Année 11 - n° 222
12 juin 2018
www.ledireetlecrire.com
« Ils ne sont pas des envahisseurs. Ils sont nos semblables, ils sont notre famille » Vallée de La Roya en 2017
(Extrait de la préface de J.M.G. Le Clézio pour la BD « Humains : la Roya est un fleuve ») Des livres qui aident à comprendre pourquoi tant d'hommes, de femmes et d’enfants sont conduits à tout laisser derrière eux pour partir vers un pays mystérieux, à l'avenir incertain. Voir les livres sur la page dédiée
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Le dire et l’écrire
Livres
Une rencontre à Pékin de JF. Billeter Dans ce récit, le sinologue raconte sa rencontre avec une jeune femme médecin, durant ses études à Pékin dans les années 60, avant la Révolution culturelle, et les obstacles qu'ils ont dû surmonter pour pouvoir se marier. Ce texte saisissant, aux épisodes rocambolesques, est aussi une façon d'évoquer une Chine qui n'existe plus. Il est en même temps l'histoire d'un apprentissage de la découverte progressive d'une réalité politique et sociale qui devait rester cachée. Dans une deuxième partie du récit, l'auteur évoque leur premier retour à Pékin, en 1975, dans une Chine exsangue et paralysée...
Les 3 vies de l’écrivain Mort-Debout d’ Emmanuel Godo Un homme se jette dans l’écriture d’un journal comme on saute dans le vide pour échapper aux flammes. Pas de parachute, juste des mots qui tissent une corde à laquelle se cramponner. Cet homme est fou. Fou de tous ces livres lus qui l’habitent si intensément qu’il ne reste plus de place en lui pour faire vivre sa propre voix. Il est un écrivain MortDebout que visitent les fantômes. Cette folie, il l’analyse peu à peu au fil de pages déchirantes, érudites et intimes. Il est « victime d’une intoxication littéraire ». L'écriture d'Emmanuel Godo nourrie de toutes ces oeuvres qui le bouleversent et l'éloignent, est d'une évidente virtuosité. Et l'on se plonge avec ...
Au bois dormant de M. Desplechin & Thierry Thiru Niang Rencontre inédite entre un chorégraphe, un auteur, un musicien et un metteur en scène. Thierry Thieû Niang, chorégraphe va écrire et danser un solo chorégraphique, à partir d’une expérience de temps de danse partagés, en duos, avec quatre adolescents autistes de l’Institut médicoéducatif Les Parons à Aix-enProvence. Marie Desplechin, écrivain va suivre le processus de création, écrire sur ce qu’elle aura ressenti et compris de la démarche, observer le travail d’atelier d’improvisation avec les adolescents et écrire un texte. Le propos est de faire vivre sur un même espace et en parallèle le travail dansé du chorégraphe, la perception de l’auteur sur l’acte artistique de ce dernier et les ponts secrets et imaginaires qui les relient encore, en creux, aux quatre adolescents. ...
Pittsburgh BD de Frank Santoro Originaire de Pittsburgh (Pennsylvanie) où il habite toujours, Frank Santoro tente avec ce nouveau livre de comprendre comment ses parents, divorcés depuis près de 30 ans, en sont arrivés à ne plus s'adresser la parole alors qu'ils travaillent dans le même endroit. Il retrace l'histoire compliquée de sa famille, irlandaise du côté de sa mère et italo-écossaise du côté de son père ...
Les auteur.e.s et tous leurs livres présentés sur le site
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Le dire et l’écrire
Livres
La ville a toujours raison d’ O. R. Hamilton 2011 au Caire. Des cris et des plaintes s'élèvent dans les rues. Des cailloux, des grenades et des slogans pleuvent sur l'armée. Des femmes sont violentées. Les hôpitaux débordent, tout comme les morgues. Le peuple égyptien se dresse contre le régime de Moubarak. Khalil, Mariam, Hafez et les autres organisent la résistance. Khalil a quitté les Etats-Unis pour venir se battre auprès des siens. Mariam soigne les blessés, ravitaille les infirmeries, aide à faire libérer les opposants qui ont été arrêtés. Hafez documente les combats et poste ses photos sur les réseaux sociaux. Ensemble, ils animent le collectif Chaos, une arme de communication ...
Allemand et noir en plus de Theodor Michael Wonja Né à Berlin en 1925 d'un père camerounais et d'une mère allemande, Theodor Michael Wonja, cadet d'une fratrie de 4 enfants, vient au monde dans un pays qui n'offre que peu de perspectives professionnelles aux personnes de couleur, sinon les "spectacles d'exhibition d'indigènes". Renvoyé de l'école sur ordre du parti nazi, déchu de sa nationalité allemande en 1940, il est interné dans un camp de travail en 1943. Par miracle, il échappe à la stérilisation forcée pratiquée par les autorités du Reich sur plusieurs centaines d'enfants métis afroallemands. Il doit par la suite affronter le racisme dans l'Allemagne d'aprèsguerre : "qu'ils retournent d'où ils viennent !", scandent alors certains de ses compatriotes. Confronté à la misère et aux discriminations, vivant de petits rôles au théâtre, ...
A Grand-Lieu, un village de pêcheurs Fief de David Lopez Quelque part entre la banlieue et la campagne, là où leurs parents ont eux-mêmes grandi, Jonas et ses amis tuent le temps. Ils fument, ils jouent aux cartes, ils font pousser de l’herbe dans le jardin, et quand ils sortent, c’est pour constater ce qui les éloigne des autres. Dans cet univers à cheval entre deux mondes, où tout semble voué à la répétition du même, leur fief, c’est le langage, son usage et son accès, qu’il soit porté par Lahuiss quand il interprète le Candide de Voltaire et explique aux autres comment parler aux filles pour les séduire, par Poto quand il rappe ou invective ses amis, par Ixe et ses sublimes fautes d’orthographe...
Le livre "À GrandLieu, un village de pêcheurs" (éditions Siloé, 2000) était épuisé. Le Centre d'Histoire du Travail (CHT) le réédite en l'actualisant et l'enrichissant d'illustrations. Plus qu'une réédition, c'est un nouveau livre.….
Les « oubliées » de Mai 68 Des livres, pas si nombreux que cela, sur les femmes en Mai 68
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Le dire et l’écrire
Notes de lectures
Revues
de Pierre Ahnne Qui a tué mon père d’Edouard Louis Il y a une certaine logique dans le fait qu’Édouard Louis en vienne au théâtre… J'avais lu Histoire de la violence (Seuil, 2016) avec un peu de réticence, agacé de l’insistance culpabilisatrice avec laquelle l’auteur tirait une gloire paradoxale de ses origines modestes ; mais j’avais été séduit par le subtil assemblage de discours enchâssés qui faisaient de lui, à mes yeux, un grand écrivain de la voix. Je n’ai pas été, dirai-je en …
Notre Mai 68 Cahiers n° 67 de l’APA
Sur une radio angevine, Catherine Malard parle de ses livres
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Fief de David Lopez Il y a une certaine logique dans le fait qu’Édouard Louis en vienne au théâtre… J'avais lu Histoire de la violence (Seuil, 2016) avec un peu de réticence, agacé de l’insistance culpabilisatrice avec laquelle l’auteur tirait une gloire paradoxale de ses origines modestes ; mais j’avais été séduit par le subtil assemblage de discours enchâssés qui faisaient de lui, à mes yeux, un grand écrivain de la voix. Je n’ai pas été, dirai-je en … [la suite]
L’agenda Lire également l’entretien avec David Lopez sur le blog de Pierre Ahnne Juin 2018
Juillet 2018
Août 2018
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Le dire et l’écrire
Articles Œuvres, saisons et couettes Une chronique de Pierre Ahnne sur son blog Il y aurait donc là quelque chose comme un phénomène… « Le Monde des livres », par la plume de Florence Bouchy, dans une enquête bien menée et fort instructive, s’en fait l’écho. Plusieurs romans, français ou non, sont sur le point, nous y dit-on, d’être adaptés sous forme de séries télévisées. « Rien d’étonnant à cela », remarque aussitôt l’auteure de l’article : depuis la naissance du cinéma, la littérature a en effet constamment fourni un matériau aux arts de l’image. Mais il semble aussi que « la vogue des séries soit, à l’inverse, une source d’inspiration pour les romanciers d’aujourd’hui ». Pour preuve : des romans qui paraissent en « saisons » (Djian, Despentes…) et une influence, revendiquée, sur l’écriture de jeunes auteurs qui, nous laisse-t-on entendre, ont plus regardé d’épisodes qu’ils n’ont lu de livres (pourquoi, dans ce cas, veulent-ils donc en écrire, on ne peut s’empêcher de se poser la question, mais passons). [la suite]
1984, une pensée qui ne passe pas Sur le site "En attendant Nadeau", JeanJacques Rosat revient sur la nouvelle traduction du roman de George Orwell « Il était temps de retraduire 1984. Si la traduction de Josée Kamoun donne enfin au livre une allure de roman, elle ne rend toujours pas compte entièrement de sa puissance de pensée. Elle l’obscurcit même parfois. La nouvelle traduction de 1984 est un événement : le monde littéraire français reconnaît enfin ce livre comme un authentique roman, une qualité qui lui avait été jusqu’ici régulièrement déniée (notamment par Kundera dans Les Testaments trahis). La traduction de 1950 par Amélie Audiberti (réimprimée à l’identique Lire aussi depuis 68 ans jusque dans ses erreurs les plus grossières et les plus faciles à notre dossier corriger ... » George Orwell [la suite]
Le parcours d’un manuscrit dans une maison d’édition
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Orwell ne peut être annexé par les droites ! (L’OBS 2008) ⧫
Interview de Nelly Garnier par la revue littéraire d’Aleph-Ecriture « L’Inventoire » Nelly Garnier travaille comme lectrice chez Albin Michel. Elle reçoit des manuscrits et rédige des rapports de lecture à partir desquels se décideront en comité éditorial la publication des ouvrages. Nous l’avons rencontrée pour l’interroger sur le parcours d’un manuscrit de sa réception à sa publication. En filigrane, elle nous raconte aussi à travers ce témoignage sa passion de la lecture…. [la suite]