Jours de chasse

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Tous les matins du monde

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HASSE N° 45


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Sommaire N° 45 automne 2011

CHASSE Jours

de

N° 45

102 Reportage

Jours de CHASSE BEL/LUX 9,50 € - SUISSE 15 FS - CAN 15 $CAN - DOM 9,50 € - ALL/ESP/ITA/GR/POR (CONT) 9,50 €

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Tous les matins du monde

TRIMESTRIEL SEPTEMBRE OCTOBRE NOVEMBRE 2011

Rêves d’Afrique

3-5, rue Saint-Georges 75009 Paris Tél. : 01.40.54.11.00 - Fax : 01.40.54.12.85

114 Aventure

www.joursdechasse.com

Président-Fondateur Olivier Dassault

Reportages : Guillaume Beau de Loménie Armurerie et optique : Alain de l’Hermite Tentations-Enchères : Virginie Jacoberger-Lavoué (11.34) Visite privée et saveurs : Véronique André Secrétaire général de la rédaction : Éric Lerouge (11.91) Maquette : Fabrice Fournier (premier rédacteur-graphiste 11.83), Nicolas Lemay (11.84) Directeur de l’iconographie : Marc Charuel (11.94) assisté de Patrick Iafrate (11.92) et Patrick Rousset (11.93) Infographiste : Florence Binoche-Giboreau (11.67) Responsable production : Nicolas Gigaud (11.87)

ADMINISTRATION GESTION DÉVELOPPEMENT

Rencontres au sommet

PHOTOS : PHOTOS12.COM - VINVENT MATTEIRA - PATRICE FAURE

RÉDACTION

Rédacteurs en chef : Bruno de Cessole (11.35) Humbert Rambaud (11.56)

192 Épopée

La Croisière Noire

3-5, rue Saint-Georges - 75009 Paris Tél. : 01.40.54.11.00 - Fax : 01.40.54.11.81 Secrétaire général, directeur de la diffusion : Antoine Broutin (11.62)

PUBLICITÉ

Directeur commercial : Jérôme Pinel (Tél. : 06.08.77.99.89 ; jerome.pinel@valmonde.fr) Maquette-planning : Gill Haag (Tél. : 01.56.52.21.67 ; ghaag@figaromedias.fr) DIFFUSION ET ABONNEMENTS Service diffusion : Valérie Dubuy (1159), Corinne Landry (1158) Ventes au numéro Ventes au numéro – Inspection des ventes : Sordiap : Gilles Marti (Tél. : 01.42.36.80.82 ; gmarti@mercuri-presse.com ) ADMINISTRATION Directeur administratif et financier : Éric Baracassa (11.30) Services généraux : Catherine Delange (11.13)

Numéro de commission paritaire : 0613 K 79921 - ISSN 1622-8979

SERVICE ABONNEMENT

17, route des Boulangers 78926 Yvelines Cedex 9 Tél. : 01.55.56.70.94. Fax : 01.40.54.11.81. Imprimé par Assistance Printing en CEE.

GROUPE VALMONDE Président: Pierre-Yves Revol

Vice-président : Olivier Dassault Directeur général : Guillaume Roquette Conseiller du président : Jean-Jacques Schardner Valmonde et Cie, SA au capital de 14 373 463,41 euros Actionnaire majoritaire : Sud Communication RCS : Paris B 775 658 412. Siret : 775 658 412 00140. Directeur de la publication : Guillaume Roquette Photo du bandeau : Golf de l’Isle-Adam d’Olivier Dassault. Photo de couverture : imagebroker/Alamy Copyright 2011 - Jours de Chasse. Les manuscrits non insérés ne sont pas rendus. Sauf dans les cas où elle est autorisée expressément par la loi et les conventions internationales, toute reproduction totale ou partielle du présent numéro est interdite et constituerait une contrefaçon sanctionnée par les articles 425 et suivants du code pénal. ADAGP, Paris 2011, pour les œuvres de ses membres.

005 L’Éditorial d’Olivier Dassault Point de mire 006 L’actualité de la chasse et choke 018 LeChicmonde de la chasse À l’affût 032 Expositions et salons 034 LaLucarne chasse en DVD Tentations 036 Équipements de saison… 36 … pour elle 38 … pour lui 40 Accessoires 56 Automobiles

spécial 046 Dossier Des chasseurs et des chausseurs 062 Enchères Enfin, un peu d’effervescence ! 066 LaSignets chasse en librairie Confidences 076 Pierre de Roüalle Découverte 080 Une boucle par le Danube 096 Tourisme Budapest, la lumineuse Reportage 102 Rêves d’Afrique

114 Aventure Rencontres au sommet Sur le terrain 126 Tout savoir sur… 126 Le pays où il y a trop de faisans 134 Chiens, les lanceurs de gibier 138 Armurerie Lebeau-Courally, royalement vôtre 150 Essai Heym Express 26 152 Chasse à la journée, Domaine de la Chaurie 158 Le PMA bécasse

Chasseur de légende 160 Louis XVI, inattendu passionné 176 Portrait John Muir, vagabond céleste 192 LaÉpopée Croisière Noire, le safari Citroën Crayons et pinceaux 210 Patrice Bac, de l’émotion avant tout et la chasse 224 L’art Francisco de Goya privée 226 Visite Invitation à l’hacienda de Los Melonares chez Pachi Madariaga

Saveurs 235 Notre chef entre en cuisine Tentations 240 244 240 Douceurs d’automne La maison et sa déco Flacons 248 248 Beaujolais, terre vigneronne 250 Cave Pfaffenheim, défilé de grand couturier

Volutes 252 Exhalaisons automnales 258 Forum Les lecteurs ont la parole

Ce numéro comprend une aquarelle entre les pages 34 et 35, un encart broché Abonnement entre les pages 66 et 67 et un encart jeté Réabonnement.

Parution du n° 46-hiver 2011, décembre Jours de Chasse sur Internet : www.joursdechasse.com


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PAR D ALI POUR G ALA

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Éditorial par Olivier Dassault

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plus de raisons d’être.Cette nouvelle est un réel motif de ntre autres vertus, mérites ou attraits, la chasse offre satisfactionetdevraitdissiperlesinquiétudesquelemonde l’avantage singulier de nous faire oublier les pesanteurs de la chasse a légitimement nourries. de l’existence,et nos soucis quotidiens.Et Dieu sait si,en L’an dernier, à la même époque, Jours de Chasse fêtait ce mois de septembre,les raisons d’inquiétude sont plus sondixièmeanniversairedanslessalonsduClubdelaMainombreuses que les motifs de réjouissance.Je ne les énuson de la Chasse et de la Nature, à Paris, en compagnie mérerai pas car vous les connaissez aussi bien que moi,et d’invités de marque. Le numéro publié à cette occasion il serait malséant de ma part de m’appesantir sur ces suétait exceptionnel par sa qualité et son volume. Le nujets déplaisants. Oublions-les pour un moment et ne méro 45 que vous avez entre les mains est encore un peu songeons qu’aux plaisirs qui nous attendent : retrouver plus épais, et témoigne de la fidélité de nos lecteurs et de les layons forestiers et les lisières des champs au petit nos annonceurs qui nous permet d’être toujours et enmatin,humer l’odeur d’humus et de feuilles mortes dans core le magazine de référence de la presse cynégétique. les sous-bois, sortir nos armes des râteliers, chausser nos Sans vouloir déflorer le plaisir que vous aurez à le découbottes,ressentir le frisson d’excitation à l’envol de la prevrir,laissez-moi vous présenter quelques-uns des articles mière compagnie de perdreaux ou à l’apparition d’une qui ont suscité mon intérêt particulier. Entre autres, les hardedecervidés,guetterduhautd’unmiradorl’approche Confidences du nouveau président de la d’un couple de chevreuil… Ces joies priSociété de vènerie,Pierre de Roüalle qui mordiales, ces instants magiques, hors succède à Philippe Dulac auquel a été du temps, l’actualité la plus morose, les LA CHASSE, confiée, ce dont nous nous félicitons, la menaces les plus sombres ne sauraient CE DIVERTISSEMENT présidence de la Fondation de la Maison lesternir.Montesquieudisaitqu’iln’avait de la Chasse et de la Nature.En lisant les point connu de chagrins qu’une heure “PASCALIEN”, propos de Pierre de Roüalle vous constade lecture ne lui ait ôtés. Je me permetNOUS PERMET terez que la tradition la plus exigeante trai d’ajouter qu’il n’en est point qu’une s’accommode avec bonheur de l’innovajournée de chasse n’ait allégé.Et si la pluD’ÉCHAPPER tion la plus audacieuse. Entre la chasse part d’entre nous attendons avec impaÀ LA PESANTEUR en Hongrie– territoirequejeconnaisbien tience le jour de l’ouverture c’est d’abord DES JOURS. pour y avoir souvent chassé des brocards parce que ce“divertissement”,au sens où d’exception – auquel nous convie Alain Pascal entendait ce mot, nous permet de l’Hermite,et les difficultés de la chasse d’échapper aux importunités de la vie. au chamois dans les Alpes-de-Haute-Provence sur les Puisque je viens d’évoquer les armes, sujet de polépas de Walter Arlaud, mon cœur balance… Point d’hésimiques récurrentes, je voudrais saluer l’accord conclu tation, en revanche, quant au chasseur de légende, un entre le ministre de l’Intérieur, le ministre de la DéLouis XVI pour le moins inattendu, et à propos de la fense, et les représentants – au premier chef, le Comité passionnante équipée du safari Citroën dans une Afrique GuillaumeTell– desquelquedeuxmillionsd’utilisateurs encore légendaire. Un faible, que vous me pardonnerez, légaux d’armes à feu. Au terme de vingt mois de négoenfin,pourl’Invitationàl’haciendadeLosMelonares,point ciations serrées, voici enfin une réforme sur la régled’orgue d’un art de vivre dont Jours de Chasse se veut mentation des armes susceptible de satisfaire à la fois les l’étendard. chasseurs, les tireurs sportifs, les collectionneurs, les arBonnelecture,etquesaintHubertsoitavecvouspour muriers et les fabricants,désarçonnés à maintes reprises l’ouverture de cette saison. par les fluctuations passées sur le classement des armes. D’ici le vote définitif de la proposition de loi, les parlementaires chasseurs ou intéressés par la chasse, dont je suis, veilleront à ce que les engagements pris soient respectés.À l’heure où les délinquants et les criminels usent de véritables armes de guerre,la suspicion envers les détenteurs légaux d’armes de chasse, de tir ou de collection, les tracasseries auxquelles ils étaient soumis, n’ont

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Pointdemire REGARD SUR L’ACTUALITÉ DE LA CHASSE par la rédaction

LES ACCIDENTS DE CHASSE

◆ Voilà une nouvelle qui agacera certains de nos adversaires à la mauvaise foi patente : la chasse et ses 1,3 million de permis n’est pas vraiment une passion–voireunepulsionbarbare– qui provoque des hécatombes dans ses rangs à chaque saison. Ainsi, selon les statistiques de l’ONCFS établies pour l’année 2010-2011,ilyaeu131accidents à déplorer (dont 18 mortels et 68 graves,c’est-à-dire ayant entraîné plus de 10 jours d’interruption temporaire de travail), soit une baisse par rapport à la saisonprécédente(174accidents, dont 19 mortels). La baisse est encore plus frappante si l’on prend les chiffres d’il y a douze ans –la pire année– où l’on avait enregistré259accidents(dont39 mortels).

PRÉSIDENTIELLE

EVA JOLY ET LA CHASSE À COURRE

◆ Décidément Eva Joly est toujours là où on ne l’attend guère. Le lendemain du 14 Juillet, la candidate officielle des Verts à l’élection présidentielle avait suscité une polémique en déclarant, si elle était élue, vouloir remplacer le défilé militaire le jour de la fête nationale – instauré voilà 131 ans par la IIIe République – pour en faire un « défilé citoyen » ; ce qui lui avait valu une réplique cinglante du premier ministre François Fillon, mettant cette proposition sur le compte que cette femme, d’origine norvégienne, « n’a pas une culture très ancienne des traditions françaises, des valeurs françaises,de l’histoire française ». Mais, au fond, en lançant cette provocation,Eva Joly

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Le sanglier est responsable de plus des deux tiers des accidents de chasse aux grands animaux.

Ces chiffres rassurants sont d’abord à mettre au compte de la politique de prévention menéeconjointementparl’ONCFS et la FNC depuis plus de dix ans, aussi bien sur le rappel des consignes de sécurité (comme l’interdiction de se déplacer de sonpostelorsd’unebattue,leres-

pect de l’angle de tir de 30 degrés, le port obligatoire des gilets fluorescents) que sur le renforcement de l’exigence sur le maniement des armes lors de l’examen du permis de chasser. Pourautant,faut-ilsesatisfairede ces chiffres, qui plus est quand onexaminedeplusprèslescondi-

savait parfaitement ce qu’elle faisait :elle était dans son rôle de candidate à la magistrature suprême, à savoir rassurer sa base – très à gauche, et très antimilitariste – et contraindre le Parti socialiste à réagir, ce qu’il a fait à reculons, car ses dirigeants savent qu’ils auront besoin des voix écologistes,lors du second tour de la présidentielle. Ce que l’on ignore – et au premier chef sûrement les militants et les sympathisants écologistes –, c’est que, quelques jours auparavant, dans un entretien à Rue 89 – site d’information et de«débatparticipatif» classé à gauche –, à la question « quelle est votre position sur les barbaries d’un autre âge que sont la chasse et la corrida ? », cette même Eva

Joly a clairement pris position pour la corrida dans des termes on ne peut plus clairs (« elle est très populaire dans le Sud de l’Europe et il convient d’empêcher que cela se développe ailleurs que là oùc’estancrédanslestraditions.»). Mieux, elle explique sans aucune ambiguïté qu’elle est hésitante sur une interdiction,car

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tionsdanslesquelleslesaccidents sont arrivés ? Même si le risque zéro n’existe pas, nombre d’accidents auraient pu être évités si les règles de prudence avaient étérespectées.Lestirsdirectssont responsables de 71 % des accidents. La raison ? Une accumulation d’imprudences.Ainsi une désorganisation de la battue a été la cause de 85 % des accidents, et ce pour le grand gibier (deplus,lefaitn’est,hélas,pasune nouveauté en raison de la trop grande passion qu’il engendre, lesanglierestresponsabledeplus de deux tiers des accidents de chasseauxgrandsanimaux).Tout aussi grave, la mauvaise manipulation des armes :l’arme chargée à la bretelle a été responsable de 17 accidents des deux dernières années dont 6 mortels ! On le voit :la fatalité n’est pas de mise.Seulesolution :être,selonla formule“ridicule de prudence”. « en Espagne,cela fait partie vraiment de la culture. Une interdiction ne peut que faire progressivement ».Bref,une manière habile de botter en touche. Dans la même veine, elle ne demande nullement l’abolition de la chasse à courre, affirmant qu’elle est « aussi une chasse ancestrale et très implantée dans certaines régions, et donc ma réponse est la même.Il y va durespectdescultureslocales, des régions,des identités culturelles».On ne saurait être plus clair. Il faudrait savoir ce qu’en pensent ces députés écologistes –dont Noël Mamère, Yves Cochet,FrançoisdeRugy…– qui avaient déposé au même moment une proposition de loi demandant l’interdiction de la chasse à courre ! BEAUFILS/SIPA

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STATISTIQUES


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PHOTOS : © ALAIN FRANCES/METTEZ

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hasseur F

aire éclore le style autrichien à Paris, permettre aux classiques anglais de rester des valeurs sûres et incarner une certaine idée de la chasse comme un art de vivre raffiné. C’est ainsi qu’Alain Frances, président de Mettez, définit sa maison. Avec exigence et rigueur, il dirige depuis 1971 cette entreprise dédiée à l’univers de la chasse. Les chiffres sont éloquents puisqu’en quarante ans, le chiffre d’affaires a été multiplié par plus de quarante… de 60 000 euros en 1971 à près de 3 millions aujourd’hui ! Mais avant tout, pour Alain Frances, « Mettez est une affaire de famille. » Créée en 1847 par Alphonse Mettez (1822-1882), l’entreprise éponyme avait à l’origine pour activité principale la confection d’articles en toile de bâche à usage agricole et industriel.

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évolue à la confection de vêtements professionnels pour agriculteurs, pêcheurs ou charretiers, la “Toile Mettez” pur lin, résistante et imperméable devient très vite une référence pour les vêtements de chasse. Après avoir presque disparue avec le remplacement du tissage mécanique par des techniques plus modernes, la Toile Mettez renaît aujourd’hui. Tissée en France, dans des ateliers spécialisés, elle est utilisée pour la fabrication artisanale de modèles traditionnels diffusés exclusivement dans la boutique du boulevard Malesherbes.

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ette toile légendaire aura ainsi accompagné la révolution industrielle de la fin du XIXe siècle et profité de l’émergence d’une société de loisirs. Mettez prospère alors dans le “Ventre de Paris”, place de l’Hôtel-de-Ville. En quelques décennies, la Toile Mettez s’adapte à son temps, elle bâchera les fiacres puis les capotes d’automobiles, recouvrira les malles et les ailes des premiers aéroplanes, deviendra tente de camping, tauds de marine, auvents ou stores avant d’être la référence dans la confection de la veste de chasse, encore dénommée “la veuve” par nos grands-parents !


styles de

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u lendemain de la guerre, Mettez quitte la place de l’Hôtel-de-Ville pour le boulevard Malesherbes, à proximité de la place de la Madeleine. Du numéro 16 en 1956, au 18 en passant par le 14, Mettez regroupe ses activités à partir de 1986 dans un vaste local bénéficiant de prés de 30 mètres de vitrines au 12, boulevard Malesherbes, une adresse qu’il ne quittera plus. En 1964, Élie Frances, le père d’Alain, reprend l’affaire (alors principalement axée sur la chasse). À l’affût de nouveaux produits, Élie Frances importe d’Autriche ses premiers lodens, le modèle Hubertus d’abord en vert pour la chasse. Face au succès remporté par ce modèle, imperméable et confortable, le loden décliné en marine gris ou camel devient très vite la pièce de base d’une garde-robe. « Au milieu des années 1980,en pleine folie du loden,plébiscité par les rédactrices de mode,Mettez vend jusqu’à 4 000 pièces par saison », se souvient Alain Frances qui a succédé à la fin 1970 à son père, disparu prématurément. Viendront ensuite, issus du folklore autrichien, les gilets brodés à la main et les Walkjänkers, ces vestes de laine bouillies et teintes artisanalement.

“La tradition n’a jamais été aussi indémodable”

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n arrivant chez Mettez à l’âge de 24 ans, je ne connaissais rien ou pas grand-chose au prêt-à-porter, mais dans la famille, il y a toujours eu un parent ou un ami dans le textile, mon grand-père importait des draperies anglaises à Salonique et mon père avait dirigé une grosse entreprise de linge de maison dont le vaisseau amiral La Grande Maison du Blanc trônait place de l’Opéra. C’est ainsi qu’Alain Frances, face à la disparition de nombre de ses concurrents, a fait de Mettez aujourd’hui l’un des derniers bastions du “classique indémodable”, spécialisé dans les produits haut de gamme de fabrication française, autrichienne ou anglaise, et toujours européenne, en puisant dans les fabrications traditionnelles de ces pays : le loden en Autriche, les pulls en Écosse, le duffle-coat et les tweeds en Angleterre et en Irlande… « Maintenir la tradition, sans trop se soucier des modes qui passent », tel est le credo d’Alain Frances pour Mettez… et il s’y tient. ●

12,boulevard Malesherbes,75008 Paris ● Internet :www.mettez.com ●

Email :frances.mettez@wanadoo.fr ● Tél. :01.42.65.33.76. COMMUNIQUÉ


Pointdemire REGARD SUR L’ACTUALITÉ DE LA CHASSE

LES ESPÈCES ENVAHISSANTES

ANTICHASSE

LA STRATÉGIE DE L’ASPAS

◆ Les militants antichasse les plus jusqu’au-boutistes ne reculent décidément devant rien pour tenter d’obtenir gain de cause. L’Aspas (Association pour la sauvegarde et la protection des animaux sauvages), celle-là même qui est à l’origine de recours incessants et systématiques en se portant partie civile devant les tribunaux administratifs et le Conseil d’État contre les dates d’ouverture et de fermeture des gibiers migrateurs et contre le classement d’espèces nuisibles,vient de lancer une nouvelle « campagne de communication afin de préparer l’ouverture de la chasse et de couper court aux traditionnelsreportagessurles braves chasseurs qui s’en vont courir le faisan ou le canard dont la télévision et la presse régionale nous abreuvent chaque année ». Et quelle campagne ! Car faute d’avoir des arguments

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◆ En métropole,nous connaissons

solides, scientifiques, à opposer au monde cynégétique, l’association appelle sessympathisantsàluifournir de la sacro-sainte émotion, pour illustrer les « dérives » et les « abjections » de la chasse. Elle demande ainsi des photos représentant des « dépouilles et viscères laissées dans la nature par les chasseurs,voire mises en exposition afin d’affirmer leur“possession du territoire” [sic !],des pièges et tout autre sujet vous paraissant particulièrement choquants (animaux domestiques pris au piège, panneaux interdisant l’accès en période de chasse, traces de balles sur vos maisons…) ». Qu’on ne s’y méprenne pas, sous couvert de protectionenrubannéedebons sentiments,cetteassociation voue une haine féroce à ce qui ressemble de près ou de loin à la chasse, ne reculant devant rien, avec des arguments les plus éculés,et encourageantindirectementla délation et le sabotage.

en matière d’espèces dites envahissantes (c’est-à-dire des espèces introduites par l’homme dont l’implantation et la propagation menacent les écosystèmes), le ragondin –venu du Nouveau Mondeet qui fait le désespoir des propriétaires d’étangs– ou encore le chien viverrin.Àrebours,nousnesituonsguère le rat noir, le cochon marron, ou le busard de Gould… Et pourtant,ce sont également des espèces envahissantesquisévissentenoutre-mer française. D’où viennent-elles et que menacent-elles ? C’est tout l’objet du guide réalisé conjointement par l’UICN (Union internationale pour la conservation de la nature) et l’ONCFS. Au vrai, de trois océans à deux continents,cesontautotal 124 espèces de vertébrés terrestres (dont 33 espèces de mammifères,58oiseaux,22reptiles et 11 amphibiens) qui ont été classés comme « exotiques ». Mais contrairement à l’opinion commune, certaines introductions ne sont pas vraiment récentes, comme celle du rat du Pacifique amené par les premiers navigateurs en Polynésie française, il y a près de mille ans.On le devine : l’arrivée des Européens s’est accompagnée d’introductions d’espèces totalement nouvelles,en particulier destinées à l’élevage (lapins, moutons, porcs…). Qui plus est, à ces “arrivées” se sont rajoutées des « introductions accidentelles de commensaux comme celles du rat noir,du rat surmulot… qui ont débarqué avec les premiers navigateurs européens ». Enfin,depuislemilieuduXXe siècle,

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UICN/ONCFS

IMAGEBROKER/ALAMY

ÉTUDE L’Aspas souhaite de l’émotion. En voilà…

les raisons des nouvelles introductions ont pour origine les nouveaux animaux de compagnie,et toujours des arrivées accidentelles comme celles, en 2009 et 2010, du crapaud géant et de la petite mangouste indienne dans le port de Nouméa en Nouvelle-Calédonie. Or,toutescesintroductionssesont révélé avoir des conséquences très graves.D’abordsurlafaune,puisque près de la moitié des espèces de vertébrés terrestres menacées en outre-mer « ont subi et subissent toujours les effets directs (prédation,compétition) ou indirects (destruction de l’habitat,transmissiondemaladies)des vertébrés introduits ». Conséquences également sur la flore, comme par exemple la destruction du couvert végétal en Nouvelle-Calédonie, ou à Saint-Pierre-et-Miquelon par les populations sauvages ou en semiliberté de bovins, de lapins ou de cervidés. Conséquences sanitaires accrues enfin,car les espèces introduites véhiculent des agents pathogènes (virus, bactéries, parasites…) qui « trouvent des hôtes nouveaux à infecter (c’est le cas du rat noir et du surmulot connus pour être à lafoisvecteursetréservoirs de la leptospirose) ».Contrecesinvasions,quepeut-onfaire ? Pas grand-chose explique l’étude, car une fois l’espèce implantée son éradication devient très difficile, tout au plus, peut-on contenir ces espèces,avec un programme d’éradication sur un endroit précis,soit en développant la chasse (si les espèces concernées sont des gibiers autorisés). Les vertébrés terrestres,introduits en outre-mer et leurs impacts ; guide illustré des principales espèces envahissantes est disponible auprès de l’UICN et de l’ONCFS (www.oncfs-gouv.fr)


Avril 1819, François Constantin se charge de l’expansion commerciale de Vacheron Constantin à travers le monde. Lors d’un voyage en Italie, ce visionnaire édictera la devise de la société issue d’une lettre adressée à la Manufacture : « faire mieux si possible, ce qui est toujours possible…».

Fidèle à cette devise et à l’esprit qui a forgé son histoire, Vacheron Constantin s’engage à repousser toujours les limites de l’horlogerie afin d’offrir à ses clients le plus haut niveau d’exigence technique, esthétique et de finition.

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Pointdemire FMCN

PHILIPPE DULAC À LA TÊTE DE LA FONDATION

◆ C’est une page qui vient de

se tourner à la Fondation de la Maison de la Chasse et de la Nature.Après plus de quarante ans au service de la Fondation –dont près de vingt ans comme président –, Christian de Longevialle a passé le flambeau, le 28 juin, à Philippe Dulac (notre photo),quivientd’êtrelui-même remplacé à la tête de la Société

ÉTUDE

LE GUIDE DU CHENIL

◆ Quelelecteurnes’yméprenne pas : ce petit mais très solide opuscule sur la Tenue d’un chenil de vénerie ne s’adresse pas aux seuls maîtres d’équipage et autres piqueurs, mais à l’ensemble des propriétaires de chiens courants, et même aux propriétairesdechiensdechasse tout court,tant il regorge de précieux conseils. D’une manière fort didactique, rien ne semble avoir été oublié dans cet ouvrage réalisé conjointement par l’AssociationdeséquipagesetleClub du chien d’ordre. On ne pourra

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de vénerie par Pierre de Roüalle (lire les Confidences page 76). PhilippeDulacconnaîtbienles rouages de cette maison prestigieusepourfairepartieduconseil d’administration depuis plus de dixans.Sonordredemissionsera assurémentsimpleetambitieux : poursuivre l’œuvre des Sommer, « ce centre de propagande artistique en faveur de la chasse et de la nature vivante », selon les termes mêmes de ses fondateurs. Très ambitieux, car l’héritage laissé par Christian de Longevialle est un exemple.Si la Fondation a été créée par JacquelineetFrançoisSommeren1964, il en fut à la fois la cheville ouvrière, l’âme et l’esprit. Jeune conseiller technique au cabinet d’André Malraux, il les épaula dans la recherche d’un lieu prestigieuxpouvantabriterleurfondation : ce sera l’hôtel de Guénégaud.Decesoutiennaîtraune estime indéfectible, puisque Christian de Longevialle sera nommé représentant du ministère desAffaires culturelles dans le premier conseil d’administration de la Fondation. Après

la disparition de son mari, JacquelineSommerleprendrapour trésorieretledésigneraàsamort, en 1993, comme son exécuteur testamentaire. « La Fondation,c’est la joie de ma vie »,aimait-il à répéter.Rappelons que,sous son impulsion, la Fondation est devenue un des grands acteurs de la chasse en France, avec cette force d’avoir une totale indépendance morale et financière. Pour montrer tout ce que la chasse doit à notre civilisation, son musée et ses somptueuses collections sont en bonne place, son club reste lerefletd’unartdevivreàlafrançaise. La Fondation est aussi un patrimoine vivant de recherche, scientifiqueavecBel-Valdansles Ardennes,etaveclesnombreuses associationsquiontéludomicile rue des Archives. On se souvient qu’en 2006,le vœu le plus cher de François Sommer fut exaucé : l’inaugurationdel’hôteldeMongelas,attenant à l’hôtel de Guénégaud, l’ensembledelaruedesArchives dans le IIIe arrondissement de Paris a été redistribué.

plus rien ignorer de la morphologie des chiens courants, de la construction d’un chenil et de saréglementation,destenantset des aboutissants de l’élevage –il faut attentivement lire les principes de base, instructifs à plus d’untitre–,lesuivisanitaire,l’alimentation… Avec pour tous les chapitresdesencadrésrappelant les conseils et les précautions à ne jamais oublier.Voici donc un guide à méditer, à analyser et à surtoutappliquer,assurémentle plus difficile…

110 pages,12 ou 16 € (avec les frais de port).À commander à la Société de vènerie :01.47.53.93.93 ou www.venerie.org

Jours de C HASSE ◆ A U T O M N E 2 0 1 1

Si des pas de géants ont été faits, beaucoup reste à faire, et c’est d’ailleurs ce que Christian de Longevialle nous avait confié l’année dernière : « c’est dans le domainecynégétiqueetscientifique que la Fondation doit encore aller plus loin, car François Sommer avait compris avant tout le monde que la chasse de demain ne pourraitignorerlesimpératifsd’éthique, de gestion et de protection ». Et cela passe entre autres par la défense de la biodiversité, dont la Fondation doit être un des acteurs,afindefairecomprendre à l’opinion publique que la chasse est partie prenante de la sauvegarde des équilibres naturels. Sansconteste,ceseral’unedes pistes de travail de Philippe Dulac.Avec sonexpérienced’homme de terrain,pour avoir dirigé pendant de longues années le rallye Normand Piqu’Hardi, pour avoir fait entrer la vénerie dans le XXIe siècle sans rien renier de son histoire et de ses traditions,nous ne doutons pas un instant qu’il relèvera ce superbe défi.

LES GIBBON/ALAMY

PATRICK IAFRATE

REGARD SUR L’ACTUALITÉ DE LA CHASSE


WHERE THE RIVER MEETS THE SEA.* Glen Deveron, Highland Single Malt

*Quand la rivière rencontre la mer. la distillerie MacDuff se situe à l'embouchure de la rivière Deveron et de la mer du Nord.

“Le clan MacDuff a installé sa distillerie au coeur d’une nature sauvage, balayée par les vents de la mer du Nord. C’est pourquoi le Single Malt Glen Deveron porte toutes les saveurs du climat écossais.” Stéphanie MacLeod

MAÎTRE DE CHAI


Pointdemire REGARD SUR L’ACTUALITÉ DE LA CHASSE

◆ Le“palu”,lemaldubroussard,

est un mal quelquefois traité à la légère, dont la prévention est trop souvent négligée. C’est pourquoi il faut se procurer et liredetouteurgencelevade-mecum sur cette question réalisé par Aude Girard –qui est la fille de notre ami et organisateur de chasse Daniel Lemarteleur– et par le DrStrady, praticien hospitalier dans le service de médecineinternemaladiesinfectieuses et tropicales du CHU de Reims. Une initiative prise à la suite du décès en mai 2010 du fils d’Aude GirardàDakard’unecrisedepaludismedanssaformelaplusdangereuse (Plasmodium falciparum). Il était âgé de 7 ans… Ce n’est,

GRANDS ANIMAUX

UN JUGEMENT EXEMPLAIRE

◆ “Nul peut se prévaloir de sa

propre turpitude…” La commune d’Avilly-Saint-Léonard dans le sud de l’Oise l’a appris à ses dépens, au profit de la fédération des chasseurs de ce département qui a, là, remporté une assez jolie victoire juridique et financière. L’affaire remonte au mois de janvier 2008 lorsque cette commune proche des forêts d’Halatte et de Chantilly se porte acquéreur d’une parcelle de 8 hectares. Or, peut-on lire dans l’arrêt de la cour d’appel d’Amiens,ladite parcelle fait partie d’un secteur « inculte à usage de marais »,secteur qui est colonisé par une importante population de cervidés. Cette population expliquera la fédération « s’égaille alentour et cause d’importantes dévastations dans les cultures et les champs avoisinants ».

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en effet,pas sans raison,rappelle ce petit guide,en substance,que chaque année 350 à 500 millions depersonnessontinfectées,etque plus de un million de personnes disparaissent des suites de cette maladie. Les auteurs rappellent que le paludisme est une maladie due à un parasite transmis parunmoustique,queseulelafemellepique,etuniquemententre le coucher du soleil et le lever du jour, et que, hélas, il n’y a pas de vaccin. Qui plus est, ce que le voyageur ne sait pas toujours, c’est que le paludisme peut être “vicieux”, en particulier dans sa forme la plus grave, et surtout chez les enfants : les signes classiques –comparables à ceux de la grippe – n’apparaissant pas toujours, il peut évoluer en

quelques jours vers une forme mortelle. C’est pourquoi, conseillent-ils, au moindre doute – si l’on vit dans des pays à risques

Ne voulant pas payer les indemnités réclamées par les agriculteurs touchés,elle se retourne contre la commune en l’accusant « de n’avoir pris aucune initiativeutilepourenrayercettepollution».De fait,cette acquisition a créé un «refugenaturelàcescervidés et favorisé leur développement anormal, causé des dom-

mages aux cultures pour l’année culturale 2007-2008 ». De son côté,la commune soutenaitquecesdommagesétaient causés par des sangliers « provenant non de son propre territoire placé sous la responsabilité de l’ONF,ce qui exclut sa propre responsabilité».Desargumentsqui, visiblement,n’ontpasconvaincu

RAY WILSON/ALAMY

LES RAVAGES DU PALUDISME

Jours de C HASSE ◆ A U T O M N E 2 0 1 1

ou si l’on en revient–,il faut demander un test de détection du paludisme.Danslemêmeesprit, ils recommandent à suivre à la lettre toutes les actions préventives qu’elles soient matérielles (moustiquaires, produits antimoustiques…) que médicales (traitement antipaludéen qui doit être pris pendant tout le séjouretplusieurssemainesaprès ; ilfaut,eneffet,savoirquelespremiers signes du paludisme apparaissent entre 7 jours et 2 mois – pour la forme la plus grave – après la piqûre)… Bref,les chasseurs, voyageurs qui vont dans des zones à risques comme l’Afrique,doivent méditer d’urgence cet opuscule. Guide conseil aux résidents des zones tropicales dans lesquelles sévit le paludisme à télécharger sur Internet.

DAVE MARSDEN/ALAMY

MÉDECINE

les juges. Car, par deux fois (en premièreinstanceetenappel),la commune d’Avilly-Saint-Léonard a été déboutée et condamnée à verser au total 33 000 euros à la fédération.Les raisons ? Les dégâts des cervidés (et non de sangliers) « sont en relation directeavecsaqualitédepropriétaire» du terrain ; qu’en sa qualité de propriétaire, la commune aurait dû demander un plan de chasse « pour ramener cette pollution aux cervidés à un taux plus convenable ». En tout état de cause, elle a contribué « à maintenir et même à accroître la prolifération des cervidés… et, partant, à causer les dommages aux récoltes :par cette abstention, il y avait donc faute. Bref,comme le dit avec raison Guy Harlé d’Ophove,président de la Fédération départementale des chasseurs de l’Oise,c’est une décision de bon sens et un sérieuxavertissementàceuxquilaissent faire »…


aneas Bagagerie passionnément française

L'ouverture 2011 en aneas : étui fusil, sac à dos, cartouchière seau, cartouchière 2 poches et trépied de battue en cuir châtaigne, exclusivement de matières et fabrication françaises.

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Pointdemire JOURNÉES PARTICULIÈRES LVMH

PHOTOS : GLENMORANGIE

VENEZ DÉCOUVRIR LES SECRETS DE GLENMORANGIE

◆ Comme chaque année, le groupe LVMH ouvre les portes de son patrimoine au public, tant en France que dans l’Union européenne. Les 15 et 16 octobre,parmi la soixantainedemarquesprestigieuses de LVMH dans le domaine

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de la mode, de la maroquinerie, des montres, des parfums etdescosmétiques,lesmaisons devinsetspiritueuxdugroupe permettront aux visiteurs de se familiariser avec le savoirfaireartisanaldeshommesqui perpétuent un héritage séculaire. Ainsi, dans le nord de l’Écosse,àquelquesmilesdela petite ville de Tain, la distillerie Glenmorangie, fondée en 1843 à proximité de la source de Tarlogie Springs par R. Macdonald et A. Muir, s’est imposée depuis sa création comme l’une des plus prestigieuses et appréciées marques de single malt. Parmi les caractéristiques qui ont établi la réputation de Glenmorangie figurel’alliancedestechniques de fabrication traditionnelles et des capacités d’innovation sans cesse renouvelée.

Filtrée à travers le calcaire, l’eau de source apporte au whisky Glenmorangie sa pureté et sa saveur tandis que la qualité de l’orge à malter lui confère sa subtilité et ses arômes, exaltés par les alambics les plus hauts d’Écosse (photo en bas à gauche), ne retenantquelesvapeursd’alcool les plus volatiles. Cette techniquededistillationuniqueen Écosse, associée à la maturation dans des fûts de chêne est garante de la finesse et de la complexité des single malts élaborés par la distillerie. Alors que la plupart des whiskies écossais vieillissent dans des fûts ayant contenu du bourbon et du jérez,Glenmorangie innove en adoptant pour certains de ses single malts la maturation dans des fûts de sauternes (Glenmorangie Nectar d’or) ou de porto (Glenmorangie Quinta Ruban). À l’occasion des Journées particulièresLVMH,lepublic pourra découvrir au cours de lavisitelesavoir-fairedesseize artisanssurnommés“Lesseize hommes de Tain” qui perpétuent la haute réputation de la distillerie dirigée depuis 1995 par Bill Lumden, un biochimiste récompensé à maintes reprises pour ses recherches sur le whisky et l’excellence de son travail. La maison Glenmorangie est également productrice d’un des single malts les plus fameux de l’île d’Islay, sur la côte ouest de l’Écosse,le whisky Ardbeg,le plustourbédeswhiskiesécossais. Pour en savoir plus : www.glenmorangie.com et www.lesjourneesparticulieres.fr

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HUNTING PLEASURE

REGARD SUR L’ACTUALITÉ DE LA CHASSE

VOYAGES

BIENVENUE À HUNTING PLEASURE

◆ Club Seasons Voyages, créé il

y a un peu plus d’un an,se réorganise. La chaîne Seasons (Canal Plus) ayant décidé d’étendre le label CSV à d’autres agences, notre ami Philippe Girardet,qui présidait jusque-là aux destinées de CSV,a mis en place sa propre structure de voyages de chasse, Hunting Pleasure. « Nous nous sommes recentrés sur quelques destinations dont nous avons l’exclusivité, afin que nos clientsn’aientaucunemauvaisesurprise »,explique Philippe Girardet. On songe en premier lieu à la Hongrie, que Philippe Girardet connaît presque sur le bout des doigts, que cela soit pour les grands animaux (brocards, daims…) ou pour le petit gibier (lire notre article page 80). Hunting Pleasure propose aussi l’Espagne,laFrance(notamment des chasses à l’approche au cerf, au chevreuil et à l’isard dans les Pyrénées),maisaussidesvoyages par espèce de gibier. Toujoursselonlemêmeesprit : le futur voyageur pourra sur Internet dès octobre établir son devis. Qui plus est, les chasseurs quiontfaitledéplacementpourront donner leur avis,dans les limites de l’exercice,car le disciple de Saint-Hubert est souvent prompt aux critiques,et perd un peu de sa lucidité. Tél. :01.42.27.47.47. Internet :www.huntingpleasure.com Email :info@huntingpleasure.com


I L Y A DES HISTOIRES QUI MÉRITENT D’ÊTRE ÉCRITES.

La traversée de l’Atlantique à la voile entre amis ou la naissance d’un enfant, ces moments uniques et précieux méritent d’être immortalisés. Choisissez l’instant qui vous appartient. Nos graveurs, émailleurs, sertisseurs feront de votre histoire une légende. Il n’y a qu’une Reverso comme la vôtre. GRANDE REVERSO ULTRA THIN. Calibre Jaeger-LeCoultre 822. Brevet 111/398.

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Chicetchoke LES VOIX ET LES VISAGES DU MONDE DE LA CHASSE par Daphné Gossip

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La Fête de la musique à la Fondation de la Maison de la Chasse et de la Nature

PHOTOS : XAVIER MOUTHON

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1. M. et Mme Renaud Denoix de Saint Marc. 2. Christian de Longevialle, président de la Fondation de la Maison de la Chasse et de la Nature. 3. Jean de la Porte des Vaux. 4. Yves d’Hérouville.

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5. M la générale Ract-Madoux, Frédéric Brun, et Patricia de Brichambaut. 6. François d’Orcival, Françoise Chiron et Jacques-François de Chaunac-Lanzac. me

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9. Gérard de Ganay. 10. M. et Mme Anastas Munir. 11. Me Pelage de Coniac. 12. Yannick Bureau dans ses œuvres.

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7. Louis de Rohan Chabot. 8. Le général Ract-Madoux et Yara Lapidus.

Le dîner vert sur le Champ-de-Mars

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1. Thierry Morin. 2. Céline Chauvet, Matthieu Mennessier et Caroline Despres. 3. Bertrand de Courcy et Agnès Despres. 2 3

en partenariat avec

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4. Stéphane Guillou.

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5. Hubert de Cerval, Jérôme Pinel (Valmonde) et Marc-Antoine Gélibert (Valmonde) 6. Une table que n’aurait pas reniée BrillatSavarin.

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PHOTOS : PATRICK IAFRATE

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Chicetchoke PHOTOS : LAURENT-PERRIER

LES VOIX ET LES VISAGES DU MONDE DE LA CHASSE

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Les trente ans des Honneurs Laurent-Perrier

1. Les membres du jury avec, au premier rang, Louis Hubert, Michèle Lombardi,Alexandra Pereyre de Nonancourt (membre du directoire de Laurent-Perrier), Pascale d’Ormesson, Cécile Colin.Au second rang : Yves d’Hérouville, Marcel Bouvier, Jean-Pierre Poly, Benoît Chevron,André Thérond et Michel Habig.

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18. Les lauréats 2011 : Michel Veaute (GIC du Pays castrais) et Gérard Ourmière. 17

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2. Michel Reffay et Jacky Desbrosse. 3. Sonneurs du Rallye SaintHubert de Champagne. 4

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15. Charles Séverin. 16. Pierre Dermaut. 17. Arnaud de Felcourt et Philippe Séverin.

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4. Stéphanie Meneux de Nonancourt, membre du directoire de Laurent-Perrier. 5

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5. Alain Rondeau et Raymond Lapie.

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6. Gilles Giuliani, sous-préfet d’Épernay. 7. Mme Gilles Giuliani. 8. Nicolas Muzard. 9. Paul Havet, auteur du livre anniversaire 30 ans d’Honneurs et Éric Tournier.

en partenariat avec 10

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12. Jean-Louis Hardouin (GIC de Bercé) qui a reçu la mention spéciale. 13. Guillaume Janssens. 14. Agnès Richer de Forges. 10. Geoffroy 11 de Foestraets, Marie-Clotilde Debieuvre-Patoz et Yves de Bohan, directeur général de Laurent-Perrier Belgique.

Jours de C HASSE ◆ A U T O M N E 2 0 1 1

11. Vue d’ensemble du grand cellier au domaine Laurent-Perrier de Tours-sur-Marne.


RIO GRANDE - Photo FOCALE 3 Studios Reims

La seule œuvre d’art qui disparaît au vernissage L ’ A B U S D ’ A L C O O L E S T D A N G E R E U X P O U R L A S A N T É - À C O N S O M M E R AV E C M O D É R AT I O N




Chicetchoke LES VOIX ET LES VISAGES DU MONDE DE LA CHASSE

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Inauguration de l’Armurerie Élysées

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1. Thomas Halphen (Armurerie Élysées), Marine Furon, Caroline Benoist et, à l’arrière-plan, Marc Roland et Guillaume Alba. 2. Baudouin de Saint Léger et Élisabeth Camus. 2

6. Jean Grabowski (Aneas) et Xavier Eeckhout (Galerie Eeckhout). 5

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3. Alexis Rochette.

4. Charlotte Paul-Raynauld, Clémence de Bodman, Guillaume de Waziers et Violaine de Bodman.

PHOTOS : PATRICK IAFRATE

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5. Benjamin Verspieren et Diane de Bellescize.

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Nature et Vénerie à Fontainebleau

1. René Kleboth. 2. Philippe Berton et Fanfare piqueux du Rallye des Trois-Forêts.

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PHOTOS : RALLYE TEMPÊTE

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4. Marie-Hélène et Virginie Prioux.

5. Pierre-François Prioux, le grand ordonnateur de la manifestation.

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en partenariat avec

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3. Aliénor de Chatelperron, Loïc de Suremain, Yves de Chatelperron de l’Équipage de Percevent.

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6. Loïc Gesbert (Rallye des Falaises). 7. Philippe Prioux (Rallye Tempête).


Glenmorangie, Pionnier de l’Extra - Maturation Tout d’abord élevés pendant dix ans dans les meilleurs fûts de Bourbon, nos single malts passent ensuite deux ans supplémentaires dans les plus précieux fûts de Sherry Oloroso, de Porto Ruby ou de Sauternes.

L’ABUS D’ALCOOL EST DANGEREUX POUR LA SANTÉ. À CONSOMMER AVEC MODÉRATION.


Chicetchoke LES VOIX ET LES VISAGES DU MONDE DE LA CHASSE par Daphné Gossip

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1. Diane de Bellescize et Bouchra Zerouali devant une œuvre de vénerie d’Antignani. 2. Jean-Noël Cardoux, vice-président du Conseil général du Loiret.

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17. Faustia MartinMoreau, organisatrice, remet une œuvre d’Estelle Rebottaro à Mme Valladon (par tirage au sort pour le prix du Public), en compagnie des organisateurs Patricia et Laurent Orblin-Moreau.

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15. Valérie Vanden Bulke. 16. M. et Mme Éric Lecointe.

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3. Blaise Prud’hon et Daniel Sablon, maire de Sully-sur-Loire. 4. Guyaume Vollet.

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13. M. et M Leysenne. 14. Jean d’Harcourt, président d’honneur du Grand Salon.

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5. Antoine Fristot et Richard Dupont. 6. Jacques et Caline Garnier. 7. Loetitia Pillault et Daniel Castan. 8. Yann Le Borgne (CNPE EDF).

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en partenariat avec

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9. Alexandra et Pascal Chaillou. 10. Guislaine Valle. 11. M. et Mme Philippe Bureau devant une œuvre de Blaise Prud’hon. 12. Ludivine Machard et Christophe Knezic.

PHOTOS : ENTRE SABLE ET BRUYÈRE

L’exposition de la Galerie Entre Sable et Bruyère à Sully-sur-Loire




Roi du tout-terrain A

près soixante ans de règne sans partage, le Toyota Land Cruiser demeure le tout-terrain le plus vendu au monde :depuis 1951,plus de six millions d’exemplaires ont trouvé preneur dans plus de 170 pays ! Sa robustesse et sa fiabilité ont assis sa légende.Degénérationengénération, le modèle s’est perfectionné,gagnant en puissance,en habitabilité,en confort,voyants’affirmersesqualitésroutières,sans jamais se renier.Le“Toy”, commelequalifientaffectueusement ceux qui l’ont adopté,conserve l’âme d’un baroudeur. Ses aptitudes hors piste exceptionnelles en font“la”référence de sa catégorie. Le voici donc en majesté. Pour célébrer l’avènement de la septième dynastie –d’aucuns diront septième génération–,il arbore des lignes plus dynamiques, déployant un arsenal technologique entièrement dédié à l’efficacité et à la sécurité routière. Et le succès est au rendez-vous,malgré un contexte économique délicat. Durant l’année 2010, pas moins de 29 000 exemplaires ont été vendus en Europe,tandis qu’en France,

le Land cruiser domine la catégorie avec 2 200 immatriculations enregistrées, soit un taux de pénétration du marchéde28,6% !Leschiffresconsolidés sur l’année écoulée confirment sa domination. Et notre conquérant ne va pas en rester là.Pour parfaire l’accomplissement de son règne,il s’offre cette année un moteur à filtre à particules entièrementrevisité.De173chevaux,son dieselD-4D,désormaisconformeaux exigences de la norme de dépollution Euro V, passe à 190chevaux. Un gain de 17 chevaux qui amplifie ses qualités sans pénaliser le consommateur à la pompe.Au contraire,le Land Cruiser septième du nom réussit le tour de force de gagner en muscles, toutenréduisantsesconsommations, ramenées à 8,2litres en moyenne aux 100 kilomètres-heure en cycle mixte pour le Land Cruiser cinq portes, et même 8,1litres en boîte auto sur la mêmeversion,avecunniveaud’émission de CO2 cantonné à 213 grammes par kilomètre en cycle mixte. Retravaillé,ce3litresturbo,àdouble arbre à came en tête, se fait encore moins sonore à froid. Le couple progresse de 10 Newton-mètre,pour une conduite plus souple et des capacités hors piste accrues. Par rapport l’ancienne génération, de 0 à 100 kilomètres-heure, ce millésime

gagne une seconde en boîte manuelle et 0,7 seconde en boîte automatique. La clé de ces prouesses techniques ? Une rationalisation du cycle injection-combustion à tous les niveaux.Desinjecteurspiézoélectriques d’unepressionmaximalede2000bars ontétégrefféssurlemoteur.Demême que des bougies de préchauffage en céramique à contrôle de température variable,pour faciliter les démarrages à basses températures et limiter les fumées d’échappement. Les sorciers de Toyota ont également joué sur le faibletauxdecompressiondumoteur, la pompe à huile et la viscosité du liquidelubrifiant.Ultimetrouvaille :un échappement qui permet au catalyseur d’atteindre plus vite sa température et donc de réduire plus tôt les émissions polluantes. Mais place aux sensations ! Hors piste,c’est son architecture même qui confère à cet engin une aisance inégalée : son châssis-échelle, bien sûr, encore rigidifié de 11 %,sa transmission intégrale de type Torsen, qui répartit automatiquement le couple entrel’avantetl’arrière,selonlesconditions d’adhérence, et puis sa boîte courte,indispensable en terrain difficile. Le Land Cruiser dispose même d’un blocage de différentiel central, voire arrière, sur la version haut de gamme. N’oublions pas non plus sa


COMMUNIQUÉ

Toyota

Land Cruiser 190 D-4D

Dimensions L : 4 760 m ; l : 1 885 mm ; H : 1 845 mm (et 1 835 pour le Lounge Pack Premium). Charges utiles Poids à vide : 2 105 kg (5 places), 2 210 kg (7places). Poids tractable autorisé : 750 kg (non freiné), 3 000 kg (freiné). Capacités Coffre : 620 à 1 930 l. Réservoir : 87 l. Moteur Quatre cylindres en ligne, 2982 cm3, injection directe à rampe commune, turbocompresseur à géométrie variable. Couple maximal: 420Nm de 1600 à 3000 tr/mn. Puissance: 190 ch à 3400 tr/mn. Freinage ABS à disques AV et AR. Boîte manuelle à 6rapports ou automatique à 5rapports (en option). Transmission Intégrale permanente, différentiel à glissement limité Torsen avec blocage, boîte de transfert. Suspensions Avant : indépendante à double triangulation. Arrière : essieu rigide guidé par quatre bras. Performances Vitesse maximale : 175 km/h. 0 à 100 km/h : 11,4 sec. (BVM) et 11 sec. (BVA). Consommations (mixte, extra-urbain, urbain) : 8,2, 7,3 et 9,8 l (BVM) ; 8,1, 7,1 et 9,7 l (BVA). Émission de CO2 : 217 g/km (BVM), 213 (BVA). Prix 3 portes : à partir de 37 350 €. 5 portes : à partir de 40 050 €.

haute garde au sol,de plus de 20 centimètres, apanage des vrais 4x4. Sa physionomie lui autorise toutes les audaces et se mesure en chiffres : angle d’approche à l’avant de 32 degrés,angle de fuite à l’arrière de 25 degrés et un angle ventral de 22 degrés. Il peut dévaler des pentes jusqu’à 42 % ! Le tout assisté par de multiples aides électroniques, à l’instar du contrôle électronique en descente ou de l’aide au démarrage en côte sur la boîte automatique (BVA). Le Land Cruiser fait depuis longtemps le bonheur des aventuriers et des professionnels, amateurs de raids, montagnards, chasseurs,pompiers,secouristes,saisonniersenmilieux extrêmes ou agents des parcs et forêts, sans parler des agriculteurs, viticulteurs, maçons,architectes,éleveurs ou amateurs de chevaux tractant un van, mais aussi plaisanciers soucieux de trouver un véhicule logeable et biencampésursesquatrerouespourdescendre un bateau à la cale. Ce 4x4 décomplexé en impose par ses dimensions et sa qualité de fabrication. Il a d’ailleurs pris un peu de volume, affichant désormais la cote généreuse de 4,76 mètres de long par 1,88 mètre de large pour le Land Cruisercinqportes.Iln’aspirecertespasàécumerlescentres-ville.Maisiln’yserapasmoins àl’aisequecertainesgrandesberlines.Aureste, sa position de conduite surélevée permet de voir loin devant soi,procurant un intense sen-


© TOYOTA

timent de sécurité. Et sa hauteur, inférieure à 1,90 mètre,lui autorise l’accès à la plupart des parkings souterrains.Notons aussi la présence de radars et d’une caméra de recul, livrés de série dès la finition Légende, pour faciliter les manœuvres. Évidemment, c’est sur route que LandCruiserexprimeralemieuxsesqualités routières.À bord,la conduite se fait relaxante.Lerégulateurdevitesseéquipe d’office trois des quatre niveaux de finition(LeCap,Légende,LoungeetLounge Pack Premium). La prise de roulis, inévitable pour un engin de ce gabarit,est bien maîtrisée grâce au système KDSS. L’instrumentation brille par sa lisibilité, les commandes par leur ergonomie. L’insonorisation se révèle particulièrement efficace. Sur autoroute, les 190chevauxmènerontàbontrainunefamille de sept personnes, avec tous ses bagages, dans un confort de limousine. Chacun pourra apprécier le paysage,installé dans des sièges moelleux,tendus de cuir dans les finitions haut de gamme, goûtant à l’ambiance musicale servie par unesonoJBLdebonnefacture.Lessièges optionnels du troisième rang pourront se rétracter dans le plancher du coffre. Lafonctionsecommandeélectriquement sur les versions les plus luxueuses. Ce baroudeur aux goûts de luxe est bien le seigneur de la polyvalence. ●

La maîtrise sous haute surveillance

O

n peut être rustique et intelligent. Le nouveau Toyota Land Cruiser affiche un impressionnant catalogue d’équipements de pointe pour faciliter les évolutions en hors piste. Revue de détails (disponibles selon les versions) : Adaptation au terrain Le système Multi-Terrain Select permet d’adapter les paramètres de conduite à la nature du parcours (boue et sable, cailloux, bosses, rochers). Il suffit de sélectionner le mode qui convient. Vidéo périphérique Quatre caméras sont placées à l’avant, à l’arrière et sous les rétroviseurs. Les images s’affichent sur un large écran, avec indication de l’angle de bracage des roues. Le Land Cruiser bénéficie d’un régulateur de progression lente (régulateur de vitesse tout-terrain Crawl Control). Contrôle de motricité Un dispositif actif, l’A-TRC, gère en parallèle freins et moteur, pour une répartition idéale du couple entre les roues. Suspension dynamique Le système KDSS (contrôle actif du roulis) permet de maintenir l’assiette dans les conditions délicates. Assistance en côte Un dispositif dénommé HAC facilite les démarrages dans les pentes. Il est livré de série avec la boîte auto. Aide à la descente Baptisé DAC, ce programme gère automatiquement la vitesse du véhicule pour éviter que son poids ne l’entraîne en descente de façon incontrôlée. Il agit en dessous de 25 km/h, à condition que l’accélérateur et la pédale de frein ne soient pas actionnés. La vitesse se régule alors d’ellemême : de 5 à 7 km/h en marche avant. Et même en marche arrière !


Àl’affût

LES EXPOSITIONS ET LES SALONS D’ÉTÉ par la rédaction

BLAISE PRUD’HON A OUVERT SA GALERIE ◆ C’est avec plaisir que nous

avons appris que notre ami Blaise Prud’hon (à qui nous avions consacré un portrait dans Jours de Chasse n° 14) venait d’ouvrir sa galerie à Dampierre-en-Yvelines. Désormais, dans cette région à qui la chasse doit tant, nous pourrons admirer toute la vigueur de cet artiste animalier. Bécasses, chiens,

sangliers, chevreuils… le trait est toujours sûr, le mouvement exact, la précision redoutable, comme si la fascination qu’il a pour Dürer l’avait marquée à jamais. Ce qui n’exclut nullement la poésie et la spontanéité. En un mot, Blaise Prud’hon sait transfigurer le rêve de tout chasseur : l’intelligence, le mouvement et la beauté.

hippodrome qu’est Auteuil (en dépit des travaux imposés par la Mairie de Paris !). Au programme de ces deux journées : plusieurs courses dites de groupe –c’est-à-dire qui concernent les meilleurs chevaux d’obstacle de France, dans leurs catégories d’âge et dans leurs spécialités (haies ou steeple-chase). Le point d’orgue de ces journées sera, dimanche, le prix La HayeJousselin, long de 5 500mètres, parsemé de 22obstacles (dont le redoutable Rail ditch and fence, qui, haut de 1,6mètre et large de 4,3 mètres, nécessite un bond de plus de 6mètres), qui devrait voir s’affronter les“cracks” tels que Rubi Ball, Mid Dancer, Polar Rochelais, Doumaja… montés par ces athlètes de haut niveau que sont les jockeys. Plus encore à Auteuil, où l’on court presque sans discontinuer depuis 1863, c’est l’assurance de vibrer à un spectacle hors du commun. Ou quand le sport, la beauté et l’émotion sont réunis. Hippodrome d’Auteuil, porte d’Auteuil,Paris XVIe. Sur Internet :www.france-galop.com

SALON DES ARTISTES ANIMALIERS À PARIS

◆ Il y a un peu plus d’un siècle

le peintre Jules Gélibert fondait à Paris le Salon des peintres et sculpteurs de chasse et vénerie. Ce salon a accueilli jusqu’en 1912 tous les grands noms de la peinture animalière et cynégétique, de Condamy et du baron Finot à Jadin et Gaston d’Illiers, de De Penne et Georges Busson à Reboussin et Oberthür. Un chasseur et collectionneur invétéré, JeanChristophe Barbou des Places a eu l’heureuse idée de lui donner une suite avec le Salon des artistes animaliers, de chasse et de la nature. Sa vocation : devenir le rendezvous annuel des meilleurs artistes contemporains. Sous l’égide de l’association Arthémis, qui réunit entre autres les artistes Catherine Farvacques, Catherine Noël, Marie-Joëlle Cédat, Blaise Prud’hon, Patrice Bac, Patrick Allain, ce nouveau salon vous ouvrira ses portes dans ce lieu prestigieux qu’est l’hôtel de Guénégaud.Dans le comité de parrainage figurent l’ONCFS, la FNC,la Société de vènerie, la Fondation et le Club de la Maison de la Chasse et

le choix des 200 œuvres exposées (dont celles de Matthieu Sordot,photo) tandis qu’un jury du salon décernera les prix dans chaque discipline. Ceux-ci seront remis lors d’une soirée de gala le jeudi 15 décembre.

Hôtel de Guénégaud,60,rue des Archives,Paris IIIe.Entrée gratuite. Tél. :01.53.01.92.40. JUSQU’AU 8 JANVIER 2012

FRANÇOISE PÉTROVICHT S’EXPOSE

◆ Avec Claude d’Anthenaise,

PHOTOS : DYGA LAURENT/SCOOPDYGA.COM - BLAISE PRUD’HON

38,Grande-Rue,78720 Dampierreen-Yvelines.Tél. :06.98.79.35.20.

5 ET 6 NOVEMBRE

DU GRAND SPORT À AUTEUIL

◆ Un événement et un très

grand moment de sport : sans aucun doute, c’est en ces termes que l’on peut qualifier la septième édition du Weekend international de l’obstacle sur ce magnifique

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de la Nature, la chaîne Seasons, le musée du Veneur,Athémis, les Éditions de Montbel et Jours de Chasse. Un comité de sélection fera

DU 15 AU 18 DÉCEMBRE

MATTHIEU SORDOT

ART ANIMALIER

Jours de C HASSE ◆ A U T O M N E 2 0 1 1

directeur du Musée de la Chasse et de la Nature, on a le sentiment que le visiteur doit être nécessairement surpris à chacune de ces expositions temporaires. Une fois encore, il le sera avec la manifestation consacrée à Françoise Pétrovitch,définit par les critiques comme une « plasticienne pluridisciplinaire ». Les visiteurs seront amenés à découvrir l’univers de l’enfance et sa proximité avec l’animal dans tout le somptueux Musée de l’hôtel de Mongelas, dans ses vitrines, dans les escaliers, sur ses murs. Ils sont invités à fouiller, chercher, ouvrir les tiroirs, détailler des vitrines…

Musée de la Chasse et de la Nature 62,rue des Archives,Paris IIIe. Sur Internet :www.chassenature.org


Qui a dit que l’automobile sportive n’avait pas d’avenir ? Nouveau Cayenne S Hybrid. Révolution en Centre Porsche.

Depuis 1948, nous repoussons les limites. Jusqu’à concilier des objectifs qui semblent contradictoires comme le concept Porsche Intelligent Performance : moins de consommation et plus de performance. Le Cayenne S Hybrid en est la preuve. Une sportive de série dotée du Parallel-Full-Hybrid avec un moteur thermique associé à un moteur électrique. Une technologie intelligente qui réduit les émissions, sans diminuer les performances (0 à 100 km/h en 6,5 s., une consommation de 8,2 l) et accroît vos émotions.

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Cayenne S Hybrid – Consommation en (l/100 km) : cycle urbain 8,7 – extra-urbain 7,9 – mixte 8,2 / Emissions de CO2 (g/km) : 193


Lucarne

SÉLECTION DE DVD par Humbert Rambaud

Sur la ligne

◆◆ En décidant de se consacrer

qu’au seul tir des grands animaux sur la ligne, ce film laisse de prime abord une impression assez mitigée. Certes la mort d’un animal fait partie de l’acte de chasse – et c’est même pour cela qu’aux yeux d’une partie du monde écologiste, la chasse est honteuse–, mais elle ne peut et ne doit être que son ultime conclusion. Et en cela, avec ses dizaines de sangliers, chevreuils ou cerfs, ses centaines de coups de carabines, les images peuvent en agacer certains,agacement renforcé par des chasseurs en tenue camo des pieds à la tête… La chasse doit rester une affaire de beauté, d’esthètes et

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de difficultés. Il n’en demeure pas moins que le film est très loin d’être dénué d’intérêt. D’abord parce que les actions

de chasse sont remarquablement bien séquencées, avec ces animaux qui arrivent sur la ligne, d’une prudence extrême (on les comprend !), essayant

Au milieu des oies, à quelques mètres des lagopèdes, dans le froid et le vent, il faut une grande patience, de longues séances de jumelage, et un petit geste de la providence, avant de pouvoir tirer un animal acceptable. Après ? On sent qu’avec le jour qui tombe et le froid qui s’intensifie, la marche est pesante et la retraite difficile. Comme toute chasse, c’est tous les chapitres qui précèdent le tir qui sont passionnants, à commencer par voir surgir des beaux animaux, qui font 2 000 à 3 000 kilomètres pour chercher le grand froid.Assurément, une expédition à nulle autre pareille. ALL CANADA PHOTOS / ALAMY

◆◆ Dans tout chasseur sommeille un personnage à la Fenimore Cooper, sorte de bas-de-cuir épris de paysages incommensurables peuplés d’animaux quasi fabuleux. Avec le Grand Nord canadien et la grande migration des caribous, il va être servi audelà de ses espérances, car c’est bel et bien une expédition des extrêmes que nous tenons là. Organisé par notre ami Olivier Crozet, le voyage n’a rien d’une sinécure,après des heures de vol,pour finir par atterrir en hydravion dans un campement rustique. Là-bas, tout n’est que vent, toundra et désolation. Ces terres infinies sont la patrie des caribous, qui, particularité plus que singulière, opèrent une migration à l’envers

(c’est-à-dire du sud vers le nord) : en effet, avec leur morphologie, ils ne peuvent trouver leur nourriture –le lichen– que sur des sols gelés (c’est-à-dire au nord) –qu’ils grattent avec leurs sabots– et non sur des sols recouverts d’épaisses couches de neige (qui se trouvent au sud).Très vite, dès les premières minutes, dans des explications fort pédagogiques, et didactiques, le spectateur comprend que c’est une affaire de stratégie pour pouvoir tirer dans de bonnes conditions un beau bull (on aurait toutefois aimé avoir davantage d’explications sur l’état et l’évolution des populations de caribous, qui a subi

de sévères soubresauts depuis le XIXe siècle). Plus qu’une chasse d’approche, c’est une chasse « d’interception » comme le souligne Olivier Crozet (comment pourrait-il en être autrement lorsqu’on apprend que la zone de chasse fait… 700 000 kilomètres carrés !). d’analyser tout mouvement anormal. En outre, autre intérêt de ce DVD : son aspect pédagogique. Et c’est pour cette raison que les chasseurs de battue pourraient presque le regarder en boucle, car ils y trouveront force et judicieux conseils. Au vrai, ils ne pourront plus rien ignorer de la nécessité d’avoir une arme « qui vous convienne », de l’impérieuse nécessité de régler son optique, et de la justesse de la notion de“tir efficace”. Les différents intervenants rappellent qu’il n’y a rien de plus lamentable et de plus dangereux que de jeter son coup de carabine sans discernement. En effet, être un chasseur responsable, c’est A & J VISAGE / ALAMY

Caribou, seigneur de la toundra

Jours de C HASSE ◆ A U T O M N E 2 0 1 1

Adrenaline Films Makers/Nature Tour,60 minutes,20 €.

connaître son arme, savoir contrôler ses émotions, savoir analyser les animaux, qualités qui ne peuvent s’acquérir que par la pratique et un entraînement régulier. Le contrôle de ses émotions, c’est aussi savoir s’abstenir de tirer (c’est le cas notamment lorsque des animaux passent la ligne “en paquet”, car l’on risque d’en blesser plusieurs)… Rien n’est négligé pas même l’intérêt des miradors.Outre le fait que les animaux vous éventent beaucoup moins, qu’ils vous permettent de tirer dans de bien meilleures conditions de sécurité, ils offrent une vision de la battue « beaucoup plus vivante », à telle enseigne que l’on « a plus besoin de tirer ». Bref, une fois encore, l’on peut vérifier que“la chasse vaut mieux que la prise”. Seasons,60 minutes,20 €.


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Tentations

MODE, PARFUMS ET ACCESSOIRES POUR ELLE par Diane Cernay Retrouvez toutes nos adresses en page 258

FOULARD ALEXANDRE MAREUIL ◆ Après avoir choisi l’artiste et les

SAC LANCEL AU SPHINX

études de bécassines de Marcello Fremens, Alexandre Mareuil a voulu une matière légère : un twill de soie rouleauté à la main. 60 à 299 €,

◆ Modèle

Reporter en cuir façon cuir exotique croco devenu un classique des sacs Lancel.

3 tailles : 45x45 cm (pochette), 70x70 cm (foulard) et 180x70 cm (écharpe).

690 €, coloris bleu fumé ou noir.

SPLENDEUR D’EUROPE DE PANDAÏA

◆ Cécile Quilez poursuit son exploration

des territoires du globe. Cette fois, l’Europe se dévoile auréolée d’une perle de culture des mers du Sud où or jaune et blanc et diamants font jaillir leur noblesse. 5 800 €.

PORTEFEUILLE HERMÈS CONSTANCE

◆ Parmi les nouveautés

automne-hiver d’Hermès, un très beau cuir travaillé pour un portefeuille de la ligne Hermès Constance. 2800 €.

ÉCHARPE LE CHAMEAU

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cette écharpe se lovera autour de votre cou aux premières heures givrées de cet automne. Une chaleur douillette naturelle pour éviter un mauvais coup de froid. 50 €, en rouille et lie de vin.

N° 19 CHANEL

◆ La mythique eau de parfum N°19 devient

poudrée. Elle garde le précieux iris comme fil conducteur et offre une envolée de néroli de Grasse et de mandarine avant de se construire en absolu de jasmin et de s’épanouir en notes de musc blanc, vétiver d’Haïti et fève Tonka. 80 €.

PARKA AIGLE

◆ Modèle Blodwen 100 % coton, cette parka

Aigle est à la fois imperméable et respirante et surmontée d’un col fausse fourrure. 280 €.

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Jours de C HASSE ◆ A U T O M N E 2 0 1 1



Tentations MODE, PARFUMS ET ACCESSOIRES POUR LUI

VESTE ET ÉCHARPES HUMBERT BERETTA ◆ Du style pour

cette veste, du style sur toute sa gamme d’écharpes, Humbert Beretta s’élève en défenseur de la silhouette masculine. 610 €, la veste tailles 46-62 ; 75 €, l’écharpe.

POLO ARLINGTON TOM JOULE

◆ Indéniablement,

Tom Joule, en cet automne 2011, est sous influence de la Coupe du monde de rugby. D’ici, de l’hémisphère Nord, il défendra la French touch. 115 €, tailles XS à XXL.

CRAVATE VICOMTE A

◆ Une collection :“Gastinne Renette”.

Une matière : le tweed. Si le célèbre armurier parisien était toujours de ce monde, il s’habillerait à n’en pas douter en Vicomte A. 65 €.

TIMEWALKER GMT BROWN MONTBLANC

◆ Cette TimeWalker Brown est un concentré de technologie et d’élégance. Pour la prouesse technique, cette automatique affiche un second fuseau horaire (GMT). Pour le style, le marron moiré du cadran soutenu par un bracelet alligator tout aussi dense enluminent aiguilles, chiffres et boiter acier. 2400 €.

MES CHAUSSETTES ROUGES

◆ Ces chaussettes de chasse, fabriquées au Royaume-Uni, sont chic et colorées, en laine ou en cachemire.

60 à 220 €, tailles 36 au 48, comprend les garters (pompons latéraux).

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PARFUM LONDRES DE GUERLAIN

◆ Londres dans un flacon !

Voici un nouveau défi esthétique signé Guerlain, passé maître dans les carnets de route olfactifs (New York, Moscou et Tokyo sont les précédents “jus”). Avec Londres, l’idée d’évasion est urbaine et porté par le thème équestre ! 150 €, les 100 ml.

Jours de C HASSE ◆ A U T O M N E 2 0 1 1


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Tentations ACCESSOIRES

SAC DE BATTUE ANEAS

◆ Capable de contenir votre arme à bascule, vos bottes, vos accessoires de chasse, vos vêtements de rechange, ce sac sera aussi un excellent compagnon de voyage. Sa grande poche zippée permettra d’y glisser quelques documents, votre netbook ou un bon livre. 550 €,

2 couleurs de cuir et 3 couleurs en toile et cuir.

◆ L’idée est ingénieuse,

le cuir couleur antique sauvage toujours aussi pur protégera sans ostentation votre juxtaposé calibre 12 ou 20. 38 €.

TÉLÉMÈTRE STEPLAND

◆ L’utilisation de ce télémètre est très simple, sa portée est de 5 à 400 mètres, le grossissement est x6, il a un mode pluie et est livré avec un étui, une sangle et une pile. 295 €.

CARTOUCHIÈRE PERCUSSION

◆ Percussion défend l’esprit durable. Cette cartouchière (de la gamme Rambouillet) ultrapratique Canvaspolyester peut contenir 25 cartouches dans les coloris bronze et marron. 15,95 €.

PROTÈGE CANON ALEXANDRE MAREUIL

JUMELLES CL COMPANION SWAROVSKI

◆ Les CL Companion 10x30,

par leurs dimensions compactes, sont faciles à prendre en main grâce à un revêtement en caoutchouc antidérapant. Elles ne craignent pas l’humidité et offrent des images claires et contrastées. 1 060 €.

LEICA V-LUX 30

◆ Ce nouveau compact numérique Leica doté d’un capteur de 14,1 millions de pixels dispose d’un zoom de grande amplitude (24 à 384 mm). De la prise de vue en mode macro au super grand angle, la chasse au plus beau cliché est ouverte ! 585 €.

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COUTEAU MIKOV AGORA TEC

◆ Mikov, spécialiste des couteaux automatiques, est un prestigieux fabricant

tchèque qui existe depuis 1794. Ce chef-d’œuvre artisanal de sa création possède un manche en palissandre et une lame Damas de 100 mm. 295 €.

Jours de C HASSE ◆ A U T O M N E 2 0 1 1


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Tentations ACCESSOIRES

ALLUME-FEU TINDERSTARTER

◆ Light My Fire vous propose le meilleur moyen d’allumer un feu par tous les temps. Provenant de souches de pins mexicains, le TinderStarter contient 80 % de résine (le “carburant” de combustion du bois) ! 2,95 €.

CARTOUCHES TRADITIONNELLES TUNET

◆ Ces cartouches au nom indémodable continuent de faire rêver des générations de chasseurs ; ici, l’Open 34, bourre à jupe, idéales pour le petit gibier. 10,45 €,

OLSO DE LIGNE VERNEY-CARRON

◆ La botte en caoutchouc naturel de toutes les situations. Avec son soufflet arrière étanche, elle vous permettra de courir sans effort. À l’intérieur, en plus d’un excellent maintien du cou-de-pied, une doublure jersey apporte un confort impeccable.

79 €, tailles 36 à 48.

la boîte de 25. Disponible en calibre 12, cartouches chambrées en 70 mm.

COURROIE ACCÈS RAPIDE REIDL IMAGING ◆ Étudiée pour “elle”, cette courroie

répartit de façon équilibrée le poids de l’appareil sur les épaules et la poitrine, le reflex restant en suspension au niveau de la hanche. La prise de vue sera d’autant facilité pour le cliché qu’il ne faut jamais manquer. De 59,90 à 79,90 €.

SAC À BOTTES CHIRUCA

◆ Très pratique, ce sac

à bottes est résistant et extensible. Il est équipé d’une maille filet pour l’aération et le séchage naturels de vos bottes. 18 €.

STETSON HARRY CLUB INTERCHASSE

◆ Indéformable, imperméable, ce Stetson Harry est entouré d’un ruban de cuir planté de trois plumes dont une bleue saillante qui donne à ce feutre une finesse, une distinction dont seul Club Interchasse a le secret.

119 €, tailles S à XL.

BALLE KALAHARI PAR RUAG AMMOTEC

◆ Cette ligne Kalahari est destinée à la chasse des grands animaux “moyens”. Rapides,

légers, les projectiles permettent une trajectoire la plus rasante possible Ils sont disponibles en 7x64, .270 Win, .270 WSM, .280 Rem, 7 mm RM, .300 Win Mag et .300WSM. 69,20 €, la boîte de 20 cartouches.

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Jours de C HASSE ◆ A U T O M N E 2 0 1 1


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DÉCOUVRIR LES VÊTEMENTS & ACCESSOIRES DE CHASSE BERETTA Sentir et vivre sa relation avec la nature : c’est la philosophie de vie que poursuit Beretta, permettant à chacun de côtoyer les éléments et de prendre le meilleur de leurs différentes facettes. La reconquête de la nature représente un must pour l’homme moderne qui apprécie la notion d’évasion, d’échappée, et rêve de s’immerger dans les couleurs et les odeurs de lieux dont il a toujours fait partie. Beretta conçoit ses gammes de vêtements et accessoires avec la plus grande attention aux détails pour accompagner le voyageur dans son aventure, à la chasse ou ailleurs, lui permettant, équipé du mieux possible, de vivre pleinement ses émotions.

Chaque ligne d’accessoires propose une offre très complète.

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D ossier chaussures ◆

Des chasseurs et des chausseurs P

dossier réalisé par Leslie Bonnet

OUR LE DISCIPLE DE S AINT-H UBERT, UNE PAIRE DE CHAUSSURES

L’on reconnaissait dit-on, entre les

deux guerres, un homme élégant“à sa cravate, à ses gants et à ses chaussures”. C’était il y a quelques décennies, autant dire une éternité surtout quand il s’agit de mode, et pourtant cette assertion n’a quasiment pas pris une ride. Car dès qu’il s’agit de chaussures, les hommes, urbains,campagnards ou chasseurs, ne sont plus les mêmes, devenant

d’une exigence presque inquiétante, d’un perfectionnisme impatient. Bref, c’est une gageure que de dire que presque de tout temps la chaussure est une affaire d’histoire, de civilisation et, au bout du compte,d’un certain art de vivre. Jours de Chasse a sélectionné pour vous douze modèles (lire page 48) issus des meilleures marques –John Lobb, J.M.Weston,Berluti,Shipton & Heneage,

SOMMAIRE Page 46

◆ Des chasseurs et des chausseurs

Goodyear ou norvégien ?

Page 48

◆ Notre sélection chic et choc

DANIEL DEMPSTER PHOTOGRAPHY/ALAMY

EST UNE AFFAIRE D ’ ÉLÉGANCE , DE RÉSISTANCE AU TEMPS ET DE CIVILISATION .


Goodyear ou norvégien ? Emling,Aubercy, Crockett & Jones, Bowen, Heschung, Hardrige, Paraboot, Church’s–qui signent de leur empreinte leur savoir-faire, satisferont le gentleman-farmer, le disciple de Saint-Hubert et l’homme plus… civilisé. Pour l’histoire, c’est au moment où l’homme cesse d’être sédentaire pour devenir nomade qu’apparaissent les premières chaussures. Déjà des ersatz de chaussures en peau de bête existaient pour se protéger des morsures du froid et des aspérités du sol.En fonction du biotope, du climat et des animaux présents sur le territoire, l’homme utilisera les peaux et les matières nécessaires à son environnement.Ainsi, certains hommes de l’ère préhistorique porteront-ils des crapaudines, réalisées à partir d’une peau de crapaud (celles-ci,percées de quelques trous,laissent passer de solides lanières tenant le cou-de-pied et la cheville). Sous l’Antiquité, dans les régions sèches et chaudes, l’homme inventera des sandales tressées en fibres végétales et aura l’idée d’utiliser du papyrus ou du bois pour les semelles. Dans l’Égypte ancienne, les chaussures deviendront des sandales qui se déclineront en différents matériaux. Elles seront fabriquées en cuir, en paille tressée, avec des lanières de feuilles de palmier ou de papyrus, voire en or pour les pharaons. À Rome, la sandale deviendra un signe distinctif qui différenciera les hommes libres des esclaves puisque ces derniers n’avaient pas le droit d’en porter. Les invasions en Occident marqueront l’apparition de bottes pour les cavaliers et de bottines pour les femmes et les civils. À partir du Moyen Âge, l’histoire de la chaussure, de même que celle du costume, deviendra non seulement une affaire de statut social mais aussi de mode. Au vrai, la fonction première n’est plus simplement de protéger le pied mais aussi de s’offrir un“nouveau territoire d’expression”pourraient écrire les spécialistes de la mode aujourd’hui,tant il est vrai que

les femmes orneront alors leurs chaussures de bijoux.Au XIIIe siècle, la forme des souliers évoluera avec la tendance des chaussures à bouts longs et pointus : les fameuses “poulaines”. Ces chaussures de forme allongée seront dotées d’une extrémité pointue, généralement relevée, pouvant mesurer jusqu’à 50 centimètres. Le bout des chaussures sera alors rembourré avec de la mousse ou du chanvre pour rendre la pointe rigide. Fait amusant à noter : plus le rang social d’une personne est élevé, plus la pointe de sa chaussure est longue (à telle enseigne que, pour les rois, elle peut être aussi grande qu’ils le veulent !). À la Renaissance, les chaussures retrouvent des bouts plus larges et plus pratiques. Au XVIe siècle apparaîtront ainsi les souliers à pied d’ours ou bec de canard, des souliers très ouverts à large bout carré (pouvant atteindre jusqu’à 15centimètres de large). Parallèlement, les chopines feront leur apparition à la cour de France, sous l’influence des nobles dames de Venise. Il s’agit de chaussures surélevées dotées d’une plateforme de bois pouvant mesurer jusqu’à 60centimètres de haut. Certains y voient même les ancêtres des semelles compensées.Au XVIe siècle naîtront les premiers talons : le patin de bois, socle très haut, protège de la boue des chemins et des ruelles souillées. Au XIXe siècle, l’évolution mécanique permettra la fabrication de machines à coudre pour assembler les tiges, les premières de montage et les semelles. Arriveront donc enfin les premiers artistes artisans créateurs. À la fin du XIXe siècle, Charles Goodyear inventera la machine universelle (lire notre encadré ci-contre) pour la réalisation des chaussures en cousu trépointe. Grâce à lui, deux techniques de montage plus robustes et plus élaborées, qui isolent le pied de l’humidité et du froid, se développeront en France et dans les pays anglo-saxons : le cousu Goodyear et le cousu norvégien. ◆ Jours de C HASSE ◆ A U T O M N E 2 0 1 1

◆ Le cousu Goodyear est né aux

États-Unis à la fin du XIXe siècle. Charles Goodyear invente une machine qui reprend la même technique de montage que celle utilisée par les artisans bottiers du cousu main et l’adapte au prêtà-porter en mécanisant les étapes de couture.La nouvelle traverse l’Atlantique et les plus grandes marques de chaussures de luxe pour hommes,anglaises et françaises pour l’essentiel, sont enthousiasmées par ce nouveau procédé.Techniquement, la tige (partie supérieure d’une chaussure destinée à maintenir et à protéger le dessus du pied et fixée sur la semelle) est montée sur la forme et la trépointe est cousue au mur de gravure de la première de montage. Puis la trépointe est rabattue et cousue sur la semelle gravurée (coutures“petits points”). Le mur de la première de montage assure la solidité de l’ensemble ; il est collé à cette dernière et renforcé par une toile. En cuir, le cousu Goodyear assure un emboîtage confortable,un montage artisanal permettant le ressemelage après usure. En outre, cette technique permet de créer ce que l’on appelle le lit du pied (c’est-à-dire sa propre empreinte liée à sa propre marche). ◆ Le cousu norvégien est une technique employée par les artisans des régions montagneuses. La tige est montée sur la forme, puis fixée au mur de gravure de la première par une couture horizontale. La tige est ensuite repliée vers l’extérieur et cousue à une semelle gravurée par une deuxième couture,comme pour le cousu Goodyear. Les deux coutures sont visibles sur la chaussure terminée. Le débordement de semelle est plus large que dans le cousu Goodyear pour permettre une meilleure étanchéité. Techniquement, la trépointe est fixée côté chair (pour renforcer l’imperméabilité). Le mur de première assure la tenue de l’ensemble et peut soit être pris dans la première de montage, soit être rapporté.Il n’y a pas d’écart entre le mur et le bord de la première de montage de manière à réaliser un bon serrage de la tige sur la première. Ce montage assure une très bonne étanchéité (important pour les chaussures de chasse et de montagne).

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Dossier chaussures

Notre sélection

chic et choc DOUZE MODÈLES DE DOUZE GRANDES MAISONS, “JOURS DE CHASSE” A PORTÉ

O O TS

SON CHOIX SUR LE BON GOÛT

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ET LA PERFECTION. LES PLUS BELLES BOUTIQUES NOUS ONT

OUVERT LEURS PORTES.

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1. JOHN LOBB BOOTMAKER

Elle existe depuis plus de 150 ans. Son fondateur à qui l’on doit son nom naît en 1829 en Cornouailles. Jeune homme, il part s’installer à Londres en tant qu’apprenti bottier.Après quelques années, en Australie où il a l’ingénieuse idée de fabriquer un talon amovible pour cacher les pépites d’or, il se bâtit une solide réputation de bottier. En

1866, à Londres, il ouvre sa première boutique sur Regent Street. John Lobb devient rapidement un éminent fabricant de bottes et souliers, offrant un service sur mesure à l’aristocratie londonienne ainsi qu’à l’élite politique et du monde des affaires, et notamment la famille royale.

Marque : John Lobb (51, rue François-Ier, Paris VIIIe. Tél. : 01.45.61.02.55). Modèle : Chambord II Boot. Empeigne :

boots derby en veau pleine fleur. Montage : cousu Goodyear. Tailles : 5 au 12 avec demi-pointures. Prix : 1180 €.

2. PARABOOT

Artisan maître bottier spécialisé dans la fabrication de chaussures de montagne et de chasse, Rémy RichardPonvert cherchait un moyen de rendre ces chaussures plus résistantes au froid et à la pluie. Il traverse alors l’Atlantique pour rejoindre Para au Brésil. Il découvre la gomme issue de l’hévéa et les“boots” sur semelle gomme. Lui vient l’idée de combiner le cuir et le latex pour faire des chaussures de qualité “inusables” pour les femmes et les hommes qui marchent. Présent aujourd’hui sur tous les continents, Paraboot fabrique toujours en France depuis près d’un siècle. Marque : Paraboot (13, rue Vignon, Paris VIIIe. Tél. : 01.47.42.55.05). Modèle : Bergerac nub Gringo. Empeigne : cuir nubuck très gras de couleur café. Montage : cousu norvégien avec semelle gomme. Tailles : du 5 au 12 avec demipointures. Prix : 295 €.

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JOH N LOB B

ousu Goodyear ou cousu norvégien, les marques se sont emparées de ces techniques pour développer un nouvel art de vivre où l’allure et l’élégance ne sont en rien incompatiblesaveclafonctionnalité. Jour de Chasse présente pour vous les principales tendances de l’automne, puisées dans le sérail des plus belles maisons. L. B.

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BE RLU TI

Dossier chaussures à outrance.Aussi, il n’est guère étonnant que Daniel Graig, le dernier James Bond, soit un inconditionnel de Crockett & Jones. Un patriotisme exacerbé à travers cette maison britannique ou est-ce l’image du gentleman anglais amateur de sensations fortes qui lui colle à la peau ?

Marque : Crockett & Jones ( 14, rue Chauveau Lagarde, Paris VIIIe. Tél. : 01.44.94.01.74). Modèle : Arran. Empeigne : nouveau cuir “oiled sides”. Montage : cousu Goodyear avec semelle gomme ridgway. Tailles : 6 au 12. Prix : 490 €.

5. BERLUTI

5 Une enseigne plébiscitée par de nombreux élégants tels Sacha Guitry ou encore le baron Alexis de Redé le grand dandy parisien des années 1950.

Marque : Aubercy (3, rue Vivienne, Paris IIe. Tél. : 01.42.33.93.61). Modèle : Lawrence. Empeigne : bimatière cuir mélèze et veau velours. Montage : cousu Goodyear. Tailles : 5 au 13 avec demi-pointures. Prix : 1350 €.

4. CROCKETT & JONES

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3. AUBERCY

Depuis 1935 la marque Aubercy reste une affaire de famille. Xavier Aubercy, petit-fils du fondateur, perpétue la tradition du savoir-faire bottier. La spécificité de l’atelier, c’est sa taille familiale et les possibilités qui en découlent à travers la conception de la mesure. Il existe en effet la “petite mesure”et la“grande mesure” qui permettent ainsi aux pieds capricieux de connaître la sensation d’un véritable confort.

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Marque : Berluti (26, rue Marbeuf, Paris VIIIe. Tél. : 01.53.93.97.97). Modèle : boots. Empeigne : cuir Venezia. Montage : cousu Goodyear Tailles : 5 au 12 avec demi-pointures. Prix : 1750 €.

AUBERCY

CROCKETT & JONES

Établit en 1879 à Northampton, La Mecque de la chaussure anglaise, la maison Crockett & Jones est toujours

Berluti, la célèbre marque de chaussures de luxe appartenant aujourd’hui à LVMH a vu le jour en 1895. À l’époque,Alessandro Berluti se distingue de ses compères en imaginant les premiers escarpins à lacets en cuir Venezia. Le premier magasin est créé rue Marbeuf, à Paris, puis à Mont-Thabor en 1928. En 1959, Berluti lance le prêt-à-chausser de luxe et les vedettes de cinéma et les habitués des soirées mondaines lui assurent très vite une réputation internationale. Torello Berluti prend ensuite la tête de l’entreprise familiale.Aujourd’hui Olga Berluti s’illustre comme une des rares femmes bottier au monde.

indépendante et dirigé par Jonathan Jones. Elle est un des fournisseurs attitrés de la famille royale anglaise et n’a jamais cédé aux tentations modernistes de la consommation

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premier club français privé aux portes de paris si le tir parfait constitue le trait d’union entre la théorie et la pratique, alors le paris shooting club est le club idéal. le paris shooting club est ouvert à ses membres privilégiés qui comme charles bardou et olivier Dassault, s’adonnent à leur passion du ball-trap (parcours de chasse - école de tir), de l’arc (lanceurs d’archery trap), partagent de hauts niveaux d’exigence dans la compétition, profitent de prestations exclusives... le paris shooting club a à coeur d’offrir à ses membres des conditions de tir exceptionnelles sur un domaine naturel de 25 hectares : le domaine privé des terres et bois, situé dans le val d’oise, à seulement 20 kilomètres au nord de paris. ce domaine aménagé a consenti au charme de la modernité et du confort sans perdre une once de son authenticité naturelle.

pratiquer le tir n’avait jamais été aussi plaisant renseignements et inscriptions magali othon tél.: 01 49 51 79 97 mobile : 06 16 11 94 94 mothon@paris-shooting-club.com

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Dossier chaussures

HARDRIGE

7. EMLING

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Héritier d’un savoir-faire exigeant éprouvé au fil du temps, Emling perpétue aujourd’hui l’esprit et l’ambition des nouveaux chausseurs. Les lignes mettent à la portée des amateurs épris d’authenticité, un art de vivre raffiné alliant confort, élégance, modernité et prix attractifs. L’enseigne élabore et assemble ses produits avec des matières nobles et un montage manuel de qualité. À signaler que le créateur, Marc Guyot, signe pour Emling une ligne à la fois sobre, dense et très exclusive.

BOWEN

Marque : Emling (25, rue Royale, Paris VIIIe. Tél. : 01.42.66.44.10). Modèle : Seth. Empeigne : cuir aniline. Montage : cousu Goodyear. Tailles : 40 au 45.5. Prix : 395 €.

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8. BOWEN

6. HARDRIGE

La maison Hardrige conçoit et produit des chaussures depuis deux générations. Cette fabrication française réalise des chaussures selon des techniques artisanales ancestrales à l’aide de matériaux de qualité. Depuis vingt-cinq ans, Hardrige est un contractant officiel des armées françaises, armée de terre, armée de l’air et Marine. Ces chaussures professionnelles répondent aux exigences d’hommes confrontés aux conditions difficiles :

températures extrêmes, vitesses supersoniques, milieux hostiles… Aujourd’hui, la marque transpose les spécificités et la technicité de ses réalisations à un univers différent en créant la gamme Hardrige Terre Air.

Marque : Hardrige (3, rue Chabanais, Paris IIe. Tél. : 01.42.96.91.02). Modèle : Steeve. Empeigne : veau grainé. Montage : cousu norvégien. Prix : 270 €.

Nous aimons l’histoire et respectons les traditions… cependant il est aussi agréable de voir apparaître de nouvelles marques dans le palmarès souliers. Âgée d’une trentaine d’années, Bowen appartient au groupe Manbow connu sous ses trois enseignes, Manfield, Bowen et Fairmount. Le groupe est un acteur prépondérant du marché de la chaussure haut de gamme avec un réseau de 48 points de vente. Son savoir-faire est reconnu et sa notoriété en progression constante. L’ouverture d’un nouveau site pour Bowen ne saurait tarder, si ce n’est déjà fait !

EMLING

Marque : Bowen (5, place des Ternes, Paris XVIIe. Tél. : 01.42.27.09.23). Modèle : 1BO 22 15 24. Empeigne : veau aniline. Montage : cousu Goodyear. Tailles : 6 au 13. Prix : 295 €.

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CHURCH’S

Dossier chaussures

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9. SHIPTON & HENEAGE

Élysées, Paris VIIIe. Tél. : 01.45.62.26.47). Modèle : 677. Empeigne : veau russia. Montage : cousu norvégien. Tailles : 6B au 12 ½ E. Prix : 1260 €.

Comme tous les hommes qui prennent soin de leur “look”, vous aimez la belle chaussure, celle que vous prenez le temps d’admirer, de choisir pour donner la fameuse“final touch”à vos tenues ? Poussez la porte des magasins Shipton & Heneage. Rachetée par Matthew Cookson, actuel dirigeant et styliste, la marque a changé de nom pour porter celui de Matthew Cookson. ; entrez avec nous dans un univers“cousu main”, celui des inconditionnels de la chaussure, des esthètes du “soulier”, des amoureux du style et de la mode made in England.

11. CHURCH’S

SHIPTON & HENEAGE

Les trois frères Church Alfred,William et Thomas Jr construisent leur atelier et créent la marque Church’s à Northampton, en 1873. Fief de la chaussure pour homme au Moyen Âge, Ils comptent sur leurs compétences complémentaires et l’histoire de leur famille dans l’univers des maîtres bottiers. En l’espace de quelques années, l’atelier se transforme en usine et les ouvertures de magasins à Londres et à travers le royaume d’Elizabeth II. Les frères connaissent le succès grâce au cousu Goodyear. Appartenant au groupe Prada, la marque a depuis développé plusieurs lignes et collections.

Marque : Matthew Cookson pour Shipton & Heneage (11, boulevard Raspail, Paris VIIe. Tél. : 01.45.48.57.26. Modèle : Tank. Empeigne : veau grainé. Montage : cousu Goodyear avec semelle gomme. Tailles : 6 au 12. Prix : 469 €.

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Marque : Church’s (229, rue Saint-Honoré, Paris Ier. Tél. : 01.55.35.34.60). Empeigne : veau velours. Montage : cousu Goodyear avec semelle gomme. Tailles : 40 au 45. Prix : 385 €.

10. J.M. WESTON

12. HESCHUNG

HESCHUNG

Le derby dit Chasse (dans le jargon des maîtres bottiers) est un modèle emblématique de la maison J.M.Weston, entièrement réalisé à la main : véritable objet d’artisanat, il illustre la volonté de préserver un savoir-faire traditionnel plus que centenaire. En témoigne le cousu norvégien, technique ancestrale dont est issu le modèle Chasse et dont les préceptes sont parfaitement conservés depuis 1933 : fils de lin

12 poissés, perçage poinçon, plateau jointé cousu main, semelle cousu-main sur tige retournée… l’atelier dédié au Chasse est le miroir de techniques détenues par quelques artisans seulement au sein de la manufacture de Limoges. Marque : J.M Weston (14, avenue des Champs-

Eugène Heschung débute sa carrière en 1920 comme ouvrier coupeur dans l’une des douze fabriques de chaussures qui comptait le village de Dettwiller en Alsace. En 1934, naissent alors les premiers brodequins et chaussures de travail réalisés en cousu norvégien ou cousu Goodyear. En 1950, Robert Heschung crée les premières chaussures de ski en cuir, montées en cousu norvégien, destinées aux classes de neige et aux premiers skieurs du massif vosgien. En 1968, Heschung devient fournisseur officiel de l’équipe de France aux jeux Olympiques d’hiver de Grenoble qui remporte cette année-là neuf médailles.

J.M . WE STO

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Marque : Heschung (20, rue du VieuxColombier, Paris VIe. Tél. : 01.45.44.50.40). Modèle : Nordmann. Empeigne : veau. Montage : cousu norvégien. Tailles : 5 ½ au 11 ½. Prix : 480 €.

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Elle a fait ses preuves sur tous les continents, sous tous les climats et sur n’importe quel gibier. Il s’agit bien évidemment de la Dakota 76™, carabine intemporelle. Après 25 années d’existence, la Dakota 76™ est toujours synonyme d’une fabrication subtile, d’une fiabilité suprême et de lignes élégantes ; qualités sur lesquelles nous avons construit notre réputation et qui continuent à mériter votre confiance. Bénéficiant d’un procédé d’alimentation contrôlé et d’un extracteur à griffe, elle représente le summum des carabines à verrou. Une arme façonnée spécialement pour vous par le meilleur fabricant au monde.

Distributeur : RIVOLIER SAS info@rivolier.fr - www.rivolier.fr

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La Carabine bi à verrou la plus raffinée au monde.


Tentations AUTOMOBILE par Julien Leclerc

Chevrolet Captiva Cet athlétique“Chevy” au rapport qualité-prix imbattable peut transporter jusqu’à sept passagers. Dans un style sophistiqué pour une conduite tranquille. ◆ Pas besoin d’acheter un low-

cost pour obtenir un bon prix ! Avec son nouveau Captiva, Chevrolet (“Chevy”, dit-on aux État-Unis) démontre que le SUV (Sport utility vehicle) de marque n’a pas capitulé. Pour moins de 30000euros en deux roues motrices et à peine plus en 4x4, cet engin au style affirmé est capable de transporter sept personnes sur les routes neigeuses et les sentiers boueux. Il évolue à la croisée des chemins du break, du véhicule tout terrain et du monospace. Fabriqué en Corée dans l’usine Daewoo, propriété de Chevrolet, cet américain cède aux lois de la mondialisation.Et son nouvel habillage le métamorphose. Le capot surplombe désormais une calandre très agressive divisée en deux. Sa ceinture de caisse très haute et ses vitres fumées lui confèrent une allure de gros SUV statutaire. Une montée en gamme qui se vérifie aussi à l’intérieur, avec l’emploi de tissus et de décors à l’aspect plus luxueux, même si on est encore loin de la qualité allemande. Une fois installés à bord, le pilote et ses passagers se trouvent immédiatement à l’aise. La position dominante confère un sentiment de sécurité, mais, au premier virage serré,

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le manque de maintien latéral des sièges se fera cruellement sentir. Il faudra, c’est clair, conduire ce Captiva en bon père de famille.Au fond, n’est-ce pas sa philosophie ? La troisième rangée de sièges sort du plancher du coffre en un clin d’œil. Son confort ferme reste très supportable. La multiplication des boîtiers et autres espaces de rangements se révèle bien pratique pour vider ses poches et loger boissons et petits encas. L’équipement de base est déjà très correct.Le frein de stationnement électrique est monté de série,de même que le climatiseur, les radars de recul, une radio CD de bonne facture avec interface Bluetooth pour faciliter le dialogue avec les téléphones mobiles et les baladeurs MP3. Dès le deuxième des quatre niveaux de finition (LS,LT,LT+ et LTZ), s’y ajoutent l’ordinateur

de bord, la“clim”automatique ou le régulateur de vitesse. Puis viennent, au troisième niveau, la sellerie en cuir noir, les sièges chauffants, le GPS et la caméra de recul.La version 4x4, équipée d’emblée avec la finition la plus haute, aura droit en plus aux sièges réglables électriquement, à une sono améliorée Chevrolet Captiva 2.2 VCDI LTZ à huit haut-parleurs et à des appuie-têtes avant Dimensions L : 4 673 mm ; actifs, qui évitent le coup l : 1 849 mm ; H : 1 756 mm. du lapin.Malgré son Charges utiles Poids à vide : 1 878 à 1 903 kg. Poids total volume conséquent, autorisé : 2 513 à 2 538 kg. Capacité l’habitacle, bien du remorquage : 2 000 à 1 700 kg. Réservoir : 65 l. Capacité du coffre insonorisé,ne fait pas à bagages : 477 à 1 577 l. Moteur caisse de résonance. Quatre cylindres en ligne diesel, turbo, Le filtrage des vibrations injection directe à rampe commune, 2 231 cc. Puissance : 184 ch. Freinage ABS à disques. mécanique et des Boîte manuelle ou automatique à 6 rapports. Transmission intégrale. frottements de pneus Performances Vitesse maximale : 200 à 191 km/h. se révèle excellent.Sur 0-100 km/h : 9,6 à 10,1 sec. Consommation route, le nouveau Captiva moyenne : 6,6 à 7,7/100 km en cycle mixte. CO : 174 à 203 grammes par km. surprend par ses qualités Prix En 4x4 à partir de 33 990 € dynamiques. Malgré sa haute taille, il n’est pas En traction (1633 cch) h) 28 700 € h) trop sujet au roulis et 2

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CHEVROLET

Sens pratiques

bénéficie d’un amortissement efficace, quoique un peu raide. La direction se montre précise. Côté moteur, en attendant un V6 essence de 258chevaux annoncé pour l’automne, l’accent a été mis en Europe sur le diesel. Un bloc 2,2 litres turbocompressé, disponible en 163 et 184 chevaux couplé à une boîte manuelle ou automatique à six rapports. C’est la plus puissante de ces deux définitions qui équipera d’emblée le modèle à transmission intégrale. La réserve de puissance est suffisante ; les consommations oscillent généralement entre 8 et 10 litres. Un véhicule dans la norme en somme, avant tout destiné aux longs trajets autoroutiers et aux balades champêtres. Son coffre aux mesures dignes d’un utilitaire, une fois les sièges abaissés, devrait ravir les amateurs de brocantes et les bricoleurs.


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LA CARABINE À RÉARMEMENT LINÉAIRE ENTRE DANS UNE NOUVELLE ÈRE

La carabine RX.Helix redéfinit la notion de vitesse : un nouveau mouvement linéaire, un démontage rapide et simple de l‘arme en seulement 3 étapes, un système rapide et sans outils d‘interchangeabilité des canons et têtes de culasse. Cette nouvelle notion de vitesse liée au maniement de l‘arme donne l‘avantage au chasseur de se concentrer sur l‘essentiel : Sa Chasse. Venez découvrir cette nouvelle carabine à réarmement linéaire sur : www.rx-helix.com

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Tentations AUTOMOBILE par Julien Leclerc

BMW Série 5 Touring

BMW AG

Premium sans malus

Le large écran GPS affiche les fonctions de navigation, de conduite et les commandes de la chaîne hi-fi surpuissante qui équipe le véhicule.Tout se pilote du bout des doigts par une molette située sur la console centrale. Ce break ◆ L’ère Bangle a vécu ! témoigne d’un incroyable La fin de la collaboration souci du détail.Ainsi, le coffre entre BMW et le designer arrière s’ouvre d’une simple Chris Bangle signe le retour pression sur la clé de contact des lignes équilibrées. électronique. Et se referme N’est-ce pas une évidence sur tout seul en appuyant sur ce nouveau Série 5 Touring, un bouton placé sur majestueux représentant l’ouvrant. Pour éviter de du segment des breaks BMW 520d Touring se salir les mains, bien sûr ! premium ? Certes, il n’est Par ailleurs, le hayon peut pas aussi logeable que son Dimensions s’ouvrir en deux parties. cousin de chez Mercedes, L : 4 907 mm ; Ainsi, quand la seule dérivé de la Classe E. l : 1 860 mm ; H : 1 462 mm. Charges utiles lunette arrière se soulève, Il affiche en effet Poids à vide : 1 710 kg. Capacité le cache-bagages suit un volume de chargement du coffre à bagages : 560 à 1 670 l. d’instinct le mouvement inférieur de 135 à 280litres, Réservoir : 70 l. Moteur en s’escamotant. Ce qui selon les configurations. Quatre cylindres en ligne diesel, turbo, permet de déposer ses Mais quelle allure ! injection directe à rampe commune, 1 995 cc. Puissance : 184 ch à 4 000 tr/mn. Freinage emplettes, par exemple, On ne peut que conclure ABS à disques. Boîte manuelle à 6 rapports ou automatique à 8 rapports. sans avoir à ouvrir le hayon à la supériorité esthétique Transmission : propulsion. en grand.Autre attention de ce type d’engin sur Performances Vitesse maximale : 222 km/h. délicate : la climatisation les cubes à quatre roues 0-100 km/h : 8,3 sec. Consommation peut se réguler de façon que représentent bien moyenne : 5,5 l/100 km en cycle mixte. : 135 grammes par km. Zéro malus. CO individuelle sur quatre souvent les monospaces. Prix zones, de l’avant à l’arrière. Basée sur la plateforme À partir de 43 700 € La température est même de la Série 7, la 5 Touring Il est incontestablement le plus racé des breaks de la production germanique. Sa motorisation comblera l’automobiliste soucieux de la planète.

atteint 4,90 mètres de long. Une taille pas trop pénalisante pour un usage en ville, où la place de stationnement est comptée. À bord, évidemment, il y a l’ergonomie BMW : ce tableau de bord enveloppant, aux commandes idéalement situées, à l’instrumentation lisible en un éclair. La finition est éblouissante. Notamment, ces magnifiques inserts de bois qui courent des portières à la planche de bord.

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programmable à distance pour qui aura appelé le centre d’appel ConnectedDrive avant de prendre le volant. Le dossier des sièges arrière, dont la multiplicité des teintes de cuir donne le tournis, peut s’incliner légèrement, comme sur un siège d’avion. Et que dire des mille et une astuces technologiques qui font la richesse du catalogue d’équipements, comme l’affichage tête haute des paramètres de conduite et de flèches de navigation, qui se reflètent sur le parebrise, pour ne pas avoir à quitter la route des yeux ? BMW a pensé à greffer sur ce joli vaisseau une suspension arrière pneumatique. De quoi éviter que la voiture ne s’affaisse, en cas de lourd chargement. Il est même possible d’obtenir en option une suspension pilotée et une direction active intégrale qui commande donc les quatre roues. Le comportement routier de la 5 Touring surpasse tout ce qui se fait dans la catégorie, même si elle n’a pas tout à fait l’agilité d’une sportive. Et le confort est au zénith.Tout comme l’insonorisation. À l’heure du downsizing (réduction de la cylindrée des moteurs sous le capot, grâce à l’optimisation de leurs rendements), le bloc quatre cylindres de 2 litres de cylindrée de la 520d,couplé à une “boîte six” manuelle ou une boîte auto à huit rapports hyperréactive, comblera l’automobiliste soucieux de la planète. Ses 184 chevaux suffisent amplement pour un usage familial. Et les économies réalisées sont conséquentes : à peine plus de 5 litres aux 100 et aucun malus à l’achat !


Une innovation signée Leica : Geovid 8 x 56 HD. Découvrez l’observation sous un nouveau jour.

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Enchères par Virginie Jacoberger-Lavoué

Enfin, un peu d’effervescence ! Les vacations présentant des lots d’art cynégétique se sont multipliées, dynamisant un marché qui n’avait pas connu une telle activité depuis la crise. ◆ La vacation de l’Étude Thierry de Maigret du 28 avril à Drouot a donné de solides indications sur l’état du marché. 438 lots ont été présentés pour un montant total de 121 500 euros. La plus forte enchère a été remportée par une paire de défenses d’éléphant de respectivement 19 et 19,5 kilos, estimée 4 500 euros et disputée à 8 500 euros.Toujours du côté de la taxidermie, un important mouflon naturalisé debout a été adjugé à 1 200 euros (son prix d’estimation). Un beau cerf naturalisé debout est parti à 1 000 euros. Un koba en cape de 78centimètres a trouvé preneur à 750 euros. Une lionne assise, plutôt rare en salle des ventes, a grimpé jusqu’à 3 800 euros pour une estimation

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à 3 500 euros. Quant au lion naturalisé assis, il est parti sous le marteau à 4 500 euros (soit en dessous de son estimation la plus basse). Du côté des gravures, de jolies enchères ont été remarquées. À commencer par cette gouache sur papier signé et daté représentant un Sanglier à la bauge de Roger Reboussin qui a fait un heureux à 1 050 euros pour une estimation à 600 euros. Également bien négociée sous le marteau, une aquarelle sur papier de 56 sur 45centimètres (Scène de vènerie.Le cerf vainqueur), de l’artiste

O’Klein (de son vrai nom Jean Herblet) présentant avec humour une scène de vénerie avec un veneur accroché aux branches d’un arbre adjugé 1 520 euros pour une estimation à 1 200 euros. Plus accessible, une aquarelle (30centimètres sur 48) de Jacques Cartier présentant un Couple de faisans et leurs poussins a été adjugée 500 euros et une gravure consacrée à une Chasse aux bécassines (18centimètres sur 58) de Maurice Moissand est partie à 350 euros. Deux natures mortes, huiles sur toile de Mourot datées de 1889 et ayant pour objet d’étude un colvert et une perdrix, ont monté à 250 euros, soit légèrement au-dessus de son prix d’estimation. Les amateurs de portraits de chiens ont aussi pu faire des affaires avec un lot d’Albert Dubois représentant une chienne épagneul, huile sur toile d’un assez grand format (58centimètres sur 79) adjugé 400 euros. Un Teckel, gravure en couleur de Pinchon nettement plus petit (44centimètres sur 41) est aussi passé sous le marteau à 320 euros, soit le double de

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son estimation la plus haute. Du côté des sculptures, un bronze de Fratin intitulé Lévrier et lièvre en bronze de 19, 5centimètres de hauteur (signé en creux sur la terrasse) est parti sous le marteau à 1 000 euros, bien en dessous de son estimation. Autre valeur sûre, un bronze de Jules Moigniez représentant un Braque (35centimètres de haut, 60 de long) a trouvé preneur à 1 500 euros. Autres surprises avec des artistes un peu moins connus : un vide-poches en marbre surmonté d’un ours en bronze de Fitre, de bonne facture (14centimètres de haut, 24 de long et 30 de diamètre pour le vide-poches), a grimpé jusqu’à 2 100 euros. Une sculpture en terre cuite de Valentina Zeile intitulée les Ours câlins (23centimètres de haut) a été adjugée 400 euros, tandis qu’un ensemble Cerf et Biche d’Alfred Dubucand (21centimètres de haut et 21 de long) est parti sous le marteau à 500 euros (pour une estimation haute à 400 euros). Signalons également deux sculptures de Léo, l’une reproduisant des oies, l’autre une grenouille


ET PHOTOS : THIERRY DE MAIGR

sur lampe en bronze à patine verte, œuvres respectivement numérotées 2 sur 8 et 1 sur 8 ont été adjugées 900 et 1 100 euros. Du côté des objets, une pendule (36centimètres de haut) en régule doré et albâtre avec décor d’un chasseur près d’une barrière est partie sous le marteau à 550 euros. Au chapitre des armes blanches, un magnifique couteau de vénerie de la fin XVIIIe siècle (lame à gorge de 61centimètres) a trouvé preneur à 360 euros (son prix d’estimation). En outre, une dague de vénerie (lame

de 46centimètres) fin XIXe a été adjugée 800 euros ; un important couteau de chasse avec poignée ivoire, lame de 55centimètres, présenté dans son fourreau en cuir et daté de la fin XVIIIe siècle, estimé 600 euros, a été disputé avec vigueur jusqu’à 1 100 euros. À peine plus accessible, et cette fois du côté des armes tout court, un fusil à platines Auguste Francotte, calibre 12.70, avec une très belle gravure sur bascule et platines et crosse en noyer veiné estimé 3 000 euros s’est envolé à 8 000 euros. Remarquons aussi ce beau lot de deux fusils

à platines identiques formant une paire calibre 20.76 de fabrication espagnole a été adjugé 4 000 euros (soit sous son prix d’estimation). Beaucoup plus accessible, un Gorosabel calibre 12.70 est parti à 1 750 euros. ◆ Autre vente importante, celle donnée par l’Étude Millon & Associés le 26 mai consacré à “L’art, la pêche et la cynégétique” (plus de 700 lots au total) a été très loin d’être négligeable ne serait-ce qu’en raison du record de la vente, une huile sur toile de 46centimètres sur 61 de Georges-Frédéric Rotig (1873-1961) intitulée Chamois

Jours de C HASSE ◆ A U T O M N E 2 0 1 1

en montagne, qui a été disputé jusqu’à 11 000 euros, soit toutefois son prix d’estimation.Autre valeur sûre –et indémodable– qui a confirmé sa très bonne cote sur le marché, Karl Reille : son Hallali du cerf sur toile signée de 73centimètres sur 60 a grimpé jusqu’à 6 700 euros (pour une estimation la plus haute à 5 500 euros). Plus accessible une étude d’ours brun de Blaise Prud’hon (gouache monogrammée de 87centimètres sur 55 avec un cadre en bois sculpté imitant des rondins de bois) a atteint 2 000 euros, soit la fourchette basse. Citons encore une belle toile de l’École française de la fin XIXe siècle (32centimètres sur 40,5) présentée au salon de 1885 par l’artiste Georges Larocque et présentant un Retour de chasse au chenil qui a grimpé jusqu’à 3 500 euros. On ne peut omettre ce Chien gardant les trophées (28centimètres sur 38) d’après François Desportes, parti à 1 800 euros.Au même prix a été adjugée une toile de Jean- Charles Develly (1783-1849) –collaborateur

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PHOTOS : MILLON & ASSOCIÉS

Enchères de Brongniart– intitulée Étude de buses s’attaquant à des perdrix (45centimètres sur 37). Que les bourses plus modestes se rassurent : il y avait de belles opportunités à saisir avec entre autres force œuvres de Pierre Couzy (plus de vingt) dont la moitié a trouvé preneur pour des enchères allant de 100 euros pour une Étude de setter à 1 800 euros (son prix d’estimation), avec un bel Éléphant de savane (38centimètres sur 46). Harry

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Eliott était également très présent avec une quinzaine de lots dont neuf ont été adjugés : une Scène de chasse à courre.Le défaut (aquarelle sur papier signée en bas à gauche, 35centimètres sur 52) a ainsi fait un heureux à 2000 euros, preuve que cet artiste a toujours des inconditionnels. Dans cet esprit, on ne peut passer sous silence Danchin, dont deux œuvres (Bécasse rentrant au bois et Drahthaar rapportant un lièvre) ont été cédées à 250 euros chacune. Belles surprises du côté des bronzes aussi avec notamment un authentique Pierre Jules Mêne, épreuve en bronze du Cheval au palmier (28,5centimètres de haut, 38 de long) disputée âprement jusqu’à 4 000 euros (pour une estimation haute à 3 500 euros). Les armes et leurs accessoires se sont aussi maintenus à un bon

niveau. On songe à cette valise à cartouches Gastinne Renette (intérieur en feutre rouge comprenant cinq compartiments) passée sous le marteau à 520 euros, pour une estimation à 400 euros, ou encore à cette dague de la Vénerie impériale (70centimètres de longueur) partie à 1 800 euros. Il faut également signaler ce fusil de chasse Grulla calibre .410/76, modèle San Remo vendu par la maison Kettner qui a trouvé preneur à 2000 euros, soit le double de son estimation. De son côté, un fusil de chasse

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à platines Franchi, deux coups, calibre 12/70 est parti sous le marteau au même prix, et un Merkel (calibre 12.70, monodétente) a été adjugé 1 100 euros, presque le triple de son estimation. Citons aussi ce fusil à faux corps Auguste Lebeau Courally, canons juxtaposés de 71centimètres avec deux autres paires de canons (l’un stéphanois en 20.76 et l’autre liégeois en 9,3x74 R), lot présenté en valise en cuir et feutre adjugé 2 200 euros. Une carabine à verrou Steyr Mannlicher calibre 375 H&H avec lunette Zeiss Diavari a trouvé preneur à 1 200 euros. Renseignements ◆ Étude Thierry de Maigret, 5, rue de Montholon, Paris IXe. Tél. : 01.44.83.95.20. Expert : André Marchand Tél. : 06.16.02.17.84. ◆ Étude Millon & Associés 19, rue de la Grange-Batelière, Paris IXe.Tél. : 01.47.27.95.34.


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Signets par la rédaction

Je dresse mes chiens courants

de Claude Rossignol ◆◆◆ Qui n’a entendu ce sempiternelprécepte :“unchiencourant, cela ne se dresse pas”, annoncé doctement. Ces esprits épais et brutaux feraient bien de se plonger un long moment dans l’ouvrage de Claude Rossignol,quelesÉditionsdeMontbel viennent de rééditer. Bien leur en a pris, car nous tenons là le pendant pour le chien courant de la bible de l’abbé Godart pour le chien d’arrêt.

Pourleprofane,commel’amateur éclairé, c’est tout à la fois intelligent, précis, et pédagogique. Rien n’est négligé, ni le propre de chaque race, en rappelant qu’on « peut tout de même prétendre que la France demeure la nation phare du chien courant », ni d’innombrables conseils sur le choix d’un chien (et ne jamais oublier que chaque race a été sélectionnée en vue d’une utilisation spécifique, d’un type de territoire ou d’un gibier donné), sur la constitution ou non d’une meute et bien sûr le dressage.

L’Homme contre le loup

Une guerre de deux mille ans de Jean-Marc Moriceau

◆◆◆ Rares sont les mois où l’on ne parle,avec passion et autant de

déraison,du retour du loup en France,comme si,presque quatrevingts ans après sa disparition officielle,sa réapparition – dans le massif du Mercantour en 1992– était celle d’un fantôme entouré de mystères plus maléfiques les uns que les autres.Aussi, le nouvel ouvrage de Jean-Marc Moriceau vient à point nommé pour comprendre ce que le loup fut pour les Français de toutes provinces depuis les tribus gauloises les plus reculées jusqu’à nos temps modernes.À n’en pas douter,après son Histoire du méchant loup (Fayard 2007),c’est un véritable travail de Romains que nous livre Jean-Marc Moriceau, avec cet ensemble historique de tout premier ordre par la richesse et la rigueur de son information.Une guerre de deux mille ans,précise le titre de l’ouvrage. En historien qu’il est,Jean-Marc Moriceau n’assène rien ; puisant aux meilleures sources il montre,lève des tabous,rétablit des vérités, avec force exemples,anecdotes,études, citations.Et ils sont légions.Car si notre loup a cristallisé autant de haine et de passion, c’est qu’il y a quelques solides raisons.Les troupeaux payèrent un lourd tribut (même si, ne manque pas de rappeler l’auteur, quelquefois les paysans ont voulu faire porter au loup des méfaits dont il n’était nullement responsable), les hommes aussi.Moriceau décrit leurs techniques d’attaque,tout en faisant la part des choses,en particulier entre le cas d’animaux anthropophages (se nourrissant de cadavres dus à la guerre ou à la famine),et les circonstances au cours desquelles

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Ilydécritl’éducationduchien, dès son plus jeune âge, il y conseille de prendre son temps (« le chronomètre est le pire ennemi duchasseuretdudresseur»),ilparle abondamment de confiance, de patience, de langage, de vocabulaire, d’« expérience et de répétitiondesfaits».Ilydévoilemoult détailssurledressaged’unchien de pied, la réussite d’un bon lancé. ClaudeRossignoln’éluderien pas même les qualités – et les grands défauts – des entraînements en enclos, de l’utilisation

des colliers électriques qu’il soit de dressage ou de repérage. Il nous explique presque tout mêmeque«lechienparfaitn’existe pas ». Après ? Ce n’est qu’une question d’exécution. Éditions de Montbel,230 pages,22 €.

il pouvait devenir vraiment dangereux (grand froid,animaux enragés,etc.).Pouvait-il en être autrement au vu de la position du loup –au sommet de la pyramide animale–,et de son nombre (ils se comptaient non en centaines mais en milliers jusqu’au milieu du XIXe siècle,nombre qui variera au gré des événements politiques,car plus l’instabilité sera grande, plus les loups proliféreront faute d’être chassés et piégés).Forcément,face à un adversaire redoutable d’intelligence,« le salut public impose de le faire disparaître » : une guerre acharnée par tous les moyens prendra corps, « un arsenal répressif sans équivalent »,au sein duquel tous les rouages de l’État seront impliqués (en particulier avec la création de la charge de lieutenant de louveterie et celle de grand louvetier),entre les pièges en tout genre,plus redoutables les uns que les autres,les poisons (ce qui causera sa disparition du sol de France,notamment avec l’arrivée de la strychnine,« clé de voûte de la politique d’éradication »)… Bien sûr, il y aura sa chasse,assez folklorique et épique avec les grandes battues (comme celle du 11 juin 1818 à Brive qui réunira près de 2000 hommes dont 800 armés de fusils), d’une exigence extrême avec la vénerie (le courre du loup était le plus difficile d’entre tous dans lequel excellera le Grand Dauphin).On regrettera toutefois que la question de la bête du Gévaudan (car ce n’était pas un loup) ne soit guère approfondie.Ce –très– léger bémol mis à part,l’ensemble est de grande qualité.Jean-Marc Moriceau ne fait l’impasse sur rien,pas même la délicate question de savoir si notre animal a encore sa place au XXIe siècle en France. Fayard,480 pages,26 €.

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Signets Rosa Bonheur

de Marie Borin ◆◆ Les Parisiens connaissent son Labourage nivernais, exposé au Musée d’Orsay,mais il faut franchir l’Atlantique pour découvrir au Metropolitan Museum of Art son Marché aux chevaux, qui passe pour son chef-d’œuvre. Deux toiles qui valent à Rosa Bonheur (1822-1899) de figurer parmi les plus grands peintres animaliers. La biographie de Marie Borin nous la restitue telle qu’elle fut : une femme au fort caractère qui sut imposer son génie dans un siècle où l’on tenait ses semblables en minorité ; une artiste qui réussit dans un genre, la peinture animalière,jusque-là réservé aux hommes –les femmes étaient cantonnées aux portraits et aux natures mortes comme, avant elle, Élisabeth Vigée-Lebrun. Ses contemporains diront de Rosa Bonheur qu’elle est à la peinture ce qu’est George Sand

Chasses en Indochine

à la littérature. Ce tempérament impétueux fut forgé par les épreuves. Obligée de subvenir presque seule aux besoins d’une famille nombreuse après la mort de sa mère en 1833, Rosa se donna dès lors pour mission de « relever la femme ».Rosa sera élevée par son père, Raimond Bonheur, peintre de talent mais idéaliste indécrottable, plus soucieux de faire le salut du genre humain que d’assurer le quotidien de sa famille : c’est l’époque où se diffusent les idées socialisantes de Saint-Simon, dont Raimond Bonheur est un disciple ardent. Rosa lui doit néanmoins sa vocation. Dès l’âge de 14 ans, elle passe ses journées aux musées pour y copier « les vieux maîtres »,surtout flamands et hollandais (Paulus Potter,Philips Wouwerman,Nicolaes Berchem…) où figurent sur leurs toiles toutes sortes

de Lucien Roussel ◆◆ Les récits de chasse en Indochine sont épars et rares.Peut-être parce que notre histoire commune s’est terminée brutalement,tragiquement, sans soubresauts,ni rémissions et,avec elle, au contraire de l’Afrique,les chasses, ses fantômes et ses rêves. Qui ne s’est évadé un instant avec les récits d’un François EdmondBlanc ou d’un Omer Sarraut ? Aussi,peut-on se réjouir que les Éditions de Montbel aient choisi de rééditer les récits de chasse de Lucien Roussel (paru chez Plon sous le titre la Chasse en Indochine en 1913).Sous-officier de l’infanterie coloniale,

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d’animaux : c’est « la vraie grammaire de l’art », disait-elle. Plus tard, elle ira dans les abattoirs perfectionner sa science des anatomies animales.Ce travail inlassable lui sera très tôt profitable. Deux de ses toiles sont acceptées au Salon de 1841 : Chèvres et moutons et deux lapins. Rosa n’a

il passera dix-huit ans dans cette « nécropole de sève » si chère à Hélie de Saint Marc, et commencera à chasser par nécessité alimentaire à la fin de l’expédition française contre le Siam,le long du Mékong. Ce sera le début d’une longue passion pour ce pays et ses forêts humides et inextricables,ses silences inquiétants,dans des marches et contremarches on ne peut plus pénibles… Ses débuts cynégétiques seront modestes par manque d’expérience puis,vite, notre sous-officier,que cela soit dans les forêts et les plaines de Cochinchine, les hauts plateaux de l’Annam,chassera jusqu’à l’épuisement – très souvent avec ses pisteurs Moï (Omer Sarraut les considérait comme parmi les meilleurs au monde)–,

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que 19 ans.L’année d’après, elle expose une terre cuite que certains critiques comparent à celles de Barye. En 1845,elle reçoit une médaille de bronze pour deux de ses œuvres. La médaille d’or vient en 1848,avec une commande de l’État qui deviendra le Labourage nivernais. Le Marché aux chevaux (1853) lui vaut d’être comparé à Géricault. Il fera son succès en Angleterre, puis aux États-Unis.Sa célébrité est telle que l’impératrice Eugénie vient en 1864 la décorer de la Légion d’honneur au château de Thommery, près de Fontainebleau, où Rosa Bonheur s’est installée. L’artiste meurt le 25 mai 1899. Elle « marche en première ligne à la tête des peintres d’animaux », avait écritThéophile Gautier en 1847. Marie Borin nous le rappelle fort à propos. Pygmalion,424 pages,23,90 €.

des canards (avec des densités ahurissantes) jusqu’aux cerfs des marais,en passant par le tapir,le francolin,le léopard,le paon,aussi bien en charrette,à l’approche,en battue, quelquefois même de nuit… Disons-le tout net,Lucien Roussel est bien un homme du XIXe siècle,se préoccupant peu de la gestion des espèces et de l’éthique.Autre temps,autres mœurs… Cela n’enlève rien à son courage et sa bravoure lorsqu’il faut se confronter à une nature certes luxuriante mais oppressante,quand il faut affronter le fameux gaur (le buffle asiatique qui peut mesurer jusqu’à 2mètres au garrot), ou des… tribus plutôt hostiles qui n’avaient jamais vu le moindre Blanc. Au fil des pages,on comprend pourquoi l’Indochine a quelque chose d’envoûtant. Qu’ils aient été broussards ou non,ceux qui ont foulé ces terres ne serait-ce qu’un instant,en sont restés marqués à jamais.Ils sont partis,mais leur esprit demeure là-bas. Éditions de Montbel,165 pages,25€.



Signets Quand la passion l’emporte

de Sandrine Ritod et Michel Charraix ◆◆ Voilà un livre qui ne peut et qui ne doit paslaisserleschasseursindifférents.Voilàun livre que ces mêmes chasseurs ne peuvent pas refermer sans émotions.De cet ouvrage sur la recherche au sang,les esprits retors et étroits ne pourraient retenir qu’une mise en page quelque peu aride, un style un peu naïf et des coquilles quelquefois grossières. Mais s’ils n’ont retenu que ces vétilles,c’est qu’ils n’ont pas vraiment lu l’ouvrage. Car SandrineRitodetMichelCharraix,conducteursdechiensdesangdansl’estdelaFrance, nous livrent, sans détours, sans tabou, sans fioritures, l’exacte mesure de ce qu’est la recherche d’un grand gibier blessé, avec sa cohortededrames,depeinesetdefurtifsinstants de joies. Avec comme dénominateur commun, comme fondement de toute action, la pas-

sion des chiens –en l’occurrence des teckels–,qui sont tout et qui fonttout.Carunerecherche,c’est une affaire de patience, d’intelligence, une école d’humilité, où,selon le joli mot des auteurs, il faut savoir « lire son chien », et lui faire confiance aveuglément, car il en sait toujours plus que vous. Saison après saison,nous suivons et nous partageonslespérégrinationsdenosconducteurs, la foi, la passion chevillée au corps, et le jarret en bon état.Il en faut pour endurer les dizaines de kilomètres dans la neige, les épineux, sous une pluie battante, pour subirquelquefoisla“légèreté”decertainschasseurs, les sarcasmes d’autres (surtout quand unerecherchelesamèneenpleincentred’un village). Et que dire quand ils perdent une chienne victime de son devoir, ou quand il

Les Pièges

d’Édouard Mérite ◆◆◆ On connaît Édouard Mérite l’artiste animalier qui fait toujours et encore le bonheur de collectionneurs, moins l’homme de science, professeur de dessin au Muséum d’Histoire naturelle, et ethnologue de premier ordre. Ces dernières passions l’avaient amené à constituer –grâce à des correspondants sur tous les continents – une collection remarquable d’appeaux et de pièges du monde entier,collection qui avait fait l’objet d’un monumental ouvrage tant il est vrai que « tout ce qui touchait à l’animal l’intéressait », explique son ami le PrRaymond Furon,dans sa préface. Hélas,Mérite n’aura pas le temps de prendre entre ses mains le fruit de son travail,puisque son livre – « le grand effort de sa vie », dira-t-il– paraîtra,en 1942, juste après sa mort.Cet“effort”, les Éditions de Montbel viennent de le rééditer pour notre plus grande satisfaction.Voici un véritable livre d’histoire –de civilisation serait-on tenté d’ajouter–,car,écrit Mérite, « sans le piège,l’homme en serait resté aux balbutiements de l’enfance,aux perceptions grossières de l’arriéré ».Aussi,avec verve

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faut en récupérer un autre au beau milieu d’une rivière en crue… C’est tout cela la recherche au sang et même plus. Mais une chose est certaine : aprèsavoirlucesrécits,leschasseurs ne “lâcheront” plus leurs balles à tort et à travers, et méditeront la phrase suivante : « Quand on a parcouru plusieurs kilomètres derrière un sanglier que l’on retrouve vivant sans plus aucun organe dans le ventre ou sans pattes avant,on reste silencieux et respectueux.» 220 pages,17 €.Vous pouvez vous procurer cet ouvrage chez les auteurs :Michel Charraix, 18,rue Principale 70400 Châlonvillars (Tél. :03.84.21.33.33 ;email : m.charraix@orange.fr) ;Sandrine Ritod, 16,rue du Docteur-Pavillard,70400Héricourt (Tél. :06.30.54.64.77 ;sandrine.ritod@orange.fr).

et brio,il montre combien et comment l’ingéniosité de l’homme,pour se vêtir,se nourrir,vivre et survivre,se protéger des bêtes féroces – puis plus tard,capturer des espèces extraordinaires pour les recenser–,a été presque sans limites « commandées par la nature des matériaux,et en raison du degré d’intelligence de l’individu,le génie propre à chaque race signant chaque réalisation d’un cachet particulier ». Mérite analyse,décortique les tenants et les aboutissants du piégeage,« ce duel entre l’humain et l’animalité,la lutte de l’impulsion du réflexe conte le raisonnement et la pénétration ». Trappes,filets,nasses,assommoirs,leurres, trébuchets,notre ethnologue nous emmène dans un univers que l’on soupçonnait tout juste,avec les Indiens Jivaro de l’Équateur, les Jarais du Cambodge,les Maori de Nouvelle-Zélande,les Esquimaux du Groenland,les trappeurs du Grand Nord… Mérite voulait fixer tout cela dans les mémoires,lui qui était horrifié – avec raison– par la civilisation de l’éphémère et du bien-être (que dirait-il aujourd’hui !), qui fait table rase du passé.Alors,« il était grand temps pour sauver de l’oubli ce patrimoine des aïeux,qui fit le folklore des peuples,aujourd’hui dépouillés de ce qu’ils avaient en propre et sont appelés à grossir le troupeau qui a perdu son âme ».

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Signets Elaphus, le Cerf

de Stéphan Levoye ◆◆◆ Avec Stéphan Levoye, ce qu’il y a de reposant, c’est que ses ouvrages ne recèlent aucune mauvaise surprise : ils sont toujours de premier ordre. Nous avions admiré son Chevreuil, son Sanglier, et sa Vénerie pour ses images étonnantes, toujours pleines de véracité.Aujourd’hui, nous pouvons une fois encore nous enthousiasmer pour son Cerf auquel notre photographe –qui collabore depuis de longues années à Jours de Chasse – rend un hommage appuyé. Rehaussé des textes de Guy Bonnet – un des piliers de l’Association nationale des chasseurs de grand gibier –, toujours très didactique et de très bonne facture, Elaphus,le Cerf est le fruit de milliers d’heures d’observation, d’une patience infinie

et d’une passion sans limite. Par grands chapitres (« Manger »,« Se protéger », « Se déplacer »,« Se reproduire », «Vieillir »…), nous découvrons les cerfs dans leur intimité, d’autant plus intelligemment que chaque cliché bénéficie d’une légende pédagogique et qui ne manie pas la langue de bois. Nous l’observons en pleine dégustation

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–les auteurs en profitent, avec raison, pour dénoncer cette « sylviculture monospécifique qui affecte la diversité naturelle de la forêt et la rend plus sensible aux dégâts»–, prenant un bain de boue ; nous regardons ce cerf qui écoute tous sens en éveil, ces biches en alerte ; nous admirons leur organisation matriarcale, leur instinct de défense quand un cerf “tape au change”, les tenants et les aboutissants de leurs déplacements (qu’il s’agisse de jeunes ou de vieux sujets), de leurs décantonnements –et de poser le problème de la prolifération des clôtures qui « enlaidit et cloisonne la nature,perturbe les déplacements et entraîne des accidents pour un nombre croissant d’animaux ». Bien sûr, une large place est laissée à cette période si fascinante qu’est le brame, avec l’apparition des grands cerfs, qui se jaugent, qui bluffent… Et de poser la question presque taboue : faut-il chasser pendant le brame ? Et d’y répondre sans ambiguïté : « Ne nous payons pas de mots, le prétendu tir sélectif est une illusion et la possibilité de prélever les grands cerfs dès le début du mois de septembre,un contresens biologique.» Rien n’est omis, ni des clichés de cerfs qui vieillissent, d’un autre, mort pendant le brame et“nettoyé” par des vautours, ni une réflexion générale sur l’avenir de ce bel animal, entre les intérêts des forestiers, des chasseurs et la sacro-sainte modernité. Bref, il faut, écrivent-ils, « aimer le cerf pas seulement pour soi,mais en soi ».Après avoir ouvert ce livre, on saisit encore mieux le sens de cette conclusion. 204 pages,48 €.Pour commander cet ouvrage, s’adresser directement à Stéphan Levoye au 02.33.38.19.49 ou sur www.stephanlevoye.com

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Même les truites ont du vague à l’âme

de John Gierach ◆◆ Le titre ne doit surtout pas tromper, ni effrayer le lecteur : il ne s’agit nullement de digressionspseudo-intellectuellesd’uneChristine Angot, ni d’un simple recueil de chroniqueshalieutiques,forcémentrépétitivespour tous ceux qui n’ont pas le culte de la pêche à la mouche. Au vrai, c’estbienautrechose que nous livrent les éditionsGallmeister, enpubliant,dansleur collection “Nature Writing”, l’auteur américain John Gierach, qui se définit lui-même«commeun bâtardanglo-normand du Middle West ; en conséquencedequoijesuisexcentrique,lunatique, têtu et de gauche,et je nourris ce vieux soupçon lancinant qu’au bout du compte,le monde irait mieux s’il était gouverné par moi ». Gierach,un peu à la manière de Bartolomé Bennassar, pêche en esthète, recherchant les belles choses, les émotions. Il offre sa « vision de vie idéale autour de l’art,de la chasse et de la pêche,avec quelques ingrédients supplémentaires tels que l’amour, l’amitié, les beaux paysages et la bonne bouffe ». Certes, le passionné qu’il est ne peut s’empêcher de donner des conseils parfois très techniques, mais pour mieux nous proposer sa « collection d’instants,de moments où tout s’assemble avec une perfection époustouflante ou bien foire lamentablement », dans son Colorado, dans le Montana et son « Grand Froid ». Caustique, drôle, intelligent, sans illusion sur la nature humaine, dans des anecdotes savoureuses, il nous emmène dans des paysagesincommensurables,peuplésdepoissons mythiquesetdepersonnagesinfréquentables. Comme Jim Harrison, c’est du brutal. Et pour ceux qui n’auraient pas tout à fait compris, il explique en caractères gras sa foi en la pêche « parce c’est une activité antisociale et bohème susceptible de vous placer définitivement en margedelaculturedominante…»Lequeld’entre nous ne pense-t-il pas exactement la même chose de la chasse ? Gallmeister,223 pages,22,90 €.


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Signets Masques animaliers d’Afrique noire

de Gabriel Massa et Chantal Dewé ◆◆ Fonctionnaire en Afrique durant de longues années, Gabriel Massa séjourna en Haute Volta,au Togo,en Côte d’Ivoire, au Dahomey et au Burundi. Il y collectionna nombre d’objets rituels « avec le souci de rapprocher la variété des styles à travers des thématiques particulières ».Ce livre présente sa collection de masques sur un thème qui lui étaitcher :larelationdel’homme à l’animal. Au-delàdel’esthétique,lesouci des auteurs – Chantal Dewé a réalisélesphotosetlaconception

graphique de l’ouvrage mais aussiacontribuéauxrecherches– a été de situer les masques dans leur contexte ethnique, social et religieux. Au sein des sociétés africaines les masques zoomorphes évoquent la relation ambiguë qui unit l’humanité au mondesauvage«dontilimportede surmonter l’hostilité mais aussi de capter les forces vitales ». Ces masques ont partie liée avec les mythes et les totems qui structuraient les tribus. Ils représentent l’animal qui, selon les légendes, a apporté une aide providentielle à l’ancêtre fondateur du lignage.Il est interdit de letueretdeconsommersaviande sous peine de malheurs.

Le Poids du papillon

d’Erri De Luca ◆◆◆ C’est un livre court qui pèse à peine plus que le poids d’un papillon. Son auteur, Erri De Luca est l’un des meilleurs écrivains italiens actuels,traduit partout dans le monde. La plupart de ses romans puisent dans l’expérience et l’autobiographie de l’auteur qui fut longtemps ouvrier et participa aux luttes révolutionnaires de l’extrême gauche dans son pays. Jusqu’à ce qu’un infarctus l’éloigne de la montagne,l’alpinisme fut l’une de ses passions et sans doute est-ce là le seul élément autobiographique de ce récit qui fait songer au Vieil Homme et la Mer d’Hemingway mais aussi aux beaux récits montagnards et cynégétiques de son compatriote Mario Rigoni Stern.Dans les Alpes italiennes un chamois, dont la mère a été abattue par un chasseur, grandit seul. Devenu adulte il défie et vainc tous les mâles et pendant plusieurs saisons règne seul sur sa harde.Un matin de novembre « il se réveilla fatigué et sut que c’était la dernière saison de sa suprématie […] Son cœur battait à moins de deux cents coups minute,cette poussée qui donne de l’oxygène aux élans en montée et les rend plus légers […] ». Hormis les hommes et les aigles, les chamois n’ont rien à redouter dans ces montagnes dont ils escaladent les pentes, dégringolent les pierriers et franchissent les crevasses avec une aisance de danseurs ailés. De même que le roi des chamois est sans rival bien que sur le déclin, de même un homme domine les autres chasseurs, fort de son expérience et de ses aptitudes de montagnard.

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Honorés selon les règles, les masques protègent le clan et le village et lui apportent santé, prospéritéetfertilité.Lesespèces représentées se partagent entre animaux sauvages,les plus nom-

breux,et animaux domestiques. Lesmasquesn’étantpastoujours fidèles à la figuration zoologique – mais à l’apparence que les mythes ont établie –, le profane a parfoisdumalàidentifierlesanimaux qu’ils sont censés représenter.Quiplusestlorsqu’ils’agit de masques composites ou de masques en mouvement. Puissammentexpressifscomme les masques buffle,éléphant, lionouhyène,ilsserévèlentaussi d’une grâce et d’une élégance sanségalelorsqu’ils’agitdemasques antilopes, tels les masques tyiwara du Mali.Un voyage fascinant au cœur de l’esprit du continent noir. Éditions Sépia,144 pages,35 €.

Ancien révolutionnaire, ses espoirs déçus, il est revenu vivre en solitaire dans son village et vit de la chasse, du braconnage plutôt.Armé de sa carabine 300 magnum, il a tué plus de trois cents chamois, vendant la peau aux tanneurs, la viande aux restaurateurs de la région. « L’hiver,il chassait pour les tables des skieurs,l’été pour l’appétit des randonneurs et des alpinistes,mais en novembre pour le trophée de la crinière dorsale qui,à elle seule,valait le reste du chamois.Il cherchait leur roi depuis des années, il reconnaissait qu’il n’en avait rencontré de semblable ». Entre le vieux roi de la montagne et le chasseur qui a passé la soixantaine un duel s’engage. Prêtant à l’animal des sentiments humains – la volonté de ne pas finir déchu, le désir de mourir en beauté – l’auteur le fait s’exposer volontairement au tir du chasseur, seule invraisemblance de ce récit d’une sobriété exemplaire, où Erri De Luca évoque avec pudeur son admiration pour la nature et sa pitié désabusée envers les errements des hommes.Tandis que la harde vient rendre un dernier hommage à son patriarche, il descend vers sa victime, le vide, le charge sur ses épaules. Sur lui pèse aussi la tristesse de la victoire, avec la certitude que la chasse, pour lui, est terminée à jamais. Et c’est en descendant vers sa cabane que son cœur fatigué le trahit.« Un bûcheron les trouva là au printemps,l’un sur l’autre […] Ils étaient encastrés au point de ne pouvoir être séparés qu’à la hache.Sur la corne gauche du chamois, la glace avait laissé l’empreinte d’un papillon blanc.»

Gallimard,88 pages,9,50 €.

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Pierre de Roüalle “Chasser à courre au XXIe siècle est un acte militant”

propos recueillis par Bruno de Cessole

L

e nouveau président de la Société de vènerie, qui succède à Philippe Dulac élu président de la Fondation de la Maison de la Chasse et de la Nature, est un homme de traditions et d’innovation.Par sa famille paternelle, il est l’héritier de trois générations de veneurs qui découplèrent dans le Nivernais, le Bourbonnais et l’Île-de-France tandis que,du côté de sa mère,il appartientàunefamillebienconnuedeveneursduSud-Ouest. Autant dire que Pierre de Roüalle, aujourd’hui maître d’équipage, avec son frère Marc, du Rallye Ardillières dans les Landes, était créancé précocement.Voilà pour la tradition.Une longue histoire de belle vènerie. Pourl’innovation,PierredeRoüalle n’est pas en reste. Diplômé d’une école de commerce, il a fait ses premières armes dans la publicité chez NCK avant d’entrer chez Young & Rubicam. À la fin des années 1980, il prend la direction de Cato Johnson puis de Wunderman Cato Johnson qu’il quitte en 2000 pour monter avec deux amis Mistergooddeal, une entreprise pionnière de déstockage sur le Net et l’une des rares start-up qui aient résisté à l’éclatement delabulleInternet.Ayantdepuisrevendu ses parts, Pierre de Roüalle est libre de mettre son esprit d’entreprise et d’innovation et son sens aigu de la communication au service de la vènerie. Vous appartenez à une vieille famille de veneurs qui compte plusieurs générations de maîtres d’équipage. Est-ce à dire que la chasse est pour vous une passion atavique ? Difficile de dire le contraire. En plus, je suis né un 4 novembre au matin,jour de la Saint-Hubert,juste à temps pour que mon père puisse s’y rendre.Je n’ai pas beaucoup apprécié qu’il ne m’emmène pas ! Depuis je me suis rattrapé. La vènerie est-elle pour vous exclusive d’autres formes de chasse ? Si oui, quels attraits lui trouvez-vous par rapport à la chasse à tir ?

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C’est en effet la seule chasse que je pratique, même si chaque année,je fais en sorte de passer au moins une journée dans une palombière. Le point de vue au-dessus de la canopée landaise avec les Pyrénées en fond de décor,c’est tout simplement magique.À peine vous devinez au loin un vol,le paloumeyre entre aussitôt en action, c’est exceptionnel d’ingéniosité, leur savoir-faire est remarquable. J’apprécie énormément la chasse à la bécasse et l’esprit dans laquelle elle se pratique.Je ne porte pas de fusil,en fait je m’intéresse davantage au travail des chiens et suis admiratif de la connivence qu’ils ont avec leur maître.L’été,je vais déterrer des blaireaux avec mon piqueur,il fait partie d’un équipage très à cheval sur les traditions. Quel que soit le mode de chasse,l’ambiance est à chaque fois simple, chaleureuse et amicale : on sait pratiquer la troisième mi-temps dans mon pays ! Ses détracteurs reprochent à la chasse à courre d’être une survivance de temps révolus et le passe-temps cruel de classes sociales privilégiées ; que répondez-vous à cela ? La vènerie française pourrat-elle constituer encore longtemps une exception cynégétique en Europe ? Il y a encore beaucoup d’a priori sur la chasse à courre et certains préjugés ont la vie dure. En France, la vènerie a parfaitement réussi son ouverture sociale tout en conservant ses valeurs et ses principes. Si elle avait été confisquée par une élite, il y a longtemps qu’elle aurait été instrumentalisée par les politiques comme ce fut le cas en Angleterre.Non, la vènerie n’appartient pas à une classe,elle n’est ni de gauche ni de droite.Tout le monde peut chasser à courre et trouver une formule en fonction de ses moyens, de son âge, de sa région.C’est d’ailleurs exactement ce qu’il se passe.Le brassage social de la vènerie est une réalité incontestable, je trouve du reste que cette rengaine finit par s’essouffler.Les sociologues Pinçon-Charlot ont bien contribué à lui tordre le cou. Concernant votre dernière question sur le devenir de la vènerie,je reste assez optimiste.C’est d’une part dans ma na-

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ture mais surtout parce que nos atouts sont incontestables. Sous l’impulsion de Philippe Dulac depuis quelques années, la vènerie a su se professionnaliser, elle s’est dotée d’une organisation solide, les troupes ont pris conscience des enjeux et se sont mises en ordre de bataille. Nous avons des alliés fidèles sur lesquels nous pouvons compter et les projets pour bâtir une image positive de la vènerie ne manquent pas. En 2010, nous avons revu de fond en comble nos organisations, nos statuts et notre mode de gouvernance. Notre avenir est entre nos mains,nous ne devons plus être sur la défensive,mais porter haut et fort les valeurs et les principes d’une belle vènerie qui ont toute leur place dans la société d’aujourd’hui. Nous avons évolué, travaillé, sophistiqué notre discours,affûté nos arguments,peaufiné notre identité. L’heure n’est plus au“pour vivre heureux,vivons cachés”,impossible de rester incognito quand on sait que 16 000 fois par an, 25 000 à 30 000 chiens encadrés par 10 000 veneurs et 100 000 sympathisants chassent dans 70 départements. Pour exister aujourd’hui,il faut un discours audible par tous et surtout par nos dirigeants qui ont le pouvoir de décider. Notre discours s’articule autour de quatre thèmes : l’écologie,sujet porteur sur lequel nous allons beaucoup nous engager (les convergences avec la vènerie sont importantes, le colloque sur ce thème tenu à Fontainebleau a ouvert des pistes pleines d’avenir), notre culture (la contribution de la vènerie au patrimoine culturel français est considérable,ce sera le sujet d’un prochain colloque), notre éthique façonnée par des siècles de pratique,elle est au cœur de notre identité (nous venons d’éditer plusieurs chartes pour rappeler l’importance que nous accordons à l’art et la manière de pratiquer une belle

vènerie) et enfin nos chiens et nos chevaux qui sont nos meilleurs ambassadeurs (les nombreuses fêtes que les équipages organisent partout en France, donnent l’occasion à un million de visiteurs d’apprécier la beauté de nos équipages et la connivence que nous avons avec nos compagnons). Pourtant,une minorité très active d’opposants tente d’interdire la vènerie en France.Quels arguments avez-vous à leur opposer et quelle tactique comptez-vous privilégier ? Là encore, faisons la part des choses, évitons les amalgames.Il y a certes quelques opposants acharnés et déterminés à faire interdire la chasse à courre mais combien sont-ils au juste ? Quelques dizaines peut-être.Ils s’agitent beaucoup, interpellent les politiques,instrumentalisent les médias en faisant valoir que les Français réclament l’abolition. C’est faux et archifaux, nous venons de réaliser une enquête d’opinion auprès des Français qui montrent très exactement le contraire. De là à dire qu’ils aiment la chasse à courre,non.En revanche, quand on prend le soin de leur expliquer qui nous sommes et comment se pratique notre mode de chasse,leurs avis évoluent. Ça me rappelle une règle de base en communication (qui est mon métier depuis trente ans) :“Dis ce que tu fais et, surtout, fais ce que tu dis.”Voilà pourquoi il ne suffit pas de revendiquer un discours, encore faut-il l’appliquer. Les veneurs d’aujourd’hui le comprennent bien et le monde de la vènerie a évolué très positivement. Néanmoins,gardons la tête froide,restons toujours vigilants et prompts à réagir face aux agressions à répétition dont nous faisons l’objet (sabotages,propositions de loi d’abolition, pétitions,prises de parole dans les médias…),sachons dissocier les tempêtes dans un verre d’eau des vagues de fond.Celle

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PHOTOS : PIERRE DE ROÜALLE

DANS LA FORÊT LANDAISE, PIERRE DE ROÜALLE ET SON PIQUEUR LA ROSÉE AVEC SES CHIENS BLANC ET NOIR. “TOUT LE MONDE PEUT CHASSER À COURRE ET TROUVER UNE FORMULE ADAPTÉE À SA RÉGION ET À SES MOYENS.”


Confidences

PHOTOS : CLAIRE ALBARET - PIERRE DE ROÜALLE

UNE COMPLICITÉ DE TOUS LES MOMENTS AVEC SES CHIENS, AU CHENIL, EN FORÊT ET À LA CHASSE, C’EST LA CLÉ DE TOUTE VÈNERIE. “IL Y A ENCORE BEAUCOUP D’A PRIORI SUR LA CHASSE À COURRE ET CERTAINS PRÉJUGÉS ONT LA VIE DURE.”

sur l’évolution de la société est de loin plus importante et inquiétante.Force est de constater l’incroyable bouleversement des mentalités de notre société citadine s’affranchissant inexorablement de ses racines rurales.Le monde change,la chasse doit en tenir compte sans pour autant se renier. La vènerie s’est emparée de cette réflexion, elle chemine avec perspicacité. Chasser à courre au XXIe siècle est un acte militant, les veneurs l’ont compris. Au sein de la chasse française la vènerie suscite quelques jalousies (possibilité de chasser jusqu’en mars,dérangement des animaux en forêt,droit de suite,etc.).Comment envisagez-vous d’apaiser ces tensions nuisibles au front uni que doit représenter la chasse face à ses détracteurs ? Votre dernier point est fondamental : nous devons rester unis et solidaires. On n’a pas d’autre choix et tout le monde le sait.Au niveau des structures fédérales et des associations spécialisées, j’hérite d’une situation apaisée et franchement amicale.Je m’efforcerai de l’entretenir contre vents et marées, il en va de l’intérêt général. Nous savons qu’il existe ici ou là des querelles, des dissensions, des conflits et autres jalousies. À l’Association des équipages, nous sommes très attentifs à ce qui se passe sur le terrain. Nous ne manquons jamais d’énergie pour aider et accompagner les responsables des équipages à trouver des solutions et régler les problèmes. Quand un conflit s’envenime,c’est toute la chasse qui en souffre.La vènerie a besoin de territoires ouverts et de pouvoir y circuler librement. C’est une nécessité, une condition de survie. Forcément, cela crée des devoirs et des obligations, et nécessite de l’énergie pour expliquer et convaincre. L’image de marque de la vènerie française est celle de la grande vènerie,et notamment celle du cerf ; la réalité est quelque peu différente.Comment comptez-vous rétablir l’équilibre et modifier l’image ? La vènerie du cerf est l’étendard de la vènerie, c’est elle qui est la plus suivie, la plus spectaculaire et pratiquée dans les plus grandes forêts domaniales. Même si elle représente

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moins de 10 % des équipages,elle est la plus exposée et a,par conséquent,une responsabilité considérable en termes d’image de marque. Ses responsables le savent, ils se comportent en chefs d’entreprise. Ainsi va notre époque, il ne suffit plus d’avoir des qualités de veneurs,il faut aussi être un organisateur,un leader,charismatique si possible,avoir une autorité et cultiver l’esprit d’ouverture et le dialogue.Notre étendard est heureusement entre de bonnes mains.Vous avez raison, durant ces cinquante dernières années,le nombre d’équipages a plus que doublé et leur configuration a profondément évolué.Si la vènerie du cerf est restée stable (il n’y a pas vraiment de nouveaux territoires à conquérir, donc pas de nouveaux équipages), les changements sont à signaler du côté du chevreuil avec une centaine d’équipages, là où il en existait une trentaine dans les années 1960. La vènerie du lièvre a, elle aussi,littéralement explosé avec environ 130 équipages et celle du lapin, reconnue depuis 1993, en compte aujourd’hui 50. Je n’aime pas utiliser le mot“petite vènerie”que je trouve condescendant d’autant plus que c’est l’inverse. La vènerie du lapin est familiale,simple et joyeuse.Elle pourrait jouer le rôle de maîtresse d’école de la vènerie tant elle est accessible à tous,se pratique à pied et permet à des enfants ou à des noninitiés d’y découvrir toutes les subtilités d’un laisser-courre. L’essor de la vènerie du lièvre devrait se poursuivre,en particulier dans le sud du pays où l’amour du chien courant est sans limite. Il y a encore beaucoup de territoires à coloniser, le courre du lièvre permet de répondre au réel engouement que ce mode de chasse, en général, rencontre. C’est une vènerie sportive, pratiquée par beaucoup de jeunes et à la portée de toutes les bourses. C’est, par ailleurs, probablement la plus subtile, la plus fine, la plus délicate. En termes d’image, c’est en effet la plus porteuse de messages positifs. ◆

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Découverte ◆

UNE BOUCLE PAR LE

Danube ◆ D

GIBIER NATUREL

EST UN PRIVILÈGE AU PARFUM OUBLIÉ.

C’EST EN HONGRIE QUE NOUS SOMMES ALLÉ LE VÉRIFIER.

reportage et photos Alain de l’Hermite

ans le hall de l’aéroport de Roissy,la haute silhouette de Luc, toute en force, pouvait difficilement passer inaperçue.NousavionsfaitlaconnaissancedecevraiVikingquelques années auparavant lors de battues de perdreaux sur les territoires de Seine-Maritime si chers à Maupassant. Une fois par an, une seule, et quels oiseaux ! Lui, tel La Varende, si attaché à sa Normandie, daigne la quitter –et surtout ses épagneuls de Pont-Audemer ! – avec sa femme,Anne, elle aussi habitée par le feu sacré de Diane, pour un pèlerinage cynégétique en Hongrie.Un rite immuable pour retrouver tout à la fois, « la chasse au chien d’arrêt de nos ancêtres,si délicieusement décrites par Elzéar Blaze », son filleul qui répond au doux sobriquet de“Dodo”,et les parents de celui-ci,Brigitta et Philippe. Lui aussi est un“Grand Normand”dont la passion dévorante, presque obsédante pour l’approche du brocard, l’a entraîné à proximité de la boucle du Danube là où grandissent des animaux d’exception.Dans ce terroir et dans la tradition des Vikings initiée par Rollon le premier d’entre eux,il fera souche loin de sa terre natale.C’est d’ailleurs Philippe qui nous avait proposé de faire vol commun avec Luc et Anne, avant de partager quelques jours de chasse au petit gibier naturel, un qualificatif si rare et si souvent galvaudé. CetalléchantpéripledevaitnousconduiredesbergesdeDuna, le Danube en megye (mèdiè) la langue hongroise, jusqu’aux confinsest,surlafrontièreroumaine.Aussilorsquel’onconnaît la réputation cynégétique du pays magyar, c’était une belle occasion pour rêver encore un peu à ces chasses d’antan peuplées de canards,de faisans et de lièvres,qui provoquaient nuits courtes et redoutables insomnies de nos premiers permis, la veille de l’ouverture.

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CHASSER DU PETIT

Comme nous l’avait indiqué Philippe, le vol quotidien à bas coût de l’après-midi ne fait aucune difficulté pour embarquer nos fusils et les cinq kilos de munitions réglementaires. Un soulagement. Par contre, la surveillance est stricte pour les bagages à mains. « Une seule pièce en cabine », nous rappellera intraitable le contrôleur, même si pour nous, il est impensabledefairevoyagerensoutenotre téléobjectif.MaisheureusementLuc,sans PENDANT L’HIVER bagage, peut se charger de la précieuse LACS ET ÉTANGS optique. SONT GELÉS En ce début mois de janvier,un paySAUF LE “GRAND” sage blanc digne de la retraite de Russie DANUBE. ALORS, ne cesse de défiler sous les ailes de l’Air- DUNA (LE DANUBE) bus.Cetteannée,laquasi-totalitédel’EuDEVIENT LE REFUGE rope ploie sous l’effet d’une vigoureuse DE TOUS offensive de l’hiver. Fidèle à notre habiLES CANARDS. tude, nous suivons sur une carte la proFORMES ET gression du vol. De temps en temps, APPEAUX ATTIRENT l’observation par le hublot confirme asLES OISEAUX sez souvent l’exactitude du point que DANS UN DÉCOR nous venons d’effectuer.Cette fois,nous SANS ÉGAL. nenoussommespastrompé,lorsqu’àtribord apparaît la gigantesque tâche diaphane du Balaton. Le plus grand lac d’Europe long de près de quatre-vingts kilomètres fait office de mer intérieure dans le cœur des Hongrois. Si l’hiver, on patine sur sa glace dont l’épaisseur peut excéder un demi-mètre, l’été, la température de l’eau équivaut à celle de la Méditerranée.Entourées de volcans érodés, plantées de vignes et de vergers, les rives du lac deviennent à la belle saison un incontournable lieu de villégiature. >>

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UNE BOUCLE PAR LE

Danube

À cet instant,nous survolons la région de la Transdanubie ou Pannonie des Romains, l’une des trois grandes régions naturelles hongroises. La deuxième est la grande plaine en direction de l’est, c’est le royaume traditionnel des chasseurs depetitgibier.Commentnepaspenser au comte Palfy qui, entre les deuxguerres,réalisa,avectoutel’aristocratieeuropéenne,destableauxde perdrixetdefaisansproprementfabuleuxetimpensablespour notre XXIe siècle. Comme ce jour de 1923, où l’on compta 2 450 perdrix (et il y en aura autant l’année suivante !).Temps béni où la révolution agricole n’avait pas poussé ses socles dévastateurs… Située de l’autre côté du Danube au sud de

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Budapest, elle représente à elle seule plus de la moitié de la superficie du pays, son altitude ne dépasse pas 182mètres près de Debrecen. Enfin au nord, la troisième région, la Haute Hongrie complète le paysage avec le point culminant du Kékes à 1 014mètres. On y rencontre de nombreuses sources thermales dont personne n’ignore la passion ancestrale desHongrois.Surtoutonyélèvelavigne du célèbre vin de Tokaj. Peuplée de 10 millions d’habitants, sans compter une diaspora de 5 millions de personnes, la Hongrie est devenue un petit pays à l’issue du traité de Trianon en 1920, quand il fut drastiquement amputé des deux tiers de son territoire.

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L’espritembrumédedonnéeshistoriquesetcynégétiques, un signal nous ramène à la réalité. Deux heures après avoir quitté le tarmac de Roissy nous nous préparons à atterrir à Ferihegy,l’aéroportinternationaldeBudapest.Aprèsavoirtraversé la couche cotonneuse des nuages remplis de neige, les trépidations de la carlingue nous informent que désormais nous foulons les terres de l’ancien empire austro-hongrois, qui a si souffert dans sa chair, brisé après la guerre de 1914, écrasé par le joug soviétique en 1956… À l’intérieur de l’aérogare à l’échange de sourires complice entre les deux compères Luc et Philippe, nous comprenons que l’aventure pouvait débuter. Sans perdre de temps nous embarquons dans la voiture de Philippe avant qu’il nous entraîne dans une visite crépusculaire et inopinée de Budapest.Surprendreentrechienetloupla“PerleduDanube” lorsqu’elle revêt son fourreau de lumière,étonne et ensorcelle

DANS UNE CRIQUE DU DANUBE, À L’AFFÛT D’UNE POSE DE CANARDS. PHILIPPE ENVISAGE L’UTILISATION D’APPELANTS POUR LES SAISONS À VENIR. AU MILIEU DU JOUR UNE TASSE DE THÉ EST LA BIENVENUE.

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Danube PHILIPPE CONCENTRÉ DERRIÈRE SON ABRI. TOUT LE LONG DU JOUR, IL NE SE PASSERA PAS PLUS DE TROIS QUARTS D’HEURE SANS LA VISITE DES CANARDS, COLVERTS ET SARCELLES PRINCIPALEMENT.

le voyageur habitué des anciennes capitales de l’ex-empire soviétique.Née en 1873,de la fusion de Buda alors capitale de Hongrie et de Pest,elle deviendra alors la seconde capitale de l’Autriche-Hongrie.Au fil de larges avenues,la découverte de chaque nouveau monument est une source permanente de ravissement. Qu’il s’agisse du musée des Arts décoratifs, de l’égliseMatthias,del’étonnantpontdesChaînes,oudelamasse dorée du palais de Buda reflétée par les eaux du Danube… Intérieurement nous nous promettons de revenir visiter toutes ses richesses architecturales entrevues avant de prendre la direction du sud (lire notre article page 96). Moinsd’uneheureplustard,lapancarteduvillagedeRackeve, emmitouflé sous la neige, nous renseigne de l’imminence de notre arrivée. Il est « situé le long du petit Danube », nous dira Philippe, qui vit, en fait, sur une grande île entre

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deuxbrasdufleuve.Aprèsavoirfranchiunportailetcontourné la masse sombre des bâtiments d’un ancien kolkhoze, nous distinguons un puits de lumière.Voici la maison de Philippe. Brigitta nous accueille chaleureusement, tandis que Dodo qui n’a pas encore 3ans est aux anges de revoir Anne et son parrain. La pièce principale de la maison dans laquelle tiendrait à vue d’œil un court de tennis,représente à elle seule un gigantesque cabinet de curiosités… cynégétiques. Les murs sont, en effet, littéralement tapissés de trophées. Si quelques antilopes semblent détonner dans un environnement dédié plusieurs mois par an à la neige, les massacres de brocards apparaissent époustouflants. Subjugué, nous avons bien du mal à décrocher les yeux de la cimaise, à tenter de comparer les ramifications de bois pour lesquels diversité et qualité vont de pair.

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« Philippe,as-tu des poireaux ? – Oui mais dans le jardin.» La réponse surréaliste à cette question inopinée fait soudain redescendre sur terre une âme à l’humeur vagabonde. Bien avant le printemps, nous imaginions poursuivre un brocard psychédélique à travers la puszta, la steppe, de l’Alfold, cette Grande Plaine orientale où nous devions nous rendre deux jours plus tard. Par contre janvier est la saison des coquilles Saint-Jacques, un rite auquel ne saurait se soustraire un authentique Normand sous peine d’excommunication ! Et Luc avait un impérieux besoin de poireaux pour satisfaire aux exigences de sa recette. Alors, direction le jardin. Le vieux compagnon de Philippe,son chien barbu Tchèque qui nous accompagnait semblait comme moi dubitatif quant à la réussite de cette opération vespérale. Contre toute attente, les deux compères

UN JOLI VOLIER DE SARCELLES D’HIVER. TOUJOURS DIFFICILES À TIRER : ON APERÇOIT D’AILLEURS L’IMPACT

DE LA GERBE DANS L’EAU !

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UNE BOUCLE PAR LE

Danube NOTRE COMPAGNON

FOXI TENTE

D’ENFREINDRE LA RÈGLE EN ATTRAPANT UNE POULE FAISANE ! CI-DESSOUS, ANNE OU L’ÉLÉGANCE DU STYLE, TOUT SIMPLEMENT.

piocheront sous la neige du jardin des poireaux parfaitement préservés dans laglace !Àcesagapespréliminairessuccéderaunsucculentmenuconcoctépar Luc :foie gras maison,coquilles SaintJacques donc,le tout arrosé d’un saintjoseph blanc (une provocation au pays dutokaj !)laissaientprésagerlemeilleur quant à la poursuite des événements. Rassasiés des nourritures terrestres, nous rejoignons les bras de Morphée dans l’impatience de la chasse aux canards du lendemain. Non sans avoir prisl’indispensableprécautionderanger nos armes au coffre. Une disposition légale exigée ici où l’on n’est pas à l’abri d’une vérification de la part des autorités, même en pleine nuit. Dès potron-minet,Philippe,Luc et moi quittons la douceur de l’habitation pour affronter un froid sibérien.En tout cas, pensons-nous dans notre for intérieur… En fait la température aux alentours de – 6 °C est parfaitement supportable avec ce froid sec et l’absence de vent.La première étape cynégétique commence à… la maison de l’Association des chasseurs de Rackeve. Si en Hongrie la gestion du gibier est aussi draconienne qu’en Allemagne, il en va de même pour l’organisation de la chasse. « À moins de posséder un minimum de 3 500 hectares,le propriétaire d’un territoire ne peut pas conser-

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ver le droit de chasse », nous expliquera Philippe. Ainsi après avoir obtenu l’adjudication pour une période de dix années, chaque association gère un territoire qui atteint parfois plusieurs dizaines de milliers d’hectares. Même si le montant de la location demeure modéré par rapport à certains autres pays européens (la Hongrie a rejoint l’Union européenne le 1er mai 2004) –il faut mettre à part les zones à cerfs–, on imagine sans peine lafacturetotalesurdessurfaces aussiconsidérables.Àcelaserajoutent des obligations dont la gratuité n’est pas évidence, comme celle de salarier un garde par zone de 3 500 hectares. Aussi pour amortir un peu les frais, certaines associationsacceptentdeschasseursétrangerssurleurterritoire.Voilà comment Philippe peut amener un petit nombre de chasseurs chasser chaque année le petit gibier en Hongrie.Preuve de ce solide partenariat, il a signé un contrat de cinq ans renouvelableaveclesmeilleuresassociationsvisitées :c’estlacertitude pour le chasseur d’être à l’abri de certaines mauvaises surprises… D’autant que chacun d’entre eux établit son programme sur mesure avant le départ avec le devis corres-

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Danube

UN FAISAN AUTHENTIQUEMENT NATUREL.

À DROITE,

UN BEAU PLATINE

HENRY ATKIN. CI-DESSOUS, THOMAS ACHÈVE UN OISEAU AVEC UNE RÉMIGE.

pondant à la clef. Cette initiativeraremérited’êtresoulignée. Généralementlesterritoires retenus par Philippe s’étendent sur de grandes superficies. On s’en doute si leur entretien est plusdélicat,etlagestiondesanimaux plus pointue, la densité etlaqualitédesbrocardsleurassurent une bonne santé financière.Cette latitude permet une solide densité et qualité de petit gibier naturel.Car –suprême liberté–, l’association n’est pas dans le besoin d’une commercialisation outrancière de la chasse. Moins de dix minutes nous suffisent pour rejoindre le village, malgré la fine pellicule de neige damée qui recouvre la route. Il est à peine 5 heures du matin, mais nous sommes suffoqués par la foule qui attend l’autobus. Peut-être vontils dans ses boutiques déjà en pleine activité à cette heure matinale ? « Une coutume ici où la nuit tombe très vite en cette période de l’année »,nous renseigne-t-on.À rebours beaucoup de commerces ferment en milieu d’après-midi. Immanquablement la maison de chasse située en bordure du village nous rappelle un périple dans le Jura. Là-bas comme ici, chaque société de chasse possède une maison dontelleestlafierté.«Joreggelt»(“bonjour”) :troisdesmembres del’association–systématiquementsouslaresponsabilitéd’un

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garde– nous souhaitent la bienvenue. À l’intérieur tout est rutilant, la peinture des murs date du printempsdernier ;àlacimaisedesphotographies rappellent de mémorablessouvenirsdefêtesdelachasse ou de passées d’anthologie.Un antique poêle à bois diffuse une agréable chaleur dans la pièce principale et réchauffe en même temps le café. Ce n’est qu’à la fin de la chasse –et seulement à cet instant– que viendra l’heure de la goutte de palinka, la célèbre eau-de-vie. Mais à cette heure l’alcool est strictement interdit pour l’exercice de la chasse, une sage précaution. D’ailleurs, pas un Hongrois ne prendrait le risque de la suppression du précieux permis de chasse qu’il a mis si longtemps à retrouver puisque, jusqu’en 1989, souvenir de l’insurrection de Budapest oblige, ce privilège lui était interdit. Nous ne partirons pas sans ouvrir le grand registre où sont consignés tous les événements historiques de la chasse sur le Danube.Un cahier similaire à celui que l’on rencontre dans toutes les bonnes huttes de France. Nous partons le cœur plein d’espoir en direction du bras principal du Danube,le“Petit Danube”étant gelé à cette période de l’année. Ainsi en hiver tout le gibier d’eau, principalement des colverts et des sarcelles, sans oublier les oies se concentrent sur le“Grand Danube”sur la côte occidentale de l’île. >>

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DEALERS BARON 02 SOISSONS: Aux jours de Chasse : 03.23.93.48.78 14 FLEURY SUR ORNE (CAEN) : Terres et Eaux : 02.31.82.09.70 15 AURILLAC : Manucentre : 04.71.48.55.03 28 BROU : Vouzelaud : 02.37.47.05.95 33 MERIGNAC : Roumaillac : 0892.060.012 35 LA MEZIERE (RENNES) : Terres et Eaux : 02.99.13.33.90 41 ST GERVAIS LA FORET : Aux Coureurs des Bois : 02.54.20.10.33 44 NANTES : Nantes Armes : 02.40.47.76.74 45 GIEN : Armurerie du Champs : 02.38.67.08.74 45 ORLEANS : Foulquiers Armurerie : 02.38.88.59.45 51 WITRY LES REIMS : Terres et Eaux : 03.26.61.00.00 59 SECLIN : Terres et Eaux : 03.20.90.56.56 62 ST OMER : Cagniart Armurerie : 03.21.98.05.48 62 AUDRUICQ : Vasseur Armurerie : 03.21.85.12.87 64 BAYONNE : Bernizan Armurerie : 05.59.59.05.76 65 LANNEMEZAN : Le Vivier Chasse Pêche : 05.62.40.27.23 72 ST SATURNIN (LE MANS) : Terres et Eaux : 02.43.14.56.00 75 PARIS : Alex Armurerie : 01.42.27.66.39 79 THOUARS : Clavier Armurerie : 05.49.68.11.26 80 BOVES (AMIENS) : Terres et Eaux : 03.22.95.95.40 81 GAILLAC : Ane Armurerie : 05.63.41.03.78

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UNE BOUCLE PAR LE

Danube

Ici notre expédition prend l’allure d’un commando marine, avec notre bonnet au ras des yeux ceintdubandeaudelalampefrontale.Nous embarquons à bord de deux Zodiac depuis une minusculecriquedansundécordegivre. Un épais brouillard blafard frôle l’eau phosphorescente du fleuve, sous la lumière électrique. L’atmosphère est surréaliste. Une minuscule grève accueillelebinômequejeformeavec Philippe. Nous sommes seuls, notre pilote est reparti on ne sait où après avoir balancé les formes dans une éclaboussure. Ailleurs sur le fleuve, plus loin, Luc espère lui aussi. Dans le noir absolu un premier sifflement d’ailes nous fait en vain écarquiller les yeux. Mais même du coin de l’œil l’obscurité est encore impénétrable. Moments magiques d’une passée, où l’on ne voit rien mais où l’on devine tout. L’appeau de Philippemesurprend,uneéclaboussurebienvivantecelle-làvient de rompre le silence. À notre gauche, les formes apparaissent, sans doute les canards de tout à l’heure se sont mêlés à elles.Le brouillard a disparu,totalement.Un peu de rose apparaîtàl’Orientetempourpreensuitelesplushautesbranches

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LE DÉPART DANS UNE ATMOSPHÈRE DIGNE D’UN TABLEAU DE BRUEGHEL. CI-DESSOUS, JENO TROUVE SON ÉQUILIBRE POUR TIRER UN LIÈVRE.

des arbres galvanisées par le givre. Nous neregrettonspasnotrelit,tellementl’émotion est forte de vivre le premier matin du monde. « Tire ! » m’ordonne Philippe. Sans réaction de ma part,il rattrape avec succès un premier oiseau, un colvert. Je n’avais pu me résoudre à rompre le silence. Là-bas les deux coups rapprochés de Luc paraissent nous avertir d’un premier volier desarcellesd’hiver.Toutaulongdelajournée, les oies nous nargueront sans jamais passer à portée. C’est un spectacle permanentauquelnousassisterons ;nousneresteronsjamaisplus de quarante minutes sans être survolés par des oiseaux.C’est l’une des caractéristiques de l’hiver sur le Danube lorsque l’autre bras et tous les étangs sont gelés. À l’automne, le passage est plus concentré lors de la passée du soir et du matin. Entre-temps il est possible de chasser lièvres et faisans à proximité.Jamaisàcoursd’idées,Philippeprévoitlaconstruction d’un parc d’une centaine d’hectares pour chasser le lapin : « Car en Hongrie,les lâchers de lapins sont interdits en dehors des parcs.» >>

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Danube

DISCRÈTEMENT, CE LIÈVRE SE DÉROBE DANS

LA STEPPE ENNEIGÉE. REDZI, LE BRAQUE ALLEMAND, EST FIER DE RAPPORTER UN AUTRE CAPUCIN.

C’est le corps courbatu, engourdi que nous regagnerons notre véhicule dont nous apprécierons le chauffage, avant d’entamerdanslamaisondePhilippe une de ces soirées où l’on revit et savoure, en esthètes, tous les moments de la journée. Dès le lendemain,nous entamons la seconde partie de notre périple qui nousconduitversl’est.Nousparcourrons le chemin inverse emprunté par les sept tribus magyares au début du VIIe siècle. AutrefoismarécageuselaGrande Plaine hongroise est, depuis les années 1960,une région agricole prospère.Environ à mi-distance entre le Danube et la frontière roumaine où nous nous rendons, nous franchissons la seconde artère du pays la Tisza. Régulièrement nous croisons de véritables troupeaux de chevreuils… D’ailleurs voici Biharkeresztes, une petite ville au nom imprononçable pour nous et « l’une des belles zones à brocards du pays »,nous indique Philippe.Ses 37 000 hectares gérés par trois associations commencent dès la sortie du village. Quant à nous, Anne, Brigitta, Dodo, Luc, Philippe et moi nous devrons nous contenter des 16 000 hectares de notre association, situés à 10 minutes de notre hôtel. Nous

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passerons de merveilleux moments à lamaisonforestièredeschasseursdeBiharkeresztes,au beau milieu d’une clairière. À la période de l’approche, pendant deux mois, au printemps et, en été, Philippe loge sur place en compagnie deschasseursqu’ilguide.Malgrélabarrière de la langue, nous partagerons la même passion de la chasse avec Jozsef, Thomas,Jeno…Sansoublierleschiens Redzsi le drahthaar et Foxi le meilleur d’entreeuxmalgréuneascendanceimprobable et une patte en moins. Car notre programme n’est pas d’aller approcher quelque mystérieux brocard à perruque, mais, plus modestement et tout aussi passionnant, de tirer quelques faisans au chien d’arrêt, plaisir trop rare de nos jours où, pour le petit gibier, il n’est trop souvent question que de battue ou de ligne marchante,mais de chasse au chien d’arrêt, très peu, car trop exigeante et pas assez“rentable”. Là où nous sommes en Hongrie, ce mode de chasse s’y prête. La plaine, sorte de grande steppe, est parsemée de couverts – même en hiver–, entrecoupée de haies, et de petits bois qui n’ont rien d’impénétrables, et dans lesquels les chiens peuvent travailler. Bref, un biotope idéal pour le faisan, oiseau de lisières par excellence. >>

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UNE BOUCLE PAR LE

Danube

LES APPROCHES DE RÉGULATION SUR CHEVRILLARDS ET CHEVRETTES SE DÉROULENT DU 31 OCTOBRE

AU 31 JANVIER.

PHILIPPE, EN PLEINE APPROCHE DANS UN CRÉPUSCULE PRESQUE INQUIÉTANT.

Chaque matinée et chaque après-midi, nous arpentons la plaine, fouillons les haies à la recherche des coqs faisans.Alternativement le conducteur d’unchiennousfaitsignedeservir un arrêt.Alors nous approchons à pas de loup pour chuchoter « coule » à Foxi.Le cœur serré, avec l’espoir de voir décoller un coq dont les couleurs somptueuses égayent la campagne immaculée. Tous les oiseaux se défendent bien, utilisant mille ruses pour éviter de se faire bloquer par le chien, entrecoupant leurs voies cent fois… Mais gare à celui qui ne saurait retenir son coup de fusil sur une poule faisane,ou une perdrix grise dont la chasse est pour l’instant fermée en Hongrie.Signalons que la chasse de la bécasse à la croule –si bien contée par Maurice Nicolas– est maintenant interdite. Philippe se souvient de prélèvements d’une dizaine de bécasses en mars sur 6 000 hectares, la plupart du temps des mâles belliqueux, ce qui restait en fin de compte très raisonnable. Aujourd’huilachassedelabécasseauchiend’arrêtestinconnue en Hongrie, à telle enseigne que, sur certains secteurs riches en oiseaux, Philippe commence à la faire découvrir. Parfois, nous avons organisé de minibattues, une partie de notre aile marchante se postait en lisière d’une garenne 94

comme l’on dit en Beauce.Pendant ce temps, le reste de la troupe faisait office de rabatteurs. C’était alors l’occasion d’observer la majorité du gibier passer bien sûr hors de portée.Mais si on avait la chance d’être sous le robinet, alors on pouvait tenter un coq de haut vol dans le plus pur style britannique. Mais, au risque de heurter certains puristes, nous n’étions alors que des tireurs et plus des chasseurs… Arpenter les steppes de cette Grande Plaine, c’est aussi l’approche de chevrettesetdechevrillardsunaprès-midi. Une chasse intéressante à cette époque de l’année où la sagacité du pirscher est mise à rude épreuve en l’absence de tout écran végétal. En Hongrie, la chasse ne s’arrête jamais est-on tenté d’écrire. Pour preuve, après le tableau et les honneurs rendus à 10 lièvres et 20 coqs faisans, après les chants, les fanfares et la traditionnelle palinka, l’heure était venue d’accompagner un garde traquer le renard à la lampe. Encore une autre manière de découvrir la nature et ses habitants… Nous étions au paradis des chasseurs où le déduit ne semble jamais devoir s’interrompre. ◆ Nous remercions Philippe Girardet de nous avoir accueilli et sans lequel ce reportage n’aurait pu avoir lieu.Pour tous renseignements joindre Hunting Pleasure au 01.42.27.47.47 ou Brigitta Bertalan au 06.98.89.77.14.

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Avec leur concept de “montres à crédit”, Arnaud et Jean Lassaussois permettent aux passionnés de belles mécaniques de s’offrir sans attendre une pièce de rêve.

Le temps c’est de l’argent. Mais pas forcément beaucoup Et il arrive souvent alors que le crédit soit moins Le plaisir de porter et d’acquérir une belle montre onéreux qu’un achat comptant différé ! D’autant n’est plus seulement réservé à une clientèle que posséder une pièce horlogère de grande valeur aisée. Avec la nouvelle formule de “montres à est à classer dans la catégorie des crédit”, créée par les frères placements financiers “plaisir”, Lassaussois, propriétaires des ceux mariant l’utile à l’agréable. boutiques Les Montres à Paris, Il suffit de s’attarder une seconde le rêve des amateurs de belles sur les résultats des dernières mécaniques devient aujourd’hui pour un achat de 5 500 €, apport 200 €, soit un crédit ventes aux enchères spécialisées une vraie réalité. de 5 300 € remboursable pour s’en convaincre. Aux oubliettes en 10 mensualités de 530 €, donc les frustrations et les doutes En effet, pourquoi économiser coût total du crédit 0 €. des afficionados d’horlogerie fine pendant des années pour s’offrir le car ils auront le plaisir d’être Le coût du crédit est pris en charge garde-temps de ses rêves alors par les boutiques “Les Montres”. propriétaires dès le premier qu’il n’y a qu’à se rendre dans l’une versement. On dit souvent qu’une des deux boutiques Les Montres montre affiche l’heure autant qu’elle donne du style. pour repartir immédiatement avec. De plus, A vous de choisir le vôtre en poussant la porte de l’augmentation tarifaire pratiquée chaque année la boutique Les Montres, à Saint-Germain-des-Prés par les manufactures fera qu’en économisant ou à Passy. longtemps, il vous faudra payer le modèle plus cher.

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TOURISME

To u r i s m e

Budapest La lumineuse par Alain de l’Hermite

Par son histoire, par la richesse de son architecture, la superbe capitale hongroise n’usurpe en rien son surnom de “Perle du Danube”. Hiver comme été, se rendre à Budapest reste un dépaysement envoûtant.

EN HAUT À GAUCHE, LE PONT DES CHAÎNES OU PONT SZÉCHENYI, ET LE PALAIS ROYAL, BUDAVARI PALOTA. EN DESSOUS, SUR LA PLACE DES HÉROS. JOUEURS D’ÉCHECS, EN PLEINE CONCENTRATION DANS UN DES NOMBREUX THERMES DE LA VILLE. L’INTÉRIEUR DU “CAFE HUNGARIA”ET LE CHÂTEAU DE VAJDERUNYAD, QUI A ÉTÉ CONSTRUIT ENTRE 1896 ET 1908. À DROITE, PATINAGE DANS BUDAPEST MÊME.

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L

epremiersouvenirdeBudapestquenous ayons eu est celui d’une ville de lumière, grandiose. N’en déplaise aux impressions, aux descriptions de certains voyageurs qui,visiblement, éprouvent quelques difficultés à trouver les clefs pour découvrir la ville. Pour eux, comment la “Perle du Danube” peut-elle se dissimuler derrière ses façades grises stigmatisées par les balles et longées d’avenues un peu trop encombrées ? Pour nous, Budapest nous est aussitôt apparu dans la lumière vespérale d’une nuit d’hiver comme une sœur de Paris. Philippe, notre hôte, avait choisi de nous la faire découvrir depuis Pest,depuis la rive gauche de Duna,Danube en hongrois. C’est aussi cette rive que choisissent d’envahir les Budapestois,le 20 août,jour férié,pour rendre hommage à leur premier roi ÉtienneIer. Alors, côté Buda comme à l’instant, le mont Gellért plus au sud s’embrase sous l’effet d’un feu d’artifice.Ce soir-là,le somptueux pont des Chaînes situé à notre droite est noir de monde. Il s’agit de l’un des huit ponts de la ville, le plusancien,qui,curieusement,datequede1849, mais a-t-on oublié que la réunion des trois

villes Obuda, Buda et Pest date simplement de 1873 ? Selon la légende le sculpteur des lions ornementauxdesarchesdupontseseraitjetédans le Danube le soir de l’inauguration. Il n’aurait pas supporté qu’un quidam lui fasse publiquement remarquer l’absence de langue dans la gueule des félins… Une fin digne de Vatel. Le pontdesChaînesporteégalementlenomdepont Széchenyi.Une manière de rendre un hommage appuyé au comte Istvan Széchenyi qui fut, en effet, au XIXe siècle à l’origine de nombreux projets d’urbanisme dont le Théâtre national de Pest ou celui de l’aménagement du Danube. Le Danube ! Il est après laVolga le deuxième fleuve d’Europe. Navigable malgré une faible profondeur, il représente depuis le Moyen Âge unevoiedecommunicationessentielleentrel’est et l’ouest. Tous les autres fleuves hongrois confluent vers ce Danube comme la Tisza réputée pour ses esturgeons, et véritable artère de la grande plaine.Depuis 1992,le fameux canal Danube, Main, Rhin relie la mer du Nord à la mer Noire. Duna, le Danube et ses berges sont d’ailleurs inscrits au patrimoine mondial de l’Unesco. >>


PHOTOS : ALEX SEGRE/ALAMY - RAWDON WYATT/ALAMY - ROBERT HARDING PICTURE LIBRARY/ALAMY

Budapest La lumineuse

ELLE EST AVANT TOUT UNE SOURCE DE BIEN-ÊTRE

Pour véritablement apprécier cette dignité,il faut revenir cette fois en plein jour visiter l’île Marguerite en amont, sans doute le plus beau parc de Budapest. Le week-end, les Budapestois s’y rendent en nombre et en famille en toute tranquillité car seule la bicyclette y est autorisée. Là, le Danube apparaît complètement en majesté,prenant entre ses bras les deux siamoises,Buda rive droite et Pest à gauche. Il y a 2 000 ans les Romains se rendaient déjà sur l’île Marguerite, et on y vient toujours, pour les vertus de l’eau thermale. Le goût des Hongrois pour les thermes initiés par les Romains et développés par les Turcs n’est un secret pour personne. Anecdote amusante, Margitsziget, l’île Marguerite se nommait autrefois l’île aux Lièvres car la dynastieArpad,du nom du premier prince Magyar au IXe siècle, chassait ici. Plus tard,leroiBélaIVconstruisituncouvent pour sa fille Margit et remercier Dieu d’avoir exhaussé le vœu de bouter les Mongols hors du royaume. Ironie de l’Histoire,l’occupantturcdétruiralecouvent au XVIe siècle.Bien plus tard,l’ar-

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chiduc d’Autriche Joseph et prince palatin de Hongrie fera planter l’île pour latransformerenparcd’agrément.Chasser sur les îles du Danube est une tradition bien ancrée, comme nous le vérifierons avec Philippe, mais aujourd’hui la passée aux canards est déconseillée dans Budapest même… À main droite, au niveau du pont des Chaînes, cinquante mètres au-dessus des eaux apparaît, massif, le monument sans conteste le plus célèbre de la ville,BudavariPalota,lepalaisroyal.Ilfut construitauXIIIe siècleparBélaIVpour protéger Buda des invasions Mongoles. Sous l’influence du roi Mathias Ier Cor-

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vin,“prince de la Renaissance” dont le nom est omniprésent en Hongrie,le palais devient un haut lieu de l’art de la science et des lettres. Un turul, touroul, le mythique rapace et emblème des tribus fondatrices, protège l’entrée du palais et la Galerie nationale hongroise. Elle est entièrement dédiée à la sculpture et à la peinture hongroise à travers les siècles. Là aussi, nous sommes revenus un autre jour sur la colline du château,pour flâner.Pour découvrir tout ce qu’il n’est possible d’apprécier qu’à pied. Comme d’entendrelepiaffementdeschevauxsur les étroites ruelles moyenâgeuses pa-


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Budapest La lumineuse PHOTOS : E.J. BAUMEISTER JR./ ALAMY - PERRY HANSON TRAVEL/ALAMY

DE QUOI FAIRE OUBLIER LES RIGUEURS DE L’HIVER

vées, de découvrir les toits aux tuiles vernissées de l’église Mathias. Ou encorederentrer,defermerlesyeux,d’imaginer ce jour de 1867 où ici Sissi et François Joseph devinrent souverains de Hongrie tandis que Franz Liszt dirigeaitlaMesse du couronnement qu’ilavait composé.En redescendant il est un rendez-vous à ne manquer sous aucun pré-

Carnet de voyage

texte, celui des bains Gellért. Depuis le Ier siècle, depuis l’époque romaine, on connaît des sources chaudes à Budapest, une centaine. Elles sont utilisées par des établissements thermaux pour soigner bien des maux et pour le plaisir. Laculturedubainestcharnellementunie à la culture hongroise comme le goulash, la cuisine au paprika rouge ou le

Des formalités ? Aucun contrôle n’est effectué au passage de la frontière hongroise, car le pays est situé en zone Schengen. Bien sûr, aucun visa n’est exigé pour les ressortissants européens. Pour se rendre en Hongrie, il suffit d’une carte d’identité valide ; d’un carnet européen sur lequel sont consignées les armes emportées ; sans oublier le carnet de vaccination des chiens. Comment y aller ? Il est facile de se rendre en Hongrie en voiture, puisque Budapest est à environ quatorze heures de Paris. Outre une autonomie accrue une fois sur place, l’utilisation de la voiture personnelle permet le transport sans contrainte des chiens et des armes. Par avion : la Hongrie dispose d’un unique aéroport international, Ferihegy situé à une quinzaine de kilomètres de Budapest. Paris est à 2 heures de vol environ. Chaque jour,Air France affrète 5 vols au départ de l’aéroport de Roissy (www.airfrance.fr). Pour notre part, nous avons embarqué à bord du vol quotidien EasyJet, au départ d’Orly.Aucune contrainte n’a été constatée pour le transport des armes, aussi bien au départ qu’à l’arrivée en Hongrie (www.easyjet.com). Quelle monnaie ? La monnaie est le forint (ft en abréviation nationale). Un euro équivaut à 275 forints. Les meilleurs taux de change sont obtenus dans les officines spécialisées du centre-ville. Il faut absolument s’abstenir de changer

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vin de Tokaj. Le Gellertfurdo ou bains Gellért date de 1918,à elle seule son architecture Sécession,c’est ainsi que l’on nomme l’Art nouveau en Hongrie,vaut le détour des yeux. Après le bain où hommes et femmes sont séparés il est impératif de rejoindre le salon de thé de l’Hôtel Gellért (indépendant),poursuccomberàundélicieux rétes.Un millefeuille maison au blé farci aux pommes ou aux cerises en écoutant une rapsodie… hongroise. ◆

dans la rue ! Le nombre de décimales des billets serait alors propice à quelques déconvenues. De l’argent local est également facilement disponible aux distributeurs automatiques : bamkomat Quel climat ? La Hongrie possède un climat continental, donc un hiver rigoureux auquel succède un été chaud. Sans conteste le printemps et l’automne sont les deux meilleures saisons pour visiter Budapest. Sur place Budapest Card/Budapest Kartya : cette carte représente le sésame pour tous ceux qui souhaitent sans restriction visiter les musées et utiliser les transports en commun de la ville. Son coût est de 6 500 ft pour une durée de 24 heures (www.budapest-card.com). Budapest possède un réseau de transport en commun très compétent, la BKV, disponible 24 heures sur 24. Souvenir historique : en 1896, la ville a inauguré la première ligne métropolitaine en Europe continentale. Quelques adresses Office du tourisme de Hongrie (www.hongrietourisme.com). Ambassade de France (www.ambafrance-hu.org). Deux guides Le guide vert Michelin vient de publier un intéressant Budapest Week-End, avec un plan détachable de la ville. Il existe également un Budapest et la Hongrie, aux éditions Hachette Guide Évasion.

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Reportage ◆

Rêves d’Afrique reportage et photos Patrice Faure

LE PROGRÈS ET LA MODERNITÉ N’Y CHANGERONT RIEN : L’AFRIQUE RESTE ENVERS ET CONTRE TOUT CETTE “AUTRE CHOSE”. MÊME AU SÉNÉGAL QUI CONTINUE À FAIRE RÊVER DES GÉNÉRATIONS DE CHASSEURS.

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◆ M

’Baye le pisteur revient vers nous, en sueur, fatigué, harassé, mais si heureux, la sarcelle dans la main : « Je l’airetrouvéepatron,c’estunmâle !»Mais il n’a pas le temps de finir sa phrase. Devant nous à une cinquantaine de mètres, une dizaine de points noirs arrivent à vive allure, virevoltant, « qui court dans l’air sombre,si vite,si loin » selon les si jolis mots de Maupassant. D’autres sarcelles d’été, si belles, si féeriques et si diaboliques… Les coups de fusil claquent, sans d’autre effet que de déchirerlesilencedecettenuitafricaine. Àpeineavons-nousletempsderecharger que c’est un nouveau vol de sarcelles qui arrive comme une vague et qu’il est bien difficile de distinguer dans la pénombre.Cettefois,l’uned’entreellesplie les ailes et tombe à 20 mètres.Elle aussi seraretrouvéeparM’Baye,pisteurd’exception. Il fait maintenant nuit noire, au loin, brillent les dernières lueurs des feux de paille de riz des Mauritaniens.

Décidément,le sacro-saint progrès, la modernité n’y changeront rien : l’Afrique, c’est « autre chose » avait écrit Paul Vialar, lorsqu’il avait foulé pour la première fois ce continent. Maintenant nous comprenons ces deux mots, qui ne sont rien pour le profane, mais qui disent tout,tant il est vrai que l’Afrique a quelque chose d’indescriptible. Car commentdéfinircesétrangessensations, ces étranges sentiments qui ont saisi touslesbroussardsdepuisdesdécennies, et qui vous assaillent à votre tour ? “L’Afrique ne vous lâche jamais”,répètent-ilsàl’envi.Etc’estvraietellen’arien d’une phrase jetée en l’air par un bobo en mal de sensations fortes. Les esprits taquins diront,le sourire aux lèvres,que cet“autre chose”commence dès l’aéroport à Roissy. Ce n’est pas tout à fait faux car tous les vols en partance pour l’Afrique captivent étrangement chaque voyageur. Cris, chants, palabres en tout genre nous feront oublier un enregis-

trement des armes toujours très laborieux qui nécessitera le déplacement de la responsable des comptoirs et du chef delasécuritédel’aéroport.Certesquatre chasseurs et leurs armes, accompagnés de leurs femmes à de quoi surprendre, mais de là à créer un attroupement de fonctionnaires… Tout rentrera dans l’ordre et les fusils arriveront à bon port, ce qui n’est malheureusement pas toujours le cas. Atterrir à Dakar de nuit, sous une chaleur écrasante, après un départ de Paris sous une pluie glacée,peut surprendre. Nos femmes sont moyennement rassurées quand on leur prend leur passeport et qu’on les laisse seules au milieu d’unecacophoniesansnom,oùl’onn’entendrien,pendantquenoussommesemmenésplusloinpourrécupérerlesarmes et effectuer les formalités d’usage.Elles ontdaignénousaccompagnerdansnotre périple, mais sont à ce moment précis, àdeuxdoigtsdecroirequ’ellessonttom-

PAYSAGE DE PASSÉE AUX CANARDS, PROCHE DE

SAINT-LOUIS-DU-SÉNÉGAL. L’AFRIQUE DÉGAGE UN SENTIMENT D’INDESCRIPTIBLE.

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Rêves d’Afrique

JARDIN ET AUVENT DU RANCH DE BANGO, SITUÉ AU NORD DU SÉNÉGAL, À QUELQUES KILOMÈTRES DE LA VILLE ÉPONYME DE SAINT-LOUIS. CI-CONTRE, ENTRE DEUX CHASSES SUR LA TERRASSE DU LODGE DE TAWEH, QUI SE TROUVE, LUI, À UNE HEURE ET DEMIE DE VOITURE DE BANGO, QUI BORDE LE PARC NATIONAL DU DJOUDJ.

béesdansunépouvantablecoupe-gorge. Ne rien dire,laisser faire,se laisser porter par les événements… semblent les maîtres mots pour tenter de se sortir de cette situation. Notre salut viendra de notre chauffeur qui répond au nom évocateur de “commissaire”. Il est vrai que ces personnages, taillés comme une armoire à glace, on les écoute avec la plus grande attention.Surtout quand on apprendra que c’est un athlète de lutte sénégalaise ! Nous lui ferons immédiatement confiance et curieusement personne ne contestera ses directives. La sortie de la ruche que constitue l’aéroport et la traversée de la ville ne sont pas aussi saisissantes qu’à N’Djamena, mais la nuit rend l’arrivée sportive. Heureusement, nousn’avonsquequatreheuresderoute pour nous rendre au Ranch de Bango,

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notre“camp de base” ;qui plus est dans un 4x4 confortable sur une route parfaitement goudronnée ce qui est un véritableexploitpourl’Afriquedel’Ouest. LeRanchdeBangoestsituéaunord du Sénégal,à quelques kilomètres de la ville éponyme de Saint-Louis.Aujourd’hui classée au patrimoine mondial de l’Unesco, cette ville nichée au bord du fleuve Sénégal est un ancien carrefour des routes atlantiques, sahariennes et soudanaises permettant notamment le commercedel’or,delagommearabique,

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de l’ivoire et… de la traite des esclaves. Capitale de la colonie du Sénégal, puis del’Afriqueoccidentalefrançaise(AOF) en 1895, Saint-Louis-du-Sénégal va déclinerjusqu’en1958etperdresonstatut au profit de Dakar,après l’indépendance menée par Léopold Sédar Senghor. Nous traverserons la piste de l’ancien aéroport de la ville, malheureusementabandonné,notammentdepuisles événements liés à Aqmi (Al-Qaïda au Maghreb islamique) et à la Mauritanie


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Rêves d’Afrique

DÉPART POUR LA PASSÉE DU SOIR PRÈS DU RANCH DE BANGO. PISTEURS DE RETOUR DE CELLE DU MATIN À CE MÊME RANCH. CI-DESSOUS, AUTRE DÉPART. EN SEULEMENT QUELQUES CENTAINES DE MÈTRES ET SANS TRANSITIONS UN PAYSAGE SEMI-DÉSERTIQUE SUCCÈDE

À LA VERDURE DE MARIGOTS IMPRESSIONNANTS.

toute proche. En effet les amateurs de trekking venant découvrir les paysages sahariens et les ergs de Mauritanie ont dû mettre un terme à leurs excursions rendant ainsi la ligne Paris-Saint-Louis non rentable. Nous sommes donc loin, très loin de Jean Mermoz et de l’Aéropostale qui inaugurait le 10 mai 1927 la ligne Toulouse-Saint-Louis-du-Sénégal sans escale. À notre arrivée au camp, pourtant à 2 heures du matin, le choc des cultures est instantané, et cela ne s’arrê-

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tera pas à chaque journée. Nous sommes d’abord envahis par de nouvelles odeurs sans rapport avec nos univers aseptisés. L’Afrique est un festival de senteurs : les plantes, les fleurs, les marigots… mais aussi les émanations des feux de bois et de brousse, de cuisine lors de la traversée des marchés et des villages, jusqu’à celles parfois plus difficilement supportables.Ce sont aussi ces paysages à perte de vue, des cultures diversifiées, des oiseaux variés et magnifiques, la savane arbustive,etpuissoudainàl’approchedel’eau, des paysages marécageux,des barrières dejoncsmystérieuses,sanslimitesetprometteuses pour les chasses au gibier d’eau. Et comment ne pas évoquer ces

femmes superbes,fières et altières,dans leurstenuessoignéesetmulticoloresavec leurs enfants omniprésents,leurs éclats de rire,leurs cris,leurs danses.Quel dépaysement… La première nuit avant notre première passée est très courte,très agitée, ettrèsanxieuse.Leréveilesttrèsviolent, à5heures.Engourdisparlafatigue,nous sommes pourtant attendus par nos pisteurs pour une matinée aux limicoles, bécassines,gravelots,bécasseaux et che-


valiers divers et variés autour des marigots. L’air est encore un peu frais, car sitôt les premiers rayons du soleil sortis… la chaleur est terrible en ce début du mois de février. Heureusement, la zone est attenante au camp, car nous n’aurionssansdoutepassupportéunpéripleen4x4,surdespistestotalementdéfoncées.Une chasse au demeurant amusante,carc’estunroundd’approcheentre les chasseurs et leurs pisteurs. Il faudra d’ailleurs un peu de temps à Frédéric, undenosquatrecompagnons,pourcomprendresonpisteurquidésigneàchaque passage des « mimicoles » ! Les coups de fusil sont nombreux et guère heureux : par fierté, nous mettrons cela sur le compte de la fatigue… Et c’est avec un réel plaisir que nous regagnons le camp, pour tenter de récupérer d’une nuit quasiment blanche. Le Ranch de Bango est un havre de paix,dirigée de main de maître par René Bancal, un “Africain blanc” dit-on de lui. À la fin de notre périple, nous vérifieronsquecen’estpasunelégende.L’infrastructure hôtelière de grande qualité estconstituéedechambresspacieuseset climatisées, de deux salles à manger et de deux bars. Le tout étant discrètement structuré autour de deux piscines auseind’uneoasisdeverdure.Latouche féminine de la maîtresse des lieux,Muriel Bancal, est omniprésente et appréciée. Un goût très sûr dans la décorationetdanslatenuedesdeuxrestaurants, offrant une cuisine raffinée : le pâté en

croûtedephacochèreoulesfiletsdetourterelles marinés au barbecue à l’apéritif laissentunsouvenirému.Quantàlazone elle-même,ellecouvreunesuperficietotale de plus de 125 000 hectares,en trois territoires distincts bordée à l’ouest par l’océan Atlantique et au nord par de désert mauritanien. Notre préoccupation première est de savoir si les canards sont bel et bien là, surtout les sarcelles d’été, que l’on a quasiment plus l’occasion de pouvoir tirer en France, pour cause de périodes de chasse raccourcies. Nous sommes un peu perplexes. Où sont donc passés les canards et les sarcelles cette saison ? Dans tous les cas,ils ne sont pas dans la Dombes,régiondanslaquellenouschassons habituellement.Nous avons en effet connu cet hiver plusieurs périodes degrandsfroids,avecbeaucoupdeneige et tous les étangs ont fréquemment gelé. Trois semaines avant le départ au Sénégal, malgré mon proche quintal, je tenaissansinquiétudessurleseauxprises. L’expressionpopulaire“froiddecanard” me semblait donc peu appropriée, ces derniersayantfuilesgeléesmeurtrières ! Seront-ils au rendez-vous au Sénégal ? Quelestleniveaud’eausurplace ?N’auront-ils pas déjà, à la fin février, entamé leurmigrationversl’Europe,pousséspar leur instinct de survie millénaire ? C’est donc avec une impatience non dissimulée que nous attendons notre première passée de canards.Les préparatifs sont des grands moments de bonheur surtout quand nos accompagnatrices sont présentes. Leur faire quitter le bord de la piscine pour les voir enfiler leurs waders par 35 °C n’est pas toujourssimple !Sansoublierleschapeaux, bombes à moustique et lunettes de soleil ! Nous arrivons généralement au posteessoufflésetennage.Commenous, elles seront impressionnées de passer, en seulement quelques centaines de mètres,d’un paysage semi-désertique à la verdure de marigots exceptionnelle : plusieurs milliers d’hectares d’eau, semés de joncs, de phragmites, de nénuphars en fleurs,de lentilles d’eau… bref un paradis pour les anatidés. Lejourdéclinelentement,lachaleur restemoite,presqueétouffante,lesmoustiques deviennent voraces. La lumière d’Afrique fait le reste, la diversité des couleurs et des senteurs est infinie : on en oublierait presque les canards. L’at-

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PHOTOS : ILPA/ALAMY - TOP-PICS TBK/ALAMY

Rêves d’Afrique tente des premiers mouvements, des premières ombres est peut-être le plus beau moment d’une passée.Iln’yarienencore, et tous les éléments sont là,presque invisibles mais palpables. Déjà, les premierscanardssontvisibles danslelointain :desnombreux“siffleurs”(dendrocygnes veufs et fauves) mais quasiment pas de sarcelles. Nous sommesunpeudéçusmaisnousneboudons pas notre plaisir, tant le spectacle est partout. La déception est de courte durée, car dès le lendemain, à 5 heures, nous sommessurunnouveaumarigot.Lessarcelles d’été sont là,fidèles à elles-mêmes, des “sorcières” capables par leurs vols rapidesetacrobatiquesdesurprendreles meilleurs fusils. Elles sont facilement reconnaissables à leurs larges sourcils blancs et leurs superbes scapulaires grisbleu. Les fins d’après-midi sont encore SARCELLE D’ÉTÉ ET, CI-DESSUS, VOL DE DENDROCYGNES. HUGUES À LA PASSÉE AUX CANARDS PUIS EN PLEINE ACTION ET TABLEAU DE RETOUR D’UNE PASSÉE AU RANCH

DE BANGO. LES SARCELLES SERONT FIDÈLES

À ELLES-MÊMES, DES SORCIÈRES CAPABLES

PAR LEURS VOLS RAPIDES ET ACROBATIQUES DE SURPRENDRE LES MEILLEURS FUSILS.

rythmées par les passées aux canards.À chaquefois,lamêmeattenteavecnospisteurs à l’œil de lynx.Le tableau est souvent modeste, mais quel spectacle ! Curieusement nous tirons surtout des sarcelles mâles. Il semblerait en effet, d’après les guides, que les femelles plus précoces aient déjà commencé leur migration vers l’Europe. Le niveau d’eau peutégalementêtreuneexplicationàune assez faible densité d’oiseaux. En effet, les responsables du camp nous préciseront que les niveaux d’eau sont exceptionnellement élevés en ce


mois de février. Les pluies auraient été tardivesetabondantes,remplissantdonc l’ensemble des marigots,et notamment ceux qui ne bénéficient pas d’un accès à un bras du fleuve Sénégal. Des niveauxd’eauparticulièrementhautscette

année conjugués, hélas, à une pression de chasse sans doute un peu trop forte sur la zone ne nous permettront pas de réaliser les tableaux de sarcelles escomptés. Soulignons qu’au Ranch de Bango,lefusilautomatique,quelquesoit le calibre, est interdit, sage et courageuse décision, deux coups de fusil suffisant largement. Ce qu’il y a d’envoûtant en Afrique, c’est quevouspouvezchanger d’univers en quelques heures, qui vous donne un étrange sentiment de vertige, celui d’un monde nouveau. Quedired’autrelorsque nous nous sommes rendus dans un deuxième camp, situé à Podor à deux cents kilomètres en amont du fleuve Sénégal, lelongdelafrontièremauritanienne. Podor fut le premier comptoir français installéauXVIIIe siècle.Le campestgéréparPierre,ancien officier de gendarmerie ayant fait laplupartdesacarrièreàl’étranger.Malgré notre arrivée en fin d’après-midi, nous aurons le plaisir de faire une très belle passée aux tourterelles. En une demi-heure,ce sont plusieurs centaines d’oiseaux multicolores qui viendront s’abreuver sur les mares et que nous tirerons avec plus ou moins de bonheur. Des demi-succès vite oubliés lorsque nous reviendrons au camp qui est situé sur une île de quatre-vingts kilomètres de long sur vingt-cinq de large. L’apéritifsurlagrandeterrassequisurplombe un bras de fleuve reste un moment inoubliable,par le calme qui se dégage de ce paysage à couper le souffle : une lumière neuve pour nous, une odeur balsamique, sucrée, encore une nouvelle facette de l’Afrique. Le lendemain matin, nous aurons la chance de faire une passée aux gangas exceptionnelle.Tous les quatre postés autour d’un petit marigot, nous attendrons ces oiseaux magnifiques,de la tailled’unetourterelle,munisdegrandes ailesmordoréesetdorées.Lesgangasvolentparpetitsgroupessurdetrèslongues distances et viennent boire sur certains pointsd’eauàheurefixeavantderepartir

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Rêves d’Afrique

PHACOCHÈRES DANS LA ZONE DU RANCH DE BANGO. EN DESSOUS, DANS UN PETIT MARIGOT PRÈS DE PODOR, UN PISTEUR VA CHERCHER UNE TOURTERELLE. CI-DESSOUS, PAYSAGE DE CHASSE AUX PHACOCHÈRES.

PAGE DE DROITE,

LE FAMEUX GANGA AU VOL RAPIDE ET CHANGEANT RECONNAISSABLE À SES GRANDES AILES MORDORÉES ET DORÉES,

ET UNE TOURTERELLE.

dans le désert. En période de nidification, elles seraient capables, dit-on, d’emporter de l’eau dans leurs plumes afin d’abreuver leurs petits restés dans le désert. Leur vol rapide et changeant est surprenant mais la densité remarquable permettra à chacun detirerlequotaimposédesixgangaspar chasseur.Nousfinironscettematinéepar une petite chasse devant soi consacrée aux lièvres et aux tourterelles. Sur l’insistance de René,nous mettons le cap sur le Lodge Taweh, qui se situe à une heure et demie de 4x4 à l’est du Ranch de Bango. Immédiatement, nous comprenons les raisons de son insistance,etlesproposd’Hemingwaydans les Vertes collines d’Afrique et son « pays aussimerveilleux».LeLodgeTawehborde leparcnationalduDjoudj,troisièmeparc ornithologique au monde.Il regorge de pélicans,flamants roses,pilets,souchets, dendrocygnes, sarcelles… près de 400 espèces se rassemblent dans ce paradis deplusde10 000hectares.Cesanctuaire, qui était menacé par l’invasion de fougèresaquatiques,bénéficieaujourd’hui, après de coûteux aménagements,d’une flore extraordinaire composée de mangrove et de palétuviers. La réserve du Djoudj reste un écosystème fragile et en danger.C’est pourquoi il a été classé par l’Unesco. Le barrage de Diama a en effet créé des interactions entre la faune, la flore et leur milieu naturel en empêchant notamment l’eau de mer de remonter.


perons pas à la règle.Au vrai, nous partons avec une idée bien précise : tenter de tirer des phacochères, animal assez fascinant par son aspect monstrueux dû à sa tête disproportionnée par rapportàsoncorps.Cematin,leréveilsonne à 4 heures et c’est notre dernière occasion de tirer un phacochère. Petit déjeuner frugal,vérification rapide du matériel préparé la veille puis trajet somnolent en 4x4 permettant à certains de finir leur nuit. Dans la pénombre, et pour la quatrième fois, nous descendons chacun notre tour des véhicules en fonction d’une zone à prospecter attribuée à chaque pisteur. Il s’agit à la fois d’une chasse d’approche, d’affût, voire“d’interception”.Eneffet,pourluttercontrelachaleur,lesphacochèresrestent la journée dans les grandes roselières des marais, recherchant l’humidité et la fraîcheur. À la tombée du jour, ils se déplacent seuls ou par petits groupesversleszonesplus sèchesetnotammentlesrizièrespoursenourrir.Leur parcours les amène à traverser d’importants découverts dans lesquels ils sontvisibles,parfoisdetrès loin. Certains pisteurs,en fonction de leur expérience,de leur connaissance du terrain et peut-être de la condition physique de leur client optent pour l’affût qui consiste à se dissimuler en bordure des zones sèches et à intercepter les phacochères dans leurs parcoursversleszoneshumides. D’autres font le choix de l’approche dans la zone de no man’s land, séparant le marais et le désert au milieu des tamaris,des pailles et des joncs. Cettezoneestrichedephacos mais aucun des quatre chasseurs, pourtant rompus aux approches, n’est parvenu jusqu’à présent à trouver un mâle,bienarmé.Cen’estpasfauted’avoir pu voir et approcher une multitude de boumacs,une trentaine pour ma part en un soir.Il s’agissait,la plupart du temps, de groupes familiaux essentiellement PHOTOS : ANIMALS-ANIMALS/SUNSET - AFRIPICS.COM/ALAMY

Des canoës sont à notre disposition pour descendre la petite rivière bordée parnostentes.Contretouteattente,c’est unexcellentmoyend’approcherlesphacochèrespourlachassephotographique. Pendantquenouscouronsaprèslesphacochères fantomatiques, nos épouses vont sillonner en barque les canaux du parc du Djoudj. La rencontre avec des crocodilesàquelquesmètresdeleurembarcation les rendra plus humbles ! Quantaulodge,l’architectureestincroyable pour l’Afrique de l’Ouest avec ces superbes tentes sud-africaines,dites tentes“zoulous”construites sur pilotis, pour un confort parfait. C’est un enchantementquedeprendrenosrepasau milieu du ballet incessant des pélicans. Nous sommes très loin des boucarous

tchadiens et des campements spartiates décritsparnosamischasseurs…Unprofond sentiment de plénitude nous envahit le soir en nous retrouvant tous les huitàlaterrassed’unedestentesetcommentant les chasses de la journée. En Afrique,il ne faut pas avoir peur defairedeskilomètres…Nousn’échap-

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Rêves d’Afrique

PAYSAGE DEVANT LE CAMP

DE PODOR ET, CI-DESSOUS,

BEAU “BOUMAC” (PHACOCHÈRE) TIRÉ PAR HUGUES LE MATIN “DE LA DERNIÈRE CHANCE”. PAGE DE DROITE, DES CHASSEURS HEUREUX. LE PHACOCHÈRE RESTE UN ANIMAL ASSEZ FASCINANT PAR SON ASPECT MONSTRUEUX DÛ À SA TÊTE DISPROPORTIONNÉE PAR RAPPORT À SON CORPS.

constitués de femelles et de petits. À la troisièmesortie,monpisteuravaitrepéré un animal, arrêté à 80 mètres dans les pailles.J’épaule,je prends ma visée mais à cet instant précis, une femelle passe dans ma lunette, à 15 mètres à peine avec plusieurs petits derrière elle qui la suivent ! Elle nous repère et pousse un grognement peu engageant. Non seulement le pisteur n’en tient pas compte mais il s’impatiente :«Tire !Tire ! Le gros phaco ! » Je reprends la visée et je tire, mais la balle de 7.64 n’atteindra pas son but. Le projectile tape rageusement la terre, à un mètre devant le phacochère, tout en créant un nuage de poussière. M’Baye,le pisteur Peul est déçu.Le chasseur “toubab” n’a pas été à la hauteur… Pour ma part,je suis abattu.Nous avons vu ce soir-là au bas mot 40 phacochères de tous âges et de toutes tailles. Le boumac était arrêté, de profil à 80 mètres… une cible parfaite ! Mettons cela sur le compte de l’émotion,de la chaleur, de la découverte du biotope. Frédéric, un autre chasseur de l’épopée connaîtra le même soir, la même expérience.Adam son pisteur,affublé de son éternelbonnetdelaine,luiexpliqueracalmement que cela ne sert à rien de s’énerver et de regretter,qu’il faut rester « zen » car ce n’est ni le pisteur, ni le chasseur qui décident du sort de l’animal mais Dieu ! Et le fait d’être chrétien ou musulman ne change rien : c’est Dieu qui décide si le boumac doit mourir ou doit vivre,qu’ilsoitounontraverséparlaballe! Heureusementpournous,Edgarsauvera l’honneur en tirant un beau phacochère, pas très bien armé, mais qui a le mérite d’accroître encore notre motivation s’il en était besoin.


Ce dernier matin,les indices de présence sont nombreux.Dans l’aube naissante, M’Baye distingue à plusieurs reprises des phacochères que nous approcherons mais sans voir de gros mâles. La marche est éprouvante, les insectesomniprésentsetlachaleurcommence à se faire sentir.Soudain,M’Baye s’estvéritablementstatufié.Ilmemontre dudoigtuneombreàplusde200mètres. Discrètement,j’essayededistingueravec mes jumelles l’objet du délit mais il arrêtemonmouvement.Noussommesenfin en présence de l’animal recherché. S’engage alors une approche rapide et mouvementée. M’Baye me saisit litté-

ralement la main.Nous progressons rapidement entre les bouquets de tamaris, courbés au maximum. Arrivé à 100mètresduphacochère,M’Bayes’arrête et m’ordonne de tirer. Cette fois, je parviens à distinguer le boumac dans les pailles, mais je fais signeàmonpisteurd’approcherencore. Nous remontons donc vers la cible,jusqu’auprochainîlotdetamaris.Cettefois, c’est le moment de vérité. J’épaule, je bloque ma respiration et je tire ! Dans la lunette, je vois très clairement que le boumac a été touché. Contre toute attente,M’Baye me demande de le suivre, et c’est en courant que nous arrivons. Une balle d’achèvement sera effectivement nécessaire. L’émotion tombe enfin, la joie immense et partagée. C’est un vieux boumac, orné d’une longue

crinière brune sur le haut du dos et armédedeuxbellesdéfenses.Aprèsavoir vidé et transporté le phacochère, animalimpurpourmonpisteurmusulman (ce dernier me demandera d’ailleurs de l’eau pour se laver très soigneusement les mains et les ongles), nous rentrons triomphantsauLodgeTawehpourlatraditionnelle séance de photos et pour un apéritif bien mérité, d’autant plus que les deux autres chasseurs ont également tiré “leur” phacochère ! Notre voyage s’achève là où il a commencé, au Ranch de Bango. Les fins de journée africaine ont toujours un petit côté magique.Ce jour-là,l’artiste voisin rentre au pays.C’est à lui quel’ondoitladécoration du parc du Ranch,il a travaillé le fer forgé sous toutessesformes,duphacochère aux transats, en passantparunegirafemajestueuse.Gatien fête son retouravecdesmagnums de champagne. La maîtresse de maison nousinviteànousjoindre à un petit groupe d’initiés auquel nous avons déjà l’impression d’appartenir : ce petit club émouvant d’Européens amoureux de l’Afrique. René Bancal a l’habitude dedirequeceuxquiviennent chez lui sont des amis.Étonnant quand on arrive pour la première fois, mais tellement vrai au bout de quelques jours. Nous avons alors compris pourquoi tous les chasseurs et leurs famillesrencontréesdepuisnotrearrivée viennent ici depuis tant d’années. Lesyeuxpleinsd’imagesdecanards et de rares sarcelles, de tourterelles et de gangas, de phacochères… envoûtés par les charmes des soirées africaines, nousnoussommeslaissébercer,sansaucune résistance, oubliant presque qu’il faudrait rentrer le lendemain. C’est l’Afrique. ◆ Nous remercions le Ranch de Bango sans qui ce reportage n’aurait pu avoir lieu. BP 361,Saint-Louis-du-Sénégal. Tél. :00.221.33.961.19.81. Internet :www.ranchbango.com Email :ranchbango@orange.sn

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Aventure ◆

Rencontres au

sommet reportage Walter Arlaud photos Vincent Matteira


L’

APPROCHE DU CHAMOIS

EN HAUTE MONTAGNE, OÙ BEAUTÉ RIME DE TÉNACITÉ ET DE SANG-FROID.

UNE CHASSE OÙ LES VICTIMES NE SONT JAMAIS NUMÉROTÉES D’AVANCE.

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sommet L’ASCENSION COMMENCE PAR

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◆ N

ovembre,Alpes-de-Haute-Provence, à quelques encablures du parc du Mercantour : c’est un vrai décor de Brueghelquenousdécouvronsdèsl’entrée du village. Pas un bruit, tout juste quelqueslumièresquisontlàcommedes guetteurs, rehaussées par un brouillard qui commence à envelopper toute vie. Derrièrecesmaisons,derrièrecespierres, sous ces toits de lauzes, il y a sûrement quelquesâmes,despairesd’yeuxquiobservent ce véhicule qui vient“d’en bas”, delaville,qu’ilsenvientsecrètementmais qu’ils craignent tout autant,comme un être qui dérange presque. Les « beautés glaciales » chères à Mme de Sévigné n’ont rien d’une vue de l’esprit. Elles sont toujourslà,infiniesetimmuables,comme lamontagne.Laneigequi,jusque-là,avait daigné garder ses humeurs,a justement choisi cette journée pour faire son apparitionetadoucirparlàmêmedestem-

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pératures presque polaires. La veille, le thermomètre affichait encore 14 °C en dessous de zéro. « Demain,il va y avoir du sport »,nous dit,dansunsoufflenotreamiBenoît,avec sa voix de chasseur passionné, et à la fois grand disciple de Vatel et de BrillatSavarin puisqu’il dirige de main de maître l’un des plus grands restaurants suisses.Ilya,chezlui,del’excitationtout de même mêlée d’inquiétude. Vincent, son condisciple et disciple, ne dit rien. Il n’est pas inquiet, lui le chasseur du Sud-Ouest spécialiste des palombes, mais tout bonnement tétanisé. Il sait, il sent qu’une chasse au chamois avec de la neige peut devenir vite très compliquée… Underniervirage,unedernièremaison,noussommesarrivésàbonport,non dans un refuge de bergers, mais chez Érick et son épouse Martine. Nos an-

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goisses et nos inquiétudes s’envolent pour faire place aux souvenirs et aux rêves.Érick,guide de grande chasse,est habité par le feu sacré, et cela se voit. Partout, de multiples souvenirs et photos d’une vie de broussard entre la Tanzanie, l’Afrique du Sud,le Burkina Faso, les Rocheuses canadiennes, l’Écosse, la Russie,et bien sûr les Alpes… Sans oublier les trophées et un mur entier dédiéànotre«antiloperochassière»,comme l’avait appelé Edmond de Poncins,avec, en bonne place, un mâle et une femelle que tout amateur de trophées rêve de tirer un jour. Rassemblés devant la chaleur de l’âtre, nous voyageons immobiles, emportés par les récits de chacun. Nous cachant bien agréablement une partie des flammes, quelques grives bardées de lard dorent lentement dans les bras métalliques d’un tournebroche.Un appareil plus tout jeune qu’Érick doit certainement choyer à en juger par sa patine et son aspect impeccable. Quel meilleurchoixquecemetsdélicat,simple et exquis, quand on reçoit à sa table, Benoît, un chef triplement étoilé ! Afin de patienter devant la danse odorante de ces oiseaux ruisselant sur une armée de croûtons,Benoît nous fait l’honneur de quelques collations directement importées de Suisse assurément digne de


BERNARD BELLON

figurer dans le Grand Dictionnaire de la cuisine d’Alexandre Dumas. Que dire d’autre devant une ballottine de mouflon aux pistaches et d’une compression de chevreuil aux baies rouges ? Bref,des retrouvailles fêtées par un repas de gibiers mélangeant une cuisine de berger et de roi. Dehors, la neige, dans un balai incessant, continue son infatigableaccumulation.Enfermantlesvoletsdemachambre, je n’ose imaginer l’épaisseur du manteau sur les hauteurs. Visiblement, notre chasse au chamois allait prendre des airs d’expédition sibérienne.« La quintessence même du sport »,disait Edmond de Poncins, en parlant de cette chasse. Dans la bouche de quelqu’un qui avait affronté les gibiers de montagne les plus difficiles au monde, notre chasse n’en avait que plus de valeur.Au vrai,sans forfanterie,la montagne est un savant mélange de fascination et de crainte. La chasse y est rude, parfois épuisante, souvent ingrate mais pourtant si belle, car les victimes n’y sont jamais numérotées d’avance ! La faune des sommets, d’une beauté et d’une sauvagerie extrêmes, possède une aura qui s’étend bien au-delà des seuls chasseurs. La nuit est encore d’encre, oppressante quand Max, le voisin d’Érick, vient nous chercher. Chargés comme des baudets, nous prenons place dans le véhicule 4x4 et nous engageons sur la route enneigée.Car ici,bien loindesgrandsaxesroutiers, du fracas du bitume et de la foule,le chasse-neige n’a pas daigné venir. À la chasse, rien ne doit être facile. En effet…Avecleverglas,lesornièresetlesvirages,notrevéhiculegrinceaffreusement,semble se tordre mais ne rompt pas. À notre arrivée, nous découvrons un territoire isolé, grandiose et superbement immaculé, comme seule la montagne peut en offrir. Le soleil matinal pointe, de ses rayons rosés, sur les plus hauts sommets, alors que les vents d’altitudedéneigentlescrêtesdansdeformidablespanachesblancs, s’évanouissant dans le ciel azur. Le vaste manteau de coton qui camoufle les irrégularités du sentier,adouci également le relief de ce splendide paysage. En file indienne, nous commençons notre ascension,jalonnée de petits arrêts afin d’interpréter les histoires nocturnes, laissées au sol par les résidents des lieux. Comme souvent en montagne, afin de rendre la marche plus plaisante ou en tout cas moins rude pour le jarret, mon cerveau divague, créant quelques histoires cynégétiques dont je serais l’acteur. Sur les sommets alentours, j’imagine aisément quelques lagopèdes surpris,décollant dans la pente, ou encore,dans la traversée d’un mélézin,le formidable envol

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sommet

BERNARD BELLON

Rencontres au

d’un beau coq de bruyère, un coq noir, le “faisan” comme le surnomment certains montagnards.Malgré ces quelques divagations,je ne relève aucun indice de présencedetétraonidésurlaneigefraîche. Érick nous explique avoir déjà observé ici des tétras-lyres, mais ne plus en voir

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depuis quelque temps. Max à son tour, avec une certaine étincelle dans les yeux confirme que, jadis, « c’était un vrai poulailler ».Les lagopèdes surtout qui affectionnaientlescrêtesetpierriersalentours. Les temps ont bien changé, ces superbes oiseaux se maintiennent à peine aujourd’hui malgré une pression de chasseinexistante.Ilestvraiquelanourriture et le couvert végétal sont pauvres sur le secteur. Les grasses myrtilles et les arcosses des Alpes du Nord font ici place aux genévriers nains et aux pins à crochets.Ce déclin a certainement bien d’autres causes… Est-ce le développement des sports d’hiver, synonymes de dérangement incessant ? Est-ce l’absence de piégeage et le surpâturage des brebis ? Sûrement un peu de tout cela à la fois. Au bout d’une heure, le jarret se faitdur,nousarrivonsàunesortedepromontoire,nouspermettantd’embrasser, d’un seul regard, un cirque alpin im-

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mense, plongé dans le silence. Érick et Max,qui connaissent bien les lieux,décident de la stratégie. Nous nous séparonsendeuxgroupes,afindetenternotre chance chacun de notre côté. Benoît et Érick garderont le sentier,jusqu’au fond de la cluse,tandis que Max et moi prendrons une partie de la crête. Mon guide, berger durant la belle saison et pisteur dans une station l’hiver, est la preuve vivante qu’on peut être façonné par son environnement.Si je devais représenter un montagnard,je songerais immanquablement à lui. Un être sans âge,sec,un visage d’ascète que rien ne peut troubler, la barbe grisonnante, le bonnet vissé sur la tête,le verbe discret et surtout le pied sûr. Laréverbérationdusoleilsurlaneige nous pousse très vite à ôter une couche


LA ZONE DE CHASSE ET LES CRÊTES DÉLIMITANT

LE PARC DU MERCANTOUR. CI-DESSUS, À DROITE, VOTRE SERVITEUR, ÉRICK, BENOÎT ET MAX NOUS RETROUVANT APRÈS UNE MATINÉE DE CHASSE ET AVANT UN CASSE-CROÛTE TOUT SIMPLEMENT MÉMORABLE POUR SA HAUTE GASTRONOMIE AVEC NOTAMMENT UN TORCHON DE FOIE GRAS CUIT AU NATUREL.

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de vêtements.Il faut dire que la rudesse de la pente et les quarante à cinquante centimètres de poudreuse à cette altitude ne facilitent pas notre progression. Intense et brutale.Visiblement, cela ne troublepasoutremesureMax,quiavance encore et toujours.Dire qu’il m’a avoué avoir une hanche en plastique et, de ce fait, avoir quelques difficultés récentes pourmarcher !Heureusementpourmoi. C’est d’abord un superbe cerf qui s’offre à nous,un cerf de montagne,à la stature imposante. Alors qu’il semble bien plus intéressé par un aigle planant au-dessusdesmélèzes,queparnotreprésence, nous prenons le temps de l’ob-


Rencontres au

sommet

DANS LA POUDREUSE

À 2000 MÈTRES D’ALTITUDE.

L’EFFORT PHYSIQUE Y EST

INTENSE. VISIBLEMENT CELA NE TROUBLE PAS OUTRE MESURE

MAX, QUI AVANCE ENCORE

ET TOUJOURS. DIRE QU’IL A AVOUÉ AVOIR UNE HANCHE EN PLASTIQUE ET, DE CE FAIT, AVOIR QUELQUES DIFFICULTÉS RÉCENTES POUR MARCHER !

PAGE DE GAUCHE, EN BAS,

UN ÉTERLOU, JEUNE CHAMOIS, SURPRIS À LA LISIÈRE DE LA FORÊT.

server.Unpeuplustard,etbienplushaut, surunebarrerocheusedélimitantlabordureduparcnational,nousrepéronsnos chamois. Dire qu’en raison des chutes deneigerécentes,nouspensionslestrouverbeaucoupplusbas !C’estàcroireque les aléas climatiques n’ont pas de prise sur ces animaux. Le lieu, très accidenté et bien peu engageant, nous laisse perplexe. Nous tentons d’approcher néanmoins, mais très vite nous nous retrouvons enfermés entre des blocs gigantesques et des couloirsd’avalanches.Sachanttousdeux

qu’en montagne la sagesse est de mise etl’humilitéderigueur,nousrenonçons. Risquer l’accident est bien inutile et tirer un animal sans pouvoir le récupérer, inacceptable. Tenter une autre approche aurait pris un temps fou. Nous nous replions vers une cabane de berger en contrebas, pour le casse-croûte, oùnousdevonsretrouvernoscamarades. J’ai souvent considéré cet entracte comme une formalité nécessaire. Mais aujourd’hui, c’est bien différent, au vu des paniers de pique-nique que Benoît avait glissé dans nos sacs à dos le matin.

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À notre arrivée,devant l’air radieux de nos acolytes, nous comprenons que lamatinéefutbelle.Érickavaitrepéréun chamois solitaire au-dessus d’une barre rocheuse. Ne pouvant approcher davantage du fait du relief,Benoît dut négocier un tir assez difficile en raison de la position surélevée de l’animal. Malheureusement, ils ne purent le récupérer immédiatement, car aucun accès ne leurétaitoffert.Sagedécision,alors,d’attendre notre aide. Plus rien ne presse désormais,nous passons donc à table.Qu’il est bien dif-

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Rencontres au

sommet

CI-DESSOUS, BENOÎT LORS DU TIR DE SON ANIMAL,

UN MAGNIFIQUE BOUC DE ONZE ANS, AU DIAMÈTRE DE CORNES TRÈS IMPORTANT. VOTRE SERVITEUR AURA DEUX BELLES OCCASIONS DE TIR,

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ficile de résister à un torchon de foie gras cuit au naturel, et afin de ne pas dénoter dans le paysage, une pressée d’épaule de chamois confite au serpolet. Un moment savoureux,partagé devant un panorama exceptionnel. C’est bien la première fois, qu’en montagne, avec Érick et Max, nous avons droit à de tels mets,commentés par Benoît,un orateur de talent lorsqu’il s’agit de gastronomie. Après cette parenthèse culinaire de très haute tenue,nous prenons la direc-

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tion du défunt chamois.Nous nous engageons sur une corniche,afin d’apprécier les lieux et essayer de distinguer une masse sombre entre les mélèzes et lesrocherstandisqu’ÉricketBenoîttentent de nous guider depuis la piste. La recherche ne s’éternise pas. Max, qui pourtantn’apasassistéautir,meconduit directement sur l’animal comme guidé par une sorte d’instinct. Le chamois est couché sur le flanc, presque paisible, la balle l’ayant certainementfauchédanssaquiétude,laneige alentour ne trahissant aucune trace de sang ni de fuite.Nous nous apercevons bien vite que notre chamois n’est pas resté seul bien longtemps.Visiblement, l’aigle royal observé le matin a su profiter de l’aubaine. Les parties molles telles que les yeux et la langue en ont faitlesfrais.Celan’enlèverienàlabeauté

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de ce robuste bouc de onze ans au diamètre de cornes très important. Nous lui rendons les honneurs et procédons aux traditionnelles photos. Moments toujours agréables avant que Benoît ne reprenne la route, car ses responsabilités l’obligent à rentrer en Suisse. Quelle plus belle fin pour un gibier si noble que passer sous les mains expertes de notre meilleur ouvrier de France,qui saura,àn’enpasdouter,sublimersachair pour l’amener au summum de la gastronomie ! La journée étant loin d’être terminée, nous décidons avec Max de rester en montagne, et de passer les quelques heures qui nous séparent de la nuit à essayer de tenter notre chance sur un autreanimal.Commesouventlorsqu’on chasse l’antilope alpine, il est nécessaire de trouver un coin dégagé afin de


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La notion de qualité est souvent vague, beaucoup de belles paroles mais pas beaucoup d’action. Quand il s’agit de tir, la qualité n’est pas chose abstraite. C’est tout simplement la différence entre atteindre votre cible ou la manquer. Il en est de même des cartouches Sako. Leur performance supérieure n’est pas un hasard, mais le produit de l’assemblage des meilleurs composants et matériaux, associé à l’habileté et l’expérience des professionnels Sako. Qu’il s’agisse de la conception et la production de nos carabines, parmi les meilleures au monde, ou de nos cartouches, une même règle s’applique: Pas de compromis. Le résultat est remarquable, la précision fiable à chaque fois que vous appuyez sur la détente. Vous visez. Nous faisons le reste.

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procéder à de longues séances de jumelage, dans le but de repérer un animal. Il faut ensuite juger – un exercice parfois bien délicat – si l’animal correspond au plan de chasse. Max – que je soupçonne avoir du sang de chamois ou au minimum des ancêtres prédateurs qui lui auraient inculqué quelques mystérieux savoirs – met une fin rapide à notre attente. M’indiquant d’un geste de la main d’adopter une position bien plus proche du sol et de reculer lentement, il me rappelle un gamekeeper écossais qui, lui aussi, excellait dans son art. «Là-bas…surlerocher,souslesarbres»,dit-ildansunsouffle. L’animalpaisiblementcouché,têtehautenousfaitface.Même si nous sommes encore loin pour l’apprécier précisément, il semble d’assez belle facture. Max, qui a chassé quantité de chamois, me confie qu’il s’agit là d’un animal exceptionnel, certainement un des plus beaux qu’il ait jamais vus. Ces quelques mots ne sont pas faits pour me calmer. Mon cœur cogne à tout rompre, l’adrénaline m’envahit déjà et nous n’avons même pas commencé l’approche. À ma décharge, je dois reconnaître qu’avant cette journée,je n’avais jamais véritablement chassé ce gibier-là. J’en ai beaucoup observé, lors de comptages de populations, de chasses à la bartavelleouautétras-lyre.Mais cette confrontation directe est une grande inconnue. Qui n’a pas un jour eut cette sensation parfois difficile à gérer, mélange d’excitation et de crainte de ne pas être à la hauteur ? À cette distance tout tir serait déraisonnable. Il faut approcher, mais certainement pas par cette zone dégagée où nous serions bien vite repérés. Nous n’avons d’autre choix que de faire un vaste détour afin de nous mettre à bon ventetnousplacerplusprêts pour tenter notre chance.Si, bien entendu, l’animal daigne nous attendre… Après une journée d’escalade, cela ne se fait pas sans mal. La fatigue se mêlant à nos efforts,tout devient pénible. La carabine semble plus lourde et bien encombrante, les guêtres touchent désormais à leurs limites, la neige s’infiltrant partout, mouillant jusqu’à nos chaussettes. Et que dire quand il faut s’accroupir dans la poudreuse pour passer les endroits à découvert,se tenir aux branches qui déversent sur nous leur butin blanc et humide, alors que nous peinons dans la pente ? Le bâton de marche, fidèle ami de bien des montagnards, nous montre ici toute son efficacité. Enfin, nous entrons dans un bouquet de pins et de mélèzes qui nous servira d’écran pour continuer à approcher. >>

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Rencontres au

sommet

BENOÎT DUT NÉGOCIER UN TIR DIFFICILE SUR SON BEAU CHAMOIS. PRÉCISONS QUE LEDIT CHAMOIS N’A PAS ÉTÉ TIRÉ COUCHÉ MAIS DEBOUT,

CAR LE CLICHÉ A ÉTÉ PRIS JUSTE AVANT QUE L’ANIMAL NOUS DEVINE. CI-DESSOUS, BENOÎT HEUREUX. MALGRÉ LE NOMBRE DE CHAMOIS TIRÉS,

IL EST TOUJOURS ENVAHI PAR L’ÉMOTION. ET SI, PAR MALHEUR, ELLE DISPARAISSAIT, IL VAUDRAIT MIEUX DÉPOSER LES ARMES.

Ilestencorelà,àenviron200mètres. Dansunecertaineconfusionnousnous préparons. Le lieu est exigu, la pente raide, la neige, les branches, rien n’est simple.Je mets en joue.Caché derrière un arbre, je le distingue à peine. D’un pas lent, il se dégage de la frondaison et s’offre à notre vue. Son port de tête lourd, dans l’alignement d’un corps massif au pelage noir nuancé de gris et de sienne, trahit son grand âge. Des cornes d’une hauteur peu commune ajoutent à sa superbe.

Uncourtinstant,ilm’offresoncôté, maistropd’hésitationetsansdoutetrop d’émotions, font que je ne saisis pas ma chance. À présent, me faisant dos, je n’ai dans la lunette que son postérieur. Max me dit de ne pas tirer, s’il reste dans cette position. Ne voulant surtoutpasblesser,jemerésigneetmon chamois disparaît.Je suis anéanti face à mon échec. Le jour baisse,il commence à faire froid,je suis transit et furieux de mon impuissance. Les derniers rayons de soleil éclairent encore avec parcimonielessommetstoutproches.Nousdes-

cendons. Je marche devant, comme pressé d’en finir, furieux contre moimême. J’avais tout pour réussir et par manque d’expérience et surtout de sang-froid, je n’ai pas pu tenter ma chance.Enfin,cen’estpasmapremière bredouille. En montagne, c’est plutôt le lot commun. Une seule idée me réconforte à ce moment : avoir pu observer un chamois exceptionnel et me dire que faute de l’avoir tué, je pourrai au moins me l’approprier à travers la peinture. Cet animal-là risque de hanter pour bien longtemps mes aquarelles.


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Noussommesdésormaissurlesentierquinous ramène au véhicule. Il serpente gentiment au-dessus d’un vallon, face à nous, l’adret de notre montagne à chamois. Je ne peux m’arrêter de me repasser la scène ou m’imaginer le revoir un instant. Mais même si saint Hubert m’a donné ma chance aujourd’hui, il ne faut pas trop en demander. Soudain, Max se précipite vers moi dans un fracas de paroles inaudibles,de bruissement de branches et de neige. En un temps record, et avec des gestes instinctifs,il s’empare de son sac à dos,et tout en chassant la neige d’un revers de bras, le jettesurunénormebloc.Lacarabinequ’ilavait gentiment proposé de porter à ma place quelques instants auparavant – jugeant que j’étais suffisamment abattu pour vouloir me charger davantage – se retrouve rapidement au sommet de cette composition. Qui n’aurait pas compris ce qui se tramait ? Mon chamois,quiavaitdisparuengravitantl’ubac,seretrouvaitàl’adret, en pleine éclaircie. Je me précipite à mon tour.Tant bien que mal,j’améliore ma position afin d’avoir une bonne stabilité de tir.Grâce à son télémètre,Max m’annonce « 239 mètres ». « Aller,calme-toi,respire,prends ton temps.Il est tranquille,il ne nous a pas vus.» Bien que la distance soit tout à fait raisonnable pour un chasseur de chamois, l’animal me semble bien loin. Mon cœur s’emballe, j’ai le souffle court. Submergé par l’émotion – le mot n’est pas trop fort – je n’arrive que difficilement à maîtriser le tremblement du canon.Me voilà revenu à mes 16 ans, lors de mes premières ouvertures, comme un enfant devant ce bouc ! Mon doigt frôle la détente. Dans le fracas de la détonation que me renvoie la montagne, je vois surpris que ma balle passe juste au-dessus,effleurant les poils de sa crête dorsale.Je réarme et tente une autre balle qui,cette fois, vient frapper entre ses pattes. En prenant la pente, il est en train de m’échapper, dans un geste désespéré, je tente une dernière fois ma chance.Mais,hélas,je rate encore.Mon chamois disparaît emportant avec lui tous mes espoirs.À cet instant précis, je crois sincèrement que si la carabine avait été mienne, elle aurait fini dans le précipice ou en morceaux contre un rocher.Je n’ai pas été à la hauteur,et je sais bien que si j’avais donné l’arme à Max,le résultat aurait été tout autre. Au bout du compte, je me dis que si j’avais tiré ce chamois,jemeseraisretrouvécommeunalpinisteayantgravil’Everest.Aprèsquoipourrais-jecourirensuite ?Nevaut-ilpasmieux commencer par des sommets plus modestes, et apprendre à en gravir de plus hauts ? Depuis ce jour, je revois assez souvent Max le coureur des cimes. Notre chamois a finalement permis la naissance d’une belle amitié. Bien évidemment, nous reparlons souvent de cette journée. Nous savons même, qu’un jour de printemps,alors qu’il était en quête de quelques mues de cerfs, il a croisé le chemin d’un certain prince des montagnes… C’est tout cela la montagne, et avant tout une école de la beauté et de l’humilité. ◆

Là où le compromis n’est pas possible.

Nous remercions Benoît Violier, chef étoilé au“Restaurant de l’Hôtel deVille” à Crissier en Suisse,et Érick Teischer,guide de chasse, de nous avoir permis de réaliser ce reportage.

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Sur le terrain Su r l e t e r r a i n

par Olivier Morel d’Arleux

Te r r i t o i r e

Ce pays où il y a trop de faisans…

PHOTOS : GIC LOIR ET L’OZANNE - MALCOLM SCHUYL / ALAMY

◆ Suivant l’exemple de son département, l’Eure-et-Loir, le GIC Loir et l’Ozanne s’est lancé dans une opération de réintroduction du faisan de grande ampleur. Grâce à une discipline draconienne, le succès est incontestable à telle enseigne que des dégâts ont été constatés.

Parler de gibier naturel et, déjà,les sourires un rien méprisants se devinent et les esprits les mieux intentionnés sont assaillis des doutes les plus forts. Car pour eux, il n’y a pas l’ombre d’une hésitation : voir du gibier sauvagetelqueleursaïeuxenont parlé, tel que de grands auteurs les ont décrits à longueur de pages – qui n’a, en effet,pas endossé un jour les habits de Jean Tadorne dans l’Homme de chasse de Paul Vialar ? –,c’est le rêve de tout chasseur des temps modernes, mais cela ne reste souvent,tropsouventqu’unrêve, 126

ALAIN PELLETIER, TRÉSORIER

DU GIC. LE DERNIER COMPTAGE DE 2010 FAISAIT ÉTAT DE PRÈS

DE 2000 COQS CHANTEURS

PRÉSENTS SUR LE TERRITOIRE, SOIT UNE PROGRESSION DE PLUS DE 50 % EN QUATRE ANS.

à moins de s’en aller dans des contréesbientroplointaines. L’air est connu : il faut toujours se méfier de ces jugementssommairesparcequ’ils sont faux.Témoin, en Eureet-Loir,prèsd’Ermenonvillela-Petite,entre Brou et Chartres, le rêve est bien là, et ne doit rien à un quelconque abus de boissons alcoolisées,

mais simplement à la réalité. Encemoisdejuillet,alorsque nombre de récoltes sont encore sur pied, ce sont des lapins par dizaines que l’on entrevoit,toutcommedeslièvres au gagnage en train de « philosopher » selon l’expression si savoureuse de La Fontaine, et, chose si rare, des têtes de coqs faisans en alerte surgissent de toutes parts, prêts à disparaître dans l’instant ; ce sontdesjeunespasencoretout à fait maillés.Combien sontils ? « Des centaines », répond avec une fierté non dissimulée Alain Pelletier, retraité d’EDF, chasseur passionné,

Jours de C HASSE ◆ A U T O M N E 2 0 1 1

trésorieretanimateurduGIC Loir et l’Ozanne,du nom des deux cours d’eau de la région, et qui regroupent de nombreuses propriétés d’Ermenonville, de Saumeray, d’Épeautrolles, de Luplanté et de Dangeau, ce qui représente environ 8 300 hectares au total. Unefoisencore,c’estenraison d’une baisse des populationsdepetitgibiersédentaire que s’est constitué le GIC Loiretl’Ozanne.«Certes,ilrestaituneassezbellepopulationde perdrix et de lièvres.Mais,dans les faits, la dégringolade était presque inscrite », se souvient


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Sur le terrain Alain Pelletier.D’une surface au départ d’un peu plus de 4 000 hectares (dont près de 400 hectares de bois,mais pas un seul ne dépasse 15 hectares), le GIC en fait aujourd’huiledouble,regroupantles terres de quelque 54 adhérents (dont 12 communaux). « Au départ, nous voulions sauver coûte que coûte le perdreau gris,car avec une populationde32couplesaux100hectares, cela valait vraiment le coup»,concèdeAlainPelletier. Bandes enherbées, jachères faune sauvage,quota de prélèvementstrèsstricts,ontpermis de maintenir cette populationpendantunedizaine d’années,avant qu’elle ne décroche à partir de 2000.« Mis à part l’année 2005,cela a été, hélas,une longue descente aux enfers », constate-t-il. De 32 couples,lapopulations’esteffondrée à 4 couples en 2010 en dépit d’une absence totale de prélèvements depuis 2008. Pour les dirigeants du GIC,cette situation est à mettre au compte de cinq années consécutives de mauvaise reproduction–printemps trop humides – conjugué, semble-t-il, à des couvées de perdrix plus sensibles que celles des faisans, à la prédation de certains oiseaux de proie dans les plaines déchauméesd’aprèsrécolte. C’estunpeupourcetteraison que le GIC s’est tourné vers le faisan.À n’en pas douter,la réimplantation durable degibiersembleêtredevenue depuis maintenant plusieurs annéesunespécialitédecedépartement.Toutlemondeaen

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PHOTOS : BERNARD BELLON - GIC LOIR ET L’OZANNE

Sur le terrain

UN LIÈVRE COMMUN ET,

UNE VUE DU TERRITOIRE.

À CÔTÉ DU FAISAN, LE GIC ABRITE UNE POPULATION TRÈS CONVENABLE DE LIÈVRES.

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mémoire, non loin de notre GIC, la réussite exemplaire du territoire d’Aguilly (voir Jours de Chasse n°10),chasse privée de 500 hectares qui a su conserver des faisans naturels en grand nombre.Sous l’impulsion de Pierre Mayot, responsable du faisan à l’Of-

fice national de la chasse et de lafaunesauvage,lafédération départementale des chasseurs d’Eure-et-Loir a choisi justement d’encourager, à partir de 2005, par tous les moyenslasauvegardeetlaréimplantation du petit gibier, à telle enseigne qu’aujour-

Jours de C HASSE ◆ A U T O M N E 2 0 1 1

d’hui, environ un tiers de ce département (soit environ 176 000 hectares) est soumis au “plan faisan”. Pour limiter les enclaves,la fédération a favorisé les attributions d’oiseaux aux GIC. D’ailleurs, sur notre GIC, il y avait du faisan venu de territoires voisins qui commençaient à gérer correctement cette espèce.« Il est certain que la réussite d’Aguilly chez les Felcourt a été l’élément déclencheur. En 2006, nous avons décidé de nous lancer à notre tour,à grande échelle,en


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Sur le terrain

UN COQ FAISAN, CI-DESSUS, LE TERRITOIRE ET, CI-DESSOUS, UN LIÈVRE COMMUN. LE GIC A LÂCHÉ, DÈS 2006, 1 000 OISEAUX SUR TROIS ANS, DONT UN TIERS A ÉTÉ PRIS EN COMPTE FINANCIÈREMENT PAR LA FÉDÉRATION D’EURE-ET-LOIR.

suivant scrupuleusement les conseils des techniciens de la fédération », explique Alain Pelletier. En effet, pour bénéficier de l’aide et des finances de la fédérationpourlaréintroduction du faisan, la surface minimale doit être de 3 000hectares. Pour le repeuplement, le GIC a lâché, à partir de 2006, 1 000 oiseaux sur trois ans, à raison de 10 oiseaux pour100hectares(plus10par hectare de bois),dont un tiers est pris en charge financièrement par la fédération. Ces oiseaux sont tous issus de souches sauvages sélectionnées par l’ONCFS, et sont lâchés directement sur le territoire, c’est-à-dire qu’ils ne sont jamais installés ni dans des cages de prélâchers, ni

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dans des volières anglaises, «pouréviterdetropimportantes concentrations, très tentantes pour les prédateurs ». En parallèle, le territoire est régulièrement piégé : le GICcompteainsi12piégeurs agréés qui ont éliminé la saisonpassée40renards,26fouines, plus 152 corneilles et 74 freux,si redoutables pour les œufs et les couvées. En matière d’aménagements, il n’y a pas eu de révolution, ceux réalisés pour le perdreau gris ont servi, avec la même efficacité,aufaisan.Toutefois,afin que les oiseaux aient toujours de la nourriture – surtout après les récoltes et pendant l’hiver quand la terre n’a plus grand-chose à offrir –, six agrainoirs (par 100hectares) ont été mis en place.

Ces lâchers se sont accompagnésdèsl’annéesuivante,et ce tous les ans,de deux séries de comptages, qui, pour être fiables, doivent porter sur « au moins 80 % du territoire ». D’abord un comptage “au percher” qui s’effectue à la fin de l’hiver,puis,à partir de début mars,un comptage des

Jours de C HASSE ◆ A U T O M N E 2 0 1 1

coqs chanteurs. Les résultats sont pour le moins significatifs. Dès 2006, en effet, le GIC a enregistré 1 211 coqs chanteurs, chiffre qui a régulièrementprogressépouratteindre 1601en2008,et1970en2010. Et, en termes du nombre total d’oiseaux, il faut multiplier par 5,ce qui donne plus de… 10 000. À l’échelle des territoires du département soumis au plan faisan, le nombre de coqs est,lui,passé de 6 085 à près de 15 000 sur le même laps de temps. Biensûr,c’estenfonctionde ces estimations que sont attribués les plans de tir, attribution qui se fait d’une manière quasi scientifique. Chaque parcelle, dûment recensée,est classée en fonction de son biotope et du nombre d’oiseaux qu’elle accueille (A correspondantàunezonepeu favorable à D, signifiant une fortepopulation).Aprèsdesavants calculs, les attributions se situent de 0 à 4 faisans à l’hectare. Il faut signaler que les processus d’attributions peuventparaîtreassezlourds,


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tre guide de chasse signifie être toujours prêt et exploiter chaque occasion. N’avoir qu’à viser et tirer représente un avantage décisif. C’est la raison pour laquelle j’utilise une carabine semi-automatique depuis maintenant 4 ans. Et, en outre, comme l’armement manuel, l’extrême précision et l’esthétique jouent un rôle important pour moi, j’ai choisi la Sauer 303.

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Sur le terrain

puisqu’elles sont proposéesparlacommission du GIC, après avis de la Fédération, à la Commission départementale de la chasse et de la faune sauvage « par le biais d’une formation spécialisée petit gibier » ; cettecommissionconfirmant ou non les propositions. Aussi, le GIC attribue chaque année un peu plus d’oiseaux : 800 en 2006 à peu plus de 1 900 la dernière saison, attributions qui ne sont pas toujours suivies d’un prélèvementcorrespondant.Précisons que, jusqu’à présent, seuls les coqs pouvaient être tirés, mais depuis la dernière saison, des poules peuvent l’être également, pour stabiliser une population jugée “trop importante”. Cela fait

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SI LA RÉUSSITE DU FAISAN EST SPECTACULAIRE, CELLE DU PERDREAU GRIS L’EST BEAUCOUP

MOINS, CAR MALGRÉ DES AMÉNAGEMENTS ET UN PLAN DE CHASSE TRÈS STRICT,

LE POPULATION S’EST

EFFONDRÉE.

rêver… Preuve du parfait fonctionnement du GIC : les attributions ne sont matérialisées par aucune bague. « Simplement la confiance,car les bénéficiaires du plan savent parfaitement que,s’ils ne le respectentpas,ilssepénalisenteuxmêmesenentamantleurcapitalgibier,et puis,d’autre part,tout finit par ce savoir », explique Alain Pelletier. On aimerait que l’ensemble de la chasse française puisse raisonner de la sorte…

Autre preuve de l’éclatante réussite de ce plan faisan : il y a eu des… dégâts dûment constatésparunecommission du GIC sur des plaintes d’agriculteurs, représentant 3hectaresendommagés,carle groupement s’est engagé « à maintenirunepopulationdefaisans compatible avec l’équilibre agro-cynégétique ». Apparemment,ilyaeuquelquessévères tensions avec des exploitants agricoles,enparticulierlorsde certaines levées de colza abî-

Jours de C HASSE ◆ A U T O M N E 2 0 1 1

mées par une trop forte concentration d’oiseaux, un phénomène explicable par l’absence de couverts partout ailleurs. « Encore faut-il s’assurer, constate Alain Pelletier, que lesdits dégâts soient bien imputablesauxseulsfaisans,etnon à une bande de becs droits,à des ramiers de passage,ou encore à la dent maléfique du lapin.» En tout état de cause,pour limiter cette concentration,le GIC a mis en place, selon les parcelles, des systèmes d’effarouchements, des cultures d’engraisvertsàproximité,un renfort d’agrainage,voire des prélèvements d’oiseaux en cours de saison. Il n’en demeure pas moins que le règlementduGIC a prévu noir sur blanc que « tout agriculteurdétenteurdudroitdechasse quiaménageradesbandesnourricières espacées de moins de deux cents mètres dont la superficieserasupérieureàunhectare et demi, assurera l’entière responsabilité des dégâts sur les parcelles attenantes ».Bref,on ne peut avoir le beurre et l’argent du beurre… On l’aura compris.Le GIC a voulu – et jusque-là le parcours semble sans accrocs – « changer les mentalités ». En voulant supprimer d’abord toutrecoursàcequ’onappelle du“gibierdetir”;aujourd’hui, c’est « presque gagné »,“presque”car des propriétaires lâchentencoredesgibiersautres que le faisan commun.Autre preuveéclatantedecettevaste opération :certainschasseurs, lors des attributions, demandentàcequ’ellessoientrevues à la baisse,de peur d’entamer leur capital.Si toute la chasse françaisepouvaitressemblerà celle du GIC de Loir et l’Ozanne… ◆


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Sur le terrain Su r l e t e r r a i n

par Humbert Rambaud

Du côté des chiens…

Les lanceurs de grand gibier

C’est l’un des événements cynégétiques les plus marquants de ces trente dernières années :jamais les bois,les forêts et les friches de France n’ont regorgé d’autant de cerfs,de chevreuils et de sangliers.Le cynégète a été,bien souventàsoncorpsdéfendant, contraint de chasser le“gros”, sansréelleexpérience,sansune culture“germanique”pour la majorité d’entre eux. De fait, labattueestpasséedanslelangage commun dont l’organisation et les coutumes sont variables d’une province à l’autre. En caricaturant un 134

anarchie où les chiens, l’âme mêmedesbattues,ysontpour beaucoup. Qui n’a pas vu un jour des meutes pour le moins hétéroclites,avecdessujetsdetous pieds et de tous poils, et fort dissipés,oùl’onretrouvepêlemêle épagneuls bretons, labradors, jagd terriers et beagles ? Qui n’a pas assisté, un jour, à des lancés dont le résultat pouvait laisser à désirer, provoquant le courroux des chefs de ligne ? Peu ou pas dressés – donc sans aucunrappel–,leschiens,àpleine gorge derrière les animaux de chasse,franchissaient la ligne de tir et, généralement, après avoir vidé les enceintes une à une, n’étaient plus revus de la journée. « Ils font les départements limitrophes », soupiraient blasés, nombredechasseurs. Est-ce normal,est-ce la norme ? Assurément pas ! Si l’on relit le passionnant Je dresse mes chiens courants qui vient d’être réédité aux éditions de Montbel, Claude Rossignol nous dit : « On entend parfois dire, à tort, que les meutesperturbentlegibier ; ce qui n’est vrai que si les courants ne sont pas récupérés après la chasse.» WOODYSTOCK/ALAMY

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◆ En France, la battue est le mode de chasse du grand gibier. Pour sa réussite, elle exige un bon lancé, donc des chiens parfaitement disciplinés. Outre-Rhin, il existe des races spécialement sélectionnées pour lancer le gibier et, pour la plupart, peu connues chez nous.

peu, elle est discrète et disciplinée dans l’Est, plus bruyante au sud de la Loire,

avecdesmeutesdechiensbien gorgés.Maistropsouvent,elle est synonyme d’une joyeuse

Jours de C HASSE ◆ A U T O M N E 2 0 1 1


PHOTOS : IMAGEBROKER/ALAMY - TIERFOTOAGENTUR/ALAMY - FARLAP/ALAMY

Braque allemand, dachbracke –sorte de teckel grand format–, le chien des monts métallifères, situés au sud de la Saxe-Anhalt. Page de gauche : scène de chasse outre-Rhin, où les chasseurs sont accompagnés de wachtelhund (littéralement l’“épagneul allemand”), chiens lanceurs de grand gibier et de petit gibier par excellence. En dessous, le steyriche brandle-bracke.

Or,au-delàdelaquestiondu dressage du chien courant,ce quelenemrodfrançaisignore, c’estqu’ilexistedesracesspécifiques qui ont été justement sélectionnées pour le lancé. Car que veut la très grande majoritédeschasseurs ?Avoir des chiens capables de lancer un grand animal, de le pousser pas trop rapidement jusqu’à la ligne de tir,et de s’arrêter après. Car, poursuit Claude Rossignol,le lancé est « l’instant capital d’une chasse aux chiens courants », un « épisode de la chasse dont peut découler la réussite d’une journée ou par lequel,au contraire,tout sera compromis ». À ces assertions, on pourra nous rétorquer qu’il existe parmi l’immense variété des chiens courants français, des sujets capablesdenepasseconduire enanarchistes.Sansnuldoute, mais cela n’empêche nullement de s’intéresser à ces chiens plus lents,et à la fonction plus précise. Et n’ou-

blions pas les avertissements de Claude Rossignol : « Chez nos courants,les mieux adaptés àlabattueseraientcertainement les chiens de taille moyenne,dite de petite vénerie,et dont la taille augarrotestinférieureà60centimètres ». C’est de l’autre côté du Rhin et la conception de la chasse germanique qu’ilfautregarder.Làbas,leschiensdoivent presque tout savoir faire,c’est-à-direarrêter,quêter,broussailler, leverlegibier«sansnécessairementl’arrêteret mener à voix le petit ou le grand gibier à poil »,précise Gilles Tournier dans le Braque allemand (éditions du Gerfaut). En outre, dans ces mêmes pays germaniques, la chasse aux grands animaux a été érigée en véritable culture, avec à la clé un contrôle scientifique et rationnel

du cheptel gibier,qui impose entre autres un code d’honneur(lafameuseHage).Lebut n’est pas de tuer,mais de tuer judicieusement afin d’améliorerlafauneexistante.D’où, lescélèbresDrückenou“poussées silencieuses” : les rabatteurs entourent de petites en-

Jours de C HASSE ◆ A U T O M N E 2 0 1 1

ceintes qu’ils traquent sans bruit avec l’aide d’une toute petite meute de chiens (trois ou quatre au maximum) qui se récrient peu, et, parfaitement dressés, s’arrêtent à la ligne.Bref,ils savent pister et lancersurunecourtedistance avec du rappel. >> Deutsch jagdt terrier, chien courageux et mordant, créé au XIXe siècle par le croisement de terriers anglais.

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Sur le terrain PHOTOS : TIERFOTOAGENTUR/ALAMY - NATURFOTO-ONLINE/ALAMY

Sur le terrain

Qui sont donc ces chiens ? Certains sont très connus en France, du moins pour les chiens dits “polyvalents”. De primeabord,onsongebiensûr au braque allemand,au drahthaar,aubraquedeWeimarqui peuventparfaitementremplir ce rôle, à la condition essentielled’avoirétédressés,cequi n’est pas une sinécure,car ces chiens, considérés comme “durs”,demandent une main onnepeutplusferme.Connus eux aussi en France, le petit etlegrandépagneuldeMünster, le deutsche langaar, sans doute plus souples de caractères. Beaucoup plus confidentiels,maisfortutilisédansleur pays, le stichelhaar (sorte de sosiedubraqueallemandavec des poils durs),le pudel pointer (son aspect est celui d’un pointer étoffé, au fouet rac-

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Un garde allemand accompagné de ses teckels à poil ras. Ci-dessus, un drahthaar et un osterreicher brandle bracke ou chien courant autrichien, utilisé à la fois comme lanceur de gibier et pour la recherche au sang.

courci, qui serait habillé de poils durs de teinte feuille morte)quibénéficied’unetrès solideréputation(ilseraitissu

de l’alliance du pointer et du caniche).Danslemêmeesprit, commentnepasciterlewachtelhund,oulittéralement“épa-

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gneul allemand”,créé au tout début du XXe siècle par l’éleveur allemand Frederick Roberth,quiacroisédiverschiens de chasse à poil long,mais lesquels ? cela reste un secret. Du côté des chiens un peu plus “spécialistes”, on pense évidemmentauxteckelsetaux jagd terriers (créés au XIXe par le croisement successif de plusieursterriersanglais),très présents en France où ils bénéficientd’unetrèsgrandepopularité depuis une trentaine d’années. À rebours, d’autres races sont beaucoup moins connues,originaires à la fois d’Allemagneetdenombreuxpays d’Europe centrale ; elles sont pour la plupart de la famille desBracke–touslesbrackesdésignent,en langue allemande, les chiens courants,et qui ont là encore pour particularité d’êtred’uneefficacitéhorspair pour le lancé des grands animaux.Ils’agitdeschienscourants de l’ancien empire austro-hongrois,spécialisésavant 1850surlelièvreetlechamois, et qui restent toujours très vivacessurleursterresd’origine.


cialiste du sanglier) et d’un chien d’origine scandinave, l’elk hound (spécialiste pour lever le grand tétras et l’élan). Il vaut mieux arrêter là cette brève–maisdéjàtroplongue– évocation sous peine de tomberdansuneénumérationdes plus rébarbatives. Quoiqu’ilensoit,ceschiens onttouteleurplaceenFrance, pour des chasseurs rustiques cher à d’Houdedot, désireux de chasser avec des chiens assez lents, sans foire, ni trompette.Il est certain qu’on verraitmaldesbattuesaufinfond de la Montagne Noire avec trois ou quatre chiens du Tyrol. Mais ce même type de chiens peut pleinement satisfaire quelques chasseurs soucieux de ne pas trop déranger le gibier, dans le calme et un certain esthétisme. Maisqu’onnes’yméprenne pas.En tout état de cause,s’ils ont été choisis, sélectionnés, pour leur quête assez lente, leur aptitude au rappel, ces chiens-là, comme tous les autres,n’ont pas la science infuse.Soitilssontachetéschiots il faudra donc les dresser.Soit

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Bref, un « noyau intéressant de courants », écrit Claude Rossignol. Quisont-ils ?Leplusconnu d’entre eux est sans conteste le chien courant du Tyrol (le Tyrolerbracke, descendant du chien courant celtique), de robe généralement rougejaune;chienpuissant,ilfututilisé par l’empereur Maximilien Ier au XVIe siècle dont il louait entre autres les qualités de limier ; la race –spécialement sélectionnée pour son efficacité dans les neiges et les montagnes du Tyrol– fut reconnueofficiellementen1908. Viennent ensuite l’osterreicherbrandlbracke,lesteyriche brandle-bracke et le dachbracke (cette race d’origine allemande, sorte de teckel grand format connu depuis la fin du XVIIIe siècle,est un redoutable lanceur de gibier, loué pour sa ténacité). Cette liste ne serait pas tout à fait complète sans la mention de quelques chiens de l’ex-RépubliquedesBalkans, commelekopov(lechiencourant le plus répandu en exTchécoslovaquie, grand spé-

Chasseur allemand et son braque de Weimar à poil long. Et, ci-contre, retour d’une chasse au renard en Allemagne avec des deutsche jagdt terriers.

ils sont achetés dressés outreRhin,maisilfaudraentretenir le dressage (en prenant bien soin de noter tous les gestes et les intonations de son dresseur),fautedequoilemeilleur des sujets pourra devenir un diable intrépide. Le cas du jagdtterrierestexemplaire.En France, ce chien courageux, mordantestsouventconsidéré comme ingérable,agressif.« Il ne faut pas oublier qu’en Allemagne,cesontdeschiensquisont dressés et qui vivent 24 heures sur24avecleurmaître ;ilsnesont jamaismisauchenil,nienmeute. Cela fait toute la différence » explique un éleveur, très ha-

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bitué des chasses d’outreRhin. Ce n’est d’ailleurs pas sans raison que tous ceux qui ont vuceschienschasserdansleur paysd’origine,notammenten Allemagne,ontétéfrappéspar la qualité du dressage. Outre que savoir conduire de tels chiens fait partie de la culturecynégétiquegermanique, le permis de chasse outreRhin exige que le chasseur aitunchiendressé.Sicetteexigence n’est pas applicable en France pour une question de cultureetdenombre,elledoit nous inciter à une sérieuse réflexion. ◆

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Sur le terrain Su r l e t e r r a i n

par Alain de l’Hermite

Armurerie Lebeau-Courally

Royalement vôtre

◆ L’histoire d’Auguste Lebeau-Courally ne s’est jamais arrêtée parce que ses acteurs ont toujours voulu fabriquer les meilleures et les plus belles armes de chasse. Conformément à la tradition liégeoise. Dans la trace des anciens, la jeune équipe n’a pas dérogé à la règle. La légende continue. PHOTOS : PATRICK IAFRATE - LEBEAU-COURALLY

À

peine le pied posé sur le quai ensoleillé de la toute nouvellegaredeLiège,nousdécouvrons ébahi l’envers des arches diaphanes du bâtiment. Elle est l’œuvre du fameux Carlos AugustoCalatrava.Maissinousretrouvonsaujourd’huilacapitale de l’ancienne principauté de Liège, ce n’est pas pour effectuer une visite architecturale, ni même pour un pèlerinage au fameux musée d’Armes. Car en cette belle matinée de printemps,nousavonsunrendez-vous historique serionsnous tenté de dire, puisqu’il s’agit de l’une des plus célèbres institutions liégeoises depuis 1865 : l’armurerie Auguste Lebeau-Courally. Àdistance,nousreconnaissons la haute silhouette de Cornelis ‘t Mannetje, notre hôte, pour l’avoir croisé dans de nombreuses manifestations cynégétiques. Si Hergé avait pu le rencontrer, notre jeune quadragénaire blond aux yeux d’aigle l’aurait sans doute ins-

piré.Sansdouteaussiparceque comme Tintin, pour Cornelis, chaque défi est digne d’être relevé. Le challenge était de taille lorsqu’en2007,ildécidedes’associer avec un ami investisseur, afin de présider au renouveau de Lebeau-Courally. Un challenge en passe d’être gagné, avec, aujourd’hui, un carnet de commandes rempli ! Le catalogue à la couverture bleu roi propose une collection complète,deonzemodèlesd’armes fines aux noms souvent aristocratiques. Les best-sellers de la collection se nomment respec-

tivement Prince et Baron, dont 80 % sont vendus en calibre 20. Nommer chaque arme, voilà une nouveauté instaurée par Cornelis.Carauparavantenl’absence de nom pour chacun des onze modèles, il pouvait exister une confusion entre une arme et le nom de sa gravure ornementale. Lesdixminutesdetrajetentre la gare des Guillemins et la rue Saint-Gilles,l’adressedeLebeau depuis1956,nousdonnentl’occasion d’écouter Cornelis et sa passionviscéraledel’armurerie. Pourtant né en dehors d’une famille de chasseur, rien chez

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Cornelis ‘t Mannetje devant l’entrée du 386, rue Saint-Gilles. Ci-contre, à gauche, le juxtaposé Prince, fleuron de l’arquebuserie liégeoise.

ce Néerlandais ne semblait le prédisposeràintégrerlacélèbre École d’armurerie de Liège. Après avoir réussi à convaincre ses parents et une fois son diplôme en poche, Cornelis effectuera une sorte de voyage initiatique chez des grands armuriers. Ferlach, Londres, Birmingham… et Liège. Finalement lorsqu’il se convainc de passion pour l’artisanat liégeois



Sur le terrain Sur le terrain

une bonne fée va l’aider. AnneMarieMoermans-Ramakersqui préside aux destinées de Lebeaudepuislamortdesononcle Joseph Verrees en 1982 décide de vendre. Faute de repreneur familial, Cornelis saisit l’opportunité qui se présente une seule fois au cours d’une vie et encore pas toujours. À l’angle de la rue Saint-Gilles un bâtiment se dresse devant nous, inscrit dans un cartouche en fer forgé blanc, on peut lire « Aug. Lebeau-Courally Continental Fire Arms Co ». Nous n’en avions pas encore conscience, mais bientôt nous allions découvrir la pouponnière des meilleures armes de chasse au monde. Car ici, la toute jeune et nouvelle équipe d’une douzaine de personnes donne la vie à des mécanismes dont le fonctionnement s’apparente à de l’horlogerie de luxe. Enpoussantlaporte,unepremière chose étonne aussitôt c’est la propreté quasi médicale de l’endroit ; ce n’est pas trahir un secret de dire que Cornelis a passé beaucoup de son

maigre temps libre à repeindre le bâtiment de fond en comble. Carlemoindrecentimedoitêtre économisé pour donner toutes ses chances au projet du renouveau d’Auguste LebeauCourally. « Afin de perpétuer, d’améliorer en utilisant la pointe des techniques modernes, pour transmettre le savoir-faire artisanal du fusil liégeois», nousexpliquera-t-il.Une

constante chez Lebeau où, au cours des périodes les plus difficiles,ons’est“contenté”defabriquer les meilleures armes, sans jamais céder à la facilité. On imagine qu’en 1865 au moment de quitter sa banlieue d’Argenteau pour monter son affaire à Liège, la philosophie d’AugusteLebeaudevaitêtrela même. Pour lui aussi, coup de pouce du destin. « À cette

Deux vues de l’assemblage du mécanisme du superposé Baron. Concentration, minutie et propreté déterminent l’excellence du fonctionnement de véritables mécanismes d’horlogerie.

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époque, la percussion centrale débarque réellement et notre homme saura en tirer profit », remarque judicieusement Laurent Bedu dans Platines, son remarquable ouvrage consacré aux fusils à “platines”. Aussitôt le succès est là avec le développement d’armes considérées à la pointe de l’armurerie. C’est le cas du drilling Lebeau ou encore d’une arme à cinq canons juxtaposés permettant d’expédier simultanément ses cinq coups calibre .22 Winchesteràdestination…desoiessauvages.L’armuriermoscoviteKalwerferal’acquisitiondupremier exemplaire. PourAugusteLebeau,avecla réussite commerciale, les distinctions s’enchaînent. La premièreesttoujourslaplusimportantea-t-oncoutumededire.Ce futen1876,lepremierprixàl’ExpositionuniverselledePhiladelphie.Deuxansplustard,cesera le diplôme d’honneur assorti delamédailled’oràl’Exposition universelle de Paris. Rapidementlesqualitésd’Auguste Lebeau lui permettent de se hisser au niveau des plus


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grands, à commencer par Francotte, la référence, car c’est « la plus importante fabrique d’armes fines en Belgique », écrira Ferdinand Courally en 1931, dans son ouvrage remarquable les Armes de chasse et leur tir. Ce livre unique republié aujourd’hui chez Montbel devrait être le livre de chevet de tous les amateurs d’armes de chasse. D’une lecture facile, le profane découvre, parfois étonné, ce que devrait être un authentique fusil de chasse. En son temps, la sortie de cet ouvrage fera quelques remous ce qui ne surprendraguèrel’auteur(« Des arquebusiers, auxquels j’ai fait subir la lecture avant la lettre de plusieurs passages de ce travail, m’ont objecté qu’en cherchant à éclairer les tireurs j’allais les rendre plus exigeants et créer ainsi de nouvelles difficultés à la vente… »).

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PHOTOS : PATRICK IAFRATE

Portrait d’Auguste Lebeau et, page de gauche, la jeune équipe d’armuriers entoure Cornelis ‘t Mannetje et Sébastien Trabelsi. Chaque client est reçu dans cette salle.

Au fil des lignes, on découvre de nombreuses notions fondamentalesmaissouventignorées ou confondues. Comme le bon équilibrequidevraitêtreobtenu sans le subterfuge “du plomb dans la crosse”, très nuisible à une excellente balance. En le lisant, on comprend également qu’une authentique arme artisanale, comme une montre à complications, ne peut par nature être bon marché. Peut-ilenêtreautrementlorsqu’on sait que l’opération nommée“rhabillage”ou“repassage en blanc” dans le jargon des armuriers, nécessite à elle seule 192 heures de travail pour une armefine ?Biensûraujourd’hui, desoutilsnumériquesprocurent une aide précieuse et parfois même améliorent le travail artisanal, mais l’œil associé à la main de l’homme demeurent prépondérants. En 1894, Ferdinand Courally rejoint l’entreprise, qui prend le nom d’Auguste Lebeau-Courally. Deux ans avant la disparition du fondateur. Auguste Lebeau s’éteint, en effet, sans descendant. Cela n’affecte pas la prospérité de l’entreprise. En 1897, une nouvelle récompense honore l’arquebusier, la grande médaille d’argent de Saint-Pétersbourg.Aujourd’hui encore, la photo prise lors d’une battue du tsar Nicolas II avecunepairedefusiln°31.831 et 32, enjolive la cimaise de la rue Saint-Gilles. De même le n° 33.108, dans les mains d’Alphonse XIII d’Espagne considéré comme l’un des plus grands fusils de son époque. En 1902, Courally décide de s’associer à Webley, l’une des plus anciennes maisons anglaises, basée à Birmingham, et premier fabriquant d’armes de poing du Royaume-Uni.

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Sur le terrain PHOTOS : PATRICK IAFRATE

Sur le terrain

Étonnante et anachronique, seule l’opération du noir de fumée permet de déceler des frottements intérieurs au millième de millimètre. Ci-dessus, assemblage des éléments d’une platine autour de sa bride et vérification du logement d’une platine arrière d’un superposé.

Avant la Grande Guerre, pas moins de 600 armes fines sortent chaque année des ateliers de la désormais Aug. LebeauCourally Continental Fire Arms Co.En1919,FerdinandCourally décidedequitterlesaffairesdéfinitivementpourlaisserlaplace à Philippe Reeve, « le sympathique directeur de la société Lebeau-Courally », selon ses propres mots. Courally avait-il anticipé la crise ? Une chose est certaine, dans les années 1930, la production sera drastiquement divisée par dix ! Prisdanslatourmente,jamais Reeve, pas plus qu’à aucun autre moment de l’histoire de Lebeau, ne fera pourtant de concessionàlaqualité.Enguise de nouvelle récompense pour son travail irréprochable la SA Lebeau-Courally conclut un accord avec Boss pour fabriquer à Liège le célèbre superposé. Au cours de l’histoire, une seule autre marque, Franchi (aujourd’hui la propriété de Beretta), obtiendra l’honneur de réaliserlechef-d’œuvrecrééparRobertson en 1909. Après la Se-

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conde Guerre mondiale, Lebeau est à l’agonie, les ateliers sontvides.En1956,aprèsladisparitiondeReeve,c’estunautre fabricanttalentueuxetliégeois, Joseph Verrees, lui aussi amoureux de Lebeau, qui ranime la flamme. Sa production culmineradanslesannées1970,àune centained’armesparan.Luinon plus ne lésinera jamais sur la qualité dont certains fusils exigent le chiffre astronomique de 1 000 heures de travail. Aussiaumomentdepénétrer dans le cabinet d’armes du premier étage où est aujourd’hui reçu chacun des clients, commentnepassentirpresquecharnellement la présence de Joseph Verrees ? Nous revoyons l’image d’un somptueux superposé nommé en son honneur Boss Verrees, entrevu dans un catalogue de notre enfance. Sa nièce Anne-Marie Moermans lui succédera en 1982, après sa disparition brutale en cette même année. Elle occupe aujourd’huiencoreunbureausituéaupremierétageducabinet d’armes.Àl’intérieurdelapièce,

l’odeur du vieux cuir des fauteuils répond à celle des fourreaux avant de se mêler à l’huile de lin et à la graisse d’armes. Au mur du fond un Caffer caffer au bandeau impressionnant rappelle la compétence historique de Lebeau pour les carabines express, et l’éclectisme desfabricationsliégeoises.Toujours du même côté, un râtelierscintilledemillefeuxd’armes remarquables. Là un modèle Prince à la relime typique Lebeau-Courally, côtoiesonalteregodechezHolland, l’illustrissime juxtaposé Royal. Trois éléments sautent aux yeux pour aussitôt distinguer les deux chefs-d’œuvre. C’est d’abord la longuesse toujourspluslonguesurunLebeau. Les coquilles sont beaucoup plusvolumineusessurlefusilliégeois. Enfin la relime Lebeau, unique pour la bascule quand ellen’estpascarrée ;labasedes palmettes carrée vers la charnière de basculage va progressivements’arrondirendirection de la crosse. L’impression visuelleestd’unegrandedouceur

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et permet à la gravure de continuersansrupturedepuislesplatinesjusqu’au-dessousdelabascule.Proportionnéesaucalibre, chez Lebeau les bascules peuventêtreauchoixrondesoucarrées. Toujours au râtelier, à côté, une Kipplauf à platine modèle Archiduc semble nous faire de l’œil, nous convaincre de nous accompagner dans la lumière d’une approche au brocard. C’est sans compter sur un juxtaposé body-buildé Anson, modèle Afrique en .500NE qui semble jalousement veiller sur elle, au doux prix de 35 000 euros ; sa bascule indestructible supporte les plus puissants des calibres. On le sent, toutes ces armes ont une âme. Un autre express nommé Big Five complète la collection destinée aux grosses bêtes exotiques, équipé de platines arrière disponibles depuis le .375H&H, jusqu’au .600NE. À l’extrémité du râtelier, nous découvrons un calibre 16 Anson modèleSologneà33 000euros. Voici le Baron, son prix est de


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Boitier droitier ou gaucher d’une carabine Marquis ; elle est disponible en 4 longueurs en fonction du calibre. En 5 secondes, un chargeur amovible peut judicieusement remplacer la traditionnelle plaque de magasin.

73 000 euros ; c’est “le” superposé Lebeau-Courally, le descendant en ligne directe du grand Boss (il existe une versionexpressnomméeVicomte). Sabasculeestl’œuvredesfrères Baron, armurier liégeois de renom dans les années 1940. « C’est lui qui a servi de mo-

dèle à Ivo Fabbri pour son superposé, à Daniel Perazzi également»,expliqueCornelis.Une arme aussi belle qu’efficace pour les inconditionnels de l’architecture superposée. En perpétuelleaméliorationafindesatisfaire certains clients capables detirer « 1 000 cartouches dans la journée à la tourterelle ! ». On imagine la qualité d’un pareil banc d’épreuve pour les ingénieurs de Lebeau. Comme pour l’amélioration du chargement, l’angle d’ouverture du canon a été augmenté. Cette fois pour la solidité, nous découvrirons

la fabrication d’une toute nouvelle monodétente. En général commeenbeaucoupdechoses, l’amélioration d’un système d’arme va dans le sens de la simplification, souvent synonyme de diminution de son nombre de pièces. « La perfection est atteinte, non pas lorsqu’il n’y a plus rien à ajouter, mais lorsqu’il n’y a plus rien à retirer », constatait Saint-Exupéry. Aupieddurâtelierunegrande table permet de comparer les armes, d’observer à la loupe le mécanisme des platines, de

choisir une ébauche de noyer pour son futur fusil. Dans un local de l’immeuble, les bois sont entreposés et pesés régulièrement.Lorsquelepoidsnebaisse plus, le moment est venu de les présenter aux clients en vue d’équiper leurs prochaines armes. Tout se passe sous l’œil acéré du portrait d’Auguste Lebeau à la cimaise du coin salon de l’autre côté de la pièce. Ici on boit un verre autour d’une table pendant que Cornelis en compagnie de Sébastien son assistant, un ancien de Holland, détermine avec leur client l’arme la mieux adaptée. Bien sûr chez Lebeau, chaque arme est unique non seulement par ses qualités cosmétiques de gravure ou de bois. Mais d’abord pour ses qualités mécaniques intrinsèques qu’elles se nomment reforage et longueur des canons, chokes fixes ou amovibles. Nous découvrirons même des protocoles de travail pour des clients aux exigences inimaginables. Certains vontjusqu’àdemanderdesprofils de chokes particuliers asso-

Détail d’une carabine à bloc tombant modèle Chevalier, disponible depuis le calibre .222 jusqu’au .600NE ! Et, ci-dessous, toujours dans l’atelier. À la cimaise, ces crosses sont successivement nourries d’une décoction d’huile dont le mélange est secrètement gardé.

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La surface conséquente de la bascule Hagn a permis au graveur JeanMarie de déployer l’étendue de son talent. Travail à l’échoppe, mais aussi au burin et au marteau, un condensé de l’école de gravure belge donne vie à ce cavalier des steppes. À droite détail d’une carabine.

À l’atelier, nous assisterons à une fabrication qui n’aurait pas déplu à Courally en personne et fidèle aux prescriptions de sonlivre :unepairedecalibre28 modèle Prince, c’est-à-dire juxtaposée à platine, pour un chasseur grand consommateur de cartouches. « Nos clients actuels voyagent beaucoup, et

tirent généralement plus encore, nous dira Cornelis, nous devons impérativement anticiper tout problème mécanique. » À cette fin comme le conseillait Courally, la « table de la bascule 28, a été rallongée et les crochets des canons élargis, pour supporter des cadences de tir infernales ». PHOTOS : PATRICK IAFRATE - LEBEAU-COURALLY

ciés à des reforages de canons et des cônes de raccordement dechambreaudegréprès !Bien sûr, pour chacune des armes qu’elles soient lisses ou rayées, lamaisonAugusteLebeau-Courally possède non seulement unebasculeproportionnéeàtel ou tel calibre, mais encore à son utilisation.

Voici “la relime Lebeau”, tout simplement : des coquilles bien galbées et des angles de bascule arrondis prolongent la gravure sans interruption depuis les côtés jusqu’au-dessous de la bascule.

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Après avoir choisi parmi l’un desonzemodèlesproposésune carabine monocanon, Kipplauf ou à verrou sur une base Mauser 98, un juxtaposé ou un superposé, lisse ou rayé, le client pourra faire inscrire le moindre de ses desiderata du client sur un cahier des charges. Un personnage indispensable entre alors en lice : le gunfitter. Extérieur à la fabrique il détermine au stand de tir la mise à conformation de la crosse de l’arme. Plus encore, il n’hésite pas à conseiller des modifications du cahier des charges s’il détecte une inadéquation entre le choix de certaines caractéristiques d’un modèle et la force ou le style du tireur. Son rôle est incontournable, traditionnellement il détermine les côtes de crosse au fusil conformateur. Dans la gun room, nous ressentons intimement le privilège devivredesminutesd’émotion. C’estlàmêmeoùtouslesclients Lebeau passeront au moins deux fois ; le jour de la commandeet,plustard,pourréceptionner leur arme. Mais s’ils le souhaitent, comme pour cer-


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Sur le terrain Sur le terrain

Finition d’une crosse, l’ultime couche est appliquée. À droite, la bible : “les Armes de chasse et leur tir”, de Ferdinand Courally.

taines voitures de luxe, ils peuvent aussi se rendre rue SaintGilles pour assister aux minutieuses étapes de la fabrication.

Une chorégraphie réglée au millimètre s’enchaîne au-dessus de l’endroit où nous nous trouvons. On découvre l’atelier bois, toujours séparé de l’atelier fer afin d’éviter la poussière. Là, deux canonniers peaufinent leurouvrage,percent,dressent, soudent d’abord à l’argent les

crochets,avantd’uniràl’étainles faisceaux demi-bloc à leurs bandes.Ensuitetroisbasculeurs marient au noir de fumée et au millième de millimètre le canon à sa bascule, puis donnent la vie au mécanisme d’horlogerie des platines. Il est l’heure maintenant aux deux monteurs à bois d’inscrire dans le bois le volume desplatinesetlesmensurations de l’utilisateurdel’arme.Simultanémentauxfinitionsde lacrosseponcéehuilée puis quadrillée l’heure de la relimeasonné.C’estelleengrande partiequidonnesapersonnalité incomparableetreconnaissable entre toutes à un Lebeau-Courally bascule ronde. De retour du banc d’épreuve, l’arme montera à l’étage supérieur pour la gravure avant de redescendre chez le “finisseur” pour l’ultime traitement des aciers, comme le jaspage des platines, la vérification et le peaufinage des derniers réglages mécaniques. Cornelis a

aussi souhaité avoir à demeure deuxgraveursàpleintemps,car « l’ornementation est intimement liée à la fabrication d’une arme artisanale ». Quand ils ne sontpasoccupésàenjoliverdes armes à feu, Pascal et Jean-Marie gravent la nouvelle collection de couteaux développés par Lebeau-Courally. Une année se sera écoulée entre la première visite du client chez Lebeau-Courally et la réception de son arme. Il possède désormais une arme unique dont peut continuer à s’enorgueillir l’armurerie liégeoise. À commencer par Auguste Lebeau◆ Courally. Lebeau-Courally,386,rue SaintGilles,B-4000 Liège,Belgique. Tél. : 00.32.(0)42.52.02.11. Internet : www.lebeau-courally.com Email : info@lebeau-courally.com Pour en savoir plus : les Armes de chasse et de tir, de Ferdinand Courally, Montbel,344 pages,50 €.

PHOTOS : PATRICK IAFRATE

Dans ces livres de commandes, des noms inconnus sont inscrits entre celui d’un tsar et celui d’un prince. Ci-dessus, ce graveur continue d’écrire l’histoire d’Auguste Lebeau-Courally.

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CHASSE DE LA MAISONNETTE Domaine de chasse de 700 hectares, riche de 7 étangs pour de prestigieuses battues de canards. Des oiseaux de « haut vol » acclimatés de bonne heure au territoire vous assurent des chasses organisées en battues vives en perdreaux, faisans communs et vénérés. Le grand gibier quant à lui vous promet des émotions fortes ! Les huit lignes de tir équipées de miradors vous permettront de chasser le sanglier ou le chevreuil en toute sécurité. L'aproche du chevreuil vous est également proposée au coeur d' une forêt bien percée. La Maisonnette c'est aussi un rendez-vous de chasse bien confortable pour vous accueillir et vous y restaurer après de grands moments inoubliables !

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Sur le terrain Su r l e t e r r a i n

par Alain de l’Hermite

Essai Heym Express 26

Légère, robuste et précise ◆ Une canonnerie et un équilibre parfaits, cette arme sans défaut proposée à un prix intéressant est sans conteste le compagnon du chasseur en battue.

H

PH O TO

S : H EY

M

eym est né à Suhl en 1865 sous les bons auspices de Friedrich-Wilhelm Heym. Comme beaucoup d’arquebusiers allemands, le fondateur a dans ses gènes le goût du fusil rayé, et surtout celui des armes basculantes.Pourpreuve,Heymfourbiralepremierdrillinghammerless (donc à chiens intérieurs) et, ce, en 1891. Entre les deux guerres, son descendant, AugustHeym,équiperaledrilling Heym d’une autre innovation majeure concernant cette fois la sécurité, avec un armement avant-gardisteetmanuelducanonrayé.Descanons“maison” d’une redoutable précision, voilà bien un trait commun à toutes les armes Heym. Aujourd’hui encore,cettemarquedefabrique n’a rien d’une vue de l’esprit tant il est vrai que la carabine express 26 essayéealaparticularité de cumuler toutes ses qualités, plus quelques autres… plus modernes. « Deutsch qualitat ! » déclame une publicité actuelle pour une marque au-

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tomobile. C’est exactement ce que l’on ressent lorsque l’on prend en main l’express 26 pour la première fois. « À aucun endroitdelacarabinevousnetrouverez de plastique! » constate à l’enviePhilippeFonteretl’importateur Heym. Cela n’empêche pas l’arme d’être légère puisqu’elle ne dépasse pas trois kilos sur la balance. Pour obtenir ce résultat, la bascule forgée est en ergal, un alliage d’aluminium. Mais sûre de son savoir-faire, la marque allemande propose des calibres européens vigoureux comme le 9,3 ou le .30R. De fait la bascule est remarquablement conçue.Lescanonstravaillentsur une importante portée de recul amovibleenacierfixéenfondde bascule, complété par un axe de pivot du même métal et de fortesection.Onleconstatelafabrication est exemplaire. Qu’en est-il de l’équilibre? Le poids léger de l’arme ne nuit en rien à l’équilibre et à la balance de l’express. L’équilibre est même en arrière du pivot de bascule, étonnant avec des canons étoffés de .30R. Cette architecture donne en plus une grande finesse esthétique. Sans oublier une convergence étonnante. Il faut se rendre à Gleichamberg, situé à côté de Suhl où Heym a inauguré sa nouvelle

◆ Sûr de son savoir-faire, la marque allemande propose des calibres vigoureux comme le .30R Blaser.

usine ultramoderne en 1996. Au sous-sol,lesexpresssontréglées dans un tunnel à cent mètres; la précision du groupement et fréquemment de moins de 3centimètres entre les deux impacts: autant dire une distance de réglageastronomiquepourunecarabine de battue. Là non plus lescanonsmartelésàfroidnedérogentpasàleurlégendaireprécision. À cette distance une lunette est indispensable pour tester chaque Express 26. À cet effet, la frette à section carrée des canons est entaillée de quatre encoches destinées au judicieux montageHeymadaptéàtousles types de lunettes.

Fiche technique Carabine express à canons superposés,martelés à froid Longueur des canons

55centimètres. Bascule

en ergal forgé ; verrou plat inférieur ; mécanisme monodétente à système d’armement séparé ; extracteur de cartouches. Modèle gaucher sans supplément. Hausse de battue triangulaire à fibre optique ; montage optique Heym pour tous types de lunettes (prix inférieur à 500 euros). Calibres disponibles .30R Blaser, 8x57JRS et 9,3x74R.

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Pour la qualité du tir maintenant, nous apprécierons le dessin de la crosse à joue. Son ergonomie, sa finesse, comme celle de la longuesse, procurent une sensation de précision. Côté sécurité, l’Express 26 possède un armement séparé initié par son lointain ancêtre. « Un vrai plus, par rapport aux modèles basés sur une mécanique de calibre20 », explique Philippe Fonteret.Enclair,entredeuxbattues, on peut rendre inerte la carabinechambréedesesmunitions. Impossible ainsi d’activer le mécanisme de percussion accidentellement. Une fois au poste, on activeralesystèmeaveclepouce qui tient la poignée.

Poids 2,9 kilos. Crosse à dos de cochon et joue

bavaroise en noyer poncé huilé. Prix À partir de 3 635 euros avec une bascule noire, modèle 26SK. Modèle Artémis essayé, 4 330 euros, équipé d’une bascule nickelée avec gravure à fond creux aux motifs latéraux cerfs et sangliers. Importateur Cor Caroli 42670 Belmont-de-la-Loire. Tél. : 04.77.63.67.95. Site Internet : www.cor-caroli.fr Email : contact@corcaroli.fr



Sur le terrain

p ar Humbert Rambaud

Chasses à la journée

Domaine de la Chaurie

C’était il y a quelques

saisons en Irlande, lors d’une de ces soirées si appréciées des chasseurs, pour se remettre d’un temps exécrable, humide au-delà de la moyenne, et de bécasses fuyantes. Deux chasseurs français, passionnés par les chiens d’arrêt, nous avaient vivement recommandé de nous rendre au Domaine de la Chaurie pour « la qualité du territoire et la tranquillité ». Au vrai, à la chasse devant soi, la paix n’a –presque – pas de prix, car rien n’est plus pénible que de devoir subir d’insupportables braillards, chauds de la gâchette de surcroît. Bref, aux yeux de nos deux nemrods,la Chaurie rassemblait bien des qualités que recherche un gentilhomme chasseur cher à Foudras.

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Rendez-vous avait donc été pris en ce début du mois de novembre avec Jean-Luc Guénot, le maître des lieux depuis très exactement vingt-deux ans.

◆ Après deux heures de route, et quelques longues minutesàerrerdanslesuddu département du Loiret – et entendre notre conducteur insulter copieusement son GPS !–,nous tenons enfin le

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bon cap.Situé à quinze kilomètres de Gien et à 8 de Briare,ledomainedelaChaurie est en vue.Dans la grande cour de ferme,surprise,il y a foule,chasseurs et véhicules, bien peu synonymes de la


tranquillitérecherchée.JeanLuc Guénot, qui nous accueille très gentiment, nous rassureimmédiatement,nous expliquantquecettepetitearméeestlàpourdesbattuesde grands animaux (Jean-Luc Guénot s’occupe également à Donzy de territoires de grands gibiers).Nous serons donc bien seuls,« et même s’il y avait d’autres chasseurs au chiend’arrêt,chacunchassesur un territoire défini,car c’est ce que nos clients recherchent. D’ailleurs un des fondements de notre organisation, poursuitJean-LucGuénot,estque les chasseurs n’aient jamais de “mauvaises surprises”» ; c’est la raison pour laquelle dans le prix d’une journée de chasse (devant soi ou en battue), tout est compris, la chasse en elle-même, le petit déjeuner,le déjeuner et le pot d’après-chasse, et le pourboire au garde. Au contraire d’autres domaines,lepetitdéjeuner–tout

à fait convenable – ne traîne pas en longueur, malgré la quarantaine de chasseurs. Pour cette journée, nous serons accompagnés d’un garde. Un bon point à signaler : tout se fait à pied,sur les 400 hectares du domaine, entièrementclos(appréciablesafin d’éviter un accident avec les chiens).Enprincipe,lesgroupes de chasseurs se voient attribuer un territoire entre 50 et 100 hectares,territoire qui est toujours différent entre la matinée et l’après-midi. Enarrivant,nousnoussommes fait une petite idée de la zone,aveccettetotaleabsence de relief,partiellement oublié par les petits bois,la présence de très nombreuses haies et la grande variété de cultures àgibier(ellesreprésententune surfacetotalede250hectares). Pour tenter d’avoir du beau spectacle,etdechasseruntant soitpeudanslesrèglesdel’art, nous nous sommes efforcés, tout au long de la journée,de

PHOTOS : GÉRARD CHANGEUX

Une vue des corps de bâtiments. En dessous, braque allemand au rapport d’un faisan. Ci-contre, à gauche, Jean-Luc Guénot, le gestionnaire du Domaine de la Chaurie depuis 1989 et la salle à manger.

ne tirer que des oiseaux à l’arrêt du chien (notre ami Jérôme s’y est plié de bonne grâce même s’il a eu quelquefois du mal à se contenir), car il n’y a sans doute rien de pire pour échauffer et exci-

Mémento de poche

Territoire 800 hectares (dont 400 clos). Département Loiret (45). Types de chasse Petit gibier devant soi et en battue (faisans et perdrix rouges ; signalons que des passées de canards sont organisées d’août à janvier). Prix Chasse devant soi : le groupe est accompagné d’un guide avec ou sans chien (bourriche de six pièces) : de 390 euros (pour deux fusils) à 360 euros (pour six fusils et plus). Battue : de 305 euros (pour 12 pièces par fusil) à 580 euros (pour 20 pièces par fusil). Dans tous les cas, les prix comprennent le petit déjeuner, le déjeuner avec vins et apéritifs, le pot du soir, la pièce au garde. Nous signalons que le domaine propose un service d’hôtellerie (de 40 à 70 euros la nuit). Points forts Accueil de grande qualité ; bon biotope pour les chiens d’arrêt ; beaux gibiers. Organisation bien rodée. Points à améliorer Contraindre les gardes de marcher à bon vent. Contact Domaine de la Chaurie 45250 Ouzouer-sur-Trézée Jean-Luc Guénot au 02.38.29.65.25 et 06.08.78.32.31. Sur Internet :www.domainedelachaurie.com Email :jean-luc-guenot@wanadoo.fr

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ter un chien que de tirer faisans ou perdrix qu’il n’a pas arrêtés. Afin de chasser dans de bonnes conditions, il faut impérativement un chien qui ait reçu quelques très solides bases de dressage, pour ne pas trop perdre tous ses repères, faute de quoi le propriétaire dudit chien n’aura plus de voix à la fin de la journée. Dès les premières haies entourantungrandbois(d’où nousapercevronsunejoliebécasse),nouslèveronsplusieurs faisansqui,tous,ontdusouffle et de l’aile. Jean-Luc Guénot nous expliquera d’ailleurs qu’un peu plus de 25 000 oiseaux sont élevéssurplace,dont7 000canards –la Chaurie dispose en effetdeseptétangs,etpropose deslevéesetdespasséesdecanards–,lerestepourmoitiéde perdrix rouges et de faisans (un chiffre qui peut paraître impressionnant mais qui se comprend vu le nombre de

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PHOTOS : BIRDPIX / ALAMY - GÉRARD CHANGEUX

La ligne des postés lors d’une battue et, ci-dessus, envol de canards, et perdrix rouge. Le Domaine de la Chaurie convient aussi bien à la battue qu’à la chasse devant soi, particulièrement au chien d’arrêt, en raison des nombreux couverts qu’il offre.

battues qui sont données chaquesaison).Installésdans degrandesvolièresdèslemois dejuillet,faisansetperdrixont ainsi du souffle dès l’ouverture. À quoi s’ajoute un piégeage sur le territoire toute l’année. Curieusement,danslespremières cultures à gibier que nous traquerons, nous ne lèveronsquasimentpasdutout d’oiseaux (sauf une caille sauvage au coup d’aile d’un perdreau), sans doute dû à l’humiditédescouverts,lesoiseaux cherchant le soleil pour se sécher,donc les lisières.En effet,la quasi-totalité des faisans que nous lèverons par la

Sans conteste,avec ses cultures à gibier (composés de milletetdesorgho),notreterritoire convient très bien à la chasse au chien d’arrêt ; un très bon point, car trop de chasses commerciales mettent en place trop de bandes de maïs,qui vont à l’encontre de la chasse au chien d’arrêt

suite, le sont en bordure de bois, de haies ou de couverts et nous assisterons à de monumentaux ratés accompagnés d’inoubliables jurons fleuris : décidément le fameuxamour-propreduchasseur raillé avec beaucoup de justesse par Elzéar Blaze est bel et bien immortel.

digne de ce nom,car,hors de la vue de ses maîtres,le chien auratoutesleschancesden’en faire qu’à sa tête, et vider les parcelles dans une parfaite anarchie. Encettematinée,ilyaforce faisans (qui, quelquefois, se mettrontsurl’aileàdegrandes distances), pas faciles à bloquer, et c’est ce qui fait tout lecharmedecettechasse.Jusqu’àprésent,nousn’avonspas levé de perdrix rouges, elles aussi,nousapprendralegarde, sont élevées dans de grandes volièressurleterritoiremême. D’ailleurs,enrevenantvers les maisons, nous constaterons que ce ne sont pas de vains mots. Nos rouges sont bel et bien là,et comme à leur habitude,ellespiètentcomme des enragées dans les haies, rendant le travail de la petite épagneulebretonnequinous accompagne,trèsdifficile,de-

“MÊME S’IL Y A D’AUTRES CHASSEURS AU CHIEN D’ARRÊT, CHACUN CHASSE SUR UN TERRITOIRE DÉFINI. UN DES FONDEMENTS DE NOTRE ORGANISATION EST QUE LES CHASSEURS N’AIENT JAMAIS DE MAUVAISES SURPRISES”, PRÉCISE LE MAÎTRE DES LIEUX. 154

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PHOTOS : FLPA / ALAMY - MICHAEL IRELAND- GÉRARD CHANGEUX

Présentation du tableau et, ci-dessus, perdrix rouge en vol et coq faisan. Environ 25 000 oiseaux sont élevés sur place chaque année dont 7 000 canards –le Domaine de la Chaurie dispose en effet de sept étangs, et propose des levées et des passées de canards –, le reste pour moitié de perdrix rouges et de faisans.

vant en permanence contrôler ses émotions, étant toujours tentée de forcer l’allure (c’est pour cela que, dans ce cas, un chien de type spaniel estpréférable,carceleveurde gibier ne laisserait pas le temps aux oiseaux de piéter indéfiniment). Comme font souvent les perdrix rouges, arrivées au bout de la haie,elles se lèvent souvent hors de portée de fusil ;surtoutsil’onmarcheavec vent dans le dos, ce qui ne sertàrien,lechiennepouvant riensentir,etlegibiervousentendant de très loin. Mais qu’ilestdifficiledefairecom-

prendre quelques forces. Le déjeuner est rondement mené,sans intermèdes interminables, dans une salle à manger où nous sommes seuls,observésseulementpar quelques jolis trophées africains.Dansl’après-midi,nous partons toujours à pied,mais nous changeons de secteur. Haies et cultures à gibier al-

prendre à des gardes que, ce qui nous intéresse, n’est pas de “faire” un tableau, mais d’avoir du joli sport.Ne boudons toutefois pas notre plaisir,carenrevenantverslesvoitures et le déjeuner qui nous attend,nous avons passé une excellente matinée. Lapaused’uneheureetdemie nous permettra de re-

ternent. Cette fois, la stratégie diffère : un groupe fera lesborduresavecunretriever, l’autrebattralesculturesàgibieraveclechiend’arrêtmais dans les deux cas la quête se ferafaceauvent.Visiblement, toute l’humidité s’est évaporée,lesoiseauxontregagnéles couverts. À maintes reprises, nous aurons droit à de jolis arrêts sur des oiseaux toujours bien volants et en nombre, en grande majorité des faisans. L’autre groupe, aura pu tirer des perdreaux rouges… Volontairement,nousavons arrêté la chasse avant l’heure légale(17heures),hommeset surtout chiens commençant àêtrefatigués.D’ailleurs,que nous auraient apporté quelques pièces de plus ? Sans conteste, pour celui qui veut avoir du beau sport avec ses chiens, la Chaurie est une adresse solide. Pour notre part, nous y reviendrons. ◆

À MAINTES REPRISES,NOUS AURONS DROIT À DE JOLIS ARRÊTS SUR DES OISEAUX TOUJOURS BIEN VOLANTS ET EN GRAND NOMBRE QU’IL S’AGISSE DE FAISANS OU DE PERDRIX. BREF, CET APRÈS-MIDI-LÀ, NOUS AVONS EU DROIT À CE QU’ON APPELLE DU BEAU SPORT. 156

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Sur le terrain Su r l e t e r r a i n

par Philippe Le grand

Du côté de la loi…

Le PMA bécasse

◆ Après des mois de discussions, le prélèvement maximum autorisé a été mis en place. Une mesure indispensable pour la gestion de cet oiseau migrateur et pour assurer la pérennité de sa chasse.

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Bécasse des bois. Le PMA a été fixé à 30 oiseaux par an et par chasseur.

WOODYSTOCK/ALAMY

près moult revirements, moult tergiversations, quelques pleurs et grincements de dents, la décision a été enfin prise : par arrêté du 31 mai dernier – et publié au Journal officiel du 17 juin : il y aura bel et bien un prélèvement maximal autorisé (PMA) pour la bécasse des bois (Scolopax rusticola) dès la saison 20112012. Cette mesure était réclamée depuis longtemps par nombre d’instances cynégétiques (dont le Club national des bécassiers, et par Yves Ferrand, ingénieur à l’ONCFS et l’un des meilleurs spécialistes de cet oiseau) avec un raisonnement simple : la bécasse, oiseau migrateur par excellence, ne peut et ne doit pas se gérer par département, mais sur l’ensemble du pays.Or,seuls vingt-six départements avaient instauré un PMA bécasse.D’où une certaine cacophonie (comme cela fut le cas lors de la dernière saison, en raison d’une mauvaise reproduction et de conditionsclimatiquesdifficiles) entre les départements qui avaient suspendu ou fermé la chasse, ou qui avaient réduit le quota hebdomadaire d’oiseaux prélevés… Cettesaison,toutseraenprincipe plus clair : tout chasseur pourra prélever au maximum 30 oiseaux par saison sur l’ensemble du territoire (ce chiffre de trente peut paraître excessif – rappelons en effet que 1,2 milliondebécassessonttuéesauminimum tous les ans en France, selon la dernière enquête menéeparl’ONCFSetqueleschas-

seurs français doivent montrer l’exemple). Précisons que, sur proposition de la fédération des chasseurs du département,cette limite peut faire l’objet « d’une déclinaison maximale hebdomadaire et-ou journalière fixée par arrêté préfectoral » (c’est ainsi le cas depuis de nombreuses années des quatre départements bretons avec un quota maximal de 3 oiseaux par semaine). Ce chiffre de 30 pourra être aussi revu à la baisse, si l’état des populations de bécasses l’exige. Concrètement,aumomentde la validation de son permis de chasser, le chasseur s’est vu remettreuncarnetdeprélèvement

(valable sur le département ou l’ensembleduterritoire,enfonctiondelavalidationchoisie),carnet qu’il devra avoir sur lui à chaque fois qu’il chasse la bécasse.Cecarnetcomportelelogo de la FNC, la saison de chasse, unnuméroidentifiantunique,le nometleprénomduporteurbénéficiaire,la date de la première validation. En outre, un emplacement réservé au timbre « carnet de prélèvement bécasse » a été prévu comportant l’identité du chasseur, son nom, prénom et sa fédération d’adhésion. Enfin, ce même carnet devra être complété par le numéro de titre permanent qui figure sur votre

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permisdechasser(signalonstoutefois qu’en cas de perte,un duplicata pourra être délivré). Comme pour n’importe quel dispositifdemarquage,toutebécasse tuée devra être baguée (grâce à une languette autocollante, qui indique le jour et le mois) à l’endroit même où elle a été tirée.Afin de pouvoir établir une base de données, chaque chasseur doit adresser son carnet à sa fédération départementale avant le 30 juin (et cela même siaucunoiseaun’aététiré).Ilfaut préciser que l’attribution du carnet de prélèvement et de marquageestconditionnéeàladéclaration de la saison de chasse précédente ; en d’autres termes, pasderenvoidecarnet,pasdecarnet pour la saison suivante,donc pas le droit de chasser la bécasse. L’instauration de ce PMA, avec comme corollaire l’obligation de rendre ce carnet, a fait tousser une minorité de chasseurs, au prétexte que cela enferme une fois encore le monde de la chasse dans un carcan administratif. Mais ont-ils réalisé que cette mise en place était une nécessité absolue,car si les chasseurs de France n’avaient pas eu la sagesse de se prendre en mains, d’autres l’auraient fait à leur place,et pas forcément dans des conditions les plus avantageuses ? D’ailleurs, l’arrêté ministériel ne dit pas autre chose puisqu’undesobjectifsduPMA est de « mesurer les prélèvements de la bécasse des bois,d’améliorer la connaissance de l’espèce et d’assurerlapérennitédesachasse».Tout est dit. ◆


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Louis XVI

Inattendu passionné

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par Manfred de Boissieu


L’H

ISTOIRE N’A RETENU DE LOUIS XVI QUE LE SYMBOLE

DE L’ANCIEN RÉGIME ET SA FIN TRAGIQUE. CE QUE L’ON SAIT MOINS, C’EST QUE CE MONARQUE CHASSERA AVEC RAGE JUSQU’À L’ÉPUISEMENT.

LA CHASSE FUT, POUR LUI, BIEN PLUS QU’UNE NÉCESSITÉ PHYSIQUE…

LOUIS XVI À LA CHASSE AU CARREFOUR DU

PUITS-DU-ROI EN FORÊT DE COMPIÈGNE DE JEAN-BAPTISTE OUDRY. UNE PASSION QUI LE LIBÉRERA DE SA TIMIDITÉ ET DE SES TERRIBLES INHIBITIONS.


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Louis XVI, inattendu passionné

J

amais un roi n’eut sa mémoire écartelée avec tant de passion que Louis XVI. Inerte tyran pour les uns, saint martyr pour les autres, chaque historien est dans l’obligation de choisir. Aucun,cependant,dans ses démonstrations,n’a pu déchiffrer tout à fait la personnalité complexe du plus mystérieux et du plus controversé de nos rois. Laissons les louanges mystiques et lesanathèmesdithyrambiquesàd’autres,etabordons le personnage par un côté que l’Histoire a toujours, et bien à tort, considéré comme négligeable, c’est-à-dire la chasse. Composanteessentielledelaviedesrois,vecteur de la transcendance du pouvoir, symbole delamonarchie,elleestenFrance,unepassionhéréditaire.D’un Bourbonàl’autre,selonchaquepersonnalité,lamotivationvarie, mais elle est intacte et entière. Pour HenriIV et Louis XIII, elle est viscérale, elle fait partie de leur nature profonde. Pour le Roi-Soleil,elle est un moyen extraordinaire pour faire briller la magnificence royale,elle concourt à sa gloire.Pour LouisXV

LE DAUPHIN DE FRANCE (FUTUR ROI LOUIS XVI) DE LOUIS MICHEL VAN LOO ET, CI-DESSUS, “LE ROI LOUIS XV CHASSANT LE CERF EN FORÊT DE SAINT GERMAIN” DE JEAN-BAPTISTE OUDRY. LA CHASSE RAPPROCHERA LOUIS XV DE SON PETIT-FILS.

qui fut un grand veneur, elle le rassure sur le plan moral et le met en confiance vis-à-vis de son entourage et de son peuple.Pour Louis XVI, certains ont prétendu qu’elle n’était qu’une nécessitéphysique ;àdirevrai,elleestbeaucoupplus quecela…Nousavonslachance,pournousrendre compte de la place de la chasse dans sa vie, de disposer d’un document irremplaçable : son fameux Journal. Connu mais ignoré pendant longtemps, il fut l’objet de controverses quand il fut publié à des fins politiques sous la IIIe République. Il commence le 14 janvier 1766 et s’achève le 31 juillet 1792 soit treize jours avant que le roi ne soit interné au Temple avec toute sa famille.C’est une sorte de carnet de chasse composé de plusieurs cahiers où Louis XVI a

LOUIS XV REMARQUA LES QUALITÉS DE SON PETIT-FILS POUR LA VÉNERIE ET SUT LUI IMPRÉGNER UNE PASSION QUI NE LE QUITTERA PLUS JUSQU’AU DERNIER JOUR. 162

Jours de C HASSE ◆ A U T O M N E 2 0 1 1


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Louis XVI, inattendu passionné

noté, de sa main, avec une précision d’apothicaire(uneligneparjour,unepageparmois,pour faciliter le récapitulatif mensuel et annuel) toutes ses sorties de chasse ainsi que certains événements personnels auxquels il est directement lié comme ses promenades,ses voyages et sa médecine, le tout dans un style parfaitement lapidaire, sans la moindre réflexion personnelle : en réalité, nous tenons là le livre de compte de vingt-six années de chasse et de vie intime. L’intérêt majeur est qu’il offre une chronologie précise de tous les faits quotidiens de la vie personnelle de Louis XVI, et un aperçu édifiantdesonactivitécynégétique.Onsaittout sur les dates, les lieux de chasse, le nombre de cerfs, de chevreuils, de sangliers,de faisans,de bécassines… pris ou tués. Les chiffres donnent le vertige. On peut ainsi lire : « 6 octobre 1775,tiré dans la plaine de Créteil,tué 282 pièces » ; récapitulatif pour le mois d’octobre 1775 « tué 1 453 pièces ». De 1774 à 1787, il prend 1 274 cerfs et le tableau des tirés est de

PORTRAIT DE LOUIS LE DAUPHIN (PAR ALEXANDRE ROSLIN),

PÈRE DE LOUIS XVI, QUI SE RETROUVERA ORPHELIN À 12 ANS.

IL PERDIT SES PARENTS MORTS À UN AN D’INTERVALLE EN 1765 ET 1766. CI-DESSUS, VUE D’ENSEMBLE DE VERSAILLES.

189 251 pièces… Des chiffres proprement effarants si on les rapproche des grandes chasses du XIXe siècle où les armes étaient plus perfectionnées. On apprend que de 1775 à 1789 il a chassé en moyenne 170 fois par an, dont 98 à courre et 49 à tir soit presque un jour sur deux pendant quatorze ans… Enfin il faut évoquer le mot « rien » qui ponctue de nombreuses pages de ce document, notamment ce fameux jour du 14 juillet : mot dérisoire qui indique simplement qu’il n’a pas chassé ce jour-là, mais aussi mot terrible que, bien plus tard, sous la IIIe République certains brandiront pour justifier l’infamie. Le duc de Berry, futur Louis XVI, est encore très jeune quand il perd ses parents morts à un an d’intervalle en 1765 et 1766.Louis XV n’entretenait pas de très bonnes relations

À LA CHASSE, LOUIS XVI A COUTUME DE PARLER PLUS VOLONTIERS AVEC SES PIQUEURS QU’AVEC SES INVITÉS.C’EST UN HOMME BON, CHARITABLE ET GÉNÉREUX. 164

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Louis XVI, inattendu passionné

avec son fils, et il ne montre que peu d’affection envers le nouveau Dauphin qui est encore un enfant. Il a même une attitude très curieuse pour un grand-père : il lui reproche souvent une « absence d’élégance et de grâce » ! Le plus stupéfiant, c’est qu’il prend ombrage du regard désapprobateur de l’adolescent envers ses mœurs très licencieuses dont toute la cour est le témoin depuis des années.Il faut dire qu’elles heurtent beaucoup le jeune homme dont l’éducation est excessivement axée sur la vertu. Ce malaise s’accentua quand Mme du Barry fit irruption dans la vie de son grandpère.C’est l’abbé Soldini qui,constatant les déplorables rapports du roi avec le Dauphin, va convaincre ce dernier, étant son confesseur, dans une longue lettre, de ne plus juger son grand-père et de tout faire pour se rapprocher de lui.Il lui explique que,finalement,le meilleur moyen d’y parvenir est la chasse («Vous y suivrez le roi quand il l’exigera, vous désirerez même de l’y accompagner toujours, et vous lui en marquerez votre empressement »). Simone Bertière, en contant l’anecdote dans son excellent livre sur Marie-Antoinette (Marie-Antoinette,l’Insoumise,

DANS LES MÉMOIRES DU DUC DE CROŸ, CI-CONTRE, NOUS APPRENONS LE DÉVORANT PENCHANT DU ROI POUR LE NOBLE DÉDUIT. IL NOUS DIT QUE CHAQUE FOIS QU’IL RENCONTRE

LE ROI, CELUI-CI LUI PARLE DE CHASSE ! CI-DESSUS, LOUIS XVI À LA CHASSE PRÈS DE COMPIÈGNE.

de Fallois,2002),ajoute : « l’abbé avait raison en misant sur la chasse pour rompre la glace entre le roi et le Dauphin… il montra bientôt,à chasser le cerf, un courage et une habileté remarquable. Le roi fut ravi de trouver en son petit-fils autre chose qu’un moralisateur.Une petite complicité se noua entre eux ». Effectivement, Louis XV, chasseur infatigable,neputqu’apprécierlesgrandesqualités du jeune homme dans ce domaine et sut l’imprégner de cette passion qui ne le quittera plus jusqu’au dernier jour. Ce qu’on ne sait pas c’est à quel point la personnalité du dernier monarque absolu, confrontée à l’exercice du pouvoir dans cette époque difficile, a favorisé la dimension de cette activité. En effet, le duc de Berry ne fut pas épaulé, aidé et formé comme il aurait dû l’être. Louis XV a toujours une attitude singulière envers lui : on rapporte même qu’il lance,souvent,

DE 1775 À 1789, LOUIS XVI CHASSERA EN MOYENNE 170 FOIS PAR AN, DONT 98 À COURRE ET 49 À TIR, SOIT PRESQUE UN JOUR SUR DEUX PENDANT QUATORZE ANS. 166

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en pensant à sa succession : « J’aimerais bien savoir comment Berry va s’en tirer ! » Dans le fond, il ne se fait pas beaucoup d’illusion. Il refuse catégoriquement de l’admettre au Conseil et letientàl’écartdetouteslesdécisionspolitiques. Quelle négligence, s’il ne s’agissait de l’avenir de la France. Orphelin à 12 ans, mal aimé de sa famille qui lui préférait son aîné,mort en 1761 et dont la cour louait les talents, le futur Louis XVI est marié à 16 ans avec la belle Marie-Antoinette d’Autriche : c’est la grande affaire de son adolescence. Trop jeune, maladroit, il connaîtra ses premières humiliations en alimentant les comméragessursonimpuissancecequinemanquera pas d’avoir une influence certaine sur sa personnalité. Quand il monte sur le trône le 10 mai 1774, il est la seule personne à ne pas partager la liesse générale : il a l’intuition de la tâche écrasante qui l’attend.Jamais son grandpère ne l’a fait participer aux affaires et il n’a strictement aucune formation pour exercer une telle fonction. À l’évidence, il ne se sent pas prêt. Il a 19 ans. Bien que grand et fort, il lui manque la prestance et l’aisance convenant à un monarque ; gauche et familier, il est d’un commerce fort simple, d’une grande amabilité,

LE DUC DE PENTHIÈVRE ET, CI-DESSUS, LE CHÂTEAU

DE DAMPIERRE. PROPRIÉTAIRE DU CHÂTEAU DE RAMBOUILLET, IL LE CÉDA À LOUIS XVI. “IL Y VA DE MON BONHEUR”, LUI AVAIT SIMPLEMENT DIT LE ROI POUR L’OBTENIR.

mais très négligé dans son maintien et sa tenue ; un jour, revenant de chasse, il est habillé à la hâte et se présente devant le roi de Suède avec des chaussures dépareillées : une telle mésaventure ne serait jamais arrivée à ses prédécesseurs. Il n’ose pas regarder les gens en face, parler en société lui est difficile, il est ombrageux et dissimulé ; il déconcerte par son mutisme et par ses réponses laconiques proches de la muflerie. À la chasse, il parle plus volontiers avec ses piqueurs qu’avec ses invités. C’est pourtant un homme d’un naturel bon, charitable et généreux. En 1773, étant à la chasse avec ses frères, le cerf se jeta à l’eau, le comte d’Artois criait très vivement de prendre au plus court et de traverser un champ de blé ; le cocher allait obéir quand, se mettant à la portière, celui qui n’était encore que le Dauphin lui intima l’ordre de n’en rien faire et de contourner puis il dit avec véhémence au comte d’Artois très fâché : « Mon frère avez-vous de l’argent pour indemniser le maître du champ ? Il ne faut point détruire ce qui est

D’UN NATUREL PEU BAVARD, LOUIS XVI SE MÉTAMORPHOSE PENDANT LES DÎNERS DE CHASSE ET RACONTE ALORS SA JOURNÉE AVEC UNE VOLUBILITÉ EXTRAORDINAIRE. 168

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Louis XVI, inattendu passionné

PLAN ET ARPENTAGE DU CHÂTEAU, DU PARC ET DU BOURG DE FONTAINEBLEAU EN 1718 ET PORTRAIT DE LOUIS XVI DE DUPLESSIS. LE ROI DISPOSAIT POUR CHASSER D’IMMENSES TERRITOIRES TELS LES DOMAINES DE VERSAILLES, SAINT-GERMAIN-EN-LAYE, FONTAINEBLEAU, COMPIÈGNE ET RAMBOUILLET.

tuer les gens. Car il n’y entend goutte. » C’est aussi un roi qui travaille : il est souvent dans son cabinet, avec ses ministres et assiste toujours au Conseil. Même s’il est à la chasse il est capable de “quitter la meute” si une besogne urgente exige de rentrer. Mais dans quelle situation se trouve le royaume ? La France, en 1774, est, il faut le dire, le pays le plus riche du monde, l’industrie et le commerce talonnent l’Angleterre et l’agriculture est beaucoup plus puissante.L’harmonie de vie est extraordinaire – « c’est à cette époque, dit l’historien Seilhac de Meilhan, que nos mœurs sont les plus douces,que la société a le plus de charmes,que toutes les classes qui la composent jouissent le plus de la liberté que comporte un État monarchique »– mais tout cela se passe dans un laxisme et une corruption générale.Le royaume est financièrement exsangue ; les idées nouvelles répandues par les loges se propagent dans toutes les couches de la société, gangrènent même l’armée ; à Versailles, on s’en amuse, Beaumarchais triomphe, Maurepas remplace Maupeou et rappelle les parlements. Les tentatives de réformes indispensables au pays se brisent dès lors sur ces assemblés et les ministères se succèdent au gré des intrigues et des luttes d’influence… Le roi découvre les idées nouvelles : il en aime l’esprit de justice, de tolérance et de liberté d’expression, mais il en perçoit l’aspect utopique et subversif. Il ne s’oppose, pourtant, que mollement à leur propagation. Un jour, au duc de Richelieu qui lui faisait remarquer que, sous son règne, on écrit tout et on parle avec liberté, il répond : « Dans ce cas,je ne suis pas

si cher à faire venir ! » Une autre fois, au retour de la chasse il croise un déserteur que des soldats conduisent au supplice… Il le fait immédiatement libérer et les témoins racontent qu’il ne se sentit jamais aussi heureux qu’en venant d’exercer son droit de grâce. Cultivé, il est peut-être le plus instruit de tous les rois quisontmontéssurle trônedeFrance :sabibliothèqueprouve son goût prononcé pour les sciences, la médecine, la géographie, le droit,les institutions et les langues.Le militaire ne le passionne pas, par contre il a un faible certain pour la marine. Il est imprégné de l’éducation de Fénelon que lui enseigne, depuis le début, le duc de la Vauguon son précepteur : « bonté et vertu sont les qualités premières d’un monarque et lacouronneestunfardeau».Cet enseignement provoquera chez lui, écrira l’historien Girault de Goursac un « humanitarisme débilitant » qui étouffera son caractère. Il répète jour après jour : « Quel malheur d’être roi ! » En mai 1776, il confie à Malesherbes qui quitte le gouvernement : « Vous au moins,vous pouvez partir ! » Évidemment, personne ne lui a jamais appris à gouverner et à commander. « Il y a en lui deux hommes, écrit avec pertinence Jean-Louis Giraud-Soulavie, l’homme qui connaît et l’homme qui veut.La première de ces qualités est très étendue, et très variée. Mais dans les grandes affaires de l’État, le roi qui veut et ordonne ne se trouve presque jamais.» Un jour un vieil officier dit au secrétaire d’État à la Guerre : « Le roi est bien maladroit pour exciter les gens à le servir.Vous devriez bien donner à votre maître un peu de cet art qu’avait Louis XIV de faire

REVENANT DE CHASSE, IL SE PRÉSENTE DEVANT LE ROI DE SUÈDE AVEC DES CHAUSSURES DÉPAREILLÉES : TELLE MÉSAVENTURE NE SERAIT JAMAIS ARRIVÉE À SES PRÉDÉCESSEURS. 170

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fâché d’avoir délié les langues.» Le destin de la monarchie est scellé. En homme de devoir, croyant au fond de lui-même à l’immuabilité des choses, il cherche systématiquement l’image du “roi bienfaisant”. Mais le siècle de l’Encyclopédie et du Contratsocial en attend infiniment plus ;il veut quelqu’un qui ait la force de bousculer l’ordre établi et d’imposer les réformes et les changements portés par les idées nouvelles. Il n’est manifestement pas l’homme de la situation. Quel décalage avec son idéal, ses convictions, son éducation politique et religieuse ! Alors, que fait le roi ? Le roi chasse ! Constatant son évidente faiblesse, il se sent envahi par la désespérance ; il a besoin de fuir ses hésitations, ses maladresses, ses erreurs, de fuir aussi le regard des autres qu’il craint, celui de ses ministres qu’il ne peut aider,celui des grands dont il connaît l’ironie, l’arrogance et les intrigues. Il veut aussi fuir les contraintes de l’étiquette dont il a horreur… Il a un besoin inouï d’exister, d’être lui-même, alors, il chasse avec rage, jusqu’à l’épuisement ! Il cherche ce violent exutoire qui le libère de sa timidité et de ses terribles inhibitions et lui procure cette exultation extraordinaire qui le plonge enfin, quelques heures, dans la plénitude. Le duc de Croÿ, qui avait su s’imposer à la cour avec autant de persévérance que d’abnégation, est un grand témoin du Versailles de cette époque.Ses remarques,que l’on doit prendre avec prudence car imprégnées d’une naturelle déférence, indiquent, à tous propos, le dévorant penchant de Louis XVI pour le noble déduit. En parlant de 1777, il dit : « Heureusement le siècle des maîtresses étant fini,il n’y avait pas de grands mouvements,ni de cabales à la cour.Le roi ne s’ouvrant pas,n’ayant que le goût de la chasse,tout était assez tranquille et même insipide. À Versailles hors des dimanches, qui étaient les jours à la mode, il allait peu de monde, hors pour les bals et spectacles.On venait beaucoup à ceux de Paris,mais non le roi,qui ne les aimait pas et chassait le plus qu’il pouvait.» En 1780, il note encore : « Ce règne paraissait très peu changeant […] le roi chassait toujours beaucoup,et allait d’une vitesse prodigieuse, menant très bien son cheval, avec force. » Il nous dit aussi que « chaque fois qu’il rencontre le roi,celui-ci lui parle de chasse ! » et plus loin : « Le soir,j’allais au coucher et,quoiqu’il y eût beaucoup de monde et de cordons bleus,le roi me donnait le bougeoir, qu’il fallait tenir longtemps, car il parlait sans fin de chasse »… Le comte d’Hézecque confirme lui aussi dans ses souvenirs : « Le goût dominant de Louis XVI était la chasse.Il y prenait le plus grand intérêt,indiquait lui-même les cantons,tenait note des cerfs forcés,de leurs âges et des circonstances de leur prise.Ce noble amusement,si salutaire à sa santé,était sa seule passion.» Son exaltation pour le noble déduit se manifeste lors des dîners de chasse : d’un naturel peu bavard, réservé et taciturne, il se métamorphose alors et raconte sa journée avec un enthousiasme et une volubilité extraordinaire comme le note Séguret, secrétaire de la cassette : « Si la conversation étaittombéeavecleseigneurquiétaitplacéàsescôtés,surlachasse du jour et surtout s’il s’y était passé quelque chose d’extraordinaire, le roi la continuait en se levant.Alors adieu le café ; le plaisir de parler de chasse,qui avait tant d’attraits pour lui,le lui faisait oublier facilement. Il faisait beau nous voir le suivant dans les coins de la salle à manger, où il poussait son interlocu-

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Louis XVI, inattendu passionné

LOUIS XVI PAR DUPLESSIS ET, À DROITE, “LE FORHU À LA FIN DE LA CURÉE” DE JEAN-BAPTISTE OUDRY SOUS LE RÈGNE DE LOUIS XV. DÈS L’ÂGE DE 15 ANS, LE JEUNE DUC DE BERRY PRATIQUA LA CHASSE À COURRE AVEC PASSION ET ASSIDUITÉ À L’IMAGE DE SON GRAND-PÈRE, CHASSEUR INFATIGABLE ET GRAND VENEUR.

une superficie de 30 % de l’actuelle Île-de-France et sont gérés par plus de trois cents gardes forestiers. À la fin du règne de Louis XV les dépenses de la vènerie et des capitaineries atteignent des sommets. Conscient de l’état désastreux des finances, Louis XVI en diminua les dépenses par la réduction du nombre de chiens, de chevaux, de certains personnels et la suppression d’équipages comme celui du daim en 1774 puis, plus tard, celui du lièvre et celui des toiles. En 1777, l’équipage de la Grande Vènerie comptait encore cent cinquante-cinq chevaux entretenus par une arméedecinquantepalefreniers,auquelilfautajouterlesvingt chevaux de chasse à courre du chevreuil et les cinquantecinqduvautrait.Ceséconomiesnefurentfinalementquemarginales au regard du budget de la maison du roi et le duc de Croÿ qui s’attendait, après la mort de Louis XV, à des retranchements dans les dépenses de la cour, s’aperçut, au contraire, que tout se passait comme du temps du feu roi

teur,lui racontant tous les accidents de la journée.S’il se retournait pour prendre sa tasse, c’était encore pis. Il n’y avait pas de raison pour qu’il nous la rendît,la conversation reprenait de plus belle et ne se terminait que lorsque le roi avait conduit son homme dans tous les lieux que le cerf lui avait fait parcourir, nommé les villages et les fermes par où il était passé, les rivières qu’il avait traversées et comment il les avait traversées, toutes les ruses que l’animalavaitemployéespoursesoustraireàlapoursuitedeschiens, décrit tous les accidents de terrain… Je puis vous certifier que Sa Majesté prenait souvent son café bien plus froid que vous et moi.» Le roi dispose pour chasser d’immenses territoires tels les domaines de Versailles, Saint-Germain-en-Laye, Fontainebleau, Compiègne et Rambouillet. Il aimait beaucoup ce dernier qui lui avait été cédé par le fidèle et immensément riche duc de Penthièvre et Grand Veneur. « Il y va de mon bonheur ! » lui avait dit simplement le roi pour l’obtenir. Ces territoires, composés de parcs et de capitaineries, couvrent

“LOUIS XVI ALLAIT FRÉQUEMMENT À LA CHASSE AU FUSIL ET, MALGRÉ UNE MAUVAISE VUE, IL TIRAIT AVEC UNE GRANDE PRÉCISION, ET UN GRAND NOMBRE DE COUPS…” 174

Jours de C HASSE ◆ A U T O M N E 2 0 1 1


(« À la vérité,dit-il pudiquement, Louis XVI supprime l’équipage des petits chiens, sacrifice méritoire, certes, mais insuffisant… »). Il n’en reste pas moins que les dépenses de la vènerie royale représentaient un trentième de la maison du roi qui, elle-même, absorbait 12 % du budget de l’État. La chasse à tir est pratiquée dans les tirés qui se situent à proximité des lieux de résidence comme dans les parcs de Versailles, aux alentours des forêts de Marly et de Saint-Germain-en-Layeetdanslescapitaineriesdelarégionparisienne. Le roi aimait beaucoup ça, dit le comte d’Hézecque : « il allait très fréquemment à la chasse au fusil et, malgré une mauvaise vue,il tirait avec une grande précision,et un grand nombre de coups,que je l’ai vu souvent revenir avec la figure noircie par la poudre.» Quand on connaît les chiffres de ses tableaux, il ne devait pas voir aussi mal que cela… Ces chasses étaient organisées quand le temps manquait pour chasser à courre car elles ne mobilisaient qu’un personnel restreint hormis quelques gardes et les arquebusiers du roi qui chargeaient les fusils et les lui tendaient.Ces derniers étaient responsables de ce qu’on appelait“l’artillerie du roi”,c’est-à-dire des fusils de chasse,à silex,dont certains, magnifiques,furent fabriqués par le célèbre arquebusier Pierre Le Page en 1775.Napoléon Ier,ironie de l’Histoire, en héritera et les fera marquer,sans hésitation,du sceau impérial en 1806. Deux exemplaires sont conservés au Musée de la Chasse et de la Nature à Paris. Finalement,c’estessentiellementsapersonnalitéconfrontée à l’exercice du pouvoir dans cette époque périlleuse qui a favorisé la dimension de sa passion dans des proportions inimaginables et l’on ne peut qu’être stupéfait par l’ahurissante ardeur à chasser de Louis XVI alors qu’il préside aux destinées d’un pays en proie à une crise politique, financière et morale sans précédent : il a sous ses yeux, depuis les dernières années du règne de Louis XV, l’agonie de la société de l’ancienne France, la décomposition du pouvoir monarchique et le triomphe de Voltaire. Pour Louis XVI, sa maîtresse favorite, fut la chasse. On peut dire avec Barbey d’Aurevilly « qu’il vécut pour la chasse comme Louis XV pour les femmes,ce fut sa volupté,son Parcau-Cerf, il s’y est jeté, absorbé, perdu, anéanti, c’est l’aveuglement de toute sa vie ». Le jour où il ne chasse pas il n’y a “rien”.Doit-on cependant lui faire l’insulte de ce raccourci ? Louis XVI n’a pas dit :“après moi le déluge” mais il avait vu, peut-être avant tout le monde, que la Révolution était l’hydre de la fable et qu’il fallait se résigner au malheur ! Alors, si on lisait plutôt ces “rien” en creux comme des négatifs,se souvenant de ce qu’avait écrit Armand de Pontmartin,en1873,enréponseàlasortieducarnetdeLouisXVI : « rien parce que j’aurai trop à dire, rien parce que je ne puis qu’implorer la miséricorde divine, rien parce qu’aucune parole humaine ne pourrait se mesurer avec la grandeur des catastrophes qui s’apprêtent ; rien, parce que je souffre tout ce que peut souffrir un roi,un chrétien,un Français,un époux,un père, rien parce que je ne suis qu’un pauvre honnête homme, déchiré par le contraste du bien que je voudrais faire et le mal qui se fait devant moi et contre moi… ». Alors on comprendrait peutêtre le vrai sens et l’infinie tristesse de ces mots écrits alors qu’il est aux Tuileries et qu’il ne chasse plus : « Rien,le cerf chassait au Butard.» ◆

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John Muir Vagabond céleste par Bruno de Cessole

travail,la sueur,le sacrifice et la ux États-Unis où son mortification. Les plaisirs les renom est grand, il a sa place plus innocents, comme la prodansl’EcologyHallofFameauHANTRE EMPHATIQUE menade et la contemplation de près d’Henry-David Thoreau, la nature étaient considérés de John Burroughs et d’Aldo DE LA NATURE, NATURALISTE, comme des péchés. Pourtant, Leopold, parmi les figures de le jeune garçon, malgré sa déproue de la protection de la naALPINISTE ET GÉOLOGUE, férence pour l’autorité paterture et de la vie sauvage. En CE “PIONNIER ET PROPHÈTE nelle, ne put jamais réfréner sa France, en revanche, il est passion native pour les lieux et presque inconnu,malgré les efDE L’ÉCOLOGIE” FUT les créatures sauvages. forts de quelques éditeurs couDans ses émouvants Souvenirs rageux, Flammarion, Payot, AUSSI UN HOMME D’ACTION d’enfance et de jeunesse, écrits Hoëbeke, et surtout Bertrand sur le tard de sa vie, l’écrivain FillaudeauchezJoséCorti,pour QUI FIT ADOPTER AUX ÉTATS-UNIS évoque la dureté et la pauvreté lefairedécouvriraupublicfranLES PREMIÈRES MESURES de la vie de sa famille mais aussi çais. Force est de constater que l’excellente formation reçue à le mysticisme dont est emDE SAUVEGARDE l’école de Dunbar et les empreinte sa vision de la Nature, bellies représentées par les expuisée aux sources d’un chrisDES MILIEUX NATURELS. cursions dans la campagne, tianismefortementmarquépar malgré les interdictions paterl’AncienTestament,n’estguère nelles et les raclées mémorables en harmonie avec notre forme d’espritetnosréférencesetceciexplique ritable équivalent en français. Il était pour tout acte de désobéissance. Mais, aussi, toujours selon Theodore Roose- écrit-il, « le châtiment ne pesait rien face peut-être cela… À en croire le président Theodore velt, ce que peu d’amoureux de la Na- à l’attraction des champs et des bois.L’apRoosevelt qui eut la bonne fortune de ture sont, un individu capable d’in- pel de l’inapprivoisé retentissait sans cesse le rencontrer et que Muir convainquit fluencer la pensée et l’action de ses à nos oreilles,et la Nature veillait à ce que, de procéder à la protection des derniers contemporains à propos de l’objet de outre les leçons de l’école et de l’église,ses espaces sauvages des États-Unis par la ses passions. De sorte que c’est à lui propres enseignements fussent assimilés, création des parcs nationaux,sa conver- quelaCalifornieetl’AmériqueduNord peut-être en prévision de l’époque à venir sation était sans doute plus captivante doivent la préservation de leurs mer- oùnousserionsappelésàparcourirlesétendues sauvages pour notre plus grande félique ses écrits, même si ceux-ci, en dé- veilles naturelles. JohnMuirétaitnéécossais,le21avril cité […] Nous étions libres – les soucis pit de leur style un tantinet emphatique,méritentdedurer.Plusqu’unécri- 1838,àDunbar,filsdeDanielMuir,grai- scolairesetlesréprimandes,lesrosséesphyvain,toujoursvaniteuxsinonnarcissique, netier, et d’Anne Gilrye. Il était le troi- siques et les coups au cœur,tout était ouJohn Muir était un homme de terrain, sièmed’unefamilledehuitenfantsetfut blié dans la resplendissante plénitude de la unobservateurinlassableetjamaisblasé élevé dans les plus sévères principes re- Nature sauvage.Tels furent donc mes prede la Nature et de ce que l’anglais ap- ligieux par un père qui tenait que le sa- miers voyages,prémices des vagabondages pelle Wilderness, mot qui n’a pas de vé- lut ne pouvait être acquis que par le d’une vie entière.» >>

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C

Jours de C HASSE ◆ A U T O M N E 2 0 1 1

ULLSTEIN BILD/AKG-IMAGES

ECRIVAIN ◆ A

Portrait


PORTRAIT DE JOHN MUIR

SUR LE TARD DE SON ÂGE.

NÉ EN ÉCOSSE EN 1838, ÉMIGRÉ AVEC SON PÈRE ET SES FRÈRES ET SŒURS AUX ÉTATS-UNIS EN 1849, IL MENA LONGTEMPS UNE VIE ERRANTE AVANT DE SE FIXER EN CALIFORNIE EN 1869,

OÙ IL DEVINT L’EXPLORATEUR ET LE DÉFENSEUR DES DERNIÈRES ÉTENDUES SAUVAGES.


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John Muir

UNE DÉVOTION POUR LA SAUVAGERIE

“LE SAUVAGE EST TOUJOURS PLUS BEAU QUE

LE DOMESTIQUÉ” : SA CONVICTION S’APPLIQUAIT AUTANT À LA NATURE QU’À LA FLORE ET

À LA FAUNE. EN 1864, IL VOYAGEA À PIED

ET HERBORISA AU CANADA (LAC HIDDEN, CI-DESSUS). DE RETOUR AUX ÉTATS-UNIS,

IL DÉFENDIT L’ENVIRONNEMENT ET LES ANIMAUX, COMME CES CHÈVRES DES ROCHEUSES.

En 1849, comme nombre d’Écossais et d’Irlandais miséreux,DanielMuirdécided’émigrer en Amérique,attiré par les promesses d’une vie meilleure dansuncontinentperçucomme unjardind’Éden.Unsoir,lepère interpelle ses enfants : « C’soir, les enfants, pas b’soin de bûcher vos leçons :demainmatin,onpartenAmérique !» Pour John, grand lecteur d’Audubon, c’est l’enthousiasme : un pays sauvage, des bois illimités, des oiseaux par millions, et pas de garde-chasse pour le punir d’explorer les nids ! Après six semainesettroisjoursdetraverséedel’At-

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lantique, la famille, avec ses deux cents kilosdebagages,prendlapistedel’Ouest en chariot. Chemin faisant, ayant appris que la majeure partie du blé américain provenait du Wisconsin, Daniel Muir prend le parti de changer de destination. Près de Portage dans le comté

Jours de C HASSE ◆ A U T O M N E 2 0 1 1

Marquette, il acquiert 80 acres de terres où il construit une cabaneenrondinsetcommencede défricher la terre pour la livrer à la charrue. Les garçons, malgré leur jeune âge, sont mis à contribution de l’aube au crépuscule pour brûler les sous-bois, abattre et débarder les arbres, poser des clôtures,surveillerlebétail,labourer, récolter et éplucher le maïs. Les rares moments de répit sont consacrés à apprendre à monter à cheval et à nager, à ramasser mûres, canneberges et airelles, noisettes et pommes sauvages, à pêcher le brochet dans le lac Fontaine, à chasser le colvert, la bernache et le colin de Virginie. Le grand moment attendu par les fermiers étaitle passage despigeonsenmigration s’abattant par millions sur les arbres de la région et donnant lieu à des massacres effrénés. Déjà, le jeune garçon qui, de son propre aveu, aimait beaucoup tirer, ré-


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John Muir

LA PRÉCISION ALLIÉE À L’EMOTION

À SA TABLE DE TRAVAIL EN 1903. JOHN MUIR DÉVELOPPAIT LES NOTES QU’IL AVAIT PRISES LORS DE SES EXPÉDITIONS DANS LA SIERRA NEVADA (CI-DESSUS), LA VALLÉE

DE YOSEMITE OU L’ALASKA. CE QUI FRAPPE DANS SES ÉCRITS EST L’ALLIANCE D’UNE

PRÉCISION SCIENTIFIQUE RIGOUREUSE ET D’UN

LYRISME NÉ DE L’ÉMOTION DEVANT LA NATURE.

prouvait ces “abominables tueries” et ne participait pas aux compétitionsdesescamaradesse réunissant en bandes pour aller tuer le plus grand nombre d’oiseaux et d’animaux,la troupe qui ramenait les carnassières les plus remplies soupant aux frais de l’autre. Assez vite, John Muir se contentad’êtreuncontemplateur de la vie animale, se refusant à ôter la vie à une “créature de Dieu”, tout comme il se refusa,plus tard,d’exploiter d’autres arbres que ceux abattus par les tempêtes.Cette vie de pionniers, éreintante et sans répits n’était

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adoucie que par l’observation émerveillée du spectacle de la nature et par la soif d’études qui incita le jeune garçon à poursuivre seul sa scolarité interrompueparlalecturedelivresd’histoire,

Jours de C HASSE ◆ A U T O M N E 2 0 1 1

delittératureetsurtoutdescience. Durant les brefs moments de loisirs entre la fin du déjeuner et le départ pour les champs,ou avant l’aube, John Muir se plongeait dans l’étude de l’algèbre, de la géométrie, et de la trigonométrie avec une telle avidité qu’il parvintàappliquersesnouvelles connaissances à la mise au point d’inventionspratiques :sciesautomatiques,roueshydrauliques, thermomètres,baromètres,pendules… Tant et si bien qu’encouragé par un voisin, il se décidaàallerexposersesmachines à la foire de Madison, premier pas vers la liberté. Nanti d’une quinzaine de dollars,lejeunehommepritletrain pour la capitale du Wisconsin où ses inventions mécaniques reçurent un accueil élogieux du public et de la presse : « On trouvait extraordinaire qu’un garçonvivantdansunefermeaitpuinventer et construire de pareils objets. » Récompensé par un diplôme et un prix d’une



AKG-IMAGES - THE PICTURE DESK LTD

John Muir

UN POUVOIR DE CONVICTION SANS ÉGAL

EN 1903, JOHN MUIIR GUIDA LE PRÉSIDENT ROOSEVELT AUTOUR DE LA VALLÉE DE YOSEMITE. DURANT LES QUELQUES JOURS OÙ ILS CAMPÈRENT ENSEMBLE, IL LE CONVAINQUIT QUE LE GOUVERNEMENT FÉDÉRAL DEVAIT PRENDRE LE CONTRÔLE DU PARC NATUREL.

dizainededollars,JohnMuirput alors concrétiser son ambition : amasser assez d’argent en exerçant divers petits métiers pour se faire admettre à l’université. En quelques mois, il rattrapa le temps perdu, se remit au latin et à la grammaire et put poursuivre ses études de botanique, de géologie et de physique. Au terme de quatre ans de travail acharné, « sans avoir pour objet d’obtenir un diplôme ou de se faire un nom,mais animé par l’envie de pénétrer toujours plus loin dans la beauté divine,infinieetvivifiante»,l’étudiantquittait l’université du Wisconsin pour « l’université de la Nature sauvage » dont il devait être durant un demi-siècle le plus fervent auditeur.

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« J’aurais pu devenir millionnaire et j’ai choisid’êtreunvagabond» :ainsiJohnMuir, négligeant de mettre à profit ses compétencesintellectuellesettechniques,justifia-t-il son choix de vie. Ayant eu la chancedenepasêtreincorporédansl’armée lors de la guerre civile, il partit à piedpourleCanada,louantsesbraspour subvenir à ses besoins et herborisant

Jours de C HASSE ◆ A U T O M N E 2 0 1 1

autour des Grands Lacs. Deux ansplustard,en1866,ilretourne auxÉtats-Unis,vagabondeàtravers plusieurs États et finit par se faire embaucher dans un atelieràIndianapolis.Àlasuited’un accident qui manque de lui faire perdre la vue, l’appel de la route le reprend : « s’échapper dans la nature,afin de faire provision le plus possibledelabeautésauvagedeDieu, avant que ne vienne le temps des ténèbres ». Mu par sa passion pour la botanique, il envisage de partir pour l’Amérique du Sud. Toujours à pied il part d‘Indianapolis pour laFloride,péripledemillesixcents kilomètres qu’il relatera plus tard dans Quinze cents kilomètres à pied à travers l’Amérique profonde. À son arrivée à CedarKey,enFloride,d’oùilcomptaits’embarquer pour le Mexique,il tombe malade du paludisme et, changeant de destination,prend le bateau pour Cuba, d’où il repart pour New York puis San Francisco en passant par l’isthme de Panamá. En 1868,il débarque à San Fran-


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John Muir

DÉFENDRE SES IDÉES PAR LA PLUME

À PARTIR DES ANNÉES 1870, MUIR ÉCRIVIT DE NOMBREUX ARTICLES SUR LA GÉOLOGIE, LA GÉOGRAPHIE ET LA BOTANIQUE. IL LES RÉUNIT EN 1894 DANS SON PREMIER LIVRE, “THE MOUNTAINS OF CALIFORNIA”. PAR SES ÉCRITS, IL VOULAIT INFLUENCER L’OPINION PUBLIQUE ET LA CLASSE POLITIQUE. CI-DESSUS, SON CABINET DE TRAVAIL DANS SON RANCH DE MARTINEZ.

cisco sans savoir encore qu’il a trouvé en Californie son durable port d’attache. Ce n’est pas la côte qui le retient mais les vastes étendues encore inexplorées de l’arrière-pays. Cédant à l’injonction du grand historien et puritain écossais,Carlyle, «Venez,allons aux champs,aux prairies, aux montagnes,/ Les forêts nous invitent, les rivières et les sources »,il se met en marche pour la vallée de Yosemite, qui sera sa vallée biblique de Josaphat.

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Pourgagnersavie,iltravaillecomme moissonneur, dresseur de chevaux, puis comme berger, activité qui lui permet d’être en contact constant avec la nature, avant de trouver un emploi stable

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dans une scierie dont le propriétaire lui offre la place de mécanicien. À ses heures libres, John Muir poursuit ses explorations, met au propre ses notes, élabore sesthéoriessur l’origine glaciaire deYosemiteetfaitvisitersachère valléeàdespersonnalitéscomme le philosophe Emerson et des scientifiques tels les Leconte, Harrington, Asa Gray, le professeur Runkle. Dans le portrait que traça de lui son ami John Swett pour la revue The Century Magazine,en 1893,celui-ci rapporte comment,grâce à la rémunération versée par la scierie,JohnMuirputvivresans souci financier durant quelques années et se livrer à l’exploration méthodique du massif de Yosemite, accumulant les notations géologiques, botaniques, et géographiques dont il tirera la matière de ses ouvrages. Dix années durant, le


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John Muir

LA MAJESTÉ DES GÉANTS

LORS DE SES PÉRIPLES DANS LES MONTAGNES CALIFORNIENNES, L’ÉCRIVAIN NATURALISTE S’ÉMERVEILLA DEVANT LES SÉQUOIAS GÉANTS DONT CERTAINS ATTEIGNENT 100 MÈTRES DE HAUT ET 10 DE DIAMÈTRE. IL ADMIRAIT

EN CES ARBRES VIEUX DE PLUSIEURS DIZAINES DE SIÈCLES UN CHEF-D’ŒUVRE DE LA NATURE ET UN SYMBOLE DE PERMANENCE.

naturalisteetalpinistechevronné qu’ilétaitdevenuparcourutd’un bout à l’autre son domaine d’élection, en solitaire, passant parfoisunejournéeentièreàétudier les mœurs d’un écureuil ou d’un oiseau, ou à observer le comportement des arbres dans les tempêtes. « Lors de ses expéditions,écrit Swett, son équipement était le plus léger possible.Il consistait en un anéroïde de poche,un chronomètre, un thermomètre, un carnet, un crayon,quelques livres de pain et de farine d’avoine,un peu de thé,de sucre et une pe-

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tite timbale en étain.Après avoir escaladé un sommet durant la journée,il descendait le soir à la limite de la forêt,allumait un feu, se faisait un gobelet de thé et avalait son painavantdesecoucheràcôtédesonfeusans autre couverture que ce qu’il avait porté la

Jours de C HASSE ◆ A U T O M N E 2 0 1 1

journée […] C’est ainsi qu’il a étudiépendantdesannéeslescoursd’anciens glaciers,parcouru les canyons lesplussauvages,repérélesmoraines couvertes de forêt. […] Au cours de ces années sur le terrain, il a à plusieurs reprises échappé de peu à lamort,prisdansunetempêtedeneige surlemontShasta,manquantmourir de soif lors d’une expédition dans le Grand Bassin,ou choir dans une crevasse sur le glacier qui porte son nom en Alaska.» CarlavalléeduYosemitenefutpas son seul théâtre d’exploration. À partir de 1876 et jusqu’en 1899,il participa à des expéditions de reconnaissance dans la Sierra Nevada et Les Rocheuses,puis,à plusieurs reprises,enAlaska dont il découvrit plusieursglaciersetremontaverslessources desrivièresYukonetMackenzie.Nommé expert d’une commission des forêts, il parcourutleDakotaduSud,leWyoming,


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John Muir

DE L’HUMANITÉ DES ANIMAUX

S’IL CHASSA DANS SA PRIME JEUNESSE JOHN MUIR CESSA VITE DE S’EN PRENDRE AUX “CRÉATURES DE DIEU” QU’IL VOYAIT DANS TOUS LES ANIMAUX. EN REVANCHE, IL S’INTÉRESSA DE PRÈS À LEURS MŒURS, COMME À CELLES DE L’ÉCUREUIL DE DOUGLAS (CI-DESSUS).

leMontana,l’ÉtatdeWashington, l’Oregonetl’Arizona.Et,choseassez rare pour l’époque, il entreprit de longs voyages à travers le monde :l’Europeen1893et1903, la Russie, l’Égypte, l’Asie, l’Australie, l’Amérique latine,et l’Afriqueen1911.Peuàpeu,etbienqu’il n’eût jamais l’ambition de se faire un nom, John Muir était devenu, à son corps défendant, une personnalité influente, dont les hommes politiques, les savants et les journalistes recueillaientlesopinionset,parfois,écoutaient les conseils. À l’origine de cette célébrité, les quelque trois cents articles et la dizaine de livres où il raconta ses voyages et exposa sa philosophie de la Nature, ainsi que la création du Sierra Club qui rassemblait les défenseurs de la nature, et

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dontilfutéluprésident.Afindefaireobstacle à la dégradation croissante des sites naturels sous l’effet de l’agriculture, des coupes de bois et du tourisme,Muir développal’idée,encollaborationavecledirecteur de la Revue Century, de la création de parcs nationaux et de réserves naturelles et convainquit les présidents Cleveland, Theodore Roosevelt et le Congrès d’adopter des mesures de pro-

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tection de l’environnement sauvage. La fin de sa vie, cependant, fut assombrie par l’échec de son action contre le projet de construction d’un grand barrage dans le parc national deYosemite,destiné à alimenter en eau la ville de San Francisco. L’année suivante, en 1914, l’homme qui « voulait rendre les montagnes heureuses » s’éteignait dans son ranch de Martinez, dont il avait hérité de sa femme. Dansl’élogequ’ilfitdelui,Theodore Roosevelt mettait en relief les qualités de citoyen et de militant de la cause naturaliste que John Muir mit en œuvre tant danssavieaventureuseetdésintéressée que dans ses écrits.À l’égard de ceux-ci, il émettait quelques réserves, à notre avis justifiées.Il n’y trouvait pas la marque distinctive des très grands écrivains. Assurément, l’auteur possède la qualité peu commune d’être à la fois un scientifique rigoureux et précis et un poète lyrique,mais sans doute ce lyrisme est-il, à notre goût, trop emphatique et d’une expression d’autant plus mièvre que son sujet est grandiose. On en ju-



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John Muir

DEUX PIONNIERS DE LA PRÉSERVATION

SELON ROOSEVELT, LES DEUX PLUS GRANDS “NATURE WRITERS” AMÉRICAINS ET LES PLUS IMPORTANTS DÉFENSEURS DE LA NATURE FURENT JOHN BURROUGHS (À DROITE) ET

JOHN MUIR. CI-DESSUS, PHOTO DE MUIR PRISE LORS DE LA CAMPAGNE POUR LA SAUVEGARDE DE LA VALLÉE DE YOSEMITE EN 1905.

gera par la lecture de Célébration de la Nature,recueil de textes extraits de trois livres de l’auteur, The Mountains of California,Our National Parks, et Steep Trails. À côté de saisissantes descriptions de tempêtes dans la montagne ou de tremblements de terre, de péans émouvants, en l’honneur des séquoias géants de Californie et des écureuils de Douglas,biendespassagesnelaissentpas de faire bailler ou sourire, comme cette défenseetillustrationdelalainedesmoutonssauvagesparrapportàcelledesmoutons domestiques, « argument en faveur de la supériorité du sauvage sur le domesti-

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qué »,car « la nature est une bonne mère qui prend soin du vêtement de ses nombreux enfants :les oiseaux et leurs plumes uniformément imbriquées,les scarabées et leurs gilets étincelants,les ours et leur fourrure ébouriffée. Dans le Sud tropical ils peuvent aller légèrement vêtus, mais dans la neige des pays septentrionaux,elle veille à les habiller

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chaudement ». Ne dirait-on pas BernardindeSaint-Pierreexpliquantquesilanatureadonnédes côtesauxmelonsc’estpourqu’ils puissent être mangés en famille etquesilespucessontnoiresc’est afin qu’elles puissent s’attraper plus aisément sur la peau humaine ? Et que dire de ce plaidoyer en faveur de catastrophes naturelles : « Partout la nature sauvage raconte lamêmehistoire.Lestempêtes,lestorrents, tremblements de terre,cataclysmes, convulsions naturelles, si mystérieux,sianarchiquesqu’ilspuissent sembler à première vue,ne sont que des notes harmonieuses dans la mélodiedelacréation,desexpressionsdiverses et variées de l’amour de Dieu » ? On conseillera donc aux victimes des tsunamis et des tremblements de terre de lire John Muir pour se consoler de leurs malheurs etprêterl’oreille,souslefracasdesvagues etlegrondementdelaterre,àladélicieuse mélodie de la création… ◆


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éjà le bruit des villes n’est plus qu’une lointaine rumeur,le Grand Silence approche.Hier a le charme du souvenir,demain l’attirance de l’espoir.C’est par ces mots que débute le récit écrit à deux mains par Georges-Marie Haardt et Louis Audouin-Dubreuil du formidable périple que les deux hommes vont mener à travers l’Afrique, du 28 octobre 1924 au 26 juin 1925. Haardt et Audouin-Dubreuil, et l’équipe d’une quinzaine d’hommes qu’ils conduisent montés sur huit autochenilles Citroën,n’en sont pas à leur coup d’essai.À peine un an et demi plus tôt,ils ont réussi,grâce à de semblables véhicules,la première traversée du Sahara en automobile,de Tougggourt à Tombouctou.Leur retour s’étala du 17 décembre 1922 au 6 mars 1923 ! Le but de cette première expédition était de démontrer la fiabilité des véhicules Citroën,et de faire la preuve que l’automobile est le moyen idéal pour rejoindre l’Afrique du Nord à l’Afrique occidentale, et sans doute par la suite bien au-delà… Qui sont donc les hommes qui s’apprêtent à réitérer leur premier exploit ? Georges-Marie Haardt est né à Naples en 1884 de parents belges.En 1908,il avait fait la connaissance d’André Citroën qui l’embauchera. En 1914, il devient français mais évite la boue des tranchées grâce à un asthme tenace. Promu directeur de l’usine des obus Citroën, il est nommé à la fin du conflit administrateur et directeurgénéraldesusinesdelamarque.Mais plus encore, ce « dandy introverti et d’un impavidesang-froid»,selonlesmotsdeJacques Wolgensinger dans l’Aventure de la Croisière Noire » (Robert Laffont, 2002), caressedepuissaplustendreenfancedesrêves d’aventures.AussilejouroùAndréCitroën lui expose-t-il son projet de traversée du Sahara, Haardt se porte volontaire pour mener le projet à son terme. Néen1887dansunefamilledenégociants en cognac, Louis Audouin-Dubreuil est d’une autre trempe. Lors de la déclaration de guerre en 1914, il rejoindra le 10e hussard.Après deux années de combatsincessants,deuxcitationsetunecroix

CARTE DE L’EXPÉDITION : PLUS DE 28000 KILOMÈTRES À TRAVERS L’AFRIQUE. PAGE DE GAUCHE, LA CROISIÈRE NOIRE CITROËN : DANS LES HAUTES HERBES VERS LE TCHAD, LE 10 DÉCEMBRE 1924.

Jours de C HASSE ◆ A U T O M N E 2 0 1 1

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La Croisière Noire LA CROISIÈRE NOIRE NE SERA PAS QU’UNE COURSE DE VITESSE MAIS BIEN UN VOYAGE D’ÉTUDES GÉOGRAPHIQUES, ZOOLOGIQUES… PHOTO S : CITROËN COMMUNICATION - BEAU DE LOMÉNIE

PHOTO S : CITROËN COMMUNICATION - PHOTOS12.COM

de guerre, nommé lieutenant, il passe dans l’active et obtient son brevet de pilote militaire.Appelé dans le Sud tunisien, il prendra part aux combats contre les Sénoussis de Libye. En 1919, il est de l’une des toutes premières reconnaissances dans le désert du Sahara, longue de près de trois mille kilomètres : c’est la mission Saoura-Tidikelt,dirigéeparlechef de bataillon d’infanterie coloniale Bettembourg. Lorsque Citroën fait sa rencontre, Louis Audouin-Dubreuil n’est pas difficile à convaincre, et son expérience du désert donne d’emblée une autre dimensionauprojet.LatraverséeduSaharaconnaît un retentissement mondial. Le projet commercial qui devait suivre sera, hélas, un échec, dû en particulier à l’instabilité politique de la région. Mais fort de l’immense succès de cette première expédition,Citroën songe déjà à une autre traversée,plus ambitieuse encore… Celle du continent africain ! Dans le plus grand secret, le projet se met en place. Un centre d’essais est établi à Colomb-Béchard en Algérie, et les tests sont menés sur des modèles améliorés et revisités des véhicules qui ont vaincu le Sahara. Les itinéraires sont minutieusementétudiésavecl’aideducommandantBettembourg dont quinze années d’Afrique, au Soudan,au Niger,au Tchad et dans l’Oubangui-Chari rendentlesconseilsprécieux.Maislegouvernement français suit le projet avec un grand intérêt. Le

président de la République en personne, Gaston Doumergue, émet le vœu auprès de Citroën que l’expéditionatteigneMadagascarafindefairemieux connaître la Grande Isle. André Citroën se plie volontiers au souhait présidentiel. L’expédition partira de Colomb-Béchard, direction Bourem au Mali, puis Niamey au Niger. Elle prendra plein est par Tessaoua (Niger), vers N’Guimi au Tchad, contournera le lac par le nord et redescendra vers Fort-Lamy (aujourd’hui N’Djamena). Puis elle mettra le cap sur Bangui (aujourd’hui capitale de la RCA) filera plein est vers Yalinga, remontera au nord par Ouadda, direction Am Dafok,pour redescendre vers Bengassou. De là, elle passera au Congo belge, et à la demande du roi Albert Ier – qui a ordonné la construction d’une pistedecinqcentskilomètres–,rejoindra Stanleyville,capitale de la colonie belge, puis Niangara sur la frontière avec l’Ouganda, puis Kampala, la capitale ougandaise, sur les rives du lacVictoria.À partir de Kampala, l’expédition se scindera en quatre groupes qui se rejoindront à Madagascar après avoirvisitéleKenya,leTanganyika, (aujourd’huilaTanzanie),leNyassaland,le Mozambique portugais et l’Afrique australe anglaise. Plusieursexpéditionssontlancées à travers toute l’Afrique pour la constitution de dépôts d’essence,d’huile,de pièces détachées, de vivres et quantité d’autres choses nécessaires à la bonne marche de huit véhicules et la survie d’une quinzaine d’hommes au milieu de contrées les plus démunies. Très vite,il apparaît que cette seconde expédition revêt un caractère très différent de la première. Il n’est plus question ici que du seul exploit technique et commercial qui a présidé à l’expédition au Sahara. « Chargée de mission par trois ministères et deux sociétés savantes,la Société de géographie et le Muséum d’Histoire naturelle de Paris, [la Croisière Noire] peut désormais revendiquer le titre de mission économique,humanitaire,scientifique etculturelle»,écritArianeAudouin-Dubreuil,lafille d’Audouin-Dubreuil,dans la Croisière Noire (Glénat 2004). Aussi ne sera-t-elle pas « seulement une course de vitesse à travers un décor varié,confirme

À GAUCHE, LOUIS AUDOUIN-DUBREUIL (PENDANT L’EXPÉDITION ET D’APRÈS LE DESSIN D’ALEXANDRE IACOVLEFF) FUT L’ORGANISATEUR DE LA CROISIÈRE NOIRE AVEC GEORGESMARIE HAARDT. LES DEUX HOMMES N’HÉSITERONT PAS UN INSTANT À SE LANCER À TRAVERS TOUTE L’AFRIQUE POUR UN PÉRIPLE DE HUIT MOIS. EN BAS, LES VOITURES À COLOMB-BÉCHAR, DERNIÈRE INSPECTION AVANT LE DÉPART.

L’EXPÉDITION RELIERA MADAGASCAR

APRÈS AVOIR TRAVERSÉ UNE DOUZAINE DE PAYS, DU NIGER

À L’AFRIQUE DU SUD.



La Croisière Noire LES ARMES ET MUNITIONS FURENT ACHETÉES POUR L’ESSENTIEL À LONDRES : CE SERONT DES HOLLAND & HOLLAND 465 ET 375. PHOTO S : GUILLAUME BEAU DE LOMENIE - DR - SELVA/LEEMAGE

Jacques Wolgensinger, mais bien un voyage d’études géographiques,topographiques,géologiques,zoologiques,économiques,agronomiques,ethnographiqueset artistiques.» Ainsi le Muséum souhaitait-il, grâce à l’expédition, compléter ses collections de mammifères,de reptiles, d’oiseaux et d’insectes. Et quel meilleur moyen pour s’acquitter de cette mission que la chasse ? Dans les pas de prédécesseurs fameux, tel Édouard Foà, ou encore de contemporainsprestigieux,telsledocteurGromier ouBruneaudeLaborie,quimèneàlamêmeépoque sa troisième et dernière expédition à pied,d’Alger à Libreville,les hommes de la Croisière Noire sont donc investis de cette noble tâche. Pour permettre le rapatriement des trophées etdescollectionsd’insectes,demammifères,dereptiles, il fallait d’abord pouvoir les conserver. Eugène Bergonier,ancien professeur à l’école de mé-

decine de Dakar et pharmacien passionné de zoologieexerceégalementl’artdélicatdelataxidermie. « Grand buveur et gros mangeur,il accepta avec gourmandise d’être de l’aventure », nous dit Wolgensinger. Il ne restait plus qu’à acheter les armes, et les munitions.Elleslefurentpourl’essentielàLondres. « L’essai dans la campagne anglaise des Holland & Holland 465 et 375 reste inoubliable.Le 465 me donna l’impression que tout le haut de ma calotte crânienne s’élevait à un mètre puis était brusquement ramenée par des tendeurs puissants sur le reste de ma tête qu’elle venaitdequitter.Monchoixseportasurle375.Haardt, bien que tout aussi choqué que moi préféra garder le 465afind’êtreplussûrd’abattresonéléphant»,raconte LouisAudouin-Dubreuil dans ses Carnetsderoute. Après des mois de préparatifs, les autochenilles s’élancent le 28 octobre 1924. Les territoires traversés ne présentent de réel intérêt cynégétique, tant par la variété des espèces, et surtout par leur densité, qu’à partir de l’Afrique équatoriale française. L’Oubangui-Chari, l’actuelle République centrafricaine, qui est l’un des joyaux de cette AEF, est connue déjà comme l’un des plus beaux pays de chasse d’Afrique.Ainsi les grandes chasses de l’expédition y sont-elles planifiées. Pourautant,lacollected’espècesentout genren’enapasmoinscommencébienavantdeparvenir aux territoires de chasses désignés. Dès le Sahara,et tout le long du chemin vers l’OubanguiChari,les premiers coups de carabines ont résonné pourenrichirlescollectionsduMuséumcertes,mais aussipouraméliorerl’ordinairedeshommesdel’expédition.Aux portes de l’Adrar,non loin de Tessalit, qui commande l’accès au Mali, ce sont des gazelles, sans doute Dorcas (Gazella dorca) qui, les premières,paient brutalement le prix de cette avan-

AU CAMPEMENT

D’AM DAFOK, L’ATELIER

DE TAXIDERMIE DU DR EUGÈNE

BERGONIER (À GAUCHE), ANCIEN PROFESSEUR À L’ÉCOLE DE MÉDECINE DE DAKAR ET PHARMACIEN PASSIONNÉ DE ZOOLOGIE, DEVANT LEQUEL SONT ÉTALÉES PLUSIEURS ANTILOPES, MANIFESTEMENT DE RARES DAMALISQUES.

EN RETRAIT

LE COMMANDANT

BETTEMBOURG, PUIS LE “DANDY INTROVERTI” GEORGES-MARIE HAARDT, CHASSE-

MOUCHES À LA MAIN, ET ENFIN LOUIS

AUDOUIN-DUBREUIL.



La Croisière Noire LES CARABINES RETENTIRONT TOUT LE LONG DU CHEMIN VERS L’OUBANGI-CHARI POUR ENRICHIR LES COLLECTIONS DU MUSÉUM. cée de la civilisation. C’est aussi dans cet environnementminéral,propiceaurecueillementetàlaméditation, que celle qui est encore « l’Expédition Citroën Centrafrique » reçoit le nom sous lequel elle sera dorénavant universellement connue.Léon Poirier, le cinéaste de l’expédition, a une “vision” : les huitvéhiculesluiapparaissentcommedesvaisseaux lancés sur le désert.Vaisseaux,navigation,Afrique ? « La Croisière Noire » est née, et le nom proposé le soir au bivouac par le cinéaste est adopté à l’unanimité. Ces premiers exploits cynégétiques révèlent chez nos explorateurs un certain amateurisme en matière de chasse qui est parfois la cause de mésaventures qui, pour burlesques qu’elles paraissent, n’en pourraient pas moins être sources de drames. Comme cette chasse au crocodile au lac Tchad. Audouin-Dubreuil a la chance de tirer un formidable spécimen, long de six mètres, qui, en dépit des dimensions réduites de l’antique canonnière – guère plus de huit mètres – dans laquelle les chasseurs ont pris place, est ramené à bord. Le chasseur se penche sur sa prise, qui ouvre un œil, et se met en demeure de retourner à l’eau en balançant, à l’affolement général, de furieux coups de queue autour d’elle. Il faut toute l’énergie et le courage des membres de l’équipage pour contenir le monstre et réussir à le maîtriser ! L’expédition parvient enfin à Bangui le 10 janvier 1925. Après quelques jours de repos, elle re-

PHOTO S : CITROËN COMMUNICATION - RUE DES ARCHIVES/TAL

prend la route en direction de l’est, et de Yalinga. Puis ce sera la piste de Birao, puis d’Am Dafok, sur la frontière avec le Soudan “anglo-égyptien”, selon la terminologie de l’époque, où Haardt et Audouin-Dubreuil vont mener leurs safaris. Julien Maigret,planteur de caoutchouc,chasseur de grand gibier africain, et à l’occasion convoyeur pour Citroën, est le grand ordonnateur de ces chasses. À Yalinga, les explorateurs sont frappés par la présence de nombreux pièges à panthères installés à proximité des cases. Et l’administrateurcolonialquilesaccueilledeleurexpliquer que lors de la saison des pluies,les félins semblent avoir fait de la bourgade une sorte de“garde-manger” dont lui-même est susceptible de constituer

CI-DESSUS, UN RETOUR DE CHASSE AUX CROCODILES AU LAC TCHAD.

CI-DESSOUS,

LA CROISIÈRE

NOIRE

À BOUREM AU MALI.


Pour décrypter l’info, il faut prendre un peu de distance...

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La Croisière Noire JULIEN MAIGRET, PLANTEUR DE CAOUTCHOUC, CHASSEUR DE GRAND GIBIER AFRICAIN, SERA LE GRAND ORDONNATEUR DES CHASSES. un des plats de subsistance, les panthères n’hésitant pas à tenter de forcer sa porte. Et de montrer sur celle-ci les traces profondes de griffes… PasséYalinga,les autochenilles remontent vers Ouadda. Le gibier est omniprésent. Mais les éléphants tardent à se faire connaître. Haardt et Audouin-Dubreuilécriventpourtant :«Nousavonsrencontré sur la piste des convois d’indigènes portant sur leurs têtes des pointes dont toutes n’avaient pas du resteladimensionréglementaire.EnarrivantàOuadda, nous apprenons qu’un milicien vient d’être blessé à coups de sagaie par les Kresh,braconniers arabisés venant du Darfour anglais.» Ainsi les Soudanais ontils entrepris déjà, et sans doute de tout temps, le pillage de la Centrafrique. Il se poursuit aujourd’hui avec la complicité entre autres de trafiquants chinois dont le pays est l’un des plus gros consommateurs d’ivoire. PasséOuadda,leshommesdelaCroisièreNoire pénètrent dans ce qui constituera bientôt l’un des plus beaux territoires de grande chasse de la Centrafrique, la Ouanda-Djallé, et qui sera l’apanage de Jean d’Orgeix. Un éléphant se découvre enfin. Il provoque un joli remue-ménage parmi les membres de la troupe.Chacun de se précipiter,sur sa caméra,sur ses crayons et carnets de croquis,ou sursacarabine.Maisleventtourne,etl’éléphantdisparaît, laissant chacun exprimer sa déception, et accuser au besoin le voisin d’une coupable négligence, responsable de la fuite du pachyderme. Au fil de la progression vers le Nord, les explorateurs rencontrent de nouvelles espèces.Mais les connaissances en matière de faune africaine des auteurs

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PHOTO S : GUILLAUME BEAU DE LOMÉNIE - PHOTO12.COM

paraissent bien limitées.Ils parlent ainsi de“daims bleus” qui sont sans doute des céphalophes bleus (Cephalophus monticola).Ils évoquent des“cochons sauvages”, qui sont davantage des phacochères, des potamochères ou de plus rares hylochères ? Quand aux“chiens sauvages vivant en bande”dont le commandant Bettembourg tue un exemplaire, le cuisinier Mammadou, qui n’en mène pas large, lui assure qu’ils peuvent forcer un buffle.Nul doute qu’il ne s’agisse ici d’un lycaon (Lycaon pictus) dont la férocité est redoutable tant pour les animaux que pour les hommes.Les Africains qui accompagnentBettembourgnes’ytrompentpas.L’und’entre eux, voyant le commandant descendre de son véhiculepouracheverl’animalblessé,secramponnant à son bras,lui jette : «Tu voudrais sauver ma mère que je ne te laisserais pas descendre ! » >>

TROUPEAU D’ÉLÉPHANTS : LES HOMMES DE L’EXPÉDITION CHASSERONT LES PACHYDERMES, CE QUI SUBJUGUERA

AUDOUIN-DUBREUIL. CI-DESSOUS, LA CROISIÈRE NOIRE AU PASSAGE DU BAHR SARA AVANT FORTARCHAMBAULD (AUJOURD’HUI SAHR) ALORS IMPORTANTE BOURGADE DU SUD

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La Croisière Noire BIENTÔT L’ATELIER DETAXIDERMIETOURNE À PLEIN RÉGIME.LES PEAUX SONT SÉCHÉES, LES VIANDES BOUCANÉES ET LES TROPHÉES BOUILLIS. PHOTO S : CITROËN - GUILLAUME BEAU DE LOMÉNIE - RUE DES ARCHIVES/TAL

À Birao, les chasseurs abandonnent leurs véhicules. Ils poursuivent à pied en direction de la mare d’Am Dafok. Certains d’entre eux se procurentdeschevauxétiquesquelestsétsé ont épargnés.Cent cinquante porteurs se partagent maintenant le matérieldel’expédition.Ilyaaussides ânes pour le matériel le plus lourd. Il yaenfinhuitchasseursd’éléphantslocaux,emmenés par leur chef,Gadem. Les hommes de la Croisière Noire ne tarderont pas à découvrir que le seul but de ce personnage hautain et méprisant est de les tenir par tous les moyens possibles à l’écart des éléphants… qu’il se réserve. Il ne faut guère plus de deux jours à la caravane pour parvenir enfin aux territoires où les explorateurs vont pouvoir mener à bien la mission que leur a confiée le Muséum.Un camp est dressé

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auxabordsdelamareoùs’assemblentdescentaines d’animaux. Cette mare existe toujours, traversée en son milieu par la frontière qui sépare la RCA du Soudan.Lorsque l’on n’a pas la chance de pouvoir s’y rendre soi-même,il est émouvant de la découvrir sur Internet, vu du ciel, et d’imaginer la longue colonne des hommes de la Croisière Noire parvenant à pied sur ses berges. Le peintre Iacovleff plante son chevalet, Bergonnier installe son atelier de taxidermie, Poirier filme, et Haardt et Audouin-Dubreuil partent à la chasse. Les antilopes ne tardent pas à payer un lourd tribut aux futures collections du Muséum. Elles se nomment antilopes Roanne (Hippotragus equinus),bubales,damalisques(Damaliscuskorrigum), qui n’existent pour ainsi dire plus aujourd’hui en RCA, cob defassa (Kobus defassa),cob des roseaux (Redunca redunca), guib harnaché (Tragelaphus scriptus).Ou encore des cobs de Buffon (Cobus cob), que Haardt et Audouin-Dubreuil,décidémentpeurenseignés,rebaptisent“impalas”,lesquels n’existent qu’en Afrique de l’Est et australe.De la même manière,ils parlent de “springboks”, la gazelle emblématiqued’AfriqueduSud,quel’on nerencontrequedanscepays,auBotswana et en Namibie ! Quels sont donc ces “springboks” que Haardt et Audouin-Dubreuil affirment avoir tirés ? Nous penchons pour deux espèces possibles : la gazelle à front roux (Gazella rufifrons) qui occupait une vaste zone du Sénégal au nord de l’Éthiopie,mais plus vraisem-

RETOUR D’UNE CHASSE AU LION. HAARDT (À GAUCHE) S’AFFICHERA SOUVENT BIEN VOLONTIERS DANS DES POSES DE CONQUÉRANT,

AUDOUIN-DUBREUIL, PLUS DISCRET ET CIRCONSPECT, RÉPUGNERA SOUVENT À S’EXPOSER AUX

CÔTÉS DE SES VICTIMES.

EN MÉDAILLON, GADEM, LE CHEF DES CHASSEURS D’ÉLÉPHANTS,

D’APRÈS LE TABLEAU

D’ALEXANDRE IACOVLEFF. CI-DESSOUS, ARRIVÉE DE LA CROISIÈRE NOIRE À ZINDER AU NIGER.


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La Croisière Noire LA CHASSE JOUERA, MÊME AU SEIN DES MEMBRES DE L’EXPÉDITION UNIS PAR LE MÊME IDÉAL, SON RÔLE DE CATALYSEUR DES PASSIONS. blablement encore la gazelle de Soemmerring (Gazella soemmerringii),endémique au Soudan. Bientôt, l’atelier de taxidermie tourne à plein régime. Les peaux sont séchées, la viande boucanée, les trophées bouillis. Ces amas de chairs attirent les vautours qui planent par centaine au-dessus du camp.Mais ils ne sont pas les seuls que cet étalage attire. Les lions se rapprochent et, au petit matin, les chasseurs découvrent à proximité des tentes la trace des fauves.Ceux-ci bientôt s’enhardissent et ne tardent plus à se montrer à proximité du camp durant la journée. La chasse du lion va rapidement supplanter celle des antilopes. « L’attente est longue. La lune frôle maintenant l’horizon… […] l’univers s’est tu. La lune disparaît,un léopard frôle notre abri.Soudain tout se fige.Une hyène passe mais ne s’approche pas. C’est étrange.Aux premières heures de l’aube […] majestueuse,flanc contre flanc,deux lions surgissent des herbes à cinquante mètres.Trois coups partent simultanément :les fauves s’abattent lourdement »,écrit LouisAudouin-DubreuildanssesCarnetsderoute. Les chasseurs prennent la pose, une botte écrasantleflancdeleurvictime.Haardtsurtout,chassemouches en main, qui se voit enfin dans la peau de l’explorateur et de l’aventurier qu’il n’a cessé derêver.Audouin-Dubreuilquin’aplusrienàprouver quant à lui, se moque de lui-même : « Je crains fort de paraître ridicule sur ces clichés… » Lesjourspassent.LesafaridelaCroisièreNoire se déroule dans une atmosphère bon enfant qu’émaillent toutefois quelques menus incidents. Artistes et chasseurs s’opposent parfois. Les uns veulent peindre ou filmer, alors que les autres tirent… ce que les premiers s’efforcent d’immortaliser. Ainsi la chasse joue-t-elle, y compris au sein de ce groupe unit par le même idéal, son rôle de catalyseur des passions. Celles-ci ne man-

PHOTO S : CITROËN COMMUNICATION - PHOTOS12.COM

quent pas de s’exprimer parfois, en dépit de la courtoisie qui préside aux relations entre les membresdel’expédition,avecvéhémence.Ainside Poirier,le cinéaste,au commandant Bettembourg : – Monsieur, vous pouviez patienter ! Vous comptiez déjà à votre tableau de chasse des caïmans […] – Ce caïman était peut-être un spécimen unique, ose le docteur Bergonier. –Vous, le boucher, taisez-vous ! assène Poirier. Plus cocasse, un soir où les pisteurs ont fait une orgie de viande d’hippotrague,ceux-ci ne tardent pas à se rouler sur le sol en proie à d’épouvantables maux de ventre. La panique s’installe parmilesAfricainsdel’expédition ;lavianded’hippotrague n’est-elle pas mortelle pour l’homme selon certains sorciers ? Même ceux qui n’en ont pas consommé se tordent de douleur ! Appelé à la rescousse, le docteur Bergonier découvre très vite lesraisonsde“l’empoisonnement”:leshommesont fait cuire et mangé la viande dans de vieilles boîtes

CI-DESSUS, UN EXAMEN MÉTICULEUX D’UN LION. HAARDT

ET AUDOUIN-DUBREUIL CHASSERONT CE GRAND FAUVE À L’AFFÛT. ILS EN

TIRERONT PLUSIEURS.

PLUS TARD, LES LIONS SERONT ENVOYÉS À LONDRES OÙ ILS SERONT NATURALISÉS.

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desavonarsenicalutiliséàlataxidermie ! Coliques assurées ! Quelques doses d’épica, vomitif puissant et impitoyable, ont vite fait de remettre vrais et faux malades d’aplomb. Au bout d’une semaine, en dépit de l’abondance du gibier, les vivres viennent à manquer. Nos chasseurs commencent à selasserdufoieoudesfiletsd’antilope.Iln’yaplusdesel,desucre, de café ni de thé,et Bergonier utilise pour conserver le fœtus d’une antilope la dernière bouteille de whisky de Georges-Marie Haardt. On frise l’incident diplomatique. Il faut songer à rejoindre Birao.HaardtetAudouin-Dubreuiln’enontpaspour autant fini avec la chasse. Les hippopotames figurent au nombre des commandes du Muséum, en attendantd’autrespachydermes,combienplusprestigieux, mais qui se dérobent toujours.Trois“hippos”sont tirés non loin de Birao,au Bahr-Ouandja. Tirés dans l’eau, les animaux coulent. Ils ne réap-

paraissent qu’au bout de vingt-quatre heures. Là encore,la méthode révèle la méconnaissance de ce type de chasse qui veut que les hippopotames ne soient tirés que sur la terre ferme… Les chasseurs en sont quittes pour haler sur la berge les trois animaux que la décomposition déforme déjà.Bergonier a du pain sur la planche… Les buffles, étonnamment absents jusque-là, fontleurapparition.C’estuntroupeauqueleschasseurs vont“traiter”avec une sorte de désinvolture qui trahit à nouveau, sinon l’inexpérience, assurémentuneformedelégèretécoupable.Uneapproche à mauvais vent est tentée.À trois cents mètres, les animaux commencent de manifester de l’inquiétude. Une volée de balles sans assurance est lâchée sur les bufflesquidétalent.L’histoirene dit pas combien d’Africains ont par la suite désagréablement payé,au détour d’une piste,leur rencontre avec l’un des buffles quelafusilladen’asansdoutepas manqué de blesser… Les éléphants font enfin leur entrée ! Mais la“grande chasse”tant attendue tourne au désastre. À l’instigation de l’administrateur de la province et du gouverneur de la colonie, une “chasse au feu” est organisée avec le concours de chasseurs locaux, au motif de dénoncer cette pratiquecontrelaquellel’administrationcolonialeprétend lutter.Rien à voir ici avec les feux de brousse allumés depuis des temps immémoriaux pour aider à la régénération de certains types de végétaux et en particulier de l’herbe qui ne tarde pas à repousser,plus verte et dense pour le bonheur des herbivores. Pour la “chasse au feu”, un périmètre est délimité au centre duquel les éléphants ont été repérés. À un signal donné, le feu est mis à la savane, tandis que les hommes entourent la zone, PHOTO S : PHOTO12.COM - CITROËN COMMUNICATION

BEAU DE LOMÉNIE

RETOUR D’UNE CHASSE À L’HIPPOPOTAME NON LOIN DE BIRAO, AU BAHR OUANDJA. CES HIPPOS AVAIENT ÉTÉ TIRÉS DANS L’EAU – CE QU’IL NE FAUT JAMAIS FAIRE –, ET NE RÉAPPARAÎTRONT QUE 24 HEURES

PLUS TARD,

GONFLÉS PAR LA DÉCOMPOSITION.

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LA CROISIÈRE NOIRE ENTRE TUKUYU,

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PROPRIÉTÉS DE CHASSE

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CHER (18) - 214 ha environ, proche de Nancay, propriété de chasse composée terres, landes, bois et de 2 étangs. Le domaine comprend une maison principale (6 chambres) et d'un rendez-vous de chasse pouvant accueillir 80 personnes, en excellent état.

LOIR ET CHER (41) - 100 ha environ, entre Vierzon et Salbris, comprenant 5 étangs, terres, bois et landes, une maison principale avec dépendances.

LOIRET (45) - 400 ha, proche Gien, Exceptionnelle propriété de chasse et équestre comprenant plusieurs demeures, des installations équestres uniques, un domaine de chasse parfaitement équipé comprenant bois, terres et étangs.

INDRE ET LOIRE (37) - Exceptionnelle propriété de chasse, proche de Tours, d’une contenance de 387 ha clos en parc de chasse (cervidés, daims, sangliers, chevreuils) et comprenant une maison principale, une maison de gardien et une maison de garde. CLASSE ÉNERGIE Maison principale : F Maison de gardien : G Maison de garde : D


La Croisière Noire AVEC 300 MAMMIFÈRES, 800 OISEAUX ET 15 000 INSECTES, LE BILAN SCIENTIFIQUE DE L’ EXPÉDITION RESTE TRÈS IMPRESSIONNANT. empêchant la fuite des animaux. Le résultat est catastrophique.Attiséparlevent,lebrasieréchappe au contrôle des Africains,mettant en péril Haardt, Audouin-Dubreuil et leurs compagnons qui doivent trouver refuge dans un marigot… Les éléphants fort heureusement ont profité de la panique générale pour fuir.Ainsi s’achève sans gloire leschassesdelaCroisièreNoireenOubangui-Chari. L’expédition passe au Congo belge voisin et s’enfonce dans la forêt vierge en direction de Stanleyville sur la piste flambant neuve de cinq cents kilomètres, taillée dans la jungle à cette seule fin. Au sortir de la jungle,il y aura encore pour Haardt etAudouin-Dubreuild’autreschasses.Dûmentencadrésparl’administrationbelge,munisdelicences en bonne et due forme,ils se frottent aux éléphants tant espérés et dont l’abondance en cette partie de l’Afrique laisseAudouin-Dubreuil subjugué ;«Me voilà halluciné :se profilant sur le ciel au sommet d’une collinedoucementarrondie,deséléphantsrougesdéfilent à la queue leu leu d’une allure placide. […] leur couleur rutilante dans le soleil les fait ressembler à des jouets mécaniques.Moussa m’expliquent qu’ils sortent du bain de boue.» Denombreuxbufflesetdeuxrhinocérosblancs viendront encore compléter les collections du Muséum.La rigueur qui commande dans la colonie belge à maintes choses impressionne les explorateurs et tranche avec une certaine forme de désorganisation qui préside encore à cette époque dans certaine partie de l’empire coloniale français. Il en va ainsi de l’aménagement des réservesdefaunesetdechassedontl’organisation belge s’inspire fortement de l’expérience des colonies anglaises. Mais le bilan scientifique de l’expédition

PHOTO S : PHOTOS12.COM - CITROËN COMMUNICATION

reste impressionnant. À la fin, celle-ci n’en comptabilisera pas moins de 300 mammifères, 800 oiseaux et 15 000 insectes. Laissons le dernier mot à Louis Audouin-Dubreuil. Comme tous ses compagnons il sera marqué pour le restant de ses jours par cette aventure et l’Afrique, qu’il portera en lui jusqu’à son dernier souffle : « Beaux jours de l’Am Dafok et de l’Ouandja.Plaine infinie,brousse,savane,monts usés par le vent, nuits africaines bruissantes, fauves, oiseaux des mares et toi soleil,qui fit de moi un jour un païen… je vous inscris dans ma mémoire.» ◆

CI-DESSUS, LA CROISIÈRE NOIRE À TANANARIVE. C’EST GASTON DOUMERGUE, PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE, QUI AVAIT SOUHAITÉ QUE L’EXPÉDITION ATTEIGNE

MADAGASCAR AFIN DE MIEUX FAIRE CONNAÎTRE

La Croisière Noire de Georges-Marie Haardt et Louis Audouin Dubreuil a été publié chez Plon en 1927. La Croisière Noire,sur la trace des explorateurs du XIXe, d’Ariane Audouin-Dubreuil (Glénat 2004).

LA GRANDE ISLE. CI-DESSOUS,

RETOUR DE CHASSE.


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Distribution de « trimestres gratuits » (hors majorations familiales)

Fonctionnaires

+ 15 % par 4 enfants, + 20 % pour 5 enfants, etc.

Régime de base : 25 meilleures années Régimes complémentaires : ensemble de la carrière Régime de base : + 10 % pour 3 enfants et plus Régimes complémentaires : + 10 % pour 3 enfants et plus, plafonnés à 83 € / mois

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Sous condition de ressources

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JDC 06/2011

Date : ______________________ Signature : _____________________________________________________________________________________________________


SCÈNE DE VÉNERIE. PAGE DE DROITE,

SANGLIERS ET L’ARTISTE DANS SON ATELIER

PARISIEN DANS LE XVIe ARRONDISSEMENT, QUI EST À LA FOIS UN LIEU D’EXPOSITIONS ET UN LIEU DE TRAVAIL.


Crayons et Pinceaux ◆

Patrice Bac De l’émotion avant tout par Virginie Jacoberger-Lavoué

Le génial Einstein avait bien raison d’écrire qu’il est « plus difficile de briser un préjugé qu’un atome ».

Et celui dans lequel le commun des mortels tient l’image de l’expression“atelier d’artiste”est particulièrement tenace.L’antre d’un artiste ne peut qu’être une sorte de boudoir,forcément mal rangé, pour ne pas dire crasseux,un rien bohème dans lequel trône un personnage bourru,au caractère exécrable.Bref,un cénacle réservé aux seuls initiés,et encore pas toujours… Patrice Bac et son atelier sont à l’encontre de ces“préjugés”.D’abord parce que son repaire se situe dans le beau Paris cher à Maurice Leblanc,du côté de la porte d’Auteuil,entre Grands Boulevards et allée de platanes. Qui plus est,sa « galerie-atelier » parisienne,comme il l’appelle,est lumineuse et bien ordonnancée.

PHOTOS : PATRICK IAFRATE - PATRICE BAC

E

DENSITÉ ET FOUGUE, MOUVEMENT ET SENS DU DÉTAIL, PATRICE BAC EST UN ARTISTE ANIMALIER AU SENS PLEIN DU TERME.

n ce mois de juillet, le quartier, dont on sent déjà que ses habitants sont partis pour les grandes transhumances estivales,paraît presque endormi,« écrasé de chaleur, quand le goudron respire le soleil », aurait écrit Simenon. À la fois lieu d’exposition et lieu de travail, l’adresse balaie d’emblée l’image un peu romantique et romanesque que l’on se fait de l’antre d’un artiste. « J’aime me débarrasser du superflu et profiter de l’espace de cet atelier qui,en duplex,est toujours lumineux quelque part », confie-t-il. Sur la table ou plutôt l’établi, crayons d’aquarelle comme déclinaison de tubes d’huile, cartons à dessin, semblent tous méthodiquement rangés.Même les alignements de toiles qui occupent l’angle de la pièce semblent docilement attendre. Plus loin, voilà –enfin serait-on tenté d’ajouter– un peu de désordre avec cette pile de dossiers qui échappe ici au classement minimaliste : quantité de photos récoltées, des documents d’archives, beaucoup de magazines aussi,de chasse,de vénerie,de botanique et de voyages.Presque honteusement l’artiste avoue les compulser régulièrement et ne jamais avoir le temps de les ranger, de les classer… Partout, il est difficile de ne pas saisir que Patrice Bac est un artiste naturaliste au sens plein du terme. Sur les murs, des toiles qui montrent l’étendue de son bestiaire,qui va des portraits de chiens à la grande faune africaine –dont un gros porteur prêt à charger–,en passant par des marines et le gibier d’eau qui, visiblement, tient une place particulière pour ne pas dire la première. Les sauvaginiers ne peuvent que s’arrêter quelques instants, et rêver devant ces dizaines d’études de canards, qu’ils se nomment sarcelles, pilets, souchets,

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PATRICE BAC

Patrice Bac

puissent être regardées avec une certaine circonspection. D’un premier regard, ce foisonnement de couleurs, cette volonté de tout vouloir faire et de tout vouloir traiter,alors qu’il est déjà difficile d’être bon dans un seul domaine diront les esprits chagrins, peuvent, en effet, décontenancer et en agacer certains. Critiques faciles et gratuites peut-on rétorquer, car si Patrice Bac a depuis des années des inconditionnels, c’est qu’il y a quelques solides raisons à cela,surtout dans un milieu où l’on exige beaucoup et où l’on pardonne peu. Sans conteste, s’il y a bien une chose qu’il partage avec ses clients, c’est sa passion pour le noble déduit et les beaux-arts. Il est vrai qu’au seul mot de chasse, Patrice Bac est intarissable,etcelan’ariend’uneposedefashionable.«Delachasse, j’aime tout,de l’alouette au buffle », répète-t-il à l’envi. Un véritable atavisme familial : il s’est mis à rêver de chasse et de pêche lorsqu’il regardait, dans le bureau de son père à Paris, des cannes en bambou, des guêtres en toile, et « dans un jam-

POSE DE CANARDS DANS DES LUMIÈRES QUE LES SAUVAGINIERS NE PEUVENT QU’APPRÉCIER. AU SEUL MOT DE “CHASSE”, NOTRE ARTISTE EST INTARISSABLE, ET CELA N’A RIEN D’UNE POSE DE FASHIONABLE. “DE LA CHASSE, J’AIME TOUT, DE L’ALOUETTE AU BUFFLE”, RÉPÈTE-T-IL À L’ENVI.

nette rousse… Tour à tour, calmes, inquiets, mais toujours expressifs et pleins de véracité. Et que dire de ses bécassines et de ses bécasses en train de verroter. Sur les cimaises, la densité et la fougue de l’artiste éclatent. Sur des toiles de grand format, les traits de peinture, la force de la peinture jaillit. Chaque détail de la peau de l’animal, des reflets divers et variés de la fourrure – cervidés, sangliers, taureaux,chevaux…–,du plumage –presque toujours rehaussé de traits blancs et orangés– profite de la grande générosité de son trait. À rebours, dans cet univers feutré, et même pour des yeux exercés,on peut comprendre que certaines de ses œuvres

IL PASSE DE LONGUES JOURNÉES DANS LES MUSÉES AVEC LA MÊME PASSION ET LA MÊME HUMILITÉ,AVEC UNE INCLINAISON PARTICULIÈRE POUR LE LOUVRE CAR, DIT-IL,“C’EST AUPRÈS DES GRANDS QUE L’ON PEUT VOIR TOUT LE CHEMIN QU’IL NOUS RESTE À ACCOMPLIR”.

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Jours de C HASSE ◆ A U T O M N E 2 0 1 1


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PHOTOS : PATRICE BAC

Patrice Bac

ÉTUDE DE BÉCASSES, PILETS SE BATTANT, CANARDS MORILLONS ENTOURÉS DE BÉCASSINES ET, PAGE DE DROITE, DES MORILLONS AVEC DES CANARDS SIFFLEURS. C’EST AVEC SON FRÈRE AÎNÉ QUE PATRICE BAC DÉCOUVRIRA LA CHASSE AU MARAIS, NOTAMMENT DANS UN GABION EN BAIE D’AUTHIE.

bon fatigué,un Robust 16 Manufrance ».C’était encore « tous les lundis matins,avant de partir en classe où je regardais une fois encore le gibier qu’avait tué mon père,avec ces lièvres raides,couleur de chaumes,de labours et,de temps en temps,un ramier ». Alors, en son for intérieur,il imagine « la complexité de la nature qu’un petit citadin ne pouvait soupçonner ». C’est avec son frère aîné qu’il va découvrir la chasse de marais,si chère à Jean de Witt et à Guillaume Vasse,chasse de courageux et d’aventure s’il en était. C’était dans un gabion (sorte de hutte en miniature) en baie d’Authie, véritable paradis pour les chasseurs de gibier d’eau entre la Somme et le Pas-de-Calais.Aujourd’huiencore,PatriceBacenparlelesyeux brillants. Pour lui, la baie d’Authie, ce sont de très grands souvenirs, avec les clairs de lune, la voûte céleste et ses millions d’étoiles scintillantes, l’espoir de grosses passées, mais aussidescieuxtourmentés,detempête.Labaied’Authie,c’était encoreentendredesoies«danslesgoudronsdelabrume».«Quand nous rapportions deux siffleurs,c’était le paradis », se souvientil comme au premier jour.

Quant à sa passion du dessin, elle remonte elle aussi à l’enfance. Il reconnaît lui-même avoir été impressionné par les talents de peintre de son père et plus encore de son grandpère, un « excellent dessinateur à l’encre de Chine ». Quant à

LA CHASSE AU GIBIER D’EAU RESTE POUR LUI DE TRÈS GRANDS SOUVENIRS, AVEC LES CLAIRS DE LUNE, L’ESPOIR DE GROSSES PASSÉES, DES CIEUX TOURMENTÉS.“QUAND NOUS RAPPORTIONS ALORS DEUX SIFFLEURS, C’ÉTAIT LE PARADIS”, SE SOUVIENT-IL COMME AU PREMIER JOUR.

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notre futur artiste, il se souvient avoir demandé à sa mère s’il pouvait copier Utrillo et Vlaminck. Peut-être avait-il lu ou entendu par des proches les propos de Renoir,affirmant que la peinture, « c’est d’abord un métier manuel et il faut le faire en bon ouvrier ».Cela commence,serait-on tenté d’ajouter, par une solide formation. Pour Patrice Bac,plutôt que d’intégrer les Beaux-Arts, il choisira la célèbre École Boulle, l’École Camondo, école d’architecture intérieure et de design. Une formation qu’il n’ajamaisregrettée,carcesécolesluiontpermis,dit-il,«d’acquérir un trait tout en ayant conscience d’une belle maîtrise de l’objet ». Il passe de longues journées dans nombre de musées, découvrant tous les styles, toutes les époques, avec une inclinaison pour le Louvre car « c’est auprès des grands que l’on peut voir tout le chemin qui nous reste à accomplir ». D’ailleurs, ces visites impromptues ne l’ont jamais quitté puisqu’il continue d’arpenter les salles des musées avec la « même passion et la même humilité ». Là encore, se rappellet-il les propos de ce même Renoir qui aimait dire que « lorsqu’on regarde les œuvres des anciens,on n’a pas vraiment à faire les malins ». Mais pour l’instant, il n’est nullement question “de faire le malin”pour Patrice Bac.Sa carrière d’artiste animalier et même naturaliste est bien lointaine.C’est,en effet,du côté de l’architecture et du Moyen-Orient qu’il commence à se faire un nom.Il n’en demeure pas moins que,durant ce long épisode moyen-oriental, il n’a jamais cessé de dessiner et de peindre paysages et œuvres… surréalistes. L’aventure durera tout de même une quinzaine d’années, avant qu’il ne se décide enfin à regagner le France,« par lassitude » souligne-t-il, n’ayant « plus de plaisir » à faire de l’architecture intérieure. >>

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TECKELS À POIL DUR ET, PAGE

DE DROITE, MEUTE DEVANT LE FOUET.

NOTRE ARTISTE A EXÉCUTÉ DE TRÈS NOMBREUSES ÉTUDES DE CHIENS QU’IL S’AGISSE DE SPRINGERS, DE LABRADORS, DE POINTERS

OU ENCORE DE BRAQUES ALLEMANDS.


PHOTOS : PATRICE BAC

Patrice Bac

Aussi,embrasserlacarrièredesbeaux-artsseraune«suite logique ». Il commence à exécuter des marines de l’île de Ré (où il y passe toujours tous ses étés) « par passion de la mer ». Il décide d’exposer et, devant le succès, ouvre, en 1994, une petite boutique à Saint-Martin-de-Ré (plus tard,il s’installera dans un autre lieu, plus grand, toujours dans cette même commune). Enparallèle,sapassioncynégétiquevalerattraper.Ilpeint –on s’en serait douté– tout ce qui a trait de près ou de loin augibierd’eau.Sansconteste,c’estbeaucoupplusqu’unsuccès d’estime,car,très rapidement,il va exposer dans nombre de galeries et dans nombre de manifestations cynégétiques (CountryShow,GameFair,SalondelachassedeRambouillet). Visiblement, ses clients se reconnaissent dans sa peinture à telle enseigne que cela le décide à ouvrir sa propre galerie à Paris voilà quatre ans, qu’il considère à la fois comme un lieu de rencontre avec ses clients, un lieu d’exposition et de vernissages. Sa peinture ? Ses goûts sont des plus éclectiques :il aime Rubens et, du côté de l’art contemporain, Jean-Michel Basquiat,tout en admirant la délicatesse et l’élégance d’un Boldini ou d’un Xavier de Poret. « Certes ils me correspondent, mais ils savent faire des choses que je saurai jamais faire », reconnaît-il humblement. Qu’on ne s’y trompe pas : Patrice Bac n’est pas un doux rêveur ; il a très vite compris qu’un artiste doit être à l’écoute de ses clients. « On n’a pas toujours envie de s’y plier mais,en même temps,il faut les écouter,s’enteniràleursexigencesquisontsouventpertinentes.Jeréalise beaucoup de peintures de commandes »,reconnaît-il. >>

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PHOTOS : PATRICE BAC

Patrice Bac

TÊTE DE LION, ÉLÉPHANT, BUFFLE. DE L’AFRIQUE, PATRICE BAC EN A SENTI LES GRANDS ESPACES, LA LUMINOSITÉ PRESQUE AVEUGLANTE, LA FORCE DES ÉLÉPHANTS ET LA PUISSANCE DES GRANDS FAUVES. PAGE DE DROITE, ÉTUDE DE TIGRES ET PANTHÈRE AU REGARD TRANSPARENT ET POURTANT QUI VOUS TRANSPERCE.

Que veulent donc ses clients ? « Encore une fois,de l’alouette au buffle », rappelle-t-il. Boutade mise à part, on ne sera pas étonné que les scènes de chasse dans les marais et de bois soient des sujets les plus demandés,avec,preuve s’il en est,de l’explosion de populations de grands animaux,une demande constante pour les scènes de chasse à la“grosse bête”.À commencer par le sanglier,exécuté sous toutes les coutures :seule, sous tous les angles, ou dans des paysages d’hiver, la bête noire hante visiblement les clients de Patrice Bac. Dans un autre genre, lorsqu’on se rend à sa galerie, il est impossible de ne pas manquer ses très nombreuses études de chiens,qu’il s’agisse de springers,de labradors,de pointers et de braques allemands comme celui qui est en passe d’être terminé. L’Afrique n’est pas oubliée avec de nombreuses toiles. Il en a senti les grands espaces, la luminosité presque aveuglante, la force des éléphants et des grandes antilopes, la puissance des grands fauves. À regarder attentivement ses toiles sur les cimaises de sa galerie,l’idéedeprofusionvientimmédiatementàl’esprit.Profusion de détails dans ses études de gibier d’eau où l’oiseau –

qu’il soit sarcelle,pilet,bécassine…– peut être reproduit jusqu’à neuf fois sous différents angles.Quelquefois même,sept ou huit espèces sont rassemblées sur une seule et même toile.

MÊME LORSQU’IL EXÉCUTE DES ANIMAUX AU REPOS, RIEN N’EST STATIQUE. CHEZ CETTE PANTHÈRE, C’EST CETTE FORCE PRÊTE À SE DÉCHAÎNER AVEC CE REGARD ADMIRABLEMENT FÉLIN ; CHEZ CET ÉPAGNEUL BRETON, C’EST SA PASSION POUR LA CHASSE QUE L’ON DEVINE…

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Profusion de couleurs ensuite dans ses giclées d’orangés,de vermillons,de jaunes et même de tonalités rosées,car,dit-il, « j’aime jouer sur les contrastes ». Profusion de mouvements enfin avec une seule et même obsession : « il faut qu’il se passe quelque chose ». Certes, ce leitmotiv est plus facile à observer sur des toiles où le mouvement est déjà là, comme chez ces deux colvertsmâles,oucesdeuxpiletsquisebattentpourunecane, d’une pose de canards dans un étang immobile où l’on n’entend que les sifflements de leurs ailes. Le mouvement est presque écrasant avec cet éléphant qui charge,ces ragots presque mystérieux qui fuient dans un sous-bois enneigé, ou beaucoup plus discret avec ce brocard qui vous regarde, ou cet équipage qui s’enfonce dans une futaie, suivi par la meute. Bref, même lorsque Patrice Bac exécute des animaux au repos, rien n’est anodin, ni statique. Chez cette panthère couchée,c’est cette force prête à se déchaîner avec ce regard qui vous transperce ; chez cet épagneul breton, c’estsapassionpour la chasse que l’on devineavecsesyeux pétillantsdemalice. D’où viennent sa fougueetl’intensité de son trait qui semble parfois griffer avec profondeur la toile lorsqu’il reproduit un plumage ? Sans doute de son goût pour des peintres aux élansetaucaractère

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SCÈNE DE VAUTRAIT ET, PAGE

DE DROITE, ÉTUDE DE LIÈVRES ET CERF AU BRAME. PROFUSION DE DÉTAILS,

PROFUSION DE COULEURS, PROFUSION DE MOUVEMENTS AVEC UNE SEULE ET MÊME OBSESSION : “IL FAUT

QU’IL SE PASSE QUELQUE CHOSE !”


PHOTOS : PATRICE BAC

Patrice Bac

bien trempés comme Vlaminck ou Utrillo. On le sent : sa peinture, ce don de saisir l’instant, est d’abord une affaire d’intense observation. En effet, Patrice Bac travaille beaucoup sur le motif,la chasse –« un besoin viscéral que cela soit en France mais aussi à l’étranger, en Argentine notamment et au BurkinaFaso»–continuantàluidonneruneinépuisablesource d’inspiration.De ses observations sur le terrain,il en retire de nombreuxcroquis.Cequinel’empêchenullementdetravailler sur documents, sur photos (sa galerie parisienne regorge de livres en tous genres et sur tous les sujets). Bien sûr, Patrice Bac réalise toujours les marines, sujet pour lequel il a toujours des inconditionnels. Il faut savoir, en effet,que ses clients“non-cynégétiques”représentent seulement la moitié de ses ventes. D’ailleurs, depuis quelques saisons maintenant,son trait vif et puissant,parfois presque surligné, s’est attaqué à de nouveaux grands animaux « qu’il avait dans la tête depuis deux ans » : les taureaux de combat très réussis dans leurs attitudes (« j’aime la tauromachie pour son esthétisme ») et les chevaux (« très demandés mais par un public équestre très particulier, qui veut voir portraiturer “son cheval”comme les amateurs de portraits canins »). Notre artiste travaille beaucoup et rapidement quand il le faut (surtoutquandcertains clients lui demandent un délai d’une… semaine pour leur commande !).Une des particularités de notre artiste est qu’il aime les grandsformats(carcela permet de « se libérer »). Autre signe distinctif : il reconnaît ne pas aimer réaliser les pattes

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PHOTOS : PATRICE BAC

Patrice Bac

TÊTE DE CHEVAL, TAUREAU DE COMBAT ET UNE MARINE. UNE DES

PARTICULARITÉS DE NOTRE ARTISTE EST QU’IL AIME LES GRANDS FORMATS, ET

QU’IL RECHIGNE À RÉALISER LES PATTES DE SES ANIMAUX, CAR “CELA DEMANDE

UNE TECHNIQUE TRÈS DÉLICATE QUE JE RECONNAIS NE PAS MAÎTRISER”.

de ses animaux,car,tout simplement,« cela demande une technique très délicate que je ne maîtrise pas ». Au-delà de cette carence aucunement préjudiciable, la force de Patrice Bac se trouve également dans sa volonté de toucher à tout. Il a exécuté beaucoup d’aquarelles mais cela « ne nourrissant peu ou pas son homme », il est passé à l’huile, puis pour des raisons d’allergie à l’essence de térébenthine, à la peinture acrylique, tout en ne se privant pas de faire des sanguines et des pastels. Son travail est déjà composé de plus 4 000 œuvres, et visiblement il ne compte pas s’arrêter en chemin tant les demandes affluent aujourd’hui de collectionneurs français et belges. À la rentrée, il exposera ainsi une nouvelle fois son travail à la Beretta Gallery. Sans compter que Patrice Bac s’est lancé un nouveau défi, la sculpture. « Cela fait une vingtaine d’années que j’y pensais,car réaliser une œuvre en trois dimensions a quelque chose de fascinant et de passionnant.C’est un véritable aboutissement », insiste-t-il. Depuis deux ans, il travaille en atelier et, apparemment, il a un indéniable don, si l’on en juge par les terres cuites qui parsèment déjà le bureau de sa galerie parisienne : ce sont des sangliers, dont il a su

rendreàlafoisl’aspectbourruetpuissant.Sonobsession,l’émotion, ne le quittera décidément définitivement jamais. ◆ Galerie-Atelier, 9 bis,boulevard Murat,Paris XVIe, Tél. :01.45.20.57.30 et 06.87.54.21.88. Galerie Bac, 7,quai Georges-Clemenceau,17410 Saint-Martin-de-Ré Tél. :05.46.09.90.61.Email :patrice.bac@noos.fr Sur Internet :www.patricebac.com

PATRICE BAC A COMPOSÉ PLUS DE 4 000 ŒUVRES.PROCHAINEMENT, IL EXPOSERA À LA BERETTA GALLERY À PARIS. SANS COMPTER QU’IL S’EST LANCÉ UN DÉFI, LA SCULPTURE. LES TERRES CUITES QUI PARSÈMENT DÉJÀ SON BUREAU DONNENT LE TON ET L’ÉTENDUE DE SON TALENT.

222

Jours de C HASSE ◆ A U T O M N E 2 0 1 1


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NOUS MONTRANT DES SCÈNES DE CHASSE

C

et exceptionnel carton, peint en 1775 à lademandeduroid’Espagne,CharlesIIIdeBourbon, est la première œuvre peinte par Goya pour une série de tapisseries destinée à la salle à manger des princes des Asturies à l’Escurial. Cette commandeseralapremièreréalisationdupeintre pour la cour d’Espagne et le début d’une collaboration avec la manufacture royale de tapisseries de Santa Barbara, fondée sous le règne du petit-fils de Louis XIV, Philippe V, dont l’apogée va précisément coïncider avec l’époque de Goya qui réalisera des cartons de 1775 à 1792. Le roi ne veut plus des cartons français ou flamands et demande des sujets inspirés de la vie madrilène : Goya, introduit par son beau-frère, l’un des directeurs de la manufacture,va réaliser des peintures dont les couleurs et sujets vont révolutionnerlapeintureespagnoleetouvrirlavoie à la peinture européenne du XIXe siècle. En effet,l’œuvre représentée ici tranche avec cellesréaliséesjusque-làenEurope ;ilsuffitd’évoquer, en France, les cartons d’Oudry ou de Van

AISA/LEEMAGE

IBÉRIQUE.

par Antoine Briand

Loo pour mesurer combien cette scène est novatrice. Pour répondre à la demande du roi,l’auteur a voulu montrer plusieurs modes de chasse dans un espace finalement restreint en tenant compte de la nécessité de représenter des personnages assez grands pour la future tapisserie. La superposition dans un même cadre de deux scènes de chasse est artificielle mais la finalité du peintre est atteinte : cette œuvre est, dans tous ses éléments, espagnole. Goya a représenté la nature avec brio et l’arrière-plan, très équilibré, est délaissé au profit des protagonistes. Le tableau, la Partie de chasse, est aussi appelé, à tort, la Chasse à la caille. Bien que cette chasse fût très populaire en Espagne et qu’elle continue de l’être, l’oiseau levé n’est pas une caille qui, elle, vole toujours à faible hauteur et d’unvoldroit.Selontoutesvraisemblances,ildoit s’agir d’une perdrix rouge mais l’oiseau n’est fait que d’ombres et de couleurs sombres, alors un doute subsiste… Le peintre a consacré le premier plan du tableau à deux moments de la DÉTAIL DU LÉVRIER. IL S’AGIT DES CÉLÈBRES LÉVRIERS ESPAGNOLS LES GALGOS, TOUJOURS UTILISÉS POUR LA CHASSE DU LIÈVRE DANS LA PÉNINSULE IBÉRIQUE. GOYA A PARFAITEMENT RENDU

SA BELLE MUSCULATURE, SA SILHOUETTE

ÉLÉGANTE, SA TÊTE FINE ET SA ROBE BRINGÉE. CE CHIEN, TRÈS APPRÉCIÉ

DES GRANDS D’ESPAGNE, ÉTAIT TRÈS RÉPANDU ET, DE CE FAIT, TOUTES

LES CLASSES DE LA SOCIÉTÉ EN POSSÉDAIENT. L’ARISTOCRATIE AURA RECOURS AU XIXe SIÈCLE À DES

GREYHOUNDS IMPORTÉS D’IRLANDE

QU’ELLE CROISERA AVEC LE GALGO.

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AISA/LEEMAGE

LE TABLEAU, “LA PARTIE DE CHASSE”,

EST AUSSI APPELÉ, À TORT, “LA CHASSE À LA CAILLE”. BIEN QUE CETTE CHASSE

FÛT TRÈS POPULAIRE EN ESPAGNE ET QU’ELLE CONTINUE DE L’ÊTRE

DE NOS JOURS, L’OISEAU LEVÉ N’EST PAS UNE CAILLE QUI, ELLE, VOLE TOUJOURS

À FAIBLE HAUTEUR ET D’UN VOL DROIT. SELON TOUTES VRAISEMBLANCES, IL DOIT S’AGIR D’UNE PERDRIX ROUGE.

chasse : le premier est celui où le chasseur au fusil baissé est précédé desonchienquiquêtedevantlui,un chien d’arrêt lourd,de type braque, au nez assez court ;on devine,à son attitude, qu’il est tout près d’arrêterunoiseaudanslebuisson.Lepremier chasseur est vêtu à l’espagnole et son fusil est un pur produit des ateliers des arquebusiers ibères :un fusil doté d’une platine à silex,vraisemblablement une platine à la Miquelet dont le mécanisme ressort de façon beaucoup plus longue qu’une platine à la française. À ce premier moment succède celui de l’envol de l’oiseau, le deuxième groupe de chasseurs l’ajuste avec un fusil du même type. Au rose et au jaune du premier chasseur répondentdenouvellesteintes,trèsintenses, mais aucun des chasseurs n’estreprésentédanslesmêmescouleurs. Ces couleurs, Goya en a fait la caractéristique emblématique de sescartons.Ellessontsupposéesrestituer la lumière de l’Espagne et les lissiers de la manufacture de Santa Barbaraseplaindrontdeladifficulté rencontrée pour traduire par leurs fils ces tonalités éclatantes. L’oiseau est finalement l’élément le plus simpliste de cette grande scène. La scène du premier plan est séparée avec talent de celle du second plan. L’ombre, le feuillage et le talus servent de frontière que le spectateur saisit inconsciemment. On se rend compte qu’une telle scène est impossible mais la superposition n’est pas gênante à l’œil. Goya a su passer outre les invraisemblances de la composition et ajouter à la scène de chasse à pied une scène de chasse à cheval, en pleine lumière et dominée par des teintes blanches,jaunes et crème.La robe du premier cheval se mêle à la couleur de la terre et les couleurs des vêtements de cavaliers et du maître des chiens ont des nuances presque pastel. Cette chasse n’a rien de commun avec la scène du premier plan : il s’agit d’une chasse au lièvre,à cheval et avec les fameux chiens espagnols,les galgos. Ce lévrier espagnol,pour certains compagnon des Celtes qui avaient colonisé l’Espagne et pour d’autres introduit dans la péninsule par les Arabes, est toujours utilisé de nos jours

pour la chasse à vue du lièvre. Goya a parfaitement rendu sa silhouette élégante, sa tête fine et sa robe bringée. Ce chien, très apprécié de l’aristocratie espagnole,était très répandu et, de ce fait,toutes les classes de la société en possédaient.L’aristocratieaurarecoursauXIXe siècleàdesgreyhoundsimportés d’Irlande qu’elle croisera avec le galgo pour créer une race plus rapide. Dans cette première œuvre d’une série de cartons consacrés à la chasse,Goya démontre magnifiquement sa connaissance de la vie quotidienne des Madrilènes, de leurs habitudes tant cynégétiques que vestimentaires et rend un hommage au rôle inestimable des chiens, qu’ils soient d’arrêt ou de course. Goya a toujours affirmé que la nature,Vélasquez et Rembrandt étaient ses seuls maîtres, il le prouve dans cette œuvre dont le chatoiement de la lumière mais aussi les attitudes des protagonistes et la beauté des chevaux comme des chiens, la représentation des fusils comme des accessoires des chasseurs sont les marques de son talent si singulier. ◆

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V isite privée ◆

Invitation à l’hacienda de Los Melonares chez

Pachi de Madariaga reportage de Véronique André, photos de Ric hard Kir sc h

C’EST DANS UNE “FINCA” SITUÉE AU CŒUR DE L’ANDALOUSIE À TRENTE-CINQ KILOMÈTRES DE SÉVILLE, DANS UNE VALLÉE AUX CONTRASTES SAISISSANTS, QUE NOUS AVONS ÉTÉ INVITÉS PAR LA FAMILLE MADARIAGA. DEVANT LE SUBLIME PORTAIL DE FER FORGÉ,PACHI ET SON MARI NOUS ACCUEILLENT AVEC QUELQUES AMIS CONVIÉS AUSSI POUR LA FIN DE LA SAISON.

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L’HACIENDA DE LOS MELONARES EST BLOTTIE EN PLEINE NATURE ANDALOUSE ET AFFIRME FIÈREMENT SON ARCHITECTURE TYPIQUE. SOUS LE SOLEIL

ÉCRASANT, SEULES LES FONTAINES AU CŒUR DES PATIOS RAFRAÎCHISSENT ALLÉGREMENT QUI SAIT LES APPRÉCIER.

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Invitation à l’hacienda de Los Melonares

◆ C

ette jolie hacienda ocre jaune et blanche de 1872 est propriété de la famille depuis peu. Après la disparition de Valentin de Madariaga y Oya,il fallait trouver à sa sublime collection de trophées un lieu à la hauteur de sa quête cynégétique. Cette finca s’imposa d’elle-même. Le bâtiment central, lieu plus intime de la famille, est entouré de plusieurs constructions très XIXe,elles permettent de recevoir chasseurs et invités. Pour la lumière et la fraîcheur, des patios arborés et aménagés avec goût apportent la dernière touche ibérique à l’ensemble. Lacollectiondetrophéesestrévélatricedeschassesque Valentin de Madariaga y Oya a réalisées. À son palmarès, 354 espèces différentes récoltées lors de 193 safaris partout dans le monde. Certains spécimens exposés sont de véritables raretés, des animaux que l’hommed’affairessévillanarecherchés avec patience et passion de longues annéescertainsmêmeavecobsession,nous rappelle sa fille Pachi.Si quelques-uns EN HAUT À DROITE, OLIVIER DASSAULT, EN DESSOUS L’ANCIEN MAIRE DE SÉVILLE FERNANDO PARIAS. CI-CONTRE, À GAUCHE, PACHI DE MADARIAGA, LA PROPRIÉTAIRE, ENRIQUE VALDENEBRO ET PEDRO ZORRILLA. CI-DESSOUS, LE PATIO AUX ORANGERS DEVANT LA SALLE DES GRANDS TROPHÉES.

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EN HAUT À GAUCHE, L’HACIENDA VUE

DE LA BATTUE “LA COLMENA” PLUSIEURS COLLINES PLUS LOIN. OLIVIER DASSAULT

SOUS UN VOL TRÈS DENSE EXÉCUTE LE COUP DU ROI. LES DOIGTS AGILES D’UN DES DEUX SECRETARIOS D’UNE DEXTÉRITÉ

À TOUTE ÉPREUVE. ET, CI-CONTRE,

FERNANDO PARIAS SE MET AU POSTE.

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Invitation à l’hacienda de Los Melonares

LA SALLE DES GRANDS TROPHÉES EXPOSE DES ANIMAUX QUI N’EXISTENT PLUS DE NOS JOURS OU QUI SONT AUJOURD’HUI

INTERDITS À LA CHASSE. UN MORSE D’ALASKA, AVEC, AU-DESSUS,

UN ASTOR MARKHOR PAKISTANAIS ET TROIS KABOUL MARKHORS, UN CHIALTAN MARKHOR PAKISTANAIS ET UN SULEIMAN MARKHOR D’AFGHANISTAN. À CÔTÉ,

UN PIR PANJALL MARKHOR

D’AFGHANISTAN ET UN HEPTENER MARKHOR DU TURKMÉNISTAN.


sont, de nos jours, interdits à la chasse, d’autres n’existent plus mais intéressent de plus en plus les cynégètes qui viennent ici parfoispourdesrecherches sur les animaux les plus rares qui se trouvent dans le grand salon. Le domaine de Los Melonaresestréputépour cette exceptionnelle collection mais aussi pour les chasses organisées par Pachi de Madariaga.Cette Andalouse pure souche programme à l’année quelque soixante chasses qui dure deux jours en général. Les chasseurs auront au programme 16 battues, toutes différentes, ils ne repasseront jamais par le même chemin,le même coteau ou les mêmes rivières.Ils accéderont aux diverses battues en 4x4 et se verront poster avec un ou deux secretarios par fusil. Nous avons participé avec Olivier Dassault à l’une de ces chasses au cœur d’une nature andalouse de toute beauté.Poussés par le vent,les perdreaux déboulaient rapidesetpuissantsavecfracas,desbêtesrelativementhautes séduites par une journée grise. Le second jour, de grand vent, arrosé d’une petite pluie insistante, les perdrix se jouaient d’un terrain accidenté, offrant des passages exceptionnelsetrusés. L’organisationparfaitedesrabatteurs favorisa des vols de très belle qualité. >>

NATACHA DASSAULT SEMBLE BIEN FRÊLE ENTRE LES GRIFFES DE L’IMPOSANT

OURS KODIAC DE L’ÎLE

KODIAC EN ALASKA. UN TROPHÉE RESTÉ

COMME UNE DES GRANDES ÉMOTIONS CYNÉGÉTIQUES DU PÈRE DE PACHI DE MADARIAGA.

CE BRONZE REPRÉSENTE LE PATRIARCHE, CE DERNIER FUT TROIS FOIS CHAMPION DU MONDE DE TIR AUX PIGEONS. ET, CI-DESSUS, UN COUPLE DE PERDRIX EN BRONZE ÉGALEMENT.

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CI-DESSOUS DANS LE SALON BILLARD, D’AUTRES TROPHÉES PLUS RARES LES UNS QUE LES AUTRES COMME UN MARCO-POLO D’AFGHANISTAN FONT RÊVER

TOUS LES CHASSEURS DE PASSAGE.

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Invitation à l’hacienda de Los Melonares Ces deux jours étaient parsemés de petites haltes savoureuses. Reines des tablées champêtres : les tapas, en tout genre – nous n’oublierons jamais le goût des chuletitas (petites “côtelettes d’agneau”). Mais aussi parmi les mets les plus frugaux ces morceaux de cochon grillé devant vous accompagnés du meilleur gazpacho qui nous ait été proposé durant nos différentes pérégrinations. Après la chasse et ses petites haltes savoureuses, retour à l’hacienda, cette fois la détente est de mise. L’hacienda, de par sa position sur un promontoire, jouit de vues captivantes où les arbres rythment champs et prairies jusqu’à l’infini. Les lumières orangées sur cette Andalousie charmeuse procurent une sensation de bienêtre et lorsqu’elles jouent avec les ferroneries,une écriture imaginaire semble danser sur les murs blanchis à la chaux. Aucentredel’hacienda,plusieurspatiosavecdesfontaines coulent paisiblement dans des piscines aux mosaïques multicolores. Bordés de bougainvillées et de palmiers qui apportent la fraîcheur,les espaces sont une ode au farniente. Les tamaris se chargent eux de coupevent. Après le dîner quelqu’un vient gratter une guitare,le flamenco,bien sûr,envoûtera l’assemblée à la joie de tous. Cette fin de chasse festive se terminera sur un pas de danse cadencée par des chants andalous ancestraux,ceux qui nous attendions avec impatience. ◆

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APRÈS CHAQUE DÎNER DE CHASSE, L’HACIENDA VIBRE AU SON DU FLAMENCO. UNE DANSE QUE PACHI DE

MADARIAGA EXÉCUTE

AVEC BRIO JUSQU’AU BOUT DES DOIGTS. ICI, UNE

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GAZPACHO AU HOMARD, PERDREAUX AU PORTO BLANC ET MACARONS AU MELON SONT AU MENU.

DES RECETTES

RÉINTERPRÉTÉES PAR LE CHEF FRANÇAIS

PHILIPPE JEGO,

PAGES SUIVANTES.

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Invitation à l’hacienda de Los Melonares

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Saveurs

Invitation à l’hacienda de Los Melonares par Véronique André photos de Donald van der Putten

AUX “PÊCHEURS”

À ANTIBES, PHILIPPE JEGO

SIGNE DES ASSIETTES DU SUD.

GAMBAS, NOIX DE SAINTJACQUES, TOURTEAUX, BŒUF,

PIGEON OU AGNEAU SONT SES MATIÈRES PREMIÈRES. SES VINAIGRETTES SONT AUX AGRUMES, SES

CONSOMMÉS AU THYM FRAIS ET SES DESSERTS SENTENT L’ORANGE ET LA LAVANDE.

Les Pêcheurs-Cap d’Antibes Beach Hotel, 10,boulevard du Maréchal-Juin, 06160 Antibes - Juan-les-Pins. Tél. : 04.92.93.13.30.

Notre chef entre en cuisine

Quand nous avons demandé à Philippe Jego, des“Pêcheurs”du“Beach Hotel”d’Antibes, de réinterpréter des plats andalous, il a d’abord souri à notre proposition et a voulu relever le défi dans la foulée. En entrée, ce sera donc un gazpacho au homard, puis des perdreaux rôtis en cocotte au porto blanc et de délicieux macarons au melon. Ce jour-là, une nouvelle étoile luisait dans le ciel d’Andalousie.

Gazpacho au homard Pour 6 personnes 1 kg de tomates sans la peau,1 demi-poivron vert, 1 gousse d’ail,250 g de mie de pain,4 tiges de menthe, 100 ml d’huile d’olive,1 cuillère à soupe de vinaigre de Xérès,sel,1 pincée de sucre. Pour la garniture 50 g de petits-pois frais, une queue de homard rissolée par personne, 3 feuilles de lechuga,des rondelles de calamar rissolées et 2-3 brins de ciboulettes. ◆◆◆

Mettez la mie de pain à tremper quelques heures. Égouttez.Déposez dans le bol du mixeur le pain, les tomates,le poivron,l’ail,la menthe et un petit verre d’eau. ◆◆◆

Mixez.Ajoutez l’huile pour obtenir une crème légèrement épaisse.Ajoutez du sel,du sucre et le vinaigre de Xérès. ◆◆◆

Mixez à nouveau.Au moment de servir mettez les queues de homard,les feuilles de lechuga coupées,les petits-pois frais,les rondelles de calamar,la ciboulette dans une assiette creuse.

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Saveurs

Invitation à l’hacienda de Los Melonares

Perdreaux rôtis en cocotte au porto blanc Pour 6 personnes 6 belles perdrix (voire plus pour les gourmands),plumées,vidées et parées, beurre,huile,6 échalotes épluchées et hachées finement,50 cl de crème fleurette, 50 cl de porto blanc,huile,sel et poivre. ◆◆◆

Découpez chaque perdrix en deux,salez et poivrez sur toute leur surface. Disposez dans une grande cocotte avec 2 à 3 noix de beurre et un filet d’huile.

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Faites rissoler et dorer à feu moyen pendant quelques minutes,en retournant régulièrement le gibier puis retirez-le. ◆◆◆

Faites suer à feu moyen dans la cocotte les échalotes,épluchées et hachées finement.Dégraissez la cocotte, rajoutez-y les perdrix et le porto blanc. Remuez,puis laissez mijoter à feu doux 20 mn,en remuant en cours de cuisson. Laissez réduire à feu très doux jusqu’à

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ce que la sauce s’épaississe (encore 20 mn) et versez la crème fleurette. ◆◆◆

Servez avec la sauce bien chaude et accompagnez d’une purée de jeunes fèves. ◆◆◆ Philippe Jégo,à défaut de perdrix,vous conseille de les remplacer par du canard. Il le fait alors rissoler sur la plaque du four à basse température (comme ci-dessous) et ne met pas de crème fleurette.



Saveurs

Invitation à l’hacienda de Los Melonares

Macarons au melon Pour 6 personnes

Pour la ganache 100 g de chocolat blanc,50 g de crème liquide,une cuillère à café de miel,1 melon,1 cuillère à café d’agar-agar. ◆◆◆

Pelez le melon et découpez-le en petits morceaux puis passez-le au mixer pour le réduire en purée.Portez la crème et le miel à ébullition, ajoutez le melon et l’agaragar et laissez encore cuire pendant 5 minutes,puis versez le tout sur le chocolat blanc cassé en morceaux. Laissez fondre à couvert 2 minutes puis mélangez et placez au frais. ◆◆◆ Pour les coques 70 g de blancs d’œuf,80 g de poudre d’amandes,140 g de sucre glace,20 g de sucre semoule. ◆◆◆

Mixez le sucre glace et la poudre d’amandes.Montez les blancs,ajoutez le sucre semoule et fouettez. Incorporez peu à peu le mélange poudre d’amandessucre glace,jusqu’à obtention d’une pâte brillante,et lisse. Dressez des petits dômes et laissez croûter 20 mn.Laissez refroidir,à l’aide d’une poche à douille,garnissez la moitié des coques de ganache avant de refermer avec une autre coque,et découpez des petits morceaux de melon frais.

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VINCONNEXION

Beaujolais

Terre vigneronne ◆ Le vignoble beaujolais couvre environ14000hectaresdevignes, plantées entre le granit du nord près de Mâcon et les sols argilocalcaires du sud près de Lyon. Considéréparbeaucoupcomme l’une des plus belles régions viticoles de France, le Beaujolais constitue,historiquementetgéographiquement, la partie sud de la Bourgogne. Collines boisées, vergers et prairies environnent les croupes rondes des vignes,l’ordonnance des villages est rythmée par les pierres dorées, la campagne est ponctuéedechapelles,laverdure laisse entrevoir les toits des châteaux qu’elle abrite et, depuis les coteaux, le regard porte jusqu’au Val de Saône. Introduit dansleLyonnaisparlesRomains au IIIe siècle, le cépage gamay (37 000 hectares plantés de par le monde, 34 000 en France, 23 000 en Beaujolais !) a trouvé une façon unique de s’exprimer à travers les vins du Beaujolais. À noter qu’une petite culture de chardonnay permet de faire

du beaujolais blanc, environ 1 % de la production totale, une rareté et unevéritabledécouverte à faire ! Outre deux appellations, Beaujolais au sud et Beaujolais Villages au centre, le Beaujolais est composé de dix crus, situés dans les collines du nord,longtempsoccultés par le Beaujolais nouveau. Pasquestionicidepo- LA CADOLE ABRITE LES VIGNERONS EN CAS D’ORAGE MAIS AUSSI LEURS OUTILS. lémiquer sur le phénomène du Beaujolais nouveau ! de comptoir,les vins du Beaujo- tistes, un régnié et les vins charSelon plusieurs études, il a gé- lais, grâce à leur variété, ont fini meurs,un saint-amour. Un cépage unique et une néralement constitué – et conti- partrouverleurplace.Ilenvaainsi nue probablement à le faire en- pour les dix crus du Beaujolais : grande diversité de terroirs percore–pourbeaucoupd’amateurs dégustateur ou gastronome, si mettentauxvigneronsamoureux une toute première approche du l’on aime les vins gourmands, de leur métier et soucieux de vin. Et si ce premier contact a on choisira un brouilly ; les vins l’exercer avec rigueur, d’élabopu – ou peut encore – donner racés,uncôte-de-brouilly;lesvins rer des beaujolais expressifs, au envied’approfondirsesconnais- délicats, un chénas ; les vins caractère affirmé et à la personsances et d’acquérir du discer- tendres, un chiroubles ; les vins nalité certaine. Des vins dignes nementenmatièredegoût,nelui élégants,unfleurie ;lesvinsmus- d’être aimés ! clés,unjuliénas ;lesvinsrobustes, jetons pas le verre ! Pour en savoir plus : Cependant, après avoir long- un morgon ; les vins contrastés, www.beaujolais.com et tempsvéhiculéuneimagedevins un moulin-à-vent ; les vins ar- Expressions d’origine (04.77.69.10.20).

Deux crus et quatre domaines à la loupe… MORGON Cette appellation – divisée en six climats dont les plus connus sont la Côte du Py et le Grand-Gras– s’étend sur 1 100 hectares, sur des sols de vieux granits et de schistes, chargés en oxyde de fer. Les vins ont des robes sombres, ils sont généralement robustes, structurés et légèrement épicés. Nous avons aimé… Domaine de la Chanaise 2009 Robe : grenat profond. Nez : arômes caractéristiques de fruits à noyau

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mûrs (cerise…), notes de noix de muscade et d’anis étoilé, touche torréfiée. Bouche : complexe, avec des tannins veloutés et une belle structure, à la fois solide et harmonieuse. Finale enveloppante. Domaine Piron Côte du Py 2009 Robe : grenat, sombre. Nez : fruit à noyau, noix muscade, touche kirschée. Bouche : ensemble équilibré, d’une belle pureté, avec des tannins polis et une finale longue. Persistance aromatique sur des notes d’épices.

BROUILLY Le plus vaste des crus du Beaujolais avec 1 300 hectares, sur des sols de granit bleuté et de sable. Les vins ont des robes rubis, sont généralement sur le fruit, avec une matière charnue. Ils sont parmi les plus connus des crus du Beaujolais. Nous avons aimé… Domaine de Combiaty 2009 Robe : rubis, lumineuse. Nez : fruits rouges (fraise, framboise) avec des arômes de prune, frais

Jours de C HASSE ◆ A U T O M N E 2 0 1 1

et gai. Bouche : croquante, on y retrouve les arômes du nez, au sein d’une structure légère et d’une palette aromatique complexe. Belle fraîcheur en finale. Domaine de la Chaize 2008 Robe : rubis profond. Nez : sur le fruit mûr, cerises confiturées, épices. Bouche : ronde, souple, avec des saveurs de fruits noirs, des tannins enrobés et une note suave. Finale gourmande et généreuse, persistante avec douceur.



Flacons

VINS ET ALCOOLS par Marie-Claude Fondanaux

Cave de Pfaffenheim ◆ En 1957,une cinquantaine de producteursalsaciensdelarégion de Pfaffenheim se regroupent pour travailler de manière plus efficace.En 1959,ils réceptionnent leur première vendange en commun :2 000 hectolitres pour 40 hectares. En 1968, la Cave de Pfaffenheimfusionneavecsavoisine de Gueberschwihr,créée en 1960.Les deux caves réunies rassemblent alors 100 adhérents. Etellesprospèrent.Aujourd’hui, auseindelacavelaplusmédaillée d’Alsace,cesont165producteurs qui travaillent sur 270 hectares (répartis sur 9 communes), récoltentenviron20 000hectolitres etdistribuent2,5millionsdebouteilles, dont 40 % à l’export. En 1987, l’acquisition de la Maison Dopff-Irion – dotée du Château de Riquewihr – par la Cave des vignerons de Pfaffenheim entraîne la création d’une société holding,Châteaux &Terroirs, regroupant les deux unités.En1998,Châteaux&Terroirs devient propriétaire du magnifique vignoble du Clos Château Isenbourg – qui appartint jadis

CAVE DE PFAFFEHEIM

Défilé de grand couturier LE VIGNOBLE DÉVALE DES COTEAUX ET SE JETTE

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à l’évêché de Strasbourg – avec lesouhaitd’enfaireuneréférence au niveau international, en s’appuyantsurleterroir,laqualitédes vins,l’appellation Château –une rareté en Alsace – et l’existence d’unvraichâteauconstituantl’un des fleurons d’un groupe familial français d’hôtels de prestige.

En conservant à chacune des entreprises ses dimensions humaines et son autonomie, Alex Heinrich,directeurgénéral,apermisuninvestissementàlafoishumain et matériel à toutes les étapes : un travail de haute qualité à la vigne, aux vendanges, auxvinifications,durantl’élevage,

au cours du vieillissement… et larecherchepermanentedel’originalité dans le respect de la tradition. La volonté affichée reste claire : les vins ne sont mis sur le marché que lorsqu’ils commencent à s’exprimer. Une gamme complète,élaborée à partir des huit cépages de l’appellation – gewurztraminer, pinot gris, pinot blanc, riesling, sylvaner,muscat,chasselas et pinot noir, le seul cépage rouge en Alsace – permet une approche approfondie des vins d’Alsace à travers cinq de ses grands crus dont le fameux Zinnkoepflé, quatre lieux-dits parmi lesquels le Schneckenberg, cinq vins de cépages avec notamment les cuvées Grande Réserve, huit clos et spécialités dont le Clos des Amandiers,ainsi que trois sortes de crémant : blanc de blancs,pinot gris et rosé. Sans oublier Black-Tie, assemblage de riesling et de pinot gris spécialement créé pour les restaurants étoilés et Steingold, ungewurztraminerissudesdeux grands crus Steinert et Goldert. Vendanges tardives et Sélections de grains nobles sont les points d’orguemoelleuxetliquoreuxde ce séduisant inventaire. Pour en savoir plus : www.pfaffenheim.com

Nous avons aimé… Pinot noir Grande Réserve AOC Alsace 2009 Robe : rubis, reflet grenat, brillante et limpide. Nez : plaisant, sur un fruité rouge (fraise, framboise) avec quelques notes vanillées. Bouche : belle maturité, attaque franche, matière équilibrée avec du gras et des tannins élégants. Finale fraîche et plaisante, soulignée par une légère note grillée.

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Steingold 2007 Robe : doré intense, reflet émeraude. Nez : gourmand, complexe, avec des arômes mêlés de raisin mûr, litchi, rose, melon confit, des notes de bergamote et de frangipane, une touche de poivre blanc. Bouche : à la fois suave et fraîche, finement épicée. La densité de l’attaque révèle l’équilibre d’une belle structure, avec du gras et de la fraîcheur. Longueur persistant avec vivacité et nervosité.

Black-Tie 2008 Robe : dorée, lumineuse. Nez : mûr et ample, fondu, sur les agrumes frais et le zeste confit (citron, orange), avec des notes d’ananas et d’épices douces. Bouche : fruité mûr explosif, fraîcheur, très bel équilibre, longue finale persistante. Palette aromatique impressionnante.

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Gewurztraminer Cuvée Sainte-Catherine Vendanges tardives 2008 Robe : doré brillant, note émeraude. Nez : intense, expressif, avec des arômes de rose et de litchi, raisin sec, mirabelle et abricot confits, zeste de pamplemousse confit, avec des notes de floral blanc (jasmin, tubéreuse, gardénia), des épices douces (muscade…) et du poivre blanc. Bouche : suave, tendre, épicée, avec une belle fraîcheur en pointillé, du moelleux ravivé par le poivre et le piment d’Espelette dans une finale longue et persistante. Rare complexité. Un vin haute couture.



Volutes par Jean-Claude Perrier

Exhalaisons automnales

L’automne tape à la porte, de nouveaux arômes l’accompagnent. Dans notre panier, des cubains nouveaux ou vintage, et quelques épices d’autres terroirs.

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◆ Un robusto en plus large,

avec son cepo impressionnant de presque 22 millimètres, et sa taille qui le situe entre le short et le churchill, emblème de la marque cubaine, l’une des plus belles qui soient. Laquelle, comme d’autres, s’est lancée dans une politique de diversification tous azimuts, où le consommateur se perd un peu, notamment dans les noms des modules. Grâce à son diamètre, donc, ce beau cigare opulent, rond en bouche, laisse s’épanouir ses arômes

de cuir patiné un peu terreux. Il ravira les amateurs expérimentés. COHIBA Genios canonaço, 21,30 €. ◆ La nouvelle gamme de la

marque, appelée Madura 5 parce que la feuille de cape des cigares a été vieillie durant cinq ans avant l’assemblage –d’où sa jolie couleur chocolat–, comprend pour l’instant trois vitoles : le Secretos, un petit corona, le Magicos, un peu plus court qu’un robusto, et le Genios, un grand robusto proche de l’Edmundo. Notre préféré pour sa richesse aromatique et sa puissance rassasiante. Idéal après un dîner de chasse.

COHIBA BHK 56 canonaço, 40 €.

◆ Fleuron d’une autre nouvelle

famille de Cohiba, la luxueuse gamme Behike, qui clame

fièrement que ses cigares sont roulés avec une quatrième feuille provenant de la tête du plant de tabac, le BHK 56 est un cigare d’exception. Un puissant géant, mais sans agressivité aucune. Là encore, on s’adresse à l’amateur avisé… et fortuné ! On peut se demander, bien sûr, si le prix –babylonien–, de ce cigare, est justifié. SAN LUIS REY Regios robusto, 8,20 €.

◆ À l’inverse du bling-bling

de Cohiba, San Luis Rey est une antique marque cubaine traditionnelle, qui brille par sa discrétion, d’aucuns diraient sa somnolence, et sa gamme réduite. On trouve encore ici où là de son robusto, non bagué, en boîtes datées de 2002. C’est un cigare débonnaire mais pas sans caractère, très homogène en cours de dégustation, même s’il manque un peu de complexité. À ce prix-là, c’est vraiment une bonne affaire.

PARTAGAS D Especial, Édition limitée 2010, 13 €.

◆ Pas loin du robusto, lui

non plus, mais en plus long cette fois, ce beau

cigare à la cape maduro incarne un peu la quintessence des dernières créations de chez Partagas : puissance, caractère, équilibre. Moins nerveux que son aîné le D 4, donc plus accessible. HOYO DE MONTERREY Hoyo du Gourmet panetela, 8,20 €.

◆ À rebours des modules à la mode, ce grand classique un peu oublié, élégant, féminin, constitue un excellent cigare d’initiation, idéal pour le plein air.

HONDURAS

FLOR DE COPAN Short robusto, 6,30 €.

◆ Servi sous tube, un cigare

pour débutants mais pas insignifiant, avec, bien marquées, les caractéristiques de son terroir : en particulier des notes épicées.

NICARAGUA

NICARAO Anno VI, Pirámide, 6,70 €.

◆ Jolie cape claire, senteurs à

froid un peu acidulées, arômes de fleurs et de café grillé ensuite, un pur nicaraguayen.

RÉPUBLIQUE DOMINICAINE

JACAGUA Short robusto, 18 € les dix.

◆ Vendu uniquement en fagots

de dix sous cellophane, cette deuxième vitole de la marque dominicaine a ses aficionados, attirés par son caractère, sa consistance. Et son prix tout petit.

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Forum

PAROLES DE LECTEURS Écrivez-nous à rambaud@valmonde.fr

Justinien Clary, honnête homme du XVIIe ◆ Merci à Jours de Chasse d’avoir consacré un si long article au célèbre comte Clary. Cet homme-là le méritait vraiment, et ce n’est que justice que d’avoir rappelé tous ces faits d’armes. J’ai été heureux d’apprendre que Clary était un honnête homme, au sens que lui donnait le XVIIe siècle. C’était un personnage complet, grand sportif, tout à la fois escrimeur, grand tireur, grand chasseur… La chasse française peut le remercier pour toute son œuvre. Christophe Sauvageot.

Vous avez osé briser un tabou sur les chiens ◆ Je tiens à remercier Jours de Chasse d’avoir osé briser le tabou, de mettre fin au politiquement correct sur le modèle du chien.Vous avez osé écrire ce que tout le monde pense tout bas, à savoir que la question du modèle dont nous rebattent

les oreilles les clubs de race ne signifie rien en soi, car comme vous l’expliquez, « c’est le travail qui doit dicter les critères de la beauté, car le chien doit être conformé morphologiquement pour remplir du mieux possible les tâches pour lesquelles il a été patiemment sélectionné ». Les clubs de race feraient bien d’inscrire cette phrase en lettres d’or dans leurs statuts. Arnaud Desgardes.

Un peu de rêve

◆ Vous avez raison de dire,

dans votre dernier numéro, que la vénerie du lièvre donne une parfaite image de ce qu’est et que ce doit être la chasse : à la fois élégante, difficile (le gibier doit toujours pouvoir jouer sa partie et,avec nos capucins, les chasseurs sont servis au centuple), avec sa part de rêve et de magie donnée par la musique de la meute. Et puis quel plaisir de voir de jeunes enfants qui suivent ces chasses avec passion ! Bernard Sustère.

Les monterías parfois pénibles ◆ Bravo pour votre longue et belle évocation d’une montería andalouse ! Bravo également d’avoir émis des réserves sur ce mode chasse ancestral, en particulier sur la présentation du tableau de la journée, « assez éloigné de la rigueur protocolaire germanique » ! Pour avoir été invité, par deux fois, dans de superbes monterías, tant par la beauté des paysages que par la densité des animaux et la qualité de l’organisation, ce n’est pas de la sensiblerie mal placée que de dire que le spectacle du tableau final est parfois pénible à regarder. Gilles Couderc.

Précisions ◆ Dans notre rubrique Tentations Accessoires page 40 de notre dernier numéro, le Back Track de Bushnell (GPS simplifié avec une boussole numérique) est vendu au prix de 79 euros, et non de 60 euros, comme indiqué.

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Jours de C HASSE ◆ A U T O M N E 2 0 1 1

Carnet d’adresses des pages Tentations

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