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L’ATELIER DE GUSTAVE COURBET

eprésentant maximal du mouvement réaliste du milieu du XIXe siècle, Gustave Courbet a révolutionné le monde de l’art en affirmant que la liberté de création était souvent entravée par l’Académie. Dans ses toiles, en effet, l’artiste représente des paysages et des personnages du quotidien, donnant à chacun d’eux la possibilité de devenir l’objet de réflexions artistiques. Avec L’atelier du peintre, Courbet résume toute sa poétique dans un tableau aux dimensions colossales. Voyons donc l’histoire du tableau et le message que son auteur a voulu faire passer.

L’histoire de l’atelier du peintre Courbet

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L’œuvre monumentale

L’atelier du peintre de Courbet fut exécutée en 1855 après une phase d’étude infinie qui impliquait la réalisation de nombreux dessins préparatoires.

La volonté du peintre français, en effet, était de résumer en une seule toile toute sa carrière artistique et les choix tant politiques que moraux faits au cours de sa vie. C’est particulièrement évident si l’on lit tout le titre du chef-d’œuvre, à savoir L’Atelier du peintre, véritable allégorie qui détermine une phase de sept ans de ma vie artistique et morale.

Pensé pour être exposé au Salon de Paris de la même année, le tableau est rejeté par le jury au profit d’autres efforts de l’artiste jugés plus tard par la critique moins révolutionnaires dans l’évolution de l’histoire de l’art.

Suite au refus, Gustave Courbet décide d’exposer l’ensemble de ses oeuvres dans le cadre d’une exposition personnelle. Pour l’occasion, il fait également construire à ses frais un bâtiment appelé le Pavillon du Réalisme.

La lecture en direct de l’atelier du peintre de Courbet au musée d’Orsay est rendue compliquée par les grandes dimensions de la toile de 361 x 598 centimètres.

Par conséquent, des sujets grandeur nature sont insérés à l’intérieur, tous disposés dans la moitié inférieure de l’image.

Au centre, l’autoportrait du peintre, pris en flagrant délit d’achèvement d’une grande œuvre paysagère mettant en scène son Ornans natal. Derrière lui est placée une figure féminine recouverte uniquement d’un drap blanc. Un peu plus loin pourtant, un enfant debout observe la scène. Dans le coin droit de la représentation apparaît un groupe de personnages définis par l’artiste lui-même comme « les gens qui vivent de la vie ».

Parmi les nombreux, il est possible d’identifier le mécène de Courbet Alfred Bruyas, accompagné de Baudelaire, Champfleury, Proudhon et Promayet.

Sur le côté opposé, cependant, «les gens qui vivent par la mort» sont représentés. Voici un rabbin, un braconnier avec ses chiens, une prostituée et un pauvre roturier.

Derrière la toile soutenue par le chevalet, on aperçoit un mannequin suivi d’une tête de mort sur un journal.

Enfin, l’écrin est l’ancienne grange que son père avait concédée à Courbet pour se consacrer à l’art. Interprétation de l’oeuvre de Courbet gustave courbet

Il apparaît donc évident que l’Atelier du Peintre de Courbet est en réalité une grande allégorie à laquelle est confiée une signification profonde et polémique.

Au centre du message, l’artiste place lui-même et deux de ses caractéristiques : la vérité nue qui veille sur lui (la femme) et l’innocence avec laquelle quiconque doit aborder l’art (l’enfant).

Hulton DeutschGetty Images

Le groupe de personnages inclus parmi «les gens qui vivent de la vie» est un condensé de personnalités éminentes que Courbet considérait vivantes d’un point de vue intellectuel et spirituel, à l’instar de ses clients.

Au contraire, parmi « les gens qui vivent de la mort », le peintre compte ceux qui préfèrent se réfugier dans les biens matériels.

Cela les conduit à mener une vie banale faite de religion aveugle (le rabbin), de divertissements stériles (le braconnier), de vices (la prostituée) et de misère (le pauvre roturier fait référence à la crise économique qui sévissait en Irlande à l’époque) .

Le mannequin derrière la toile est plutôt le modèle utilisé pour peindre une crucifixion et sert de critique sévère de l’art académique.

Enfin, le crâne du journal cite un enseignement reçu du philosophe anarchiste Proudhon, selon lequel les journaux étaient les cimetières des idées.

Le style de Courbet dans L’atelier du peintre Pour l’Atelier du Peintre de Courbet, il reprend une composition déjà utilisée dans la réalisation du Jugement dernier.

De plus, tous les personnages sont disposés selon une grille précise qui crée des jeux spectaculaires de pleins et de vides, mettant ainsi en valeur les trois sujets principaux. Les couleurs sont majoritairement ternes et sombres.

Même les pigments, en fait, sont utilisés pour souligner la figure féminine nue, l’enfant et la toile peinte centrale.

La matière picturale, alors, est appliquée tantôt lissée, tantôt plus ondulée pour donner une plus grande physicalité à la scène.

Enfin, l’atelier du peintre Courbet résume tous les genres dans lesquels l’artiste s’est le plus aventuré : paysages, portraits, natures mortes, animaux et vues d’intérieur.

Redazione Digital https://www.elledecor.com/ it/arte/a43903413/atelierdel-pittore-di-courbet/ ean Désiré Gustave Courbet (Ornans, 10 juin 1819 - La Tourde-Peilz, 31 décembre 1877) est un peintre français. Mieux connu pour être le représentant le plus important du mouvement réaliste (et également crédité d’avoir inventé le terme lui-même), Courbet était un peintre de compositions figuratives, de paysages terrestres et marins et de femmes; il s’occupe aussi des problèmes sociaux, prenant à cœur les difficiles conditions de vie et de travail des paysans et des pauvres.

« J’ai cinquante ans et j’ai toujours vécu libre ; laissez-moi finir ma vie libre; quand je serai mort, je veux qu’on dise ceci de moi : il ne faisait partie d’aucune école, d’aucune église, d’aucune institution, d’aucune académie, encore moins d’aucun système : la seule chose à laquelle il appartenait était la liberté»

Gustave Courbet

L’art réaliste de Courbet a influencé plusieurs peintres ultérieurs, en particulier les impressionnistes. « Sa grande contribution est l’entrée lyrique de la nature, de l’odeur des feuilles mouillées, des murs forestiers couverts de mousse, dans la peinture du XIXe siècle […]. Et la neige, Courbet a peint la neige comme personne !» wikepdia.org

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