Année 11 - n° 228
21 octobre 2018
www.ledireetlecrire.com
En novembre,
les « Bouillons » vous proposent deux rencontres Le 15 novembre 2018 à Angers
avec
Christophe Boltanski Le 22 novembre 2018 à Angers Programme des « Bouillons » de l’année 2018-2019
avec Gwenaëlle Aubry
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Le dire et l’écrire
Note de lecture De Véronique Leroux-Hugon, à propos du livre « Un piton séparé du monde » Ce livre date de 2013, les événements invoqués de plus de 50 ans, mais il reste d’actualité. J’ai fait la connaissance de Claude Picard à Montpellier, lors d’une journée consacrée à l’écriture des journaux intimes. Du 10 Janvier 1961 au 7 février 1962, il a tenu le sien quotidiennement dans la dernière année de la guerre d’Algérie, un journal magnifique où il dit à plusieurs reprises l’importance de l’écriture, celle d’aligner les mots, tout pétri qu’il est de littérature et de poésie. De cette guerre absurde, de l’ennui, il tente de s’échapper en faisant l’instituteur dans un village reculé de la Kabylie, Imaghdacene, mal traité parce que non rallié, « rebelle » : les femmes n’ont donc pas le droit aux rations, les enfants pas le droit aux vaccinations. Dans ce poste militaire isolé à 1200 mètres d’altitude, le piton, cet appelé est soldat mais aussi instituteur-infirmier-écrivain public. Complice involontaire, il a conscience et culpabilise de son double jeu de viril soldat et de bon instituteur, comme la France jouait alors double jeu : « J’endosse mes deux rôles : solidaire de mes compagnons sur le terrain, solidaire du malheur des enfants d’Imaghdacene. » Ainsi à 15 jours d’intervalle il décrit le 2 mars 1961 les premiers contacts avec ses 152 élèves répartis en 3 classes et les joies profondes et multiples qu’il en tire. Mais le 28 mars Fiche du livre : « Je suis fatigué, fatigué de ne pas comprendre, fatigué de l’intolérance, de la solitude, de ce racisme … [Le texte intégral]
Livres
Le guetteur Christophe Boltanski Mais qui guette qui ? Lorsque le narrateur découvre dans l’appartement de sa mère le manuscrit d’un polar qu’elle avait entamé, « Le Guetteur », il est intrigué. Des recensements de cigarettes fumées, les pneus des voitures voisines crevés - comment vivait cette femme fantasque et insaisissable ? Elle qui aimait le frisson, pourquoi s’est-elle coupée du monde ? Elle a vécu à Paris avec pour seul compagnon son chien Chips. Maintenant qu’elle est morte, le mystère autour d’elle s’épaissit. Alors il décide de la prendre en filature. Et de remonter le temps. Est-ce dans ses années d’études à la Sorbonne, en pleine guerre d’Algérie, où l’on tracte et l’on se planque, que la jeune femme militante bascule ? Le Guetteur est le roman bouleversant d’une femme qui s’est perdue. La quête d’un fils qui cherche à retrouver sa mère. La confirmation d’un grand écrivain.
Carnet de guerre de Louis Barthas en BD Cent ans après la fin de la Première Guerre mondiale, et quarante ans après la première publication des Carnets de Guerre de Louis Barthas, Fredman propose une remarquable adaptation graphique de cet ouvrage mythique. ...
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Le dire et l’écrire
Livres
La Folie Elsa Gwenaëlle Aubry Elles cherchent la chair de la perte, la chair du vide, la chair de l'abandon, elles l'ouvrent comme un fruit, elles y plantent leurs dents. Mourir est un art, comme tout le reste : elles le savent aussi. Elles contrarient leur chute par la vitesse. Elles se quittent avec passion. Elles ont en commun un art de la fugue intérieure, de multiples tangentes. Elles sont mortes plusieurs fois (je les regarde tomber). Elles vont finir par se relever (je les vois qui se battent). Elles sont construites sur des sols instables, glissants, poinçonnés. Leur volume intérieur est impressionnant, du dehors on ne pourrait le soupçonner. ...
Lettres de Mathrin Méheut à Yvonne Jean-Haffen Denise Delouche & Anne de Stoop Cette correspondance s’échelonne de 1926 à 1954. On connaît ainsi 1400 lettres auxquelles s’ajoutent près de deux cents cartes postales, le tout précieusement conservé par Yvonne Jean-Haffen dans sa propriété, aujourd’hui La Maison d’artiste de la Grande Vigne, léguée en 1987 à la Ville de Dinan. Mathurin Méheut détruisait les réponses de son élève, très chère égérie et active collaboratrice, ces échanges épistolaires ayant lieu à l’insu de Marguerite Méheut, l’épouse de l’artiste. Les illustrations à la gouache sont d’une exceptionnelle qualité, l’image primant toujours sur le texte qui sert de toile de fond graphique. Cette correspondance est composée de 150 lettres choisies, et de nombreuses reproductions.
Journal intime d’un poilu
Algérie 1956, Pacifier, Tuer Jean Martin … Au début de la guerre d'Algérie, un appelé du contingent raconte, benoitement, dans des lettres adressées à sa famille, les basses besognes de l'armée française. Ce livre donne à lire un document, apparemment banal, pendant des mois, les lettres que Jean Martin adresse à sa famille. Il n'a aucune distance critique de ce qu'il fait. Bien au contraire. Il est fier de servir, satisfait de savoir faire le boulot, un peu condescendant vis-à-vis des corps de troupes réputés moins aguerris, moins efficaces dans la réalisation des missions. Au fil de quatorze mois, ces lettres décrivent ce que Hannah Arendt a pu nommer la « banalité du mal »….
Jean-Pierre Biscay « C'est pour vous, les compagnons survivants, que j'ai repris quelques épisodes de mon carnet de route et aussi (...) pour rendre hommage à ceux, muets, dont la parole fut étouffée, à nos côtés, dans la terre froide de Craonne ou de Verdun. À tous ces anonymes qu'une famille pleure quelque part dans une campagne lointaine et qui ne laisseront de trace dans la mémoire collective qu'un simple nom gravé sur la pierre d'un monument de village (...) Et parce que nos corps meurtris nous interdisent l'oubli, nous gardons avec quelque fierté, dans une urne secrète, les cendres de ceux qui méritaient de vivre, parce qu'ils savaient mourir. »
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Le dire et l’écrire
Entretiens
« Lire pour oublier l’enfer des camps de réfugiés »
Maryse Condé, écrivaine antillaise : « une voix singulière »
L’agenda Tous les événements
Des expositions
Théâtre, Cinéma Télévision
Sites à visiter Chronique
Les combats de Minuit Du 9 octobre au 9 décembre, une exposition à la BNF rend hommage à l’ambition et à l’exigence du travail d’édition de Jérôme et Annette Lindon.
Lire la chronique de Corinne Bacharach sur son blog
Deux associations, deux sites
à visiter, à contacter
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Le dire et l’écrire
Propositions d’ateliers d’écriture Catherine Malard De
la personne au personnage : les voies de la fiction : de l’exploration du champ autobiographique à la création d’une fiction Réécrire
Michèle Cléach Terminer
son chantier d’écriture biographique ou autobiographique
Les ateliers d’ Aleph-Ecriture animés par Marie-Pascale
Lescot Michèle Cléach Et le calendrier général des formations d’AlephEcriture Une proposition d’atelier de notre amie Isabelle Pleskoff du 5 au 9 novembre 2018 de 11h00 à 13h30 au MAHJ à Paris «
La famille (juive) dans tous ses états »
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Le dire et l’écrire
Entre nous Quelques nouvelles du site Le site comporte, à la date du 20 octobre
2018, 246 pages, mais une page peut avoir plusieurs écrans (exemple : 45 écrans pour la page « Mises à jour ») Depuis janvier 2013 (mise en place du nou-
veau site), 1 800 mises à jour ont été saisies (événements, livres, notes, vidéos…) Près de 4 000 documents sont disponibles
(PDF, vidéos, sons…)
Quelques nouvelles de la lettre Depuis 11 ans, 228 numéros ont été diffusés Plus de mille abonnés
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La lettre est lue majoritairement en PDF, mais aussi en livret sur ISSUU et CALAMEO Depuis mai 2015, on peut retrouver aussi des informations sur Facebook
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