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HASSE N° 37
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Sommaire N° 37 automne 2009
CHASSE N° 37
TRIMESTRIEL SEPTEMBRE OCTOBRE NOVEMBRE 2009 ●
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Jours de CHASSE
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FRANCE
Sous des cieux uruguayens
3-5, rue Saint-Georges 75009 Paris Tél. : 01.40.54.11.00 - Fax : 01.40.54.12.85 www.joursdechasse.com
Président-Fondateur Olivier Dassault
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RÉDACTION
Rédacteurs en chef : Bruno de Cessole (11.35) Humbert Rambaud (11.56)
ADMINISTRATION GESTION DÉVELOPPEMENT
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Numéro de commission paritaire : 0613 K 79921 - ISSN 1622-8979
ADMINISTRATION Directeur administratif et financier : Éric Baracassa (11.30) Services généraux : Catherine Delange (11.13)
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GROUPE VALMONDE Président: Pierre-Yves Revol
Vice-président : Olivier Dassault Directeur général : Guillaume Roquette Valmonde et Cie, SA au capital de 14 373 463,41 euros Actionnaire majoritaire : Sud Communication RCS : Paris B 775 658 412. Siret : 775 658 412 00140. Directeur de la publication : Guillaume Roquette Photo du bandeau : Olivier Dassault. Photo de couverture : Stéphane Bregeon. Copyright 2009 - Jours de Chasse. Les manuscrits non insérés ne sont pas rendus. Sauf dans les cas où elle est autorisée expressément par la loi et les conventions internationales, toute reproduction totale ou partielle du présent numéro est interdite et constituerait une contrefaçon sanctionnée par les articles 425 et suivants du code pénal.
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Aventure Les buffles de la Zambezia JEREMY RICHARDS
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Reportages : Guillaume Beau de Loménie Armurerie et optique : Alain de l’Hermite Tentations-Enchères : Virginie Jacoberger-Lavoué (11.34) Visite privée et saveurs : Véronique André Secrétaire général de la rédaction : Éric Lerouge (11.91) Maquette : Fabrice Fournier (premier rédacteur-graphiste 11.83), Nicolas Lemay (11.84) Directeur de l’iconographie : Marc Charuel (11.94) assisté de Patrick Iafrate (11.92) et Patrick Rousset (11.93) Infographiste : Florence Binoche-Giboreau (11.67) Responsable production : Nicolas Gigaud (11.87)
5 6 18 26 28 30 42 46 56 60 72 78 92
Chasseur de légende
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L’Éditorial d’Olivier Dassault Point de mire L’actualité de la chasse Chic et choke Le monde de la chasse À l’affût Expositions et salons Lucarne La chasse en DVD Tentations Équipements de saison… 30 … pour elle 32 … pour lui 34 Objets et accessoires 40 Automobile Enchères Fin de saison de haute tenue Signets La chasse en librairie Confidences Michel Déon de l’Académie française Découverte Sous des cieux uruguayens Tourisme Uruguay, des chutes à l’Océan Aventure Les buffles de la Zambezia Reportage Les Ardennes, la légende des siècles
136 150 162 174 176
John H. “Pondoro” Taylor, dernier chasseur d’ivoire
Sur le terrain Tout savoir sur… 106 Bel-Val, exemple pour la chasse, école pour la faune 114 De la bonne utilisation d’un chien… 118 Famars, le style et le luxe italiens 124 Armurerie Simon, rendez-vous de chasse en Sologne 128 Chasses à la journée, les faisans de Saint-Claude 134 La loi: la législation du ramier Chasseur de légende John H. “Pondoro” Taylor, dernier chasseur d’ivoire Crayons et pinceaux Catherine Farvacques L’écrivain Jean de La Varende L’art et la chasse Pierre Paul Rubens Visite privée Invitation à Marrakech chez les Bauchet-Bouhlal
184 190
Saveurs Les recettes de famille
196
Flacons Caves de Rasteau, sur un lit de galets roulés…
198 202
Volutes L’automne couleur havane
Tentations 190 Les douceurs de l’automne 192 La maison et sa déco
Forum Les lecteurs ont la parole
Ce numéro comprend un encart broché Abonnement entre les pages 66 et 67 et deux encarts jetés : Réabonnement et Le Cheval fait son tour d’honneur.
Parution du n° 38-hiver 2009, décembre Jour s de Chasse sur Internet : www.joursdechasse.com
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Éditorial par Olivier Dassault
S
estimé à quelque deux millions lors de la saison d’hieptembre : les beaux jours perdurent encore, vernage. Ils ont découvert à cette occasion que plus mais la lumière, moins crue, n’est plus celle de l’été, de cent mille oiseaux ont été détruits au cours de la et la nuit, dorénavant, tombe un peu plus tôt.Au pesaison 2007-2008 (contre 20 000 en France, où le tir tit matin, la température commence à fraîchir et la des oies est autorisé). Afin d’éliminer le surnombre, rosée sèche moins vite. Bientôt, la forêt se parera de le gouvernement néerlandais n’y va pas de main morte: cuivre et d’or pâle,avant la chute des premières feuilles. d’abord tirés au fusil, les volatiles sont, au moment L’automne s’annonce,saison qui,pour beaucoup, de la mue, tout bonnement massacrés à coup de bâest mélancolique comme un poème d’Apollinaire,mais tons ou… gazés, tandis que les jeunes oies sont enqui, à rebours, réjouit le cœur du chasseur. Car augrillagées et,de ce fait,condamnées à mourir de faim. cun d’entre nous – y compris les plus anciens, les Si la régulation est admissible, les méthodes emplus expérimentés,dont la mémoire garde tant de souployées le sont-elles ? Comment les sourcilleux dévenirs– ne saurait être indifférent ou blasé à l’approche fendeurs du bien-être animal, si prompts à dénoncer de l’ouverture et de ses promesses. Même ceux qui, la “cruauté” de la chasse, s’accommodent-ils de cette en raison de l’âge et de ses embarras, ont dû renontuerie planifiée ? Dans le canton de Genève où un récer à graisser leurs chaussures et à nettoyer leurs armes, férendum a obtenu l’interdiction de la chasse voici éprouvent comme un peu de nostalgie à la pensée quelques années, les mêmes procédés qu’ils n’iront pas fouler les prés et arde “braconnage légal” ont cours : tir au penter les bois. Comme le dit si bien phare,la nuit,du gibier en surnombre,par l’académicien Michel Déon qui nous LA NOTION desagentsdel’administration.Nousvoilà fait l’honneur de nous confier ses confiDE PROTECTION de plain-pied dans le Meilleur des mondes dences d’ancien chasseur de bécasses d’Huxley… Redisons-le avec force : qui et de bécassines, les réflexes demeuMAL COMPRISE veut faire l’ange, fait la bête, et la notion rent, quand bien même la pratique a OU de protection mal comprise ou dogmacessé. DOGMATIQUE tique conduit à des absurdités. Ces bonheurs de l’ouverture, il faut Je ne voudrais pas conclure sur ces consien être conscient, ne laissent pas d’irriCONDUIT dérations attristées,mais,en vous laissant ter le petit clan des adversaires de la À DES ABSURDITÉS. découvrir ce trente-septième numéro chasse qui ne se résignent pas à l’exisde votre revue,vous remercier,amis lectence légale d’une activité pourtant séteurs, de votre fidélité à Jours de Chasse, vèrement contrôlée,nécessairement reset remercier ceux d’entre vous qui ont pris de leur pectueuse de l’environnement et des fragiles équilibres temps pour répondre à une enquête sur notre revue. naturels et, de surcroît, génératrice d’emplois et de Il en ressort que celle-ci répond pleinement à vos atretombées monétaires non négligeables. tentes et qu’une grande majorité d’entre vous ont Pour cette poignée d’idéologues, plus ou moins été satisfaits des dernières innovations que nous avons fanatiques, la chasse n’a pas de raisons d’être et deintroduites. vrait être purement et simplement supprimée,comme Merci et bonne lecture. elle l’est dans le canton de Genève, ou réduite à la portion congrue comme aux Pays-Bas.Que voilà donc des exemples admirables et dignes d’être imités, assureront les paladins de l’écologie et du bien-être animal ! Vraiment ? Eh bien, jugez-en : au printemps dernier, une mission parlementaire française s’est rendue aux PaysBas afin d’étudier la manière dont usent nos voisins pour réguler le nombre excessif des oies sauvages,
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Pointdemire WILDPICTURES/ALAMY
REGARD SUR L’ACTUALITÉ DE LA CHASSE par la rédaction
PROTECTION
LA MÉTHODE HOLLANDAISE
◆“Faites ce que je dis,pas ce que jefais.”Àn’enpasdouter,lesPaysBasappliquentàmerveilleledicton. Personne n’ignore, en effet, que la fibre écologiste jusqu’auboutistedenosvoisinshollandais est assez militante pour avoir réduit de manière drastique les possibilités cynégétiques. Apparemment, s’ils n’ont guère de compassion pour les chasseurs, ils méprisent avec la même force le gibier, notamment les oies. Car ce qu’a pu découvrir la mission parlementaire française (comprenant des représentants du ministère de l’Environnement,de l’ONCFS,des associations de protections de la nature, des représentants des chasseurs) qui s’est rendue sur place en mai dépasse l’entendement… Selon les fédérations départementales des chasseurs de la Somme et del’Oise,plusde109000oiseaux (43000 oies cendrées,40000 oies rieuses,23000 canards siffleurs)
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ont été détruits aux Pays-Bas au cours de la saison 2007-2008 (à titre de comparaison, environ 20 000 oies sont tirées tous les ans en France), chiffres que ne contestent d’ailleurs pas les autorités bataves. Pourquoi ce“massacre”? Les Pays-Bas sont une zone importante d’hivernage des oies à telle enseigne qu’il y en aurait près de deux millions… Dans ces conditions,onpeutcomprendre que ces oies peuvent commettre quelquessévèresdégâtsauxcultures, dégâts qui ont coûté très exactement 16 millions d’euros (sans compter les 90 autres millions servant au financement de “zones d’accueil” pour les oies, versés moitié par le gouvernement,moitiéparl’Europe!).Que faire pour tenter de limiter les populationsd’oies,dontlachasse est interdite depuis 1998? Pour les éliminer, n’ayant aucune intention de rouvrir la chasse, le gouvernement hollandais autorise leur régulation. D’abord, au fusil, selon des normes
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strictes. Mais il y a pire : pour les oies, cette fois en période de nidification, les méthodes sont beaucoup plus expéditives ce que reconnaissent sans honte les autorités. Pour les oiseaux en mue (une fois par an,les oies perdent leurs plumes, presque en même temps,et ne sont donc plus en capacité de voler correctement), elles sont tuées à l’aide d’un bâton,et s’il le faut… gazées (elles sont en fait pousséesversdeslocauxadéquats…). Etpourêtresûrd’enéliminerun peu plus, les secteurs abritant les nids sont engrillagés. Résultat, les jeunes oies ne peuvent plus se nourrir dans les prairies avoisinantesetmeurentdefaim. S’il est difficile de contester lanotiondedestruction(nousne procédons pas autrement en France avec les pigeons au printemps),lesméthodeslesont.Plus encore, l’exemple hollandais montre jusqu’où peuvent aller une protection mal comprise et l’avènementdubien-êtreanimal dans tous ses excès.En effet,une
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surprotection peut amener une surpopulation avec des dérèglementsincontrôlables…LesHollandais, plutôt que de rouvrir la chasse,songeraient à procéder à des lâchers de renards (sic!) et à augmenter les réserves pour les oies. C’est ce qui s’appelle un raisonnement par l’absurde. Les Canadiens,plus pragmatiques,n’ont pas ces états d’âme avec leur oie blanche: au début duXXe,ellefutprotégéecarl’espèce était menacée avec moins de5000oiseaux.Aujourd’hui,ce n’est plus le cas, puisque la population est estimée à 1,3 million. On peut la chasser à nouveauselondesrèglestrèsstrictes, règles qui ont été d’ailleurs modifiées en fonction des circonstances (ainsi, avec l’augmentation des populations,le bag limit a été revu à la hausse en 1997, et le tir de printemps a été autorisé).C’estcequ’onappelleune gestion et une protection intelligente de la faune. Les Hollandais et l’Europe feraient bien de s’en inspirer.
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Pointdemire REGARD SUR L’ACTUALITÉ DE LA CHASSE
vation du patrimoine matériel– et la Convention (qui date de 2003) pour la sauvegarde du patrimoineculturelimmatériel,qui touche, cette fois, les traditions à protéger,les langues et les cultures menacées, un savoir-faire artisanal à transmettre… Or, cette inscription passe d’abord par une inscription dans le pays demandeur. La chasse au vol correspond entoutpointauxcritèresfixéspar
l’Unesco. Sa technique n’a quasiment pas changé depuis la nuit des temps,elle a son langage (en français, elle a plus de 800 mots dont beaucoup sont passés dans le langage courant);qui plus est, ce mode de chasse a ses écrivains qui ont décrit avec force détails l’art d’affaiter (de dresser) et de soigner les oiseaux de chasse à commencer par Frédéric II de Hohenstaufen avec De Arte venandi cum avibus.
« Cette reconnaissance n’est qu’uneétape»,affirmePatrickMorel. La France, en effet, est en traindedéposerundossierauministèredelaCulture.D’autrepart, les Émirats arabes unis vont présenter lors de l’Assemblée générale de l’Unesco de cet automne à Abou Dhabi une soumission communedereconnaissance,qui sera soutenue par une dizaine de pays(dontquatrepourl’Europe). La décision finale ne devrait pas intervenir avant le mois d’octobre 2010 après une nouvelle procédure marathon entre l’examendelarecevabilitédesdossiers et l’examen par des commissions… Si elle était favorable, ce serait une superbe victoire pour la fauconnerie, qui, il y a deux générations, était encore illégale –ou juste tolérée– dans nombre de pays (en France, elle n’a été légaliséequ’en1954).Quiditinscription signifie qu’elle ne peut plus être interdite, et que, dans les pays où elle l’est (comme au Danemark ou en Suède),elle ne pourra plus l’être. Bref, un exemple à méditer…
tie des assurances.Ce chiffre dépassetouteslesprévisionslesplus “optimistes”puisque l’ONCFS avait estimé,dans une étude publiée il y a quatre ans, à environ 25000 le nombre de collisions. Quoi qu’il en soit,ces chiffres ne sont pas une surprise au vu de l’explosion des populations de grands animaux et de l’intensification du trafic routier (ainsi,il y a aujourd’hui près de 30 millions de véhicules immatriculés en France contre 18 millions il y a trente ans). Autre enseignement de cette étude : cinq départements avec desgrandsmassifsforestiers(Gironde, Moselle, Bas-Rhin, Landes, Seine-et-Marne) ont enre-
gistré plus de 1 000 collisions. Enoutre,lesanglieretlechevreuil concentrent 76 % des accidents. Autotal,cesont21millionsd’euros que le Fonds de garantie a dûdébourser(cechiffreneprend
pasencomptelesindemnisations déjà versées par les compagnies d’assurances).Pour l’instant,aucune augmentation des primes d’assurances n’est prévue. Pour le moment…
PATRICK MOREL
UNESCO
◆ À l’heure où la chasse n’est pas dans l’air du temps, c’est unejolievictoirequ’ontobtenue lesfauconniersbelges.Le10juin, leur mode de chasse a été reconnu officiellement comme « chef-d’œuvre du patrimoine oral etimmatériel»etinscritsurla«liste d’inventaire du patrimoine immatériel»deBelgique.«C’estunepremièreenEuropeetlerésultatdeplus de dix ans d’efforts », explique le Belge Patrick Morel (photo),ancien président de l’IAF (InternationalAssociationofFalconry) qui est à l’initiative de cette reconnaissance. Enréalité,cettereconnaissance estlapremièreétape(obligatoire) en vue de l’inscription au patrimoine culturel mondial de l’humanité à l’Unesco.Il existe deux manières d’être inscrit, soit via la Convention qui concerne la protection du patrimoine mondial, culturel et naturel (1972) –mais qui ne vise que la préser-
GRANDS ANIMAUX
PLUS DE 40000 ACCIDENTS
◆ « Un chiffre considérable », c’est
en ces termes que François Werner, directeur général du Fonds degarantiedesassurances,aqualifié le nombre de collisions avec la faune sauvage pour l’année 2008.Ilyaeneffetdequoi:41471 dossiers ont été traités contre… 6 000 un an plus tôt ! Les raisons ? D’abord le fait que, depuis 2003, tous les assurés automobiles soient couverts (seuls auparavant les “tous risques” étaient indemnisés), et qu’une loi de 2007 a supprimé l’abattementde300eurosdésormaispris en charge par le Fonds de garan-
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Jours de C HASSE ◆
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Pointdemire REGARD SUR L’ACTUALITÉ DE LA CHASSE
LE RETOUR DE LA CHEVROTINE
◆ L’affaire fait grand bruit : le
29 mai, le préfet des Landes a autorisé les chevrotines 28 grains pourletirdusanglierdanslecadre de battues administratives sous l’autorité du lieutenant de louveterie.Cettedécisionavaitétéau préalableexaminéeparleConseil nationaldelachasseetdelafaune sauvage (CNCFS), qui avait rendu un avis favorable.C’est un retournement de l’Histoire car la chevrotine est interdite depuis 1976 comme munition de chasse (toutefois,l’arrêtédu1er août1986 prévoit des dérogations pour les départementsprésentantdesformations de garrigues ou de maquis: c’est le cas de la Corse). On le devine, une telle décision n’a pu que faire bondir –le mot est faible– l’Association nationaledeschasseursdegrandgibier (ANCGG),qui,d’ailleurs,a voté contre lors du vote du CNCFS. L’ANCGG qui a toujours milité pour le tir à balles réitèrecescritiquescontrelachevrotine:«Triste jour pour la chasse en France »,écrit A.J. Hettier de Boislambert,danslarevueGrande
Faune de juin dernier. D’abord l’association met en avant une question d’éthique: les chevrotines présentent une grande irrégularité,et ont la fâcheuse tendance à blesser… Les armuriers sont,eneffet,unanimesàdireque les chevrotines 28 grains sont efficaces que jusqu’à 15 mètres (or quiditanimauxblessés,ditrisque accru de ferme dangereux pour les chiens) et sur des sangliers de faible corpulence. C’est une affaire de sécurité, poursuit l’ANCGG: la chevrotine développe moins de force et de puissance qu’une balle classique (400 joules contre 2 500), augmentant les risques de ricochet (accrus du fait des projectiles sphériques), et avec eux, les risques d’accidents. Et l’ANCGG d’espérer que « les chasseurs qui ont vécu la chasse propre,àballe,resterontdansledroit cheminetrésisterontàlagangrène». À rebours,les partisans de la chevrotine justifient cette décision par des circonstances exceptionnelles, c’est-à-dire la tempête Klaus qui a ravagé les Landes (photo).Résultat: du fait de parcellesinaccessibles,denombreux plans de chasse n’ont pu être réa-
TRAVERS/SIPA
GRAND GIBIER
IMPÔTS
TAXE SUR LES CHIENS, C’EST NON!
mais à court d’idées quand il s’agit d’impôts, surtout quand il s’agit d’en créer un ou plutôt d’en faire renaître un. Pour preuve,Jean-Louis Masson,sénateur (non inscrit) de la Moselle,ainterrogélegouvernement afin de rétablir une taxe sur les chiens.Son objectif? Limiter la prolifération des chiens dangereux(dutypeRottweiler,pitbull,
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DAMPÉRAT
◆ L’homme politique n’est ja-
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lisés (ainsi, la Fédération départementale des chasseurs des Landesestimeentre3000et4000 le nombre de bêtes noires qui n’ont pu être tirées)… Tout indique qu’il y a un risque d’une surpopulation pour les saisons suivantes,cequin’estpasdugoût des agriculteurs déjà traumatisés par les dégâts de la tempête Klaus.Qui plus est,avec un paysagequiressembleenbiendesendroits à de la garrigue,synonyme de faible visibilité,et un impératif de régulation,«nous ne sommes pasenconditionnormaledechasse, d’où l’emploi des chevrotines », et
donc entrer dans le champ d’application de l’arrêté de 1986. Le souci de la sécurité? Leur objectif est de tirer des sangliers de petite corpulence à faible distancecequilimiteraitlesrisques. En outre, pour eux, la tempête ayant rendu des parcelles impraticables, le tir à balles présente autant sinon plus de risques que la chevrotine.Bref,ces circonstances exceptionnelles justifieraientl’emploidecettemunition. Mais en tout état de cause,nous sommes bien loin de l’univers de la chasse,et il faut espérer que cet emploi restera exceptionnel.
dogue argentin…) et de constituerunfondsdesoutienpourles communesafinqu’ellespuissent supporter les dépenses liées au nettoyage des trottoirs. Les sommesrécoltéesn’auraientpas éténégligeablespuisqu’ilyaplus de cinq millions de chiens en France… Rappelons que c’est une loi de 1838 qui avait prévu unetaxesurleschiens. Deuxcatégories étaient distinguées: les chiens d’agrément et les chiens servant à la chasse d’une part ; etleschiensservantàlagardedes troupeaux,habitations…d’autre
part. Cettetaxeétaitprogressive selon la taille de la commune où était domicilié le propriétaire du chien. Le législateur n’aura pas à se poser la question,puisque le ministère de l’Intérieur – le ministère de tutelle – a répondu au printemps qu’une telle taxe «neseraitpasdenatureàéradiquer les chiens dangereux… » De plus, frappant indistinctement tous les propriétaires de chiens, elle « ne permettrait certainement pas de corriger les comportements indélicats »…
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Pointdemire REGARD SUR L’ACTUALITÉ DE LA CHASSE
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TIR
UN NOUVEAU PARCOURS EN SOLOGNE
◆ Pour un chasseur dont l’amour-propreaétésibienbrocardé par Elzéar Blaze, il n’y a riendeplusgênant,deplusmortifiant que de se voir affubler l’étiquette de mauvais tireur. Las! L’air est connu:la malheureusevictimeaccuselesoleil,son fusil, ses cartouches, voire les astres, mais rarement, très rarement lui-même. Et pourtant, il oublie –ou feint d’oublier– que pour bien tirer,il faut beaucoup tirer sous l’œil avisé d’un mentor. Pour s’entraîner, nos aïeux avaient du gibier naturel en quantité, nous nous avons les ball-traps.Souvent,leschasseurs
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gocie en moyenne à 5380 euros, les valeurs varient en réalité de 1 à 10 en fonction de la zone géographique et de la taille des surfacesvendues.Ainsi,lesforêtsnon bâties de dimension modeste (de 1à10hectares)sontlespluschères (6170 euros en moyenne l’hectare), tandis que les forêts de 10hectares et plus se négocient en moyenne à 5090 euros. L’engouement des investisseurs jusqu’au début de l’année
s’expliqueparlaflambéedesprix du bois (+55 % entre 2005 et 2008) et par les perspectives prisesencomptedansleGrenelle del’environnement.D’icià2012, il est prévu que la production de bois augmente de 12 millions de mètres cubes et de 20 millions en 2020. La France n’exploitant que60%desarécoltepotentielle, elleesteneffetdéficitaireenbois, et ce malgré sa place de numéro trois en Europe.
n’osent franchir le pas, ne voulant pas être jugés, et estimant –non sans raison– que le monde cynégétique et le monde du tir sont désormais deux entitésquin’ontplus grand-choseencommun. Réconcilier tir etchasse,c’estunpeu le dessein du nouveau lieu qui vient de s’ouvrir au Domaine de Courgenou, près de Chaumont-surTharonne,danscette région à qui la chasse doit tant,la Sologne. Dans cette École de tir et de chasse de Sologne (ETCS),tout a été pensé et programmé afin que le disciple de Saint-Hubert trouve ce qu’il est
venu chercher : découvrir dans les meilleures conditions le tir de chasse, s’améliorer dans un cadre le plus proche des condi-
Jours de C HASSE ◆
tions de chasse. Les amateurs trouveront un parcours de 1200mètres,avec des postes aux trajectoires représentant le tir
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Si les forêts restent un placement recherché, la fin d’année 2009 s’annonce pourtant plus difficile. Les prix du bois ont commencé à chuter l’an dernier, sous l’effet du ralentissement économique, notamment dans le bâtiment et le meuble. L’accélérationdelacrisedumarché immobilier a également entraîné une baisse des prix des forêts dotées de résidences. Il reste toutefois l’attrait fiscal.Annoncéàlafinmai,unnouveau dispositif permet aux particuliersquiinvestissentdansdes groupements forestiers de bénéficier du même avantage que ceux réalisés dans les PME non cotées, c’est-à-dire de pouvoir réduire leur ISF de 75 % de leur investissement dans la limite de 50000euros.Cedispositifaainsi incité la Société forestière de la Caisse des dépôts à créer pour les particuliers redevables de l’ISF en 2010 un groupement forestier éligible au dispositif de la loi Tepa. de la perdrix, du canard ou du lapinetdesdifficultésdetiradaptésauxcatégoriesdetireurs(avec possibilité de jouer entre amis). Qui plus est, les passionnés de“grossesbêtes”pourronts’entraîner au sanglier courant… Et ceux qui veulent aller plus loin dans le tir trouveront un skeetolympique,uncompak-sporting et une fosse. Mais le confort et la volupté ne sont pas oubliés avec un rendez-vous de chasse, comprenant salon, restaurant, et possibilité de louer des petits cottages…
ETCS
◆ La forêt séduit de plus en plus si l’on en juge par les derniers chiffres du ministère de l’Alimentation,de l’Agriculture et de la Pêche.En effet,depuis dix ans, le prix de la forêt française s’est apprécié de près de 80 %.La raison? Elle est avant tout considérée par les investisseurs comme une valeur refuge,tant il est vrai que la forêt a résisté à la crise financièredel’andernieraussibien en termes de prix que de transactions:les volumes d’échanges ont augmenté de 14 %, les surfacesvenduesde2%(soit118000 hectares)etlesprixontgrimpéde 7,1 % après avoir déjà augmenté de 8 % en 2008. Et si l’on tient compte des parcelles près de la Méditerranée,traditionnellement les plus chères,la hausse des prix atteint même plus de 9 %. Ces évolutions cachent néanmoins de grandes disparités; si l’hectare de forêt non bâti se né-
GALAM
LA FORÊT RÉSISTE À LA CRISE
Pour tous renseignements: ETCS, domaine de Courgenou, 41600Chaumont sur Tharonne. Tél.:02.54.76.12.72. Email:contact@ecoledetirdesologne.fr Internet:www.domainedecourgenou.fr
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Pointdemire Plus encore, toujours danslemêmeÉtat,ledanger pourrait bien venir aussi des pumas que l’on appelle là-bas des « lions ». Un campeur en a fait la douloureuse expérience alors qu’il débitait du bois poursoncampementavec sa tronçonneuse. Malgré le bruit de la machine et des cris de notre homme pour l’éloigner, l’animal, après une charge rapide, s’estjetésurlui;notrecampeur a repoussé l’attaque, infligeant au passage une blessure sur le flanc du félin avec sa machine. Les Rangers, aussitôt prévenus,onttraquél’animal qui avait réussi à prendre la fuite; ils l’ont localisé le lendemain et abattu,après que ce dernier a de nouveau chargé et mis à mal l’un des chiens de chasse amenés pour la circonstance.
ACCIDENTS
APRÈS L’OURS, LE PUMA…
◆ Nousavionsévoquédansnotre
numéro de l’hiver 2008 (n° 34) l’attaque par un grizzly d’un chasseuràl’arcdanslesenvirons de Cody dans le Wyoming, attaque dont le malheureux nemrods’étaitsortiavecdemultiples blessures, heureusement sans gravité. Il semblerait que le caractère quelque peu agressif des ours n’ait pas fléchi. Ainsi, toujours dans la même région, deux incidents, au mois de juillet, ont à nouveau mis aux prises des randonneurs et des ours (dont,dans un des cas, une femelle accompagnéedesestroisoursons).Une de ces victimes, un ancien policieràlaretraite,souffredegraves blessures au visage et a dû subir une trachéotomie après que le grizzly a voulu lui broyer la gorge.
TERRITOIRE
DOMAINE DES MORETTES
LES FAISANS DES MORETTES
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◆ En matière de battues de faisans,les Anglais sont les maîtres, tant en termes de quantité que de qualité, mais il n’est guère aisé de se rendre de l’autre côté de la Manche… On ne le sait peut-être pas, mais ce genre de territoires existe en France.Exagération ? Il faut se rendre en Sologne, entre Salbris et La Motte-Beuvron pour se rendre compte que ce propos n’a rien d’une forfaiture. Là,au domaine des Morettes, sur 800 hectares clos, parsemés d’une dizaine d’étangs,tout l’esprit d’une chasse gérée à l’anglaise est présent sous l’autorité de Richard et de Bénédicte Howson. Les faisans proviennent de souches dûment sélec-
Jours de C HASSE ◆
SIPA
REGARD SUR L’ACTUALITÉ DE LA CHASSE
En l’absence de toute maladie détectée chez ce puma –notamment la rage–, ces attaques restent encore inexpliquées. Toutefois,sa grande maigreur et la présence d’herbe dans son
estomacsemblentindiquerqu’il avaitdesérieusesdifficultéspour se nourrir normalement. Sans doute faut-il voir dans ces éléments un début d’explication à cesattaquesextrêmementrares.
tionnées pour leur résistance et leur coup d’aile. À sept semaines,ils sont installés dans les fameuses volières anglaises, c’est-à-dire à ciel ouvert, dans laquelle au bout d’un certain temps,ils rentreront et sortiront. Quotidiennement, l’équipe des gardes repoussera les oiseaux vers les volières pour limiter l’erratisme légendaire des faisans.Bref,à l’ouverture,les chasseurs auront affaire à des oiseaux qui ont une parfaite connaissance du territoire, du souffle et de l’aile. Quant à une“recharge”éventuelle au cours de la saison (que pratique force chasses commerciales),il ne saurait en être question aux Morettes. C’est d’ailleurs pour cette raison que seules douze chasses sont données par saison.Au cours d’une
journée de battue,le nombre de fusils est volontairement limité au maximum à onze et il est prévu quatre battues de faisans et deux levées d’étang pour les canards. Afin que le“beau sport”selon le joli mot des Anglais soit vraiment complet,une équipe de retrievers est là pour les traques, conduit par Gilles Testard, considérée comme l’un des meilleurs spécialistes de labradors et de springers en France. Signalons que les chasseurs qui le désirent peuvent dîner et dormir sur place dans des conditions de luxe identiques aux oiseaux qu’ils ont tiré ou qu’ils vont tirer!
AUTOMNE 2009
Domaine des Morettes, joindre Bénédicte Howson. au 02.54.88.16.59 ou écrire à benedicte.howson@lesmorettes.com
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Chicetchoke LES VOIX ET LES VISAGES DU MONDE DE LA CHASSE par Daphné Gossip
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Nature et Vénerie en Fête au Grand Parquet de Fontainebleau
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1. Marie-Hélène Prioux. 2. Dr Paul Chauvin, Antoine Barrault, Pierre Astié et Philippe Berton. 3. Pierre-François Prioux et Frédéric Valletoux (maire de Fontainebleau). 4. Benoît Chevron et Jean-François Robinet. 2 18
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18. Philippe Dulac.
19. MM. Boucand et François Couëtoux du Tertre.
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17 PHOTOS : RALLYE TEMPÊTE
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16. Éric Kleboth (Vautrait de Banassat). 17. René Kleboth (Vautrait de Banassat).
15. Frédéric Herbet et Mathieu Berge (Rallye du Val d’Arques). 15
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5. La finale de petite vénerie. 6. Hervé de Boisset (équipage de Neubourg), Laure Clème et Diégo de Bodard (Rallye Araize). 7
13. Henri et Catherine Poisson (Rallye de la Brie). 14. Julien Bodineau, maître d’équipage de La Rabolière. 6
7. Pierre-Marc Malhet.
8. Marquise de Rouälle (Piqu’Avant nivernais) et Philippe Prioux.
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9. Gérard Tendron (ingénieur général du génie rural, des eaux et des forêts). 10. Pierre Rayer (Rallye Tempête). 11. Muriel Gozal (ONF). 12. Jean-Christophe Retaud (responsable du Grand Parquet).
Jours de C HASSE ◆
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Chicetchoke LES VOIX ET LES VISAGES DU MONDE DE LA CHASSE
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Exposition à l’Armurerie Jeannot
1. Jacky Brusson et Marie L. Desjeux. 2. Philippe Audoin et François Gillet (Armurerie Jeannot).
PHOTOS : XAVIER MOUTHON
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11. Philippe H. Ragot (artiste peintre).
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3. Thierry Bourgue. 4. Mme et M. Herrburger et Anne Brusson. 4
5. Érick Berville. 6. Jacky de Fursac. 7. Olivier Koudrine. 8. Jacques Poussier. 6
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9. Xavier Dinse (Éliosport), Hélène Bouclet, Johan Brillant (Armurerie Jeannot) et Laurent Pergay (Éliosport). 10. Me Cyril KleinMontezin.
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Journées portes ouvertes safaris africains Armurerie Tilman-Orchape
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1. Laurent Huwart (Magic Safari Lodges). 2. Antoine Hemon et Vincent Levannier (Orchape). 2
PHOTOS : ORCHAPE
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9. Alexandre Cammermans (Dumoulin) et M. et Mme Alain Lenz. 7
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7. Jean-Philippe Bourgneuf (directeur d’Orchape) et Charles-Antoine Resteau (Orchape). 8. Christian Polis (Masaï Gallery) et sa fille Laurence.
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3. Willy Coenen (Porsche Penders). 4. Geert de Bock (Redline). 5. Florent Mathieu (Safaria).
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6. Olivier Rolin (président CIC Belgique) et Catherine de Thomaz de Bossière (Armurerie Tilman).
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GLEN GRANT : UN MYTHE À DÉCOUVRIR EN 5 POINTS C’est en 1840 que les frères John et James Grant acquièrent une licence pour distiller le whisky et élaborent leur propre single malt, encouragés par le climat exceptionnel du Speyside et la proximité immédiate de la rivière Spey. Glen Grant fournit le cœur de certains grands blends et rares millésimes (comme le réputé Chivas). On ne parle pas assez du Glen Grant, qui se décline en Glen Grant « classique », 10 ans et 16 ans ; découvrons ses spécificités :
• Un lieu spécifique
Tourbe et champs d’orge à proximité directe de la distillerie, et la très célèbre rivière Spey qui coule non loin du domaine, sont les trois ingrédients nécessaires au Malt de qualité : Glen Grant a tous les éléments nécessaires pour fabriquer le plus grand des Malt.
• La mémoire : un héritage incommensurable
C’est en 1872 que disparaît le dernier des frères Grant. Mais la distillerie est reprise par un jeune neveu de 25 ans qui, de par son engouement pour les voyages et son caractère innovateur apporte un style et une note de noblesse au breuvage préféré d’une gente masculine distinguée. Il est aussi un fou de jardin et rapporte du monde entier des spécimens botaniques rares. Le gentleman est aussi un chasseur de gros gibier d’Afrique, une gâchette de renom.
• Les jardins
Si le Major avait plusieurs passions, ce sont ses jardins qui représentaient sa plus grande fierté. Créés par lui en 1886, il y avait fait disposer des serres exotiques et il aimait s’y promener avec ses invités. Aujourd’hui ils sont le témoignage d’une élégance victorienne du XIXème siècle et apportent à la distillerie le souvenir d’une époque.
• Un processus d’élaboration unique
La qualité du spiritueux si raffiné mais si complexe est le résultat de la méthode de distillation dans les alambics très hauts et très fins dotés de purificateurs spéciaux dessinés et installés dans la distillerie par le Major James Grant il y a plus d’un siècle. Ces alambics toujours en activité de nos jours sont la caution de ce goût unique. Une spécificité qui n’a pas d’égal, juste un processus long et sacré, qui a fait ses preuves au fil des années. L’eau de source des Highlands, la chaleur, l’orge maltée et la levure sont le secret de ce grand Single Malt, la signature d’un Glen Grant précieusement vieilli en fûts de chêne créant un whisky limpide, frais et naturel.
• Un Master Distiller qui perpétue la tradition
Le « Master Distiller » est la personne qui donne son âme au précieux breuvage. C’est Dennis Malcolm qui avec ses 50 ans d’expérience au sein de la maison en fait sa réputation d’aujourd’hui, grâce à sa connaissance, sa passion et son dévouement envers Glen Grant. Malgré les différents rachats pendant de longues années, où l’on a un peu oublié Glen Grant, ce dernier a gardé ses notes élégantes grâce au savoir de Dennis Malcolm. Les quatre alambics en cuivre Glen Grant utilisés au cours de la première distillation, les longues parois montantes, le purificateur et le condenseur sont le chemin à suivre par le breuvage. Les purificateurs exclusifs à Glen Grant, sont l’assurance que seules les vapeurs d’alcool les plus pures seront récoltées. La seconde distillation se fera dans des alambics plus petits. Les alambics, fins et très hauts, des purificateurs uniques, ainsi qu’une sélection drastique des fûts utilisés pour un vieillissement parfait se combinent pour donner à Glen Grant un caractère très frais. Cette élégante fraîcheur et ce goût fruité font de ce malt un breuvage racé et distingué, à consommer comme il se doit avec la plus grande modération.
À DÉCOUVRIR ABSOLUMENT • Glen Grant classique 40°
Couleur : or. Nez : doux et légèrement sec, avec des délicates notes florales, fruitées, ponctuées par la pomme et la noisette. Bouche : onctueuse et fruitée, avec une finale légère sur des notes de noisette.
• Glen Grant 10 ans 40°
Couleur : orge riche dorée. Nez : demi sec, équilibre des fruits du verger mûrs. Bouche : intensément fruitée. Finale : douce et sur les notes d’amandes.
• Glen Grant 1992 (16 ans) 46°
Couleur : or vif. Nez : mûr et intense, riche en fruits du verger, notes délicates de raisins accompagnées de notes subtiles de sherry. Bouche : sucrée, douce, fruitée, notes de miel et sherry oloroso. Finale : sucrée, fraîche, fruitée, après goût long et persistant. Pour une meilleure plénitude aromatique, Glen Grant 1992 n’est pas filtré par le froid.
L’ABUS D’ALCOOL EST DANGEREUX POUR LA SANTÉ. À CONSOMMER AVEC MODÉRATION
Chicetchoke LES VOIX ET LES VISAGES DU MONDE DE LA CHASSE
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Grand Salon Entre Sable et Bruyère 2009
1. David Jamin, lauréat du premier prix. 2. Jean d’Harcourt, président du jury, et Olivier Baffuno, membre du jury. 3. Anne-Marie Steen.
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19. Me Cyril Duval, commissaire-priseur. 20. Michel Mudry. 21. Blaise Prud’hon.
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4. Alexandra d’Harcourt-Chaillou. 5. Antoine Faure, lauréat du prix. 6. Frédérique Lavergne. 7. Élodie et Éléna Baffuno.
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9. Yann Le Borgne et Thierry Faure. 10. Jean Fougereux. 11. Guillaume Vollet et Faustia MartinMoreau.
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12. Laurent OrblinMoreau, organisateur du Grand Salon. 13. Gyda Mudry. 14. Emmanuelle de Jesse et Patricia Orblin-Moreau, organisateur du Grand Salon.
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PHOTOS : ENTRE SABLE ET BRUYÈRE
8. Jean-Noël Cardoux, président du Salon,Alain Fourcault et Daniel Sablon, maire de Sully-sur-Loire.
15. Pierre Couzy. 16. Lydia Garnier (Mega FM). 17. Séverine Jamin. 18. Loetitia Pillault.
Single Highland malt Aberfeldy 12ans
une nature exceptionnelle
L’histoire d’Aberfeldy a commencé au cœur de l’Écosse, il y a plus d’un siècle, dans un véritable sanctuaire de pureté qui confère à notre Single Malt une personnalité intimement liée aux miracles d’une nature encore intacte.
Highlands
Aberfeldy
Islay Lowlands
La forêt de pins et de bouleaux qui entoure la distillerie accueille encore aujourd’hui une espèce très rare d’écureuils rouges. Ils illustrent si bien la singularité de notre whisky qu’il est devenu l’emblème de la marque. Mais pour être tout à fait complet sur les qualités d’Aberfeldy, il faut aussi évoquer le savoir faire de plusieurs générations de personnages charismatiques qui ont façonné ce grand whisky pour en faire le joyau de notre distillerie.
Secret de connaisseur Élaboré dans un environnement quasi sauvage, on peut considérer que le caractère unique du Single Malt Aberfeldy est intimement lié à une nature encore intacte. La distillerie d’Aberfeldy possède toutes les ressources naturelles locales capables d’offrir à son Single Malt le meilleur des Highlands. Le savoir faire, les secrets de fabrication et l’héritage transmis par des générations d’artisans depuis plus d’un siècle participent amplement à l’accomplissement d’un trésor de saveurs qui se retrouve dans les parfums d’Aberfeldy, aux notes subtiles de miel de bruyère, d’encens et de pain grillé.
Notes de dégustation Couleur :
intense, jaune doré.
Nez :
senteurs d'encens, miel de bruyère avec des notes fruitées d'ananas, de pain grillé et de céreales.
Finale :
épicée avec une touche amère d'orange et une fin sèche.
GAGNEZ UN SÉJOUR EN ÉCOSSE Et si vous vous envoliez pour un week end en Ecosse ? Vous serez initié aux secrets de l'élaboration du whisky par des spécialistes. Pour participer à ce jeu-concours, rien de plus simple. Remplissez notre questionnaire sur www.distillerie-de-caractere.com et rentrez votre numéro d'identifiant : 130 000 * Ce voyage pour deux personnes comprend : 2 A/R Paris / Edimbourg en avion, 2 nuits en chambre double et pension complète, d'une valeur de 3 000 €. Jeu sans obligation d'achat. Réservé aux personnes majeures. Modalités de remboursement des frais de participation, détail du lot et ensemble du règlement consultable sur www.distillerie-de-caractere.com. Conformément à la loi informatique et libertés, chaque participant bénéficie d'un droit d'accès et de modification des informations le concernant, en écrivant à : Reflex Interactive - Concours "Distillerie de Caractère" - 62 rue Jean Jacques Rousseau - 75 001 PARIS"
L ' A B U S D ' A L C O O L E S T D A N G E R E U X P O U R L A S A N T É . À C O N S O M M E R AV E C M O D É R AT I O N .
Àl’affût
LES EXPOSITIONS ET LES SALONS D’AUTOMNE par Philippe Léobazel
impressionnante lionne)…
DU 2 AU 17 OCTOBRE
LA GALERIE EECKHOUT S’EXPOSE ◆ L’année dernière, la galerie
Eeckhout avait fait sensation avec une vente-exposition de premier ordre qui avait ravi les amateurs –éclairés ou non– d’art animalier (tant il est vrai que la quasi-totalité des œuvres avaient été vendues lors du vernissage!) du XIXe et XXe siècles. Elle récidive cette année, avec encore des artistes de premier plan, et toujours comme ligne directrice de n’exposer
JUSQU’AU 3 JANVIER 2010
MIGUEL CHEVALIER À GUÉNÉGAUD ◆ Dans le cadre
GALERIE EECKHOUT
que des peintres ou des sculpteurs de 1850 à 1950. Au programme: une trentaine d’artistes seront au rendez-vous, représentant une cinquantaine d’œuvres. Du côté des peintres, on pourra admirer Alfred de Dreux, Maurice Taquoy (photo), Charles de Condamy et, plus proche de nous, Karl Reille et Xavier de Poret. Cette fois du côté des sculpteurs, on remarquera entre autres des bronzes de Mêne, de Barye, de Georges Guyot, ou encore de Roger Godchaux (avec une
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PHOTOS : FRANCE GALOP - NICOLE ET AUDE DE CHOULOT
8,rue de La Grange-Batelière, ParisIXe.Tél.:01.48.00.02.11. Email:xavier2e@noos.fr
des expositions temporaires, la Fondation de la Maison de la Chasse et de la Nature a convié l’artiste Miguel Chevalier à investir quelquesunes de ses somptueuses salles. Le résultat est assez étonnant pour ne pas dire déconcertant avec son œuvre Fractal Flowers in Vitro. Le visiteur pourra découvrir, dans une explosion de couleurs, une miniarchitecture de lumière où poussent des fleurs étranges… Plus encore, avec la collaboration du compositeur Jacopo Baboni Schilingi et du parfumeur Annick Menardo, ce mystérieux ballet végétal se veut également une « réalité virtuelle interactive multisensorielle »… 62,rue des Archives,Paris IIIe. Rens.:01.53.01.92.40 et www.chassenature.org DU 27 OCTOBRE AU 1er NOVEMBRE
NICOLE ET AUDE S’AFFICHENT ◆ C’est étonnant
et séduisant: ce sont les deux mots qui qualifient peut-être le mieux les œuvres de Nicole et Aude de Choulot: des sculptures d’animaux en papier mâché. Que cela soit des coqs, des vaches (photo), des faisans,
des rhinocéros, des éléphants… ils sont revus, corrigés, habillés avec du papier journal –magazines de grand luxe ou quotidiens, affiches, papiers anciens chinés dans les brocantes–, puis vernis pour apporter la solidité, donc la longévité. Pour apprécier ce magnifique travail, il faut se rendre au Grand Marché d’art contemporain qui se tiendra à Bastille (Paris XIIe). Rens.:www.nicoleetaude.com
LES 7 ET 8 NOVEMBRE
LE WEEK-END INTERNATIONAL DE L’OBSTACLE À AUTEUIL ◆ C’est toujours
un événement et on ne s’en lasse décidément pas. Les 7 et 8 novembre, se déroulera sur l’hippodrome d’Auteuil, la cinquième édition
du Week-end international de l’obstacle.Au programme de ces deux journées: plusieurs courses dites de“groupe” –qui réunissent les meilleurs chevaux d’obstacle de France dans leurs catégories d’âge, et dans leurs spécialités (haies ou steeple-chase). Le point d’orgue de ces journées sera, dimanche, le Prix La Haye Jousselin, long de 5500mètres, semé de 22obstacles (dont le redoutable Rail-Ditch and Fence, haut de 1,6 mètre, large de 4,10 mètres, nécessitant un bond de plus de 5 mètres), course qui devrait se voir s’affronter les cracks tels que Remember Rose (vainqueur de la dernière édition), Princesse d’Anjou, Don Mirande ou encore Jean d’Angély.Aller à Auteuil, le “temple de l’obstacle”, lors de ces journées, c’est avoir l’assurance de voir un spectacle hors du commun, où la puissance, l’adresse, la vitesse des chevaux n’ont d’égal que le courage et la virtuosité des jockeys. Ou quand la beauté et l’émotion ne font qu’un.
Hippodrome d’Auteuil, porte d’Auteuil,Paris XVIe. Ouverture des portes à 12 heures. Rens.:www.france-galop.com
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SÉLECTION DE DVD par Humbert Rambaud
◆◆ Ce film est à l’image
de l’énerver, de l’exciter en imitant un rival, ou la complainte d’une biche, à l’aide d’une corne d’appel. Au bout des efforts, la récompense vient, sous la forme d’une masse à quelques centaines de mètres. Ce sont encore des marches et des contremarches incessantes pour avoir notre géant à bonne
de dire. Et qui mieux que le buffle et que les forêts de Tanzanie, pour nous faire rêver? Mètre après mètre, dans une nécropole d’humidité, nous suivons un chasseur américain dont l’objectif – on ne peut plus sportif– est de tirer un buffle à courte distance avec une carabine
express dépourvue de tout organe de visée. Les approches se succèdent notamment sur un beau mâle, toujours fuyant où l’on n’entreverra qu’une silhouette d’une puissance hors du commun… Les approches sont de plus en plus pénibles sur ce troupeau –suivi lui aussi par un lion affamé!–, qui finira par s’évanouir, au grand dam de notre chasseur… On admire la science du pisteur qui guide notre valeureux nemrod dans d’inextricables fourrés, pour découvrir le buffle, qui sera proprement et rapidement tiré. Le spectateur a à peine le temps de souffler qu’il repart avec un autre chasseur, cette fois allemand. Là encore, les images fort bien tournées donnent toute l’émotion d’une chasse de buffle où le drame n’est jamais loin. Dans cette forêt où tout n’est qu’ombre
PROMA
de ce gibier, de cette chasse et de ce pays: magique, brutal et sans concessions. Les seuls commentaires que l’on puisse capter sont le souffle du chasseur, la sauvagerie des éléments, et l’écho du coup de carabine… Comme si Renaud Desgrèes du Loû, grand spécialiste de ces chasses d’Asie centrale avec son agence Seladang, avait voulu nous faire sentir toute la vérité de la quête du maral, le plus grand cerf au monde,dont le poids peut dépasser 350 kilos, et le trophée allégrement 15 kilos (à titre de comparaison, il est exceptionnel qu’un trophée en France dépasse 10 kilos). Là-bas, dans les monts de l’Altaï, les notions
d’expédition et d’aventure n’ont rien d’une vue de l’esprit tant il est vrai que cette chasse est autant fascinante qu’exigeante. L’incommensurable n’est pas un vain mot, cet incommensurable que l’on rejoint à cheval, puis à pied, en camps itinérants ou non pour tenter d’entendre cet animal quasi fabuleux au moment du brame. Dans la beauté de la lumière d’automne, sous des pluies diluviennes, ou des tempêtes de neige, on partage toutes les affres de cette quête. Ce sont de longues séances de jumelage pour saisir notre fantôme, ou tenter
Chasse dans les forêts de Tanzanie
◆◆◆ Les films sur la grande chasse en Afrique ne sont pas fréquents, surtout quand ils sont de qualité. Celui-là l’est, parce que le réalisateur a montré toute la beauté et la dureté d’un safari “à l’ancienne”, serait-on tenté
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portée de tir comme ce vieux cerf inapprochable qui se fait éjecter par des rivaux de place de brame en place de brame. La délivrance arrive ou non… Mis à terre, notre maral est comme le duc de Guise, « encore plus grand mort que vivant ». Plus encore, les monts de l’Altaï offrent des spectacles que tout voyageur ne peut oublier: c’est cet ours suivant les traces de marals,ce glouton proprement occis, ou encore ces approches sur des chevreuils de Sibérie. Bref, tout est décidément bolchoï (“grand”en russe) dans ce pays du bout du monde… SELADANG
Chasse du maral dans l’Altaï kazakh
Jours de C HASSE ◆
AUTOMNE 2009
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et supposition, les face-à-face sont toujours aussi intenses et furtifs… La tension est perceptible, dans les derniers instants avant le tir, mais qui repart de plus belle quand les pisteurs s’aperçoivent que le buffle n’est que blessé. Une autre chasse commence, presque tragique. D’ailleurs, c’est le guide qui ira au pistage, donnera le coup de grâce, dans la nuit tombante, non sans une ultime charge de l’un des seigneurs de la brousse qui confirme qu’il est bel et bien un animal de chasse, un vrai. Les images sont belles, fortes et les commentaires sont pleins d’à-propos, notamment sur la chasse en Afrique et les devoirs des gestionnaires de la faune. 61 minutes,32 €. Distributeur en France:Librairie de Montbel au 01.45.63.04.04 et sur www.montbel.com
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grâce au système IBS®. Par ailleurs, le système EBS® n‘active les éjecteurs qu‘après le coup de feu. La résistance au verrouillage de l‘arme est, de ce fait, réduite et constante. Un avantage inestimable pour la phase de concentration avant le tir.
La passion de la perfection
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Tentations MODE, PARFUMS ET ACCESSOIRES POUR
CRÈME NUTRITIVE AVÈNE
efficacement de la pluie et du froid, cette crème a été conçue pour les peaux très sèches. Autre vertu, elle est hypoallergénique.
◆ Cette saison, Le Chameau enrichit
sa collection de polaires avec un modèle de veste Québec Lady en Polartec Thermal Pro, matière qui allie haute qualité thermique et légèreté. Modèle cintré et très près du corps comprenant deux poches.
22,80 €, le pot de 50 ml.
150 €, disponible en chocolat du XS au XXL.
TRENCH TASMINE D’INTERCHASSE
VESTE BOMBER CORDUROY SNORKEL
◆ Ce nouveau modèle
de trench féminin est ceinturé et en tissu enduit patiné (100 % coton de résine).
◆ Ce modèle exclusif Canada Goose
né d’une collaboration avec le designer Yuki Matsuda est disponible en avant-première au concept store Colette à Paris. Réinterprétation du Bomber Chiliwak, il joue sur une luxueuse association de matières (duvet naturel, velours côtelé et fourrure en coyote).
295 €, en marron, du S au XL.
NOUVELLE COLLECTION DXO DE DEERHUNTER
699 €.
◆ Ultrachic,
cette écharpe en tartan rouge fait partie de la collection automne-hiver 2009-2010. 59 €.
30
par Diane Cernay
VESTE QUÉBEC LADY LE CHAMEAU
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ÉCHARPE TARTAN FRED PERRY
ELLE
◆ Très écossais, foncièrement élégant, ce tweed possède une membrane “respirante” DeerTex Supreme vous garantissant une imperméabilité à 100 %, et se révélant parfaitement coupe-vent. Les couleurs mousse et moutarde se fondent sur les tons automnaux et le tricot col roulé, orange, est 100 % laine mérinos. Un bonheur de confort.
425 €, la veste ; 140 €, le gilet ; 70 €, la casquette ; 97 €, le tricot.
Jours de C HASSE ◆
AUTOMNE 2009
L’ABUS D’ALCOOL EST DANGEREUX POUR LA SANTÉ. À CONSOMMER AVEC MODÉRATION.
PERNOD SA capital 40 000 000 euros 120 avenue du Maréchal Foch 94015 CRETEIL Cedex 302 208 301 RCS CRETEIL
Tentations MODE, PARFUMS ET ACCESSOIRES POUR
LUI
CHAUSSETTES CROCKETT & JONES
◆ Confectionnée par la maison Palatino en fil d’Écosse pour l’été ou en laine mérinos australienne pour l’hiver, ces chaussettes offrent d’éloquentes couleurs et dénotent un raffinement gracieux. 26 €.
BOTTES ET VESTE INTERCHASSE
◆ La “botte secrète” de ce modèle est sa composition : caoutchouc naturel et cuir épais et souple à l’intérieur. Sa forme fait le reste pour un confort et une protection maximums. Disponible en marron, cette veste Célestin a été sélectionnée par Interchasse et se distingue par l’élégance de sa coupe et son excellente résistance (coton enduit).
169 ou 189 €, les bottes à soufflet ou zippée toute hauteur ; 295 €, la veste disponible du S au XXXL.
PANTALON LE CHAMEAU
◆ Conçu pour les adeptes
de la chasse sportive, ce pantalon Montpezat Light est léger et silencieux (membrane en Climative avec traitement Téflon). Pratique, il comprend notamment deux poches plaquées avec soufflet devant et deux poches avec rabat pressionné. 120 €, disponible du 38 au 64 en bronze clair.
NOUVELLE COLLECTION DXO DE DEERHUNTER
◆ Cette magnifique ligne a été conçue
pour chasser le grouse dans le moor écossais sous tous les temps. Chemise coton blanc cassé, tweed pour la veste, tweed pour le knicker, tweed pour la casquette. So chic and confortable (le scottish accent est obligatoire…).
460 €, la veste ; 215 €, le knicker ; 70 €, la casquette ; 68 €, la chemise.
CHAUSSURES SHIPTON & HENEAGE
◆ Derby Senat, c’est le nom de cette délicate chaussure Shipton & Heneage qui est ici marron mais qui peut être noire ou bordeaux. Coutures, cuirs et patine sont toujours exécutés de mains de maître.
590 €, tailles 39-46 en demi-tailles.
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Jours de C HASSE ◆
AUTOMNE 2009
“Le Meilleur de l'Autriche”
Depuis 1847
Chasse, Styles anglais & autrichien 12, Boulevard MALESHERBES 75008 PARIS www.mettez.com frances.mettez@wanadoo.fr Tél. : 01 42 65 33 76 - Fax : 01 42 65 00 07
Tentations ACCESSOIRES
POLAIRE MOUNTJACK DEERHUNTER
CATALOGUE VOUZELAUD ◆ Voici en 84 pages,
◆ C’est aux premières
gelées de l’automne que cette polaire Deerhunter est le plus appréciable. Sa membrane imperméable vouera à l’échec toute tentative d’effraction de l’humidité. Et contre les frimas, sa composition 100 % polyester est une garantie en or. 85 €, du S au XXXL.
un excellent panorama d’armes et de cartouches de la maison Vouzelaud, mais aussi une sélection des meilleures armes du marché (Beretta, Chapuis, Browning, Sauer, Blazer…). À mettre entre toutes les mains.
Consultable sur www.vouzelaud.com ou sur demande 6 €.
POINT ROUGE ZEISS COMPACT POINT
CASQUETTE TWEED SIR HENRY DXO
◆ Ce point rouge innovant distribué par Rivolier
est doté de l’optique et de l’électronique les plus modernes de la firme Zeiss. Il permet de saisir très vite la cible en gardant les deux yeux ouverts. Sa carcasse est robuste, son poids ultraléger (75 g) et le réglage de l’intensité du point offre cinq positions. 529 €.
◆ Une forme assise sur une visière
impeccablement ajustée, un tweed doublé d’une membrane DeerTex, cette casquette bénéficiant d’un traitement déperlant oppose une fin de non-recevoir à la pluie. 70 €, tailles 52/53-62/63.
CATALOGUE SEELAND ◆ Toujours au cœur des saisons
et de la chasse, Chapuis Armes nous donne à découvrir au long de 180 pages sa collection 2009-2010. Un savoir-faire au service de la passion. Disponible par courrier sur simple demande à Chapuis Armes, ZI La Gravoux 42380 Saint-Bonnet-le-Château. Sur Internet : www.chapuis-armes.com
JUMELLES POCKET TRAVELER SWAROVSKI
◆ Seulement 5,9 cm de large pour 10,1 cm (modèle 8x20) ou 11,6 cm (modèle
10x25) de long, les nouvelles paires de jumelles de Swarovski Optik tiennent dans la poche et sont légères comme une plume (215 ou 230 g). Elles seront le compagnon de vos observations. 615 €, modèle 8x20 ; 739 €, les 10x25. Disponibles en octobre.
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Jours de C HASSE ◆
AUTOMNE 2009
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Tentations ACCESSOIRES
APPAREIL PHOTO LEICA D-LUX 4 SAFARI
◆ Un look d’aventurier (anodisé
CASQUE NAPIER PRO 10 ◆ La technologie unique
kaki) pour un poids plume (224 grammes), le Leica D-Lux 4 Safari est on ne peut mieux adapté aux prises de vue cynégétiques. Son capteur (10 millions de pixels), sa sensibilité (80 à 3 200 iso), sa mémoire (50 Mo)… font de lui une merveille de technologie.
de ce dernier-né distribué par Éliosport est fulgurante. Une chambre sonore dirige les ondes sonores nuisibles hors du canal auditif, où elles sont comprimées, réfractées et supprimées. Napier Pro 10 ou quand la pratique intensive du ball-trap et du tir à l’arme de poing en stand fermé devient moins dangereuse pour vos tympans. 59 €.
900 €, l’appareil ; 249 €, le viseur ; 249 €, le flash Leica CF 22.
STYLO DÉFI DE S.T. DUPONT
◆ Toujours à la pointe de l’innovation, S.T.Dupont fait sa rentrée avec un modèle de stylos élégants et efficaces en fibre de carbone qui intègre la ligne Défi. Légers et résistants, ils profitent d’une haute précision grâce à leurs brins de fibre de carbone tissés de 3 000 fils ! Du cousu main.
400 €, euros le roller. 310 €, le stylo-bille.
MALLETTE MAREMMANO
◆ Abritant avec chic – la feutrine intérieure est
d’un bordeaux de premier choix – un emplacement pour une express et sa lunette, cette mallette Maremmano impose son charme à l’italienne. Cuir patine havane, surpiqûres de gros fil blanc cassé et sangles renforcées sont les armes de sa séduction. 515 €.
MUNITION REMINGTON CHEZ RIVOLIER
◆ Afin de respecter les nouvelles réglementations sur les produits non
toxiques, Remington lance sur le marché cette munition “grande chasse” sans plomb. Le profil de l’ogive et l’extrémité en polymère de cette balle Premier Copper Solid permettent d’afficher des performances remarquables. 49,90 €, la boîte de 20. Calibres disponibles : .243 Win, .270 Win, 7 mm Rem Mag et .338 Win.
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Jours de C HASSE ◆
AUTOMNE 2009
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Ligne Calverton Classic
la référence pour vos vêtements de chasse…
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Des hommes, un savoir-faire, une légende.
Tentations ACCESSOIRES
COFFRET CHAUSSURES CROCKETT &JONES
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GANTS DE CAVALIER JB GUANTI
◆ La plus élégante paire de gants de cavalier de la rentrée ! Elle est signée JB Guanti Paris et assure tout le chic d’une peau italienne et un confort inestimable.
115 €, coloris taupe inédit.
CASQUETTE ET SAC DE PÊCHEUR HACKETT ◆ Deux nouveautés de la collection
Hackett automne-hiver : une casquette à carreaux anis et kaki ; et un sac de pêcheur ultrachic marron.
75 €, la casquette ; 270 €, le sac.
CATALOGUE SIDAM
◆ Maquette efficace, illustration intuitive,
fiches techniques sobres et pratiques…, la vingt-neuvième édition du catalogue Sidam est toujours un bonheur d’armurerie et de balistique.
Consultez-le ou commandez-le sur www.ste-sidam.fr
JUMELLES BUSHNELL CHEZ RIVOLIER
◆ Traitement antireflet, large champ
GAMME OLIVE D’ALEXANDRE MAREUIL
◆ Unité de goût, de couleur et de qualité : la nouvelle gamme Olive d’Alexandre Mareuil est fabriquée en veau grainé cousu d’un fil vert. 470 €, le fourreau fusil ; 700 €,
le sac polochon ; 150 €, la poche de battue 40 cartouches ; 70 €, la ceinture pour poche de battue ; 300 €, le sac cartouchière 50 cartouches à l’anglaise ; 700 €, la valise 200 cartouches ; 200 €, le trépied d’assise.
de vision, châssis en magnésium ultraléger, ces jumelles Bushnell Legend Ultra HD, sélectionnées par Rivolier, bénéficient de verres de très haute qualité ED. 499 €, la 8x42 ; et 539 €, la 10x42.
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Jours de C HASSE ◆
AUTOMNE 2009
Tentations AUTOMOBILE par Julien Leclerc
Volvo XC60 La leçon suédoise Cet élégant SUV brille par son confort. La marque scandinave nous délivre, une fois de plus, une leçon de rigueur.
consécutifs, dans toutes les conditions possibles, il faut bien se rendre à l’évidence: ce tout-chemin haut de gamme XC60 est à même de donner la réplique au meilleur de la production allemande dans ce segment. Pour un plaisir inégalé… et un prix sensiblement inférieur à la concurrence. Plus compact que son aîné le XC90, ce SUV (Sport Utility Vehicle), tout de même très spacieux, Le plancher plat facilite à une impressionnante batterie est d’abord taillé pour la route. les chargements d’objets d’aides électroniques. Disponible en quatre niveaux encombrants. En marche Au régulateur de vitesse de finition, il offre à ses cinq arrière, le conducteur, assisté qui gère lui-même la distance occupants un confort digne par une caméra de recul, par rapport au véhicule d’une voiture pullman.Aucun peut réaliser des créneaux qui précède, s’ajoute le radar sifflement aérodynamique ne au millimètre. Si le XC60 pâtit de surveillance dans les angles pénètre dans l’habitacle à haute en ville d’un rayon de braquage morts, précieux quand vitesse. Les bruits de roulement un peu élevé, il saura un scooter déboule sans crier sont tout aussi bien maîtrisés. s’adapter au trafic,grâce gare.Autre astuce: Ce qui permet le système d’alerte de d’apprécier, dans toutes franchissement de lignes Volvo XC60 2.4 D AWD ses nuances,un morceau sur la chaussée qui de Bach ou prévient le conducteur Dimensions de Schubert, sur la sono en cas de manque L : 4 628 mm ; l : 1 891 mm ; H : 1 710 mm. Dynaudio, tout de vigilance ou Charges utiles en admirant le paysage. d’endormissement. Poids à vide : 1 798 kg. Le moelleux des assises Le XC60 comprend Maximum autorisé : 2 505 kg. Remorque freinée : 1 600 kg. n’a d’égal que aussi un stabilisateur Moteur la luminosité électronique Cinq cylindres, turbo-diesel 20 soupapes, à rampe d’injection de l’habitacle. L’ergonomie de remorque et commune : 2 400 cc. des commandes est un dispositif censé éviter Puissance : 163 ch à 4 000 tr/mn. Freinage ABS à disques avant et arrière. idéale. La console les collisions en ville, Boîte manuelle ou séquentielle à 6 vitesses. centrale évidée apporte qui représentent trois Réservoir : 70 litres. la petite touche accidents sur quatre. Performance Vitesse maximale: 195 km/h. de finesse dans ce décor Le freinage automatique 0-100 km : 10,9 sec. sobre, à l’assemblage se déclenche, Consommation moyenne (urbain ; extraurbain ; mixte) : 10,1 l; 6,1 l ; 7,5 l/100 km. rigoureux.Le coffre, en l’absence de réaction Émission de CO2 : 199 g/km. gigantesque, passe du chauffeur, à moins Malus : 750 €. Prix de 490 à 1450 litres, de 30kilomètres-heure, 36 350 € banquette rabattue. si votre SUV arrive trop
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Jours de C HASSE ◆
AUTOMNE 2009
HENRIK OTTOSSON/VOLVO
◆ Après deux essais
vite sur un obstacle. En option, Volvo propose une direction à assistance variable. La transmission intégrale “intelligente”du XC60 lui garantit de belles aptitudes en tout-chemin. Mais attention alors à la belle peinture de la carrosserie! Équipée d’un 2,4litres turbo diesel, cette auto brille par sa sobriété (moins de 8 litres en cycle mixte). Les 163chevaux de ce moteur sont dignement exploités par une boîte automatique séquentielle à six rapports. Les amateurs de puissance pourront opter pour le bloc 185chevaux D5 diesel, voire le V6 essence de 285chevaux. Mais la consommation moyenne dépassera alors les 12litres.Et l’État appliquera son supermalus sans état d’âme. Une version deux roues motrices de 175 chevaux ferme heureusement le bal, mieux lotie sur le plan fiscal. Le plaisir reste le leitmotiv de cet engin très étudié qui démarre à moins de 35000 euros.
Enchères par Virginie Jacoberger-Lavoué
Fin de saison de haute tenue
PHOTOS : ÉTUDE MILLON-CORNETTE DE SAINT CYR
À Drouot, la vente d’art cynégétique de l’étude Millon-Cornette de Saint Cyr organisée les 18 et 19 mai a présenté des valeurs sûres dans toutes les catégories. La première vente d’art cynégétique, au début juillet, de l’Étude Thierry de Maigret, ancienne étude Ader, a été, elle, le dernier rendez-vous de l’été. Une mine de bonnes affaires…
◆ Le marché de l’art cynégétique n’est apparemment pas touché par la crise. Pour s’en convaincre, il suffit d’évoquer la vacation de l’Étude Millon-Cornette de Saint Cyr organisée sur deux jours à Drouot en mai. 825 lots étaient présentés dans toutes les catégories (livres, armes, trophées, dessins, toiles…) ayant un lien avec l’art cynégétique ; le total des adjudications a atteint 205 160 euros. C’est du côté des livres que l’on a trouvé comme à l’accoutumée
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des lots très accessibles et dignes d’intérêt comme ce bel ouvrage d’hippologie de 1857 adjugé 250 euros, évoquant l’élevage des chevaux dans le Wurtemberg et orné d’un frontispice et de lithographies de Ludwig Gustav Voltz et Emil Volckers. Parmi les tableaux et gravures, une œuvre intéressante d’Alfred Louis Andrieux (1879-1945) représentant la Battue aux perdrix (60 sur 73 centimètres) a été disputée à 1 250 euros dès la présentation des premiers lots. Référence incontestable, Karl Reille (1886-1975) a maintenu sa bonne cote avec une seule œuvre présentée, une aquarelle gouachée de 31 sur 48 centimètres représentant le Départ pour la chasse à courre et partie sous le marteau à 3 600 euros. Classique parmi les classiques, Harry Eliott (1882-1959) était représenté à travers plusieurs lots plus ou moins importants
(des aquarelles mais aussi beaucoup de pochoirs). Il s’est distingué avec une rare aquarelle présentant Une chasse à courre au renard (31 sur 61 centimètres) qui a trouvé preneur à 2 800 euros. Œuvre d’Henri-Charles Guérard (1848-1897), la toile joliment intitulée le Renard guettant la pie blessée (90 sur
Cette paire de défenses d’éléphant d’Afrique (République centrafricaine), de 33 et 29,2 kilos, a été disputée jusqu’à 6 800 euros. Quant à cet audacieux“ballet” d’“Autruches au galop” de Meester, il a grimpé à 3 800 euros.
150 centimètres) est partie sous le marteau à 1 800 euros. Très réaliste, un Épagneul rapportant une sarcelle d’hiver, gouache signée de Jean Herblet (1893-1985) de 38 sur 33 centimètres, a grimpé jusqu’à 1 000 euros. Signalons encore un lot de trois gravures d’après J. F Herring dont celle gravée par J. Harrys et C. Quentery (le Rendez-Vous, le Départ et la chasse) adjugée 380 euros. On peut remarquer Trois études de sarcelles d’hiver, gouaches aquarellées, d’AnneMarie Lacaze, partie à 450 euros et une gouache de Lamotte intitulée la Compagnie de sangliers rentrant du bois (25 sur 37 centimètres), adjugé 450 euros. Patrice Bac s’est distingué avec une Étude de perdreaux gris et rouge, de belle dimension (80 sur 80 centimètres) qui a trouvé preneur à 2 100 euros pour une estimation à 1 200 euros. Moins connu, Olivier Birge et ses Renards à l’affût (49 sur 72 centimètres) ont intrigué plusieurs acheteurs pour un lot parti sous le marteau à 1 200 euros. La toile Sangliers dans la brume de Pierre Couzy (46 sur 61 centimètres) a été adjugée 1 800 euros. Moins cynégétique, les Joueurs de Polo (49 sur 31 centimètres) d’Étienne Le Rallic (1891-1968) a grimpé jusqu’à 520 euros et sa toile intitulée le Trophée de chasse aux colverts, pastel de 30 sur 60 centimètres a trouvé preneur à 550 euros. Citons encore un original carton (41 sur 33 centimètres de Paul Marcueyz traitant un Brocard et chèvre aux aguets
à l’orée du bois, adjugé 2 300 euros. Du côté des bronzes, le lot de Deux Bassets d’Emmanuel Frémiet (18241910) est parti à 950 euros, un Taureau de Guyot numéroté 2/12 a été disputé à 2 500 euros. Les Autruches au galop de Meester (98 sur 56 centimètres) a grimpé jusqu’à 3 800 euros alors qu’une Étude de jeunes lions du même artiste, épreuve en bronze à patine sombre sur terrasse de 39 sur 39 centimètres a atteint 2 800 euros et un Lion rugissant de plus petite dimension (25 sur 18 centimètres) a été adjugé 1 000 euros. Parmi les œuvres de Pierre-Jules Mêne (1810-1879), il faut citer un bronze à patine brun et noir richement nuancé, son célèbre Djinn, Cheval à la barrière disputé à 2 500 euros. Dans la catégorie taxidermie, évoquons d’abord la pièce cynégétique qui a le plus échauffé les esprits, une paire de défenses d’éléphant d’Afrique tout à fait exceptionnelle, de respectivement 33 et 29,2 kilos provenant d’un animal tiré en 1948 en République centrafricaine, en bon état, disputée jusqu’à 6 800 euros.
Mais que les amateurs se rassurent, on trouvait aussi des œuvres abordables, comme cette tête de cobe du Buffon naturalisée en cape, adjugée 200 euros ou ce grand koudou parti sous le marteau pour le même prix. Notons un zèbre qui a grimpé jusqu’à 800 euros, un lion habilement naturalisé disputé à 1 600 euros soit plus que son estimation (entre 1 200 et 1 500 euros).Très originale, une chèvre égagre s’est envolée à 450 euros. Du côté des armes à feu, une paire de fusils de chasse à platines J.Woodward & Sons, deux coups calibre 12/65, bascules et platines signées et
finement gravées de rinceaux feuillagés de respectivement 3,5 et 2,9 kilos a grimpé jusqu’à 6 000 euros. Citons encore un fusil de chasse à platines modèle Aya Impérial, deux coups, calibre 12/70, éjecteurs et canons juxtaposés de 71 centimètres, estimé
4 000 euros et qui a fait un heureux à 2 500 euros. Un lot de deux fusils Browning, modèle B 25 (deux coups, calibre 12/70, éjecteurs et avec bascules gravées et crosses col-de-cygne en beau noyer de 35,5 centimètres) est parti sous le marteau à 3 200 euros. Un peu plus accessible, une carabine Kipplauf Blaser, modèle K95, calibre .270.Win, canon de 61 centimètres avec hausse fixe et crosse pistolet à joue, en noyer de 37 centimètres a été adjugée 2 000 euros. >> Renseignements:
◆ Étude Millon Cornette
de Saint-Cyr. Contact: Claude Corrado ou Mayeul de La Hamayde au 01.47.27.95.34.
Cette très belle paire de fusils à platines J.Woodward & Sons deux coups (calibre 12/65) finement gravées de rinceaux feuillagés a fait un heureux à 6 000 euros.
Jours de C HASSE ◆
AUTOMNE 2009
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PHOTOS : ÉTUDE MILLON-CORNETTE DE SAINT CYR
Cette“Étude de perdreaux” de Patrice Bac est partie à 2 100 euros À gauche, cette“Battue aux perdrix”d’AlfredLouis Andrieux a été adjugée 1 250 euros. Et,en dessous, ce“Renard guettant la pie blessée” d’Henri-Charles Guérard a trouvé preneur à 1 800 euros.
Enchères Cette superbe aquarelle de Karl Reille (“Scène de chasse à courre”) a grimpé jusqu’à 3 800 euros.
PHOTOS : ÉTUDE THIERRY DE MAIGRET
◆ Mêmes thèmes, mais cette fois, le 8 juillet à Drouot, avec la vente“Animalier, chasse et vénerie”de l’Étude Thierry de Maigret, dont chacun a pu remarquer qu’elle avait désormais comme expert André Marchand. 314 lots sont passés sous le marteau pour un total d’adjudications de 129400 euros. La vacation a débuté avec une section originale consacrée à la pêche qui ne manquait pas d’intérêt. Citons parmi les pièces majeures, un très beau portefeuille en cuir grainé datant de la fin XIXe siècle, intérieur parchemin, pour le rangement et le montage des mouches à saumon contenant une quarantaine de mouches ainsi qu’un petit nécessaire à montage, adjugé 480 euros.Un lot de belle tête de foëne à anguilles en fer forgé, modèle typique du marais poitevin, datant aussi du XIXe, a trouvé preneur à 450 euros, soit son prix d’estimation. Parmi les lots les plus accessibles, signalons une belle boîte à mouches saumon de fabrication anglaise en métal laqué noir, clips en alliage argent et nickel contenant quarante mouches à saumons fully dressed en parfait état, partie sous le marteau à 250 euros. La vente s’est poursuivie par les livres. Une quarantaine de lots ont été présentés et la plus forte enchère a été accordée au marquis de l’Aigle (Réflexion
d’un vieux veneur sur la chasse au cerf), étude préfacée par le comte d’Haussonville et contenant une série de belles planches,disputée à 550 euros, soit un peu plus que son estimation la plus haute.Les amateurs de bécasse se sont précipités sur, d’une part la Bécasse de Dr J. Hoffmann, monographie de 1872 très rare qui s’est envolée à 680 euros et,d’autre part,sur Pour chasser la bécasse de G. Duwarnet, 1874, adjugé 400 euros. De très belles surprises attendaient les amateurs d’art cynégétique avec une thématique “Gravures, Dessins et Tableaux”riche et variée. Dans cette catégorie,deux pièces ont atteint l’enchère record de 3800 euros. Il s’agissait d’une flamboyante aquarelle de Karl Reille datée de 1918 (27 sur 37centimètres) intitulée Scène de chasse
Cette“Grande Chasse au cerf”de Pierre-Jules Mêne a atteint 11 000 euros,soit en dessous de son prix d’estimation (15 000 euros). Ci-dessus,le“Lièvre gîté”de Riab a trouvé preneur à 1 100 euros.
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à courre, et présentant une scène dans un paysage automnal qui, estimée à 2500 euros, a suscité beaucoup d’enthousiasme. Même enchère pour une toile de l’“École française du XIXe siècle, suiveur d’Alfred de Dreux”,représentant le Portrait d’une jeune femme en amazone avec ses lévriers, 81,5 sur 73,5centimètres. Plus accessible, une jolie paire de gravures de Carl Vernet (Cheval effrayé par la foudre et Chasseur égaré), de 62 sur 72centimètres a été adjugée 1550 euros. À signaler également,une huile de Riab (1898-1975) représentant un Lièvre gîté (32 sur 23centimètres), a été adjugée 1100 euros. Une huile sur toile de Jules Margoux, Garde chasse et son chien,
60 sur 49centimètres a grimpé jusqu’à 800 euros (soit légèrement au-dessus de son prix d’estimation).Au même prix a été adjugée, une Chasse au cerf.Le Bât l’eau de Ribet (50 sur 65centimètres). Une huile sur toile de Pierre Couzy, Brocard en sous-bois a trouvé preneur à 950 euros. Citons encore le Cerf sur ses fins, huile de 21 sur 15centimètres de Paul Tavernier (1852-1905) a été adjugé 1200 euros. Parmi les œuvres remarquées, il faut encore citer une très rare huile intitulée Chasse à courre du chevreuil, école française du XVIIIe siècle, remarquable d’exécution, qui, estimée à 1000 euros, a été disputée par des connaisseurs jusqu’à partir sous le marteau à 3300 euros. Harry Eliott était représenté à travers huit lots
Une vraie cave étanche sous votre maison
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PHOTOS : ÉTUDE
THIERRY DE MAIG RET
d’expérience
de gravures et aquarelles. Si ses aquarelles n’ont pas trouvé preneur (estimées entre 700 et 3500 euros), sa bonne cote se maintient chez les amateurs de gravures. Une gravure intitulée les Moines à la cave, 39 sur 29centimètres, a atteint 350 euros; deux jolis pochoirs,Battue aux faisans (44 sur 32centimètres) et Pêche à la truite (42 sur 31centimètres), présentés en lot ont été adjugés 430 euros.Il y a eu quelques très belles enchères du côté des bronzes avec des sculptures d’exception.Un groupe (40 sur 60centimètres) incarnant une Grande Chasse au cerf (n° 1), de Pierre-Jules Mêne, considérée comme un chefd’œuvre car cette série est la plus importante dans ses dimensions mais aussi la moins produite, estimée à 15000 euros,a atteint 11000 euros ce qui constitue plutôt une belle affaire pour son acquéreur.Autre pièce maîtresse, une Chasse ouverte; chasse fermée de Jules Moigniez (1835-1894), pièce d’une hauteur de 29centimètres et de belle exécution qui estimée 600 euros a été adjugée à 5000 euros.
La“Chasse à courre du chevreuil”(école française du XVIIIe siècle) est partie à 3 300 euros tandis que “les Moines à la cave”de Harry Eliott ont atteint 350 euros.
Citons parmi les bronzes un peu plus accessibles, une Chasse à la perdrix de Pierre-Jules Mêne (22 sur 43centimètres de hauteur), qui a trouvé preneur à 3000 euros, son estimation, et un Lièvre gîté de F. Pautrot (13,5 sur 21centimètres), plutôt rare et acquis à 3300 euros. Pour les budgets plus serrés, il y avait aussi la Curée du renard de Gaston d’Illiers (18 sur 25centimètres), acquise à 1200 euros, le Cerf chasseur saluant de Pierre Allain, 13centimètres de haut, adjugé 500 euros.La plus forte enchère de la vacation revient à une exceptionnelle paire de fusils à platines Grulla Armas Eibar, calibre 20.78, avec gravures anglaises sur bascule (état neuf, et lot présenté dans leur boîte en cuir) qui a été disputée jusqu’à 11100 euros, plus du double de son estimation.Les passionnés ont aussi fait grimper l’enchère d’une paire de Purdey & Sons (calibre 12.65, bascules, platines et pontet joliment gravés), estimée 6000 euros et partie sous le marteau à 10500 euros. Renseignements:
◆ Étude Thierry de Maigret,
expert André Marchand, 5, rue Montholon, Paris IXe. Tél.:01.44.83.95.20.
Jours de C HASSE ◆
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Signet ignets par la rédaction
L’Aménagement des territoires
de Gilbert Titeux ◆◆ Les livres, ouvrages et autres opuscules sur les aménagements de territoire
pour le petit gibier sont légions. À rebours, ceux destinés aux grands animaux sont plus parcimonieux, sans doute parce que l’opinion considère que l’explosion des populations ne nécessite en tout état de cause aucun aménagement. Une assertion certes logique mais gravement erronée: c’est ce que montre avec brio Gilbert Titeux qui a revu de fond en comble la première édition de son ouvrage sorti il y a… vingt-huit ans, autant dire une éternité en termes agricole, sylvicole et cynégétique. Pour l’auteur, qui fut entre autres directeur de la Fédération départementale des chasseurs du Bas-Rhin, aménager est une « réelle nécessité », une action qui couvre aussi bien l’entretien
Grandes Chasses coloniales Indochine
◆◆◆ Quand on parle de chasses coloniales, c’est l’Afrique qui vient immédiatement à l’esprit, sans doute en raison de l’histoire et des récits que ce continent a suscités,et dont l’épilogue n’est heureusement pas connu.Et pourtant,s’il y a une autre partie du monde, encore plus lointaine et mystérieuse, qui a fasciné des générations de coloniaux et de chasseurs,c’est l’Indochine,où ceux qui ont foulé cette « nécropole de sève », chère à Hélie de Saint Marc,n’en sont jamais ressortis indemnes.Aussi, après avoir réédité le livre de Jean Fraisse (Dernières Chasses en Indochine, 2008 –lire Jours de chasse n° 31), on ne peut que féliciter les Éditions de Montbel d’avoir consacré dans leur collection“Les Aventuriers voyageurs” tout un ouvrage à l’Indochine,sous la forme d’une anthologie des meilleurs récits. Certes, on serait tenté de reprocher à l’éditeur –mais c’est la loi du genre– d’avoir choisi certains auteurs –et d’en avoir écarté d’autres–, mais l’essentiel est là, avec entre autres le docteur-vétérinaire Sauvel (celui-là même qui captura dans la jungle indochinoise un animal inconnu,le kouprey),François Edmond-Blanc qui fit d’innombrables expéditions,le Dr A.Vielle… Bien sûr Omer Sarraut est
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de l’habitat des animaux, la protection du gibier que la conservation des équilibres naturels et son corollaire la gestion des populations animales. On l’aura compris: dans une démarche quasi scientifique, Gilbert Titeux n’a rien voulu laisser au hasard. Tour à tour, il évoque dans les moindres détails mais jamais de manière rébarbative, l’aménagement de surfaces de gagnage, les cultures à gibier, les différentes façons de protéger le grand gibier (contre la circulation routière, en forêt, contre les pratiques agricoles…). Il n’omet rien, pas même le délicat problème de l’affouragement, ni les aménagements destinés à l’exercice de la chasse
(sentiers de pirsch, miradors, postes de battue…) Au fil des pages, on se rend compte que mis bout à bout, l’aménagement est bel et bien une nécessité, et qu’une chasse s’entretient toute l’année. Mais n’est-ce pas déjà le cas pour toute chasse digne de ce nom? Plus encore, et sur un autre plan l’aménagement,écrit Gilbert Titeux, « est une des meilleures contributions à l’amélioration de l’image du chasseur d’aujourd’hui auprès du grand public:celle d’un gestionnaire de la nature,avisé et responsable.Qui ne se contente pas de prélever dans le patrimoine naturel –celui des générations à venir–,mais qui s’efforce aussi de l’enrichir ».
Éditions du Gerfaut,204 pages,29 €.
en bonne place.Aurait-il pu en être autrement pour cette légende,pour ce guide hors du commun qui passa vingt-cinq ans en Indochine,et qui tira ses premiers grands animaux à… 14 ans ? Ce livre passionnant nous rappelle ce que fut l’Indochine cynégétique, avec cette faune parée de tous les mystères,à commencer par ce seigneur qui se nomme le tigre, à l’image de ce pays, beau,secret,dangereux… Avec ce félin,rien n’est anodin.On frémit avec Sarraut quand il tira son premier tigre au… plomb,de son triplé,de ses heures d’affût pour faire venir cet animal si intelligent. Émotions encore avec un autre seigneur,le gaur,le buffle des montagnes, qui peut atteindre plus de… 2mètres au garrot. Ce sont encore des approches fascinantes –dans des lieux où le premier poste civilisé est « à treize jours de marche »– sur des éléphants,où il ne fait pas bon de se retrouver face à face avec un pachyderme dans un marécage. Chasse encore mais cette fois à dos d’éléphant, éléphant dressé, notamment à la recherche au sang,dont un qui arrivait à bloquer sa respiration afin que le chasseur puisse tirer… À les lire,à les relire,on comprend que chacun des auteurs a laissé une partie de sa vie là-bas.
Éditions de Montbel,206 pages,25 €.
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Qualité Equilibre Raf finement Un superbe fusil à platines avec bascule arrondie.
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Signet ignets Hunting Safari in Africa L’Anglais de grande chasse sur le terrain et en situation de Jean-Claude Godefroy
◆◆ C’est une heureuse initiative qu’ont prise les Éditions de Montbel en publiant ce lexique de la grande chasse.Car,en Afrique ou ailleurs, combien de chasseurs, combien d’apprentis broussards ont été gênés, désemparés, pour ne pas dire honteux, de ne pouvoir s’exprimer qu’avec force gestes, force mimiques, faute de ne pouvoir maîtriser quelques termes de la langue anglaise? Avec ce petit opuscule d’un format de poche, ils n’auront presque plus d’excuses… En près de 2000 mots, expressions et phrases,
tout ce qui peut être utile à un safari petit ou grand est répertorié, du départ à l’embarquement, en passant par la vie au camp, à son départ, et à toutes les formalités possibles et imaginables. On le devine : JeanClaude Godefroy a laissé une large place à tout le vocabulaire cynégétique, qu’il concerne la faune, l’environnement, le pistage, l’approche, le tir, la recherche, le trophée… Mais l’auteur est allé encore plus loin en proposant
aux lecteurs un lexique – plus petit cette fois – dans des langues africaines,où l’on trouve l’essentiel,aussi bien en swahili – « la plus grande langue véhiculaire » de ce continent –, qu’en afrikaans (langue parlée par les colons néerlandais) ou en wolof,la principale langue duSénégal,etenpeul.Bref, ce lexique est bien plus qu’un petit guide, c’est un compagnon de voyage tout simplement indispensable. Éditions de Montbel,118 pages,15 €.
Les Braconniers du DJA
…et autres nouvelles de Jean-Louis Llombart
◆◆◆ Voilà un livre qu’il faut
savourer et que l’on relira avec le même plaisir, car, denrée rare, nous tenons là un vrai récit de chasse, à la fois bien conté, drôle et réfléchi. L’auteur, médecin installé dans le Sud, n’est pas un inconnu puisqu’il nous avait livré, il y a trois ans, Jusqu’au toit de l’Afrique » (Éditions Lacour –lire Jours de Chasse n° 26). Il récidive avec d’autres récits que le lecteur ne lâche pas un instant, sûrement parce que notre médecin considère que la chasse est un tout, et d’abord une succession d’émotions dont le tir n’est que l’ultime conclusion. « À quoi bon chasser,écrit-il, s’il n’y a plus de quête.» Aussi, peu importe le tableau, le trophée, seules restent les émotions poursuit-il en substance. D’un joli brin de plume, souvent d’une drôlerie irrésistible il nous emmène en Écosse –avec un Français plutôt original mais que les connaisseurs auront reconnu–, en Auvergne –avec un autochtone
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proprement impossible mais tellement véridique!–, en Namibie – sa rencontre avec un chasseur français, fort en gueule, hâbleur est de premier ordre… On rit et on sourit encore avec son expédition en terre sud-africaine avec des aventures surprenantes avec un varan, avec des personnages étonnants, attachants. D’autres le sont moins, avec ces braconniers au Cameroun, au milieu de pistages passionnants au céphalophe dans la forêt, « l’enfer vert » comme il la surnomme, et de poursuites épuisantes sur un fantomatique éléphant, qu’il ne pourra jamais tirer. « Si je n’ai connu que les affres sans en avoir la trompeuse ivresse du succès,je ne suis pas vraiment déçu », souligne-t-il, car ce qui est le plus important à ses yeux est de jouir « pleinement de la présence au plus profond de ces bois […] ». Il en sera de même au Kamchatka où l’on sent l’impuissance du chasseur contre l’adversité (le vent, le froid, la sauvagerie…).Avec Llombart, toute chasse doit se mériter, sans tricher. Plus encore, remarque-t-il, « comme une halte,sachons que c’est aussi la faculté de gracier l’animal convoité qui fait la noblesse du chasseur ». On ne peut qu’y souscrire.
C.Latour Éditeur,288 pages,20 €.
Signet ignets Le Cheval Roi
de Jean de La Varende ◆◆◆ On ne lit guère aujourd’hui La Varende, et c’est grand dommage,car nul n’a mieux compris que lui ce que nous a apporté l’alliance de l’homme et du cheval pour garder encore certaines valeurs essentielles. C’est pourquoi il faut savoir gré à Arnaud Dhermy d’avoir rassemblé sous le titre le Cheval roi un certain nombre de textes de La Varende, peu connus ou introuvables aujourd’hui tout en y joignant quelques pages tirées de ses romans les plus célèbres. À une époque où la chasse, et en particulier la chasse à courre,
Scrofa, le sanglier
de Stéphan Levoye (photographies) et du Dr Xavier Legendre ◆◆◆ Ce qu’il y a de réconfortant avec le photographe Stéphan Levoye, c’est que la médiocrité « n’est pas son fort » pour reprendre une expression de Valéry. Il nous avait impressionné avec ses ouvrages sur le chevreuil et la vénerie, il récidive avec autant d’éclat avec son sanglier, tant il est vrai que nous tenons là un album de premier ordre. D’Houdetot disait qu’il y a quelque chose de « militant » dans la chasse des bêtes noires,dans la chasse photographique également si l’on en juge par les clichés de l’auteur. À n’en pas douter, il ne fait que poursuivre, que transmettre cette passion quelquefois dévorante qui unit l’homme et le sanglier depuis presque la nuit des temps. Accompagnées de so-
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Mais davantage: outre nombre de réflexions de cet ordre, le miracle de ce recueil est de nous rappeler le surprenant historien qu’était La Varende. Qu’il évoque par exemple le rôle du cheval au cours des âges,ou qu’il nous montre la place qu’il tient dans l’art,jamais son érudition ne se sépare de la vie. Et ce n’est pas le moindre mérite du Cheval roi de mettre en évidence cet aspect trop méconnu de notre romancier.
est violemment attaquée et tout récemment cela a été jusqu’au meurtre d’un veneur anglais, c’est peutêtre dans cet ouvrage que l’on trouvera la meilleure réponse pour la justifier. « Rien, écrit La Varende, ne peut développer l’instinct de maîtrise,la décision du chef comme le courre.Et la sensibilité générale et la finesse d’ouïe et la rapidité d’exécution! La liaison avec l’instant,le temps, le paysage,l’animal. C’est un agrandissement indiscutable des facultés supérieures et dont rien d’analogue ne peut être invoqué.»
Éditions Actes Sud,192 pages,29 €.
lides textes de cet éminent spécialiste qu’est le DrXavier Legendre,les photos de Stéphan nous livrent notre animal hirsute sous toutes ces facettes, à la fois son intelligence, sa brutalité et sa
puissance,qualités que l’on a tendance à oublier parce que l’on considère cet animal comme trop banal, donc – à tort – négligeable. Résultat de centaines et de centaines d’heures d’affût,d’observation et de connaissance de l’animal,ces clichés nous le font découvrir au fil des saisons, marcassins, bêtes rousses, animal de compagnie, ragots, dans sa bauge, nageur, au ferme, en famille, dormant –mais toujours que d’un œil–, prêt à fuir à la moindre alerte hure au vent, sautant allées,layons,fossés avec une étonnante agilité… Avec Stéphan Levoye, on ne se contente pas de regarder un sanglier, on partage sa vie. Aussi, lorsqu’on referme ce splendide ouvrage,nos bêtes noires ont quelque chose de foncièrement attachant. L’ouvrage est disponible chez l’auteur (192 pages,53 €,port compris): Stéphan Levoye,BP 73, 61600 La Ferté-Macé. Tél.:06.11.88.95.61. Email:levoye.stephan@wanadoo.fr (le bon de commande est téléchargeable sur www.stephanlevoye.com).
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Signet ignets Julius Winsome
de Gérard Donovan ◆◆◆ Dans la forêt du Maine, aux États-Unis,un homme vit, seul avec son chien, au sein d’une cabane isolée, comme autrefois l’écrivain DavidHenry Thoreau. De petits boulots lui permettent d’assurer sa subsistance tout en lui laissant de larges plages de loisirs qu’il occupe à observer les animaux ou à explorer l’impressionnante bibliothèque que lui a laissée son père, grand lecteur. Une jeune femme, Claire, a égayé pendant quelques mois sa solitude –c’est à elle qu’il doit son chien, Hobbes – puis est repartie à la ville, partager la vie d’un homme“installé”. Une certaine après-midi, alors qu’il feuillette un essai de Pope, et que son chien est en vadrouille,
Carle Vernet
Chasses, Chevaux et Estampes
◆◆ Conservée au Musée de la
Chasse et de la Nature,où elle complète plusieurs tableaux et la série dite des Chasses du duc de Berry, la série lithographique intitulée Accidents de chasse a été rééditée par les Éditions Michel de Seguins en coédition avec la Fondation de la Maison de la Chasse et de la Nature.Ces vingt-quatre lithographies,sous coffret, représentent une singularité dans l’univers de la peinture cynégétique française: l’humour. Fils du peintre Joseph Vernet,auteur de la célèbre série les Ports de France, et père d’Horace Vernet, Charles Horace dit Carle Vernet est connu pour avoir contribué à l’exaltation picturale de la geste napoléonienne,mais aussi pour sa colossale production de gravures (400) et de lithographies (plus de 500), illus-
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et le retrouve, allongé dans une clairière, baignant dans son sang.Avec d’infinies précautions, il le transporte chez le vétérinaire de la ville voisine, qui ne peut le sauver. Julius ramène le corps de son chien et l’enterre dans un carré de fleurs, proche de sa cabane. « De retour au chalet,alors que je tisonnais le feu,il m’a manqué pour la première fois. Mon cœur a cogné comme un fou,moment terrible où l’on saisit le sens de l’expression disparu à jamais.Elle signifie que plus personne ne vous regarde vivre,ne voit ce que vous faites.Et en même temps que la tristesse,quelque chose d’autre s’est glissé par la porte,une nouvelle sensation, veux-je dire.» Cette sensation inédite –le désir de vengeance, l’appel de la violence–
Julius Winsome entend claquer un coup de feu. Il ne s’en étonne pas, les chasseurs étant nombreux à parcourir les bois alentour. Hobbes ne revenant pas, Julius part à sa recherche
trant une petite“Comédie humaine”. Dans sa préface,Raphaël Abrille explique que l’anglomanie de ses élégances vestimentaires tenait à ses origines (sa mère anglaise) et à sa fréquentation des milieux anglophiles parisiens,autour des Orléans.Familier du duc d’Orléans,dont il suit les chasses et monte les chevaux anglais, Carle Vernet connaît de première main ses futurs sujets d’étude.Après un passage à l’Académie de France à Rome, et une traversée discrète de la Révolution, le peintre devient une figure de la société fashionable de l’Empire, de la Restauration, et de la Monarchie et une notabilité du monde des arts. Cette série des Accidents de chasse révèle la sûreté de son trait et sa capacité à tourner en dérision ses propres engouements.
Éditions Michel de Seguins et Fondation de la Maison de la Chasse et de la Nature, vingt-quatre lithographies,80€.
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va transformer le solitaire contemplatif et pacifique en un justicier implacable.Après avoir placardé une affiche (promettant une récompense pour tout renseignement à propos du meurtre de son chien) sur la façade du supermarché de la ville la plus proche, Julius sort de sa cachette un fusil Enfield de tireur d’élite, ramené de la Grande Guerre par son grandpère.Avec cette arme, Julius part à la chasse. À la chasse aux chasseurs, qui, selon lui, sont responsables de la mort de son chien.Et,jour après jour, la liste des disparus s’allonge. Une histoire d’amour et de violence, glaciale et tranchante comme un fragment de glace, sobrement et magnifiquement contée, qui évoque les plus belles réussites de Jack London et de Cormac McCarthy. Éditions du Seuil,245 pages,19,50 €.
Signet ignets Traité de Vénerie
d’Yauville représente l’apogée de la vénerie d’Ancien Régime. À rebours des autres auteurs de traités cynégétiques de l’époque, Gaffet de La Briffardière,Goury de Champgrand et Le Verrier de la Conterie, qui écrivent pour un public de hobereaux, celui de La Maison rustique, le“premier Veneur”ne traite que la chasse du cerf, chasse royale par excellence. Son traité aborde tous les aspects de cette chasse, de la manière de faire le bois et de détourner l’animal de chasse jusqu’à l’entretien des meutes et aux maladies des chiens, en passant par la manière de bien chasser. En contemporain des Lumières, l’auteur fait référence à Buffon quand il analyse la nature et les mœurs des cervidés, et réfute les vieilles superstitions que l’on trouvait chez Du Fouilloux et quelques-uns de ses successeurs du XVIIe siècle. Pour en revenir à l’illustrateur, la comparaison entre les dessins qu’il donna pour le Manuel de vénerie française de Le Coulteux de Canteleu et ceux qu’il exécuta pour le traité d’Yauville,tourne, indiscutablement, à l’avantage de ces derniers.
de Jacques Le Fournier d’Yauville Manuscrit et illustrations originales de Charles-Olivier de Penne ◆◆◆ Le Traité deVénerie de Jacques d’Yauville, officier de la Vénerie royale du temps de Louis XV, est un classique de la littérature cynégétique, maintes fois réédité. L’intérêt de cette édition est qu’il s’agit d’un manuscrit, récemment découvert dans une vente publique, recopié et calligraphié par le peintre CharlesOlivier de Penne, qui l’a illustré de remarquables dessins à la plume. On ne sait si ce travail répondait à la commande d’un riche amateur bibliophile ou s’il représentait l’étape préparatoire d’une édition de luxe. La présente édition reproduit le texte calligraphié par Charles-Olivier de Penne, suivi du même texte en caractères d’imprimerie. Le manuscrit est orné des dessins du peintre,à la plume,mais aussi,en hors-texte,de reproductions de ses principaux tableaux de chasse.Les dessins, illustrant chaque chapitre, sont d’une grande qualité et surpassent, à notre goût, les tableaux. Un très beau livre, donc, d’un grand format inhabituel, doublé d’un texte de grand intérêt.Ayant fait toutes ses classes à la Vénerie royale, de page à la petite meute jusqu’à l’office de premier veneur, créé pour lui par Louis XV,
Bibliothèque des Introuvables et Éditions de la Croix du Loup,330 pages,150 €.
L’Art de la chasse
Cynégétiques d’Arrien et Oppien d’Apamée
◆◆ Après les célèbres
Cynégétiques de Xénophon, voici deux autres traités de chasse de l’Antiquité, plus tardifs, l’un en prose, l’autre en vers, traduits du grec et présentés par le professeur L’Allier. Le premier est dû à un écrivain qui fut l’ami intime de l’empereur Hadrien,Arrien,né vers 86 de notre ère à Nicomède, en Bithynie. Écrivain mais aussi homme politique, il fut légat en Cappadoce et archonte d’Athènes. Disciple d’Épictète, on lui doit le Manuel qui condense l’enseignement du philosophe stoïcien,
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mais il mit aussi ses pas dans les brisées de Xénophon en écrivant une Anabase et des Cynégétiques. Originaire d’Apamée, en Syrie, Oppien est un auteur beaucoup moins connu et d’une qualité plus médiocre. Il dédia ses Cynégétiques à l’empereur Caracalla. Les deux traités, l’un sur un mode pratique et familier, l’autre sur un registre poétique et tragique, exposent les connaissances que l’Antiquité avait des animaux européens, africains et asiatiques, les manières de chasser le gibier, et l’art d’élever les chiens et les chevaux. La chasse apparaît comme une école aristocratique du guerrier et du citoyen, tout comme une
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activité symbolique à valeur religieuse, permettant d’honorer les dieux,Artémis, Apollon, Pan, Hermès… Le lecteur chasseur d’aujourd’hui ne lira pas sans fruit les conseils prodigués sur le dressage des chiens, sur les qualités de telle ou telle race, tout comme il s’intéressera à la description que donne Oppien des animaux exotiques et de leurs modes de chasse. Une curiosité: le paragraphe, étonnamment“moderne”, dans lequel Arrien évoque avec tendresse sa chienne Hormê,qui l’escortait où qu’il allât et dont il vante l’intelligence,l’attachement, et la douceur, quasi humaines.
Les Belles Lettres,160 pages,27 €.
Co n f i d e n c e s ◆
Michel Déon de l’Académie française
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“La chasse est peut-être bien un art…”
vers les étendues sauvages du Canada.Tout compte fait, près les disparitions de Maurice Druon et si Michel Déon peut se revendiquer chasseur, ce serait, de Pierre Moinot, Michel Déon demeure – avec sans doute, à la manière de Stendhal, adepte jamais peut-être Érik Orsenna qui, semble-t-il, s’est mis blasé de la“chasse au bonheur”.Et n’est-ce pas le propre récemment à la chasse – notre seul académicien d’un écrivain que de se vouloir traqueur de beautés, et chasseur.Même s’il n’arpente plus les landes et les piégeur de sensations,pour faire partager le butin de sa marais d’Irlande en quête de bécasses et de bécaschasse à ses lecteurs? sines derrière ses chiens, il n’en garde pas moins B . de C. les réflexes du nemrod qu’il a été,comme son personnage de la Montée du soir qui,lors d’une marche “Je ne suis pas venu à la chasse par tradition familiale. en montagne, ne peut s’empêcher, apercevant un Mon père ne chassait pas bien qu’il eût rassemblé une assez chamois,de faire mine de le prendre en joue,avec belle collection d’armes à feu,pour le plaisir je crois et peutsa canne. Et, toujours, un magnifique braque de être parce que ça le distrayait de passer une heure ou deux Weimar,l’accompagne dans ses promenades solidans un stand de tir.Autant que je me souvienne, c’était un taires à travers les bois. À bien chercher, un lecremarquable tireur, maniaque des règles et des prudences teur curieux trouvera dans les romans ou les réqu’il m’a enseignées.Il est probable que,enfant des villes,la cits de Michel Déon,d’Un Nature lui a manqué dans taxi mauve à Cavalier,passe son enfance et son adolestonchemin!quelquespages cence. La Nature… enfin évocatrices d’une passion pas toute la Nature puisqui, jamais, pourtant, ne qu’il aimait la mer et la voile tintlaplacequ’elleoccupe plus que tout autre sport, dans l’œuvre d’un Maumais par la Nature j’entends riceGenevoix,d’unPierre essentiellement les prés, les Moinot ou d’un Jim Harbocages, les forêts, les lacs, rison. les montagnes dont je n’auC’est que, semble-trais pas su grand-chose il, le “noble déduit” fut moi-même si la déclaration d’abord pour lui un art de de guerre, en 1939, ne vivre,unemanièredeparm’avait initié à sa façon un ticiperauxcyclesdelana- MICHEL DÉON, EN 1965, À L’ÉPOQUE DE LA “CHASSE AU BONHEUR”. peu rude, il est vrai. J’ai ture,de se fondre dans un d’abord fait mienne une paysage,ou de prendre part aux rites amicaux qui phrase de Céline qui allait fort bien avec mes réticences : ponctuent une après-midi de chasse à la cam« J’aime pas la guerre,d’abord ça se passe à la campagne et,moi, pagne.Plus spectateur qu’acteur,et témoin,contila campagne ça m’emmerde! » Se coucher dans un fossé gorgé nûment émerveillé,du spectacle de la nature et de d’eau,ramper dans la boue,pénétrer en silence dans une fola vie animale: c’est ainsi que l’on pourrait définir rêt apparemment endormie et bourrée de pièges, prévoir le Michel Déon,pour qui,à l’instar de Pascal,la prise temps, humer le vent, retenir son souffle, quelle bonne éducompte moins que la poursuite. En témoigne son cation pour un chasseur! J’ai pris là quelques leçons qu’une beau récit, Bagage pour Vancouver, où la traque d’un enfance campagnarde m’aurait données moins sévèrement, ours devient pur prétexte à un vagabondage à tramais, un jour, ces leçons m’ont servi.
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Pour être précis,disons que j’ai commencé à chasser à partir du moment où j’ai passé les hivers en Irlande.En dehors de mon travail personnel,je n’entrevoyais pas d’autres passe-temps. Aidé par un guide (guilli),j’ai découvert le terrain.Assez vite pour être en mesure de me promener seul, tout d’abord avec un setter irlandais assez médiocre, mais obéissant puis avec,maintenant,quatre générations de braques de Weimar. Immenses satisfactions! Il m’est arrivé d’être invité à des battues, et j’ai simplement détesté. Sans doute est-ce parce que tout semble vous être servi sur un plateau. Un massacre sans gloire, sans appel au flair, à l’expérience comme à la surprise et à l’intuition. La chasse devant soi est plus équitable : le gibier garde une chance et je connais peu de spectacle aussi passionnant que le travail du chien. Si beau que, parfois, on néglige de tirer. Je n’ai pratiquement chassé que des oiseaux,mais en vérité,surtout des bécasses et,de préférence,des bécassines qui se mangent “au bout du fusil”, détail appréciable parce que c’est le meilleur gibier et qu’elles ne pèsent guère dans la gibecière quand, au retour, on doit traverser une tourbière ou grimper une montagne. Je n’ai pas suivi l’équipage de mon épouse, les East Galway Foxhounds, mais je les ai poliment salués au départ de chaque chasse et retrouvés au pub où ils rallient après quelques heures de galop et de saut.Non,merci je ne monte pas à che-
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PHOTOS : MARC CHARUEL - RUE DES ARCHIVES/TAL
L’ÉCRIVAIN, EN IRLANDE, EN COMPAGNIE DE SON CHIEN. CI-DESSOUS, LE RITE DU “HOT WHISKEY”, AU PUB, AVANT LE “FOX-HUNTING”.
val, non que je tienne tant à la vie (un président de la République irlandais et un ambassadeur de France à Dublin sont morts à la chasse) mais un mauvais dos m’a rendu prudent. Il faut savoir qu’il n’y a rien de plus casse-gueule que la chasse à courre du renard en Irlande.On saute n’importe quoi:barrières, barbelés, rivières, murs. Il est prudent de se réserver une chambre dans un hôpital de la région.Nous en avions un très proche, tenu par les Sœurs de la Charité, le Calvary, que j’avais surnommé le Cavalry où toute la famille à tour de rôle s’est faite soigner. Le fox-hunting est toujours pratiqué en Irlande. Ce n’est pas un sport réservé à une classe de la société comme en
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Confidences PHOTOS : MARC CHARUEL
CHANTAL DÉON, À LA CHASSE, FRANCHISSANT ET, CI-DESSOUS, LES CHIENS ET LE “WHIPPER-IN” DE L’ÉQUIPAGE DES EAST GALWAY FOXHOUNDS. “INTERDIRE LA CHASSE À COURRE EN IRLANDE PROVOQUERAIT UNE RÉVOLUTION…” UN MUR DE PIERRE.
Grande-Bretagne,mais un exercice de défoulement auquel tout le monde peut participer à condition toutefois de posséder un cheval ce qui est le cas de tout Irlandais qui se respecte. Les fermiers sur les terres desquels on chasse à cheval sont les premiers à se joindre à l’équipage,au débotté parfois, en tout cas sans l’habit traditionnel.Interdire la chasse à courre provoquerait une révolution à peu près comme l’interdiction de la corrida en Espagne (1936). S’en sont suivis trois ans de guerre civile. Il y a quelques années, une équipe d’écolos britanniques a loué un autocar et traversé en ferry la mer d’Irlande avec l’intention de perturber la chasse à courre. Solidement attendu au débarcadère de Rossläre,l’autocar s’est retrouvé dans la mer,vide de ces crétins.Je précise qu’on les avait aimablement reconduits à bord du ferry, direction Liverpool. Oui, j’ai glissé des scènes de chasse dans Un taxi mauve, évoqué des images de légende dans Cavalier passe ton chemin! et raconté quelques scènes d’une merveilleuse expédition en Colombie-Britannique à la poursuite d’un ours au moment où s’annonce le dégel. La marche en forêt, le bivouac, les hommes qui nous accompagnaient,les lacs gelés,les réserves d’Indiens sont des souvenirs inoubliables dont je n’ai parlés qu’avec une extrême prudence.Et oui,j’ai vu des ours de près et ne n’ai pas tiré.Trop beau. Sauf en cas de défensive. Dans la Montée du soir,récit d’une excursion dans les Alpes,on voit le promeneur solitaire viser un chamois: avec sa canne, je le précise. Le réflexe est toujours là. Franchement et pas parce qu’il fut un ami, je crois que Pierre Moinot a écrit avec la Chasse royale et le Guetteur d’ombre les deux plus beaux récits de chasse de la littérature française. Cela dit sans porter ombrage à Maurice Genevoix et Pergaud, mais la Nature plus prodigieuse et plus sauvage des grands espaces américains du Nord, les déserts, les montagnes Rocheuses, le Montana en particulier ont inspiré des livres que
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AVEC SON BRAQUE DE WEIMAR. ET, CI-DESSOUS, L’ÉCRIVAIN DEVANT LE PORCHE DE SA MAISON, UN ANCIEN PRESBYTÈRE, DANS LE COMTÉ DE GALWAY. “PEU DE SPECTACLES SONT AUSSI PASSIONNANTS QUE LE TRAVAIL DU CHIEN À LA CHASSE.”
nous n’oublions pas. Grands mercis à Jim Harrison,à Hemingway, à London, J.O. Curwood,Vere Stacpoole, Mayne Reid et, bien entendu, au plus grand,au plus troublant:Stevenson.Pour le vocabulaire de la chasse, il n’y a pas de doutes qu’il a enrichi la langue et qu’il est,en général,d’une justesse à l’oreille très confondante qu’il s’agisse par exemple du courlis ou du cerf, du faisan ou du lièvre.Plus cette langue est évocatrice,plus elle élargit son rayonnement et“dessine”ce qu’elle veut dire,l’imite:le courlis dit très exactement son nom quand on le dérange. J’ai envie de dire deux mots sur les âmes trop sensibles qui n’aiment pas qu’on donne la mort.Le spectacle d’un chasseur au retour de son expédition ouvrant sa gibecière pour vider sur la table de la cuisinière un amas de plumes ensanglantées et souillées est difficile à supporter.Ces animaux ont reçu en grâce le don de voler librement dans les airs et nous voilà, armés de tous les moyens techniques les plus sophistiqués,qui brisons leurs vies le temps d’un éclair.Oui,c’est cruel mais qu’est-ce qui n’est pas cruel dans toute civilisation? Et la chasse est peut-être bien un art.” ◆
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PETIT GIBIER AU CHIEN D’ARRÊT, GIBIER D’EAU, TOURTERELLES, BÉCASSINES, L’URUGUAY EST UN ELDORADO POUR LE CYNÉGÈTE.
OU QUAND LE RÊVE DEVIENT UNE RÉALITÉ DANS CE PETIT PAYS D’AMÉRIQUE DU
SUD.
reportage et photos de Guillaume Beau de Loménie
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n ce premier jour de juin, le long voyage qui a conduit notre groupe composé de chasseurs de la région lilloise, de Paris, via le Brésil, jusqu’à la République orientale d’Uruguay, touche à sa fin. Expédiées les formalités de douane et de police, nous faisons la connaissance dans l’aérogare un peu vieillot de Montevideo,lacapitaleuruguayenne,deJean-François,le correspondant local de l’agence Esprit migrateur,le grand ordonnateur de notre périple,ou plutôt de notre expédition.Car,après treize heures d’avions,c’est encore quelques heures de route qui nous attendent pour gagnernotrepremierlieudevillégiaturedecette aventure australe… En sortant de l’aérogare, l’hiver austral nous rappelle brutalement que nous avons changé d’hémisphère. En ce début de juin qui voit sous nos latitudes européennes la fin du printemps, les premiers frimas venus de l’autre côté de l’estuaire du río de la Plata, poussés du plus profond de l’immense Patagonie par des vents glacés, s’abattent sur nous. Un cielbasetlourddéversesurnotregroupeunevraie pluie de chasse, froide, fine et pénétrante, et nous ne tardons pas à nous caser dans le véhicule qui nous emporte vers notre premier rendez-vous uruguayen…Enfaitderendez-vous,c’estunprogramme somptueux qui ne peut que faire rêver tout cynégète qui nous attend entre les becs plats, les tourterelles, les perdreaux et autres bécassines qui hantent les cieux, les champs et les rizières de cette petite République sud-
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DRAPEAU DE LA RÉPUBLIQUE URUGUAYENNE. CI-DESSOUS, POINTER À L’ARRÊT SUR DES PERDRIX DANS LA PAMPA. PAGE DE GAUCHE, UNE SARCELLE MOUCHETÉE, UNE TOURTERELLE, ET UN JOLI TABLEAU DE PERDRIX ET DE BÉCASSINES…
uruguayens
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américaine. Petite par la taille certes, comLE PETIT AVION QUI NOUS leur de l’accueil que nous réservent nos hôtes parée à ses deux voisins géants que sont le français à qui l’on doit la création de ce doEMMENA D’UNE ZONE Brésil et l’Argentine, mais grande par sa rémaine viticole où nous posons nos valises pour DE CHASSE À L’AUTRE. ET putation cynégétique, et dont notre accomles trois prochains jours. Sans nous laisser le LA PREMIÈRE DES ESTANCIAS pagnateur, Yann Legrand, qui préside aux moindrerépit,Jean-Françoisrameutesestroupes QUI NOUS ONT ACCUEILLI. destinées de la jeune agence, nous promet pour une première passée aux tourterelles à la“NOUS DÉCOUVRONS les plus grandes satisfactions. quelle personne pourtant ne songerait à se sousAU SOMMET D’UNE COLLINE Nous roulons maintenant sur l’intermitraire.Nos bottes et nos parkas les plus chaudes UNE VASTE DEMEURE AU TOIT nable boulevard qui longe le front de mer et enfilées, nous nous entassons à nouveau dans DE CHAUME, ET CEINTE DE la ville.Ici les eaux brunes du Río de la Plata les véhicules qui nous emportent sur des petits VIGNES, LA FINCA PIEDRA.” prennent sous le ciel bas et sombre,une couchemins de terre qui filent entre des champs de leur chocolat que seul éclaire le blanc sale de l’écume qui fes- soja,de maïs,ou de haricots,ou encore des prairies où s’ébattonne de courtes vagues poussées par le vent du sud… Nous tent quelques chevaux magnifiques. quittons Montevideo et sous les premiers rayons d’un timide Nous faisons halte enfin en bordure d’un vaste champ soleil revenu, nous découvrons la campagne uruguayenne. de céréales non coupé et Jean-François place la demi-douCette “pampa”-là est bien différente de celle que l’on zaine de fusils sur une ligne qui s’étire sur environ deux découvre au sortir de sa grande sœur argentine, Buenos cents mètres et qui offre le couvert de nombreux arbres Aires,oùleregardnetardepasàseperdredansdesimmensités souslesquelsleschasseurssedissimulent.L’après-miditouche que la monotonie n’épargne pas. Ici la campagne ondule à sa fin, et nous n’avons devant nous qu’une petite heure de doucement, les champs et les prairies semblent vouloir se chasse avant que la nuit ne tombe. Aussi, les derniers chasdissimuler derrière le rideau de haies denses qui confèrent seurs ne sont pas encore postés que déjà résonnent les preparfois à l’ensemble des airs de bocage, et les collines qui miers coups de fusil. s’arrondissent de part et d’autre de la route retiennent un Par bandes clairsemées les tourterelles fondent sur notre regard qui ne parvient pas à franchir la courbe de leurs dos ligne,le ventre lourd des dernières agapes de la journée dans ourlés de bouquets d’eucalyptus. les champs environnants, et pourtant, lancées comme des Au bout d’une heure s’élèvent dans le lointain les clochers balles de fusil, dans un vol acrobatique, impatientes de rede la cathédrale de San José de Mayo qui marquent la fin joindre l’abri d’un dortoir que nous devinons à quelques proche de cette première étape. Puis, passé le petit village de Mal Abrigo (“mauvais abri”), dont le nom rappel les mésaventures d’un groupe de voyageurs,du temps des périples à cheval, venus s’échouer pour une nuit qui ne leur laissa apparemment pas que des bons souvenirs,nous découvrons au sommet d’une colline une vaste demeure au toit de chaume, et ceinte de vignes : Finca Piedra. En dépit du timide soleil, le vent est de la partie, et souffle, glacial, sur les Sierras de Mahoma.Nous commençons à sentir les effets de ce long voyage entamé la veille, mais nous ne songeons guère à profiter de la cha-
“Jean-François rameute ses troupes pour une première passée aux tourterelles à laquelle personne ne songerait à se soustraire…”
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centaines de mètres derrière nous, passées les collines qui le masquent à notre vue.Cette première partie de chasse est l’occasion de découvrir les meilleurs fusils. Disons-le tout net : c’est du tir pur et dur… Les tireurs ne sont pas mauvais car nombre d’oiseaux ne franchiront pas la barrière de plomb, et maints doublés seront salués par des exclamations joyeuses qui résonnent dans le crépuscule qui tombe lentement.C’est à la lueur des phares que JeanFrançois et Yann rameutent les tireurs enchantés de ce court, mais prometteur aperçu des parties de chasse que nous annoncent les prochains jours,et pour lesquelles,ce soir,nul parmi nous ne semble enclin à regretter les milliers de kilomètres parcourus et la fatigue de ce voyage au long cours.La journée s’achève dans la vaste et conviviale cuisine de la Finca Piedra. Réunis
autour de l’immense table qui trône au milieu de la pièce dont elle occupe presque tout l’espace, nous faisons honneur à un premier asado préparé pour nous par l’un des peones de la propriété et qui campe près d’une vaste cheminée sur l’âtre de laquelle rougeoie un tas de braises incandescentes. Il est revêtu de la traditionnelle bombacha,ce pantalon bouffant de toile,serré aux chevilles, et qui s’accommode aussi bien de ces courtes bottes qui, des berges du río de la Plata aux confins de la Terre de Feu,sont l’apanage des gauchos,ou d’une paire d’espadrilles, en tout point semblables à celle que l’on chausse de chaque côté des Pyrénées, mais que l’on appelle ici alpargatas. On ne peut passer sous silence son béret basque, qui constitue lui aussi l’une des pièces incontournables de l’habillement et de la silhouette des fils de “Martín Fierro”, et qui rappelle combien ils furent nombreux les enfants du Béarn ou du Pays basque à venir au cours des XVIIIe, et surtout XIXe siècle, tenter leur chance sous ces rudes latitudes…Pour l’heure, notre homme rendu écarlate par la chaleur, fait rôtir sur une parilla de fer forgé
“La matinée sera consacrée à la chasse de la perdrix au chien d’arrêt, et celle que l’on pratique en Uruguay compte parmi les plus fameuses. Un magnifique sport…” 64
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des amoncellements de saucisses, de boudins, de côtelettes et de quartiers de viande que nous faisons passer à grands renforts d’un excellent vin rouge de la propriété auquel,au cours des jours suivants, nous rendrons, en amateurs ravis, les honneurs qui lui reviennent… Le lendemain matin,nous découvrons un autre,et DANS UN CHAMP AU MILIEU non des moindres, aspects de cette chasse variée à DES VACHES. EN BAS, laquelle nous convie l’Uruguay. La matinée est en LE GUIDE LALO AVEC effetconsacréeàlachasseduperdreauauchiend’arUNE GUIRLANDE DE PERDRIX. rêt. C’est l’un des grands classiques de la chasse du petit gibier en Amérique latine et celle que l’on pratique en Uruguay compte parmi les plus fameuses. Les vastes espaces qu’autorisent des propriétés de plusieurs centaines, voire de plusieurs milliers d’hectares, offrent un habitat idéal aux perdreaux qui trouvent dans les prairies laissées en friche un gîte propice à leur reproduction. Les nombreuses cultures qui s’étendent en outre à proximité leur assurent une alimentation abondante et renouvelée, avec des semis qui s’échelonnent sur une grande partie de l’année,choses qui n’existent presque plus en Europe. Quant à la perdrix locale, elle ne ressemble ni à notre perdrix grise, ni à notre perdrix rouge, mais plutôt à notre… caille des blés, en beaucoup plus gros. Nous sommes rejoints par deux guides qu’accompagnent leurs chiens avec lesquels nous allons chasser ce matin. Jean-Paul, l’un des membres de notre groupe, chassera quant à lui en compagnie de ses deux pointers, car c’est l’une des particularités de la chasse en Uruguay que de permettre au chasseur d’amener ses propres chiens. Parvenues à l’estancia qui nous accueille, et après les salutations d’usage au propriétaire, les équipes se forment. Notre petit groupe de trois fusils est emmené par José qu’accompagne Cherry une jeune épagneul breton de 3 ans.Notre courte ligne progresse bientôt sur un terrain vallonné où pousse une herbe drue et haute, à laquelle se mêle une sorte de chardon. >> PREMIER JOUR DE CHASSE DANS LA RÉGION DE MAL ABRIGO, AVEC UN SETTER EN TRAIN DE COULER. PAGE DE GAUCHE, TOUJOURS DANS LA MÊME RÉGION,
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Dès que nous pénétrons dans la première prairie, José libère la jeune chienne qui entame sa quête au grand galop, enchaînant les lacets presque parfaits devant les trois fusils qui ne la lâchent pas du regard. Très vite, l’épagneul s’immobilise dans un arrêt cataleptique. José et le chasseur le plus proche de la chienne sont rapidement à ses côtés.D’une légère poussée sur l’échine, José encourage la chienne à couler… Le perdreau part,et retombe dans un nuage de plumes.
Cherry se précipite et le rapporte à son maître qui fait disparaîtrel’oiseaudanssoncarnier.Lesarrêtssesuccèdent.Tous sont fermes, et outre la densité des perdreaux, le travail de la jeune chienne nous laisse ravis. Jamais elle ne sera tentée de courir sur l’aile les nombreuses autres espèces qui nichent dans les herbes. Quant aux perdreaux, ils ont un sacré coup d’aile, et sont capables de faire des vols de 200 à 300 mètres sans aucun effort apparent. Bref, c’est du vrai sport…
Il fait un temps radieux, presque chaud eu AUTRE SCÈNE DE LA CHASSE égardauxintempériesdelaveille,etlamétéoajoute AU CHIEN D’ARRÊT : auplaisirdecettechassedépaysantequisedéroule L’ÉPAGNEUL BRETON CHERRY parfois au milieu de troupeaux de chevaux ou RAPPORTANT UN LIÈVRE. encore de vaches, que la fusillade ne semble pas PAGE DE GAUCHE, troubler outre mesure. Aux chasseurs de redouCHERRY ET UN POINTER bler de prudence afin que cela ne se termine pas À L’ARRÊT. par une chasse “au gros”… À la fin de la matiVOL DE TOURTERELLES née, nous comptons plus de soixante-dix arQUI DONNE UN APERÇU rêts et près d’une trentaine d’oiseaux,parmi DE LA DENSITÉ lesquelles cinq ou six bécassines,tirées au DE CES OISEAUX “cul levé” lors du passage d’une zone EN URUGUAY. un peu marécageuse. La satisfaction est de mise également parmi les autres groupes et nous retrouvons, comblés, la grande cuisine, pour un nouveau et copieuxdéjeuner…Jean-Françoisnousprometpourl’après-midi une passée aux tourterelles d’anthologie… Aussi ne nous faisons-nous pas prier lorsqu’après une courte sieste, en dépit de la fatigue, nous devons rejoindre les véhicules pour parcourir la cinquantaine de kilomètres qui nous séparent de ces concentrations d’oiseaux pour lesquelles notre mentor n’a pas assez de mots pour nous les décrire… Avant même que nous n’atteignions la“zone promise”,le ciel se remplit de centaines de tourterelles qui, toutes, convergentdanslamêmedirection.L’après-midiestpourtant à peine entamée mais déjà,par vagues serrées,cellesci s’acheminent vers les dortoirs. Jean-François place ses fusils et,mystérieux,il nous propose ensuite de nous montrerunspectaclehorsducommun…Aprèsquelques minutes en voiture sur de petites routes de terre, nous dépassons lentement des champs récemment moissonnés dont le sol semble bouger… À notre grande stupeur, nous découvrons posées là des milliers de tourterelles occupées à se gaver des grains laissés par la dernière récolte. Nous comprenons mieux les dégâts qu’occasionnent les oiseaux sur ces mêmes champs lorsque les récoltes sont encore sur pieds, et nous devinons mieux les tourments que les volatiles doivent provoquer chez les agriculteurs lorsque par centaines de milliers elles s’abattent sur les grains mûrs. >>
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Dans le lointain, un feu nourri a commencé qui ne s’arrêtera plus jusqu’à la nuit noire. Dur pour les oreilles et pour les épaules… En dépit des prélèvements importantseffectuésaucoursd’une saison de chasse sur les populations de ces frêles, mais voraces créatures, et il est tout à l’honneur de l’organisateur de limiter ceux-ci après le spectacle auquel nousaconviésJean-François,quinoussemblentnéanmoinsdérisoires.Sansnuldoute,cesredoutablesdévoreusesdesemences et de grains ont encore de beaux jours devant elles… Ainsi en est-ildesdeuxjourssuivants,entrechasse deplaineetpasséesauxtourterelles.Nous découvrons à chaque fois de nouvelles propriétés qui sont pour nous l’occasion d’évoluer sur des terrains bien difCHASSE DE LA BÉCASSINE MELO. CI-DESSOUS, NATURE MORTE DE BÉCASSINE. PAGE DE DROITE, À LA CATUMBERA ET, EN MÉDAILLON, TROIS CHASSEURS (DONT YANN LEGRAND, À GAUCHE, L’ORGANISATEUR DU VOYAGE). DANS LA RÉGION DE
férents les uns des autres. Cette diversité confère un surcroît d’intérêt à ces parties de chasse déjà pleines d’attraits,eu égard à la densité du gibier et à l’excellence des chiens dont ces journées nous offrent de multiples occasions d’apprécier la finesse du dressage et la qualité du travail. Au troisième jour, le moment est venu de quitter Finca Piedra. La suite de notre programme doit nous conduire en effetauxmarchesbrésiliennesdelaRépubliqueorientaled’Uruguay. En début d’après-midi, après une dernière chasse, nous nous retrouvons sur le petit terrain d’aviation de San José où pas moins de deux avions taxis sont nécessaires pour acheminer notre groupe jusqu’à la frontière entre les deux pays, en bordure de la gigantesque lagune Merín qui sépare le Brésil et l’Uruguay,à l’extrême Est de celui-ci,et à la pointe la plus australedesonincommensurablevoisin.Nous survolons maintenant les territoires que nous avons parcourus à pied au cours des derniers jours, et insensiblement, au fil des kilomètres, les champs clos, les prairies,leshaiesetlesbosquetscèdentlaplace à des paysages plus proches de ceux que l’on imagine sous ces latitudes, faits de vastes étendues où rien ne semble devoir arrêterleregard,ponctuéesicietlàdemaisons de plus en plus rares, et qui, pour celles que nous entrevoyons, paraissent perdues « à mille milles de toutes terres habitées »,comme l’a écrit Saint-Exupéry… Au bout d’une heure de vol, nous parvenons à la lagune Merín et au terme de notre rapide voyage. L’immense étendue d’eau s’étire interminablementsurnotredroite.Del’autrecôté on aperçoit le Brésil, et si nous poursuivions
“Nous retrouvons la ligne. Devant nous, s’étirent des champs à perte de vue en friche auxquels se succèdent des rizières dont les chaumes dorés dissimulent un sol détrempé…” 68
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notre vol en direction de l’est, en quelques minutes nous atteindrionsl’Atlantique,distant d’une cinquantaine de kilomètresàpeine.Sousl’avion,les champs et les prairies paraissent gorgés d’eau, des rivières serpententnonchalammentet des marais et des étangs nombreux nous disent mieux que tous les discours que nous sommes ici au royaume des canards qui font la réputation de ces chasses australes. À tour de rôle, les deux avions s’immobilisent au bout d’une courte piste de gazon. Elle longe un canal et semble s’arrêter dans le jardin d’une vaste maison entourée d’arbres,et qui s’étire de part et d’autre d’une sorte de tour de guet comme l’on en voit sur nombre de maisons anciennes de cette partie du monde, et du haut desquelles les habitants de ces vastes propriétés isolées s’efforçaient, au temps de la conquête, de prévenir les incursions des Indiens. Nous sommes à peine descendus d’avion que des 4x4 s’avancent pour nous faire parcourir sans perdre une minute les quelques centaines de mètres qui nous séparent de notre première passée… Le soleil a entamé sa course vers la ligned’horizon,etplaquesurlepaysageunelumièred’unjauneprofondquesemble accentuer un ciel lourd de nuages couleur de plomb liquide. Après quelques minutes, les véhicules nous abandonnent au milieu de prairies dont le sol semble incapable d’absorber le trop plein d’une eau sombre et froide dans laquelle nous pataugeons parfois jusqu’à mi-bottes,en nous dirigeant vers des postes que nous attribuent des guides avec lesquels nous n’avons pas le temps de faire plus ample connaissance. Au-dessus de nos têtes, à quelques dizaines de mètres à peine, passent en lignes impeccables qui s’étirent parfois sur des centaines de mètres des vols sombres de milliers d’ibis. Mais bientôt se mêlent à eux des oiseaux isolés ou de petites formations rapides qui semblent,dans un bref décrochement de leurs courtes ailes,vouloir atteindre les eaux de la lagune toute proche auxquelles les rayons du soleil couchant arrachent un dernier et timide miroitement.C’est un ballet qui commence
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sée.Mais il en va tout autrement ce matin.Après avec ces sarcelles du Chili,ces sarcelles du BréSCÈNES DE CHASSE une rapide pérégrination dans la nuit,et des orsil, ces sarcelles versicolores, ces sarcelles souAU GIBIER D’EAU. nièresrempliesd’eau,nousparvenonsauxpostes crourou… Et pour que le spectacle soit comCI-DESSOUS, TABLEAU à la distribution desquels ont présidé Jeanplet,des pilets des Bahamas,des pilets du Chili, DE CANARDS. “LORSQU’AU François et Yann. Sans perdre une minute, nos les souchets roux d’Argentine,des nettes pepoLEVANT, LES PREMIÈRES guides placent les formes. Lorsqu’au levant les saca et autres dandrocygnes veufs ou fauves LUEURS DE L’AURORE toutes premières lueurs de l’aurore apparaissont au rendez-vous… Dans le crépuscule qui APPARAISSENT ENFIN, sent enfin,au-dessus de nous les premiers froiss’installepartentlespremierscoupsdefusils.Les AU-DESSUS DE NOUS sementsd’airsicaractéristiquessefontentendre. becs plats se mêlent parfois aux vols d’ibis dont LES PREMIERS FROISSEMENT Il est encore presque impossible de distinguer le tir en dépit de la surpopulation est interdit. D’AIR SE FONT ENTENDRE.” les oiseaux qui fondent sur nous, mais petit à Maisàl’approchedespointsd’eau,ilsdécrochent brusquement,et le chasseur doit faire preuve de toute son ha- petit leurs silhouettes s’affinent,et les premiers coups de fusils bileté pour les cueillir avant qu’il ne se pose dans une dernière déchirent le jour naissant. Maintenant les formes jouent pleinement leur rôle et accrochent les premiers oiseaux, qui, en glissade… À la nuit, nous rejoignions à pied la grande maison dont cassant leurs ailes, plongent vers elles. Rapidement les coups de fusils résonnent à un rythme nous apercevons les lumières toutes proches. Nous y faisons enfin la connaissance de nos hôtes. Le maître des lieux nous soutenu. De certains postes part un feu roulant et, ceux-là, reçoit entouré de ses deux filles, et tous les trois, avec la gen- avant que la matinée ne soit bien entamée, ont atteint leur tillesse, la courtoisie et cette simplicité sans ostentation des quota de quinze oiseaux,quota d’ailleurs très raisonnable.Aux gens bien élevés, nous font les honneurs de cette ancienne chasseursdesecontrôleretdechoisirleursvictimes…D’autres, maison d’esclaves du XVIIIe siècle, à laquelle ils ont su don- moins prévoyants… ou moins adroits… ont épuisé leur proner un cachet plein d’élégance qui fait oublier le lourd passé vision de cartouches! Au plaisir du tir s’ajoute encore une fois celui du travail des chiens,des labradors de la grande maison. principalement.Onnepeutd’ailleursque Lelendemain,lestésd’uncopieuxpeféliciter les organisateurs de procéder au tit déjeuner, et alors que l’aube n’est encore qu’une lointaine promesse,nous reprenons le chemin des prairies inondées, des étangs entourés de roseaux et des canaux d’irrigation qu’hier nous avons à peine eu le temps de découvrir depuis notre petit avion, et d’apprécier, avant quelanuitn’interrompenotrecourtepas-
“Certains postes atteindront rapidement leur quota, très raisonnable, de quinze oiseaux. Aux chasseurs de se contrôler et de choisir leurs victimes…”
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ramassage des oiseaux,qui fait une partieintégrantedel’actedechasse.Auterme de la passée,que le quota ait été atteint, ou que sa réalisation s’avère plus aléatoire,lasatisfactionestgénérale.Ilensera ainsi des deux journées suivantes que viendront agrémenter en outre un divertissant“mixte”bécassines-canardsentamé sur une ligne dans des rizières fraîchement récoltées, avant de s’achever, quelques centaines de mètres, plus loin autourdesplansd’eaupourunedernière passée du soir. Au soir du troisième jour, le moment est venu pour nous de quitter La Catumbera, et ses charmantes hôtesses. NousprenonsladirectiondeMelo,pour le dernier volet de cette trilogie uruguayenne.Cehautlieudelacontrebande avec le Brésil voisin est aussi le chef-lieu de la province de Cerro Largo.Nous y parvenons de nuit,en quatre heures de route,à temps pour y dîner en compagnie de Lalo. Lalo est brun de peau et gris de poil, et son œil est aussi sombre que la gueule d’un fusil de chasse. Mais outre uneparfaitegentillesse,nousnetarderonspasàdécouvrirque rien de ce qui touche à la chasse en Uruguay ne lui est étranger. En sa compagnie, nous allons participer le lendemain à un nouveau et étonnant mixte de bécassines et de perdreaux cette fois-ci.À l’heure dite,nous retrouvons la ligne au grand complet. Devant nous, s’étirent à perte de vue des champs enfricheauxquelssuccèdent,danslelointain,desrizièresdont les chaumes dorés dissimulent un sol détrempé. Nous nous mettons en branle au signal de Lalo et ses chiens, une paire de pointers, nous ouvrent la voie avec une science qui n’a rien à envier à celle de leurs prédécesseurs des premiers jours. Les arrêts se succèdent bientôt, fréquents, et la silhouette de Lalo ne tarde pas à s’alourdir de dépouilles brunes de perdreaux. Le sport ne va pas cesser. Passées les prairies en jachères, nous abordons les rizières aperçues tout à l’heure. Sur les injonctions de Lalo la ligne se reconstitue. À son signal, elle démarre à nouveau. Au bout de quelques dizaines de mètres à peine, les premières bécassines décollent devant nous et se mettent à tourner autour des chasseurs dont les fusils claquent presque méchamment à leur poursuite. Au terme de la matinée,rendus à l’autre extrémité des rizières,nous avons compté plus de cinquante départs et sans doute le double d’oiseaux,dontquelques-unssontvenuss’ajouteràlacharge de Lalo… Il est temps pour nous de faire honneur à un nouveletultimeasadopréparéàl’ombred’unbosquetd’eucalyptus. Longtemps, nous nous souviendrons de ce moment,et longtemps nous dirons que l’Uruguay est décidément une grande terre de chasse… ◆
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Ce petit pays de rivières, de bocages et de plaines ondulées est enchâssé entre Argentine, Brésil et océan Atlantique. À un peu plus d’une heure d’avion de la capitale Montevideo, les chutes d’Iguazú livrent un spectacle inouï.
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TOURISME
To u r i s m e
Uruguay ◆
par Quentin Brienne
LA SEMAINE DU RODÉO À MONTEVIDEO. À DROITE, LA PLAGE MANSA À PUNTA DEL ESTE SITUÉE SUR LA CÔTE ATLANTIQUE. CETTE STATION EST DEVENUE AU COURS DES QUARANTE DERNIÈRES ANNÉES L’UNE DES PLUS EN VUE D’AMÉRIQUE LATINE. PAGE DE GAUCHE LES MAGNIFIQUES CHUTES D’IGUAZÚ, LE PORT DE MONTEVIDEO (VU DE LA TOUR ANTEL), ET TOUJOURS DANS LA CAPITALE URUGUAYENNE, LORS DE LA PARADE DU CARNAVAL.
KLEIN DONALD/SUPERSTOCK/SIPA
orsque l’on arrive à Montevideo,depuis le Brésil, l’avion survole longuement des prairies opulentes. Ici et là miroitent de sombres flaques qui sont autant d’étangs et de roselières.Surladroitedel’appareil,unepampad’un vert cru s’étire à perte de vue,piquetée de place en place de sombres bosquets d’eucalyptus qui oscillent entre le noir et l’argent sous l’effet de la brise qui les agitent.Sur la gauche,le paysage se fait plus incertain.La terre et le ciel se confondent en une masse incolore et mouvante,et l’on devine derrière cette barrière trouble une agitation lente, mais inexorable… Parfois le soleil risque un rayon timide que le voile opaque arrête net. Maispetitàpetitlabrumesedésagrège.Alors, en même temps que l’avion entame son dernier virage,apparaissentsoudainleseauxmarbréesde l’estuaireduríodelaPlataoùsemêlentcellesbleu sombre de l’Atlantique Sud et celles brun-rouge des fleuves Paraná et Paraguay lesquels, sur des milliers de kilomètres et depuis le fin fond de l’Amazonie, arrachent aux berges qu’ils ravinent des millions de mètres cubes d’un limon couleur de sang. Lorsque les eaux brunes chargées de terre et les eaux bleues chargées de sel se EFE/MAXPPP
EFE/MAXPPP
JORGE SAENZ/AP/SIPA
L
Des chutes à l’Océan
rencontrent, elles s’entremêlent dans un formidablebrassementsurtoutelalargeurdel’estuaire. Et les immenses volutes qui se font et se défont alors,au grès des vagues et des courants marins, font soudain penser à celles que produit le pinceauchargédepigmentsd’unaquarellistetrempé dans un godet d’eau clair… Pourtant, ce n’est pas faire injure à l’Uruguay que de dire que cette petite République ne puise pas l’essentiel de ses ressources dans l’industrie touristique. Ici nulle “envolée” tellurique majeure,pas de chaînes de montagnes qui défient les cieux, pas de canyons profonds ou roulent les eaux de quelques rivières tumultueuses,pas de volcans,pas de glaciers… L’Uruguay est un petit pays (un tiers de la France) peuplé de trois millionset demi d’habitants,dont un million pour la seule capitale, Montevideo, réputée l’une des plus sûres du continent sudaméricain,àl’imagedupaystoutentierd’ailleurs, et où il fait bon vivre… tout simplement. Sa campagne, qui prend parfois des allures de bocage, est paisible, et alterne selon les régions, prairies, champs, rizières et parfois dans lesprovincesprochesduBrésil,vastesforêtsclairseméesdepalmiersquiconfèrentsoudainaupay-
PHOTOS : KLEIN DONALD/SUPERSTOCK/SIPA - LANDOV/MAXPPP
Uruguay Des chutes à l’Océan
EXUBÉRANT À L’IMAGE DU CONTINENT
L’IMPRESSIONNANTE “MAIN DU NOYÉ” DU CHILIEN MARIO IRARRÁZABAL À PLAYA BRAVA (PUNTA DEL ESTE). ET, CI-CONTRE, LORS DU CARNAVAL DE MONTEVIDEO QUI SE DÉROULE EN JANVIER ET QUI DURE QUARANTE JOURS.
sage une sorte d’exotisme inattendu. Le voyageur ne trouvera pas non plus enUruguaycesimmensitésàpertede vue où le regard s’égare faute de repères. La campagne est souvent vallonnée et,en maints endroits,des collines, parfois couvertes de forêts d’eucalyptus ou de pins, apportent à ces régions un surcroît de douceur et de nonchalance. À rebours, il ne serait pas juste de prétendre non plus que nul touriste ne se presse jamais en Uruguay. Bien au contraire. Située sur la côte Atlantique, à une centaine de kilomètres à vol d’oiseau de Montevideo,PuntadelEste(“Pointedel’Est”) estdevenueaucoursdesquarantedernièresannéesl’unedesstationsbalnéaireslesplusenvued’Amérique latine.Au début des années 1960,elle attire irrésistiblement la classe aisée argentine qui en fait non seulement un lieu de retrouvailles et de vacances estivales, mais également d’investissements majeurs.Aussi au cours des décennies suivantes, Punta del Este s’est muée en l’un des lieux de villégiature privilégiés pour les grandes fortunes sud-américaines, ne tardant pas à détrôner ses rivales, Viña del Mar la Chilienne et Mar del Plata l’Argentine.
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Mais la “Pointe de l’Est” ne saurait figurerauprogrammeduchasseureuropéen désireux de profiter de son voyage de chasse pour prolonger celui-ci par un séjour touristique.L’hiver austral qui favorise les échappées cynégétiquesn’esteneffetguèrepropice au bain de mer ou de soleil… En revanche,il doit aller voir une des multiples merveilles de la Nature que compte l’Amérique latine:les chutes d’Iguazú.EnavionaudépartdeMontevideo, des vols directs assurent en unpeuplusd’uneheurelaliaisonavec Iguazú, en Argentine, et l’aéroport de Cataratas, le bien nommé (“cataractes”…) Ces chutes qui comptent parmi les troisplusgrandesdumondeaveccelles de Victoria au Zimbabwe et celles du Niagara en Amérique du Nord, furent découvertes au XVIe siècle, lors de la conquête des Amériques, par le conquistador espagnol Álvar Núñez Cabeza de Vaca. Constituées d’une succession de deux cent soixantequinze cataractes, qui s’étirent sur deux kilomètres et demi, et dont la plus haute, la Garguanta del Diablo (la “gorge du diable”), est haute de quatre-vingtdix mètres, elles sont situées au cœur des 18000 hectares du parc national d’Iguazú, créé en 1934, à cheval sur les trois frontières du Paraguay, de l’Argentine et du Brésil. Mais ce n’est que depuis les territoires de ces deux derniers que l’on peut visiter les chutes. La plupart d’entre elles se situent en terres argentines. Quatre parcours constitués de passerelles,certainestrèsimpressionnantes,permettentauxvi-
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Uruguay Des chutes à l’Océan UNE DES RIVES LE LONG DU RÍO DE LA PLATA (“LE FLEUVE D’ARGENT”). ET, CI-DESSOUS, LES CHUTES D’IGUAZÚ : ELLES COMPTENT PARMI LES PLUS GRANDES DU MONDE.
siteurs de les découvrir, en approchant au plus prêt, et de les observer soit du bas soit du haut. Cette visite des chutes est aussi une magnifique occasion de découvrir la forêt tropicale qui les entoure, et parfois même, avec un peu de chance, quelques-uns des moins farouches de ses hôtes: perroquets multicolores ou singes. Le côté argentin offre également la possibilité après une brève ballade en bateau de visiter l’île Saint-Martin rendue célèbre par Mission, le beau film de Roland Joffé.Quant aux plus braves et aux plus intrépides,munis de ciré, carladouche,aussivivifiantesoit-elle, estassurée,ilspourrontapprocherau plus près des chutes dans des canots à moteur du type Zodiac.Émotions garanties ! Du côté brésilien, la découvertedeschutesestplusgénérale, moins “intimiste” que du côté argentin. On y découvre en effet un panorama complet de la quasi-totalité des chutes, et néanmoins tout aussi spectaculaire que l’approche plus détaillée qu’offre le côté argentin.À ne pas manquer également de ce côté des chutes, la ballade en hélicoptère… pour le coup (et le coût…): les chutes d’Iguazú se révèlent dans toute leur majesté. Au retour, la tête encore pleine du grondement de ces centaines de chutes et de ces millions de mètres cubes d’eau qui se déversent depuis la nuit des temps, il sera temps de s’octroyer une dernière promenade à Montevideo, cette ville qui se veut (et qui y tient!) l’une des plus européennes d’Amérique latine, et dont le modèle non avoué, mais rêvé, reste encore et toujours, la plus belle d’entre elles… Paris. ◆
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Jours de C HASSE ◆
Carnet de voyage Que faire avant? Les ressortissants français n’ont pas besoin de visa pour se rendre en Uruguay, ni en Argentine, ni au Brésil –pour ceux qui voudraient faire une escapade dans les pays voisins. Il n’y a pas de vaccinations obligatoires pour les trois pays mentionnés, mais celle de la fièvre jaune est recommandée. Il n’y a pas besoin non plus de traitement antipaludisme pour l’Uruguay surtout à la période hivernale. Il est nécessaire en cas d’échappée dans le nord de l’Argentine et au Brésil. Comment y aller? Plusieurs options au départ de Paris, avec Air France bien sûr, mais aussi la TAM
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(compagnie brésilienne assez récente et équipée d’avions neufs), mais aussi via Madrid avec Iberia, ou l’Italie avec Alitalia… Il faut compter de 800 à 2500 euros en classe économique et selon la période. Beaucoup plus en classe affaires ou en première… Le voyage est long, compte tenu des escales et des changements d’avion, environ 15 à 17 heures en tout, escales comprises… Quelle monnaie? Le peso uruguayen. Mais le dollar et de plus en plus souvent l’euro ont cours partout. La parité est d’environ 23 pesos pour un dollar, et de 32 pesos pour un euro. Quelle langue? La langue parlée est l’espagnol bien évidemment, mais nombre d’Uruguayens, surtout dans les milieux aisés, parlent le français, et seront ravis de vous le montrer.
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Les buffles de la
Zambezia reportage et photos Bruno de Cessole
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JEREM Y RICHA RDS
ANCIEN ET PRESTIGIEUX TERRITOIRE DE GRANDE CHASSE, LE MOZAMBIQUE, APRÈS LES ÉPREUVES DE LA GUERRE D’INDÉPENDANCE ET DE LA GUERRE CIVILE, ENTEND RIVALISER, DEMAIN, AVEC LA TANZANIE ET LE BOSTWANA. LE BIOTOPE EST PROMETTEUR, ET LES BONNES VOLONTÉS SONT PRÉSENTES. 79
Les buffles de la Zambezia
◆ D
ès la sortie de la carlingue,sur le tarmac de l’aéroport de Beira, l’Afrique vous saute aux yeux et au nez. Sur le bleu du ciel, des palmiers agitent leurs palmes nonchalantes au vent de l’océan Indien. Une chaleur moite vous colle la chemise à la peau.Venue de l’océan,une odeur d’iode et de sel se mêle à celle de l’essenceetdugoudronbrûlé.Unpeuhébétés par le vol de nuit Paris-Johannesburg,puis par l’attente pour le vol à destination de Beira, mon compagnon de chasse et moi-même nous dirigeons, en pilotage automatique, vers le contrôle des passeports et des visas. Dans la file d’attente,quelques Chinois, les nouveaux colonisateurs du continent noir,tranchent sur les autochtones.Avec fatalité,ceux-ci attendent,sans impatience,la fin des contrôles. C’est avec le dédouanement des armes que, pour nous, les ennuiscommencent.Apparemment, le numéro de carte de la carabine de Jérôme –une CZ en 458 Lott commandée tout exprès dans l’espoir de récolter un trophée de Caffer caffer qui, depuis quelques années, se fait attendre, ne correspond pas au numéro inscrit sur la culasse.Inflexible, le douanier mozambicain laisse tomber le verdict: pas question de laisser entrer la carabine sur le sol du pays. Ô rage, ô désespoir: le visage du malheureux s’allonge et vire au gris. Adieu, buffle tant désiré… Heureusement, nous sommes en Afrique et les arrangements avec le ciel sont toujours possibles.Grâce à l’entregent de notre guide de chasse et de soninterprète,uneheuredepalabresplus
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SUR LA ROUTE AFRICAINE. AU DÉPART DE BEIRA, VESTIGES DE L’URBANISATION COLONIALE. LA TRAVERSÉE DU ZAMBÈZE PAR LE BAC ET LA CONSTRUCTION DU PONT FINANCÉ PAR L’EUROPE.
PLUS LOIN,
MISE EN GARDE CONTRE LES CROCOS QUI PRÉLÈVENT
tard,etquelques liasses d’euros en moins,l’objet du délit s’est refait une virginité. Avec un large sourire, les douaniers nous laissent prendre possession des armes et des munitions: « Benvenudos ao Mozambique,senhorescazadores!»Etcomment donc! Le temps de boire une bière fraîchepourcélébrernosretrouvaillesavec Christian,qui nous a déjà guidé au Zimbabwe, et nous embarquons artillerie et
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300 VICTIMES PAR AN.
bagages à bord de son véhicule. Direction: la région de Zambezia au nord de Beira, qui s’étend alentour du delta du fleuve éponyme.Un trajet de cinq cents kilomètres que nous mettrons un jour et demi à parcourir. Au sortir de l’aéroport,la route goudronnée que nous empruntons s’interrompt après quatre-vingts kilomètres pour laisser la place à la piste,l’éternelle piste africaine,encombrée de piétons,et decyclistesdontlesenginssurchargészigzaguentpéniblementàtraverslesornières, et que bordent de loin en loin des étals ou des paillotes de marchands propo-
TANZANIE Lac Malawi
ZAMBIE
Lichinga
Pemba
MALAWI
Lurio
Mont Namuli
Lac de Cahora Bassa
2 419 m. Tete
Nampula
e bèz Zam
Zambezia
Zone de chasse Quelimane
Mopeia Marromeu Chimoio
ZIMBABWE
Beira
Océan Indien
opo
Limp AFRIQUE DU SUD SWAZILAND
Inhambane
João Belo
MOZAMBIQUE
Maputo 0
250 km
sant nourriture, fringues et pièces détachées pour vélos. En fin d’après-midi, nous nous arrêtons pour dîner et passer la nuit dans un lodge, car le bac qui traverse le Zambèze interrompt son trafic avant la nuit,et il faut attendre le lendemain matin pour y embarquer. Nous entendant parler français, un voisin de table, qui travaille sur le chantier du pont qui doit enjamber le fleuve, s’enquiert de ce que nous venons faire dans ce pays qui attire peu de touristes.Apprenant que nous sommes chasseurs, il s’étonne. Les longues années de guerre quiontravagéleMozambiqueontcausénombrededégâtscollatéraux dans le cheptel, et notre interlocuteur découvre, apparemment,qu’il est possible d’y chasser à nouveau.Un dernier verre sous les étoiles et nous gagnons nos cases respectives pour un repos bien mérité. Tôt le matin, nous reprenons la piste où la circulation se fait plus dense à l’approche du fleuve: poids lourds,camions,cars et véhicules divers,qui s’amassent bientôt devant l’embarcadère. Le fleuve, ici, est d’une largeur inusitée à nos yeux d’Européens, rien d’étonnant si la construction d’un pont, subventionné par l’Union européenne, prend autant de temps. Sous la surveillance de soldats, nous embarquons dans une cohue bon enfant, et chacun, sur l’autre rive, reprend le goudron pour quelques dizaines de kilomètres bienvenues avant de retrouver la piste, sa poussière et ses aléas: cratères, arbres tombés en travers,et qu’il faut contourner avec précaution.À moins d’être suicidaire,il n’est pas envisageable de circuler de
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Les buffles de la Zambezia
nuit, car, même de jour, la conduite impose une vigilance de tous les instants. À droite de la piste,des tronçons de rails tordus, des wagons renversés, mangés de rouille, témoignent de la violence de la guerre et de l’incurie qui lui a fait suite. De loin en loin,quelques bourgades aux noms portugais exposent les vestiges dé-
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solants de l’ancienne colonisation: maisons abandonnées,lépreuses, envahies par la végétation,usinessucrièresenruines,àcôtédesquelles ont poussé des cases en pisé,aux toits de palmes. À Mopéia, nous faisons haltepourfaireprovisiondepain,defruits et de légumes, puis nous reprenons la route. La piste se rétrécit, à peine trois mètres de large, et tellement défoncée ou encombrée de piétons et de cyclistes que notre vitesse de croisière diminue. Sur quelques dizaines de kilomètres nous longeons le Zambèze. Le fleuve est en contrebas delapiste,silargequ’on devine à peine la rive opposée.Despanneaux éloquents mettent en gardecontrelescrocos. En vain,chaque année, quelquetroiscentspersonnes disparaissent, victimes de l’appétit des sauriens. NousquittonsleZambèzepourentrerdansdeszonescultivées et irriguées,où la canne à sucre domine, et vers 13 heures nous arrivons enfin au camp.C’est un vaste carré de 200 mètres sur 200, clos de palissades et qui abrite d’un côté les cases du personnel et l’atelier du skinner, de l’autre les tentes des guides et des chasseurs, la cuisine et la
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APERÇU DU CAMP DE TENTES. CI-CONTRE, CHRISTIAN TREVAUX, DE PNIEL AFRICAN SAFARIS, EN PLEIN TRAVAIL. EN DESSOUS, AUTOUR DE ROBERTO CORREIA, L’ÉQUIPE DES EAUX ET FORÊTS DE LA RÉGION DE ZAMBEZIA.
salle à manger,la douche et les abris des véhicules de chasse.Au centre, un vaste rond, bordée de briques et de plants d’ananas est voué aux soirées autour du feu.Les bagages déposés dans les tentes, nous faisons connaissance de Victor,colosse portugais à l’épaisse moustache, éternellement coiffé d’un chapeau de brousse, et qui, pour avoir vécu vingt ans en Belgique,s’exprime parfaitement en français. Au fil de la conversation,je découvre que, l’année précédente, il a guidé notre reporter, Guillaume Beau de Loménie, dans une autre région du Mozambique. Dansl’après-midi,nousprocédonsautraditionnel essai des armes et à la vérification des optiques.Le soir,visite surprise du directeur des Eaux et Forêts de la région de Zambezia, Roberto Correia, et de son équipe,qui nous exposent l’organisation de la chasse au Mozambique et les projets gouvernementaux.Jusqu’à la guerre d’indépendance,le Mozambique était un pays de grande chasse aussi prestigieux que ses voisins, le Kenya et la
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Les buffles de la Zambezia
À UNE VINGTAINE
DE KILOMÈTRES DU CAMP,
ZAMBÈZE EN MAJESTÉ. EN MÉDAILLON, VICTOR ANSELMO, NOTRE GUIDE DE CHASSE, TIENT LA POSE. EN HAUT, À DROITE, DURANT UNE PAUSE, PETITE
LE
DISCUSSION BALISTIQUE ENTRE ET
CHRISTIAN JÉRÔME…
Tanzanie, avec de très fortes densités d’animaux.Toutes lesespècesyétaientreprésentées. Christian,qui a eu l’occasion de rencontrer un vieux chasseur portugais nous confirmequ’enunejournée,à5carabines, il s’était tiré 14 buffles et 8 éléphants… Aujourd’hui,lesdensitésontsévèrement chuté,etlesanimauxsubsistantssemontrent furtifs et méfiants.
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lement de prélever les pièges en brousse, d’arrêter les braconniers et de les livrer à la police,mais aussi d’informer les villageois,et de leur faire comprendre que la chasse sportive fournit du travail –à titre d’exemple, une vingtaine de locaux travaillent pour le camp– et de la viande. L’intention des autorités est de développer le qualitatif au lieu du quantitatif,et donc de s’aligner sur l’exemple de la Tanzanie et du Bostwana. De son côté,Christian explique que PnielSafariscompteinvestiràlongterme dans le pays,et repeupler les zones qu’ils ont amodiées.Ici même,des forages ont été creusés, des salines ont été créées et, dans le village voisin,un moulin à farine etunhangarpourladistributiondeviande de brousse ont été construits. Sur la vision lointaine de ces beaux projets, chacun se retire, car le réveil est fixé à 3 h 30. Il est prévu que Jérôme chassera sous la conduite de Christian, et que je ferai équipe avec Victor.Après une brève nuit et un petit déjeuner vite expédié nous embarquons avec les pisteurs dans les véhicules de chasse. Peu à peu, lejourselève,découvrantunpaysage très différent de ceux, habituels, de l’Afrique de l’Est: à perte de vue s’étend une savane herbeuse, sans relief, parsemée de-ci, de-là de mopanes, d’acaAU PETIT MATIN, ciasetsurtoutdepalmiers,leplus À L’HEURE OÙ LE SOLEIL souventpargroupedetrois,avec, SE LÈVE, L’ÉQUIPE parfois,unsolitairedehautetaille. DE CHASSE SE MET EN QUÊTE Sur ces anciennes terres alluDE TRACES DE BUFFLES viales, souvent marécageuses, FRAÎCHES. l’eau,si précieuse en Afrique,ne manque pas, comme en témoi-
Sur la zone de chasse où nous allons opérer, on trouve quelques petitstroupeauxde buffles, de 8 à 20 têtes, quelques waterbucks et sables, et des guibs. En revanche, s’y rencontrent beaucoup de crocos et d’hippos, pour lesquels les quotas de tir sont les plus importants. Le but est d’arriver, d’ici une dizaine d’années – grâce à la multiplication de fermes d’élevage du gibier– à obtenir les mêmes densités d’animaux qu’en Tanzanie. D’où la fixation de faibles quotas deprélèvement,audébut,etunepolitique de lutte contre le braconnage, qui sévit de façon dramatique.Il ne s’agit pas seu-
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Les buffles de la Zambezia
DU
DANS CETTE RÉGION MOZAMBIQUE SE SONT CONSERVÉES
LES CÉRÉMONIES RITUELLES DESTINÉES À FAVORISER LES CHASSEURS DANS LEUR QUÊTE.
SOUS LE REGARD GRAVE
DES ENFANTS, LES FEMMES PRÉPARENT
LES OFFRANDES RITUELLES AUX ESPRITS,
NOURRITURE ET VIN DE PALME, PUIS CHANTS ET DANSES S’ENCHAÎNENT.
gnent roseaux et papyrus en grand nombre. Les pailles ont été récemment brûlées,mais déjà de jeunes pousses vertes percent la carapace calcinée du sol. Ces vastes horizons ne sont pas sansévoquerlessavanesduKenya ou de la Tanzanie, à la différence près qu’on n’y voit pas les troupeaux de zèbres et d’antilopes qu’on s’attendrait à trouver. Nous n’apercevons que quelques guibs et un jeune waterbuckcurieuxqui,àplusieursreprises, s’arrête dans sa fuite pour nous regarder. Sur la zone de chasse, deux pistes, seulement, ont été tracées à partir du camp, de sorte que, le plus souvent, nous roulons à travers la savane,bientôtcouvertsd’unesuienoire,
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fine mais tenace.Au terme d’une dizaine de kilomètres, nous abandonnons le véhicule pour chercher des traces fraîches de la nuit. Bientôt, les pisteurs relèvent les volcelests d’un petit troupeau de buffles d’une quinzaine de têtes,et nous prenons la piste. Le temps est gris et venteux,le cielencombrédegrosnuages, et la pluie menace.Au moins, la chaleur ne sera pas à craindre… Vers 11 heures, après trois heures et demie de marche dans une succession de paysages très divers, prairies inondables où pousse une herbe verte et drue, bois de mopanes et d’acacias, savane arbustive, nous faisons halte pour boire et nous restaurer un peu. À peine avons-nous parcouru un kilomètrequenoustombonssurlestraces de l’autre équipe de chasse, pistant le même troupeau. Comme ils ont de l’avance sur nous, Victor décide d’arrêter et de rentrer au camp.
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Après le déjeuner,nous gagnons la partie du camp où logent les pisteurs et le personnel pour assister à une cérémonie traditionnelle destinée à favoriser nos chasses. Ces rites propitiatoires existaient déjà à la préhistoire,et ils se sont encore maintenus chez un certain nombre de peuples chasseurs à travers le monde.En Afrique,ils se font rares,aussi sommesnous curieux d’en voir la survivance. Hommes et femmes, les uns assis en tailleur, les autres debout, sont rassemblés en demi-cercle autour d’un arbre. Deux femmes, l’une âgée, l’autre plus jeune, commencent le cérémonial en disposant des offrandes de nourriture dans une calebasse au pied de l’arbre, puis c’est du vin de palme qui est versé dans un bol. D’abord à mi-voix puis en élevant le ton, les deux célébrantes psalmodient des incantations, que reprend la foule en tapant dans ses mains. Les esprits sont invoqués afin qu’ils ne nous soient pas contraires dans la traque du gibier, qu’ils nous aident, à l’encontre, à atteindre notre but,et que notre chasse soit couronnée de succès,qu’elleapportedelaviandeàtoutlevillage.Puis,lesfemmes se lèvent et commencent à danser, au rythme des chants et des claquements de mains. Bientôt, le groupe entier les rejoint et tourbillonne sur place en chantant. À l’écart, les enfants regardent, sans prendre part à la liesse collective. Le rituels’achève,commeilavaitcommencéparlerenouvellement des offrandes. À aucun moment nous n’avons eu l’impression qu’il s’agissait d’un simulacre pour touristes,comme on peut en voir dans bien des pays du tiers-monde.Mais le Mozambique,dès l’arrivée,nous a fait plonger dans une Afrique d’un autre âge.Nous saurons,d’ici la fin de notre séjour,si le rite est efficace… Las,les jours suivants,les deux équipes de chasseurs restent sur leur faim.En compagnie de Christian,Jérôme a crapahuté à la recherche des buffles dans des couverts tellement fourrés qu’il semblait impossible que des animaux de cette taille puissent s’y glisser. Et pourtant… De notre côté, nous avons pisté en vain des animaux fantomatiques dans des paysages qui, parfois, évoquent davantage l’Amérique centrale que l’Afrique. Au cours de nos pistages nous avons relevé au bord d’une rivière, bordée d’un couvert dense, et qui
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SUR LA PISTE DES BUFFLES, NOUS CROISONS UNE ÉQUIPE DE BRACONNIERS.
APRÈS
LES SOMMATIONS ET UNE COURSE-
POURSUITE, LES DEUX JEUNES
“BRACOS”
SONT RATTTRAPÉS, GAROTTÉS ET RAMENÉS AU CAMP.
EN BAS, AU TERME D’UN LONG
PISTAGE, LA FATIGUE EST VISIBLE…
marque la frontière de la zone de chasse, des traces de passage de braconniers.Venus d’un village distant de plusieurs kilomètres,lesbracosfranchissentlarivière, infestéedecrocodiles,enutilisantletronc d’un arbre abattu puis, de là, en grimpant sur les branches d’un arbre situé sur l’autre rive. Un matin, après avoir longuement marché,sansvoirdeprésenceanimale–situation étrange dans un biotope qui devrait grouiller d’animaux–, nous repérons les cercles lents de plusieurs oiseaux
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charognards,qui,dans la brousse,signalenttoujoursuncadavrequelconque,nous nousapprochons,etdécouvronsunphaco mort.Enexaminantlecadavre,Modesto, le chef pisteur, et Victor constatent qu’il a été tiré avec une arme automatique. Arme de guerre récupérée ou arme ré-
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glementairedepoliciersbraconnantpour leur compte ou celui de leur chef? Nous ne le saurons pas. Le lendemain, alors que nous venons de quitter le véhicule de chasse et que notre équipe progresse en file indienne,notrepisteurdetêtes’arrêtebrusquementàlalisièred’unbois.D’ungeste, il nous invite à nous accroupir derrière un buisson. Il n’est pas encore 8 heures du matin.Les oiseaux se sont tus.Sur la pente du vallon,en face,je distingue une forme blanche,puis une forme noire qui la suit : des chiens. Derrière eux, deux jeunes hommes armés de lances et de sagaies.Victor arme sa carabine, met en joue le premier chien. Le coup de feu claque,ettoutseprécipite.Victorsedresse et hurle les sommations habituelles.Les bracos s’enfuient, nous nous lançons à leurstrousses,ilsnesontquedeuxetnous sommessix.JevoisdevantmoiVictors’arrêter,mettre un genou en terre et tirer… Un quart d’heure plus tard,nos pisteurs reviennent avec les fuyards.Le plus âgé doit avoir une vingtaine d’années, il s’efforcedegardercontenanceetnousdéfie du regard. Le plus jeune, pas plus de
16 ans, roule des yeux apeurés en entendant Victor donner l’ordre d’aller chercher des cordes dans la voiture. Le pisteurrevientlesmainsvides,aussic’est avec des feuilles de palmier découpées en lanière que les prisonniers sont garrottés,mains derrière le dos.Je demande à Victor s’il a tué le premier chien,il me répond qu’il l’a seulement blessé à une patte,il a dû s’enfuir,mais l’autre chien ne doit pas être loin,aussi demande-t-il au plus âgé des bracos de le faire venir. Celui-cisiffleàplusieursreprises,etnous voyons surgir de la brousse l’animal, quigrondesourdementànotreapproche, puis se calme en voyant qu’on ne lui veut pas de mal. Après avoir copieusement“engueulé”et menacé nos prisonniers, Victor les questionne sur leurs pratiques de braconnage. Les pauvres bougres n’ont rien de bracos professionnels,de ceux,lourdement armés,et commanditéspardesétrangers,quituent pour l’ivoire des éléphants ou les cornes des rhinos. Ils chassent pour la viande, et pour le plaisir aussi.Leurs chiens pistent, poursuivent et mettent au ferme de jeunes animaux ou des femelles,que les bracos tuent à coup de lances et de sagaies. Ils affirment ne pas avoir posé de pièges,de ces collets ou filins d’acier attachés à un tronc d’arbre coupé et que lesgrandesantilopesetmêmelesbuffles tirentaprèseuxjusqu’àcequemorts’ensuive.Ils prétendent aussi ne pas savoir qu’ils sont sur une réserve de chasse. Nous allons regarder leurs armes: des lancesetdessagaies,auxmanchesdebois dur,dont la lame est faite de fer à béton porté au rouge puis aplati sur la forge à
coups de marteau pour leur donner la forme d’une feuille de laurier, ou juste aiguisé à la lime.Par précaution,le chef pisteur s’enquiert si les pointes ont été empoisonnées à partir de sucs végétaux oud’entraillespourries.Avecénergie,nos deux jeunes bracos affirment que non. La fin de la matinée est proche,les deux coups de feu tirés ont donné l’alarme dans la brousse, inutile de poursuivre. Nousrentronsaucampavecnosprisonniers et leur chien,aussi fataliste que sesmaîtres.Àl’heuredudéjeuner,Christian et Jérôme nous rejoignent, le premier toujours flegmatique, le second untantineténervédesefairenarguerdepuis deux saisons par les Caffer caffer. À ce train-là, sa terrifiante carabine de Tartarin ne lui aura servi qu’à se meurtrir l’épaule lors des longues journées de marche dans la brousse. Mais, peu à peu, l’esprit de la chasse sportive entre en lui,sa fièvre de trophéite aiguë,sujet de blagues infinies entre nous, semble se calmer et les dures séances de pistage dans des conditions extrêmes,auxquelleslesoumetChristian,finissentpar le convaincre qu’on ne chasse pas pour tuer,mais qu’on tue,parfois,pour avoir chassé.De notre côté,la traque aux“pas nous!” a été fructueuse. Mais que faire de nos bracos? En principe, nous devrions les livrer à la police,avec la perspective d’un sévère passage à tabac et d’une peine de prison. Avec humanité et sagesse,Christian décide de leur donner le choix : ou la remise à la police, avec ses conséquences douloureuses, ou quelques semaines de travaux forcés au camp, durant lesquelles ils s’aperce-
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vront qu’il est plus intéressant pour eux de ne pas braconner et de collaborer avec les chasseurs. Ne sont-ce pas les bracos repentis qui deviennent les meilleurs gardes ou les meilleurs pisteurs? Quand le jugement de Salomon leur est transmis,les deux gaillards n’hésitent pas une
seconde, tout plutôt que la police et la prison! Deux jours plus tard, ils se sont faitsàleurnouvellesituation,etleurchien sebaladeàtraverslecampcommes’ilétait chez lui. Entretemps, les buffles se sont enfinmontrés!Unaprès-midi,aprèslasieste traditionnelle,nouspartonsexplorerune partie de la zone de chasse que nousn’avonspasencore parcourue. Après avoir abandonnélaLand-Rover,nousprogressonsàla billebaudejusqu’àceque Modesto,notre chef pisteur, relève les traces fraîches d’un petit troupeaudebuffles.Nouspre-
ÉTAPES ET CONCLUSION
DE L’APPROCHE DES BUFFLES.
DERRIÈRE VICTOR QUI EXAMINE
LE TROUPEAU À LA JUMELLE, L’ÉQUIPE
DES PISTEURS. LENTEMENT, MODESTO, LE CHEF PISTEUR, ET VICTOR PROGRESSENT VERS UN BOSQUET D’ACACIAS. LES BUFFLES SONT À UNE CENTAINE DE MÈTRES. EN POSITION DE TIR. LE BUFFLE MORT, ENTOURÉ DES PISTEURS.
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nons la piste. En descendant un talus, nousfaisonsdétaler,àenviron200mètres, un gros phaco en train de vermiller dans un bako assez clair. Nous stoppons aussitôt et nous voyons l’animal, apparemment rassuré par notre immobilité, se remettreàfouillerlaterre.Trèsexcité,Victor, après l’avoir examiné dans ses jumelles, me demande si je veux le tirer. L’animal présente un trophée record, des “bananes” de quarante centimètres au moins! Nous sommes à bon vent, et pouvons l’approcher. Un court instant d’hésitation et, du doigt, j’indique que c’est non.Nous sommes sur la piste des buffles, et un coup de feu compromettra définitivement nos chances.Le phaco sera pour une autre fois.
Heureuse décision: une demi-heure plus tard, dans une clairière où les pailles n’ont pas été brûlées,nous tombons sur nos buffles. Ils sont à la reposée parmi les hautes herbes, les uns couchés, d’autres debout, broutant ou somnolant. Le vent nous est favorable, aussi, laissant trois de nos pisteurs à l’arrière,Victor,Modesto et moi progressons lentement,courbés en deux, jusqu’à un grand acacia, distant d’une centaine de mètres des buffles.Accroupis,nous jumelons: le troupeau se compose de huit animaux, dont six femelles, un bovillon, et un mâle adulte avec un bon trophée.Le taureau est couché, et seuls son bandeau frontal et ses cornes dépassent des pailles. Je jette un coup d’œil à ma montre: 5h30 de l’aprèsmidi. La lumière est encore dorée, mais va vite décliner. De l’index, Victor me fait signe de m’avancer derrière un bouquet de trois jeunes palmiers. Le taureau est à 60 mètres (nousmesureronsladistanceauretour)toujourscouchéetpaisible. Pas question de tirer tant qu’il est dans cette position. Très lentement, Modesto dispose le trépied, je cale le fût de ma carabine,règle la lunette,désarme la sécurité.Une première fois, mon guide siffle, sans susciter de réaction. Il réitère, de plus en plus fort, toujours en vain.Va-t-il falloir leur chanter une chanson? Finalement, au bout d’un temps qui me semble très long, une femelle lève la tête et regarde dans notre direction. D’un coup, les animaux sont sur pied, en alerte. Le taureau se dresse, le dernier. Au moment où il va prendre sa course, je lâche ma balle, une GPA demi-blindée, calibre 375 HH.Dans la lunette,je vois l’impact: un peu trop haut et à droite. Balle de poumon, non de cœur. Le troupeau s’élance. Nous courons derrière eux, mais ils sont déjà loin. Un nuage de poussière flotte dans l’air et retombe doucement. Nos trois pisteurs nous ont rejoints et se dispersent pour chercher des traces de sang. Très vite, ils trouvent des gouttes vermeilles et nous remontons cette piste sur quelque trois cents mètres, jusqu’à un bosquet où le buffle s’est réfugié. Le soleil s’est couché, et la lumière s’affaiblit. Le taureau est si bien dissimulé dans les fourrés que je le distingue mal, et il faut que Victor me le montre pour tirer une seconde fois. Dans un fracas de branches brisées, l’animal jaillit et reprend sa course, mais il n’a plus de forces, et, quelques dizaines de mètres plus loin, il va s’acculer à une haute termitière entourée d’arbustes, et fait face. Nous nous approchons, il ne bouge pas. À cinq mètres, je tire une troisième balle. La dernière sera la bonne.Comme au ralenti,le buffle bascule sur le côté. C’est fini, la tension de la poursuite se dissipe, les pisteurs s’exclament et se précipitent. Le guerrier est impressionnant:un taureau adulte,d’une dizaine d’années,âge à partir duquel son trophée commence à ravaler,plus de huit cents kilos de muscles.Victor prend les mesures: un peu moins de 90 centimètres,un trophée honorable,mais bien“cafférisé”. Il est 6 heures passé,le temps d’aller jusqu’au véhicule et la nuit sera tombée. À coup de machettes, les pisteurs tranchent des palmes et en recouvrent le corps, que nous reviendrons dépouiller à l’aube,puis nous regagnons le camp.Dans les jours à venir,le village mangera du buffle.Les invocations et les danses rituelles nous ont été favorables. ◆ Nous remercions African Pniel Safaris, Christian Trevaux et Didier Manoujian,sans oublier Victor Anselmo,sans qui ce reportage n’aurait pas été possible.African Pniel Safaris, 9 bis,rue de Mayenne,94000 Créteil. Tél.:06.07.46.92.50 ou 01.49.81.77.42.
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Reportage
BERNARD BELLON
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PAR SON HISTOIRE, PAR SES HISTOIRES, LES ARDENNES RESTENT VISCÉRALEMENT UNE TERRE DE CHASSE. MÊME SI LE SANGLIER ET LE CERF ONT REMPLACÉ L’AUROCHS ET LE BISON.
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LES ARDENNES La légende des siècles reportage et photos Alain de l’Hermite
LA “SILVA ARDUINNA”, LA FORÊT CÉSAR, N’EST PLUS AUSSI ÉTENDUE, MAIS ELLE COUVRE ENCORE 70 % DE L’ARDENNE FRANÇAISE. LE COUVERT RACONTÉE PAR
DES CHÊNES ET DES HÊTRES EST LE REFUGE IDÉAL DES GRANDS ANIMAUX.
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t-on pas coutume de dire que, depuis des temps immémoriaux,les chasseurs venus de l’ouest migraient périodiquement vers les méandres les plus escarpés de la Meuse ? Depuis ses promontoires hauts parfois de 300 mètres, ils scrutaient ce qui n’était encore qu’une toundra à la recherche du bison, de l’aurochs ou du renne. Aujourd’hui, en cette fin du mois de janvier, point de bison, ou d’aurochs qui nous attend, mais du “petit gibier” auraient considéré des chasseurs magdaléniens, en observant nos cerfs, nos chevreuils et nos sangliers.Avec Hugues, nous avions rendez-vous « sous le panneau de la domaniale à 8h45 précise! », nous avait-il prévenu. À l’intérieur de la forêt de La Croix-aux-Bois,en effet,le téléphone ne passe pas, comme si une barrière invisible bannissait tout semblant de modernité. Pour une fois en avance, nous avions eu tout le loisir d’apprécier le paysage légèrement bosselé de l’Ardenne, qui a la particularité d’être moitié dans le départementmêmedesArdennes,moitiéenBelgique.Sansdouteestce le contraste avec la plaine de Champagne, « morne plaine », auraitditVictorHugo,querienn’arrêteetnepeutarrêter,mais
PIERRE, LE PRÉSIDENT DE LA SOCIÉTÉ DE CHASSE EXPOSE L’ORDRE DU JOUR. RÉGULIÈREMENT, IL RAPPELLERA L’ÉLÉMENT LE PLUS ESSENTIEL DANS UNE BATTUE DE GRANDS ANIMAUX : “LA SÉCURITÉ !” À DROITE, INSOUCIANT AUX RECOMMANDATIONS, CE FOX SEMBLE IMPATIENT D’EN DÉCOUDRE.
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efuser de se rendre en Ardenne pour chasser la “grosse bête” chère à Elzéar Blaze aurait bien pu faire office de blasphème envers le noble déduit. Nous attirer immanquablement et durablement le courroux d’Arduinna déesse gauloise de la chasse et de la forêt, protectrice de la forêt d’Ardenne,et qui signifie“forêt profonde”.Les plus superstitieuxnousrappelleront,àmotscouverts,quel’onrisquemême d’être condamné après trépas à découpler éternellement au sein de l’une de ses chasses maudites ou oyeu en Ardenne. Ainsi parfois, une légende tenace raconte que la nuit lorsque le temps se brouille, on entend passer dans le ciel le récri des damnés veneurs et celui de leurs chiens. Aussi, un pèlerinage cynégétique pour mettre nos pas dans ceux de nos ancêtres est plus qu’un devoir,c’est une obligation.N’a-
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“EN CETTE FIN DU MOIS DE JANVIER, POINT DE BISON NI D’AUROCHS, MAIS DU GIBIER PLUS MODESTE, EN L’OCCURRENCE, DES CERFS, DES CHEVREUILS ET DES SANGLIERS.” 94
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LES ARDENNES La légende des siècles
couvrirait encore 70 % du département… À la sortie du village de La Croix-aux-Bois trois lourds chevaux, des ardennais majestueux, nous renvoient la carte postale nostalgique d’une campagne à tout jamais révolue par l’arrivée du… tracteur. Brutalement une sorte d’enceinte végétale percée par la voie sur laquelle nous roulons se dresse devant nous.Lorsque nous entrons dans ce que l’on considère depuis deux millénaires comme l’oasis du chasseur, Hugues est déjà là. Il était déjà là il y a 1000 ans, notre bas-de-cuir, aussi sec, aussi malicieux et aussi passionné. Après les présentations rapides le visage de notre sexagénaire grisonnant se détend. Derrière ses petites lunettes ses yeux se plissent à nouveau pour animer un visage dont les rides dessinent l’empreinte du sourire. Le synonyme des hommes bons. Trop occupé par ses obligations professionnelles, Hugues a dû attendre l’heure de la retraite pour s’adonner désormais presque quotidiennement à une dévorante amante : la chasse. Mais pour Hugues, il est inconcevable de passer des heures au poste dans l’espoir de l’hypothétiquevenued’unsanglier.Enexagérantàpeine,pourcalmer son feu sacré,il n’a trouvé comme seul moyen que faire corps et âme avec ses chiens, et combler assurément quarante ans de frustrations. Alors, il chasse, presque tous les jours. Heureux homme! Les chiens ! Voilà bien souvent l’unique motivation des traqueurs. De curieux chiens, serait-on tenté de conclure, tant ils assemblent et se composent de tous pieds, de toutes races – souvent improbables, résultats de “grands-mères
EN ATTENDANT LE SIGNAL DU DÉPART, LES TRAQUEURS
ET LEURS CHIENS S’ORGANISENT POUR LA PREMIÈRE BATTUE.
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nous avons l’impression de parcourir une région de moyenne montagne. Parfois même un bouquet de résineux au sommet d’un vallon nous rappelle un bois du Limousin où autrefoisnousguettionslespigeons.Pourtantici,l’altitudemaximale n’excède pas 502 mètres à La Croix-Scaille à la frontière avec la Belgique. Après avoir franchi l’Aisne à Vouziers sépulture de Rolland Garros, nous désespérons toujours de découvrir la gigantesque forêt, la Silva Arduinna décrite par César, qui re-
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“À LA SORTIE DE LA CROIX-AUX-BOIS, TROIS LOURDS CHEVAUX, DES ARDENNAIS, NOUS RENVOIENT LA CARTE POSTALE NOSTALGIQUE D’UNE CAMPAGNE RÉVOLUE.” 96
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LES ARDENNES La légende des siècles
Quatorzesièclesauparavant peut-être est-ce la même démarche qui conduisit les moines de l’abbaye de Saint-Hubertàconformerlechien de chasse idéal ? Certes lent mais endurant, ce chien –aujourd’hui disparu dans son standard d’origine – est parfois considéré comme l’ancêtre des grands chiens courants.On se souvient que chaque année du règne de Louis XIII, les moines offraient six de leurs plus beaux spécimens à notre insatiable souverain chasseur.Toujours découplé au moment du troisième relais du courre, ce dernier conserve le souvenir de“relais des six chiens”.Anecdote amusante au beau milieu du XVIe siècle, Du Fouilloux constate à propos du chien de saint-hubert: « Qu’ils doivent être communément tous noirs,toutefois on a tant mêlé leur race, qu’il en vient aujourd’hui de tous poils.»Ainsi,sans doute comme les générations précédentes, nos traqueurs d’aujourd’hui espèrent-ilsaugréd’improbablesmétissagesadapterleurscompagnons aux circonstances changeantes de la chasse. Parfois,àreboursdesexcellentesrelationsentretenuesentre le roi et les moines,il arrivait que les relations soient plus ten-
CHÂTAIGNE L’AIREDALE ENTRAÎNE SES DEUX COMPLICES ET PATRICE VERS LA PROCHAINE TRAQUE. CI-CONTRE UNE BICHE ARDENNAISE ; DISPARUE SOUS LE SECOND EMPIRE LES GRANDS CERVIDÉS FURENT
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fautives” –, choisies par souci d’économie ou par opportunisme.ÀécouterHugues,iln’en est rien ! Alors en attendant de trouver ou créer la race idéale adaptée à la battue moderne des grands animaux, chacun y vadesonexpérimentation.Chienscourants,terriers,bâtards… quel chien est le mieux adapté, capable à la fois de suffisamment de prudence pour éviter l’accident au contact d’un ragot, tout en étant capable de l’extirper du plus profond des halliers ? Et bien sûr « de s’arrêter aux layons comme on nous le demande systématiquement », nous dira Hugues en désignant les responsables des chasses. Dans le pays, la réputation d’un traqueur se fait et se défait rapidement. Aussi gare à celui dont les chiens trop entreprenants poursuivent audelà de la ligne des postés et dérangent le massif pour vider les futures enceintes.Ce serait alors pour eux la catastrophe : l’infamie de ne plus être acceptés !
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LES ARDENNES La légende des siècles
ger, au sein d’un groupe d’amis d’autant plus à la joie de se retrouver avec l’imminence d’un nouveau jour de chasse. Les agapes terminées, les choses sérieuses peuvent commencer. « Pierre va parler… », m’annonce Hugues. Maintenant face à la cabane l’aréopage échappé d’une huile de Bruegel écoute religieusement les recommandations du “président”au sujet de l’ordre du jour. En cette journée de janvier, les plus chanceux des quarante tireurs, ni plus ni moins, pourront tuer « quatre chevreuils,un seul par chasseur et on double le même animal! Une biche et les bêtes rousses que vous voudrez… », affirme le président d’une voix de stentor qui ne souffre pas la moindre contestation. SpontanémentunepenséesurvientpourunArdennaiscélèbre,sans lequelnousneserionssûrementpaslàaujourd’hui.C’estFrançois Sommer qui mit en pratique à l’échelon national la gestion du grand gibier (lire aussi page 106,notre sujet sur le domaine de Bel-Val). C’est lui qui réintroduit en 1948 le cerf disparut des Ardennes depuis le second Empire.C’est également lui qui rendit au tir sportif ses lettres de noblesse (« Le tir à balle est un principe de base que tout chasseur correct et sportif se doit d’appliquer »). Pour mener à bien la battue du jour, les traqueurs auxquelsnousallonsnousjoindredevrontparcourirunpeumoins des 1 600 hectares de la totalité de l’adjudication. Au programme: deux traques avant déjeuner, suivies d’une grande traque l’après-midi.Après avoir insisté comme il se doit sur l’indispensable sécurité, Pierre précise alors par le menu les consignesparticulièresàchacundeseschefsdeligne.Onl’ima-
SOUS LES YEUX D’HUGUES ET
DE SON COCKER, LE FRANCHISSEMENT
D’UN RUISSEAU ARDENNAIS.
LE GROS CHÊNE,
C’EST LE NOM DE CE CHÊNE SÉCULAIRE,
LA CROIX-AUXBOIS. LE SANGLIER SYMBOLE DE SEDAN ET TOTEM DES GAULOIS ; AUJOURD’HUI, SES POPULATIONS NE SONT PLUS MENACÉES. LE FÉTICHE DE LA FORÊT DE
BERNARD BELLON
dues entre les deux ordres. Pour preuve pas loin de l’endroit où nous nous trouvons, au XIIIe siècle alors que rien n’autorisait Louis comte de Rethel à chasser sur les terres de la chartreuse du Mont-Dieu,ses veneurs lancent un cerf. Sans doute excédé par de trop fréquentes incursions, l’un des chartreux fit en sorte de sauver l’animal… En guise d’expédition punitive, Louis détruisit les réserves agricoles des moines et deux cents bovins périrent ! Rappelons qu’en théorie, le concile d’Agde de 506 interdisait aux religieux la pratique de la chasse. Et contrairement à une idée fort répandue le droit de chasse du “menu gibier” était relativement libre au tiers état. Bien sûr hormis les garennes ou réserves, cela permettait de limiter notamment la prolifération des conils ou lapins. Moins de dix minutes après avoir rencontré Hugues, nous rejoignons le rendez-vous de chasse. Nous le découvrons au milieu d’une clairière sous la forme d’une grande cabane de bois équipée de toutes les commodités pour faire la cuisine. Autour de la salamandre se réchauffe une bande de joyeux drilles, une armée de grognards déjà emmitouflés etàlaminerubiconde.Parfoisunchiententesachance,s’aventureàl’intérieuraprèsavoiréchappéàlavigilancedesonmaître etvientquémanderunmorceaudelatartined’unenfant.C’est toujours une sensation un peu spéciale de se retrouver,étran-
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L’ÉCHO DE VINGT COUPS DE CARABINES NOUS PARVIENT SANS ARRIVER À LES SITUER. AU BRUIT DE CE FEU NOURRI,AU MOINS SAVIONS-NOUS QUE L’ENCEINTE ÉTAIT HABITÉE… 100
Jours de C HASSE ◆
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LES ARDENNES La légende des siècles
avec un corps de cerf et une seule corne àempaumureplantéeaumilieudufront. Il pensait également qu’un élan affublé d’unepeaudechèvreetsansarticulation auxgenouxhantaitleslieux.D’aprèsCésar, comme sa morphologie ne lui permettait pas de se coucher,il dormait incliné contre un arbre.Dès lors,pour les chasseurs, il suffisait préalablement de fragiliser la base de l’arbre contre lequel on l’imaginait s’appuyer. C’est certain ici à tout instant tout peut sepasser,àcommencer,présageplusprosaïque par cette bécasse qui nous part danslespiedsdèslecoupdetrompe.«Elles sont arrivées bien tard cette année… », me dit Hugues pour m’annoncer qu’il l’avait bien vue,entre deux encouragements à son munsterländer. Le petit gibier? Là comme ailleurs, il a beaucoup souffert dans sa chair, témoigne-t-il, nostalgique. Où sont,en effet,les petits tétras des savoureux écrits d’Adrien de Prémorel (auteur Du fusil à la plume,mémoires d’un chasseur),jusqu’avant la guerre de 1914? Où sont passées les gélinottesimmortaliséesparGeorgesHalleuxdanssaremarquable Chasse dans les Ardennes parue en 1912 (Éditions de la Société canine de l’Est)? Comme l’expliquent simplement Jean-Marie Lecomte et Bernard Chopplet (Ardennes,terres de chasse, Éditions Noires Terres), ces deux magnifiques gibiers n’ont pas résisté à l’exploitation forestière à outrance, qui a réduit peu à peu leur habitat traditionnel… >>
APRÈS LE COUP DE TROMPE FINAL, LORSQUE LA LIGNE DES TRAQUEURS RENCONTRE CELLE DES RABATTEURS,
ON ÉCHANGE SES IMPRESSIONS. CI-CONTRE, UNE CHEVRETTE EN TRAIN DE SE DÉFILER LORS D’UNE TRAQUE.
gine, ce n’est pas une mince affaire de posterquarantecarabines.Commecette opérationprenddutempsetànotreétonnement,nousnousretrouvonsbientôt… dans la cabane en compagnie des traqueurs pour un dernier café.Notre impatienceestdecourteduréecar,trèsvite, nous roulons sur une route forestière dans la camionnette d’Hugues pour « aller chercher le bon vent del’autrecôté»,commeildit. Nouscroisonsdeschasseursdéjà postés dont le sourire ou le salut furtif traduit l’anxiété d’avant l’annonce du départ. Enpiste!Impatiemmentnousl’attendionscetteforêtmagnifique mère de tant de légendes. On l’imaginait il y a dix siècles s’étirer jusqu’à Constantinople. Qui sait, aurons-nous la chance de rencontrer la belle Arduinna vêtue de sa courte tunique et chevauchant un sanglier magnifique? Notre déesse gauloise a précédé ici la Diane des Romains quand les invincibles légionnaires craignaient de s’aventurer sous les chênes séculaires de l’Ardenne, résidence des esprits des sous-bois et de Cernunnos leur cerf messager. Le grand César en personne pensait qu’ici vivait un bœuf d’une espèce particulière
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À MOINS DE DIX MÈTRES DERRIÈRE LA LIGNE, SURVIENT UN FERME TERRIBLE. POURTANT, LE CHASSEUR POSTÉ N’AVAIT PAS TIRÉ.IL N’AVAIT RIEN VU, NI ENTENDU. 102
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Illustrations : Cour de l’hôtel de Mongelas - Salon de compagnie - Salle des trophées - Salle d’armes - Cabinet du sanglier - Plafond du cabinet de Diane par Jan Fabre - Salle du cerf - Ours d’Alaska dans la salle avifaune - Loup - Renard. © Sylvie Durand - Erwan Le Marchand - Conception : Sylvie Cruchet
LES ARDENNES La légende des siècles
APRÈS DÉJEUNER, LE PAS RESTE ALERTE, LA PASSION DE LA CHASSE INTACTE. CI-DESSOUS, L’ATTITUDE CARACTÉRISTIQUE D’UN FOX DISTANCÉ, IL EST À L’ÉCOUTE DANS L’ESPOIR DE RETROUVER LA CHASSE. EN FIN DE JOURNÉE, LA PLATEFORME DU PICK-UP EST TOUJOURS LA BIENVENUE.
Laissons ces songes, hélas, d’un autre âge, car déjà nous parvient de vallon en vallon l’écho étouffé d’un coup de carabine. Bientôt, dans un ciel bas, lourd, annonciateur de neige, sous les chênes séculaires et les hêtres au pied d’un bouleau rescapé de la période du renne, nous découvrons la première compagnie de sangliers, l’emblème gaulois, symbole de force et de vitalité. Dans un grognement de dépit mais sans“discuter”avec les chiens, la laie meneuse décide aussitôt d’emmener sa petite famille. Un peu plus loin, cette fois sous des mélèzes,un brocard perspicace décide de forcer la ligne de traque. Deux rabatteurs s’agitent et tentent d’interposer–envain–unebarrièreillusoireaveclahampedeleurs épieux.
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Car ici, le couvert des frondaisons ne doit pas connaître d’arquebusade.Lachassedoitcomporterunengagementphysique : en cas de nécessité pour défendre les chiens, ce sera lance contre défenses.C’est ici la règle depuis Clovis dont grès et schistes du vallon du Thin n’ont pas oublié le son de l’olifant ; depuis Charlemagne au IXe siècle dans les bois de Francheval.Là en décembre 799,l’Empereur accompagné de ses trois fils – Charles, Pépin et le futur Louis Ier –, de son grand veneur et de quelques serviteurs prirent dans la journée un nombre incroyable de grands animaux : très exactement deux aurochs, deux bisons,vingt-huit cerfs,un loup (le dernierfuttuéen1902)etquarante-sixsangliers ! Autres temps, autres mœurs… La chasse est une maîtresse à qui l’on reste fidèle puisque, à la fin de sa vie le 28 janvier 814, Charlemagne ne quittait plus sa résidence d’Aix-la-Chapelle que pour se rendre dans ses “villas” d’Ardenne pour assouvir sa passion. Souvenir plus modeste, au cours de notre battue, Michel notre jeune voisin utilisera son épieu… Deux heures de traque venaient de se terminer par une ultimesonnerie,bientôtnotrelignemarchanteallaits’échouer sur la grève des postés.En homme d’expérience,Hugues avait repris ses trois chiens afin qu’ils ne traversent pas le layon final. L’écho d’au moins vingt coups de carabines nous était parvenu sans qu’il nous soit possible de les situer précisément.Au bruit de ce feu nourri, au moins savions-nous que l’enceinte était habitée.Des sangliers bien sûr puisque,pour eux, on ne sonnait pas la mort, « et ce serait bien le diable avec cette arquebusade… », pensions-nous intérieurement.
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À cet instant sans doute, Hugues et moi ressentons les deux mêmes sentiments contradictoires. Certes nous souhaitions le maintien de cette sensation de calme et de liberté activée par la marche en forêt, en même temps nous étions impatients et excités de connaître le résultat de la battue.Le rabatavait-ilétéconvenablementmené?Lesanimauxétaientils arrivés affolés sur la ligne ? Avaient-ils simplement cherché à fuir intelligemment l’équipe de prédateurs que nous formions avec les postés ? Eux-mêmes avaient-ils été à la hauteur pour tuer proprement sans blessure inutile ? Brutalement à moins de dix mètres derrière la ligne, survient un ferme terrible.Le“posté”,isolé,est formel il n’a pas tiré. Il n’a rien vu, rien entendu. Michel déjà sert ses deux jagts terriers et son drahthaar, au mordant légendaire. Sous le roncier, il vient de piquer cinq fois l’animal qui, s’il saigne, abondamment continue de se défendre. De fait, le fort où il loge s’anime sans cesse d’un mouvement de flux et de reflux mâtiné de récris caractéristiques du ferme.En réalité, après avoir récupéré les chiens non sans difficulté. Le ferme vient d’avoir lieu, chose rare, sur un sanglier déjà mort d’une ancienne blessure. Le mouvement de l’animal est dû aux morsures des chiens… Quelques heures ou minutes avant la traque, puisqu’il a saigné à l’épieu, le pauvre animal est venu mourir à 6 mètres de la ligne ! Le tir d’une douzaine de sangliers au cours de la matinée confirme la bête noire en sa qualité de roi des Ardennes. Le moment des agapes de midi dans la cabane de chasse est pour nous l’occasion de parler.De constater la fragilité de la gestion des grands animaux à commencer par le sanglier. Au cours des guerres dit-on,il lui arrivait de devenir si nombreux qu’il migrait. Il pouvait alors, raconte la légende, se rendre jusqu’en Camargue. Quoi qu’il en soit jusque dans les années 1960, tout gibier pullule en Ardennes. Selon Lecomte et Chopplet : « En octobre 1929, un lieutenant de louveterie abattit son millième sanglier.» Et les carnets de chasse des anciens chasseurs ardennais comportent souvent des tableaux de plusieurs centaines d’animaux. Chassé souvent sans discernement, le sanglier est en grand danger.Ainsi pendant la saison 19821983, seulement 700 animaux ont été tirés ! Aujourd’hui, les populations de sanglier et de chevreuils sont à nouveau abondantes.Les chasseurs ardennais ont su prouver leur qualité de gestionnaires. Gageons que les“griveleux”et les“vagnolis” sauront à leur tour défendre les dernières chasses traditionnellesrégionalesfrançaises,“nos”tenderiesauxgrives et aux vanneaux. Sans oublier la survie de la gélinotte et du grand tétras. La nuit venue au moment de rendre les honneurs aux animaux lors de la présentation du tableau, la musique des trompes en Ardenne, sans doute plus qu’ailleurs, nous transporte dans une autre dimension.Alors en réponse aux sonneurs des fanfares inconnues arrivent en écho du fin fond de la forêt. Sûrement celles de vingt siècles de chasseurs qui nous ont précédé.Devant nous,dans la pénombre, par leurs ombres monstrueuses, les sangliers deviennent presque des bisons… ◆
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Te r r i t o i r e
Bel-Val
Exemple pour la chasse, école pour la faune L’un des quatre étangs de Bel-Val. Le domaine abrite un biotope remarquable de forêts, de prairies, de ruisseaux et d’étangs. Page de droite, des grèbes huppés et un cerf.
◆ Le site de Bel-Val, dans les Ardennes, est un ensemble unique en France. Selon le vœu de François Sommer, il est à la fois un conservatoire de la faune sauvage, et un outil de gestion biologique et pédagogique.
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Sur le terrain Su r l e t e r r a i n
par Humbert Rambaud
eu l’idée et la force visionnaires de créer ce lieu unique en Europe, voilà plus d’un demi-siècle.Cet homme,c’est François Sommer (19041973) qui fut épaulé,secondé par sa femme Jacqueline. Balzac disait que « l’homme
passion, la chasse, dont le point d’orgue sera la création de la Fondation de la Maison de la Chasse et de la Nature en 1964, fondation reconnue d’utilité publique. Si,dans l’esprit de François Sommer, l’hôtel de Guéné-
n’est ni bon ni mauvais, il a des instincts et des aptitudes ». François Sommer en avait quelques-unes,et pas les plus médiocres. Pourtant, issu d’une vieille famille industrielle et industrieuse des Ardennes,il aurait pu mener une vie de dandy désinvolte.Il en prendra même le contre-pied, le prouvant tout au long de sa vie, que cela soit pendant la Résistance,durant sa vie d’industriel, et au service de sa
gaud à Paris (dans le IIIe arrondissement) doit montrer ce que les beaux-arts doivent à la chasse, Bel-Val en est le creuset et même l’éclatante démonstration que la chasse doit rester un patrimoine“vivant”. D’abord parce que François Sommer est viscéralement et charnellement attaché à “ses” Ardennes, terres pauvres, rudes, piétinées et déchirées.
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Tout jeune, il suit son père Roger Sommer à la chasse aux grands animaux dans la forêt de Bel-Val,à la lisière des Ardennes. C’est là que, dans ces forêts profondes et sauvages, des moines – les Prémontrés– s’étaient établis, et se livrèrent à des travaux de Romains aussi bien en matière d’agriculture,de pisciculture que du travail du fer. La chasse? Elle a toujours été présente. At-on oublié que Charlemagne força élans et bisons d’Europe dans les Ardennes? Aussi, on comprend que de ces longs périples, le jeune François restera marqué à jamais… La guerre arrive, la région est occupée,Bel-Val,déjà terrain de bataille lors de la Première Guerre mondiale, servira de refuge à la Résistance, entre autres dans une cabane de rondins,appelée à devenir célèbre, puisqu’elle sera quelques années plus tard le rendez-vous de chasse des Sommer. Après la Libération, François Sommer loue cette forêt de 1100hectares. Il y chasse, y invite ses amis et les grands de ce monde ; il a en lui cette culture des grands animaux à la “germanique”, qu’il a développée auprès de son ami, Claude Hettier de Boislambert,chancelier de l’ordre de la Libération,et qui fut gouverneur de la Rhénanie en 1945. Comme il le raconte dans la Chasse imaginaire, c’est d’une tragédie que va PHOTO S : FMCN/J EAN-MI CHEL LENOIR
Il est des lieux qui continuent d’émouvoir le chasseur jusqu’au plus profond de luimême par leur histoire,par la magie qui s’en dégage, par la poésie qu’ils inspirent. Avec eux, c’est sa passion qu’il retrouve et des souvenirs qu’il ranime. À Bel-Val et ses 700 hectares de parc, le disciple de SaintHubert est servi audelà de ses espérances. Lorsqu’on parcourt, lorsqu’on prend le temps de s’arrêter dans ce coin des Ardennes françaises, c’est la notion de paradis perdu qui saute aux yeux, dans le sens où l’entendaient les Perses, celui de grands parcs, synonymes d’harmonie et de calme. Mais qu’on ne s’y méprenne pas. Sous cette vision bucolique,c’est l’universalité de la chasse qui se dresse devant nous, à la fois son acte même, c’est-à-dire le pouvoir d’ôter une vie selon un code d’honneur, mais aussi un conservatoire de la faune et de la flore,un outil de gestion biologique et pédagogique. À Bel-Val, le chasseur peut entrer avec fierté dans le XXIe siècle car il est l’acteur principal d’une pièce dont – heureusement – l’épilogue n’est pas écrit:la nature.Chaque chasseur doit quelque chose à Bel-Val, propriété de la Fondation de la Maison de la Chasse et de la Nature, et aux hommes qui l’ont façonnée. Ce domaine est d’abord l’histoire d’un homme qui a
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Sur le terrain Sur le terrain
PHOTOS : FMCN
Georges Pompidou à Bel-Val (à gauche, on reconnaît François Sommer). Ci-dessous, Jacqueline Sommer devant sa cabane, et Ernest Hemingway, lors d’une chasse dans le domaine.
indirectement naître la réserve de Bel-Val. Avant guerre, en effet, un certain Dr Minette avait créé en Belgique, près de Spa, un parc expérimental de cervidés.Las,en 1944,lors de la bataille des Ardennes,des troupes américaines, affamées, forcèrent l’enclos, et massacrèrent la quasi-totalité de la harde à la… mitrailleuse,« une de ces bavures regrettables entraînées par toutes les guerres », écrira Jacqueline Sommer. Après l’armistice,âgé,écœuré, le Dr Minette offrit à François Sommer ce qui lui restait de son parc, c’est-à-dire quelques malheureux cerfs. Les difficultés administratives surmontées, les animaux furent relâchés en 1947 à BelVal dans un enclos d’une vingtaine d’hectares,supervisés par le Pr Jacques Nouvel. En parallèle,des biches originaires de Rhénanie,puis plus tard,des cerfs,repris à Chambord, compléteront la harde. Dès 1951, des cerfs mâles sont relâchés dans un secteur forestier où la chasse est interdite:c’est une première car depuis le second Empire, le cerf avait disparu de Bel-Val.
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Un an plus tard, des biches retrouvent une complète liberté. Des hardes sauvages se forment. C’est ainsi que va naître l’un des premiers et plus prestigieux laboratoires cynégétiques français.Et c’est là où les Sommer vont être tant des précurseurs que des visionnaires. À Bel-Val, François Sommer met en œuvre une exploitation cynégétique “à l’allemande”, c’est-àdire rationnelle des grands animaux, que cela soit pour les cerfs, les chevreuils –il est passionné par cet animal à une époque où personne ne s’en préoccupe vraiment –, ou les sangliers. Il pratique le tir sélectif, rend le tir à balle obligatoire, s’oblige à une gestion des pyramides des âges. Ce n’est pas sans raison qu’il est,au début des années 1950,l’un des fondateurs de l’Association nationale des chasseurs de grand gibier (ANCGG),dont il est le premier président. En 1956, Bel-Val reçoit la dénomination de Réserve na-
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tionale et chasse expérimentale.C’est une réussite:vers la fin des années 1960, la forêt peut se targuer d’avoir, entre autres, de somptueux cerfs avec des trophées lourds, ouverts comme ceux d’Europe centrale, des références en la matière. Les grands de ce monde chassent à Bel-Val, à commencer par Georges Pompidou, Valéry Giscard d’Estaing, Jean Sainteny, M e Floriot, sans oublier Ernest Hemingway… Les chasses sont à la mesure de la qualité de la gestion : il n’est pas rare qu’au cours d’une seule journée de battue,
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on relève plus de cent bêtes noires au tableau! C’est d’ailleurs à Bel-Val dans la célèbre cabane de Jacqueline Sommer qu’est imaginé le plan de chasse (c’est-à-dire de ne pouvoir tirer des animaux qu’en fonction des densités de population) pour la France entière. En 1963, François Sommer fait accepter cette idée à titre expérimental, idée qui est généralisée en 1978 avec le succès que l’on sait. Bel-Val va évoluer. Au terme d’un long processus d’échange avec l’Office national des forêts (d’une partie de la forêt d’Arc-en-Barrois contre une partie de la forêt de Bel-Val), François Sommer, qui, jusque-là, n’est “que” locataire du domaine, achète 700 hectares entre 1966 et 1969.Se sachant malade,il exprime son souhait de clore Bel-Val et d’en faire une vitrine de la grande faune européenne, et un haut lieu pédagogique. C’est chose faite quelques mois après sa disparition: le parc de Bel-Val est inauguré
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Une vue de l’Institut cynégétique FrançoisSommer; ci-dessous, une séance de tir; et, au centre, un bison d’Europe naturalisé rappelle que Bel-Val avait accueilli des espèces “exotiques”.
en 1973 par le ministre de la Protection de la nature et de l’Environnement Robert Poujade et Jacqueline Sommer, elle aussi passionnée par ce coin des Ardennes (à telle enseigne qu’elle y passe un mois tous les ans au moment du brame).Le parc se modernise, se restructure. L’année suivante,c’est l’ouverture au public qui découvre dans de vastes enclos répartis sur 350hectares les principales espèces de la grande faune européenne qui peuvent circuler presque librement: cerfs, sangliers, chevreuils, daims, mais aussi élans,ours (un don du président roumain Ni-
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colae Ceausescu à Georges Pompidou qui les offrit à BelVal),et bisons d’Europe.C’est un succès considérable puisque très vite le parc va devenir la première destination touristique des Ardennes. Ce succès ne peut cacher une frustration, dans la mesure où l’on s’éloigne de la vo-
lonté de François Sommer. Sans compter que le milieu naturel souffre d’une trop grande densité d’animaux et de visites.Bref,lors d’une épidémie de fièvre aphteuse qui sévit dans la région,le parc de vision est fermé provisoirement en 1998 puis définitivement.Sous l’impulsion d’Hubert de Mahuet, Bel-Val va changer de dimension avec les moyens supplémentaires et conséquents que lui octroie la Fondation de la Maison de la Chasse et de la Nature sous l’autorité de son président, Christian de Longevialle.Les enclos du parc de vision vont être supprimés et les espèces
dites “exotiques” comme les ours et les bisons sont éliminées (on peut d’ailleurs admirer dans les bureaux de l’Institut un des derniers bisons de Bel-Val, un bison d’Europe, une espèce encore plus impressionnante que son cousin d’Amérique). L’accent est mis sur la pédagogie avec la création de l’Institut cynégétique François-Sommer.Confié à Charles de Gévigney, l’institut se veut le pendant de ce qui se fait en Allemagne où la formation des chasseurs est synonyme d’excellence. Pour pallier les carences du système français,l’institut en-
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Sur le terrain
Un mirador de vision au bord d’un des étangs. À droite, une harde de jeunes daims.
tend délivrer un enseignement le plus complet possible, qu’il s’agisse de la biologie animale,de la pathologie du gibier,de la législation,des armes,du tir,de la sécurité… C’est aussi un enseignement “à la carte” qui peut se dérouler sur deux jours comme sur sept (le stage d’une semaine préparant à un examen de responsable de chasse).Les stages comprennent des observations sur le terrain, facilitées par de très nombreux miradors d’affût.Qui plus est, pour les cours théoriques,une salle de réunion accueille les stagiaires, et des communs offrent un hébergement rustique. Quant au stand de tir, en lisière du parc, il permet de régler les armes et les optiques à cent mètres, de tirer à l’arme lisse (fosse américaine,rabbit) et à l’arme rayée (sanglier courant). En outre, des formations spécialisées sont proposées : sur le cerf, la chasse à l’arc, le tir et les armes, la trompe… En moyenne, l’institut accueille 300 stagiaires tous les ans, dont une trentaine d’agents de l’Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS). Bref, depuis
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1996, ce sont près de 2 000 personnes qui sont passées dans les murs de l’institut. On le devine:au fil des ans, ce volet pédagogique s’est doublé d’un volet scientifique de plus en plus conséquent à telle enseigne que Bel-Val est devenu un milieu ouvert et expérimental. « Nous voulons
eaux. Les zones humides représentent aujourd’hui une surface d’une centaine d’hectares.En parallèle,les bois ont été percés, et le domaine, selon Charles de Gévigney,a été « jardiné un peu à l’anglaise »: autour des étangs,le long des allées,poussent de très larges bandes herbeuses,bandes qui sont soit fauchées, soit broyées à des périodes déterminées, soit laissées en l’état. Que les puristes se rassurent : la “civilisation” s’arrête là car, à quelques mètres, la forêt La cabane où François et Jacqueline Sommer et sa sauvagerie recevaient leurs amis au moment du brame. reprennent leurs montrer qu’il y a une vraie com- droits. Pourquoi ces savants plémentarité entre gestion des aménagements ? D’abord, grands animaux,chasse,gestion cette disposition offre aux sylvicole et biodiversité »,affirme grands animaux de quoi se Charles de Gévigney. nourrir du moins une partie L’institut a entrepris des de l’année, et éviter que les travaux de grande ampleur. sangliers ravagent les prairies. Ainsi, d’anciens marais ga- Il est frappant de voir que très gnés par la forêt ont retrouvé rares sont les prés qui portent leurs lettres de noblesse : les des stigmates de bêtes noires. lieux ont été défrichés,curés, Pourtant,les animaux sont bel les fossés et les digues refaits. et bien là. C’est difficile à Deux des quatre étangs croire, mais à Bel-Val, on – creusés par les moines au compte, avant naissance, 80 XIIIe siècle– ont été remis en cervidés, une quarantaine de
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daims et 80 sangliers. Quant au plan de tir, entre 20 et 30 cerfs,une quinzaine de daims, et entre 200 et 250 sangliers sont tués tous les ans.Afin de laisser le maximum de quiétude à la forêt et à ses habitants,ces tirs sont réalisés par le personnel de la réserve (à l’affût ou en poussée silencieuse). Le reste est dévolu pour leur plus grand bonheur à quelques stagiaires qui accèdent à la dernière épreuve du diplôme,aux jeunes membres du Club de la Maison de la Chasse et de la Nature à qui sont proposés deux weekends de chasse par an. Le chevreuil reste un cas à part.En effet,en raison d’une très forte présence du sanglier qui le concurrence notamment dans son régime alimentaire,le chevreuil avait quasiment disparu de BelVal. Plusieurs animaux ont été relâchés et jusqu’à présent aucun plan de tir n’a été décidé, car « la population ne le permet pas », constate-t-on à l’institut. En outre, ces travaux d’aménagement ont permis de signaler le retour d’une extraordinaire biodiversité: des insectes aux batraciens, en passant par les
Sur le terrain Sur le terrain
Séance d’observation nocturne avec des stagiaires de l’institut. À gauche, jeune renard.
FMCN/ERWAN LE MARCHAND
grues, les cygnes, de tous les passereaux possibles et imaginables, de force renards et mustélidés (notamment de putois), de chats sauvages (dont un a élu domicile dans un… mirador!). Autre témoignage de la qualité de la biodiversité : la présence d’escargots et de lombrics (environ 4 tonnes à l’hectare,un niveau considéré comme remarquable). Ou encore des rassemblements impressionnants,au moment des migrations, de canards qu’ils se nomment sarcelles, colverts, pilets, souchets, milouins… « La nature est sans vie s’il n’y a plus de bêtes,ni d’oi-
Cette tour romantique de 1833 a été restaurée par la fondation.
seaux.C’est donc à nous de ne pas exagérer,de la comprendre », François Sommer ne croyait pas si bien dire en écrivant cela, voilà plus de cinquante ans. Le site est si remarquable qu’il a attiré nombre de chercheurs,car Bel-Val est le seul site en France à leur offrir la possibilité de travailler sur des espèces sauvages vivant sans contraintes. L’Institut a ainsi passé une convention avec le Centre de recherches et de formation en éco-éthologie basé à Boult-aux-Bois, dont les étudiants ont réalisé plusieurs thèses que cela soit sur le renard,la martre,le blaireau, les batraciens… Remarquable,Bel-Val l’est aussi pour l’abeille noire, réputée être un indice hors du commun en matière de qualité de l’environnement. Le domaine est un centre de reproduction : les bourdons y sont élevés, à qui on amène des reines sélectionnées pour être fécondées. Est-ce à croire que Bel-Val est devenu un sanctuaire ? C’est même tout le contraire, car les bois sont très sérieusement exploités selon un plan simple de gestion (avec une
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dominante de chênes et de hêtres,dont certains datent du XVIe siècle).Seule contrainte: afin de limiter l’appétit des cervidés,des parcelles –en régénération naturelle, ou en plantation – sont clôturées pendant une quinzaine d’années.Ce souci de la perfection est constant. Pour preuve, la Fondation de la Maison de la Chasse et de la Nature vient d’acquérir une ferme en périphérie du parc afin d’éviter la construction d’une stabulation de 90 mètres de long. Dans le même esprit,l’atelier où sont entreposées toutes les machines agricoles, situé au centre du domaine, va être installé à la périphérie. « Cette maison a une âme », avait dit André Malraux, en s’adressant à François Sommer, dans une de ses fulgurances dont il avait le secret, lors de l’inauguration de l’hôtel de Guénégaud. « L’énergie semble toujours au service de l’avenir.Vous avez fait le cadre d’un rêve millénaire des hommes, de tout ce que la terre leur apporte de communion,de vie ou de mort par la nature et par la chasse ». Sans le savoir, Malraux parlait aussi de Bel-Val. ◆
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PHOTOS : FMCN/JEAN-MICHEL LENOIR
La Fondation, son rôle et son organisation
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a Fondation de la Maison de la Chasse et de la Nature ou l’annexion du passé par l’avenir. Il serait, en effet, erroné que de croire que cette fondation, avec ses deux hôtels particuliers rue des Archives à Paris et ses somptueuses collections, n’aurait qu’une vision nostalgique de la chasse. C’est même tout le contraire, car elle entend être l’ambassadeur de la chasse sous toutes ses formes, ou plutôt, selon les mots un peu provocants de Jacqueline Sommer, un « centre de propagande artistique en faveur de la chasse et de la nature vivante ». Sous l’autorité de Christian de Longevialle, président depuis 1993, et de son directeur, Jacques-François de Chaunac-Lanzac, la fondation abrite un musée aux collections uniques, dont le conservateur en chef est Claude d’Anthenaise. Elle gère également le domaine de Bel-Val dans les Ardennes, avec Charles de Gévigney pour directeur. Mais c’est aussi un Club, présidé par Renaud Denoix de Saint Marc, de l’Institut, fort de 800 membres, qui se veut le reflet d’un art de vivre à la française, avec un cadre exceptionnel, des salons confortables, et une table renommée. Plus encore, l’action de la fondation s’étend aussi à l’organisation d’expositions temporaires, d’un prix littéraire (le prix François-Sommer), de récitals de musique… Elle est présente à de grandes manifestations comme le Salon de la chasse de Rambouillet, le Salon de l’agriculture ou le Salon du livre. Sans oublier sa contribution à de nombreux colloques, à des restaurations d’œuvres d’art… Sur Internet:www.chassenature.org
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par Humbert Rambaud
Du côté des chiens
De la bonne utilisation d’un chien… ◆ Les chasseurs l’oublient souvent, avec un chien d’arrêt ou un retriever, on ne peut faire n’importe quoi, car, selon les races et le mode de chasse, il y a des règles et des évidences à respecter.
Le spectacle est autant ridicule qu’affligeant,et pourtant si courant, celui d’une chasseaupetitgibierdansune province de France. Des chiens d’arrêt de tous pieds, de tous poils et de toutes origines courent en tous sens, avec quelques labradors, au milieu des chasseurs… Sitôt les premiers gibiers levés,les chiens prennent un malin plaisiràcourirsurl’aile.Leurs propriétaires sont proprement atterrés par leur propre chien qui, en quelques minutes,estdevenuunfauveindomptable,oubliantsabonne éducation… Ils vocifèrent, hurlent–sansaucunrésultat– pour tenter de calmer les ardeurs de leurs compagnons. Bref,unejoyeuseanarchiequi n’al’airdetroublerpersonne, et ceux qui osent une réflexion sur une éventuelle remise en ordre sont généralementetbrutalementrenvoyés à leurs chères études… Etpourtant,cesespritschagrins ont mille fois raison de s’étonner d’un tel spectacle. Une chasse au chien d’arrêt, une chasse avec des spaniels ouavecdesretrievers,nepeut et ne doit pas se concevoir comme une joyeuse foire d’empoignes,unepièceéchevelée où nos auxiliaires,c’està-dire ceux qui aident, qui prêtent ou qui fournissent leurconcours,fontjustement tout le contraire. Où est la chasse, cette « œuvre d’intelligence,desubtilité,d’ardeuretde beauté»,selonlesmotssijustes de Paul Vialar? C’est,eneffet,méconnaître la psychologie canine et oublier que le chien de chasse n’est pas uniforme, qu’il ne peut agir que dans les limites de sa génétique, c’est-à-dire
PHOTOS : STEPHAN LEVOYE
les raisons pour lesquelles il a été patiemment sélectionné pendant des générations. Comme le dit avec prudence un dresseur, connaissant la susceptibilité des chasseurs sur les chiens et les leurs en particulier,«onnepeutpastout faireetn’importecommentavec nos compagnons, car, selon les races et le mode de chasse,il y a des règles et des évidences à respecter,et que bien des chasseurs négligent totalement ». Auvrai,cescritiquesetcette polémique ne sont pas nouvelles.À la fin du XIXe siècle, William Arkwright et Ernest Bellecroix avaient vigoureusement déploré cette anarchie. Beaucoup plus proche denous,DavidHudson,journaliste et éleveur de pointers, amaintesfoisrelevé–etquelquefois en des termes peu amènes – les travers de ces parties de chasse pour le moins folkloriques. Une fois encore, c’est aux origines qu’il faut revenir, et enparticulierenGrande-Bretagne, berceau d’une grande partie des chiens de chasse d’aujourd’hui (nous mettons à part le cas des chiens courants, grande tradition française s’il en était),que cela soit le setter et le pointer pour le chien d’arrêt,le labrador et le spaniel pour les retrievers.At-on oublié qu’en GrandeBretagne,lesrôlesonttoujours été définis, et « ce qui est valableoutre-Manchedevraitl’être chez nous », explique le vétérinaireLucGressens,quiaune grande expérience des deux pays, et une passion pour ces chiens insulaires. Selon la tradition britannique,lachasseauchiend’arrêtdoitsepratiqueràdeuxou troispersonnes,unseulchien
Retriever lors d’une battue de faisans. Page de droite, deux épagneuls bretons. Les chiens d’arrêt ne doivent être utilisés qu’à la chasse devant soi, un seul chien à la fois. Quant au retriever, il aide à lever le gibier dans une traque, à condition qu’il quête sous le fusil, qu’il soit sage à l’envol et rapporte sur ordre.
àlafoisouunepairedechiens parfaitement mis et arrêtant à patron:le setter ou le pointerarrête,leretrieverrapporte –etnefaitquecela–,etlesspaniels sont utilisés soit pour le rabat en battue, soit pour rapporter. En Allemagne, le chien –du type braque allemand, drahthaar, petit et grand munsterlanders– doit tout faire (petit et grand gibiers), c’est-à-dire arrêter, rapporter, être capable d’occireunebêtefauve,defairede la recherche au sang, mais forceestdeconstaterque,tradition cynégétique oblige, leurs chiens sont très spécialisés dans la chasse au grand gibier. À rebours, dans les provincesfrançaises,lechiend’arrêt doit être polyvalent – à l’image de l’épagneul breton. Au XIXe,ni les spaniels,ni le
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retriever n’étaient connus ; le chasseur partait seul avec son chien, à la billebaude et devait être donc capable de tout faire… En fait, l’utilisation des chiens en France va être bouleversée avec la démocratisation de la chasse et, son corollaire, la multiplication des chiens d’arrêt, des modes de chasse,et plus particulièrement des chasses dites collectives (battues ou lignesditesmarchantes)etde la mode des retrievers… À la clé, une confusion des genres, les chasseurs croyant aveclafoiducharbonnierque leurchienpeuttoutfaireeten toutescirconstances.Funeste erreur… Ainsi, première évidence, maisquinel’estpaspourtout le monde,il faut éviter à tout prix d’emmener son chien d’arrêt dans une battue de
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grands animaux, sauf à vouloir qu’il coure le poil en toutes circonstances et qu’il devienneincontrôlable.Dans le même esprit,dans une battuedepetitgibier,l’utilisation d’un chien d’arrêt est également à proscrire, sous peine de le détraquer. « Le chien et le maître vont passer une journéeépouvantable »,affirme un dresseur. En effet,en présence d’autres chiens, avec force rabatteurs, un setter ou un épagneulnepeutquêterentoute sérénité,ilvavouloirallerplus vite que ses voisins,sera tenté – surtout s’il y a beaucoup de gibier – de forcer l’arrêt, et de courir sur l’aile sous les hurlements du chef de ligne. Quant à son maître, mort de honte, le sifflet et les vociférationsnesuffisantplus,ilsera tenté de mettre une correc-
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PHOTOS : STÉPHAN LEVOYE - ANJOCREATIF
Scène de chasse en battue où l’on remarque des retrievers et des chiens d’arrêt: un cas de figure à proscrire pour les chiens d’arrêt qui ne pourront quêter en toute sérénité, et qui seront tentés de forcer les arrêts et de courir sur l’aile. À droite, un braque allemand, et un épagneul breton.
tion à son chien. « Cela ne résoudra rien,dans la mesure où ce pauvre chien n’est pas responsable,car il n’a pas été fait pour ce mode de chasse » poursuit ce dresseur. Résultat : l’un et l’autre vont perdre confiance, or cette notion de complicitéestessentielledans la chasse au chien d’arrêt, et c’est d’ailleurs tout ce qui fait sa beauté. A contrario, en battue dans la traque,le spaniel a toute sa place,à la condition qu’il soit parfaitement dressé, c’est-àdire qu’il quête sous le fusil, qu’il ait un excellent rappel et qu’il soit sage à l’envol.Au poste, en battue, seuls les retrievers(labradors,golden-retrievers, et les spaniels) ont toutes leurs places. Le chien d’arrêt est à bannir, car rapporter n’est pas son premier métier. À la rigueur, un chas-
seur pourra prendre à son poste un chien d’arrêt allemand pour le rapport, chien polyvalent qui a subi des sélections en ce sens, « tout en sachant,préciseGillesTestard, un des meilleurs spécialistes de retrievers en France,qu’un chien de ce type n’égalera jamais un bon retriever,qui,lui,a étésélectionnépourcetravailpar les Britanniques.»
Dans la chasse en ligne marchante,là encore,y amener son chien d’arrêt est une hérésie,carilseradépaysé,entrera en concurrence avec les autres chiens, et pourra être affolé, ou encore plus excité par les coups de fusil qui retentiront sur la ligne. Sans compter que par son entreprise, par le fait que sa génétique lui commande de par-
Deux griffons korthals lors d’une battue aux grands animaux.
tir à la recherche du gibier, il aura toujours envie d’aller plus loin, ce qui ne peut pas convenirpourunelignemarchante. Là encore, seuls les chienspolyvalentsallemands pourront être utilisés, pour lerapport,àlaconditionqu’ils marchent au pied de leurs maîtres.Enrevanche,comme dans le rabat d’une battue, les spaniels sont les bienvenus, à la condition qu’ils soient sages à l’envol et au coup de feu,et qu’ils quêtent sous le fusil. Quant aux retrievers, plusieurs écoles s’affrontent.Les puristesestimentqu’ilsnedoivent être utilisés qu’à l’anglaise, c’est-à-dire qu’ils doivent marcher sur les talons de leurs maîtres, et ne rapporter que sur ordre;les faire quêter est exclu. D’autres, comme le pense Patrice Février, président du Club international des chasseurs de bécassines,lesfontquêtersous lefusil,surtoutaumarais.C’est uneautreconceptionquinese commande pas… Pour la pure chasse devant soi, l’affaire est délicate. La plupartdutemps,eneffet,«les
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IL FAUT ÉVITER DE FAIRE CHASSER DES CHIENS D’ARRÊT ENSEMBLE PARCE QU’ILS SE JALOUSERONT, FORCERONT LEURS ALLURES ET LEURS NATURES, À MOINS QUE LEUR DRESSAGE N’AIT ÉTÉ POUSSÉ JUSQU’À CE QU’ILS ARRÊTENT PARFAITEMENT À PATRON. 116
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L SPÉCIA EUR ÉLIMINAT
Autre inconvénient d’une marche désordonné : la tentation est grande de tirer un oiseauquiselèvedevantvous sans avoir été arrêté par le chien.Mis à part qu’il est discutable d’un point de vue éthique de tirer un gibier qui n’apasétéarrêté,celapeutréduireànéantledressaged’un chien,qui plus est d’un jeune sujet. On lui a appris, en effet, à arrêter à rester sage à l’envol, au coup de feu… Il ne comprenddoncpaspourquoi on tire ce gibier, et très vite, le naturel va revenir au galop,il va avoir la tentation de forcer l’arrêt,et de courir sur l’aile… Le maître va le reprendre, le corriger, et il y a de très fortes chances que ledit chien doute et perde sa confiance et que le maître réduise à néant des années de dressage. On peut d’ailleurs amèrement regretter que ces quelques principes de bon sens ne soient jamais enseignés pour l’examen du permis de chasser. Et puis, pourquoi le nier, la chasse doit être un opéra sauvage autant esthétique qu’éthique. Elle l’est quand chacun est à sa place, quandchacunconnaîtsapartition dans l’ordre, le silence etlavolupté.Dansceconcert, l’harmonie entre chien et maître en fait assurément partie. ◆
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chasseurslâchentleurschiens,au mépris des règles de bon sens,et d’une chasse belle et efficace », constateundresseur.D’abord, une très grande majorité négligent de faire quêter leur chienfaceauvent;or,ventdans le dos, le chien quêtera mal, les émanations ne parvenant pas jusqu’à lui. Danslemêmeordred’idées, pour qu’un chien d’arrêt soit efficace, il faut impérativement, en tout cas dès que le terrain le permet,c’est-à-dire en plaine, que les chasseurs et les accompagnants soient groupés derrière le conducteur du chien. Si tel n’est pas lecas,sileschasseurssontéparpillés de manière anarchique, sanscompterlesrisquesd’accident avec des fusils un peu chaud,le chien n’a pas ses repèresetnepeutenaucunemanière régler sa quête. Sans oublier qu’avec une telle “organisation”, le gibier a toutes les chances de piéter à toute vitesse,et le chien aura toutes les peines à le bloquer. Autre écueil à éviter : faire chasser des chiens d’arrêt ensemble.En les faisant chasser de la sorte, qui plus est si les chiens ne se connaissent pas, ils se jalouseront, forceront leursalluresetleursnatures… àmoinsqueleurdressagen’ait étépousséjusqu’àcequ’ilsarrêtent parfaitement à patron etneseconcurrencentpasoutrageusement.
Julien Bonnaire
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Sur le terrain Su r l e t e r r a i n
par Alain de l’Hermite
Famars Abbiatico e Salvinelli
Le style et le luxe italiens
◆ Bascule basse et verrouillage Boss, batterie ou platine amovibles, verrou Purdey et platines Holland… Famars ou le mariage de la technique et de l’élégance.
PHOTOS : XAVIER MOUTHON - ALAIN DE L’HERMITE
N
oussommesen 1967:cetteannée-là, deux jeunes armuriers italiens âgés de 33 et 25 ans originaires de Gardone décident de fabriquer leurs propres armes, et de frapper leurs canons de l’inscription en lettres d’or de deux noms côte à côte « Abbiatico e Salvinelli ». À peine plus dequaranteansplustard,lamanufactureFamars,acronymede Fabbrica Armi Mario Abbiatico e Remo Salvinelli tourne à plein régimeavecuneproductionannuelle légèrement inférieure à 200 armes lisses et express confondues (dont 90 % de superposés). Aujourd’hui, c’est une jeune femme, Cristina, la propre fille de Mario qui tient les brides de l’entreprise familiale; Paolo, son frère, s’occupe delaproduction,MarcoCavazzoni, son mari, a la responsabilité de la commercialiser.
Aujourd’hui chasser ou tirer avecun“Abbiatico”,c’estavant tout avoir la certitude de posséder l’excellence des armes basculantes contemporaines. C’est encore posséder un modèle unique par son ornementation confiée aux meilleurs artistes. Bizarrement en France, à ce jour leschefs-d’œuvre
◆ À gauche, un Excalibur calibre 20 bascule ronde et le 28 à contre-platines. À droite, la batterie amovible de l’Excalibur. Et, en haut, Xavier Dinse, distributeur de la marque en France.
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fourbisparAbbiaticoeSalvinelli restent injustement méconnus. Un manquement impardonnable… Un beau soir du mois de juin dernier, la célèbre Armurerie Jeannot de Levallois-Perret fêtait ses clients. Le maître des lieux Jacky Brusson avait eu la judicieuse idée de présenter à cette occasion quelques armes exceptionnelles. Ce soir-là Abbiatico e Salvinelli tint le rôle du ténor. Xavier Dinse, un jeune Toulousain passionné de belles armes,avaitconvaincunotrearmurier de présenter sa marque après avoir été adoubé par Famars comme distributeur. Sa rencontre physiqueaveclamarque bresciane avait eu lieu deuxansauparavantlors del’IWAdeNuremberg, l’incontournable salon international de l’armurerie. Face au stand Famars,Xavierestconcentré, tout à l’observation de Diego Bonsi à l’ouvrage sur une bascule d’Abbiatico ; il est l’un des maîtres de l’“Accademia” de gravureIlBulino.Lorsqu’un quidam l’interroge sur son intérêt pour la gravure, spontanément il fait part de son « coup de >> foudre pour Famars ».
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Sur le terrain
PHOTOS : ALAIN DE L’HERMITE
Fiche technique
Sur le terrain
Modèle essayé superposé Excalibur Avec ou sans contre-platines avec gravure sur demande. Mécanisme breveté de batterie amovible à ressorts à lames avec sûreté manuelle ou automatique. Mono-détente. Canons frettés (ou demi-blocs en option): longueur, chokes (fixes ou amovibles) et bande supérieure à la demande. Crosse sur mesure en noyer sélectionné. Poids 3kilos en calibre 20. Paire sur demande. Existe en version express ; également en version sporting à bascule renforcée d’une moustache au niveau de la table. Bascule en acier (ou titane) au choix ronde ou traditionnelle et proportionnée au calibre. Prix de base : 22000 euros en calibre 12 ou 20. Prix du modèle photographié: 34000 euros. Renseignements:
www.eliosports.com Contact importateur: Xavier Dinse au 06.22.00.03.41 et sur xdinse@eliosports.com
Pour ces armes « différentes des autres et comme habitées par une âme », se souvient-il. Sans le savoir Xavier s’adressait en italien à Marco Cavazzoni, l’époux de Cristina Abbiatico. Quelque temps après, Marco lui proposera tout simplement: « Tu nous as plu, on aimerait bien que tu t’occupes de nous pour la France… »
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◆ Les arabesques de cette gravure à l’échoppe dénotent la maîtrise parfaite de l’école de gravure italienne.
Retournons à Levallois, scintillant de mille feux nous apparaissentquelques-unsdeschefsd'œuvredelacollectionFamars. Àcetinstant,nouscomprenons mieux les propos de Xavier lorsque nous observons la parfaiteharmoniedescourbesd’un superposé Excalibur, le modèle de base présenté en calibre 28. Chacun des éléments affiche une proportion parfaite pour aboutir à l’élégance faite arme. D’abord la crosse Prince-deGalles, elle est sculptée dans du noyer, moiré à force d’être veiné tout comme le devant fin ; puis le canon, d’une longueur de 30 pouces; sans oublier le “moteur”, une bascule où se cache un mouvement d’horlogerie. Plusencore,ducôtécettefois de la finition, les parfaites circonvolutions des volutes de la gravure en demi-fond creux signée de l’Accademia Il Bulino ne dépareraient pas une création du joaillier Buccellati. Tout
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est aux antipodes d’un mauvais goût tapageur, jusqu’au pontet prolongé de la calotte enacierbrossédelapoignéede crosse.CarchezFamars,legoût de la gravure relève de l’atavisme : si les Salvinelli sont issus d’une famille de graveurs de renom, Mario Abbiatico a aussi publié un ouvrage sur ce sujet considéré comme majeur en Italie. Devant cette vitrine dont aucun fusil n’aurait détonné dans le cabinet d’armes de Louis XIII, on saisit mieux le succès fulgurant aussitôt réservé aux fondateurs Mario et Remo. On se souvient de la sagacité voire dugéniedesdeuxhommeslors de la consécration –précoce– en 1970 avec le Castore: ce fusil possède, en effet, la curiosité anachronique d’être muni de chiens extérieurs! « Titulaire unepremièrefoisdelamédaille d’or à l’Exposition de Florence en1970,Famarsdevaitaccumuler les distinctions dans toutes
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◆ On distingue une compagnie de perdreaux tout en nuances de gris. Grâce au bulino, une échoppe très fine, la gravure est composée d’une multitude de points.
Sur le terrain Sur le terrain
PHOTOS : ALAIN DE L’HERMITE
◆ Peut-être d’une élégance supérieure à la contre-platine, cette bascule festonnée est gravée par L. Bertella.
les expositions où elle présentaitsesarmes»,écritDominique Vennerdanssonincontournable Encyclopédie des armes de chasse. Sans doute, la première des qualités du fabricant dans ce succès est sa faculté d’adaptation au contexte économique. Auvrai,riennesertdefabriquer artisanalement les meilleurs fusils s’ils sont trop coûteux à produire.Encesens,situéàl’exacte croisée entre artisanat et mécanisationàoutrance,Abbiatico est un exemple. Ainsi, la numérisation a permis de gagner un temps précieux, temps qui est entièrement consacré à ce qui ne peut pas être mécanisé. De plus grâce aux machines numériques « en cas d’une improbablepanne,jepeuxlivreràpeu prèsn’importequellepiècepartout dans le monde en quarante-huit heures », nous précisera Xavier. En plus d’utiliser les meilleurs matériaux (noyer, aciers spéciaux, or, corne…),
Abbiatico propose à peu près tous les mécanismes susceptiblesd’équiperunearmeàbascule lisse ou rayée. Cela peut être un système de batterie amovible breveté au poli remarquable et équipé de ressorts à lames pour l’Excalibur. Pour un autre modèle, le Poséidon ou son frère juxtaposé l’Avantis, on découvre un étonnant système de “platines suspendues”, qualifiées par Jacky Brusson d’une « sorte demécaniquehorlogèreàcomplication amovible ». Au sommet de la pyramide Abbiatico, on trouve le superposé Sovereign et le juxtaposé Venus (qui existe en version express), qui sont équipés pour leur part de platines d’inspiration Holland. Pour être complet, l’express juxtaposé Africa ainsi que le
Rombo,munidequatrecanons, sont pourvus d’un mécanisme Anson & Deeley. On peut difficilement offrir un choix plus éclectique. Est également remarquable chacune des bascules rondes ou carrées, en acier forgé ou en titane, dans le calibre que l’on désire : 12, 16, 20, 28, .410 ! Au lendemain de cette rencontre,nousétionsimpatientde rejoindre le terrain pour tester l’Excalibur. À cette fin, nous disposionsd’unmodèlecalibre28. Sans exagération aucune, cette arme se révélera remarquable en tout point. Silacrossed’unAbbiaticoest toujours sculptée aux mesures de son propriétaire, par chance celle-ci nous allait comme un gant. À commencer par la po-
◆ Pour ce Poséidon au “devant fer”, Diego Bonsi s’est surpassé. Même les pièces invisibles de la platine n’y échappent pas.
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sitiondel’indexparfaitementsitué à mi-phalange sur la monodétente par l’intermédiaire de la crosse Prince-de-Galles. Le poids et surtout sa répartition sont proches de l’excellence… Famars n’a pas oublié que la première des qualités d’une arme de chasse est d’offrir, comme une raquette de tennis, une masse adaptée au style dutireur.L’arquebusiern’estpas tombé dans l’écueil de l’arme trop légère respectant le préceptedeCourally: «lourdaumilieu, léger aux extrémités ». Mieux encore: l’équilibre est parfait, exactement au niveau de l’axe de bascule. Compte tenu des canons de 76,5 centimètres et sans recours au subterfuge du plomb de rééquilibrage dissimulé dans la crosse, noustenonslàuneprouesse.Le mouvement du mécanisme de percussion des pièces au “poli glace” relève quant à lui de la perfection. Dès lors, les “départs”mesurésàmoinsd’un kilo setrouventparfaitementauservice de la canonnerie dont les canons serrés permettent d’utiliser au mieux la vingtaine de grammes de la charge de plomb. Résultat, avec un tel instrument,celuiqui prendra le temps et surtout le plaisir de s’entraînerpendant l’intersaison, connaîtra la satisfactiondefoudroyerla“plume” à des distances inimaginables pour une majorité d’utilisateurs de calibres 12. Car un fusil de chasse, avant d’être un objet de vitrine, doit faire ses preuves sur le terrain et, cela, Famars di Abbiatico e Salvinelli ne l’a ◆ jamais oublié.
Le Cabinet Rousselin Gourmain gère 28 000 ha de forêt sur l'ensemble de la France. Très proche de ses clients, il propose uniquement des services sur mesure : gestion technique, suivi administratif et comptable, gestion de Groupements Forestiers, expertises et partages. Fort de cette expérience technique et humaine, le cabinet Rousselin Gourmain intervient également depuis plus de 30 ans, dans l'acquisition et la vente de propriétés forestières. Rigueur, diligence et qualité de la prestation demeurent les exigences de fonctionnement de cette équipe. Actuellement, le Cabinet Rousselin Gourmain est notamment chargé de la vente de :
QUATRE MASSIFS FORESTIERS CONTIGUS EN BELLEDONNE (Isère)
Massif 1 : 1189 ha. Site d'une rare beauté dans une vallée sauvage Production forestière sur 600 ha environ Chasse de montagne : cerf, chevreuil, sanglier, chamois
Massif 2 : 303 ha Forêt de production résineuse (épicéa) Très forte valeur d'avenir Très bonne infrastructure
Massif 3 : 203 ha Massif très diversifié : plantations résineuses à forte valeur d'avenir, futaie jardinée de sapin, feuillus en zones accidentées Bonne zone de chasse (cerf)
Massif 4 : 244 ha, vente sous condition Futaie résineuse jardinée bien équilibrée Stock important et production hors du commun Exploitation aisée
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Sur le terrain Su r l e t e r r a i n
par Alain de l’Hermite
Portrait Armurerie
Simon
Rendez-vous de chasse en Sologne
V
ous ne pouvez pas vous tromper, l’armurerie est en face de l’église, nous avait indiqué Catherine. En remontant la nationale20c’est-à-direl’ancienne voie impériale en direction du nord,versSalbrisnotredestination, nous nous demandons avec quelle maîtresse femme nous avons rendez-vous, tant son timbre de voix était énergique. Soudain, face à l’église Saint-Georges, impossible de manquer la façade de l’Armurerie du chasseur solognot. C’est une véritable allégorie de lachassedoncdelaSolognequi se dresse devant nous, celle de Genevoix et de Vialar. Si les briques rouges font défaut, on les imagine volontiers cachées sous le crépi, le reste du décor est fort d’évocations du pays cher à Raboliot. D’abordonpenseauxgrands bois avec ces quatre colonnes taillées à la hache pour soutenir un auvent de “brémaille”. C’estainsiquel’onappellecette bruyère à balai, un inextricable et inexpugnable refuge du gibier solognot. Au-dessus, ces deuxgrandsmédaillonsquadrichromes résument la chasse pratiquée aujourd’hui. Celui de gaucheavecsesquatrecanards symbolise le petit gibier, en même temps que l’eau des
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3000 étangs qui hantent la Sologne, murmure-t-on. Celui de droite présente un cerf en majesté entouré successivement d’unsanglierpuisd’unchevreuil. Les voici nos briques solognotes de Ligny ou plutôt des tomettes dont est constitué le sol du magasin. Les poutres apparentes du plafond, le gros pilier central comme les boiseries murales créent d’office une sensationdebien-être,entretenue par une lumière chaude savamment distillée. Les vêtements sont partout, même si, à droite, nous remarquons les vestes autrichiennes Snyders à l’élégance unique. Face à nous une immense étagère semble désigner la fin de la boutique. Elle empile impeccablement et jusqu’auplafonddespullsencachemire. Seul un cerf en bronze
Jours de C HASSE ◆
PHOTOS : ALAIN DE L’HERMITE
◆ À Salbris, cette armurerie est, depuis 1934, une halte rituelle. Ici, depuis trois générations, on écoute et on conseille le chasseur.
Catherine et Jean Luc avec l’arme commémorative du soixantequinzième anniversaire de l’armurerie: un élégant calibre 28 à bascule ronde réalisé par l’Atelier Verney-Carron.
àsareposéedepuisuneétagère monte la garde. D’armes?Pourl’instant,iln’est pas question sinon quelques couteaux de poche dont les lames scintillent depuis une vitrine. Sporadiquement une piboleaucuivrerutilantouunfourreau cuir jaune piqûre sellier d’Alexandre Mareuil rappelle l’univers de la chasse. Sans y prendre garde, peut-être attiré par une étonnante botte à lacets de femme au galbe inimitable, un secret des bottiers espagnols, nous progressons. Au moment d’atteindre le fond de la boutique, pensons-nous, nous pénétrons dans un universdifférent.L’odeurimmémoriale de la graisse d’arme mati-
AUTOMNE 2009
née d’huile de lin avait précédé la vision de tous ces râteliers avec en contrepoint un étonnant… bar à cartouches. Alors accoudé au comptoir, on imagine le client attendre sa “consommation” de cartouches faites maison : du vingt pour la battue de demain… Bientôt dans un écrin de verre notre œil accroche un joli calibre 28 à peine arrivé de la manufacture d’un artisan stéphanois. Nous apprendrons qu’il s’agit d’un modèle d’une série commémorative de l’Atelier Verney Carronpourlessoixante-quinze ans de l’armurerie cette année. Le grand-père de Catherine, un nemrod insatiable comme desgénérationsdeSimon,a,en effet, repris et développé l’armurerie en 1934. Si la tradition orale a oublié le nom du précédentpropriétaire,l’histoirearetenu qu’il était habité d’un penchant dévorant pour la chasse africaine. À leur tour en 1972,
Sur le terrain
PHOTOS : ALAIN DE L’HERMITE
Sur le terrain
les parents de Catherine prendrontlerelais,puis,en2003,Catherine et son mari, Jean-Luc. Un dilemme pour Catherine alors directeur financier dans une grande entreprise. On imaginelatransitionplusfacilepour Jean-Luc car, à l’époque, il assouvissait sa passion des armes chez Manurhin le célèbre fabricant de revolvers. Tous deux dans la force de l’âge, on semble retrouver ces amis avec lesquels on passe l’un de ses week-ends solognots si dépaysants. D’ailleurs notre armurerie représente bien souventlapremièreétaped’unevillégiature solognote. Tout au long de la saison “de la mi-août àlafinfévrier”,leschasseursdébarquent en famille pour boire un verre et oublier les tracas de laville.Parfoisquandlesembouteillages sont un peu trop présents du côté de la gare de péage de Saint-Arnoult, le téléphone retenti. Alors une voix inquiète, même si la réponse ne fait aucun doute, demande: « Serez-vous encore là après 21 h 30, dans la précipitation
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Chaussures, vêtements de chasse ou d’après-chasse… pull-overs en cachemire voire bibelots sont sélectionnés un à un par Catherine.
mon mari a oublié sa carabine à Paris… » Catherine a l’habitude de comparer l’activité de l’armurerie à « un travail saisonnier, pour lequel durant la saison on ne compte pas les heures ». Le week-end bien souvent après la fermeture “légale”, l’atelier reste ouvert, pour changer en urgence un ressort de percuteur… C’estainsidepuisleXIXe siècle la Sologne représente une espècedelaboratoiredelachasse française où on assiste à l’évolution des comportements. Pour preuve, si les express principalement en calibre 9,3x74R restent avec les 9,3x62 à verrou les armes les plus demandées,onconstatetoutefoisune nouveauté, celle d’une demande de carabines polyvalentes « parce que nos clients voyagent de plus en plus sou-
Jours de C HASSE ◆
vent », indique Jean-Luc. Sans compter que les calibres d’approche ou du 7RM pour l’affût au mirador ont toujours le vent en poupe. Àrebours,lesventesd’armes lisses régressent tandis que les réparationsdesvieuxfusilsaugmentent. Maintenant pour satisfaire le client, Jean-Luc doit faire jouer à plein son carnet d’adresses parmi ses anciens
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confrères pour trouver d’antiques pièces détachées voire « les fabriquer ». Parfois pour ne pas décevoir un habitué du Chasseur solognot, il faut être capable de passer 150 heures à la restauration d’un antique Lebeau.« Sansdoutefaut-ilêtre comme nous habité par la passion de la chasse pour savoir offrir à nos clients ce qu’ils sont en droit d’attendre et d’abord un service », insiste Catherine. Qui dit Sologne, dit aussi élégance. La grande force de Catherineestd’êtrecapabledesélectionner de proposer « des vêtements que l’on ne trouve nulle part ailleurs », m’avait prévenu une amie de Ménestreau. Ainsi,l’Armurerieduchasseur solognot propose des vêtements chasse ou “après-chasse” au côté d’accessoires spécifiques sélectionnés un à un à travers l’Europe. Car aucun fabriquantsérieuxnepeut seconsidérercomme «généraliste », selon Catherine Simon. Voilà pourquoi, 70 % de son temps –entre le 1er janvier et la fin mars– est consacré à la billebaude de l’excellence depuis les chaussettes à Nottingham ou àuntweed…enEspagne, sans oublier les pantalons du côté de Lens. De là à dire que le vêtement a sauvé l’armurerie, il n’y a qu’un pas… En tout cas, Catherine nous a convaincu du bien fondé de sa démarche. Un exemple à méditer par les armuriers. ◆ Armurerie du chasseur Solognot, 20,boulevard de la République, 41300 Salbris Tel:02.54.97.00.23 Email:Sarl.adc.simon@wanadoo.fr Internet:www.armurerie-simon.com
Sur le terrain Su r l e t e r r a i n
par Olivier Morel d’Arleux
Chasses à la journée
Les faisans de Saint-Claude ◆ Le rendez-vous avait été fixé à 9h30;le territoire est facile d’accès aussi bien pour les Normands, les Beaucerons, que pour les Solognots et les chasseurs de la région parisienne : Saint-Claude est en effet situé aux confins de la Beauce et du Perche, au sud de Châteaudun, sur un plateau dominant le Loir. Dès notre arrivée, nous sommes convoqués pour un frugal mais solide brunch auquel on ne peut que faire honneur, entre les œufs sur le plat, les petits pains, les croissants, le fromage et les fruits. Nous nous rendons vite compte que tout le monde se connaît peu ou prou : c’est une chasse d’habitués (mais rien ne vous empêche de vous y adjoindre ou de vous constituer votre propre ligne) au-
tour de la famille ou d’anciens partenaires de Me Robert (aujourd’hui disparu et qui fut notaire à Blois),fondateur de cette exploitation forestière d’un peu plus de 300 hectares clos. Une exploitation d’ailleurs parfaitement percée à angle droit qui délimite ainsi les lots. C’est essentiellement un territoire boisé composé de futaies de chênes, de hêtres, de charmes auxquels se succèdent de jeunes sapinières, proprement inextricables,(et inexploitables pour la chasse),quelques friches et une dizaine de carrés nus devenus des cultures à gibier. Les agapes terminées, Dominique Rouziès, le maître Faisan commun. “À Saint-Claude, les faisans peuvent offrir une vraie journée de battue”…
des lieux, s’attarde sur les consignes de sécurité,remet à chacun un plan et procède au tirage au sort des numéros de poste, après quoi chacun rejoint la camionnette de service qui conduira le groupe à pied d’œuvre. Curieusement, ce n’est pas sur la partie boisée du territoire que se déroule la chasse, mais sur sa périphérie, une frange de terres agricoles à l’extérieur de la clôture. En principe,pour y avoir été plusieurs fois, la ligne est de douze tireurs, qui seront placés, soit en arc de cercle à faible distance d’une culture, soit à angle droit selon les emplacements, et surtout en fonction de la direction des vents dominants. Dès la première traque,totalement à découvert, il n’est
OXIBIS
Quand un ami vous recommande, vous vante un territoire “à la journée”, c’est souvent un sentiment de méfiance qui domine pour avoir été échaudé à maintes reprises. Pourtant, reconnaissons que cet ami ne s’est pas trompé: Saint Claude est de ces territoires qui, par leur rapport qualité-prix, raviront nombre de disciples de Saint-Hubert pour autant que cela soit un adepte de la battue de faisans. C’est une chasse dite commerciale certes – avec toutes les limites que ce terme comporte, mais bien faite, bien organisée, sans temps mort.
Mémento de poche
Ses points forts Un joli territoire. Une bonne organisation. Pas de temps morts. Un coût raisonnable (environ 500 euros la journée, sans compter le pourboire au garde). Ses points faibles Absence ou quasi-absence de chiens. Quelques oiseaux médiocres. Renseignements Joindre Dominique Rouziès au 06.80.32.46.44.
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Jours de C HASSE ◆
AUTOMNE 2009
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Sur le terrain
PHOTOS : HUMBERT RAMBAUD
Sur le terrain
pas facile d’intercepter des oiseaux poussés du fond de la plaine par une quinzaine de rabatteurs vers une culture d’où ils s’envoleront pour rejoindre le bois, une centaine de mètres plus loin derrière la ligne. Certains se déroberont vers l’arrière dans un autre bois que l’on aperçoit à huit cents mètres. Au vrai, la majorité des oiseaux fonce sur la ligne,offrant de jolis coups de fusil à l’adresse de chacun ;
d’autres,au vol moins assuré, vont se dérober au ras du sol et ne seront heureusement pas tirés. À la fin de la première traque, on aligne dix coqs et dix poules… Mais on peut amèrement regretter que les oiseaux blessés ne soient pas recherchés par des chiens, faute de… chiens! À la deuxième traque, dite de la pointe Saint-Étienne,les fusils sont postés à angle droit à l’extrémité nord du territoire, pour moitié au bout d’une culture à gibier, les au-
tres sur une allée du bois qui donnera l’occasion de jolis oiseaux passant au-dessus des arbres en retour.Et c’est déjà l’heure du déjeuner, servi au rendez-vous, qui possédera à nos yeux, quatre qualités essentielles pour un repas de chasse au milieu de la journée: simple, rustique, abondant et rapide.On ne peut pas rêver mieux! Car à Saint-Claude,les choses vont bon train: nous partons déjà pour la battue suivante qui s’avérera la plus
spectaculaire, celle du “chapeau de gendarme”, ainsi dénommée en raison d’une échancrure de pré marécageuse arrondie dans le bois par une haie et un boqueteau derrière lequel s’étend en léger contre-bas un champ de maïs.La ligne à égale distance du maïs et du bois voit passer des oiseaux en tous sens plus ou moins haut. Un fusil régulier peut en inscrire une douzaine à son palmarès à cette battue.Là encore,beaucoup d’oiseaux blessés atterriront loin dans le bois et seront difficilement récupérés. Un observateur avec deux retrievers seraient bien utiles pour ramasser les oiseaux en fin de traque,comme cela devrait se faire dans n’importe quelle battue. Mais, en tout état de cause,le ramassage ne serait pas une partie de plaisir, le terrain au bois restant souvent très sale,avec des ronciers difficiles à prospecter même pour des chiens coura-
Le rendez-vous de chasse. Et, ci-dessus, une allée dans le bois, Le domaine est composé de bois percés, où alternent futaies exploitées et jeunes sapinières inextricables…
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Sur le terrain geux (signalons à titre d’anecdote qu’un point d’eau à l’intérieur des bois peut offrir un envol de canards à la ligne). Une autre manœuvre,plus classique toutefois pour apporter un peu de diversité par rapport aux traques précédentes consiste à entourer sur deux côtés un carré de cultures à gibier dont on fera surgir les oiseaux.Une autre variante sera de placer la ligne cette fois dans le bois même derrière la première ligne d’arbres. Disons-le tout net : les oiseaux peu lancés peineront à franchir la ligne d’arbres, offrant ainsi une cible trop facile. À rebours, certains fuyards en surprendront plus d’un et seront proprement manqués au grand dam de deux ou trois tireurs consternés de tant de maladresse.Et pour finir, une dernière battue sera proposée autour d’un immense champ de colza fourrager,battue,avouons-le, de peu d’intérêt. Que penser de cette journée? Faute de pouvoir aménager le bois pour la chasse en créant des saignées,des zones de réserve avec le système de la volière à ciel ouvert, on comprend que les organisateurs n’ont d’autre choix que d’exploiter séance tenante leurs achats de faisans. Cela
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PHOTOS : HUMBERT RAMBAUD - OLIVIER MOREL D’ARLEUX
Sur le terrain
Une vue de la chasse et, ci-dessous, lors d’une battue… “Les oiseaux volent bien et peuvent combler bien des sportifs…”
pose l’éternel problème de l’éthique pour le manque de sportivité du procédé tout à fait indéfendable pour celui qui préfère par conviction personnelle le tout naturel. Reste à constater les limites de prélèvements que s’impose celui qui opte pour cette
solution. Et c’est aussi une question de coût… Loin de nous de prôner le tout élevage du faisan,il est indéniable que l’apport de gibier de qualité rend le plus grand service aux chasseurs. Il est indéniable que certains éleveurs savent proposer de
bons oiseaux au plumage impeccable, bien musclés, capables de sauvagerie et d’endurance pour bien voler. Au faisan,il faut du muscle et peu de graisse, car il n’y a rien de plus détestable que ces oiseaux poussifs, parce que trop gras.Autant le vol d’une cocotte cherchant par tous les moyens à fuir à pattes ne sera jamais une cible digne de ce nom, autant le faisan de haut vol bien lancé à pleine vitesse représente un défi,car il peut jouer sa partie… Certes, des faisans même sortis des meilleurs élevages ne vaudront jamais le faisan naturel habitué à voler pour se nourrir et se protéger. À Saint-Claude,les faisans volent bien et peuvent combler bien des sportifs… C’est d’ailleurs ce que se diront les participants lorsqu’ils se sont retrouvés pour le traditionnel tableau sous un hangar où sont disposés des présentoirs verticaux (providentiels les jours de pluie!):ce jour-là,le garde annoncera 187 faisans, un colvert et trois divers pour 670 coups de fusils. Autour d’un dernier verre, tout le monde s’est dit qu’à Saint-Claude, les faisans peuvent offrir une vraie journée de battue. ◆
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Sur le terrain Su r l e t e r r a i n
par Philippe Le grand
Du côté de la loi…
La législation du pigeon ramier
◆ Comme le sanglier, le ramier a un statut juridique hybride, puisqu’il est à la fois gibier et nuisible, en raison des dégâts qu’il peut commettre.
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NOTNOT
A
vec l’automne arrivent les premiers frimas et, avec eux, les migrations de pigeons ramiers. À la vue de ces vols qui arrivent deScandinavieoud’Europecentrale,la fièvre bleue va s’emparer du Sud-Ouest.Plus encore,avec descouloirsmigratoiresquichangent, notre ramier tend à devenir un gibier à part entière dans bien des provinces de France. À rebours,nombred’agriculteursle jugent indésirable en raison des dégâts qu’il peut commettre; et c’est pour cela, comme le sanglier et le lapin,que notre pigeon a un statut juridique hybride puisqu’il est à la fois espèce gibier et nuisible. Juridiquement, la “palombe” figure dans la liste des gibiers chassables,en tant qu’oiseaux de passage. Sa période de chasse s’étenddel’ouverturegénéraleau 10 février, date fixée par un arrêté ministériel de 2005 (en conformité avec les directives communautaires).Signalonsque, depuis 2008, les treize départements de Corse,Paca et Languedoc-Roussillon peuvent le chasserjusqu’au20févrieràpostefixe (grâce aux travaux scientifiques menés par l’Institut méditerranéen du patrimoine cynégétique etfaunistique).Commelesautres petits gibiers,le ramier peut être chassé au vol (fauconnerie),à tir et selon certains modes de chasse traditionnelsavecdesenginspour certains départements du SudOuest. La loi de 1844 a prévu, peut-on lire dans le Guilbaud
Pigeon ramier. Il bénéficie d’une réglementation particulière dans le Sud-Ouest “afin de prendre en compte les pratiques locales de chasse aux engins”.
(la Chasse et le Droit,éditions Litec), une « dérogation pour l’exercicedelachasseauxoiseauxdepassage afin de prendre en compte des pratiques locales de chasse aux engins ». C’est une exception car la chasse dite avec des engins est totalement prohibée. Ainsi, la chasse avec des “pantes”(desfiletsrabattantshorizontaux, l’objectif est d’attirer à l’aide d’appelants un vol de palombes) est autorisée dans cinq départements (Gers, Gironde, Landes, Lot-et-Garonne, Pyrénées-Atlantiques).Danssoixantehuit autres, les chasseurs peuvent utiliser les appelants (mais sans filets),les oiseaux étant tirés au vol.De plus,l’arrêté ministérielinterdit,expliqueAnnieCharlez chef de la mission conseil ju-
Jours de C HASSE ◆
ridique de l’ONCFS, « l’utilisationd’appelantsvivantsaveuglésdéfinitivementoumutilés».Seulssont autorisés les appelants rendus aveugles « momentanément par un capuchon amovible ». De même,la chasse à l’aide de pantières (qui désigne des filets verticaux) n’est légale que dans lescolsdesPyrénées-Atlantiques (principalement dans le Pays basque) et à la condition qu’elles datent d’avant 1939. Qui plus est, les arrêtés ministériels soumettent,peut-onliredansleGuilbaud,«l’exercicedeceschassesàautorisation annuelle de l’exploitant (délivrée par le préfet,et dans certains cas,par le maire),exploitant quidoitêtretitulaired’unpermisvisé et validé dans le département ». En outre, l’exploitation doit avoir
AUTOMNE 2009
été licitement utilisée au cours delasaisonprécédente,afind’empêcher la création de nouvelles exploitations,ou la remise en activité d’exploitations qui avaient cessé leurs activités. En tout état de cause, « la périodepourutilisercesinstallationsest fixée pour les départements concernésdel’ouverturegénéraleau20novembre ». Précisons que, dans les Landes,denombreusesAccaont exigé, afin d’éviter des histoires sans fin, que les chasseurs à tir ne s’installent pas à côté des installations, ou qu’ils chassent en dehors de cette période. Objet de tous les désirs, le ramierl’estaussidelavindicteagricole, à telle enseigne qu’il figure sur la liste nationale des espèces classée“nuisible”.Ce classement (qui se fait ensuite département par département) doit répondre à une nécessité (l’espèce incriminéedoitêtresignificativement répandue, et les risques ou les dommagesconstatésauxcultures doivent être réels). De fait, seuls les propriétaires, possesseurs ou fermierssontautorisésàdétruire les ramiers (ils peuvent déléguer leurdroitparécritàunepersonne de leur choix) en dehors des périodes de chasse… Seuls deux modes de destructionontétéautorisés:lachasseau vol (sur autorisation préfectorale individuelle, de la clôture généraledelachasseàl’ouverture générale) et la chasse à tir. Pour ce dernier,deux périodes ont été fixées:delafermeturedelachasse au30juin(unedéclarationaupréfet est suffisante), et du 30 juin au 31 juillet (sur autorisation individuelle du préfet). Nombre de départements fixent des dates limites de destruction selon le type de culture. Ces facilités de destruction ne doivent pas être le moyen de prolonger la chasse.Car tuer des oiseaux au printemps, c’est anéantir le capital des saisons suivantes. ◆
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HISTOIR
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de légende ◆
John H.“Pondoro” Taylor
P
Dernier chasseur d’ivoire par Guillaume Beau de Loménie
AR AMOUR
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POUR L’AFRIQUE,
C
CET IRLANDAIS A MENÉ PENDANT PLUS
DE TRENTE ANS LA VIE AVENTUREUSE
JOHN HOWARD TAYLOR. UN CHASSEUR HORS PAIR, MAIS UN BRACONNIER QUI LE FUT TOUT AUTANT. PAGE DE DROITE,
DE CHASSEUR PROFESSIONNEL.
IMAGES EXTRAITES DE
1956 FRANCE (“PONDORO,
SON LIVRE PARU EN EN
PHOTOS : PONDORO
RÉCIT D’UNE VIE DE PASSION ET D’EXCÈS D’UN PERSONNAGE CONTROVERSÉ.
ertains lecteurs que la curiosité a pu conduire à découvrir l’existence de John Howard Taylor s’étonneront-ils de trouver un si long développement consacré à une personnalité pour le moins controversée, dans les pages de Jours de Chasse.Sans doute également,d’autres lecteurs, profanes cette fois, qui découvriront le destin de Taylor, surnommé Pondoro (“semblable au lion”en dialecte chinyungwe), pourront-ils être surpris à leur tour de la place accordée ici à ce personnage… Pourquoi tant de prévention? Parce que cet homme, qui, durant les trente-trois années qu’il passa en Afrique, essentiellement au Mozambique, en Rhodésie et au Nyassaland, fit acte et profession de braconnier et s’afficha ouvertement comme tel à travers ses divers écrits.Il n’en demeure pas moins que le personnage est à bien des égards d’une telle dimension qu’il mérite qu’on s’y arrête, sans rien négliger, et sans rien omettre. CarJohnHowardTaylors’ilfutleRaboliotafricainqu’ilavoue, non sans une certaine complaisance, fut aussi et avant tout ce que tout braconnier est par essence: un chasseur. Et un chasseur fascinant, passionnant, passionné, passionné par et pour l’Afrique, avant que d’en être banni dans des conditions qui restent encore obscures, car la vie de cet homme fut jalonnée de périodes d’ombre et de mystères qui ajoutent encore à sa complexité. L’Espagnol Tony Sánchez Ariño, qui est sans doute aujourd’hui l’un des derniers grands chasseurs d’éléphants vivants, eut le privilège de rencontrer à Londres John Taylor dans les dernières années de sa vie, et d’entretenir ensuite avec lui une correspondance jusqu’à sa mort. Il écrit: « John Taylor fut un chasseur très controversé,et cela s’explique par son caractère souvent déroutant,peu amène,emprunt d’une franche hostilité à l’égard de la population européenne des régions où il fut amené à résider,son goût pour le whisky,et son opposition marquée à l’égard de l’administration coloniale,qui lui valut plus d’un sérieux problème.» “Opposition à l’égard de l’administration coloniale”. Pouvait-il en être autrement? Plus souvent en marge de la loi,Taylor,comme tout braconnier, eut souvent un comportement de prédateur. Mais à l’opposé de bien de ses congénères, et en particulier les bandes organisées qui, aujourd’hui en Afrique, massacrent sans discernement par appât du gain, ne respectant ni la faune,ni parfois les hommes,John Howard Taylor eut des règles qu’il s’appliquait à respecter, voire à faire respecter. Mais Taylor, c’est encore autre chose, car il ne se contenta pas de ce statut déprécié et, à juste titre, de “braconnier”. Il devint un remarquablethéoricienetaussiunfinpraticienenmatièredebalistique,d’armes
LE DERNIER CHASSEUR D’IVOIRE”, AUX
PRESSES
DE LA CITÉ), OÙ L’ON
VOIT
TAYLOR SE REPOSER
ENTRE DEUX CHASSES, ET AUX CÔTÉS
D’UN DES MILLE ÉLÉPHANTS QU’IL ABATTIT.
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Jours de C HASSE ◆
AUTOMNE 2009
PHOTOS : AKG-IMAGES - JACQUES BOYER/ROGER-VIOLLET
Chasseur de légende
Il y développa, sans doute à la faveur de cours sur l’hiset de munitions africaines. Les ouvrages qu’il a laissés sur ces différents sujets – Big Game and Big Game Rifles (Grand toire et la géographie,une passion dévorante pour l’Afrique,et Gibier et Armes de grand gibier, 1948) ou encore African Rifles tout ce qui pouvait toucher de près ou de loin à ce continent à and Cartridges (Armes et Munitions africaines, 1948) – font l’égard duquel pourtant rien, ni dans son éducation, ni dans ses antécédents familiaux,ne pouvait laisser prédateencoreaujourd’hui.Ilestégalementl’auteur voiruntelengouement.«Dansmabibliothèqued’ende récits de chasse célèbres dont Last of the Ivory CHASSEUR D’IVOIRE Hunters (le Dernier Chasseur d’ivoire,1955) et Ma- PROFESSIONNEL. QUAND fant,j’acceptais seulement les livres dont au moins un des personnages était un Noir; la plupart,naturelleneaters and Marauders (Chasse aux mangeurs LE PRIX DE L’IVOIRE ment,parlaient de l’Afrique »,avouera-t-il.Auparad’hommes, 1959), l’un et l’autre récemment réS’EFFONDRA, LES vant,à l’école primaire,il avait découvert un livre édités aux éditions de Montbel, à Paris. CHASSEURS D’ÉLÉPHANTS célèbre à l’époque, Nada the Lily, de sir Henry Quant à l’équation “balistique” qu’il déveARRÊTÈRENT LEURS Rider Haggard (1856-1925), auteur, entre autres loppa, et qui est passée à la postérité sous le nom ACTIVITÉS, SAUF TAYLOR, romans épiques, des célèbres Mines du roi Salode “Taylor KO Factor”, elle permet toujours de QUI DEMEURERA mesurer la puissance d’arrêt des munitions de “LE SEUL CHASSEUR BLANC mon et des aventures du non moins célèbre Alan Quatermain, inspirateur du moderne Indiana chasse, et contribue à donner à cet homme, attaCONNU EN AFRIQUE”. Jones…NadatheLily,épopéesentimentaleetavenchant à bien des égards, une dimension diffétureuse, a pour cadre l’Afrique du Sud et relate rente de celle communément attribuée aux brales amours tourmentées d’un jeune guerrier zoulou et d’une conniers. C’est dans les terres pauvres d’Irlande, à Dublin, que belle jeune femme de la même nation. Nada the Lily présente John HowardTaylor naît le 6 janvier 1904.Son père,sirWilliam laparticularité,inhabituellepourl’époque,denemettreenscène Taylor, était généralement considéré comme l’un des quatre que des personnages noirs.John Taylor est comblé et,écrira-tou cinq plus grands chirurgiens de son époque.Sa mère,bien il: « Dès ce moment,je compris qu’il n’existait qu’un seul pays au que née en Louisiane, appartenait à une très ancienne famille monde:l’Afrique.» MaisencedébutduXXe siècle,l’Irlandeestdepuisdenomde souche irlandaise. Grâce à la fortune de ses parents, John reçut avec ses trois frères la meilleure éducation et le meilleur breuses années déjà déchirée par un conflit fratricide sur fond enseignement possibles dans les établissements les plus répu- de guerre de religion et d’hégémonisme britannique. Et le tés de l’époque. jeune homme n’échappe pas à la tourmente.À l’âge de 17 ans, il semble avoir maille à partir avec le Sinn Fein et il est arrêté par le parti nationaliste irlandais. Pours’éviterdesdésagréments sans doute plus graves,il est UNE VUE DE LA VILLE contraintdepartirpour DU CAP, OÙ TAYLOR DÉBARQUERA EN
1922.
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PHOTOS : GUSMAN/LEEMAGE - GUILLAUME BEAU DE LOMÉNIE
Chasseur de légende
le Canada; il y passe un hiver. À son retour, il n’a pas renoncé baucher dans une plantation. Il parvient ensuite à s’engager à son désir d’Afrique.Il annonce au contraire à ses parents son dans la British South Africa Police,dont l’origine remonte à la intention de rejoindre le continent de ses rêves, projet auquel British South Africa Company de Cecil Rhodes, le fondateur de la Rhodésie.Mais il en est chassé en 1924 pour ces derniers ne font pas obstacle. avoir laissé échapper un prisonnier. Ainsi John Howard Taylor, à l’âge de 18 ans, IMAGE EXTRAITE John reprend la route, et en passant par Buladébarque-t-ilunbeaujourdel’année1922auCap, DU FILM “TARZAN”, wayo,yachètesapremièrearme(«lebravemarchand en Afrique du Sud, avec pour tout viatique une POUR RAPPELER QUE, ne s’y connaissait pas plus que moi en fusil,et je me moto Harley-Davidson et, en poche, 20 livres PARFOIS, LES ÉLÉPHANTS décidais pour un BSA 303 flambant neuf avec un sterling or.Comme il le racontera,le jeune homme VORACES PEUVENT centdecartouches»).Lefusilrejointlerevolverd’orqui n’a pas ou peu quitté le giron familial,en deS’ATTAQUER donnance Webley 455 que le jeune homme emhorsdel’équipéecanadienne,etquiaencoremoins AUX CULTURES. CE SONT porte dans son sac depuis l’Irlande. Puis il saute parcouru le monde, se sent soudain de retour CEUX-LÀ QUE TAYLOR dans le premier train de marchandises qui passe, dans une patrie qu’il aurait quittée il y a fort longCHASSAIT EN PRIORITÉ, et s’achemine à nouveau vers le Nord, jusqu’à temps. MAIS PAS TOUJOURS… VictoriaFallsoùilrenonceenfinàcemodedetransÀ la poursuite de son rêve d’Afrique qu’il ne port. À compter de ce moment, la vie du jeune sauraittoutefoisrencontrerdansunevillemoderne etbourdonnantecommesemblel’êtredéjàleCapàcetteépoque, homme va prendre enfin le tour qu’il a toujours rêvé et qui John Taylor enfourche sa moto et prend la route du Nord. Il sera celui des trois prochaines décennies. Sans idée bien arrêtée toutefois, il décide de remonter le s’est fixé comme but premier le Zambèze. Ce grand fleuve, si présent au cœur de la littérature d’aventure et de chasse afri- cours du Zambèze jusqu’à la colonie portugaise d’Angola. caine, a sans doute depuis longtemps éveillé l’imagination du Mais pour ce faire, il lui faut d’abord s’adjoindre les services jeune homme. Pourtant le chemin qui y conduit est long. Et d’un indigène parlant les langues susceptibles d’être renconplein d’imprévus… L’argent ne tarde pas à manquer, et faute trées afin de mener les diverses négociations qui pourraient d’essence, la Harley-Davidson est bientôt vendue. Pour sur- émailler ses rencontres avec les tribus. Surtout, John compte vivre, John s’emploie ici et là à divers travaux. Il s’arrête aussi sur ce compagnon pour lui enseigner la « science de la quelque temps à Umtali, aujourd’hui Mutare, au Zimbabwe, brousse » ainsi qu’il l’écrira plus tard,science dont,pour l’heure, alors en Rhodésie du Sud,et se fait em-
ZAMBÈZE TAYLOR
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PHOTOS : PONDORO - GUILLAUME BEAU DE LOMÉNIE
Chasseur de légende
il est bien obligé d’admettre qu’il ne possède pas le premier ment déchirée,Taylor est soigné avec patience et dévouement rudiment.«Voilà comment Joro,joyeux,laid et fidèle entra dans ma par Joro («Après l’épisode du léopard,mon amitié pour lui se transvie », raconte Pondoro, il avait probablement deux ou trois ans de forma en véritable admiration »). Malgré tout, au terme de l’année et demie de pérégrinations diverses qui les moinsquemoi,maisilétaitconsidérablementplusvieux mena par la suite depuis la Rhodésie du Nord, par son expérience de la brousse.» VILLAGEOIS DÉPEÇANT jusqu’aux marches congolaises de l’Angola, et Pendant les quinze mois qui vont suivre, les UN ÉLÉPHANT TUÉ enfin au Mozambique portugais,plus connu alors deux garçons, dont le plus âgé n’a que 20 ans à PAR TAYLOR. IL AVAIT souslenomd’Afriqueorientaleportugaise,nulélépeine, vont apprendre à se connaître, à s’appréCOMPRIS LA PLACE QUE phant aussi étonnant que cela puisse paraître,n’a cier et se respecter. Entre deux chasses, en partiLE VIANDE REPRÉSENTE croisé la route des deux apprentis braconniers. culier celle des antilopes dont la viande constitue DANS L’ALIMENTATION À cette époque,l’argent faisant sans doute à nouleur aliment principal,ou encore leur sert de monDE L’AFRICAIN, veau défaut, Taylor qu’accompagne toujours le naie d’échange auprès des villages où ils troquent CONTRAIREMENT fidèle Joro,accepte la proposition qui lui est faite celle-ci contre des fruits ou des œufs, de nomÀ D’AUTRES d’éliminer, pour le compte d’une ferme d’élebreux événements vont renforcer cette amitié et BRACONNIERS BLANCS. vage du sud de la Rhodésie, proche de la froncetteconfiancemutuelle.Ainsi,peudetempsaprès tière avec l’Afrique du Sud, un certain nombre leur départ deVictoria Falls,de cette attaque d’un léopard qui faillit coûter la vie au futur chasseur d’ivoire. de prédateurs, lions en particulier, qui s’en prennent aux Alors qu’ils viennent d’accoster, l’animal dissimulé dans les troupeaux. Puis il trouve à s’engager pour le même travail en taillis se jette sur Taylor et entreprend de le lacérer comme Rhodésie du Nord,aujourd’hui la Zambie.Mais il n’a pas reseul un léopard déchaîné sait le faire.John n’a que le temps de noncé à sa vocation de chasseur d’ivoire. Bien au contraire… lâcher un coup de son revolver avant de perdre connaissance. Pour chasser les lions mangeurs de bétail, et « pour la tradiPourtant, écrit-il, « je perçus un grand bruit.Joro en entendant le tionnelle bouchée de pain »,Taylor a fait l’acquisition d’une carevolver avait bondi et asséné un violent coup de la crosse du fusil rabine Martini-Henry en calibre .577-.450. C’est une arme sur le crâne du léopard […] La crosse se détacha du fût,mais le léo- superbe, à un seul coup, incrustée d’or et fabriquée sur mepard cessa de s’agiter ». Les côtes à vif, et une cuisse profondé- suresauxIndespourunprincehindou,maisdéjàobsolètepour
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D’UN ÉLÉPHANT.
TAYLOR AUX CÔTÉS “AUTANT QUE JE PUISSE
LE CALCULER, J’AI TUÉ ENVIRON TROIS CENTS ÉLÉPHANTS LÉGALEMENT ET AU MOINS QUATRE FOIS PLUS ILLÉGALEMENT.
CE TOTAL PEUT SEMBLER
IMPRESSIONNANT, MAIS QUAND JE L’ÉTALE SUR TRENTE-TROIS ANS, CELA FAIT TOUT JUSTE JUSTEUN UNÉLÉPHANT ÉLÉPHANTPAR PARSEMAINE SEMAINE.” .
PHOTOS : HOAQUI - PONDORO
CERTES, MAIS TOUT DE MÊME…
l’époque. L’arme a fait ses preuves lors des chasses au lion, mais qu’en sera-t-il contre les éléphants? À nouveau, ils franchissent la frontière entre la Rhodésie et le Mozambique que matérialise seulement un tas de pierres. Sur la foi de renseignements et d’indices, ils sont bientôt au cœur d’une zone ou les éléphants semblent en grand nombre. Desvillageoisalertésparleurprésenceetdésireuxdeconnaître la raison de celle-ci les renforcent dans ce sentiment et se proposent à les guider. Mais ce n’est pas sans danger car le chef de poste portugais qui représente l’autorité coloniale, et a la haute main sur la région, ne se trouve qu’à une vingtaine de kilomètres.Aussi les deux garçons doivent-ils être particulièrement discrets pour ne pas se faire repérer ou dénoncer. Le lendemain de leur arrivée sur la zone,ils se mettent en chasse. Ils progressent dans la brousse depuis peu quand John aperçoit ce qu’il prend d’abord « pour une variété fauve de koudou,ou pour un très grand céphalophe »… D’un coup il abat l’animal et,intrigué,le ramène à son bivouac. JohnTaylorn’ajamaisentenduparlerdunyalaet,d’ailleurs, l’espèceestapparemmentinconnuedanslarégion…Maiscette proie inespérée et la viande que Taylor s’empresse, comme à son habitude, d’échanger contre de la farine, des légumes ou des œufs,achèvent de mettre en confiance les villageois.Après quelques palabres, deux d’entre eux sont engagés pour accompagner John et Joro dès le lendemain matin. Au petit jour, les guides viennent indiquer à Taylor la présence d’un grand mâle qui a pillé pendant la nuit les greniers à mil situés en dehors du village.Ils se mettent en route, et après deux heures de marche,l’un des villageois empoigne le bras du jeune garçon et le met en présence de son premier éléphant. Ainsi qu’il l’écrira par la suite, le premier éléphant que Taylor vit en liberté fut aussi le premier qu’il tua.Il n’est pas difficile d’imaginer l’émotion intense qui présida à la première chasse d'un garçon de 20 ans qui passera dès lors plus detrenteannéesdesavieàchasserlesgrandsmammifères.«Ma balleenplomb,jelesavaisfortbiennepouvaitpercerlatêteetjen’étais passûrdepouvoirbriserl’épaule[…]Encequiconcernaitl’éléphant, mes connaissances se réduisaient à la règle suivante; je savais que l’on ne doit jamais tirer en arrière d’une perpendiculaire imaginaire abaissée par l’extrémité de l’oreille lorsque celle-ci est rabattue sur le corps.» Pourtant,dissipélenuagedefuméeproduitparlacartouche à poudre noire de la petite carabine, John Taylor réalise que son rêve est en train de devenir réalité et que sa carrière de chasseur d’ivoire vient tout juste de débuter. Après ce premier succès et encouragé par son ami Joro que cette réussite transporte autant que lui,John renonce à se rendretoutdesuiteenRhodésiepouryfairel’acquisitiond’une arme et de munitions plus appropriées.Quelques jours après ce premier éléphant il en abat un second, mais dans des circonstances qui lui font cette fois-ci prendre pleinement consciencedelalégèretédesonarmeencasdepéril…Enoutre, la chasse les a dangereusement rapprochés du chef de poste portugais et il devient urgent de s’éloigner à nouveau. Rentré en Rhodésie, et son premier ivoire vendu à un prix qu’il n’espérait pas pour de l’ivoire braconné, John fait l’acquisition auprès d’un chasseur à la retraite d’un respectable Express en calibre .600 dont la regrettable particularité est de laisser partir les deux coups ensembles,ce qui ne va pas
sans dommage pour le chasseur. Cette arme capricieuse ne tardera pas à être remplacée à son tour et, au fil des années, Taylor va collectionner les armes de chasse avec une prédilection marquée et jamais démentie pour les express en calibre .465 Nitro Holland & Holland Royal,et les carabines à verrou en calibre .416 et,surtout,.375 H&H Magnum dont il se fera toujours l’ardent défenseur et promoteur, et comme étant, à ses yeux, l’un des meilleurs calibres africains. Il écrit à ce sujet: « Sans aucun doute l’une des munitions les plus mortelles de la création.[…] j’ai tiré plus de 5000 cartouches de .375 H&H au cours de mes chasses.L’une de ces carabines compte à son actif plus de cent éléphants,quatre cent onze buffles,outre les rhinocéros,les lions et les gibiers de moindre importance.» À partir de ce premier éléphant mozambicain,Taylor ne va presque plus jamais cesser de chasser. Non seulement les éléphants, qu’il traque pour leur ivoire et pour répondre à la demande d’un marché alors en pleine expansion, mais aussi quantité d’autres gibiers, du buffle, dont il fait le commerce de la viande avec les Africains, en passant par les hippopotames, les rhinocéros,les lions,les léopards et toutes les antilopes du bestiaire africain.Il fera un jour le décompte desseulséléphants dans son livre de souvenirsleDernier Chasseur d’ivoire : « Autant que je puisse le calculer,j’ai tué environ trois cents éléphants légalement et au moins quatre fois plus illégalement.Ce total peut sembler impressionnant,mais quand on l’étale sur trentetrois ans,cela fait tout juste un éléphant par semaine.» Certes mais tout de même… Fait étonnant chez un homme alors si jeune, et que rien ne prédestinait à ce type de “sensibilité”, Taylor fait preuve dès le début de sa carrière de chasseur professionnel d’un sens presque inné de la relation avec lesAfricains de la brousse. Contrairement à nombre d’autres chasseurs de l’époque,Taylor n’avance pas en“terrain conquis”.Il place sa relation avec seshommes,pisteursetporteurs,au-dessusdetouteautreconsidérationets’enorgueillit,aprèsplusdetrenteannéesdebrousse, de n’avoir jamais eu à déplorer le moindre accident parmi des hommes qui lui sont entièrement dévoués. Dès les premiers instants de son existence de chasseur, il sait s’attacher en outre la fidélité et la confiance des populationsqu’ilcôtoieetaveclesquellesilestnécessairementconduit à travailler.Toujours sur le qui-vive,il est contraint à un jeu de cache-cachepermanentaveclesautorités.Maisl’incroyableimpunité dont il va faire preuve pendant tant d’années réside aussi et surtout dans le fait que dès le début,Pondoro va s’attacher d’une manière indéfectible l’amitié et la complicité des populations qui lui donneront très vite le surnom qui fait de lui l’égale du lion, symbole à leurs yeux de courage, certes, maisaussisansdoutedegénérositéetdeforceprotectrice.Lorsqu’on lit ses ouvrages, on reste en effet sidéré et fasciné par
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PHOTOS : PONDORO - GUILLAUME BEAU DE LOMÉNIE
Chasseur de légende
ses récits de traque aux lions mangeurs d’hommes: quelle in- porte quel éléphant.C’est dans le bien direct ou indirect apporté aux telligence,quellesciencedelachassecontredesadversairesd’une indigènesquej’aitoujoursvumajustification».Ilécritencore,s’agisruse et d’une méfiance redoutable.Quel courage aussi,quand sant des buffles et des éléphants : « On imagine difficilement il servit d’appât en se mettant dans un piège à fauves, et qu’il l’énormité des dégâts que ces animaux peuvent causer aux récoltes. J’ai vu trop souvent de malheureux enfants mourant abattit une lionne à moins d’un mètre! Mais ce de faim,avec des os qui semblaient prêts à crever la qui est vrai du lion, l’est aussi pour les autres giTROPHÉE DE GRAND peau de leurs petits membres […] J’ai lu trop souvent biers,et l’on ne peut minimiser qu’il fut un grand KOUDOU PHOTOGRAPHIÉ le désespoir dans leurs yeux caves.Chaque fois,c’était chasseur…Contrairementànombred’autresbraPAR TAYLOR. le résultat d’une sous-alimentation prolongée,causée conniers blancs, car Taylor ne sera pas le seul de IL CHASSERA TOUT : par les déprédations d’éléphants ou de buffles et la son espèce, John a compris la place capitale que LES ÉLÉPHANTS, seule réaction possible est de tuer un certain nombre de la viande représente dans l’alimentation de l’AfriLE BUFFLE, bêtes dans chaque troupeau dévastateur.» cain,importance dont peut témoigner encore auLES HIPPOPOTAMES, Qu’enest-ildecescentainesd’éléphantschasjourd’hui tout individu ayant un tant soit peu LES RHINOCÉROS, vécu en brousse. Plutôt que de prétendre empê- LES LIONS, LES LÉOPARDS, sés loin de toutes populations, dans les endroits les plus reculés qui soient? Que dire de ces trentecher que la viande qu’il abat ne soit distribuée, LES ANTILOPES… huit éléphants abattus en une seule matinée après parfois à des dizaines de kilomètres à la ronde,ce que Taylor les eut plus ou moins acculés, même qui ne peut manquer d’attirer l’attention des autorités, quitte, comme certains braconniers à recouvrir la s’il s’en défend,et obligés à s’engager dans un marécage où ils viande de poudre blanche censée être de la strychnine ou de s’enlisèrent inexorablement? Tous, et loin s’en faut, n’étaient l’arsenic, Pondoro s’attache au contraire à favoriser cette dis- pas des animaux destructeurs de cultures. Sans doute convient-il peut-être de replacer les déclaratribution. Lucide, il écrit: « j’eusse très certainement échoué derrière des barreaux de prison sans la bonne réputation dont je jouis- tions de Pondoro dans le contexte de l’époque. Aujourd’hui, même si la faim continue de faire des ravages en Afrique, nul sais parmi les tribus sur les territoires desquelles je chassais »… Cette mansuétude à l’égard des Africains rejoint parfois ne songerait à incriminer les éléphants et les buffles, quand ce qui s’apparente chez Taylor à une forme de justification de bien même les dommages que causent très souvent les preses actes et de ses activités de braconnier.Il témoigne qu’il ac- miers aux cultures de brousse sont réels, et souvent très précorde en effet « infiniment plus de place à l’Africain qu’à n’im- judiciables pour les populations villageoises. >>
PHOTOS : JACQUES BOYER/ROGER-VIOLLET - GUILLAUME BEAU DE LOMÉNIE
Chasseur de légende
Mais l’Afrique de l’époque de Taylor était une Afrique seignement de l’armée. À la fin de la guerre, et une fois rendu “coloniale”.LaRhodésie,leNyassaland,l’AfriqueduSudétaient àlaviecivile,Johnveutreprendresesactivités,mais,hélas,toutes des possessions anglaises florissantes, quant au Mozambique sesarmesluiontétévolées,etl’arméeneluiversantétonnamment ou à l’Angola portugais,même s’ils n’offraient sans doute pas aucune pension en dépit de ses blessures, il se trouve à nouveau démuni. Ainsi il semble bien que la guerre la même richesse que leur voisine anglo-saxonne, ait marqué la fin définitive de sa carrière de chasc’étaient des colonies placées sous la tutelle d’une JOHN TAYLOR seur professionnel. administrationeuropéennequin’eûtpaslaisséque SE FERA AUSSI UNE Au cours des années suivantes, Pondoro va rédis’installât pareille famine, et surtout pas pour de “SPÉCIALITÉ”, CELLE ger les ouvrages qui vont contribuer à lui redontelles raisons, à une époque de plein essor de la DE CHASSEURS DE LIONS ner une certaine notoriété.Mais en dépit de cellegrande chasse sportive. MANGEURS D’HOMMES. ci,ilvitmodestement,tientunpetitcommercenon Que penser alors? Taylor est-il un hypocrite IL EN TIRERA loin de Tete au Mozambique,et se livre occasiondoublé d’un menteur et d’un affabulateur, tenUN LIVRE PASSIONNANT nellement à quelques chasses au cours des antantmaladroitementdejustifiercesmilliersd’aniQUI VIENT D’ÊTRE nées 1948 et 1949. En 1957, John Howard“Ponmaux abattus,toutes espèces confondues,et souRÉÉDITÉ PAR LES doro”Taylor, qui est retourné au Nyassaland, est cieuxdesonseulenrichissementpersonnelcomme ÉDITIONS DE MONTBEL. expulsé du pays pour des raisons qui restent obsla plupart des chasseurs professionnels qu’ils frécures mais auxquelles ses mœurs et son homoquentent? « Personnellement,affirme-t-il, je n’étais pas poussé par les mêmes motifs;il me suffisait de pouvoir vivre et sexualité ne sont sans doute pas totalement étrangères. Il de m’acheter les munitions nécessaires.» La vie va lui donner s’installe à Londres d’où il ne repartira plus jamais, s’enfonçant rapidement dans la pauvreté et acceptant pour survivre cruellement raison. La période la plus faste de la vie de chasseur d’éléphant les tâches les plus humbles tel que gardien de parc ou vigile de de John Taylor se situe entre 1933 et 1939, alors que celle qui nuit dans une résidence pour chiens… Tony Sánchez Ariño voit la fin de la grande crise économique de 1930 s’accom- lui rend cet ultime hommage d’un grand chasseur à un autre pagne d’une recrudescence de la demande d’ivoire. La Se- grand chasseur : « Le connaissant,et sachant la vie qui fut la conde Guerre mondiale, dont il n’apprend l’existence que sienne en Afrique,je ressens une grande tristesse quand je plusieurs mois après le début des hostilités,en lisant en brousse pense combien inconfortables ont dû être un vieux journal qui enveloppe quelques marchandises, met ces longues,tristes et solitaires journées un terme à cette période faste.Il s’engage alors dans les King’s à Londres,uniquement consacrées African Rifles au Nyassaland,puis est envoyé sur le front bir- à survivre,jusqu’à ce que la mort man où il sera blessé avant que d’être renvoyé au Nyassaland le délivre d’une telle angoisse,le où il servira de 1943 à 1945 dans les rangs du service de ren- 31 mars 1969.» ◆
Crayons
et
Pinceaux
◆
Catherine Farvacques Aventurière de l’art animalier par Virginie Jacoberger-Lavoué
◆
En ces temps modernes,
PHOTOS : VIRGINIE JACOBERGER-LAVOUÉ. - CATHERINE FARVACQUES
où tout n’est qu’uniformisation et artifices, où tout se ressemble, sans vigueur et sans saveur, Catherine Farvacques est ce qu’on peut appeler une respiration. La fadeur, le manque de personnalité ne font pas partie de son univers, nous en sommes même à mille coudées. Une toile, un tableau de Catherine Farvacques se reconnaît entre tous, accroche presque brutalement le regard, et ne laisse personne indifférent.
AVEC SON SENS DU MOUVEMENT ET DE LA PRÉCISION,
CATHERINE FARVACQUES EST TOUT EN VÉRITÉ. PORTRAIT D’UNE ARTISTE AU TALENT TRÈS COMPLET. 150
Peut-on rester silencieux quand on s’arrête un instant sur les chiens de Catherine Farvacques? Ces chiens de vénerie sont de premier ordre, parce qu’ils sont vrais, parce qu’ils sont “sentis”. L’attitude, le regard sont pleins de véracité et de justesse. La meute est là, assoupie,les gorges se sont tues.Mais leur esprit est toujours en éveil, prêt à repartir pour un laisser-courre comme nous le montre l’extraordinaire regard de ces vieux serviteurs et de ce anglo-français en particulier: saisissant pour ne pas dire inquiétant. La vénerie est là, dans tout son éclat. Avec notre artiste, les chevaux aussi ne sont pas loin, notamment ses modèles ibériques,dont elle rend toute la puissance et la fierté. Là encore, les connaisseurs apprécieront car la moindre erreur ne pardonne pas,reléguant un artiste au rang peu glorieux d’amateur naïf. Un œil d’expert au service d’une main sûre. >>
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DE COMBAT ET UN CHEVAL IBÉRIQUE : LA CHASSE, LA TAUROMACHIE
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L’UNIVERS ARTISTIQUE CATHERINE FARVACQUES EST LÀ.
Il faut l’avoir vu dans son repaire breton pour se rendre compte dès les premiers instants que chez Catherine Farvacques, le travail, le goût de la chose bien faite ne sont pas de vains mots. Et derrière une amabilité et une passion non feinte, on devine une force de caractère peu commune, qui lui permet aujourd’hui d’être reconnu comme une artiste animalière à part entière. Non pas qu’elle ait cherché ce statut comme ces hochets qui parsèment la vie de ses congénères de la rive gauche,mais parce que le public l’a estimée… Au vrai,en matière d’activité artistique,elle se définit comme une « autodidacte ». Sans doute une coquetterie d’artiste, car c’est un peu jouer sur les mots. En effet, fille d’un architecte – peintre – et d’une peintre-décoratrice, elle est tout de même un peu du sérail. Plus encore, formation il y eut, et ce, dès son enfance. Catherine Farvacques se souvient d’ailleurs que dès l’école élémentaire, elle a toujours eu un crayon à la main et que quelques années plus tard, elle dessinait jusqu’à l’obsession des têtes de chevaux dans les marges de ses cahiers de classe. Les chevaux? Sans crainte de se tromper, c’est sa vie, ou tout du moins une grande partie. Ne venant pas d’une famille de cavaliers, c’est à l’adolescence qu’elle se découvrira une passion pour le cheval et insistera auprès de sa famille pour pouvoir apprendre l’équitation sérieusement. Bref, pour passer du statut d’équitant à celui, plus louangeur, de cavalier. Ce qu’elle fera dans un club de la région parisienne situé dans le bois de Verrières.
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RALLYE ARMOR : DES TABLEAUX SAISISSANTS DE PRÉCISION PRESQUE ANATOMIQUE. CATHERINE FARVACQUES A DÉCOUVERT LA VÉNERIE IL Y A UNE VINGTAINE D’ANNÉES, QUI DEVIENDRA UNE PASSION. “POUR LA BEAUTÉ, POUR LES CHIENS SANS LESQUELS LA CHASSE À COURRE NE SERAIT RIEN.”
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PHOTOS : CATHERINE FARVACQUES
Catherine Farvacques
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Pour autant, une carrière dans les beaux-arts n’a rien d’une évidence « sans doute parce que j’avais besoin de trouver ma voie », confie-t-elle.Elle s’oriente tout de même vers une carrière artistique, en suivant les cours des Arts décoratifs, en section… « cinéma et vidéo ». La raison? « Une fascination pour l’image », fascination qui ne l’a jamais abandonnée, puisqu’elle emporte toujours un appareil photo, à la chasse comme en voyage, et ses archives iconographiques sont devenues un travail préparatoire à sa peinture. Comme la formation aux Arts décoratifs était prévue sur deux cycles et comprenait des cours du soir, Catherine Farvacques s’imposera à elle-même un solide emploi du temps qui donne déjà un aperçu de son exigence dans le travail : étudiante à Paris, elle se lèvera chaque jour à l’aube pour monter à cheval à 6 h 30 à l’École militaire, puis suivra en parallèle aux Arts-Déco,l’École du Louvre.« En dehors de remarquables cours dans le cabinet des dessins du pavillon de Flore auLouvre,cetenseignementétaittropthéoriquepourmoi»,nuancet-elle.Elle se souvient en revanche avec émotion d’un voyage de travail avec d’autres étudiants en Italie du Nord. Partie avec un carnet d’aquarelle à la main, elle s’amusera beaucoup à peintre sur le vif. Mais pour un temps, elle délaissera pinceaux, gouaches, aquarelles et crayons. Parce qu’elle ne tient « pas en place » selon ses propres termes, elle s’orientera vers une activité audiovisuelle. Très vite, elle réalisera des films documentaires et se fera embaucher dans une société de production parisienne. Entre deux reportages, elle bouge encore pour organiser des raids équestres. Elle découvre ainsi la Turquie secrète, parcourt huit mille kilomètres en Anatolie centrale, s’autorise un intermède en Afrique et revient en Turquie (« Ce pays fut un coup de cœur. Le hasard a voulu que je rencontre sur place des gens qui avaient besoin d’un spécialiste pour développer une activité équestre »). Elle s’y plut tellement que pendant plusieurs années successives,elle y séjourna durant
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Catherine Farvacques DES REGARDS SAISISSANTS POUR NE PAS DIRE FASCINANTS DANS CES DEUX ÉTUDES DE CHIENS ANGLO-FRANÇAIS, ON PEUT ADMIRER
LA QUALITÉ ET LA JUSTESSE DES ATTITUDES,
ENTRE CE CHIEN AU COMPORTEMENT GUÈRE AIMABLE ET SON COMPAGNON EN TRAIN, TOUR À TOUR, DE SE PRENDRE LA VOIE, DE SE RÉCRIER
ET D’ÊTRE DUBITATIF SANS DOUTE SUR UN CHANGE.
PHOTOS : CATHERINE FARVACQUES
près de six mois.Mais elle ne s’arrête pas là: elle ira aussi en Mongolie, au Yémen, au Kirghistan et, cette année, au Tadjikistan. Les campagnes et les grands espaces auront raison de Catherine Farvacques puisqu’elle finira par poser sa selle en Bretagne voilà un peu plus de vingt ans à Montreuil-sur-Ille, à proximité de Hédé et des bois de Combourg, dans un domaine aussi splendide qu’isolé,
avec un bois de 150 hectares, comprenant une écurie pour six chevaux. Dans cet univers de forêts humides et de landes mouillées, désertées par la fée Morgane, elle est à son affaire. « Cette vie me correspond totalement. J’aime tellement m’occuper de mes chevaux et de la terre.Si mon travail ne m’attendait pas à l’atelier,jepourraispasserdesjournéesentièressuruntracteur», dit-t-elle d’un rire joyeux. Plus encore, elle a découvert une autre Bretagne, moins féerique mais plus cynégétique. Un jour de 1989,elle suit une chasse à courre au chevreuil : c’est une révélation qui deviendra une passion à telle en-
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seigne qu’elle est aujourd’hui bouton du RallyeArmor.«Pour la beauté,pour les chiens sans lesquels la vénerie ne serait rien », aime-t-elle répéter. Mais notre Diane de Brého ne s’est pas contentée du noble déduit : elle s’est mise, cinq ans après la vénerie, à la chasse à tir, que cela soit au petit gibier – en particulier la bécasse et la chasse au gabion au Mont-SaintMichel – aux grands animaux, en battue et à l’approche (notamment le mouflon et l’izard dans les Pyrénées).Comme si elle voulait rattraper le temps perdu,elle participe de temps à autres à des chasses au déterrage, et s’est prise de passion pour la recherche au sang avec son teckel à poil dur. « C’est un travail passionnant et une action légitime ; il y a 30 % de perte lors des grandes chasses et ce problème devrait davantage alerterleschasseurs»,plaide-t-elle.Bref,ellechasseenmoyenne quatre jours par semaine. Et résiste tant bien que mal pour ne pas accepter toutes les invitations, sinon elle chasserait cinq jours sur sept « ce qui est incompatible avec une activité artistique ». Cette immersion bretonne va faire basculer définitivement Catherine Farvacques dans les beaux-arts.Elle reprend ses pinceaux en 1991 et trouve vite parmi les collectionneurs d’art cynégétique qu’elle connaît quelques amateurs passionnés. Elle expose dès 1991 dans les Yvelines, puis à Paris, à Aix-en-Provence, à Rambouillet, à Rennes et même à l’étranger – aux Pays-Bas et à Saint-Pétersbourg. Elle a eu dernièrement les honneurs de la Galerie La Cymaise à Paris.Qu’apprécient-ils ? Son style à la fois original,classique
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Catherine Farvacques et authentique. Elle demeure encore trop modeste pour confier quels sont ses maîtres, alors que l’on devine que son œil s’est forcément beaucoup nourri de ses errances parisiennes au Louvre et au musée d’Orsay.Si Catherine Farvacques fuit toute idée de raffinement qui ne serait pas tout à fait légitime ;la puissance poétique de son style est indiscutable. Avec un constant sens du mouvement, témoignant de son regard sensible et dans l’action par rapport à l’animal. « Il fautêtreprécismaisselaissergagnerparlemouvement; lorsqu’onpassetropdetempssurlatoilec’estquequelque chose ne va pas,au bout du compte on arrive à quelque chose d’indigent », estime-t-elle sans détours. Parce qu’elleauneexcellentemaîtrisedel’ossaturedel’animal,« la base de tout » remarque-t-elle,et a tout compris du mouvement de celui-ci, ses toiles apparaissent comme une matière vivante. Elle imprègne sa mémoire de détails précis, une tension musculaire, une attitude ou l’effet d’une allure. Chez Catherine Farvacques,le trait est franc.Elle évite d’être bavarde dans ses compositions, fuit toute idée de mises en scène un peu faciles. Saisir l’instant est sa signature, renforcé par son choix de peindre à l’huile ce qui donne parfois au traitement de ses tableaux un caractère un peu – voire beaucoup trop – photographique affirment certains critiques. Notre artiste assure
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PHOTOS : CATHERINE FARVACQUES
ET DES PASSIONNÉS DE CORRIDA.
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qu’elle a appris la technique de l’huile par intuition, à son arrivée en Bretagne. Elle a établi son atelier au premier étage d’une vaste écurie et a exploré sur la toile ce qu’elle pouvait faire avec de l’huile dont elle apprécie la texture «pour la densité et l’onctuosité ». Pour elle, il n’y a que l’huile pour porter l’intensité des tons des scènes de vénerie et le velouté d’un pelage de chien oudelarobed’uncheval.Elleaparfoisavancéàtâtons,consultant vaguement un livre,trouvant conseil chez un ami peintre pour finalement mettre au point des techniques qui lui sont propres ; pour preuve, ses armées de pinceaux, rangés dans des bocaux et souvent taillés au rasoir volontairement irrégulièrement afin de rendre toute l’épaisseur du poil. Le procédé est probant. Grâce à sa maîtrise des techniques stylistiques, ses huiles se construisent par notes successives, déjouant les couleurs trop affirmées et offrant de savants contrastes. On ne peut qu’admirer, dans un autre registre, sa magnifique tête d’aigle royal, dont elle a su parfaitement rendre le regard impressionnant, ce regard qui vous transperce parce qu’il vous domine. >>
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Catherine Farvacques L’INTENSITÉ POÉTIQUE DE SON STYLE EST INDISCUTABLE
UN TECKEL À POIL DUR, AIGLE ROYAL (SOUVENIR DE SON SÉJOUR KIRGHISTAN), ET, EN DESSOUS, SCULPTURE DE CHIEN COURANT. POUR CATHERINE FARVACQUES, IL N’Y A QUE L’HUILE POUR PORTER LA DENSITÉ DES TONS DE CES SUJETS, LE VELOUTÉ D’UN PELAGE D’UN CHIEN OU LE REGARD PERÇANT D’UN AIGLE.
Que dire de ces scènes de tauromachie réellement saisissantes?CatherineFarvacquesest,eneffet,l’unedesrares artistes contemporaines appréciées à la fois des spécialistes de l’art cynégétique et des passionnés de tauromachie. C’est encore par les chevaux qu’elle y est parvenue. Elle était fascinée par le niveau de dressage des toreros de corrida portugaise. Mais après quelques traitements de chevaux ibériques, le sujet s’est « imposé » à elle. Elle observe et rencontre des spécialistes. Aujourd’hui, la qualité de ses compositions est de fait souvent citée par les connaisseurs qui aiment son travail pour son naturel d’exécution, sa force et sa capacité à exprimer le mouvement.Il est vrai que ces toiles nous transportent immédiatement dans une arène, où l’on sent déjà la chaleur et la poussière,et l’on voit déjà un taureau de combat,tout en muscles et en bravoure, fruit de générations de sélection. Ce que l’on sait moins, c’est que Catherine Farvacques est aussi sculpteur. « C’est à la demande d’un client que je me suis mise à la sculpture.Ce fut un défi qui m’a ouvert une nouvelle voie.À un moment
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PHOTOS : CATHERINE FARVACQUES
AU
donné,j’ai éprouvé physiquement le besoin de m’attaquer aux bronzes;l’appréhension de l’animal dans l’espace est totale lorsqu’on commence à travailler la terre », confiet-elle. Elle excelle dans cet art difficile avec des compositions centrées sur des groupes animaliers ou conçues comme des portraits d’animaux (chien de chasse, cheval de trait, taureau…). Elle a aujourd’hui trouvé le fondeur qui correspondàl’exigencedesontravail.Pourfairecomprendre son regard d’experte dans ce domaine où, là encore, elle rompt avec la dimension commémorative des scènesdevénerie,ellen’hésitepasàmontrerun«bronze brut » qui va exiger au moins trois jours de travail pour l’exécution des ciselures. « L’équilibre doit être irréprochable »,note-t-elle à propos de ses bronzes en montrant tel un habile ouvrier tous les outils dont elle se sert et dont certains ressemblent à de petites pinces de chirurgien-dentiste. La maîtrise des techniquesfaitassurémentpartie de ses exigences tout comme la nécessité de bien connaître le sujet
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PHOTOS : CATHERINE FARVACQUES
Catherine Farvacques
L’OBSERVATION AU SERVICE DU TRAIT
SCÈNE REPRÉSENTANT LE CÉLÈBRE BOUZKACHI, SPORT NATIONAL EN AFGHANISTAN QUI A INSPIRÉ “LES CAVALIERS” DE KESSEL. CI-CONTRE, PORTRAIT DE LIÈVRE ET SUPERBE TÊTE DE SANGLIER.
PAGE DE DROITE, “PICADOR” ENTRE EN SCÈNE, LA CORRIDA PEUT COMMENCER.
LE
traité. En effet. Car à regarder les bronzes d’un ensemble de trois chiens oreilles au vent ou de sa jument d’attelage (un cheval de trait normand), on se dit que sa main est vraiment habile. Tantdetravail,tantdetemps… on se demande encore comment Catherine Farvacques parvient aussi à maîtriser l’art de graver qui exige beaucoup de minutie et de patience. Disons-le sans ambages,ses gravures sont parmi les plus louables de la production animalière contemporaine. Là encore, elle a d’abord travaillé à l’intuition. Elle exécute aujourd’hui de la gravure sur cuivre à la pointe sèche, au burin et à la « manière noire », technique ancienne si exigeante que trop d’artistes l’ont oublié.Tout commence par un dessin exécuté jusqu’au moindre détail,ciselé au point qu’il coupe les doigts
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car « on ne peut mesurer la profondeur et les nuances d’un traitqu’autoucher»,souligne-t-elle.Decettetechnique et de ce style abouti, fait de patience et de persévérance,naissent ses gravures à la qualité irréprochable et presque sans équivalent sur le marché de l’art. « Il suffit d’une trace et tout est fichu », remarque l’artiste. Outre la gravure de la plaque, elle réalise elle-même
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La gloire des gentilshommes chasseurs par Bruno de Cessole
L’
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“NEZ-DE-CUIR ET DE “MAN’ D’ARC”
NE CHASSA PAS MAIS TOUTE SON ŒUVRE EST EAU/RAPH
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ROBERT DOISN
DE LA CHASSE ET
Jean de
DE LA VIE AUX CHAMPS.
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LaVarende Jours de C HASSE ◆
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Jean de La Varende
UN RENDEZ-VOUS DE CHASSE DE NAPOLÉON III ET, À DROITE, VUE DE LA FAÇADE ARRIÈRE DU CHÂTEAU DE CHAMBLAC, DANS L’EURE, DEMEURE ANCESTRALE DE LA VARENDE.
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dissimula jamais son royalisme de cœur et de raison, et d’une œuvre qui est un hymne nostalgique à la gloire de laVieille France et de ses vertus. C’est au château familial de Bonneville,auChamblac,dansl’Eure,quenaquit l’auteur de Pays d’Ouche le 24 mai 1887.Ses ancêtres paternels,les Mallard
d’écrivain. Cet anniversaire a été éloquemment ignoré par la Délégation aux célébrations nationales – qui lui a préférédeuxautresécrivainsnormands,Thomas Corneille et Jean de Rotrou– pour desraisonsobscures.Ilestloisibledesupposer,cependant,qu’ellestiennentauxaspects réactionnaires d’un auteur qui ne
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“JE VEUX ENCORE UNE FOIS PROCLAMER MON AMOUR ET MON RESPECT POUR LA CHASSE À COURRE…”, DISAIT-IL.
PHOTOS : RMN/RÉUNION DES MUSÉES NATIONAUX - DR
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ean de La Varende ne pratiqua point la chasse – on dit qu’il remisa pour toujours son fusil au râtelier après avoir blessé un lapin à sa première ouverture– mais ce chasseur platonique comprit et évoqua,admirablement,le noble déduit. Par son milieu familial, par son enracinement provincial,l’écrivain touchait de près le monde de la chasse et, dans sa jeunesse, il assista, notamment, aux laisser-courre du « Grand Chef »,le marquis de Chambray, l’un des plus grands veneurs français des deux derniers siècles. Toute son œuvre d’écrivain,d’autre part, retentit des échos des récris de chiens et des appels de trompe,tandis que ses personnages de gentilshommes chasseurs prolongent au XXe siècle les figures attachantesdeshérosrustiquesdumarquis de Foudras. Comme il y a, à la trompe, un ton chasse, les romans de La Varende, épopéedelatraditionetd’unmondequenous avons perdu,ont,tout naturellement,un ton vènerie. S’il n’a que peu évoqué la chasseàtir,leromanciernel’ignoraitpoint, et ses livres témoignent d’une connaissance sûre et d’un goût indéniable pour les belles armes,qui faisaient,naguère,la gloire des“cabinets d’armes”des grands châteaux. Il y a cinquante ans, Jean de LaVarendemourait,àParis,danssonpiedà-terre de la rue du Faubourg-SaintHonoré, loin de son château de Bonneville-Chamblacetdecepaysd’Ouchequi nourrirentsesrêveriesetsonimagination
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Jean de La Varende
LA MEUTE DU COMTE DE VALON, FLEURINES. À DROITE, CHIENS D’ORDRE PAR CHARLES-OLIVIER DE PENNE. DANS SES LIVRES ET SES ARTICLES L’ÉCRIVAIN A CÉLÉBRÉ VENEURS, CHIENS ET CHEVAUX. À
son grand-père, qui lui communiqua la passion de la mer et des maquettes de navire, et qui était un homme de la première moitié du XIXe siècle,La Varende fut,très tôt,davantage en osmose avec le passéqu’avecsontemps.Cetteéducation et ses propres goûts en firent un“émigré de l’intérieur”,un fétichiste de la nostalgie et d’un passé imaginaire. En raison de son état de santé et de sa faiblesse en maths, il ne peut songer à préparer l’École navale, comme son grand-père et son propre père, ce qui lui laissera un souvenir amer et un sentiment d’infériorité. Comme il a le goût du dessin et de la peinture, il entre aux Beaux-Arts de Rennes et songe à devenir critique d’art, conciliant de la sorte l’inclination
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deLaVarende–dontlepatronyme,d’origine viking, signifie “le mâle du canard sauvage” – avaient fourni depuis des siècles des soldats,des marins et des chevaliers de Malte,tandis que,du côté maternel,ilappartenaitàunelignéebretonne, les Fleuriot de Langle, illustrée par nombre d’officiers de la“Royale”.Après la mort précoce du père,le jeune garçon et sa famille vont s’établir à Rennes,près de l’amiral de Langle,dans un grand appartementpeuplédeportraitsdefamille, dont la présence éveillera l’enfant aux prestiges de la mémoire ancestrale. De santé fragile, il se réfugie dans la lecture –Barbeyd’Aurevilly,Corneille,Flaubert, Balzac,Baudelaire,Kipling –et,dèsl’adolescence, commence à écrire. Élevé par
RENÉ BENJAMIN ANNONÇANT, EN DÉCEMBRE 1942, L’ÉLECTION DE LA VARENDE AU FAUTEUIL DE
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LÉON DAUDET.
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à écrire et la ferveur pour le beau.Là encore rien de moderne dans ses préférences : Rembrandt, Titien, Véronèse, constituent sa“trinité divine”.Après son apprentissage à Rennes, il est reçu aux Beaux-Arts de Paris,fréquente plusieurs ateliers,l’Académie de la Grande Chaumière,l’AcadémieJullian,etmèneunevie de bohème. Quelques voyages à l’étranger,des navigations,la fréquentation des musées,développent sa culture et sa sensibilité,affirmées dans ses toiles,des portraits,notamment,et ses premiers essais d’écriture. À la déclaration de guerre, en août 1914, il veut s’engager, mais on le refuse pour raisons cardiaques.À sa demande, au lieu d’être réformé, il obtient de servir comme infirmier, blessure d’amour-propre qui aggrave la blessure du patriote. La Première Guerre mondiale signe la fin d’un monde, l’Europe desmonarchiesetdesdynasties,celled’un “AncienRégime”quis’étaitsurvécudans les mentalités sinon dans les institutions. Raisondepluspourleréfractaireauxprestiges de la modernité de se sentir davantageexilédanssonépoque.Etpourl’écrivain en gestation de se vouloir le dernier héraut d’un monde en voie de disparition, avec ses grandeurs et ses misères, ses gloires et ses vertus.Conscient d’être un héritier, le débiteur, physique et moral, de ceux qui l’ont précédé, La Varendes’efforceraderendrehommageaux “mainteneurs”et aux“manants”, à tous
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Jean de La Varende
“LE RENDEZ-VOUS” GRAVURE D’APRÈS CHARLES-OLIVIER DE PENNE (XIXe SIÈCLE). “UN SAVANT VENEUR N’EST PAS UN GRAND VENEUR S’IL NE GARDE CETTE ÉLÉGANCE DE FAÇONS QUI EST AU COMPORTEMENT SOCIAL CE QUE LA SOUPLESSE EST AU CORPS.”
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quarantaine qu’il commencera à publier, touchant,peu à peu,un vaste public,séduit par son art de conteur, la puissance sensuelle de ses évocations, la force de ses personnages et l’originalité d’un style volontiers archaïsant mais d’une ardeur, d’un élan, d’un lyrisme, qui emporte le lecteur. En un peu plus d’une vingtaine d’années,l’écrivain produira,comme un pommier ses pommes, une œuvre pro-
non pour de brèves virées à Paris ou des tournées de conférence en Normandie. Dans son vaste bureau, installé sous les toits en carène de navire, à côté de l’atelier où, de ses mains minutieuses et habiles, surgira une armada de maquettes de navires, il édifiera toute son œuvre, née de ses hantises, de ses nostalgies, de ses ferveurs, et de ses dégoûts. S’il écrivait depuis l’adolescence, c’est passé la
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“CES HONNÊTES PIQUEUX QUI CONNAISSAIENT TOUT DU BOIS, DE LA CHASSE À COURRE ET DU CHEVAL…”
PHOTOS : ROGER-VIOLLET
ceux qui, contre les vents mauvais, tiennentlabarreetsebattentpoursauverl’héritage et les traditions. « Il n’y a pas de traditions mortes, écrira-t-il, le souvenir porte en soi une vitalité supérieure,et nous ramène à cette notion suprême:la chaîne, dont nous ne sommes qu’un maillon.Avec cesentimentl’hommesedépasse,ilrevitdans un futur réellement.» Au lendemain de la guerre, fuyant la capitale, il se réfugie dans le château familial, au Chamblac, le paradis perdu de son enfance. La demeure, longtemps abandonnée, est en piètre état, mais sa beauté,mêmeternie,demeure.Durantde longues années, La Varende s’acharnera à la restaurer et à l’embellir, se faisant menuisier,ébéniste,tapissier,maçon,pour redonner vie à la belle endormie. C’est en peignant des portraits, pour subvenir à ses besoins,qu’il fera connaissance desafuturefemme,JeanneLatham-Roederer, jeune veuve, mère de deux enfants. Elle lui donnera un fils, Éric, l’assisteradanssestravaux,aimeralamaison de son mari,l’ouvrira aux voisins et aux amis,et lui procurera l’apaisement dont cet écorché vif, mélancolique et tourmenté,avait besoin,avant de disparaître précocement. De sa maison, de son terroir, Jean de La Varende ne s’éloignera guère, si-
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Jean de La Varende
MAQUETTE DU “POURQUOI PAS”, LE NAVIRE DE CHARCOT POUR SON EXPÉDITION EN ANTARCTIQUE. À DROITE, DESSIN D’UN NAVIRE MÉDIÉVAL. FORMÉ AUX BEAUX-ARTS, JEAN DE LA VARENDE FUT UN PEINTRE ET UN DESSINATEUR, MAIS AUSSI UN MAQUETTISTE, DE TALENT.
téiforme et d’une abondance impressionnante.Unecentainedelivres,romans, recueils de nouvelles,récits,biographies, parmi lesquels se détachent quelques titres inoubliables: Nez-de-cuir, le Centaure de Dieu, Man’d’Arc,Pays d’Ouche, les Manants du roi, l’Homme aux gants de toile, Guillaume le Bâtard,conquérant, le Maréchal de Tourville et son temps, Suffren et ses ennemis, Mademoiselle de Corday,Monsieur le duc de Saint-Simon et sa
comédie humaine, les Belles Esclaves, Don Bosco,le Curé d’Ars et sa passion… Cette œuvre sera saluée de nombreux prix, notamment le Grand Prix du roman de l’Académie française,après que Nez-decuir manqua obtenir le prix Goncourt, et son auteur fut élu à l’Académie Goncourt. En dépit – ou à cause– du caractère intempestif et à contre-courant, de leur inspiration,les livres de LaVarende, même s’ils deviennent difficiles à trouver, continuent de séduire des lecteurs, tandis que le souvenir de l’écrivain est perpétué par l’association Présence de La Varende. Dans cette œuvre qui fait la part belleauxsortilègesdesterroirsetauxprestiges du passé, la chasse, tout naturellement, est non seulement présente, mais exaltée.L’écrivain, on l’a dit, ne pratiqua pas le “noble déduit”, mais il était imprégné de récits cynégétiques et de légendes familiales. Dans sa jeunesse, il eut,maintes fois,l’occasion d’assister aux laisser-courre du fameux DESSINS D’UNE PROUE ET
D’UNE POUPE, DU TEMPS DU SIÈGE DE
LA ROCHELLE. REGRETTANT
DE N’AVOIR PU ÊTRE OFFICIER DE MARINE,
LA VARENDE PRIT
SA REVANCHE EN DESSINANT ET EN EXÉCUTANT DES MAQUETTES DE BATEAUX.
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marquis de Chambray dont il a laissé un vif portrait. « Le marquis n’était pas très grand, il portait sa barbe en pointe, cette barbe que je n’ai connue que blanche, et qui contrastait puissamment avec un teint briqué par le grand air et recuit par la gelée.[…] De taille moyenne mais bien pris, fort et dru comme son couteau de chasse, on l’appelait“le Grand chef”et son autorité s’avérait indiscutable.Il ne braillait jamais,il sonnait peu,mais derrière lui,bon Dieu! vingt trompes de maîtres donnaient àplein,sanscompterlespiqueuxetlesgardes. Quelboucansplendide!Ilfautavoirentendu cela.Ces chasses mettaient le pays en fête. Le Normand y retrouvait son chef de bataille et de poursuite,son descendant attitré,et tout le monde suivait.Et plaines et vallons,forêts et découverts retentissaient de ce vacarme seigneurial,des fanfares,des appels,brassés par le grand vent.Sur la fin de sa vie, il suivait en charrette anglaise. Son activité immobile reste une des impressions les plus fortes de ma jeunesse.» À travers lui,c’est à l’ensemble de la vènerie normande que La Varende rend hommage : « favorisée par le sol, sa richesse et sa variété, par ses forêts et ses châteaux,par l’union sociale qui s’y maintient naturellement, elle a connu une renommée universelle.Le pays d’Ouche,où fut son glorieux centre,le marqua de sa ténacité, de sa vigueur et de sa tradition. Quel hunting-rider ne célèbre comme une
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L’ART et LA CYNEGETIQUE
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Une paire de serre-livres ornés de deux éléphants en bronze patinés verts H: 28 cm. L : 18 cm
Robert GIGNOUX Portrait d'homme avec ses saint-bernard. Toile. 250 x 200 cm
LIVRES, ESTAMPES, GRAVURES, TABLEAUX
Cecil Aldin, Léon Danchin, Etienne Le Rallic, Harry Eliott, O’Klein, Boris Riab, Walter Arlaud, Robert Gignoux, Eugène Pechaubes, Arnaud Fréminet, Carl Vernet, Alfred de Dreux…
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Jean de La Varende
VERS
CHASSE À TIR À LA FAISANDERIE, SOUS NAPOLÉON III, ET, À DROITE, COUPLE DE CHASSEURS 1930. EN BAS, LA VARENDE À SON BUREAU, EN 1937. L’ÉCRIVAIN CONNAISSAIT LES ARMES.
vant la fin de la Seconde Guerre mondiale, et du consentement unanime qui l’a,alors,entouré: « Et voilà que des équipagesserefont,qu’ondemandedesconseils, qu’on réapprend à sonner, et qu’on s’habille peu à peu car la chasse à courre doit être belle.On reprend les vieux rites parce qu’ils représentent la courtoisie de l’homme etunedominationdel’hommesurlui-même. La vénerie est bien plus vivante qu’il y a cinquante ans,où elle se sclérosait dans le snobisme…Onchasseàcourremaintenant,
Saint-Hubert cette journée du 1er octobre 1910,dernier laisser-courre du marquis de Chambray,pourlaprisedeson2463e cerf?». Dans plusieurs textes de circonstances, et dans ses Contes de vénerie, l’écrivain a célébré la chasse, et la chasse à courre en particulier, comme une exceptionnelleécoledeformationhumaine,dedéveloppement des sens, d’endurance et de courage. Qui plus est, cet antidémocrate viscéral s’est réjoui de sa démocratisation,survenuedanslesannéessui-
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PHOTOS : PHOTO JOSSE/LEEMAGE - HARLINGUE/ROGER-VIOLLET - MARTINIE/ROGER-VIOLLET
“LE PASSÉ, ÉCRIVAIT-IL, N’EST QU’UN SOMMEIL, POUR UN ESPRIT ATTENTIF ET SENSIBLE, TOUT SE RANIME.”
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non pour parader mais de tout son cœur,de tout son corps et la fête générale relie le bûcheron au grand seigneur.» CequelesPinçon-Charlotontpuobserver en sociologues, depuis une dizained’années,l’écrivainl’avaitpressenti, avec les antennes de sa sensibilité. À savoir que le plus naturel,et le plus écologique,des modes de chasse,est aussi celui qui transcende les barrières sociales, et réunit dans une même passion, le forestier,le paysan,et le privilégié.« Je veux encore une fois, écrivait-il, proclamer mon amouretmonrespectpourlachasseàcourre, et non point par attachement au passé, maispar[estime]profondedelaqualitééternelledecesport[…]Lachasseàcourre[est] la plus sûre école de l’homme valeureux.. Déceler la proie,la mettre en état d’inférioritémalgrésesruses,ladompteretlavaincre, cela demande une activité de corps et d’esprit qui forme les grands combattants. Et c’est aussi la décision foudroyante, le débrouillage de ce flot de sensations reçus par l’œiletl’oreille,oùilfautchoisirlaseuleutile. Lacruauté?J’aimemieuxqu’ontuedesanimauxquedeshommes,etjecroisquelecourre libère en nous des instincts dont le refoulement pourrait finir par créer des monstres. Nous sommes carnassiers et qui veut faire l’ange fait la bête.Ce que nous gagnons à la course au grand air,à la mise en action detoutescesfacultésdeperceptionetd’énergie compense l’acte sanglant. Cet acte, nous l’entourons au surplus de tant de rites, de tels respects et d’une telle sorte de loya-
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lisme envers l’animal que nous nous séparons à toute distance des abattoirs ». Ces vertus,que Gaston Phébus,dès le XVe siécle,portait aux nues,La Varende se plaît à les saluer,non sans un brin de provocation machiste, dans un article donné à la revue Arts, sous le titre « Éloge de la chasse et du chasseur ». Au-delà de l’ancienneté de son usage,argument traditionnel qui peut ne pas être apprécié, admet-il, il loue la chasse pour les bienfaits qu’elle apporte à l’homme moderne,affaibli par la vie débilitante des bureaux, et empoisonné par l’atmosphère polluée de la ville. Il la défend, surtout, pour les qualités morales et supérieuresqu’elledéveloppechezsesadeptes.Àtelleenseigne, qu’à ses yeux – voilez-vous la face, mesdames– « un homme qui ne chasse pas n’est pas tout à fait un mâle,un mâle dans sa virilité active,dans sa décision,dans son efficacité […] On devine,chezlegrandchasseur,uneforcespéciale,uneattitudedehaute classe;il devient,et je n’exagère que pour mieux éclairer mon propos,une manière de surhomme.Supériorité du sang-froid,de la décision,vivacité inouïe des réflexes,acuité sensorielle… ».Et de conclure, avec humour: « Si j’avais encore une fille à marier,je demanderais au prétendant:“Chassez-vous?”» Sur un autre mode,moins démonstratif et apologétique, Jean de La Varende a brossé dans ses romans et ses nouvelles,demémorablesportraits de chasseurs et d’évocatrices scènes de chasse. Ainsi, dans Nez-de-cuir,fait-il de Roger de Tainchebraye, le « gentilhomme d’amour »,dontlavieestunlong ettragiquelaisser-courreamoureux et sensuel, un veneur acharné, converti, sur le tard de sonexistence,telleSaint-Hubert de la légende,à la protection des animaux qu’il poursuivait naguère impétueusement. Ainsi, danslatrilogie,Cavalierseul,Cœur pensif, la Partisane, le farouche et implacablechouan,Jeand’Anville, montre-t-il dans la guerre aux Bleus,les qualités de décision,de hardiesse,et de ruse,qu’il a développées autrefois en tant que chasseur. Ainsi, encore, dans Man’ d’Arc, Amélien de La Barre, seigneur des forêts, détient-il le secret du langage des chiens,« cette fameuse note, comprise entre le sol et le sol dièse de la plus basse portée,ce râlement long,cette insinuation de la voix dans le rugissement,que peu d’hommes réussissent » et qui bouleverse les meutes.Et nul n’oubliera la scène dramatique de la chasse à courre aux deux agents provocateurs,ligotés sur des chevaux de faux-sauniers etsurlesquelsAméliendeLaBarredécoupleleschiensd’ordre, pour venger la fille du garde qu'ils viennent de violer. Sans doute, parce qu’il était lui-même, un homme de la mémoire, un homme d’instinct et de passion, Jean de La Varende a su, mieux que tout autre, saisir l’essence atavique de la chasse,son caractère tragique et sa violence ancestrale,que le rite et les codes permettent de transcender. ◆ À lire:La Varende, de Patrick Delon,Éditions Pardès,128 pages,12 €. Association Présence de La Varende:presencedelavarende@wanadoo.fr
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REGARD
L’
Art
et la
Chasse
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Pierre Paul Rubens Chasse à l’hippopotame et au crocodile
A
VEC
CE TABLEAU,
RUBENS NOUS OFFRE L’UNE DE
SES MEILLEURES
SCÈNES DE CHASSE
ET L’UNE DES PLUS DÉCONCERTANTES.
◆ C
par Philippe Léobazel
ette huile sur toile d’un grand format (2,47 par 3,21 mètres),aujourd’hui au musée de Munich, égale, si l’on se place seulement du point de vue artistique, les meilleures chasses de Rubens, et pour peu que l’on examine son aspect cynégétique, elle est déconcertante. Jamais, en effet, pas plus hier qu’aujourd’hui, on n’a chassé et on ne peut chasser l’hippopotame de cette façon. Au XVIIe siècle, les Européens n’ayant pas encore pénétré au cœur de l’Afrique, seuls les indigènes recherchaient des hippopotames pour se repaître de leur chair, très savoureuse et très abondante, l’animal pouvant peser près de trois tonnes. Les chasseurs les plus habiles, montés sur de légères pirogues,l’attaquaient au harpon, lequel harpon était muni de flotteurs pour le freiner quand il plongeait.La pirogue était néan-
moins tirée très vite, un indigène à l’arrière la dirigeait avec sa pagaie, un autre, à l’avant, était prêt à lancer un nouvel harpon quand l’hippopotame au bout de trois ou quatre minutes devait refaire surface pour, le temps d’un éclair, respirer.Etcettetechniquen’étaitpassansrisque, car si la pirogue chavirait,l’animal,furieux,pouvait très bien s’en prendre aux hommes qu’il étaitcapabledecouperendeuxparsespuissantes mâchoires.Aujourd’hui, sa chasse, peu sportive, se fait exclusivement de la berge et à la carabine. Il suffit d’attendre et de tirer au cerveau quand l’animal remonte et sort ses narines.Cependant, il ne faut pas oublier que l’hippopotame, fort paisible en général, est l’animal qui provoque le plus d’accidents,quand,à terre,on se trouve sur son chemin.Voulant rejoindre la berge et l’eau à tout prix, il fonce sans s’arrêter… DÉTAIL DE LA TÊTE MONSTRUEUSE DE L’HIPPOPOTAME. AUTANT S’IL EST TIRÉ À LA CARABINE ET DE LA BERGE, LA CHASSE DE L’HIPPOPOTAME RESTE D’UN INTÉRÊT SPORTIF LIMITÉ. AUTANT S’IL EST CHASSÉ À LA SAGAIE EN PIROGUE COMME LE FONT DE NOMBREUSES TRIBUS INDIGÈNES, SA CHASSE
EST DIFFICILE ET DANGEREUSE.
L’ANIMAL, RENDU FURIEUX PAR LES COUPS DE LANCE, N’HÉSITE PAS À ATTAQUER LES CHASSEURS, AVEC
SES GIGANTESQUES MÂCHOIRES.
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LUISA RICCIARINI/LEEMAGE
D’UN STRICT POINT DE VUE CYNÉGÉTIQUE, CETTE SCÈNE DE CHASSE DE RUBENS EST TOTALEMENT IRRÉALISTE. CE QUI N’ENLÈVE RIEN À LA QUALITÉ DE SA TOILE, QUI EST TOUT SIMPLEMENT UN SPLENDIDE MORCEAU DE BRAVOURE, NOTAMMENT PAR SA COMPOSITION D’UNE EXTRAORDINAIRE PUISSANCE.
Quant à chasser simultanément hippopotame et crocodile, c’est évidemment impossible, comme de tenter de servir ce crocodile à la dague, car la rapidité de sa riposte aurait entraîné son agresseur au fond de l’eau. Et naturellement on n’a jamais utilisé de chevaux pour ce genre de chasses. Mais qui aurait pu renseigner Rubens pour éviter ces invraisemblances? En revanche, s’il n’avait pas eu en mains un crâne d’hippopotame,jamais il n’aurait pu peindre avec autant d’exactitudecettegueuleouverteauxdentsgigantesques.Etdemême, sans un crocodile naturalisé, celui qu’il nous montre ici ne serait pas aussi vrai. Si nous laissons l’aspect cynégétique pour ne nous attacher qu’à la qualité de cette toile,il faut bien reconnaître que nous sommes en présence d’un splendide morceau de bravoure.Par la composition d’abord,d’une extraordinaire puissance.Elle s’ordonne autour de la monstrueuse tête de l’hippopotame vers laquelle tout converge en un grand cercle: les lances des cavaliers, les têtes des chevaux, l’élan des chiens. L’ensemble repose sur une espèce de socle formé par les hommes renversés et par le crocodile dont la queue et le
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chien qui s’étire démesurément, font la liaison avec le plan supérieur. Par les trois chevaux ensuite, car ce sont eux qui donnentlanotelaplusgrandiose.Etl’excellentcavalierqu’était Rubens ne se trompe pas dans leurs attitudes.Ils se cabrent, leurs lèvres découvrent des dents prêtes à mordre, leurs regards,leurs crinières qui flottent au vent,tout exprime l’exubérance qui les anime. En opposition au mouvement déchaînée de cette scène, deux hommes gisent au premier plan, l’un mort, l’autre à demi écrasé par le crocodile, et qui s’agrippe comme il peut à un chien que l’on devine. Pour accentuer la violence de ce tableau, il est peint dans des tons franchement sombres que soulignent quelques morceaux clairs: la croupe et l’encolure du cheval de gauche,le chien blanc,le pagne du cadavre,et la patte du chien de droite. Et pour nous rappeler que nous ne sommes pas en Europe, une petite échappée laisse entrevoir sous un ciel bleu, un paysage africain.Il ne faut pas chercher bien loin la source de ce chef-d’œuvre.Remplacez cet hippopotame par un sanglier, et vous aurez une de ses chasses qu’a si souvent peinte Rubens. Et ce ne serait pas le moindre de ses hallalis. ◆
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V
isite privée ◆
ASSISES ÉLISABETH BAUCHET-BOUHLAL ET SA MÈRE HENRIETTE BAUCHET, FEMME DE JEAN. DEBOUT DERRIÈRE, JAMIL ET JEAN ALEXANDRE BAUCHET-BOUHLAL ENCADRENT CAROLINE, LA FEMME DE JEAN ALEXANDRE.
Invitation à Marrakech chez les
reportage de Véronique André, photos de Donald van der Putten
Bauchet-Bouhlal ENCHANTEMENT DE COULEURS ET DE LUMIÈRE, TERRES ROUGES ET CHALEUR LOURDE, C’EST AUX ENVIRONS DE MARRAKECH L’ENSORCELEUSE, AU PIED DE L’ATLAS EMBRUMÉ, QUE L’ON DÉCOUVRE CE PAYSAGE. À DAR EL-BLED, NE SONT INVITÉS QUE LES CHASSEURS PRIVILÉGIÉS.
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PALAIS DES “MILLE ET UNE NUITS” DAR EL-BLED, ON FAIT LA PASSÉE
À
AUX CANARDS COMME DANS TOUTES LES RÉGIONS FRANÇAISES,
ICI, À QUELQUES CENTAINES DE MÈTRES DE LA MAISON.
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Invitation à Marrakech
DES AMIS DE JEAN ALEXANDRE
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NOUS FONT DÉCOUVRIR UNE CHASSE
Cette terre musulmane la plus occidentale
TRADITIONNELLE.
du royaume offre aux chasseurs le bestiaire le plus opulent que l’on puisse rêver. Qui imaginerait que nous sommes à une petite vingtaine de minutes de la place Djemáa el-Fna et de ses marchands d’amulettes ? Mais pourtant, nous sommes au cœur de la terre de prédilection de la gambra (la perdrix rouge marocaine),du petit sanglier et du canard,au“Bled” où le gibier est roi depuis quatre générations dans la famille Bauchet-Bouhlal. L’histoire de la famille, à la double culture, se lit dans les yeux noisette du petit Jules, fier représentant de la quatrième génération. C’est son arrièregrand-père Jean Bauchet,un homme visionnaire,qui fut un des premiers à avoir le coup de foudre pour Marrakech :il contribua à en faire la banlieue très chic des Parisiens nantis des années 1950. Cet homme aux multiples facettes,chasseur passionné, propriétaire à l’époque du Moulin-Rouge et du Casino de Paris, ancien sportif et acrobate de talent, avec sa femme Henriette achètent une dizaine d’hectares aux portes de la médina et y font construire un hôtel, à qui le roi Hassan II, donne le nom Es Saadi, ce qui veut dire“le bienheureux”, au cœur de ce qui deviendra le jardin extraordinaire que l’on connaît dans l’élégant quartier de L’Hiver-
PAR LE GARDE-CHASSE RÉGIONAL : HAJ-ABDELTIF AVANT LE DÉPART.
ON LES RETROUVE ICI AVEC ACHAK LE CHEF DE LA BANDE – AUSSI SUR LA PHOTO DE GAUCHE ET PAGE DE DROITE AVEC ÉLISABETH. À DROITE, JEAN ALEXANDRE, SON FILS, SCRUTE L'HORIZON PENDANT QU'UN JEUNE MAROCAIN FERME DES BALLES D'HERBE.
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LES CONSEILS
DE CHASSE AVAIENT ÉTÉ PRODIGUÉS
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Invitation à Marrakech nage. Grand concurrent de La Mamounia, c’est son casino adjacent qui met de l’ambiance dans la ville devenue le lieu où l’on s’amuse dans les douces chaleurs de l’hiver. Mais Jean est aussi un chasseur et il pratique ce sport avec quelques amis. Aujourd’hui avec l’engouement pour cette région, la chasse, ici, est très réglementée, pas moins de100000hectaressontréservésaux chasseurs étrangers, les résidents, quant à eux, chassent devant eux sur des territoires répertoriés.Nous étions sur l’un d’eux, totalement privé,chez Élisabeth,la fille de Jean Bauchet, dans sa propriété. Une sublime casbah au style mi-berbère, mi-andalou, entièrement décorée par la maîtresse de maison dont on connaît les talents d’entrepreneuse. (elle est la propriétaire renommée d’Es Saadi Gardens & Resort, palace-hôtel et villas au cœur de Marrakech) Avec son mari Jamil et son filsJeanAlexandre,ellenous ouvre les portes de son re-
APRÈS LES ROCAILLES AUX PIEDS
DE L’ATLAS, LA JOYEUSE ÉQUIPÉE
REVIENT PAR LES CHAMPS D’OLIVIERS. LES OCCASIONS SONT TOUJOURS À PORTÉE DE FUSILS.
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UN BARBECUE DE FORTUNE
ET DES TABLES DISPOSÉES À LA VAVITE TRANSFORMERONT UN PIQUENIQUE ENTRE DEUX BATTUES EN FESTIN
“CAMPAGNARD”.
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Invitation à Marrakech fuge l’espace d’une journée durant laquelle ils nous font découvrir les charmes de leur cocon secret. Une maison avec une âme, une décoration de caractère où s’entremêlent les trois piliers de l’architecture intérieure marocaine :le gebs (plâtre sculpté), les moucharabiés (bois de thuyas dentelé) et les zelliges (pierres de couleurs au sol). Sans oublier le tadelakt, cet enduit ciré aux murs. Portes uniques et anciennes chinées au cours des années et dans le monde entier, miroirs en argent martelé,tables de bois d’ébène et ivoire,meubles et appliques rapportées des quatre coins du monde, le tout est caché dans un environnement végétal sans précédent. Au jardin, les figuiers rappellent les saveurs du Maghreb, les palmiers demeurent l’emblème par essence, les oliviers apportent toute leur poésie, sans compter une foultitude d’arbustes de tailles variables qui préservent l’intimité des lieux. Les roses et les petites fleurs vivaces sont le hobby de la maîtresse de maison.Tout ici respire la sérénité et c’est au “Bled” que les Bauchet-Bouhlal se rendent pour souffler à peine une journée par semaine en famille et entre amis. Difficile de ne pas succomber au charme de cette propriété du Grand Sud. ◆
LA PORTE D’ENTRÉE, À GAUCHE, S’OUVRE SUR UNE MAISON QUI ASSOCIE LES DEUX CULTURES : OCCIDENTALE ET ORIENTALE. ICI,
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LE LIT À BALDAQUIN FAIT PARTIE DES GRANDES TROUVAILLES D’ÉLISABETH QUI CHINENT POUR LA DÉCORATION DE SA MAISON COMME POUR CELLE DES VILLAS ET DU PALACE
“ES SAADI”.
AU PIED D’UN TRÈS VIEUX “BOURRI” A JETÉ
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Invitation à Marrakech par Véronique André
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Les recettes de famille
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La préparation du repas au Maroc est un grand moment de fébrilité avant de partager un instant royal. Et les cuisines sont en effervescence à l’approche de cette fête des saveurs. Sébastien Bontour, le chef d’“Es Saadi”, réinterprète les recettes marocaines préparées avec les produits de la chasse et les légumes bio du “Bled”.
Pastilla de pigeon cannelle-safran Pour 6 personnes 20 feuilles de brikes,12 œufs,10 petits pigeons vidés,150 g de beurre,4 oignons pelés et hachés,coriandre,persil,250 g d’amandes émondées,1 cuillère à café de gingembre, 1 cuillère à soupe de cannelle moulue, 1 pincée de safran,250 g de sucre en poudre, 250 g de sucre,une pincée de sel. ◆◆◆
Dans une marmite,mettez les pigeons coupés en morceaux,versez un litre d’eau,le beurre,les oignons, le gingembre,le sel,puis faire cuire le tout à feu doux pendant 25 minutes. Désossez les pigeons et réduisez-les. Mélangez la sauce sur le feu avec la coriandre et le persil et laisser cuire 10 minutes.Ajoutez la cannelle,le sucre et 12 œufs battus.Remuez et laissez les œufs cuire encore 5 minutes jusqu’à évaporation de la sauce.
◆◆◆
Dans un moule huilé,rangez une première couche de feuilles en les faisant se chevaucher.Mettez ensuite au centre 2 ou 3 feuilles,pour consolider la pastilla.Disposer les morceaux de pigeon au fond de la pastilla. ◆◆◆
Étalez par la suite la farce herbes et œufs dessus.Saupoudrez le tout
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d’amandes.Battez deux œufs et badigeonnez la surface. Répéter la même opération deux fois. Faites cuire la pastilla à 180 °C pendant 20 à 25 minutes en l’arrosant souvent de beurre fondu.Démouler la pastilla en posant sur le moule un plat rond et retournez de façon à présenter la face lisse de la pastilla.Saupoudrez-la de sucre glace et de cannelle.
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Saveurs Invitation à Marrakech
Couscous trois viandes et raisins secs Pour 6 personnes 1 kilo de couscous moyen,6 morceaux de baron d'agneau,3 cuisses de poulet coupées en deux,600 g de bourguignon,500 g de carottes, 500 g de navets,500 g de courgettes,500 g de petits pois, 500 g de pois chiches,500 g de tomates,125 g de concentré de tomate, 2 oignons,1 poivron vert,1 poivron rouge,1 poivron jaune, 1 tête d'ail,huile d'olive,1 piment,1/2 cuillère à café de cannelle, poivre gris,gingembre,une pointe de cumin et de safran, sel (eau bouillante à rajouter en cours de cuisson). ◆◆◆
Dans une cocotte,faites revenir le bourguignon dans l’huile d’olive.Versez l’oignon émincé,l’ail et toutes les épices puis salez.Ajoutez les tomates,couvrez d’eau au niveau de la viande,laissez cuire environ 30 minutes.Mettez les morceaux d’agneau et les cuisses de poulet.Ajoutez les piments coupés et la boîte de concentré de tomate.Complétez d’eau bouillante au niveau des viandes.Laissez mijoter 1 heure à feu doux. Dans le couscoussier,versez 2 litres d’eau ainsi que les légumes par étape afin que la cuisson soit parfaite.Les carottes en premier avec la même quantité d’épices que les viandes ainsi
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Jours de C HASSE ◆
que le concentré de tomate.Ensuite les navets et les pois chiches et,en dernier,les petits pois et les courgettes. ◆◆◆
Dans un grand saladier,versez 1 kilo de couscous,arrosez d’huile d’olive et roulez le couscous avec la paume de la main. Rajoutez 2 verres d’eau très chaude et continuez à rouler afin d’assécher les graines de couscous.Graissez le couscoussier et placez les graines dans le panier au-dessus du bouillon de légumes pour les faire gonfler.À la première vapeur, remettez-les dans le saladier et retravaillez-les, cette opération doit être effectuée trois fois. ◆◆◆
À la dernière cuisson du couscous,ajoutez une poignée de raisins secs au milieu du couscous afin qu’ils soient moelleux.Au moment de le rouler dans le saladier, ajoutez 120 g de beurre en morceaux.Le couscous doit se détacher,être aéré et bien gonflé.Dès que les viandes sont cuites,remettez-les dans le bouillon de légumes. Présentez le couscous dans un grand plat creux,arrosez de bouillon.Garnissez de viandes et de légumes.
AUTOMNE 2009
LOIReAUTO - 460, rue de la Bergeresse - ZAC des Aulnaies - 45160 Olivet TĂŠl. : 02.38.69.33.69 - Fax : 02.38.63.14.44 - loireauto@wanadoo.fr
Saveurs Invitation à Marrakech
Cornes de gazelle en demi-lune Pour 6 personnes Pâte 1 kilo de farine,250 g de margarine, 1 œuf entier,eau de fleurs d’oranger.
Farce 1 kilo d'amandes,sucre glace,eau de fleurs d'oranger. ◆◆◆
Mettez la farine dans un récipient.Cassez un œuf entier, ajoutez-y 250 g de beurre et un petit verre d'eau de fleurs d'oranger et un peu d'eau tiède.Malaxez,travaillez la pâte et laissez reposer au minimum deux heures. ◆◆◆
Ensuite broyez les amandes,ajoutez deux petits verres de sucre. Mettez un verre d'eau de fleurs d'oranger.Ajoutez 300 g de beurre et malaxez jusqu'à obtention d'une pâte homogène. Après avoir obtenu cette pâte,faites des petits bâtonnets de la grandeur d'un index qui serviront de farce pour la réalisation des cornes de gazelle. ◆◆◆
Étalez la pâte au rouleau le plus finement possible. Puis coupez-la de façon à pouvoir la garnir avec la farce. Donnez-lui la forme d'une demi-lune et coupez avec la roulette de pâtisserie au dos du croissant.Avant la cuisson,piquez avec une aiguille la corne de gazelle.Laissez cuire 10 minutes à thermostat 5.Les cornes de gazelle doivent rester blanches.
MERVEILLES MARRAKECH
DE
ET FESTIVAL DE COULEURS MAROCAINES : UNE DIZAINE DE PETITS TAJINES EMPLIS DE FRUITS SECS ET D’OLIVES DU
BLED ÉTAIENT DISPOSÉS
AVANT LE DÎNER, À DROITE UNE SALADE D’ORANGE À LA CANNELLE VENAIT
ACCOMPAGNER LES CORNES DE GAZELLE.
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Jours de C HASSE ◆
AUTOMNE 2009
Tentations LES DOUCEURS DE L’AUTOMNE
VODKA ZUBROWKA
COGNAC RICHARD HENNESSY
◆ Médaille d’or de l’International Review of Spirits organisé en 2008 par le Beverage Tasting Institut à Chicago, la célèbre vodka polonaise est distribuée depuis 2000 par le groupe Pernod en France. Elle est reconnaissable à son étiquette ornée d’un bison qui fait honneur à “l’herbe de bison” de ses terres d’origine.
◆ Exceptionnel, ce cognac
repose sur un assemblage de plus de cent eaux-de-vie rares. Sa complexité aromatique est tout à fait unique : au nez se succèdent des arômes de fleurs, d’épices, de poivre puis, en bouche, des saveurs de noix et de fruits confits s’exaltent. 1800 €.
TERRAZAS DE LOS ANDES
◆ Cette maison a vu le jour
en 1999 à la faveur d’un joint-venture entre Cheval Blanc et Cheval des Andes. Le Terrazas Afincado Malbec (100 % malbec) est réputé pour sa puissance et son goût intense, fruité et épicé. Le Parker a donné 92 sur 100 au Terrazas Afincado Malbec 2005… 40 €.
18,50 €.
LES TERRINES DE CHRISTOPHE DARDUS
◆ Découvrez la “petite dernière” idée de Christophe Dardus : une terrine composée de bœuf élevé dans la Brenne, d’oignons, de sel de l’île de Ré, de cognac et de coriandre d’Izmir ! Elle ne contient pas de porc : une vraie originalité. À déguster sur des toasts ou en entrée ou… après une belle journée de chasse.
5,50 €, en verrine de 180 grammes.
LES RECETTES DE KER CADÉLAC
◆ Ker Cadélac, né en 1968 dans les Côtes-d’Armor, présente
un astucieux livret de recettes imaginé à partir de ses légendaires quatre-quarts pur beurre. L’édition de Quatre-Quarts dans tous ses états a connu un tel succès que le groupe propose désormais chaque mois sur son nouveau site dans la rubrique Actualités une recette avec ce moelleux gâteau breton. Sur Internet : www.kercadelac.fr
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Jours de C HASSE ◆
L’abus d’alcool est dangereux pour la santé,à consommer avec modération.
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Forêt d’Orient, Aube (50)
Proche Château la Vallière, Indre et Loire (37)
Exceptionnelle propriété close de 276 hectares environ, proche de Troyes comprenant : Exceptionnelle propriété de chasse de 304 ha environ dont 280 ha de forêt, 23 ha de belle maison de maître avec de nombreuses dépendances, jardin, piscine, 166 hectares terres, comprenant maison de maître, maison de gardien, divers bâtiments agricoles. environ superbe forêt de chênes, 104 hectares environ de terres et prairies libres. Belle chasse : cervidés, sangliers, chevreuils Très belle chasse, cerfs et sangliers.
Exclusivité Cabinet Henri d’Ormesson 17, rue d’Orléans - 92200 Neuilly sur Seine - www.henridormesson.com Tél : 01.41.43.04.75 - Fax : 01.47.22.05.49 - cabinet@henridormesson.com
Forêt de Saint Fargeau, Yonne (89) Exceptionnelle forêt de chênes d’une contenance de 312 hectares environ. Très belle qualité. Maison et dépendances, étang. Très belle chasse cervidés et sangliers.
Exclusivité Cabinet Henri d’Ormesson 17, rue d’Orléans - 92200 Neuilly sur Seine - www.henridormesson.com Tél : 01.41.43.04.75 - Fax : 01.47.22.05.49 - cabinet@henridormesson.com
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Tentations LA MAISON ET SA DÉCO
VEILLEUSE LALIQUE
◆ Très tendance, la nouvelle ligne
PLAIDS GIESSWEIN
◆ Giesswein lance sa première collection de tissus. Parmi ses nombreuses nouveautés, les plaids de la ligne Ethno conjuguent motifs ethniques et savantes rayures. Tout le savoir-faire d’une marque qui utilise comme personne de la pure laine vierge, de la laine peignée et de laine mérinos extrafine.
Lalique, luminaires Cristalight, intègre la technologie Led. La collection commence avec une très jolie et astucieuse RHINOCÉROS veilleuse ChampsEN RÉSINE ET Élysées. INSECTES RARES 1300 €. ◆ Référence de la taxidermie, la maison Claude Nature sait faire valoir tant son expertise que son originalité. Pour les chasseurs, elle présente cette saison de spectaculaires têtes de rhinocéros en résine mais d’un réalisme parfait. Chaque modèle a été conçu à partir d’un moulage pris sur l’animal. Pour les passionnés d’insectes, la maison propose actuellement une présentation rare d’un Goliathus goliathus du Cameroun monté sur fil de laiton. 3500 €, le rhinocéros blanc ;
2 900 €, le rhinocéros noir ; 1500 €, le Goliathus goliathus.
235 €, le modèle Mandy (115 sur 190 cm).
BRONZES ANIMALIERS BERTHELOT
◆ La nouvelle collection de bronzes animaliers de la maison Berthelot s’est
considérablement étoffée avec du grand et du petit gibiers, des chevaux, des chiens et même des ours, des fauves et des chats ! 280 €, le lion et la lionne ; 190 €, la famille de canards ; 240 €, la chouette ; et 240 €, la tête de cheval.
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Tentations LA MAISON ET SA DÉCO
BERGÈRE SÉGUR GILLES NOUAILHAC
◆ Chez Gilles Nouailhac, l’esprit chasse
habille cette élégante bergère classique. Hêtre massif et clous vieillis lui donnent une expression si intemporelle. 3636 €, le modèle Ségur (78 sur 83 et 97 cm de hauteur).
BOÎTES FLEURS ET TISSUS OISEAUX CHEZ IKÉA
◆ Toujours très accessibles,
les produits du fabricant suédois célèbre cet automne la flore et les oiseaux.12,90 €, la boîte Mälla avec couvercle ; 1,99 € le mètre de tissu Cécilia.
PETITE TABLE ET CANAPÉ MIS EN DEMEURE
◆ Très pratique, ce nouveau modèle de Mis en demeure est un “bout de canapé” rustique intitulé Roussillon.
En chêne, elle comporte tiroir et tablette. Autre nouveauté de cette rentrée 2009, un canapé deux places Lourmarin anis et gris perle. 460 €, la petite table (50 sur 50 et 65 cm de hauteur); 3507 €, le canapé deux places (83 sur 157 et 69 cm).
CHAISE LONGUE DE ROYAL BOTANIA
◆ Royal Botania est “la” référence de “l’outdoor de prestige”. Cette chaise longue très résistante en teck vous aidera à vous plonger dans la contemplation d’un bel automne.
1439 €, ce modèle Ixit (39 sur 196 et 39 cm).
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Jours de C HASSE ◆
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Distribution Club Interchasse SAS - 02 48 27 27 82 Boutiques : Deauville - 67 rue Désiré le Hoc Saint-Germain en Laye - 1 rue des Louviers Rouen - 29 rue du Bec
www.tom-joule.fr
Flacons
On situe la naissance présumée du vignoble de Rasteau à – 30 avant J.-C.
Cave de Rasteau
Sur un lit de galets roulés… ◆ En 1925, pour ne plus être dépendants des marchands de vendanges et des vinificateurs, soixante viticulteurs de Rasteau décident de s’unir pour créer une cave coopérative… Depuis, progressivement,en se fixant des objectifs précis, en plaçant très haut la barre de leurs exigences, en mettant en place un cahier des charges draconien, ils ont réussi à se hisser au rang des meilleurs producteurs de l’appellation et prouvé qu’en étant coopérateurs,ils n’en étaient pas moins vignerons à part entière. Ils sont aujourd’hui quatrevingts à unir leurs forces,sous la houlette d’Alexis Cornu, maître de chai,et de Jean-Jacques Dost, gérant,tousdeuxdécidésàcontinuer à aller de l’avant pour que, delaCavedeRasteau,sortenttoujours les meilleurs vins de l’appellation. Et pour cela, ils s’ap-
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puient sur la pérennité de l’outil et sur la richesse de l’Histoire… Dès le Ier siècle, les vins de la régionsupplantentceuxdeCrète que les Romains consommaient jusqu’alors. C’est à la même époque que ces derniers édifient – à proximité de Vaison-la-Romaine– le village de Rasteau sur une éminence, donnant aux vignes qui l’entourent une situationprivilégiée:aujourd’hui,elles sont ainsi presque toutes (à 70 % environ,entre 150 et 300 mètres d’altitude) situées en coteaux. Après une éclipse, c’est au Moyen Âge que le vignoble rastellainretrouvesanotoriétégrâce au clergé qui en a pris la charge. En 1870, le phylloxéra l’anéantit.Il ne reprendra son essor que dans les années 1920.Et la Cave deRasteauyabiencontribué.Aujourd’hui, les vignes de Rasteau couvrent environ 1240 hectares,
Jours de C HASSE ◆
la Cave en vinifie 700, plus de la moitié de l’appellation. Sur des terrasses argilo-calcaires recouvertes de galets roulés (on est tout près de Châteauneuf-du-Pape…),onprivilégiede faiblesrendements(40hectolitres à l’hectare maximum). L’âge moyendesvignesestdequarante ans,15 % d’entre elles sont antérieures à 1914.On y produit des vinsdesoleil,derocailleetdemistral – dotés d’une forte personnalitéetquisaventtenirleurrang toutaulongd’unrepasdechasse– avec une dominante de grenache noir (60 % de l’encépagement), un cépage vigoureux, résistant au vent et à la sécheresse, qui mûrit lentement et confère aux vins une texture élégante et veloutée.Lasyrah,plusrécemment implantée, plus délicate à travailler,donneunecouleurintense et des arômes fins et complexes.
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CAVE DE RASTEAU
VINS ET ALCOOLS par Marie-Claude Fondanaux
Le mourvèdre,tardif et exigeant, apportetannins,puissanceetpotentiel de vieillissement.Le carignan,résistant et bien adapté au terroir de Rasteau, contribue à la densité, la puissance et la richesse des vins.Enfin,le cinsault tempère la générosité alcoolique dugrenache.Onproduitaussides vins blancs à base de grenache blanc, clairette et bourboulenc. Depuis 1935, une partie de la vendange de grenache noir – issuedevieillesvignesâgéesdecinquante à quatre-vingts ans– est vinifiée en vin doux naturel (30hectolitres à l’hectare maximum,soit moins d’une bouteille par cep!) qui représente 3 % de la production. Depuis un peu plus d’un an, la Cave s’est dotée d’un caveau de 600 mètres carrés,où les amateurspeuventfairehaltepourdéguster les vins et en savoir plus sur la région.Accueil professionnel et chaleureux garanti!
Nous avons remarqué… Les Hauts du Village 2005
Rasteau-côtes-du-rhône-villages
Grenache 40 %, mourvèdre 35 %, syrah 25 %
Robe grenat dense, nez de fruits noirs confiturés (mûres, cassis) et réglisse douce, note mentholée; bouche riche, aux tannins enrobés et à la persistance fraîche.
Domaine de Pisan 2005
Rasteau-côtes-du-rhône-villages
Grenache 70 %, mourvèdre 25 %, syrah 5 %
Robe lumineuse, nez grillé et fumé aux accents de garrigue, aux notes de mûres, d’eucalyptus, de cuir et de silex; bouche aux tannins veloutés, d’un bel équilibre.
Signature 2006
Rasteau-vin-doux-naturel 100 % grenache noir
Robe chatoyante, nez de cerises confiturées et vanille, noix muscade et poivre gris; bouche aux tannins soyeux, à la suavité jubilatoire où l’on retrouve les arômes du nez. Tél.: 04.90.10.90.10.
Volutes par Jean-Claude Perrier
L’automne
couleur havane
Les Cubains créent l’événement de la rentrée, avec pas moins de huit nouvelles vitoles, déjà arrivées ou annoncées pour très bientôt.
Et le Master, un intéressant robusto (11,90 euros). Devraient arriver sous peu le Junior et le Regata, dont on ne connaît encore que le prix (respectivement 6,30 euros et 10,60 euros). Du côté du design, les Open sont servis en boîtes de 20,et non plus de 25, avec un dessin et une bague spécifiques.
◆
CUBA
Montecristo Série Open
◆ Cette vénérable marque,
autrefois la plus vendue en France, avait bien besoin d’être redynamisée. Les concepteurs cubains l’ont bien compris et ont mis au point une nouvelle liga, pour une gamme baptisée Open. Un assemblage à contre-courant du goût actuel, bien light, plutôt marqué par un retour aux valeurs classiques du havane: puissance, nervosité, arômes rassasiants. Sur une série qui devrait comprendre quatre vitoles, deux sont déjà parvenues chez nos débitants. L’Eagle, un cañonazo plus large, plus long et plus nerveux que l’Edmundo (15,30 euros).
Les productions régionales Comme chaque année, voici deux havanes réservés exclusivement au marché français.
El Rey del Mundo, Petit Compañía
(10,50 euros) ◆ Un petit pirámide sympathique, mais un peu onéreux pour ce qu’il est. Trinidad, Robusto T
(15,70 euros)
◆ Ce cigare n’était
Les éditions limitées 2009
Comme chaque année depuis 2000, voici ce qui nous est présenté comme le nec plus ultra des havanes, des vitoles qui disparaîtront une fois les stocks épuisés, puisqu’en principe composées de feuilles de tabac vieillies pendant deux ou trois ans. Cape maduro de rigueur, et fabrication impeccable. Petit Bolívar (11,50 euros) ◆ Ceux qui ont déjà goûté ce petit frère du fameux belicoso n’en sont pas encore revenus. C’est un pur Bolívar, rassasiant, rustique, avec des arômes concentrés et un goût d’une rare subtilité.Avec son module moderne (la tendance, apparemment durable, est, pour tous les jours, aux cigares de taille courte mais de diamètre important, moins onéreux, moins longs à fumer), il devrait faire un tabac!
PATRICK IAFRATE
pas encore arrivé
jusqu’à nos papilles alors que nous écrivions ces lignes, mais la marque Trinidad aura fort à faire pour rattraper sa déplorable réputation auprès des amateurs français: en résumé, des cigares chers, sans guère de personnalité.
Magnum 48 de H. Upmann (10 euros) ◆ En revanche, on est moins
lyrique sur le Magnum 48 de H. Upmann, un short robusto trop piquant, au goût âcre persistant, qui n’a même pas pour lui son prix, peu compétitif.
◆
LES AUTRES PROVENANCES
Jacagua (1,30 euro pièce) ◆ Pour les amateurs de
curiosités nicaraguayennes, voici le fagot de dix Jacagua. Un petit cigare pas cher et sans prétention, pour le plein air, servi dans un conditionnement, le fagot, qui fait son grand retour. Depuis le succès des José L. Piedra cubains, tous les terroirs s’y sont mis. À ce prix-là, bien sûr, il ne faut pas être trop exigeant, c’est du roulé à la machine.
Nub
◆ Et pour ceux qui aiment
les produits hybrides et dans le vent, voici les Nub. La marque est américaine, le tabac de la tripe 100 % nicaraguayenne, mais la cape, paraît-il, issue de plants cubains élevés ailleurs (on appelle ça“piloto cubano”). La gamme Nub comprend quatre vitoles, dont deux pilotos cubanos: le San Grown 466 (9,80 euros), avec son énorme cepo (diamètre) de 58millimètres, et une vraie densité de tabac; et le Habano 464 T (8,90euros), à peu près semblable, mais en version obus.
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LIBRES A COMPTER DU PRINTEMPS 2010 Attributions Plan de chasse saison 2009-2010 SEINE-ET-MARNE : 451 ha région Crécy + pavillon de chasse 26 chevreuils + 20 sangliers réalisés en 2008-2009 SEINE-ET-MARNE : 66 ha région Sourdun 3 massifs distincts = 2 chevreuils + sanglier de passage HAUTE-MARNE : 284 ha région Saint-Dizier 15 chevreuils + 23 sangliers (au prorata et pour la partie du territoire concerné) HAUTE-SAÔNE : 133 ha région Darney-Passavant 4 chevreuils + 8 sangliers Pour tout renseignement et document, prière de contacter : Société UFFI REAM - Département Forêts 24, Rue Jacques Ibert 92300 LEVALLOIS-PERRET Tél. : 01.47.59.27.58 - Fax : 01.47.59.28.57 Mail : hubert.chevalier@uffi.fr
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Jours de C HASSE ◆
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Forum
PAROLES DE LECTEURS Écrivez-nous à rambaud@valmonde.fr
Alfred de Dreux, la chasse et la poésie ◆ Merci pour
cette longue évocation consacrée à Alfred de Dreux, dans le dernier Jours de Chasse. J’ai découvert toute une facette de l’artiste que je ne connaissais pas, celle d’un artiste qui a illustré de nombreuses scènes de vénerie. Je ne savais pas non plus qu’il avait fait des chiens d’aussi belle facture. Il y a là une grande poésie, et une ambiance à nulle autre pareille… à l’image de Jours de Chasse! A. Labarrière (Paris).
Un ou deux œufs ? ◆ Dans les pages
Saveurs de la Visite privée de votre numéro 35 (« Invitation au domaine deVoisins »), à propos d’une de vos recettes pour une « Tarte sablée soufflée au chocolat et poudre d’amande », vous indiquez
que la « Pâte sablée au chocolat » nécessite un œuf. Or, pour la mise en musique de ladite pâte, on peut lire qu’« au batteur,mettez… Les œufs un à un ». Qu’en est-il? D’autre part, toujours pour la même recette, vous parlez de « trimoline ». De quoi s’agit-il? J. Guérard.
Effectivement,la pâte sablée nécessite deux œufs et non un.La trimoline, quant à elle,est un sucre inverti,utilisé par les chefs; il permet de réduire les temps de cuisson, et de garder plus d’onctuosité pour les glaces par exemple.On peut toutefois le remplacer par du sucre en poudre et non cristallisé à hauteur du même poids.
Des couvertures accrocheuses!
◆ Toutes mes félicitations pour vos nouvelles couvertures. Ça brille, Ça impressionne, c’est
élégant, c’est prestigieux. Je reconnais avoir été un peu décontenancé au début (c’est connu, le lecteur déteste le moindre changement), mais maintenant je dois reconnaître que vous avez eu raison de faire votre“petite révolution”. La dernière est magnifique: moi qui ne suis pas veneur, je suis admiratif de la beauté de cette photo. Continuez dans cette voie! V. Frappart (Bordeaux).
Un vrai reportage en Namibie
◆ Il y a quelques années, j’ai été chassé en Namibie.Aussi, j’ai lu avec un intérêt particulier l’article que vous avez écrit sur ce pays qui reste un petit paradis. Ce reportage me donne envie d’y retourner.Vous avez su parfaitement rendre compte des senteurs, des odeurs, des gibiers…
Carnet d’adresses des pages Tentations
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