Compositeur né en 1958, Gérard Pesson a été pensionnaire à la Villa Médicis à Rome. Son journal s’ouvre sur le séjour dans cette ville où il écrit, entre autres, un sextuor inspiré d’Emily Dickinson. Lecteur assidu, les poètes sont ses compagnons, leurs textes, une source ; non qu’il s’agisse seulement de puiser chez eux des vers dont la musique reflétera les figures, composant la “douce rumeur” de Sandro Penna, les arrière-plans glacés des poésies de Du Fu. Les écrivains, comme les peintres, sont aussi les alliés dans ce grand travail inquiétant de l’art ; tel détail biographique disposé dans le texte du journal est alors comme l’éclat d’un miroir où se contemple un sujet qui se console de voir que sous les premiers Ming, “tout n’était pas miel non plus”.