Jours de CHASSE
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Jours
de
HASSE N° 50
C
Le
50 numéro
ème
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Sommaire N° 50 hiver 2012
CHASSE Jours
de
TRIMESTRIEL DÉCEMBRE 2012 JANVIER FÉVRIER 2013 ●
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numéro 50ème
Le
RÉDACTION
Rédacteurs en chef : Bruno de Cessole (11.35) Humbert Rambaud (11.56) Reportages : Guillaume Beau de Loménie Armurerie et optique : Alain de l’Hermite Tentations-Enchères : Virginie Jacoberger-Lavoué (11.34) Visite privée et saveurs : Véronique André Secrétaire général de la rédaction : Éric Lerouge (11.91) Maquette : Fabrice Fournier (premier rédacteur-graphiste 11.83), Nicolas Lemay (11.84) Directeur de l’iconographie : Marc Charuel (11.94) assisté de Patrick Iafrate (11.92) et Patrick Rousset (11.93) Infographiste : Florence Binoche-Giboreau (11.67) Responsable production : Nicolas Gigaud (11.87) Responsable photogravure : Denis de Amorin (11.48)
ADMINISTRATION GESTION DÉVELOPPEMENT
1, rue Lulli - 75002 Paris Tél. : 01.40.54.11.00 - Fax : 01.40.54.11.81 Secrétaire général, directeur de la diffusion : Antoine Broutin (11.62)
PUBLICITÉ
Directeur commercial : Jérôme Pinel (Tél. : 06.08.77.99.89 ; jerome.pinel@valmonde.fr) Maquette-planning : Gill Haag (Tél. : 01.56.52.21.67 ; ghaag@figaromedias.fr) DIFFUSION ET ABONNEMENTS Service diffusion : Valérie Dubuy (1159), Corinne Landry (1158) Ventes au numéro – Inspection des ventes : Sordiap : Gilles Marti (Tél. : 01.42.36.80.82 ; gmarti@mercuri-presse.com ) ADMINISTRATION Directeur administratif et financier : Éric Baracassa (11.30) Services généraux : Catherine Delange (11.13)
SERVICE ABONNEMENT
17, route des Boulangers 78926 Yvelines Cedex 9 Tél. : 01.55.56.70.94. Fax : 01.40.54.11.81. France, 1 an, 4 numéros : 26 euros. Étranger, 1 an, 4 numéros : 32,10 euros. Coffret reliure : 21 euros (l’unité).
Imprimé par Assistance Printing en CEE.
GROUPE VALMONDE Président: Pierre-Yves Revol
Vice-président : Olivier Dassault Directeur général, directeur de la publication : Yves de Kerdrel Conseiller du président : Jean-Jacques Schardner Valmonde et Cie, SA au capital de 14 373 463,41 euros Actionnaire majoritaire : Sud Communication RCS : Paris B 775 658 412. Siret : 77565841200157. Photo du bandeau : Olivier Dassault. Photo de couverture : Marcello Pettineo. Copyright 2012 - Jours de Chasse. Les manuscrits non insérés ne sont pas rendus. Sauf dans les cas où elle est autorisée expressément par la loi et les conventions internationales, toute reproduction totale ou partielle du présent numéro est interdite et constituerait une contrefaçon sanctionnée par les articles 425 et suivants du code pénal. ADAGP, Paris 2012, pour les œuvres de ses membres.
152 Portrait
108 Reportage
Le Comte Paul Pálffy
L’oiseau de l’impossible
005 L’Éditorial d’Olivier Dassault Point de mire 006 L’actualité de la chasse Chic et choke 018 Le monde de la chasse À l’affût 032 Expositions et salons Lucarne 034 La chasse en DVD 038 Anniversaire La 50 variation cynégétique Tentations 048 Équipements de saison… 48 … pour elle e
50 … pour lui 52 Accessoires
056 Tentations Automobile 058 Enchères Pour tous les goûts 062 LaSignets chasse en librairie Confidences 074 Christian de Tudert Découverte 078 Les élans du cercle polaire 090 Tourisme Stockholm, la flottille royale Aventure 096 La Namibie à perte de vue 108 Reportage L’oiseau de l’impossible
JEAN GUILLET
Président-Fondateur Olivier Dassault
La Namibie à perte de vue
LACURNE
1, rue Lulli 75002 Paris Tél. : 01.40.54.11.00 - Fax : 01.40.54.11.61 www.joursdechasse.com
Numéro de commission paritaire : 0613 K 79921 - ISSN 1622-8979
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96 Aventure
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N° 50
le terrain 122 Sur Tout savoir sur… 122 La seconde vie des anciennes
mines de Saint-Étienne 128 Chiens : peuvent-ils être polyvalents ? 132 Mettez, et s’il n’en restait qu’un… 140 Essai, superposé SL .410 L’Atelier Verney-Carron 142 Le domaine de la Chaudronnerie 150 Le tir dans les zones humides
152 LePortrait comte Paul Pálffy, noblesse et séduction magyares de légende 166 Chasseur Daniel Boone, aventurier du Grand Ouest Crayons et pinceaux 176 Marcello Pettineo, l’instinct animalier et la chasse 188 L’art Claude Monet propriétés 190 Belles L’expertise trimestrielle privée 196 Visite Nick Holt nous invite à Sandringham dans la famille Campbell Saveurs 204 Notre chef entre en cuisine breaks 210 Dossier Ils sortent du bois 218 Tentations 218 Douceurs d’hiver 222 La maison et sa déco Flacons 226 226 Whiskies des îles Orcades 228 Le Saint-Estèphe Volutes 230 Présents intemporels Forum 234 Les lecteurs ont la parole
Ce numéro comprend un encart broché Abonnement entre les pages 130 et 131, et deux encarts jetés Noël et L’Homme Moderne.
Parution du n° 51-printemps 2013, mars Jours de Chasse sur Internet : www.joursdechasse.com
Éditorial par Olivier Dassault
I
llustré par de magistrales études de fauves de sculpteurs renommés,comme Catherine Farvacques, l’artiste Marcello Pettineo,voici donc le cinquantième Marine Oussedik,Estelle Rebottaro,Blaise Prud’hon, numéro de Jours de Chasse. Un anniversaire ? Pas Patrice Bac, Pierre Couzy, Dany Continsouzas, Pavraiment, mais une étape de plus dans l’aventure de trick Allain ou Matthieu Sordot, le salon a révélé Jours de Chasse, inaugurée il y a bientôt un peu plus des talents nouveaux comme le sculpteur Bruno de douze ans, dans un climat de scepticisme que Cognée, Erwan André, Sonia Sibiet, Sophie Martin l’accueil réservé à notre revue, tant par les lecteurs ou Sabine Forget.Nous lui souhaitons longue vie et que par les annonceurs, allait démentir avec éclat. nous nous permettons de suggérer à son président Comme le rappellent Bruno de Cessole et Humbert de l’ouvrir davantage à la photographie,l’année proRambaud, dans leur présentation des cinquante chaine. Nouveau venu, aussi, la publication, sous le couvertures de Jours de Chasse, la création d’un maparrainage des éditions Glénat et de la Fondation gazine haut de gamme consacré à la chasse et à sa de la Maison de la chasse et de la nature, de Billebaude, mi-revue, mi-livre, qui ouvre une nouvelle culture s’apparentait bel et bien à un défi dans le fenêtre sur la nature et la chasse. contexte pour le moins déprimé que connaissait alors Après ces compliments décernés à d’autres,j’aula presse.Cette initiative,à laquelle je m’honore d’avoir rais mauvaise grâce à ne pas évoquer ce numéro 50 présidé, devait être couronnée par un succès inatde Jours de Chasse qui, je l’espère, ne décevra pas vos tendu mais mérité, justifiant la maxime audacieuse attentes. En compagnie de nos jourde Guillaume d’Orange – « Il n’est pas nécessaire d’espérer pour entreprendre ni nalistes,vous voyagerez du cercle pode réussir pour persévérer » –, qui delaire aux portes du désert du Kala“JOURS DE CHASSE” vrait inspirer nos gouvernements frihari, sur les traces du géant de la DÉMONTRE, leux, par trop défiants envers les cataïga,des grands koudous et des oryx pacités créatives de notre pays. Et, aux trophées recherchés ;vous suivrez ME SEMBLE-T-IL, notamment, des entrepreneurs priles chasses fabuleuses du comte Pálffy LES VERTUS vés, que l’on sanctionne ou pénalise en Europe centrale, et les aventures alors qu’ils devraient être encouradangereuses de l’explorateur Daniel DE LA PRISE gés et soutenus dans leur action. Boone dans le mythique Ouest améDE RISQUE ET Contre vents et marées, Jours de ricain. En ces jours qui précédent les DE L’INNOVATION. Chasse a démontré,me semble-t-il,les fêtes de fin d’année, nul doute que vertus de la prise de risque et de l’invous trouverez dans les pages Tentanovation.Mais aussi l’importance de tions, Saveurs et Flacons, de judice facteur éternel et souvent sous-estimé qu’est la cieuses idées pour faire plaisir à vos proches et vos beauté, dont Dostoïevski a pu dire qu’elle “sauveamis,tandis que le dossier“Breaks”vous permettra, rait le monde”. Dans un univers où la laideur est tepeut-être, de choisir à bon escient votre prochain nue pour un critère de la vérité, voire de l’art, nous véhicule. estimons, à rebours, que la beauté est la splendeur À tous, amis lecteurs et annonceurs, je souhaite du vrai.Tout récemment, le succès du Salon des arun joyeux Noël et adresse mes vœux les plus chatistes animaliers de chasse et de la nature, dont la leureux pour l’année 2013 ! seconde édition a été hébergée, grâce à Jean d’Indy, vice-président de France Galop, par l’hippodrome d’Auteuil, a vérifié l’assertion. À l’étroit dans l’écrin de l’hôtel de Guénégaud, l’année dernière, ce salon créé et animé par Jean-Christophe Barbou des Places a attiré une quarantaine d’exposants et plus de quatre mille visiteurs tout au long de quatre journées où la quasi-totalité des artistes présents a trouvé preneur pour les œuvres exposées. Aux côtés de peintres et
Jours de C HASSE ◆
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Pointdemire REGARD SUR L’ACTUALITÉ DE LA CHASSE par la rédaction
AMAT/SUD OUEST/MAXPPP
STATISTIQUES
DE PLUS EN PLUS DE JEUNES PERMIS
BILAN
LA PERDRIX GRISE VICTIME DES PLUIES
◆ C’est une confirmation :après une très bonne saison, le millésime 2012 pour la perdrix grise est médiocre.Dans certains départements du nord de la Loire, en effet,le taux de reproduction est inférieur à 2,7 jeunes par poule, ce qui signifie qu’avec ce ratio,le renouvellement des populationsn’estpasassuré(ilfaut au moins trois jeunes par poule). Ce ne sont toutefois que des moyennes,mais «l’ensemblen’est pas brillant », constate Benoît Chevron, président de la Fédé-
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des chasseurs,cette nouvelle catégorie de chasseurs, âgés en moyenne de plus de 40 ans, représenteprèsd’untiersdesnouveaux“entrants”.Lamajoritédes nouveaux permis reste tout de même les jeunes de moins de 20 ans (près des deux tiers). Ces résultats ne doivent pas faire oublier la baisse continue du nombre de permis de chasser depuis maintenant près de
quarante ans–plus de 2 millions de permis en 1975,1,25 million aujourd’hui–, signe d’une fracture profonde entre le monde delacampagneetceluidesvilles, mais également d’une raréfaction du petit gibier sédentaire, base de la chasse française, et enfin de l’apparition du lobby antichasse. Dans ce contexte, la progression des nouveaux chasseurs est
rationdeschasseursdeSeine-etMarne,département qui affiche 3,2 jeunes par poule. Cette médiocre reproduction est à mettre au compte des conditions météorologiquesexécrablesdelafin du printemps et du début de l’été,avecunepluviométrie“hors desnormalesdesaison”selon la formule consacrée, avec 23 jours de pluie rien qu’aumoisdejuin.Aupire moment, noyant les couvées en pleine période d’éclosion. Bref,la faible reproduction n’a pas compensé les pertes hivernales (notamment dues à la prédation
du renard, qui peut en être responsable à 50 %,comme l’a démontré l’étude Pégase, menée par plusieurs fédérations départementales de chasseurs). Dans ces conditions, de nombreuses fédérations ont décidé de suspendre la chasse du per-
Jours de C HASSE ◆
dreau ou de n’accorder que des prélèvements minimes. Unesituationquelquefoisdifficile pour les gestionnaires de territoire qui voient leurs efforts réduits à néant. Mais ces gestionnaires savent aussi que la perdrixpeut“rebondir”,qu’une mauvaise année n’a rien d’irrémédiable. En tout état de cause,protéger la perdrix comme le suggèrent certains serait la pire des solutions car au momentmêmeoùelleleserait, les chasseurs arrêteraienttouteffortdegestion et la reine de la plaine deviendrait une reine morte. IMAGE BROKER/ALAMY
◆ Les prémices d’une stabilisation ? Au 31 décembre, ce sont trèsexactement22 500candidats – sur 25 000 postulants, soit un taux de réussite de 79 % – qui ont été reçus à l’examen du permis de chasser, soit une hausse de près de 10 % par rapport à 2010. Ces chiffres sont d’abord à mettre à l’actif des campagnes de sensibilisation menées par la FNCdepuisdenombreusessaisons, à commencer par la chasse accompagnée (qui permet à un néophyte de chasser après avoir simplement suivi la formation théorique,etàlaconditiond’être encadré par un parrain). Cette formule lancée voilà dix ans séduit de plus en plus puisque, en 2011, 6 670 personnes l’avaientplébiscitée(contre2 272 à sa création). Parmicesnouveauxchasseurs les “rurbains”, ces urbains attirésparlemondedescampagnes, font leur arrivée. Selon les chiffres de la Fédération nationale
encourageante,mais on ne peut qu’inciter la FNC et l’ONCFS, organisateurs de l’examen du permis de chasser, à faciliter encore davantage les conditions d’accès ; non pas – bien au contraire – en bradant les épreuves, mais en permettant auxchasseurspotentielsdepouvoir passer l’examen aisément. En effet,il n’est pas normal qu’il soit quasiment impossible de tenter l’examen le samedi. D’autre part, il n’est pas non plus normal qu’il faille débourserpourunpermisnationalprès de 400 euros. Certes, la FNC explique que ce montant élevé s’explique par une « mutualisation des dégâts de grand gibier et desdépensesdepersonnels»,etqu’il ne concerne qu’environ 100 000 chasseurs. Peut-être, mais à une époque où de plus de plus de chasseurs potentiels peuvent hésiter entre plusieurs activités, au moment où des chasseurs veulent découvrir d’autres territoires, ce genred’argumentsnefacilitepas l’ancrage des nouveaux permis de saison en saison.
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Pointdemire REGARD SUR L’ACTUALITÉ DE LA CHASSE
ALAIN DAMPÉRAT
BRACONNAGE EN CORSE
ESCALADE DE PROCÈS-VERBAUX
◆ LachasseenCorse :l’imagefait
SANGLIERS
INVASION URBAINE
◆ 24octobre,enpleincentre-ville
de Chambéry, une compagnie de sangliers a semé la panique. Une employée du conseil général a été chargée et, refusant de regagner leurs pénates plus sauvages, les bêtes noires ont finalement été abattues. Ces intrusions de sangliers dans les villes sont de plus en plus communes : en effet, pas une saison ne passe sans qu’il soit question de poubelles visitées,d’incursions dans de grands magasins,de golfs savamment labourés… Cet état de fait est la conjonctiondeplusieursfacteurs.Parleur extension continue, les villes et agglomérations commerciales ont gagné sur l’espace vital des sangliers, en l’occurrence les forêts, d’où des incursions de plus en plus fréquentes. Mais si cela explique l’intrusion,cela ne justifie pas le nombre, et la répétition des fréquentations. En effet, le nombre de sangliers tirés est éloquent : 50 000 il y a trente ans, 522 000 lors de la dernière saison (2011-2012). Une hausse exponentielle qui s’explique à la
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fois par une progression de ses habitats – forêts et friches–, par une modification des pratiques agricoles (avec l’arrivée massive de la culture de maïs pour laquelle nos bêtes noires ont une appétenceparticulière)etpar,disons-le sans ambages, une politique cynégétique qui,à un moment, a encouragé la vitalité des bêtes noires. À commencer par un agrainage massif.Biotope favorable et abondance de nourriture ont favorisé la reproduction : or plus la nourriture est abondante, plus les sangliers prennent du poids, et plus les jeunes laies atteignent rapidement leur poids de maturité sexuelle(quisedéclencheauxenvirons de 35 kilos), favorisant donc des centaines de portées supplémentaires. On le devine : le montant des dégâts causés aux récoltes – dont les sangliers sont responsables à 85%–asuivicettecourbe :6millions d’euros il y a trente ans, 38 millions pour la campagne 2011-2012,un montant payé par les chasseurs et amplifié par le mode de calcul de l’indemnisation fondée sur le cours mondial descéréales,quiafortementaug-
mentécesdernièresannées.Cette situation avait été à l’origine du plan national sanglier décidé en 2009 par Jean-Louis Borloo,ministre de l’Environnement de l’époque,relayéparlesfédérations départementales des chasseurs, demandant aux nemrods de tirer plus de sangliers car, au contraire des cervidés, la population peut se réguler assez vite et se reconstituer aussi rapidement (avec un taux de croissance annuelle entre 50 et 200 %). Pour autant cette“surpopulation” se retrouve-t-elle en tous lieux ? « Il ne faut pas exagérer,affirme Benoît Guibert, responsable de la grande faune à la Fédération nationale des chasseurs, car d’après les études réalisées,les difficultés sont localisées car seules 10 % des communes françaises,soit 3 200 sites, concentrent les trois quarts des dégâts.» Que faire pour tenter d’endiguer le phénomène tant des dégâts que des intrusions ? Gérer demanièreencoreplusdrastique les populations,c’est-à-dire tirer plusetmieux.Unparidifficilecar si il y a cinq fois plus de sangliers qu’il y a vingt ans,il y a 30 % de chasseurs en moins.
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souvent sourire tant elle est accompagnée de certaines coutumeslocalesquelquefoisunpeu “spéciales”, avec des dates d’ouverture et de fermeture “élastiques”,unbraconnagequasipermanent… Force est de constater que cela n’a rien d’une pratique bonenfant.Entreles13et23septembre, quatorze personnes ont été interpellées en Haute-Corse auboutdedixjoursd’opérations nocturnes ; quatorze délits et seize procès-verbaux ont été dressés, la plupart pour “chasse de nuit au moyen d’engins prohibés”. « C’était une opération préparée de longue date,car nous en avions assezdecebraconnagedenuit,principalement sur des sangliers, et la population locale supportait de moins en moins d’entendre des coups de feu dans le maquis à peu près toute l’année, bref, il fallait montrer que la loi s’applique sur l’ensemble du territoire français », affirme l’ONCFS.Et de constater que les faits de braconnage en Corse ne faiblissent guère, puisque le nombre total de procès-verbaux oscille entre 66 en 2009, 79 pour l’année dernière, et 52 pour cette année (données arrêtées au 31 octobre). Enrevanche,cequiestnouveau, constate les agents de l’ONCFS, c’est l’attitude des braconniers « prêts à tout pour ne pas se faire prendre », y compris « foncer sur lesforcesdel’ordre,forcerlesbarrages de police,comme ce fut le cas lors de l’opérationdeseptembre».D’ailleurs, poursuit l’ONCFS, cette tendance au“délit de fuite”n’est pas propre à la Corse et se retrouve dans bien des départements du sud de la France.
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Pointdemire REGARD SUR L’ACTUALITÉ DE LA CHASSE
RECHERCHE AU SANG
BEAUCOUP RESTE ENCORE À FAIRE
◆ C’est un bilan qui n’est guère
rassurant :selonlesdernièresstatistiques publiées par l’Unucr (Union nationale pour l’utilisation des chiens de rouge),un peu plus de 17 600 recherches ont été effectuées lors de la saison 20112012, confirmant ainsi une sta-
BÉCASSE
UN CURIEUX DÉBUT DE SAISON
France en raison d’un temps chaud en Russie au mois d’octobre, ce qui n’a pas incité les oiseaux à bouger. Unequestionseposetoutefois : va-t-on pouvoir chasser encore longtemps la bécasse en France ? Cela n’a rien d’une provocation. En effet,le 3 octobre dernier,lors del’assembléegénéraledelaFNC, une résolution a été adoptée ne rendant plus obligatoire le renvoi du carnet de PMA (où sont inscriteslesbécassestuées).L’analysenationaleduPMAdevaitensuite permettre de comptabiliser le nombre de bécasses tirées enFrance,doncdemesurerlaplus ou moins bonne santé des populations. On ne peut que déplorer ce revirement, l’obligation montrait que les chasseurs prenaient leurs affaires en main. Il y a fort à parier que l’État nous imposera cette mesure avec, à terme, la possibilité d’interdire sa chasse.
◆ Bien qu’il faille être prudent, la saison “bécassière”, déjà bien entamée, sera moins médiocre que prévu. Souvenons-nous, à la fin de l’hiver dernier, au momentdestrèsfortesgeléesdumois defévrierenFrance,denombreux cadavres de bécasses avaient été retrouvés,ce qui signifiait autant dereproducteursenmoins.D’où une inquiétude légitime pour la saison à venir. Or, d’après les comptages réalisés en Russie – le pays représente les trois quarts des oiseaux qui arrivent en France–,lesnouvellesneseraient pas si dramatiques que cela, en dépit d’une nidification qui a commencé avec un léger retard (car le printemps fut long à s’installer en Russie), et donc un pic d’éclosion retardé lui aussi. Première nouvelle rassurante : « les conditions météorologiques du
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HIVER 2012
terventionsreprésentententre1,5 et 2 % du tableau de chasse annueldesgrandsanimaux(plusde unmillion),«alorsquenousdevrions intervenir sur 10 à 15 % »,déplore François Magnien, président de l’Unucr.En d’autres termes,cela signifie que plus de 100 000 animaux sont blessés et non recherchés. À n’en pas douter, il reste beaucoup à faire pour sensibiliser les chasseurs français à la nécessité absolue de vérifier de contrôler ses tirs,et d’avoir le réflexe de faire appel à un conducteur de chien de sang.Comme le rappelle l’Association nationale deschasseursdegrandgibierdans sa charte : il faut « organiser la recherche systématique de tout grand gibier blessé,chaque animal perdu étant à inscrire comme un échec cynégétique et un gâchis des ressources naturelles ».
FLPA/ALAMY
printempsetdel’étéontétéclémentes pourlesoiseaux,constateYvesFerrand, ingénieur à l’ONCFS et l’undesmeilleursspécialisteseuropéens de notre migratrice. En effet,il a fait à la fois chaud et humide, ce qui a permis aux jeunes bécasses de ne pas mourir de froid et d’avoir de la nourriture ». La secondeinterrogationconcernaitle taux de reproduction. Or, curieusementlesindicessontunpeu contradictoires, puisque les Russes ont trouvé peu de nids, maisd’unautrecôté,lesbaguages effectués en Russie tempèrent cepessimisme :eneffet,leséchantillons font apparaître 90 % de jeunes oiseaux,ce qui traduit un excellent indice de reproduction (les spécialistes considèrent que la moyenne est aux environs de 70-75 %). Dans ces conditions, « la saison peut être correcte ». D’après les premiers éléments, les oiseaux sontarrivéstardivementen
ALAIN DAMPÉRAT
bilisation des recherches depuis maintenant quatre ans, alors même que le nombre des grands animaux tirés est en augmentation. Ces recherches ont abouti dans 44 % des cas,soit 8 774 animaux retrouvés. Comme depuis presque toujours, c’est le sanglier qui reste l’animalleplusrecherché(11 481 recherches),cequin’estguèresur-
prenantdanslamesureoùilreste l’animal le plus chassé.Malheureusement, le chevreuil ne bénéficie que de 3 721 recherches alors qu’il reste pourtant le premier animal tiré (plus de 530 000 en 2011-2012), peut-être parce que les chasseurs pensent à tort quecetanimalestplusvulnérable aux balles. Autreenseignement :letauxde réussite reste majoritaire pour les chasses d’affût et d’approche (58 %).Cela est somme toute logique car ces tirs sont plus précis, blessent “mieux”; sans oublier que le gibier n’est pas poursuivi par les chiens comme en battue, donc va, en théorie, moins loin. Comme les saisons précédentes,l’ensembledeceschiffres laissent un sentiment d’insatisfaction. En effet, les 17 600 in-
Pointdemire REGARD SUR L’ACTUALITÉ DE LA CHASSE
plusieurs années à mourir et ne présente pas de signes cliniques particuliers, si ce n’est une maigreur générale. D’ailleurs, peuton lire sur le site du ministère de l’Agriculture, « dans les années 1950,lamoitiédestroupeauxbovins étaient touchés par cette tuberculose».Puispeuàpeu,souslapression des autorités sanitaires et
delaCommission européenne, les troupeauxontété “assainis”,c’est-àdire abattus et ce, pour plusieurs raisons.Elle peut se transmettre à l’homme : le cas est rare mais peut arriver.Mais pourquoi ne pas soigner les bêtes touchées?Untraitement par antibiotiquesseraitinefficace parce que l’animal resterait malgré tout transmetteur du bacille. Aussi, pour exporter sa viande bovine, un pays doit être quasiment indemne de foyers de tuberculose (moins de 1 % du nombre total de bêtes). C’est le cas pour la France,puisque,jusqu’à maintenant, la tuberculose touchemoinsde0,05%destroupeaux.
Toutefois, un autre problème est apparu avec la découverte en 2001, en forêt de Brotonne (Seine-Maritime),decerfscontaminés, « confirmant ainsi que des liens épidémiologiques existent entre les animaux domestiques et sauvages»,selonlestermesdesscientifiquesdel’ONCFS.D’oùladécision de l’abattage de tous les cerfs de ce massif.Hélas,d’autres foyers sont réapparus, en particulierenCôte-d’Or,département qui a la particularité d’accueillir à la fois une importante population de cerfs et de bovins (notamment de charolais). « La question est de savoir comment éviter à tout prix l’installationderéservoirssauvagesquipourraient s’avérer incontrôlables », s’inquiète avec raison l’ONCFS. Le sujet n’est pas propre à la France,carleRoyaume-Uniaautorisé les tirs de blaireau (jusquelàprotégé)danslespérimètresoù des foyers de tuberculose bovine ont été découverts.
En 64 pages, destinées aussi bien aux gardes qu’aux propriétaires et gestionnaires de chasse, tout–oupresque–yestexpliqué, analysé,disséqué de manière didactique et pédagogique. Les conditions d’accès, les formations, la procédure d’agrément, l’exercicedesfonctions…unpanorama agrémenté de conseils pratiques pour, par exemple, constateruneinfraction,dresser un procès-verbal (avec un modèle à l’appui, ainsi que la fiche de renseignements). Plus encore, cet opuscule se met aussi à la place de l’employeur du garde-chasse particulier, qu’il soit bénévole ou salarié, sur ses compétences, sur sa possibilité de se constituer partie civile. Il met aussi en exergue –nouveautés législa-
tives – le rôle des“agents de développementdesfédérationsdépartementales ou interdépartementales des chasseurs”, qui peuventêtrecommissionnéspar un certain nombre de missions de garde-chasse particulier.
Le Mémento du garde-chasse particulier est en vente au prix de 3 euros.Le règlement est à adresser à ONCFS, BP 20, 78612 Le Perray-en-Yvelines Cedex Rens. :Tél.:01.30.46.60.00 et www.oncfs.gouv.fr
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MÉMENTO
LE GARDECHASSE PARTICULIER
◆ Les chasseurs ne le savent sans doute pas, mais la loi du 23 février2005relativeauxterritoires ruraux a conféré un véritable statut au garde-chasse particulier, statut renforcé par la suite par différents textes, dont l’arrêté ministériel du 30 juin 2006, et la circulaire interministérielle du 9 janvier 2007. Dans ce dédale de textes et d’une jurisprudence souvent abondante – leshistoiresdechassesontainsi faites ! –, il est parfois difficile de s’y repérer.Aussi,on ne peut quelouerl’initiativedel’ONCFS d’avoir réalisé ce vade-mecum ou “Mémento du garde-chasse particulier”.
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Jours de C HASSE ◆
ONCFS
◆ La tuberculose bovine est-elle de retour en France ? Bien qu’il faillefairepreuvedeprudence,de nouveaux foyers ont été découverts,notammentdansunevingtaine de troupeaux de vaches en Côte-d’Or,soittroisfoisplusque l’annéedernière(déjàen2010,des foyers sauvages sur des blaireaux en Dordogne et des cerfs avaient été identifiés). Cette nouvelle agite avec raison les autorités sanitaires car, depuis 2000, la France est “officiellementindemne”decettemaladie. Souvenons-nous.Cette maladie contagieuse à évolution lente est la souche bovine de la tuberculose, qui peut se transmettre par inhalation de gouttelettes émises lors de la toux,par ingestion, léchage de matières contaminées… L’animal peut mettre
ERNIE JANES/ALAMY
DES FOYERS INFECTIEUX DÉCOUVERTS
HIVER 2012
Pointdemire REGARD SUR L’ACTUALITÉ DE LA CHASSE
lundi,c’estlegrandgibier ;lemercredi, le petit; le samedi,un reportage hors du commun. Ceschiffresencourageantssont sans doute le signe que les chasseurs sont demandeurs, parce qu’ils veulent rêver un peu, revivre des jours passés,revoir des images qui ne déçoivent jamais, aidés en cela par une évolution des programmes de Chasse et Pêche. « Nous sentons que le spectateur demande de plus en plus des documentaires,des films où il doit sesentiraucœurdusujet»,explique la chaîne.Savant équilibre,entre, par exemple pour ce mois de décembre, furetage en France, chasse de la bécassine au Maroc, trappedurenardauCanada,battue de sangliers en Roumanie, braque hongrois, chasse du lagopèdedansleGrandNord(format de 26 minutes)… De quoi s’évader et oublier les misères du quotidien.
« La fermière qui défie les chasseurs àcourre»,l’articleracontaitsurun mode mélodramatique « l’enfer » et le « harcèlement » que subit depuis vingt ans Mme Chantal Villain, propriétaire d’une trentaine d’hectaresenlisièredelaforêtdes Bertranges.Selonlerécitdenotre confrère du Parisien,Mme Villain serait devenue la bête noire des équipages découplant dans la forêt,etnotammentduPiqu’Avant Nivernais. Les accusations portéessontgraves :pneuscrevés,rétroviseurs arrachés,jets de pierre, tirs à la chevrotine sur son toit et sursonchien,coupsetmêmemenacesdemort.Curieusement,sur France3 Bourgogne,où elle était interviewée,l’agricultrice n’a pas réitérécesaccusations,consciente sans doute qu’elle pourrait être poursuivie. Car, pour l’équipage incriminé,ses propos tenus sont
diffamatoires. « Ce domaine,explique l’un des membres du bureau, est enclavé dans la forêt et n’est pas clôturé.Il se trouve sur le parcours des cervidés. Les chiens ne connaissant pas les règles de la propriété privée sont amenés,parfois, à le traverser.En plusdevingtans,iln’y a eu que trois hallalis surcettepropriété. Le dernier,en2011,aposé problème, car la propriétaire refusait de nouslaisserramenerles chiens qui aboyaient le cerf à l’entrée de sa grange. Elle a même agressél’undenosboutons, qui tentait de les éloigner de l’animal, avec une bombe lacrymogène. Finalement, nous avons appelé les gendarmes pour pouvoir évacuernoschiens.Nousavonspro-
poséàMmeVillaindeluilouersapartie de forêt,ce qu’elle a refusé.Pour évitertoutecontestation,veneurset suiveurssontpriésdeseteniràl’écart de la propriété.» CequeleParisiennesavaitsans doutepas,c’estquecettemilitante écologiste déclarée, hostileàtouteforme de chasse, autorise un membre de sa famille à utiliser le plan de chasse sur son domaine et à tirer les animaux pour lesquels elle a des bracelets.Deux poids, deux mesures ? Peut-être, maisplusvraisemblablementune instrumentalisation de Mme Villain par les associations écologistes, qui lui ont ouvert l’accès aux médias nationaux.
AUDIOVISUEL
LA CHAÎNE CHASSE ET PÊCHE
◆ C’est toujours avec gourman-
dise que la plupart des chasseurs dévorent tout ce qui a trait à la chasse sur Internet et à la télévision. Sa passion étant réduite à la portion congrue –voire inexistante, et souvent en des termes
POLÉMIQUE
MANIPULATION ÉCOLOGIQUE?
◆ La vènerie,par son côté spec-
taculaire,ettraditionaliste,estune cible privilégiée des associations écologiques et écoterroristes. Après avoir tenté à plusieurs reprises, il y a quelques années,de perturberledéroulementdeslaisser-courre, en bloquant les chenils, en effrayant les chevaux, en s’attaquant même aux cavaliers, et devant le risque de poursuites judiciaires,cesderniersontchangé de stratégie. Leurs actions ne sont plus violentes,mais visent à mobiliser les médias. Récemment,le Parisien consacrait une page à un conflit opposant une agricultrice à la retraite (photo)àunéquipagedécouplant dans la forêt des Bertranges (Nièvre).Sousuntitreaguicheur
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Jours de C HASSE ◆
HIVER 2012
www.chasseetpechetv.fr
AMAR/LE PARISIEN/MAXPPP
CHASSE ET PÊCHE
peuamènes–surleschaînesdites traditionnelles, il peut heureusementsatisfairesacuriosité–arrivée du numérique et de la multiplication de l’offre télévisuelle oblige–avecleschaînesditesthématiques. C’est le cas de Chasse et Pêche,qui dépend du groupe AB Télévision,créé et dirigé par Claude Berda, un chasseur pas-
sionné,etdiffusénotammentpar Orange,SFR et Numéricable. Installée dans le paysage depuis seize ans maintenant, elle séduit de plus en plus de spectateurs, pour atteindre environ 770 000 personnes par mois – source Médiamat Thématik– (dont53%ontentre35et59ans), soit une audience multipliée par trois en un peu plus d’une année. « Par les réactions que nous recevons,Chasse et Pêche est une chaînedevraispassionnésquinepardonnent rien », souligne-t-on au siège de la chaîne.Émettant quasiment 24 heures sur 24, elle attribueautantdetempsàlachasse qu’à la pêche et pour la chasse, « nous veillons à un strict équilibre entre les différents modes de chasse, les régions,les pays… » Personne n’a en effet jamais contesté que l’extrême susceptibilité du cynégète… De plus chaque jour entre 18 et 20 heures,un rendezvous important est proposé : le
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17 Septembre 1755. A l’étude de Maître Choisy, notaire, Jean-Marc Vacheron, jeune Maître Horloger genevois s’apprête à engager son premier apprenti. Cet engagement porte la plus ancienne mention connue du premier horloger d’une dynastie prestigieuse et représente l’acte de naissance de Vacheron Constantin, la plus ancienne manufacture horlogère au monde en activité continue depuis sa création.
Depuis cet acte, et fidèle à l’histoire qui a fait sa réputation, réputation, transmettre Vacheron Constantin s’est engagé à tra nsmettre son savoirfaire à chacun de ses Maîtres Horlogers, gage d’excellence et de pérennité pérennité de ses métiers métiers et de ses garde-temps. garde-temps.
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Chicetchoke 1
Départ de chasse à Rungis
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1. Yvan Pham (Club Interchasse), Jérôme Lanoue et Pierre Verney-Carron. 2. Fabien Lavenne (Dubarry of Ireland). 3. Alain Gheerbrant et Laurent Bedu. 4. Didier Gavens (FIC Paris-HSV). 5. Baudouin de Saint Léger (So Chasse). 2
13. Sophie de Puineuf (Domaine de la Maisonnette). 14. Philippe Girardet. 15. Martine Galtier.
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8. Jacques Reder. 9. Daniel Lemarteleur. 7
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10. Le docteur Alain François, président de l’ANCGG. 9
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11. Gilles Bultel (ChassAtlas). 12. Le sculpteur Patrick Allain.
Remise des Honneurs Laurent-Perrier-Groupama au château de la Confrérie Saint-Étienne, près de Colmar
1.Alexandra Pereyre de Nonancourt, membre du directoire de Laurent-Perrier.
6. Blaise Prud’hon. 7. Gérard Changeux.
en partenariat avec
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2. Paul Reymond, lauréat 2012, et Michel Habig (Groupama).
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3. Étienne Guillaumat (ONCFS) et Benoît Chevron (FNC).
PHOTOS : BRUNO COUTIER
LES VOIX ET LES VISAGES DU MONDE DE LA CHASSE par Daphné Gossip
RIO GRANDE - Photo FOCALE 3 Studios Reims
La seule œuvre d’art qui disparaît au vernissage L ’ A B U S D ’ A L C O O L E S T D A N G E R E U X P O U R L A S A N T É - À C O N S O M M E R AV E C M O D É R AT I O N
Chicetchoke PHOTOS : PHILIPPE HIRSCH
LES VOIX ET LES VISAGES DU MONDE DE LA CHASSE
Dîner d’ouverture de la chasse de la Banque Transatlantique
1. Louis de RohanChabot, Bruno et Stéphanie JulienLaferrière. 2. Nathalie Huard, Franck Provost et Françoise Bissonnet. 3. Alain Bommelaer.
16. Priscilla et Édouard de Lamaze. 17. Victor Scherrer. 1 17 16
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4. Héléna et Antoine Cohen-Potin. 5. Alain de Saint Léger.
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14. Marie-Solange et Arnaud Van Robais. 15. Catherine Saint-Girons et Hervé d’Halluin.
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12. Adeline et CharlesAndré Pozzo di Borgo. 13. Isabelle de Bagneaux et Claude Dieudonné.
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6. Sylvie et Yves Derville. 7. Hubert Veltz et Sophie Delahaye. 8. Carole et Guy de Durfort.
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en partenariat avec
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9. Jérôme Barré. 10. Thierry et Marie-Joséphine Bujon de l’Estang.
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11. Véronique et Genia Constantinoff.
Chicetchoke LES VOIX ET LES VISAGES DU MONDE DE LA CHASSE
PHOTOS : PATRICK IAFRATE
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18. Benjamin Tranchant. 17
2e Challenge Daniel-Féau au Paris Shooting Club
1. Gaël Poinsot et Gérard Féau. 2. Geoffroy de Rocquencourt. 3. Stéphane Vanbergue et Pascal Jardin. 4. Jean-Pierre Ribes. 5. Thibaud de Nantois.
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6. Stéphane Mathieu. 7. Arthur de Soultrait.
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8. Jean-Olivier Bartholin. 9. Éric de la Bigne et Guislain de Murard.
en partenariat avec
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15. David Bardou. 16. Jean-Marc Bottazzi. 17. Ségolène de Nantua et Wafa Tranchant.
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10. Jérôme Reille. 11. Anne Mutelet. 12. Benoît Féau et Philippe de la Pomélie.
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13. Jean-Noël Tesseydou et Sylvie-Anne de PanissePassis. 14. JeanPhilippe Bourgneuf.
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Chicetchoke
PHOTOS : PATRICK IAFRATE
LES VOIX ET LES VISAGES DU MONDE DE LA CHASSE
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La Nuit du brame à Chambord
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16. Anne-Marie et Jean-François Roubaud, président de la CGPME. 17. Jean-Christophe Barbou des Places. 18. Marie-Laure Dufrêche (Sauvegarde Retraites).
1. Jean d’Haussonville, directeur de l’établissement public et commercial de Chambord. 1
2. Berthe Chadenet. 3. Alain Francès (Mettez). 4. Jérôme Pinel (Valmonde).
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12. Alice Suric de Prochazka (Valmonde). 13. Stéphane Pericaud (RMN, musée du Luxembourg).
5. Christian Norlöff (Valmonde). 6. Yannick Bureau et son Jazz à courre.
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14. Michel Moufflet. 15. Emmanuelle Bouillet (Afer).
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en partenariat avec
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7. Cyril Bassat (Volvo Actena). 8. Véronique Tessier-Huort, Patrick Chadenet et Arielle de Brichambaut. 9. Christophe Hameline et Caroline Prybylski. 10. Maria et Gino Catena (Avigros). 11. Vincent Franceschini (agence Downtown).
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1. Philippe Sconbart (Chevillotte). 2. Olivier Dassault et Stéphane de Buhren. 3. Nathalie Mennesson et Marie-Claude Desjeux.
PHOTOS : PATRICK IAFRATE
Le lancement du “Guide des meilleures chasses” chez Chevillotte à Paris
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4.Antoine Menillet (Domaine de Malleret) et Émilion de Roquefeuil. 5
16. Patrice Bac. 17. Olivier Wallaërt. 18.Yves Gollety.
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14. Emmanuel Burel (Finaxy Group). 15. Jean de Robien.
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5. Érick Berville. 6. Sophie d’Ormesson. 7. Patricia de Brichambaut. 8. Alexandre Figere.
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9. Arty Takian et Jean Lassaussois (Les Montres). 10. Mme Olivier Mazeau, Jean-Michel et Clarisse Rouanet. 11
en partenariat avec
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11. Tatiana de BourbonParme et Louis Arnaud L’Herbier. 12. Daphné Texari et Roger Blinière (Proassur). 13. Carole Muir (Clinvest) et Harold Parisot.
le tsar Nicolas II avec un fusil de chasse manufacturé Lebeau-Courally Chronographe en or rosé cal LC 2894 automatique éd. limitée à 50 ex.
150 ans d’artisanat sans égal, se dévoilent dans une montre exclusive La manufacture trouve son origine à Liège et cultive depuis sa naissance le savoir-faire artisanal ainsi qu’un esprit d’indépendance. Grâce au rachat en 2010 par la famille
Joris Ide, Lebeau-Courally peut envisager sereinement la continuité à long terme de ses valeurs culturelles. Tout l’héritage de Lebeau-Courally se traduit désormais dans une collection de montres aux calibres raffinés, manufacturés dans le canton de Bern en Suisse. Plusieurs détails subtils réfèrent sans ambiguïté au monde de la chasse. Toutes nos collections horlogères sont produites en quantités limitées et numérotées individuellement pour vous garantir la possession d’un garde-temps unique à grande valeur ajoutée.
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Depuis 1865, la maison Lebeau-Courally est réputée pour produire les plus prestigieuses armes de chasse, répondant aux critères de qualité les plus exigeants. Ces créations ont été soigneusement manufacturées pour les grands de ce monde, comme le tsar Nicholas II de Russie ainsi qu’un grand nombre de maisons royales.
Chicetchoke LES VOIX ET LES VISAGES DU MONDE DE LA CHASSE
PHOTOS : PATRICK IAFRATE
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Le lancement de la maison Artumès à Paris
1. Nicolas, Mathilde,Thomas, Bénédicte et Alain Drach. Aux commandes d’Artumès. 2. Patrick et Béatrice Brunet. 3. Monique de Rothschild. 18
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15. David Chapuis.
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4. Capucine Wargny-Damour et Quentin Wargny. 5. Vincent Pestel Debord. 6. Patrick Clavelou (Crédit agricole Brie-Picardie). 7. Richard Hennessy.
16. Éric Angot (galerie Air de Chasse). 17. Jean-Pierre Rampazzo. 18. Léopold Adam, Léonor Desgrées du Loû et Côme Desgrées du Loû.
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12. Laurent Desanges, Adeline Chatel et Maxime Peugnet. 13. Arnaud Gritti. 14. Emmanuelle Indeken.
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8. Anna Coupérie-Eiffel et Alain Coupérie.
9. Christian Adam et Daniel Garcin. 10. Arlette Haddad, Éric Martinet et Cécile Hautecœur. 11. Charles et Caroline de Mascarel.
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PHOTOS : GÉRARD CHANGEUX
LES VOIX ET LES VISAGES DU MONDE DE LA CHASSE
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Une chasse au domaine des Rémillys
1. La présentation du tableau. 2. Bertrand de Courcy (Hunting Pleasure).
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16. Anne Brusson. 17. Benoît Valette (Cartier).
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11. Suzanne Flygare. 12. Frédéric Bauche. 13. Fabrice Bourgard (S.T.Dupont).
3. Natacha et Olivier Dassault. 4. Jacky Brusson (Armurerie de Levallois).
14. Cyril Thomas (Leica). 15. Pierre de Pellegars (BNP Paribas Banque Privée.). 11 12
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en partenariat avec
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5. Ary Vilaséca (Japauto). 6. Gilles Roccia (Nobel Sport). 7. Sophie Robert. 8. Vincent Prat (Puiforcat). 9. Frank Declerck (Rio Grande). 10. Arnaud Lanquest (Cogefi).
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Àl’affût
LES EXPOSITIONS ET LES SALONS D’HIVER par la rédaction
◆ C’est toujours un plaisir de retrouver les œuvres du sculpteur animalier contemporain Damien Colcombet. Car la sculpture ne pardonne pas grand-chose, surtout pas l’approximation. Et chez Damien Colcombet, il n’y en a guère. À la Galerie Estades, place des Vosges à Paris, une trentaine de bronzes seront exposés, permettant au visiteur de se rendre compte de l’indéniable talent de cet artiste. Difficile, en effet, de rester insensible à toute sa faune africaine. C’est tout à la fois l’Afrique que l’on imagine, et celle qu’elle est, d’une beauté infinie et d’une tragique grandeur. Ses animaux sont placides comme ce vieux buffle mais dont la puissance est prête à se déchaîner, ou la vitesse d’une lionne (ci-dessous, Lionne et Buffle d’Afrique) dont on devine la musculature hors du commun, tout comme ce léopard et sa proie dans l’arbre. Damien Colcombet est à découvrir ou à redécouvrir.
Galerie Michel Estades,Paris IVe. Rens. :01.42.77.50.03 et ww.estades.com
MUSÉE DE SLAVONIE
DAMIEN COLCOMBET À LA GALERIE ESTADES
JUSQU’AU 31 MARS
LES TABLEAUX CIBLES CROATES
◆ À l’occasion du festival
de la Croatie en France, le musée de la Chasse et de la Nature à Paris a eu la riche idée d’exposer dans ses salles les“tableaux cibles”(ci-dessus), célèbres dans tout l’Empire austrohongrois. À la fin du XVIIIe siècle, concomitamment à l’émergence des sociétés de tir –celle de Zagreb a été fondée en 1786– en Europe
centrale, arrivera une étonnante pratique : le tir sur tableau. À l’occasion de concours de tir qui réunit la bonne société, ces fameux tableaux cibles sont destinés à récompenser les meilleurs tireurs, ou à être tout simplement une cible (comme en témoigne l’impact de balles sur plusieurs d’entre elles). Qui plus est, ces cibles ont un véritable intérêt artistique, puisqu’elles représentent aussi bien des animaux, des paysages, des monuments, des scènes cynégétiques ou mythologiques. Le visiteur pourra ainsi découvrir une quarantaine d’entre elles provenant des musées de Zagreb et de Varazdin, ainsi que des créations contemporaines. Musée de la Chasse et de la Nature,Paris IIIe. Rens. :01.53.01.92.40 et www.chassenature.org
JUSQU’AU 25 FÉVRIER
LES CHASSES DE MONSIEUR COURBET ◆ C’est une
manifestation que les chasseurs épris de belles choses ne doivent manquer sous aucun prétexte. Si l’on connaît en effet Gustave Courbet peintre,
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chef de file du courant réaliste (Un enterrement à Ornans, la Création du Monde…), on connaît beaucoup moins Gustave Courbet peintre cynégétique, sauf quelques chevreuils et son célèbre Hallali du cerf. Or, sur ce thème, chasseur lui-même, l’artiste a beaucoup produit à partir de 1858, 130 tableaux très exactement.Venant de France, du Japon, d’Allemagne, des États-Unis. Ces œuvres ont été pour la première fois rassemblées au Musée Courbet – qui a rouvert ses portes l’année dernière après trois ans de travaux– à Ornans, sa ville natale dans le Doubs. Les visiteurs pourront embrasser PHOTOS : MUSÉE GUSTAVE-COURBET - GALERIE MICHEL ESTADES
JUSQU’AU 6 JANVIER
presque d’un seul regard tout le génie de Courbet à traiter de la chasse sous toutes ses formes.Aussi bien ses animaux–on songe à son Cerf à la rivière ou à son Renard dans la neige, qu’aux autres acteurs eux-mêmes, chasseurs et chiens, – on pense à son Chasseur allemand ou à ces Braconniers dans la neige (cidessus), œuvre que nous avons longuement étudiée dans notre numéro de printemps 2006. Musée Gustave-Courbet à Ornans (Doubs).Rens. : 03.81.86.59.55 et www.musee-courbet.fr
La vente d‘armes est réservée aux personnes disposant de toutes les autorisations nécessaires
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Lucarne Grandes chasses en Biélorussie
◆◆ Il est des contrées qui
réveillent les chasseurs les plus blasés, la Biélorussie est de celles-là. Ils s’imaginent déjà en Ivan Tourgueniev arpentant bois et steppes ou en Louis Viardot relatant ses exploits face à des animaux féroces. Aussi, c’est avec une curiosité toute particulière que l’on peut voir ce film d’une petite heure, car ce pays d’Europe orientale reste pour beaucoup une sorte d’éden cynégétique, habité par des grosses bêtes quasi fabuleuses. C’est ce qui a poussé la première équipe de nemrods qu’a choisi de suivre le réalisateur. Mais visiblement, pour ce premier déplacement en plein mois d’octobre, l’éden cynégétique ne tient pas toutes ses promesses. Les traqueurs –qui opèrent en battue silencieuse– sortis tout droit d’un roman de Tolstoï ne semblent pas assez nombreux
Chasses modernes du migrateur : oies et canards
◆◆ Personne n’ignore que
les sauvaginiers forment une confrérie à part,qui a le goût de l’effort,une patience à toute épreuve et une capacité d’invention infinie pour tenter d’attirer les canards.On connaissait les appelants vivants, les formes en tous genres,voici maintenant les canards mécaniques, importés du Nouveau Monde,et parfaitement
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pour couvrir des zones aussi grandes et, surtout, ils semblent d’une totale inexpérience et d’une indiscipline exemplaire, négligeant toutes règles de sécurité. À voir les images, toujours bien filmées, peu d’animaux passeront la ligne… Imperceptiblement, même si quelques sangliers seront finalement tués, on sent que plusieurs chasseurs sont au bord de la crise de nerfs d’avoir vu aussi peu de gibier. Sans remettre en question une organisation laissant peut-être à désirer, faut-il rappeler à ces chasseurs –et ils ne sont pas les seuls– que le versement de subsides pour des jours de chasse n’est et ne sera jamais la garantie d’un tableau mirobolant… Les choses sont différentes dans la seconde partie du film, qui se déroule cette fois au cœur de l’hiver, dans une zone apparemment très bien gérée si l’on en juge par la densité et la variété des légaux dans notre pays ; c’est, entre autres,l’un des objectifs de ce film de nous faire découvrir ces nouveaux leurres en nous emmenant successivement des deux côtés de l’Atlantique.Il n’en demeure pas moins que, parfois,le fil conducteur
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PHOTOS : AUSLOOS/SIPA - BLICKWINKEL/ALAMY
SÉLECTION DE DVD par Humbert Rambaud
animaux aperçus, entre sangliers, lynx, cerfs, élans et bisons. Là, visiblement, les traqueurs connaissent leur affaire ; les compagnies de sangliers sont impressionnantes et incessantes.Tout comme le feu nourri des carabines, presque jusqu’à saturation, car la qualité d’une chasse ne se mesure pas exclusivement du DVD n’apparaît pas très clairement,le réalisateur hésitant entre le déjà-vu et revu et les nouveautés.Le film commence au Canada par une chasse de canard dans un maïs inondé : les migrateurs sont attirés comme des aimants par des formes et le fameux canard mécanique.D’où l’idée d’un chasseur français de transposer ces techniques dans notre pays. D’abord sur les oies à la méfiance légendaire,près de Paris.Dans des séquences bien filmées,nous assistons à la pose méticuleuse de formes fort convaincantes si l’on en juge par les oies qui se détournent vers ces leurres.À rebours, si l’on peut admettre la tenue “camo”pour tromper
HIVER 2012
au nombre de victimes… Il est également légitime de s’interroger sur le fait de tirer un très jeune élan car, comme le dit un chasseur, l’objectif est de « tirer un beau trophée » qui « représente son espèce ». Il n’en demeure pas moins que la Biélorussie fait rêver et ce film le démontre un peu plus. Puisse-t-elle rester un paradis.
Seasons,54 minutes,20€.
la vigilance des anatidés,le fusil lui aussi“camo”paraît tout de même superflu : la chasse n’est pas la guerre ! Les séquences se suivent entre une chasse à la bernache au Canada, où l’on assiste encore à un beau spectacle,avant de revenir vers nos provinces,où les chasseurs analysent tous les lieux de villégiature possibles de l’oie. Puis vient l’attente si prenante, si fascinante qui fait toute la magie du gibier d’eau et montre si besoin était que sa chasse reste pleine de nouveautés et d’imprévues. Une vraie bataille avec un gibier qui se défend et qui ne connaîtra,on l’espère, ni la banderole,ni le rabatteur ! Seasons,53 minutes,20€.
Avec un viseur point rouge vous voyez les deux animaux et l’environnement
Quelle situation de tir préférez-vous ? De nombreuses grandes opportunités de chasse surviennent soudainement, et vous devez être prêt lorsque le gibier apparaît. C’est pour cela que vous voulez être sûr d’avoir le meilleur pour le tir et c’est à ce moment que les viseurs Aimpoint vous donnent un avantage énorme. Viser sans grossissement et avec les deux yeux ouverts vous permet de voir les animaux ainsi que l’environnement. Instinctivement, vous placez le point rouge sur le gibier, et vous êtes prêts à tirer. La visée est rapide et en toute sécurité.
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Jours de Chasse
Jours de
Chasse N° 2
France Le tétras,
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Equipée Marco-polo, la chasse au sommet Frisson A la poursuite du renard irlandais Petite vénerie Honneurs au lapin Munich La vitrine de la chasse allemande Tableau Le peintre et le vieux loup
H i v e r
2 0 0 0
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N° 2
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35
N°2
F
Jours de
Chasse N° 3
Chevreuil
Approche dans l’Oise Portugal Des lévriers et des lièvres Légende Les chasses d’Hadrien Essai Le break Volvo Cross Country Armes La carabine à un coup Art de vivre Invitation à La Haute Porte P r i n t e m p s
2 0 0 1
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N° 3
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35
F
BELGIQUE 245 FB - SUISSE 9,50 FS - LUXEMBOURG 245 FL
Bruno de Cessole et Humbert Rambaud
N°1
Déc. 2000 - fév. 2001
les essais de nouvelles armes ou optiques, nous invitions nos lecteurs à visiter des demeures où se célèbre le culte de Saint-Hubert, et leur proposions des recettes inédites. Bref, nous offrions un regard neuf sur la plus vieille passion des hommes.“Surtout ne changez pas”, nous enjoignaient la plupart des lecteurs pour qui le rendez-vous trimestriel avec Jours de Chasse est attendu avec impatience et gourmandise ! Comme vous l’avez constaté, nous n’avons rien renié de notre esprit et de nos“fondamentaux”, mais, bien sûr, nous avons évolué. Sous la tutelle de Fabrice Fournier, avec l’aide de Nicolas Lemay, la couverture de votre magazine a gagné en élégance et en clarté. Un nouveau secrétaire général de rédaction,Éric Lerouge, a mis son enthousiasme de néophyte et son énergie au service du journal. Grâce à l’art de la persuasion de Jérôme Pinel, de nouveaux annonceurs nous ont rejoints. Jours de Chasse a pris de l’ampleur et a su, nous l’espérons, tenir ses promesses originelles et satisfaire vos attentes. Merci à toute l’équipe, des reporters aux services de diffusion, de l’iconographie à la comptabilité et aux responsables techniques, pour nous avoir permis de croître et embellir. Et merci, bien sûr, à notre actionnaire, Sud Communication et à son président Pierre-Yves Revol, et à Olivier Dassault, notre président-fondateur, pour leur indéfectible soutien. Notre prochain grand rendez-vous ? Les quinze ans de Jours de Chasse !
Jours de Chasse
récompensé ou trahi, la découverte inattendue, la joie ou la déconvenue qui couronne ou qui assombrit la journée, tels sont les compagnons avec lesquels le chasseur a rendez-vous chaque fois qu’il part pour la chasse. L’équipe de votre journal – restée presque la même depuis le premier numéro – a connu,pareillement, cette gamme d’émotions. Il fallait beaucoup d’enthousiasme et de conviction, et sans doute un brin d’inconscience,pour se lancer dans l’aventure d’un nouveau magazine, il y a une dizaine d’années, alors que la presse écrite n’était pas au meilleur de sa forme. Maintes Cassandres nous prédisaient une fin rapide, tandis que d’autres se gaussaient volontiers des présomptueux qui entendaient renouveler la presse cynégétique et la tirer vers le haut. Un an plus tard, au grand dam des pessimistes ou des jaloux,Jours de Chasse était toujours là ; nos lecteurs se révélaient passionnés et fidèles, tandis que les annonceurs se montraient plus qu’encourageants. Lentement mais sûrement, au fil des années, ce magazine d’un nouveau genre, qui faisait la part belle à la culture, à la beauté et à l’évasion, a trouvé son public et se l’est attaché.Sans préjugés ni parti pris, nous évoquions toutes les formes de chasse, des plus prestigieuses aux plus rustiques, nous explorions des territoires lointains sans méconnaître les terroirs de la France profonde, nous faisions découvrir des artistes, des écrivains et des musées, sans négliger les conseils pratiques et
Mars - Mai 2001
◆
L’incertitude, l’imprévisible, l’espoir
N°3
Chasse deJours Chasse
N°10
Entre étangs et mystères
N° 10
€
La Brenne
Jours de Chasse
N° 5
Hiver 2002 - 7
Légendaire
Alsace
Chasses de légende Les dents de la jun Découverte gle Bucolique Au triche Territoire La per Armes Éterne drix rouge de Provence lles carabines à verrou Visite Les cha mb
ET
ARTISTES LÉGENDES
Le réalisme de Pierre-Jules Mène Pierre Moinot, le guetteur d’ombre TECHNIQUE
Faisans en Eure-et-Loir Calibres de montagne Les chiens de sang ART DE VIVRE
Invitation au château d’Antoing
BÉNIN Irascible buffle... BOTSWANA Combatif oryx... INDOCHINE Mythique gaur...
2 0 0 1
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N° 5
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Jours de Chass e
Jours de
N°5
35 F
N°12
OÙ LA NATURE N’EXCLUT PAS LA CULTURE.
AUSSI, POUR LE
PREMIER NUMÉRO, EN CHOISISSANT L’ÉCOSSE EN COUVERTURE, NOUS ÉTIONS SÛRS DE RASSEMBLER TOUTES CES EXIGENCES. L’ESPRIT JOURS DE CHASSE ÉTAIT NÉ AVEC, EN POINT D’ORGUE, POUR LE HUITIÈME NUMÉRO, RIEN POORTVIELT,
N°11
Chasse N° 6
Printemps 2003 - 7
Découverte
Armes
du Zimbabwe Au royaume de la gambra
Cinéma
Gros plan sur le chasseur
QU’ELLE APPORTE.
ET AUSSI...
TIBET
L’étrange mouton bleu LÉGENDE
Danse avec les bisons KAREN BLIXEN
L’honorable lionne
AVENTURE Sur les traces d’Attila, le sanglier turc.
TOURISME Antalya, perle de la riviera turque. ITINÉRAIRE Guyane, la nature en majesté. PEINTRES René Princeteau et Edwin Landseer. INTÉRIEUR Invitation au château d'Estoublon.
SAVEURS Les recettes de famille. TECHNIQUE Sur le terrain... Les perdrix... Les chiens de grande quête... Les armes, le tir, l'entraînement... BELGIQUE 7 € - SUISSE 10,70 FS - LUXEMBOURG 7 €
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N°8
LÉGENDE
ARTISTE
Chasse Le Jaguar
L’envol de Reboussin
N° 7
Une légende
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LA BEAUCE Bastion de la grise
Armes
Drillings et mixtes Chasse et tourisme
À Venise sur les traces d’Hemingway
Chasse N° 9
Edouard Traviès La musique et la chasse 500 ans de chasse à Chantilly TECHNIQUE
Cerfs en Sologne Armes à platines Consanguinité chez les chiens
Émotions
d’automne
ART DE VIVRE
Invitation à Champchevrier
N°7 - 6 € -
LES LANDES
Un paradis retrouvé €
Printemps 2002 -
Chasses magiques au Québec
Jours de
ARTISTES LÉGENDES
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LA CHASSE ET CE
Sologne
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Le Jaguar
N°7
D’UNION ENTRE
Prestigieuse
AFRIQUE
Le château d’Arcangues
Jours de
N° 11
FORMIDABLE TRAIT
Chasse N° 12
L’éland de Derby
Intérieur
Hiver 2001 -
Chasse A l’intér Le calen ieur drier 2003 de la ch asse
Jours de
Au t o m n e 2 0 0 2 - 6
Maroc
Juxtaposés et superposés
Jours de Chasse
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Jours de Chasse
N°6
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Le guerrier
Sous les chênes de Tronçais
✹
Jours de Rambouillet L’appel du grand gibier
Jours de Chasse
Jours de
€
Jours de Chasse
N°4
€
AVEC DU RÊVE, DU CONCRET, DU PLAISIR ET DE LA BEAUTÉ,
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NOUS AVIONS PROMIS UNE VOIX DIFFÉRENTE
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Entre tourterelles et palombes
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N°9 Jours de C HASSE ◆
HIVER 2012
39
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Jours de Chasse
N° 16
SENLIS SENLIS ET ET CHANTILLY CHANTILLY
ARMES ARMES
aux
SUISSE
Les chamois dans le Valais GUYANE
Le livre de la jungle LES CHIENS
L’épagneul breton, ce complice
ÉCOSSE ÉCOSSE
Le Le diable diable des des moors moors
THEODORE ROOSEVELT
Les chasses du président ÉCRIVAIN
LE LE BEAGLE BEAGLE
Louis Pergaud, le Jurassien
Le Le chien chien de de l’Entente l’Entente cordiale cordiale
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3:HIKMPB=ZU\UUY:?a@k@b@q@a; L’élan géant de Sibérie
COMME NOTRE PASSION, JOURS DE
CHASSE SE DOIT D’ÊTRE UNE VRAIE ÉVASION, UNE VÉRITABLE DÉTENTE, SYNONYMES D’HEURES JOYEUSES ET D’HEURES PRÉCIEUSES, CELLES QUI INCLINENT
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Chasse
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N° 14
Approche
d’ hiver
Chasse
La gélinotte de Digne CHIENS
La sagesse à l’envol HISTOIRE
Les chasses de Louis XI ÉCRIVAIN
Maurice Genevoix, chantre de la forêt Rembrandt Bugatti, le génie animal
CE QU’ELLE EST.
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Jours de Chasse
HIVER 2003 - 7
Jours de
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Chasse
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EN MONTRANT
N° 15
VOLONTAIREMENT,
DES IMAGES DE LA NATURE,
C’EST POUR NE JAMAIS OUBLIER
printemps
QUE LA CHASSE EST UNE AFFAIRE DE TERRAIN, DE BIODIVERSITÉ,
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LE CHAROLAIS
Une équipée sauvage
GIBIERS, DANS LES
LES FUSILS DARNE
La magie stéphanoise LES LAPINS DE DAUDET
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N°15
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€
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HIVER 2012
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N°20
Chasse
FRAN La Dom CE
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Chasse à l’île Maurice
Jours de
BELG IQU
Prud’hon, le chasseur d’émotions
CHASSES Au temps des tsars
TOUT À FAIT
E7€SUIS SE
L’autre Jura
AVENTURE Safari en Tanzanie
AVENTURE
NE SERAIT PAS
FRANCE Les canards du lac de Grand-Lieu TCHÉQUIE Battue de faisans en Bohême ARGENTINE À la poursuite des pécaris CHILI Invitation à Santa Rosa de Tabali
Les tétras de Chamrousse
L’exemple de Beaulieusur-Loire
LA CHASSE
d’automne
SCULPTEUR EN FRANCE...
DÉCOUVERTE Chasse à l’aigle en Mongolie
Légendes
TERRITOIRE
SANS LAQUELLE
N° 17
TERRITOIRE
Chasse N° 20
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Jours de
Jours de
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N°14
À UNE INFINIE
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Jours de Chasse
N°17
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N°13
Jours de Chasse
AU FIL DU TEMPS, AU FIL DES NUMÉROS,
Jours de Chasse
Les diaboliques sarcelles du Mexique
N°16
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H I V E R
Foà Foà l’Africain l’Africain
ÉTÉ 2004 - 7
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CHASSEUR CHASSEUR DE DE LÉGENDE LÉGENDE
L’isard, sorcier des pyrénées
Chasse N° 18
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Jours de Chasse
N° 13
Couleur d’ouverture
N°18
A la découverte du LIMOUSIN superbe terre de chasses page 76
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Chasse
✹ Chasse
Jours de L’été aguets
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Jours de
Jours de Chasse
variation AU T O M N E 2 0 0 3 - 7
Jours de Chasse
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Chasse N° 23
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TERRITOIRE
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Jours de Chasse
Les grands sangliers turcs
Le wapiti ou le rêve américain
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N°27
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Symphonie
TERRITOIRE
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Jours de Chasse
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Reflet d’hiver
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Jours de
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Jours de Chasse
de
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N° 21
Jours de Chasse
L’EXPRESS
CHAPUIS
L’élégance et la robustesse
M 02515 - 23
Jours
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e Jours de Chass
N°21
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Jours de
Chasse Chasse N° 29
N° 32
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N°31
50 CHASSEURS DE 50 ARTISTES : LA CHASSE RESTE UNE MATIÈRE INÉPUISABLE.
L’antilope des Alpes
CANADA
L’appel
CONTINENTS,
LÉGENDE ET
de
Chasse au brame dans le Périgord
Chasse
150 GRANDS
REPORTAGES SUR LES CINQ
Jours
Instants de prédation
Vénerie au pays des coyotes
Les amants de l’aventure
Jours
N°34
CELA REPRÉSENTE
N° 34
REPORTAGE
Battues royales à Fontainebleau
M 02515 - 32 - F: 9,50 E - RD
M 02515 - 29 - F: 9,50 E - RD
Chasse page 168
L’ÉCOSSE Les Highlands en hiver… BURKINA Sur la piste des lions et des buffles… TROUBETSKOÏ Le Rodin russe…
Jours de CHAS
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Jours de Chasse
TOUT-TER
RAIN LE NOUVE ESPRIT L DU 4X4
N° 31
50 NUMÉROS,
CHASSE C
N°30
Forêt
3:HIKMPB=ZU^ZUX:?a@k@c@t@a;
AVENTURE
L’insaisissable buffle du Zimbabwe
TANZANIE Un fauve attend la nuit… TADJIKISTAN Sur le toit du monde… PROVENCE Les bécasses de la Sainte-Baume
3:HIKMPB=ZU^ZUX:?a@k@d@m@a;
chasseurs
Jours de
le charme de l’imprévisible
M 02515 - 33 - F: 9,50 E - RD
Grands faisans en Pays de Caux
Xénophon, le glaive, la plume et les chiens
Dans les sables du Kalahari
L’ouverture
REPORTAGE
PORTRAIT
AVENTURE
Chasse N° 33
LA CHASSE PHOTOGRAPHIQUE
premier des
N° 30
Jours de
L’autre approche du gibier
Ouverture ce bonheur
Jours de
N°33
3:HIKMPB=ZU^ZUX:?a@a@d@n@k;
BEL/LUX 10,50 € - SUISSE 19 FS - CAN 19 $CAN - DOM 10,50 € - ALL/ESP/ITA/GR/POR (CONT) 11 €
Jours de Chasse
N°29
BEL/LUX 10,50 € - SUISSE 19 FS - CAN 19 $CAN - DOM 10,50 € - ALL/ESP/ITA/GR/POR (CONT) 11 €
variation
Jours de Chasse
La 50e
À L’INSTAR DE LA CÉLÈBRE REVUE ANGLAISE THE FIELD : UNE IMAGE, UN TITRE. POUR CE “NOUVEAU” JOURS DE CHASSE (N°34), C’EST JEAN-BAPTISTE OUDRY QUI EST À L’HONNEUR, PARCE QU’IL APPORTE LA BEAUTÉ ET LA VÉRACITÉ, PARCE QU’IL MONTRE QUE LA CHASSE RESTE UN ACTE DE PRÉDATION.
Jours de C HASSE ◆
N°36 HIVER 2012
La 50e
variation
CHASSE
HASSE
C
Jours
N°43
de
N°41
Jours
N° 41
de
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LA COUVERTURE
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s d r a g re CHASSE Autres
NOS LECTEURS. CERTAINS L’ONT PLÉBISCITÉE, D’AUTRES L’ONT DÉTESTÉE. ET COMME LE LECTEUR A TOUJOURS RAISON…
M 02515 - 43
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Jours de CHASS
2000-2010
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N° 43
CHASSE Jours
de
N° 38
QUELQUES PLUMES DE FAISAN “BOMBANCE” CECIL ALDIN, UN SETTER
À L’ARRÊT POUR NOUS SOUVENIR
QUE LA CHASSE SANS CHIEN PERDRAIT
HASSE
CHINE
Les derniers chasseurs de Mandchourie M 02515 - 40 S - F: 9,50 E - RD
N°40
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46
Jours de CHASSE
Avec les gauchos de la Sierra
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N° 40
ARGENTINE
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de
Veillées d’hiver
de
Instants sauvages
Drames africains
N° 42
Jours
M 02515 - 42 - F: 9,50 E - RD
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CHASSE Jours
de
N° 39
N°42
La terre telle qu’elle est ÎLE ILE MAURICE
Approche sur les cerfs de Java
FRANCE
Un rêve en Sologne M 02515 - 39 - F: 9,50 E - RD
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Jours de C HASSE ◆
CHASSEURS DE LÉGENDE
HIVER 2012
ILLUSTRATEUR
Arnaud Fréminet, Freminet, l’aquarelle au naturel
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C
CHASSE
ÉCOSSE
L’île mystérieuse
M 02515 - 38 - F: 9,50 E - RD
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Jours
Jours de CHASSE
N°37
BEL/LUX 9,50 € - SUISSE 15 FS - CAN 15 $CAN - DOM 9,50 € - ALL/ESP/ITA/GR/POR (CONT) 9,50 €
Jours de CHASSE
M 02515 - 37 - F: 9,50 E - RD
Tableaux de fêtes
UNE GRANDE PARTIE DE SON ÂME…
AFRIQUE ILLUSTRATEUR
Jours de CHASSE
FRANCE
N°39
Jours de CHASSE
D’APRÈS-CHASSE DE
BEL/LUX 10,50 € - SUISSE 19 FS - CAN 19 $CAN - DOM 10,50 € - ALL/ESP/ITA/GR/POR (CONT) 11 €
JOLIMENT COMPOSÉES POUR NOTRE NUMÉRO
DU DIXIÈME ANNIVERSAIRE, UNE
N° 37
N°38
HASSE
C
N°47
de
ARTISTE
QU’ÉTAIT
XAVIER DE PORET (ICI, À DROITE,
N° 47
SON VENEUR ASSOUPI DONT ON NE PEUT LOUER QUE LA DÉLICATESSE
CE QUE DOIT ÊTRE
l’enchanteu
JOURS DE CHASSE : TOUT À LA FOIS
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N° 49
CHASSE
Jours de CHASSE
Jours
de
CHASSE Jours
M 02515 - 49 - F: 9,50 E - RD
BEL/LUX 9,50 € - SUISSE 15 FS - CAN 15 $CAN - DOM 9,50 € - ALL/ESP/ITA/GR/POR (CONT) 9,50 €
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N°44
N°45
de
M 02515 - 47 - F: 9,50 E - RD
Jours de CHASSE
M 02515 - 44 - F: 9,50 E - RD
CHASSE Jours
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N° 44
Lisières d’été
M 02515 - 48 - F: 9,50 E - RD
de
Sens en éveil
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CHASSE Jours
Jours de CHASSE
ET D’UNE RARE ÉLÉGANCE.
Jours de CHASSE
INSATIABLE, ENCHANTEUR
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N° 48
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POÉSIE) EST À L’IMAGE
Jours
de
Poretr
DU TRAIT ET L’INFINIE
CHASSE
N°48
N° 46
de
N°49
La reine d’Écosse
N° 45
Sur le chemin de l’automne
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L’IMMENSE
Jours
CHASSE Jours
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N°46
UN BEAU COQ PIÉTANT, UN ÉPAGNEUL BRETON INTERROGATIF, UN GROUSE ET UN LIÈVRE AUX AGUETS, UNE CHEVRETTE EN FUITE, UNE ÉTUDE DE LÉOPARDS… :
POUR NE JAMAIS CESSER DE VOUS METTRE EN CONTACT AVEC LA NATURE ET SES CRÉATURES,
DANS LE SILENCE ET LE VENT DES CAMPAGNES ET LES PARFUMS DE LA VÉGÉTATION.
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HIVER 2012
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Jours de CHASSE M 02515 - 46 - F: 9,50 E - RD
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Jours de CHASSE
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Tous les matins du monde
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N° 50
N°50
50 numéro
Le
ème
47
Tentations
MODE, PARFUMS ET ACCESSOIRES POUR ELLE par Diane Cernay Retrouvez toutes nos adresses en page 234
GILET TARTAN AIGLE
CHÂLE CARTIER
◆ À motif tâches panthère, l’animal
fétiche du “roi des joailliers”, ce châle Cartier très sophistiqué est en cachemire et soie.
◆ Aigle propose dans sa ligne
exclusive Harris Tweed (en tissage écossais marine ou bordeaux), en édition limitée, ce gilet sans manche léger et chaud, 100 % laine et duvet de canard.
630 €.
ÉCHARPE BICOLORE VICOMTE A.
350 €.
◆ Chaleur et raffinement.
L’essentiel est, pour Vicomte A., un art de vivre. 69 €.
CABAS LANCEL ◆ Modèle
SWEATER HUMBERT BERETTA
Premier Flirt, ce nouveau cabas Lancel est en cuir grainé de couleur cuivre.
◆ Humbert Beretta propose quatre couleurs :
violet, rouge, vert et gris. Vous choisirez ce sweater col en V laine et cachemire pour sa fluidité et sa féminité. 159 €, tailles S à 5XL.
625 €.
BOTTE VIERZON LE CHAMEAU
◆ Cette botte en
caoutchouc naturel ajustée et ajustable avec soufflet étanche et bride de serrage s’appuie sur une semelle résistante à l’abrasion et cramponne suffisamment grâce à son grip. 129 €.
MANTEAU SCHNEIDERS
◆ Ce manteau-doudoune en tissu flanelle
garni de duvet de canard avec capuche amovible bordée renard résiste au froid mais ne vous résistera pas. 730 €.
ORCHIDÉE IMPÉRIALE DE GUERLAIN ◆ Délivrant la
puissance de l’extrait de l’orchidée impériale, ce soin transmet à la peau le secret de sa longévité. Bain enveloppant, il offre le bien-être d’un soin en institut. 350 €, les 50 ml, disponible à partir du 7 janvier.
48
Jours de C HASSE ◆
HIVER 2012
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MALTON DE CROCKETT & JONES
BLASER BUSHWOOD DE DXO
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LUI
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marron Major Brown, ce blaser trois boutons en tweed souple 100 % pure laine est traité Teflon déperlant. DXO connaît le raffinement anglais et le prouve.
Main-Line – avec frise dentelée et médaillon – séduira tous ceux qui recherchent l’élégance britannique.
229 €, tailles 48 à 62.
420 €, disponible en cuir lisse, noir ou chestnut.
CHEMISE ENOCH D’HÄRKILA ◆ La fibre creuse
CASQUETTE TWEED CHASSE ◆ Adoptez
un look anglais avec Tweed Chasse ! Cette casquette Compton de chez Alan Paine en tweed 100 % laine est étanche et respirante. 55 €.
MES CHAUSSETTES ROUGES
◆ Un modèle (Cherry G) uniquement disponible sur le site de Mes Chaussettes rouges et un fournisseur de légende qui habille depuis 1798 des papes aux hommes politiques.
49 €.
GILET CLUB INTERCHASSE
◆ Ce gilet de ville ou d’après-
99 €, tailles M à XXXL.
MOCASSINS DE METTEZ ◆ En matière de confort, Mettez
n’improvise jamais. Ces mocassins d’intérieur peau doublés mouton, en mouton retourné ou montants à lacets avec semelle, en sont la preuve fulgurante. Sa “botte secrète” ? Une esthétique sans faille. De 115 à 185 €, tailles 35 à 47.
chasse Barnabé est en cuir fin 100 % déperlant et entièrement doublé. Club Interchasse s’est donné pour ligne de conduite de défendre la perfection dans chacun de ses produits. Pourquoi l’en dissuader ?
CEINTURE ALEXANDRE MAREUIL
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belle ceinture réglable possède une boucle en nickel (ou laiton). Une nouvelle preuve de l’excellence d’Alexandre Mareuil.
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50
de cette chemise que distribue Chapuis Armes évacue l’humidité et conserve la chaleur. Deux exigences impérieuses face aux morsures de l’hiver.
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de Laguiole lancent une nouvelle “plume” et rendent hommage au célèbre Meisterstück et au savoirfaire et à l’artisanat de l’Aubrac. 1 950 €.
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BRETELLE BLASER ANTHRACITE
◆ Blaser propose une troisième version de ses célèbres bretelles Cordura, avec une sangle antidéparante en néoprène. Qui plus est pratique, avec un compartiment pour deux balles. 80 €.
Jours de C HASSE ◆
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895 €. Existe en huit largeurs.
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LE GAVACHER DE L’ARMURERIE JAMES
FOURREAU POUR CARABINE BARON
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◆ Indispensable pour tous vos
déplacements, ce fourreau matelassé en toile et en cuir protégera votre arme grâce à son intérieur en mousse épaisse. 199 €.
39 à 59 €.
CARTOUCHE RWS SILVER SELECTION ◆ Cette nouvelle
CARTOUCHE SAUVESTRE
gamme de munitions à grenaille de l’allemand RWS – distribuée par Ruag Ammotec – offre une plus grande puissance, avec une diminution du recul. 9,90 €,
◆ La balle flèche Sauvestre est l’une des plus célèbres pour les fusils à canons lisses. Elle est disponible en calibres 12, 16 et 20. À partir
de 19,90 €, la boîte de six.
JUMELLES DE KITE OPTICS
◆ La Pétrel, l’entrée de gamme
de chez Kite Optics, est idéale pour l’approche ou l’affût grâce à son fort indice crépusculaire. Et son poids insignifiant : 760 grammes !
492 €, la 8,5x50.
la boîte de dix.
PORTE-OISEAUX TUNET
◆ Pratique, ce porte-oiseaux à douze brins, en cuir,
à accrocher à la ceinture sera idéal pour vos battues de faisans ou de perdreaux, pour vos chasses de pigeons ou de grives. 14 €.
CROSS RIDER CLUB INTERCHASSE DE COVIBE ◆ Ce tout-chemin
100 % électrique est homologué route. Pneus arrière crampons, système d’attelage avec boule, plateau arrière avec ridelles et hayon amovible, il est équipé d’un étui à carabine avec lunette et d’un sac à bottes Club Interchasse.
12 990 €.
54
Jours de C HASSE ◆
HIVER 2012
SAC DE BATTUE ANÉAS
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ses sacs de battue. La qualité, elle, demeure : cuir de veau pleine fleur et toile de coton ou coton et lin renforcé. 990 €.
Armes de 5ème catégorie.
Armes fines réalisées à l’unité et sur mesure par de grands maîtres armuriers. Pour que votre arme soit unique…
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Tentations AUTOMOBILE par Julien Leclerc
Audi A6 Allroad
piétons, par exemple, mais aussi une aide au freinage d’urgence et des feux au xénon“autoadaptatifs”.En clair : plus besoin de jouer des codesphares, la voiture fait tout à votre place, en régulant de 35 millimètres pour les le faisceau pour ne pas Audi A6 Allroad évolutions campagnardes, éblouir le véhicule qui sur simple pression vous précède ou vous d’un bouton. Un mode croise. Côté finitions : Dimensions L : 4 940 mm ; l : 2 084 mm ; de levage ajoute même, du bois, du cuir et des H : 1 452 mm. Empattement : 2 905 mm. à vitesse lente, inserts d’aluminium Charges utiles 10millimètres sont évidemment Poids à vide : 1 910 kg. Capacité du coffre à bagages : 565 à 1 680 l. Réservoir : 75 l. supplémentaires, pour au programme. Moteur espérer éviter les bosses Le catalogue Six cylindres en V diesel, turbo, 24 soupapes, un peu trop saillantes. des options facilite 2 967 cc. Puissance : 313 ch à 3 900 tr/mn. Le véhicule dispose, la personnalisation Couple : 650 Nm. Freinage ABS. Boîte automatique à huit rapports. par ailleurs, d’une de cet intérieur tiré Transmission à quatre roues motrices. fonction d’assistance en au cordeau. La voiture Performances descente très sécurisante roule dans un silence Vitesse maximale : 250 km/h. 0-100 km/h : 5,6 sec. Consommation moyenne : pour le franchissement très apprécié des 6.7 l/100 km en cycle mixte. CO2 : 176 gr. de passages abrupts. passagers. Mais si vous Prix À partir de 69 170 € Certes, ce tout-chemin appuyez sur la pédale ne peut rivaliser avec de droite, la cavalerie se les authentiques 4x4 sur déchaîne.Nous avions leur terrain. Sa garde au sol droit, il est vrai, sur le modèle système freine la roue est insuffisante et ses angles essayé, au six cylindres 3 litres à l’intérieur de la courbe, avant d’attaque à l’avant et de sortie biturbo diesel de 313 chevaux. qu’elle ne puisse glisser. Un à l’arrière ne sont pas assez Un couple de camion ! différentiel optionnel Quattro généreux.Mais tout de même, Des accélérations de sportive : Sport pourra distribuer la quelle merveille que cette 5,6secondes pour aller puissance de façon différenciée transmission intégrale Quattro de 0 à 100 kilomètres-heure ! entre les roues arrière, selon à quatre roues motrices ! Et pourtant, le poids de l’engin les besoins. Dans l’habitacle, Que ce soit sur un chemin mal est conséquent, malgré on retrouve la finition haut carrossé ou sur l’asphalte, une perte annoncée de 70 kilos, de gamme des versions berline elle procure au conducteur notamment grâce au recours ou break Avant. On aime massif à l’aluminium le large écran au centre du une sérénité de tous les instants. qui représente 20 % tableau de bord, pour afficher En conduite dynamique, le de la carrosserie.La boîte les paramètres de conduite et automatique Tiptronic à huit de navigation.La chaîne hi-fi rapports convient parfaitement Bang & Olufsen à quinze hautà ce break Allroad qui ne parleurs ravira les mélomanes. consomme guère plus de 6 Les systèmes d’assistance à 7 litres aux 100 en moyenne, électronique pour le assisté d’un start & stop très conducteur comprennent efficace. Les rejets sont donc un régulateur de vitesse maîtrisés : de 176 grammes de “intelligent”,un dispositif qui CO2. Difficile de faire mieux. replace le véhicule dans sa voie, par lecture du marquage au sol. Ce tout-chemin premium Ils comprennent également s’affiche à des tarifs très élitistes une caméra à vision nocturne toutefois. Le prix de la qualité pour aider à la détection des et de la différence.
Plus abouti que jamais, ce grand break au look singulier trône au sommet de sa catégorie. ◆ Couleur brun Java exclusive,
calandre Singleframe à lamelles verticales, jantes de 18pouces sculpturales,sorties d’échappement chromées aplaties,rampes de toit montées sur double barre, et puis surtout appendices de protection greffés tout autour de la caisse pour un vrai regard de félin : la nouvelle Audi A6 Allroad déborde de caractère.Arrivé à sa troisième génération, ce break, lancé en 2002, repousse les limites du plaisir de voyager dans sa catégorie. Le coffre à double plancher présente un volume respectable de 565 à près de 1 700 litres, une fois les assises rabattues. Et la suspension pneumatique en série se révélera précieuse pour le transport d’un lourd chargement.Elle abaisse le châssis de 15 millimètres à vitesse élevée et le rehausse
AUDI
Voyager plus loin
Nouveauté 2012 Modèle N°2 “de Luxe” Un superbe mariage de technologie et d’élégance Disponible dans tous les calibres à partir de
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Enchères par Virginie Jacoberger-Lavoué
Pour tous les goûts
◆ La saison a commencé le 9 septembre avec une vacation de chasse organisée au marché international de Rungis, à l’occasion du salon Départ de chasse. Orchestrée sur une thématique classique, “l’art et la cynégétique”par l’Étude Jean-Claude Renard, avec pour expert Philippe de la Harpe, elle s’est déroulée en matinée après deux jours d’exposition des 195 lots, tous n’ont pas été adjugés.Il faut s’arrêter de prime abord sur les armes (qui représentaient tout de même une vingtaine de lots), qui ont obtenu les enchères les plus élevées. On peut noter une carabine Holland & Holland de calibre 375 H&H,montage d’origine Holland et lunettes Nickel 4x61, qui a grimpé à 7 300 euros, soit légèrement en dessous de sa fourchette d’estimation. De son côté, une paire de fusils Browning modèle 1909 (platines,calibre 12 et canons de 70centimètres et chokes demi-full et trois quarts full avec de légères Cette pendule forêt noire en bois sculpté d’un combat de cerfs a été adjugée 3 880 euros.En haut, le superbe ouvrage“l’Équipage de Francport”de Philippe Roque, a trouvé preneur à 1 200 euros,plus du double de son estimation haute.
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PHOTOS : DE BAECQUE - JEAN-CLAUDE RENARD
Pour la première fois depuis longtemps, il n’y a pas eu de grandes vacations d’art cynégétique à Drouot cet automne. Ce sont les ventes“hors capitale” qui ont heureusement pris le relais permettant de saisir force occasions.
piqûres extérieures) a été disputée à 5 100 euros (son prix d’estimation). Plus accessible, une carabine anglaise, calibre 458 Winchester Magnum, est partie sous le marteau à 2 100 euros. Parmi les objets de décoration de chasse ou de vénerie, citons une pièce un peu particulière mais rare,
une pendule dite“forêt-noire” de très grande taille (60centimètres de haut et 70 de large) en bois sculpté d’un combat de cerfs adjugée 3 880 euros, son estimation. Plus accessible, une selle d’amazone Hermès, estimée 400 euros a été disputée jusqu’à 1 200 euros. Une plaque de cheminée avec armes d’alliance entourées de deux lions sous
couronne comtale a trouvé preneur à 700 euros. Parmi les animaliers toujours prisés, Léon Danchin a toujours ses fidèles avec trois lithographies dont deux parties à 150 euros, leur estimation (respectivement consacrées à deux pointers et à deux setters irlandais). ◆ La vacation de l’Étude Millon et Associés,organisée le 4 octobre, était consacrée à la vente d’objets d’une“maison de chasse en Sologne”, à La Ferté-Saint-Aubin même. Hors les lots purement cynégétiques, était ainsi réuni du mobilier. Signalons tout d’abord une suite de quatre gravures polychromes de 72 centimètres sur 121gravées par J. Harris et estimées d’après Herring, sur le thème du“Fox hunting”, adjugées 1 875 euros, soit audessus de leur estimation. Un lot comprenant deux lithographies de J. de Larocque Latour présentant sur l’une un beau brocard (42centimètres sur 26), sur l’autre un Envol d’un canard (30centimètres sur 17,5), a trouvé preneur à 150 euros, un peu au-dessus de son estimation la plus forte. Une gravure anglaise (72 centimètres sur 121) intitulée The Derby sans auteur identifié est partie sous le marteau à 100 euros. Une aquarelle (24centimètres sur 19) comportant un collage de plumes a trouvé preneur à 56 euros alors qu’un perdreau de 52centimètres présenté sous globe a atteint 200 euros. Une aquarelle (17centimètres sur 25) de D. Denou représentant une panthère a grimpé jusqu’à 275 euros, soit un peu au-dessous de son estimation.Une nature
“Les Chasses en Afrique”d’A.Castillon sont parties sous le marteau à 500 euros, tandis que,ci-dessous,“250 manières de cuire et d’accommoder le gibier” de Paul Mégin chez Albin Michel a trouvé preneur à 160 euros.
morte au gibier de Moreau (81 centimètres sur 65), assez accidentée a tout de même été disputée jusqu’à 250 euros (son estimation).Citons un lot de deux lithographies de Jean Herblet (de même format, 33 centimètres sur 46,5) représentant respectivement un setter et une bécassine et, pour l’autre,un setter rapportant un canard adjugé 188 euros et une étude de springer-spaniel (alors que le catalogue présente un setter gordon !) très réussie (50centimètres sur 37) acquise à seulement 50 euros. On ne peut passer sous silence une paire de lithographies de Guyot, représentant respectivement un couple de lions et un puma (de 23 centimètres sur 31). Elle a été disputée à 500 euros (un peu au-dessus de son estimation) alors qu’une jolie gravure polychrome (72 centimètres sur 87) d’après Fred Taylord –et gravée par Hester– représentant un ghillie et ses deer hounds a trouvé preneur à 188 euros, son estimation.Estimée 300 euros, une lithographie d’Édouard Traviès a confirmé la bonne cote de l’artiste animalier : elle représentait une nature morte de bécasse en trompe l’œil (de
56,5 centimètres sur 36) et a été âprement disputée à 750 euros. Parmi les objets présentés sous le marteau en début de vacation,une trompe de chasse est partie à 313 euros et un cor allemand en laiton a fait un heureux à 150 euros. Parmi les rares sculptures d’art cynégétique, un très petit labrador rapportant un canard en bronze patiné de 9centimètres sur 9, a été adjugé 113 euros alors que de très petits lots ont fait leur apparition et amusés le public de cette vente : un cendrier comportant un lapin est parti sous le marteau à 38 euros ; un porte-courrier en tôle orné d’un lapin a été adjugé 15 euros ! Du côté des trophées fort nombreux (une trentaine de lots),citons un grand koudou en cape adjugé 275 euros (pour une estimation à 150 euros), un gnou bleu en cape parti à 225 euros, un premier gnou noir en cape adjugé 175 euros, un dik-dik en cape adjugé 125 euros, un plus original blesbok en cape, disputé à 163 euros. Notons sept lots de panneaux
ovales réunissant des massacres de chevreuils (entre 18 et 34) ont été adjugés entre 413 et 625 euros selon l’importance des lots. ◆ Dernière vacation cynégétique importante de cet automne, la vente de“Livres anciens et modernes, autographes et documents”de l’Étude De Baecque (présente à Paris et à Lyon) a été organisée le 25 octobre au nouvel hôtel des ventes de Lyon. Il s’agissait de la première partie d’une importante vente de livres anciens et modernes : sur 420 lots, 222 étaient consacrés à la chasse, la pêche et la gastronomie cynégétique. La partie sur la chasse a commencé avec un almanach du chasseur (saison 1931-1932) adjugé 20 euros. L’indémodable Chasseur au chien
d’arrêt d’Elzéar Blaze est parti à 50 euros. La Chasse aux grouses (1921) d’Eugène Aubry-Vitet, superbe et rarissime ouvrage contenant 22 planches de chasse en Écosse à Loch Kennard Lodge de la comtesse et du comte de Paris, du duc de Luynes, du duc de Chartres, du duc d’Orléans et du duc de Bragance, n° 19 des 160 exemplaires (et jamais mis dans le commerce) a été adjugé 950 euros. Les Chasses en Afrique (1858) d’A. Castillon illustré de superbes gravures à deux teintes signées Victor Adam, comprenant 12 lithographies hors texte, a été adjugé 500 euros pour une estimation à 250350 euros. La célèbre
Cette paire de fusils Browning modèle 1909 (platines,calibre 12 et canons de 70 centimètres et chokes demi-full et trois quarts full avec de légères piqûres extérieures) a été disputée à 5 100 euros (leur prix d’estimation).
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PHOTOS : MILLON & ASSOCIES - DE BAECQUE
Enchères Une paire de lithographies de Guyot,représentant un couple de lions (ci-dessus) et un puma,a été disputée à 500 euros.Cette lithographie de Danchin, “Korthals à l’arrêt devant une bécasse”,a trouvé preneur à 63 euros.Et,ci-dessous,“les Canards sauvages”de Ternier et Masse sont partis à 220 euros.
Chasse à travers les âges (1898) du comte Auguste de Chabot a fait un heureux à 220 euros, soit la fourchette haute de son estimation.Il fallait débourser un peu plus pour avoir dans sa bibliothèque ce volume de la Chasse et la pêche du comte Louis de Chevigné (1832).Avec une belle reliure signée Carayon et surtout un très fin ex-libris à motif cynégétique, il a été finalement adjugé 750 euros pour une estimation haute à 400 euros. Un peu plus accessible, L’Ornithologie du chasseur (1870) du DrJ.-C. Chenu a trouvé preneur à 320 euros, son estimation.Moins onéreux encore l’ouvrage Notre sauvagine et sa chasse (1920) du DrR. Bommier, sur les oiseaux du marais, de rivière et de mer est parti à 130 euros. Datant de 1978, Chasse et gibier de montagne d’Édouard Demolle préfacé d’Antoine de la Chevasnerie sous demi-reliure en peau chagrinée marron, richement illustré de dessins de Xavier de Poret,a également trouvé preneur à 320 euros pour une estimation
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à 200 euros. Quant au Vieux chasseur de Théophile Deyeux, datant de 1835, il a été adjugé 400 euros. C’est aussi l’enchère qu’a atteinte Secrets de la chasse aux oiseaux de J. J.Grandjean ; un volume de 1826, contenant un frontispice gravé et des planches numérotées. Les Chasses sauvages de l’Inde (1862) de Germain de Lagny sont,elles, parties à 20 euros. Parmi les autres œuvres rares, laVénerie de Jacques du Fouilloux suivi
Jours de C HASSE ◆
de la Fauconnerie de Jean de Franchières, estimée entre 600 et 800 euros, a trouvé preneur à 650 euros, un prix très accessible et une bonne affaire pour son acquéreur. Bonne affaire également pour une édition originale de 1881 des Chiens d’arrêt d’Adolphe de la Rue,de Gaspart de Cherville et d’Ernest Bellecroix, partie à 120 euros,son estimation. De 1906, la Chasse au Gabion ou à la Hutte de Francin Legrand, 105 pages à demi-reliure en percaline marron, a grimpé jusqu’à 650 euros pour une estimation à 200 euros. Force est de constater que les ouvrages d’ornithologie étaient de haute qualité, souvent rares comme les Oiseaux du bas d’Alfred Quinet dans son édition de 1897 adjugés 550 euros. Plus généraliste,les Chasses d’automne (1902) de H.de Saint-Germain parti à 780 euros en dessous de son estimation la plus basse. LaVénerie royale de Robert de Salnove, premier tome de cette édition de 1672 à pleine reliure ancienne en veau moucheté
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a grimpé jusqu’à 700 euros. Exceptionnel, l’Équipage de Francport (1910) de Philippe Roque, exemplaire de 34 planches en couleurs d’après les aquarelles de l’auteur, appartenant à l’édition des Grands équipages de France a trouvé preneur à 1 200 euros soit plus du double de son estimation haute. La vacation s’est achevée pour la chasse, par la présentation de quelques ouvrages de gastronomie cynégétique, dont un exemplaire de 100 façons de préparer le gibier par Mademoiselle Rose, estimé de 1901 et adjugé 150 euros. Renseignements ◆ Étude Jean-Claude Renard 28, rue Beaubourg, Paris IIIe. Tél. : 01.42.72.03.65. ◆ Étude Millon et Associés 19, rue Grange-Batelière Paris IXe. Ou 5, avenue d’Eylau, Paris XVIe. Tél. : 01.47.27.95.34. ◆ Étude De Baecque 70, rue Vendôme Lyon VIe.Tél. : 04.72.16.29.44 Et 1, rue Rossini, Paris IXe. Tél. : 01.42.46.52.02.
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Signets par la rédaction
Les Zones humides
de Denis Duval ◆◆ Sans conteste, Denis Duval est un amoureux transi,épris du marais,de ses odeurs,de ses senteurs et de ses habitants.De cette passion amoureuse – le mot n’est pas trop fort–,en ressort un livre, illustré par Dominique Pizon, qui pourra paraître étrange pour qui n’a pas un goût prononcé pour la sauvagine. C’est à la fois un peu décousu,instructif et pédagogique. Au vrai, il faut d’abord lire de bout en bout son long et justifié plaidoyer sur les zones humides, en rappelant leur rôle essentiel en matière de prévention de risques naturels (inondation,pollution…),de biodiversité… Denis Duval rappelle aussi qu’en un siècle – sous la pression notamment de l’agriculture intensive,
de la régulation des cours d’eau et des aménagements touristiques–, les zones humides ont perdu 2,6 millions d’hectares (avec une accélération entre 1980 et 2000), pour atteindre aujourd’hui 3 millions d’hectares,soit environ 6 % du territoire national. De cette description, Denis Duval ne néglige rien, à commencer par un inventaire minutieux de toute sa faune et toute sa flore. Mais très vite, il analyse,en chasseur passionné, cette vie intérieure dont l’un des signes les plus fascinants reste la migration. Elle y est décrite, le tout agrémenté d’anecdotes (comme ce vol de cygnes observé un jour
Histoires de coqs
de Louis George ◆◆◆ Louis George fait sûrement partie de ceux qui accompagnent depuis de longues années les chasseurs dans leurs périples livresques. On ne s’en souvient peut-être pas mais Louis George était l’un des fidèles compagnons de chasse du général Chambe. Dans Propos d’un vieux chasseur de coqs, le vieil aviateur en parlait avec une incroyable émotion, lors de leurs courses insensées dans la montagne à la poursuite des petits coqs de bruyère. Ce qu’on avait un peu oublié, c’est que Louis George avait publié en 1951, un joli ouvrage sur ce sujet même – soit presque trente ans avant l’ouvrage de son ami–, ouvrage que les Éditions de Montbel ont choisi avec raison de rééditer et qui faisait suite à ses aventures cynégétiques tchadiennes (Tchad,chasses et voyages). Nous voilà replongés dans cette chasse difficile, exigeante, dans cette montagne qui ne pardonne pas grand-chose, à une époque où les moyens de transport étaient plus que limités, obligeant les chasseurs à des heures de marche avant d’arriver sur les zones
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au-dessus de l’Himalaya), entre les différents migrateurs, les modes migratoires, les modes d’orientation (géomagnétisme, repères acoustiques…). En sau-
vaginier envoûté, Denis Duval nous emmène dans ses rêves, ses paradis à lui, et pas encore perdus, dans un ton et dans un style lyriques,et il faut bien le reconnaître parfois elliptique, à telle enseigne que le lecteur peut perdre le fil. On navigue,on chasse en Mayenne, dans les célèbres marais de Carentan, en Brenne, on fait une halte à Chambord… On observera,on appréciera des vols de souchets, de sarcelles et de bécassines pour lesquelles l’auteur a un penchant. « On peut vivre sans bécassine,mais on vit moins bien », concède-t-il. C’est si juste… Éditions Opéra,162 pages,30 €.
de chasse. Nous sommes ici à mille lieues d’une chasse de fashionables, car que d’efforts, que de peines pour les hommes et pour les chiens, pour arriver à bloquer un coq et à le tirer dans de bonnes conditions.Louis George n’omet (surtout) pas ses débuts difficiles, où il enfumait quasiment tout, les marches et contremarches éreintantes. Il évoque avec passion et admiration ses compagnons de route : c’est bien sûr le général Chambe, qui n’apparaît d’ailleurs que sous le nom du“Commandant”(et sur lequel on apprend beaucoup de choses, à commencer le fait qu’il était un redoutable tireur), et le dénommé Villard, qui fut leur guide pour la chasse au petit coq pendant de nombreuses saisons. C’est un livre qui se lit d’une traite, c’est un livre qui ne se referme pas sans une infinie nostalgie car, dans tous les lieux que Louis George a hantés, les « gros noirs » ne sont souvent que des ombres, victimes à la fois de la déprise agricole, d’une pression de chasse déraisonnable, et de stations de sport d’hiver qui ont bouleversé son habitat.
Éditions de Montbel,216 pages,22 €.
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Signets À quoi jouent les hommes
de Christophe Donner ◆◆◆ Christophe Donner,chroniqueur littéraire pour le Monde Magazine,auteur prolixe qui a,à son actif,plus d’une cinquantaine de titres,est un passionné de courses hippiques depuis tout jeune. Initié par un grand-père féru de paris,il fut lui-même un joueur chevronné. Une passion qui l’interroge, jusqu’à l’obsession. En effet,de même que la chasse,le jeu est inhérent à l’homme. Depuis toujours, il joue, pour son plaisir, pour l’argent… pour plein de bonnes et mauvaises raisons. Cette fièvre du jeu décida Christophe Donner d’écrire un roman,sorte de mélange d’autofiction et de biographie historique. Cette fresque, c’est la lutte terrible qui se déroula dans la seconde moitié du XIXe siècle,entre les partisans du bookmaking et du Pari mutuel. Et quoi de mieux que le destin d’un homme pour nous la livrer ? Cet homme, c’est Joseph Oller. Catalan d’origine, arrivé
très jeune à Paris avec son père et ses frères tandis que sa mère restait vivre en Espagne,le jeune Joseph s’intéressa très vite au pari et aux chevaux. Les courses en France étaient en pleine expansion. Les Britanniques faisaient courir leurs chevaux depuis un siècle, les Français s’y mettaient à peine, mais avec quel enthousiasme ! Le système du bookmaking primait sur tout.Joseph Oller,inspiré par un oncle visionnaire,aura l’idée d’une alternative, un système où l’on ne joue plus contre un preneur de paris, mais les uns contre les autres.Le Pari mutuel est né.Mais il va mettre quelques décennies avant de pouvoir l’imposer, jusqu’à la loi du 2 juin 1891. Entretemps, Joseph Oller aura tout connu, la gloire, la fortune –il sera également un
L’éléphant est mort
Récits d’Afrique de l’Ouest de Jean-Louis Llombart
◆◆◆ Pied-noir d’origine, le DrLlombart
a l’Afrique dans les gènes. Deux livres témoignent de sa passion pour le continent noir et la grande chasse, auxquels vient s’ajouter ce troisième recueil de récits.Hauts en couleur, savoureux, parfois dramatiques, souvent empreints d’humour,ils plongent le lecteur dans l’ambiance ambiguë et fascinante de l’Afrique de l’Ouest, où la modernité n’a pas fait disparaître pour autant la croyance aux esprits et la pratique de la sorcellerie. Pondéré, modeste et sincère, intransigeant sur l’éthique de chasse, l’auteur n’a rien d’un émule de Tartarin et ne dissimule pas ses erreurs, ses échecs,sa sensation de vulnérabilité d’Européen à la merci des indigènes, certes sympathiques mais empressés et habiles à exploiter l’ignorance ou les faiblesses de leurs visiteurs. Ces aveux ne donnent que plus de relief et de poids aux récits de ses chasses
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formidable monteur de spectacles au MoulinRouge et à l’Olympia –, les joueurs impénitents, et les journalistes véreux. Au gré de ses allers-retours, entre sa vie et celle du grand Joseph Oller, il nous livre, dans un style nerveux et enlevé,le portrait de grands de ce monde,comme Lord Seymour, Henri Rochefort, les frères Rothschild, Albert Chauvin… C’est une France où rien ne comptait plus que de connaître le gagnant du prix du Jockey-Club. L’ensemble est passionnant, les anecdotes sont nombreuses et savoureuses.Christophe Donner maîtrise à la perfection l’art de conduire son récit,avec du panache,pour une histoire presque à la française. Grasset,507 pages,22 €.
de l’éléphant, de la panthère et du buffle, et de ses succès obtenus de haute lutte, sur une nature hostile, des fauves méfiants et résistants et, parfois, de pseudoguides très en dessous de ce qu’exige ce beau et difficile métier.Au fil des pages,le lecteur passe du sourire (les combines des pisteurs pour soutirer des bakchichs) à l’émotion (une chasse à la panthère hantée par des fantômes), de l’indignation (le braconnage des éléphants commandité par un haut fonctionnaire africain) à l’ahurissement (l’amateurisme et le cynisme d’un guide aussi suffisant qu’insuffisant, responsable d’un grave accident de chasse), mais aussi au partage de la satisfaction légitime du chasseur ayant remporté la victoire sur son gibier et sur luimême : « Au plus profond de moi,je me glisse dans la jubilation de l’exploit.L’éléphant est mort avant même d’avoir touché le sol.Ce n’est pas sa mort mais la façon dont il est mort qui me procure l’allégresse de la performance.Une seule balle en plein cerveau,servant l’acte de la chasse parfaite du plus grand des animaux terrestres. Voilà de quoi combler mon désir d’absolu et ma soif de perfection.» Éditions du Markhor,180 pages,22 €.
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Signets Le Cerf
de Jean-Luc Jorion ◆◆ Décidément, le « caïd de la forêt », comme le surnommait Paul Vialar, ne cessera jamais de fasciner et d’envoûter. Peut-être plus aujourd’hui qu’hier, parce que le cerf se voit plus, peut davantage s’observer, en raison de l’accroissement continuel de ses populations depuis maintenant trente ans.Témoin ce nouveau livre sur cet animal. Il ne s’agit pas d’un énième ouvrage sur notre cervidé, mais d’un autre livre, passionnant,parce que le cerf n’a pas fini de livrer tous ses secrets. On n’en attendait pas moins de la part de Jean-Luc Jorion, médecin belge et passionné de photographie animalière.« Un livre novateur », écrit Alain François dans la préface. Sous la plume du président de l’Association nationale des chasseurs de grand gibier, le compliment est déjà un hommage. En effet, Jean-Luc Jorion nous livre son expérience et sa méthode pour identifier et suivre des cerfs tout au long de leur vie, en particulier ce qu’on appelle communément les grands cerfs, avec une rigueur et des méthodes, qui, reconnaît Alain François,sont difficilement applicables en France,car cela suppose
Cuisine de l’Élysée
de Véronique André ◆◆◆ C’est une maison mystérieuse parce qu’elle est le pouvoir,fascinante parce qu’on rêve de ne jamais y habiter, élégante, car elle est l’un des plus beaux symboles du classicisme français. Beaucoup de choses ont été dites, écrites sur l’Élysée –à commencer par les livres de Georges Poisson (l’Élysée,histoire d’un palais,Perrin, 1988) et de François d’Orcival (le Nouveau Roman de l’Élysée, Le Rocher,2012)–,ses drames,ses personnages qui l’ont hantée et qui la hantent encore, ses évolutions intérieures. Pourtant de la petite histoire de cet hôtel particulier du VIIIe arrondissement de Paris, il y avait un manque auquel on ne songe pas toujours tant il est vrai que c’est une évidence : sa cuisine. Ce manque est aujourd’hui comblé avec l’ouvrage pas-
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« des massifs boisés et homogènes, une bonne entente avec les propriétaires, une motivation des sociétés de chasse, la coordination et la loyauté des chercheurs de mues et la présence d’un groupe de bons photographes animaliers.Cela fait beaucoup » ! Il n’en demeure pas moins que la démarche de Jean-Luc Jorion est intéressante à plus d’un titre car savoir reconnaître tel ou tel animal doit faire partie de la panoplie du chasseur de grand gibier. Puisant aux meilleures sources et s’appuyant sur une solide iconographie,il revient longuement, tout en nuances, sur les mœurs du cerf, sur la notion de tir sélectif (et met à mal bien des idées reçues).Aux passionnés de chasse photographique, il livre ses multiples conseils –tant en termes de matériels que de méthodes d’observation,de périodes, selon les saisons. Il donne de précieux enseignements sur le ramassage des mues, préliminaire avant de pouvoir tenter identifier les cerfs mâles, leur âge (par de multiples indices corporels mais les erreurs sont nombreuses)… Une affaire de patience, de ténacité, de prudence… et de passion. Éditions du Gerfaut,154 pages,34 €.
sionnant de notre collaboratrice Véronique André et de Bernard Vaussion,chef de l’Élysée. Qu’on ne s’y trompe pas : c’est un morceau de l’histoire de France contemporaine qu’ils nous livrent là.Car à l’Élysée,la cuisine n’est pas une anecdote,c’est une partie de la France qui doit en représenter l’excellence et le prestige. Mais avant d’être la Gastronomie Transcendante chère à Brillat-Savarin, c’est d’abord un lieu étonnant avec sa batterie qui date de… 1845, ses argentiers, ses lingères, ses fleuristes,ses maîtres d’hôtel,où tout paraît facile dans un ballet parfaitement orchestré. La cuisine, c’est le reflet du pouvoir et des hommes qui l’incarnent. Depuis quelques générations,l’heure n’est plus aux menus gargantuesques de la IIIe République. Avec force anecdotes, dans un style incisif, Véronique André nous apprend que le général de Gaulle n’était pas un
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grand gastronome mais, pour les grands dîners, « voulait que les plats soient représentatifs de la haute gastronomie française,et dressés avec faste et sophistication ».Avec Georges Pompidou,fin gourmet,« le moment de passer à table ne devait pas être pris à la légère »,et lui aussi estimait que la cuisine « incarnait la grandeur de la France ». De son côté, Giscard fera entrer la nouvelle cuisine à l’Élysée –il faut sans nul doute y voir son côté moderniste !– et « avait des idées très arrêtées sur les recettes ». François Mitterrand ? Il est jusqu’à présent « le seul président à n’être jamais descendu aux cuisines », bien qu’il fût un « gourmet ripailleur », difficile à contenter. Changement d’esprit avec Jacques Chirac, « bon vivant qui aime tous les plaisirs de la table… élevé aux produits du terroir ». Et contrairement à ce que l’opinion croit, Nicolas Sarkozy, est un « vrai gourmet,avec des goûts simples et éclectiques ». Quant à François Hollande, il est, écrit-elle un « provincial dans l’âme,jusque dans ses goûts culinaires ».Après ? L’Histoire jugera. Hachette Cuisine,224 pages,22 €.
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Signets La Grande Vénerie du duc d’Aumale à Chantilly
de Jacques Peloye ◆◆◆ Le 12 septembre 1872, le château de Chantilly renoue avec les laisser-courre.Après vingt ans d’exil, le duc d’Aumale, rentrant en possession de ses domaines, l’année précédente, avait remonté un équipage, installé dans les grandes écuries. Homme aux multiples talents, soldat, bâtisseur, bibliophile, collectionneur, historien et écrivain, Henri d’Orléans, cinquième fils de LouisPhilippe, roi des Français, était aussi homme de cheval et veneur accompli. Durant son premier exil, de 1848 à 1870,il avait chassé le renard en Angleterre et pris goût aux chevaux et chiens anglais, que les Orléans avaient, du reste, mis à la mode dès le règne de Louis XVI. À son retour dans le domaine légué en 1830 par son parrain, le dernier prince de Condé, il avait maintenu et prolongé la grande tradition de vènerie des Condés
Le gibier passe à table
et de Chantilly, initiée dès le Moyen Âge avec les précédents propriétaires, les Le Bouteiller de Senlis, puis les Orgemont et les Montmorencys. Le territoire comptait une dizaine de milliers d’hectares qu’Aumale allait agrandir par des achats et la location de la forêt domaniale d’Ermenonville. Au XVIIIe siècle, les Condés avaient fait percer carrefours en étoile et routes pour les“commodités de la chasse”, transformant Chantilly et ses entours en une des plus belles forêts de vènerie d’Îlede-France. Le chenil, logé aux grandes écuries,abritait une soixantaine de grands fox-hounds et une dizaine de bâtards poitevins. Cette meute associait les qualités de vitesse des chiens anglais aux qualités de nez et de gorge des chiens français, et prenait rarement le change. Lorsque le duc dut s’exiler à nouveau en 1886, son
de Henri Pelletier et Walter Arlaud ◆◆ « La table est le seul endroit où l’on ne s’ennuie jamais pendant la première heure », avait coutumededireAnthelmeBrillat-Savarin.“Il faudrait y ajouter la cuisine”,pourrait rétorquer Henri Pelletier, journaliste, naguère un peu chasseur avec son grand-père et gastronome. “Il faudrait y ajouter le moor écossais”, pourrait dire de son côté Walter Arlaud,artiste animalier, chasseur passionné et toutaussigastronome. Pour le vérifier,il n’est quedeparcourir(avant d’enfiler un tablier) le
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équipage avait pris 450 cerfs en 503 laisser-courre, preuve, s’il en fallait, de son efficacité. Moins passionné que le prince de Condé, son parrain,Aumale était un veneur consommé, présent à toutes les chasses, auxquelles,libéralement, il laissait accès aux populations locales.Les attaques étaient, dans la majorité des cas,pratiquées avec
livrederecettesduGibierpasseàtable.Lejournaliste y décortique chaque gibier (à plume, à poil), chaque jus, chaque cuisson, chaque pincée de sel ou de genièvre concassé. L’artiste y dessine ses souvenirs de chasse en Provence, dans les Alpes, en Écosse, à laquelle il voue une passion sans limites.C’est unsetteràl’arrêtd’unebécasse,peut-êtrecelle quel’onretrouverôtieet bardée de lard à 200 °C arrosée d’armagnac sur unverredepomerol.Ce sont ces bêtes noires dansunsous-boisenhiver, peut-être celles qui serviront à cette daube de sanglier aux cèpes et châtaignes.C’estcebro-
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des rapprocheurs et sur un terrain plutôt facile avec des chiens vites. Les chasses, deux par semaine, le lundi et le vendredi, duraient en moyenne deux heures et demie. De l’avis des contemporains, les laisser-courre de Chantilly, sans faste ni pompe, étaient réputés comme un modèle de vènerie. En 1886,Aumale est contraint de quitter à nouveau la France,et chiens et chevaux sont vendus aux enchères, mais le courre est maintenu par les équipages Maillé, Chézelles et Servant. Quand ce dernier démonte, l’équipage du duc de Chartres, neveu d’Aumale, prend le relais, jusqu’en 1910, date à laquelle prend fin la vènerie des Orléans à Chantilly. Bien illustré,riche de documents en fac-similé, le livre de Jacques Peloye est un modèle du genre.
Éditions de Montbel,192 pages,44 €.
card qui vous surprend du regard quand la neige est déjà entrée sans frapper dans cette clairière. Honorera-t-il cette compote aigre douce de figues mijotée 45minutes ? Walter Arlaud ose parfois sortir de ces espaces sauvagesqu’ilaffectionne,entreencuisinepour… une nature morte à la “terrine de sanglier”. Henri Pelletier s’aventure,lui,dans les montagnes pour… le « casse-croûte du matin une serviette sur les genoux, un couteau dans une main,le quignon dans l’autre et un verre rempli d’un bon rouge de soif » avant de savourer cette terrine de faisan aux noix.Leur terrain d’entente, ils le trouvent dans cette poésie qui émane de ce livret à l’usage de tous ceux qui partagent l’art,l’art culinaire et la culture des instants passés à table. Glénat,coll.“Carnets d’ici”,98 pages,15,50 €.
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Signets De Mauser à Blaser
Un siècle de carabines de chasse
de Laurent Bedu ◆◆◆ Le défi paraissait impossible tant il fallait posséder la maîtrise du sujet associée à un formidable esprit de synthèse. Pas pour Laurent Bedu. Pas pour l’auteur de Platines,les plus beaux fusils de chasse du monde dont l’ouvrage fait désormais office de livre de chevet des passionnés. Cette fois, notre confrère a décidé de raconter un siècle de l’histoire de la carabine rayée de Mauser à Blaser ; depuis la M 98 « si copiée », constate l’auteur, que « pour désigner“les vraies”, on parlera bientôt d’Original Mauser », jusqu’à la carabine Blaser R93, en 1993, une carabine“Meccano” révolutionnaire devenue la référence. C’est un livre qui se lit autant qu’il se parcourt, qui se feuillette et sur lequel on s’arrête parce que Laurent Bedu nous raconte simplement
365 histoires de bécasse
l’histoire de ces carabines à travers la grande Histoire, celle des guerres ou de la chasse, bref celle des hommes. À son choix de commencer l’histoire par Mauser, il répond « parce qu’elle est à mes yeux la première carabine de l’ère moderne » (même s’il nous apprend que « la première carabine de chasse a été créée en 1895 », à partir du fusil réglementaire Lee-Enfield). De fait la carabine de Paul Mauser (1838-1914) est la perfection faite arme. Plus loin encore Laurent Bedu établit un parallèle entre la platine Purdey-Besley et la Mauser98. Dans les deux cas, « les pièces ont pratiquement deux rôles ». Résultat, « après plus d’un siècle d’existence,la Mauser98 reste l’étalon auquel se mesure toute carabine de chasse à verrou,quelle qu’elle soit ». Il faudra attendre près d’un siècle pour lui trouver une héritière. La Blaser R93 sera plébiscitée ! Pas moins de 75 carabines sont chronologiquement passées
textes choisis par Robert Delhaye ◆◆◆ S’il est bien un gibier qui ne lassera jamais les chasseurs, dans sa quête, sa gastronomie et sa littérature,c’est bel et bien la bécasse. Aussi, l’arrivée de ces 365 histoires de bécasse qui font oublier les rhumatismes et excitent les papilles tombe comme une évidence, le plus difficile étant de faire un choix forcément déchirant, tant la matière est abondante et le chasseur susceptible de ne pas retrouver ses auteurs et ses morceaux préférés. Force est de constater que le Dr Robert Delhaye, chargé de cette délicate mission,
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au crible de l’évolution technique au fil des 256 pages, mais sans jamais avoir l’impression d’un catalogue. Naturellement, l’auteur a tenu à rendre hommage à quatorze artisans avec « les carabines des ateliers français et belges ». Didactique également, l’ouvrage répond à 26 questions techniques essentielles.Avant de terminer par un indispensable lexique technique. Une chose est certaine comme l’écrit Horst Blaser dans la préface du livre : « chasseurs,collectionneurs ou amateurs d’armes,vous aurez beaucoup de plaisir à lire cet ouvrage riche et détaillé,à visiter ce siècle de carabine à verrou,
s’en est plutôt bien sorti, car il a su montrer et garder toutes les facettes de la bécasse, en suivant l’année cynégétique qui commence le 1er juillet pour se terminer le 30 juin. En puisant aux meilleures sources, aux auteurs (ou aux artistes) connus et moins connus, probables et improbables (à commencer par Salvador Dalí !), par quelques lignes ou par quelques paragraphes,il nous rappelle combien cet oiseau mystérieux a fait le bonheur des chasseurs, des éditeurs et des libraires. On rit,on sourit ou on soupire avec Charles Jobey, Jean Lurkin, Jules Renard, Buffon, Adolphe de la Rüe, Tristan Audebert, Guy de Maupassant, Adrien de Prémorel, Fou-
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à redécouvrir leurs fabricants, les caractéristiques et points forts de chaque modèle.» Commander cet ouvrage à Laurent Bedu, 133,rue de Rome,Paris XVIIe, laurent@bedu.biz http://livres.laurent.bedu.us
dras,Joseph Aché,Yvan Tourgueniev,Georges Clemenceau… Impossible de les citer tous sans tomber dans une énumération des plus rébarbatives. Il est question de chasse, de tir,de chiens,de prélèvement raisonnable, de protection, d’énormités (comme celle d’Elzéar Blaze qui annonce doctement que « les chiens mouraient de faim près d’une bécasse rôtie,ils se roulent dessus en tous sens,mais n’y touchent jamais avec les dents »),de cuisine,de femmes, de vins, de doublés, de ruses, de croule, de querelles éternelles, de jalousies, de jolis et bons mots… que la bécasse développe au firmament. Mais c’est peut-être Jean Castaing qui rassemble le mieux cet état d’esprit : « Un vrai bécassier n’apprécie que ses propres victimes et mesure leur succulence aux ruses qu’elles lui ont opposées ».
Éditions de Montbel,304 pages,26 €.
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Signets
Culture whisky
de Patrick Mahé et David Lefranc ◆◆◆ «What else when you are wet and cold ? » « A dram,of course ! » Quand vous revenez trempé et glacé d’une partie de chasse en Écosse,pas de meilleur remède qu’une mesure de whisky,vous assurent, à juste titre,les Highlanders.Car le whisky est bien plus qu’un alcool ou même un élixir de survie,il s’identifie à l’âme de l’Écosse.Mieux,il constitue une culture qui,des Hautes-Terres et des îles atlantiques battues par les vagues et les embruns, a conquis le monde. Les anciennes colonies britanniques, bien sûr, des États-Unis et du Canada à l’Australie,la Nouvelle-Zélande et l’Inde. Mais aussi le Japon, devenu dans les années 1930, une seconde terre d’élection du whisky, et encore les pays nordiques, l’Espagne, et la France qui, non contente de fournir les plus gros bataillons d’amateurs de single malts, produit, de la Bretagne à la Champagne,et de l’Alsace à la Corse, un whisky indigène, qui n’est
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pas une pâle imitation du divin breuvage écossais.Divin ? Le mot n’est pas incongru car ce sont des moines irlandais qui, entre deux patenôtres, ont inventé, dès le Moyen Âge, la distillation de l’orge. D’Irlande, le whisky est passé en Écosse qui, à partir du milieu du XIXe siècle lui a donné ses lettres de noblesse et a permis sa diffusion mondiale. Paradoxe : produit d’un terroir pauvre, le whisky est devenu peu à peu un produit de luxe, sans perdre pour autant son esprit et son caractère. Seul alcool à avoir engendré un riche vocabulaire de dégustation,le scotch a suscité un art de vivre et une culture, dont le poète Robert Burns est l’incarnation.Celte pur sang, d’origine bretonne et irlandaise, Patrick Mahé est un fin connaisseur du whisky et de l’Écosse auquel il a consacré plusieurs ouvrages.Ce nouvel album,illustré par le photographe David Lefranc,n’est pas un énième ouvrage technique, mais une promenade sous la conduite d’un guide informé et disert, jalonnée de rencontres et ponctuée d’anecdotes savoureuses, à travers l’univers du whisky sur lequel, comme sur l’empire de Charles-Quint, le soleil ne se couche jamais. Le lecteur y apprendra, certes, les étapes de fabrication, du maltage au vieillissement dans des tonneaux ayant contenu du bourbon,du sherry, du porto voire du sauternes, en passant par le brassage, mais aussi les différences essentielles qui distinguent blended malts, vatted malts et single malts, et encore les modes qui ont marqué et marquent toujours de leur empreinte sa dégustation. Chêne,240 pages,35 €.
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Au-delà du cercle arctique Voyage en Scandinavie
de Jean-Claude Meslé, texte de Bernard Rio ◆◆◆ Et si dès aujourd’hui, l’on se décidait à stopper le flot d’images banales qui se déversent sur nos écrans plats,dans nos magazines, sur nos tablettes et autres smartphones. Dans un beau livre,d’un format à l’italienne,Au-delà du cercle polaire, le photographe Jean-Claude Meslé, lauréat du concours international de photographie du British Museum de Londres et auteur de plusieurs ouvrages sur la nature, nous invite à une tout autre lecture de l’image, plus cristalline,plus brutale,sans artifices. Son parti pris ? Le Grand Nord,son incommensurable infini et son indomptable sauvagerie.Qu’il soit minéral,végétal,animal parfois humain. Dans l’hiver de Kautokeino, en Norvège, ce sont trois cygnes chanteurs qui n’ont pas migré vers le Sud ou deux tétras qui se battent sur une taïga que le gel gagne déjà.Ou encore un ciel sombre parcouru par une volute de nuages incandescents de lumière. En Laponie finlandaise,des marais pris dans la glace serpentent entre les sapins aux pieds des massifs arasés sous un ciel de platine. En Suède, un renard dont une congère masque le regard bleu, l’image suivante il devient silhouette sur une immensité blanchie par le blizzard.Plein champ, toutes ailes déployées au-dessus de l’objectif du photographe, un corbeau.Puis des bouleaux que la fonte des glaces enfin revigore. Et puis… la toundra, la flore, des milliers de petites fleurs colorées, le vacarme d’un torrent au printemps, un élan Alces alces qui sort de son bain estival,et trois rennes sur une deux voies courant sur l’asphalte,la mer de Barents bleu moiré ourlée de vaguelettes immaculées, un pêcheur à la mouche en Norvège sur un bout de terre pelé à l’automne… La température franchit les – 50 °C, JeanClaude Meslé résiste au froid,se lève avant le jour, vit sa solitude, ne triche pas pour nous livrer une série d’images sur la nature et sa loi.
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a réputation de Jean et Arnaud Lassaussois, propriétaires des boutiques Les Montres à Paris, s’est établie sur la qualité de leur conseil et sur le choix des modèles qu’ils offrent en permanence aux visiteurs, tout en tenant compte du budget dont ils disposent. Au nombre des pièces de grande manufacture qu’ils proposent, la Reverso de Jaeger-LeCoultre tient une place à part dans le cœur des collectionneurs. Créée en 1931 à la demande des officiers britanniques de l’Armée des Indes qui recherchaient une montre dont le cadran serait capable de résister aux chocs pendant leurs parties de polo, la Reverso doit son succès à son boîtier réversible. Une particularité qui a donné à Jean et Arnaud Lassaussois l’idée “renversante” d’offrir aux lecteurs du magazine Jours de Chasse qui en font la demande * une gravure (du même type que celle présentée ici ou de leurs initiales) au dos de la Reverso qu’ils auront acquise chez eux. Une bonne occasion de posséder une montre de légende et de la rendre unique.
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Christian de Tudert “La brousse africaine vous enseigne l’humilité”
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propos recueillis par Bruno de Cessole
M
embre fondateur de l’ACP (Association des guides de chasse professionnels) dont il fut vice-président de 1975 à 1995, puis président de 1995 à 2009, Christian de Tudert a guidé 335 safaris tout au long de sa vie de chasseur professionnel. Cette expérience lui permet de porter un regard éclairé et critique sur l’évolution de la grande chasse en Afrique. Aujourd’hui retiré en Touraine, il continue de chasser et entretient sa condition de coureur de brousse. L’an dernier, il accomplit, à pied, en 58 jours, le pèlerinage de Saint-Jacques-de-Compostelle depuis sa maison de Touraine. On ne devient pas guide de chasse professionnel par hasard.Je présume que la chasse était un atavisme familial avant de devenir une passion personnelle ? J’appartiens à une famille où la chasse est une tradition. Mon père chassait trois mois par an au Tchad, au Burkina Faso,en Centrafrique sans l’assistance d’un guide professionnel,comme cela pouvait se faire alors, en recrutant des pisteurs sur place. C’est de lui que j’ai hérité le 500 express qui m’a accompagné dans mes safaris, à côté de mes autres armes,en calibres 460 et 375 HH.Après la guerre d’Algérie, que j’ai faite dans les commandos de chasse durant vingt mois, j’ai cherché à travailler à l’étranger. Pas forcément dans la chasse, mais je souhaitais exercer un métier au contact de la nature.J’ai manqué partir en Argentine chez les Larminat, puis, finalement, j’ai eu l’opportunité d’aller en RCA, en 1965, faire mes premières armes auprès de Jean Laboureur avant de rejoindre Jean d’Orgeix. En 1970, je suis parti pour le Cameroun comme guide de chasse associé à Henry Eyt-Dessus, chez qui je
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suis resté six ans. Je me suis installé ensuite à mon compte au Gabon, au domaine de Diguela. Des magouilles m’en ont chassé et, ayant tout perdu, je suis revenu en RCA et ai repris une place de guide dans l’ancienne zone de Jean d’Orgeix jusqu’en 1981. À partir de 1982, je me suis à nouveau établi à mon compte sur le domaine de la Ouandja, tout en guidant durant l’été, depuis 1987, en Tanzanie chez les Pasanisi. En 1996, à la suite des événements qui ont secoué la RCA, où j’ai de nouveau tout perdu, je me suis mis à guider dans différents pays, le Cameroun, le Bénin, chez des camarades guides de chasse,puis j’ai achevé ma carrière en 2011 après 335 safaris. Pour un“Africain blanc” comme vous l’étiez, pour reprendre l’expression de Jean d’Orgeix, vous ne regrettez pas d’avoir quitté l’Afrique ? Je ne l’ai pas quittée,car je la porte en moi, avec tous les souvenirs qu’elle m’a laissée. Notamment ceux des merveilleux pisteurs avec qui j’ai eu la chance de travailler, et sans lesquels un chasseur blanc est handicapé dans la brousse.Vient un moment, pour un guide de chasse, où il faut savoir arrêter.Les facultés déclinent, l’ouïe, la vue, or ce métier exige une concentration constante.Pas en permanence, comme chez un pilote de course, mais une fois par an, peut-être, il faut pouvoir réagir en quelques dixièmes de seconde faute de quoi on risque l’accident grave. Si j’ai cessé de guider, en revanche je continue de chasser, mais désormais en France. Vous avez été à l’école de Jean d’Orgeix, qui était exigeant en matière d’éthique de chasse, et qui se définissait comme “guide de brousse” plutôt que guide de chasse. Partagezvous la même conception de la chasse et de ce métier ? Il est vrai que d’Orgeix aimait davantage la nature et la faune que la chasse elle-même, et il n’aimait pas tirer. Il ap-
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PHOTOS : CHRISTIAN DE TUDERT
Je sais bien que les conditions d’aujourd’hui ne sont plus celles d’il y a trente ou quarante ans, que la chasse est plus difficile, et ÉLÉPHANTS DE FORÊT, qu’il faut, parfois, faire des concessions. AU CAMEROUN, Pourtant, à mes yeux, on ne tire pas d’emEN 1973. CI-DESSUS, blée un éléphant ou un lion,à la rencontre. EN FÉVRIER 2011, Pas davantage, on ne tire d’une voiture. CONCLUSION D’UNE Celle-ci est un simple moyen de transport CHASSE AU BUFFLE non un auxiliaire de chasse, comme elle À IDONGO DA l’est, couramment, en Afrique de l’Est. BANGORAN. L’une des premières fois où j’ai guidé en PAGE DE GAUCHE, Tanzanie, alors que nous nous déplacions AUJOURD’HUI, AVEC en 4x4, nous tombons sur un lion étendu LE FUSIL À PIERRE sous un arbre.Avant que j’aie eu le temps QU’IL UTILISE POUR de dire au chauffeur d’arrêter le véhicule CHASSER LA BÉCASSE. un coup de feu retentit derrière moi. Le chasseur avait tiré de la voiture, et blessé le lion. Furieux, et pour leur montrer ce que doit être une chasse digne de ce nom, je suis parti à pied, seul, dans les pailles, à la recherche du lion blessé. Par chance, je l’ai retrouvé mort. Je dois reconnaître que c’était un peu fou, mais je ne pouvais pas laisser passer ça.De même,lorsqu’on chasse le léopard à l’affût, et que la nuit tombe,on doit se contenter de sa lunette de tir et ne pas éclairer l’animal avec une torche électrique,comme cela se pratique souvent aujourd’hui.Une grande chasse n’est pas tributaire du prestige de l’animal chassé et n’est pas sanctionnée par le résultat mais par la manière dont elle a été conduite. Ainsi, une chasse de lièvre menée dans les règles peut être une grande chasse,alors qu’un lion assassiné d’une voiture ne relève pas de la chasse mais de l’abjection. Une chasse digne de ce nom est celle qui se pratique selon l’éthique, dans le respect et l’honneur. Précisément, vous avez derrière vous des décennies de chasse en Afrique, et vous êtes donc à même de juger l’évolution de la grande chasse. Selon vous, quels sont les changements qui sont intervenus, en mal ou en bien ? Je dirais tout d’abord que ce ne sont plus les mêmes chasseurs.À l’époque où j’ai commencé à guider,ils appartenaient, AU RETOUR DE TROIS
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prenait à observer et se montrait d’une extrême rigueur quant au respect dû à l’environnement et au gibier. Là-dessus, j’ai toujours été aussi intransigeant que lui. Un chasseur qui se rend en Afrique nourrit un rêve et ce rêve, on ne doit pas le décevoir. Un guide a l’obligation de s’adapter non pas à ses clients,terme que je bannis,car on n’est pas dans une relation commerciale,mais à ses hôtes.C’est un métier difficile car,en sus des compétences en matière de chasse et d’armes,du sens de l’organisation et de la logistique,il postule des qualités humaines et diplomatiques qui ne sont pas moins importantes. Certes,un guide doit chercher à satisfaire le chasseur qui vient chez lui, mais pas à n’importe quel prix. Le gibier se mérite. Mon devoir est de chercher avec lui un très bel animal, de le pister et de le mettre dans des conditions de tir optimales.Le coup de carabine est la conclusion d’un acte de chasse qui comprend plusieurs phases : chercher une trace, la remonter, repérer le plus beau trophée,faire la meilleure approche et,enfin,le tirer dans de bonnes conditions,à la bonne distance.On ne tire pas si l’on n’est pas certain de tuer proprement et vite. Comment jugez-vous les concessions faites à certains chasseurs qui veulent en un minimum de temps obtenir tous les trophées qu’ils ont “bookés” ?
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Confidences
PHOTOS : CHRISTIAN DE TUDERT
DJÉMÉ (AVEC LE COUTEAU), LE PISTEUR DE JEAN D’ORGEIX, AVEC LEQUEL CHRISTIAN DE TUDERT POURSUIVIT SES SAFARIS EN RCA. “LES PISTEURS SONT ESSENTIELS DANS LE DÉROULEMENT DE LA CHASSE, MAIS ILS N’ONT PAS À INTERVENIR LORS DU DERNIER ACTE.”
son plaisir, et celui qui chasse pour avoir pour la plupart, aux professions libéune idée flatteuse de soi et donner de surrales. De nos jours, ils appartiennent croît cette image aux autres. Seul le preau monde de l’industrie,de la finance mier cas est honorable. Pour ma part, je et du commerce. La mentalité et le me suis toujours renseigné sur les chasrapport à l’argent ne sont plus les seurs qui voulaient faire un safari avec mêmes. Naguère, la pression pour le moi. Si je m’apercevais que nos conceprésultat était moindre et le temps tions étaient trop divergentes, je refusais n’était pas aussi compté.Aujourd’hui, en expliquant “Votre vision de l’Afrique les délais sont raccourcis et le résultat DANS SA MAISON DE TOURAINE ENTRE et de la chasse ne sera jamais la mienne.” l’emporte sur tout. Or, les conditions DEUX POINTES EXCEPTIONNELLES. À DROITE, Concernant les territoires de chasse, de chasse ont empiré.Il était beaucoup AVEC SES PISTEURS, À L’ISSUE D’UNE CHASSE voyez-vous des modifications plus facile de chasser les grands ani- DU LION À OUANDJA EN RCA EN 1987. par rapport aux décennies précédentes ? maux en Afrique il y a quarante ans. La montée en puissance du braconnage, notamment en La faune était incomparablement plus nombreuse et les aniAfrique de l’Ouest,a bouleversé le paysage.Le Tchad,le Camaux blessés rarissimes, ce qui est l’opposé maintenant. En meroun et la RCA sont des pays en très grande partie ravaAfrique de l’Ouest,les premières mesures de réglementation gés par ce fléau.L’Afrique de l’Est y est un peu moins expode la chasse, instaurées par Bruneau de Laborie, ont été apsée,du moins dans les pays où la chasse est encore autorisée. pliquées à partir de 1935 et ont produit leurs effets trente ans Selon un préjugé tenace,l’Afrique de l’Est (anglophone) seplus tard,dans les années 1960-1970.On rencontrait alors des rait un éden cynégétique par rapport à l’Afrique de l’Ouest troupeaux de buffles ou d’éléphants de plusieurs milliers ou (francophone). Je m’inscris en faux : les plus belles chasses, centaines de têtes,et il n’était même pas nécessaire de prendre les plus difficiles,les plus respectueuses de la déontologie,ont une trace, du moins en ce qui concernait les buffles. De nos lieu en Afrique francophone,où l’on trouve,aussi,les meilleurs jours, les animaux sont beaucoup moins nombreux et plus pisteurs.Cela dit,il y a plus grave encore que le braconnage : dangereux car ils ont été souvent blessés.il faut donc se donl’accroissement démographique, l’emprise humaine sur la ner un mal de chien pour réussir.Je me souviens que lorsque brousse,l’extension des pâturages,la déforestation.À terme, d’Orgeix,quelques années avant sa mort,était venu me rendre la grande faune est condamnée, je pense notamment à l’élévisite en Afrique, il était passé voir un autre guide de chasse, phant, qui ne subsistera qu’au sein de réserves protégées. et qu’il m’avait confié sa stupéfaction devant les efforts déQuels regrets cette situation vous inspire-t-elle ? ployés tant par le guide que par le chasseur pour obtenir un Le regret de ne pas m’être rendu compte de l’inconsrésultat en rien comparable à ce qui était courant à son époque. cience ou de la folie destructrice des hommes.Et davantage Cette situation n’incite-t-elle pas à prendre encore que des regrets, plus exactement de la peine. Jamais des accommodements avec la déontologie ? je n’aurais pensé ne plus revoir ce que j’ai vu en Afrique il Sans aller jusque-là, l’ACP a dû assouplir ses règles réy a quelques dizaines d’années. gissant la grande chasse.Par exemple,il est devenu normal de Et quelle leçon tirez-vous pratiquer la chasse du bongo avec des chiens.À mon époque, de votre longue expérience africaine ? cette facilité était exclue. C’est pourquoi je n’ai fait tirer que Une leçon de modestie. La brousse est une grande école trois bongos en tout et pour tout dans toute ma carrière de d’humilité, car quelle que soit votre expérience, vous ne guide ! En réalité, tout dépend de la mentalité du chasseur connaissez, en fin de compte, que bien peu de chose. que vous allez guider.Vous avez celui qui chasse pour soi,pour ◆
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SIX LET TRES DE NOBLESSE
E n 18 4 3 , J a m e s C h i v a s f u t n o m m é f o u r n i s s e u r d e l ’ É p i c e r i e R o y a l e d e S a M a j e s t é l a R e i n e V i c t o r i a .
É
Découverte ◆
Les élans du cercle polaire ◆ reportage et photos Ardina Strüwer
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OUS AVONS GAGNÉ LA RÉGION DE
LULEÅ, À L’EXTRÊME NORD DE LA SUÈDE,
POUR CHASSER L’ÉLAN EN BATTUE : UNE CHASSE TRADITIONNELLE, HAUTE EN COULEUR QUI PASSIONNE DEPUIS PRESQUE LA NUIT DES
SUÉDOIS QUI SE RESPECTE.
UN ÉLAN SCANDINAVE. POUR LES SUÉDOIS, IL REPRÉSENTE
ARTERRA PICTURE LIBRARY/ALAMY
TEMPS TOUT
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remier week-end d’octobre, nous venons d’atterrir sur le minuscule aéroport de Luleå, à l’extrême nord de la Suède, non loin du cercle polaire. Les gelées nocturnes tapissent d’une fine pellicule blanche les voitures de location stationnées dans le parking. Avec cet air si pur, si léger à respirer et se trouver en Laponie, contrée si exotique même pour une Suédoise, il est difficile de ne pas se sentir euphorique ! Il reste encore deux heures de route, dans une nuit d’encre, avant d’arriver à notre hôtel dans le petit village d’Överkalix. Suivre une chasse à la “grosse bête”–et là,cela n’a rien d’une tartarinade–,autrement dit une chasse à l’élan,mérite cette attente qui n’en finit plus… Comme toutes les veilles de chasse, la nuit est courte, très courte. Dire que, dans quelques semaines,toute cette région de Laponie va s’enfoncer pour de longs mois dans la neige, le froid et la nuit polaire. Une période durant laquelle le soleil ne se lève jamais et est remplacé par une sorte de crépuscule bleuâtre.C’est Håkan Andersson, le chef de l’équipe de chasse, qui vient nous chercher dans son vieux pick-up bleu rempli d’un bric-à-bracinvraisemblable. On dit que les Suédois du Nord ne sont pas du genre exubérant, mais Håkan prouvera exactement le contraire tout au long de notre périple.Avec ses yeux pétillants derrière ses lunettes,sabarberousseetson képiorange–ornéd’undes-
LE SYMBOLE DE LA VIE SAUVAGE,
À TELLE ENSEIGNE QU’ON L’APPELLE ENCORE AUJOURD’HUI LE SEIGNEUR DE LA FORÊT. PAGE DE GAUCHE,
FORÊT TYPIQUE DE CETTE RÉGION DE LA SCANDINAVIE.
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Les élans du cercle polaire
RICKARD, DE FACE AU CENTRE, AVEC UN GROUPE DE CHASSEURS DISCUTANT DES ENDROITS OÙ UN GRAND MÂLE D’ÉLAN AVAIT ÉTÉ APERÇU TÔT LE MÊME MATIN DE LA CHASSE. CI-DESSOUS, LA CABANE DE CHASSE AVEC SON FEU. UNE IMAGE D’ÉPINAL ? NON, UN VRAI TABLEAU À LA BRUEGEL.
pas dû prêter oreille à la légende, lui qui tomba durant la bataille de Lützen en 1632 criblé de balles. Il revêtait pourtant une veste en peau d’élan (cette veste est d’ailleurs exposée au château royal de Stockholm)… D’autres encorerapportaientquelespattesarrièredel’élan pouvaient guérir l’épilepsie… Pour les Suédois,l’élan représente le symbole de la vie sauvage à telle enseigne qu’on l’appelle encore aujourd’hui le seigneur de la forêt.D’autantquec’estenSuèdequel’ontrouve la densité la plus élevée au monde ;on compte entre 300 000 et 400 000 animaux, dont près de 100 000 sont tirés chaque année.Une densité qui n’est pas sans poser quelques problèmes, puisqu’il est à l’origine de 13 000 accidentstouslesans…Lesmultiplespanneaux de mise en garde et les interminables clôtures qui jalonnent les routes de Suède attestent de l’incroyable densité de cet animal massif : un mâle adulte atteint deux mètres au garrot pour un poids de 400 à 500kilos,alors que la femelle,plus petite et dépourvue de bois,ne dépasse guère les 350 kilos. Oncomprendmieuxpourquoiladated’ouverturedechasse est un événement national. Près de la moitié de la surface du territoire suédois est détenue par l’État et de grandes entre-
sin d’élan où est inscrit“bonne chasse”–, il est plutôt expressif et bavard.Et nous explique tout ce que représente pour un Scandinave la chasse à l’élan Chaque automne, chacun des 270 000 chasseurs suédois espère secrètement pouvoir en tirer un, pour la gloire du trophée ou les plaisirs de bouche. Surtout, c’est la perspectived’unaffrontementavecunanimalpuissant venu du fond des âges.En effet,dans les pays nordiques, on chasse l’élan depuis des temps immémoriaux.Près de la mer Blanche, à Zalavroug (aujourd’hui en Russie),des gravuresrupestresdatéesentre2000et1500avant Jésus-Christ détaillent l’art et les techniques de chasse de l’élan d’un trio de chasseurs. Autrefois, les méthodes de chasse étaient rudimentaires et sommaires ; tous les moyens étaient bons pour obtenir de la viande : l’élan était attiré vers des fossés pour l’achever plus facilement… Un seul animal nourrissait une familleentièrependantplusieursjours.Parson physique hors du commun, le plus grand de nos cervidés est entouré de mystères et de légendes. Certains racontent que la peau de l’élan était si épaisse qu’elle les protégeait des coups de couteau ou de hache. D’autres ajoutaient qu’elle pouvait arrêter les balles. Le pauvre roi Gustave II Adolphe n’aurait
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CERTAINES LÉGENDES RACONTENT QUE LA PEAU DE L’ÉLAN ÉTAIT SI ÉPAISSE QU’ELLE LES PROTÉGEAIT DES COUPS DE COUTEAU. ET MÊME QU’ELLE ARRÊTAIT LES BALLES. 80
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Sa richesse est intérieure.
Les Single Malts Aberlour se distinguent par la richesse de leurs arômes, récompensés lors des compétitions internationales.
L’ABUS D’ALCOOL EST DANGEREUX POUR LA SANTÉ. À CONSOMMER AVEC MODÉRATION.
Les élans du cercle polaire
prises,particulièrement dans les régions du Nord et du Centre. Des droits de chasse sont accordés à des particuliers et à des sociétés de chasse locales. Sur 300 000 chasseurs suédois (le permis peut être obtenu sur simple demande), 270 000 chassent l’élan. Une chasse qui se pratique avant tout en battue. À Överkalix, Håkan explique que les vingt-trois propriétaires de la forêt d’Allsjärv mettent en commun leurs 2 500hectares pour y chasser la“grosse bête”. D’ailleurs, ces vingt-trois propriétaires prennent chaque année, comme la plupart des chasseurs suédois, une semaine de vacances début septembre. La“fièvre”gagne tout le pays et l’activité est stoppée :impossibledetrouverunplombierouunélectricien ! Il fait encore nuit quand nous arrivons au relais de chasse. À l’intérieur de cette cabane de bois se tient une dizaine d’hommes entre 30 et 80 ans autour d’un feu de cheminée : un vrai tableau à la Bruegel. Ils s’interrompent quelques secondespournoussaluerpuisreprennenttranquillementleurs conversations. Håkan nous présente son fils, Rickard. C’est lui que nous allons suivre ce matin.Il est en train de faire dorer des rondelles de saucisse dans une poêle, au-dessus du feu. Il nous en propose, accompagné d’un gobelet de café
bien noir. Il me sourit : « Il faut prendre des forces.On va beaucoup marcher ! » On peut craindre le pire… Au fil des conversations,nous comprenons que la Suède, sans doute au même titre que l’ensemble de la Scandinavie et la Russie, reste une sorte de paradis perdu. Qui peut se vanter d’avoir non seulement des élans (le dernier en France aurait été tué au IXe siècle en Alsace), mais aussi des ours (300 licences de tir ont été attribuées cette année, pour une population estimée à plus de 3 000 !), des lynx (la Suède en abriterait près de 1 500 dont une centaine de félins sont chassés légalement chaque année ; d’ailleurs, l’équipe de Allsjärv le chasse au mois de mars). Sans oublier le loup dont la chasse vient d’être rouverte depuis 2010 (après quarante-cinq ans de fermeture) dans certaines régions. Il est maintenant 6 h 30, le jour commence à se lever. Le brouillard de la nuit s’est presque dissipé et les hommes quittent, lentement, la cabane. Ils embarquent leurs grands sacs à dos emplis de provisions, de livres et munis d’un tabouret,sorte de pliant de battue.L’attente aux miradors peut être longue et le climat peut changer à tout moment. Håkan et Rickard s’attardent encore un peu autour du feu,ils ont la
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DÉTAIL QUI PEUT HEURTER LES CHASSEURS FRANÇAIS : LES CHIENS SONT ÉQUIPÉS D’ÉMETTEURS GPS, INDISPENSABLES EN RAISON DE L’IMMENSITÉ DES TERRITOIRES. 82
Jours de C HASSE ◆
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haute charge d’être les conducteurs de chiens. C’est donc sur eux que reposent toute l’organisation et la réussite de la journée. Leurs chiens sont étonnants : ce sont des norsk älghunds, race très ancienne connue depuis le fond des âges, élevée et sélectionnée pour sa puissance, son endurance et son courage par les premiers chasseurs qui ont peuplé la Suède. Aux temps des Vikings, ce type de chien était déjà un remarquable auxiliaire dans la chasse de l’élan. Détail qui peut heurter la sensibilité d’unchasseurfrançais :leurs chienssontéquipésd’émetteurs GPS, indispensables en raison de l’immensité des territoires.Håkanavoue qu’il a mis du temps à accepter le système mais qu’il s’y est résolu. « Je me disais que c’est le chien qui cherchera l’élan et le poussera vers moi et pas le contraire. » Lors d’une traque un peu difficile, il perdit toutes traces de son chien, Atlas. Et ce n’est que le lendemain,qu’il le retrouvera,noyé dans une rivière. Aussi, après cet accident, « j’ai tout de suite été acheté mon premier collier GPS »,nous confie-t-il. Leur technique est simple : nos deux chiens vont être découplés ; dès qu’ils auront une émanation, ils aboieront, alertant ainsi leurs maîtres et les chasseurs sur les miradors les plus proches.Sur son transmetteur GPS,le conducteur saura la position exacte du chien et il pourra même l’entendre aboyer. Maintenant, Håkan se dirige avec Prins vers l’ouest, pendant que Rickard et moi descendons la côte avec Izor. Il fait un temps splendide.La température reste agréable et le sol est sec. Devant nous, la forêt, parée de ses plus beaux atours, est une mosaïque d’oranges, de rouges, de jaunes… Des strates
Jours de C HASSE ◆
CI-DESSUS, NOUS TOMBONS
CARL GUSTAV FORNELID QUI S´EST PRÉPARÉ SUR
UN FEU EN ATTENDANT DES NOUVELLES DES AUTRES CHASSEURS.
CI-CONTRE ET PAGE
DE GAUCHE,
RICKARD
ET SON CHIEN
IZOR, UN NORSK ÄLGHUND, UNE RACE TRÈS ANCIENNE SÉLECTIONNÉE POUR SA PUISSANCE, SON ENDURANCE ET SON COURAGE PAR LES PREMIERS CHASSEURS QUI ONT PEUPLÉ LA
SUÈDE.
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de brume s’accrochent encore à la cime de quelques arbres,le silenceesttotal,seulunlégerventfaitbougerlesbranches.Après un bon quart d’heure de marche,nous pénétrons dans une forêt d’épicéas.Aussitôt Rickard reçoit le message qui annonce le début de la chasse. Il peut lâcher son chien. Izor ne se presse pas, visiblement la chasse est le cadet de sessoucis.Ilserouleminutieusementparterre,avantdeprendre le vent. Rickard active le mode tracking en envoyantunSMSàl’émetteurGPSduchien. À partir de maintenant,il recevra la position du chien une fois par minute. Izor finit par nous quitter. Enfin ! Il zigzague, truffe par terre,endirectiondusud.Parfoisillèvelatête, inspire par saccade, revient vers nous, avant de repartir de nouveau.On le suit à distance, en prenant bien soin de marcher contre le vent,doucementetsansparler.Enpassantdevant un trou de tourbe, Rickard indique les traces fraîches d’un élan. Nous approchons delapériodedurut(périodependantlaquelle lachasseserasuspenduepourdeuxsemaines), les mâles grattent le sol et se vautrent dans les tourbières où la femelle a uriné pour s’im-
prégner de cette odeur tenace.L’élan vit seul ou en petites cellules familiales d’une femelle,d’un petit et de quelques mâles. Le groupe s’étoffe souvent en hiver, après le rut. La femelle met bas d’un ou parfois deux petits, au mois de mai-juin. Le “petit”atteint vite un poids respectable :à peine âgé de 3 mois, il pèse déjà une centaine de kilos.« Izor est à 380 mètres », chuchoteRickardaprèsavoirjetéunregardsursonGPS.Onmarche tout doucement en direction de l’aboiement. Plusieurs minutes s’écoulent jusqu’au moment où Rickard fait signe de s’arrêter. Selon le GPS, il semble qu’Izor ait lancé un animal.Rickardchargesacarabineetcontrôle la position du chien une dernière fois avant d’épauler. Il est d’un calme étonnant. Attentivement, on guette en direction de l’aboiement. Soudain, un bruit de craquement de bois mort retentit. Les buissons s’agitent. Une tête émerge à deux mètres du sol. Une femelle. Puis un second élan, cettefoisc’estunbeaumâlequisurgit.Apercevoir cette tête si particulière, si caricaturale, a quelque chose de féerique. Izor se trouve quelques mètres derrière. Nous
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LÂCHÉ,IZOR NE SE PRESSE PAS, VISIBLEMENT LA CHASSE EST LE CADET DE SES SOUCIS, POUR LE MOMENT.IL SE ROULE MINUTIEUSEMENT PUIS SE DÉCIDE À PRENDRE LE VENT. 84
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sommes à une soixantaine de mètres.Le mâle se présente de profil, idéal pour le tir. Au même moment, nous entendons partir le coup de Rickard,suivi d’une seconde détonation (le réducteur de son qu’il a rajouté sur sa carabine finlandaise Sako est là pour protéger lesoreillesdesonchien,heureusement). Le mâle s’affaisse, essaie de se relever, en vain… Le grand mâle de 400 kilos gîtmaintenantàterre.Letrophée est superbe. Izor savoure sa victoire. Il arrache quelques touffes de poils… Rickard vérifie que l’animal est bien mort avant d’appeler les autres chasseurs.Apparemment,nousnesommes pas les seuls à avoir tiré un élan ce matin. Håkan nous communique le chiffre de deux autres animaux tirés de l’autre côté de la parcelle, des jeunes. Il est temps de vider le gibier et Rickard nous demande de l’aider à tourner son animal pour qu’il repose sur le côté droit. En saisissant chacun un des membres de l’élan, nous réussissons sans mal à le tourner. De son sac à dos, Rickard sort une longue corde pour attacher l’un des postérieurs, afin de faciliter l’opération. Il le vide avec une dextérité impressionnante, comme s’il avait fait cela toute sa vie. Sans exagérer, c’est un peu cela puisque c’est à 14 ans qu’il tira premier élan.Depuis,il en a ajouté 70 autres à son tableau… On comprend que Rickard ait une certaine habitude. Soudain, nous entendons le bruit d’un moteur. C’est le quad sur lequel l’élan va être transporté jusqu’à la cabane de chasse.Larsson père et fils se joignent à nous pour faciliter le transport. Pendant que Rickard et Andreas Larsson attachent le treuil pour tirer l’animal. Lars Larsson sort la tron-
Jours de C HASSE ◆
CI-DESSUS, UNE FEMELLE D’ÉLAN SURGIT : UNE VISION TOUJOURS UN PEU MYSTÉRIEUSE.
CI-CONTRE, RICKARD MONTRANT LE SYSTÈME
GPS QUI PERMET DE SUIVRE ET LOCALISER SON CHIEN. PAGE DE GAUCHE, IZOR
PREND LE VENT ;
ET, EN DESSOUS, UN CHASSEUR POSTÉ DANS UN MIRADOR AVEC POUR SEUL COMPAGNON, UN
THERMOS
DE CAFÉ.
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çonneuse pour dégager la voie en coupant quelques jeunes arbres.Ils sont visiblement heureux comme des rois : il n’est même pas 10 heures et déjà trois élans ont été tirés. Au retour de la cabane, le découpage des autres animaux a déjà commencé. Il y a plus de monde que ce matin. On observe, on parle, on écorche, on scie et, petit à petit, on remplit la chambre froide qui se trouve dans un bâtiment en bois, peint en rouge, juste derrière la cabane de chasse. La femme de Rickard, Malin, vient nous voir avec ses deux fils,Adam et Didrik.Ils sont fiers ;c’est sûr qu’ils chasseront de la même façon que leur père et leur grand-père plus tard. En Suède, le respect de l’environnement va de soi. Inculqué dès le plus jeune âge, il fait partie de la culture. Les techniques de chasse ont peut-être bien changé, mais on continue de chasser de la même façon, de génération à génération. Le travail se fait promptement. Et Östen, le plus âgé des chasseurs, de raconter qu’il y a plus de cinquante ans, « il fallait découper le gibier en forêt et rapporter la viande à pied ;c’était lourd.Parfois j’avais cent kilos sur le dos.Et ça pouvait prendre toute une journée de tout ramener en grimpant les côtes ou en contournant les marécages ». Il faut savoir que la viande d’élan
est très appréciée –on la préfère à celle du cerf, à laquelle elle ressemble. Elle est plutôt douce au goût et tendre, d’une couleur foncée et pauvre en graisses. Pour aujourd’hui, la chasse est terminée. C’est maintenant que l’on peut apprécier les alentours de la ville d’Överkalix. L’ère glaciaire a sculpté tous ces paysages où lacs, bouleaux, sapins, fjelds et rivière (la Kalix) forment un équilibre parfait. Sur les rives, les maisons typiques suédoises en bois, peintes en rouge donnent à cette contrée un éternel air pionnier. Le Nord possède des charmes auxquels il est difficile de rester insensible.Avec ses vastes étendues peu peuplées,sa diversité faunistique, son remarquable souci de préservation de l’environnement et son excellente infrastructure d’accueil, la Suède est assurément la perle scandinave. Le lendemain matin,le rendez-vous est à la même heure. Håkan est fidèle au poste, nous aussi. L’eau de la petite rivière derrière la cabane de chasse fait le bruit d’un torrent très léger, et nous avons l’impression qu’il fait encore plus doux ce matin malgré un ciel bleu cyan, d’une pureté cristalline et souvent signe de froid intense. Seul changement notable : il n’y a plus de vent, en tout cas, il n’est pas perceptible – ce qui n’est
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“IZOR EST À 380 MÈTRES”, CHUCHOTE RICKARD APRÈS AVOIR REGARDÉ SON GPS. ON MARCHE EN DIRECTION DE L’ABOIEMENT.IL SEMBLE QU’IZOR AIT LANCÉ UN ÉLAN. 86
Jours de C HASSE ◆
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Jours de C HASSE ◆
SURGIT.
NOUS
SOMMES À UNE SOIXANTE DE MÈTRES.
L’ÉLAN
SE PRÉSENTE DE PROFIL, IDÉAL
POUR LE TIR…
sur iPhone, iPad et autres tablettes ou smartphones
CI-DESSUS, UN BEAU MÂLE
Retrouvez-nous
HÅKAN ANDERSSON
jamais très bon pour la chasse. Un geai prend son envol pour atterrir sur un tronc à quelques mètres de nous. Le guetteur de la forêt nous observe attentivement et malicieusement. « Les superstitieux disent que si on rencontre une femme ou un geai de chêne un jour de chasse,il vaut mieux rentrer »,raconte Rickard sans conviction. Le départ est donné. Izor, fidèle à ses habitudes, ne se presse pas, mais finit par prendre la direction de l’ouest. On attend encore un peu avant de le suivre. En traversant unecoupedebois,oncroise deux autres chasseurs de l’équipe,Andreas et Sören. Andreasnousinformequ’il a vu un grand mâle ce matin à cet endroit-là. L’espoirrenaîtmaisIzorn’apas encore remonté d’émanation.Pendant ce temps,on attendensuivantdeprèsses mouvements par GPS. Tout cela n’est guère poétique, et enlève tout de mêmeunepartdemystères à la chasse… Il n’y a pas de récris car pour l’instant Izor se trouve dans un marécage.On change un peu notre positionenquittantlesdeuxautreschasseurs.Trenteminutesaprès laradioenvoieunmessage.L’équipedechassevoisinecroitavoir blessé une femelle. Rickarddécidedelaissertombernotretraquepoursejoindre à eux. Comme tout chasseur digne de ce nom, il ne supporte pas de savoir un animal blessé. La législation concernant les animaux blessés est très stricte.Lorsqu’on chasse les ongulés, un chien de sang doit pouvoir être amené sur place dans un délai de deux heures. Izor et Håkan viennent nous chercher dans leur pick-up. Il nous raconte que les autres chasseurs de notre équipe n’ont pas vu d’élan non plus. Difficile de ne pas penser au geai de ce matin ! Quelques minutes plus tard,nous sommes sur une coupe de bois sous d’énormes lignes haute tension. Izor fait des al-
CI-CONTRE, L’AUTEUR
DE CES LIGNES
RICKARD PAGE DE GAUCHE, IZOR SAVOURE SA VICTOIRE, AVEC
ET IZOR.
APRÈS AVOIR ARRACHÉ QUELQUES TOUFFES DE POILS.
mercijdc
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Les élans du cercle polaire
RICKARD TOURNANT L’ÉLAN SUR LE CÔTÉ DROIT AFIN DE LE VIDER. UN PETIT GARÇON HEUREUX : SON PÈRE RICKARD VIENT DE TIRER UN ÉLAN. AU-DESSUS, ANDREAS LARSSON FIXE L’ÉLAN SUR LE REMORQUE. CI-DESSOUS, LE SAUNA DE HÅKAN DÉCORÉ DE NOMBREUX TROPHÉES.
lers-retours. Il cherche la trace de la moindre goutte de sang, de morceau de peau ou d’os.Mais rien.Le chasseur a-t-il seulement blessé l’animal ? La recherche va durer des heures. Rickard pense que l’élan s’est peut-être réfugié dans une partie dense de la forêt. Pour y accéder, nous sommes obligés de traverser un ruisseau peu profond, mais le courant y est fort. Izor refuse de poser la moindre patte dans l’eau et finalement c’est Rickard qui le porte.Surprise,de l’autre côté nous tombons sur un jeune élan d’à peu près 2 ans. Il s’arrête un long momentpournousobserver.Rickardn’apasl’intentiond’épauler, Izor, lui, est aux ordres et reste calme. « Il faut d’abord retrouver l’animal blessé.Imagine si je tire et que je le rate.L’après-midi est déjà bien avancé », nous dit-il. Rickarddécidedefaireunepausepourqu’Izorreprennesonsouffle. On s’assoit sur la tourbe sèche et Rickard sort un Thermos de café. Il nous offre du pain suédois avec du fromage frais. Un vrai festin.Il est 15 heures déjà et nous n’avons rien avalé depuis 6 heures du matin. Nous nous rendons compte que la journée de chasse d’hier a été exceptionnelle, car rentrer à la cabane avec déjà un beau mâle avant 10 heures n’est pas si courant… Nous poursuivons. Cette autre quête nous donne l’occasion d’observer les formes les plus folles de nuages qui circulent à petite vitesse dans le ciel, nous sommes envahis par un sentiment de plénitude comme si nous communions avec la nature. Seule la recherche de notre élan vient interrompre notre méditation.Toujours pas la moindre trace de notre ani-
mal.Désespérément aucune trace.Sur notre trajet,nous croisons Lars Larsson. Il a préparé un petit feu. Sa carabine repose sur ses genoux et nous attend patiemment.La journée se termine avec l’arrivée de la nuit. Nous finissons par conclure qu’aucun élan n’a été blessé et que le coup est certainement passé“à côté”. L’équipe semble soulagée. Quelle aventure que cette équipée du bout du monde ! Il est temps maintenant de songer au retour.Mais comme il sera difficile de partir après avoir connu la beauté et le mystère des vastes étendues lapones… ◆
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ON S’ASSOIT SUR LA TOURBE SÈCHE ET RICKARD SORT UN THERMOS DE CAFÉ.IL NOUS OFFRE DU PAIN SUÉDOIS ET DU FROMAGE FRAIS.UN VRAI FESTIN AU MILIEU DE LA FORÊT. 88
Jours de C HASSE ◆
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TOURISME
To u r i s m e
Stockholm La flottille royale par Stéphanie Öhlund
Construite sur quatorze îles, à la limite de la Baltique, la capitale de la Suède mérite son surnom de Venise du Nord. Une ville
où l’on balance entre présent et passé, entre nature et modernisme.
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CI-CONTRE, À DROITE, UN FROMAGER DANS LA HALLE DE SALUHÅLL. À GAUCHE, À SKANSEN, UNE CLASSE RECONSTITUÉE DE L’ÉCOLE DE VÄLA (PRÈS D’HELSINGBORG), DANS LE MUSÉE DE PLEIN AIR LE PLUS ANCIEN DU MONDE FONDÉ EN 1891. PUIS, LA GARDE ET SA FANFARE SOUS LES FENÊTRES DU PALAIS ROYAL ET UN LOUP AU ZOO DU PARC DE SKANSEN.
FORSBERG/ALAMY
PHOTOS : SYLVAIN GRANDADAM
U
n vendredi à Stockholm… Le vent fait frémir l’eau de la Baltique. Sur la promenade, qui encercle l’île de Skeppsholmen – au centre de la capitale suédoise –, les feuilles mortes roulent. À quai, le trois-mâts Af Chapman, construit en 1888 et transformé en auberge de jeunesse en 1949, est solidement amarré au bout de lourdes chaînes qui bougent légèrement au gré des mouvements de l’eau. L’eau, ici, est partout.Et nous rappelle avec un charme indéfinissable que Stockholm mérite mille fois son surnom de Venise du Nord. Pouvait-il en être autrement lorsqu’on est bâti sur pas moins de… quatorze îles, à la limite de la Baltique, qui, après un vaste archipel de 30 000 îles et îlots, vient rencontrer les eaux de l’immense lac Mälar ? La nuit a été bienfaisante et l’hôtel très agréable ; il a été aménagé en 2009 dans d’anciens bâtiments de l’île datant de la toute fin du XVIIe, et qui servaient de logement aux fusiliers marins. Dehors, l’air limpide, froid et sec en ce début de novembre saisit les oreilles. De l’autrecôtédeschenaux,lalumièreduNordéclaire les façades de ses couleurs d’automne.
Faire le tour de l’île, surplombée par le musée d’Art moderne ouvert en 1958, le Moderna Museet et son architecture toute en longueur, gardé par des statues de Niki de Saint Phalle et des mobiles de Jean Tinguely,permet d’admirer les quais bordés de bateaux, les îles moins habitées au loin dans l’archipel, et l’impressionnant paquebot de la Viking Line, derrière lequel se découpent les immeubles du quartier de Södermalm, construits sur une falaise rocheuse. Après le passage de deux ponts, dont celui qui mène au Nationalmuseum (dans le hall duquel les fresques du peintre Larsson,contemporaindesimpressionnistes,racontentlesgrands événementshistoriquessuédois)ornédechaque côté d’une ronflante couronne royale dorée pour le premier, et le second, large et royal, d’où on voit le quartier des instances gouvernementalessurladroite,ilfauts’enfoncerdanslesruelles de la vieille ville, derrière le château royal dont l’aspect massif et classique date de la fin du XVIIIe siècle (signalons que si Stockholm remonte au XIIIe siècle, dont les origines étaient plus à l’ouest, sur le lac, elle est ville royale seulement depuis le XVIe siècle). >>
PHOTOS : SYLVAIN GRANDADAM
Stockholm, la flottille royale
À TAILLE HUMAINE
C’est derrière ces fenêtres royales que Descartes se plaignit du froid à la reine Christine,la jeune reine dont il devait parfairel’éducation.Ilenmourutdanscette même ville en 1650. Les rues n’ont pas changé d’aspect depuis cette époque. Loin des artères touristiques, il faut prendre la rue du Prêtre (Prästgatan) pour en sentir l’authenticité. Là, le soleil n’éclaire que les derniers étages. On peut découvrir les somptueuses caves anciennes en prenant un café, ou dans certains magasins qui les ont aménagées. De retour sur la Grand-Place (Stortorget),oùlemarchédeNoëlacommencé às’installer,s’élèventdéjàlesparfums de cannelle et de cardamome du glögg, le vin chaud suédois. Sur cette même place se trouve l’Académie suédoise,qui attribue chaque année le prix Nobel de littérature.
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Pour gagner les autres quartiers de Stockholm, pourquoi ne pas faire un petit détour par le métro,toujours d’une propreté… scandinave ? La station de la vieille ville vous accueille avec d’autres effluvesdecannelle,cellesdespetitspains traditionnels, les kanelbullar, l’indispensable viennoiserie du petit-déjeuner citadin suédois,que l’on achète dans tous les kiosques à journaux (les Pressburå). Le métro suédois, construit à partir des années 1950 est une vitrine de l’art contemporain ; la dernière ligne, la “bleue”,desannées1970estlaplusspectaculaire :elleaétécreuséesouslesautres lignes dans la roche extrêmement dure (à laquelle Alfred Nobel s’attaque grâce à sa dynamite en 1867).Le terminus,en
Jours de C HASSE ◆
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centre-ville,de cette ligne bleue est la station Kungsträdgården (sous le parc du même nom, qui fait face au château royal) entièrementdécoréeparl’artiste Ulrik Samuelson sur le thème de l’Atlantide. À quelques pas de la station commencent les beaux quartiersd’Östermalm,versl’ouest, dont les derniers immeubles ont été élevés au début du XXe siècle à l’emplacement de l’aireanciennedescasernesmilitaires, dont il reste quelques bâtiments :de la cour du musée de l’Armée,arsenalauXVIIe siècle,partlesmercredis et samedis, l’hiver, la relève de la garde du château royal sur des airs de fanfares teintés de jazz, musique très appréciéeenSuède.Danslaruepiétonne de Nybrogatan,des cafés chic avec leurs fauteuilsdotésdecouvertureenterrasse, alternent avec de belles boutiques :avec, entreautres,“le”fromagerfrançaiset“le” magasin de design de Stockholm (Nordiska Galleriet). Pour déjeuner, une halte s’impose alorsdansleshallescouvertesdeSaluhåll, construction en brique rouge de la fin du XIXe siècle.Poussez les portes et les cinq sens sont comblés : les odeurs de poissonfrais,defromagesvousassaillent
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Stockholm, la flottille royale PHOTOS : SYLVAIN GRANDADAM - EASTLAND PHOTO/ALAMY
Carnet de voyage
LE GOÛT DU BEAU
après qu’un brouhaha feutré vous enveloppe alors que vos yeux se jettent surlessublimesboiseriesdesboutiques. Au cœur du bâtiment, chez Lisa Elmqvist, se presse l’élégante City suédoise. Retrouvons ensuite les quais sur la Baltique. Face au porche doré du Dramaten (abréviation de Kungliga Dramatiska Teatern, le “théâtre dramatique royal”) se trouvent tous les bus et tramway qui mènent à l’île de Djurgården (le “Jardindesanimaux”,biennommé).L’île est un voyage à elle toute seule : la nature est omniprésente, surtout sur le côté sud de l’île où l’on peut se promener dans des bois et gagner les jardins du palais Rosendal.Des ambassades logent dans de magnifiques maisons suédoises en bois,celle du prince Eugène à Waldemarsudde,peintreetarrière-petitfils de Bernadotte (CharlesXIV Jean…) au bord de l’eau se visite. Mais comment ne pas évoquer aussi Skansen, ex94
traordinaire zoo et musée en plein air où l’on peut admirer les maisons anciennes provenant de toutes les régions suédoises.EtquediredumuséeVasa,tout de bois sombre, surmonté de mâts fictifs qui recèle un trésor : le plus beau navire de guerre du roi Gustave II Adolphe Vasa, le père de la reine Christine, trop beau, trop lourd, et qui sombra le jour de son inauguration en 1628 dans les eaux de Stockholm,dont il ressortit en 1961. Retour dans la ville : la nuit tombe mais les façades s’illuminent au travers de fenêtres sans rideaux ni volets de lueurs jaune orangé provenant de grandes étoiles de papier lumineuses ou des bougeoirs électriques de Noël. Les cafés branchés,les pubs et les boîtes de jazz ouvrent leur porte pour la soirée autour de Stureplan… Demain ? nous irons sur d’autres îles,elles sont si nombreuses… ◆ Jours de C HASSE ◆
HIVER 2012
Comment y rendre ? Trois aéroports encerclent Stockholm : de plusieurs villes françaises, il est possible de gagner les aéroports d’Arlanda, d’où un train rapide, l’Arlanda Express, rejoint la gare centrale de Stockholm (T Centralen) ; et de Bromma, le plus proche, dans la commune du même nom. L’aéroport de Skavsta est le port d’attache de Ryanair en provenance de Beauvais, à 1 h 15 de car de Stockholm. Quelles formalités ? Passeport ou carte d’identité valide. Se munir de la carte européenne d’assurance maladie (demandez-la à votre centre de Sécurité sociale quinze jours avant le départ). Quelle monnaie ? La couronne suédoise : 1 euro vaut autour de 8 couronnes (SEK). Les distributeurs de billets (Bankomat) sont nombreux. Quelle langue ? Le suédois a des ressemblances avec l’anglais, l’allemand, le flamand… et le français (du XVIIe siècle !). Mais le vouvoiement a disparu.Tous les Suédois parlent l’anglais couramment. Certains étudiants qui font des petits jobs dans le tourisme seront ravis d’échanger quelques mots de français. Quel climat ? Un climat changeant comme en Écosse avec des hivers qui peuvent être froids. Depuis quelques années la neige revient. Les Suédois ne répandent pas de sel sur la chaussée, vos chaussures ne craindront rien, mais, pendant plus de six mois, des gravillons sont déversés sur les routes et les trottoirs pour permettre de marcher (et rouler) sur la neige et la glace. Les Suédoises ne portent donc jamais de chaussures à talon (qu’elles gardent dans leur sac à main) dans la rue mais ne s’en privent pas au bureau et pour les sorties : il existe ainsi des vestiaires dans les théâtres pour bottes et bottines. À Stockholm, le soleil se lève tôt, et se couche à 15 heures autour du solstice d’hiver. Mais les parcs et promenades sont éclairés la nuit. À savoir Les magasins et les musées ferment tôt : l’hiver, parfois à 16 heures pour les musées. Et les spectacles le soir sont donnés à 18 heures ou 19 heures. www.visitsweden.com/suede/Villes-etregions/Stockholm/ Où se loger ? À l’Hôtel Skeppsholmen www.hotelskeppsholmen.com Au Grand Hôtel www.grandhotel.se
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KALAHARI. PAGE DE GAUCHE, UN ORYX, DU
UN SPRINGBOK ET DES CHASSEURS EN PLEINE APPROCHE, SUR L’AUTRE ZONE DE CHASSE D’OKATORÉ, BEAUCOUP PLUS MONTAGNEUSE.
La Namibie à perte de vue en Afrique australe et au cœur de l’hiver du même nom… Les gelées matinales n’y sont pas rares et,en pleine nuit surcertainshautsplateauxbattusparles vents, la surface des points d’eau et des marigotssecouvreparfoisd’unefinepellicule de glace. L’on se souvient même d’avoir vu gambader sur une mince couche de neige des zèbres de montagne… Passéeslesformalitésdepoliceetrecouvré notre bagage, nous retrouvons l’équipe de chasseurs et leurs épouses qui nous font la gentillesse de nous accueillirdansleurexpédition.Leurbonne humeur jamais démentie et que ponctueune“pointe”d’accentduSud-Ouest, leur faconde et leur bonhomie contribueront à égailler et réchauffer les prochains jours. Nous faisons également la connaissance d’Imke Pape. Cette grande et séduisante jeune femme au rire facile mais dont le regard se voile parfois d’une sombre mélancolie est à n ce matin de juillet, à la tête des immenses territoires en croire la sombre et jolie hôde chasse dont la richesse et la tesse d’Air Namibia qui nous a variéténousontconduitenNaconvoyés depuis Johannesmibie aujourd’hui. Son prébourg, il fait – 3 °C. sur Windnom, mais plus encore son hoek et ses environs. Pour anglais alourdi d’intonations quelques instants encore nous germaniques trahissent sans survolons la savane aride, pehésitation ses origines allelée, recuite de soleil et brassée mandes comme tant de prode ce vent brûlant que le désert priétaires ou d’exploitants terdu Namib, ou celui du KalariensenNamibie.Veuvedepuis hari, pousse parfois jusqu’aux quelque mois à la suite du traportesdelacapitaledel’ancienne gique accident de son mari, colonieallemande.Sousleventre cette biologiste marin de forde l’avion, et devant l’ombre mation ne se destinait a priori mouvante et menaçante qu’il pas à assumer seule la gestion plaque sur le sol, s’égaient des d’unepropriétéde100 000hecbandes sautillantes blanches et tares. Dans les heures qui ont rousses de springboks et, ici et OMBRE CHINOISE AU CRÉPUSCULE. AU-DESSUS, LES SUPERBES suiviledécèsbrutaldesonmari, là,desoryxsolitairesauxlongues BUNGALOWS SUR LA ZONE D’OKATORÉ. DÈS LE PREMIER il lui a fallu prendre la décicornes effilées dont les pointes JOUR, NOUS PARTIRONS À LA CHASSE DU ZÈBRE sion de poursuivre ou non acérées accrochent semble-t-il DE MONTAGNE, ET PLUS PARTICULIÈREMENT À LA SOUS-ESPÈCE l’aventure dans laquelle les les premiers rayons de ce froid ENDÉMIQUE À LA NAMIBIE, LE ZÈBRE DE HARTMANN. deux jeunes gens s’étaient lansoleildel’hivernamibien.Celuici n’est pas l’un des moindres contrastes nourrissions toujours quelque espoir cés quelques années auparavant. Sans de ce superbe et combien étonnant pays d’avoir mal compris l’avertissement de quasimentl’ombred’unehésitation,souque nous nous réjouissons aujourd’hui notre charmant amphitryon,l’allure pa- tenu dans son projet un peu fou par de parcourir bientôt à nouveau, sur la taude des personnels de piste, engon- Klaus, le guide de chasse que Henner piste du zèbre de Hartmann et des an- cés comme seuls les Africains qui ont son époux avait embauché la veille de tilopes qui hantent ces contrées. froidsaventlefaire,sousplusieursépais- sa mort, Imke relève le défi. Avec sucNotreappareilseposeenfinsurl’aé- seursdevêtements,nousenlèvenosder- cès si l’on en juge nos amis chasseurs roport Hosea Kutako de la capitale na- nières illusions. Bonnet de laine tiré qui reviennent pour la seconde année mibienne ;pour“international”qu’ilsoit, jusquesouslesoreillesetaurasdessour- consécutive. Il ne nous faut guère plus d’une iln’enaffichepasmoinsunairindéniable cils,parka,cache-nez,gants de ski vienetdésuetd’aérodromeprovincial.Sinous nent nous rappeler que nous sommes demi-heurepouratteindrelesfaubourgs
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de Windhoek. La ville, que nous avons découverte il y a trente ans presque jour pour jour, et que nous avons visitée depuis à deux occasions,en dépit des quelques constructions modernes érigées au fil des années, n’a rien perdu decetairpaisibledesous-préfectureque
nous lui avions trouvé la première fois. Les immeubles anciens aux allures de maisons bavaroises qui ornent encore le centre de la ville, l’église luthérienne de pierres et de tuiles rouges, au clocher pointu, et la statue de bronze du Cavalier du Sud-Ouest qui dominent
un jardin public ne sont sans doute pas étrangers à ce sentiment. Pourtant, la “modernité”rattrape la petite capitale. Le résultat n’est, hélas, pas toujours desplusheureux :nousdécouvronsavec consternation le “cadeau” de la Corée du Nord à la Namibie pour les vingt ans de son indépendance. Au beau milieu de l’un des points de vue les plus célèbres de la ville, à quelques dizaines de mètres de la petite église dont nous venons de parler et en lieu et place de la statue équestre qui a dû être déplacée pour la circonstance, s’élève une tour triangulaire d’une quarantainedemètresdehaut,juchéesurtrois pieds, immédiatement rebaptisée « la machineàcafé»parleshabitantsdeWindhoek. Son porche s’orne en outre d’une monumentalestatueenbronzerougeâtre danslegoûtetlesensdel’esthétismechers aux “démocraties populaires”. Place au nouveau musée de l’Indépendance !
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NOUS
DÉCOUVRONS UN ASPECT QUE NOUS IGNORIONS, LOIN DES IMMENSITÉS
PLANES QUI PRÉSIDENT À L’ ENSEMBLE DE LA
NAMIBIE
ET DE L’A FRIQUE EN
GÉNÉRAL, À L’EXCEPTION DE L’ÉTHIOPIE ET DE CERTAINES ZONES DU CAMEROUN.
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À y regarder de plus près pourtant le choix de l’emplacement n’est pas anodin. La statue équestre qui a dû céder la place à ce nouvel et redoutable avatar de l’architecture nordcoréenne représente en effet le major Curt von François, le fondateur de Windhoek ! Géographe, cartographe, officier de l’armée impériale sous le règne successif des trois derniers empereurs germaniques, Guillaume Ier, Frédéric III et Guillaume II,Curt von François est le descendant de huguenots chassés de France par la révocation de l’édit de Nantes et réfugiés en Allemagne. Il combat pendant la guerre francoprussienne de 1870 puis participe en tant que géographe à une mission d’exploration au futur Congo belge.Nommé capitaine à son retour en Allemagne, il est affecté à l’état-major impérial. Bientôt il est envoyé au Togo, alors possession allemande. À cette époque, une autre possession allemande depuis 1884 connaît des troubles de la part des populations indigènes.Curt von François est envoyé sur ordre du chancelier Bismarck dans le Sud-Ouest africain allemand (Deutsch-Südwestafrika), la future Namibie afin d’y remettre de l’ordre. Il débarque en juin 1889 en compagnie d’une petite troupe et retrouve sur place Heinrich Göring, gouverneur de la colonie, et père du futur maréchal du IIIe Reich,de sinistre mémoire. En quelques mois, Curt von François reprend le terrain perdu.Il s’enfonce à l’intérieur des terres et, le 18 octobre 1890, parvient avec ses troupes sur un site connu des Namas, l’une des tribus qu’il affronte alors : c’est Winterhoek, le coin de l’hiver. Il prend possession du lieu et y ordonne la construction d’un fort, l’Alte Feste, situé aujourd’hui au cœur historique de la capitale.Un an plus tard,en décembre 1891,WinterhoekestrebaptiséWindhoek,“làoùsoufflelevent”,etdevient le centre administratif et politique de la colonie. En 1893, il est nommé gouverneur de l’Afrique du Sud-Ouest allemand (Landeshauptmann von Deutsch-Südwestafrika). Mais la lutte contre les Namas révoltés s’intensifie. C’est le début de la première des guerres que les Allemands vont mener contre les tribus du Sud-Ouest africain et qui prendra souvent un tourparticulièrementsanglant.PourtantCurtvonFrançoisne parvient pas à mater la rébellion nama. Il doit céder la place à un autre officier colonial,Theodor Leutwein qui usera tout à la fois de la diplomatie et de la force. Curt von François rentre en Allemagne où il prend sa retraite de l’armée et meurt en 1931. Ainsi peut-on penser que la “machine à café” des NordCoréensremplit-elleunedoublefonction :effacerunpassé“colonialiste et réactionnaire”honni et instruire les jeunes générations… Sans doute la fierté des Namibiens y trouve-t-elle son compte, fût-ce au détriment de leur formation artistique et esthétique ! Mais que cette leçon d’indépendance et de liberté soit dispensée par les Nord-Coréens,grands spécialistes en la matière, ne manque pas de sel… >>
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La Namibie à perte de vue
Nous ne mettons guère plus d’une quinzaine de minutes à traverser la capitale. Nous sommes à nouveau sur la route et celle-ci s’enfonce bientôt entre des collines de plus en plus hautes et qui se transforment en courtes montagnes. Nous découvrons un aspect de la Namibie que nous ignorions totalement, loin des immensités planes qui
président à l’ensemble de ce pays et,disons-le, de l’Afrique et des territoires de chasse de celle-ci en général, à l’exclusion notable toutefois de l’Éthiopie et peut-être de certaines zones du Cameroun. Nous quittons l’asphalte pour une belle et large piste de terre qui s’étire maintenantsurlacrêtedeceshautescol-
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DES BANDES DE VINGT-CINQ À TRENTE ANIMAUX S’ENFUIENT À L’APPROCHE DE NOTRE VÉHICULE ET MAINTIENNENT UNE DISTANCE DE SÉCURITÉ. 102
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lines. Le paysage est superbe et notre regard qu’aucune pollution ne vient entraver porte à des dizaines de kilomètres.Bientôt de petits groupes d’oryx (Oryxgazella)etdegrandskoudous(Tragelaphusstrepsiceros)fontleurapparition sur les bas-côtés de la piste. À l’instar de bien des animaux de brousse qui ont apprisàvivreaveclaprésencedecesêtres étranges que sont sans doute pour eux nos véhicules, ils ne manifestent guère d’émoi.Mais si d’aventure nous faisons mine de nous arrêter, l’instinct de survie reprend le dessus et les grandes antilopes en quelques bonds disparaissent dans le fourré. Après quelques kilomètres, la piste quitte la ligne de crête et pique soudain en sinuant vers d’étroits encaissements. Les collines de part et d’autre du chemin se resserrent et notre route y ondule et y serpente. Les animaux, plus nombreux, semblent aussi plus furtifs. Visiblement,nousnesommespluslongs à toucher au but de notre équipée. Ausortird’underniervirage,lelodge d’Okatoré apparaît enfin, dont Imke nous fait bientôt faire le tour du propriétaire. Nous nous répartissons rapidement dans de charmants bungalows “en dur”surmontés d’un imposant toit dechaumequiconfèreauxmaisonnettes un petit air de rusticité paysanne de bon aloi. Le soleil au zénith, dans ces
contrées australes,est relativement bas. Pourtant, succédant aux températures glaciales des premières heures du jour, une douceur printanière s’est installée,comparable à celle d’un mois d’avril ORÉOTRAGUE DONT un peu frais. Et c’est avec plaisir que LE NOM AFRIKANER, nous nous retrouvons dans la grande KLIPPSPRINGER, SIGNIFIE salle à manger du guest-house et au“SAUTEUR DE ROCHERS”. tour d’un pot de bienvenue, et devant CES MINUSCULES la grande cheminée où crépite un feu ANTILOPES de bois. AFFECTIONNENT LES C’est également le moment de faire la PROMONTOIRES ROCHEUX connaissance de notre guide. Né en D’OÙ ELLES PEUVENT Namibie,et appartenant à la deuxième TOUT SURVEILLER. ou troisième génération d’une famille d’immigrants allemands, Klaus n’a quasiment jamais mis les pieds en Allemagne à l’exception d’un voyage sur la terre de ses ancêtres dont nous comprendrons plus tard qu’il ne lui a pas laissé une impression impérissable. Longiligne, de muscles et d’os, notre homme est fortement imprégné de réserve germanique qui lui interdit au premier abord, non plus qu’au second d’ailleurs, de prétendre au titre de premier boute-en-train. Mais Klaus, à l’usage, s’avère, outre un parfait connaisseur de la zone sur laquelle il opère, de sa faune et de son métier de guide, un compagnon de chasse avenant et somme toute non dénué d’humour. Le lendemain au point du jour,nous nous joignons à Richard et à Klaus pour une chasse de zèbre de montagne et plus particulièrement de la sous-espèce endémique à la Namibie, le zèbre de Hartmann (Equus zebra hartmannae). En digne béarnais, Richard arbore un béret dont il ne se départira plus de tout le séjour et qui lui donne l’air d’un chasseur d’isards un peu égaré dans ces contrées.Se joint également à nousunsympathiqueirish-terrierquirépondaunomdeTobby.
ENTRE DEUX APPROCHES. PAGE DE GAUCHE, EN BAS, UN GRAND KOUDOU ET, EN HAUT, UN
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dous stationnent souvent Parfaitementdressé,Tobby SCÈNE D’APPROCHE dans l’ombre de quelques restera en permanence à la SUR UN TROUPEAU DE épineux. botte de Klaus et ne déZÈBRES. LES ANIMAUX, Confiant dans le mimémarrera, sur ordre, qu’au PAISIBLES IL Y A ENCORE tisme parfait de leur robe coup de carabine. UN INSTANT, SONT grise qui se confond maIl fait un froid glacial SUR LE QUI-VIVE… gnifiquement avec le payet les premiers kilomètres LES TÊTES SE TOURNENT, sage environnant où dodans le véhicule de chasse LES NASEAUX minent les tons de pierre, découvert sont très éprouFRÉMISSENT, LES PLUS de poussière et d’arbres vants.La zone sur laquelle INQUIETS SE DRESSENT morts,ilsattendentparfois nous arrivons est une suite D’UN BOND SUR LEURS jusqu’àladernièreminute ininterrompue de collines PATTES. CI-CONTRE, pour quitter le couvert et ou de petites montagnes TROUPEAU DE BUBALES. détaler lorsque notre apentre lesquelles serpente, et monte souvent, la piste de terre que proche se fait trop menaçante. Ici et noussuivons.Leskoudous,etsurtoutles là, nous apercevons également de peoryx, qui règnent en maîtres ici, finis- tits groupes de gnous. Mêlés aux oryx sent par se signaler. Des bandes de par- parfois, ils appartiennent à deux esfois vingt-cinq à trente animaux s’en- pèces, le gnou bleu et le gnou à queue fuient à l’approche de notre véhicule et blanche. Les bubales caamas (Alcelamaintiennent en permanence une dis- phus caama),qui complètent cet inventance de sécurité. En file indienne, ils tairedesgrandesantilopesprésentessur prennent le galop et nous suivons long- la zone que nous parcourons, offrent temps à la jumelle la tache claire de leur un joli pelage roux foncé qui leur perpelage qui les trahit.Plus furtifs,les kou- met de se dissimuler facilement. Diffi-
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C ONFIANTS
DANS LEUR MIMÉTISME PARFAIT DE
LEUR ROBE GRISE , LES KOUDOUS STATIONNENT SOUVENT DANS L’OMBRE DE QUELQUES ÉPINEUX.
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cilement repérable également mais du fait cette fois-ci de leur toute petite taille –guère plus de 60centimètres de haut– et du milieu dans lequel ils aiment se tenir, de nombreux oréotragues (Oreotragus oreotragus) dont le nom afrikaner,Klippspringer,signifie“sauteurderochers” et que nous découvrirons au fil des jours. Ces toutes petites antilopes, juchéessurlapointedeleursminuscules
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sabots affectionnent, en effet, tout particulièrement les promontoires rocheux où elles aiment à se tenir, comme autant de vigies attentives aux mille dangers de la brousse. Les léopards,nombreux,et dont l’épaisse couche de poussière et de sable des pistes retient souvent la trace nocturne, constituent l’une des principales menaces qui planent sur les minuscules antilopes. Les heures passent et avec elles le thermomètre remonte. Nous abandonnons bientôt laines polaires, bonnets et gants pour des tenues plus conformes à une chasse africaine, fût-
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APPROCHE ET TIR
D’UN BUBALE PAR NOTRE CHASSEUR BÉARNAIS.
PAGE DE DROITE,
GAZELLE SPRINGBOK TIRÉE DANS LE
KALAHARI,
À TROIS HEURES ET DEMIE DE ROUTE DE NOTRE PRINCIPALE ZONE DE CHASSE.
LE DOMAINE
DE PRÉDILECTION DES DAMALISQUES À FRONT BLANC ET DES SPRINGBOKS.
elle australe. Pourtant les températures restent clémentes et printanières. Au cours des deux ou trois jours suivants, elles n’en rendront que plus faciles les nombreuses approches que nous allons réaliser.
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D’abord sur des bandes d’oryx que Richard aspire à ajouter à son tableau, mais aussi et surtout sur ces fameux zèbres de montagne que nous avons fini par localiser en maints endroits de cettevastezone,etaprèsunpremierjour
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où ils se sont longtemps fait désirer. Ces étonnants grimpeurs, que l’on est plus habitué à voir détaler dans les immensités planes de l’Afrique australe ou de l’Est, ne se laissent pas approcherfacilement !Enfinaumatindutroisième jour, nous tentons notre chance sur un groupe de ces jolis animaux qui se reposent à l’ombre d’un bosquet d’acacias. Mais les zèbres sont couchés à flanc de colline,et du haut de leur position ils dominent le paysage alentour, ne nous laissant guère d’espoir de pouvoir les approcher. Klausdécidequenoustentionsnotre chance. Contre toute attente, après un long et prudent détour, profitant de chaquereplideterrain,dechaquetalweg, nousparvenonsàportéedecarabine.Hélas,danscepaysageetcerelieftourmentés, le vent,même léger,n’a de cesse de tournermettantsouventnotrepatienceàrude épreuve.Ainsi en est-il à nouveau cette fois-ci alors que Richard et Klaus entament leur dernière et minutieuse approche. D’un coup les animaux, il y a uninstantencorepaisiblesetinsouciants, sontsurlequi-vive.Lestêtessetournent, les naseaux frémissent,les plus inquiets se dressent d’un bond sur leurs pattes… et d’un seul mouvement la troupe démarre au galop dans un fracas de pierrailles qui roulent, soulevant derrière elle un nuage de poussière. Mais tout aussi soudainement les zèbres s’arrêtent après quelques centaines de mètres. Indécis semble-t-il, ils se retournent,hument l’air,épient le terrain qu’ils viennent d’abandonner précipitamment. Finalement, ils se remettent paisiblement en route, au pas puis disparaissent derrière une crête. Mais bientôt nous sommes sur leurs tracesetlesrepéronsànouveauaucreux d’un étroit vallon où ils défilent lentementdevantnous.Àbonvent,cettefoisci.Noussommesnéanmoinsrepéréspar les zèbres qui s’arrêtent pour nous observer, incapables pourtant de déceler ledangerdecetteprésencequ’ilsn’identifient pas. Mortelle hésitation que Richard met à profit.Le coup de carabine claque, répercuté par les collines environnantes. Là-bas, le mâle titube, fait quelques pas, tourne sur lui-même et s’abat, alors que Tobby, aboyant frénétiquement, est déjà sur lui. Au cours des jours suivants s’ajouteront à notre tableau de chasse outre
un imposant bubale caama, deux autres trophées parmi les plus significatifs de cette région d’Afrique. Mais pour se faire, nous nous déplacerons cette fois-ci en compagnie de Jacques et de Jean, les deux autres chasseurs de notre sympathiqueéquipe,àtroisheuresetdemiederoutedenotrezone de chasse, au sud de Windhoek. C’est un changement total de paysage qui nous attend. Sur une savane dénudée qui s’étire à perte de vue, aussi plate que la main, les collines et les montagnes d’Okatoré font place à un semis de courtes dunes de sable rouge.Nous sommes aux portes du désert du Kalahari ! C’est le domaine de prédilection des damalisques à front blanc (Damaliscus pygargus) qui,endémiques à l’Afrique du Sud,ont été introduits en nombre il y a quelques années dans cette partie de la Namibie. C’est aussi celui de ces jolies gazelles qui sont le symbole de l’Afrique australe et l’animal emblématique de la République sud-africaine,les springboks (Antidorcas marsupialis), seules capables de battre le guépard en vitesse de pointe.Une rapidité qui assurera la survie et l’accroissement despopulationspresquedéciméesauXIXe siècleparlachasse que lui faisaient pour sa viande les fermiers et les éleveurs d’Afrique du Sud. Dans cet environnement où la magie et la fascination des déserts saisissent déjà le chasseur,dans ce paysage écrasé sous une chape de ciel bleu qui n’en rend que plus rouge le sable que nous foulons, nous effectuerons en compagnie de Klaus et de nos deux chasseurs de magnifiques approches. Elles seront rendues encore plus difficiles par la platitude du terrain et nous rappelerons les chasses de gazelle du Tibet en Chine et sur les hauts plateaux du même nom,ou encore celle de l’antilope pronghorn dans les grandes plaines de l’ouest des États-Unis. Mais ici encore, la Namibie tiendra ses promesses, et au soir d’une mémorable journée de chasse, nous nous en retournerons vers Okatoré, ravis de pouvoir conforter Imke dans le bien-fondé de son pari un peu fou et combien courageux. ◆
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Reportage ◆
L’oiseau DE L’IMPOSSIBLE reportage Walter Arlaud
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LA BARTAVELLE RESTE UN RÊVE PRESQUE INACCESSIBLE PAR SON HISTOIRE ET SA SAUVAGERIE. “PRESQUE”, PUISQUE NOUS AVONS GRAVI LES VERSANTS ESCARPÉS DES
ALPES ET L’AVONS SURPRISE DANS SON REPAIRE. ÉREINTANT MAIS FASCINANT.
JEAN GUILLET
E
n ce petit matin d’octobre, le jour est encore loin lorsque nous tapons au carreau de la vieille maison de pierres. Les vieux verres soufflés des vitres de la porte reflètent, dans une infinité de petites bulles, la lumière de l’âtre. Une ombre vient effacer ce scintillement doré et sur le seuil apparaît la longue silhouette de mon vieil ami Jean. Le temps d’un bref café sur un coin de table et de discussions sur la probabilité de trouver les oiseaux, et nous prenons la direction des sommets qui, dans d’immenses ombres chinoises sous le ciel étoilé, surplombent le village. Chargés telles des mules et armés de lampes frontales, nous pénétrons sous les sombres bois. Les toiles tendues de nos sacs à dos renferment quelques précieuses victuailles et des vêtements de rechange pour parer à toutes les situations. L’eau, en quantité pour nous et surtout pour le chien, y tient également une place importante. Là-haut, sur les versants sud et chaud fréquentés par les bartavelles, le précieux liquide est rare. Il y a bien les abreuvoirs installés pour les brebis en alpage, mais depuis la présence du loup, les patous, véritables colosses à l’humeur versatile, secondent les bergers pour le gardiennage des troupeaux, interdisant l’accès de leur territoire à tout intrus. Chasseurs et chiens y compris. La relative douceur de ce début de saison fait que l’estive n’est peut-être pas encore terminée et que les alpages sont sans doute encore habités.Afin de garder le chien le plus frais possible, nous le tenons en laisse pour effectuer la marche d’approche. Une bonne heure nous sépare, en effet, des premiers territoires susceptibles d’abriter les bartavelles. La bartavelle ! Nombre de chasseurs rêvent aujourd’hui, d’“accrocher la bartavelle” à leur tableau de chasse. Cette fascination ne date cependant pas d’hier. Lorsque Paul Vialar demanda à Marcel Pagnol pourquoi,dans son roman la Gloire de mon père paru en 1957, il avait pris la liberté de mettre dans les collines proven-
PHOTOS : PIERRE-FRÉDÉRIC GALVIN
L’oiseau DE L’IMPOSSIBLE
UN OISEAU PUREMENT MONTAGNARD SCÈNES DE CHASSE HAUTESALPES ET DES ALPESDE-HAUTE-PROVENCE.
AUX CONFINS DES
UNE CHASSE DURE POUR LES HOMMES ET POUR LES CHIENS.
POURRAIT-IL
EN ÊTRE AUTREMENT LORSQU’ON SAIT QUE LA BARTAVELLE SE CANTONNE UNIQUEMENT AU MASSIF ALPIN, ENTRE 1 000 ET 3 000 MÈTRES D’ALTITUDE ?
çales des oiseaux pareils, celui-ci répondit sans fausse honte : « parce que ça faisait mieux ». Effectivement, réaliser un doublé de simples perdrix rouges n’aurait certainement pas eu le même impact dans la mémoire collective.Avec des bartavelles, les pérégrinations cynégétiques de son père s’élevèrent au rang d’exploit.Des bartavelles sur le Garlaban, c’est presque comme tirer un grand tétras en forêt de Fontainebleau ; fortement improbable mais ô combien fantasmagorique. Ce n’est donc pas au cœur des garrigues provençales qu’il faut promener chien et fusil à la recherche de la perdrix des sommets. Mais plus à l’Est et bien plus haut en altitude, sur les versants escarpés des Alpes. La plupart des disciples de Saint-Hubert ont eu l’occasion de chasser la perdrix rouge et la perdrix grise ou, du moins, de rencontrer couramment ces représentants de l’ordre des galliformes sur tout le territoire français. Avec des racines
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communes remontant à la nuit des temps,unecousineéloignéequelquepeu méconnue peuple néanmoins le vieux continent. Éloignée, non pas parce que très différente, mais parce que l’une préfère les falaises escarpées l’autre la douceur des plaines. Rappelons en effet que la perdrix bartavelleestunoiseaumontagnarddont l’èrederépartitionpourlaFrancesecantonne uniquement au massif alpin, entre1 000et3 000mètresd’altitude.De son nom latin Alectoris graeca saxatilis, ce gibier,quelque peu exotique,est plutôt mal connu de la majorité des chasseurs.Malgréunepressiondechasse très raisonnable,elle n’en est pas pour autant communeetabondante.Ilfaut dire que la vie est rude en montagne et cet oiseau paie un lourd tribut aux aléas climatiques et aux prédateurs. Les différencesmorphologiques avec la perdrix rouge sont essentiellement un poids supérieur, un bandeau nettementdélimitéauniveauducou,etunedouble barrenoiresurlesplumes desesflancs.Leszones,où les deux populations cohabitent,donnentlieuàunehybridation naturelle. En résulte, la perdrix rochassière qui présente des caractéristiques morphologiques intermédiaires. Malheureusement, ces croisements avec des perdrixrouges,biensouventissuesd’élevage, constituent une sorte de pollution portant atteinte à l’intégrité génétique des populations de bartavelles. Nombre de sociétés de chasse de montagne interdisent désormais ces lâchés irraisonnés. >>
L’oiseau DE L’IMPOSSIBLE Bon an, mal an, j’essaye de réserver quelques journées, pourtentermachanceàla“perdrix royale”. C’est aux confins des Hautes-Alpes et desAlpesde-Haute-Provence, dans des paysagespauvresettourmentés mais ô combien magnifiques, que j’aime courir les monts pelés.J’yretrouvesouventJeanqui habitelevillagedepuistoujours, enfindepuisquesesparentsitaliens y ont émigré après la Seconde Guerre mondiale. La chasse a toujours été pour lui une sorte de cueillette et un moyen d’améliorer l’ordinaire. À une certaine époque les plans de chasse n’étaient pas en vigueur et le gibier, en
nombre dans les montagnes alentour, semblait inépuisable.Les lièvres,lagopèdes,tétrasetbartavellesn’étaientalors jamais chassés au chien,technique trop aléatoire, et qui coûtaient trop cher en cartouches, minutieusement chargées la veille au coin du feu, sur un gibier enmouvement.Ilfallait“fairemouche” sansseposerdequestion.Legibierétait tiré sans considération éthique mais pour nourrir son homme. Désormais, si Jean nous accompagne quelques fois, c’est certainement plus pour nous faire plaisir, peut-être aussi un peu par curiosité, que pour le tableau de chasse qui, de toute façon, sera bien modeste en comparaison de ce qu’il a pu connaître. Il est vrai qu’il est plus facile de tirer quelques bartavelles au détour d’un rocher dans une sorte d’approche silencieuse, en les écoutant chanter,en les repérant à la jumelle et en utilisant les irrégularités du terrain, que derrière un chien d’arrêt.
Sur le chemin qui serpente à flanc demontagne,nousmarchonslentement, tandis que le soleil naissant éclaire déjà les prairies d’altitude au-delà des bois. Nous pénétrons sous le couvert doré d’unehêtraieparéedesonmanteaud’automne. En début de saison, ces forêts d’altitudes sont d’excellentes remises à bécasses et y laisser quêter le chien seraitcertainementl’occasiond’excellentes rencontres. Il faut, néanmoins, résister àlatentationsouspeinede disposerd’uncompagnon amoindri lorsqu’on attaqueralespentesherbeuses. Quelques mélèzes viennent désormais prendre place, apportant d’autres nuances au tableau. Un coq de tétras-lyre lance soudain un chuintement que nous accueillons avec ravissement, tant ces oiseaux sont devenus rares dans les parages.Personne ne connaît la vraie raison de ce regain de vitalité qui fait que les mâles chantent souvent à l’automne, de façon bien plus modeste que lors des parades de printemps.Les poules, impassibles, ne leur accordant plus aucun intérêt, peut-être font-ils un pied de nez à l’hiver qui s’approche ?Ilnousarrive, quelquefois,deleverdestétras.Maisplus personneicinechasseceprincedesmontagnes. Il n’y a plus qu’un coq au plan de chasse et tous les chasseurs s’accordent à dire qu’il serait mal venu de le tirer, tant il est vrai que cette population résiduelle semble avoir du mal à prospérer. Nous nous élevons toujours plus haut tandis que la végétation s’éclaircit, réduite désormais à quelques pins rabougris et genévriers nains, parsemant un parterre d’herbe et de rocaille. Le souffle se fait de plus en plus court et les muscles se raidissent. Nous prenons le temps d’une pause pour souffler, boire et admirer un paysage inchangé depuis des millénaires dont Jean Giono, natif du pays, a remarquablement su retranscrire l’âpre et sauvage beauté. La seule trace de civilisation visible est la traînée mourante d’un avion dans le ciel. >> PHOTOS : JEAN GUILLET - WALTER ARLAUD
Plus encore, parent pauvre de la littérature cynégétique traitant des petits gibiers de montagne, la chasse de la bartavelle ne fut que rarement abordée. Pourtant, pas dénuée d’intérêt,elle a bien souvent été reléguée au second plan,loin derrière celle du tétras-lyre et du grand tétras. Cela étant certainement dû qu’à une époque, les tétras étaient bien plus nombreux que les bartavelles, leurs chasses plus faciles et leurs trophées plus prisés. Tirer l’imposant grand tétras ou grand coq de bruyère, même branché, était une reconnaissance chez les chasseurs, et le très esthétique tétras-lyre était chassé, à certaines époques, pour sa chair succulente et bien souvent pour les plumes de sa lyre qui ornaient les chapeaux autrichiens et helvètes. Voilà des digressions qui font oublier la brutalité de la pente ; enfin, un petit peu…
UN PAYSAGE GRANDIOSE COMPAGNIE DE
BARTAVELLES AUX AGUETS.
CI-DESSUS, SETTERS ANGLAIS À L’ARRÊT SUR DES BARTAVELLES. ET, PAGE DE GAUCHE, EN HAUT, DEUX BARTAVELLES SUR UN PROMONTOIRE PRÊTES À DÉCOLLER.
LES
OISEAUX AFFECTIONNENT PRINCIPALEMENT LES VERSANTS SUD ESCARPÉS ET AIMENT SE TENIR SUR DES PICS ROCHEUX D’OÙ ELLES PEUVENT SURVEILLER LEURS TERRITOIRES, ET
PLONGER VERS L’ABÎME,
À LA MOINDRE ALERTE.
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L’oiseau DE L’IMPOSSIBLE
UNE CHASSE ÉPROUVANTE
AUTRES SCÈNES DE CHASSE DANS
UN BIOTOPE TYPIQUE, AVEC PRAIRIE SÈCHE ET ROCAILLES.
LE POINTER
CI-DESSOUS, PRINCE À L’ARRÊT. EN
MONTAGNE, MIEUX VAUT SAISIR SA
CHANCE QUAND ELLE SE PRÉSENTE.
IL EST ILLUSOIRE DE CROIRE
QU’À COUP SÛR, LES OISEAUX
VOUS LAISSERONT APPROCHER
PHOTOS : WALTER ARLAUD - PIERRE-FRÉDÉRIC GALVIN
POUR SERVIR VOTRE COMPAGNON.
Ça y est :nous libérons le chien qui,impatient,partcommeune fuséedanslapente.Surtout,ne pas le perdre du regard devient désormais notre principale activité. Contrairement à la chasse du tétras,où le grelot peut être d’une aide précieuse afin de repérer le chien dans unevégétationsemi-forestière, parmilesrhododendronsetles arcosses,nousnepréféronspas l’utiliseraujourd’hui.D’autres chasseurs tiennent le discours inverse. Les oiseaux, habitués aux cloches des troupeaux, ne seraient nullement dérangés par les grelots des chiens.Peut-être ont-ils raison,mais une chose est certaine : ces diables de perdrix, aux comportements grégaires, s’arrangent bien souventpourlaisserunindividucommevigie,s’empressantdedonnerl’alerteaumoindre soupçon.
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Jean se tient sur ma gauche, nous avançonsparcourbedeniveau,auxalentoursde1 800mètresd’altitude.Lechien prend son terrain plus calmement désormaiset,enbonmontagnard,semaintient au-dessus de nous.Au vrai, il faut savoir que les oiseaux montent à pattes et descendent toujours en volant, nous aurons peut-être la chance de tirer, si d’aventure, démarrant devant le chien, quelques bartavelles prennent leur envol. Au risque de heurter certains puristes qui ne veulent tirer seulement et seulement si les oiseaux sont bloqués, enmontagnemieuxvautsaisirsachance quandilsseprésentent,tantlesoccasions sont rares. Il est illusoire de croire, qu’à coup sûr, ces oiseaux-là, même fermement arrêtés,vous laisseront approcher pour servir votre compagnon. Nous rencontrons quelques gros blocs de roche,décrochés des cimes,venus mourir sur un lit de vieux pins à crochets.Denotrecôté,aumilieu de ces géants, ne voyant plus rien,nous prenons la décision de monter sur un petit monticule de rocaille afin d’agrandirnotrechampdevision. Rappeler le chien déclencherait l’alerte dans l’immense cirque calcaire. Les marmottes, qui sifflent de toutes parts, s’en chargent déjà. Aprèsquelquesminutessemblantdureruneéternité,nous apercevons au loin le chien immobiledevantunbouquet d’arbustes. Comme Jean ne semble pas être à proximité, j’accélère le pas,espérant pouvoir arriver à temps. La pente rude a bien vite raison de moi. Alors que je m’arrête pour reprendre mon souffle, Jean sort enfin entre les arbres, devant le chien. Un magnifique lièvrevariable,aupelagedéjàpresqueimmaculé, gicle du bosquet et passe dans un clapier, à une centaine de mètres audessus de moi. Aucune détonation ne retentit. Jean réapparaît, abattu, et me confieavoirhésité.Lamasseblanchequ’il avait vu s’animer dans la végétation ressemblait bien trop au pelage du chien pour qu’il prenne le risque de faire feu. Sage décision. Même si la perspective de tirer un “blanchot” était très séduisante. Il vaut mieux pécher par excès de prudence, que de risquer un accident.
SENTINELLES DES ABÎMES
SUPERBES IMAGES DE BARTAVELLES. LA VIE EST RUDE EN MONTAGNE ET L’ESPÈCE PAIE UN LOURD TRIBUT
AUX ALÉAS CLIMATIQUES ET AUX PRÉDATEURS.
LA BARTAVELLE SE DISTINGUE DE LA PERDRIX
ROUGE PAR UN POIDS SUPÉRIEUR,
UN BANDEAU NETTEMENT DÉLIMITÉ AU NIVEAU DU COU ET UNE DOUBLE BARRE NOIRE SUR LES PLUMES DE SES FLANCS.
PHOTOS : JEAN GUILLET - PIERRE-FRÉDÉRIC GALVIN
certainssecteurssontplusfavorablesque d’autres,mais bien des paramètres,dont la plupart nous échappent encore,semblent entrer en compte dans le choix de leur territoire journalier. Nous prenons la décision de passer l’arrête de roches qui nous surplombe et deretrouverunvallonabritéduvent,qui se fait de plus en plus présent. L’expédition est quelque peu périlleuse mais, comme bien d’autres chasseurs, poussés par un instinct ne laissant que peu de place à la réflexion et la prudence, nous nous engageons sur l’étroite corniche.D’icinousvoyonslelieubientriste où,en août dernier,lors d’un comptage au chien d’arrêt, afin de dénombrer les nichés de bartavelles, un de nos amis a perdu son compagnon. Le pauvre animal, poussé par la passion et la fougue de son jeune âge, a déroché d’un surplomb.Lasimplevisiondel’abîmenous fait, aujourd’hui, froid dans le dos. Du coup, je rattache mon chien pourtant aguerri à ce type de terrain, jusqu’à ce que nous arrivions sur les immenses et très pentus alpages. Conséquence d’une saison de transhumance qui a vu passer des milliers de brebis, l’herbe est rase, et seuls les reliefs d’une infinité de cailloux parsèment le paysage. Nous nous remettons en ordre de marche tandis qu’en contrebas deux points blancs faisant des lacets de gauche à droite montent vers nous. À n’en pas douter,cesontlespointersdeGuillaume,unautreamoureuxdesgibiers“d’enhaut”, qui,comme nous,met à profit la moindre journée de beau temps pour assouvir sa passion. La saison de chasse peut être très courte en montagne. Dans le meilleur
Midi approche. Le versant méthodiquement prospecté depuis ce matin reste désespérément vide de tout oiseau. Hier pourtant, alors qu’il jumelait les quelques mouflons rescapés du loup et restant sur la commune,Jean en a observé toute une compagnie, au lieu même où nous nous trouvons. Décidément, aucune règle ne semble dicter le comportementdecesgalliformes.Certes,
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PHOTOS : JEAN GUILLET - PIERRE-FRÉDÉRIC GALVIN - WALTER ARLAUD
L’oiseau DE L’IMPOSSIBLE
des cas jusqu’au 11 novembre, si le plan de chasse le permet, et si la neige ne vient pas y mettre un terme prématuré. Combien de fois ai-je dû raccrocher le fusil pour cause d’aléas climatiques ! Le chien et le chasseur, résignés, restent alors à la maison,des fourmis dans les jambes et des rêves pleins la tête,espérant des saisons plus clémentes. Les bartavelles sont bien là. Guillaume nous indique la direction des oiseaux qu’il chassait sur un versant opposé et qui,dérangés,sont venus se réfugier au pied des barres, en limite du secteur que nous nous apprêtons à prospecter. Les chiens quêtent désormais ensemble, aidés par un vent plus modeste. Quelques brefs arrêts, certainement des places chaudes, nous font reprendre espoir et sont autant de motivations supplémentaires dont nous avons bien besoin, tant la fatigue et le découragement se font maintenant sentir. Cela fait six heures que nous parcourons la montagne. Cette chasse est bien souvent ingrate. Plus ou moins difficile suivant les jours, on a parfois l’impression de courir derrière des fantômes.
UNE CHASSE SOMPTUEUSE MAIS PARFOIS INGRATE DEUX NOUVELLES
BARTAVELLES SUR LEUR REPOSOIR.
CI-DESSUS, UN
CHASSEUR PRESQUE SUR LE TOIT DU MONDE ET,
À DROITE, UN SETTER
À L’ARRÊT.
LA FATIGUE
ET LE DÉCOURAGEMENT SE FONT SENTIR.
CELA FAIT
SIX HEURES QUE NOUS PARCOURONS LA MONTAGNE.
CETTE CHASSE EST TRÈS DIFFICILE CERTAINS JOURS : ON A PARFOIS L’IMPRESSION DE COURIR APRÈS DES FANTÔMES.
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Plus un arbre ne peuple désormais cet immense paysage de prairies jaunâtres et de pierriers aux reflets bleutés.Infatigables,dansleurballetcadencé, les chiens prospectent,cherchent.Dans l’obligationdeleslaisserprendredel’initiativeet,parconséquentduterrain,nous tentons de garder le contact.Prince s’arrête enfin, nez au vent, au-dessus d’un à-pic. En montagne, et contrairement à la plaine,les émanations suivent les courants ascendants ou descendants et ne sont que rarement diffusées à plat. Un bon chien de montagne doit savoir utiliser ces courants d’air capricieux. Nouspensonsimmédiatementàune de ces multiples places chaudes ou encore, comme cela arrive parfois, à une marmotte un peu téméraire. Mais le chienresteimmobile.Peut-êtrequelques “jalabres”sont-ilsrestésentrelesrochers,
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L’oiseau DE L’IMPOSSIBLE
CI-DESSUS, UNE PLUME CARACTÉRISTIQUE DE BARTAVELLE.
CI-CONTRE,
CHIEN AU RAPPORT.
COMME POUR TOUS LES GALLIFORMES DE MONTAGNE, LE CARNET DE PRÉLÈVEMENTS DOIT ÊTRE SOIGNEUSEMENT
REMPLI. L’EXPRESSION “MÉRITER SON GIBIER” PREND ICI TOUT SON SENS, AVEC UN OISEAU AUSSI MAGIQUE,
DONT CHAQUE GRAMME EST PAYÉ DE SUEUR.
faisantconfianceàleurmimétisme ?Ceseraitlecomble ! Cette année, aucune attribution pour les lagopèdes alpins sur tout le département ! Cela est dû,il est vrai, à une reproduction très moyenne, mais – et il faut bien le dire – à quelques pressions de personnes ne désirant plus voir d’hommes, de fusils ni de chiens se promenerimpunémentetentoutelibertédanslamontagne. Par acquit de conscience, mais pas sans espoir, nous montons vers ce pointer statufié par l’arrêt.Cent cinquante mètres de semi-course à la montée vous calment bien des hommes. Dans cet effort, j’ai même la crainte que le bruit de mon souffle suffira, à lui seul, à faire voler les oiseaux, dont je soupçonne de plus en plus la présence. Rien ne bouge.Le temps semble suspendu.Dans un ultime effort, s’agrippant quelquefois aux touffes d’herbes tant la pente est rude, nous poursuivons notre ascension. Jean, quant à lui, est resté plus bas au cas où… Fort d’une petite expérience du gibier de montagne, je sais bien qu’il n’est rien de comparable à l’envol fracassant d’une compagnie de bartavelles. De quoi vous glacer le sang ! Un vrai déferlement de claquements de fouet ! À l’approche du précipice, le souffle court, les mains crispées, presquetremblantes,nousnouspréparons.Lechienestlà,toutprêt.Encorequelques pas. À peine ma tête pointe-t-elle au-dessus du vide que, dans un vrombissement
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PHOTOS : JEAN GUILLET - PIERRE-FRÉDÉRIC GALVIN - PIERRE MARTIN
DES OISEAUX VRAIMENT MÉRITÉS
detouslesdiables,lesoiseaux jaillissent, plongeant immédiatement vers l’abîme, avec une rapidité déconcertante. Ma position,quelque peu inconfortable, mêlée au mimétisme des oiseaux en vol se confondant avec le décor, je jette littéralement mes coups de fusil, conscient au même moment d’être deux mètres derrière, alors qu’il aurait fallu être un bon mètre devant. Il ne me reste plus qu’à suivre du regard les taches brunes que sont devenus mes chers oiseaux, se perdant dans l’immense paysage. À ce moment précis,une autre perdrix, certainement impressionnée par toutecettecacophonie,s’envole.Unedétonation retentit et,telle une pierre naissant d’un nuage de plumes, elle vient choir et rouler dans la pente.Avant que le chien ne s’en empare, je peux distinguer, gisant sur son linceul d’herbes sèches, le bleuté de son poitrail gonflé etlesbarresrougesetnoiresdesesflancs. L’expression“mériter son gibier”prend icitoutsonsens,avecunoiseauaussimagnifique, dont chaque gramme est payé de sueur. La joie se mêlant à l’émotion, nousnoussentonsalorsprivilégiés de pouvoir pratiquer une chasse hors du commun et tendant à disparaître. Nous prenons le chemin du retour, fatigués etheureux,accompagnésdu soleil déclinant et d’images de volées de bartavelles. Il peut sembler inutile de se donner autant de mal pour un résultat si faible. Un chasseur assidu, secondé d’un chien exceptionnel,évoluantsurunterritoire assez bien pourvu, ne peut guère espérer,dans ses meilleures années,préleverplusdetroisouquatre oiseaux. Mais il est des chassesdontlaquêteprime sur le tableau et dont l’essence même réside dans la recherche d’un gibier sauvage, presque insaisissable. La beauté des décors, quant à elle, n’est certainement pas innocente au fait que l’homme y ait besoin de s’y surpasser, et y retrouver la sensation grisante d’être libre. ◆
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Te r r i t o i r e
La seconde vie des anciennes mines de Saint-Étienne
Pour les cynégètes rompusauxfutaiesrégulières,percées, aux grands bois, aux plaines bien ordonnancées, c’estunchoc–petitcertesmais choc tout de même – qui les attend. On a peine à croire qu’on puisse chasser à quelqueskilomètresdelaville de Saint-Étienne, à quelques encablures d’habitations du bourg de Saint-Jean-Bonnefonds,aumilieud’anciensterrils, dans un paysage sévère, presque hostile. Et pourtant, sous l’autorité de Paul Rey122
mond, président de l’Association de chasse de la Ronze, on chasse depuis de nombreuses années avec une constance jamais démentie. L’année dernière, ce sont, entre autres, 30 faisans naturels et 12 lièvres qui ont été tirés,sur les 227 hectares que compte la chasse.Des chiffres modestes en valeur absolue, mais qui dissimulent presque un exploit lorsqu’on parcourt le territoire dont on ne soupçonnerait pas un instant qu’il puisserecelerquelquevieani-
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male. Les chiffres ne doivent rien à une quelconque génération spontanée, mais à des efforts de tous les instants, à un bénévolat que l’on peut qualifierd’exemplaire. Àtelle enseignequ’ilsviennentd’être récompensés par les Honneurs de la chasse LaurentPerrier-Groupama(voiraussi page 18). Une manière de rendre un hommage appuyé à ce que Henri Vincenot appelait avec gourmandise la chasse de « petzouille ». « Une chasse comme toujours, ex-
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pliquePaulReymond,c’estune affaired’hommes.» Une affaire qui a commencé en 1960 quand plusieurs mineurs ont mis en place cette association de chasse,sur la commune de Saint-Jean-Bonnefonds,vieux village (dépendant dès le Xe siècle de l’église de Lyon), maismarquéparl’activitéminière pendant plusieurs générations(ladernièretonnede charbon sortit en 1968). « Il y a quarante ou cinquante ans,nous chassions surtout des lapins,prèsde400parsaisonpour
dixchasseurs,etdugibierdepassage,mais autant le dire,nous negérionspasgrand-chose,mais c’est seulement il y a une trentaine d’années qu’on a pris les choses un peu plus au sérieux », poursuit-il.Entretemps,leterritoire s’est agrandi avec l’adjonction de plusieurs autres petites chasses privées. Surtout, à la suite de l’arrêt des Houillères de Saint-Étienne, une grande partie des terrains miniers a été acquise par la société d’économie mixte de Saint-Étienne-Métropole,gé-
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Paul Reymond, président de l’Association de chasse de la Ronze. Ci-dessus, les dernières traces de l’exploitation minière. Page de gauche, le territoire qui s’étend sur 227 hectares.
terrilseux-mêmesrestenttrès longtempsinfertiles,mêmeles lapins ne peuvent s’y reproduire. Bref, on comprend mieux pourquoi, pour se dégager des obligationsd’entretiende chemins coupe-feu, SaintÉtienne-Métropole voit d’un œil favorable des accords avec deschasseurscapablesd’améliorer un biotope propice au développement d’une faune naturelle, en contrepartie du droit de chasse. De plus sur le plan esthétique, le paysage assez particulier dominé par des terrils dont certains dépassent cent mètres de haut et qui demeurent nus sur leur face nord, s’en trouve amélioré. L’objectif de la dizaine de chasseurs de l’association ? Aménager le site pour fixer une population de lapins, de lièvres et de faisans sur les
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PHOTOS : OLIVIER MOREL D’ARLEUX - ASSOCIATION DE CHASSE DE LA RONZE
◆ À proximité de la capitale stéphanoise, sur d’anciennes mines, des passionnés ont aménagé un site pour en faire une chasse d’amis. Atypique mais exemplaire de ce que peut être une chasse bien admise et bien comprise.
rée par l’ensemble des maires descommunesavoisinanteset présidéeparlemairedeSaintÉtienne. « Cela tombait plutôt bien pour nous,explique Paul Reymond, car les communes concernées ne savaient pas trop comment les entretenir.» Le défi était de taille, pour une raison qui saute aux yeux lorsqu’on visite le territoire : les mines dont les vestiges et les traces sont partout à telle enseignequ’iln’estpasrarede butercontredestreuils,oudes rails.Au vrai,ce territoire issu en grande partie des friches minières de la Chazotte comporte entre autres quatre terrils peu propices à la végétation et au gibier. Hormis les crassiers,énormesamoncellements des déchets de la mine, il n’existe plus d’infrastructuresindustriellesapparentes. De ces terrils qui sont constitués d’amas de schiste et de poussière de charbon dont certainsbrûlenttoujoursàl’intérieur, rien n’est visible sauf quelques fumerolles par endroits (c’est pour cela que la masse des terrils diminue peu à peu tous les ans).Sur la surface des terrils récents,les végétaux se développent.À partirdequarante-cinquanteans, une colonisation végétale apparaît avec le développement d’humus produit par la décompositiondesfeuillesetdes déchets. En revanche, la base des terrils et tous les terrains laissés nus sont des friches où poussentquelquesarbresformant des petits bois. Des chênes, des bouleaux, des sapins, des robiniers (faux acacias),deschâtaigniers,finissent par s’implanter au-dessus d’un tapis d’arbustes et de roncespropicesàlafixationdu petitgibieretduchevreuil.Les
227 hectares dont ils disposent.Une tâche d’autant plus délicate que les hectares en question se trouvent enclavés entre des zones urbaines et des zones artisanales. Cet “enclavement”expliquepourquoi au fil des ans, plus de 50 hectares autrefois favorables à la chasse sont devenus constructibles… Sur ce territoire,on trouve d’abord une zone agricole de 125hectaresdont40hectares de céréales à paille et de maïs puis des prairies naturelles
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Sur le terrain PHOTOS : ASSOCIATION DE CHASSE DE LA RONZE
Sur le terrain
Un retour glorieux de chasse. Ci-dessous, un lapin et un lièvre. Chaque saison, ce sont environ 30 faisans naturels et douze lièvres qui sont inscrits au tableau. Fruit d’un travail incessant d’aménagements, de piégeages et d’une discipline draconienne.
grande proximité avec les habitations. Commetoutesainegestion, un accent a été mis sur le piégeage.Deux membres du bureau s’en chargent éliminant chaque saison environ 150 becs droits, 5 à 10 renards et autant de mustélidés ou de ragondins. Le plus souvent avec des boîtes à fauves (des nassesàcorbeauxpourlesbecs droits),«saufquandilyadesdégâts de renards sur des volailles, nous utilisons des collets ». On
PHOTOS : DAVID TIPLING/ALAMY - WOODYSTOCK/ALAMY
et artificielles agrémentées de quelques haies.À ces surfaces, il faut ajouter 37 hectares de friche et de landes (genêts, prunelliers, aubépines, callunes) et des zones
humides,dont un petit étang etquatreretenuescollinaires. Unepetiterivière,l’Onzon,la traverse.Enoutre,60hectares de zone boisée en diverses parcelles abritent quelques feuillus (chênes,érables,châtaigniers,frênes et merisiers, des bouleaux et des robiniers à la base des terrils) qui nécessitent des interventions chaque année sur toutes leurs bordures. Sans compter 40hectares mis en réserve de chasse pour cause de trop
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le devine : leur rôle ne s’arrête pas au piégeage stricto sensu,« très bien vu des populations».Les deux piégeurs sont autorisés à éliminer des pigeons domestiques « lorsqu’ils sont trop nombreux ». Ils surveillentégalementlesanimaux domestiquesendivagationou les méfaits d’un renard ou d’une fouine,hôte privilégiée desgreniers,oulepullulement des corneilles. « Notre rôle est important,car il aide aux relationsdebonvoisinage,lecontact doit être permanent »,souligne Paul Reymond.Un contact à desmultiplesfacettespuisqu’il va des simples particuliers à desentreprises,enpassantpar une association religieuse, la Fondation pour la protection des habitats de la faune sauvage, les dirigeants de SaintÉtienne Métropole et, bien sûr,les,représentantsdeschasseurs de la Loire. Surlesaménagementsproprement dits, l’association a construit depuis une quinzaine d’années sept garennes artificielles –une grande et six autresdetaillemodeste–dans des zones sans risque de dégâtsagricoles,récupérédepetits espaces de terrains infertiles pour développer des
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Sur le terrain
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cultures à gibier,disposé huit agrainoirs, huit bacs abreuvoirs en ciment à flanc de coteau et deux grands points d’eauartificiels.Sanscompter le débroussaillage des zones devenuesimpénétrables,l’entretien des bords de haies et des allées coupe-feu (ce qui représente au total environ quatre kilomètres, fauchés 2 à 3 fois par an) obligatoire en raison de la proximité d’une zone urbaine.« Une obligation qui nous arrange bien,constate
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Paul Reymond, car ces allées multiplient les effets de lisière,et favorisent les bandes enherbées, très utiles au petit gibier sédentaire.» Maiscesaménagementsseraient quasiment réduits à néant s’ils n’étaient accompagnés d’une discipline très stricte. Ainsi le lièvre avait complètementdisparuaudébut des années 1980, en raison d’une trop forte pression de chasse. « Nous avons pris le taureau par les cornes »,se souvient Paul Reymond : six ans de fermeture de 1983 à 1989, etmaximumd’uncapucinpar chasseur et par an. Résultat : 5 à dix lièvres sont levés aujourd’huienmoyenneparsortie (sans aucun apport extérieur), douze ont été tués l’année dernière. L’état d’esprit est le même pour le faisan. « Il n’y avait plusrien,onsecontentaitdemalheureux oiseaux de tir.» D’où l’idée il y a une dizaine d’années d’élever en volières une cinquantaine de faisans,d’introduire par un système de
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prélâchers 80 autres oiseaux, etd’enmettred’autresàlafermeture de la chasse. Les résultats sont encourageants puisque une trentaine de faisansnaturels–identifiablescar dépourvus de bague,donc issus de la reproduction naturelle– sont tirés en moyenne ces dernières années. À rebours, Paul Reymond reconnaît que l’introduction de la perdrix rouge (seulementuneàdeuxcompagnies) est un demi-échec, car « le terrain, visiblement, ne leur convient pas ». Même déception sur le lapin puisque les populations se sont effondrées en raison d’une « poussée depuis trois ou quatre ans de la myxomatose » (150 lapins au tableau en 1980 à… 8 la dernière saison) et ce,en dépitd’unprélèvementlimité à 4 lapins par an et par chasseur. Paul Reymond ajoute : «d’ailleurs,maintenant,ons’interdit de les tirer ». On le constate : c’est un esprit d’entraide et presque de service public qui anime les
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Une allée où l’on distingue très bien les “saignées” de charbon. À gauche, un des terrils du territoire. Ci-dessous, un coq faisan. Comme toute saine gestion l’accent a été mis sur le piégeage : chaque année, environ 150 becs droits, 5 à 10 renards sont éliminés.
membres de l’association, jamaisl’importancedutableau. Pour l’avenir, les projets ne manquent pas : aménager de nouveauxpuits,augmenterles débroussaillages en bordure de certaines propriétés, mise en place de nouvelles cultures à gibier, aménagement de bords de ruisseau et tous travaux susceptibles de favoriserl’implantationd’espècevégétalesurlesterrilsencoretrop dénudés… Un vrai travail de chaque jour, atypique –il n’est pas si fréquent de chasser sur d’anciennes mines ! –,mais exemplaire de ce que peut être une ententeentrelavilleetlacampagne, exemplaire de ce que peutêtreunechassebiencomprise et bien admise. ◆
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Sur le terrain Su r l e t e r r a i n
par Humbert Rambaud
Du côté des chiens…
Peuvent-ils être polyvalents ?
◆ Quêter, arrêter, rapporter… Un chien d’arrêt peut-il tout faire ? En réalité, la polyvalence n’a pas le même sens que l’on soit en France, en Allemagne ou en Angleterre. C’est aussi plus une affaire de critères d’élevage qu’une question d’utilisation pratique. lémiques y ont été nombreux et passionnés et ne sont pas près de s’éteindre. Qui n’a jamais entendu un chasseur – ou ne s’est jamais entendu soi-même ! –, emporté par l’amour qu’il porte
lui, on ne perd jamais un gibier… Bref,il“fait tout”selon l’expression consacrée,et apparemment très bien.Et si jamais un esprit taquin venait à émettre quelques doutes sur cette polyvalence idéale, ex-
VISUAL ET WRITTEN/ALAMY
C’est une question vieille comme le monde, ou, à tout le moins,depuis que les races de chiens ont été dûment sélectionnées et améliorées, c’est-à-dire au fond depuis un peu plus d’un siècle.Cette
Braque allemand à l’arrêt. Il est l’un des symboles de la conception de la chasse germanique : le “Jagdgebrauchshund” quête, arrête petit et grand gibier, rapporte, broussaille, lance le grand gibier, est capable d’effectuer une recherche au sang, d’étrangler des fauves et de défendre son maître.
affaire, c’est la polyvalence des chiens de chasse,ou plus exactement des chiens d’arrêts (le cas des chiens courants est à mettre à part).Les querelles,les débats et les po-
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à son chien, clamer que son compagnon est parfait, qu’il arrête comme un roc tout gibier, qu’il quête admirablement, qu’il rapporte de manière exemplaire et, qu’avec
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pliquant avec des mots choisis et surtout très prudents que,peut-être,certaines races, par leur sélection, sont meilleures dans certains domaines que dans d’autres, il est re-
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gardé comme s’il était une créature du diable. Pourtant,s’interrogersurla notiondepolyvalencen’arien d’une obscénité. Que faut-il entendre par le terme“polyvalence” ? « Quelque chose ou quelqu’un capable d’exécuter différentes tâches, différentes fonctions », peut-on lire dans le Petit Robert. C’est en fait unearmeàdoubletranchant, carcommel’écritGillesTournier, dans son excellent ouvrage sur le Braque allemand (Éditions du Gerfaut), « on peut aussi alléguer qu’un chien parfaitement polyvalent risque fort d’être médiocre partout ». Plus encore, cette notion de polyvalence à laquelle semblentêtreattachésnombrede chasseurs français tient à l’histoire même de la chasse françaiseeteuropéenne,etn’a paslamêmesignificationpartout,oudumoinspaslamême exigence. “On n’échappe pas à son passé”,murmure-t-on,même quand il s’agit de chasse, de chiens et de traditions.Lorsqu’on lit Elzéar Blaze ou d’Houdedot, une évidence saute aux yeux : pour le petit gibier,un chien d’arrêt (à leur époque, le retriever n’existait pas,et le cocker n’en était qu’à ses balbutiements, du moins en France) devait quasiment tout faire – arrêt,rapport, bois, plaine, étang, ma-
PHOTOS : FLPA/ALAMY - TOP-PET-PICS/ALAMY
Un épagneul breton rapportant un canard. Et, ci-dessus, conducteur de chiens dans un “moor” en Écosse avec trois setters et un pointer. La conception anglaise de la chasse se traduit par une extrême division des tâches. Aux chiens d’arrêt, de quêter et d’arrêter, mais en aucun cas de rapporter, tâche dévolue aux retrievers.
rais – sans une spécialisation bien définie, qui s’explique par l’histoire même de la chasse française. En France, faut-il rappeler que, jusqu’au XIXe siècle, pourlegrandgibier,c’estlavénerie qui sera considérée comme « le modèle de perfection absolue de l’acte cynégétique»,reléguant«dansl’ombre la chasse à tir », constate avec raison Gilles Tournier. Avec pour corollaire, un développement et une spécialisation considérable des chiens courants.À rebours,pour le petit gibier, le chien d’arrêt n’était
dévolu qu’à la chasse au vol (avec forcément un nombre plus que limité de pratiquants), et à la chasse à tir, à labillebaude.Heureuxtemps, où le gibier était abondant et leschasseurspeunombreux… On chassait avec des chiens parfoismal définis,de vieilles races debraques(d’Auvergne, Charles X), des griffons, des épagneuls (français, picards, puis plus tard bretons dont la race a été fixée au début du XXe siècle). Àl’est,expliqueGillesTournier,la conception allemande de la chasse est tout autre,elle
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a fabriqué ce qu’elle appelle encore le Jagdgebrauchshund, que l’on traduit imparfaitement par “chien de chasse polyvalent”.EnAllemagne(et autrefois dans tout l’Empire austro-hongrois), un chien d’arrêt – du type braque alle-
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mand – doit être capable de quêter, d’arrêter de manière sûre le petit et le grand gibier, etfaireégalementpreuved’un rapport parfait en toutes circonstances. Plus encore, et c’estlàtouteladifférenceavec laFrance,lechasseurallemand
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Sur le terrain Sur le terrain
Springers-spaniels et labradors, dans une chasse en Angleterre. Une parfaite image de la conception de la chasse outre-Manche. Pour ce qui est du rapport, pas un chien d’arrêt ne peut rivaliser avec un labrador bien dressé.
À l’autre extrême,la vision anglaisesetraduitparunedivision extrêmement poussée des tâches, fruit d’une extrême sélection. Aux chiens d’arrêt, pointers et setters, berceau de ces deux races, le rôle de quêter,d’arrêter,mais en aucun cas de rapporter, tâche confiée aux retrievers, labradors et spaniels (races crééesparlesBritanniques,et avecquelleperfection !).Bref, chacun doit être à sa place, sans discussions possibles.
PHOTOS : LEE BEEL/ALAMY - ALAIN DAMPÉRAT - JEREMY PARDOE/ALAMY
estime que le chien doit être capable de broussailler (à la manière d’un spaniel),de lancer le grand gibier, de mener à voix le petit ou le grand gibier,desavoireffectuerunerecherche au sang, d’étrangler
des fauves (renards, chats, mustélidés…) et de défendre sonmaître(carn’oublionsque le garde outre-Rhin pouvait avoiraffaireàdesbraconniers) CommelenoteGillesTournier, on a « une idée du fossé qui sépare ces deux conceptions de l’usage d’un chien d’arrêt ». Ses qualités, ses aptitudes sont vérifiées au cours d’un examen relevé (le fameux VGP,ou Verband-Gebrauchsprüfung) – et non une compétition.
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Qu’en est-il aujourd’hui ? En France, avec la raréfaction du petit gibier, la quasidisparitiondescouverts,sous l’influence des compétitions de Field trials,les chiens d’arrêt britanniques d’abord, continentaux ensuite,ont été sélectionnés pour avoir davantage d’entreprise, de vitesse,destyle…Donc,apriori, vers une conception plutôt britannique de la chasse. De leur côté,lesAllemands sont restés fidèles à leur philosophie, avec un succès indéniable à telle enseigne que certaines de leurs races – en particulierlebraqueallemand (« un chien d’arrêt polyvalent et non un chien polyvalent qui arrête à l’occasion », comme aime à la dire Gilles Tournier) – se sont implantées durablementoutre-Manche, surtout les sujets qui avaient gardé justement cette polyvalence. Presque un comble dans un pays qui a vu naître le setter et le pointer.En réalité, les Anglais ont fait un constat on ne peut plus simple :aujourd’hui,leschiensallemands rivalisent sans aucunedifficultéavecleschiens
Setter anglais au rapport d’une perdrix rouge. Le meilleur des chiens dits polyvalents aura du mal à rivaliser avec un setter ou un pointer dès qu’il s’agit de grande quête. En réalité, écrit Gilles Tournier, “la polyvalence sert à vérifier la présence d’une aptitude donnée et à la maintenir au sein d’une lignée”.
britanniques, et atout supplémentaire,ilsontlerapport ancré dans les gênes, grâce à une impitoyable sélection. D’ailleurs,en France,ce n’est pas sans raison si le müsterlander est un chien qui a de plus en plus de succès, car il recèle une vraie polyvalence. Pour avoir vu chasser une chienne âgée de onze mois dans la plaine hongroise, ce ne sont pas de vains mots. L’arrêt fut ferme sur les faisans, sur les lièvres. Elle lancera le poil,se récriera sur les capucins et les chevreuils (et ils sont légion en Hongrie !),
sur 150 mètres avant de revenir vers son maître, sans un dressage particulier. Qu’on ne s’y méprenne pas : la polyvalence a aussi ses limites. Cela ne signifie en aucune manière que, par leurpolyvalence,leschiensallemands écrasent tout, dominent tout,et que les autres nesontbonsqu’àjeterauxorties.La réalité est infiniment plus complexe.Tout d’abord, personne ne peut contester quelemeilleurdeschiensdits polyvalents aura du mal à rivaliseravecunsetterdèsqu’il s’agit de grande quête, dans
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les grandes plaines, avec un rougedeBavièrepourunerecherche au sang délicate, ou encore avec un labrador pour un rapport difficile. C’est exactement la même chose en athlétisme, entre un décathlonien et un coureur de 100mètres ou un sauteur en longueur : dans leur spécialité, ils seront les plus forts, mais seront dominés pour remplir d’autres fonctions. On peut faire faire beaucoup de choses à un chien, à force de dressage et de travail mais rien ne vaudra telle ou telle race pour telle ou telle chasse. En outre, précise Gilles Tournier, « la polyvalence constitue beaucoup plus un critère d’élevage et de sélection qu’un mode d’utilisation pratique ». En effet, quasiment aucun chasseur ne va utiliser toutes les aptitudes d’unchienditpolyvalent.Selon son mode de chasse, le chien quêtera, arrêtera, rapportera,maisneservirajamais à la recherche au sang, ou à l’étranglement des nuisibles. En fait, la polyvalence sert « à vérifier la présence d’une aptitude donnée et de la maintenirauseind’unelignéequipermettra aux chasseurs de trouver un chien correspondant à leurs goûts et à leurs besoins ». Un chasseur doit choisir son chien en toute connaissance de cause, en ayant à l’esprit que le chien parfait n’existepas.Ildevratrancher en fonction de ses besoins et desesgoûts,engardantàl’espritquelapolyvalenceestune notion relative, et en n’oubliant jamais qu’un chien d’arrêt,quellequesoitsarace, se dresse,se travaille,afin que naisse une parfaite complicité. ◆
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par Alain de l’Hermite photos Patric k Iafrate
Visite Mettez
Et s’il n’en reste qu’un…
◆ Mettez, c’est une philosophie, celle de proposer aux clients les vêtements qu’ils demandent. Aux antipodes de la mode qui impose. Sous le règne d’Alain Frances, Mettez a créé un style. Par “détournement des valeurs”. Quand une veste autrichienne rencontre un pantalon tartan.
C
’est l’une de ces journées d’octobre où le « goudron respireencorel’été»,selonlesmots si imagés mais si justes de GeorgesSimenon.Lesplatanes du boulevard Malesherbes profitent encore de leurs habits de lumière. Les soubresauts d’une chaleurpresqueétouffantenous incitent à la flânerie sur les grands boulevards, ces artères, ces tranchées, dessinées par Hausmann.
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La Madeleine est maintenant derrière nous, et le beau Paris se montre avec fierté, mais sans ostentation. Sur notre droite, lemagasinBaccarat,avecsacorniche de bois caractéristique ; splendide même si un peu défraîchie.DevantlacolonneMorris du numéro 8, nous découvrons une autre institution, Burberry. Les célèbres gabardines et les trench-coats en coton ont déserté les vitrines au
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profitd’unemodefémininedernier cri. Deuxnumérosplusloin,au12, uneéléganteenseignetraditionnelle vert anglais. Mettez est L'équipe entoure Alain Frances. Pierre, au centre, représente un exemple du style imaginé par Alain : une cravate écossaise nouée sur une chemise Tattersall anglaise, sous un gilet autrichien en peau.
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là,d’unediscrétionpresquefeutrée. Sous ces lettres blanches à la police de caractères inimitable, un personnage stylisé et élégamment vêtu semble virevolter au bout du podium d’un défilé.Combiendechasseurss’y sont arrêtés ? Des milliers sûrement.Parcequedepuislemilieu du XIXe siècle, pas un disciple de Saint-Hubert, pour peu qu’il aitunminimumlegoûtoulesens du vêtement, n’a manqué une
visitechezMettez.C’estunnom, une institution solide comme un roc. Que constater d’autres quand Novasport, Palu-Sports, Tunmer… et, le dernier en date, Old England ont tous disparu corpsetbiens.Etdirequ’Adam, la revue de l’homme leur consacrait traditionnellement son numéro de septembre pour l’ouverture de la chasse ; ici, les dessins de Hallo illustraient un papierdeTonyBurnand ;là,JacquelineetFrançoisSommerprésentaient leurs photos dans une rubrique appelée « Au millième de seconde ». Au fil des pages, le lecteur découvrait par l’intermédiaire des irremplaçables dessins de mode les vêtements detoutescesboutiquesdontaujourd’hui on a encore la nostalgie. Mettez est un cas à part. Car depuis1847,datedesacréation par Alphonse Mettez (18211882), ce nom s’est toujours sorti des tempêtes au cours desquelles tant d’autres ont sombré. À sa date de création,l’activitéprincipaleconsistaitàcréer des articles en toile de lin pour un usage professionnel.Sicettetoile a évolué aujourd’hui, elle a gagné en souplesse grâce à l’ajout de coton ; certains appellent toujours “La Veuve” la veste façonnée avec cette toile. Souvenir du surnom donnéàlabelle-filledu fondateur après le décès de son époux en 1914.Néplacedel’Hôtel-de-VilleàParis,Mettez épousera définitivement le boulevardMalesherbesen1956 aux numéros 16, 18 et 14 avant detrouversonemplacementactuel en 1986.
L’entrée de la boutique, boulevard Malesherbes, à Paris. Sa “caverne d’Ali Baba”, comme la surnomme Alain Frances en référence à la profusion de vêtements. Ci-contre, l’enseigne avec le célèbre logo à “La Veuve”.
Depuis les bâches de fiacre aux ailes d’aéroplane, la toile Mettez accompagnera la révolution industrielle et trouvera naturellement sa place lors de
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l’émergence des loisirs de plein air. Lorsqu’Élie Frances reprend l’entreprise en 1964, l’essentiel de l’activité est fondé sur la chasse.Risqué,carlasurvied’un personnel pléthorique, dont quarante ouvrières, dépendait d’une activité saisonnière ! Àlafinde1970,lorsqu’ilprend les rênes de l’entreprise après ledécèsprématurédesonpère, le fils d’Élie, Alain, n’aura de cesse d’élargir considérablement la “cible” pour arriver –un
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tour de force dans ce milieu à la fois si exigeant et si éphémère – à un “styleMettez”.Etcelan’a rien d’une facilité de langage. Le style Mettez ? Il suffit des’arrêteruninstantsur le personnage de l’enseigne. D’abord la casquette en tweed anglais, puis une pèlerine dont la matière, la toile, représente la tradition et l’origine de la maison. Plus bas puisqu’il faut trouver une touche autrichienne, nousdevinonsl’undeces knickers en peau de cerf indestructibles qui vous enterrent au bout du compte,àmoinsdechanger de tour de taille. Mais un emblème ne représenterait rien, s’il n’était solidement ancré. Au vrai, la force, et l’intelligence, d’Alain Frances est d’avoir su établir une parfaitetransmissionsans jamaisrienrenierdesorigineset de l’histoire de Mettez. La quadrature du cercle ? Pas pour Alain Frances. Pour ceux qui auraient encore quelques doutes, il faut simplement jeter un coup d’œil sur les vitrines extérieures. Elles ne sont pas moins de dix entre le boulevard Malesherbes et la rue Chauveau-Lagarde puisque le magasin fait l’angle. Encore sans compter la porte vitrée de l’entrée ! Le contenu de chaque vitrineestàmillecoudéesdustyle volontairement dépouillé de la plupart des boutiques contemporaines. Malgré cette profusion étalée sur une trentaine de mètreslinéaires,l’œilnesemble jamais devoir s’égarer. On saisitmieuxlaréflexionmaintesfois entendue:“Ontrouvetoutchez
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Sur le terrain Mettez !”, mais pas n’importe quoi. Un certain vertige nous envahit àimaginerlapatience et la stratégie aussi pour mettre en place unteldécor.Plustard, nousapprendronsque cette science authentique de la vitrine a été enseignée à Alain Frances par sa mère. En effet, après ledécèsprématurédesonpère, elle travaillera alors à ses côtés pendantunequinzained’années. L’observation des vitrines prouve aussi que le style Mettezs’adresseauxhommesetaux femmes. Voilà pourquoi dans chacune d’elle on découvre un mannequin féminin parfois en kilt, devenu si rare, et un mannequinmasculin.Désormais,les couleurs vives des vêtements masculinscontrebalancentlatonalité d’ensemble de la vitrine qui pouvait précédemment apparaître comme trop féminine. Il n’était alors pas rare d’en-
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Cible autrichienne symbolisant la naissance de Mettez. À droite, cartouchière, gibecière… d’un ancien catalogue. Cidessous, une ancienne affiche de la maison et, à droite, l’une des boutiques historiques.
tendre un nouveau venu entrer pour demander : “Faites-vous l’homme ?”Uneimpressionrenforcéedufaitdelasituationgéographique du rayon féminin à l’entrée du magasin en dépit, pourtant, à cet endroit d’une
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profusion de cravates et de chaussettes. Justement, entrons. L’homme qui nous fait face m’accueille avec un large sourire. Alain Frances est là. Avec ce regard bleu perçant à la Curd Jürgens, il est presque intimidant. Sa haute silhouette d’éternel jeune homme est encore affinéeparl’uniformemaison,le gilet.Aujourd’hui,illeportesans col et taillé dans un tweed léger. La chemise est anglaise, de chez Viyella, à carreaux modèle Tattersall ; elle est devenueunpilierdustyleMettez.Les 23centimètres du bas de pantalon en whipcord résistent à la mode actuelle qui voudrait les voir diminuer. Même si un vent de fronde souffle chez certains jeunes collaborateurs d’Alain Franceslorsqu’ilsosentle19centimètres. Àl’intérieur,toutsembleavoir été agencé pour guider le client
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Sur le terrain
dans sa recherche. On est loin du style minimaliste des boutiques contemporaines. Nos yeux médusés découvrent partout profusion de vêtements et d’accessoires, chapeaux, cravates,d’introuvableschaussons – en laine foulée ou doublés mouton à porter avec la robe
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Sur le terrain Sur le terrain
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Iln’empêche,lathéoried’Alain Frances est qu’un authentique best-seller, « un fond de garderobe », non seulement « ne meurt jamais, mais en plus un beau jour il revient à la mode ». C’est le cas du loden autrichien Hubertus. Plébiscité par les rédactricesdemode,Mettezvendra 4 000 pièces par saison au milieu des années 1980 ! Il s’en est même vendu des vert pomme, des rouges vifs et des jaunes ! Aujourd’hui encore, il tient une bonne place dans les ventes de la boutique, où les clientsviennentparcequ’ilssont certains de le trouver, en attendant qu’il redevienne un bestseller… Cette volonté de pouvoir satisfaire le client procède d’une stratégie délibérée, au mépris de toutes les règles de gestion, qui impose d’avoir un stock minimum. « Vous voyez ma bou-
METTEZ
de chambre anglaise Derek Rose que n’aurait pas renié Sacha Guitry. Et que dire de cette flasque à whisky gainée de cuir. Dans ce sens, le style Mettez estunartinventéparAlainFrances. Car à la question “Qu’estcequel’art?”,noussommesportés à répondre : « ce par quoi lesformesdeviennentstyle»,selon les mots de Malraux. D’emblée on le comprend nous sommes en face d’un magasin multimarque ou plutôt “multimaison”, mais pas n’importe lequel. Les meilleures marques se côtoient comme ce pullécossaissigné“WilliamLoc-
subtil assemblage des deux styles pour aboutir à “du Mettez”. Son inventionestlavraieraison d’une inoxydable réussite. Confortable mais toujours chic et élégant, ce style à part entière ne se résume pas en un mot. SûreL’adaptation du vêtement au mentpas“sportswear”. client avec une pelote à épingles Il s’agit d’un savant doau poignet, si rare aujourd’hui. sage des formes où se À gauche, assortiment de cannes. mêle le meilleur de Ci-dessous, Annick au rayon dames. l’autrichien et de l’anÀ gauche, même à Salzbourg, glais.A-t-onoubliéque, aucun magasin ne présente comme son père qui autant de vestes autrichiennes ! avait importé les premiers lodens en 1964, il se rend deux fois par anàSalzbourglàoùl’on présentelamodeautrichienne?D’ailleurs,pas une boutique autrichiennenepeutsevanterdeprésenterautant de modèles de veste, «Pasmoinsde34 !» explique-t-il. À ces influences, Alain Frances y ajoute souvent un peu d’écossais et d’irlandais. Parfois un zeste de péruvien, plus rarement de l’italien. Mais il ne faut pas s’y tromkie pour Mettez”. Ou encore per, avant, bien avant d’être un ce gilet de peau autrichien descendant de Brummell, Alain Schneiders, porté sous la Rolls Frances est d’abord un homme desvestesentweedàlamanche d’affairesàl’écouteattentivede raglan au confort unique, la céses clients. Pour preuve, « la lèbre Chrysalis. On le devine, philosophie Mettez est de ne c’est ce cocktail d’anglais et jamais rien imposer aux clients. d’autrichien, par “détournePresque à l’opposé des magamentdesvaleurs”inventéetdésins de mode, qui disent, péveloppé par Alain Frances, qui remptoires : “Il faut porter ça !” a fait la bonne fortune de MetÀ rebours, chez Mettez, on detez. mande aux clients ce qu’ils veuOn comprend ce que veut lent, dans une certaine mesure simplementdirelestyleMettez. car aucun magasin ne peut se Point de “total look” anglais ou autrichien, la règle dans permettre de stocker des archaque pays d’origine, mais sur ticles « pour faire plaisir à deux personnes dans l’année ». presquechaquemannequin,un
Quelques exemples d’adaptation de la toile Mettez aux vêtements. Au contact de l'eau, les fibres de lin gonflent, la toile devient alors étanche.
Sur le terrain Sur le terrain
Les clientes sont particulièrement choyées chez Mettez. Elles représentent plus de la moitié du chiffre d’affaires. Alain Frances n'effectue pas un achat sans penser à elles.
tique, cette caverne d’Ali Baba qui regorge de vêtements… et bien j’en ai deux fois plus en stock, c’est mon capital ! Et sans stockimpossibledevendre.Mes copains financiers me disent, tu es un doux inconscient », explique-t-il avec un léger sourire. Mais il n’en démord pas : « Si quelqu’unentreetdemandeun lambswoolrasducouen48bleu marine, je l’ai ! » Une politique gagnante puisque, en moins de quarante ans, le chiffre d’affaires de Mettez a été multiplié par plus de quarante, pour atteindre 3 millions d’euros l’année dernière. Le cas du loden n’est pas unique et certains fonds de garde-robe font les beaux jours de la boutique. Citons le célébrissime duffle-coat rendu célèbre par Montgomery et son modèle beige. Encore l’imperméable d’Humphrey Bogart le fameux trench-coat en coton
water repellent. « Aujourd'hui, même mon prestigieux voisin Burberry m'envoie parfois des clients », confie-t-il. Sansoublier “La Veuve”, la fameuse veste Mettez et sa pèlerine amovible taillée dans la toile par laquelle tout a commencé. Comme « le culte de la tradition n’exclut pas l’amour du progrès » selon le mot du colonelDanloux,lesvêtementsévoluent tout de même : la toile de
lin Mettez est devenue plus soupleaveclecoton ;lestweeds se doublent parfois de membranesenmicrofibre…sansparler des couleurs plus vives. Et demain ? « Je ne suis qu’un maillon de la chaîne, rappelle Alain Frances. J’ai consacré ma vie à Mettez, à poursuivre tout ce que mon père n’avait pas eu letempsdefaire.Cetravailn’auraitaucunsens,sijenetransmettais pas le jour venu le témoin à
Chelsea, Kendal, Trent… Franck conseille un client sur le choix des indémodables Pennine anglaises et leurs garters. À droite, assortiment de châles en cachemire.
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montour.» Ducoindel’œil,nous observons Pierre, tout juste 23ans et 5 ans de maison, il proposeunevested’extérieuràcarreau rouge, sur un gilet en cotonrougeetunpantalonrouge. Le client est aux anges ; la flammedeMettezn’estpasprès ◆ de s’éteindre. Mettez,12,boulevard Malesherbes Paris VIIIe. Rens. : 01.42.65.33.76 et www.mettez.com
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Sur le terrain Su r l e t e r r a i n
par Alain de l’Hermite
Essai SL.410 L’Atelier Verney-Carron
Une allure et des facultés
◆ En 2004, Verney-Carron a renoué avec la tradition des armes de luxe. Depuis, L'Atelier Verney-Carron propose une gamme complète. Chaque pièce est unique, comme cet élégant superposé SL calibre .410. Qui nous a procuré un plaisir rare.
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fusilsàplatines.Ilssenommaient alors Hélicobloc ou Héliduplex, en référence à leur indéfectible verrouillage à 3 ou 4 verrous. Entre nos mains, ce superposé .410 en est le digne héritier. Une chose est sûre : Robertson l’inventeur du superposé Boss n’aurait pas esthétiquement dénigré cette arme gracieuse. À commencer par son élégance commandée par la bascule basse, et encore accentuéeparlafinessedestubesdes canons. On la confondrait presque avec un express. Aussi le noyer de la “monture” comme on nommait les bois du temps despremièresarmesestunmodèledefinition.Biensûrsaufdemande express d’un client, le vernis n’a pas ici droit de cité.
Fiche technique
Fusil superposé Atelier Verney-Carron modèle SL 1060 calibre .410
Superposé, bascule et devant relime Boss, modèle testé.
Existe à contre-platines sans devant fer ; également avec une bascule entaillée. Gravure manuelle au choix. Détente monosélective ou double. Mécanisme Blitz. Verrouillage à la base des canons par un large verrou plat. Canons avec chokage et longueur au choix, chokes interchangeables en option 235 euros. Bande 6 millimètres, pleine ou ventilée. Bois collection, noyer poncé, huilé glacé.
Jours de C HASSE ◆
Laqualitéduponcéhuiléconfine tellement à la perfection que l’on comprend Jérôme Lanoue quand il parle du “glaçage” des bois.Entrechaqueélémentmétallique et le bois, même à la loupe,nousnedécouvrironspas le moindre interstice. On imagine toutes les qualités à posséder pour devenir monteur à bois. D’ailleurs, le “monteur” ne travaille pas au sein de L’AtelierVerney-Carron,demanièreàpouvoirseconcentrerau maximum. Même chose pour l’équipe des graveurs à la signature réputée. Du début à la fin de la fabrication, notre SL .410 est passé entreunevingtainedemainsdifférentes. « À la sortie de l’École de Saint-Étienne ou de Liège, il
Crosse sur mesure anglaise ou pistolet. Quadrillage et finition (talon squelette, calotte de poignée…) au choix. Poids de l’arme finie selon le souhait du client et le calibre. Existe dans tous les calibres y compris le 16, selon trois dimensions de bascule. Prix du modèle testé SL 1060 à contre-platines 15 300 euros, supplément .410 : 629 euros.
PHOTOS : PATRICK IAFRATE
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es mariages font et défont les familles, entend-on parfois. Pour Verney-Carron, ils ont toujours été synonymes de bonne fortune. Souvenons-nous, en 1830, Claude Verney épouse Henriette Carron. La mise en commundescompétencesdes deux familles d’armurier est à l’origine de Verney-Carron. Cette manufacture demeure la plus ancienne, la plus industrieuse et la plus importante fabrique nationale d’armes. En 2004, un autre mariage ou plutôtl’absorptiondeDemas,spécialisé dans un express à triple crochet,estàl’originedeL’AtelierVerney-Carron.Armeslisses ou rayées, express ou carabine à verrou, kipplauf, L’Atelier fabrique des armes de luxesousladirectiondeJérôme Lanoue. Il nous a confié l’une de ses merveilles, un précieux fusil superposé en calibre .410. Il faut tout de même savoir que les armes prestigieuses ne sont pas une nouveauté chez Verney-Carron. Car, avant le déménagement pour le boulevard Thiers dans les années 1970, un “écrin” situé au sein de la manufacture stéphanoisecoursFauriel assemblait de superbes
faut entre trois et cinq années de pratique au contact des anciens pour être vraiment opérationnel », selon les mots de Jérôme. En effet, car un fusil ne sauraitsecontenterd’êtrebeau. Là, on touche du doigt tout l’intérêt d’une arme sur mesure trop souvent confondue avec unecrosseadaptéeàlamorphologie du tireur. L’Atelier VerneyCarron va beaucoup plus loin. La preuve, selon le souhait du clientetladestinationdel’arme, Jérôme va déterminer le poids final de l’arme. « On joue alors surl’épaisseurdelabascule,des canons, de leur bande pleine ou ventilée, de la densité des bois.» Autantd’élémentsessentiels pour bien tirer. Voilà comment notre .410 destinée à la battue se révélera d’une redoutable efficacité sur les perdreaux et les faisans. Neutre d’équilibrecommeilsedoit,suffisammentlourdeaumilieutout en étant légère aux extrémités, cette arme nous aura procuré un plaisir rare. L’unique regret decetessaisansfauteauraété de rendre ce fusil à son propriétaire.
Contact
L’Atelier Verney-Carron, 54, boulevard Thiers, BP 80072 42002 Saint-Étienne Cedex 1 Tél. : 04.77.79.15.00. Sur Internet : www.l.atelier.verney-carron.fr
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Sur le terrain par François Fossat
Chasses à la journée
HUMBERT RAMBAUD
Le domaine de la Chaudronnerie
Le plafond est bas, le temps gris, chargé d’humidité, un vrai temps de chasse, si ce n’était une douceur suspecte pour un mois de décembre. Cette fois, pour les Franciliens que nous sommes, nous n’aurons à faire qu’un très modeste périple, puisque nous sommes attendus sur les premières marches du Vexin français, au domaine de la Chaudronnerie, en début d’après-midi. 142
◆ À peine sortis de l’autorouteA16,nousrespironsdéjà mieux, oubliant les affres du trafic, le bruit et la laideur deszonescommercialesetdes villes-dortoirs qui ont parsemé notre route.AprèsAmblainville et Hénonville et son château (où séjourna à de nombreuses reprises Alphonse XIII, considéré comme l’un des plus grands fusils de son temps,lorsqu’il était en exil), nous entrons dans un autre monde,le vrai, celui de la campagne. Lerendez-vousdelaChaudronnerie n’a vraiment rien d’ostentatoire. Tout en bois,
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Épagneul breton à l’arrêt sur un faisan dans une parcelle de colza. Un biotope typique de cette partie du Vexin, avec une alternance de hauts plateaux légèrement vallonnés et de grandes plaines, morcelées de bois.
sur un seul niveau, il fait davantage penser à ces habitationsquel’onpeuttrouverici et là aux confins du Québec, qu’à un pavillon de chasse Louis XIII. Nous sommes aux antipodes d’une chasse defashionable,brocardéeavec exagération par Elzéar Blaze – car ces chasses mondaines font partie du monde de la chasse–, mais bien dans une chassedebas-de-cuir,derustiques. Dans une odeur de café, Jean-Marc Linguanotto qui gère la chasse depuis plus de vingt ans nous accueille accompagnédesaravissantepe-
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tite chienne working cocker – avant qu’elle ne retourne dormir sur son fauteuil préféré ! À la Chaudronnerie, nous explique-t-il,on ne pratiquequelachassedevantsoi : «J’aipourprincipedenepasfaire chasserensembledesgensquine se connaissent pas,afin d’éviter lesincidentsentousgenres».Ce n’estpaslecascetaprès-midi, puisque Michel Bonn, l’ancien président du Red Club, et Catherine Fauquembert, la présidente du Club du braque Saint-Germain qui se sont joints à nous sont d’habituels compagnons de chasse. >>
Pour cette première chasse sur le domaine, Jean-Marc Linguanotto nous accompagne, « comme il le fait avec tous ses clients,afin de pouvoir juger leur manière de chasser, ce qu’ils recherchent et la qualité de leurs chiens.» Ce qu’il redoute par-dessus tout, ce n’est pas tant le chasseur que le manque ou l’absence de dressage de leurs chiens,qui peuventviderun bois ou une plaine en quelques minutes. « Mais il est si difficile de dire à des chasseurs que leur chien est mal dressé. Ils peuvent être si susceptibles… »,nous confiet-il. C’est à pied que nous nous rendons sur le terrain. Une marche d’environ un kilomètre. Au total, la chasse s’étend sur environ 380 hectares, dont 120 de bois, entrecoupés par une petite routecommunale.Lebiotope est typique de cette partielà du Vexin, avec une alternance de hauts plateaux légèrement vallonnés, des grandes plaines céréalières, morcelées de bois de plus ou moindre importance.
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PHOTOS : HUMBERT RAMBAUD - WAYNE PEMBERTON/ALAMY
Jean-Marc Linguanotto, le gestionnaire du domaine de la Chaudronnerie, donnant ses instructions. Ci-contre, un coq faisan et, en dessous, François, un jeune nemrod entouré de ses deux setters irlandais.
Nous commençons justement par un petit bois. Très vite, justement afin que les chiens ne se gênent pas et ne sejalousentpas,nousformons deux équipes :une de chaque
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côté de la route. Cet aprèsmidi, nous aurons comme auxiliaires ma chienne épagneul breton, deux jeunes setters irlandais et un goldenretrieverdemonamiLuc
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qui nous a rejoints ; mais pas questiondefairechassertoute cette meute en même temps, l’épagneul et le setter chasseront à tour de rôle ; quant au retriever,il servira au rapport. Cepremierboisesttrèssale, etl’oncomprendmieuxlesinquiétudes de Jean-Marc Linguanottoquantauxchienspas ou mal dressés. Ici, il faut un chien qui chasse sous le fusil, aux ordres. Les premiers arrêts arrivent assez vite : les oiseauxontindiscutablement un bon coup d’aile.Il ne faut pas se voiler la face : comme toute chasse commerciale,le domaine de la Chaudronnerie doit “recharger” régulièrement le territoire, selon la formule consacrée.Et le gestionnaire de nous expliquer trèssimplementque,presque tous les jours, des oiseaux provenant d’excellentes souches d’élevage sont introduits. À cela s’ajoute un fonds de reproductionnaturelle,quireprésente, pour les faisans, selon la qualité de la reproduction, entre 40 et 80 oiseaux à l’ouverture. Il est d’ailleurs frappantdevoirlesdifférences entre les oiseaux récemment introduits sur le territoire et ceux au comportement sauvage : ils sont plus difficiles à bloquer. >>
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Sur le terrain
PHOTOS : HUMBERT RAMBAUD - JEAN-MARC LINGUANOTTO
Sur le terrain
Instantané d’un après-midi de chasse en lisière de bois. Ci-contre, Jean-Marc Linguanotto, qui gère le domaine, et, en dessous, Michel Bonn, ancien président du Red Club, un habitué des lieux.
Si les oiseaux sont bien là, ils ne sont pas numérotés d’avance.«C’estpourcetteraison que, quand un nouveau chasseur veut venir, je lui expliquetoujourscommentsepasse une journée » souligne JeanMarcLinguanotto.ÀlaChaudronnerie, les nemrods ne trouveront pas des densités industrielles de gibier, ne lèveront pas 40 faisans dans l’après-midi,maismériteront chaqueoiseau :n’est-cepaslà un des grands plaisirs de la chasse ? Même si le terrain n’est pas difficile,il faut tout de même marcher,neserait-cequepour monter sur les arrêts… Certains oiseaux piètent comme des enragés et sont difficiles
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à bloquer pour les chiens (d’ailleurs, à plusieurs reprises,quand un faisan com-
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mencera à piéter sur des centaines de mètres,nous préféreronsraccrocherlechienplu-
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tôt que de le voir s’énerver et être tenté de“bourrer” ; bref, éviterunemauvaiseleçon).En sortant d’une friche,nous lâcherons le jeune setter de Luc dans une grande parcelle de colza,enfaisantbienattention au sens du vent,là où ce type de chien peut donner toute sa mesure. Hélas, il ne remontera pas la moindre émanationmalgréunequêtecroisée, pendulaire, signe d’un dressage déjà très avancé. Cette absence de gibier s’explique par un colza gorgé d’eau,quiafaitfuirlesoiseaux vers les bois.À rebours,nous éviterons de faire quêter les chiens dans de petites parcelles de maïs,qui servent de cultures à gibier : là encore, ce n’est pas rendre service à un chien d’arrêt que de le lâcher dans un champ cultivé. Lesoiseauxnepenserontqu’à piéter,ne se laisseront pas arrêter et s’envoleront toujours hors de portée. >>
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La journée se termine. À la Chaudronnerie, les chasseurs ne lèveront pas des quantités d’oiseaux, mais chacun d’entre eux est mérité : n’est-ce pas là un des grands plaisirs de la chasse ?
En descendant vers un vallon, les chiens feront à tour de rôle quelques beaux arrêts. Nous lèverons un coq obscur qui, désailé, parviendraàsebrancheràlacimed’un arbre,aupiedduquelattendra patiemment le golden retriever ; le coq finira par tomber, et il ne fera pas un mètre de plus arrivé au sol… En remontant une autre parcelle de bois,le taillis deviendra de plus en plus sale, à telle enseigne, que, à un certain moment nous n’aurons plus qu’unminusculesentierpour
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pouvoir avancer. Les chiens, dès qu’ils progressent d’une dizainedemètresdanscetaillis formé de centaines de rejets, disparaissent de notre vue, et même s’ils sont à l’arrêt,il est impossible de monter les servirdansdebonnesconditions. Reconnaissons-le : dans ce biotope particulier, un springer serait bien plus à son affaire,car capable de forcer les oiseaux à se lever. Heureusement, cette jungle ne s’étend passurdesdizainesd’hectares. Qu’on ne s’y méprenne pas : mis à part ces quelques en-
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droitsdifficilespourleschiens etpourleshommes,leschiens d’arrêt peuvent bien s’exprimer,ycomprissurlesbécasses, car,à certains endroits,le biotope est idéal, même si nous n’en verrons pas voler. Sur le chemin du retour, nouslèveronsencoredeuxfaisans, mais mal placés, nous ne les tirerons pas… Nous retrouveronsnosamis,avecdeux oiseauxchacun,trèssatisfaits, nous aussi. On ne vient pas à la Chaudronnerie pour faire un tableau – il est utile de le rappeler– mais pour faire travaillersonchienentoutetranquillité,sans être importuner, tirer quelques oiseaux qui se défendent. C’est déjà bien. ◆
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Territoire 380 hectares (240 hectares de plaine, 120hectares de bois). Département Oise. Type de chasse Exclusivement devant soi faisans et perdreaux gris. Prix Le prix d’une journée de chasse au petit gibier s’élève à 280 euros (repas compris) pour six pièces. À partir de deux chasseurs, il faut compter 270 euros. Le tableau est de 6 pièces par personne. 15 euros sont demandés par pièce supplémentaire. Il est possible de ne chasser qu’une demi-journée (matin ou après-midi) : 130 euros, 125 euros à partir de deux chasseurs. Repas sur demande : 30 euros. Points forts Beau territoire. Oiseaux de qualité. Biotope intéressant pour chasser seul au chien d’arrêt ou avec un springer. Possibilité de chasser une demi-journée. Tarifs attrayants. Points à améliorer Réceptif qui peut apparaître un peu rustique. Manque pour la fin de saison en plaine de cultures à gibier. Le forfait de 3 pièces ou 6 pièces peut être perçu comme un peu juste. Contact Jean-Marc Linguanotto. Domaine de la Chaudronnerie 47, rue des Grouettes 60119 Neuville-Bosc.
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Sur le terrain Su r l e t e r r a i n
par Philippe Le grand
Du côté de la loi…
Le tir dans les zones humides
◆ Pour lutter contre la propagation du saturnisme, il est interdit de tirer à la grenaille de plomb dans les zones humides depuis le 1er juin 2006. Retour sur les conditions de cette interdiction.
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ERIC PAUL ZAMORA/THE FRE/AP/SIPA
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ussicurieuxquecelapuisse paraître,bien des chasseurs sont incapables de donner avec précisionslesconditionsetlesrègles sur l’interdiction du tir à la grenaille de plomb dans les zones humides. Au risque de se faire verbaliser par la maréchaussée d’unecontraventionde4e classe, passible de 750 euros d’amende (ou135eurosparvoied’amende forfaitaire). Certes, ces mêmes nemrods saventque,depuisle1er juin2006 (article L.424-6 du code de l’environnement,modifiant l’arrêté du 1er août 1986 relatif à divers procédés de chasse et à la destructiondesanimauxnuisibles), le plomb a été banni des fusils français, pour lutter contre la propagationdusaturnisme.Des études avaient montré qu’à la suiteaccidentelled’ingurgitation de plombs, canards et limicoles pouvaientêtrevictimesdesaturnisme qui se traduit notamment par une altération du comportement alimentaire et une baisse du nombre d’œufs et une plus grande fragilité de leur coquille. Même si l’impact de la grenaille de plomb reste très minime par rapport à d’autres sources plus polluantes (la peinture notamment),cebannissements’inscrit dans un mouvement plus général de limitation des métaux lourds polluants dont le plomb est l’un des plus connus. Cette interdiction posée,dans quelles conditions s’exerce-telle ? Une circulaire du ministèredel’ÉcologieetduDéveloppement durable du 4 avril 2006 estvenuepréciserlechampd’ap-
Sauvaginiers en pleine action. Contrairement à ce que de nombreux chasseurs pensent encore, l’interdiction concerne tous les gibiers et pas seulement les canards et autres limicoles.
plication. La notion zones humides recouvre trois biotopes. D’abord la zone de chasse maritimequicomprendleseauxterritoriales, les étangs ou plans d’eau salée, la partie des plans d’eau,des fleuves,rivières,et canaux affluant à la mer « située en avaldelalimitedesaluredeseaux», et le domaine maritime. Sont aussi concernés par cette interdiction,les marais non asséchés, c’est-à-dire « des terrains périodiquement inondés sur lesquels se trouve une végétation aquatique » (généralement des joncs et des roseaux). Ultime zone incluse dans cette interdiction, les fleuves, rivières, canaux, réservoirs,lacs,étangsetnappesd’eau. Quels sont les gibiers visés ? Contrairement à ce que l’on pourrait croire, cette interdic-
Jours de C HASSE ◆
tion concerne tous les gibiers et pas seulement les canards et autres limicoles.Ainsi,un chasseur qui tire un faisan dans l’une de ces zones devra utiliser un substitut au plomb (acier,étain, bismuth, tungstène…). De la même manière,un chasseur utilisantunpostefixepourtirerdes pigeons,dans un marais ne peut pas tirer de plomb. En conséquence,de nombreuses fédérations de chasse conseillent de prendre, pour les chasseurs qui traversent une de ses zones,toujours ces munitions de substitution. Dans le même esprit, le tir à plombduchevreuilreste-t-iladmis pour les quelques départements qui l’autorisent encore ? La réponse est non et d’ailleurs, de nombreuses fédérations le
HIVER 2012
précisent en toutes lettres sur leur site Internet. À rebours, le tir à balle de plomb (arme lisse ourayée)restetoutàfaitlégalcar lesspécialistesontconsidéré,expliquel’ONCFS,quel’interdiction vise clairement «leseulusage delagrenailledontl’effetdispersant conduit à la propagation de plomb dans l’eau ». Il y a les lieux,les gibiers et la distancequiviselafameuserègle des 30 mètres sur laquelle beaucoup de chasseurs se sont interrogés.Concrètement,seulsles tirseffectuésduborddelanappe d’eau et en direction de celle-ci ayant pour effet la retombée des projectiles dans l’eau, « doivent être réalisés avec des munitions de substitution ». Jusque-là, la règle ne semble pas insurmontable. Mais la situation peut se compliquer, car c’est le lieu où se trouve le chasseur qui va prévaloir.Parexemple,sil’onsetrouve à 60 mètres d’une nappe d’eau d’un marais non asséché, il faut utiliser des munitions de substitution, car, « dans ce cas-là,la direction du tir,le mode chasse ou le gibier chassé, hors le tir à balle du grand gibier n’ont pas d’incidence : le principe qui prévaut est celui de l’interdiction pure et simple», explique l’ONCFS.De même, celui qui chasse à partir d’uneembarcationsurunfleuve, une rivière est concerné.Bref,si vous êtes dans l’eau, le plomb est banni, et si vous vous trouvez sur la terre ferme, pour être sûr d’être en règle,il vaut mieux faire de même « au moindre doute sur le lieu de retombée de la grenaille » ! ◆
LOIR ET CHER (41) 224 HA ENVIRON
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Exceptionnelle propriété, proche de Châteaudun, comprenant une maison de maître et ses dépendances, un corps de ferme, une maison forestière, 134 ha environ de bois (feuillus et quelques résineux), 84 ha environ de terres libres une pièce d’eau et un étang. La propriété est également traversée d’une rivière.
Exceptionnelle propriété proche de Gien, comprenant une maison principale avec dépendances rénovées, une maison forestière, 215 ha environ de forêt soumise à un PSG, 26 ha environ de terres libres, 7 ha environ répartis en 4 étangs. Très beau territoire de chasse.
Magnifique propriété agricole et forestière, proche de Périgueux, comprenant 4 corps de bâtiments, dont un pavillon Henri IV. La propriété est composée de 350 ha environ de forêt (feuillus et résineux), 150 ha environ de terres et prés. Exceptionnelle chasse de grands gibiers.
INDRE ET LOIRE (37) 252 HA ENVIRON
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VAL D’OISE (95) 58 HA ENVIRON
Exceptionnelle propriété comprenant château, écuries, diverses dépendances et un corps de ferme, 122 ha environ de forêt, 114 ha environ de terres agricoles et 14 ha environ de parc et pré.
976 ha environ en Camargue, proche Aigues Mortes comprenant étang, marais, vignes, landes, un mas en cours de rénovation. Très belle chasse d’anatidés.
Magnifique propriété comprenant un château au coeur d’un parc clos de 8 ha d'un château, maison de gardien, dépendances, tennis. Une forêt est attenante au parc et comprends 46 ha environ de taillis. Il existe également 3 ha environ de terres agricoles.
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HISTOIRE
Portrait
Comte Paul Pálffy ◆
Noblesse et séduction magyares
◆
par Manfred de Boissieu
L
’histoire du comte Paul Pálffy de Erdöd n’est pas une histoire à la mode : sa singularité l’exclut du champ ordinaire de la compassion mais nourrit facilement fantasmes et curiosité. Comment ne pas être fasciné par cet authentique aristocrate hongrois,habitant des Carpates, mariéhuitfoisetconnudetoutelahighsocietydesonépoque ?L’homme, en fait,est passé à la postérité de son vivant pour ses connaissances cynégétiques exceptionnelles accumulées dans tous les pays du monde. Du grand cerf des Carpates au tigre du Bengale, en passant par le coq de bruyère de Silésie et le bison du Wyoming, il a laissé de passionnantes Mémoires qui permettent de le considérer comme l’un des plus grands chasseurs de son temps. Mais enfermer Pálffy à ce seul rôle de cynégète, aussi brillant soit-il, serait une erreur, car notre homme va bien au-delà :contemporain des grands bouleversements du XXe siècle, imprégné par les valeurs ancestrales de son pays, il est un témoin irremplaçable de l’agonie de l’ancien monde.
IL AVAIT LA PASSION DE LA CHASSE, DES FEMMES ET DE SON PAYS : LE COMTE PAUL PÁLFFY AVAIT TOUT. AVANT D’ÊTRE BROYÉ PAR L’INVASION DE L’ARMÉE ROUGE EN 1945.
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Né le 12 février 1890 à Vienne,il n’a que quelques jours quand il arrive à Pudmerice, le château que son père vient de faire construire sur son immense domaine agricole et forestier –plus de 10 000 hectares– s’étendant du nord-est de Presbourg (Bratislava) jusqu’aux pieds des petites Carpates. C’est là qu’il passe son enfance : fils unique, il est calme et mélancolique et partage une grande amitié avec un gamin de son âge le jeune Várdai, le fils du premier garçon de son grand-père. C’est avec lui qu’il tire ses premiers moineaux, qu’il piège son premier chevreuil : il sera son complice et son confident pour toujours. Il connaît ses premiers émois de chasseur, quand, avec lui, il traque le rat à l’affût avec sa carabine dans les greniers des communs ; il ne retrouvera, dira-t-il, l’intensité de cette émotion que bien des années après,en chassant le… tigre au Bengale. Aussitôt qu’il peut marcher, il est de toutes les chasses ; tantôt rabatteur,tantôt porteur de cartouches,il apprend tout ce que l’on doit savoir sur les armes et sur le gibier. Dans une famille où la chasse est une institution,il ne peut pas être à meilleure école.À 11 ans,il tue avec son grand-père son premier brocard. Il participe bientôt aux battues de perdrix, de faisan, de lièvre ; le jour où il tue cent quarante perdrix en une journée, il est très fier ! C’est dire la densité du gibier à l’époque… Puis c’est son premier cerf : « ce solitaire en plein brame dans l’océan fores-
LA VOITURE PÁLFFY APRÈS UNE CHASSE. CI-DESSOUS,
DE
LE CHÂTEAU
PUDMERICE. PAGE DE GAUCHE, PORTRAIT DE PAUL PÁLFFY. ET, EN DESSOUS, ETTI EN HONGRIE : ELLE SERA L’UNE DE
DES HUIT FEMMES DU COMTE.
tier des Carpates,reste pour moi à ce jour le plus bel événement vécuauseindelanature»,écrirat-il.Ilapprendàmonteràcheval“àladure” :lesponeysbosniaquesdesongrand-pèreont beaucoup trop de force pour lui, ils font ce qu’ils veulent et l’“embarquent”à tout propos, jusqu’à ce qu’il prenne enfin le dessus et devienne un remarquable cavalier. Finalementc’estl’éducationordinaire des jeunes garçons dans les grandes familles rurales de cette époque. À 8 ans,le brusque départ de samère,aprèsledivorcedeses parents, le marque profondément.Il avait des liens très fort avec elle. Née Schlippenbach,jeune,belle,elle savait “mener à quatre” ce qui à l’époque le fascinait. Il attendra plus de dix ans avant
Comte Paul Pálffy
de la revoir et prétendra que cette absence aura été la cause de son vagabondage affectif. Passant plus de temps à la chasse ou à cheval que dans les livres, il obtient de médiocres résultats scolaires : Paul, certains l’appellent Pali, est inscrit en 1903 au collège catholique de Presbourg. Il se retrouve avecdesjeunesgensvenantdemilieuxetd’horizonstrèsdifférents.L’Empire austro-hongrois est une fédération de peuples divers et toutes les écoles sont “multiculturelles” pour reprendre un terme à la mode ; il gardera un bon souvenir de ce brassage social qui lui donnera plus tard cette aisance et cette simplicité propre à l’aristocratie. En 1908, il est finalement reçu à son baccalauréat avec la mention “très bien”et se présente au 5e hussards à Neusiedl pour faire son service militaire. L’armée, elle aussi, est à l’image de l’empire : une dizaine de pays et de peuples différents sont rassemblés sous une seule bannière et Pali en a une grande admiration. En tant qu’élève officier, il partage sa vie entre le service et l’équitation.Un jour,alors qu’il fait une démonstration,le cheval qu’il monte se pointe et se renverse.Il s’en tire sans trop de dégâts.Apparemment… Il intègre bientôt l’école de cavalerie de Sopron à Oedendurg dont la proximité avec Vienne offre des perspectives intéressantes pour les permissions. Tout officier étant admis de droit dans n’importe quelles
PÁLFFY ET VÁRDAI, “LE SEUL”, ÉCRIRA-T-IL. C’EST AVEC LUI QU’IL SON AMI
TIRE SES PREMIERS MOINEAUX ET QU’IL JOUE
“AUX TRAPPEURS OU AUX INDIENS DANS LES FORÊTS”.
EN HAUT, PÁLFFY SUR SA JUMENT PUR-SANG HERMARA ET, EN DESSOUS, AU CÔTÉ DU BISON QU’IL FUT CONTRAINT D’ABATTRE
À CHEVAL !
réceptions, il fréquente assidûment les bals somptueux donnésparlacourd’Autriche. Les uniformes magnifiques des officiers de hussard font tourner les têtes des splendides créatures en quête de mari ;malheureusementpour lesinfatigablesvalseurs,cellescisontmarquéesétroitement, comme c’est l’usage,par leurs chaperons respectifs. Cependant Pali sent bien que quelquechosenevapasenlui. Le jour où il revoit enfin sa mère, après une séparation de onze ans, l’immense bonheur des retrouvailles est gâché par de subites douleurs pulmonaires certainement provoquées par la fameuse
◆
SA VIE
DE CHASSEUR COMMENÇA PAR LA CHASSE AUX GRENOUILLES AVEC UNE
CARABINE
“MAIS 154
LA
FLOBERT POUR NOURRIR LES ÉCREVISSES, PUIS IL TIRA DES PIGEONS PREMIÈRE SENSATION [LUI] FUT DONNÉE PAR LA CHASSE AUX RATS”. Jours de C HASSE ◆
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Comte Paul Pálffy chute… Commence alors une longue période où il doit se soigner. L’obligation de soins le conduit à Davos en Suisse où il séjourne jusqu’à la déclaration de la guerre de 1914. Très mondain, séduisant, il est apprécié par les nombreuses personnalités qui viennent du monde entier partager la même infortune dans le célèbre sanatorium : pour agrémenter les soirées, il fait venir de Presbourg,à ses frais,un orchestre tzigane au complet dont plus tard il ne se séparera jamais. Ses stratagèmes pour retrouverdiscrètementquelquesflirtsenville sont restés célèbres.C’est alors qu’il tombe amoureux d’une ravissante jeune fille, intelligente et cultivée,Tilda de Siemens,fille des célèbres industriels.Les fiançailles,vite officialisées,vont durer deux ans.Le couple file le parfait amour et Pali est invité par sa future belle famille à chasser en Bavière où il fait une démonstration à ses hôtes en inscrivant à son tableau,sans guide, sur un terrain inconnu et avec un poumon déficient, un chevreuil,un cerf et un chamois.Les gardes-chasse bavarois en sont“époustouflés”. Cependant, malgré la dot dont dispose la jeune fille, il ne se sent pas disposé à se marier et les fiançailles sont rompues au grand dam des familles respectives. Il s’écoulera peu de temps avant qu’il ne rencontre la belle Maria Carmi,célèbre actrice italienne avec laquelle il fait un long séjour à Rome ;ce sera son dernier grand amour d’avant-guerre. L’attentat de Sarajevo met subitement un terme à cette vie paisible. Ayant la ferme intention de combattre, c’est contre l’avis de ses médecinsquePaulPálffydeErdödquitteDavosetrejoint,le2août1914, le front russe en Galicie,en qualité d’officier d’ordonnance.Il participe courageusement à de nombreuses opérations,notamment à une charge de cavalerie meurtrière,lors de la terrible bataille de Lemberg au début de l’hiver 1914, quand l’armée russe oblige les Autrichiens à se replier dans les Carpates.La belle Italienne n’est pas encore oubliée quand ses
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Jours de C HASSE ◆
permissions le conduisent souvent à l’hôpital de Budapest où son ami d’enfance Várdai, blessé de guerre, est soigné. C’est alors qu’il se laisseaimerparunegardemaTZIGANES JOUANT ladevolontaire,FranziskaRoPOUR LE DÉJEUNER mana Esterházy,dont le frère D’UNE CHASSE EN est l’un de ses très bons amis. HIVER. CHEZ LES Les familles respectives sauPÁLFFY, LES tentsurcetteaubaine,forcent CHASSES D’HIVER les événements et Pali se reSE DÉROULAIENT trouve subitement “marié SUR LEUR IMMENSE contresavolonté”.Durantun PROPRIÉTÉ, AU voyage à Lausanne, il a reDÉBUT DÉCEMBRE. trouvé une superbe AmériIL N’ÉTAIT PAS RARE caine,connaissanced’avantla QU’À HUIT FUSILS, IL Y AIT PLUS DE guerre,la belle Dorothy Par4 000 PIÈCES AU ker Deacon dont la famille TABLEAU LE SOIR. avait défrayé la chronique : son père avait tué l’amant de sa mère à coups de pistolet, quelques années auparavant ! Bien qu’elle fût la femme du prince polonais Anton Radziwill, elle ne quitte plus Pali ; ils passent l’hiver à Saint-Moritz, sont de toutes les mondanités ; follement amoureux, ils décident alors, malgré les difficultés évidentes, de se marier. À la fin de la guerre, l’Empire austro-hongrois est désintégré, la Hongrie est amputée de plus d’un tiers de son territoire par le funeste traité de Trianon et Pudmerice se retrouve en Tchécoslovaquie. Pour Pálffy, le Magyar, se retrouver subitement de nationalité tchèque, le coup est rude. Après un séjour à
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PÁLFFY À DOS D’ÉLÉPHANT LORS D’UNE CHASSE AU TIGRE. CIDESSOUS, DES
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Comte Paul Pálffy
Vienne où naît son fils,le petit Janos Mildos, il retourne enfin chez lui, avec sa nouvelle femme. Beaucoup de choses ont changé :son père qui n’habitepluslà,luiatransmislapropriété. Le château a été pillé pendantlaguerreetilyabeaucoup de travail pour tout remettre en état.Les rapports avec les dirigeants du nouveau pays,d’inspiration communiste, ne sont pas faciles : on lui supprime même son passeportpendantquelquesjours.FinalementPálffygagneleurconfiance et se voit mandaté pour tenter d’obtenir, de la part de banques américaines, des fonds pour relancer l’agriculture dans son pays. Pour Pálffy, c’est l’occasion de faire, à 33 ans, son premier voyage auxÉtats-Unis ;celui-civadurerplusieursmois.Commepartoutailleurs, ses relations nombreuses lui ouvrent les portes ; les festivités succèdent aux réceptions quand, au cours de l’une d’elles, la fille avec laquelle il flirte depuis quelques jours lui dit subitement qu’elle part au Canada retrouver un guide indien pour chasser l’élan à l’approche.Aussitôt, le voilà du voyage, lui aussi, pour le Canada ! Il découvre ce pays magnifique avec l’immensité de ses forêts qu’il parcourt à pied pendant plusieurs semaines avec des guides trappeurs. Dormant dans des cabanes en rondins, se nourrissant de lard, de fèves et de thé, il cherche le plus beau des élans mais les difficultés du terrain rendent l’approche très difficile. Il racontera que le jour où il se décida à en tirer un, il fut pris d’une violente “fièvre de chasse”, sorte de nervosité incontrôlable due à l’émotion, ce qui ne lui était arrivé qu’une seule fois dans sa vie avec un cerf exceptionnel dans les Carpates. Le jour où il prend congé de son guide, celui-ci lui dit en lui offrant son couteau de chasse person-
nel, un superbe Bowie, « Tu sais,Paul,je peux te dire qu’il n’y a pas beaucoup de gaillards au Canada qui s’y connaissentplusquetoiquestionforêts !»Cesigned’amitié le touche profondément. Revenu aux États Unis, il parcourt, tantôt en voiture,tantôt à cheval,les grandes prairies du Wyoming,du Colorado ou du Nouveau-Mexique.Il est subjugué par la nature sauvage, chasse le wapiti, le grandcerfdesRocheuses,observe les coyotes et les lièvres blancs typiques du pays. Il a EN HAUT, même l’autorisation de tuer HIRSCHMANN, SON CHIEN PRÉFÉRÉ. EN un bison, ce qui est excepDESSOUS, SCÈNE tionnel ; à l’époque en effet, DE CHASSE EN le gouvernement américain BATTUE EN HIVER : cherchaitàsauverl’espèceenLES VOITURES tièrement exterminée par la À CHEVAL conquête de l’Ouest. RAMASSENT DeretouràPudmerice,Pálffy LES LIÈVRES TIRÉS. est confronté à la funeste réCI-DESSUS, formeagrairetchécoslovaque. SA MAISON La paisible vie rurale a ceDE CHASSE DANS pendantreprissoncours,avec LES CARPATES la reconstitution de son élePOLONAISES. vagedelipizzan(célèbreschePÁLFFY Y PASSA vaux de l’école espagnole de PENDANT Vienne), la mise en valeur de DES ANNÉES ses bois,la chasse et le plaisir DE LONGUES de recevoir ses amis.Obtenir SEMAINES. l’annulationdeleursmariages
◆
ON A DE LA PEINE À IMAGINER LA DENSITÉ DE PETIT GIBIER QU’IL Y AVAIT AVANT 1914 DANS L’E MPIRE AUSTRO - HONGROIS : ALORS ÂGÉ DE 14 ANS, LE JEUNE PÁLFFY TUA, EN UNE SEULE JOURNÉE AVEC UNE 14 MILLIMÈTRES, 140 PERDRIX. 158
Jours de C HASSE ◆
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Comte Paul Pálffy
respectifs avait été un combat difficile pour Pali et Dorothy,mais les six ans de vie commune qui suivirent furent marqués par de terribles scènes de jalousie et allèrent de rupture en réconciliation jusqu’au divorce en 1928, malgré la naissance de la petite Klara. Pali se remarie alors avec Eleanor Greene Roelker,une autre Américaine,originaire de Rhode Island,ancienne femme d’un célèbre avocat américain,Harry Tweed,avec lequel elle avait eu deux filles. Curieuse et snob, la vie de château ne lui déplaît pas. Ils s’installent chez lui et Pálffy ne ménage pas ses efforts pour l’intéresser à sa vie : promenades en voiture attelée à des lipizzans, virées en automobile, réceptions, accueil d’amis chasseurs. Pudmerice est un château très confortable qui passe pour le mieux chauffé du pays avec de nombreuses salles de bains. Entre les cochers en tenue hongroise,les palefreniers,les chauffeurs,les mécaniciens,les jardiniers et les ouvriers du domaine,ce sont plus de deux cents personnes qui assurent le service. Tout le gotha international se retrouve à Pudmerice :des Habsbourg aux maharadjahs, des Windsor aux Bromfield,enpassantparlesRohans,lesRadziwill…toutcemondevientprofiterdel’hospitalité de Pálffy. Il faut dire que la gare, où s’arrête l’Orient Express n’est qu’à sept kilomètres, ce qui met le château à vingt heures de Paris. Tous les ans,au début septembre,commence la saison du brame dans les Carpates. Pour Pali, c’est une période sacrée qui dure jusqu’àlami-octobre :c’estlachassesoussaformeprimitive«avec,écrirat-il,la sensation incomparable d’être isolé du monde et des hommes,de dormir souvent au grand air,serré contre son chien,sous des sapins centenaires,devant des bûches en feu,nécessité des nuits froides de l’automne,et aussi précautionpourteniréloignéslesloups».C’estsavoir,invisible,observeretécouter la nature pendant des heures, dans l’espérance de voir apparaître à portéedetir,lecerf,uniqueparsabeauté,celuidontonaentendulebrame grave et rauque et dont on pense avoir aperçu la silhouette exceptionnelle furtivement au loin, dans une clairière, il y a un jour ou peut-être un an. Il est toujours accompagné de son chien, à qui il voue un vrai
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Jours de C HASSE ◆
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À GAUCHE,
DOROTHY PARKER-DEACON, SA DEUXIÈME FEMME. CI-DESSUS, AVEC ETTI : SA QUATRIÈME FEMME AURA LA RÉPUTATION D’ÊTRE UN
EXCELLENT FUSIL.
CI-DESSOUS, PAUL
PÁLFFY ET LOUISE DE VILMORIN, SA CINQUIÈME ÉPOUSE : IL SERA SUBJUGUÉ PAR SA BEAUTÉ ET SORTIRA LE
“GRAND JEU” À LEUR
RENCONTRE.
culte,unrougedeBavière,qui répond au nom d’Hirschmann,lechiendecerf,quil’accompagne partout y compris lorsdeconcerttzigane…Hirschmanns’endormaitaupied de l’orchestre ! Eleanor est probablement la première femme qu’il emmène dans son sanctuaire. Il cherche à lui faire partager ces instants indéfinissables et ces rituels grandioses ; elle le suit mais supporte mal l’inconfortdelachasseetlesnuits dansdescabanesglacéesdont seulelamoussehumidesurles rondins assure l’étanchéité. Elle assiste cependant à des momentsinoubliablescomme cejouroù,apercevantdansses jumelles, à plus de un kilomètre un superbe cerf, Pali murmure : « ne bouge plus,regarde et écoute ». Portant à ses lèvres une énorme conque qu’il a en bandoulière,il imite lebramedel’animalquiluirépond et se dirige lentement vers lui ;un dialogue extraordinaires’établitentreeuxpendantunlongmomentjusqu’à cequelecerfapparaisseets’arrête à quelques mètres de Pálffy qui n’avait pas bougé : leface-à-face,lesyeuxdansles yeux,dure quelques instants,
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Comte Paul Pálffy
comme si les deux protagonistes se connaissaient depuis toujours… puis « l’animal rejetant sa ramure en arrière s’éloigne majestueusement tandis que Pálffy le salue de la main ». Cette scène magnifique, certainement authentique, est extraite du livre publié en 1948 par Eleanor intitulé Largely Fiction,sorte de roman autobiographiquepourlequelPálffyauradesmotstrèsdursendénonçant des mensonges à son égard ; probablement “d’ultimes arguments” féminins que celles qui tenteront ensuite l’aventure avec lui ne réfuteront pas tout à fait. Curieusement, cette scène est racontée également, mot pour mot, dans les souvenirs de celle qui va lui succéder : la comtesse Etti Maria Wurmbrand-Stuppach… Il l’a connue à Vienne dans une boîte de nuit où il avait coutume de se rendre pour chanter en hongrois avec son orchestre tzigane. Il remarqua cette jeune femme qui, accompagnée de sa mère, le regardait avec fascination ;ils’approchaetchantaostensiblement pour elle, avec un regard irrésistible…Lelendemainilseprécipitechez sa maman et chuchote : « Etti est très belle je l’aime et je veux l’épouser ! ». La dame, interloquée, tente une timide objection invoquant la grande différence d’âge… « Puis-je alors l’adopter ? »,l’interpelle-t-il alors en souriant.Etti qui vient de divorcer après trois mois de mariage du richissime héritier américain Ryan Jr a le coup de foudre et les voilà bientôt mariés. Elle est différente des épouses précédentes de Pálffy : elle appartient, en effet à la même aristocratie austro-hongroise que lui. Très jeune – elle a 20 ans –, très sportive, elle partage avec lui, par son éducation, les mêmes goûts et les mêmes valeurs : les mondanités, les chevaux, la chasse (elle tire remarquablement). Pálffy qui recevait souvent à Pudmerice le maharadjah Kengarji de Kutch,décide enfin de répondre à ses nombreuses invitations de chasse en Inde. Les deux nouveaux mariés s’embarquent alors pour Bombay en 1936.Plusieurs mois durant,ils parcourent le pays de palais en palais,
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Jours de C HASSE ◆
HIVER 2012
À GAUCHE, AVEC UN DE SES ONCLES, LE COMTE
ANDRASSY,
ET SON CERF RECORD ; PUIS, DEUX GRANDS LOUPS TUÉS À
PRIPJET ; ET ETTI. C’EST AVEC ELLE QU’IL IRA CHASSER AUX INDES, NOTAMMENT. L’INIMITABLE
CI-DESSUS, LES DERNIERS CERFS TUÉS
PUDMERICE EN 1944, AVEC UN
À
FILS DE SON CHIEN
HIRSCHMANN,
AVANT LE TERRIBLE EXIL.
demaharadjahennabab,chassant, tigres, cerfs chital, antilopes nilgai, gazelles chinkara… Pálffy prétend qu’à l’exceptiond’unseultigretiré duhautd’unéléphant,tousles autres furent abattus à pied et face à face. Lors d’une traque, alors qu’ils examinaientunetraceavecunguide, Etti voit tout à coup derrière euxàquelquesmètresuntigre énorme, prêt à bondir : heureusement Pali, en une fraction de seconde, se retourne et l’abat. L’année suivante ils referont un voyage similaire. Pendant l’été 1937, il est délégué par le gouvernement tchécoslovaque pour représenter le Conseil international de la chasse à l’Expositioninternationaledelachasse organisée par Göring à Karinhall.L’Anglais Frank Wallace raconte, dans son livre HappierYears, les persiflages de Pálffy vis-à-vis du Reichsmarschall, propos qui lui valurentpendantlaguerred’être inscrit sur la liste des personnes à surveiller. Ettiestheureusemaisellesent bien que son mariage n’est pas destiné à durer : « Pali est tellement beau que toutes les femmes n’ont d’yeux que pour
Comte Paul Pálffy j’ai ressenti hier entre la gare et chez nous… Je n’ai pas ouvert labouche,méduséeparlabeauté LEUR HISTOIRE surnaturelle du spectacle ». D’AMOUR SERA Pour Louise, la vie qui comLA PLUS FORTE mence est un conte de fées QU’ILS AIENT qu’elle imagine éternel. HéCONNUE. las,la mère de Pali,la baronne CI-DESSOUS, Dentice, se tue en voiture en PÁLFFY DANS venant faire la connaissance LES CARPATES de Louise avec qui elle entreAVEC SON CHIEN tenaitunecorrespondancedeHIRSCHMANN QUI puis le mariage de son fils. L’ACCOMPAGNAIT Danssadernièrelettre,ellediPARTOUT JUSQUE sait : « je ne peux vous dire,ma DANS LES BOÎTES chère Louise,combien je serais DE NUIT. PAGE DE heureuse de le voir se retrouver DROITE, DANS LES aprèstantdevagabondagesdans ANNÉES 1960. la vie ! » Elle ne connaîtra jaL’HOMME LAISSA maisLouiseetPalicontinuera UN SOUVENIR UNANIME DE à “vagabonder”. Puis c’est GÉNÉROSITÉ, l’Anschluss,la guerre et l’ocDE SÉDUCTION cupation de la TchécoslovaET DE CHARISME. quie par les Allemands. Les rapports entre Louise et Pali changent ;ils s’aiment encore mais ce n’est plus comme avant…Paliestdeplusenplus absent ;il a des aventures ;elle le sait et n’en parle pas. Mais elle s’ennuie à Pudmerice. Dans son Journal, on peut lire ces mots sublimesdemélancolie :«Avons-nousabuséde l’ombre ?Jenesais ;l’objetdema flamme me paraît méconnaissable et ses plaintes me glacent tandis que les cendres de ce feu s’éparpillentdansleciel,au-dessus de nos têtes,pour aller retomber, loin de nos fronts, au milieu des forêts,sous les arbres où nous avions brûlé ». Elle n’a plus qu’un désir c’est de rentrer à Paris. Pali aime Louise à sa façon :il n’est pas franchementperturbéquand Louise tombe amoureuse de TommyEsterházy,lenouveau marid’Etti ;quandcelle-ci,parunespritdevengeance très féminin, lui met sous le nez les billets d’amour que Louise écrit à Tommy, il ne se formalise pas : la situation lui convient pourvu qu’il fasse ce qu’il veut, c’est un homme… Finalement les deux ménages divorcent et Louise rentre en France définitivement au début 1944. Ils ne se revoient qu’en 1951, non sansunetrèsgrandeémotion.Elleécriraalors :«Maintenant,repoussée de son présent,je me sens un peu jalouse d’avoir été écartée de tant de malheurs bienheureux.» LOUISE DE VILMORIN :
lui… », écrira-t-elle.Elle ne s’imagine pas cependant à quelle vitesseonpeutsefairevolerunmari ! Pálffy,de passage à Paris à son retour de Berlin, est convié à dîner au Crillon par deux amis. Ils l’ont invité,peut-êtrepasinnocemment, en même temps que Louise de Vilmorin : grande séductrice, femme de lettres, amie d’André Malraux, de Jean Cocteau et de Francis Poulenc. Elle fut fiancée autrefois à Saint-Exupéry et vient de divorcer récemment du père desestroisfilles,l’AméricainJames Henry Leigh Hunt. En cette fin d’octobre1937,ellesaitquesanouvelle liaison avec Gaston Gallimard, son éditeur, est sans issue. Comme d’habitude,à table,Pálffy est subjugué par la beauté de la femme qu’il a en face de lui et ne peut s’empêcher, parce que c’est naturel chez lui, de sortir le grand jeu : il parle des Carpates, de maharadjas,de chasse au tigre… Au dessert,il s’installe au piano pour chanter de belles romances hongroises. Louise tombe totalement sous le charme :le surlendemain,elle saute dans un avion et le rejoint à Vienne. C’est le début d’une histoire d’amour qui, pour l’un et l’autre, sera la plus forte qu’ils aient connue. En décembre, Pali divorce d’Etti et épouse Louise à Bratislava. L’intensité de l’émotion de Louise, quand elle découvre, sous la neige, Pudmerice pour la première fois, est telle qu’elle écrit dans son Journal : « mon coup de foudre pour Pálffy n’a d’égal que le bonheur intense que
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Pálffy reste à Pudmerice jusqu’à ce qu’il se rende à l’évidence : son seul salut devant l’arrivée de l’Armée rouge, c’est la fuite.Le vendredi 30 mars 1945,un vendredi saint,il prend congé de son personnel et, au volant de sa voiture, avec son fusil et ses jumelles,il s’en va… Le 17 avril après un voyage à haut risque, il parvient à rallier Merano en Italie. Il apprend la confiscation de tous ses biens et le début du martyre de ses compatriotes hongrois, dès que Staline installe à Budapest un régime communiste après de la conférence de Potsdam. Exilé, sans patrie, sans foyer, sans argent et sans passeport, il vit une existence précaire, écrivant des articles, faisant des traductions, servant parfois d’interprète, il commence alors la rédaction de ses Mémoires. Il cherche en vain ses vrais amis, ceux qui avaient eu table et chasse ouvertes chez lui en Hongrie et que la providence a mieux traités que lui… SeulsleroiLeopoldIIIetlaprincesse Rethy lui viennent en aide en lui obtenant un poste de directeur pour les questions cynégétiques et écologiques dans les Ardennes,questionsausujetdesquellesilpeutfairevaloirsahaute compétence. Bien sûr, il se marie encore trois fois : en Italie en 1946 avec l’Allemande Edith Hoch dont il divorce en 1949 ; en 1951, à Paris, avec, la jeune comtesse Marie-Therese Grafin zu Herberstein ;et enfin avec la huitième et dernière, Carin Braun von Stumm,en 1956,avec laquelle il s’installe à Grünwald près de Munich et dont il aura un fils Anton.C’est cette dernière élue qui lui donnera ce “foyer” auquel il a aspiré pendant si longtemps. Paul Pálffy de Erdöd s’éteint en 1968 à l’âge de 78 ans en laissant chez ceux qui l’ont connu épouses, compatriotes, chasseurs et grands de ce monde, un souvenir unanime de générosité, de séduction et de charisme. Ce fut un homme viscéralement attaché à un pays, dont la culture et les valeurs maintenaient un idéal de vie. La recherche permanente d’un absolu esthétique,affectif et sentimental,au lieu de le stabiliser,l’entraînera parfois à courir le monde de palace en palace, de femme en femme et de chasse en chasse, dans un tourbillon mondain ahurissant.Plus encore,les désastres qui l’ont broyé sont aussi les nôtres.Aussi, ceux qui auront un jour la chance de se rendre dans les Carpates ne pourront qu’avoir une pensée pour ce seigneur, à bien des égards ultime représentant d’un monde perdu. ◆ Pour aller plus loin :Comte Paul Pálffy,des Carpates au Ritz, Lacurne,384 pages,26 € ;Cinquante ans d’histoire de chasse (1900-1950),de Paul Pálffy,Montbel,204 pages,25 € ; Je suis née inconsolable,Louise de Vilmorin (1902-1969), de FrançoiseWagener (Albin Michel,2008); Horses et Husband,the Memoirs of Etti Plesch,de HugoVickers, (Dovecote Press,2007);Largely Fiction,d’Eleanor Pálffy (The River Side Press,1948);et Louise ou la Vie de Louise de Vilmorin, de Jean Bothorel (Grasset,1989). Nous remercions les éditions de Montbel et Lacurne pour leur aide iconographique.
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“EN ROUTE POUR L’OUEST” DE DAVID WRIGHT. DANIEL BOONE PARVINT EN 1775, AU PRIX DE BIEN DES SACRIFICES, À ÉTABLIR LA PREMIÈRE COLONIE AMÉRICAINE À L’OUEST DES
APPALACHES.
Chasseur
de légende ◆
Daniel Boone
Aventurier du Grand Ouest par Guillaume Beau de Loménie
DANIEL BOONE EST L’UNE DES FIGURES LÉGENDAIRES DE LA CONQUÊTE DE L’OUEST. IL FUT UN CHASSEUR PROFESSIONNEL ET UN EXPLORATEUR
JIM LANE/ALAMY
HORS DU COMMUN.
Daniel Boone PHOTOS : NORTH WIND PICTURES/LEEMAGE - MARY EVANS/RUE DES ARCHIVES - GRANGERCOLLECTION/RUE DES ARCHIVES
Dès ses plus jeunes années, Daniel Boone se signala par un caractère indépendant. S’il s’intéressait volontiers aux travauxdelaforgequepossédaitsonpère, rien ne l’attirait plus que les longues errances auxquelles il s’adonna dans les forêts alentour. La relation de tendresse etdeconfiancequ’ilentretinttrèstôtavec sa mère Sarah, qui nourrissait une préférence marquée pour cet enfant peu ordinaire,facilita ces escapades et cette soif de solitude.Alors que le petit Daniel fête ses 10 ans, son père acquiert quelques arpents de terre pour faire paître le bétail familial.Du printemps à l’automne, Daniel et sa mère s’installaient dans une cabane en bois à proximité du troupeau. Pendant que Sarah fabriquait beurre et fromages qu’ils allaient porter une fois par semaine au village, Daniel gardait le troupeauetcommençaàs’aventurerdans lesforêtsenvironnantes.De cettepériode,qu’ilqualifiera plustardd’idyllique,naquit ce sentiment d’amour profondqu’ilexprimerajusqu’à la fin de ses jours pour la nature et qui n’est pas sans analogieaveclessentiments qui le liaient à sa mère. SelonRobertMorgan(Boone, a Biography), la forêt sera jusqu’à la fin de sa vie un monde maternel (mother world), une mère nature au sens premier, pleine d’ombres,de mystères et de plaisirsinfinis,aucontrairedela colonie, de la ville, des affaires, de l’autorité et de la rigueur,mondepaternelpar AU PRIX dont le père de Daniel excellence, et dont il ne se lui-même, Squire Boone DE BIEN DES sentira jamais très proche. (1696-1765),s’installèrent SACRIFICES dans ce qui était encore la “À LA TÊTE DE COLONS” DE Cette vie insouciante se fit “province de Pennsylva- GEORGE CALEB BINGHAM. au détriment de l’éducation scolaire de Boone. À nie”, fondée en 1681 par AU-DESSUS, À GAUCHE, cette époque, dans ces pele charismatique William DANIEL BOONE tites colonies d’immigrants Penn, quaker lui aussi. AU KENTUCKY (GRAVURE constituées bien souvent de D’abordbaptiséeparPenn DU XVIIIe SIÈCLE). quelquesfamillesseulement lui-même, Sylvania – du ET, À DROITE, et distantes les unes des latinsilva,“forêt”–pourcéAUTRE PORTRAIT autres de plusieurs dizaines lébrercellesimmensesqui PAR TAPPAN ADNEY. de kilomètres, les écoles recouvraient alors le nouveau territoire, le roi d’Angleterre en étaientrares,voireinexistantes.Enoutre, personne renomma la province Penn- il apparut au père de Daniel que le goût sylvania en hommage au père deWilliam affirmé de son fils pour la chasse serait Penn qui s’était distingué en tant qu’of- pour sa nombreuse famille d’une plus ficier de marine au cours de la première grande utilité que des leçons de lecture oudecalcul.Néanmoinsvers13ans,l’une révolution anglaise (English civil war).
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’épopée nord-américaine a ceci de particulier qu’elle se nourrit de l’histoire de personnages associés si formidablement de leur vivant à la conquête de l’Ouest, et plus largement à l’histoire desÉtats-Unisd’Amérique,qu’ilsensont souvent et, paradoxalement, quasiment devenusàleurmortdeslégendes,donton est parfois tout étonné de découvrir un beaujourqu’ilsontvraimentexisté.Ainsi en est-il de Daniel Boone. Sixièmed’unefratriedeonzeenfants, ilnaîtenPennsylvaniele2novembre1734 dans une famille de quakers – membres d’un mouvement religieux dissident de l’église anglicane – qui avait émigré vers le Nouveau Monde pour échapper aux persécutions dont ils étaient alors l’objet. Son grand-père et ses dix enfants,
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Daniel Boone
de ses belles-sœurs lui donna ses premières notions d’écriture et de lecture que Boone améliorera au fil des années, entre deux grandes chasses, au point d’êtreenmesured’exercerlemétierd’arpenteur. C’estàcetâgequ’ilreçutsonpremier fusil ; ainsi le vit-on fréquemment disparaître plusieurs jours d’affilée, en automne et même en hiver, puis revenir chargé de suffisamment de viande pour assurer la subsistance de sa famille. Cet apprentissagedelavien’avaitriend’étonnant à une époque où tant d’hommes, de femmes et d’enfants, devaient apprivoiser un “monde nouveau”. Selon un de ses biographes, W.H. Bogart, Daniel Boone « apprit à lire la neige,les feuilles,la mousse et à détecter d’un œil assuré les empreintes de pieds ». En fait, ses courses en forêtluipermirentderencontrerceuxqui furent ses vrais maîtres, les “chasseurs pionniers”originaires de toute l’Europe qui côtoyaient de nombreuses tribus indiennes. Ces hommes si différents mais unisparpassiondelanatureetdelachasse firent découvrir à Daniel « un mode de vie où se combinaient des éléments de deux cul-
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viandeslesplusappréciées tures,véritables ponts jetés UNE VIE était la viande d’ours, et entre les nombreuses difféDE CHASSEUR en dépit du parasite de la rences des deux races », souPORTRAIT DE BOONE trichinose qu’elle contient ligne John Mack Faragher (GRAVURE D’ALONZO parfois. Étonnamment, la dansVieetlégended’unpionCHAPEL) CHASSANT DANS viandedecerfnerecueillait nier américain.Cette fragile LE MISSOURI. À GAUCHE, pas les mêmes suffrages et fraternité ne tardera pas à GORGE DE LA RIVIÈRE dégénérer en de sanglants ROUGE DANS LE KENTUCKY ces animaux étaient plus appréciés pour leur peau conflitsquiverront,plusde QUE TRAVERSA DANIEL qui fournissait le cuir des cent cinquante ans plus BOONE. C‘EST À 15 ANS vêtements et des chaustard,àl’aubeduXXe siècle, QU’IL DÉCIDA DE DEVENIR sures.Leschasseursblancs lequasi-anéantissementde CHASSEUR PROFESSIONNEL. utilisaientdansleurgrande l’une des deux. Pour l’heure,les chasseurs blancs et majoritéunecarabinefabriquéeenAméindiens communiquaient entre eux au rique depuis le début du XVIIIe siècle moyen d’un jargon formé à partir de la par des armuriers allemands installés à langue algonquine et de vocables an- Lancaster dans le sud-est de la Pennglais,français,hollandais et scandinaves. sylvanie.Pourvue d’un canon très long, Ils laissaient sur le tronc des arbres dé- elle était précise jusqu’à deux cents pouillés à cet effet de leur écorce, des mètres, une distance considérable pour pictogrammesquiconstituaientuneten- l’époque. tative d’écriture réduite à sa plus simple Àlasuited’undifférendquil’opposa expression mais que tous comprenaient. à la communauté quaker,le père de DaIlspartageaientlesoirautourdefeux niel entreprit en mai de 1750 d’émigrer de camp la viande rôtie de leur chasse avec tous les siens.Au cours de ce voyage et s’échangeaient des pipes de tabac ou en chariot de plus d’un an,qui conduisit à défaut de kinnikinnick, un mélange de lafamilleBoone–plusdevingtpersonnes feuilles séchées et d’écorce. L’une des en comptant les enfants non mariés,ceux
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ayant femmes et enfants, plus quelques amis– vers le sud de la colonie, Daniel entreprit ce qui sera sa première“longue chasse” (long hunt). En compagnie de Henry Miller, son ami le plus cher qui s’était joint à l’exode, Daniel parcouru pendantl’étéetl’automnede1750lesterritoires les plus reculés situés aux limites de la Virginie et de la Caroline du Nord, trappant,chassant,accumulant peaux et fourruresqu’ilsvendirentàPhiladelphie. C’est en Caroline du Nord sur les rives de la Yadkin River que Squire décida d’établir à la fin de l’année 1751 leur nouveau domicile. À cette époque, Daniel âgé de 15 ans seulement, et fort du succès de sa première longue chasse,décida de devenir chasseur professionnel et ne cessera quasiment jamais de l’être. Les plaines et les forêts d’Amérique du Nord étaient alors peuplées de milliers d’animaux, toutes espèces confondues.Ours,cerfs,pumas,bisons,antilopes, avant que l’arrivée massive des immigrants ne mît gravement en péril l’existencedecertainsd’entreeux,offraientaux hommes non seulement une source supposée inépuisable de nourriture mais
signer la monnaie amériaussi,cequifaillitêtreleur LE GOÛT caine ! Daniel acquit la réperte, de profits. La CaDE LA LIBERTÉ putation d’être l’un des roline du Nord ne faisait RECONSTITUTION DE LA meilleurschasseursducompas exception : « La région BATAILLE DE BLUE LICKS, té.Lorsqu’ilnechassaitpas, située en amont de laYadL’UNE DES DERNIÈRES il participait à Salisbury,où kin regorgeait de gibier.Les DE LA GUERRE il se rendait pour vendre ses oursétaientsinombreux[…] D’INDÉPENDANCE. qu’un chasseur pouvait ac- AU-DESSUS, AU KENTUCKY, peaux,à des concours de tir où il gagnait de la viande cumuler mille à mille cinq À DROITE, ILLUSTRATION de bœuf, plus souvent du cents kilos de viande d’ours DU RITUEL D’ADOPTION whisky ou, plus simplefumée en une saison.[…] DE BOONE ment, avait le privilège de À Bear Creek [“la rivière PAR LES SHAWNEES. pouvoir récupérer tout le des ours”],Booneavaittué en une saison quatre-vingt-dix-neuf ours le plomb fiché dans les cibles. Mais de long de cette rivière », écrit J.M.Faragher. sombres nuées s’amoncelèrent dans le Quant aux cerfs, « ils étaient si nombreux ciel de la colonie. Les premiers affronque le plus médiocre des chasseurs pouvait tements de la guerre anglo-française enabattrequatreoucinqparjour».Le com- pour la domination de l’Amérique du merce des peaux de cerf devint à cette Nord éclatèrent en 1754, chaque camp époque l’une des principales ressources étant soutenu par diverses tribus et nade la Caroline du Nord.Le buck (qui dé- tions indiennes. Ces combats, qui s’inscrivent dans signelecerfmâle)devintlaréférencecommerciale,concurrençantbientôtlepesoes- le contexte plus général de la guerre de pagnol très présent, qui, utilisé sous Sept-Ansquisedéroulasurlaplupartdes l’appellation allemande de thaler, allait continents et que nombre d’historiens donner naissance au dollar.Aujourd’hui considèrent comme la vraie Première encore,dans le langage quotidien,le mot Guerre mondiale, sont connus aujourbuck est couramment employé pour dé- d’hui en Amérique du Nord comme la
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French and Indian War, qui doit se comprendre ici dans le sens de“guerre contre les Français et les Indiens”.Boone s’engagea dans la milice coloniale américaine qu’il ne quitta plus. Il participa en 1755 à la bataille de la Monongahela,en Pennsylvanie, l’une des premières plus importantes, et qui vit la défaite écrasante du général anglais Edward Braddock et de l’un de ses aides de camp, né dans la colonie, un certain George Washington. De retour sur laYadkin River,Boone épousa Rebecca Bryan qui allait partager sa vie pendant les cinquante-six prochaines années et qui lui donna dix enfants!Souventseuleetlaplupartdutemps sans nouvelles d’un mari dont elles ne savaient pas s’il était vivant ou mort,Rebecca, à l’image de nombre des femmes américaines de cette époque, était tout aussi bien capable de préparer un dîner que de fondre des balles ou d’écorcher un cerf. En dépit de quelques tentatives dans ce sens, Daniel ne put se résoudre à la vie sédentaire d’un cultivateur que la terre,riche,grasse et rouge de cette région aurait pu faire de lui : l’appel de la forêt fut toujours le plus fort.Les immi-
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dis.Legibier«yfoisonnait,au-delàdetoute imagination,offrant de formidables profits aux chasseurs,aux trappeurs et aux marchands », nous révèle J.M.Faragher. Ainsises“longueschasses”leconduisirent à l’ouest de la Caroline, vers la chaîne des Appalaches. Celle-ci constituait alors la “Frontière” et séparait la colonieanglaisedesimmensesterritoires de la Louisiane française qui s’étendait du golfe du Mexique aux confins du Canada. De cette époque date les premières inscriptions qu’il commença de laisser derrièrelui,gravéessurletroncdesarbres etdontcertainesontétéretrouvées.Mais, rançon de la gloire de celui qui passait déjà pour le meilleur chasseur du pays, il eut de nombreux imitateurs et l’authenticitédebiendesinscriptionsestdifficile à établir. Songeant à cette période desavie,ilrépondit,unjourqu’onluidemandaits’ilnes’étaitjamaisperdu,«Non, mais il m’est arrivé en certaines occasions de m’être trois jours durant un peu égaré… » La fin de la guerre de Sept-Ans en 1763 contraignit la France à renoncer à la rive gauche du Mississippi. Boone n’avait pas oublié le Kantake. Dès la fin du conflit,il commença à se familiariser avec les montagnes,les dégrants affluaient, et la deLE KENTUCKY, filés et les sources des Alleghenies, à l’est des Apmande en vêtements et DIFFICILE palaches. Durant l’hiver chaussures de cuir ne taÀ CONQUÉRIR 1767-1768 en compagnie rissait pas. La chasse des GRAVURE ILLUSTRANT de l’un de ses frères et de cerfsoffraitdesubstantiels L’ENLÈVEMENT son ami William Hill, il fit bénéfices,d’autantplusinDE JEMINA, L’UNE DES unepremièretentativepour dispensablesquelafamille FILLES DE BOONE ET DE atteindre ce paradis sur de Boone ne tarda pas à DEUX AUTRES JEUNES terre.Pour la première fois s’agrandir ; le premier enFILLES LE 14 JUILLET 1776 de sa vie,il vit et chassa des fant naquit en effet neuf PAR DES INDIENS bisons qui se comptaient mois après le mariage. SHAWNEES. alors par millions sur le Mais la chasse n’allait pas parfois sans désagréments. Il arriva que territoire de l’Amérique du Nord. Le Boone se fasse voler sa récolte de peaux 1er mai 1769,Daniel Boone entreprit un d’une saison par les Indiens. Il se trou- deuxième voyage avec cinq autres homvaitalorsdansunesituationfinancièredé- mesdontlecommerçantFindleyquiavait licate. Toute sa vie d’ailleurs, il oscillera réapparu la guerre finie. Ils s’enfonainsi entre richesse et pauvreté et eut cèrent presque jusqu’au cœur du Kensouvent affaire aux créanciers. tucky et y chassèrent pendant sept mois. Daniel Boone depuis longtemps Mais la chance tourna bientôt.Alors que avait entendu bien des récits sur le Kan- l’expédition était sur le chemin du retake (terme iroquois qui désignait des tour, les Shawnees, excédés par les inprairiesoudeschamps,etquideviendrait cursions répétées des colons sur des teren 1792 le Kentucky,quinzième État de ritoiresqu’ilsconsidéraientcommeleurs, l’Union, et le premier à l’ouest des Ap- capturèrent Daniel et lui volèrent la topalaches).Audébutdelaguerre,uncom- talité du produit de sa chasse, soit deux merçant irlandais du nom de Findley mille trois cents peaux de cerf (soit dix avait décrit à Boone une sorte de para- cerfs tués par jour pendant deux cent
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DES INDIENS HOSTILES AUX COLONS
dix jours !). L’on comprend mieux à l’énoncé d’un tel tableau réalisé par six hommes seulement les craintes des Indiens devant l’avancée des immigrants. Daniel Boone s’en tira tout de même à bon compte. Pourtant en dépit des mises en garde des Indiens, il poursuivit ses longues chasses. Celles-ci furent à l’origine de la légende qui veut qu’il fût le premier explorateurduKentucky.Or,iln’enfutrien ; bien avant lui,comme ce fut le cas d’une immense partie de l’Amérique du Nord, leschasseurs,trappeurs,commerçantsou plus simplement explorateurs français,
en arrière-garde sont attaqués par les Indiens, torturés et assassinés. Les premières velléités d’autonomie de ces colons américains déjà UN DES FUSILS DE DANIEL se faisaient jour. Et leur marche BOONE. ET, CI-DESSUS, versl’Ouestrelevaitdel’affirmation BOONE ET SES HOMMES de cette autonomie pour laquelle ATTAQUANT LES SHAWNEES bientôt ils devront faire la guerre. POUR LIBÉRER SA FILLE Alors qu’éclataient les premiers ET SES AMIES, APRÈS DEUX combats de la guerre d’IndépenJOURS DE POURSUITE. dance (que les Américains appelFENIMORE COOPER lerontrévolutionaméricaine),ilparS’INSPIRA DE CET vint en 1775, au prix de bien de ÉVÉNEMENT LORSQU’IL nouveauxsacrifices,àétablirlapreRÉDIGEA “LE DERNIER mière colonie américaine à l’ouest DES MOHICANS”. des Appalaches.D’autres suivirent voireespagnols,précédèrentlesnouveaux dont l’une,où il s’installa avec sa famille, Américains.Enoutre,denombreuxchas- prendra le nom de Boonesborough pour seurs américains que Daniel Boone ren- satisfaire à la coutume qui voulait que contra à plusieurs reprises s’étaient déjà lesnouvellesimplantationsfussentnommées du nom des personnages les plus aventurés au-delà des Appalaches. Boone envisageait de plus en plus la éminents de celles-ci. Laguerreavaitrenforcél’hostilitédes possibilitédes’installerdanslesnouveaux territoires et d’y entraîner des colons. Indiens du Kentucky qui voyaient dans C’était là le véritable objectif de ses in- ce conflit le moyen de chasser les immicursions en territoire indien. Le 25 sep- grants de plus en plus nombreux. Le tembre1773,devenucapitainedanslami- 14juillet 1776,Jemina,l’une des filles de licecoloniale,ilconduitprèsdecinquante Boone, et deux autres jeunes filles fupersonnes,hommes,femmes,enfantsvers rent enlevées par des Shawnees alors le Kentucky. Mais le 9 octobre, l’un de qu’elles se promenaient non loin du vilses fils et cinq de ses compagnons restés lage fortifié, puis emmenées jusqu’en
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Ohio. Après deux jours de poursuite, La guerre d’Indépendance se poursuiBooneetleshommesdeBoonesborough vait. Boone participa à la conquête de réussirent à les libérer. Fenimore Co- l’Ohio menée par le général Clark en oper s’inspira semble-t-il de cet événe- 1780 et, en août, combattit à Piqua. En ment lorsqu’il rédigea le Dernier des Mo- octobre,alors qu’il chassait avec son frère Ned,desShawneesenemhicans. buscadetuèrentcedernier, Un peu plus tard, une LA FIN le décapitèrent et ramenècopiedeladéclarationd’inDES “LONGUES rentsatêteenguisedetrodépendance arriva à BooCHASSES” phéecroyantqu’ils’agissait nesborough, entérinant la DANIEL BOONE ÂGÉ. deBoone.En1781,Boone naissance des États-Unis LORSQU’IL SE RETIRA DANS serenditàRichmondpour d’Amérique. Les Anglais, LE MISSOURI AVEC TOUTE participer à la législature. qui avaient compris le parti SA FAMILLE, IL CONTINUA Il fut capturé par les Anqu’ils pouvaient tirer de DE CHASSER ET DE PIÉGER glais en Virginie qui le lil’animosité des Indiens à JUSQU’À 85 ANS, MÊME bérèrent sur parole. Le l’égarddesnouveauxAméS’IL NE PARTAIT PLUS POUR 17 octobre 1781, le généricains,les encouragèrent à DE LONGS PÉRIPLES. redoubler leurs exactions à l’encontre des colonies. En 1777, les Shawnees attaquèrent Boonesborough et Boonefutblesséaucours des combats.Alors qu’il se remettaitàpeinedesesblessures,ilfutcapturéquelques mois plus tard à son tour avec vingt-sept de ses compagnons pendant une expédition pour récolter du sel.Ilestprobablequelerespect que lui vouaient néanmoinslesIndiensluisauvât la vie sur le moment.Par la suite,selonunecoutumequi n’était somme toute que la version indienne de la réincarnation, Boone et plusieurs de ses compagnons parmi les plus courageux, après avoir passé plusieurs épreuves,furentadoptéspar les familles de guerriers indiensafinderemplacerceux morts au combat.Ils vécurent plusieurs mois avec eux, chassèrent et, en certaines occasions, participèrent à des attaques contre d’autres tribus.Boone parvint toutefois à s’échapper en juin de la même année et rejoignit sa ralanglaisCornwalliscapitulaàYorktown famillequi,pensantl’avoirperdu,avaitre- devant Washington et Rochambeau et gagné la Caroline du Nord.Il dut toute- cette défaite annonça la fin prochaine de fois se justifier d’une si longue absence laguerre.Lescombatscontinuèrentdans et fut jugé en cour martiale car certains le Kentucky. Boone prit part encore à la de ses accusateurs mirent alors en doute batailledesBlueLicksaucoursdelaquelle sa loyauté.Acquitté et même promu au sonfilsIsraelfuttuéet,ennovembre1782, grade supérieur,Boone sortit meurtri de il fut de la dernière offensive dans l’Ohio du général américain Clark. cette expérience.
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Daniel Boone La paix revenue, une nouvelle vie commençapourDanielBoonequifutélu à l’Assemblée deVirginie.Outre son rôle politique,il s’essaya au cours des années suivantesàdiversesactivitéscommerciales et spécula sur la terre dans le Kentucky. Mais son tempérament peu enclin aux combinaisons et aux intrigues que ce genre d’activité réclame ne lui permit pas de réussir. « Boone n’avait pas les instincts impitoyables nécessaires à la spéculation », résume J. M. Faragher. Aussi, à près de soixante ans, harceléparlescréanciers,Boonequifutnéanmoins régulièrement réélu à l’Assemblée de Virginie finit par retourner à la seule vie qu’il concevait,celle d’un chasseur.Au milieu des années 1790,il chassa souvent les ours qui peuplaient encore en nombre le Kentucky. Il se vanta d’en avoirtuécentcinquanteentroissemaines, etd’enavoirabattuonzeenuneseulematinée ! Sa femme et ses fils l’accompagnaientparfoisetilsvivaientalorsaucœur des forêts dans des camps de huttes rudimentaires, se nourrissant de la viande desoursqu’ilstuaient,entourésdespeaux de leur proie mise à sécher et des barils degraissequ’ilsextrayaientdecettemême viande avant que d’être vendues. Mais le chasseur n’oubliait pas qu’il étaitaussiunexplorateuretundéfricheur. En 1799 à 65 ans, il accepta une proposition du gouverneur de la Louisiane espagnole de se rendre dans ce qui deviendraleMissouri.Ilsemitenrouteavec la quasi-totalité de sa famille et se posa enfin et définitivement dans le district de Femme Osage. Boone y vécut jusqu’à l’âge de 85 ans,chassant et piégeant toujours et encore, même s’il ne partait plus pour de longs périples en raison de son âge avancé et de rhumatismes. Devenu veuf en 1813,il s’installa auprès de son fils Nathan.C’est chez lui qu’il mourut le 26 septembre 1820. Il allait avoir 86 ans. Dans le foisonnant panthéon des hérosdelaconquêteduNouveauMonde, Boone réunit autour de son nom une somme inouïe de légendes que les historiens s’attachèrent à battre en brèche au nom de la vérité historique.Il ne fut pas le dernier à s’y employer disant de lui : « De nombreuses actions héroïques […] qui me sont associées n’existent que dans les imaginations.»Iln’endemeurepasmoins queDanielBoonefutunpersonnageproprement hors du commun. ◆
Marcello
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Crayons
et
Pinceaux
PHOTOS : MARCELLO PETTINEO
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LORS D’UN DE SES PÉRIPLES AUX SEYCHELLES. CI-CONTRE, UNE DE SES
ÉTUDES DE LÉOPARDS : LE FÉLIN EST CROQUÉ SOUS TOUTES SES FACETTES.
L’instinct animalier
par Virginie Jacoberger-Lavoué
◆ C
heveux longs,yeux de jais,barbe fournie,carrure de rugbyman… Marcello Pettineo semble sorti d’un autre temps,celui des premières expéditions de l’homme blanc en Afrique,des premiers safaris.On l’imagine,accompagnant ces hommes épris de liberté, aventureux et un peu fous, foulant ces immensités vierges totalement ou partiellement inexplorées.On le voit déjà aux côtés de Livingstone dans la vallée du Zambèze,avec Karamonjo Bell à la poursuite d’éléphants, avec sir Samuel Becker au bord du lac Albert, avec Édouard Foà dans son insensépériple,ouencoreavecTheodoreRooseveltdansson fantastique safari à pied, à cheval en Afrique orientale qui dura près d’une année. Non comme chasseur – il ne chasse pas –, mais comme observateur, un carnet à la main,uncrayondel’autre,griffonnantsursesfeuilles,pendantdessemaines,pourrendrecomptedel’extraordinaire faune et flore africaine…
Pettineo P
ourtant,notre homme vit à notre époque,mais que penser d’autre lorsque notre regard accroche un de ses carnets qui commence à faire sa célébrité parmi les cynégètes, et les amateurséprisdebelleschoses ?Iln’yavaitqu’àconstaterl’affluence
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PHOTOS : MARCELLO PETTINEO
Marcello Pettineo
ÉTUDE DE LION, DE GORILLE ET, PAGE DE DROITE, D’ÉLÉPHANTS. LE TRAIT EST PRÉCIS, D’UNE RARE SUBTILITÉ. MARCELLO PETTINEO JOUE SUR LES NUANCES DE GRIS ET LES CONTRASTES, RÉVÈLE LA PUISSANCE DE L’ANIMAL ET FAIT RESSORTIR LA FASCINATION QUE DÉGAGE CETTE FAUNE AFRICAINE.
sur son stand lors du Salon des artistes animaliers qui s’est tenu il y a tout juste un an à la Fondation de la Maison de la chasse et de la nature à Paris. Pas d’huiles, pas d’aquarelles, mais seulement des dessins, ou plutôt des carnets de dessins, où chaque animal est croqué sous toutes ses facettes, achevé ou esquissé. C’est cette magnifique antilope sable, hiératique, des éléphants puissants,sûrs d’eux,des buffles tranquilles,inquiets,unléopardprêtàbondir,etdontlesdeuxyeuxvoustranspercent ; chaque planche est accompagnée de fiches descriptives sur les us et coutumes de chaque animal. Mais ce serait injurier Marcello Pettineo que de vouloir l’enfermer dans les “grosses bêtes”, aussi impressionnantes soient-elles. Car il est aussi à l’aise dans l’étude d’une bécassine,d’un faucon pèlerin (dont il a su reproduite avec véracité l’aérodynamisme, l’œil sombre presque aimable,en tout cas bien davantage que celui d’un aigle ou d’un autour) ou encore d’une araignée… À chaque fois, à chaque dessin, le trait est précis, d’une rare subtilité,mais n’exclut en rien la part de rêverie fascinante que
dégage cette faune qu’elle soit immensément grande ou plus petite. Son art est un voyage et on s’y embarque volontiers en observant ses animaux en mouvement.À la fois très fidèle à la réalité et porté par un imaginaire assumé, Marcello Pettineo cumule rigueur de traitement et regards personnels comme un attachement à chaque animal.
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CET ARTISTE SE DIT AVANT TOUT “UN OBSERVATEUR NATURALISTE QUI A UN FORT PENCHANT POUR LES VOYAGES”, TOUT EN RECONNAISSANT VOLONTIERS QU’IL “DOIT TOUT AU DESSIN”.
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Des“dessins” ? « Non, rétorque-t-il un brin agacé, plutôt des planches naturalistes.» À 53 ans, Marcello réfute presque la qualitéd’artiste,préférantfermementetsimplementceluimoins poétique de « naturaliste », c’est-à-dire, selon la définition du dictionnaire, « une personne qui étudie l’histoire naturelle ». Ou plutôt un « observateur naturaliste qui a un fort penchant pour les voyages », tout en reconnaissant qu’il « doit tout au dessin ». En ce sens,on peut dire qu’il travaille comme les nature writers,ces écrivainsaméricainsquichassentetpêchentetquisontenphase avec la nature sauvage, les grands espaces, ceux d’avant les pionniers. Comme Dan O’Brien, écrivain, fauconnier et éleveurdebisons,MarcelloPettineosemblenousmurmurer:“l’avenir du monde est dans la beauté sauvage”.Cette pudeur en dit long sur son parcours, aussi étonnant que déconcertant ; par bien des aspects, Marcello Pettineo est inclassable, sauf à le classer dans les talentueux, résultat d’un travail acharné. Ce fils d’immigré d’origine sicilienne ne revendique aucune filiation artistique.Si ce n’est qu’il se souvient de son père maçon et charpentier,un crayon à la main,et sa mère qui l’installait, avec son frère, pour dessiner sur papier Canson sur la table de la cuisine : « pour nous plonger dans un univers tranquille, lejeudi,lejouroùnousn’avionspasclasse».Maistrèsvite,expliquet-il, « dessiner les animaux va devenir une obsession ». Inspiré par les documentaires animaliers télévisés de l’époque,il s’adonne à sa passion.Une“formation”complétée par les“expéditions” que son frère et lui organisaient le long des mares des environs d’Antony, là où habitaient ses parents, au sud de Paris. Ils y passaient des heures à contempler et à pêcher les “habitants” –tritons et grenouilles. >>
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PHOTOS : MARCELLO PETTINEO
Marcello Pettineo
ÉTUDES DE RHINOCÉROS, DE BUFFLES ET D’ANTILOPE SABLE ET TROIS DES QUINZE COUTEAUX QU’IL A RÉALISÉ AVEC LE COUTELIER MANU LAPLACE POUR LEICA. C’EST EN ILLUSTRANT LE CATALOGUE DE L’AGENCE DE VOYAGE ORCHAPE QUE MARCELLO PETTINEO FERA SON ENTRÉE DANS LE MONDE CYNÉGÉTIQUE.
Mais le destin prend parfois des chemins compliqués… IlsuitdesétudesaulycéeCorvisart,spécialiséentreautres dans les arts graphiques qui lui « enseigne le goût du dessin traditionnel,de l’exigence et de l’obstination que nécessite sa pratique »,tout en admirant les grands maîtres de Rembrandt à Géricault. Comme tant d’autres, il entame une carrière dans la conception graphique au seind’agencesdecommunication,àtelleenseignequ’il codirige depuis près de trente ans l’agence Fremens (www.fremens.com), spécialisée dans la communication visuelle.Le dessin est un peu laissé de côté,il confessequ’ilnel’a«jamaisattiréétudiant»tantil«craignait une carrière d’artiste raté ». Mais tout bascule il y a un peu plus d’une dizaine d’années,grâceàlapêche,sonautrepassion.Lapêche traditionnelle,puis,vers 30 ans,la pêche à la mouche – il suivra pendant trois ans des cours au bois de Boulogne–dontilaimetouteslesinfluencestantbritannique synonyme d’élégance qu’américaine plus sportive.Marcello Pettineo est si passionné qu’il va, pendantdesannées,sillonnerlemonde,àlarecherche des plus beaux sites de pêche : ce sera la Mongolie, les Seychelles,le Montana cher à l’écrivain américain Thomas Francis McGuane, la Laponie, la GuinéeBissau, la Slovénie et, bien sûr, la France. Il regrette
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que cette activité manque de reconnaissance chez nous,enferméedansune«visioncaricaturale,celledelapêcheàlapapa».«C’est la pêche qui m’a ramené au dessin.C’est en rencontrant un professionnel qui,il y a quinze ans,s’apprêtait à ouvrir une agence de tourisme de pêche que je me suis mis à redessiner des sujets animaliers pour présenter son activité », explique-t-il. Tout recommence donc en décembre 1998 avec une commande pour la communication visuelle de Planet Flyfishing : une collaboration qui dura douze ans.Tout s’accélère en 2002, lorsqu’il a l’idée – « car professionnellement,je me sentais dans une impasse » – de faire une sorte de livre objet « qui ne ressemblerait à aucun autre » : ce sera Mémoire d’un pêcheur de tritons.Publié à compte d’auteur (127 exemplaires), aujourd’hui épuisé, il té-
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moigne tant de sa passion personnelle pour la pêche que de ses qualités d’artiste. L’ouvrage est une pépite avec un travail remarquable de mise en page,un savant dosage d’originalité et de rigueur : tout y est inspiré,et fascinant de sincérité.Feuilleter l’ouvrage en sa présence est aussi comme rentrer sans effraction dans son univers. « Il y a beaucoup de souvenirs de jeunesse,des évocations,de moments de pêche inoubliables aussi », détaille-t-il en parlant comme tous les Latins avec ses mains. Son travail, son approche plaisent et en 2008 un ami pêcheur et chasseur veut le recommander pour la réactualisation de la communication visuelle d’Orchape,célèbre agence française de chasse. L’idée ne l’enchante guère : le monde de la chasse ne l’attire pas vraiment. Il va quand même au rendezvous, mais avec la ferme intention de décliner l’offre courtoisement.Il rencontre Jean-Philippe Bourgneuf et le guide Florent Mathieu ;au bout du compte,il avoue avoir rencontré des « gens formidables,passionnants qui sont devenus des amis ». Sa collaboration commence par un voyage en Centrafrique. Pour le nouveau catalogue Internet d’Orchape, il va en retracer un safari de toute beauté conçu comme un carnet de voyages de chasse, avec une alternance de photos et de des-
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PHOTOS : MARCELLO PETTINEO
Marcello Pettineo
ÉTUDES DE MOUFLONS DE DALL, DE CARIBOUS, DE CHAMOIS. PAGE DE DROITE, MARCELLO PETTINEO DANS LES ARDENNES BELGES. EN DÉPLACEMENT, EN VOYAGE, IL AVOUE QU’IL PREND “BEAUCOUP DE PRISES DE VUE FAUTE DE TEMPS POUR RÉALISER DES CROQUIS, DES CARNETS”. MAIS IL PEUT AUSSI FAIRE APPEL À DES PROFESSIONNELS COMME POUR SON OUVRAGE SUR LES ARAIGNÉES.
sins : toute la grande faune africaine est là,dans sa beauté et sa brutalité,mais aussi le gibier européen,sangliers,chamois,bécasses… C’est un succès retentissant qui lui vaut la reconnaissance du monde cynégétique, plutôt exigeant et sévère, peutêtre parce que Marcello Pettineo bouscule les codes des intervenants du tourisme de chasse. Pas question de montrer un trophée,car « le coup de carabine n’est qu’une ultime conclusion d’une longue aventure,moi je témoigne de cette aventure ». Tout s’enchaîne puisque Safaria, l’antenne africaine d’Orchape, lui demande d’illustrer son catalogue toujours selon le même principe. Orchape lui offre également un vaste espace sur son stand au Salon de Rambouillet en 2010 : il a la reconnaissancedumilieu.D’autresdemandesarriverontcommecelle de Sophie-Charlotte Van Robais pour Alexandre Mareuil : une étude de bécasse pour un foulard en soie. Il travaillera pour le catalogue automne-hiver 2011 de Holland & Holland : là encore, quelle superbe alternance entre les photos des pro-
duitsdecettemaisonanglaiseetdescarnetsdedessins.Enoutre, ce grand nom lui distribue en exclusivité ses dessins à Londres. C’est encore une commande pour Leica, lors du lancement d’une nouvelle lunette de tir et dernièrement il a aussi signé le catalogue book de Magic Safari Lodges qui s’intitule “Exciting Hunting and fishing destinations”.
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POUR LUI, IL N’EST PAS QUESTION DE MONTRER UN TROPHÉE CAR SI LE COUP DE CARABINE EST L’ULTIME CONCLUSION D’UNE LONGUE AVENTURE, LUI EST LE TÉMOIN DE CETTE AVENTURE.
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SV10 Perennia. Un fusil pure race. Arme classée 5ème catégorie, en vente libre - Chris Sharpe Design
L’homme fait l’unanimité.Il est présent sur bien des salons, répond à des commandes de particuliers : à chaque fois, il fait de nouveaux adeptes.Son talent a également attiré des couteliers (comme Manu Laplace,créateur de la marque 1515) avec lequel il a réalisé des couteaux sur le thème d’animaux africains ; ou des graveurs sur arme comme Hélène Gontel pour un express de L’Atelier Verney-Carron. Il est présent dans l’édition – pas assez au goût de ses aficionados– avec son extraordinaire Arachna,ouvrage sur les araignées sorti en septembre 2011 chez Belin : les 4 000exemplairesontétéécoulés en trois mois ! Aufildesregardsquel’onpose sur son œuvre et des conversations, on se rend compte qu’unedesclésdesontravailest bien d’observer, longtemps. Nous le vérifierons un aprèsmidilorsd’unrendez-vousdans lecaféquijouxteleMuséumnationald’HistoirenaturelledeParis, lieu qu’il affectionne pour ses études lorsqu’il n’est pas en voyage à l’autre bout du monde. Ici, il a ses repères et ses entrées,nonqu’ilserende,commelefirentjadisBarye,Rembrandt Bugatti… et tant d’autres, à la ménagerie de cette institution pour y peindre d’après nature,mais au contraire,il estime que les animaux en captivité ont souvent des attitudes fausses et ne peuvent servir de modèle à un peintre naturaliste. >>
Réducteur de recul (-69%), canons et chokes high-tech, crosse rapidement démontable, platine démontable*, système d’éjection commutable en extraction respectueux de l’environnement, charnière du devant revêtue d’un traitement nano céramique, détente titane : avec sa tradition innovante, le SV10 Perennia sera votre meilleur compagnon de chasse. * sur SV10 Perennia III cal. 12 uniquement. SV10 Perennia I et III disponible en cal. 12 et 20. Modèle présenté SV10 Perennia III.
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PHOTOS : MARCELLO PETTINEO - PATRICK IAFRATE
Marcello Pettineo
ÉTUDES DE SANGLIER. NOTRE ARTISTE À LA CÉLÈBRE GALERIE DEYROLLE PARIS, RUE DU BAC ET, EN BAS, DANS SON ATELIER D’ANTONY. PAR BIEN DES ASPECTS, MARCELLO PETTINEO EST INCLASSABLE, SAUF À LE CLASSER DANS LES TALENTUEUX, RÉSULTAT D’UN TRAVAIL ACHARNÉ. À
S’il aime travailler en solitaire, il ne s’enferme pas dans sa tour d’ivoire.Ainsi,lorsqu’il vient au Muséum c’est pour rencontrer des spécialistes et « se nourrir de leurs précisions scientifiques », pour éviter toute approximation, toute erreur. Ces scientifiques sont Jean-Sébastien Steyer, paléontologue et spécialiste de la période de la sortie des eaux au CNRS et au département histoire de la terre du Muséum national d’Histoirenaturelle,etChristineRollard,enseignantechercheusespécialiste des araignées.Quoi de plus normal quand on se dit un nostalgique des grands scientifiques comme Audubon… On le devine très méthodique.En déplacement,en voyage,il prend beaucoupdeprisesdevue, car il « ne trouve jamais le temps de faire des croquis,des carnets ».Mais il peut aussi faire appel à des professionnels comme pour son ouvrage sur les araignées pour lequel six photographes lui ont fourni des dizainesdeclichés.Desimages impressionnantes d’araignées chassant les poissons, en gros plan, alors qu’elle
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ne mesure que 2 millimètres… Puis vient le travail très fouillé, intense dans son atelier d’Antony (il se désolera de ne pouvoir nous le montrer car il va bientôt changer de lieu de travail pour plus d’espace). Afin de reproduire le pelage d’un fauve,ses crayons ne sont jamais tout à fait noirs, plutôt gris souris, gris charbonneux, noir velouté… sa substance c’est le trait et le graphisme, toujours rigoureusement exécuté.Sa vivacité se mêle à la fluidité pour une construction dans l’espace toujours bien équilibré. Dans chaque œuvre,chaque planche procède d’une juste distribution entre les différentes attitudes ou positions de l’animal,fruit d’heures à regarder l’animal avec minutie.« Cette re-
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cherche à partir de mon travail photographique m’a donné beaucoup d’aisance,explique-t-il.Photo,collage,montage… je trouve que l’utilisation des techniques modernes densifie l’approche de l’animal.» C’est un mariage entre le crayon, la gomme et l’informatique (qui n’a guère de secrets pour lui, sa maîtrise des logiciels de retouche en est la preuve). C’est grâce au numérique qu’il insère des fonds jaunes de vieux livres qu’il a scannés dans ses planches ou qu’il dessine sur ses propres photos. « C’est un ensemble intemporel », aime-t-il à répéter. Mais contrairement à ce qu’on pourrait croire,il ne cherche pas à présenter fidèlement le réel, mais à l’interpréter – ce qu’il appelle donner « l’illusion de la précision » – en cherchant toujours à procurer des émotions mais « sans jamais tomber dans la mièvrerie ». L’animal est tout de puissance, de défi, de tension, de grâce, de crainte ou d’effroi. Son aisance à exécuter tant de grands animaux africains, européens que des oiseaux (faucons, aigles, bécasses, bécassines…), des papillons et des araignées est déconcertante. Marcello Pettineo ne tombe pas pour autant dans la facilité du conformisme. Son trait est aussi impressionnant dans l’animalentier,quedansl’infinidétail.Témoin,sonléopardimmortalisédedos :ilasurendretoutelasouplessedesesmuscles. Ou encore l’œil de cet éléphant : surprenant d’expression. Ce buffle qui cherche à deviner ces effluves étrangers synonymes de danger. Ces araignées en gros plan, presque terrifiantes. Marcello Pettineo ne s’arrête jamais dans sa quête du vrai, de l’exactitude et de l’expression. « Les spécialistes s’étonnent parfoiseux-mêmesdemesinterrogations ;aveccertains,j’aiconstruit une si forte complicité que notre travail commun aboutit à un
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ÉTUDES DE BÉCASSINES ET, AU-DESSUS, DE LIÈVRES. CHAQUE PLANCHE
PROCÈDE D’UNE JUSTE DISTRIBUTION ENTRE LES DIFFÉRENTES ATTITUDES OU POSITIONS DE L’ANIMAL, RÉSULTAT D’HEURES D’OBSERVATION.
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PHOTOS : MARCELLO PETTINEO
Marcello Pettineo
ÉTUDE DE FAUCONS – À LA FOIS DANS LEUR PLUMAGE DE “SORS” (D’IMMATURE) ET D’ADULTE – ET D’ARAIGNÉES. SON OUVRAGE SUR LES ARAIGNÉES “ARACHNA” SORTI EN SEPTEMBRE 2011 CHEZ BELIN A ÉTÉ UN VÉRITABLE PLÉBISCITE : CE SONT 4 000 EXEMPLAIRES QUI ONT ÉTÉ ÉCOULÉS EN L’ESPACE DE TROIS MOIS.
projet d’édition comme ce fut le cas avec les araignées », explique-t-il. « Mûrir comme l’arbre », la définition de l’artiste de Rainer Maria Rilke, lui conviendrait bien parfaitement. Il veut faire de chaque voyage un terrain d’exploration et rêve de nouvelles découvertes en citant Eugène Delacroix mais aussi nombre de dessinateurs explorateurs comme Conrad Martens ou Jean-Jacques Audubon.Sa plus grande admiration va cependant au photographe contemporain Peter Beard qui est pour lui un chroniqueur irremplaçable de l’Afrique. Son ouvrage The End of the Game (paru en 1965) fait partie des livres de chevet de Marcello Pettineo.Comme lui,il constate qu’aimer les grands espaces africains, c’est ne pas sombrer dans le sentimentalismeenrubannédejolismotsmaisdénoncerlaréalité de ses grands espaces dévastés par l’homme, et agir intelligemment pour une coexistence entre l’homme et l’animal… À sa façon, Marcello Pettineo se veut le témoin d’un monde que l’on n’espère pas appartenir au passé. ◆
Sur Internet : www.marcello-art.com Marcello Pettineo exposera à la galerie Berthelot jusqu’au 30 décembre,184,rue du Faubourg-Saint-Honoré,ParisVIIIe. Tél.01.45.63.34.07.
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IL NE CHERCHE PAS À PRÉSENTER FIDÈLEMENT LE RÉEL, MAIS À L’INTERPRÉTER EN S’OBSTINANT À CHAQUE FOIS DE PROCURER DES ÉMOTIONS “SANS JAMAIS TOMBER DANS LA MIÈVRERIE”.
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REGARD
L’
Art
et la ◆
Chasse
Claude Monet
CETTE ŒUVRE SIMPLE
D’APPARENCE SYMBOLISE LE PLAISIR
DE LA CHASSE DU FAISAN ET
DE SA CUISINE.
Le Faisan
◆
par Antoine Briand
I
l ne viendrait à l’idée d’aucun amateur de l’école impressionniste d’associer le père de ce mouvement,Claude Monet,à la nature morte. Pourtant, son corpus en contient de nombreux exemples, qu’ils soient de bouquets de fleurs ou de gibier.Le faisan semble avoir eu la préférence de Monet qui, à de nombreuses reprises, a peint cet oiseau, le plus souvent accompagné d’autres volatiles ou d’objets évoquant la chasse. La simplicité de notre tableau –exécuté en 1869 – concourt à le rendre exceptionnel : un torchon blanc, ou peut-être une nappe, un fond uni et l’oiseau,un très beau coq,qui symbolise à lui seul le plaisir de la chasse et de sa cuisine. Le tableau est une nature morte car, dans la lignée des maîtres anciens, le peintre représente un oiseaumort :mêmesil’auteurn’apaschoisidemontrer le sang de l’animal, l’attirail du chasseur, le chien qui a arrêté ou rapporté l’oiseau ou même DÉTAIL DE LA TÊTE ET DU COU CLAUDE MONET
DU FAISAN.
A PEINT LÀ SANS DOUTE UN FAISAN
“CHINOIS À COLLIER”
RECONNAISSABLE À SON ANNEAU DE PLUMES BLANCHES AUTOUR DU COU
(LE FAISAN DE FORMOSE
EN A UN ÉGALEMENT,
MAIS SE DISTINGUE PAR UN PLUMAGE TRÈS CLAIR, CE QUI NE SEMBLE PAS LE CAS DE L’OISEAU DE NOTRE TABLEAU).
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l’auteur du coup mortel, la simple représentation d’un faisan posé sur un linge blanc suffit à évoquer l’univers de la chasse. C’est sans artifice et d’une façon digne des meilleurs peintres de natures mortes,français ou flamands,que Monet réussit à évoquer la chasse parlareprésentationd’unseuloiseau,depuislongtemps chassé en France bien qu’originaire de Chine,et dont saint Louis peupla le bois de Vincennes. Le faisan est souvent qualifié de roi du gibier à plumes et sa chasse est répandue sur tout le territoire.Le chatoiement des couleurs du plumage du mâle est un motif supplémentaire d’admiration pour cet oiseau, outre le goût de sa chair. Le coq constitue en effet un sujet idéal de peinture compte tenu des couleurs de son plumage : ici, les nuances subtiles des verts, ocres et des marrons des plumes de son corps sont magnifiées par le peintre qui délaisse à leur profit les couleurs pourtant superbes que sont les verts, noirs et rouges de la tête du faisan commun. Onpourraitcroirequ’enchoisissantdenereprésenterquel’animal,etseulementlui,lepeintre a opté pour la simplicité. Il n’en est rien car, en procédant ainsi, l’artiste élimine des éléments qui pourraient détourner l’attention du spectateur. Monet cherche à donner l’illusion que la vie vient de quitter ce fort beau coq.L’oiseau est posé ; on vient de le ramener de la chasse, il est sorti de la gibecière et confié en vue d’être plumé.
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AKG-IMAGES/ANDRÈ HELD
vision globale de ce que l’on observe et non Il appartient désormais au monde des cuiAVEC CE SOMPTUEUX TABLEAU, pas les détails –dont les plumes– qui constisines, des mains habiles vont lui ôter ses CLAUDE MONET MONTRE tuent l’oiseau. plumes : le peintre représente une dernière TOUT SON GÉNIE. SON FAISAN Nous assistons devant ce tableau à la naisfois la beauté de notre oiseau. EST L’ÉGAL D’AUTRES sance d’un art nouveau : l’illusion de la vie Bien que le tableau soit antérieur de CHEFS-D’ŒUVRE CYNÉGÉTIQUES n’est pas transmise par une reproduction quelques années au manifeste de l’impresTELS LA “GRUE MORTE” sionnisme,Impression,soleillevant,tableauda- D’OUDRY ET LE “LIÈVRE MORT AVEC minutieuse, parfois laborieuse, de la réalité dans une démonstration du savoir-faire mais tant de 1873,le spectateur devine immédiaPOIRE À POUDRE ET GIBECIÈRE” parl’appositiondetouchesdelumière,decoutement qu’il est face à une nature morte DE CHARDIN, EN CE QU’IL EST leurs qui rendent la vie à cet oiseau.Le blanc impressionniste. La juxtaposition des deux L’ACCOMPLISSEMENT D’UN GENRE, termes pourrait être paradoxale car le prin- LA NATURE MORTE, ET D’UNE ÉCOLE, du linge sur lequel l’oiseau est posé n’est constitué que de touches grises parfois éclaicipe même de l’école impressionniste et de L’IMPRESSIONNISME. rées de touches blanches et le rendu du tissu, ses représentants les plus fameux, comme Monet ou Manet, est de se rendre sur place et de peindre le trèsmaîtrisé,metmerveilleusementenvaleurlesteintesvertes, ocre et marrons des plumes d’ailes, de queue et de corps. spectacle offert par la nature ou par l’homme. La chasse inspirera peu les impressionnistes ; dans la Le tableau appartient pourtant à ce genre et à cette école ; il se distingue, à ce titre, des tableaux des époques anté- peinture de cette époque, on trouve de très beaux exemples rieures. Il ne s’agit en effet pas ici d’une représentation mé- chez Courbet chantre de l’école réaliste et dans la peinture ticuleuse de chaque brin de chaque plume du chef-d’œuvre de chasse à courre mais il est évident que les thèmes offerts que la nature a offert aux chasseurs depuis des siècles.L’œuvre par la chasse,hormis peut-être des scènes d’action de chasse, est bel et bien impressionniste : ces plumes sont évoquées nepeuventcoïncideravecl’aspirationdeschefsdefiledel’école par un ensemble de touches qui, vues de près, ne sont que impressionniste à la représentation fidèle de la lumière, de la des taches de couleur ; aucune plume de corps, d’ailes ou de couleur, du mouvement. Monet renoue ainsi, par cette naqueue n’est représentée en elle-même,ni pour elle-même.Et ture morte,avec un genre que le XIXe siècle a délaissé et depourtant, le spectateur voit ces plumes, dans leur forme, leur venu, à l’exception de quelques rares chefs-d’œuvre, un teinte et leur taille, notamment celles des faucilles (plumes genre mineur et souvent mondain. Ici, le maître impressionde la queue d’un coq faisan) qui sortent du cadre du tableau. nisteprendsaplaceparmisespairs ;sonfaisanestl’égald’autres Il identifie aussi le faisan par l’anneau blanc du cou et le chefs-d’œuvre cynégétiques tels la grue d’Oudry ou le lièvre mordoré des plumes de la queue, celles du corps évoquent de Chardin en ce qu’il est l’accomplissement d’un genre, la presque la fourrure d’un léopard : l’artiste a représenté ici la nature morte, et d’une école, l’impressionnisme. ◆
Belles propriétés Be l l e s p r o p r i é t é s
par Marie de Greef-Madelin
L’ e x p e r t i s e t r i m e s t r i e l l e
Demeure en Sologne
On a beau avoir dit
aux Français que leur salut passait par les lumières de la ville, la solidité du bitume, le bruit et la fureur de la foule, ils rêvent toujours et encore de campagne, de maison, de longère, de propriété, d’un monde dont ils ont raison de croire qu’il n’est pas englouti. Comme s’ils ne voulaient pas oublier leurs racines paysannes
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et rurales. Mais quels biens acquérir, car l’offre ne manque pas, surtout en ces périodes incertaines, où de nombreux propriétaires sont tentés de procéder à des arbitrages dans leur patrimoine ? À quel prix, car, comme souvent pour ne pas dire comme toujours, la folie côtoie le déraisonnable… Aussi, pour vous éclairer
Jours de C HASSE ◆
sur ses sujets, Jours de chasse a décidé, à chaque numéro, d’expertiser, d’analyser une demeure, une propriété sous toutes ses formes, bâtie, non bâtie, sa valeur cynégétique (si elle a lieu), ses contraintes, ses failles et son histoire. En essayant de poser les bonnes questions, surtout celles qui gênent et que personne n’ose aborder. La propriété parfaite
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n’existe pas ; elle peut s’en approcher, c’est une question de prix et de passion. Pour cette première livraison, nous avons voulu nous arrêter sur cette région à qui la chasse doit tant, si bien immortalisée par Genevoix et Vialar, la Sologne. Nous avons choisi ce qu’on appelle une belle propriété, sans luxe ostentatoire, avec une histoire.
LA PROPRIÉTÉ QUI NOUS EST PRÉSENTÉE POUR CETTE PREMIÈRE EXPERTISE PAR LE RÉSEAU
PATRICE BESSE SE TROUVE À PROXIMITÉ DE
LAMOTTE-BEUVRON (LOIR-ET-CHER), À MOINS DE DEUX HEURES DE
PARIS. SES BÂTIS, SON PARC PARFAITEMENT ENTRETENU ET SON DOMAINE DE CHASSE, AVEC SES BELLES ALLÉES CAVALIÈRES, EN FONT UN TRÈS BEL ET
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PHOTOS : RÉSEAU PATRICE BESSE
SÉDUISANT ENSEMBLE.
À
cheval sur trois départements, le Loir-et-Cher, le Loiret et le Cher, la Sologne est le pays des 3 200 étangs etdesmillepropriétésprivées deplusde200hectares:lerêve de tant de chasseurs ! Cependant,il n’en a pas toujours été ainsi. Lieu de marécages, la Sologneétaitconsidéréecomme insalubre jusqu’à la fin du XIXe siècle. Contaminés par la malaria, les Solognots étaientalorsappeléslesventres jaunes.NapoléonIII fit drai-
ner les terres, et disparaître la plupart des marécages. La Sologneputalorsémerger.Le prince-président fit bâtir la villedeLamotte-Beuvronoù arrivabientôtlechemindefer. De grandes familles parisienness’installentdanslarégion au début du XXe siècle. Depuis, on parle des Solognotsrésidantàl’annéeetdes
Jours de C HASSE ◆
Solognots “du week-end”, qui représentent la moitié de la population locale (dont 15 % de Parisiens). ÉricB.estl’héritierdel’une de ces grandes familles.Dans les années 1920, son grandpère achète une belle propriété, située à seulement un quart d’heure de LamotteBeuvron, aujourd’hui à un
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peu moins de deux heures de Paris par autoroute. À cette époque,ledomaines’étendait sur 1 000hectares et comprenait trois fermes agricoles. Aujourd’hui, après les partages réalisés à la deuxième génération,il compte encore 320 hectares, un superbe étangde6hectaresetdenombreux bâtis. >>
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Belles propriétés PHOTO : RÉSEAU PATRICE BESSE- MARIE DE GREEF-MADELIN
Belles propriétés
Les bâtis
Visible depuis une petite route départementale, une maison de gardien se situe à l’entrée de la propriété.Dans le parc, se succèdent ensuite pas moins de sept dépendances, dont un pavillon de chasse,unancienchenil,d’anciennes écuries… « À l’époque, on n’était pas à une dépendance près ! », s’amuse le propriétaire.Il est bien difficile de ne pas tomber sous le charme de l’une d’elles :c’est cette ancienne métairie, à pans de bois et dont la toiture est recouverte de tuiles traditionnelles, qui pourra servir de salle de découpe du gibierou,pourquiveutl’aménager, de maison d’amis. Au bout de l’allée, apparaît la maison de maître,dans lepluspurstyledelaSologne. Construite en 1895, après la révolutionEiffel,labâtisseest à ossature métallique, en brique traditionnelle de Sologne,avec un minutieux travail de parement extérieur. Légèrement surélevée, elle présente un atout rare dans cette région humide aux sols argileux : une cave semi-enterrée sur toute la surface ha-
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bitable, qui permet de limiter l’humidité. « C’est une maison conçue à la fois dans un esprit bourgeois et masculin », commente le propriétairedeslieux.Àtaille humaine (six chambres), la maisonoffreunpeumoinsde 500 mètres carrés habitables. On y entre par une lourde porte d’entrée vitrée, ornementéedeferforgé.Ilyrègne aussitôt un esprit d’authenticité : murs lambrissés à mihauteur, plafonds à poutraison apparente. Au sol, un carrelage à motifs géométriques rouge, blanc et noir, typique du XIXe siècle.
Danslegrandsalon,aucune décoration contemporaine mais un art de vivre confortable. La pièce, lumineuse avecsesnombreusesbaiesvitrées,s’ouvresuruneterrasse carrelée donnant sur le parc arboré,avec ses essences parfois séculaires,son petit pont et sa rivière.Un tableau charmant.Également ouverte sur le parc,la salle à manger,avec sabellecheminéeetsalongue tablerectangulaire,estunappel à faire d’élégantes bombances d’après-chasse. Enbongestionnaire,ÉricB. fait réaliser chaque saison des travauxparlesartisanslocaux. Il y a une dizaine d’années, il a fait installer une chambre au rez-de-chaussée, avec sa douche, pour améliorer le confort.Aupremierétage,cinq grandes chambres, la plupart avec cheminée, ont chacune leur salle d’eau.Là encore,du confort sans rien d’ostentatoire. Les lustres datent vraisemblablement d’un demisiècle.Enl’absencedeplacards dans les chambres, une pièce a été reconvertie en dressing. Desservi par un escalier de service, le second étage ressemble à une caverne d’Ali
Baba…:unedizainedepièces, nonchauffées,nonaménagées mais qui pourraient ravir une famille nombreuse.De vieux lits d’enfant, des souvenirs d’outre-mer… ont été entreposés.Par la fenêtre,on aperçoitlesalléescavalièresdudomaine de chasse.On imagine de superbes lignes de tir… UNE CULTURE
DE MAÏS (ENTOURÉE DE CLÔTURES ÉLECTRIQUES POUR CALMER LA VORACITÉ DES SANGLIERS).
LA PROPRIÉTÉ COMPTE
120 HECTARES DE
TERRES AGRICOLES,
LIBRES DE DROIT. CI-DESSUS, L’ÉTANG DE 6 HECTARES ET, À GAUCHE, UNE JOLIE PETITE DÉPENDANCE.
Jours de C HASSE ◆
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DAVID MERCIER, SPÉCIALISTE DE LA
SOLOGNE AU SEIN
DU RÉSEAU
PATRICE BESSE. IL CONFIE QU'UN ÉTANG PEUT ÊTRE ESTIMÉ
15 000 EUROS L'HECTARE.
Les bois
◆ De l’autre côté de la petite
routedépartementale,s’étend ledomainedechasse:195hectares de bois et 120hectares deterresagricoles.«L’équilibre entre les terres agricoles,la forêt et l’eau fait la valeur de ce territoire de chasse », constate David Mercier,spécialiste de la Sologne, collaborateur du réseau Patrice Besse. Le domaine est malheureusement coupé par un chemincommunal.Unhandicap, certes, mais, heureusement, ce chemin ne fait pas partie d’uncircuittouristiqueoude randonnée.Pourcetteraison, le domaine n’est pas engrillagé,comme tant de propriétés en Sologne. « C’est aussi un choix,assure Éric B., car chasser dans une propriété grillagée,c’est comme naviguer sur un étang. On perd la sensation de liberté.»
De part et d’autre, des allées cavalières, derrière des fossés permettant l’écoulement des eaux,puis des châtaigniers, des bouleaux, du taillis… et quelques chênes. Peudeboisnobles.Icicomme partout en Sologne, les peuplements ne permettent pas d’exploiter les bois pour en offrir une bonne rentabilité économique.«AuXIXe siècle, le sol était recouvert de landes, typiques de la région,sortes de tapis de bruyère, et les bois étaient quasi exclusivement des taillis.Mon grand-père a planté des chênes puis des sapins et j’ai poursuivi son travail », raconte Éric B. Selon le plan simple de gestion (PSG, obligatoire à partir de 25 hectares de bois d’un seul tenant) qui dresse l’inventaire du stock de bois sur pied et les engagements de travaux sur dix ans, certains chênes, plantés par son
Jours de C HASSE ◆
grand-père, seront bientôt mûrs pour être coupés.Pour valoriser les 195 hectares de bois, le réseau Patrice Besse, en plus du PSG, s’en remet àunexpertentransactionsforestières.Pas question de dépasserles8 000eurosdel’hectaredèslorsquelesboisn’ont pas de rentabilité économique.On est donc bien loin des 10 000 euros l’hectare, pourtant largement médiatisés :celapeutarriverquand, par exemple,un propriétaire veut acquérir une parcelle voisine de sa chasse,presque à tout prix, mais cela ne correspond pas à la réalité du marché.
Les terres agricoles
◆ La terre de Sologne, argileuse, est par nature délicate à exploiter. Quand il pleut, l’eau reste en surface ; quand laterresèche,elledevientdure
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Belles propriétés RÉSEAU PATRICE BESSE
Belles propriétés
DANS LE PARC DU CHÂTEAU SE TROUVENT SEPT DÉPENDANCES, DONT
UN PAVILLON DE CHASSE, UN ANCIEN CHENIL, D’ANCIENNES ÉCURIES.
comme du béton, difficile à cultiver. Seules les terres où lacouched’humusestépaisse permettentquelquescultures en plaine.Il y a quelques années,lepropriétairearécupéré des terres agricoles, jusquelà sous gestion,et les exploite parlemoyendecontratsd’entreprise.Ici,unegrandeplaine enluzerne.Là,uneautreenjachère (conformément à la réglementation de la pac). Au centre, une parcelle, entou-
À la loupe 195 hectares de bois : entre 6 000 et 8 000 euros l’hectare. 120 hectares de terres agricoles libres : entre 4 000 et 5 000 euros l’hectare. 6 hectares d’étang : 15 000 euros l’hectare. Maison de maître de 350 mètres carrés habitables : entre 700 000 et 900 000 euros.
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rée de clôtures électriques, où pousse du maïs. « Nous enlevons les clôtures à la fin septembre,lorsque le maïs est mûr car la plaine devient alors un véritable réservoir à sangliers », raconteÉricB.Auxalentours, des miradors de battue se dressent (au total,ils sont une cinquantainesurlapropriété).
L’étang
◆ Au détour d’une allée,voici l’étang. Une vue à couper le souffle sur 6 hectares. Des
Maison de gardien, ferme agricole, fermette, hangar, chenil… : entre 30 000 et 80 000 selon les bâtis.
LES ATOUTS
Bon équilibre entre les bois, les terres agricoles et les plans d’eau. Chaussée de l’étang refaite il y a 15 ans
canards glissent sur l’eau.«Ils sont sauvages, on leur donne juste un peu de maïs », précise le propriétaire, qui organise une seule chasse aux canards par saison. D’ailleurscettetranquillité permetàdenombreuxautres anatidés, dérangés par les chasses voisines, d’y faire halte.L’été,lemaîtredeslieux y pêche des gardons, brochets, perches… L’étang serait naturel,alimenté par une source. La chaussée du plan d’eau a été refaite il y a une quinzaine d’années. Ici, aucune nuisance, ni visuelle, ni sonore. Une chance quand on sait que l’autoroute A71 a coupé en deux la Sologne. « Il n’y a pas de nuisance non plus de fleurs de Jussie,ces fleurs jaunes découvertes en 1996 qui asphyxient les étangs », poursuit le propriétaire. À proximité de l’étang, de nombreuses souilles témoignent de la présence toute proche de sangliers. « Sans eau,point de gibier.Pendant la canicule de 2003, la Sologne étaituneforêtdepinsgrillés.Ici, nous n’avons jamais manqué d’eau,signe de la qualité de la nappe phréatique », déclare Éric B.
Maison de maître à taille humaine, saine, sans humidité, disposant d’une cave sur toute la surface de la maison. Couple de gardiens sur place, logé à l’année dans une dépendance et chargé de l’entretien de la propriété. Nombreuses
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dépendances dans le parc (huit au total), chacune avec beaucoup de charme. Bâtis très bien entretenus : toitures de quatre dépendances refaites en 2011 et en 2005. Belle chasse de grands animaux (aussi bien pour l’approche que pour la battue).
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Le plan de chasse
◆ Cinqchassesauxgrandsani-
maux sont organisées dans l’année, entre octobre et février.Pour la saison en cours, le plan de chasse a attribué 12braceletsdechevreuils,4de cerfs.Quant aux sangliers,ils sont nombreux à telle enseigne qu’au cours des trois dernières années, une cinquantainede bêtes noires ont été tirées par saison. Un regret :à part des canards,il n’y apasdepetitgibier.Surunterritoirecommecelui-ci,leurorganisation serait aux yeux du propriétaire, « trop coûteuse et difficile».Ilfaudraitacheteretou élever le gibier et disposer de personnel. Un brin nostalgique,ÉricB.racontequ’au siècledernier,sapropriétéétait peuplée de faisans, de perdreaux,de lièvres,de lapins… Mais comme partout en Sologne, ce gibier naturel a disparu.Rien n’empêche un acquéreur de se lancer par le système des boîtes de prélâcher en été,pour avoir des faisans à l’automne. ◆ Pour tous renseignements : réseau Patrice Besse,7,rue Chomel, ParisVIIe.Tél. :01.42.84.80.84. Responsable exclusif Sologne, David Mercier, Email :d.mercier@patrice-besse.com
LES INCONVÉNIENTS
Propriété traversée par un chemin communal sur 1 750mètres. Toiture de la maison de maître à restaurer d’ici à 5 ans (le coût serait d’environ 120 000 euros). Système d’assainissement des eaux à mettre aux nouvelles normes Grenelle 2. Pas de chasse de petit gibier.
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V
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Nick Holt
nous invite à Sandringham dans la famille
Campbell
EN CE DÉBUT D’AUTOMNE, LES CAMPBELL,CHARLIE ET SON ÉPOUSE HOLLY, NOUS FONT LE PLAISIR DE NOUS ACCUEILLIR DANS LEUR MANOIR DE SEDGEFORD EN COMPAGNIE DE NICK HOLT, L’HOMME QUI DOMINE LE MARCHÉ INTERNATIONAL DES ENCHÈRES D’ARMES DE LUXE.LES SUIVRE SUR LES TERRES ROYALES DE SANDRINGHAM EST UN VRAI BONHEUR. NOUS VOUS CONTONS CES QUELQUES HEURES PRIVILÉGIÉES. reportage de Véronique André, photos de Donald van der Putten et Andrew Orr
Nick Holt nous invite à Sandringham dans la famille Campbell
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her vieux Sandringham,il est l’endroit que j’aime le plus au monde, disait le roi George V. Sandringham est la résidence privée de la reine d’Angleterre, qui y séjourne entre Noël et février avec sa famille. Elle se situe dans le Norfolk précisément à onze kilomètres au nord de la ville de Lynn King et à soixante au nord-ouest de Norwich. Le château est au cœur d’un village composé de bâtiments construits en brique et carrstone, un matériau local, de couleur rougeâtre. Sandringham,c’est aussi 8 000 hectaresdeboisetforêts ;etlafamilleCampbell, qui nous invite aujourd’hui avec Nick Holt, possède un domaine de 500 hectares mitoyen de la propriété royaleetloue2 000hectaresdeterresagricoles pour l’organisation de chasses. LecomtédeNorfolkestréputépour les vasières de la Wash River,ses bois en milieux humides, ses fermes arables et ses terres d’élevage. Les battues de faisans et de perdrix s’y pratiquent depuis desdécennies.Et,ici,lespropriétairesterriens,comme les Campbell,chassent en bon voisinage avec la famille royale une fois par an le lièvre. Nick Holt, qui a eu la gentillesse de nous convier sur les terres de Charlie et Holly Campbell,a son entreprise dans une ferme à cour carrée,louée au domaine de Sandringham jouxtant l’ancienne gare privée de la reine de Wolferton.Il connaît donc très bien la région et y chasse depuis des années.Aussi,
LE FAMEUX EXPRESS DE DENYS FINCH HATTON (AMI ET AMANT DE L’ÉCRIVAIN KAREN BLIXEN) ET, CI-DESSUS, NICK HOLT. CI-DESSOUS, LE DÉPART DE CHASSE : DE GAUCHE À DROITE, RICHARD STANTON, FRANK ESCALONA, ANGELA ESCALONA, EUGENE ARDEMASOV, GUY DAVIES, CARLOS RAMIREZ, GRACIELA RAMIREZ, EDEN RICH, CHARLIE CAMPBELL, DIMITRY SIDOROV, JIM CAUTHEN, BRENDA CAUTHEN, JOHN BREEDLOVE, CATHERINE WATTS, LUIS ALVAREZ RENTA ET NICK HOLT. PAGE DE DROITE, EN ROUTE POUR UNE CHASSE… ANGLAISE “OF COURSE”.
Nick Holt nous invite à Sandringham dans la famille Campbell aujourd’hui,il nous a concocté une jolie passée d’oies et de canards,après une battue de perdreaux et de faisans.Mais avant, parlons un peu de Nick Holt. Cet homme d’affaires a la passion des armes à feu depuis sa plus tendre enfance.En effet,il nous confie que, déjà à l’âge de 5 ans, il lui arrivait de partir à la chasse avec son père, puis il assista les rabatteurs et, enfin, devint chasseur. Et c’est grâce à une paire de Westley de son grand-père qu’il se décida à chercher les plus beaux fusils du monde. Nick Holt aime dire qu’un fusil doit avoir une histoire,il nous raconte celle de la carabine double express Charles Lancaster en 450 NE qui fut adjugée à 25 000 livres sterling. Cette enchère si élevée ne fut pas un hasard mais le fruit de force recherches avant qu’il ne découvre son identité : l’arme avait appartenu au chasseur africain Denys Finch Hatton (ami et amant de l’écrivain Karen Blixen, il fut admirablement incarné par Robert Redford dans l’excellent film Out of Africa de Sydney Pollack) et, même si l’arme était quelque peu endommagée, elle incarnait la légende des explorateurs chasseurs sur le continent africain. Aujourd’hui près de vingt ans après avoir monté sa maisondeventeauxenchères(Holt’sAuctionneers),ildomine,avec
CI-DESSOUS, NICK HOLT “SUR LE VIF”, SURVEILLÉ PAR UN BEAU LABRADOR (CI-DESSUS). IL EST UN EXCELLENT FUSIL QUI CHOISIT TOUJOURS LES OISEAUX LES PLUS HAUTS, COMME IL SE DOIT OUTRE-MANCHE. CI-CONTRE, LA PREMIÈRE BATTUE DE PERDREAUX ET DE FAISANS.
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quatre ventes annuelles, le marché des armes à feu de collection. Il a réussi à dépoussiérer le métier, a coutume de présenter ses lots dans les locaux d’une école militairedeHammersmithetexécutelaventeaumessdesofficiers. Afin de dénicher les plus belles armes,ils’estentourédequarantedeux agents qui sillonnent le globe.Tout chasseur sait que personne,mieuxquelui,nesauradire enquelquesminutessivotrePurdey vaut 3 000 ou 30 000 livres sterling.En quelques mots,il a la réputation d’avoir le meilleur jugement pour évaluer votre patrimoine. Son savoir, son dynamisme et son élégance lui ont permis d’ouvrir les plus belles portes.Ami personnel du prince Charles, il vient chasser plusieurs fois par an à Sandringham. Mais revenons à notre chasse. Pour le premier rendezvous, nous étions invités à nous rassembler pour le rond de
EN ANGLETERRE,
TOUT EST SIMPLE :
LES CARTOUCHES DE
12 SONT ROUGES, 16 SONT BLEUES, DE 20 SONT JAUNES. EN DESSOUS, FAISAN ET PERDRIX ROUGE. LES ANGLAIS DE
APPELLENT LA PERDRIX ROUGE
“FRENCHMAN”
ET LA PERDRIX GRISE
“ENGLISHMAN”. CI-
CONTRE, À GAUCHE, MÊME SI LE TRAIN DE LA REINE NE S’ARRÊTE
PLUS LÀ, LA GARE
DE
SANDRINGHAM
A GARDÉ TOUTE SON ÉLÉGANCE.
Nick Holt nous invite à Sandringham dans la famille Campbell chasse avec quelques amis britanniques,l’occasion d’admirer,tout en suivant les consignes de Nick Holt,les beaux tweeds qui ont fait la réputation de tout chasseur anglais qui se respecte.La matinée commença par une battue de perdreaux et de faisans de toute beauté dans de sublimes paysages de plaines vallonnéestoujours aussiverdoyantesà cetteépoque de l’année. De sublimes coups de fusil furent tirés. Après un déjeuner goûteux mais pas trop roboratif,l’après-midifutconsacréeàunepassée de canards toute proche d’une pièce d’eau toujours sous un soleil radieux, assez rare en Angleterre mais assez fréquent ici ; c’est la raison pour laquelle la famille royale a choisi le comté de Norfolk. La fin de la chasse se célébra dans le manoir. On évoqua la journée, les plus beaux coups de fusil sans oublier les “manqués”. Et Nick Holt nous conta l’histoire de ces plus belles trouvailles avec ce flegme si British que toute cette assemblée de chasseurs savoura jusque très tard ce soir-là. Comme le roi George V avait raison ! Sandringham est bien un lieu qui envoûte celui qui y séjourne. ◆ Pour en savoir plus : www.holtsauctioneers.com et www.encheres-chasse.fr
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Jours de C HASSE ◆
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Saveurs
Nick Holt nous invite à Sandringham dans la famille Campbell par Véronique André, photos Donald van der Putten
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Nous avons demandé à Frédéric Vardon, le chef étoilé du“39V”à Paris,de réinterpréter notre dîner britannique et cynégétique.Tout a commencé par des barrettes de saumon fumé et caviar, avant que ne suive une oie rôtie en croûte de sel pommes et fruits secs. En dessert, un Christmas pudding (uniquement) pour les gourmands.
Barrettes de saumon fumé et caviar Pour 6 personnes Prévoyez une belle tranche épaisse de saumon fumé d’Écosse pour deux personnes.4 œufs,150 g de caviar d’Aquitaine,trois tranches de pain brioché.Quelques brins de ciboulette. ◆◆◆
Faites cuire les œufs pendant dix minutes,ôtez la coquille et écrasezles à la fourchette,poivrez et ajoutez-y la ciboulette ciselée. ◆◆◆
Découpez les tranches de brioche en barrettes après les avoir grillées. Tranchez le saumon également en barrettes épaisses de la taille de la brioche. ◆◆◆
Disposez dans chaque assiette deux barrettes de saumon en alternant avec une ligne d’œuf mimosa.Au moment de servir déposez une quenelle de caviar ou d’œufs de saumon.Très visuelle cette entrée est aussi très légère.
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Saveurs
Nick Holt nous invite à Sandringham dans la famille Campbell
Oie rôtie en croûte de sel, pommes et fruits secs Pour 6 personnes Une oie de 3 kilos,4 pommes de Reinette, 1 tranche de potiron,1 coing,1 orange, 1 pamplemousse,1 betterave rouge cuite, 10 baies de genièvre,1 grosse tranche de beurre salé,5 gousses d’ail,2 carottes, 200 g de cerneaux de noix,4 oignons, 300 g de poitrine fumée,huile d’olive, sauge,sel,poivre du moulin. Pour la coque en sel 1 kg de gros sel et 500 g de farine.
◆◆◆ Préparation Pelez et émincez finement
les oignons.Épluchez les pommes et les carottes,et coupez-les finement. Écrasez les noix puis coupez en petits dés la poitrine fumée. ◆◆◆
Faites fondre les oignons dans une cocotte avec l’huile d’olive (10 minutes environ), puis ajoutez-y les dés de poitrine fumée, les pommes et carottes râpées,salez,
poivrez et laissez cuire 10 minutes Ajoutez à la farce les noix et l’ail coupé en morceaux. ◆◆◆
Mélangez avant de farcir l’oie. Recouvrez du mélange gros sel et farine en faisant une coque. Enfournez pendant 1 h 30 à 220 °C. ◆◆◆ Garniture Épluchez le potiron et le
coing,coupez-les en beaux morceaux puis faites-les revenir au beurre dans une cocotte en fonte avec les baies de genièvre écrasées, puis enfourner à 170 °C et laissez cuire jusqu’à ce que les légumes soient fondants. ◆◆◆
Pour la betterave, taillez quatre belles tranches,faites-les revenir au beurre, doucement,et déglacez avec un filet de vinaigre xérès.Pelez à vif les agrumes et prélevez les suprêmes,disposez-les dans un plat puis enfournez afin qu’ils s’assèchent. ◆◆◆
Servez cette garniture accompagnée,si vous le souhaitez,de très belles tranches d’endive juste assaisonnées avec le jus que vous aurez récupéré des agrumes,et d’un filet d’huile de colza Ainsi,ce croquant “dégraissera”ce plat calorique.
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Jours de C HASSE ◆
HIVER 2012
Saveurs
Nick Holt nous invite à Sandringham dans la famille Campbell
Christmas pudding Pour 6 personnes 2 cuillères à soupe de lait,225 g de cassonade,une demi-noix de muscade, 8 cuillères à soupe d’eau-de-vie,3 œufs, 175 g de raisin de Corinthe,175 g de raisin de Smyrne,125 g de raisin de Malaga,125 g d’écorces d’oranges confites et mélange de fruits confits,175 g de graisse de bœuf (“Shredded Suet”), 125 g de mie de pain,125 g de farine, 25 g d’amandes en poudre. ◆◆◆
Préparez une grande bassine dans laquelle on introduit dans l’ordre et en les mélangeant :le lait,les œufs, le sucre,l’alcool,la farine, la graisse,les amandes en poudre, la muscade et les raisins, les écorces et les fruits mélangés. ◆◆◆
Préparez un bol en le graissant avec une huile végétale.Versez-y la mixture.Mettez le bol avec une assiette posée dessus dans une casserole remplie d’eau pour une cuisson au bain-marie. Portez l’eau à ébullition avant de réduire pour laisser mijoter pendant 6 heures en veillant bien à compléter l’eau au fur et à mesure de l’évaporation. ◆◆◆
Après cuisson,laissez refroidir puis enveloppez le pudding avec un torchon propre.Pour qu’il soit meilleur,le pudding devra être préparé
au moins trois mois avant sa consommation. ◆◆◆
Remettez le pudding au bain-marie pendant deux heures avant de le déguster et flambez au rhum.
◆◆◆
Servez-le avec un Brandy Butter ou de la crème à la vanille. Sachez que le pudding de Noël est en vente dans toutes les épiceries fines, prêt à être réchauffé.
ENTRE DEUX BATTUES, L’ENCAS
DU DÉJEUNER EST CONVIVIAL.
LA JOYEUSE ÉQUIPE SE RETROUVE
POUR TRINQUER AVANT DE REPARTIR SUR LE TERRAIN.
208
C’EST LE SOIR QUE LE DÎNER METTRA À L’HONNEUR LES PRODUITS DE L’ANGLETERRE, SAUMON, OIE ET CHRISTMAS PUDDING, UN REPAS TYPIQUE DE LA PÉRIODE DES FÊTES.
Chasse de La
Commanderie de Peyrassol
Offrez-vous une chasse d’exception dans un domaine d’exception. Un territoire de chasse sauvage dans le Massif des Maures au sein d’un domaine viticole très prestigieux.
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Ils sortent du bois
L ES
BREAKS
GAGNENT PARTOUT DES PARTS DE MARCHÉ EN
E UROPE ,
SE FAISANT SOUVENT PLUS ÉLÉGANTS QUE LES BERLINES DONT ILS SONT DÉRIVÉS .
◆ L
e break chasse la sinistrose automobile. Il suffisait d’arpenter les allées du dernier Mondial à Paris en octobre pour voir à quel point il inspire encore les constructeurs. La rédaction de Jours de Chasse vous a réservé une sélection de nouveautés. Nous avons mis en lumière les traits saillants de chaque modèle, avec, quand cela était possible, une indication tarifaire qui n’est évidemment qu’un“prix d’attaque”, sachant que l’automobile se vend aujourd’hui à la carte, avec un catalogue d’équipements, servis à l’unité ou en pack. Des options qui peuvent faire gonfler l’addition dans des proportions conséquentes, surtout sur les modèles d’outre-Rhin…
210
dossier réalisé par Dominique Murt oli
Le break était à l’origine essentiel- nante Aston Martin DB5 shooting lement une“familiale”. C’est d’ailleurs brake : une ligne de fusée, un six cysous ce nom qu’on l’appelle encore au lindres de 282 chevaux,filant à 230 kiQuébec. Qui se souvient que Peugeot, lomètres-heure ! L’idée était de grefdéjà,en 1950,proposait une 203“fami- fer une malle sur un coupé sport. Et liale” à six places,trois ans avant l’Opel elle a fait recettes. Souvenez-vous de Rekord Caravan, pourtant considérée la Lancia Gamma,effilée comme une comme “le premier break commercia- lame, de la Lancia Aurelia, de la Maserati 500 GT, de la lisé en Europe” ? CerVolvo 1800 ES, de la tains breaks en France SOMMAIRE Volvo 480, si populaire, sont entrés dans la lé- Pages 210 à 212 et de l’étrange Ferrari gende : la 504 break de Ils sortent du bois 365 GTB, lointain an1970,indestructible,qui Page 214 cêtre du nouveau break poursuit,d’une certaine Serge Naudin du directoire de chasse FF de la firme manière,sacarrièredans président de BMW Group France de Maranello, avec ses quelques pays chauds ; “Un break, c’est un la Citroën CX Break de style et une conduite” quatre roues motrices, son V12 de 660 che1976 aussi, qui suivit Pages 216 à 217 vauxetsesquatrevraies plusd’unautomobiliste Le renouveau places.Tout allait bien jusqu’à sa dernière de- en neuf lignes pour le break jusqu’au meure, transformée en corbillard.LesroutesdeFranceontaussi choc de 1984. Cette année-là, Matra accueilliquelques“monuments”étran- fabrique pour Renault un véhicule gers–pournepasdiredesmonolithes !– révolutionnaire : l’Espace. Le mono,comme la Volvo 240,produite de 1975 space va alors connaître un essor monà 1993, qui deviendra la coqueluche dial qui affectera les ventes des breaks desbobos,etlaMercedesW124de1977, dansdenombreuxpays,dontlaFrance. dont la carrière a pris fin en 1985 pour Suivit une seconde déferlante pour les faire place à la Classe E. Le break de breaks : le Sport utility vehicle (SUV), chasseacreuséparallèlementsonsillon. ce 4x4 de loisir,né dans les années 1990, Les amateurs ont en mémoire la fasci- sous les traits du Toyota Rav4.
D
ossier
Br e a k s
◆
guère favorisé la concurrence SUV.Un break,avec son esthétique fluide et son centre de gravité plus bas,fera toujours mieux en termes de CO2. L’automobiliste y a finalement trouvé son compte. Et les chiffres des ventes en Europe traduisent le regain d’intérêtpourcetypedecarrosserie.Selon les chiffres diffusés par le Comité des constructeurs d’automobiles français, 1 692 264 véhicules breaks se sont écoulés en 2011 en Europe (17 pays) contre 1 532 051 en 2010. Leur proportiondanslevolumeglobaldesventes a donc grimpé de 11,8 à 13,2 %. Une
jolieperformancedansunmarchépourtantmorose.EnFrance,lesventessesont maintenuesl’andernier,plusde153 000 véhicules. Ce n’est peut-être pas le niveau des années d’avant la crise. Mais le break a aussi grignoté des parts de marché dans l’Hexagone. Et pourtant, les Français ne sont pas les plus accros à ce type de carrosserie. >> LA PEUGEOT 508 RXH, VITRINE TECHNOLOGIQUE DE LA MARQUE SOCHALIENNE.
CE BREAK, À LA GARDE
AU SOL REHAUSSÉE, HÉRITE D'UN STYLE
BAROUDEUR.
SOUS LE CAPOT : UN 2 LITRES
DIESEL COUPLÉ À UN BLOC ÉLECTRIQUE.
PUISSANCE DE CETTE HYBRIDE : 200 CHEVAUX. ET QUATRE ROUES MOTRICES. UNE FRANÇAISE QUI DÉFIE LES ALLEMANDES. ET QUI JOUE LA CARTE “ÉCOLO”.
PEUGEOT
Le break doit en fait sa survie à ses évolutions.Car à côté du break de chargementoutypéutilitaire,àl’instard’une Mercedes Class E, d’une Volkswagen Passat,maisaussid’uneDaciaMCV,superéconomique, s’est développée la famille des breaks lifestyle. En clair : des breaks plus esthétiques que pratiques, mais très logeables tout de même. L’exemple type est la Peugeot 308 SW, avec son immense toit en verre,ou encore l’Alfa Romeo 156 Sportwagon, à laquelle a succédé la 159 SW.Et puis,il faut bien le dire, la hausse des prix du pétrole et l’apparition des écotaxes n’a
211
Dossier Breaks
LA TOYOTA AURIS TOURING SPORTS, PRÉSENTÉ AU SALON ET QUI SORTIRA EN JUIN
2013. CI-DESSUS, LA KIA CEE’D SW,
RELOOKÉE PAR DES INGÉNIEURS OUTRE-
RHIN. ET, À GAUCHE, LA VOLVO V40 CROSS COUNTRY, UN BREAK PREMIUM ET RAFFINÉ. LES ALLEMANDS ET LES ITALIENS RAFFOLENT DE CES CARROSSERIES RALLONGÉES.
LES FRANÇAIS
Y REVIENNENT EN SE DÉTOURNANT PEU
PHOTOS : TOYOTA - VOLVO - KIA
À PEU DES MONOSPACES.
Le break est surtout apprécié enAllemagne. Le président de BMW-France (lire notre interview page 214),Serge Naudin, nous explique ainsi que, concernant la Série 3, un modèle phare de sa marque,lesAllemandsprivilégientlaversion Touring. Elle a d’ailleurs été entièrementrevisitéecetteannéeetconstituait l’une des attractions du Salon de l’automobile à Paris. L’Italie plébiscite égalementcesligneslongues.LesItaliensaiment cette formule élégante qu’ils associent à un art de vivre. Mais est-ce unhasardaupaysdeladolcevita,uneterre considérée comme la patrie du design ? Lavraierévolutionaujourd’hui,c’est quelesbreakssontdevenusplusélégants quelesberlinesdontilssontissus.LaPeu-
212
geot 508, la Citroën C5, la Renault Laguna,l’OpelInsignia,laKiaCee’d,laFord Mondeo, les Hyundai i30 et i40, l’Audi A4,la Honda Accord Tourer et même la Série 3 de BMW ont, en version break, un charme particulier, comme un supplément d’âme. Autre nouveauté : les breaks,qui étaient autrefois des berlines rallongées,nesontsouventpaspluslongs que le modèle de série dont ils sont dérivés. La Jaguar XF Sportbrake fait même jeu égal avec la berline XF en termes de traînées aérodynamiques. Quant à la Mazda 6 Wagon dévoilée au Mondial,elle est plus courte de 6 centimètres que la berline. Cette année à Paris,des marques de prestige ont créé l’événement.Mercedes
Jours de C HASSE ◆
HIVER 2012
a sorti une CLS Shooting Break de toute beauté. Porsche a présenté un projet de PanameraSportTourismoauxlignesenvoûtantes. Mercedes a mis en valeur unemultitudedemoteursàl’appétitd’oiseau et des finitions sublimes, comme cette option bois qui fera ressembler le coffredevotrevoitureaupontd’unyacht luxueux.Quant à Porsche,son break de chassehybrideàquatreportesestcapable d’abattre le “0-100” en moins de 6 secondes, affichant une consommation de seulement 3,5 litres aux 100 ! Biensûr,desvéhiculesplusmodestes ont eu droit cette année à une déclinaison allongée. C’est le cas de la petite RenaultClio,renouveléeen2012,etdont la version Estate respire l’optimisme. L’emblématique patron de la marque au losange, Carlos Ghosn, peut se féliciter d’avoir porté ce projet. Car il a rencontré au salon un succès immédiat chez les visiteurs. Le break en France a de l’avenir. ◆ La suite de notre dossier page 214.
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Dossier Breaks
Entretien avec…
Serge Naudin “Un break, c’est un style et une conduite”
FRANCE, SERGE NAUDIN, DÉFEND, DE SON BEL ACCENT TOULOUSAIN, LES ATOUTS DE SA GAMME BREAK, QUI SE DISTINGUE CETTE ANNÉE PAR LE LANCEMENT D’UNE SÉRIE
3
TOURING PLUS LOGEABLE ET ENCORE PLUS SOBRE. Quelle est la philosophie du break chez BMW ? Le Touring, c’est le break sportif par excellence. Un véhicule qui allie modularité et espace intérieur,sans pour autant sacrifier le design et le dynamisme de conduite. Considérezceslignes !Desproportionsmusclées,racées,unelunette arrière très inclinée, le fameux pli Hofmeister qui caractérise la courbure de la fenêtre au niveau du montant arrière, comme sur toutes les BMW.Le comportement et le toucher de route sont de haute tenue. Les motorisations combinent puissance et efficience. Et puis, il y a cette fonctionnalité et ce confort qui plaisent tant à notre clientèle. Comment définiriez-vous la nouvelle Série 3 ? Elle est la pionnière de la catégorie des breaks premium. Le modèle que nous lançons cette année s’inscrit dans une belle lignée. Pour les amateurs, il faut savoir que la Série 3 Touring est née en 1985. Elle a succédé à l’élégante BMW 2002 Touring du début des années 1970. Il y eut donc les versions E30, E36, E46, E91. Nous en sommes aujourd’hui à la cinquième génération.Au fil du temps,cette variante de la BMW Série 3 a gagné en habitabilité et en modularité.Et je ne parle pas des performances, ni des prouesses réalisées sur le plan de l’équipement, des consommations et des rejets de CO2, parmi les plus faibles du marché. La Série 3
214
Touring représente aujourd’hui le compromis idéal entre usage professionnel, plaisir et vie de famille. Quel est son avenir en France ? Au contraire du marché allemand qui privilégie le break, le marché français est plusouvertaumonospaceouauSUV.Malgré cela,la carrosserie Touring représente près d'un tiers des ventes de la BMW Série 3 en France. Je ne doute pas que la dernière-née remporte un vif succès dans l’Hexagone ! Même auprès des chasseurs ? Et comment ! Les chasseurs recherchent la polyvalence,un véhicule capable d’évoluer sur différents types de revêtements et offrant un volume de chargement généreux. La BMW Série 3 Touring notamment en version xDrive [quatre roues motrices,NDLR] répondraàcebesoin,avecunfacteurplaisirdeconduiteinégalable par rapport à ce que procurent les SUV classiques. Mais ceux-ci ne font-ils pas de l’ombre aux breaks ? Bien sûr, les SUV et crossover ont conquis des parts de marché conséquentes en France.Avec les BMW X1,X3,X5, X6 et la Série 5 Gran Turismo, notre marque est d’ailleurs bien représentée sur chacun de ces segments.Néanmoins les clients qui privilégient le style et la dynamique restent attachés à notre concept Touring, surtout lorsqu’il offre, comme aujourd’hui,des caractéristiques de modularité accrues. À la fin,comment se décider entre un X1,un X3 ou votre nouvelle Série 3 Touring,lorsqu’elle sera bientôt proposée en version 4x4 ? Le choix se fait par le design et le type d’utilisation.Les X1 et X3 offrent une position de conduite surélevée et de vraies aptitudes tout-chemin, grâce à une garde au sol supérieure. La BMW Série 3 Touring, quant à elle, fait la part belleaudesignextérieuretàunedynamiquedeconduiteplus sportive.Chez BMW,il y en a finalement pour tous les goûts. Propos recueillis par Dominique Murtoli BMW FRANCE
LE PRÉSIDENT DE BMW
La suite de notre dossier page 216.
Jours de C HASSE ◆ H I V E R
2012
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Dossier Breaks
◆ N
ous avons arpenté les allées du dernier Mondial, porte de Versailles, à Paris. Le break est visiblement à l’honneur en 2012. Voici les véhicules qui ont retenu l’attention de la rédaction.
BMW FRANCE
Le renouveau en neuf lignes DOMINATRICE
1. Mercedes CLS Shooting Brake Ce Shooting Brake étire le profil du grand coupé CLS et reçoit une malle de beau volume (de 590 à 1 550 litres).Sa ligne à couper le souffle et ses prestations le placent au sommet de la catégorie premium. Prévoir un budget pour les options. Deux V8 sont proposés : celui de la 63 AMG (525 chevaux) et celui de la 500 (408chevaux).Autre bloc essence : le V6 turbo de la 350 CGI (306chevaux).Côté diesel : le six cylindres de la 350 CDI (265chevaux) ou le 4 cylindres turbo de la 250 CDI (204chevaux), loué pour sa sobriété. À partir de 70 300 euros.
SPORTIVE
double plancher comprend une barre extensible pour compartimenter le coffre. À l’arrière,l’espace progresse,mais le tunnel de transmission prend de la place. Propulsion oblige.À bord,la finition frise la perfection. Le bloc de la 330 d 6 cylindres diesel turbo à injection directe développe 258chevaux pour un “0-100” réalisé en 5,6 secondes. Consommation : à peine 5litres aux 100.Un engin indétrônable ! Ses autres motorisations : 328 i essence (245chevaux) et 320 d (184chevaux). À partir de 37 100 euros.
SKODA - MAZDA
2. BMW Serie 3 Touring C’est la sixième génération d’un break qui représente un tiers des ventes de la Série 3 en France. Son profil brille par son dynamisme. La voiture mesure 4,62 mètres (10centimètres de plus que l’ancienne). Le volume de chargement s’améliore (de 495 à 1 500 litres). Le
BMW Serie 3 Touring
Skoda Superb Combi Offroad
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Mazda 6 Wagon
Jours de C HASSE ◆
HIVER 2012
DÉLURÉE
3. Renault Clio 4 Estate Les designers de Renault ont excellé.Ce modèle gagne en habitabilité et en volume de chargement (443litres de coffre, soit un tiers de plus que sur la Clio 3 Estate).On aime cette ondulation des portières,ses larges surfaces vitrées,son toit. L’Estate héritera d’un trois cylindres essence 0.9 TCe de 90chevaux et d’un 1.2 TCe de 120chevaux. Côté diesel, l’offre sera complétée par les excellents 1.5 dCI “maison”en 75,90 et 115chevaux.Commercialisation : premier trimestre 2013.
EXOTIQUE
4. Mazda 6 Wagon Boostera-t-il la carrière de la Mazda 6 en France ? En relief sur ce modèle : un regard d’acier et des lignes fluides.Ce break joue la carte premium.Sa finition fait oublier la relative austérité du décor.Le Wagon recevra deux versions du 2.2 Skyactiv-D,en 150 et 175chevaux.Ce bloc qui se plie à la norme de dépollution Euro 6 allie un taux de compression bas à une double suralimentation.Commercialisation : premier trimestre 2013.
Renault Clio 4 Estate
DYNAMIQUE
5. Volvo V40 Cross Country Basé sur la nouvelle Volvo V40, le Cross Country (voir page 212) se donne des airs de baroudeur. Signe particulier : le modèleT5 turbo essence de 254chevaux reçoit une transmission intégrale AWD. Autres motorisations : T4 1.6 L GTDi (180 chevaux), D4 2.0 turbo-diesel (177chevaux), D3 2.0 (150chevaux) et un D2 1.6 (115chevaux) qui consomme 3,8 litres aux 100 et rejette 99 grammes de CO2. À partir de 26 480 euros.
Jaguar XF Sportbrake
ÉCOLOGIQUE
SO BRITISH
7. Jaguar XF Sportbrake Dérivé de la Jaguar XF, le Sportbrake a du coffre (1 675litres !). La suspension pneumatique rendra service pour les gros chargements.À privilégier :le quatre cylindres diesel 2,2 litres de 200chevaux.Il est couplé à une boîte auto à huit rapports et à un système Start & Stop pour des consommations ici rarement au-dessus de 6 litres.Alternatives :un V6 3 litres diesel en 240 et 275chevaux. Du grand art ! À partir de 48 800 euros.
de son moteur électrique, couplé aux roues arrière, à la force de son 2.0 HDi de 163 chevaux, couplé à l’avant. Résultat :200 chevaux de puissance.Et quatre roues motrices.La consommation passe sous les 5 litres aux 100.La prestation intérieure vise le haut de gamme.Aide de l’État de 2 000 euros à l’achat.Dommage que les batteries encombrent le coffre ! Son prix : 45 800 euros.
RATIONNELLE
9. Skoda Superb Combi Offroad Ce break de qualité Volkswagen ! a fait un bel effort en adoptant un kit de carrosserie qui le virilise.Il est disponible en deux ou quatre roues motrices avec les motorisations diesel 2.0 TDI 140 et 170chevaux,ainsi qu’avec un V6 essence 3.6 FSI de 260 chevaux. À partir de 36 680 euros. D.-M.
Mercedes CLS Shooting Brake
MARCEDES - JAGUAR - RENAULT
6. Toyota Auris Touring Sports La berline Auris (voir page 212) était très attendue au salon, mais c’est sa version break qui trônait sur le stand Toyota. Il s’agit du premier break compact full hybrid du marché.Son bloc 1,8litre essence est soutenu par un moteur électrique de 60 kW.Puissance cumulée :136chevaux. Commercialisation : juin 2013.
HYBRIDE
8. Peugeot 508 RXH Elle avance sans complexe face à l’Audi A4 Allroad.Et c’est une hybride ! La 508 RXH (voir page 211) allie les 37 chevaux
Jours de C HASSE ◆
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Tentations LES DOUCEURS DE L’HIVER Retrouvez toutes nos adresses en page 234
TURRÓN D’IBÉRIQUE GOURMET
SINGLE MALT THOR ◆ Ce whisky single malt de
◆ Ce turrón d’Alicante associe
savamment miel de romarin, amandes grillées, sucre et blanc d’œuf. Croquez-le, c’est l’époque !
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LES GOURMANDISES DE BRETAGNE
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16 ans d’âge est une rencontre avec les forces de la nature. Vibrant de dynamisme et de caractère, il s’est construit tout au nord sur les îles Orcades. Un Viking bien né ! 149 €.
CHAMPAGNE BRICE BOUZY
◆ Ce grand cru à la robe or est animé par une mousse nerveuse et sauvageonne ; il possède un nez intense et onctueux et est idéal sur un foie gras à Noël ou à la Saint-Sylvestre.
EXTRA ÂGE LANSON
◆ Quoi de mieux pour accompagner
un carpaccio de Saint-Jacques ou une dorade grillée ? 250 ans d’histoire et la finesse d’un blanc de blancs Extra Âge Lanson. 60 €.
FAISAN DE J.-C. ROCHOUX
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◆ Quelle est l’espérance de vie de ce faisan (chocolat noir
ou au lait) qui aura la faiblesse de s’aventurer chez vous ? Un quart d’heure, une demi-heure… Le chocolatier Jean-Charles Rochoux vous lance le dernier défi de l’année. 168 €. 27 cm de haut, 37 cm de long.
GLENFIDDICH 19 ANS AGE OF DISCOVERY
SAPIN CÉLESTE DE LA MAISON DU CHOCOLAT ◆ Une constellation
d’étoiles ciselées en chocolat noir et en chocolat au lait garnies de fruits du mendiant croquants torréfiés (amandes de Valencia, pistaches de Sicile et noix de pécan) illumine ce sapin céleste pour les fines bouches. 750 €, 90 cm de haut.
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Jours de C HASSE ◆
◆ Glenfiddich rend hommage aux explorateurs portugais avec ce single malt mené à maturation dans des fûts de vin de Madère qu’ils découvrirent en 1419. Les experts confient qu’il exhale des arômes de figues mûres et de marmelade d’orange. Nous confirmons que des notes de fruits caramélisés vous envahissent le palais avec douceur. 109 €.
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Tentations LES DOUCEURS DE L’HIVER
FLACONS DE NOËL
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Hermitage rouge, un lalandede-pomerol, trois raisons de marier ces flacons de Noël aux meilleurs mets d’une tablée gourmande. 11,50 €, château La Roque de By ; 50 €, Gambert de Loche 2009 ; et 16 €, château Pavillon Beauregard.
LIQUEUR ABBAYE DE LÉRINS
◆ Sous cette robe orange mandarine cuivrée se cache un savoir, celui
des moines de l’abbaye de Lérins qui façonnent cette liqueur à partir de plantes macérées dans de l’alcool avant distillation. 25 €.
CHAMPAGNE TAITTINGER
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BARRES INFERNALES DE PRALUS
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Paris (Gault&Millau 2009), François Pralus, originaire de Roanne, propose le chocolat en “barres infernales”. Celle aux amandes est diablement exquise ! 9,50 €.
BÛCHE PIERRE HERMÉ
◆ Dans sa bûche, Pierre Hermé a associé biscuit moelleux au chocolat-amandes à une mousse au chocolat de Madagascar, avant de la napper de chocolat noir.
FLEUR DE CAVIAR DE PETROSSIAN
76 €, pour 6 personnes.
◆ Armen Petrossian aime partager sa passion pour le caviar. Pour Noël, il pense aussi à ceux qui ne peuvent accéder à ce produit de luxe et vous invite à déguster la fleur de caviar, à utiliser comme condiment.
54 €.
WHISKY ABERLOUR
SUCETTES AU COMTÉ FAUCHON
◆ Ce petit bijou a été
◆ Nature, glacés à la truffe noire ou enveloppés d’une réduction de porto et de graines de sésame, ces “cristaux” de comté AOP 27 mois d’affinage croustillent en bouche sur un gewurztraminer grains nobles.
sorti de son coffret A’Bunadh (édition limitée à 10 exemplaires) qui retrace depuis les échantillons d’orge jusqu’à la sélection de quatre whiskys, la tradition d’un savoirfaire. 1 500 €, le coffret.
220
35 €, les 16 sucettes, sur commande.
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Jours de C HASSE ◆
HIVER 2012
Tentations LA MAISON ET SA DÉCO
CHASSE AU MARAIS INTERIOR’S
◆ Le fabricant normand aime la France des
campagnes et l’authenticité. Cette enseigne “Chasse au marais” vous plongera dans vos chasses les plus inoubliables. 88 €, 65 cm de large sur 43 cm de haut.
PLAID FINISH HERMÈS
THÉIÈRE ET BOL MARIAGE FRÈRES ◆ Proposés pour Noël par
Mariage Frères, cette théière et son bol sont déclinés en cinq coloris : or, platine, pourpre, turquoise et rouge passion.
450 €, la théière or ; 140 €, le coffret de deux bols or.
LAMPADAIRE LE CÈDRE ROUGE ◆ Ce lampadaire Base
du designer anglais Tom Dixon associe l’aspect précieux du laiton doré à la texture plus brute de la fonte pour le piétement. L’abat-jour, lui, laisse filtrer une lumière chaude pour les soirées d’hiver.
◆ Ce plaid jacquard en
cachemire, soie et laine conte tout l’univers du sellier de la rue du Faubourg-Saint-Honoré : le cheval, l’élégance et la mode. 1 450 €, 150 cm sur 150.
HIGH BIRD SHOOTING
◆ C’est un Français, Laurent Bertin, qui a conçu ces tableaux représentant des gibiers en vol (ici, une bécasse) et les corrections de tir. De l’art de décorer tout en apprenant. De 90 à 300 €.
RHINOCÉROS MAISONS DU MONDE
1 070 €, 160 cm de haut.
◆ Plus vrai que nature, ce rhinocéros
de Maisons du Monde est en résine noire. C’est l’Afrique qui entre chez vous ! 29,90 €, 44 cm sur 22.
LE BLOC COUTEAUX PUIFORCAT ◆ Puiforcat a réuni les talents
du designer Gabriele Pezzini et du grand chef français Pierre Gagnaire et vous propose ce bloc et ces six couteaux de cuisine acier palissandre. Pour une rencontre de la noblesse des matières et de la pureté des lignes. Majestueux ! 2 500 €.
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Jours de C HASSE ◆
HIVER 2012
PORTE-COUTEAUX DU BOUT DU MONDE
◆ C’est un autre Alces alces, l’élan de Scandinavie, qui accompagnera vos tables de fin d’année. Celui-là est argenté, ne se chasse pas et attend votre couteau patiemment.
60 €, set 6 porte-couteaux élan.
Fac-similé du manuscrit dit : Bestiaire d’ASHMOLE 1511.
Correspondance de 1751 à 1760
Conservé à la “ Bodleian library d’Oxford ”.
Jacques de Crussol, Duc d’Uzès – Philippe Lamarque
Il date de la fin du XIIe siècle et du début du XIIIe.
Étude de Xénia Muratova et Daniel Poirion (volume d’étude) Traduction de Marie-France Dupuis et Sylvain Louis Une reliure d’Art qui se hisse au niveau de la qualité du manuscrit, qu’elle est chargée de mettre en valeur.
Une prestigieuse édition numérotée comprenant deux volumes sous étui relieur. La couverture du fac-similé (volume 1) est frappée d’un fer d’époque.
Les ors des enluminures du fac-similé, ont fait l’objet d’un passage séparé, offrant un rendu saisissant.
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Ces lettres furent écrites voila un quart de millénaire par deux grands esprits, dont l’inégalité sociale se trouve estompée par la hauteur de leur intelligence et l’élégance de leur style.
Un correspondance inédite, accompagnée de son exégèse et d’une présentation des deux épistoliers, constituent le corps de ce livre.
L’ouvrage est mis en valeur par une reliure d’art pleine peau. Il est présenté dans un étui relieur de prestige, pour amateurs de bibliophilie et de beaux objets.
Les Armes de la Maison d’Uzès sont frappées à chaud sur la peau du plat de couverture, avec le fer à dorer du Duc d’Uzès.
Pour plus d’informations, merci de contacter l’éditeur
Adresse Postale : B.P. 7 – 74210 Doussard (France)
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Tél. : (33) 04 50 32 91 78 – Fax : (33) 04 50 32 91 90
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VINS ET ALCOOLS par Marie-Claude Fondanaux
◆ Il y a soixante-sept îles dans les Orcades, mais seules seize d’entre elles sont habitées par quelque vingt mille sujets. Les Orcadesconstituentl’unedescirconscriptions électorales du Parlement écossais. L’archipel, séparé de la partie écossaise de la Grande-Bretagne par le détroit de Pentland Firth, estricheensitesdel’époquenéolithique. Les Orcades étant balayées par les vents, on y trouve trèspeud’arbres.L’abondancede tourbe laisse cependant supposer que cela n’a pas toujours été le cas… Les trois principales îles sont Mainland, Hoy et Rousay. L’activitédelarégionestconcentréesurMainland,quirassemble 75 % de la population.Les deux agglomérationsprincipales,Kirkwall et Stomness,s’y trouvent.Il yaégalementd’importantessurfaces de terres agricoles. C’est donc là que se dressent les deux seules distilleries situées
Nous avons aimé… Highland Park Thor 16 ans, 52,1° Robe : Or ambré. Nez : riche et aromatique, concentré. Bouche : puissante, soulignée de notes fumées. Ensemble complexe et suave, d’une grande profondeur. Finale longue et persistante. Présenté dans un écrin de bois brut en forme de drakkar, ce single malt a été élaboré en hommage au panthéon scandinave et à son représentant le plus emblématique. Highland Park 25 ans, 53,5°. Single malt Robe dorée, soulignée d’un reflet ambré. Nez : ample, d’une grande et belle complexité ; des notes
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au nord… du nord de l’Écosse. On y produit deswhiskiesdontlescaractéristiques insulaires sont indéniables et font toutl’intérêtdecesbreuvagesdontcertainsserévèlent de vrais nectars ! Highland Park est la plus septentrionale des distilleries écossaises. Elle domine la ville de Kirkwall et la baie de Scapa Flow. Les bâtiments ont été érigés en Des malts retournés à la main, une tourbe aromatique, un élevage en fûts 1825, mais on a trouvé de chêne… donnent à ces whiskies insulaires un caractère inégalable. des traces d’activité datant du XVIIIe siècle. Un cer- groupe Highland Distillers en sont… C’est Baron Philippe de tain Magnus Eunson, pasteur 1937, Highland Park appartient Rothschildquienassureuneparet célèbre contrebandier à ses – depuis 1999 – à Edrington tie de la distribution en France. LadistillerieScapa,fondéepar heures, y aurait distillé – illicite- Group.Des malts retournés à la ment,of course – du whisky dont main,unetourbearomatique,une deux distillateurs de Glasgow,se maturation à froid, un élevage dresse sur le rivage de la Scapa il cachait le stock sous sa chaire ! Après être passée entre plusieurs en fûts de chêne… autant d’élé- Flow. Au cours de la Première mains, notamment celles de ments d’un savoir-faire sans les- Guerre mondiale, elle fut utiliJames Grant, propriétaire de quels les single malts d’High- sée comme dépôt de munitions Glenlivet,en 1890,puis celles du landParkneseraientpascequ’ils par l’armée britannique.Vendue en1936auxpropriétairesdeGlen Scotia, les frères Bloch, elle fut rachetéeen1954parHiramWalempyreumatiques (orge grillé des notes de tabac (cigare), de fruit et brioche toastée) se mêlent aux sec (amande) et de fruit macéré ker qui entreprit de lui redonner arômes vanillés, avec une touche (mirabelle), avec une légère touche des lettres de noblesse. Tombée florale (bruyère, violette) et un fumé de cacao. La finale est longue dans l’escarcelle d’Allied Distilsubtil. La bouche est concentrée et et persiste sur le miel et le melon lers,sa production a surtout servi suave, équilibrée entre miel et confit (calisson). aux assemblages de Teachers et sherry. Le boisé est élégant, la finale Scapa 16 ans, 43°. Single malt. est très persistante, d’une longueur Chieftain’s Choice Ballantine’s. Mais une producimpressionnante. Un monument ! Robe : franchement ambrée. Nez : tionàpartentièreareprisen2004 Scapa 12 ans, 40°. Single malt. d’épices douces (cannelle, noix et en 2005,Scapa est passée sous The Malt Heritage Collection muscade), avec des notes de cire contrôle du groupe Pernod RiRobe : légèrement ambrée. Nez : d’abeilles, assez subtil. Bouche : floral (lavande) avec une note de épicée et vanillée, avec des arômes card.Une sorte de renaissance… vanille et de fumé, une touche de cuir et un discret arôme de fruit exotique (ananas rôti). Bouche : charnue et puissante, soulignée par
toastés/grillés (malt). Une fraîcheur réglissée (cachou) et poivrée (poivre noir) accompagne la finale tout au long de sa persistance aromatique.
Jours de C HASSE ◆
HIVER 2012
Highland Park www.highlandpark.co.uk Scapa www.whisky-distilleries.info
HIGHLAND PARK
Whiskies des îles Orcades Au nord… du nord des Hautes-Terres
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VINS ET ALCOOLS par Marie-Claude Fondanaux
Saint-Estèphe
sécheresse,ilapporteauvincomplexité,finesseetintensebouquet. Le merlot, plus précoce, se plaît dans les sols argilo-calcaires et s’accommodebiendel’humidité. ficie d’un climat tempéré,plutôt Le vin lui doit sa rondeur, son chaudethumide,propiceàlacul- fruité et une certaine suavité.Le cabernet franc ne représente que ture de la vigne. Il est difficile de réduire le vin 7%del’encépagement,ilaimeles de Saint-Estèphe à un style sols argilo-graveleux mais aussi unique, tant les terroirs dont il les sols d’argile sur calcaire.C’est est issu diffèrent par leurs varié- lui qui donne cette couleur éclatés sédimentaires. La grande di- tante de l’appellation et contriversité des sols et des sous-sols bue à la richesse du bouquet.Le donneauvinautantd’expressions petit verdot est minoritaire,avec que de nuances. Sa grande ri- seulement 3 %. Il est planté sur chesse phénolique est en partie des sols de graves profondes avec un peu d’argile. Lorsqu’il estcueilliàmaturité,ilperChâteau Cos d’Estournel. metauvind’acquérir,grâce L’appellation Saint-Estèphe compte à une acidité équilibrée, cinq grands crus une belle vivacité. au classement Saint-Estèphe est un vilde 1855. lage viticole dont les vignerons ont su préserver l’âme,ancrée au plus profond de son histoire. Ici, on connaît ses limites et on sait aussi raison garder. « On ne peut pas s’agrandir, déclare en souriant Bernard Audoy, président du syndicat viticole et propriétaire du château CosLabory.Toutestplanté !Les changements se font par le biais des successions.À part quelquescas,iln’yapastrop d’institutionnelsici,c’estune liée à la proximité d’un sous-sol appellation familiale,tout le monde marneux calcaire. Sa puissance se connaît.Les jeunes arrivent pour tanniqueluiconfèreuneaptitude prendre la suite de leurs pères avec exceptionnelle au vieillissement, un œil aiguisé.Nous sommes dynace qui ne l’empêche nullement miques,ouverts aux nouvelles méd’être apprécié dans sa jeunesse. thodesculturales,nosvinssontd’un Le cabernet sauvignon est le bonrapportqualité-prix,leconsomcépage majoritaire, son enraci- mateur s’y retrouve… Nous avons nementprofonddanslessolsgra- toutes les raisons de continuer sur veleux lui permet de résister à la la même voie ! »
Esprit de chapelle
COS D’ESTOURNEL
◆ Saint-Estèphe serait la transformation, dans le parler local, de Saint-Étienne,comme le rappelle son église du même nom, construite en 1764 sur les ruines d’uneégliseromane.Toutaulong de l’Histoire,sa situation en bordure du fleuve a favorisé les échanges commerciaux et l’exportation de sa production. Avec les 1 250 hectares qui composent son vignoble, Saint-
Estèpheestl’appellationquiprésentelaplusgrandevariétédeterroirs répartis entre crus classés (cinq), crus bourgeois, crus artisans et une cave coopérative. SituéeaucœurduMédoc,tout près de l’estuaire de la Gironde, elle est la plus septentrionale des appellations bordelaises.Traversée par le 45e parallèle,elle béné-
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Jours de C HASSE ◆
HIVER 2012
Nous avons aimé… Château Cos-Labory 2009 5e grand cru classé Robe vermeille, profonde. Nez de fruits rouges et noirs bien mûrs, avec une note légèrement poivrée. Bouche riche, concentrée, avec une fraîcheur réglissée et des tannins épicés qui se manifestent sans agressivité en finale. Un vin harmonieux, puissant et maîtrisé. www.cos-labory.com Château Tour des Termes 2009 Cru bourgeois
Robe rubis, chatoyante. Nez complexe, fruits noirs et floral poivré, avec des touches épicées. Bouche harmonieuse, à la chair ferme, pleine de vivacité et de fraîcheur, persistante sur des saveurs fruitées et une petite note torréfiée. Un vin élégant et racé. www.chateautourdestermes.com Château Phélan-Ségur 2007 Cru bourgeois
Robe pourpre, brillante. Nez de fruits rouges mûrs et d’épices avec une touche confite. Bouche équilibrée avec de la fraîcheur ; la finale semble un peu courte mais, après aération, le vin développe des notes empyreumatiques (torréfaction, café) et prend même du coffre… À carafer impérativement ! www.phelansegur.com
À la carte… Wine by One Wine by One est un concept ludique et innovant créé par Stéphane Girard, à la fois bar à vins-caviste-club de dégustation, où 200 vins (dont Château PhélanSégur 2007) sont proposés au verre dans deux adresses à Paris. La Winecard vous permettra de goûter n’importe lequel des vins venus du monde entier ! Il vous suffit de l’insérer et de choisir le vin et la quantité que vous désirez déguster : Impression (3 cl), Tentation (6 cl) ou Sensation (12 cl). 27,rue de Marignan,ParisVIIIe et 9,rue des Capucines,Paris Ier. www.wynebyone.com
Volutes par Jean-Claude Perrier
Présents intemporels C’est la fin de l’année et le temps des cadeaux de Noël, des havanes d’exception et des nouveautés d’autres terroirs, pour des bouffées de bonheur.
CUBA
H. UPMANN Robusto, édition limitée 2012, 12,60 €. ◆ C’est le seul habano nouveau
présenté au Festival de La Havane en début d’année qui soit réellement disponible dans nos civettes. Servi, comme il se doit, sous sa belle cape maduro, ce cigare, goûteux, terreux, tourbé, constitue une belle exception dans la gamme H. Upmann. On se croirait plutôt chez Bolívar.
H. UPMANN Half, corona, 4,20 €. ◆ Pour fumer
ce beau géant est une superbe réussite. Sa quatrième feuille lui donne une densité hors normes, ses arômes sont puissants et subtils à la fois, et sa tête twistée“à l’ancienne” le distingue de l’ordinaire. Le cigare idéal pour les réveillons. PARTAGAS Salomon, figurado, 22,80 €.
◆ Exclusivement diffusé
dans les Casa del Habano (sauf en France où il n’y en a plus), ce cigare impressionnant est tout en vibration, en nervosité régulée, en générosité. Son pied étant plus large que sa tête, il évolue un peu à l’envers, toute sa puissance aromatique se développant dès l’entame. Avec ses notes rustiques, de sous-bois et d’humus, il est très Partagas et complètement adapté à la saison.
PHOTOS : PATRICK IAFRATE
à l’apéritif, ou le matin entre deux rendez-vous, quoi de meilleur que ce demi-corona, module très en vogue en ce moment auprès des “hommes pressés” ? Quelques bouffées herbacées, et puis s’en va. Mais intéressant quand même.
CUABA Diademas, 21, 30 €. ◆ Servi en plumier
de cèdre individuel, emballé dans du papier d’argent, ce tendre géant a la longueur de feu le Montecristo“A”, que les amateurs regrettent encore, alliée à sa forme oblongue. Cuaba étant une marque cubaine new taste, son registre est herbacé, un peu astringent, nerveux. Le cadeau idéal à offrir à un fumeur chevronné.
H. UPMANN Sir Winston, churchill, 17,80 €.
◆ Un nom pareil ne pouvait
désigner qu’un churchill, mais peut-être le meilleur des churchills, le plus subtil. C’est un vieux cigare un peu oublié, et qui ne le mérite vraiment pas. Le réveillon est l’occasion parfaite pour en partager une boîte entre amis.
HONDURAS
FLOR DE SELVA Flor de Selva, edición Talanga, robusto, 68 €, les 10.
◆ À l’occasion des fêtes, cette
futée de Maya Selva (photo
COHIBA Behike 54, grand canonaçau, 36,20 €.
NICARAGUA
LA AROMA DEL CARIBE Mi Amor El Duque, gros robusto, 8,50 €.
◆ Cette marque assez récente
propose une gamme intitulée Mi Amor, laquelle comporte trois vitoles distribuées en France, dont ce gros robusto plat 100 % nicaraguayen, sous sa cape maduro obtenue grâce à une fermentation rapide. Il est un peu comme le beaujolais nouveau, nerveux, dans des notes boisées, épicées.
RÉPUBLIQUE DOMINICAINE EL CREDITO BALMORAL Royal Selection, robusto, 6, 80 €.
◆ Boîte verte pour ces
dominicains sous cape Brésil –bleue pour les capes nicaraguayennes, et orange pour les capes Connecticut. La couleur indique également les tonalités herbacées, piquantes du cigare. Une curiosité plus qu’un must. Mais les hommes ont toujours aimé découvrir des contrées inconnues… CETTE SÉLECTION A ÉTÉ ÉTABLIE AVEC L’AMICALE COMPLICITÉ DE
◆ Seul durable dans la
RÉGIS COLLINET ET DE SON ÉQUIPE,
nouvelle gamme de prestige Behike de chez Cohiba,
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ci-dessus) a eu la bonne idée de conditionner, en boîte de dix rouge vernie qui forme présentoir, trois de ses vitoles, dont ce robusto suave et tranquille. Un bon cigare d’initiation, qui convient bien à un fumeur débutant.
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Forum
PAROLES DE LECTEURS Écrivez-nous à rambaud@valmonde.fr
La grande chasse n’anéantit pas l’éléphant ◆ Toutes mes félicitations à pour votre très bel article sur la chasse de l’éléphant en Zambie.Vous avez parfaitement montré que l’on peut encore chasser cet animal dans des pays où les populations sont bien gérées. Il faut que l’opinion publique comprenne qu’aujourd’hui, ce n’est pas la grande chasse qui anéantit les populations d’éléphants d’Afrique mais le braconnage, organisé par les pays asiatiques. François Prugnet La perdrix grise, excellent indicateur de la biodiversité ◆ C’est toujours un plaisir de découvrir à chaque numéro une gestion de territoire, comme celle d’Outarville en Beauce.Certains écologistes feraient bien de lire votre reportage car ils se rendraient compte que maintenir une population naturelle de perdrix grises est un travail de Romains,qui ne pardonnent pas grand-chose, pour un résultat très variable selon les années. Et qui mieux que les chasseurs peut sauver la perdrix grise ? Nous n’entendons pas beaucoup les écologistes sur le sauvetage de ce gibier emblématique, pourtant un excellent indicateur de la biodiversité dont on nous rebat les oreilles.Vos reportages montrent que la survie du petit gibier de plaine passe par une entente entre agriculteurs et chasseurs. Vincent Chanay
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Piéger sans faire souffrir
◆ Vous faites un état
du nombre d’animaux piégés en France dans vos pages Point de mire de votre dernier numéro.Vous avez raison car une bonne et saine gestion de territoire ne peut aller sans un piégeage régulier, ce que ne veut admettre une très grande partie des écologistes, qui veulent interdire tout acte de piégeage, pensant que la nature va s’autoréguler. Il faudrait peut-être qu’ils évoquent le cas des perdreaux gris, dont près de la moitié passe dans l’estomac du renard ! Le piégeage, activité de plus en plus difficile à pratiquer avec des règlements de plus en plus contraignants, est une nécessité. Personne ne conteste que les pièges doivent être “propres” afin que l’animal ne souffre pas, qu’il était indispensable d’interdire toutes formes de poison (qui fait souffrir les animaux, sans compter qu’il n’est pas sélectif). Bien sûr, les mustélidés et autres corbeaux et pies ont un rôle à jouer, mais tout est une question d’équilibre. Visiblement, cet équilibre n’est pas le point fort des écologistes. Bertrand Fabre
Un coup de pibole et non un coup de trompe ◆ Dans votre dernier numéro, vous décrivez une photo de votre Visite privée sur une propriété en Belgique – superbe d’ailleurs–, en légendant
« une canne et une trompe de chasse,les autres accessoires de la chasse ». Or, sans risque de se tromper, il ne s’agit ni d’une trompe de chasse, ni d’un cor, mais d’une simple pibole. Arnaud Beaulieu Évitons les accidents et respectons les règles ◆ J’ai lu avec attention dans votre dernier numéro, l’article que vous avez consacré aux accidents de chasse.Vous avez cent fois raison d’écrire que la quasi-totalité des accidents (notamment mortels) pouvaient être évités, si les chasseurs responsables avaient simplement fait preuve de bon sens et observé les règles de prudence les plus élémentaires (comme de ne jamais tirer avant d’avoir identifié, de décharger son arme avant de franchir un fossé ou une barrière, de respecter l’angle des 30°). Je suis d’ailleurs frappé, lorsque je participe à des battues de grands animaux, de constater que les“jeunes” permis, c’est-à-dire ceux qui ont moins de 40 ans, sont bien plus au fait des questions de sécurité que les permis d’un âge beaucoup plus vénérables : ceux-là croient savoir, mais ne savent plus, et acceptent très mal la moindre réflexion sur leur comportement à risques. En tout état de cause, que de progrès ont été faits en une génération !
Jours de C HASSE ◆
Pierre Lesbrays
HIVER 2012
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