Défendant l’« option prioritaire pour les pauvres », la théologie de la libération est devenue l’expression d’un vaste mouvement social qui s’enracine dans la vie et la culture du sous-continent latino-américain. Elle met en jeu les conflits de classe en Amérique latine et les tensions entre l’éthique catholique et l’esprit du capitalisme. L’assimilation est
si forte, dans une réalité sociale et politique particulièrement âpre,
que cette pensée fonde désormais une éthique sociale de l’Amérique latine.
Ce que Michael Löwy définit comme le « christianisme de la libération » a pénétré toutes les couches de la lutte sociale dans la région ; le chapitre sur les origines socio-religieuses du Mouvement des travailleurs ruraux sans terre – jusqu’alors inédit en français – montre très clairement ce processus d’intégration organique.