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Mike Horn, Alban Michon & the Space Cadets

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Ce mois-ci

Ce mois-ci

• Beaucoup d'enfants rêvent de devenir astronaute, mais pour la plupart d'entre eux, il s'agit seulement d'un rêve passager qui disparaît en même temps que les Duplo et les dinosaures. Pour une minorité douée en physique et en mathématiques, mais aussi dotée d'un goût prononcé pour le travail et d'une détermination sans faille, faire carrière dans l'exploration spatiale est bien plus qu'un simple rêve. Début février, Verbier Life a rencontré un groupe d'astronautes en herbe partis mettre leur courage à l'épreuve dans les montagnes. Leur odyssée de six jours s'est déroulée dans et autour de Verbier, sous la supervision bienveillante de deux explorateurs de renommée mondiale : Mike Horn et Alban Michon. Maev Cox est allée prendre la température de plus près. • The dream of becoming an astronaut is a popular childhood aspiration but for

most it’s just a passing fantasy that gets shipped out with the Duplo Lego and the dinosaurs. For a very few, with an aptitude for physics and mathematics, and a heavy output of work and determination, a career in space adventure is much more than just a dream. In early February, Verbier Life met a group of astronauts-intraining on a mission to test their mettle in the mountains. Their six-day odyssey took place in and around Verbier, under the auspicious tutelage of world-renowned explorers Mike Horn and Alban Michon. Maev Cox took a closer look....

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• Le premier soir de la mission, les astronautes stagiaires et leur équipe de coordination se sont réunis dans une cabane à La Rosière, un petit village perché au-dessus d'Orsières. Le groupe fait partie d'une association lausannoise baptisée Asclepios. Gérée par des étudiants, elle a été créée en 2019 dans le but de dispenser un enseignement qui ne peut être effectué en classe. Le principal objectif d'Asclepios est de simuler une mission spatiale de deux semaines chaque année, en recréant aussi fidèlement que possible les conditions de voyage et de recherche que rencontrerait l'équipage dans l'espace. La deuxième de ces missions doit avoir lieu en juillet prochain à Sasso San Gottardo, une forteresse suisse datant de la Seconde Guerre mondiale située dans la municipalité d'Airolo. C'est dans cette optique que neuf brillants étudiants internationaux se sont regroupés dans les Alpes suisses afin de former l'équipage d'Asclepios II et de mettre leurs limites à rude épreuve. L'atmosphère était lourde à l'arrivée de Mike Horn, dont la forte présence a immédiatement envahi la pièce et dont la nature décontractée a mis tout le monde à l'aise. • On the first evening of the mission, the trainee astronauts and their coordination team gathered in a cabin in La Rosière, a small village teetering above Orsières. The group are part of a Lausanne-based student-run organisation called Asclepios which was formed in 2019 with the aim of teaching skills that that can’t be learnt in the classroom. Asclepios’s main objective is to carry out a simulated two-week space mission every year, recreating a space environment in which a selected crew will have, as near as possible, the experience of travelling to and from, and undergoing research, in space. The second of these missions is scheduled to take place this July in a World War II era fortress called Sasso San Gottardo in Airolo, Switzerland. And it is in training for this mission that nine inspiring students from across the world, the crew of Asclepios II, found themselves together in the Swiss Alps preparing to push their limits.

The atmosphere was charged as Mike Horn arrived, his robust personality immediately filling the room and simultaneously putting everyone at ease with his easy-going disposition.

• Mike a passé les vingt dernières années à repousser les limites de l'exploration humaine. La plupart du temps en solo. Sa liste d'accomplissements époustouflante comprend deux tours du monde : par l'équateur et le cercle polaire. Voilà un homme qui sait tout de la survie dans les conditions extrêmes. Et son principal message était : « vos véritables limites sont bien plus grandes que vous ne l'imaginez ». L'équipage enthousiaste a bu ses paroles autour d'une bonne raclette, une introduction à la cuisine suisse mais aussi une bonne dose de graisses pour préparer le groupe international au froid et à la rigueur à venir. Le lendemain, Mike et sa petite équipe ont conduit l'équipage jusqu'au sommet du Six Blanc, qui constitue la toile de fond du domaine skiable de Bruson. Au programme : marche en raquette à neige assortie d'une montée et d'une descente tout aussi exigeantes et parfois même effrayantes. Le groupe a monté le camp dans la forêt juste en dessous du sommet. À la tombée de la nuit, le mercure avait déjà chuté en dessous de −15 degrés et, avec seulement des sacs de couchage très fins (autorisés à contrecœur par Mike), l'équipage a pu mettre ses leçons de psychologie en pratique. « Penser qu'il fait chaud (que ce soit par des souvenirs, des couleurs ou l'imaginaire) et reconnaître l'inconfort et l'accepter », voilà ce qu'a retenu le stagiaire Joshua Bernard Cooper pour traverser cette longue nuit pénible et glaciale. Et pour corser encore un peu les choses, faire fondre de la neige était le seul moyen de se ravitailler en eau.

Dès l'aube, l'équipe a reçu l'ordre de lever le camp et de redescendre à pied dans la vallée. C'est à ce moment-là que Mike Horn s'est retiré et qu'Alban Michon est entré en scène. Alban est un aventurier français passionné de plongée sous glace ; il a exploré les régions les plus inhospitalières de la planète. Pour cette partie de l'entraînement, l'équipage s'est rendu jusqu'au lac des Vaux pour trois nuits de camping. Leur arrivée à la fin d'une journée glaciale de février a été accompagnée par une tempête de neige. Fatigués, affamés et transis de froid, les aspirants se sont empressés de monter le camp en affrontant les conditions et la frustration provoquée par les chutes de neige, qui les empêchaient d'aplatir le sol sur lequel installer leurs tentes. Finalement, le camp a été dressé et l'équipage s'est abrité pour la nuit, secoué par des rafales de vent atteignant les 110 km/h. S'en est suivi une deuxième nuit difficile et stressante. « Tout ce que nous voulions, c'était dormir un peu, raconte Joshua. La nuit est généralement un moment où l'on se repose, mais là, surtout avec la tempête qui faisait un ramdam pas possible, parvenir à s'endormir nécessitait un effort particulier de notre part. C'était la partie la plus difficile de l'entraînement. » Son équipière astronaute Katie Mulry s'est inspirée des conseils de Mike pour gérer la peur : « en contrôlant ma respiration et en me concentrant sur ce que je pouvais faire, j'ai pu prendre soin de moi pendant la partie la plus terrifiante de notre aventure. » Mais se réveiller le lendemain matin et découvrir un paysage immaculé et un ciel bleu pâle est venu récompenser leurs efforts, en particulier celles et ceux qui découvraient la montagne lors de ce stage. Le programme des trois jours suivants n'était pas des moindres, avec gestion du camp et partage des rôles pour en assurer • Mike has spent the last 20 years pushing the boundaries of human exploration. Most of it performed solo. His jaw-dropping list of accomplishments includes twice circumnavigating the globe, once over the equator and once over the Arctic circle. This is a man who knows all about survival in extreme conditions and his key message was this: “your actual limits are so much further than you think”. The eager crew drank in his lessons delivered over a dinner of raclette, an introduction to Swiss cuisine for the international group and a fat-rich meal in preparation for the cold and exposure that lay ahead. The following day, Mike and his small team led the crew up to the summit of Six Blanc, the backdrop to the Bruson ski area. The group travelled on snowshoes and the journey, both up and down, was demanding and at times scary. In the forest below the summit, the crew set up camp. As night fell, temperatures dropped to below -15 degrees and, with only very thin sleeping bags (as begrudgingly permitted by Mike), the team put their psychological lessons to the test. “Thinking warm thoughts (whether it be memories, colours, imaginings) and recognising the discomfort and making it peace with it” were crew member Joshua Bernard Cooper’s main take-aways to see him through the long, freezing and uncomfortable night. The additional task of having to melt drinking water added to the mental load. Once dawn arrived, the crew was instructed to pack up camp, descending back to the valley on foot. It was at this point that Mike Horn exited and Alban Michon entered the picture. Alban is a French adventurer with a penchant for ice-diving whose explorations have taken him to some of the most inhospitable stretches of the planet. For this part of the training, the crew made their way up to Lac des Vaux where they were to camp for three nights. Their arrival to the lake at the end of a frigid February day was timed with the onset of a snowstorm. The cold, tired and hungry team battled the conditions and raced to set up their camp, a frustrating process as the falling snow defiantly upturned their efforts to flatten the ground on which to set up their tents. Eventually the camp was set up and the crew hunkered down for the night as fierce winds of up to 110km per hour whipped around them. A second difficult and stressful night followed. “We were really looking forward to getting some sleep,” Joshua explained. “Night is typically a time for switching off but out there, especially with the storm which was really loud, sleep became a task that we needed to actively engage in, in order to have any success. It was the hardest part of the training”. Fellow astronaut Katie Mulry drew on Mike’s tips for dealing with fear, “by controlling my breathing and focusing on what I could do, I was able to take care of myself during the most terrifying part of our trip”. But waking up to a pristine white earth and clear, pale blue skies the following day was a gratefully received reward for their efforts and for many of the crew, being in the alpine landscape was a completely new experience in itself. The following three days involved a busy schedule of

«...your actual limits are so much further than you think...»

le bon fonctionnement, défis de groupe et exercices de renforcement d'équipe, sans oublier la plongée sous glace, une première pour tous les membres de l'équipage. Alors qu'une grande partie de l'entraînement des astronautes se déroule dans l'eau, la plongée sous glace pousse la démarche encore plus loin. Qui plus est, l'équipage a dû percer des trous dans pas moins de 80 cm de glace afin de pouvoir entrer et sortir du lac. Le tout, en gérant le froid et la fatigue qui les accompagnaient à chaque instant. Alban a encouragé chacun à admettre son état de fragilité en reconnaissant les signes d'alerte et en les gérant au fur et à mesure qu'ils se présentaient, par exemple en faisant une pause pour récupérer ou en se frottant les mains pour se réchauffer. Alors que l'entraînement de Mike portait sur l'esprit de survie, celui d'Alban était axé sur la communication et l'organisation, c'est-à-dire le travail d'équipe et le soutien mutuel. « Alban nous a appris que lorsqu'on se prépare pour une expédition ou une mission, on contrôle 98 % des événements qui vont se produire, ce qui laisse seulement un petit 2 % pour l'imprévu », confie Loïc Lerville-Rouyer. Alban a également insisté sur la nécessité d'aborder toute situation avec appréhension plutôt qu'avec peur, une leçon précieuse pour la vie en général. Enfin, « par ses propres actions, il a enseigné au groupe qu'un bon sens de l'humour et une certaine légèreté peuvent également être très utiles », ajoute Joshua. L'entraînement terminé, l'équipage est rentré à Lausanne dans le but de renforcer les leçons apprises en montagne, mais pas avant d'avoir pris une bonne douche bien chaude ! Les membres ont qualifié l'expérience de « transformatrice » et de « vraiment merveilleuse », chacun ayant repoussé les limites de ce qu'il ou elle pensait être capable de faire. Mais surtout, l'équipage a grandi et mûri ensemble. « Mike nous a inculqué cet état d'esprit nécessaire pour tenir lors d'une mission analogue de 14 jours et Alban a fait de nous une famille », conclut Loïc. Mission terminée. www.asclepios.ch

Photo: Raphaël Surmont / verbier.ch

camp management, with roles divvied up to keep it running efficiently; group challenges and team-building exercises; and scuba diving under the ice, a first for everyone in the crew. While a lot of training for astronauts takes place in water, ice-diving takes it one step further. Additionally, the crew had to dig through 80cm of ice in order to create the holes in which to enter and exit the lake. Through all this time the crew needed to manage the cold and fatigue that was their constant companion. Alban encouraged the team to allow for vulnerability by recognising warning signs and dealing with them as they came up, such as taking a break to recuperate or rubbing each other’s hands to warm up. While Mike’s training focused on survival mentality, Alban’s key training was to focus on communication and organisation, working together as a team to support one another. “Alban taught us that when you prepare for an expedition or a mission, you control 98% of what will happen, thus leaving only a small 2% for the unexpected," explained Loïc Lerville-Rouyer. Alban’s training also focused on approaching any given situation with apprehension rather than fear, a valuable lesson for life in general. Not least, “through his own actions, he taught the group that a good sense of humour and light-heartedness go a long way too” added Joshua. With the training behind them, the crew returned to Lausanne to consolidate the lessons learnt in the mountains, but not before enjoying a long hot shower! As individuals, the experience was “life-changing” and “truly wonderful” with each person breaking the boundaries of what they thought they were capable of. But more than anything, the crew grew and moulded together. “Mike gave us this mindset needed to stay on an analogue mission for 14 days and Alban made us work as a family,” concludes Loïc. Mission accomplished. www. asclepios.ch

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