoyance (invalidité, handicap...). L’UNSA suit ce dossier avec une grande attention et revendique une réelle avancée qui soit garante à la fois d’une meilleure couverture santéprévoyance et d’un gain de pouvoir d’achat pour les collègues.
Véronique De Aguiar @v_de_aguiar veronique.deaguiar @unsa-education.org
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Fonction publique pour vous ! Confidentialité des données médicales : l’UNSA Fonction publique agit en justice pour protéger les collègues.
Une Ordonnance du 25 novembre 2020, appelée « Ordonnance Santé Famille », a créé de nouveaux droits pour les collègues dont l’UNSA se félicite : fractionnement possible d’un congé longue maladie ou d’un congé longue durée, temps partiel thérapeutique rechargeable au bout d’un an… Cette ordonnance comporte cependant un point inacceptable pour l’UNSA Fonction publique, qui a déposé un recours en justice : il autorise en effet la communication de renseignements médicaux des collègues aux services administratifs, alors qu’ils étaient jusqu’alors réservés aux personnels médicaux. La Direction générale de l’administration de la Fonction publique argumente son choix en insistant sur le secret professionnel demandé aux services administratifs. Pour l’UNSA, cet argument, qui confond le secret professionnel et le secret médical, n’est pas entendable ! Aussi, l’UNSA Fonction publique a déposé un recours en justice pour excès de pouvoir devant le Conseil d’État ainsi qu’une Question prioritaire de constitutionnalité. L’UNSA défend le droit fondamental des collègues au respect de la confidentialité de leurs données médicales et de leur vie privée. Elle rappelle que le secret médical appartient aux professionnels de santé, et aux seuls professionnels de santé !
Suspension du Jour de carence pour la Covid-19 : ENFIN ! Depuis le 9 janvier 2021, le jour de carence, suite à la Covid-19, dans la Fonction publique est supprimé jusqu’à la fin de la crise sanitaire. Cas contact ou suspicion de symptômes : placement en télétravail ou ASA (Autorisation Spéciale d’Asence) pour faire un test sous 48h. Test négatif : Reprise du travail le lendemain. Test positif : Arrêt maladie sans jour de carence. Pour en bénéficier, n’oubliez pas de renseigner votre démarche et vos résultats en ligne sur : declare.ameli.fr Une revendication de l’UNSA enfin entendue, il était temps !
Christelle Alan @lucioleforever christelle.alan @unsa-education.org
Sébastien Decroix sebastien.decroix @unsa-education.org
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Personnels Mobilité dans la Fonction publique : et si vous demandiez un détachement ? Envie de changement, d’un nouveau projet professionnel ? De plus en plus de collègues nous sollicitent afin de connaître les possibilités de mobilité, notamment le détachement. Qu’est-ce qu’un détachement ? Comment le demander ? Si vous êtes titulaire, vous pouvez demander un détachement dans un autre corps ou un autre emploi, qu’il soit dans la fonction publique ou pas, pour une durée plus ou moins longue (6 mois à 5 ans). Vous devez en faire la demande auprès des deux administrations : celle d’origine et celle d’accueil. Dans la majorité des cas, le détachement est accordé sous réserve des nécessités de service.
Si le détachement vous est accordé, le principe de la double carrière s’appliquera : vous continuerez de bénéficier des droits à l’avancement et à la retraite de votre corps actuel, mais vos missions et rémunération seront celles de votre emploi d’accueil. à la fin de votre détachement, trois possibilités s’offriront à vous : réintégrer votre emploi actuel, renouveler votre détachement, ou intégrer le corps/cadre d’emploi d’accueil.
Comment puis-je connaître les postes où postuler ? Vous pouvez consulter les postes proposés sur le site de la place de l'emploi public (PEP), celui dédié aux collectivités ou d’autres sites d’établissements. Chacun précise les conditions de candidature. à l’Éducation nationale, les modalités de détachement sont publiées au B.O. Les possibilités sont multiples : auprès d’une administration, d’un organisme privé, d’une association, d’un parlementaire, pour enseigner à l’étranger, pour exercer un mandat électif ou syndical.
Qui peut me conseiller ? L’UNSA éducation est la fédération de tous les métiers de l’éducation. Quelle que soit votre profession, il existe un syndicat pour vous accompagner, n’hésitez pas à le contacter !
Émilie Vandepoel @emilie_vande emilie.vandepoel @unsa-education.org
Pour en savoir plus : demandez le memento « Ma Mobilité professionnelle » sur le site de l’UNSA Éducation dans la rubrique « Nos publications »
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Personnels Action sociale : des barèmes plus avantageux
Garde alternée et partage du Supplément Familial de Traitement Le SFT est une indemnité versée aux agent·es public·ques dont le montant varie selon le nombre d’enfants et l’indice de rémunération de l’agent·e. Depuis novembre 2020, des parents divorcés ou séparés qui ont la garde alternée de leur(s) enfants(s) peuvent choisir de partager le SFT, même si un seul des deux est agent·e public·que. L’UNSA Éducation se félicite de cette nouvelle disposition qui prend en compte les nouvelles configurations familiales.
Chèques-vacances Figés depuis 2011, les plafonds de ressources seront revalorisés de 5% au 1er avril. Pour l’UNSA, ce n’est pas suffisant ! Nous demandons une revalorisation de 20 % car de trop nombreux agent·es restent exclu·es de ce dispositif.
Claire Papeghin @ClairePapeghin claire.papeghin @unsa-education.org
Aide à l’installation des personnels (AIP) Les plafonds de ressources sont revalorisés de 5 % au 1er avril. Vous avez dorénavant 24 mois après votre affectation (12 mois après la signature du bail) pour en faire la demande. L’UNSA demande que les collègues contractuels en CDI puissent en bénéficier.
Aide au maintien à domicile des retraités (AMD) L’UNSA revendiquait les mêmes droits pour les retraité·es de la fonction publique d’état que dans le secteur privé. Deux nouvelles tranches de barèmes plus élevées ont enfin été créées. Elles permettront d’améliorer la prise en charge financière de l’aide à domicile. Il était temps ! Pour l’UNSA, l’origine professionnelle des retraité·es ne doit pas être un facteur discriminant.
Pour en savoir plus : demandez le memento « Mes aides sociales » à l’adresse : www.unsa-education.com/ Memento-Mes-aides-sociales
Prime de fidélisation pour certain·es collègues exerçant en Seine-Saint-Denis D’un montant de 10 000 €, cette prime doit reconnaître les conditions de travail difficiles pour les collègues qui exercent en Seine-Saint-Denis. Elle sera versée en une seule fois au terme de cinq années continues de services effectifs. Attention : vous avez jusqu’au 1er avril 2021 pour demander un versement exceptionnel au regard de la durée de vos services antérieurs. Pour l’UNSA Éducation, cette première étape pour (re)donner de l’attractivité à ce territoire ne résout pas tout car une prime n’améliore pas les conditions d’exercice au quotidien.
Hawa Sall Christelle Alan
@sall_hawa hawa.sall @unsa-education.org
@lucioleforever christelle.alan @unsa-education.org
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Personnels & Éducation Jeunesse & Sports
L’UNSA Éducation a signé un protocole du dialogue social qui préserve l’identité Jeunesse et Sports
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Les personnels Jeunesse et Sports (JS) ont rejoint le Pôle éducatif et sportif, faisant aboutir une revendication historique de l’UNSA Éducation. Organisation syndicale majoritaire dans le champ, elle s’est battue pour cette cohérence éducative lorsque des arbitrages interministériels la mettaient en péril, et a œuvré à sa construction dans un dialogue social de qualité au niveau ministériel.
e 27 janvier 2021, l’UNSA éducation a signé avec les trois ministres concernés l’accord sur le dialogue social « Jeunesse et sports », qui définit les modalités de dialogue au sein du MENJS jusqu’au renouvellement des instances en 2022.
Le protocole acte le maintien d’un CTM spécifique Jeunesse et Sports, ce qui répond aux revendications de l’UNSA Éducation. Le maintien de cette instance nationale répond à la nécessité de conserver un espace d’expression des représentants des personnels Jeunesse et Sports légitimement élus. L’UNSA Éducation y siège de manière majoritaire. Au niveau local, des comités de suivi JS sont mis en place dans chaque région académique. Ces comités permettront un dialogue social local pour suivre les missions JS et les conditions de travail des personnels qui les font vivre. Les comités de suivi ne seront pas des instances formelles mais adossés aux instances existantes. Les comités techniques d’académie (CTA) seront compétents pour les décisions relevant des missions JS. Les comités techniques spéciaux d’académie (CTSA) traiteront du fonctionnement des services de la jeunesse, de l’engagement et des sports (DRAJES et SDJES) et les CHSCT. Dans toutes ces instances, l’UNSA Éducation pourra désigner des expert·es sur les questions JS dès lors que l’ordre du jour s’y prêtera. L’UNSA éducation reste attentive à ce que chaque personnel poursuive ses missions dans de bonnes conditions pour une politique éducative et sportive de qualité.
Comités de suivi Jeunesse et Sports : l’UNSA Éducation majoritaire Conformément à la confiance que leur ont accordé les personnels aux élections professionnelles de 2018, les représentant·es des personnels JS de l’UNSA Éducation seront largement représentés au sein des comités de suivi, avec 5 sièges sur 10. Ces sièges sont répartis entre nos quatre syndicats JS : le SNAPS UNSA (professeur·es de sports), le SEP UNSA (conseiller·ères d’éducation populaire et de jeunesse CEPJ), le SEJS UNSA (inspecteur·trices jeunesse et sports) et A&I UNSA pour les administratif·ves.
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Yves Paploray @YvesPaploray yves.paploray @unsa-education.org
Éducation L’Adéic contre la « mauvaise » influence des influenceur·euses Créée par la Fédération de l’Éducation nationale (FEN), avant que ne lui succède l'UNSA Éducation, l’Adéic est une association d’éducation à la consommation qui sensibilise les jeunes aux sirènes des influenceur·euses et aux dangers de la consommation « orientée » sur les réseaux sociaux.
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es chiffres sont éloquents : selon une étude américaine, The morning Consult, réalisée auprès de 2 000 personnes, ils sont 72 % des 13-38 ans à suivre des influenceur·euses qui hantent les réseaux sociaux. Ces leaders d’opinion de la toile sociale rémunérés au post par les marques « créent des environnements intéressants et interactifs en y associant des produits, puis établissent [avec les abonné·es] une relation de confiance, de copinage pouvant dériver vers le chantage affectif », résume Julie Vanhille, déléguée nationale de l’Adéic. « Ils jouent un rôle de prescripteur·trice qui se traduit régulièrement en acte d'achat ». Parfois, l’achat peut s’avérer une véritable arnaque. Sur l’application Tik Tok, 150 mineur·es auraient été piégé·es par des influenceur·euses peu scrupuleux·euses qui leur auraient soutiré de l’argent sous forme de don. Ou encore, 250 internautes auraient été victimes d’un faux site Nike offrant le code promo d’un·e influenceur·euse. Face à ces mésaventures répétées, l’Adéic développe de nombreuses interventions en classe pour prévenir les élèves des méfaits de cette nouvelle pratique de consommation où s’invitent des prédateurs·trices mal intentionné·es. « Tout enseignant·e intéressé·e peut faire appel à nos services ou nous rejoindre comme bénévole », indique Julie Vanhille, qui rappelle que l’Adéic travaille sur de nombreux autres champs liés à la consommation [voir encadré]. L’Adéic, association de consommateurs·trices revendique plus de 130 000 adhérents et possède des relais régionaux dans toutes les académies.
L’Adéic en région : l’exemple de l’Occitanie En Occitanie, l’éducation à la consommation en milieu scolaire par l’Adéic concerne tous les publics scolaires, de l’école au lycée. Le thème abordé est principalement l’alimentation : sécurité, étiquetages, emballages, équilibre alimentaire… Dans le département de l’Ariège, les actions déployées par l’Adéic sont plus larges encore. Elles ont trait aux thèmes suivants : gaspillage alimentaire, déchets, développement durable, eau, éducation à l'argent, sécurité routière et sécurité domestique, produits de qualité et circuits courts, débats sur l'engagement associatif et les valeurs du sport. > Contact : Julie.vanhille@adeic.fr Site internet : www.adeic.fr
Gilles Leluc gilles.leluc @unsa-education.org
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Éducation Éducation inclusive, bien
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Les différents métiers de l’UNSA Éducation s’accordent sur un constat qui s’impose chaque année davantage aux yeux des personnels de terrain : l’institution n’évolue pas à la mesure des besoins de ses usagers. Et cette dernière année, marquée par l’utilisation intensive des outils numériques, creuse encore les inégalités et les conséquences non évaluées de cette pratique.
uand l’évolution sociétale fulgurante que nous vivons rend urgente la réflexion sur l’éducation, l’institution répond en ajoutant çà et là des missions supplémentaires dont sont chargés des personnels déjà fort occupés. Un directeur de SEGPA devient responsable d’un PIAL de 25 établissements pour une IMP (Indemnité pour Mission Particulière) mensuelle, un·e enseignant·e devient référent·e TICE pour une fraction d’IMP, une assistante sociale conseillère technique devient référente départementale harcèlement … à la clé, une efficacité d’action très limitée, et des personnels qui renoncent ou s’épuisent devant l’ampleur de la tâche. La santé, et particulièrement la santé mentale des usagers doit devenir une réelle priorité, si ce n’est LA priorité. Il devient urgent de faire de cette mission de prévention et de protection des jeunes une réalité, dans des conditions décentes pour les personnels.
La crise sanitaire a montré combien les personnels de santé étaient indispensables au bon fonctionnement d’un établissement scolaire, mais aussi à quel point ils étaient en nombre insuffisant pour prendre en charge tous les besoins. Assistant·es de service social, infirmiers·ères, psychologues de l’Éducation nationale, médecins croulent aujourd’hui sous des tâches qui s’ajoutent à mesure que leur champ d’action s’étend au gré des décisions politiques. La mutualisation des personnels de santé dont le rôle dans chaque établissement est fondamental, atteint ses limites. Nous voulons une école bienveillante ? Qui fait face aux problèmes de société au lieu de les nier ? Alors faisons-le avec des moyens décents. Ne tombons pas dans l’écueil de dispositifs de façade, et/ou d’un empilement de missions attribuées à des personnels déjà très occupés. Applaudissons les propositions concrètes du rapport Balanant, et soutenons sa réalisation politique. Renforçons les effectifs des psychologues de l’éducation mais aussi des médecins, infirmiers·ères et assistant·es de service social.
Comprendre et combattre le harcèlement scolaire : 120 propositions dans un rapport Le rapport du député Erwan Balanant mesure l’ampleur du phénomène du harcèlement en milieu scolaire, analyse les mécanismes qui sont à l’œuvre et propose des réponses adaptées. Ses 120 propositions dépassent largement le cadre scolaire. C’est d’ailleurs un constat alarmant que nous, professionnels de l’éducation ne pouvons que confirmer : cette forme de harcèlement ne connaît pas de fin avec la fin des cours, et s’insinue dans la vie des victimes au moyen du smartphone dont trop peu de parents ont conscience du danger qu’il représente pour leur enfant. Les propositions en lien avec l’aide à la parentalité, l’éducation à l’empathie, le volet préventif qui reste à construire et à généraliser, la prise en charge des victimes par des professionnels de la santé dessine en creux de nouveaux besoins éducatifs qui ne sauraient se satisfaire d’un saupoudrage de nouvelles missions déléguées à des personnels dont les tâches sont déjà très prenantes. Il nous faut poursuivre notre action pour que ces 120 propositions deviennent la réalité de l’école de demain, portées par une ambition politique et des moyens appropriés.
Caroline Sorez caroline.sorez @unsa-education.org
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Éducation être et santé mentale Chanbopha Ly, assistante sociale et membre du SNASEN-UNSA, est conseillère technique dans le département du Finistère. Depuis septembre 2019, elle est également référente départementale « harcèlement ». Échange sur les particularités de son métier. Parlez-nous de votre rôle ?
Quelles sont les difficultés que vous rencontrez ?
La référente départementale est une personne ressource sur le harcèlement scolaire. Nous recevons les demandes des familles qui contactent la plateforme nationale « 3020 NON AU HARCELEMENT». Nous traitons ces demandes et contactons les familles. Nous gérons toutes les situations des établissements publics et privés de notre département. Il y a un·e référent·e académique et dans chaque département un·e référent·e départemental·e. Ensuite, nous accompagnons les établissements dans le traitement des situations.
Il faut des moyens spécifiques dédiés au Harcèlement. En tant que conseillère technique, j’ai d’autres missions. Ma charge de travail ne permet pas de mener à bien l’ensemble des missions. Les moyens ne sont pas suffisants. Lors de certaines interventions, il arrive que des équipes aient le sentiment d’être jugées. On essaie d’accompagner l’élève et de faire reconnaître qu’il·elle est en souffrance. Parfois, on perd du temps à qualifier ce qui est du harcèlement ou pas. Enfin, certaines familles ont le sentiment de ne pas être entendues. C’est un sujet complexe et douloureux. Il est important de se centrer sur le mal-être des enfants-élèves.
Dans quelles situations intervenez-vous dans les établissements scolaires ? Nous informons les établissements lorsque nous avons connaissance d’une situation de harcèlement. Nous avons un rôle de mise à distance et nous offrons un espace de parole aux familles. Nous menons également des actions de prévention, et nous mettons à disposition des outils pour les élèves et établissements. Nous intervenons également dans la formation des personnels : par exemple, auprès des directeurs·trices d’école nouvellement nommé·es.
On parle davantage du harcèlement scolaire, pensez-vous qu’on parvienne à endiguer ce phénomène ? Le service social a eu connaissance très tôt des phénomènes de harcèlement scolaire, et de ses conséquences sur les élèves. Il est indispensable de traiter ces phénomènes. D’autant plus que le harcèlement a évolué. Auparavant, il s’arrêtait aux portes de l’école. Aujourd’hui avec les réseaux sociaux, on se doit d’être réactifs. On doit informer les parents sur les risques des réseaux sociaux. Des élèves « victimes » se retrouvent aux prises des élèves « auteurs » via les réseaux. Il y a urgence à accompagner les parents, sur leur rôle et les dangers des réseaux sociaux.
Hawa Sall @sall_hawa hawa.sall @unsa-education.org
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Éducation Empilement de nouveaux dispositifs dans les territoires Différentes expérimentations se déploient actuellement dans les territoires. On assiste à des empilements de dispositifs qui conduisent à un morcellement des politiques éducatives. Comment s’y retrouver ?
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es calendriers sont contraints. Et en plus du contexte de crise sanitaire, les personnels se retrouvent à élaborer des projets dans l’urgence ! Il est important de rappeler que l’élaboration d’un projet ne s'improvise pas. Cela nécessite du temps de réflexion, de partages d'expériences, d'évaluation des actions, d'analyse du réel, et parfois des changements dans les pratiques professionnelles installées. Prenons l’exemple des cités éducatives : c’est un dispositif intéressant qui vise à accompagner chaque enfant individuellement dans son parcours éducatif, depuis la petite enfance jusqu’à l’insertion professionnelle. Lors du dernier comité interministériel des villes, la création de 46 nouvelles cités éducatives, a été annoncée. A la rentrée 2019, 80 cités ont été mises en place. Cependant, on peut s’interroger sur l’extension du dispositif : quelle évaluation a été menée au sein des cités existantes ? Quelle articulation est prévue avec la politique d’éducation prioritaire ? En parallèle, le ministère a choisi de mener une expérimentation dans les académies de Nantes, Aix-Marseille et Lille avant de réformer la politique d’éducation prioritaire. Un contrat local d’accompagnement (CLA) sera établi pour les établissements choisis. Des concertations sont menées et les équipes sont sollicitées pour établir des diagnostics, des projets. Derniers nés, les « Territoires Éducatifs Ruraux » : 23 territoires pilotes ont été identifiés dans les académies de Normandie, Amiens et Nancy-Metz. Il s’agit de renforcer les prises en charge pédagogiques et éducatives et répondre aux difficultés des élèves ruraux. On pourrait également parler des territoires éducatifs numériques. Initiés dans l’Aisne et le Val d’Oise depuis la rentrée, ce dispositif commence à être étendu à d’autres territoires. Il prévoit le déploiement d’équipements numériques, de contenus pédagogiques et de dispositifs de formation des professeur·es et des familles. L’UNSA éducation émet des doutes sur les effets d’un catalogue de dispositifs, toujours plus étoffé. Avec la crise sanitaire que nous traversons, notre système éducatif doit relever plus que jamais des défis. La politique éducative doit associer l’ensemble des acteurs locaux et leur permettre de prendre un temps d’analyse, de réflexion et d’évaluations et avec des moyens à hauteur des besoins de l’ensemble des territoires.
Hawa Sall @sall_hawa hawa.sall @unsa-education.org
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Société Égalité des sexes
L’égalité des sexes est aussi une affaire d’homme Ces derniers mois ont vu naître l’émergence de milliers de témoignages sur les réseaux sociaux sous les hashtags #metooinceste ou #scienceporcs après la parution du livre de Camille Kouchner « La familia grande ». ces mouvements de libération de la parole des violences sexuelles sur mineur·es et sur des étudiant·es, s’ajoute l’affaire « Julie » (une jeune fille violée pendant plusieurs années par une vingtaine de pompiers) qui interroge le fonctionnement de la justice française. En effet, la réalité du parcours judiciaire des victimes apparaît au grand jour : 90 % des plaintes pour viol sont classées sans suite et pour les 10 % restantes, seuls 1 % des auteurs sont condamnés, sans compter les délais de prescription. Ce 8 mars 2021 a donc une résonance particulière et, pour l’UNSA Éducation, la journée internationale des droits des femmes est l’occasion de rappeler que la question de l’égalité des sexes est un enjeu crucial dans un monde où malgré des avancées, beaucoup reste à faire. Nous sommes tous et toutes concerné·es et cette nécessaire égalité entre les sexes ne peut se faire sans l’implication des hommes. Les stéréotypes de sexe demeurent présents dans de nombreux domaines et sont particulièrement difficiles à déconstruire. En outre, ils concernent aussi bien les hommes que les femmes. Cependant, s’il est difficile de lutter contre ces clichés, il est possible de lutter contre leurs conséquences. C’est pourquoi, nous rappelons ici quelques faits : • 70 % des travailleurs·euses pauvres sont des femmes. • 84 % des parents à la tête d’une famille monoparentale sont des femmes.
• 1 femme sur 3 subit des actes de violence physique ou sexuelle à un moment donné de sa vie. • Dans la fonction publique, la féminisation diminue avec le niveau de responsabilité. • Dans les entreprises, les femmes sont seulement un tiers parmi les cadres et 25% parmi les chefs·fes d’entreprises. L’égalité femmes-hommes fait partie des priorités de notre fédération et l’éducation est un des leviers essentiels pour faire changer les mentalités, alors ce n’est pas que le 8 mars, mais toute l’année qu’il faut agir pour l’égalité ! Retrouvez dès à présent, tous nos articles sur notre site internet avec ce récapitulatif de nos vidéos : https://www.unsa-education.com/8-mars-defendreles-droits-des-femmes-toute-l-annee Retrouvez également notre rubrique dédiée sur la chaîne Youtube UNSA Éducation avec des interviews d’expertes et experts.
Carine Aoun-Boudot @carineaoun1 carine.aoun-boudot @unsa-education.org
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Société Égalité des sexes
L’histoire méconnue du 8 mars et la longue marche vers l’égalité Le 8 mars s’est aujourd’hui imposé comme la journée internationale des droits des femmes histoire de ce jour de lutte et d’émancipation est méconnue : il trouve son origine en 1910 lorsque le mouvement ouvrier international choisit la création au printemps d’une journée internationale des femmes. Le jour n’est pas fixe et le rituel peine à s’imposer, même si c’est le 8 mars qui est choisi comme date symbolique. En 1977, l’ONU l’établit comme journée officielle, et en France il faut attendre 1982 pour que cela soit officialisé.
La journée du 8 mars peut aussi servir de fil rouge à la marche inachevée vers l’égalité femmes-hommes. Cette frise vous propose un parcours chronologique, où vous pourrez voir que le mouvement syndical des enseignant·es et des personnels de l’éducation a souvent été à l’avant-garde. L’actualité nous montre chaque jour que le combat pour l’égalité n’est pas terminé et doit se poursuivre.
Benoit Kermoal @enklask1 benoit.kermoal @unsa-education.org
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Société Égalité des sexes
Femmes et écologie : vers une nouvelle transition ? Les liens entre les femmes et la transition écologique sont nombreux. Ce n'est pas un hasard si le 5ème objectif de développement durable de l'ONU est le suivant « Parvenir à l'égalité des sexes et autonomiser toutes les femmes et les filles ». En effet, les femmes sont les 1ères victimes des catastrophes écologiques. Elles sont 14 fois plus susceptibles de mourir que les hommes lors de catastrophes liées au climat et 80% des réfugié·es climatiques sont de sexe féminin. Ce sont elles qui sont le plus à même au quotidien d'investir la sphère écologique. Place plus prépondérante au foyer ? Affinités avec le « Care » ? Ce sont les qualités que l'on considère dans la société comme propres aux femmes et qui expliqueraient leur implication plus grande dans les gestes écologiques à petite échelle. Au-delà de cette approche, ne faudrait-il pas voir la responsabilité environnementale comme un tremplin féministe ? Comme une nouvelle manière de penser le genre féminin et d'y entrevoir des pistes de changements ? Écologie et égalité femmes-hommes semblent aller de pair pour une nouvelle réflexion sur la transition juste.
Aline Boussaroque aline.boussaroque @unsa-education.org
Les femmes, pilier de la stratégie de "dédiabolisation" de l’extrême droite Dans le monde et en Europe, l’extrême droite progresse fortement. Pourtant l’idéologie reste sensiblement identique sur le fond et nocive pour nos valeurs démocratiques. Pour Christelle Marchand-Lagier, spécialiste du vote d’extrême droite en France, cette progression tient à l’instrumentalisation de la « ressource genre pour faire croire à une modernisation ». Les courants d’extrême droite et populistes ont détourné les « symboles féminins ». Ainsi, dans beaucoup de pays des leaders féminins utilisent la féminité et les stéréotypes associés dans une stratégie de « dédiabolisation » des partis d’extrême droite. Féministes en apparence, ces leaders n’ont pourtant pas modifié leur doctrine sexuée, concrètement une vision toujours très conservatrice du rôle « naturel » de l’homme et, surtout, de celui de la femme. De plus en plus d’électeurs, et surtout d’électrices, se laissent abuser par ce ravalement de façade notamment dans les jeunes générations. L’UNSA Éducation est fermement opposée à l’extrême droite et ses idées dangereuses. Pour les droits des femmes et l’égalité femmes-hommes, restons attentif·ves ! Interview de C.Marchand-Lagier sur les femmes et l’extrême droite sur la chaîne youtube Youtube UNSA Éducation : www.youtube.com/watch?v=l1Kk4bmx9ms
Rémi Ferrières rémi.ferrieres @unsa-education.org
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Société Laïcité
Semaine de l’ESS à l’École : qu’est-ce que c’est ? Du 22 au 27 mars 2021 aura lieu la 5ème édition de « La Semaine de l’ESS à l’École ». Destiné à promouvoir les valeurs de l’économie sociale et solidaire, ce dispositif permet de participer à de nombreuses initiatives organisées avec les élèves et les équipes éducatives, de la maternelle au lycée. Cette semaine est à l’initiative de l’ESPER (Économie Sociale Partenaire de l’École de la République), auquel appartient l’UNSA Éducation. ESS repose sur des principes fondateurs simples : coopération et démocratie dans les entreprises, recherche de l’intérêt général, primauté de la personne humaine sur le capital. Ce secteur emploie aujourd’hui en France plus de 2 millions de personnes, et concerne également 13 millions de bénévoles, pour une part de plus de 10 % du PIB français. Associations, coopératives, mutuelles sont au cœur de l’ESS. Pourtant, c’est tout un secteur économique et social qui est encore mal identifié. C’est pourquoi cette semaine est une excellente occasion de faire connaître les atouts de cette filière et les enjeux pour l’avenir. La semaine de l’ESS à l’École est portée par l’ESPER, un collectif de 44 organisations. Ce groupe, qui vient de fêter ses 10 ans, souhaite mieux faire connaître l’économie sociale et solidaire en milieu scolaire en faisant vivre les valeurs qu’elle souhaite diffuser : ainsi, par ce biais, il s’agit de transmettre les valeurs de la République, de favoriser l’engagement des plus jeunes, d’initier des projets collectifs et de s’inscrire dans l’organisation économique et sociale des territoires. Concrètement, un site internet « Semaine de l’ESS à l’École » informe et centralise toutes les initiatives. Vous trouverez les informations pour s’inscrire ou participer à des initiatives
Le site internet : https://semaineessecole.coop/
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locales. La mutualisation des projets, par la mise en relation avec des personnes ressources, est proposée et chacune et chacun peut s’inscrire pour faire vivre un projet avec son école ou sa classe. Tout un panel d’initiatives est répertorié pour faciliter la mise en place d’actions durant cette semaine. On trouve enfin un ensemble fourni de documents pédagogiques et d’outils très utiles. On agit parfois sans le savoir dans le cadre de l’économie sociale et solidaire, par des actions bénévoles ou en participant à une coopérative ou à une mutuelle. Donner du sens à ce type d’engagement aujourd’hui et dans l’avenir, c’est aussi un des enjeux de cette semaine d’action. C’est pourquoi nous vous incitons à participer à la promotion de l’ESS du 22 au 27 mars 2021. L’UNSA éducation, avec son Union et ses syndicats, soutient les démarches de l’économie sociale et solidaire, et œuvre pour la promotion de l’ESS à l’école et auprès des plus jeunes.
Benoit Kermoal @enklask1 benoit.kermoal @unsa-education.org
Le site internet : https://lesper.fr/
Éduc
Le service civique fête ses 10 ans Un anniversaire effacé par une pandémie, car en mars 2020, le premier confinement a submergé toute la vie publique. Pourtant, le 10 mars 2010 était promulguée la loi relative au Service Civique. Une occasion pour les éditions Autrement de confier à la journaliste Anne Dhoquois et à la philosophe Marie Robert la mission de dresser un panorama de l’engagement des jeunes dans ce dispositif. Se dessine ainsi, à travers des témoignages de nombreux volontaires, bénéficiaires, tuteurs, acteurs associatifs et décideurs publics, le portrait d’une génération engagée, généreuse, citoyenne. Sans le remettre en cause, l’UNSA Éducation a identifié des points de dévoiement de ce dispositif à la philosophie généreuse. Analyse critique. Une histoire française de l’engagement « Le Service Civique s’inscrit dans une continuité. Les prémices de cette politique publique existaient bien avant la disparition du service militaire obligatoire. Se sont en effet développés en parallèle de la conscription des formes civiles du service militaire : missions de coopération (comme coopérant, enseigner à l’étranger par exemple) ou objection de conscience, c’est-à-dire effectuer un service civil auprès d’associations en opposition au port des armes. En 1997, lorsque le service militaire obligatoire est supprimé, un débat culturel se lance en France - et il a toujours lieu aujourd’hui - sur l’intégration républicaine. Il y a eu plusieurs années de bricolage institutionnel et différents dispositifs, tels que
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le volontariat civil de cohésion sociale et de solidarité ou le service civil volontaire, deux échecs par manque de moyens et de soutien, avant d’aboutir au service civique. » précise Valérie Becquet, sociologue à l’Université de Cergy-Pontoise, dans des propos rapportés dans cet ouvrage célébrant les dix ans de la loi initiale.
La part belle aux témoignages « Et si on s’engageait ? » fait une grande place aux témoignages de tous les acteurs du Service civique. En tout premier lieu, ceux des jeunes engagé·es, de leurs motivations, de leurs bilans, de leurs retours d’expériences. Tous aussi éclectiques que surprenants. Sans oublier, les tuteurs·trices et responsables associatifs porteurs·euses de projets divers incluant des volontaires. Chaque chapitre (Grandir - S’ouvrir - Donner - Recevoir - Apprendre - Vivre sa citoyenneté) s’ouvre sur une mise en perspective éclairée par des apports de réflexion philosophique, une réelle plus-value pour l’ouvrage.
Éduc
L’avis de l’UNSA Éducation
10 mars 2010 Promulgation de la loi relative au Service Civique, à l’initiative de Martin Hirsch, alors Haut-Commissaire à la Jeunesse.
Article L120-1 Le Service civique a pour objet de renforcer la cohésion nationale et la mixité sociale et offre à toute personne volontaire l’opportunité de servir les valeurs de la République et de s’engager en faveur d’un projet collectif en effectuant une mission d’intérêt général auprès d’une personne morale agréée.
Depuis plusieurs années, le service civique est mis en œuvre grâce aux agents de jeunesse et sports et le milieu associatif, comme un moyen de s’engager dans la société. Cette notion d’engagement prévaut. Elle est notamment abordée en formation civique et citoyenne, obligatoire dans le parcours d’un volontaire. Certes, la plupart des jeunes voient dans le service civique une possibilité d’avoir une première expérience professionnelle et s’en servent pour valoriser un CV, et cela est indéniablement utile. Mais, après avoir développé les « grands programmes » au sein de Pôle Emploi, des préfectures et de manière massive dans l’Éducation nationale en faisant de la substitution à l’emploi une question accessoire, le service civique est désormais recensé par l’État dans les modalités d’insertion professionnelle. De là à transformer ce service en de la main d’œuvre à moindre coût, il n’y a qu’un pas de souris. Le dévoiement est en cours, la confusion entre engagement et emploi est prégnante. Pour l’UNSA Éducation, et avec l’expertise de ses syndicats du champ de la jeunesse et des sports, il est nécessaire de : conforter le service civique comme expérience d’engagement volontaire ; expérimenter des parcours de découverte de vie associative pour travailler sur 2 leviers : le renouvellement des dirigeants associatifs et les opportunités d’emploi dans le champ de l’économie sociale et solidaire ; réorienter une partie du budget alloué au Service Civique pour créer des emplois et permettre la professionnalisation des salariés.
Béatrice Laurent @Beaunsaeduc beatrice.laurent @unsa-education.org
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Recherche & Formation Centre Henri Aigueperse
Éducation et territoire(s) : les conditions d’une approche d’avenir Les velléités cycliques de transfert de certain·es agent·es de l’Éducation nationale vers les collectivités territoriales -aujourd’hui celles concernant les adjoint·es gestionnaires ou les infirmières et médecins scolaires- au-delà de leur caractère inopérant posent la questions du lien entre Éducation et territoire(s). r interroger cette formule devenue à la mode, renvoie initialement à un indispensable travail de définition. En effet, qu’appelle-t-on territoire ? Selon qu’il est une entité géographique, un découpage administratif ou un espace symbolique, sa résonance n’est pas la même et son rapport à l’éducation en est largement différente. S’appuyant à la fois sur des études de terrains, des approches théoriques, un regard sur le confinement lié à la pandémie, la recherche menée par le Centre Henri Aigueperse (centre de recherche, de formation et d’histoire sociale de l’UNSA Éducation) permet d’interroger cette notion polysémique et de la mettre en perspective des enjeux de construction des politiques éducatives. Alors même que l’École française s’est structurée par sa dimension nationale et son mythe égalitaire, les territoires éducatifs - allant de la salle de classe à la rue de Grenelle, en passant par l’existence de très nombreux espaces intermédiaires qui méritent d’être explorés - mobilisent des acteurs·trices différent·es et complémentaires. Comment en effet relier l'École de la République et les territoires aussi divers que ceux dans lesquels sont disséminées
les écoles françaises ? Comment par exemple tenir compte des spécificités des territoires isolés de Guyane, de l'influence du fleuve Maroni, de la proximité du Suriname ou du Brésil ? Comment inclure les écoles rurales en lisière de département dans un écosystème éducatif qui tienne compte des particularités locales ? Et comment la crise sanitaire redéfinit-elle l’environnement de l’Éducation ? La diversité des territoires, leur identité propre rappellent que l’École n’a plus « le monopole de l’éducation » pour peu qu’elle ait eu l’illusion de l’avoir eu un jour. Familles, animatrices et animateurs, éducatrices et éducateurs, mais aussi structures culturelles, médias, réseaux sociaux participent non seulement à la transmission de savoirs, mais à l’action éducative. Inventer les politiques Éducatives d’avenir, implique aussi de penser, d’imaginer, de rêver de nouvelles relations aux territoires afin qu’ils deviennent des « espaces apprenants » dans la double dimension du sens : des environnements à partir desquels individus et collectifs trouvent matière à s’éduquer et à agir ; des lieux capables d’évoluer grâce à leurs apprentissages. Cette double condition structure le dépassement du seul enseignement pour conforter une éducation citoyenne, participative, active, permettant l’épanouissement et l’émancipation de chacun·es et de tous·tes. Recherche à retrouver sur le site du Centre : https://centrehenriaigueperse.files. wordpress.com/2021/01/rechercheeducation-et-territoires-def.pdf
Denis Adam @denisadamunsa denis.adam @unsa-education.org
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l’éduc’mag n° 166 - mars 2021
Europe & Monde Syndicats
Ça se passe ailleurs… et ça nous regarde ! Pour assurer la sécurité des éducateur·trices partout dans le monde, l’Internationale de l’éducation ( IE / EI dont est membre l’UNSA éducation ) avec l'UNESCO demandent aux gouvernements et à la communauté internationale de considérer les enseignant·es et le personnel de soutien à l'éducation groupe prioritaire dans les prochaines campagnes de vaccination. Contacts : @eduint ou @UNESCO_fr
Source : https://fr.unesco.org/news/ deux-tiers-dune-annee-academiqueperdus-monde-cause-fermeturesdues-au-covid-19-lunesco
Actuellement (2 février 2021) : 221.964,329 apprenants touchés, 12,7 % de l'ensemble des apprenants, 28 fermetures au niveau national.
La Campagne mondiale pour l’Éducation (CME) « Un milliard de voix » La pandémie affecte l’éducation de plus d’un milliard de personnes. Aggravant la crise mondiale du financement de l’éducation, elle a un impact sur l’ensemble du programme de développement durable dont l’objectif de développement durable 4 (ODD4). Pour obtenir une augmentation du financement public afin de garantir une éducation de qualité, inclusive et Pour plus d'informations : #OneBillionVoices #OneBillionVoicesForEducation #1BillionVoices4Education
équitable pour tous, en faisant entendre les voix du milliard d’apprenants touchés, en partageant les expériences et appelant à la prise de mesures urgentes, la campagne « Un milliard de voix », lancée le 25 janvier se déroulera toute l’année 2021.
Christian Champendal christian.champendal @unsa-education.org
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J’AI CHOISI
www.antigel.agency - 01974 - décembre 2020 - © Hervé Thouroude - Document publicitaire n’ayant pas de valeur contractuelle.
MA SANTÉ, C’EST SÉRIEUX.
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Perrine Laffont a choisi MGEN pour son action en faveur du sport et de la santé. MGEN une protection santé performante et d’authentiques valeurs de solidarité.
PERRINE LAFFONT
CHAMPIONNE OLYMPIQUE DE SKI DE BOSSES, 3 FOIS VICTORIEUSE DE LA COUPE DU MONDE MGEN, Mutuelle Générale de l’Éducation Nationale, immatriculée sous le numéro SIREN 775 685 399, MGEN Vie, immatriculée sous le numéro SIREN 441 922 002, MGEN Filia, immatriculée sous le numéro SIREN 440 363 588, mutuelles soumises aux dispositions du livre II du Code de la mutualité. MGEN Action sanitaire et sociale, immatriculée sous le numéro SIREN 441 921 913, MGEN Centres de santé, immatriculée sous le numéro SIREN 477 901 714, mutuelles soumises aux dispositions du livre III du Code de la mutualité. Siège social : 3 square Max-Hymans -75748 Paris CEDEX 15.