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Belgique/Luxembourg 6,50 € - DOM 6,50 € - Allemagne 8 € - Italie 6,50 € - Canada 13,50 $ can - USA 10,50 $ - UK 5 £ - Polynésie 1200 CFP
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Édito
› Découvertes › Art de vivre › Sorties › Déco
Trimestriel - N°4 - Septembre/Octobre/Novembre 2010
Rédaction : 54, rue de Paradis, 75010 PARIS. Tél. : 01 56 03 50 20 / Fax : 01 47 70 51 79. redac@vivreparis.fr Directeur de la publication : Christophe BONICEL Rédacteur en chef : Thomas LE GOURRIEREC Tél. : 01 56 03 50 23 (thomas.lg@vivreparis.fr). Rédacteur en chef adjoint : Julien PÉNÉGRY Tél. : 01 56 03 50 37 (julien.p@vivreparis.fr).
LES TRENTE
Directeur artistique : Julien BONICEL Tél. : 01 56 03 50 30 (julien.b@vivreparis.fr). Premier rédacteur graphiste : Sébastien LE BOUARD Tél. : 01 56 03 50 28 (sebastien.lb@vivreparis.fr)
GLORIEUX
Rédacteur graphiste : Christophe LE BOUARD (christophe.lb@vivreparis.fr) Rédacteurs : Nadir CHOUGAR (nadir.c@vivreparis.fr), Juliette BRIARD (juliette.b@vivreparis.fr), Anne-Lise DURET (annelise.d@vivreparis.fr), Julia DUSSERRE-TELMON (julia.dt@vivreparis.fr) Edwige SENNER (edwige.s@vivreparis.fr) Calie TRIBERT (calie.t@vivreparis.fr)
Ils n’auraient jamais dû se trouver tous réunis.
Même pas à l’occasion de l’une de ces piailleries mondaines dont bruisse la Capitale. Encore moins lors d’un dîner cornaqué par un acolyte. La probabilité était plus qu’infime. Nous avons donc pris l’initiative, tout exaltés à l’idée de réunir un casting de cette trempe. Convaincus, par ailleurs, qu’il nous incombait de rassembler ces trente individus, ces aventuriers de la Ville Lumière qui, chacun, embarquent pour leur épopée. Conscients que sans eux, la rentrée automnale n’aurait pas la même saveur.
Premier secrétaire de rédaction : David LANG Photographes : Jean HARIXÇALDE (Jean.h@vivreparis.fr), Gwen LEBRAS, Pierre MOREL, Arnaud PAOLETTI, Bruno PELLARIN, Lucie de TALLANO, Kael T BLACK, David BOUREAU, Sophie GARCIA, Cyril MARCILHACY.
Depuis le début de l’aventure Vivre Paris,
nous n’avons eu de cesse de mettre en lumière l’humain, le Parisien. Car c’est lui, avant tout, qui fait palpiter le cœur de la ville. Voire forge tout ou partie de sa destinée. Impossible d’évoquer une boutique sans présenter sa truculente tenancière, d’annoncer une pièce de théâtre sans dévoiler les traits du comédien qui la portera à bout de bras. De découvrir le capharnaüm d’un atelier sans revenir sur le parcours de l’artiste qui le fait vivre. De mentionner un restaurant sans tailler le bout de graillon avec le cuistot qui turbine derrière les fourneaux.
Ont collaboré à ce numéro : Arnaud Barbé, Vincent Berthe, Matthieu Chalot, Grégory Curot, Olivier Desvaux, Anaïs Duret, Sylvain Fesson, Erwann Lelong, Michel Nadroj, Pierre Pinelli, Julie Rolland, Elodie Rouge, Ariane Servat, Stivo, Aurélie Windels. PUBLICITE : CAPITALE RÉGIE 35-37, rue Gallieni, 92100, Boulogne-Billancourt Tél. : 01 58 88 37 00. Directeur de régie : Yann CRABÉ yann.crabe@capitaleregie.com Directrice de clientèle : Maeva GRAFEUILLE maeva.grafeuille@capitaleregie.com
Voici donc nos trente paris
du moment. Chacun d’entre eux est porteur du fameux supplément d’âme cher à Bergson (ou France Gall, c’est selon). Et ce, qu’il soit architecte, sportif, cuisinier, communicant, comédien, designer, entrepreneur, galeriste… Nous ne prétendons évidemment pas à l’exhaustivité, mais entendions simplement saluer les initiatives et les projets qui ont marqué la rédaction. Nous souhaitons donc bon vent à ces lumières qui, nous en sommes convaincus, nous guideront dans la grisaille automnale.
Responsable administration finance : Olivier BENCHETRIT ABONNEMENTS : ABO MARQUE, BAL 314 116, route d’Espagne, 31100 Toulouse. Tél. : 05 34 56 35 62 / Fax : 05 62 48 12 63 DISTRIBUTION FRANCE : MLP DISTRIBUTION EXPORT : EXPORT PRESSE VIVRE PARIS est édité par CAPITALE PUBLISHING SARL au Capital de 5 000 € Siège Social : 35-37, rue Gallieni, 92100 Boulogne-Billancourt. / RCS 517 815 908 Gérant : Christophe BONICEL Principaux actionnaires : B&B MEDIA / MAHOGANI SARL
Thomas Le Gourrierec Rédacteur en chef
Retrouvez-nous sur www.facebook.com/vivre-paris, www.twitter.com/vivreparis et paris.urbanfeeds.com/blogs/vivreparis Erratum : L’architecte de la Gaîté-Lyrique, que nous présentions dans le numéro précédent, se nomme Manuelle Gautrand. Jérôme Delormas est, lui, directeur général de ce lieu culturel.
© Trip Fontaine
Numéro commission paritaire : 1214 K 90156 ISSN : 2106-9816 IMPRIMERIE : IN PRINT Via Milano, 266 Baranzate (MI) Italie Imprimé en Italie Photos de couverture : Jean Harixçalde & Pierre Morel
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Sommaire 42
Culture
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© Atelier d’architecture Brenac et Gonzalez
12 > News
Une étrange galerie d’art / Gaspard Proust, humoriste caustique / Fred Pellerin, le conteur québécois / Les secrets du Bon Marché / Patrice Chéreau au Louvre
16 > Agenda Les ateliers de Ménilmontant / Basquiat, la rétrospective
18 > Rencontre
18
Paris vu par Nicolas Demorand : “Une attraction permanente”
20 > Tendances
Le retour des crieurs, étonnants colporteurs de nouvelles
22 > Événement Murakami s’installe à Versailles
24 > Décryptage
Nos spécialistes passent à la moulinette dix idées reçues sur les Parisiens
28 > Architecture Ces projets qui ne verront jamais le jour dans la Capitale
Food&Nightlife
34 > Plein format
La photo culinaire nous ouvre l’appétit
36 > News
Nos trois repaires gourmands et secrets / Ethnic Angel, le supermarché venu d’ailleurs / Box in Paris : boîte à culture
36 50
40 > Portrait
Yvette Néliaz, confessions d’une dame pipi
42 > Rencontres Derrière le zinc avec des tauliers forts en gueule
48 > Enquête
Comment ne pas régler sa note au resto ? Les astuces des filous
50 > Dossier
Trattorias, nouilles, cuisiniers haute couture : les pâtes dans tous leurs états
Balades
56 > News
62
Une nuit à la belle étoile / Rejoignez la communauté des géocacheurs / Une pagode chinoise en pleine ville
60 > Confidences Tricky, le bad boy de Bristol, nous reçoit à Paris
62 > Guide
72
Visite du 14e arrondissement : le faux père tranquille
72 > Escapade
Balade dessinée rue des Batignolles
76 > Le Monde à Paris
À la découverte des couleurs, de la culture et des saveurs de l’Afrique. Un voyage étonnant et dépaysant
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Sommaire Mode&Déco
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84 > News
Sélection de t-shirts purement parisiens / TheraCh’i, le nouveau concept de relaxation / Nos intérieurs vus par les Japonais
88 > Série
Quatrième volet de notre série spéciale : lits clos pour Parisiens assoupis
90 > Dossier
À la découverte des boutiques les plus étranges et étonnantes de la Capitale.
96 > Visite
Sabine nous ouvre les portes de son mini loft, dans le 11e arrondissement.
100 > Tendance
La maison du futur expérimentée en plein Paris !
108 > Mode
Quand les cadres encravatés (ou non) s’évadent du bureau
Périphéries
112 > News
Les Hauts-de-Seine vus d’en haut / Tree Climbing, accrochez-vous aux branches / Yves-Marie Le Bourdonnec, boucher star
114 > Agenda
L’anniversaire du Mac/Val / Pierre Souchon aux Lilas / Multiglisse, le grand frisson
116 > Escapade
Virée gourmande à la table d’Asafumi Yamashita, maraîcher d’exception.
122 > Découverte
Plongée dans l’univers fascinant du photographe Gérard Rancinan.
© Gérard Rancinan
90
En couverture
128 > Nos trente paris pour Paris Notre sélection de personnalités qui vont faire vibrer Paris à l’automne. Filez donc à leur rencontre !
122
Guides
148 > Restaurants
Quinze adresses gourmandes pour un quatre-heures savoureux
154 > Bars
100
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Sélection de troquets où ça grignotte sec.
gourmands
157 > Boutiques
Les plus design de Paris.
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B(elleville) D(essiné) U
ne bande dessinée dont l’action se déroule à Belleville ? L’idée avait de quoi nous séduire. Attrait confirmé à la lecture de l’ouvrage, brillant et palpitant. Les auteurs, Malherbe et Perriot, réussissent le pari de nous tenir chevillés à l’album. Au menu, une saisissante plongée dans les arcanes du quartier le plus remuant de Paris, terrain de jeu de Freddy, une petite frappe. Englué dans une nébuleuse intrigue mêlant notamment voyous polonais et gang chinois, il se débat au milieu des trafics, bastons et autres descentes de police. Pas question de dépeindre ici le Belleville gentiment follet et branché qu’on connaît. L’ensemble sent davantage la clope froide et la mauvaise bière. Un bon polar, donc, noir à souhait. On attend le second tome avec l’impatience d’un bleu des stups en planque.
Belleville Story, Arnaud Malherbe et Vincent Perriot. Tome I disponible chez Dargaud.
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603 ANS
Le baromètre
DES NOUVEAUX
CONCEPTS
On y croit un peu, beaucoup, pas du tout… Vivre Paris passe les dernières tendances à la moulinette.
Les assiettes en pain de Vert Midi
85%
La meilleure façon d’économiser l’eau, c’est encore de ne pas faire la vaisselle. Vert Midi propose donc ses plats dans des assiettes de pain que le client grignote à la fin du repas. On y mange aussi des fruits et des légumes frais du jour, à mélanger et assaisonner selon ses envies. Un resto sain, bio et écolo ? On valide ! www.vertmidi.fr
Bubble Beauty, une coupe express à 10 euros
50%
Les coiffeurs de Bubble Beauty s’installent dans les centres commerciaux ou les gares pour vous rafraîchir la tignasse en deux temps trois mouvements, et au prix indolore de 10 euros. Ça ne vaut pas la détente et la discrétion des salons classiques, mais c’est économique et bien pratique. www.beautybubble.org
CeleMondo, les people à la trace
5%
Vous marchez dans Paris quand votre iPhone vous apprend que le café d’en face est le préféré d’Olivia Ruiz. C’est la nouvelle application CeleMondo, un GPS culture et people pour “géolocaliser les célébrités dans le monde entier”. Chic alors, vous saurez enfin où Miss Beckham achète ses radis. www.celemondo.com
C’EST L’ÂGE DE LA PLUS ANCIENNE MAISON DE PARIS. SITUÉE AU 51 RUE DE MONTMORENCY, ELLE A ÉTÉ CONSTRUITE
EN 1407 ET EST CLASSÉE MONUMENT HISTORIQUE.
“Le foutre, c’est du Je t’qime Sur Youtube, les extraits vidéo de ses performances scéniques affolent les clics. D’aucuns le comparent déjà à Pierre Desproges. Gaspard Proust est, à l’évidence, l’humoriste qui monte, passé maître dans l’art de ciseler des envolées acerbes qui flirtent souvent avec la diatribe. Devant ses spectacles ou lors de ses interventions sur Europe 1,son auditoire hilare ne peut réprimer son indignation réjouie. Le talentueux trentenaire a la langue bien pendue, et le verbe pointu. Morceau choisi : « Moi, j’ai aucun problème avec les femmes. J’ai toujours eu l’intelligence de les considérer comme des objets ». Ou, plus graveleux : « Le foutre, c’est du Je t’aime en gelée ». Né en Suisse,
en gelée”
Gaspard Proust a beaucoup bourlingué, travaillant dans la gestion de fortunes sur le territoire helvète, avant de devenir alpiniste dans les Alpes. Il fait aujourd’hui se tordre le (presque) tout Paris. Et aiguise sa plume pour la rentrée afin de peaufiner le retour, sur la scène de l’Européen cette fois, du spectacle qui a fait sa renommée. Saignant. Enfin sur scène ?, du 5 octobre au 6 novembre à l’Européen, 5 rue Biot, 75017 Paris www.leuropeen.info
GALERIE PIÈCE UNIQUE
L’équation est on ne peut plus simple : une galerie, une œuvre d’art. C’est le principe de la bien nommée galerie Pièce Unique, dans laquelle une seule création est exposée durant quelques mois. Une condition : l’œuvre doit avoir été conçue spécialement pour la galerie. Depuis son ouverture en 1988, de grands noms se sont prêtés au jeu, comme Louise Bourgeois ou Yayoi Kusama. Autre particularité du lieu, il ferme ses portes à 2 heures du matin. Pratique pour les esthètes insomniaques. www.galeriepieceunique.com 4, rue Jacques Calot, 75006.
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CHOSES
QUE VOUS NE
SAVIEZ PAS SUR LE BON MARCHÉ
- Emile Zola s’est inspiré du grand magasin pour écrire en 1883 son roman Au Bonheur des Dames : “Une cathédrale de commerce pour un peuple de clients.” - L’hôtel Lutetia a été fondé en 1910 à l’initiative de Madame Boucicaut, la femme du créateur du lieu, afin de loger les clients du Bon Marché. - Aristide Boucicaut est le fondateur du lieu. Une station de métro, sur la ligne 8, porte le nom de cet homme qui débuta sa carrière comme simple commis chapelier. En 1862, il s’associa au propriétaire, Paul Videau, puis racheta ses parts. Le magasin comptait alors 12 employés, pour un chiffre d’affaires de 450 000 francs. À sa mort en 1877, les employés étaient 1 788, et le CA de 7 millions ! - Tout premier grand magasin français, le Bon Marché a largement contribué à révolutionner le commerce : le lieu est en libre accès et sans obligation d’achat ; les prix deviennent fixes, c’est la fin du marchandage. On assiste aussi à la naissance de la vente par correspondance (le tout premier catalogue paraît en 1871) et des premières ventes spéciales (soldes, occasions…).
Verbiage
Les célèbres guinguettes des bords de Marne tirent leur nom d’un vin à l’âpreté rebutante, qu’on produisait au Moyen Âge sur la butte Montmartre et qu’on nommait… le guinguet.
Conversation Que dire à un Parisien auquel on n’a rien à dire ? La météo : à éviter Dans le reste du monde (province, banlieue, Dom-Tom, etc.), les gens qui n’ont rien à se dire parlent de la météo. Rien de tel à Paris. Premièrement, chacun sait que la météo est pourrie les deux tiers de l’année, et que le reste du temps il y fait trop chaud. Ensuite, parler de la météo ne représente aucun intérêt pour le Parisien. Il ne part pas en randonnée de haute montagne le mercredi, il ne conduit pas, il ne doit pas rentrer les bêtes à l’enclos en cas de pluie ; bref, le climat l’indiffère.
Les grèves : pourquoi pas ? Pour entrer en communication avec le Parisien, il faut donc lui parler de ce qu’il connaît. En cas de grève de la RATP, de la SNCF ou des aiguil-leurs du ciel, vous trouverez facilement un motif d’insatisfaction à partager avec votre interlocuteur (nécessité de se lever à 5 heures pour trouver un Vélib’ disponible, week-end à “Courche” ou à Deauville annulé, réunion du board à New York décalée, etc.).
Le conteur venu du grand froid
En juin dernier, le public parisien découvrait un jeune homme au talent extraordinaire. Sur la scène de l’Européen, Fred Pellerin, armé de sa verve, sa subtilité et son phrasé si particulier, embarquait l’assistance pour un périple qu’elle n’oublierait pas de sitôt. Avec l’Arracheuse de temps, il proposait un voyage drôle et émouvant au Québec, dans une bourgade nommée SaintElie, où il a grandi. Des personnages tous plus
truculents les uns que les autres suscitent tour à tour le rire et l’émotion. Dans la lignée des anciens qui lui ont transmis la science du conte, Fred Pellerin jongle avec les mots comme personne et n’hésite pas au besoin à pousser la toune avec sa fidèle guitare. Le conteur nous fait le plaisir de revenir à Paris à l’automne. Vous pouvez acheter votre billet les yeux fermés ! L’Arracheuse de temps, du 10 au 14 novembre et du 23 novembre au 5 décembre à l’Européen, 5, rue Biot, 75017. www.leuropeen.info
La culture : oui Le reste de l’année, optez pour les sorties ciné du mercredi. C’est imparable et ça permettra à chaque interlocuteur d’étaler un peu de sa culture “camembert rose”. Vous pourrez ainsi gloser sur l’importance de voir les films d’auteur en version originale, tout en regrettant qu’il y ait autant de “films commerciaux”, qui peuvent néanmoins valoir le déplacement à titre de “divertissement”, ou “pour passer un bon moment”. Extraits du livre Paris Manuel de survie, de Jean-Laurent Cassely, aux éditions Parigramme.
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Quand l’art
Grand invité du Louvre à partir de cet automne, Patrice Chéreau prend possession du célèbre musée avec une exposition intitulée “Les visages et les corps” : quarante peintures issues des collections du Louvre, d’Orsay, du Centre Pompidou… Dans une autre salle, le metteur en scène évoquera son univers avec des croquis de mise en scène, des maquettes de décors, des archives inédites… Du 4 novembre 2010 au 31 janvier 2011, au musée du Louvre, 75001.
Entendu au café
“
“De toute manière, ces trucs là, c’est à cause de l’électricité statistique.”
“On a visité les hécatombes, tu sais, les souterrains avec les squelettes, là...” “Est-ce que tu peux me citer une religion où on s’éclate ? Une seule ?!”
”
“Attends, moi je parle pas pour faire respirer mes dents.” “Tu sais, l’habit fait pas le printemps...”
© Nicolas Guérin
L’invité
© Lina MANOUSOGIANNAKI
SE DÉCHAÎNE
Rendez-vous à la première édition du CHIC ART FAIR, nouveau défi lancé dans la fourmilière de la culture contemporaine française. Cette foire également dédiée à l’art et au design débute très fort en investissant, avant même son ouverture officielle, la cité verte qu’est l’Institut de la mode et du design, un espace taillé pour accueillir de telles manifestations. À travers une expérience transversale dans l’art, les organisateurs espèrent créer un dialogue entre les galeries, leurs jeunes talents et le public. Pour pimenter l’événement et le rendre encore plus attractif, c’est tout un florilège d’animations qui a été orchestré le long des quatre jours d’exposition. Tout d’abord, le lieu a été repensé et entièrement scénographié. Ensuite, des happenings, des performances, une green party le dimanche soir, des parcours de sculptures, des transats, un "fumoir" stylisé… Tout simplement CHIC ! CHIC ART FAIR, du 22 au 25 octobre à Docks en Seine, 75013. Infos : www.chic-artfair.com
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Agenda Mondial de l’Auto
Le grand raout de l’automobile ouvre ses portes pour une quinzaine forte en émotions à la Porte de Versailles. De très nombreuses premières mondiales sont annoncées par les constructeurs, avec la possibilité de découvrir les concept cars, qui renseignent sur les avancées technologiques et design de demain, notamment la Survolt de Citroën, véritable manifeste du style de la marque aux chevrons. Sans oublier un nouveau pavillon qui se fait l’écho des enjeux écologiques et propose une découverte des nouvelles énergies. Mondial de l’Automobile, du 2 au 17 octobre, Porte de Versailles, 75015. www.mondial-automobile.com
Jeu
d’enfant
The
Two
Le duo rock folk parisien The Two s’installe sur la scène de La Flèche d’or fin septembre pour une date unique. L’occasion de découvrir, si ce n’est déjà fait, les mélodies envoûtantes de ce groupe qui a fait de l’acoustique sa marque de fabrique. Laissez-vous enchanter par une interprétation vocale troublante et ensorceleuse. Le 31 septembre à La Flèche d’Or, 102, rue de Bagnolet, 75020. Tél. : 01 44 64 01 02.
2
La deuxième édition de Photo Collection prend place au cœur du Marais. Une exposition en deux temps : du 16 au 28 septembre, puis du 1er au 16 octobre. À ne pas manquer, Fransesco Acerbis et son travail sur “Les villes invisibles”. Centre Iris pour la photographie, 238 rue Saint-Martin, 75003. www.centreiris.fr
© F.Acerbis
Le MaMa s’installe dans le 18e et envahit les boulevards. 60 concerts, 18 lieux et 48 heures de musique. Le festival des musiques populaires, après une première édition à Bourges, poursuit son parcours et s’installe dans la Capitale. Du 15 au 16 octobre, www.mama-event.com
Photo Collection
Les ateliers de Ménilmontant Les ateliers de Ménilmontant (20e) ouvrent leurs portes au public de 14 à 20 heures du 24 au 27 septembre. Cette année, 150 artistes se prêtent au jeu, en particulier Pascal Guichard. http://ateliersmenilmantants.org
© Pascal Guichard
Are you MaMa ?
Cette année encore, le Centre des monuments nationaux organise “Monument Jeu d’enfant”. Pour cette 12e édition, de nombreuses manifestations et activités réservées aux enfants âgés de 5 à 12 ans seront proposées dans 38 monuments nationaux. Du 9 au 10 octobre, www.lesmonumentsnationaux.fr
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Rétrospective
Basquiat À l’occasion du 50e anniversaire de la naissance de l’artiste disparu en 1988, le MaM (Musée d’art moderne de la Ville de Paris) lui consacre une grande rétrospective. Du 15 octobre 2010 au 30 janvier 2011 au MaM, 11, avenue du Président Wilson, 75016. www.paris.fr
Crazy
Cinématographe Great Jones 1985 © Lizzie Himmel
Rendez-vous au Centre de Wallonie-Bruxelles pour le Crazy Cinématographe : trois programmes de films courts en muet 35 mm restaurés seront présentés sous un chapiteau, le tout joyeusement orchestré par une bande de comédiens bonimenteurs et un pianiste. Du 24 au 26 septembre, au Centre de Wallonie-Bruxelles, 46, rue Quicampoix, 75004.
Les fruits
Cambio de Tercio
défendus
L’Arrière Boutique réouvre ses portes en septembre et présente l’exposition “Les Fruits défendus” d’Ankhone. Une exploration du dessin et de ses ambivalences, entre séduction et provocation. À partir du 17 septembre, à l’Arrière Boutique, 7, rue de Capri, 75012.
© Danielle Arnaud - Tessa Farmer - Show Off 2010
Le Nuevo Ballet Espanol débarque pour la première fois en France, prêt à enflammer la scène du Casino de Paris. La compagnie fondée par Angel Rojas et Carlos Rodriguez mêle le flamenco traditionnel et le contemporain. Du 16 au 21 novembre au Casino de Paris, 16, rue de Clichy, 75009.
Pour la cinquième édition, le rendez-vous ShowOFF prend de la hauteur et devient Solo SHOW. En plein cœur de la Semaine internationale de l’art contemporain, cet événement met en avant les créations vidéos, peintures, dessins, sculptures, installations de jeunes talents autant français qu’étrangers dans un cadre unique avec vue sur la Dame de Fer. Du 21 au 24 octobre 2010 au pied du Grand Palais – Port des Champs-Élysées. www.showoff.com
© Arkhone
Show Off
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18 Culture
NICOLAS
DEMORAND “À chaque fois que je rentre à Paris, je me dis:qu’est-ce que c’est calme”
Le journaliste débarque sur le 18-20 d’Europe 1. Après 13 ans passés au sein de Radio France, il s’attaque à une grosse tranche d’infos, d’actualités et de débats et poursuit chaque semaine son rendez-vous “C Politique” sur France 5. Changement radical de rythme de vie. L’occasion de faire le point sur son Paris, celui qui l’a vu grandir et celui qui le fait vibrer.
“
Propos recueillis par Julien Pénégry Photo Pierre Morel
Un jour, un douanier entre le Canada et les USA me demande “where do you come from ?” Je lui réponds Paris, France. Il me rétorque “Ah, le Gai Paris”. Voilà, c’est ça l’image de Paris, ce côté carte postale.
J’ai commencé à y vivre à partir de 18 ans. Jusqu’à ce moment-là, Paris a été la ville des vacances. Je n’arrive toujours pas à me dire que c’est la ville du travail, des responsabilités, du stress. Il y a une dimension festive à Paris. Je m’aperçois aussi du caractère délicieusement endormi de Paris. Une ville fermée, bouclée par le périph’, comme finie. J’ai l’impression que tout a été découvert ici. C’est une ville repliée sur elle-même, une ville-musée, dans laquelle où il y a de très jolis petits quartiers protégés par des dos-d’âne.
C’est une sorte d’attraction permanente. La rue Mouffetard par exemple, elle ressemble à un décor de cinéma. D’ailleurs Woody Allen y a tourné un passage de son dernier film. J’imagine que ça dégage un air de “Ça, c’est Paris” ! Par contre, la gentrification gagne la ville à vitesse grand V. Parfois tu as l’impression de te balader dans les plus chics quartiers du 16e arrondissement, alors que tu es en plein Marais. La ville perd de sa saveur quand elle oublie ses spécificités. Aujourd’hui, l’uniformisation gâche ces particularités. C’est toujours un peu frustrant un café qui disparaît. Certains espaces ont totalement disparu. On se demande même s’ils ont bien existé un jour. Heureusement, la librairie française est l’âme de Paris. Elle constitue une présence familière pour moi, j’aime ça. Se balader dans les librairies, c’est pour moi un loisir au sens fort du terme, et je suis content que l’on puisse l’avoir généreusement à Paris. J’ai toujours été piéton à Paris. Tant que je peux marcher, je marche. Comme c’est une petite ville, on peut se retrouver très rapidement pas loin de chez soi. J’adore parcourir Paris. J’ai vécu en décalé pendant longtemps. J’ai eu l’impression d’avoir accès à une autre dimension de la Capitale. On ne voit pas Paris la nuit de la même manière. C’est magnifique, les nuits ne se ressemblent pas. Cet aspect-là de la ville est somptueux. Il n’y a personne, on est encore un peu endormi ou pas totalement réveillé, dans un état presque contemplatif. Si Paris était une personne, je lui dirais : “Voyage un peu, va voir ailleurs ce qui se passe. Et décontracte-toi”. Je pense que cela lui ferait un très grand bien de s’aérer.
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20 Culture
FINE GUEULE Dans le 20e arrondissement, un homme a repris la fonction séculaire de crieur public. Ce métier ancré dans la culture citadine depuis l’Antiquité est en pleine renaissance en France. Tournée dans les pas d’Olivier. Texte : Julien Pénégry Photos : Jean Harixçalde
“
Tata tata tata.” Un roulement de tambour prévient de son arrivée. Les regards suivent d’un œil incrédule ce qui se prépare. Olivier, affublé d’une tenue haute en couleur, chapeau de clown vissé sur le crâne, et écharpe de verdure, s’apprête à annoncer les nouvelles. Depuis un an, tous les vendredis soirs et samedis, il part en tournée dans le quartier des Amandiers pour le compte de l’association “La 20e chaise”, afin de crier les actualités locales. Plusieurs générations n’ont jamais vu cela. Et pour cause, qu’il pleuve, qu’il vente ou qu’il neige, Olivier est au rendez-vous. Un bref passage par les locaux de l’association pour faire le point sur les news à répandre et c’est parti. “Oyez, Oyez, braves gens !”, aboie Olivier de sa voix lourde et imposante à l’attention des badauds du coin. Il maraude et connaît les endroits stratégiques pour distiller ses informations. Olivier a pris cette fonction
il y a un an. Ancien chanteur de rue, il a retrouvé le macadam pour un autre exercice reconnu d’utilité publique. Devant les cafés, sur les boulevards, dans certaines rues populaires, ses annonces font mouche. Il gerbe en continu, deux heures durant, tout un tas de communiqués aussi divers que possible. Loin du rôle officiel que tenait le garde champêtre d’antan, lui a pris le parti de s’amuser. “J’ai modernisé le concept par obligation”, déclare-t-il. Histoire d’attirer l’attention, il singe les codes de la fonction en exagérant les traits à outrance.
Où le tissu social est déchiré
“Imaginez un gars planté sur le trottoir en train de gueuler. À quoi bon ?” Aujourd’hui, les gens ne se parlent plus, ne lisent plus, et pourtant il y a quantité d’affiches, mais on ne prend plus le temps de s’y intéresser. “Donc là, en pleine rue, il y a un gus qui braille. L’info tombe dans une oreille et,
Les derniers crieurs en exercice remontent à la crise de 1929.
une heure après, un mec arrive et me demande : « j’ai entendu dire que… »” Voilà l’impact du crieur sur la population. Il fait passer des informations là où le tissu social est déchiré. Olivier psalmodie avant tout les infos de La 20e chaise, mais pas uniquement. Se sont greffées les autres structures culturelles, qui ont bien compris l’intérêt du crieur et utilisent ce dernier pour faire la promo de leurs plannings d’activités. Le théâtre des Amandiers, les bibliothèques, mais aussi des particuliers en ont fait leur messager. Afin de redynamiser la communication, des boîtes à lettres ont été installées chez les commerçants pour relayer les demandes des habitants du quartier. Entre déclarations d’amour et chats perdus, le lot de correspondances ne cesse de croître. “Je prends la fonction avec beaucoup d’humour, mais l’essentiel, c’est que ce soit utile.” Désormais, c’est avec impatience qu’on attend le passage du crieur.