Année 11 - n° 219
30 avril 2018
www.ledireetlecrire.com
Par celles et ceux qui l’ont vécu En 1969, les éditions François Maspéro publiaient « La commune de Nantes » (livre non réédité à ce jour) où l’auteur Yannick Guin décrivait déjà « le cours exceptionnel et original imprimé aux événements nantais, l’esquisse d’une administration des classes laborieuses parallèle à celle de l’état bourgeois qui, sans jamais atteindre le « double pouvoir » sera toutefois suffisamment dessinée pour que le Préfet affirme, le 27 mai au soir, que la LoireAtlantique est en état d ‘insurrection ». En 2002, l’APA éditait des témoignages de femmes ayant « fait » leur Mai 68, sous le titre « 68, Mon Mai à moi, Mémoires de femmes » (livre réédité en 2018 sous le titre « Filles de Mai - 68, Mon Mai à moi, Mémoires de femmes ».
Mai 68, 50 ans après Des livres Des événements
Un article de Corinne Bacharach sur l’exposition des affiches des Beaux-Arts - Paris
Deux exemples qui montrent que Mai 68 a été ni uniquement parisien, ni uniquement masculin, ni uniquement le fait de quelques « leaders » qu’à chaque anniversaire décennal presse et radio s’empressent d’interviewer. Oui, Mai 68 en France a été « vécu » et « fait » par des millions de femmes et d’hommes « ordinaires ». Et, à côté du travail historique, voire théorique, sérieux, il est important de les écouter pour mieux appréhender l’importance, les origines, les conséquences de ce qui a été à juste titre décrit comme le « plus important mouvement social français » du XXè siècle. Tellement important que certains veulent encore aujourd’hui le « liquider » et d’autres le « statufier », ce qui n’est guère mieux. Pour notre part, dans nos pages « Mai 68, 50 après », c’est donc avant tout les témoignages de « celles et ceux qui l’ont vécu » que nous privilégions dans la masse des livres publiés ou réédités ces derniers mois. Ceux qui relèvent de l'intime, de l'autobiographie, du témoignage, de la littérature.
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Le dire et l’écrire
Formations
L’agenda
Réécrire jusqu’au point final, du 11 au 13 juin 2018 à Béhuard près d’Angers Mai 2018
Juin 2018
Juillet 2018
Pour retrouver les dates et lieux de festivals, rencontres, salons du livre Danielle Desmarais
Michèle Cléach
De son histoire de vie à sa posture professionnelle d'accompagnement Formation proposée par Aleph-Ecriture. Ouverture le 14-16 mai 2018
Le site 1500
items depuis janvier 2013
près
de 750 livres depuis 2009
Avec cette masse d’informations, il est facile de se perdre dans notre site. Alors comment est-il organisé ?. 1*- Chaque nouvelle information (quelle qu’en soit la nature) est affichée au fur à mesure dans la page « Les mises à jour ».
2*- Ensuite chaque information est dupliquée dans la page spécifique, exemples : « Formation », « Théâtre », « Livres », « Dossiers », « Revues », « Coups de cœur », etc… 3*- Une information peut donc se retrouver dans plusieurs pages : par exemple un livre se trouve naturellement dans la page « Livres », mais peut également faire partie de la page « Livres sur l’écriture » ... 4*- Un événement (un salon, une conférence, une pièce de théâtre, etc…) qui se trouve dans la page « Les mises à jour », est également dans la page « L’agenda » au mois où il a lieu. 5*- Et n’oubliez pas le moteur de recherche en haut de la page « Home ». Il peut vous aider !
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Le dire et l’écrire
Masterclass de Valéria Milewski
Rencontre avec Isabelle Carré
Organisé par Aleph-Ecriture Animation : Michèle Cléach et Delphine Tranier-Brard
Animation : Catherine Malard et Pauline Faligand Nous connaissons la comédienne habituée de la scène du Quai, dirigée par Frédéric Bélier-Garcia. En mai, nous rencontrerons la romancière pour son premier ouvrage, texte sensible et convaincant. Isabelle Carré nous entraine avec vivacité dans un récit intime, une chronique familiale des plus turbulentes où se nouent fiction et réalité. L’auteur livre avec humour et philosophie un monde imaginaire qui recouvre une réalité parfois douloureuse. Force des mots qui apaisent et offrent la distance du jeu dont la comédienne use avec une belle aisance.
Le jeudi 24 mai à Angers
Le samedi 9 juin à Paris Au cours de cette masterclass, elle reviendra sur le parcours qui l’a conduite vers cette pratique singulière. Comment passet-on de la communication à l’écriture pour le théâtre, puis à l’écriture pour autrui ? Écrire pour soi, en son nom propre, ou écrire pour les autres, transcrire un récit oral en récit écrit, qu’est-ce que cela engage, du côté de l’écriture ?
Il y a une dizaine d’années, elle a créé le métier de biographe hospitalièr(e). Intégrée à l’équipe de soins du Service d’Oncologie-Hématologie du Centre Hospitalier de Chartres, elle écoute, recueille et écrit les récits de vie de personnes gravement malades. A un moment où la société entière s’interroge sur la façon dont on accompagne ces personnes, qu’est-ce que cela induit pour le ou la biographe ?
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Le dire et l’écrire
Livres
L’appartement d’André Markowicz Conversation avec le … A Saint-Pétersbourg, André Markowicz a hérité torrent - Journal de l'appartement dans (1954-1959) lequel vivait sa grandd’Henry Bauchau mère depuis 1918. Cet Quand Henry Bauchau, en appartement, devenu pro1954, entame ce Journal, priété de la famille au moment de l'effondrement du il ne soupçonne pas qu’il système communiste, est lui faudra un demi-siècle le prétexte d'un récit mêet près de trois mille pages pour y préméditer, y lant souvenirs familiaux, réflexions sur le régime interroger et y refléter, communiste, la littérature, volume après volume et les intellectuels russes, livre après livre, chaque étape de l’immense œuvre dessinant une forme d'autobiographie sensible en cours. Découvrir ce du poète et traducteur. premier tome (le dernier qui restait à paraître), c’est d’abord partager ses espoirs et ses doutes. Par ce Journal, le lecteur s’aventure en effet dans l’atelier d’un grand artiste en devenir, est témoin de ses tentatives, sa foi, son opiniâtreté dans le combat avec la peur d’échouer, ses sources d’inspiration, son élan poétique et son constant dialogue avec la création
Pourquoi Doubrovsky ? sous la direction d’ Isabelle Grell « Serge Doubrovsky, inventeur du néologisme AUTOFICTION, nous a quittés en mars 2017. Nous avions jadis déjà préparé ce collectif dont il se réjouissait. Le livre sortira quand-même, en souvenir de cet écrivain marquant, remarqué, remarquable. » (autofiction.org)
Le poids de la neige de Ch. Guay-Poliquin À la suite d’un accident, un homme se retrouve piégé dans un village enseveli sous la neige et coupé du monde par une panne d’électricité. Il est confié à Matthias, un vieillard qui accepte de le soigner en échange de bois, de vivres et, surtout, d’une place dans le convoi qui partira pour la ville au printemps, seule échappatoire. Dans la véranda d’une maison où se croisent les courants d’air et de rares visiteurs, les deux hommes se retrouvent prisonniers de l’hiver et de leur rude face-à-face….
Tous des oiseaux de Wajdi Mouawad Le texte de la pièce vient d’être publié par Actes Sud. Reprise de la pièce au théâtre de La Colline à Paris du 5 au 30 décembre 2018.
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Le dire et l’écrire
Livres
Celles qui partent pour une terre lointaine Récits de femmes capverdiennes migrantes en France de Martine Blanchard Huit femmes capverdiennes racontent leur histoire depuis leur enfance au Cap-Vert jusqu’à leur vie dans la région parisienne. La plupart d’entre elles sont parties seules. Elles se sont lancées dans l’inconnu, ont vécu la douleur de la séparation avec leurs proches et leurs enfants et se sont confrontées à la dureté d’un monde différent. Celles qui ont accompagné leurs parents et grandi en France ont vécu une double vie entre les deux mondes. Quel que soit leur parcours, elles ont en commun une volonté farouche, une force de vie et une capacité de travail qui leur permettent de dépasser les obstacles pour atteindre leur objectif et assurer leur indépendance. Bien qu’ayant passé de nombreuses années en France, elles ont gardé un lien fort avec leur pays d’origine et revendiquent une double appartenance culturelle.
Mai 68, 50 ans après Plus de 40 livres à lire ou à relire
Autoportrait de Paris avec chat de Dany Laferrière Voici le roman le plus singulier de Dany Laferrière : un roman dessiné. Et écrit à la main ; comme tous les précédents, mais dans cet Autoportrait de Paris avec chat son écriture est reproduite en même temps que ses dessins, dans ce volume de grand format et de grande ambition. Et c’est guidés par la main du plus charmeur des académiciens français, ses lettres et ses couleurs, que nous pénétrons dans un Paris à son image, un Paris qui, d’une certaine façon, n’est autre que lui-même ...
Le lambeau de Philippe Lançon
... A la conférence de Charlie Hebdo, tout le monde parle de Houellebecq, puis des banlieues. ... Philippe Lançon ne cherche pas à expliquer l’attentat. Il écrit sans pathos, sans complaisance pour lui-même, ce qui n’empêche pas l’émotion et la profondeur (sur la mémoire, la perception d’une vie). L’avant et le pendant sont d’une très grande intensité, la scène de l’attaque est extrêmement saisissante. Dans ce livre de survie, Philippe Lançon s’attache à décrire sa vie qui bascule, lui qui, défiguré, reçoit « une blessure de guerre » dans un pays « en paix ».
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Le dire et l’écrire
A voix haute, 20 ans de polyphonie poétique à Majorque A l’occasion du festival de poésie de Palma de Majorque (12-15 avril 2018), un article de Régine de La Tour C’est au milieu du printemps 1999 que tout a commencé. María Victoria Atencia, Antonio Carvajal, Benedetta Cascella, Bartomeu Fiol, José Hierro, Charles Juliet, Antoni Marí, Moncef Mezghanni, Joan Perucho, Josep Piera, Ponç Pons, Manolis Rassoulis, Basma Sedki Dajani, Ronny Someq et Mohamed Yebari ouvraient le 1er Festival de Poesia de la Mediterrània sur l’ile de Majorque. Invitation au partage et à la découverte, seize poètes du bassin méditerranéen allaient à la rencontre des Majorquins. En catalan, castillan, français, grec, italien, arabe et en hébreu, ils ont lu leurs poèmes, abolissant les frontières entre les langues, les cultures, les tumultes, et donnant toute sa dimension au « plus beau des arts », celui dont Guillaume Apollinaire disait qu’il « nous met tout proche de la divinité.» Un long chant commençait sur l’Ile. Phrase après phrase, vers après vers, rimes après assonances, tercets, quatrains, huitains, rondeaux, ballades, sonnets, petits ou longs poèmes en proses, les mots de plus de 250 poètes résonnent sur les traces de Chopin, George Sand, Gertrude Stein, Robert Graves. Créé et dirigé par l’insatiable et passionné Biel Mesquida, romancier, poète, journaliste catalan qui porte haut sur son île des Baléares, les voix connues et les voix émergentes des poètes d’une mé-
diterranée dont les frontières s’élargissent au fils des éditions. Un festival intimiste qui ne cède à aucune mode, aucune tendance. Un festival qui trace son sillon depuis 20 ans et qui repose sur des valeurs de paix, de tolérance. Tous les ans, une quinzaine de poètes partage dans la rue, dans une école, en prison parfois, dans des jardins ou au théâtre de Palma, leurs douleurs, leur révoltes, leurs espoirs et leurs désespoirs, leurs amours, leur rêves. Et puis, comme dans un rituel immuable, avant que ne s’ouvre le festival, à l’ombre des citronniers et des orangers du jardin de San Oliver de Marguerite et Olivier, les poètes se retrouvent. Les lectures commencent dans la douceur du soleil couchant, chacun portera, dans sa langue, un chant particulier. C’est à cet instant précis que l’alchimie aura lieu. Nora Albert, Leire Bilbao, Marius Chivu, Meritxell Cucurella-Jorba, Giovanni Dotoli, Fatemeh Ekhtesari Fans,Kaloune, France Mongeau, Mehdi Mousavi, Chus Pato, Pere Perelló Nomdedéu, Miriam Reyes, Ronny Someck i Jaume Subirana. Pour la XXe édition de ce festival quatorze poètes nous bouleverseront, cette année encore, avec ce que Paul Valéry appelait, « cette hésitation prolongée entre le son et le sens ».