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N°182 — février - mars 2020

www.cotemaison.fr

STYLES SANS FRONTIÈRES T I S S U S , PA P I E R S P E I N T S , TA P I S E T B E L L E S V I B R AT I O N S DE MINORQUE À L’ESTRÉMADURE, DES MAISONS AU PASSÉ CONTEMPORAIN

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PHOTOGRAPHIÉE PAR JOAQUIN LAGUINGE

N° 18 2

L’É DI TO M ARTINE D UT EIL, D IR ECTRICE D E LA RÉD ACT IO N

S

© SDP

tyles sans frontières. Voici l’idée que nous poursuivons depuis 30 ans. Nous l’avons illustrée de mille et u ne façons pou r fa ire v iv re et v ibrer le Sud, dont nous soupçonnions la diversité mais non l’intarissable source d’inspirations. Nous avons tiré le fil de son imaginaire et un esprit tout entier s’est révélé. À la manière du tisserand, nous avons croisé la chaîne et la trame, entremêlé mémoire et culture, matière et couleur, maisons cultivées et refuges en pierres sèches, villes effervescentes et paysages silencieux, mer et montagnes, zelliges et terre cuite, cachemire de Mongolie et soie indienne, verrerie de Murano et vannerie de Vallabrègues… 30 ans à partager ces terres d’expression. 2020 ouvre les portes de la décennie. Un chiffre rond qui en appelle à la douceur.

Entre page blanche et commencement, il nous faudra être au cœur des enjeux. Il nous faudra relever nos manches autant que les défis, remettre en ordre et en mouvement ce que nous avons déplacé, se souvenir de ce que nous avons appris pour le transmettre sans compter. Il nous faudra revenir aux essentiels. S’appuyer sur le passé pour dessiner demain, comme ces maisons de Minorque ou d’Estrémadure qui conservent l’histoire en toile de fond et apprivoisent avec bienveillance la modernité. Il nous faudra partager, échanger nos savoir-faire comme l’expérimente Iota, la petite manufacture humaniste qui, autour du Il nous faudra puiser dans la créativité des collections crochet, met du cœur à l’ouvrage. de tissus de l’année qui encouragent le fil à s’échapper Comme Marie-Lise Féry, créatrice Magic Circus Éditions, il nous de la toile. L’univers textile prend ainsi des libertés de faudra souffler sur les souvenirs et accueille dans ses fibres toutes les influences. Comme d’enfance pour en voir naître, par une invitation à poursuivre l’aventure des Suds. la magie des artisans de Murano, l’expression d’un rêve où s’envolent des ballons de verre aux couleurs de berlingots.

Il nous faudra puiser dans la créativité des collections de tissus de l’année qui encouragent le fil à s’échapper de la toile. Illusions d’optique, broderies rapportées, jeux de superpositions… l’univers textile prend des libertés et accueille dans ses fibres toutes les influences. Comme une invitation à sortir du cadre et à poursuivre l’aventure des Suds.

CI- DESSU S Fibres d’ailleurs. Plaid en cachemire, fabriqué de manière éthique, durable et responsable au cœur des hauts plateaux de Mongolie.

7

FRANCE 01 Atelier Pia Thoiry 04 50 20 88 10 02 HM Deco Saint Quentin 03 23 05 71 88 06 Intérieur Sud Cannes 04 93 39 06 55 06 Baze Carros 04 92 08 89 00 06 Passion Deco - Data SaRL Vallauris 04 93 74 08 33 06 Interieur Sud Cannes 04 93 39 06 55 10 Ivoirine (Simonel) Troyes 03 25 41 06 97 13 Séries Décoration Marseille 04 91 37 24 95 14 Option Ameublement Caen 02 31 85 75 75 24 Florence Soulet L’Atelier 60 Monpazier 06 73 51 84 66 28 Les Décors de Maïté Chartres 02 37 21 18 43 29 Décors Lindivat Brest 02 98 44 14 67 33 Atelier Du Fauteuil Tissuthèque Bordeaux 05 56 98 22 22 34 Ar’Deco Montpellier 04 67 69 92 87 35 Intra-Domus Saint-Malo 02 99 81 69 94 35 VBA Décoration Montgermont 02 99 23 17 41 37 Atelier Décor Yvonneau Tours 02 47 50 82 72 42 L’Atelier de Marie Unieux 04 77 89 00 06 44 Mon Artisan Tapissier Pornic 02 40 82 90 14 44 L’Atelier De Cécile La Baule 02 40 24 12 80 47 Villa d’Ouest Boe 05 53 66 86 76 49 Clemski Décoration Angers 02 41 87 05 40 49 La Boutique Des Matieres Cholet 02 43 63 00 99 50 Poutas Décoration Valognes 02 33 40 18 15 51 Danielle Fancony Reims 03 26 40 42 81 51 Boutique Décoration H.G. Reims 03 26 02 65 65 54 Nicole Lhotte Décoration Nancy 03 83 36 48 40 54 Maison Varry Nancy 03 83 37 32 66 56 Blanche Duault Décoration Vannes 02 97 42 68 83 59 Ton sur Ton Dunkerque 03 28 59 24 99 59 Demeure De Famille Bondues 03 20 76 00 77 62 Côté Déco Hardelot Hardelot-Plage 03 21 87 51 71 62 Côté Déco Mérignies Mérignies 06 31 64 24 91 62 Lionet Décor Saint Omer 03 21 39 31 31

62 Honnay Décoration Le Touquet Paris Plage 03 21 05 80 35 62 Minimalist Cucq 03 21 94 90 90 67 Au Tape Clous Erstein 03 88 98 63 69 67 Ateliers Marc K Sélestat 03 88 92 13 38 68 Sièges & Décoration Kuster Eguisheim 03 89 41 18 24 69 Maison Perrin Courtieu Lyon 04 78 37 26 98 69 Mis en Scène Lyon 04 78 42 69 01 69 Variation Intérieure Lyon 04 78 28 37 81 69 Pénates Lyon 06 74 67 90 87 69 Histoire d’Intérieur Neuville Sur Saône 04 72 73 43 74 72 Au Bonheur du Jour Le Mans 06 08 69 21 17 75 Designers Guild Paris 01 44 67 80 71 75 Les Deux Portes Paris 01 42 71 13 02 75 Loulou Jasmin Paris 01 46 47 18 36 75 Au Fil d’Or Paris 06 50 44 08 69 75 Simoneau Paris 01 45 89 59 74 76 L’Heure Bleue Rouen 02 35 71 84 35 77 L’Atelier des Charmettes Melun 06 19 02 13 25 77 Ram Décoration Nanteuil Les Meaux 01 60 23 26 48 77 La Maison Bellifontaine Fontainebleau 01 60 70 08 59 78 Tout Autre Chose Versailles 01 39 50 18 70 78 La Maison du Rideau Saint Germain en Laye 01 34 51 25 59 78 Boulay Bougival 0130780805 83 Maîtresse de Maison Saint-Tropez 04 94 54 86 55 86 Yves Robert Chatellerault 05 49 93 14 72 87 Christine Masneuf Limoges 05 55 33 39 55 91 Les Ateliers Caffin Corbeil Essonnes 01 60 89 80 28 91 Racyne Palaiseau 06 21 59 01 23 91 Serge Bonnat Décoration Montlhéry 01 69 01 12 97 91 Allemand Savigny sur Orge 01 69 05 29 65 92 La Maison de Céline Saint Cloud 01 47 09 18 82 92 Ambiances d’Intérieur Bois Colombes 01 56 05 50 40 92 Galeo Colombes 01 47 84 55 90 94 Imagine La Varenne St-Hilaire 01 48 83 45 93 95 Souffle d’Intérieur Enghien Les Bains 01 39 64 83 41

97 Atelier Séverine Ile de la Réunion 06 92 03 98 86

élégant , mode rn e e t r af f i né

BELGIQUE 1000 Les Tissus du Sablon Bruxelles 02 502 48 60 1050 X Trente 8 Bruxelles 02 544 14 24 1180 Le Tri Logis Uccle 02 633 36 78 1200 Polydecor Bruxelles 02 771 69 64 1410 Isabel Gilles Creation d’Intérieur Waterloo 02 353 13 16 2000 Tissus Maison Interieurtextiel Antwerpen 03 248 64 89 4000 Le Jardin de Nanie Liège 04 232 14 41 4432 Fayen Alleur 087 33 03 45 4557 Rulot Home Décoration Tinlot 085 51 17 62 4800 Fayen Verviers 04 263 27 54 5100 Maison Antoine Namur / Jambes 081 30 30 03 6280 Contraste Tellier-Moncousin Gerpinnes 071 21 75 67 6880 La Courbeure Bertrix 061 41 12 59 6900 La Maison Laloux Marche En Famenne 084 31 17 15 7000 Wattiaux Mons 065 31 31 00 7500 Wattiaux Tournai 069 87 10 12 8930 V Decor Rekkem 056 41 21 70 SUISSE 1003 Bovet Tissus SA Lausanne 0041 21 323 91 80 1170 Image De Marc Aubonne 0041 21 807 25 46 1204 Duo sur Canapé Genève 0041 22 311 22 41 1260 Christine Yerly Nyon 0041 22 361 77 72 1800 Amelys Vevey 0041 21 922 08 44 8803 Style Your Home Rüschlikon 0041 43 537 10 03 LUXEMBOURG 1930 Lucien Schweitzer Interieurs Luxembourg 23 61 61 1660 Tapis Hertz Luxembourg 22 73 27 4210 Rideaux-Center Valerius Esch-sur-Alzette 54 20 79 7240 Lemogne Bereldange 35226336520

Designers Guild 4 Rue Vide-Gousset, 75002, Paris 01 44 67 80 71 showroomparis@designersguild.com Service clients 01 44 67 80 70 franceventes@designersguild.com Suisse francophone 08 48 80 87 18 swissfr@designersguild.com Belgique et Luxembourg 09 333 77 05 info@alinee.be

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N° 1 82

L E SO MMA IR E F É V R IE R - M AR S 20 20

S TY LES SA NS FRO NTI ÈRES 94 L’AVENTURE PARTAGÉE La fibre familiale et l’agence d’architecture madrilène Lucas y Hernández-Gil s’unissent pour projeter une maison de village dans le XXIe siècle.

106 CARNET DE VOYAGES En écho à son exposition parisienne, la maison de villégiature du designer Hervé Van der Straeten, dominant la médina et la baie de Tanger, illustre de nombreuses influences.

40 L A PA R T DU M YS TÈ RE Tout acte créatif recèle sa zone d’ombre.

Les expos du moment racontent cette part du mystère de la création.

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116 CROCHET HUMANISTE À Jaffa, Iota, la petite entreprise durable, sociale et humaniste, a remis le crochet au goût du jour.

Quand la création met du cœur à l’ouvrage…

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124 UN MONDE À PART À Rome, Antea Brugnoni Alliata et Marco Kinloch, créateurs de la marque Roi du Lac, ouvrent les portes de leur univers onirique à la foisonnante iconographie.

ACTU ET CULTURE 12 BA L L ON S D E V E R RE C’est avec les maîtres verriers de la maison Venini, que Marie-Lise Féry, créatrice de Magic Circus Éditions, a imaginé sa collection de luminaires « Balloon ».

21 L’ ŒI L DU S U D La création doit ouvrir son champ d’expression à des attentes écologiques et pérennes, 2020 met en place ces nouveaux marqueurs.

Illustrations en éditions et rendez-vous.

26 C O M P TO I R À PR O J E T S Poussant plus loin l’expression du design, RBC remanie son fameux cube orange lyonnais, le dédiant à l’accompagnement de projets.

28 VO YA G E D A NS L’A Z U R Sous le signe de l’accueil et du partage, le concept store Azul rassemble des extraits choisis de la création méditerranéenne.

30 F E N Ê T R E S U R G O Û T

44 P E R PI G N A N E T

L A C Ô TE VE R M E IL LE Vide de touristes mais riche de couleurs, avec trois cents jours de soleil par an, Perpignan et sa côte aux merveilles abordent l’hiver en douceur.

DÉCO ET STYLES 72 EN PLEINE NATURE Posée sur un paysage grandiose, une finca du XIXe siècle impose son renouveau en cultivant une véritable science des associations, sous l’œil de l’agence Atelier du Pont.

86 INVENTAIRE DESIGN À Nice, la maison taillée sur mesure d’Alexandre Curtet, à la tête du showroom Bel Œil, et de Sandrine Mons, créatrice de Joya Lifestore.

136 A S S OC I AT I O N S C IS EL ÉE S

Accoudés à la promenade des Anglais, le bar-restaurant Babel Babel agencé par l’architecte d’intérieur Jean-Charles Tomas a un goût de Riviera contemporaine.

36 E X E R C I C E D E S TY L E

La « paper artist » Julie Yülle cisèle et met en forme la géométrie graphique des collections de tissus 2020, illustrant l’affinité des éditeurs pour le motif et la couleur.

145 L A G R A N DE É VA SIO N

La villa grecque Kérylos inspire l’architecte d’intérieur Michael Aiduss qui crée pour la maison Houlès une étonnante ligne de passementeries

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VIE DES VILLES

38 L E FI L D’ A N DR É A R B U S La Manufacture historique Cogolin renoue avec les grands noms des arts décoratifs. André Arbus, architecte, décorateur et sculpteur, en fait partie.

Explorer des territoires et des formats inédits, c’est là tout l’enjeu des nouvelles collections de papiers peints stylisés.

149 TA P I S M AT I È R E S Les tapis redessinent l’espace en douceur, couleur et matière. Sur un béton ciré, des carreaux en terre cuite ou un parquet brut, ils « habillent » littéralement les sols.

Couverture nationale et couverture couplage Dans le salon d’été de la finca du XIXe siècle à Minorque, aménagé dans un bâtiment adjacent, les portesfenêtres en serrurerie métallique font entrer la lumière. Par Laurence Dougier. Photo Nicolas Mathéus. Couverture Perpignan, Collioure et la Côte Vermeille Barques catalanes devant NotreDame-des-Anges à Collioure. Par Julie Daurel. Photo Nicolas Millet. Cette édition est diffusée dans le département des Pyrénées-Orientales (66).

Ce numéro comporte un encart abonnement broché entre les pages 121 et 122, et un encart abonnement jeté sur les exemplaires en kiosque.

N°182 — février - mars 2020

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STYLES SANS FRONTIÈRES T I S S U S , PA P I E R S P E I N T S , TA P I S E T B E L L E S V I B R AT I O N S DE MINORQUE À L’ESTRÉMADURE, DES MAISONS AU PASSÉ CONTEMPORAIN P E R P I G N A N E T L A C Ô T E V E R M E I L L E E N 2 6 PA G E S

N°182 — février - mars 2020

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PERPIGNAN-COLLIOURE L A CÔTE VER MEILLE PORTRAITS - CRÉATION - DÉCO - ADRESSES EN 26 PAGES

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BU LLES D’ÉVASION PAGE DE G AUC HE Les formes colorées et torsadées du verre soufflé bouche évoquent la légèreté d’un ballon ou la transparence acidulée d’un berlingot.

PAGE DE DROI TE La fascination émane toujours de la lagune vénitienne. En ligne de mire, depuis le vaporetto, la basilique Santa Maria della Salute.

L’ I N S TA N T

BALLONS DE VERRE C’est avec les maîtres verriers de la maison Venini, sur l’île de Murano, au nord de Venise, que Marie-Lise Féry, la créatrice de Magic Circus Éditions, a façonné sa collection de luminaires « Balloon ». Retour sur une expérience qui allie les secrets de fabrication de pièces d’exception à une inspiration empruntée à l’enfance.

TEXTE

Julie Rebeyrol

PHOTOS

Pierrick Verny

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SOUFFLE MAGIQUE PAGE DE GAUCHE 1. Panorama au fil de l’eau, la basilique Santa Maria della Salute à Venise.

2. Appelé La Fornace, désignant à la fois le bâtiment dans lequel sont réunis les fours mais aussi l’ensemble des étapes du savoirfaire du verrier.

3. Magma bouillant, la masse de verre incandescente est prête à être travaillée par les maîtres verriers.

La préparation des cannes, matière première pour réaliser ces sculptures en verre.

4. Le pont du Rialto traversant le Grand Canal à Venise.

PAGE DE DROITE Maîtrise du feu, de la matière et de la couleur, chaque artisan intervenant sur la fabrication du ballon détient son propre savoir-faire. Ici, le globe, qui associe trois cannes de teintes blanche, noire et transparente, nécessite deux à trois jours de travail.

L’histoire commence par un dessin. Tracer pour capturer un souvenir.

Des réminiscences enfouies aux confins de la mémoire remontent comme des bulles à la surface de la conscience. D’abord, des couleurs qui guident le trait, donnant vie à de drôles de formes, entre berlingots géants et ballons de baudruche extraits d’une fête foraine. Si l’on a déjà approché le talent de Marie-Lise Féry, créatrice et fondatrice de Magic Circus Éditions, on sait qu’elle raconte en lumière des histoires extraordinaires. Elle en a fait sa signature, sa marque de fabrique.

Pour la nouvelle collection de luminaires « Balloon », cette passionnée de cirque et de cabarets des années folles s’est associée à la célèbre maison italienne Venini, qui porte l’excellence du verre de Murano depuis 1921, mettant le savoir-faire des maîtres verriers au service d’artistes, de créateurs et de designers d’exception. Unique et séculaire, cet artisanat d’art est au cœur du projet. « Chacune de mes collections, composées avec les meilleurs artisans européens, qu’ils soient sculpteur de verre à la scie à diamant ou carrossier réputé pour son travail de laque, requiert un savoir-faire spécifique. Pour cette nouvelle série de luminaires, seuls les verriers de la maison Venini étaient capables de maîtriser cette technique de verre teinté dans la masse, s’approchant au plus près de mes recherches de couleurs guimauve

et de motifs ruban. L’atelier fabrique ses propres cannes, la matière première qui sert à réaliser ces sculptures en verre, et met à disposition un nuancier de cent vingt-cinq teintes. Coupées une à une à la dimension du ballon, les cannes sont ensuite soufflées dans la masse fondue par les maîtres verrier, pour être ensuite travaillées avec des pinces, des tiges, des ciseaux », explique MarieLise Féry. Installé sur l’île de Murano, au nord de Venise, l’atelier de soufflage de verre de la maison Venini propose, à côté de cette incroyable palette chromatique, d’approcher un véritable héritage culturel transmis au fil des âges. L’alchimie et la magie rentrent ici en fusion. Le charme mystérieux de La Fornace est associé à l’édifice qui réunit en son sein les fours en activité, de jour comme de nuit, et les secrets de fabrication. Composé de sable de silice très pur et d’oxydes métalliques, le verre est fondu le soir dans les creusets de l’un des quatorze fours. Là, les minéraux se transforment en magma bouillant approchant les 1 400 °C. Au lever du soleil, les maîtres verriers soufflent des formes comme on donne la vie. Gestes précis, mouvements rapides se rapprochent d’une chorégraphie incandescente. La collection « Balloon » décline ainsi dix variations de luminaires, comme autant de souvenirs d’enfance fragiles et précieux.

Adresses page 152 15

L’ART DU VERRE PAGE DE GAUCHE À La Fornace, l’atelier de soufflage de verre de la maison Venini, point de rencontre entre les maîtres verriers et les créateurs.

Marie-Lise Féry a suivi chacune des étapes de création de sa collection de luminaires.

PAGE DE DROITE Les instruments sont les mêmes depuis des siècles et chaque maître, gardien d’un savoir qui se transmet uniquement par la parole et les gestes, a ses propres outils. La canne permet de souffler l’air dans la masse.

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LA MPES-BIJOUX PAGE DE GAUCHE Sa forme évoque celle d’un diamant, sa légèreté, celle d’un ballon, ses couleurs, celles d’un berlingot. Le globe de la suspension « Balloon » imaginée par Marie-Lise Féry.

PAGE DE DROITE La collection de suspensions « Balloon », en verre de Murano soufflées bouche, décline dix modèles en version Canne ou Spirale, avec tube central en laiton cannelé taillé sur mesure, disponible en finition laiton ou nickel.

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Ed it e ur d e ti ssu s, pa p i ers p e in t s , mo bili e r et tap i s ww w. n o bili s. f r

L’ Œ I L D U S U D

D’ÂME ET D’ESPRIT LES EN J EU X D E L’ ÉP OQ UE G É NÈ R EN T D ES S U R S AU T S D E C R É ATI V I TÉ C OL OR É S D E R E S P ON S AB I LITÉ .

LES VA LE UR S D’ US A GE S E CO N F R ON TE N T AU TAN T À L’ES T H ÉTI QUE QU ’À L’É THI QUE , AL OR S Q UE LES I NS P IR AT I O N S S E T E I NT EN T D E D UR A B I L IT É . L A CR ÉATI ON D OI T OU V R I R S ON C H AM P D ’ E X P RESSI ON À D ES ATT EN T ES É CO LOG I Q U ES ET P É R E N N E S . 20 2 0 M ET E N P L ACE C ES NOU VE AUX M AR QUE URS. PA R

Julie Chanut, Martine Duteil, Sonia Lazzari, Julie Rebeyrol, Cécile Vaiarelli

© SDP

FIBRE ÉTHIQUE Produits filés et tissés au cœur des hauts plateaux de Mongolie, les cachemires Sandriver reflètent une philosophie

éthique, durable et responsable. Celle de Juliet Guo, fondatrice de cette maison chinoise, qui a exposé ses collections pour la première fois en France au dernier salon Maison&Objet. Légère, évanescente, cette matière est prélevée au peigne sur des chèvres Alashan réputées pour posséder les fibres de laine les plus longues et fines au monde, et élevées par une trentaine d’éleveurs sélectionnés. La ligne d’accessoires de mode et pour la maison illustre les talents conjugués des artisans nomades et de designers internationaux. Coussins, plaids, écharpes, tuniques et manteaux confectionnés à la main, teintés grâce à des pigments produits à partir d’herbes, de plantes et d’insectes, vibrent sous l’exigence de Juliet Guo. Pionnière en matière de fabrication durable, elle défend et valorise les savoir-faire mongols, en favorisant notamment la scolarisation des enfants nomades, par le biais de son entreprise et de la Sandriver fondation. Un cachemire à la belle âme. S. L. 21

L’ Œ I L D U S U D

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INSPIRATIONS D’AILLEURS 1. Néolympique, collection de tissus évoquant les paysages de la Grèce, Métaphores. En fond, « Dédale », lin et viscose, 185 € le m en L 144 cm, 2 coloris. Sur le banc, « Spuma », coton, lin et viscose, 153 € le m en L 140 cm, 13 coloris. 2. Caftan en soie naturelle, la créatrice chypriote s’inspire des tenues traditionnelles de sa terre natale, 945 €, Afroditi Hera en exclusivité au Bon Marché Rive Gauche. 3. « Le Jardin du Palais », service de table en faïence – assiettes, plats de présentation, théière, tasses, mugs –, les motifs sont calqués sur les dessins de Sarah Bréassier, esquissés pour les collections de papiers peints Trésors d’Orient et de textiles Rêveries orientales de la maison Pierre Frey, à partir de 26 €, Gien. 4. L’artiste dano-islandais Olafur Eliasson a été nommé Ambassadeur de bonne volonté pour l’action climat et les Objectifs de développement durable (ODD) du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD).

5, 6. « Olafur Eliasson : dans la vie réelle », un parcours immersif à travers une trentaine d’œuvres de l’artiste, qui vise à nous sensibiliser à la perception de notre environnement. En collaboration avec la Tate Modern, jusqu’au 21 juin, au musée Guggenheim Bilbao. J. R.

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© 1. JEAN-MARC PALISSE 2. SDP 3. MIGUEL SANDINHA 4. RUNE MAYA MØRK HUBER/STUDIO OLAFUR ELIASSON © 2017 OLAFUR ELIASSON 5. BIG BANG FOUNTAIN 2014. PHOTO : ANDERS SUNE BERG 6. DMITRY BARANOV © 1997 OLAFUR ELIASSON

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L’ Œ I L D U S U D

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© 1, 2. JEAN-MARC PALISSE 3. KAREL BALAS 4, 5, 6, 7, 8, 9. SDP

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DEDANS-DEHORS 1. « Amazonie », velours, 173 € le m en L 140 cm, 45 coloris ; « Arène », polyamide, viscose et lin, 196 € le m en L 140 cm,

10 coloris ; « Stadium », viscose et polyester, 159 € le m en L 140 cm, 7 coloris ; l’ensemble, collection Néolympique, Métaphores. 2. « Olympie », collection Néolympique, viscose, coton et lin, 243 € le m en L 140 cm, 5 coloris, Métaphores. 3. « MICIOLA PM », tableau tapisserie sur cadre en cuir, D 38 cm, 85 €, Sessùn. 4. « Tika », lampe outdoor, osier noir sur base en teck, led solaire, 8 h d’autonomie, 2 tailles, 395 € et 495 €, Vincent Sheppard.

5, 8. « Fenc-e Nature », design Philippe Starck, canapé outdoor, dossier en saule tissé de corde de polypropylène, accoudoirs et barre en teck massif, structure en aluminium moulé, 2 tailles, L 254 x P 95 x H 99 cm, 3 coloris, à partir de 8 740 €, Cassina. 6. « Tête abstraite », sculpture en argile rouge, L 18 x l 15 x H 25 cm, 32 €, HKliving chez The Cool Republic. 7. « Cicala », design Margaux Keller, collection Mistral Noir Série 02, patère, miroir et acier laqué, réalisée dans une miroiterie marseillaise, série limitée de 90 ex., 180 €, Margaux Keller Collections. 9. « Serpentine », design Eléonore Nalet, bridge outdoor, boudins matelassés sur structure aluminium laqué, fabriqué à Briod (Ain), L 78 x H 76 x P 58 cm, 3 coloris, 878 €, Cinna. J. R. 23

MATISSE EN TOILE DE FOND La quatrième génération de la famille d’Henri Matisse initie une collection de céramiques pour la table, « pour célébrer, transmettre et partager l’audace et les valeurs d’un artiste universel ». Plus qu’une inspiration, une interprétation libre de son célèbre tableau La Musique, peint en 1939, au vocabulaire saturé de couleurs, de pleins et de déliés. Leçon d’optimisme, expression d’une nature joyeuse et habitée, c’est tout le contexte de cette œuvre qui inspire la jeune designer Marta Bakowski lorsqu’elle conçoit quatorze pièces de faïence, soit quatre grands plats, trois bouteilles, six assiettes et une cruche, qui composent une ligne d’objets aux formes vivantes. La musique personnelle de Maison Matisse interpelle le savoir-faire de l’une des plus anciennes manufactures de Toscane pour réaliser ces pièces uniques, entièrement façonnées à la main. Feuilles de philodendron, courbes et lignes dialoguent autour d’aplats rouges, verts, bleus, ocre, d’une étonnante modernité. La collection « La Musique » de Marta Bakowski véhicule cet idéal de joie de vivre et d’harmonie si cher au peintre. Du tableau à l’objet d’usage en trois dimensions, l’imaginaire se gorge d’une notion puissante où s’exprime une culture de l’artisanat qui abolit les frontières entre l’artiste, le designer et l’artisan. L’exigence est au rendez-vous, tout comme la combinaison heureuse de regards croisés. Au jeu de la référence, les éditions de Maison Matisse assument simultanément un héritage et un élan. La création sait être éloquente pour rendre un hommage aussi émancipé qu’appuyé à l’histoire de l’art. C. V.

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© FABRICE GOUSSET

L’ Œ I L D U S U D

© BENJAMIN GUEDJ

L’ Œ I L D U S U D

NOUVELLE CONSIGNE Goodmoods, bureau de style et magazine en ligne créé par Julia Rouzaud, décrypte les tendances du moment pour les retranscrire en cahiers de style colorés et visionnaires. Flairer, dénicher, assembler… et depuis peu éditer ! Tous les premiers jeudis du mois, Goodmoods Éditions dévoile une nouvelle création issue de collaborations avec des maisons et des artisans aux savoir-faire remarqués et remarquables.

Exit la production calibrée, place à des pièces de qualité, manufacturées en très petites quantités et vendues au juste prix. Après la chaise « Marcelle », coup de projecteur sur « La Consigne », une collection de bouteilles en grès pensée comme un hommage décalé aux consignes traditionnelles, antidote aux contenants jetables en plastique de supermarchés. Façonnée sur mesure et à la main dans l’atelier familial du céramiste drômois Jars, chaque bouteille de grès a été pensée dans le moindre détail, de la courbure du goulot à la saturation des couleurs, et jusque dans l’équilibre des formes. Avide de nourrir les humeurs créatives, Goodmoods fait le pont entre inspirations vintage et créations contemporaines, associe matières naturelles et couleurs subtiles, mixe les genres et les codes, et s’affranchit des frontières entre mode, design, art et décoration. « La Consigne » décline quatre formes et expérimente une palette terreuse de six couleurs mates et poudrées, soit douze variations possibles et autant d’idées de mises en scène et de décors, à retrouver dans une bibliothèque, sur des étagères ou au centre de grandes tablées. Blanc meringue, vert sapin, rose biscuit, Adresses page 152 rouge bengale, jaune mimosa, violet aubergine, en édition limitée à quelques exemplaires, de 70 € à 80 € pièce. J. C.

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SHOWROOM

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Désormais davantage axé sur les projets d’aménagement, le showroom RBC de Lyon met à l’honneur le designer Jean-Michel Wilmotte et sa dernière collection de mobilier de bureau « Anatole », créée pour l’éditeur Koleksiyon. 1. Bureau ajustable, qui reconnecte les acteurs de l’espace de travail, évolue avec leurs besoins et rassemble. 2. Cloison mobile, panneau séparateur acoustique avec structure en acier. 3. « Flex Walls », alcôve en polycarbonate, comme un igloo préservant l’intimité au sein des espaces collectifs.

Lyon

COMPTOIR À PROJETS Porté par un trio d’hommes passionnés, le fondateur Franck Argentin et les deux directeurs Tristan Lohner et François Basilien, en expert du mobilier design et précurseur d’une certaine complémentarité entre architecture et design, RBC défend un mode de vie contemporain. Animé par l’envie de partager cette passion avec le grand public, à l’écoute d’une jeune génération qui souhaite un design abordable, l’enseigne se veut aussi un partenaire en aménagement de projets. C’est ainsi qu’à l’occasion de l’ouverture, en association avec l’Italien Poliform, d’un second showroom dédié à la maison, RBC en profite pour écrire une nouvelle page de son histoire en repensant son fameux cube orange de Confluence.

Le showroom signé en 2010 par les architectes Jakob + MacFarlane est désormais voué à l’accompagnement de projets pour particuliers et professionnels (promoteurs immobiliers, architectes, hôteliers, restaurateurs…). Ce nouvel espace s’articule autour de trois approches complémentaires. En son centre d’abord, un « comptoir à projets », espace de partage et de travail en commun, 26

matérialisé par un bar ouvert à tous. Il intègre des rangements, de la connectique, des écrans, pour passer rapidement à l’échange de matériaux, d’échantillons… Une matériauthèque ensuite, lieu de découverte de centaines d’échantillons en vue de projets sur mesure.

Elle invite à toucher, sentir, voir, assembler des matières de haute qualité : bois, résines, textiles, laques, pierres… Des présélections qui facilitent le travail des architectes et décorateurs d’intérieur.

Enfin, un espace à vivre composé de zones permettant de tester en situation réelle du mobilier, des luminaires, des accessoires dans des propositions d’agencement professionnelles. Là, sont mis en scène les éditeurs et les marques avec lesquelles travaillent RBC (Tacchini, Artemide, MDF Italia, Dynamobel, Koleksiyon…). Un nouveau cube 2.0, RBC LYON interactif et intelligent, un bel outil — de travail mais aussi un organisateur Du lundi au vendredi d’expositions et manifestations qui de 10 h à 13 h et de 14 h placent le design au cœur de la vie. à 19 h. Adresses page 152

© BENOÎT MAILLET

DEPUIS 1987, RBC MET À L’HONNEUR LE DESIGN ET CEUX QUI LE FONT. CHAQUE MAGASIN EST CONÇU PAR UN DESIGNER OU UN ARCHITECTE RENOMMÉ, COMME UN MANIFESTE DONT LES MEUBLES ET OBJETS PRÉSENTÉS SONT MIS EN SCÈNE. POUSSANT PLUS LOIN LA RÉFLEXION, RBC REMANIE SON FAMEUX CUBE ORANGE LYONNAIS, LE DÉDIANT À L’ACCOMPAGNEMENT DE PROJETS. PA R Julie Chanut

CONCEPT STORE

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1. Sourcés au Maroc, des produits éco-responsables qui revisitent les arts de la table. La marque de verrerie Kessy Beldi conjugue écologie et design, en recyclant notamment le verre des bouteilles de bière. De son côté, le collectif Sumano protège le savoir-faire millénaire des potières du Rif marocain qui produisent des pièces uniques très recherchées. 2. Banquette et tabourets en rotin réalisés par le collectif tunisien L’Artisanerie. Coussins berbères, table et luminaire marocains.

Marseille

VOYAGE DANS L’AZUR Comme Ulysse, ils ont parcouru la Méditerranée en tous sens. Le goût du voyage chevillé au corps, Hélène Besrest, Romain Chartrain et Elise Esteves Laranjo sillonnent depuis toujours les contrées des deux rives.

De leurs petites odyssées, ils rapportent un butin d’objets faits main, créatifs et inédits, qu’ils réservent à leur usage personnel… Jusqu’au jour où ils décident de faire de ce talent de découvreurs leur nouvelle profession. Après un pop-up store ouvert au Mucem, ils installent leur camp de base sur deux étages, en plein quartier de l’Opéra.

Couverte d’azulejos, la façade annonce la couleur : le lieu s’appellera Azul, et sera une invitation à découvrir l’excellence artisanale du bassin méditerranéen. « Nous voulions offrir un voyage immobile de la Grèce au Portugal, en passant par le Maroc, l’Italie, la Turquie, la Corse… » Au fil des pérégrinations, des rencontres et des comptes Instagram, animé par une insatiable curiosité, le trio repère puis sélectionne ses produits coups de cœur, selon un filtre exigeant : originalité, qualité, éco-responsabilité. Un vrai melting-pot de talents et de savoir-faire, où se côtoient les vaisselles de Casa Cubista ou d’Elifle, les tapis-tableaux 28

de Gur, les objets en cuir recyclé de Miolos, les vêtements en pur coton de Lyoum, les bijoux en marbre de Marmarometry, les produits de beauté Claus Porto ou Benamor, les bougies Waks… « Nous souhaitons vraiment valoriser ces artisans qui ont l’amour du travail bien fait et sont souvent peu connus », explique Elise. Mais ce partage des cultures n’aurait pas été complet sans un volet consacré à la gastronomie. Un coin épicerie répertorie donc le nec plus ultra des saveurs méditerranéennes : pâtes Mancini, huile d’olive Ladolea, risottos Gli Aironi, crème de noisettes bio Teo&Bia, sardines Tricana… Et depuis peu, sous la houlette de Romain, la cantine d’Azul propose son petit menu de midi : AZUL trois plats faits maison (dont un — végétarien) sous pavillon grec, itaConcept store, cantine et lien, marocain… selon l’humeur salon de thé. Lundi, 12 h-19 h du jour. Histoire de déguster un (pas de cantine à midi), et tajine, un gyros ou un souvlaki du mardi au samedi, 10 h-19 h. pour boucler l’odyssée.

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© SDP

INFATIGABLES TÊTES CHERCHEUSES, ELISE, HÉLÈNE ET ROMAIN ARPENTENT LES PAYS DES DEUX RIVES POUR DÉNICHER LE MEILLEUR DE LA CRÉATION MÉDITERRANÉENNE. SOUS LE SIGNE DE L’ACCUEIL ET DU PARTAGE, LEUR CONCEPT STORE AZUL RASSEMBLE DES PA R Marie-Hélène Balivet TRÉSORS AUTHENTIQUES, ISSUS D’UN ART DE VIVRE ENSOLEILLÉ. UNE INVITATION À VOIR LA VIE EN BLEU.

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Aux couleurs de la vie niçoise et sur fond d’azur, une maison de pêcheur ouverte sur la baie des Anges.

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R E S TA U R A N T

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1. Sous les voûtes anciennes, un décor signé Jean-Charles Tomas. 2. Entourant l’architecte d’intérieur, Olivier Daniel et Kevin Lalanne ont su créer la recette d’une atmosphère culinaire exigeante. 3. Création du jour : un risotto très citronné, tataki de liche étoilée et émulsion de fumet de poisson. 4. Le grand linéaire

du comptoir traverse le rez-de-chaussée de part en part et regarde vers la mer. Au bar, les cocktails maison sont inspirés, tout comme les invités aux platines.

Sur la promenade des Anglais, les maisons du front de mer de Rauba Capeù forment un petit village cosmopolite. Une Babylone niçoise où cafés et restaurants prolongent l’énergie du marché primeur du cours Saleya et du marché aux fleurs. Dans un quartier qui fait peau neuve, Babel Babel s’étire sur deux niveaux face à la mer, pour embrasser le paysage et partager plaisirs de la table et envie de Méditerranée. L’architecte d’intérieur Jean-Charles Tomas a transformé l’ancienne maison de pêcheur en un interminable bar chic et traversant au rez-de-chaussée, une salle de restaurant poudrée sous les voûtes en étage et un balcon sur la mer. Pour prendre un verre, grignoter des petites assiettes aux produits intelligemment sourcés et plus si affinités, la carte de saison est tous les jours à la fête et la qualité est au rendez-vous. La barque de Steeve, le pêcheur de la baie des Anges, est posée sur l’horizon. Les vins nature déboulent dans le prolongement de la cuisine ouverte. À l’initiative de l’architecte d’intérieur, une grande table en travertin invite les amis des amis, à moins que l’on ne préfère l’effet précieux et cosy des tables duo et petites chaises en velours rose. Le langage de Babel Babel est bien celui d’une culture du goût qui vivifie en cuisine l’âme buissonnière du pourtour méditerranéen et 32

réunit dans l’agencement, un savant compagnonnage d’artisans qui dialogue avec de belles matières. Il en résulte un lieu plutôt rare à Nice, un espace libre et de partage. Pas simplement un restaurant de plus, ni une énième définition de gastronomie perchée dans sa tour d’ivoire, mais un lieu sincère et savoureux, bien campé dans son époque. Olivier et Kevin ont su apprivoiser la question d’une table locale au tourisme discret. En cuisine, l’esprit voyageur de Victor et de quelques autres affiche un original goût de liberté. Chez Babel Babel, on savoure à toute heure autant la vue sur mer qu’un Negroni, qu’un Octopus-houmous et pain fait maison, que la pêche du jour au barbecue Big Green Egg et sa crème d’ail et citron. Du bout des doigts, le Fritto de polenta avec un ketchup maison pimento accompagne une suggestion de cocktails créatifs. Défi à l’imagination, le Vesper-migiano associe gin, vodka, Cocchi A mericano BABEL BA BEL et pa r mes a n ; le B ab el B ab el — Spritz, Sikos, xérès amontillado, Bar et cuisine Blanquette de Limoux et soda. méditerranéenne. Du mardi L e my t he de B abel su r Prom au samedi, de 12 h à 23 h. mixe toutes les cultures du Sud. Adresse page 152

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I N S P I R AT I O N

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1. La villa Kérylos, sur la pointe de la baie des Fourmis. 2. Le designer Michael Aiduss, dans l’andrôn en marbre d’Italie. 3. Un moulage de Sophocle en majesté. 4. « Leandro », galon en raffia. 5. Dans le péristyle, fondement essentiel d’une maison antique. 6. « Isadore » associe des motifs et textures en relief, inspirés de frises architecturales.

7. Le jacquard « Helios » reprend le rythme d’une colonnade classique. 8. Étude pour « Calyx ». 9. La mosaïque du salon de repos illustre la légende de Triptolème.

Beaulieu-sur-Mer

EXERCICE DE STYLE Pour sa première collaboration avec le savoir-faire historique de la maison Houlès – créateur et éditeur de collections de passementeries et tissus d’ameublement –, Michael Aiduss engage un véritable exercice de style. Il compose une série de galons en interprétant les motifs graphiques, mythologiques et océaniques de la célèbre villa grecque. Nourri par une poétique personnelle, un souvenir d’enfance guide ses pas dans le dédale de références à l’Antiquité.

Il se revoit enfant, jeune voyageur curieux, saisissant intuitivement les influences de la Rome antique, de Pompéi, de l’Égypte, et découvrant à la villa Kérylos un monde vivant et pourtant révolu. À la manière de Théodore Reinach, archéologue mécène qui fit construire à Beaulieu-sur-Mer, au début du XX e siècle, un modèle de maison noble inspiré de la Grèce antique, il plonge littéralement dans les arcanes d’un riche répertoire de décors, pour donner vie à une collection tissée et brodée de plus de soixante-dix références. Dans l’anse de la baie des Fourmis, la villa Kérylos fascine par sa beauté. Son aura traverse les âges.

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C’est précisément de cette magie que s’empare le designer pour créer cette collection intemporelle qui s’ouvre aux inspirations de la décoration. La villa est un témoin passeur d’histoire dont la maison Houlès traduit la vitalité par la richesse de ses broderies et la subtilité de ses jacquards. L’élégance du trait, la valeur du geste saisis par le décorateur mêlent habilement style antique et éclairage contemporain sous la lumière du Sud. Ici, l’audace a une âme. L’esprit des lieux hante des tissages qui répètent à l’infini des mythes et des légendes saturés de couleur. Les galons tissés à la main « Calla », « Olympia », « Helios », « Minos », « Themis »… habillent des intérieurs qui abolissent le temps et emportent LA MAISON HOULÈS l’imagination vers des rivages — lointains. Sous la main experte Collection Michael Aiduss : de la maison Houlès, le songe de 77 galons inspirés du style Méditerranée de Michael Aiduss antique de la villa Kérylos. est aujourd’hui devenu réalité.

Adresses page 152

© 1, 2. CLAUDE WEBER 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9. GEORGE ROSS

D E M E U R E A R I S T O C R AT I Q U E D ’ E X C E P T I O N L O V É E S U R L E S R I VA G E S D E L A R I V I E R A , L A V I L L A G R E C Q U E K É RY L O S I N S P I R E L’ARCHITECTE D’INTÉRIEUR AMÉRICAIN MICHAEL AIDUSS. INTIMEMENT HABITÉ PAR L’ÉQUILIBRE DE FORMES, D’ARCHITECTURES PA R Cécile Vaiarelli ET DE DÉCORS, IL CRÉE POUR LA MAISON HOULÈS UNE ÉTONNANTE COLLECTION DE PASSEMENTERIES.

I N S P I R AT I O N

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M A N U FA C T U R E

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Collection André Arbus de la Manufacture Cogolin qui, avec sa ligne Les Mains du monde, confectionne des tapis en laine noués main d’après les dessins géométriques du décorateur. 1. « Nossi-bé » du nom d’un paquebot aménagé par l’architecte en 1952, coloris Crête de coq. 2. « Matignon », coloris Brume.

3. Gouache originale extraite des archives André Arbus. 4. Le sculpteur dans son atelier de l’avenue du Maine, en 1959, derrière son œuvre le Guerrier blessé.

Cogolin

LE FIL D’ANDRÉ ARBUS Créée sous l’égide de la Fondation de France, la Fondation André Arbus a pour objet de valoriser l’œuvre de ce dernier, membre de l’Académie des Beaux-Arts, fournisseur attitré du Mobilier national. Architecte et consultant auprès de la Fondation André Arbus, Tristan SalmonLegagneur, neveu de sa fille, cherche les meilleures manufactures, afin d’éditer ou de rééditer des pièces certifiées. « J’ai contacté la Manufacture Cogolin car elle détient encore le haut niveau d’exigence et la qualité d’exécution recherchée par André Arbus en son temps. » Effectivement, les lisseuses – ouvrières à l’ouvrage – tissent toujours manuellement les tapis sur des métiers Jacquard dont les plus anciens datent du XIXe siècle. Fondée en 1924, Cogolin passe d’un élevage de vers à soie et du noué main à une manufacture internationalement reconnue sous la houlette de Jean Lauer, ingénieur textile, qui l’acquiert en 1928. Il multiplie les collaborations avec les décorateurs les plus en vue, Jules Leleu, Louis Süe, Henri Gonse, David Hicks… et les artistes, Sonia Delaunay, Fernand Léger, Jean Cocteau et Zao Wou-Ki. Il pratique le sur-mesure avec démesure, dans des ouvrages aux dimensions exceptionnelles 38

pour le château de Versailles, les paquebots, les ambassades. Rachetée en 2010 par le groupe anglo-chinois Tai Ping, la Manufacture Cogolin tisse des projets avec des designers comme India Mahdavi, Charles Zana, Jason Miller ou Stéphane Parmentier. Sarah Henry, la directrice générale, explore les archives de la maison d’où émergent les cartons – dessins qui précèdent les tapis – de Christian Bérard, et certains motifs auxquels elle injecte une nouvelle modernité. « Avec Tristan Salmon-Legagneur, nous avons travaillé cinq tapis à partir des gouaches originales. Nous avons choisi les pièces les plus emblématiques d’Arbus et un dessin très original de nœuds marins imaginé pour un yacht. » LA MANUFA CT URE La Manufacture, afin de perpéCO GOL IN tuer le noué main, les fait réaliser — au Népal. « Nous avons travaillé sur Collection de tapis André la densité du fil, la teinture, la grille, Arbus, en exclusivité avec afin d’être au plus près du rendu de la Fondation André Arbus. l’époque. » Une trame mémorielle !

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© FONDATION ANDRÉ ARBUS

LA MANUFACTURE HISTORIQUE COGOLIN REMONTE LE TEMPS ET RENOUE AVEC LES GRANDS NOMS DES ARTS DÉCORATIFS. ANDRÉ ARBUS (1903-1969), ARCHITECTE, DÉCORATEUR ET SCULPTEUR EN FAIT PARTIE. SES CRÉATIONS PROLIXES, DES MEUBLES AUX LUMINAIRES, PA R Virginie Bertrand ONT MARQUÉ UNE NOUVELLE VOIE ENTRE LE CLASSICISME FRANÇAIS ET LA RECHERCHE DE FORMES ÉPURÉES.

PHOTO : JEAN-FRANÇOIS JAUSSAUD - STYLISTE : CAROLINE CLAVIER - DARZAHIA TAROUDANT / WWW.DARZAHIA.COM / CONTACT@DARZAHIA.COM

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La part du mystère TOUT ACTE CRÉATIF RECÈLE SA ZONE D’OMBRE. COMMENT JEAN COCTEAU EST-IL DEVENU UN PIONNIER DU DESIGN ? POURQUOI LIVIO SEGUSO S’EST-IL AFFRANCHI DE LA TRADITION ? FIGURES DRAPÉES DANS LEURS SECRETS, COMME CELLES EXPOSÉES AU MUSÉE DES BEAUX-ARTS DE LYON, LES ARTISTES LÈVENT ICI LE VOILE… PA R

Marie-Hélène Balivet

Dürer, Michel-Ange, Degas, Rodin, Picasso, Man Ray ou Ernest Pignon-Ernest : depuis l’Antiquité, les artistes représentent des corps drapés. Voile, drap, dais, linceul ou suaire, la draperie répond à une injonction paradoxale : vêtir le nu pour mieux le révéler, couvrir le corps pour le manifester. L’exposition se construit autour du processus de création de cette « seconde peau » peinte ou sculptée, à laquelle plis et replis confèrent sa propre anatomie, voire parfois son autonomie… « Drapé », jusqu’au 8 mars. Musée des Beaux-Arts. 20, place des Terreaux, 69001. Tél. 04 72 10 17 40 et mba-lyon.fr 1. Ernest Pignon-Ernest, Porte de Déméter, 1992. Crayon

noir, estompe, lavis d’encre brune et rehauts de craie blanche sur papier blanc. Paris, Galerie Lelong.

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On connaissait Cocteau poète et peintre.

C’est son talent de designer qui est ici révélé, ainsi que l’aisance avec laquelle il s’est épanoui dans tous les modes d’expression : la céramique, qu’il apprit à « tatouer » avec son ami Picasso, les décors muraux, le mobilier, la mode, les bijoux, le vitrail, les tapis… Designer avant la lettre, Cocteau traversa son temps en lui léguant un peu de son ineffable allure. « Cocteau design », jusqu’au 15 juin. Musée Jean-Cocteau, Le Bastion. Quai Napoléon III, 06500. Tél.

04 93 18 82 61 et museecocteaumenton.fr

Les années 1950 ont vu émerger le combat des femmes pour exister en tant qu’artistes.

Moins exposées, rarement reconnues, les femmes peintres s’expriment alors dans une multitude de tendances dissidentes. C’est la vitalité de cette « autre moitié de l’avantgarde » que l’exposition met en lumière, à travers 45 artistes représentatives : Pierrette Bloch, Marta Pan, Colette Brunswick, Vieira da Silva, Geneviève Asse, Aurélie Nemours… « Femmes années 50 », jusqu’au 10 mai. Musée Soulages. Avenue Victor-Hugo, 12000. Tél.

05 65 73 82 60 et musee-soulages.rodezagglo.fr

Si les formes nous en rappellent d’autres, c’est parce que Ladislas Combeuil se plaît à réinterpréter les œuvres de ses aînés. Les coups de ciseau à bois remplacent les coups de pinceau et les matériaux inhérents à la peinture, châssis et toile, deviennent sculptures. Il s’attache ici à revisiter des figures de la mélancolie : Polyèdre de Dürer, Cube de Giacometti… Une passionnante manipulation de l’histoire de l’art. « Ladislas Combeuil, la peinture comme lieu », jusqu’au 14 février. Le Narcissio. 16, rue Parmentier, 06000. Tél. 04 93 84 81 30 et le-narcissio.fr

2. Pierre Vals, une photo intitulée Jean Cocteau décorant un abat-jour pour la villa Santo Sospir, vers 1950. 3. Aurélie Nemours, Le Navire Argo, 1957, huile sur toile, 116 x 90 cm. Courtesy Galerie Denise René. 4. Ladislas Combeuil, Les Roches errantes d’après Tony Smith, 2019. Bois, toiles, corde, copeaux de contreplaqué, acier.

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© 2. PIERRE VALS 4. 3. AURÉLIE NEMOURS. LADISLAS COMBEUIL

I N S TA N T S D ’ A R T

I N S TA N T S D ’ A R T

instant. N°5 Biot Aux élèves de son Académie moderne, le peintre

© 5. RMN-GP/GÉRARD BLOT. ADAGP, PARIS, 2019. DONATION NADIA LÉGER ET GEORGES BAUQUIER (1969) 6. LIVIO SEGUSO 7. PIERRE ET GILLES. COURTESY DES ARTISTES ET DE LA GALERIE TEMPLON, PARIS-BRUSSELS 8. COLLECTION PARTICULIÈRE. ADAGP, PARIS, 2019. ARCHIVES MARC ET IDA CHAGALL, PARIS

Fernand Léger enseignait l’art du dessin comme un préalable indispensable à la peinture : « Dessinez d’abord. Un dessin précis, au trait, rien qu’au trait. Des fragments d’abord : des mains, des pieds, puis des figures… » Croquer sur le vif des scènes de la vie quotidienne, représenter la femme aimée pour combler son absence, régler la composition d’un

portrait académique ou fragmenter le corps pour mieux en saisir les lignes essentielles… L’œuvre dessiné de Fernand Léger, foisonnant et intimiste, se dévoile dans cette exposition autour de l’intérêt toujours renouvelé du peintre pour la figure humaine. « Fernand Léger et le portrait », jusqu’au 2 mars. Musée national Fernand-Léger.

255, chemin du Val de Pôme, 06410. Tél. 04 92 91 50 20 et musee-fernandleger.fr

instant. N°6 Murano

instant. N°7 Cannes

instant. N°8 Nice

La pureté des lignes opposée aux artifices décoratifs: ainsi se résume le combat esthétique du maître verrier Livio Seguso. Depuis l’ouverture en 1969 de sa fabrique à Murano, cet artiste libre et atypique s’adonne à la sculpture du verre, créant des œuvres innovantes, nouant des dialogues inédits, avec l’acier, le marbre, le bois… Internationalement reconnu, il continue à travailler sur son île natale, et à faire surgir des propositions originales. « Livio Seguso, In principio era la goccia », jusqu’au 12 avril.

Museo del Vetro. Fondamenta Giustinian 8, 30141.

Tél. +39 041 243 49 14 et museovetro.visitmuve.it

Pierre photographie, Gilles peint. Tous deux inventent un univers scintillant et transgressif, où les icônes pop deviennent les divinités d’un nouveau culte païen. Pour la ville de Cannes, le duo a reconstitué une extraordinaire galerie de personnages, un tourbillon de héros dont beaucoup sont liés au grand écran. Entre esthétique kitsch et imagerie pieuse, cette petite fabrique des idoles interroge avec humour et pertinence notre relation au sacré. « Pierre et Gilles, le goût du cinéma », jusqu’au 26 avril.

Centre d’art la Malmaison. 47, boulevard de la Croisette, 06400. Tél. 04 97 06 45 21 et cannes.com

« Je n’ai jamais rien senti de pareil à ce que j’ai éprouvé dans ce pays… » Fasciné par la culture autant que par la lumière méditerranéenne, Marc Chagall entreprend deux voyages en terre hellène, en 1952 puis en 1954. D’une Grèce vécue à une Grèce rêvée, il s’approprie cet univers qui nourrira son œuvre jusqu’à la fin de sa vie, lui inspirant de multiples projets, dont les illustrations de L’Odyssée d’Homère et la mosaïque du Message d’Ulysse. « Sur la terre des dieux, Chagall et le monde grec », jusqu’au 27 avril. Musée national Marc-Chagall. Avenue Docteur-Ménard, 06000. Tél. 04 93 53 87 20 et musee-chagall.fr

5. Fernand Léger, Portrait d’Henri Martin, vers 1952, Personnage au cadre, vers 1950, Portrait de Nadia Léger, vers 1950. Encre de Chine et crayon sur papier. 6. Livio Seguso, Il Gioco, 1980.

Verre et acier. 7. Pierre et Gilles, Souvenir (Isabelle Huppert), 2016. Photo imprimée sur toile et peinte. 8. Marc Chagall, Le Songe, 1952. Vase en terre, décor aux engobes et aux oxydes.

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VIE D ES VILLES

MAR I MUN T PAGE DE G AUC HE Depuis la terrasse du palais des Rois de Majorque, Perpignan expose ses toits roux au pied du Canigou.

PAGE DE DROI TE 1. La Jeune Fille au Solex de Jean Ribière, à la galerie-librairie du Festival international du livre d’art et du film (FILAF), qui fêtera ses dix ans en juin prochain.

2. Barques catalanes et Notre-Damedes-Anges, bons baisers de Collioure !

3. Par un bel après-midi d’hiver, la cathédrale Saint-Jean-Baptiste depuis le Campo Santo.

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VIE D ES VILLES

PERPIGNAN 1. 2.

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ET LA CÔTE VERMEILLE LA CRÈM E CATALANE AVEC TROIS CENTS JOURS DE SOLEIL PAR AN ET DES AMANDIERS EN FLEURS AU PIED DU CANIGOU ENNEIGÉ, PERPIGNAN ABORDE L’HIVER EN DOUCEUR. DANS SES RUES, ON DÉCOUVRE MILLE PERLES D’ARCHITECTURE, ACCOMMODÉE À LA SAUCE CATALANE. ET UNE GÉNÉREUSE POIGNÉE DE RESTAURATEURS PASSIONNÉS, QUI DONNENT ENVIE D’EXPLORER LES VIGNES VOISINES, OÙ PAYSAGES ET MÉTHODES D’ÉLEVAGE RARES PRODUISENT DE GRANDS VINS. DE COLLIOURE À BANYULS, LA CÔTE VERMEILLE SERA VIDE DE TOURISTES, MAIS RICHE DES COULEURS QUI ONT FASCINÉ MATISSE, DERAIN, MAILLOL, ET TANT D’AUTRES ARTISTES. ET COMME NUL N’EST À L’ABRI D’UNE « EXTASE COSMOGONIQUE », QUI SAIT SI, COMME DALÍ, LA GARE DE PERPIGNAN NE DEVIENDRA PAS UN PEU UN NOUVEAU « CENTRE DU MONDE » ?

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Julie Daurel

PHOTOS

Nicolas Millet 45

PERPIGNAN ET LA C ÔTE VERMEILLE

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erpignan collectionne les âges d’or comme d’autres les cartes postales.

De 1276 à 1344, par exemple, une histoire de succession digne d’un Dynasty médiéval en fit la capitale continentale du royaume de Majorque, la plaque tournante économique et culturelle de la Méditerranée. À cette cour aussi brillante qu’éphémère, la ville doit le palais-forteresse à l’ombre duquel elle a grandi, la cathédrale Saint-Jean-Baptiste et son spectaculaire cloître- cimetière : le Campo Santo. Son charmant Castillet sera érigé peu après, comme la Loge de Mer, sa voisine. Du XIIIe au XVIIe siècle, vingt couvents s’installèrent à Perpignan, dont ceux des Minimes et des Dominicains qui servent d’écrins au Festival international du photojournalisme Visa pour l’image. Éclectique, la manifestation expose aussi à l’hôtel Pams, étonnante meringue Belle Époque que la ville doit à la famille Bardou, tout comme JOB, le papier à cigarettes made in Perpignan. D’autres fortunes se bâtirent sur les vins doux naturels ou les apéritifs, à l’instar de Byrrh. Pour accueillir cette bourgeoisie prospère, la cité se débarrasse dès 1904 du corset de ses remparts, et délaisse vite l’Art nouveau pour la modernité du style Art déco. Mais adoucie d’une pincée de terre cuite, d’une volute de fer forgé, de fenêtres géminées, d’une cour plantée de cyprès, de citronniers ou d’orangers. Quand vient la guerre, le Normand Raoul Dufy se réfugie au soleil de Perpignan. Dans son atelier ouvrant sur la place Arago, il peindra carnavals et sardanes.

Et fréquentera les dîners de Jacques et Paule de Lazerme, où se presse le tout Perpignan artiste et cosmopolite. Dans les années 1950, le couple sera proche de Picasso, qui fera de magnifiques portraits de Paule en Catalane. Curieux des arts du feu, le peintre s’intéresse alors au nouvel atelier de céramique créé par Firmin Bauby au sud de la ville. Mais c’est finalement Jean Lurçat qui fera pendant quinze ans les beaux jours de Sant Vicens. Et les nôtres aujourd’hui encore !

PAGE DE GAUCHE Au cœur de l’hôtel Pams, La Paix, plâtre de 1945 signé Conrad Paris.

PAGE DE DROITE 1. Sous les pins, une œuvre du sculpteur José Bonhomme.

2. Le festival de la fin d’été Visa pour l’image invite à redécouvrir le patrimoine perpignanais. Ici, l’église des Dominicains.

3, 7. Le Centre international du

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photojournalisme (CIP) propose toute l’année des expositions.

Ici, « Photojournalistes émergents » et le travail d’Idhir Baha au couvent des Minimes.

4. La grande roue, au pied du Castillet.

5. Le palais des Rois de Majorque, gothique avec des touches mauresques.

6. La Basse, affluent de la Têt, offre une échappée sur le Canigou enneigé.

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Vies d’artistes À PERPIGNAN, LES ARTISTES PRENNENT LE TR AIN (OU L A DILIGENCE). IL Y A LES TALENTS DU PAYS QUI MONTENT À PARIS, OU À VERSAILLES COMME HYACINTHE RIGAUD, PORTR AITISTE DE LOUIS XIV, LOUIS XV ET L A JET-SET DE SON TEMPS. ET CEUX QUI TROUVENT DANS CET TE VILLE COULEURS, LUMIÈRES, A MITIÉS ET PROXIMITÉ DE L’ESPAGNE, COMME M AILLOL, M ATISSE, DER AIN, DUFY, PICASSO ET LURÇAT. TOUS SONT RÉUNIS AU MUSÉE HYACINTHE-RIGAUD, À DEUX PAS DE L A M AISON D’HÔTES CAN ARTISTS, TOURNÉE, ELLE, VERS L A CRÉATION CONTEMPOR AINE.

HÔTELS PARTICULIERS Situé entre l’hôtel de Lazerme et l’hôtel de Mailly, ce musée d’art singulier est habité par de lumineuses personnalités.

Celle du maître anonyme de la Loge de Mer, dont le fascinant Retable de la Trinité nous raconte le Perpignan marchand du XV e siècle. Celle de Hyacinthe Rigaud, fils d’un tailleur perpignanais, grand admirateur de Van Dyck et Rembrandt, qui devint lui-même un immense portraitiste de cour. Et celles, enfin, des généreux Jacques et Paule de Lazerme. Marcher sur leurs tomettes, découvrir le décor peint de leur chambre, les photos de famille, les œuvres créées sous leur toit par Pablo Picasso ou place Arago par Raoul Dufy…

MUSÉE H YACINT HE-RIGAUD

Pour découvrir les portraits de Hyacinthe Rigaud et comprendre la contribution de la région à l’art du XXe siècle.

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CHAMBRES AVEC VIE De son trépidant passé d’infirmière libérale, Françoise Chalade a gardé l’habitude de surgir aux quatre coins de sa ville, qu’elle connaît par cœur, pour y faire naître des projets passionnants, du Perpignan Art déco à la Maison rouge, manifeste moderne de l’architecte Raoul Castan et ancien atelier du peintre Louis Bausil, dont elle fit un havre délicieux. Désormais installée face à la superbe Loge de Mer, sa maison d’hôtes et de culture Can Artists articule quatre chambres autour d’un carré de ciel bleu, de mobilier design chiné et d’œuvres d’artistes catalans de talent comme Roger Cosme Estève, Claude Muchir, Jean-Louis Vila ou le duo KRM. CAN ARTIST S

Maison d’hôtes au cœur de la ville, où les attentions de Françoise Chalade donnent envie de prolonger le moment.

CI-DESSUS 1. Est-ce qu’en peignant cet autoportrait au turban, Hyacinthe Rigaud imaginait qu’il serait affiché dans toute sa ville natale au XXIe siècle ? 2. Dans la cour aux Oiseaux du musée d’art, Femme agenouillée du sculpteur Roger Mauréso, agrandissement d’après un original de 1975 destiné au palais des Congrès de Perpignan. 3. Dans la chambre Terre de Can Artists, une œuvre de Jean-Louis Vila. 4. Françoise Chalade et la toile de Claude Muchir devant laquelle les hôtes prennent leur petit déjeuner.

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PERPIGNAN ET LA C ÔTE VERMEILLE

Lurçat forever AU SUD-EST DE LA VILLE, DANS LE QUARTIER DE SAINT-GAUDÉRIQUE, SANT VICENS EST L’ŒUVRE DE TOUTE UNE VIE : CELLE DE FIRMIN BAUBY, QUI FUT LE MÉCÈNE DE GRANDS ARTISTES COMME JEAN LURÇAT OU JEAN PICART LE DOUX, QUI, DANS LES ANNÉES 1950-1960, ASSURÈRENT LA RENOMMÉE DES CÉRAMIQUES SANT-VICENS DANS LES GALERIES D’ART DU MONDE ENTIER. EN 2011, CLAIRE BAUBY, SA PETITENIÈCE, A RELANCÉ L’ATELIER ET RÊVE DE POUVOIR PRÉSERVER ET ANIMER CET EXCEPTIONNEL FOYER DE LA CRÉATION CATALANE AU XX E SIÈCLE.

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L’OASIS ARTISTIQUE Sa fortune faite dans le mareyage, Firmin Bauby décida de réaliser son rêve : créer un atelier de céramique et encourager la création catalane contemporaine. Il se lance en 1942, avec Maillol et Dufy pour bonnes fées. Dès 1951, Jean Lurçat viendra en résidence au mas chaque automne et chaque printemps, pendant quinze ans.

Il y créera maints plats, pichets et vases.

Et des carreaux pour de grandes fresques, dont l’une est encore visible au mas. Firmin reçut aussi Picasso, qui aima, mais ne resta pas, Charles Trénet, Catherine Deneuve et Vadim pour le tournage du film Et Satan conduit le bal. Et enfin Dalí, qui clôtura ici son « voyage triomphal » du 27 août 1965.

SANT VICENS

Une boutique et un musée dans un jardin méditerranéen, entre chlorophylle et créativité.

CI-DESSUS 1. Claire Bauby, dans le jardin méditerranéen planté par son grand-oncle Firmin. 2. Le mas, entre agaves et pins parasols. 3. Inaugurée en 1961, cette fresque de Jean Lurçat décline le thème du Paradis et de l’Enfer. D’après Claire, elle servit de « brouillon » à la fresque de 125 m2, intitulée Les Quatre Éléments, qui orne la Maison de la radio de Strasbourg. 4. En noir et blanc, assiette et pichet de la collection « Oiseaux », signée Jean Lurçat. 5. Un pichet de Jean Picart le Doux, au musée Sant Vicens.

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Lurçat forever DEPUIS 2013, EMMANUEL ET AMÉLIE STERN, LES NOUVEAUX PROPRIÉTAIRES DE LA VILLA DUFLOT, S’EFFORCENT DE REDONNER À LEUR HÔTEL QUATRE ÉTOILES AU SUD DE PERPIGNAN L’ESPRIT D’UNE VILLA MÉDITERRANÉENNE DES ANNÉES 1950. « WORK IN PROGRESS » AVEC LA PARTICIPATION ACTIVE DES DÉCORATEURS GAËL ROVIRA (ROVIRA STUDIO), POUR LE RESTAURANT, ET CÉCILE CARRÉ (MIS-MAS INTERIORISMO À BARCELONE), POUR LA NOUVELLE ANNEXE, DONT LES VINGT-HUIT CHAMBRES OUVRENT SUR LA PISCINE ET LE PARC ARBORÉ.

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ESPRIT RIVIERA Amélie Stern, la nouvelle propriétaire de la Villa Duflot, souhaitait mettre en avant l’histoire et le patrimoine d’un département qu’elle juge méconnu. Le décorateur Gaël Rovira, de Canet, a d’abord chiné un grand nombre de vaisselles et de carreaux réalisés par Jean Lurçat pour Sant Vicens.

Ceux-ci font leur effet dans la salle de restaurant. Dans les vingt-huit chambres de l’hôtel, Cécile Carré, du studio Mis-Mas, a aussi multiplié les clins d’œil à Jean Lurçat, mais cette fois associés à des pièces contemporaines, des suspensions « Vertigo » de Constance Guisset aux tables de chevet en céramique confectionnées sur mesure pour elle par un potier de La Bisbal en Catalogne Sud ou méridionale.

VILLA DUFLOT

Pour s’échapper du centre-ville, un hôtel quatre étoiles dans une bulle de verdure.

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CI-DESSUS 1. Entre restaurant et parc arboré, la piscine-miroir de l’hôtel. 2. Dans les chambres, inspiration Jean Lurçat, de la moquette soleil au médaillon en céramique réalisé par l’atelier Sant Vicens pour les têtes de lit. 3. Près du bar, coin vintage avec un canapé à cannage, Red Edition, des fauteuils en résine, Vincent Sheppard, et une table basse chinée avec ses carreaux Sant Vicens d’origine. 4. Autour de la piscine : murs terracotta et fauteuils, Vincent Sheppard, pour l’esprit Riviera.

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PERPIGNAN ET LA C ÔTE VERMEILLE

Tout ce qui brille !

ON L’A VU AVEC LA SAGA SANT VICENS, IL SUFFIT PARFOIS D’UN SAVOIR-FAIRE TRADITIONNEL REHAUSSÉ AVEC TALENT POUR QUE PERPIGNAN ET LE PAYS CATALAN PARTENT À LA CONQUÊTE DE LA PLANÈTE. C’EST LA BELLE AVENTURE QUE VIVENT AUSSI DEPUIS TRENTE ANS HENRI ET FRANÇOISE QUINTA, DONT LES TOILES DU SOLEIL ONT FAIT LE TOUR DU MONDE. QUANT AU GRENAT DE PERPIGNAN, C’EST OFFICIEL DEPUIS NOVEMBRE 2018, IL EST LE PREMIER BIJOU FRANÇAIS À BÉNÉFICIER D’UNE INDICATION GÉOGRAPHIQUE PROTÉGÉE.

PLEIN SOLEIL Françoise et Henri Quinta ont beaucoup fait pour l’art de vivre catalan depuis ce jour de 1993 où ils ont sauvé la dernière manufacture de toile de Saint-Laurent-deCerdans, un village du Vallespir qui comptait, au début du XXe siècle, mille ouvriers et quinze manufactures de vigatanes, les espadrilles catalanes. Aujourd’hui, leurs vieux métiers tissent en grandes largeurs les toiles pour l’ameublement et le linge de maison, qu’Henri réinvente à l’infini à partir d’une palette de 35 coloris. De belles histoires à rayures qui font le show aux terrasses du Farenheit 7 à Val Thorens ou du Mama Shelter de Los Angeles, en passant par New York, Osaka ou Santiago.

LES TO ILES D U SOLEI L

La boutique réunit la gamme de l’enseigne, un atelier de confection et des objets déco soigneusement mis en scène.

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GEMME J’ADORE Une taille particulière, dite « rose », des chatons faits main en or 18 carats, clos sur le grenat, et un paillon placé sous la pierre pour renvoyer la lumière. C’est un bijou saisissant qui fut distingué à l’Exposition universelle de 1900, et dont la fabrication s’étendit à tout le département.

Aujourd’hui, treize artisans perpétuent ces techniques, homologuées par l’Indication géographique protégée (IGP), mais plus enseignées dans les écoles de bijouterie françaises. Certains, comme Maxime CreuzetRomeu, militent pour plus de modernité.

Pourquoi pas des folies comme la bague « Mouche cosmique » offerte à Gala lors du « voyage triomphal » de Dalí à Perpignan ?

MAXIME C REU ZET-ROM EU

L’artisan travaille dans l’atelier de son père, et raconte les outils dédiés au grenat et ses créations, dont le collier de Naomi Campbell.

CI-DESSUS 1. Henri et Françoise Quinta : les couleurs d’une équipe qui gagne, dans leur nouvelle boutique, sur la place de la cathédrale. 2. Les Toiles du Soleil, avec les plats et assiettes en terre vernissée de l’atelier La Sardine, à Cassis. 3, 4. Maxime Creuzet-Romeu est revenu au pays après avoir travaillé dix ans place Vendôme chez Boucheron. Chez lui, on peut faire restaurer des bijoux anciens, comme cette croix badine, ou en inventer de nouveaux.

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Palais de chine DANS LES CATALOGUES, LES MAGAZINES D’ÉPOQUE, LES ATELIERS OU JUSTE AU COIN DE LA RUE, ILS CHERCHENT, FOUINENT ET TROUVENT. LE DESIGN DES ANNÉES 1950 À AUJOURD’HUI N’A PAS DE SECRETS POUR EUX. OU BIEN ILS SE PASSIONNENT POUR LES ARTISTES, QU’IL S’AGISSE DE JEUNES CRÉATEURS ÉMERGENTS OU DE GRANDS NOMS DES TRENTE GLORIEUSES. ILS SAVENT DÉNICHER LEURS CRÉATIONS, PARFOIS CONFIDENTIELLES, ET LES ASSOCIER À DU MOBILIER DES QUATRE CONTINENTS POUR COMPOSER DES INTÉRIEURS RARES.

CHASSEUR DE DESIGN Une station essence signée Jean Prouvé ou Matti Suuronen à vendre ? L’homme de la situation s’appelle Clément Cividino. Fauteuils « Bulle », prototypes de voiture « Space Age »… on trouve chez ce chasseur de design des pièces uniques qu’il déniche aux quatre coins de l’Europe et revend plus loin encore. Depuis novembre 2019, il a investi, avec Marie Dagnicourt, l’ancienne école Maintenon de l’impasse Cité-Bartissol : 300 m2 ouverts aux belles scénographies qui sont devenues leur marque de fabrique.

GALER IE CLÉMENT C IVIDIN O

Belle sélection, de la photographe de mode Maria Espeus aux céramistes Jean-Paul et Suzy Brunet.

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DES FIFTIES AUX SIXTIES Bruno Maillols et sa galerie Hobo ont fait du mobilier des années 1950 et 1960 leur spécialité, et proposent une sélection de pièces signées par les grands créateurs de la période, éditées par leurs fabricants originaux.

Alors, qu’est-ce qui vous ferait plaisir ? Un lot de chaises danoises en palissandre et corde signées Poul Volther ?

Un fauteuil « Soft Pad » de Ray & Charles Eames ? Les jardinières « Diabolo » de Willy Guhl ? Ou une série d’assiettes bicolores de Jean Lurçat pour Sant Vicens ?

HOBO D ESIGN

La collection vintage est à découvrir dans un quartier populaire aux maisons colorées.

L’AMOUR DU RISQUE « J’exerce un métier dangereux, plaisante Roger Castang.

Quand je présente un artiste émergent à un collectionneur, je n’ai pas le droit à l’erreur. » Mais, depuis vingt-cinq ans, l’homme a fait ses preuves. Il a ainsi découvert à ses débuts KRM, le duo germano-franco-algérien qui travaille à quatre mains depuis sa rencontre au pied du Mur de Berlin en 2001. On les verra à Perpignan pour l’exposition « De Berlin à Tarfaya », puis leur œuvre textile sera présentée au musée Matisse du Cateau-Cambrésis.

CASTA NG ART PROJEC T

« KRM/De Berlin à Tarfaya », jusqu’au 29 mars à la galerie Castang et au Centre d’art contemporain Walter Benjamin.

CI-DESSUS 1. Clément Cividino sous un lustre italien des années 1950. 2. La galerie Cividino fait aussi la part belle aux artistes. Au premier plan, une création de Jean-Paul et Suzy Brunet. 3. Les trésors de Bruno Maillols : fauteuil « Martingala » de Marco Zamuso, lampe de Marius Bessone made in Vallauris et bougeoirs en céramique de Cari Zalloni. 4. Une assiette de Jean Lurçat pour Sant Vicens. 5, 6. Sur les remparts de la rue Rabelais, la Maison rouge de Raoul Castan, face à la galerie d’art de Roger Castang.

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PERPIGNAN ET LA C ÔTE VERMEILLE

Foodie paradis PARCE QU’IL AVAIT REMIS SON CV AU MAÎTRE D’HÔTEL DE JACQUES CHIRAC, ROMAIN MARGUERITTE TRAVAILLA PENDANT DEUX ANS À L’ÉLYSÉE, AVANT DE S’ENVOLER POUR LES AMBASSADES DE FRANCE À LONDRES ET WASHINGTON, OÙ IL A RENCONTRÉ SON ÉPOUSE, AURÉLIA MARI. DE RETOUR À PERPIGNAN AU TERME DE CES ONZE ANNÉES À L’ÉTRANGER, LE SOMMELIER ET SA FEMME, DEVENUE CUISINIÈRE, MILITENT AU RESTAURANT VIA DEL VI EN FAVEUR DE L’ÉCOLOGIE ET DU PATRIMOINE GOURMAND CATALAN.

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PROFESSION : TRAIT D’UNION Via del Vi est plus qu’un restaurant, c’est une ambassade de la gastronomie et de la viticulture catalane. Romain a réuni une cave exceptionnelle de 2 500 références. Tout en vins bio et nature, depuis sa rencontre avec Alain Castex, du Casot des Mailloles, à Banyuls. Il cite encore le domaine Danjou-Banessy, dont les rancios lui semblent au niveau des grands vins de Jerez. « Ce qui m’anime, explique-t-il, c’est d’être le trait d’union entre ces passionnés et nos clients. » En cuisine, Aurélia opine. En vraie Catalane d’adoption, elle mitonne les cargols ou la vache des Albères comme personne !

VIA DEL VI

Le restaurant a reçu du réseau Slow Food le label Km 0, pour ses produits de petits producteurs locaux.

CI-DESSUS 1. Romain Margueritte et Aurélia Mari, ambassadeurs des produits catalans éco-responsables, dans leur restaurant Via del Vi. 2. Romain et Aurélia ont décoré l’étage avec leurs propres meubles. 3. Légumes d’hiver et boudin noir pour une assiette de saison. 4. Impossible de retirer de la carte tant de douceur chocolatée.

5. Pour sa cave aux 2 500 références, Romain a mis un point d’honneur à recevoir chaque vigneron. Et à aller voir comment il travaillait dans ses vignes et en cave.

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Foodie paradis UN PEU GRAPHISTE, UN PEU DJ ET BEAUCOUP CHEF PASSIONNÉ, GRAND FAN D’IÑAKI AIZPITARTE ET D’YVES CAMDEBORDE, YANNICK SEREZ S’EST FAIT CONNAÎTRE AU PERCHERONS DE CÉRET, DONT IL ÉTAIT COPROPRIÉTAIRE, AVANT D’INVESTIR CETTE CAVE DANS UNE RUELLE DU VIEUX PERPIGNAN. GUIRLANDES DE BOUTEILLES ET CHAISES CANTILEVER VIENNENT FAIRE SWINGUER LES VIEILLES VOÛTES ROSE BRIQUE DE CETTE TAVERNE, QUI VIBRE À L’HEURE DES TAPAS.

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PASSION PRODUIT Le sagí, c’est le beurre du Catalan : une ventrèche roulée que l’on suspend à un crochet le temps qu’elle développe un petit goût de rancio parfumé. Chez Yannick Serez, la passion pour le produit débute dès l’apéro-tapas. C’est un pépé de La Jonquera qui élabore son vermouth artisanal, à accompagner avec quelques anchois de la criée de Llançà, toujours au sud de la frontière. Avec des olives, un trait d’huile d’olive du Moulin de Minerve sur du pain, ça commence bien. Ça continue par un lapin frit et son aioli à l’estragon, que Yannick ne peut retirer de la carte sous peine de représailles !

SAGÍ

Dans ces ruelles entre Loge de Mer et Castellet, l’apéritif est un rituel sacré. Sagí accueille les premiers clients dès 18 h 30.

CI-DESSUS 1. Yannick Serez rêvait d’une taverne à lui. C’est fait, dans le vieux Perpignan. 2. Vermouth artisanal, olives et huile du Moulin de Minerve, à Corneillala-Rivière, pour l’apéro. 3. Yannick, au moulin à poivre. 4. Les joues de lotte de la criée de Llançà servies avec un beurre au yuzu et herbes sauvages, comme le mouron des oiseaux. 5. De retour d’une longue formation au Japon, le second de cuisine, Elmi Rejichi-Lubrano, met son grain de sel et sa touche asiatique dans les recettes.

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PERPIGNAN ET LA C ÔTE VERMEILLE

Foodie paradis PARCE QU’IL ÉTAIT SCULPTEUR ET QU’ELLE ÉTAIT COMMISSAIRE D’EXPOSITION, DAMIEN TEIXIDOR ET CONSTANCE BARRÈRE DANGLETERRE ONT FAIT LEUR MARQUE DE FABRIQUE D’UNE CUISINE SUR LE POUCE, DESTINÉE À ACCOMPAGNER LEURS PREMIÈRES EXPOSITIONS. AU DIVIL, LONGS AFFINAGES, PIÈCES DE PRESTIGE SOUS VITRINE ET CUISSONS AU MICRON SONT LES ATOUTS MAJEURS DE L’UN DES MEILLEURS RESTAURANTS DE VIANDE FRANÇAIS. SIX JOURS SUR SEPT, MIDI ET SOIR, LES CARNASSIERS EN SONT TOUT ESPANTÉS !

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L’ART DES METS

MORCEAUX CHOISIS

« On a toujours aimé créer, fabriquer. Pour nos premières expositions, j’apportais une carn de parol, de petits artichauts au jambon. Je faisais des cuissons de dernière minute, au chalumeau. C’était bon. Les gens en redemandaient. On s’est lancés. » Damien cuisine en rez-de-rue, où quelques tables sont posées. Les habitués préfèrent la grande table d’hôtes où tout le monde parle, et se fait goûter, à l’étage.

Membre des Toques blanches du Roussillon, Stéphane Balluet travaille avec des éleveurs locaux, comme les Vilaceca de SaintJean-Pla-de-Corts ou les Castello à Fontrabiouse, pour ses rognons ou ris de veau servis avec des gnocchis maison. C’est le bon endroit pour goûter de superbes pièces, longuement affinées, comme un bœuf Wagyu, de Kobé ou un Black Angus.

NATIVE

LE DIVIL

Il faut vivre un repas comme un happening créatif. Une minirésidence d’artistes est même installée au-dessus du restaurant.

Nouveauté, Stéphane Balluet a ouvert juste à côté une « boucherie urbaine ». On va pouvoir emporter Le Divil à la maison.

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CI-DESSUS 1. Constance et Damien, devant les créations de Guillaume Fosse. 2. Couverts et serviettes brodées à côté de chaises des Ateliers J&J pour la grande table d’hôtes. 3. Damien est arrivé à la cuisine par le produit. Ici, chicorée pain de sucre et moules de Rosas. 4. Au Divil, carpaccio de bœuf Simmental, affiné six semaines. 5. Cherchez l’intruse : une sardine dans le meilleur restaurant de viande français 2017. 6. Aubrac, Charolaise, Rubia Gallega et Limousine.

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Foodie paradis « LES JOURNÉES SONT LONGUES, LES NUITS SONT COURTES, LA VIE EST BELLE », C’EST LA DEVISE DE LA FAMILLE, SECOND RESTAURANT D’ALEX RODORE APRÈS UN PASSAGE PAR LA PLAGE. L’ESPRIT FARNIENTE DEMEURE, ET LE BRUNCH DU DIMANCHE EST UN MUST. LIBERTÉ, LIBERTÉ CHÉRIE, C’EST AUSSI LE CREDO DE GARRY WILSON ET ARIANE SAMUELIAN, QUI TRAVAILLENT À QUATRE MAINS ET PROPOSENT À L’AVEUGLE UN MENU UNIQUE, DANS UNE EX-PIZZERIA QU’ILS SE MOQUENT DE RELOOKER CAR, POUR EUX, SEULE COMPTE L’ASSIETTE.

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COMME À LA MAISON

SUR FOND D’ASIE

Il y a la déco chinée et stylée, une belle cave de vins bio et, sur les murs, les citations et haïkus d’Alex, poète à ses heures, fou de littérature californienne, de Jack London à Bukowski. Cette Famille bohême, tout Perpignan y accourt pour le brunch du dimanche, quand la rue Paratilla voisine déborde. Ne ratez pas non plus le menu spécial enfants (gâtés) du mercredi. Qui reprendra des coquillettes à la truffe ?

Ils se fichent bien de la déco (ils ont gardé le décor Arlequin de la pizzeria qui les précédait), mais posent sur la table de si belles assiettes. Le produit est roi, qu’il soit d’ici ou de là-bas, aux antipodes. Car, si Ariane fait le marché et choisit les vins, Garry l’Australien regarde vers l’Asie. Ce qui en fait depuis treize ans des pionniers du renouveau culinaire perpignanais.

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LA FAMILLE

LE GARRIANE

Prendre le temps de s’arrêter sur les photos souvenirs, ce qui est écrit sur les murs et les belles bouteilles en cave.

Un voyage en neuf plats, qui débute par des saint-jacques crues avec œuf de caille coulant et algues wakamé frites.

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CI-DESSUS 1. Alex Rodore et le chef Jérémy da Silva sont, avec Eva Fèvre, les créateurs de La Famille. 2. Le jour des enfants, Alex ajoute les coquillettes à la truffe.

3. Mercredi, c’est chou-fleur frit. Avec œuf poché et stracciatella di bufala. 4. Le suprême de poulet du Garriane chahute les papilles. 5. Qu’importe la déco, pourvu qu’on ait l’ivresse : Garry Wilson et Ariane Samuelian. 6. Cuits en tempura dans une feuille de nori : shiitake, blettes et fenouil hachés, avec une mayonnaise au curry noir.

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À l’ouest, vins sur vingt EN HIVER, ON PEUT EXPLORER LES FLANCS DU CANIGOU À SKIS OU RAQUETTES. ON PEUT AUSSI FAIRE UNE BOUCLE À SON PIED ET DÉCOUVRIR LES SPÉCIFICITÉS VITICOLES DU ROUSSILLON. À COMMENCER PAR LES VINS DOUX NATURELS, APÉRITIF PRÉFÉRÉ DES FRANÇAIS JUSQU’AUX ANNÉES 1970. BÉNIE PAR UN ENSOLEILLEMENT EXCEPTIONNEL, LA RÉGION MÈNE UNE DOUBLE RÉVOLUTION. CELLE DU VIN BIO, VOIRE NATURE. ET CELLE DE L’ŒNOTOURISME, OÙ LES VIGNERONS SE FONT RESTAURATEURS ET HÔTELIERS.

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ntre mer et montagne, le Roussillon est une terre de vins d’exception, et les vins doux naturels en sont le fleuron. Certes, le rivesaltes n’est plus l’apéritif préféré des Français, mais la qualité de ces vins doux a explosé ! Au cours de leur vieillissement – trente mois minimum –, le maître de chai va jongler entre fûts, barriques et dames-jeannes. Il va rechercher un maximum d’échanges, d’oxydation, de contrastes chaud-froid, jour-nuit. Tout ce qui pourra élargir sa palette à l’heure des assemblages. Au final, on obtient des vins de connaisseurs, « de méditation » disent les Italiens, avec une palette d’arômes incroyable, de l’orange, des fruits confits, des épices, mais aussi du miel, de la noix fraîche, du café ou du pain grillé. Un trésor que les étrangers savent parfois mieux savourer que nous. Autre spécificité, propre à l’Occitanie : les vins nature. Car ici plus qu’ailleurs, une nouvelle génération de vignerons travaille sans intrants chimiques, dans les vignes comme à la cave. Chez eux, la fermentation se fait spontanément grâce aux levures naturellement présentes dans le raisin et la cave. Cela donne des vins étonnants, d’abord déconcertants pour les non-initiés, mais dont il est ensuite difficile de se passer, de l’avis de nos restaurateurs et fins connaisseurs. Pour rencontrer ces nouveaux vignerons, cap sur la vallée de l’Agly, où Le Silex à Tautavel et Le Coq à l’Âne à Latour-de-France ouvriront portes et bouteilles.

CAZES D’ÉCOLE Au sein du groupe AdVini, Cazes est une vieille maison de Rivesaltes (1895), qui fait attention à ne pas être en retard d’une (r)évolution. En 1995, elle a fait le pari osé de la biodynamie appliquée à 220 hectares de vignes. En 2015, c’est le virage œnotouristique que Lionel Lavail a finement négocié, faisant de ce joli mas au nord de Perpignan une maison d’hôtes cool et pointue à la fois, qui lui ressemble.

MAS LATOUR-L AVAIL

En soirée , dîner à la Table d’Aimé, à Rivesaltes, et goûter les vins qui ont donné leurs noms aux chambres d’hôtes.

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CI-DESSUS 1. Cazes et la Table d’Aimé, à Rivesaltes. 2. Le salon du mas Latour-Lavail occupe l’ancien chai à barriques. 3. Lionel Lavail, directeur de Cazes, a grandi entre une mère viticultrice et un père architecte : « Je voulais que l’on sente l’ancien lieu de travail, le sol en béton, les galets et le cayrou (terre cuite) traditionnel. » 4. L’escalier mène à cinq chambres, dont les noms évoquent les vins doux naturels de la maison. 5. Henri Quinta a choisi le code couleur. Ici, la suite Muscat. 6. Le Canigou, vu du mas.

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À l’ouest, vins sur vingt QUOI DE MIEUX POUR LE WEEK-END QU’UNE BELLE DÉGUSTATION DE VINS DOUX NATURELS À RIVESALTES ? CHEZ ARNAUD DE VILLENEUVE, LES QUATRE GRANDS MILLÉSIMES (1936, 1970, 1979 ET 1988) SONT TOUT UN POÈME, UN VOYAGE MÊME. À BÉLESTA, ON RECOMMANDE AUSSI LE BRUNCH DU DIMANCHE AU DOMAINE RIBERACH. DANS LA SALLE DES PRESSES DEVENUE RESTAURANT AVEC VUE, FAIRE LE PLEIN D’ÉNERGIE SUCRÉE-SALÉE, PUIS OPTER POUR UN LEVER DE SOLEIL SUR LE CANIGOU, UN SAFARI OU UNE CARGOLADE DANS LES VIGNES.

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SAVANTE ALCHIMIE

FAIRE SON VIN

Stopper la fermentation des vins par un apport d’alcool permet de préserver leur douceur naturelle. Ce procédé appelé « mutage » fut découvert en 1258 par un médecin, Arnaud de Villeneuve. En 2007, on donna son nom à la fusion de trois caves coopératives dont la plus vieille date de 1909. « La qualité de nos vins, dit Guillaume Arbus, notre guide, on la doit aussi à tous les vignerons qui nous ont précédés. »

C’est une histoire d’aujourd’hui. Deux architectes, Luc Richard et Karin Pühringer, se rencontrent entre Paris et Berlin. En 2007, quand Luc décide de faire son propre vin, ils sauvent de la ruine la cave coopérative de Bélesta, le village de ses vacances d’enfance, y installent les chais du Domaine Riberach et un éco-hôtel-restaurant, où l’on brunche sous la vieille charpente Eiffel de la salle des presses.

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ARNA UD DE VILLENEUVE

DO MAINE RIBERAC H

Le luxe de pouvoir dénicher une bouteille de son année de naissance. À goûter aussi : le muscat de Rivesaltes.

En hiver, Riberach ouvre autour de week-ends à thème.

Et propose, sur réservation, des sorties choisies avec vos hôtes.

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CI-DESSUS 1. Chez Arnaud de Villeneuve, à Rivesaltes, la charpente en bois et les cayrous du chai de 1911 favorisent les échanges entre les vins et l’air ambiant. 2. La Collection, trésors ambrés à déguster. 3. Vieillissement en dames-jeannes. 4. Faire renaître la cave coopérative de 1925 en hôtel quatre étoiles, c’est le pari Riberach. 5, 6. Dans le restaurant, les photos du chantier, de la dépose du toit à la transformation des cuves béton en chambres. Au sol, les rails des wagonnets qui apportaient le raisin à presser.

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À l’ouest, vins sur vingt ATTENTION : CARACTÈRES BIEN TREMPÉS ! EN SE RENDANT CHEZ THIERRY TARRIUS (EL SILEX À TAUTAVEL) OU CHEZ MORGAN VAN DER HORST (LE COQ À L’ÂNE À LATOUR-DE-FRANCE), ON S’EXPOSE À DES IDÉES ALTERNATIVES, À DES DISCUSSIONS ENFLAMMÉES… QUELQUES HEURES CHEZ CES DEUX-LÀ EN APPREND BEAUCOUP SUR LA RÉGION, SES SPÉCIALITÉS ET LE MONDE LOCAL DES VINS BIO OU NATURE, DONT ILS SONT LES AMBASSADEURS ACTIFS ET PASSIONNÉS.

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L’ÂME DE TAUTAVEL

UN GARS NATURE

C’est calme Tautavel en hiver. Sauf chez Thierry Tarrius, du restaurant El Silex, chez qui les copains défilent, contents de profiter sans les touristes de sa bonne cuisine locale, mais avec un twist à lui. On fait des progrès en catalan en goûtant le wok de rovellous (lactaires délicieux), le costelló (travers de porc) laqué aux pommes de terre grenaille ou le pa d’ous (œufs au lait) de mamie aux agrumes. Alors, bon profit !

Dans tout ce qu’il fait, Morgan van der Horst est du genre engagé.

Pour lui qui a beaucoup voyagé et fait mille métiers, ouvrir un bistrot de village est un vrai choix de vie. Il y sert assiettes bio, bières artisanales et vins nature. Pour ces derniers, son passé d’instit le rattrape.

Il aime en parler à ses clients et organise à l’automne, avec La Bande de Latour, des portes ouvertes festives appelées « Vous allez déguster ».

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EL SILEX

LE COQ À L’ÂNE

Trois anchois, un petit chèvre et un chupito de rancio sec : un magnifique amuse-bouche catalan.

Avis aux débutants : Morgan explique et fait goûter d’excellents vins nature à prix serrés.

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CI-DESSUS 1. Roses de fraîcheur, les gambitas d’El Silex. 2. L’homme de Tautavel, dans sa version contemporaine. Thierry Tarrius était disquaire sur les ChampsÉlysées à Paris avant de revenir cuisiner au pays. 4. Au Coq à l’Âne, à Latour-de-France, une sélection de vins nature des environs. 5. Après une vie tous azimuts, Morgan van der Horst a fait le choix de s’installer à la campagne. 6. Produits d’ici, saveurs d’ailleurs : le chef fait une cuisine maison simple et goûteuse.

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DE 1866 À L’ÂGE D’OR DES ANNÉES 1930, LE « TONIQUE HYGIÉNIQUE À BASE DE VINS GÉNÉREUX ET DE QUINQUINA », INVENTÉ À THUIR PAR SIMON VIOLET, SUSCITA UN TEL ENGOUEMENT QU’IL DEVINT L’UN DES APÉRITIFS LES PLUS BUS AU MONDE ! AUJOURD’HUI, À LA DEMANDE DE PERNOD RICARD, QUI CONTINUE À LE FABRIQUER DEPUIS 1976, C’EST DÉSORMAIS LA COMMUNAUTÉ DE COMMUNES DES ASPRES QUI CONTE AU PUBLIC LA FOLLE SAGA BYRRH, UTILISANT LES TECHNOLOGIES MODERNES DANS LE DÉCOR HISTORIQUE DE SES CHAIS-CATHÉDRALE.

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LE GRAND COUP DE FOUDRE Marchand de vins et d’étoffes basé à Thuir, Simon Violet invente en 1866 un apéritif miracle à base de vin, plantes aromatiques et quinquina. Avec son frère Pallade, ils raflent vite des médailles, ouvrent des comptoirs à Paris, Londres, Buenos Aires.

En 1910, leurs bateaux voguent de PortVendres vers le vaste monde. Des trains et des camions roulent à leurs couleurs. Dans les années 1930, on vend 30 millions de bouteilles Byrrh par an ! Depuis 1976, la marque appartient à Pernod Ricard, qui a délégué la visite des caves à la communauté de communes. Film dans le cuvier, animations et mapping autour du plus grand foudre au monde racontent la saga Byrrh.

CAVES B YRRH

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Toute l’année, visite et dégustation sous le kiosque de 1891. En été, théâtre, danse, sons et lumières animent la grande halle.

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CI-DESSUS 1. Très attendue en 2020, l’ouverture au public de Palauda, la villa de la famille Violet. 2. La porte où 750 employés allaient et venaient en 1910. 3. Un train de marchandises sous la spectaculaire structure de Gustave Eiffel. 4. Au côté du Byrrh Tradition, Pernod Ricard, désormais propriétaire de la marque, a réédité le Grand Quinquina, plus proche de la recette originale. 5. La halle-cathédrale et ses 70 foudres en chêne, d’une contenance de 15 millions de litres, encore partiellement utilisés.

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© 3. OTI ASPRES-THUIR

PERPIGNAN ET LA C ÔTE VERMEILLE

À l’ouest, vins sur vingt

N°146 — février - mars 2020

www.cotemaison.fr

LUMIÈRE INTÉRIEURE T I S S U S E T PA P I E R S P E I N T S P L A N T E N T L E D É C O R M A I S O N S N AT U R E L L E S , L A F O R C E D U B O I S G R A N V I L L E E T L’ Î L E D E J E R S E Y, B E L L E S É C H A P P É E S D ’ H I V E R

FRANCE MÉTROPOLITAINE € 6 / DOM € 6,50 / BEL € 6,50 CH 11 FS / A € 8,90 / AND € 6 / CDN $ 9,50 / D € 8,90 / ESP € 6,50 GR € 6,50 / ITA € 6,90 / LUX € 6,50 / MAR 70 DH / NL € 9,30 / PORT CONT € 6,50 TOM 1100 F CFP / TUN 8,40 DT / USA $ 10,50

EN VENTE ACTUELLEMENT CHEZ VOTRE MARCHAND DE JOURNAUX.

PERPIGNAN ET LA C ÔTE VERMEILLE

Falaises dentelles DE BON MATIN, SUR LA ROUTE QUI TOURNICOTE ENTRE BÉLESTA ET ILLE-SUR-TÊT, ON EN PREND PLEIN LES YEUX. PRISES EN SANDWICH ENTRE LES PENTES ENNEIGÉES DU CANIGOU ET LA FORÊT CUIVRÉE PAR L’HIVER, LES ORGUES JOUENT LA SYMPHONIE PASTORALE. OU PLUTÔT LA SYMPHONIE HÉROÏQUE, CAR IL EST IMPRESSIONNANT DE VOIR CES COLONNES DE ROCHE TENDRE, VIEILLES DE QUATRE MILLIONS D’ANNÉES, SCULPTÉES SANS MÉNAGEMENT PAR LES ÉLÉMENTS SOUS LEUR « COIFFE » DE ROCHE DURE, QU’ELLES FINIRONT PAR EMPORTER AVEC ELLES

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LA RIVE ÉCORCHÉE Ce sont les mêmes paysages, les mêmes cheminées de fée que celles de Cappadoce, en Turquie, ou de Bryce Canyon, aux États-Unis, mais en modèle réduit.

Par le passé, les Orgues d’Ille-sur-Têt ne suscitaient pas grand intérêt. Les paysans catalans appelaient la « rive écorchée » ces terres pauvres et arides au nord de la rivière Têt. Ils y ont planté un peu de vignes, quelques arbres fruitiers. Quand le site fut classé, en 1981, un verger de pêchers occupait encore le fond de ce spectaculaire amphithéâtre naturel. Aujourd’hui, la garrigue y reprend ses droits.

ORGU ES D ’ILLE-SUR -TÊT

Accès au site via la billetterie du chemin de Régleilles. Horaires limités en hiver.

CI-CONTRE ET CI-DESSUS En France, hormis les Baux de Bédoin (au pied du Mont-Ventoux) ou les Demoiselles coiffées du lac de Serre-Ponçon, les cheminées de fée ne sont pas légion. Il était important en 1981 de protéger ce monument naturel d’Ille-sur-Têt, « à caractère artistique, historique, scientifique, légendaire ou pittoresque ». Car ce décor lunaire parle à notre imaginaire. Songez que ces dentelles ciselées de sable et d’argile ont été tantôt sous les mers, tantôt des savanes avec éléphants, rhinocéros et gazelles !

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Collioure, nid d’artistes À L’ÉTÉ 1905, MATISSE DÉCOUVRE COLLIOURE, OÙ SON AMI DERAIN LE REJOINT. ILS PEIGNENT SANS RELÂCHE, UTILISENT LA COULEUR À MÊME LE TUBE, ET RÉINVENTENT L’HISTOIRE DE L’ART. « DES BEAUX BLEUS, DES BEAUX ROUGES, DES BEAUX JAUNES, DES MATIÈRES QUI REMUENT LE FOND SENSUEL DES HOMMES, C’EST LE POINT DE DÉPART DU FAUVISME, LE SIMPLE COURAGE DE RETROUVER LA PURETÉ DES MOYENS. » MATISSE Y PEINDRA SA « FENÊTRE OUVERTE » ; DERAIN SES « BATEAUX À COLLIOURE ». LE CHEMIN DU FAUVISME RACONTE LEUR COUP DE FOUDRE.

PURE COULEUR Outre les deux grands fauves fondateurs, Claire Muchir souligne qu’une foule d’artistes de tous pays est venue peindre à Collioure de 1887 à 1970. Parmi eux, des pointures comme Vlaminck, Marquet, Braque, Dufy, Picasso, Chagall, Foujita, Mackintosh et d’autres, moins connus, mais dont la conservatrice du musée d’Art moderne veut raconter l’histoire.

Elle compte également étoffer les collections modernes et contemporaines, soutenir la jeune création, créer une vraie synergie pour proposer un discours large sur Collioure et l’histoire de l’art.

MUSÉE D ’A RT MODER NE

La villa Pams accueille les œuvres d’artistes modernes et contemporains. À GAUCHE Retour à bon port. À DROITE 1. Les barques catalanes sang et or prennent la pose devant l’église Notre-Dame-des-Anges. 2. Au sud, le site de Paulilles. 3. Inspiration matin d’hiver : « Le fauvisme a été pour nous l’épreuve du feu, écrivait Derain. Les couleurs devenaient des cartouches de dynamite. Elles devaient décharger de la lumière. » 4. Claire Muchir a quitté le musée Hyacinthe-Rigaud pour Collioure. Première exposition : « Rêver Picasso » par Jean-Baptiste des Gachons.

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Collioure, nid d’artistes « LE MUSÉE, C’EST L’HISTOIRE, DIT LA CONSERVATRICE CLAIRE MUCHIR. LES TEMPLIERS, C’EST LE QUOTIDIEN DE CES ARTISTES. » CAR, DEPUIS TROIS GÉNÉRATIONS, L’HÔTEL MYTHIQUE DU QUAI DE L’AMIRAUTÉ A REÇU TOUS CEUX QUI VENAIENT CHERCHER À COLLIOURE LE SOLEIL, LA LUMIÈRE, ET UNE VIE MOINS CHÈRE. RENÉ POUS AIMAIT LES ARTISTES. ET ILS LE LUI RENDAIENT BIEN. ILS LUI ONT LAISSÉ LES 2 000 ŒUVRES DE CETTE GALERIE QU’IL A TRANSMISE À SON FILS JOJO ET, AUJOURD’HUI, À SA PETITE-FILLE MANÉE.

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DE L’ART ET DES ANCHOIS La vie était douce quand on posait ses valises chez les Pous. Le temps de discuter un peu, de boire un verre de banyuls avec René, et il était l’heure de grignoter quelques anchois, que l’on pêchait encore à Collioure, et de manger la fameuse bullinada de Pauline.

C’est avec l’ami Léopold Survage que la collection a commencé. Pour embellir Les Templiers, le peintre russe offre quelques-unes de ses toiles à René. Depuis, peintures, affiches et dessins, le plus souvent offerts par les artistes, ont joyeusement colonisé les murs du bar, du restaurant, jusqu’aux couloirs et escaliers qui montent aux chambres !

HÔ TEL DES T EMP LIERS

La famille est seule à veiller sur ce trésor fragile, dont elle fait pourtant largement profiter le public.

CI-DESSUS 1. Dans sa partie ancienne, les chambres de l’hôtel du quai de l’Amirauté ont gardé têtes de lit colorées à la catalane, portraits dénudés et salles de bains minuscules : le charme d’une pension de famille des années 1960. 2. Des milliers d’œuvres tapissent la cage d’escalier de l’hôtel, où les clients du bar et du restaurant ont le droit de venir jeter un coup d’œil. 3. Du café du matin aux fêtes de village, les tableaux sont de tous les instants et, portrait ou paysage, chaque Colliourenc a ses préférés.

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La côte des merveilles PASSÉ PORT-VENDRES, À L’ABRI ENTRE CAP BÉAR ET CAP D’ULLASTRELL, L’ANSE DE PAULILLES EST UN SUPERBE SITE NATUREL CLASSÉ, QUI ABRITE UN SECRET EXPLOSIF : DE 1870 À 1984, UNE USINE NOBEL Y FABRIQUAIT LES BÂTONS DE DYNAMITE QUI SERVIRENT AU CREUSEMENT DU CANAL DE PANAMA ET DE CELUI DU MONT-BLANC. DANS L’ANSE SUIVANTE, PLUS PAISIBLE, L’HÔTEL LES ELMES, ÉTABLISSEMENT HISTORIQUE EN PERMANENTE ÉVOLUTION, OFFRE DES VACANCES LES PIEDS DANS LE SABLE, À L’ABRI DE LA TRAMONTANE, DEPUIS TROIS GÉNÉRATIONS.

C’EST DE LA BOMBE !

Propriété de la Maison Cazes, les vignes des Clos de Paulilles poussent sur 63 hectares de terrasses de schiste face à la Méditerranée. Avec ses notes d’iode et de pamplemousse, leur cap béar blanc sublime les poissons et les fruits de mer, servis dans leur restaurant bleu lavande. Pas facile, quand on déjeune au soleil ou que l’on se promène le long des plages à coquillages, d’imaginer que cette anse, propriété du Conservatoire du littoral depuis 1998, était auparavant occupée par 130 bâtiments industriels, où des centaines d’ouvriers manipulaient en prenant de grands risques la matière (le mot « nitroglycérine» était tabou) dont on fait la dynamite.

ANSE D E PAULILLES

Superbement réaménagé par les paysagistes du cabinet Alep, le site sauvage en hiver devient très animé l’été.

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ESPRIT DE FAMILLE Brice Sannac est très attaché à l’hôtel Les Elmes, fondé par son grand-père Guy et dont il a repris la tête, après son père Jean. Il aime sa plage, ses eaux limpides, riches en vie marine. Il s’émerveille des levers de soleil entre les caps des Elmes et d’Ona. Sa grand-mère aussi adorait ce décor, qu’elle peignait dans le grand appartement où elle vivait, au-dessus du restaurant. À sa mort, Brice a transformé son atelier en trois suites confortables, aux belles terrasses avec vue sur la mer.

Et il a accroché ses grandes toiles colorées dans tout l’hôtel. Avec l’envie de retrouver l’esprit « pension de famille » qui était celui des Elmes au début des années 1960.

HÔTEL LES ELMES

Au restaurant La Littorine, goûter le tartare de loup aux herbes et à l’huile de noisette du chef Michel Védrines.

CI-DESSUS 1. Sur le site classé de 17 hectares, un musée de la mémoire ouvrière et un atelier de restauration des barques catalanes occupent une partie des huit bâtiments préservés de l’ancienne usine Nobel. 2. Des chemins de randonnée traversent les vignes des Clos de Paulilles, face à la plage Bernardi. 3. Brice Sannac a accroché dans tout l’hôtel Les Elmes les grandes toiles colorées que peignait sa grand-mère. 4. Les nouvelles chambres ouvrant sur la cour de la piscine et des orangers.

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PERPIGNAN ET LA C ÔTE VERMEILLE

La côte des merveilles AVEC SES TERRASSES EN BALCON, SES 6 000 KILOMÈTRES DE MURETTES EN SCHISTE ET SON SYSTÈME D’IRRIGATION TRADITIONNEL, LE VIGNOBLE DE BANYULS EST D’UNE BEAUTÉ EXCEPTIONNELLE EN TOUTES SAISONS. DANS CES VIGNES ACCROCHÉES À LA PENTE, LE TRAVAIL SE FAIT À LA MAIN. PARFOIS, IL FAUT MÊME UN MULET LÀ OÙ LA ROUTE N’ARRIVE PAS. ET SI SES VIGNERONS SONT DE VALEUREUX SCULPTEURS DE MONTAGNE, PAS ÉTONNANT QUE BANYULS AIT VU NAÎTRE LE PLUS FAMEUX D’ENTRE EUX : ARISTIDE MAILLOL.

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ASTRE AU FIRMAMENT

ROBINSON DES TERRES DU SUD

La Cave de l’Étoile est la plus ancienne de l’appellation Banyuls. Elle fut créée en 1905 par cinq familles vigneronnes qui voulaient avant l’heure développer les circuits courts. Elle recèle des merveilles de vieux millésimes, de 1945 à 1988.

La Revue du vin de France a comparé ses vins doux naturels aux grands crus d’Andalousie, de Madère ou de Marsala !

Sur les hauteurs de Banyuls, La Métairie d’Aristide Maillol apparaît cachée sous les micocouliers, les figuiers, les cyprès. C’est ici que le grand sculpteur passait ses hivers, et qu’il fut enterré. Vêtu en pâtre grec, il sculptait, dessinait, se nourrissant des plantes des collines, et des provisions qu’apportait son modèle : Dina Vierny.

Devenue sa légataire, la muse transformera La Métairie en musée.

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LA CAVE L’ÉTOILE

MUSÉE MAILL OL

Les méthodes de culture ancestrales préservent les paysages et luttent contre l’érosion, les incendies…

Mention spéciale pour la cuisine de céramique verte où l’artiste aimait concocter le fenouil sauvage ou un lapin de garenne.

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CI-DESSUS 1. La Cave L’Étoile réunit 110 vignerons pour 140 hectares de vignes. 2. Dina Vierny a posé pour L’Air, face à la plage de Banyuls. 3. « Vins de méditation », disent les Italiens pour désigner les vins doux naturels. 4. Les grands foudres peints ne sont pas là pour la déco. L’Étoile est une cave de travail, qui se visite. 5. Suivi par l’œnologue Agnès Piperno, l’élevage en dame-jeanne est typique du « doux paillé », best-seller de l’Étoile, et du rancio, exquis vin sec et parfumé que redécouvrent les cuisiniers.

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La côte des merveilles POUR ÉLABORER SES VINAIGRES DE QUALITÉ, NATHALIE LEFORT AVAIT BESOIN DE BONS VINS, EXEMPTS DE SULFITES, ET DE VIGNERONS QUI COMPRENNENT QU’ILS NE SONT PAS UN SOUS-PRODUIT ET LUI CÈDENT UNE PARTIE DE LEUR PRODUCTION. C’EST CE MÊME ÉCOSYSTÈME, FONDÉ SUR LE RESPECT MUTUEL, QUI A PRÉSIDÉ À LA NAISSANCE DES 9 CAVES, OÙ ELLE A REJOINT À BANYULS DES AMIS VIGNERONS. UN BEAU PROJET ENGAGÉ QUI MÊLE DES CHAIS, DES ÉCO-GÎTES, UN RESTAURANT ET UNE CAVE À VINS BIO ET NATURE.

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LE GOÛT D’AVANT

LA NATURE EN PARTAGE

Nathalie Lefort s’essaya à une première cuvée pour retrouver le goût du vinaigre « d’avant ». Le résultat lui plut au point de se lancer en 1999, dans le vallon de la Guinelle, sur les hauteurs de Banyuls. « C’est simple, dit-elle, si le vin est bon, le vinaigre sera bon ! » Il lui a ouvert les portes de beaux domaines (Mendall, Plageoles, Casot des Mailloles) et les cuisines de grands chefs (Yves Camdeborde, Ludovic Pouzelgues).

Bruno Duchêne, qui avait repéré cet espace au cœur de Banyuls, a racheté avec un groupement de vignerons bio la cave de l’Abbé Rous pour y établir ses chais. Il y a installé avec Agena Architecture trois éco-gîtes, un caveau de dégustation de vins bio et nature, et un bistrot, confiés au sommelier Jan Paul Delhaas et à la cuisinière Nastasja Postma, dont les légumes sont directement livrés de producteurs locaux.

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VIN AIGRER IE LA GUINEL LE

LES 9 CAVES

Vinaigre de grenache concentré, de vieux banyuls ou encore de muscat petit grain.

Une belle adresse en toute saison : en hiver, au coin du vieux poêle, en été, dans le patio.

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CI-DESSUS 1. Nathalie Lefort voit sa vinaigrerie comme un cadeau de la vie. 2. Des vinaigres bijoux, fruit de mille expériences et d’un élevage patient. 3. La production de la Guinelle dort en tonnelets et tonneaux, coiffés d’un chapeau aux couleurs des Toiles du Soleil. 4. Natasja Postma et Jan Paul Delhaas, Catalans d’adoption.

5. Leur restaurant a gardé l’âme des anciens chais. 6. La cuisine de Nastasja fait la part belle au végétal. Ici, poulet à la viennoise aux topinambours, sauce aux cèpes.

MERCI À PYRÉNÉES O RIENTALE S TO URISME PO UR LE UR SOUTIEN LOG IST IQUE ET À L’OFFICE DE TOURISME COMMUNAUTAIRE PERPIGNAN-MÉDITERRANÉE.

M INOR QU E

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PERCH ÉE Plantée sur une colline dominant 60 hectares de terre sauvage, la finca du XIXe siècle a conservé sa majesté.

Entièrement chaulée de blanc, elle impose sa silhouette au bout d’un chemin souligné par des murets en pierre.

EN PLEINE NATURE Posée en vigie sur un paysage grandiose, cette finca du XIXe siècle impose sa puissance et son renouveau en cultivant une véritable science des associations. Volumes, couleurs, matières, tout a été habilement repensé par l’agence parisienne Atelier du Pont, en accord avec la forte identité de cette bâtisse à la blancheur immaculée, caractéristique des îles Baléares.

PA R

Laurence Dougier

PHOTOS

Nicolas Mathéus 73

NUANCES EN VERTS ET BL EUS PAGE DE GAUC HE Carrelée de mosaïque en verre vert, la piscine de 25 mètres est entourée d’une plage en pierre locale. Les architectes d’Atelier du Pont ont aménagé un pool house avec coin cuisine pour organiser des repas les pieds dans l’eau.

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Bain de soleil « Sand » en teck, Ethimo, parasol chiné, Ksar Living.

PAGE DE DROITE Plafonds voûtés et artisanat s’harmonisent.

Table et fauteuil en bois brut, Carpinteria Gavila, suspensions « Cirio », Antoni Arola, Santa & Cole. Vases, José Carvalho, plat blanc, Habitat. Sur un sol

en carreaux de ciment recoloré par Atelier du Pont et réédité par l’entreprise locale J.Fuguet, chaises « Donzelletta », Michele De Lucchi, De Padova.

Au fond, table « Asterias », Patricia Urquiola, Molteni.

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n vent léger monte de la mer. Des bourrasques tièdes s’enroulent autour de la façade blanchie à la chaux, caressent les hauts palmiers, les pins et les oliviers. Loin du bruit estival, se cache un domaine de 60 hectares au cœur de l’arrière-pays majorquin, à vingt minutes de Mahon.

Impressionnante, avec ses toits de tuiles anciennes, la finca apparaît au milieu du jardin paysager, entre potager, murets de pierre et collines. L’endroit affiche un nom aussi farouche qu’élégant, Es Bec d’Aguila, « le bec de l’aigle », et plane à des hauteurs uniques sur l’île. « La finca était tombée à l’abandon, on l’appelait même “la moche” , se souvient sa propriétaire Benedicta Linares Pearce, native de Minorque. Son caractère un peu hautain, sa couleur d’origine rouge sombre, son manque de fenêtres étaient à l’image de l’austère famille de commerçants du XIXe siècle qui en avaient fait leur maison de week-end. Il a fallu tout repenser. » L’architecte Anne-Cécile Comar et son équipe de l’agence Atelier du Pont, associés au cabinet local Aru Arquitectura, ont réorchestré les 1 000 mètres carrés sur trois étages de la bâtisse. « Nous avons cherché à exploiter ce panorama à 360 degrés en offrant aux douze chambres et salons des vues imprenables sur la nature et la beauté de cette île unique », explique Anne-Cécile Comar pour décrire cette vaste opération d’épure, associée à la résurrection de voûtes obstruées et d’arches, la restauration des sols et murs. L’utilisation de matériaux et de savoir-faire locaux alterne, à l’image de ces magnifiques hidráulicos (carreaux de ciment typiques de l’île), de ces murs maçonnés en terre cuite en association avec les murs chaulés, des teintes rose poudré, céladon… Alors que les meubles chinés sont aussi bien anglais, français, danois qu’espagnol. Un éclectisme qui correspond à l’histoire minorquine largement ouverte sur l’Europe.

Es Bec d’Aguila est également à l’image de Benedicta Linares Pearce : « Après des années passées à l’étranger, une carrière de commerce international dans la mode et la naissance de nos trois enfants, nous avons décidé avec mon mari d’acheter une demeure sur mon île natale. » La résidence, et sa longue piscine de 25 mètres installée en pleine nature, est aujourd’hui le point d’ancrage de la famille. À noter que cette belle échappée est aussi proposée à la location, avec en option un chef aux fourneaux.

COU LEUR LOC ALE PAG E DE GAUC HE La salle à manger d’hiver, au premier étage, mêle les teintes sourdes en accord avec le sol en carreaux de ciment d’origine.

Table et chaises vintage, El Recibidor. Vases « Bubl » et « Square », 101 Copenhagen, suspensions « Shear », Bert Franck, Architonic.

PAG E DE DR OIT E 1. La cuisine s’ouvre sur le jardin. Conçus par Atelier du Pont, les rangements façonnés par Carpinteria Gavila sont en MDF laqué.

L’îlot central comprend un coin bar avec deux tabourets « Chico », Ondarreta, le plan de cuisson est souligné par une crédence en carreaux vernissés, les Ateliers Zelij.

1.

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Suspensions « Bamboo M3 », Ay Illuminate.

2. Autour de la table en pierre dessinée par Atelier du Pont, chaises « Kawa », House Doctor, plats et assiettes « Aqua », Serax, suspensions « School », Original BTC. Le sol a conservé ses tomettes d’origine et les rangements et étagères ont été réalisés en ciment chaulé de blanc.

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OSIER TRESSÉ PAGE DE GAUC HE Dans le salon d’été, aménagé dans un bâtiment adjacent, les portes-fenêtres en serrurerie métallique font entrer la lumière.

Sur les banquettes habillées de tissu « Marina » coloris Agave, Lelièvre, coussins « Audray », Lamadrid.

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Sur la table basse en bois brut, Carpinteria Gavila, verres et carafes chinés sur l’île. Les fauteuils « Nest » en osier, CaneLine, s’accordent aux suspensions « Bamboo », Ay Illuminate.

PAGE DE DROITE Au rez-de-chaussée, un espace salon accueille du mobilier vintage : canapé, fauteuil,

tables basses et lampadaire ont été chinés chez El Recibidor.

Tabouret en bois brut, Carpinteria Gavila.

Coussin « Zellij », Niki Jones, tapis « Patch », Nanimarquina, « Dots glazed vase » et «Textured vase », Cox & Cox. Au mur, Paloma Pelaez Bravo, 1958, tableau de l’artiste catalan Subarna.

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MISE EN B OÎTE L’une des chambres aménagée sous la charpente, au deuxième étage, se pare d’un léger vert-de-gris. Imaginé comme une boîte, le bloc intégrant les toilettes et la douche reprend astucieusement la pente du toit et dissimule la salle de bains. Lavabo « Happy D.2 », Duravit, panier, Tine K Home, miroir « Basic », Cosmic.

Dessiné par Atelier du Pont, le lit maçonné abrite deux niches de chevet. Lampes « N°222 », Gras, DCW éditions, vases « Toska », Nkuku. Sur les draps en lin, Zara Home, coussins « Zellij » brodés, Niki Jones.

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SOL S GRAP HIQU ES PAGE DE GAUC HE 1. Déclinaison de bleus dans cette chambre.

Tête de lit conçue par Atelier du Pont, draps en lin, Merci, couvre-lit « Linange » en lin, La Redoute Intérieurs, coussins « Harlequin », Niki Jones. Fauteuil et repose-pieds vintage chinés, El Recibidor.

Tapis « Blend », pouf « Shade », Nanimarquina.

2. Atelier du Pont a mixé passé et présent avec des sols et un lavabo d’origine, suspensions « TR Bulb », Menu, miroir « Basic », Cosmic, tabouret en bois brut, Carpinteria Gavila. Robinetterie

« Icona Classic », Fantini, porteserviettes, Ferm living.

3. Le grand salon du premier a conservé ses sols en carreaux de ciment d’origine qui s’associent parfaitement au canapé « Square », De Padova, coussins « Harlequin », Niki Jones, fauteuils « Colony », Miniforms.

Plaid, Nkuku. Tapis et poufs, Nanimarquina.

Appliques « Butterfly », Northern. Rideaux « Friburg » en lin, coloris 56, Lamadrid.

4. Chambre marine et orangée. Tête de lit dessinée par Atelier du Pont, draps « Elina » en lin, AM.PM., couvre-lit « Linange » en lin, La Redoute Intérieurs. Appliques

« Lampe de Marseille », Nemo Lighting, tabouret vintage, El Recibidor. Tapis « Mia », Nanimarquina.

Au mur, Garriga Mondrian, tableau d’Ashlee Pearce.

PAGE DE DROITE Dans l’entrée voutée, tapis « Blend », Nanimarquina, associé aux tonalités de l’œuvre commandée à l’artiste Ezra Siegel et aux carreaux de ciment recoloriés par Atelier du Pont, réédités par l’entreprise locale J.Fuguet.

Fauteuil « Nomad » en cannage, Norr 11, banc et tabouret, Carpinteria Gavila, lampadaire « Bird », Roche Bobois.

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PISCINE AVEC VUE PAG E DE G AU CHE Sous un tau en canisse, la table du pool house, les bancs et les tabourets, conçus par Atelier du Pont, ont été réalisés par Carpinteria Gavila. Suspension « Industrial », Norr 11.

Assiettes « Aqua », Serax. Bain de soleil « Sand », Ethimo.

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PAG E DE DR OIT E 1. Depuis la piscine et le pool house, on domine les 60 hectares de terre agricole peuplée d’oliviers. Dans le jardin, bougainvillées, grenadiers et pins créent un décor naturel.

2. Dessinée par Atelier du Pont et fabriquée par J.Fuguet, la table en pierre est entourée de chaises « Bolonia », Isi Mar. Set de table

en corde noire, Habitat, vaisselle, Serax.

Baie vitrée laquée kaki, Basi Menorca.

3. Brochettes de poulpe au safran par le chef Gabriel, du restaurant Santa Rita, à Mahon.

Assiette, Habitat.

4. Dans le jardin, le bassin aux nénuphars.

Fauteuil, « Allaperto », Matteo Thun et Antonio Rodriguez, Ethimo.

1.

L ES ADRE S SES D E BENEDIC TA LIN AR ES PEARC E Pour son savoir-faire en menuiserie, ses pièces ethniques et ses sélections d’essences bois, Carpinteria Gavila. Pour ses propositions de grandes pièces en terre cuite et de petits objets de déco, Ksar Living. Pour ses ustensiles de cuisine, en plein centre de Mahon, la quincaillerie La Maravilla. Pour ses pièces uniques et ses vases « volcaniques », le céramiste Jose Carvalho. Pour ses fromages et ses spécialités minorquines, Can Bernat. Pour son offre à la coupe du meilleur jambon Joselito et sa belle cave à vins, Sibaritas Delicatessen.

Adresses page 152 2.

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R IVIE RA

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PL EI N SUD Sur un projet d’Henri Olivier, artiste et paysagiste, la terrasse se vit en toute saison.

Elle est délimitée par un bac au dessin graphique et est entièrement lambrissée de cèdre. Table et banc « Alex » sur mesure en cèdre, par Henri Olivier, canapé « Mistral », Rodolfo Dordoni, Roda, fauteuils « InOut », Paola Navone, Gervasoni, chaises « Supernatural », Ross Lovegrove, Moroso, cubes « InOut » en céramique, Paola Navone, Gervasoni.

INVENTAIRE DESIGN À Nice, au pied des collines, la maison taillée sur mesure d’Alexandre Curtet, à la tête du showroom Bel Œil, et de Sandrine Mons, créatrice de Joya lifestore, deux lieux incontournables du paysage de la ville, a été entièrement revisitée à leur image. Elle est le miroir fidèle de leur passion pour le design.

PA R

Ellia Ascheri

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Albert Font 87

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INTIMITÉ AFFICHÉE Le salon se dévoile tout en sobriété.

Les couleurs paisibles mettent en valeur les œuvres collectionnées par le couple. Canapé « Charles », Antonio Citterio, B&B Italia,

fauteuil « Egg », Arne Jacobsen, Fritz Hansen, plateau de la table basse « Tulip » en marbre, Eero Saarinen, Knoll, tapis vintage, Chaix, tabourets « Meribel », Charlotte Perriand, Cassina, poêle, Nestor Martin.

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ESPR IT DE COLLECTION PAG E DE GAUC HE Sandrine fait entrer en résonance objets chinés et œuvres d’art.

1. Le Boxeur, photo de Malick Sidibé, bureau d’antiquaire.

2. Au fond de la pièce, la bibliothèque-cloison sépare de la partie nuit.

Sur la porte coulissante, œuvre de Charley Case, fauteuil « LC1 », Le Corbusier, Pierre Jeanneret, Charlotte Perriand, Cassina.

PAG E DE DROI TE Les artistes s’affichent au mur : John Coplans, Gerard Malanga, Roman Opalka, Malick Sidibé. Sur le plan de cuisine, Bump & Dots, sculptures de Daphné Corregan.

Table d’appoint, Antonio Citterio, B&B Italia, lampe « Spider », Joe Colombo, Oluce.

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S

andrine Mons souhaitait une maison avec terrasse, Alexandre Curtet, lui, recherchait un grand lieu de vie modulable à partager en famille, où retrouver les amis, les artistes et les collectionneurs d’art. L’occasion se présente dans le quartier ouest de Nice, dans une ruelle calme plantée d’orangers. À l’étage d’un ancien atelier de menuiserie, un appartement abritait une multitude de petites pièces. Alexandre s’y projette immédiatement et dessine une nouvelle distribution des espaces. Son objectif ? Des volumes plus grands et une circulation fluide. Ainsi, la partie jour se pare de murs légèrement grisés destinés à l’accrochage de leur collection d’œuvres ; un meuble de cuisine, sorte d’établi multifonction, file le long de la paroi principale et dissimule les ustensiles ; la salle de bains se déploie derrière une baie vitrée opaque ; et un sol en MDF anthracite teinté dans la masse et huilé, facile d’entretien, unifie l’ensemble. Quant à la terrasse, le couple confie le projet à Henri Olivier, artiste et paysagiste, pour sa vision contemporaine.

Celui-ci couvre les murs de lambris en cèdre pour dissimuler l’ancien crépi, il crée un bac graphique en Corten, planté de persistants, qui court tout du long, et installe des voiles mobiles pour tamiser la forte luminosité. Par beau temps, été comme hiver, tout se passe dehors. À l’intérieur, le couple a voulu travailler le contraste dedans-dehors. Sandrine

arrive de Belgique, Alexandre est originaire du Jura, et l’envie de créer un univers intime, associé à une légère pénombre, s’est imposée. Tons neutres, atmosphère paisible… une douceur de vivre est perceptible. Un éclairage ponctuel et ciblé met l’accent sur des pièces choisies. Un poêle à bois faisant office de cheminée installe une belle convivialité. Côté mobilier, usage et lignes se confondent, portés par de grandes signatures, le tout rehaussé de quelques pièces iconiques de design. Un espace en constante mutation où les murs alternent les accrochages au rythme des coups de cœur du moment. Ancienne galeriste et passionnée de photo, Sandrine entretient un dialogue entre le bel objet et l’œuvre d’art, entre formes et couleurs.

Alexandre, qui autrefois dessinait des meubles chez l’éditeur de mobilier EFA, prône la simplicité des lignes et l’usage de matériaux de qualité. Toujours à l’affût de belles pièces, tous deux sillonnent régulièrement la France, la Belgique et l’Italie toute proche. À la question : pourquoi Bel Œil ? On vous répondra : « Pour leur regard sur les objets, les matériaux, les œuvres… » Ce même regard en quête d’harmonie et de rigueur, ils l’ont porté dans la conception de leur intérieur. En constante mutation, leur sélection est pensée comme un dialogue et fait écho à leurs espaces de travail. C’est le résultat manifeste d’une passion commune : le design.

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1.

L ES A DRES SES DE SAND R INE M O N S E T AL EX AN D RE C U RT ET Pour sa démarche proche de l’Arte povera et sa connaissance du végétal, Henri Olivier. Pour ses livres d’illustrations sur l’architecture, les arts décoratifs, le design et la mode, Bernard Chauveau. Pour son travail sur la matière, les volumes et ses références aux voyages, Daphné Corregan. Pour son approche globale et ouverte de la décoration, et ses possibilités d’ambiance multiples, B&B Italia. Pour leur mobilier vintage de qualité, Floriane & Thibaud, 50 Cinquante.

Adresses page 152 2.

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3.

4.

CONVIVIALITÉ PAG E DE G AU CHE 1. Dans la partie nuit, au sol, Conversation, installation de Jaume Plensa, au mur, La Luz que se apaga, tableau de Jose Maria Sicilia.

Fauteuil « Aluminium group » vintage, Ray & Charles Eames, Herman Miller.

Applique vintage chinée, linge de lit, Carré Blanc.

2. Chambery, photographie

de Georges Rousse, anime le séjour.

3. Sandrine Mons et Alexandre Curtet.

4. Dans la continuité de la chambre, la salle de bains.

Au mur, Tondo, œuvre de Charley Case, chevet

« Logos » en cèdre, Riva 1920. Lavabo « Vero » et robinetterie « C1 », Philippe Starck, Duravit.

PAGE DE DROITE Imaginé par Alexandre, le bloc-cuisine,

Bulthaup, se prolonge dans la salle de bains à travers la baie opaque. Table « Rotor » en châtaigner, Piero Lissoni, Cassina, chaises « Conférences », Eero Saarinen, Knoll, banc « HO » en iroko

calciné, Henri Olivier, applique « Potence », Jean Prouvé, Vitra, série de vases en terre de Daphné Corregan, au mur, miroir vintage d’entrepôt chiné et Sans Titre, tableau d’Eduardo Chilida.

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ES TRÉ MAD URE

HORIZON PICTUR AL Près de La Hermandad de Villalba, les prairies de chênes-lièges et de chênes verts de la province de Badajoz redessinent un paysage solaire.

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L’ AV E N T U R E PA R TA G É E Dans la province de Badajoz, la fibre familiale et l’agence d’architecture madrilène Lucas y Hernández-Gil s’unissent pour projeter en douceur une maison de village dans le XXIe siècle. Aux portes de l’Andalousie et du Portugal, La Hermandad de Villalba offre une nouvelle approche du terroir et de la tradition.

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Caroline Clavier

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Nicolas Millet

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BLANC IMMACU LÉ PAG E DE GAUC HE L’ancienne maison rurale du XVIIIe siècle flanquée de son pignon peint à la chaux deviendra le

siège administratif des agriculteurs et éleveurs du village au XXe siècle, d’où le nom de Hermandad désignant la communauté en langue espagnole.

Aujourd’hui, c’est une maison d’hôtes ouverte

aux voyageurs que l’on peut aussi louer.

PAG E DE DROITE Fraîcheur et lumière signent l’entrée de la maison coiffée par un ciel de voûtes, typique de l’habitat local.

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LIGNE DE VOÛTES PAG E DE GAUC HE Dans la pièce à vivre donnant sur rue, les murs ocre jaune sont soulignés par le dessin des voûtes que l’on retrouve dans l’ensemble des pièces.

Devant le canapé, Maisons du Monde, table basse, La Redoute, tapis, Artesanias Perez y Perez, lampadaire « Luminator » d’Achille & Pier Giacomo Castiglioni, Flos. Le tandem d’architectes de l’agence madrilène

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Lucas y Hernández-Gil a donné une approche contemporaine à l’histoire des lieux.

PAG E DE DR OIT E 1. Luis, Rosa et leur fille, sur le balcon donnant sur la place du village, coiffé par le pignon en fronton, peint à la chaux, de La Hermandad de Villalba.

2. D’une pièce à l’autre, les portes du XVIIIe siècle à motifs violonés ont été repeintes en couleur vert amande.

3. Dans la salle à manger, une série de suspensions

de Jørn Utzon, & Tradition, provenant d’Años Luz Iluminación, éclaire le volume voûté.

Les murs ocre jaune sont associés à des plafonds peints à la chaux. Au fond, à gauche, une porte s’ouvre sur l’escalier menant aux chambres.

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TER ROIR R EVISITÉ PAG E DE GAUC HE Dans la salle à manger, autour d’une table en pin réalisée sur mesure par un artisan local, chaises chinées.

Au fond, la cheminée a été remplacée par un poêle à bois « Compacto C-10 », Hergom, tapis, La Redoute.

PAG E DE DROI TE Cuisinière, Meireles, hotte « Victoria », Smeg, carreaux en terre cuite émaillée rouge, Cerámica Mudéjar Extremeña comme les carreaux du sol.

Chaise chinée.

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L

’union fait la force et l’harmonie de ce projet nourri par le rapprochement de deux mondes. La rencontre d’une famille ancrée dans la tradition du petit village de Villalba de los Barros, au cœur de l’Estrémadure, et celle du jeune tandem Lucas y Hernández-Gil, fleuron de l’architecture contemporaine madrilène. Deux univers, deux générations, deux cultures contrastés dont la rencontre semblait peu probable. L’histoire en décidera pourtant autrement. À Villalba de los Barros, Luis et Rosa possèdent depuis quelques années une coquette maison de village sur la place, à deux pas de leur propre habitation. Occupée par un notable au XVIIIe siècle, peu de temps avant leur acquisition elle accueillait le siège administratif des agriculteurs et des éleveurs qui lui donnèrent le nom de La Hermandad, désignant la vocation communautaire des lieux. Avec Luis et Rosa, puis la détermination de leurs deux filles, cette maison rurale flanquée d’une façade à pignon, abritera au fil du temps d’autres projets. Ceux de l’époque et de l’humeur du temps qui veut que les frontières s’effacent et que les maisons se partagent. Dans cette région farouche de l’Estrémadure Sud, où les traditions les plus ancrées résistent à la modernité, la famille Becerra-Ortiz garde l’esprit grand ouvert, et vogue à contre-courant. Avec eux, La Hermandad ouvrira désormais ses portes à une autre communauté, celle des voyageurs et des touristes désireux de vivre, le temps d’un séjour, un bout de l’histoire de cette région plongée dans l’immensité d’une nature à couper le souffle. Intervient alors l’étape de la rénovation pour mettre en place leur concept. Le choix est inspiré par la génération des enfants, Soraya et Rosa. L’agence de Cristina Domínguez Lucas et Fernando Hernández-Gil, installée à Madrid, connue pour l’audace de ses projets – leur dernière réalisation sévillane, le restaurant Casaplata, vient de remporter le « Bar of The Year » aux Frame Awards – sera en charge du projet. En accord avec les propriétaires, les architectes avancent en douceur, insufflant par touches une relecture subtile de l’architecture traditionnelle. L’épure met en valeur le ciel de voûtes et les moulures, les couleurs solaires réchauffent les murs, les savoir-faire locaux et traditionnels se réinventent, les cheminées sont remplacées par des poêles plus économiques, la terre cuite artisanale reprend sa place, le mobilier contemporain s’aventure, un bassin se crée dans le patio. Des choix ciblés, précis, sans emphase ni rupture, qui opèrent un glissement imperceptible et portent ce lieu vers l’intemporalité et les usages de son temps. Au pays du fameux jambon ibérique, des terres viticoles, des prairies de chênes-lièges, des steppes dorées et des forteresses de la Reconquista espagnole, la Hermandad de Villalba est aujourd’hui une escale rurale au charme simple et paisible. Ses murs illustrent le succès de cette aventure partagée, quand la solidarité des générations, des époques et des styles, mène l’histoire et la modernité au parfait point d’équilibre.

MINIMALISME RUR AL

banc « Stockholm », Ikea, est installé au pied du lit.

PAG E DE GAUC HE Autour du lit « Kopardal », Ikea, le linge de lit et les deux tables de chevet, Zara Home, sont associés à des appliques « Faro », La Redoute. Sous la suspension « Formakami JH4 » de Jaime Hayon pour & Tradition, un

PAG E DE DR OIT E 1. Dans la chambre, la niche rouge bordeaux est soulignée par une pièce décorative jaune inspirée du logo des architectes Lucas y Hernàndez-Gil. Banc, Lacasaeco, lampadaire, Flos, chaise à bascule « Grönadal », Ikea.

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2.

2. Dans une des salles de bains, miroirs, Zara Home, vasques, Leroy Merlin, robinetterie, Zucchetti, sur une table en résine à structure métallique réalisée sur mesure par Caespan Argument. Carreaux en terre cuite émaillée et sol, Cerámica Mudéjar Extremeña.

Appliques « Pin », Aromas del Campo.

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BASSIN DE FRA ÎCHEUR PAG E DE GAUCHE Dans le patio, un bassin protégé est réalisé en carreaux vert émeraude provenant de Cerámica Mudéjar

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Extremeña, comme les terres cuites du sol de la terrasse. Banc et tabouret, Lacasaeco, table, Ikea, et pot extérieur traditionnel en terre, réalisé sur mesure par Vinagre Alfareros.

PA GE DE DRO ITE 1. Autour de Villalba de los Barros, la silhouette des chênes-lièges ponctue la beauté du paysage.

2, 3. Dans le village silencieux, la blancheur lumineuse des maisons

peintes à la chaux soulignée de couleurs chaudes redessine le charme des ruelles.

4. Donnant sur la place du village, La Hermandad de Villalba et sa jolie façade à pignon.

1.

L ES ADRE S SES D ES P R OPR IÉTAIRE S Pour sa variété de céramiques artisanales – c’est l’entreprise qui a réalisé le sol de la maison, les carreaux des salles de bains et ceux du bassin extérieur –, Cerámica Mudéjar Extremeña. Pour ses poteries traditionnelles extérieures en terre cuite, Vinagre Alfareros. Pour son architecture et ses témoignages sur la culture traditionnelle de la région, Museo Etnográfico Extremeño. Pour ses fromages artisanaux, affinés dans la cave de cet endroit d’exception, La Cava del queso-Zafra. Pour son vin bio à deux pas de La Hermandad, Bodega Pago de las Encomiendas. Pour son architecture immaculée du XVIe siècle, le couvent de Montevirgen.

Adresses page 152 2.

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4.

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TANGE R

C A R N E T D E V O YA G E S Des pièces comme autant de croquis racontant des périples méditerranéens. La maison de villégiature du designer Hervé Van der Straeten, dominant la médina et la baie de Tanger, est un stimulus pour l’imaginaire comme pour l’œil. But avoué aussi de toutes ses créations qui diffractent l’espace, à voir dans son exposition « Fun Ride » au sein de sa galerie parisienne.

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Virginie Bertrand

PHOTOS

Cecil Mathieu

DO UBL E VU E PAGE DE GAUC HE Voûtes et arcades se répondent, scandent les volumes et se déclinent dans le mobilier, à l’exemple de la console

« Passage » dessinée par Hervé Van der Straeten. Clin d’œil à l’antiquité avec des céramiques italiennes provenant de Gubbio en Italie. Appliques « Tube » et lustre conçu pour le lieu par Hervé

Van der Straeten.

Sol en marbre posé en opus romain.

PA GE DE DROITE Les façades de la maison, une des plus hautes de la médina, capte le soleil à toute heure.

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FANTAISIE COLORÉE Le salon du dernier étage voit la vie en couleur. Enfilade jaune vif laquée acquise chez Paul Smith à Londres, rideaux en accord avec le ciel de Tanger en tissu, Dedar, fauteuil « Cubique » d’Olivier

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Mourgue pour Airborne, tabouret « Capsule » en aluminium poli d’Hervé Van der Straeten et banquettes réalisées sur mesure par un artisan tangérois, tables marocaines revisitées et peintes en blanc. Un tableau-tapisserie chiné à Tanger fait face à une photo de Daniel Aron.

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LIBERTÉ STYLISTIQU E PAG E DE GA UCHE 1. Au dernier étage, table rouge dessinée par Hervé Van der Sraeten, banquette sur mesure en tissu, Dedar, et coussins, India Mahdavi.

2. Dans le salon, chaise espagnole XIXe, tables et suspensions marocaines, banquettes sur mesure, appliques « Gong » d’Hervé Van der Straeten.

3. Chambre capitonnée de tissus trouvés au souk d’Alep. La tête de lit est une ancienne porte

chinée à Fès, dessus de lit acheté au fondouk Chejra.

4. L’entrée avec sa porte XIXe cloutée, lustre dessiné pour le lieu par Hervé Van der Sraeten.

PAGE DE DROITE Au premier étage, peinture « Cabbage

White », Farrow & Ball, rideaux, Dedar, chaises d’inspiration africaine chinées. Sur la cheminée, vases « Mine » et « Marly » d’Olivier Gagnère. Lustre « Virevolte », tabourets « Capsule » métallisés et appliques réalisées par Hervé Van der Straeten.

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LI GNES GRAPH IQU ES Une table aux contours corail d’inspiration asiatique, chinée aux Puces de Saint-Ouen, s’entoure de chaises espagnoles XIXe et d’un buffet chinois en laque de Coromandel.

Les rideaux dessinés par Bruno Frisoni ont été tissés par des artisans de Tanger, lanterne marocaine, miroir créé spécialement par Hervé Van der Straeten.

Au premier plan, la rambarde du petit salon orientaliste.

Sol en marbre posé en opus romain.

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C

’est un carnet de souvenirs de voyages en Méditerranée, la salle de bains s’inspire des hammams syriens, les portes-fenêtres donnant sur des micro-balcons rappellent les façades de Séville, les céramiques viennent de Gubbio en Italie, les coussins ont été confectionnés dans des jupes anciennes achetées à Alep… Et les rideaux, les banquettes, les lustres ont été réalisés sur mesure à Tanger. La maison reflète aussi le passé international de la ville, où se mêlent aux édifices mauresques, des architectures madrilènes, portugaises, Art déco… » De chaque étage, le duo de créateurs, Hervé Van der Straeten et Bruno Frisoni, a fait une page blanche sur laquelle il est venu crayonner en couleur, se jouant des complémentaires, accoler des images, juxtaposer des époques, dans une totale liberté. « Un niveau s’est écroulé, nous avons dû restructurer les volumes souvent étroits. » Le parcours ascensionnel, le long d’un escalier immaculé, gagne en intensité colorielle, sublimée par le soleil entrant de toute part, pour atteindre le toit-terrasse à l’heure bleue. « Cette maison est un cadran solaire. Ses multiples façades, les ouvertures que nous avons agrandies, captent la lumière à chaque heure de la journée. » Sérénité au rezde-chaussée, dans la salle à manger-bureau, une table d’inspiration chinoise s’encadre d’anciennes chaises espagnoles face à un meuble chinois 1930 en laque de Coromandel surmonté d’un miroir dessiné pour cette association. Une austérité adoucie de poésie. « Je travaille toujours avec des choses qui s’opposent et se complètent : le massif et le fin, le coloré et le neutre, les tons chauds et froids… » Quelques marches conduisent à un petit salon « comme un maelstrom de touches orientales ». L’exercice de style atteint la perfection pour l’alcôve qui reprend tous les codes marocains : sol en marbre, zelliges, stuc, arc polylobé et plafond aux poutres peintes – « j’ai retranscrit une aquarelle de Delacroix ». Le premier niveau s’occidentalise, mais jamais totalement, des chaises d’inspiration africaine font face à une cheminée de marbre où trônent des vases d’Olivier Gagnère. Les murs d’un azur si clair prennent la couleur du temps de Tanger. Le dernier plateau vibre d’une énergie très sixties, les teintes s’entrechoquent, les matières scintillent, éclat de la laque, brillance du métal poli. On imagine que la fête aura lieu sur le toit, en voisin du palais Sidi Hosni de la légendaire Américaine Barbara Hutton, héritière des magasins Woolworth, initiatrice de soirées qui ont marqué l’histoire de la « ville des étrangers ».

Exposition « Fun Ride », mobilier, luminaires, miroirs, jusqu’au 30 avril à la galerie Hervé Van der Sraeten à Paris.

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L ES ADRE S S E S D ’ HE RVÉ VAN D ER S TRA ET E N Pour l’esprit caverne d’Ali Baba des deux frères Tindouf. Il regorge de verreries, céramiques, tapis, lanternes…, le bazar Tindouf.

Pour déjeuner ou prendre un verre. C’est le QG des personnalités de Tanger, où flotte toujours un parfum d’excentricité rappelant la grande époque 114

internationale de la « Perle du détroit », El Morocco Club.

Un lieu fréquenté par Paul Bowles, la Beat Generation… pour un thé à la menthe, face au détroit de Gibraltar, le café Hafa.

Pour se faire tisser des rideaux sur mesure. En bordure de la médina, sous l’hôtel Minza, le fondouk Chejra.

— Adresses page 152

ES PRIT VOYAGEU R PA GE DE G AUC HE 1. Patio menant au toitterrasse avec vue sur la baie de Tanger, fauteuils en métal tressé, tabouret « Capsule » en métal poli d’Hervé Van der Straeten.

2. Le designer Hervé Van der Straeten.

3. La salle de bains d’inspiration syrienne reprend les rayures des hammams. Marqueterie de marbre.

PA GE DE DROI TE Zelliges, stuc, arc polylobé, poutres peintes, l’alcôve orientaliste reprend tous les éléments décoratifs peints par Eugène Delacroix dans une aquarelle. Hervé Van der Straeten et Bruno Frisoni ont composé ce refuge hivernal à partir d’éléments de plafonds anciens chinés chez un antiquaire de Tanger.

Les boiseries et fresques ont été réalisées par des artisans tangérois.

Tables marocaine et indo-portugaise et patchwork de tissus balinais et marocains pour l’alcôve. Au premier plan, le fauteuil club a été chiné aux Puces de Saint-Ouen.

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I SR AËL

CROCHET HUMANISTE À Jaffa, Iota, la petite entreprise durable, sociale et humaniste a remis le crochet au goût du jour. Fondée sur les valeurs du « slow design », elle s’appuie sur un savoir-faire ancestral au service d’un design contemporain et sur une fabrication de fils éco-conçus sur mesure. Quand la création met du cœur à l’ouvrage…

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Anne Pericchi-Draeger

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Marie-Pierre Morel

CENTR E COMMUNAUTAIRE PAG E DE GAUC HE À partir d’un fil tricoté sur mesure, soyeux et exclusif, Afaf est venue crocheter son tapis au Riwan Center, centre communautaire de Hura, au sud de Tel-Aviv.

PAG E DE DROI TE À Tel-Aviv, face à la Méditerranée, un ensemble de gratte-ciel élève sa trame graphique dans le ciel bleu azur.

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APPR END RE ENSEMBLE PAG E DE GAUC HE Décorée d’une très belle fresque réalisée par une artiste de Hébron et de meubles tapissés de damas, Kamlah Alhwajrh reçoit

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dans sa maison à Hura les femmes de la communauté bédouine.

PAG E DE DR OIT E Ici, une fois par semaine, elles se réunissent entre elles, Sultana, Inass, Amina et son fils Kais

s’entraînent à la technique du crochet.

C’est aussi pour elles, l’occasion de se retrouver. Les bobines de fils, créés sur mesure par Iota, sont posées sur les tables et utilisées en fonction des différents modèles à confectionner.

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elle histoire que celle de Iota, qui pourrait se résumer en une création de meubles et d’objets design réalisés au crochet par des femmes qui s’unissent et s’entraident. Cette aventure humaine, fondée en 2014 par deux femmes passionnées, Tal Zur, 37 ans, et Shula Mozes, 64 ans, est véritablement remarquable. Lorsqu’elles se rencontrent, Tal est designer industriel, professeure à l’Institut de technologie de Holon, et travaille dans l’industrie de la mode. L’envie de faire autre chose, de s’exprimer autrement la travaille. L’humain, l’humanitaire est au cœur de son repositionnement personnel. Shula, entrepreneuse dans le domaine social, lui propose de se lancer dans le crochet qu’elle maîtrise déjà très bien elle-même.

C’est un artisanat qui se transmet en signes et en gestes, comme un langage universel, accessible à tous. De fil en fils, Shula lui suggère la confection de chaussettes au crochet. Des chaussettes ? Peu convaincant pour une jeune femme diplômée en design industriel ! Tal décide d’un break et part marcher sur les chemins de Compostelle équipée d’un petit nécessaire à crochet dans son sac, visite sa sœur à Boston, où elle découvre à l’Institute of Contemporary Art les textiles immenses réalisés par l’artiste américaine Sheila Hicks. Faut-il y lire un signe ?

Elle le vit en tout cas comme une évidence. Elle ne fera pas tricoter des chaussettes, mais une collection de tapis, coussins, poufs et balançoires design à partir d’une pratique du crochet innovante et de fils exclusifs créés sur mesure à Tel-Aviv chez Arta LTD. Unis ou multicolores, larges, fins ou tubulaires, soyeux, bruts ou mixés, ils sont en coton et en synthétique de la plus haute qualité. Tal et Shula se tournent alors vers les femmes de la communauté bédouine de Hura, installée à une heure trente en voiture au sud de Tel-Aviv. Elles leur proposent de les initier au crochet et de leur verser un revenu en contrepartie. Car, dans la genèse de Iota, il y a la recherche d’une économie circulaire. Depuis quatre ans, Iris, l’experte en tricot de Iota, leur donne rendez-vous une fois

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par semaine au Riwan Center, centre communautaire de Hura, pour observer le travail accompli chez elles et leur donner des conseils. Dans la maison de Kamlah Alhwajrh, l’ambiance est à la bonne humeur, à l’abri de la chaleur écrasante, cinq générations de femmes sont ici heureuses de partager ce moment. Guidées par les mains expertes d’Iris, elles travaillent sous l’œil attentif d’Afifa, l’arrière-grand-mère. Sultana, Inass et Amina, qui tricote avec son fils Kais dans les bras, s’entraident.

Iris est la guide talentueuse de l’entreprise. Dorit la directrice des opérations, Noa la designer et Tami l’assistante marketing accompagnent aussi l’aventure. Représentée dans une douzaine de concept stores ou galeries en Europe et aux États-Unis, fabriquant sur mesure pour des architectes d’intérieur, des hôtels ou des bureaux, Iota expose en 2016 au salon Maison&Objet à Paris. Puis, en 2017, au salon du meuble de Milan, elle crée deux balançoires et deux tapis pour le stand du designer Tom Dixon. Le succès est immédiat, le plaisir de se balancer, communicatif. « C’est ce que nous avons voulu insuffler en créant cette collection de huit balançoires ; l’apprentissage d’une technique à travers le rire, la poésie, et une part d’enfance retrouvée. C’était le tout premier produit de Iota. À chaque salon, nous exposons nos balançoires car elles sont le reflet de tout notre savoir-faire. » Les cordes sont tressées et décorées de petits champignons tricotés, dont chacun nécessite trente minutes de travail. Il y a 190 pièces à assembler pour réaliser une balançoire ! Iota vient de se voir récompenser du très prestigieux label « Butterfly Mark » par Positive Luxury, pour son engagement durable. En latin iota veut dire « grain », « infiniment petit ». Le projet Iota c’est bien l’infiniment petit qui s’additionne à un autre infiniment petit. Un point de tricot noué à un autre point peut donner, au final, quelque chose de beau et d’utile. « Un élément relié à un autre élément, un individu rallié à un autre individu dessine une chaîne humaine. Ainsi se forment aussi les communautés de femmes dont la prochaine se nouera à Istanbul pour venir en aide aux Syriennes migrantes. » Adresse page 152

SLOW D ESI GN PAGE DE GAUCHE Le village de Hura, où se trouve la communauté bédouine, à une heure trente en voiture de Tel-Aviv. Au loin, on aperçoit son minaret.

PAGE DE D ROITE 1. À Hura, Kamlah Alhwajrh et sa fille Inass accueillent l’équipe de Iota, Tal Zur, Iris Moalem et Tami Eilat.

2. La cofondatrice de Iota, Tal Zur, sur l’une des balançoires de sa collection.

3. À l’ombre des maisons, de gauche à droite, Tami Eilat, Iris Moalem et Tal Zur. 4. Dans le vieux Jaffa, une magnifique salle voûtée en pierre construite il y a deux cents ans accueille le tout nouveau studioshowroom de Iota.

Balançoire « Black Forest » et tapis « Sand » aux franges dorées.

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FILS SUR MESURE PAG E DE GAUC HE Le carnet de croquis de Tal Zur, designer industriel et cofondatrice de Iota.

Chaque détail est travaillé avec soin.

Elle explique que « les artisans qui crochètent pour Iota

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sont capables de réaliser ces détails avec une grande précision ».

PAG E DE DR OIT E 1. Un kit de crochet pour réaliser son sac est vendu sur le site.

Il est complété d’un tutoriel sur YouTube.

2, 3. Tal Zur retranscrit dans son

carnet ses idées de création en fils uniques, multicolores, chinés ou unis, conçus sur mesure pour la marque.

4. Sur le magazine catalogue de Iota sont posées les gammes des différents fils utilisés, plus ou moins épais, aux tonalités les plus subtiles.

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MODE ET MAISON PAGE DE GAUCHE Blouson de la collection homme, printemps-été 2019, en velours et soie, imprimé de fleurs sur fond de tartan écossais assorti au tissu des rideaux, Roi du Lac. PAGE DE D ROITE Accrochée à la bibliothèque en alu brossé « Krossing », Kriptonite, tableau d’une madone du XVIIe. Banquette provenant de leur palais de Palerme, recouverte d’un tissu à motifs de chinoiseries, Roi du Lac.

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U N M O N D E À PA R T Antea Brugnoni Alliata est sicilienne. Marco Kinloch est italo-écossais. Ce duo à quatre mains est le créateur de la marque Roi du Lac. À travers le regard décalé et « so british » de Marco, ils dessinent des motifs inspirés des chinoiseries des palais siciliens du XVIIIe qu’ils impriment sur des textiles et papiers peints. Un univers onirique qui orne leur ligne de vêtements et habille leur appartement romain d’une étonnante iconographie.

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Anne Pericchi-Draeger

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Letizia Le Fur

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BL EU TIFFANY ET ROSE PÉT IL LANT PAGE DE GAUC HE 1. Dans la salle à manger, secrétaire de style français XIXe, pichet Médicis et grand saladier en céramique chinés.

2. Sous les poutres, les rideaux en fine cotonnade rayée rose diffusent une lumière tamisée dans le salon.

3. Mélusine en jupe de soie imprimée « Rome », coussins en coton « Leopard » fuchsia.

4. Dans le salon, sur une idée de Marco, un tapis faux zèbre chiné sert de plateau à une table basse réalisée en osier. Piano allemand, 1880. Rideaux en tartan assortis au tissu en soie bleue brochée du fauteuil, Roi du Lac.

PAGE DE DROITE Canapé tapissé d’un damas fleuri. Sous un ensemble de quatre huiles sur cuir du XVIIIe provenant du palais familial d’Antea à Palerme, une console dorée chinée dans les Pouilles.

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ÉC LECT ISM E JOYEUX PAGE DE GAUCHE La petite entrée mène au salon. Ses murs sont tapissés du papier peint « Chinoiserie », Roi du Lac. Canapé en velours violet et peau de bête chinés. Posée sur la colonne, bougiesculpture de Giuseppe Ducrot, en vente sur le site Roi du Lac. PAGE DE D ROITE Le chien Perro s’est lové dans les coussins « Leopard » fuchsia et rouge maison.

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JAPONAISER IE S ET TU RQUER IES PAG E DE GAUC HE 1, 2 . Les amis Paolo et Mélusine portent des chemises en soie de la collection printempsété 2019. Mug artisanal en céramique créé pour la boutique de la Villa Médicis.

3. Les murs de la salle à manger sont tapissés

du papier peint « Turqueries », Roi du Lac. Les rideaux assortis reprennent les motifs de la nappe. Sur la commode, lampes et abat-jour sur mesure, Roi du Lac. Chaises chinées repeintes en vert. Sol en tommettes.

PAG E DE DROIT E Dans la chambre d’amis, papier peint

« Japoneserie », Roi du Lac. Comme à chaque fois l’idée est de proposer un voyage à travers les motifs du papier peint.

Ici, c’est le Japon qui a inspiré Marco.

Lit chiné et abat-jour réalisé par Laboratorio, une échoppe de 1938 où Antea fait réaliser tous ses abat-jour sur mesure.

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L’ATELIER DE CRÉATION PAG E DE GAUC HE Rome, que l’on découvre depuis le balcon du Café Colbert de la Villa Médicis.

PAG E DE DROI TE 1. Dans l’atelier de création sont regroupées robes, jupes et vestes colorées. Des modèles classiques aux motifs originaux, dessinés à la main et confectionnés dans de belles matières, soie, coton, velours, jacquard ou lin.

2. L’atelier ouvre sur la piazza dei Massimi, l’une des plus anciennes places de Rome.

3. Les aquarelles de Marco préfigurent les collections à venir.

4. Les modèles sont épinglés au mur.

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À

deux pas de la piazza Navona, dans le centre historique de Rome, se niche un cocon de créativité. Dans un palais, bâti sur un ancien odéon romain, Antea Brugnoni Alliata et Marco Kinloch ont trouvé un appartement sous les toits et, au rez-de-chaussée, un atelier de création. « Rome, c’est notre monde. Chaque ruelle est un voyage. Cette ville satisfait notre quête d’esthétisme. Une sensation d’éternité colore le quotidien – le Panthéon a 3 000 ans ! Elle nous ravit par sa lumière si particulière et nourrit beaucoup notre créativité. » Rome chérie, jusque dans le choix du prénom de leur fils Pietro, en référence à saint Pierre, le fondateur de l’Église catholique. Le couple s’est rencontré un jour de l’An dans le palais sicilien de la famille d’Antea. Mariés l’année suivante, ils cherchent du travail. Puisque Marco a toujours dessiné, ils s’orienteront vers la mode ! Ils créent d’abord des foulards imprimés de motifs originaux et les vendent sur un marché local. Tous sont achetés ! Cette première expérience leur donne des ailes. Ils s’installent alors à Palerme en s’attelant à la restauration de l’immense palais familial. Ce sera une période déterminante pour leur imaginaire, pendant laquelle ils s’imprègnent des chinoiseries décoratives du XVIIIe siècle.

Enrichis de cette parenthèse, c’est à Rome qu’ils décident de lancer leur marque qu’ils baptisent Roi du Lac. Des tissus réalisés à partir de matériaux naturels et fabriqués en Italie, avec une iconographie bien particulière, tirée de

cette relecture de l’Orient. Des vêtements imprimés avec leurs nouveaux motifs succèdent aux foulards. C’est un véritable succès et ils ont maintenant leur propre atelier de fabrication dans la périphérie de Milan. Les textiles sont, eux, imprimés à Côme. Parallèlement, ils développent une ligne pour la maison, assiettes, nappes et papiers peints, qui réinterprètent les panoramiques du XVIIIe. « Pour en créer les motifs, je prends des références que j’aime et les réunis ensemble. Rome reste l’une de mes grandes sources d’inspiration. » En hommage à l’Église romaine, des bougies, inspirées des tabernacles, et des candélabres sont commandés au sculpteur Giuseppe Ducrot pour le salon. Tout un art de vivre que l’on retrouve dans leur appartement avec ce pêlemêle joyeux et coloré où se mélangent à leurs créations, meubles et objets chinés à Naples, New York, Florence ou Rome. Dans le salon bleu Tiffany, accrochée sur la bibliothèque épurée en métal, une madone ancienne joue le contraste. Face à la cheminée, un canapé et des fauteuils tapissés d’un damas fleuri, une commode sicilienne du XVIIIe… La salle à manger est un peu comme une scène de théâtre avec son papier peint turc, ses rideaux, sa nappe et ses assiettes assortis du même motif. « Toutes les périodes, les pays, m’influencent. Mes origines anglaises sont très présentes dans mes créations et modifient très certainement mon rapport aux couleurs », explique Marco, qui préfère cultiver son imaginaire pour mieux contourner la réalité. Adresses page 152

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MOSAÏQUE D’IDÉES

TISSUS CISELÉS PA P I E R S P E I N T S PAY S A G E S TA P I S M AT I È R E S

© JEAN-MARC PALISSE

TOI LE DE FON D Tissu « Olympie », collection Néolympique, en viscose, coton et lin, 243 € le m en 140 cm de large, 5 coloris, Métaphores.

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ASSOCIATIONS CISELÉES La « paper artist » Julie Yülle confronte sa maîtrise de la découpe à la fibre et met en forme les temps forts des éditeurs de tissus 2020. Velours ciselé, broderies, points de chaînette, surpiqûres, fils d’or et jeux graphiques explorent les techniques de tissage pour mieux s’illustrer en relief. De l’esprit tapisserie à l’effet 3 D, la trame comme sculptée se redessine en volume, jouant sur les motifs saillants et le réalisme des matières, dans un élan de sophistication.

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Caroline Clavier

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Nicolas Millet

MOTIFS RAPPORTÉS PAGE DE GAUCHE 1. « Quatre Cavaliers », Thibaut Rassat, Ultraviolet, laine et polyester, 830 € le m en L 131 cm,

Hermès. 2. « Spuma », Rouge sur bleu, coton, lin et viscose, 183 € le m en L 140 cm, 13 coloris, Métaphores. 3. « Nisyros », coloris Tracer son chemin, coll. Rendez-vous, coton, polyamide et polyester, 143 € le m en L 131 cm, 5 coloris, Élitis. 4. « Khan Lapis », coll. Himalaya, polyester et coton, 92 € le m en L 142 cm, 6 coloris, Lelièvre. 5. « Écaille de Chine », Rubis, coll. Style, coton et lin, 117 € le m en L 142 cm, 9 coloris, Lelièvre. PAGE DE DROITE 1. « Arbre de Vie », Rouge, coll. Éden, coton, 117 € le m en L 135 cm, 5 coloris, Nobilis.

2. « Nisyros », coloris Tracer son chemin, coll. Rendez-vous, coton, polyamide et polyester, 143 € le m en L 131 cm, 5 coloris, Élitis.

3. « Spuma », Rouge sur bleu, coton, lin et viscose, 183 € le m en L 140 cm, 13 coloris, Métaphores. 4. « Zeste », Bleu Klein, coll. Patio, polyoléfine, 138 € le m en L 138 cm, 6 coloris, Nobilis. 5. « Gaston », Red, viscose et lin, 130 € le m en L 140 cm, 12 coloris, Bruder.

6. « L’Impériale », Bleu Paon, coll. Promesse d’ailleurs, viscose, coton et polyester, 179 € le m en L 138 cm, 4 coloris, Misia.

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BRODERIE ETHNIQUE 1. « Beaumonde II », Noémie Vallerand, Vert-Lilas, personnages costumés grandeur nature (1,75 m)

brodés sur fond de lin, présentés en trio sur un panneau de 3 m de hauteur, 991 € le panneau en L 138 cm, Pierre Frey.

3. « Jolie Joséphine », Vert Empire, coll. Promesse d’ailleurs, viscose et coton, 209 € le m en L 140 cm, 6 coloris, Misia. 2, 4. « Broderie crossroads », coloris Le dernier souverain, coll. Effigie, coton et polyacrylique, 227 € le m en L 132 cm, 2 coloris, Élitis.

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ESPRIT DELAUNAY

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PAGE DE GAUCHE 1. « Parterre Geo Emerald », imprimé numérique, lin, coton et polyamide, 111 € le m en L 142 cm, 2 coloris, Designers Guild. 2, 5. « Guinguette », coll. Patio, polyoléfine, 110 € le m en L 135 cm, 5 coloris, Nobilis. 3. « Discobole », Bleu, viscose et polyamide, 208 € le m en L 140 cm, 7 coloris, Métaphores. 4. « Zeste », Bleu Klein, coll. Patio, polyoléfine, 138 € le m en L 138 cm, 6 coloris, Nobilis. 6. « Velours Tarazona », Rouge, polyester et acrylic, 75 € le m en L 140 cm, nombreux coloris, Designers Guild. 7. « Arène », Vert amande, polyamide, viscose et lin, 196 € en L 140 cm, 10 coloris, Métaphores. 8. « Gaston », Blue, viscose et lin, 130 € le m en L 140 cm, 12 coloris, Bruder. PAGE DE DROITE 1. « Akbisar Dune », coll. Rêveries orientales, imprimé sur velours, 210 € le m en L 136 cm, Pierre Frey. 2. « Noun Black », viscose, lin et coton, 118 € le m en L 140 cm, Bruder. 3, 4. « Velours Tarazona », Rouge et vert, 75 € le m en L 140 cm, polyester et acrylic, Designers Guild. 5. « Pôles célestes », coloris Carbone, coll. Équipage, polypropylène, 119 € le m en L 135 cm, Misia. 6. « Soft l’aveu », velours coupé dégradé bleu, viscose et polyester, 195 € le m en L 138 cm, 3 coloris, Maison Christian Lacroix pour Designers Guild. 7. « L’impériale », Bleu Paon, coll. Promesse d’ailleurs, viscose, coton et polyester, 179 € le m en L 138 cm, 4 coloris, Misia. 8. « Kashi Buxton », Blue, coll. Sarouk, coton, 9 coloris, 62,5 € le m en L 137 cm, Romo Group.

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L’ÉCLAT COULEUR VINTAGE

PAGE DE GAUCHE 1. « Las Pozas », coloris Respirer comme une étoile, coll. Effigie, lin et polyacrylique, 227 € le m en L 136 cm, 6 coloris, Élitis. 2, 4. « Velours Tarazona », Bleu et rouge, polyester et acrylic, 75 € le m en L 140 cm, Designers Guild. 3. « L’impériale », Bleu Misia, coll. Promesse d’ailleurs, viscose, coton et polyester, 179 € le m en L 138 cm, 4 coloris, Misia. PAGE DE DROITE 1. « Eugenio Laguna », coll. Maharani, jacquard en coton et polyester, 247 € le m en L 150 cm, Fadini Borghi. 2. « Lora Logic, Or noir, jacquard brodé, mélange de coton et polyester, 205 € le mètre en L 138 cm, 3 coloris, Dedar. 3. « Velours Tarazona », Rouge, polyester et acrylic, 75 € le m en L 140 cm, nombreux coloris, Designers Guild.

4. « Nisyros », coloris Tracer son chemin, coll. Rendez-vous, coton, polyamide et polyester, 143 € le m en L 131 cm, 5 coloris, Élitis. 5. « Scala », Vert, coll. Manifesto, viscose, polyester et coton, 156 € le m en L 146 cm, 6 coloris, Nobilis.

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TAPIS MATIÈRES Projetant un motif abstrait, reprenant les variations chromatiques des terres d’ocre, jouant sur les textures et les hauteurs pour donner du relief à de véritables odyssées inventives… les tapis redessinent l’espace en douceur, couleur et matière. Sur un béton ciré, des carreaux en terre cuite ou un parquet brut, ils interviennent aussi sur l’acoustique d’une pièce.

PAR Julie Rebeyrol

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GRAPHISME ET ABSTRACTION 1. « Disco », en PET, un matériau résistant qui imite la fibre naturelle, pour l’intérieur ou

l’extérieur, D 300 cm, 1 850 €, Élitis. 2. « Loan », en laine et coton, 160 x 230 cm, 200 €, Alinea. 3. « Vibration », design Vincent Tordjman, en laine de Nouvelle-Zélande et laine indienne, tufté main, 200 x 300 cm, 2 coloris, 942 €, Cinna. 4. « Louka », en laine naturelle épaisse, existe en 3 dimensions, 120 x 180 cm, 160 x 230 cm et 200 x 290 cm, de 249 € à 599 €, AM.PM. 5. « Shane », en jacquard de chenille de coton, 160 x 230 cm, 189 €, Kave Home. 6. « Tres Texture », design Nani Marquina et Elisa Padrón, en laine de Nouvelle-Zélande et feutre de laine, tissé plat, assemblé en utilisant 3 pièces individuelles teintées pour créer un dégradé, 170 x 240 cm, 1 688 €, Nanimarquina chez Silvera. 7. « Copenhagen », en chanvre et coton, existe en 3 dimensions, 60 x 110 cm, 120 x 180 cm et 170 x 240 cm, de 39 € à 249 €, Madura. 8. Tapis rond imprimé en jute, D 120 cm, 29,99 €, Atmosphera.

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250 x 300 cm, 12 860 €, Edition Bougainville. 3. « Mía brique », design Nani Marquina, en laine de Nouvelle-Zélande filée à la main, tissé plat sur un métier traditionnel en Inde, 200 x 300 cm, 2 605 €, Nanimarquina chez The Conran Shop. 4. « Adao », en jute et lin, un motif inspiré de l’ikat indonésien, 80 x 200 cm, 2 coloris, 250 €, Caravane. 5. « Farah », en laine, tissé à la main, s’inspire des techniques ancestrales du kilim, existe en 3 dimensions, 80 x 200 cm, 170 x 240 cm et 200 x 300 cm, de 400 € à 1 500 €, Caravane. 6. « Fields », en laine et soie végétale, tufté main, existe en 2 dimensions, 170 x 240 cm et 200 x 300 cm, 874 € et 1 286 €, Toulemonde Bochart. 7. « Light Between », design Deirdre Dyson, en laine tibétaine et soie chinoise de haute qualité, tissé à la main au Népal, réalisation sur mesure, 1 600 € le m2, Deirdre Dyson. 8. « Envolée », design Cristina Celestino, en laine de l’Himalaya, coton et lin, noué à la main, 230 x 300 cm, prix sur demande, CC-Tapis. 9. « Holi », en laine et soie, noué main, 200 x 300 cm, 3 coloris, 4 570 €, Nobilis. 10. « Taramsa I », design Noé Duchaufour-Lawrance, en field et jute, 220 x 320 cm, 2 coloris, 9 645 €, Tai Ping.

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VARIATIONS EN OCRE 1. « Disc », en cuir, D 150 cm, 759 €, BoConcept. 2.« Ridge rainforest », en laine et fibre de bambou, noué main népalais,

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BLEU AZUR 1. « Horizon Lake », design Moooi, collection Quiet, en laine, existe en 2 tailles et plusieurs qualités, D 250 cm, à partir de 3 263 €,

Moooi Carpets chez ATU. 2. « Padua Azure », en laine, tufté main, existe en 3 dimensions, 160 x 260 cm, 200 x 300 cm et 250 x 350 cm, 2 coloris, de 1 219 € à 2 186 €, Designers Guild. 3. « Lengfeld », design Noé Duchaufour-Lawrance, en laine, field, soie et Lurex, 200 x 300 cm, 11 940 €, Tai Ping.

4. « Calame », en laine et soie, nœud tibétain, rasage et ciselure à la main, 200 x 300 cm, sur mesure, prix au m2 sur demande, à découvrir à l’exposition « Esquisse », Galerie Diurne. 5. « Floating Glass », design Deirdre Dyson, en laine tibétaine et soie chinoise haute qualité, tissé à la main au Népal, sur mesure, 1 300 € le m2, Deirdre Dyson. 6. « Gradient Reflex », en soie de bambou et lin, sur mesure, prix sur demande, Giorgetti.

7. « Shangai by night N°2 », design Thomas Dariel, en laine de Nouvelle-Zélande et soie, 170 x 240 cm, 1 830 €, Maison Dada. 8. « Bleu Ethnique », en laine et soie, 274 x 365 cm, 1 830 € le m2, Staron Paris. 9. « Psychedelic Tie & Dye », en vinyle, à partir de 44,90 € en 49,5 x 88 cm, Pôdevache.

10. « Poliakoff bleu », en laine, collection de 3 tapis reprenant les tableaux de Serge Poliakoff, 200 x 249 cm, 1 800 €, Casa Lopez. Adresses page 152 151

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04 68 34 57 73. restaurant-le-divil-66. com Domaine Riberach. 2, route de Caladroy, 66720 Bélesta. Tél.

04 68 50 30 10 (hôtel et restaurant) et 04 68 50 56 56 (cave). riberach. com Église des Dominicains. 6, rue François Rabelais, 66000 Perpignan.

El Sílex. Rue Jean-Badia, 66720 Tautavel. Tél. 04 68 52 77 93. La Famille. 3bis, rue Voltaire, 66000 Perpignan. Tél. 04 48 89 13 29.

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Tél. 04 11 68 78 59. filaf.com Festival Visa pour l’image. visapourlimage. com. Galerie Clément Cividino.

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01 45 51 51 00. elitis.fr. Farrow & Ball. farrow-ball.com Harlequin. stylelibrary.com Hermès. 17, rue de Sèvres, 75006. Tél. 01 42 22 80 83. hermes. com et homefabrics.hermes.com Les Dominotiers. Tél. 01 86 65 29 70. dominotiers.com Lelièvre. Showroom au 13, rue du Mail, 75002 Paris.

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Fondé en 1990 par Élisabeth Lefebvre 79 bis, rue Marcel-Dassault, 92100 Boulogne-Billancourt Société éditrice Côté Maison SAS au capital de 10 000 euros Siège social 16, rue de Saint-Pétersbourg, 75008 Paris. Tél. 01 70 19 33 74.

RCS 831 991 633 Paris Président-directeur de la publication François Dieulesaint Principal actionnaire FDL Holding Pour joindre votre correspondant, par e-mail : initiale du prénom + nom@cotemaison.fr Rédaction Directrice de la rédaction et rédactrice en chef Martine Duteil. Tél. 01 70 19 33 64. mduteil@cotemaison.fr Premier rédacteur graphiste Bruno Rafaud. Tél. 01 70 19 33 77. brafaud@cotemaison.fr Rédacteur graphiste Louba Bilo-Hotzky.

Secrétariat de rédaction Hélène Abdessadok. Tél. 01 70 19 33 78.

Jean-Emmanuel Richomme.

Ont collaboré à ce numéro Ellia Ascheri, Marie-Hélène Balivet, Virginie Bertrand, Julie Chanut, Caroline Clavier, Julie Daurel, Laurence Dougier, Sonia Lazzari, Anne Pericchi-Draeger, Julie Rebeyrol, Cécile Vaiarelli.

Photographes et illustrateurs Albert Font, Anthony Lanneretonne, Letizia Le Fur, Nicolas Mathéus, Cecil Mathieu, Nicolas Millet, Marie-Pierre Morel, Pierrick Verny. © Adagp, Paris 2020, pour les œuvres de ses membres.

Site Internet www.cotemaison.fr Rédactrice en chef du site Côté Maison Émilie Cointe.

Tél. 01 70 19 33 66. ecointe@cotemaison.fr Côté Régie Directrice commerciale Sophie Gadonneix.

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Impression Roularta Printing. Meiboomlaan 33, 8800 Roeselare, Belgique.

Affichage environnemental. Couverture : origine du papier : Allemagne. Taux de fibres recyclées : 0 % (100 % de fibres vierges). Impact sur l’eau : Ptot = 0,015 kg/ tonne. Intérieur : origine du papier : Allemagne. Taux de fibres recyclées : 0 % (100 % de fibres vierges). Impact sur l’eau : Ptot = 0,021 kg/tonne.

Dépôt légal : 1er trimestre 2020 Commission paritaire : 0123 K 87355 ISSN : 1148-3326 N° TVA Intracommunautaire : FR 11831991633

N°182 — février - mars 2020

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STYLES SANS FRONTIÈRES T I S S U S , PA P I E R S P E I N T S , TA P I S E T B E L L E S V I B R AT I O N S DE MINORQUE À L’ESTRÉMADURE, DES MAISONS AU PASSÉ CONTEMPORAIN P E R P I G N A N E T L A C Ô T E V E R M E I L L E E N 2 6 PA G E S

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PROCHAIN NUMÉRO LE 1ER AVRIL 2020 Pour commander d’anciens numéros : https://boutique.cotemaison.fr Maisons Côté Sud, ISSN 1148-3326, is published bimonthly (6 times per year, February, April, June, August, October, December) by Côté maison SAS c/o Express Mag, 12 Nepco Way, Plattsburgh, N Y, 12903. Periodicals Postage paid at Plattsburgh, N Y Postmaster : send adress changes to Harper’s Bazaar c/o Express Mag, P.O. Box 2769, Plattsburgh, NY 12901-0239. Abonnements États-Unis/Canada. Pour vous abonner aux États-Unis ou au Canada, contactez Maisons Côté Sud c/o Express Mag, P.O. box 2769, Plattsburgh, N Y 12901- 0239. Canada : 3339 rue Griff ith, Saint-Laurent, Québec (C A NA DA) H4T 1W5. Tél. 1 800 363-1310 ou (514) 355-3333 ; fax : (514) 355-3332. Abonnement annuel (6 numéros) : pour les États-Unis, 69 $ US ; pour le Canada : 78 $ CAD+taxes

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Mobilier de jardin en fer forgé fabriqué en France

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