Simon SCHMID Travail de fin d’étude
>
2007 - 2008
Tulle sur Corrèze. Une identité à réaffirmer
»
#1
> www.ensnp.fr
»
Membres du jury.
Président de session: Jean Grelier Ò Paysagiste DPLG, Architecte DPLG, Enseignant en projet de paysage
grelierjean@yahoo.fr
Directeur de Mémoire: Marc Claramunt Ò Paysagiste DPLG, Enseignant en projet de paysage
atelierphusis@wanadoo.fr
Enseignant de l’école nationale supérieure de la nature et du paysage: Miska-Patrice Anquetil Ò Architecte DESA
miska@anquetil.net
#3
Personnalité représentant le maîtrise d’ouvrage: Jacques Tramont Ò responsable culture et urbanisme à la ville de Tulle
Jacques.tramont@ville-tulle.fr
Personnalité reconnue pour ces compétences techniques: Roland Maron Ò Ingénieur ECAM, président de l’association UrbaTulle.
maron.roland@free.fr
Remerciements.
Je remercie particulièrement Marc Claramunt et Patrice-Miska Anquetil pour leur suivi, leur soutien et leurs précieux conseils. Merci à Roland Maron et aux membres d’Urbatulle qui tout le long de mon travail se sont rendus disponibles pour répondre à mes demandes et questionnements. Merci à Jacques Tramont et toute l’équipe du service d’urbanisme de la ville de Tulle pour leur écoute, leur assistance technique et documentaire. Merci à Jean-Pierre Murat qui, grâce à sa grande connaissance des lieux, m’a assisté dans la découverte du site, en me révélant ses secrets et ses subtilités. Merci à Mme Rookrick de m’avoir mis à disposition sa bibliographie et sa bibliothèque. Finalement, merci à ma famille, mes amis, et toutes les autres personnes sans qui ce travail n’aurait jamais abouti.
#5
Avant - Propos
#7
Tulle. Ville préfecture de Corrèze, mon département. Ce statut lui confère un rôle central et impose Tulle comme ville de référence. Mais malgré sa centralité géographique, Tulle ne constitue en rien un pôle d’attraction. C’est une ville où l’on va pour ces administrations. 15500 personnes y habitent. Mais pour beaucoup de personnes, Tulle n’est que passage, une simple étape dans la procédure. Personnellement, c’est un lieu qui ne m’a jamais vraiment attiré. Tulle a toujours été ce « trou » gris et triste qui faisait la réputation de la ville dans la région. C‘était le lieu où on venait passer certains examens. C’est à Tulle que j’ai passé les oraux de mon baccalauréat. C’était à Tulle que l’on venait régulariser certains soucis administratifs, immatriculer son véhicule par exemple. Ma connaissance de ma ville se résumait à ces quelques clichés. Pour moi, Tulle a toujours été passage. C’était une étape visuelle lors de mes fréquents voyages vers Brive-la-Gaillarde, la ville principale du département. Pour les Corréziens, la grande destination c’est Brive. Que ce soit pour les loisirs, la culture ou pour satisfaire ces envies consommatrices, Brive est la ville adéquate. Je me souviens avoir traversé Tulle quelquefois. Je me souviens de ce passage non sans complexité. Mais, la plupart du temps, Tulle n’était pour moi qu’une brève étape visuelle vue depuis la nationale 89 qui contourne la ville à l’Est. Je me souviens de cette route, au départ sur les croupes, qui doucement entame sa longue descente escarpée vers Tulle. Puis, je me souviens du Tunnel, et de cette courte séquence urbaine qui apparaissait à sa sortie. Cette séquence, seul aperçu de la ville lors de mon passage, c’était la zone commerciale et industrielle. Je crois que je ne l’oublierai jamais. Au fil de mes
Ci
té
ad
m
in
is tra
tiv e
Vue panoramique. Tulle vue depuis les hauteurs dominant la ville.
nombreuses allées et venues, cette image s’était imprégnée en moi et s’était imposée pour moi comme symbole de cette ville. À l’époque, jamais je n’aurais pensé que ce symbole, allait devenir le déclencheur d’un travail sur la ville qui occuperait le plus clair de mes pensées pendant presque une année. Plus récemment, alors que j’étais à la recherche d’un sujet de diplôme, cette image m’est revenue à l’esprit. Ces clichés, symboles d’une ville souffrant d’une identité déficitaire négative m’ont interpellé. Mon bagage d’apprenti paysagiste, me permettait cette fois-ci de les interpréter sous un autre angle. J’ai donc décidé de retourner voir Tulle, avec ce regard nouveau, plus attentif. J’ai ainsi repris, une fois de plus, cette nationale 89 en direction de Tulle. Cette fois-ci, j’ai emprunté la sortie vers la ville, suivi la longue série de lacets qui, après une courte mais abrupte descente, m’a amené jusqu’en fond de vallée, en centre-ville. C’est là que j’ai garé la voiture. C’était l’hiver. Assez naturellement, j’ai suivi la rivière pour me frayer un chemin à travers la longueur de cette ville. Une rivière qui jusque à présent n’avait que peu d’importance dans ma vision de la cité. Cette rivière c’est la Corrèze. J’ai rapidement compris, son rôle déterminant sur le territoire. C’est elle qui a dessiné le décor chahuté dans lequel Tulle s’insère. Un décor qui est celui d’une vallée encaissée où, souvent, la roche granitique est affleurante sous forme de falaises. Nombreux #9
sont les versants où seuls quelques boisements ont réussi à s’implanter. C’est ici, dans ce contexte paysager si particulier, que s’est implantée Tulle. Lové au fond de cette profonde vallée, son tissu urbain se déroule au fil de l’eau sur une bande très étroite, mais longue de plusieurs kilomètres, du nord-est près du stade au sud-ouest au-delà de la gare. La ville épouse les formes marquées du relief. De part et d’autre du cours d’eau, la ville s’agglutine.
La nuit tombe. Vue sur le vieux centre.
La rivière est là, elle coule dans l’indifférence. On dit qu’« elle fait partie du paysage ». Mais de quel paysage parle-t-on ?
La rivière fait-elle vraiment partie du
paysage urbain Tulliste ou est-elle simplement l’élément qui a formé ce paysage jusqu’à aujourd’hui ? Ainsi, J’ai rapidement compris que cette rivière, bien que mise de côté, occupait un rôle important et fédérateur dans cette ville.
Un appartement réhabilité. Doucement la ville renaît.
En parcourant Tulle le long de son cours, j’ai découvert une ville hétérogène. Une ville toute en longueur dont l’organisation est étroitement liée au cours d’eau et à ses affluents. Tout au sud, juste après la zone commerciale, je suis tombé nez à nez avec la ville industrielle, cette partie de Tulle autrefois dédiée à la production d’armes. Une industrie de l’armement a fait la renommée de la ville avant de provoquer l’effet inverse, c’est-à-dire son déclin. La ville a connu ses heures de gloire. Les industries prospères ont fait de Tulle une ville attractive. D’abord, fabriques royales, les manufactures d’armes atteignent leur apogée au début du XXème et plus particulièrement pendant la guerre où de nouvelles usines sont construites. En 1917, on y recensait plus de 4400 ouvriers. Jusqu’à ce jour, la ville ne semble guère s’être préoccupée Les berges de la Corrèze. Un vaste parking.
de son image. La prospérité des industries constituait un gage d’attractivité suffisant pour Tulle. Durant ces années, l’identité industrielle s’ancre fortement dans la ville et les constructions massives, notamment après la guerre, marquent considérablement le paysage. Confiné en fond de vallée, le tissu urbain s’étale au fil de l’eau. Les transports se développent, la ville se densifie, s’étend et s’élève. Tulle perd l’échelle et se détache du territoire qui la contient ! Petit à petit, le cours d’eau
Les berges de la Corrèze. La ville à l’assaut des coteaux.
perd son rôle fédérateur. Difficilement accessible, la Corrèze est reléguée à l’arrière-plan, comprimée par la ville qui l’entoure. De cette visite, un constat: Tulle est victime d’un déficit d’identité. Tulle n’attire plus. L’aire urbaine connaît des difficultés. Ces dernières années, la ville a perdu 25 % de ses habitants. Mise à l’écart et solitaire dans sa vallée, la ville repousse. La réalité économique est difficile.
L’enclos ancien. Un matin d’hiver sous le brouillard.
Les jeunes tendent à quitter le département. Tulle est pourtant un pôle administratif notable qui mobilise grand nombre d’emplois. Mais Tulle ne suscite plus grand intérêt. La population préfère habiter ailleurs. Les navettes domicile-travail sont très importantes, avec la couronne périurbaine voisine et l’aire urbaine de Brive Un projet de diplôme à Tulle, était bien loin de ce
Horizon bâti. Le quartier de la gare.
que j’avais imaginé. Et pourtant... l’idée commençait maintenant à germer dans ma tête. Intervenir en Corrèze dans ce département défavorisé par rapport au reste du territoire français, se préoccuper d’une ville ordinaire qui au premier regard n’a rien d’attrayant : l’enjeu était peut être là ! Le constat paradoxal de cette ville au contexte géographique si singulier et qui en même temps pâtit d’un fort déficit d’image a déclenché un grand nombre Usines de la marque. Un quartier industriel en reconversion.
# 11
de questionnements. Avec le
de pouvoir y répondre, il fallait
temps, la ville a perdu sa fluidité.
d’abord comprendre la mécanique
Autrefois tendue autour de sa
passée et présente de cette ville.
rivière. La ville a perdu ce lien. Elle
À travers ce mémoire, je vais
est devenue molle. Elle a perdu ses
donc porter un regard sur la ville
repères et continue aujourd’hui,
actuelle, mais aussi un regard sur
doucement, mais sûrement, son
son évolution afin de comprendre
extension en ignorant le territoire
comment elle en est arrivée
qui la contient, de manière
jusque-là. À présent, je crois
hétéroclite et sans garde-fous.
qu’il est temps de prendre un
Ses constats ont alors suscité
plan ou une carte et de partir a la
chez moi diverses interrogations :
découverte de ce que Tulle nous
Seul élément «naturel» rescapé,
cache... c’est à dire presque tout !
la Corrèze ne pourrait-elle pas devenir ce fil conducteur vivant, autour duquel viendrait se tisser une nouvelle dynamique urbaine, durable et respectueuse de son environnement ? Comment peuton conférer une identité nouvelle à cette vallée urbaine ? Comment accorder la ville et son territoire ? Comment reconstituer une image forte, une image qui soit gage d’attractivité pour ce territoire ? Comment en faire un lieu de vie enfin acceptable pour les différents acteurs et usagers qui s’y côtoient ? Ce sont ces questions, des questions simples, mais pourtant primordiales, qui ont guidé mon travail de projet. Mais avant
Les quais. EntrĂŠe de ville.
# 13
Sommaire 03
Membres de Jury
05
Remerciements
Avant - Propos
10
Découverte de Tulle
Tulle, un pays de rivière entre plaine et montagne
16
Contexte général, une ville au coeur du département
20
La ville dans son contexte
23
Tulle une ville à la campagne - Géologie et paysages
33
Hydrologie - Bassin versant et réseau hydrographique
Une transformation progressive des rapports à la rivière : Historique de l'urbanisation de TULLE
36
L'enclos moyen âgeux
38
La ville fortifiée du XVIIIème
40
La naissance de la ville industrielle
42
L’ Industrie de Tulle. Une histoire d’armes
46
Les trente glorieuses à Tulle
TULLE AUJOURD’hUI 50
Configuration de la ville actuelle
55
Un constat urbain et social morose
LES Enjeux Territoriaux 57
Quelles perspectives d'évolution pour ce territoire, demain ?
66 UNe identite à reaffirmer - LE CHoix d’un site 67
Le Site - Présentation / analyse systématique
76
Le relief
78
Les paysages
80
Les infrastructures liées aux transport
84
La ville
86
Les limites
Le Site - Découverte sensible
89
Promenade au fil de la Corrèze.
117 Enoncé de la problématique
Enjeux Et Intentions
121
Carte des enjeux - Quatre grands enjeux.
122
Détail des principaux enjeux et intentions.
OrientationS ThEMATIQUES de Projet.
129
La ville et l’eau.
134
La question d’entrée de ville
137
La notion de durabilité appliquée au projet de paysage
OrientationS de Projet
147
Le programme
149
Orientations de projet : 6 phases sur 20 ans.
v 165
Bibliographie
# 15
ANALYSE
01
# 17
Tulle, un pays de rivière entre plaine et montagne. COntexte général. une ville au coeur du département. La France.
Le Limousin.
La Corrèze.
Ussel
Limoges
Tulle Tulle
Ussel
Brive
Tulle Brive
Afin de comprendre les mécanismes qui animent le territoire de Tulle et sa vallée, il semble judicieux de prendre un peu de recul et de replacer la ville dans un contexte plus large, celui du département. La Corrèze est un des trois départements du Limousin, bien que constituant de cet ensemble régional, le département se démarque par sa singularité en terme de paysages, de couleurs et d’architecture. Située sur les contreforts du Massif Central, la Corrèze constitue un espace transitoire au relief accidenté avec l’Aquitaine. Les altitudes s’étagent entre 200 et 1000 m au sommet du Mont Bessou. Le département est grossièrement composé Ussel
de trois entités Géographiques : Dr
e
nn
e
n nta
Mo
e zer ve Au
ze
rrè
Tulle
o Perigueux — D’une part, les hauts sommetsCBrive dont les croupes barrent l’horizon et forment l’étage supérieur au e Isl
Nord-Est du département. e zèr Libourne
Vé
e gn
rdo
Do
ère
C — Les plateauxBergerac intermédiaires entaillés par de nombreuses vallées constituent une majeure partie du
territoire corrézien. — Finalement, tout au sud, le bassin sédimentaire de Brive et ses Causses avoisinants. La ville de Tulle est située sur cette zone d’effondrement, intermédiaire entre les plateaux limousins et le bassin de Brive. À cet endroit les roches sont plus tendres. Elles ont permis le creusement des nombreuses vallées qui
composent le relief de ce territoire et notamment celle de la Corrèze ou s’est installée Tulle. La vallée s’enfonce en gorges étroites et s’épanouit à son débouché dans le bassin sédimentaire de Brive.
Carte sensible simplifiée du département de la Corrèze. Relief et géologie
re
zè
Vé
# 19
e
Co
z rrè
e
gn
rdo
Do
Granites
Calcaires
de mètres es qui se haussent lourdement d'une cinquantaine C'est une succession de collines empattées, d'arèn aux" ruisse marécages et des tourbières, où se traînent des au-dessus de larges dépressions où dorment des Perpillou
‘‘
‘‘
# La montagne limousine
La montagne limousine s’élève au nord-est du Limousin, aux confins de l’Auvergne. Le plateau de Millevache en est le centre. L’altitude y dépasse toujours 600 m, le plus souvent 700 m et approche 1000 m sans jamais l’atteindre au mont Bessou. Nous sommes ici aux sources de la Corrèze. C’est là que la rivière, qui deviendra la principale du département, naît. Nous sommes en terrain granitique sur des formations de roches magmatiques (Granites, Leucogranite). Le paysage est constitué de vastes dépressions à fond plat dites « alvéoles « où prolifèrent marais et tourbières datant de l’époque glacière. Tourbière du Longéroux. Plateaux de Millevache
# Les plateaux corréziens En perdant de l’altitude, le petit ruisseau se gonfle d’affluent. La Corrèze ressemble maintenant à une rivière. Tant bien que mal, le cours d’eau doit se frayer un passage à travers les plateaux corréziens qui constituent le prolongement de la montagne. Ces plateaux sont le domaine des roches métamorphiques, généralement plus sensibles à l’érosion. Ces plateaux s’abaissent vers la périphérie, en direction du bassin de Brive. Leur nivellement est loin d’être parfait. Leur continuité est rompue par de profondes vallées qui les entaillent, celle de la Corrèze en fait partie. La rivière s’enfonce en gorges étroites, passe à Tulle avant de terminer sa course dans le bassin sédimentaire de Brive.
Vallée de la Corrèze. Plateaux Corréziens
# Le Bassin de Brive # 21
C’est ici dans le Bassin de Brive que la Corrèze rejoindra la Vézère. Ce bassin appartient au Bas Limousin. C’est un monde à part. La roche mère est calcaire, les couleurs changent, les paysages aussi. En contrebas, ce bassin forme une boutonnière entre le plateau de Tulle et le Causse du Quercy. Le plateau de Tulle le domine, au nordest, par une pente rapide de plus de 100m. Paysage bocager . Bassin de Brive.
Echangeur
Photographie aerienne. La ville de Tulle dans son contexte
ZONE D’ACTIVITE NAVE
Vers ZONE D’ACTIVITE LA MONTANE
A89
A89
Echangeur
RN 89
TULLE
LAGUENNE
RN 89
La ville dans son contexte. Maintenant, rapprochons-nous un peu. Autour de Tulle ; les confluences de la Corrèze, de la Solane, de la Cerrone et de la Montane composent un « chevelu hydrographique » profondément encaissé dans le plateau cristallin. Elles forment des successions de croupes étroites et de flancs de vallée le plus souvent boisés. C’est ici, dans ce contexte perturbé que s’implante Tulle. La ville étale son tissu sur 5 km le long de la Corrèze. Son emprise actuelle forme un T entre les vallées de la Corrèze, de la Céronne et de la Montane. Les plateaux de la ville culminent autour de 350 à 400 m tandis que les niveaux des rivières varient de 205 à 225 m. Les versants des différentes vallées se présentent sous forme de V. Elles comportent des versants très abrupts, de fortes déclivités avec de multiples affleurements rocheux.
Vers USSEL Vers LIMOGES
# 23
RN 89 ZONE D’ACTIVITE NAVE
A89 Vers A20 Voie SNCF Corrèze Entrée de ville
Solane
TULLE Céronne Souihac Entrée de ville
LAGUENNE Montane Corrèze
RN 89
Vers BRIVE
Voie SNCF
Vers ZONE D’ACTIVITE LA MONTANE
Implantée sur un replat, lovée en
En fond de vallée, parallèlement à
rôle primordial. C’est l’alchimie
fond de vallée, la ville constitue
la N89 et à la rivière «Corrèze» la
d’une géologie unique en son
une réelle enclave, déconnectée
voie ferrée se fraye un passage en
genre
du reste du territoire.
provenance de Brive la Gaillarde.
incessant
combinée d’une
au rivière
travail aux
desservie
Sur son chemin tortueux, le train
caractéristiques
principalement par la RN 89. Cet
marque arrêt à Tulle. Il pénètre
qui permit au fil des époques
axe irrigue le département du nord
la ville en son Sud pour aller
d’affirmer l’unicité de cette vallée
au sud, c’est un axe structurant
desservir la petite gare de Tête
autour de Tulle. Nous allons donc
pour le département puisqu’il
avant de repartir en sens inverse
maintenant prendre le temps de
relie les trois villes principales du
en direction de la Montane,
regarder ce territoire de plus près,
département: Brive, Tulle et Ussel.
Egletons et Ussel.
afin de comprendre sa géologie,
La
ville
est
Deux entrées de Ville sont ainsi
mais aussi ses paysages .
définies. Une principale au sud de
Le Quartier de la gare marque
la ville et une autre, secondaire,
l’extrémité sud de la ville. C’est
au nord.
aussi
Au nord de la Ville la N 89, vient
et commercial de la ville.
se greffer à l’Autoroute à 89.
commence la ville. Étroitement
Mise en service dans les années
liée à la rivière, en suivant ces
2000, cette autoroute a eu un
méandres, la ville contrainte et
grand impact sur les logiques
coincée remonte ainsi le cours
territoriales.
Autour des deux
d’eau sur une distance de cinq
échangeurs
autoroutiers
kilomètres.
à
surprenantes
le
quartier
industriel Ici
proximité de la ville, celui de Nave et celui de la Montane, se sont
Les caractéristiques de cette
installées deux zones d’activité.
enclave
Ces deux zones, à vocations
complexes. Mais pourquoi une
intercommunales,
sont
extrêmement
remplacent
telle configuration ? Quels sont
progressivement les microzones
les élément et mécanismes qui
d’activité disséminées sur le
ont produit un territoire aux
territoire. Ces deux secteurs sont
caractéristiques si particulières ?
devenus moteurs pour l’activité économique de l’aire urbaine de
Vous l’avez certainement déjà
Tulle.
compris, la rivière occupe ici un
Tulle une ville à la campagne - Géologie et paysages # Géologie Le relief du département résulte de la modification qu’a subi un socle, c’est-à-dire une plate forme de roches cristallines. Ce socle est caractérisé par sa rigidité c’est-à-dire qu’il ne peut se fragmenter mais seulement subir des déformations. Lors de grandes tensions, le socle peut parfois se fissurer et donner lieu à des failles. La nature des roches constituantes de ce socle peut être de deux types. Comme déjà mentionné précédemment, une large partie du territoire est composée d’ un sol à dominance granitique donc d’origine magmatique. Mais Tulle constitue une exception à la règle, puisque les sous-sols de la ville sont du domaine des roches métamorphiques. Tulle est située sur un anticlinal. Ce phénomène exceptionnel consiste en un pli convexe de l’écorce terrestre où les roches métamorphiques sont disposées de part et d’autre d’un noyau central. Les roches sont de plus en plus métamorphisées à mesure que l’on se rapproche du centre , c’est-à-dire formés de corps de plus en plus déshydratés à partir de l’argile. Dans le cas de Tulle, apparaissent alors des Gneiss, Des Micaschistes ou Schistes. Ce sont des roches plus tendres, par conséquent plus sensibles à l’érosion. C’est donc cette caractéristique du sous-sol qui explique cet effondrement au niveau de Tulle. Cette particularité a permis le creusement prononcé de la vallée de la Corrèze à cet endroit. Il en est de même pour tous les affluents de la Corrèze autour de Tulle. Détail . L’anticlinal de Tulle
# 25
# Paysages
èz Co
rr
La campagne - parc
e
Solane
Carte sensible. Tulle et ses environs.
Puy St- Clair
Centre ancien Cé
ron
ne
Cité administrative
La vallée résidentielle Quartier industriel de Souillhac. Gare
Les plateaux boisés
M
on
Co rr
èz
e
RN 89
ta
ne
Voici une carte de Tulle. Je vais
renommée de la ville. Poursuivons
Au dessus, à l’est, se dresse la
maintenant vous proposer une
notre remontée en direction du
campagne - parc, une seconde
découverte de ses paysages,
centre-ville. Le couloir urbain
entité avoisinant la ville. Le dernier
une rapide promenade à travers
est
très étroit. Il se démarque
méandre que l’on rencontre lors de
la ville afin de s’immerger dans
largement du décor environnant.
cette remontée marque clairement
son décor. Commençons tout au
La ville est dominante. L’ambiance
une fin. Sur le côté droit de la
sud-ouest. Ici, la Nationale 89
est minérale, parfois oppressante.
berge, les boisements deviennent
longe la Corrèze en fond de vallée.
Au loin, on aperçoit les collines
dominants. Nous sommes dans le
Tout autour, d’abrupts versants
qui environnent la ville. Il y en
quartier de l’Auzelou, c’est ici que
nous environnent. La plupart du
a principalement sept. Comme
la ville se livre aux loisirs. On s’y
temps, ils sont boisés. Quelques
Rome, la ville aime parler d’elle
rend pour la piscine, pour le stade
centaines de mètres plus loin,
en se donnant ce label de « ville
ou alors une petite promenade en
nous arrivons
sur le quartier
aux sept collines ». Un peu plus
bord de rivière.
situé autour de la gare. Cette
loin arrive la cité administrative.
amorce urbaine annonce la ville
De ses 86 mètres de hauteur,
Par cet aperçu, on comprend
de Tulle. La rivière est au centre
cette grande tour de béton vient
que le couloir urbain en fond de
de l’espace. Nous sommes sur un
défier le clocher de la cathédrale
vallée se démarque fortement du
point de confluence. La Corrèze
implantée quelques mètres plus
contexte environnant. Pourtant,
est rejointe par la Montane, en
loin. Nous voilà dans le centre
les relations entre entités, les
provenance des plateaux boisés
ancien, sur un troisième point de
incidences de l’une sur l’autre
à l’est de la ville. Les croupes
confluence. Ici, c’est la Solane qui
existent.
boisées de ces plateaux marquent
rencontre la Corrèze. Cet espace
suivantes,
d’ailleurs fortement l’horizon de
est caractérisé par un léger replat,
essayer d’analyser quelles sont
ce paysage urbain. Ils constituent
dominé par le Puy St Clair et son
les caractéristiques et logiques de
à eux seuls une entité paysagère.
cimetière juste au-dessus. C’est
ces différentes entités et comment
En remontant la rivière, arrive un
ici, sur ce site naturellement
elles s’articulent avec la ville.
second point de confluence. Ici,
protégé que s’est installée la ville
c’est la Céronne qui vient se greffer
primitive. Continuons encore un
à la Corrèze. Cette vallée annexe,
peu notre chemin. Petit à petit la
étroite et encaissée constitue le
ville s’efface, quelques quartiers
quartier industriel de Tulle. C’est
résidentiels
là que l’on fabriquait les fameux
la vallée se resserre de plus en
pistolets et canons qui ont fait la
plus et Tulle a de moins de place.
subsistent,
mais
Au cours des pages nous
allons
donc
# 27
# le Territoire Tulliste peut être divisé en trois entités paysagères s’organisant de part et d’autre de la vallée de la Corrèze. Cette vallée
La campagne parc Plateaux Boisés
Vallée résidentielle
constitue une entité à elle seule. On l’appellera Vallée résidentielle. Autour, formant deux autres secteurs bien distincts, se dessinent la campagne-parc à l’Est et les plateaux boisés à l’Ouest.
La campagne ///////// La campagne - Parc ////////////////////////////////////////////////////////////////////// parc
Campagne - Parc. Vue d’ambiance
#L’agriculture y est dominante. L’occupation au sol est caractérisée par la prairie et l’élevage de la vache limousine même si on y trouve vergers, cultures, et boisements ponctuels (Chaînée - Hêtraie). L’habitat et présent sous forme de fermes éparses. Plus récemment, on y voit apparaître des conflits d’usage avec un phénomène de mitage urbain. Les lotissements poussent en champignon surtout à proximité de l’ échangeur autoroutier. Cette entité est clairement séparée de la vallée urbaine, et pourtant, c’est elle qui semble entretenir le plus de relations avec la ville. Des relations plutôt négatives car la ville semble continuer une extension mal maîtrisée. Les paysages agricoles sont, petit à petit, grignotés. Les gens habitent ici et travaillent à Tulle.
///////// Les plateaux boisés //////////////////////////////////////////////////////////////////////
Plateaux Boisés
Ces plateaux constituent l’annonce de
la
montagne
Plateaux boisés. Exploitation bovine
limousine.
L’agriculture est présente sous forme d’élevage uniquement. Peu rentable, elle est en déprise et on observe une lente fermeture des paysages. Peu à peu la forêt prend le dessus. Les sommets, souvent plats restent ouverts et libèrent ainsi la possibilité de vues lointaines. # 29
Contrairement à la campagne-parc, ces espaces ont tendance à se vider. La population préfère s’installer ailleurs, dans des zones plus attractives et accessibles. La densité importante des surfaces boisées a permis une récente reconversion dans l’industrie du bois. Encore sous-développée, cette activité pourrait devenir une manne considérable pour les communes de ces territoires. Plateaux boisés. Sommet de colline encore épargné par la forêt
///////// La vallée résidentielle ///////////////////////////////////////////////////////////////////// Vallée résidentielle
L’analyse détaillée de cette entité viendra plus tard. Pour l’instant, nous allons nous contenter de comprendre ces principales caractéristiques et relations avec le contexte. Vallée de la corrèze. Quelques kilomètres avant l’entrée en ville.
La vallée urbaine est précédée par un paysage unique en son genre. La vallée de la Corrèze aux versants boisés, profondément encaissée, mais à fond plat, laisse souvent place à l’agriculture. L’élevage bovin y est dominant.
Vallée de la Cerrone. 700 m avant l’entrée dans le quartier industriel de Souihac
Nous sommes ici dans la vallée de la Céronne, à quelques centaines de mètres de la ville industrielle de Souihac. L’ambiance est «sauvage» et boisée. Quelques résidus agricoles y subsistent encore. Rien en ces lieux ne laisse présager que quelques mètres en aval apparaîtra brutalement la ville !
Tulle. Une ambiance bucolique aux portes de la ville.
‘‘
‘‘
collines et on trouve au sortir des portes, des prairies, des jolie ville. Le vallon où elle est située est très beau de ces grandes S’il ne fallait point venir à Tulle, elle serait une fort perte la de r console e manièr quelque en t ux qui sont très propres à faire rêver, et qui peuven couvertes de bois, des enfoncements, des ruissea belles qu’à Limoges et qu’à Poitiers” La ville est haute et basse. Les maisons sont plus Paris. de autour quitter de viens je que vues et belles Voyageur Parisien, XVIIIème
# 31
Vallée de la corrèze. Vue panoramique vers Tulle,
Arrive enfin Tulle. La ville s’installe ici, toute en longueur en fond de vallée et constitue un couloir urbain difficilement perceptible lorsqu’on se trouve sur les abords de la ville. Les plateaux boisés dominent. La ville en contrebas s’efface. En revanche, cette sensation est inversée lorsqu’on se situe à intérieur de la ville. L’ambiance est alors très minérale. La ville domine. L’étagement du bâti sur les coteaux donne parfois un sentiment d’écrasement. Vallée de la corrèze. Une sensation de ville à la campagne
Si l’on change de point de vue, si l’on prend un peu de hauteur, souvent, la ville s’affiche de manière différente. On prend alors conscience de cette relation privilégiée entre Ville et agriculture, un lien que la ville a entretenu pendant de nombreuses années, mais qui, aujourd’hui tend, à se perdre
Fond de vallée. La ville domine.
Sur les versants de la vallée. Une relation de proximité entre ville et agriculture
du fait de la fermeture des paysages. À bien des endroits en périphérie de ville la sensation, est celle d’une ville à la campagne.
>
des paysages qui progressivement se ferment ...
Couverture boisée à Tulle. 1960
L’évolution en cent ans du couvert boisé autour de la ville est parlant. Les terres agricoles que l’on peut voir en 1900 descendre jusqu’en coeur de ville sont aujourd’hui complètement recouvertes par des boisements. Quelques jardins privatifs subsistent, mais globalement, la tendance est à la fermeture des paysages. Ainsi, la sensation d’enclave se renforce. # 33
Vue panoramique de Tulle. 1900
Couverture boisée à Tulle. 1999
Vue panoramique de Tulle. 2007
Entrée de ville. N-O. Un corridor commercial métallique et austère.
Ces quelques lignes d’analyse révèlent le fort contraste entre Tulle et son décor périphérique. D’un côté, domine la nature souvent «sauvage»,et de l’autre, la ville dense prédomine sans vraiment considérer son contexte. Comment ces entités dialoguent entre
elles
et
quels
liens
entretiennent elles l’une avec Entrée de ville. N-O. Un corridor vert pollué par une signalétique omniprésente, puis soudain, la ville
l’autre ? Pour cela, les entrées de ville s’imposent comme des sites stratégiques. Ce sont des lieux de passage privilégiés où ce dialogue devient visible et sensible. Dans le cas de Tulle, ces entrées marquent souvent une rupture brutale entre nature et ville. Elles
accueillent
commerciaux
les et
centres espaces
industriels. Elles voient également Entrée de ville. S-E .Un corridor vert pollué par une signalétique omniprésente, puis soudain,. la ville
fleurir des enseignes publicitaires de tout genre. La ville semble avoir coupé les ponts avec son environnement. Dès lors, un enjeu majeur apparaît pour ce pôle urbain. Il s’agit de réconcilier et de raccorder la ville avec son environnement et ses paysages.
Brive
Hydrologie - Bassin versant et réseau hydrographique Bassin versant de la Corrèze. 1150 km 2. Un sous bassin du bassin versant de la Dordogne
Revenons à notre rivière. Ussel
Dr
e
nn
e zer ve Au Perigueux
Isle
M ze rrè Co
cipales du département.
Tulle
C’est d’ailleurs elle qui
Brive
re
zè Vé
Libourne
e gn
rdo
Do
Comme déjà dit, la Corrèze est l’une des prin-
e tan on
lui a donné son nom. re Cè
Bergerac
Son bassin versant s’étale sur 1150 km2. # 35
La rivière occupe une position centrale dans le département arrosant, la préfecture de Tulle et la sous-préfecture de Brive. Etymologiquement, Corrèze provient de “Curretia”: celle qui court. Sur le plan administratif, le cours d’eau n’est “ni flottable ”, “ni navigable ”. La Corrèze est un affluent de la Vézère (192km) qui finalement se jette dans la Dordogne longue de 490 km. Longue de 85 km, la Corrèze prend sa source à 915 mètres d’altitude au pied du Puy Chabrol dans les confins du plateau de Millevache. Son point de confluence avec la Vézère est situé à 98 m d’altitude en aval de Brive. Le bassin versant de 1150 km2 recueille les eaux sur une dénivellation de 817 m. Ce cours d’eau peut encore aujourd’hui être qualifié de sauvage. Il a été épargné par les importants travaux d’aménagement des cours d’eau que le siècle dernier a connu. Les crues et les étiages s’y développent dans des conditions identiques que celles décrites par Baluze, historien Tulliste du XIe siècle. La Corrèze est caractérisée par un régime hydrographique très irrégulier même si le cours d’eau est classé parmi les cours d’eau de type pluvial océanique. Cette irrégularité est à l’origine des grandes crues comme, par exemple, la crue millénaire de 1960.
Corrèze
Bar
Tulle
Brive
Profil en long de la rivière Corrèze. 85 km, de sa source à sa confluence avec la vézère
m 900
La dénivelée du cours d’eau est
800
importante jusqu’à Tulle. Cette
700
Anticlinal de Tulle
600
portion est marquée par un relief
500
agité. La rivière perd plus de 50 %
400 300
Km
de son altitude. On passe de 900
200
à 250 m sur moins de la moitié de
100
la longueur du cours d’eau. En
aval de Tulle, le relief s’adoucit. Le cours d’eau perd de sa vitesse. Tulle marque une marche pour cette rivière. Ici, la vallée s’incise et s’enfonce 85
37
en gorges étroites pour aller s’épanouir à son débouché dans le bassin sédimentaire de Brive. Le réseau hydrographiqe autour de la ville. Tulle est un point de confluence pour de nombreux affluents
ne
la
So
e èz rr Co
e nn ro Cé
ne
ta on
M
ne
n ra te
n ha
C
Jusque dans le bassin de Tulle, la rivière n’est alimentée que par de petits affluents. C’est à Tulle que la Corrèze se gonfle de ses principaux affluents ( La Vimbelle, la Solane, La Céronne et la Montane). La densité de ce chevelu hydrographique, couplée à la grande surface du bassin versant, l’importante dénivelée et l’imperméabilisation du socle favorisent le phénomène de crue. Très rapidement lors d’une averse, l’eau se retrouve dans la gouttière centrale. La concentration du flux d’eau est soudaine. Ce phénomène souvent violent dure en général peu de temps, l’eau est évacuée rapidement.
>
à propos des crues ...
La Corrèze est rarement à l’origine des problèmes majeurs. Ce sont les affluents qui sont les enfants terribles et particulièrement la Solane qui est à l’origine des grandes crues sur la ville. Ces affluents sont classés comme rivières « accidentogènes ». C’est à dire qu’ils sont marqués par de brusques montées d’eau atteignant une ampleur considérable rapidement, un temps de montée très rapide suivi d’une décrue rapide. Les crues peuvent avoir lieu à n’importe quel moment de l’année, même si les risques forts s’étalonnent de décembre à mars. AVANT 1898, la ville se contenait dans sa partie haute autour du vieux centre. Les crues sont donc quasiment toujours liées à la Solane. On recense 17 crues de 1570 à 1898. En 1756, la crue fit onze morts. Des récits rapportent des maisons et moulins emportés. AU COURS DU XXème s., les crues restent gravées dans les mémoires des contemporains. La crue de 1912 a été immortalisée par les premières photographies. Elle fut causée par d’importantes pluies sur le plateau de Millevache à l’époque peu boisé , le tout compliqué par des chutes de neige. Jusqu’en 1960, cette crue a été considérée comme la plus importante de tous les temps. # 37
La crue du 4 octobre 1960 fut la plus importante. La crue fut recensée comme étant « millénaire ». Le caractère exceptionnel de cette crue est dû à sa durée de 24 h. Elle fut liée à un été particulièrement pluvieux couplé à d’abondantes précipitations dans la montagne. Tous les cours d’eau ont réagi en provoquant la plus grande catastrophe fluviale de Tulle. Les inondations de Tulle. 24 mars 1912.
Une transformation progressive des rapports à la rivière : Historique de l’urbanisation Tulliste L’enclos Moyen Ageux.
Réprésentation de Tulle. D’après gravure du moyen age
t Clair
Puy S olane
S
ne Céron
ne
Monta
ze
Corrè
ze
Corrè
Représentation de la Ville . Tulle au Moyen Age. Cette gravure non datée, mais relativement récente de la ville de Tulle, nous renvoie l’image de ce qu’aurait pu être l’ambiance de cette ville au moyen âge. Le petit enclos urbain donnant directement sur la Corrèze et la Solane s’ouvrait largement sur les espaces périphériques à dominance agricole. L’ambiance semble être celle d’un paysage ouvert et cultivé où les espaces boisés se font relativement rares.
L’origine exacte de la ville de Tulle reste incertaine. Il semblerait que la
# 39
première concentration urbaine sur le site date de l’ époque gallo-romaine. Un Castrum romain dépendant du centre habité de Tintignac, quelques kilomètres à l’ouest, se serait installé ici, peut-être pour y trouver refuge. On n’en sait guère plus. Ce qui est sûr, c’est qu’entre le Ier et le Xème siècle, une agglomération est née ici. Sur cet éperon, léger replat, dominé sur les pentes du Puy St Clair et à la confluence de la Corrèze et de la Solane. La ville bénéficiait là d’un site naturellement protégé. Cernée par deux rivières et d’un relief accidenté au nord, cette amorce urbaine qualifiée d’enclos, a pu se développer paisiblement autour de son château et de son abbaye. C’est donc la valeur défensive du site qui semble avoir fixé les limites de la petite cité durant de nombreuses années. Les deux rivières étaient alors dotées d’un rôle primordial. Elles formaient
Le Puy St-Clair et sa chapelle dominent l’éperon entre Solane et Corrèze. Cet affleurement granitique d’une altitude de 280 m a depuis toujours été une centralité. C’est sur ces coteaux que se sont construits le château et les premiers faubourgs. Le pourquoi de l’implantation de la chapelle
une limite, un rempart naturel et protecteur. Mais cette ligne difficilement
et du cimetière à cet endroit n’est pas
franchissable représentait aussi un lien permettant de dialoguer avec
clairement défini. Il semblerait que ce soit
l’extérieur. Elle constituait un espace transitoire entre la ville et les espaces agricoles et naturels prédominants dans la vallée à cette époque.
lié à un culte des morts représentés par la Déesse Tutela. Déesse qui serait une origine possible du nom de la ville.
La vilLe fortifiée du XVIII ème S.
Au cours du XVIIème et du XVIIIème siècle, la ville prospère. L’activité commerciale est florissante, notamment grâce à la tannerie. Les faubourgs se développent et l’ espace contenu dans l’enclos médiéval primitif ne suffit plus.
Réprésentation de Tulle. D’après cadastre napoléonien de 1824
t Clair
Puy S
ze
Corrè
e Solan VILLE ne Céron
ne
Monta
ze
Corrè
E
IFIE FORT
La ville jette alors ses tentacules
centralité pour la ville. Leur
pris ses distances par rapport à
au-delà de la Corrèze et de la
nécessaire proximité permet de
l’eau. Cette configuration produit
Solane tout en suivant les axes de
laver le linge, d’abreuver le bétail
de larges espaces en bord de
communication déjà existants. Le
ou encore de produire de l’énergie
berges qui servent de promenade
Quartier de la Barrière se construit
grâce à des moulins. Malgré
ou de champ de foire, mais laisse
sur la route d’Espagne, le Trech
le cours changeant et parfois
libre cours aux caprices torrentiels
sur le chemin vers Limoges, la
imprévisible de la rivière, la ville a
de l’eau.
Barusie vers le Nord et le quartier
instauré une relation intime avec
de l’Alverge sur l’autre rive, là où
son fleuve qui est indispensable à
s’amorce la route en direction
la vie de la cité.
de l’Auvergne. Rapidement ses
Les
quartiers sont annexés à la ville et
montrent ; les deux rivières
Tulle se fortifie.
constituent
Les rivières sont devenues une
respiration pour Tulle. La ville a
Représentation du cadastre Napoléonien. Tulle en 1824.
pièces
graphiques un
poumon
le de
Vue cavalière de la ville. Tulle en 1767.
# 41
Vue vers la gare depuis Souilhac
La manufacture.
La gare. 1877.
Place de la Manufacture. Souilhac
La naissance de la ville industrielle : La ville haute et la ville basse
Réprésentation de Tulle. D’après un plan de 1887
t Clair
Puy S
ze
Corrè
e
Solan
VILLE
E
HAUT
ne Céron
Gare
rrée
Voie fé
ze
Corrè
ne
Monta
La rivière, source d’énergie, per-
nufacture d’armes d’état en 1885
centré autour de la confluence et
met à Tulle de se forger une tra-
marquera réellement la naissance
à proximité la gare. Tulle devient
dition liée au travail du métal. De
du quartier de Souilhac au sud-
alors une ville double.
nombreux ateliers s’essaiment le
ouest de Tulle. Ce nouveau cen-
Pour ce qui est de la ville haute,
long de la Corrèze. Sur la Céron-
tre de peuplement se développe
elle s’ouvre et s’étend au-delà des
ne, près de la confluence avec la
rapidement. Les industries sont
remparts. De nouvelles routes se
Corrèze se constitue un groupe
prospères et le besoin de main-
construisent. Les quais sont amé-
artisanal notable spécialisé dans
d’oeuvre se fait sentir. Pour loger
nagés et assainis. La Solane dis-
la conception de canons. Cepen-
les ouvriers, des Faubourgs sont
paraît, recouverte par ce que l’on
dant, cette concentration ne res-
construits. Ces transformations
appela plus tard, Bd du Général
semble encore en rien à un quar-
majeures dans l’organisation de
de Gaulle. Grâce a ces percées, le
tier. Il faudra attendre l’édification
la ville conduisent au développe-
tissu urbain s’aère. Progressive-
de la gare en 1877 et de l’église
ment de ce que l’on qualifiera de
ment, Tulle change d’échelle.
pour que ce centre industriel se
« ville basse » : un nouveau quar-
conforte. La création de la Ma-
tier urbain à vocation industrielle
Plan dréssé pour l’exposition de 1887. Tulle et son quartier industriel naissant.
Qu
ar tie
rd
e
So
ui ha c
# 43
E BASS VILLE UILHAC DE SO
VILLE
E
HAUT
L’ Industrie de Tulle. Une HISTOIRE D’armes. L’activité industrielle de Tulle avec ses multiples facettes - de l’ameublement au cinéma en passant par la dentelle, les accordéons et les armes - confère à la ville un passé industriel riche est diversifié. Cependant, ce sont les accordéons et les armes qui ont le plus imprégné la mémoire de la ville.
>
les accordéons L’histoire a fait de Tulle le principal centre de fabrication de l’accordéon en France. Cette histoire mal connue s’est déplacée de Brive à Tulle au terme de multiples péripéties, d’aventures humaines et musicales, de réussites et de défaites. Cette activité, qui a touché, pendant plus de quatre-vingts ans, des centaines de personnes à travers toute la Corrèze, est encore prolongée aujourd’hui par la présence de la firme Maugein .
>
les armes
C’est bien l’énergie motrice de la rivière et les nombreux moulins installés en bords de Corrèze qui ont permis à l’industrie du métal de prospérer à
Arme de Tulle. Fusil de combat
Tulle. Mais pourquoi les armes ? L’histoire n’apporte que peu de détail à ce propos. Rien ne prédisposait vraiment Tulle à opter pour ce type d’industries. Pour ce qui est des matières premières indispensables, bois de noyer pour les montures, minerai de fer , pierres à meule, charbon de bois, elles n’étaient pas directement disponibles à proximité. Le fer, quant à lui, était fourni par les forges de la Grénerie, près de Masseret, d’Excideuil et d’Hautefort, dans la Dordogne, et l’acier par l’usine de la Bérardière, près deSt Étienne. C’est un marché conclu par un Magistrat Tulliste pour fournir la marine du roi en fusils qui donna l’impulsion à cette industrie. En 1696, des frères scieurs achètent un moulin à Souilhac et le convertissent en usine à canon. Quelques ouvriers sont réunis pour fabriquer des armes à feu. Très vite, les canons de Tulle obtiennent une grande réputation, ils sont exportés
Arme de Tulle. Fusil mitrailleur
Pistolet fabriqué à Tulle . 1950. Un quartier dédié à l’armement. Souilhac
La manufacture. Un ouvrier au travail
jusqu’au Canada. Cela est dû au fer employé dit «de Perigord». Face à ce succès, les fabriques s’agrandissent. Le gouvernement s’approvisionne à Tulle. En 1778, ces industries sont érigées en Manufacture Royale par lettre patente du Roi. La demande augmente. Les ouvriers arrivent de Liège, Charleville et Maubeuge pour faire face au besoin de main d’oeuvre. En 1783, l’établissement fut cédé à la compagnie Bettinger. En 1805, elle passe entre les mains du ministère de la guerre, et finalement, en 1819 le gouvernement devient propriétaire de la totalité de la Manufacture. Dès lors, la Manufacture entre en voie de prospérité avec 16 usines. Ces industries firent la renommée de la ville jusqu’après la guerre où l’industrie connaît son apogée. En 1917, on recense plus de 4400 ouvriers employés. Mais rapidement, les effectifs tombent, les industries de la ville connaissent un fort déclin. Certaines ferment, d’autres délocalisent. Les conséquences ont été dramatiques pour la ville. Forcés de se diriger vers d’autres secteurs d’activité, grand nombre d’habitants quittent la ville. L’aire urbaine de Tulle connaît alors des difficultés importantes. Ces dernières années, on estime à 25 % sa perte de population. Le développement industriel a façonné le territoire. En construisant ses industries, Tulle a fait table rase de son passé et s’est progressivement construite une nouvelle image: une image industrielle faisant référence essentiellement à l’armement. Comme montélimard a son nougat, Tulle avait ses arme. Cette image etait avant tout symbolique, mais elle a aussi eu sa traduction concrète avec un boulversement urbanistique. La mise en place de ce quartier marque l’instauration d’un nouveau rapport à la rivière. La rivière, autrefois considérée pour ses qualités esthétiques, est devenue un élément purement fonctionnel, en quelque sorte une matière première pour l’industrie.
# 45
LES TRENTE GLORIEUSES A TULLE Au cours du XIXème siècle, l’industrie prospère. Les quartiers ouvriers se développent, mais l’urbanisation reste cantonnée en fond de vallée. L’espace central entre ville haute et ville basse est comblé, une continuité urbaine se met en place de manière homogène et parfois monumentale (grands boulevards et immeubles du XIXème). La Seconde Guerre mondiale marquera un tournant pour la ville. Au sortir de cet épisode, Tulle va connaître une profonde mutation que ce soit sur le plan économique, social ou urbain.
Réprésentation de Tulle. D’après plan IGN 1965
t Clair
Puy S e
Solan
ne Céron
Gare
ne
Monta
ze
Corrè
ze
Corrè
Cette période de prospérité et de forte croissance entre 1945 et le premier choc pétrolier de 1973, voient émerger une nouvelle société: la société de consommation. Les trente glorieuses à Tulle bouleverseront complètement le visage de la ville avant d’annoncer l’amorce d’une crise future.
>
l’épisode du 9 juin 1944: Les pendus de Tulle
Le 8 juin 1944, alors que la guerre approchait doucement de sa phase finale. La division blindée SS das Reich qui se dirigeait vers le lieu du débarquement pour prêter main forte à l’armée allemande, entre dans Tulle libérée la veille par les maquis FTP ( Francs Tireurs et Partisans). Le 9 juin 1944 au petit matin, en représailles des soldats allemands tués lors de la libération, les SS prennent en otage des centaines d’hommes et les rassemblent dans la manufacture d’armes de Souilhac. Après un tri injustifié et arbitraire qui durera des heures, 99 hommes de 17 à 42 ans seront pendus aux lampadaires et balcons de la ville. 149 hommes sont déportés. 101 ne reviendront pas des camps de concentration. Le 10 juin 1944. La même division reprend la route vers Oradour sur Glane ... la mémoire de la Tulle sera marquée à tout jamais par cet événement tragique qu’elle ne peut oublier... à bien des endroits dans la ville un petit mémorial ou panneau fait référence aux pendus ... mais ces allusions non ancrées sur le territoire restent floues, et difficilement perceptibles. La ville quasi-amnésique a continué de se construire sans considérer ce qui a fait le drame de ses habitants lors du 9 juin 1944.
>
les trentes glorieuses: un nouveau visage pour la ville. Tulle. Exposition d’une maquette de pavillon
Le XXe, connaît une forte poussée démographique. Les ouvriers d’origine paysanne quittent les campagnes en masse. Ce sont les trente glorieuses. On invente le pavillon et on en fait la promotion. Rapidement il s’imposera comme l’idéal urbain. La vie urbaine fait miroiter des jours meilleurs. La ville doit faire face rapidement à ce bouleversement en profondeur de la société. Tulle amorce alors une mutation sans précédent afin de s’adapter aux nouveaux modes de vie et de consommation émergeants.
# 47
L’apparition de la société de consommation se traduit par de nouveaux
Les berges de la corrèze, accèsibles et vécues
rapports au territoire notamment grâce à l’automobile. Les berges, autrefois, accessibles et vécues, pour le lavage du linge, la production d’ énergie par les moulins et la navigation, sont élargies et entièrement dédiée à l’automobile. L’échelle des distances et des durées change. Grâce à la voiture qui le permet, on assiste aussi à un éloignement progressif de la ville de son centre. Les berges de la corrèze, La voiture est reine
L’automobile accompagne aussi une nouvelle manière de consommer. Progressivement, le commerce de proximité s’éteint pour laisser place à la grande consommation. Ces supermarchés aux contraintes exigeantes pour leur installation s’implanteront tant bien que mal, là où se trouveront des conditions d’espace et d’accessibilité suffisantes. Ce nouvel urbanisme commercial imprégnera fortement et souvent de manière négative l’image de la ville d’autant plus que la plupart du temps ces enseignes s’implantent en entrée de ville.
Les berges, devenues parking.
La poussée démographique et forte, la construction de logements et d’équipements publics urge. La ville prend alors une dimension nouvelle. Elle se lance à l’assaut des coteaux de plus en plus escarpés. Un grand nombre d’habitation individuelle s’édifie aux limites du centre ancien, puis sur les flancs. En général, elles s’organisent de manière plus ou moins cohérente, le long des courbes de niveau. C’est par exemple la
Une boite métallique et un parking. L’émergeance de la grande consomation à Tulle
En arrière plan. La cité Baticoop.
Quartier de la cité administrative. Avant mutations des trentes glorieuses.
Quartier de la cité administrative. Après mutation des trentes glorieuses.
naissance de la cité Baticoop en 1955 qui permet l’accès à la propriété
La cidé administrave. Un défi pour cathédrale.
aux classes populaires. Conjointement la ville s’équipe. On voit fleurir un collège, un hôpital, un lycée ou encore un centre sportif. En réponse aux besoins de logements sociaux, l’habitat collectif se développe. La ville s’élève, se construit en hauteur. De nombreux immeubles viennent défier l’échelle intime de la vallée. Les trente glorieuses marquent aussi une époque de progrès technique.
# 49
La cité administrative. Un projet abandonné.
Tulle se veut avant-gardiste avec un urbanisme et une architecture innovante. La créativité des architectes combinée aux fortes contraintes du territoire génère des projets parfois délirants. Toutes les solutions semblent bonnes pour investir les pentes de Tulle ! La construction de la cité administrative en 1975, se veut un symbole fort ayant pour vocation d’affirmer la position de ville préfecture. Les quais. Station essence.
Ces trente années auront largement bouleversé le paysage tulliste. Le passage à une société automobile et de grande consommation a marqué une rupture nette avec la ville d’antan en étroite harmonie avec sa vallée et son territoire. Petit à petit, Tulle a mis sa rivière en arrière-plan et s’est détachée de son contexte. L’échelle de la ville ne s’accorde plus avec celle du territoire qui la contient.
Tulle Aujourd’hui. Configuration de la ville actuelle Ces dernières années, l’urbanisation, bien que ralentie, a suivi des tendances similaires malgré quelques nouveautés. On observe une rupture dans le principe de la ville compacte. Les secteurs les plus excentrés sont urbanisés posant ainsi des problèmes de forte consommation d’espace.
Réprésentation de Tulle. D’après plan IGN de 1999
L’AUZELOU - Centre récréatif et sportif
LA MARQUE - L’annonce de la ville
t Clair
Puy S
LE CENTRE ANCIEN - Enclos et barris
ze
Corrè
e
Solan
SOUILLAC - Quartier industriel
LA CITE ADMINISTRATIVE - Interruption urbaine AVENUE VICTOR HUGO - Nouveau centre Gare
QUARTIER Tulle-SUD
ne
Monta ze
Corrè
L’arrivée des grands axes routiers dans les années 1970, dont notamment la RN 89, structure l’implantation des grands équipements. (zones commerciales et industrielles). Les sommets des collines systématiquement s’urbanisent, les vallées secondaires aussi. Loin du coeur urbain, elles se retrouvent mises à l’écart. La fin du XXe marque un déclin de l’industrie. Les ouvriers s’en vont. La ville perd 25 % de la population. Un tiers des logements du centre-ville devientt vacant. La ville tend à être délaissée au profit des hameaux voisins plus attractifs. Qu’en est-il de Tulle aujourd’hui ? La ville actuelle apparaît comme une ville linéaire. Différentes entités urbaines s’échelonnent de manière hétérogène le long de la Corrèze. Mais qu’en est-il vraiment ? Je vous propose maintenant de suivre le cours de Tulle. Porter un regard sur les différentes entités qui composent la ville d’aujourd’hui, afin de comprendre quels sont les logiques et caractéristiques de ce territoire.
>
L’ AUZELOU: Centre récréatif et sportif # 51
L’Auzelou marque l’extrémité nord de la ville. Cette zone constitue une zone de transition entre ville et campagne. Les boisements sont prégnants, ils occupent la quasi-totalité de la rive gauche. Sur la rive droite, quelques pavillons s’entremêlent dans une trame de jardins privatifs. Ce quartier est le quartier récréatif de Tulle. On y trouve une salle polyvalente, un gymnase, le stade, mais aussi le plus récent centre aquatique. C’est aussi l’unique endroit de la ville où les berges de la Corrèze sont accessibles directement. On y vient pour une promenade, pour un bain de soleil ou pour tremper les pieds lors des chaudes journées d’été. Malheureusement, ce quartier est excentré et reste difficile d’accès. Autrefois connu pour sa baignade, ce quartier très vivant tend à tomber en désuétude, victime du peu de soin qu’on lui apporte.
>
LA MARQUE - L’annonce de la ville
Ce quartier est composé d’une ancienne zone industrielle en reconversion. Elle a connu différentes activités dont notamment une fabrique d’armes. Aujourd’hui, cet espace est en travaux. Il est appelé à devenir un centre commercial. Situé à quelques pas du centre ancien, l’impression que renvoie ce quartier n’est pourtant pas celle d’une ville. Les coteaux abrupts et boisés de cette zone en font un espace où la nature domine. Une zone résidentielle s’y est installée. Mais cette entité manque de caractère et d’une identité forte. Ce quartier annonce la ville. Il constitue ainsi un espace transitoire entre la zone récréative de l’Auzelou et le centre ville.
>
LE CENTRE ANCIEN - Enclos et barris
Ce centre composé de l’enclos moyen-âgeux et des faubourgs appelés «barris» constitue la partie la plus ancienne de la ville. C’est un quartier densément construit autour de la cathédrale et sa grande place. La Corrèze y constitue une centralité. La ville entretient ici un rapport étroit avec le fleuve même si c’est un rapport très urbain. Des quais accessibles donnent sur la rivière canalisée. Ce quartier constitue un lieu de vie important pour l’aire urbaine de tulle. On y trouve un regroupement de petits commerces et de lieux de vie sociale. C’est aussi un espace habité. La multitude de petits appartements constitue une offre appropriée pour le logement étudiant et les personnes âgées. Les familles tendent à délaisser ce centre au profit de maisons périurbaines. La ville a grandement travaillé à l’amélioration de ce centre. Les récentes rénovations lui confèrent un caractère plaisant et chaleureux.
>
LA CITE ADMINISTRATIVE - Interruption urbaine
Le quartier de la Cité administrative était autrefois le champ de foire transformé plus tardivement en champ de Mars. Important espace de respiration au coeur de Tulle, ce quartier constituait une véritable rotule autour de laquelle s’articulait ville haute et la ville basse. En 1975, menacé de perdre son statut de ville préfecture, Tulle rase la caserne et son champ de Mars pour y implanter la cité administrative. Dominant la ville du haut de ces 22 niveaux, cette tour de béton s’impose comme un symbole fort conférant une image nouvelle à la ville en affirmant le rôle central de Tulle comme ville préfecture. La construction de cet immense bâtiment accompagné d’un large parking à son pied a marqué une rupture dans la fluidité du tissu urbain. Cet espace constitue aujourd’hui une coupure, une interruption que l’on ne franchit guère qu’en voiture.
>
AVENUE VICTOR HUGO - Nouveau centre
Cette partie de ville construite au XIXème siècle entre ville haute et ville basse constitue un étroit corridor urbain reliant vieux centre et cité administrative avec la gare. Ce quartier, animé et vivant, constitue en quelque sorte
# 53
un second centre-ville. Sa vocation est principalement résidentielle et commerciale. Les boutiques donnant sur la rue, sont dominées par de hauts immeubles. Dans cette artère bâtie, la vallée se resserre. La ville tourne largement le dos à sa rivière qui se trouve reléguée en arrière-plan.
>
SOUILHAC - Le Quartier industriel
La confluence entre la Corrèze et le Céronne marque le départ de deux nouvelles entités, le quartier Tulle-Sud et le quartier industriel. Excentré et mis à l’écart dans sa vallée, le Quartier de Souilhac constitue une entité à part entière. Construite autour de son église, cette entité a toujours eu une vocation industrielle principalement liée à l’armement (même si les accordéons sont passés par là). Suite au déclin des industries, le quartier a connu une période de somnolence, mais il est aujourd’hui en réhabilitation. Le lieu a été choisi pour les administrations de la communauté de communes et le pôle universitaire de Tulle.
>
TULLE SUD, un quartier lisière en bout de ville
Ce quartier marque l’extrémité sud de la ville. C’est une interface entre ville et espaces naturels. Il se construit autour de la Gare ainsi qu’une zone de commerces et d’industries. Ce quartier représente aussi la principale entrée de ville puisqu’il est doublement desservi par le chemin de fer et la RN 89 . Cette entrée de ville n’est en rien une entrée accueillante. Le passage dans une zone à vocation uniquement commerciale et artisanale produit une image négative pour la ville. Ce quartier d’origine relativement récente est caractérisé pour son urbanisme extrêmement volatil. Au cours des dernières années, cette zone s’est incessamment modifiée et réagencée. Cet espace est aussi connu pour être l’un des seuls endroits où la ville a encore des possibilités de s’étendre.
Tulle. Hier ( XIXème).
Un constat social et URBAIN morose. Profils en travers. Tulle du nord au Sud. Ces profils montrent l’évolution du rapport à la rivière au fil de la ville. La vallée naturelle devient artificielle et maîtrisée. L’apogée de ce phénomène est atteint autour de la cité administrative. À partir de ce point, on assiste à un retour progressif vers des coteaux sauvages et boisés que l’on retrouvera en sortie de ville dans le Quartier Sud.
Tulle. Aujourd’hui. L’AUZELOU
LA MARQUE
LE CENTRE ANCIEN
Ces deux images laissent perplexes. À elles seules, elles suffisent pour résumer l’analyse des
LA CITE ADMINISTRATIVE
pages précédentes. Au fil des années, la ville a perdu le rapport d’intimité qui la liait avec son environnement. Tulle
AVENUE VICTOR HUGO
n’est plus à l’échelle du territoire qui la contient : les bâtiments défient la hauteur des coteaux, la voiture reine a pris la place du piéton et la rivière se trouve reléguée à l’arrière-plan. La ville constitue une enclave, difficilement accessible
SOUIHLAC
dans un couloir urbain qui manque d’homogénéité. S’ajoute à cela la difficile réalité sociale, avec une courbe démographique défavorable. Ces éléments font de Tulle une ville pâtissant
QUARTIER Tulle-SUD
d’un déficit d’identité... Comment sortir de cette impasse ? Quelles sont les politiques mises en oeuvre pour donner une nouvelle dynamique à ce territoire ?
# 55
Sous la dalle du parking, La Corrèze ...
Et DEMAIN ?
LES Enjeux Territoriaux . Quelles perspectives d’Évolution pour ce territoire, demain ? Après avoir analysé, vécu et compris ce territoire tulliste, il semble primordial de se poser la question de son devenir. Quelles sont les grandes perspectives d’évolution de ce territoire ? Quelles sont les prévisions actuelles ? Quels sont les projets en cours ? Afin de répondre justement à ses questions, il apparaît judicieux d’analyser les différents outils dont bénéficie le territoire pour faire les choix concernant son évolution. Une analyse des projets en cours permettra aussi de comprendre les logiques bonnes ou mauvaises actuellement mises en oeuvre. La Communauté de Communes du Pays de Tulle groupe 35 communes et compte 42 126 habitants. Elle est née en 1993 de la nécessité d’accompagner la reconversion des entreprises d’armement et de la volonté de redresser la courbe démographique. Elle a pour but d’associer les communes au sein d’un espace de solidarité en vue de l’élaboration d’un projet commun de développement et d’aménagement de l’espace. Pour cela, elle s’est dotée d’une fiscalité propre et a voté en décembre 2001 le passage en taxe professionnelle unique. Actuellement, se met en place le SCoT (Schéma de cohérence territoriale). La phase finale du document DOG
# 57
(Document d’Orientations Générales) sera validée dans le cours de l’année. Le territoire d’application du SCoT est celui de la communauté de communes. Ce document d’urbanisme est un document de planification intercommunale. Il permet aux collectivités locales de mettre en cohérence et coordonner les politiques d’urbanisme, d’habitat, de déplacements, d’implantations économiques et commerciales et d’environnement. Le SCoT fixe sur les 10 années avenir les orientations générales de l’espace, l’équilibre à maintenir entre les zones à urbaniser, zones naturelles, agricoles ou forestières. Il fixe aussi les objectifs en matière d’équilibre d’habitat, de mixité sociale de transports en commun, d’équipements commerciaux ou d’espace à vocation économique. Le territoire du SCOT. Principaux axes routiers. LIMOGES CLERMONT-FERRAND
32
Uzerche
N 12 0
Plan local d’urbanisme) est en train de se mettre en place au regard
89 Egletons
89
Corrèze
D 44
Seilhac
des grandes orientations définies par le SCoT.
Naves
StGermain les Vergnes
D 978
D9
Tulle Laguenne D 940
LA PRISE EN COMPTE D’UN BESOIN DE GESTION A UNE ÉCHELLE TERRITORIALE EST DONC UNE INITIATIVE ENCORE RECENTE.
Brive
N 89
N
BORDEAUX
0 12
Les aménagements, jusqu’à maintenant, étaient souvent entrepris
A
0 D 94
P.O.S. (Plan d’occupation des sols) révisé en 1999. Mais un P.L.U. (
D
A 20
Sur la commune de Tulle, les règles d’urbanisme sont régies par un
AURILLAC
Carte des principaux axes routiers sur le territoire du SCoT Source : Carte Réseau Routier Départemental, IGN 2004
Périmètres du SCOT, Du Pays et du PNR
dans l’urgence, sans considération globale. Aujourd’hui,
Périmètres. Le SCOT, Le Pays et le PNR
les outils sont là pour une POLITIQUE DE PLANIFICATION GLOBALE ET COHERENTE. Cependant, avant de s’intéresser aux objectifs mis en oeuvre par ces politiques, commençons par porter un regard sur les logiques en cours sur ce territoire. Il s’agit
Limite du département
ici, de comprendre quelles sont les tendances actuelles
Limite du PNR Millevache en Limousin Limite du Pays de Tulle
en termes d’aménagement du Territoire sur l’aire urbaine Tulliste.
N 0
>
Limite du SCOT 15
30 km
Une courbe démographique défavorable ...
Evolution démographique à Tulle. De 1968 à 2016
Quelles politiques pour demain ?
‘‘
‘‘
Tulle et sa région sortent d’un passé difficile. La déprise industrielle associée à une multitude d’autres facteurs est à l’origine d’un départ massif de population. La période actuelle est caractérisée par une stabilisation des effectifs. Depuis 1999, la crise semble toucher à sa fin. Le territoire semble se restructurer et s’orienter vers de nouveaux horizons...
Source INSEE, RGP
Evolution de la Population à l’echelle du SCOT . Entre 1990 et 1999
Zones d’extension urbaine sur SCOT . Tendances actuelles.
N
Beaumont
St Jal
St Salvadour Seilhac
Ta ux de va riation entre 1990 et 1999
de 4 à 12% de 0 à 4% de -4 à 0% de -12,3 à -4%
Ev olution des soldes entre 1990 et 1999 Solde naturel annuel Solde migratoire annuel
0
Chamboulive Pierrefitte
5
1,9
Vitrac sur Montane
Corrèze
Bar
St Clément
Naves
Chanteix
Gare de Corrèze
Eyrein
Les angles sur Corrèze Gimel les Cascades
St Priest de Gimel
Source INSEE, RGP
St Mexant Chanac les Mines
Tulle
Favars St Germain les Vergnes
St Martial de Gimel
St Bonnet Avalouze
Ta ux de va riation entre
Laguenne Chameyrat St Hilaire Peyroux
Ladignac sur Rondelles Cornil
Pandrignes
Espagnac
N
Le Chastang
5 Zones urbaines
St Paul
Ste Fortunade
Ev olution des soldes ent
N
Lagarde Enval
10 km
Zones d’extensions urbaines
de 4 à 12% de 0 à 4% de -4 à 0% de -12,3 à -4%
Marc la tour
0
Orliac de Bar
Lagraulière
10 km
0
Solde naturel a Solde migratoir
5
10 km
Zones d’habitat diffus # 59
En termes de peuplement, la dynamique des populations s’opère selon un schéma classique. La ville centre concentre des populations, mais voit sa densité baisser au profit des communes périurbaines. 45 % de la population vit dans une commune rurale, donc hors aire urbaine. Tulle polarise une partie très importante de l’emploi du bassin, la zone de recrutement est de plus en plus étendue. Mais la population préfère habiter hors de la ville. Elle semble y trouver des conditions de vie meilleures. L’infrastructure routière joue un rôle déterminant dans les tendances d’urbanisation. Ces dernières années avec l’arrivée de L’A89, les communes périphériques aux échangeurs ont vu leurs constructions de logements nouveaux exploser alors que le pôle urbain central continue à être délaissé. A la périphérie immédiate du pôle urbain, on constate un mitage des campagnes. Ces communes «dortoirs » sont éloignées des pôles d’emploi. Les mouvements domicile-travail sont de plus en plus importants en volume à l’intérieur de la zone, ils sont par ailleurs de plus en plus éloignés des pôles d’emploi.
Navettes Domicile-Travail en 1999 sur le territoire du SCOT (Source: INSEE)
Mouvements Travail - Domicile. En 1999
L’élaboration, en cours, SCoT à d’ors et déjà permis de dégager les grands enjeux du territoire. Cette planification s’est faite autour de autour de différents points, cinq me semblent stratégiques :
1 - Une politique globale d’accueil.
>
Après une chute vertigineuse, la courbe démographique s’est stabilisée et semble aujourd’hui doucement, mais sûrement reprendre sa croissance. On note ainsi un regain d’intérêt pour ce territoire. Pour demain, l’objectif est donc de s’organiser afin de répondre aux besoins d’un bassin de vie qui se repeuple. 43 000 habitants ont été recensés en 2006, on table sur 47 000 habitants en 2016. C’est à dire + 4 000 habitants,. Cela représente 0.9% de croissance annuelle moyenne, c’est- à-dire la poursuite de l’évolution connue sur les 7 dernières années. Il s’agit donc de profiter de ce renouveau démographique pour valoriser l’ attractivité du territoire. Cette politique d’accueil s’appliquera à la fois à la population et à des nouvelles entreprises et activités tout en maintenant la qualité de vie et de services.
2 - Conforter le rôle de Tulle comme ville centrale et valoriser l’attractivité de ce pôle.
>
Restructurer le territoire en travaillant les articulations Urbain-Rural est un des objectifs principaux du SCOT.
Chamboulive Beaumont
Pierrefitte
Il s’agit d’inverser la tendance actuelle de mitage des
St Jal
St Salvadour Corrèze Seilhac
Lagraulière
central de Tulle- Laguenne.
Orliac de Bar Bar
St Clément
Naves
Chanteix
Gare de Corrèze
Les angles sur Corrèze Gimel les Cascades
St Priest de Gimel
St Mexant Favars
St Germain les Vergnes
St Hilaire Peyroux
Tulle
St Bonnet Avalouze
Ladignac sur Rondelles
Cornil
0
St Martial de Gimel
Ste Fortunade
Pandrignes
Espagnac St Paul
Marc la tour
Eyrein
Ce pôle deviendrait ainsi un lieu de centralité et d’échange privilégié pour: - L’accueil des équipements structurants de gamme supérieure ( sportif, culturel,scolaire, santé) - Le développement du logement social - Conforter les zones commerciales
Lagarde Enval
N
Chanac les Mines
Laguenne
Chameyrat
communes périurbaines et de conforter le pôle urbain
Vitrac sur Montane
Le Chastang
- Le développement du réseau de transport 5
Pôle urbain central
10 km
- Tourisme urbain Bourg Structurants
Commune d’accueil
Mais comment endiguer le phénomène en cours ? Il est certain que la ville pâtit d’un déficit d’image. Pour le plus grand nombre, lorsque l’on parle de la Tulle, on parle d’une ville triste et grise enclavée au fond de sa vallée. Parfois, on parle simplement d’un trou. Afin d’être attractif, le territoire a besoin de se forger une image forte. Il est donc ici question d’identité. Cette notion de paysage identitaire apparaît de manière détournée dans les objectifs du Scot et se traduit surtout par une volonté d’effort en terme de qualité de l’urbanisme. Le choix a été fait de se tourner vers un urbanisme durable soucieux de son environnement. La priorité est donc au renouvellement urbain. Il s’agit de reformuler la ville actuelle afin de la rendre plus attractive.
3 - L’environnement au coeur des stratégies de développement futur.
>
Malgré une perte de vitesse certaine, l’agriculture reste très présente
Chamboulive Pierrefitte
Beaumont
sur le territoire. 49 % de l’activité agricole est consacrée à l’élevage
St Salvadour
St Jal
Corrèze
Seilhac
bovin, 9 % aux fruits et légumes et 4% aux grandes cultures. Cette
Vitrac sur Montane
Orliac de Bar
Lagraulière
Bar
St Clément
Naves
Chanteix
Gare de Corrèze
Eyrein
Les angles sur Corrèze Gimel les Cascades
de l’urbanisation. Si l’on confronte la carte de l’extension urbaine
St Priest de Gimel
St Mexant Chanac les Mines
Tulle
Favars St Germain les Vergnes
St Martial de Gimel
St Bonnet Avalouze Laguenne Chameyrat
St Hilaire Peyroux
Ladignac sur Rondelles Cornil
Marc la tour
Le Chastang
0
Espagnac St Paul
Ste Fortunade
N
Pandrignes
5
Lagarde Enval
10 km
Pourcentage de surfaces communale agricoles. En 2000. Pourcentage de surface communale agricole ( Données AGRESTE 2000 ) 50 - 75 40 - 50 30 - 40 10 - 30
activité fragile se retrouve aujourd’hui menacée par un déséquilibre avec celle ci contre, on constate que les deux se superposent. Les communes des plus agricoles sont aussi celles où l’urbanisation gagne le plus de terrain. Conscient de la richesse et de de la fragilité de ces milieux ainsi que de la menace qui pèse sur les activités agricoles, le SCOT vise une prise en compte plus importante de cet environnement agricole et naturel. L’environnement est même appelé à devenir le fil conducteur principal pour l’aménagement du territoire.
Les grands objectifs sont:
- Assurer la pérennisation de la ressource en eau.
- Développer la multi-fonctionnalité de l’agriculture et de la forêt.
- Affirmer une politique énergétique territoriale .
- Articuler la politique d’accueil souhaitée par les élus avec le maintien d’une agriculture vivante.
- Préserver durablement les espaces d’intérêt écologique et paysager à l’échelle du SCOT.
- Mise en place d’un urbanisme durable, respecteux de son environnement.
- Préserver le patrimoine architectural mais aussi paysager.
# 61
Le paysage constitue le premier critère d’appréciation visuelle de la gestion d’un territoire dans son environnement . C’est la résultante de la gestion d’un territoire. Le SCOT reste assez flou sur la question du paysage. Il vise à mieux le prendre en compte et à lui accorder une place prioritaire. Mais le paysage apparait surtout comme la résultante des grands objectifs environnementaux .
4 - Le développement économique.
>
Au cours des dernières années, les données en termes d’activité Chamboulive Pierrefitte
et de commerces ont été complètement chamboulées.
Beaumont
St Jal
St Salvadour
Vitrac sur Montane
Corrèze Seilhac
Auparavant concentrée sur les pôles urbains, l’activité s’est
Orliac de Bar
Lagraulière
Bar
St Clément
NAVE La Geneste
Eyrein
La montane
Les angles sur Corrèze
Naves
Chanteix
Gare de Corrèze
Gimel les Cascades
déplacée sur des espaces plus vastes souvent en dehors de la commune. Pour ce qui est du commerce, les trente glorieuses
St Priest de Gimel
St Mexant
Favars
St Germain les Vergnes
Chanac les Mines
Tulle
St Martial de Gimel
Les Alleux
St Bonnet Avalouze Laguenne
Chameyrat St Hilaire Peyroux
Ladignac sur Rondelles Cornil
Pandrignes
Espagnac
ont vu exploser les grandes surfaces qui ont profondément modifié les habitudes et les lieux de consommation.
St Paul
Ste Fortunade Marc la tour
N
0
Cette logique se poursuit pour les zones d’activité. On cherche
Lagarde Enval Le Chastang
5
à favoriser le maintien et le développement des services, de
10 km
Zone d’activité intercommunale à conforter, étendre, diversifier
Secteur du territoire suceptible d’accueillir les deux prochaines zones d’activités
l’artisanat et des commerces dans les centres-bourgs. Mais pour ce qui est des grandes et PME, l’objectif est plutôt de les
accueillir dans des zones d’activités à vocation intercommunales, plus fonctionnelles, et mieux accessible, car situées au carrefour des grands noeuds de circulation (Échangeurs autoroutiers). La gestion de l’économie locale se fait maintenant à l’échelle intercommunale. Il est ainsi prévu de conforter les deux zones intercommunales actuelles et d’en construire deux nouvelles si nécessaire. Pour ce qui est des commerces, l’offre actuelle a été jugée suffisante pour les 15 années avenir, mais on envisage cependant l’évolution de ces zones. Il s’agit d’en faire des zones plus attractives, respectueuses de l’environnement et en accord avec les modes de consommation durables émergents.
>
5 - La mobilité au coeur du projet de territoire.
La mobilité est au coeur du SCoT, on peut même dire que c’est la colonne vertébrale qui tient le projet et conditionne tout le reste. Comme le montrent les documents graphiques précédents, l‘ accessibilité d’un espace est la condition première du choix de l’installation des particuliers et des entreprises. L’A89 et la RN 89 ont
Le projet de mobilité . Sur le Territoire du SCOT
largement conditionné l’aménagement
D940
de ce territoire. Uzerche
Chamboulive
N89
Beaumont
Pierrefitte
Egletons St Jal
A20
N 120
Vitrac sur Montane
Corrèze Seilhac
mobilité
A89
Orliac de Bar
Lagraulière
Eyrein
environnementaux
Gare de Corrèze
Les angles sur Corrèze
Naves
St Mexant
Chameyrat
N
Pandrignes
Ste Fortunade
l’accessibilité , le désenclavement et
Marc la tour
l’attractivité des pôles d’emploi, des
Lagarde Enval
lieux d’habitat, de services et faciliter
Le Chastang
N 120
leurs liaisons, organiser la circulation
D940
0
5
10 km Voie ferrée et gare SNCF
Pôle multimodal de Tulle à Renforcer
(économies
pour tous) et économiques (assurer
Espagnac St Paul
Brive
objectifs
paysages), sociaux (droit au transport
St Bonnet Avalouze
Ladignac sur Rondelles Cornil
N89
St Martial de Gimel
Chanac les Mines
Laguenne
St Hilaire Peyroux
une
nuisances, protection des sites naturel,
Tulle
Favars
St Germain les Vergnes
A20
c’est-à-dire
d’énergies et d’espace, réduction des
St Priest de Gimel
Gimel les Cascades
durable
mobilité qui concilie les
Bar
St Clément
A89
en profondeur de la mobilité sur le territoire. Il s’agit de promouvoir une
St Salvadour
Chanteix
Le SCOT prévoit un remaniement
Pôle multimodal de Gare de Corrèze
Ligne TER (Bus)
des marchandises)
Pôle secondaire d’échange à anticiper
Ce projet se met en place à l’ échelle intercommunale. S’appuyant sur le nouveau mode d’organisation du territoire, avec des bourgs définis comme structurant autour du pôle central de Tulle. Il a pour objet de développer des solutions innovantes de mobilité qui constituent un gage d’attractivité pour le territoire. Il s’agit de développer l’intermodalité des transports, de favoriser la coordination et la synergie entre les différents partenaires, afin d’assurer une desserte plus fine et efficace du territoire. Ces logiques nouvelles sur le territoire auront nécessairement un impact sur l’implantation des futures zones d’activité, d’habitat et de services. L’objectif à terme et de limiter les déplacements et de passer d’un modèle basé sur la mobilité individuelle à un système où la mobilité collective est privilégiée. Cette conception nouvelle de la mobilité ne doit pas être considérée comme une contrainte. C’est un atout majeur, ressource pour des projets s’inscrivant dans une logique durable. Par exemple, l’aménagement de la voie ferrée entre Brive et Egletons pourrait permettre la mise en place de navettes pendulaires desservant régulièrement les pôles d’emplois de Brive et de la Montane. Cela permettrait d’endiguer le trafic quotidien de milliers de véhicules qui empruntent chaque jour ces itinéraires. La gare deviendrait ainsi un noeud autour duquel, tout s’articule . La création d’un pôle multimodal autour de cette gare et le développement des lignes TER et BUS sont autant de paramètres qui devront être pris en compte et
# 63
s’accorder avec les dynamiques déjà existantes (RN89, A89) afin de faire évoluer durablement ce territoire. De nouvelles centralités sont ainsi définies. Des réponses sont apportées en terme de désenclavement de la ville. L’arrivée de nouveaux moyens de transport, permettra une meilleure irrigation du tissu urbain. En le rendant plus accessible, le pôle urbain est affirmé, donc plus attractif. La ville s’ oriente vers des logiques nouvelles, celles d’une ville compacte. À Tulle, tous les regards semblent se porter vers le quartier de la gare qui devient alors un pôle prééminent où les enjeux et opportunités de développement sont majeurs.
>
Le pôle multimodal de la gare de Tulle et la médiathèque.
La Gare actuelle
La future médiathèque Le futur pôle multimodal
Le futur parking relai
Plan de situation. Tulle
Ce projet se veut la résultante directe des grandes orientations fixées par le SCOT. Le programme et le suivant : — Organisation des différents modes de transport sur le site, mise en place de parcs de stationnement adaptés (bus, voitures, vélos) — Densification de l’aménagement urbain autour de la gare : médiathèque, autres équipements et services, habitat,… — Aménagements des liaisons piétonnes vers le centre ville et les différents équipements et services de la ville. C’est un programme cohérent et ambitieux qui semble en accord avec le SCOT, mais lorsque l’on se confronte à la réalité, on s’aperçoit que ce projet reste timide. Le paysage semble avoir été oublié. C’est un projet qui manque de hardiesse, il n’exploite pas les emprises disponibles. Par défaut de place, cet espace autour de la gare devient un immense parking sur lequel on implante une médiathèque. Le pôle multimodal se retrouve coincé derrière celle-ci. Le projet s’étire sur une étroite lanière. La fonctionnalité de cet espace semble poser problème. Le piéton est relégué à l’arrière-plan. Il n’y trouve pas réellement sa place. Encore une fois la voiture est reine de l’espace. # 65
L’étude de ses grands objectifs à permis d’établir une série d’analyses essentielles à la compréhension des logiques régissant ce territoire. La volonté est là pour une réflexion et gestion globale de l’espace. Les objectifs sont d’envergure. La durabilité apparaît comme fil conducteur de ce projet de territoire. Que ce soit sur le plan social, sur le plan des transports, de l’environnement ou des paysages le SCoT affiche beaucoup d’ambitions. Cepandent, lorsqu’on porte un regard sur les actions concrètes, sur les projets, on se rend compte d’un léger décalage. Certaines données de ce programme semblent s’être envolées, le paysage fait partie de celle-là. L’objectif premier de ce projet de territoire est de donner un nouvel élan à l’aire urbaine. Le SCOT se veut être une liste de solutions concrètes pour combler le déficit identitaire, pour redonner au pôle urbain un rayonnement départemental et régional, afin de mener une politique globale d’accueil aussi bien pour les populations que pour les entreprises. Il est donc ici question d’image et d’identité pour ce territoire. C’est donc bien une question de paysage et de paysagiste qui se pose. Comment peut-on concilier développement économique et paysage ? Comment concilier développement urbain et paysage ? Comment accorder la ville et son territoire ? Comment redonner une identité forte à cette ville ? Une image qui puisse la replacer en compétition au rang régional ?
UNe identite à reaffirmer. Comme la ville à son histoire propre, l’identité a, elle aussi, son passé singulier. Tulle autrefois ville appréciée et devenue ville dépréciée et délaissée. La cause de ce déficit d’image est complexe . Il résulte de la corrélation entre histoire, transformations sociales, urbanisme, architecture et paysage. L’ identité prenant inéluctablement place dans un repère spatial, territoire et identité apparaissent alors comme intimement liés. Une identité ne peut pas se construire en omettant ce qui la supporte et la contient, c’est-à-dire son territoire. Que signifie habiter à Tulle aujourd’hui ? La ville se caractérise par plusieurs identités, son identité réelle et son identité cachée ou oubliée. La réalité de la ville est aujourd’hui, une ville déficitaire d’image. Le passé historique et social de la ville a laissé la ville dans une situation pernicieuse. S’ajoute à cela, le difficile contexte social qui a donné lieu à une identité stigmatisée. Cette image constitue une représentation mentale qui tend à exagérer la situation de la ville et lui porte préjudice. Tulle est une ville en continuelle quête d’identité. «Tulle, la Belle», «Tu’lle à vu, Tu’lle a fait « ou « Sort de ta bulle, vient à Tulle» .... désespérément, la ville recherche un slogan, qui pourrait contribuer à redorer son blason ... mais sans grand succès. Cependant, Tulle bénéficie aussi d’une image cachée, d’une image non révélée. Cette identité c’est celle de son territoire, de son histoire, de son urbanité et de sa vallée. Pendant, ces 50 dernières années, ce potentiel identitaire semble avoir été mis de côté. La prospérité économique suffisait à elle seule pour garder ce territoire en tension. Aujourd’hui, la ville cherche à redevenir un territoire d’accueil. L’enjeu pour Tulle est de réaffirmer son identité, de se fédérer une image forte, une image nécessairement globale et collective qui deviendra gage d’attractivité pour l’aire urbaine. Pour cela, la ville est dans l’urgence d’exploiter son potentiel identitaire. Bien entendu, le paysage à lui seul ne résoudra pas les enjeux de cette ville. Mais il est certain que le territoire et l’environnement qui lui est lié peuvent devenir le support d’un projet de territoire durable qui contribuera à fonder une nouvelle identité globale que la ville pourra porter. La ville doit ainsi se recentrer sur elle-même, mais aussi et surtout s’ouvrir à son contexte. Il s’agit donc de s’appuyer sur les valeurs partagées comme l’histoire, l’architecture, l’urbanisme et le paysage pour les projets d’extension et de réhabilitation future de cette Ville.
Choix d’un SIte
>
Un choix qui se justifie naturellement du fait de sa centralité sur le territoire.
Le quartier Sud occupe un rôle prépondérant
dans
la
ville.
De
nombreuses caractéristiques imposent ce site comme une zone à forts enjeux sur le territoire : Le quartier de la Tulle Sud, au cœur du pôle urbain, emprise
foncière
concerne une importante
qui
pourra fortement évoluer dans les
d
TULLE
Su
années à venir et qui nécessite une
Tu l
le
anticipation de la politique foncière (nouvelles acquisitions, échanges…) et
ar ti
er
d’aménagement. Il apparaît comme un
Qu
site stratégique pour le ScoT.
Le quartier est au coeur de la politique LAGUENNE
de mobilité. Il est situé à la confluence de plusieurs axes de déplacements (routiers et ferrés pour les transports collectifs urbains et interurbains). C’est un espace directement concerné par le projet de pôle multimodal. C’est
un
quartier
détenant
des
# 67
infrastructures et espaces fédérateurs d’importance intercommunale, départementale et inter – régionale ( zones commerciales, pôle universitaire, services administratifs, médiathèque…) Le quartier localise peu à peu les principaux équipements et services de niveau intercommunal et départemental. Cette logique est appelée à se poursuivre. Le quartier Tulle Sud, constitue un quartier vitrine. C’est la principale entrée ou sortie de ville. C’est l’image de la ville lors du passage sur la RN89 ou depuis la voie ferrée. Cet espace constitue une articulation de l’aire urbaine Tulle et celle de Laguenne. Le quartier est situé dans un environnement paysager remarquable, lové en fond de vallée et à la confluence de trois rivières. La Corrèze y constitue une centralité. Dès lors , ce site apparaît comme un lieu tout à fait opportun pour être le support d’une réflexion plus poussée concernant les problématiques de ce territoire.
Vue sur le Quartier Tulle Sud . Un centre commercial à gauche, une zone artisanale au centre et la gare à gauche.
Le site en quelques chiffres ...
# 69
> > > > > >
Environ 33 hectares 1200 m x 350 m + 7000 véhicules / jour sur RN89 8 trains Tulle/ Brive par jour 5 trains Tulle/ Ussel par jour Une zone d’activité, une zone commerciale, un pôle administratif et un pôle universitaire
Transect du Site. Sud-Nord
LE SITE. Présentation & analyse systématique.
Voici l’espace dans ces trois dimensions. On remarque que ce quartier s’organise autour de la Corrèze qui est en son centre. De part et d’autre, le quartier s’étale sur un long linéaire. Ce territoire apparaît aussi comme une articulation en entre la ville au Nord, le quartier de Souihac à l’Ouest, le monde rural au Sud et l’aire urbaine de Laguenne à L’Est.
Transect du Site. Sud-Nord
# 71
Transect du Site. Sud-Nord
Le site hétéroclite Services, commerces, activités industrielles, artisanat et habitat.
Le quartier de Tulle Sud est composé d’une juxtaposition de secteurs aux usages et fonctions bien définies. C’est un quartier hétérogène où les différentes fonctions se côtoient géographiquement, mais sans se mélanger ni s’accorder. La construction de cette partie de ville a commencé autour de ce qui est aujourd’hui un pôle administratif et universitaire, en périphérie de la ville industrielle de Souilhac. L’arrivée de la gare en 1877 va être l’élément déclencheur de la construction de ce quartier. L’arrivée des infrastructures bouleverse le paysage de la vallée. La ville basse est confortée. De nouveaux faubourgs s’y construisent, notamment pour loger la population ouvrière. Souilhac-Sud en fait partie. L’activité de la gare prospère rapidement. Le quartier devient le centre de l’activité économique de la ville. C’est un pôle d’échange primaire à la croisée de la ligne Brive-Ussel (Nord-Sud) et du Transcorézien (Est-Ouest) aujourd’hui disparu. Se développe alors la Cité Cazeau. Elle regroupe d’abord uniquement une activité industrielle (Usine à Gaz, scierie, fabrique d’accordéons...) Ce n’est que plus tard que ce quartier sera habité. L’usine à Gaz est aujourd’hui devenue un centre administratif pour EDF, le reste est occupé par des hangars sans grande valeur qui servent de stockage à l’activité artisanale de la ville. La naissance et l’implantation de la zone industrielle sont étroitement liées au développement de la gare. La zone industrielle a toujours eu une vocation industrielle, même si ces activités ont changé au cours du temps (Fabrication de meubles, travail du bois, abattoirs) plus récemment ce sont les artisans et certains commerces qui ont investi la zone. Pour ce qui est de la zone commerciale, elle était autrefois une zone de stockage et de maintenance annexe à la gare. Dans les années 1960, lors de la suppression de la ligne du Transcorrézien et du déclin de la gare, la zone a été investie par les centres commerciaux (Leclerc, BUT, Defimode ...) Le quartier d’entrée de ville depuis Laguenne est un quartier principalement résidentiel, c’est l’un des accès principaux à la ville qui fait la transition ave le pôle urbain de Laguenne. Ce quartier est accolé à la limite communale. Le passage entre les deux communes se fait bizarrement à travers une zone urbaine délaissée de toute considération esthétique. Tout autour, sur les coteaux, se sont installés différents quartiers comme la cité Baticoop ou le quartier des Condamines . Leur vocation est résidentielle uniquement.
# 73
Ambiances d’antan ... Aménagement de la route vers Brive ...
La Corrèze malmenée ...
Mise en arrière plan ...
Anciens abattoirs, aujourd’hui Mac Donald ...
La zone commerciale autrefois ...
La zone industrielle. La gare en arrière plan.
L’usine à Gaz. La gare en arrière plan.
Une gare en pleine effervescence.
Juste en face, une zone de stockage SNCF. Les deux zones étaient desservies par le chemin de fer.
Les berges en face de la gare ... ... autrefois sauvages.
L’INSERTION DU QUARTIER DANS LE TERRITOIRE. La ville hétéroclyte
Les réseaux de transport
Les paysages
Aujourd’hui ce quartier de Tulle Sud s’est imposé malgré lui comme élément constitutif de l’identité de la ville du fait de sa situation stratégique dans la ville. Cet amas de boîtes contenant commerces et activités diverses marque l’extrémité de la ville. La limite communale située en bordure de site, marque clairement une fin. C’est donc un territoire “Lisière”. C’est aussi le paradoxe d’un quartier excentré qui est aussi une centralité. Le quartier de la gare constitue la principale entrée et sortie de la ville, c’est un lieu de passage obligé et inévitable. C’est une porte physique conditionnée par la morphologie du relief. On ne peut passer que par là. La ville ne peut pas s’étendre plus loin. La porte se ferme. Sur ce territoire viennent se déposer les paysages. Le relief les a directement conditionnés. Sur ces pentes abruptes ne peuvent guère se développer que des boisements. Les paysages sont donc principalement fermés même si quelques replats laissent parfois place à de l’agriculture.
Le relief
L’homme a dû se frayer un chemin à travers ce paysage, comme un nouveau calque viennent se déposer les réseaux. Souvent violentes ces incisions ont permis de se déplacer plus rapidement, plus facilement et plus loin. Finalement, c’est dans ce contexte, en réponse à la fonctionnalité de ces infrastructures que petit à petit s’est composée la ville.
# 75
Quartier Tulle Sud . Le relief.
300
200
100
0m
Le relief - Une enclave naturelle .
Échelonné entre 200 et 330 m d’altitude, le quartier est installé lové au creux de la vallée de la Corrèze. De part et d’autre du léger replat qui caractérise la zone, les abrupts versants s’élèvent rapidement pour atteindre les collines alentour. La confluence de trois rivières (Céronne, Corrèze et Montane) a façonné ce relief en forme de T qui vient clôturer la ville. En effet, le relief constitue une véritable barrière géographique difficilement franchissable qui clôt physiquement le territoire. Au centre de cet espace, se trouve la Corréze. À la fois, lien et coupure, cette rivière à un rôle fédérateur pour le territoire. Fil conducteur, le cours d’eau donne à l’espace sa fluidité et sa logique.
Vue vers le quartier de la gare. Le site marque le début d’une remontée du couloir urbain dans l’étroite vallée.
# 77
Quartier Tulle Sud . Les paysages.
300
200
100
0m
Les paysages Jardins privatifs, reliquats agricoles, une forêt en progression La trame des paysages apparaît très verte. Elle est la retranscription directe de la morphologie du terrain. Les zones abruptes sont boisées. Souvent la roche est affleurante et on ne peut guère imaginer d’autres occupations du sol. Les zones plus plates en périphérie de ville sont constituées par de l’agriculture résiduelle souvent sous forme de prairies pour l’élevage bovin. Le sol peu fertile ne favorise guère les cultures. On assiste aujourd’hui à une lente fermeture des paysages. La forêt tend à grignoter sur les espaces agricoles. Il n’en a pas toujours été ainsi dans la région. Au XIXème siècle, les collines et vallées étaient dénudées et efficacement exploitées. Malgré la rudesse du climat et les terres peu fertiles, on y trouvait, en plus de l’élevage, quelques cultures, principalement du sarrasin, des pommes de terre et de la production fruitière (Pomme). Finalement, dans les zones urbaines on peut noter une riche trame verte. Ce sont des jardins privatifs. Dans ces quartiers résidentiels bâtis sur les coteaux, chaque habitation a son jardin.
# 79
En contrepartie, on trouve peu d’espaces verts publics. La pression sur les espaces fonciers n’a guère permis de libérer des espaces pour les loisirs et la détente de la population.
L’horizon bati de la cité Baticoop.
Des coteaux boisés très présents.
Un relief imposant. RN89
La trame des réseaux et venue se poser non sans violence sur le paysage . Le paysage a subi de profonds bouleversements afin de pouvoir supporter les différentes composantes liées aux infrastructures de transport. Quartier Tulle Sud . Les réseaux de transport. 300
200
100
0m
LES RESEAUX - Un entremèlement complexe entre routes, rues et rail L’arrivée du chemin de fer dans la ville au XIXème a nécessité de grands travaux. Le paysage a subi de grandes percées. Cette période marque aussi l’apparition des grands ouvrages d’art (Tunnel, pont) qui permirent de franchir la rivière et les paysages par dessus ou par dedans (Tunel). La construction de la Nationale 89 dans les années 70 a encore ajouté une couche à la complexité de ce réseau. Pour rester efficace et conserver sa fluidité, ce réseau s’est hiérarchisé et mis en place sur différents niveaux. La nationale 89 est la principale desserte et le seul contournement routier possible de la ville. On recense un passage de plus de 7000 véhicules par jour. Reliant Brive à Ussel, cette nationale n’apparaît que brièvement à Tulle. En effet, lorsque l’on arrive de Brive, la ville se révèle au passager uniquement lorsqu’il s’engage sur le pont franchissant la Corrèze, elle disparaît quelques centaines de mètres plus loin. La route s’enfonce alors sous terre à travers un tunnel avant de réapparaître dans la commune voisine de Laguenne. L’échangeur mis en place au sud-ouest (1) constitue par conséquent l’accès principal vers le coeur urbain et la zone d’activité et de commerce. L’entrée (2 ) draine la circulation provenant de la D940 et de la N120. C’est un passage important vers la ville. # 81
L’arrivée du chemin de fer et de la route et des lotissements dans la vallée. Un paysage profondemment défiguré .
C’est aussi un espace tampon entre la commune de Laguenne et celle de Tulle Finalement, la dernière entrée (3) marque une entrée secondaire. Elle a malgré tout son importance puisqu’elle irrigue directement la zone commerciale. Pour ce qui est des voies de desserte
secondaires,
elles
s’insèrent souvent en fond de vallée
ou
parallèlement
aux
courbes de niveau.
LE DETAIL DES FRANCHISSEMENTS
RN89. Passage souterrain.
RN89. Bretelle de sortie Vers Brive
Vers Brive
RN89
RN89
Vers Tulle RN89 Voie SNCF
Vers Laguenne
Vers Gare
Passage souterrain. Vers la zone commerciale
N120. Entrée de ville.
Vers Gare
Vers Ussel
N120 Vers Laguenne
# 83
Qu’elles soient routières ou ferroviaires, ces infrastructures de transport ont largement contribué à la modification de l’image de cette entrée de ville. Il en résulte un paysage complexe et difficilement lisible.
Le pont franchissant la Corrèze. RN89
Le pont franchissant la Corrèze. RN89
La route de Brive. RN89
300
Quartier des condamines
200
100
0m
LA VILLE COMPOSéE - Un tissu urbain extrèmement changeant .
Le développement de la trame viaire a permis la sectorisation des activités. Industries et commerces se sont excentrés de la ville et se sont installés dans des espaces spécialement dédiés à ces usages. C’est donc de part et d’autre de la rive, sur un espace autrefois encore libre que les activités industrielles et les grandes zones commerciales se sont implantés. La plupart du temps, ces espaces sont traités par de grandes boîtes métalliques agencées le long d’une trame géométrique posée sans aucune logique sur le territoire. Ce non-sens va parfois assez loin. Le dessin du bâtiment Leclerc, situé tout au sud de la ville correspond exactement à celui du PPRI ( Plan de prévention du Risque d’inondation) ! Pour ce qui est de l’habitat, le développement de la société automobile a favorisé la rupture de la ville compacte vers la ville résidentielle constituée de pavillons juxtaposés. À Tulle, les quartiers se sont lancés à l’assaut des coteaux. Il en résulte des entités à vocation uniquement résidentielle comme la cité Baticoop ou le quartier des Condamines. La cité Baticoop à Tulle est un exemple tout à fait original de par son concept, mais aussi de par son agencement. Ces petites maisons individuelles, toutes accompagnées d’un jardin viennent s’étager en longues lignes suivant les courbes de niveau. Vu d’en bas, ce quartier orne alors l’horizon qui est perçu comme entièrement bâti. C’est une marque singulière pour le paysage de cette entrée de ville. D’autre part, cette opération urbaine a été conçue pour rendre l’accès à la propriétépossible pour les classes populaires. C’est une des rares opérations de ce genre! La cité Cazeau se démarque dans ce quartier, du moins pour ce qui est de sa partie avale, qui marque un effort de continuité urbaine. Le tissu urbain y est dense. Malheureusement, cet effort n’a pas été mené à terme. Le quartier se termine en impasse et la logique urbaine est interrompue. Au même titre que la cité Cazeau, le quartier de Souihac Sud est remarquable pour son effort de lien avec la ville existante. Ce quartier constitue un étroit couloir urbain parallèle à la rivière. Plus on s’éloigne de la ville plus l’habitat et diffus et aléatoire. Des quartiers se sont installés en périphérie, mais en rupture avec la ville existante.
# 85
300
200
100
0m
LA NOTION DE LIMITE - Intérieures et extérieures , naturelles et artificielles.
Les limites sont de deux sortes. Elles peuvent être externes donc cloisonnant l’espace . Mais elles peuvent aussi être internes, c’est-à-dire qu’elles forment des obstacles sur le site. Le relief constitue une limite externe. La morphologie du terrain empêche la ville d’avancer plus loin. Il constitue une enclave pour ce quartier qui n’a pas la possibilité de se développer plus loin. Le relief «fabrique» aussi des portes naturelles qui renforcent la sensation d’entrer et de sortir du territoire. La limite administrative, n’est pas une limite physique. Elle est uniquement juridique, mais il est intéressant de constater à quel point cette ligne marque une rupture sur le territoire. Le plus souvent elle est retranscrite par une coupure franche entre le rural et l’urbain. C’est la lisière de la ville. Un espace souvent déconsidéré. # 87
Les grands axes viaires marquent des limites internes. Difficilement franchissables, ils constituent souvent un obstacle à la continuité urbaine. C’est le cas de la RN89, destinée uniquement à la voiture, elle marque la fin de la ville piétonne. La rivière instaure un lien entre les deux versants de la vallée, mais aussi une limite. Elle coupe l’espace en deux parties et bien souvent empêche la continuité du tissu urbain. Le chemin de fer s’est mis en place sur les seuls espaces encore disponibles. les aménagements ferroviaires ont fortement fragmenté le territoire en y installant des limites physiques infranchissables. La voie ferrée arrivant à la gare à deux endroits distincts divise l’espace en 4 grandes zones. La zone commerciale à l’extrême Sud est certainement celle qui souffre le plus de cette limite imposée. La parcelle se retrouve enclavée et très difficilement accessible.
300
200
100
0m
Pôle Administratif et universitaire
Quartier des condamines Quartier de Souilhac Sud Cité Cazeau
Citée Baticoop
Quartier de la gare
Zone industrielle de Cueille
Zone commerciale de Cueille
Quartier Entrée Laguenne
LE SITE. analyse seNSIBLE. Après une analyse systématique des composantes du site (morphologie du territoire, réseau, bâti, paysage). Voici une approche sensible sous forme de promenade. Il s’agit de « vivre » le site, de l’observer de plus près, découvrir ses couleurs et ses ambiances. Notre démarche nous emmènera de quartier en quartier au fil de l’eau. Une attention particulière sera portée vers la rivière qui, bien que mise à l’écart, constitue le fil conducteur du site Tout au long, différentes questions se poseront, des enjeux se dégageront et orienteront finalement vers le projet.
>
L’ entrée de depuis Laguenne Une entrée monumentale. Un rapport étroit avec la rivière et le paysage.
Gare
Abrupte Coteau boisé
Pont ferroviaire
# 89
Rue du Dr Ramon
Voie Ferrée
But
Pont voie ferrée
Brico Leclerc
Jardins privatifs Voie Ferrée
Jardins privatifs
Corrèze en contre bas
Parking Habitat collectif
Jardins privatifs
Avenue Wiston Churchill
Un Quartier porte d’entrée ...
Voie Ferrée
Le pont ferroviaire. En direction d’USSEL Vers Ussel
Ambiance monumentale et intime d’une entrée ou
Vers Gare
sortie où nature et ville
Coteau boisé
cohabitent ...
AA’
Coteau boisé
Chemin de fer
Corrèze
Avenue Wiston Churchill
Zone commerciale de cueille
Avenue Wiston Churchill
Avenue Wiston Churchill
Corrèze
BB’
AA’
0
5
10
15
20
25 m
Corrèze Chemin de fer
Corrèze
BB’
Ce quartier regroupant beaucoup d’infrastructures liées aux trans-
Voie Ferrée Vers Gare
Comment rendre ces espaces accessibles ?
ports, est caractérisé par son imbrication fine et intime dans le paysage.
Avenue Wiston Churchill
Sur les berges, cette intimité se renforce. La monumentalité des boisements vient se confronter à
Corrèze
l’imposant pont ferroviaire. La ville s’imbrique dans le coteau... le bâti s’entremêle avec la végétation . La rivière au centre est en relation directe avec le tissu urbain.
# 91
C’est ici que le Transcorrézien franchissait la Corrèze, aujourd’hui il ne reste plus qu’un vieux pont rouillé en décrépitude.
Ancien pont du transcorrézien
Avenue Winston Churchill Progressivement on s’élève vers la Gare
En continuant la remontée du cours d’eau, on arrive vers la gare. Cette arrivée est marquée par une
Espace en Friche. Quel devenir ?
Gare
ouverture progressive de l’espace. On aboutit sur un grand vide ... des terrains SNCF en friche ... Une partie cette zone est appelée à accueillir la future médiathèque intercommunale. Mais quel devenir pour le reste de ces espaces ? Avenue Winston Churchill Progressivement on s’élève vers la Gare
>
Le quartier de la gare. Une zone de vide en coeur de ville. Un espace en quête de devenir .
Quartier de Souilhac
Tour résidentielle Mémorial 9 juin 1944 Habitats et commerces
Entrepots délaissés
Habitats et commerces
Marché couvert
Gare
Talus
Avenue Wiston Churchill
7 voies ferrés
Emplacement de la future Médiathèque
20
25 m
Avenue Wiston Churchill
15
7 voies férrées
10
Rue maurice Caquot
AA’
5
EDF
0
Talus SNCF
AA’
Talus boisé
Ce quartier autrefois entièrement
7 voies ferrées, 5 inutilisées.
Gare
Quartier résidentiel
dédié au fonctionnement de la gare est aujourd’hui un grand espace vide en attente de devenir . Sur les sept voies de chemin de fer, uniquement deux sont actuellement utilisées ... (Une
Cité Baticoop
Cité Cazeau
vers Ussel, l’autre vers Brive) Le quartier s’organise sur une vaste plateforme édifiée pour accueillir les infrastructures ferroviaires. Ces terrains dominent la cité Cazeau, juste en contrebas ... Une médiathèque intercommunale et un pôle multimodal vont bientôt prendre place , juste à côté de la gare ... mais que faire des espaces
Voie 2
# 93
Voie 1 Gare
libres restants ? Quelles vocations confier à ces terrains ? Faut-il y refaire de la ville ? Ces
terrains
aujourd’hui
SNCF à
tendent
tomber
en
désuétude... l’histoire riche et effervescente
de
ce
quartier
Histoire du Lieu ? Espaces sans caractère ! quelle image leur donner demain ?
doucement s’efface... le quartier perd son identité. N’y aurait-il pas une solution pour raviver la mémoire de ces lieux ? Refaire vivre cette gare, l’épopée du Transcorréziern d’échange
et
ce
pôle
stratégique
pour
l‘économie de la ville ?
Un espace vide sans fonction. Parking improvisé. Entrepots inutilisés
Vallée de la Céronne, un horizon toujours boisé.
Marché couvert.
Devant et autour de la gare, la voiture est reine ... le piéton n’y trouve que difficilement sa place
Vers Souilhac
... Vers Laguenne
Avenue Wiston Churchill
Ce
quartier
désigné
comme
centralité à l’échelle du SCOT est appelé à se développer, il deviendra
Avenue Winston Churchill
Espace public ou parking ?
La gare
noeud
d’échange
primaire pour ce territoire. Les enjeux sur ces espaces sont majeurs ... Comment peut-on concilier le besoin de parking
Vers Laguenne
avec la ville ? Une ville durable où le piéton et les circulations
Vers Souilhac
douces sont privilégiés. Comment peut-on affirmer la centralité de ce quartier ? Comment le relier aux quartiers périphériques ? Centre culturel et sportif
Mémorial 9 juin 1944 ?
Vallée de la Montane, Horizon vert
Comment en faire un lieu de vie qui ne soit pas uniquement lieu de passage ? De part et d’autre, le quartier s’ouvre vers la vallée de la Montane et de la Céronne . L’horizon boisé constitue une constante. Il permet où que l’on soit au regard de s’échapper au loin ... Cependant cette
masse
verte
contraste
fortement avec la ville dense est Vers Vallée de la Céronne Ancien Chemin de Fer (Transcorrézien) Mémoire du Lieu ?
minérale... Comment réconcilier, accorder ces deux entités ?
>
Pôle administratif et universitaire Un quartier qui a perdu son âme, Une rivière-limite, au coeur du site mais absente.
Coteaux boisés
Ancienne voie du transcorrézien
Bâtiment communauté de Commune
Céronne IUT
Musée des Armes
Rue Pauphile
Ecole
Rue du 9 juin 1944
Rue du Tir
Parking Pont des Martyrs
Rue des Martyrs
# 95
Parc Public
Corrèze Rue du Dr Valette
Jardins privatifs
Conflence Corrèze - Céronne. Une rivière endiguée et mise en arrière plan ...
Bain Douche ?
Corrèze
Parking
Construction hors échelle ?
Nous sommes maintenant juste
Jardins privatifs, berges privées
de l’autre côté de la rivière, dans le pôle universitaire et administratif. La rivière constitue ici une limite, souvent cachée, avec le reste de la ville ... Le cours d’eau est tout proche et pourtant invisible. La
Rue Pauphile Céronne en contre bas Barrière visuelle Où est la rivière ?
La voiture est reine, les berges et espaces publics lui sont dédiés ... Vers la gare ... quelle place pour le piéton ?
hauteur disproportionnée du bâti, et la forte densité, ont tendance à endiguer le cours d’eau qui se retrouve relégué en arrière plan. Cet
espace
qui
constituait
autrefois l’amorce du quartier de Souilhac, regroupe aujourd’hui le pôle universitaire de Tulle (IUT, École, Centre d’apprentissage...), La place de la manufacture d’arme autrefois fédératice pour ce quartier. Aujourd’hui un grand parking.
Continuité piétonne ?
mais
c’est
aussi
un
pôle
administratif notoire regroupant les
administrations
d’échelle
intercommunale. Ce quartier tout proche de la gare est cependant difficilement accessible surtout pour
les
piétons...
Comment
assurer une continuité piétonne vers ce quartier ?...
Comment
assurer un accès fluide pour les Une place qui a perdu son âme ...
gens qui viennent de la gare ?
Le pôle universitaire et administratif ... Horizon boisé
Musée des armes et pôle universitaire
Bâtiment communauté de Commune
Cette zone s’agençait autrefois autour
d’une
fédératrice
pour
grande ce
place
quartier.
Autour d’elle, s’organisaient petits commerces et vie sociale pour les ouvriers de la manufacture d’armes, juste derrière.
Cette
place est aujourd’hui dédiée à la voiture, elle est devenue parking. Le quartier a perdu ses repères.
Et le piéton dans tout ça ?
Le Musée des armes témoigne Une rivière qui dérange, le ville ne cesse de gagner du terrain ...
Rapports d'échelles disproportionné
Villa privée
de l’histoire industrielle... Mais comment refaire vivre la mémoire de ce quartier à l’intérieur même de la ville ? Comment en refaire un lieu de vie agréable pour les habitants ?
Ville + 4 m
Nous sommes maintenant juste à côté de la rivière. C’est en descendant sur ses berges que le cours d’eau devient enfin
Rivière
Un paysage quasi invisible depuis la ville ...
Berges inaccessible en contre bas ...
# 97
Horizon boisés
Citée Cazeau
Rivière endiguée
Citée Baticoop, horizon bâti
perceptible. Ici, la rivière marque fortement le paysage urbain. La Corrèze constitue un lien visuel fort entre-la cité Cazeau à gauche et le quartier de Souilhac à droite. Mais cette rivière marque aussi une rupture qui scinde la ville par une limite infranchissable. Deux entités sont alors constituées.
Accès aux berges ?
Quel rapport avec la rivière ?
AA’
Espace vert public ?
D’un coté la cité Cazeau: un
Citée Cazeau
Rue du Dr Valette
quartier habité et aéré avec de larges espaces ouverts, mais au foncié privé en bord de berge. De l’autre côté, le quartier de Souilhac-Sud. Ici, la ville dense se 5
10
15
20
serre contre le fleuve et le domine.
25 m
Une étroite lanière publique a
été aménagée en bord de rivière. C’est le seul espace de ce genre dans le quartier Tulle Sud ... Malheureusement, il est difficile d’accès et toujours à l’ombre. La ville établit donc ici une liaison concrète, mais fragile avec son
Jardins privatifs
Rue du Dr Valette
Jardins privatifs
Corrèze
cours d’eau. Le lien existe, mais cet espace est insuffisant pour que la ville puisse réellement s’associer à sa rivière, et se construire une identité autour d’elle. Continuons
maintenant
notre
cheminement à travers le quartier de Souilhac-Sud.
Quel rapport avec la rivière ? Accès aux berges ?
Cité Cazeau
0
Quartier de Souilhac Sud
AA’
Jardins privatifs
>
Le quartier de Souilhac - Sud L’annonce de la ville. Une rivière absente.
Jardins privatifs
Corrèze Jardins privatifs
# 99 Stockage Bus
Rue du Dr Valette
Le quartier s’organise dans une rue, parallèlement à la
Jardins privés
Une ville en escalier
rivière en entrée de ville. C’est un passage imposé lorsqu’on arrive de Brive et, par conséquent, un lieu concentrant des flux automobiles importants. Cette rue constitue un corridor minéral, marqué par quelques jardins au Sud et dominant la rivière au Nord. Cependant, ce couloir est entièrement clos. Malgré les quelques mètres qui le séparent de la Corrèze, la rivière n’est à aucun moment visible. Les berges à l’Est du quartier sont occupées par des jardins privatifs, beaucoup d’entre eux sont en friche... Que faire de ces espaces délaissés ?
Un couloir urbain très minéral. L’annonce de la ville ...
Espace piéton restreint ...
>
La Cité Cazeau Une impasse / enclave entre Gare et Corrèze
Nous voici dans la cité Cazeau, ce quartier est situé entre le talus de la plateforme SNCF et la rivière. Il est habité à l’Ouest et constitué d’entrepôts à l’Est. Desservi par l’unique rue Maurice Caquot qui se termine en impasse, le quartier constitue une véritable enclave. Cette zone pourtant au centre du quartier Tulle Sud se retrouve paradoxalement, écartée et loin de tout.
Pont des Rue du Martyrs Docteur Faugeron
Rue George Cazin
Gare
Cité Cazeau
Espaces voies ferrés
Quartier des condamines
EDF Parking EDF
Parking Bus Autosur
Rue maurice Caquot
Discothèque Artisanat Divers MDPH
Entrepot Poste
Corrèze
Talus SNCF
CC’
Un quartier enclavé entre deux talus. Le talus SNCF d’un côté, celui de la berge de l’autre.
BB’ AA’
5
10
15
20
25 m
Corrèze
Talus SNCF
0
Talus SNCF
B B’
C
Rue maurice Caquot
Talus SNCF
Avenue Wiston Churchill
A A’
# 101
Descente vers la cité ... Es ce bien une rue ?
Le passage qui s’est imposé comme rue descend régulièrement vers la cité ... nous sommes ici dans ce qui ressemble à une amorce de ville et une prolongation du tissu urbain existant. Vue du dessus, la vision est tout autre. Le quartier apparaît alors
Rue - Trottoir ? Vallée de la Montane, Horizons boisés ... Enchevêtrement d'entrepôts
Cité Cazeau ? Encore viable ?
comme un enchevêtrement de Vallée de la Céronne
hangars et entrepôts de tout genre. Comme un «cheveu sur la soupe», s’implante ici l’immeuble de la cité Cazeau . A l’Est et à l’Ouest, les vallées fortement présentes permettent une échappée visuelle.
Pas d’accès possible, ni vers la gare, ni vers la rivière. Le cours d’eau est relégué en arrière plan ...
Zone industrielle de Cueille Bâtiments industriels
Cité Cazeau Talus
Rue maurice Caquot
Talus SNCF
Rue du docteur Faugeron. Une impasse Un morceau de ville enclavé
Nous voici maintenant, dans ce qui constitue la partie urbaine et habitée de la cité Cazeau . La trame est bien celle d’une ville. On peut même noter la présence d’un trottoir... 50 cm ont été accordés aux piétons.
50 cm pour les piétons !
Malheureusement, Une enclave d’ Habitat collectif ! Sans commentaires !
cet
espoir
de
ville s’évanouit rapidement. La rue en impasse aboutit sur l’enclave d’habitat collectif: de grands bâtiments s’organisent autour d’un patio-parking ! Quelques appartements semblent encore habités, mais globalement cette zone tend à être délaissée...
Jardins privés
Une ambiance boisée et intime
Le bout de l’impasse
Jardin privatifs
De vastes jardins privatifs marquent le bout de la partie habitée de la Cité Cazeau . Ces jardins en proportion énorme par rapport à la taille du quartier constituent d’agréables espaces en étroite relation avec la rivière. Cependant, ce sont des parcelles privées réservées à quelques privilégiés... Ne pourrait-on pas envisager d’en faire bénéficier le public ? Rivière ? Pourquoi la cacher ?
Cité Baticoop. Horizon Bati . Centre Administratif EDF
Continuons
maintenant
notre
chemin vers le fond de l’impasse. Le bâtiment EDF accompagné de son vaste parking marque considérablement le quartier. La
Parking
cité Baticoop marque l’horizon. La rivière à quelques mètres est invisible, cachée derrière une haie de Thuiyas.
Talus SNCF
Continuons encore, la sensation
Rue Maurice caquot ?
de ville se dégrade ...
Est-ce
encore une rue ? La réponse Cité Cazeau? Bienvenue chez vous !
semble être positive. Quelques mètres plus loin, émergeant des entrepôts s’élève un immeuble
Entrepot Pompier
d’habitat collectif! Un intrus, seul élément habité dans ce fond de
A pied ? On fait comment ?
quartier !
# 103
Le voilà cet immeuble ...... un parking sur la berge et un bloc de 43 Appartements habités !
béton qui le surplombe ... 43
Zone industrielle et commerciale de Cueille
Corrèze, cachée en contre bas, comme souvent
appartements
composent
ce bâtiment. Pour l’instant, ils
Parking de la cité
sont encore viables ... mais pour combien de temps encore ? Cet immeuble
trouve-t-il
encore
preneurs ? En trouvera-t-il encore longtemps ?
Arrive enfin le bout de l’impasse. La rue est maintenant un vulgaire chemin
Au bout de la rue, une impasse. Ambiance intime d’une ville en lambeaux !
dominé
par le talus SNCF, à cet endroit, densément boisé... Le bâti est de
Encore en ville ? Rivière ?
égravillonné
Entrepôts divers
Cité Cazeau
Talus SNCF Boisé
piètre qualité. Divers entrepôts s’entremêlent. On y trouve des reliquats d’artisanat, des zones des stockages. L’ambiance n’est ici plus vraiment celle d’une ville Ici, la logique urbaine semble clairement en impasse... quel devenir conférer à ce quartier ? comment le relier au reste de la ville ?
Un parking.
>
La Zone industrielle de Cueille Une enclave unifonctionnelle à but commercial et artisanal
Au même titre que la cité Cazeau, la zone industrielle de Cueille constitue une enclave délimitée par deux talus et la
Talus
La Zone industrielle de Cueille.
Cité Cazeau
voie SNCF à l’est.
Rue du Dr Valette
Rue du Dr Ramon
Talus
Corrèze
CC’
Talus SNCF
La Zone industrielle de Cueille. Un espace enclavé, entre rivière et coteau.
Talus
Un espace tournant le dos à la rivière ...
0
5
10
15
20
25 m
Souilhac Souilhac Sud # 105
Bâtiment DDE Habitat Collectif
Parking
Rue du Dr Valette
GammVert
CFTTA
Cité Cazeau
GammVert
Entrepots et services divers Netto ED
EDF
Rue du Dr Ramon
Voie Ferrée
MC Do Parking +3 m Voie Ferrée
Passage sous voie Ferrée
Voie Ferrée
Corrèze
BB’ AA’ CC’
La Zone industrielle de Cueille. Une plateforme réhaussée. La rivière en contre bas.
AA’
0
5
10
15
20
25 m
BB’
Talus boisé
Rue du Docteur Valette . Un caractère routier
Place du piéton ?
Première image en entrée de ville . La zone industrielle.
La
zone
autrefois
dédiée
à
l’industrie s’est transformée en zone artisanale et commerciale. Située en contrebas, cette entité constitue une des premières parties de Tulle visibles en entrée de ville. Lorsque l’on sort de la RN 89, l’imposant coteau sur la Rue du Dr Ramon
Rue du Dr Valette
gauche canalise directement le regard vers cet amas de boîtes métalliques à vocations diverses.
Espace Boites
Locaux DDE
L’intérieur de la zone répond à
un
traitement
uniquement
fonctionnel caractérisé par une alternance entre rue, petit trottoir Arrêt de Bus Rue du Dr Ramon
Rue du Docteur Ramon ?
et hangars métalliques.
Sommes-nous encore en ville ?
Une rue ?
Derrière les boisement, en contre bas, la rivière
Ici, plus rien ne ressemble à une ville. L’espace est uniquement
Espace boites ...
fonctionnel. Quelques dédales routiers entre des boîtes métalliques à vocation commerciale ou industrielle constituent une machine à faire les courses ou autre activité que l’on utilise seulement en voiture. Fond de scène Vert et boisé.
La rivière est absente, au mieux elle sert à récupérer les eaux pluviales...
# 107
Du fait de son traitement géo-
Espace minéral et métallique. Morne et gris
métrique, l’alignement des bâtiments dessine de profondes perspectives. Elles génèrent alors des échappées visuelles vers les coteaux alentour. Le vert des boisements vient se confronter à l’austérité minérale et métallique de la zone. Le contraste est dépaysant, voire troublant. Le quartier est complètement détaché de son territoire, il semble l’ignorer. Ne pourrait-on pas envisager de «réaccorder» ces territoires ?
Question du stationnement ... Place de la personne ? Espaces verts ? Tout est gris ... Quel devenir pour ces espaces ?
Où sommes nous ? Un espace sans aucune lisibilité, dédié uniquement à la voiture. Le piéton n’y a pas sa place .
Les bâtiments métalliques se
Passage d’un morceau de ville à L’autre... Passage difficile pour les voitures ... ... impossible pour les piétons !
succèdent et se répètent les uns après les autres... on se sent complètement perdu dans cet espace. Tout se ressemble, pas de repères auquels se fier, aucune lisibilité.
L’espace
est
dédié
entièrement à la voiture, le piéton n’y a pas de place et pourtant... c’est là qu’il va chaque jour pour Rue du Dr Ramon
faire ces emplettes...
Si l’on poursuit notre chemin le long de la rivière, la voie ferrée vient subitement cloisonner l’espace. Le passage à la zone commerciale, située juste derrière, se fait par une voie à sens unique. Le piéton n’a pas été pris en compte lors de sa conception à moins que le trottoir de 30 centimètres de largeur lui soit destiné !
>
La Zone commertialle de Cueille Une enclave commerciale en lisière de ville ou la vitrine de Tulle.
Gare But
Passage sous voie ferrée Rue du Dr Valette
Vers Brive
Centre Auto Leclerc
Bretelle de sortie
Voie Ferrée
Voie Ferrée BUT
Centre E Leclerc
Bricoleclerc
Défi Mode
Talus boisé
# 109
Rue du Dr Ramon
RN 89 Pont Leclerc RN89 Vers Laguenne Montane
À la confluence de la Montane et de la Corrèze, enclavée entre voie ferrée, rivière , relief et nature «sauvage», cette zone constitue une véritable enclave. Du fait de sa situation stratégique en entrée de ville, elle s’impose comme un quartier vitrine pour Tulle lors du passage sur la RN 89. Le quartier constitue une secondaire, mais importante entrée de ville, puisque la route en provenance de Laguenne permet d’accéder directement à l’intérieur de la zone commerciale.
AA’
BB’
Corrèze
DD’
AA’
CC’
L’entrée / Sortie de la vile ...
Canyon métallique froid et austère
Centre E Leclerc
Corrèze
CC’
0
RN 89
Rail
Bretelle de sortie
Bretelle entrée
RN 89
Voie Ferrée
Corrèze
BB’
5
10
15
20
25 m DD’
Signalétique omniprésente
L’entrée se fait dans un espace simplement
fonctionnel,
une
machine à consommer composée d’une juxtaposition de boites. L’espace est parcouru en voiture uniquement. Le piéton, le vélo ... n’ont pas leur place ici. Rue du Docteur Ramon
Brico Leclerc
Berges sauvages
Corrèze
Laguenne
Zone Commerciale de Cueille
Rue Dr Ramon
Jardins
L’espace commercial s’adosse à la rivière par conséquent placée en arrière-plan...
Un espace qui tourne le dos à la rivière ...
Accès aux berges ?
Berge boisée
Contraste entre une nature déchaînée et un espace artificiel sans vie. Transition ?
Scène de Fond toujours boisée
Les berges laissées à l’abandon et fortement boisées marquent un contraste fort entre une nature
E Leclerc
«brute» et un espace artificiel où la vie est absente.
Rue du Docteur Ramon
# 111
Arrivée sur la N89. Quelques entrepôts annoncent le passage devant la ville. Coteau Jardiné
Pollution visuelle ... Annonce de la ville ?
Hangars, Commerces
Cette enclave commerciale n’est pas directement desservie par la nationale 89, elle constitue cependant la seule partie de ville visible lorsqu’on entre, sort ou passe à Tulle. Une véritable valeur vitrine est alors conférée à
Arriver / Partir de la vile ...
le passage devant la ville . La bretelle de sortie, le chemin de fer et la rivière en dessous. La N89 au dessus. L’image de Tulle lorsque on Entre, Sort ou Passe
Corrèze Des boites, rien que des boites
Limite communale. Tout s’arrête
Bretelle d’Entrée RN 89
Bretelle de Sortie
Voie Ferrée
cette zone. Mais est-ce vraiment l’image que Tulle veut donner d’elle ?
Signalétique démesurée ?
Zone commerciale
Porte d’entrée et de sortie de la ville, c’est aussi espace de transition entre monde urbain et rural ... de l’autre coté de la rivière, sur les abrupts coteaux les abondants boisements défient une végétation d’un autre type : une
profusion
polluante
de
panneaux de signalétique !
Rue du Dr Valette. Une rue ? une route ? Trottoir ?
La zone est systématiquement Noir. Des surfaces imperméabilisée à 100 %
L’espace Boite ...
Vert. Des horizons toujours boisés Fonctionnel ?
imperméabilisée...
les
eaux
pluviales semblent rejoindre sans aucun scrupule le cours d’eau... L’architecture
L’eau s’écoule ... mais vers où?
est
à
vocation
commerciale uniquement... donc purement fonctionnelle... pour l’instant, ces bâtiments sont
Berges boisées ... Mais où est la rivière ?
Viable mais combien de temps encore ?
encore plus ou moins viables... mais pour combien de temps ? Combien d’énergie pour chauffer de tels volumes ?
Pollution signalétique ...
Le centre E Leclerc . Un contraste fort entre univers artificiel et univers naturel.
L’homme réduit à une voiture. L’homme réduit à un consommateur .
Quelle image donner à cette arrivée en ville ?
Le centre commercial . Un grand parking, des bâtiments autour. La voiture est reine. Fond de scène boisé
Un espace 100 % parking. 100 % imperméabilisé.
Leclerc
Voie de chemin de Fer
Cet espace se détache totalement de son contexte. Dès lors, il apparaît un contraste fort entre une zone entièrement anthropisée et une nature sauvage et spontanée en arrière plan. Aujourd’hui bien que déclinante et malgré ces problèmes (accessibilité, état du bâti, pollution...), cette zone commerciale semble encore contenter le consommateur. Mais la période contemporaine voit émerger de nouvelles tendances, de nouveaux modes de consommation remettant en cause ce modèle. Combien de temps ce modèle de grande consommation saura-t-il satisfaire la population ? Ne faut-il pas réagir maintenant avant que de se trouver dans une impasse ?
# 113
et de nuit ?
Des espaces surĂŠclairĂŠs ...
Ambiance routière renforcée.... Bretelle de sorite
De nuit la vitrine s’éclaire. Malheureusement, le visage nocturne n’est guère plus enthousiasmant. Lorsque la nuit tombe, l’horizon doucement s’efface. Les
coteaux
boisés
disparaissent.
L’éclairage
prend alors le relais et appuie ce qui, de jour déjà, apparaissait décadent ! Le paysage prend une dimension totalement différente. Les bâtiments et grandes masses se détachent. La Nationale 89 et sa bretelle de sortie sont largement Il ne reste plus que d’imposante boîtes ...
éclairées... l’ambiance routière est confortée par la dureté de l’éclairage. La lumière à tendance à figer les choses, soudain tout apparaît calme et vide... se retrouver seul au milieu de ces grands espaces vides peut, parfois même, provoquer un sentiment d’insécurité ! Cela répond il vraiment aux besoins du quartier ? Ne faudrait-il pas plutôt chercher à atténuer l’impact de cette entrée de ville pendant la nuit ? À qui bénéficie cet éclairage sachant que la zone ne fonctionne que de jour ? Est-il réellement utile ?
Des espaces figés, vides et sans vie.
Encore une fois, l’éclairage de la zone a été conçu de manière uniquement fonctionnelle, sans réflexion esthétique préalable... ainsi, au lieu d’offrir un visage nocturne nouveau, la lumière ne fait que souligner une identité déficitaire.
# 115
ENONCE DE LA PROBLEMATIQUE. Quel devenir pour ces espaces ? Notre cheminement « découverte » du
site
est
L’impression
maintenant générale
terminé.
dresse
un
tableau morose. Celui d’un territoire difficilement
lisible,
hétérogène,
négligé et en désaccord avec son environnement. Ce territoire peut difficilement être considéré comme ville. C’est un espace simplement fonctionnel. Une sorte de machine à consommer (produits, activité, habitat) qui existe sous forme d’annexes, accolées à la ville, puisqu’il le fallait bien. L’intégration au tissu urbain existant, n’a pas été une priorité. Il fallait faire vite. Avec la voiture, les distances s’annulent. Tout est devenu possible. Cet espace a été pensé de manière purement logistique, pour l’automobile et sans aucun respect pour son environnement. Rien n’a été fait dans une optique sociale, rien ne pousse l’homme à un attachement particulier pour cette zone. De même pour l’architecture, qui au même titre répond uniquement à un critère d’efficacité. On a fait au plus vite, au plus simple et au moins cher. Il apparaît donc que cet espace pâtit Ecoulement des eaux pluviales vers ... la rivière ?
d’un fort déficit d’image. Ayant ignoré son contexte lors de sa construction, le
quartier souffre d’un manque d’identité. L’image renvoyée est dommageable, et son rayonnement touche la ville dans son ensemble. Cependant, ce quartier Tulle Sud n’a pas que des points négatifs. Ce serait une vision fausse. Cet espace détient tout une série de potentiels cachés qui ne demandent qu’à être révélés.
- Le quartier est situé dans un environnement privilégié, prenant place au fond d’une remarquable vallée
et à la confluence de trois rivières. Mais ces composantes naturelles (rivières, paysages, biodiversité) ont été qualifiées de gênantes. Mises de coté et réduits à leur strict minimum, elles se retrouvent sur l’arrière-scène. La plupart du temps, la rivière est inaccessible.
- À la vue de cette analyse, ce quartier constitue une centralité pour l’aire urbaine Tulle / Laguenne. C’est un
site stratégique pour l’évolution de la ville, son emprise foncière importante lui confère une possibilité d’évolution unique dans la ville. C’est donc un espace qui nécessite une anticipation en terme d’aménagement.
- Le quartier est situé au croisement de plusieurs axes de déplacements. C’est un quartier au coeur de la
politique de mobilité. Les déplacements y constituent un enjeu majeur.
- Ce territoire est vital pour la ville. Il regroupe des organes essentiels au tissu urbain ( Commerces, services, réseaux
de communication ...). En outre, le quartier regroupe les principaux équipements et services de niveau intercommunal et départemental. C’est donc un espace fédérateur à l’échelle intercommunale.
- La position du quartier en entrée de ville lui confère le statut de quartier vitrine. C’est la principale entrée/
sortie de ville. C’est l’image de la ville lors du passage sur la RN89 ou depuis la voie ferrée.
Les enjeux qui pèsent sur ce territoire sont majeurs et poussent à réagir. Ne pourrait-on pas accorder cet espace avec son territoire ? Comment lui conférer une identité nouvelle ayant un rayonnement positif pour l’ensemble de cette ville ? En 1975, l’image de la ville a été largement marquée par la construction de la cité administrative. Ce bouleversement du paysage tulliste a permis d’affirmer la ville en tant que ville-préfecture. De la même manière, la ville ne pourrait-elle pas subir un nouveau re-lifting autour de ce quartier Tulle Sud ? Mais cette fois-ci avec pour fil conducteur la rivière. Le territoire et ses composantes paysagères et naturelles deviendraient ainsi l’ élément fédérateur autour duquel s’articulerait alors une nouvelle forme de ville mixant habitat, commerces, activité, tourisme et infrastructures liées aux déplacements. Il s’agit donc de repenser ce quartier autour de la gare en terme d’écoquartier. Un quartier en symbiose avec son territoire qui réponde aux besoins et modes de vie actuels et futurs. C’est à cette problématique que les orientations de projet essayeront de proposer des solutions. Essayons de synthétiser l’analyse préalable et de définir les points sensibles sur lesquels agir pour dessiner le devenir de cet espace et saisir ses enjeux.
# 117
LES ENJEUX
02
# 119
Synthèse des enjeux. Représentation carthographique des principales pistes de reflexion : la carte des enjeux .
$BSUF E
Re Am La
Af se Re Ré
La
Re co ex Pe Re en La
Re et
Corrè ze
(Rivière
ECH. 1/5000
)
Ré dé La
Re
Re Ca
Corrè ze
Re qu
Co gr
Af d’e ur
Co dé (Rivière)
(Rivi ère)
Gorrè ze
Cé ro nn e
Co
(Riviere)
(Rivière)
Mont
Pr lis Ex
ane
La
Pr am
Pr
Légende Une considération générale du territoire et de ses acteurs ainsi qu’ une analyse détaillée du quartier de la gare suggère quatre pistes de reflexion majeures pour cet espace :
1 2
Affirmer la centralité de cet espace dans la ville de Tulle. Affirmer et valoriser l’image ”vitrine” que ce quartier donne à voir. Redonner à ce territoire un caractère urbain. Réhabiliter ces espaces pour que l’image et l’ambiance $BSUF EFT FOKFVY dégagée soient celles d’une ville accueillante et agréable qui reflète les aspirations et modes de vie contemporains. Reconsidérer cet axe de desserte. Affirmer la notion de Passage. Reconnecter la ville à son territoire . Cela signifie, une meilleure prise en compte de la morphologie du terrain, de Amélioration de la connexion avec la ville.
la rivière et des paysages dans les partis pris architecturaux et paysagers dans le but d’instaurer une harmonie entre Affirmer le caractère urbain de ses axesàd’entrée / sortieIldes’agira ville ville et nature. La ville devient ainsi un refuge pour la biodiversité, l’eau de pluie réapparaît la surface. secondaires. aussi de ménager les espaces lisières afin d’instaurer un passageRemettre cohérent entre ville et espace rural. en question la pénétration ferroviaire dans le tissu urbain. Réadaptation de l’échelle de l’emprise au trafic actuel.
3 4
La mobilité comme colonne vertébrale du projet. Premièrement: la mobilité sur le site. Il s’agit de lier les différentes entités entre elles, de permettre des circulations fluides à l’intérieur de la zone. Dans un second temps, l’organisation de ces revoir la répartition des considérer l’accessibilité de ce territoire, et voir comment, à uneReconsidérer échelle intercommunale etespaces, départementale, la ville commerces et de l’activité économique. Penser à l’intégration des se relie à l’environnement extérieur. extensions urbaines futures. Affirmer la lisibilité de ces espaces. Permettre la mixité entre habitat / commerces. Reconsidérer les noeuds de connexion des différents secteurs Considérer le devenir de ce espace. Il s’agit de mettre en place des orientations de projet qui dirigent ce territoire entre eux.
sur le long terme. Prendre en compte la dimension économique, commerciale et sociale afin d’apporter un scénario Reconsidérer liaison entre les deux urbaines, celle de Tulle juste d’évolution pour l’avenir de cet espace. La mutation devra être penséelasur une échelle deaires temps cohérente afin et celle dedu Laguenne d’apporter une réponse en accord avec la réalité économique et sociale terrain. ECH. 1/5000
Réhabiliter ces espaces afin d’assurer une continuité urbaine et un désenclavement de ses espaces.
Corrè ze
Repenser les liaisons entre les différents secteurs du quartier.
Reconsidérer cet axe de desserte. Affirmer la notion de Passage. Amélioration de la connexion avec la ville.
Reconsidérer la limite et le lien entre le quartier de la gare et la cité Cazeau.
Affirmer le caractère urbain de ses axes d’entrée / sortie de ville secondaires. Remettre en question la pénétration ferroviaire dans le tissu urbain. Réadaptation de l’échelle de l’emprise au trafic actuel.
Renforcer le lien entre les quartiers résidentiels périphériques et le quartier centre.
Reconsidérer l’organisation de ces espaces, revoir la répartition des commerces et de l’activité économique. Penser à l’intégration des extensions urbaines futures. Affirmer la lisibilité de ces espaces. Permettre la mixité entre habitat / commerces. Reconsidérer les noeuds de connexion des différents secteurs entre eux.
Affirmer le cours d’eau comme une centralité du quartier. Le cours d’eau devient fil conducteur de ce quartier et instaure une fluidité urbaine
(Rivière)
La
$BSUF EFT FOKFVY
Légende
Reconsidérer la liaison entre les deux aires urbaines, celle de Tulle et celle de Laguenne Réhabiliter ces espaces afin d’assurer une continuité urbaine et un désenclavement de ses espaces. (Rivière)
Mont
ane
La
Repenser les liaisons entre les différents secteurs du quartier. Reconsidérer la limite et le lien entre le quartier de la gare et la cité Cazeau. Renforcer le lien entre les quartiers résidentiels périphériques et le quartier centre.
Connecter les deux berges de la Corrèze. Permettre une perméabilité grâce aux circulations douces .
Considérer les espaces encore non urbanisés et les intégrer dans le développement futur, notamment grâce à une ouverture au public. Considérer les espaces boisés. Travailler sur leur liaison avec la ville. Prendre en considération la lisière du territoire. Ménager ces espaces lisières afin d’instaurer un passage cohérent entre Ville et espace rural. Exploiter leur monumentalité Prise en compte de la mémoire des lieux pour les futurs aménagements Prise en compte de la zone innondable délimitée par le PPRI
# 121
DéTAIL DES ENJEUX : La carte des enjeux paraît complexe et tout semble s’entremêler. Développons maintenant quatre thématiques illustratives permettant de résumer et comprendre les grands enjeux de ce quartier.
>
Entrer, sortir et passer la ville.
$BSUF EFT FOKFVY Reconsidérer cet axe de desserte. Affirmer la notion de Passage. Amélioration de la connexion avec la ville. Affirmer le caractère urbain de ses axes d’entrée / sortie de ville secondaires. Remettre en question la pénétration ferroviaire dans le tissu urbain. Réadaptation de l’échelle de l’emprise au trafic actuel.
Axe fédérateur de ce territoire, la RN89 alimente le quartier Tull’organisation de ces espaces, revoir la répartition des le-Sud etReconsidérer en fait ainsi la principale entrée de la ville de Tulle. Ce commerces et de l’activité économique. Penser à l’intégration des urbaines futures. Affirmer laoù lisibilité ces est espaces. quartierextensions est aussi le seul endroit cet de axe si proche de la Permettre la mixité entre habitat / commerces.
les noeuds de connexion des différents secteurs ville. Le Reconsidérer quartier s’impose alors comme la seule séquence de ville entre eux.
visible lorsqu’on est de passage à TULLE. Au même titre que la les deux aires urbaines, celle de Tulle route, leReconsidérer chemin ladeliaison fer entre dessert ici la ville. Il apparaît donc que et celle de Laguenne
ECH. 1/5000
cette zone regroupe les principales infrastructures nécessaires au Réhabiliter ces espaces afin d’assurer une continuité urbaine et un
désenclavement de ses espaces. désenclavement de la ville. Dès lors, un enjeu de taille se dégage : celui du caractère et du fonctionnement de
l’entrée de ville.
Reconsidérer la limite et le lien entre le quartier de la gare et la cité
Quel rôle doit doit-on donner à ces axes de desserte ? Quel traitement leur conférer ? Sommes-nous sur des Cazeau. lien entre lesdonnée quartiers résidentiels périphériques et le routes ou sommes-nous sur des rues ? Quelle imageRenforcer la villeleveut-elle d’elle lors de l’entrée, la sortie quartier centre.
ou le passage ?
Connecter les deux berges de la Corrèze. Permettre une perméabilité grâce aux circulations douces .
Pour ce qui est du chemin de fer : comment réadapter les infrastructures au besoin de mobilité actuelles ? Affirmer le urbain ? cours d’eau comme une centralité du quartier. Le cours Comment assurer le relais entre transport ferré et transport Peut-on envisager une réintroduction du d’eau devient fil conducteur de ce quartier et instaure une fluidité
urbaine transport de marchandises ? Doit-on carrément reconsidérer l’emplacement de la gare ?
Considérer les espaces encore non urbanisés et les intégrer dans le développement futur, notamment grâce à une ouverture au public.
Toutes ces questions sont comme primordiales pour la ville. L’accessibilité et le traitement de ces accès s’impo(Rivière)
Corrè ze
Repenser les liaisons entre les différents secteurs du quartier.
Considérer les espaces boisés. Travailler sur leur liaison avec la ville.
sent comme la piste de réflexion première avant même de s’intéresser au contenu du quartier. (Rivière)
Mont
Prendre en considération la lisière du territoire. Ménager ces espaces lisières afin d’instaurer un passage cohérent entre Ville et espace rural. Exploiter leur monumentalité
ane
La
Prise en compte de la mémoire des lieux pour les futurs aménagements Prise en compte de la zone innondable délimitée par le PPRI
>
Centralité ou comment lier les entités.
Ce premier enjeu d’accessibilité et d’entrée de ville révèle la centralité et le rôle primordial de ce quartier dans la ville de Tulle. Se dégage alors une nécessité de liaison avec les entités périphériques. Comment relier ce quartier au reste de Tulle ? Comment permettre un lien avec les quartiers résidentiels situés aux alentours ? avec le pôle administratif et universitaire ? avec le pôle urbain de Laguenne ? La gare apparaît dans le quartier Tulle Sud l’élément central autour duquel tout s’organise. Comment assurer le passage de cette gare vers le reste du quartier ? Vers le reste de la ville ? Le quartier est composé de manière hétéroclite sous forme d’enclaves juxtaposées. Comment relier ces entités entre elles ? Comment assurer une continuité$BSUF EFT FOKFVY urbaine à l’intérieur du quartier ? Comment rendre possible la porosité entre les deux berges ? Reconsidérer cet axe de desserte. Affirmer la notion de Passage. Amélioration de la connexion avec la ville.
Finalement apparaît l’enjeu de lier ce quartier aux entités naturelles situées en périphérie. Comment marquer Affirmer le caractère urbain de ses axes d’entrée / sortie de ville secondaires.vers les coteaux périphériques ? Quel lien la ville l’effet lisière de ce territoire ? Comment permettre le passage
doit-elle entretenir avec cette nature qui l’entoure ?
Remettre en question la pénétration ferroviaire dans le tissu urbain. Réadaptation de l’échelle de l’emprise au trafic actuel.
Reconsidérer l’organisation de ces espaces, revoir la répartition des commerces et de l’activité économique. Penser à l’intégration des extensions urbaines futures. Affirmer la lisibilité de ces espaces. Permettre la mixité entre habitat / commerces. Reconsidérer les noeuds de connexion des différents secteurs entre eux.
ECH. 1/5000
Reconsidérer la liaison entre les deux aires urbaines, celle de Tulle et celle de Laguenne Réhabiliter ces espaces afin d’assurer une continuité urbaine et un désenclavement de ses espaces. Repenser les liaisons entre les différents secteurs du quartier.
Corrè ze
Reconsidérer la limite et le lien entre le quartier de la gare et la cité Cazeau. Renforcer le lien entre les quartiers résidentiels périphériques et le quartier centre. Connecter les deux berges de la Corrèze. Permettre une perméabilité grâce aux circulations douces .
Affirmer le cours d’eau comme une centralité du quartier. Le cours d’eau devient fil conducteur de ce quartier et instaure une fluidité urbaine Considérer les espaces encore non urbanisés et les intégrer dans le
# 123
>
Mixité ou permettre une rencontre entre habitat, services et commerces. Le lien entre les entités pourra se réaliser si et seulement si l’enjeu de
$BSUF EFT FOKFVY
mixité est considéré comment un enjeu essentiel de ce quartier. L’espace commercial et économique auquel nous avons à faire se Reconsidérer cet axe de desserte. Affirmer la notion de Passage. Amélioration de la connexion avec la ville. distingue par son fonctionnement, sa gestion et son organisation caractère de sescomplètement axes d’entrée / sortiedu de reste ville singulière.Affirmer Cette leentité seurbain détache de la ville et secondaires.
Remettre On en question la pénétration le tissu urbain. de son territoire. peut même direferroviaire qu’elledans l’ignore. Réadaptation de l’échelle de l’emprise au trafic actuel.
Cette configuration à des effets dévastateurs sur le territoire, que ce soit en terme d’image, d’environnement ou d’organisation urbaine. Reconsidérer l’organisation de ces espaces, revoir la répartition des L’esthétique de ses espaces apparaît désastreuse. Il en est de même commerces et de l’activité économique. Penser à l’intégration des extensions urbaines futures. Affirmer la lisibilité de ces espaces.et la pollution pour l’impact sur les paysages. L’imperméabilisation Permettre la mixité entre habitat / commerces.
Reconsidérer de connexion des différents secteurs des sols, mais aussiles lanoeuds pollution de l’eau pose de majeurs problèmes. entre eux. Les vastes zones de parking captent et regroupent de grandes masses d’eau qui se chargent en éléments nocifs la liaison entre les deux aires urbaines, celle de Tulle puis s’écoulent vers la rivière. La forme « urbaine »Reconsidérer résultante et peu fonctionnelle, elle n’est pas à l’échelle et celle de Laguenne
humaine.
ECH. 1/5000
Réhabiliter ces espaces afin d’assurer une continuité urbaine et un
Dès lors, la mixité et la multifonctionnalité des espaces apparaissent comme un point essentiel pour la qualité désenclavement de ses espaces. du quartier. C’est en mixant, commerces, actvitiés, habitat, biodiversité etdifférents paysages, endupensant Repenser les liaisons entre les secteurs quartier. à l’intégration des extensions urbaines future que l’on pourra créer des espaces de qualité, fonctionnels, réfléchis et en accord Reconsidérer la limite et le lien entre le quartier de la gare et la cité
avec le territoire. Les différents besoins et usages de la ville (habitat, commerces, économie, loisirs...) seront Cazeau. Renforcer le lien entre les quartiers résidentiels périphériques et le ainsi mieux intégrés et auront la possibilité de s’épanouir. quartier centre.
>
Paysages, nature et patrimoine.
Connecter les deux berges de la Corrèze. Permettre une perméabilité grâce aux circulations douces .
$BSUF EFT FOKFVY Reconsidérer cet axe de desserte. Affirmer la notion de Passage. Amélioration de la connexion avec la ville.
Affirmer le cours d’eau comme une centralité du quartier. Le cours d’eau devient fil conducteur de ce quartier et instaure une fluidité urbaine
Affirmer le caractère urbain de ses axes d’entrée / sortie de ville secondaires. Remettre en question la pénétration ferroviaire dans le tissu urbain. Réadaptation de l’échelle de l’emprise au trafic actuel.
Considérer les espaces encore non urbanisés et les intégrer dans le développement futur, notamment grâce à une ouverture au public.
Reconsidérer l’organisation de ces espaces, revoir la répartition des commerces et de l’activité économique. Penser à l’intégration des extensions urbaines futures. Affirmer la lisibilité de ces espaces. Permettre la mixité entre habitat / commerces. Reconsidérer les noeuds de connexion des différents secteurs entre eux. Reconsidérer la liaison entre les deux aires urbaines, celle de Tulle et celle de Laguenne
(Rivière)
Corrè ze
Considérer les espaces boisés. Travailler sur leur liaison avec la ville.
Réhabiliter ces espaces afin d’assurer une continuité urbaine et un désenclavement de ses espaces. Repenser les liaisons entre les différents secteurs du quartier.
Reconsidérer la limite et le lien entre le quartier de la gare et la cité Cazeau.
Prendre en considération la lisière du territoire. Ménager ces espaces lisières afin d’instaurer un passage cohérent entre Ville et espace rural. Exploiter leur monumentalité
Renforcer le lien entre les quartiers résidentiels périphériques et le quartier centre.
Connecter les deux berges de la Corrèze. Permettre une perméabilité grâce aux circulations douces . (Rivière)
Mont
ane
La
Affirmer le cours d’eau comme une centralité du quartier. Le cours d’eau devient fil conducteur de ce quartier et instaure une fluidité urbaine
Prise en compte de la mémoire des lieux pour les futurs aménagements
Considérer les espaces encore non urbanisés et les intégrer dans le développement futur, notamment grâce à une ouverture au public.
Considérer les espaces boisés. Travailler sur leur liaison avec la ville.
Prendre en considération la lisière du territoire. Ménager ces espaces lisières afin d’instaurer un passage cohérent entre Ville et espace rural. Exploiter leur monumentalité
Prise en compte de la zone innondable délimitée par le PPRI
Prise en compte de la mémoire des lieux pour les futurs aménagements
Prise en compte de la zone innondable délimitée par le PPRI
L’impact environnemental de ce quartier est considérable (pollutions de toutes sortes, imperméabilisation des sols, pollution de la rivière, menace de la biodiversité, pollution visuelle, rivière délaissée et mise en arrièreplan...) Au dela d’un management environnemental nécéssaire que la zone devra adopter, il s’agit de reconsidérer en profondeur le patrimoine naturel et paysager du quartier et de sa périphérie. Comme nous l’avons vu, l’implantation de cette partie de Tulle a profondément perturbé le paysage et l’écosystème autrefois en place. Aujourd’hui se posent alors différentes questions : Comment peut-on réaccorder durablement ce quartier avec son paysage ? Comment le cours d’eau peut-il redevenir une centralité fédératrice pour ce quartier ? Comment relier la ville aux espaces naturels qui l’entourent ? Ou comment les espaces naturels peuvent-il venir s’intégrer à la ville. ? Comment assurer la transition entre la ville et la campagne ? Quel caractère donner à cette entrée de ville ? Comment, en considérant les parties encore non urbanisées peut-on fédérer des espaces de vie sociale pour les loisirs et la détente ? Les ressources de ce paysage (bois, énergie motrice de l’eau) ne pourraient-elles pas devenir source d’énergie propre pour le quartier ? Enfin, si on considère le patrimoine comme une question de paysage, l’enjeu patrimonial apparaît comment un point stratégique pour ce territoire. Il s’agit alors d’imaginer comment peut-on intégrer la mémoire de ces lieux (passé industriel, épopée du Transcorézien, histoire effervescente de la gare, 9 juin 1944) dans la construction du paysage de demain.
A posteriori, ce détail des enjeux se révèle compliqué et laborieux à résoudre. Mais une vision synthétique permet de ramener cette liste à un enjeu principal: l’enjeu identitaire. C’est bien une image qui est en jeu sur ce territoire, l’image du quartier, mais aussi celle de la ville. Le SCoT a pour principale mission de mener une politique d’accueil. Il s’agit donc, de voir comment ce quartier pourra demain constituer un gage d’attractivité pour Tulle et permettre d’inverser la tendance de mitage périurbain actuelle, de comprendre comment on peut offrir en ville une qualité de vie semblable à celle que l’on peut trouver dans la campagne juste à côté. Le relifting de cette entrée de ville aura aussi pour vocation de constituer une image symbolique et attractive pour la ville. Une image d’appel qui invite à en découvrir plus.
# 125
LE PROJET
03
# 127
Orientations thématiques de projet.
L’objectif n’est pas ici de «dessiner du projet», mais simplement de donner de grandes pistes de réflexion et de déterminer les principaux axes du projet . Ce chapitre se déclinera en deux parties : une première sera consacrée à l’étude de trois grandes thématiques qui permettront de nourrir le future projet. La seconde présentera des orientations concrètes de projet. Il s’agira donc à l’aide de documents graphiques ( schémas, plan, vues conceptuelles) de présenter les grands partis pris d’aménagement. J’ai choisi le Quartier Tulle Sud comme périmètre de réflexion, c’est un espace de taille certes considérable, mais pertinent dans cette emprise. Ce périmètre s’est imposé comme un espace logique qui mérite d’être traité dans sa globalité. Mes intentions de projets porteront donc sur toute la zone.
L’analyse des enjeux a permis de pointer la question de l’identité de ce territoire comme prioritaire. C’est donc sur ce thème que je vais développer mes orientations thématiques destinées à alimenter le projet. Pour être plus clair, j’ai choisi de diviser cette problématique à identité en trois sous thèmes :
> Puisque la rivière semble être le fil conducteur de ce quartier, nous traiterons en premier chef de la
relation entre la ville et la rivière ou plus généralement la ville et l’eau.
> Puis, nous nous intéresserons à la la question d’entrée de ville. Il s’agit de comprendre ce que
représente réellement un tel espace pour une ville et quels en sont les points sensibles.
> Enfin, nous traiterons de la question de Durabilité appliquée au projet paysage (Relation ville
- environnement, ville -biodiversité, ville - paysage , ville - énergie et ville transport). C’est une thématique vaste qui pourrait représenter un mémoire à elle seule. Mais nous en dégagerons les éléments essentiels qui contribueront à affirmer l’identité du futur projet.
La Ville eT l’eau
Gaston Bachelard, L’eau et les rêves,
‘‘
‘‘
éun souffle odorant qui sort des choses par l’interm compris que la rêverie est un univers en émanation, né suis C’est près de l’eau et de ses fleurs que j’ai le mieux Je pays. mon de sources aux et à la rivière de l’eau, il me faut donc rendre leur rôle dominant diaire d’un rêveur. Si je veux étudier la vie des images dans l’ombre courte des moi au creux d’un vallon, au bord d’une eau vive, pour serait es demeur des belles plus La .... dans un pays de ruisseaux et de rivières u, d’accompagner le ruissea de marcher le long des avec ses brumes sur la rivière ... mon plaisir est encore saules et des osières. Et quand Octobre viendrait, s» ne va pas plus loin. «ailleur qui mène la vie ailleurs, au village voisin. Mon berges, dans le bon sens de l’eau qui coule, de l’eau 1942.
Berges sauvages d’un ruisseau Corrèzien. Un réservoir de biodiversité.
Durant de longues années, Tulle a trouvé les moyens d’aborder, franchir et domestiquer la rivière. C’est autour du cours d’eau que la ville s’est construite, et c’est autour de lui que Tulle s’est fabriquée une identité. L’insertion de la ville le long du cours d’eau a constitué un véritable défi qui a stimulé l’imagination et l’inventivité humaine afin d’établir une relation toujours plus étroite, toujours plus sûre et plus fonctionnelle le long de l’élément liquide. Cepandant, ce rapport à la rivière tellement intime et peutêtre devenu trop proche. La ville est tellement serrée contre le cours d’eau que l’homme n’a plus sa place dans cette relation. Ce rapport s’est déshumanisé. L’homme en est court-circuité. C’est alors instauré un lien beaucoup plus direct. L’eau est considérée comme élément inerte faisant partie du paysage et devant être intégré au tissu urbain comme n’importe quel autre réseau ou infrastructure. La ville a perdu son rapport d’intimité avec son fleuve. Il s’agit donc aujourd’hui de comprendre comment l’homme peut retrouver sa place au sein de ce rapport, comment réussir à renouer un contact physique avec le cours d’eau. La ville doit changer son regard sur la rivière et prendre en compte cette Corrèze comme une composante vivante du territoire. C’est à dire ne plus considérer la rivière comme un simple fluide s’écoulant dans un canal, mais comme un élément qui contient de la vie, mais qui aussi en génère autour d’elle.
# 129
> Ville & EAU : Un retour nécessaire de l’homme au coeur de cette relation :
Les berges du Rhône. Lyon
‘‘
‘‘
Zone piétonne, Innichen - AllesWirdGut (architecture) Riverfrontpark. Louisville, USA
Je ne sépare pas les humains du reste de l’écosystème Gilles Clément
Le contact physique, toucher, regarder et jouer avec l’eau n’est plus possible dans la ville. Pourtant, la possibilité pour l’homme d’avoir une relation intime et proche avec l’eau est primordiale. C’est un moyen d’être en contact direct avec ce qui a produit le territoire et la ville. Rendre l’eau accessible permet d’établir un nouveau rapport à l’espace public et permet aux habitants de mieux s’approprier la ville.
> Les berges, Transition et articulation :
La forme et le traitement des berges sont fondamentaux dans la nature des liens que la ville entretient avec l’eau. Ils expriment l’articulation entre deux milieux et traduisent la force du lien entre la cité et le milieu naturel. Les berges s’imposent ainsi comme un élément transitoire permettant de réconcilier la ville et son territoire. La ville faisant partie intégrante du territoire, le traitement des berges est donc un moyen d’agir sur l’ identité de cette cité. Par ailleurs, les berges sont aussi source de dynamisme pour une ville ou un quartier. Autour de ces espaces, où ville et nature se croisent, peut se créer un quartier où l’équilibre social sera privilégié. Les berges constituant de grands vides ,autour desquels la ville s’organise, peuvent devenir de véritables lieux de détente et de vie sociale ayant un rôle fédérateur pour la ville. Les berges et la rivière doivent aussi devenir le support d’articulations autour desquelles la ville peut s’organiser. Ces espaces constituent un lien visuel, mais ils peuvent aussi être lien physique. La transformation des berges doit ainsi permettre le passage et laisser place à des cheminements pour longer et franchir le cours d’eau.
‘‘
‘‘
On a des déclinaisons ... mais le fil conducteur c’est
. le fleuve, l’idée c’est de rapprocher la ville de l’eau Annie Tardivon, architecte paysagiste
Conservation de la mémoire. Source internet...
Rapport urbain à la rivière. Lyon
Kreuzlingen Hafenplatz. Paolo Bürgi.
Berges accessibles. Source internet...
Berges franchies. . Source internet...
Berges lieu de détente. Source internet...
# 131
Berges lieu de vie sociale. Lyon.
Berges sauvages . Lyon
Berges sauvages.
> FranchissemeNT:
Rendre possible le passage d’une berge à l’autre constitue un élément fondamental pour l’articulation spatiale de la ville. La rivière constitue en effet une coupure scindant la ville en deux parties. Tendre des fils de ponts et passerelles pour tisser un lien entre les deux berges s’avère alors primordial pour le bon fonctionnement de la ville. Cette action de franchissement permet de forger des liens physiques entre entités urbaines, mais aussi d’assurer un lien entre la ville et les composantes naturelles du territoire qui les contient, c’est à dire avec les berges et la rivière. Franchir c’est en quelque sorte un moyen de vivre le cours d’eau.
Franchissement piéton. Utilisation de bois
Franchissement piéton- München (DE)
Traitement bois- verre -métal. Passage piéton
Passage routier. Bois et béton.
Passage piéton- Lieu de vie.
Franchissement des éléments naturels.
> L’eAU COMME ELEMENT DE CONSTRUCTION:
L’eau a trop souvent été considérée comme élément inerte. Mise de côté durant les années passées,elle entretient aujourd’hui une relation pauvre et morne avec la ville. L’eau constitue pourtant un élément vivant en perpétuel mouvement. En se l’appropriant, l’eau peut alors être sculptée et travaillée comme n’importe quel autre matériau. Il suffit de se familiariser avec ces lois et comportements pour que l’eau donne lieu à une créativité sans limites. Stagnante, coulante, cachée ou visible, l’eau peut contribuer à la richesse et la qualité de l’espace public urbain. En revanche, l’eau mal gérée est aussi source de nuisance. Innondation, pollutions sont autant de problèmes liés à une eau incomprise et mal gérée. L’enjeu est donc de reconsidérer le rôle de l’eau dans la ville, de lui redonner la place qui est due. Il s’agit de s’affranchir de la traditionnelle buse et bouche d’égout et d’exploiter le potentiel du chemin de l’eau sur son chemin vers l’exutoire.
# 133
La question d’entrée de ville Comme peut l’illustrer l’exemple Tulliste, la dégradation et la banalisation des passages aux abords des villes où le long des axes à fort passage est un phénomène préoccupant sur le territoire français. Or, on oublie trop souvent que l’entrée de ville est indissociable du centre et de la ville dont elle renvoie une image dans la majorité des cas dégradée. Plus que cela, il apparaît que leur gestion et leur traitement urbanistique se démarquent fortement du fonctionnement traditionnel d’une ville et engendre souvent des désordres sociaux économiques à l’échelle de la cité tout entière.
> Constat et Caractéristiques :
Les entrées de villes se différencient de la ville en terme d’organisation. C’est le cas à Tulle où la ville relativement cohérente et organisée se démarque de l’entrée où les espaces sont indifférenciés et anarchiquement juxtaposés. Cette organisation semble être la résultante d’une priorité accordée à l’accessibilité et à l’effet «vitrine» de la zone. Malheureusement, cet effet a bénéficié uniquement à la publicité des enseignes, mais pas à celle de la ville. Il fallait faire efficace, au plus grand et au plus visible afin d’assurer un impact maximum pour les gens de passage. Pour le Leclerc de Tulle, c’est chose réussie ! Le mode de développement que ces zones ont connu est aussi lié à des raisons économiques et administratives. Souvent ces espaces sont moins contraignants en terme de règlement et le prix du foncier y défie toute concurrence. > Il en résulte des espaces que l’on ne peut point considérer comme ville, ce sont des zones appréhendées par une vision routières, fréquentée en voiture uniquement.
Passage devant l’imposant centre Leclerc en entrée de ville. C’est l’image que donne la ville donne d’elle lors d’un passage à Tulle.
> Ce sont des espaces hétérogènes et temporaires. En constante mutation, ils se «reformatent» facilement. > Souvent, ces zones sont oublieuses de la dimension culturelle. Leur rapide régénération provoque un oubli du passé et de la mémoire de ces lieux. C’est le cas à Tulle avec le passé du Transcorrézien, du 9 juin 1944 et de la gare qui s’est effacé des mémoires. > Ces espaces cohabitent avec la ville. Ils sont tout proche, mais il n’y a cependant aucun dialogue. > Ce développement désordonné peut être affecté à différents motifs: - La priorité financière plutôt qu’urbanistique est complice d’ un laisser-faire architectural et urbanistique. - Sur ces espaces convoités où la pression est forte, la contrainte environnementale n’a pas constitué une priorité. > Cette concentration commerciale excessive a aujourd’hui un rôle néfaste pour le centre Finalement , il apparaît que l’identité des entrées et l’identité de la ville sont des enjeux qui se rejoignent. Inconsciemment, la dégradation des entrées a affecté l’image de Tulle. L’homme est confondu avec un consommateur. Ces espaces se sont aménagés sans penser à leur intégration environnementale ni paysagère. L’efficacité a primé. La route a été considérée comme simple infrastructure de déserte et son rôle «d’observatoire » et de passage devant une vitrine urbaine a été ignoré.
> Quelles solutions ?
Il n’y a pas de solution miracle. Mais l’enjeu majeur est de concilier les questions d’accessibilité et de développement de ces zones dans le cadre d’un paysage harmonieux et valorisant pour l’image de la ville . Cette image doit être lisible à la fois lorsqu’on passe et lorsqu’on pénètre ou quitte le territoire de la ville.
> La réappropriation de l’espace apparaît comme un point primordial:
Il s’agit aussi de redonner place à l’homme et de favoriser les déplacements doux afin de transformer cette machine à consommer en ville.
> Le besoin nécessaire d’une politique urbaine et réglementaire de qualité.
Sans intervention politique forte, le pari de reconquérir ces espaces semble d’ors et déjà perdu. La reconquête de l’espace doit ainsi être basée sur une démarche urbanistique de qualité.
# 135
- Le PLU (Plan Local d’Urbanisme) et des règlements spécifiques (charte architecturale, enseignes, signalétique) demandent a être créées ou reconsidérés. - Les démarches intercommunales à l’échelle du SCoT doivent être favorisées. Car l’impact de ces espaces atteint un périmètre plus large que celui de Tulle. - Cette reconquête implique aussi le besoin nécessaire de compétences spécifiques pour réfléchir aux devenirs de cette zone et ne pas laisser leur aménagement entre les mains des grandes enseignes commerciales.
> L’intégration de ces espaces à la ville. Assurer une continuité urbaine.
Pour se réapproprier ces espaces, la ville a besoin de les intégrer à son tissu. Cet objectif qui ne peut pas se faire sans politique ambitieuse de la ville devra nécessairement s’intégrer dans une démarche durable et de qualité. De nouvelles questions se posent alors : comment intégrer la notion de patrimoine dans ces espaces ? Comment peut-on se diriger vers un nouvel urbanisme commercial répondant aux modes de consommation émergeant ? Il s’agit donc de voir comment intégrer les commerces à la ville, et comment les rendre plus accessibles et plus proches. C’est donc un enjeu de mixité qui se dégage.
> Accorder l’espace avec son environnement.
C’est le dernier enjeu de la liste, mais ce n’est pas pour autant le moins important. Bien au contraire, la mise en valeur de l’identité paysagère de ces lieux apparaît comme primordiale. Replacer l’homme au coeur de l’espace, traiter cette zone comme une ville ne peut pas se faire sans inscrire le projet dans une logique durable en accord avec son environnement. Il s’agit donc d’accorder cet espace avec son territoire et de redonner sa place au paysage et au patrimoine naturel à l’intérieur de la zone. L’entrée de ville constitue aussi un espace de lisière avec le monde rural. Cette transition demande à être reconsidérée et mieux prise en compte dans les orientations futures. Ce point apparaît donc comme point clef de la reconquête des entrées de ville. Paysage et biodiversité s’imposent comme des éléments permettant de générer une nouvelle identité pour le quartier, mais aussi pour la ville. Pour finir, la question des entrées de ville apparaît comme un sujet qu’il n’est pas des plus simples. Les nombreux enjeux de cette zone et la double fonction qui leur est conférée (Identité propre et identité de la ville ) en font des zones extrêmement sensibles. Leur aménagement est une tâche délicate, les choix et orientations pour ces espaces nécessitent au préalable une réflexion et analyse de fond et ne peuvent pas être pris à la légère.
La NOTION DE DURABILITE APPLIQUEE AU PROJET DE PAYSAGE. La question de durabilité est un sujet extrêmement vaste. Son traitement dans la globalité et les détails représenterait un travail conséquent que ce diplôme ne saurait traiter dans son intégralité. Je vous propose donc de développer les thématiques qui me semblent essentielles, celles pointées dans l’analyse et qui sont directement en lien avec mon site.
> MIXITE , vers un nouvel urbanisme commerCial. . «Mixité» signifie reconnecter la ville à son territoire, ces commerces son activité et ses services. C’est cette interaction entre les différentes composantes urbaines et son environnement
Marktzentrum Kirchpark Lustenau, Autriche Ce centre commercial donnant sur la place du village est composé de deux étages à vocation commerciale et d’un étage de parking. Un parking à l’étage
qui permettra à ce territoire de redevenir compréhensible et lui conférera une identité reconnue. C’est cette démarche qui permettra à l’homme de se réapproprier la ville. Mais comment cela peut-il être rendu possible ? En vue du modèle urbain actuel,
# 137
polluant et gaspilleur d’espace, la ville semble être dans une impasse. Instaurer de la mixité en poursuivant la même logique est impossible. Il ne s’agit donc plus d’étendre, mais de réhabiliter
Une grande place se substitue aux parkings
ses espaces. De nouveaux concepts et perspectives urbaines doivent ainsi être mis en oeuvre. La ville de demain se veut mixte et proche. C’est donc une ville différente qui se profile. Une ville où l’espace sera optimisé afin de favoriser les déplacements doux (piéton et vélo). Il faut dorénavant penser à optimiser les usages, penser à la multifonctionnalité et aux partages des espaces afin de limiter au maximum les déplacements véhiculés et d’orienter la grande consommation vers un commerce plus proche de l’homme. Le paysage et l’environnement feront partie intégrante de ces espaces et contribueront à leur richesse. L’habitat constitue alors un défi important à relever. Il s’agit de le réconcilier avec les commerces et l’activité, mais aussi de le tourner vers les paysages et l’environnement.
Une architecture bois, simple mais efficace.
L’exemple de MPreis Wildschönau (Autriche) La mise en place des parkings en souterrain a permis de libérer l’espace supérieur pour la terrasse d’un restaurant et une aire de jeux pour enfants . Un batiment intégré, une signalétique réduite
Le parking souterrain.
Le concept de la zone commerciale nécessite alors d’être entièrement
Un supermarché lieu de vie.
Hauptbahnhof Zug (Suisse)
repensé. Dans cette nouvelle optique, faire ses courses ne constitue plus un laborieux périple, mais plutôt un moment de plaisir, qui peut être combiné avec des moments de détente ou de culture. L’économie d’espace et l’association de différens usagés est au coeur de ce concept. Gagner de l’espace en superposant les usages, valoriser les solutions aériennes ou souterraines, écarter la voiture du circuit pour éviter les zones de parking, assurer une meilleure desserte des transports en commun, valoriser les circulations douces, favoriser la proximité avec le coeur urbain, travailler sur une architecture efficace et de qualité. Tout ces éléments permettront de s’affranchir des logiques traditionnelles.
La gare de Zug en suisse est consituée un pôle d’échange entre bus et train. Organisé sur plusieurs étage dont certains en souterrain. Le batiment regroupe en outre plus de 16 enseignes différentes à vocation commerciale, culturelles ou de service.
> Les ressources environnementAles,support d’une demarche qualitE (Eau &Biodiversité) Vers une ville plus naturelle ...
Souvent qualifiée de «département vert» ou de «château d’eau de la France » , la Corrèze est connue pour d’abondantes ressources en eau et une végétation généreuse. Cette richesse semble innée et acquise à jamais. On n’y porte guère attention tellement elle fait partie du quotidien. Pourtant, cette ressource est limitée et se trouve à terme menacée. Une démarche «qualité» pour gérer la ressource en eau nécessite donc
Un retour nécéssaire d’une harmonie entre homme, faune et flore
d’être entreprise, dès aujourd’hui, le plus en amont possible c’est-à-dire dès sa source. Il s’agit de garantir sur toute la longueur du bassin versant une eau potable de bonne qualité en atténuant les effets indésirables de l’aménagement urbain. Pour y parvenir, il faut essayer de maintenir le cycle naturel de l’eau, de prévenir les inondations et l’érosion, et de sauvegarder la qualité de l’eau. Cette démarche doit se traduire par une gestion plus raisonnée des ressources naturelles sur le territoire. L’utilisation de la ressource liquide doit se faire sans porter préjudice à sa qualité. De plus, sa quantité étant limitée, il est aussi nécessaire d’économiser afin de garantir un approvisionnement suffisant aux populations en aval.
Noue filtrante. Infiltration et dépolution des eaux de pluies .
C’est donc une ville plus écologiquement responsable qui doit se mettre en place. Une ville plus naturelle, respectueuse de l’environnement. Il faut privilégier l’intégration de la nature en ville, intégrer dans l’espace public des zones d’habitats naturels durables favorisant la biodiversité, diversifier l’image de la nature dans la ville en s’affranchissant du mode pelouse/géranium traditionnel. La ressource boisée locale nécessite alors d’ être valorisée. Une gestion plus raisonnée permettra ainsi d’être bénéfique pour la faune et la flore. En développant les écosystèmes et la biodiversité locale, c’est aussi la qualité de l’eau et de l’air qui est améliorée. Tulle est privilégiée en ce qui concerne les ressources en eau. Cependant, elles ne devraient pas être gaspillées et négligées comme elles le sont actuellement. L’eau devrait s’infiltrer naturellement partout où cela est possible. L’infiltration permet de traiter l’eau et de la restituer sans pollution dans le milieu naturel. Elle permet aussi de favoriser des zones de biodiversité. L’eau de pluie peut être utilisée comme eau de consommation.Tous les usages ménagers ne nécessitent pas forcement de l’eau potable. Il en est de même pour les industries qui peuvent exploiter cette ressource comme matière première. La valorisation de l’eau dans l’espace public urbain peut aussi constituer un intéret sur le plan culturel et pédagogique. Il s’agit donc de s’orienter vers une gestion globale de qualité, plus efficace, plus raisonnée et plus économe de l’eau.
# 139
> Utiliser les resources localES pour Construire et alimenter la ville en energie.
‘‘
L’industrie du bois en Corrèze
boisée 45 % de la superficie départementale est 3 900 000 m prélevés tous les ans 2200 emplois sont en Corrèze 43 % des industries du bois de la région 3 de m Une capacité d’exploitation de 14 Millions
‘‘
Le bois constitue une richesse considérable dans le département. Constituant un des rares atouts économiques, ce secteur à fort potentiel est actuellement en pleine expansion. Une école spécialisée dans la filière bois vient d’être créée, c’est une activité qui mobilise de plus en plus d’emplois et c’est aussi un secteur prometteur pour les nouvelles technologies comme le domaine des biocarburants. Le département a donc tout intérêt de s’approprier cette ressource et de la saisir pour se forger une image forte autour d’elle. Cette démarche s’inscrit directement dans une logique durable puisqu’il s’agit d’utiliser et de revaloriser localement les ressources directement présentes sur le site. La filière bois est représentée par trois grandes branches: la sylviculture et l’exploitation forestière, l’abattage et débardage, la fabrication et transformation (Artisanat, Industrie et Construction). Nous nous intéresserons plus en détail à cette dernière et verrons comment la ville peut tirer profit du bois pour se construire et s’alimenter en énergie.
///////// Le bois source d’énergie pour la ville. //////////////////////////////////////////////////////////
Comparatif. Les prix d’exploitation
Tout comme l'eau et le vent, le soleil, le bois est une ressource renouvelable abondante qui participe à la lutte contre l’effet de serre. Au cours des 20 dernières années, le «bois énergie» a bénéficié de nombreux progrès technologiques : il offre une plus grande souplesse d'utilisation et des rendements thermiques et économiques élevés. C’est une énergie locale disponible qui constitue un atout pour l’environnement et bénéficie d’un approvisionnement facile .
Une chaudière collective de 2 MW nécécite 3000 tonnes de bois par ans soit 4800 stères soit 342 hec-
Comparaison du prix moyen du kWatt/h. Dans le cas d’un chauffage collectif (ADEME)
tares de taillis à base de châtaignier (9-18 stères/ hect/an)
Principe de fonctionnement. Le réseau de chauffage urbain .
# 141
Ce mode de chauffage collectif alimenté par les bois de rebut non valorisés, les rémanents d’exploitation et les déchets verts urbains permettrait d’alimenter en chauffage à la fois les bâtiments publics, l’habitat, les commerces et l’industrie. Cette nouvelle forme de chauffage apporte une conception totalement nouvelle en matière énergétique. En exploitant ses déchets, la ville peut produire proprement son énénergie, et ce, de manière quasi autonome. C’est aussi une manière d’exploiter plus efficacement la filière bois puisque les résidus de l’industrie peuvent être réexploités par simple broyage dans la chaudière prévue à cet effet. En terme économique, la ville ne peut qu’être gagnante. Malgré un investissement élevé au départ, l’amortissement
est rapide du fait du prix peu élevé de la matière première. De plus, opter
Le bois. Une énergie renouvelable. CO2
pour une telle solution signifie aussi contribuer au développement de
CO2
toute la filière bois (de l’exploitation forestière aux hautes technologies
arbre
de combustion en passant par la maintenance ou l’approvisionnement. Les retombées seront donc vastes et bénéfiques pour le pôle d’emploi de Tulle.
déchets ligneux
COMBUSTION
énergie fossile
bois combustible
Principe de fonctionnement. Chaudière collective de taille moyenne
14 19 12
13
11 10 05
01
06
18
02
08
07
15
09 17 16
04 03
Legende 1. Système de livraison 2. Silo d’alimentation 3. Système d’extraction 4. Système de transfert 5. Système coupe-feu 6. Système de dosage et d’introduction 7. Ventilateur d’air secondaire
8. Ventilateur d’air primaire 9. Foyer et chambre de combustion 10. Chambre de post-combustion 11. Échangeur 12. Traitement des fumées 13. Extracteur de fumées 14. Cheminée
15. Armoire de commande et de régulation automatique 16. Décendrage 17. Conteneur à cendres 18. Conteneur à poussières 19. Départ de la chaleur
///////// Le bois comme matériau de construction. //////////////////////////////////////////////////////
Les avantages de la construction en bois demeurent sous-estimés de nos jours. Peu de procédés subissent autant de préjugés négatifs et infondés de la part des maîtres d’ouvrage, des assureurs et des planificateurs. Mais les avantages offerts par ce matériau sont nombreux, tant d’un point de vue technologique qu’économique ou écologique.
> Construire en bois, c’est construire en respect avec l’environnement avec une ressource durable et
en forte croissance.
> Construire en bois, c’est participer à la vie de la forêt, participer au développement de la filière et
de l’économie bois localement
> Construire en bois, c’est opter pour la qualité de l’environnement sur tous les plans. Le bois représente
une pollution moindre lors de la mise en place, car c’est une «filière sèche» c’est-à-dire que contrairement au béton, elle ne nécessite pas d’eau. C’est aussi un atout sur le plan énergétique, le bois est naturellement isolant.
> Finalement construire en bois, c’est aussi se construire une image. c’est opter pour un un moyen
simple, mais original de promouvoir une architecture intégrée dans son environnement et s’accordant avec le paysage. Il n’est pas question ici d’écrire un traité d’architecture sur le bois. Nous nous contenterons simplement d’énoncer quelques grands principes et quelques exemples de projet qui pourraient orienter le devenir de Tulle. Les grands principes d’une architecture bioclimatique bois : L’architecture bioclimatique. Grands principes.
Une architecture bioclimatique est une architecture
prenant mieux en compte le contexte dans lequel elle s’intègre. C’est une architecture intelligente qui s’intègre au site et qui exploite la régulation thermique naturelle.
Lorsqu’on construit un
bâtiment, il faut aussi penser à l’intégrer à l’environnement, son paysage et son site naturel (la topographie). Il faut réfléchir à l’orientation de la maison en fonction du climat local. D’autres paramètres doivent être aussi pris en compte
# 143
Actualiser la relation de l’architecture au climat ...
Traitement de l’habitat ...
Philippe Rahm
‘‘
‘‘
collectif ou individuel ...
... des batiments publics .
Traitement de l’architecture industrielle ...
... le bois convient à tous les usages.
comme la végétation qui jouera le rôle de climatiseur naturel, le vent ou la gestion des eaux de pluie.
Un lieu étroit entre architecture et environnement.
Mais l’architecture bioclimatique s’intègre aussi dans un enjeu plus large, celui d’un urbanisme durable où s’instaure une symbiose entre ville et environnement. L’exemple du quartier de Riem à Munich: Au même titre que le quartier Vauban à Freiburg ou BedZed à Londres, Le Riem, à Munich, est un de ces fameux écoquartiers dont on parle tant aujourd’hui . Mais en quoi ces quartiers ce différencient -ils des autres ? C’est ce que nous allons tenter de comprendre en étudiant cet exemple. Le quartier de Riem s’est aménagé sur l’ancien aéroport de Munich. Il
L’eau réapparait à la surface.
se compose de trois tranches : 200 hectares consacrés aux activités, 200 hectares de centre-ville avec deux stations de S-Bahn (plus on s’éloigne au sud et plus le résidentiel s’ouvre vers les espaces verts), # 145
200 hectares de parc. 16 000 citadins vivent là, à côté d’un pôle d’activités de 13 000 emplois. Une aire de 14000 m2 dédiée à la foire attire 2 millions de visiteurs par an. Dans le parc ont été plantés 30 000 arbres. Le parc n’est ni écolo, ni urbain, il est doté d’une bande active et d’un plan d’eau de 10 hectares. En plus du parc, il existe 5 espaces libres résidentiels de 6 hectares en tout. Le centre-ville proprement dit couvre une surface de 11 hectares. Ce quartier est caractérisé par un nouveau rapport à la nature qui s’instaure à partir de deux phénomènes nouveaux : la ville est devenue un refuge pour la biodiversité ; l’eau de pluie réapparaît à la surface de la ville. C’est aussi un quartier construit sur une politique de mobilité où les transports publics sont privilégiés. L’organisation linéaire du quartier permet sa desserte efficace par les transports en commun . Certaines parties du quartier ont même été baptisées «Autofrei Wohnen », c’est à dire habiter sans voiture. Riem se caractérise aussi pour une nouvelle forme urbaine basée sur
Une architecture dense et commective.
w
la mixité et étroitement liée avec son environnement. L’écoquartier
Priorité aux circulations douces.
du Riem à Munich ne brille pas par son architecture. Par contre, sa configuration urbaine est très significative de l’urbanisme «durable» actuel. Les trois bandes qui constituent le quartier sont composées d’habitats, activité et zones naturelles. Une première bande située en bordure nord du quartier est vouée aux activités. On y trouve principalement les halls d’exposition de la fameuse foire de Munich qui a quitté la ville historique. Une deuxième bande va d’une station de train de banlieue à la suivante. Elle concentre les commerces, les banques, les restaurants et les parkings dans des immeubles de cinq niveaux dont les étages supérieurs sont, pour la plupart, habités. Deux avenues urbaines desservent ce centre-ville qui se développe sur un axe Est-Ouest. La plus au sud dessert des îlots résidentiels qui
Riemerpark . Le parc du quartier.
s’ouvrent sur la troisième bande que constitue le parc urbain dessiné par le paysagiste français Gilles Vexlard. Le parc plus urbain au contact de la ville fait la transition avec la campagne environnante grâce à des prairies entrecoupées de boisements. Partant des mouvements de foule aux abords du champ de foire au Nord, le piéton traverse un centre-ville compact et animé, puis un front d’immeubles résidentiels pour arriver dans un cœur d’îlot qui le conduit au parc urbain et à ses grandes perspectives. Ce quartier est donc une reconversion réussie qui illustre parfaitement comment la ville peut s’accorder avec son environnement et vivre en
Les développements de ces quelques thématiques nous mènent maintenant vers les partis pris d’aménagement. Ce travail de recherche et de réflexion constitue une étape essentielle de ma démarche. Elle ouvre de nouveaux horizons, de nouvelles manières de concevoir la ville et permet d’appuyer et de justifier les choix faits pour le devenir du Quartier Sud de la Ville de Tulle.
‘‘
de continuer à faire qu’il fonctionne. L’homme n’étant de comprendre comment celui-ci fonctionne, afin les Le rôle de l’homme dans son environnement est se contenter d’exploiter cette diversité sans détruire é de la nature, il ne doit pas s’imaginer qu’il peut qu’une des espèces au sein de l’immense diversit Gilles Clément , environ(ne)ment de vie sur la planète. mécanismes d’interaction entre les différentes formes
‘‘
Orientations de projet. L’enjeu du projet et d’affirmer une nouvelle identité pour le quartier et l’ entrée de ville et de l’orienter vers des logiques durables. Pour commencer, il fallait donc fixer des objectifs et réaliser un programme. L’étude du site, la définition des enjeux et la connaissance acquise sur la ville m’ont permis d’établir les objectifs suivants :
Tirer un nouveau départ ou Révéler le potentiel d’une ville à l’identité stigmatisée.
# 147
>
Le programme :
- Logement: 250 logements sur les 20 années avenir. ( Données basées sur les orientations fixées par le SCoT 78 logements / hect , 1/3 social / 1/3 intermédiaire avec aide à l’accession / 1/3 en accès libre ) - Développement d’un urbanisme durable centré sur la gare et avec une mixité des usages. - Constitution d’une image forte en entrée de ville. Comblement du déficit d’image actuel. L’eau et le bois deviennent image “emblème” de la ville. > Le paysage et la biodiversité retrouvent place en ville, elles deviennent le support de la nouvelle identité du quartier > Reconquête des berges de la Corrèze. > Valorisation de l’énergie disponible sur le site sous forme de Bois-Energie. > Promoumoir une architecture Bois utilisant les ressources régionales. - Reconsidération du pôle multimodal. Repenser le plan de circulation urbain. Favoriser les circulations douces (piétonnes et cyclables ) - Implantation d’un Multiplexe Ciné et d’un Bowling autour de la gare ( 7 salles ),
w
- Salle polyvalente 600-800 places destinées à accueillir un grand public à proximité des voies d’accès. La proximité avec la Navette Brive / Tulle facilitera les échanges de manifestations culturelles. ( 600 - 800 m2) - Le Pole National de l’Accordéon et des Armes constituera un projet vitrine pour Tulle, avec un rayonnement régional, voire national. Son architecture, son volume dans l’espace devront être un signal fort pour revaloriser cette entrée de ville. - Instauration d’ espaces de détente et de lien social au coeur du tissu urbain. - Valoriser la mémoire du lieu. ( Passé industriel, Histoire de la gare et du Transcorrézien, Rendre hommage aux pendus de Tulle ( 9 juin 1944 ) - Mise en place de passerelles permettant d’instaurer une porosité entre berges. - Développement des circulations douces (Cycles + piétons) afin de relier les différentes entités du quartier entre elles.
Le programme est ambitieux et le projet se voudra l’être encore plus. Les propositions qui suivront dans les prochaines pages marqueront un bouleversement en profondeur du quartier. Le projet pourra donc paraître comme utopique. Mais cette utopie se voudra une utopie réaliste, c’est-à-dire un objectif que la ville peut se fixer sur le très long terme. Les contraintes économiques sur le quartier sont immenses et complexes. La réalité sociale et économique de la ville est difficile. Il est donc certain que ces grandes orientations ne pourront pas s’appliquer aussi facilement que ce document pourrait le faire croire. Mais ces partis pris d’aménagements pourront sûrement servir de document de base fixant les grands objectifs que la ville peut se fixer pour ce quartier sur le long terme. Ce projet constituera ainsi un fil conducteur que Tulle pourra suivre pour se construire une nouvelle image en accord avec sa rivière et son environnement, pour réhabiliter ces espaces en profondeur, se les réapproprier et les rattacher au tissu urbain existant.
Orientations de projet : Un projet en 6 phases qui se décline sur 20 ans
>
Etat Actuel
La
Pôle Administratif et universitaire ière
)
La
(Riv
Gorrè ze
Cé ro nn e
Gare
Médiathèque
La
Quartier de Souilhac Sud
Cité Cazeau
Corrè ze
(Rivière
ECH. 1/5000
)
# 149
La Corrè ze
Zone industrielle de Cueille
(Rivière
Zone commerciale de Cueille
)
Cité Baticoop
Quartier Entrée Laguenne
(Riviere)
(Rivière)
Mont
ane La
+ 0 an
Orientations de projet :
>
La
Gare
Continuité urbaine assurée Rue G. Cazin
Médiathèque La
Corrè ze
(Rivière
)
Rue Maurice Caquot requalifiée
ECH. 1/5000
La Corrè ze
Franchissement de la Corrèze
Cité Baticoop
Densification végétale sur RN 89
Rue Dr Ramon requalifiée
)
)
(Rivière
ière
La
(Riv
Gorrè ze
Cé ro nn e
(Riviere)
(Rivière)
Mont
ane La
w
Coupe. Requalification de la Rue Maurice Caquot.
> Le projet commence par la libération de l’emprise foncière SNCF. Sur les sept existantes, seules trois voies conservées. > La poste se déplace. Elle quitte son enclave pour aller s’implanter à l’extérieur de la ville dans une zone plus accessible aux poids lourds qui livrent ce centre de tri. > La rue Maurice Caquot peut alors être réhabilitée. Elle devient un axe structurant pour le futur quartier. C’est autour de la gare et de cette rue que le projet s’articulera et se construira. L’axe est requalifié et prolongé de l’autre côté de la rivière où il rejoint l’entrée de ville. Cette rue constitue en quelque sorte un lien entre la ville «haute» de la gare et du pôle universitaire et administratif et la ville «basse» située autour de la rivière. > Parallèlement, se met en place un accès à double sens vers la zone commerciale. La Rue du Docteur Ramon est requalifiée. Elle se dote d’un caractère plus
Cet axe prend un caractère très urbain, mais largement ouvert vers la rivière. À terme, les véhicules sont appelés à y disparaître. Il restera alors un couloir uniquement destiné aux circulations douces et a une ligne de bus.
urbain et assure ainsi une liaison plus fluide vers Laguenne > La continuité urbaine est assurée Rue G. Cazin. L’objectif est de désenclaver cette partie de la cité Cazeau et de la rattacher à la ville et à la gare.
> Ces premières interventions ont permis de libérer les premiers terrains sur berges. Ils sont aménagés et ouverts au public. > Conjointement a été réalisée une action de densification végétale sur l’arrivée par la RN89 en provenance de Brive. Cette action a pour vocation de marquer le passage devant la ville. On passera alors d’un paysage dense et fermé à un paysage largement ouvert qui constituera un appel vers le pôle urbain.
# 151
+ 3 ans
Orientations de projet :
>
Vers cité administrative et centre ville
Vers vallée de la céronne
La
ière
)
La
(Riv
Vers Pôle Universitaire
Gorrè ze
Cé ro nn e
Pôle Multimodal Parking Souterrain
Gare
Médiathèque
La
Corrè ze
(Rivière
ECH. 1/5000
)
La Corrè ze
Passage de la liaison douce sur l’ ancien pont du Transcorrézien
(Rivière
)
Cité Baticoop
(Riviere)
(Rivière)
Mont
ane La
Vers Laguenne
w
> Cette deuxième phase est marquée par la création d’un parking souterrain (450 - 500 pl. en hachuré sur le plan) sous la vaste plateforme libérée à côté de la gare. Situé au centre du quartier, il permet une desserte directe des équipements structurants et d’un pôle multimodal (Départ bus, train, Médiathèque, pôle universitaire et administratif ). À la surface, juste au-dessus du parking, une grande place est créée. Elle permet à la vie sociale, culturelle et événementielle du quartier de s’organiser ( Marché, concerts, festivals...) > Le pôle multimodal est alors aménagé à l’ouest de la gare, autour de cette place. Ce pôle constitue une interaction entre train, bus urbains, bus régionaux, parking voiture, dépose minute, taxi et vélos. > S’aménage alors la liaison vers le quartier de pôle administratif et universitaire . L’actuel parking, ancienne place de la manufacture et reconsidérée. Il s’agit de refaire de ce quartier un lieu de vie. D’affirmer son identité industrielle, mais aussi de le désenclaver et de favoriser sa liaison avec le pôle gare. > Se mettent aussi en en place les axes destinés aux circulations douces ( Piste cyclable, cheminements piétons). Les Liens avec les quartiers périphériques sont améliorés. Une piste cyclable et un cheminement piéton permettent de relier directement la gare et la zone commerciale. Ce chemin passe derrière la médiathèque , franchit l’ancien pont du Transcorrézien, ici il perd de l’altitude et rejoint la zone commerciale en contre-bas.
# 153
> Se met aussi en place une continuité piétonne depuis la gare vers les berges. Le lien entre ville haute et basse devient alors possible. La cité Cazeau devient plus accessible.
Marché et événement divers
Snack et Superette.
Cinéma et Booling
Arrivée Trains Lien vers Souihac
Echapée vers vallée de la montane
Vue de ce que pourrait être le futur pôle multimodal. Une grande place autour de laquelle tout s’articule.
Arrivée et départ des Bus
+ 6 ans
Orientations de projet :
>
La
Pôle arme et accordéon ière
)
La
(Riv
Gorrè ze
Cé ro nn e
Pôle Multimodal Superette Snack
Gare
Cinéma Multiplex
Médiathèque
Booling
La
Corrè ze
(Rivière
)
Ancien Parking EDF
ECH. 1/5000
La
Amorce du futur écoquartier
Parking Stockage BUS
Corrè ze
Cité Baticoop
(Rivière
)
Chaufferie Bois Energie
(Riviere)
(Rivière)
Mont
ane La
w
> Cette phase est caractérisée par la possibilité de mise en
Mise en place du Multiplex. Une lien entre ville haute et ville basse
place des grands équipements structurants pour le quartier. > Le parking EDF est déplacé dans le parking souterrain. Cette action permet la libération d’une vaste portion de berge. Quant au parking de stockage des bus, il se déplace derrière la médiathèque et se trouve ainsi situé plus en logique avec le pôle multimodal. Ce geste permet de libérer une vaste parcelle en bord de berge et de construire un début d’écoquartier au sud de la rivière Sud. > Peut alors s’instaurer une porosité piétonne ou cyclable entre les deux berges. La lanière d’espace public situé à proximité du pôle administratif et universitaire est reliée avec la cité Cazeau et la gare. Un passage est aménagé vers la zone activité de Ceuille. Il passe à travers l’écoquartier. > La chaufferie Bois Énergie et son réseau de chaleur s’installe à côté du Mac Donald. Anciennement destiné aux abattoirs, ce site offre une possibilité d’approvisionnement en bois depuis la voie SNCF. > Une pénétrante verte se met en place le long des voies de chemin de fer. Elle constitue un tampon séparant les rails du reste du quartier et permet la mise en place d’un lien végétal avec les boisements alentour. > Les grands équipements structurants se mettent en place sur le quartier. ( Pôle armes - Accordéon , Snack de la gare, Superette, Salle polyvalente, Ciné Multiplex et Bowling ). Pour ce qui est du cinéma et du Bowling, ils s’organisent à cheval sur le talus SNCF et constituent ainsi un lien entre parking, ville haute et ville basse. > Le Multiplex et le Bowling sont prolongés par un espace mixte d’habitat de commerces et d’activités tertiaires le long de la Rue Maurice Caquot. Ces bâtiments s’adossent à la ville haute et s’ouvrent directement sur les
Vue depuis la gare. Un appel vers la rivière. Snack et Superette.
Lien vers Cité Cazeau / Berges
Cité Baticoop
berges et la ville basse du quartier Cazeau.
Cinéma et Bowling
# 155
+ 9 ans
Orientations de projet :
>
La
ière
)
La
(Riv
Gorrè ze
Cé ro nn e
Pôle Multimodal Superette Snack
Gare
Multiplex
La
Médiathèque
Corrè ze
(Rivière
ECH. 1/5000
)
La
Installation de Commerces en face de l’écoquartier.
Corrè ze
Cité Baticoop
(Rivière
)
Nouveau Centre Commercial
(Riviere)
(Rivière)
Mont
ane La
w
>
Un espace efficace. Des usages qui se regroupent.
La
scierie
dans
la
zone
d’activité de Cueille se déplace en zone d’activité ( si elle existe encore à cette date) Netto et MDH Imprimerie s’installent à côté de
PARKING
la gare. Tekni-sol et Gounet Leal
COMMERCES
investissent les locaux du CFTTA
ESPACE LOGISTIQUE
(Centre de formation) en face de l’éco quartier.
Talus boisé Noue Plantée
Trottoir
Rue du Dr Valette
2 voies
Bande de stationnement
Centre Commercial
Place publique
Rue du Dr Ramon
Bande de stationnement
Schéma d’implantion. Un lien entre une ville à deux hauteurs.
Trottoir
> Cela permet de libérer l’emprise pour la construction du nouveau centre Commercial. S’organisant sur 4 étages, il intègre un parking et permet le regroupement des principales activités commerciales : Leclerc,
Bricoleclerc,
Défimode,
Topfouille, Dezongle, Cave à vin et vétérinaire. Vue sur la rue Dr Valette. Le caractère routier s’efface pour laisser place à un carctère urbain. Une harmonie s’installe entre ville et paysage.
> La rue du docteur Valette en entrée de ville change alors
Coteau Boisé
complètement de caractère. Le
Rue du Dr Ramon
Centre Commercial
caractère routier s’efface pour laisser place à une ambiance plus urbaine.
# 157
+ 12 ans
Orientations de projet :
>
La
ière
)
La
(Riv
Gorrè ze
Cé ro nn e
Pôle Multimodal Superette Snack
Gare
Multiplex
La
Médiathèque
Corrè ze
(Rivière
ECH. 1/5000
)
La
Installation de Commerces en face de l’écoquartier.
Corrè ze
Cité Baticoop
(Rivière
)
Nouveau Centre Commercial
(Riviere)
(Rivière)
Mont
ane La
w
> L’activité commercialle s’étant déplacée vers le nouveau centre, l’entrée de ville est libérée de ses grosses boîtes métalliques et la ZAN peut être créee. Cette Zone d’Activité Naturelle est un espace destiné aux activités artisanales qui s’installent alors au sein d’une zone boisée. Cette zone assure une pénétrante verte jusque derrière la gare. Elle permet un lien avec les coteaux boisées en périphérie. L’exploitation de ces boisements permet un apport d’énergie non négligeable que la chaufferie Bois Energie du quartier exploite. > Progressivement, les activités restantes dans la zone d’activité de Cueille et la cité Cazeau se déplacent sur la zone. Gammvert prend place sur cette parcelle.
Principe. Implantation et gestion du taillis forestier.
Exploitation sous forme de taillis simple à rotation courte. Les bâtiments existants sont démantelés. Les matériaux récupérés servent à la construction de gabions de soutènement anti-érosion (béton, bitume) Des chemins d’exploitation / promenade sont aménagés. Le taillis est planté aléatoirement sous forme de jeunes plants.
Chaque année, une bande différente est exploitée. Cette rotation permet de conserver un aspect visuel toujours boisé. Les espèces plantées sont les suivantes : Castanea Sativa (60%) , robinier faux acacia ( 10 %) , Fagus sylvatica (10%), Carpinus Betulus (10%), Betula verucosa (10%)
Artisanat Piste cyclable et piétonne
Parking
Rue du Dr Ramon
Vue sur la zone d’ativité naturelle. Un axe urbain entre Tulle et Laguenne sur lequel s’appuie une zone boisée et une zone artisanale. Taillis de châtaignier
# 159
+ 12 ans
Orientations de projet :
>
La
ière
)
La
(Riv
Gorrè ze
Cé ro nn e
Pôle Multimodal Superette Snack
Gare
Multiplex
La
Médiathèque
Corrè ze
(Rivière
ECH. 1/5000
)
La
Installation de Commerces en face de l’écoquartier.
Corrè ze
Cité Baticoop
(Rivière
)
Nouveau Centre Commercial
(Riviere)
(Rivière)
Mont
ane La
w
ETAT ACTUEL
Principe d’implantation du futur quartier.
>
Les activités restantes ont
maintenant disparu, les berges sont libérées et aménagées en espaces publics. Les berges sont
ETAT PROJETE
remodelées et les circulations douces deviennent possibles le long des berges. Rue Maurice Caquot
Corrèze
Jardins privatifs
Place
Centre commercial
> La construction de l’écoquartier peut alors se poursuivre. Se construisant autour de la rivière,
Eco quartier
Un espace de vie
Un espace mixte et efficace. Commerces et habitat se rencontrent.
Centre Commercial
il prend place sur le linéaire entre les berges et l’espace commercial. Ce quartier constitue aussi une interface entre espaces naturels, et zone d’activités et de commerces. Son organisation prendra forme sur trois bandes. Une première sera à vocation commerciale seulement. La seconde sera mixte et la dernière, en face de l’eau sera uniquement constituée d’habitat se mêlant aux jardins privatifs.
Cours d’eau
Les berges remodelées ... Gare
Place au piéton
Retrour de la biodiversité
Les berges réaménagées. Le quartier se construit autour du vide généré par le passage de l’eau. Eco quartier
# 161
Conclusion provisoire ...
Avec l’énoncé de ces grands principes directeurs, le mémoire se termine. Cependant, en aucun cas, je ne me risquerai déjà de conclure. Ce travail d’analyse et de recherche ne constitue qu’un début, le départ d‘un renouveau pour ce territoire. C’est une anticipation qui prendra forme par une réponse de projet concrète et détaillée. Les orientations de projet présentées dans ce mémoire serviront de ligne directrice, d’idéal vers lequel il faudra tendre. Le territoire délimité dans le mémoire serait bien trop vaste pour être traité dans sa globalité et dans le détail. Il s’agira donc de se recentrer et de s’appuyer sur un périmètre à la fois plus restreint et plus opérationnel, mais sans pour autant perdre la problématique de départ et les grands axes fixés par cette étude. Le projet devra en quelque sorte être considéré comme une amorce. Une amorce que la ville peut mettre en place dès aujourd’hui, mais une incitation à en faire plus et à aller plus loin dans «l’utopie» du projet. # 163
Comme décrite au fil de mémoire, Tulle se présente comme une ville qui depuis les trente glorieuses a perdu tout lien avec le territoire qui la contient. Elle s’est progressivement détachée de son cours d’eau qui se trouve relégué en arrière-plan. Il apparaît aujourd’hui que Tulle pâtit d’un déficit d’image. Les industries ont décliné. Le rôle de ville préfecture ne suffit plus. La ville n’a plus cette image forte qui permettrait de fédérer une dynamique nouvelle pour ce territoire. Consciente de ce problème, la ville réagit. Tulle veut redevenir ce pôle attractif qu’elle était autrefois. D’ambitieux projets de territoire sont en cours de mise en oeuvre. Mais une chose semble avoir été oubliée: la rivière. Et pourtant c’est bien elle, cette Corrèze, qui est au coeur du territoire et qui en constitue le fil conducteur. Sans elle, la ville n’aurait jamais été. C’est donc bien vers elle que les regards doivent se tourner maintenant. Pour le projet qui suivra, mon ambition est de redonner au cours d’eau la place qu’il mérite dans cette ville, de permettre aux habitants de se réapproprier leur territoire et d’instaurer la possibilité d’un contact aussi bien visuel que physique avec l’élément liquide. Il s’agit donc de renouer un lien entre la ville et son environnement. En affirmant son identité grâce au cours d’eau, la ville pourra se reconstituer une image simple, mais forte dans ce quartier d’entrée de ville. Comme cela a été le cas pour la cité administrative, cette image constituera une identité «vitrine » et deviendra un gage d’identité pour l’aire urbaine tout entière.
Bibliographie
///////// TULLE ET SON CONTEXTE //////////////////////////////////////////////////////////////////////
La manufacture de Tulle - http://www.stratisc.org. Le massacre de Tulle - http://fr.wikipedia.org/wiki/Massacre_de_Tulle CHAULANGES M, TULLE - l’évolution urbaine dans le site, 1949 Bertry Abbé Louis, Histoire de la Ville de Tulle, Impr. Mazeyrie, 1900. Réédition Rue Mémoire, 2002 Chavant, Tulle – La ville aux mille sources, livret pédagogique Musée de Tulle, 2007 Vérynaud Georges, Le Limousin, la nature, les hommes. Plantadis J., Histoire de Tulle des origines à nos jours, Tulle, L Mazeyrie éditeur, 1913 GIBIAT Samuel, Tulle pendant les trente glorieuse (Document vidéo), Archives départementales de la Corrèze, Faigenbaum Patrick, Tulle, Le Point Du Jour, 2007
///////// VILLE & ENVIRONNEMENT. ////////////////////////////////////////////////////////////////////
Repiquet Jacques et Duca Laurence, Construire en bois aujourd’hui, Editions Eyrolles. Schröder Thies, Changement de décor, Le paysage contemporain en europe, Editions Le moniteur. COOPER Paul, Jardins sans limites, Editions Octopus. PRELORENZO Claude, DEHAN Philippe, PICON-LEFEBRE Virginie, SIMONNET CYRILLE, La ville au bord de l’eau, Editions Parenthèses. DEBONTRIDE Xavier, Un quartier de logement pour faire revenir les familles en centre-ville, Le Moniteur, N°5402, Page 63, 8 juin 2007. MASBOUNGI Ariella, Fabriquer la ville, Outils et méthodes, Editions La documentation française.
MULLER-GAUZIN Dominique, Construire avec le bois, Editions le Moniteur. ROGERS Richard, Des villes pour une petite planète, Editions le Moniteur. TOPOS, Water , Design and Managment, N°59, 2007 Descat Sophie, Monin Eric, Siret Daniel, La ville durable au risque de l’histoire, Editions jeanmichelplace. Revue Urbanisme, Dossier espaces ordinaires, n°351, Novembre - Décembre 2006 Revue Urbanisme, Dossier mobilité - exclusion, n°347, Mars - Avril 2006 Revue Urbanisme, Dossier Eco-Quartier, n°348, Mai - Juin 2006
///////// PAYSAGE & IDENTITE. //////////////////////////////////////////////////////////////////////////
CLEMENT Gilles, Environ(ne)ment, Manières d’agir pour demain, Editions Skira. PREVEL A. , Paysage urbain : A la recherche d’une identité des lieux, Editions CERTU. GRACQ Julien, La forme d’une ville, Editions José Corti. T.HALL Edward, La dimension cachée, Editions Points.
///////// REFERENCES ICONOGRAPHIQUES /////////////////////////////////////////////////////////////
Cartes postales, Archives départementales de la Corrèze, ref : 5 Fi 229 à 5 Fi 272, p. 33, 37, 42, 92, 54, 96 Plan et armoiries de Tulle, dressé pour l’exposition de 1887, p.43, Archives départementales de la Corrèze. Plan de Tulle à la fin du moyen age, p.39, Archives départementales de la Corrèze. Représentation de Tulle à la plume de 1767, p.41, Archives départementales de la Corrèze Ref : 2 Fi 601 Cadastre napoléonien de 1824, p.41, Archives départementales de la Corrèze. Photo des armes de la Manufacture, Archives départementales de la Corrèze, p. 44, 45 DURANTE Lucien et Alain, Photographies anciennes, p. 42, 45, 47, 48, 49, 54, 56, 74, 81, 83
# 165
CD - Rom Contenu du CD territoire_3D.mov
/
site_3D.mov
/ m3møire.pdf
# 167
Titre et énoncé du sujet de travail de fin d’étude. Tulle sur Corrèze. Une identité à réaffirmer
La Corrèze. Elle prend sa source dans les tourbières du plateau de Mille Vaches, draine un bassin versant de 947 km2 et, après un parcours de 95 km, se jette dans la Vézère à quelques kilomètres de Brive la Gaillarde. Cette rivière a donné son nom au département où on la qualifie de dernière rivière "sauvage". Symbolisant la fracture entre le massif central et la Plaine Aquitaine, la Corrèze née dans les montagnes de haute Corrèze passe par les deux villes les plus importantes du département : Tulle et Brive. À mi-chemin, sa vallée se resserre. Le décor est celui d'une vallée encaissée. La roche granitique affleure, souvent sous forme de falaises. Nombreux sont les versants ou seuls quelques boisements ont réussi à s'implanter. C'est ici, dans ce contexte paysager si particulier, que s'est implantée la ville de Tulle. Lové au fond de cette profonde vallée, le tissu urbain se déroule au fil de l'eau sur une bande très étroite, mais longue de plusieurs kilomètres, du nord-est près du stade au sud-ouest au-delà de la gare. La ville épouse les formes marquées du relief. De part et d'autre du cours d'eau, la ville s'entasse. Par manque de place, elle s'est lancée à l'assaut des coteaux. Il en résulte un tissu urbain déstructuré et peu fonctionnel. Préfecture de Corrèze, Tulle est localisée au coeur géographique du département. Depuis toujours, la ville a joué un rôle important aussi bien sur le plan politique que sur le plan industriel. La ville a connu ses heures de gloire grâce à l'industrie de l'armement qui y connut un grand succès. D'abord, fabriques royales, ces industries atteignent leur
apogée au début du 20ième et plus particulièrement pendant la guerre où de nouvelles usines sont construites. En 1917, on recense plus de 4400 ouvriers employés. Ce paysage industriel fortement ancré dans la ville et les constructions massives marquent considérablement le paysage. Confiné en fond de vallée, le tissu urbain s'étale au fil de l'eau. Les transports se développent, la ville se densifie, s'étend et s'élève. Tulle n'est plus à l'échelle du territoire qui la contient! Petit à petit, le cours d'eau a perdu son rôle fédérateur. Difficilement accessible, la Corrèze est reléguée à l'arrière-plan, comprimée par la ville qui l'entoure. En fin de 20e, les industries de la ville connaissent un fort déclin. Certaines ferment, d'autres délocalisent. Les conséquences sont dramatiques pour Tulle. Forcés de se diriger vers d'autres secteurs d'activité, grand nombre d'habitants quittent la ville. L'aire urbaine de Tulle connaît alors des difficultés importantes. Ces dernières années, la ville a perdu 25 % de sa population. Mise à l'écart et solitaire dans sa vallée, la ville repousse, elle n'attire plus, ne plaît plus. La réalité économique est difficile. Les jeunes tendent à quitter la ville. Tulle est pourtant un pôle administratif notable qui mobilise grand nombre d'emplois. Mais Tulle ne suscite plus grand intérêt. Les navettes domicile-travail sont très importantes, notamment avec l'aire urbaine de Brive (agglomération voisine) et la couronne périurbaine voisine. Elles concernent 20 % des emplois. La population préfère habiter ailleurs.
Concients de l'impasse dans laquelle Tulle s'est engagée, les services de la ville aussi bien que les associations d'habitants réagissent. Ils sont prêts à tout pour restituer au cadre urbain son attractivité et pour attirer une population nouvelle (résidents et touristes).De nombreux projets ponctuels sont à l'étude sur la ville, notamment en ce qui concerne le logement ou les infrastructures ( gare, médiathèque, musées, navette avec Brive l'agglomération voisine...) Ne pourrait-on pas envisager de mener une étude généralisée sur ce territoire malmené afin de penser à un renouveau de ce contexte urbain ? Patrick Faigenbaum, cet été lors de son travail photographique sur Tulle, a comparé la ville à " une vaste nature morte". Seul élément "naturel" rescapé, la Corrèze ne pourrait-elle pas devenir ce fil conducteur vivant, autour duquel viendrait se tisser une nouvelle dynamique urbaine, durable et respectueuse de son environnement ? Doit-on chercher à intégrer le tourisme au coeur de la stratégie de développement local ? Comment y parvenir ? Comment y redévelopper de l'activité ? Comment conférer une identité nouvelle à cette vallée urbaine ? Comment en faire un lieu de vie enfin acceptable pour les différents acteurs et usagers qui se côtoient ?
ENSNP
Ò
9, RUE DE LA CHOCOLATERIE
Ò
Juin 2008
41000 BLOIS
Ò
www.ensnp.fr
# 169