Jours de Chasse

Page 1

M 02515 - 44 - F: 9,50 E - RD

3:HIKMPB=ZU^ZUX:?a@k@e@e@k;

BEL/LUX 9,50 € - SUISSE 15 FS - CAN 15 $CAN - DOM 9,50 € - ALL/ESP/ITA/GR/POR (CONT) 9,50 €

Sens en éveil

Jours de CHASSE

Jours

de

HASSE

C N° 44


* VIVRE POUR LA GRANDEUR

CHAQUE ROLEX EST SYMBOLE D’EXCELLENCE. LANCÉE EN 1956, LA MILGAUSS, PENSÉE POUR RÉPONDRE AUX BESOINS DE LA COMMUNAUTÉ SCIENTIFIQUE, RÉSISTE À DES CHAMPS MAGNÉTIQUES D’UNE AMPLEUR DE 1 000 GAUSS. SOUMISE AUX TESTS EXIGEANTS DES INGÉNIEURS DU CERN, ELLE A GAGNÉ SA RÉPUTATION DE PARFAIT BOUCLIER MAGNÉTIQUE. AUJOURD’HUI, LA MILGAUSS EST DOTÉE DE NOUVELLES INNOVATIONS DONT LE SPIRAL PARACHROM QUI RENFORCE SA RÉSISTANCE CONTRE LES EFFETS DU MAGNÉTISME.

l a mil g auss

Rampazzo 27,

rue solférino - compiègne - tél. 03 44 23 35 85


Sommaire N° 44 été 2011

CHASSE Jours

de

N° 44

BEL/LUX 9,50 € - SUISSE 15 FS - CAN 15 $CAN - DOM 9,50 € - ALL/ESP/ITA/GR/POR (CONT) 9,50 €

60 Découverte Entre amis en Andalousie

3-5, rue Saint-Georges 75009 Paris Tél. : 01.40.54.11.00 - Fax : 01.40.54.12.85 www.joursdechasse.com

Président-Fondateur Olivier Dassault

RÉDACTION

Rédacteurs en chef : Bruno de Cessole (11.35) Humbert Rambaud (11.56) Reportages : Guillaume Beau de Loménie Armurerie et optique : Alain de l’Hermite Tentations-Enchères : Virginie Jacoberger-Lavoué (11.34) Visite privée et saveurs : Véronique André Secrétaire général de la rédaction : Éric Lerouge (11.91) Maquette : Fabrice Fournier (premier rédacteur-graphiste 11.83), Nicolas Lemay (11.84) Directeur de l’iconographie : Marc Charuel (11.94) assisté de Patrick Iafrate (11.92) et Patrick Rousset (11.93) Infographiste : Florence Binoche-Giboreau (11.67) Responsable production : Nicolas Gigaud (11.87)

ADMINISTRATION GESTION DÉVELOPPEMENT

3-5, rue Saint-Georges - 75009 Paris Tél. : 01.40.54.11.00 - Fax : 01.40.54.11.81 Secrétaire général, directeur de la diffusion : Antoine Broutin (11.62)

PUBLICITÉ

Directeur commercial : Jérôme Pinel (Tél. : 06.08.77.99.89 ; jerome.pinel@valmonde.fr) Maquette-planning : Gill Haag (Tél. : 01.56.52.21.67 ; ghaag@figaromedias.fr) DIFFUSION ET ABONNEMENTS Service diffusion : Valérie Dubuy (1159), Corinne Landry (1158) Ventes au numéro Ventes au numéro – Inspection des ventes : Sordiap : Gilles Marti (Tél. : 01.42.36.80.82 ; gmarti@mercuri-presse.com ) ADMINISTRATION Directeur administratif et financier : Éric Baracassa (11.30) Services généraux : Catherine Delange (11.13)

SERVICE ABONNEMENT

Numéro de commission paritaire : 0613 K 79921 - ISSN 1622-8979

22, rue René-Boulanger 75472 Paris Cedex 10 Tél. : 01.55.56.70.94. Fax : 01.40.54.11.81. Imprimé par Assistance Printing en CEE.

GROUPE VALMONDE Président: Pierre-Yves Revol

Vice-président : Olivier Dassault Directeur général : Guillaume Roquette Conseiller du président : Jean-Jacques Schardner Valmonde et Cie, SA au capital de 14 373 463,41 euros Actionnaire majoritaire : Sud Communication RCS : Paris B 775 658 412. Siret : 775 658 412 00140. Directeur de la publication : Guillaume Roquette Photo du bandeau : Bougainvilléa d’Olivier Dassault. Photo de couverture : FLPA/Alamy Copyright 2011 - Jours de Chasse. Les manuscrits non insérés ne sont pas rendus. Sauf dans les cas où elle est autorisée expressément par la loi et les conventions internationales, toute reproduction totale ou partielle du présent numéro est interdite et constituerait une contrefaçon sanctionnée par les articles 425 et suivants du code pénal. ADAGP, Paris 2011, pour les œuvres de ses membres.

142 Crayons

PHOTOS : LA COLADAS - LIAM BUNCE/ALAMY - MUSÉE DE LA CHASSE ET DE LA NATURE

M 02515 - 44 - F: 9,50 E - RD

3:HIKMPB=ZU^ZUX:?a@k@e@e@k;

Jours de CHASSE

Sens en éveil

TRIMESTRIEL JUIN JUILLET AOÛT 2011

et pinceaux Carle Vernet, un peintre au galop

76 Aventure Les derbys de la Bamingui

005 L’Éditorial d’Olivier Dassault Point de mire 006 L’actualité de la chasse et choke 018 LeChicmonde de la chasse À l’affût 030 Expositions et salons 032 LaLucarne chasse en DVD Tentations 034 Équipements de saison… 34 … pour elle 36 … pour lui 38 Accessoires 42 Automobiles

044 Enchères Trophées et bronzes en haut de l’affiche 48 Signets La chasse en librairie Confidences 056 Pierre Cadéac Découverte 060 Entre amis en Andalousie 070 Tourisme Séville, femme du Sud Aventure 076 Les derbys de la Bamingui 088 Reportage Au rendez-vous des diaboliques

le terrain 102 Sur Tout savoir sur… 102 Opération faisans

en Seine-Maritime 110 Chiens, le diktat du modèle 114 Paris Shooting Club Le nouveau cercle 120 Essai Merkel RX Helix 122 Chasse à la journée, domaine de la Haute-Porte 126 Rapatrier son trophée

Chasseur de légende 128 Comte Clary, gentilhomme de la chasse moderne et pinceaux 142 Crayons Carle Vernet, un peintre au galop Portrait 156 Jules Barbey d’Aurevilly Chevalier du Cotentin et la chasse 170 L’art Gabriel Metsu privée 174 Visite Invitation au domaine du Tertre chez Jean-Jérôme Degoursi 180 Saveurs Notre chef entre en cuisine 186 Tentations 186 Douceurs d’été 188 La maison et sa déco 192 La maison et le jardin

194 Flacons 194 Primeurs 2010 196 Absinthe, rituel spirituel Volutes 198 Sous le soleil, exactement 202 Forum Les lecteurs ont la parole

Ce numéro comprend une aquarelle entre les pages 66 et 67, un encart broché Abonnement entre les pages 98 et 99 et un encart jeté Réabonnement.

Parution du n° 45-automne 2011, septembre Jours de Chasse sur Internet : www.joursdechasse.com


Q U AT R E Collllec Co lecti t on

PARIS

|

CANNES

|

MONACO

Poin Po ints ts de ve vent nte exclussifs : +33 (0)1 42 44 42 40 | Bou outi tiqu quee en n liggne n : www w.b bou o cch her eron on.c on .ccom


Éditorial par Olivier Dassault

L

communications, animées par Gérard Tendron, ingé’attente est le lot du chasseur,comme l’espérance nieur général des Eaux et Forêts, et consultables sur le est son ressort. Et c’est à partir du printemps, lorsque site de la Société de vènerie (www.venerie.org), il resles armes sont au râtelier et qu’à l’exception de l’apsort que la vènerie contribue de manière importante aux proche du chevreuil,le disciple de Saint-Hubert n’a plus équilibres écologiques tant au niveau des espèces anil’occasion de chasser, en France tout au moins, qu’il males que de l’utilisation des espaces. vit dans l’attente, formant des vœux pour que la proD’ores et déjà des applications concrètes sont préchaine ouverture surpasse la précédente. Pour autant, vues, notamment à travers une collaboration avec la saison estivale n’est pas synonyme,pour lui,de la splenl’ONCFS sur l’éthologie de la faune sauvage. Réputés dide vacuité des vacances évoquée par Proust. S’occuplutôt traditionalistes et conservateurs, les veneurs per de la gestion de son territoire, entraîner son chien, ont ainsi donné un exemple frappant d’ouverture et s’exercer sur un pas de tir, participer aux nombreuses de dialogue avec tous les acteurs de la biodiversité. fêtes de la chasse et de la nature qui, chaque été, draiNe nous leurrons pas : sans cette faculté d’adaptanent des centaines de milliers de visiteurs à travers la tion aux changements rapides des mentalités et des comFrance,constituent une autre façon,et non pas la moins portements sociaux, la chasse sera condamnée, à plus prenante, d’entretenir sa passion. ou moins long terme, à appartenir aux Comme vous le savez, la pratique seuls vrais paradis qui sont les paradis de la chasse suscite toujours autant de perdus. réticences sinon d’oppositions de la SANS CETTE Je disais, au début de cet éditorial, que part de ses adversaires qui ont su FACULTÉ la saison d’été est une autre manière convaincre un public peu ou prou inpour le chasseur de nourrir sa passion. différent ou neutre de la pertinence D’ADAPTATION Extraire de sa bibliothèque un livre de leur combat. C’est pourquoi nous AUX CHANGEMENTS cynégétique ancien ou pas encore lu, devons être à la fois vigilants et sans est un agréable moyen de vivre par reproches.Tout récemment, le groupe RAPIDES, procuration les émotions de la chasse Chasse de l’Assemblée nationale, auLA CHASSE SERA ou de les anticiper. De même, pouvoir quel j’ai l’honneur d’appartenir,a préCONDAMNÉE. se consacrer,tout à loisir,à la découverte senté une proposition de loi, votée le de ce numéro de Jours de Chasse, dont 17 mai, portant diverses dispositions j’aimerais vous proposer quelques mord’ordre cynégétique. Ces mesures viceaux choisis. Comme les Confidences de Pierre Casent à simplifier et améliorer le dispositif juridique en déac, le plus grand dresseur animalier du cinéma franvigueur régissant l’exercice de la chasse. Nos amis çais, la découverte de cet art exigeant qu’est la vènerie chasseurs seront, je l’espère, sensibles, aux disposidu lièvre en Bretagne, le reportage de Pierre de Boistions sur les modalités d’admission dans une Acca, sur guilbert sur une montería en Andalousie, l’ouverture les dégâts de gibiers provenant des zones non chasdu tout nouveau Paris Shooting Club aux portes de sées, ou encore sur la validation du permis de chasser. Paris, l’histoire des exploits de tireur du comte Clary D’autres dispositions ont pour objectif de légitimer et ou encore le trait sûr et élégant de Carle Vernet, l’un de renforcer l’action des chasseurs pour la nature,et font des meilleurs illustrateurs cynégétiques du XIXe siècle… reconnaître leur rôle éminent dans la conservation de la biodiversité. Bonne lecture et très bel été à tous. À cet égard, nos amis de la Société de vènerie ne sont pas en reste, qui ont organisé, le 19 mai à Fontainebleau, un colloque sur le thème Vènerie et Écologie, réunissant une douzaine d’experts de différentes disciplines et quelque cent quatre-vingts participants.L’intention était de mettre en relief les convergences entre les préoccupations des écologistes et ce mode de chasse particulier qu’est la chasse à cor et à cri. Des diverses

Jours de C HASSE ◆

ÉTÉ 2011

5


Pointdemire TOP-PET-PICS/ALAMY

REGARD SUR L’ACTUALITÉ DE LA CHASSE par la rédaction

ENQUÊTE

LES CHASSEURS PLÉBISCITENT LE PETIT GIBIER

◆ Où ? Pourquoi ? Comment ? C’est en quelque sorte autour de ces trois questions et à l’occasion des états généraux de la chasse(tenusàParisles15et16février) que la FNC avait lancé une vaste enquête sur Internet. Les chasseurs étaient invités –de manière anonyme,devant seulement donner leur numéro de validation de permis de chasser– à réfléchirsur«l’accèsauxterritoires,

INTERNET

YESWEHUNT TISSE SA TOILE

◆ « Le culte de la tradition n’exclut pas l’amour du progrès » : la célèbre phrase du colonel Danloux, écuyer en chef de 1929 à 1933 au Cadre noir de Saumur, surl’artéquestreengénéral,pourrait être sans conteste la philosophie du site Internet yeswehunt, qui a été lancé il y a tout juste un an.« À l’heure où les communications et les échanges en tout genre ont fait des pas de géant,les chasseursnedevaientsurtoutpasrester à l’écart », expliquent le fondateurbelgedusite,ArnoutVandevyvere, dont l’objectif est de

6

le gibier et ses habitats,l’image et lesvaleursportéesparlachasse…». Visiblement, la démarche est un vrai succès si l’on en juge par le nombre de réponses, 10 167 exactement,cequipermetdemesurer–mêmesiceschiffresnerépondent pas en tout point aux critères des sondages (représentativité,échantillonnage…)– l’étatd’espritde1,3millionchasseurs de France. Le premier enseignement est une confirmation : à la question « Quelles solutions proposeriez-vous pour maintenir le nombre de chasseurs sur le fédérer les disciples de Saint-Hubert de l’Europe entière… Le succès est déjà là, car au bout d’un an d’existence, près de 8 000 chasseurs ont répondu présents (l’inscription est gratuite), représentant 77 nationalités ; plus de 500 visites quotidiennes sont enregistrées en moyenne. Une impérieuse nécessité pour,d’une part,rompre la solitude du chasseurqui,mêmes’illarevendique, finitparluipeser ;et,d’autrepart, montrer la force des chasseurs d’Europe, unis par ces mêmes

territoire où vous chassez? », plus de 50 % voudraient « renforcer les actions d’aménagement des habitats et de développement des densités de petit gibier », loin devant que soit « proposée aux nouveaux chasseurs une tarification adaptée dans leurs premières années de pratique ». Dans le même esprit, ils souhaitent vivement (plus de 7 000 réponses positives) que le monde de la chasse « conclut des partenariatsavecdesorganismesdu monde agricole et forestier ». Ces deux aspirations principales confirment que la chasse française ne peut survivre que grâce au renouveau du petit gibier. Personne n’ignore en effet qu’il est plus facile d’attirer –et de maintenir – de jeunes chasseurs dans nos rangs, en leur faisant découvrir et aimer des chasses de lapin, de faisan… et, qu’à rebours, passer des heures au poste à des battues de grands animaux peut en rebuter plus d’un. Enoutre,leschasseursontsaisi que ce retour du petit gibier ne pourra avoir une quelconque chance de réussite qu’à la seule

passions.Car,aujourd’hui,grâce auWeb,leschasseursdoiventpouvoir réagir rapidement sur toute question les concernant, et yeswehunt le permet. En outre, il offre une base unique en 5 langues sur l’organisation et les modes de chasse

Jours de C HASSE ◆

ÉTÉ 2011

condition qu’il y ait entente avec ceux qui ont la maîtrise du sol, c’est-à-dire le monde agricole et forestier. D’ailleurs, dans cet esprit, ils sont 80 % à être favorables à des lâchers de repeuplement (et 11 % pour du gibier de tir). Sur leur image, pour 6 000 d’entreeux,lachasseestunepassion, une tradition.Sévères avec eux-mêmes,ils sont 7 000 à penser « qu’ils se comportent de façon peurespectueuseetnerespectentpas les propriétaires et les autres usages delanature».Plus encore,ils sont 3 000àdirequelaraisonpourlaquelle ils sont critiqués, c’est parce qu’« ils sont dangereux » ! Autre enseignement de cette étude : ils attendent des institutions de la chasse « un renforcement des formations et des missionsderecherchescientifiquesurles espèces gibier » afin d’apparaître comme des personnes « responsables et crédibles ». Du petit gibier, plus de sécurité, plus d’éthique, plus de recherchescientifique :enrésumé, c’est tout l’avenir de la chasse française qui est posé. de 43 pays d’Europe (réglementation, adresses utiles, calendrier, actualitécynégétique)etmoult services comme un glossaireenplusieurslangues, des prévisions météorologiques, des petites annonces, des tour-opérateurs français et étrangers). Tout en proposant un lieu d’échanges original(commeFacebook)dephotos, de discussions,y compris de territoiresdechasse.Lameilleure façondecomprendreladémarche est de vous y inscrire, de toute urgence. Sur Internet : www.yeswehunt.eu



Pointdemire REGARD SUR L’ACTUALITÉ DE LA CHASSE

gratrice,elledoitsegérersurl’ensembleduterritoire,etcettegestion doit se faire de manière exemplaire par les chasseurs.Or, si les chasseurs ne prennent pas eux-mêmes les choses en mains, d’autres n’hésiteront pas à faire

des choix radicaux,à savoir engager un moratoire sur la chasse de la bécasse,pourmieuxdéfinitivement la fermer. Auvrai,ilyavaiturgence d’autant que seulement vingt-six départements avaient adopté jusqu’à présent le PMA, chose plutôt curieuse pour une espèce migratrice qui, jusqu’à preuve du contraire,neconnaîtpas les frontières ! D’où la cacophonie de la dernière saison, au cours de laquelle des départements ont suspendu la chasse, d’autres l’ont fermée, d’autres ont baissé le quota hebdomadaired’oiseaux…Cetteurgence n’a pas empêché certains présidents de fédération, comme celui du Pas-de-Calais, Willy

Schraen, d’affirmer que mettre en place le PMA,c’est mettre le doigt dans un engrenage, qui obligera à se voir imposer des quotas sur toutes les espèces migratrices. Ce genre de raisonnement à courte vue est contre-productif pour le monde de la chasse, qui doit avoir une démarche responsable et scientifique. Heureusement, il n’a pas été suivi car plus des trois quarts des présidentsontfinalementvotéenfaveur du PMA. Pourl’heure,lequotadePMA serait fixé à 30 oiseaux par chasseur et par saison, ce qui paraît encore trop. Rappelons en effet que 1,2 million de bécasses sont, au minimum, tuées tous les ans enFrance(paysquiréaliseleplus de prélèvements avec l’Italie), et que les chasseurs français doivent montrer l’exemple.

plus jeune diplômé avait tout juste 12 ans !) ont décidé de se soumettre à cet examennonobligatoire,organisé par l’Association nationale des chasseurs de grand gibier (ANCGG). L’annéedernière,ilsétaient encore 1 236 à tenter leur chance (35 lors de la première édition !). Ilfautserappelerquel’ancêtre de ce brevet était le stagepratiquejeuneschasseurs qui avait été lancé en 1984, transformé deux ans plus tard –en raison d’une affluence d’adultes – en stage pratique grand gibier,qui, lui, avait duré jusqu’en 1990. Mais Alain François, président de l’ANCGG, souhaitait aller plus loin avec la mise en place d’unbrevetnational,cequipouvait parfaitement se concevoir à un moment où les populations

de grands animaux croissaient de manière exponentielle et où, il faut bien le dire, les chasseurs français n’avaient pas vraiment une culture de la chasse des grands animaux. L’idée d’un examen à “plusieurs étages” s’est alors imposée :une épreuve théorique (100 questions,dont 4 éliminatoires) et pratique (tir à balle réelle avec obligation d’un résultat minimal) ; pour obtenir le brevet, le candidat doit avoir satisfait à ces deux épreuves. En outre, l’ANCGG a mis au point à côté de cet examen, un brevet “seconddegré” (ou brevet du gestionnaire)aucoursduquellecandidat doit se soumettre à trente questions supplémentaires sur la gestion d’un territoire. « Notre but, rappelle Alain François, n’était pas de fabriquer deschasseursélitistesoudeconcurrencer le permis de chasser,mais de

le compléter dans plusieurs directions », c’est-à-dire en matière de gestion des espaces et des espèces,del’éthique,durespectdu gibier… Très vite, le brevet est devenu une référence, et a été sans cesse amélioré (arrivée de l’informatique,création des options arc en 2001 et vénerie en 2010…)etcopié(notammenten Belgique depuis 1999). Signe de son succès :il séduit une part non négligeable de non-chasseurs, fait partie du programme dans certains lycées agricoles, il est exigé pour certaines adjudications… Si l’on ne peut que se réjouir de son grand succès,on peut regretter que nos autorités cynégétiquesn’aientpasmisenplace l’équivalent pour le petit gibier, car c’est à l’aune de ces démarches que l’on jugera la crédibilité des chasseurs.

GESTION

UN PMA NATIONAL POUR LA BÉCASSE

STOCKFOLIO/ALAMY

autorisé (PMA) pour la bécasse à l’échelle nationale : c’est presque fait,selon Yves Ferrand,ingénieur à l’ONCFS. En effet, à l’heure où nous mettions sous presse, l’arrêté ministériel était attendu. Comme nous l’avions indiqué dans notre précédente livraison, après une saison très médiocre en raison d’une mauvaise reproduction en Russie, les instances cynégétiques ont vouluagirvite,commel’avaitindiqué le président de la FNC, Bernard Baudin,à l’occasion de soncongrèsenmars.Avecdesarguments imparables et de bon sens : parce que la bécasse n’est pas un capital inépuisable et parce qu’elle est une espèce mi-

ANNIVERSAIRE

LES VINGT ANS DU BREVET GRAND GIBIER

◆ Le brevet grand gibier fête ses vingt ans, avec le sentiment du devoir accompli. Depuis 1991,eneffet,plusde21 000candidats (de tous âges, puisque le

8

JOHN MACTAVISH/ALAMY

◆ Un prélèvement maximum

Jours de C HASSE ◆

ÉTÉ 2011

Rens. :wwwancgg.org





Pointdemire REGARD SUR L’ACTUALITÉ DE LA CHASSE

ENVAHISSANTES BERNACHES

◆ Que faut-il faire de nos bernachesduCanada ?C’estensubstance la question que se posentleschercheursdel’ONCFS dans la dernière livraison de Fauve sauvage,sous un titre sans équivoque : « La bernache du Canada : une espèce exotique devenue envahissante ».En effet,cette oie, reconnaissable à ses joues et à sa gorge blanche, originaire d’Amérique du Nord, croît en moyenne dans les pays européens de 5 à 30 % par an, notamment en France, où selon l’ONCFS,son nombre est passé d’un peu plus de 600 à plus de 4 500 entre 1996 et 2007. Le seul problème, c’est que cette espèce n’a rien à faire en Europe. En effet, cette oie a été introduiteauXVIIe siècleenAngleterre comme oiseau d’agrément pour les parcs. Puis au coursduXXe,deslâchersontété

effectués dans les pays scandinaves, en Belgique,en Suisse et en France, à telle enseigne que l’onestimeseseffectifsà160 000 aujourd’hui(dontplusdelamoitié pour le seul Royaume-Uni). Une croissance qui peut s’expliquer par des biotopes favorables, sa longévité (une bernache peut vivre jusqu’à 24 ans), et du fait de sa protection. Or, la bernache pose de réels problèmes. D’abord sur les activités agricoles en raison de son appétit vorace, sur les infrastructuresdeloisirs(parl’acidité de leurs fientes, elles souillent les endroits à végétation rase, comme les gazons des golfs, les pelouses des bases de loisirs) ; sans compter des risques sanitaires(pollutiondeseauxdebaignade) et l’impact sur d’autres espèces d’oiseaux (ainsi,le mâle, par son comportement agressif au moment de la reproduction, peut faire fuir toutes les autres espèces de canards).

Que faire ? Nombre de pays européens ont pris peu ou prou des mesures drastiques.En Belgique, cette oie est chassable depuis 2008 ; en France, plusieurs mesures ont été prises : arrêt de toutes nouvelles introductions, destructionsadministratives,stérilisation des œufs, effarouchementaufusil-laser…Maispourquoi ne pas la chasser ? Comme toutes les bernaches, notre oie était protégée, jusqu’en 2009. L’ONCFS le souhaite « car la

chasseestlégitimesuruneespècequi se porte bien », même si ce n’est qu’une « mesure complémentaire pour accentuer la pression de destruction » ? Peut-être, mais cela éviteraitd’arriveràunesituation similaire à celle des Pays-Bas, où l’on gaze des oies par milliers, et l’on ne veut surtout pas rouvrir sa chasse par idéologie ; celamontreraitqu’enFrance,on peutêtrepragmatique.Maiscela, nos hommes politiques en ontils le courage ?

Pour la Société de vènerie,cette quasi-disparitionestàmettresur le compte de la stratégie des veneurs, à savoir refuser toute forme de « confrontation avec les saboteurs»,seuletactiquepossible car, dans le cas contraire, « on imagine le profit que nos opposants auraient tiré de batailles rangées ».

Si les veneurs se félicitent que le « mouvement ne prend pas », ils constatent que les saboteurs ont changé de mode opératoire, la centrant « entièrement sur les médias ». En d’autrestermes,lessaboteurs vont essayer non plus d’empêcher lachasse,maisdefournirdes“imageschocs”, (car « pour être accusatrices,ellesdoiventvéhiculerl’odeur delasouffranceetdelamort») ;une stratégie d’autant plus facile que lesmédiasprêtentuneoreilleplus qu’attentive à la cause écologiste même jusqu’au-boutiste. Et ce n’est pas une vue de l’esprit :sur les 23 sabotages, pas moins de 13 ont été relayés par la télévi-

sion. « Qui peut se flatter d’avoir jamaisobtenuunecouvertureaussi sidérante ? » C’est pour cette raison que la Société de vènerie veut être encoreplusprésentesurledomaine de la communication,pour donner une image authentique de la vénerie. « Un enjeu essentiel », souligne Pierre de Rouälle,viceprésident de la Société de vènerie, créateur de la Lettre des amis de la vénerie. Témoin, leur colloque sur Écologie et Vénerie (lire page 14) qui vient de se tenir à Fontainebleau, la présence de la Vénerie aux Journées du patrimoine… « C’est un bien collectif qui nous concerne tous.Chasser à courre aujourd’hui est un acte militant»,poursuitPierredeRouälle. Chasser tout court aussi… sous peine de disparaître.

POLITIQUE

◆ De prime abord, c’est plutôt une bonne nouvelle pour la chasse à courre : les sabotages commis par les “écoterroristes” sont en très nette diminution, comme le souligne le dernier numéro de la revue Vénerie. Si en quatre ans, 23 opérations de ce type ont été recensées –ce qui resteraisonnableparrapportaux 64 000 journées de chasse pendant cette même période–,il n’y a eu que deux tentatives de sabotage à déplorer lors de la dernière saison (contre 10 en 20072008). Comme le note Philippe Dulac(photo),présidentdelaSociété de vènerie, « ce n’est pas ce qu’on appelle un vent qui se lève ».

12

COURTOISIE VÈNERIE

LA NOUVELLE STRATÉGIE DES COLOGISTES

BILL EAGLE/ALAMY

ENVIRONNEMENT

Jours de C HASSE ◆

ÉTÉ 2011


#241,$4/ /+ !,"+/ &&&/-',-*/!0$ (0%/ 30,* /+ '2,*-.1-)&/* %. -1 %" +1(' )#%%


Pointdemire REGARD SUR L’ACTUALITÉ DE LA CHASSE

ÉTUDE

COLLOQUE

ÉCOLOGIE ET VÉNERIE

◆ C’était un pari difficile,et c’est un pari gagné. Il fallait une certaine dose d’inconscience, mais aussi de ténacité, à la Société de vèneriepourorganiseràlafinmai un colloque dont le thème auraitpuparaîtrequelquepeuprovocateurauxyeuxduprofanepas du tout éclairé :“Vènerie et écologie, des engagements communs”.Delaprovocation ?C’est avant tout du réalisme,car,dans un monde où tout est communication, il est essentiel pour le monde de la chasse de prendre l’initiative afin de fournir des arguments solides, étayés de manière scientifique. Le pari a d’abord été gagné en termes de chiffres, car 180 participants avaient répondu présents dans la spectaculaire

14

gouement des Français pour les terrains à bâtir ne se dément pas. Soutenu par une forte demande (+18 % en un an), leur prix a augmenté de 17 %, poursuivant ainsi leur hausse ininterrompue depuis 1997. Plus les parcelles sont petites,plus le prix au mètre carré est élevé. Les particuliers seconcentrentsurlesgrandesagglomérations où les prix sont les plus chers.En région parisienne, dans lesYvelines,l’hectare se né-

gocieàplusde7 300euros(+19% en trois ans) et dans leVal-d’Oise à plus de 8 000 euros.À l’opposé, dans les régions d’élevage,le prix des terres reste plus raisonnable, s’établissant à 4 100 euros (en hausse tout de même de 10 % sur cinq ans).Mais,là encore,ce n’est qu’une moyenne, car en Creuse, dans le Jura, ou encore dans la Saône et la Loire,les prix fluctuent entre 2 100 et 2 600 euros l’hectare. Plus encore, dans

salle des Colonnes du château de Fontainebleau afin de dialoguer avec les 12 intervenants, scientifiques,techniciens,sociologues, écologistes et veneurs, venant de l’ONF, du Muséum d’Histoire naturelle, du Cemagref… Pari gagné ensuite sur le débat en lui-même,car il a bien mis en évidence les préoccupations communes qu’il y a entre lesveneursetlesécologistes.Préoccupations sur la gestion des espaces par les animaux : ainsi les veneurs,par leur manière de chasser, favorisent un brassage des populations de grands animaux, une nécessité afin de ne pas affaiblir génétiquement ces dites populations. Dans le même esprit, ce colloque a brisé bien des idées reçues comme le soi-disant dérangement des animaux par les laisser-courre ;aucontraire,nom-

bre d’intervenants ont expliqué que le dérangement n’était que “limité”,et rappelé que la véneriequiestunmodechasseauplus près de la compétition naturelle, sert à maintenir le caractère sauvagedesanimauxenaugmentant leurvigilance,leursruses,leurcapacitéàfuir…Demême,d’autres intervenants, comme la philo-

l’Ouest,leMassifcentral,laBourgogne et la France-Comté, plus de 30 % des terres d’élevage s’échange à moins de 2 000 euros l’hectare. Un bas niveau qui s’explique par la baisse des revenus des éleveurs. Suivant la tendance de l’immobilier urbain, le marché des maisons de campagne a retrouvé sondynamisme.Lestransactions ont augmenté de 15 % en un an. Malgrédegrandesdisparitésgéographiques, leur prix moyen a augmenté de 6,3 % en un an, à 169 000 euros en moyenne,après deux années de baisse. « En réalité, les prix des maisons de campagnestagnentdenouveaudepuisla mi-2010endépitdeconditionsdefinancement qui restent très favorables. Dans ce contexte, une remontée des taux d’intérêts pourrait induire une baisse des prix en 2011 ou une fermeture du marché », anticipe André Thévenot.

MARC CHARUEL

◆ Aprèsavoirbaisséen2009dans le sillage de la crise financière,le marchédesterresagricolesrepart à la hausse.Selon les statistiques de la FNSafer publiées à la fin mai, un hectare s’est négocié en 2010 en moyenne à 5 230 euros, en progression de 1,9 % sur un an. Le nombre de transactions progresseégalement,de1,7%sur un an, à 209 000 ventes. Comme maintenant depuis quelques années,ce sont les particuliers–etnonlesagriculteurs– qui tirent les prix vers le haut, «carilsachètentdesterrespourleurs besoins de logements », commente André Thévenot, président de la Fédération nationale des Safer. Conséquence : les surfaces agricolesdiminuentenmoyenne depuis 2006 de 78 000 hectares chaque année. À rebours, l’en-

DOMINIQUE VERNIER

PRIX DES TERRES: EN HAUSSE

Jours de C HASSE ◆

ÉTÉ 2011

sopheetnormalienneConstance vonBriskorn,ontmisenexergue la«légitimitéculturelleetécologique que représente la vénerie comme mode de chasse ». Ce jour-là, la chasse à courre ne pouvait être mieux servie. L’intégral des interventions est consultable sur www.venerie.org,les actes du colloque seront publiés en décembre.



Pointdemire REGARD SUR L’ACTUALITÉ DE LA CHASSE

XAVIER MOUTHON

TROMPES ET FANFARES

L’ÉCOLE DE YANNICK BUREAU ◆ Quel chasseur, et pas néces-

sairement veneur, n’a ressenti l’émotion profonde de la sonnerie des trompes ? Qui ne s’est dit alors : “J’aimerais bien sonner, mais je ne connais pas le solfège, je n’ai pas ou plus le souffle nécessaire.Peudouécommejesuis, ilmefaudradesannéespourcommencer à sonner une fanfare… Bref, autant renoncer, c’est trop difficile !”Cesscrupulesn’ontpas de raisons d’être. Écoutez l’avis de Yannick Bureau (photo), directeur musical de l’Académie du Club Périnet, sonneurexceptionnelcertes,mais surtout pédagogue d’une patience presque inlassable,en dépit des couacs et des canards que ses oreilles doivent supporter de la part des apprentis sonneurs : « La trompe est accessible à tous,et nonréservéeàuneélitedegensdoués. On peut débuter à 12 ou 13 ans comme à 60,et l’on peut sonner jusqu’à80ans !Commedanstoutediscipline une pratique régulière est la condition des progrès.Il ne faut pas se laisser décourager.»

ART DE VIVRE

UN NOUVEAU DÉPART POUR KETTNER

◆ Quel chasseur n’a pas été attristé, voire meurtri, quand il a appris la fermeture définitive et la liquidation judiciaire du célèbremagasinKettner,boulevard Gouvion-Saint-CyràParisdans leXVIIe.Carplusqu’unesimple enseigne, ce lieu faisait figure de véritable institution, dont le seul nom a fait rêver des générationsdedisciplesdeSaint-Hubert.Qu’ilssoientrassurés :l’histoire n’est heureusement pas terminée. En effet, la société Quali Distribution vient de re-

16

Pour sa part,Yannick Bureau a commencé à sonner à l’âge de 14ans, pratiquant trois fois par jouretapprenantlesfanfaresavec la facilité que l’on possède à cette période de la vie.Après avoir intégré le groupe des sonneurs de Nantes,et gravi les échelons jusqu’au championnat de France,il part pour la capitale et devient membre du Débuché de Paris, puis du groupe de trompes du Touring Club de France,où sonnait son oncle, propriétaire de la maison Périnet. À force de prodiguer des conseils, il donne ses premiers cours au TCF. Parallèlement à ses activités professionnelles, il crée – après avoir repris Périnet à la disparition de son oncle – son école de trompes en 1996. Avec un corniste professionnelquienseignelatechnique derespirationabdominale.D’emblée l’accueil est favorable. Aujourd’hui l’école Périnet forme une cinquantaine de sonneursparan,répartisendifférents groupes, selon leur degré de connaissances et de pratique.Un

prendre le site www.kettner.fr, (c’est-à-dire l’ensemble de la vente par Internet, ce qui représente environ 80 000 clients). « Notre idée,explique Alexis Rochette, directeur commercial (et ancien président de jeuneschas-

tiers est constitué de non-chasseurs,tandisquelerestantsepartage moitié-moitié entre veneurs etchasseursàtir.«Cheznous,commenteYannickBureau,l’accentest missurl’acquisitiond’unetechnique plus que sur le résultat.Et je n’ai jamais eu de cas désespérés,même chez les publicitaires ou des écrivains sur le retour… » Au-delà du plaisir à jouer d’un instrument, à participer aux activités d’un groupe, apprendre à sonner présente des avantages et offre des bienfaits insoupçon-

nés.Ainsi la maîtrise de la respirationabdominalepermetd’évacuer le stress et d’exercer un meilleur contrôle de soi. En se concentrant sur la formation des notes,on s’affranchit des pesanteursduquotidien.Bref,latrompe est une voie d’accès à la sagesse. “Soyez donc tous sonneurs”,aurait dit Gaston Phébus qui,pour sonmalheur,neconnutqueleson pauvre et peu harmonieux de l’olifant !

seurs.com), est que les chasseurs retrouvent l’image de Kettner,une image gage d’efficacité, de classicisme et de qualité.» Ce qui, disons-le, n’était plus toutàfaitlecascesderniersmois, lesitedirectementliéaumagasin de Paris fonctionnait assezmal.Aujourd’hui, tout est apparemment rentré dans l’ordre. Avecenviron12 000références, les nemrods pourront trouver tout ce qui fait le succès de Kettner, aussi bien du côté des armes que des accessoires. Il faut noter quelques nouveau-

tés, comme, notamment, l’arrivée d’Astrid de Sologne (pour l’aménagement des territoires), de produits d’archerie et de vénerie (comme les trompes Périnet). Mais en tout état de cause, il ne s’agit aucunement « de multiplier les références,mais de proposer des produits de qualité à un prix acceptable », précise Alexis Rochette. Plus encore, Quali Distribution vient de passer un accord de licence avec la maison mère allemande, afin de pouvoir ouvrirunmagasin,sansdouteàParis,l’annéeprochaine.Onnepeut que l’espérer.

Jours de C HASSE ◆

ÉTÉ 2011

Rens. :01.47.34.48.29, 06.14.20.99.53 et www.perinet.fr

Sur Internet : www.kettner.fr


Avril 1819, François Constantin se charge de l’expansion commerciale de Vacheron Constantin à travers le monde. Lors d’un voyage en Italie, ce visionnaire édictera la devise de la société issue d’une lettre adressée à la Manufacture : « faire mieux si possible, ce qui est toujours possible…».

Fidèle à cette devise et à l’esprit qui a forgé son histoire, Vacheron Constantin s’engage à repousser toujours les limites de l’horlogerie afin d’offrir à ses clients le plus haut niveau d’exigence technique, esthétique et de finition.

Overseas Chronographe Boîtier en or rose, Mouvement mécanique à remontage automatique

www.vacheron-constantin.com

Réf. 49150/000R-9454

Manufacture Horlogère, Genève, depuis 1755.


Chicetchoke LES VOIX ET LES VISAGES DU MONDE DE LA CHASSE par Daphné Gossip

2

PHOTOS : PATRICK IAFRATE

1

18

18. Yannick Bureau et François-Louis Hugon (Club Périnet).

3

17

Le Salon de la chasse de Rambouillet, désormais à Saint-Quentin-en-Yvelines

1. Olivier Dassault,Arnaud Van Robais et Philippe Baijot (Champagne Lanson). 2. Alain Francès (Mettez) et Arthur de Soultrait (Vicomte A.) 3. Jacques-François de Chaunac-Lanzac, invité d’honneur du Salon, et Françoise Chiron sur le stand de Jours de Chasse. 4

5

17. Jean Lassaussois (Les Montres), Marie-Claude Desjeux et Frank Declerck (Rio Grande).

14

6

15. Pierre Verney-Carron. 16. L’artiste 14. M. et Mme Antoine animalier Cohen-Potin. Pierre Couzy.

5. Saïd Safa. 4. Daniel Aubry, 6. Yvan Pham président de la Ficevy. (Club Interchasse) et Anne-Sophie Rolland.

15

12

16

13

10

7

8

7. Éric Mathelon. 8. Bernard Lozé et Philippe Dulac (Société de vènerie).

en partenariat avec

18

11

9

9. Vincent Chapuis. 10. Adjudant-chef Benoist Pipon.

Jours de C HASSE ◆

ÉTÉ 2011

11. Guillaume Bruneteau et PierreEmmanuel Roubaud, commissaire général du Salon. 12. Thierry Morin et Jean-Pierre Rampazzo (Rolex). 14. Christian de Tudert et Jacques d’Orléans.


WHERE THE RIVER MEETS THE SEA.* Glen Deveron, Highland Single Malt

*Quand la rivière rencontre la mer. la distillerie MacDuff se situe à l'embouchure de la rivière Deveron et de la mer du Nord.

“Le clan MacDuff a installé sa distillerie au coeur d’une nature sauvage, balayée par les vents de la mer du Nord. C’est pourquoi le Single Malt Glen Deveron porte toutes les saveurs du climat écossais.” Stéphanie MacLeod

MAÎTRE DE CHAI


Chicetchoke LES VOIX ET LES VISAGES DU MONDE DE LA CHASSE

Le Salon de la chasse de Rambouillet (suite)

PHOTOS : PATRICK IAFRATE

1

1. Christian de Longevialle, président de la Fondation de la Maison de la Chasse et de la Nature, et Gérard Larcher, maire de Rambouillet et président du Sénat. 2. Gilles Roccia (Nobel Sport) et Bruno Julien-Laferrière (Banque Transatlantique).

20

20. Bertrand de Courcy et Bernard Gérand (Deer Hunter).

2 3

4 18

19

18. Caroline Després. 19. Jean-François Mahé.

3.Tristan de Celeyran (Agence Black). 4. François Langlois (Lebon Cotentin). 5

6 17

17. Olivier Dassault pendant son discours lors du déjeuner des présidents. 16

7

15. Laurent Hervieu (GMT Import). 16. FrançoisXavier Clédat, président de Spie-Batignolles.

8 12

13

14

12. François Bich. 13. Georges Dutruc-Rosset, 14. Jean-Michel président de Paris HSV. Crespi (Sauvestre). 9

5. Thierry Daguenet (Ruag Ammotec). 6. Bruno Cottard (Lafreco Smalto). 7. Romain Guinier (Aigle). 9. Pierrick 8. Ary Vilaséca (Japauto). Mazodier (HumbertBeretta). en

partenariat avec

20

10

10.Romain Millet (Le Chameau). 11. Patrick Ricard, président du groupe Ricard.

Jours de C HASSE ◆

ÉTÉ 2011

11

15


RIO GRANDE - Photo FOCALE 3 Studios Reims

La seule œuvre d’art qui disparaît au vernissage L ’ A B U S D ’ A L C O O L E S T D A N G E R E U X P O U R L A S A N T É - A C O N S O M M E R AV E C M O D E R AT I O N


Chicetchoke LES VOIX ET LES VISAGES DU MONDE DE LA CHASSE

1

Le Salon de la chasse de Rambouillet (suite)

PHOTOS : PATRICK IAFRATE

1. Bruno Matheu (Air France) et Alain Vasselle (sénateur de l’Oise). 2. Sophie et Gilles de Puineuf (Chasse de la Maisonnette). 3. Vincent Prat (Boucheron). 4. Le peintre animalier Anne-Marie Lacaze. 2 19

4

3

18. Patrick-Louis Vuitton. 19. Le Dr Jacques Bourdon et sa femme.

18

5 17

16. Hubert de Cerval. 17. Arnaud Lanquest (Cogefi).

6

7. Florence de Kerviler (Air France) et Jean de Robien. 8. JeanPierre Labalette.

5. Carole Voute (Beretta Gallery) et Baudouin de Saint Léger (So Chasse). 6. Till Cussmann. 9

7

16

8

15

9. Martin Boucquey (Browning), Stéphane Manara (Leica),Yves Moriceau (Browning France) et Gaëlle Gouinguené (Leica).

en partenariat avec

22

12 10

10. Olivier Wallaert (Domaine du Mahomet). 11. Cyril Bassat (Actena Automobiles). 12. Michel Moufflet.

Jours de C HASSE ◆

ÉTÉ 2011

11

14 13

13. Pierre Sévery (Swarovski). 14. Philippe Jossé (Bouygues Immobilier). 15. Jean Verney-Carron.


Famille@LeTouessrok Partez à la découverte des poissons colorés du lagon ; Faites danser vos papilles aux saveurs de neuf cuisines gourmandes ; Vivez avec style et élégance ; Rires et jeux d’enfants en cascade au T Club ; et vous pendant ce temps plongez dans un océan de tranquillité www.letouessrokresort.com Tél. 01 56 43 40 51

Le Touessrok, Ile Maurice Bénéficiez de notre offre « Réservez tôt » offrant jusqu’à 25% de réduction sur votre séjour en demi-pension et pour vos vacances en famille, hébergement offert pour un enfant partageant la chambre des parents à partir du 02/05/2011* *Conditions d’application et réservation auprès de votre agence de voyages habituelle.


Chicetchoke PHOTOS : PATRICK IAFRATE

LES VOIX ET LES VISAGES DU MONDE DE LA CHASSE

18

18. Christophe Hameline,Tania de Bourbon Parme, Louis-Arnaud L’Herbier et Yves d’Hérouville. 1

3

Le Salon de la Chasse de Rambouillet (suite)

1. Didier Gavens, David Douillet,Thierry Coste et Jean-Pierre Poly (ONCFS). 2. Christian Polis 4 (Masaï Gallery). 3. Dany Magloire. 4. Marie-Joëlle Cédat.

17

16

5 2

5. Catherine Simon (Armurerie du Chasseur solognot). 6. Pierre de Boisguilbert.

14

15

14. Julien Tournoux (Rambouillet Événement). 15. Jean-Philippe Jacquet. 16. Benoît Chevron (FDC de Seine-et-Marne). 17. Fabrice Bourgard (S.T. Dupont).

6

13 8

7

7. Julien Saint-Supéry (Actéon). 8. Renaud Desgrées du Loû. 9. Étienne Vouzelaud. 10. Thierry Mayolle (Terres et Eaux). 11. Niels Van Rooyen (Holland & Holland).

9

10

en partenariat avec

12 11

24

Jours de C HASSE ◆

ÉTÉ 2011

12. Gérard Changeux (photographe). 13. Ramon Fernández et Pedro Zorrilla.


L’EXCELLENCE À VOTRE PORTÉE L’efficacité d’un point rouge...

A 25M

X1 ...et la précision d’une lunette d’approche

A 150M

FD7

X2

A 150M

X4

A 150M

FD9 on

1-8x24 Zenith nouvelle génération

off Disponible en non-lumineux

Distributeur pour la france: La Sélection pour la passion Tel. 03 20 68 57 00 - Fax: 03 20 36 52 30 - info@gmtimports.fr

X8


Chicetchoke LES VOIX ET LES VISAGES DU MONDE DE LA CHASSE

Réunion de l’Association nationale des fauconniers et autoursiers français à Mivoisin (Loiret)

1

1. Philippe Justeau, président de l’Anfa. 2. Foulques Justeau.

16. Bernard et Annie Prévost de l’équipage Charlesd’Arcussia. 16

13 15 2

3

4

14

13. Xavier Morel. 14. Christophe Puzin. 15. L’Anglais Tony James.

3. Benoît Labarthe et Diane de Bellescize. 4. Olivier Hespel, et à l’arrière-plan, Hubert de Garambe.

12

11

PHOTOS : ANFA

5

8

7

9

5. Daniel Royer. 6. Christian Bechtold. 7. Rémy Lamour. 8. Michel Lombard.

10

9. Jean-Marc Dufour. 10. Julien Rigoreau.

en partenariat avec

26

12. Patrick Morel.

11. Jean-François Labarthe.

6

Jours de C HASSE ◆

ÉTÉ 2011


POUR LA REINTRODUCTION DE L’HOMME DANS LA NATURE www.aigle g e.com

at home in nature : comm me chez e soi danss la nature


Chicetchoke 19

PHOTOS : PATRICK IAFRATE

LES VOIX ET LES VISAGES DU MONDE DE LA CHASSE

20

20. Bernard Gamlin (ONF), François-Hugues de Champs (FDC du Cher) et Michel Thomas (FDC de la Meuse).

1 18

À l’assemblée générale de la Fédération nationale des chasseurs à Paris

2 17

1. Bernard Baudin, président de la Fédération nationale des chasseurs, et Guy Harlé d’Ophove (FDC Oise). 2. Marc Meissel (FDC du Var), Malika Dupré, Jean-Marie Huguenin (FDC HauteMarne) et Laëtitia Letellier. 3

16

3. Jean-Marc Delcasso (FDC des Hautes-Pyrénées) et Muriel Guillaume (FNC). 4. Jocelyne Koe (ONCFS). 5. Thomas Sayer (FNC) et Constance Bouquet (FNC).

15

4

5

6 7

6. Frantz Cassilde (FDC de la Martinique). 7. Serge Castéran (FDC du Gers).

15. Gérard Mathieu (FDC des Vosges), Renaud Klein (ONF) et Henri Sabarot (président de l’ONCFS).

11 12

8

16. Étienne Berger (FDC de la Nièvre) et Christian Lagalice (FDC du Jura). 17. Valérie Laigneau Mercer et Bernard Mathieu (FDC du Vaucluse). 18. Louis de Rohan Chabot. 19. Charles-Henri de Ponchalon (FDC de l’Indre) et Christine MignonAndré (FNC). 14

13

13. Éric Tournier. 14. Philippe Waguet et Françoise Peschadour (FNC).

11. Alain Durand (FDC de la Seine-Maritime). 12. Mme Baudin et Annie Charlez (ONCFS). 10

9

en partenariat avec

28

8. Jacques Chevallier (FDC des Hautes-Alpes), Max Isoard (FDC des Alpes de HauteProvence) et Joanny Griffon (FDC de l’Ain).

Jours de C HASSE ◆

ÉTÉ 2011

9. Yves Lefloc’h Soye. 10. Jacky Desbrosse (FDC de la Marne), Patrick Massenet (FDC de Meurthe-et-Moselle) et Michel Reffay (ONCFS).


POUR LA REINTRODUCTION DE L’HOMME DANS LA NATURE www.aigle.com

at home in nature : comme chez soi dans la nature


Àl’affût

LES EXPOSITIONS ET LES SALONS D’ÉTÉ par la rédaction

LE GRAND SALON ENTRE SABLE ET BRUYÈRE

c’est un rendez-vous à ne pas manquer. Pour la onzième édition de son exposition, la Galerie Sable et Bruyère, sous la direction de Patricia Orblin-Moreau, s’installera une fois encore à l’espace culture de Sully-sur-Loire. Cette très belle manifestation devrait rassembler près de 200 œuvres d’une dizaine d’artistes –dont la moitié seront des animaliers–, toujours de très belle facture. On retrouvera notamment Antoine et Thierry Faure, Frédérique Lavergne ou encore Blaise Prud’hon, toujours très appréciés des lecteurs de Jours de Chasse. Quant à la présidence du Salon, elle sera assurée par Jean-Noël Cardoux, vice-président du conseil général du Loiret.

Espace Culturel de l’église SaintGermain de Sully-sur-Loire (Loiret). Rens. :02.38.58.49.47 et www.entresableetbruyere.com

CHÂTEAU DE CARROUGES

◆ Depuis plus de dix ans,

DU 5 AU 7 AOÛT

LA FÊTE DE LA CHASSE À CARROUGES ◆ Plus de quinze ans

d’existence, 75 000 visiteurs, une ambiance hors du commun… À bien des égards, la Fête de la chasse et de la pêche de Carrouges (photo) dans l’Orne cumule, avec raison, bien des superlatifs. C’est pourquoi il ne faut manquer sous aucun prétexte cette superbe fête qui se déroule dans le parc de Carrouges, au nord-ouest d’Alençon.Avec la présence de 6 000 chiens, la présentation d’équipages, un concours de trompes, une messe de Saint-Hubert, un grand spectacle nocturne… cette grande manifestation fera briller de mille feux l’ensemble des campagnes et des chasses de France. Entrée 9 €,gratuit pour les moins de 15ans,visite du château comprise. Sur Internet :www.fetedelachasse.fr

toujours un peu à la flânerie, et c’est une excellente raison, si vous êtes de passage en terres solognotes, d’aller voir les dernières œuvres de Marie-Joëlle Cédat. C’est au Domaine de Courgenou, à l’école de tir, que l’artiste a décidé d’exposer une centaine de peintures et de pastels animaliers (dont quelquesuns de très grand format). Une fois encore, cette spécialiste du portrait nous livrera le bestiaire qui fait son succès depuis près des quinze ans : les chiens, les chevaux, le gibier d’Europe et la grande faune africaine… Des œuvres tout en émotions mais qui ne se départissent jamais de la vérité.

Domaine de Courgenou à Chaumont-sur-Tharonne (Loir-et-Cher). Rens. :www.mariejoellecedat.com et www.domainedecourgenou.fr

DU 3 AU 25 SEPTEMBRE

MARIE-JOËLLE CÉDAT À COURGENOU

JUSQU’AU 30 SEPTEMBRE

générale de la fin du mois de septembre, l’heure est

Amaury de Louvencourt et Hermès d’avoir voulu

◆ Juste avant l’ouverture

30

LINARÈS À MONTPOUPON

◆ On ne peut que féliciter

Jours de C HASSE ◆

ÉTÉ 2011

rendre un hommage appuyé à Henri de Linarès ; en effet, le pigeonnier du château de Montpoupon exposera les cartons des carrés Hermès dessinés par Henri de Linarès (à qui nous avions consacré un article dans Jours de Chasse n° 3). Car, celui qui fut le premier conservateur du musée international de la Chasse à Gien, était un artiste animalier de tout premier ordre, remarqué par Hermès. En 1949, il signera Tableau de chasse, sa première aquarelle (qu’il préférera toujours à la gouache), destiné à illustrer un carré. Il en dessinera en tout dix-sept. Une collaboration qu’Hermès n’aura jamais à regretter entre ses modèles

HERMÈS

DU 2 AU 4 JUILLET

Plumes (1953), Coup de filet (1955) ou Faisan royal (1960). Sans oublier le somptueux Fauconnerie royal déduit (photo). On comprend pourquoi, cette exposition est un événement. Signalons que les objets dérivés issus des créations d’Henri de Linarès seront déposés dans la chambre du Maréchal à Montpoupon.

Château de Montpoupon 37460 Céré-la-Ronde Tél. :02.47.94.21.15.


Qui a dit que l’automobile sportive n’avait pas d’avenir ? Nouveau Cayenne S Hybrid. Révolution en Centre Porsche.

Depuis 1948, nous repoussons les limites. Jusqu’à concilier des objectifs qui semblent contradictoires comme le concept Porsche Intelligent Performance : moins de consommation et plus de performance. Le Cayenne S Hybrid en est la preuve. Une sportive de série dotée du Parallel-Full-Hybrid avec un moteur thermique associé à un moteur électrique. Une technologie intelligente qui réduit les émissions, sans diminuer les performances (0 à 100 km/h en 6,5 s., une consommation de 8,2 l) et accroît vos émotions.

Centre Porsche Orléans - LOIReAUTO 460, rue de la Bergeresse - 45160 OLIVET Tél. : 02.38.69.33.69 Site internet : www.centreporsche.fr/orleans e-mail : loireauto@wanadoo.fr

Cayenne S Hybrid – Consommation en (l/100 km) : cycle urbain 8,7 – extra-urbain 7,9 – mixte 8,2 / Emissions de CO2 (g/km) : 193


Lucarne Les Quatre Saisons d’Arc-en-Barrois

IMAGEBROKER ALAMY

◆◆ Arc-en-Barrois… Voilà bien un nom qui continue de faire rêver, parce que cette commune de la Haute-Marne appartient charnellement et viscéralement à l’histoire et à la chasse. Ce massif forestier de plus de 10 000 hectares était entre les mains des Orléans encore récemment et est aujourd’hui un des plus fiers symboles d’une chasse de grands animaux bien gérée. Ces bois, ces futaies que tous les grands noms de France ont foulés, Seasons nous les offre pendant une saison entière. Et qui mieux pour nous dévoiler ce massif que le bourru François Jehlé, qu’il dirige depuis trente ans tel un général

de division. L’invitation commence au printemps, avec le repérage des animaux, qui aspirent au repos après les affres de l’hiver. Dans de jolies lumières, le maître des lieux explique toute la gestion d’Arcen-Barrois. C’est ainsi que

32

nombre de sangliers ont été équipés d’émetteurs afin de pouvoir analyser leur aire de répartition. Les densités sont là : aujourd’hui 800 sangliers, 250 chevreuils et 200 cervidés sont tirés en moyenne chaque saison. L’approche d’été des brocards prend toute sa dimension, dans des lumières que n’aurait pas reniées Georges de la Tour. Clair-obscur toujours avec la chasse au brame, et ses caïds impressionnants, venus du fond des âges, où l’attente est presque insoutenable.Avec les beautés glaciales de l’hiver chères à Mme de Sévigné,le silence des approches va laisser sa place au vacarme des chasses collectives, au récri des chiens et des… rabatteurs ! Pendant de longues minutes, le spectateur n’entend que la musique des chiens, les bruits gutturaux des traqueurs –et au premier chef la voix inimitable de François Jehlé ! Qui parfois lâche quelques remontrances sur des troupes qui tirent trop de laies, car il faut toujours et encore gérer intelligemment le capital.Mais qu’écrire quand il s’extasie devant un beau sanglier qui se dérobe dans la neige, et que certaines fins d’après-midi sont « pires que la retraite de Russie ». L’homme est habité par le sanglier, à telle enseigne qu’il préside la Confrérie de la bête noire. C’est dire si la brutale silhouette d’un sanglier reste le rêve de tout bas-decuir ! Avec ce film, il est permis de ne plus en douter.

Seasons,52 minutes,20 €.

PHOTOS : CHRISTOPHE FOUQUIN -

SÉLECTION DE DVD par Humbert Rambaud

En retour

◆◆ En retour ! Plus qu’un

mot, c’est une expression cynégétique qui résume à elle seule la battue de grands animaux. Saison après saison, elle est prononcée, ressassée, hurlée pour prévenir, expliquer que des animaux vont forcer la ligne de rabat, pour éviter à tout prix de franchir les lignes de postés… Mais que se passe-t-il justement quand lesdits animaux décident de partir “en retour” ? Quelles sont leurs ruses ? C’est tout l’objet de ce film d’une petite heure réalisé par Dominique Avron qui a choisi d’installer ses caméras dans la traque, mais –et c’est la nouveauté– également dans les lieux de refuite des animaux. En dépit d’un aspect un peu répétitif –mais c’est la loi du genre sur un sujet aussi précis–, le réalisateur parvient à nous montrer des images étonnantes (signalons que toutes les séquences ont été tournées en milieu ouvert). Il est toujours assez fascinant d’observer des brocards, et plus encore des hardes de cerfs et des compagnies de

Jours de C HASSE ◆

ÉTÉ 2011

sangliers, être d’une prudence de serpent –qui plus est quand la saison de chasse est avancée, et qu’ils commencent à“connaître la musique”–, s’arrêter tous les sens en alerte, « réfléchir vite et bien » comme l’explique justement un gestionnaire de chasse, ou encore hésiter longuement par d’incessants allers-retours entre le rabat et les postés, en fonction du temps, du vent… Bref, on estime que dans une traque, plus d’un tiers des animaux partent “en retour”, pour aller vers lieux qu’ils connaissent parfaitement, soit brutalement en forçant le rabat (l’image des cerfs sautant la ligne de rabatteurs est impressionnante !) avec violence et fracas, soit tout en discrétion. On ne se lasse pas des images de sangliers arrivant, débonnaires, bien contents du tour qu’ils ont joué ! Sans hésitation, une des images les plus surprenantes est ce cerf qui, un instant dérangé dans la traque, se lèvera pour se recoucher immédiatement, sans tambour ni trompette ! C’est aussi cela la chasse… Seasons,52 minutes,20 €.


MERKEL ENGINEERED MANUFACTURING

LA CARABINE À RÉARMEMENT LINÉAIRE ENTRE DANS UNE NOUVELLE ÈRE

La carabine RX.Helix redéfinit la notion de vitesse : un nouveau mouvement linéaire, un démontage rapide et simple de l‘arme en seulement 3 étapes, un système rapide et sans outils d‘interchangeabilité des canons et têtes de culasse. Cette nouvelle notion de vitesse liée au maniement de l‘arme donne l‘avantage au chasseur de se concentrer sur l‘essentiel : Sa Chasse. Venez découvrir cette nouvelle carabine à réarmement linéaire sur : www.rx-helix.com

MERKEL Jag Jagd- und Sportwaffen GmbH www.merkel-die-jagd.de

NOBELSPORT-TUNET B.P. 15 – 31850 Mondouzil Fax: +33 561 84 28 81 tunet@nobelsport.fr www.tunet.fr


Tentations

MODE, PARFUMS ET ACCESSOIRES POUR ELLE par Diane Cernay Retrouvez toutes nos adresses en page 202

SAHARIENNE SANDSTEP D’AIGLE

CEINTURE VICOMTE A.

◆ Sa matière peut paraître surprenante : elle est en lin et Tencel (une fibre produite à partir de pulpe d’eucalyptus). Ce tissu absorbe 50 % d’humidité en plus que le coton pour une douceur si agréable cet été.

◆ Très chic et sobres

cette saison, les ceintures Vicomte A. pour elle sont à dominante blanc auréolée de bleu marine, de pastels ou de rouge vif.

65 €, en coton et cuir.

140 €.

AVÈNE COUVRANCE DUO LÈVRES ◆ La mine fine

BIJOUX MONTBLANC

◆ La nouvelle ligne Cabochon Cut, qui réinterprète la célèbre étoile de Montblanc, est déclinée sur de l’or rouge avec du quartz blanc, de l’aiguemarine, du grenat, du quartz rose, de la lolite, du peridot et de la cornaline. Couleurs et matières de la séduction…

SHALIMAR DE GUERLAIN

redessine le contour ◆ D’emblée, on reconnaît des lèvres, la mine la vanille enveloppante large hydrate et et la rose centifolia très adoucit. Fondante nuancée du mythique et souple, cette Shalimar. Mais voici dernière contient une déclinaison 3 à 9 % de pigments à la fois suave –grâce pour donner aux à l’iris d’Italie, poudré lèvres une couleur et charnel – et fraîche très naturelle. avec une petite note 14 €. de bergamote.

Bagues à partir de 990 € ; boucles d’oreilles à partir de 2500 €.

53 €, le vaporisateur.

SAC LANCEL MADEMOISELLE ADJANI ◆ Après le sac “L’Adjani”

grand succès de Lancel, voici le plus remarqué cet été, un modèle également porté à l’épaule baptisé Mademoiselle Adjani. En cuir lisse huile de Sienne, sa French légèreté s’exprime aussi en lapis-lazuli, ivoire, gris fumée… 890 €.

34

Jours de C HASSE ◆

ÉTÉ 2011

POLO GLOUCESTER TOM JOULE

◆ Près du corps, imprégné de sport équestre, ce nouveau polo Tom Joule est un hymne à la féminité. Le galon de brocart à l’intérieur du col et les boutons militaires dorés lui donnent une distinction aristocratique. 99 €.



Tentations MODE, PARFUMS ET ACCESSOIRES POUR

LUI

POLOS BALDWINE AIGLE

RUE ROYALE DE PEQUIGNET

◆ Subtile mécanique qui puise sa noblesse

dans le Jura, à Morteau, cette automatique dispose d’une réserve de marche d’un peu plus de trois jours. L’indication apparaît d’ailleurs entre 8 et 9 heures sur un cadran finement guilloché et adroitement stylisé. 5500 €.

◆ Trois couleurs qui jaillissent

pour une matière, le coton biologique, qui ne jure que par le bien-être. Difficile cet été de passer à côté de cette invitation à une décontraction authentique et intuitive. 45 €, tailles M à XXL.

CHEMISE MARVAN DE CLUB INTERCHASSE

CHAPEAU RAMBOUILLET DE PERCUSSION

◆ Légèreté du tissu,

légèreté des tons, légèreté du trait, Club Interchasse sait dompter la matière pour que naisse le raffinement.

◆ Imperméable et respirant, ce chapeau

Percussion 100 % polyester collectionne les qualités. Ou quand l’utile se joint à l’agréable et au pouvoir de séduction.

69 €, tailles S à XXXL.

12,95 €.

POLO BOWMORE TOM JOULE

◆ Tom Joule, à chaque saison, peut dessiner une nouvelle ligne, inventer de nouvelles couleurs, sans toucher à la qualité tout en nous plongeant avec aisance dans un univers fabuleux : celui du polo. 75 €.

◆ D’où vient la distinction naturelle de chaque modèle Crockett&Jones ? De cette double boucle à bout carré ? De ce montage si raffiné Goodyear ? De ce cuir lisse et si souple ? De cette couleur si intense et délicate à la fois ? Très certainement de la maîtrise du geste pratiqué depuis plus de 130 ans.

VESTE BURGAZ DE JUMFIL

◆ D’une tenue irréprochable,

cette veste en chèvre velours vous protégera des petits matins frais d’été ou des soirées humides. Le “lyonnais” Jumfil possède ce talent rare d’habiller chaque silhouette d’élégance et de simplicité. 545 €.

36

LOWNDES DE CROCKETT& JONES

440 €, disponible en cuir noir et marron foncé.

Jours de C HASSE ◆

ÉTÉ 2011


I L Y A DES HISTOIRES QUI MÉRITENT D’ÊTRE ÉCRITES.

La traversée de l’Atlantique à la voile entre amis ou la naissance d’un enfant, ces moments uniques et précieux méritent d’être immortalisés. Choisissez l’instant qui vous appartient. Nos graveurs, émailleurs, sertisseurs feront de votre histoire une légende. Il n’y a qu’une Reverso comme la vôtre. GRANDE REVERSO ULTRA THIN. Calibre Jaeger-LeCoultre 822. Brevet 111/398.

AVIEZ-VOUS DÉJÀ PORTÉ UNE VRAIE MONTRE ?

40 rue de Passy 75116 Paris Tél. 01 53 92 51 61

58 rue Bonaparte 75008 Paris Tél. 01 46 34 71 19


Tentations ACCESSOIRES

LEICA MAGNUS 2.4-16X56 ◆ Les lunettes de visée Leica Magnus

à réticule lumineux développées par Leica Camera AG établissent de nouvelles normes en matière de plage de zoom, de transmission, de champ de vision et de robustesse. Entre 1900 €

SAC À MUNITIONS VAL GANCH

◆ Ce sac à munitions en cuir gras de veau

peut être aisément utilisé comme gibecière. Sa qualité, sa résistance et son élégance vous surprendront à chaque fois que vous l’aurez en bandoulière.

et 2680 € la lunette.

CHAUSSURES BRASSAC LE CHAMEAU

242 €.

◆ De la ville à la campagne, cette chaussure

mi-haute vous permettra d’évoluer sur tout type de terrains : confort, résistance, respirabilité et bonne accroche sont ses lignes de force. 109,90 €.

CATALOGUE RUAG AMMOTEC

◆ Le catalogue 2011 est hyperprofessionnel.

Munitions, armes, optiques, accessoires, tout est rigoureusement classé en une maquette graphique tout autant que visuelle et agréable. www.ruag.fr

SACS MARINS ANÉAS

◆ Robustes, élégants, très soignés

dans les détails, ces sacs marins se portent à la main ou à l’épaule. Vos objets de fond de sac seront toujours accessibles avec son ouverture totale. À partir de 350 €.

FOURREAU LIGNE RETRIEVER HUMBERT BERETTA ◆ Ce fourreau souple en cuir et

canvas comporte une bretelle amovible antidérapante réglable et une poche extérieure. Qualité, design et pragmatisme. À partir de 106 €. 38

Jours de C HASSE ◆

ÉTÉ 2011

COUTEAU BÖKER AGORA TEC

◆ Dernière création de l’Américain Bob Dozier – et proposé par Agora Tec : l’Arkansas Hunter. Sa lame polie en acier D2 est solidement harnachée sur un manche en micarta tabac. 279 €.



Tentations ACCESSOIRES

COLLIER STEALTH SPORT DOG

◆ Outil indispensable pour qui veut suivre neuf chiens avec un GPS seul receveur, ce localisateur BUSHNELL radio Stealth est étanche ◆ Avec ce Back et très résistant. 499 €. Track de Bushnell, un GPS simplifié avec une boussole numérique, les chasseurs ne pourront plus se perdre.

SAC À CARTOUCHES MAREMMANO

◆ En cuir et coton Canvas, le nouveau

sac du fabricant italien Maremmano peut contenir jusqu’à 100 cartouches… ou bien d’autres accessoires. 105 €.

PIERRE À FEU SWEDISH FIRESTEEL 2.0

60 €.

◆ Véritable idée

de génie de Light My Fire, cette pierre à feu permet de créer une étincelle (assez puissante pour être utilisée comme signal de détresse) pour allumer un feu n’importe où. Cette version intègre un sifflet de survie. 10,95 €.

CL COMPANION SWAROVSKI OPTIK

APPELANT GRAND DUC TUNET

◆ Pour attirer et tirer corneilles, freux et pies, l’efficacité de cet ◆ Compactes, légères, ergonomiques, les appelant de grand duc nouvelles CL Companion 30 représentent articulé distribué une alternative légère de petites dimensions par Tunet n’est plus aux grandes jumelles professionnelles à démontrer. du fabricant traditionnel tyrolien.

1015 €, pour les 8x30 ; et 1060 €, pour les 10x30.

29,90 €.

CHAUSSURES ARTUBY DE STEPLAND ◆ Adaptées à tous les terrains,

renforcées de croûte de cuir, les chaussures Artuby de Stepland vous accompagneront aussi loin que vous guideront vos pas. 59 €, tailles 37 à 46.

40

Jours de C HASSE ◆

ÉTÉ 2011


“Le Meilleur de l'Autriche”

Depuis 1847

Chasse, Styles anglais & autrichien 12, Boulevard MALESHERBES 75008 PARIS www.mettez.com frances.mettez@wanadoo.fr Tél. : 01 42 65 33 76 - Fax : 01 42 65 00 07


Tentations AUTOMOBILE par Julien Leclerc

Land Rover Discovery

LAND ROVER

Il grimpe aux arbres!

le“0-100”en moins de 10secondes. Le véhicule se distingue par son allure massive, son coffre à double ouverture, sa lunette arrière asymétrique, sa face anguleuse, ◆ Le groupe indien Tata, à laquelle les designers maison propriétaire de Land Rover, ont souhaité intégrer des a le respect des institutions. phares à led tout ronds. Si Mieux ! Il les modernise. l’extérieur n’a que peu varié, Voyez le légendaire Discovery. l’intérieur, en revanche, a vécu Ce baroudeur à l’accent une révolution. On est frappé britannique impressionne par le luxe de ses nouveaux depuis toujours par ses qualités aménagements. Le Land Rover hors piste. Il gravit des pentes Discovery 4 peut raides comme la justice, transporter jusqu’à sept se joue du relief, de la boue. Land Rover Discovery 4 SDV6 passagers (en option), dans Son 2,7 litres diesel un confort digne d’une a fait le bonheur de ses Dimensions limousine de prestige (sauf utilisateurs. Mais la marque L : 4 838 mm ; au troisième rang). Cuir, voulait une machine encore l : 2 022 mm ; H : 1 888 mm. Charges utiles bois, aluminium, moquette plus souple, qui satisfasse Poids à vide : 2 583 kg. Poids total épaisse, rien ne manquait aux nouvelles normes autorisé : 3 240 kg. Capacité de dépollution. Le“Disco” du remorquage : 3 500 kg. Réservoir : 82,3 l. sur la finition haute HSE Capacité du coffre à bagages : de notre modèle d’essai. s’est alors vu greffer 280 à 2 558 l. Moteur Son aîné, le Range Rover, un 3 litres, fruit des efforts Six cylindres en V diesel, double turbo, verrait presque son statut conjoints de PSA et injection directe à rampe commune, 2 993 cc. de chef de famille contesté. de Ford. Car le secteur, Puissance : 245 ch. Freinage ABS à disques. Boîte automatique à 6 rapports. Il suffit de passer la main en ces temps de crise, Performances Vitesse maximale : 180 km/h. sur le tableau de bord pour multiplie les alliances. 0-100 km/h : 9,6 sec. Consommation apprécier la douceur Ce six cylindres,dont moyenne : 9,3 l/100 km en cycle mixte. CO : 244 grammes par km. des nouveaux revêtements. la puissance culmine Prix Les boutons de désormais à 245chevaux, À partir de 50 800 € climatisation à affichage affiche le couple tonitruant Capable de transporter jusqu’à sept personnes, ce grand costaud marche sur les brisées du Range.

de 600 newtons-mètres.Assez pour grimper aux arbres ! Land Rover propose également depuis peu sur ce tout-terrain un V6 de 211chevaux un peu moins tonique.Le“gros” turbo-diesel,couplé à une “boîte six”auto,réussit le tour de force de gagner 55chevaux par rapport à l’ancien 2,7 litres, tout en passant sous les 10 litres aux 100 kilomètres de consommation moyenne. Malgré son poids, il abat

2

42

Jours de C HASSE ◆

ÉTÉ 2011

digital intégré trahissent, à eux seuls, le haut degré de créativité et d’exigence de l’équipe des stylistes mobilisés sur ce projet. Et que dire de l’électronique de bord embarquée, avec cet écran géant qui affiche les paramètres de conduite, et cette incroyable sono embarquée, signée Harman/Kardon, reliée à neuf haut-parleurs ! Lové dans un véritable fauteuil de salon, dominant la route, le conducteur se sent en sécurité. La suspension pneumatique ajoute au confort. À bord, il se dégage une sérénité propice aux longs voyages. En toutes saisons. Car ce toutterrain dispose d’un fabuleux système de gestion électronique des paramètres de conduite selon le type de terrain et les conditions climatiques rencontrées. Baptisé Terrain Response, ce programme, associé à un contrôle électronique de la descente, aide la voiture à dévaler une pente à la déclivité vertigineuse, sans n’avoir rien à toucher, si ce n’est tenir son volant. En tournant une molette sur la console centrale, vous choisissez donc un mode : “normal”,“herbe-gravierneige”,“sable”,“boue et ornières”,“rochers”. Et la voiture pense et agit, renseignée par des capteurs, optant pour la bonne loi de transmission, le bon rapport, la meilleure assiette, la règle de motricité la plus sûre, voire le régime moteur le plus adapté aux conditions. Pour qui mettra le prix, cinq caméras périphériques offriront un contrôle vidéo des évolutions de l’engin dans les passages délicats et de son crochet d’attelage.


PARTENAIRE DES CHASSEURS

CENTRE D’ESSAIS PERMANENT

WWW.VPVPREMIUM.COM

VPV Port-Marly

VPV Les Ulis

25 route de Saint-Germain

8 avenue des Andes

78560 Le Port-Marly

91940 Les Ulis

01 39 58 80 71

01 64 86 21 00

Photographies Land Rover non contractuelles. Conception graphique : Edouard Weil l BLACK

> VPV LAND ROVER,


Enchères Trophées et bronzes en haut de l’affiche À Lyon, l’Étude Aguttes a renoué avec l’art cynégétique lors de la vacation du 18 mars consacrée à la fois aux armes anciennes et à la chasse.Au Salon de la chasse de Rambouillet (à Saint-Quentinen-Yvelines), Cornette de Saint Cyr a suscité l’enthousiasme avec des tableaux, des bronzes et surtout des trophées et des armes d’exception. ◆ Pour son retour sur“les terrains de chasse”, l’Étude Aguttes n’a rien laissé au hasard. Éclectique, sa vacation organisée le 18 mars à l’hôtel des ventes de Lyon-Brotteaux s’est déroulée en deux temps avec la présentation de lots de chasse (n° 94 à 379), d’armes anciennes et militaires (n° 1 à 93). Signalons que l’étude avait préparé sa très dense sélection cynégétique en s’octroyant les services de l’expert André Marchand qui fait autorité depuis de longues années. Évoquons d’abord la pièce cynégétique qui a le plus échauffé les esprits dans cette partie Chasse (pour cette vacation toutes les

44

adjudications s’entendent frais compris) : il s’agit d’une paire de défenses d’éléphant d’Afrique de 26kilos chacune en provenance du Gabon et de belle facture puisque non polie disputée jusqu’à 11 500 euros, signe de l’enthousiasme pour un style de pièces qui voit sa cote se maintenir. Rappelonsnous, qu’en novembre 2008 (Jours de Chasse n° 35), l’étude Beaussant-Lefèvre avait adjugé une paire de défenses de respectivement 37 et 38 kilos, en provenance de République centrafricaine, 14 000 euros. Parmi les autres trophées présentés sous le marteau, citons aussi un lot composé d’un ensemble de douze massacres de bouquetins, de mouflons… adjugé à 1 000 euros, soit cinq fois son estimation la plus haute (200 euros) ainsi qu’une tête de chevreuil assez originale puisque en bois sculpté sur écusson à décor de feuilles de chêne, un peu abîmé mais partie à 250 euros. De belles surprises

attendaient aussi les amateurs d’art cynégétique du côté des bronzes et des objets. Rare en salle des ventes, un bronze en patine brune (38 sur 35 et 26centimètres) consacré à la représentation d’un Piqueur et ses trois chiens d’Isidore Bonheur, frère de Rosa, a été âprement disputé et est finalement parti sous le marteau à 9 375 euros pour une estimation haute à 6 000 euros.

Jours de C HASSE ◆

ÉTÉ 2011

TES PHOTOS : ÉTUDE AGUT

par Virginie Jacoberger-Lavoué

Autre œuvre exceptionnelle, un bronze à patine nuancée de Pierre Jules Mêne (1810-1879), également peu présent en salles des ventes, représentant Deux chiennes sur un socle en bois (25centimètres de haut sur 45,5 de long) avec cartouche portant l’inscription « Course de Toulouse 1868,Poule de Hacks », estimée entre 3 500 et 4 000 euros a trouvé preneur à 5 250 euros. D’après Pierre Jules Mêne, un Étalon arabe, bronze à patine brune nuancée haut de 20centimètres sur 23 de longueur a fait un heureux acquéreur à 2 125 euros. Parmi


◆ Grand rendez-vous de printemps du monde cynégétique, le Salon de la chasse de Rambouillet a comblé les amateurs d’art cynégétique avec l’organisation

d’une importante vente de l’Étude Cornette de Saint Cyr, le 3 avril. Une fois n’est pas coutume, c’est une œuvre picturale qui a remporté la plus forte enchère de la vacation (totalisant 181 525 euros). Il s’agit d’une huile sur toile de Georges Frédéric Rötig d’un assez grand format (140centimètres sur 180) consacrée à une Compagnie de sangliers fuyant un incendie de forêt et qui, estimée 25 000 euros (fourchette haute), a été disputée à 27 500 euros. Illustrant la bonne cote de l’artiste animalier, elle provenait d’ailleurs d’une vente organisée il y a plus de dix ans à Drouot.Autre enchère record, cet exceptionnel ours blanc naturalisé entier, disputé à 25 625 euros, soit un peu plus que son estimation la plus forte. Dans le même esprit, il faut noter une importante tête

d’éléphant en résine qui a été longtemps convoitée par plusieurs amateurs pour faire un heureux à 12 500 euros. Mais les plus petits budgets pouvaient aussi trouver des lots de“consolation”telle une antilope sable naturalisée en cape et partie sous le marteau à 938 euros. Signalons encore dans cette catégorie qui ne manque décidément pas d’amateurs, un chat manul

Jours de C HASSE ◆

adjugé 1 375 euros, un potamochère naturalisé entier parti sous le marteau à 1 250 euros, un très beau faucon gerfaut qui a trouvé preneur à 1 625 euros. On ne peut passer sous silence un splendide diorama présentant un grand brochet taxidermisé (1,16mètre de long) pêché en 1908 qui a été disputé à 1 250 euros. Une tête de zèbre naturalisé en cape a grimpé jusqu’à 2 750 euros alors qu’un phacochère entier a été disputé CORNETTE DE SAINT CYR

les autres objets, citons un Faisan doré, bronze de Vienne du XIXe siècle (56centimètres de long, 24,5 de haut) avec un petit accident à la patte droite qui a atteint 1 500 euros, une paire d’appelants en bois polychrome fabriquée aux États-Unis par Gus Nellow (1882-1962) disputé à 1 250 euros ou, plus accessible, un bougeoir au chamois en bois sculpté (22centimètres de haut) adjugé 225 euros. Du côté des armes,il faut noter une paire de fusils à platines calibre 12.70 nos 1939 et 1940 entièrement gravés avec crosse anglaise en beau noyer, présentée dans sa valise, adjugée 10 156 euros ou ce très beau fusil de chasse Boss & Co à platines calibre 12 avec deux paires de canons, l’une d’origine numérotée 6 et chambrée 65 de 74centimètres et l’autre d’épreuve française de 74,5centimètres, disputé à 7 750 euros.

ÉTÉ 2011

45


Enchères

PHOTOS : CORNETTE DE SAINT CYR

à 1 875 euros. Du côté des armes, un fusil Darne calibre 20.70 canon plumes de 70centimètres a grimpé jusqu’à 2 313 euros, un fusil Holland&Holland calibre12 à platines arrière à 3 000 euros et une paire de fusils Aya à platines démontables calibre 12.70, lot présenté dans sa valise, à 4 750 euros. Signalons aussi, un rare fusil Larsen Winterros à ouverture par levier calibre 16 monocanon de 70centimètres, crosse en demipistolet en noyer veiné adjugé 2 500 euros. Mais c’est avec un très beau fusil Browning calibre 20.70 d’excellente facture âprement disputé jusqu’à 11 250 euros, que la salle a frémi. Pour les artistes animaliers, peintres

46

veneurs ou de chasse, les valeurs sûres font le spectacle. Une aquarelle sur papier de Charles de Condamy, de dimensions respectables, 48centimètres sur 32, présentant un Veneur se désaltérant a grimpé jusqu’à 2 625 euros soit son estimation. Une très belle paire d’huiles sur toile (45centimètres sur 37) de l’école anglaise XIXe siècle consacrée à la Fauconnerie a fait un heureux acquéreur à 2 750 euros. Mais des œuvres d’artistes moins cotés ont aussi trouvé des amateurs tel Antoine de la Boulaye avec beaucoup d’huiles sur papier passées sous le marteau dont une jolie représentation intitulée le Défaut adjugée 1 063 euros. Quant à une huile sur toile de Georges Larocque Autour du chien (162centimètres sur 61), elle est partie sous le marteau à 2 500 euros. Pour les

Jours de C HASSE ◆

ÉTÉ 2011

amateurs d’objets, on aura remarqué un râtelier à fusils en forme demi-lune disputé à 2 750 euros. Renseignements ◆ Étude Aguttes, expert André Marchand, hôtel des ventes de LyonBrotteaux, 13 bis, place JulesFerry, 69006 Lyon. Tél. : 04.73.24.24.24.. ◆ Étude Cornette de Saint Cyr, 46, avenue Kléber, ParisXVIe.Tél. : 01.47.27.11.24.



Signets par la rédaction

Le Fusil à deux coups

de Paul Vialar ◆◆◆ C’est une riche idée qu’ont eue les Éditions de Montbel de rééditer Paul Vialar, auteur in-

justement oublié, et qui avait connu un immense et mérité succès – plus de quatre-vingts romans publiés–,à commencer par la Grande Meute,l’Homme de chasse ou l’Éperon d’argent, qui ont bercé et bouleversé tant d’âmes et d’esprit de jeunes chasseurs et campagnards. Avec le Fusil à deux coups – paru voilà maintenant cinquante ans –, Paul Vialar nous entraîne cette fois, non dans la vénerie ou en Beauce, mais en Sologne, à qui la chasse doit tant. Avec Beauru, père et fils, avec le drame qui se noue, avec ce fusil à deux coups qui disparaît, avec ses haines féroces, ces jalousies persistantes qui ne le sont pas moins, nous entre-

Architecture équestre

dirigé par Pascal Liévaux et Patrice Franchet d’Espèrey ◆◆◆ L’homme a érigé des temples pour vénérer ses dieux, des palais pour abriter ses rois, des mausolées pour célébrer ses figures triomphantes. Il a également bâti de magnifiques édifices pour accueillir sa plus noble conquête, le cheval. Des somptueuses Écuries royales de Versailles, aux prestigieux haras privés ou nationaux, des envoûtantes académies aux plus intimes manèges, des casernes aux hippodromes, l’architecture associée aux activités équestres constitue un immense patrimoine, aussi riche et varié, que méconnu et sous-estimé. C’est pourquoi on ne peut que remercier les éditions Actes Sud et l’École nationale d’équitation de s’être longuement penchées sur ce thème –aucun ouvrage de référence n’existait jusqu’alors–, en l’élargissant à toute l’Europe, du Moyen Âge à nos jours. Dirigée par Pascal Liévaux, conservateur du patrimoine, et Patrice Franchet d’Espèrey, écuyer au Cadre noir, une équipe d’une vingtaine de spécialistes a ainsi été réunie pour plancher sur ce si vaste sujet.Au-delà d’une simple étude architecturale, il fallait également mettre en perspective la présence centrale du cheval dans l’histoire des civilisations,

48

voyons cette « pauvre terre de chasse », avant qu’elle ne soit prise par le tourbillon de la modernité et de Valéry Giscard d’Estaing (c’est en effet lui qui supprima au début des années 1970 la possibilité pour les sociétés de déduire leurs frais de chasse, mettant à la rue plusieurs centaines de gardes). Comme toujours avec Vialar – et il le raconte bien–, l’histoire est juste à la jonction de deux mondes, de deux époques, celle d’avant 1914 qui est en train de mourir, attaché à l’ancien ordre des choses,avec toutes ses injustices mais aussi la chaleur humaine qui s’en dégage,face à un XXe siècle qui est en train d’éclater, avec son modernisme, son

urbanité et son rendement à tous crins,un monde implacable,qui ne connaît que les rapports de force, où tout s’achète et tout se vend et qui ne laissent que quelques miettes de vie aux campagnes. De la chasse, Vialar en parle toujours bien, presque comme un acte de foi d’un militant de la cause cynégétique la “vraie” serait-on tenté d’ajouter. Il demeure un formidable ambassadeur de la chasse, montrant ce parfait jeu qu’est la nature, cruelle par essence, et dans laquelle l’homme a un rôle à jouer.Bref,un ouvrage que l’on relit non sans une certaine nostalgie. Éditions de Montbel,344 pages,20 €.

son rôle, ses usages et son pouvoir de fascination qui perdurent depuis la nuit des temps. À l’image des grandes constructions, l’ouvrage, solidement illustré, est très documenté, peut-être un peu trop, tant il est facile de se perdre dans les annotations. On ressent également une certaine disparité dans l’enchaînement des sujets. Difficile, il est vrai, d’éviter cet écueil au vu du nombre d’auteurs et de l’étendue du thème, même si les éditeurs se sont évertués à respecter un cheminement somme toute assez logique : le logement du cheval, l’architecture équestre comme expression du pouvoir et les bâtiments à l’usage du cheval et de son économie. Mais ce ne sont que vétilles eu égard à la qualité de l’ensemble. Chevaux de trait, de chasse, de guerre, de courses, de transport, d’élevage… autant d’utilisations qui ont demandé des architectures adaptées qu’il est passionnant de découvrir ici à travers l’évolution des âges et de l’équitation. D’ailleurs, les deux ne sont-ils pas intimement liées comme l’analysait Paul Morand « L’architecture et l’équitation sont sœurs… même lutte contre la résistance,même recherche de l’équilibre, même apothéose du surplace » ? Tout est dit ou presque.

Actes Sud,620 pages,39 €.

Jours de C HASSE ◆

ÉTÉ 2011



Signets Chasses en Dauphiné

de Paul Cohard ◆◆ Les ouvrages sur la chasse de montagne sont suffisamment rares pour ne pas bouder notre plaisir avec la réédition d’un petit livre peu connu, paru juste avant la guerre de 1914. Certes les lignes de Paul Cohard n’ont peut-être ni la force, ni la poésie d’un Alpinus, ou d’un général Chambe, mais elles n’en demeurent pas moins de jolies pages sur ces chasses de montagne – ici en Dauphiné – , si exigeantes, où le fanfaron, le tartarin et le fashionable n’ont jamais eu leur place. Surtout à une époque où la montagne n’avait pas encore été atteinte par le mal de l’or blanc, du bulldozer et des remontées mécaniques. Bref, une époque

Chasseur de spleen

pour le chasseur du moins, totalement bénie des dieux lorsqu’on lit ce récit “simple et fidèle” des pérégrinations cynégétiques de l’auteur, qui nous emmène à la chasse au petit coq de bruyère, au lièvre, à la caille, au râle des genêts, à la grive, au chamois, ce « chef-d’œuvre de vigueur et d’adresse » dans des décors féeriques… Paul Cohard nous convie aussi à des chasses beaucoup plus insolites, comme celle aux geais au moment des migrations, à l’écureuil… Pour lui, il n’y avait pas

de Frédéric Lheureux ◆◆ Que les écologistes soient souvent des apprentis sorciers,que les agriculteurs aient une part de responsabilité dans l’appauvrissement des campagnes, qu’une chasse bien comprise, raisonnée fait partie intégrante de la préservation de la faune, que la société de consommation a été synonyme de destruction… le message n’est guère nouveau. Ce qui l’est beaucoup plus, c’est que ces propos sont écrits en alexandrins… C’est le défi que s’est lancé Frédéric Lheureux (« en raison de la mélancolie actuelle du chasseur face à toutes ces nouvelles lois contraignantes qui s’accompagnent de la raréfaction du gibier », ditil),et déjà,à ce titre,on ne peut que rester admiratif. Au vrai, l’auteur s’est plutôt pas mal extrait de cet exercice –de cet art devrait-on dire. En huit cha-

50

l’ombre d’un doute : comme Gaston Phébus, il clame haut et fort qu’il n’y a pas

pitres, Frédéric Lheureux a choisi de s’attarder en rimes sur 48 animaux de notre faune cynégétique, illustré pour chacun d’entre eux d’un dessin de Claire Maillard, et préfacée par Gérard Larcher, maire de

de passion plus saine et plus utile que la chasse. « C’est un sport agréable et utile, le sport de la jeunesse ; gymnastique efficace et saine,le chasseur modéré lui doit santé, vigueur et longévité. Ce dernier est en général doublé d’un sentimental. Admirablement placé pour assister aux grandioses et innombrables manifestations de la nature,son âme se ressent de ce salutaire contact ; elle s’épure […] élève l’homme et lui permet de poursuivre un idéal qui devrait être celui du genre tout entier : l’idéal du beau et du bien.»

Éditions de Montbel,272 pages,20 €.

Rambouillet et président du Sénat. De la caille à l’outarde canepetière,en passant par le ragondin, l’écureuil, les grives et le labrador, un peu à la manière de Vialar et son Roman des bêtes de chasse,il nous livre sans mièvrerie, ni sensiblerie mal placée, son « chant intérieur », cher à Chateaubriand quand il évoquait la poésie. Lorsqu’on referme ce livre, on est empreint d’une grande mélancolie, l’autre grand plaisir de la chasse pourrait-on dire. D’ailleurs, la couverture est un symbole à elle seule, où l’on distingue une bécassine saluant un chasseur que l’on sent dépité, mais, sans doute, heureux d’avoir laissé la vie sauve à cette migratrice.C’est tout l’esprit de ce recueil qui montre une fois encore toute l’ambivalence du chasseur, être instinctif tout autant que civilisé. Éditions Historimes,120 pages,40€. Cet ouvrage est disponible sur commande sur le site www.historimes.com et à la Librairie de Montbel (8,rue de Courcelles,ParisVIIIe. Tél. :01.45.63.04.04).

Jours de C HASSE ◆

ÉTÉ 2011


AU MOMENT CRUCIAL


Signets

70 ans au galop

de Guy Thibault ◆◆◆ Des courses de chevaux, des hippodromes du monde entier, de ses acteurs, de ses enjeux, de son passé, de son avenir, on croyait bien que Guy Thibault avait levé bien des mystères de cet univers souvent, trop souvent méconnu, caricaturé jusqu’à l’extrême –pour ne pas dire jusqu’à la bêtise. Qui, en effet, ne s’est arrêté de longs instants sur quelques-uns de ses ouvrages, qu’ils se nomment Un siècle de Galop ou encore Un autre regard sur les courses, dont nous avions fait le compte-rendu (Jours de Chasse n° 30). Une fois encore, nous n’avons pas entre nos mains un quelconque digest –pour reprendre le jargon des éditeurs–, mais bel et bien un ouvrage réfléchi, posé, rehaussé d’une ironie quelquefois mordante. 70 ans, c’est exactement le temps qui s’est écoulé depuis que Guy Thibault a foulé le pesage d’un hippodrome, c’était en 1941 à Longchamp

52

pour le prix Vermeille. 70 ans, ce n’est presque rien dans l’Histoire, mais ce sont des pas de géant dans celle des courses, tant il est vrai que les échanges, la mondialisation ont tout bouleversé.Aussi, Guy Thibault nous dresse un tableau de ce monde qui n’a rien “d’interlope”, ou l’une de ces dernières survivances de la lutte des classes, comme le soutient de manière insidieuse la bienpensance officielle… Mais un tableau richement illustré, à mille coudées d’un état des lieux exhaustif et rébarbatif. L’amateur – éclairé ou non– des pelouses, le passionné pourront le savourer de multiples façons. Ils pourront se délecter de l’analyse de la dernière décennie des courses, de l’évolution de la presse hippique, du statut de l’éleveur, de ceux de l’entraîneur et du jockey, de l’évolution des jeux (avec dernièrement l’ouverture en France des jeux en ligne) où des grands noms côtoient des sans-grade mais unis par la seule passion du sport et des chevaux… C’est un livre que l’on peut abandonner cent fois, et reprendre avec le même plaisir. Quant à son florilège qui rassemble texte, propos et citations sur les chevaux et les courses de personnes venant de tous horizons,puisque l’on démarre avec Virgile,Guy Thibault distille quelques moments savoureux comme le discours de Jacques de Lacretelle en 1946. L’écrivain avait parfaitement senti la magie et le magnétisme qu’exerce et continue d’exercer le cheval de course. Nombre d’hommes politiques feraient bien d’en lire quelques lignes, eux qui affichent généralement le plus profond mépris envers ce monde.

Éditions du Castelet,216 pages,39 €.

Jours de C HASSE ◆

ÉTÉ 2011

Terrines et Pâtés

Cuisine & Saveurs d’Anne Gruet

◆◆ Aux seuls mots de terrines et de pâtés, toute la gentry des cynégètesselèvecommeunseulhomme, les conversations s’arrêtent, les regards ne sont plus les mêmes. Car il ne s’agit pas là de vulgaires préparations,maisd’unprolongement naturel de l’acte de chasse.En parler, et déjà les papilles sont en action,etdesrêvesgargantuesquesles assaillent, et les “pulsions” ne se calmeront sûrement pas avant d’avoir dégusté ce petit ouvrage d’Anne Gruet. On a toujours plaisir à retrouver cette collection Cuisine et saveurs des Éditions de Montbel, parce qu’elle est élégante et toujourstrèspédagogique : celle des Terrines et Pâtés, « la plus grande conquête de la cuisinemoderne»,dixit PierreLarousse,dans son Grand Dictionnaire universel du XIXe siècle, n’y déroge aucunement. Toujours rehaussées de haltes littéraires puisant aux meilleuressourcesqu’elles senomment Alphonse Daudet, Charles Diguet, Charles Yger, les pages de notre cuisinière bourguignonne, férue de chasse et de lettres, nous convient à de la grande gastronomie tant de petit que de grand gibier entre les rillettes de lièvre, la terrine de lapin basquaise, la ballottinedefaisaneauxpoirespochées, laterrinedecolvertàl’orange,lepâté de canard du roi Henri. Etquedirepourles«grossesbêtes» chères à Elzéar Blaze, des terrines de chevreuils aux baies de genièvre, de la terrine d’isard au whisky, ou celle de biche… Éditions de Montbel,96 pages,22 €.


5000

$

*

D’AVANTAGE CLIENT OFFERT

POUR PARTIR AU VOLANT DE VOTRE VOLVO V60 NEUVE ET DISPONIBLE EN STOCK IMMÉDIATEMENT

649€/MOIS** LLD 48 MOIS - sans apport avec assurance Garantie Valeur d’Achat incluse Peinture métallisée - Sellerie cuir - Phares Bi-Xénon Pack multimédia GPS

NOUVELLE VOLVO V60 D3 GEARTRONIC SUMMUM volvocars.com/fr

w w w. a c t e n a . f r

75 75 92 92 78 78 78 78

PARIS 16 e . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 01 PARIS 17 e . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 01 NEUILLY . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 01 LA GARENNE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 01 PORT-MARLY . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 01 VERSAILLES . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 01 MAUREPAS . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 01 MANTES/BUCHELAY . . . . . . 01

44 30 82 30 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 56, AVENUE DE VERSAILLES 40 53 71 53 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14, BOULEVARD PEREIRE 46 43 14 40 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 58, AVENUE CHARLES DE GAULLE 56 47 06 60 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 86, AVENUE DE L’EUROPE 39 17 12 00 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8, ROUTE DE ST GERMAIN 39 20 17 17 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 45/47, RUE DES CHANTIERS 30 50 67 00 . . . . . . ZA PARIWEST - 8 RUE ALFRED KASTLER 34 79 92 92 . . . . . . . ZA BUCHELAY - 1 RUE DES GAMELINES

Service Exclusif Vente aux Diplomates et Export : 01 44 30 82 30 Service Flotte-Entreprises, Loueurs Longue Durée et Grands Comptes : 01 56 47 06 60 * Offre spéciale : remise de 5 000# sur VOLVO V60 D3 163ch Geartronic Summum avec options peinture métallisée et direction Servotronic, neuve et disponible en stock chez votre concessionnaire Volvo Actena Automobiles, offre réservée aux particuliers et professionnels. ** Exemple de Location Longue Durée sur 48 mois et 60 000 km prévus au contrat pour une VOLVO V60 D3 163ch Geartronic Summum : 1 premier loyer de 648,89€ suivi de 47 loyers mensuels de 648,89€ TTC incluant l’assurance Garantie Valeur d’Achat(1) (coût mensuel de la GVA = 48,44€). Offre réservée aux particuliers et professionnels, valable jusqu’au 31 juillet 2011 sous réserve d’acceptation du dossier par Volvo Automobiles Finance, département de CGL, Compagnie Générale de Location d’équipements, SA au capital de 58 606 156€ - 69 av de Flandre 59708 Marcq en Barœul cedex - Siren 303 236 186 - RCS Roubaix-Tourcoing. (1) Le contrat d’assurance “Garantie Valeur d’Achat” n°8425422 est souscrit par CGL, tant en son nom propre qu’au nom et pour le compte de ses filiales, par l’intermédiaire de FINASSURANCE, société de courtage d’assurance - n°Orias 07000574 - SNC au capital de 15 250€ 69 av de Flandre 59700 Marcq en Barœul - Siren 352 937 247 RCS Roubaix Tourcoing, de Gras Savoye Nord, société de courtage d’assurance et de réassurance - n°Orias 07019417 - SAS au capital de 775 830€ - 180 Tour Lille Europe - 11 parvis de Rotterdam 59777 Euralille - Siren 445 033 368 RCS Lille, auprès de Covéa Fleet - SA à directoire et conseil de surveillance au capital de 93 714 549€ 160 rue Henri Champion 72100 Le Mans cedex - Siren B 342 815 339 RCS Le Mans. VOLVO V60 D3 163ch Geartronic : consommation Euromix (l/100km) 6,0 - CO2 rejeté (g/km) 159.


Signets 30 ans d’Honneurs 1981-2011 de Paul Havet

◆◆◆ Il y a trente ans,Bernard de Nonan-

court, président-fondateur de LaurentPerrier, créait les Honneurs de la chasse destinés à récompenser des actions remarquables dans les domaines de la protection et de la gestion des milieux naturels et de la faune sauvage.Par la suite,d’autres types d’actions dans le domaine éducatif et dans celui de la communication ont été éligibles aux Honneurs. Depuis leur création, 107 lauréats ont été honorés, dont 94 sociétés de chasse ou leur regroupement et 10 personnalités ou associations nationales.Parmi elles,des GIC intervenant sur des dizaines de milliers d’hectares et comptant des milliers de chasseurs, mais aussi des propriétés privées d’une bien moindre surface.En tant que vigneron et élaborateur de champagne,Bernard de Nonancourt avait conscience que la récolte ne saurait être une fin en soi pour le chasseur et que le souci primordial était de gérer sagement le gibier, de maintenir ou d’améliorer la qualité des territoires.« Le plaisir de la chasse et la protection du gibier,écrivait-il,relèvent d’une même conception de la nature.La chasse a sa noblesse.Son avenir est lié à l’éclosion d’une nouvelle génération de chasseurs qui ne se limitera pas à la capture de la faune sauvage mais aussi à sa gestion.» En précurseur, il s’était engagé en faveur du développement durable des territoires et s’est trouvé en convergence avec les programmes de l’ONCFS et de la Fédération des chasseurs,devenus depuis partenaires de la maison Laurent-Perrier, tout comme, auparavant, l’assureur Groupama. Constitué de membres nommés ès qualités, représentants des principales organisations cynégétiques et indépen-

Nous, animaux et humains

de Tristan Garcia ◆◆ Longtemps le monde de la chasse s’est montré indifférent ou peu curieux vis-à-vis de la mortetdelasouffranceanimale. Sous la pression des mouvements antichasse, un changement d’attitude est intervenu, dont témoigne le colloque organiséparleCICàRambouillet etlelivrequienestsorti,leChasseur et la Mort. Il y a quelques années,les défenseurs britanniques des droits de l’animal avaient tiré

54

dants des mécènes,le jury examine,chaque année,les dossiers de candidature. Sous la plume très informée et pédagogique de Paul Havet, ancien conseiller technique du directeur général de l’ONCFS, ce livre de haute tenue, et richement illustré, retrace l’expérience de chacun des lauréats. Dans l’ensemble, le Nord est le mieux représenté, mais aussi, dans une moindre mesure, les régions de haute montagne et le Languedoc-Roussillon, l’Est du pays étant le parent pauvre. Les principales actions récompensées l’ont été pour le petit gibier, en raison de la régression de celui-ci. Pour le grand gibier, l’objectif est de stabiliser les effectifs en visant une réduction des dégâts causés aux récoltes et aux plantations,et de mettre en place des aménagements renforçant la sécurité. Le bilan des Honneurs met aussi en relief la diversité des modes de chasse et le rôle majeur joué par le chien.À cette diversité répond celle des structures et des statuts juridiques des lauréats (GIC,GIAC, Acca et Aica, chasses communales, chasses privées, équipages, sociétés militaires…).Mises à l’honneur,enfin,les aménagements des pratiques agricoles afin de favoriser le petit gibier.De la lecture attentive de ce bilan exemplaire, il ressort que l’engagement des chasseurs est primordial et fait exemple, mais aussi que l’avenir de la chasse n’est pas si sombre que certains le prédisent.Comme l’écrit Denis Tillinac dans sa préface inspirée,les chasseurs sont « les vraies paysagistes d’un univers dont les décors,sans eux,seraient promis à une banalité désolante » et les mainteneurs des harmonies ancestrales entre l’homme,le sol,la faune et la flore. Crépin-Leblond,154 pages,34 €.

parti du rapport Bateson,un biologiste qui avait étudié le stress et la souffrancedescervidésforcésparles chiens courants,rapport dont la fiabilité scientifique avait été mise en question.Toutrécemment,l’enquête – Faut-il manger les animaux ? – d’un écrivain américain Jonathan Safran Foer sur le traitement des animaux d’élevage et les conditions de leur abattage a obtenu un succès médiatique non négligeable. L’intérêt et le mérite de l’essai de Tristan Garcia, philosophe de formation, professeur à l’université de Picardie,etécrivain(laMeilleurePart des hommes, Mémoires de la jungle)

Jours de C HASSE ◆

ÉTÉ 2011

est de présenter la question de l’antispécisme, de la frontière entre l’homme et l’animal,en dépassionnant le débat. Sanspathosnipartipris,maisavec clarté et mesure, à la lumière des positions anciennes et contemporaines, Tristan Garcia s’efforce de comprendre le changement de sensibilité actuel,sans confondre notre sensibilité avec la raison, ni avec l’ennemie de la raison et offre une réflexion pertinente,et ouverte « sur lacommunautésensiblequenouspourrions former avec ce lointain semblable qu’est l’animal ».

François Bourin Éditeur,206 pages,20€.


L’assise d’un groupe solide, l’expérience forestière et l’expertise financière

* Estimation basée sur les programmes forestiers en cours.

Les programmes forestiers labellisés “Brazil Forest Développement Durable” de SLB Développement Durable émanent de la société SLB, active depuis plus de 20 ans en Europe et dans sa commercialisation sous la forme de support dynamique d’investissement.

gement de la pression sur les forêts primaires, la préservation de la flore et de la faune. Préservant l’équilibre des communautés locales, votre investissement est aussi économiquement responsable. coupe finale revente foncière exploitation

Le bénéfice environnemental et social Au-delà de la rentabilité financière, vous ou votre entreprise concrétisez une action verte évidente aux caractéristiques immédiatement bénéfiques pour l’environnement : l’allé-

* en 12 ans

achat foncier

Découvrez Brazil Forest Développement Durable en détail sur www.brazilforest.fr Contact : adm@slbdobrasil.com.br - Tél. : 02 33 77 47 37

coupes successives plantation


Co n f i d e n c e s ◆

Pierre Cadéac

“La chasse est compatible avec

la passion de la nature et des animaux”

propos recueillis par Humbert Rambaud

I

l est mondialement reconnu et ses pensionnaires sont des acteurs à part entière.Avec plus de 3 000 films à son actif, Pierre Cadéac est, depuis des années, l’un desgrandsnomsdudressageanimalierpourleseptième art. Gérard Oury, Louis Malle, Patrice Chéreau, Brian de Palma,Ridley Scott… il a tourné avec les plus grands réalisateurs.Cesmilliersdecorneilles,depiesetd’étourneaux dans le Hussard sur le toit, c’est lui ; les vautours et les aigles du légendaire film Gladiator,c’est encore lui ; la scène de chasse à courre dans la Reine Margot, c’est toujours lui ; et, actuellement, ses loups vont prêter leur concours à un long métrage sur la bête du Gévaudan,etunedesespanthères tournera prochainement dans un film publicitaire. Ilestaujourd’huiinstalléprès de Fontainebleau, où vivent en permanence 250 animaux, « tous dressés », insiste-t-il. À rebours, cequelegrandpublicignorec’est que Pierre Cadéac est un passionné de chasse et de fauconnerie.De ses relations,de son expérience avec la faune sauvage, de sa conception de la chasse,Pierre Cadéacs’enouvreàJoursdeChasse. Votre passion pour la vie sauvage est venue de quelle manière ? N’en déplaise à quelques écologistes bons teints, ma dévorante inclination pour la nature et la faune sauvage est venue d’abord et avant tout par la chasse. Natif du pays de Comminges, dans le sud de la Haute-Garonne, j’accompagnais mon frère à la chasse à la bécasse au chien d’arrêt dans tous les contreforts pyrénéens, chers à Gaston Phébus.Je dois d’ailleurs avouer que j’ai tiré ma première bécasse à 13ans –ce qui n’est guère un âge légal mais il y a prescription ! Mon frère m’avait mis une pres-

56

Jours de C HASSE ◆

sion terrible ; l’oiseau était tombé par un hasard très heureux, mais tiré d’un peu trop près, il était impropre à la consommation… Nos chasses, c’était des courses dans des pays somptueux, mais quelquefois difficiles pour le jarret : certaines fois,en effet,il nous est arrivé de parcourir plus de cinquante kilomètres en une seule journée.Il fallait être vraiment dévoré par le feu sacré ! Mais c’est au cours de ces journées incomparables en montagne que j’ai eu inconsciemment la révélation de ce qu’était la nature. Que voulez-vous dire ? Tout chasseur a,j’espère,une âme de contemplatif. Tous les ans, je retourne dans le pays de Comminges chasser avec mon frère, et tous les ans j’y éprouve les mêmes émotions : des senteurs, des impressions qui vous assaillent, surtout au moment de la grande route des oiseaux migrateurs dans des vents qui nous apportent des parfums d’herbe… À ces instants mêmes,je vois encore et toujours nos heures d’autrefois, des souvenirs, précis et intenses, que seules la chasse et la vie sauvage peuvent donner, à qui sait observer et l’écouter. Mais de là à arriver au dressage animalier pour le cinéma… Tout a commencé avec une buse blessée qui avait une aile abîmée et que j’ai soignée.Je n’avais pas 15 ans. J’avais découvert dans la bibliothèque de mon père une encyclopédie qui traitait un peu de fauconnerie,et j’y avais lu que,pour amadouer un rapace,il fallait le caresser avec une plume d’oie trois jours et trois nuits.C’est ce que j’ai fait ! Ma buse a été amadouée,vaincu par la fatigue… Je la faisais venir au poing dans la maison, comme font tous les fauconniers.D’une grande naïveté,j’ai voulu faire la même chose dehors, mais sitôt qu’elle a senti que la liberté n’était pas loin, elle s’est envolée pour ne ja-

ÉTÉ 2011


Jours de C HASSE ◆

ÉTÉ 2011

57

PHOTOS : HUMBERTO DE OLIVEIRA/PHOTOPQR/LE PARISIEN

grands… Ma chance, c’est que le métier n’était mais revenir ! Après, j’ai affaîté (“dressé”) des PIERRE CADÉAC pas du tout organisé, les cinéastes faisaient souautours, des faucons, des aigles. J’ai beaucoup ENTOURÉ DE SES LOUPS vent appel à des animaux de cirque, ce qui ne chassé au vol en Espagne,puis j’ai dû arrêter car (DONT UN DE LA SOUSdonnait pas du tout le résultat escompté,car ces la fauconnerie est un art exigeant qui ne supESPÈCE ARCTIQUE). animaux étaient dressés pour faire certaines porte pas l’approximation et qui nécessite du PAGE DE GAUCHE, temps, de l’espace et beaucoup de gibier. Or, je AVEC SON FIDÈLE BEN HUR, choses, mais pas pour le cinéma ! Justement, quels sont vos pires ne pouvais plus vraiment répondre à ces trois UN OURS NOIR souvenirs de tournage ? exigences. DU CANADA, QUI A EU Les débuts,car,en paraphrasant Napoléon,c’est Un jour,en 1972,Louis Malle préparait son DE NOMBREUX RÔLES exclusivement un art tout d’exécution ! C’est un film Black Moon dans le département du Lot. AU CINÉMA. métier difficile, exigeant, où l’échec nous guette Son équipe m’a appelé, sachant que j’avais un à chaque instant car,même en croyant avoir tout prévu,avec aigle. Je suis allé avec mon oiseau pour une scène mytholoun animal, vous ne faites jamais ce que vous voulez. Je me gique. Puis Louis Malle m’a de nouveau appelé pour Lasouviens ainsi,sur le tournage de la Gloire de mon père,de pacombe Lucien, un de ses grands films. Puis cela a été pour un pillons que je devais faire poser,tourner et poser autour d’une film publicitaire avec un chat. Le bouche à oreille a fait le lampe en porcelaine, grâce à un stratagème on ne peut plus reste.Mon grand départ survint avec la Forêt d’émeraude avec scientifique que j’avais élaboré avec le CNRS. Hélas, cela a Michaël Douglas. Je passais six mois au Brésil et m’occuété un échec. J’ai passé un sale moment car Yves Robert, le pais de grenouilles et de fourmis. C’était parti ; dès lors je réalisateur,est un homme généreux en tout,y compris dans suis allé dans le monde entier (comme en Mongolie ou en la colère… Côte d’Ivoire avec mes aigles) ; j’ai tourné avec les plus >>


PHOTOS : RUE DES ARCHIVES/BCA - HUMBERTO DE OLIVEIRA/PHOTOPQR/LE PARISIEN

Confidences

SCÈNE DU FILM “LE RENARD ET L’ENFANT”, LONG MÉTRAGE POUR LEQUEL PIERRE CADÉAC A APPORTÉ SON CONCOURS. CI-DESSUS, PIERRE CADÉAC AVEC LE CÉLÈBRE AIGLE AMÉRICAIN À TÊTE BLANCHE. ET, PAGE DE DROITE, AVEC UN DE SES LOUPS.

Et vos souvenirs les plus émouvants ? Un des tournages les plus amusants s’est passé avec la Reine Margot, où je me suis occupé de la scène de chasse à courre,où je devais servir un sanglier à l’hallali.J’avais doublé le comédien – Jean-Luc Anglade– et je me couchais sur un sanglier apprivoisé que je faisais semblant de servir avec une dague rétractable ! Quant au plus émouvant, c’est lorsque j’ai appris le langage des signes –en tout cas une petite partie– à des chimpanzés pour le film le Propre de l’homme tiré du livre de Robert Merle,avec l’actrice Emmanuelle La-

58

Jours de C HASSE ◆

borit. Un exploit dont je suis assez fier, surtout quand on connaît un peu les chimpanzés. Que voulez-vous dire ? Je considère que ces singes-là sont parmi les animaux les plus dangereux que je connaisse. Ils sont très intelligents, mais d’un caractère et d’une humeur très changeants.En quelques secondes,ils peuvent passer du calme,à une colère effroyable,et il est très difficile de les contenir. Et avec la force qu’ils ont, il faut être tout le temps sur ses gardes. D’une manière générale, les grands fauves sont des animaux potentiellement dangereux. Par exemple, avec les loups, animaux fascinants s’il en était, il faut éviter toute forme de confrontation,car ils supportent difficilement les contraintes, comme la laisse. En tout état de cause, pour éviter les accidents – pour ma part, je n’ai pas eu à en déplorer le moindre en des centaines de films–,il faut savoir mettre des limites,et savoir dire non à l’équipe de tournage,et Dieu sait que ce n’est pas toujours facile avec des réalisateurs très exigeants. Pour vous donner un exemple, sur le tournage des Petits Mouchoirs de Guillaume Canet,une fouine était sur l’épaule de Benoît Ma-

ÉTÉ 2011


gimel. À chaque prise, notre mustélidé –un vrai petit fauve en passant– faisait un bond et réagissait bien, jusqu’au moment où elle a commencé à devenir nerveuse, et j’ai préféré arrêter avant qu’elle ne morde… Vous côtoyez des animaux tout au long de l’année, vous les dressez, vous les manipulez… Que répondez-vous à ceux qui affirment que cette passion animale est incompatible avec toute forme de chasse ? Que c’est un raisonnement totalement sommaire,et très naïf. Les écologistes ne doivent pas être prisonniers de leurs pensées. La chasse n’est nullement incompatible ou antinomique avec la passion de la nature et des animaux.C’est même tout le contraire. Urbanité oblige, ceux qui s’opposent à la chasse oublient plusieurs choses. D’abord que la nature n’est pas une bonne mère, elle a ses lois qui ne font guère dans la sensiblerie et les bons sentiments ; c’est une affaire de rapports de force, de dominants et de dominés, de défense de territoire… Qui plus est,avec les animaux,trop de personnes tombent dans un anthropomorphisme ridicule : avec un chien, un chat, un cheval, un lion ou un loup, il faut essayer de raisonner comme eux,de penser comme eux, sinon c’est l’échec assuré, et il peut arriver des accidents.Avec un petit caniche, les conséquences sont généralement bénignes, mais avec un labrador de 40kilos, cela peut être dramatique. Que voulez-vous,un animal n’est et ne sera jamais une personne. Quant à l’acte de chasse, il se comprend tout à fait.La chasse est la plus vieille activité de l’homme, et je dirais même que la passion de la chasse est un atavisme,qui se poursuit à travers les siècles. Certes, nous ne sommes plus au temps des cavernes rapportant quelques ours absolument monstrueux,mais nous sommes tout aussi fiers d’avoir tué un gibier au terme d’une traque difficile,dans un décor somptueux.D’autre part,supprimer la chasse,c’est anéantir tout un pan de notre civilisation, à commencer par notre patrimoine canin. Notre plus précieux auxiliaire est le fruit d’une sélection patiente qui a pris des siècles, pour parvenir à une richesse inouïe, avec ces dizaines de races. Il est essentiel de se poser la question de savoir si la chasse détruit la nature. Je réponds haut et fort par la négative, car la raréfaction ou la disparition de certaines espèces sont le résultat d’un processus beaucoup plus complexe, lié au développement des activités humaines, qui raréfient l’habitat desdites espèces, comme par exemple pour le tigre. Entendons-nous bien : il n’en demeure pas moins que la chasse de telle ou telle espèce n’est possible qu’à la condition absolue qu’elle ne remette pas en question sa pérennité. C’est pour cela que le monde cynégétique doit faire preuve de pragmatisme et montrer l’exemple par des études scientifiques sérieuses et par ses qualités de gestionnaires.Il doit être encore plus présent sur le terrain de l’écologie. C’est à ce prix que nous passerons sans encombre le XXIe siècle. ◆

Jours de C HASSE ◆

ÉTÉ 2011

59


60


Découverte ◆

Entre amis en

Andalousie reportage et photos Pierre de Boisguilbert

LAS COLADAS

Les battues de grands animaux ou “montería” sont une institution en Espagne. Elles prennent un aspect grandiose quand elles se déroulent dans une propriété somptueuse et familiale, Las Coladas, au sud de Séville.

61


Entre amis en Andalousie

JUSTE AVANT

LA CHASSE.

L’AUTEUR AVEC SON AMI JOAQUÍN SANGRÁN. LE REPAS ROBORATIF QUI NOUS ATTEND, OUTRE QU’IL FAIT PARTIE INTÉGRANTE DE LA CULTURE CYNÉGÉTIQUE ESPAGNOLE, EST AUSSI INDISPENSABLE SI L’ON VEUT TENIR JUSQU’AU SOIR.

PAGE DE DROITE, À DOS DE MULE JUSQU’AU POSTE.

◆ A

rrivé en fin de journée à Séville, sitôt embarqué dans la voiture de location nous voici en route pour la finca de nos amis située à une quarantaine de kilomètres au sud de la capitale andalouse, à l’entrée du delta. Bien que nous soyons en février,l’air semble déjà tiède et les odeurs épicées qui, soudain nousenveloppent,témoignentquenous sommes bien au sud de la péninsule ibérique.Tandis que,peu à peu,s’évanouit le soleil au bout de l’immense plaine, l’amorce de collines parsemées de chênes lièges indique que nous parvenons dans la zone de chasse.Il faut bien prendre garde à ne pas se perdre, le chemin qui mène à la finca Las Coladas n’est balisé que d’un petit crucifix chaulé et d’une boîte aux lettres aux armes de l’élevage. La route ? Le chemin ?Lapistenousa-t-onditestlongue, ravinée,défoncée,et pour couronner le tout traverse par deux fois un río qui peut être en eau.

62

Le jour baisse et nous commençons à regretter de n’avoir pas loué un 4x4 tandis que gémissent dangereusement les amortisseurs de la petite voiture qui raclerégulièrementsurlespierresémergeant çà et là.Quatre kilomètres déjà depuis l’entrée dans la propriété, et toujours pas signe de vie en dehors des toros bravos qui s’éloignent avec nonchalance à notre passage. Surtout ne pas crever un pneu, car la perspective de sortir de la voiture dans une semi-pénombre devant ces impressionnants ruminants nous réjouit que très modérément ! Au détour d’un virage serré voici enfin le

Jours de C HASSE ◆ É T É

2011

río annoncé qui, là, fait vraiment regretter de ne pas avoir de véhicule tout terrain. Tout doucement, ou très vite ? Ce sera les deux.Abordé prudemment, le passage de l’eau devient inquiétant au milieu du gué, et il me faut enfoncer la pédale d’accélérateur comme je n’aurais jamais osé le faire avec ma voiture personnelle.Une fois tiré d’affaire,nous nous engageons sur un chemin de plus en plus ingrat en pente raide, puis en lacets étroits pendant encore une bonne dizaine de kilomètres avant que n’apparaissentleslumièressalvatricesdeLas Coladas.


NE MANQUEZ PAS VOTRE SAISON, TIREZ SAKO...

La notion de qualité est souvent vague, beaucoup de belles paroles mais pas beaucoup d’action. Quand il s’agit de tir, la qualité n’est pas chose abstraite. C’est tout simplement la différence entre atteindre votre cible ou la manquer. Il en est de même des cartouches Sako. Leur performance supérieure n’est pas un hasard, mais le produit de l’assemblage des meilleurs composants et matériaux, associé à l’habileté et l’expérience des professionnels Sako. Qu’il s’agisse de la conception et la production de nos carabines, parmi les meilleures au monde, ou de nos cartouches, une même règle s’applique: Pas de compromis. Le résultat est remarquable, la précision fiable à chaque fois que vous appuyez sur la détente. Vous visez. Nous faisons le reste.

LAS COLADAS

Il n’est de propriétés espagnoles qui ne s’ouvrent sans unportailmajestueuxetcelle-cin’échappepasàlarègle.Même au milieu de nulle part les deux piliers blanchis à la chaux, encadrant une barrière canadienne, et flanqués des armes de la famille ont décidément fière allure… L’accueil,bienqueplustardifquenel’espéraientnoshôtes, est chaleureusement méridional ! Juan Sangrán Dávila,marquis de los Ríos et sa femme nous reçoivent chez eux comme si nous étions des amis de toujours, et avant même que de passer à table nous conduisent à notre chambre spacieuse, décorée avec goût dans le plus pur style andalou. La chasse n’a beau avoir lieu que le lendemain, elle a pour moi déjà commencé !Àtraverschaquepièce,pasuncentimètredemurs qui ne soit orné de trophées, massacres ou autres grès joliment montés.Clou de l’exposition si l’on peut dire,cette tête de loup dont nous apprenons qu’il fut tué sur la propriété dans les années 1960 par le maître des lieux lui-même, et représente le dernier spécimen tiré en Andalousie ! Voilà qui ne peut qu’encourager les dieux à être cléments pour notre montería de demain. La montería ! S’il y a bien un modedechassequinelaisse personne indifférent, c’est bel et bien ces battues de grands animaux, où les tableauxpeuventallégrement franchir la centaine de têtes et qui, forcément, pour le profanenonaverti,peutlaisserlaplaceàunesortededégoût.C’estallervite,tropvite en besogne.Tous les modes de chasse sont respectables pour autant qu’ils soient pratiqués dans les règles. Or la chasse a cela de particulier, c’est que consubstantielle à l’humanité, elle fait tellement partie de la culture des nations qu’elle est aussi diverse que les cultures elles-mêmes et les traditions locales le sont.Rien que pour la France ne dénombre-t-on pas moins de quarante modes de chasse différents, alors à l’échelle du monde ! Ainsi l’histoire des monterías, qui remonte aux premiers rois de Castille,est-elle intimement liée à celle de ces grandes propriétés espagnoles où,une à deux fois l’an au grand maximum,se retrouvait la gentry locale pour une journée de chasse au protocole ancestral. Le campo était à l’époque rarement inférieur à 10 000 hectares,en territoire ouvert bien entendu, et l’on se retrouvait entre propriétaires chaque semaine chez l’unouchezl’autre,cequipermettaitdenejamaischasserdeux fois au même endroit dans une saison ! Alors bien sûr ce jour-là il fallait “faire le tableau” et celui-ci pouvait atteindre plusieurs centaines d’animaux, cerfs, sangliers, daims ou mouflons et parfois loups ! Certes, les temps ont changé, les propriétés se sont morcelées, l’argent étant devenu le nerf de la guerre comme partout ailleurs, la chasse est devenue commerciale avec, hélas, son lot d’engrillagements et de repeuplement… Mais le mode opératoire et le rituel restent identiques et c’est ce qui

Disponibles dans un large éventail de calibres et de chargements pour la chasse et le tir sportif.

Chris Sharpe Design.com

www.sako.fi Plus d’informations sur

www.humbert.com Distribué par HUMBERT 45, Avenue Paccard - 42340 VEAUCHE


Entre amis en Andalousie

PAYSAGE TYPIQUE DE L’ANDALOUSIE. L’HISTOIRE DES MONTERÍAS, QUI REMONTE AUX ROIS DE CASTILLE, EST LIÉE À CELLE DE CES PROPRIÉTÉS ESPAGNOLES, OÙ, UNE À DEUX FOIS PAR AN, SE RETROUVAIT LA GENTRY LOCALE POUR UNE JOURNÉE DE CHASSE AU PROTOCOLE ANCESTRAL.

faitlecharmeinégalédesmonterías.Aussi, ayant eu la chance de participer à plusieurschassesdecetype,tantenEspagne qu’au Portugal voisin, il était bien difficile de résister au plaisir d’accepter l’invitation d’une grande famille espagnole pour participer à une chasse d’amis sur le campo familial… Courte nuit où le sommeil rivalise aveclesrêveséveilléslesplusfous !Àquoi ressemblentcescollinesquejen’aiqu’entraperçuesdanslapénombre ?Combien serons-nousdechasseurs ?Ya-t-ilbeaucoup de cerfs,de sangliers ? Joaquín l’un des frères nous a dit que les mouflons étaientennombresurlapropriété,le“gran macho”est-ilpourdemain ?Plusdequarante saisons de chasse n’ont pas calmé cetteformidablemontéed’adrénalinequi précèdelesveillesdechasse,ettantmieux. Lejouroùl’émotions’éteindrajemesuis promis de raccrocher la carabine, pour peut-être céder aux joies inconnues de la photographie ! Je ne suis pas pressé… Il est 9 heures, le soleil déjà présent sur les sommets caresse les pentes onduléesoùchênesliègesetchâtaignierspiquettent la terre rouge et ocre semblable

64

àcelledesarènes.Devantlasalledechasse se garent avec discipline les 4x4 des invités, avant de rejoindre une table solidementgarnie.Lavingtainedecarabines présentesvontpasserlajournéeauposte, etlerepasroboratifquinousattend,outre qu’il fait partie intégrante de la culture cynégétique espagnole, est aussi indispensable si l’on veut tenir jusqu’au soir. Les riojas coulent à flot, ils accompagnentàmerveillelejamóndebellota,fabrication de la famille qui s’enorgueillit d’avoir un des plus célèbres élevages de porcs pata negra, exclusivement nourris deglandspouravoirdroitàl’appellation. Mais le morceau de bravoure est bien sûr las migas, plat traditionnel à base de mie de pain trempée dans l’eau bouillante, arrosée d’huile d’olive et accompagnée de fines rondelles de chorizo et d’ail,le tout ne pouvant se déguster sans œufs frits. L’appétit vient en mangeant, et heureusement. Cigares et jérez maintenant de côté, est venu l’un des temps forts de toute montería, le sorteo del puesto (tirage au sort des postes) suivi de la traditionnelleprièreàlaVierge.Letoutnemanque

Jours de C HASSE ◆ É T É

2011

pas d’allure alors que le soleil s’élève sur la finca. Nous sommes bien en pays catholique et là aussi le rituel qui entoure la chasse ajoute une touche de “respect” qui ne peut laisser indifférent. Entretemps sont arrivées huit rehalas (“meutes”) et les perreros (“piqueurs”)quivontlesmener,dontcertains à cheval. Chaque rehala se composant d’au moins 25 podencos et d’un mastiff, ce ne sont pas moins de deux cents chiens qui seront découplés aux quatre sueltas décidées pour la journée. Joaquín sera mon postor (guide), et nous arrêtons la voiture sur un sommet où la vue sur les deux versants est grandiose.Arrivés au poste, nous scrutons la montagne en face,comme la colline derrière nous et le chemin qui part sur la droite. Point de calcul des 30 degrés, point de balisage du poste, il va falloirscrutertoutcequiestvisibleà360 degréscartouteslestrajectoiressontcouvertes ce qui est l’une des grandes caractéristiques des monterías, et non des moindres.À tout moment le gibier peut surgir n’importe où et peut être tiré en toute sécurité. Sur le versant opposé


LAS COLADAS

UNE HARDE DE JEUNES CERFS DANS LES OLIVIERS ET UNE VUE

LA PLUS CLASSIQUE DES BALLES ET UNE DES PLUS EFFICACES AU MONDE !!!

DE LA MAISON PRINCIPALE DE LA “FINCA”. L’UN DES TEMPS FORTS DE TOUTE MONTERÍA EST LE

“SORTEO DEL

PUESTO” (TIRAGE AU

SORT DES POSTES) SUIVI

DE LA TRADITIONNELLE PRIÈRE À LA

résonnent les premiers coups de carga, énorme coquillage en forme d’escargot dont se servent les rabatteurs en guise de pibole, bientôt suivis de quelques récrisdespodencos.Avantmêmed’avoir entrevu quelque chose, Joaquín m’indique la présence de mouflons. Il me faut un certain temps avant dedistinguerunepetitehardeàplusieurs centaines de mètres. Les animaux descendent vers la vallée et il faudra tirer avant qu’ils ne disparaissent en contrebas, ou espérer qu’ils remontent vers notre poste ! «Tira,tira »,m’exhorte mon hôte, et bien qu’à deux cents mètres et en mouvement à travers les épineux, je sens bien qu’il faut s’exécuter.Une première balle semble sans effet,laseconde les fait rebrousser chemin, la troisième

VIERGE.

provoqueledétachementd’ungrosmâle quichoisitdedescendrealorsquelaharde disparaîtànouveauverslessommets.Les récris surgissent alors sur la gauche et, en un éclair, apparaît un cerf à bonne distance qui lui ne résiste pas à une 30.06 bienplacée.Recharger,rechargervite,car tout semble se précipiter à en juger par lesclaquementsdecarabinesunpeupartoutdanslamontagne.Lesperreroscrient pour appuyer leurs chiens, les coups de feu se succèdent çà et là, et à nouveau un bon mouflon descend vers moi qui n’aura pas plus de chance que le cerf. « Jabalí,jabalí,aquí ! » Joaquín a décidément une meilleure vue que moi et tend le doigt vers une masse sombre en contrebas qui se fige brutalement derrière un arbuste. Les chiens ne sont pas

Jours de C HASSE ◆ É T É

2011

5€ À PARTIR DE 5 Calibres 7Rem. Mag, 7x64, 7x65R, 300WM, 8x57JRS

www.ste-sidam.fr munitions de la 5e catégorie

65


Entre amis en Andalousie

CHAQUE “REHALA” (MEUTE) SE COMPOSANT DE

25 PODENCOS

ET D’UN MASTIFF, PAS MOINS DE

200

CHIENS SERONT DÉCOUPLÉS AUX QUATRE SUELTAS DÉCIDÉES POUR LA JOURNÉE.

CI-CONTRE, MIGUEL. PAGE DE DROITE, RABATTEUR DANS LE MAQUIS ANDALOU.

UN REPAIRE IDÉAL POUR LES GRANDS ANIMAUX.

loin,et ce bon sanglier reprend sa course avantquederecevoirune,puisdeuxballes qui suffisent à l’arrêter définitivement. D’autres animaux seront plus heureux, cerfs et sangliers semblent soudain intouchables et le canon de la carabine prend petit à petit la température d’un fusildechasseenbattuedehautvol !L’excitation ? La déconcentration ? Il faut se ressaisir car je sens bien que mon invitant est déconcerté, presque agacé. Je lui propose même de prendre l’arme à son tour, ce qu’il refuse tout de go. Ga-

66

lopade dans le dos ! Une harde surgie dejenesaisoùtraversemaintenantlapâture qui se trouve derrière mon poste, cinqàsixcerfsdontlederniermesemble tirablemêmes’ilestsuivid’assezprèspar un grand chien blanc qui lui reprend du terrain.Ce n’est que la seconde balle qui le clouera sur place. Hélas, le coup n’est pas foudroyant, et la pauvre bête s’agite au sol quand le podenco se précipite sur elle. Nous savons la montería dure, il faut assumer ou ne pas chasser, mais le spectacle du chien terminant le

Jours de C HASSE ◆ É T É

2011

travail du chasseur maladroit est un souvenir dont je me serais bien passé. Les rabatteurs arrivent à la hauteur delapremièrehardedemouflonsdumatin, un chien s’arrête et pile dans un buissond’épineux.«Muflónmuerto !»Le hurlement du rabatteur me remplit de joie, j’ai donc tiré ce matin proprement à plus de deux cents mètres,à bras franc et en mouvement. Une fois dans une vie sans aucun doute ! La pression est un peu retombée et les coups de feu deviennent rares lorsque mon guide sug-


BALLE NOUVELLE GÉNÉRATION SANS PLOMB 99,99% DE RÉTENTION DE POIDS gère de nous déplacer sur la crête afin de surveiller l’autre versant de la montagne où sont maintenant les chiens. Changement de biotope :la garrigue a cédé la place aux châtaigniers, et du surplomb où nous sommes,on devine la route sinueuse où sont placés les postés àplusieurscentainesdemètreslesunsdes autres, et toujours après un virage. Là encore sécurité assurée et angles de tirs circulaires…D’acteurplusoumoinsheureux nous voici devenu spectateur d’une chasse qui se passe essentiellement en contrebas. Les sangliers sont nombreux de ce côté-ci, et les plus avisés tournent danslesépineuxàflancdemontagne,tandis que ceux que les podencos poussent vers la ligne du bas payent un certain tribut à leur témérité. Spectacle subjuguant que cette harde de cerfs et biches qui se déplace lentement à mi-pente, puis s’arrête,écoute,fait demi-tour,descend de quelques mètres pour reprendre sa route à l’abri des regards. Instinct ? Intelligence de la chasse ? Sens inné du territoire en tout cas, car nous pourrons lesobserverjusqu’àlafindelachassesans que jamais ils ne paraissent avoir été tirés malgré les chiens qui font et défont leurs retours avec application. Lajournéeestmaintenantbienavancée, et Joaquín propose un autre dépla-

cement pour aller dans la traque à mipente, espérant que sur une voie de refuite nous aurons plus de chance. Nous sommesdoncsurunetravesía,unchemin de traverse en quelque sorte. Les rabatteurs n’étant pas armés,hormis de leurs couteaux,et les postés à plus de un kilomètre sur le versant qui nous tourne le dos,celanesembleeffectivementpasdangereux. Adossés à un châtaignier, assis sur une pierre plate, nous bénéficions d’une vue idéale sur une combe abrupte propice à la refuite. Pas un bruit, nous sommes à mauvais vent et pas du tout dans la chasse mais quel bonheur ! Quelques pierres roulent en contrebas, ne pas bouger, identifier et ne pas se faire voir… c’est bien un gros sanglier dont nous devinons nettement les défenses qui monte au petit trot dans ce qui pourrait être un petit torrent asséché. Il est à distance tirable, mais il se rapproche. Attendre ou prendre sa chance ? Il y a aussi dans l’émotion de la chasse cette part d’imprévu,de doute quicontribueàl’excitationheureuse.“Le mieuxétant,paraît-il,l’ennemidubien”, je décide de tirer assis en prenant appui sur mes genoux.Une première balle fait voler en éclat un silex au-devant de la hure,lasecondemetuntermeàsacourse. Bonheur inouï devant cette masse noire

Jours de C HASSE ◆ É T É

2011

5€ À PARTIR DE 5 Calibres 243 Win., 7x64, 7x65R, 7 Rem. Mag., 300 Win.Mag., 8x57JRS, 9.3x62

www.ste-sidam.fr munitions de la 5e catégorie

67


Entre amis en Andalousie

À BRAS FRANC, VERS LE VERSANT OPPOSÉ, LES DISTANCES SONT QUELQUEFOIS GRANDES… AU-DESSUS, UN TABLEAU QUI LAISSE IMAGINER LA DENSITÉ DES ANIMAUX.

qui se découpe sur la pierre sèche,bonheurdelaconfrontationidentiqueàcelle de l’approche en solitaire. D’une grandiose battue, bruyante et animée, nous étions depuis quelque temps apaisé et en immersion totale dans cette nature brute et originelle. Ce sanglier, certes fuyant la chasse,était isolé et en quelque sorte venait à notre rencontre comme le dernier présent d’une journée de chasse à laquelle il ne manquait que ce point d’orgue.Avant de regagner la voiture, il s’agit maintenant de repérer le gibier tué, et d’attendre le passage des

68

arrierías pour le signaler non sans avoir auparavant équipé chaque pièce abattue d’une étiquette indiquant le nom duchasseur.Plusieurspiècesdestroisespèces, cerf, sanglier et mouflon en une seulejournée,voilàuneprovisiondesouvenirs que nous ne sommes pas près d’oublier. De retour au rendez-vous,le tableau se constitue au fur et à mesure de l’arrivée des ramasseurs de gibier. Disons-le tout net : ce n’est pas le plus reluisant d’une montería. De fait, nos amis espagnols tirant à des distances astrono-

Jours de C HASSE ◆ É T É

2011

miques et sur du gibier en déplacement, lavenaisonestsouventtrèsabîméed’autant plus que les chiens n’ont eux aucun respect pour le gibier blessé. De surcroît, les “déchargements” du haut delabenneetlafaçondedisposerlesanimaux sont, convenons-en, assez éloignés de la rigueur protocolaire germanique ! Tandis que chacun raconte ses exploits,ou est à la recherche de ses animaux au milieu de ce gigantesque tableau, l’odeur du barbecue et les tintements des glaçons dans les verres de vin blanc concluent la journée de la façon la plus agréable. La soirée sera longue, très longue,et une fois les invités repartis, les bras de Morphée nous convient à un délicieux abandon. Le jour est levé depuis longtemps, le fumet des œufs au plat au chorizo nous ramène à la vie,et démarre la journée des toros, partie presque intégrante d’unemontería,carceseraitsansnuldoute un crime que de ne parcourir ces extraordinaires élevages.En effet,à quelques kilomètres en aval se trouve la Ganadería Lora Sangrán,éleveur de toros bravos que nous allons visiter à cheval avec le frère de Joaquín et son vaquero.Trois chevaux de rejón sont déjà équipés de la


prendre que le vaquero explique ce qu’est la distance de fuite, cet espace qu’il ne faut pas transgresser au risque de subir une chargeviolente.Celatombebien, je n’ai nullement l’intention de m’approcher ! De temps à autre un toro isolé semble marquer son territoire, ce sont paraît-il des dominants qui sont la fierté de l’élevage et sont promis aux LORS DE NOTRE VISITE À CHEVAL DE L’ÉLEVAGE meilleurs carteles pour la proDE TOROS, NOTRE RENCONTRE AVEC DES CHASSEURS chainesaison.LescollinessesucDE LIÈVRES ET LEURS LÉVRIERS GALGOS. cèdent à perte de vue, voilà trois CI-DESSOUS, IL Y A DES LIMITES À NE PAS DÉPASSER… heures que nous sommes à cheval et traversons bois d’oliviers, grandes friches, boqueteaux de châtaigniers ou maigres prairies cerclées de marécages. Nous quittons la propriété par le sud pour revenir par un chemin de plaine qui longe le río. « Galgos aquí ! » Joaquín m’indique les trois hommes au milieu de la plaine, chacun tenant en laisse un lévrier. Ils sont à la chasse au lièvre ! Nous demandons à leur parler et démarre une conversation sympathique à laquellejenecomprendspasgrandchose,si ce n’est qu’ils n’ont pas vu un lièvre de la matinée.Domfameuseselleandalouse,pourmoicesera mage,nous aurions aimé là aussi goûter El Macho ! Il faut d’abord savoir se dé- aucharmed’uneexpériencequ’ilfautalbarrasserdesbonnesmanièresdel’équi- lerchercherau-delàdesfrontièresdepuis tation traditionnelle. Les pieds sont que l’usage du lévrier a été interdit de chaussés à fond dans les étriers à fond ce côté des Pyrénées en 1844. Nous sommes dimanche, et nous plat, les deux rênes séparées par l’auriculaire se tiennent haut dans la main avons la chance d’être conviés au repas gauche,etseulelarêned’appuifonctionne familial à Las Coladas. Horaire espapour indiquer la direction. Peu de trot, gnol oblige, ce n’est qu’en toute fin mais un confortable galop de travail à la d’après-midiqu’ilfaudraànouveauparpremière impulsion de la jambe isolée. courir des kilomètres de mauvaise piste Léger pincement de cœur lorsque nous pour rejoindre la route de Séville située passons la barrière qui nous sépare du à trente-cinq kilomètres.Il faudra revecampo de toros bravos, il ne faudra plus nir l’année prochaine me disait le doyen descendre de cheval et toujours garder de la famille ! Oh que oui, nous retouren vue le bétail qui nous entoure.Le va- nerons en Andalousie, pour y goûter à quero équipé d’une longue pique en bois nouveau le charme enivrant de ces couest au petit galop et nous l’encadrons tumes et de son patrimoine rural à nul tel un bataillon à l’approche des lignes autre pareil. ◆ ennemies. Bonheur inouï, étrange sentimentden’êtrequ’àdeuxheuresd’avion Miguel Sangrán Dávila organise des chasses en d’une autre civilisation. Espagne,soit sur la propriété familiale,soit ailleurs, et notamment aux perdreaux. Car ici tout est différent, immense, Tél. :00.34.661.71.21.21. sauvage, immuable. Les toros en petits Email :miguelsangrandavila@yahoo.es troupeauxs’écartentànotrepassagepuis Contact pour la France :Pierre de Boisguilbert se retournent pour s’assurer que nous au 06.09.17.62.24. quittons bien les lieux. Je crois comEmail :pdeboisguilbert@orange.fr

Jours de C HASSE ◆ É T É

2011

69


PHOTOS : IMAGE BROKER/ALAMY - REX/SIPA

BALL MIWAKO/ALAMY


Séville

TOURISME

To u r i s m e

Femme du Sud par Pierre de Boisguilbert

Un passé glorieux, un avenir radieux… On ne peut séjourner

en Andalousie sans se laisser prendre au charme incomparable de la belle andalouse: un rythme, une histoire, une saveur!

À DROITE TAPAS TYPIQUEMENT ANDALOUSES, À GAUCHE, CORRIDA DANS LES ARÈNES DE SÉVILLE. PAGE DE GAUCHE, L’ENTRÉE DES FAMEUSES ARÈNES DE LA MAESTRANZA, LA CÉLÈBRE GIRALDA ET, AU-DESSUS, UNE SCÈNE DE FLAMENCO DE L’OPÉRA “CARMEN”. LE FLAMENCO EST À LA CROISÉE DES CULTURES MUSICALES GITANE, JUIVE ET MUSULMANE ; IL EXPRIME LA DOULEUR DE CES PEUPLES À TRAVERS DES ROMANCES POPULAIRES.

DALLET/ALAMY

IMAGE BROKER/ALAMY

CHIANG YING-YING/AP/SIPA

L

a belle andalouse… Doit-on ainsi l’appeler ou plutôt Séville la catholique,tant la religion est omniprésente à travers la ville ? D’un passé glorieux depuis l’empire commercial phénicien, il reste à Séville l’omniprésence de la religion. Pour mieux s’en pénétrer, c’est à Pâques bien sûr qu’il faut vivre la semaine sainte,lorsque les cinquante confréries religieuses regroupées par quartiers ou paroisses défilent en pénitents spectaculaires,dansuneincroyablemiseenscène quelquepeuinquiétante,oùletempssemblesoudain s’être arrêté. Capitale économique du sud de l’Espagne comme de la communauté autonome d’Andalousie,Séville est,et a toujours été,une ville opulente.Cetteopulence,elleladoitàsasituationgéographique dans la plaine fertile du Guadalquivir, la Vega, et stratégique, à la fois porte d’entrée vers le continent Africain,et point de départ des aventuriersquiyontrapportérichessesdumonde entier. Bref, son histoire glorieuse et son climat en font une des villes les plus importantes du sud de l’Europe. On ne peut séjourner en Andalousie sans se laisser prendre au charme incomparable de la belle andalouse.

Aussi,il faut se mettre dans l’ambiance sans tarder.Le matin en guise de petit déjeuner et selon son appétit, on choisira les tostadas, pain grillé tartiné à l’huile d’olive, ou mieux un cortado, café au lait accompagné des fameux churros ! Il est recommandé de le prendre ailleurs qu’à l’hôtel.S’il est plus tard,c’est avec les tapas que la magie opère. Les guides regorgent d’adresses,mais on peut aussi passer et repasser devant les terrasses jusqu’à ce que le fumet délicieusement irrésistible des caracoles (petits escargots) ou de pescao frito (poisson frit) vous attire à l’intérieur. On commandera dans un brouhaha indescriptible,et sera invité par le garçon à venir chercher les tapas au bar. Il faut se frayerunpassage,repérerunehypothétiqueplace assise tout en surveillant sa commande en gardant difficilement son verre de vin à la main, cela fait partie du charme ! Restauré, nous partons à la découverte de celle qui fut de tout temps une cité ouverte sur le monde. Il y a dans l’histoire de Séville grandeur et décadence. Grandeur lorsque les célèbres armadas revenaient du Nouveau Monde chargéesderichessesinconnuesdececôtédel’At-


PHOTOS : PIERRE DE BOISGUILBERT - PETER HORREE/ALAMY

Séville Femme du Sud

L’ANDALOUSIE, AVANT TOUT UN STYLE DE VIE

lantique. Commerçants, banquiers et artistes façonnèrent alors la renaissance culturelle et économique de la ville. Décadence dès la moitié du XVIIe lorsque l’Espagne empêtrée dans des problèmes politiques oublia Séville. Séville fut musulmane sous le règne desAlmohades,etnombreuxsontlesédifices qui en témoignent.La Giralda bien sûr qui,comme par hasard située en face de la cathédrale,demeure la tour la plus svelte de l’architecture musulmane (l’on peut gravir les 35 paliers de la rampe que le muezzin grimpait à dos d’âne cinq fois par jour !). Autrefois minaret,elle fut convertie au XVIe siècle en clocher pour la cathédrale. Puis vint la Renaissance, resplendissante à l’Ayuntamento,l’hôtel de ville où siègent les autorités municipales depuis le XVIe,etl’onpeutpasserungrand moment plaza San Francisco à admirer la façade plateresque que nous préférons de loin à celle donnant sur la plaza

72

Nueva de type néoclassique.La ville devient baroque avec le triomphe du catholicisme,allant jusqu’à l’extravagance parfois de nombreuses églises. En réalité l’architecture de Séville s’est modifiée jusqu’au XXe, et notamment à l’occasion de l’Exposition ibéroaméricaine de 1929. Il faut aller dans le parc María Luisa pour voir un nombre incalculable de pavillons créés à cette occasion. Ce serait un crime de ne pas quitter le quartier sans aller prendre un verre à l’hôtel Alfonso XIII, lui aussi édifié pour l’Exposition. D’ailleurs des verres, on en prend à tous moments à Séville, la vie sociale se passant essentiellement dehors ! Autre crime serait de ne pas se laisser emporter par la rêverie dans ce quartier qui rassembla tous les coquins de la

Jours de C HASSE ◆

ÉTÉ 2011

ville, bien que devenu de nos jours paisibleetrésidentiel,ElArenal.Làsetrouve La Maestranza,les célèbres arènes où se firent et se défirent tant de carrières de toreros. On peut ne pas aimer la corrida,mais il faut visiter les arènes en dehors des jours de feria. D’abord pour le silence et l’espace, impressionnant une arène dépeuplée, gigantesque vide dramatique où les gradins empilés pouvant accueillir 18 000 spectateurs semblent étouffants et sans issue. Il faut visiter la chapelleetimaginerlesappelsausecours et autres demandes d’indulgence de tant de pieux matadores, traverser l’infirmerie où le sang coule trop souvent, admirerlesécuries,cellesdeschevauxdepique comme celles, plus luxueuses, des chevaux de rejón. Le musée de la Corrida, richementdoté,estunecuriositéquipermet de mieux comprendre ce qu’est la culture taurine. De retour à l’hôtel, il faut se dire que la journée est loin d’être terminée, et que la soirée sera longue.Inutile de penser pouvoir dîner avant 22 heures, au risque de passerpouruntouristeinculte ! Et d’ailleurs, on ne vous servira pas. Alors, prenons des forces avant de partir pour une première tournée de tapas, avantdechoisirlerestaurantqui attireranotreattentionparlefait qu’il est bondé, jusque sur le trottoir. C’est bon signe ! Rassasiéetpassablementembrumé par les effluves du rioja,cédons au charme du flamenco. Le flamenco est l’âme de l’Andalousie, au même titre que les toros et les sevillanas.Il se joue,se chante et se danse un peu partout dans les bodegas comme sur les trottoirs. À la croisée des cultures musicales gitanes,juives et musulmanes, il exprime la douleur de ces peuples à travers des romances populaires. D’un rythme, langoureux ou gai, il exprime avec infiniment d’émotion le charme de l’Andalousie tout entière tiraillée entre la vie, l’amour et la mort. Le dernier jour,irrésistiblement attiré par le retour au campo, nous quittons Séville pour descendre quelques kilomètres au sud,dans le delta du Guadalquivir à Pueblo del Río.Là se trouve le rancho El Rocío des frères Angel et Rafael Peralta,les centaures du marais ! Visiter El Rocío, c’est pénétrer dans


  : voiture avec chauffeur du salon à l’avion et por teur à Paris-Charles de Gaulle, service personnalisé, cabine sophistiquée, cuisine de chef étoilé, lit moelleux pour          .

air france.fr


PIERRE DE BOISGUILBERT

Séville Femme du Sud

LES TOROS BRAVOS, L’AUTRE MARQUE DE FABRIQUE ANDALOUSE

La Mecque de l’élevage du cheval espagnol, comme du toro bravo. Au beau milieu de l’infinie plaine blanchie par lacrueduGuadalquivir,effleureunchemind’exploitationbordédehauteslices qui ouvre sur un vaste ensemble de bâtiments blanchis à la chaux. Au centre trônent les arènes privées de la famille, surladroitelemanègeetlesécuries,tout autour des tourniquets où se détendent une trentaine de chevaux visiblementtrèschauds !Defaçonsurprenante,

Carnet de voyage

c’est un garçon d’écurie français qui m’indique le chemin du bureau, tout en me signalant qu’une cavalière française,elle aussi,est à cheval dans l’arène. Avant de rencontrer le maître des lieux, je m’installe dans le callejón pour voir évoluer Stéphanie, originaire de Rambouillet,qui travaille un jeune cheval sur un taurillon. Moment de grâce où seul dans l’arène je profite du spectacle de la belle amazone, à la position académique et altière qui se joue des charges du taureau à la simple pression de la jambe isolée ! Les véritables amateurs de corrida sont réticents à l’égard du travail à cheval ; je suis, quant à moi fasciné, par la beauté du geste, l’esthétique du ballet entre le cheval et le fauve, le formidable travail de dressage mais

Comment y aller ? La compagnie low cost Vueling (www.vueling.com) offre des vols directs Paris-Séville à partir de 200 euros aller-retour. Où loger ? Sans hésiter à l’Adriano Hotal Sevilla (calle Adriano 12. Rens. : 00.34.(0)95.422. 8946 et www.adrianohotel-sevilla.com), situé en face des arènes ; il offre le meilleur rapport qualité-prix que l’on puisse espérer. Chambres doubles à partir de 120 euros dans un confort digne d’un quatre-étoiles ! Mais aussi : Hotel Alfonso XIII (calle San Fernando 2. Rens. : 00.34.(0)95.491.7000 et www.hotel-alfonsoXIII.com) Et Eme Catedral Hotel (calle allemanes 27. Rens. : 00.34.(0)95 456.0000 et www.emecatedralhotel.com)

74

aussi de compréhension de l’animal que requiert l’art du rejón. Le temps est en suspens, j’en ai presque manqué mon rendez-vous avec Rafael Peralta. « Buenas tardes señor ! » Le maître apparaît, visiblement fatigué et claudiquant, mais inspirant d’emblée un immense respect. Très vite, je lui signale l’avoirvuavecsonfrèreunepremièrefois à Palma dans les années 1960, ce qui suffit à créer le contact,et me permettra de passer une journée de grâce à découvrir la célèbre Escuela de equitación taurina Peralta. Dumondeentier,onvientapprendre à toréer à cheval à El Rocío, et le plus grand danger n’est peut-être pas les toros, mais le virus de l’Andalousie auquelilestimpossibled’échapperdèslors que l’on a franchi le porche de la finca. Une soixantaine de chevaux sont ici travaillés quotidiennement, tant par les toreros qui les utilisent les dimanches de feria, que par les élèves du maître qui viennent s’initier où se perfectionnerdansl’artdelacorridaderejón.Étonnante atmosphère où le son des sabots sur la cour est rythmé par le mugissement profond des toros. Car ici, à côté des chevaux qui, plus tard, les combattront,on élève aussi une très bonne origine de toros bravos. Le retour sur Séville sonne comme un brutal réveil à la modernité. Il faudra revenir, visiter le village El Rocío avec ses rues en sable et son air de Far West, demander audience à d’autres maestros, comme Mauricio Escobar de la finca Isla mínima éleveur réputé lui aussi dans sa propriété perdue au fond des marais du Guadalquivir. Il faudra revenir… ◆

Où déjeuner-dîner ? Pour les tapas à la Bodega Antonio Romero (calle Antonio Diaz 19). Pour des repas plus classiques : El Gorki (calle Almirante Lobo, 2) ; Las Piletas (calle Marqués de Perada 28) ; Jarisa (calle Virgen de las Montañas 12) ; La Tasca del Burladero (calle Canalejas 1), pour y rencontrer des toreros. Trois bonnes adresses Pour les vêtements de chasse : armurerie Jara & Sedal (calle Adriano 16). Pour les accessoires d’équitation : Antonio García (calle Alcaiceria de la Loza 25).Très beaux accessoires de chasse en cuir (sacs, cartouchières, ceintures…) : Africa Sangrán Dávila (Rens. : 00.34.65.48.32.892 et afrisanda@yahoo.es).

Jours de C HASSE ◆

ÉTÉ 2011



Aventure ◆

Les derbys

Bamingui ◆ de la

D

Reportage et photos Guillaume Beau de Loménie

EN RCA, L’ÉLAND DE DERBY, LA PLUS BELLE ET LA PLUS FURTIVE DES ANTILOPES, N’A PAS FAILLI À SA RÉPUTATION.

UNE CHASSE TOUJOURS FASCINANTE.

À GAUCHE, SUR LA PISTE

D’UN ÉLAND : UN RÊVE JAMAIS

CONCRÉTISÉ POUR CERTAINS, UNE PASSION JAMAIS ASSOUVIE POUR D’AUTRES.

POURRAIT-IL

EN ÊTRE AUTREMENT POUR UN DES ANIMAUX LES PLUS LÉGENDAIRES D’AFRIQUE ?

LIAM BUNCE/ALAMY

ans la brume de chaleur qui estompe les contours de Bangui, la capitale de la République centrafricaine,notre petit bimoteur s’élève lentement, ballotté par d’imprévisibles turbulences. Nous sommes en Afrique depuis peu, cette Afrique que Vivienne de Watteville, écrivain anglais des années 1930, avait décrite de façon si limpide et si vraie : « L’on peut voir pendant des mois le matin se lever sur la brousse, et cette neuve fraîcheur et cette neuve beauté sont des choses à quoi l’on ne peut pas entièrement s’accoutumer.» Dans cette“neuve beauté”,nous n’y sommes pas encore,elle est encore pour nous à une heure et demie de vol.Alors que les sombres méandres de l’Oubangui disparaissent derrière notre appareil, celui-ci pique plein nord. Pour près d’un mois, nous serons accueillis dans un des camps de la Safaria par Florent Mathieu,son directeur.Outre la Safaria,nous serons les hôtes de Mauro. Italien et natif de Modène, ce broussard arpente l’Afrique depuis près de vingt ans, toujours et encore à la poursuite d’un des animaux les plus légendaires et les plus furtifs de ce continent : l’éland de Derby. Mais ce statut de légende serait réduit à peu de chose si le théâtre des opérations n’était pas lui aussi tout bonnement grandiose, auréolé d’histoires quelquefois tragiques. Que penser d’autre, que dire d’autre, lorsque nous survolons cette brousse, ces forêts qui s’étirent jusqu’aux marches tchadiennes et soudanaises de la Centrafrique ? C’était donc là la chasse en Oubangui-Chari… Certes, de ce vocable plein de nostalgie, immortalisé notamment par Bruneau de Laborie (Jours de Chasse n° 26),il ne reste que les deux fleuves dont les noms accolés ont fait naître si longtemps tant de rêves d’évasion, d’espace et d’empire…


77


Les derbys de la Bamingui

DE FACTURE INHABITUELLE POUR CETTE RÉGION D’AFRIQUE, LES “CASES” SONT CONSTRUITES EN PIERRES ARRACHÉES AUX COLLINES. ELLES ASSURENT AUX HEURES LES PLUS CHAUDES DE LA JOURNÉE UNE FRAÎCHEUR BIENVENUE. CI-DESSOUS, LES PISTEURS IDRISS (À GAUCHE) ET JEAN "LE VIEUX" (À DROITE).

Déjà dans un dernier virage sur l’aile, la machine plonge vers le sol et ne tarde pas à rouler dans un nuage de poussière sur la piste de latérite ocre au bord de laquelle stationne un véhicule de chasse. À Florent Mathieu qui nous accueille, s’est joint Pascal Coudert qui sera notre guide au cours de ces quatre semaines de chasse.Un guide qui ne sedépartirapasfacilementd’unairde sévérité semble-t-il calculé,mais qui à l’usage se révélera avoir un indéniable sens de l’humour, précieux antidote aux mille vicissitudes de son difficile sacerdoce. Après une demiheure de piste, nous découvrons le camp récemment aménagé. L’aire plantéed’arbresestimmense.Surson pourtour,serépartissentquatrevastes “cases”de pierres brutes.L’épaisseur

desmursdeces“maisonnettes”etleconfortqu’ilsabritentsont une garantie contre les heures les plus chaudes – et donc celles de l’incontournable sieste !–, de températures presque clémentes et propices à un repos souvent le bienvenu. Nous sommes vraiment dans le vif du sujet aux premières heures du lendemain. Car, avec l’éland de Derby, difficile d’être patient tant sa chasse peut tourner à un rêve jamaisconcrétisépourcertains,une passion jamais assouvie pour d’autres. Dans cette voiture qui nous emmène dans la nuit, nous sommes emmitouflés dans ce que nousavonsdepluschaud,carences premiers jours de janvier, le vent estglacial.Nosquatrepisteurs,Jean le jeune et Jean le vieux,Abakar et Idriss semblent quant à eux s’être embarqués pour quelque expédition arctique… >>


Précision, légèreté et absence de recul L'inégalé confort de tir de nos armes, vous donne désormais accès à des calibres très puissants. Le modèle Carbone Custom doté d'un canon inox de compétition permet de réaliser des tirs à longue distance avec des calibres très tendus tels le .300 Rem. Ultra Mag., .30-378 Wby. Mag, .338 Lapua Mag., etc. Le frein de bouche amovible en titane et la crosse carbone absorbent près de 70 % du recul. L'absence de stress dû au recul et le canon carbone de haute précision, vous ouvriront la porte à des tirs à longue distance d'une précision absolue.

La performance est notre nature D R E A M

L I G H T

www.christensenarms.ch

Extreme R93

Carbon Custom

Copyright © 2010 Christensen Arms (Europe)

Christensen Arms (Europe) - 8, Chemin Rieu - 1208 Genève - Suisse Tél.: +41 (0)22 830 03 22 - Fax: +41 (0)22 830 03 23 info@christensenarms.ch - http://www.christensenarms.ch France/Benelux: Tél.: +33(0)9 54 54 56 72 - Mob.: + 33(0)6 20 82 10 38


Les derbys de la Bamingui

AVANT DE PARTIR SUR LA PISTE DE L'ÉLAND, CHACUN FAIT LE PLEIN D'EAU, LES PISTEURS CUEILLENT LA BAGUETTE AVEC LAQUELLE ILS DÉCHIFFRERONT LES TRACES DANS LA POUSSIÈRE OU DANS LA CENDRE. À DROITE, NOTRE LENTE QUÊTE NOUS ENTRAÎNE CHAQUE JOUR DANS D'INTERMINABLES MARCHES.

Le soleil se découvre lentement, et les couleurs à nulle autre pareille des aurores africaines chassent maintenant les ténèbres.Les contours de la savane se parent de ces nuances improbables de mauve, de vert pâle et de vieux rose qui n’appartiennent qu’à la brousse.De la nuit,émerge la croupe dorée de collines recouvertes de forêts d’acacias, mêlées de karités parfois dont les petites fleurs blanches,sur lesquelles aux premiers rayons du soleil se ruent des millions d’abeilles, embaument dans le petit jour, et de cet Isoberlinia doka enfin dont raffolent les élands… Ce faible relief adoucit le paysage et rompt l’aride et austère monotonie que revêt parfois la savane.Dans le lointain,nous devinons encore les contours arrondis des kagas, sortes de masses rocheuses, propres à cette région. Comment ne pas avoir, à cet instant, une pensée pour le docteur Gromier (Jours de Chasse n° 40) ? L’inoubliable père de la photographie animalière française,chasseur acharné et passionné, parcourut en effet de longs mois durant,dans les années 1920,cette région de la Bamingui où nous nous trouvons aujourd’hui, en quête de trophées, tant cynégétiques que photographiques.Les territoires que nous découvrons sont connus depuis toujours pour être au cœur

80

LA CHASSE DE L’ÉLAND DE DERBY EST UNE AFFAIRE D’INTELLIGENCE, D’ENDURANCE ET DE PERSÉVÉRANCE. CHAQUE JOUR, NOUS LE VÉRIFIERONS. d’unedesplusimportantesdensitésd’élanddeDerbydetoute l’Afrique. Ainsi Gromier ne s’y était d’ailleurs pas trompé lorsqu’il avait jeté son dévolu sur cette région, muni de ses appareils pour en rapporter les premières et très rares images de l’animal.Vingt-cinq ans plus tard, en 1954, dans le Grand Livre de la faune africaine et de sa chasse, François EdmondBlanc et Claude Hettier de Boislambert, dans deux chapitres distincts consacrés à « la plus belle, la plus grande et la plusrecherchéedetouteslesantilopes»,situent tous les deux l’aire de répartition la plus importante dans un quadrilatère compris entre Fort-Archambault (aujourd’hui Sarh au Tchad), dont nous ne sommes à guère plus de trois cents kilomètres,


LA ZONE ABRITE DE NOMBREUSES AUTRES ESPÈCES DONT LES BUFFLES QUI ASSURENT RAPIDEMENT NOTRE CAMP EN VIANDE SAVOUREUSE. PLUS QUE LE CHASSEUR LUI-MÊME, PLUS QUE LE GUIDE DE CHASSE, LA POURSUITE DE L’ÉLAND EST D’ABORD L’AFFAIRE DES PISTEURS.

l’Aouk, au nord-est de notre zone, le massif des Bongos à l’est, Batafango, à l’ouest, Fort-Crampel (aujourd’hui Kaga Bandoro) au sud-ouest, et Yalinga au sud-est. La Bamingui qui nous accueille coule au centre de ce quadrilatère… Pourtant, hormi dans les quelques écrits le plus souvent à vocation scientifique consacrés, pour l’essentiel il y a plus de soixante ans, aux mœurs de l’éland de Derby, force est de reconnaître que sa chasse ne suscite pas, loin s’en faut, la même quantité phénoménale de récits rédigés à la gloire de la chasse de l’éléphant, du lion, du buffle, de la panthère, du rhinocéros voire de l’hippopotame. Il est vrai, nous objectera-t-on, que notre éland n’offre pas les mêmes émotions fortes… Ici nulle charge, nul péril mortel d’une dent, d’une griffe, d’une corne, d’un sabot de tel ou tel membre de la prestigieuse famille des Big Five.Le docteur Gromier n’écritil pas que si les élands de Derby « constituent des animaux aussi imposants à regarder que des buffles […], ils ne sont nullement dangereux,ils ne connaissent que la fuite ». Et pourtant… Ce n’est pas sans raison que l’éland fascine. Pour Paul Vialar, en fin connaisseur, c’est « le plus passionnant des gibiers » ? Pierre-Louis Bourgoin, qui fut, après

la guerre, inspecteur général des chasses pour la France et l’outre-mer le décrit comme « le plus magnifique des trophées dont un chasseur peut s’enorgueillir » ? À ces éloges unanimes, un constat s’impose :la difficulté de sa chasse,parfois longue, souvent improbable,toujours incertaine.Elle est sans doute, plus que la chasse d’une masse rugissante, écumante, lancée à pleine vitesse dans un déploiement de poussière, dans un fracas de branches brisées ou un martellement furieux de sabots, une affaire d’intelligence, d’endurance, de persévérance. Et la chance nous dira-t-on ? Mais n’en est-ce pas une déjà que de pouvoir se lancer sur la trace d’un tel animal ? Son corps gigantesque a les dimensions et –presque– le poids d’un cheval de selle.Sa robe qui varie du brun roux au fauve ou au brun jaunâtre est striée d’une douzaine de fines raies blanches. Le fanon immense qui part du menton de l’animal, au contraire de l’éland du Cap chez qui il démarre au cou, lui confère un air de sagesse et de puissance inimitable.Son trophée enfin,droit,massif,torsadé et effilé comme des sabres et qu’encadrent deux oreilles pointues et le plus souvent dressées, l’apparente à quelque faune monstrueux

81


SAFARIA

Les derbys de la Bamingui

LES PISTEURS CENTRAFRICAINS SONT PARMI LES MEILLEURS D’AFRIQUE : ILS SENTENT TOUT, VOIENT TOUT ET DEVINENT TOUT. SELON QU'IL SOIT SOLITAIRE CI-DESSOUS, BELLE TRACE D'ÉLAND DANS LA POUSSIÈRE MÊLÉE DE CENDRES.

OU EN TROUPEAU, L'ÉLAND SE CHASSERA DE MANIÈRES TRÈS DIFFÉRENTES.

toutdroitsortidel’imaginationetduburind’unPraxitèlesaisi par la démence. Plus que le chasseur lui-même, plus que le guide de chasse, la poursuite de l’éland est d’abord l’affaire des pisteurs. Et à ce jeu, les Centrafricains comptent parmi les meilleurs. Le scénario de notre traque est presque identique d’un jour à l’autre. Après une course plus ou moins longue, nous parvenonsaupointdedépartdenotrechasse :cesontlesabords d’une saline, un clair dans la végétation où les animaux paraissentprendreplaisiràserassembler, une trace fraîche en un point de la piste.Nos pisteurs sautent à terre, sans hâte,et avec une forme de détachement qui contraste avec la fébrilité qui commence à s’emparer de nous. Leur premier geste esttoujoursdecueillirausolousur une basse branche, une mince et longue baguette qu’ils ne jetteront qu’au terme de la chasse. Dans un jour presque installé, avec une prudente économie de mots que remplacent le plus souvent une gestuelle éprouvée et une collection de sons faits de légers claquements ou de sifflements plus ou moins appuyés,les pisteurs s’égaient lentement dans quatre directions.Sur un claquement de langue, ou de baguette sur la jambe, l’un d’entre eux au bout d’un court moment, et sans prononcer un mot, nous entraîne à sa suite. Nous prenons enfin le pied. Ou les pieds, si la chance veut que nous nous lancions derrière quelque troupeau. Car si elle est souvent la garantie d’un vieil animal et d’un tro-

82

phée digne de ce nom, la poursuite d’un solitaire décuple à tous coups la difficulté de l’affaire. Livré à lui-même, débarrassé des contingences que l’appartenance à un troupeau lui impose –présence de jeunes animaux, de femelles–, le solitaire trace sa route à sa fantaisie, et celle-ci participe rarement de celle du chasseur… En un instant, tout commence donc. Et d’emblée, tout semble ne devoir jamais finir. En un instant, une science dont on ne saurait douter qu’elle soit millénaire transforme le pisteur, il y a peu encore goguenard et volubile, en une sombre et muette statue, figée de place en place par la partition que la baguette qu’il tient à bout de bras semble déchiffrer sur le sol. Seul l’anime presque imperceptiblement parfois un pas rendu soudain d’une désespérante lenteur, hésitant, suspendue à mi-course vers lesol,lepiedcommeretenuparune main invisible à quelques centi-

COMMENT NE PAS SONGER À GROMIER QUI ARPENTA CETTE RÉGION DANS LES ANNÉES

1920 ET RAMENA

CE QUI CONSTITUE SANS DOUTE LES PREMIÈRES PHOTOS D’ÉLAND ?

Jours de C HASSE ◆

ÉTÉ 2011


SAFARIA

NOUVEAU

VX R ®

LEUPOLD A MIS AU POINT UN NOUVEAU SYSTÈME D’ILLUMINATION.

HEUREUX DÉNOUEMENT D'UNE CHASSE “OPPORTUNISTE”

À L’HYLOCHÈRE ET COMME NOUS EN OFFRIRA SOUVENT CETTE ZONE.

mètres de la terre,“à l’arrêt”. L’instant d’après, l’homme repart. Mu à nouveau d’une soudaine assurance et détermination que précède la mince badine de bois pour mieux lire dans la poussière la marque bien réelle du fantôme de la brousse… À ce point de notre récit, force nous est de contredire l’excellent François Edmond-Blanc… Celui-ci écrit en effet : « Contrairement à presque toutes les autres espèces de ruminants,l’éland de Derby ne s’arrête guère de marcher aux heures les plus chaudes de la journée ; quand on suit sa trace, il faut donc,pour le rejoindre,remonter sa piste à vive allure ».Vive allure ! Il nous apparaît tout de suite que la chasse de l’éland est tout sauf une affaire de “vive allure”… Qui dit en effet “vive allure”, sous-tend “ligne droite”, figure qu’adopte en général l’animal lancé au galop.Or non seulement la chasse de l’éland n’est pas une affaire de vitesse, mais de surcroît elle est totalement étrangère à la règle qui veut que le chemin le plus court d’un point à un autre soit la ligne droite. La route de l’éland, en groupe ou solitaire, est par définition totalement erratique, parfois même jusqu’à l’absurde, propre à l’errance d’un fantôme. Virage à droite, boucle à gauche, retour en arrière, à nouveau un virage suivi d’une brève ligne droite, puis une boucle encore et une nouvelle ligne droite enfin dont nous comprenons au bout de deux heures,parfois de trois,nous fiant à la lecture de notre GPS qu’elle commence à peine à nous éloigner de notre point de départ… Le parcours de l’éland, ou des élands, est jalonné de la marque intangible, à des degrés de fraîcheur divers, d’un appétit qui paraît insatiable. De place en place, nous découvrons aussi la démonstration d’une force qui, pour être paisible, n’en semble pas moins redoutable chez la grande antilope.Des arbustes aux branches brisées – prises en étau

Jours de C HASSE ◆

1.25-4x20 · 2-7x33 · 3-9x40 · 3-9x50 · 4-12x40 · 4-12x50

FireDot Duplex

Ballistic FireDot

FireDot Circle

FireDot 4

Leupold a mis au point pour la VX-R une technologie fibre optique exclusive permettant d’obtenir un point rouge net, précis et ne perturbant pas les qualités optiques supérieures de votre lunette. Cette technologie FireDot a été associée à un tout nouveau système d’illumination réglable du réticule : miniaturisé, à bouton poussoir et équipé d’un capteur de mouvements. Ceci permet au réticule lumineux de votre VX-R de passer automatiquement en mode veille après cinq minutes d’inactivité, pour se réactiver au premier mouvement de la carabine. La gamme VX-R présente des lunettes au corps de 30mm d’une grande légèreté. POUR UN CATALOGUE LEUPOLD 2011 EN FRANÇAIS, demandez à votre armurier ou au distributeur français : Nobel Sport – Tunet, B.P. 15 – 31850 MONDOUZIL, Tel : 05 61 37 63 80, Fax : 05 61 84 28 81 tunet@nobelsport.fr, www.tunet.fr Prix public conseillé d’une Leupold VX-R FireDot à partir de 741 € pour une 1.24-4x20, et jusqu’à 1134 € pour une 4-12x50.

www.leupold.com

ÉTÉ 2011

83


Les derbys de la Bamingui

LA SAISON EST AUX “BRÛLIS”. NOUS NE NOUS PRIVONS PAS DE BOUTER LE FEU À LA SAVANE ET À CES HERBES HAUTES. BIENTÔT LES REMPLACERONT DES POUSSES TENDRES QUI FERONT LE BONHEUR DES ÉLANDS. CI-DESSOUS, DU HAUT D’UN “KAGA" DÉNUDÉ, NOUS CONTEMPLONS LA BROUSSE QUI S'ÉTEND À NOS PIEDS.

par les cornes formidables ou rompues par le poids de la bête dressées sur ses pattes arrière –trahissent son passage. Ces brisures sont pour nos pisteurs un indice qu’ils déchiffrent avec une assurance et une précision qui nous réjouit. Elles sont enfin parfois de précieux auxiliaires lorsque la nature du terrain nous fait perdre la trace de l’éland. Nous rencontrons souvent sur notre chemin en effet de vastes zones dont le sol est recouvert d’une épaisse couche de lave figée,marque indéniable d’une activité volcanique immémoriale. Mais sur cet amalgame minéral, pas la moindre trace de notre grande antilope. Nos pisteurs se tirent souvent d’affaire en découvrant sur le périmètre de basalte un arbuste aux branches fraîchement cassées.Nous laissons nous aussi derrière nous les traces de notre avance dans la savane. La saison est aux feux de brousse, et nous ne nous privons pas de bouter à cette herbe haute et sèche des flammes qui poussent dans le ciel des volutes d’une fumée noire et grasse. Aux premières heures du matin, le rite se répète. À l’aube, nous prenons le pied, marchons dans la fraîcheur relative puis,au fur et à mesure de l’ascension du soleil,la chaleur se fait de plus en plus lourde. Nous maudissons alors

84

LA ROUTE DE L’ÉLAND EST PAR DÉFINITION TOTALEMENT ERRATIQUE, PARFOIS MÊME JUSQU’À L’ABSURDE, PROPRE À L’ERRANCE D’UN FANTÔME. les nobles animaux dont la déambulation qui semble devoir ne jamais s’interrompre nous entraîne dans des randonnées de six heures et plus. Au fil des jours, nous nous enfonçons plus avant dans cette zone immense de la Safaria qui compte plus d’un million et demi d’hectares. Nous roulons parfois cinquante ou soixante kilomètres en quête de notre éland qui se dérobe, fidèle à sa réputation, et en dépit d’approches quasi quotidiennes. Un matin, dans le petit jour, alors que nous avons laissé derrière nous notre véhicule et suivons sur la piste une trace toute fraîche relevée quelques centaines de mètres en amont, un éland se découvre à moins de soixante mètres devant


LIAM BUNCE/ALAMY

AU VINGTIÈME JOUR DE CHASSE, L’ÉLAND NOUS APPARAÎT : MAURO, ENCADRÉ PAR LES PISTEURS, DOIT MAINTENANT LUI FAIRE FACE.

nous.Deuxcoupsdecarabineclaquent.Envain.L’élands’évanouit dans le jour naissant.Notre nemrod italien avait réglé sa lunette de tir sur un grossissement six… et à cette distance, ce genre d’erreur ne pardonne pas. Nos incursions au cœur de la zone nous confrontent à unautredesnombreuxproblèmesauxquelsdoiventfaireface les organisations de chasse de la région. Les Bororos, éleveurs nomades en provenance de l’ouest et du nord-ouest de la RCA,voire du Sud tchadien,et au-delà encore,du Niger,s’enfoncent de plus en plus vers le Sud poussant devant eux des centaines de têtes de bétail. Leur route les mène vers les territoires de chasse qu’ils traversent et perturbent, sans compter le risque d’épizooties véhiculées par leurs troupeaux. Mais ici encore, l’inaction gouvernementale est criante… Ainsi rencontrons-nous en maintes occasions les traces de ces troupeaux innombrables que les Bororos déplacent au gré de leur migration. Ne nous voilons pas la face.Une menace bien plus grande quelesBorobospèsesurlachasseenRCA :c’estlebraconnage quiapriscesdernièresannéesdesproportionsinimaginables. Face à l’incurie gouvernementale et à l’appétit des braconniers qui interviennent en bandes armées, des populations entières d’animaux, notamment d’éléphants, sont tombées sous la coupe des Soudanais commandités par des Chinois et ont été décimées.Depuis plusieurs années,ils“tapent”tout et n’importe quoi, n’hésitant pas à faire le coup de feu avec les hommes de l’antibraconnage. La chasse elle-même est un rempart contre le braconnage. À condition d’avoir le soutien du gouvernement, ce qui est loin d’être le cas… Ainsi l’avenir cynégétique de la RCA risque-t-il peut-être d’être sérieusement compromis à plus ou moins brève échéance.Heureusement,les élands de Derby ne sont pas la cible principale des braconniers. >>

Jours de C HASSE ◆

ÉTÉ 2011

85


Les derbys de la Bamingui des buffles qui viennent rapidement et plus sûrement que l’éland pourvoir notre camp en viande savoureuse.Une autre fois encore,une antilope roanne. Une autre fois un guib harnaché. Puis un phacochère. Un céphalophe. Un second phacochère. Au moins ne mourrons-nous pas de faim… Mais de frustration peut-être, car nos élands se dérobent, encore et encore. Comme en toutes chasses,le vent joue dans la traque de l’éland un rôle déterminant.Calme aux premières heures du jour, il croît au fil des heures. Totalement imprévisibles,frustrantesau-delàdudicible,sessautes, sesvirements,sestournoiements,enquelquessecondes peuvent anéantir des heures d’approche. Ainsi, à la faveur de l’une de ces sautes diaboliques,quand nous pensons toucher au but,quand tous nos sens sont en éveil, quand chaque muscle est tendu et douloureux à force d’effort, quand nous nous évertuons à ne caresser le sol que de la pointe de nos chaussures, attentifsànepasfairecrissersousnossemelleslesfeuilles larges comme la main, plus craquantes que cent biscottes,un génie malfaisant s’évertue en cet instant précis à faire lever une légère brise qui arrive dans notre dos…Alorslefantômemagnifiques’évertue-t-ilàjustifiersonnom.Endépitdesesdimensionsimposantes, il disparaît d’un galop rapide que nous entendons plus que nous le distinguons, et qui laisse dans le sol la MAURO ET SON TROPHÉE : LA CHASSE DE L’ÉLAND, PARFOIS LONGUE, SOUVENT marque d’empreintes dont seule la double amande IMPROBABLE, EST L’UNE DES PLUS INCERTAINES ET DEMEURE UNE LÉGENDE. atteste de la réalité d’une apparition. Pourtant à force de dérobades, nous finissons un jour À la fin d’une matinée, nous sommes sur les traces d’un solitaire lorsque l’un de nos pisteurs s’immobilise sur une par circonvenir le fantôme de la brousse. En fin de matinée, série de volcelests qui coupent perpendiculairement la piste nousbutonssuruneflaqued’urined’unbrunjaunâtrecomme que nous suivons.Ils sont frais,quelques minutes peut-être, nous en avons rencontré des dizaines au cours des jours et Pascal ne tarde pas à les identifier comme ceux d’hylochères passés. Mais à la différence des autres, celle-ci est encore (Hylochoerus meinertzhageni). En un instant la décision est festonnéed’unemoussedontlesmincesbullessemblentéclore prise.Nous renonçons à l’éland et nous nous lançons sur les encore à la surface du liquide. Il est là, proche, très proche. Cette fois, il nous semble que le fantôme ait choisi traces des énormes suinés que les Anglo-Saxons nomment giant forest hogs (“porcs géants de forêt”)… Tout un pro- d’“apparaître” ! Son corps immense semble nous barrer la gramme ! Nous progressons bientôt péniblement à quatre route. Il nous regarde. Mais déjà l’animal a les oreilles tenpattes dans un bako où la vue ne porte guère à plus de deux dues, il porte son mufle en avant comme pour mieux nous mètres. Des millions d’abeilles font un bruit assourdissant sentir.Son fanon bat au rythme de formidables décharges neretnousredoublonsdevigilancepournepasdérangerunéven- veuses qui semblent animer tout son corps.Il va disparaître. tuel essaim, ce qui dans cet enchevêtrement ne manquerait Tout en nous lui dit de fuir. Mais inexplicablement, il reste là.Le temps pour l’un des deux Jean de planter le kéké, d’en pas d’avoir des conséquences dramatiques. En moins d’une demi-heure toutefois, nous avons re- déployer les trois jambes tout en fixant le bozobo dans les yeux, monté les hylochères. Ceux-ci sont vautrés au plus profond comme pour le subjuguer… Encadré par les pisteurs qui font corps avec lui,et comme du bako,aspirant à une sieste dont ils semblent ne pas même imaginer qu’elle puisse être perturbée… Le plus gros d’entre porté par eux Mauro s’avance. Pascal s’interpose, semble eux, sans doute le chef de la harde, est à moins de vingt prendre le relais, place la carabine, place le chasseur. Tout mètres de nous. Mais il faut encore plus de vingt minutes cela prend des heures.Tout cela n’a pris que trois secondes… d’observation silencieuse et d’une pénible reptation à Pascal Mauro est seul au monde maintenant face à“son”éland.Nous et Mauro pour s’assurer d’un trophée auquel nous ne son- songeons alors : « Et au vingtième jour, Dieu créa l’éland… Alléluia ! Bozobo,bozobo akoui awoué ! » gions pas même il y a moins d’une heure ! ◆ L’animal est énorme et d’un aspect monstrueux avec sa “trogne” verruqueuse, et borgne de surcroît. Mais le troNous remercions la Safaria et Florent Mathieu phée et la prise sont si inattendus, que le monstre a droit, sans lesquels ce reportage n’aurait pu avoir lieu. lors de notre retour au camp, au “triomphe” réservé aux esTél. :00.33.6.83.90.60.44. pèces les plus prestigieuses : « Alléluia ! Alléluia ! Hylochère Email :jpb@safaria-rca.com ou fm@safaria-rca.com akoui awoué ! » Les après-midi nous entraînent sur la piste Sur Internet :www.safaria-rca.com

86

Jours de C HASSE ◆

ÉTÉ 2011


La vente d‘armes est réservée aux personnes disposant de toutes les autorisations nécessaires

Kodiak-©-2011 · www.kodiak.de

Pour l‘Amour du Détail

Distributeur : Rivolier SAS Tel : 04 77 36 03 40 e-mail : info@rivolier.fr www.rivolier.fr

www.blaser.de


Reportage

en Bretagne â—†

Au rendez-vous des

diaboliques reportage et photos Alain de l’Hermite

88


L

A VÉNERIE DU LIÈVRE EST UN ART TOUT EN SUBTILITÉ ET

NOUS SOMMES ALLÉ LE VÉRIFIER, EN BRETAGNE, CHEZ LE PLUS VIEIL ÉQUIPAGE

FRANCE, LE RALLYE MEILLERAYE. DE LIÈVRE EN

RICHARD PETERS/ALAMY

EN INTELLIGENCE.

89


Au rendez-vous des diaboliques

◆ E

n cette fin de matinée de printemps, c’est à regret que nous abandonnonsLaRoche-Bernard.Unpittoresque village étagé par les Normands dès le IXe siècle, sur le verrou géostratégique du piton de La Garenne. Il domine la Vilaine et paraît balancer entre Bretagne et Pays-de-Loire.Nous aussi,nous hésitons… à le quitter.Peut-être parce qu’ici l’horloge du temps semble s’être arrêtée, imaginons-nous redevenir immortel comme lors des illusions de notre enfance ? Sans doute,en cette matinée ensoleillée le charme breton opère-t-il pleinement ?Danscesétroitesruellespavées, désertes de touristes à cette époque de l’année, les fantômes d’autrefois ne sont jamais très loin… Parce que la Bretagne est singulière, avec ses êtres surnaturels,et ses animaux fabuleux,c’est une invitation à l’évasion, à l’aventure et au mystère. Et à cette savante et redoutable alchimie, la chasse n’y est pas étrangère, parce qu’elle empruntelestraitsdelaBretagne,touràtour rugueuse et familière,parce que les Bretons, hommes d’action, ont toujours su donner de grands chasseurs.

90

DANS LE PARC DU LESTIN, LE RENDEZ-VOUS A LIEU À “13 HEURES PÉTANTES !” TOUTES GÉNÉRATIONS CONFONDUES, VENEURS ET SUIVEURS SE RETROUVENT ICI DEPUIS 1963. JUSTE AVANT LE “DÉPART” LES BOUTONS DU RALLYE MEILLERAYE INTERPRÈTENT UNE FANFARE DE CIRCONSTANCE.

Ceslégendes,cesrêvesetsessenteurs nous conduisent plein ouest à travers la forêt linéaire du bocage.Un rendez-vous de chasse que nous n’aurions manqué sous aucun prétexte avec d’authentiques bas-de-cuir, les veneurs à pied, dignes représentantsduplusancienéquipagede France à découpler dans la voie du lièvre (depuis 1956 exactement) : le Rallye Meilleraye. C’est toujours un indicible plaisir pour le chasseur à tir de retrouver

Jours de C HASSE ◆

ÉTÉ 2011

le théâtre de ses aventures cynégétiques, une fois sonnée la retraite de la fermeture.Deredécouvrirtransfiguré,presque méconnaissableparlagrâceduprintemps un biotope qu’il imaginait ne pas devoir renaître d’une trop longue hibernation. Touscessentimentssontrehaussésdupiment de la transgression, parce que seul le veneur peut exercer son déduit jusqu’à la fin mars.Heureux homme… Qui plus est lorsqu’il s’agit de découpler sur


AGENCE IMMOBILIÈRE CARACTÈRE

❶ ❷

❼ ❽

PLACE DES VOSGES - 75003 : Situé à une adresse prestigieuse et dans une exceptionnelle copropriété, un magnifique appartement de 122 m2, en penthouse, baigné de ENVIRONS DE DIJON (21) : Sur les hauteurs d’un village bourguignon, un exceptionnel château du XVIIe siècle ayant su conserver ses soleil. Ascenseur. Prix : 1.900.000 €. éléments décoratifs d’époque. Jardin à la française, pigeonniers, serre, maison de gardien, piscine viennent compléter cet ensemble. 8 hectares de terrain. Prix : 1.460.000 €.

RUE AUBRIOT - 75004 : Un très bel appartement en penthouse de 84 m2, à l’esprit maison avec sa terrasse de plain pied et disposant d’une agréable vue dégagée sur VOUZON (41) : Une propriété sur 107 ha composée de deux maisons principales et une maison de les toits parisiens et l’église des Blancs Manteaux. Prix : 1.150.000 €. gardien, située dans une partie de la Sologne, réputée et recherchée pour son biotope. Etang. Prix : 1.420.000 €. BORDURE DU MARAIS - 75011 : Dans un hotel particulier

du XVIIIe siècle, un bel appartement de 101 m2, comme une maison particulière, composé d'une enfilade de réception, de deux chambres dont une chambre de maitre.L'enRUE DE SEVIGNE - 75003 : Dans un bel hôtel particulier du XVIIe siècle, semble offre de belles hauteurs sous plafond. Nombreux éléments décoratifs. Prix : 1 470 000 €. entre le Musée Carnavalet et le Musée Picasso, un superbe appartement de 125 m2, donnant à la fois sur cour d’honneur et sur rue. Prix : 1.690.000 €. EXCLUSIVITE. Proximité BEAUMONT LE ROGER (27) : Une superbe propriété composée d’un magnifique manoir du XVe siècle, de deux étables, d’une maison et d’un garage. Le tout sur BOURGOGNE (58) : A proximité de la foret de Bertrange, un magnifique chateau du XVIIe siècle, entièrement restauré dans les règles 3,8 hectares de terrain. Prix : 822.000 €. de l'art, sur un parc arboré de 8 hectares tout en étant situé dans un environnement calme et préservé. Une maison de gardien et une vaste grange (1000 m2) viennent completer NEUILLY-SUR-SEINE (92200) : Idéalement situé cet hotel particulier du début du siècle dernier dispose d’un jardin verce bien. Etang, source, piscine, potager clos de mur. doyant de 300 m2 et d’une agréable terrasse à la vue dégagée. Prix : 3.750.000 €.

CARACTÈRE®

50, rue de Turenne 75003 PARIS Tél. : + 33 (0)1 44 61 05 00 / E-mail : info@caractere.fr

www.caractere.fr

Pied-à-terre, appartements, hôtels particuliers, propriétés & territoires. Succession – Partage – Estimation dans la plus grande confidentialité.


Au rendez-vous des diaboliques

FRANÇOIS GUY PORTE “LA RELÈVE” LORS DU PASSAGE D’UN RU. CI-DESSUS, FLORENT FRANÇOIS DEVISENT TRANQUILLEMENT AU MILIEU DU BOCAGE, “PAYS DE BEAU COURRE” ; AUTOUR D’EUX S’ÉGAYE LA MEUTE, RAISON D’ÊTRE DU VENEUR.

ET

l’un des plus redoutables et diaboliques animaux qui soient, le lièvre. « Le plus difficileàsuivreetàforcerdetouslesanimaux courables –cervidés inclus–,en raison de la fugacité du sentiment qu’il laisse sur sa voie et,également,de ses ruses multiples », écrit Pierre-Louis Duchartre.La journée promettait d’être mémorable.Elle le fut. À main droite, nous imaginons le cours tranquille de la Vilaine en direction de Pénestin, de l’océan.Autrefois, il pouvait être périlleux de naviguer dans ces estuaires situés entre eau douce et eausaumâtre,danscesaberspourlesBretons où l’influence des marais se fait ressentir parfois très en amont du fleuve.

92

Malheureusement, depuis 1972 le barrage d’Arzal a presque apprivoisé la rivière et ses grandes marées au détriment de la fragilité des milieux.S’ils facilitent la navigation de plaisance de tels édifices ne sont pas sans conséquences sur le biotope et la faune notamment limicoles et saumons. Presque par surprise, nous buttons sur le village de Camoël, terme de notre voyage.Une allée vient de nous conduire au Lestin pour la chasse traditionnelle du samedi. Le rendez-vous est toujours fixé à « 13 heures pétantes ! », avait déclamé au téléphone Édouard Bureau, le maître d’équipage. Pour l’instant nous

Jours de C HASSE ◆

ÉTÉ 2011

sommes seuls, rien ne nous l’indique, pourtant,c’est bien l’endroit du rendezvous.Intimement,nous en sommes persuadé.Carcette“maison”degranitenous laconnaissons,c’estcelledenotreenfance. Nous reconnaissons le muret du jardinet mitoyen d’où s’élèvent les cris joyeux desenfants.Iln’yaencorepaslongtemps, entre les dalles de schiste, nous capturions leslézards gris.Le lierre dece chêne séculaire a trahi autrefois la première victime de nos balbutiements de chasseur, lorsqu’un merle s’imaginait invisible. Pourtant nous ne sommes jamais venu au l’Estin comme on écrivait sous un autre régime.Mais nous l’avions res-


Quand Chasser devient un Art

Heritage Hunter 12M

NOUVEAU Cal.20 disponible Heritage Hunter 20M

Pour trouver votre Browning Dealer Partner le plus proche ou consulter la disponibilité de nos produits dans les points de vente et télécharger le catalogue 2011, visitez notre site internet www.browning.eu


Au rendez-vous des diaboliques

ON FRANCHIT LES OBSTACLES AVEC LES MOYENS DU BORD. ON COMPREND POURQUOI LE BOCAGE EST LE ROYAUME DE LA VÉNERIE À PIED ET NON MONTÉE.

CI-DESSUS, “TAÏAUT, TAÏAUT !”, ÉDOUARD SONNE LA VUE. CETTE IMAGE

RAPPELLE UNE INTERPRÉTATION PÉDESTRE DE

senti, comme Léon au tournant du XIXe sièclelegrand-pèredeStéphanequi est aujourd’hui le maître des lieux. Nos maisonsdefamillereprésententleciment entre les générations,elles sont le témoin visibled’unehistoiretransmise.Nousapprendrons que Léon avait décidé de s’y installer il y a cent ans quand la ville commençait déjà à devenir irrespirable et les “tentations” allaient bientôt apparaître trop corruptrices pour ses adolescents. De toute urgence,il fallait découvrir un havre de paix. Lorsque l’on est nantais il y a La Baule… Belle époque

94

“LA COURSE AU CLOCHER” DE CECIL ALDIN.

où la plus belle plage d’Europe n’était pas encore défigurée par une barrière de béton.Mais Léon découvrit un petit paradis sur la rive gauche de la Vilaine, le Lestin. La cloche de l’église Saint-Martin vient de tinter,“13 heures pétantes !”Les paroles d’Édouard Bureau résonnent dansnotretête.Cetteheuren’ariend’une foucadepourrécupérerd’unebombance de la veille, mais est d’une haute stratégie,uneaffairedequalitédevoie.Ellesera en principe médiocre s’il y a une trop grande différence de température entre

Jours de C HASSE ◆

ÉTÉ 2011

l’airetlesol,nepermettantpasauxchiens une bonne prise d’émanation. Cette explication est la conséquence directe du choix de l’horaire du milieu de journée pour découpler. En effet, à partir de ce moment,latempératuredusolatendance à s’équilibrer avec celle de l’air. Grâce à la proximité de la mer,en automne et en hiver, les gelées matinales ont généralement disparu à cette heure. La voie est donc meilleure et va s’améliorant au fil de la journée.Pour confirmer cette théorieÉdouardparlemême«dulièvredequatre heures » sans omettre d’en attribuer la paternité à « la cheville ouvrière du Rallye Meilleraye » :Henri Auguste dit « Raton ». Cet affectueux diminutif lui fut attribué par sa mère. Ainsi avec une meute de chiens perçants c’est-à-dire capables de coller à la voie,un lièvre lancé à 16 heures estpresquetoujourspris.Àunbémolprès l’hiver,lanuittombeà17heures,lecourre n’a donc pas la possibilité d’être conduit à son terme.


Comme par magie des autos mais aussi des vélos surgissent de toute part avant de se garer méticuleusement le long de l’allée. Sans perdre de temps, conducteurs et passagers se dirigent vers le parc de la maison.Deux groupes distincts apparaissent aussitôt. Les uns ceints d’une sorte d’uniforme à gilet vert et galon,les boutons de l’équipage du Rallye Meilleraye. Les autres, l’immense majorité, affublés des vêtements de campagne les plus divers. Ici un fashionable équipé d’une redingote d’une bonne maison ; ailleurs, un chasseur du cru habillé“local”… Jeunes et vieux, hommes et femmes, tous convergent à chaque seconde plus nombreux en direction du parc comme aimantés par une force irrésistible. Ces“suiveurs” comme on les appelle sont d’authentiques passionnés, les plus irréductibles défenseurs de la chasse en général et de la vénerie en particulier.On estime leur nombre à 100 000 environ à suivre, chaque saison, les laisser-courre de France et de Navarre. À cet instant, nous revient à l’esprit l’image de l’un d’entre eux rencontré dans la Nièvre il y a quatre ans lors d’un courre du Rallye Sans le Sou,du célèbre Mano Frachon.Gilles,piercing et queue-de-cheval, « ne manque jamais de suivre un courre » en chevauchant sa bicyclette.Perpétuellement placé aux endroits stratégiques,il nous avait bluffé par sa faculté à suivre la chasse mieux que quiconque ! Et quel conteur. Nous relevions alors sous des apparences trompeuses un vocabulaire digne de Du Fouilloux. Se retrouver au Lestin pour cette grand-messe annuelle de la vénerie est visiblement un bonheur pour chacun, hôtes et convives. Ici, tout est prétexte à la bonne humeur et à la bonne éducation. En levée de rideau, c’est un ravissement de voir et d’entendre tous ces jeunes enfants courir, se prendre les pieds dans la racine d’un pin qui les a vu naître il y a pas

Jours de C HASSE ◆

ÉTÉ 2011

95


Au rendez-vous des diaboliques AUX ORDRES D’ÉDOUARD SON CHEF, À DROITE, L’ORCHESTRE DE LA MEUTE MET EN COMMUN SES QUALITÉS POUR PRÉPARER L’ASSAUT. D’ABORD LES LANCEURS, RELAYÉS PAR CEUX QUI ANIMENT LA CHASSE. SI BESOIN LES “REDRESSEURS DE LAISSERCOURRE" INTERVIENDRONT POUR DÉBROUILLER LA VOIE. EN DESSOUS, TEL UN DRUIDE SUR SON CHÊNE, CE BOUTON CHERCHE À APERCEVOIR LA CHASSE.

encore cinq ans.En observant la“relève” de demain comment ne pas sourire à Xénophon à travers le miroir du temps ? Il y a 2 400ans, il écrivait sous forme de conseil le rôle essentiel de la vénerie du lièvre pour la formation morale et physique des adolescents. SecrètementlafouleattendÉdouard, le chef d’orchestre, lorsqu’il traverse à son tour le parc du Lestin. Grand, sec comme un coup de fouet,la coiffure ro-

96

mantique à la Chateaubriand,la trompe enbandoulière,àn’enpasdouternoustenons là un sacré coureur du bocage.Lui qui,aujourd’hui,a conscience de n’avoir « pas hérité mais emprunté à ses enfants » le rallye monté par son grand-père MauriceavecJosephParisilyaplusd’undemisiècle sur les recommandations de Raton.«Sanslui,ilsauraientcontinuéàbricoler dans leur coin avec des briquets de pays » : belhommaged’Édouardàsonmaître.Un

Jours de C HASSE ◆

ÉTÉ 2011

jour viendra encore lointain où Édouard lui aussi devra lâcher le fouet pour mieux le transmettre à“la relève”.Alors le“millièmelièvre”auraétédépassédepuislongtemps, car cette saison s’est achevée par la 997e prise du Rallye Meilleraye depuis sa création. Au fil de la saison, cet équipage domicilié en Loire-Atlantique à proximité de l’abbaye du même nom découple,généralement aux alentours d’une heure de route du chenil, une cinquantaine de fois par an ! Aussi, on imagine la forme athlétique d’Édouard,de Jean,son frère, deFlorent,deFrançois…d’Olivier(«une très bonne trompe »), dont la particularité est de suivre le courre un de ses deux fils perché alternativement sur ses épaules ! «À raison d’un minimum de vingt kilomètres derrière les chiens à chaque chasse,en fin de saison les quarante-deux kilomètres du marathon ne nous feraient pas peur », affirme Édouard. Avant le départ Noëlle, l’épouse de Raton fera lecture du compte rendu de la chasse du Lestin en date du 19 mars 1967.Danscetexte,lajolieplumedemonsieurParisracontaitletempsbeaucomme aujourd’hui. Aussi “les vents” si importantscommepourtouslestypesdechasse. Ils soufflaient « de nord-ouest.» « Nous prenons une hase en une heure de chasse. Une petite chasse sans histoires ;un animal, timide qui n’a jamais pris de parti,est resté plusieurs fois à attendre les chiens,s’est fait relancer et finalement prendre.Nul doute qu’unanimaldécidéauraitsauvésapeau,car la terre devait sentir la violette,et il est à craindre que les chiens eussent été mis en défaut à l’occasion d’un forlonger.» Nous apprenons également qu’une assistance nombreuse assistait à la chasse. Ainsi la vue du lièvre sur ses fins fut acclamée bruyamment pour « appeler les chiens à taïaut ». Une autre tradition du Lestin est le concert des trompes. S’il se poursuit souvent fort tard après la curée s’il y a lieu, il inaugure aussi la chasse du jour. En la circonstance, François Guy, le fils


DAYTONA CLASSIC Elégance, Confort & Résistance par deerhunter WATER W

T E M P E R ATU R E G U I D E -15 -10

-5

0

REPELLENT

5 10 15 20 25

daytona Classic est une gamme complète de vêtements à porter à la chasse...comme à la ville ! Veste, gilet, pantalon, fuseau, casquette, chapeau et porte-cartouches la composent. En coton renforcé de Polyester, elle allie classe, confort, légèreté et résistance. Et grâce à la membrane deer-tex, daytona Classic vous garantit 100% d’imperméabilité et de respirabilité.

En armureries et magasins spécialisés.

Points de vente sur demande à Bernard Gérand Sarl—01.770.18.200—contact@bgsarl.fr

w w w . d E E r h u n t E r . E u


Au rendez-vous des diaboliques

UN LIÈVRE SURPRIS QUELQUES SECONDES AVANT LE LANCER. À GAUCHE, CET ANGLO-FRANÇAIS S’INTERROGE SUR LA SUITE À DONNER AU COURRE. UN RAPPROCHER OÙ LES CHIENS DÉMÊLENT LES VOIES DE LA NUIT ET L’ULTIME BOND DU CAPUCIN SUR SON GÎTE. PAGE DE DROITE, OLIVIER RELANCE EN BORDURE D’UNE HAIE L’ANIMAL SUR SES FINS.

aînédeStéphaneinterpréteraavecHervé Fleury un sonneur de grand renom les Beaux Pins du Lestin. Une fanfare écrite par Hervé en l’honneur de nos hôtes. À peine le “départ” a-t-il été sonné, qu’entreenscènelevéritableorchestrede la chasse, la raison d’être du veneur : les chiens. Car sans chien, pas de chasse, dont le plaisir commence au chenil.Arrien ne constatait-il pas en 95 avant Jésus-Christ : « Les Gaulois ne vont pas à la chasse pour prendre du gibier,mais pour voir leurs chiens rivaliser d’adresse et de vitesse.» Et lorsque l’on sait qu’à Camoël il y a un “menhir couché”, de lointains cousins ont dû découpler avant nous sur les mêmes voies.

98

En observant la meute au sein de laquelle surgit la personnalité de chaque animal,onressentpresquecharnellement les propos que rapporte Patrick Verro de son frère (maître d’équipage du lièvre et du chevreuil aujourd’hui disparu) lorsqu’il dit que « le plaisir de la chasse c’est d’abordd’éleverdeschiensetdelesvoirchasser ». Ces anglo-français de petite vénerie qui s’égayent devant nous sont issus de vingt générations de retrempe au sein des meilleurs équipages. À ce prix, on obtient un demi-sang spécialisé dans le courre du lièvre. « Un chien sage et élégant, certes mais aussi solide et endurant », selon les propres mots d’Emmanuel Frachon, grand veneur de lièvre s’il en était.

Jours de C HASSE ◆

ÉTÉ 2011

Depuislepromontoire,véritableamphithéâtredudépartlavueestuniquesur lavalléedelaVilaine.Auloinsurlagauche elle apparaît en majesté et mérite bien le nom breton de mor bihan,“petite mer”. Déjà au fond de la vallée, les chiens se rafraîchissent dans une cascade d’étangs d’oùdécollentdenombreusesbécassines dont la couleur se détache bien sur le guéret d’en face.Par affinité,les groupes des suiveurs se forment. Ici quelques jeunes filles discutent, et font semblant d’ignorer un groupe de garçons qui les observent du coin de l’œil.C’est le printemps… D’autres groupes ont décidé de couper par les travers, de rejoindre des positions stratégiques pour ne rien perdre du courre du jour.Parti à la billebaudeaveclesecretespoird’unlancersur la grande plaine du départ pour le plaisirdelacentainedespectateurs,Édouard ne sera pas comblé. Moins d’un quart d’heure plus tard la physionomie de la chasse a radicalement changé. Après avoir foulé en directiondel’amont,leferdelancedel’équipage se dirige maintenant vers l’estuaire, à bon vent. Recroquevillé derrière des joncs,nous observons.En tête distincte-


ment, apparaissent les deux chiens réputés les plus perçants, Uzès et Vioreau,derrière le paquet de chiens semble attendre son heure. Juste derrière suivent les quatre veneurs les plus intrépides : Olivier,son fils Paul sur les épaules,Florent,FrançoisetÉdouard.Pourl’instant,lamaréeestbassed’iciquelques heures les prés salés où nous nous trouvons seront partiellement inondés. Ici c’est le royaume des limicoles et… des moutons, car la fétuque herbacée, une graminée dont ils raffolent, donne à leur viande ce goût unique. Désormais nous obliquons sur la gauche, vers les hauteurs, nous découvrons le bocage, avec sa forêt d’ajoncs. Les fleurs jaunes à cette époque sont aussi belles à contempler que douloureuses à franchir. Un arbre en bordure d’un bois se distingue de “la série des chênes”, comme disent les botanistes, c’est un Cupressus de plus de 200 ans,qui servait d’amer pour les marins,ces repères terrestres d’aide à la navigation. En direction du bois, un timide récri vient de nous parvenir suivi par quelques autres. C’est le rapprocher en bordure du bois,les chiens empaument la voie froide et démêlent les ruses du bouquin avant qu’il se soit gîté d’un bond.À l’issue d’une vingtaine de minutes de chasse, nous connaîtrons une sorte de frustration quand l’animal sera gobé par Écho à l’instant même du lancer ! Ce genre de prise n’est pas considéré comme une chasse digne de ce nom par Édouard.Chaque année, le Rallye Meilleraye comptabilise une quarantaine d’authentiqueshallalisautermedesteeple-chasesépiques.C’est souventlecassurlesterritoireslesmoinsrichesenlièvres,comme dans « le Morvan quand nous découplons chez Mano Frachon ». Alors l’approche peut durer une heure avant le lancer ! Deux fois cette année, les prises eurent lieu à neuf et quatorze kilomètres du point de départ. Des “lièvres de bouquinage”, venus rendre visite à des hases loin de leur territoire.Aussi, lors du lancer ils prennent un grand parti,filent tout droit comme des loups, se forlongent pour se forpayser. Cette année toujours à la Meilleraye cette fois après un périple de plus d’une heureetdeuxgrandesbouclesplustard,unlièvreseferaprendre à moins d’un mètre de son gîte. >>

Jours de C HASSE ◆

ÉTÉ 2011

99


Au rendez-vous des diaboliques

ON PEUT LIRE DANS LES YEUX D’YVES LA JOIE TEINTÉE DE FIERTÉ LORSQU’IL NOUS PRÉSENTE “SON” LIÈVRE. AU-DESSUS, À L’ISSUE DE LA CHASSE, L’ÉQUIPAGE AU COMPLET, HOMMES ET CHIENS, SE RETROUVE ET SAVOURE EN COMMUN LA RÉUSSITE DE LA CHASSE.

Autreanecdotesavoureusesurvenue cette fois à Bourgneuf dans le marais Breton.La meute s’était scindée en deux paquets de chiens, l’un à droite l’autre à gauche d’une pâture. Deux lièvres sont simultanément lancés avant de se télescoper ! Respectivement 10 et 20 mètres plus loin ;les veneurs ont droit à un spectacle unique de deux hallalis courants.

100

Cen’estunsecretpourpersonne,lelièvre choisit les endroits les plus inattendus pour échapper à ses poursuivants.Il peut s’agir d’une rivière, d’un châtaignier comme dans le Cor de monsieur de BoismoranddeRenéChambe ;souventilchoisituntroupeau.Enpleinediscussionavec un éleveur, alors qu’il pensait la chasse perdue sur un change,un quidam interromprabrutalementÉdouard.«Votrelièvre est dans l’étable,couché au milieu des limousines ! » Une discussion suivra alors sur l’opportunité de gracier l’animal.Finalement les chiens finirent par relever le défaut, la prise eut lieu dix minutes plus tard. Juste avant l’heure du “lièvre de quatre heures”, nous parvient la musiquedelameuteàl’unisson,souslaferme de Kerguen au bout du territoire. Nous entendonssanslavoirlafanfaredeschiens grimper vers Camoël ; instinctivement, nous nous dressons vainement sur la pointe des pieds. Plus perspicace, Jean, lefrèred’Édouard,grimpedansunchêne. Plus rien ne nous parvient.Les minutes semblent des heures lorsque,à nouveau, la vue est sonnée dans les prés du haut où retentit un concert de taïaut !

Jours de C HASSE ◆

ÉTÉ 2011

Entre village et marais depuis une heure, la chasse tourne et nous n’avons toujours pas vu le lièvre dissimulé dans le labyrinthe des haies. Plus rien, c’est le silence absolu, tous les spectateurs retiennent leur souffle. Pourtant il devait bien finir par débucher, les chiens viennent de le perdre juste là,pensions-nous. C’est le relancer dans les pieds d’Olivier qui sonne la vue. Le chien de tête est à moinsd’unmètredelui.L’animalsemble porter la hotte, moins de dix minutes plus tard, l’hallali courant est sonné à la ferme de Kerguen. La patte droite est enlevée les honneurs seront faits lors de la curée froide à Tristan, le descendant d’un célèbre veneur de loup limousin. D’ailleurs,lesoirvenulorsduconcert de trompes,au-delà des collines,une réponse semblait nous parvenir, la fanfare uniquedelaChâteaumorand,ellequidécouplait sur le loup pendant toute la Révolution, dans son Limousin. La vénerie est éternelle. ◆ Nous remercions l’ensemble de la famille Lébeaupin pour nous avoir reçu comme l’un des leurs à l’occasion de cette fête,et sans laquelle ce reportage n’aurait pu avoir lieu.


STL COMPETITION

Sport chic Côté sport le canon TRIBORE HP® foré dans la masse, les chokes hyperboliques EXIS HP™ d’une longueur de 92 mm, la bande flottante en ERGAL 55 d’une hauteur de 17 mm, la bascule en acier forgé, le verrou de 29,7 mm de large, la détente asymétrique à quatre positions et le mécanisme MICRO-METRIC 3D™ de réglage du busc. Côté chic les contre-platines galbées, la superbe gravure avec sa trempe vieil argent, le joli noyer huilé des crosses Monte-Carlo, la valise en aluminium. STL COMPETITION est disponible dans quatre configurations, toutes autant sport que chic !

STL est éprouvé à la pression de 1630 BAR. PRIX AM 2011 de la version présentée : 2.924,00 €


Sur le terrain Su r l e t e r r a i n

par Olivier Morel d’Arleux

Te r r i t o i r e

Opération faisans en Seine-Maritime

Implanter de manière durable du petit gibier sédentaire, c’est sans nul doute le vœulepluscherdel’ensemble du monde cynégétique, car c’est très exactement là où ce mêmemondejouesonavenir, pour montrer sa crédibilité face aux yeux extérieurs,rassurer ses propres troupes, et recruter de nouveaux disciples. Mais les chasseurs saventaussiquecetteentreprise n’a une quelconque chance d’aboutir que si elle passe par une entente avec celui qui a la maîtrise du sol, le monde agricole. Encore faut-il pouvoir y arriver… L’agriculteur – même dans des régions riches– n’a jamais été très enclin à consentir les aménagements indispensables à la vie –et la survie– du petit gibier ; c’est même souvent le cadet de ses soucis. Pourtant,dessolutionsexistent, d’autant qu’en France, l’agriculteurdoitrespecterdes normes environnementales souvent contraignantes dictées par la politique agricole commune(Pac).C’estdansce cadreque,depuismaintenant une vingtaine d’années, des expériences de réimplantations de petit gibier ont été lancées avec d’indéniables succès, grâce à une politique 102

DOMINIQUE GEST

◆ Après s’être lancé dans le sauvetage du perdreau gris, le GIC du Dun, regroupant 2 000 hectares, s’est attaqué à la réimplantation du faisan. Au programme : piégeage et aménagements, en utilisant toutes les subtilités de la politique agricole commune.

Denis Bouclon, le président du GIC du Dun, et le jeune agriculteur qui élève les faisans de repeuplement pour des fédérations départementales. “Nous avons pris un grand soin à choisir de bonnes souches.”

intelligented’aménagements. Àchaqueexpérience,ils’agissait de contrer les effets nocifs de la modernité que cela soitl’étenduedesemblavures cultivées, la suppression des haies ou la vitesse de travail desenginsagricoles,sansparler de l’arrosage intempestif oudelamoissondenuit.Dans bien des cas,des palliatifs ont ététrouvéssansconséquences trop rudes pour l’exploitant, àconditiondele…vouloirvéritablement.

Pour preuve,l’action entreprise par un groupement d’agriculteurs dans le nord du département de la SeineMaritime, au sud de Dieppe en pays de Caux. Dans cette région,la chasse n’est pas organiséeautourdecequ’onappellefamilièrementune“communale”,mais sous forme de GIC (groupement d’intérêt cynégétique), dont les membres s’entendent pour développer une politique commune de gestion, tout en

Jours de C HASSE ◆

ÉTÉ 2011

respectantleuridentité(c’està-direquechacunchassechez soi). Cette forme de GIC atteint dans ce département la moitié de la surface agricole utile (SAU,terme qui désigne toutes les terres cultivées, y compris les jachères, à l’exceptiondesboisetdesforêts), soit 200 000 hectares. Un tour de force lorsqu’on sait que les exploitations ne sont pas immenses,de l’ordre de150à200hectareschacune. C’est à Denis Bouclon à qui


La chasse terre de rencontres


DOMINIQUE GEST

Magnifique faisan commun. En trois ans, près de deux mille d’entre eux ont été lâchés. Bien entendu, aucun prélèvement n’a été opéré, la chasse du faisan étant fermée sur l’ensemble du GIC, pendant tout ce laps de temps.

l’on doit, aujourd’hui, la réimplantationdufaisanenpays de Caux. Denis Bouclon est, si l’on peut dire, une vieille connaissance,puisqueJoursde Chasse (n° 25) lui avait consacréunlongarticleàl’automne 2006 pour son action réussie en faveur d’une réimplantation du perdreau sur ses 350hectares (25 couples aux 100hectares),réalisée–etlancée en 2001 – dans le cadre d’une opération petit gibier : c’est à ce titre qu’en 2007, l’ONCFS lui avait décerné

104

leprixAgrifaunepourlaqualitédesesaménagements.Denis Bouclon n’était visiblement pas un agriculteur à se satisfaire de cette seule expérience, puisque cette même année,ilprenaitlatêteduGIC du Dun, regroupant 2 000 hectares, auquel s’est associé très vite le GIC voisin du Vide-Grès sur une surface du même ordre. Leur objectif ? « Réimplanter durablement le faisan sur 3 des 4 000 hectares »,explique Denis Bouclon, car « notre région où se

mêlent bocage et grandes cultures, de blé, de betteraves, de colzaetdemaïs,s’yprêtentparfaitement ».C’était également un moyen de relancer l’opération“petit gibier”qui,estimait-il,avaittendance«às’essouffler ». Selon un processus bien rodé, la fédération départementale des chasseurs fait étudier auprès de chaque exploitant ce qui pourrait être aménagé par un technicien, préalable à une opération de repeuplement soutenu par

Jours de C HASSE ◆

ÉTÉ 2011

cette même fédération et l’ONCFS. « Notre grande chance,souligne Denis Bouclon,estquelatotalitédesagriculteurs(unetrentaine)sontdes chasseurs : cela nous a grandement facilité la tâche ». On le devine : oiseau de lisière par excellence, le faisan va bénéficier de tous les aménagementsdéjàeffectuéspour le perdreau, depuis une dizaine d’années, que cela soit lesbandes-abris,lesbuissons, les bandes enherbées (notamment pour retenir les écoulements d’engrais), les culturesàgibier,l’agrainage… Commetoujoursenpareilcas, la campagne de piégeage a été étendue à l’ensemble du GIC par une dizaine de permanents qui œuvrent dix mois sur douze, (à partir de l’ouverture du brocard). C’est ainsi que, à chaque saison, 140 renards sont éliminés (dont une quarantaine en battues regroupant 15 à 20 chasseurs, le reste par des pièges,en particulier le piège dit “billard à lacet” préféré au classique “Bélisle”, jugé de qualité très moyenne depuis qu’il est fabriqué en Chine). Signalons que pour favoriser le “zèle” des piégeurs,«nousavonsmisenplace un système de primes de 15 euros par prise de renard, payée untiersparlafédération,untiers par Agrifaune, un tiers par le


MXD

MXTA

1 fabricant mondial d’express drilling et de triple express Photo : Pédro Studio Photo

er

www.mathelon-armes.com Rue de l’Artisanat Z.I. 74150 RUMILLY Tél. 04 50 01 19 42 - Fax 04 50 01 67 86

MXT


Sur le terrain

PHOTOS : DOMINIQUE GEST

Sur le terrain

Une des nombreuses haies qui parsèment le GIC, où logent perdreaux et faisans. Ci-dessous, des replantations de haies et de buissons, si utiles contre les prédateurs ailés.

GIC », indique Denis Bouclon.L’équipe de piégeurs ne néglige pas pour autant les autres nuisibles,puisque tous lesans,sontégalementprisenviron 300 becs droits, et une vingtainedemustélidés(moitié de fouines et moitié de putois).

106

C’est en matière d’aménagements que se situent les vraies nouveautés.Ainsi, une cartographie précise a été établiequireprendtouteslesparcelles aménagées pour le gibier éligible aux subventions danslecadredelapac.Etc’est là où se situe la chance pour lepetitgibier…Eneffet,ilfaut retenir qu’après la quasi-disparition des jachères obligatoires (qui étaient une excellente chose pour la gestion du petit gibier) il y a quatre ans,

c’estdésormais3%delaSAU qui doivent être consacrés à l’“environnemental”,selon le jargonàlamode:celaregroupe aussi bien les bordures de champs, les zones tampons (bandes d’herbe de 10 mètres delargeàl’intérieurd’uneculture), les bords enherbés de 5mètres obligatoires le long desrivières,leshaies(4mètres maximumdelarge),leslisières de bois… Une réglementation “très précise et tatillonne” régit

Jours de C HASSE ◆

ÉTÉ 2011

toutes ces zones herbacées, qui, « mises en défens et retirées de la production,ne peuvent être ni broyées,ni fauchées,ni pâturées » (sauf quand le ministre autorise le fauchage pour pallierlasécheresse,commec’est le cas cette saison) ; de même les bordures de champs « ne doivent être ni traitées ni fertilisées », mais entretenues pour éviter la propagation du chardon ou de la broussaille. Au bout du compte, ces hectares en herbe entrent



Sur le terrain

PHOTOS : DOMINIQUE GEST

Sur le terrain

dans le champ d’application decequeBruxellesappelleles BCAE,c’est-à-direlesbonnes conditions agroenvironnementales, dans le cadre de la politique européenne pour la prise en compte des aides. CommeleditavecraisonDenis Bouclon, « elles constituent le poumon sauvage pour les besoins de la petite faune ». En effet, la plupart de ces zonesenherbéesserontencore sur pied après la récolte des céréales, et constituent ces couvertssinécessairespourle gibier,à la fois réservoirs à insectes, et protections contre les prédateurs ailés. Libre d’ailleurs aux exploitants de complétercescouvertspardes semis d’engrais verts (principalement la moutarde) au moment où les terres sont nues, pendant l’été. Qui plus est,un agrainage a été mis en place, avec 300 agrainoirs, ce qui représente 200 quintaux de blé distribués tous les ans. « C’était le préalable à tout repeuplement »,poursuit Denis Bouclon. L’opération a commencé au début de l’été

108

Perdreau gris et, ci-dessus, faisan. Outre l’opération faisans, le GIC du Dun peut se targuer d’avoir une densité de 25 couples de perdrix aux 100 hectares.

2008, avec le lâcher de 1 150 oiseaux âgés de 8 à 10 semaines par groupes d’une dizaine dans des parcs de prélâchers (oiseaux qui resteront une petite semaine). Il faut préciser que tous les faisans ont été bagués selon l’année et le lieu du lâcher. «Nousavonsprisungrandsoin àchoisirdebonnessouches»,souligne-t-il;touslesoiseauxsont, en effet,issus d’un élevage de la région,dont la souche sauvage provient elle-même de la souche de Saint-Benoist,le superbe centre de recherche scientifique de l’Office national de la chasse et de la faune sauvagedanslesYvelines,ellemême issue d’œufs prélevés danslanaturesurlesitemême de Saint-Benoist. Ces intro-

ductions d’oiseaux ont été poursuivies en 2009,et 2010, mais àhauteurde 400oiseaux par an, soit au total pour les trois saisons,près de 2 000 faisans.Bienentendu,aucunprélèvement n’a été opéré, la chasse du faisan étant fermée sur l’ensemble du GIC,pendant tout ce laps de temps. Pourquelleréussite ?S’ilest « impossible d’évaluer les pertes annuelles », cette opération a étéencadrée,deboutenbout, par la fédération départementale des chasseurs de Seine-Maritime, qui a organisé en avril de chaque année un comptage des coqs chanteurs,avec une cinquantaine de bénévoles. « C’est le seul et unique moyen de vérifier la réussite et la progression des

Jours de C HASSE ◆

ÉTÉ 2011

implantations », précise Denis Bouclon. Ainsi, en avril 2009,ilsrecenseront106coqs chanteurs,164 en 2010 et 305 cette année.Pour combien de poules ? « Au moins 600.» Pour la première fois, au moisd’aoûtetseptembre,une estimation par échantillonnage sera effectuée pour évaluerlenombredepoussinspar poule, afin de déterminer de la manière la plus juste possible le quota de prélèvement qui sera autorisé (on estime qu’il doit être au maximum d’un quart). Car c’est la saison prochaine que la chasse du faisan sera rouverte. Bref, une opération “en bonne voie de réussir”. Plus qu’une expérience, c’est un exemple à méditer. ◆


1er distributeur Honda de France

depuis 40 ans

Conditions préférentielles

accordées aux lecteurs de Jours de Chasse sur la gamme Honda Votre interlocuteur privilégié Eric Guérineau : eric.guerineau@japautoauto.com 06 11 17 98 46

avec technologie REAL TIME Le SUV passant automatiquement du 2 au 4 roues motrices, et inversement...

(2)

Nombreux équipements : Navigation GPS multimédia • Sellerie cuir / Alcantara • Climatisation auto bizone • Jantes Alu 18" •

• Aide au stationnement AV et AR • Contrôle de pression des pneus • Sièges AV chauffants • Régulateur de vitesse

CR-V 2.2 i-DTEC Executive Navi

29 900 €

(1)

sous conditions de reprise

1) Prix TTC conseillé au 05/04/11 du CR-V 2.2 i-DTEC Executive Navi : 33700 €, hors peinture métallisée et frais d’immatriculation, et déduction faite d’une remise Japauto de 2 800 € et 1 000 € d’aide à la reprise (conditionnée à l’acceptation de la reprise du véhicule). Offre non cumulable, réservée aux particuliers chez Japauto Automobiles, dans la limite des stocks disponibles pour toute immatriculation d’un CR-V 2.2 i-DTEC Executive Navi avant le 30/09/2011. Prix du modèle présenté CR-V 2.2 i-DTEC Luxury aux mêmes conditions, avec peinture métallisée (500 €) : 34 600 €. Consommation mixte : 6,5 l/100 km. Emissions de CO2 : 171 g/km.

Un crédit vous engage et doit être remboursé. Vérifiez vos capacités de paiement avant de vous engager.

(2) Pour un crédit accessoire à une vente de 10 000 € avec une première échéance à 60 jours, vous remboursez 24 mensualités de 425,56 € hors assurance facultative. Le montant total dû est de 10 213,44 € incluant les intérêts de report et 200 € de frais de dossier**. Taux Annuel Effectif Global (TAEG) fixe de 1,90 %. Taux débiteur fixe de 0,117 %. Durée totale de votre crédit de 25 mois. Le coût mensuel de l’assurance facultative est de 17 € et s’ajoute aux mensualités ci-dessus. **Frais de dossier de 2 % du montant emprunté. Un crédit vous engage et doit être remboursé. Vérifiez votre capacité de remboursement avant de vous engager. Offre réservée aux particuliers et professionnels valable du 01/06/11 au 15/07/11 sur toute la gamme neuve Honda. Dans le cadre de votre financement, vous disposez d’un droit de rétractation. Sous réserve d’acceptation du dossier de crédit par Honda Finance, département et marque commerciale de CA Consumer Finance, SA au capital de 346 546 434 € - 128/130 boulevard Raspail - 75006 Paris, 542 097 522 RCS Paris. Société de courtage d’assurance inscrite à l’ORIAS (organisme pour le registre des intermédiaires d’assurance) sous le n° 07008079 (consultable sur www.orias.fr). Cette publicité est diffusée par votre distributeur agréé Honda qui est intermédiaire de crédit non exclusif de CA Consumer Finance et apporte son concours à la réalisation d’opérations de crédit à la consommation sans agir en qualité de Prêteur. *Donnez vie à vos rêves.

www.japauto.com

Paris 16 27/29, av. de la Gde Armée 01 45 00 14 51

Boulogne 3,route de la Reine 01 48 25 00 01

Courbevoie 100, bd de Verdun 01 41 88 30 30

Paris 16 (Pte de St Cloud) 147, bd Murat 01 53 84 20 30


Sur le terrain Su r l e t e r r a i n

par Humbert Rambaud

Du côté des chiens…

Le diktat du modèle

◆ La course à l’esthétique, au modèle, au standard de telle ou telle race de chiens agite avec fureur le monde de la cynophilie depuis plus d’un siècle. Mais, en tout état de cause, c’est le travail qui dicte les critères de la beauté et non l’inverse.

ALAIN DAMPÉRAT

Quelques lecteurs, sûre- et agite avec fureur le monde immensesuccèsquiferalare- chien sur le terrain.Donc,ce ment davantage par esprit de de la cynophilie et cynégé- nomméedeséleveurs,enpar- que veulent les chasseurs, contradiction plus que mal tique depuis plus… de cent ticulier auprès de la high so- c’est pouvoir sélectionner les ciety, car c’est elle qui élève meilleurs reproducteurs, et intentionnés, nous ont de- vingt ans. Tout remonte au milieu du et possède des chiens de race, pouvoir ainsi les comparer. mandéavecvigueur,etavecla Et qui mieux que l’exposifoiducharbonnier,lesraisons XIXe siècle, ce siècle qui va lit avec passion et assiduité pour lesquelles nous n’évo- voir une très grande majo- la revue The Field qui rend tion pour pouvoir le faire en quions que de manière allu- rité des races canines être comptedel’événementetdes un seul lieu et une seule joursive et elliptique la question fixées,arrêtées,qu’ellessoient résultats. Newcastle va ser- née ? Il fautbiencomprendre dumodèledeschiens,lorsque de chasse, de défense… Les virdedétonateurcarl’Europe que,pourleschiensdechasse, à ce moment, les field nous avons parlé, et à trials n’ont pas encore maintes reprises, de vu le jour.Aussi,les exraces précises. Pourpositionssontunmode tant, nous font-ils rede sélection comme un marquer, les clubs de autre. Quant aux quatelle ou telle race, relités de travail de tel ou gorgent de descriptifs tel chien,ou de telle ou plus savants – pour ne telle race, elles sont pas dire ésotériques – connues par le bouche les uns que les autres, à oreille. sur le “stop”, la lonMais les germes d’une gueur du fouet… dérive sont déjà perEst-ce de la censure ceptibles. Car devant ou de l’incompétence, ces succès presque inde la négligence disent attendus, le chien va déjàdesespritsretors ? sortir d’un monde Or,si nous ne nous apSetter irlandais à l’arrêt. Année après année, “la beauté pour elle-même” va pesantissons pas sur la imposer son diktat des deux côtés de la Manche. Un mouvement qui va s’aggraver d’initiés et le dépasser, pour ne pas dire l’écraquestion du modèle, dans les années 1960, avec une accélération des échanges commerciaux ser : le commerce va c’estqu’ilyadebonnes et la “démocratisation” des chiens vers l’animal de compagnie. comprendre tout de et solides raisons à cela et ce n’est pas par hasard si clubssontcréés.Trèsvite,très entière va se mettre à orga- suite le profit qu’il peut en les grands auteurs – Paul tôt,leséleveursduRoyaume- niser des expositions (la pre- tirer. Témoin, un certain Caillard,WilliamArkwright, Uni – c’est là où sont nées la mière en France date de 1863 Mr.Cruft, britannique et reJean Castaing, l’abbé Go- grande majorité des races – « pour réunir une collection de présentant chez un grand fadard – n’y ont pas consacré veulent exposer leurs chiens, chiens aussi complète que pos- briquant de croquettes pour des chapitres entiers. Car car,àcetteépoque,c’estleseul sible »).En réalité,les éleveurs chiens, a la géniale idée d’orcettequestionfaitpartied’un et unique moyen de confron- et les clubs de races partent ganiser une exposition, dans tout –l’histoire des races ca- ter leurs sujets. La première d’une feuille blanche : en les années 1880,en dehors du nines – outre que la notion de ces expositions eut lieu à d’autres termes,ils n’ont au- Kennel Club (l’équivalent de de modèle – donc de beauté– Newcastleen1859,etconnaî- cune idée précise du modèle, la Société centrale canine, est forcément très subjective tradèssapremièreéditionun seul compte l’efficacité du qui a vu le jour en 1882). Le 110

Jours de C HASSE ◆

ÉTÉ 2011


succès est inimaginable, la “Cruft”atoujourspignonsur rue et est aujourd’hui la plus grande manifestation canine aumonde(22 000chiensprésentés en 2010 !), inaugurée par la reine elle-même ! En parallèle, les field trials voient le jour (le premier apparaîtra en 1869 outre-Manche, et en 1887 en France) pour sélectionner les meilleurs reproducteurs au cours d’épreuves sur le terrain,sous lecontrôledesclubsdechiens, quivontpeuàpeuunifier,uniformiser le fameux standard. Car on a de la peine à imagi-

ner la diversité des modèles pour une même race.Ainsi, il n’y avait pas un type de setter anglais, comme nous le montre l’ouvrage de Laverack,mais dix,plus ou moins grands, tant il est vrai qu’il n’était pas rare qu’il y ait quinze centimètres d’écart entre deux sujets,le tout avec des robes très variées. Or, les dirigeantsdesclubsvontvouloiruniformisercela,pourjustement pouvoir les présenter en expositions. Qu’en penser ? Certes, en uniformisant, il y a mécaniquement un appauvrisse-

DE MARTIGNAC/BEP/LE PARISIEN

DR

RICHARD AUSTIN/REX FE/REX/SIPA

Labrador au rapport d’un faisan ; en dessous, setter irlandais lors d’une exposition ; et, ci-dessous, retriever. Des races qui ont été victimes de leur beauté, donc de la mode. Dès la fin du XIXe siècle, des auteurs et éleveurs avaient protesté contre les expositions qui prenaient le vent du mercantilisme. Déjà une tendance s’amorçait à ne plus juger les chiens que sur leurs résultats en exposition – donc sur de supposés critères de beauté. Hélas, il était trop tard la scission entre beauté et travail était amorcée.

ment du patrimoine génétique de la race, mais, d’un autre côté,une certaine standardisation était nécessaire. À rebours, les débouchés commerciaux “canins” sont encorelimités,carlesmoyens d’échangesnesontpasencore

Jours de C HASSE ◆

ÉTÉ 2011

très développés. Mais déjà, des personnalités éminentes, tirent la sonnette d’alarme. C’est le cas de William Arkwright,qui est passé à la postérité avec son remarquable ouvrage sur le pointer, notammentdansseschroniques

111


Sur le terrain ALAIN DAMPÉRAT

Sur le terrain

Beau setter irlandais à la chasse. Avec ses poils longs et soyeux, le modèle d’exposition s’est peu à peu éloigné de ses cousins chasseurs, bien incapable de parcourir plaines et marais.

delaChasseillustrée,surladérive des expositions vers le mercantilisme, et par ricochet, souligne-t-il en substance, la tendance à ne plus juger des chiens que sur leurs résultatsenexposition–donc

112

sur de supposés critères de beauté : c’était déjà à la fin du XIXe siècle ! On ne peut, hélas, confirmerquesescraintesn’étaient pasinfondées.Peuàpeu,mais de manière certaine, va se

produire une grave dichotomie entre la beauté et le travail. En effet, explique un dresseursouscouvertdel’anonymat, « c’est le travail qui doit dicter les critères de la beauté, car le chien doit être conformé morphologiquementpourremplir dumieuxpossiblelestâchespour lesquelles il a été patiemment sélectionné ». Il faut regarder, poursuit-il, les chevaux de course :«physiquement,unpursang anglais ne ressemble pas à un trotteur,car l’un est fait pour galoper, l’autre pour trotter ; c’est exactement la même chose pour les chiens,et on a eu tendance à l’oublier ». Au fil des années,“la beauté pour elle-même” va imposer son diktat des deux côtés de la Manche. Un mouvement qui va s’aggraver dans les années 1960, avec une accélération des échanges commerciaux,et la“démocratisation” des chiens vers l’animal de compagnie.Qui dit démocratisation,ditnombre,doncune forte demande,entraînant les éleveurs à produire des hypertypes, c’est-à-dire à chercher l’esthétique avant tout, car plus lucratifs. Lesexemplesnemanquent pas : le bouledogue britannique n’a ainsi plus grandchose à voir avec l’original tel qu’onpeutlevoirsurdesgravures de la fin du XIXe où il tenait davantage des pitbulls d’aujourd’hui !Desoncôté,le berger allemand a un dos qui descend de plus en plus,alors que ce n’était pas le cas au départ… Et gare à ce qu’on appelle les beaux chiens. On songe bien sûr au setter irlandais, victime de sa beauté. Avec toujours plus de poils, long et soyeux, toujours plus grand,il s’est éloi-

Jours de C HASSE ◆

ÉTÉ 2011

gné de ses cousins chasseurs, bien incapable de parcourir plaines et marais. Heureusement qu’il reste de solides souchesdetravail.Etquedire de la grande famille des retrievers et des spaniels. Que cela soit les cockers, les golden retrievers, et au premier chef, le labrador. Ce chien, sélectionnépourrapporterdu gibier dans des conditions difficiles, doit pouvoir physiquement courir vite sur de courtes distances, avoir une détente hors du commun pour franchir des obstacles (en revanche, on ne lui demandera jamais d’avoir l’endurance d’un épagneul) ; et c’est entre autres pour remplir ces fonctions, que notre retriever possède des cuisses puissantes. Or, que constate-t-on ? D’abord et avant tout, une énorme différence entre un modèled’exposition,grasavec unetêteénorme,incapablede rapporter le moindre canard, et celui de travail, beaucoup plus fin, et qui a gardé, dans ses gènes,ses fonctions d’origine. Plus inquiétant, cette recherche à tout prix de l’esthétique a modifié les qualités mentales,donc l’équilibre même du chien. Ce n’est pas sans raison que certains labradors, qui devraient être d’un calme et d’une patience àtouteépreuve,sontnerveux, et presque agressifs.À ce propos, il faut relire ce qu’écrivait M.R. Williams en 1969, cité dans le livre de Mme de Saint Fuscien sur le labrador (Éditions du Gerfaut) : « Si nous tolérons que les juges et éleveurs oublient qu’il s’agit d’une pure race de travail et qu’elle doitêtrejugéecommetelle,alors,


PHOTOS : DR - FARLAP/ALAMY

elle perdra vite son type et sa popularité.Celam’effraiequand je vois des juges promouvoir un grand type lourd et apathique, oubliant le mot actif qui figure dans le standard… » D’ailleurs, d’une manière générale,le mouvement a été si important que les Anglais ont carrément scindé dans une même race les lignes de beauté et de travail,pour éviter toute confusion. À rebours, en France, on a préféré ne pas les séparer, avec comme devise “le beau et le bon”(signalonstoutefoisque les chiens courants sont restésàl’écartdecemouvement, car la très grande majorité d’entre eux ne sont pas des chiens de compagnie, donc moins soumis aux expositions,et qu’ils sont sélectionnéssurleuraptitudesurleterrain). Le diktat de la seule beauté est un vrai danger,car celle-ci changeaugrédelavolontédes gouvernants et de la mode. Or fonder son jugement sur

la seule beauté n’est pas suffisant, car il y a des qualités cynégétiques invisibles,comme la passion,l’équilibre psychologique…«Laseulebeauté objectiveestquel’animalsoitconformé de manière à remplir au mieux la fonction à laquelle il est destiné »,disait le Pr JeanMarieBienfait,delafacultéde médecinevétérinairedeLiège, àsesétudiants,danslesannées 1980.Lesclubsderacenedoivent jamais l’oublier. ◆

Labradors à la chasse et, cidessus, labrador en exposition. “Si nous tolérons que les juges et éleveurs oublient qu’il s’agit d’une pure race de travail [le labrador] et qu’elle doit être jugée comme telle, alors elle perdra vite son type et sa popularité. “Cela m’effraie quand je vois des juges promouvoir un type lourd et apathique, oubliant le mot actif qui figure dans le standard”, écrivait M.R. Williams en 1969.

Jours de C HASSE ◆

ÉTÉ 2011

113


Sur le terrain Su r l e t e r r a i n

par Alain de l’Hermite

Paris Shooting Club

Un nouveau cercle

◆ Au cœur du Val-d’Oise, le Paris Shooting Club ouvre ses portes. Cent ans après l'école de chasse Gastinne-Renette, ce nouveau cercle renoue avec la tradition séculaire des “shooting grounds” anglais.

U

nnouveau shootingground àcôtédeParis !Lesbonnesnouvelles sont si rares concernant les écoles de chasses… Car récemment,choseimpensable,les coups de fusils ont cessé au CercleduboisdeBoulogne,une institution que l’on imaginait pourtant immortelle. Avant il y avait eu la disparition du stand de la Roche-Couloir en vallée de Chevreuse. Comme si elle n’avaitpasvoulusurvivreàladis-

parition d’Alain Ségot son emblématique moniteur, issu d’un père qui avait lui-même conquis ses galons de maître d’armes à la pointe du fusil chez GastinneRenette à Issy-les-Moulineaux. Gastinne, c’était le premier parcoursdechassefrançais :inspiré parles shootinggrounds anglais, il avait vu le jour en 1909. Aussi, aujourd’hui, avec l’ouverture du Paris Shooting Club, on ne peut pas bouder notre

plaisir. Comme si l’histoire des armes, de la chasse et d’un certainartdevivren’avaitpasinterrompu son cours. Car un shooting ground a quelque chose departiculier :cettelocutionanglaise est difficilement traduisible puisqu’elle indique à la fois un lieu où l’on apprend tour à tour le maniement, l’utilisation mais aussi où l’on expérimente desarmes.LesAnglaisàl’image de Purdey ont inauguré de tels

PHOTOS : PATRICK IAFRATE

Ci-dessus, le maître et la maîtresse des lieux Wafa et Benjamin Tranchant. Et Olivier Dassault en train de tirer dans le plus pur style académique.

114

Jours de C HASSE ◆

ÉTÉ 2011



116

PHOTOS : PATRICK IAFRATE

sites dans la lignée de l’inventionmajeuredusystèmedepercussion sur fulminate de mercure par le révérend Forsyth en1807.Àpartirdecemoment, le départ du coup de fusil devenait quasi spontané et permettait donc d’envisager le tir en mouvement. C’est embrumé de ces quelques repères que nous arrivons… À la sortie du village de VémarsdansleVal-d'Oise,lapetite départementale serpente aubeaumilieud’unécrandeverdure. Le soleil darde ses rayons maintenantet,depuislafenêtre entrouverte, les bruits de la nature emplissent l’habitacle. En cettefindeprintemps,nousprovient pour la première fois le chant du coucou, plus loin nous reconnaissons le son caractéristique du bec d’un pic contre un tronc. Pourtant il y a moins d’une demi-heure, nous pensions ne pas pouvoir échapper aux embouteillages du périphérique.Laproximitéetla facilité d’accès du Paris Shooting Club sont sans doute la première chose qui étonne en même temps qu’elle enthousiasme. Déjà il y a un siècle, Paul Gastinne-Renette constatait que « la proximité de la ville est indispensable chez nous pourlesuccès,carnousn’avons pas comme nos voisins anglais le goût des déplacements éloignés ». Soudain, un portail grand ouvert apparaît sur la gauche de la petite route, un messager nous y attend. Sans tarder nous enfilonslepasdesonmicropickupélectrique,quinousprécède. Rapidement,nousdébouchons

Les déplacements sur les 20 hectares du domaine se font en véhicule électrique. Ci-dessous, Charles Bardou, le moniteur de tir, raconte “sa passion” à Frédéric Didier, maire de Vémars. Aux beaux jours, une terrasse de 500 mètres carrés accueille les membres du cercle.

sur une plaine au début de laquelle émerge la silhouette de maisonnettes de bois. À proximité, un grand parquet extérieur rappelle les planches du bord de mer et stabilise le sol. Dessus une table surmontée d’un immense parasol est dressée pour le petit déjeuner. Le

est un ravissement permanent autantqu’unhavredepaixsiloin des vicissitudes de la ville et en même temps si facile d’accès (signalons que pendant la saison d’hiver, c’est un autre clubhouse mitoyen qui accueille les membres du Paris Shooting Club).

maître et la maîtresse de maison, Benjamin Tranchant et son épouse Wafa nous accueillent chaleureusement, ainsi que Doxy leur flat coated. Nous avons vraiment l’impressiond’arriverchezdesamis pour passer le week-end. Pour ajouter à cette atmosphère de sérénitédulieu,nousallonsavoir la visite d’une jeune chevrette alors que nous prenons un café. L’endroitoùnousnoustrouvons

Benjamin est intarissable sur sa « passion atavique de la chassetransmiseparsonpère», celle du tir de chasse aussi (« un sport formidable dans l’acception anglaise du mot jeu, qui est devenue une passion presque plus envahissante que la chasse »). Au point d’avoir eu l’idée de recréer ici un authentique cercle consacré au tir et fort à terme d’environ 400 membres. « Pour créer cet en-

Jours de C HASSE ◆

ÉTÉ 2011

droit, il fallait un passionné. Et d’abord pouvoir trouver un endroit où les coups de fusils ne dérangent pas le voisinage », souligneOlivierDassault,leparrain de ce projet. Au sein de l’organisation,CharlesBardoua la responsabilité du management du Paris Shooting Club etaccomplitlatâcheprimordiale de moniteur de tir. Issu lui aussi d’une famille de chasseurs passionnés, il est au côté de son


On l’imagine : les choses ont évolué depuis cette époque héroïque, et la première tour française haute de 16 mètres construitesurl’îleSeguin.Ouencoredepuisl’écoledeGastinneRenette, l’initiateur du “sentier de chasse” d’une longueur d’un kilomètreetdemi.Comparaison amusante,cettedistancecorrespond peu ou prou à la longueur du terrain du Paris Shooting Club.Àrebours,l’écoleGastinne n’avait que 5hectares de superficiecontre20pourcelledeBenjamin. À l’époque, il fallait environ une heure au nemrod pour parcourir le sentier en compagnie du manager et tirer les trente-cinq cibles. Selon la règle établie, les plateaux étaient envoyés “à la surprise” après avoir prévenuletireurd’un «Àvous !» par le puller. Incontestablement le “clou” de la promenade, selon Paul Gastinne était son lapin métallique sur rail. « Alors

Au Ravin, tir d’un plateau fuyant et délicat. Ci-contre, une image rare désormais, la chorégraphie du tireur et de son chargeur. Et, en dessous, une tour parfaitement intégrée.

que les Anglais se contentent d’un disque, pouvant se casser d’un seul plomb », s’indignaitil. Autre sujet d’orgueil du célèbre armurier, la disposition de certains appareils de lancement en haut d’une carrière « rendait le tir de battue plus difficile du fait de leur dispersion », que s’ilsavaientétégroupésausommet d’une unique tour. Aujourd’hui un parcours consiste généralement à tirer au commandement «Pull»,unesérie de 25 plateaux. Des simples, et des doublés “au coup de fusil ou simultanés”. Cinq sortes deplateauxsontlancésavecdes angles des vitesses et des hauteurs variables afin d’imiter le

Jours de C HASSE ◆

ÉTÉ 2011

PHOTOS : PATRICK IAFRATE

frère David parmi les meilleurs tireurs au monde au palmarès éloquent. Au loin notre regard se perd au milieu des nouvelles plantations où une tour de bois intégrée supporte des lanceurs invisibles. On conçoit le souci permanent d’intégration de chaque élément rapporté afin qu’il trouve sa place le plus naturellement possible dans l’environnement. Une idée vient aussitôt à l’espritpournousfairecomparercet endroit à l’œuvre qu’un jardinier anglais aurait consacré au ball-trap. Sur la vingtaine d’hectares du terrain sont dissimulés pas moins de 111 lanceurs au service de seize parcours de chasse. Le parcours de chasse ? Il s’agit d’une discipline réglementée par une convention internationale dont les fondementsfurentposésparlecomte Clary à la fin du XIXe siècle.

117


Sur le terrain Sur le terrain

PHOTOS : PATRICK IAFRATE - PARIS SHOOTING CLUB

Olivier Dassault entouré de Benjamin accompagné de Doxy et Charles Bardou. Au-dessus, les membres ravis de découvrir les installations. Ci-dessus, le "bouquet final" de la battue espagnole.

plus fidèlement possible le vol d’une bécassine ou la course d’un lièvre. Benjamin et Charles proposent trois postes sur chacun des seize parcours du domaine. De plus, chacun des postes propose deux niveaux dedifficultés :le“postebleu”et le “poste rouge” ; dans ce cas il ne s’agit « pas d’oiseaux pour débutant », constate Olivier Dassault. “Oiseaux”?Lamétaphorecynégétiqueestfréquemmentutilisée et renforce la similitude avec la chasse. Charles conseillera de tirer la patte gauche pour indiquerunecorrectionen bas et à gauche ; dans une autre circonstance, “l’aile droite” pour indiquer un simple défaut d’avance sur la droite. On le devine :enuneaprès-midi,onpeut allègrement dépasser le tir de 200 cartouches donc beaucoup

118

plusquel’immensemajoritédes chasseurs français, en une saison de chasse. D’ailleurs, il n’existe pas de meilleure méthode pour progresser dans le tir de chasse. Si Olivier ne réfute pas l’apport incontestable du ball-trap afin d’améliorer son tir de chasse, pour lui, l’essentiel est ailleurs. D’une part dans « l’apprentissage du maniement des armes en dehors du stress des conditions réelles et sous le contrôle d’un moniteur expérimenté ». D’autrepartdanslecontrôledes émotions, en effet « nombre de chasseurs ont bien du mal à retenir et à maîtriser un coup de carabine, paradoxalement parce qu’ils manquent d’entraînement ». Afinquelechasseurpuisseeffectuersespremierstirsentoute quiétude à l’abri des regards

inquisiteurs, voire moqueur, BenjaminetCharlesontprisune initiative intéressante. Ils ont en quelque sorte “privatisé”, la partie du Paris Shooting Club consacrée à l’apprentissage où seul le maître initie son élève – tout à son affaire – en toute intimité.Ànotrequestionàquel âge commencer ? « S’il n’y a pas de limite d’âges maximale dès l’instant que l’on est en possession de ses moyens physiquesetintellectuels,unenfant peut débuter très tôt. À partir du moment où il possède assez de force pour manipuler une carabinedejardin», affirme Wafa qui excelle elle aussi dans le tir au fusil de chasse Le rôle de Charles ne s’arrête pas aux seuls conseils de tir : il est également là pour donner des indications à un armurier dans la mise à conformation de

Jours de C HASSE ◆

ÉTÉ 2011

l’arme de son client. « Sans cela l’arme ne deviendra jamais ce qu’elle doit être, le prolongement naturel du tireur », souligne-t-il à l’envi. Car le tir au fusil de chasse doit avant tout demeurerunplaisiroùl’outildoit le plus possible se faire oublier. À Vémars, rien n’a été oublié pas même le tir aux hélices (qui a remplacé le tir aux pigeons vivants),ni–unegranderareté– l’arc-trapoùlechasseurs’exerce au tir au vol sur une cible en mousse ! La matinée s’écoule l’espace d’un rêve à admirer la négociation des trajectoires les plus invraisemblables, en chandelles, fuyards, gauche droite montant ou descendant ou l’inverse, terminée par le merveilleux spectacle de la battue espagnole, le bouquet final ! Car le tir de chasse est un spectacle. Où le tireur chargé par une myriade d’oiseaux fait fronttelunmatador.Désormais nous imaginons être transportés à l’automne dans les chaumes d’une finca des environ de Tolède. L’authentique chorégraphiesejouealorsàtrois entre le tireur, son secretario et les oiseaux. À cet instant, nous reviennent les propos de Paul Vialar : « on se dit que pour en arriver là, il faut avoir eu beaucoup de patience, de ténacité et même quelque génie. Anatole France me disait un jour, dans ma jeunesse, me parlant de sa façon d’écrire : “Je mets pas mal de choses d’abord sur mon papier ; ensuite j’ajoute la simplicité.” La leçon vaut pour tout et même pour tous, même pourceluiquiprendensesmains un fusil et s’en va avec lui à la ◆ chasse. » Paris Shooting Club Rens. : 01.49.51.79.97, 06.16.11.94.94 ou www.paris-shooting-club.com


RX 450h FULL HYBRID

FULL AVANTAGES, 0 MALUS, 0 TVS*

A partir de

56 200 €

**

* Exonération de TVS sur 8 trimestres ** Prix du RX 450h 2WD Pack Business tarif au 19/11/2010 Full hybrid : totalement hybride. Consommations l/100 km (Normes CE) : cycle urbain, extra urbain, mixte de 6.1/5.9/6.0. Emissions de CO2(en cycle mixte) : 140 g/km (D). Comauto - RCS Paris 490 257 573 00017

Lexus Etoile

Show-room 4, avenue de la Grande Armée 75017 Paris Tél. 01 40 55 40 00

Lexus Trocadéro

Service-Après Vente 11, rue Scheffer 75016 Paris Tél. 01 56 91 06 00

Lexus Pontoise

Show-room et Service-Après Vente Cité de l'Automobile - 2, rue Louis Delage 95310 Saint-Ouen L'Aumône Tél. 01 72 58 15 00


Sur le terrain Su r l e t e r r a i n

par Alain de l’Hermite

Essai Carabine Merkel RX.Helix

Une révolution allemande

◆ Rapide et sûre, grâce à sa culasse révolutionnaire à tête rotative, notre Helix est d’une redoutable efficacité quel que soit le terrain de chasse, à l'approche ou en battue.

R signifie répétition ; X, 2010

sa date de naissance : la nouvelle carabine Merkel RX.Helix est la grande attraction de l’année. Pour se convaincre de l’enthousiasme suscité par cette nouveauté, il faut avoir tenté d’approcher le stand de son importateur lors du récent Salon de Rambouillet. Il ne désemplissait pas ! Il faut bien avouer que la proposition de Merkel d’offrir aux chasseurs « l’arme de chasse du XXIe siècle » est alléchante. Et lorsqu’on se souvient de la réussite planétaire de la manufacture allemande de Thuringe qui suivit la fabrication en série du premier superposé en1905…Onsedit qu’elle pourrait bien renouveler l’opération cette fois avec une carabine. Car Merkel a poussé très loin les recherches pour concevoir et assembler sa jolie carabine take-down. En effet, afin de répondreausouhait du chasseur moderne volontiers globe-trot-

MERKEL

◆ Une réussite esthétique incontestable. Avec cette livrée noire, trois qualités de noyers sont disponibles.

ter, la RX est également entièrement démontable à la main sansl’aided’aucunoutilen7secondes ! Dès lors, on peut la transporter dans un attachécase discret et prévu pour de nombreux accessoires dont deux canons martelés à froid et deux lunettes. Ainsi la carabine dissimule complètement l’identitéd’unearme.Latêtede saculasseamovibleduboutdes doigts, de la taille d’une grosse noix,peutêtretransportéedans la poche d’une veste afin de rendre l’arme inutilisable en cas de vol. Tout canon supplémentaire appartenant à un groupe de calibres différents de celui d'origineestlivréavecunenouvelle tête de culasse. Lorsque l’on prend la carabine en mains la première sensationestuneimpressiondesérieux made in Germany. Son boîtier de culasse protecteur rassure inconsciemment le tireur, en interdisant à la culasse toute velléité de sortie vers l’arrière. Lors de la prise en mains la bonne impression visuelle se confirme. La courbure pas trop fermée de la poignée pistolet. permet de trouver une excellente position de l’index sur la détentedirecte.Lesdépartsde notre carabine sont remarquables de netteté et de douceur… pour un tireur confirmé cependant. Mais, d’origine réglésàunkilo,ilsserontsansproblèmemodifiésparunarmurier.

Pour la sécurité Merkel a doté saRXd’unsystèmed’armement séparé. En clair le départ du coup ne peut être effectif qu’après avoir actionné avec son pouce le bouton d’armement situé sur le col de crosse. Plus sûr encore, le mécanisme Safeboltinterdittoutdépartvolontaire si les 6 tenons ne sont pascomplètementverrouillésà l’intérieur du canon. Équipée d’un canon de battue en calibre 9,3x62, rehaussée du très intuitif viseur Docter,laMerkelRX.Helixestd’une redoutable vivacité ! Comme nous l’avons vérifié. Accusant à peine 3 kilos sur la balance, cette carabine s’accommode sansproblèmedetouslestypes delunettesansjamaisatteindre unpoidsinsupportable.Etpuis,

Fiche technique

Jours de C HASSE ◆

Carabine à répétition allemande (Suhl),à culasse linéaire avec tête rotative hélicoïdale amovible équipée de six tenons de verrouillage dans le canon. Armement manuel. Détente directe (réglable par un professionnel). Poids environ 2,9 kg. Une version entièrement carbone réduit d’environ 300 grammes le poids total. Longueur totale 107 cm, avec un canon de 56 cm et 68 cm démontée. Longueur des canons 56 cm en calibre standard ; 61 cm en magnum ; et 51 cm version short. Hausse à feuillet fixe et guidon fibre optique rouge pour la visée

ÉTÉ 2011

il y a la fameuse culasse hélicoïdale, marque de fabrique de l’Helix. Voila bien la grande particularité de l’Helix. D'abord son fonctionnementestréduitpour le tireur à une manipulation à deux temps au lieu de quatre pouruneculassetraditionnelle. Maissurtoutunjudicieuxmécanisme d'horlogerie transforme le trajet linéaire de la culasse en mouvement en hélice de la tête de culasse. Le verrouillage et le déverrouillage de l'arme sontsansfaille,etdoublésd’une onctuosité de fonctionnement remarquable associée à une course ultraréduite. En plus, la RX.Helix ne se contente pas d'êtreuneréussitetechniqueet esthétique,elleajouteungrand plaisir d’utilisation.

ouverte. Et montage optique intégré rail Picatinny. Chargeur amovible capacité tous calibres 3+1. Crosse droite et devant en deux parties poncés huilés. Carabine entièrement démontable à la main et sans outil.Valise de transport dimension 48x68cm en option. Prix à partir de 2 890 euros en modèle Black. Disponible en 7 calibres du .222Rem au .300WM. Importateur NobelSport-Tunet B.P.15-31850 Mondouzil. Tél. : 05.61.37.63.93. Email : tunet@nobelsport.fr Sur Internet : www.tunet.fr


Retraites : les iniquités persistent ! Les retraites du public, malgré les réformes Woerth (2010) et Fillon (2003), demeurent très privilégiées par rapport à celles des autres Français :

Fonctionnaires Âge de la retraite* (A partir de 2018)

Salariés du privé

52 ans, 57 ans ou 62 ans

Base de calcul de la pension

6 derniers mois de traitement

62 ans Régime de base : 25 meilleures années Régimes complémentaires : ensemble de la carrière Régime de base : + 10 % pour 3 enfants et plus

+ 10 % pour 3 enfants,

Majorations parents famille nombreuse

+ 15 % par 4 enfants, + 20 % pour 5 enfants, etc. Oui, bonifications pour : - Services hors Europe

Distribution de « trimestres gratuits » (hors majorations familiales)

Non

- Services Outre-mer - Pour tous les agents autorisés à partir avant 55 ans... Aucune condition d’âge

À partir de 55 ans

Aucune condition de ressources

Sous condition de ressources

Oui, au minimum 75 % du dernier salaire pour une carrière complète

Non

Réversion (pour les veufs et veuves) Niveau des retraites garanti

Régimes complémentaires : + 10 % pour 3 enfants et plus, plafonnés à 83 € / mois

Revalorisation 2011 des pensions

+ 2,10 %

Régime Agirc** : + 0,41 % Régime Arrco : + 2,11 % Régime de base : + 2,10 %

* Pour les personnes nées après 1955. **Régime des cadres

Pour une remise à plat complète, juste et équitable, des retraites

Avec Sauvegarde Retraites, agissez !

OUI, je veux une VRAIE réforme des retraites, qui s’applique à tous les Français, ceux du public comme ceux du privé, pour empêcher la faillite de nos retraites et pour rétablir l’équité et la justice entre les citoyens. M - Mme - Mlle Nom : CP :

________________________________________________

_________________________________________________________________________________________________________________________________________

________________________

Date :

Prénom :

______________________

Ville :

_____________________________________________________________________________________________________________

Signature :

_____________________________________________________________________________________________________

Coupon à retourner à Sauvegarde Retraites – 53, rue Vivienne – 75002 Paris Association Loi 1901 – Tél : 01 43 29 14 41 – www.sauvegarde-retraites.org

JDC 06/2011

Adresse :

________________________________________________________


Sur le terrain

par Guillaume de Falaise

Chasses à la journée

Domaine de la Haute-Porte

Qu’il est bien difficile de choisir le bon moment pour un déplacement cynégétique au mois de décembre, sous peine qu’il ne tourne à un chemin de croix… Pourtant la Sarthe n’était pas le bout du monde mais les bulletins météorologiques presque apocalyptiques –égrenés par de charmantes jeunes femmes, avec un plaisir à peine dissimulé…– , nous firent croire au pire. Heureusement, quelques jours de redoux permirent de libérer les routes.Après tout, pour nous rendre au Domaine de la Haute-Porte, près de Sablé-sur-Sarthe, il n’y a que deux heures trente de route. 122

◆ Pour ceux qui n’ont guère le sens de l’orientation,qu’ils soient rassurés :équipés d’un GPS, vous accéderez facilement jusqu’à la propriété.Le territoire regroupe historiquementlaHaute-etlaBassePorte.Lecheminforestierqui conduit au château nous fait traverser la deuxième susnommée qui était le haut lieu d’élevagedeschiensdemeute de LouisXV. Nousprenonsunpetitpont de pierre pour traverser la Taude, affluent de la Sarthe, et qui serpentent au milieu de collines. Nous montons une forte déclivité pour arriver au château construit dans le plus pur style XIXe siècle. Antoine de Vaubernier a transmis à son fils Jean-Yves la gestion de ce domaine familial de 400 hectares.

« Le rendez-vous est fixé à 9 h 30 précises », avait insisté Jean-Yves.Autour d’un petit déjeuner simple mais de bon aloi,nousretrouvonsnoscompagnonscynégètesdujour,visiblement des habitués de la Haute-Porte. Nous sommes au total dix fusils,un nombre « volontairement raisonnable » explique Jean-Yves pour éviter«d’êtrelesunssurlesautres». « Il y règne une ambiance familiale,au bon sens du terme », nous avait-on indiqué.Ainsi, c’estvolontairementqu’iln’y pasdedébotté :toutlemonde se change dans un couloir aménagé et dans un bureau. Personne ne traîne –un bon point quand trop d’autres chasses ont des horaires plus qu’élastiques !–, pour être à l’appeldeJean-Yves :dansun bref, mais chaleureux dis-

Jours de C HASSE ◆

ÉTÉ 2011

cours,ilindiquelesconsignes desécuritéetlesétapesdudéroulement de la journée. Troisbattueslematinetdeux l’après-midi.L’attributiondes postes est réalisée. À cette époquedel’année,nousnetirerons que des faisans (en effet, en début de saison, des battues de perdreaux sont également organisées, ce qui peut paraître tout de même un peu curieux pour un territoire aussi boisé !). Pour la première battue, nouspartonsàpieddelacour duchâteau.Nousdescendons uncheminraideparendroits, pour rejoindre la petite vallée de la Taude. Nous parcourons ce que les Irlandais nomment une forêt de rhododendrons (au printemps, quand les fleurs éclosent,cela doit être superbe !).Les alen-


Jean-Yves de Vaubernier et la maîtresse de maison Ana Luisa, et quelques instantanés de battues de faisans. Il va falloir se concentrer car nous ne sommes pas face à des oiseaux dont on a tout le temps d’analyser les paramètres du vol avant d’épauler.

toursontétéconstituésenjardinbotanique.Cettedescente nous fait traverser des buttes plantéesdepeupliersavecdes collines de chênes et de châtaigniers.Arrivésenbas,nous franchissons la rivière et la ligne de postés se sépare sur l’autre rive de part et d’autre. Jesuisdosàlarivièreavecune colline boisée devant et derrière moi. Le coup de trompe, annonçant le début de battue, retentit. Le premier faisan surgit du sommet de la collineàplusdequarantemètres dehaut.Jen’aipaseuletemps de le voir. Sa vitesse est telle

qu’ilétaitimpossibled’épauler. Cela ne va pas être simple… Je vois des oiseaux passer au-dessus des postes de mes voisins, mais peu sont amenés au sol. Il va falloir se concentrer pour avoir quelques chances de réussite.Car nousnesommespasfaceàdes oiseaux qui volent calmement, à une faible hauteur, dontonatoutletempsd’analyser les paramètres du vol avant d’épauler. Le suivant, nous l’entendons chanter en vol et l’apercevons au travers des arbres dans le ciel.À peine le temps de réfléchir, il faut épauler et swinguer loin devant, lâcher le coup. L’oiseau se plie en deuxettombelourdementau sol.Aumoindrebruitd’aileou du chant d’un coq, qui nous aide à deviner la trajectoire de l’oiseau pour tirer extrêmement rapidement, nous sommes sur nos gardes :mais

n’est-cepascelalavraiechasse en battue ? En moyenne sur cette battue,il aura fallu cinq cartouches pour un faisan… Sans conteste,les oiseaux ont del’aileetdusouffle.Nousapprendronsaucoursdenosdifférentesconversationsqu’une grande partie des oiseaux est introduite au mois de juillet sur le terrain grâce à trois volièresanglaises.Lorsqu’onsait qu’une quinzaine de chasses sontorganiséeschaquesaison, les“recharges”sontquasiment une obligation. Mais,en tout état de cause, ces“nouveaux”oiseaux proviennent de solides souches, tant il est vrai qu’on ne voit guèrededifférenceavecleurs congénères plus anciens sur le territoire.Ce à quoi les esprits chagrins rétorqueront que pour faire passer des faisans d’une colline à l’autre, des oiseaux tout juste sortis de l’élevage suffisent ample-

Jours de C HASSE ◆

ÉTÉ 2011

Territoire 400 hectares. Départements Sarthe (72). Types de chasse Battues faisans (perdreaux en début de saison). Chasses devant soi avec ses chiens. Prix Suivant prestations. Points forts Accueil chaleureux, convivial et de très grande qualité. Possibilité de résidence. Battues variées.Très beaux gibiers de très haut vol Points à améliorer Distance trop étroite entre les postes de tir. Contact Domaine de la Haute-Porte 72300 Souvigné-sur-Sarthe. Jean-Yves de Vaubernier au 02.43.95.47.05 ou au 06.80.14.61.87. Sur Internet : www.lahauteporte.com/chasse Email : contact@lahauteporte.com

ment… Quoi qu’il en soit, à la Haute-Porte,ils volent vite et bien. Pour l’heure, les rabatteurs –aunombred’unevingtaine–

123

PHOTOS : DOMAINE DE LA HAUTE-PORTE

Mémento de poche


PHOTOS : DOMAINE DE LA HAUTE-PORTE

Une vue de la grange où les chasseurs, entre deux battues (ci-dessus), déjeunent et le tableau final. Ici, tout est cuisiné à partir de produits locaux ou de la propriété : rillettes de faisan, soupe de potiron aux châtaignes, boudin…

arrivent déjà avec leurs retrievers pour ramasser le gibier. Pas de temps morts, puisque nous nous rendons à la battue suivante le long de la rivière que nous avons toujours dans notre dos. Cette fois, je suispostéenboutdeligneface à unecollineincurvée ;de fait, je ne vois que mes voisins de gauche et de droite (à ce propos une remarque, dans certainestraquesladistanceentre deux postés pourrait être allongée, afin d’éviter une certaine promiscuité). Pour cette traque, nous sommes plus éloignés de la cime des arbres que pour la précédente battue.Nous aurons un peu plus de temps pour voir arriver les oiseaux. Le coup de trompe est sonné et seul le bruit de l’eau de la rivière qui coule dans son lit sefaitentendre.Lespremiers coups de fusils éclatent, les premiersoiseaux,quiarrivent dansnotredirection,sonttoujours aussi hauts et rapides. Notre “réussite” sera équivalenteàcelledelaprécédente battue.Maisquelplaisirdese mesurer à de si beaux faisans qui volent seuls ou par petits groupes de deux ou trois.

124

Il est temps de faire une pause avec du sloe gin. Nous en avons besoin pour nous remonter le moral car ces oiseaux sont vraiment diaboliques. Jean-Yves nous encourageennousracontantles déboires de certains groupes de chasseurs n’ayant aucune habitude de tirer des oiseaux de haut vol. L’ambiance est décontractéeettoutlemonde s’amuse de ses réussites et de ses manqués.

Nous repartons pour une dernière battue avant le déjeuneretcettefois-cilarivière se trouve devant nous et sur magaucheunpontl’enjambe. Je fais face à une colline plantée de peupliers. Le vol des oiseaux est féerique. Ils arrivent à une cadence très soutenue, nous donnant peu de temps pour recharger. Une des caractéristiques de cette chasseestquelechasseurn’attend pas. Les vols se succè-

Jours de C HASSE ◆

ÉTÉ 2011

dent.Lorsque sonne la fin de la battue, nous en avons encore pleins les yeux. Ilesttempsdes’interrompre pour le déjeuner. Nous nous rendons à pied non loin de là dans une grange devant laquelleontétéplacésdesbancs près d’un feu de bois. À l’intérieur est dressé un buffet où sontposésunserviceenargent etlesdifférentsmetsquenous allons consommer. La maîtresse de maison, Ana Luisa, explique que tout est cuisiné à partir de produits locaux ou de la propriété :rillettes de faisan,soupedepotironauxchâtaignes,boudin… Et que dire de la charlotte aux châtaignes rehaussée au calvados et à la graine de cardamome ! Notre après-midi sera occupéepardeuxnouvellesbattues aussi de grande qualité. La dernière sera même un vrai feu d’artifice : elle nous laissera des souvenirs inoubliables. Nous retournerons au château pour nous changer et prendre une dernière collation.Le tableau nous est présenté. Nous aurons, à dix postés,tiré près de 2 000 cartouches pour 350 pièces ! Un résultat très classique sur cette chasse, et qui donne la mesure des difficultés ! Voilà qui fera oublier un retour on ne peut plus délicat,car nous trouverons la neige à cent kilomètres de Paris. La météo nous avait laissé un répit. ◆


UN TOUT PETIT APPAREIL POUR LE GRAND GIBIER .

1 ANNEED’AUTONOMIE

POURPLUSDE 10 000 PHOTOS.

SEULEMENT 9 x 14 cm MAIS ASSEZ GRAND POUR REVOLUTIONNER LE MARCHE.

Le nouveau Trophy Cam de Bushnell est si compact qu’il peut tenir dans votre main. Mais ne vous fiez pas à sa petite taille car il regorge d’avancées technologiques qui en font un piège photographique numérique le plus sophistiqué du marché. Vous avez la possibilité de sélectionner la résolution des photos (3, 5 ou 8MP) alors que le mode vidéo sé permet d’enregistrer des séquences programmables de 1 à 60 secondes. Son capteur infrarouge passif dispose d’une zone de couverture trois fois supérieure à celle de nos modèles précédents et son temps de déclenchement est inférieur à 1 seconde. Il n’alertera pas le gibier grâce à son flash vision nocturne infrarouge à 32 LED. Vous pouvez choisir des prises pr rise de vue en rafale avec 3 photos à chaque déclenchement ou un intervalle dde 0 à 60 secondes entre les photos. Enfin, l’écran LCD couleur en option vous permet de visionner sur le terrain les photos et les vidéos

TEMPS DE DECLENCHEMENT INFERIEUR A 1 SECONDE. Permet d’obtenir plus et de meilleurs photos AUTONOMIE D’1 ANNEE. Sur la base d’une température extérieure de 20°c et de 30 photos par jour. INSTALLATION RAPIDE. De la bboîte à l’arbre en une poignée de secondes. UTILISATIONS. Observation Observatio on dde la vie sauvage, recensement du gibier sécurité et surveillance, etc…

www.bushnell.fr

Image diurne en couleur

Image nocturne en noir et blanc de grande qualité

Distributeur : RIVOLIER SAS E-MAIL : info@rivolier.fr - WEBSITE : www.rivolier.fr

ECRAN LCD COULEUR en option.

MAGNIFY TECHNOLOGY

AAPPAREIL PP DE SURVEILLANCE NUMERIQUE


Sur le terrain Su r l e t e r r a i n

par Philippe Le grand

Du côté de la loi…

Rapatrier son trophée

◆ Ramener son trophée de l’étranger obéit à des règles très strictes, car, dans un but de protection des espèces animales, les règlements sont toujours plus contraignants.

D

126

PATRICK IAFRATE

ans la quête d’une œuvre rare,le trophée ressort,certes,del’émulation sportive et d’une certaine gloriole,maisaussiilestun souvenir tangible et permanent d’un bel animal tirédansdesconditionsdélicates.Aujourd’hui,rapatrieruntrophéedel’étranger obéit à des règles très strictes. Car, avec raison, afindeprotégerlesespèces animales, les formalités et règlements sont toujours plus contraignants,les services des douanes ne plaiUne superbe panthère santant guère sur le sujet : naturalisée. le contrevenant risque un an de prison,15 000 euros d’amende et la saisie de l’animal sévères,mais l’organisateur qui a prêt à être naturalisé… Bref,que peut-être mal fait son travail par faut-il faire ou ne pas faire ? ignorance ou négligence », pour« Pour pouvoir rapatrier son tro- suit Franck Rosset. phée dans de bonnes conditions,il Que faut-il donc pour que le faut bien préparer son voyage,donc précieux trophée arrive à bon bien choisir son organisateur de port ?Ildoitêtreaccompagnéde chasse », prévient Franck Ros- troisdocuments.Ilfautdisposer set,responsable du département du certificat vétérinaire (en réatrophées à la société Excess In- lité,lecertificatsanitairedel’aniternational.Eneffet,c’estenprin- maltiré),écritenfrançais,etremcipe à l’organisateur de chasse pli par les autorités du pays de s’occuper de toutes les for- d’origine. À cela, il faut ajouter malités, car ce que trop souvent la facture de la taxe de tir,“exiles profanes ne savent pas, c’est géedesservicesdesdouanes”lors qu’ilyalachasseettoutlereste… de l’entrée du trophée sur le terLe reste comprend,entre autres, ritoire français. De plus, si ledit le rapatriement des trophées,du animalestprotégéparlaconvenlieu de tir au domicile du chas- tion de Washington, l’organisaseur. Or, le monde de la chasse teurdechassedoitfournirlecerregorged’histoiresplusédifiantes tificatCites,quicorrespondàune les unes que les autres,entre des autorisation de circulation lianimauxtiréssansautorisations, mitée dans le temps. des animaux saisis à la douane De quoi s’agit-il ? Il faut sapour papiers “douteux”… ce voir que la convention de Wane sont pas « les douanes qui sont shington concerne la conserva-

tionetl’utilisationdesspécimens de la faune et de la flore, d’espèces sauvages menacées d’extinction.Contrairement à ce que l’opinion publique croit, les activitésditescommerciales–exposition,vente…,évalués à plus de 160 milliards d’euros par an– ne sont pas interdites mais réglementées par un système d’autorisation au cas par cas. Ainsi, ce sont près de 33 000 espèces –28 000 pour les plantes et 5 000 pour les animaux qui sont réglementés. Plus encore, deux cas d’animauxsontàdistinguerceux inscrits à l’annexe A et ceux qui dépendent de l’annexe B (la quasi-totalitédesgrandsanimaux chassés à l’étranger rentre dans l’un ou l’autre de ces catégories, tels que les félins, les éléphants, les markhors, et certaines gazelles…). Le premier cas concerne les espèceslesplusendanger–comme

Jours de C HASSE ◆

ÉTÉ 2011

lapanthère.L’obtentiondu permis d’importation se faitentroisétapes :unedemandepréalableauprèsde la Dreal (Direction régionaledel’environnement,de l’aménagement et du logement) ; après accord, le chasseur (en fait l’organisateur) doit demander un permis d’exportation auprès des autorités du pays et c’est seulement après l’avoir obtenu qu’il pourra demanderunpermisd’importation.À rebours,pour les animaux soumis à l’annexe B, il faut seulement obtenir un certificat d’exportation. L’affaire est loin d’être terminée :lesdouaniersvérifierontque tous les documents sont conformes(notammentsansratures,sinon, il y aura une présomption defraude).Entoutétatdecause, touscesdocumentsdevrontêtre soigneusement conservés par le chasseur aussi bien pour la naturalisation, la détention et une éventuelle cession (toutefois,s’il s’agitd’unanimaldel’annexeA, la cession à titre commercial ou onéreux est interdite, il ne peut donc faire l’objet que d’un don, d’une cession à titre gratuit). Une réglementation qui peut paraître très sévère mais sans laquelle la grande chasse disparaîtrait. Plus d’informations : Excess International,Franck Rosset (Rens.:01.49.19.84.45 et f.rosset@excess.fr) ; Gondrand (Rens.:01.41.84.59.74 et www.gondrand.fr)


L’instinct, la passion... et le style

www.interchasse.fr

Chez votre revendeur : 01

02

03

06 07 08 10 12 13 14 15 16 17 18

19 20 21 22

23

AMBERIEU EN BUGEY BOURG EN BRESSE OYONNAX CONDREN FOURDRAIN LAON SOISSONS VILLENEUVE SAINT GERMAIN AVERMES BELLERIVE SUR ALLIER MONTLUCON MONTLUCON MOULINS CASTAGNIERS LA BEGUDE DU VALS MONTHERME VRIGNE AUX BOIS TROYES LEZIGNAN CORBIERES MILLAU ONET LE CHATEAU VABRES L'ABBAYE MARSEILLE FONTVIEILLE BAYEUX DOZULE FLEURY SUR ORNE ORBEC AURILLAC COGNAC LA ROCHEFOUCAULD CHATELAILLON PLAGE AUBIGNY SUR NERE AUBIGNY SUR NERE BOURGES BOURGES NANCAY SAINT AMAND MONTROND SANCOINS VIERZON BRIVE USSEL BIGUGLIA DIJON DIJON NUITS ST GEORGES SAVIGNY LE SEC DINAN LANNION PLAINTEL SAINT BRIEUC LAMBALLE AUBUSSON

DUPUIS BUGEY CHASSE AU COL VERT HUMBERT FLEURY ARMURERIE LE CLOS DE SAINT LAMBERT LEBEL AUX JOURS DE CHASSE ARMURERIE LOEUILLET CHASSIN ROCHES ARMURERIE DESCHAMPS ARMURERIE DOUBLE DETENTE TB ARMES HIROP PASSIONS ARMURERIE MOULIN SPORTS GUILLEMAIN LOISIRS ARMURERIE MAIZIERES MANGIN PECH'ASSE PECHA D'OC CELLE RAYMOND BERNAD AVEYRON ARINO CHASSE ET PECHE GATIMEL ARMURERIE CHÂTEAU D'ESTOUBLON MICHELOT DIEULAFAIT TERRES ET EAUX RIFFAUT LAURENT MANUCENTRE RENAUDIE - ACTEON ROY FRERES SZEWC CHASSE TIR JUDEAU SOLOGNE LE COUREUR DES BOIS AUBRUN PROT CHASSE ET NATURE ARGILE FLOQUET BRUNEAU JACKY MANUCENTRE MALVES ARMURERIE CIRD DARCY ARMURERIE VAIN NOUVELLE MAISON LA DETENTE ROUGHOL MAX AZALOT C. ET P. LE LAOUENAN PECHE ET CHASSE ATELIER DU FUSIL DANIEL ARMES CALIPRO - SOCOBATI SARL SAINT CRICQ LOISIRS

24 25 26 27 28

29 30 31 33 34 35 36 37

38 39 40 41

42 43 44 45

GUERET BERGERAC MARSAC SUR L'ISLE BESANCON BESANCON BOURG LES VALENCE CREST MONTELIMAR BEZU SAINT ELOI EVREUX LOUVIERS VERNON ANET BROU DREUX GELLAINVILLE MAINTENON CARHAIX QUIMPER NIMES MANE TOULOUSE TOULOUSE BORDEAUX MERIGNAC MONTPELLIER LATTES LA MEZIERES REDON RENNES CHATEAUROUX LA CHATRE LEVROUX AMBOISE CHINON LA RICHE NOTRE DAME D'OE TOURS BEAUREPAIRE VIZILLE COURLAOUX MONT DE MARSAN BLOIS MER ROMORANTIN ROMORANTIN-LANTHENAY SALBRIS ST GERVAIS LA FORET CIVENS YSSINGEAUX NANTES VERTOU GIEN

GUERIN CHASSE - PECHE MALGAT R. MAISON PERIGORD CHASSE PECHE ARMURERIE AMPIOT UNIVERS CHASSE FORUM MOULIN SPORTS MOULIN SPORTS ATELIER DE CHASSE LANNIER VITALOSPORT HENRY GILLES ARMURERIE PIERRE SPORTS ESPRIT NATURE VOUZELAUD LAUDIER ARMURERIE ARMURERIE DES PLAINES BOULANGER MICHEL ARMURERIE HENRY ARMES BOURHIS CHASSE - PECHE GIRAUD ARMURERIE DUCOS J.F ARMURERIE FORUM LIBERTY PECHE L'ARQUEBUSIER ROUMAILLAC LA CHASSE LE PISTOLIER TERRES ET EAUX LA CLEF DES CHAMPS ARMURERIE COUTELLERIE DE BRETAGNE PAT' DE VELOURS JANNY ARMURERIE DAMBREVILLE - ROUET ETS TERRES ET PASSIONS TERRES ET PASSIONS MECARM CHASSE NATURE PASSION LA BILLEBAUDE PEROUZE ARTIS ARMES CALLOD ARMURERIE CARTOUCHERIE LANDAISE SIBILLE ARMURERIE BRISSET - ARMURERIE DU VAL DE LOIRE NATURE & PASSION - SOLOGNE - INTERSPORT CHEVASSON ARMURERIE ARMURERIE DU CHASSEUR SOLOGNOT AUX COUREURS DES BOIS CHASSE PECHE FOREZIENNE CORTIAL ARMURERIE NANTES ARMES MILLIET ARMURERIE ARMURERIE DU CHAMP

48 49 50

51

52 53 54 55 56

57 58 59

60 61 62

63

LA FERTE SAINT AUBIN LORRIS MONTARGIS ORLEANS ORLEANS SULLY SUR LOIRE SAINT CHELY D'APCHER CHOLET LONGUE MURS ERIGNE CHERBOURG SAINT LO SAINTE MERE L'EGLISE ST-HILAIRE DU HARCOUET VALOGNES CRAMANT LA VEUVE REIMS SEZANNE VERTUS WITRY LES REIMS CHAUMONT MAYENNE LUNEVILLE DAMVILLERS LA ROCHE BERNARD LORIENT LORIENT PLUMELIAU VANNES METZ THIONVILLE WOIPPY CLAMECY COSNE SUR LOIRE FOURCHAMBAULT POUGUES LES EAUX DUNKERQUE LILLE MAUBEUGE PETITE FORET SECLIN COMPIEGNE LAMORLAYE FLERS AUDRUICQ BAPAUME BRUAY LA BUISSIERE DESVRES LENS ST OMER TOURNEHEM SUR LA HEM ISSOIRE

RDB ARMURERIE ARMURERIE LA TRACE ARMURERIE MICHAUX FRANCE DELAROCHE FOULQUIER BRUNO ARMURERIE CLUB SOLOGNE LOZ' ARM' PECH' EUROPECH'ASSE 49 VESTIT ARMURERIE PECHANA MAGASIN VERT - DISTRICO ARMURERIE SURIRAY DUGOUCHET ARMURERIE DENYS JACQUES CAVALCADES - PAPILLON SARL CLEMENT JAMES ARMURERIE ARMES ET PASSIONS FORNAGE ARMURERIE GAILLARD LA BOUTIQUE DE LA GARE TERRE ET EAUX RAMAGET JEROME ARMURERIE MAYENNE DETENTE ROUSSEL SPORTS MAFFETTONE A ET F ARMURERIE DU RODOIR DREUMONT ARMURERIE COFFINET ARMURERIE DOUILLET DREUMONT DOUILLET-DREUMONT KETTNER MARTIN ANTON FLORSCH ARMURERIE LUTGEN ARMURERIE UDEAU LOISIRS CHASSE ET DETENTE LE MARCASSIN DEBAVELAERE ANTOINE HENRY HURET POINT DE MIRE FONISTO TERRES ET EAUX COMPTOIR NATURE L' ABEILLE - BARTHOLIN ARMURER GILLES VASSEUR NICOLAS ARMURERIE FAUVEL CHASSE NATURE ET TRADITION ETS WARTEL EVRARD SEBASTIEN PECQUEUR CAGNIART ARMURERIE ARMURERIE DU MOULIN LA MORDOREE CHASSE PECHE

64 67 68 69 70 71 72 73 74

75

76

77 78 79 80 81 82

PAU STRASBOURG COLMAR MULHOUSE AMPLEPLUIS GLEYZE VENISSIEUX ARC LES GRAY VESOUL AUTUN CHALON SUR SAONE DIGOIN VARENNES LES MACON CHATEAU DU LOIR LA FERTE BERNARD SAINT SATUR AIX LES BAINS ST REMY DE MAURIENNE ANNEMASSE CHARVONNEX CLUSES SALLANCHES SEVRIER THONON LES BAINS PARIS 1ER PARIS 2EME PARIS 4EME PARIS 8EME PARIS 8EME PARIS 17EME CALLENGEVILLE EU QUINCAMPOIX LE HAVRE ROUEN TOTES YVETOT BOURRON-MARLOTTE COULOMMIERS MEAUX PROVINS MANTES LA JOLIE MONTFORT L'AMAURY RAMBOUILLET VERSAILLES THOUARS AMIENS AMIENS AMIENS BOVES CRECY EN PONTHIEU CASTRES GAILLAC MONTAUBAN

TAULOU ALAIN ARMURERIE SIPP ARMURERIE MULLER MARC ARMURERIE PONTON ROLAND ARMURERIE AMPLEPLUIS PECHE ET LOISIRS STEFLO ARMURERIE FORUM ARC LOISIRS CAVAGNAC ARMURERIE - ROC ARM JAMES ARMURERIE BOICHUT BALAGUER ARMURERIE AU STYLET FORUM BOUSSARD DESPIERRES ROCADE LOISIRS TERRES ET EAUX AU BON PECHEUR - BOGEAT ARMURERIE LE SNIPER TELMONT CHAPPAZ ARMURERIE LE PECHACOUT CRAPAHUTE (CARABINES) AMAZONE LE COLVERT SAILLARD ARMURERIE DE LA BOURSE LA MAISON DE LA MOUCHE METTEZ ALEX KETTNER VANDENBERGHE VAMA SAS DUBUC ALAIN ARMURERIE JACQUET ARMURERIE ROBERT MARC TANT QU'IL Y AURA DES HOMMES UNIVERS CHASSE ET PECHE ARMURERIE CAUCHOISE ARMURERIE DU CHATEAU ARMURERIE DE LA CATHEDRALE SEVESTRE VAN DER LINDEN COLLIN ARMURERIE HABILLAGES ARMURERIE RAVIGNOT EMB SERVICE CLAVIER ROGER ARMURERIE COURBET ARMURERIE LA PALOMBE TERRES ET EAUX AU SAINT HUBERT JMT ANE JEAN (AJA) MONDIAL CHASSE

83 84 85 86 87 88 89 91 92 93 95

MONTAUBAN AUPS FREJUS LA GARDE L'ISLE SUR LA SORGUE MONTFAVET SAULT CHALLANS LA ROCHE SUR YON LA ROCHE SUR YON CHARROUX CHATELLERAULT MONTMORILLON POITIERS LIMOGES LIMOGES LIMOGES ROCHECHOUART CHARMES CONTREX EPINAL APPOIGNY AUXERRE SENS DOURDAN DOURDAN ETAMPES ANTONY LA PLAINE ST DENIS GONESSE PONTOISE

HIGOUNET HAUT VAR ARMURERIE DUJARDIN ARMURERIE LE PISTOLIER LE SORGUETT SAINT HUBERT ROUCHET C. ARMURERIE FONTENEAU ARMURERIE AUDUREAU ARMURERIE LA SELLERIE GUILLARD ROUSSEAU JACKY ARMURERIE TERRES ET PASSIONS TERRES ET PASSIONS DEMARS L'ARQUEBUSERIE SAINT DOMNOLET SOLIARM CLET CHRISTIAN AU BIEN ALLER PICK'S LAND COMPAS REPARM 89 LA BILLEBAUDE BEAUREILLES LA CENTRALE ANIMAL COMPAGNY RAVIGNOT ARMURERIE A L'AFFUT ABCP - BRUNEAU ARMURERIE ECOMPUTEK ARMURERIE LOGGHE MICHEL ARMURERIE LEBOEUF

Sur internet :

www.cariboom.com boutique.seasons.fr www.pecheur.com www.kettner.fr www.armureriefonteneau.com www.armurerie-fleury.fr www.danslesbois.com www.legoupil-de-sologne.fr www.nantesarmes.fr www.magasin-sport-nature.com


LE COMTE JUSTINIEN CLARY FUT CONSIDÉRÉ COMME L’UN DES PLUS “GRANDS FUSILS” DE SON TEMPS. TÉMOIN, SON TABLEAU SOIGNEUSEMENT CONSIGNÉ (PAGE

DE DROITE), PROPREMENT AHURISSANT AVEC PLUS DE… 344000 PIÈCES

ENTRE 1876 ET 1932, SOIT 56 SAISONS DE CHASSE !


Chasseur

de légende ◆

Comte Clary Gentilhomme de la chasse moderne

par Manfred de Boissieu

HASSEUR ÉMÉRITE, TIREUR HORS PAIR,

JUSTINIEN CLARY FUT ÉGALEMENT L’UN DES PÈRES DE LA CHASSE MODERNE.

PORTRAIT D’UN HOMME ET D’UN DESTIN HORS DU COMMUN, INJUSTEMENT OUBLIÉ.

S

i on évoque,soudainement,le comte Clary à un nemrod un peu avisé, la réponse fuse, invariable et implacable : « Bien sûr ! C’était le plus grand fusil de France ! » Et de citer immédiatementsonahurissanttableau,plusde344 000pièces dont la moitié de faisans, un chiffre rigoureusement authentique et qui laisse pour le moins rêveur. Mais au-delà de ce chiffre, au-delà de ces pièces de gibier soigneusement recensées sur un tableau resté célèbre,qui était vraiment le comte Clary ? Qui se cachait derrière cette carrure d’athlète et cette barbe fleurie très XIXe siècle immortalisées par quelques très belles photos en noir et blanc entrevues dans quelques vieilles revues cynégétiques ? Là,le silence se fait,et force est de constater que notre Justinien Clary a sa part de mystères et d’énigmes : comment cet homme qui fut connu de l’Europe entière, qui a tant apporté à la chasse française, soit injustement oublié ? Car tout chez Clary sort de l’ordinaire. Clary, ce n’est pas une vie, c’est un destin, à commencer par sa naissance proprement… surprenante. En effet, pour Clary, tout commence avec le mariage inattendu du très célèbre Dr Bretonneau – il est considéré comme l’un des pères de la médecine moderne – avec la jeune Sophie Moreau.Cette union avait suscité quelques commentairesenTouraine(SophieMoreauatoutdemême soixante ans de moins que son mari !) où le célèbre médecin à la retraite s’adonnait à sa passion de la botanique dans sa belle propriété de Palluau : la petite histoire veut, en réalité, que sa femme soit la fille cachée qu’il aurait eue, autrefois, d’une liaison hors mariage avec une dame de la bonne société de Tours… Veuf et sans enfant, il l’aurait épousée sur la fin de sa vie, tel le banquier Récamier, pour en faire sa légataire universelle. Or, parmi les hôtes assidus du jeune ménage,se trouve Justinien Ni-

Jours de C HASSE ◆

ÉTÉ 2011

129

PHOTOS : COLLECTION PARTIC ULIÈRE

C


PHOTOS : DR - LA BATTUE DE PERDREAUX

Comte Clary

fois au château de Palluau à Saint-Cyr-surLoire dont sa mère a hérité du Dr Bretonneau. Justinien est un garçon vigoureux que passionnenttouteslesactivitésphysiques.Tout jeune, il découvre le bicycle ; plus tard, marcheur intrépide, il est un amateur de grandes ascensions ; il connaîtra,paraît-il,les Pyrénées aussi bien que n’importe quel guide. Il accompagne son père à la chasse. Comme tous les fils de bonne famille, il monte à cheval, pratique le yachting et chasse à courre en Sologne et en Berry dans les équipages de Valençay et de Cheverny. Il y a aussi l’escrime qu’il a commencée très tôt avec le célèbre Bertrand, illustre maître d’armesdelasalledeWarwickStreetàLondres ; ilfréquentelessallesparisiennesàlamode,dont celle des Mirlitons où il bénéficie des célèbres professeurs Vigeant et Prévost. Il devient, dit-on, l’un des meilleurs escrimeurs de France, infatigable et “de tête” dont le coup favori est la parade de prime, enveloppé septime, riposte par coup droit en se fendant. On raconte qu’en 1880, à Tours,il tire avec le baron San Malato,célèbre maître d’armes italien,dans un assaut public qui est resté dans les mémoires : il a 20 ans. Cela ne l’empêche pas de faire de solides études classiques, sanctionnées par un doctorat en droit qui le destine à la profession d’avocat et il s’installe rue Bayard à Paris. Le 26 décembre 1885, il épouse Marie Antoinette Hutteau d’Origny avec qui il aura trois filles. >>

LE CHÂTEAU DE PALLUAU À SAINT-CYR-SUR-LOIRE,

DONT SA MÈRE A HÉRITÉ DU DR BRETONNEAU. IL FIT

QUELQUES SÉJOURS DANS CETTE PROPRIÉTÉ. CI-CONTRE, IMAGE

EXTRAITE D’UN CÉLÈBRE OUVRAGE DE LOUIS D’HAVRINCOURT, “LA BATTUE DE PERDREAUX”, OÙ L’ON PEUT LIRE : “LE COMTE CLARY, NOTRE INCONTESTÉ PREMIER FUSIL.”

colas Clary,comte d’Empire,officier et neveu des reines de Suède et d’Espagne, Désirée et Julie. Le 20 avril 1860,madame Bretonneau met au monde un enfant, puis un second en août 1861. Leur père les déclare à l’état civil avec pour prénoms respectifs, Justinien et Nicolas (est-ce une indication ?) puis meurt dans les mois qui suivent. Ce n’est donc pas attenter à sa mémoire de dire qu’il n’en est vraisemblablement pas le père. Sophie Bretonneau et Justinien Nicolas Clary eurent, à l’évidence, une longue liaison qu’ils ne régularisèrent qu’en 1883, après le décès de la première comtesse Clary, d’autant que deux autres enfants sont nés en 1869 et 1872. Enfin, en 1889, Justinien Nicolas adopte légalement tous les enfants vivants de Sophie, dont l’aîné, Justinien, qui renoncera, dans le monde, à son nom légal pour celui de comte Clary, troisième du nom. Le destin est en marche. Sa jeunesse ne semble pas être affectée par la saga, peu conformiste pour l’époque, de ses parents ; il la passe à Paris rueHenri-MartindansleXVIe arrondissementetserendpar-

CLARY MONTE À CHEVAL, PRATIQUE LE YACHTING, L’ESCRIME (IL DEVIENDRA L’UN DES MEILLEURS ESCRIMEURS DE FRANCE), ET CHASSE À COURRE EN SOLOGNE. 130

Jours de C HASSE ◆

ÉTÉ 2011



PHOTOS : GRANDES CHASSES, GRANDS FUSILS

Comte Clary

pistolet et une branche de laurier et comme devise,très dans l’esprit de l’époque :“Gardien de la Gaule, vengeur de l’honneur”. En 1897,il crée la société le Fusil de chasse dontilestlepremierchampion.Finalement, de première force dans le maniement des armes de toute nature,il remporte concours et championnats, gagne un nombre incalculable de médailles,et finit par être considérétantaustandqu’àlachassecommel’un des plus sûrs tireurs de son temps. Il participeauxjeuxOlympiquesdeParisen1900 etobtientlamédailledebronzeauxépreuves de tir. Il est nommé dès 1894, membre de lacommissiondesSportspourl’Exposition universelle de 1900,puis élu,à l’unanimité,vice-président du Comité du tir. Il devient le président de la Société internationale de tir de chasse et vice-président des Sociétés de tir de France. Il organise les grands concours internationaux de pistoletetd’armesdechasse,commeceluidupolygonedeVincennes en 1900 et fait partie du jury de nombreux tournois importants de tir et d’escrime. Sa notoriété est immense. En décembre 1902,quelques passionnés de chasse créent le Saint-Hubert Club de France et en proposent la présidence au comte Clary.Imbert de Vanoy le présente au conseil d’administration en ces termes : « Remarquable technicien pour lequel les choses de la chasse et de l’armurerie n’ont point de secret […] il est assez universellement connu pour qu’il soit inutile d’en dire davantage… » On ne peut être plus élogieux.Les marques de sympathie affluent aussitôt : tout ce que l’époque compte de têtes couronnées et de grandes figures politiques et financières en deviennent membre. Ils s’appellent Albert de Monaco, ÉdouardVII, Carlos Ier du Portugal,Theodore Roosevelt… Les pouvoirs publics lui apportent aussitôt concours et appuis. Un des grands axes de l’action du Saint-Hubert Club de France, définie par Clary, est, paradoxalement, la défense des petits chasseurs et des petits propriétaires ; il veut favoriser le développement et la création des petites sociétés de chasse en

LE CHÂTEAU DE MARCHAIS, DANS L’AISNE, QUI EST TOUJOURS À LA FAMILLE DES GRIMALDI ; À DROITE, L’ABBAYE DES VAUX-DE-CERNAY QUI APPARTENAIT À LA FAMILLE DES ROTHSCHILD. DES PROPRIÉTÉS SUR LESQUELLES, LE COMTE CLARY A CHASSÉ DE TRÈS NOMBREUSES FOIS. CI-CONTRE, LE PRINCE ALBERT DE MONACO ET SES DEUX CHARGEURS.

LecomteClaryest,avanttout,unhomme dumonde :sanaissance,sesrelations,sonéducation, sa culture en font, très tôt, un personnagedelahautesociétédel’époqueetl’un des hommes les mieux introduits dans les hautes sphères du sport et de la chasse.Mais ce n’est pas un homme du genre à rester sur ses acquis : en toutes choses,il apprend,il pratique,il participe, et à haut niveau. En 1889, on le voit régulièrement chez Gastinne-Renette où il se met au tir,sous toutes ses formes,au pistolet, au revolver, à la carabine, au fusil. Passionné, il en étudie d’une manière scientifique toutes les difficultés techniques, tant sur le plan de la pratique, de l’enseignement que de l’organisation des compétitions.Il faut noter que le tir,à l’époque, est d’une importance toute particulière dans l’éducation ; c’est une forme de préparation militaire et l’exercice en est favorisé à tous les niveaux : il existe même, chose cocasse – et inconcevable aujourd’hui– pour nous, un Manuel de tir à l'usage des écoles primaires,des lycées et des bataillons civiques. Cependant, en cette fin du XIXe siècle, le sport n’a pas encore d’existence réelle : on fait du sport sans le savoir, sans règle, sans discipline, sans organisation, tout est à inventer… Il n’y a pratiquement pas d’association sportive officiellement structurée. Il perçoit, l’un des premiers, l’indispensable tâche à accomplir et se met avec passion au service des autres. Il fonde en 1894,avec son ami Gustave Voulquin la société Le Pistolet dont l’enseignement, les méthodes et l’organisation vont servir de modèle tant en France qu’à l’étranger. Elle est une des premières associations de tir dans le monde. Des poules sont organisées et les gagnants sont récompensés par une superbe médaille gravée par Vernon,avec sur le revers un

CLARY EST AVANT TOUT UN HOMME DU MONDE : SA NAISSANCE, SON ÉDUCATION LUI OUVRENT GRANDES LES PORTES DES HAUTES SPHÈRES DU SPORT ET DE LA CHASSE. 132

Jours de C HASSE ◆

ÉTÉ 2011


W W W. L E C H A M E A U . C O M

B OT T E S A I N T H U B E R T , FA B R I CAT I O N F R A N ÇA I S E À L A M A I N E N CAO U TC H O U C N AT U R E L


PHOTOS : GRANDES CHASSES, GRANDS FUSILS

Comte Clary

la montée des démagogies eurent raison de ce genrededispositions).Ilobtient,aveclaloiMougeot,l’interdictiondudénichagedesœufsdeperdrix et du colportage du gibier vivant.Il faut citeraussilacréationdesassurancesmutuellespour les auxiliaires de chasse,de la commission de la chasse au ministère de l’Agriculture,d’une école de gardes à Rambouillet… Il est aussi un précurseur : déjà en 1925,il veut rendre obligatoire, pour tout chasseur, une assurance individuelle contre les accidents (la loi ne sera votée qu’en 1955) ; il demande,aussi,la création d’une épreuve pratique préalable à la délivrancedupermisdechasser(l’épreuvethéorique ne sera adoptée qu’en 1976, celle pratique qu’en 2001). Bref, pendant près de trente ans il va poursuivre à la tête du Saint-Hubertuneactionabsolumentremarquablepourl’amélioration, l’organisation et la reconnaissance de la chasse en France. La notoriété du comte Clary est telle qu’en 1916,en pleine guerre, il est porté d’autorité à la présidence de la Fraternité franco-américaine, chargée de répartir les dons recueillis aux États-Unis,enfaveurdesorphelinsdeguerre,parTheFatherless Children of France : il distribue un million et demi de francs orentrelesdifférentesorganisationscaritativesfrançaises.C’est sous son impulsion, qu’en 1921, est fondée à Paris, l’Union internationale de la chasse (UIC), dont il devient le premier président. Le but de cette nouvelle fédération est de rassembler dans le monde entier les sociétés nationales qui pratiquentlessportsdetirauvol(pigeonsvivants),auxpigeonsd’argile (plateaux) et au cerf courant (à balles) et d’unifier leurs règlements respectifs (ce n’est qu’en 1938 que l’UIC prend le nom de Fédération internationale de tir aux armes sportives dechasselaFitasc ;elleorganiseaujourd’huilaplupartdescompétitions de tir à l’arme lisse de chasse dans le monde, à l’exception de celles sur les animaux vivants). >>

CLARY A CHASSÉ AVEC TOUS LES GRANDS D’EUROPE ;

AVEC LE PRÉSIDENT FÉLIX FAURE, LE COMTE DE QUÉLEN ET LORD RIPON, L’UN DES PLUS GRANDS TIREURS

DU ROYAUME-UNI (PLUS DE 556000 PIÈCES). CI-CONTRE, L’OUVRAGE DE GEORGES BENOIST “GRANDES CHASSES, GRANDS FUSILS” OÙ L’ON RECONNAÎT SUR LA COUVERTURE LE COMTE CLARY.

lesaffiliantpourleurprodiguerappuisetconseils. Ilentreprendunelutteimportantecontrelebraconnage en prônant la fin de l’impunité de fait etlapoursuitesystématiquedesreceleurs :commerçants, cabaretiers et restaurateurs.Le 7 mai 1903, il n’hésite pas à écrire au ministre de la Justiceetaudirecteurd’uneCompagniedecheminsdeferpour protester du fait qu’au déjeuner offert au roi d’Angleterre dansuntrain,ilyavaitaumenudes«perdreauxflanquésdecailles» donc tués en temps prohibés ! (la congélation n’existait pas !). Il en appelle aux instituteurs pour enseigner aux enfants qu’il faut respecter la nature et que la chasse est une richesse nationale(heureuxtemps !).Le10juin1904,leSaint-HubertClub de France est reconnu d’utilité publique. Il subventionne nombre de clubs canins dont celui du chien policier. Le préfet de police, Louis Lépine, après un banquet, le remercie en ces termes non dénués d’humour : « Parmi vous,messieurs les grands fusils, je me semble un bien petit pistolet… Nous avons pourtantunbutcommun :l’anéantissementdesanimauxnuisibles… ; aussi je vous rends grâce pour l’appui que vous m’offrez pour le nouveau club du chien de police,mon chien de chasse préféré.» En 1907,c’est sur l’initiative du comte Clary que le ministère de l’Intérieur et la préfecture de police mettent à la disposition du club une brigade d’agents de sûreté dite“brigade des chasses”(aujourd’hui,c’estla“policedel’environnement”).L’influence du Saint-Hubert Club ne cesse de grandir : un projet fiscal fâcheux de taxation des chasses gardées est rejeté, in extremis, par les Chambres (hélas, la fin des Trente Glorieuses et

TRENTE ANS DURANT, CLARY VA POURSUIVRE À LA TÊTE DU SAINT-HUBERT CLUB UNE ACTION ÉTONNANTE SUR L’ORGANISATION ET LA RECONNAISSANCE DE LA CHASSE. 134

Jours de C HASSE ◆

ÉTÉ 2011


7> '"!86<># 3> ;16!9<+=19<> 133>%1$ > 31 6933> 1<%8<9&<> > 58:3

%#" "!$&

%1 +9; ' =6) 984 71)

*&! .(#&! "23$! !' 1.1#%&'!0 .!" +!(..! $" %,(!$"0 &! /% '! '!,/&(,('1#?155) * 89 ;45

=934 )6 )4 -?;9; ?- )6 '96%:5

<'=* ,,2)22 -?L =6) !J$(D L9;%1)16 -?;9; &$&<< 0 5:) =?;+) +) =?441)D *,>>% <'=* ,,2)20 -?L =6) NA*J$,D L9;%1)16 -?;9; &$&<< 0 5:) =?;+) +) =?441)D *,>>% <'=* ,,2)2/ -?L =6) !6)<A <?%AD L9;%1)16 -?;9; $.&<< 0 5:) =?;+) +) =?441)D *,>>%

<'=* ,,2)2-?L =6) ,!>K ;AD L9;%1)16 -?;9; &$&<< 0 5:) =?;+) +) =?441)D *,>>%

=934 )6 86:01 8916 4915 4I8)5 +) <9;4?%) 5G6)4: , 895 4 9;5 8)6<)44?;4 L) +:-#?6%)<);4

-#?6%)16 ?<90 =L)

-1L?55) " 910)6416) $>/

!'4.3/ !: /. $2/.66: + 4:%#%6 " #21:7427: +*( #27 2% 7'.7&:&:%4 2/47. 7. 3!: !'4.3/ !: /. 5.266: , #3%46 83-7: # 4392:

+:4);4) 54)-#)6

distributeur www.ste-sidam.fr

?6<)5 +) L? &) -?4:%96 )D 591< 5)5 " +:-L?6?4 9; B 89 +5 +)5 ?6<)5 ?8869J <?4 ' 5)L9; L? +);5 4: +)5 =9 5A 26:?4 9; M KKKA%9)4H+)5 %;A'6

<'=* ,,2)2. -?L =6) *>>K ;A <?%AD L9;%1)16 -?;9; $.&<< 0 5:) =?;+) +) =?441)D *,>>%


PHOTOS : GRANDES CHASSES, GRANDS FUSILS

Comte Clary

jeux Olympiques d’hiver ont lieu à Chamonix en 1924 la même année que les JO de Paris. Incontestablement, Clary est de ceux qui furent“au commencement”. Cependant, toutes les éminentes responsabilitésqu’ilexerceavecunimmensedévouement et un désintéressement absolu, ne le détourneront jamais de la passion de sa vie :la chasse. Sacélébrité,sesconnaissancesapprofondiesde tout ce qui touche aux questions cynégétiques, balistiques et canines le désigne comme le pilier de toutes les grandes chasses d’alors.Sans compterqu’ilauraitchassébeaucoupàl’étranger (nous nous devons d’être prudents car les témoignages sont épars),que cela soit à l’ours dans les Carpates, au chamois et au bouquetin en Autriche, l’élan dans l’extrême nord de la Suède avec ses cousins Bernadotte mais aussi le grouse en Écosse avec le roi d’Angleterre, le loup en Russie avec le tsar… Il fait partie du cercle très fermé des “grands fusils”. Au début du siècle, on appelle ainsi les tireurs hors du commun qui,dans les battues ont un taux de réussite proche de 100 %. Leurs noms sont connus de tous : en France, le comte Clary avec ses hammerless calibre 12, et son ami le comte Raoul de Quélen avec ses choke-rifled calibre 20.En Angleterre,le plus célèbre est lord Ripon, avec ses fusils Purdey, qui affiche à sa mort un tableau de 556 813 pièces de gibier, record absolu. D’autres pays d’Europe ont aussi leurs champions. C’est l’époque où la battue devient, avec des fusils de plus en plus perfectionnés, un mode de chasse à part entière. Aussi,tous les grands fusils vont de chasse en chasse suivis de

LE COMTE CLARY INAUGURANT LES JEUX OLYMPIQUES

DE 1924 À PARIS : PRÉSIDENT DU COMITÉ OLYMPIQUE

FRANÇAIS, IL SE BATTRA POUR ORGANISER DES JEUX D’HIVER,

ET POUR LA RECONNAISSANCE DU SPORT FÉMININ AUX JEUX.

LE SPORT, POUR COUBERTIN, EST UN ”MOYEN POUR

L’INDIVIDU DE SE SURPASSER POUR ATTEINDRE L’EXCELLENCE”.

CI-CONTRE, CLARY, FUSIL DANS LES MAINS.

La chasse et le sport sont des domaines très proches et Clary, passionné par tous les sports, partage naturellement les vues de son ami le baron Pierre de Coubertin, sur l’éducation sportive.Il est à ses côtés dans son projet de réhabilitation des jeux Olympiques et le soutient énergiquement,face au mysticisme égalitaire de certains hommes de gauche de la IIIe République qui prennent position contre toute forme de compétition sportive… Il défend avec Coubertin la « liberté d’excès » dans le sport, « seul moyen pour l’individu de se surpasser pour atteindre l’excellence ». Il est avec lui quand, en 1894, sont fondés le Comité international Olympique et le Comité Olympique français dont il sera président en 1913, poste qu’il occupera jusqu’à sa mort.Il est membre du Comité national du sport qu’il dirige de 1913 à 1925. Il se bat pour la reconnaissance du sport féminin de compétition alors que beaucoup de gens,dont Coubertin lui-même,n’y sont pas favorables… C’est lui qui, avec le marquis de Polignac, en tant que représentant de la France au CIO,lors de son congrès de Lausanne en juin 1921, présente l’idée d’organiser des jeux Olympiques d’hiver. Malgré l’opposition farouche des pays nordiques,leCIOadoptefinalementleprincipe,etlespremiers

CLARY FERA PARTIE DU CERCLE DES “GRANDS FUSILS” : VERS 1900, ON APPELLE AINSI TOUS LES TIREURS QUI, EN BATTUE, ONT UN TAUX DE RÉUSSITE PROCHE DE 100 %. 136

Jours de C HASSE ◆

ÉTÉ 2011


esye g a m i ’ d r hies de Stéphan Levo u e s s a h C de photograp www.goodby.fr

n Expositio

in redi 29 ju Du merc cembre 2011 é d au 12 ements Renseign

Favoriser l'épanouissement www.loiret.com


PHOTOS : ROGER-VIOLLET - DR

Comte Clary

Rothschild,son record est de 816 faisans en huitbattuespour1 100cartouches.EnÉcosse, à Moy Hall, il participe à deux journées de battues aux grouses avec le roi Édouard VII, considérécommelepremierfusilbritannique, on sait qu’en une seule battue il en fait tomber 107.On estime que son taux de réussite habituel est de 90 %, ce qui est absolument extraordinaire. Aux dires de ceux qui le côtoient, c’est sa vue et son sang-froid associés à une connaissance parfaite de tous les gibiers qui font la différence ; jamais surpris ou dérouté, Clary tire avec calme et précision. Quand, par hasard, il manque au premier coup, le second est foudroyant. La régularité de son tir est constante quel que soit le terrain ou le temps. Il est même arrivé que certains invités pendant les battues posent leur fusil pour le regarder tirer tant le spectacle est superbe. En revanche, Clary n’aime pas se faire couper son gibier par son voisin, surtout si celui-ci tire correctement. Chez son ami Henri de Rothschild notamment, on lui confie toujours le soin de placer les invités : il les connaît fort bien, les bonnes places aussi… Il éloigne donc de son fusil les bons tireurs et place des “mazettes” à côté de lui qui goûtent à l’illusion en ramassant son gibier et sont ravies. Un après-midi, Gaston Calmette,directeurduFigaro,setrouvepostéauxcôtésducomte Clary et du comte de Quélen ;alors que le gibier tombe abon-

UNE CHASSE PRÉSIDENTIELLE AVANT 1914

ET FÉLIX FAURE À CHEVAL : L’HOMME D’ÉTAT, GRAND AMI

DE CLARY, ÉTAIT UN CHASSEUR PASSIONNÉ, AIMANT LE LUXE, LES BATTUES, ET LES… HONNEURS DUS

À SON RANG. LES CHASSES D’ÉTAT AYANT DISPARU APRÈS 1870, LE PRÉSIDENT FÉLIX FAURE

RESSUSCITERA CELLES DE RAMBOUILLET.

leurschargeursdontladextéritédoittoujours êtretrèsaffûtée :ilspeuventtirerquatrecoups en cinq secondes, pratiquent couramment le quadruplé de perdreaux – deux devant, deux derrière. Les voir en action, leur chargeur accroupi à leur côté qui leur tend les armes,est un spectacle magnifique et le nombre de pièces tuées correspond à celui des coups de feu tirés. Nos tireurs portent en principe une cravate rouge en signe distinctif. Leurs exploits alimentent les conversations du monde de la chasse d’un bout à l’autre de l’Europe. L’importance du tableau ajoute au prestige d’une chasse et la présence de très bons tireurs est un plus très apprécié. Georges Benoist,qui organisa pendant plus de trente ans les chasses aux Vaux-de-Cernay et à Rambouillet, a très bien connu Clary et raconte par exemple,dans son célèbre Grandes Chasses,Grands Fusils qu’au Lys, il tue, en une traque, 98 faisansavec104cartouches…àMarchais,chezlesGrimaldi,28perdreaux en 31 coups et, du même poste, quatre fois quatre oiseaux, en changeant de fusil… Aux Vaux-de-Cernay, chez les

LA RÉGULARITÉ DE SON TIR EST CONSTANTE QUEL QUE SOIT LE TERRAIN.DES INVITÉS POSERONT MÊME LEURS FUSILS PENDANT UNE BATTUE POUR LE REGARDER TIRER. 138

Jours de C HASSE ◆

ÉTÉ 2011



PHOTOS : COLLECTION PARTICULIÈRE - DR

Comte Clary

auxVaux-de-Cernay ou à Ferrières chez les Rothschild,à BoisBoudran chez les Greffulhe, à Voisins chez le comte Edmond de Fels, à Sainte-Assise chez le prince de Beauvau-Craon, à Sandricourt chez les Beauvoir,à Marchais et,bien sûr,dans les tirés présidentiels.Les chasses d’État ayant disparu après 1870, Félix Faure ressuscite celles de Rambouillet :c’est un chasseur passionné,aimant le luxe,les beaux équipages,les battues bien conduites et… les honneurs dus à son rang. Outre sa cour, il est toujours entouré à la chasse de ses amis dont Clary pour qui il a une très grande estime et dont il apprécie les conseils. Le plus grand plaisir du président est de le brocarder quand il manque. Un jour, un lapin que le comte avait raté, est pris par le chien dans un terrier ; on le rajoute au tableau et les assistants d’éclater de rire en disant : « Mais il n’a pas de plomb ! » et le président d’ajouter,railleur : « Messieurs,Clary vient encore de nous poser un lapin ! » Les petites anecdotes sur Clary foisonnent tant l’homme est apprécié et d’une grande simplicité.Quelques-unes restent danslesmémoires :celasepassaitdutempsdel’octroiauxportes de Paris,le comte revient de la chasse en voiture : « Je n’ai rien à

LA LEÇON DE CLARY : AUX DIRES DE CEUX QUI LE CÔTOIENT, C’EST SA VUE ET SON SANG-FROID ASSOCIÉS À UNE CONNAISSANCE PARFAITE DE TOUS LES GIBIERS QUI FONT LA DIFFÉRENCE ; JAMAIS SURPRIS OU DÉROUTÉ,

LE COMTE CLARY TIRE AVEC CALME ET PRÉCISION. QUAND, PAR HASARD, IL MANQUE AU PREMIER COUP, LE SECOND EST FOUDROYANT.

damment sous le feu de ses voisins qui ne laissent rien passer, un flatteur lui glisse sournoisement : –Quelle bonne ligne vous avez aujourd’hui, baron ! –Oui, lui répondit, sans aucune gêne, le héros malheureux de l’affaire Caillaux,vous avez sous les yeux les trois plus grands tireurs de France : Clary, Quélen et moi. Stupéfait de cette comparaison audacieuse, doutant que ce fut un trait d’humour,le flatteur resta coi. Tout le gotha politique, aristocratique, industriel et financier chasse et les grandes maisons reçoivent à tour de rôle ;c’est à celle qui aura les invités les plus prestigieux et qui offrira les plus beaux tableaux.Clary en est presque toujours.On chasse

LE COMTE NE CONCEVAIT PAS QUE LA CHASSE EN BATTUE ; CEUX QUI L’ONT CONNU ASSURENT QUE CLARY PRÉFÉRAIT PAR-DESSUS TOUT LA CHASSE AU CHIEN D’ARRÊT. 140

Jours de C HASSE ◆

ÉTÉ 2011


déclarer ! » dit-il au gabelou et ce dernier de répondre malicieusement :«Ah !Toujoursbredouille…commed’habitude !»Une autre fois dans une chasse, Clary avait à ses côtés Jean de Beaumont, jeune à l’époque mais déjà bon tireur. Après la première traque,le comte demande à son jeune voisin : – Qu’est ce que vous avez tué ? – Huit perdreaux. –Moi dix ! (Après,la deuxième.) –Alors,qu’avez-vous ? –Dix perdreaux. –Moi,quinze ! (Après,la troisième.) –Et maintenant ? Et le jeune homme excédé : –Six de plus que vous, monsieur ! (Jean de Beaumont deviendra, mais plus tard,un très grand fusil…) Qu’on ne s’y trompe pas. Si Clary est un des meilleurs tireurs de son temps cela ne veut pas dire qu’il ne conçoive que la chasse en battue ; ceux qui l’ont connu assurent qu’il préfère par-dessus tout la chasse au chien d’arrêt et qu’il la pratique chaque fois que ses nombreuses occupations lui laissent quelques instants.D’ailleurs ses articles publiés dans de nombreux ouvrages confirment que c’est un chasseur complet. Dans la Chasse moderne, il écrit : « La chasse aux perdreaux devant soi au chien d’arrêt est la reine des chasses pour les chasseurs qui mettent au-dessus des joies et des difficultés du tir,le plaisir, trèsgrand,devoirletravaildeleurschiens… et,dans un pays sauvage où le gibier n’est pas intensif,en Sologne,par exemple,c’est un sport délicieux.» Quant à la vènerie, ce sont deux accidents de cheval qui le feront renoncer, il la pratiqua, cependant,avecbeaucoupd’assiduitédurant toute sa jeunesse. Toutefois, au-delà du nemrod exceptionnel, du fusil fabuleux,on reste stupéfait par l’ampleur de l’action de ce personnage. Si l’on admet que “rien de grand ne se fait sans passion”, Clary aura eu, entre autres, celle du bien public. Toute sa vie, il mettra, sans restriction, ses immenses qualités intellectuelles et morales au service des autres.À une époque où tout reste à faire, il laisse l’image d’un bâtisseur et d’un visionnaire. Sa discrétion et sa modestie naturelle l’amenèrent toujours à rester éloigné des trompettes de la renommée. Il s’éteindra à Paris le 13 juin 1933 loin des honneurs et des témoignages de gratitudes auxquels il aurait pu prétendre par sa dignité de grand officier de la Légion d’honneur et l’acteur magnifique de toute une vie. L’écrivain Amable de Fournoux demandait un jour à un de ses vieux amis,qui l’avait connu,pourquoi il savait des histoires sur Clary ? « Je ne sais pas,c’est comme cela ! », lui répondit-il. N’est ce pas ça,après tout,le propre des légendes ? ◆ Nous remercions Mme Guy de la Tour du Pin Verclause et Mme Philippe Cérez pour l’aide efficace et le sympathique appui qu’elles ont bien voulu nous apporter à la réalisation de cet article.

Jours de C HASSE ◆

NOUVEAUTES 2011 JIGA DIFFUSION es 8 arm es 12 arm

499 €

699 €

Porte

pleine

INALBP8T

ME M A G E L L E » K O NOUV LO

D ois O O spect B A W « Offre

e’a e jusqu valabl

u 31/1

0/2011

es 8 arm 12 arm

es

699 € 899 €

vitrée Porteurisée séc INALVTBP12

Livré en rez-de-chaussée - non déballé - en France métropolitaine

vente en armurerie

Liste des armuriers exposant sur simple demande

JIGA DIFFUSION

410, Rue de la Gare - 40140-MAGESCQ Tél. 05-58-91-30-84 - Fax 05-58-91-31-97 www.jiga-diffusion.com - contact@jiga-diffusion.com

ÉTÉ 2011

141


Crayons

et

Pinceaux

Carle Vernet â—†

Un peintre au galop


PHOTOS : XAVIER PARIS - NICOLAS MATHÉUS/ - MUSÉE DE LA CHASSE ET DE LA NATURE

LE CÉLÈBRE “DÉPART (1824). TOUT L’UNIVERS DE CARLE VERNET ET DES “SPORTSMEN”

par Virginie Jacoberger-Lavoué

POUR LA CHASSE”

EST LÀ SUR QUELQUES CENTIMÈTRES.

CI-CONTRE,

“NAPOLÉON Ier À LA CHASSE À COMPIÈGNE”. ET, EN BAS, PORTRAIT DE CARLE VERNET.

D

ans les arts et dans les lettres, il est des familles dont la gloire continue de souffler et des prénoms qui appartiennent à l’Histoire. Chez les Guitry, il y a Lucien le père et Sacha le fils, il y a les frères Goncourt, les Bonheur, Rosa et Isidore, les frères et peintres animaliers Jules et Gaston Gélibert… Dans cette revue de détails, difficile de laisser passer les Vernet et leur marche triomphante. Les amateurs de peinture marine et de paysages maritimes citent comme un seul homme, Joseph, le père, les passionnés de scènes de bataille évoqueront longuement son petit-fils, Horace exaltant avec son trait précis, l’héroïsme des soldats de l’Empire. Entre les deux, presque modeste, mais loin d’être écrasé, nous avons Carle (1758-1836), fils de Joseph et père d’Horace, que les fervents admirateurs de sporting painting se délectent depuis des décennies.

Q

uin’avu,revu,eneffet,satoile intitulée le Départ pour la chasse, exécutée en 1824, aujourd’hui au musée de la Chasse et de la Nature à Paris ? Tout l’univers de Carle Vernet et des sportsmen est là sur quelques dizaines de centimètres,avec cette assemblée de veneurs en tenue rouge à chevalsurdemagnifiques chevaux, ces trois piqueurs au premier plan qui conduisent la meute, dans une campagneféerique…Plus encore, Carle Vernet est, d’une certaine manière, le symbole, l’expressionmêmede l’aspectsocial,brillant

143


PHOTOS : TOMAS ABAD/ALAMY - XAVIER PARIS

Carle Vernet

AVEC “LE TRIOMPHE DE PAUL-ÉMILE” (LONG DE 4,30 MÈTRES), CARLE VERNET S’OUVRIT LES PORTES DE L’ACADÉMIE. POUR SON TRAVAIL PRÉPARATOIRE, IL VISITERA RÉGULIÈREMENT LES ÉCURIES ROYALES, S’IMPRÉGNANT DES ALLURES DU CHEVAL. CI-DESSOUS, ILLUSTRATION D’UNE “FABLE” DE LA FONTAINE (“LA GÉNISSE, LA CHÈVRE ET LA BREBIS EN SOCIÉTÉ AVEC LE LION”).

de la chasse à courre d’une certaine sociétéduXIXe siècle,del’anglomanieambiante propre à cette époque,avec dans les premiers rôles –sinon le premier– le cheval. C’est sans conteste l’emblème même de son œuvre. « Jamais peintre n’aima le cheval avec plus de passion que Vernet et ne peignit avec plus d’amour », écrira le critique d’art et historien français Armand Dayot en 1925. De cet animal, rien ne semble lui avoir échappé, à la chasse, aux écuries, en course… Ce genre, allié à un grand et indéniable talent, fait que Vernet tient une place particulièredansl’inventairedesartistes de son époque et même au cœur de l’art cynégétique de son temps. C’est bel et bien une « tradition artistique peu commune » selon les mots de Xavier Paris,auteurd’unebiographieremarquée (CarleVernet,peintre de père en fils, éditionsArtena)quenoustenons là, surtout lorsqu’on sait qu’il a vu le jour sous l’Ancien Régime, pour s’éteindre sous Louis-Phi-

lippe,onsaisitmieuxqueledestindeCarle Vernet n’a rien d’anodin. Carle Vernet est né à Bordeaux en 1758,sousLouisXV,d’unpèrerenommé poursesmarines(iltravaillapourlemarquis de Marigny, frère de la marquise dePompadour)qu’ilvendàdesnotables et de riches anglais, et d’une mère,Virginia Parker, fille d’un officier anglais catholique, au service de la marine du pape. Maissonpèrenes’attardepasenGironde, puisqu’il arrive avec sa famille à Paris en 1762,et s’installe dans les galeries du Louvre, réservées depuis une ordonnance d’Henri IV aux meilleurs artistes de France. Le jeune Carle Vernet est d’une constitution chétive (à telle enseigne qu’on le couchait sur des bandelettes pour mieux soutenir ses membres«nouésetsouffreteux»,nousra-

conte Xavier Paris),mais il a bon caractère, animé par un esprit vif, gai. Fait curieux, il est d’une rare élégance, portant « des bas de castor, une agrafe pour son col, des manchettes d’entoilage ou de mousseline et des souliers gris ». Plus tard, lepeintreseferaunebelleréputationauprès de ses contemporains pour sa joie de vivre et ses jeux de mots. Pour l’heure,son père le chérit (son « vrai fils », écrit même Xavier Paris, en référence au frère aîné de Carle avec lequel il n’aura aucun atome crochu) tant il est vrai qu’il l’emmène presque partout, le présente dans la bonne société. Anecdoteamusante,lorsquesonpèredemandera un dessin au jeune Carle alors âgé de 6 ans, il exécutera un… cheval. Son père le chérira d’autant plus que sa femme, « quelque peu dérangée », s’imagine tous les jours qu’on cherche à l’empoisonner. C’est encore ce père quisuceralespustulesdesonfils quand Carle contractera la terrible variole… Il s’initie à la peinture tout à fait naturellement, avec le plaisir de l’élève appliqué auquel on n’impose aucune contrainte. Il suit les conseils de son père, enrichit ses connaissances au fil des conversations avec les amis de la famille, à commencer par Van Loo et Élisabeth Vigée-Lebrun, portraitiste attitrée de Marie-Antoinette.Qui plus est, grâce à la renommée

SON PÈRE LE CHÉRIRA TOUTE SON ENFANCE, TANT IL EST VRAI QU’IL L’EMMÈNERA PARTOUT, LE PRÉSENTERA DANS LA BONNE SOCIÉTÉ. ANECDOTE AMUSANTE, LORSQUE SON PÈRE DEMANDERA UN DESSIN AU JEUNE CARLE ALORS ÂGÉ DE 6 ANS, IL EXÉCUTERA UN… CHEVAL.

144

Jours de C HASSE ◆

ÉTÉ 2011


CHASSE DE LA MAISONNETTE Domaine de chasse de 700 hectares, riche de 7 étangs pour de prestigieuses battues de canards. Des oiseaux de « haut vol » acclimatés de bonne heure au territoire vous assurent des chasses organisées en battues vives en perdreaux, faisans communs et vénérés. Le grand gibier quant à lui vous promet des émotions fortes ! Les huit lignes de tir équipées de miradors vous permettront de chasser le sanglier ou le chevreuil en toute sécurité. L'aproche du chevreuil vous est également proposée au coeur d' une forêt bien percée. La Maisonnette c'est aussi un rendez-vous de chasse bien confortable pour vous accueillir et vous y restaurer après de grands moments inoubliables !

Gilles et Sophie de PUINEUF SARL DE LA MAISONNETTE « La Maisonnette » 79150 ETUSSON Tél : 05 49 80 29 10 - 06 87 11 77 01 Fax : 02 41 87 21 24 email : contact@chasse-lamaisonnette.com Site internet : www.chasse-lamaisonnette.com

ENTREZDANSLALÉGENDE

- Crosse composite Monte Carlo Bell&Carlson couleur sable - Canon acier inoxydable allégé fluté finition noire longueur 61 cm

MARK V® ULTRA LIGHTWEIGHT

( calibres standard ) ou 66 cm ( calibres Magnum ) sans organes de visée - Culasse à 6 ( calibres standards ) ou 9 ( calibres Magnum ) tenons de verrouillage - Plaque de couche Pachmayr permettant l’absorption des choc en réduisant considérablement le recul. - Disponible en version gaucher intégral ( cal .257 Wby. Mag. et .300 Wby. Mag. uniquement). - Poids 2,6 kg ( calibres standard ) à 3 kg ( calibres Magnum )

Munitions Weatherby®: Profitez d’une réserve de puissance Tableau comparatif des performances balistiques

VANGUARD® SYNTHETIC

Calibre .257 Wby. Mag.

- Crosse composite noire

.25-06 Rem.

- Canon 61 cm bronzé . Existe aussi avec canon lourd en calibres .223 Rem et .308 Win ( 1ère cat ) sans organes de visée. - Plaque de couche Pachmayr permettant l’absorption des choc en réduisant considérablement le recul - Magasin 3 ou 5 cartouches selon calibre - Prix indicatif conseillé à partir de 749€ selon versions et calibres FRANCE: RUAG Ammotec France, BP 78307, Cergy 95803 Cergy Pontoise cedex, www.ruag.fr/ammotec

.270 Wby. Mag. .270 WSM

.270 Wby. Mag. Nouveau pour 2011

BENELUX: RUAG Ammotec Benelux, Kapelleveldstraat 18, B-2530 BOECHOUT, Belgique, www.ruag.be/ammotec SOUS LICENCE

.270 Win. .300 Wby. Mag. .300 WSM .300 Win. Mag.

Type balle 115 gr. Nosler Ballistic Tip 115 gr. Nosler Ballistic Tip 130 gr. Nosler Partition 130 gr. Nosler Partition 130 gr. Nosler Partition 180 gr. Nosler Partition 180 gr. Nosler Partition 180 gr. Nosler Partition

Vitesse 182 m

Energie 182 m

Trajectoire 273 m*

Trajectoire 364 m*

900 m/s

3018 J

– 12,6 cm

– 37,0 cm

805 m/s

2411 J

– 16,7 cm

– 48,8 cm

882 m/s

3274 J

– 13,2 cm

– 38,9 cm

857 m/s

3084 J

– 14,2 cm

– 41,4 cm

796 m/s

2664 J

– 16,5 cm

– 48,5 cm

861 m/s

4329 J

– 14 cm

– 40,7 cm

790 m/s

3634 J

– 16,8 cm

– 48,5 cm

750 m/s

3267 J

– 18,8 cm

– 55,6 cm

*Arme réglée à 182 m . Données balistiques provenant des sites Internet des concurrents


PHOTOS : PHOTO JOSSE/LEEMAGE - XAVIER PARIS

Carle Vernet

“LE RETOUR DU CHASSEUR” ET, CI-CONTRE, “LE DUC D’ORLÉANS [FUTUR PHILIPPE ÉGALITÉ] ET SON FILS, LE DUC DE CHARTRES [FUTUR LOUIS-PHILIPPE]”, À UN “RENDEZ-VOUS DE CHASSE EN 1787”. ON SENT DÉJÀ DANS CE TABLEAU TOUTE L’ANGLOMANIE DONT S’ÉTAIENT ENTICHÉS LES ORLÉANS. CI-DESSOUS, “HALTE AU RETOUR DE LA CHASSE”. AUTRE CÉLÈBRE TABLEAU,

de son père, le jeune homme rencontrera les grandes figures qu’ils se nomment Voltaire (il les recevra à Ferney), admirateur des marines de Joseph, Rousseau ou encore Gessner. Les chevaux vont devenir sa passion : il les observe (et ils sont partout à cetteépoque !),admirantleurpuissance, leur grâce et leur fougue. À peine sait-il lire qu’il demande à son père de lui acheterenplusdeshistoires pour enfant,deux volumes de“cavalerie”.Dès l’âge de 11 ans, il trouve sa place dans l’atelier de Lepicié, peintreoriginalquinemanquera pas de lui consacrer quelquesportraitsàsonentrée dans sa quatorzième année. À cet âge, il a déjà tout le matériel du jeune peintre accompli :chevalet, boîtes à couleurs, pierre à broyer. À 16 ans, Carle ne sort plus avec son père

connu pour être un bon vivant mais avec les Astley, écuyers anglais de père en fils, installés tout près du Louvre, dans le faubourg du Temple. Déjà et donc très tôt, il est connu pour ne pas aimer la peinture dite conventionnelle,celle des grandes fresques,«celledelavictoiredesguerriers,grecs

ou romains », mais se plie tout de même à quelques contraintes pour obtenir la reconnaissance de ses pairs. Or, un début de reconnaissance par un premier prix de Rome –concours difficile s’il en était. Tenace et travailleur, après un premier échec, il l’obtiendra dès 1782, avec sa Parabole de l’enfant prodigue. ÀRomejustement,ildoute, a du vague à l’âme –en raison d’une affaire de cœur avec une certaine Melle de Montbars – à telle enseigne qu’ilsongeàdevenirmoine. L’affaire est si sérieuse que sonpèreviendralechercher en personne. Et l’abbé Maury, « appelé à juger de la vocation de Carle »,aura ces mots très justes : « Soyez un grandpeintre,celavautmieux que d’être un moine obscur.» Son père d’ailleurs pour faireoubliertoutcelaluioffrira un cheval ! De retour à Paris,Carle reprend sa vie

TRÈS TÔT,CARLE VERNET SERA CONNU POUR NE PAS AIMER LA PEINTURE CONVENTIONNELLE, CELLE DES GRANDES FRESQUES,“CELLE DE LA VICTOIRE DES GUERRIERS, GRECS OU ROMAINS”, MAIS SE PLIERA À QUELQUES CONTRAINTES POUR OBTENIR LA RECONNAISSANCE DE SES PAIRS.

146

Jours de C HASSE ◆

ÉTÉ 2011


Les chasses du

mahomet Chasses en battue au petit gibier d a n s u n te r r i to i re va l lo n n é , fa vo r i s é p a r le ve n t . . .

La qualité du gibier constitue l’élément remarquable des Chasses du Mahomet. Perdreaux et faisans sont tirés en battue à des hauteurs exceptionnelles en raison des vallonnements importants du territoire. Le vent est assez fréquent compte tenu de la proximité de la mer. La densité du gibier permet des tableaux spectaculaires. Au centre du territoire des Chasses du Mahomet, se trouve le Manoir datant de 1610, lieu du rendez-vous. Les repas de chasse se déroulent dans une salle qui permet une grande convivialité. Le Mahomet est situé à environ 2 heures en voiture de Paris et à environ 2 heures de l’agglomération Lilloise. Le nombre de jours de chasse est volontairement limité.

LES CHASSES DU MAHOMET Le Mahomet - Intraville - 76630 Envermeu Tél/Fax. 02 35 04 45 58 Email. chassesdumahomet@wanadoo.fr

www.leschassesdumahomet.com


Carle Vernet NICOLAS MATHÉUS/MUSÉE DE LA CHASSE ET DE LA NATURE

“NAPOLÉON Ier CHASSANT À COURRE DANS LA FORÊT DE FONTAINEBLEAU”. CARLE VERNET A REPRÉSENTÉ ICI LA SOI-DISANT PASSION DE L’EMPEREUR POUR LA VÉNERIE. IL N’EN ÉTAIT RIEN CAR NAPOLÉON A CERTES RÉINTRODUIT LA VÉNERIE D’APPARAT, MOINS POUR RESTAURER LA CHASSE QUE POUR RENOUER AVEC LA SPLENDEUR DE L’ANCIEN

mondaine,qui imprégnera si fortement sa peinture.Il est admis dans l’intimité du duc d’Orléans (Philippe Égalité),qui l’invitera à suivre ses chasses et en pro-

fitera pour étudier les chevaux. « En ce temps, écrit Xavier Paris, peindre un hommeàchevalconsisteàreprésenterl’heureux élu dans ses plus beaux atours,et à le

RÉGIME.

mettre sur un cheval afin de prendre la pose…Pourêtreplusprécis,lapeinturecomporte un ordre hiérarchique imposé par l’Académie. La peinture d’histoire est au sommet de cet ordre…Viennent ensuite la peinture de genre,le portrait,le paysage et la nature morte. Carle Vernet ne l’entend pas ainsi. Puisque l’on peint l’homme tel qu’il est, pourquoi ne pas peindre les chevaux tels qu’ils sont ? » Bref, montrer un cheval plus léger, mobile et vibrant, sans conteste d’inspiration arabe.L’occasion lui en sera donnée avec une commande, le Triomphe de Paul-Émile retraceavecfastelapompedecessolennels honneursquelarépubliqueromainedécernait à ses plus illustres généraux. Pour son travail préparatoire,Carle a longuement visité les écuries royales, s’est imprégné des allures du cheval, a étudiélesmanœuvreséquestres.L’œuvre (exécutée en 1788, aujourd’hui à New York) est l’un des premiers grands ouvrages historiques (4,3 mètres de long !) qu’il ait produits tout en demeurant une toile très personnelle qui ne manque pas de fougue. « Bravo mon Carle, tu es un peintre », dira son père. Cette toile lui ouvriralesportesdel’Académieenqualité de peintre d’histoire : il a à peine 30 ans. La renommée de Carle va grandissante et,quelque temps,plus tard,Philippe Égalité lui commande un tableau le représentant à la chasse avec son fils le duc de Chartres, le futur Louis-Philippe (le Duc d’Orléans et son fils, le duc de Chartres, à un rendez-vous de chasse en 1787,musée Condé,Chantilly).Tout va bien pour Carle car, en outre, il s’est marié en 1787 avec Catherine Moreau,

VERNET IMMORTALISERA LES VICTOIRES MILITAIRES DE BONAPARTE, PUIS DE NAPOLÉON. EN S’ADRESSANT À CARLE VERNET, L’IMPÉRATRICE JOSÉPHINE AURA CE JOLI MOT :“IL EST DES HOMMES QUI TRAÎNENT UN NOM ; VOUS, MONSIEUR VERNET, VOUS PORTEZ LE VÔTRE.”

148

Jours de C HASSE ◆

ÉTÉ 2011


Traiter la chute et TRIPHASIC réactiver la croissance des cheveux SERUM REGENERATEUR ANTICHUTE VHT+

1

er

Antichute du marché*

INNOVATION : 3 brevets déposés** Dès la 1ère cure : 83% de résultats positifs***

*Source IMS à fin 12/2009 **En France. ***Etude d’efficacité antichute menée sur 32 sujets pendant 3 mois.

Technologie en 3 phases actives associant des actifs naturels énergétiques, stimulants et nutritifs. Agit sur tous les facteurs responsables de la chute (séborrhée, microcirculation, altération tissulaire). Seulement 1 à 2 applications / semaine.

INFORMATIONS, CONSEILS ET DÉPOSITAIRES AGRÉES : 0 826 00 19 19 (0,15€/MN) SALON ET INSTITUT RENÉ FURTERER,15 PLACE DE LA MADELEINE, PARIS 8ème

www.renefurterer.com


PHOTOS : XAVIER PARIS

Carle Vernet

“LE “REPOS DU CHASSEUR”, CI-DESSUS, “LE CHASSEUR AUX ÉCOUTES” ET, CI-DESSOUS, “LA RENTRÉE À L’ÉCURIE”. VESTES ROUGES, BOTTES À REVERS, TOQUES, CULOTTES DE PEAU : UNE GRANDE PARTIE DE LA PEINTURE DE CARLE VERNET EST INFLUENCÉ PAR L’ANGLOMANIE AMBIANTE QUI RÈGNE SOUS CHARLES X.

fille du célèbre dessinateur (son fils Horace naîtra deux ans plus tard). Hélas, des orages s’annoncent. Familiaux d’abord, car son père disparaît en 1789, politiques ensuite. Carle saura rester à l’écart des troubles (pour Xavier Paris, il était « sans doute royaliste dans l’âme » ;d’autres parleront de « tiédeur révolutionnaire ») mais excellent cavalier, il sera très tôt dans le corps de la garde nationale.Lapassiondominetantl’homme, qu’il y installe même ses chevaux. La Terreur est en marche et frappera directement la famille Vernet avec la condamnation de Marie Félicité dite Émilie, sa sœur, pour des raisons iniques : elle sera trahie par David (dont il avait fait le portrait), fervent révolutionnairequirépondraàCarlevenu tenterdesauversasœur :«C’est une aristocrate,je ne me dérangerai pas pour elle.» On comprendpourquoiCarlenourrira une profonde aversion pour

David pendant très longtemps et qu’il leprovoqueraàplusieursreprisesenduel. La Révolution passée, l’apaisement revient avec le Directoire. Sa passion équestre est plus forte que jamais. Il participera même en tant que jockey à une course de chevaux le 22 septembre 1798 organisée sur le champ de Mars, où il se classera deuxième (il faut se rappeler qu’avant la Révolution, « entiché d’anglomanie,le très jeune comte d’Artois succombe aisément sous le charme des

courses,porteuses du jeu qui fait alors fureur à la cour », explique Guy Thibault, dans son passionnant Un autre regard sur les courses,aux éditions du Castelet). Côté carrière, on ne l’a pas oublié commepeintre.Certes,Napoléonlerenvoie du Louvre (comme tous les autres artistes) pour pouvoir entreposer toutes les œuvres d’art qu’il a ramenées de ses campagnes. Cette contrariété –il s’installera rue de Lille– ne l’empêche pas d’être très lucide, comprenant tout le parti qu’il peut tirer des victoiresmilitairesdeBonaparte, puis de Napoléon. Il délaisse un peu les chevaux des paddocks pour exécuter des grandes fresques militaires où se mêlent hommes et chevaux comme la Bataille de Marengo, oulematindelaBatailled’Austerlitz.L’impératriceJoséphine aura ce joli mot : « Il est des hommes qui traînent un nom ; vous,monsieurVernet,vousportez le vôtre.» >>

“JAMAIS PEINTRE N’AIMA LE CHEVAL AVEC PLUS DE PASSION QUE VERNET ET NE PEIGNIT AVEC PLUS D’AMOUR”, ÉCRIRA LE CRITIQUE D’ART ET HISTORIEN ARMAND

DAYOT EN 1925. DE

CET ANIMAL, RIEN NE SEMBLE LUI AVOIR ÉCHAPPÉ, À LA CHASSE, AUX ÉCURIES, EN COURSE…

150

Jours de C HASSE ◆

ÉTÉ 2011


achetez une forêt estampillée €UROPEAN

venez visiter notre site pour découvrir un nouveau concept l e d e n t u @ e u ro p e a n f o re s t . c o m w w w . e u r o p e a n f o r e s t . c o m ✆ 0 0 3 3 2 3 3 7 7 4 7 3 7

R E L ▲ Y E R

éconologie, lorsque l’économie est vertueuse

photographies : fotolia©

F O R E S T®


PHOTOS : XAVIER PARIS

Carle Vernet

“LE RENDEZ-VOUS”, CI-DESSUS, “CHIENS EN DÉFAUT” ET, CI-DESSOUS, “CHIENS AYANT PERDU LA TRACE”. CARLE VERNET NOUS MONTRE UNE VÉNERIE À L’ANGLAISE OÙ L’INTÉRÊT POUR L’ÉQUITATION D’EXTÉRIEUR SEMBLE L’EMPORTER SUR L’INTÉRÊT STRICTEMENT CYNÉGÉTIQUE.

Pour les chevaux,il est une telle référencequelorsquel’arméedécided’inventorier ses tenues militaires, elle fait appel à lui.Il signera ainsi 244 planches consacrées à la Grande Armée de 1812. Sa réputation est telle qu’il recevra dans son atelier (car il enseigne comme tous les grands artistes) un jeune homme de 17 ans appelé à devenir célèbre, Géricault.En 1816,c’est une nouvelle consécration puisqu’il est admis à l’académie des Beaux-Arts. C’est un artiste vraiment complet, un véritable«chroniqueurdel’actualité», selon le mot de Xavier Paris (on pense bien sûr à ses séries des Incroyables et des Merveilleuses).Fait peu connu, il fut le peintre qui, avant même Daumier, s’essaya, avec talent, à la caricature (notamment sa série d’animaux revêtus de costumes d’hommes « pour fustiger les ridicules de l’humanité », explique Xavier Paris). Qu’on ne s’y trompe pas. En parallèle,ils’éprendpeuàpeupour

lesportingpainting,cetartquiestnéoutremanche au cours du XVIIIe siècle.Pour bien comprendre sa démarche, il faut revenir sur le contexte historique de l’époque. La révolution voulait abattre les privilèges et anéantir tout ce qui ressemblait de près ou de loin à l’Ancien Régime ? La vénerie n’y échappera pas (bien que Philippe Égalité ait encore chassé en 1792 et que Barras ait monté

un équipage à Grosbois, en plein Directoire), mais le calme revenu, elle va repartir. Napoléon veut réintroduire la vénerie d’apparat, mais il s’agit pour lui moinsderestaurerlachasseàcourreque derenoueraveclasplendeurdel’Ancien Régime et faire bonne figure auprès des coursétrangères.Ilnenégligerarienavec un service de 400 personnes, de 300 chiens et de 80 chevaux. Sans compter un décorum hors du commun. L’Empereur n’est pas vraiment un chasseur ; à tir, on le fuitcommelapeste,ayantunetendance à “arroser” ; à courre, il est infernal, courant en tous sens, confondant les fanfares. Une des épopées cynégétiques de Napoléon sera immortalisée par Carle Vernet avec son NapoléonIer chassant à courre dans la forêt de Fontainebleau. Mais son talent de peintre – et de sporting painter notamment –va trouver son apogée,avec le retour

SON TALENT DE PEINTRE – ET DE “SPORTING PAINTER” NOTAMMENT– TROUVERA SON APOGÉE AVEC LE RETOUR DE LA MONARCHIE. D’ABORD SOUS LOUIS XVIII, OÙ IL SERA EN QUELQUE SORTE LE PEINTRE QUASI OFFICIEL DE LA COUR, ET SOUS LE COMTE D’ARTOIS, CHARLES

152

Jours de C HASSE ◆

ÉTÉ 2011

X.


241 HA ENVIRON CHER (18) PROCHE SALBRIS

DIVERSES FORÊTS 275 ha environ, Loir et Cher (41), forêt de production (feuillus et résineux).

484 HA ENVIRON INDRE ET LOIRE (37) PROCHE TOURS

18 ha environ, Indre (36), objectif chasse. 30 ha environ, Meuse (55), forêt de chênes. 40 ha environ, Nièvre (58), forêt de production de chênes. Exceptionnelle propriété de chasse au grand gibier de 241 ha environ, entre Salbris et Vierzon, comprenant une maison principale avec 5 chambres, une maison d’amis et un rendez vous de chasse, en très bon état. Le territoire, d’un seul tenant, comprend de nombreuses mares, bois et terres. CLASSE ÉNERGIE : Maison principale : D Maison d’Amis : D

80 ha environ, Nièvre (58), forêt de production de chênes avec étang. 98 ha environ clos, Nièvre (98), bonne forêt de production de chênes. 218 ha environ, Aude (11), exceptionnelle chasse de sangliers.

Exceptionnelle propriété d’une contenance de 480 ha dont 387 ha clos en parc de chasse (cervidés, daims, sangliers, chevreuils) et comprenant une maison principale, une maison de gardien et une maison de garde. CLASSE ÉNERGIE : Maison principale : F Maison de gardien : G - Maison de garde : D


PHOTOS : XAVIER PARIS

Carle Vernet

“JOCKEY EMPORTÉ PAR SES CHEVAUX” ET, CI DESSUS, “JOCKEY COUPANT LE CHEMIN DE SON ADVERSAIRE”. LE GÉNIE DE CARLE VERNET EST

DANS LA REPRÉSENTATION DES CHEVAUX.

CE N’EST PAS SANS RAISON FRANCE COMME L’HÉRITIER PRÉCOCE DE L’IMMENSE PEINTRE ANGLAIS GEORGE STUBBS.

QU’IL SERA CONSIDÉRÉ EN

delaroyauté.D’abordsousLouisXVIII oùilseraenquelquesortelepeintrequasi officiel de la cour,et sous le comte d’Artois, Charles X qui, là encore, voulait, selonlesmotsdeJacquesBainville,«donnerdelagrandeuretdelagloireàlaFrance». La chasse à courre n’y échappera pas,la vénerie royale aura des moyens inégalés.Influencée par le mode de vie outreManche,une sorte d’anglomanie va dominer toute une partie de la bonne société.Auvrai,cettemodeavaitété“importée” par les Orléans (et en premier lieuparPhilippeÉgalité)quiavaientimposé les us et coutumes anglaises. On chasse, oui, mais à l’anglaise où l’agrément de la vie sociale,l’équitation d’extérieursemblentl’emportersurl’intérêt strictement cynégétique où le travail des chiens est presque qu’accessoire(signalonsqu’àcôtédecettevénerie d’apparat, subsistera une vénerie authentiqueettraditionnelle).EtcelaCarle Vernetnouslemontreparfaitement,l’anglomanie y est presque zélée : dans le Départpourlachasse,lescavalierssontvê-

tus de tenues rouges, directement copiées d’Angleterre, de bottes à revers (etnonplusàchaudrons),detoques(qui a remplacé le tricorne), de culottes de peau. D’ailleurs, Carle Vernet peindra très peu de scènes de chasse proprement dite, ni d’hallali, ni de curée, mais quelques “défauts”, quelques retours de chasse, des “repos du chasseur”. Ce qui frappe, c’est l’acuité de son regard, les détails… Il n’y a pas d’artifices : hommes,chiens,chevaux sont tels qu’ils sont au naturel. Rien à faire, son génie est dans la représentation de ses chevaux. Ce n’est pas sans raison qu’il fut, en France, un héritierprécocedeGeorgeStubbs,l’immense peintre anglais, qui a immortalisé tant de chevaux. Calme, sur l’œil, aupas,auxécuries,encourses(enFrance, il sera le premier artiste à peindre le cheval de course),un cheval exécuté par Carle Vernet a quelque chose de plus parce qu’il les connaît, les sent et les ressent (on peut notamment les apprécier dans ses fameuses séries de litho-

graphies).C’estbiensapropreexpertise, qui fait de son œuvre un modèle du genre.Les chevaux ne l’abandonnèrent jamais, même lorsqu’il partira en 1828 pour Rome suivre son fils Horace nommé directeur de l’Académie de la Ville éternelle : il montera deux chevaux tous les jours ! Car c’est bien son fils qui est maintenant sous les feux de la gloire… Quelque temps avant sa mort, il monte encore au bois de Boulogne, il a 79 ans. Il décède le 27 novembre 1836 d’une “fluxion de poitrine”. Carle représente une époque, une manière de vivre,un état d’esprit.Regarder ses chevaux à la chasse ou non nous permet de nous replonger dans cette époque. En cela, Carle Vernet est irremplaçable. ◆ Pour ceux qui veulent en savoir plus sur CarleVernet,nous leur recommandons l’ouvrage de Xavier Paris, Carle Vernet,peintre de père en fils, Artena,192 pages,29,90 €. Nous remercions vivement les éditions Artena pour leur aide iconographique.

UN CHEVAL EXÉCUTÉ PAR VERNET A QUELQUE CHOSE DE PLUS, PARCE QU’IL LES CONNAÎT, LES SENT ET LES RESSENT, QUE L’ON PEUT NOTAMMENT APPRÉCIER DANS SES FAMEUSES SÉRIES DE LITHOGRAPHIES.C’EST BIEN SON EXPERTISE QUI FAIT DE SON ŒUVRE UN MODÈLE DU GENRE.

154

Jours de C HASSE ◆

ÉTÉ 2011


Aimpoint

®

Viseurs point rouge

Quan dV itesse ...... Quand Vitesse

NOUVEAU Sériee H Hunter Séri unter

rencontre

H34LL - ttube H34 ube diam. diam. 3 34mm, 4mm, llong. ong. 22 229mm 9mm H34S-- ttube 34mm, 197mm H34S ube ddiam. iam. 3 4mm, llong. ong. 1 97mm H30LL - ttube 30mm, 229mm H30 ube ddiam. iam. 3 0mm, llong. ong. 22 9mm H30SH30S - tube tube diam. diam. 30mm, 30mm, long. long. 197mm 197mm

Les Aimpoint Les nouveaux nouveaux viseurs viseurs A impoint Hunter Hunter sont sont faits faits pour pour chasser dans dans toutes toutes les les conditions conditions climatiques climatiques et et d’éclairage. d’éclairage. chasser Montez-les facilement facilement sur votre votre carabine carabine préférée préférée avec avec les les Montez-les colliers standard standard de de 30 30 mm mm ou ou 34 34 mm. mm. colliers Les Les viseurs viseurs H30 H30 et et H34 H34 vous vous permettront permettront de de viser viser la la cible cible rapidement, rapidement , et et de de réussir réussir les les coups coups manqués manqués par par vos vos compagnons de chasse.... Prenez l’avantage pour la prochaine chasse, et vous constaterez la rapidité et la précision avec lesquelles vous pouvez tirer sans effet de grossissement ! ®

Précision Caractéristiques standard sur tous les viseurs Aimpoint • Champ de vision illimité. • Absence de parallaxe et distance oculaire illimitée. • Insensible aux conditions atmosphériques extrêmes. • Extrêmement robuste, fabrication solide. • Plus d’assurance en visant. • Durée de vie de la pile mesurée en années. • Garantie 10 ans.

Série Comp

Série Micro

Pad de contrôle caoutchouc

Réglage facile

Pile longue durée

Chris Sharpe Design.com

Série 9000 Objectif élargi pour plus de luminosité

Catalogue et Points de vente

www.humbert.com

Distribué par HUMBERT 45, Avenue Paccard - 42340 VEAUCHE - FRANCE


ECRIVAIN


Portrait ◆

Jules Barbey d’Aurevilly Chevalier du Cotentin

LA NORMANDIE QU’IL ÉVOQUE, SES COMPARAISONS CYNÉGÉTIQUES QUI SAISSISSENT LE LECTEUR, LA NOSTALGIE QU’IL DÉGAGE, SA FILIATION AVEC LA VARENDE NE PEUVENT LAISSER INDIFFÉRENTS CAMPAGNARDS ET CHASSEURS.

arbey d’Aurevilly dans Jours de Chasse ? De prime abord, un tel sujet, une telle présence peut susciter quelques interrogations, voire quelques doutes pour les cynégètes. Barbey semble,en effet,être à mille coudées de la chasse et de ses méandres quelquefois obscurs. En vérité, il ne fut guère chasseur – ou alors par accident – lui ce personnage haut en couleur,dandyparconviction,maisplusencorearistocratenormand et fier de l’être,quoique,un temps,en rupture avec son milieu. Et pourtant, il faut aller au-delà, dépasser ces grands traits pour découvrir autre chose,d’autres mondes,ceux de la nature et des campagnes qui ne laissent jamais indifférents le chasseur, même le plus blasé. Pourrait-il en être autrement quand il s’agit de la Normandie et du Cotentin,qui font tressaillir d’aise chasseurs ou sauvaginiers, tant ils représentent un paradis perdu, immortalisé par Léopold Élouis, Gaston Rambaud et autres Guillaume Vasse ? Or Barbey n’est pas étranger à ces trois-là ; il est même d’une certaine manière leur père spirituel. “Barbeyd’orvieilli” :telestleparodiquesurnomdontl’affublèrent ses ennemis,en un calembour certes facile,mais révélateur d’un état d’esprit affiché, à l’instar du « Too late » (“trop tard”), dont il cachetait ses lettres à la cire. Dans un XIXe siècle qu’il aura quasiment traversé, en proie aux idées progressistesnéesdelaRévolutionetaupositivismed’Auguste Comte, Jules Barbey d’Aurevilly se sera constamment démarqué de son temps, que l’on se réfère à l’écrivain, au critique ou au journaliste. Car il fut tout cela à la fois. Le critique laisse quelques éreintements célèbres – Flaubert, Zola,Hugo,qui lui dédia cet alexandrin vengeur :« Barbeyd’Aurevilly,gigantesqueimbécile»–,maisaussideprémonitoires louanges – Stendhal, Baudelaire… –, tandis que l’écrivain lègue une œuvre romanesque

saisissante, tout ancrée, ou presque, dans sa Normandie natale, au cœur d’une nature violente et sauvage. Apprécié des Goncourt, de Paul Bourget et de Léon Bloy, qui sera son secrétaire,BarbeyaurauncontinuateurenLaVarende,autregentilhommenormand,dontl’œuvreestéclairante,enregardmême de celle de son maître. Est-ce parce qu’il est né un 2 novembre, jour des Morts, que Barbey d’Aurevilly ne s’est jamais départi de ce romantisme noir et paroxystique qui caractérise son œuvre ? Une œuvresuscitantl’effroietquinepeutlaisserindifférent.Même, ses critiques, virulentes, provocatrices, qui lui vaudront l’appellation de “Connétable des lettres”, sont restées dans les annales. Infatigable combattant, féroce pourfendeur du modernisme et des idées qu’il véhicule, Barbey « s’affirme en s’opposant»,pourreprendrelaformuledeJacquesdeLanglade, qui définit ainsi le dandy. Au-delà de la caricature, qui se borne aux apparences d’une mise élégante et raffinée,le dandysme est, en effet, un état d’esprit, un positionnement, comme l’on dirait maintenant,qui affirme sa différence,sa liberté individuelle,voire sa supériorité intellectuelle.Le dandy a d’Alceste qu’il veut qu’on le distingue.Aussi est-il en rupture permanente,jusqu’à en être renégat,tel Barbey,qui,dans un premier temps, rompt avec les principes familiaux, pour mieux renouer avec eux le moment venu et se faire, simultanément, le chantre d’un catholicisme retrouvé. Cependant, sa production littéraire sent le soufre et sera plusieurs fois frappée d’interdit. C’est là un paradoxe, sinon une contradiction, dont Barbey est coutumier, y compris dans son œuvre critique,où,passéiste affirmé,il n’en loue pas moinsletalentd’unStendhaloud’unBaudelaire,valeursd’avenir s’il en est.Mais le dandy se pique,justement,de n’être pas où on l’attend, comme de ne jamais perdre la face. « J’ai,par-

GRAVURE DE BARBEY D’AUREVILLY. IL AURA ÉTÉ UNE FIGURE PARISIENNE, PARFOIS FRIVOLE ET SUPERFICIELLE, MAIS, PLUS SÛREMENT, UN “GRAND NORMAND”, QUI CHÉRIT LA TERRE OÙ IL EST NÉ ET LES VERTUS QU’IL Y A PUISÉES.

Jours de C HASSE ◆

ÉTÉ 2011

157

RUE DES ARCHIVES/TAL

◆ B

par Pierre Champion


PHOTOS : PHOTO 12.COM/ANN ROMAN PICTURE LIBRARY - DR - MP/LEEMAGE

fois,dans ma vie,été bien malheureux,mais je n’ai jamais quitté mes gants blancs », conclura Barbey. Et force est de constater qu’il dit vrai, la concession etlarésignationn’étantdéfinitivementpasdansson tempérament. Barbey a vu le jour,en 1808,à Saint-Sauveurle-Vicomte, dans la Manche. Il mourra à Paris, en 1889,après avoir partagé sa vie entre la campagne et la capitale.Il aura été une figure parisienne,parfois frivole et superficielle, courtisant les femmes et fréquentant les endroits à la mode, mais plus encore,sûrement,un“Grand Normand”,qui chérit la terre où il est né et les vertus qu’il y a puisées. Il est vrai qu’il a été bercé, dès sa prime enfance, dans la célébration du terroir normand. Duterroiretduterreau,serait-ontentéd’écrire, dans la mesure où Normandie rime avec chouannerie, laquelle s’y est volontiers développée et a fourni une généreuse matière à l’inspiration aurevillienne.Barbeyaurad’ailleursleprojetd’une“épopée normande”, d’un ensemble de romans rassemblés sous le titre Ouest,dont il ne pourra mener à bien la totalité,mais qu’illustre,au premier chef, le Chevalier desTouches,récit romanesque d’un glorieux épisode chouan. « Nourri dans le sérail,j’en connais les détours » : Barbey, tel l’Acomat de Racine, est imprégné du milieu d’où il est natif, tant

géographiquement que socialement, et l’essentiel desonœuvres’enracinedanscetteNormandiesauvage et tourmentée, ce Cotentin abrupt et lourd desecrets,oùl’écrivainretournerégulièrementchercherles“impressions”indispensablesàfairerenaître en lui le passé, condition de sa fougueuse inspiration. Dès lors, il y ancre ses intrigues, qui, de toute façon, en sont indissociables, sur fond de luttes chouannes et de valeurs aristocratiques d’outretemps,nostalgiquesd’uneculturebalayéeparlaRévolution et la rupture qui s’ensuivit. Les personnages y ont un profil tragique, souvent victimes d’une fatale malédiction, s’exprimant au travers d’élans passionnels aussi véhéments qu’irrépressibles. La religiosité y est revendiquée, mais, en contrepoint, l’atmosphère est sulfureuse, voire satanique. « L’auteur de ceci,qui croit au diable,et à ses

DE GAUCHE À DROITE, VICTOR MASSÉ, CHARLES AUGUSTIN SAINTE-BEUVE, JULES BARBEY D’AUREVILLY, HENRY MURGER ET

CHARLES BAUDELAIRE, VUS PAR LES PEINTRES

ALFRED STEVENS

ET HENRI GERVEX.

À GAUCHE, LA MAISON À VALOGNES, DANS LE DÉPARTEMENT DE LA MANCHE, OÙ NOTRE ÉCRIVAIN SÉJOURNA À DE NOMBREUSES REPRISES.

TOUTE SON ŒUVRE

S’ENRACINE DANS

CETTE NORMANDIE SAUVAGE ET TOURMENTÉE,

CE COTENTIN ABRUPT

ET LOURD DE SECRETS.



influences dans le monde,n’en rit pas et il ne les raconte auxâmespuresquepourlesenépouvanter»,avertitBarbey dans la préface des Diaboliques. Le paradoxe qu’il manie si bien fournit, ici, à l’écrivain un alibi : l’exacerbation des passions, jusque dans la perversion et la plus extrême violence, n’implique pas l’adhésion de celui qui la dépeint ;aucontraire,c’estpourmieuxfaireensorte qu’elle inspire l’horreur qu’il la livre en pâture… Une façon,en somme,de prévenir le scandale,qui n’en éclatera pas moins : les Diaboliques, aux sujets plus scabreux les uns que les autres il est vrai, seront saisis et taxés d’atteinte à la morale publique ! Les Célestes devaient en être le pendant,mais ils ne virent jamais le jour. Barbey l’avait ironiquement pressenti,annonçantdanslasusditepréface :«Après les Diaboliques, les Célestes… si on trouve du bleu assez pur… Mais y en a-t-il ? » Semblablement,Un prêtre marié, dont le personnage central, terrible et grandiose à la fois, est un prêtre apostat qui sème la mort autour de lui,subira les foudres de l’Église. Barbey se défendra, pourtant, d’avoir “mal œuvré”dans ce livre,« écrit pour la gloire de Dieu, assurait-il,et proscrit de toutes les boutiques catholiques ». Idem d’Une vieille maîtresse, autre roman à scandale,dont l’exergue,attribuée à un anonyme,« Les Rois de la Terre,et Dieu lui-même,récompensent la fidélité », va à l’encontre de l’effrayant adultère qui en est la trame.

PHOTOS :ISOÈTE - SAMUEL WHEELER/ALAMY

UNE ILLUSTRATION

Sa Manche natale sera le théâtre privilégié des sombres histoires que nous conte Barbey.L’homme retentit à ce point à sa région que l’écrivain en fait son instrument,y campant ses personnages et les y livrant à leurs passions et à leurs mystères. En un art consommé,il sait capter l’étrangeté du paysage, la dimension fantastique du décor, pour conférer au réel le caractère surnaturel seyant à l’ambiance qu’il vise à instiller. À cet égard, nous tenons l’Ensorcelée pour son œuvre la plus typique, la plus significative, la plus illustrative. D’ailleurs, Baudelaire s’enthousiasmait pour ce roman, écrivant à Poulet-Malassis : « Je viens de relire ce livre qui m’a paru encore plus un chef-d’œuvre que la première fois.» Cette vénéneuse histoire d’amour et de mort participe, avec le Chevalier des Touches et Un prêtre marié,decetteambitieusefresqueromanesqueuntemps projetée par Barbey, ayant pour thème la chouannerie et pour cadre la Normandie de son enfance. Avec l’Ensorcelée, « j’ai tâché,disait-il, de faire du Shakespeare dans un fossé du Cotentin.» Et il a

DE FRANÇOIS

SCHOMMER DE 1927 POUR “UNE VIEILLE MAÎTRESSE”. DANS SON COTENTIN, IL ANCRERA SES INTRIGUES, SUR FOND DE LUTTES CHOUANNES ET DE VALEURS ARISTOCRATIQUES D’OUTRE-TEMPS.

À GAUCHE, UN DESSIN

DE L’ÉGLISE SAINT-

MALO (1930) D’ANDRÉ MARE POUR ILLUSTRER

“LE CHEVALIER DES TOUCHES”.


Fine gun makers since 1932 GRULLA ARMAS I Avda. Otaola, 13 I 20600 EIBAR SPAIN I Tel. (34) 943 20 87 56 I usobiaga@grullaarmas.com I www.grullaarmas.com


162

PHOTOS : IMAGE EUROPE/ALAMY - ISOÈTE

réussi, relatant l’amour impossible,aux lendemains de la chouannerie, de JeanneMadelaine, née de Feuardent,aristocrate mal mariée à un acquéreur de biens nationaux, pour Jehoël de La Croix-Jugan, prêtre défiguré, dont le visage porte lesstigmatesd’unetentative desuicideetdestorturesque lui ont infligées les Bleus. Ex-activiste chouan, La Croix-Jugan a voulu cesser de vivre, en désespoir de cause ; il s’est manqué, mais affreusement “esquinté”, les soldats républicains achevant de lui lacérer les chairs. D’une certaine manière, il est déjà mort et Jeanne-Madelaine aussi,du fait de sa mésalliance. Mais l’aristocrate qui sommeillait en ellevaseréveillerdèslorsqu’ellerencontreLaCroixJugan. Jeanne va ardre, s’embraser, pour ce gentilhomme à la face pourtant monstrueuse. Voici Jeanne “ensorcelée”, ni plus ni moins, par ce singulier abbé ! Mais cette passion folle et irraisonnéeestsansissue.IlfaudraqueJeannemeure et qu’elle meure par l’eau – on la retrouvera noyée dans un lavoir –, laquelle vient éteindre le feu que La Croix-Jugan a allumé en elle.En regard,lui périrabeletbienparlefeu,frappéd’uneballeinconnue

aumomentmêmeoùl’Églisel’avaitréhabilité.Cette incompatibilité entre l’élément liquide et l’élément igné finit de souligner le caractère inexorable du dénouement, parachevé par l’expiation del’abbé,condamné,postmortem,àhantersonéglise et à y dire une messe nocturne que jamais il ne peut finir. Ce résumé de l’Ensorcelée est loin d’en exprimer toute la richesse et la densité. Pour ce faire, il faut lire Barbey, s’imprégner de ses descriptions, de ses notations, parfois retranscrites dans un patois très “couleur locale”, mais contribuant au climat d’inquiétude,et de sa manière d’ancrer le surnaturel dans la vie réelle, où il se manifeste plus souvent qu’à son tour, en particulier par l’entremise de la nature. Le réalisme de Barbey n’est pas, assurément, le réalisme vétilleux d’un Balzac ou d’un Zola ; c’estunréalismelittéraire,romanesque,quiconstruit sondécorenfonctiondesonsujet,telceluidupeintre, dont le motif vaut par l’adéquation du fond. D’ailleurs, il est avéré que Barbey n’a jamais parcouru,ni vu la fameuse lande de Lessay,où se noue l’intrigue de l’Ensorcelée ;en ayant entendu parler,il

ILLUSTRATION DE JULIEN LE BLANT DE 1886 POUR “LE CHEVALIER DES TOUCHES”. À GAUCHE, UN BEAU HÉRON, DE GEORGES LEDUC DE 1968 POUR “CE QUI NE MEURT PAS”; ET, EN DESSOUS, UNE COUVERTURE DE “L’ENSORCELÉE”

(ÉDITION PARUE

EN 1932).

EN UN ART

CONSOMMÉ, BARBEY

D’AUREVILLY SAIT

CAPTER L’ÉTRANGETÉ DU PAYSAGE,

LA DIMENSION FANTASTIQUE DU DÉCOR POUR CONFÉRER AU RÉEL LE CARACTÈRE SURNATUREL SEYANT À L’AMBIANCE

QU’IL CHERCHE À INSTILLER.



À GAUCHE ET, CI-

nefaitquel’imaginer,s’inspirantdetroislandesqu’il connaît,autourdeSaint-Sauveur-le-Vicomte,etqui l’ont frappées, lorsqu’il était enfant. Il en tire un espace sauvage,une étendue stérile et vide,propice à y développer son action : « Ces lacunes de culture, ces places vides de végétation,ces terres chauves pour ainsidire,formentd’ordinaireunfrappantcontrasteavec les terrains qui les environnent.Elles sont à ces pays cultivés des oasis arides,comme il y a dans les sables du désert des oasis de verdure.Elles jettent dans ces paysages frais,riants et féconds,de soudaines interruptions de mélancolie,des airs soucieux,des aspects sévères. Elles les ombrent d’une estompe plus noire… » Ces points de suspension sont annonciateurs : le mystère et le fantastique ne sont pas loin. Ils revêtiront bientôt les haillons des pâtres maléfiques qui errent sur la lande, bergers jeteurs de sorts, dont le narrateur suggère que, peut-être, ils sont responsables de la folle inclination de Jeanne-Madelaine pour La Croix-Jugan. Autres vecteurs du surnaturel sont les éléments :l’air et les brouillards, agents,classiques,du fantastique ;l’eau,celle du lavoir, où maîtresse Le Hardouey trouvera la mort, mais aussi l’eau corrompue, celle des pâtres et de leurs maléfices ; la terre, trompeuse, des chemins de la lande, qui semble conspirer pour égarer les cavaliers, ou, fangeuse, pour les enliser ; et le feu, bien sûr, celui des braises dont les Bleus supplicient La Croix-Jugan ou celui des pâtres,obtenu à partir de plaques de marc de cidre, qui brûlent sans que la consomption soit apparente, jusqu’à celui, dans un autre registre, de la passion qui en-

164

PHOTOS : IMAGE EUROPE/ALAMY - ISOÈTE

CONTRE, ILLUSTRATIONS

DE FRANÇOIS SCHOMMER, DE 1927, POUR “UNE VIEILLE MAÎTRESSE”. AU CENTRE, “ÉTUDE POUR UN PORTRAIT DE LA CROIX-JUGAN”, DE FÉLIX BUHOT,

VERS 1877. CHEZ BARBEY, LA CHASSE EST

PRÉSENTE MAIS SERT SURTOUT

flammeJeanne…Élémentstoushostiles,“malades”, qui concourent à l’ensorcellement, dans une campagnequasionirique,àlafoisenvoûtanteetenvoûtée, oùs’enfouissentlessuperstitions.Unecampagneoù l’on chevauche, souvent, et où l’on chasse, plus rarement,sinon,occasionnellement,le loup et le sanglier : « Il chassait […],tout moine qu’il fut,avec les seigneurs de Haut-Mesnil,de la Haye et de Varanguebec,et c’était toujours lui qui tuait le plus de loups et de sangliers.Que de fois je l’ai vu,à la soupée,couper la hure saignante et les pattes boueuses de la bête tuée le matinetlesplongerdanslebaquetd’eau-de-vieàlaquelle on mettait le feu et dont on nous barbouillait les lèvres.» Barbey fait là allusion à une activité, mentionne une pratique, mais il ne va pas plus avant. De même, il ne prête pas aux pâtres de la lande la maraude du lièvre et de la sauvagine,par pièges,lacets ou glu, alors, pourtant, qu’on l’eût volontiers imaginée, les réduisant à se nourrir de pain et de lard mendiés.En fait,la chasse sert surtout la comparaisonetlamétaphoredansl’écrituredeBarbey,étantdavantagefigurede

LA COMPARAISON ET LA MÉTAPHORE DANS SON ÉCRITURE, ÉTANT DAVANTAGE FIGURE DE STYLE QUE CENTRE D’INTÉRÊT PROPREMENT DIT ;

QUAND ELLE N’EST PAS

SIMPLE PRÉTEXTE, TELLE

CETTE IMPROBABLE CHASSE AUX OISEAUX DE MER, ÉVOQUÉE

DANS “UNE VIEILLE MAÎTRESSE”,

À UN MOMENT CLÉ DE L’INTRIGUE…



SCÈNE D’ÉQUITATION

DE FRÉDÉRIC RÉGAMEY (1897) ILLUSTRANT “LE BONHEUR DANS LE CRIME” ET DESSIN DE FELIX BUHOT (1877) REPRÉSENTANT LA CROIX-JUGAN. EN DESSOUS, BUSTE DE BARBEY. PAGE DE DROITE, EN HAUT, ILLUSTRATION DE

MAURICE LEMAINQUE (1932) POUR “L’ENSORCELÉE” ET, EN BAS, DESSIN DE VAN HAMME (1969) POUR “LE BONHEUR DANS LE CRIME”. TERRE, FEU… CHEZ BARBEY, CES ÉLÉMENTS TOUS HOSTILES CONCOURENT À L’ENSORCELLEMENT, DANS UNE CAMPAGNE QUASI ONIRIQUE.

166

PHOTOS : ISOÈTE - DR

D’EXTÉRIEUR

style – « comme un lièvre au gîte », « comme un loup courageux abattu », « comme des chiens en train de battre le buisson et de faire lever le gibier »…– que centred’intérêtproprementdit ;quandellen’estpas simple prétexte, telle cette improbable chasse aux oiseaux de mer, évoquée dans Une vieille maîtresse, à un moment clef de l’intrigue, cependant. La promenade aurevillienne ne serait pas tout à fait aboutie, si nous ne faisions un détour par les terres d’un autre“Grand Normand”, d’Ouche celui-là,àsavoirLaVarende (voir Jours de Chasse n° 37), souvent considéré,au reste,comme le continuateur de Barbey. La Varende naît,eneffet,lorsque Barbey meurt et la filiationn’enprend que plus de résonance, jusqu’à en

être entérinée par l’intéressé lui-même dans un portrait consacré à son aîné : « Pour la première fois, écrit La Varende, j’éprouve du plaisir à voir mon humble patronyme souligner le grand nom de Barbey. Oui,car j’ai souffert de Barbey.Comme j’étais,ainsi que ce maître,normand,royaliste,et sensible à la violence,on m’a tout de suite mis au nombre de ses disciples,conscients ou inconscients.Or,si je l’aimais,je le connaissais assez peu.Peu,mais suffisamment pour me rendre compte de sa sorte de génie.Alors,quelle figure faisais-je quand des amis imprudents arrivaient à meproclamersoncontinuateuretsonhéritier !Jem’écrasais de pudeur alarmée et du sentiment de ma faiblesse.» Tout est dit,ou presque : l’admiration et le respect, les affinités et,plus encore,la sensibilité commune ; la difficulté, aussi, à “assumer”, à accepter l’héritage. Or, il ne faut y voir nulle fausse modestie. C’est que les “relations” entre le maître et le disciple ne sont pas toujours aisées. La vérité est que le rapport de La Varende à Barbey est duel,le“fils” exprimant,à l’égard du“père”,tour à tour son admirationetunsentimentdefrustrationsommetoute légitime. En quoi réside cette difficulté de La Varende à, pour ainsi dire, admettre Barbey, alors même qu’il le vénère ? Paradoxalement, elle est en leur source d’inspiration commune. « Tout est dit et l’on vient trop tard », prévenait le moraliste. La Varende enserait,delasorte,réduitàuneimitationdumaître, à n’être, ce dont on l’accusa, qu’un “sous-Barbey”… Mais si c’était Barbey qui lui avait volé ses sujets ? En une pirouette toute lavarendienne, c’est ce qu’il objecte à ses détracteurs : « S’il y avait imitation,écrit-il, ne serait-ce pas Barbey qui l’eût préfigurée ? Il m’a pris mes sujets,mes héros,mes paysages.Nez-de-Cuir était le frère de mon arrière-grand-père ;il en a fait La Croix-


PHOTOS : ISOÈTE

Jugan,sa gueule cassée,et l’amour qu’il inspirait.Dans les chevauchées de ce prêtre aux soutanes fendues,il entre du Gaston de La Bare,grisé d’équitation et qui fourbuvait ses chevaux.Ses hobereaux sont mes parents et je tiens leur attrait de mes bonnes,de nos serviteurs,de ce folklore familial sans prix qui naît dans l’office,l’antichambre,la maison de garde.Enfin,si Barbey a vécu cinquante années à Paris,moi je viens de passer un demi-siècle en pleins champs.Quel serait le plus authentique ? » Plus crotté que Barbey,La Varende,en effet ! Il est le hobereau des champs,qui gère le domaine et sait la glèbe à ses houseaux,là où l’autre est le dandy des villes,occupé à la conversation des salons. Et son La CroixJugan revêt les traits de Roger de Tainchebraye, alias Nez-de-Cuir,“gentilhommed’amour”,masquant une blessure de guerre, épris de chasse, d’équitation et de… femmes,fussent-ellesdes“manantes”vouées à procréer des bâtards. Si La CroixJuganetTainchebrayesont les doublets du même et excessif personnage, ils diffèrent pourtant sensiblement. Né trop tard,dans un monde trop jeune,La Varende sait la société qu’il chérit finissante, voire révolue. Pas dupes, ses héros pointent également ce signe des temps, ils mesurent aussi cette inéluctable finitude. À commencer par Roger de Tainchebraye,qui,lemomentvenu,tomberamêmelemasque, au propre comme au figuré. Le hobereau lavarendien est conscient de s’épuiser à des vanités,mais,manifeste de dérision,illerevendique,jusqu’àlasophistication.Cavalieretchasseur à courre, parcourant la campagne, en une métaphorique quête amoureuse, Tainchebraye cultive ses “loisirs”

167


168

PHOTOS : ROBERT DOISNEAU/RAPHO - ISOÈTE - TIM GRAHAM/ALAMY

dans une perspective à la fois esthétique, ludique et technique, s’efforçant de célébrer le culte du “bien monter”, du “bien élever” et du “bien chasser”,jusqu’àenfairevertusataviques.EtLaVarende, homme de terrain, si l’on nous passe l’expression, de livrer force détails,toujours très concrets,en ces différentes matières. En regard, Barbey n’a pas une lecture, à proprement parler,équestre,ni cynégétique de son action et du cadre de celle-ci. Il est vrai qu’il n’en a point besoin. Prêtre terrible et défiguré, Jehoël de LaCroix-Juganestcavalieraupremierdegré,même si c’est par frustration, lui qui dompte une pouliche, tandis que“sa”Jeanne-Madelaine, à laquelle il a inspiré un amour interdit,s’autorise un substitut de virilité en montant son cheval entier, faisant elle-même,en une saisissante métonymie,“feu des quatrepieds”etbrûlantlepavé…Singuliercontraste, dansunmilieupeuplédehongresetdejumentsd’allures !LechevaldeLaCroix-JuganetceluideJeanne demeurent insignes de puissance, compensations indicibles,inavouables d’un inconscient renié,rentré et refoulé, certes, mais complémentarités nécessaires,indispensables,vitales,s’incarnantdansde fusionnelles et “syncrétiques” chevauchées. On en tire qu’à l’époque, transitoire, de Barbey, on pouvaitencoreêtre“homme-cheval”,impliquétête,cœur

et ventre dans sa monture, tel un centaure après la lettre.Un siècle plus tard,à l’ère définitivement républicaine et mécanicienne, il n’en est définitivement plus temps et les personnages de La Varende sont en passe de n’être plus que des “hommes de cheval”, en un “art pour l’art” futile et formaliste, “désengagé”, une esthétique pure. Mais, relève Barbey,dans le Dessous de carte d’une partie de whist, antépénultième nouvelle des Diaboliques,« toute supériorité quelconque est une séduction irrésistible ».Dès lors, même se leurrant dans le raffinement de la pratique équestre ou cynégétique, les héros de La Varende demeurent, dans les pas de ceux de Barbey, supérieurs et irrésistibles. Bref, si la nostalgie est enfouie au fond de l’âme de tout nemrod, Barbey y a sûrement contribué. ◆ Les Œuvres complètes de Barbey d’Aurevilly ont été rééditées par les Belles Lettres. Signalons que l’ouvrage les Illustrateurs de Barbey d’Aurevilly de Bruno Centorame est disponible aux éditions Isoète.

UNE TRÈS BELLE

IMAGE DE JEAN

DE LA VARENDE DEVANT SON CHÂTEAU DE BONNEVILLE

AU CHAMBLAC DANS L’EURE : À BIEN DES

ÉGARDS, IL FUT LE FILS SPIRITUEL DE BARBEY.

À GAUCHE,

ILLUSTRATION DU CHÂTEAU DE TOURLAVILLE

DE LÉON OSTROWSKI

(1886) POUR “UNE PAGE D’HISTOIRE”; ET, AU CENTRE, “LES NOCES D’AIMÉE ET DE M. JACQUES”, DE JULIEN LE BLANT 1886) POUR ILLUSTRER

“LE CHEVALIER DES TOUCHES”.



REGARD

L’

Art

et la ◆

Chasse

Gabriel Metsu

Le présent du chasseur

S

OUCI

DU DÉTAIL,

SENS DE LA

COMPOSITION, L’ARTISTE

HOLLANDAIS

NOUS LIVRE ICI UNE ŒUVRE BIEN PARTICULIÈRE.

par Antoine Briand

G

abriel Metsu (1629-1667), aujourd’hui supplanté par Vermeer, fut longtemps considéré comme l’un des maîtres les plus brillants de l’âge d’or de la peinture hollandaise, qui vit naître les scènes de genre.Ces scènes de la vie quotidienne ont, pour la plupart, le même cadre intime, un nombre réduit de personnages,représentés dans un intérieur sinon modeste à tout le moins dépourvudeluxeostentatoire.Ellesinspirentlecalme et donnent aux objets et activités de la vie quotidienneunebeautéjusque-làinsoupçonnéeouméprisée. La contemplation de ces œuvres procure un sentiment familier,une complicité immédiate avec les protagonistes qui nous accueillent dans leur intimité. Le peintre nous donne d’assister à un retour de chasse, où le chasseur qui occupe le tiers droit du tableau vient offrir une partie de son gibier à une maîtresse de maison qui était en train de broder. Celle qui reçoit l’hommage du chasseur est souvent représentée par Metsu ; elle est reconnaissableàsacoiffure,correspondantparfaitement

aux années où elle a été peinte,et aux couleurs de ses vêtements, eux aussi caractéristiques de l’époque. Le mobilier est typiquement hollandais. L’agencement de la scène est également très classique dans ce style de peinture : l’endroit ici peint est un coin de pièce, l’éclairage vient par la gauche, la lumière traverse une fenêtre à petits carreaux, les briques de la façade sont évoquées d’un trait de couleur, le mobilier est massif et la table recouverte d’un tapis de table oriental. Le chasseur vient offrir un oiseau délicat à la femme en rouge : une perdrix grise fort habilement représentée. À sa gauche se tient son chien dont la tête posée sur la cuisse du chasseur symbolise toute la complicité entre les deux.Le chien est sans doute un chien couchant à poil long, du type épagneul français. À terre, se trouvent une autre pièce de gibier, un colvert, migrateur des plaines hollandaises s’il en est,et le fusil du chasseur. L’arme correspond au dernier cri en matière d’armes à feu de l’époque, là encore sans luxe ni apparat :il s’agit d’un fusil à silex,au marDÉTAIL DU CANARD COLVERT,

ET DU FUSIL DU CHASSEUR.

LÀ ENCORE, IL N’Y A NI LUXE, NI APPARAT : NOUS SOMMES EN PRÉSENCE D’UN FUSIL À SILEX, AU MARTEAU RELEVÉ ET À LA CROSSE LARGE ET COURTE.

AVEC CETTE ARME ET CE GIBIER

JETÉS À TERRE, NOTRE PEINTRE A PEUT ÊTRE VOULU MONTRER

L’EMPRESSEMENT DU CHASSEUR, QUI S’EST PRÉCIPITÉ, TOUTES AFFAIRES CESSANTES, POUR

REJOINDRE CETTE DAME,

ET LUI OFFRIR UNE PERDRIX GRISE.

170

Jours de C HASSE ◆

ÉTÉ 2011


RIJKSMUSEUM/AMSTERDAM

DANS CE TABLEAU,

L’UN DES MAÎTRES LES PLUS

BRILLANTS DE L’ÂGE D’OR

DE LA PEINTURE HOLLANDAISE, NOUS OFFRE UNE SCÈNE MOINS INNOCENTE QU’IL N’Y PARAÎT. METSU A CHOISI DE REPRÉSENTER UNE PERDRIX. OR LE VOLATILE EST RÉPUTÉ POUR SES MŒURS LÉGÈRES ET, À CETTE ÉPOQUE,

IL INCARNE LA LUXURE, PARFOIS MÊME LA TENTATION OU L’ADULTÈRE.

EN OFFRANT

L’OISEAU, LE CHASSEUR FAIT

UN PRÉSENT SANS ÉQUIVOQUE.

teau relevé et à la crosse large et courte. L’attirail du chasseurestconstituéd’unchapeau aux plumes chatoyantes et d’une besace en cuir solide.Le chasseur s’est-il précipité chez cette dame pour lui faire présent de son gibier, sans doute encorechaud,enjetant,danssa hâte,armeettrophéesurlesol ? Metsu a su traduire l’empressement et le désir du chasseur par d’autres signes parsemésdanscettescèneàl’allure anodine et intime pour un spectateur de notre siècle. Il emploie un stratagème habituel de la scène de genre hollandaise :ilexisteundoubledegré narratif et un double sens caché derrière chaque élément soigneusement choisi par le peintre. À certains détails, au symbolisme de certains objets, le contemporain du peintre aurait su lire immédiatement la nature de la relation entre les deux figures ou la disposition de leur esprit. Il est facile de comprendre que la statuette posée sur le meuble en arrière-plan, dans l’axe vertical de la maîtresse de maison et qui la couronne est une statue de Cupidon.L’amour est donc le thème du tableau. Ce n’est sans doute pas une scène conjugale, aucun des protagonistes ne porte d’alliance. Les intentions du chasseur sont claires : son présent exprime ses intentions. En effet, le chasseur est sur une autre piste : il offre à la dame un oiseau (le terme vogel qui signifie“volatile” en néerlandais, possède une connotation sexuelle) qui plus est l’oiseau symbole de la luxure. La perdrix grise est en effet réputée pour ses mœurs légères (car elle choisit le mâle et peut même en changer en cours de route !) et, très tôt, elle a incarné la luxure, parfois même la tentation ou l’adultère. En outre, derrière le chasseur, l’espace est occupé intégralement parl’escalier(menantàlachambre ?)auxcourbeslibres,presque féminines,qui tranchent avec l’aspect rectiligne de l’ensemble des autres éléments de la pièce.La demande,en forme d’hommage, est donc sans équivoque.

Ce désir ou cet amour est-il partagé ? La dame a retiré ses pantoufles, la première gît dans le sens opposé de la seconde : elle est sous la table dirigée vers sa propriétaire et le talent du peintre est éclatant dans la représentation de cette chaussure rouge, sur le fond rouge du tapis. La seconde, dirigée vers le fusil, se détache avec tous les détails de ses broderies sur le fond clair du parquet. La brodeuse n’a sans doute pas encore succombé à la tentation et son petit chien nous renseigne sur sa vertu, il est le symbole de la fidélité. Le geste de la main droite pourrait aussi marquer l’hésitation et le bras droit se tendraitainsipoursaisirunlivrepieuxquiramèneraitlafemme à la raison… La perdrix grise est le point d’équilibre du tableau, elle est l’instrument qui pourrait faire basculer la femme du côté du chasseur. Il est difficile aujourd’hui de déchiffrer le sens de chaque objet, de chaque animal ou de chaque posture comme pouvait le faire tout spectateur à l’époque de Metsu. Les indices nous manquent et, de ce fait, la scène est comme suspendue : nous ne savons pas encore si, sous le regard placide du chien de chasse et du chien de salon, la conquête vient de s’achever et si le chasseur, par le don d’une perdrix grise, a enlevé sa proie. ◆

Jours de C HASSE ◆

ÉTÉ 2011

171


Vi s i t e

privée ◆

LE DOMAINE DU TERTRE EST LOVÉ EN SOLOGNE DANS UN ÉCRIN DE VERDURE. SON CORPS DE BÂTIMENT EN U DATANT DE 1850 A TRAVERSÉ LES DÉCENNIES. CETTE VIEILLE FERME À COLOMBAGES ET EN BRIQUES DANS L’ESPRIT DE LA RÉGION EST LE JARDIN SECRET DE JEAN-JÉRÔME DEGOURSI.

CE PASSIONNÉ DE CHASSE DEPUIS SON PLUS JEUNE ÂGE FAIT PARTIE DU RENOMMÉ GIC DU COSSON.


Invitation au domaine du Tertre chez

Jean-Jérôme Degoursi

C’EST DANS LA COUR, DEVANT LES TROIS BÂTIMENTS QUE SE FONT LES DÉPARTS POUR LES BATTUES. LES CHASSEURS REJOINDRONT LA FORÊT À PIED OÙ ABONDENT CHEVREUILS, CERFS ET SANGLIERS.

Reportage de Véronique André, photos de Donald van der Putten

173


Invitation au domaine du Tertre

◆ C

’était une charmeraie splendide.Les fûts droits s’élançaient d’un haut jet,à quatre ou cinq fusant de la mêmesouchepuissantedontlamassesoulevaitlesolcomme un tertre. Mille tertres velouteux, mordorés de mousses épaisses.Nous ne pouvions nous empêcher de goûter au plaisir de relire ces quelques mots de Maurice Genevoix (Forêts voisines, Flammarion) quand il décrivait cette Sologne qu’il chérissait tant et où nous nous trouvons aujourd’hui.Entouré d’un bois séculaire où abondent chevreuils, cerfs et sangliers et que sillonne le Cosson, qui coule jusqu’à Chambord,le Tertre est le havre de paix qui abrite les rares heures cynégétiques d’un hommed’affairesdébordé maisquivoueunepassion sans faille pour la chasse depuis son plus jeune âge. Son nom ? Jean-Jérôme Degoursi. Il est presque né ici ; ses babillements,nous racontet-il,se firent à l’ombre des feuillesdechâtaigniers,de charmes et de chênes du domaine. De tempérament calme, il opte pour un ton sec sans concession quand il s’adresse à une meute de chiens indisciplinés,mais s’adoucit en parolescharmantesquandonle croisedanssamythique brasserie, Pétrus, place du Maréchal-Juin dans le XVIIe arrondissement à Paris. >>

174

JEAN-JÉRÔME DEGOURSI, À GAUCHE, PEAUFINE SA TENUE PENDANT QUE SON AMI ALAIN PIAZZA, CI-DESSUS, S’IMPATIENTE. CI-DESSOUS, SUR UNE POUTRE UNE LIONNE DU BÉNIN SEMBLE PRÊTE À BONDIR, DEVANT UN BUBALE ET DES SOUVENIRS DE CHASSE DU MAÎTRE DE MAISON.

Jours de C HASSE ◆

É T É 2 0 11


LE DUO S’ENGAGE

VERS LE BOIS SÉCULAIRE, ENTRAÎNÉ PAR LES CHIENS QUI LE DEVANCENT.

CE N’EST QU’À QUELQUES

CENTAINES DE MÈTRES DE LÀ QU’ILS ENTRERONT

EN SILENCE DANS LA FORÊT.

AU TOURNANT D’UN CHEMIN,

ON APERÇOIT UNE ANCIENNE BERGERIE QUI A GARDÉ TOUT SON CHARME D’ANTAN.

175


DANS L’ALLÉE GRANDS-PINS,

DES

LA LIGNE DES CHASSEURS S’EST MAINTENANT FORMÉE. LES RABATTEURS

NE VONT PAS TARDER À SONNER LE DÉBUT DE LA BATTUE.


Invitation au domaine du Tertre C’est un fin gourmets, toute la place le sait, mais ce qu’elle sait moins c’est que l’homme, nous le découvrons, aime les grands espaces. Il a appris à suivre les traces des animaux avec un garde-chasse et se souvient des longues heures d’attente en silence au bord du Cosson à guetter le moment propice. Aujourd’hui fine gâchette au petit gibier, mais amateur aussi de grand gibier, il lui arrive de sillonner l’Afrique, un continent qu’il affectionne tout particulièrement, confie-t-il. Les nombreux trophées peuplant les murs et courant sur les poutres du salon, de façon anarchique, témoignent de ses voyages au pays des grandes savanes. Onreconnaît,au-dessusde la cheminée, un sublime éland de Derby, là une lionne, tirée à la frontière du Bénin et du Burkina Faso,près de la cuisine,un hippotrague rouan et plusieurs bubales majors. Dans un coin au pied de l’escalier, on peut apercevoir la mascotte de la maison : un sanglier de 140 kilos tiré il y a quelques années par Jean-Jérôme et naturalisé par Damien Barbary installé à La-Marolle-en-Sologne. La bête noire est souvent le sujet de blagues à des invités de passage, et se retrouve près de la maison au petit matin ! Nous serons les victimes de ce“coup monté”… >>

À GAUCHE LE JEUNE ÉRASME, UN LABRADOODLE DE SIX MOIS A DU MAL À CANALISER SON CARACTÈRE TOUT FOU, QUE CE SOIT EN FORÊT OU AU MILIEU DU COSSON OU ENCORE AVEC LINDA ET LES TROIS RETRIEVERS : VRAC, ASTON ET HARLEY.

Jours de C HASSE ◆

É T É 2 0 11

177


Invitation au domaine du Tertre

Pour la dernière chasse de l’hiver, il a réuni de bons amis restaurateurs le temps d’un week-end qui demeurera dans les mémoires plus comme des heures gourmandes que vraiment cynégétiques. Si la Sologne est une région de forêts, elle est aussi celle des étangs (au nombre de 2 800 couvrant environ 12 000 hectares soit 2,5 % du territoire) et cette mosaïque de pièces d’eau est le terrain idéal du monde ailé et particulièrement du gibier d’eau. Aujourd’hui ce sont plutôt ces canards qui animent cette chasse conviviale simple presque familiale. Des canards, il y en a partout, de tous les types, de tous plumages prêts à animer la passée du soir. Au dîner, quelques “non-chasseurs” retrouveront la fine équipe pour une tablée où trônera JeanJérôme. L’humour sera de la partie et notre hôte mènera la danse pour une assistance volontiers complice et fine bouche : en fin cuisinier, c’est lui qui était aux fourneaux pour concocter des assiettes très régionales. ◆

178

EN HAUT À GAUCHE DEVANT LA MASCOTTE DE LA MAISON UN

JEANJÉRÔME DEGOURSI, BRUNO MANGEL. CI-CONTRE, LA JOLIE LINDA. ET, CI DESSOUS, UNE

AUTRE AMI DE

VUE DU SALON DÉCORÉ PAR LES TROPHÉES DE TOUS PAYS.

Jours de C HASSE ◆

É T É 2 0 11


DANS LE SALON LES DEUX PASSIONS CYNÉGÉTIQUES DE

JEAN-JÉRÔME

SONT RÉUNIES : CHASSE

AFRIQUE, AVEC CE TROPHÉE MAJESTUEUX D’ÉLAND DE DERBY ; ET BATTUE DE SANGLIER, AVEC CETTE BELLE BÊTE NOIRE NATURALISÉE. EN


Saveurs

Invitation au domaine du Tertre par Véronique André

Notre chef entre en cuisine

Pétrus, 12,place du Maréchal-Juin,Paris XVIIe. Tél. : 01.43.80.15.95.

Au menu du dîner, des plats simples avec des produits de haute qualité. C’est, pour Jean-Jérôme, le secret d’un repas réussi. Il n’est qu’à voir le succès de son restaurant parisien,“Pétrus”,pour s’en convaincre. Pour l’heure, nous sommes en Sologne avec notre restaurateur.Nous commencerons par un pâté de canard aux pistaches suivi de côtes de veau aux morilles et achèverons notre dîner par une tarte Tatin, un dessert régional dont le maître de maison nous conte l’histoire un peu plus bas.

Pâté de canard aux pistaches Pour 4 personnes 2 filets de canard,250 g de veau haché,250 g de porc haché,2 foies de canard,150 g de cèpes,10 cl de vin blanc,6 tranches fines de lard gras,2 échalotes épluchées,3 œufs entiers,1 cuillère à café de poudre quatre-épices,50 g de pistaches,sel,poivre. ◆◆◆

Mettez la farce dans un grand saladier,ajoutez les foies avec le quatre-épices,le sel et le poivre, les 3 œufs,le canard coupé en dés,les cèpes et les pistaches.Mélangez le tout,couvrez et laissez au frais quelques heures. ◆◆◆

Allumez le four à 180 °C.Dans une terrine, installez le lard puis remplissez à moitié de farce. Allongez sur la longueur la fin du lard puis ajoutez le reste de la farce.Sur le dessus du pâté, mettez 2 échalotes coupées en deux dans la longueur et une feuille de laurier et ajoutez le vin blanc.Couvrez et mettez à cuire au four au bain-marie 2 heures à 180 °C. ◆◆◆

Lorsque la terrine est refroidie,mettez-la au froid et attendez 24 heures pour la manger.

180

Jours de C HASSE ◆

É T É 2 0 11



Saveurs

Invitation au domaine du Tertre

Côtes de veau aux morilles

Pour 4 personnes 3 grosses côtes de veau,250 g de morilles, 50 cl de crème,1 échalote,vin blanc, 50 g de beurre,1 fond de veau, persil plat ciselé,sel,poivre. ◆◆◆

Dans une casserole,portez à ébullition l’échalote et le vin puis ajoutez hors du feu le fond de veau et la crème liquide en fouettant.Remettez sur feu doux et laissez réduire en remuant souvent,jusqu’à ce que la sauce épaississe.Ajoutez les morilles et poursuivez la cuisson 2 à 3 minutes. ◆◆◆

Hors du feu,incorporez le beurre en petits morceaux,en battant vivement au fouet.Rectifiez l’assaisonnement en sel et poivre. Réservez la sauce au chaud. ◆◆◆

Faites griller les côtes de veau à feu vif,avec très peu de matière grasse, 3 minutes sur chaque face pour une cuisson rosée,5 minutes pour une cuisson à point. Servez très chaud,sauce à part et accompagné de pommes de terre sautées.

POUR JEAN-JÉRÔME DEGOURSI, C’EST UNE VOCATION : UNE BELLE TABLE, DE BELLES ASSIETTES DANS UNE AMBIANCE CAMPAGNARDE. IL N’Y A PLUS QU’À ALLUMER LA MÈCHE AVANT QUE LES CONVIVES NE CROISENT LEURS POINTS DE VUE CYNÉGÉTIQUE, CULINAIRE SUR LE TON DE L’AMITIÉ.

182

Jours de C HASSE ◆

É T É 2 0 11


Neuilly-Voieprivee hôtelpariticulier,jardinde200m²,4/5chambres, prix:nousconsulter-tel: 0155619290

Garches-golfdeStCloud inchelsea, anelegant maisond’architectede470m²,terrainde2200m² 6bedroomfamilyhome prix:nousconsulter-tel:0155614021 £4.750perweek

Montfortl’Amaury-relaisdechasse de300m²,terraind’1.6ha, 2étangs,boxspourchevaux prix:3200000€-tel: 0155619288

Poignylafôret-ForêtdeRambouillet relaisdechasse 500m²,30hadeterrain,étang,annexes prix:3180000€-tel: 0155619288

Deauville -Aproximitédugolf chaumiere sur4hadeterrain, dépendancesaménagées prix:1150000€-tel: 0231812829

Alpilles -AupieddesBauxdeProvence Domainede35ha,mas650m2,2maisonsd’amis,ecuries prix:nousconsulter-tel: 0432600302

Parcnatureldelabriere(44) -Chateauxix xixeme siecle 650m²,étang25ha,22habois,piscine.Sauvagine,gibier prix:2415000€-tel: 0645598062

Solognesud-Territoiredechassevalonné 80hadeforet,/plaines2maisons200m²,400m², dépendances prix:nousconsulter-tel:0645598062

immeubles, hôtels particuliers, maisons, appartements familiaux, «pied-à-terre» d’exception

paris - around paris - deauville - basque coast - provence - french riviera - geneva - london - new york - miami www.barnes-international.com


Saveurs

Invitation au domaine du Tertre

Tarte Tatin solognote Pour 4 personnes Pour la pâte brisée 200 g de farine, 100 g de beurre,1 pincée de sel,1/2 verre d’eau. Pour la garniture 150 g de beurre, 125 g de sucre,1 kilo de pommes. ◆◆◆

Étalez la pâte et beurrez un moule avec de hauts rebords.Saupoudrez-le de sucre et disposez par-dessus les pommes

épluchées coupées en gros quartiers, côté bombé vers le moule. ◆◆◆

Préchauffez le four à 180 °C.Pendant ce temps mettez le moule sur le feu 15 minutes environ pour surveiller le début de caramélisation,puis mettez au four 15 minutes ensuite à 180 °C.

En gourmand averti, Jean-Jérôme nous confie le secret de la tarte Tatin. Ce dessert trouve son origine à la fin du XIXe siècle, en Sologne à Lamotte-Beuvron, lorsque les deux sœurs, Caroline et Stéphanie Tatin, inventèrent cette gourmandise par le plus pur fruit du hasard. La tarte qu’elles

184

Jours de C HASSE ◆

◆◆◆

Retirez le moule du four et recouvrez-le du fond de pâte brisée.Remettez le tout au four encore 15 minutes. Sortez le moule du four et laissez reposer quelques minutes. Démoulez en retournant énergiquement le moule sur le plat de service.

avaient préparée avait brûlé mais ne s’était pas renversée comme on le prétend ! Une des sœurs décida alors de garder les pommes caramélisées, mit une pâte sur le dessus pour que les pommes ne brûlent pas davantage et remit le tout au four. La réussite fut totale et demeure encore aujourd’hui.

É T É 2 0 11


Cabinet spécialisé en gestion d’actifs forestiers 39 rue Fessart - 92 100 Boulogne Tél. : 01 46 05 49 63 cabinet@forest-online.com

Exclusivité du Cabinet Rousselin Gourmain à consulter sur

Au nord de Rouen, massif forestier de 203 ha. Répartition harmonieuse des peuplements : résineux en production, futaie mélangée et plantations feuillues parfaitement entretenues. Organisation exemplaire du territoire pour des battues de faisan hors normes. Possibilité d’acquérir en sus le rendez-vous de chasse sur 3 ha 60 et un corps de ferme sur 2 ha 80. Droit de chasse à louer sur les 130 ha de terres situées au centre du massif. Ensemble raffiné, inédit dans la région. Prix sur demande.


Tentations LES DOUCEURS DE L’ÉTÉ Retrouvez toutes nos adresses en page 202

PÂTES DE FRUITS HÉDIARD

PINOT GRIS ZINCK ◆ Doté d’une robe jaune paille

au reflet doré, d’un nez de fruits jaunes et de sous-bois et d’une bouche ronde aux arômes fumés et épicés, ce pinot gris est issu de la gamme Terroir du domaine Zinck. 9,80 €.

◆ Cet été, Hédiard

vous propose des assemblages aussi inattendus que mangue-passionvanille, citron-poivre blanc, ananas-coco. Autant de saveurs exotiques pour un voyage gourmand.

PAMPLEMOUSSE ROSÉ JOSEPH CARTRON

◆ Le liquoriste bourguignon

19 €, coffret dégustation.

HUILE EXTRAVIERGE RICCIARDA ROMANELLI

◆ L’huile de Ricciarda est 100 % méditerranéenne, 100 % italienne et 100 % de qualité. Elle n’est aujourd’hui distribuée qu’à la propriété, en Toscane, mais Ricciarda voudrait qu’elle le soit en France et pourquoi pas à Paris ? 15 €, 75 cl.

CONFITURE DE FRAISES FAUCHON

THÉS GLACÉS MARIAGE FRÈRES ◆ Cette collection ne

pouvait pas mieux tomber. Toutes les compositions sont originales, gourmandes et rafraîchissantes. Partez dès à présent en expédition pour le Taj Mahal ou une excursion sur le Nil… 39,90 €, 160 g. 186

◆ Idéale pour une dégustation au petit déjeuner, la confiture de mara des bois Fauchon a été préparée dans des chaudrons en cuivre et en petite quantité pour préserver le goût du fruit. Et c’est une réussite.

6,70 €, pot de 350 g.

habille de neuf sa gamme de liqueurs de fruits, parmi laquelle ce très étonnant pamplemousse rosé, à déguster sur glaçons ou à associer à du vin rosé, façon kir, pour un long drink de l’été. 17,20 €.

CHASSAGNEMONTRACHET 2007 ◆ Ce chassagne-

montrachet premier cru atteste du rang du domaine Génot-Boulanger et de sa participation à l’image d’excellence de la grande Bourgogne. Sa noblesse est issue d’une parcelle d’à peine 0,70 hectare plantée en vignes de plus de 45 ans. La finesse est assurée par une attaque fraîche et une grande minéralité dévoilée. 32 €.

L’abus d’alcool est dangereux pour la santé,à consommer avec modération.


DS

CHEVI

O TTE LL

Le 150

by

BILLAR

Chevillotte présente

150ans

18

60 - 2010

Chevillotte a fêté 150 ans d’histoire et d’un savoir-faire unique au service d’un artisanat de luxe. A l’occasion de cet anniversaire, la Maison s’est associé au designer Eric Raffy pour la création de son nouveau modèle. De cette association est né le 150, mariage des matières et harmonie des lignes, un billard, une œuvre, une sculpture pour les amateurs de jeu et de mobilier. Le modèle 150 réaffirme les valeurs de Chevillotte : esthétique, élégance et convivialité. Il se décline en plus de 20 finitions et couleurs de draps (bois massifs, laques, finitions satinées et patines décoratives) pour une intégration parfaite dans tous styles d’intérieur.

Show-room 27, Boulevard Malesherbes 75008 Paris • Tél. : 01 47 42 12 10 • www.chevillotte.com


Tentations LA MAISON ET SA DÉCO

SEAU 4 OU 2 BOUTEILLES MAREUIL ◆ Élégant et idéal pour transporter

2 ou 4 bouteilles en toute sécurité, ce seau en cuir surpiqué Alexandre Mareuil sera également parfait comme objet de décoration. Les bouteilles sont en sûreté grâce à une séparation centrale également en cuir. Astucieux ! 184 €, 4 bouteilles ; 161 €, pour 2 bouteilles.

TIRAGES D’ART WALTER ARLAUD

◆ “La faune des

sommets à travers le monde”, voici le thème de ces tirages d’art de Walter Arlaud (dont nous avions vanté les talents dans notre n° 40). Chamois, mouflons, tétraonidés, isards, argalis, ibex, markhors dessinés dans leur milieu naturel sont autant d’instants sauvages captés par notre artiste. 120 €. Chaque tirage est limité à 12 exemplaires, numéroté et signé.

KIT BILLARD CHEVILLOTTE

◆ Deux queues US spéciales, un jeu de billes US

Aramith, un triangle, deux morceaux de craie bleue : ce kit de billard américain vous aidera à maîtriser le geste. Chevillotte ou l’excellence au service du style. 269 €.

BOXER DE STEINER

◆ Kwok Hoï Chan

signa en 1971 ce fauteuil. Les lignes, le confort, la texture et la qualité, tout y est toujours aussi pur pour le plaisir de ceux qui savent s’accorder des moments de détente, des moments d’éternité offert par Steiner. Prix en fonction du piétement et du revêtement.

188

Jours de C HASSE ◆

ÉTÉ 2011

LAMPE ET FLACON MAISONS DU MONDE

◆ Embellir et redynamiser sa décoration tout en douceur. Les lignes Summer Flower et Demeure de Maisons du monde s’y emploient avec panache.

39 €, la lampe Summer Flower ; 5,90 €, le flacon Demeure.



Tentations LA MAISON ET SA DÉCO

PRESSEPAPIERS LIBELLULE LALIQUE

VERRES GARDEN PARTY MAISONS DU MONDE ◆ Pour une saison chaude sous le signe de la couleur, Maisons du monde a conçu une gamme de verres sur pied aux couleurs vives, toniques et rafraîchissantes : vert, mauve, orange ou turquoise, il y en a pour tous les goûts à un prix plus qu’abordable.

◆ En 1925, René Lalique réalise des bouchons de radiateur pour les calandres des prestigieuses automobiles. Ainsi naquirent les 27 célèbres mascottes. Elles sont rééditées en cristal incolore. 790 €.

2 €.

BLEUS D’AILLEURS D’HERMÈS

AMAZONIE DE VILLEROY&BOCH

◆ La nature à profusion avec ce nouveau modèle Amazonie de Villeroy&Boch, en porcelaine lithographiée. Une série classique extravagante et pleine de fantaisie à travers des décors fascinants.

◆ Hymne au bleu chez Hermès avec un nouveau service de table signé Arielle de Brichambaut qui fait des clins d’œil à la Chine avec sa porcelaine bleue, à l’Orient avec ses conjugaisons de bleu de Perse, outremer, turquin mais aussi de jaune éclatant et de noir volontairement surligné. 87 €, l’assiette américaine.

69 €, l’assiette d’accueil de 35 sur 35 cm ; 69 €, la tasse moka.

THÉIÈRE SAKURA ET TASSE DE MARIAGE FRÈRES

◆ Ciselée à la main, un bec finement cannelé et une anse toute en courbes, cette théière en verre affiche une prestance exubérante pour des arômes servis dans des tasses plus classiques d’où jaillit un bleu lumineux. Les thés Mariage se savourent et se regardent. 190 €, la théière ; 20 €, la tasse.

190

Jours de C HASSE ◆

ÉTÉ 2011



Tentations LA MAISON ET LE JARDIN

LUMIGNON LAMPION ROBIN DU LAC

◆ Robin du lac ou l’art de créer

des ambiances en toute simplicité. Ambre, turquoise, rose, lilas, les couleurs de la fête illumineront toutes vos nuits d’été entre amis ou pour des moments plus romantiques. 11 €.

RANGE COUTEAUX ROMANELLI

◆ Corne de buffle, cuir, métal… la matière première arrive brute chez Romanelli de Florence. Une fois passée entre ses mains, elle s’adoucit. Cela donne un rangement de douze couteaux délicats à l’inspiration africaine. 1 700 €.

TUTEURS ET BOÎTE AUX LETTRES LE CÈDRE ROUGE

◆ Au Cèdre rouge, le jardin et la nature sont partout. Au bout de ces tuteurs métal vieilli, sur cette boîte aux lettres sonore Cerisier japonais et sur tant et tant d’autres objets décoratifs pour des rêveries insolites.

8,50 €, le tuteur ; 245 €, la boîte aux lettres.

BARBECUE ET THERMOS BARBECUE&CO

COUVERTS DE TABLE COUTELLERIE DE NONTRON

◆ Au cœur de la saison

◆ Christian Ghion, qui s’est illustré

pour ses créations pour Lanvin, Yves Saint Laurent, Dior ou Guerlain, a dessiné cette ligne urbaine, sophistiquée et campagne à la fois. La Coutellerie nontronnaise l’a réalisée. Une belle réussite. En ébène, frêne ou buis pyrogravé.

192

Jours de C HASSE ◆

ÉTÉ 2011

de plein air, ce barbecue portable de seulement 11 kilos à gaz et ces thermos cuir de Barbecue&Co seront vos plus sûrs alliés pour des sorties champêtres ou cynégétiques. 250 €, le barbecue ; à partir de 50 €, le thermos en cuir.


Galerie OMAGH

21 rue de Miromesnil 75008 Paris TĂŠl. 33(0)1 42 65 02 88 www.galerieomagh.com

Michel HAILLARD CrĂŠateur de mobilier contemporain


Flacons

VINS ET ALCOOLS par Marie-Claude Fondanaux

Primeurs 2010

Prudence, grand millésime! une idée des cuvées 2010. Pour les blancs,c’est le fruit,la suavité et une acidité bien équilibrée qui retiennent l’attention. Pour les rouges,onnotecouleurprofonde, complexité et intensité du fruit, densité tannique (potentieldegarde).Lesmoelleux et liquoreux sont qualifiés de savoureux, sans lourdeur, et font l’unanimité. D’autres, plus nuancés –dontnoussommes–pensentqu’ils’agitlàd’unmillésime porteur de belles promesses,mais qu’il faudra l’attendre un peu. Lors des dégustations, les vins étaient, pour la plupart,de belle facture mais réservés, voire austères, avecdestauxd’aciditétrès élevés. L’acidité étant un signe évident de grande garde, le millésime 2010 pourrait mettre du temps à s’ouvrir. À se demander si cela n’entraînera pas des achats à but plus spéculatif que… gustatif ! LUMINEUX YQUEM, VIN PHARE AU CŒUR Ce qui provoque un vrai coup de gueule d’André DES DÉGUSTATIONS DU MILLÉSIME 2010. MARIE-CLAUDE FONDANAUX

◆ Les Bordelais sont formels, c’est un grand millésime. Certains n’hésitent pas à le qualifier de “très grand”. En avril, lors la semaine des primeurs, les dégustateurspatentésontpusefaire

Lurton, propriétaire –entre autres– de Château La Louvière, grand cru classé de Pessac-Léognan : « 2010 présente les caractéristiques d’une année abondante etqualitative.L’année2009fut,elle aussi, un très grand millésime et les critiques n’ont pas manqué de multiplier les remarques dithyrambiques sur ses qualités. De telles louangesnepouvaientqu’encourager le consommateur à acheter ce vin et même à l’acheter très cher, scandaleusement trop cher. Dans cette euphorie générale,les spéculateursontpointéleboutdeleurnez, attirés par les profits qu’ils pourraient tirer de ce nouveau“marché duluxe”,siéloignédeceluidel’agriculture.Les incidences sur le marchédesvinsdeBordeauxsefontaujourd’huibeaucouppluscruellement sentir,déstabilisant une bonne partie de l’économie locale.» Àl’origine,laventeenprimeurs était faite pour garantir les approvisionnementsdesacheteurs. Le concept a été lancé à l’initiative des premiers grands crus. Mais le système s’est emballé. Peut-être est-il temps de se poser les bonnes questions. Est-ce

toujours intéressant d’acheter en primeurs ? Les producteurs y ont-ils tous leur place ? Et revenir à ces fondamentaux : approvisionnements, prix, sécurité d’achat. Avec un négoce devenu prudent et des ventes qui tournent plutôtauralenti,unebaisseconséquente des prix pourrait relancer l’envie d’acheter. Pourquoi est-il intéressant d’acheter les vins en primeur ? Essentiellement parce qu’on les paye en moyenne 30 % moins chers,selon le millésime et la notoriétéduproducteur.L’avantage du vigneron : pas de capital immobilisé,desliquiditéspoursubvenir aux frais d’entretien de la propriété,delaplacepourlesmillésimes qui suivent. La vente en primeur reste un phénomène bordelais, même si d’autres, notamment le Sud-Ouest et la Vallée du Rhône, s’y essaient. Le mot de la fin revient à Hubert de Boüard, propriétaire de ChâteauAngélus,premiergrand cru classé A de Saint-Émilion : « Le bon vin devrait être à la portée de tous ceux qui savent faire la différence. Le vin est devenu une œuvre d’art,mais il ne faut jamais perdre de vue que cette œuvre se consomme ! » Union des grands crus de Bordeaux, sur Internet :www.ugcb.net

Nous avons remarqué… Château Cheval Blanc Premier grand cru classé A de Saint-Émilion Robe pourpre. Nez profond, sur les fruits rouges mûrs (framboise, griotte) avec une note de bergamote et une touche de verveine. Floral à l’aération (pivoine, violette). Bouche à l’attaque veloutée, avec de jolis tannins fins et fondus. Finale persistante et fraîche. Une assiette impeccable !

194

Château Mouton Rothschild Premier grand cru classé de Pauillac Robe rubis sombre, dense. Nez aux arômes grillés et vanillés, avec des notes de floral poivré et de fruits rouges et noirs. Bouche puissante et ample, avec du volume et des tannins mûrs et enrobés. Finale longue et fraîche, soulignée par une touche de minéralité. Élégant et racé.

Château Margaux Premier grand cru classé de Margaux Robe rouge profond, note violine. Nez intense dans lequel se mêlent les notes de fruits rouges et de floral poivré, avec une touche épicée. Bouche racée, à l’attaque franche, au développement aromatique intense, à la finale persistante et chaleureuse. Droit et stylé.

Jours de C HASSE ◆

ÉTÉ 2011

Château d’Yquem Premier grand cru classé de Sauternes Robe or franc, brillante. Joli nez aux arômes de floral blanc, de fruits à chair jaune et blanche, avec une note exotique et une touche de frangipane et de miel. Bouche puissante, sans lourdeur, équilibrée, à la finale longue et d’une grande fraîcheur. Complexe et fidèle.


The finest Art, Taxidermy & Home Decoration

Spécialiste de la vente d’animaux taxidermés. Tous nos trophées repris sur notre site Web sont à vendre. Vos sources d’inspirations, vos projets les plus audacieux nous les réalisons. Le sur mesure est notre force.

The finest Art, Taxidermy & Home Decoration www.masaigallery.com www.masaigallery.com


Flacons

VINS ET ALCOOLS par Marie-Claude Fondanaux

◆ Artemisia absinthium. C’est le nom de la plante à partir de laquelle on élabore l’absinthe,spiritueux mythique qui a retrouvé droit de cité en France.En effet, la légalisation, récemment votée parleParlementfrançais,del’appellation“absinthe”metfinàune interdictionpromulguéequatrevingt-seize ans auparavant. Très en vogue au XIXe siècle et au début du XXe siècle, tant danslesmilieuxartistiques–Van Gogh, Picasso, Rimbault… en consommaient,Degasenfitlesujet d’un célèbre tableau (l’Absinthe)– que dans les milieux populaires, la “fée verte” (qui doit son nom à la couleur de sa robe) est interdite de séjour en 1915. Sa fabrication est définitivement stoppée en France et dans la plupart des pays d’Europe sauf en Grande-Bretagne. Mais pourquoi ce veto ? À la fin du XIXe siècle, l’absinthe est le symbole de l’alcoolisme, les liguesanti-alcooliques–épaulées par le lobby viticole– en font leur cheval de bataille, l’accusant de favoriserlacriminalité,laviolence conjugale, la baisse de la natalité, l’aliénation et même la tuberculose.Laloidu16mars1915 prononce l’interdiction de l’absinthe. Et ce n’est qu’en 1988, qu’untimidepremierpasestfait : l’absinthe est autorisée dans les liqueurs, mais de manière strictement réglementée. En 1999, la Liquoristerie de Provence lance la première absinthe légale.Pascal Rolland,son directeur, lui donne le nom de “versinthe”enmentionnant«aux plantesd’absinthe»surl’étiquette,

196

LIQUORISTERIE DE PROVENCE

Absinthe Rituel spirituel

L’EAU FRAÎCHE TRAVERSE LE SUCRE, LA NOTE D’AMERTUME EST CONTREBALANCÉE.

légalité oblige ! Malgré cela,l’exportation vers certains pays posera quelques problèmes… Les règles vont s’assouplir :la Suisse en 2005, puis les États-Unis en 2008,finissentparl’autorisersur leur territoire. En 2010, les producteurs de Suisse déposent une demande d’IGP (indication géographique protégée) pour l’absinthe.Si elle est acceptée, les Suisses seront les seuls à pouvoir utiliser l’appellation absinthe,alors que l’essentiel de la production se fait en France, notamment dans le Doub,son berceau,où a été créée uneRoutedel’absinthe.Lesproducteurs français en colère s’appuientsurlaFédérationfrançaise des spiritueux pour faire opposition.C’estainsiqueleParlement finit par voter l’abrogation de la

loi de 1915, mais la teneur en thuyone ne doit pas dépasser 35 milligrammes par litre (elle étaitde260auXIXe siècle!).Pour ressentir les premiers effets négatifs de la thuyone, il faudrait ingurgiter d’une seule traite cinq litresdecettenouvelleabsinthe… Pourdistillerl’absinthe,onutilise uniquement les feuilles et les fleurs de la plante.Or,c’est la tige qui contient la majeure partie de la thuyone. Sa couleur verte est due à la chlorophylle des plantes utiliséespourlamacération.N’en oublions pas pour autant les absinthes blanches, tout aussi populairesetparfoispluscomplexes et plus aromatiques.De quoi est donc composée une absinthe ? Impossibledelesavoir,lesrecettes diffèrent et chaque élaborateur entretient le secret. Mais elles

Jours de C HASSE ◆

ÉTÉ 2011

ont toutes une base commune : grande absinthe (Artemisia absinthium), petite absinthe (ArtemisiaPontica),fenouil,anisvert(et nonanisétoilé,utilisépourlepastis).Plus différentes plantes,parfois plus d’une dizaine selon les recettes,parmilesquelles:mélisse, hysope,véronique,coriandre,angélique, badiane… Il existe trois méthodes pour fabriquer de l’absinthe :la distillation de plantes aromatiques préalablementmacéréesdansl’alcool ; le mélange d’essences de plantes à de l’alcool ; la macérationdeplantesaromatiquesdans del’alcool.C’estparladistillation quel’onobtientlesmeilleuresabsinthes :le procédé permet de ne retenir que la partie aromatique des plantes, tout en se débarrassant des huiles volatiles lourdes appelées“flegmes”. Se préparer à déguster l’absinthe relève du rituel : on place unmorceaudesucresurunecuillèreajouréeposéeenéquilibresur le verre qui contient l’absinthe. L’eau traverse le sucre, destiné à contrebalancer la note d’amertume et aider au développement des arômes.Après la dilution, le degréd’alcoolavoisineceluid’un verre de vin. Enfin,il faut savoir que la bouteille peut être ouverte un peu à l’avance,afin de permettre à l’absinthe de s’aérer avant dégustation et que certaines absinthes,à condition qu’elles soient de très grande qualité, vieillissent très bien. Ainsi, on peut les mettre en cave et les y oublier pendant quelques années… Musée de l’Absinthe, 44,rue Callé 95430 Auvers-sur-Oise. Rens. :01.30.36.83.26 et www.musee-absinthe.com


MÈ TRE E ’UN S D MA RCH S OU E S -MA RIN AN E D E S L LAG ON

TR

V

E P

HA

IN

ISI

N

R

LA

AG

E

ILE MAURICE. LONGBEACHMAURITIUS.COM BÉNÉFICIEZ DE NOTRE OFFRE PENSION COMPLÈTE AU PRIX DE LA DEMI-PENSION JUSQU’AU 30/09/2011 ET POUR VOS VACANCES EN FAMILLE, HÉBERGEMENT OFFERT POUR UN ENFANT PARTAGEANT LA CHAMBRE DES PARENTS À PARTIR DU 02/05/2011* *CONDITIONS D’APPLICATION ET RÉSERVATION AUPRÈS DE VOTRE AGENCE DE VOYAGES HABITUELLE.

MÈTRES DE VOTRE PLATEAU DE FRUITS DE MER AU TIDES

DE ES

R OT

C RO

VO

SU

PL


Volutes par Jean-Claude Perrier

Sous le soleil, exactement

Quelques havanes vintages et des nouveautés d’autres terroirs, pour un été au zénith.

CUBA

En attendant la moisson de nouveautés annuelles annoncées en février dernier par les Cubains mais pas encore parvenues dans nos civettes, voici cinq havanes vintage, traditionnels, à (re)découvrir. SAN LUIS REY Série A, corona gorda, 9,70 €.

◆ Dans cette marque

ancienne un peu oubliée et n’offrant

qu’une gamme restreinte, la vitole la plus intéressante est sans doute ce A, beau corona gorda à la palette aromatique riche, dans des nuances tendres, voire herbacées. Celui que nous avons dégusté datait de 2001. Et son prix, comme celui de ses quatre compatriotes qui suivent, est resté très raisonnable. PARTAGAS Churchill de luxe, churchill, 12,70 €.

◆ C’est une rareté depuis

que les torcedores cubains en ont arrêté la fabrication. Et une pure merveille. Pour peu qu’il soit maduro, ce grand cigare développera

pour l’amateur de havanes “à l’ancienne”toute la gamme de ses arômes terreux, musqués, empyreumatiques. Bien sûr, on ne le trouve pas partout, et seulement pour quelque temps encore, hélas ! HOYO DE MONTERREY Épicures n° 2, robusto, 11,20 €. ◆Un peu délaissé

dans le mercato actuel des robustos, shorts ou grands, ce classique servi en cabinet de cinquante mérite qu’on le revisite, comme un endroit qu’on a aimé autrefois. Sans surprise, mais une vraie honnêteté, et une belle régularité tout au cours de la dégustation. De plus, il vieillit bien : ceux que nous avons testés pour vous étaient estampillés 2002.

EL REY DEL MUNDO Choix suprême, hermoso n° 4, 8,30 €. ◆ C’est le plus tendre

de tous les havanes, un robusto légèrement plus mince que les autres, aux saveurs herbacées, fraîches, aériennes. Le cigare d’initiation idéal, et son prix aussi est tout doux. H. UPMANN N° 2, pirámide, 10,60 €.

◆ De ce module redevenu

CETTE SÉLECTION

TE FRA K IA RIC PAT

A ÉTÉ ÉTABLIE

198

AVEC L’AMICALE

RÉGIS COLLINET LE LOTUS, 4, RUE DE L’ARCADE, PARIS VIIIe. TÉL. : 01.42.65.35.36. COMPLICITÉ DE

ET DE SON ÉQUIPE,

furieusement à la mode (et même décliné en short), chaque grande marque cubaine ou presque possède le sien. Celui de H. Upmann, moins connu que d’autres,

Jours de CHASSE ◆

ÉTÉ 2011

se situe à mi-chemin entre la légèreté (relative) du Montecristo n° 2 obus et le terreux du Belicoso de Bolívar.Un cigare équilibré, donc, généreux, parfait pour un après-dîner champêtre.

RÉPUBLIQUE DOMINICAINE

VEGA FINA JOSÉ SEIJAS 2010 Robusto, 7,40 €. ◆ Tripe dominicaine

pour la souplesse, sous-cape et cape mexicaines pour un peu de piquant, voici un honnête dominicain bien dans la dominante de son terroir, herbacée. Avec un peu de complexité, peut-être. À noter qu’il est servi en coffret de dix unités.

HONDURAS

VILLA ZAMORANO Churchill, 130 €, le fagot de 25.

◆ Sa présentation en fagot

pyramidal sous cellophane n’est pas très sexy, et même cheap, reconnaissonsle. Et on ne peut pas l’acheter à l’unité (il coûterait environ 5 euros). Cela mis à part, c’est un brave cigare de plein air, à qui son module, assez long, permet une concentration supérieure à celle des autres vitoles de la marque.

NICARAGUA

PADRON 3000 Corona gorda, 7 €.

◆ Comme tous les cigares

issus de la terre nicaraguayenne, volcanique, ce Padron a un côté piquant, presque acidulé, avec un peu de temps pour l’exprimer. Plutôt un cigare pour une après-midi paresseuse.



Artdevivre LES ANNONCES

Week-endsdecorridasexclusifs Vos“Ferias” surmesure

Barbara de Mieulle

exclusiferia@gmail.com www.exclusifdestination.com tél. : 0034 696 09 68 09

Bruno Levêque Meilleur Ouvrier de France

Graveur héraldiste sur or et pierres fines, fabrication de chevalière.

www.lechoppe-gravuremain.com

Château Domaine i e de Menetou-Salon Menetoou--Salon S &D 18110 MENETOU-SALON MENETOU-SALON

Chasses en

à 2h de

Paris

-Places de corridas -Hotels de charme -Restauranstypiques -Activitées taurines -Spectaclesequestres -Flamenco -Visitedesplus beaux élevages de taureaux braves d´Espagne - Rencontre avec des professionnels du monde taurin

REIDL Imaging

Bererryry

Sacs en cuir (voyage - photo - ordinateur)

Journées Journées de Chasse dee Prestige Prestige

Email : visites@chateau-menetou-salon.com visites@chateau-menetou-salon.com

w www.chateau-menetou-salon.com ww.chateau-menetou-salon.com

Contact Contact

tel tel : 02 48 64 01 86

04 66 03 01 74 - www.reidlimaging.com

MARCHAND JEAN-PIERRE ENTREPRISE DE TRAVAUX PUBLICS

Spécialisés dans le curage et la création d’étangs et le curage de douves

Déplacement dans toute la France

20 ans d'expérience au service des chasseurs français Territoire de chasse de plus de 70 000 hectares Une chasse authentique à pied (30 espèces différentes) Un lodge d'exception avec piscine Une ambiance conviviale Pack 4 animaux - 2 x 1 guide 3250€ Kudu-Oryx-damalisque-springbok

www.marchand-jean-pierre.com

51290 GIGNY BUSSY

200

06 30 52 63 44 06 14 89 20 75

Contact en France :

Pniel African Safaris – 0033607469250 didier.manoujian@wanadoo.fr

Jours de C HASSE ◆

ÉTÉ 2011


Artdevivre LES ANNONCES

PAPETERIE DE PRESTIGE "!

INVITATIONS "!

GRAVURES DE MAISONS "!

BAGUES CHEVALIÈRES "!

PETITS BRONZES D’ART

Indre - Au cœur du Parc Naturel de la Brenne

Propriété de chasse exceptionnelle 106 ha d'un seul tenant dont étangs 10 ha. Manoir 385 m2 entièrement restauré. Vue dominante. Dépendances. Classe Energie : E. Ref. : 19109TLC

Tél. : 02 18 27 10 18 contact@proprietes-privees.com www.proprietes-privees.com www.maisons-chateaux.com

75, BOULEVARD MALESHERBES, 75008 PARIS - TÉL. 01 43 87 57 39

info@bennetongraveur.com - www.bennetongraveur.com

ANTOINE ROZE EXPERT AGRICOLE ET FONCIER

Ventes de Propriétés - Domaines - Immeubles - Expertises - Gestion

Proche de Laval en Mayenne Ref : 53190

Périnet, la MAGIE DU NOM… Chasser avec la “ Billebaude ” par Périnet 500 € (port compris)

Superbe étang en eaux closes de 20ha et moulin aménagé : salon, séjour, 6 chambres, confort, chasse, pêche. Autre étang en Ille et Vilaine de 50ha et 35ha de terre, grand moulin, parts SCI. Antoine ROZE Expert 06 07 71 84 36 12 rue de Paradis - 53000 LAVAL Tél. : 02 43 67 01 65 / 06 07 71 84 36 - Fax : 02 43 53 70 30 antoineroze@free.fr - http//antoineroze.free.fr

Justesse

Facilité

Solidité

3, rue Rousselet – 75007 PARIS Tel. : +33(0)1 47 34 48 29 – Mobile : +33(0)6 14 20 99 53 contact@perinet.fr – www.perinet.fr

Galerie du Centre du Monde Arc en Barrois

Art animalier contemporain 12 , place Moreau 52210 Arc en Barrois +33 (0)3 25 01 81 84 +33 (0)6 46 67 47 11

www.galerieducentredumonde.com Pour toute insertion dans cette rubrique, contactez Hubert de Cerval au 01 48 01 86 87 / helium.regie@wanadoo.fr Jours de C HASSE ◆

ÉTÉ 2011

201


Forum

PAROLES DE LECTEURS Écrivez-nous à rambaud@valmonde.fr

Confusion entre l’Auvergne et la Gascogne

◆ Votre journaliste Guillaume de Falaise ne doit pas être un grand connaisseur de chiens courants. En effet, dans son article « Le ciel,la terre, le maquis », de votre dernier numéro, il confond bleu d’Auvergne et bleu de Gascogne. Si le second est bien photographié à la page 101, le premier est un fromage à pâte persillée. Il existe bien un braque d’Auvergne, mais il s’agit là d’un chien d’arrêt. Merci de bien vouloir signaler cette amusante confusion. Bernard Banderier, vice-président de la Fédération des Associations de chasseurs aux chiens courants.

par de plus en plus de chasseurs pour la chasse des grands animaux ne donnait pas une très belle image de cette même chasse. À l’heure où nous sommes critiqués,ne prêtons pas le flanc à la critique. La chasse n’est pas la guerre ! Christophe Bouquet.

Entre mari et femme

◆ Merci à Jours de Chasse de

m’avoir fait découvrir Bror Blixen, le mari de la célèbre Karen. Quel personnage, quel caractère et quel destin ! Autant que je me souvienne, le personnage de Bror (joué par Klaus Maria Brandauer) n’était pas vraiment à son avantage dans le film Out of Africa. Je souhaite qu’un producteur se penche un jour sur sa vie. Arnaud Fabret.

À propos de la tenue camo

◆ Merci d’avoir écrit

à quelques reprises – notamment dans votre rubrique Lucarne– que la tenue “camo” portée

Chiens et gibier d’élevage

◆ Vous avez eu cent fois

raison de dire que dresser des chiens sur du gibier d’élevage n’a rien d’une monstruosité,

et que cela ne“détruit”pas nos chiens. Qui peut aujourd’hui se vanter de ne chasser que sur du gibier naturel, autres que des migrateurs ? Personne, rigoureusement personne. J’ai un setter anglais. Je l’ai péniblement dressé sur des perdrix et des faisans d’élevage. Je continue à chasser sur ces mêmes gibiers dans des chasses commerciales. Et cela ne l’a nullement empêché d’arrêter des bécasses dès sa première saison de chasse. Antoine Verdier.

Le mauvais œil

◆ Lorsque j’ai découvert

la couverture de votre dernier numéro, j’ai été un peu décontenancé par l’œil de ce springer : la photo est tellement prise de près et tellement nette qu’elle est presque inquiétante ! Mais passé cette première impression, elle est esthétiquement superbe, très dans l’esprit Jours de Chasse. Olivier Gilles.

Carnet d’adresses des pages Tentations

Agora Tec Tél. : 04.77.63.73.05. Aigle www.aigle.com Alexandre Mareuil www.alexandremareuil.com Anéas www.aneas.com Avène www.eau-thermale-avene.fr Barbecue&Co Tél. : 01.34.59.09.03. Bushnell Tél. : 04.77.36.03.40. Château Génot-Boulanger www.genot-boulanger.com Chevilotte www.chevillotte.com Chiruca Tél. : 01.77.01.82.00. Club Interchasse Tél. : 02.48.27.27.87. Coutellerie de Nontron www.coutellerienontronnaise.fr Crockett & Jones www.crockettandjones.fr Fauchon www.fauchon.com Guerlain www.guerlain.com Hédiard www.hediard.fr Hermès www.hermes.fr Humbert Beretta www.humbert.com Joseph Cartron www.cartron.fr Jumfil www.jumfil.fr Lalique www.cristallalique.fr Lancel www.lancel.com Le Cèdre Rouge www.lecedrerouge.com Le Chameau www.lechameau.com Leica www.leica-camera.com Light My Fire www.lightmyfireusa.com Maisons du monde www.maisonsdumonde.com Maremmano Tél. : 01.77.01.82.00. Mariage Frères www.mariagefreres.com Montblanc www.montblanc.fr Pequignet www.pequignet.com Percussion www.percussion-europe.com Ricciarda Romanelli ricciarda.romanelli@vigilio.it Rivolier www.rivolier.com Robin du lac www.robindulac.com Steiner www.steiner-paris.com Stepland www.step-land.com Sport Dog www.sportdog.com Swarovski Optik www.swarovskioptik.com Ruag Ammotec www.ruag.fr Tom Joule www.tom-joule.fr Tunet www.nobelsport.fr Val Ganch www.valganch.com Vicomte A. www.vicomte-a.com Villeroy&Boch www.villeroy-boch.com Walter Arlaud www.walterarlaud.com Zinck www.zinck.fr

Venez découvrir le

COMARTH “CROSS RIDER” Le tout chemin 100 % électrique, homologué route, dès 16 ans sans permis.

Existe également en version 4 places avec permis et XL avec permis B1. PLUS D’INFORMATIONS : Régions Ile-de-France sud et Centre :

Provence Alpes Côte d’Azur :

Belgique et Luxembourg :

28, rue de la Poste 91810 VERT LE GRAND

01 64 56 93 60 – www.covibe-distributions.com

COVIBE DISTRIBUTIONS

202

Importateur :

108, chemin de Sainte-Hélène 06560 VALBONNE SOPHIA ANTIPOLIS

GREEN WACO

122, chassée d’Ottenbourg 1300 Wavre (Belgique)

COMARTH FRANCE

04 92 98 90 59 – www.goelectrix.com

(33) 010/22.32.36 – www.greenwaco.be

01 60 11 39 26 – www.comarth.com

GOELECTRIX

Jours de C HASSE ◆

ÉTÉ 2011

11, rue Pierre Curie 91380 CHILLY MAZARIN


Sa richesse est intérieure.

Les Single Malts Aberlour se distinguent par la richesse de leurs arômes, récompensés lors des compétitions internationales.

L’ABUS D’ALCOOL EST DANGEREUX POUR LA SANTÉ. À CONSOMMER AVEC MODÉRATION.


cartier.com

calibre de cartier MOUVEMENT MANUFACTURE 1904 MC

COMME SON NOM LE SUGGÈRE, LE CALIBRE 1904 MC CÉLÈBRE PLUS D’UN SIÈCLE DE PASSION POUR L’EXCELLENCE TECHNIQUE. DOTÉE D’UN MOUVEMENT AUTOMATIQUE CRÉÉ, DEVELOPPÉ, ET ASSEMBLÉ PAR LA MANUFACTURE CARTIER DANS LA PLUS GRANDE TRADITION HORLOGÈRE, LA MONTRE CALIBRE DE CARTIER ALLIE LE SAVOIR-FAIRE UNIQUE DE LA MAISON ET UNE RECHERCHE PERPÉTUELLE D’ÉLÉGANCE. BOÎTIER 42 MM ET BRACELET EN OR ROSE 18 CARATS. MOUVEMENT MANUFACTURE MÉCANIQUE À REMONTAGE AUTOMATIQUE, CALIBRE CARTIER 1904 MC (27 RUBIS, 28’800 ALTERNANCES PAR HEURE, DOUBLE-BARILLETS, SYSTÈME DE REMONTAGE BIDIRECTIONNEL DE LA MASSE OSCILLANTE), PETITE SECONDE, QUANTIÈME À GUICHET. COURONNE À PANS EN OR ROSE 18 CARATS ORNÉE D’UN SAPHIR FACETTÉ. CADRAN OPALIN ARGENTÉ AZURÉ. VERRE SAPHIR INRAYABLE.

PARIS 8E - 12, RUE DE BERRI - 01 45 62 62 45


Turn static files into dynamic content formats.

Create a flipbook
Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.