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À l'université, un modèle de cogestion largement plébiscité

Si la participation citoyenne aux différentes élections démocratiques qui rythment notre vie semble inexorablement faiblir, les élections universitaires, notamment celle à l’issue de laquelle est déterminée leur présidence, montrent une tout autre adhésion. Ainsi, des taux de participation qui dépassent les 70% sont courants dans les collèges des personnels. Alors comment expliquer l’engouement toujours aussi fort pour la démocratie universitaire ?

Il faut peut-être, pour esquisser une réponse, remonter aux événements de 68 et à leurs répercussions dans ce qui allait être la loi Faure. Cette loi d'orientation de l'enseignement supérieur du 12 novembre 1968, portée par Edgar Faure (alors ministre de l’Éducation Nationale), essaie de concrétiser les aspirations de liberté et de participation qui émanent de mai 68 dans la gestion des universités.

Dès lors, ces dernières gagnent en autonomie et développent un modèle propre de cogestion en s’affranchissant davantage du poids de la centralisation de l’État. L’article 13 de cette loi précise ainsi : Les conseils

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Les élections aux conseils centraux

Les universités disposent de plusieurs conseils dits centraux qui en assurent la cogestion : le conseil d’administration (CA), la commission de la formation et de la vie universitaire (CFVU) et la commission recherche (CR). Il sont composés, dans un esprit de participation, par des enseignants, des chercheurs, des étudiants et par des membres du personnel non enseignant.

Esprit de participation

Cet esprit de participation, où des représentants de toutes les catégories de personnels concourent aux décisions des établissements, perdure depuis et contribue indubitablement à la bonne santé démocratique des universités. De plus, leurs présidentes et présidents sont élus parmi leurs pairs et, bien qu’ils ou elles puissent réglementairement être externes à l’établissement, en sont très majoritairement issus.

existe aussi le conseil académique (CAc) qui est la réunion de la CR et de la CFVU. Ces conseils sont renouvelés simultanément tous les 4 ans (sauf pour les représentants étudiants qui le sont tous les deux ans) par un scrutin de liste.

Ainsi, le respect de la diversité catégorielle, la proximité des instances de gouvernance et de leurs membres élus, couplés au fait que les établissements ont une grande autonomie de gestion, donne un sens et une importance forte aux élections universitaires. Les personnels se rendent aux urnes avec conviction.

Cependant, la communauté doit rester très attentive à toute velléité politique de contester les bénéfices de cette cogestion. Par exemple, en 2007, la loi LRU (Loi relative aux libertés et responsabilités des universités) formalise la gestion de l’établissement par un Conseil d’administration qui est non seulement réduit mais qui repose aussi davantage sur des personnalités extérieures.

Nous devons donc veiller à ce que la gestion des universités conserve son caractère démocratique et de proximité que les personnels, les étudiants et étudiantes approuvent pleinement.

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