Nos Chemins by uus-studio4

NOS CHEMINS

( titre provisoire)

NOS CHEMINS

Un projet artistique autour de la mémoire des identités du quartier prioritaire de Barriol

[ TITRE PROVISOIRE ]

Par LE BAZAR PALACE

Compagnie transdisciplinaire

Un projet artistique autour de la mémoire des identités du quartier prioritaire de Barriol

Arles Novembre 2024

Par LE BAZAR PALACE

Compagnie transdisciplinaire

Arles | Novembre 2024

Pour une quête humaine et artistique

NOTE D’INTENTION

Depuis 17 ans, je vis dans le quartier de la Roquette, à Arles. Il y a 17 ans, personne ne voulait venir vivre dans ce quartier. On me regardait « bizarre » quand je disais où je vivais. Et combien de fois, ai-je entendu : « ça craint pas trop cet endroit ? ». Dans un premier temps, en tant que maman, je me suis liée avec les autres mères de mon quartier : ensemble nous faisions communauté. Puis, je me suis liée aux enfants, devenus grands, grâce aux amitiés de mon fils. Maintenant, mes voisins sont mon premier réseau social.

A la Roquette, où je vis toujours, j’habite entre un dealer et une maison RBNB. Devant l’école primaire à 8h du matin, les mamans sont en pyjama et l’été avec la chaleur et les fenêtres ouvertes, nous vivons tous en collocation. On peut aussi y boire du « matcha latte » à 5 euros et entrer dans des concepts-stores improbables. On me dira ce qu’on voudra, malgré la gentrification : La Roquette reste La Roquette, un quartier mélangé, c’est une identité. C’est mon identité.

Si je devais en partir, être relogée, sans le choisir : une partie de moi s’effondrerait.

C’est ce qui va arriver à mes voisins, à Barriol. Un plan de rénovation urbaine nécessaire va les conduire à partir. Peut-être pour mieux revenir. Mais en attendant, une partie de l’identité de ces habitants va s’effondrer en même temps que le centre commercial déserté. Bien sûr, tout sera redessiné pour du mieux. Mais, vous le savez, ce n’est pas si simple, une identité.

L’identité de ce quartier a mauvaise presse, elle fait peur, le trafic, la drogue, la pauvreté, la violence, pourtant elle existe avec ses joies et ses cicatrices, ses voyages et sa culture hybride.

Les projets de rénovation urbaine ont souvent pour ambition de gommer les « mauvaises » images de ces quartiers prioritaires. Avec cette quête artistique, c’est le contraire que je veux faire. Une identité, c’est d’abord, un nom et un prénom : Constance BIASOTTO, Brooklyn NEW-YORK, L’Estaque MARSEILLE, Paris BELLEVILLE… et ce sera ARLES Barriol.

Je voudrais écrire pour eux et avec eux, une série de projets artistiques au long cours pour honorer, célébrer et valoriser ce quartier : Barriol comme une identité qui mérite de ne pas être effacée mais célébrée dans la joie pour pouvoir évoluer. Je voudrais écrire un projet artistique humain et ambitieux à l’échelle de la taille du quartier, du plan de rénovation urbaine qui va le transformer et de la richesse des personnes qui le constitue : un projet qui honore les mémoires, fait face aux violences, fabrique de la beauté et regarde l’avenir.

Constance BIASOTTO

2025 • Année zéro

Ce plan de rénovation urbaine a pour but d’améliorer l’habitat, de réaménager l’espace public, de rénover les équipements et de dynamiser le commerce afin de rendre ce quartier agréable à vivre, de rompre son isolement et de le reconnecter au centre-ville d’Arles. Implanter le conservatoire de musique, tracer de nouvelles voies, créer des espaces de vies sociales plus modernes incluent de démolir certains bâtiments, de déloger et reloger plus d’une centaine de familles autrement dit bouleverser tout un écosystème humain déjà fragile.

Pour cela, il faut du temps. L’année 2025 est une année d’études de terrain, de concertation publique, de communication : c’est un peu l’année zéro. Pour les institutions, il s’agit d’informer, d’expliquer, d’écouter et de rassurer les habitants.

Mais qu’en-est-il de la mémoire vive de ce qui est ? Où sera-t-elle stockée ? Que fera-t-on du patrimoine moderne qui sera détruit et de l’archéologie de demain ? Quelles traces déciderons-nous de laisser ? Voulons-nous ne faire naître que de la tristesse et de l’amertume du départ imposé ? Comment célébrer, remercier, honorer tout ce qui s’est passé ici, à Barriol ? C’est l’objet de ce projet. Pour concevoir un projet sensible d’envergure, nous avons, nous aussi, besoin d’une année zéro. Pour rencontrer les acteurs du territoire, les associations, les habitants, les structures, les usagers de ce quartier afin de concevoir un projet sur mesure, in-situ à la fois ambitieux et intelligent, pour trouver des financements, il nous faut aussi du temps.

Et si la rénovation urbaine est une réponse possible aux maux de la ville et la transformation du bâti un moyen de résoudre certains problèmes sécuritaires, un volet artistique dont l’objectif est de concevoir et d’écrire une cérémonie artistique et populaire qui durera 5 ans est indispensable. Nous souhaitons donc consacrer cette année 2025 à la rencontre sous toutes ses formes afin de concevoir un projet pluriannuel allant de 2026 à 2030 et d’élaborer un programme d’actions et de rendez-vous artistiques de qualité dans le but de fêter ce quartier comme s’il était un être vivant.

Paroles, paroles, paroles

Car ce sont les petits récits qui font la grande Histoire

Pendant un an, plusieurs types d’actions seront menées dans le but de recueillir, de collecter les paroles, afin de reconstituer le récit de ce quartier. Ce récit de quartier est un préalable à la série d’actions artistiques qui seront mises en œuvre entre 2026 et 2030.

Pour collecter ces fragments et en faire un récit collectif, nous mènerons 4 temps de résidences artistiques. C’est à dire 4 périodes de recherches et de présences physiques dans le quartier : deux en hiver et au printemps, deux à l’automne.

Ces temps de résidence permettront à l’équipe artistique du Bazar Palace de rencontrer les habitants pour les écouter, comprendre et surtout pour créer un lien de confiance pour les années suivantes.

Nous ne collecterons que de la parole.

Durant cette année, en plus des résidences, nous serons là pour

- assister aux réunions : de présentation de projets, des parents d’élèves, des conseils de quartier…

- rencontrer les associations sportives, culturelles, de quartier pour se faire un réseau, ne rien laisser au hasard

- chercher des modalités de financements pour 2026-2030

Cette année zéro a pour but d’écrire et concevoir un plan d’action précis des spectacles-évènements qui auront lieu les années suivantes. Ces propositions artistiques pourront prendre la forme d’un (ou plusieurs) spectacle déambulatoire dans le centre commercial et la tour avant leur démolition, d’un parcours d’architecture moderne pour les journées du patrimoine, d’un long-métrage documentaire, de projections sur les murs des immeubles et d’installations lumineuses dans les rues, de la traversée d’une funambule entre deux tours, de rituels artistiques d’adieux, d’une pièce de théâtre pour chantiers et terrain vague.

Le tout sera conçu à partir de la mémoire et des récits des habitants.

Le Bazar Palace

Collectif dirigé d’artistes indirigeables www.lebazarpalace.com

Théâtre d’installation et Création de spectacles In Situ et de formes orphelines, Arles

« Nous inventons avec le théâtre, le son, le jeu, la vidéo, la danse, le chant, la musique, le sport, les arts du cirque et les arts plastiques nos propres cadres disciplinaires afin de mettre en valeur le récit silencieux du monde.

Nous investissons, selon le propos des créations et des commandes, les salles de théâtre, les espaces urbains ou naturels, les rues, les champs, les musées, mais aussi les salles des fêtes, les hôtels, les quartiers prioritaires, les institutions de santé...

Nous créons des dispositifs théâtraux ou plastiques capables de renouveler à chaque fois nos possibilités de partage avec le public.

Nous posons la rencontre comme acte artistique fondamental et fédérateur de notre travail artistique. »

Crée en 2007 à l’initiative de Constance Biasotto, dès sa sortie de la 1re promotion de la FAI-AR, école supérieure d’art en espace public, Le Bazar Palace propose des spectacles entre théâtre et installation qui sont diffusés en France, en Europe et à l’international. La compagnie propose plusieurs entrées vers son travail artistique :

• la création et la diffusion de spectacle

• des projets de territoire à destination des adolescent.es via le pass-culture, des femmes et des publics plus précaires avec le programme Ensemble en Provence du département des Bouches-du-Rhône. Ces projets de territoire sont toujours reliés à des projets de création

• des actions de transmission en accompagnant de jeunes équipes artistiques dans leurs premiers projets et en développant des master-class à l’École Nationale des Arts du Cirque de Rosny-sous-Bois et au sein de la classe préparatoire Cirk’Eole à Montigny-Lès-Metz

• en réponse à des commandes spécifiques de création In Situ : lors de la saison 21-22, Le Bazar Palace s’est vu confier un projet de création pour l’Université d’Aix-Marseille en partenariat avec le théâtre Antoine Vitez à Aix-en-Provence et Lieux Publics, centre national de création à Marseille. En 2023, la compagnie reçoit une commande du SYMADREM pour la commémoration des inondations de 2003 en Camargue : Des hauts et des bas. En 2024-2025 : la compagnie fêtera les 30 ans du Musée Bleu dans une série de proposition artistique.

Lors de ces diverses aventures, Le Bazar Palace a été/est accompagné par :

INSTITUTIONS : Ville d’Arles (13)

| ACCM, communauté d’agglomération, politique de la ville | Département des Bouches-du-Rhône | Région Provence

Alpes Côte d’Azur | DRAC Provence Alpes Côte d’Azur | Métropole Aix-Marseille

| La Direction Générale de Création

Artistique | La Commission Européenne

INJEP/PEJA | L’ADAMI et la SPEDIDAM

PRIX : Écrire pour la rue, SACD, 2010 pour le spectacle Carrousel et Prix Gulliver, SACD/RTBF, 2018 pour le projet de La Grande Aventure

Jacques Prévert - scène conventionnée art et jeunesse | Domaine La Palissade du Parc de Camargue | Université d’Aix-Marseille | Théâtre Antoine Vitez à Aix-en-Provence

CONSTANCE BIASOTTO

Direction artistique de ce projet

* Née le 10 mai 1981 dans un petit village très célèbre de la Côte d’Azur. L’annonce de Mitterrand a fait accoucher ma mère giscardienne. Scolarité brillante, sans failles, lycée expérimental, Bac L - Arts plastiques à Toulon, ville où elle découvre les stigmates de la guerre sur les murs et les affiches Front-National.

* Parents aimants et confiants, père issu de l’immigration italienne, une identité que l’on étouffe jusqu’à sa propre langue que l’on avale par souci d’intégration.

* Très tôt, fan de Basquiat et des avant-gardes artistiques comme DADA, en rupture avec son environnement elle fuit : c’est Paris et sa région qui l’accueille.

* Maîtrise de Littérature Française à l’université Paris 8, Conservatoire de théâtre du 12è arrondissement de Paris au département Littérature Orale, École de cirque de Verdun (Montréal), 1ère promotion de la FAI-AR, formée au Théâtre d’objet avec le Théâtre de Cuisine et aux Métiers de crieurs publics par Bernard Colin, mais également au Scénario avec Cédric Perrin lors de formations professionnelles.

* Assistante à la mise en scène d’Anne-Laure Liégeois (Le Festin, La Comédie Française), de Michel Risse (Décor Sonore) et de Gulko (Cahin-Caha) de 2004 et 2009.

* Héritage culturel de Paris 8 et son étonnante histoire universitaire qui m’offre Pierre Bourdieu, Hannah Arendt, Gilles Deleuze et Hélène Cixous en famille intellectuelle jusqu’à Michel Crespin, Dominique Trichet, Jacques Livchine et Pierre Berthelot qui m’offre la rue et le trottoir comme espace artistique pour m’exprimer.

* Il y a le monde entier dans les veines de mon identité : La Chine, le Chili, le Pérou, Bali, Lombok et Java, le grand nord canadien, New-York mon amour. Mais aussi Berlin, ma maîtresse. La Camargue : mon horizon. Et depuis peu Les Philippines, avec qui j’entretiens une relation solidaire vivante en mettant en place des stages artistiques au sein de l’ONG Caméléon qui accueille des jeunes filles victimes de violences sexuelles.

* Enseignante en dramaturgie à l’École Nationale des Arts du Cirque à Rosny-sous-bois et à l’École d’art préparatoire Cirk’éole à Metz, chargée de cours l’Université Aix-Marseille, enseignante de kundalini Yoga.

* Invention du Bazar Palace en 2007 où j’y dirige l’ensemble des projets.